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Droit pénal
En général, le Droit est assimilé au Droit pénal, mais en réalité ce n’en est qu’un
aspect particulier. Aussi, le Droit pénal évoque toujours des sentiments d’émotion
(meurtres, vols…). Existent également le Droit pénal des affaires, le Droit pénal spécial.
Par définition, le Droit pénal est un ensemble de règles juridiques qui organisent la
réaction de l’Etat vis-à-vis de délinquants qui méconnaissent les valeurs de la société. Par
extension, en parlant de Droit pénal on parle aussi du Droit criminel, qui n’est pas le
même que le Droit des crimes, car c’est le Droit des infractions. On parle aussi du Droit
des sanctions (= des peines).
◊ Le contenu du Droit criminel
Le législateur nous donne dans le Code Pénal une liste d’infractions. Ces
infractions, ce sont des actes interdits. Cette liste fait l’objet d’un cours de Droit pénal
spécial. Elles sont dans les livres II, III, IV et V du Code Pénal. Dans le livre II, le
législateur décrit les infractions portant atteinte à la personne, dans le III les infractions
portant atteinte aux biens, dans le IV à la chose publique, dans le V de tout le reste.
Chaque infraction commence par un n°. L’art. 220 par exemple, avec le 2 en premier
chiffre nous indique qu’il s’agit d’une infraction portant atteinte à la personne. Le livre I,
l’objet ici, traite des règles fondamentales de Droit pénal. On évoquera la définition des
infractions, les personnes responsables, comment elles peuvent échapper à la
responsabilité (légitime défense, en invoquant l’amnistie) et les sanctions.
Le Droit pénal, c’est l’étude du phénomène criminel. Une infraction, c’est d’abord
une fiction juridique, une création de l’homme. C’est aussi un fait contraire à l’ordre
social, prévu et puni par la Loi. Il est contraire à un ordre établi par l’Etat, qui n’est pas
l’ordre moral, ni l’ordre religieux. Les religions catholiques et musulmanes considèrent
que le suicide est un acte interdit. Le Droit pénal ne sanctionne pas une personne qui
tente de se suicider et échoue. L’ordre religieux prévoit certaines interdictions (manger de
la viande pendant le carême, dans la journée pendant le Ramadan), ce que le Droit pénal
ne sanctionne pas. L’ordre moral suppose que lorsqu’on se marie, on n’ait pas de
relations adultères. Depuis 1975, l’adultère n’est plus un délit. Parfois, l’ordre social
correspond à l’ordre moral, religieux, parfois non. C’est identique pour le meurtre. Toutes
les religions condamnent la mort portée à autrui. L’ordre social évolue. On abandonne
certaines infractions (ou incriminations, c’est-à-dire le comportement décrit par la loi) car
elles ne correspondent plus à la société. L’adultère, jusqu’en 1975 était un délit
punissable différemment selon qu’on était un homme ou une femme (pour la femme, en
quelque endroit que ce soit, pour l’homme uniquement au domicile conjugal).
Aujourd’hui, c’est une cause de divorce. En 1975, c’est aussi la suppression du délit
d’avortement. Jusqu’à la vingtième semaine, il est autorisé. En 1994, le délit de mendicité
est supprimé. En 2003, un nouveau délit est créé, la mendicité agressive. L’ordre social
reflète les valeurs d’une société. Aujourd’hui, on a l’intention de faire chuter le nombre
de morts sur les routes. Est par exemple créé le délit de grand excès de vitesse (au-delà
d’un différentiel de 50 Km/h). Le délit de conduite sans permis de conduire existe aussi.
Un problème récurrent est l’euthanasie (affaire Vincent Humbert). Une loi a été créée
pour pouvoir prévoir qu’il n’y aura pas d’acharnement thérapeutique. Un fait qui trouble
l’ordre social est un fait commis par une personne ou un groupe de personne (mais jamais
par un animal).
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A côté du Droit pénal spécial, il y a le Droit pénal des affaires (dans d’autres
codes) qui traite des infractions en matière de sociétés, de corruption, de banqueroute, de
bourse… Un fait qui porte atteinte à l’ordre social est prévu et puni par la Loi qui
envisage la sanction.
A côté du Droit pénal général, il y a la pénologie, le Droit des peines, le Droit
pénal international (conflits de compétence entre une loi française et une loi italienne par
exemple, le mandat d’arrêt européen), le Droit international pénal (qui a commencé à
s’élaborer au lendemain de la guerre avec le Tribunal de Nüremberg et de Tokyo), la
création du TPIY à La Haye en 1993, la création du TPIR en 1996 et la Cour Pénale
Internationale issue d’un traité conclu à Rome. Elle sera appelée à juger des crimes
commis dans des pays où les pays ne veulent pas juger (les Etats-Unis n’en veulent pas
car ils ont peur que leurs soldats en Irak y soient jugés). La procédure pénale (2ème année)
a pour objet d’expliquer les règles de poursuites.
Il y a une politique criminelle ayant comme but premier la prévention, la
réinsertion. Elle se fait auprès du ministre de la justice, du garde des sceaux. Aujourd’hui,
les violences routières et les violences conjugales sont une priorité. Cette politique
criminelle est très importante car la criminalité coûte très cher à la société : cela suppose
des enquêtes, des policiers, des gendarmes, des juges, des tribunaux, des maisons d’arrêt,
des juges surveillant la bonne exécution de la sanction, un fond d’indemnisation pour les
atteintes criminelles…
On élabore cette politique avec deux chiffres :
- la criminalité inconnue, celle non révélée par les victimes, qui n’est pas dans les
statistiques. C’est le « chiffre noir ».
- la criminalité apparente, celle révélée aux autorités, que l’on peut établir sous
forme de statistiques (qui font état des plaintes et de la criminalité légale, c’est-à-dire des
personnes condamnées).
Existe aussi la criminalité réelle, c’est-à-dire le nombre d’infractions
effectivement commises au cours d’une année. On ne peut pas la connaître.
Les sciences aidant à étudier le phénomène criminel : le pénaliste travaille avec
d’autres sciences, les sciences criminalistiques : c’est aider le juge à découvrir le
coupable. C’est la médecine légale, permettant des autopsies, composée de toxicologues,
la police scientifique (en général les gendarmes) qui étudie le contenu des ordinateurs,
l’ADN, le sang, l’anthropométrie, inventée par Bertillon fin XIX. Aujourd’hui, on n’est
plus dans les empreintes digitales mais dans la biométrie. Un fichier génétique existe
pour les personnes condamnées pour violences sexuelles. Le procédé du détecteur de
mensonges est interdit en France.
Ces sciences sont complétées par la criminologie. Fin XIX, l’italien Lombroso
pour éradiquer le phénomène criminel avait fait une théorie sur les stigmates. Il pensait
que d’après l’aspect extérieur de chacun des hommes, on pouvait détecter le criminel né.
D’autres ont imaginé un chromosome du criminel. Cette théorie ne fut jamais vérifiée.
Les théories sociologiques sont plus sérieuses. Les sciences sociales ont apporté des
éléments pour la compréhension du phénomène criminel. En 1971, Pinatel parle de La
société criminogène. La délinquance est très liée à la société. En période de chômage, on
a une société criminogène. Il y a une interdépendance entre la société et le phénomène
criminel. Aujourd’hui, il y a un problème de la délinquance juvénile, et de la délinquance
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sexuelle. La prison est criminogène, et c’est pou cela que l’on essaye d’éviter de courtes
peines de prison (inférieures à 4 mois) et on utilise par exemple le bracelet électronique.
◊ La nature du Droit criminel
Il a d’abord :
- une fonction répressive, de sanction,
- une fonction expressive, en exprimant les valeurs d’une société,
- une fonction protectrice des victimes, en permettant la réparation du préjudice.
En quoi le Droit pénal est-il différent des autres branches du Droit ? Il fait partie
du Droit privé et amène à ce que ce soient les tribunaux judiciaires qui soient compétents
(tribunal de police, faisant partie du tribunal d’instance ; tribunal correctionnel faisant
partie du TGI ; et la cour d’assises faisant partie de la cour d’appel). Il se rapproche
néanmoins du Droit public car l’Etat, la société, est confrontée à un individu : le
délinquant.
Le Droit pénal est concerné par toutes les branches du Droit car il est le
gendarme. C’est lui qui apporte la sanction lorsqu’il y a une violation grave à une règle
de Droit civil et de Droit commercial, ou de Droit du Travail. Si la violation n’est pas
grave, cela peut se régler en interne. Dans le cas contraire, le Droit pénal intervient.
Par exemple :
royal peut jouer sur la justice privée et la justice publique. Le seigneur rend la justice et
peut tenir compte de coutumes locales. Beaucoup de coutumes existaient et variaient
d’une ville à l’autre. Le juge pouvait ne pas appliquer la sanction prévue : les peines
étaient donc arbitraires, le juge avait un pouvoir extraordinaire. Mais cela provoquait
l’insécurité juridique, car de ville en ville, il y avait un changement de règles. On ne
savait pas quelles sanctions étaient appliquées. La prison était un mode de procédure (=
une détention provisoire pouvant parfois durer 15 ans) mais n’était pas une peine. Les
peines étaient :
- la peine de mort + différentes modalités (écartèlement, pendaison…),
- la sanction (fouet, carcan…),
- le bannissement,
- la mutilation du point…
Pour pouvoir faire avouer, différentes formes de questions étaient en vigueur :
- la question de l’eau (jusqu’à explosion de l’estomac),
- la brûlure des pieds.
Il y a une révolution avec le siècle des Lumières. Les philosophes qui réagissent
sont Voltaire (Affaire Calas), Rousseau, Montesquieu, Diderot, Cesare Beccaria (un
italien de 26 ans, Traité des délits et des peines, en 1764). Ce livre a un retentissement
dans toute l’Europe. L’idée de son livre est qu’il faut combattre l’idée selon laquelle la
peine de mort peut résoudre la délinquance. Il met l’accent sur l’idée de la prévention et
la réinsertion. Comme la justice pénale est basée sur la notion de faute, il faut pouvoir se
redempter, s’amender.
Louis XVI a essayé de faire passer ces idées dans une réforme. Les parlements s’y
sont opposés car ils voulaient garder leurs pouvoirs.
- La codification
La Révolution française a créé la DDHC de 1789, qui eu une réaction
extraordinaire à l’échelle européenne. « Il ne peut pas y avoir de peine arbitraire »,
« d’infraction sans loi ». Il y a là la condamnation de la possibilité de condamner
quelqu’un sans qu’il soit avisé. Elle n’avait pas pour finalité de créer un Code Pénal.
Deux lois de 91 inspirées des idées de Beccaria servirent d’ossature à la loi pénale. C’est
elles qui servent de modèle et distinguent le crime du délit de la contravention. Elle
s’inspire de la DDHC en exigeant le principe de la légalité. Les peines étaient différentes
pour un même agissement pour les roturiers ou les aristocrates. Elles ne furent jamais
appliquées en raison de la Terreur. Il faut attendre l’arrivée de Napoléon pour que l’on ait
des incriminations prévues dans un code.
En 1804, c’est le Code Civil. En 1810, c’est le Code Pénal, qui a survécu jusqu’en
1994. Il est inspiré des idées de Beccaria et de l’Anglais Bentham ayant l’idée qu’il faut
éviter le passage à l’acte et être relativement répressif pour les comportements les plus
graves. On a la peine de mort en 1810 pour les comportements les plus dangereux. Mais,
on envisage des circonstances aggravantes. Le juge a un pouvoir d’appréciation large
entre un minimum et un maximum.
Le Code fut modifié entre temps, par l’influence de l’école néo-classique vers
1830. C’est l’idée de la réinsertion, qui fut un échec. Puis, il y a un intérêt pour la
doctrine positiviste, avec Auguste Comte. On ne met pas l’accent sur le fait délictueux
mais sur la personnalité de l’auteur, s’il présente un état dangereux. Ferri donne une
explication sociologique de la délinquance, et explique que le délinquant est influencé par
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les conflits sociaux et familiaux. La peine de la relégation, c’est le fait d’envoyer les
personnes condamnées dans des territoires lointains où ils ne peuvent nuire. On envoie en
Guyane les personnes irrécupérables (bagne de Cayenne). Les Anglais, eux, envoyaient
en Australie.
En 1934, on décide de réviser le Code Pénal avec les travaux de Donnedieu de
Vabres. C’est un échec car la guerre arrive. L’accent est mis sur l’auteur. Ancel créé une
doctrine qui est la défense sociale nouvelle. Ordonnance du 2 fév. 1945 traite des
mineurs : au lendemain de la guerre, beaucoup d’enfants étaient sans parents et
pratiquaient des vols pour survivre. Si on les sanctionne, le pays se perd et il faut
réinvestir pour eux. L’un des aspects est d’examiner sa personnalité. Chaque personne
accusée (= d’un crime) passant devant une cour d’assises (3 magistrats + 9 jurés) devra
être examinée par un psychologue, des psychiatres. C’est l’idée de créer un juge
d’application des peines. Si une personne est condamnée pour 7 ans, un juge doit voir sa
liberté conditionnelle…
Deux mouvements suivent par la suite, dus aux changements politiques,
d’aggravation et d’adoucissement. D’abord, un système pour vider les prisons, les lois
d’amnistie, systématiques après l’élection du président de la République. Une Loi du 15
juin 2000 d’adoucissement, car est passée la « Loi sur le renforcement de la présomption
d’innocence » (ministre Guigou). Mais depuis le changement de gouvernement, il y a eu
la Loi Perben I du 9 septembre 2002 et la loi Perben II le 9 mars 2004. Ces deux lois ont
été votées suite aux attentats du 11 septembre, pour accroître les sanctions, la police pour
les infractions de terrorisme. Le 9 mars 2004 est créée une catégorie particulière, la
délinquance organisée. Une des plus grandes modifications en 1994 est la responsabilité
pénale des personnes morales, la suppression de la peine de prison pour les
contraventions et la généralisation des peines alternatives à l’emprisonnement.
TITRE I – L’INFRACTION
Deux sources : la loi (pouvoir législatif) pour les crimes et délits, et le règlement
(pouvoir exécutif) pour les contraventions.
L’art. 111-2 semble dire qu’il y a en France uniquement deux sources de Droit
créatrices d’infractions pénales. Mais, nous sommes dans un système moniste. Notre
système moniste suppose aussi l’intégration du Droit international et ne se borne pas au
Droit interne. La hiérarchie des normes s’applique aussi au Droit international.
L’abrogation doit être formelle, expresse : « tel article n’est plus en vigueur ».
L’abrogation tacite n’a pas d’effet. En 1942, une prévision d’aggravation de la peine pour
le délit d’adultère lorsque l’homme est en dehors du territoire est apparue. Le délit
d’adultère a disparu en 75, mais on peut, en théorie, appliquer un texte tant qu’il n’est pas
supprimé dont celui de 42.
B) Les règlements
1) Les décrets en CE
Ces décrets vont pouvoir créer des incriminations (des infractions), décrire
le comportement et envisager la sanction. Un décret est pris après avis du CE. Le montant
maximal de la sanction est cependant prévu par la Loi. Une contravention peut aller
jusqu’à 1500€ d’amende, 3000€ si récidive mais il peut y avoir une peine privative de
droits (retrait du passeport, permis de chasser, de conduire…), le TIG (Travail d’Intérêt
Général), stage de citoyenneté… Le décret définit le comportement et la sanction.
Comme c’est un acte administratif, il peut faire l’objet d’un recours devant les
juridictions administratives. Dans le C. Pén., on les trouve dans la partie R, comme par
exemple pour R-622-2 : « Le fait, par le gardien d'un animal susceptible de présenter un
danger pour les personnes, de laisser divaguer cet animal est puni de l'amende prévue
pour les contraventions de la 2e classe.
En cas de condamnation du propriétaire de l'animal ou si le propriétaire est inconnu, le
tribunal peut décider de remettre l'animal à une oeuvre de protection animale reconnue
d'utilité publique ou déclarée, laquelle pourra librement en disposer. »
Très variés, ils peuvent être pris dans le cadre de la police municipale, en
matière de transports, de nuisances sonores, olfactives, de circulation de poids lourds… A
la différence des décrets en CE, ils complètent la Loi. Ils définissent le comportement,
mais la sanction est prévue par le législateur.
Les circulaires administratives n’ont pas de valeur en matière pénale. Lorsqu’une
Loi est publiée, une circulaire est publiée pour interpréter la Loi, mais n’a pas de valeur
juridique.
Ex. arrêté ministériel, préfectoral, décret hors CE…
3) L’exception d’illégalité
lorsque, de cet examen, dépend la solution du procès pénal qui leur est soumis. » C’est
l’organisation d’un recours particulier. Cet art. permet lorsque le juge répressif est saisi
d’apprécier la régularité soit du décret, soit de l’arrêté, à ce que le juge pénal soit autorisé
à considérer que le décret ou l’arrêté sont irréguliers. Le juge pénal (et judiciaire
également) est gardien des libertés.
Pour un arrêté municipal, un recours devant le CE peut aboutir à son annulation.
Lors d’une affaire, le juge judiciaire considère que l’arrêté ne s’appliquera pas à
quelqu’un : c’est un effet relatif. L’arrêté est considéré comme irrégulier, si le juge estime
que : - le maire n’est pas compétent,
- il y a vice de forme (non signé par exemple),
- c’est un arrêté trop vague…
1) Le bloc de constitutionnalité
2) Les traités
Les normes répressives sont les règles prévoyant des sanctions pénales. La
Loi ou le règlement doit respecter la norme supérieure. La Loi, votée par le Parlement,
doit respecter la Constitution, les traités…
◊ Conformité à la Constitution : il s’agit d’un contrôle préventif. Jamais d’un
contrôle a posteriori. On vote la Loi au Parlement, elle est promulguée puis publiée.
Avant d’être signée par le Président de la République, on fait un recours devant le conseil
constitutionnel (60 députés ou 60 sénateurs, le président de l’Assemblée Nationale ou le
Président de la République). Ce recours est facultatif. Lorsque le conseil constitutionnel
est saisi, il examine la Loi votée et vérifie si cette Loi pénale est conforme à la
Constitution et aux principes généraux. Si non, il déclare telle disposition
anticonstitutionnelle. La partie de la Loi en question est supprimée. La Loi est ensuite
promulguée et publiée au JO. Si la loi n’a pas été portée devant le conseil constitutionnel,
elle est promulguée et publiée. On ne peut rien faire sauf l’abroger si elle est contraire à
la Constitution. Le juge répressif ne peut pas écarter la Loi en disant qu’elle est contraire
à la Constitution. La Constitution repose sur des séparations de pouvoirs. Le pouvoir
judiciaire ne peut contrôler le législatif. Le juge ne peut examiner la conformité d’une Loi
à la Constitution. Il doit l’appliquer et est démuni de pouvoir. La solution est de
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demander aux parlementaires d’abroger la Loi. Pour M. X cependant, elle sera tout de
même appliquée, même contraire à la Constitution
◊ Le contrôle interne de la conformité au traité
Le juge répressif a un pouvoir immense. Puisque, à l’inverse de la conformité à la
Constitution, il peut écarter la Loi pénale française si elle est contraire au traité. Le juge
est obligé d’examiner cette conformité. C’est un arrêt rendu le 22 octobre 1970 et publié
au Dalloz 1971, p. 221. C’est l’arrêt (du nom des parties) « les fils d’Henri Ramel » (le
nom de la société). Cette société était poursuivie pour avoir importé des vins en France
non conformes à la législation. C’était une infraction d’importation irrégulière. La
législation européenne prévoyait une libre importation des vins. La question était de
savoir s’il fallait appliquer la Loi français ou communautaire. La cour de cassation a
considérée que la norme européenne était supérieure. La société était donc conforme à la
libre circulation des marchandises. C’est la primauté du traité qui a été affirmée ici.
