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1. Le progrès technique
Il peut être défini comme l’ensemble des modifications qui affectent les procédés de production et la nature des biens
réalisés permettant ainsi :
• soit de desserrer des goulets d’étranglement limitant la production : au XIX° siècle, le développement des chemins
de fer a permis d’écouler une production en particulier agricole qui sans cela ne l’aurait pu.
• soit de produire des marchandises nouvelles ou de meilleure qualité (ex : le CD ou la photocopieuse)
• soit d’augmenter les gains de productivité des facteurs de production grâce à l’introduction de nouveaux procédés,
des machines plus performantes
Remarque : les trois objectifs peuvent être recherchés simultanément, ils ne sont distingués que pour mieux caractériser le terme
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, les termes invention et innovation ne sont pas synonymes :
a. définition de l’invention
« L’invention, est la découverte d’un principe nouveau ou d’un produit nouveau qui ne sont pas toujours susceptibles
d’applications pratiques» .On considère généralement que l’invention se décompose en deux phases :
• la recherche fondamentale qui a pour objectif de dégager les lois qui régissent les phénomènes qu’étudie la science
: par exemple la théorie de la relativité d’Einstein
• la recherche appliquée : qui elle vise un but déterminé en s’appuyant sur les résultats de la recherche
fondamentale : les inventeurs cherchent alors à mettre au point des procédés de production ou des objets nouveaux
qui pourraient être introduits dans le processus productif.
b. l’innovation
L’innovation correspondrait à la mise en application d’un principe théorique ou d’une idée nouvelle » (cf. l’ex de la
photocopie ). L’innovation va donc permettre de rendre économiquement viable l’invention, ce qui nécessite de
développer , c’est-à-dire de perfectionner les prototypes initiaux , puis de les commercialiser dans le modèle définitif. On
se situe donc au niveau de la recherche et développement (R et D)
Schumpeter qui est le premier économiste à s’être réellement intéressé à l’innovation distingue 5 grandes catégories
d’innovation :
• la fabrication d’un bien nouveau : automobile , ordinateurs
• l’introduction d’une nouvelle méthode de production : l’usine mécanisée ,l’usine robotisée , le taylorisme , le
fordisme , le toyotisme
Les économistes ont aussi été conduits à distinguer deux types d’innovation technologique, recherchant des objectifs
différents .
Remarque : En réalité , les innovations de produits et de process ne sont pas aussi contradictoires qu’on pourrait le penser . Ainsi ,
par exemple :
- l’amélioration des techniques de production engendre généralement une amélioration de la qualité des produits et peut
rendre rentable le lancement de nouveaux biens qui ne l’aurait pas été sans cela .
- Ford a appliqué simultanément et en complémentarité l’introduction d’une nouvelle méthode de production et
l’apparition d’un nouveau bien : la Ford T . Sans le fordisme , la Ford T n’aurait pas été rentable ; sans la Ford T , le
fordisme n’aurait eu que peu d’utilité ( les Ferrari sont produites à petite échelle)
On distingue aussi :
- les innovations incrémentales , mineures ou progressives visent à apporter des améliorations techniques ou
économiques dans la production de biens ou de techniques déjà existantes : le show-view ou le PDC pour le
magnétoscope . Par cette innovation , l’entreprise cherche à accroître sa part de marché , mais la
concurrence n’en sera pas bouleversée . Les entreprises vont donc , face à la multiplication de nouvelles
innovations , développaient une stratégie de veille technologique qui vise à acquérir des informations sur
l’évolution des techniques , des produits afin de ne pas être dépassé par la concurrence .
- les innovations radicales ou majeures provoquent une rupture , un saut qualitatif dans les techniques
permettant de lancer de nouveaux produits ou techniques , donc de nouveaux marchés qui auparavant
n’existaient pas : l’invention de l’automobile , de l’avion à réaction , de l’ordinateur qui permet de bouleverser
la concurrence , mais qui en contrepartie comporte un risque d’échec important pour l’entreprise , qui peut
conduire celle-ci à refuser cette innovation , IBM a refusé le brevet de la photocopieuse , considérée comme
a priori non rentable .
Pour allez plus loin , allez sur d’Arsonval article du 20 juin innovation de l’économie française (insee) : ici
1. Définition
Défi ni ti on : La productivité se définit comme le rapport entre une production et les facteurs de production nécessaires
pour assurer sa réalisation. On cherche par cela à mesurer l’efficacité du ou des facteurs de production utilisés
Mais au cours du temps la durée de travail peut varier, ce qui va fausser les calculs. On va alors mettre en place un
indicateur plus précis :
- De même, au cours du temps les biens se transforment : une Renault 12 n’est pas comparable avec une
Renault Mégane .
- On calcule alors une productivité en valeur pour laquelle on va retenir non pas la valeur de la production
( chiffre d’affaire ) mais la valeur ajoutée(c'est-à-dire la valeur réellement créée) . En effet, les entreprises
pour réaliser leur production utilisent des consommations intermédiaires qu’elle n’ont pas réalisées :
Remarque : comme l’indique P Combemale et A Parienty : « l’approfondissement de la division du travail aboutit à une
telle interdépendance dans le temps et dans l’espace que la notion de productivité partielle ou apparente d’un facteur de
production perd beaucoup de sa signification . » En effet , les gains de productivité du travail observés dans l’industrie
automobile résultent-ils d’une efficacité plus grande des travailleurs ou bien de l’introduction de la robotisation et de
nouvelles méthodes de production ? Il faudrait alors calculer une productivité globale des facteurs , mais se pose de
nombreuses difficultés quant à la mesure de cette notion . Comment rendre homogène le travail et le capital ? Comment
prendre en compte des éléments aussi divers que les rapports humains , la norme , la culture , ... ?
On peut malgré tout calculer une productivité globale des facteurs =
Valeur de la production
Valeur des facteurs de production utilisées
Les sources d’accroissement de la productivité (7 p 40 ) : Une fois résolus les problèmes de mesure de la productivité ,
il nous faut étudier les mécanismes qui en sont à l’origine . Deux mécanismes peuvent jouer :
- les économies d’échelle : plus la quantité produite augmente, plus le coût moyen diminue. Pour réaliser des
économies d’échelle, l’entreprise cherche à augmenter les quantités produites pour bénéficier notamment
d’un meilleur étalement des coûts fixes.
- l’augmentation de la productivité peut , en revanche , être obtenue sans pour autant accroître l’échelle de
production , c’est-à-dire les quantités produites . Augmenter la productivité consiste ainsi à produire
davantage avec la même quantité de facteurs ou bien à produire autant avec une moindre quantité de
facteurs . On peut alors se demander quels sont alors les effets de la productivité sur l’emploi (8 p 41)
1. Le rôle de l’offre
- comme les individus sont motivés par le profit , ils n’innoveront que si les fruits de l’innovation leur reviennent . Un
système de droits de propriété doit être alors mis en place pour protéger les innovations ( exemple : brevet )
- plus une société aura un système de droits de propriété élaboré , plus les innovations seront nombreuses , plus la
croissance économique sera forte
- l’Etat doit alors développer une politique ciblée :
• Réduire les prélèvements obligatoires des innovateurs pour accroître leur profit et les inciter à innover
• Mettre un place une protection des innovations
Pour une analyse plus développée de D.North :
- définition : l’entrepreneur de Schumpeter n’est pas l’entrepreneur néo-classique . Celui-ci se contente de reproduire les mêmes
comportements dans une économie de concurrence pure et parfaite . En revanche , chez Schumpeter , l’entrepreneur est un être
solitaire , à part , capable de bouleverser les structures de production
Pour en savoir plus sur la conception de l’entrepreneur de Schumpeter :
-Explication du rôle de l’entrepreneur : Schumpeter attribue le rôle le plus glorieux à l’entrepreneur qui est pour
lui le véritable héros de l’évolution économique. Il est animé par des motivations individuelles de réussite : le profit
est à la fois le but et l’instrument de mesure de sa réussite :
- le but, car c’est lui qui motive l’entrepreneur à lancer ses innovations, alors qu’il court un risque non
négligeable d’échouer
- l’instrument de mesure, le profit étant issu de l’innovation qui a réussi sur le marché, l’entrepreneur fait
donc d’autant plus de profit qu’il est supérieur à la moyenne dans l’art d’effectuer des combinaisons
économiques par des innovations de processus de production ou par la découverte de produits
nouveaux, faciles à vendre chers.
