Professional Documents
Culture Documents
PREAM BULE 4
TITRE I ⧸ Qualification juridique 8
A
⧸ Qualification juridique des parties combattantes
9
1
. Position de l’ONU
2
. Position du CICR
3
. Position de la doctrine
BIBLIOGRAPHIE 29
Le conflit du Sri Lanka & le Droit international humanitaire – Master 2 SIDIE – 2011
Préambule
L
e
conflit
au
Sri
Lanka
est
un
des
conflits
les
plus
vieux
du
continent
asiatiques,
1
opposant
principalement
le
LTTE ,
groupe
armé
appelé
également
tigres
tamouls
et
le
gouvernement
du
Sri
Lanka.
Ce
conflit
dura
prés
de
trente
ans
et
se
termina
en
2009
avec
la
défaite
militaire
des
Tigres
tamouls
et
la
mort
de
leur
chef,
Velupillai
PRABHAKARAN.
Ce
conflit
est
à
la
base
un
conflit
ethnique
qui
s'est
développé
dans
un
contexte
croissant
de
tensions
économiques.
De
1815
à
1948,
le
Sri
Lanka
est
une
colonie
britannique,
et
durant
cette
période,
le
colonisateur
a
favorisé
la
minorité
tamoule
pour
gouverner.
Dans
les
semaines
qui
suivirent
l'indépendance,
les
Cinghalais,
ethnie
majoritaire,
ont
entendu
reconquérir
les
postes
de
pouvoir
en
vue
de
former
un
État
unitaire
avec
une
minorité
tamoule
s'élevant
à
35%
de
la
population.
Dès
1950,
le
Gouvernement
cinghalais
mettait
en
place
des
lois
discriminantes,
notamment
sur
le
plan
linguistique
et
politique
favorable
uniquement
à
la
majorité
cinghalais.
Face
à
cette
discrimination,
les
Tamouls
ceylanais
étaient
pour
la
création
d'un
État
séparé
du
Sri
Lanka
et
les
tamouls
indiens
pour
une
intégration
nationale
avec
un
soutien
britannique.
La
Constitution
de
1978
fut
un
texte
de
compromis,
établissant
le
cinghalais
comme
langue
du
Sri
Lanka
tout
en
conservant
le
tamoul
comme
une
des
langues
nationales
et
langue
de
l'administration
dans
les
provinces
tamoules,
au
Nord
et
à
l'Est.
Au
vu
des
inégalités
économiques
croissantes,
le
Front
Uni
de
Libération
des
Tamouls
développe
peu
à
peu
des
revendications
toujours
plus
importantes,
aboutissant
à
la
création
d'un
État
indépendant.
Le
LTTE
entend
dominer
ce
mouvement
coalisé
et
prend
le
chemin
des
armes
dés
1981.
Le
LTTE
représente
une
armée
très
structurée,
et
bénéficie
au
début
du
conflit
du
soutien
de
la
majorité
des
tamouls.
Le
LTTE
lève
des
impôts
sur
les
territoires
qu'ils
contrôlent,
administrent,
entrainent
les
différents
corps
de
leur
armée
dans
des
camps
et
disposent
d'une
flotte
qui
lui
permet
d'infliger
des
défaites
importante
à
la
marine
Sri
lankaise.
Le
LTTE
dispose
également
de
submersibles,
d'ateliers
de
réparation
pour
leur
flotte.
Ce
mouvement
est
le
premier
à
commettre
des
attentats
suicides
en
utilisant
des
femmes.
Près
de
220
attentats
seront
commis
par
les
Tigres
contre
les
militaires,
les
populations
cinghalaises
mais
également
les
Tamouls
modérés.
L'assassinat
du
ministre
des
affaires
étrangères
sri-‐lankais
Lakshman
KADIRGAMAR
d'ethnie
tamoule
l’illustre
fort
bien.
1
Liberation
Tigers
of
Tamil
Eelam
Le conflit du Sri Lanka & le Droit international humanitaire – Master 2 SIDIE – 2011
En
1987,
après
l'échec
d'une
opération
militaire
majeure
contre
le
LTTE
et
avec
l'implication
de
l'Inde
qui
alimente
la
rébellion
en
armes,
le
Gouvernement
du
Sri
Lanka
accepte
un
plan
de
paix
proposé
par
l'Inde,
ainsi
qu’une
force
de
paix
indienne
d'interposition.
Ce
plan
de
paix
prévoit
principalement
la
délégation
de
compétences
aux
provinces
tamoules.
Mais
très
rapidement,
la
force
de
paix
indienne
est
prise
à
partie
par
le
LTTE
qui
refuse
tout
compromis
et
s'en
prend
à
l'Indian
Peace
Keeping
Force.
Sur
les
50
000
militaires
indiens,
environ
1500
y
trouveront
la
mort
et
ce
conflit
sera
considéré
comme
le
Vietnam
indien.
Suite
à
cette
défaite
et
avec
l'assassinat
de
Rajiv
GHANDI
en
91
par
un
extrémiste
tamoul,
l'Inde
se
range
peu
à
peu
du
coté
du
gouvernement
du
Sri
Lanka,
en
sous-‐mains
pour
ne
pas
heurter
sa
province
du
Tamil
Nadu
à
majorité
tamoule.
En
Février
2002,
la
Norvège
tente
une
médiation
et
un
plan
de
paix
mais
celui-‐ci
échoua
en
raison
notamment
de
la
décision
de
l'UE
de
considérer
les
Tigres
tamouls
comme
un
mouvement
terroriste.
A
partir
de
ce
moment-‐là,
les
grandes
puissances
se
rangent
du
côté
du
Sri
Lanka,
en
armant
le
gouvernement
ou
en
le
finançant.
Le
tsunami
de
2004
affaiblit
la
rébellion
tamoule
en
détruisant
en
partie
sa
flotte
et
son
effectif.
En
parallèle,
la
lutte
déchire
le
pays
et
les
forces
en
présences
n'hésitent
pas
à
commettre
des
exactions
dont
sont
directement
victimes
les
populations
civiles.
L'extrémisme
du
LTTE
est
de
plus
en
plus
mal
perçu
par
les
populations
tamouls
et
le
pouvoir
que
le
mouvement
exerce
se
traduit
par
un
autoritarisme,
des
recrutements
forcés
pour
alimenter
l'armée
du
LTTE,
etc.
En
2009,
la
lutte
prend
fin
avec
la
chute
des
Tigres
tamouls,
aujourd'hui,
le
Sri
Lanka
se
projette
difficilement
vers
l'avenir
en
prônant
une
réconciliation
et
compte
sur
sa
prospérité
économique
et
ses
richesses
pour
rebondir.
•
•
•
Le conflit du Sri Lanka & le Droit international humanitaire – Master 2 SIDIE – 2011
TITRE I
⧸ QUALIFICATION JURIDIQUE
Le conflit du Sri Lanka & le Droit international humanitaire – Master 2 SIDIE – 2011
Le
conflit
qui
opposa
la
minorité
tamoule
au
gouvernement
légitime
du
Sri
Lanka
dura
prés
de
trente
ans.
De
par
cette
durée,
le
statut
juridique
de
ce
conflit
a
évolué
en
fonction
des
différents
intervenants.
Chacun
des
acteurs
du
conflit
à
une
position
différente
au
sujet
de
la
nature
juridique,
cette
position
est
en
grande
partie
du
aux
intérêts
que
défendent
les
acteurs
en
présence.
Au
début
du
conflit
le
gouvernement
du
Sri
Lanka
considère
qu’il
fait
face
à
un
mouvement
séparatiste
qui
vise
à
la
sécession
d’une
partie
du
territoire
du
Sri
Lanka.
Après
une
médiation
norvégienne
et
une
intervention
indienne
ayant
échoué,
le
gouvernement
se
radicalise
en
prenant
plusieurs
lois
discriminantes
à
l’égard
de
la
minorité
tamoule.
Il
considère
ensuite
le
mouvement
armé
tamoul
comme
une
organisation
terroriste
qu’il
combat
en
vue
d’unifier
son
territoire
et
de
le
pacifier.
La
tendance
du
gouvernement
s’oriente
à
considérer
le
conflit
avec
les
tamouls
comme
un
conflit
interne,
qui
ne
concerne
que
le
Sri
Lanka.
C’est
notamment
la
position
du
2
Sri
Lanka
à
l’ONU
qui
sera
d’ailleurs
suivi
par
plusieurs
autres
États .
Les
conventions
de
Genève
ne
peuvent
ainsi
s’appliquer
en
cas
de
CANI
excepté
certains
principes
tel
que
l’article
3
commun
qui
ont
pu
acquérir
une
valeur
coutumière.
En
ce
cas
le
DIH
aura
du
mal
à
s’appliquer
en
cas
de
conflit
interne
et
surtout
au
terrorisme.
Néanmoins
malgré
une
inapplication
partielle
du
DIH
considérée
par
le
gouvernement,
si
celui
entend
privilégier
le
statut
de
CANI
et
de
trouble
intérieur,
en
ce
cas
c’est
davantage
les
droits
de
l’homme
qui
vont
devoir
venir
s’appliquer
en
vertu
de
lois
coutumières
mais
également
de
la
charte
des
Nations
Unies
ratifiée
par
le
Sri
Lanka.
A
cet
égard
le
Sri
Lanka
devra
respecter
les
droits
de
l’homme
en
fonction
des
instruments
internationaux
ratifiés
tel
que
la
charte
ou
la
convention
des
droits
de
l’enfant.
3
La
position
du
Sri
Lanka
a
reçu
l’aval
de
l’ONU
mais
également
des
plus
puissants
États
qui
ont
eux-‐mêmes
pu
faire
pression
sur
d’autres
tel
que
l’UE.
De
plus,
le
gouvernement
assume
4
pleinement
sa
politique
de
guerre
totale
envers
les
tigres
tamouls
et
la
considéré
comme
la
plus
«
vaste
opération
de
secours
humanitaire
au
monde
».
Les
Tigres
tamouls
quant
à
eux
se
considèrent
comme
un
mouvement
de
libération
ayant
pour
revendication
principale
l’autonomie
de
la
partie
Nord
Est
de
l’ile
du
Sri
Lanka
représentant
l’Eelam
Tamoul.
Les
Tamouls
défendent
ainsi
un
droit
à
l’autodétermination.
Ils
représentent
un
mouvement
à
deux
facettes,
d’un
coté
un
groupe
extrêmement
organisé,
aux
des
moyens
5
considérables
digne
d’une
armée ,
disposant
d’une
administration
des
territoires
sous
son
contrôle
;
d’un
autre
côté
un
groupe
aux
méthodes
terroristes
(attentats
suicides
sur
tout
le
territoire
du
Sri
6
Lanka ,
utilisation
de
boucliers
humains
ou
d’enfants
soldats).
Les
Tigres
tamouls
se
rapprochent,
2
http://www.un.org/apps/newsFr/storyF.asp?NewsID=23085&Cr=Lanka&Cr1
3
http://tatun.unblog.fr/2009/04/22/lonu-‐exige-‐que-‐les-‐tigres-‐tamouls-‐deposent-‐les-‐armes/
4
http://www.rtl.be/info/monde/international/241893/le-‐sri-‐lanka-‐rejette-‐les-‐appels-‐internationaux-‐a-‐arreter-‐la-‐guerre
5
http://blog.multipol.org/post/2009/01/30/ANALYSE-‐%3A-‐Sri-‐Lanka-‐retour-‐sur-‐lanatomie-‐du-‐conflit-‐a-‐lheure-‐dune-‐possible-‐victoire-‐de-‐larmee
6
http://conflits.revues.org/index2103.html
Le conflit du Sri Lanka & le Droit international humanitaire – Master 2 SIDIE – 2011
d’une
armée
organisée
et
bénéficieraient
à
ce
titre
du
statut
de
combattant.
Ils
avaient
en
effet
le
contrôle
et
l’effectivité
sur
un
territoire,
quand,
en
plus,
cette
partie
de
l’ile
avait
été
historiquement
une
colonie
tamoule.
Les
Tamouls,
qui
levaient
des
impôts
sur
les
territoires
administrés,
avaient
une
armée
avec
notamment
une
marine
de
guerre
ou
certains
groupes
d’élites
tels
que
les
tigres
noirs.
