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1 Les enjeux de la qualité

environnementale et
du développement durable
“S’efforcer de répondre aux besoins du présent sans compromettre
la capacité des générations futures à satisfaire les leurs”, telle est la
définition du développement durable que pose à l’ONU en 1987,
le rapport Brundtland. La protection de l’environnement est Prairies et forêts
naturelles surexploitées,
désormais envisagée comme une condition nécessaire
eau et terre polluées, gaz à effet de
et indispensable à la construction durable.
serre concentré dans l’air... Il faut faire vite !
La planète est en danger. C’est à la conférence
de Stockholm en 1972 que sont adoptés, au niveau
international, les principes de base du développement durable afin
de sauvegarder les ressources naturelles de la Terre. Le Programme des
Nations Unies pour l’Environnement (PNUE) voit le jour pour mettre en œuvre et
appliquer les principes retenus.
En 1983, l’assemblée générale des Nations Unies institue la commission mondiale sur l’environnement
et le développement nommé aussi Commission Brundtland. Elle propose, à l’issue de son enquête, une
liste de priorités pour examiner les questions environnementales les plus urgentes, créer de nouvelles formes
de coopération internationale, élever le niveau de conscience et d’éducation “écologiques” des responsables
politiques et des citoyens, obtenir un engagement et une participation active accrus de la part de tous. En
1987, la commission publie le Rapport Brundtland, “Notre avenir à tous”. Les conditions nécessaires du
développement durable passent alors par la conservation de l’équilibre général et de la valeur du patrimoine
naturel ; une distribution et une utilisation des ressources équitables entre tous les pays et toutes les régions
du monde ; la prévention de l’épuisement des ressources naturelles ; la diminution de la production de
déchets (qui inclut la réutilisation et le recyclage des matériaux) ; la rationalisation de la production et de la
consommation d’énergie
En 1992, la conférence des Nations Unies sur l’environnement et le développement se réunit à Rio de
Janeiro (Brésil). Les représentants de 172 pays, dont 120 chefs d’État, diverses organisations gouvernemen-
tales et quelques 2 400 représentants d’organisations non gouvernementales sont présents à ce “Sommet
de la Terre” ou “Conférence de Rio”. Ensemble, ils définissent des stratégies pour concilier les exigences
des pays en voie de développement et celles des pays industrialisés. La “Charte de la Terre” énonce des
directives pour la mise en place de politiques économiques équilibrées. Cette charte s’accompagne d’un
programme d’actions, baptisé Agenda 21 (ou Action 21), référence pour comprendre et identifier les
initiatives qu’il est nécessaire d’entreprendre pour un développement durable au 21e siècle.

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La commission du développement durable est créée en 1992 dans le
cadre du conseil économique et social des Nations Unies (Ecosoc).
En 1994, la première conférence européenne sur les “villes
durables” aboutit à l’adoption et à la signature par plus de Les acteurs
300 municipalités de la Charte d’Ålborg, dont la Ville de
Rennes. En décembre 1997, la communauté interna- mobilisés en Bretagne
tionale se réunit à Kyoto (Japon) pour la convention
cadre des Nations Unies sur les changements clima- Le secteur du bâtiment, comparé aux autres secteurs
tiques à l’issue de laquelle des réductions de gaz à économiques, consomme 50 % des ressources naturelles, 40 %
effet de serre, à l’horizon 2008-2012, sont adoptées. de l'énergie et 16 % de l'eau. Afin d’inciter en Bretagne une
dynamique régionale autour du développement durable
En juin 1997, l’assemblée générale des Nations appliquée à la construction, notamment par la promotion de la
Unies, réunie à New York, tire un bilan négatif de la qualité environnementale, la Fédération Régionale du
mise en œuvre de l’Agenda 21. Le sommet Bâtiment, l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de
mondial du développement durable qui a eu l’Énergie et le Conseil régional ont créé Envirobat Bretagne.
lieu en septembre 2002 à Johannesburg en L’association a pour objectif de favoriser toute action environ-
Afrique du Sud insuffle une nouvelle dynamique nementale liée au bâtiment et aux travaux publics, sensibiliser,
en faveur du développement durable. informer et former les professionnels de la construction. Il apparaît
aujourd’hui primordial de construire dans le respect d’une démarche
La France engagée de qualité environnementale en offrant un cadre de vie agréable et
sain tout en prélevant le minimum de ressources naturelles et en
dans la dynamique générant le moins de nuisances possibles.