-Conclusion : Schumpeter , du fait de l’importance du rôle de l’entrepreneur dans le système capitaliste est
pessimiste quant à l’avenir du capitalisme , car les entrepreneurs au sens schumpétérien tendent à disparaître
puisque le progrès technique devient l’affaire d’équipes de spécialistes . Moins d’entrepreneurs signifie moins
d’innovation et moins de croissance .
2. Le rôle de la demande
Dans l’analyse keynésienne , le progrès technique est largement déterminé par l’augmentation et les transformations de la demande
- En effet, de nombreux exemples tendent à prouver qu’un ordre important d’innovations sont le résultat des demandes
préalables à laquelle les innovateurs tentent d’apporter une réponse. On sait ainsi que Pasteur a commencé ses travaux
sur les levures pour répondre à une demande de brasseurs de bière, que le premier ordinateur a été conçu pour répondre
aux besoins de l’armée américaine qui voulait gérer ses stocks.
- On sait, de plus, qu’il existe une relation entre l’investissement et l’innovation : plus l’investissement est élevé, plus les
innovations seront nombreuses . Or, c’est dans les périodes de forte croissance de la demande que les investissements
progressent plus vite ( modèle de l’accélérateur ) et que les entreprises vont être incitées à lancer de nouveaux produits
afin de répondre aux besoins des consommateurs .
Schumpeter a trop insisté sur les caractéristiques individuelles de l’entrepreneur , n’a pas assez tenu compte du contexte socio-
économique , mais aussi culturel ( dans certaines sociétés , le système de valeurs est un frein à l’innovation ) qui influencent les choix
individuels. Ainsi l’exemple de la révolution MEIJI nous montre bien que celle ci ne s’est pas réalisée sur la base de valeurs
individualistes mais tout au contraire s’est opérée dans le cadre d’une structure féodale.
Pour un exemple comparant l’utilisation du charbon en France et en Grande-Bretagne au XIX° siècle :
1. Le progrès technique et les innovations : les grands absents des théories traditionnelles de la
croissance
Postulat de base : La tradition néo-classique se situe dans le cadre d’une économie de concurrence pure et
parfaite :
- C’est-à-dire que les hypothèses du modèle de cpp sont respectées
• en particulier l’hypothèse d’homogénéité des biens ( tous les biens sont substituables )
• d’atomicité ( personne ne dispose d’une position suffisante pour pouvoir influencer le
marché et fixer les prix) .
- Dans ce contexte, grâce à la concurrence , l’économie de marché débouche sur une situation optimale ,
c’est-à-dire qu’aucun producteur ne peut améliorer l’efficacité avec laquelle il produit .
- Ce postulat posé, la croissance ne peut résulter que d’une augmentation des quantités de facteur de
production : capital et travail utilisés pour la réaliser. On parle alors de croissance extensive. En effet, la
loi des rendements décroissants indique bien que la productivité marginale d’un facteur diminue à
mesure que les quantités utilisées de ce facteur augmentent. A terme, la croissance économique va se
réduire et l’on débouchera inéluctablement sur une économie stationnaire.
Les insuffisances du modèle néo-classique : On se rend bien compte que ce modèle n’est pas conforme à ce que
l’on observe dans la réalité :
- En effet, comme l’a indiqué Schumpeter, ce qui est à l’origine de la croissance c’est l’innovation or
l’innovation est la grande absente du modèle néo-classique qui est basé sur un état des techniques de
production données
- La théorie néo-classique semble d’autant moins utilisable qu’elle postule la concurrence uniquement par
les prix . Or, la stratégie des entrepreneurs est de se détacher de la concurrence par les prix en
différenciant leur produit , en les rendant non substituables . Un moyen efficace pour y arriver est
d’innover : l’entrepreneur dispose alors d’un brevet qui lui garantit pour une certaine durée une position
de monopole ( rejet de l’hypothèse d’atomicité ) qui lui permet de fixer les prix .
Pour voir les statistiques montrant le rôle du progrès technique sur la croissance , cliquez
La dynamique économique vue par Schumpeter est très tourmentée , à l’opposé du modèle néo-classique d’équilibre
de croissance et de concurrence impure et parfaite » .
En effet , Schumpeter a une vision cyclique de l’activité économique :il va reprendre l’apport de Kondratieff qui avait
mis en évidence l’existence de mouvements longs de cycles d’une durée approximative de 50 ans . Schumpeter va
être amené à distinguer 2 phases :
- la phase A ou phase d’expansion durant laquelle l’économie va s’écarter de l’équilibre initial . En effet , les
innovations vont remettre en cause la structure du marché : les entreprises qui ont innové , par le lancement d’un
nouveau produit ou d’un nouveau procédé , vont bénéficier d’une forte augmentation de la demande , vont accroître
leur production , faire des profits supplémentaires . Ceci va avoir deux effets contradictoires mais complémentaires :
- la phase B : durant cette phase , il ne se produit plus que des innovations mineures ou incrémentales , le progrès
technique se généralisant peu à peu , le dynamisme économique diminue , la croissance économique chute ,on rentre
alors dans une phase de récession .
Néanmoins, si les analyses de Schumpeter sont séduisantes , elles sont difficiles à confirmer :
- en particulier l’hypothèse de régularité des cycles est très fragile . En effet , on ne constate pas
obligatoirement de cycle de progrès technique , en particulier de chute du progrès technique durant les
phases de récession .
- Au contraire , l’auteur en vient à inverser la relation de causalité : ce n’est plus la crise qui favoriserait
l’introduction du progrès technique , c’est au contraire le progrès technique qui en s’accélérant
dévaloriserait les secteurs anciens et bouleverserait donc la structure de production .
- Aujourd’hui , la thèse de Schumpeter est considérée comme trop simpliste . En effet , si elle a mis en
évidence le rôle du progrès technique , elle est considérée comme faisant preuve d’un déterminisme
technologique moniste ( c’est-à-dire qu’elle fait appel à un seul facteur )en particulier elle sous-estime
les conditions qui vont permettre l’émergence du progrès technique : le système de valeurs , les
interventions publiques ( Schumpeter surestime le rôle de l’entrepreneur)
La croissance endogène : une synthèse : « les théories nouvelles de la croissance ,dans un cadre d’équilibre
général néo-classique ont reprise certaines idées de Schumpeter. » :
- de Schumpeter , elles retiennent « à la fois le rôle considérable du progrès technique dans la croissance
de long terme et son caractère endogène » .
- des néo-classiques , elles retiennent les effets externes qui vont conduire à des apprentissages non
intentionnels qui vont faire bénéficier la collectivité de rendements croissants et générer une croissance
économique de long terme .
Selon Romer à long terme la croissance ne dépend pas du taux d’investissement, mais du progrès technique qui est
d’autant plus intense que le nombre de chercheurs est élevé et que le stock de connaissances est important.
