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Faculté des sciences juridiques

Économiques et sociales _OUJDA_

DEPARTEMENT : Sciences de Gestion

Master: Management des ressources humaines et dynamique des


territoires

Matière : Gouvernance Territoriale

Articulation entre la région et les


contraintes et les solutions liées à
son développement

Elaboré par: Professeur responsable :


Zineb BELAOUINATE Pr. Yahya YAHYAOUI
Faiza MANNA
Nassira ALLAOUI

Année universitaire 2010/2011

1
Sommaire
Sommaire............................................................................................................... 2
INTRODUCTION GENERALE ....................................................................................3
CHAPITRE I : Contraintes et solutions de développement de la région...................5
Section 1 : Les contraintes de développement régional......................................5
Section 2 : Les solutions de développement régional.........................................8
CHAPITRE II : LA GOUVERNANCE TERRITORIALE : MOYEN DE L’ARTICULATION
ENTRE LA REGION ET LES CONTRAINTES ET LES SOLUTION LIEES A SON
DEVELOPPEMENT..................................................................................................13
Section 1 : Les principes généraux de la gouvernance.....................................15
Section 2 : L’amélioration de la gouvernance locale ........................................18
CONCLUSION........................................................................................................ 21
BIBLIOGRAPHIE.....................................................................................................23
WEBOGRAPHIE..................................................................................................... 24

2
INTRODUCTION GENERALE

Dans le cadre d’un développement territorial intégré et pour faire face aux défis
économiques, politiques, sociaux et technologiques au niveau national qu’international
dans un environnement de plus en plus incertain et changeant, la région est devenue
aujourd’hui un acteur obligatoire pour l’expression de la démocratie locale et de la bonne
gestion publique locale.

La régionalisation occupe une importance particulière, du fait que chaque pays a ses
spécificités propres qui font apparaître une variété de modèles et qui sont liées à l’histoire
et au régime politique ainsi qu’aux modes de vie de la population, ce qui a rendu la
régionalisation un processus d’adaptation à une situation nouvelle en renforçant le
développement local et une opportunité pour l’Etat afin de revoir sa relation avec les
pouvoirs régionaux et locaux et d’accepter un nouveau partage de compétences. On parle
ici des qualités démocratiques du processus de régionalisation et ses bienfaits pour la
démocratie locale et le développement régional et national. Pour garantir ce développement
et faire face aux déséquilibres régionaux et territoriaux l’Etat fait recours aux collectivités
locales.

Conscient de cette importance, Le Maroc s’est engagé dans plusieurs réformes en vue
de répondre aux exigences du développement régional, en effet, la constitution de la région a
été mise à l'épreuve de la maturation. Ainsi, après avoir été expérimentée dans le cadre du
dahir du 16 juin 1971 portant la création des régions économiques, elle a été érigée en
collectivité locale par la Constitution révisée en 1992. Aussitôt, un nouveau découpage de 16
régions est adopté et officialisé en 1997, Il ne s’agit plus de “ régions économiques ” mais de
véritables sous-ensembles de la nation, dotés de pouvoirs et devant constituer des relais de
l’autorité centrale aussi bien que des espaces de gestion autonomisée, la région bénéficie d'un
nouveau cadre juridique comme l’indiquent les textes constitutifs.

Pourtant les défis auxquels le Maroc se trouve confronté; la mondialisation et la


conjoncture internationale, l’ouverture sur le monde et particulièrement sur l’Europe,
l’intégration maghrébine recherchée, et les réalités sociopolitiques et économiques nationales;
requièrent un nouveau regard sur la régionalisation.

La région apparaît comme l’élément structurant d’une nouvelle vision du


développement, et non comme un simple organe d’opérationnalisation des programmes de

3
développement nationaux, Les régions doivent ainsi être conçues comme des locomotives de
développement qui, non seulement soulagent l’Etat, mais lui permettent d’optimiser les
actions de développement, en tant qu’acteur fondamental en matière d’accompagnement de
proximité et de facilitation, ainsi qu’un système de développement intégré permettant la
conjugaison des efforts déployés pour contribuer à la modernisation des structures de l’Etat
que le Maroc tentait depuis quelques années à réaliser pour améliorer le fonctionnement des
organismes publics, le développement des politiques publiques, et la gestion des finances
publiques, ainsi qu’à l’instauration effective de la bonne gouvernance qui est une démarche de
mobilisation visant la réalisation des conditions du développement durable dans un contexte
politique, économique et social favorable à la croissance et à la compétitivité.

Les responsabilités régionales apparaissent depuis comme les ressorts de la puissance


économique de demain et le ressort d’une nouvelle dynamique de développement, même si
les régions elles mêmes ont des ambitions limitées, elles n’ont pas donné de résultats tangibles
et elles sont en décalage par rapport aux espérances, elles connaissent également des
contraintes et des disparités indéniables qu’il faut corriger, à travers notamment la solidarité
nationale.

La problématique réside dans le fait de savoir comment l’Etat peut accorder plus de
pouvoirs et de ressources à une région, et en même temps continuer à jouer son rôle d’agent
unificateur, facilitateur et régulateur? Quelles compétences juridiques, économiques,
financiers…attribué aux régions? Comment harmoniser la politique étatique avec les objectifs
régionaux de développement? Et comment peut expliquer le rôle de la gouvernance
territoriale dans le cadre du développement de la région ? En effet la question centrale peut se
résumé comme suit : Comment l’amélioration de la gouvernance territoriale permet-elle
l’articulation entre la région et les contraintes et les solutions liées à son développement?

Pour répondre à cette problématique nous allons analyser dans une première partie du
travail les contraintes et les disparités ainsi que les solutions qui sont liées au développement
régional, afin de traiter par la suite la gouvernance territoriale comme solution pour un
développement régional intégré en se basant sur ses principes et comment peut-on
l’améliorer dans le cadre de l’articulation entre la région et les contraintes et les solutions
précité dans le premier chapitre.

