Professional Documents
Culture Documents
Z.3.2.1 X.1.1
quarante-trois
TAXINOMIE TAXINOMIE
X.1.1 X.1.1
quarante-quatre
TAXINOMIE TAXINOMIE
X.1.1 X.1.1
se présenter aux visiteurs sous la forme d’un foison- loppée aux xvie et xviie siècles à la faveur des grandes
nant bric-à-brac, dont le principe d’organisation tout explorations et de l’essor d’un commerce transocéa-
personnel pouvait au premier abord sembler peu nique15. L’afflux d’objets venus d’autres continents
propice à l’étude de la nature, comme en témoigne va affiner les techniques de description et de classe-
le journal de Jean-Rodolphe Sinner (1730-1787) : ment, qui vont peu à peu constituer les bases d’un
savoir à ambition « universelle ».
« M. Gagnebin s’est borné à ramasser une collection L’engouement dont les sciences naturelles
de plantes et de minéraux dont il a rempli sa maison font l’objet est tributaire de l’expansion européenne,
jusqu’au grenier, et s’est allé loger avec son gendre même parmi les botanistes occupés principalement
dans une maison voisine, qui sert d’auberge ou d’hos- de flore locale. Jean-Jacques Rousseau (1712-1778)
pice aux voyageurs. (…) On est étonné de voir un amas témoigne de ce sentiment lié à la découverte d’un
informe de curiosités étrangères aux règnes minéral et monde nouveau, celui du vivant végétal : « Je me
végétal, des animaux empaillés, des têtes de morts comparais à ces grands voyageurs qui découvrent une
coiffées en différents costumes et d’autres objets île déserte, et je me disais avec complaisance : sans
plus propres à amuser les enfants ou à épouvanter doute je suis le premier mortel qui ait pénétré jusqu’ici;
les femmes enceintes qu’à instruire les curieux. »11 je me regardais presque comme un autre Colomb. »16
Les savants adapteront ensuite les méthodes
Charles-Daniel de Meuron12 (1738-1806), originaire d’enquête et de classement à leur environnement
de Saint-Sulpice et fils d’un capitaine de milice du local, opérant peu à peu une distinction entre le glo-
Val-de-Travers, est avant tout un officier du service bal et le régional qui participe à la construction
étranger. Successivement au service du roi de d’une identité territoriale, prémices d’une identité
France, de la Compagnie hollandaise des Indes et de nationale à venir. Le récit de voyage dans les régions
la Couronne britannique, il accumule lors de ses alpines de Suisse du Zurichois Johann Jakob Scheu-
expéditions militaires une collection de plusieurs chzer17 (1672-1733), qui passe pour l’une des pre-
milliers d’objets qu’il lèguera ensuite à la Ville de mières histoires naturelles liées à un territoire et un
Neuchâtel. On trouve dans la collection de Meuron modèle pour ce genre de littérature en Europe18,
des plantes, des animaux empaillés, des coquillages, commence par ces mots :
des pierres précieuses et des fossiles, ainsi qu’une
vaste gamme d’objets manufacturés « ethnogra- « Habent Itinera quaevis !"#$%&'%()*, ea inprimis,
phiques » comme des médailles, des lunettes, des quae ad Indos & Garamantas fiunt : sumus plerique
statues, des objets de culte. Les provenances des ita comparati, ut peregrina & admiremur & venere-
objets sont tout aussi hétéroclites puisqu’ils vien- mur, & ea, quae in quotidiano nostro sunt conspectu,
nent d’Afrique, d’Inde, de Ceylan, du Canada, de negligamus. » [Nous possédons surtout des histoires
Chine, de Sibérie ou des Seychelles13. naturelles qui portent sur les Indes et l’Afrique :
ainsi, la plupart d’entre nous admirent et adorent
les choses étrangères, et négligent celles qui sont
INSIDE OUT sous nos yeux dans notre quotidien.]19
Ces collectes d’objets liées à la conquête commer- L’origine des sciences naturelles doit aussi se lire
ciale et militaire de territoires extra-européens ne comme un mouvement centripète qui se développe
sont pas des effets marginaux de la pratique des her- à l’extérieur avant d’être adopté comme technologie
biers, mais au contraire l’une de ses origines. La du savoir par le centre20.
