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Communication financière et
environnement réglementaire
Fabien MATUSZAK
Le contenu de cette thèse professionnelle n'engage que son auteur, la responsabilité de
l'Enass - Institut du Cnam ne pourrait être engagée à ce titre.
CNAM/ENASS Communication financière
MBA Manager d’Entreprise Assurance et environnement règlementaire
Remerciements
Je remercie avant tout AXA et mon responsable, Hubert JUMEL, de m’avoir donné
cette opportunité de suivre le cursus du MBA Management de l’entreprise d’assurance.
Le suivi de cette formation répond au besoin d’accompagnement que j’ai ressenti pour
renforcer des compétences professionnelles acquises jusqu’à présent sur le terrain.
Je remercie également les professionnels qui m’ont accordé de leur temps et aidé dans
ma réflexion sur ce thème de la communication financière :
Merci à mon équipe pour son soutien et son professionnalisme durant cette période.
Enfin, une affectueuse pensée pour ma femme qui a du supporter un mari parfois peu
accommodant dans ces moments difficiles. Merci pour ton appui et tes encouragements.
A notre petit titou …
Les prises de position dans cette thèse sont personnelles et ne reflètent pas forcément
l’opinion des personnes interrogées.
1
Société de conseil en gouvernance.
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Synthèse
L’accent est mis sur la directive Solvabilité II, plus particulièrement avec le troisième
pilier dont l’objectif est de renforcer les mécanismes de marché et le contrôle fondé sur
les risques. Il s’agit d’accroître la discipline de marché par la transparence de
l’information transmise aux assurés, aux investisseurs et aux autorités de contrôle. Les
conséquences pour améliorer la communication financière des sociétés ne sont pas
neutres sur leurs systèmes d’information et la structure de leur organisation.
Ceci est d’autant plus important pour les sociétés que la communication financière
apparaît maintenant comme un élément de la chaîne de valeur de l’entreprise.
L’avantage comparatif que pourrait avoir une société d’assurance par rapport à ses
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Sommaire
Introduction ...................................................................................................................... 7
1ère PARTIE : Cadre et principes de la communication financière................................. 9
Chapitre 1 - Un concept relativement récent .............................................................. 10
1. 1 Définition de la communication financière ..................................................... 10
1. 2 Ce que la communication financière n’est pas ................................................ 11
1. 3 Une évolution progressive dans le style de communication ........................... 12
1. 4 Une communication révolutionnée par Internet .............................................. 15
Chapitre 2 - Des objectifs multiples, parfois contradictoires ..................................... 17
2. 1 Les cibles de la communication financière ..................................................... 17
2. 2 Les enjeux de la communication financière .................................................... 20
Chapitre 3 - Principes généraux de la communication financière .............................. 25
3. 1 Les trois notions d’information financière ...................................................... 25
3. 2 Les principes de la communication financière ................................................ 26
3. 3 Le calendrier, une nécessité pour bâtir sa communication financière............. 27
3. 4 L’organisation de la communication financière .............................................. 29
Synthèse 1ère partie ......................................................................................................... 32
2ème PARTIE : Environnement règlementaire et communication financière ............... 34
Chapitre 4 - Directive européenne Solvabilité II........................................................ 35
4. 1 Présentation de la réforme ............................................................................... 35
4. 2 Principes de la réforme .................................................................................... 35
4. 3 Structure de la réforme .................................................................................... 36
4. 4 Pilier III : la communication financière de demain ......................................... 38
Chapitre 5 - Communiquer sur des données comptables standarisées ....................... 44
5. 1 Présentation des IFRS...................................................................................... 44
5. 2 Normes spécifiques à l’information financière ............................................... 45
5. 3 IFRS phase 2 en bref ....................................................................................... 50
Chapitre 6 - Les autres dispositions règlementaires ................................................... 51
6. 1 Directive « Transparence ».............................................................................. 51
6. 2 La Loi de Sécurité Financière (LSF) ............................................................... 54
6. 3 Le code des assurances.................................................................................... 54
6. 4 Le règlement général de l’AMF ...................................................................... 57
6. 5 La 8ème directive européenne ........................................................................... 58
Synthèse 2ème partie ...................................................................................................... 59
3ème PARTIE : Quels enjeux pour les sociétés d’assurance ? ...................................... 61
Chapitre 7 - Un état des lieux contrasté...................................................................... 62
7. 1 Trop d’information tue l’information.............................................................. 62
7. 2 Chaîne de valeur et communication financière ............................................... 63
7. 3 La communication financière dépend de la volonté du dirigeant : ................. 64
Chapitre 8 - Le rôle des systèmes d’information........................................................ 66
8. 1 Comment rendre compte de la diversité des informations ? ........................... 66
8. 2 Plus concrètement …....................................................................................... 68
8. 3 IFRS phase II et Solvabilité II : nécessité de converger pour limiter les
risques ? .................................................................................................................. 70
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Introduction
La réforme Solvabilité II, qui est en train de se mettre en place, impose en effet une
nouvelle forme de communication financière qui est définie dans le troisième pilier du
projet. De manière générale, le principe du pilier III vise à renforcer les mécanismes de
marché et le contrôle fondé sur les risques : il s’agit d’accroître la discipline de marché
en garantissant la transparence de l’information transmise aux assurés, aux investisseurs
et aux autorités de contrôle.
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Bien qu’encore peu documentée pour le moment, cette partie du projet traite pleinement
ces aspects transformation et mutation de la communication financière pour les sociétés
d’assurance en France et en Europe. Ce thème doit également être mis au regard des
réflexions en cours sur les IFRS phase II.
Pour répondre à cette question les propos développés dans ce mémoire sont organisés en
trois parties. A noter qu’ils porteront avant tout sur les sociétés d’assurance ou de
réassurance faisant appel public à l’épargne. Bien qu’elles ne soient pas représentatives
en nombre par rapport à l’ensemble du marché, elles le sont en revanche par l’ensemble
de cet environnement règlementaire.
La dernière partie dressera un constat sur les enjeux et les impacts pour les sociétés
d’assurance et de réassurance de cet environnement règlementaire. L’accent sera mis sur
les conséquences dans le domaine des systèmes d’information, mais également sur la
gouvernance des entreprises avec les rôles et responsabilités des administrateurs dans
les entreprises.
Une des difficultés rencontrée dans ce travail est qu’entre le moment où le thème de ce
mémoire a été défini et sa finalisation, le contexte économique a profondément changé,
avec pour conséquence les débats et réactions « à chaud » qui en découlent, notamment
sur les aspects règlementaires et les conséquences de la crise financière actuelle.
Pour faire preuve d’objectivité la plus grande, ce mémoire replacera les enjeux de la
communication financière telle que définie dans les réformes et la règlementation en
cours.
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communication financière
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Une définition plus précise de la communication financière est donnée dans l’ouvrage
Vernimmen 2 :
« La communication financière concerne essentiellement les sociétés cotées. Il
s’agit de la transmission par la société au marché (actionnaires, investisseurs
potentiels, analystes, agences de notation) et plus généralement au grand
public d’informations financières la concernant. Elle est pour une part
imposée par la réglementation (publication de comptes en particulier) et pour
une autre réalisée sur une base volontaire (communiqués, présentations aux
analystes, roadshows) dans le but de donner au marché une meilleure
visibilité de la société et de ses projets.
En effet, dans un marché où l’information n’est pas également répartie
(comme le postule la théorie des signaux 3 ), la capacité à fournir au marché
une bonne lisibilité via une information précise et crédible est un élément
essentiel pour la valorisation du titre (baisse du coût du capital) et la
flexibilité financière de l’entreprise. C’est pourquoi les grandes sociétés se
2
Edition Dalloz, 2008 - Chapitre 1.
3
La théorie des signaux se fonde sur le fait que l'information est inégalement partagée ou asymétrique, les
dirigeants d'une entreprise disposant notamment d'une information supérieure à celle de ses pourvoyeurs
de fonds. Dès lors, une politique de communication efficace est nécessaire : les dirigeants doivent non
seulement prendre des décisions justes, mais aussi en convaincre le marché. Pour ce faire, ils ont recours
au signal, décision financière porteuse de conséquences financièrement négatives pour son initiateur au
cas où ce signal se révèlerait erroné. Cette théorie, qui met en évidence l'importance de la crédibilité du
signal, incite à s'interroger sur la perception qu'auront les investisseurs de toute décision financière (et non
sur sa seule portée objective).
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Même si par la suite les propos de ce papier seront plus spécifiques aux sociétés
d’assurance ou de réassurance cotées sur un marché, il n’en demeure pas moins que les
principes généraux et les enjeux de la communication financière décrits un peu plus loin
restent valables et applicables à l’ensemble des sociétés du secteur.
La communication financière recouvre donc une réalité plus vaste que l’information
financière et la publicité financière.
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Les analystes devaient les constituer eux-mêmes à partir des comptes sociaux des entités
et de leurs filiales ; surtout, il était peu fréquent de parler d’information prospective, ni
de donner des prévisions ou objectifs sur les résultats futurs.
Dans le secteur de l’assurance, c’est la loi du 31 décembre 1989 qui, portant adaptation
du Code des assurances à l’ouverture du marché européen, a rendu obligatoire
l’établissement de comptes consolidés par tous les groupes d’assurance 4 .
Autre facteur ayant influencé sur la manière de communiquer : la fin des frontières entre
les marchés financiers. Deux directives européennes ont été transposées en France :
l’une portant sur les services d’investissement (10 mai 1993), l’autre sur la
modernisation des activités financières (2 juillet 1996).
4
Cf. L’assurance et la communication financière en 1994, Cabinet CCAS.
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Ces deux textes ont libéralisé les conditions de fourniture de services d’investissement
et aboli les frontières entre les marchés nationaux et les différents marchés financiers.
Ce mouvement se retrouve à l’échelon mondial avec une circulation croissante des
capitaux et l’émergence de grandes zones financières, une interpénétration des marchés
boursiers et financiers de plus en plus forte 5 .
Investisseurs étrangers
5
Début 2007 Euronext (regroupement des bourses européennes de Paris, Amsterdam, Bruxelles,
Lisbonne) a fusionné avec le New York Stock Exchange.
