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C. Pain-Barre
IUT INFO Année 2008-2009
1 Introduction
Les adresses IP font partie intégrante de IP. Elles ont pour but de se substituer aux adresses physiques (MAC)
des réseaux, qui sont différentes d’un réseau à l’autre. À partir de la couche IP, il n’est plus question que d’adresses
IP pour désigner les équipements (ordinateurs, routeurs, hubs, etc.) d’un internet. Bien entendu, toute transmis-
sion dans un réseau devra toujours se faire à partir d’une interface (carte) physique à destination d’une interface
physique, en utilisant des adresses physiques. C’est pourquoi, toute implantation IP sur un réseau physique donné
devra disposer d’un mécanisme permettant de déterminer l’adresse physique correspondant à l’adresse IP de tout
équipement de ce réseau. Cela est opéré par une sous-couche IP nécessaire à son fonctionnement, comme ARP.
Les adresses IP sont universelles. Elles sont utilisées par tous les équipements pour communiquer via IP, en
tant qu’adresses source et destination des datagrammes IP. Elles sont codées sur 32 bits. Tout équipement d’un
réseau IP doit posséder une adresse IP. Une adresse IP ne doit être attribuée qu’à un unique équipement, qu’elle
identifie sur l’internet. Par la suite, on utilisera hôte ou station pour désigner tout équipement disposant d’une
adresse IP.
Les adresses IP (d’origine) ont un format particulier qui va permettre de déterminer le réseau d’appartenance
d’un hôte à partir de son adresse IP, et ainsi de faciliter le routage. Ce format a été choisi pour prendre en compte
la diversité de la taille des réseaux et permettre aux administrateurs de réseaux de gérer eux mêmes l’attribution
d’une plage d’adresses IP à leurs hôtes. Enfin, certaines adresses ont des significations particulières, parfois
différentes selon le contexte d’utilisation (et le protocole).
La taille du réseau est prise en compte lors de l’attribution de l’adresse de réseau. Selon qu’il est très grand
(plus de 65535 hôtes), de taille moyenne (entre 255 et 65534 hôtes) ou petit (254 hôtes au plus), son adresse ap-
partiendra respectivement à la classe A, B ou C. Le format d’une adresse de réseau selon sa classe est le suivant :
0 1 1 2 2 3 3
bits : 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 0 1
sens de transmission
bit de poids fort bit de poids faible
i Il existe deux autres classes d’adresses : la classe D et la classe E. Elles sont vues en fin du document
dans la section 7.
La partie id. réseau est l’identifiant réseau. Sa taille est plus ou moins grande selon sa classe : 7 bits pour la
classe A, 14 pour la B et 21 pour la C. Ceci parce qu’il y a très peu de grands réseaux (classe A), beaucoup plus
de classe B et encore bien plus de classe C.
L’adresse IP du réseau obtenue a donc la forme ci-dessus avec un id. réseau fixé. L’administrateur peut alors
attribuer à sa guise une plage d’adresses IP de stations correspondant à cette adresse de réseau.
L’adresse IP du réseau est donc comme une adresse IP de station avec la partie id. station à 0 (tous ses bits
à 0). C’est donc une combinaison réservée et non attribuable à une station. Une autre combinaison est réservée :
celle où tous les bits de id. station sont (positionnés) à 1. Cette adresse est l’adresse de diffusion (broadcast)
dans le réseau ; elle en désigne tous les hôtes.
La plage d’adresses IP de stations du réseau correspond à toutes les valeurs binaires de la partie id. station
sauf 0 et tous les bits à 1.
Les 32 bits d’une adresse IP constituent quatre octets. Une adresse IP en décimale pointée est de la forme
x0 .x1 .x2 .x3 , où chaque xi est l’écriture décimale de l’octet correspondant de l’adresse.
1
facile à mémoriser
Par exemple, soit l’adresse de réseau suivante sur 32 bits et sa représentation décimale pointée :
Adresse binaire
1 0 0 0 1 0 1 1 0 1 1 1 1 1 0 0 1 0 1 1 1 0 1 1 0 0 0 0 0 0 1 0
Ainsi, avec les combinaisons particulières de la partie id. station, le tableau suivant indique la forme des
adresses de réseau et de diffusion selon la classe :
M Mais attention, on ne peut se fier à cette simple apparence pour savoir s’il s’agit d’une adresse
de réseau ou de diffusion, il faut nécessairement prendre en compte la classe de l’adresse.