Les
considérations
des
deux
parties
ont
un
impact
géopolitique
important
en
fonction
de
la
qualification
juridique
du
conflit.
Bien
que
le
gouvernement
ne
soit
pas
exempt
de
reproches
quant
aux
violations
du
DIH,
il
est
apparu
que
les
tigres
tamouls
malgré
un
statut
revendiqué
de
mouvement
de
libération
n’ont
pas
hésité
à
utiliser
les
civils
à
plusieurs
reprises
au
cours
du
conflit.
On
peut
citer
pour
exemple,
le
8
recrutement
d’enfants
soldats
après
le
Tsunami
de
2004 ,
l’utilisation
de
la
population
comme
boucliers
humains
ou
plus
novateur
encore,
l’utilisation
de
l’eau
comme
un
enjeu
important
du
9
conflit,
les
Tamouls
ayant
eu
un
monopole
sur
de
nombreuses
ressources
en
eau
lors
de
leur
lutte.
7 Principes
de
droit
des
conflits
armés,
E.
DAVID,
p.238
-‐
p.247,
BRUYLANT
2008.
8
http://www.hrw.org/en/news/2005/01/13/sri-‐lanka-‐child-‐tsunami-‐victims-‐recruited-‐tamil-‐tigers
9
http://www.ritimo.org/dossiers_pays/asie/sri_lanka/srilanka_eco.html
Le conflit du Sri Lanka & le Droit international humanitaire – Master 2 SIDIE – 2011
Ils
n’ont
pas
hésité
à
tarir
les
ressources
en
eau
des
agriculteurs
en
aval
de
leur
territoire
pour
faire
10
pression
sur
le
Gouvernement .
1 ⧸ Position de l’ONU
A
l’ONU
plusieurs
résolutions
ont
été
déposées
à
l’encontre
du
Sri
Lanka
et
des
crimes
commis
sur
le
territoire.
Ces
résolutions
illustrent
les
positions
des
différents
États.
L'ONU
estimait
11
que
la
situation
au
Sri
Lanka
était
un
conflit
armé .
Néanmoins,
le
Sri
Lanka
et
les
pays
non
alignés
défendaient
que
ce
conflit
était
strictement
interne
et
qu’il
ne
regardait
que
le
Sri
Lanka.
Les
États
européens
quant
à
eux
ne
niaient
pas
cette
dénomination
et
considéraient
que
devait
s’appliquer
les
droits
de
l’homme
et
également
le
DIH.
Cette
vision
des
choses
a
évolué
lorsque
l’UE
a
suivi
la
ligne
directrice
des
USA
selon
laquelle
les
tigres
devaient
être
considéré
comme
une
organisation
12
terroriste .
En
l’occurrence
une
telle
dénomination
mettait
en
échec
la
médiation
tentée
par
le
bloc
mené
par
la
Norvège
et
décrédibilisait
l’UE
pour
toute
mission
de
médiation
ou
d’observateur.
Cela
confortait
ainsi
l’idée
que
ce
conflit
était
un
conflit
interne
et
conduisait
à
l’indulgence
de
l’ONU
13
envers
le
Sri
Lanka .
L’exemple
le
plus
flagrant
est
illustré
par
la
session
extraordinaire
du
conseil
des
Droits
de
l’Homme
en
Mai
2009
sous
l’impulsion
de
la
Suisse.
Elle
ne
permit
pas
la
délivrance
d’une
enquête
pour
les
crimes
commis
durant
le
conflit.
Il
en
déboucha
finalement
une
résolution
plus
que
14
clémente
pour
le
gouvernement
Sri
lankais,
appuyée
par
la
Chine,
l’Inde,
le
Pakistan,
l’Arabie
15
Saoudite
ou
encore
Cuba .
La
résolution
confortait
cette
notion
de
conflit
interne
en
mettant
en
avant
les
principes
de
non
ingérence
et
d’intégrité
territoriale.
Il
faut
également
souligner
que
les
tigres
Tamouls
ont
grandement
contribué
à
légitimer
16
l’image
du
Sri
Lanka
en
commettant
de
nombreuses
exactions,
en
recrutant
des
enfants
soldats ,
en
utilisant
les
attentats
suicide
pour
répandre
la
terreur
ou
encore
en
prenant
les
civils
comme
boucliers
17
humains .
Les
deux
parties
sont
allées
clairement
à
l’encontre
de
plusieurs
règles
coutumières
du
DIH
mais
les
intérêts
géopolitiques
ont
primé.
2 ⧸ Position du CICR
Le
conflit
du
Sri
Lanka
est
un
conflit
armé
et
non
une
situation
de
tension
interne,
en
cela
il
répond
aux
deux
facteurs
caractérisant
ce
type
de
conflit
à
savoir,
une
certaine
intensité,
le
gouvernement
sri
lankais
devant
mettre
toutes
ses
ressources
militaires
pour
combattre
et
vaincre
les
tamouls
et
deuxième
critère,
un
combat
contre
un
ennemi
organisé
en
l’occurrence
les
tigres
tamouls
comme
nous
l’avons
vu
précédemment.
Le
CICR
considère
ce
conflit
comme
un
CANI
et
s’est
proposé
d’apparaitre
neutre
pour
favoriser
la
protection
des
civils.
Il
a
par
ailleurs
gagné
la
confiance
des
deux
camps
ce
qui
lui
a
permis
d’exercer
un
rôle
important
auprès
des
populations,
de
10
http://www.irenees.net/fr/fiches/documentation/fiche-‐documentation-‐408.html
11
Conseil
de
Sécurité
de
l'O.N.U.,
Groupe
de
travail
sur
les
enfants
et
les
conflits
armés,
3
Juin
2010.
12
Voir
les
décisions
PESC
du
conseil
2011/70/PESC
du
31
Janvier
et
2010/386/PESC
du
12
juillet
2010.
13
http://www.affaires-‐strategiques.info/spip.php?article1360
14
http://www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM5i-‐ydZ6_yWSe-‐hmc7G8EbRoxztV-‐A
15
http://www.humanrights.ch/home/fr/Instruments/International/Conseil-‐des-‐droits-‐de-‐lhomme/idcatart_8805-‐content.html?zur=1045
16
http://www.amnesty.org/fr/region/sri-‐lanka/report-‐2009
17
http://www.state.gov/g/drl/rls/hrrpt/1999/442.htm
Le conflit du Sri Lanka & le Droit international humanitaire – Master 2 SIDIE – 2011
18
jouer
les
rôles
de
médiateur,
de
créer
des
points
de
passage ,
des
corridors
humanitaires
…etc.
On
peut
parler
à
ce
titre
de
diplomatie
humanitaire
du
CICR,
privilégiant
l'aide
et
le
secours
aux
19
populations
civiles.
Cette
position
du
CICR
s’appuie
sur
l’article
3
commun
aux
conventions
de
Genève
applicables
au
CANI
et
également
sur
son
droit
d’initiative
humanitaire
qui
lui
est
reconnu
par
les
statuts
du
mouvement
international
de
la
croix
rouge
et
du
croissant
rouge.
Il
donne
au
CICR
la
possibilité
d’établir
des
contacts
avec
des
entités
non
étatiques
sans
leur
conférer
de
statut
juridique
particulier.
Son
rôle
fut
considérable
même
s’il
ne
disposa
d’aucun
accord
clair
avec
le
gouvernement
sri
lankais
définissant
son
intervention.
Pour
chaque
mission,
celui
ci
devait
en
effet
obtenir
les
autorisations
des
parties
pour
intervenir
auprès
des
civils.
Cela
se
traduisait
notamment
par
des
points
de
passage
sécurisés,
des
corridors
humanitaires
dans
l’intérêt
des
populations
civiles.
Le
CICR
accueille
également
et
prend
note
des
déclarations
unilatérales
de
respect
du
DIH
ou
des
groupes
armés
expriment
leur
souhait
de
respecter
le
droit
notamment
dans
le
but
de
légitimer
leur
20
revendication.
Cette
qualification
de
CANI
également
pour
conséquence
de
lier
les
parties
aux
conflits
par
plusieurs
dispositions
si
l'État
sur
le
territoire
duquel
se
déroule
le
conflit
à
ratifier
les
conventions
ci
après.
Ainsi
l’article
3
commun
aux
conventions
de
Genève
est
applicable,
de
même
que
l’article
19
de
la
convention
de
la
Haye
de
1954.
En
l'espèce,
ces
deux
conventions
ont
été
ratifiées
par
le
Sri
Lanka.
S’applique
logiquement
le
2éme
protocole
de
1977,
la
convention
de
1980
et
l’article
8
§2
du
statut
de
la
CPI.
En
l’occurrence
le
Sri
Lanka
n’est
pas
lié
par
ces
conventions
mais
d’autres
instruments
peuvent
avoir
une
importance,
notamment
le
protocole
facultatif
de
2000
à
la
convention
sur
les
droits
de
l’enfant
et
qui
cible
plus
particulièrement
l’implication
des
enfants
dans
des
groupes
armés
à
son
article
4
§1.
Les
institutions
internationales
se
sont
plusieurs
fois
prononcées
au
sujet
des
parties
belligérantes
dans
un
CANI
qui
ne
représentaient
pas
l'État
mais,
une
faction
ou
un
groupe
armé.
Il
ressort
de
leur
intervention
que
même
si
ces
groupes
ne
représentent
pas
un
gouvernement,
elles
sont
liées
par
les
règles
du
DIH.
C’est
ainsi
que
le
rappel
notamment
l’institut
de
droit
international
en
1999
qui
reconnait
que
le
Droit
international
humanitaire
et
les
Droits
fondamentaux
de
l’homme
liaient
les
entités
non
étatiques
dans
un
conflit
armé
non
étatique.
La
commission
d'enquête
sur
le
Darfour
évoquera
également
le
fait
que
«
les
rebelles
qui
se
sont
dotés
d’une
certaine
organisation,
ont
acquis
une
certaine
stabilité
et
exercent
un
contrôle
effectif
sur
une
partie
de
territoire,
jouissent
de
la
personnalité
morale
internationale
et
sont
dés
lors
tenus
par
les
règles
pertinentes
du
droit
international
coutumier
gouvernant
les
conflits
armés
internes…
».
3 ⧸ Position de la doctrine
Le
conflit
avec
les
tamouls
au
vu
de
l’intensité
peut
être
considéré
comme
une
guerre
de
libération
nationale
revendiquant
l’autodétermination
contre
un
régime
à
la
base
raciste
envers
les
tamouls.
En
doctrine,
l’assimilation
des
guerres
de
libération
nationale
à
des
conflits
armés
internationaux
fut
très
discutée.
Néanmoins
plusieurs
auteurs
estiment
que
le
conflit
des
tamouls
est
un
conflit
internationalisé
à
plusieurs
égards.
En
effet,
un
conflit
interne
peut
s'internationaliser
si
18
http://www.icrc.org/web/fre/sitefre0.nsf/htmlall/sri-‐lanka-‐news-‐191108?opendocument
19
http://www.cairn.info/revue-‐relations-‐internationales-‐2005-‐1-‐page-‐73.htm,
Marion
HARROFF
TAVEL,
«
La
diplomatie
humanitaire
du
CICR
»,
2005.
20
www.scribd.com,
«Mieux
faire
respecter
le
DIH
dans
les
conflits
armés
non
internationaux
»,
CICR,
p.20,
2008.
Le conflit du Sri Lanka & le Droit international humanitaire – Master 2 SIDIE – 2011
plusieurs
facteurs
sont
réunis,
ainsi
une
intervention
armée
étrangère
peut
conduire
à
internationaliser
le
conflit.
Encore
faut
t'il
que
celle
ci
ait
une
certaine
intensité.
C'est
beaucoup
moins
vrai
depuis
l'arrêt
de
la
CIJ
dans
l'affaire
des
activités
militaires
et
paramilitaires
au
Nicaragua
en
1986
ou
la
cour
a
diminué
le
niveau
d'intervention
requis
pour
internationaliser
le
conflit.
Depuis
cette
date,
l'envoi
de
fonds,
d'équipement
ou
de
conseillers
peut
suffire
pour
internationaliser
le
conflit.