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décret, arrêté, ainsi que règlement européen et directive européenne) à portée générale
dans le domaine bancaire, financier et des assurances.
Le secteur de l’assurance est supervisé par l'Autorité de contrôle des assurances et des
mutuelles (ACAM) 6 , organisme indépendant qui a notamment pour mission de veiller à
ce que les sociétés d’assurances et réassurance respectent les dispositions législatives et
réglementaires qui leur sont applicables et les engagements contractuels qui les lient à
leurs assurés ou adhérents.
Les sociétés d’assurance soumises à la supervision de cet organisme sont les entreprises
d'assurance françaises et des succursales d'entreprises d'assurance non communautaires,
les mutuelles régies par le Code de la mutualité, les institutions de prévoyance régies
par le Code de la sécurité sociale, les institutions de retraite supplémentaire régis par le
même Code et les organismes régis par l'article L. 727-2 du Code rural.
La loi soumet également au contrôle de l'ACAM, les entreprises de réassurance, ainsi
que les organismes de tête des groupes d’assurance, de mutuelles et d’institutions de
prévoyance.
Au niveau des marchés financiers également, les organismes de tutelle se sont organisés
en France, avec l’Autorité des Marchés Financiers (AMF), et aux Etats-Unis, avec la
Securities Exchange Commission (SEC) 7 , pour mettre en place des règles tendant à
renforcer les obligations d’information de la part des émetteurs sur le marché des
actions.
Mais le fait majeur réside dans la mondialisation croissante des règlementations. Trois
exemples : SOX, IFRS, Solvabilité II.
L’affaire Enron aux Etat-Unis a fait prendre conscience aux milieux financiers que les
marchés n’étaient pas encore assez matures, alors que la multiplication des moyens
6 La loi du 1er août 2003 de sécurité financière a modifié l'organisation du contrôle prudentiel du secteur
de l'assurance qui avait été mise en place par la loi n° 89-1014 du 31 décembre 1989. Cette loi de sécurité
financière a prévu la fusion de la Commission de contrôle des assurances (CCA) et de la Commission de
contrôle des mutuelles et des institutions de prévoyance (CCMIP) en une commission de contrôle unique
appelée Commission de contrôle des assurances, des mutuelles et des institutions de prévoyances
(CCAMIP), qui a été effectivement mise en place en juillet 2004. La loi du 15 décembre 2005 n°2005-
1564 portant diverses dispositions d'adaptation au droit communautaire dans le domaine de l'assurance a
changé sa dénomination en Autorité de contrôle des assurances et des mutuelles.
7
La SEC a été créée en 1934. Sa mission première est de protéger les investisseurs et l’intégrité des
marchés à partir d’un principe simple : qu’il soit institutionnel ou individuel, tout investisseur doit avoir
accès à la même information de base avant toute décision d’investissement sur une société cotée.
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d’information laissait présager une plus grande sécurité. A la suite de ce scandale, deux
parlementaires américains (le démocrate Paul Sarbanes et le représentant Mike Oxley)
ont fait adopter par le Congrès, le 30 juillet 2002, un texte très contraignant pour les
sociétés cotées aux Etats-Unis, qu’elles soient ou non américaines.
Ces deux textes, centraux dans la deuxième partie de ce mémoire, illustrent bien
l’implication de plus en plus forte du régulateur dans la vie des sociétés d’assurance,
avec des impacts majeurs sur leur manière de communiquer.
Une brève rétrospective permet d’illustrer le passage d’une communication assurée par
les médias et la presse écrite dans les années cinquante / soixante, un service
télématique (le minitel, ancêtre d’internet) dans les années quatre-vingt en France et au
milieu des années quatre-vingt-dix, internet qui a permis la mondialisation des échanges
en ligne par la mise en réseau des ordinateurs entre eux.
Le terme révolution, souvent utilisé à propose d’Internet, se justifie pour deux raisons.
La première est que les internautes peuvent accéder à la même information financière
(écrite ou visuelle) diffusée partout dans le monde à partir d’un simple clic de leur
ordinateur. Mais ils peuvent aussi entrer en contact directement avec les sociétés, très
rapidement, par l’utilisation du courrier électronique.
Internet regroupe quatre avantages pour une société d’assurance en matière de diffusion
d’information pour le public :
- la rapidité, avec une information actualisée quasiment en temps réel ;
8
Respectivement Chief Executive Officer et Chief Financial Officer.
9
Cf. pour plus de détail chapitre 6 page 54.
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Internet est donc un moyen majeur dans la relation de l’entreprise avec des actionnaires,
des investisseurs, des analystes toujours plus demandeurs d’information et de
transparence.
10
La Commission des opérations de bourse (prédécesseur de l’AMF) préconisait dans sa recommandation
du 3 mai 1999 « que les règles relatives à la diffusion de l’information financière s’appliquent également
à la diffusion sur internet » pour les sociétés cotées sur un marché règlementé.
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Ces récepteurs d’information peuvent être regroupés en trois types : les décideurs, les
prescripteurs et les cibles périphériques.
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Dans les deux cas la société d’assurance cherchera à fidéliser ce type de population par
une communication financière appropriée, claire et cohérente.
Bien que ces propos concernent en premier lieu les sociétés d’assurance composées
d’actionnaires, ils peuvent être transposés aux mutuelles d’assurance. En effet, même si
la notion de capital est différente, les dirigeants doivent rendre compte de leur gestion
aux sociétaires, qui peuvent être tout aussi exigeants en termes d’information
communiquée.
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Les agences de notation, quant à elles, ont une relation tout aussi forte avec les sociétés,
puisqu’elles sont à la fois juges et prescriptrices 11 . Leur métier consiste à attribuer une
note aux sociétés qui le leur demandent permettant ensuite à ces entreprises d’accéder
plus facilement aux systèmes de financement.
Elles ont une double logique en examinant les informations transmises par les sociétés
et en tissant des relations privilégiées avec ces dernières pour compléter cette
information.
Ces deux récepteurs d’information ont, par conséquent, une forte influence sur le
devenir de la société en émettant une opinion, un signal, plus ou moins favorable sur
celle-ci. Elles peuvent induire des décisions et provoquer des changements dans le
comportement des décideurs et acteurs du marché.
Bien que dans ce dernier cas la communication puisse être considérée comme passive,
elle n’en demeure pas moins importante puisque le client se fera sa propre opinion de sa
compagnie d’assurance, sur la base de ce qu’il percevra comme information.
Sur la forme, l’entreprise devra satisfaire les exigences de ses cibles sur plusieurs
thèmes :
11
Il existe trois grandes agences de notation dans le monde : Standard & Poor’s, Moody’s et Fitch
(établissement français).
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Sur le fonds, l’entreprise devra faire preuve d’objectivité dans sa communication (ne
pas passer les mauvaises nouvelles sous silence, affronter les difficultés rencontrées) et
de pédagogie.
Identifier les cibles est un des objectifs pour réussir sa communication financière. Non
moins important : maîtriser les enjeux de celle-ci.
La conséquence directe pour la société face à ce risque peut être résumée comme suit :
en réduisant l’asymétrie d’information, la communication financière peut réduire la
volatilité du titre (c’est à dire permettre à l’entreprise d’être plus crédible dans ses
propos) ; cette stabilité du cours de bourse pouvant générer un accroissement de la
liquidité. Et inversement …
Sans l’exposer en détail, le principe théorique sous-jacent à cet enjeu et qui vise au final
l’abaissement du coût du capital pour les sociétés est le suivant : une réduction de
l’asymétrie d’information cumulée avec un accroissement de liquidité va induire une
baisse de la prime de risque supportée par les apporteurs de capitaux, avec in fine une
réduction du coût du capital pour la société et une meilleure valorisation de ses cash
flows prévisionnels (cf. schéma ci-après).
Par conséquent une bonne communication financière sur les éléments et enjeux
financiers de l’entreprise peut s’avérer être un facteur de création de valeur pour celle-
ci. En effet l’entreprise n’a pas le monopole de sa communication et elle doit considérer
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deux éléments : la manière dont sa communication est perçue par les autres acteurs du
processus et la communication que ces derniers peuvent également déployer.
Accroissement des
liquidités
Abaissement du coût du
capital
Un des buts poursuivi par les messages portant sur la stratégie de l’entreprise consiste à
préparer le marché à son évolution ; mais ce qu’annonce l’entreprise à un instant donné
doit être cohérent avec la stratégie qu’elle a déjà communiquée au fil du temps.
C’est pourquoi ces messages doivent inscrire la stratégie de l’entreprise dans la durée.
L’idée est que la communication financière de l’entreprise doit être un outil au service
d’une politique de financement variée et efficace. Variée parce que la société aura la
possibilité d’accéder à l’ensemble des instruments financiers existants (capital,
obligations, dettes, quasi fonds propres). Efficace par l’obtention de ces ressources au
moindre coût.
Toujours avec l’objectif que l’entreprise soit valorisée au plus juste.
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Cependant cette volonté de donner une information prévisionnelle 12 la plus claire est un
enjeu difficile à gérer pour les sociétés car elles sont confrontées à deux objectifs
contradictoires : le premier est de satisfaire aux attentes du marché financier qui est
fortement demandeur de prévisions pour bâtir ses modèles d’évaluation ; le second est
de ne pas décevoir les acteurs du marché et d’éviter d’avoir à corriger ultérieurement la
réalité par rapport aux attentes qu’ils ont.
D’où la difficulté pour une société de prendre la décision d’alerter sur ses résultats 13 . La
société a toute latitude pour apprécier si l’écart entre ses données réelles et ses objectifs
(ou les estimations des analystes) justifie un profit warning, avec potentiellement un
impact direct sur le cours de bourse pour les sociétés cotées. Mais si elle s’abstient,
l’entreprise met en jeu sa crédibilité auprès des investisseurs dont la réaction pourrait
être amplifiée.
L’enjeu pour la société est donc de s’assurer qu’il n’y a pas d’écart entre ses propres
prévisions et le consensus des analystes financiers, afin de ne pas être sanctionnée par le
marché. Pour ce faire, elle est en droit de demander à ses interlocuteurs leurs grilles
d’analyse détaillées pour juger de la pertinence de l’écart observé. Si nécessaire elle
communiquera au marché une information corrective.