culture matérielle relie déjà au xviiie siècle la princi-
pauté de Neuchâtel aux empires des puissances
européennes. Les activités financières, militaires et EXPÉDITION SCIENTIFIQUE OU « PIQUE-NIQUE » ?
scientifiques dans lesquelles s’illustrent certaines
familles neuchâteloises en sont les principaux Malgré la rigueur « scientifique » avec laquelle certains
canaux de circulation14. Si la pratique de l’histoire naturalistes s’adonnent à leur passion, la botanique
naturelle trouve son origine à la Renaissance, avec est un passe-temps très prisé de la bonne société.
l’intérêt à reconnaître les plantes décrites par les On apprécie de se retrouver en plaisante compagnie,
auteurs antiques, elle s’est ensuite largement déve- loin de son environnement habituel, dans des lieux
quarante-cinq
TAXINOMIE TAXINOMIE
X.1.1 X.1.1
quarante-six
TAXINOMIE TAXINOMIE
X.1.1 X.1.1
botanistes d’alors. L’herbier peut donc se lire comme Buffon (1707-1788) – et plus connu sous ce seul nom –,
une archive qui contient en même temps qu’il au Suédois Carl von Linné (1707-1778).
détermine l’identité du vivant végétal au sein de La taxinomie est en effet la science des lois et
notre culture. Les opérations de préparation aux- des principes de la classification des organismes
quelles est soumise la plante, entre le moment où vivants. Mais sur quel(s) critère(s) se baser pour défi-
on la coupe et celui où on lui donne un nom, déter- nir que telle plante est proche de telle autre, que tel
minent la structure de l’herbier et, partant, du animal a des caractères communs avec tel autre ?
savoir qu’il produit. En suivant Derrida, on peut Cette division des êtres, leur classification, est indis-
affirmer que l’herbier possède les deux principes sociable d’une forme d’arbitraire : ce sont les critères
constitutifs de toute archive, un principe ontologique, retenus par chaque savant qui détermineront la
de commencement, et un principe nomologique, de place d’un individu dans le tableau qui s’établit
commandement. L’archive-herbier, comme toute ainsi. Et Buffon prend un malin plaisir à le souligner :
archive, est à la fois institutrice et conservatrice. Elle
enregistre en divers procédés des signes de la nature « Cette prétention qu’ont les botanistes d’établir des
et produit un savoir humainement constitué. systèmes généraux, parfaits et méthodiques, est
Ainsi les lourds herbiers et la taxinomie, ins- donc peu fondée : aussi leurs travaux n’ont pu abou-
truments fondamentaux qui ont permis l’essor des tir qu’à nous donner des méthodes défectueuses,
sciences naturelles modernes, continuent de renfer- lesquelles ont été successivement détruites les unes
mer aujourd’hui encore les potentialités mêmes de par les autres, et ont subi le sort commun à tous les
notre savoir. systèmes fondés sur des principes arbitraires ; et ce
qui a le plus contribué à renverser les unes de ces
méthodes par les autres, c’est la liberté que les bota-
II . TAXINOMIE ET ENCYCLOPÉDISME : nistes se sont donnée de choisir arbitrairement une
L ’ ESSOR DES PROCESSUS DE CLASSIFICATION 26 seule partie dans les plantes pour en faire le carac-
tère spécifique. Les uns ont établi la méthode sur la
« Je distingue deux moyens de cultiver les sciences : figure des feuilles, les autres sur leur position,
l’un d’augmenter la masse des connoissances par d’autres sur la forme des fleurs, d’autres sur le
des découvertes ; & c’est ainsi qu’on mérite le nom nombre de leurs pétales, d’autres enfin sur le
d’inventeur : l’autre de rapprocher les découvertes & nombre des étamines. »29
