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Faculté de Droit
Année 2006/2007 : Semestre 2
§1 : Le Palais
§2 : L’administration locale
§1 : L’armée
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Section 1 : L’organisation administrative
§1 : Le Palais
Le Palais n’est pas fixe à l’époque mérovingienne (et un peu plus pour les carolingiens) : le
roi se déplace avec tout son entourage.
Le Palais désigne donc le roi et son entourage, et non pas le bâtiment.
Cette tendance à se déplacer est à la fois pour manifester sa présence dans différents lieux,
mais aussi une nécessité quand les familles ont épuisés les ressources d’un domaine.
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On trouve ensuite le service domestique de la chambre du roi qui est sous la direction du
chambrier, aussi responsable du trésor royal. Il reçoit les revenus du roi (encore une
confusion des fonctions).
On trouve enfin auprès du roi des Assemblées, les Plaids, qui se tiennent périodiquement
avec les grands du royaume. C’est un moyen pour le roi de gouverner le royaume. Le roi les
consulte sur les mesures à prendre et les écoute. En droit, ils n’ont qu’un rôle consultatif, mais
cela ne vaut que si le roi est capable de s’imposer. Charlemagne à réorganisé ses Assemblées,
avec une à l’automne, avec seulement les grands du royaume, et une au printemps, une
Assemblée Générale, avec le peuple (qui ne fait qu’écouter). Le roi prend normalement seul
les décisions.
§2 : L’administration locale
Par l’organisation administrative mise en place, le roi atteint les zones libres, mais de manière
indirecte, avec les grands du royaume, chargés d’administrer localement.
Le plus dur va être de diriger ces administrations locales. Ceci sera plus dur lors de la chute
des carolingiens.
Tout fonctionnaire ayant une fonction public donné par le roi est un Judex Publicus : il va
exercer des prérogatives de puissance publique par délégation du roi.
Le Comte est l’agent du roi par excellence, issue d’une grande famille. Le roi nomme et
révoque les Comtes. Il est placé à la tête d’une circonscription territoriale : le Pagus, le
Comté.
On trouve quelque fois au dessus du Comté, le Duc, chargé d’un Duché (rassemblement de
Comtés), pour des raisons ethniques ou militaires.
Pour des raisons militaires, on peut aussi trouver, au niveau des frontières des Marquis à la
place des Ducs.
Le comté est aussi divisé en petite circonscriptions avec les vicomtés, les vicaires ou les
centaines (avec le centenier à sa tête).
Roi
Ducs ou Marquis
Comtes
Vicomtes
Vicaires ou centeniers
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Le Comte est un agent du roi. Il est rémunéré par les concessions de terres (du domaine
royal), qui lui rapportera des revenus. Il perçoit aussi une partie des amandes lorsqu’il exerce
la justice.
Son attribution est très large : il va exercer localement les attributions du roi. Il exécute le ban
et le Mundium, il fait connaitre à la population la loi du roi et il rend la justice. Il présidera le
Malus.
C’est donc une personne importante est puissante. Ainsi, lors de l’affaiblissement du roi, ils
utiliseront ces pouvoirs pour leurs propres comptes.
Charlemagne met en place au IXe siècle un contrôle sur eux : les Missi Dominici qui
contrôlent l’administration du Comte. Ils vont inspecter des zones déterminées.
Leur mission est de veiller au bon fonctionnement de l’administration, écouter les plaintes des
sujets du royaume et redresser les tords. Ils vont donc juger les litiges en se saisissant de
l’affaire et faire un rapport au roi.
Le système est tombé en décadence après Charlemagne. Les Comtes vont s’émanciper de la
tutelle royale malgré ces contrôles.
On ne trouve pas de fonctionnaires spécialisés pour ces taches : Comtes et Vicomtes sont des
agents à tout faire. Lorsque les évêques et les Abbés participent à ces tâches, ce ne sont pas
non plus des spécialistes. Pour l’exécution de ces tâches, les agents du roi requièrent le
concours des hommes libres conformément à la coutume.