4
CHAPITRE I : Contraintes et solutions de développement de la
région
Dans une perspective d’intégrer les citoyens dans la gestion de leurs affaires locales et
d’instaurer une démocratie de proximité, le Maroc s’est lancé après son indépendance dans un
projet de régionalisation, ce projet propose la mise en valeur d’une meilleure intégration de la
région dans le processus de développement1. Toutefois, la première expérience portant sur la
création des régions économiques, souvent qualifiée d’apprentissage, la région n’était pas
reconnue comme une entité autonome à part entière mais un simple espace d’études et de
programmations pour les actions économiques de l’Etat. Ce n’est qu’à partir de 1997 que la
région sera qualifiée de locomotive de développement par l’élaboration d’une planification
régionale et la participation à la planification nationale2,….
La région est reconnue donc comme une collectivité locale 3 dotée de la personnalité
morale et de l’autonomie financière. Elle a pour mission, dans le respect des compétences
dévolues aux collectivités locales, de participer au développement économique, social et
culturel de son milieu, en collaboration avec l’Etat et les autres collectivités locales4. Au
niveau de la gestion, les affaires de la région sont librement conduites par un conseil élu au
suffrage universel indirect5.
Toutefois l’Etat marocain, malgré les efforts déployés afin d’instaurer un
développement local intégré se trouvait dans devant des crises et des contraintes qui
l’empêchent d’atteindre ses objectifs ce qui l’a amené à chercher des solutions répondant a
ces contraintes et c’est l’objet de ce chapitre.

Section 1 : Les contraintes de développement régional


En dépits des efforts entrepris par le gouvernement marocain en vue de faire face aux
contraintes des régions du pays, des crises incontestables persistent dans plusieurs domaines,
en particulier au niveau politique, économique et social pour témoigner une fois encore
l’inefficacité de l’économie marocaine et affirmer que le chemin de développement n’est pas
tout parcouru6.

1
T. GAZOULIT : « La Régionalisation au Maroc à l’épreuve », janvier 2010
2
Dahir relatif à l'Organisation de la Région au Maroc, Rabat, 1997 ;
3
Article 101 de la Constitution ;
4
Said HINTI, « Gouvernance économique et développement des territoires au Maroc, Rabat, Al Maarif
Aljadida, 2005, p 225-235
5
Le suffrage universel indirecte est un suffrage dont les électeurs et les éligibles sont tous les citoyens, au-
delà d'un certain âge et qui bénéficient de leurs droits civiques. Il n'est fait aucune distinction de race, de
fortune, de religion, de profession..., il a pour fondement la souveraineté populaire, dont il est le moyen
d'expression, et l'égalité entre tous les citoyens dont chacun détient une parcelle du pouvoir.
6
Rapport du Ministère des Finances et de la Privatisation, Direction des Études et des Prévisions Financières,
« Schéma de développement des régions économiques du Maroc », septembre 2006.

5
1- Contraintes socio-économiques
L’analyse des régions au Maroc, dévoile des contraintes mal supportées par les
populations. En premier lieu, il faut évoquer les déséquilibres du peuplement 7 avec
l’accentuation de la concentration de la population sur des espaces privilégiés et des espaces
relativement plus prospères. Cependant, ce phénomène d'urbanisation s'accompagne de
plusieurs conséquences négatives : développement anarchique des périphéries, dégradation du
cadre bâti, perte de terres irriguées à haut potentiel agricole…
La politique régionale au Maroc et les modifications successives de la carte
administrative pour la création d’une base économique de type administratif ont réveillé un
faible dynamisme socio-économique marqué par la forte concentration des activités, des
fonctions et des qualifications supérieures autour de l’axe littoral et qui a fait planer des
menaces sur le pays dans son ensemble et provoque des inquiétudes.
Par ailleurs, la concentration des capacités productives dans certains lieux paraît
d’autant plus nuisible pour la promotion économique et sociale, les effets d’économie
d’agglomération influencent la politique de la localisation des activités, les choix des
investisseurs sont guidé par la recherche de la maximisation du profit et la comparaison des
coûts de projets, au prix d’un creusement des écarts avec les régions délaissées par les
capitaux.
D’autres contraintes non moins importantes et aisément perceptibles et dont les
répercutions sur l’économie nationale sont néfastes, méritent d’être prisent en compte. C’est
l’existence d’un vaste secteur informel, la propagation de petits métiers considérés comme
principale source de revenus.
Le faible niveau d’emploi participe aussi à la prolifération du phénomène de la
contrebande, surtout dans les régions frontalières, dont les dégâts sur les industries travaillant
pour le marché intérieur, le commerce traditionnel et les ressources douanières inquiétant
maintenant plus que jamais les pouvoirs publics.
En effet, le sous-équipement de la région, la faible intégration des citoyens au courant
économique et la participation réduite à la communauté sont des ingrédients porteurs de
blocages et des tensions qui mettent à l’épreuve l’articulation des populations de ces régions à
l’Etat.
2- Contraintes politiques

7
Trois régions concentrent presque 40% de la population. Il s’agit des régions du Grand-Casablanca, de
Marrakech-Tensift-Al Haouz et du Souss-Massa-Draâ.

6
La vie politique dans les régions du royaume souffre de plusieurs problèmes liés
généralement aux prérogatives modestes du pouvoir limité conférés aux conseils régionaux 8,
avec une prédominance du Wali en sa double qualité de tuteur et d’ordonnateur ;
Ajoutant de plus le système d’élection inapproprié produisant des élus qui ne
s’identifient pas à la région et qui ont tendance à se comporter plutôt comme des élus de leurs
communes respectives;
Il importe aussi d’observer la faible participation des citoyens au système politique,
surtout dans les régions défavorisées qui ne bénéficient pas d’encadrement scolaire suffisant,
ceci accentue sans doute la distance entre le citoyen et l’Etat perçu comme un système que
l’on subit plutôt qu’un système auquel on a l’impression d’appartenir et de participer.
En effet, les progrès accomplis par la décentralisation, reconnus et salués par des
composantes politiques marocaines, d’autres contraintes persistent encore pour limiter le
fonctionnement de l’administration et des collectivités locales. Ces contraintes peuvent être
synthétiquement décrites comme enfermement dans une logique bureaucratique inopérante,
avec parfois un manque de déontologie et d’éthique. Des reproches souvent suivis de
demandes relayées par la presse, réclament une meilleure efficience du dispositif
administratif, notamment pour pouvoir construire un pouvoir régional et local fort et proche
des citoyens.
Ces contraintes rend difficile l’accès des citoyens aux services publics reconnu comme
l’un de leurs droits, la population n’a pas les chances de voir se réaliser ses aspirations au
mieux vivre et au mieux être.
Le développement de la région ne peut être atteint tant que cette collectivité
territoriale n’a pas abouti à un niveau suffisant d’autonomie financière et d’autonomie de
gestion des affaires locales. Or celui là se trouvent freiner par l’encadrement strict des
initiatives locales et la rigidité de la tutelle exercée sur la région. Pour débloquer une telle
situation, il était nécessaire de revaloriser les hypothèses qui servaient de base à cette analyse
faisant appel à une palette de solutions aux contraintes déjà mentionnées tout en améliorant la
gouvernance territoriale qui est aujourd’hui au centre des débats du développement du
territoire national et régional et qui permet une articulation entre la région et les contraintes et
les solutions.