Le rôle des effets externes : Les effets externes passent par l’intermédiaire de plusieurs canaux :
- la R-D est la source de deux externalités essentielles :
• les chercheurs sont d’autant plus productifs que le stock des connaissances accumulées
est déjà important ; chaque entreprise bénéficie donc gratuitement des efforts de
recherche ayant débouché sur l’accumulation des connaissances menée par les agents
économiques du pays : Isaac Newton disait « j’ai vu plus loin parce que j’étais assis sur
les épaules de géant »
• le progrès technique représente un coût fixe . En effet , quelle que soit la production
vendue , les dépenses engagées par l’entreprise afin d’innover seront identiques . Dès
lors , plus l’entreprise bénéficie de débouchés croissants , plus les économies d’échelle
dont elle bénéficiera seront importantes . L’entreprise en profitera certes pour
augmenter ses profits , mais elle les répercutera aussi dans une baisse des prix . Les
entreprises qui acquièrent des machines bénéficient donc « de l’intégralité de la
technologie alors qu’ils n’en paient qu’une fraction du coût » ; Dans le cas d’un logiciel le
coût de reproduction est quasiment inexistant (un cd rom)
- la pratique : « c’est alors l’apprentissage qui est le mécanisme de la productivité , l’augmentation du
savoir dépend de l’investissement cumulé » . Dans un pays , les capacités d’innovation résultent non
seulement de l’effort d’innovation réalisé par chaque entreprise , de la diffusion de l’innovation et des
effets d’apprentissage qui en résultent, mais est aussi fonction des interactions qui existent entre les
efforts de recherche menée par les différentes entreprises ou par l’Etat qui bénéficie gratuitement à
l’ensemble de la collectivité.
- Le capital humain comme l’a théorisé E Lucas le capital humain va être à l’origine d’externalités
positives.En effet les individus formés sont plus performants, font bénéficier ceux qui travaillent avec eux
de leur savoir et contribuent donc à accroître la productivité. Il existe même un processus cumulatif de
croissance : chacun est d’autant plus efficace , a une productivité élevée et des connaissances plus
développées que le milieu dans lequel il évolue est lui-même d’un haut niveau en capital humain ,avec
des personnes exigeantes.
Remarque 1 : les théories de la croissance endogène vont permettre de justifier un recours à l’intervention étatique
qui a pourtant été fortement critiquée par les théories libérales car le progrès technique est un bien public ou
collectif , cumulatif et non rival : la main invisible du marché ne suffit pas à assurer la croissance maximale à long
terme (15 et 16 p 46):
- Le progrès technique est un bien non rival car contrairement aux produits économiques habituels il ny a
pas de rivalité physique entre les usagers, la connaissance ne s’use pas physiquement , bien au contraire
c’est le non usage d’une connaissance qui menace son existence. L’histoire des techniques a tendance à
s’accélerer parce que chaque idée nouvelle apparaît d’autant plus facilement qu’elle s’appuie sur un
stock important d’idées antérieures.
- Or, si on laisse le marché s’autoréguler , celui-ci passe par des phases de récession durant lesquelles le
taux d’investissement et l’effort de R-D des entreprises sont réduits ( du fait de la faiblesse des
débouchés anticipés par les entreprises , cf. Keynes ) . Ceci handicape la croissance potentielle future ,
car l’accumulation de connaissance stagne
- En effet , suite à la réduction de l’effort d’innovation des entreprises , le stock de connaissances et les
effets d’apprentissage sont plus réduits , donc les innovations sont plus coûteuses , la croissance
économique potentielle du pays sera plus réduite ( la croissance de demain est fonction de la croissance
passée ) .
Il apparaît alors nécessaire de réguler le marché , en particulier l’Etat peut mettre en place des politiques
contracycliques d’investissement et de R-D qui permettent de compenser la réduction de l’effort des entreprises et
donc d’accroître la croissance future .
Un exemple : la réduction des dépenses publiques aux Etats-Unis dans les années 80
Remarque 2 : Si la recherche fondamentale relève du secteur public afin que chacun puisse librement accéder à ses
résultats, le changement technique, selon P Romer sera d’autant plus intense que les innovateurs en espèrent un
profit élevé, le progrès technique ne tombe pas du ciel , il est produit et son niveau de production dépend de la
rémunération attendue sous forme de droits de propriété, donc de rente de monopole ce qui implique une
concurrence imparfaite.
Pour plus de détails :
conséquences : Dès lors , l’effort de R-D des PVD est faible , ce qui accroît l’écart entre les PDEM et les PVDet donc
le différentiel de croissance, et finalement creuse les inégalités .
Solutions : Certains auteurs sont alors favorables à un transfert de technologie des pays riches vers les PVD afin de
constituer un capital de connaissances au départ ; d’autres leur répondent qu’il faut encore que ces technologies
soient adaptées au pays(cf thèse des technologies appropriées : chapitre mondialisation)
III. Les différents modèles d’innovation
1. le modèle américain
Le paradoxe Américain :
- En apparence les EU sont un modèle de pays libéral .En réalité , l’intervention de l’Etat , en particulier par le biais de
la recherche militaire , est considérable .L’Etat va donc orienter l’effort de recherche mené par les entreprises ( cf. le
programme pour aller sur la lune de Kennedy , programme guerre des étoiles de Reagan, le rôle du pentagone dans le
lancement d’internet )
- Néanmoins , ceci n’empêche pas que les entreprises exercent un rôle important dans la recherche , en particulier dans
son orientation . Alors qu’en France , les chercheurs se consacrent principalement à la recherche fondamentale qui ne
comporte pas véritablement de débouchés économiques , aux EU , les chercheurs en particulier dans les universités
sont associés aux entreprises , créent des entreprises et font de la R-D qui débouche sur la production de biens
innovants .
2 - le modèle japonais
Dans les années 50 , les Japonais copient l’occident ; dans les années 60 , ils améliorent les produits occidentaux par des innovations
mineures ; à partir des années 70 , les innovations incrémentales se sont développées . La force du Japon repose donc sur 4 points
- un effort de formation de la main-d’œuvre très important
- comme pour l’Allemagne , une des chances du Japon a été de se voir interdire après la guerre de 39-45 de mener des
recherches militaires qui , étant secrètes n’irriguent pas le tissu économique ( handicap de la France et des EU). Le
Japon a pu alors se concentrer sur la recherche civile et déposer des brevets profitant directement aux entreprises
- un effort de R-D résultant d’un taux d’épargne très élevé
- le MITI : le Ministère de l’Industrie va coordonner l’action de recherche des entreprises en orientant l’effort de
recherche vers les marchés qui sont les plus porteurs , c’est-à-dire que le MITI ne se substitue pas aux entreprises ,
mais qu’il vient en complément des entreprises en gouvernant par ce que l’on a appelé l’administration guidance qui
est basée sur des mesures incitatives .