L’arrêt du 24 mai 75 de la chambre mixte de la cour de cassation, dans un arrêt dit
Jacques Vabre, a estimé que la Loi pénale française postérieure à la législation
européenne peut aussi être écartée.
Dans un arrêt du 17 octobre 2004, elle considère qu’on écarte la loi pénale
française lorsqu’elle est contraire à une directive. La Loi pénale française disait qu’il
fallait recourir à un médecin ou à un pharmacien pour mettre en vente un produit
cosmétique. Une personne accusée était relaxée, car la directive européenne ne prévoyait
pas le besoin d’un pharmacien.
Lorsqu’il y a un problème d’interprétation du Traité de Rome, la chambre
criminelle va elle-même demander à la Cour du Luxembourg d’interpréter le Traité. Cette
demande n’aboutit pas toujours lorsqu’un avocat la demande. En cour de cassation, elle
est obligatoire. Le juge suspend l’audience et saisit la CJCE. La CJCE siège à
Luxembourg et traite du Traité de Rome.
La Cour européenne ne traite que de la CESDH et siège à Strasbourg.
Lorsque la CJCE a été saisie par un Etat, elle prend une décision et la cour de
cassation est obligée de s’y tenir. C’est un système d’intégration par référence. Il faut
raisonner en termes européens. Lorsqu’un avocat soulève une inconformité à la CESDH,
la cour de cassation apprécie si la Loi français y est conforme ou non.
En procédure pénale, le ministère public pouvait faire appel en matière de
contravention de toutes les décisions prononcées. C’est un droit d’appel absolu. En
revanche, le prévenu (prévenu puis condamné) ne pouvait faire appel que dans des
hypothèses limitées. C’est une rupture d’égalité : la cour de cassation a donc estimée que
la Loi française était contraire au principe du procès équitable. Quand la chambre
criminelle écarte la Loi pénale pour M. X., le législateur abroge ou modifie la Loi.
L’influence de la cour de cassation peut aboutir à une modification législative.
Le 4 septembre 2001, la chambre criminelle a décidé la Loi pénale française qui
sanctionnait la diffusion de sondages préélectoraux. La loi prévoyant l’interdiction des
sondages 48 heures avant les élections a été considérée comme contraire à la liberté
d’information (liberté fondamentale prévue dans la CESDH). Les Français pouvaient lire
des sondages jusqu’à deux heures avant le scrutin (sur Internet notamment).
Il existait en France un délit issu de la Loi sur la presse (29 juillet 81), art. 26, le
délit d’offense au Chef d’Etat étranger. Lorsqu’on en critique un, on commet un délit. La
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cour de cassation n’a pas été saisie, mais elle l’aurait écarté. La Loi du 9 mars 2002 a
abrogé ce délit car il porte atteinte à la liberté d’information.
La chambre criminelle peut résister et dire que le texte est conforme à la CESDH.
La seule solution est le contrôle européen.
◊ Le contrôle européen
La CJCE (Cour du Luxembourg) ne peut être saisie par le justiciable mais par un
Etat, la chambre criminelle ou par un tribunal (le tribunal de police par exemple). On lui
demande d’interpréter le traité car on estime que la Loi française y est contraire. La
juridiction rend sa décision qui sera applicable dans tous les pays de l’Union Européenne.
Devant la CEDH (Strasbourg), en 81 la loi pénale française autorise lorsque l’on a une
décision rendue par les juridictions françaises de saisir la CEDH (après expiration de
toutes les voies de recours). L’Etat français peut aussi saisir cette Cour. En revanche, la
chambre criminelle ne peut la saisir (pas de recours en interprétation).
La cour européenne examine si la question lui étant posée permet de dire s’il y a
eu respect ou non de la convention européenne. Un arrêt par la CEDH ne concerne que
M. X. mais son retentissement a une influence sur les autres pays. Depuis 1950, beaucoup
de décisions ont été prises. On a considéré par exemple qu’on ne pouvait pas renvoyer un
étranger dans son pays pour avoir commis un vol. Après les 3 mois de prison, il n’est plus
reconduit chez lui. La CEDH juge qu’il ne peut y être renvoyé s’il est soumis dans son
pays à un traitement inhumain : c’est quand l’étranger était porteur du virus du Sida et
qu’il n’y avait pas de médicaments suffisants dans son pays. L’Angleterre a été
condamnée pour pratique dans ses établissements scolaires la pratique du fouet. Elle est
interdite en Angleterre maintenant et dans toutes les écoles françaises aussi.
La CEDH prend des décisions contraires aux juridictions nationales. En 95, c’est
l’arrêt Canard Enchaîné. Deux journalistes ont publié la feuille d’impôts de M. Calvet,
directeur de Peugeot. Les ouvriers réclamaient plus de salaires. M. Calvet a lui augmenté
son salaire de 45,9% (en deux ans). Les journalistes ont été poursuivis pour avoir publiés
un document confidentiel avec violation du secret fiscal. Peut-on condamner les
journalistes ? La cour de cassation les a condamné. Le 21 janvier 99, la CEDH a eu une
analyse différente et a considéré que dans ce cas les journalistes ont eu raison et qu’il y
avait une liberté fondamentale supérieure, la liberté d’information. L’arrêt du 21 janvier
2000 est important pour la liberté d’information. La France a été condamnée à payer une
somme d’argent aux deux journalistes. Depuis la Loi Guigou du 15 juin 2000 visant à
renforcer la présomption d’innocence, elle prévoit que si la Cour européenne a condamné
la France pour non respect des libertés fondamentales et que la réparation pécuniaire
n’est pas suffisante, il y aura la possibilité de refaire un procès en France. Art. 626-1 : le
réexamen d’une décision pénale. L’arrêt de la cour européenne a condamné la France.
Les condamnés saisissent la cour de cassation au sein d’une commission qui examine s’il
y a lieu ou non de refaire le procès. L’interprétation de la décision est libre. Si elle dit
non, on en reste là. Si oui, elle désigne une juridiction de même degré ou elle-même pour
examiner les faits de manière différente.
La Turquie et la France ont été condamnées pour actes de torture. En France, à
l’occasion de la garde à vue. Un acte irrégulier peut annuler toute la procédure. La Cour
européenne permet d’avoir une influence très importante. Pendant très longtemps, le juge
d’instruction français effectuait des écoutes téléphoniques, mais il n’existait pas de texte
précis. Les écoutes étaient transcrites et conservées des années. La Cour européenne, le
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24 avril 90, dans un arrêt Kruslin a estimé que la Loi française était incomplète. Le
législateur a créé une loi en 91 pour réglementer les écoutes téléphoniques. Elles doivent
être précisées (pour certains délits et gardées pendant un certain temps).
1) Le fondement du principe
2) La portée du principe
3) Le déclin du principe
de la légalité car le juge ne doit pas pouvoir extrapoler les termes de la Loi. Le juge est
obligé de juger, s’il n’applique pas le texte, il fait un déni de justice (art. 434-7-1 C. Pén.
« Le fait, par un magistrat, toute autre personne siégeant dans une formation
juridictionnelle ou toute autorité administrative, de dénier de rendre la justice après en
avoir été requis et de persévérer dans son déni après avertissement ou injonction de ses
supérieurs est puni de 7500 euros d'amende et de l'interdiction de l'exercice des fonctions
publiques pour une durée de cinq à vingt ans. »). Avant 1994, le juge pouvait être
condamné pénalement s’il ne jugeait pas. Comment interprète-il la Loi ?
enfants d’avoir une vie normale. Problème : l’institut Pasteur cherchait un test pour savoir
si le sang est contaminé ou pas et un institut américain aussi. Entre début 85 et fin 85, on
a attendu que le test sorte, en sachant que les produits encore distribués présentaient un
risque. 18 juin 2003, la cour de cassation a dit que les administrateurs du centre national
de diffusion sanguine avait certes conscience que le produit était mortifère (produit
sanguin non chauffé) mais que néanmoins il n’avait pas la volonté de tuer. C’est dans le
cadre d’une analyse téléologique que la cour de cassation a jugé.
◊ La méthode analogique
Cette méthode est condamnée. Elle consiste à appliquer la Loi pénale à un
comportement non prévu par le législateur. La doctrine considère que c’est une méthode
d’un Etat totalitaire. On procède par déduction, on compare, et on dit « c’est comme si ».
Art. 313-5 sanctionne la filouterie (aller dans un restaurant puis être dans l’impossibilité
de payer, il y en a une en matière de carburant, d’hôtel et de taxi). Cette pratique est
susceptible de 6 mois d’emprisonnement et de 7500€ d’amende. Dans un arrêt de la CA
de Rennes du 3 mai 2000, les magistrats ont infirmé le jugement du tribunal correctionnel
qui avait condamné une personne pour filouterie de carburant. L’automobiliste était parti
dans une station service libre-service. C’est un raisonnement par analogie car « se faire
servir » n’est pas la même chose que de se servir soi-même.
Art. 313-5 :
« La filouterie est le fait par une personne qui sait être dans l'impossibilité absolue
de payer ou qui est déterminée à ne pas payer :
1º De se faire servir des boissons ou des aliments dans un établissement vendant des
boissons ou des aliments ;
2º De se faire attribuer et d'occuper effectivement une ou plusieurs chambres dans un
établissement louant des chambres, lorsque l'occupation n'a pas excédé dix jours ;
3º De se faire servir des carburants ou lubrifiants dont elle fait remplir tout ou partie des
réservoirs d'un véhicule par des professionnels de la distribution ;
4º De se faire transporter en taxi ou en voiture de place.
La filouterie est punie de six mois d'emprisonnement et de 7500 euros d'amende. »
L’arrêt de la CA de Poitiers, 20 janvier 1901 : une jeune femme voulait se marier
(André Gide a été nommé à la Cour d’Assises comme juré et s’est intéressé aux archives,
puis a écrit La séquestrée de Poitiers). Les parents avaient d’autres vues et ont refusé le
prétendant. La jeune femme est restée dans sa chambre et est aller dans une maison au
fond de la propriété. La mère est morte, et le frère a obligé sa sœur non pas à rester dans
la maison, mais non plus d’aller chez un médecin. Cela a duré 30 ans. La fille, devenue
femme, présentait des signes de légère débilité. Le frère est-il coupable ? Pour coups et
blessures volontaires notamment. Les magistrats de la CA ont refusé cette qualification
car les coups volontaires supposent un acte positif. A partir de cet arrêt, le délit de
commission par omission ne peut pas être retenu (sauf si la Loi le prévoit).
La méthode analogique a été débattue concernant le fœtus. Une femme a eu un
accident et l’autre personne est jugée pour homicide involontaire pour avoir tué l’enfant
in utero. Il est question de savoir si on peut le poursuivre alors que l’enfant n’est pas né.
L’assemblée plénière, 29 juin 2001, a énoncé qu’on ne peut pas condamner
l’automobiliste car l’homicide suppose une personne vivante. L’enfant non né n’est pas
une personne juridique.
17
Un corollaire est une proposition qui découle d’une autre proposition. Le principe
de la légalité, art. 111-2 et 111-3 C. Pén., exige un texte antérieur au comportement
délictueux et une peine. Ce principe a une conséquence dans deux domaines :
l’application de la loi pénale dans le temps, et l’application de la loi pénale dans l’espace.
Art. 111-2 : « La loi détermine les crimes et délits et fixe les peines applicables à leurs
auteurs.
Le règlement détermine les contraventions et fixe, dans les limites et selon les
distinctions établies par la loi, les peines applicables aux contrevenants. »
Art. 111-3 : « Nul ne peut être puni pour un crime ou pour un délit dont les éléments ne
sont pas définis par la loi, ou pour une contravention dont les éléments ne sont pas définis
par le règlement.
Nul ne peut être puni d'une peine qui n'est pas prévue par la loi, si l'infraction est un
crime ou un délit, ou par le règlement, si l'infraction est une contravention. »
est le Pacte de New York sur la protection des droits civils et politiques. Il date de 1966,
et le principe de non rétroactivité y figure à l’art. 15.
L’art. 112-4 « L'application immédiate de la loi nouvelle est sans effet sur la
validité des actes accomplis conformément à la loi ancienne.
Toutefois, la peine cesse de recevoir exécution quand elle a été prononcée pour un fait
qui, en vertu d'une loi postérieure au jugement, n'a plus le caractère d'une infraction
pénale. » précise expressément les conditions. La rétroactivité s’applique quand la
personne n’a pas encore été condamnée et aussi quand la personne a déjà été condamnée
(la loi nouvelle et la loi nouvelle plus douce n’a pas d’effet en principe sauf si elle
supprime l’infraction). La personne incarcérée et condamnée ne peut plus rester en prison
si la loi nouvelle prévoit une suppression de l’infraction. C’est un principe qui permet
d’adopter le procès à l’évolution du Droit. La personne n’est jamais jugée lorsqu’elle n’a
jamais été citée devant la juridiction de jugement. Si la personne a été condamnée et
qu’elle a fait appel, l’appel est suspensif en matière pénale. L’appel (dans les 10 jours
après le rendu du jugement) qui met de 6 à 18 mois, examine le fait et le droit et peut
appliquer la loi nouvelle plus douce.
S’il y a un pourvoi devant la cour de cassation (condamnation par tribunal
correctionnel puis CA par ex.), il faut former un pourvoir 5 jours après la décision (3
jours pour un délit de presse). Le pourvoi est suspensif, et pas en matière civile. Le délai
entre l’examen de pourvoi et la cour de cassation peut atteindre 2 ans. La cour de
cassation qui examine la régularité de la décision quand elle a été prise, elle ne devrait
pas appliquer la loi nouvelle. Elle l’applique néanmoins quand elle est favorable au
délinquant.
Une loi nouvelle plus douce s’applique à des faits commis antérieurement, sauf
s’il s’agit de lois de circonstances dit la c. cass. Avant 1986, il y avait un système de prix
bloqués (de 45 à 86). Un vendeur vendant de l’essence plus cher que ce que dit la Loi, il
est en infraction (à 100 au lieu de 75). Entre temps, le gouvernement autorise de vendre à
125. Devant le tribunal, si on applique la loi ancienne, il est en infraction ; mais si on
applique la loi nouvelle, il n’est pas en infraction.
La c. cass. dit qu’il serait trop simple de faire des recours et exception à
l’exception, la loi pénale ancienne demeurera applicable en matière d’infraction
économique. Seule réserve : sauf si on supprimait complètement l’infraction.
- La mise en œuvre du principe : Il faut comparer le texte ancien et le texte
nouveau. Si elle est plus douce, elle rétroagit. Si elle est plus sévère, elle ne peut atteindre
les faits commis antérieurement. Par ex. la loi nouvelle est simple. La réponse est claire.
Lorsque l’on supprime un délit, contravention, crime, on sait que la loi pénale nouvelle
est plus douce.
En 94, suppression du délit de mendicité. Celui qui a mendié en 93 ne peut être
poursuivi.
Si on supprime une circonstance aggravante, on est moins sévère, donc la loi
nouvelle est plus douce.
Si on ajoute une circonstance aggravante, qui n’existait pas, la loi nouvelle est
plus sévère (depuis 2003, de nombreuses infractions ont été aggravées liées aux
infractions pour appartenance discriminatoire (sexuelle, raciale, religieuse)). L’ajout de
circonstances aggravantes transforme la loi pénale en une loi pénale plus sévère. Si le
motif du vol est homophobe, il ne peut être retenu que pour l’avenir.
21
Comment dire si la loi nouvelle est plus sévère ou plus douce si la répression est
modifiée ? On va comparer les peines selon leur nature : les peines privatives de liberté et
les peines pécuniaires.
Si on passe de 6 mois de prison à 1 ans, même si on prévoit une sanction
pécuniaire de 300 000 € au lieu de 450 000 €, on considère qu’elle est plus douce. Quand
on augmente la peine de prison et qu’on diminue l’amende, ou inversement, il y a un
grand principe : on privilégie toujours la peine d’emprisonnement comme critère, ce qui
veut dire que si on augmente la peine de prison et qu’on diminue l’amende, on considère
qu’elle est plus sévère.
- Les lois indivisibles. La loi nouvelle n’est pas simple. Dans l’hypothèse des lois
individuelles, la loi nouvelle sera examinée au regard de sa disposition principale sans
tenir compte des aspects secondaires.
Si elle a des aspects plus doux et d’autres plus sévères. La loi du 2 septembre
1941 a correctionnalisé (transformation d’un crime en délit) l’infanticide (n’existe plus
depuis 94). C’est l’abandon du nouveau né par la mère. Aujourd’hui, c’est une infraction
ordinaire (peut être commise par mère, père ou autre). Mais, le texte prévoit également de
supprimer la possibilité d’accorder es circonstances atténuantes pour le juge. La question
est de savoir si cette disposition est plus douce ou plus sévère. On a considéré que c’est
une loi indivisible donc on ne peut pas comparer l’interdiction délictuelle et celle
d’interdire les circonstances. On a considéré que la disposition principale est plus douce.
On regard l’ensemble du texte pour une loi indivisible et on privilégie la disposition
principale.
Textes récents sur délits d’atteintes sexuelles (agression sexuelle : acte commis
par violence, surprise, sans le consentement / atteinte : acte sexuel commis avec le
consentement de la personne mais qui est mineure le plus souvent), art. 227-25 « Le fait,
par un majeur, d'exercer sans violence, contrainte, menace ni surprise une atteinte
sexuelle sur la personne d'un mineur de quinze ans est puni de cinq ans
d'emprisonnement et de 75000 euros d'amende. ». C’est un délit punissable de 5 ans
d’emprisonnement et de 75 000 € d’amende. Avant, on avait 2 ans d’emprisonnement et
une amende supérieure. La loi nouvelle est globalement plus sévère.
Article 113-3
La loi pénale française est applicable aux infractions commises à bord des navires
battant un pavillon français, ou à l'encontre de tels navires, en quelque lieu qu'ils se
trouvent. Elle est seule applicable aux infractions commises à bord des navires de la
marine nationale, ou à l'encontre de tels navires, en quelque lieu qu'ils se trouvent.
Article 113-4
La loi pénale française est applicable aux infractions commises à bord des aéronefs
immatriculés en France, ou à l'encontre de tels aéronefs, en quelque lieu qu'ils se
trouvent. Elle est seule applicable aux infractions commises à bord des aéronefs militaires
français, ou à l'encontre de tels aéronefs, en quelque lieu qu'ils se trouvent.
Article 113-5
La loi pénale française est applicable à quiconque s'est rendu coupable sur le territoire
de la République, comme complice, d'un crime ou d'un délit commis à l'étranger si le
crime ou le délit est puni à la fois par la loi française et par la loi étrangère et s'il a été
constaté par une décision définitive de la juridiction étrangère.
Article 113-6
La loi pénale française est applicable à tout crime commis par un Français hors du
territoire de la République.
Elle est applicable aux délits commis par des Français hors du territoire de la
République si les faits sont punis par la législation du pays où ils ont été commis.
Il est fait application du présent article lors même que le prévenu aurait acquis la
nationalité française postérieurement au fait qui lui est imputé.
Article 113-7
La loi pénale française est applicable à tout crime, ainsi qu'à tout délit puni
d'emprisonnement, commis par un Français ou par un étranger hors du territoire de la
République lorsque la victime est de nationalité française au moment de l'infraction.