Cela paraît être un principe simple, de base, mais qui n’est pas toujours aussi facilement
applicable.
12
La commission européenne a précisé dans son règlement du 29 avril 2004 la notion de prévisions
concernant les informations contenues dans un prospectus : les principales hypothèses sur lesquelles sont
fondées les prévisions doivent être énoncées ; les prévisions doivent faire l’objet d’un rapport des
commissaires aux comptes.
13
Profit warning en anglais.
14
La communication financière - Théorie et pratique, Anne Guimard, Editions Economica, 2007, page
41.
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En effet, les émetteurs ont pris l’habitude de communiquer auprès des différents
professionnels (analystes, investisseurs, ...), ce qui peut les amener à privilégier certains
interlocuteurs au détriment des actionnaires.
L’égalité de traitement peut prêter à discussion si l’on considère les réunions d’analystes
participant à une présentation des résultats et posant des questions précises au président,
versus une réunion d’actionnaires individuels qui auront une information beaucoup plus
générale.
Ces derniers n’ont en outre accès gratuitement qu’aux documents légaux émis par
l’entreprise (ceux prévus lors de l’assemblée générale par exemple), alors que les
investisseurs professionnels disposent gratuitement de rapports détaillés publiés par les
bureaux d’analystes.
Le problème se pose également dans la relation avec les analystes : la société, interrogée
par téléphone ou lors d’un tête à tête, peut donner des informations précises à certaines
personnes, informations qui ne seront pas nécessairement répercutées aux autres et, par
delà, à l’ensemble du marché.
Ce risque d’asymétrie d’information pour une société peut être limité en suivant
quelques règles simples :
- assurer l’égal accès des journalistes et analystes aux différentes réunions ;
- publier immédiatement (dans le cadre de la publication des résultats, de
l’assemblée générale ou encore de conférence sectorielle) les supports de
présentations sur le site internet de l’entreprise ;
- privilégier les rencontres avec les professionnels en binôme, afin de
décrypter et contrôler les informations données en réunion.
Ces deux dimensions peuvent recouvrir deux registres opposés : une communication
égocentrique centrée sur l’entreprise traduisant le désir d’expression et de valorisation
de l’image de l’entreprise et de ses dirigeants, et une communication altruiste tournée
vers un ou plusieurs destinataires, davantage orientée pour comprendre et satisfaire les
attentes des différentes cibles du processus de communication.
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Echange et partage
Diffusion d’informations
d’informations centrée favorisant la
Altruistes sur les attentes des compréhension et
parties prenantes l’écoute des parties
prenantes
Echange et partage
Egocentriques Diffusion d’informations
d’informations centrée valorisant la
sur l’entreprise et ses compréhension et
dirigeants l’écoute des parties
prenantes
Fonctionnels Relationnels
15
Extrait de L’évolution de la communication financière dans le processus de gouvernance : le cas Saint-
Gobain, Stéphane Onnée et Rahma Chekkar, Document de recherche N°2005-05, page 27
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16
Articles L. 451-1-1 et suivants du Code monétaire et financier issus de la loi n°2005-842 du 26 juillet
2005 pour la confiance et la modernisation de l’économie (Règlement général de l’AMF).
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Pour assurer une parfaite égalité d’information entre les investisseurs, l’émetteur doit se
prémunir, lors de la communication d’information privilégiée à un tiers non tenu d’une
obligation de confidentialité, d’assurer une diffusion simultanée (pour une
communication intentionnelle) ou le plus rapidement possible (pour une communication
non intentionnelle 17 ) des éléments composant sa communication financière. Dans tous
les cas la diffusion doit être intégrale et effective.
17
Par exemple : obligation de diffuser publiquement une information communiquée confidentiellement à
un analyste lors d’un entretien individuel.
18
Cadre et Pratiques de Communication Financière - Observatoire Communication Financière, Avril
2008, page 16.
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Une information précise signifie que la société doit communiquer l’ensemble des
éléments relatifs au sujet faisant l’objet de cette communication, pour que le marché
puisse apprécier l’impact de cet évènement sur la situation et les perspectives de
l’émetteur.
Enfin, une information sincère sous-entend que l’émetteur relate aussi bien les éléments
positifs que négatifs relatifs à l’information communiquée.
19
Article 221-2 du Règlement général de l’AMF pour l’information règlementée, et 212-12 pour les
prospectus.
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20
Adapté de Cadre et Pratiques de Communication Financière - Observatoire Communication
Financière, Avril 2008, page 25.
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Les sociétés prennent généralement la précaution d’indiquer que le calendrier est donné
à titre indicatif, et qu’il est susceptible d’être modifié.
C’est un gage de rigueur : le calendrier rythme la vie de la société qui doit s’organiser
en conséquent pour respecter les échéances imposées par la réglementation et celles
qu’elle s’est elle-même fixées.
Par rapport à des sociétés du même secteur, la publication d’un calendrier est un facteur
de visibilité si cet usage n’est pas répandu dans la profession.
Direction Générale
Option 1
Communication
Financière Option 2
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Direction Générale
Cette typologie d’organisation regroupe au sein d’un même service toutes les
communications. Cette direction est, dans la cadre de la communication financière, le
porte parole privilégié auprès des publics externes (financiers, professionnels) et
internes. Pour l’auteur, c’est un gage de cohérence, de clarté et d’efficacité.
Deux précautions doivent être considérées cependant par rapport à cette préconisation :
le recrutement de profils ad hoc au sein de cette direction (nécessité de compétences
diverses) et la gestion de la relation avec la direction financière qui pourrait se voir
comme un simple fournisseur d’information.
21
La communication financière - Bâtir et mettre en œuvre une stratégie de communication financière,
Editions DUNOD, 2008, pages 73-76.
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Dans cet esprit, il devrait avoir accès au président du comité d’audit (lorsque la structure
en dispose), ce dernier demeurant le représentant du conseil le plus concerné par les
questions de communication financière (cf. infra).
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La communication financière doit, dans ces conditions, satisfaire à des objectifs parfois
contradictoires, étant à la fois une obligation et une opportunité pour les sociétés.
Dans ce contexte, les sociétés d’assurance, dans leur communication financière, font
face à trois types d’enjeux majeurs. Se pose tout d’abord la question de l’égalité du
traitement de l’information vis-à-vis des différentes cibles, où les entreprises doivent
limiter le risque d’asymétrie d’information. Le deuxième enjeu est stratégique et porte
sur l’information prévisionnelle ; difficile à gérer pour la société, car cet enjeu répond à
deux objectifs contradictoires : satisfaire aux attentes du marché (qui est demandeur de
prévisions) et ne pas le décevoir. D’où le troisième enjeu de la communication
financière : la gestion du consensus qui vise pour la compagnie à s’assurer qu’il n’y a
pas d’écart entre ses propres prévisions et celles du marché et des analystes.
Réussir à gérer ces trois enjeux est un gage de crédibilité pour la société, dont la
valorisation se trouvera renforcée.
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4. 1 Présentation de la réforme
Le projet Solvabilité II a été lancé en 2001 dans le but de revoir le dispositif européen
de surveillance prudentielle des sociétés d’assurance qui reposait sur des règles définies
dans les années 70 (Solvabilité I). Solvabilité II consiste à refondre en un texte unique
14 directives relatives à l’assurance vie et non-vie, la réassurance et aux groupes
d’assurance. Aussi, ces règles ne correspondaient plus forcément à la réalité et à
l’environnement économiques du début du XXIème siècle.
La Directive cadre a été adoptée par la Parlement européen en juillet 2007 (niveau 1 du
processus ; cf. infra). Il est prévu que le texte le soit au cours de l’année 2009, à l’issue
peut-être d’une cinquième étude d’impact quantitative 22 . Les Etats membres auront
jusqu’en 2012 pour transposer cette directive dans leurs législations nationales.
4. 2 Principes de la réforme
Cette réforme a été conduite selon le processus Lamfalussy 23 . Les principaux groupes
de travail sont constitués de l’EIOPC 24 (sur lequel se base la Commission pour les
sujets du niveau 2) et du CEIOPS 25 (comité consultatif technique du niveau 3).
22
Quantitative Impact Studies en anglais (QIS).
23
La démarche Lamfalussy œuvre pour la mise en place d’un cadre règlementaire et prudentiel efficace
au niveau de l’Union Européenne, dans le but d’assurer l’adoption rapide et souple de la législation et de
tendre vers une meilleure convergence des pratiques prudentielles. Ce processus recommande une
approche de la réglementation à quatre niveaux :
- niveau 1 : proposition par la Commission, et adoption par le Conseil et le Parlement européens,
d’une directive cadre fixant les lignes directrices de la réforme (principe de codécision).
- niveau 2 : élaboration des mesures techniques de mise en œuvre par le Comité de surveillance
des assurances, et adoption par la Commission. Le Parlement est tenu informé des travaux.
- niveau 3 : le Comité de surveillance des assurances s’assure de l’application et d’une mise en
œuvre cohérentes au sein des Etats membres (convergence de la réglementation des Etats).
- niveau 4 : la Commission vérifie le respect de la législation européenne par les Etats membres et
prend, le cas échéant, les mesures nécessaires à l’encontre de celui ne respectant pas le droit
communautaire.
24
European Insurance and Occupational Pensions Committee - Comité européen des assurances et des
pensions professionnelles - réunissant les ministères des Finances des 27 Etats membres).
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Les principes de la réforme reposent sur des critères aussi bien quantitatifs que
qualitatifs. Comme précisé ci-avant, la réforme cherche à renforcer la protection des
preneurs d’assurance, c'est-à-dire les assurés.
Pour cela, la directive entend revoir les calculs de solvabilité des assureurs afin de
mieux refléter les risques qu’ils encourent. La notion de risque ne se limite pas au seul
risque de souscription. Solvabilité II tient compte également des risques
d’investissement, de crédit, ou encore du risque opérationnel. Il s’agira donc d’établir
une corrélation plus forte entre les exigences de solvabilité déterminée par la
réglementation et l’ensemble des risques supportés par les entreprises d’assurance.
