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Pensez au n° 31

2010-2011

mycoplasme mercredi
6 avril
2011

Le Réseau des GROG est


membre des réseaux
européens
En partenariat avec EISN
EuroFlu
l’Institut de Veille Sanitaire Fluresp
I-Move
La grippe est maintenant très sporadique en France et les tableaux d’IRA doivent faire évoquer
d’autres étiologies.
Devant des malades peu fébriles qui présentent à la fois une toux persistante et une fatigue inha-
bituelle, pensez notamment au mycoplasme. Attention : ces bactéries atypiques ne sont sensibles
qu’aux macrolides, aux cyclines et aux fluoroquinolones.
Une infection atypique milieux classiques et nécessitent des milieux et une stra-
Les mycoplasmes sont responsables d’infections res- tégie d’ensemencement particuliers. Cette bactérie a ainsi
piratoires le plus souvent à type de bronchite aiguë été longtemps dite « non-cultivable ». Ce diagnostic par
ou de trachéo-bronchite, parfois compliquées de culture est réservé à certains laboratoires et ne permet
pneumopathie. Mycoplasma pneumoniae serait ainsi qu’un diagnostic rétrospectif, le mycoplasme ayant une
responsable de 15% à 20% des pneumopathies com- croissance lente (8 à 25 jours).
munautaires. Des manifestations extra-pulmonaires L’apparition des techniques moléculaires (PCR) a permis
peuvent apparaître : signes ORL, troubles digestifs, de mettre au point des techniques sensibles, capables de
arthralgies, rash cutané, anémie hémolytique, throm- détecter rapidement les mycoplasmes respiratoires, direc-
bopénie... tement dans les prélèvements.
L'infection passe inaperçue 1 fois sur 4. Il faut donc Pour obtenir une confirmation biologique de l’infection à
penser aux IRA atypiques dues au Mycoplasma Mycoplasma pneumoniae, il convient donc de faire une
pneumoniae surtout si la fièvre est modérée avec un aspiration naso-pharyngée (en particulier chez l’enfant),
début progressif et une évolution traînante dominée le prélèvement nasal pouvant être faussement négatif et
par la toux et la fatigue. de demander au laboratoire une détection de mycoplasme
Transmission familiale par PCR. Enfin, le diagnostic sérologique présente de
La transmission est interhumaine par voie aérienne. nombreuses limites et son interprétation est difficile.
La période d'incubation dure une à deux semaines. Quelle épidémiologie ?
La survenue d’un cas de pneumopathie dans une En facilitant le diagnostic des infections à mycoplasme,
communauté (famille, milieu professionnel, …) tou- la PCR a confirmé que la culture de ces pathogènes est
chée par une mini épidémie de bronchite aiguë doit une technique peu sensible et éclairé les cliniciens sur la
faire évoquer le diagnostic de mycoplasme en place que ces bactéries occupent dans la pathologie respi-
sachant qu’un intervalle de 2 à 3 semaines peut sépa- ratoire haute et basse.
rer les différents cas. On a pu ainsi montrer que les mycoplasmes se manifes-
4

Traitement tent à l’état endémique avec de petites poussées épidémi-


Seuls les antibiotiques ciblant les bactéries à multi- ques tous les 4 à 7 ans et une prédilection pour les
plication intra-cellulaire, les macrolides (en première enfants, les adultes jeunes et les collectivités.
intention), les cyclines et les fluoroquinolones, sont En pratique
actifs dans le traitement des pneumopathies et des • La grippe est maintenant très sporadique en France et
formes sévères. Une antibiothérapie peut être justi- les tableaux d’IRA doivent faire évoquer d’autres étiolo-
fiée, surtout chez les fumeurs ou les personnes âgées, gies.
à condition de prescrire l’un de ces antibiotiques • Il faut notamment penser au mycoplasme devant
pendant une durée d’au moins deux semaines. Dans un tableau de toux traînante chez un patient que vous
ce cas, pensez aux effets indésirables éventuels, avez précédemment vu avec un syndrome respiratoire
notamment le risque de photosensibilisation, surtout aigu, pas forcément très fébrile.
avec les cyclines (attention au soleil de printemps !). • Si vous souhaitez confirmer une infection à mycoplas-
Quel diagnostic biologique ? me respiratoire, demandez une PCR sur prélèvement rhi-
Les mycoplasmes respiratoires (Mycoplasma pneu- no-pharyngé adapté pour le diagnostic de mycoplasme.
moniae) sont des bactéries sans membrane, ce qui Sources : CM Bébéar Physiopathologie et diagnostic des infections à
entraîne quelques difficultés de diagnostic par rap- Mycoplasma pneumoniae Revue Française d’allergologie et d’immu-
port aux bactéries plus « conventionnelles ». nologie cliniques. 47 (2007) 438-441
E Pilly Maladie Infectieuses et Tropicales
En effet, les mycoplasmes ne poussent pas sur les
Infections Respiratoires Aiguës (IRA) en médecine générale Situation épidémiologique de la grippe
Saison 2010-2011 en France métropolitaine
Comparaison avec les minima et maxima observés
entre octobre 1991 et avril 2010
40 Source : Réseau des GROG
35