8
Le conseil régional règle par ses délibérations les affaires de la région, et, à cet effet, décide des mesures à
prendre pour lui assurer son plein développement économique, social et culturel, et ce, dans le respect des
attributions dévolues aux autres collectivités locales. Il exerce des compétences propres et des compétences qui
lui sont transférées par l'Etat. Pour l'accomplissement des missions qui lui sont imparties par la loi, le conseil
bénéficie du concours de l'Etat et d'autres personnes morales de droit public.

7
Section 2 : Les solutions de développement régional
Le développement régional constitue un choix stratégique pour l’avenir de l’économie
nationale de nombreux pays. Au Maroc, la région est présente dans la plupart des projets de
développement social, économique et administratif. En effet, la loi de 1997 en vigueur
comme on a déjà signalé vise la réduction des disparités constatées dans le développement du
territoire.
Pour instaurer cet équilibre régional optimal, et renforcer le rôle de la région actuelle
dans le processus de développement territorial, l’Etat a mis en place des stratégies de
développement et des projets structurants sur le plan administratif et sur le plan socio-
économique afin de trouver des solutions aux problèmes rencontrés dans le progrès du
développement régional intégré.
De ce fait, cette dernière décennie a enregistré des avancées notables dans le cadre de
la modernisation de l’organisation administrative (1) notamment par redéfinition du rôle de la
région ainsi que le lancement de grandes réformes en vue développer les techniques de
management dans le cadre de la promotion de la bonne gouvernance locale grâce à la
redéfinition des compétences du conseil régional. Et dans le développement économique et
social (2) par le lancement de chantiers structurants, la création des organismes de
développement.

1- La région : vers une nouvelle organisation administrative et institutionnelle


L’Etat moderne dans son cadre international est exposé aux plusieurs pressions
internes et externes. Pour en faire face, il est obligé de prendre des mesures adéquates pour
renouveler ou réformer son administration publique, autrement dit opter une administration
flexible dans les établissements publics ou privés favorisant un bon rendement aux citoyens et
préserve ses relations internationales avec les autres états qui constituent un intérêt
stratégique.
a- Redéfinition du rôle de la région
Sur le plan des attributions, l’assemblée régionale élue au suffrage universel par le
scrutin indirect dirige les affaires de la région dans le cadre des prérogatives qui lui sont
dévolues par la loi. L’exécution des décisions du conseil est réservée au gouverneur de la
région qui constitue le centre d’intérêt de la région9. Les compétences propres du conseil
régional s’articulent autour du vote du budget, de la préparation du plan d’aménagement du
territoire, du plan de développement économique et social, de l’établissement des bases
9
S. HINTI, Said HINTI, Said HINTI, « Gouvernance économique et développement des territoires au Maroc,
Rabat, Al Maarif Aljadida, 2005, P236

8
d’imposition au niveau des finances locales, de la prise de participation dans les sociétés
d’économie mixte, de la promotion de l’emploi, de la prise de mesures qui concernent la
formation professionnelle, de la promotion du sport, de la promotion des investissements
privés, de la protection de l’environnement, de la gestion des ressources hydrauliques, des
mesures de la solidarité sociale et de la conservation des particularités de la région constituée
du milieu urbain et rural.
On parle actuellement de la modernisation, du renouvellement ou de la rénovation de
l’administration publique pour caractériser les réformes des années 90. Ces réformes
s’inspirent actuellement de plus en plus du courant du management public (MP) et le principe
de la gouvernance territoriale.

b- Le développement des techniques de management.


Malgré les progrès accomplis par la décentralisation, reconnus et salués par des
composantes politiques marocaines, des contraintes continuent de limiter le fonctionnement
de l’administration et des collectivités locales. Elles peuvent être synthétiquement décrites
comme enfermement dans une logique bureaucratique inopérante, avec parfois un manque de
déontologie et d’éthique10. Des reproches réclament une meilleure efficience du dispositif
administratif, notamment pour pouvoir construire un pouvoir régional et local fort et à
proximité des citoyens.
Ces dernières années les associations et les organisations non-gouvernementales,
sollicitent l’enclenchement d’un processus efficace pour une gestion administrative
transparente, palliant les dysfonctionnements de l’administration, luttant contre la
prolifération des procédures notamment celles qui sont les plus utilisées par les usagers et
introduisant une diligence dans le traitement des requêtes et dans la prise de décision.
Pour faire face à ces dysfonctionnements, des techniques de management ont été mis
en application afin de mieux organiser les structures organisationnelles régionales et
l’exercice de leur gouvernance territoriale.
Les méthodes de gestion concernent d’une part l’organisation interne des collectivités
locales, ici on fait allusion aux structures administratives, à la gestion des ressources
financières et humaines ainsi que le recours à des pratiques d’évaluation, d’audit et de
contrôle; d’autre part l’organisation externe lorsque l’on s’intéresse particulièrement à la

10
A. OURZIK : « Gouvernance et modernisation de l’administration », Contribution au Rapport HDR 50,
2005

9
densification des relations avec les acteurs privés du territoire par la voie de l’information, la
communication et les technique du marketing public.
Ce type de management désigne généralement le développement des méthodes
cohérentes et bénéficiant d’une marge de liberté maîtrisée pour permettre aux acteurs d’une
organisation considérée de prendre part au processus de prise de décision dans une vision
stratégique11.

