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Histoire de la civilisation Européenne

Lecture conseillée : Ferdinand Braudel. Grammaire des civilisations.

Introduction :
Le cours consistera en un panorama de l’Histoire de l’Europe depuis la chute de l’Empire
Romain jusqu’à la Révolution Française.

Pourquoi ce cours ?
L’Europe est au cœur du débat politique actuel et fait partie du quotidien. Elle a pour origine
la peur créée par le Seconde Guerre mondiale. On construit donc des relations basées sur la
paix et non plus sur la guerre.
L’Europe subit une évolution régulière (agrandissements, modifications, etc., …)
Ce cours a aussi pour but de répondre à la question «Qui sont les Européens ? »

Le mot civilisation est très chargé de sens, très lourd de sens : il date du 18ième siècle
(deuxième moitié) et fut inventé par le poète Mirabeau.
C’est un mot optimiste et positif qui inspire confiance : les civilisés sont plus fréquentables
que les barbares. Modèle d’une organisation humaine, des sociétés rêvées par les philosophes
des Lumières. Raison et liberté sont associées à l’épanouissement de la société.
C’est un mot à exporter pour apporter ailleurs les Lumières. Mise en relief de ce modèle.
Il y eu une évolution du mot au 19ème siècle : dans la cadre des entreprises coloniales menées
par l’Europe dans le monde.
Le mot est fait pour convaincre. (Les autres et soi-même)
Une deuxième évolution s’est produite, au 20ième siècle quand le mot prend un « s ».

Pourquoi ce terme est-il devenu un modèle ?


Parce qu’il recouvre une série de performances propres à la société Européenne (économie,
justice ordre juridique, etc., …)

Performances ?
Les sociétés suivent des développements qui leur sont propres. Compréhension du réel, ces
performances servent à survivre dans ce réel.

Pourquoi la ‘petite’ Europe a-t-elle réussi à conquérir et à séduire le monde ?


L’Europe et la vision que l’on y pose sont contradictoires. Elle représente 7% du territoire
mondial mais s’étend fortement !
Avec les guerres qu’elles a subit, elle est blessée mais néanmoins, on peut porter un regard
positif sur elle.
Il y a eu de nombreuses ambiguïtés dans l’Histoire de l’Europe.
L’Histoire de l’Europe nous parait plus riche et plus complexe que celle d’autres civilisations
mais ce n’est qu’une illusion due à la quantité de sources et de la documentation.
« Ce fut une Histoire de vainqueurs. »

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Histoire de l’Europe en quelques lignes :
Désagrégation de l’Empire de Rome (connaît ses limites)
Refus (fut accélérés)
Vagues migratoires (de l’est et d’Asie, s’étalent sur plusieurs siècles)
Modifications du contenu de l’Empire (culture et connaissances historiques)
Europe est un continent poreux (tout y est proche)., pas de barrières naturelles
infranchissables.
Europe est enviée par les autres car elle bénéficie d’un climat idéal et de terres très riches.
Remise en question de la structure de la civilisation européenne :
1. Europe féodale : Unité se transforme en diversité. On passe du pouvoir Impérial à
une société de micro pouvoirs.

2. Christianisme : il devient la religion d’un Empire en train de mourir. Il développe


alors une grande imagination pour se répandre et construire une référence, une
pérennité qui s’incarne sur la permanence.

3. Monde instable : incite à la position défensive. Rupture ! Offensive devient


défensive…
L’Europe est un continent d’agriculteurs et de marins.

Il y a une croissance dans diverses directions : REVOLUTION AGRICOLE.


Il y a la première grande guerre idéologique : CROISADES

Expansive : rêve d’unité disparaît. (Charlemagne, Otton 1er, Charles Quint, …)


Ils font l’unité par la guerre ‘ opposé de maintenant ; par la paix.)
Féodalité : idée d’Etat (moderne) Période plus familière (car plus proche dans le
temps). On ressent les pulsations de la Renaissance.
Epices, étoffes, mobilier, mets raffinés, etc., …il faut aller chercher tout ça !mais
cela coûte cher ; on décide donc de contourner l’Afrique par la mer. Cela donne
lieu à la découverte des Amériques et du reste du monde : mondialisation

On assiste à un enrichissement de l’Europe, de grandes puissances se forment et dominent


l’Europe tours à tours. (France, Espagne, Grande Bretagne, etc., …)

Il y a des guerres qui naissent de la fracture du Christianisme et du Protestantisme (début du


17ème siècle).
Il y a la REVOLUTION MARCHANDE. L’Europe comprend que faire la guerre est
épuisante. Elle se demande alors s’il y a une autre issue que la guerre et développe ainsi l’idée
de l’équilibre (théorie de l’équilibre européen).Elle essaye de trouver des ressemblances entre
le Etats mais ils ne sont pas toujours compatibles : il y a aussi de grandes différences !
(politique, etc., …).

REVOLUTION INDUSTRIELLE (en Grande Bretagne, en 1740).La machine transforme le


destin de l’Europe.

REVOLUTION FRANCAISE (touche plus que la France).

Autres révolutions : révolution américaine, révolution d’Amérique latine,…

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Chapitre 1 : De l’unité à la décomposition :
La fin de l’empire romain fut longue (du 3ème au 5ème siècle pcn) et tourmentée ; ce n’est pas
une rupture brutale. Il y eu même des tentatives de renaissances.
On peut y voir les pouvoirs sous différentes formes et ils sont redistribués.
Emergence du Christianisme et diffusion de celui-ci dans le monde.
Fortes vagues migratoires (des peuples germaniques) et invasions qui déstabilisent la structure
de l’empire. EST OUEST
SUD
Ces invasions ne furent pas toutes rapides ni violentes. Il y eu des échanges (commerciaux par
exemple). Mais il y eu aussi des dévastations (villes pillées, ruines,…)
Conséquences de ces invasions :
• Développement d’un climat d’insécurité
• Développement de la peur
• Disparition progressive de la monnaie (cachée), et donc cela crée un ralentissement
économique.
• Phénomène de thésaurisation
• Affaiblissement du pouvoir impérial

L’empereur a de moins en moins prise sur l’empire, son statut est de plus en plus fragile. On
assiste à des renversements d’empereurs. La légitimité du pouvoir impérial n’est plus
respectée. Les acteurs de ce phénomène sont ‘ceux qui ont le force’, c a d l’armée.
A cette époque, c’est d’ailleurs les soldats qui choisissent les empereurs.

Au 3ème siècle pcn, Rome ne peut que constater le reflux après son expansion, la diminution
de son espace d’influence en Europe. Là où son pouvoir ne parvient plus, se développent de
nouveaux modes de relation de pouvoir, de nouveaux reflex d’autorité apparaissent.
On peut le voir dans la façon dont les villes se construisent des remparts pour se protéger ainsi
que dans le fait que de nombreux paysans vont vers la ville.
Cette perte de pouvoir aura des conséquences lourdes sur l’Europe et son Histoire.

Cette atmosphère d’insécurité est idéale pour le développement du Christianisme. En effet, il


devient le refuge pour les populations désemparées.

Les sursauts de l’empire, ses tentatives de renaissance sont incarnés par des empereurs :
• Dioclétien :

-Renforce l’image des empereurs, favorise le développement d’une association entre le


pouvoir impérial et le culte solaire. POLITIQUE ↔ RELIGION

-Prend le pouvoir en 284, porté par son armée.

-Réflexion sur le pouvoir : réorganise le pouvoir en composant un modèle de partage du


pouvoir entre deux empereurs et en prévoyant les successeurs sous sorte de Césars.
Deux empereurs + deux césars = 4 acteurs =système tétrarchique.
Pour lui, ce système est une garantie de cohésion du pouvoir impérial.

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-Déclanche les dernières grandes persécutions contre les chrétiens. Il forme des édits, et en
303 et 304, il déclanche les persécutions.

-Réfléchit sur une nouvelle division administrative de l’empire romain. Il établit des
provinces : relais du pouvoir central mais aussi morcellement de ce pouvoir…car
autonomisation des provinces.
Il conçoit une nouvelle structure administrative : le diocèse (englobe plusieurs provinces).
A la tête du diocèse se trouve un vicaire.

-Grâce aux diocèses, il améliore la perception des impôts.

-Double le nombre de légions romaines (en vue de stopper les invasions).

Son système s’effondre vite au profit de ses césars :

• Constantin :
-Il s’empare du pouvoir, il est un empereur important dans l’Histoire de Rome.
Cf. : ‘La donation de Constantin’ qui est l’adoption du Christianisme par Rome. Il devient la
religion officielle de l’empire.
La légende veut que Constantin ailla vers le Christianisme après avoir aperçu, en pleine
bataille, les lettres du nom du Christ dans des nuages.

-Il devient Chrétien et utilise le Christianisme pour renforcer le caractère sacré de son statut.
Comment ?
-Bénéficie du rapprochement effectué par Dioclétien entre le pouvoir et la religion.

-Se fait proclamer ‘Evêque du dehors’. Empereur joue un rôle dans l’organisation de
l’Eglise et dans la réflexion sur les dogmes et les messages de l’Eglise. Ce souci jette
les bases d’une relation longue et déterminante dans l’Histoire de l’Europe : la relation
entre l’Eglise et l’Etat.

Conflits d’interprétation des textes sacrés :

Donne naissance à des hérésies. Ces conflits furent gérés par les ‘pères de l’Eglise’ (St.
Augustin par exemple).
Constantin veut participer à ce problème.
Conciles : réunions des évêques. Constantin intervient dés le concile du Latran (en 313 pcn) et
dans le concile d’Arles (en 314 pcn). Ces deux conciles luttent sur une question qui est celle
de l’arianisme.
Il faut remettre en question la relation entre Dieu et le Christ. Il faut mettre le Christ en
position d’infériorité par rapport à Dieu.
Constantin vit cette querelle comme une menace car si on détache Jésus de Dieu, on risque de
détacher L’empereur de Dieu. Il y a donc un enjeu politique dans une question religieuse !
Constantin convoque alors les évêques à un concile à Nicée. Ce concile condamnera
l’arianisme.

-Constantin ne s’occupe pas seulement de religion mais essaye aussi d’éviter le minage de
l’empire par la présence des germains. Il fait des accords avec les Visigoths : Il leur reconnaît
des territoires à conditions que ceux-ci fournisse à l’empire des soldats et qu’ils acceptent
d’être évangélisés par un prêtre nommé Ulfila. (il diffuse l’arianisme…).

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Cela marque un affaiblissement de l’empire car son armée n’est même plus tout à fait
romaine.

-Constantin réfléchit à la manière de diviser les territoires.


Division de l’empire en trois préfectures :

1. La préfecture des Gaules (germanie, Bretagne, Ibérie,…)


2. La préfecture d’Italie Illyrie (Italie, Autriche, Yougoslavie)
3. La préfecture d’Orient (Bas Danube, Thraces)

La préfecture d’orient connaît un développement important suite à un geste de Constantin : la


création d’une deuxième capitale : Constantinople. Il ‘divise pour mieux régner’.
Cela marque également un affaiblissement de l’empire.

Constantinople (Byzance, Istanbul) devient la deuxième Rome. On y construit même à la


romaine (hippodrome, forum,…). La vocation de Constantinople est de devenir une métropole
chrétienne. Son but est d’alléger les épaules de Rome.
Pour que cela fonctionne, il faut un équilibre entre les deux pôles (Rome et Constantinople).
Si un des deux pôles est fragilisé, le pouvoir se retrouve sur l’autre pôle. Il pourrait donc y
avoir un déplacement de Rome vers Constantinople du pouvoir impérial et religieux (chrétien)
en cas de déséquilibre.

Ses efforts n’empêchent pas les invasions. A partir de 352, les Alamans et les Francs
envahissent les régions Rénales et les régions du Danube. Les Huns font aussi pression sur
l’empire, ils viennent d’Asie.
Cela a des effets catastrophiques sur l’empire et les empereurs sont contraints de faire de plus
en plus de négociations. Il y a des conflits de pouvoir inter romains. (Pour savoir qui exercera
le pouvoir).
L’arianisme continue à subsister et à se diffuser dans une partie de l’Europe (surtout dans les
populations germaniques).
Les effets de ces nouvelles vagues de migration sont les mêmes que ceux des vagues
précédentes.

-Modification de l’organisation du pouvoir. Développement de l’aristocratie locale qui reçoit


très peu d’ordre venus de Rome.
On assiste à l’émergence des ‘villas’ qui s’efforcent de vivre en autarcie.
Morcellement du pouvoir !

-Statut social des paysans et des artisans se durcit. On assiste à une grande mobilité sociale
(capacité d’un individu à changer de statut social). Ils sont de plus en plus confinés dans leur
statut.

-Développement de lien de dépendance entre les plus puissants et les plus faibles et entre les
plus riches et les plus pauvres, entre les Enestiores et les Humiliores.
Des liens se créent : les pauvres cherche la protection du riche et se mettent à son service.
C’est annonciateur de la structure du pouvoir médiéval.

-En 395, se produit, à la mort de Théodose, une division de l’empire romain. Il est divisé en 2
parties : l’empire romain d’occident (Rome, Honorius) et d’orient (Constantinople, Arcadius).
C’est une véritable coupure ! Il y a une frontière, un partage. L’unité impériale n’existe plus.

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Entre 395 et 410 pcn, les germains attaquent l’empire. Italie est touchée ; Rome n’est plus
imperméable aux barbares. Décrépitude de Rome.

Augustin avait salué l’alliage entre le Christianisme et Rome. Puis, Rome est saccagée. Il
réagit en doutant de la force de cet alliage. Car, si dans sa décrépitude Rome entraînait le
Christianisme ? Il faut donc briser l’alliage !
‘La cité terrestre et la cité céleste’ inaccessible, garantie de la pérennité du pouvoir
= Eglise et Pape
Pas éternelle
Elle peut s’effondrer
Eglise doit s’émanciper par rapport au pouvoir terrestre. Il faut concéder au Pape une
suprématie sur les empereurs. Le Pape doit détenir un pouvoir spirituel et temporel.
C’est l’origine du sacre des Souverains. (cf. Charlemagne)
Théorie de l’augustinisme médiéval.
Le saccage de Rome détruit ce que Constantin croyait pouvoir faire du Christianisme, il libère
le christianisme.

Dans tout ça, où est l’équilibre ? A Constantinople, qui devient une sorte de bastion
occidental. On assiste à un basculement qui met en relief le contraste d’une Europe orientale
restée romaine, et d’autre part, une Europe occidentale devenue barbare.

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Chapitre 2 : Brassage des peuples :
Cela dure plus ou moins 500 ans, de 500 à 1000 pcn. Pendant 5 siècles, l’Europe va continuer
à subir de fortes vagues migratoires qui vont encore remodeler son paysage. L’Europe est
alors très poreuse. Ces mouvements conduisent l’Europe à tendre vers un repli sur elle-même.
On assiste à la fixation des peuples qui est à l’origine des états européens actuels.