3 - le modèle européen
La recherche européenne est relativement peu performante (cf. l’informatique française) . Ceci résulte essentiellement de 2
tendances :
- chaque pays européen a voulu développer sa propre recherche , ses propres normes technologiques afin de bénéficier
de champions nationaux qui pourraient être compétitifs sur le marché mondial . Ceci se traduit au niveau européen par
des déséconomies d’échelle : plusieurs pays menant la même recherche et arrivant séparément au même résultat
- chaque pays a voulu être présent partout : les efforts de recherches ont donc été dilués . Or ,plus la taille est restreinte ,
plus l’effort de recherche doit être concentré , ce qui nécessite une spécialisation sur des créneaux .
conséquences : Face à cette situation d’échec relatif , 2 tendances peuvent être anticipées :
- le modèle anglais à l’époque de Thatcher ultra libéral : qui conduit à une retraite pure et simple : l’Etat diminuant son
effort de recherche et le déléguant aux entreprises étrangères , ce qui à terme nuirait à la compétitivité du pays
- poursuivre les efforts de recherche , mais non plus au niveau national , au niveau européen , ce qui permettrait de
mobiliser des capitaux beaucoup plus importants ( d’où économies d’échelle ) , d’éviter une concurrence inefficace ,
permettrait de lutter à armes égales avec les Américains , mais nécessiterait de la part de chaque pays un effort de
spécialisation , c’est-à-dire l’abandon de certains créneaux , une division internationale de la recherche et de la
production s’opérant au niveau européen .L’égoïsme de chaque pays conduit au pessimisme ; par contre , l’exemple
d’Airbus ou le développement des accords entre firmes européennes, les mouvements de concentration permettent
d’être plus optimistes .
Pour une comparaison internationale de l’effort de recherche et d’innovation, cliquez ici :
Chapitre : investissement , progrès Notions du référentiel : productivité , innovations de produits , de
technique , ,innovations procédés , destruction créatrice , chômage , flexibilité
Le progrès technique modifie l’emploi quantitativement ( le volume de l’emploi) et qualitativement ( la nature des emplois ) : à court
terme l’emploi diminue , mais à moyen terme les créations d’emploi sont dominantes : c’est le processus de la destruction créatrice
de Schumpeter . Mais cette création d’emplois s’opère dans d’autres secteurs avec d’autres qualifications : c’est la théorie du
déversement d’A.Sauvy .
Selon Schumpeter , le progrès technique est à l’origine d’un processus de destruction créatrice : de nouvelles méthodes de production
, de nouvelles sources d’approvisionnement , de nouveaux débouchés rendent caduques les anciennes techniques , ce qui à court
terme détruit des emplois à court terme , mais en crée à long terme . L’effet final dépend du type d’innovations dominant : produits
ou procédés .
A – Une destruction d’emplois à court terme
1) Une peur des machines anciennes
Au XVIII° siècle , le mouvement luddiste en Grande-Bretagne , au XIX° siècle les canuts à Lyon cassent les métiers à tisser qu’ils
accusent de détruire les emplois . Cette idée se retrouve de manière récurrente : l’informatique est pour certains suspectée d’être
responsable du chômage .
2) Explications
Certaines innovation , sous certaines conditions peuvent générer une destruction d’emplois .C’est le cas des innovations de processus
qui , en entraînant une augmentation de la productivité vont à court terme réduire le nombre d’emplois
En effet , le nombre d’emplois dans un pays dépend du rapport production / productivité . En effet , la productivité = production /
nombre d’emplois , ainsi le nombre d’emplois = production / productivité . Si on fait l’hypothèse que la production reste constante ,
plus la productivité augmente rapidement , moins on a besoin d’emplois puisqu’on peut produire davantage avec moins d’emplois
Ce mécanisme de règle de 3 est certes juste en mathématiques , mais en économie , il faut tenir compte d’autres facteurs :
• les innovations ne sont pas seulement de procédés , mais aussi de produits
• la hausse de la productivité n’est pas obligatoirement affectée à la réduction du nombre d’emplois
• la hausse de la productivité génère des effets indirects qui vont compenser les effets directs sur l’emploi : la production
augmente
Les innovations de produits se traduisent par une création nette d’emplois . En effet , les entreprises mettent sur le marché des biens
nouveaux , ce qui incitent les ménages à les acheter puisqu’ils permettent de répondre à un besoin jusque là inexistant . Les
entreprises améliorent aussi leur compétitivité-qualité , ce qui leur permet de gagner des parts de marché à l’export .Conformément à
l’analyse de Keynes , cette hausse de la consommation se traduit par une augmentation de la demande , donc de la production .Les
entreprises embauchent alors de nouveaux salariés .
Ainsi , dans une période où les innovations de produits sont dominantes par rapport aux innovations de procédés , il y une création
nette d’emplois . Cet effet sera d’autant plus fort que les innovations de procédé peuvent créer aussi des emplois : cela dépend de la
manière dont sont affectés les gains de productivité
2) L’effet des innovations de procédé à long terme dépend de l’affectation des gains de productivité
Car l’augmentation de la productivité peut générer à long terme une augmentation du nombre d’emplois si les gains de productivité
sont biens répartis . 3 destinations possibles peuvent être mises en évidence : l’augmentation des revenus , la baisse des prix , la
baisse de la durée du travail .
- Hausse de la productivité → augmentation des richesses → augmentation des revenus →
Hausse du revenu des ménages → hausse de la consommation → hausse de la demande → hausse de la production ( modèle
de l’accélérateur)
Hausse du profit des entreprises → hausse de l’investissement → hausse de la production ( théorème de Schmidt )
Ainsi , si la VA est bien partagée entre ménages et entreprises , comme lors de la périodes des 30 Glorieuses , la production
augmente plus vite que la productivité , ce qui génère une augmentation du nombre d’emplois
- Hausse de la productivité → augmentation de la compétitivité-prix → augmentation des parts de marché → augmentation
rapide de la production → augmentation du nombre d ‘emplois
- Hausse de productivité → baisse de la durée du travail dans la semaine , l’année , la vie
Les différents effets du progrès technique sur l’emploi peuvent être résumés dans ce schéma :
Ces mécanismes ont été mis en œuvre lors des 30 Glorieuses qui est une période caractérisée par un fort progrès technique , mais
aussi par une situation de plein emploi ( taux de chômage autour de 2% ) : le progrès technique est certes à court terme destructeur
d’emplois mais aussi à long terme créateur .
Schumpeter a mis en évidence que dans le processus de destruction créatrice les emplois créés sont différents des emplois détruits :
ces emplois sont créés dans de nouvelles branches , avec de nouvelles qualifications .
L’influence du progrès technique sur la qualification des emplois est double : le progrès technique crée des emplois de plus en plus
qualifiés , mais d’un autre côté les qualifications pour les emplois traditionnels augmentent .
Le progrès technique détruit des emplois peu qualifiés , car la mécanisation et la robotisation visent à remplacer ces emplois . Mais ,
de nouveaux emplois sont créés d’après A.Sauvy : il faut du personnel qualifié pour réparer et créer ces machines . Il
y a donc une translation vers le haut des qualification : des emplois peu qualifiés sont remplacés par des emplois
qualifiés .
En effet , on remarque tout au long du XX° siècle une accélération du progrès technique : le nombre d’innovations augmente très
rapidement et surtout le temps entre l’invention et l’innovation diminue . Ainsi ,la rapidité des changement suppose davantage
d’adaptabilité . Quel que soit le poste , même non qualifié , les individus doivent être capables de flexibilité , c’est-à-dire s’adapter à
des changements techniques : les machines sur lesquelles ils travailleront vont changer rapidement tout au long de leur vie active .
Plus ils disposeront de qualification générales , plus cette flexibilité sera possible .
Un article de A.Parienty et P.Combemale sur les conséquences actuelles du progrès technique sur l’emploi :
Chapitre : investissement , progrès Notions du référentiel :investissement , FBCF , investissement
technique , ,innovations immatériel , investissement public
I- Définitions de l’investissement
On peut distinguer trois types d’agent qui réaliseront des investissements différents :
- Le Conseil National de l’Information Statistique définit donc « un investissement immatériel comme une dépense qui ,
bien qu’inscrite en charge d’exploitation, développe la capacité de production et valorise l’entreprise en s’accumulant
sous la forme d’un capital amortissable sur une production future et en constituant une valeur patrimoniale cessible sur
le marché » .