2- Le développement économique et social dans la région


Les difficultés économiques de ces dernières années ont incitées les collectivités
régionales à faire preuve de leurs capacités pour piloter les économies vers plus de créativité.
La décentralisation économique marque progressivement le pas sur la décentralisation
politique et administrative. Avec le nouveau mode de régulation économique, l’amertume des
Etats et la rigidité des grandes entreprises sont détrônées par des unités territoriales plus
souples, innovantes et entreprenantes.
L’objectif ultime de la région instituée en 1997 est d’animer l’économie régionale
pour suscité l’émergence des possibilités d’investissement. Il faut que la région se pourvoie à
cet effet d’instruments lui permettant la réalisation des objectifs fixés. D’abord, elle doit se
baser sur des moyens que l’on qualifie communément de « logistique ». Ces moyens sont
multiples mais on se contente de ne s’intéresser qu’à ceux qui apparaissent déterminants dans
le développement socio-économique.

a- Le renforcement des infrastructures de base et des équipements collectifs


Le Maroc avance en deux vitesses; les territoires bien desservis en infrastructures et en
équipements enregistrent des taux de croissance élevés grâce à la localisation des entreprises
nouvelles, c’est l’exemple du grand Casablanca. Tandis que les territoires mal desservis en
attraction significative sur les investissements et en dépit des potentialités économiques qu’ils
offrent.
La vitalité économique dépend énormément des échanges. Le développement
économique dépend d’une bonne desserte: routes, axes autoroutiers, proximité d’échangeurs,
desserte ferroviaire par trains, aéroport, accès à une infrastructure majeur sans oublier les
moyens locaux : transports en commun, aménagement d’axe de circulation ou de déviation,
qualité du plan de circulation, espace vert, etc. les infrastructures routières et autoroutières
sont le vecteur même de développement; en ce sens elle constituent un support solide pour la

11
S. HINTI, op.cit, P248

10
politique de l’aménagement et de l’intégration de l’ensemble du territoire national. De ce fait,
le réseau routier doit en permanence répondre aux exigences des activités économiques qui
doivent à leur tour s’adapter rapidement aux besoins évolutifs des agents économiques.
Il est donc permis de considérer les infrastructures comme levier déterminant pour la
compétitivité des entreprises. Celles qui se rattachent aux axes routiers et aux moyens de
transport produisent des effets multiplicateurs très appréciés; ce sont alors des variables
essentielles dans la promotion des investissements et des emplois. La région, en tant qu’un
acteur principal de l’animation économique locale, doit davantage mettre l’accent sur ce type
d’investissements collectifs surtout dans les territoires qui souffrent d’un déficit en la
matière12.
Etant donné l’importance des infrastructures de base, des moyens énormes qu’il faut
mobiliser à leur égard et de leurs effets de débordement sur l’ensemble de l’espace régional,
ils doivent être pilotés de façon concertée au niveau régional. Une commune ou même une
province ne peut avoir de prise et de l’influence souhaitée sur ces grosses infrastructures.
Tandis que la région, en collaboration avec les collectivités locales de rang inférieur ou encore
avec l’Etat et certains organismes parapublics, a compétence de décider des plans
d’aménagement à ce niveau afin de promouvoir l’économie régional dans la cohérence de
l’ensemble et conformément aux orientations de l’aménagement du territoire. D’ailleurs, la loi
organisant la région permet expressément à cette dernière d’élaborer son schéma
d’aménagement et son plan économique et social.

b- Les organismes de développement à vocation régionale


L’espace régional constitue un cadre pertinent pour la mobilisation des forces vives.
Cependant, la région en tant qu’un acteur économique ne peut accomplir la mission qui lui est
confiée que dans la mesure où elle est dotée d’un instrument efficace afin de mener à bien ses
politiques de développement. A cette fin, il est primordial de créer à l’échelle régionale un
organisme chargé de soutenir le développement économique. Cet organisme est une sorte de
satellite des collectivités locales qui participent au développement régional, à la manière des
agences pour la promotion et le développement des régions.
L’approche ‘‘agence’’ réponds parfaitement aux critères d’intégration et de durabilité
et continue à approuver son efficacité au niveau du terrain à travers le pays. En fait, les

12
S. HINTI, op.cit, P238

11
institutions de développement se renforcent de plus en plus et leurs actions sur le terrain sont
de plus en plus efficaces et concrètes13.
Assurer aux régions les bases d’un développement économique relève d’un sérieux
défi. Par exemple les problèmes et les contraintes qui attirent vers le bas les économies
septentrionales sont en effet multiples et complexes. En instituant l’agence pour la promotion
et le développement économique et social des préfectures et des provinces, et en la dotant
d’une personnalité morale et d’une autonomie financière, les pouvoirs publics ont voulu, via
cette initiative, agir à travers un organisme régional capable de concevoir des programmes
d’entraînement, les piloter et les maitriser à la hauteur des espérances régionales; cet
établissement public est placé sous l’autorité directe de la primature pour veiller
scrupuleusement au respect des missions qui lui sont imparties et de manière générale, de
veiller à l’application de la législation et de la réglementation régissant les établissements
publics.
L’importance de la mise en place de ces organismes réside dans la place du leadership
qu’ils occupent dans le domaine de la promotion des investissements. Ils constituent à cet
égard une force de proposition et d’impulsion.
L’organisme du développement régional aide les investisseurs à vaincre certaines
difficultés. Parfois, l’investisseur hésite à s’engager en raison d’invisibilité et d’incertitude qui
planent sur ses projets. En prodiguant à l’investisseur des conseils et d’indicateurs sur les
secteurs qui l’intéresse, en partageant avec lui le risque par la prise de participation d’une
fraction du capital de l’entreprise, les organismes de développement régional le mettent en
confiance pour concrétiser son projet d’investissement. La création de ces organismes se
justifie également par le souci d’assurer un certain équilibre régional.
Un autre argument qui milite en faveur de ces organismes réside dans le souhait
exprimé de mettre en place un autre interlocuteur unique pour les investisseurs. Sur le plan
national, le problème est constamment posé sans pour autant qu’une solution ne lui soit
apportée. Sauf que depuis seulement l’année 2002 l’Etat a commencé de concrétiser sur le
terrain l’idée des fameux centres régionaux d’investissements (CRI) placés directement sous
l’autorité des walis, leur mission est de converger les efforts de la promotion de
l’investissement dans la région.
La mainmise de l’Etat sur ces centres est de nature à affaiblir la fonction économique
des collectivités locales si ces dernières ne sont pas fortement associées à leur

13
A. CHAHBOUNI, « Penser Management de Développement Durable au Maroc : un manuel pour les
décideurs, les chercheurs, les étudiants et les ONG de Terrain », page 49.

