You are on page 1of 136

Couv module 3 V 19/10/07 18:13 Page 1

Module
Ministère du Développement
Social, de la Famille et
de la Solidarité

Secrétariat d’État chargé de


la Famille, de l’Enfance et
des Personnes Handicapées

La
Boîte àboîte
Entraide Nationale

Agence de Développement
Social

outils du
àSocial
outil
Développement
Contribution à la mise en œuvre de l’INDH

Outils Module
d’intervention
sociale 3
« La mise en œuvre de l'Initiative nationale pour le développement humain devra, par
a i l l e u r s , ê t r e l ' o c c a s i o n p o u r f a i r e é m e r g e r, d a n s n o t r e p a y s , u n e v é r i t a b l e i n g é n i e r i e
sociale, à travers l'innovation dans les types d'intervention, économes en moyens et à
impact maximal, étayés par des ressources humaines qualifiées et par des mécanismes
d'observation vigilante et objective des phénomènes de pauvreté et d'exclusion »

E x t r a i t d u d i s c o u r s d u 1 8 m a i 2 0 0 5 d e S a M a j e s t é l e Ro i M o h a m e d V I , q u e D i e u l ’ a s s i s t e .

Module 3
Outils d’interventions sociale 3
4 Module 3
Outils d’interventions sociale
Pr é
Prféaf acce
e
Bien gérer le développementl o
local
cal

Le développement humain place l'être humain au centre du


processus de développement comme principal moteur et
finalité ultime. Les hommes et les femmes sont la principale
richesse d'un pays et il n'y a pas de développement humain
possible sans l'implication et la participation des individus
et des populations là où ils vivent.

Le développement humain a, donc, d'abord et avant tout, une dimension


territoriale impliquant appropriation et pilotage communautaires. Il
suppose l'intégration et la participation des différentes
catégories de la population aux différentes étapes du processus,
c'est-à-dire :

• En premier lieu, le diagnostic territorial participatif en vue de


déterminer les besoins respectifs correspondant aux différentes
catégories de la population et à leurs attentes spécifiques ;
cette étape doit être conduite selon une approche d'écoute et
de proximité suscitant la confiance et n'excluant personne, car
c'est par là que commence l'inclusion sociale.

• En deuxième lieu, la construction d'une vision du développement


local du territoire concerné ; cette vision doit être ensuite
déclinée en projets et en planification de programmes où
l'organisation et les engagements réciproques sont rigoureusement
précisés de manière à garantir un meilleur bien-être économique,
social, culturel et sociétal au bénéfice de tous les citoyens.

• Et enfin, la mise en œuvre des projets, programmes et infrastructures,


selon des procédures codifiées, transparentes et acceptées par
tous, de manière à garantir une bonne gouvernance du développement
local à l'égard de tous les acteurs du processus : collectivités locales,
administrations, société civile, secteur privé et, bien entendu,
les citoyens concernés.

Module 3
Outils d’interventions sociale 5
La clé du succès du développement local réside dans l'édification d'un partenariat
synergique et coopératif entre l'ensemble des acteurs du développement
local. C'est dire toute l'importance de la mise en convergence des différents
projets et programmes et de l'association étroite de la planification ascendante
à la planification descendante.

La dynamique du développement solidaire impulsée dans notre pays par


l'Initiative Nationale pour le Développement Humain accorde une place
privilégiée au développement local intégré. L'INDH apporte, en outre, un
changement méthodologique majeur dans la conduite des politiques, programmes
et projets de développement. Ce changement reflète l'exigence nouvelle
d'expertise, d'ingénierie, d'évaluation, de connaissance préalable aux décisions
et de qualification des ressources humaines impliquées dans le travail social.
Cette exigence traduit le souci d'une efficacité et d'une efficience accrues
ainsi que la recherche d'innovation dans les types d'interventions en vue
d'optimiser et de maximiser leur impact social.

A côté de ces innovations méthodologiques majeures, l'INDH comporte un


contenu procédural extrêmement précis et centré sur le souci de la bonne gouvernance,
de l'accountability, (rendre compte) de la transparence et de la coresponsabilité
sociale des différents acteurs.

