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_____________________________________________________________________________________________________
Cinématique du solide
indéformable
« Je te donne un bonbon, tu me donnes un
bonbon, nous avons chacun un bonbon.
Je te donne une idée, tu me donnes une idée,
1
nous avons chacun deux idées. »
Proverbe américain
1 – Solide indéformable
La distance de deux points quelconques d’un solide indéformable demeure invariable quelque soit le
temps.
Remarquons tout de suite que cette hypothèse ne s’appliquera qu’après une étude de sa compatibilité
avec les conditions réelles en rapport avec ce solide : matériaux, géométrie, surface, actions
mécaniques, type d’étude,… On ne pourra pas, par exemple, faire l’hypothèse de solide indéformable
pour étudier le mouvement d’un pneumatique sur une route accidentée !
Un choix possible des paramètres par rapport à un repère est par exemple :
1
Longueur et disposition des dents de roues engrenant l’une sur l’autre. Quand la dent ONL cesse de
travailler sur la dent PZ, la dent BG doit commencer à travailler sur la dent correspondante de la roue
A. (Philippe de LA HIRE, Traité des épicycloïdes).LA HIRE (1640 – 1718).
2
Définis par la suite.
r r r
OM = ρu + x3 e3 M
r r ϕ M
OM = ρu
r ρ
en projection sur le repère cartésien u
x2
O
⎧ x1 = ρ cos θ sin ϕ
⎪
⎨ x2 = ρ sin θ sin ϕ
x1
θ m
⎪ x = ρ cos ϕ
⎩ 3
Une base orthonormée se déduit d’une autre base orthonormée par une rotation de l’espace définie
par 3 paramètres. On utilise fréquemment les angles d’Euler dont la définition est donnée ci-après.
r r r r r r
Soit ( x1, x2 , x3 ) et ( y1, y 2 , y 3 ) deux bases orthonormées de
y3 θ x3 y2 l’espace vectoriel E3.
r r v
Soit u un vecteur appartenant à l’intersection des plans ( x1, x2 )
r r
et ( y1, y 2 ) .
Les trois angles d’Euler permettent de paramétrer une base par
x2 rapport à une autre. Ils sont définis par
r r r
ϕ y1 ψ = ( x1, u ) , angle de précession orienté par x3 ,
r r r
r
x1
ψ
θ = ( x3 , y 3 ) , angle de nutation orienté par u ,
r r r
u ϕ = ( u, y1 ) , angle de rotation propre orienté par y 3 .
v y3 y2
ψ θ ϕ
x3 x2 u x3 y3 w
ψ
u θ ϕ
w y1
x1
v u
ψ θ ϕ
(xr1, xr2 , xr3 ) (ur,vr, xr3 ) (ur,wr , yr3 ) (yr1, yr2, yr3 )
r r r
La base ( u,v , x3 ) est appelée première base intermédiaire ;
r r r
La base ( u,w , y 3 ) est appelée deuxième base intermédiaire.
r r
r r x3 ∧ y 3
La droite dirigée par u s’appelle la droite des noeuds. On a u= r r
x3 ∧ y 3
On a le passage suivant : r
x1
θ2 θ3
r r r r r
( xi ) ⎯⎯⎯⎯
r ( X ,θ )
1
→ ( xi′′) ⎯⎯⎯⎯
r (Y ,θ )
2
→ ( xi′ ) ⎯⎯⎯⎯
r ( Z ,θ )
3
→ ( yi )
r
y1
x′
z'' x' y2
θ1 θ2 θ3
x1=x" x3 y"=y' z'=y3
x'' y'
θ1 θ2 θ3
y'' z' y1
x2 z" x'
3 – Dérivation vectorielle
3.1 – Définition
r r r
Soit la base orthonormée directe B = ( x1, x2 , x3 ) de l’espace vectoriel E3.
r
On considère l’application de classe C1 de R dans E3 définie par : t → v (t )
r ⎡d r ⎤
La dérivée du vecteur v (t ) par rapport à t est le vecteur : ⎢ v (t )⎥ tel que
⎣ dt ⎦B
r r
⎡d r ⎤ v (t + h ) − v (t )
⎢ dt v (t )⎥ = hlim
⎣ ⎦B →0 h
r r r
Soit la base orthonormée directe B2 = ( x2 , y 2 , z2 ) de l’espace vectoriel E3 dépendant du paramètre t
par rapport à la première base.