- Pour l’OCDE « l’investissement immatériel recouvre toutes les dépenses de long terme autres que l’achat d’actifs fixes
que les entreprises consentent dans le but d’améliorer leurs résultats . » . On distingue 4 types d’investissement
immatériel : - la Recherche et le Développement ( R-D ) .
- les dépenses de formation de la main d’œuvre
- la publicité
- les dépenses de logiciel
Constat : Aujourd’hui encore , les investissements immatériels ne sont pas comptabilisés dans la FBCF ( sauf les logiciels, les
dépenses de prospection minière, les œuvres littéraires et artistiques , ainsi que les dépenses militaires pouvant servir à des fins
civils : cf. 2 p 56 ) qui prend essentiellement en compte les biens physiques . Ils sont considérés comme étant une dépense courante .
Pour voir l’évolution de l’investissement immatériel :
- L’investissement induit est généralement un investissement de capacité . En effet , c’est un investissement qui est
motivé par l’accroissement constaté ou anticipé de la demande que reçoivent les entreprises . Cet investissement est
donc largement déterminé par l’évolution de la croissance économique . Dans les périodes d’expansion , il est fort ; dans
celles de récession , il est faible .
- L’investissement autonome : pour compenser les fluctuations d’investissement induits, sont lancés généralement par
l’Etat des investissements autonomes qui eux sont indépendants des variations de la demande. Ils consistent
généralement en des programmes d’investissements publics contracycliques , c’est-à-dire qui visent à aller à l’encontre
des tendances naturelles de l’économie .On constate ainsi , que dans les années 70 les grandes entreprises nationales
ont lancé des campagnes d’investissement afin de compenser la chute du taux d’investissement privé résultant de
l’entrée en crise . L’investissement autonome répond généralement à des préoccupations de long terme ou structurelles ;
ils visent ainsi à améliorer l’efficacité et la compétitivité de l’économie( investissement stratégique) , l’innovation ou à
mettre en oeuvre des infrastructures ( politique de grands travaux ) .
Il vise à mesurer l’effort d’investissement d’un pays, en particulier sa capacité à accroitre sa compétitivité et à répondre
aux variations des commandes
- Le taux d’investissement brut est le rapport entre l’investissement brut (la FBCF) et la valeur ajoutée : FBCF x 100
PIB
- Le taux d’investissement net : FNCF x 100
PIN
Voir l’évolution du taux d’investissement :
Les différents marchés ( travail , bien , monnaie , • L’économie n’est pas constituée d’un ensemble
capital ) sont interdépendants et assurent un retour à de marchés interdépendants disposant de
l’équilibre de plein emploi qui est stable dans le long capacités d’autorégulation (rigidité des prix à
terme , grâce à des capacités d’autorégulation ( les court terme)
mouvements de prix )
Cadre du Microéconomique : l’équilibre résulte de l’agrégation Macroéconomique : les grandes fonctions ou agrégats
raisonnement des comportements individuels ( cf A.Smith : la main économiques s’imposent aux agents économiques
invisible )
conception de l’avenir est connu avec certitude car les individus le monde est dominé par l’incertitude face à l’avenir
l’avenir rationnels (HO) disposent de toutes les informations
possibles leur permettant d’agir sur le marché
conséquences les individus qui sont des homo oeconomicus les individus vont alors essayer de recourir à diverses
sur l’action des rationnels et égoïstes n’ont alors qu’à optimiser leurs techniques de réduction de l’incertain qui doivent leur
individus actions en fonction du cadre dans lequel il se situe permettre de réduire les risques d’erreurs quant aux
décisions telles l’investissement qui engage l’avenir
.Mais la rationalité des individus est limitée ; ils vont
alors adopter des comportements moutonniers qui les
conduisent à se conformer à l’opinion dominante ou à
supposer que l’avenir est une simple répétition du
présent . Il n’en demeure pas moins que le risque
d’erreur est important .
Raisons de la Dès lors , la monnaie ne se présente que comme une la détention de la monnaie va être déterminée par
détention de technique qui permet de faciliter les échanges par cette incertitude vis-à-vis de la monnaie . En effet , la
monnaie rapport au troc ( motif d’encaisses- transactions ) .La monnaie présentant l’intérêt , par définition , d’être
monnaie n’est donc qu’un voile . totalement liquide , l’individu va la détenir pour des
raisons psychologiques :elle lui permet de se rassurer
. Plus le risque d’erreur dans les calculs de l’individu
sera fort , plus la détention de monnaie sera
importante
Définition et le taux d’intérêt dépend de la sphère réelle ; il a pour contrairement aux néo-classiques , la monnaie n’est
rôle du taux rôle d’inciter à la renonciation à la consommation en pas seulement un voile, du fait de la préférence pour
d’intérêt rémunérant l’épargne . Dans la logique néo-classique , la liquidité les individus vont détenir de la monnaie
il n’y a pas de thésaurisation car les individus n’y pour elle-même, le rôle du taux d’intérêt est alors de
auraient aucun intérêt , étant donné que la monnaie compenser le coût psychologique que l’individu subit
n’est qu’un intermédiaire des échanges et n’est pas quand il renonce à la liquidité en opérant un
recherchée pour elle-même placement . Keynes considère donc que ,
contrairement aux classiques , le taux d’intérêt n’agit
pas dans la sphère réelle ( il n’opère pas la répartition
du revenu entre consommation et épargne ) mais
dans la sphère monétaire ( il répartit ce qui est
détenu sous forme liquide et sous forme de
placement )
L’opposition entre les néo-classiques et les keynésiens repose sur la possibilité ou non d’un équilibre entre offre et demande qui est
basée sur une conception de la monnaie particulière
La loi de Say indique que l’offre crée sa propre demande et l’amène à son niveau . En effet , le niveau de production
des entreprises est fixé sur le marché du travail en fonction du taux de salaire réel d’équilibre . Les entreprises vont
donc réaliser une production qu’elles n’auront aucune difficulté à écouler puisque les revenus qu’elles auront
distribués serviront à acquérir les biens qu’elles auront produits :
• la partie du revenu qui sera consommée fournit directement des débouchés aux
entreprises
• la partie du revenu qui est épargnée fournit quant à elle des débouchés indirects
Conclusion : La monnaie n’est donc qu’un voile , qui n’influence pas l’activité économique . Cela s’explique par la
théorie quantitative de la monnaie
Postulat de base : La théorie quantitative de la monnaie considère que la monnaie est un voile qui n’a aucune
influence sur le volume de la production , ni sur les taux d’intérêt réels qui sont déterminés par les facteurs réels de
l’économie . En effet , si l’on pose :
MV=PT
sachant que :
• M représente la masse monétaire en circulation ,
• V la vitesse de circulation de la monnaie , c’est-à-dire le nombre de fois où M est utilisé
dans les échanges ( V supposé constante à court terme ) ,
• P le niveau général des prix
• T le niveau des transactions ( qui dépend du niveau de production ) .
Dans une perspective néo-classique , la seule chose que les autorités publiques ont à faire afin de favoriser
l’accumulation du capital est d’intervenir le moins possible . En effet , le système s’autorégule : les entreprises n’ont
aucune difficulté à trouver des débouchés ( loi de Say ) . Si elles veulent accroître le niveau de leur investissement , il
leur suffit d’accepter une augmentation du taux d’intérêt réel qui engendrera une augmentation du niveau d’épargne
qui assurera l’équilibre du marché du capital.