de les ordonner entre elles, afin que plus d’hommes
soient éclairés, & que chacun participe, selon sa A ces taxinomies artificielles, Buffon oppose les
portée, à la lumière de son siècle (…). »27 « lois de la nature »30. Comment peut-on envisager,
dit-il, « de réduire la nature à de petits systèmes qui
lui sont étrangers, et de ses ouvrages immenses en
LA TAXINOMIE former arbitrairement autant d’assemblages déta-
OU L ’ ART DE CLASSER LA NATURE chés »31 ? Outre la rigidité de la méthode, Buffon
reproche également à Linné des rapprochements fan-
Au xviiie siècle, les sciences naturelles connaissent taisistes parmi les espèces qui sèment la confusion :
un développement conséquent dû notamment à
l’engouement qui pousse l’élite à s’y adonner de « Ensuite, en examinant les dernières divisions des
façon plus ou moins éclairée. De cette profusion de animaux en espèces particulières, on trouve que le
savants, qui groupent les êtres vivants et procèdent loup-cervier n’est qu’une espèce de chat, le renard et
à des expériences, découle une pléthore de nouvelles le loup une espèce de chien, la civette une espèce de
espèces à classer et à nommer. Les militaires contri- blaireau, le cochon-d’Inde une espèce de lièvre, le
buent également à ce développement par les spéci- rat d’eau une espèce de castor, le rhinocéros une
mens qu’ils rapportent de leurs expéditions dans des espèce d’éléphant, l’âne une espèce de cheval, etc. ;
contrées parfois très éloignées de chez eux28. et tout cela parce qu’il y a quelques petits rapports
Ce besoin accru de classer et de systématiser entre le nombre des mamelles et des dents des ani-
va de fait stimuler la réflexion de certains et aboutir maux, ou quelque ressemblance légère dans la
à des querelles. La plus fameuse demeure celle qui a forme de leurs cornes. (…) Ne seroit-il pas plus
opposé le Français Georges-Louis Leclerc, comte de simple, plus naturel, et plus vrai, de dire qu’un âne
quarante-sept
TAXINOMIE TAXINOMIE
X.1.1 X.1.1
est un âne, et un chat un chat, que de vouloir, sans liste de la physique de Newton, mais sa destinée va
savoir pourquoi, qu’un âne soit un cheval, et un prendre une tournure radicale lorsqu’il tombe amou-
chat un loup-cervier ? »32 reux de la comtesse Panzutti, femme cloîtrée dans
un couvent par son époux38. Il la libère et s’enfuit
Lui-même adopte une autre logique : avec elle, avant d’être rattrapé et contraint de rentrer.
Traqué par la famille et les autorités, il part pour la
« Ne vaut-il pas mieux ranger, non seulement dans Suisse en 1757 sous le pseudonyme de Matteo Ughi
un traité d’histoire naturelle, mais même dans un et s’installe dans un premier temps à Berne, où il gagne
tableau et partout ailleurs les objets dans l’ordre et la considération des savants. Il abjure le catholicisme
la position où ils se trouvent ordinairement, que de l’année suivante pour se convertir à la religion réfor-
les forcer à se trouver ensemble en vertu d’une sup- mée et est reçu bourgeois à Thielle (Neuchâtel) en
position ? Ne vaut-il pas mieux faire suivre le che- 176039. Il se verra confier les presses d’Yverdon où il
val, qui est solipède, par le chien, qui est fissipède, éditera son encyclopédie, tout en continuant toute sa
et qui a coutume de le suivre en effet, que par un vie à regarder vers l’Italie le cœur brisé40.
zèbre qui nous est peu connu, et qui n’a peut-être
d’autre rapport avec le cheval que d’être solipède ? »33
LA SCIENCE : ENTRE QUERELLES
On le voit, la question de la taxinomie est complexe ET COLLABORATIONS
et elle a opposé les savants pendant longtemps34.