r r r
⎡ dx2 ⎤ ⎡ dy 2 ⎤ ⎡ dz2 ⎤
– Calculons ⎢ ⎥ , ⎢ ⎥ et ⎢ dt ⎥
⎣ dt ⎦ B1 ⎣ dt ⎦ B1 ⎣ ⎦ B1
r r r
B2 = ( x2 , y 2 , z2 ) orthonormée impose
r r
r r ⎡ dx ⎤ ⎡ dx2 ⎤ r r
x22 = 1 d’où x2 ⋅ ⎢ 2 ⎥ = 0 posons alors ⎢ ⎥ = γy 2 + δz2
⎣ dt ⎦ B1 ⎣ dt ⎦ B1
r r
r r ⎡ dy ⎤ ⎡ dy 2 ⎤ r r
y 22 = 1 d’où y 2 ⋅ ⎢ 2 ⎥ = 0 posons alors ⎢ dt ⎥ = σx2 + αz2
⎣ dt ⎦ B1 ⎣ ⎦ B1
r r
r r ⎡ dz ⎤ ⎡ dz2 ⎤ r r
z22 = 1 d’où z2 ⋅ ⎢ 2 ⎥ = 0 posons alors ⎢ ⎥ = ξx2 + βy 2
⎣ dt ⎦ B1 ⎣ dt ⎦ B1
de plus
r r
r r r ⎡ dz2 ⎤ r ⎡ dy 2 ⎤
y 2 ⋅ z2 = 0 d’où y 2 ⋅ ⎢ ⎥ + z2 ⋅ ⎢ dt ⎥ = 0 soit ξ = −α
⎣ dt ⎦ B1 ⎣ ⎦ B1
r r
r r r ⎡ dz ⎤ r ⎡ dx ⎤
x2 ⋅ z2 = 0 d’où x2 ⋅ ⎢ 2 ⎥ + z2 ⋅ ⎢ 2 ⎥ = 0 soit δ = −β
⎣ dt ⎦ B1 ⎣ dt ⎦ B1
r r
r r r ⎡ dy ⎤ r ⎡ dx ⎤
x2 ⋅ y 2 = 0 d’où x2 ⋅ ⎢ 2 ⎥ + y 2 ⋅ ⎢ 2 ⎥ = 0 soit σ = − γ
⎣ dt ⎦ B1 ⎣ dt ⎦ B1
r r r r r
dans lesquelles on a posé : ω = ω ( B2 / B1 ) = αx2 + β y 2 + γz2 . C’est le vecteur taux rotation de la base
B2 par rapport à la base B1.
r r
⎡ dU ( t ) ⎤ ⎡ dU ( t ) ⎤
– Calculons ⎢ ⎥ en fonction de ⎢ ⎥
⎢⎣ dt ⎥⎦ B ⎢⎣ dt ⎥⎦ B
2 1
r r r r r
Soit U (t ) = u1 i + u 2 j + u 3 k U ( t ) = x2 x2 + y 2 y 2 + z2 z2 .
r r r
r
⎡ dU (t ) ⎤
La dérivée de ce vecteur dans la base B2 s’écrit : ⎢ ⎥
⎢⎣ dt ⎥⎦ B
2
r
⎡ dU (t ) ⎤
La dérivée de ce vecteur dans la base B1 s’écrit : ⎢ ⎥
⎣⎢ dt ⎦⎥ B1
On a :
r
⎡ dU ( t ) ⎤ dx r dy r dz r
⎢ ⎥ = 2 x2 + 2 y 2 + 2 z2
⎢⎣ dt ⎥⎦ B dt dt dt
2
et
r r r r
⎡ dU ( t ) ⎤ dx r dy r dz r ⎡ dx ⎤ ⎡ dy ⎤ ⎡ dz ⎤
⎢ ⎥ = 2 x2 + 2 y 2 + 2 z2 + x2 ⎢ 2 ⎥ + y 2 ⎢ 2 ⎥ + z2 ⎢ 2 ⎥
⎣⎢ dt ⎦⎥ B dt dt dt ⎣ dt ⎦ B1 ⎣ dt ⎦ B1 ⎣ dt ⎦ B1
1
r r r r
⎡ dx ⎤ ⎡ dy ⎤ ⎡ dz ⎤ r
Or, on a x2 ⎢ 2 ⎥ + y 2 ⎢ 2 ⎥ + z2 ⎢ 2 ⎥ = ω ( B2 / B1 ) ∧ U ( t )
⎣ dt ⎦ B1 ⎣ dt ⎦ B1 ⎣ dt ⎦ B1
On en déduit la relation fondamentale de la dérivée d’un vecteur dans deux bases différentes dont
l’une dépendant d’un paramètre par rapport à l’autre.