Selon Keynes , l’offre ne crée pas obligatoirement sa propre demande . En effet , le revenu se partage en 2 parties :
- la consommation qui va être un débouché pour la production
- l’épargne : selon Keynes toute l’épargne n’est pas investie car , celle-ci est décomposée en 2 parties :
• une partie est bien investie
• une autre est thésaurisée , c’est-à-dire qu’elle est conservée sous forme monétaire
Ainsi , le montant de la production est supérieur aux débouchés . Cela tient à la conception de la monnaie de Keynes
qui s’oppose à celle des néo-classiques
2. La remise en cause de la théorie quantitative de la monnaie
- Selon les néo-classiques , les individus sont rationnels et ne sont pas victimes d’illusion monétaire : la
demande de monnaie ne résulte que d’un seul motif :le motif de transaction : le besoin de monnaie
pour la réalisation des échanges personnels et professionnels .L’individu est obligé de conserver une
partie de son revenu sous forme monétaire entre le moment où il l’encaisse et celui où il le décaisse ( en
réalisant un achat )
- Keynes en ajoute 2 autres :
• le motif de précaution qui résulte d’un besoin de sécurité : l’individu va conserver une partie de ses
ressources sous forme liquide , par exemple pour parer aux éventualités qui exigeraient une dépense imprévue .
Selon Keynes , ces deux premiers motifs sont peu sensibles au taux d’intérêt . Par contre, leur montant varie en
fonction du revenu des ménages
Pour voir la relation mathémathique :
• le motif de spéculation qui résulte directement de l’incertitude quant à l’avenir : selon Keynes , l’évolution
future de la gamme des taux d’intérêt n’est pas connue aujourd’hui , elle n’est pas probabilisable . Chaque
individu va alors essayer de profiter de ce qu’il considère être comme une meilleure connaissance du marché
que celle dont fait preuve l’opinion générale .L’individu spécule .Le motif de spéculation , contrairement aux
deux précédents va , lui être directement déterminé par le taux d’intérêt . Keynes établit dons une seconde
fonction de liquidité :
Pour une relation mathématique :
Remarque : La détention de monnaie en raison du motif de spéculation sera d’autant plus forte que le taux d’intérêt
sera faible .
Conclusion : Dès lors , le taux d’intérêt n’est plus une récompense de l’abstention de consommation opérant le
partage du revenu entre consommation et épargne ; il sert à récompenser la non-thésaurisation , c’est-à-dire qu’à
partir d’un niveau d’épargne déterminé par le niveau de revenu , le taux d’intérêt assure la répartition de l’épargne
entre les placements en titres ( faible liquidité compensée par une rémunération : le taux d’intérêt ) et la
conservation d’encaisses monétaires oisives ( forte liquidité , pas de rémunération )
La logique libérale considère que les variables de l’offre sont primordiales : elle regarde uniquement les modalités de
financement de l’investissement .
- le finance ment int er ne correspond à la situation où un agent économique , en particulier une entreprise , finance
l’achat de son capital par des ressources propres , c’est-à-dire par le recours à l’autofinancement .
- Mais généralement , celui-ci se révèle insuffisant pour assure le développement d’une société dans un contexte très
concurrentiel. Dès lors , celle-ci est obligée de recourir à un fi nancemen t exte r ne qui peut prendre 2 formes : direct ou
indirect
- le finance ment di r ect ou dés in ter méd ié (5 p 75 ) : consiste en une mise en rapport direct de l’emprunteur ayant
une capacité de financement et du prêteur ayant un besoin de financement . Leur relation s’opère sur un marché régulé par le
taux d’intérêt : l’agent économique ayant un besoin de financement émet un titre ( action , obligation , bons du Trésor ) qui est acquis
par un agent disposant d’une capacité de financement . C’est un financement direct , car la créance détenue par l’agent qui épargne
est la contrepartie de la dette de celui qui emprunte .
- au cont r air e , le financemen t indi r ec t ou int er méd ié (6 p 75 ) : correspond à l’intermédiation qui est la
situation dans laquelle une institution financière collecte des ressources auprès de ceux qui ont des excédents au profit
de ceux qui ont des déficits
On dit qu’il y a intermédiation dans la mesure où la créance détenue par les agents ( comptes bancaires , livrets ) est
différente de la dette des agents à déficit , et ce d’autant plus , qu’une partie de l’intermédiation correspond à la capacité des
banques à c réer de la monnaie , en accordant des crédits aux agents économiques sans collecte d’épargne préalable .
Pour cette partie ,on s’appuiera sur les connaissances issues des cours de première sur la monnaie et sur la régulation par le marché
(loi de l’offre et de la demande) , ainsi que sur la fiche du chapitre marché du travail .
Postulat de base :
• L’offre de capital correspond à l’épargne : à revenu constant , une augmentation de l’effort d’épargne de la
part des ménages nécessaire pour assurer l’accroissement des capacités de production requiert une
réduction des dépenses de consommation .
• Or selon , les néo-classiques , les ménages sont caractérisés par la préférence pour le présent ( time
preference ) qui les conduit à déprécier le futur : un ménage préférera toujours consommer aujourd’hui
plutôt que de reporter sa consommation dans le futur .
• Pour que le ménage épargne , il faut qu’en contrepartie du coût psychologique que génère la renonciation à
consommer aujourd’hui , ils reçoivent une rémunération qui leur permettra de consommer davantage
demain .
• Cette rémunération est le taux d’intérêt réel ( les ménages n’étant pas victimes d’illusion monétaire ) .
Conclusion : Ainsi , l’épargne est une fonction croissante du taux d’intérêt réel car pour que le ménage
accepte de sacrifier une partie croissante de sa consommation d’aujourd’hui , il faut qu’il reçoive en dédommagement
une rémunération croissante qui compense le coût psychologique de l’effort d’abstinence qu’il réalise .
Postulat de base : Les entreprises fixent la demande de capital en fonction d’une analyse coût-bénéfice ( elles sont
rationnelles ) .Elles comparent donc:
• ce que leur coûte une unité supplémentaire de capital , c’est-à-dire le taux d’intérêt réel , qu’elles doivent
rembourser si elles empruntent , qu’elles perdent ( coût d’opportunité ) si elles ne placent pas leur capital
sur le marché financier .
• à ce que leur rapporte une unité supplémentaire de capital , c’est-à-dire la productivité marginale du capital
. Sachant que les néo-classiques postulent l’existence de la loi des rendements décroissants , les entreprises
ont une productivité marginale du capital décroissante quand le capital augmente .
Conclusion : P.Delfaud peut en conclure : les entrepreneurs ne vont accroître leur investissement que si la
rémunération du capital s’abaisse , la demande de biens capitaux est donc une fonction décroissante du
taux d’intérêt réel .
3. l’équilibre.
Détermination de l’équilibre :
• L’offre et la demande de capital sont déterminés par le taux d’intérêt réel .
• Offreurs et demandeurs de capitaux vont donc se rencontrer sur le marché des capitaux ;
il en résultera un équilibre du marché du capital qui égalise l’offre et la demande de
capital pour un taux d’intérêt réel d’équilibre .
• Ce taux d’intérêt réel d’équilibre présente la caractéristique d’égaliser le taux de
préférence pour le présent des ménages et la productivité marginale du capital des
entreprises . :
Remarque :
• Une fois que les ménages ont déterminé en fonction du taux d’intérêt réel leur niveau
d’épargne , ils fixeront le niveau de consommation qui est un reliquat : la consommation
= Revenu - Epargne .
• les entreprises prennent leurs décisions d’investissement en fonction du seul taux
d’intérêt réel car les néo-classiques postulent qu’elles n’éprouvent aucune difficulté à
écouler leur production . Ceci résulte de la loi de Say..