Article 113-8
Dans les cas prévus aux articles 113-6 et 113-7, la poursuite des délits ne peut être
exercée qu'à la requête du ministère public. Elle doit être précédée d'une plainte de la
victime ou de ses ayants droit ou d'une dénonciation officielle par l'autorité du pays où le
fait a été commis.
Article 113-9
Dans les cas prévus aux articles 113-6 et 113-7, aucune poursuite ne peut être exercée
contre une personne justifiant qu'elle a été jugée définitivement à l'étranger pour les
mêmes faits et, en cas de condamnation, que la peine a été subie ou prescrite.
Article 113-10
(Loi nº 2001-1168 du 11 décembre 2001 art. 17 Journal Officiel du 12 décembre 2001)
La loi pénale française s'applique aux crimes et délits qualifiés d'atteintes aux intérêts
fondamentaux de la nation et réprimés par le titre Ier du livre IV, à la falsification et à la
contrefaçon du sceau de l'Etat, de pièces de monnaie, de billets de banque ou d'effets
publics réprimées par les articles 442-1, 442-2, 442-5, 442-15, 443-1 et 444-1 et à tout
crime ou délit contre les agents ou les locaux diplomatiques ou consulaires français,
commis hors du territoire de la République.
Article 113-11
23
(inséré par Loi nº 92-1336 du 16 décembre 1992 art. 340 Journal Officiel du 23
décembre 1992 en vigueur le 1er mars 1994)
Sous réserve des dispositions de l'article 113-9, la loi pénale française est applicable
aux crimes et délits commis à bord ou à l'encontre des aéronefs non immatriculés en
France :
1º Lorsque l'auteur ou la victime est de nationalité française ;
2º Lorsque l'appareil atterrit en France après le crime ou le délit ;
3º Lorsque l'aéronef a été donné en location sans équipage à une personne qui a le siège
principal de son exploitation ou, à défaut, sa résidence permanente sur le territoire de la
République.
Dans le cas prévu au 1º , la nationalité de l'auteur ou de la victime de l'infraction est
appréciée conformément aux articles 113-6, dernier alinéa, et 113-7.
Article 113-12
(inséré par Loi nº 96-151 du 26 février 1996 art. 9 Journal Officiel du 27 février 1996)
La loi pénale française est applicable aux infractions commises au-delà de la mer
territoriale, dès lors que les conventions internationales et la loi le prévoient.
La loi pénale française n’a pas de vocation universelle (ne s’applique pas à
l’étranger). En principe, la loi pénale française s’applique pour les infractions commises
sur le territoire français. Mais, il y a des hypothèses multiples où la loi pénale française
va pouvoir s’appliquer à des faits commis à l’étranger. A l’inverse, des lois pénales
étrangères vont pouvoir s’appliquer à des faits commis en France.
Une jeune anglaise avait été tuée en Bretagne, et en fait un inspecteur a trouvé un
Espagnol aux Etats-Unis, qu’on a fait venir en France pour le juger.
◊ Le principe de territorialité et les différents systèmes
- Ce principe de territorialité est que l’on applique la Loi du pays où l’infraction a
été commise. La loi française ne s’appliquera que pour les infractions commises sur son
territoire. Jamais elle ne sera applicable pour des faits commis à l’étranger. Que les
personnes soient françaises ou étrangères, que les victimes soient françaises ou
étrangères. L’une de ses incidences est que l’on n’extrade pas ses nationaux. Si un
Français commet un crime à l’étranger, on ne le livre pas aux autorités étrangères. C’est
le système qui prévaut en France.
- Le système de la personnalité ou système de la compétence personnelle : la Loi
s’attache à la nationalité soit du coupable, soit de la victime. La loi pénale française va
s’appliquer à chaque fois qu’un Français a commis un crime ou un délit, sur le territoire
français ou ailleurs. Si l’auteur est Français, la loi pénale française est applicable. C’est la
personnalité active. Toujours dans la même idée, si la victime est Française, qu’elle soit
victime en France ou à l’étranger, la Loi pénale française sera toujours applicable. C’est
la personnalité passive. Si on pousse ce système jusqu’à ses limites, ce système a un
défaut majeur car un étranger qui commettrait un délit en France ne pourrait jamais être
poursuivi (il existe des délits sans victime : grand excès de vitesse, conduite sans permis
de conduire…). Dans ce système, on attache la loi pénale française à la qualité de
Français.
24
Art. 113-8-1, issu de la Loi du 9 mars 2004 « Sans préjudice de l'application des
articles 113-6 à 113-8, la loi pénale française est également applicable à tout crime ou à
tout délit puni d'au moins cinq ans d'emprisonnement commis hors du territoire de la
République par un étranger dont l'extradition a été refusée à l'Etat requérant par les
autorités françaises aux motifs, soit que le fait à raison duquel l'extradition avait été
demandée est puni d'une peine ou d'une mesure de sûreté contraire à l'ordre public
français, soit que la personne réclamée aurait été jugée dans ledit Etat par un tribunal
n'assurant pas les garanties fondamentales de procédure et de protection des droits de la
défense, soit que le fait considéré revêt le caractère d'infraction politique.
La poursuite des infractions mentionnées au premier alinéa ne peut être exercée qu'à la
requête du ministère public. Elle doit être précédée d'une dénonciation officielle,
transmise par le ministre de la justice, de l'autorité du pays où le fait a été commis et qui
avait requis l'extradition. » L’extradition peut mettre beaucoup de temps. Au sein de l’UE
existe le mandat d’arrêt européen permettant d’extrader très facilement un ressortissant
européen ou pas. Tous les pays de l’Union n’ont pas signé. Il permet d’échanger des
délinquants.
Si la France refuse d’extrader une personne ayant commis une infraction en
Indonésie et qui s’est réfugiée en France, la sécurité de cette personne n’y est peut-être
pas assurée et on refuse de l’extrader. Mais on estime qu’on pourra la juger sur le
territoire français à condition que l’état indonésien fasse une démarche auprès de la
France.
- La compétence réelle fait dépendre la nature de l’infraction. Une infraction très
grave sera jugée par une juridiction française. Dans la compétence universelle, on estime
que l’affaire est grave et on la juge là où elle est. Elle n’est retenue qu’en Belgique (puis
abandonnée sous pressions américaines).
En France, il y a une universalité de droits de punir quel que soit le lieu, la
nationalité de l’auteur. Il faut que l’on ait une convention qui prévoit une telle possibilité.
Nous sommes compétents pour juger des faits commis à l’étranger sans relation avec la
France. La seule relation qu’il y ait avec la France est que la personne suspecte soit
arrêtée en France.
En France, nous avons une compétence universelle en raison de conventions
internationales signées. Ex. les tortures à l’encontre de Bosniaques : les suspects étaient
serbes, et les parties civiles se sont constituées en France. Une convention sur la torture
peut juger ces actes. 29 mars 1996, la c. cass, bull. 132, a rejeté le pourvoir car il fallait
que le suspect soit arrêté en France.
Ex. le génocide rwandais. Un prêtre s’était réfugié en France et les victimes
l’avaient accusés d’avoir participé au génocide. La c. cass. a estimé que la juridiction
27
était compétente, car le suspect était en France. 6 janvier 1998, bull. 2, il fut poursuivi
pour crime mais finalement acquitté.
A) Le principe de la distinction
◊ Les difficultés de mise en œuvre. Il est prévu pour éviter l’emprisonnement (une
peine plus nocive que positive) des peines de substitution.
Pour une infraction, on peut prononcer l’interdiction de reconduire un véhicule
par exemple. La personne se demande si elle a bien été condamnée pour un délit, car la
peine d’interdiction de conduire est aussi une contravention, d’où des confusions.
On peut prononcer des peines inférieures à ce qui est prévu lorsque le législateur
donne un bonus à celui qui dénonce ses camarades. La délation doit pouvoir éviter le
crime. S’il a participé à prévoir le crime, l’infraction qui lui sera reprochée sera un délit.
◊ Modalités
Quels sont les différents critères qui caractérisent l’élément matériel ? Ce sont des
critères dégagés par la doctrine (les auteurs) et repris par les tribunaux.
- Infraction de commission et infraction d’omission
On oppose les infractions qui se commettent par un acte positif aux infractions qui
se commettent par une abstention (on se réfère au Code). Si le Code décrit un
comportement positif, c’est une infraction de commission. Lorsque le législateur parle de
vol (Art. 311-1), il suppose un acte positif (on devient voleur en agissant).
A à peu près 80%, le législateur prévoit des comportements positifs, des
infractions de commission. Mais, il sanctionne aussi le fait de ne pas agir. Deux
exemples : on doit déclarer ses revenus. Le fait de ne pas déclarer ses revenus constitue
30
une infraction fiscale. Art. 223-6, al. 2, « Sera puni des mêmes peines quiconque
s'abstient volontairement de porter à une personne en péril l'assistance que, sans risque
pour lui ou pour les tiers, il pouvait lui prêter soit par son action personnelle, soit en
provoquant un secours. », c’est l’omission de porter secours à personne en péril.
Ex. La séquestrée de Poitiers : c’est une infraction de violence volontaire. On ne
pouvait retenir une omission. On ne peut que sanctionner sur le fond de comportement
positif. Une omission peut aussi être le fait de ne pas mettre sa ceinture de sécurité.
- Infractions simple et complexe
Une infraction simple est une infraction où un seul agissement est décrit, et pris
en compte (commission ou omission). Ex. le meurtre, tuer quelqu’un ; le vol, s’emparer
de la chose d’autrui ; le viol, une relation sexuelle non consentie. Un seul acte suffit.
Une infraction complexe est une infraction où le législateur exige deux
comportements de nature distincte, qui sont cumulatifs (il faut avoir les deux pour
caractériser l’infraction). Ex. l’escroquerie (art. 313-1 C. pén.) « L'escroquerie est le fait,
soit par l'usage d'un faux nom ou d'une fausse qualité, soit par l'abus d'une qualité vraie,
soit par l'emploi de manoeuvres frauduleuses, de tromper une personne physique ou
morale et de la déterminer ainsi, à son préjudice ou au préjudice d'un tiers, à remettre des
fonds, des valeurs ou un bien quelconque, à fournir un service ou à consentir un acte
opérant obligation ou décharge.
L'escroquerie est punie de cinq ans d'emprisonnement et de 375000 euros d'amende. »
1er élément : des moyens frauduleux (une mise en scène, un faux nom, chercher à
convaincre la victime).
2ème élément : la remise soit de l’argent, soit de la signature d’un contrat…
L’élément matériel est composé de deux éléments cumulatifs et donc il s’agit
d’une infraction complexe. Si l’un des éléments se situe sur le territoire français, la Loi
française est applicable (une mise en scène avec une société qui n’existe pas ayant eu lieu
en France, avec la remise de l’argent en Allemagne : la loi pénale française est
applicable).
Cette distinction est importante au regard de la prescription, dont le point de
départ se situe au jour de la remise.
- Infractions militaire, politique, terroriste
Une infraction militaire : il existe des infractions militaires qui ne peuvent être
commises que par des militaires. Elles figurent dans le Code de justice militaire
(manquements à la discipline, abandon de poste). A côté de ça, on a des infractions de
droit commun pouvant être commises par un militaire : ex. l’outrage à militaire. Mais
lorsque l’infraction est commise d’un militaire à un militaire, c’est une infraction
militaire.
Des infractions peuvent être commises par des civils, mais dans une zone
militaire. Depuis que l’armée a supprimé le service militaire, on a recours à des contrats
qui font appel à des civils pour des tâches informatiques, cuisiniers… Il y a des sanctions
particulières pour une infraction commise par un militaire (la destitution de grade…). Ex.
la général en Côte d’Ivoire suspecté de meurtre été suspendu, et peut être destitué à
commandant.
L’art. 697 C. pr. pén. « Dans le ressort de chaque cour d'appel, un tribunal de
grande instance est compétent pour l'instruction et, s'il s'agit de délits, le jugement des
infractions mentionnées à l'article 697-1.
31
Des magistrats sont affectés, après avis de l'assemblée générale, aux formations de
jugement, spécialisées en matière militaire, de ce tribunal.
Dans le même ressort, une cour d'assises est compétente pour le jugement des crimes
mentionnés à l'article 697-1.
Un décret pris sur le rapport conjoint du garde des sceaux, ministre de la justice, et du
ministre chargé de la défense fixe la liste de ces juridictions. »
En temps de paix, les infractions militaires sont jugées par les juridictions de droit
commun (tribunal correctionnel/cour d’assises). Ex. de la Côté d’Ivoire, ce sera la cour
d’assises qui jugera. En temps de guerre, art. 699 prévoit « En temps de guerre, les
tribunaux des forces armées sont immédiatement établis.
Jusqu'à leur mise en place effective, les affaires de leur compétence sont portées devant
les juridictions mentionnées à l'article 697. Celles-ci se dessaisissent des affaires au profit
des tribunaux des forces armées dès que ceux-ci les revendiquent. » Lorsque les faits sont
criminels, il n’y a pas de jugement en cour d’assises, mais par 7 magistrats. Depuis 1981,
on estime que les infractions doivent être jugées par des juridictions de droit commun.
Les infractions politiques : les personnes condamnées pour une infraction
politique se trouvent incarcérées dans des conditions différentes que les droits communs.
L’infraction politique classique du XVII ou XVIII siècle était le crime de lèse majesté. Il
est devenu un délit d’offense au Chef de l’Etat qui est une infraction politique.
L’infraction politique a été très souvent retenue au XIV siècle parce qu’il y a eu des faits
de révolution importants (1830, 1848, La Commune) qui étaient des comportements
politiques. On parle de détention criminelle pour un crime. Un crime est de nature
politique lorsqu’on parle de détention (en droit commun, on a la réclusion). Cela
s’obscurcit pour les délits, où nous n’avons pas de terminologie différente. Le mot est
alors emprisonnement.
Ex. de crime politique : art. 412-4 « Constitue un mouvement insurrectionnel
toute violence collective de nature à mettre en péril les institutions de la République ou à
porter atteinte à l'intégrité du territoire national. » Il punit de 15 ans de détention
criminelle celui qui participe à un mouvement insurrectionnel en édifiant des barricades
pour entraver l’action de la force publique. Les infractions politiques portent atteinte à
l’organisation de l’Etat. C’est un critère objectif. Mais on peut aussi considérer que
l’infraction est politique si le mobile est politique. Cette deuxième conception est
abandonnée et n’a jamais été retenue. En fait, comme infraction politique, on a
l’espionnage, la trahison, les fraudes électorales, les atteintes à la liberté d’association, les
atteintes à la liberté de culte, les atteintes à la liberté d’opinion. Si on refuse une opinion
politique en étant maire, on peut avoir une infraction politique.
Si pendant le XIX siècle, on a été très sensible aux infractions politiques, on y est
hostile au XX et XXI siècle. Ex. arrêt du 20 août 1932, un russe assassine le président de
la République française Doumer en protestant contre l’interprétation politique du
président. Il est jugé et dit : « j’ai commis un crime politique, mon mobile était mon
opinion politique », ce à quoi la c. cass. répond négativement. Jamais les tribunaux n’ont
reconnu aux activités corses délinquantes la notion d’infraction politique. Même en 84,
quand il y eu des oppositions au rattachement de la Nouvelle Calédonie à la France,
jamais l’infraction politique n’a été retenue. L’intérêt de ce statut est que l’on n’est pas
obligé de travailler en prison.
32
L’infraction terroriste que certains voulaient classer dans les infractions politiques
a fait l’objet d’une grande mobilisation sur le plan international et ce avant le 11
septembre. En 1977 est publiée une convention européenne contre le terrorisme qui ne
sera ratifiée par la France qu’en 1987. Cette convention définit les actes terroristes,
permet une coopération policière, considère que l’infraction terroriste est une infraction
soumise à des règles plus sévères, particulières. Nous avons attendu 10ans, car en 1986, il
y a eu une vague d’attentats très importants en France ayant conduit le Parlement à
légiférer (loi du 9 septembre 1986).
Art. 421-1 C. pen. « Constituent des actes de terrorisme, lorsqu'elles sont
intentionnellement en relation avec une entreprise individuelle ou collective ayant pour
but de troubler gravement l'ordre public par l'intimidation ou la terreur, les infractions
suivantes :
1º Les atteintes volontaires à la vie, les atteintes volontaires à l'intégrité de la personne,
l'enlèvement et la séquestration ainsi que le détournement d'aéronef, de navire ou de tout
autre moyen de transport, définis par le livre II du présent code ;
2º Les vols, les extorsions, les destructions, dégradations et détériorations, ainsi que les
infractions en matière informatique définis par le livre III du présent code ;
3º Les infractions en matière de groupes de combat et de mouvements dissous définies
par les articles 431-13 à 431-17 et les infractions définies par les articles 434-6 et 441-2 à
441-5 ;
4º Les infractions en matière d'armes, de produits explosifs ou de matières nucléaires
définies par les 2º, 4º et 5º du I de l'article L. 1333-9, les articles L. 2339-2, L. 2339-5,
L. 2339-8 et L. 2339-9 à l'exception des armes de la 6e catégorie, L. 2341-1, L. 2341-4,
L. 2342-57 à L. 2342-62, L. 2353-4, le 1º de l'article L. 2353-5, et l'article L. 2353-13 du
code de la défense ;
5º Le recel du produit de l'une des infractions prévues aux 1º à 4º ci-dessus ;
6º Les infractions de blanchiment prévues au chapitre IV du titre II du livre III du
présent code ;
7º Les délits d'initié prévus à l'article L. 465-1 du code monétaire et financier.”
C’est une définition très large et il appartient à la c. cass. de retenir des termes
exacts. Les intérêts de cette qualification : les peines sont très fortement aggravées, la
procédure est modifiée (en matière de terrorisme, la garde à vue peut aller jusqu’à 96
heures). La prescription sera elle aussi allongée. La Loi de janvier 2006 a prévu cet
allongement, car les attentats de 95 et les condamnés en 95 peuvent ressortir, et on a
prévu que l’on peut plus longtemps les poursuivre et les condamner.
Les victimes en matière de terrorisme bénéficient d’un système d’indemnisation
prévu par la Loi de 86. L’argent vient d’un fond issu de nos contrats d’assurance. Les
jurés de la cour d’assises avaient peur de siéger, et prétendaient donc être malades, avoir
des examens… Donc la cour d’assises n’est fait que de professionnels. On a un
terrorisme atmosphérique, écologique, agricole…
Tentative : Art. 422-1, l’exemption de peine, « Toute personne qui a tenté de
commettre un acte de terrorisme est exempte de peine si, ayant averti l'autorité
administrative ou judiciaire, elle a permis d'éviter la réalisation de l'infraction et
d'identifier, le cas échéant, les autres coupables. » C’est une dénonciation. Les effets de
l’exemption : la personne est déclarée coupable mais elle n’a pas de sanction pénale.
C’est la « prime à la dénonciation ».
33
en 1810 à propos du vol. Mais elle a permis d’aggraver la sanction lorsqu’on avait affaire
à une entreprise criminelle.
Après les attentats du 11 septembre, on a exploité la notion de terrorisme, mais
parallèlement, avec la mondialisation, Internet, la criminalité n’avait plus rien à avoir
avec la criminalité d’il y a 15 ans. On retiendra la circonstance aggravante de la bande
organisée et pour certaines infractions très graves, on y ajoute la notion de criminalité
organisée.