r r
⎡ dU ( t ) ⎤ ⎡ dU ( t ) ⎤ r r
⎢ ⎥ =⎢ ⎥ + ω ( B2 / B1 ) ∧ U ( t )
⎣⎢ dt ⎦⎥ B1 ⎢⎣ dt ⎦⎥ B2
Si l’outil mathématique « vecteur » est bien adapté à l’étude mécanique du point, il existe un autre
concept mathématique qui permet une étude rationnel de la mécanique du solide indéformable : il
s’agit du torseur.
r r r r r
M (P, v ) = PH ∧ v = d v , dans laquelle d est la distance de P à la droite D.
r r r r
Et M (P, v ) = PA ∧ v , or, d'après la relation de Chasles, on peut écrire,
r r r r r r
PA ∧ v = PM ∧ v + MA ∧ v , d'où l'on tire
r r r r r r
M (P, v ) = M (M, v ) + PM ∧ v
Soit un droite D et un point A de cette droite. Soit un axe ∆ de vecteur unitaire u, un point B de cet axe
r
et le vecteur glissant (v , D ) . Le moment de ce vecteur glissant par rapport à l’axe ∆, se calcule en A
par
r r r r
M (∆, v ) = u.M (B, v )
Remarquons que
r r r r r
(r r
) (
r r r
)
M (∆, v ) = u.M (B, v ) = u ⋅ BA ∧ v = u, BA, v .
r r r r r
M (A,v ) = M (B,v ) + AB ∧ v
uuur
Si l’on effectue le produit scalaire par le vecteur AB , on trouve
r r r r r r
(
r r r
)
M (A, v ) ⋅ AB = M (B,v ) ⋅ AB + AB, v , AB , d'où l'on peut tirer
r r uuur r r uuur
M ( A,v ) ⋅ AB = M ( B,v ) ⋅ AB
5 – Torseur
Ces deux champs se nomment les éléments de réduction du torseur en un point. On note
r
⎧⎪R
T= ⎨ r
A⎩
⎪M (A )
le torseur T réduit au point A.
On appelle invariants d’un torseur, les quantités qui restent constantes quel que soit le point où on
réduit le torseur.
r r r r r
En effet, si B est un point de l'espace : M (B, v ) = M (A,v ) + BA ∧ v . On en déduit, en multipliant par R
que
r r r r
R ⋅ M (B ) = R ⋅ M (A )
r
r R
L’invariant vectoriel est : I = I r2
R
On appelle axe central d’un torseur, l’ensemble des points M pour lequel la résultante et le moment
en M sont colinéaires. Le coefficient de linéarité s’appelle le pas du torseur.