Cette division a trouvé des échos jusqu’en Suisse Comment mener à bien une entreprise vouée à réu-
puisque les deux factions comptaient des partisans nir tout le savoir accumulé par l’être humain au fil
dans le pays. Ainsi, Albrecht von Haller s’opposait du temps ? Une partie du contenu de l’Encyclopédie
au système linnéen alors qu’Abraham Gagnebin, avec d’Yverdon provient de reprises de celle de Paris,
lequel il correspondait, l’a utilisé dans ses collections35. ce qui était une pratique courante à cette époque.
Elle est toutefois bien plus qu’une simple réimpres-
sion et contient nombre d’articles inédits rédigés
L ’ ENCYCLOPÉDISME par des spécialistes dans chaque domaine. L’ency-
OU L ’ ART DE CLASSER LA CONNAISSANCE clopédie est en effet un ouvrage collectif. Ainsi,
l’Encyclopédie, ou Dictionnaire universel raisonné
La multiplication des connaissances, liée notamment des connoissances humaines41 compte des savants
à l’essor des sciences, a également induit le dévelop- renommés parmi ses contributeurs, à l’instar des
pement d’un système de classement du savoir. C’est Suisses Leonhard Euler (1707-1783) ou Albrecht von
ainsi que les Lumières ont vu fleurir des diction- Haller, de l’astronome et académicien français
naires dits « universels », qualificatif qui leur vient Joseph-Jérôme de Lalande (1732-1807), de Johann
de leur ambitieuse vocation : répertorier l’ensemble Heinrich Samuel Formey (1711-1797), secrétaire per-
des connaissances humaines. Les encyclopédies s’in- pétuel de l’Académie de Berlin, etc.42 Charles Bonnet
sèrent bien entendu dans ce mouvement puisqu’elles (1720-1793), l’une des figures de proue de l’école
poursuivent un but identique36. D’Alembert l’écrit naturaliste genevoise, a par contre refusé son concours
dans le Discours préliminaire publié en tête de l’En- à l’ouvrage de Felice43. Pourquoi ce refus ? Au vu de
cyclopédie lorsqu’il souligne qu’un tel ouvrage ce qui précède, ce n’est certainement pas pour des
« doit exposer autant qu’il est possible, l’ordre et raisons religieuses que Bonnet a renoncé à collaborer
l’enchaînement des connaissances humaines »37. à l’Encyclopédie d’Yverdon, pourtant réputée protes-
L’Encyclopédie, éditée avec Diderot, est bien tante en opposition à l’encyclopédie des philosophes
sûr la plus célèbre, bien que l’une d’entre elles ait vu parisiens. En réalité, il semblerait que de Felice ait
le jour dans la région jurassienne. Connue sous le violemment critiqué Bonnet, qui n’a pas apprécié ces
nom d’Encyclopédie d’Yverdon, on la doit au très remarques. La correspondance que celui-ci entre-
entreprenant et truculent dottore Fortunato Barto- tient avec von Haller en fait état à plusieurs reprises :
lomeo de Felice qui éditera seul, en moins de dix ans,
une encyclopédie complète capable de concurrencer « Avés vous jetté un coup d’Oeil sur l’Extrait que
celle de Diderot et D’Alembert. Son parcours com- Mr Félici vient de donner de mon Analyse de l’Ame
mence à Naples, où il est un brillant savant spécia- dans son Journal Latin qui s’imprime a Berne ?