Mais le fait majeur, et le plus discuté de Solvabilité II, est que les actifs et passifs des
sociétés sont évalués en valeur de marché, c'est-à-dire sur le principe de la juste
valeur 26 .
4. 3 Structure de la réforme
En avril 2003, la commission européenne a retenu une structure à trois piliers (cf.
illustration ci-dessous) pour refondre son système de surveillance prudentielle. Le
principe repose sur les mêmes bases que Bâle II, propre au secteur bancaire.
Les piliers sont : les exigences quantitatives (premier pilier), les activités de contrôle
(deuxième pilier) et les informations prudentielles et de publication (troisième pilier).
25
Committee of European Insurance and Occupational Pensions Superviseurs - Comité européen des
contrôleurs des assurances et des pensions professionnelles.
26
Cf. Reporting financier et gouvernance des entreprises : le sens des normes IFRS (Benoît Pigé et
Xavier Paper) chapitre 3 sur le principe de la fair value.
27
Extrait de Revue Sigma (N°4 / 2006), page 8.
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Pour les entreprises, les mécanismes de contrôle interne et d’organisation, ainsi que la
gestion des risques, sont les principaux domaines concernés. Les exigences en matière
de gouvernance sont particulièrement fortes : honnêteté et compétence individuelle des
dirigeants, versus compétence « collective » des structures internes à la société (conseil
d’administration, conseil de surveillance, directoire). Les points de vigilance sur la
qualité des contrôles portent sur l’existence de procédures écrites et la fiabilité du
système d’audit interne.
Concernant les exigences sur la gestion des risques, les critères sont un peu plus
subjectifs, puisqu’il s’agira de vérifier que l’entreprise décide « valablement » de ses
politiques de développement et de risques. Cela pourra passer par la création d’un
service dédié, capable de mesurer l’exposition de la société aux risques, et de réagir
efficacement. La compagnie doit apporter la preuve que son processus décisionnel
intègre la dimension risque.
28
Minimum Capital Requirement en anglais (MCR).
29
Solvency Capital Requirement en anglais (SCR).
30
Jusqu’à présent, Solvabilité II retient comme critère dans le calcul du SCR de minimiser la probabilité
de ruine d’une entreprise sur un an à 0,5%, autrement dit détenir 99,5% de capital au passif sur cet
horizon.
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Pour les superviseurs, l’harmonisation doit se faire aussi bien sur les processus de
contrôle des entités concernées, que sur les pouvoirs et moyens d’action donnés aux
autorités de contrôle.
Mais le troisième pilier de Solvabilité trouve un champ d’application plus large par
rapport au secteur bancaire, puisque les sociétés d’assurance et de réassurance devront
fournir un reporting aux superviseurs, par le biais notamment du dossier annuel. Bien
entendu l’avancée et la construction du pilier III sont subordonnées à celles des deux
autres piliers.
Les informations présentées dans cette perspective doivent l’être tant au niveau
individuel que consolidé pour les sociétés et groupes d’assurance.
31
F. Lustman, Revue Echanges N°240, page 28.
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Les autres points de contrôle visés par le superviseur dans ce domaine portent sur :
- les activités de la société ;
32
Page 10 du Projet de Directive 2007/0143.
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Pour répondre à ces fins de contrôle, les sociétés d’assurance ou de réassurance doivent
tenir à disposition des autorités compétentes les éléments suivants répondant aux
exigences :
- sur les provisions techniques ;
- sur la quantité et la qualité des fonds propres ;
- sur les règles d’investissement ;
- sur l’utilisation de modèle interne intégral ou partiel.
Il est stipulé, au paragraphe 3 de l’article 35, que les informations demandées peuvent
porter sur des données historiques, actuelles ou prospectives. De même, elles peuvent
provenir de source interne ou externe.
Aujourd’hui Solvabilité II
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avec le Comité européen des contrôleurs des assurances et des pensions professionnels
(flux, puisque le CEIOPS fournit également des informations aux autorités de contrôle
nationales).
Le contenu du rapport est avant tout descriptif. Il porte sur cinq thèmes :
- l’activité et les résultats de l’entreprise ;
- le système de gouvernance et une appréciation de son adéquation au profil
de risque de l’entreprise ;
- l’exposition au risque, pour chacune des catégories de risques identifiés
par la société, au regard notamment du degré de concentration, de
l’atténuation et la sensibilité du risque ;
- les hypothèses et méthodes utilisées pour évaluer les actifs, les provisions
techniques et autres passifs. Dans le cas où une différence majeure serait
mise en avant entre les états financiers et les bases / méthodes utilisées, la
société doit en expliquer les raisons ;
- la gestion des fonds propres. Ce thème est l’un des plus conséquents de
l’article 50. En effet, la société doit décrire et documenter :
la structure, le montant et la qualité de ses fonds propres. Elle doit
apporter une analyse de tout changement important par rapport au
dernier exercice, de même que sur la valeur de ces éléments bilanciels ;
les montants respectifs de MCR et SCR ;
les principales différences observées entre la formule standard et le
modèle interne utilisé par la société (si elle fait ce choix) pour calculer
le capital de solvabilité requis ;
les mesures prises en cours d’exercice si le montant de capital s’était
révélé insuffisant (explications sur l’origine de l’écart, ses
conséquences et les mesures correctives prises).
Ce principe général peut ne pas être respecté dans le cas où la publication de ces
informations par l’entreprise pourrait donner un avantage à ses concurrents, ou si elle
est tenue au secret ou à la confidentialité (en raison d’obligations vis-à-vis des preneurs
d’assurance). Dans ce cas elle n’est pas obligée de transmettre les informations
nécessaires au rapport de solvabilité et situation financière.
En revanche, les exigences en matière de gestion des fonds propres ne dérogent à
aucune règle.
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Il s’agit ici des informations que doivent fournir les autorités de contrôle au Comité
européen des contrôleurs des assurances et des pensions professionnels, et celles que ce
comité leur retourne.
Dans le premier cas, les autorités de contrôle doivent transmettre, pour la période du
dernier exercice écoulé et pour l’ensemble des sociétés du secteur 33 , le montant moyen
des exigences de fonds propres supplémentaires exigé par entreprise, ainsi que la
répartition de ces fonds en pourcentage du Capital de Solvabilité Requis.
Les autorités doivent également justifier les raisons de ces exigences de fonds propres
supplémentaires 34 :
- le profil de risque de l’entreprise d’assurance ou de réassurance s’écarte
sensiblement des hypothèses, soit du modèle standard, soit du modèle
interne ;
- le système de gouvernance de l’entreprise ne lui permet pas d’évaluer et
de gérer de manière adéquate les risques auxquels elle est ou pourrait être
exposée.
33
La segmentation pour restituer ces informations doit se faire : (1) par sociétés d’assurance et de
réassurance ; (2) par sociétés d’assurance vie ; (3) par sociétés d’assurance non-vie et de réassurance.
34
Article 37, paragraphe 1, du Projet de Directive 2007/0143.
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Pour chaque catégorie de risques identifiés par l’entreprise, cette dernière devra décrire
la stratégie et les procédures utilisées pour les identifier, les mesurer, les atténuer et les
contrôler. Cela passera notamment par la description de la structure et l’organisation de
la fonction risk management au sein de l’entreprise, mais aussi par l’exposition née à la
fois sur des actifs et passifs d’assurance, les analyses de sensibilité, ou encore le degré
de concentration de risque, avec des éléments quantitatifs et qualitatifs.
C’est le point pour lequel les apports du Consultation Paper 15 sont les plus importants.
Concernant les provisions techniques tout d’abord, la société devra apporter des
informations permettant d’appréhender le niveau retenu pour l’évaluation de la
solvabilité et les principales différences avec les éléments compris dans les états
financiers. Elle devra notamment indiquer le montant de ses provisions techniques brut
de réassurance, par catégorie (provisions pour primes, pour sinistres, …) et ligne de
business, ses couvertures de réassurance et donner les hypothèses clés pour le calcul des
provisions en best estimate.
Au niveau des actifs, ceux en couverture des provisions techniques et du capital requis
devront être décomposés par catégories clés d’investissement ; comme pour les autres
éléments, le CP 15 précise que les méthodes et hypothèses retenues devront faire partie
du rapport de solvabilité.
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Ce chapitre présentera le contexte et les enjeux des normes IFRS dans un premier
paragraphe, pour ensuite décrire leurs impacts en termes de communication financière
pour une société d’assurance.
Ce vaste mouvement s’est traduit par l’adoption d’un ensemble de textes dont l’objectif
commun est l’amélioration de la sécurité financière et la transparence des marchés. En
effet, en présentant les comptes des entreprises selon des normes harmonisées le
régulateur cherche à faciliter la compréhension, et surtout la comparaison, à l’échelon
européen des sociétés.
La raison pour laquelle la mise en œuvre des IFRS a causé tant de débats porte sur le
fondement de son principe théorique. En effet, la valorisation des actifs et passifs repose
maintenant sur le principe de la juste valeur (fair value en anglais), comparé à celui du
coût historique utilisé traditionnellement en comptabilité.
La juste valeur peut se définir par le montant pour lequel un actif pourrait être échangé,
ou un passif réglé, entre des parties bien informées et consentantes dans le cadre d’une
transaction effectuée dans des conditions normales de concurrence. Pour un actif
négociable sur un marché, il s’agit de sa valeur de marché ; pour un actif non
négociable, ce sera la valeur de ses flux financiers futurs (cash flows).
35
La traduction française adoptée par la commission européenne est Normes d’information financière
internationales. La traduction de reporting par information perd cependant la notion de rendre compte.
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La norme IFRS 4 (phase I) qui régit les contrats d’assurance maintient, dans une large
mesure, l’usage des pratiques comptables actuelles pour l’évaluation des passifs
d’assurance 36 (avec toutefois des approches variables selon la nature des engagements
et les référentiels comptables ou règlementaires, allant du coût historique à la valeur
actuelle des flux de trésorerie), alors qu’à l’actif les placements sont généralement
évalués à leur valeur de marché.
Bien que n’imposant pas de format spécifique pour les états financiers, l’IASB 37 a
édicté des règles sur la nature de l’information à présenter. C’est l’objet du paragraphe
suivant.