12
fonctionnement. Dans toutes les circonstances, l’espoir doit être de mise, car ce qui est
difficile à mettre en œuvre à l’échelle nationale paraît aisément réalisable dans le cadre
régional.
La raison de cette gestion étatique provient du fait que les autorités publiques ont
toujours exprimé une méfiance à l’égard des organismes de développement régional réputés
indépendant à leurs égards, et pourraient en conséquence constituer une sorte de pouvoir
parallèle susceptible d’empiéter sur les compétences des deux institutions régionales, en
l’occurrence : le conseil régional et le Wali. Les pouvoirs publics ont tendance à leur préférer
les commissions de développement économique régional qu’ils peuvent créer et dissoudre par
un simple acte réglementaire. Une telle méfiance constitue une entrave à l’enracinement de la
bonne gouvernance locale.

Malgré les solutions et les réformes que le Maroc a mis en place pour répondre aux
exigence du développement, il existe toujours des entrave qui les freinent ce dernier,
récemment on parle toujours de la gouvernance territoriale comme moyens permettant le
développement un thème qui a occupé une place importante dans les débat et les discours,
c’est un nouveau mode de gestion des affaires publiques surtout au niveau régional permettant
l’articulation entre les solution te les contraintes de développement régional. Donc comment
ce mode peut jouer un rôle dans le cadre du développement de la région

CHAPITRE II : LA GOUVERNANCE TERRITORIALE :


MOYEN DE L’ARTICULATION ENTRE LA REGION ET
LES CONTRAINTES ET LES SOLUTION LIEES A SON
DEVELOPPEMENT

13
Les tendances récentes en matière de développement économique, social et
politique au Maroc ont confirmé qu’un système de gouvernance efficace et performant est
une condition pour accéder à un stade supérieur de développement territoriale et régional
dans les différents axes ceux de la politique, l’économie et le social.

Récemment, les médias anglo-saxons et les organisations internationales ont


largement repris la gouvernance qui était conçue au début comme un outil permettant de
vérifier l’état de rééquilibrage des pouvoirs intervenus au sein de l’entreprise ou, plus
précisément, au sein des conseils d’administration des grandes sociétés américaines et
britanniques en vue de l’explorer et de l’adapter à l’espace de l’Etat moderne, en termes de
vision stratégique, de structures organisationnelles et d’évaluation continue des risques.

Le développement durable ne peut être réalisé qu’à travers un système de


gouvernance efficace qui permet en même temps d’articuler entre la région et les
contraintes et les solutions de ce développement.

En effet, le renforcement des institutions de gouvernance (Etat, pouvoir législatif,


pouvoir judiciaire, décentralisation et déconcentration, Cour des comptes, société civile,
accès en termes de proximité de la population aux services de base : éducation, santé, eau et
électricité, justice…) renforce également le processus de démocratisation. Dans cette
optique, le rôle de l’Etat en plus particulier de la région dans la consolidation de la bonne
gouvernance devient fondamental.

Sur cette base le concept de « gouvernance » a investi pratiquement toutes les


branches des sciences sociales : la science politique, l’économie politique, la sociologie, le
droit public et privé14.

La gouvernance est un mode de gestion des affaires publiques ou privées. Ses


soubassements théoriques et pratiques se déclinent en général sur les procédés du
management public participatif15.

A l’échelle national, plusieurs chantiers de réformes ont été initié pour adapter les
fonctions régaliennes de l’Etat aux nouvelles exigences économiques dont l’objectif est de
révolutionner le rôle du pouvoir publique et de passer d’une vision étatique basé sur la

14
M. HARAKAT, l’Economie politique de la gouvernance (en arabe), 2000, p. 111
15
Said HINTI, « Gouvernance économique et développement des territoires au Maroc, Rabat, Al Maarif
Aljadida, 2005, p15

14
centralisation vers une conception de décentralisation, de délégation dans le but de soutenir
ces réformes structurelles, des programmes ont été élaborés à savoir16 :

 le pacte de bonne gestion des Affaires publiques dont l’objectif est de promouvoir
une nouvelle culture dans le domaine de la gestion publique en respectant les
références d’éthiques, de transparence, de rationalité et de qualité du service public.

 Le programme national de gouvernance qui vise la refonte de l’organigramme de


l’Etat, la déconcentration, la simplification des procédures, la lutte contre la
corruption, la modernisation de l’administration par une politique de rationalisation
des structures administratives et l’amélioration de leurs relations avec les usagers,
ainsi que la valorisation de la ressource humaines par la mise en place des systèmes de
gestion modernes.

 Le livre de la réforme administrative, un document qui a proposé des mesures


versant dans le sens d’éthique, de la décentralisation, de la gestion rationnelle des
ressources humaines et de l’optimisation des structures administratives pour produire
un service public de qualité.

D’autre part et sur le plan local, la gouvernance territoriale est définie comme « ...la
structure de pouvoir d’une institution intégrée dans un environnement large et complexe
qui ne peut être dominé. Cette institution voit ses activités et ses performances être
tributaire des relations qu’elle noue de manière contractuelle et paritaire avec les différents
éléments composant son environnement »17

D’abord, dans un contexte politique, la bonne gouvernance locale permet d’avoir un


appareil administratif et judiciaire efficace, efficient et déconcentré avec l’adoption de la
démocratie, de la décentralisation et du dialogue social. Ensuite elle contribue à la
réduction des inégalités entre les pauvres et les riches ainsi que la protection social de la
population enfin la valorisation du capital humain, éducation, la protection de
l’environnement et la promotion de l’égalité entre les genres.

Section 1 : Les principes généraux de la gouvernance


La bonne gouvernance entre dans le cadre de la modernisation de l’administration
publique et les collectivités locales qui est caractérisée par la redéfinition du rôle de la
région et l’instauration des nouvelles techniques de management qu’on a traité dans le
16
Said HINTI, Ibid, p 40
17
P. RICORDEL, « la gestion public local, partenariat et performance : étude sur vingt communes centre
d’agglomération françaises, Revue d’économie régional et urbaine, n°3, 1997, p.426.