Eric
DAVID
estime
également
qu'un
conflit
interne
peut
s'internationaliser
par
le
biais
d'une
intervention
étrangère
mais
il
la
conditionne
à
deux
critères
et
il
apporte
une
gradation
dans
21
l'internationalisation
du
conflit .
Ainsi
une
intervention
étrangère
peut
se
traduire
par
l'envoie
de
troupes,
d'armement
ou
de
conseillers.
En
ce
cas
pour
que
les
conventions
de
droit
humanitaires
puissent
s'appliquer,
il
faut
que
l'État
tiers
intervenant
et
l'État
sur
le
territoire
duquel
il
intervient
soit
tous
deux
parties
aux
conventions,
celles
ci
s'appliquent
même
si
l'intervention
du
Tiers
se
fait
à
l'encontre
d'une
partie
insurgée.
Le
professeur
DAVID
considère
à
cet
égard
que
les
forces
de
l'État
intervenant
se
battent
contre
des
forces
relevant
d'un
autre
État
même
si
l'autorité
qui
les
commande
est
un
pouvoir
insurgé.
Il
y
a
en
ce
cas
internationalisation
du
conflit,
situation
similaire
si
l'État
tiers
intervient
en
faveur
d'un
groupe
insurgé.
En
ce
qui
concerne
l'envoie
de
conseillers
militaires,
Eric
DAVID
estime
qu'ils
sont
l'expression
de
la
participation
d'un
État
Tiers
au
conflit
a
deux
conditions.
Il
faut
que
les
conseillers
prennent
part
aux
hostilités
en
apportant
une
aide
quant
aux
choix
stratégiques
et
technique
d'une
des
parties
et
il
faudrait
que
les
conseillers
agissent
en
tant
qu'organe
de
l'État
pour
engager
sa
responsabilité
comme
le
précise
le
Projet
d'articles
de
la
Commission
du
Droit
international.
Cette
deuxième
condition
n'est
souvent
pas
remplie
car
les
États
profitent
de
certains
accords
d'assistance
qui
donnent
aux
experts
et
conseillers
le
statut
de
particuliers
ou
à
l'inverse
les
intègrent
dans
la
structure
étatique
de
l'État
aidé.
Dans
le
conflit
du
Sri
Lanka
qui
opposait
le
LTTE
au
Gouvernement,
plusieurs
interventions
étrangères
ont
eu
lieu
et
tendent
à
internationaliser
le
conflit.
Ce
conflit
peut
être
à
l'origine
considéré
comme
un
conflit
interne
opposant
un
groupe
insurgé
séparatiste
et
un
gouvernement
légitime.
Mais
dès
les
années
90,
l'Inde
intervient
dans
le
conflit
en
voulant
jouer
les
médiateurs,
un
accord
est
conclu
avec
le
gouvernement
Sri
lankais
et
avec
les
tamouls
de
façon
informelle.
Cette
intervention
se
traduit
par
l'envoie
d'une
force
qui
atteindra
au
pic
du
conflit
environ
50
000
hommes.
En
parallèle,
le
Pakistan
arme
et
soutien
les
Tigres
tamouls
pour
faire
échec
à
l'Inde.
Une
intervention
et
d'une
telle
intensité
internationalise
le
conflit.
De
plus
en
2002,
la
Norvège
et
d'autres
pays
nordiques
tentent
de
se
poser
en
médiateur
pour
aboutir
a
un
accord
de
cessez
le
feu
qui
ne
sera
finalement
que
temporaire.
Et
finalement
après
2002,
les
grands
États
ne
vont
pas
cesser
de
s'impliquer
dans
le
conflit
en
envoyant
des
avions
de
chasse
au
gouvernement
comme
le
fera
notamment
la
Chine,
ou
en
envoyant
des
conseillers
militaires
comme
le
feront
Israël
ou
encore
les
USA
par
le
biais
de
la
CIA
pour
former
les
officiers
à
la
contre-‐insurrection.
Cela
sans
compter
les
financements
de
l'Inde,
des
USA
ou
de
la
Chine
pour
soutenir
le
Gouvernement
du
Sri
Lanka.
D’autre
tel
H.
MEYROWITZ
considère
que
ce
type
de
conflit
conduit
à
une
application
binaire
du
DIH
en
fonctions
des
acteurs
en
présence
participants
au
conflit.
Ainsi
il
faudrait
décomposer
le
conflit
en
fonction
des
différents
acteurs.
C’est-‐à-‐dire
évaluer
les
différents
rapports,
gouvernement
contre
insurgés,
insurgés
contre
force
d’intervention,
forces
d’intervention
et
gouvernement.
Il
faudrait
appliquer
le
régime
juridique
entre
chacun
des
protagonistes.
Cette
position
fut
notamment
mise
en
exergue
par
Cour
Internationale
de
Justice
dans
l'arrêt
Nicaragua/USA
en
1986,
celle-‐ci
considéra
alors
que
le
conflit
était
international
entre
les
USA
et
le
Nicaragua
et
interne
entre
les
contras
et
le
Nicaragua.
Cette
vision
des
choses
appliquée
au
Sri
Lanka
tend
a
considérer
que
le
conflit
est
international
entre
le
gouvernement
et
les
États
Tiers,
mais
interne
entre
le
gouvernement
et
les
tigres
tamouls.
Certaines
positions
plus
engagées
vont
à
l’encontre
de
cette
vision,
on
peut
citer
pour
22
exemple
la
position
de
Karen
PARKER ,
doctorante
en
droit
internationale
humanitaire
et
fondatrice
de
l’association
des
juristes
de
droit
international
humanitaire.
Celle-‐ci
considère
qu'au
vu
des
21
Principes
de
droit
des
conflits
armés,
E.
DAVID,
BRUYLANT,
p.
159
-‐
p.169
22
http://www.horizons-‐et-‐debats.ch/index.php?id=428
Le conflit du Sri Lanka & le Droit international humanitaire – Master 2 SIDIE – 2011
particularités
du
conflit
et
des
spécificités
de
la
structure
du
LTTE,
ce
conflit
est
une
guerre
de
libération
nationale
qui
vise
l'autodétermination
et
qu'au
regard
du
droit
internationale,
les
Tigres
tamouls
devraient
bénéficier
du
statut
de
combattant.
Elle
dénonce
par
ailleurs
la
qualification
de
cette
organisation
comme
un
mouvement
terroriste
ce
qui
facilite
le
Sri
Lanka
à
prendre
des
mesures
internes,
anti-‐terroristes
sans
que
la
communauté
internationale
n'ait
de
droit
de
regard.
Elle
dénonce
cet
État
de
fait
et
considère
que
ce
conflit
est
un
conflit
similaire
à
celui
qu'avait
connu
le
Bangladesh
avant
son
autonomie
envers
le
Pakistan.
Elle
a
par
ailleurs
plusieurs
fois
enjoint
la
communauté
internationale
à
réagir
notamment
pour
respecter
les
principes
du
DIH
et
protéger
les
populations
tamoules
parfois
cible
du
gouvernement.
Car
c’est
derrière
ce
jeu
de
dénomination
et
cette
guerre
des
mots
que
ce
faisait
jour
les
intérêts
des
grands
États
qui
voyaient
une
opportunité
à
soutenir
le
gouvernement
Sri
Lankais.
Le
Sri
Lanka
est
ainsi
devenu
le
berceau
des
intérêts
géostratégiques
des
grandes
puissances
en
Asie
du
23
Sud.
Les
États
unis
se
devaient
d’appuyer
le
gouvernement
car
ils
ont
sur
l’ile
l’une
de
leur
seul
base
militaire
de
la
région,
de
plus
le
Détroit
de
PALKA
est
un
détroit
important
stratégiquement
et
une
route
pétrolière
de
première
importance
qui
était
menacée
par
la
flotte
des
tigres
tamouls.
La
rade
de
Trincomalee
d'environ
8
km
est
en
outre
la
meilleure
rade
en
eaux
profondes
de
la
région
avec
des
réservoirs
de
pétrole
construit
par
les
Britanniques
dont
chacun
fait
plusieurs
tonnes.
Cette
24
rade
est
par
ailleurs
située
dans
les
territoires
revendiques
par
les
Tamouls .
La
politique
sécuritaire
des
USA
était
également
un
élément
important,
leur
intention
étant
de
limiter
le
trafic
d’armes
des
Tamouls
et
toute
prise
de
contact
avec
d’autres
organisations
terroristes,
en
plus
un
de
leur
objectif
allant
de
pair
avec
celui
de
l’Inde
à
savoir,
contrer
une
prise
de
position
de
la
Chine
dans
la
région.
De
plus,
dans
cette
logique
d'encerclement
de
la
Chine,
les
USA
ont
conclu
en
2007
avec
le
Sir
Lanka
un
accord
d'utilisation
des
installations
sri
lankaise
par
l'Air
force
et
la
Navy
en
échange
d'une
aide
pour
résoudre
le
conflit
avec
les
tigres
tamouls.
Toutes
ces
considérations
motivent
les
USA
à
soutenir
le
Sri
Lanka
en
défendant
la
qualification
juridique
de
conflit
interne
pour
contenter
Colombo.
L'Inde,
outre
cet
objectif,
voulait
s’assurer
que
les
tamouls
ne
parviennent
pas
à
une
situation
d’indépendance
qui
aurait
pu
se
traduire
par
des
revendications
autonomistes
dans
la
25
région
du
Tamil
Nadu
ou
vit
une
majorité
de
Tamouls .
De
même,
la
Chine
voyait
également
d’un
mauvais
œil
la
victoire
d’une
minorité
sur
un
territoire
stratégique
pour
elle,
si
bien
qu’elle
n’hésitât
pas
à
envoyer
au
gouvernement
local
des
Chengdu
J-‐7.
Elle
cherche
également
auprès
du
Sri
Lanka
un
allié
pour
mettre
à
mal
la
stratégie
d'encerclement
orchestrée
par
les
USA
et
l'Inde.
Par
ailleurs,
les
deux
géants
asiatiques
ont
tout
deux
des
projets
tel
que
la
construction
du
port
de
HAMBANTOTA
en
eaux
profondes
mené
actuellement
par
la
Chine
qui
ferait
du
Sri
Lanka
une
route
commerciale
imparable.
Le
Sri
Lanka
quant
à
lui
se
concentre
sur
sa
croissance
et
son
potentiel
26
économique
pour
se
remettre
du
conflit.
Ses
ressources
minières,
notamment
l'ilménite,
23
http://fr.wikinews.org/wiki/La_guerre_au_Sri_Lanka_:_un_conflit_g%C3%A9ostrat%C3%A9gique
24
http://www.ritimo.org/dossiers_pays/asie/sri_lanka/srilanka_intern.html
25
http://blog.multipol.org/post/2009/05/20/ANALYSE-‐%3A-‐Sortie-‐de-‐guerre-‐a-‐Sri-‐Lanka-‐entre-‐le-‐poids-‐des-‐geopolitiques-‐et-‐les-‐defis-‐de-‐la-‐paix
26
http://www.lesechos.fr/journal20110413/lec1_l_enquete/0201219644569-‐en-‐plein-‐boom-‐le-‐sri-‐lanka-‐veut-‐oublier-‐la-‐
guerre.htm
Le conflit du Sri Lanka & le Droit international humanitaire – Master 2 SIDIE – 2011
composant
des
micro-‐puces
dont
est
friand
le
Japon,
ou
son
pétrole
off-‐shore
seront
à
coup
sûr
des
atouts
que
le
gouvernement
n’hésitera
pas
à
mettre
en
avant
auprès
de
ses
puissants
voisins.
Il
incite
ainsi
les
grandes
puissances
à
adopter
son
point
de
vu
sur
le
conflit
car
il
est
bien
conscient
de
son
rôle
stratégique
dans
la
région.
•
•
•
Le conflit du Sri Lanka & le Droit international humanitaire – Master 2 SIDIE – 2011
TITRE II
⧸ APPLICATION DU DROIT INTERNATIONAL
Le conflit du Sri Lanka & le Droit international humanitaire – Master 2 SIDIE – 2011
Cependant,
quel
que
soit
le
droit
applicable
à
ce
conflit,
il
semble
que
les
parties
belligérantes
n’ont
pas
en
l’espèce
fait
grand
cas
des
normes
humanitaires
internationales.