Ce chapitre expose trois d’entre elles : IAS 1, IFRS 7 et IFRS 8, considérées comme les
plus impactantes sur la communication et la transmission d’informations financières
pour une société.
Cette norme encadre la base de présentation des états financiers à usage général 38 afin
qu’ils soient comparables tant aux états financiers de l’entité pour les périodes
antérieures qu’à ceux d’autres entités. IAS 1 notifie les dispositions générales relatives à
la présentation des états financiers, les lignes directrices concernant leur structure et les
dispositions minimales en matière de contenu.
IAS 1 s’applique de la même manière à toutes les entités, qu’elles doivent préparer ou
non des états financiers consolidés ou des états individuels.
36
Les contrats d’une compagnie (selon IAS 39 et IFRS 4) doivent être classés en contrats financiers et
contrats d’assurance en fonction du caractère significatif ou non du risque d’assurance qu’il couvre. Seuls
les contrats dits financiers (qui ne prévoient pas d’attribution de participation aux bénéfices
discrétionnaires) doivent être évalués comme des instruments financiers selon IAS 39.
37
International Account Standards Board.
38
IAS 1 définit un état financier à usage général comme étant « destiné à répondre aux besoins des
utilisateurs qui ne sont pas en mesure d’exiger que l’entité prépare des rapports financiers adaptés à
leurs besoins particuliers d’informations ».
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39
Extrait du règlement (CE) N° 1126/2008 de la Commission en date du 3 novembre 2008.
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L’objectif de ces états financiers est de fournir des informations sur la situation et la
performance financières de l’entreprise ainsi que sur ses flux de trésorerie, pour
permettre et favoriser la prise de décisions économiques à un ensemble d’utilisateurs
concernés et / ou intéressés par l’entreprise ou son secteur d’activités.
L’information transmise doit « aider les utilisateurs à prévoir les flux de trésorerie
futurs de l’entité, en particulier leurs échéances et leur degré de certitude ».
Pour répondre à cette volonté, l’information contenue dans les états financiers de
l’entité doit porter sur :
- ses actifs ;
- ses passifs ;
- ses capitaux propres ;
- ses produits et charges, y compris pertes et profits ;
- les apports des propriétaires et les distributions aux propriétaires agissant
en cette qualité ;
- ses flux de trésorerie.
La norme IAS 1 définit la composition des états financiers comme devant comprendre :
- un état de situation financière à la fin de la période (c'est-à-dire un bilan) ;
- un état de résultat global de la période ;
- un état des variations de capitaux propres sur la période ;
- un tableau des flux de trésorerie ;
- des notes contenant un résumé des principales méthodes comptables et
autres informations explicatives 40 ;
- un état de situation financière au début de la première période de
comparaison lorsque l’entité applique une méthode comptable ou effectue
un retraitement à titre rétroactif des éléments de ses états financiers, ou
lorsqu’elle procède à un reclassement des éléments de ses états financiers.
Etant donné que la norme IAS 1 s’applique uniquement aux états financiers, il est
important pour la société émettrice, concernant son rapport annuel, d’être en mesure de
distinguer les informations établies à l’aide des IFRS des autres informations contenues
dans le rapport, mais ne faisant pas l’objet de ces dispositions.
40
Il peut s’agir des hypothèses d’actualisation retenues par la société d’assurance (taux d’intérêt sans
risque, taux de participation bénéficiaire, coûts des sinistres, …).
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Comme pour la norme précédente, les méthodes comptables doivent être documentées
dans les états financiers communiqués, de même que le calcul des justes valeurs de
chaque catégorie d’actifs et passifs financiers.
Pour chaque type de risque découlant d’instruments financiers, une entité doit qualifier
ses expositions au risque ainsi que leur survenance, de même que les objectifs, la
politique et les procédures qu’elle a mis en place pour assurer le gestion de ses risques.
Elle doit indiquer les méthodes utilisées pour mesurer chacun de ces risques et donner la
variation de ses expositions par rapport à la période précédente.
A noter qu’un projet de modification de cette norme est actuellement en cours41 . Son
adoption permettrait d’améliorer les informations fournies sur les évaluations à la juste
valeur et le risque de liquidité concernant les instruments financiers.
Le principe est le suivant : au sein de ses états financiers, l’entité doit préciser la nature
et les effets financiers des activités dans lesquelles elle est engagée, ainsi que les
environnements économiques où elle opère. IFRS 8 s’applique aussi bien aux états
financiers individuels d’une entité qu’aux états consolidés d’un groupe avec une société
mère.
41
Cf. pour plus de détail le document de l’IASB Exposé-sondage « Amélioration des informations à
fournir sur les instruments financiers ».
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Le secteur opérationnel d’une entité se caractérise par des activités à partir desquelles
elle est susceptible d’acquérir des produits et d’encourir des charges (y compris avec
des composantes de la même entité). Mais il faut également que les résultats
opérationnels soient régulièrement examinés par le principal décideur opérationnel de
l’entité en vue de prendre des décisions en matière de ressources à affecter à ce secteur
et d’évaluer sa performance. Les informations relatives au secteur opérationnel doivent
également être disponibles et distinctes.
Un secteur sera identifié comme opérationnel au sein de l’entité s’il atteint l’un des
seuils suivants :
- les produits générés représentent plus de 10% des produits de tous les
secteurs opérationnels OU
- le résultat est supérieur à 10% des profits cumulés des secteurs n’ayant pas
comptabilisé de perte ou des pertes cumulées des secteurs ayant publié des
pertes OU
- ses actifs représentent au moins 10% au moins des actifs cumulés de tous
les secteurs opérationnels
- ET 75% au moins des produits de l’entité doivent être inclus dans des
secteurs d’activité, quitte à devoir présenter des secteurs qui ne satisfont
pas aux critères de 10% évoqués ci-dessus.
Dans ce cadre, pour répondre à ce besoin d’information vis-à-vis des acteurs du marché
de l’assurance, les sociétés devront livrer des informations générales (les facteurs ayant
permis d’identifier les secteurs opérationnels, les types de produits / services dont
découlent les produits de chacun des secteurs) et des informations relatives au résultat,
aux actifs et aux passifs de chaque secteur opérationnel.
Le lecteur des états financiers IFRS d’une compagnie d’assurance va donc trouver une
information plus riche. Même si cette information supplémentaire pouvait être présente
dans le rapport de gestion ou dans d’autres états du rapport annuel de la société, elle ne
faisait pas partie intégrante des états financiers règlementaires.
42
Les actifs non courants incluent les montants que l’entité s’attend à recouvrer plus de douze mois après
la date de clôture.
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Le cœur de ce dispositif est l’évaluation des engagements liés aux contrats d’assurance
en valeur actuelle de sortie, qui se définit comme étant le prix que demanderait un tiers
pour reprendre ses engagements. Cette valorisation plus économique des contrats
d’assurance a pour but de refléter les estimations par le marché des risques et avantages
attendus. La mise en œuvre de ce concept marquerait l’abandon des approches
traditionnelles.
Les assureurs européens doivent considérer cette évolution et être d’autant plus attentifs
qu’elle se fait en parallèle de la réforme européenne des règles de solvabilité, même si
des interrogations subsistent encore sur le degré de convergence entre ces deux projets.
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6. 1 Directive « Transparence »
Les réflexions à la base de cette directive ont débuté en mars 2000 lors du sommet de
Lisbonne qui a vu se créer le marché financier unique européen. Suite à une série de
consultations publiques en 2001 et 2002, la directive du Parlement européen 43 , dite
«Transparence », est publiée au Journal Officiel de l’Union Européenne le 31 décembre
2004. Elle a été transposée début 2007 dans le règlement général de l’Autorité des
marchés financiers en France.
Cette directive prévoit les obligations pour les sociétés en matière d’information
périodique 44 et s’adresse aux sociétés européennes cotées sur un marché réglementé 45 .
Deux catégories de rapports sont définies.
L’objectif principal du rapport annuel est d’informer l’actionnariat pour qu’il dispose
d’une information plus détaillée, plus rapide et plus actualisée, tout en accédant plus
facilement à l’information déjà diffusée via un archivage on-line. C’est sa vocation
première.
Mais le rapport financier annuel répond également à deux autres intentions. C’est un
vecteur de l’image de l’entreprise, puisqu’il joue le rôle d’une véritable brochure
institutionnelle. Mais il sert également d’outil de travail aux analystes et investisseurs
43
Directive 2004/109/CE.
44
Chapitre II de la directive.
45
L’obligation de publier un rapport financier annuel concerne également les sociétés non cotées qui
émettent des titres de créance sur un marché réglementé de l’Union Européenne sous certaines conditions
liées à la nature des titres et à leur valeur nominale.
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qui disposent d’une information exhaustive sur la société, dans un format et dans des
délais qui leur correspondent.
L’information générale
Il s’agit de décrire la société, les produits et services qu’elle propose (présentation par
métier, branche, répartition ou implantation géographique, …). La société peut
également donner son positionnement par rapport à ses concurrents et ses parts de
marché.
Elle comporte généralement le message du Président qui expose les principaux faits de
l’année écoulée.
L’information financière
Elle suit les obligations minimum formulées par la loi. Même si les comptes sociaux
peuvent être présentés sous forme abrégée, le document de référence est maintenant de
plus en plus la présentation des comptes consolidés. Les principaux indicateurs qui
composent le rapport annuel sont :
le compte de résultat, le bilan, le tableau de financement ;
les résolutions portant sur l’approbation des comptes et l’affectation des
résultats (distribution ou mise en réserve) ;
l’information sectorielle par branche d’activités ;
les principaux risques et incertitudes.
Il importe de préciser les méthodes comptables utilisées (normes internationales,
américaines), notamment pour les entreprises orientées vers le marché US, de même que
la définition des ratios utilisés (il se peut que les règles divergent parfois d’une société
d’assurance à l’autre pour certains indicateurs).
46
Article 4, paragraphe 2.c.
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47
Articles 5, paragraphe 2.a et 2.b
48
E. Tort, Le reporting financier, aspects comptables, fiscaux et de gestion, page 87.
49
Publication au Bulletin des annonces légales obligatoires (BALO) par décret du 23 mars 1967 (modifié
par décret 85-295).