r r
M (M ) = λR ⇔ M appartient à l'axe central de T
Si R est non nul, supposons connu les éléments de réduction du torseur au point A. On a
r
⎧⎪R
T= ⎨ r
A⎩
⎪M (A )
et donc
r r r r
M (M ) = M (A ) + R ∧ AM
c’est-à-dire
r r r r
M (M ) − M (A ) = R ∧ AM
r
pour déterminer le vecteur AM , effectuons la division vectorielle qui est possible car on a
[Mr (M ) − Mr (A)]⋅ Rr = 0
r r
r R ∧ M (A ) r
On en tire AM = r2 + λR
R
r r
⎧⎪R1 ⎧⎪R2
T1 = ⎨ r et T2 = ⎨ r
⎪
A⎩ 1
M ( A ) ⎪M (A )
A⎩ 2
On définit la somme des deux torseurs T1 et T2, par le torseur T tel que
r r
⎧⎪R1 + R2
T = T1 + T2 = ⎨ r r
⎪M (A ) + M 2 (A )
A⎩ 1
4.4.2 – Multiplication d’un torseur par un réel
r
⎧⎪R
Soit le torseur T réduit en A : T = ⎨ r et λ un réel. On définit le torseur λT par
A⎩
⎪M (A )
r
⎧⎪λR
λT = ⎨ r
A⎩
⎪λM (A )
4.4.3 – Comoment de deux torseurs
Considérons un torseur {T} dépendant d'un paramètre t, et dont les éléments de réduction aux points
respectifs A et B sont :
r r
⎧⎪R ⎧⎪R r r r r
T= ⎨ r et T = ⎨ r . On sait que l'on peut écrire : M (A ) = M (B ) + AB ∧ R .
A⎩
⎪M (A ) B⎩
⎪M (B )
Outre le torseur nul dont les éléments de réduction sont nuls en tout point, on définit :
4.5.1 – Couple
C’est un torseur de résultante nulle pour lequel il existe un point où le moment est non nul. Ce
moment est alors constant pour tout point de l’espace.
⎧⎪0
C=⎨r
⎪⎩M
4.5.2 – Glisseur
C’est un torseur de résultante non nulle, qui admet un point M pour lequel le moment est nul.
r
⎧⎪R
G= ⎨
A⎪⎩0
Il admet alors une droite de points pour lesquels le moment est nul. Cette droite est dirigée par R. Si A
( )
r
est un point de cette droite, A, R est un vecteur glissant. La droite de moment nul est l’axe central du
torseur. Son pas est nul. Son invariant scalaire est nul.
5.1 – Définition
La cinématique est l’étude des mouvements indépendamment des causes de ces mouvements.
5.2 – Paramétrage
Les deux paramètres de la cinématique du point sont la position et le temps. Le premier est relatif au
repère utilisé pour l’exprimer, le second est absolu en mécanique classique.
La vitesse d’un point M par rapport au repère R, est la dérivée par rapport au temps du vecteur
position défini dans R.
r
r ⎡ dM ⎤
V (M / R ) = ⎢ ⎥
⎣⎢ dt ⎦⎥ R
Le vecteur vitesse est obtenu en dérivant dans le repère R, mais ses composantes peuvent être
données dans tout autre repère.
Expressions :
r r
dx r dy r dz r
en coordonnées cartésiennes : V (M / R ) = x+ y+ z
dt dt dt
r dρ r dθ r dz r
en coordonnées cylindriques : V (M / R ) = eρ + ρ eθ + ez
dt dt dt
5.4 – Hodographe
Soit un point quelconque A de l’espace, l’hodographe du mouvement d’un point M par rapport à un
repère R est le lieu des points P tel que
r r
AP = V (M / R )
L’accélération d’un point M par rapport au repère R, est la dérivée seconde par rapport au temps du
vecteur position défini dans R.
r
v ⎡ d 2M ⎤
a (M / R ) = ⎢ 2 ⎥
⎣⎢ dt ⎦⎥ R
On dérive le vecteur vitesse par rapport à R, mais on peut exprimer l’accélération dans un autre
repère.
r r r dx r r d 2x r
OM = xx V (M / R ) = x a (M / R ) = 2 x
dt dt
si x& est constant, l’accélération est nulle et le mouvement est rectiligne et uniforme.
si x&& est constant, le mouvement est rectiligne et uniformément varié.