L’Etat
du
Sri
Lanka
est
partie
aux
conventions
de
Genève
de
1949,
mais
pas
à
ses
protocoles
additionnels.
Il
n’a
pas
signé
les
conventions
de
La
Haye,
mis
à
part
celle
de
1954
assurant
la
protection
des
biens
culturels
en
cas
de
conflit
armé.
Le
Sri
Lanka
a
aussi
ratifié
un
certain
nombre
de
conventions
internationales
pour
la
limitation
ou
l’interdiction
de
l’usage
de
certaines
armes,
notamment
les
gaz
asphyxiants,
les
armes
bactériologiques,
les
armes
produisant
des
éclats
non
localisables
aux
rayons-‐X,
les
mines,
les
armes
incendiaires,
les
armes
chimiques,
les
armes
classiques
produisant
des
effets
traumatiques
excessifs…
D’autres
traités
internationaux
ont
aussi
été
signés
sur
la
prévention
et
la
répression
du
crime
de
génocide
(9
décembre
1948),
l’interdiction
des
techniques
de
modification
de
l’environnement,
sur
la
protection
des
droits
de
l’enfant
(20
novembre
1989)…
En
effet,
selon
les
Tigres
Tamouls,
le
conflit
qui
les
a
opposés
au
gouvernement
sri
lankais
était
international,
dans
la
mesure
où
ils
se
considéraient
comme
étant
un
mouvement
de
libération
nationale
luttant
contre
un
régime
raciste.
Dans
ce
cas,
les
conventions
de
Genève
auraient
trouvé
application,
offrant
ainsi
une
protection
accrue
aux
civils,
aux
personnes
hors
de
combat
et
aux
prisonniers
de
guerre,
ainsi
qu’aux
biens
ne
constituant
pas
des
objectifs
militaires
légitimes.
Cependant,
le
LTTE
est
le
seul
à
défendre
cette
thèse,
et
c’est
pourquoi
on
ne
peut
considérer
ici
que
c’est
le
droit
des
conflits
armés
internationaux
qui
trouve
application.
Par
ailleurs,
une
autre
norme
qui
s’appliquait
au
Sri
Lanka
était
la
clause
Martens.
Cette
clause
apparaît
pour
la
première
fois
dans
la
deuxième
Convention
de
La
Haye
de
1899,
et
elle
a
été
reprise
dans
de
nombreux
textes
internationaux,
comme
les
quatre
conventions
de
Genève
(article
63
CG1),
et
dans
la
convention
des
Nations
Unies
de
1980
sur
l’interdiction
ou
la
limitation
de
certaines
armes
classiques
qui
peuvent
être
considérées
comme
produisant
des
effets
traumatiques
excessifs
ou
comme
frappant
sans
discrimination
à
laquelle
le
Sri
Lanka
est
partie.
Cette
clause
prévoit
que
dans
les
cas
non
couverts
par
les
traités
internationaux,
les
Etats
conservent
des
obligations
découlant
des
principes
du
droit
international,
«
tels
qu’ils
découlent
des
usages
établis
entre
nations
civilisées
et
des
lois
de
l’humanité
».
Cette
affirmation
a
aujourd’hui
atteint
un
caractère
coutumier
(avis
consultatif
de
la
CIJ,
1996,
sur
la
licéité
de
la
menace
ou
de
l’emploi
d’armes
nucléaires),
mais
elle
nécessite
cependant
une
interprétation.
Trois
doctrines
différentes
vont
ici
s’affronter,
la
première,
restrictive,
énonce
que
la
clause
Martens
ne
fait
que
rappeler
le
caractère
obligatoire
de
la
coutume.
Une
autre
doctrine
la
perçoit
comme
signifiant
que
tout
ce
qui
n’est
pas
expressément
interdit
n’est
pas
automatiquement
autorisé.
Enfin,
la
troisième
soutient
la
thèse
que
cette
clause
soumet
la
conduite
des
hostilités
au
droit
naturel
(les
lois
d’humanité).
Selon
l’opinion
dissidente
du
juge
SHAHABUDDEEN
dans
l’avis
de
la
CIJ
de
1996
sur
la
licéité
de
la
menace
ou
de
l’emploi
de
l’arme
nucléaire,
les
lois
d’humanité
interdisent
l’usage
de
moyens
et
de
méthodes
de
27
guerre
qui
ne
sont
pas
nécessaires
pour
l’obtention
d’un
avantage
militaire
précis.
De
plus,
la
coutume
internationale
en
matière
de
droit
des
conflits
armés
est
florissante.
Cependant,
se
pose
ici
la
difficulté
de
la
détermination
de
ces
coutumes.
Si
certains
principes
sont
unanimement
acceptés
comme
relevant
d’une
coutume
(prohibition
de
la
torture,
doctrine
de
la
nécessité
militaire…),
il
en
est
autrement
pour
la
majorité.
Des
tentatives
de
codification
ont
eu
lieu,
mais
celles-‐ci
ne
sont
pas
toujours
convergentes.
On
peut
ici
relever
deux
codifications
des
plus
significatives,
celle
réalisée
en
deux
tomes
par
Jean-‐Marie
HENCKAERTS
et
Louise
DOSWALD-‐BECK
28
pour
le
CICR ,
et
celle
réalisée
par
l’Institut
International
de
Droit
Humanitaire
de
San
Remo,
The
manual
on
the
law
of
non-‐international
armed
conflict.
Ces
deux
ouvrages
se
rejoignent
pour
certains
grands
principes
que
l’on
pourra
considérer
comme
ayant
été
de
la
coutume
au
moment
du
conflit
sri
lankais.
Les
principales
règles
que
l’on
y
retrouve
sont
le
principe
de
distinction
entre
combattant
et
non
combattant,
le
principe
de
discrimination
dans
l’attaque,
la
proportionnalité,
la
protection
spéciale
de
certaines
catégories
de
personnes
(personnel
médical
et
religieux,
journalistes,
enfants…),
la
protection
de
certains
lieux
et
objets
(biens
culturels,
hôpitaux…),
ainsi
que
des
règles
sur
les
moyens
de
combats.
Si
ces
codifications
ne
permettent
pas
de
distinguer
de
manière
certaine
toutes
les
coutumes
internationales
en
matière
de
droit
des
conflits
armés
non
internationaux,
elles
27
http://www.icrc.org/web/fre/sitefre0.nsf/html/5FZGRL,
la
clause
de
Martens
28
Vol.1
:
http://www.icrc.org/Web/fre/sitefre0.nsf/htmlall/pcustom/$File/ICRC_001_PCUSTOM.PDF
,
Vol.
2:
http://www.icrc.org/eng/assets/files/other/customary-‐international-‐humanitarian-‐law-‐ii-‐icrc-‐eng.pdf
Le conflit du Sri Lanka & le Droit international humanitaire – Master 2 SIDIE – 2011
permettent
toutefois
de
discerner
certaines
règles
générales
auxquelles
le
Sri
Lanka
était
soumis
lors
du
conflit
entre
le
gouvernement
et
les
Tigres
Tamouls.
Outre
ces
normes
générales,
le
Sri
Lanka
était
aussi
soumis
aux
traités
internationaux
auxquels
il
est
parti.
Comme
dit
plus
tôt
l’Etat
a
ratifié
de
nombreuses
conventions
restreignant
ses
moyens
de
guerre,
mais
aussi
des
conventions
concernant
les
droits
des
enfants
(Convention
relative
aux
droits
de
l'enfant,
20
novembre
1989,
et
le
Protocole
facultatif
se
rapportant
à
la
Convention
relative
aux
droits
de
l'enfant,
concernant
l'implication
d'enfants
dans
les
conflits
armés,
25
mai
29
2000) .
Ce
second
type
de
convention
concerne
particulièrement
l’interdiction
d’enrôlement
d’enfants
soldats.
Enfin,
en
temps
de
conflit
armé
non
international,
le
droit
international
des
droits
de
l’Homme
vient
compléter
le
droit
applicable
en
plus
du
droit
des
conflits
armés.
En
se
positionnant
du
coté
de
la
majorité,
nous
considérerons
que
le
conflit
sri
lankais
était
un
conflit
armé
non
international
et
que
les
conventions
de
Genève
ne
s’appliquaient
pas,
mis
à
part
leur
article
3
commun.
Cependant,
même
en
ne
retenant
que
la
protection
moindre,
force
est
de
constater
que
les
parties
belligérantes
ne
se
sont
lors
de
ce
conflit
pas
soumis
à
ces
règles.
Le
Gouvernement
sri
lankais,
tout
d’abord,
a
dès
le
début
des
hostilités
tenté
de
minimiser
l’importance
du
mouvement
tamoul
et
de
les
décrédibiliser
en
ne
leur
accordant
à
aucun
moment
le
statut
de
combattant.
En
effet,
le
LTTE
est
considéré
par
lui
comme
une
organisation
terroriste,
et
ainsi,
le
droit
humanitaire
ne
peut
s’appliquer
à
ses
membres,
les
terroristes
n’étant
en
Droit
international
pas
considérés
comme
des
combattants.
Dès
lors,
dès
qu’un
membre
des
TLET
tombait
aux
mains
des
forces
armées
du
gouvernement,
il
ne
bénéficiait
pas
du
statut
de
prisonnier
de
guerre
et
des
protections
que
ce
statut
lui
aurait
conférés.
Ainsi,
le
camp
de
BOOSA
est
tristement
célèbre
comme
étant
un
centre
de
détention
de
Tamouls
soupçonnés
d’être
des
terroristes.
Ce
camp
pouvait
accueillir
plusieurs
centaines
de
personnes
qui
pouvaient
être
internées
pour
une
durée
allant
jusqu’à
dix-‐huit
mois,
et
ce
sans
aucune
inculpation,
sans
procès,
et
sans
avocat.
Les
tortures
y
étaient
systématiques
et
des
corps
de
détenus
torturés
à
mort
étaient
retrouvés
fréquemment
à
proximité.
Par
ailleurs,
les
forces
armées
gouvernementales
visaient
fréquemment
des
civils
au
cours
de
leurs
attaques.
On
peut
ici
citer
les
cas
de
bombardements
de
camps
de
réfugiés,
notamment
en
2007,
le
bombardement
du
camp
de
PADAHUTHURAI,
situé
à
proximité
d’aucun
objectif
militaire
et
29
http://www.icrc.org/dih.nsf/Pays?ReadForm&c=LK
,
liste
des
traités
ratifiés
par
le
Sri
Lanka
30
http://www.horizons-‐et-‐debats.ch/index.php?id=90
,
lettre
ouverte
de
Karen
Parker,
principale
déléguée
aux
Nations
unies
de
l’international
Educational
Development
(IED)
et
présidente
de
l’Association
des
avocats
humanitaires
(AHL)
adressée
à
la
Haut-‐Commissaire
des
Nations
unies
pour
les
Droits
de
l’Homme
Louise
ARBOUR
et
au
Conseiller
spécial
sur
la
prévention
du
génocide.
Le conflit du Sri Lanka & le Droit international humanitaire – Master 2 SIDIE – 2011
uniquement
peuplé
de
civils,
qui
n’a
entraine
que
des
morts
civils
dont
sept
enfants.
Les
civils
étaient
constamment
pris
au
piège
dans
les
combats,
entre
2006
et
2007,
on
a
compté
plus
de
1500
civils
tués
et
plus
de
250
000
déplacés.
Des
milliers
de
disparitions
forcées
ont
eu
lieu,
et
des
centaines
d’exécutions
sommaires
ont
été
perpétrées
pendant
toute
la
durée
des
hostilités.
Le
gouvernement
a
entretenu
pendant
des
années
un
climat
de
terreur
et
de
persécution
contre
les
tamouls,
qui
s’est
peu
31
à
peu
retourné
contre
tous
les
dissidents
politiques,
qu’ils
soient
tamouls
ou
non .
Les
organisations
humanitaires
ont
elles-‐aussi
été
prises
pour
cible,
puisque
suite
au
tsunami
de
2004,
elles
ont
été
soit
empêchées
de
secourir
les
civils
tamouls
soit
directement
chassées
du
territoire.