Soit une adresse IP d’une station. Déterminer son adresse de réseau se fait ainsi :
Exemple
Adresse de la station
139 124 25 1
1 0 0 0 1 0 1 1 0 1 1 1 1 1 0 0 0 0 0 1 1 0 0 1 0 0 0 0 0 0 0 1
classe B
1 0 0 0 1 0 1 1 0 1 1 1 1 1 0 0 0 0 0 1 1 0 0 1 0 0 0 0 0 0 0 1
mise à zéro
1 0 0 0 1 0 1 1 0 1 1 1 1 1 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
139 124 0 0
Adresse du réseau
En fait, les bits de la classe ne sont contenus que dans le premier octet de l’adresse et l’id. station correspond aux
3, aux 2 derniers ou au dernier octet de l’adresse, pour la classe A, B et C respectivement. On peut donc améliorer
l’extraction.
- Notons qu’il n’existe aucune adresse IP désignant tous les hôtes de l’ensemble de l’internet (fort
heureusement pour nous).
Pour IP, un périphérique donné et les méthodes associées constituent une interface. Sur Unix, une interface
correspond à un point d’entrée dans le noyau (cœur du système). Envoyer des messages via les interfaces réseaux
revient à passer des données à des procédures spéciales du noyau chargées d’effectuer les opérations d’entrées-
sorties physiques sur le réseau.
Une interface est généralement identifiée par un nom symbolique indiquant le type d’interface et le numéro
d’ordre de la carte. Par exemple, sous Linux, une carte Ethernet classique sera identifiée par :
• eth0 pour la première carte
• eth1 pour la seconde
• etc.
Sur SunOS 7.0 (Unix de Sun MicroSystems), une carte Ethernet sera identifiée par :
• le0 pour la première,
• le1 pour la seconde,
• etc.
Mais il existe d’autres interfaces, comme ppp0, ppp1,. . .pour désigner les connexions modem avec le pro-
tocole PPP.
La commande qui permet de configurer une interface sous Unix est ifconfig (interface configuration). Sous
Windows, ipconfig en est l’homologue mais bien souvent, elle est configurée par le menu « Connexions réseau
et accès à distance ». Ces commandes sont étudiées en TP.
Les adresses de rebouclage sont associées à l’interface loopback (lo sous Linux) qui ne représente aucun
périphérique réseau réel. Cette interface est virtuelle et configurée par défaut. L’intérêt est qu’on peut utiliser des
applications réseaux (reposant sur TCP/IP) tournant localement (pour des tests ou les services qu’elles rendent)
alors qu’on ne dispose d’aucune interface réseau (et d’adresse de station).
Si un datagramme est envoyé à une adresse de rebouclage, alors IP ne le transmet pas à la couche liaison
(hôte-réseau) mais le remet directement à la couche réseau :
IP IP
Hôte−Réseau Hôte−Réseau
7.1 La classe D
Les adresses de classes D sont des adresses de multidiffusion. Une adresse de multidiffusion (ou diffusion
sélective) représente un groupe d’hôtes qui ont demandé à adhérer au groupe. L’adhésion et la résiliation se fait
au moyen du protocole IGMP (Internet Group Managment Protocol) initialement défini dans la RFC 1112.
Ces adresses ne peuvent être utilisées que comme destination d’un datagramme, jamais comme sa source. Si
un hôte envoie un datagramme avec une adresse destination de classe D, alors IP tentera de remettre ce data-
gramme à tous les hôtes du groupe qu’elle représente. Pour cela, il faut que les routeurs séparant les hôtes aient
connaissance des membres de chaque groupe et de la façon de les atteindre. Ces informations sont aussi échangées
avec IGMP.
Certaines adresses de classe D sont réservées pour des groupes utilisés par un grand nombre, notamment toutes
les adresses de 224.0.0.0 à 224.0.0.255 parmi lesquelles :
• 224.0.0.1 : tous les hôtes de ce (sous-)réseau. Cette adresse n’est toutefois pas toujours reconnue par
les hôtes ;
• 224.0.0.2 : tous les routeurs de ce (sous-)réseau.
7.2 La classe E
Les adresses de classe E sont destinées à un usage expérimental. Le mystère demeure. . .