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Modèles électriques du transformateur électromagnétique

Bernard MULTON
Antenne de Bretagne de l’École Normale Supérieure de Cachan

1- Introduction magnétique équivalent de la figure 1 montre, de façon


caricaturale, les réluctances du noyau ferromagnétique
Le transformateur est un composant et de l’air, il apparaît clairement que si les réluctances du
fondamental en électrotechnique, son étude constitue fer étaient nulle (perméabilité infinie), il n’y aurait pas de
l’un des piliers de cette discipline. Rappelons que le flux ailleurs (ϕf1 et ϕf2 nuls).
transformateur industriel a été inventé par Lucien n1 n2 Rfe2
Gaulard et John-Dixon Gibbs en 1883 [1] et qu’il a eu i1 i2
ϕ ϕ
un rôle décisif dans le développement de l’énergie flux
R fe1 f1 f2 Rfe1
électrique et plus particulièrement en courant alternatif. fuites
Rair R air
Son essor fut immédiat, les puissances réalisées n1.i1 n2.i2
augmentèrent très rapidement (quelques 100 kVA en
1900 et quelques MVA en 1910). flux commun ϕc ϕc R fe2

Nous sommes habitués aujourd’hui à utiliser,


Figure -1-
pour décrire le fonctionnement des transformateurs,
Représentation d’un circuit magnétique élémentaire et de son schéma
des modèles électriques équivalents représentés par magnétique équivalent simplifié (constantes localisées).
leurs équations et par des schémas électriques. Selon la
culture des utilisateurs, le modèle électrique équivalent S’il n’y avait pas de fuites magnétiques, toutes
d’un même transformateur peut différer sensiblement. les spires embrasseraient le même flux commun ϕc.
En effet, l’électrotechnicien utilisera plutôt un schéma Hors, en réalité, à cause de ces fuites, chacune des
dans lequel l’inductance magnétisante est saturable et les spires des enroulements embrasse un flux sensiblement
inductances de fuites réparties au primaire et au différent des autres. Comme c’est l’aspect global de
secondaire. En revanche, l’électronicien utilisera de l’enroulement qui est intéressant lorsqu’on le voit de ses
préférence un modèle mettant en œuvre les notions bornes, on ne s’intéresse qu’au flux total de fuites (pour
d’inductances propres des enroulements et de mutuelle. n1
Cette dernière représentation est également la plus le primaire : φf 1 = ∑ ϕf 1s ) et qu’au flux total commun
utilisée dans les simulateurs de circuits. s =1
( φ c1 = n 1 . ϕ c ) de chaque enroulement. Plus le flux de
Nous allons montrer, dans cet article, les fuites total prend des proportions importantes par
particularités de ces modèles et leurs équivalences. rapport au flux commun total moins le couplage est
bon.

2- Brève analyse du transformateur Ces différents flux correspondent à des


monophasé énergies magnétiques, le flux commun est associé à
l’énergie magnétique principalement stockée dans la
2.1- Représentation magnétique partie ferromagnétique et les flux de fuites sont relatifs
La description du fonctionnement du à l’énergie magnétique stockée dans le milieu
transformateur est différente selon l’application à amagnétique où se trouvent généralement les bobinages
laquelle il est destiné ; les deux applications extrêmes (une partie du flux de fuites circule également en dehors
sont celles du transformateur de tension fonctionnant des bobinages, par exemple dans l’enveloppe et à
généralement en flux forcé (ou quasi-forcé) (tension l’extérieur du transformateur).
sinusoïdale ou non) et celle du transformateur de
courant alimenté en courant imposé. Malgré un Précisons bien que les flux de fuites, qui
comportement différent, ces deux transformateurs occasionnent des chutes de tension, ne correspondent
peuvent être représentés par un même schéma pas directement à des pertes énergétiques contrairement
équivalent. à ce que laisse penser une expression couramment
répandue et à proscrire de « pertes de flux ». Le terme de
La figure 1 montre une représentation pertes, sans autre qualificatif, est normalement assimilé
schématique d’un transformateur monophasé à deux à un effet dissipatif énergétique. Cependant, lorsque le
enroulements. Le circuit magnétique est réalisé avec un flux de fuites varie à haute fréquence (et même à 50 Hz,
matériau à haute perméabilité (quelques 1000.µo) mais lorsque les conducteurs ont de fortes sections), il induit
non infinie. Comme l’air (ou l’huile, les isolants d’une des forces électromotrices génératrices de courants de
façon générale) dans lequel sont bobinés les Foucault dans les conducteurs (cuivre ou aluminium) et
enroulements n’a pas une perméabilité nulle, il en également dans l’éventuelle enveloppe métallique, il y a
résulte qu’il y a des fuites magnétiques. Le schéma alors des pertes associées aux fuites.