15
premier chapitre, pour atteindre ses objectifs l’administration doit revoir son système et
respecter certains principes ci-après18:

 Moralisation de la vie administrative ;

 Rationalisation de la gestion publique ;

 Communication et ouverture sur l'environnement.

1. Moralisation de l'administration
La moralisation du service public et local constitue une exigence fondamentale et en
même temps pressante de la société : les phénomènes de mal-administration au Maroc
doivent cesser, il y a de la crédibilité voire de l'utilité même des réformes administratives
que le gouvernement entend mener. Pour restaurer rapidement cette mauvaise image de
l’administration publique et des autorités locales, l’Etat cherche toujours de revoir système
et mettre en place un nouveau qui peut prévaloir les règles de bonne conduite au sein des
services publics principalement ceux locaux et renforcer leurs relations avec les citoyens
précisément pour créer une certaine confiance entre les parties, et que par la suite une
nouvelle culture fondée sur des valeurs et des principes d'éthique puisse y prendre place. Ce
sont là les conditions indispensables à la mise en œuvre de réformes d'ordre structurel dont
l’administration a besoin.

A cette fin le gouvernement s'engage à :

 Veiller au respect de la légalité, et à l'affermissement des bases de l'État de droit au


sein de l'administration. Cela signifie non seulement que les lois et règlements et les
principes généraux de droit s'imposent dorénavant dans toute leur vigueur dans
l'administration mais que celle-ci sera tenue de se conformer strictement aux règles
qu'elle a elle-même posées et à l'exécution des décisions de justice dont elle est
l'objet ;

 Promouvoir l'esprit de responsabilité dans la gestion des Affaires Publiques et locales


en mettant l'accent sur les principes d'intégrité, d'impartialité et de comportement
digne et courtois dans les relations individuelles ;

 Garantir l'égalité des citoyens devant le service public et local, ainsi à donner plein
effet à ce principe au sein même des services publics, entre agents.
18
Inspiré du Pacte de la bonne gestion

16
2. Optimisation et Rationalisation de la gestion publique locale
Face à la rareté des ressources et à l'accroissement des besoins, et compte tenu de la
volonté des pouvoirs publics de réduire le poids de la dette tout en continuant d'honorer les
engagements pris vis à vis des différents partenaires, l'administration est appelée, pour ce
qui la concerne, à optimiser et à rationaliser la gestion publique et à placer la considération
du coût en adressant sur la base des orientations ci-après :

 Faire recours aux nouveaux modes de gestion par la maîtrise des coûts, en favorisant
la participation de la société civile.

 Développer les opérations d'audit organisationnel et d'analyse institutionnelle en vue


de restructurer l'administration.

 Tenir les citoyens informés de la manière dont l’administration exerce ses missions et
utilise les deniers publics par la publication de l’ensemble des rapports de vérification
et d’audit.

 Renforcer les compétences et moderniser les modes de gestion des ressources


humaines par la mise en place des nouvelle méthodes de gestion des compétences et
des carrières ainsi que la leur valorisation par la formation et la motivation ;

 Evaluer les rendements des agents et valoriser leur effort par la reconnaissance.

3. Communication et ouverture sur l’environnement.


L'appareil administratif se trouvait toujours incapable de communiquer avec son
environnement et à se mettre à l'écoute des citoyens.

Dans le but de résoudre ces problème et assurer une forte communication entre les
citoyens et l’administration, cette dernière est appelé a mettre en place des nouvelles
méthodes assurant la relation citoyen-administration, le gouvernement considère que :

 l’importance de la communication dans les services publique local a amené le


gouvernement pour revoir son système et chercher un autre assurant la relation entre
les parties, cette révision est exprimer par la mise en place d’un nouveau système
technologique de la communication et de l’information en mobilisant toutes les
ressources et les moyens disponible ;

17
 sensibiliser les responsables par l’importance de garder la relation avec les citoyens
par l'accueil, l'information et l'écoute des citoyens qui est une préoccupation centrale
des services publics ;

 dans le but de préserver et de renforcer les liens de confiance qui doivent l'unir à la
société, l'administration doit veiller à la transparence.

Ces principes généraux constituent le cadre de référence aux efforts de réforme.


Dans cette optique la région doit veiller à la mise en œuvre de ces principes au niveau de la
gestion des affaires locales, la volonté du gouvernement de conduire pleinement et
résolument la politique de changement qu'il s'est engagé à mener.

Section 2 : L’amélioration de la gouvernance locale


La régionalisation est envisagée en tant que "levier de la démocratie locale
participative et de proximité et comme un mode de gouvernance territoriale (...) en plaçant le
citoyen au cœur du processus de développement"19

La gouvernance des politiques de développement régional est une tâche complexe.


Elle intervient dans un environnement caractérisé par des interdépendances verticales entre
différents niveaux d’administration, des relations horizontales entre les parties prenantes dans
de multiples secteurs et la nécessité de partenariats entre les acteurs publics et privés. Dans ce
contexte, une gouvernance efficace requiert un mécanisme flexible permettant de répondre
aux besoins en informations et d’améliorer les performances.

En effet, le Maroc entreprend depuis le début des années 1990 des réformes politiques
et institutionnelles, revêtues souvent de métaphores comme « l’ajustement, la mise à niveau,
la régulation », dotées de cycles variables, obéissant à une logique d’objectifs, de procédures
et d’acteurs différents20, et mises en œuvre parfois sur le mode des essais, elles semblent
induire aujourd’hui une dynamique qui place le thème de la gouvernance et de la participation
de la société civile au cœur du débat sur la démocratie et le développement. En effet,
recherchant les outils et les actions de gouvernance participative, le Maroc tente de relever les

19
Ahmed Bouachik et Mohamed Benyahya, Revue marocaine d'Administration locale et de Développement
(Remald).
20
Il faut rappeler que par le passé ces réformes ont eu des cycles et des durées variables : 1958-1960
(gouvernement Abdallah Ibrahim) ; 1983-1993 (Politique d’ajustement structurel) ; 1993-2010 (mise à niveau en
relation avec l’accord avec l’Union Européenne) ; 1998-2002 (législature d’alternance), mise à niveau
compétitive sous le gouvernement actuel…