Suivant les services, une distinction va apparaître parmi ceux qui rendent ces services : au
plus riches vont être demandé le service militaire et la justice, au plus pauvres les impôts.
§1 : L’armée
Pendant un temps, les deux systèmes coexistent, puis vers le milieu du VIe siècle, il ne reste
plus que la méthode franque.
Cependant, chaque homme libre doit le service militaire à ses frais.
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Lorsque le roi convoque l’armée, par le ban de guerre, l’heriban, les hommes libres doivent
venir équipés et avec quelques jours pour vivre.
Ces hommes ne perçoivent pas de soldes (on ne peut donc pas les appeler soldats). Ils sont
nourris et logé chez l’habitant et leur rémunération est la part du butin.
En pratique, on réuni les hommes libre sur la route où ils vont partir en campagne.
Ce système va être continué par les rois carolingiens. Toute terre concédée aux vassaux est
qualifié de bénéfice.
Au départ, cette cavalerie est le principal appui. Mais ils ne sont pas assez nombreux. On fait
donc appel au service des propriétaires fonciers, un peu comme les romains. Charlemagne, en
807, par capitulaire, impose à tout propriétaire de 4 manses (unité d’exploitation agricole) doit
le service dans la cavalerie. Ceux qui ont moins de 4 manses doivent s’associer pour équiper
un cavalier. Le Comte est chargé de rassembler et diriger cette troupe pour l’emmener à
l’armée royale.
A côté de cette armée royale, les grands du royaume vont entretenir des troupes à leurs
services dés l’époque mérovingienne.
Même des ducs, des comtes, des évêques et des abbés vont constituer une armée, une garde
personnelle, à l’image du roi.
A l’époque carolingienne, non seulement ils vont avoir une garde personnelle, mais ils vont
aussi avoir à leur tour leurs propres vassaux et ainsi de suite.
Au IXe siècle, le soin de recruter des vassaux équipé a été confié aux vassaux. Ainsi, lorsque
le roi ne contrôle plus, il y aura une progressive féodalisation du service militaire.
Le roi est un grand propriétaire foncier. Il possède des domaines qui constituent les domaines
royaux, couverts du principe de l’immunité : un « domaine immuniste » est inaccessible aux
agents locaux du roi.
L’administration est confiée à un personnel indépendant des Comtes.
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Ces domaines royaux lui procurent des bénéfices (exploitation des terres et les ventes) pour
alimenter le trésor royal.
Il y a aussi des ressources plus romaines : ce sont des impôts. Les mérovingiens ont voulu
rétablir la fiscalité romaine mais trop complexe et impopulaire, elle donne naissance à des
révoltes. Cependant, des impôts du Bas Empire perdurent : la capitatio, impôt sur les
personnes (on détermine la côte des gens suivant leur propriété et leur fortune. Ce système
fonctionna bien sous Rome, mais les francs sont incapables de gérer les registres. Il va donc
se transformer en une sorte de redevance, le cens, dû par les colons et les esclaves.). Cette
pression est male supportée. Il y a aussi des impôts indirects, perçus plus facilement : les
Tonlieux, qui ont pris une extension considérable : c’est une taxe perçue à l’occasion de la
circulation et la vente de marchandise (comme le Pulveratium, impôt dû à la poussière
soulevée par les moutons). Tous les prétextes sont bons pour lever un nouvel impôt.
Au IXe siècle, ces impôts vont être perçus directement par les grands personnages locaux et ne
vont plus remonter jusqu’au roi.
Les dépenses, elles, sont relativement faible : l’armée coûte peu, le roi doit juste concéder
quelques terres, la justice ne coûte rien, les travaux publics sont réalisés par un système de
corvée donc ne coûte pas cher non plus, et les dépenses de charités sont pris en charge par
l’Eglise.
Les impôts vont alors alimenter les dons à l’Eglise et aux fidèles du roi. Le trésor est aussi un
signe de puissance du roi.