Pourquoi cela commence-t-il en 500 pcn ? Car, en 476, c’est la fin de l’empire romain
d’occident.
Début du Moyen-âge !
Au cours de ces 5 siècles, se développent d’une part une Europe occidentale qui a suivi deux
influences culturelles différentes (latine et germanique) et d’autre part, une Europe orientale à
la culture grecque, qui va être marquée par l’arrivée des Slaves.

On peut diviser ces 5 siècles en trois grandes poussées, en trois grands cycles :
1. Germains
2. Slaves et Arabes
3. Vikings et Hongrois

Causes de ces invasions :


• peuples attirés par e grandes richesses mal protégées.
• espaces de terres vacants.
• peuples se bousculent entre eux.
• Question démographique, mutations sociales, transformation de la manière de
vivre,…
Ces causes sont difficiles à déterminer à cause de l’absence de sources écrites, car nous
n’avons que les témoignages de envahis (et pas ceux des envahisseurs). Par contre, certaines
découvertes archéologiques ont permis une meilleure compréhension de ces invasions.

1. Les invasions Germaines :


Elles se prolongent aux 5èmes et 6 ème siècles. Elles mettent en scène les Francs, les
Alamans, les Angles, les Saxons, les Lombards ainsi que les Avars.

2. Les invasions Slaves et Arabes :


Elles ont lieu au 7ème siècle.
Les slaves s’étendent en Russie actuelle. Depuis le bassin de la Volga, en Bohème, La
Baltique et se répandent dans les Balkans à partir du 9ème siècle.
En même temps, les Musulmans attaquent l’empire Byzantin l’Afrique du nord et
l’Espagne. Ils sont arrêtés en 732, à Poitiers (Gaule) durant ce que l’on appelle la bataille
de Poitiers, vaincus par les Carolingiens.

3. Les invasions des Vikings et Hongroises :


Elles se déroulent aux 9ème et 10ème siècles. Elles se présentent sous forme de raids et
d’expédition.
Les Musulmans continuent d’attaquer la Gaule et l’Italie.
De leur côté, les Vikings, qui pillent et sont considérés comme des pirates, attaquent la
côte Atlantique et la mer Baltique. Ils remontent les fleuves, pillent ainsi Paris et Liège.

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Ils s’installent et colonisent les territoires : l’Angleterre et la Normandie. On a aussi
retrouvé des traces de leur peuple en Amérique du Nord.

Ces invasions maintiennent l’Europe dans un état de morcellement :

Morcellement de la structure sociale et politique :


Il n’y a plus de structure fédératrice. De nouvelles entités politiques dont la nature est
différente de celle de l’empire (plus de volonté de centralisation du pouvoir, plus d’état et
donc plus de droit) voient le jour.
Ces entités politiques reposent sur le principe de la Tribu. (Guerriers libres et en armes qui
entourent une famille. Le chef de cette famille incarne les valeurs de la tribu et fait de son
pouvoir une valeur héréditaire et familiale, un bien personnel. La transmission du pouvoir se
fait donc de père en fils.) Cela modifie les relations entre les individus.
Les relations reposent sur la force ! Les groupes se décomposent puis se recomposent car
aucune légitimité supérieure à la famille du chef ne peut garantir un pouvoir continu.

Morcellement géographique :
Le pouvoir des familles s’étend dans des espaces variables, qui peuvent changer au fil des
circonstances car les familles sont en concurrence.

On voit l’émergence de ‘chefs des chefs’.


Les peuples, qu’ils soient plus germanisés ou plus romanisés connaissent des évolutions
différentes (influences variables).
Ces nuances sont l’origine de spécificités culturelles (personnalité et image des peuples) : la
diversité des peuples européens.

Des grands ensembles de peuples ressortent :


Les Francs, les Anglo-Saxons, les Visigoths et les Lombards.

LES FRANCS :

Ils connaissent une grande expansion lors du 6ème siècle.


Clovis (5ème et 6ème siècle) est devenu un de ces ‘chef de chefs’. Il se convertir au
Christianisme romain et repousse les Visigoths en Espagne.
La Gaule devient ainsi le territoire des Francs. Ils vont même au-delà du Rhin.

Mérovingiens Au 7ème siècle, L’Ere Franque voit le jour. Leur peuple s’étend sur des territoires allant
de la Gaule à la Germanie et l’influence Franque s’exerce entre le Seine et le Rhin.
Les Mérovingiens s’imposent pour un temps. Ils sont surnommés les ‘Rois fainéants’
car ils se déplacent en chariot. C’est le seul moyen d’être roi, d’exister. Il fallait se
montrer et montrer sa cours. Il fallait se déplacer sans cesse. Le pouvoir doit être
MOBILE sinon il meurt.
(Basculement de ce phénomène avec Louis XIV : plus le roi était discret et peu visible
du peuple, et plus il était puissant et considéré comme divin.)
Les Mérovingiens effectuent un assainissement de l’Europe alors que les poussées
Slaves et Arabes coupent le lien possible entre l’Europe Occidentale et
Constantinople ; comme si l’occident était livré à lui-même. Il y a ‘deux Europe’ !

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Les Carolingiens succèdent aux Mérovingiens et tentent d’unifier l’occident en mêlant
les héritages germaniques, romains et chrétiens.
Ils deviennent les ‘champions’ du Christianisme en arrêtant les Arabes à Poitiers en
732.
Ils favorisent la christianisation e la Germanie qui n’était imprégnée que très
légèrement de cette religion. Les Carolingiens deviennent les défenseurs du
Christianisme.
Pépin le Bref noue une alliance avec le Pape. Charlemagne (le fils de Pépin)
prolonge cette alliance avec la papauté et combats les Lombards pour les convertir au
Christianisme. Une partie de l’Italie devint donc ainsi carolingienne.
La capitale de l’état carolingien est Aix-La-Chapelle et Herstal devient la résidence de
Charlemagne.
Le 25 décembre 800, Charlemagne se fait couronné Empereur à Rome. (Par le Pape)
Cela scelle de manière sacrée l’alliance entre le Pape et l’Empereur et confère une
dimension sacrée à son titre : il est aussi l’Empereur des chrétiens.
Tentative d’unification de l’Occident.

Charlemagne veut devenir le nouvel ‘Auguste’ : RENOVATIO IMPERII !


Un empire rénové. Cela demande un immense effort de législation et d’organisation
(surtout administrative).
Il veut que son pouvoir soit diffusé par des relais (Missi domicii) dans ses provinces.
La tâche de charlemagne est difficile car
Carolingiens • il affronte des siècles d’émiettement du pouvoir
• la population n’est plus accoutumée à cette centralisation
• les échanges ont été réfrigérés par l’instabilité, les signes monétaires ont
disparu. (commerce en décadence)
Les chefs aristocrates ne sont pas toujours heureux de devoir supporter cette volonté
d’unité impériale. Ce sont les aristocrates qui détiennent vraiment le pouvoir car ce
sont eux qui ont entretenus des liens de personne à personne avec le peuple. Ils offrent
leur protection en échange de fidélité et de biens en nature.
Charlemagne pourrait détruire cette organisation mais il ne le fait pas. Ce principe de
féodalité est aussi présent dans les relations de chefs à chefs dans le fait que les chefs
les moins puissants recherchent la protection des chefs les plus puissant moyennant
une aide et fidélité.
Charlemagne ne veut pas bouleverser ce processus mais il tente malgré tout d’unifier
l’empire. Il le fait en se présentant comme le protecteur de l’Eglise, en disant renouer
avec l’Antiquité. (Renaissance carolingienne ; rénovation culturelle assurée par les
clercs qui sont en fait des ecclésiastiques, des moines, des évêques et des abbés qui
maintiennent la continuité du latin. Ce sont les lettrés, eux qui connaissent le droit
romain). Charlemagne sait qu’il doit s’entourer de ces érudits (Alcuin par exemple)
car il a besoin d’eux pour transmettre des compétences dans les écoles qu’il tente de
développer pour qu’elles fournissent des cadres à son empire.
Pour transmettre un savoir intellectuel, il faut un support : l’ÉCRITURE. Mais avant
de transmettre les savoirs, il faut normaliser cette écriture, la fixer. Ce sera le travail de
clercs.
Charlemagne va mourir…Son fils (louis le Pieux) s’efforce de prolonger son oeuvre
mais à son tours, il meurt (en 840) et L’empire de Charlemagne s’effondre. Il aura
disparu en 843 Mais en laissant des traces à l’Europe !

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Partage de Verdun : Les descendants se partagent l’empire en trois entités :

1. Francie occidentale : socle du futur royaume de France.


Carolingiens
2. Francie orientale : socle du futur royaume de Germanie.
3. Suisse et la Hollande. (Lorraine, Luxembourg, Liège, Alsace,…). Elle éclate.

Ce partage se prolonge à l’intérieur de ces nouvelles entités et on assiste au retour des


aristocrates qui ne sont plus soumis à un pouvoir supérieur.
Un Axe important fut crée : l’Axe Aix-La-Chapelle – Rome.

En Europe orientale, une tentative d’unification a aussi lieu. Il y a une zone d’échange par
laquelle Constantinople est concernée ; une économie persiste ! (produit d’Orient : épices,
soie, étains,…).

Justinien :

Cf. : La reconquête Justinienne du 6ème siècle.


Il maintient le libre échange en méditerranée, protège ses frontière, développe une base
juridique grâce au code Justinien et soutient une monnaie (le nomisma) en or qui deviendra
une sorte d’Euro.
Il rétablit un empire chrétien ; héritier de l’empire romain.
Son œuvre s’effondre après sa mort, et l’effondrement de son empire est facilité par l’invasion
slave des Balkans. Ainsi, une barrière entre l’orient et l’occident est créée.
Le concept d’unité politique n’est pas un concept qui gagne en Europe entre le
5ème et le 10ème siècle.

Ou faut-il alors trouver l’unité ? Dans le CHRISTIANISME !

2.1 La christianisation de l’Europe :


Cela a eut de grandes et importantes conséquences sur l’Histoire de la civilisation européenne.
La christianisation fut de longue durée et ne s’est pas faite de manière définitive : elle n’est
pas homogène dans sa diffusion et dans sa conservation. (Choc culturel)
Avant cette religion, il y avait des coutumes, des croyances,…Le message chrétien peut donc
se colorer et être influencer par ces coutumes. Pour fidéliser les non chrétiens, des stratégies
sont mises en œuvre : la cohabitation :
Ex : les fêtes : les grandes fêtes chrétiennes doivent tenir compte des fêtes ancestrales, elles
épousent la rythmique des saisons. Elles marquent les passages ou l’espérance d’un passage.
Le Christianisme apprend à se mélanger. C’est le phénomène le plus marquant entre le 5ème et
le 10ème siècle. Le mode de diffusion du Christianisme va de l’est vers l’ouest et vers le nord-
ouest. (Gaule, Grande-Bretagne)
Au 5ème siècle, l’Europe orientale est plus christianisée que l’Europe occidentale de même que
les villes plus que les campagnes.

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Du 5ème au 10ème siècle, la christianisation des campagnes occidentales se fait plus en
profondeur et le Christianisme qui prend de l’assurance doit faire face à une religion
concurrente : l’islam qui, lui aussi essaye de s’imposer. Il gagne du terrain sur le
Christianisme et il y a des frictions entre les deux religions. Ces frictions amèneront les
croisades.

1. STRUCTURE du Christianisme :

Elle a été coulée dans les structures de l’ancien empire romain :


Le Diocèse : il est conduit pas des évêques et est composés d’un clergé et de ses fidèles. Les
diocèses se regroupent en ensembles appelés archevêchés.
Pour créer un réseau qui concerne aussi les campagnes, vont naître les paroisses dans
lesquelles se trouvent des églises et des curés qui ont prise directe sur les campagnes.
Il y a aussi les monastères (monarchisme), qui sont des implantations dans le paysage rural
des communautés chrétiennes visibles par l’investissement personnel que les membres ce ces
communautés manifestent. Les membres se consacrent à l’œuvre de Dieu.
Les monastères sont aussi des entités économiques (production de richesses,…)
Un réseau de monastères se met donc en place, ces communautés deviennent des parentes et
tissent des liens.
Le réseau crée une identité entre les membres et donc une forme de solidarité qui dépasse les
structures politiques.

L’homme du Moyen-âge est quelqu’un qui vit les rapports de force qui l’entourent et qui
détecte aussi les liens qui existent.
La notion de refuge apparaît ! L’Eglise veut faire passer l’idée qu’elle est un refuge. Elle
séduit la population car celle-ci trouve enfin quelqu’un qui ne lui veut pas de mal.
La force du Christianisme réside donc dans la structure de la société, une Europe pillarde a
favorisé le développement de la religion chrétienne.

2. MESSAGE du Christianisme :

Il doit être fixé avant d’être diffusé. Fixer ce message est le rôle des conciles. Le
Christianisme est fondé sur une doctrine principale.
Des différences apparaissent aux 5ème et 6ème siècles. C’est de ces différences que sont dues les
différentes branches actuelles du Christianisme.
Au départ, ces différences étaient :
• La langue : le latin en occident et le grec en orient.
• La liturgie : elle est plus austère en occident tandis qu’elle est plus colorée en orient.
L’orient met aussi plus l’accent sur le culte des images.
• Concepts différents entre Etat et Eglise.

Ces différences naissantes ont lieu dans le même culte chrétien.

Pour diffuser le culte, il faut des évangélisateurs. Ils deviennent idéaux en mourant dans la
souffrance, c'est-à-dire en devenant martyr.
Ce sont eux les premiers transmetteurs de la fois chrétienne.
Il y a différentes méthodes pour répandre le Christianisme :
• Une ‘bonne’ méthode qui consiste à convertir le chef d’une tribu pour que celui-ci
entraîne toute sa tribu avec lui (ex : Clovis). Cela peut se faire par la diplomatie, la
persuasion, ou comme Charlemagne le fit avec les saxons, par la force.

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• Parler à des civilisations pas encore chrétiennes.
ULFILA traduisit la Bible en langue germanique. On avait ainsi une Bible gothique, à
laquelle plusieurs défauts furent reprochés.
Ex : Slave est parlé par les Balkans, fut un enjeu important pour la christianisation des
Slaves.
Stratégie : - aux 7ème et 9ème siècles on assiste à l’hellénisation des Slaves car il leur faut
connaître le grec pour pouvoir s’intégrer.
- consacrer leur langue

Les différentes étapes de l’Evangélisation :

1. Iles Britanniques (Irlande) : St Patrick fut l’évangélisateur de ce territoire.


Counterburry devient le cœur de l’Eglise d’Angleterre médiévale après qu’on y ait
construit un évêché.

2. Germanie (Hollande) : Evêché d’Utrecht. Boniface sera l’apôtre de la Germanie. Un


réseau d’évêchés et de monastères (surtout Bénédictins) s’établit (Fulda par exemple).
Ensuite suivent des pays limitrophes comme le Danemark, la Pologne et la Bohème.
Bref, toute l’Europe est concernée.