Conclusion :Dans une perspective néo-classique , la seule chose que les autorités publiques ont à faire afin de
favoriser l’accumulation du capital est d’intervenir le moins possible . En effet , le système s’autorégule : les
entreprises n’ont aucune difficulté à trouver des débouchés ( loi de Say ) . Si elles veulent accroître le niveau de leur
investissement , il leur suffit d’accepter une augmentation du taux d’intérêt réel qui engendrera une augmentation du
niveau d’épargne qui assurera l’équilibre du marché du capital.
1. Le théorème de Schmidt
Dans les années 80 , H.Schmidt , chancelier allemand met en évidence le rôle central du profit dans la décision d’investir : « Les
profits d’aujourd’hui font les investissements de demain et les emplois d’après-demain » . Le profit joue sur l’investissement de 2
manières complémentaires :
- il finance l’investissement : l’autofinancement est la forme de financement la moins coûteuse
- il motive l’investissement : puisque investir assure du profit , investir davantage génère davantage de profit
Malinvaud écrit : « Toutes les études économétriques sur l’investissement ont montré que le facteur le plus manifeste
était celui connu sous le nom d’accélérateur : quand la production a eu tendance à augmenter rapidement, les
investissements se sont élevés. Cette influence est si bien établie aujourd’hui que l’identifier dans chaque étude
économétrique nouvelle apparaît comme une indispensable première étape nécessaire à déblayer le terrain en vue
de dégager le rôle des autres facteurs qui sont moins aisément apparents (...) Cependant les non-économistes , qu’ils
s’agissent d’hommes d’affaires ou de spécialistes de la gestion financière ont tendance , au contraire , à attribuer
spontanément un grand rôle à la profitabilité. »
L’ entreprise , dont la motivation essentielle est l’appât du gain et qui est rationnelle , va prendre en compte la
rentabilité de l’investissement avant de le réaliser .
- Elle va pour cela étudier la RE qui s’obtient de la façon suivante : VAB = EBE + MS +T
où : . EBE = Excédent Brut d’Exploitation
• MS : Masse Salariale ( salaire et cotisations )
• T : Taxes indirectes prélevées par l’Etat sur les entreprises
Donc : EBE = VAB - MS - T
- La rentabilité économique brute va rapporter le EBE au stock de capital fixe détenu par l’entreprise ( K ) : REB
K
La REB sera donc d’autant plus importante que la productivité du capital ( VAB / K ) sera forte , et que la répartition de la
VA sera favorable à l’entreprise , c’est-à-dire que le taux de marge sera élevé : Taux de marge = EBE x 100
VAB
- On peut aussi calculer une Rentabilité Economique Nette : REN = ENE où ENE = EBE - amortissement
- K
Celle-ci est l’indicateur le plus approprié , puisqu’elle calcule ce qu’on peut appeler le taux de profit net , c’est-à-dire
la part de la VA qui reste à l’entreprise une fois qu’elle a payé les salaires , les taxes et l’amortissement du capital .
Néanmoins la RE brute ou nette se révèle un indicateur insuffisant pour expliciter la prise de décision de l’entreprise .
En effet , l’entreprise rapporte toujours le rendement de l’investissement ( RE ) à son coût ( le taux d’intérêt ) .La RE
intéresse l’entrepreneur , par contre ce qui motive l’actionnaire est la rentabilité de son apport mesuré par la
Rentabilité Financière .
b. La rentabilité financière ( RF ) ( 3 p 69 )
L’entreprise calcule alors une rentabilité financière qui prend en compte les facteurs financiers .
RFB = EBE - iD RFN = ENE - iD
K-D K-D
où :
• i : taux d’intérêt réel
• D : dettes accumulées par l’entreprise,
• K-D : fonds propres ( FP ) , c’est-à-dire le capital détenu en propriété par l’entreprise , résultant des apports
successifs des actionnaires .
• si RE< i , alors l’effet de levier est négatif , plus le levier est fort , plus la RF sera faible , l’entreprise n’a donc pas
intérêt à investir en capital fixe , ni à s’endetter ; elle doit au contraire chercher à réduire son investissement en
remboursant une partie de ses dettes par anticipation . L’entreprise préfère alors placer ses réserves sur le marché
financier .
Remarque : Une période d’effet de levier élevé résultant de taux d’intérêt faible conduit les entreprises à accroître
leur degré d’endettement . Ceci peut s’avérer , à terme , fort dangereux et se transformer en effet boomerang si les
taux d’intérêt réels augmentent fortement , entraînant un effet de levier négatif .
c. La profitabilité ( 3 p 70 )
Les entreprises s’intéressent , de plus en plus , à un indicateur qui leur permet de prendre en compte la dimension
financière de leur investissement . C’est la profitabilité : RF - i
La profitabilité correspond à l’écart existant entre le rendement du capital dans l’entreprise et le rendement moyen
d’un placement financier .
- si la profitabilité est négative , il est plus intéressant d’opérer des placements sur le marché financier
que d’investir en capital fixe dans l’entreprise .
- si elle est positive , il est plus intéressant d’effectuer un investissement
L’entreprise, afin de déterminer son niveau d’investissement , va prendre en compte le taux d’intérêt et son taux de
profit . On peut distinguer plusieurs cas :
- si l’entreprise ne fait pas de profit ou a accumulé des profits insuffisants pour autofinancer
ses investissements , elle va être obligée d’emprunter auprès des banques ou sur le marché
obligataire ( sachant qu’une entreprise dont la rentabilité est faible aura du mal à augmenter son capital
social par émission d’actions sur le marché financier afin d’obtenir des fonds supplémentaires ) . Le taux
d’intérêt réel ( taux d’intérêt nominal - taux d’inflation ) représente le coût de cet investissement que
l’entreprise va comparer à ce que lui rapporte cet investissement ( la RE )
- si l’entreprise réalise des profits suffisants pour autofinancer ses investissements , encore
faut-il que ce projet dégage le rendement le plus élevé , puisque l’entreprise peut soit investir en capital
fixe , soit placer ses réserves sur le marché financier . Dès lors , l’entreprise va prendre en compte le
taux d’intérêt réel qui représente le coût d’opportunité de l’investissement en capital fixe , c’est-à-dire ce
que l’entreprise aurait gagné si elle avait placé ses capitaux sur le marché financier .
Pour voir l’évolution du taux d’intérêt , de la RE , et de la profitabilité , cliquez ici :
Chapitre : investissement , progrès Notions du référentiel :demande
technique , ,innovations anticipée
Dans l’analyse keynésienne , demande et investissement sont reliés par le biais de 2 canaux :
• la demande détermine l’investissement : c’est le modèle de l’accélérateur
• l’investissement détermine la demande : c’est le modèle du multiplicateur
a. Présentation du modèle
Keynes, dans la théorie générale fait dépendre la décision d’investissement du rendement futur du capital investi ,
c’est-à-dire de son efficacité marginale . Harrod , qui est un de ses proches collaborateurs va s’efforcer de montrer
dans une perspective keynésienne que la demande solvable anticipée par les entreprises ( la demande effective ) va ,
à court terme , déterminer la mise en oeuvre d’un volume de production et d’emploi , à capital constant . Dans le long
terme la demande effective va influencer l’efficacité marginale du capital ( elle sera d’autant plus importante que la
demande anticipée sera forte car les machines ne demeureront pas inutilisées ) . Dès lors , la décision
d’investissement de l’entreprise résulte à la fois :
• de la comparaison entre l’efficacité marginale et le taux d’intérêt
• des prévisions des entreprises sur l’évolution de la demande effective
Pour voir la présentation mathématique de l’accélérateur :
Conclusion :
- le modèle de l’accélérateur démontre donc que le niveau d’investissement des entreprises dépend , non
pas du montant anticipé de la demande mais du montant des variations de la demande anticipée.