La relation entre la vitesse dans R et celle dans R’ est donnée par dérivation de l’expression
précédente dans R
r r r
⎡ dOM ⎤ ⎡ dOO' ⎤ ⎡ dO' M ⎤
⎢ ⎥ =⎢ ⎥ +⎢ ⎥
⎣⎢ dt ⎦⎥ R ⎣⎢ dt ⎦⎥ R ⎣⎢ dt ⎦⎥ R
r r
Les deux premiers termes sont respectivement V (M / R ) et V (O' / R )
Pour calculer le troisième terme, on utilise la relation de dérivation vectorielle, et l’on obtient :
r r
⎡ dO' M ⎤ ⎡ dO' M ⎤ r r
⎢ ⎥ =⎢ ⎥ + Ω(R ' / R ) ∧ O' M
⎣⎢ dt ⎦⎥ R ⎢⎣ dt ⎦⎥ R '
d’où
r r r r r
V (M / R ) = V (O' / R ) + Ω(R ' / R ) ∧ O' M + V (M / R ')
r
V (M / R ) est la vitesse absolue de M dans R ;
r
V (M / R ') est la vitesse relative de M dans R.
r r r
V (O' / R ) + Ω(R ' / R ) ∧ O' M est la vitesse d’entraînement de M dans le mouvement de R’ par rapport à
R.
r r r
On a alors la relation V (M / R ) = V (M / R ' ) + V (M, R ' / R )
qui se lit : la vitesse du point M par rapport au repère R est égale à la vitesse du point M par rapport à
R’ augmentée de la vitesse du point M supposé attaché à R’ (point coïncident) par rapport à R.
La relation entre l’accélération dans R et celle dans R’ est donnée par dérivation de l’expression
précédente dans R :
ou encore
r
⎡ dΩ(R' / R)⎤
r r r
a(M / R) = a(M / R') + a(O' / R) + ⎢
r r r
( r r
) r
⎥ ∧ O' M + Ω(R' / R) ∧ Ω(R' / R) ∧ O' M + 2Ω(R' / R) ∧ V (M / R')
⎢⎣ dt ⎥⎦R
On pose habituellement
r
a (M / R ' ) : accélération relative de M dans R’ ;
r
⎡ dΩ(R ' / R ) ⎤
r r
a (M, R ' / R ) = a (O' / R ) + ⎢
r r
(r r
)
⎥ ∧ O' M + Ω(R ' / R ) ∧ Ω(R ' / R ) ∧ O' M : accélération d’entraînement
⎣⎢ dt ⎦⎥ R
de M supposé fixe dans R’ dans le mouvement de R’ par rapport à R ;
r r
2Ω(R ' / R ) ∧ V (M / R ') : accélération complémentaire ou de Coriolis.
L’utilisation de ces relations sur l’accélération se révèle rapidement délicate, et il vaut mieux calculer la
vitesse et dériver ensuite.
Soit le mouvement d’un solide (S) par rapport à un repère R. Soit A et B deux points de (S).
On a
r
AB 2 = constante i.e. (OBr − OAr ) 2
=c
On caractérise donc le champ des vitesses des points d’un solide par son torseur cinématique appelé
également le distributeur des vitesses de (S).
Si l’on attache un repère R’ en A au solide (S), en appliquant la relation de changement de point pour
un point B du solide (S), on obtient :
r r r r
V (B, S / R ) = V (A, S / R ) + Ω(S / R ) ∧ AB
On reconnaît ici la résultante du torseur cinématique qui est ici le vecteur rotation du solide (S) par
rapport à R.
r
⎧⎪Ω(S / R )
V (S / R )= ⎨ r
A⎩
⎪V (A, S / R )
r r r
Soit un repère R (O, x, y , z ) de l’espace. On peut projeter ce torseur sur le repère R. On obtient
r r r r
⎧⎪Ω(S / R ) = px + qy + rz
V (S / R )= ⎨ r r r r
A⎩
⎪V (A, S / R ) = ux + vy + wz
Axe central
L’axe central du torseur est appelé Axe Instantané de Rotation et de Glissement (AIRG). Il est
colinéaire au vecteur rotation à l’instant t.
Surfaces axoïdes
Torseurs particuliers
couple : A un instant donné, le vecteur rotation est nul et tous les points du solide ont même vitesse.
Le solide est à cet instant en mouvement de translation. L’AIRG n’est pas défini dans ce cas.
Glisseur : Si le vecteur rotation est non nul et si l’invariant scalaire est nul, il existe des points du solide
à vitesse nulle. Ces points sont sur l’axe central du torseur qui est l’axe instantané de rotation (AIR) du
distributeur. A cet instant, le mouvement est une rotation autour de l’AIR.