Dix
sept
humanitaires
d’action
contre
la
faim
ont
été
assassinés
au
cours
des
combats,
violant
ainsi
le
principe
de
protection
du
personnel
médical
et
religieux.
De
plus,
des
milliers
de
civils
ont
été
pendant
des
mois
retenus
dans
les
zones
de
combat
entre
le
LTTE
et
les
forces
gouvernementales,
les
deux
parties
les
empêchant
de
fuir.
Bien
que
des
centaines
de
milliers
de
civils
aient
réussi
à
fuir
ces
zones,
les
forces
gouvernementales
ont
forcé
certain
d’entre
eux
à
retourner
dans
ces
zones
non
sécurisées.
Des
disparitions
forcées
ont
massivement
eu
lieu
dans
chacun
des
camps,
en
un
an
et
demi
en
2006,
plus
de
1100
cas
ont
été
répertoriés,
la
plupart
des
victimes
étant
des
tamouls.
De
leur
coté,
les
Tigres
Tamouls
disposent
d’un
important
armement,
ce
qui
leur
permet
de
conduire
des
opérations
conventionnelles,
mais
aussi
non
conventionnelles.
Ces
moyens
non
conventionnels
violent
tout
autant
le
droit
international
humanitaire
coutumier,
dans
la
mesure
où
33
ils
consistent
en
des
attaques
terroristes
touchant
de
manière
indiscriminée
des
civils .
On
peut
ici
citer
pour
exemple
l’attentat
à
la
bombe
d’une
femme
du
LTTE
dans
un
camp
de
réfugiés
à
KILINOCHCHI
en
2009
qui
a
fait
23
morts
et
64
blessés.
De
même,
en
2008,
un
attentat
à
la
bombe
près
d’un
temple
a
fait
9
morts
et
95
blessés.
D’autres
actes
terroristes
consistent
en
des
assassinats
34
ciblés,
tels
que
l’assassinat
du
ministre
sri-‐lankais
des
transports
Jeyraj
FERNANDOPULLE
en
2008 .
Ainsi,
ni
les
forces
gouvernementales
sri
lankaises,
ni
les
Tigres
de
libération
de
l’Eelam
tamoul
n’ont
fait
grand
cas
des
règles
fondamentales
de
droit
humanitaire
lors
de
ce
conflit
d’une
durée
exceptionnellement
longue.
L’on
touche
ici
l’une
des
limites
les
plus
importantes
de
droit
des
conflits
armés,
qui
est
que
son
application
dépend
hélas
en
grande
de
la
bonne
volonté
des
parties
belligérantes.
Toutefois,
ont
été
mis
en
place
des
moyens
de
sanctionner
les
criminels
de
guerre
une
fois
le
conflit
terminé
au
niveau
international,
afin
de
pallier
cette
insuffisance
inhérente
au
droit
international.
•
•
•
31
http://www.crisisgroup.org/fr/regions/asie/asie-‐du-‐sud/sri-‐lanka/135-‐sri-‐lankas-‐human-‐rights-‐crisis.aspx,
Rapport
sur
la
crise
des
droits
humains
au
Sri
Lanka,
International
Crisis
Group.
32
http://www.hrw.org/en/news/2007/08/05/sri-‐lanka-‐government-‐abuses-‐intensify,
article
de
human
rights
watch,
août
2007
33
http://www.spur.asn.au/chronology_of_suicide_bomb_attacks_by_Tamil_Tigers_in_sri_Lanka.htm,
chronologie
des
attentats
suicide
au
Sri
Lanka
34
http://www.defence.lk/new.asp?fname=20080406_04
Le conflit du Sri Lanka & le Droit international humanitaire – Master 2 SIDIE – 2011
TITRE III
⧸ LES LACUNES DU DIH AU CONFLIT SRI-LANKAIS
Le conflit du Sri Lanka & le Droit international humanitaire – Master 2 SIDIE – 2011
Le
Sri
Lanka,
touché
pendant
près
de
trois
décennies
par
une
guerre
civile
mortifère,
était
le
lieu
idéal
pour
son
application.
Le
conflit,
larvé
depuis
les
années
1970,
a
fait
au
bas
mot
80
000
morts
et
a
connu
une
issue
fatale
en
2009,
où
durant
les
derniers
mois
de
combat,
au
moins
7
000
35
civils
aurait
péri.
En
2009,
plus
de
327
000
personnes
furent
déplacées .
Si
238
000
ont
pu
rentrer
dans
leurs
contrées
d’origine,
au
moins
23
000
personnes
restent
dans
des
camps,
quand
plus
de
72
000
sont
toujours
en
situation
de
déplacement,
ou
gérées
par
des
institutions
sociales.
Il
faut
dire
qu’il
reste
au
moins
1
500
000
mines
anti-‐personnelles
et
engins
non
explosés,
source
de
problèmes
en
matière
de
ré-‐hébergement,
de
subsistance,
d’approvisionnements
et
de
soins,
dans
un
pays
déjà
tourmenté
par
un
tsunami
en
2004
(30
000
victimes),
touché
plus
récemment
par
de
nouvelles
inondations
ainsi
qu’une
épidémie
de
dengue.
Force
est
de
constater
que
le
conflit
au
Sri
Lanka
a
mis
en
lumière
des
carences
au
DIH.
Problème,
ces
carences
ont
perduré
malgré
la
fin
des
hostilités,
auprès
de
chacune
des
parties,
entre
elles
ou
contre
les
civils.
La
R2P
respecte
en
outre
la
souveraineté
des
États.
C’est
à
eux
que
revient
en
premier
lieu
la
responsabilité
de
veiller
à
la
protection
de
leurs
populations.
La
R2P
intervient
à
titre
subsidiaire
et
prend
en
compte
l’application
proportionnelle
du
DIH
aux
capacités
de
chaque
pays.
Devant
les
difficultés
de
mise
en
œuvre,
le
Secrétaire
général
de
l’ONU
a
fourni
un
cadre
38
de
travail
terminologique
plus
précis
visant
à
garantir
l’applicabilité
de
trois
piliers
visant
à
justifier
la
responsabilité
de
protéger.
Ces
trois
piliers
sont
:
35
Selon
le
Haut
Commissariat
pour
les
Réfugiés,
le
conflit
armé
entre
les
Tamouls
et
les
forces
gouvernementales
et
affiliées
laissait
en
2010
au
moins
327
000
réfugiés
à
Sri
Lanka.
Le
pic
avait
été
atteint
en
2006
avec
520
000
déplacés
internes.
36
Paragraphe
138,
139
et
140
du
document
final
du
Sommet
mondial
de
2005,
suite
notamment
au
rapport
du
Secrétaire
général
intitulé
sur
une
liberté
plus
grande,
le
:
développement,
la
sécurité
et
le
respect
des
droits
de
l’homme
pour
tous
–
A/59/2005.
37
Mass
atrocities
tool
boxes
38
A/63/677
–
12
janvier
2009
–
Rapport
du
Secrétaire
général
des
Nations
Unies
sur
la
mise
en
œuvre
de
la
responsabilité
de
protéger
Le conflit du Sri Lanka & le Droit international humanitaire – Master 2 SIDIE – 2011
⇢
Les
responsabilités
de
l’État
en
matière
de
protection
⇢
L’assistance
internationale
et
le
renforcement
des
capacités
⇢
Une
Réaction
résolue
en
temps
voulu.
A ⧸ Humanitaire
Ce
qui
ne
revient
pas
à
dire
que
la
Communauté
internationale
soit
restée
les
bras
croisés.
39
ONU,
ONG,
États,
Gouvernement
sri-‐lankais
sont
intervenus
au
travers
de
programmes
d’aide
au
développement,
à
la
reconstruction,
afin
d’encourager
et
d’inciter
les
autorités
à
garantir
la
40 41
protection
de
leur
population.
Le
plan
d’action
humanitaire
commune ,
les
principes
de
guidage ,
le
42 43 44
PNUD ,
l’UNHCR ,
l’UNICEF
sont
des
exemples
de
mécanismes
onusiens
de
soutien
aux
réfugiés,
aux
déplacés
internes,
aux
victimes,
blessés,
prisonniers
et
leurs
familles,
sans
oublier
les
mécanismes
de
transition,
d’aide
au
développement
et
à
la
reconstruction,
notamment
dans
le
nord
45
et
le
nord-‐est
du
pays,
dernier
bastion
des
TLET
–
Tigres
de
Libération
de
l’Eelam
Tamoul.
Si
l’accès
à
ces
zones
était
relativement
possible
jusqu’à
2006.
Avec
la
reprise
des
hostilités
et
l’issue
fatale
qui
a
suivi,
ces
accès
ont
été
limités,
tant
par
le
Gouvernement
que
par
les
tigres
tamouls.
Les
ONG
ne
pouvaient
ainsi
intervenir
sur
zone
que
sous
contrôle
du
Gouvernement.
Les
camps
de
déplacés
46
étaient
d’ailleurs
gérés
par
le
Gouvernement,
comme
à
VAVUNIYA
et
de
MANNAR,
où
le
CICR
et
d’autres
ONG
ont
pu
intervenir,
notamment
pour
enregistrer
et
soigner
les
déplacés
internes.
Certains
représentants
d’ONG
et
de
programmes
des
Nations
Unies
ont
tenté
de
s’élever
contre
les
39
La
Presidential
Task
Force
for
Resettlement
–
PTF
–
a
été
un
instrument
vital
dans
la
formulation
d’un
cadre
d’action
pour
une
reconstruction
et
un
retour
rapide
des
populations
dans
leur
habitat
d’origine
40
CHAP
Sri
Lanka
/
Common
Humanitarian
Action
Plan
for
Sri
Lanka
–
http://www.humanitarianinfo.org/sriLanka_hpsl/AppealsandFunding.aspx
41
Guiding
Principles
/
for
Humanitarian
and
Development
Assistance
in
Sri
Lanka
–
http://www.humanitarianinfo.org/sriLanka_hpsl/docs/GL_Guiding_Principles_Sri_Lanka_final_version_15-‐5-‐07.pdf
42
Projets
du
PNUD
à
Sri
Lanka
–
http://www.undp.lk/SubProjects/Pages/default.aspx,
en
complément
:
Joint
Plan
for
Assistance
Northern
Province
2011
43
HCR
/
Haut
commissariat
aux
réfugiés
–
Appel
Global
2011
–
http://www.unhcr.fr/ga11/index.html
Voir
également
Global
Overview
of
trends
and
developments
in
2010
–
http://www.unhcr.org/refworld/country,,,,LKA,,4d932e152,0.html
44
UNICEF
–
Action
humanitaire
pour
les
enfants
en
2011
–
http://www.unicef.org/french/hac2011/hac_sri_lanka.php
45
PNUD
/
Programme
de
transition
et
de
reconstruction
à
Sri
Lanka
–
undp.lk/What_We_Do/Pages/Transition_Recovery_Programme.aspx
46
http://www.icrc.org/Web/fre/sitefre0.nsf/htmlall/sri_lanka?opendocument
Le conflit du Sri Lanka & le Droit international humanitaire – Master 2 SIDIE – 2011
47
conditions
de
détention
dans
ces
camps,
avec
un
succès
fort
relatif .
Avec
la
fin
des
hostilités
en
mai
2009,
le
retour
progressif
des
populations
déplacées
dans
leurs
localisations
d’origine,
le
Gouvernement
a
demandé
que
le
CICR
ferme
ses
bureaux
de
VAVUNIYA,
MANNAR,
et
plus
48
récemment
JAFFNA .
49
Problème,
le
sort
des
prisonniers
reste
plus
qu’incertain .
Plus
de
11
000
personnes
ont
en
effet
été
incarcérées
dans
des
«
centres
de
réhabilitation
»
et
celles
qui
ne
font
pas
l’objet
de
poursuite
sont
libérées
au
compte-‐goutte.
L’État
a
le
droit
et
la
responsabilité
de
protéger
la
sécurité
publique
mais
en
accord
avec
les
droits
fondamentaux.
Or,
nombreux
sont
les
cas
de
disparitions
50
forcées ,
alors
que
réduits
ou
impossibles
sont
les
possibilités
pour
les
familles
de
rendre
visite
aux
515253
détenus .