quarante-huit
TAXINOMIE TAXINOMIE
X.1.1 X.1.1
Qu’avés vous pensé des ironnies et des sarcasmes tat, qui demeure dans un cloaque du pays de Vaud »50
qu’il y a semés contre moi, qui n’ai jamais mérité de – change d’avis après la parution du premier volume :
personne un pareil traitement ( ?) Si l’indignation « Pour moi, je sais bien que j’achèterai l’édition
que vous en aurés conçu, vous portoit a lui en dire d’Yverdon et non l’autre. »51 Quant au dottore, il
un mot, veuillés, je vous en conjure, l’assurer que je avait déjà arrêté son opinion sur les intellectuels de
lui pardonne de bon cœur ses railleries ameres, et son siècle : « Tout tolérant que je suis, je n’aurais pas
que si j’etois appellé a lui être utile, il éprouveroit manqué de brûler Voltaire depuis longtemps et d’en-
surement que je sçais oublier les Injures. »44 fermer dans une maison de foux Rousseau. »52
quarante-neuf
TAXINOMIE TAXINOMIE
X.1.1 X.1.1
cinquante
TAXINOMIE TAXINOMIE
X.1.1 X.1.1
16 26 35 44
ROUSSEAU, Jean-Jacques, « Rêve- Sur le tournant linguistique JACQUAT, Marcel S., « Abraham BONNET, Charles, et HALLER,
ries d’un promeneur solitaire. comme catalyseur des systèmes Gagnebin », dans Dictionnaire Albrecht von, The Correspon-
Promenade VII », dans op. cit. de classification du langage et historique de la Suisse (DHS), dance between Albrecht von
(note 10), p. 477. du savoir, voir RATCLIIFF, Marc J., url : http://www.hls-dhs-dss.ch/ Haller and Charles Bonnet [texte
« Figures du tournant linguistique textes/f/F17643.php, version du établi et annoté par Otto Sonntag],
17 chez Joseph-Marie de Gérando » 6 mars 2009. Berne, Stuttgart, 1983, pp. 258-
SCHEUCHZER, Johann Jakob, dans SIGRIST, René et al. (éd.), 259 : lettre de Bonnet à von Haller
!"#$%&'%()*+helveticus, Louis Jurine : chirurgien et 36 du 20 février 1762.
sive Itinera per Haelvetiae Alpinas naturaliste (1751-1819), Chêne- Voir à cet égard LECA-TSIOMIS,
regiones, Leiden, 1723. Bourg, 1999. Marie, « Du Dictionnaire de 45
Furetière au Grand vocabulaire Lettre de Bonnet à von Haller du
18 27 français de Panckoucke : la joute 18 décembre 1770, ibid., p. 911.
COOPER, Alix, Inventing the DIDEROT, Denis, article « Ency- confessionnelle des dictionnaires
Indigenous : Local Knowledge clopédie », dans Encyclopédie, ou et des encyclopédies », dans 46
and Natural History in Early Dictionnaire raisonné des sciences, CANDAUX, Jean-Daniel et al. Lettre de Bonnet à von Haller
Modern Europe, Cambridge, des arts et des métiers, tome 5, (éd.), L’Encyclopédie d’Yverdon et du 24 mars 1769, ibid., p. 808 ;
2007, p. 55. Paris, s. d. [1751-1765], p. 635. sa résonnance européenne : lettre de von Haller à Bonnet
contextes – contenus – continui- non datée, ibid., p. 811. De Felice
19 28 tés, Genève, Paris, 2005, pp. 13-29. use du même procédé avec
Traduction par Enrico Natale et Rousseau le souligne dans von Haller, qui ne souhaite pas
Vicky Paradisgarten. Le mot l’introduction à son dictionnaire 37 non plus se laisser forcer la main
!"#$%&'%()* signifie littéralement de botanique : « Cependant les D’ALEMBERT, Jean, Discours mais finira pourtant par accepter
« celui qui se ballade dans les voyages de long cours enrichis- préliminaire de l’Encyclopédie, de collaborer à l’Encyclopédie
montagnes ». soient incessamment la botanique Paris, 1984, pp. 12-13 [reprise d’Yverdon.
de nouveaux trésors ; et tandis de l’édition effectuée en 1894 par
20 que les anciens noms accabloient F. Picavet pour le compte des 47
« Colonial expansion enlarged déjà la mémoire, il en falloit éditions Armand Colin]. Lettre de Bonnet à von Haller
universal knowledge. Science inventer de nouveaux sans cesse du 13 novembre 1772, ibid.,
became a key aspect of a global pour les plantes nouvelles qu’on 38 pp. 1054-1055.
intelligence system, which découvroit. », dans ROUSSEAU, DONATO, Clorinda, « Religion
served best the interests of those Jean-Jacques, Œuvres complètes, et Lumières en Italie, 1745-1775 : 48
best placed to receive its data », tome 3, Paris, 1852-1853, p. 422. le choix protestant de Fortunato Ibid., p. 1054.