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On remarquera également sur le schéma 3- Les modèles électriques et leurs
magnétique de la figure 1 que, si le circuit magnétique équivalences
n’est pas saturé (réluctances indépendantes du niveau de
flux), on ne peut pas vraiment faire de distinction entre 3.1- Modèle sans saturation et sans pertes
les flux de fuites liés au primaire et ceux liés au magnétique
secondaire. La proportion de l’énergie globale de fuites
par rapport à l’énergie stockée dans le noyau reste Dans le cas de transformateurs fonctionnant à
constante. haute fréquence, les niveaux d’induction sont
généralement faibles afin de limiter les pertes
magnétiques. En conséquence, le matériau magnétique
2.2- Schéma électrique [2, 3, 4] n’est pas saturé, on peut donc utiliser le modèle de la
figure 3 dans lequel L1 et L2 sont les inductances
Les enroulements possèdent, sauf s’ils sont propres (incluant flux de fuites et flux commun) des
supraconducteurs, une résistance électrique et l’on peut enroulements primaire et secondaire et M est
représenter le schéma électrique comme le montre la l’inductance mutuelle primaire-secondaire. Une
figure 2. Les tensions e1 et e2 sont les tensions induites remarque doit cependant être faite : même à faible
liées aux variations de flux : niveau d’induction, les matériaux ferromagnétiques sont
dϕ dφ dϕ dφ souvent assez non linéaires mais ces effets peuvent être
e1 = n1 . c + f 1 et e 2 = n 2 . c + f 2
dt dt dt dt négligés.
Comme, on l’a précisé, seule a été représentée
Les tensions aux bornes des enroulements la partie magnétique, les résistances ont été écartées.
s’expriment par :
v 1 = R 1 . i 1 + e1 et v 2 = e 2 − R 2 . i 2 .
Les inductances propres et la mutuelle sont
Les conventions choisies correspondent à des grandeurs physiquement mesurables, par exemple,
celles des sens des enroulements de la figure 1. Il s’agit dans un essai voltampèremétrique à la fréquence de
des conventions les plus fréquemment utilisées en fonctionnement normal (l’effet des résistance des
électrotechnique (primaire en récepteur et secondaire en bobinages peut être simplement pris en compte, si cela
générateur). est nécessaire). Le choix de la fréquence, à laquelle sont
effectuées les mesures, a une importance car la
perméabilité des matériaux magnétique dépend
i1 R1 R2 i2
n1 n2 sensiblement de la fréquence que ce soit dans le cas
d’utilisation de tôles ou de matériaux massifs de types
ferrite ou poudre de fer.
v1 e1 e2 v2
i1 n1 M n2 i2
partie magnétique
du transformateur

e1 e2
Figure -2- L2
Schéma électrique et conventions de signe des courants et tensions.
L1