Vers l’an mille, il y a des états pré christianisés en Europe. Ces états chrétiens sont comme
une zone tampon au pourtour de l’Europe et accentuent l’impression de la sécurité chrétienne
en Europe.
Le rêve impérial renaît ! Après Charlemagne, l’empereur Otton 1er inaugure une nouvelle
dynastie. Il reçoit la couronne impériale à Rome en 962 et forme le Saint Empire Romain
Germanique qui devient la principale structure de l’Europe jusqu’à sa disparition par
Napoléon au 19ème siècle. Cet empire constitue une expérience politique importante.
Otton 3 fait une alliance avec le Pape (Sylvestre 2). Ainsi, le pouvoir temporel est lié avec le
pouvoir spirituel. On renoue avec le projet de Charlemagne. Ce que St Augustin redoutait est
démenti.
Le Saint Empire = Royaume de Germanie (Francie orientale), Italie du Nord, Lotharingie. Il
s’étend donc de la mer du Nord à la Toscane et de La Meuse à l’Elbe (à l’Est de l’Europe).

Les empereurs se considèrent comme les chefs de leur Eglise et revendiquent le pouvoir
spirituel ainsi que le pouvoir de désigner leurs propres évêques. Il y a des tensions entre
l’Empire et l’Eglise. (St Augustin n’avait pas tout à fait tort)

Plusieurs parties de l’Europe ‘résistent’ à l’Empire. C’est le cas de l’Italie (sud) et de


l’Espagne, ainsi que les Iles britanniques et le Danemark qui ne reconnaissent pas le pouvoir
de l’Empereur ; la Francie occidentale aussi se démarque du Saint Empire.

En 987, Les capétiens font leur entrée en Francie avec Hugues Capet. Cette dynastie donnera
les rois de France.

Les tensions entre l’Empire et l’Eglise ne cessent d’augmenter.

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Chapitre 3 : L’Europe féodale :
Quelques caractéristiques de cette période :
• Société close (pas le même rythme que notre civilisation)
• Surnaturel est mélangé au rationnel (pas de frontière entre légendes et Histoire,…)
• Monde crédule (je crois tout ce qu’on me dit, pas d’esprit critique)
• Vie répétitive (les individus accomplissent les mêmes tâches tous les jours), monde
inconfortable et très inégalitaire. (nobles ≠ paysans)
• Monde rustique (même les nobles vivent de manière rustique) L’exemple de la bougie
est parlant : elle est souvent un luxe donc beaucoup de monde vivait dans le noir !

Tout cela marque le caractère immuable des choses. Le changement, la mobilité ne sont pas
intégrés dans la mentalité féodale. Et c’est ce qui fait la force de cette société car ils sont sûrs
que leur société est immuable.
Pourtant, les germes du changement sont présents au sein même de la société.
Entre 1000 et 1300, on assiste à une expansion économique et démographique (elle ne subit
plus les invasions et passe dons à l’offensive !).
On assiste également à la première guerre idéologique (reconquête du tombeau du Christ).

Qu’est ce que la féodalité ?

Cela désigne à la fois un système politique et social en usage entre 1000 et 1300 et renvoi
aussi à la classe sociale dominante.
Les féodaux étaient ceux qui possédaient un fief : les nobles. Le fief s’identifie à la terre.
La richesse est la terre et non pas l’argent. Elle s’articule sur la procédure qui consiste pour n
puissant à nouer des relations particulières avec un moins puissant ou un plus puissant que lui.
Celui qui octroie le fief est le plus puissant. Il y a tout un cérémonial lors de l’attribution :
baiser sur la bouche car le souffle est dans la bouche. Ils sont ainsi liés par des liens
personnels.
Celui qui reçoit (vassal) promet fidélité à celui qui lui donne sa protection (suzerain).

Vendetta : (vengeance)

Le suzerain promet protection à son vassal ! Société très forte en matière de relation directe.
C’est une société de micro pouvoirs qui repose sur la parole donnée et sur la recherche de
sécurité.
La féodalité c’est la privatisation du pouvoir. Cela est difficilement compatible avec la notion
d’Etat.
L’encadrement de la terre et des hommes répond à des critères bien définis :
• Le propriétaire concède au paysan des tenures (petite exploitations). Les paysans
doivent des prestations au seigneur (argent, nature, service divers comme
nettoyage,…)
Le seigneur exerce un vrai pouvoir sur ses cerfs. Ce pouvoir est appelé BAN. Les droits
banaux sont les droits du seigneur sur ses paysans.
Le seigneur accapare l’autorité publique qui est ‘ristournée’ en terme de protection des
paysans.

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Le monde paysan n’est pas homogène ; il y en a des plus riches que les autres. Les signes
extérieurs de la richesse sont le fait de posséder des animaux (chiens, vache(s), animaux
de traits) et/ou de posséder une charrue.
Caractère immuable : expression de la société féodale à travers la société d’ordre : Chacun
occupe une place voulue par Dieu et ne cherchera pas à en changer.

Schéma de la tri fonctionnalité : (trois ordres hiérarchisés)

1er ordre : ceux qui prient, qui sont en contact avec Dieu (Eglise).
2ème ordre : guerriers, qui défendent les autres. Ce sont les nobles et les aristocrates.
3ème ordre : ceux qui travaillent et qui produisent les biens. Ce sont les paysans.
Les paysans sont méprisés car ils participent à ce qui a le moins d’importance.

INEGALITE PROFONDE entre les différents statuts de la société féodale.

Rôles des trois ordres :

1er ordre : Eglise assure le Salut de tous par la prière. A partir du 11ème siècle, l’enracinement
du Christianisme est plus profond comme peuvent le traduire les Accords du Latran, la
construction de grande abbayes comme celle de Cluny et la fondation de l’ordre de Cito
(en 1198).

2ème ordre : Les guerriers sont chargés de la défense de la société.


Vendetta : L’Eglise essaye de canaliser la violence des guerriers ce qui donne naissance à une
codification de la guerre, à un règlement, à un code de bonne conduite que doivent respecter
les guerriers.
Ex : - institution de paix (trêves)
- Formation d’un idéal : l’idéal de chevalerie. Les chevaliers doivent respecter les plus
faibles, les femmes et les enfants.

Tout cela pour contrer les micro guerres synonymes d’instabilité, de peur et d’affaiblissement
de la société.

3ème ordre : statuts pas homogènes. Il y a les journaliers, qui ne possèdent pas de terres et ceux
qui en possèdent et qui possèdent aussi des animaux et une charrue.

Germe de mutation : croissance entre 1000 et 1300. On assiste à la première grande


révolution : la REVOLUTION AGRICOLE.
C’est une des trois grandes étapes du développement européen. Les deux autres grandes
étapes étant la renaissance commerciale au 16ème siècle et la révolution industrielle au 18ème
siècle.
Les conséquences de cette révolution sont :
• Augmentation démographique
• Augmentation de la production agricole

Lequel vient en premier ? On ne le sait pas mais ces deux phénomènes sont étroitement liés.
Nous n’avons pas de source pour estimer l’augmentation démographique. Cependant certain
document peuvent nous y aider. C’est le cas du ‘Domes Day Book’ qui date de 1086 et qui fait

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un relevé des forces vives en Angleterre et également en France. Mais l’augmentation reste
difficile à estimer.
Vers l’an 1000, il y a des concentrations de population en Espagne, en Italie et dans l’Ile de
France. Ailleurs, le continent est relativement vide.
Par exemple, 70% des terres de la Germanie sont des broussailles, des marrais et des forêts.
La population en Europe ne dépasse pas les 10 habitants au km² et atteint seulement 3
habitants par km² en Allemagne.

Ensuite, vers 1300, une évolution se produit.


En France, on dénombre environ 15 à 20 millions d’habitants.
En Espagne : 8 à 10 millions et de même en Allemagne et en Italie.
Dans les Iles britanniques : 5 millions d’habitants.
En Pologne ainsi qu’en Hongrie : 2 millions d’habitants.
En Scandinavie : 1 million d’habitants.

Vers 1300, en Toscane, il y a 60 habitants pas km² et en France, dans le sud de l’Angleterre et
au Pays-bas (nous) sont présentes les plus grandes concentrations démographiques. Ces zones
seront le berceau de la révolution industrielle.
On peut constater que l’accroissement démographique n’est pas du tout homogène.

Conséquences de l’accroissement démographique :

• Distances entre les zones humaines diminuent.


• Les villes sont en pleine croissance.
Certaines villes font plus de 100 000 habitants, beaucoup d’autres dépassent les 10 000
(en Europe).
Les relations avec les campagnes car les villes ont de gros besoins et stimulent donc la
production agricole. Elles deviennent plus complexes et on peut constater une
diversification des fonctions sociales (artisanat, droit, secteur tertiaire,…).
Nouveaux besoins = nouvelles fonctions sociales = nouvelles compétences.

On a pu observer une baisse de la mortalité infantile, ce qui a évidemment contribuer à


l’accroissement de population et donc à un plus grand besoin en nourriture.
Quelques un des facteurs qui permis à la mortalité infantile de baisser est l’adoucissement du
climat et la généralisation du mariage chrétien pour lequel l’acte sexuel doit obligatoirement
être accompli en vue de donner la vie. L’Eglise impose donc un modèle qui interdit l’usage de
moyens contraceptifs. Sexe = procréation !

Etant donné que la production agricole augmente fortement, il y a des surplus. On doit
apprendre à dégager ces surplus : on peut donc sortir du système dit d’autarcie. On vend les
surplus. Le commerce se développe, il stimule les échanges qui à leur tour stimulent la
communication.

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Pourquoi produit-on plus et mieux ?

Des victoires techniques sont remportées.


1. sur la terre :
• augmentation des espaces cultivables par le défrichement et l’assèchement des
marais.
• Généralisation de l’assolement triennal :
On divise un champ en trois parties : deux des parties sont cultivées et la
troisième est mise en jachère.
1ère année : blés d’hiver (seigle,…)
2ème année : blés de printemps (orge, avoine,…)
3ème année : rien. On y fait paître des vaches, des cochons et on y dépose du
fumier ainsi que de l’argile et du calcaire en vue d’enrichir la terre. Cette partie
est donc prête pour deux ans de culture. C’est le tour de la partie suivante
d’être en jachère et de se reposer.
RENTABILISATION des espaces cultivables.

2. Sur l’élevage :
• Croisement d’animaux (vaches et chevaux) en vue de les rendre plus
vigoureux.
• On remplace le bœuf par le cheval pour tirer la charrue.

L’alimentation se diversifie (viandes, vins, bières,…) ce qui est positif pour la santé.
Des inventions, des technologies nouvelles viennent poursuivre cette dynamique de
changement :
• Moulin à eau (entre le 9ème et le 12ème siècle)
• Moulin à vent (entre le 12ème et le 13ème siècle)
Ces moulins servaient à moudre les grains mais aussi, par après, ont servis dans le domaine de
la sidérurgie (soufflet, marteau,…). Ils facilitaient le travail.

Au 10ème siècle, l’Europe était comme encerclée. En effet, il y avait deux zones d’échanges.
Une au nord (de l’Irlande à la mer noire, détenue par els Scandinaves) et une deuxième au sud
(détenue par les Musulmans et les Byzantins).

Du 11ème au & 13ème siècle, des glissements s’opèrent :


• Extension des Italiens (Venise, Gênes). Ils s’étendent sur l’axe de la méditerranée.
• Extension des Allemands. Ils s’étendent sur l’axe nordique et deviennent une
concurrence pour les Scandinaves. Des villes comme Bruges et Londres rejoignent cet
axe nordique.
• Voie nord-sud créée en Europe. Elle passe par la vallée du Rhin, par la Champagne.
Sur cette voie prennent place des foires internationales où ont lieu des échanges. Ces
foires sont donc des lieux de communication, de découvertes,…
Le commerce augmente et se développe.
• Principe d’industrie d’exploitation : vente de produits finis à l’étranger.

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Ex : draperies flamandes sont faites de laine qui vient d’Angleterre et sont vendues
jusqu’en Orient.
• La monnaie réapparaît. Elle peut être forte ? on lui fait confiance. Il existe des
monnaies d’argent mais aussi d’or. Ce sont les italiens qui produisent cette monnaie et
elle est utilisée partout.
Florence et Venise ont des monnaies particulières ; respectivement : le Florin et le
Ducat.
Des banques voient le jour ainsi que des sociétés commerciales (composées de marin
et de commerçants,…).

Marco POLO : Homme Vénitien qui alla jusqu’en Chine vers 1270 pour des raisons
commerciales.

L’Europe est revigorée. Le monde clos qu’elle incarnait entre en rupture. Du point de vue
politique, on assise un à gonflement, les cadres politiques anciens côtoient des expériences
politiques nouvelles.
Les cadres anciens reposaient toujours sur les Papes et les Empereurs :
Pouvoir temporel : Charlemagne, Otton 1er,… le rêve impérial continue d’exister.
Pouvoir spirituel : les Papes, guides des chrétiens. Le Christianisme s’enracine et donne
confiance aux chefs de l’Eglise.
Mais les domaines d’exercices se touchent et se confondent ce qui donne naissance à des
tensions entre Papes et Empereurs. Deux termes sont inventés pour caractériser ces rapports :
1. THEOCRATIE : Lorsque le Pape exerce une influence temporelle notable
2. CESAROPAPISME : Lorsque l’Empereur exerce une influence spirituelle notable.

Le fruit de cette tension est la lutte du sacerdoce et de l’empire.

Les acteurs de cette lutte sont l’Allemagne et l’Italie.


La conséquence de ce conflit est un affaiblissement des deux pays concernés.
L’Empereur a le dessus, il choisit les évêques et gouverne en s’appuyant sur l’Eglise.
Eglise veut s’affranchir des Empereurs ! Le Pape retrouve les prérogatives en matière
d’organisation de son Eglise.
Les évêques sont importants car ils aident l’Empereur à s’appuyer pour la succession.
Ils sont une sorte de garantie de la pérennité de la structure de l’Empire. Le Pape veut
maintenir son droit de choisir les évêques, il considère que c’est devant lui que les évêques
doivent être investis de leurs rôles.

En 1122, il y a un compromis entre le Pape et l’Empereur. C’est ce que l’on appelle le


Concordat de Worms. Il fut accompli entre Henri V et le Pape Calixte II.
Mais cela n’empêche pas les conflits entre les deux partis.
Les Empereurs Hohenstaufen (dont Frédéric Barberousse) jouent un rôle important lors des
batailles entre les Allemands et les Italiens. Les Italiens sont divisés en deux camps : ceux qui
sont pour leur pays (Guelfes) et ceux qui sont pour l’Allemagne (Gibelins).
Ces batailles sont appelées ‘Querelles des investitures’.