Art. 706-73 C. pr. pén. « La procédure applicable à l'enquête, la poursuite,
l'instruction et le jugement des crimes et des délits suivants est celle prévue par le présent
code, sous réserve des dispositions du présent titre :
1º Crime de meurtre commis en bande organisée prévu par le 8º de l'article 221-4 du
code pénal ;
2º Crime de tortures et d'actes de barbarie commis en bande organisée prévu par
l'article 222-4 du code pénal ;
3º Crimes et délits de trafic de stupéfiants prévus par les articles 222-34 à 222-40 du
code pénal ;
4º Crimes et délits d'enlèvement et de séquestration commis en bande organisée prévus
par l'article 224-5-2 du code pénal ;
5º Crimes et délits aggravés de traite des êtres humains prévus par les articles 225-4-2 à
225-4-7 du code pénal ;
6º Crimes et délits aggravés de proxénétisme prévus par les articles 225-7 à 225-12 du
code pénal ;
7º Crime de vol commis en bande organisée prévu par l'article 311-9 du code pénal ;
8º Crimes aggravés d'extorsion prévus par les articles 312-6 et 312-7 du code pénal ;
9º Crime de destruction, dégradation et détérioration d'un bien commis en bande
organisée prévu par l'article 322-8 du code pénal ;
10º Crimes en matière de fausse monnaie prévus par les articles 442-1 et 442-2 du code
pénal ;
11º Crimes et délits constituant des actes de terrorisme prévus par les articles 421-1 à
421-6 du code pénal ;
12º Délits en matière d'armes et de produits explosifs commis en bande organisée,
prévus par les articles L. 2339-2, L. 2339-8, L. 2339-10, L. 2341-4, L. 2353-4 et L. 2353-
5 du code de la défense ;
13º Délits d'aide à l'entrée, à la circulation et au séjour irréguliers d'un étranger en
France commis en bande organisée prévus par le quatrième alinéa du I de l'article 21 de
l'ordonnance nº 45-2658 du 2 novembre 1945 relative aux conditions d'entrée et de séjour
des étrangers en France ;
14º Délits de blanchiment prévus par les articles 324-1 et 324-2 du code pénal, ou de
recel prévus par les articles 321-1 et 321-2 du même code, du produit, des revenus, des
choses provenant des infractions mentionnées aux 1º à 13º ;
15º Délits d'association de malfaiteurs prévus par l'article 450-1 du code pénal,
lorsqu'ils ont pour objet la préparation de l'une des infractions mentionnées aux 1º à 14º ;
16º Délit de non-justification de ressources correspondant au train de vie, prévu par
l'article 321-6-1 du code pénal, lorsqu'il est en relation avec l'une des infractions
mentionnées aux 1º à 15º.
35
Pour les infractions visées aux 3º, 6º et 11º, sont applicables, sauf précision contraire,
les dispositions du présent titre ainsi que celles des titres XV, XVI et XVII. »
On a une liste limitative d’infractions commises en bande organisées pouvant en
plus être poursuivies dans le cadre de la procédure de la criminalité organisée. Ex. des
viols en bande organisée, des vols, des meurtres, enlèvements, trafics de stupéfiants à
grande échelle.
Cette procédure est appliquée au gang des barbares. On peut être mis en garde à
vue pendant 96 heures. Le Parquet peut procéder à des infiltrations : un policier, un
gendarme, un douanier se fait passer pour une personne intéressée pour une séquestration
ou des stupéfiants. Ce double jeu permet de démonter des projets en préparation. Des
autorisations doivent être faites par un magistrat (un juge d’instruction ou le Parquet).
En France, les perquisitions commencent entre 6 heures du matin, et ne peuvent
commencer à 21 heures. Dans la procédure de criminalité organisée, les perquisitions de
nuit sont autorisées.
Dans la procédure de criminalité organisée, on a donné des pouvoirs
d’investigation, de recherche portant atteinte aux libertés et on a même prévu de sonoriser
des lieux privés (micros). Comme pour le terrorisme, il y a une exemption de peine et une
réduction de peine.
Art. 132-78 le prévoit dans le C. pén. « La personne qui a tenté de commettre un
crime ou un délit est, dans les cas prévus par la loi, exempte de peine si, ayant averti
l'autorité administrative ou judiciaire, elle a permis d'éviter la réalisation de l'infraction et,
le cas échéant, d'identifier les autres auteurs ou complices.
Dans les cas prévus par la loi, la durée de la peine privative de liberté encourue par une
personne ayant commis un crime ou un délit est réduite si, ayant averti l'autorité
administrative ou judiciaire, elle a permis de faire cesser l'infraction, d'éviter que
l'infraction ne produise un dommage ou d'identifier les autres auteurs ou complices.
Les dispositions de l'alinéa précédent sont également applicables lorsque la personne a
permis soit d'éviter la réalisation d'une infraction connexe de même nature que le crime
ou le délit pour lequel elle était poursuivie, soit de faire cesser une telle infraction,
d'éviter qu'elle ne produise un dommage ou d'en identifier les auteurs ou complices.
Aucune condamnation ne peut être prononcée sur le seul fondement de déclarations
émanant de personnes ayant fait l'objet des dispositions du présent article. »
La personne qui dénonce, le repenti, bénéficie d’une protection avec
éventuellement la possibilité de donner une autre identité au repenti et à sa famille
(système inspiré par les Italiens, mais ne fonctionnant pas très bien en France).
Dans les deux hypothèses, on a le mot « harceler ». Est-ce que le législateur exige
une répétition, ou s’il se contente d’un acte isolé. Demander des rendez-vous plusieurs
fois à une personne dans le cadre de son travail, est-ce harceler ? La c. cass. n’a pas
tranché, mais la doctrine considère en majorité qu’un acte unique peut caractériser un
harcèlement (pas de délit d’habitude, de répétition nécessaire).
infraction que si on viole une règle de sécurité. C’est une infraction formelle également
car on n’a pas besoin de résultat. C’est le risque qui est sanctionné.
Le fait de doubler en haut d’une côte constitue en soi une infraction au Code de la
Route, et au pénal, la mise en danger délibérée. Ex. franchir un feu rouge (retrait de
points), ou orange (pas de retrait de points), est-ce un délit ? Une mise en danger ?
Réponse de la c. cass. : Cela dépend. De nuit, la tendance des tribunaux est de dire qu’en
plus de la contravention, on commet un délit de mise en danger délibérée. Si le feu est
franchi de jour, cela ne sera pas systématique. Si on franchit le feu rouge et que l’on
blesse quelqu’un, on a la contravention de franchissement de feu rouge. Mais on ne
condamne pas pour mise en danger délibérée de la vie d’autrui, car elle n’existe que si le
résultat n’est pas atteint. Ce sera une infraction plus grave.
B) Le commencement d’exécution
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La question qui se pose aux magistrats est d’estimer à quel instant on se trouve
dans le commencement d’exécution. La pensée criminelle n’est pas un commencement
d’exécution. L’extériorisation de la pensée criminelle (l’achat de l’arme) n’est pas non
plus considérée comme un commencement d’exécution. La Cour de Cassation qualifie
cette extériorisation « d’acte préparatoire ». L’acte préparatoire n’est pas pénalement
répréhensible. Il est considéré comme un acte équivoque, tout simplement car on peut
acheter un revolver pour tuer ou pour se défendre. La mort aux rats peut être utilisée pour
tuer un homme ou des rats. La Cour de Cassation contrôle cette notion et la formule la
plus courante est : le commencement d’exécution est « un acte tendant directement au
délit et commis avec intention de le commettre ». Arrêt Lacour (et l’arrêt Schieb, rendu le
même jour), 25 octobre 1962. Arrêt Lacour : pendant la guerre d’Algérie, une femme
avait un fils refusant de faire son service militaire. Le compagnon de la femme, fervent
militaire, le voyait d’un mauvais œil et envisageait de supprimer le jeune homme en
faisant appel à un tueur à gages. Le tueur à gages se présente et renonce à son projet. Il
souhaite s’entendre avec le fils pour pouvoir toucher la somme. Le docteur Lacour s’est
retrouvé poursuivi pour complicité de tentative d’assassinat. Dans cet arrêt, la Cour de
Cassation a dit qu’il ne pouvait pas y avoir de tentative d’assassinat de la part du docteur,
car le fait de donner de l’argent n’a pas pour conséquence directe et immédiate d’engager
40
C) La tentative interrompue
Art. 121-5
Deux hypothèses se distinguent : l’interruption involontaire et la tentative
infructueuse.
• L’interruption involontaire se « fait par des circonstances indépendantes de la
volonté de son auteur ». Des événements extérieurs vont empêcher la commission de
l’infraction. Cela veut dire aussi par le raisonnement a contrario que si le désistement est
volontaire, il n’y a pas de tentative. La question est de savoir quand le désistement est-il
volontaire ou involontaire. Il est volontaire quand il est issu de la volonté de l’individu.
Pourquoi la personne renonce-elle ? Peu importent les raisons de son désistement (pitié,
la crainte du châtiment, peur…) dès l’instant ou c’est volontaire. En revanche, lorsque le
désistement provient de l’extérieur, on considère que le désistement est alors involontaire
(la police arrivant lors d’un cambriolage, l’arrivée d’une personne…). Le délinquant est
poursuivi pour tentative de vol dans ce cas-là. Ce peut être aussi un événement technique
(un coffre-fort qui résiste, un système d’alarme qui bloque les portes…). Le problème est
lorsqu’il y a un événement qui oblige à renoncer à la commission de l’infraction. On
considère qu’un ami nous disant d’arrêter un projet de vol peut être considéré comme
ayant infléchi notre volonté. On devrait considérer que c’est un élément extérieur.
Néanmoins, la Cour de Cassation considère que l’on ait pu être convaincu. Parfois cela
peut être interne (la peine sexuelle : au moment d’un viol un homme est privé
d’errection). Le désistement est-il alors volontaire ou involontaire ? La Cour de Cassation
a considéré cela comme un désistement involontaire (10 janvier 1996).
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D) La répression de la tentative
Art. 121-4. L’auteur d’une tentative de crime ou délit est puni comme si
l’infraction avait été consommée. La peine encourue est la même que celle encourue par
l’auteur. Le fait que l’infraction ne soit pas commise revient au même. Les magistrats
raisonnent comme si elle avait été consommée. La tentative n’est répréhensible que si
l’auteur est conscient et a une intention délictueuse. À partir du moment où il a cette
volonté délictueuse, il sera jugé comme si l’infraction avait été consommée (+ en
fonction de son passé…).
La complicité est définie aux art. 121-6 et 121-7 C. Pén. Le complice N’EST PAS
MOINS COUPABLE QUE L’AUTEUR et n’en sera pas moins condamné. « Sera puni
comme auteur le complice de l’infraction au sens de l’article 121-7. » Dans l’art. 121-7,
on nous décrit les hypothèses de complicité…
utilise les bijoux volés par un tiers pour votre compte personnel (on les porte, on les
revend…). Le blanchiment, c’est donner une virginité à des sommes issues d’un trafic (de
drogues, de terrorisme, de vols…). Ex. investir dans l’immobilier…
L’aide et l’assistance sont visés dans l’al. 1 de l’art. 121-7. Il s’agit de termes très
vagues : « Est complice d’un crime ou d’un délit la personne qui sciemment, par aide ou
assistance en a facilité la préparation ou la consommation. » La c. cass. interprète : ce
peut être le prêt d’une voiture pour un cambriolage, la distraction de la victime pendant le
vol, tenir la victime pendant que l’auteur la maltraite, vendre une carte de téléphone
falsifiée c’est se rendre complice d’escroquerie, fournir des fausses clés, une échelle,
donner des éléments permettant de rentrer dans une maison… Le guetteur est complice
bien qu’il ne participe pas matériellement.
La provocation, al. 2. « Est également complice la personne qui par don,
promesse, menace, ordre, abus d’autorité ou de pouvoir, aura provoqué à une infraction
ou donné des instructions pour la commettre. » On vise n’importe quelle infraction ici
(crime, délit, contravention).
Ce peut être un don (ex. donner des bijoux) ou une promesse.
La menace n’est pas une menace d’atteinte à l’intégrité physique. Celui
menaçant sa compagne de la quitter si elle n’avorte pas est retenu pour complicité car
l’IVG était illégal.
L’ordre : il faut qu’il y ait une relation de subordination. L’ordre donné
par un passage au conducteur de passer outre un barrage de police. Le conducteur est
poursuivi pour violence volontaire. La c. cass. a décidé que le passager était complice car
il avait donné un ordre.
Abus de pouvoir, d’autorité : dans une relation de travail, on oblige un
salarié de commettre une infraction. Obliger un comptable à mettre de faux chiffres. Le
comptable, en inscrivant ces chiffres, est auteur de l’infraction. Celui qui écrit est auteur.
Le chef d’entreprise est complice. Mais, la c. cass. a répondu une fois : un avocat a obligé
sa secrétaire à rédiger un faux document, et si matériellement le faux avait été rédigé par
la secrétaire, c’était l’avocat qui était l’auteur. Dans cette hypothèse, la c. cass. a renversé
les responsabilité en disant que celui qui avait donné l’ordre était l’auteur.
Donner des instructions, avant la commission de l’infraction : il faut donner des
renseignements (ex. un emploi du temps). Il faut que ces renseignements soient précis.
Donner le nom de quelqu’un permettant de commettre une infraction fait que l’on est
complice (ex. donner le nom de quelqu’un chez qui on peut trouver du shit).
Qu’en est-il si le renseignement donné ou l’aide apportée ne sont pas utilisés par
l’auteur ? L’acte du complice peut-elle être retenue si l’agissement du complice n’a pas
servi ? La c. cass. a répondu négativement en considérant que lorsque l’on donne un
renseignement (ou une échelle, des clés…), on désire s’associer à une action délictueuse.
Peu importe qu’autre chose soit utilisé par la suite. La JP est sévère en la matière. Si la
personne a qui on donne le renseignement ne commet l’infraction, il ne peut y avoir de
complicité, puisque l’on manque de fait principal punissable (affaire Lacour). Exception,
art. 225. Le Dr. Lacour n’a pu être condamné pour complicité, car le tueur à gages s’est
désisté. Il n’a pas été poursuivi pour tentative de complicité.
La complicité de tentative d’infraction peut toujours être retenue (ex.
s’associer à une tentative de cambriolage).
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B) La répression de la tentative
• L’élément moral : il faut être conscient de ce que l’on fait. On ne peut pas être
complice si on ignore que l’on s’associe à une infraction (ex. un artisan fabriquant une
copie de clefs dérobées : il ignorait qu’il s’associait à un cambriolage). Si l’on donne le
nom d’une personne susceptible de vendre de la drogue, on ne peut pas dire qu’on
l’ignorait. On est supposé connaître l’existence du trafic. Faut-il que le complice ait
connaissance de l’infraction qui sera effectivement commise ? Une décision du 13 janvier
1955 a permis de résoudre en partie cette difficulté. Un créancier avait confié à un tiers
deux pistolets pour impressionner le débiteur. Le tiers se présente et le débiteur n’est pas
là. Il demande à la concierge où il est, et s’en suit une altercation. Il tue la concierge.
Lorsque l’on remet deux armes pour une menace et que l’on se retrouve avec un meurtre,
est-on complice de meurtre pour fourniture de moyens ? Non, dit la c. cass. car la
personne s’était associée à une tentative d’extorsion, mais cette tentative a dégénéré en
meurtre. Dans une affaire ultérieure, changement de position : un pistolet est fourni à un
prisonnier pour qu’il s’évade. Celui-ci utilise l’arme pour menacer les gardiens. Les
gardiens tirent et tuent aussi un gardien. La c. cass. a estimé que la remise du pistolet
impliquait l’utilisation éventuelle de l’arme. Elle a poursuivi celui qui a remis l’arme
pour complicité de meurtre.
• Les peines : Art. 121-6. Changement par rapport à l’ancien Code : « sera puni
comme auteur » et non « comme l’auteur ». « Sera puni comme auteur le complice de
l'infraction, au sens de l'article 121-7. »
Lorsque l’on parle de complicité, on parle d’emprunt de criminalité. Je m’associe
au fait délictueux de l’auteur. C’est lui qui constitue l’élément illicite. Je m’y associe
dans la définition de l’infraction et dans les sanctions. L’emprunt de criminalité : on
prend le fait principal punissable + la sanction. On est punissable comme l’auteur. C’est
la position du C. Pén. de 1810. Le complice est punissable comme l’auteur.
Plus tard, en 1994, la personne morale est introduite dans le C. Pén. et est
désormais responsable. Elle ne peut être punissable comme l’auteur. L’auteur personne
physique peut être emprisonné. Le complice sera puni comme s’il était un auteur. On ne
va plus regarder la répression du complice à travers l’auteur, mais à travers ses
caractéristiques. Si c’est une personne morale, elle sera punie par les peines encourues
pour les personnes morales. Idem si c’est une personne physique. Avant 1994, nous
avions un meurtre particulier qui supposait la peine de mort avant 1981 : le parricide.
C’est le fait de tuer la personne qui vous a engendré (peine de mort avant 81, puis prison
à perpétuité). Le complice est punissable comme l’auteur dans ce cas là. Il est punissable
d’une complicité de parricide (avant 1981, éventuellement peine de mort). Je désire tuer
mon père, je connais les risques, je me fais aider. L’ami tue mon père et est poursuivi
pour meurtre simple. Moi qui l’ait aidé, je suis complice de meurtre et non de parricide.
Je suis poursuivi pour complicité de meurtre et non de parricide. En 1994, il y a un
changement : tuer son père, c’est être auteur d’un meurtre avec circonstance aggravante,
mais celui qui m’a aidé n’a pas tué son ascendant et est poursuivi comme complice d’un
meurtre simple. Hypothèse inverse : demander à quelqu’un de m’aider à tuer mon père. Il
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le tue, et est auteur d’un meurtre. Je l’ai aidé, je suis simplement complice d’un meurtre,
sans circonstance aggravante. Ces changements sont importants au cas par cas.
En principe, dans le nouveau C. Pén., on est réprimé comme si on était un auteur.
Trois hypothèses :
- Lorsqu’il y a des circonstances aggravantes objectives ou réelles (= qui
s’attachent à l’infraction ; un vol simple + un vol aggravé car commis avec
une infraction comme un bris de vitre), la circonstance aggravante réelle
s’applique au complice, même si celui-ci l’ignore. Actuellement, on a la bande
organisée : si on s’associe à un vol et qu’on ignore qu’il est organisé en bande,
on a toute la chance d’être poursuivi pour vol en bande organisée. La
circonstance aggravante réelle s’applique au complice.
- La circonstance aggravante mixte : elle ne s’applique plus au complice. Ex. un
délit de faux devenant un crime de faux lorsqu’il est commis un officier
public. La circonstance aggravante ne s’appliquera pas au complice.
- Les circonstances personnelles ne s’appliqueront jamais au complice : ex. le
parricide (aujourd’hui, la circonstance aggravante de la qualité d’ascendant).
I – LA FAUTE INTENTIONNELLE
A) L’intention et le mobile
sexiste, est un vol aggravé. Y aurait-il un mobile à côté de l’intention ? Dans ce type
d’infractions, on a élevé le mobile.
Le mobile n’entre pas en ligne de compte, sauf exceptions. Il n’est pris en
considération que dans le cadre de la répression.
Le dol aggravé : On peut avoir une volonté criminelle aggravée, décuplée. Le plus
souvent, le vol simple est un dol général. L’aggravation provient d’une circonstance
particulière, comme par exemple le terrorisme, la préméditation… Un meurtre simple
sera aggravé par la préméditation. On parle de dol aggravé. Certaines circonstances
aggravantes sont liées à l’intention lorsque l’on vise certaines personnes vulnérables. Là,
on a un dol aggravé.