Autre
problème,
le
retour
des
déplacés
internes
dans
leurs
régions
d’origine
se
fait
soit
54
sans
assistance,
soit
dans
le
dénuement
et
la
pauvreté ,
si
tant
est
que
celui-‐ci
ne
se
fasse
pas
dans
des
zones
non
encore
déminées,
tels
les
champs
où
les
récoltes
ont
principalement
lieu
entre
juillet
et
septembre…
2 ⧸ Le déminage humanitaire
55
La
contamination
des
terres
par
des
mines
anti-‐personnelles
ou
munitions
non
explosées
56
reste
un
sujet…
brûlant
pour
la
sécurité
physique
des
personnes
à
Sri
Lanka .
Dans
les
provinces
du
57 58
Nord-‐Est,
pas
moins
de
550
km2
de
terres
contaminées,
y
compris
des
zones
habitées .
Il
faudra
59
selon
les
dernières
estimations
entre
10
et
15
ans
avant
que
ces
zones
soient
nettoyées .
Les
opérations
de
déminage
ont
manqué
de
fonds
et
n’ont
pu
être
terminées
avant
que
le
retour
des
populations
dans
leurs
zones
d’habitation
soit
décrété.
Résultat,
la
terre,
les
champs,
cours
d’eau,
les
puits,
les
maisons
sont
toujours
richement
contaminés.
L’activité
agriculture
étant
impossible,
le
manque
de
transports,
aggravé
par
les
dernières
crues
rend
la
subsistance
particulièrement
60
périlleuse .
61
Le
Sri
Lanka
a
beau
faire
des
efforts
en
terme
de
déminage ,
a
beau
avoir
engagé
un
62
programme
national
d’action
contre
les
mines ,
il
n’a
tjrs
pas
signé
les
deux
principaux
traités
en
la
matière,
la
convention
de
1997
sur
la
prohibition
de
l’utilisation,
le
stockage,
la
production
et
le
47
ACHR
/
Asian
Centre
for
Human
Rights
–
5
septembre
2009
-‐
expulsion
du
représentant
de
l’UNICEF
après
ses
remarques
sur
les
conditions
de
vie
dans
les
camps
des
déplacés
et
notamment
les
enfants
–
http://www.achrweb.org/press/2009/SL0109.html
48
CICR
/
Comité
international
de
la
Croix
Rouge
–
25
mars
2011
–
Les
opérations
exclusivement
depuis
Colombo
–
http://www.icrc.org/web/fre/sitefre0.nsf/html/sri-‐lanka-‐interview-‐2011-‐03-‐25?opendocument
(+
http://www.europe1.fr/International/Sri-‐Lanka-‐Le-‐CICR-‐doit-‐fermer-‐des-‐bureaux-‐314422/)
49
HRW
/
Human
Rights
Watch
-‐
2
février
2010
-‐
Le
destin
incertain
des
prisonniers
soupçonnés
d'avoir
appartenu
au
mouvement
des
TLET
au
Sri
Lanka
–
http://www.hrw.org/fr/reports/2010/02/02/legal-‐limbo-‐0
50
Selon
plusieurs
rapports
des
Nations
Unies,
13,000
déplacés
internes
tamouls
ont
disparu
51
Seuls
2
000
détenus
ont
fait
l’objet
de
visites
par
le
CICR.
52
Visite
du
CICR
aux
détenus
–
30
mars
5
avril
2008
–
http://www.delegfrance-‐onu-‐geneve.org/spip.php?article450
53
Droit
des
familles
à
visiter
les
détenus
–
http://www.redcross.int/FR/mag/magazine2001_4/srilanka.html
54
Le
retour
des
IDP
se
fait
dans
la
pauvreté
et
la
solitude
–
30
mars
2011
–
http://reliefweb.int/node/393983
55
En
anglais,
UXO,
unexploded
ordnance
56
Mines
anti-‐personnelles
et
armes
à
sous
munition
à
sri
lankais
–
http://www.the-‐monitor.org/index.php/cp/display/region_profiles/profile/168
57
IDMC
/
Internal
displacement
monitoring
Centre,
14
janvier
2011
–
IDPs
and
returnees
remain
in
need
of
protection
and
assistance,
A
profile
of
the
internal
displacement
situation
58
GICHD
/
Geneva
international
Centre
for
Humanitarian
demining,
août
2010
59
UN
OCHA
/
Office
for
the
Coordination
of
Humanitarian
Affairs,
8
octobre
2010
60
IRIN,
11
novembre
2009,
octobre
2010
–
http://www.irinnews.org/PrintReport.aspx?ReportID=86988
61
http://www.sundayobserver.lk/2011/04/03/imp01.asp
–
3
avril
2011
–
le
programme
de
déminage
à
Sri
Lanka
est
supporté
outre
les
ONG,
internationales,
locales,
par
l’unité
de
déminage
humanitaire
de
l’armée
du
Sri
Lanka
62
Lancé
en
2002,
le
programme
a
été
initié
avec
l’appui
du
PNUD,
de
l’UNICEF,
de
plusieurs
ONG,
mais
encore
plusieurs
donateurs
avec
l’ambition
de
remettre
en
État
un
environnement
libre
de
mines
et
compagnie.
Il
inclut
5
axes
:
les
enquêtes,
le
travail
de
nettoyage,
l’éducation
sur
le
risque
des
mines,
l’assistance
aux
victimes,
et
la
destruction
des
stocks
Le conflit du Sri Lanka & le Droit international humanitaire – Master 2 SIDIE – 2011
transfert
des
mines
anti-‐personnelles
et
leur
destruction,
ainsi
que
la
convention
sur
les
armes
à
sous-‐
63
munition
de
2008 .
64
Il
faut
dire
que
le
Gouvernement
sri-‐lankais
comme
les
rebelles
tamouls
n’ont
pas
hésité
à
recourir
massivement
aux
mines
anti-‐personnelles,
notamment
lors
de
la
dernière
phase
du
65
conflit ,
alors
qu’ils
sont
un
risque
pour
les
populations
civiles
non
combattantes,
les
hommes,
les
66
femmes,
les
enfants
sans
oublier
les
animaux .
Les
enfants,
justement,
ont
fait
l’objet
des
pires
tourments,
tour
à
tour
réfugiés,
cibles,
mais
aussi
servi
de
réserves
dans
lesquelles
les
forces
militaires
de
chacun
des
deux
camps
ont
pu
puiser
allègrement.
C’est
d’ailleurs
pourquoi
le
Conseil
de
sécurité
a
entendu
créer
un
groupe
de
67
travail
spécifique
en
2005 ,
qui
a
donné
lieu
à
des
extensions
de
son
mandat.
68
Ce
groupe
de
travail
a
relevé
avec
ses
conclusions
du
3
juin
2010
que
le
cadre
de
la
réadaptation
et
de
la
réintégration
des
anciens
enfants
soldats
établi
par
le
Gouvernement
dans
sa
politique
de
considérer
comme
des
victimes
tous
les
enfants
qui
ont
été
associés
à
des
groupes
armés
et
de
ne
pas
engager
de
poursuites
contre
eux
en
relation
avec
leur
association
avec
ces
groupes.
Le
groupe
a
également
accueilli
avec
satisfaction
les
mesures
prises
par
le
Gouvernement
sri-‐lankais
pour
protéger
tous
les
enfants
touchés
par
le
conflit
armé,
en
particulier
ceux
qui
se
trouvent
dans
les
camps
de
personnes
déplacées,
et
pour
réadapter
les
enfants
qui
étaient
associés
aux
TLET
et
au
69
TMVP
–
Tamil
Makkal
Viduthalai
Pulika
–
et
ont
souligné
qu’il
importait
de
mener
des
activités
de
réadaptation
à
l’échelon
des
communautés…
Derrière
le
décor,
il
ne
faut
pas
oublier
que
les
70
conditions
de
vie
et
de
réhabilitation
pas
aussi
dorées
qu’elles
semblent
l’être…
surtout
qu’entre
temps,
certains
enfants
sont
devenus
des
adultes
et
ne
font
donc
pas
l’objet
des
mêmes
traitements
notamment
judiciaires…
Il
ne
faut
pas
non
plus
oublier
que
le
TMVP
a
très
largement
aidé
l’armée
sri-‐
lankaise
dans
la
lutte
contre
les
TLET.
Les
conclusions
rappellent
d’ailleurs
qu’il
semble
toujours
y
avoir
des
enfants
soldats
dans
les
rangs
du
TMVP
et
qu’il
implique
de
les
recenser
pour
les
libérer
et
71 72 73
les
réadapter
…
63
http://www.icbl.org/index.php/icbl/Universal/CCM/Non-‐Signatories,
http://www.icbl.org/index.php/icbl/Universal/MBT/States-‐Not-‐Party
64
Le
budget
militaire
du
Sri
Lanka
s’élève
à
5
%
de
son
PIB,
soit
1,48
milliard
de
dollars.
65
U.S.
Department
of
State
–
Report
to
Congress
on
Incidents
During
the
Recent
Conflict
in
Sri
Lanka
–
octobre
2009
66
http://www.globalissues.org/article/79/landmines
–
27
novembre
2009
En
complément
:
http://lm.icbl.org/index.php/LM/Press-‐Room/Landmine-‐Monitor-‐Media-‐Kit2/LM09_Quick_Facts_English
67
S/1612/2005
–
22
avril
2005,
création
d’un
groupe
de
travail
du
Conseil
de
sécurité
sur
les
enfants
dans
les
conflits
armés.
Ce
groupe
est
composé
des
15
membres
du
Conseil
de
sécurité,
il
se
réunit
à
huis
clos
afin
d’examiner
les
rapports
établis
par
des
mécanismes
de
suivi
de
la
situation
dans
les
pays
problématiques,
faire
le
point
des
progrès
accomplis
dans
l’élaboration
et
l’exécution
des
plans
d’action,
émettre
des
recommandations
à
l’égard
des
gouvernements
ou
des
groupes
rebelles
des
pays
concernés,
destinées
à
prévenir
le
recrutement
d’enfants
soldats,
obtenir
leur
libération
ou
démobilisation
et
faciliter
leur
réinsertion
dans
la
société.
En
cas
de
non-‐application
de
ses
recommandations,
le
groupe
de
travail
peut
demander
au
CSNU
de
prendre
des
sanctions.
Il
a
été
étendu
par
la
Résolution
1882,
axée
sur
les
six
violations
graves
suivantes
:
massacre
ou
mutilation
d’enfants
;
recrutement
ou
utilisation
d’enfants
soldats
;
attaques
dirigées
contre
des
écoles
ou
des
hôpitaux
;
viols
d’enfants
et
autres
actes
graves
de
violence
sexuelle
à
leur
égard
;
enlèvements
d’enfants
;
refus
d’autoriser
l’accès
des
organismes
humanitaires
aux
enfants
68
S/AC.51/2010/2,
au
regard
notamment
du
rapport
du
Secrétaire
général
(S/2009/325)
69
également
appelée
faction
KARUNA
70
ACHR
–
5
septembre
2009
-‐
expulsion
du
représentant
de
l’UNICEF
après
ses
remarques
sur
les
conditions
de
vie
dans
les
camps
des
déplacés
et
notamment
les
enfants
–
http://www.achrweb.org/press/2009/SL0109.html
71
UNICEF
–
4
mai
2010
–
soutiens
à
l’éducation
–
http://www.unicef.org/french/education/sri_lanka_53536.html
72
UNICEF
–
26
février
2009
–
campagne
«
Ramenez
l'enfant
»
:
l'UNICEF
et
le
Sri
Lanka
lancent
une
campagne
dans
les
médias
sur
les
enfants
soldats
–
James
ELDER
–
http://www.unicef.org/french/infobycountry/sri_lanka_48286.html
73
Promotion
du
droit
à
l’éducation
pour
aider
à
la
reconstruction
post-‐conflit
–
http://www.educationandtransition.org/
Le conflit du Sri Lanka & le Droit international humanitaire – Master 2 SIDIE – 2011
B ⧸ Judiciaire
Celui-‐ci
s'articule
autour
de
deux
points,
la
recherche
des
disparus,
et
les
détentions,
administratives
préventives
ou
pénales,
avec
en
filigrane
le
certain
laxisme
des
autorités,
une
certaine
idée
du
pouvoir
par
le
clan
RAJAPAKSA.