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Les cadres nouveaux sont :

• Monarchie féodale (1)


• Commune (2)

(1)Monarchie féodale :

C’est le fruit de la féodalité. Au sein des micros pouvoirs, elle se manifeste au travers des
‘chef des chefs’ et à travers la figure impériale.
Des dynastes s’imposent à leur paire et prennent le pas sur la noblesse de certains pays.
Ils y arrivent de différentes manières :

• Comme Guillaume le Conquérant : en 1066 (Hastings), il fait la conquête de


l’Angleterre. Il inaugure ainsi une nouvelle dynastie.
• Comme les Capétiens : par la ruse et la diplomatie. Ils s’imposent en France. Ce
modèle est exporté à d’autres zones de l’Europe.
Il y a deux modes de fonctionnement possibles :
Le premier où c’est l’aspect royal qui est représenté et le deuxième où c’est l’aspect féodal
qui est représenté.
Le premier est dit ‘à la française’ : le roi ne devra plus son pouvoir aux autres nobles. Il sera
indépendant.
Le deuxième est dit ‘à l’anglaise’ : les barrons et les aristocrates ont de l’influence sur le roi.
Ils conservent un pouvoir en dépend du roi. Cela est confirmé par la grande charte de 1215.

Ces indices de nuances entre les monarchies sont le berceau des futures monarchies des temps
Modernes. C’est-à-dire des monarchies parlementaires, des monarchies totalitaires,…
Toutes les monarchies ne renvoient pas en un même type de roi.

(2) Commune :

Elle doit son existence à la révolution agricole et à la croissance des villes.


Nouvelles compétences,… ces groupes sociaux : la Bourgeoisie (habitants des bourgs).
Elle tire sont prestige de ses compétence dans le milieu du travail !
Ils trouvent mal leur place dans la féodalité car ils n’appartiennent véritablement à aucun des
trois ordres.
Pour eux le travail est une Vertu ! car il enrichit.
C’est leur seul moyen de vivre bien, confortablement, en sécurité et pour exister socialement ;
En effet ils ne pouvaient jamais exercer les fonctions réservées à la noblesse : ils ne jouent pas
de rôle politique.
L’argent est leur seul moyen d’émancipation sociale !
Ils inquiètent l’Eglise et l’Aristocratie, ce qui donne lieu à des compromis. Ils veulent des
privilèges (organisation du travail, taxes, organisation de l’enseignement,…) bref, ils veulent
de l’autonomie !
Le fruit de ces négociations est ce que l’on appelle les libertés (franchises).
Parfois, il n’y a pas de compromis de libertés qui sont obtenues (ou pas) après des conflits qui
sont en fait les premiers conflits sociaux au sens moderne du terme.

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Quand les Princes et les Bourgeois en viennent aux armes, quelque chose de nouveau se
produit en matière de stratégie. Les Bourgeois ne possédants que des milices pour faire face
aux nobles qui sont plus forts militairement parlant, ils s’appuient sur le peuple, sur les
prolétaires et sur les ouvriers. Comment ? Ils négocient et promettent des améliorations dans
les conditions de vie et dans les conditions de travail. On voit apparaître des alliances entre les
pauvres et les Bourgeois contre le pouvoir traditionnel.
Effets sur les pauvres : ils prennent conscience de leur importance au sein de la société.
Cela est annonciateur des Temps Modernes.

Certaines villes et communes gonflent en matière de pouvoir, certaines cités deviennent des
villes états où les Bourgeoisies sont maîtresses.
Ex : Gênes, Venise, Florence,…

L’Europe tourne les yeux vers l’extérieur, la population est en pleine croissance, les pays
possèdent de bons guerriers, l’Eglise est enracinée et confiante, les paysans sont avides de
terres et les marchands de voies commerciales.
Toutes les conditions sont rassemblées pour passer l’offensive ! Il faut reprendre ce qui était
Européen !

- En Espagne : Reconquista. Les chrétiens chassent les Musulmans ; donne naissance aux
royaumes chrétiens de Castilles, d’Aragon et de Portugal.
Au 13ème siècle, seul grenade reste au Musulmans.

- A l’est de l’Europe : Colonisation germanique des Slaves prend une coloration religieuse.
Accomplie par les chevaliers teutoniques (fleuron de l’armée germanique).
La Prusse et les Pays baltes sont investis.

Mais la flamme brille ailleurs ! C’est le Tombeau du Christ qui occupe tous les esprits.
Il est à l’origine de la force de l’Europe mais est u mains des Musulmans. C’est insupportable
pour l’Eglise.
Les CROISADES s’organisent ! Il y en a eu 8 au total et elles commencent par un appel du
pape urbain II à Clermont en 1095.
Elles débutent don en 1095 et s’achèvent à la chute de St Jean d’Acre, le dernier bastion
chrétien en 1291.
Les croisades s’étendirent donc sur environ deux siècles.

L’Europe chrétienne va s’opposer à l’invasion musulmane. Le Pape Urbain II lance un appel


en 1095 pour les évêques. Il fait référence à la Romanie (empire byzantin) qui est menacée
par les Perses. Il présente clairement l’Europe comme étant menacée. C’est le devoir des
évêques d’introduire le message mobilisateur pour les soldats. Celui qui moura au combat
aura droit au paradis. Il parle de ‘guerres privées’, c'est-à-dire des conflits locaux et
interminables. C’est la volonté de canaliser l’ardeur des soldats en leur promettant des
richesses.

Grâce au texte d’Urbain II, la mobilisation mise en place rassemblera un grand nombre de
chevaliers et de gens de tous genres. Le Pape ne s’attendait pas à une telle réponse !

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La première croisade fut menée par Godefroid de Bouillon. Des petits peuples vont se
déplacer, poussés par le climat : la fin du monde approche et ils doivent se faire pardonner
leurs péchés. Ils vont prendre la route et massacrer les Juifs et piller les villes par lesquelles ils
passeront. Ce sont ces croisades populaires qui vont d’abord traverser le Bosphore mais
l’armée turque est là et les tue presque tous. Ceux qui restent attendent l’armée.

Entre 1096 et 1097, l’empereur byzantin promet fidélité ainsi que la restitution de leur
territoire aux chevaliers. L’empereur leur promet donc une alliance.
En juin 1099, les croisés atteignent Jérusalem. Comme les murailles ne s’écroulent pas tout de
suite, ils vont créer des machines de guerre et vont gagner par le massacre systématique des
populations.

Suivent 7 autres croisades entre 1096 et 1270. Un royaume de Jérusalem sera formé puis
perdu ; la cruauté domine mais il y aura quand même des liens, des amitiés entre les chrétiens
qui s’installent et des musulmans. Comme réponse, les musulmans lancent le djihad (guerre
sainte).
On entre dans une guerre de nature idéologique. Ce fait est renforcé par un texte de Bernard
Clervaux ; il prêche la deuxième croisade en 1146. Dans ce texte, on retrouve de nouveaux
éléments : on ne parle pas de mourir pour Dieu mais de tuer l’adversaire, la volonté de Dieu
est respectée : tuer le mal !
C’est pour contrer le sentiment de culpabilité. Ils aimeraient bien ne pas tuer les païens mais
s’ils ne le font pas, c’est eux qui le feront.

Nous sommes dans une guerre idéologique qui connaîtra des surprises lors de la 4 ème croisade
qui va ébranler la chrétienté. Elle va toucher Constantinople (Byzance) : il y a une crise de
légitimité au niveau impérial. Un des empereurs potentiels va intervenir en finançant des
croisés mais il ne tiendra pas sa promesse de financement. Les croisés vont attaquer Byzance.

Des chrétiens croisés attaquent l’autre Rome, une ville chrétienne !

Un autre phénomène in congru est la 6ème croisade menée par l’empereur Frédéric II. Celui-ci
avait été excommunié pour ne pas être parti en croisade ; il part donc sur le chemin de la terre
sainte. Il connaît ses adversaires, la culture musulmane et parle arabe. Quand il arrive, c’est
par la négociation qu’il prend Jérusalem (sauf quelques en droits). En 1229, il devient roi de
Jérusalem et du saint Sépulcre.

C’est un chrétien qui négocie avec un infidèle !

Les croisades sont donc des phénomènes complexes avec des combats mais aussi des
échanges de savoir, de technologie (moulin à vent, soie,…).

Il y a une intensification des échanges entre les deux mondes.

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La civilisation médiévale :

Le Christianisme est fondateur de cette civilisation mais elle a un passé gréco-romain


mais aussi barbare par les invasions. Elle est donc une combinaison de t rois influences :

1. La tradition de l’Antiquité de la Grèce et de Rome :

L’Antiquité n’a jamais disparu de Moyen Age ; elle s’est estompé mais est toujours
présente. Pourquoi ? Parce que la foi est plus importante que la raison. On va sauver des
manuscrits qui circulent avec les croisades (orient-occident). Des traducteurs,
conservateurs vont vouloir garder une trace de la tradition antique. Isidore de Séville dans
‘Etymologie’ va essayer de constituer une encyclopédie du savoir de l’Antiquité. Vœce
(début du 6ème siècle) avait rassemblé et traduit tout ce que le Moyen Age avait de
philosophie grecque.

2. La tradition Judéo-chrétienne :

L’apport juif et chrétien porte sur le fait d’un Dieu unique et révélé ; toute l’histoire se
trouve dans un livre (Thora et Bible). Il y a un livre sacré, une écriture sainte sur les quels
va se poser toute la culture : tout part de ce livre, toutes les vérités s’y trouvent.
Des interprétations vont se faire, on va sortir du texte ce qui va rendre les personnages de
la Bible plus familiers. Ils vont véhiculer le principe même d’interpréter et
paradoxalement, ce principe est à la base de la pensée scientifique. Des mécanismes de
pensées scientifiques vont se créer (comme la soumission au texte sacré,…). Ces principes
président l’interprétation et vont se retrouver dans la pensée occidentale.

3. Tradition barbare :

C’est une culture essentiellement orale mais elle offre un apport au niveau de la
métallurgie, des pratiques équestres, du maniement des armes, de la culture, de l’art
(abstrait et animalier), de l’orfèvrerie, du travail du bois et de la littérature (le cycle du roi
Arthur, les grandes épopées,… vont influencer l’imaginaire occidental).

La civilisation byzantine suit son chemin ; ils vont se recroqueviller sur eux-mêmes et
vont donc être comme séparés ; on assiste à la même rupture de confiance avec les Turcs.
Entre le 12ème et le 13ème siècle, Byzance va continuer de s’évanouir mais continuera de
subir les invasions turques.

Certains survivants de la civilisation médiévale sont toujours présents maintenant :

1. La cathédrale :

C’est le monument Européen par excellence. C’est un lieu de refuge pour le fidèle et pour
celui qui célèbre Dieu. Sa construction complexe nous fait nous poser des questions :
pourquoi ne fait-on plus de cathédrale ? pour construire un tel monument, il faut une

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grande mobilisation de différents acteurs, dont des acteurs politico financier (avant, les
évêques étaient au pouvoir. De plus, le risque de ne pas voir la fin de sa construction est
grand : il faut environs 100 ans.
L’apparition des cathédrales se produit en deux phases :
• L’art roman (Catalogne, Italie).
• L’art gothique (au 12ème siècle dans le nord de la France puis dans toute l’Europe
vers le 13ème siècle).

2. L’université :

Les écoles de l’Antiquité ont disparu et des écoles épiscopales vont apparaître près des
évêchés. Un phénomène de croissance va pousser la production des écoles, créées pour
échapper à une tutelle trop rigide. On essaie de mettre le voyage dans la tête des étudiants
qui vont ainsi beaucoup voyager pour connaître d’autres peuples.
Un autre enseignement est ce que l’on appelle la scolastique : on y lit des textes qui font
autorités. On y enseigne d’abord la théologie ainsi que le droit et la médecine. Au 13 ème
siècle, les premières universités apparaissent à Paris, Oxford et Bologne. La langue
commune est le latin car c’est plus facile. Ces universités permettent aux intellectuels de
se rencontrer entre eux.
Les premières manifestations contre la scolastique vont timidement apparaître.

3. les langues nationales :

Jusqu’au 12ème siècle, le latin est la langue dominante mais de nombreux dialectes vont
apparaître (comme le Slave,…). Dans le courant du 12ème et du 13ème siècle, va apparaître
la fixation par écrit de la littérature orale, notamment la poésie épique ou le théâtre. Au
13ème siècle, de nombreux dialectes constituent des racines (castillan). Des auteurs seront
attachés à ces langues (Dante, Castillo,…) et vont incarner le génie d’une nation.

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Chapitre 3bis : la transition entre l’époque médiévale et les
temps modernes :
L’Europe du 14ème siècle va connaître de grands maux : de 1347 à 1352, la peste noire va
tuer un européen sur trois et touche toute l’Europe. Elle vient d’Asie et était déjà utilisée
comme arme. Par les navires et le commerce, elle se répand en Sicile, en Italie, à
Marseille et dans le mer Egée (ainsi qu’à d’autres endroits). Elle provoque une catastrophe
démographique : en 1300, il y avait 88 millions d’habitants en Europe, en 1400, il en reste
65 millions ! Elle ne fut pas seulement une catastrophe démographique, mais aussi un
choc psychologique : la mort est partout, on brûle des corps en dehors des villes et elle
frappe toutes les classes sociales (il n’y a plus de clergé, plus de paysans,…)

Cela renvoit à une question sur l’homme et son statut, son pouvoir car les autorités sont
impuissantes, elles ne peuvent que constater les dégâts. Cela touche surtout l’Eglise : ‘Où
est Dieu ?’, ‘est-ce une sanction ?’ Si oui, pourquoi les serviteurs de Dieu sont ils
touchés ?
L’angoisse, la peur, la dépression matérielle et psychologique va se répandre. Cette société
séculaire, victorieuse se retrouve ébranlée par des questionnements.
On va multiplier les formes de guerres : des guerres de natures différentes vont se former
et se mélanger :
• la guerre internationale : affrontement de grande envergure pour maintenir,
conquérir des espaces politiques ou économiques.
Ex : Guerre de la hanse, guerre des 100 ans, contrôle de la Méditerranée,…
• La guerre civile : querelles de succession entre les parties.
Ex : les villes italiennes s’affrontent entre elles : Armagnacs vs Bourguignonne

• La guerre de religion : lutte continue entre les chrétiens et les musulmans.


Ex : En 1492, les espagnols vont anéantir le royaume musulman de Grenade mais
l’avancée turque continue.

La chute de Constantinople :

Aux 10ème et 11ème siècles, il y eut l’incursion des Turcs.


Murad I, en 1362, fait de la prise de Constantinople l’objectif premier des Turcs. Il va pénétrer
dans l’Empire en écrasant les Serbes et en investissant la Macédoine.
L’ultime sursaut se produit avec le prince Serbe Lazare qui rassemble une coalition chrétienne
anti-turcs. En juin 1389, dans les plaines du Kosovo, prend place une bataille. Murad meurt !
Le fils de Murad fera exécuter toute la noblesse serbe. La victoire est remportée par les Turcs.