Par la suite, nous allons concentrer notre Figure -3-


attention sur la partie magnétique du modèle en tenant Schéma électrique sans saturation ni pertes magnétiques.
à l’écart les effets résistifs.
Les équations magnétiques et électriques sont,
Précisons que dans le cas des petits dispositifs, au primaire :
les effets résistifs sont généralement importants et que di di
dans les gros dispositifs ce sont les effets inductifs qui φ1 = L1 . i 1 − M. i 2 et e1 = L1 . 1 − M. 2 (1)
dt dt
l’emportent. D’où les approximations souvent au secondaire :
effectuées : on néglige les résistances dans les gros di di
systèmes électromagnétiques et les inductances dans les φ 2 = M. i 1 − L 2 . i 2 et e 2 = M. 1 − L 2 . 2 (2)
tout petits. Mais attention à l’importance de la dt dt
fréquence : dans un petit transformateur de
100 grammes, à 50 Hz les inductances peuvent être La somme des flux est ici possible dans le
négligeables, à 100 kHz, ça ne sera pas le cas ! cadre de l’hypothèse de non saturation du circuit
magnétique (application du principe de superposition).

Du point de vue électrique, il est intéressant de


disposer de schémas facilement utilisables, le premier

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que nous proposons est schéma équivalent suivant à lfs
fuites primaires (le double cercle représente un i1 K s.i2 i2
Ks
transformateur parfait) :

l fp e1 L1 Ks .e1 e2
i1 i2
Kp

e2 Figure -5-
e1 e'1 Lp Schéma électrique sans saturation ni pertes magnétiques, à fuites
secondaires.

En reconduisant la même démarche que


Figure -4- précédemment, on obtient les résultats suivants :
Schéma électrique sans saturation ni pertes magnétiques, à fuites M L1 . L 2 − M 2
primaires. Ks = L1 l fs = (7)
L1 L1
Notons que ce schéma équivalent ne
possèdent que trois paramètres : une inductance de On remarquera que le coefficient de
fuites primaire lfp, une inductance magnétisante dispersion σ est inchangé :
primaire Lp et un rapport de transformation Kp. l fs l fs M2
σ= =
2
=1− (8)
L 2 K s . L1 + l fs L1 . L 2
Les équations électriques associées à ce
schéma sont :
di d (i1 − K p . i 2 ) Mesures
e1 = l fp . 1 + L p . Nous avons signalé que les inductances
dt dt
propres et mutuelles étaient des grandeurs
di di
e1 = ( L p + lfp ). 1 − K p . L p . 2 (3) physiquement mesurables. Cependant, les imprécisions
dt dt de mesure conduisent généralement à des incertitudes
importantes sur la valeur de σ. On procède donc plutôt
d (i1 − K p . i 2 ) à un essai en court-circuit pour déterminer l’inductance
e2 = K p . e1' = K p . L p .
dt de fuites lfp ou lfs. Une autre méthode, particulièrement
di1 di pratique car elle ne nécessite pas de réduire la tension
e2 = K p . L p . − K 2p . L p . 2 (4) d’alimentation, consiste à mesurer l’angle d’empiè-
dt dt tement lors de l’alimentation d’un redresseur de
courant.
En identifiant (3) à (1) et (4) à (2), on peut Application à un transformateur à 3
déterminer les expressions des 3 éléments du schéma enroulements :
équivalent : Par un exemple, le transformateur d’une
alimentation à découpage forward à enroulement de
L2 M2 L . L − M2 démagnétisation : seulement 6 paramètres sont
Kp = Lp = lfp = 1 2 (5) mesurables : les inductances propres L1, L2 et L3 des
M L2 L2
trois enroulements ainsi que les inductances mutuelles
M12 = M21, M23 = M32 et M31= M13.
Le coefficient de dispersion de Blondel σ
(inférieur à 1) est défini comme étant la rapport du flux Un tel transformateur peut être modélisé par le
total de fuites sur le flux total global : schéma de la figure 6.
l2
i2
lfp 2
M K2
σ = = 1− (6) i1
l1
L1 L1. L2
e2