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La LSF s'applique à toutes les sociétés anonymes ainsi qu'aux sociétés faisant appel à
l'épargne publique et est effective pour les exercices comptables ouverts depuis le 1er
janvier 2003.
50
Article L310-1 du Code des Assurances.
51
Extrait du cours d’Olivier Fliche, commissaire contrôleur des assurances, MBA - février 2008.
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Gouvernance
Le paragraphe suivant décrit le contenu de cet article et ses implications pour les socités
d’assurance et de réassurance concernées.
A noter : « Toutefois, les entreprises faisant appel public à l'épargne ne sont pas tenues
de fournir ces éléments lorsqu'elles transmettent à l'Autorité de contrôle le rapport
mentionné, selon les cas, à l'article L. 225-37 ou à l'article L. 225-68 du code de
commerce ». Il est fait référence ici aux sociétés anonymes faisant appel public à
l’épargne.
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En matière de placements, les méthodes utilisées pour mesurer, évaluer et contrôler ses
investissements doivent être détaillées. Il s’agit d’identifier et gérer les risques
potentiels en termes :
- de qualité des actifs ;
- de gestion actif-passif ;
- de suivi des opérations sur instruments financiers à terme.
Le dispositif interne de contrôle doit être présenté, notamment pour s’assurer de la
bonne répartition des rôles au sein du personnel (les personnes chargées d'effectuer les
transactions ne pouvant être également chargées de leur suivi), entre back office et front
office.
Il est également fait état de la description des procédures de délégation de pouvoir et
diffusion d’information.
Les alinéas consacrés à la gestion et au financement des risques sont très proches de
ce qui a été évoqué dans le cadre de Solvabilité II. En effet il est précisé de détailler
« les procédures et dispositifs permettant d'identifier, d'évaluer, de gérer et de contrôler
les risques liés aux engagements de l'entreprise et de détenir des capitaux suffisants
pour ces risques » 52 .
Il est demandé de s’assurer de la conformité des pratiques en matière d’acceptation et de
tarification du risque, et de cessions en réassurance.
Un point important de l’article concernant le risque opérationnel porte sur la maîtrise
des activités externalisées. Etant donné les pratiques dans les domaines de la sous-
traitance ou des délocalisations, ce point ne doit pas être négligé par les sociétés
d’assurance ou de réassurance.
52
Alinéa 2-e de l’article R336-1.
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53
Article 221-1 2° du Règlement général de l’AMF.
54
C'est-à-dire : modification des droits attachés aux différentes catégories d’actions, modification des
conditions de l’émission susceptible d’avoir une incidence directe sur les droits des porteurs
d’instruments financiers autres que des actions, nouvelles émissions d’emprunt et les garanties dont elles
seraient assorties.
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Il est fait état qu’un membre au moins doit présenter des compétences particulières en
matière financière ou comptable et être indépendant.
Dans les faits il s’agit du Comité d’audit dont les missions et attributions se voient donc
renforcées.
Par rapport aux missions initiales du comité d’audit, à savoir l’examen des comptes,
l’accent est mis maintenant sur la surveillance du processus d’élaboration de
l’information financière et le suivi de l’efficacité du système de contrôle interne et de
gestion des risques.
Dans le dernier cas, l’objectif assigné au comité sera d’assurer que les risques sont bien
recensés et que les procédures de contrôle interne sont conçues et fonctionnent de
manière à réduire les risques identifiés.
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La réforme Solvabilité II, qui vise à moderniser et harmoniser les règles de solvabilité
applicables au secteur de l’assurance et de la réassurance en Europe, est la
réglementation impactant le plus fortement ces sociétés puisqu’elles sont quasiment
toutes concernées par la directive. L’objectif de Solvabilité II est double : renforcer la
protection des assurés et inciter les entreprises à améliorer la gestion de leurs risques. Le
pilier trois de la réforme concerne les exigences en matière d’informations
prudentielles et de publication financière à destination des assurés, des investisseurs et
des autorités de contrôle.
Dans le cas des sociétés cotées, le dispositif règlementaire est plus vaste.
Il leur faut tout d’abord répondre aux obligations du règlement général de l’Autorité des
marchés financiers qui définit notamment le contenu et les modalités de communication
du rapport financier annuel.
Le véritable enjeu pour les sociétés d’assurance cotées réside dans l’application du
référentiel des normes IFRS. Initié dans les années 2000, dans un contexte de crise de
confiance envers le marché, ce projet avait pour objectif d’améliorer la sécurité
financière et la transparence des marchés en présentant les comptes des entreprises selon
des normes harmonisées.
Bien que n’imposant pas de format spécifique pour les états financiers, l’IASB a édicté
des règles sur la nature de l’information à présenter ; cela concerne la présentation des
états financiers (IAS 1), les informations à fournir sur les instruments financiers (IFRS
7) et les secteurs opérationnels (IFRS 8).
Solvabilité II et les normes IFRS ont en commun l’utilisation de la fair value (juste
valeur en français), sans pour autant l’appliquer de manière identique. En effet, la norme
IFRS 4 (qui régit les contrats d’assurance) maintient l’usage des pratiques comptables
actuelles pour l’évaluation des passifs d’assurance alors qu’à l’actif les placements sont
généralement évalués à leur valeur de marché.
Dans Solvabilité II en revanche la juste valeur est prévue de s’appliquer aussi bien à
l’actif qu’au passif du bilan des sociétés.
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Même si une réflexion est en cours sur le projet IFRS (la phase II visant à revoir les
principes de la norme IFRS 4) cette divergence dans la réglementation n’est pas sans
poser problème pour les sociétés.
La gestion des risques est un domaine également très encadré étant donné qu’il
constitue une des composantes majeures dans la communication financière. Il est
présent aussi bien dans Solvabilité II que dans les normes IFRS. Il est inscrit dans le
code des assurances et régi par l’article R336-1. La transposition de la 8ème directive en
juillet dernier renforce les pouvoirs et missions du Comité d’audit dans ce domaine.
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d’assurance ?
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Ce chapitre traite dans un premier paragraphe sur les risques et dérives possibles des
flux d’information financière, et dans un second la communication financière dans la
chaine de valeur.
Confiance
+
Seuil de confiance
Transparence
(volume d’informations)
55
Extrait de l’intervention d’Emmanuel du Boullay au MBA de l’ENASS- décembre 2008.
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La figure ci-avant illustre cet état de fait et amène la question suivante : jusqu’où la
transparence des marchés et de la communication financière doit-elle aller pour
maintenir le niveau de confiance des récepteurs d’information ?
En considérant les rapports de gestion des sociétés, le constat est qu’ils contiennent une
information de plus en plus riche sur le plan quantitatif, mais que les éléments essentiels
peuvent se trouver noyer dans un flot d’informations secondaires.
Mais cette réflexion reste aussi valable au sein de l’entreprise, dans la relation entre le
management et le Conseil d’administration notamment. Pour Emmanuel du Boullay, le
principe est le suivant : trop peu d’information ne conduit pas à l’instauration d’un
climat de confiance entre ces deux groupes d’intervenants. A l’inverse, trop
d’information ne permet plus au Conseil d’administration de distinguer les informations
pertinentes et risque ainsi de détruire la confiance.
56
Page 52 de l’ouvrage. http://chohmann.free.fr/chaine.htm
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Dans une entreprise, la création de valeur s’analyse donc par processus, c'est-à-dire
qu’il n’est pertinent de mettre en corrélation des ressources consommées et des biens ou
services produits que s’ils sont en relation entre eux. Cette démarche est généralement
représentée comme suit :
La communication financière n’est, bien entendu, pas l’activité principale d’une société
d’assurance ou de réassurance, mais elle contribue à valoriser la société. Elle fait donc
partie des activités de soutien.
Dans le second cas, la communication financière n’est pas subie, mais perçue comme un
métier à part entière, devant disposer de ressources (en capital humain), de moyens
techniques et de temps.
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La mise en œuvre de Solvabilité II, aussi bien pour le rapport de solvabilité que la
construction des modèles internes, aura un impact en termes d’architecture des systèmes
d’information des sociétés d’assurance, qui sont de véritables supports opérationnels de
la transparence et de la fiabilisation des données transmises. Elle devra améliorer la
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Même si les grands groupes d’assurance ou les bancassureurs peuvent prétendre être
plus avancés que les autres acteurs du secteur (mutuelles ou groupes de protection
sociale), une revue de la cartographie applicative globale permettrait de donner une idée
précise des flux, des contrôles et des données dont la gestion devrait être améliorée ou
supportée par les systèmes des sociétés.
Ce propos n’ignore pas les avancées et bénéfices dont ont profité les sociétés du fait de
l’implémentation de SOX ou de la Loi sur la sécurité financière. Simplement la
directive Solvabilité II génère de nouveaux besoins en termes de données comme inputs
des modèles internes, de méthode et de restitutions. Par exemple la nécessité de
produire des estimations sur la base de scénarios multiples de flux futurs actualisés ou
probabilisés et utilisant des données de marché conduira forcément les assureurs à faire
évoluer leurs systèmes et bases de données.
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notamment pour la construction des modèles internes de Solvabilité II, sans oublier les
nouveaux besoins en termes d’états réglementaires et de reporting de gestion qui
devront être aussi intégrés.
8. 2 Plus concrètement …
Du choix des logiciels à l'élaboration du « référentiel Solvabilité II » jusqu'à la mise en
œuvre d'un plan de secours informatique, les directions des systèmes informatiques
doivent entamer de nombreux chantiers dans le cadre du programme d'harmonisation
des règles prudentielles au sein du secteur assurance.
Viennent ensuite la mise en place des moyens techniques et humains pour leur
déploiement, la cartographie des systèmes "collecteurs", ainsi que la fiabilisation des
données et des historiques idéalement au sein même des systèmes opérants.
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La nécessité de réorienter les priorités sur telle fonction ou tel produit sera le fil rouge
du projet. Construire la solution alors même que les arbitrages tactiques au sein de
l'organisme s'affineront tout au long de l'avancement des études métiers et actuarielles
exige un mode projet itératif.