En 1453, les Turcs Ottomans s’installent au pouvoir dans cette ville censée être protégée par
Dieu. Sainte-Sophie devient mosquée et le restera jusqu’en 1935. L’orthodoxie continue de
vivre au sein de l’empire turc. Le centre de gravité va se déplacer dans des lieux sûrs,
christianisés, où se trouvent des Slaves en abondances : l’Eglise Russe. Le pouvoir se
déplacera à Moscou qui deviendra une sorte de 3ème Rome.

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Tout cela suscite des crises, notamment économiques : les épidémies et les disettes vont de
pairs, la main d’œuvre devient plus rare. L’Europe semble revenir à un système d’autarcie ; on
peut apercevoir des terres et des espaces abandonnés par leurs habitants. Pour survivre, les
nobles vont attacher les paysans à leurs terres.
On assiste à un processus d’asservissement de la paysannerie.
Les campagnes sont les plus touchées mais les villes continuent d’exercer leur pouvoir sur les
campagnes. De 1300 à 1500, le nombre des villes de 1500 habitants passe de 26 à 34.

Les zones commerciales sont affaiblies par les avancées ottomanes. La draperie flamande par
exemple est en baisse.
On assiste à des mutations économiques et à une pénurie monétaire.
Cependant, deux zones de l’Europe parviennent quand même à profiter de ces invasions :
-le commerce nordique :
HANSE : région commerciale regroupant 200 villes ; d’Edinburgh à Kiev.
L’axe Nord Sud se déplace vers l’est ainsi que les foires. Les Anglais fondent des industries
propres et développe leur vocation maritime de même que les Portugais et les Espagnols, qui
estiment que l’avenir économique se trouve dans la mer.
Certains points forts : Venise ; une grande productrice de bateaux.

Aux 14ème et 15ème siècles, des troubles sociaux prennent place dans les campagnes et dans
les villes. Des révoltes explosent et ont pour fondement la recherche de l’amélioration des
conditions d’existence.
En 1322, ce sont les paysans flamands qui se révoltent et Au 15 ème, c’est le tour de l’Espagne
et de la Scandinavie.
En 1380, les travailleurs anglais se soulèvent dans les villes (Liège, Allemagne, etc.,…)
En 1438, les paysans finlandais proclament un roi des paysans.
On assiste aux premiers mouvements sociaux à caractère violent, des protestations contre
l’organisation politique du Moyen Age.
En général, ces soulèvements sont des échecs.

On vit alors des alliances se former entre les paysans et les bourguignons (bourgeois) : cela
facilite les révoltes. Un véritable malaise social frappe l’Europe.

A coté de la crise économique et sociale, l’institution principale qu’est l’Eglise connaît aussi
des crises. Une tentative s’efforce de rapprocher l’Eglise chrétienne d’orient et celle
d’occident, en 1439, lors du concile de Florence, en vue de contrer les Musulmans.
L’alliance entre les deux Eglise ne durera pas car Constantinople est prise sous domination
musulmane.
L’Eglise d’occident qui est alors isolée et séparée de celle d’orient connaît une crise interne :
Il y a deux origines à cette crise :
Premièrement, vers 1300, les souverains importants ont des velléités (c'est-à-dire qu’ils le
voudraient mais qu’ils ne l’ont pas car ils ne passent pas à l’acte) d’indépendance : ils
voudraient exercer un droit de regard sur l’Eglise.

Deuxièmement, l’Eglise catholique est agitée par des questions de légitimité qui provoquent
des troubles ; la papauté se réfugie à Avignon de 1309 à 1377 et est de retour à Rome en 1378.
Alors a lieu ce que l’on appelle le grand Schisme : 3 papes émergent et chacun d’eux
revendique leur légitimité. Qui détient le pouvoir ? Soit les papes soit les conciles. Ce

24
problème fragilise encore l’Eglise qui connaît à cause de cela un problème intérieur ou plus
précisément une crise interne !
Au 15ème siècle, des conciles révèlent la mesure des difficultés que traverse l’Eglise. Il y en en
plus de ces difficultés, un constat de carences qui est établi et concerne la formation du clergé.
Des critiques sont formulées au niveau du comportement des cadres de l’Eglise. L’Eglise
connaît donc aussi une crise de confiance !

En conclusion : L’Europe connaît une crise sociale et économique en raison des


invasions Ottomanes mais en plus de cela, l’Eglise subit une crise aussi. Cette crise est
interne et est surtout due a la disparition de l’Eglise chrétienne d’orient à la suite de la
prise de Constantinople, une fois de plus, par les Ottomans.

Il y a une autre menace, qui n’en n’est pas encore tout à fait une .Cette menace à pour origine
les réflexions de certains penseurs issus de milieux universitaires tels Oxford. Ces penseurs
sont des théologiens. L’un d’entre eux se prénommait Roger BACON (décédé en 1294). Ce
dernier se pose la question suivante : ‘Le mode de connaissance, ou la réalité du monde est la
Bible, mais n’y a-t-il pas un autre moyen de voir la réalité sans remettre cependant la Bible en
question mais qui serait quand même un apport de connaissances nouvelles.’ Il se demande
autrement dit si l’expérience personnelle et les sens ne peuvent pas servir à aborder le réel.

Ce discours est une première fissure !

Un autre théologien universitaire était WYCLIF (décédé en 1384). Il était un homme d’Eglise
qui se pose aussi des questions ; une de ces questions est la suivante : ‘le plus important dans
la Foi, est-ce de pouvoir recevoir un enseignement directement lié à la Bible, ou bien est-ce de
devoir se soumettre à la hiérarchie du clergé.

Ce discours est une seconde fissure !

Il y a un lien entre BACON et WYCLIF :


INDIVIDU ! On donne une nouvelle définition a ce terme et on lui accorde de nouvelles
capacités. Il peut par exemple comprendre le réel par lui-même, la capacité de croire et
d’avoir la Foi par lui-même.
L’individualisme apparaît. (L’individualisme trouve ainsi son origine au 14ème siècle.)

L’empire connaît une crise politique. Celui-ci renonce à ses prétentions sur l’Italie mais se
consolide au niveau du monde germanique. Cela crée une sorte de replis favorisant
l’émergence de différents petits royaumes. (Ex : la Hongrie, les Slaves, les Scandinaves te la
principauté italienne).
La nature ambitieuse du St Empire laisse place à des ambitions plus germaniques, il se
renferme sur lui-même.
Le système impérial est consolidé par la « Bulle d’or », qui consacre l’existence de Sept
prince à partir de 1356.
Une des familles importantes est celle des Habsbourg.

25
Chapitre 4 : La Renaissance :
Cette période s’étale sur le 15ème et le 16ème siècle et est une période clés pour l’Histoire de
l’Europe. En effet, cette période met fin au mon féodal et intègre la révolution marchande.
C’est une période riche : elle connu trois grandes séries d’événements historiquement
importants :
1. Les grandes découvertes maritimes (mondialisation)
2. Le développement de l’Humanisme (révolution culturelle et intellectuelle)
3. La déchirure de la chrétienté (réforme protestante)

1. les grandes découvertes maritimes (mondialisation) :

L’Europe est devenue trop petite et est pleine de marins. Il y a un manque de métaux précieux
tels que l’or et l’argent. Certains européens ont traversé les crises, ceux-ci ont goûté au luxe et
au confort (soie, épices,…). Le luxe devient le moteur des échanges commerciaux. Mais il
coûte cher à cause des intermédiaires qui haussent les prix. Alors, certains princes décident
d’éviter les intermédiaires en allant chercher les richesses eux-mêmes, par la voie des mers.
Il y a un mobile religieux dans cette façon de procéder : cela rappelle un peu l’esprit ders
croisades.
L’idée de convertir les non chrétiens, l’idée d’une Eglise universelle !
Tout cela se combine et les hommes sont portés par des améliorations techniques (boussole,
gouvernail,…) et au 15ème siècle, la caravelle fait son apparition.
En plus de cela, on redécouvre que la terre est ronde.

Henry le navigateur (1394 – 1460) envoie des expéditions qui vont longer l’Afrique le plus
loin possible.
Le Cap Vert est atteint en 1445, le Delta du Niger en 1472, l’Equateur en 1475, l’embouchure
du Congo en 1482 et enfin, en 1487, Diaz atteint la limite Sud de l’Afrique.
En 1497, le continent est enfin contourné par Vasco de Gama qui atteint l’Inde puis rentre à
Lisbonne.
Il a donc fallu 50 ans pour contourner l’Afrique. C’est dans ce contexte que Colomb (Génois
d’origine) opte pour la route de la mer océane. Il a beaucoup de mal à trouver un soutient
espagnol et portugais car sa tentative est un peu folle. Cependant, il réussi à séduire Isabelle
de Castille et trouve ainsi des marins assez fou que pour le suivre.
Trois caravelles prennent la mer et partent en expéditions avec Colomb à leur bord.
Le voyage débute le 3 août 1492 et le 12 octobre, Colomb arrive aux Bahamas. Il pense que
c’est l’Asie. Ensuite, il entreprend un autre voyage qui aboutira dans les Antilles puis encore
un autre qui le mènera au Venezuela.
Il mourut en Espagne, en 1506n sans savoir que les terres qu’il avait découvert n’étaient pas
l’Inde mais bine l’Amérique !

Amerigo Vespucci comprend, lui, qu’il ne s’agit pas de l’Asie ! Mais alors qu’est-ce ? Et ces
gens nus qui sont-ils ? Pour répondre à toutes ces questions, Vespucci tente de contourner les
terres mais n’y parvient pas il reste bloqué à un endroit que l’on appelle le souffle du diable
(cap Horn).

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Magellan, en 1521, parvient à franchir cet obstacle naturel et se retrouve ainsi dans l’océan
pacifique encore inconnu et continue sa route. Il mourut en route mais son lieutenant réussit à
rentrer et démontre que la terre est vraiment ronde !

Tous ces voyages interpellent l’Europe : ce continent n’est pas l’Asie, la terre est ronde… ?
L’Espagne et le Portugal financent des expéditions : la course au nouveau monde commence !
Le Pape intervient car l’Espagne et le Portugal s’affrontent et ce la pose problème au Vatican
car ces deux pays sont avant tout deux pays chrétiens ! Le traité de TORDE SILLAS, en
1494, prend place. Le pape divise les territoires en deux régions : une portugaise comprenant
le Brésil et une autre espagnole, comprenant le reste du continent.
La CONQUISTA peut commencer ! Les Portugais et les Espagnols n’ont pas la même
technique : les portugais se contentent de mettre sur pieds des comptoirs le long des côtes
tandis que les Espagnoles décident de commencer par entrer dans les terres et de les exploiter
par l’intérieure.
Il y a trois étapes dans la Conquista :

• installation dans les Antilles (de 1492 à 1519). Elles deviennent un noyau
administratif, militaire et religieux.

• De 1519 à 1521, il y a un coup d’accélérateur, incité par Cortez.


Au Mexique se produit le premier grand choc : les Aztèques.
Cortez n’avait pas l’autorisation de débarquer sur les terres où il met les pieds. Le
gouverneur envoie donc des troupes espagnoles qui se battent contre les
conquistadors. Cortez remporte la bataille et rencontre le Aztèques. Ceux-ci
ignorent comment se comporter avec les nouveaux arrivants. Ennemis ou amis ?
Les aztèques sont fascinés par les Espagnols car ceux-ci renvoient à des légendes
indiennes. Ils se déplacent à cheval (il n’y avait pas de chevaux en Amérique) et
possèdent des armes inconnues. Sont-ils des envoyés de Dieu ?
Les espagnols sont ainsi bien accueillis par les Aztèques, ils rentrent à Mexico et à
leur tour, sont fascinés par les Aztèques et par leur organisation.
Mais les relations se dégradent et des conflits apparaissent. Les Espagnols font
tomber l’empereur aztèque. La quantité d’or disponible dans ce pays fait plus
qu’impressionner les Espagnols qui n’y résistent pas. Ils poursuivent donc leur
avancée dans les terres à la recherche d’encore plus d’or…

• De 1531 à 1533, se déroule la conquête de l’empire Inca (Pérou).


Pizarro va mener l’offensive des conquistadors. Quelques centaines d’homme
arrivent à faire tomber tout un empire ! Comment est ce possible ? Cela est du à la
nature géographique et démographique des Amériques. Les territoires sont
immenses et donc la densité de population très faible. (Cf. Aguirre : un film à ce
sujet).
A cette époque, il y avait en Amérique latine seulement 10.000.000 d’habitants.
Ce qui va faire la différence, c’est la rapidité des Espagnols à comprendre que la
société des Inca est très hiérarchisée et que sans l’empereur, l’empire n’est plus
rien. Les Incas et les Aztèques sont les peuples les peuples dominants ; en effet,
d’autres peuples moins important sont sous leur couvert.
Les espagnols vont chercher des alliés dans ces peuples dominés : ils divisent pour
mieux régner. Ils exploitent aussi la fascination qu’ils exercent sur les Indiens. A
un moment ce pouvoir se perd et les espagnols apparaissent alors sous leur vrai
visage.

27
Chez les espagnols, il y a une absence totale de moralité. En effet, ils ne respectent
jamais la parole donnée, ils sont traîtres et n’hésitent pas à trahir les Incas. Les
indiens ne comprennent pas cela : leur société est basée sur la parole donnée et le
respect de celle-ci. Ils vivent dans une société orale ; Ils sont totalement
désorientés à cause du comportement des espagnols.
Ce choc culturel donne un pouvoir hors norme aux Européens car il ébranle tout le
continent des Amérique.

Le défaite indienne était presque inévitable car, les indiens, étant très croyants,
avaient cru ce que les astres leur avaient annoncé. Ils avaient annoncé ceci : une
grande catastrophe pour les indiens va se produire. Et comme les indiens étaient
fataliste, voyant la guerre et les espagnols arrivés ils se sont quasiment laissés
faire, certains de leur défaite, cette grande catastrophe qui devait leur arriver…

Après cette période de guerre, l’empire espagnol va s’organiser avec comme seul
objectif : amasser le plus possible d’or et d’argent !
Les populations indiennes sont alors mises au travail forcé : on retourne à une
organisation presque féodale…
Les indiens sont véritablement considérés comme des animaux et des esclaves. Les
espagnols refusent de les christianiser car si on faisait cela, ils ne pourraient plus
les utilisés comme esclaves.
Un grand débat se forme : Sont-ils des hommes ou des animaux ?
La main d’œuvre indienne est nécessaire mais ces nouvelles masses d’hommes qui
deviendraient chrétiens contribueraient au projet d’Eglise universelle. Le Pape
reconnaît alors aux indiens une âme.
Las Cassas se convertit et à de l’humilité pour les indiens : il écrit un ouvrage qui
dénonce la violence des conquistadores.