Pour mémoire, le coefficient d’Hopkinson ν e1 Lµ


est défini par le rapport du flux totale sur le flux i3
commun, soit ici : l3
e3
K3
L1 + l fp
ν= >1 Figure -6-
L1 Schéma électrique sans saturation ni pertes magnétiques d’un
transformateur à 3 enroulements (ex. : alimentation forward).
On peut de la même façon établir un schéma à On peut, avec la même méthode que celle
fuites secondaires (figure 5) : décrite précédemment, obtenir les expressions des

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paramètres du modèle en fonction des inductances di2 di1 di2
mesurables : e2 = m. e1' − l2 . = m. L µ . − ( m2 . L µ + l2 ).
dt dt dt
(10)
M 23 M 23 M13 . M12
K3 = K2 = Lµ =
M12 M13 M 23 En identifiant les équations (9) et (10) à (1) et
M13 . M12 M 23 . M12 (2), on obtient :
l1 = L1 − l2 = L 2 − M M
M 23 M13 Lµ = l1 = L 1 − l 2 = L 2 − m. M (11)
m m
M 23 . M13
l3 = L 3 −
M12 Les éléments de ce schéma équivalent ne
peuvent être obtenus que si le rapport des nombres de
spires est connu (celui-ci ne peut pas être
3.2- Modèle avec saturation et sans pertes, rigoureusement mesuré, il doit être connu lors de la
équivalences avec les modèles non-saturés construction).
Lorsque le circuit magnétique est saturé et si
La plupart des transformateurs industriels l’on souhaite une modélisation fine du comportement
fonctionnent dans un régime de saturation plus ou du transformateur, il est nécessaire de connaître m, il
moins prononcée. La raison de ce choix de reste alors à identifier les inductances de fuites non
dimensionnement résulte d’un compromis entre le saturables et l’inductance magnétisante saturable : dans
volume de circuit magnétique, les pertes fer et la valeur ce cas une caractérisation flux-courant est préférable.
efficace du courant magnétisant.
Notons que lorsque l’on ramène au primaire
Dans ces conditions, on considère, et cela se ou au secondaire l’ensemble des résistances et des
vérifie expérimentalement, que l’énergie de fuites est inductances de fuites, tout en conservant, comme
principalement localisée dans un milieu non saturable. rapport de transformation, le rapport m des nombres de
Par conséquent, les fuites peuvent être modélisées, en spires, on effectue l’approximation de Kapp. Il faut
première approximation, par une ou des inductances donc bien faire la différence entre les schémas
non saturables. En revanche, l’inductance représentant équivalents dérivés de cette approximation (où Lµ est
l’énergie liée au flux commun est saturable. saturable) et les schémas équivalents des figures 4 et 5
dans lesquels Kp et Ks sont sensiblement différents de
On obtient le schéma bien connu de la m.
figure 7 :
l1 n1 l2 Le coefficient de dispersion peut être
i1 m .i 2 m= i2
n2 déterminé à partir de l’expression (8) du chapitre 3.1 et
iµ en utilisant les équivalences (11) :

e1 Lµ e'1 m.e' 1 e2

σ =1−
l
( L µ + l1 ).( L µ + 2 )
m2
Figure -7-
Schéma électrique du transformateur saturable sans pertes On peut également montrer que les rapports
magnétiques. de transformation Kp et Ks des modèles non saturables
s’expriment, en fonction des éléments du modèle
Cette fois le rapport de transformation est égal saturable, par :
au rapport des nombres de spires primaire et  l2  m
secondaire. K p = m. 1 +  et K s =
2
 m .Lµ  l
L’inductance Lµ est saturable et le courant   1+ 1
magnétisant iµ est lié au flux commun par la Lµ
caractéristique magnétique du circuit φc(iµ) avec :
dφc En outre, dans le cas où les énergies de fuites
e1' = primaires et secondaires sont sensiblement égales
dt
l
( l1 ≅ 2 ), le facteur de dispersion vaut :
Équivalences avec les schémas en régime non-saturé m2
On peut, à nouveau, écrire les équations électriques : 1
di1 d (i1 − m. i 2 ) σ ≅ 1− 2
e1 = l1. + Lµ .  l1 
dt dt 1 + 
di1 di 2  Lµ 
e1 = ( L µ + l1 ). − m. L µ . (9)
dt dt