6.2.1 – Définition
r
Supposons qu’il existe à l’instant t un point I tel que : V (I, S / R ) = 0 .
Le point I appartient alors à l’axe central du torseur cinématique du mouvement de (S) par rapport à R
(AIR). Si M vérifie également cette propriété, il est sur cet AIR. A cet instant, la surface axoïde liée à
(S) roule sans glisser sur la surface axoïde liée à R.
6.2.2 – Exemples
∆(C/P) P
Si le solide 1 roule sans glisser sur le solide 2, que le solide 2 roule sans glisser sur le solide 3 et que
le solide 3 roule sans glisser sur le solide 1 (non nécessairement sur des surfaces réelles) le AIR ∆12,
∆23, ∆31 sont concourants (éventuellement à l’infini).
Remarquons que le champ des accélérations d’un solide n’est pas équiprojectif : ce n’est pas le
champ de moment d’un torseur.
r r n r
V (M, S / Rn ) = V (M, S / R0 ) + ∑V (M, R
i =1
i −1 / Ri )
On peut écrire également
r r r
V (M, S / Rn ) = V (M, S / R0 ) + V (M, R0 / Rn )
r n r
Par identification, on obtient V (M, R0 / Rn ) = ∑V (M, R
i =1
i −1 / Ri )
Si les repères ont même origine O, on a alors la relation sur les rotations
r n r
Ω(R0 / Rn ) = ∑ Ω(R
i =1
i −1 / Ri )
n
V (R0 / Rn ) = ∑V (R
i =1
i −1 / R i )
Pour mémoire, mais à n’utiliser qu’en cas d’extrême urgence ! ! ! Il est préférable de dériver des
calculs sur les vitesses.
r
⎡dΩ( R'/ R) ⎤ r r r r r r
( )
r r r
a( M / R) = a( M / R') + a(O'/ R) + ⎢ ⎥ ∧ O' M +Ω( R'/ R) ∧ Ω( R'/ R) ∧ O' M + 2Ω( R'/ R) ∧V ( M / R')
⎣⎢ dt ⎦⎥R
On dit qu’un solide S’ est animé par rapport à un solide S, d’un mouvement plan sur plan, si
quelquesoit l’instant considéré un plan P’ attaché au solide S’ est confondu géométriquement avec un
plan P attaché au solide S.
r r r
y’ Soit un repère R (O, x, y , z ) de l’espace, et soit un
y x’ r r r
repère R’ (O' , x ' , y ' , z ') lié au solide (S).
L’axe central du glisseur est dans la direction z. Il coupe les plans P et P’ en un point I. Comme en
tout point de cet axe central, on a
r
V (I, S / S ') = 0
Il existe donc, à tout instant, un point de S’ dont la vitesse par rapport à S est nulle. C’est donc, qu’à
tout instant, le mouvement de S’ par rapport à S est une rotation de centre I.
Les surfaces axoïdes sont des cylindres, non nécessairement de révolution, d’axe z.
r r r r
Mais V (I, S / S ') = 0 donc V (M, S ' / S ) = Ω(S ' / S ) ∧ IM
r
Pour tout point M de S’, le vecteur vitesse V (M, S ' / S ) est perpendiculaire à IM.
Le point I CIR du mouvement de S’ par rapport à S est mobile dans les plans P et P’. La trajectoire de
I dans le plan P est appelée la base du mouvement de S’ dans S. La trajectoire de I dans le plan P’
est appelée la roulante du mouvement de S’ par rapport à S.
Ces courbes sont les courbes intersection des surfaces axoïdes du mouvement avec les plans P et P’.
La base et la roulante d’un mouvement plan sur plan sont tangentes au CIR, et roulent sans glisser
l’une sur l’autre.
r r r
En effet, on a : V (I, S ' / S ) = V (I, S ' / R0 ) − V (I, S / R0 ) = 0 , donc
r r
V (I, S ' / R0 ) = V (I, S / R0 )
r r
Or, V (I, S ' / R0 ) est tangente à sa trajectoire dans P’, c’est-à-dire la roulante et , V (I, S / R0 ) est tangente
à sa trajectoire dans P, c’est-à-dire la base. Donc, comme I est le point de contact de la base et de la
r
roulante, ces courbes admettent la même tangente en ce point. Et comme V (I, S ' / S ) = 0 , ces courbes
roulent sans glisser l’une sur l’autre.