internationale
Comme beaucoup de pays européens, la France s’engage dans cette dynamique internationale. En 1999, la loi
d’orientation pour l’aménagement et le développement durable du territoire incite au “développement équilibré de
l’ensemble du territoire national alliant progrès social, efficacité économique et protection de l’environnement”.
Le gouvernement ne tarde pas alors à déterminer de nouvelles orientations comme le Plan climat, le Plan santé
et environnement et, plus récemment, le Schéma National du Développement Durable qui fixe, notamment, des
objectifs concernant les bâtiments publics et la démarche de Haute Qualité Environnementale.
Depuis mars 2005, l’environnement a fait son entrée dans la Constitution. L’article 6 de la charte de l’environnement
proclame que “les politiques publiques doivent promouvoir un développement durable. A cet effet, elles concilient la
protection et la mise en valeur de l’environnement, le développement économique et le progrès social.” C’est dans cette
logique que s’inscrit la Stratégie Nationale de Développement Durable (SNDD), arrêtée en 2003 et qui se déroulera jusqu’en
2008. Ses dix programmes d’actions visent une centaine d’objectifs grâce à près de 500 actions. Cette stratégie, qui
implique l’Etat, les collectivités, les entreprises et les citoyens constitue un véritable processus où l’apprentissage et
l’amélioration deviennent prioritaires. Un second séminaire, a décidé le 23 mars 2005, 29 mesures nouvelles qui s’intègrent
à celles de 2003.
Le changement de cap nécessaire pour concilier un développement équitable compatible avec les limites de la planète se
décline en actions tangibles. Ainsi, la Stratégie Nationale de Développement Durable prévoit la mise en oeuvre des Plan
climat, Plan national d’affectation des quotas, Stratégie nationale pour la biodiversité, Plan de conservation et de gestion
durable des forêts tropicales, Plan national de prévention de la production de déchets, Plan “véhicules propres et économes”,
Plan national d’action pour l’inclusion sociale, Plan de cohésion sociale, Plan national santé environnement, Plan air, Plan bruit.

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Les trois piliers
du développement durable
Le développement durable s'appuie sur 3 principes essentiels :
• l'efficacité économique : recherche du plus grand bénéfice pour la collectivité
en prenant en compte les coûts sociaux et environnementaux, y compris les coûts
externalisés (approche en coût global) ;
• la prudence environnementale : préservation des ressources naturelles non
renouvelables, limitation des impacts et application du principe de précaution ;
• l'équité sociale : solidarité envers les plus défavorisés et contribution à la réduction
des inégalités sociales.

Viable
Viable
Économie
Durable

Social
Environnement

Viable

Les consommations énergétiques


On compte :
Qualité en France 29 millions de logements dont
environnementale en Bretagne 1 572 617 logements.

La qualité environnementale d'un bâtiment L’augmentation pour les logements neufs est de 1 % par an. Les
se définit par son aptitude à satisfaire trois consommations d’énergie relatives au résidentiel et au tertiaire
représentent 45 % des consommations d’énergie finales.
exigences complémentaires : la maîtrise des
impacts du bâtiment sur l'environnement Mtep
extérieur, la création d’un environnement 250
confortable et sain pour ses utilisateurs, la 200
préservation des ressources naturelles en
150
214
optimisant leur usage. Cette préoccupation
s’applique au bâtiment mais également, plus 100 135 +60%
largement, à l’urbanisme et à l’aménagement 50
du territoire (zones d’activités, lotissements,
0
infrastructures…). 1973 1999
Consommation díén ergie en millions de tonnes équivalent pétrole.
1tep 1200 litres de fioul = 11630 kWh

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Tour d’horizon
à travers le monde…
De nombreux pays ont adopté une démarche pour intégrer l’environnement au bâtiment. Tour d’horizon…

Etats-Unis. Créé en 1994, le US Green Grande-Bretagne. Le Building Research Establishment


Building Council (USGBC) gère un label appelé développe depuis 1990 le BREEAM Green Leaf, une approche
LEED (Leadership energy environment design), intégrée dans le processus de conception (référentiel
certification environnementale des bâtiments transversal prenant en compte management, énergie, matériaux,
d’habitation et du secteur tertiaire (attribution confort, transport, implantation, pollution atmosphérique)
d’une note globale qui présente l’inconvénient www.products.bre.co.uk/breeam.
d’une approche subjective et peu adaptée au
contexte local) www.usgbc.org. Autriche. La certification Total Quality, développée depuis
2000, prend en compte à la fois des critères environne-
mentaux et de qualité globale. Encore peu utilisée, elle se
distingue par son approche transversale.

Japon. Déclinaison du label américain


LEED, la certification japonaise CASBEE
Comprehensive assesment system
for building environmental efficiency
introduit la notion de culture et de
caractère régional de la construction.

Suisse. Exploité par l’Association AMI sous


mandat de l’Agence fédérale du bâtiment, le
label Minergie, créé en 1996, vise la réduction
des consommations énergétiques en cinq
priorités : exigences de base requises pour
les murs du bâtiment ; valeurs limites pour
l’indice de dépense d’énergie thermique ; Hongkong. La HK-Beam est
renouvellement d’air mécanique ; exigences une méthode expérimentale
supplémentaires en fonction du type de développée par l’Ecole
bâtiment, sur l’éclairage et la production de polytechnique de Hongkong
froid et de chaleur ; surcoût d’investissement depuis 1999 (évaluation de
limité à 10 % maximum www.minergie.ch. la performance selon 56
Allemagne. L’objectif du label critères, de la programmation
Passivhaus vise la réduction des à la gestion de l’ouvrage)
consommations énergétiques des www.bse.polyu.edu.hk.
immeubles d’habitation en assurant
l’apport en énergie solaire passive, en
renforçant l’isolation des bâtiments,
l’utilisation des énergies renouvelables
et la récupération de chaleur
www.passiv.de.

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