Les axes d'intervention de l'INDH ont été définis dans le discours royal du 18
mai 2005 : élargissement de l'accès aux équipements et aux services sociaux
de base - promotion d'activités génératrices de revenus stables et d'emplois
- aide spécifique aux personnes en situation précaire - renforcement de la
gouvernance locale. La mise en œuvre des différents programmes (programmes
rural, urbain, de lutte contre la précarité et transversal) est parfaitement
codifiée par les manuels de procédures de l'INDH.

Cependant, les outils et les instruments d'interventions nécessitent encore un


effort de rationalisation, de modélisation et de diffusion pédagogique en
direction de tous les acteurs du développement social. En effet, l'action
sociale est un métier à part entière qui ne s'improvise pas. C'est pour contribuer
à cet effort de rationalisation que le pôle social (Ministère du Développement
social, de la Famille et de la Solidarité, Secrétariat d'Etat chargé de la Famille,
d e l ' E n f a n c e e t d e s Pe r s o n n e s h a n d i c a p é e s , E n t r a i d e n a t i o n a l e , A g e n c e d e
Développement social) a décidé d'élaborer «la boîte à outils» du développement
social.

La méthode utilisée pour l'élaboration de cette boîte à outils a reposé sur :


• l'analyse des expériences accumulées par les acteurs publics, privés, associatifs
et de la coopération en matière de projets de développement local ;
• l a capitalisation des acquis et des success stories en vue de les diffuser ;
• la prise en compte des échecs et de la dispersion des efforts en vue de
les éviter ;

6 Module 3
Outils d’interventions sociale
• le transfert de savoir-faire, les échanges fructueux en matière de
synergie des projets, ainsi que les coordinations qu'il est nécessaire
d'établir ;
• la prise en compte de l'apport procédural majeur de l'INDH et de
l'exigence rigoureuse de l'évaluation qu'elle prescrit ;
• le souci d'efficacité et d'émergence d'une véritable ingénierie sociale
q u e S a M a j e s t é l e Ro i , q u e D i e u l ' a s s i s t e , a m a n i f e s t é d a n s s o n d i s c o u r s
du 18 mai 2005.

L a boîte à outils du développement social comporte deux catégories d'outils :


• Des outils méthodologiques tels que le diagnostic territorial
participatif, le montage et la planification de projets, la méthodologie
du travail social, de l'animation sociale et du renforcement du capital
social et du lien social, l'approche genre, l'approche droits, l'approche
participative, etc.
• D e s o u t i l s o p é ra t i o n n e l s , à s a v o i r t o u s l e s i n s t r u m e n t s m a t é r i e l s e t
immatériels de mise en œuvre des 3 grands axes d'interventions
précités. La gamme de cette catégorie d'outils couvre un très large
spectre allant des infrastructures sociales physiques, la garantie de
leur usage et de leurs accès effectifs jusqu'à l'aide aux catégories
sociales ayant des problèmes particuliers.

Cette boîte à outils est une tentative de modélisation de l'ensemble des


interventions nécessaires au développement local. Elle représente en quelque
sorte un aide-mémoire à l'intention de ces acteurs et notamment ceux qui ont
des missions d'encadrement des différentes étapes du développement local.
Po u r a u t a n t , e l l e n ' e s t p a s f i g é e e t e l l e e s t a p p e l é e à é v o l u e r e n f o n c t i o n d e s
résultats de l'évaluation.
Tous ceux qui veulent contribuer à l'enrichir peuvent le faire à travers le site
web du Ministère du Développement Social, de la Famille et de la Solidarité :
w w w. s o c i a l . g o v. m a

Elle est une contribution modeste aux efforts nationaux de développement,


mais ambitionne d'apporter une aide précieuse aux différents acteurs du
développement local, publics, civils et privés.

Celles et ceux qui ont participé à son élaboration ont eu pour seule ambition
de contribuer au succès de l'INDH. Qu'ils en soient remerciés.

Abderrahim Harouchi
Ministre du Développement Social
de la Famille et de la Solidarité
Septembre 2006

Module 3
Outils d’interventions sociale 7
La boîte
La boîte à outils
à outils
du développement social
se compose de 3 modules :
S o mS ommamiari ree

Module 3. Outils d’intervention sociale


Introduction ........................................................................... 10

1. Infrastructures de base ................................................... 11

2. Services sociaux de santé .............................................. 27

3. Services sociaux d'éducation ......................................... 35

4. Structures sociales de proximité.................................... 57

5. Renforcement du lien social .......................................... 75

6. Inclusion des jeunes par l'emploi .................................. 83

7. Lutte contre la précarité ................................................ 95

8. Renforcement des capacités du tissu associatif......... 123


Introduction
Introduction
local

Ce document constitue le troisième volet d'une trilogie méthodologique et pédagogique


consacrée aux divers instruments du développement social. Cette trilogie intitulée
''Boîte à outils du développement social'' comporte en effet trois modules.