30
IRA/acte (%), MG

25

20

15

10

0
36 38 40 42 44 46 48 50 52 2 4 6 8 10 12 14

Semaine

SOS
Activité des médecins généralistes Activité des pédiatres OCP médecins IRA
Tests rapides
(264 sur 406) bronch (68 sur 111) bronch activité SMOG TRS Géronto
Données GROG actes/j % IRA/a % AT/a particip <2 ans* actes/j % IRA/a particip <2 ans* en b.100 % IRA/c.* pos/prel pos/prel
Basse-Normandie 24 6% 4% 85% 24 6% 67% 88 105
cliniques
Bretagne 23 11% 4% 62% 22 12% 50% 67 113
Centre 21 6% 5% 57% en baisse 23 9% 50% stable 68 102 0,0
Haute-Normandie 35 12% 7% 50% 18 11% 75% 45 107
Pays-de-la-Loire 24 10% 5% 52% 21 8% 67% 232 97 1/2
Ile-de-France 22 10% 8% 50% en hausse 20 13% 58% en baisse 85 102 0,0 0/1
Alsace 22 10% 7% 87% 23 19% 70% 36 101
Semaine 2011/13 Bourgogne 25 10% 5% 51% 99 96
du 28 mars 2011 Champagne-Ardenne 23 7% 4% 43% 26 9% 60% 62 107
au 03 avr 2011 Franche-Comté 21 3% 5% 50% stable en baisse 87 105 0,6
Lorraine 22 10% 4% 94% 20 12% 67% 49 110
Nord-Pas-de-Calais 23 8% 4% 79% 91 97 0/1
Picardie 26 14% 6% 86% 74 112
Auvergne 20 6% 4% 33% 12 2% 18% 95 108
Source : Lang.-Roussillon 29 9% 1% 33% 78 100
stable stable 0,8
Réseau des PACA 17 10% 3% 56% 24 30% 63% 77 106
GROG Rhône-Alpes 24 10% 6% 76% 20 16% 76% 53 99
Aquitaine 23 10% 5% 79% 24 5% 100% 85 102
Limousin 51 107
stable en hausse 0,0
Midi-Pyrénées 25 8% 3% 57% 27 17% 43% 109 105
*Données concernant le
Poitou-Charentes 24 11% 5% 81% 127 109 0/1
niveau interrégional
France 23 10% 5% 65% 22 15% 61% 84 103 0,4 1/3 0/2

Confirmations Agents Isolement Sérologie Agents Isolement Sérologie Agents Isolement Sérologie
Virologiques infectieux Détections infectieux Détections infectieux Détections

Semaine 2011/12 Grippe A(H1N1) 6 0 Para-influenza 19 0 Chlamydia 0 1


du 21 au 27 mars
2011 Grippe A(H3N2) 1 0 Métapneumovirus 35 - Mycopl. Pneu 6 13
Sources : Grippe A non typée 8 14 Rhinovirus 81 - Fièvre Q 0 6
47 laboratoires de
virologie et CNR des
virus influenzae
Grippe B 28 5 Adénovirus 11 0 Bocavirus 11 0
Régions Nord et Sud
VRS 99 0 Entérovirus 10 0

Bulletin rédigé par Jean Marie Cohen, Anne Mosnier, Isabelle Daviaud, Marion Quesne, Marie Forestier, Françoise Barat et Tan Tai Bui avec
l’aide de Jean-Louis Bensoussan, Martine Valette, Sylvie van der Werf, Dominique Rousset, Bruno Lina, Vincent Enouf, Pierre Pothier, Emma-
nuel Debost, Marcel Ruetsch, Hervé Berche, Marie-Claire Servais, Sylvie Laganier et des membres du Réseau des GROG et des réseaux RENAL,
EISN, Euroflu, Fluresp et I-Move.

Réseau des GROG France 2010-2011


Financement : Institut de Veille Sanitaire, Laboratoires Sanofi Pasteur MSD, Laboratoire Abbott Products SAS, Laboratoire Roche, Laboratoire Argène,
Laboratoire GSK. L’association Réseau des GROG est financée à 78% par des fonds provenant d’organismes publics.
Autres partenariats : Institut Pasteur, Service de Santé des Armées, SCHS Mairie de St Etienne, Service médical PSA Citroën Rennes, EDF-GDF,
OCP-Répartition, SOS Médecins France, MEDI’call Concept, Association Médecins de Montagne, DomusVi Dolcéa, RENAL, Open Rome.
Responsabilité scientifique : Réseau des GROG, CNR des virus influenzae Régions Nord (Institut Pasteur-Paris) et Sud (HCL-Lyon), virologie CHU Dijon.
Coordination nationale : Réseau des GROG avec l’aide d’Open Rome, 67 rue du Poteau, 75018 Paris.
Tél: 01.56.55.51.68 Fax: 01.56.55.51.52 E-mail: grog@grog.org Site Web http://www.grog.org
Bulletin national du Réseau des GROG 2 n° 31- mercredi 6 avril 2011

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