Le dol dépassé : agir mais sans vraiment vouloir le résultat, mais en l’assumant.
Aller au-delà de ce qu’on l’avait prévu. Ex. donner des coups. On doit assumer les
conséquences graves, les complications (la perte d’un œil suite à un coup de poing). En
donnant un coup, on accepte les circonstances. Ex. le fait de tirer en l’air avec un pistolet
d’alarme, c’est en assumer les conséquences (une crise cardiaque par exemple). Donner
un coup à une personne qui décède juste après.
Le dol indéterminé : savoir qu’il y aura des conséquences, on ne sait pas
lesquelles, et on les assume.
Lorsque l’on monte une qualification pénale, il faut s’interroger sur l’existence de
cette faute intentionnelle. Si la personne n’est pas démente, n’est pas dénuée de
discernement, sa responsabilité sera engagée. Si, en revanche, elle est soumise à une
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contrainte, force majeure, erreur sur le Droit, on fera tomber cet élément moral. On peut
écarter cette faute intentionnelle s’il y a une contrainte, force majeure ou erreur sur le
Droit.
A) Le contenu
Art. 121-3, al. 2. « Toutefois, lorsque la Loi le prévoit, il y a délit en cas de mise
en danger délibérée de la personne d’autrui. » Cette deuxième hypothèse se situe entre
l’intention, la faute intentionnelle, et la faute non intentionnelle. Elle est à mi-chemin,
c’est la faute de mise en danger délibérée de la personne d’autrui. Cette faute de mise en
danger de la personne d’autrui existait avant 1994 au titre du dol éventuel. Ce qui est
réprimé, c’est d’être indifférent à la personne d’autrui. Elle se retrouve dans différentes
infractions, comme un élément d’aggravation particulier, tout en constituant une
infraction particulière (art. 221-6, les « atteintes involontaires à la vie »). Ex. imprudence,
un piéton est renversé. Si on agit en violant manifestement une obligation, on transforme
l’infraction avec circonstance aggravante (passer un feu rouge) et on passe de 3 à 5 ans
d’emprisonnement.
Art. 223-1 « Le fait d’exposer autrui à un risque immédiat de mort ou de blessure
de nature à entraîner une mutilation ou une infirmité permanente par la violation
manifestement délibérée d’une obligation particulière de sécurité ou de prudence imposée
par la Loi ou le règlement. Ce fait-là est punissable d’un an d’emprisonnement et de 15
000 € d’amende ». Ex. franchir une côte en doublant : on commet une infraction au C.
Route. Et, on expose autrui à un danger. On sera alors condamné doublement, même si
on ne commet pas d’accident.
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Cas pratique :
- Rechercher le texte de loi
- Rechercher l’agissement répréhensible (acte matériel, omission, tentative, complicité)
- Etait-il conscient ?
Cette mise en danger délibérée est à la fois une infraction autonome (dépassement
en haut d’une côte). Même s’il n’y a pas d’accident, la condamnation est possible. En
même temps, cela constitue l’élément moral qui va aggraver certaines infractions
(principalement, les infractions qui sont commises de manière involontaire comme
l’homicide involontaire ou blessures involontaires). L’homicide involontaire est cité à
l’art. 221-6 : 3 ans d’emprisonnement. Si la faute commise est une mise en danger
délibérée de la vie d’autrui, on passe à 5 ans d’emprisonnement. Cet élément moral sera
retenu pour aggraver la sanction.
B) Le domaine
règlement, soit commis une faute caractérisée et qui exposait autrui à un risque d'une
particulière gravité qu'elles ne pouvaient ignorer. (…) »
La majorité des infractions dans le C. Pén. sont des infractions volontaires (ex.
vol, meurtre…). Ces infractions sont commises avec une intention, un résultat. Dans les
infractions pour lesquelles la faute non intentionnelle est requise, le résultat n’est pas
désiré.
Art. 121-3, al. 3 et 4. Les infractions non intentionnelles sont des délits et
certaines contraventions, jamais des crimes. Dans le C. Pén. 1994, il n’y a plus de crime
non intentionnel. Deux catégories de fautes sont non intentionnelles. Elles sont limitées
dans le C. Pén. mais fréquentes devant les tribunaux (car relevant de la vie quotidienne) :
- Les infractions qui portent atteinte à l’intégrité physique (blessures) et à la vie
(homicide) : ce sont des infractions dites involontaires.
- Les infractions en matière de pollution.
Dans ces 2 cas précis, il faut un résultat. La faute non intentionnelle ne sera
retenue que si elle a entraîné un dommage.
La première étape est la loi du 13 mai 1996 : elle précise que l’on est responsable
de ses fautes d’imprudence, d’inattention, maladresse… sauf si l’on a rempli
correctement les diligences imposées par la loi. Les maires ne seraient plus déclarés
coupables si, avec les moyens qu’ils avaient, ils avaient veillé à l’application des textes (1
visite par mois des établissements scolaires et dès que la visite est faite, ils ont rempli
leurs obligations). Cette loi a été un échec total, parce que la c. cass. a considéré qu’il
s’agissait d’un texte corporatiste et a continué à raisonner de manière abstraite. Mme
Georgina Dufoix était ministre de la santé au début de l’affaire du sang contaminé.
Interrogée par un journaliste, elle a dit être responsable mais pas coupable. En d’autres
termes, elle veut bien payer mais pas être déclarée coupable. Or, en France, on est
d’abord déclaré coupable avant de payer pour ses responsabilités…
La loi du 10 juillet 2000 est la loi ayant réformé les al. 3 et 4. C’est la loi Fauchon
(du nom d’un sénateur). Elle avait le même travers que la loi de 1996 au départ, c’est-à-
dire que dans le projet de loi, on visait les décideurs publics (préfets, élus,
fonctionnaires…). Au cours des débats parlementaires, certains députés ont évoqué le
principe d’égalité des citoyens devant la loi. La loi du 10 juillet 2000 s’applique à tous
(aux personnes physiques et aux personnes morales).
Le délit de divulgation par imprudence d’un secret de défense nationale (art. 413-
10 C. Pén.). La loi distingue 2 alinéas :
- La causalité directe
- La causalité indirecte.
A) La causalité directe
B) La causalité indirecte
prévue par la loi ou le règlement, soit commis une faute caractérisée et qui exposait autrui
à un risque d'une particulière gravité qu'elles ne pouvaient ignorer. »
Le texte ne s’adresse qu’aux personnes physiques. La personne physique doit
avoir créé la situation à l’origine du dommage, ou alors ne pas avoir pris de disposition. Il
faut d’abord établir que dans les circonstances de l’espèce, le comportement de l’auteur
est à l’origine du contexte dans lequel va avoir lieu l’accident. La c. cass. n’a jamais
accepté que l’on discute raisonnablement de cette première partie de la phrase. Créer la
situation, contribuer à la créer, c’est une redondance de la faute qui sera retenue
ultérieurement. La personne a 2 comportements pouvant l’amener devant les juridictions
répressives : la faute délibérée et la faute caractérisée.
- La faute délibérée se rapproche de la mise en danger délibérée de la personne
d’autrui. La mise en danger délibérée de la personne d’autrui est une faute pouvant
aggraver certaines infractions dans l’hypothèse d’un lien de causalité direct. Ici, c’est
l’hypothèse d’une causalité indirecte. Il faut relever à l’encontre du suspect un texte de
loi, un arrêté municipal, qui vise à la sécurité et qui ait été manifestement violé. Même
s’il n’y a pas de contact entre la main de l’homme et la victime, on aura une
responsabilité du chef d’entreprise, de l’instituteur, du maire, du préfet, de
l’automobiliste s’il a violé de manière délibérée une prescription légale. Ex. pour un chef
d’entreprise, le non-respect d’une règle de sécurité : le port de casque sur un chantier. Si
un ouvrier n’en a pas et reçoit un objet sur la tête, le chef d’entreprise est responsable.
Idem pour protections sur un échafaudage. Un instituteur a l’interdiction de laisser les
élèves seuls dans une classe : si l’un se jette par la fenêtre, l’instituteur ne respecte pas les
règles de sécurité. Idem en conduisant un véhicule et en violant une obligation de
sécurité.
- La faute caractérisée : il n’y a pas de réglementation qui a été violée (ex. l’arme
du chasseur : aucun texte ne l’oblige à retirer les balles de son arme). Le législateur
prévoit tout de même de retenir la responsabilité si une faute caractérisée est commise. La
c. cass. considère que la faute caractérisée forme un tout. Si le comportement est
suffisamment grave, d’après les circonstances, on estimera que la personne peut être
déclarée coupable. Ce n’est pas une faute légère. La c. cass. considère le comportement
d’une personne par rapport à un homme moyen. Si le comportement de quelqu’un est
discutable, on invoquera la faute caractérisée. Ex. le gynécologue accoucheur est appelé,
estime que ce n’est pas assez grave et va voir une autre patiente. Entre temps, l’enfant
naît mort-né. Autre problème : anomalies non détectées sur les échographies. On peut
retenir à son encontre une faute caractérisée. Les chefs d’entreprise sont accusés
d’accident du travail même si le C. Travail a été respecté. La JP est contradictoire. Enfin,
il faut s’interroger sur le caractère direct (négligence, inobservation des règlements…) ou
indirect (faute délibérée ou faute caractérisée).
Ex. Le sang contaminé. En 1985, on découvre que la transmission du SIDA peut
se faire par voie sanguine. Rivalité entre les instituts français et américains pour
découvrir le test permettant de détecter le SIDA dans le sang. Pour les hémophiles, risque
de mort suite à un accident. Ces enfants recevaient des produits sanguins pour y pallier.
L’institut français du sang a collecté du sang, dont du sang infecté. Attente du test
français pour tester ce sang. Les enfants ont tout de même reçu ce sang contaminé. Le
directeur du centre national de transfusion sanguine, les médecins prescripteurs sont-ils
responsables ? En définitive, il n’y avait pas eu à leur encontre de faute caractérisée. On a
55
IV – LA FAUTE CONTRAVENTIONNELLE
au juge d’instruction, mais le juge d’instruction n’intervient que dans 5% des affaires. Le
Ministère Public décide soit de classer, c’est-à-dire d’interrompre, soit de faire un rappel
à la loi, soit de faire un renvoi devant la juridiction de jugement. Ensuite, le tribunal (de
police, correctionnel, cour d’assises), la juridiction de jugement se pose des questions
(relatives au texte de loi, au comportement reproché, est-ce que ces conditions sont
réunies pour condamner le prévenu ou l’accusé ?).
La question qui se pose est celle de savoir si nous sommes responsables de nos
seuls faits, ou bien si nous sommes également responsables pénalement du fait d’autrui.
C’est une question très importante qui aura des réponses en Droit civil.
délinquant. Certains policiers souhaitent revoir ce texte. En 1981 (Mitterrand), cette loi a
été abrogée car considérée comme une atteinte au principe de la responsabilité pénale du
fait personnel.
Ex. en matière d’infraction volontaire, lorsqu’il y a une bagarre et que 3
personnes tapent sur une 4ème, il n’est pas toujours aisé de savoir qui parmi les 3 a donné
le coup de poing mortel. Dans cette hypothèse-là, la c. cass. fait une analyse conjointe des
3 personnes. Elle estime que les 3 sont coauteurs de coups et blessures ayant entraîné la
mort sans intention de la donner. C’est un peu choquant car un seul a donné le coup, mais
c’est du fait de l’impossibilité de détecter techniquement que l’on prend les 3 personnes.
Ex. en matière d’infraction involontaire, on retrouve ce même schéma. On a 3
chasseurs ayant la même carabine, les mêmes balles, ils pensent tuer un sanglier mais en
fait, ils tuent un autre chasseur. Comment savoir quelle est la balle à qui appartient la
balle qui a réellement tué le chasseur ? On fait une analyse qui repose sur une fiction et
on estime que les 3 sont coauteurs. C’est la « gerbe d’étincelle », on ne sait pas quelle
arme a tué.
La c. cass. admet que dans certaines circonstances, celui qui agit matériellement
et doit être considéré comme auteur ne sera en fait que complice s’il agit en connaissance
de cause ou voir même relaxé. On retiendra comme auteur celui qui n’a pas agit
matériellement mais qui a donné l’ordre. On l’appellera alors l’auteur moral. Ex. l’avocat
qui dicte une lettre à sa secrétaire et cette lettre constitue un faux. Celle qui rédige le faux
est la secrétaire et doit être considéré auteur. Selon ce schéma inverse, on dit que l’avocat
est l’auteur. C’est « l’auteur moral ». Il sera généralement condamné au titre de la
complicité, mais là, comme il fait le fait par le prolongement de sa main, il est auteur.
Ex. M. Moussaoui a été condamné pour complicité. En France, il n’aurait pas pu
être condamné pour complicité. On lui reproche de ne pas avoir dit aux autorités qu’un
attentat se préparait. En France, il faut un acte positif. En France, il aurait été condamné
pour non révélation de crime, pas pour complicité.
a) Conditions
Pour le chef d’entreprise, on va avoir une responsabilité pénale du chef
d’autrui (= à l’origine de). Où repose cette entorse ? À l’art. 121-1. Cette exception
repose dans certains art. du C. Travail, du C. Route, et certains du C. Urb.
Il existe des responsabilités en matière de circulation et en matière de C. Urb. : en
matière de C. Route, il existe une responsabilité pénale pour le titulaire du certificat
d’immatriculation (carte grise). Cette responsabilité est automatique, même si l’infraction
a été commise par une autre personne. Ex. emprunter la voiture de ses parents et mal se
garer, ce sont les parents qui sont responsables. Un excès de vitesse visualisé par une
photo, si la photo n’est pas utilisable (physionomie du conducteur), on condamne le
propriétaire du véhicule à une amende mais pas un retrait de points. C’est une amende
dite civile mais prononcée par une juridiction pénale. C’est la responsabilité pénale du
propriétaire du véhicule automobile.
La responsabilité pénale est prévue en matière d’hygiène et de sécurité à l’art. L
263-2 C. Travail. Cet art. prévoit qu’en matière d’hygiène et de sécurité, ce seront les
gérants d’une société qui seront responsables pénalement des infractions commises en
58
matière d’hygiène et de sécurité dans l’entreprise, « par leur faute personnelle. » Le P-DG
d’une société est responsable que les employés n’ont pas la tenue vestimentaire
obligatoire (en général tenue de protection). On considère que le chef d’entreprise doit
veiller à ce que tous ses salariés soient pourvus des vêtements indispensables pour leur
sécurité. En matière de conduite de camion, il est indispensable (pour le chauffeur et pour
les automobilistes) que le chauffeur ait des temps de repos. Un disque permet
d’enregistrer les temps de repos et de reprise. Si le camion n’en est pas pourvu, le chef
d’entreprise est responsable de cette inobservation. Un texte de loi permet de reprocher
ces éléments. Cela peut aller plus loin en cas d’accident du travail.
Pourquoi le chef d’entreprise est-il déclaré coupable ? Parce qu’il a une mission
de surveillance. Comment peut-il se dégager de cette responsabilité ? La JP a imaginé
que le chef d’entreprise puisse avoir la possibilité de déléguer ses pouvoirs. La délégation
de pouvoirs ne repose sur aucun texte. Elle n’est pas inscrite dans la loi ou dans un
règlement. Elle a été dégagée par la c. cass., c’est une interprétation jurisprudentielle. La
délégation de pouvoirs est une soupape qui permet à un chef d’entreprise de désigner une
personne (un salarié) en lui disant que sur le chantier de Châteauroux, ce sera lui le
responsable de la sécurité. Le chef d’entreprise pourrait se dégager aisément en désignant
un homme de paille, un fantoche. La c. cass. est exigeante : la délégation de pouvoirs doit
s’adresser à un salarié qui soit pourvu de pouvoirs précis avec des moyens utiles. Lorsque
la délégation répond à ces critères, on peut admettre que la responsabilité pénale du chef
d’entreprise soit transmise au délégataire. Cela permet alors de pouvoir exonérer le chef
d’entreprise du poids de la responsabilité pénale. Cette délégation est d’origine
jurisprudentielle, s’applique en matière d’hygiène et de sécurité, mais la c. cass. a
extrapolé cette délégation à d’autres infractions. La délégation s’applique aussi en
matière d’embauche illicite de travailleurs étrangers. Ex. dans une société de BTP, on
utilise des travailleurs dissimulés (travailleurs français d’origine aussi, ou clandestins =
payés au noir). Qui est responsable ? Le chef d’entreprise. On considère que le préposé
aux relations d’embauche est responsable.
b) Fondements
Fondement de la responsabilité pénale du chef d’entreprise (responsabilité
du fait d’autrui) : Le chef d’entreprise est déclaré coupable d’une infraction qui a été
commise par un tiers. Les auteurs sont divisés : certains considèrent que cette
responsabilité pénale repose sur l’idée du risque. Quand on est dirigeant de société, on
accepte les risques que supporte cette activité. Cette explication est contraire au droit
pénal. Le droit pénal ne condamne pas quelqu’un sur un simple risque, même dans
l’hypothèse de la mise en danger délibérée de la personne d’autrui. La deuxième
explication est l’idée du pouvoir : celui qui dirige une entreprise détient des pouvoirs et
parmi ces pouvoirs, il y a le pouvoirs de sanctionner les ouvriers, salariés (procédure
disciplinaire, ou de licenciement) qui ne respectent pas la réglementation. L. 263-2 C.
Travail Le chef d’entreprise est responsable du fait personnel. Cela implique la
responsabilité si jamais il y a la méconnaissance d’une loi pénale. Dans le pouvoir, il y a
l’idée de faute, donc il est logique qu’il soit pénalement responsable. Cette seconde
explication prévaut à l’heure actuelle. Celui qui n’exerce pas bien ses pouvoirs est
responsable. Le chef d’entreprise doit d’une manière ou d’une autre payer quelqu’un pour
59
sortir les poubelles par exemple. S’il ne fait pas cet effort financier, il supporte la
responsabilité pénale.
Pour la c. cass. le fait de ne pas avoir pris de dispositions suffisantes constitue en
soi une faute. En 1978, la notion de faute a été introduite. En 1976, un magistrat avait
incarcéré un chef d’entreprise pour ne pas avoir fait respecter la réglementation en
matière de sécurité (problème d’éclairage) dans une mine du Nord de la France. Ce non
respect avait entraîné le décès d’un mineur. Le non respect en matière de sécurité a été
considéré comme grave par le magistrat qui l’a incarcéré. Cette incarcération a fait grand
bruit, d’où la notion de faute personnelle en 1978. La c. cass. n’y est pas sensible. Le chef
d’entreprise est pourvu de pouvoirs.
C’est l’innovation la plus grande du C. Pén. de 1994. Jusqu’en 1994, il n’était pas
possible de condamner pénalement une personne morale. Au Moyen-Âge, on avait
condamné des villes pour avoir commis des infractions pénales. Mais, on avait également
condamné des animaux. Finalement, au cours des siècles, on a abandonné cette notion de
responsabilité pénale des personnes morales.