En 1542, le Papa va promulguer des lois qui vont favoriser les indiens. Mais si
on doit les considérer comme chrétiens, la masse d’or due aux espagnols sera
moins importante.
En 1545, la loi est donc annulée !
En 1550, la controverse de Valladolid a lieu. Il s’agit d’un procès, avec des juges
et des avocats.
Las Cassas défend les indiens et Sepulveda est contre ceux-ci. La présence des
indiens est nécessaire au procès donc on les fait venir en Espagne.
Las Cassas argumente comme suit :
1. Il se base sur les Aztèques. Il affirme qu’il y a une civilisation indienne élaborée. Elle
n’est pas chrétienne, mais la Grèce Antique et Rome n’étaient pas chrétiennes non
plus.
2. Pourquoi les indiens seraient-ils plus mal traités que les Musulmans qui ont, eux, volé
des terres aux chrétiens alors que les indiens n’ont rien fait de tel ?
3. Il rappelle que lorsque Cortez débarque sur les terres au Mexique, il est en tort car
cela était réservé au gouverneur de Cuba. Autrement dit, la Conquista fut lancée sans
l’accord du roi : elle allait ainsi contre l’autorité du roi et était illégale !

De nouvelles lois sont promulguées en faveur des indiens.


L’Europe est donc privée de la main d’œuvre indienne…c’est alors que l’on voit apparaître le
commerce triangulaire. (Idée de Las Cassas)

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Des bateaux partent d’Europe en Afrique avec des objets de commerce ; une fois en Afrique,
ces objets sont échangés contre des esclaves (prisonniers, etc.,…). Les bateaux chargés
d’esclaves de rendent alors en Amérique où les esclaves africains sont amenés dans le but de
travailler. L’or et l’argent que les esclaves extraient du sol sont envoyés en Europe, par bateau.
Europe

Amérique Afrique

De grandes fortunes se créent ; le luxe apparaît en Europe.


A la fin de sa vie, Las Cassas reconnaît que son idée était mauvaise.
Pour la première fois, l’Europe éclate économiquement (grands ports : Anvers, Séville,
Lisbonne,…), les stocks d’or et d’argent augmentent (l’or double en moins de 100 ans et
l’argent quadruple).
Cela dope l’économie européenne mais hélas pas de façon homogène ! Cela ne profite donc
pas vraiment a l’Europe mais surtout et même presque seulement a la bourgeoisie capitaliste
des grandes villes. Les produits coûtent plus cher mais les salaires n’augmentent pas. Les
ouvriers et les paysans ont la vie dure.
L’Espagne est le grand bénéficiaire de ce flux d’or.

A coté de grandes découvertes, il y a :

2. l’Europe de l’Humanisme et de la Renaissance :

Le terme ‘Humanisme’ fut inventé en 1539 pour désigner les érudits.


On assiste, pendant cette période, à la redécouverte de l’Antiquité, ce qui stimule la pensée
européenne. Ensuite, la définition, la conception de l’homme est remise en question.
Les humanistes sont chrétiens mais estiment cependant que la Bible est compatible avec
l’usage de la raison. La raison, selon eux, est voulue par Dieu.
Si l’homme est un être de raison, il est perfectible : il peut donc être bon et généreux. Il a une
capacité d’amour et surtout de liberté.
S’il est capable d’être libre, il est aussi capable de découvrir le bonheur de vivre sur terre. Les
Humanistes sont enthousiastes et optimistes, ils forment des réseaux communiquant par
l’intermédiaire du latin. L’invention de l’imprimerie facilite ce mouvement. (En 1500 : 336
villes européennes sont dotée de l’imprimerie).
On assiste donc à la création d’un réseau européen ; idée de l’Europe ne repose plus sur les
deux facteurs d’unification européenne (force et religion) mais plutôt sur une certaine image
de l’homme. Cela fait évoluer l’Europe !
Ce mouvement (l’Humanisme) apparaît en Italie, au 14ème siècle avec Pétrarque et s’épanouit
à Florence, au 16ème siècle (avec la famille des Médicis).
Certains princes soutiennent les humanistes !
Le Pic de la Mirandole, auteur d’un essai sur la dignité humaine, Erasme (dit le prince des
humanistes), philologue, moraliste et théologien (mort en 1536) sont des exemples
d’humanistes célèbres.
Les humanistes entrent aussi dans le domaine de la politique, avec Thomas More qui écrivit
‘Utopie’.
Ce dernier rêvait d’une société nouvelle, était savant et le premier chancelier d’Angleterre. Il
fut décapité après s’être opposé à son roi.
L’Europe nous a donné beaucoup de grands esprits.

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Nicolas Copernic : (15ème 16ème siècles) Il formule quelque chose de complètement incongru :
la terre n’est pas le centre du monde mais c’est le soleil qui est le centre de notre univers !
Des questions se posent : si la terre n’est pas le centre de l’univers, pourquoi se trouve donc
sur elle les créatures de Dieu ? Où est Dieu ?
Bruno dit que l’homme n’est peut-être pas la seule créature de Dieu et que l’univers est sans
doute infini. S’il est infini, y a-t-il quand même un centre ou pas ? Existe-t-il une hiérarchie ?
Bruno fut brûlé en 1600 et eut la langue arrachée.

Une des grandes productions de la renaissance est l’art ! En effet, il y a beaucoup de talent et
l’homme se sent à la mesure de toute chose. La renaissance artistique apparaît en Italie entre
le 15ème et le 17ème siècles.

• Renaissance Florentine : Entre 1420 et 1500 : elle voit apparaître le Quattrocento. Ses
représentants célèbres sont Donatello, Botticelli et Da Vinci).
• Renaissance Romaine : Entre 1500 et 1530. sa production principale est la
reconstruction de la basilique St Pierre. Ses représentants sont par exemple Michel
Ange.
• Maniérisme : Entre 1530 et 1580 : inspire de nouvelles générations d’artistes.

Cette révolution artistique conquiert d’autres territoires que l’Italie :


Pays-Bas : Van Eyck
France, Espagne,…
C’est un phénomène européen !

C’est durant cette période que va se produire la plus grave fracture idéologique : la fracture
de la chrétienté !
Un climat de peur et d’angoisse avait déjà secoué l’Eglise (cf. conflit entre papes et
empereurs).
Aux 15ème et 16ème siècles, on discute le luxe dans lequel vivent le Pape, les cardinaux et les
Evêques. On leur reproche leur absentéisme dans leur paroisse.
Erasme et d’autres ont interpellé les théologiens. Un de ces théologiens crée la fracture :
Martin Luther (1483–1546). Ce dernier formule différents points de critique fondamentaux.
Il estime que ce qui compte pour Dieu, c’est la foi sincère du croyant et en cela, tous les
chrétiens sont égaux. Il n’y a donc pas besoin d’intercesseurs entre le croyant et Dieu. Le
Pape n’a pas à être supérieur.
Il affirme que seule la Bible suffit à tous ; il traduisit d’ailleurs la Bible en Allemand.
Si tout est dans la Bible, le clergé est inutile. En plus, ce clergé, il est ignorant, oisif et attiré
par le pouvoir ainsi que par la luxure. Si tous les chrétiens sont pasteurs, il n’est plus question
de prôner le célibat du pasteur. Il y a trop de sacrements : seuls deux suffisent : le baptême et
la cène.
Pour ces idées, Luther fut excommunié en 1520.
Mais malgré cela, le Protestantisme se répand très vite. Comment ?
Luther a des relais ! Il y a dans sa doctrine quelque chose de décisif : elle est construite de
manière à être séduisante pour diverses classes sociales qui n’ont pourtant pas les mêmes
intérêts. Comment ?
• Séduit les pauvres car il rappelle que jésus était pauvre et dénonce la richesse du
clergé.
• Idée de simplicité

30
• Séduit les princes car il leur donne le droit de s’emparer des biens temporels du clergé.
Certains princes sont aussi séduits par la simplicité.
Quelque chose les réconforte car selon la lecture de Luther, s’enrichir par le travail n’est pas
un péché ! Grâce à cela, les bourgeois, les marchands et les entrepreneurs sont aussi séduits.
Melanchthon publie en 1530 les ‘Confessions d’Augsbourg’.
Le Protestantisme s’est répandu en France (grâce à Bucer) et en Suisse (Zwingli)
Jean Calvin vécu dans le première moitié du 1-ème siècle ; on lui doit en 1536, l’institution
de la religion chrétienne.
Les protestantismes se répandent et se diversifient. Il y a des dérives et cela mène parfois
même à de l’anarchie. Il y a de petites révolutions locales, châtiées directement par les princes
protestants.
Rome va initier, à partir de 1540, une contre réforme. Cette réforme a plusieurs créations :
• Les Jésuites
• Concile de Trente : se réunit périodiquement entre 1545 et 1563 pour organiser une
riposte contre le Protestantisme.
A l’initiative du Pape Paul III repose sur deux axes :
• Combattre le Protestantisme en rappelant le caractère sacré du clergé et en
Extérieur réactivant le culte des Saints.

• Supprimer le cumul des évêchés, maintenir le célibat des prêtres et maintenir le


latin ainsi que rendre les évêques plus disponibles.
Intérieur
Il lui faut pour cela créer dans chaque diocèse un séminaire avec des prêtres capables
de transmettre la religion.

Les guerres de religions se répandent. Elles mêlent étroitement Religion et Politique.

31
Chapitre 5 : les Guerres de Religion :
La féodalité et le Moyen Age disparaissent. Une forme nouvelle de gouvernance s’impose :
de grands états, de grands souverains sont capable d’assumer le bon fonctionnement d’un état
moderne.
Il y a des frictions, des collisions même en Europe.

Charles Quint est né à Gand en 1500 et domine la première moitié du 16ème siècle. En 1519,
la couronne du St Empire est sur le tapis : il faut un nouvel empereur !
Le roi de France, le roi d’Espagne et l’électeur de saxe sont les prétendants au trône.

• François Ier est le Roi de France et est né en 1495. La France est le plus puissant
royaume d’Europe, en plus, il est maître de la partie nord de l’Italie.

• Charles de Habsbourg (Quint) n’est pas seulement le roi d’Espagne, mais aussi prince
des bourguignons, maître des Pays-Bas et de la franche Comté mais est également le
roi de Sicile et de Naples.
Il est aussi le maître des colonies espagnoles en Amérique. S’il devient Empereur, ses
possessions seraient sans limites.

• L’électeur de Saxe est plus riche que les deux autres car il est arrosé par un célèbre
banquier : Fugger.

Charles Quint devient empereur ! Il sert le Pape. C’est un duo qui ne peut que réussir…

Sa vie sera une guerre perpétuelle à tel point qu’en 1555, déçu et amère, vaincu par sa
puissance, il renonce à son pouvoir et se réfugie dans un monastère.
Il partage son empire en faveur de son fils : Philippe II aura la couronne espagnole et les
Pays-Bas ainsi que la franche Comté. Le reste va à son frère : Ferdinand.

Comment en est-il arrivé là ?


Les guerres de religions sont la cause de tout cela !
Les idées de Luther, les réforment des paysans, la guerre des paysans (1525), alliance
constituée par les princes protestants (1531) et la ligue de Smalkalde,… tout cela le défie et le
pousse à bout !

En 1547, a lieu une bataille importante remportée par Charles Quint : la bataille d’Aulhberg.
En1555, une trêve est signée entre Charles Quint et les protestants : la paix dAusbourg mais
celle-ci ne résout rien : elle n’est qu’un temps d’arrêt.

Charles Quint fut aussi confronté aux Turcs dont les attaques reprirent en 1520. Soliman le
Magnifique (1520 à 1546) relance cette offensive. Il entreprend le siège de Vienne en 1529
et va même jusqu’en Bavière. Les turcs ne sont jamais allés aussi loin mais vienne résiste au
siège et Soliman est forcé de rebrousser chemin.

La France et Charles Quint se font également la guerre : pendant 40 ans !

32
C’est une guerre perpétuelle entre les deux plus grandes puissances d’Europe.
Pendant cette guerre, il y eut des alliances de circonstances ; du côté de la France par
exemple, François Ier fait un accord avec Soliman. Le Pape fut retourné par cet événement !
La guerre a lieu en Italie, en Provence, en Champagne, en Lorraine ainsi que dans le Nord de
la France.
Un épisode important de cette guerre est celui où François Ier est fait prisonnier par Charles
Quint durant une bataille en Italie, en 1525. Il fut incarcéré un an à Madrid. Des négociations
ont eu lieu en vue de sa libération : il doit céder l’Italie du Nord et la Bourgogne. Au départ il
accepte, mais une fois en France il refuse d’accorder des terres obtenues sous la contrainte.

Les successeurs (Philippe II et Henri II) signent un traité en 1559 : Le traité de Cateau
Cambrésis. La Franche e récupère la Lorraine et une partie de l’Italie du Nord qu’elle avait
perdue en Italie.

Philippe II devient à son tour un grand souverain européen. Il gouverne l’Espagne, les Pays-
Bas, la Franche Comté, l’Italie ainsi que des ressources en Amérique (Espagne et Portugal)
mais devient aussi Roi du Portugal.

Il se considère comme le défenseur du Catholicisme ! Il mène la guerre contre un Angleterre


protestante et intervient en France pour contrer les protestants mais se bat également contre
les Turcs. (Lépante en 1571).

Sa puissance vient du fait qu’il possède les deux zones européennes les plus fécondes en
matière économique : le Milanais et les Pays-Bas.
Son règne est long : de 1555 à 1598 (42 ans !)
Il régna donc durant une partie du ‘Siècle d’or’ espagnol. Cela équivaut à l’apogée de la
civilisation espagnole.
Point de vue littéraire : Servantes
Point de vue artistique : Le Greco
Point de vue de la Foi : Thérèse d’Avila

Mais le problème est que l’Espagne se repose sur ses lauriers. L’or en provenance
d’Amérique a un effet pervers : l’Espagne achète mais ne produit plus rien ! On assiste à un
affaiblissement économique et social à long terme.
Cet affaiblissement est renforcé par la volonté de Philippe II de figer l’Espagne, de la contenir
dans un modèle catholique étriqué.
IL voit des ennemis de l’Eglise partout ! Il exclu les Juifs et les Musulmans car il rêve de
contrôler les esprits et veut développer un concept de la pureté du sang espagnol.

Aux Pays-Bas, une agitation anti-espagnole fait rage à partir de 1566.


20 ans plus tard, les provinces du Sud sont catholiques et les provinces du Nord sont appelées
La République des Provinces Unies. La Hollande est protestante et dirigée par Guillaume
d’Orange.

Elizabeth d’Angleterre est à l’origine d’une Angleterre qui devient la première puissance
mondiale. Elle a du lutter contre des hommes pour arriver là ou elle est arrivée et en suite
épouser l’Angleterre.

33
Henri VIII, roi d’Angleterre, rompt avec la papauté en 1534, car le Pape refusait de
reconnaître son dernier divorce. Il se fâche avec Rome et devient par la suite le chef de
l’Eglise de son pays.
Son fils, Edouard VI, est protestant mais la demi-sœur de ce dernier, Marie, épouse le roi
d’Espagne. Cela marque la réconciliation entre les deux nations.
Marie meurt en 1558 et tout bascule ! C’est sa demi-sœur, Elizabeth qui devient reine (1558 à
1603).
Son règne a deux dimensions :
• Introduction de l’Anglicanisme
• Décollage économique de l’Angleterre

Elle cherche ce qui pourrait rassembler les Catholiques et les protestants.