MACLEOD, Roy, « Nature and Bartolomeo de Felice », dans
Empire : Science and the Colonial 29 CANDAUX, op. cit. (note 36), 49
Enterprise. Introduction », Osiris, BUFFON, Georges Louis Leclerc, p. 99. Ibid., p. 1055.
vol. 15, Chicago, 2000, pp. 10-11. comte de, Œuvres complètes
[édition revue par RICHARD, 39 50
21 Achille], Paris, 1835, p. 45. PROUST, Jacques, « Sur la route Lettre de Voltaire à D’Alembert
Lettre de Rousseau à DuPeyrou, des encyclopédies : Paris, Yverdon, du 4 juin 1769, citée dans
11 juin 1765, dans DE BEER et 30 Leeuwarden, Edo (1751-1781) », PROUST, op. cit. (note 39), p. 445.
GAGNEBIN (éd.), op. cit. (note 9), Ibid., p. 41. dans CANDAUX, op. cit. (note 36),
p. 73. p. 444. 51
31 Lettre de Voltaire à Cramer de
22 Ibid., p.41. 40 décembre 1770, ibid., p. 445.
ROUSSEAU, Jean-Jacques, Pour une biographie du dottore
« Rêveries d’un promeneur soli- 32 de Felice, voir MACCABEZ, 52
taire. Promenade VII », dans Ibid., p. 63. Eugène, F.B. de Félice, 1723-1789 DONATO, Clorinda, « The Letters
op. cit. (note 10), p. 481. et son Encyclopédie : Yverdon of Fortunato Bartolomeo De
33 1770-1780 (d’après des documents Felice to Pietro Verri », dans MLN,
23 Ibid., p. 60. inédits), s.l., 1903. vol. 107, Johns Hopkins Univer-
ROUSSEAU, Jean-Jacques, sity Press, Baltimore, 1992, p. 93 :
« Lettre VIII », dans Lettres élémen- 34 41 Lettre du 18 juin 1767.
taires sur la botanique à Pour plus de précisions sur la Il s’agit du véritable titre de
Mme De Lessert, 11 avril 1773, dans controverse entre Buffon et l’Encyclopédie d’Yverdon : Ency- 53
Œuvres complètes de J. J. Rousseau, Linné, voir BARSANTI, Giulio, clopédie, ou Dictionnaire univer- FOUCAULT, Michel, Qu’est-ce
tome 5, Paris, 1839, p. 516. « Linné et Buffon : deux visions sel raisonné des connoissances que les Lumières ?, Paris, 2004
différentes de la nature et de humaines, mis en ordre par (transcription d’une conférence
24 l’histoire naturelle », dans M. de Felice, Yverdon, 58 vol., de 1978).
Avant l’adoption de la nomen- HOQUET, Thierry (dir.), in-4°, 1770-1780.
clature linnéenne, la pratique Les fondements de la botanique : 54
consistait à énumérer les références Linné et la classification des 42 Ibid.
bibliographiques des différents plantes, Paris, 2005, pp. 103-129, PROUST, op. cit. (note 39), p. 444.
auteurs ayant précédemment et HOQUET, Thierry, Buffon / 55
décrit l’espèce. Linné : éternels rivaux de la 43 NOIRET, Serge,
biologie ?, Paris, 2007. BANDELIER, André, et SESTER, « La “nuova storiografia digitale”
25 Christian, « Science et religion negli Stati Uniti (1999-2004) »,
DERRIDA, Jacques, Mal d’Archive, chez quelques correspondants gene- dans Memoria e Ricerca Online,
Paris, 1995, p. 14. vois de l’Académie de Berlin », dans Ravenne, 2005.
CANDAUX, op. cit. (note 36), p. 32.
cinquante et un