- L’investissement s’élèvera donc tant que la demande augmentera : c’est à dire que la variation de la
demande anticipée sera positive. .
- A partir du moment où l’accroissement de la demande diminue ( c’est-à-dire que la demande augmente
moins vite , non pas qu’elle baisse ) alors l’investissement chutera .
- Ce modèle montre aussi que le coefficient de capital étant supérieur à 1 , les fluctuations de
l’investissement sont supérieures aux fluctuations de la demande
Pour voir la relation entre taux de croissance du PIB et taux de croissance de l’investissement :
b. Les politiques à mener
- Mais, la demande est aussi influencée par la répartition du revenu des ménages entre consommation et
épargne des ménages pour Keynes , l’épargne est « le vilain de la pièce » : une augmentation de
l’épargne est néfaste
Pour l’opposition entre keynésiens et néo-classiques sur la conception de l’épargne :
- Or , ce sont les plus pauvres qui ont la propension à consommer la plus forte : il faut donc privilégier les
plus pauvres . Quand le revenu des plus pauvres augmente , comme leur propension à consommer est
forte , leur consommation augmente rapidement . La croissance de la demande effective génère alors
une augmentation de l’investissement , d’après le modèle de l’accélérateur .
Pour voir la démonstration de Keynes :
Conséquences :.Dans la logique keynésienne , ceci est inquiétant ; car plus le pays est aisé , plus le taux d’épargne
des ménages va augmenter , ce qui va peser sur les perspectives de demande des entreprises et risque de réduire
leur incitation à investir . Il apparaît alors souhaitable que les autorités publiques interviennent afin de soutenir la
demande rendue défaillante par l’évolution de la consommation .Cette intervention est d’autant plus souhaitable
qu’une augmentation de l’investissement va générer , pas le biais du multiplicateur une augmentation de la demande
finale .
Le modèle de l’accélérateur repose sur des hypothèses très contraignantes et qui ne sont absolument pas réalistes :
- Face à une augmentation de la demande, les entreprise peuvent préférer augmenter les prix pour avoir plus
de profit plutôt qu’investir pour produire davantage
- Car ,contrairement aux hypothèses du modèle de l’accélérateur (et paradoxalement conformément aux
affirmations de Keynes) , les incertitudes sont nombreuses , d’autant plus que l’on se situe dans une période
de crise . Or , tout investissement comporte une grande part d’irrerversibilté : une fois que l’investissement
est effectué , il sera très difficile de revenir en arrière. Dès lors , dans le contexte économique actuel , une
augmentation de la demande anticipée ne se traduira par une augmentation de l’investissement que si elle
est considérée par les entreprises comme étant réellement durable . En cas d’augmentation de la demande
provisoire les entreprises préfèrent accroitre leurs prix plutôt que d’investir.
- dans le long terme le progrès technique génère une forte croissance de la productivité du capital (les
nouvelles machines sont plus performantes), l’hypothèse de la constance de la productivité du capital
valables dans le court terme n’est donc pas réaliste (Keynes ne s’intéresse qu’au court terme)
Dans l’analyse néo-classique , l’épargne est un préalable qui détermine l’investissement . Ceci permet , en particulier
, de justifier une répartition inégale des revenus . Les ménages aisés , pour pouvoir épargner , doivent disposer d’un
revenu suffisant . Une redistribution en faveur des plus pauvres aurait pour effet de réduire l’incitation et la capacité
d’épargne des ménages et donc les capacités de financement des investissements .
b. La conception keynésienne
Dans l’analyse keynésienne , la relation existant entre l’épargne et l’investissement est inversée par rapport à celle
des néo-classiques :c’est l’investissement qui engendre l’épargne en accroissant le revenu par le phénomène du
multiplicateur . En effet , comme l’écrit D.Clerc : « si ,d’une période à l’autre , le montant de l’investissement
augmente , les revenus supplémentaires sont distribués , lesquels engendrent une demande nouvelle , laquelle ,à son
tour , engendre des revenus aux bénéfices du producteur qui satisfont cette demande nouvelle , etc. . En d’autres
termes , la circulation du revenu supplémentaire fait que la somme initialement mise dans le circuit au titre de
l’investissement provoque une augmentation totale de la demande nettement plus élevée : c’est le mécanisme du
multiplicateur d’investissement »
Un article de D.Clerc mettant en évidence l’opposition libérale-keynésienne sur la conception de l’épargne :
- L’effet multiplicateur est d’autant plus fort que la propension à consommer est forte et donc que les
fuites vers l’épargne sont faibles
Pour une présentation plus détaillée :
Toute la question est alors de savoir si dans une économie de marché , dans laquelle les décisions d’investissement
relèvent des entreprises , il se trouvera toujours suffisamment d’entreprises pour renouveler l’apport initial
d’investissement de période en période.
On peut en douter , même dans le cas où l’es autorités monétaires mèneraient une politique monétaire expansive
visant à diminuer le taux d’intérêt réel. Ceci conduit « Keynes , ce libéral éclairé , à aboutir à l’idée que , à l’avenir
une assez large socialisation de l’investissement s’avérera le seul moyen d’assurer approximativement le plein
emploi ». Keynes ,,justifie ainsi le développement de l’intervention étatique , en démontrant que les capacités
d’autorégulation du marché sont illusoires , et donc que seul l’Etat est capable d’assurer un équilibre de plein-emploi .
Le modèle du multiplicateur n’est pas , comme Keynes le reconnaissait lui-même , adopté à toutes les situations
- le modèle du multiplicateur ne semble pas adapté à la situation des PVD
Pour l’explication
- Mais même dans les PDEM le modèle du multiplicateur semble provoquer des effets pervers et ne
semble plus adapté au contexte actuel . En effet, à l’époque à laquelle Keynes écrit son célèbre
ouvrage : la théorie générale,
• le taux d’ouverture des économies est réduit, généralement inférieur à 10 % . Les pays
ne subissent donc pas de contraintes extérieures.
• Au contraire depuis le début des années 50 mais surtout depuis le début des années 80,
avec la libéralisation des échanges internationaux les taux d’ouverture progressent
rapidement et la contrainte extérieure « finit par jouer pleinement à partir des années
70 au moment précis où les pouvoirs publics auraient souhaité disposer de marges de
manœuvre étendues pour faire face à l’augmentation simultanée de l’inflation et du
chômage . (..)
• Keynes ne niait pas ce fait puisqu’il écrivait dés l’entre deux guerres : « dans un système
ouvert en relations commerciales avec l’étranger, le multiplicateur de l’investissement
supplémentaire contribuera en partie à relever l’emploi dans les pays étrangers,
puisqu’une partie de la consommation additionnelle réduira l’excédent de notre balance
extérieure; aussi bien lorsqu’on considère l’effet d’un accroissement de l’investissement
sur le seul emploi intérieur, en tant que distinct de l’emploi mondial, il faut réduire la
pleine valeur du multiplicateur ».
• Il n’en reste pas moins que nombre d’économistes et de gouvernements considèrent
aujourd’hui que le multiplicateur n’est plus d’actualité . Ceci traduit le retour d’une
logique de l’offre qui se substituerait à la logique de la demande qui avait été dominante
durant les trente glorieuses . Le succès des modèles de la rentabilité économique,
financière et de l’effet de levier en sont le meilleur signe .