Si le premier est consacré au développement local et le deuxième aux activités


génératrices de revenu, ce troisième module aborde de façon plus large la vaste gamme
des interventions sociales de toute nature qui concourent à l'amélioration des conditions
de vie, au progrès social et au développement humain en général.

Ces interventions sociales, soit qu'elles s'inscrivent dans le cadre de politiques publiques
menées par l'Etat et les collectivités locales, soit qu'elles les accompagnent par des
initiatives privées et civiles militantes, ou soit encore qu'elles les complètent en aval
par des actions de proximité, sont toutes des facteurs puissants de développement
local, global et humain.

L'objectif n'est pas tant de les recenser de façon exhaustive ou de simplement les
décrire, mais plutôt de les regrouper dans un cadre méthodologique visant à les
rationaliser et à maximiser leurs effets sur la population.

Le champ couvert par ces interventions sociales comporte globalement huit rubriques
schématiquement regroupées de la façon suivante :
• l'élargissement de l'accès aux infrastructures de base
• l'élargissement de l'accès aux soins de santé de base
• l'élargissement de l'accès à l'éducation-formation
• l'élargissement de l'accès aux structures sociales de proximité
• le renforcement du lien social et de la cohésion sociale
• l'inclusion des jeunes par l'emploi
• la lutte contre la précarité qui affecte des groupes sociaux spécifiques
• le renforcement des capacités du tissu associatif

Le présent document, pour chaque catégorie d'intervention sociale, commence à


aborder la problématique en cause par une brève note de cadrage, avant d'opérer la
modélisation des projets et des interventions en vue de leur diffusion auprès des acteurs
de développement et des porteurs de projets.

1 0 Module 3
Outils d’interventions sociale
1. Infrastructures
de base
1. Gestion d'un projet d'électrification décentralisée ................. 12

2. Gestion d'un projet d'eau potable ....................................... 17

3. Hygiène de base .............................................................. 23


1. Gestion d'un projet d'électrification décentralisée

1.1. CADRAGE

Au Maroc, le monde rural a longtemps pâti


d'un déficit en infrastructures physiques de
base qui a handicapé son développement.

Au début des années 90, la prise de conscience


de l'ampleur de ce déficit a amené les pouvoirs
publics à mettre en œuvre une stratégie de
développement social. L'un des volets de cette
stratégie a consisté en un ambitieux plan de
rattrapage du déficit en équipements sectoriels
de base du milieu rural.

Ce plan a comporté deux grands programmes :


- le programme d'approvisionnement en eau potable du monde rural (PAGER)
- le programme d'électrification rurale généralisée (PERG)

Pour ce qui concerne le PERG, dont il est plus précisément question ci-après, ce programme aura
globalement permis à la fin de l'année 2007 l'électrification de plus de 34.400 villages dont plus
de 28.000 raccordés au réseau national, procurant l'accès à l'électricité à plus de 12 millions de
citoyens ruraux (budget global de 20 milliards de DH), dont 91% par recours au raccordement du
réseau et 7% par recours à l'électrification décentralisée au moyen de kits photovoltaïques.

Parallèlement à cet intense effort public, les Marocains résidents à l'étranger ont investi ce
domaine de l'accès à l'énergie comme axe d'intervention, notamment dans le cadre de projets
d'électrification décentralisée destinés à compléter l'action de l'Etat ou à s'y substituer là où le
raccordement au réseau n'est pas possible.

Ainsi, ces acteurs ont mené un certain nombre d'enquêtes pour identifier les besoins et les étapes
d'un projet d'électrification décentralisée Les trois étapes précisées par ces enquêtes sont :

• aider les communautés de base à constituer des associations villageoises ou un comité villageois ad
hoc ; cette étape nécessite le plus souvent un investissement important en termes de temps et
d'installation d'un climat de coopération et de confiance réciproque entre la jmaâ et l'association
concernée (exemple emblématique dans ce domaine de l'association ''Migration & Développement'') ;

• participer aux différentes phases de réalisation du projet et apporter une contribution


effective matérielle et financière, en l'occurrence à hauteur de 60% de l'association ;

• faire bénéficier du projet toutes les familles villageoises sans aucune exclusion, afin de
renforcer la cohésion et la solidarité de la communauté.