Deux textes : ‘Acte de suprématie’ qui soumet l’Eglise à l’autorité de la reine
‘ Traité des 39 articles’ qui est une combinaison entre le Catholicisme et le
Protestantisme.
Elle se fait des ennemis : les papistes (catholiques) et les puritains (protestants).
Elle vit dans l’obsession constante de la conspiration. Cela a des conséquences : lorsque
Marie Stuart, reine d’Ecosse, catholique, lui demande refuge alors que ses sujets protestants la
chasse d’Ecosse. Elizabeth la recueille mais la fait exécuter.

Irlande catholique refuse l’introduction de l’Anglicanisme. Ce qui force donc Elizabeth à


réduire les irlandais.

Les industries anglaises sont en progrès : bois, charbon, draperie,…


Le pays comptait trois millions d’habitants avant le règne d’Elizabeth et en compte 4 millions
à la fin de son règne !
Londres devient une capitale politique, culturelle et financière. Les banques et les compagnies
font leurs apparitions. La bourse voit le jour en 1566.

Elizabeth sait que l’Angleterre est une île et que son ennemi espagnol possède la meilleure
flotte du monde, c’est pourquoi elle se concentre sur les chantiers navals.
Elle veut s’attaquer au monopole espagnol sur l’Amérique.
Les batailles de caravelles font leurs apparitions. Les corsaires voient le jour. Le plus célèbre
d’entre eux est un anglais : Francis Bracke qui fut anobli et devint don Sir Francis Bracke car
il rapportait beaucoup d’argent à l’Angleterre par ses batailles.
Il a même réussi à attaquer Lima (Pérou), la place forte espagnole en Amérique latine.
Il effectua aussi un tour du monde.

En France, plusieurs problèmes sont présents :


• Il y a un affaiblissement de la royauté
• Fortes difficultés économiques
• Les étrangers interviennent

Les Protestants y sont minoritaires mais très actifs : ils veulent imposer à tous les Français
leurs croyances. Des grands princes activent les querelles religieuses : l’enjeu est la couronne
royale !

Mais pourquoi la royauté française est elle ainsi affaiblie ?

34
Henri II meurt accidentellement en 1544. Son fils devient roi mai n’a alors que 16 ans. Il
décède lui aussi un an après sa montée sur le trône. C’est alors son frère qui prend sa place,
mais est lui aussi très jeune : il a 11 ans ! Catherine de Médicis exerce donc une régence. Elle
tente de rapprocher les catholiques et les protestants mais n’y parvient pas.
Les catholiques ont pour chef François de Guise et son fils, Henri le balafré. Le chef des
protestants est Coligny, assisté lui aussi de son fils ; Henri de Bourgogne.
Ils rêvent de placer leur dynastie sur le trône.

La lutte est indécise jusqu’en 1572, l’année du ‘Massacre de la Saint Barthélemy’ où tous
les protestants de paris sont assassinés par les catholiques. Ils sont extrémistes : St Ligue fait
la chasse aux extrémistes.

La succession légitime est Henri de Bourbon, les catholiques enragent.


Henri de Bourbon devient Henri IV. En 1593, il va abjurer sa foi et renonce au protestantisme
pour se convertit au catholicisme.

En 1598, il proclame l’Edit de Nantes qui accorde la liberté religieuse aux protestants, une
liberté de conscience. C’est la première fois qu’un état accueille à la fois des protestants et des
catholiques. Ceux-ci se battent encore... mais ailleurs.
Vers 1600, les conflits dans le St Empire reprennent de plus belle : la paix d’Augsbourg n’est
plus qu’un souvenir.
En 1619, l’empereur Ferdinand II, catholique, veut éliminer les protestants allemands mais
aussi agrandir le St Empire vers l’Est, en intégrant les Tchèques et Hongrois.

Ce renouveau de puissance du St Empire inquiète la France qui se sent menacée.


L’Histoire de l’Europe n’est en fait qu’un constant rapport de forces. Il n’y a jamais
d’équilibre !

Cette situation conduit à une guerre généralisée, religieuse et politique : la guerre de 30 ans.
Elle anéantit la population allemande (une grosse partie), c’est une guerre très cruelle.

La France évolue et nous amène des personnages qui vont la conduire à devenir le plus
puissant état européen :
Henri IV relance l’économie nationale et ramène la paix tandis que Louis XIII, monté très
jeune sur le trône donne à la France une nouvelle régence avec da mère : Marie de Médicis.
Les conflits entre les catholiques et les protestants reprennent en France. Marie de Médicis
fait alors appel au cardinal de Richelieu qui devient une sorte de premier ministre. Il veut en
finir avec les protestants et avec les aristocrates : il y parviendra ! Il empêche tous les
soulèvements populaires et fait la guerre aux Habsbourg. Il meurt en 1642 et son rôle masque
celui de Louis XIII qui meurt peu après lui. Avant sa mort, riche lieu avait pensé à tout : il
s’était trouvé un successeur : le cardinal de Mazarin.

Lorsque, très jeune, Louis XIV monte sur le trône, les nobles redressent la tête et s’agitent
contre le pouvoir du roi. Ils détestent Mazarin qui continue la guerre contre le St Empire
(Habsbourg). Cependant, il y a une menace plus importante : l’Espagne qui veut écraser les
provinces unies. Si elle y arrive, elle risque de devenir une puissance qui menacera la France.
Celle-ci déclare donc en 1635 la guerre à l’Espagne. Elle envoie aussi des troupes pour
soutenir tous ceux qui se battent contre le St Empire !
En 1648 est signé le traité de Westphalie. Les Habsbourg sont affaiblis…

35
Le traité de Westphalie ne va pas empêcher certains conflits entre la France et l’Angleterre et
en Europe du nord.

Vers 1660, l’Europe est malmenée :


• Habsbourg ont été affaiblis par rapport à la France et même au St Empire mais ils
sont toujours les maîtres de l’Autriche et se concentrent vers l’Est pour constituer un
royaume qui rassemblerait l’Autriche et la Hongrie. Ils sont même en contact avec les
Turcs (géographiquement parlant).
• Espagne est affaiblie (conflit avec la France), le siècle d’or s’éteint. Elle n’est plus la
nation la plus puissante d’Europe.
• Angleterre est sortie de son isolement (Elizabeth). Elle subit des guerres civiles entre
1642 et 1648. en 1649, une république est établie : la République de Cromwell.
(Dictateur)
En 1659, la monarchie est rétablie.
• La France devient puissante ! Quand Mazarin meurt (en 1661) il laisse à Louis VIV
une France avec des alliés… ce qui est un auspice favorable.

Louis XIV se détache des autres souverains… Pourquoi ?


• Passion de gouverner ! Il aime son travail. Il a même gouverné seul, sans ministre (ce
qui n’avait plus été fait depuis un certain temps) mais il avait quand même des
collaborateurs : il s’entoure de personnes qui ne sont pas nécessairement des nobles
mais des personnes choisies en fonction de leurs capacités à exercer ces tâches qui leur
sont accordées.
• Etablissement d’une monarchie absolue ! DROIT DIVIN : il ne répond de ses actes
que devant Dieu. (absolutisme royal)
• Il est noble et sait où sont ses ennemis ! il ne va pas dans les provinces mais ce sont les
princes qui viennent chez lui ; dans le château qu’il s’est fait construire, dans sa cours :
Versailles ! (‘prison dorée’). Il invite ses ennemis dans sa propre maison pour les
diviser.

Voila tout ce qui explique la puissance de ce personnage, qui fut un autocrate total. Il n’a
cessé de faire la guerre pour agrandir la puissance de sa nation. Il fut une sorte de plaie pour
l’Europe… mais fut aussi admiré de tous les autres souverains pour sa puissance.

Gouverne de 1761 à 1715 et meurt a 77 ans. Un de ses collaborateurs ministres des finances
importants était Colvert.
Sa manière de gouverner s’appuie sur des intendants, nommés directement par le roi, dans le
domaine de la justice, des fiances, de la police. Ils sont directement associés au roi. Des
collecteurs d’impôts prélèvent pour le roi.
Sa politique économique est protectionniste, il essaye de vendre beaucoup à l’étranger et
d’acheter le moins possible.
Il cherche l’unité de la foi dans son royaume et l’édit de Nantes lui semble devenu inutile. Il
supprime donc l’édit en 1685. Mais il y a encore beaucoup de protestants en France : soit ils
s’exilent (200 000) soit la clandestinité.
Ce qui caractérise le plus le règne de Louis XIV est la guerre perpétuelle durant son règne

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Cette guerre ruine la France (palais pour l’élite de la noblesse,…). La France est ruinée ! Les
successeurs de Louis XIV n’arriveront pas à trouver le moyen de rétablir l’équilibre financier
de la France. Le règne de louis XIV fut donc une des germes de la révolution de 1789.

Cette époque de transition nous mène au siècle des Lumières.


Ils y a d’autres puissances dans le même cas de la France. Une carte de l’Europe de plus en
plus familière se met en place.

Deux autres états vont prendre forme :


• La Prusse : origine au traité de Westphalie qui confirme l’affaiblissement du St
Empire. Au début du 18ème siècle et depuis la moitié du 18ème règne l’empereur
Léopold premier qui regarde vers l’Allemagne dont la famille principale est les
Hohenzollern.
Frédéric III devient roi de prusse. Son successeur Frédéric Guillaume Ier sera le
véritable fondateur cette Prusse ; il fut surnommé le roi sergent, règne de 1713 à 1740.
Il inscrit une Prusse protestante dans l’Europe qui apparaît comme une rivale de
l’Autriche qui est catholique.
Vienne a un œil sur la Prusse en vue de l’unifier dans un grand ensemble qui aurait
inclus le hongrie. Hors, en 1683, les turcs sont de retour et assiègent Vienne, en vain.
Les armées autrichiennes s’emparent alors des turcs et de la Hongrie : un grand
ensemble se constitue. Cet ensemble comprend aussi la Bohème, la Croatie,… ce
grand espace est devenu au 18ème siècle, un état le plus peuplé d’Europe avec 25
millions d’habitants. Il y a aussi des possessions autrichiennes en Italie (le milanais,
Naples, Sicile) et les Pays-Bas.

• L’Angleterre : l’évolution du système monarchique est variable en Europe. (cf.


monarchie féodale : monarchie et commune)
Alors qui triomphe la monarchie absolue en France, l’Angleterre utilise un système
totalement différent. Jacques II monte sur le trône en 1685 et se convertit au
catholicisme (erreur en matière d’opinion publique en Angleterre). Le parlement se
trouve en position d’opposition avec le roi. La situation entre eux se dégrade et les
parlementaires anglais demandent à la Hollande, dirigée par Guillaume III d’Orange
de venir en, aide à l’Angleterre. Guillaume est protestant et est l’époux de Marie qui
est protestante aussi. Elle est la fille de jacques II…
Devant cette situation, voyant tout lui fuir des mains, Jacques II préfère se retirer et
s’enfuit en France en 1688.
Le parlement propose un marché à guillaume d’Orange ; le trône d’Angleterre mais
comprenant une déclaration des droits du parlement qui a maintenant le droit de
s’opposer au roi s’il le faut.
Guillaume accepte et devient roi d’Angleterre ne 1689. On entre dans la ‘glorieuse
révolution’.
Monarchie constitutionnelle vient de naître ! C’est l’opposé du système français.
Le parlement, en Angleterre a la possibilité de s’opposer au roi.
Le parlement devient un des deux centres de la vie politique anglais et est divisé en
deux tendances :
- les Tories qui sont ceux qui insistent sur l’autorité du roi
- les Whigs qui eux, les défenseurs du parlement.

Le 18ème siècle anglais met en avant un personnage clés : le premier ministre.

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C’est lui qui fera l’histoire d’Angleterre.
Trois textes fondateurs seront promulgués :
1. tolaration act (acte de tolérance, 1789) qui accorde au dissidents la liberté
publique sauf pour les catholiques qui ne peuvent pas exercer publiquement
leur culte.
2. L’acte d’établissement (1701) précise que tout prétendant catholique à la
couronne d’Angleterre serait écarté du trône.
3. L’acte d’union(1707) consacre l’union politique de l’Angleterre et de
l’Ecosse. Cet ensemble devient le Royaume Uni de Grande Bretagne.
Entre 1714 et 1760, deux rois Georges montent sur le trône (I et II). Ils sont
allemands et originaires de Hanovre.
Ils sont protestants et laissent le parlement avec une marge de manœuvre assez souple.
Ils laissent le parlement se développer.

L’Angleterre devient la première puissance politique du monde et initie la troisième et


dernière grande révolution : la REVOLUTION INDUSTRIELLE !

• Les provinces unies : elles ont en concurrences avec l’Angleterre car elles ont aussi
une grande puissance maritime.
Louis XIV lance une guerre avec la Hollande en vue d’en réduire la puissance
économique. Mais les hollandais ne se laissent pas faire : ils forment une alliance.
(La Belgique fut pendant cette époque un lieu de passage pour les armées d’Europe.
Elle va donc devoir nourrir les armées et nous connaîtrons, surtout la principauté de
Liège, le passage de Ces forces. La Belgique est un couloir militaire)
L’alliance formée par les hollandais comprend les Habsbourg (st Empire) et le roi
d’Espagne
Il y a une trêve en 1678- 79 avec les traités de Nimègue. Cette pose a des
conséquences dans les arrangements pris les uns avec les autres : la ville de Lille
revient à la France.
Les frontières de la France commencent à nous être familières. Strasbourg, alors que la
paix est rétablie, est annexée par Louis XIV. Cela alerte l’empereur Léopold qui, a
cette époque, est occupé par le siège de Vienne, laisse tomber Strasbourg à Louis XIV.
Ils signent ensemble le traité de Ratisbonne qui confirme l’appartenance de Strasbourg
à la France.
Léopold craint quand même louis XIV et forme avec plusieurs princes allemands un
ligue : la ligue d’Aubsbourg, qui comprend aussi le roi d’Espagne ; elle est fondée en
1686. en 1688, Louis XIV envahit le Palatinat qui se trouve dans le St Empire. La
ligue déclare la guerre à Louis XIV et reçoit l’appui du roi d’Angleterre (guillaume
d’Orange, d’origine hollandais) Nous sommes dans un schéma de guerre européenne,
une guerre générale.
On se bat partout : en Italie, en Catalogne,… tout ça pour en arriver à m’épuisement
des belligérants.
Le traité de Ryswick fut signé en 1697.
Le temps de la magnificence française est en train de passer. Mais la guerre va
reprendre…
Des traités sont signés en 1713 et 1714. Un de ces traités est les traités d’Utrecht. Ils
signifient qu’ils n’y a plus en Europe, une puissance qui est capable de l’emporter sur
toutes les autres.