Celui-‐ci se cristallise autour de la recherche des disparus et des centres de réhabilitation.
Au
regard
du
Droit
international,
une
disparition
forcée
intervient
lorsque
les
autorités
d’un
pays
emprisonnent
un
individu
en
lui
refusant
de
lui
notifier
les
motivations
pour
lesquelles
il
est
enfermé,
ou
en
refusant
de
fournir
des
informations
sur
son
état
auprès
de
sa
famille.
C’est
très
souvent
dans
ce
cadre
flou
qu’ont
lieu
des
atteintes
à
la
vie,
à
la
liberté,
à
la
personne
des
personnes,
incluant
torture
et
mauvais
traitements.
C’est
pourquoi
les
ONG
militent
pour
que
les
cas
de
disparition
forcée
fassent
partie
d’une
éventuelle
enquête
pour
crimes
de
guerre
de
l’ONU.
Enquête
qui
semble
de
plus
en
plus
envisageable
au
regard
de
la
pression
internationale
que
subit
le
Sri
Lanka,
malgré
les
soutiens
de
la
Chine
qui
a
à
cœur
de
s’implanter
solidement
dans
la
région,
notamment
pour
contrer
l’influence
de
l’Inde.
Le
Gouvernement
sri
lankais
a
demandé
aux
bailleurs
de
fonds
internationaux
d'apporter
une
aide
financière
à
ses
«
centres
de
réhabilitation
»
mais
les
ONG
s’émeuvent
des
conditions
de
vie
et
du
non-‐respect
des
droits
des
détenus.
Human
Rights
Watch
estime
que
ces
donateurs
ne
devraient
pas
soutenir
ces
centres,
tant
que
les
droits
des
détenus
n'y
seront
pas
pleinement
77
respectés .
74
http://www.redcross.int/FR/mag/magazine2001_4/srilanka.html
75
HRW
–
7
avril
2011
–
vidéos
montrant
des
interrogatoires
par
des
forces
gouvernementales
d’officiers
des
tigres
tamouls
qui
n’ont
par
la
suite
plus
donné
signe
de
vie
–
http://www.hrw.org/en/news/2011/04/07/sri-‐lanka-‐account-‐wartime-‐disappearances
76
HRW
–
7
avril
2011
–
Plus
de
20
personnes
vues
dernièrement
entre
les
mains
de
l’armée
restent
manquantes
–
http://reliefweb.int/node/395072
77
HRW
-‐
27
aout
2008
-‐
les
disparitions
forcées
constituent
un
problème
de
longue
date
au
Sri
Lanka,
des
milliers
de
personnes
sont
toujours
portées
disparues
–
http://www.hrw.org/en/reports/2008/08/27/recurring-‐nightmare
78
ICJ
/
Internal
Commission
Of
Jurists
–
septembre
2010
–
Beyond
Lawful
Constraints:
Sri
Lanka’s
Mass
Detention
of
LTTE
Suspects
Le conflit du Sri Lanka & le Droit international humanitaire – Master 2 SIDIE – 2011
Les
bases
légales
pour
justifier
une
privation
de
liberté
sont
encadrées
par
des
exceptions
tant
étroites
que
limitées.
L’application
de
la
loi
pénale
est
l’une
d’elle.
Mais
la
convention
sur
les
droits
civils
et
politiques,
à
laquelle
le
Sri
Lanka
est
parti,
voit
à
son
article
9
que
les
États
ont
pour
obligation
de
respecter
et
protéger
le
droit
à
la
liberté,
ce
qui
inclue
l’assurance
qu’aucune
privation
de
liberté
ne
soit
arbitraire.
Malgré
cela,
les
centres
de
réhabilitation
établis
par
le
Gouvernement
sri-‐lankais
sont
reconnus
comme
étant
de
tristes
lieux
où
les
détentions
illimitées
sont
monnaie
courante,
ce
qui
79
laisse
présager
des
actes
de
torture .
La
Convention
sur
les
droits
civils
et
politiques
rappelle
également
qu’un
emprisonnement
légal
et
non
arbitraire
bénéficie
de
mécanismes
de
protection
à
l’endroit
des
prisonniers.
A
commencer
par
l’information
du
détenu,
de
son
entourage,
suivi
de
l’accès
facilité
à
l’avocat
afin
d’exercer
son
droit
à
être
défendu
en
justice,
sans
oublier
un
contrôle
judiciaire,
un
droit
au
procès
équitable
et
bien
sûr
dans
le
respect
des
Droits
de
l'Homme.
Un
programme
du
PNUD
entend
80
d’ailleurs
promouvoir
ces
droits .
Les
détentions
doivent
ainsi
respecter
quatre
principes
majeurs,
comme
celui
de
la
primauté
de
la
Loi,
celui
de
but
légitime
de
toute
mesure
dérogatoire,
de
même
que
celui
de
nécessité
et
proportionnalité
de
telles
mesures,
dans
le
respect
d’une
non-‐discrimination
selon
la
race,
la
couleur,
le
sexe,
le
langage,
la
religion,
les
idées
politiques
ou
autres,
l’origine
nationale
ou
sociale,
la
propriété,
la
naissance
ou
tout
autre
statut.
Pourtant,
le
massacre
de
MUTTUR
n’a
toujours
pas
été
résolu,
5
ans
après
que
les
17
membres
de
l’ONG
Action
contre
la
faim
venant
en
aide
aux
populations
affectées
par
les
conséquences
du
conflit
et
du
tsunami,
aient
disparu
et
été
retrouvés
deux
jours
plus
tard
chacun
81
d’une
balle
dans
la
tête…
Enfin,
si
la
population
tamoule
a
subi
un
revers
cinglant
avec
la
chute
de
sa
branche
armée
pour
faire
valoir
ses
prétentions
à
Sri
Lanka,
sa
diaspora
reste
influente.
Colombo
entend
obtenir
de
plusieurs
Gouvernements
étrangers
pour
que
soient
démantelés
des
groupes
de
pression
jugés
un
82
peu
trop
favorables
aux
TLET,
comme
aux
Usa,
au
Royaume-‐Uni,
ou
en
Norvège .
Ainsi,
aux
USA,
le
Torture
Victims
Protection
Act
a
permis
une
plainte
de
L'organisation
des
83
Tamouls
contre
le
génocide
contre
le
président
sri-‐lankais
RAJAPAKSA
le
28
janvier
2011
alors
qu’il
79
http://www.hrw.org/fr/news/2010/02/01/sri-‐lanka-‐les-‐autorit-‐s-‐doivent-‐cesser-‐les-‐d-‐tentions-‐illimit-‐es-‐des-‐personnes-‐soup-‐
-‐
2
février
2010
-‐
Sri
Lanka:
Les
autorités
doivent
cesser
les
détentions
illimitées
des
personnes
soupçonnées
d'avoir
des
liens
avec
le
mouvement.
ces
détentions
au
secret
de
personnes
sans
limitation
de
durée
ne
peuvent
que
faire
craindre
des
actes
de
torture
et
disparitions
forcées.
80
PNUD
/
Equal
Access
to
Justice
Phase
II
–
(mars
2009
/
décembre
2012)
–
possède
deux
objectifs
principaux,
le
premier,
s’assurer
que
les
groupes
vulnérables
soient
prévenus
de
leurs
droits
et
leurs
recours
disponibles,
et
qu’ils
soient
à
même
de
pouvoir
agir.
Le
second,
former
et
mettre
à
même
les
avocats,
juges,
polices,
dirigeants
de
communauté
d’apporter
des
réponses
aux
plaintes
des
groupes
vulnérables
–
http://www.undp.lk/SubProjects/Pages/detail.aspx?itemid=17
81 er
Au
1
juin
2010,
toujours
aucun
responsable
n’est
identifié
–
http://www.suite101.fr/content/le-‐massacre-‐de-‐muttur-‐
toujours-‐aucuns-‐responsables-‐designes-‐a13096
82
http://www.satp.org/satporgtp/countries/shrilanka/terroristoutfits/LTTE.HTM
83
Tamils
Against
Genocide
Le conflit du Sri Lanka & le Droit international humanitaire – Master 2 SIDIE – 2011
était
en
visite
officielle
aux
USA.
En
juin
2010,
une
décision
de
la
Cour
suprême
américaine
avait
permis
d’établir
que
seuls
les
pays,
et
non
les
individus,
bénéficiaient
de
l'immunité
diplomatique
contre
des
poursuites
lancées
aux
Etats-‐Unis.
La
plus
haute
juridiction
civile
américaine
avait
alors
décidé
à
l'unanimité
que
Mohamed
Ali
SAMANTAR,
ancien
Premier
ministre
somalien
aujourd'hui
installé
aux
Etats-‐Unis,
pouvait
être
poursuivi
pour
des
accusations
de
tortures
commises
lorsqu'il
était
au
pouvoir.
En
l’espèce,
Les
plaignants
affirment
que
certains
de
leurs
proches
ont
été
tués
lors
de
trois
incidents
différents,
notamment
en
2009
au
cours
de
l'offensive
de
l'armée
sri-‐lankaise
contre
le
quartier
général
des
rebelles
des
Tigres
tamouls,
et
réclament
30
millions
de
dollars
de
compensation.
Cette
action
est
relayée
par
les
souhaits
d’ONG
telles
Amnesty
international
pour
que
84
les
USA
enquêtent
sur
les
crimes
de
guerre
imputés
au
président
RAJAPAKSA .
La
Cour
pénale
internationale
a,
ces
dernières
années,
beaucoup
contribué
à
assurer
une
certaine
responsabilisation,
à
défaut
de
pouvoir
en
finir
une
bonne
fois
pour
toutes
avec
les
cas
d’impunité.
Il
est
établi
en
droit
international
comme
en
pratique
que
la
souveraineté
n’est
pas
synonyme
d’impunité
pour
ceux
qui
organisent,
encouragent,
commettent
des
crimes
contre
des
populations
qui
devraient
être
protégées.
Lorsqu’un
État
manque
manifestement
à
son
obligation,
la
communauté
internationale
devrait
la
lui
rappeler
et
l’aviser
que
de
tels
actes
pourraient
être
passibles
de
la
Cour
pénale
internationale
au
titre
du
Statut
de
Rome.
Reste
que
sa
compétence
requiert
qu’elle
soit
reconnue
et
acceptée
par
les
pays
qui
s’y
soumettent…
Malheureusement,
et
ce
n’est
pas
une
surprise,
il
y
a
peu
de
chance
que
des
responsables
soient
identifiés
au
Sri
Lanka
pour
les
actes
illégaux
commis
lors
du
conflit
avec
les
TLET.
Il
est
de
notoriété
commune
que
certains
crimes
de
guerre
puissent
impliquer
de
hauts
responsables
du
Gouvernement
sri-‐lankais,
dont
le
président
RAJAPAKSA
lui-‐même,
des
membres
de
son
clan
ou
de
86
87
sa
famille .
En
mai
2010
Colombo,
soutenu
par
une
Chine
soucieuse
d’accroître
son
influence
dans
la
88
zone,
avait
pu
échapper
à
une
condamnation
du
Conseil
des
droits
de
l'Homme
des
Nations .
Deux
mécanismes
ont
été
mis
en
place
pour
régler
le
problème
des
crimes
de
guerre
à
Sri
Lanka.
D’un
côté,
les
autorités
sri-‐lankaises,
opposées
à
la
mise
en
place
d'une
commission
onusienne,
malgré
les
89
promesses
du
président
RAKAPAKSA
de
collaborer
avec
les
Nations
Unies ,
considéraient
qu’aucun
civil
n’avait
été
tué,
qu’aucune
exécution
sommaire
n’avait
été
perpétrée
lors
des
quatre
derniers
mois
de
conflits,
pourtant
les
plus
durs,
quand
bien
même
l’ONU
déplora
pendant
cette
période
au
moins
7
000
morts
civils
d’origine
tamoule.
De
l’autre,
les
Nations
Unies,
convaincues
qu’il
fallait
envoyer
un
panel
d’experts
pour
enquêter
sur
les
forts
soupçons
de
crime
de
guerre
commis
pendant
la
guerre
civile.