Personne morale : groupement pourvu de la personnalité morale, reconnue par les
autorités, ayant un nom, un domicile et un patrimoine. Cette personne peut se défendre en
justice, être déclarée civilement responsable, mais jamais pénalement. Ex. : associations
(d’utilité publique, déclarée…), fondations, groupement d’intérêt économique. La loi Le
Chapelier de 1791 avait estimée que l’on devait supprimer les corporations. Elles étaient
sources de privilèges, et donc attentatoire à la liberté. Dans l’Ancien Droit, il fallait
adhérer et être accepté à une corporation. Sans appartenir à une corporation, on ne
pouvait pas travailler. Jusqu’en 1990, pour travailler dans l’édition, il fallait adhérer à la
CGT. Cela s’est atténué. Le C. Pén. de 1810 n’envisage pas l’existence de personnes
morales. Il a fallu attendre 1866 pour que le législateur réglemente le droit des sociétés.
Une personne morale peut être civilement condamnée. Pénalement, on estime
qu’elle n’a pas de volonté délictueuse. « On ne déjeune pas avec une personne morale. »
Autrement dit, personne n’en a jamais rencontré. C’est un être de fiction.
En pratique, lorsqu’une infraction était commise dans une société, qui était
responsable ? On considérait que c’était le gérant, ou le dirigeant, le président. Donc, on
faisait remonter la responsabilité de la fraude fiscale. Le responsable en matière de fraude
fiscale, de communication… sera toujours le dirigeant de la société, gérant de la SARL…
Le dirigeant était toujours poursuivi pour les infractions commises au nom de la société.
Ex. publicité mensongère : on ne voit pas toujours les astérisques figurant sur les
publicités. Même si la société est une fiction juridique, il n’empêche qu’elle peut avoir
des comportements illicites. Une première réforme est intervenue en 1934, du nom de son
créateur Matter. Elle prévoyait que l’on devait abandonner le principe d’irresponsabilité
pénale des personnes morales. La guerre arrive et le projet est enterré. Il a fallu attendre
la commission de révision du C. Pén. mise en place par VGE en 1974 pour que l’on
arrive au texte actuel : l’art. 121-2 C. Pén. La majorité des auteurs était pour la
responsabilité pénale des personnes morales. Certaines critiques sont tout de même
apparues : si c’est une personne morale qui est condamnée pénalement, non-respect du
permis de construire par exemple, le chef d’entreprise se moquera de respecter la
60
A) Le champ d’application
ne peut pas non plus délivrer des permis de conduire). La c. cass. retient un autre critère,
dégagé par le CE, qui estime que l’on considère comme activité délégable lorsque la
société privée qui exercerait cette activité serait rémunérée par rapport au pourcentage
tiré de cette activité. Ex. Une commune ayant chargé une société d’éclairer une place : il
y a une co-responsabilité de la commune et de la société. Il y a un pourcentage qui
intéressait la commune, donc il s’agissait d’une activité délégable, d’où la responsabilité
pénale.
Pour les personnes morales étrangères, principalement de droit privé. Ce sont les
sociétés étrangères pouvant commettre des infractions. La personne morale a une
nationalité qui dépend de son siège social. Si elle a un siège social dans un pays européen
n’étant pas la France. Toute personne morale de droit privé étrangère pourra être
condamnée en cas de violation. La question épineuse est celle de l’exécution des peines.
Art. 121-2 : le texte évoque les infractions commises pour le compte des
personnes morales : « Les personnes morales, à l'exclusion de l'Etat, sont responsables
62
pénalement, selon les distinctions des articles 121-4 à 121-7 et dans les cas prévus par la
loi ou le règlement, des infractions commises, pour leur compte, par leurs organes ou
représentants.
Toutefois, les collectivités territoriales et leurs groupements ne sont responsables
pénalement que des infractions commises dans l'exercice d'activités susceptibles de faire
l'objet de conventions de délégation de service public.
La responsabilité pénale des personnes morales n'exclut pas celle des personnes
physiques auteurs ou complices des mêmes faits, sous réserve des dispositions du
quatrième alinéa de l'article 121-3.
NOTA : Loi 2004-204 du 9 mars 2004 art. 207 IV : Les termes "et dans les cas prévus
par la loi ou le règlement" sont supprimés à compter du 31 décembre 2005. »
Pour le compte des personnes morales : la responsabilité de la personne morale
est indirecte, mais néanmoins une responsabilité personnelle. Ce n’est pas une
responsabilité identique à celle du complice. Responsabilité indirecte = responsabilité par
ricochet selon certains auteurs. La personne morale qui traite de la fiction ne peut pas
commettre directement l’infraction. Le magistrat est obligé de passer d’abord par la
responsabilité pénale de la personne physique. Ensuite seulement, on s’interrogera sur la
responsabilité pénale de la personne morale. Le relais indispensable est la personne
physique. En Droit civil, quand on met en cause une société pour dommages - intérêts, on
n’a pas besoin du relais d’une personne physique.
Le caractère personnel : la responsabilité pénale de la personne morale n’est pas, à
l’inverse du complice, une responsabilité d’emprunt. C’est une responsabilité autonome.
Lorsque l’on déclare que la personne morale est responsable, elle est responsable à titre
individuel, même si sa responsabilité passe nécessairement par le biais d’une personne
physique. Elle est auteur, et non complice. Il y a responsabilité personnelle dans
l’hypothèse où cette responsabilité lui est propre. Il s’agit d’un arrêt du 20 juin 2000, c.
cass. : une société A avait été absorbée par une autre société B, c’est une fusion -
absorption. Dans la société A, il y avait eu un accident du travail. Lorsque le tribunal
correctionnel apprécie les fautes, la société A n’existe plus. La CA avait condamné la
société B et l’avait déclarée pénalement coupable pour accident du travail pour cause de
négligence. Un pourvoi a été dirigé contre cet arrêt et la chambre criminelle a cassé la
décision. Sa motivation est la suivante : la responsabilité pénale de la société morale est
une responsabilité personnelle. La société B, dans cet arrêt, ne pouvait être déclarée
pénalement responsable. On ne pouvait plus condamner la société A non plus.
c) L’élément moral
Art. 121-2, al. 3. « La responsabilité pénale des personnes morales n'exclut pas
celle des personnes physiques auteurs ou complices des mêmes faits, sous réserve des
dispositions du quatrième alinéa de l'article 121-3. » Pour la personne physique, on exige
une infraction caractérisée, pour la personne morale, on prendra n’importe quelle faute.
La personne morale peut être auteur, complice ou receleuse.
a) Le principe du cumul
Art. 121-2, al. 3 énonce clairement le principe du cumul. La raison d’être :
le législateur n’a pas voulu que les personnes physiques se dégagent de leur
responsabilité pénale personnelle en disant qu’elles ont agi pour la personne morale et
qu’elles ne sont donc pas responsables. Cette justification est nécessaire dans la mesure
où la personne physique assume ses actes. Si on avait admis le contraire, plus aucun
dirigeant, aucun responsable, n’aurait été vigilant. Pourquoi ? N’étant pas responsable
pénalement, il se serait dit que c’est un problème de personnel morale. Aujourd’hui, on
peut condamner ensemble la personne physique (le président de l’association) et la
personne morale.
Est-on obligé de les condamner cumulativement ? Non. C’est un choix qui est
offert aux tribunaux.
Peut-on condamner la personne physique et ne pas condamner la personne
morale ? Oui. On peut estimer que le dirigeant n’a pas agit pour le compte de la personne
morale. L’inverse est vrai. On peut condamner la personne morale et ne pas condamner le
dirigeant. La question a été débattue, mais la c. cass. a estimé que si le dirigeant
bénéficiait d’une immunité, qu’il n’avait pas commis de faute non intentionnelle, on
pouvait néanmoins condamner la personne morale pénalement. Ex. du domaine skiable :
on n’a pas de causalité directe, mais une causalité indirecte. L’ouverture de la piste a créé
les circonstances permettant la survenance de l’accident. La question est de savoir si le
directeur des pistes a manqué à une obligation particulière de sécurité. Si non, il n’est pas
coupable, en revanche il engagera néanmoins la responsabilité pénale de la personne
morale sur le fondement de la faute pour négligence de l’art. 121-2, a. 3. On a donc une
dissociation entre la responsabilité de la personne physique et la responsabilité de la
personne morale.
On peut également avoir une dissociation entre la responsabilité pénale et la
responsabilité civile, dans un cas particulier. Lorsque l’on est condamné pénalement,
automatiquement, la responsabilité civile était engagée (dommages - intérêts pour la
victime). Pour octroyer des dommages – intérêts, il faut établir d’abord une responsabilité
pénale, sauf dans l’hypothèse où il s’agit d’un agent public. Lorsqu’il s’agit d’un
fonctionnaire, ou bien une personne agent des collectivités territoriales, ou agent
hospitalier. Dans ces hypothèses-là, la personne physique, l’infirmer par ex. ayant
commis une faute de négligence, est déclaré pénalement coupable. L’hôpital,
établissement public aura sa responsabilité pénale engagée. L’enseignant, avec la mort
d’un élève, est déclaré coupable, et le ministère sera déclaré responsable.
67
Exception par rapport au droit commun : s’il s’agit d’une faute de service, l’agent
des collectivités territoriales (agent hospitalier) ne peut pas être condamné civilement.
C’est l’Etat qui payera les dommages – intérêts. C’est une règle de la fonction publique
faisant que l’Etat est responsable de ses agents. La responsabilité pénale est dissociée de
la responsabilité civile. Ex. les paillotes incendiées (installées illicitement sur les plages)
sur ordre du préfet en Corse en 2000. La question est de savoir si les gendarmes ayant agi
devant des dommages – intérêts. La réponse est négative, ils ont commis une faute de
service.
Les tempéraments au principe : il a été conseillé par l’intermédiaire de circulaires
de privilégier la responsabilité pénale des personnes morales plutôt que de maintenir une
responsabilité cumulative avec les personnes physiques. Ces instructions ont été données
dans le domaine particulier de la pollution. On a considéré que dans le domaine de la
pollution (maritime avec les marées noires, ou les cours d’eau) de privilégier la
responsabilité pénale des personnes morales et de ne pas retenir celle du dirigeant. On
pense que dans certaines hypothèses de pollution, le dirigeant n’a pas les moyens
suffisants pour respecter la réglementation du fait même de la politique de la société.
Mais, dans les 2 dernières marées noires, on a retenu les 2 responsabilités. Le plus
souvent, une poursuite commune a lieu (Ministère Public poursuit la personne physique
et la personne morale), mais en bout de course, les magistrats ont assez fréquemment
tendance à ne pas retenir la responsabilité pénale de la personne physique pour les
infractions non intentionnelles, mais à maintenir la responsabilité de la société. Cela
permet alors à la victime d’être indemnisée. On ne peut pas emprisonner une personne
morale, donc il ne peut y avoir de peine de réclusion. Il peut y avoir des peines de
dissolution (la mort de la personne morale). En revanche, il y a eu récemment une
condamnation de GDF pour l’explosion d’une canalisation. Le montant des dommages –
intérêts augmente en pratique devant les juridictions.
La personne morale peut être auteur, complice ou receleuse.
Art. 122-1 : « N'est pas pénalement responsable la personne qui était atteinte, au
moment des faits, d'un trouble psychique ou neuropsychique ayant aboli son
discernement ou le contrôle de ses actes.
La personne qui était atteinte, au moment des faits, d'un trouble psychique ou
neuropsychique ayant altéré son discernement ou entravé le contrôle de ses actes demeure
punissable ; toutefois, la juridiction tient compte de cette circonstance lorsqu'elle
détermine la peine et en fixe le régime. »
Les causes objectives sont au nombre de 3, mais une 4ème induit des discussions
doctrinales : l’ordre de la loi et le commandement d’autorité légitime ; la légitime
défense ; l’état de nécessité (le consentement de la victime ne vaut-il pas fait justificatif
dans certaines hypothèses ?). Les faits justificatifs peuvent être invoqués pour toutes les
infractions (intentionnelles ou non intentionnelles). Dans certaines hypothèses, la JP avait
refusé de faire jouer la légitime défense pour les infractions non intentionnelles. Ex. Un
ivrogne importune un passant, le passant se sent agressé et riposte verbalement.
L’ivrogne se sent agressé et donne un coup : on estime qu’il a agit de manière volontaire,
donc on a appliqué la légitime défense.
Dans un cas pratique, il faut invoquer une cause d’irresponsabilité après avoir
conclu !
Art. 122-4 : « N'est pas pénalement responsable la personne qui accomplit un acte
prescrit ou autorisé par des dispositions législatives ou réglementaires.
N'est pas pénalement responsable la personne qui accomplit un acte commandé par
l'autorité légitime, sauf si cet acte est manifestement illégal. »
sens, alertant leur vigilance. Cela dure 6Km, puis il est arrêté. L’un d’entre eux l’oblige à
s’arrêter avec son arme, l’automobiliste est blessé au cœur et meurt. Arrêt de relaxe de la
CA, non coupable du délit d’homicide involontaire. Car l’ordre de la loi l’autorise à tirer
après sommation. La c. cass. a cassé l’arrêt en estimant que les juges d’appel auraient dû
vérifier avant de relaxer si l’usage de l’arme était absolument nécessaire. Désormais, plus
de différences entre les policiers et gendarmes : ils ne doivent user de leur arme que
lorsque c’est nécessaire. L’ordre de la loi n’autorise pas les personnes habilitées à
commettre des infractions sans discernement.
Ex. un médecin était poursuivi pour ne pas avoir dénoncé un crime sexuel sur un
enfant, un viol. On a considéré que le médecin est protégé par le secret professionnel.
Art. 434-1 C. Pén. L’ordre de la loi autorise le médecin à se taire.
- Le commandement de l’autorité légitime : c’est le 2ème al. de l’art. C’est soit
l’ordre de la loi, soit le commandement de l’autorité légitime. « N’est pas pénalement
responsable la personne qui accomplit un acte commandé par l’autorité légitime, sauf si
cet acte est manifestement illégal. » Le commandement de l’autorité légitime repose sur
une autorisation légale. On a bien souvent les 2 mélangés (ordre de la loi + autorité
légitime). L’ordre de la loi prévoit les infiltrations. Il faut tout de même un ordre d’un
supérieur hiérarchique. Cet ordre vaut commandement de l’autorité légitime. C’est
l’autorité publique, mais pas l’autorité privée. L’autorité légitime, c’est l’autorité
hiérarchique militaire, mais aussi l’autorité publique issue des personnes investies de
l’autorité (magistrats, élus, toutes personnes ayant une autorité). Celui qui a le droit de
donner des ordres, n’a pas de pouvoir public. Celui qui obéit à un ordre ne peut être
déclaré coupable, sauf certains actes jugés inadmissibles (actes de barbarie et de torture).
La question s’est posée de savoir si l’autorité légitime pouvait être l’autorité des parents.
La réponse est négative. L’autorité, c’est l’autorité française légitime, et non les forces
étrangères (sauf si on est soldat de l’ONU). « Légitime », car à la Libération, on a déclaré
que le Gouvernement de Vichy était un Gouvernement de fait, « illégitime ». Tous les
fonctionnaires ayant obéit aux ordres de Vichy ne pouvaient pas bénéficier de cette cause
d’exonération. D’où l’ordonnance du 28 novembre 1944 qui prévoit une exception : pour
les fonctionnaires subalternes, on a fait jouer la cause d’exonération liée à l’autorité de
Vichy. Les crimes de guerre n’ont pas été prévus dans cette liste. « Subalternes » = les
supérieurs hiérarchiques n’ont pas bénéficié de cette dispense. D’où, le procès Papon,
condamné en Gironde pour avoir déporté des personnes juives. Mais, comme il était
fonctionnaire du Gouvernement de Vichy, on a estimé qu’il a choisi comme fonctionnaire
de l’administration. Les dommages - intérêts ont été partagés entre lui et les
contribuables. Il est coupable de crime contre l’humanité.
Et, lorsque l’autorité est légitime mais que l’ordre est illégale ? Art. 122-4 « sauf
si cet acte est manifestement illégal. » Un acte illégal est un acte contraire à la loi. Si un
juge d’instruction ordonne à un policier de faire une perquisition, le juge d’instruction est
une autorité légitime, et il donne un ordre légitime. Donc, la perquisition est légitime. S’il
donnait un ordre illégal, une perquisition avant 6h du matin (en principe pas avant 6h,
mais exceptions possibles avec Perben II), ce serait un ordre illégitime. Le problème s’est
posé après la guerre avec le massacre d’Oradour sur Glane en 1944 (à prox. de Limoges,
les soldats ont eu l’ordre d’enfermer la population dans l’Eglise et d’y mettre feu). Il a été
reproché aux Français de l’armée allemande (Alsaciens par ex.) d’avoir obéit à un ordre
71
manifestement illégal. Les soldats doivent être des « baïonnettes intelligentes », il ne peut
pas y avoir de fait justificatif si l’ordre est manifestement illégal.
En 2004, un Français installe des paillotes sur la plage, le territoire maritime.
L’occupation du territoire maritime est interdite, sauf dérogation. Il a été plusieurs fois
demandé au restaurateur de partir, ce qu’il n’a pas fait. Le préfet de Corse Bonnet donne
l’ordre aux gendarmes d’incendier les paillotes la nuit. Les gendarmes ont obéit. Les
gendarmes ayant obéis à une autorité légitime pouvaient-il bénéficier de ce fait
justificatif ? La réponse a été négative. Arrêt 13 octobre 2004 a estimé que le
commandement était manifestement illégal. Les gendarmes ont été déclaré coupables et
la condamnation pénale a été approuvée (destruction de biens appartenant à autrui). La c.
cass. a estimé qu’il s’agissait d’une faute de service et a donc demandé à ce que ce soit
l’Etat qui paye. En revanche, pour le préfet, on a refusé la qualification de faute de
service. Il a dû verser des dommages – intérêts sur ses biens propres. Si on donne l’ordre
à un policier dans le cadre de l’autorité légitime de tuer/torturer, aucun policier ne pourra
s’exonérer de sa responsabilité en invoquant l’obéissance à l’autorité légitime. Pour les
tortures lors d’une garde à vue, même chose. Ce fait justificatif du commandement de
l’autorité légitime, s’il est retenu, exclut la qualification pénale. Il n’y a donc pas
d’infraction. Comme elle n’existe pas ou plus, il n’y a pas de dommages – intérêts.
Quand on est dans l’ordre de la loi, la question qui se pose est celle de la
permission de la loi. La permission de la loi peut aussi être exonératoire, dans l’hypothèse
où il y a une pratique (ex. un sport où on admet que l’on puisse porter des coups). Il y a
une permission de la loi sur la vente du muguet le 1er mai. Il est interdit de vendre sur la
voie publique tout objet sans autorisation. Le muguet du 1er mai tombe aussi sous le coup
de la loi. Il y a une permission car cela remonte au défilé du 1er mai, et on ne pénalise pas
les gens. Il y a permission de la loi, mais pas de tolérance administrative. Ex. un maire
accepte que l’un des administrés construise une cabane, une piscine, sans avoir
préalablement demandé une autorisation. Chaque construction est soumise à une
déclaration administrative, c’est le maire qui la donne. L’administré qui se fait interpeller
par les gendarmes ne peut pas invoquer la tolérance administrative. Elle ne vaut pas fait
justificatif.
La coutume justifie certaines pratiques pourtant illégales. Quelles pratiques ?
Dans le Nord de la France, certains actes de cruauté sur les animaux sont admis (ex.
combats de coqs, en Martinique également ; dans le Sud, c’est la corrida). Selon les
traditions, on admet ou pas. Certaines traditions changent. La coutume qui consiste à
donner du fouet à ses enfants, à sanctionner physiquement a été censurée par la Cour
Européenne des Droits de l’Homme, dans un arrêt du 18 février 1982, arrêt Campbell
(concerne la GB, mais s’applique en France). La CEDH a censuré la pratique des lanières
de cuir constituant des sanctions dans les écoles publiques écossaises. Néanmoins, la
CEDH n’a pas interdit tout châtiment corporel sur les enfants. Une autre pratique
interdite en France : le bizutage, l’excision des filles africaines (considéré comme une
mutilation). Les parents sont déclarés coupables, même si les parents invoquent une
coutume.