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Alors on obtient, pour les rapports de Alors on peut modéliser les pertes fer par une
transformation Kp et Ks, les expressions simplifiées : simple résistance Rfe placée aux bornes de l’inductance
m magnétisante Lµ. :
Kp = et K s ≅ m. 1 − σ 2
1−σ  dϕ c 
 n1. dt 
  eff
Pfe =
1 − σ est appelé coefficient de couplage [4, 5] et R fe
noté k, alors d’après (6) :
Dans le cas où la fréquence varie et où la
M forme du flux reste constante, une simple résistance ne
k = 1− σ =
L1 . L 2 convient plus à cause des pertes par hystérésis. En effet,
la dérivée du flux est proportionnelle à la fréquence
On remarque que lorsque les fuites ( σ = 0 et
donc le carré de sa valeur efficace est proportionnel à f²,
k = 1) sont faibles : K p ≅ Ks ≅ m . les pertes par courants de Foucault sont donc bien
représentées par une résistance constante ; en revanche,
les pertes par hystérésis sont proportionnelles à f, il
3.2- Prise en compte des pertes magnétiques faudrait pour les représenter à fréquence variable une
résistance proportionnelle à la fréquence. Remarquons
Que le circuit magnétique soit saturé ou non, il que cette modélisation décrit bien le comportement, a
peut être intéressant de prendre en compte les pertes priori surprenant, que l’on observe à fréquence variable
magnétiques. Celles-ci doivent être représentées par des et à tension d’amplitude constante : les pertes croissent
éléments dissipatifs c’est à dire des résistances. lorsque la fréquence diminue (l’induction augmente).
Lorsque la section du circuit magnétique n’est pas
Les pertes magnétiques localisées dans le constante —cas assez fréquent des circuits ferrites— et
« fer » sont directement liées à l’induction donc au flux. qu’il y a saturation, la répartition de l’induction change
Les pertes hystérétiques sont sensiblement proportion- en fonction du niveau d’excitation, alors une résistance
constante modélise mal les pertes fer. Mais, il est rare
nelles à B2M et celles dues aux courants de Foucault
(sauf dans les inductances saturables) que les circuits en
sont proportionnelles à B2eff . Donc, à forme d’onde ferrite fonctionnent à haute fréquence en régime saturé.
d’induction donnée, on peut dire que l’ensemble des
Quant aux pertes magnétiques dans les
pertes fer sont proportionnelle à B2eff . Globalement, si conducteurs (notés symboliquement cuivre), elles
le circuit est saturable et qu’il a une section constante, la dépendent de la répartition et de l’orientation de
répartition de l’induction B ne dépend pas du niveau l’induction dans le bobinage. Elles peuvent être, en
d’excitation magnétique et il existe une relation linéaire première approximation, représentées par une
entre le flux commun et l’induction dans tout le circuit résistance aux bornes des inductances de fuites. Cette
magnétique. Les pertes sont donc sensiblement résistance varie avec la fréquence à cause de l’effet
proportionnelles au carré du flux. pelliculaire généralement prononcé, en son absence, une
résistance constante Rmag_cu représenterait
Pour une forme d’onde de flux et une convenablement ces pertes.
fréquence données, il existe une relation de
proportionnalité entre la valeur efficace de la dérivée du Le schéma de la figure 8 donne un modèle
 dϕ  électrique d’un transformateur avec pertes par effet
flux et son amplitude ( ϕ cMax ∝  c  ). Joule et pertes magnétiques dans le fer et dans le
 dt  eff bobinage.

Rmag_cu1 Rmag_c u2

R1 m.i2 n1 R2 i2
m=
n2
l1 i 10 l2
v1 e1 e' 1 m.e'1 e2 v2
Rfe Lµ

Figure -8-
Schéma électrique du transformateur saturable avec pertes.