84
AI
/
Amnesty
international
-‐
20
janvier
2011
-‐
http://www.amnesty.org/fr/news-‐and-‐updates/us-‐should-‐investigate-‐alleged-‐
war-‐crimes-‐sri-‐lankan-‐president-‐2011-‐01-‐20
85
CICR
–
25
mai
2000
–
http://www.icrc.org/DIH.nsf/FULL/595?OpenDocument
86
http://www.hrw.org/en/news/2010/12/16/opinion-‐wikileaks-‐and-‐us-‐frustrations-‐sri-‐lanka
voir
également
:
http://www.reuters.com/article/2010/12/02/us-‐wikileaks-‐srilanka-‐idUSTRE6B13F120101202
87
Department
of
State
-‐
11
aout
2010
-‐
Report
To
Congress
on
Measures
Taken
by
the
Government
of
Sri
Lanka
and
International
Bodies
To
Investigate
Incidents
During
the
Recent
Conflict
in
Sri
Lanka,
and
Evaluating
the
Effectiveness
of
Such
Efforts
–
http://www.state.gov/s/wci/srilanka/releases/145884.htm
88
CDHNU
/
Conseil
des
Droits
de
l'Homme
des
Nations
Unies
–
27
mai
2009
–
Résolution
Sur
L'assistance
A
Sri
Lanka
Dans
La
Promotion
Et
La
Protection
Des
Droits
De
L'homme
–
http://www.unhchr.ch/huricane/huricane.nsf/0/12BFC9BF10FB02E9C12575C4002B5AEA?opendocument
89
Promesse
du
président
sri-‐lankais
du
23
mai
2009
de
collaborer
avec
les
Nations
Unies
–
http://www.un.org/News/Press/docs/2009/sg2151.doc.htm
Le conflit du Sri Lanka & le Droit international humanitaire – Master 2 SIDIE – 2011
Les
autorités
sri-‐lankaises
ont
désigné
le
15
mai
2010
leurs
propres
enquêteurs
chargés
de
faire
la
lumière
sur
les
éventuelles
exactions
commises
durant
la
guerre
entre
l'armée
et
la
rébellion
90
tamoule .
Pendant
ce
temps,
un
panel
de
trois
experts
mandatés
par
le
Secrétaire
Général
Ban
KI-‐
Moon
s’est
rendu
sur
place
pour
enquêter
sur
ces
mêmes
excès,
contre
la
volonté
gouvernementale.
La
Commission
des
enseignements
retirés
et
de
la
réconciliation
ne
fût
chargée
que
d’un
91
rôle
consultatif ,
celui
de
récolter
les
témoignages
des
différents
acteurs
du
conflit
pour
proposer
des
recommandations
au
pouvoir
exécutif.
La
Commission
n’avait
pas
pour
attribut
de
mener
de
véritables
enquêtes,
si
tant
est
qu’elle
en
ait
eu
les
moyens,
elle
n’avait
pas
objectif
de
joindre
dans
ses
recommandations
des
mesures
à
caractère
judiciaire.
Enfin,
elle
n’avait
pas
non
plus
pour
optique
de
protéger
les
victimes
et
témoins
qui
témoignèrent
devant
elle.
Problème,
c’est
la
Constitution
elle-‐même
qui
en
son
sein
concentre
trop
de
pouvoirs
92
autour
des
fonctions
présidentielles,
phénomène
amplifié
par
la
récente
révision
constitutionnelle .
M.
C.G.
WEERAMANTRY,
ancien
Juge
de
la
Cour
suprême
du
Sri
Lanka,
ancien
Juge
de
la
Cour
internationale
de
Justice
s’est
adressé
en
novembre
dernier
à
la
commission
présidentielle
pour
lui
faire
part
de
ses
observations
et
recommandations,
considérant
que
la
Constitution
actuelle
était
un
93
obstacle
à
la
paix
à
la
réconciliation .
Elle
ne
protège
pas
efficacement
contre
les
abus
de
pouvoir,
d’autorité,
mais
encore
contre
le
non-‐respect
voire
la
négation
de
leurs
droits.
La
Constitution
n’est
en
outre
pas
à
même
d’assurer
tant
liberté
que
transparence
à
l’information.
En
même
temps,
94
lorsqu’on
regarde
le
CICR,
la
confidentialité
est
un
principe
certes
essentiel
mais
pas
absolu .
C’est
pourquoi
nombreuses
sont
les
voix
à
s’être
levées
contre
cette
Commission,
certaines
95
ONG
ont
ainsi
refusé
de
témoigner
devant
elle
tant
qu’elle
ne
serait
pas
plus
crédible .
Alors
que
le
rapport
de
la
Commission
des
enseignements
retirés
et
de
la
réconciliation
est
96
attendu
pour
le
15
mai ,
le
Panel
d’expert
a
rendu
son
rapport
le
12
avril
2011.
Celui-‐ci
devrait
être
97 98
rendu
public
dans
les
prochains
jours
par
le
Secrétaire
général
des
Nations
Unies
,
ce
qui
est
très
largement
voulu
par
les
organisations
de
défense
des
Droits
de
l'Homme.
D’ores
et
déjà,
le
99
Gouvernement
sri-‐lankais
rejette
un
rapport
considéré
comme
biaisé
et
imparfait .
Il
n’est
pas
certain
que
cela
suffise
à
dissuader
la
communauté
internationale
de
mener
une
enquête
internationale
sur
ce
conflit
de
plus
30
ans,
et
pourquoi
pas
à
ce
que
soit
mis
sur
place
un
tribunal
spécial.
Mais
pour
être
efficace,
la
justice
pénale
internationale,
encore
faut-‐il
qu’elle
ne
soit
pas…
sélective.
Cela
va
bientôt
faire
deux
ans
que
la
guerre
civile
s’est
officiellement
terminée
à
Sri
Lanka,
et
la
conduite
de
la
Communauté
internationale
semble
avoir
deux
poids
deux
mesures.
On
peut
ainsi
relever
les
légers…
décalages
entre
les
décisions
du
Conseil
des
Droits
de
l'Homme
des
Nations
Unies
d’envoyer
une
mission
d’établissement
des
faits
à
Gaza
en
2009
quand,
au
même
moment,
des
milliers
de
civils
étaient
victimes
de
violations
du
DIH
à
Sri
Lanka.
Une
enquête
approfondie,
demandée
depuis
plusieurs
années
par
les
organisations
de
défense
des
Droits
de
l'Homme,
est
nécessaire
pour
sonder
l’ampleur
des
violations,
et
pour
établir
en
conséquence
des
responsabilités
pénales,
quels
qu’en
soient
les
niveaux
de
pouvoir
des
personnes
90
Lessons
Learnt
And
Reconciliation
Commission
(LLRC),
Commission
des
enseignements
retirés
et
de
la
réconciliation
91
http://www.llrcarchive.org/interim-‐recommendations-‐2/
92 ème
L’adoption
du
18
amendement
supprime
la
limite
à
deux
mandats
pour
le
président,
ce
qui
n’est
pas
sans
déplaire
au
président
RAJAPAKSA,
fraichement
réélu
en
2010.
93
http://www.humanrights.asia/news/forwarded-‐news/AHRC-‐FAT-‐003-‐2011,
http://print.dailymirror.lk/features/139-‐
feature/28678.html,
http://blog.srilankacampaign.org/2011/01/senior-‐judge-‐speaks-‐out-‐about-‐how.html
94
http://www.icrc.org/Web/fre/sitefre0.nsf/html/confidentiality-‐interview-‐010608
95
pour
ne
citer
qu’elles,
HRW,
AI,
ICG
/
International
Crisis
group,
ont
publiquement
décliné
l’invitation
de
la
LLRC
–
13
octobre
2010
–
http://www.hrw.org/en/news/2010/10/13/joint-‐letter-‐llrc,
en
complément,
le
rapport
rendu
par
l’Université
de
droit
de
Pittsburgh,
Pennsylvanie,
USA
–
http://jurist.org/paperchase/2010/10/rights-‐groups-‐reject-‐invitation-‐to-‐testify-‐in-‐sri-‐lanka-‐civil-‐war-‐probe.php
96
CHR
Sri
Lanka
/
Center
for
Human
Rights
Sri
Lanka
–
http://chrsrilanka.com/LLRC_Report-‐3-‐2.html
97
HRW
–
12
avril
2011
–
rendu
du
rapport
des
experts
des
Nations
Unies
:
Ban’s
office
said
today
that
he
will
make
the
report
public
after
he
shares
it
with
the
Sri
Lankan
government
–
http://www.hrw.org/en/news/2011/04/12/sri-‐lanka-‐un-‐experts-‐submit-‐report
98
CHR
Sri
Lanka
–
16
avril
2011
–
http://chrsrilanka.com/Report_of_the_UNSG%E2%80%99s_panel_of_experts_on_accountability_in_SL-‐5-‐198.html
99
Reliefweb.int
–
13
avril
2011
–
Gouvernement
sri-‐lankais
:
le
rapport
est
biaisé
et
imparfait
–
http://reliefweb.int/node/396054
Le conflit du Sri Lanka & le Droit international humanitaire – Master 2 SIDIE – 2011
incriminées,
sur
un
plan
tant
civil,
que
militaire,
du
côté
du
Gouvernement
Sri
Lankais
comme
du
côté
des
factions
armées,
TLET
ou
TMVP.
C’est
le
moyen
sinon
le
seul
pour
assurer
le
respect
de
l’État
de
droit,
le
principe
de
primauté
de
la
Loi,
mais
encore
l’engagement
de
la
Communauté
internationale
envers
le
principe
de
responsabilité
des
violations
graves
du
DIH.
Les
pressions
médiatiques,
diplomatiques
et
politiques
s’étant
accrues,
c’est
a
priori
la
voie
100
vers
laquelle
semblent
s’engager
les
Nations
Unies
par
la
voix
de
leur
Secrétaire
général ,
soutenu
101 102 103
par
les
parlementaires
de
nombreux
pays
.
On
peut
espérer
à
ce
titre
que
l’Union
européenne,
qui
prône
le
respect
de
la
démocratie,
de
l’État
de
droit
et
des
droits
de
l’homme
en
tant
qu’élément
fondamental
de
ses
relations
extérieures
bilatérales
et
multilatérales,
joue
un
rôle
des
plus
actif.
•
•
•
100
Reliefweb.int
–
12
avril
2011
–
volonté
du
SGNU
de
donner
des
conséquences
judiciaires
–
http://reliefweb.int/node/395867
101 er
S.RES.84.ATS
–
Sénat
des
USA
–
1
mars
2011
–
http://thomas.loc.gov/cgi-‐bin/query/z?c112:S.RES.84:
102
Lettre
de
parlementaires
du
Royaume-‐Uni
à
leur
premier
ministre
–
février
2011
–
http://www.scribd.com/doc/49287817/British-‐MPs-‐wrote-‐to-‐PM
103
Laurie
Ferguson,
Werriwa,
Australian
Labor
Party
–
28
février
2011
–
soutien
des
parlementaires
australiens
–
http://www.openaustralia.org/debate/?id=2011-‐02-‐28.152.1
Le conflit du Sri Lanka & le Droit international humanitaire – Master 2 SIDIE – 2011
Bibliographie
⧸ Sites institutionnels
http://www.acdi.gc.ca http://www.state.gov
Agence canadienne de développement Département d’État américain
international http://www.state.gov/s/wci/index.htm
http://www.defence.lk Bureau des questions de crimes de guerre
Ministre de la défense sri-lankais http://www.state.gov/s/ct/index.htm
http://eur-lex.europa.eu Bureau du coordinateur du contre-terrorisme
Droit de l’Union Européenne http://www.un.org/fr/preventgenocide/a
http://www.nrc.no/ dviser/index.shtml
Norwegian Refugee Council Bureau du conseiller spécial pour la prévention
http://ochaonline.un.org/srilanka/ du génocide
United Nations office for the coordination of http://www.un-ngls.org/
Humanitarian Affairs Service de liaison entre l’ONU et les ONG
http://www.priu.gov.lk/ REFWORLD / UNHCR
Gouvernement sri-lankais http://www.worldbank.org/
⧸ Autres
http://www.cairn.info http://www.scribd.com
•
•
•
Le conflit du Sri Lanka & le Droit international humanitaire – Master 2 SIDIE – 2011