18
défis auxquels il est aujourd’hui confronté et de répondre aux nouvelles exigences du
développement économique, social et culturel.
La gouvernance se définit comme l’exercice de l’autorité politique, administrative,
sociale et économique visant à assurer un développement participatif et durable sur le plan
économique, social, éducatif, culturel et environnemental, et ce afin de répondre aux besoins
des populations en services de base (emploi, logement, santé, éducation, culture,…), sans
distinction de genre, d’ethnie ou autres. Elle suggère le respect des valeurs universelles de la
démocratie qui sous-entend l’existence du pluripartisme, de syndicats et d’élections libres et
démocratiques permettant aux citoyens de choisir librement leurs représentants21.
Compte tenu de l’évolution qu’a connue le Maroc durant les dernières années, le
contexte semble plus que jamais favorable à la mise en œuvre d’autres instruments de
management et de gouvernance, il s’agit de la programmation pluriannuelle qui est un
processus de programmation budgétaire mettant en cohérence des politiques sectoriels tels
que définies par les choix stratégiques qui ressortent du plan de développement économique et
social ou des programmes d’action du gouvernement avec les objectifs de soutenabilité et de
viabilité du cadre macroéconomique elle contribue à renforcer les instruments d’arbitrage
intersectoriel destinés à assurer la pérennité des équilibres macroéconomiques au regard des
possibilités financières de l’Etat ainsi que leur déclinaison dans le cadre de la loi de finance,
un autre instrument est la contractualisation qui est un outil de modernisation, de la
programmation et de l’exécution de la dépense publique en introduisant un mode de gestion
nouveau entre l’administration centrale et ses services externes. Les contrats conclus dans se
cadre permettent de définir les engagements réciproques et de parties en vue de favoriser une
gestion de proximité accordant eux services déconcentrés un rôle central entant qu’acteur
local pour la mise en ouvre de la politique du gouvernement et ces deux outils apparaissent
plus adaptés aux mutations de l’environnement et aux projections de la régionalisation22.
La promotion de la pratique contractuelle, d’abord au sein des collectivités locales,
mais aussi dans leur relation avec l’Etat et ses démembrements; ainsi que le secteur privé et la
société civile; permet en effet, d’insérer la politique de développement régional dans la
politique nationale et d’améliorer le niveau d’exécution des programmes nationaux.
La contractualisation permet de faire converger les politiques nationales et régionales,
d’aménagement du territoire et d’assurer un exercice harmonieux des compétences dont les
différents niveaux d’intervention décentralisée sont investis.
21
M. ZNIBER et M. KHAROUFI, « Gouvernance et Développement Participatif », Rapport Thématique,
2005
22
Ministère de Finance et de la Privatisation, manuel d’audit et de performance, édition Adetef

19
Il s’agit de concilier entre le rôle stratège et régulateur de l’Etat et les pratiques de
proximité des acteurs locaux, dans une démarche participative, d’adhésion et d’acception des
modes d’intervention et des programmes arrêtés. Même si les décisions de principe,
d’impulsion et de contrôle doivent pour certains aspects émanant du pouvoir central, on ne
peut bien aménager que dans la proximité.
La centralisation techniciste et sectorielle a en effet montré ses limites et son
inefficacité, c’est pourquoi la contractualisation constitue en fait une opportunité pour assurer
une bonne articulation du national et du régional au niveau de la conception des projets, mais
aussi pour donner des rôles précis aux différents acteurs locaux.
Les réponses réelles aux problèmes de développement vécus par les populations
locales, ne peuvent émaner qu’à partir de programmes d’action régionaux, établis de façon
interactive, et concertés avec l’Etat dans le cadre d’une vision qui définit les rôles et les
responsabilités de chaque partie selon le principe de subsidiarité23.
La contractualisation postule en effet, une responsabilisation des différents porteurs de
projets sur la base d’objectifs précis, et une évaluation objective des résultats; démarche qui
permet le pilotage des projets dans des meilleures conditions, et facilite les recadrages
nécessaires en temps opportun et avec une pro activité plus agissante.
Le déploiement d’une vision stratégique de développement, déclinées en options
régionales, est indispensable pour définir les orientations et les objectifs sectoriels et
territoriaux de l’Etat à un horizon lointain, ce qui permet à la région et aux autres partenaires
d’avoir plus de visibilité sur les options politiques de l’Etat et donc d’adapter leurs stratégies
régionales aux orientations générales de l’Etat.
La stratégie dont l’élaboration est un préalable, ne suffit pourtant pas pour porter la
contractualisation, dont la concrétisation est tributaire de la déclinaison de la vision en
programmes d’action territorialisés avec des projets intégrés, glissants et classés selon les
priorités. Cela permet notamment d’anticiper les actions de l’Etat et se préparer aux
opportunités d’intégration, à travers la définition des priorités régionales et les possibilités de
mobilisation de financement.
En effet, la gouvernance ne peut être la préoccupation d’un seul groupe de personnes
que soit le gouvernement, les partis politiques, les syndicats, le parlement, les spécialistes de
la gestion publique, ONG, les universités, le secteur privé, etc. mais elle doit être partagé tout
23
Principe de subsidiarité : principe selon lequel une décision doit être prise par l'administration directement
concernée lorsque les objectifs à atteindre peuvent être mieux réalisés à son niveau qu'au niveau administratif
supérieur.