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Nouvelle théorie : la théorie de l’équilibre Européen. Elle se développe au 18ème
siècle et trouve sont plein épanouissement en 1814. Si on veut la paix, il faut un
équilibre entre les grandes puissances et pour que cet équilibre se fasse, il faut que les
grandes puissances le réalisent aux dépend des petites puissances.
Cette théorie essaye de digérer les rapports de force entre les états qui sont étriqués.
Dés le début du 18ème siècle, des états voisins créent quelque chose de l’ordre de
l’équilibre.

On ne peut pas négliger la Russie !


Elle prend elle aussi son envol et pèse sur le destin des européens. Il faudrait évoquer
le règne d’Yvan le terrible qui meurt en 1584, qui fut le premier à prendre le titre de
Tsar.
En 1613, le Tsar Michel établit la dynastie de Romanov (Dynastie impériale russe)
qui disparaîtra lors de la révolution Bolchevique de 1917. Son petit-fils, Pierre, va
moderniser un état moyenâgeux. Il va conforter les ambitions russes sur la baltique et
s’efforcer d’avoir de l’influence le plus loin possible au su d sur les mers chaudes, la
méditerranéenne. Il se frotte même aux Turcs dans le sud. Il établit une nouvelle
capitale : St Petersbourg, appelée avant Leningrad. Il veut occidentaliser la
Russie. Pierre le grand va séjourner à Spa (pour les eaux de spa et les casinos).
Il interdit le port de la barbe et les cheveux longs, il oblige les femmes à quitter leurs
costumes traditionnels et instaure l’instruction. Il s’attache la noblesse dans la cadre
administratif et militaire en lui laissant une très grande marge pour exploiter le paysan
russe. Le paysan russe est un serf jusqu’à la fin de 19ème siècle. Il connaîtra pendant la
révolution plusieurs réformes mais connaîtra une famine dans les années 20.
Pierre réorganise l’Eglise, développe une bureaucratie. La Russie n’est plus
négligeable en Europe.

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Chapitre 6 : la puissance de l’Angleterre et l’équilibre
européen :
L’Angleterre devient la première puissance mondiale grâce à son industrie et à sa puissance
coloniale.
Son adversaire pendant 100 ans sera la France de Louis XV, de Louis XVI et la France de la
révolution.
En Europe centrale, des règnes comme celui de Frédéric II, en Prusse, de Catherine II en
Russie et Joseph II en Autriche qui vont développer dans leurs propres états une forme de
monarchie qui n’est ni la monarchie absolue ni la monarchie parlementaire maison parlera de
despotisme éclairé.
Deux premiers ministres vont beaucoup compter : les Pitt’s. A partir de 1740, le premier va
incarner l’Angleterre. Il donne à l’Angleterre
Il aura de l’importance dans l’enjeu des colonies car les français disputent aux anglais des
territoires et les anglais disputent aux espagnols l’Amérique latine.

En 1760, Georges III monte sur le trône mais est en froid avec le parlement même si une
partie de celui-ci le soutient. Il passe un contrat avec ses représentants : ce mode de
gouvernement est la république. Mais pour que la république naisse, il faut que l’état soit tout
petit. Il donne comme exemple la Corse. Rousseau s’est trompé sur toute la ligne car la
république sera déclarée en Amérique de Nord, un espace gigantesque !
Révolution en Amérique, l’onde de choc est importante… de grands changements sont en
chantier.

Les français et les anglais s’affrontent pour les colonies, le français perd ses colonies en
Amerique du nord et ses positions commerciales en Indes.
L’Angleterre reste implantée au canada et dans les Antilles et cherche à exercer une influence
dans les colonies espagnoles.
L’Angleterre devient la première puissance industrielle. Elle initie la troisième grande
révolution de l’Histoire européenne : la révolution industrielle.
Caractéristiques :
Triomphe de la machine associée au travail de l’homme (découvertes techniques apd 1730 :
machine a vapeur de James Watt.
Meilleure utilisation du minerai de fer et du charbon)
La révolution industrielle est une révolution de l’énergie !

Cela conditionne une nouvelle organisation du travail : glissement du ‘Domestic system’ vers
le ‘Factory system’. Le domestic system était la forme traditionnelle de l’artisanat. Cela crée
un éclatemnt géographique de la production et production familiale
Le factiry system est totalement différtent : les travailleurs vont à la rencontre de la machine,
c’est autour de la machine que se rassemblent les travailleurs. Ces rassemblements peuvent
prendre des dimensions énormes.
Conséquences :

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• Déplacement des travailleurs à proximité des machine et constitutions de villes de
travailleurs (concentration ouvrière)
• Division du travail (l’ouvrier est attaché à un rôle précis, l’ouvrier perd des savoir
faire) séparation radicale entre les propriétaires, ceux qui apportent le capital et ceux
qui apportent la force de travail.

C’est dans ce contexte que naît la classe ouvrière, le prolétariat en Angleterre.


La naissance de cette nouvelle classe sociale a d’énormes conséquences politiques car c’est
sur ce tissu du prolétariat que vont croître de nouvelles idéologies comme le socialisme au
19ème siècle.
C’est la machine qui dicte le rythme du travail, ce rythme conditionne les journées des
ouvriers qui deviennent moins importants que la machine car ils sont remplaçables. La
révolution industrielle est à l’origine de la société matérielle et confortable qui est la nôtre.
On pensait que les progrès techniques allaient améliorer la vie des individus, la machine a fait
naître un rêve, le rêve que la machine, un jour, remplacera l’homme ; mais ce rêve st aussi un
cauchemar pour des ouvriers et des artisans, qui se révolteront contre les machines ! Mais leur
geste est dérisoire face à l’ampleur de la machine qui est capable de libérer l’homme du
travail.
Les philosophes du 18ème siècle voient la révolution industrielle de cette façon mais le 19ème
siècle leur donnera tort. On découvrira que les inventions techniques ne libèrent pas
nécessairement l’homme du travail. Le moteur de la révolution est la production et le profit!

C’est d’abord une industrie de la métallurgie qui sera concernée par cette révolution pois elle
traverse le Channel et s’installe d’abord dans l’Europe du nord Ouest (chez nous), là où il y a
aussi le charbon qui est nécessaire au machine.
Conséquences politique :
• la où ne va pas se répandre la révolution, se maintiendra un système dont l’économie
reposera sur le monde paysan. Un fossé se creuse donc entre les régions du nord et
celles du sud. Il y a donc un déséquilibre en Europe
• en Angleterre, l’effet de séduction de cette révolution sera profond et concernera
toutes les classes (clergé, aristocratie,…). Ils participent ensemble à al révolution ?
Il y a des nouvelles méthodes d travail qui augmente la production…
La France, par contre est peu concernée par la révolution, il n’y a pas d’élan national
que connaît l’Angleterre.
PQ ? Cela vient du système politique. La monarchie absolue française à tendance à
faire que les aristocrates veulent garder leurs privilèges. Les aristocrates détestent les
bourgeois, les nouveaux riches,…l’aristocratie française craint que cette bourgeoisie
affairiste s’infiltre dans les rouages de l’état. Elle fait barrage à la montée des
nouveaux riches et aux bourgeois ! Elle veut que l’aristocratie reste privilégiée. Mais
il y a une fissure !
Il y a un nouveau privilège : la noblesse ne doit plus payer d’impôts ! Le monde
paysan subit le poids de l’aristocratie.

Paradoxe de la France : des puissances divisées et des minorités pressurisées. Voila des
conditions qui rendent le cadre social de la France fragile et exposé.

Autre paradoxe français : elle est un pays très riche, avec beaucoup d’habitants (26 millions
en 1790, c’est le pays le plus peuplé d’Europe). Elle est riche d’hommes, géographiquement
mais l’état est pourtant en situation délicate, les banques sont essoufflées, et les deux rois qui
succèdent à Louis XIV ne trouvent pas de solution pour remonter les finances françaises.

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Louis XIV a mis la France à genoux ! Ses guerres ont ruinés le France.
Il y a quand même des gens qui réfléchissent : Louis XV, des auteurs se demandent si on ne
pourrait pas réformer les impôts. Louis XVI pense qu’il faudrait trouver conseil, il fait appel à
un grand économiste ; Turgot qui devient une sorte de ministre des finances. Il supprime les
corporations. Mais les corporations refusent et Turgot est renvoyé.
Necker (un banquier) prend alors sa place et propose de demander à l’aristocratie de participer
au financement, il demande si l’impôt ne peut pas être mieux réparti. Mais l’aristocratie
refuse ! Necker démissionne en 1781.
Il y aura après lui deux sages mais ils ne parviendront à rien.
Les états généraux (rassemblements des trois ordres) se rassemblent en 1789.

Plus à l’est, des signes inquiétants nous rappellent la lourdeur des états et de leur
fonctionnement. Ils nous rappellent que l’Europe n’est jamais en paix. Une situation va nous
permettre de vivre un renversement d’alliances. Cette situation nous conduit en Autriche.
Une jeune femme (Marie Thérèse) de 23 ans, la fille de l’empereur. Elle est comme un oiseau
pour le chat. Frédéric II de Prusse, l’électeur de Saxe, l’électeur de Bavière… Frédéric II se
dit qu’il pourrait s’emparer de la Silésie, il l’envahit et s’en empare. La France en est heureuse
(ennemie de l’Autriche) et soutient l’électeur de Bavière et reconnaît à frédéric II de s’être
emparé de la Silésie. Pour enfoncer encore un peu plus marie Thérèse, des troupes françaises
envahissent la Tchéquie (Prague). Mais marie Thérèse n’abandonne pas !
Elle sélectionne ses adversaires pour être sure de les battre. Elle reconnaît d’abord à Frédéric
II sa capture de la Silésie pour ne pas avoir les prussiens sur le dos.
Pendant ce temps, elle chasse les français de Prague et signe une alliance avec les anglais et
les hollandais qui sont des ennemis de la France. Mais les François gagnent quand même cette
guerre ; ils occupent les pays-bas. Louis XV rend les Pays-Bas à Marie Thérèse. Frédéric II a
peur de Marie Thérèse et se rapproche donc de l’Angleterre qui accepte se rapprochement
(cela étonne beaucoup Louis XV car il est trahit par Frédéric II) alors Louis XV lie une
alliance avec l’Impératrice Marie Thérèse. La guerre de 7 ans prend place. Elle implique une
série de pays et se conclue par la fatigue des uns et des autres pour arriver à la conclusion que
la Silésie restera Prussienne.

Des états comme la France ou la Prusse ont des régimes différents. La Prusse est sous un
despotisme éclairé aussi que l’Autriche.
Le règne de Frédéric II (1740 à 1786), développe l’agriculture et l’élevage et s’efforce de
renforcer les moyens de communications (routes ?...) mais n’arrive pas à favoriser la
bourgeoisie car la noblesse est très présente. Il développe beaucoup l’armée qui devient très
puissante. Il a la réputation d’être un roi philosophe : voltaire est souvent invité à sa table.
Il supprime la torture et abolit le servage dans ses domaines. Il établit la liberté religieuse et la
liberté de la presse. Il développe aussi l’enseignement de l’état.
Il n’est pas contre le code qui établirait une liberté d droit. Il s’inspire des idées des
philosophes du 18ème siècle.
Autoritarisme de la gestion de l’état et lutte contre les forces d’inertie.
A sa mort, il laisse un état puissant qui joue un rôle important en Europe.
Joseph II, le fils de Marie Thérèse(apd de 1780) tente d’appliquer un programme digne des
philosophes des Lumières. Il croit à la raison et déteste la fanatisme et la superstition.
Il fait rédiger un code d’égalité et en 1781, il instaure la liberté de culte.

En Russie, Elizabeth et Catherine II règnent de 1741 à 1796. Elles se laissent aussi influencer
par les idées des philosophes. Elles développent l’industrie mais il leur est impossible d’abolir

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le servage. Le développement de la Russie se fait ai dépend du développement de la Pologne
et de l’Empire Turc.

En résume ; il y a 5 grandes puissances en Europe : France, Angleterre , Russie, Autriche et la


Prusse.

Chapitre 7 : l’aube de notre civilisation :


Le fond de tout cela est la science moderne qui est étroitement liée à la technique. La science
moderne va naître au 17ème siècle et il y a des figures emblématiques :

• Galilée
• Descartes
• Newton

Galilée est le plus vieux (1564 – 11642). Il reprend les théories de Copernic et confirme par
ses expériences que la terre tourne autour du soleil. Met au point la lunette astronomique et en
1632, il publie ‘ dialogue sur les deux grands systèmes du monde’ où il défend les thèses de
copernic.
L’Eglise le prend en cible, l’inquisition romaine le capture et il connaît un procès. On lui
demande d’abjurer et se sentant plus utile vivant, il abjure en renonçant à considérer que la
terre tourne autour du soleil. Mais les hommes de sciences maintiennent la flamme de la
vérité.
Quatre ans après le procès de Galilée, Descartes écrit ‘Discours de la méthode pour bien
conduire sa raison et chercher la vérité dans les sciences’
Les mathématiques prennent de l’importance !
Descartes affirme que le raisonnement à la logique est appauvrissant. Il se base sur des
métaphores et des comparaisons,… il met au point une procédure intellectuelle basée sur les
mathématiques.

Newton (Isaac) de 1642 à 1737, il est un homme des Lumières et va bien assimiler Galilée et
Copernic ainsi que les connaissances de son époque. Il assimile aussi le cartésianisme et en
1687, il résout un problème insoluble depuis des millénaires. Le seul problème auquel
Aristote n’avait pas su résoudre !!! Pourquoi les corps tombent-ils ?
Newton fixe les lois de la gravitation universelle. Einstein s’attardera sur cette loi…

Galilée, Descartes et Newton ébranle un ordre religieux ! Dans chaque époque, ils évoluent
comme ils peuvent. Dans l’époque qui nous occupe, ils sont comme des franc tireurs . a partir
de la deuxième moitié de 18ème siècle, les gouvernements commencent à s’intéresser à leur
travail.
En 1662 est crée le Royal Society, un endroit ou les savants peuvent se rencontrer, débattre,
publier,…
En France, en 1665, Colbert fonde une académie, l’académie des sciences et paraîtra bientôt
le seul périodique qui existe toujours.
Les académies se répandent (Stockholm,…), un nouveau réseau intellectuel européen est ne
train de naître et à travers lui, une certaine idée de l’Europe.
Ce n’est pas le Christianisme, pas le rêve impérial, pas le rêve des humanistes,… mais c’est la
science qui permet tout cela !
L’opinion aime bien la science, il y a des salons,…il y a un engouement pour ces savants qui,
parce que la science est trop jeune, ne sont pas encore hyper spécialisés, ils sont ouverts les

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uns aux autres et peuvent toucher un peu à tout…et à force de manipuler, ils font des
découvertes qui sont des rencontres entre les disciplines… c’est comme cela qu’on invente le
microscope, le thermomètre, le baromètre,…

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