On suppose que les plans P3 attaché au solide 3, P2 attaché au solide 2 et P1 attaché au solide 1 sont
constamment confondus géométriquement. En considérant les plans deux à deux, on note les CIR
des mouvements plan sur plan correspondants : I12, I23, et I31. On a toujours
r r r
V (M ,3 / 1) = V (M,3 / 2) + V (M,2 / 1) et en faisant intervenir les CIR,
r r r r r r
Ω(3 / 1) ∧ I31M = Ω(3 / 2) ∧ I32M + Ω(2 / 1) ∧ I21M
ou encore
r r r r
( r r
) r
( r
Ω(3 / 1) ∧ I31M = Ω(3 / 2) ∧ I32I31 + I31M + Ω(2 / 1) ∧ I21I31 + I31M )
soit enfin
(Ωr (3 / 1) − Ωr (3 / 2) − Ωr (2 / 1)) ∧ I
r r r r r
31M = Ω(3 / 2) ∧ I32I31 + Ω(2 / 1) ∧ I 21I31
le premier terme étant nul par composition des mouvements, en exprimant les vecteurs rotations, il
vient :
r r
α& 32 z ∧ I32I 31 + α& 21z ∧ I 21I 31 = 0
comme z est perpendiculaire à tout vecteur de du plan, la seule solution possible est :
Le point I31 est donc le barycentre des points I32 et I21, affectés respectivement des coefficients α& 32 et
α& 21 . En particulier, les trois points I31 ,I32 ,I21 sont alignés.
r r r
Ω(2 / 1) = ΩP (2 / 1)n12 + ΩR (2 / 1)
– contact linéique : Si la vitesse de glissement est nulle en tout point d’une droite de contact, cette
droite est par définition, l’AIR du mouvement d’un solide par rapport à l’autre.
– contact surfacique : Dans le cas d’un contact surfacique, il n’est pas possible qu’il y ait roulement
sans glissement en tout point de la surface. La vitesse de glissement dépend de la distance du point
de contact considéré à l’AIRG du mouvement d’un solide par rapport à l’autre.
V (1/ 2) + V (2 / 3 ) + ... + V (3 / k ) + V (k / 1) = 0
étape 7 : Pour le calcul effectif, il faut choisir les points les plus simples, en général les centres
des liaisons et tenir compte des équations complémentaires.
Des produits scalaires convenables permettent souvent d’éliminer les inconnues indésirables et
d’obtenir directement les équations cherchées.
8 – Mouvements épicycloïdaux
8.1 – Définitions
satellite (s) : c’est un solide dont l’AIR est mobile par rapport au bâti ;
porte-satellite (ps) : c’est le solide pour lequel l’AIR du satellite par rapport à lui est fixe ;
planétaire (p) : c’est un solide qui roule sans glisser sur le satellite.
porte-satellite
planétaire
planétaire
satellite
En se plaçant alors sur le porte-satellite, on peut traduire facilement les équations de non glissement,
comme dans les systèmes à axes fixes. Il convient toutefois de bien faire attention aux orientations,
surtout dans le cas des cônes.
V (i / ps ) = V (i / 0 ) + V (0 / ps )
Dans les mouvements épicycloïdaux, il manque bien souvent des relations. Elles sont fixées par les
conditions extérieures de fonctionnement du mécanisme.
Cette formule s’obtient en écrivant les conditions de roulement sans glissement aux contacts entre les
roues dentées. Elle s’écrit Contact
extérieur
ωs / ps
=
ωs / 0 − ωps / 0
= ( −1)
n ∏ caractéristiques menantes
ωe / ps ωe / ps − ωps / 0 ∏ caractéristiques menées Contact
intérieur
n étant le nombre de contact extérieur et les caractéristiques des roues dentées étant
le rayon, le diamètre ou le nombre de dents.
Le saviez-vous ? Les axes instantanés de rotation et de glissement ont été introduits par Michel
CHASLES (1793 – 1880).