Pour intégrer ces exigences de flexibilité et de délai, la direction de projet doit
impérativement être constituée rapidement et s'inscrire dans un double objectif d'écoute
de l'entreprise et de surveillance des contraintes de planning.
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C'est une évidence, il est impératif d'initier rapidement le socle du projet. Il s'agit de
structurer la gouvernance du projet, le référentiel Solvabilité II et le processus de
fiabilisation des données.
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Le schéma ci-après superpose les calendriers prévisionnels des deux projets IFRS phase
II et Solvabilité II dont la date de mise en œuvre est, pour le moment, la même, à
savoir : 2012.
Les changements apportés par la valeur actuelle de sortie dans le cadre de la norme
IFRS 4 pour l’évaluation des actifs et passifs d’assurance constituent un enjeu majeur en
termes de communication financière. Cette évolution est évidemment à rapprocher des
orientations de Solvabilité II dont les principes suivent la même logique.
Tout d’abord sur les résultats des sociétés. La prise en compte des évolutions des
variables de marché accroîtrait encore plus la volatilité des résultats publiés, puisque
les actifs seront en juste valeur par résultat, alors que l’évaluation des passifs
contractuels devra être actualisée lors de chaque arrêté sur la base des meilleures
estimations à cette date.
57
Extrait de Gearing up for Solvency II, PricewaterhouseCoopers, page 11.
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Un autre point pouvant impacter de façon significative les capitaux propres des sociétés
d’assurance porte sur la participation des assurés aux bénéfices.
Selon les orientations actuelles, elle serait reconnue en dette à hauteur de la part légale
ou contractuelle que les assureurs seraient tenus au minimum de verser. Au delà de ce
niveau, la participation prévisionnelle serait de fait incluse dans les capitaux propres de
l’assureur (soit par le biais du résultat, soit directement dans un poste distinct), et ce
même si elle n’est pas distribuable, au final, aux assurés. Cela pourrait donc augmenter
temporairement le montant de capitaux propres jusqu’à l’attribution effective de la
participation aux assurés.
Pour les assureurs français qui ont l’habitude de distribuer à leurs assurés des montants
supérieurs au minimum légal ou contractuel, il s’agit d’un impact majeur.
Le dogme de la philosophie des règlementations en cours cherche est que les sociétés
d’assurance ou de réassurance identifient, gèrent et préviennent les risques qu’elles
auraient à supporter, pour garantir la transparence des marchés, fluidifier la
communication financière et les informations transmises, protéger l’assuré.
Les régulateurs ne peuvent-ils donner aux sociétés la possibilité de ne pas avoir à gérer
un risque supplémentaire où les deux référentiels, IFRS phase II et Solvabilité II,
seraient implémentés dans les compagnies sans convergence sur des principes très
proches les uns des autres ?
L’enjeu est ainsi d’aider à structurer la profession et les travaux réalisés au niveau
national, de façon à piloter, homogénéiser et optimiser la mise en place de projets et de
taxonomies 58 , tout en organisant la communication autour du langage XBRL. Le
principe est de catégoriser les données : à chaque type de données financières, par
exemple le résultat opérationnel, est attribuée une balise qui lui est propre.
58
La taxonomie définit les types de données et les relations entre ces données en fonction d’un type de
rapport financier. Des balises (ou tags) spécifient la donnée.
59
A savoir : la Banque de France, l’INSEE, le Conseil Supérieur de l’Ordre des Experts-Comptables, la
Compagnie Nationale des Commissaires aux Comptes et PriceWaterhouseCoopers.
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Etant donné que l’information existe déjà dans les entreprises, un investissement pour se
fondre dans ce processus pourrait être intéressant. Il libérerait en effet des ressources sur
des tâches qui sont (et deviendront) de plus en plus récurrentes.
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Si la mise en place de tels dispositifs (gestion et suivi des risques) est plus avancée dans
les grands groupes d’assurance ou de réassurance, cela reste néanmoins un enjeu fort
pour les sociétés de plus petite taille, toutes aussi concernées par la réforme Solvabilité
II et son troisième pilier.
Ce chapitre expose donc les enjeux pour un conseil d’administration relatifs à la gestion
des risques et la communication qui doit en être faite.
Bien que le métier des sociétés d’assurance consiste à couvrir des risques opérationnels
orientés sur le long terme, la réglementation en cours (et ses développements) tend à
60
Directive 2006/43/CE du 17 mai 2006 transposée en juillet 2008 en France (cf. paragraphe 6-5).
61
Gestion des risques et contrôle interne des sociétés cotées, de la gouvernance à la communication,
AON Global Risk Consulting, 5ème édition (08-09).
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donner une vision à plus court terme de la situation patrimoniale des entreprises, et donc
de ses engagements. Le Conseil d’administration, disposant d’une vision long terme sur
les risques, peut et doit éviter toute dérive potentielle court termiste du management.
Les risques sur lesquels se focalisaient les administrateurs (avant la mise en place de
SOX, de la LSF ou du projet Solvabilité II) portaient davantage sur la chaîne comptable
et financière. Mais aujourd’hui ils voient arriver dans leur domaine de responsabilité des
risques opérationnels sur lesquels ils avaient moins de visibilité auparavant. De même,
la montée en puissance du risque de réputation sous ses formes diverses (crédibilité,
confiance, crise, …) est une préoccupation de plus en plus présente.
Il est donc opportun pour le Conseil d’administration, avec l’appui du Comité d’audit
principalement, d’avoir une vision exhaustive des risques, mais de disposer également
d’une hiérarchisation qualitative de ces risques. Ceci est d’autant plus important pour
l’administrateur qu’il demeure « extérieur » à la société. Cela lui permettra de cerner les
risques critiques pour la société et de se focaliser sur les enjeux prioritaires.
En outre, il lui serait nécessaire d’instaurer une vision dynamique des risques, avec une
revue régulière et un suivi de l’avancement des plans d’actions initiés pour réduire les
risques majeurs.
Mais c’est un exercice difficile car il existe à l’évidence des limites à la communication
sur la matière « risque » et les expositions d’une société d’assurance, notamment vis-à-
vis de la concurrence. L’enjeu réside bien dans la capacité à trouver un certain équilibre,
et c’est une parfaite illustration de la vigilance à avoir concernant l’asymétrie
d’information. Les sociétés émettrices doivent en effet mesurer et prendre en compte la
valeur de l’information publiée pour les investisseurs et pour les concurrents.
62
Avec l’entrée en vigueur en 2007 de la norme IFRS 7 portant sur la communication des risques
associés aux instruments financiers (pour rappel).
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En revanche se pose la question de déterminer les éléments dont devront disposer les
membres du Comité d’audit pour mener à bien leurs missions. Il apparaît nécessaire
qu’il puisse disposer d’une évaluation interne produite par la direction, de manière à
pouvoir lui-même conclure sur l’efficacité du système de contrôle interne. Mais peut-
elle reposer uniquement sur auto-évaluation ou être complétée par des tests d’efficacité
réalisés par l’audit interne ou en externe ? 63
Si plusieurs administrateurs ont coopéré aux mêmes faits, ils seront donc responsables
des fautes de gestion. Dans la procédure, le tribunal détermine la part contributive de
chacun dans la réparation du dommage.
63
En référence à la lettre de l’IFA (novembre 2008) le sujet n’était pas encore clarifié.
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La responsabilité d'un administrateur peut se voir engagée si ses actes présentent trois
éléments cumulatifs :
- une faute (infraction aux dispositions législatives ou réglementaires
applicables aux sociétés anonymes, violation des statuts ou faute de
gestion) ;
- un préjudice (par exemple, la faute de l'administrateur a eu des
conséquences financières pour la société) ;
- et un lien de causalité (le préjudice doit avoir été causé au moins en partie
par la faute).
La responsabilité civile des administrateurs est également engagée envers la société, les
actionnaires ou les tiers. Concernant les actionnaires et la société, le droit civil autorise
une action individuelle des actionnaires (pour réparer le préjudice causé à chacun d'eux)
ou une action sociale (pour réparer le préjudice subi par la société).
Les tiers peuvent attaquer les administrateurs seulement si la faute de gestion est
détachable de ses attributions et incompatible avec l'exercice normal de ses fonctions.
Selon la jurisprudence, cette faute détachable doit être commise volontairement.
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Pour les fautes les plus graves, le tribunal peut ouvrir la procédure collective
directement contre les dirigeants en cause (Article L.624-5 du Code de commerce 65 ).
Même sans faute grave, si une partie du passif de la société est mis à la charge d'un
dirigeant par le tribunal et que ce dirigeant ne peut pas payer cette partie du passif, le
tribunal peut également ouvrir une procédure directement contre le dirigeant (article
L.624-4 du Code de commerce 66 ).
Il existe par ailleurs des sanctions complémentaires qui peuvent conduire le dirigeant à
une interdiction de gérer (article L.625-2 du Code de commerce 67 ).
La faute d'un administrateur peut se voir aggravée en cas de procédure collective. Il est
passible aussi de sanctions pénales.
64
« Lorsque le redressement judiciaire ou la liquidation judiciaire d'une personne morale fait apparaître
une insuffisance d'actif, le tribunal peut, en cas de faute de gestion ayant contribué à cette insuffisance
d'actif, décider que les dettes de la personne morale seront supportées, en tout ou en partie, avec ou sans
solidarité, par tous les dirigeants de droit ou de fait, rémunérés ou non, ou par certains d'entre eux ».
65
« En cas de redressement judiciaire ou de liquidation judiciaire d'une personne morale, le tribunal peut
ouvrir une procédure de redressement judiciaire ou de liquidation judiciaire à l'égard de tout dirigeant de
droit ou de fait, rémunéré ou non »
66
« Le tribunal peut ouvrir une procédure de redressement judiciaire ou de liquidation judiciaire à l'égard
des dirigeants à la charge desquels a été mis tout ou partie du passif d'une personne morale et qui ne
s'acquittent pas de cette dette ».
67
« La faillite personnelle emporte interdiction de diriger, gérer, administrer ou contrôler, directement ou
indirectement, toute entreprise commerciale ou artisanale, toute exploitation agricole et toute personne
morale ayant une activité économique. »
68
Rapport du 20 février 2008 remis au Ministre de la Justice.