20
en impliquant les citoyens à travers leur participation au prise de décision dans leurs affaires
locales, et d’accepter que le citoyen, agissant individuellement ou collectivement, puisse faire
connaître ses critiques au sujet des actions de développement régional.
D’ailleurs, afin de pouvoir négocier les changements, de promouvoir le partenariat,
d’éviter les blocages et les conflits, et de faciliter l’application des décisions le gouvernement
a mis en place des outils et de mécanismes de coopération et de régulation entre l’Etat, les
pouvoirs décentralisés, la région et les acteurs de la société ce qui entre dans le cadre de la
gouvernance territoriale.
Le Maroc, qui se montre sensible aux impératifs de la gouvernance, étant convaincu
que cette approche contribuera à un fonctionnement plus harmonieux, cohérent et efficace de
ses institutions publiques décentralisées et administratives, se trouve depuis quelque temps
dans une période transitoire marquée par l’adoption de réformes volontaristes et la persistance
d’un passif qui s’exprime à plusieurs niveaux par des inerties24.
L’adoption d’une politique de décentralisation et de la mise en place d’un cadre légal
n’est pas les seules solutions permettant la promotion de la bonne gouvernance locale. En
effet, cette dernière devrait inspirer le réaménagement de l’ensemble des rapports de l’Etat,
des autorités locales et des citoyens à travers une réorganisation des relations des populations
et de l’administration sur la base de principes comme la participation, l’équité, la
transparence, l’inclusion.
Par ailleurs, ces derrières années, plusieurs demandes récurrentes formulées par les
associations et les organisations non-gouvernementales, réclament l’enclenchement d’un
processus efficace pour une gestion des affaires locales transparente, remédiant les
dysfonctionnements de l’administration surtout sur le plan régional et local, luttant contre la
prolifération des procédures notamment celles qui sont les plus utilisées par les usagers et
introduisant une diligence dans le traitement des requêtes et dans la prise de décision.

CONCLUSION
Dans le cadre de notre exposé, l’accent a été mis, en priorité, sur l’expérience
régionale au Maroc, les contraintes de la région et les solutions proposées pour atteindre le
développement régional intégré.
24
M. ZNIBER et M. KHAROUFI, « Gouvernance et Développement Participatif », Rapport Thématique,
2005.

21
Des solutions proposées pour atteindre le développement régional sont possibles dans
la mesure où les orientations stratégiques envisagées généreraient eux-mêmes les moyens
pour la réalisation de ce développement grâce, notamment, à une bonne gouvernance
territoriale permettant l’articulation entre la région et ses contraintes et les solutions proposés
dans cette perspective et à une amélioration de l’efficience des politiques publiques et
régionales.

La région en tant que collectivité locale autonome, disposant d’organes propres est
sans doute l’unité géographique et administrative de référence la plus indiquée pour mettre en
œuvre la stratégie de développement. Elle doit être alors dotée des moyens humains, matériels
et financiers lui permettant de jouer pleinement son rôle économique et social. Des réformes
sont nécessaires pour encourager l’émergence d’une véritable citoyenneté locale capable de
faire de la région un véritable acteur de développement.

De tel perspective, Comment peut-on alors déployer des ressources du territoire


permettant d’atteindre un développement intégré ?

Le développement de la région est en effet, une affaire d’urgence qui nécessite des
actions dans différents domaines :

♣ Infrastructures, pour rompre l’isolement ;

♣ Environnement, pour régénérer les ressources forestières en dégradation ;

♣ Dans le domaine de l’eau, pour maitriser l’utilisation de cette ressource vitale ;

♣ Dans le domaine financier, pour mieux exploiter les disponibilités financières.

♣ Lever les obstacles au développement inhérents à la justice, à l’application des


lois, aux régimes fonciers et au marché financier.

♣ donner à la recherche/développement une place de choix dans les orientations


publiques.

♣ Territorialiser les politiques publiques et élaborer des stratégies nationales à


partir de la consolidation des approches locales.

♣ Revoir les critères d’aménagement du territoire à la lumière des exigences du


développement humain et non plus seulement selon des considérations sécuritaires ou
administratives.

22
Par ailleurs, La région actuelle au Maroc comme le ressort d’une nouvelle
dynamique de développement, avait des ambitions limitées. La régionalisation n’a pas donné
de résultats tangibles, et se trouve en décalage par rapport aux espérances.

La problématique réside donc dans le fait de savoir comment élaborer un projet qui
répond aux exigences politiques, économiques et sociales visant la modernisation de l’Etat et
l’amélioration de son efficacité au niveau du territoire et la gestion de proximité.

Dans cette optique, le projet de la régionalisation avancée consacre la volonté Royale


pour inscrire la nouvelle vision de la gestion du développement dans un ancrage territorial
adéquat; fort de ses instruments, clair dans ses desseins, immergé des besoins de la
population, affirmé dans sa gouvernance et performante dans sa gestion.

BIBLIOGRAPHIE
♣ H. BENTAHAR, « atouts et potentialités économiques de la région
orientale », Organisation communale ; étude du projet de réforme; université
Mohamed 1er Oujda; revue des études administrative n°3 juillet 2000.

23
♣ M. HARAKAT, l’Economie politique de la gouvernance (en arabe),
2000.
♣ Manuel d’audit et de performance, Ministère de finance et de la
privatisation, édition Adetef.

♣ P. RICORDEL, « la gestion public local, partenariat et performance :
étude sur vingt communes centre d’agglomération françaises, Revue d’économie
régional et urbaine, n°3, 1997
♣ S.HINTI : « gouvernance économique et développement des territoires
au Maroc ; 2005.

WEBOGRAPHIE
♣ A. CHAHBOUNI, « Penser Management de Développement Durable
au Maroc : un manuel pour les décideurs, les chercheurs, les étudiants et les ONG de
Terrain ».
♣ A. Bouachik et M. Benyahya, Revue marocaine d'Administration locale
et de Développement (Remald).
♣ A. OURZIK : « Gouvernance et modernisation de l’administration »,
Contribution au Rapport HDR 50, 2005.
♣ Chambre de Commerce, d’Industrie et de Services d’Oujda, Quelles
stratégies de développement, 2000.
♣ Dahir relatif à l'Organisation de la Région au Maroc, Rabat 1997 ;
♣ Discours royal du 18 mars 2003.
♣ L.M. GOLDMARK Directrice du Programme « Amélioration du climat
des affaires au Maroc » de l’USAID.
♣ L’organisation communale ; étude du projet de réforme ; revue des
études administrative n°3 juillet 2000.
♣ M. ZNIBER et M. KHAROUFI, « Gouvernance et Développement
Participatif », Rapport Thématique, 2005.
♣ Rapport du Ministère des Finances et de la Privatisation, Direction des
Études et des Prévisions Financières, « Schéma de développement des régions
économiques du Maroc », Royaume du Maroc, septembre 2006.
♣ T. GAZOULIT : « La Régionalisation au Maroc à l’épreuve », janvier
2010.

24

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