B) La légitime défense
72
le danger doit être réel de sorte qu’il est interdit aux policiers de tirer sur quelqu’un qui
s’enfuit. Il est interdit aux citoyens de tirer sur quelqu’un qui s’enfuit de chez vous.
L’agression n’est alors plus en cours. Pour un adulte, on appréciera différemment
l’agression que si elle est ressentie par un mineur ou par un vieillard. La notion
d’agression peut être différenciée. Ex. une femme faisant du camping avec son fils de 17
ans, arrêt du 18 octobre 1972. La mère réagit à l’encontre de personnes à l’extérieur de la
tente et en blesse une. La c. cass. a répondu qu’il y eu agression, car elle pouvait penser
qu’elle était agressée. C’est l’agression putative (imaginaire, mais vraisemblable). Ex.
deux voleurs de poules, un particulier et un fils les interpellent. En les emmenant chez les
gendarmes, un voleur se retourne et un coup de feu par de la part du particulier. La c.
cass. a estimé qu’il y a eu agression. On est agressé par rapport à quoi ? On est agressé
soi-même ou autrui. Qu’est-ce que l’on défend ? La loi n’est pas précise, et il appartient à
la c. cass. d’interpréter. Soi-même = sa vie, son intégrité physique. Mais, en même temps,
on peut avoir uniquement des menaces, ce peut être l’atteinte à son honneur (par
forcément à la vie). Être victime d’une tentative de viol, on peut avoir la possibilité de
réagir violemment. La castration était autorisée lorsqu’elle était provoquée par une
tentative de viol, dans l’ancien code. L’al. 2 prévoit la protection des biens « n’est pas
pénalement responsable, la personne qui, pour interrompre l’exécution d’un crime ou
d’un délit contre un bien, accomplit un acte de défense, autre qu’un homicide volontaire,
lorsque cet acte est strictement nécessaire au but poursuivi, dès lors que les moyens
employés sont proportionnés à la gravité de l’infraction. » Cet al. 2 a été introduit dans le
C. Pén. en 1994. Aujourd’hui, la loi pénale admet que l’on puisse défendre sa maison,
son téléphone, son mp3, en portant des coups à celui qui voudrait s’en emparer. Le
législateur ajoute cependant 2 conditions : cela ne vise que les crimes et les délits. Donc,
l’acte ne sera justifié que si on commet un crime ou un délit pour se défendre ou défendre
ses biens. Aucun meurtre ne peut justifier la défense de sa voiture ou son mp3, aucun
meurtre ne peut légitimer la défense d’un bien corporel. Le texte dit « strictement
nécessaire », c’est-à-dire que le délit que l’on va commettre doit être l’unique moyen.
L’al. 2 de l’art. 122-5 expose la légitime défense des biens, apparue en 1994. Elle
ne vise que des délits ou des crimes, pas de meurtre, et suppose que la riposte soit le seul
moyen.
2/ L’agression actuelle : le texte dit « en même temps ». Si le
danger est passé, il n’y a plus d’agression, donc plus de légitime défense. Celui qui reçoit
une gifle et qui part chercher son fusil n’est pas dans une hypothèse de légitime défense.
Le danger doit être concomitant. Peut-il être futur ? La question s’est posée dans un arrêt
ancien de 1978, dans les conditions suivantes : il s’agissait de pièges à voleur et du
garagiste Legras. Ce garagiste avait une grande propriété, fermée par des murs, et il avait
été cambriolé 12 fois en 10 ans. Avant 1978, vu l’inefficacité des alarmes, il piège un
transistor. Il met ce transistor dans la cabane et met sur le mur un écriteau « piège à feu,
attention danger ». Deux cambrioleurs arrivent, dont l’un analphabète. Le système
fonctionne, malgré la pose de piles il y a plus d’un an. L’explosion a lieu, un mort et un
blessé. Le garagiste Legras est poursuivi devant la juridiction pour homicide et blessures
involontaires. Le tribunal correctionnel devant le juger refuse de faire jouer la légitime
défense, car ce tribunal applique la JP Cousinet. Legras, conseillé par ses avocats adopte
la tactique : « j’ai voulu tuer », le transistor a été posé pour blessé et pour tuer. Il
demande à ce que la qualification d’homicide involontaire soit écartée au profit
74
« accomplit un acte commandé ». La riposte doit être nécessaire tout d’abord. Est-elle
indispensable ? Si on a un autre moyen que de se jeter sur son agresseur, la c. cass.
privilégie l’autre moyen. Les auteurs disent que l’on réagit comme on veut. Ils
considèrent qu’il n’y a pas d’obligation légale de fuite, mais on peut aussi faire face. Art.
122-5, al. 2 « strictement nécessaire » pour la défense des biens. Il n’y a pas de
controverse : il faut avoir aucun autre moyen pour se défendre, la riposte est l’unique
moyen dans l’hypothèse de la défense des biens.
La riposte doit être proportionnée : c’est la condition de juste mesure. Il faut que
la réaction de celui qui commet une infraction soit en contemplation, en parallèle, avec le
fait d’agression. On ne peut pas, alors qu’on a reçu une claque, tuer la personne. On ne
peut pas utiliser une arme alors qu’elle a utilisé son poing. Ex. arrêt 7 décembre 1999 :
des ramasseurs de champignons. Deux personnes ramassaient des champignons sur le
terrain d’autrui, le propriétaire les arrête alors qu’ils fuient en tirant plusieurs coups de
feu en l’air, il les intercepte, les frappe à coup de crosse et les attache à un arbre avant
d’appeler la gendarmerie. On a considéré qu’il ne pouvait pas bénéficier de la légitime
défense. Sa riposte n’est pas proportionnée à l’agression. Ex. arrêt 6 décembre 1995 : une
femme se fait importuner dans un bar par un consommateur ivre. Celui-ci la tire par le col
et d’autres consommateurs se déplacent pour l’aider. Entre temps, elle s’empare de son
talon et frappe le visage de la personne ivre. Ici, la riposte est disproportionnée.
vous) ou la ruse (se faire passer pour un pompier). Ce sont des moyens prévus par la loi.
L’escalade ayant été abandonnée, c’est désormais l’entrée par ruse (via un échafaudage
par ex.). On n’a pas à apporter la preuve de l’agression (elle est supposée). Il suffit de
dire que c’était la nuit, et dans un lieu habité. Pour la riposte, est-ce qu’on craignait pour
sa vie ou ses biens. C’est une question d’appréciation. Si le voleur vient avec une arme,
c’est sous-entendu qu’il venait pour porter atteinte à une personne.
Concernant le 2°), vol avec violences, ou bien pillages avec violences. Il y a une
distinction entre vol et pillage. On s’empare d’un bien lors d’un vol, on les détruit lors
d’un pillage. Le propriétaire d’un magasin, sachant qu’il y a une manifestation, est dans
une hypothèse de légitime défense s’il réagit avec violence contre les personnes voulant
s’emparer de ses biens. Le meurtre n’est pas légitimé.
En cas de légitime défense, c’est l’acquittement, pas de dommages - intérêts
pour la victime.
C) L’état de nécessité
a) Les conditions
- le danger rencontré : il faut un danger actuel, un danger réel, mais l’origine du
danger peut être de toute nature. Cela peut être le fait d’un homme, ou un événement. Ex.
un orage (pour éviter de recevoir la foudre, on rentre dans une maison ; l’état de danger
d’un animal…). Pendant les événements de 1968, lorsqu’il n’y avait plus d’essence, un
camion a livré une maternité en lait et en sucre. Mais ce camion a été contrôlé et son
77
équipement était défectueux. Le fait de faire circuler un camion en état d’irrégularité est
justifié par l’intérêt majeur de la sauvegarde des nouveaux-nés. Le tribunal a dit que oui.
Peut-on considérer de manière fréquente qu’il y a un danger en 2006 pour les parents
concernant l’alimentation de leurs enfants ? La réponse est diversifiée : on a considéré
qu’aujourd’hui en 2006, d’après les ministères, les associations, personne ne peut mourir
de faim. Il y a toujours des relais, par les communes, ministères, associations, pour
obtenir des chèques. En volant de la nourriture, on ne bénéficiera plus de l’état de
nécessité. Pour la pénurie de logement, on ne peut plus squatter des logements inoccupés.
La réponse est négative, il n’y a pas d’état de nécessité. Avec une exception : un couple
avec une femme enceinte a forcé les portes d’un HLM pour éviter le froid. Le T. corr. de
Paris, en 2000 a fait jouer l’état de nécessité : elle allait accoucher. L’occupation illicite
n’est pas un état de nécessité ; mais une occupation ponctuelle pourra être justifiée. L’état
de nécessité est invoqué par rapport au stationnement : la réponse est non. La c. cass. a
accepté le refus d’accepter l’état de nécessité pour l’automobiliste. Sauf dans
l’hypothèse : s’arrêter sur un stationnement interdit car une femme accouche dans la
voiture.
Si la garde de l’enfant est donnée à la mère et qu’elle fait tout pour que l’enfant
refuse le droit de visite, peut-on considérer qu’elle fait un délit de refus de droit de
visite ? L’état de nécessité peut être admis en la matière. Toujours dans les conditions,
l’état de nécessité ne peut jouer que si la personne poursuivie n’a pas commis de faute
préalable.
Arrêt Lesage de 1958 : un automobiliste est accompagné de sa femme et de son
fils, et s’aperçoit soudain que son fils ouvre la portière, il donne un coup de volant et
cause un accident en blessant une personne. Il commet des coups et blessures volontaires.
Va t-il bénéficier de l’état de nécessité ? Non, car il avait oublié de bien fermer la portière
au départ. La faute préalable exclut l’état de nécessité. Dans la rédaction de l’art. 122-7,
rien n’est précisé sur cette faute préalable. Mais les auteurs et la c. cass. retiennent quand
même une faute préalable, exclusive de l’état de nécessité.
- La réaction : on a les mêmes conditions que pour la légitime défense. La
réaction doit être mesurée, nécessaire, proportionnelle (il ne faut pas qu’elle soit
exagérée). Si certains parquets, Ministères publics ne poursuivent pas les voleurs de
denrées alimentaires dans le besoin, néanmoins, les juges refusent de faire jouer l’état de
nécessité lorsque les mères de famille volent des jouets pour Noël. Cela s’applique aux
infractions volontaires, comme aux infractions involontaires, et s’applique à toutes les
infractions (crimes, délits, contraventions). Réaction proportionnée : 27 juin 2002, une
personne très malade, paraplégique, souffrait horriblement. Pour alléger ses souffrances,
elle consommait du cannabis et surtout, elle avait dans son jardin des pousses de
cannabis. Elle a été poursuivie pour détention et usage de produits stupéfiants, et devant
le tribunal de Papeete, elle a invoqué l’état de nécessité. Le tribunal de Papeete lui a
donné raison. Pas d’appel du parquet. Ex. dans le sang contaminé, la c. cass. a estimé que
les hémophiles avaient un risque de mort immédiat si elles ne bénéficiaient pas d’un
produit sanguin. L’utilisation de produits sanguins suspects, douteux, infectés par le virus
du SIDA a été considéré comme justifié par rapport à l’état de nécessité. Le risque de
mort avec le SIDA était lointain, et pas celui dû à l’hémophilie. Lorsque les 2 valeurs
protégées sont la vie, il n’y a pas de hiérarchie en principe. L’argumentation de la c. cass.
est discutable. On considère aujourd’hui d’un médecin appelé pour une urgence qui brûle
78
un feu rouge ne peut pas dire qu’il est en état de nécessité (c’était retenu avant, et plus
maintenant). En brûlant le feu rouge, il peut causer un risque de mort, mais la vie de son
patient est aussi en jeu. Se posent actuellement des questions sur l’état de nécessité.
b) Les effets
C’est un fait justificatif qui supprime l’infraction, mais qui ne supprime
pas la responsabilité civile. La victime a droit à des dommages et intérêts. Le boulanger a
perdu son pain, il est normal qu’il soit indemnisé. La c. cass. a estimé que l’état de
nécessité supprimait l’infraction mais autorisait des dommages et intérêts sur le
fondement d’une condamnation civile. Pour les dommages et intérêts, on a un fond de
solidarité qui s’applique. L’état de nécessité s’applique aux personnes physiques et aux
personnes morales. Une personne morale qui utiliserait de travailleurs clandestins pour
gagner plus d’argent ne bénéficierait pas de l’état de nécessité.
D) Le consentement de la victime
a) Le principe
C’est le refus. Pourquoi le consentement n’est pas un fait justificatif ?
Parce que la loi pénale relève de l’ordre public et ne relève pas de la justice privée. Il y
aura délit de proxénétisme, même si la prostituée est d’accord. Très souvent se pose la
question du consentement en matière médicale. Ex. non-lieu dans l’affaire Humbert. Un
paraplégique, nourri par sonde, ne peut s’exprimer que par clignement des paupières. Le
garçon demande à ce que l’on supprime sa vie. La mère utilise donc des produits, le
garçon est réanimé en catastrophe, et la question se pose pour le médecin si on aide ou
pas à la suppression de la vie. Lui est poursuivi pour empoisonnement avec
préméditation, pour avoir injecté une substance de nature mortifère. La mère est
poursuivie pour complicité, c’est elle qui a demandé. La question se pose aux magistrats
de savoir si le consentement de la victime vaut fait justificatif. Entre temps, une loi a été
votée, mais la loi qui a été votée autorise simplement le malade a demandé à ce qu’il n’y
ait pas d’acharnement thérapeutique. Mais dans l’hypothèse de Vincent Humbert, il n’y a
rien. Le non-lieu est davantage motivé sur l’état de nécessité que sur le consentement. Le
consentement, dans le cadre de l’euthanasie, ne vaut pas fait justificatif.
Peut-il y avoir consentement au suicide ? En soi, ce n’est pas une infraction. Mais
la provocation au suicide est une infraction. Peut-on justifier un suicide par un
consentement ? La réponse est négative. Un homme donnant des médicaments à
quelqu’un d’autre n’étant pas mort peut-il invoquer le consentement pour éviter une
condamnation pour provocation au suicide ? La réponse est négative. Pour la
transformation, le changement de sexe, l’accord de la personne n’est pas suffisant, il faut
un avis médical.
Le consentement est-il exonératoire ?
Deux catégories : le consentement est-il le fait justificatif ? Les hypothèses visées
par les auteurs sont des hypothèses où l’absence d’accord de la victime est un délit. Ex. le
contrat de donation : si on donne un bien à un ami, on n’est plus propriétaire. Il n’y a pas
79
de vol. Ex. si on consent à des relations sexuelles, on ne peut pas se plaindre de viol. Le
viol et le vol supposent l’absence de consentement. S’il y a consentement, le problème de
l’infraction ne se pose plus.
Ex. affaire belge, un magistrat avait une épouse et pratiquait avec elle et des tiers
des actes sado-masochistes. Les clubs les refusaient car leur activité était trop spéciale. Ils
utilisaient des locaux personnels, ils filmaient, avec l’accord de la victime, l’épouse du
magistrat. Mais elle avait des signes pour dire que les auteurs devaient s’arrêter quand
elle souffrait trop. Les auteurs ne se sont pas arrêtés, et ont été condamnés pour blessures
volontaires et proxénétisme. Les magistrats ont dit que cela faisait partie de la liberté
individuelle. La Cour européenne s’est interrogée sur le consentement : tant qu’il y a un
accord, il n’y a pas d’actes contraires à la loi, et pas de qualification pénale. Mais, comme
l’épouse à un moment donné a dit qu’elle ne voulait plus continuer, elle a retiré son
consentement, et le magistrat et le médecin n’ont pas eu gain de cause. En d’autres
termes, le consentement peut justifier la commission d’infraction et exclure la
qualification pénale.
Fausses exceptions médicales, fausses exceptions sportives : quand on subit une
intervention chirurgicale, on consent à un acte grave sur sa personne, c’est-à-dire ouvrir
le ventre. C’est plutôt de l’ordre de l’autorisation de la loi. Le médecin DOIT opérer
lorsqu’il y a danger de mort. Problème des témoins de Jéhovah : ils refusent les
transfusions sanguines, on l’admet, mais uniquement jusqu’au moment où il y a un risque
pour les enfants.
considérés comme envahis par le diable. Ils étaient condamnés plus sévèrement. Le
diable était présent. Au cours des siècles, on a eu l’idée que la peine devait aussi
améliorer la personne. On ne peut pas améliorer quelqu’un qui ne comprend pas. On a
considéré que le dément ne pouvait pas être sanctionné.
3 définitions :
La culpabilité : c’est l’existence d’une faute.
L’imputabilité : on impute la faute à telle personne, on la désigne.
La responsabilité : c’est l’aptitude à répondre de ses fautes (avoir conscience
du bien et du mal).
pas parce que l’infraction n’existe pas, mais parce qu’il ne distingue pas le bien du mal.
On fait tomber l’élément moral parmi les causes subjectives. Le complice, lui, pourra être
déclaré coupable.
Qu’en est-il des dommages – intérêts ? Pour toutes les causes d’irresponsabilité
subjective, on a la possibilité de condamner pour des dommages et intérêts. En 1968, et
cela a donné l’art. 489-2 C. Civ., on a le cas suivant : une personne est renversée par une
voiture conduite par un homme riche, mais dément. On n’a pas le droit à des dommages -
intérêts car elle est démente. On est renversé par un pauvre, mais conscient, il devra des
dommages - intérêts. Art. 489-2 C. Civ. : « Celui qui a causé un dommage à autrui alors
qu'il était sous l'empire d'un trouble mental, n'en est pas moins obligé à réparation. »
L’art. 489-2 prévoit que la personne déclarée irresponsable pourra néanmoins être
condamnée à verser des dommages et intérêts aux victimes. Les victimes, lorsque ce sont
des enfants, supportent difficilement lorsque les auteurs sont irresponsables.
B) La minorité pénale
Art. 122-8 C. Pén. Le texte a été modifié par la loi Perben du 9 septembre
2002. Mais le texte sur la minorité pénale provient de la grande ordonnance du 2 février
1945. Cette ordonnance a été adoptée avec une idée maîtresse : beaucoup d’enfants
pendant la guerre avaient été privés de leurs parents pendant la guerre, et certains se sont
constitués en tribus pour survivre. Ils commettaient des infractions pour pouvoir survivre.