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La pénalisation excessive du droit des sociétés engendre une insécurité juridique surtout
lorsque l’intérêt public s’utilise à des fins parfois privées.
En matière pénale, le risque premier pèse, comme au civil, sur la tête des dirigeants et
non sur les membres des conseils d’administration ou de surveillance. Ces derniers sont
en principe à l’abri de sanctions pénales sauf s’ils se sont comportés en dirigeants de fait
ou rendus complices de délits commis par les membres de direction générale
(présentation d’un bilan inexact).
Un dirigeant social peut donc être responsable pénalement à plus d’un titre dans le cadre
de son activité. Sa responsabilité pourra être présumée en cas de simple violation d’une
obligation légale ou réglementaire même si elle n’a pas entrainé de dommage, sauf si
celui-ci entraîne une faute grave.
69
« Est puni d'un emprisonnement de cinq ans et d'une amende de 375.000 euros le fait pour (…) le
président, les administrateurs ou les directeurs généraux d'une société anonyme de faire, de mauvaise foi,
des biens ou du crédit de la société, un usage qu'ils savent contraire à l'intérêt de celle-ci, à des fins
personnelles ou pour favoriser une autre société ou entreprise dans laquelle ils sont intéressés directement
ou indirectement ».
70
« Est puni d'un emprisonnement de cinq ans et d'une amende de 375.000 euros le fait pour (…) le
président, les administrateurs ou les directeurs généraux d'une société anonyme de faire, de mauvaise foi,
des pouvoirs qu'ils possèdent ou des voix dont ils disposent, en cette qualité, un usage qu'ils savent
contraire aux intérêts de la société, à des fins personnelles ou pour favoriser une autre société ou
entreprise dans laquelle ils sont intéressés directement ou indirectement ».
71
« Est puni d'un emprisonnement de cinq ans et d'une amende de 375.000 euros le fait pour (…) le
président, les administrateurs ou les directeurs généraux d'une société anonyme d'opérer entre les
actionnaires la répartition de dividendes fictifs, en l'absence d'inventaire, ou au moyen d'inventaires
frauduleux »
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Les comptes sont un élément très important pour juger de la solvabilité d'une
société. L’information doit être exacte, précise et sincère. Le Code de
commerce (Article L.242-6 2 72 ) punit les dirigeants qui dissimulent la véritable
situation de la société en ne fournissant pas des comptes présentant une image
fidèle de ce qu'ils sont en réalité
Cette assurance produit ses effets lorsque la responsabilité est engagée sur des risques
liés :
- aux comptes (présentation de comptes inexacts par exemple) ;
- aux transactions ;
- aux opérations (absence de compréhension des principaux risques et de
contrôle de leur maîtrise).
L’assurance D&O est d’autant plus importante pour les entreprises françaises cotées aux
Etats-Unis et détenant des parts dans des sociétés enregistrées dans un des Etats
américains. En effet, la responsabilité des dirigeants de la maison mère peut être
conjointement recherchée en cas de faute commise en matière de communication
financière du fait des class actions.
72
« Est puni d'un emprisonnement de cinq ans et d'une amende de 375.000 euros le fait pour (…) le
président, les administrateurs ou les directeurs généraux d'une société anonyme de publier ou présenter
aux actionnaires, même en l'absence de toute distribution de dividendes, des comptes annuels ne donnant
pas, pour chaque exercice, une image fidèle du résultat des opérations de l'exercice, de la situation
financière et du patrimoine, à l'expiration de cette période, en vue de dissimuler la véritable situation de la
société ».
73
Directors & Officers en anglais (D&O).
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Les enjeux, pour y parvenir, sont d’autant plus importants que la multiplicité des
règlementations contraint de plus en plus les sociétés d’assurance. Elles devront donc se
préparer à faire face à des problématiques tant techniques, qu’opérationnelles ou
organisationnelles.
Dans le cadre d’IFRS phase II, il faudra adapter les modèles existants au sein des
sociétés d’assurance et constituer de nouvelles bases de données actuarielles ou de
marché (avec la nécessité de présenter un comparatif lors de la première année
d’application et donc de retraiter l’information de l’exercice précédent).
Si la convergence des deux projets Solvabilité II et IFRS phase II n’est pas encore
assurée d’un point de vue conceptuel et organisationnel, les sociétés d’assurance
gagneraient à anticiper cette convergence dans leurs processus informatiques.
D’où la nécessité pour les administrateurs d’être correctement informés sur les enjeux
de la communication financière, faute de poursuites juridiques possibles si leur
responsabilité est mise en cause.
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Conclusion
D’où cet environnement règlementaire très dense qui contraint de plus en plus les
sociétés d’assurance et de réassurance, quelque soit leur statut.
La communication financière exigée par Solvabilité II, en son état, permet de délivrer
des messages forts à l’attention du marché, mais elle donne aussi l’opportunité à la
concurrence de mieux décoder une stratégie à travers cette communication, notamment
avec le rapport annuel sur la solvabilité et la situation financière de l’entreprise. Bien
que son contenu soit destiné avant tout aux professionnels et investisseurs, il est censé
être accessible à tout public. La réglementation a toutefois introduit une distinction sur
les différents types d’informations, afin de notamment protéger les sociétés sur les
données confidentielles.
Dans cette communication, dont les thèmes sont imposés par la Directive, le qualitatif
prend le pas sur le quantitatif. En l’occurrence Solvabilité II exige de la part des sociétés
d’assurance et de réassurance un nombre important d’informations sur l’organisation
des risques, les contrôles effectués, les méthodes d’évaluation, … Cette information
qualitative est un outil exceptionnel permettant de véhiculer de l’information et de
délivrer des messages aux marchés.
74
Extrait de Les nouvelles attentes de la communication financière, PricewaterhouseCoopers, 2003.
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Face à la crise, les sociétés ont réagi individuellement en renforçant à la fois leur
dispositif de gestion des risques et leur communication. Ces démarches ne leur ont
toutefois pas permis de maîtriser les effets d’une crise sectorielle majeure qui révèle la
nécessité d’une régulation et d’une gouvernance mondiale des marchés. Ceci est
d’autant plus souhaitable au regard des projets Solvabilité II et IFRS II.
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Introduction ...................................................................................................................... 7
1ère PARTIE : Cadre et principes de la communication financière................................. 9
Chapitre 1 - Un concept relativement récent .............................................................. 10
1. 1 Définition de la communication financière ..................................................... 10
1. 2 Ce que la communication financière n’est pas ................................................ 11
1. 3 Une évolution progressive dans le style de communication ........................... 12
1.3.1 Les pratiques anciennes de l’information financière................................. 12
1.3.2 Des facteurs exogènes à la base du changement ....................................... 12
1.3.3 Une communication soumise à la puissance des règlementations ............ 13
1. 4 Une communication révolutionnée par Internet .............................................. 15
Chapitre 2 - Des objectifs multiples, parfois contradictoires ..................................... 17
2. 1 Les cibles de la communication financière ..................................................... 17
2.1.1 Les décideurs ............................................................................................. 18
2.1.2 Les prescripteurs........................................................................................ 18
2.1.3 Les cibles périphériques ............................................................................ 19
2.1.4 Une nécessité : comprendre les attentes des cibles.................................... 19
2. 2 Les enjeux de la communication financière .................................................... 20
2.2.1 Les enjeux financiers................................................................................. 20
2.2.2 Les enjeux stratégiques.............................................................................. 21
2.2.3 La gestion du consensus ............................................................................ 22
2.2.4 Les enjeux éthiques ................................................................................... 22
2.2.5 La typologie des enjeux de la communication financière ......................... 23
Chapitre 3 - Principes généraux de la communication financière .............................. 25
3. 1 Les trois notions d’information financière ...................................................... 25
3.1.1 L’information périodique .......................................................................... 25
3.1.2 L’information permanente......................................................................... 25
3.1.3 L’information règlementée ........................................................................ 25
3. 2 Les principes de la communication financière ................................................ 26
3.2.1 L’égalité d’information ............................................................................. 26
3.2.2 L’homogénéité de l’information................................................................ 26
3.2.3 Une information exacte, précise et sincère................................................ 26
3.2.4 La langue de la communication financière................................................ 27
3. 3 Le calendrier, une nécessité pour bâtir sa communication financière............. 27
3.3.1 Les intervenants dans la mise en œuvre .................................................... 27
3.3.2 L’intérêt de la publication d’un calendrier ................................................ 29
3. 4 L’organisation de la communication financière .............................................. 29
Synthèse 1ère partie ......................................................................................................... 32
2ème PARTIE : Environnement règlementaire et communication financière ............... 34
Chapitre 4 - Directive européenne Solvabilité II........................................................ 35
4. 1 Présentation de la réforme ............................................................................... 35
4. 2 Principes de la réforme .................................................................................... 35
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Livres
Revues / Rapports
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Articles
Conférences
Sites Internet
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Thèse professionnelle
soutenue en avril 2009
pour l’obtention du
MBA Manager d’entreprise
d’assurance
Sous la direction de :
Hubert JUMEL
Président du Jury :
François EWALD
L’Ecole nationale d’assurances s’organise pour répondre le mieux possible à cette mission en
direction de ses élèves d’abord, mais aussi de la profession de l’assurance et de ses partenaires :
• les « séminaires innovation » animés par les auditeurs du Centre des Hautes Etudes
d’Assurance (CHEA), permettent aux professionnels de suivre les grandes innovations en assurance telles
qu’on peut les observer à l’étranger ;
• les « dialogues de l’Enass » éclairent l’actualité par le débat avec une personnalité remarquable ;
• « les travaux de l’Enass », que nous lançons aujourd’hui, sont destinés à faire bénéficier la
profession des travaux menés au sein de l’Enass par ses professeurs et ses élèves, à tous les
niveaux, dans la mesure où les jurys qui les ont évalués ont noté leur qualité et leur originalité. Ces
travaux vous seront adressés par Internet, certains d’entre eux pouvant faire l’objet d’un tirage sur
papier ou même, être édités.
François Ewald
Directeur de l’Ecole nationale d’assurances