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La figure 9 montre les formes d’onde du Nous n’aborderons pas dans cet article la
courant à vide (dans Rfe et Lµ) et du courant modélisation des capacités des transformateurs.
secondaire lorsque le transformateur est en régime
permanent, alimenté par une source de tension v1 en
créneaux et chargé par une résistance. 4- Conclusion

UM
Cet article avait pour but de rappeler
u1
l’origine de la modélisation électrique énergétique du
transformateur. Il avait également pour objectif de
montrer les relations existantes entre les modèles de
type inductances et mutuelle ne prenant pas en
T T t compte la saturation et le modèles plus
2
électrotechnique bien adapté aux dispositifs saturables
et fonctionnant en régime de saturation.. Ces modèles
-UM s’appliquent à des transformateurs fonctionnant dans
des contextes très variés : alimentations sinusoïdales
i2 ou non, en tension ou en courant...
non saturé
I10M
i 10 Enfin, ces modèles ne sont que des modèles,
T c’est à dire qu’ils ne reflètent qu’une partie de la
T t réalité, nous avons voulu le rappeler tout au long de
2 ce document. La meilleure façon de s’en rendre
compte est de garder un œil critique lorsque l’on
effectue des mesures, en particulier, devant les
oscillogrammes. La tendance de tout un chacun est
I 10M iµ
saturé malheureusement de ne voir que ce qu’il veut voir...

i10
T 5- Bibliographie
T t
2 Cette bibliographie est donnée à titre
indicatif. Elle est loin d’être exhaustive et permettra
de satisfaire les lecteurs désireux d’en savoir plus ou
de trouver des points de vue complémentaires de
Figure -9- ceux développés ici. Un sujet ne commence à être
Formes d’onde dans le cas d’une alimentation en créneaux de bien compris que lorsqu’on a pu l’observer sous
tension (en régimes non saturé puis saturé, en bas) suffisamment d’angles différents.
On remarquera que le courant magnétisant
[1] G. RAMUNNI, « La bataille du transformateur
i10 comprend deux composantes, l’une inductive
électrique », La Recherche n°283, janvier 1996, pp.92-
variant linéairement avec le temps lorsque Lµ n’est
95.
pas saturable et s’incurvant lorsqu’il y a saturation et
[2] A. FOUILLÉ, « Électrotechnique à l’usage
l’autre résistive, due aux pertes magnétiques dans le
des ingénieurs, tome 2 : machines électriques à
fer, présentant des décrochement que l’on peut
courants alternatifs », Dunod, nème édition..
observer expérimentalement.
[3] J. CHATELAIN, « Machines électriques »
Pour la constitution d’un modèle hautes Tome 1, Dunod, Presses polytechniques romandes
fréquences, il serait nécessaire de rajouter les 1983.
capacités équivalentes des bobinages et de couplage [4] G. SÉGUIER, F. NOTELET,
primaire-secondaire. Ceci se révèle nécessaire dès que « Électrotechnique industrielle » Techniques et
des variations rapides de la tension sont à prendre en documentation 1980.
compte. C’est ce qui se produit dans les [5] J.P. FERRIEUX, F. FOREST,
transformateurs industriels lorsqu’il apparaît des « Alimentations à découpage, convertisseurs à
coups de foudres, des manoeuvres de contacteurs ou résonance », Masson, 1987.
des déclenchements de protections. L’alimentation
par convertisseur électronique des transformateurs
d’alimentation à découpage génère également des Adresse de l’auteur :
dv/dt importants dont on peut souhaiter modéliser Antenne de Bretagne de l’ENS de Cachan,
les effets. Enfin, l’analyse des problèmes de Campus de Ker Lann - 35170 BRUZ,
compatibilité électromagnétique rend nécessaire la email : multon@bretagne.ens-cachan.fr
prise en compte de ces capacités principaux vecteurs
de propagation des perturbation de mode commun.

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