Il y a eu l’idée que la jeunesse était tout de même l’espoir de la vie, et qu’en les
condamnant, on n’allait pas reconstruire la société. Il fallait réadapter et donner un plus
au mineurs, sachant que l’on devait les traiter différemment des adultes. Déjà, en 1945,
on savait que la prison était criminogène.Lorsque l’on est incarcéré, même pour un faible
temps, on apprend des techniques de délinquance et on s’y ancre. L’idée est de tout miser
sur l’éducation, sur l’évolution du jeune en puissance. L’ordonnance de 1945, aux yeux
des autres pays, européens ou non, est considérée comme un texte révolutionnaire. La
réalité ressentie par les magistrats et les politiques est toute autre. Ce système audacieux
de l’ordonnance de 1945 prévoyant une juridiction à part, le Tribunal pour Enfants
(composé de professionnels, et aussi de citoyens) est maintenu en vigueur, mais une
réforme pas forcément douce arrive. Art. 122-8 : « Les mineurs capables de discernement
sont pénalement responsables des crimes, délits ou contraventions dont ils ont été
reconnus coupables, dans des conditions fixées par une loi particulière qui détermine les
mesures de protection, les mesures d’assistance, de surveillance, et d’éducation dont ils
peuvent faire l’objet. (…) Cette loi [= l’ordonnance] détermine également les sanctions
éducatives qui peuvent être prononcées à l’encontre des mineurs de 10 à 18 ans, ainsi que
les peines auxquelles peuvent être condamnés les mineurs de 13 à 18 ans, en tenant
compte de l’atténuation de responsabilité dont ils bénéficient en raison de leur âge. »
Pour pouvoir condamner un mineur, il faut qu’il ait un discernement. S’il n’a pas
conscience du bien et du mal, on ne peut pas le condamner pénalement. S’il a conscience
du bien et du mal, on pourra le déclarer coupable. La déclaration de culpabilité va être
dissociée de la sanction. Quand on dit que les mineurs sont irresponsables en dessous de
13 ans, ce n’est pas exactement la vérité : cela veut dire qu’on ne peut pas les condamner
a une peine, mais on peut les déclarer coupables.
82
C) La contrainte
pas voulu l’infraction mais l’a néanmoins commise, alors qu’il n’est pas dément. Le fait
délictueux existe toujours. On exonère cette personne sur le fondement de la perte de
libre choix. L’état de nécessité = choisir de commettre l’infraction / La contrainte =
obligation de commettre l’infraction.
La force renvoie à la force majeure du Droit civil. C’est un événement
imprévisible, irrésistible et extérieur qui empêche l’exécution d’un contrat (devoir payer
une facture, mais une inondation a lieu, plus de communications…). En droit pénal, la
contrainte ne requiert que le caractère irrésistible et imprévisible. La contrainte peut
éventuellement être interne. En Droit civil, la force majeure s’apprécie de manière
abstraite. En droit pénal, on va être plus près des faits, et se demander si M. X. a été
soumis ou non à une contrainte. Pour refuser le bénéfice de la force majeure, les
tribunaux se réfèrent parfois à un homme normal.
a) La contrainte physique
Elle peut avoir deux origines :
1/ Contrainte physique d’origine externe : elle équivaut exactement à la
force majeure. On est obligé de commettre une infraction par un élément physique
externe. Ex. à une époque, on bannissait les délinquants, on les mettait hors du territoire.
Celui qui revenait commettait une infraction. Si le bateau dans lequel se trouve le
délinquant échoue en France, on considère qu’il n’a pas commis une infraction du
bannissement. Cela peut être le fait d’un tiers. Les animaux ne doivent pas divaguer. Le
bétail doit être parqué. Si la barrière est volée, le propriétaire bénéficie d’une contrainte
physique externe. La divagation ne vient pas de son fait, mais d’un élément extérieur. Le
mot prévisible suppose absence de faute. Si on glisse avec son véhicule sur une plaque de
verglas et que l’on cause un accident, on ne bénéficie pas de la contrainte. Car, en prenant
son véhicule, on doit vérifier la situation climatique et avoir des pneus en état. Si les
freins lâchent, tant pis pour le conducteur.
2/ Contrainte physique interne : là, il s’agit d’un événement physique
propre. Il peut provenir d’une maladie. Si la maladie empêche la personne de travailler,
elle ne peut pas payer la pension alimentaire. On considère que l’absence de revenus due
à la maladie vaut cause d’irresponsabilité, vaut contrainte. Autre JP, 19 octobre 1922,
Crim, a admis que l’endormissement ayant empêché un voyageur de s’arrêter à la
destination de la gare prévue et qui a dépassé la station, est une contrainte interne
exonératoire.
b) La contrainte morale
Les effets sont identiques à ceux de la contrainte physique. Il y a
exonération. Mais le caractère irrésistible sera plus sévèrement apprécié.
1/ La contrainte morale d’origine externe : craindre, avoir peur, et ne plus
avoir de liberté de choix, c’est agir sous la contrainte. Le banquier ouvre le coffre de la
banque, parce qu’un individu menace de faire disparaître ses enfants et sa femme. On
considère qu’il peut bénéficier de la contrainte. En revanche, la crainte révérentielle des
enfants par rapport à leurs parents n’est pas considérée comme suffisante. On sera plutôt
dans l’hypothèse d’une menace. Arrêt du 26 février 1959, pendant la guerre d’Algérie, un
fermier algérien a donné asile à des rebelles. Il a donné asile sous peine de menaces de
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mort. Ensuite, les autorités sont venues l’arrêter en lui reprochant d’avoir aidé des
rebelles. La c. cass. a approuvé la décision de relaxe, car la menace qui pesait sur
l’individu ne lui a pas laissé de choix.
2/ La contrainte morale d’origine interne : la contrainte morale ne peut
jouer que si elle externe. Elle ne jouera pas si elle est interne. Il n’y a pas d’exonération.
Ce sont par exemple les sentiments, les convictions, la jalousie. On n’admet pas la
jalousie, la peur intense, dans toutes les hypothèses, c’est refusé. Les passions ne peuvent
pas être retenues comme des causes exonératoires.
L’autorité légitime est l’autorité hiérarchique publique (maire, gendarme,
policier). En revanche, si l’envoyé commet un acte délictueux, un faux, on peut se
demander s’il agit sous la contrainte. Les magistrats répondent négativement, car il doit
toujours être responsable.
L’infraction n’est pas définie par rapport à sa nature dans la mesure où nul part il
n’est écrit que le vol est un délit. En revanche, on écrit « le vol est puni de 3 ans
d’emprisonnement ». On sait donc que c’est un délit. Lorsque le vol s’aggrave, le vol est
punissable de 20 ans de réclusion. Il devient alors un crime. D’où l’importance de bien
connaître les sanctions pour pouvoir qualifier la nature de l’infraction à traiter.
La peine, c’est la sanction, elle a une double sanction : faire payer, rétribuer,
l’auteur ; et remettre en cause l’intéressé. La peine doit réadapter l’intéressé, lui servir de
médicament, lui faire comprendre qu’il peut changer. La mesure de sûreté, qui a en
principe disparue du C. Pén. de 1994 n’est pas une sanction, c’est une mesure destinée à
éviter l’état dangereux pour la société. Certaines sanctions prévues par le législateur sont
en réalité des mesures de sûreté. Ex. l’une des mesures de sûreté appliquée dans le cadre
de la récidive est de prévoir (loi du 15 décembre 2005) le port du bracelet électronique
après avoir exécuté sa peine (à la cheville ou au poignet). C’est une mesure de sûreté
appliquée aux délinquants ayant commis leurs infractions antérieurement. On peut
l’appliquer rétroactivement.
Non traité.
Non traité.
A) En matière criminelle
Art. 131-2 C. Pén. pour les personnes physiques. Pour les personnes
morales, art. 131-37 et s. C. Pén. Le législateur dit ici quelles sont les peines criminelles.
- Pour les personnes physiques : la réclusion criminelle ou la détention criminelle
à perpétuité (jusqu’à la mort). La deuxième hypothèse est de 30 ans, la troisième de 20
ans, puis 15, et le minimum est de 10 ans au moins. En 1981, on a supprimé la peine de
mort. Trois condamnations à mort en 72, une en 76, et deux en 77. Celui qui y a échappé
est Patrick Henri, qui est un jeune de 24 ans ayant tué un petit garçon pour une question
de rançon. Il a été condamné à perpétuité, puis libéré après 20 ans en prison, et s’est
prendre en Espagne pour un trafic de stupéfiants. Il a été remis en prison.
La peine de mort est supprimée depuis 1981, et contrairement à ce qui est dit, il
n’est pas possible de voter demain une loi française qui prévoirait de réintégrer dans
l’arsenal juridique la peine de mort. Car la France a signé le protocole additionnel n°6 de
la Convention Européenne des Droits de l’Homme. Cf. C. pr. Pén. La France est engagée
dans une convention internationale et ne peut plus être changée. La peine de mort pourra
être rétablie en temps de guerre ou dans un danger imminent de guerre. En 1981,
suppression ; en 1985, ratification du protocole. Il s’agit d’une convention internationale
supra légale. Aucune loi française ne pourra la rétablir.
87
B) En matière correctionnelle
Art. 131-3 pour les personnes physiques. Pour les personnes morales, les
peines applicables en matière criminelle sont identiques en matière correctionnelle.
Art. 131-3 : - L’emprisonnement : on différencie le crime du délit par rapport à
la terminologie employée. C’est une peine privative de liberté
- L’amende.
- Le jour-amende.
- Le stage de citoyenneté.
- Le TIG.
- Les peines privatives ou restrictives de droits (131-6).
- Certaines peines complémentaires (131-10).
- L’emprisonnement : l’échelle des peines, la graduation prévue, qui s’impose aux
magistrats est de 10 ans au plus. Si on prononce 10 ans et 1 jour, c’est une peine
criminelle. Ensuite, on a 7 ans, 5 ans, 3 ans, 2 ans, 1 an, 6 mois. C’est le système de 1994.
Le 18 mars 2003, loi sur la sécurité intérieure, on a l’hypothèse de 2 mois au plus jusqu’à
10 ans. La peine d’emprisonnement s’exécute dans un établissement pénitentiaire, où l’on
ne mélange pas en général les petites peines et les longues peines. Cela n’est, bien
évidemment, pas respecté. Le vol est punissable de 3 ans d’emprisonnement, le juge ne
peut pas prononcer 4 ans, mais peut descendre à 1 an ou 6 mois.
- L’amende : le minimum est de 1500 €. En dessous de 1500, on est dans les
contraventions. La peine est contraventionnelle pour 1000 €, délictuelle pour 2000 €. Y a-
t-il un maximum ? Oui et non. Il existe un maximum prévu pour chacune des infractions.
Pour le vol simple, c’est 45 000 € au maximum (3 ans d’emprisonnement). Dans le
concours d’infractions, il faudra regarder ces pénalités. Le juge ne prononce jamais ce
maximum… Pour certaines infractions, la peine d’amende est proportionnelle en fonction
du dommage causé. Pour le recel par ex. on peut aller jusqu’à la moitié des sommes
recélées. Si on recèle un tableau de grande valeur, la somme prévue dans le Code est
dérisoire. Pour les stupéfiants, les montants sont aussi très élevés. Pour la personne
morale, on multiplie par 5 ans.
- Le jour-amende : créé en 1983. C’est en quelque sorte une amende à crédit. Le
juge va tenir compte des ressources du prévenu. Il va donc calculer une somme qui
représentera le montant de la sanction sur un certain nombre de semaines, ou de mois. Le
délinquant doit alors payer 10 euros par jour, pendant 1 mois. L’impact psychologique est
différent, dans la mesure où cela permet à l’intéressé de comprendre qu’il devra verser
une somme pour pouvoir payer sa dette à la société. C’est une pratique peu usuelle, une
forme de pénalité peu utilisée par les magistrats. On ne peut pas cumuler les jours
amendes avec une peine d’amende. Cela a un effet curatif, mais en pratique, c’est
difficile à mettre en place.
- Le stage de citoyenneté : introduit par la loi Perben II (9 mars 2004), c’est une
innovation. Certains ont été prononcés : ce stage permet d’obliger une personne à
effectuer un stage non rémunéré auprès d’une association ou auprès d’un établissement
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C) En matière contraventionnelle
Art. 131-12 pour personnes physiques, et art. 131-40. Le texte, art. 131-12,
parle de peines d’amende, de peines privatives ou restrictives de droits, auxquelles ont
peut ajouter des peines complémentaires. Jusqu’en 1994, on pouvait de part la loi
prononcer des peines de prison pour des contraventions jusqu’à 2 mois. Pour des coups et
blessures volontaires, sans incapacité de plus de 8 jours, on encourait une amende et un
emprisonnement. En 1994, on a supprimé cette peine d’emprisonnement. Dans les années
1980, on a une controverse : la DDHC précise que la loi détermine les crimes et les délits.
Mais la loi, c’est au sens technique, celle émanant du Parlement. Si un décret peut prévoir
une peine d’emprisonnement, un décret n’est pas conforme au principe de la légalité, car
c’est un règlement. Cette controverse a opposé la Crim. et dans un souci d’apaisement,
seule la loi peut prévoir une peine d’emprisonnement (art. 34). Aucun décret pris en
matière contraventionnelle ne peut prévoir de peine d’emprisonnement.
Les peines contraventionnelles sont décidées par le législateur, mais le choix sera
fait par décret, arrêté préfectoral, municipal. Quel est le moule du législateur en matière
d’amende ? Art. 131-12 et 131-13. Le texte parle d’un maximum de 3000 €. La
maximum de la peine contraventionnelle est de 1500 €. En récidive, on double, et on
passe à 3000 €. Plus de 1500 € = délit. 1500 ou moins de 1500 = contravention. 1ère
classe : 38 €, 2ème classe : 150 €, 3ème classe : 450 € (fumer dans un lieu public), 4ème : 750
€ (vendeurs à la sauvette, bruits, tapages), 5ème : 1500 € (les plus graves, sanctionnées par
une amende pouvant aller jusqu’à 3000 € pour la récidive, les coups et blessures
volontaires de moins de 8 jours d’incapacité, certains injures, diffamation en public, et
aussi les coups et blessures involontaires de moins de 3 mois d’incapacité). Le juge de
proximité prononce les 4 premières, le juge prononce la 5ème. La particularité est que la
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preuve s’établit par un procès-verbal faisant foi jusqu’à preuve contraire. La preuve
contraire : témoins, écrits. Ex. on ne peut pas vendre à l’extérieur d’un établissement des
objets en vente dans l’établissement, sauf si on y est autorisé. Si on apporte la preuve de
l’autorisation du maire, on est relaxé. Le juge peut aussi, lorsque la loi le prévoit,
prononcer les peines alternatives (restrictives ou privatives de droits). Elles n’existent
principalement que pour les cinquièmes classes. En revanche, les peines complémentaires
sont fréquemment prévues pour les 3ème, 4ème et 5ème classes.
Art. 131-40 pour les personnes morales : elles encourent l’amende, les peines
restrictives de droits et les peines complémentaires. De la même manière que pour les
peines criminelles et correctionnelles, l’amende est multipliée par 5. Depuis le 1er janvier
2006 (conséquence de Perben II), les personnes morales peuvent être coupables de toutes
les infractions pénales, sauf en matière de droit de la presse. La dissolution ne peut pas
s’adresser aux partis politiques et aux syndicats.
Pour les peines complémentaires s’adressant aux personnes physiques, on peut
prononcer le TIG, uniquement pour les contraventions de 5ème classe.
C’est l’opération que doit faire le magistrat, le tribunal, lorsqu’il a caractérisé les
éléments constitutifs de l’infraction (légal, matériel, légal), qu’il a relié cette infraction à
une personne physique et morale. Ensuite, le juge doit choisir la peine. Le magistrat est
obligé d’individualiser la peine, sinon on n’aurait pas besoin de magistrats. Parfois, le
magistrat est tenu dans un sens qui l’oblige à aller dans un sens ou dans l’autre.
C’est un principe inventé par les révolutionnaires, mais après avoir préalablement
choisi le système de la peine fixe. Puis, ils s’aperçoivent que le système est choquant. Ils
ne voulaient pas d’arbitraire au départ, ils ne voulaient pas de passe droits.
L’inconvénient de la peine fixe, un distributeur automatique, c’est que les délinquants ont
des facettes multiples. Si on veut que la peine soit rédomptrice, il faut qu’elle soit au plus
juste de l’intéressé. On passe d’un système de peine fixe à un système individualisé.
Art. 132-24 évoque la question de la personnalisation. Le juge doit fixer les
peines en fonction des circonstances de l’infraction et en fonction de la personnalité de
son auteur. Concernant les peines d’amende, le juge doit tenir compte des ressources et
des charges de l’individu. D’où, l’obligation pour le juge d’interroger le prévenu sur ses
ressources. Pour la personne morale, rien n’est précisé explicitement. On tiendra compte
du patrimoine de la société lors du prononcé de la sanction. Comment le juge connaît-il
les circonstances de l’infraction ? Tout figure dans le dossier. En revanche, la
personnalité de l’auteur est plus complexe.
En matière de crime, il y a nécessairement une enquête de personnalité + une
expertise psychiatrique + une enquête médico psychologique. Cela permet à la cour
d’assises d’avoir des éléments précis.
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conduire : elles conduisent la semaine, mais pas les week-ends. Cette procédure est
interdite dans certaines hypothèses, mais maintenue dans d’autres.
On peut prévoir un sursis à la peine de prison, à la peine privative de liberté. Il n’y
a pas de sursis pour la réclusion, il vaut uniquement en matière correctionnelle. Le sursis
sec a été introduit en 1891. Il y a un délai d’épreuve pendant lequel la personne ne doit
pas commettre de nouvelles infractions. Cela permet à l’individu qui n’a pas un profil de
délinquant d’être suffisamment attentif pour ne pas commettre une nouvelle infraction.
Le sursis simple peut être jumelé avec une peine ferme.
C) La dispense de peine
Le juge peut décider de prévoir une partie de la peine ferme et une partie avec
sursis. Ex. 2 ans d’emprisonnement, dont 18 mois avec sursis.
Si, en revanche, tout se passe mal et que les règles de la mise à l’épreuve (si le
SME Sursis Mise à l’Epreuve n’est pas respecté) ne sont pas respectées, que de nouvelles
infractions sont commises, le sursis pourra être révoqué. La révocation n’est pas
automatique, sauf dans certaines hypothèses de récidive. Révocation : la personne
condamnée à 6 mois avec sursis cumulera cette peine de 6 mois avec la nouvelle peine ;
la peine devient relativement lourde.
La finalité de ces excuses est d’essayer que les délinquants qui sont entrés dans un
phénomène criminel dénoncent les co-auteurs. C’est une prime à la délation. L’infraction
n’est pas consommée.
Lorsque l’on a deux circonstances réunies, le vol est sanctionné alors par une
peine de 7 ans d’emprisonnement et 100 000 € (vol commis dans un transport public en
réunion).
On passe à la catégorie 10 ans d’emprisonnement lorsque l’on a 3 circonstances :
vol avec violence en réunion dans les transports publics.
Une aggravation fait que le vol devient crime lorsqu’il est commis avec usage
d’une arme et en bande organisée. On passe à 30 ans de réclusion criminelle. Le vol
simple avec arme, c’est 20 ans de réclusion criminelle (art. 311-8). Une arme peut être un
canif suffisamment long ou un pistolet d’alarme (arme factice).
On les retrouve définies généralement dans le Code aux art. 132-71. On distingue
3 catégories de circonstances aggravantes :
- Les circonstances aggravantes réelles, c’est-à-dire les circonstances aggravantes
relatives à l’infraction elle-même. Ex. le vol en réunion, le vol par effraction, avec
arme… Même si le complice n’est pas armé, il sera poursuivi pour vol à main armée.
- Les circonstances aggravantes personnelles : elles sont liées au passé judiciaire
de l’auteur (récidive). Cette circonstance n’a aucun effet sur le complice.
- Les circonstances mixtes : elles vont être retenues pour les auteurs et pour les
complices. Ex. la préméditation.
Les circonstances aggravantes nouvelles sont par exemple celles de la bande
organisée. Il y en a qui sont liées à un mobile, c’est-à-dire l’appartenance ethnique ou
religieuse de la victime.
E) La récidive