1 2 Module 2
Outils d’interventions sociale
1.2. MÉCANISMES D'INTERVENTION

Les animateurs du projet sont amenés à animer des réunions dans les villages pour expliquer les
mécanismes de réalisation du projet. Le processus de création de l'association locale, ou du
comité local, peut commencer et les enquêtes du terrain peuvent être remplies pour établir une
fiche sociale du village (données socio-économiques pour déterminer les dépenses des ménages
pour l'énergie : bougies, batterie…). Une fois l'accord de principe acquis, une équipe technique
composée de techniciens compétents se déplace sur le terrain. Les résultats de l'enquête,
complétés par l'étude technique chiffrée pour la mise en place de l'électrification décentralisée
ainsi qu'un devis détaillé réalisé par l'opérateur local sont restitués aux habitants du village et
proposés à l'association locale pour validation.

Dans plusieurs cas et faute de bénéficier du réseau national, les habitants du village peuvent
choisir la solution des groupes électrogènes, vu la méfiance envers les énergies renouvelables,
notamment l'énergie solaire et les plaques solaires qui passent pour des solutions privées.
L'avantage de cette démarche communautaire est qu'elle favorise les solutions collectives.

1.3. PRINCIPES DE TRAVAIL

- Participation :
L'implication des habitants du village est assurée depuis le départ. Les animateurs et
animatrices chargés de l'enquête socioéconomique recueillent l'avis des hommes et des
femmes, voire parfois des enfants dans les écoles primaires. Le diagnostic est mené d'une
façon collective, ainsi que la restitution des enquêtes sur les dépenses des ménages.
Un comité local de suivi est mis en place. Il a pour rôle de superviser les travaux du chantier,
de veiller à la répartition équitable du travail entre les familles et de s'assurer de la qualité
du matériel prévu initialement.

- Formalisation de l'accord :
Une convention est établie en bonne et due forme spécifiant les engagements des deux parties
(démarche pédagogique pour habituer les associations à la formalisation des accords et aux
précisions des engagements avec les partenaires). Après la signature, et en gage d'engagement,
l'association locale commence la réalisation des travaux de creusement des tranchées suivant le
schéma technique et verse une partie de sa participation financière au fonds du projet.

- Institutionnalisation et démocratisation interne progressive :


Les principes de la démocratie interne sont promus au sein de l'association locale en faisant
de la concertation entre tous les villageois et en encourageant l'implication des jeunes dans
les instances décisionnelles de l'association locale (synergie entre la sagesse des vieux et
l'ouverture d'esprit des jeunes).

- Appropriation du projet :
La population, par le biais de son association locale, s'approprie le projet dès la signature des
documents de remise d'ouvrage. Le projet est géré selon un règlement intérieur validé par
tous les villageois qui précise les mécanismes de gestion.

Module 3
Outils d’interventions sociale 13
1.4. ORGANISATION DU TRAVAIL (COMITÉ DE SUIVI)

Composition
Le comité de suivi est composé de quelques habitants actifs du village, choisis par la population
locale. Dans le cas où la commune rurale est partenaire technique du projet, elle y est
représentée.

Responsabilité
• Planifier des activités
• Veiller au bon déroulement de l'exécution du projet
• Évaluer périodiquement les activités
• Prendre attache avec l'opérateur local pour trouver une solution commune en cas de problème.

Fonctionnement
• Réunions hebdomadaires
• Visite de supervision sur le chantier
• Réunion avec le chef de chantier (représentant de l'association sur les lieux)

1.5. MÉCANISME DE GESTION

Parallèlement à la mise en place du projet, l'association locale est appuyée pour mettre en place
des mécanismes de gestion garantissant le bon fonctionnement :
- Sur le plan opérationnel, un gestionnaire qui aura en charge aussi bien la gestion financière
que le suivi technique des installations est recruté par l'association.
- Un règlement intérieur fixant les règles de gestion du réseau des villages.

Il existe 3 systèmes de gestion collective du réseau des villages :

Le système A
L'association locale opte pour :
• la mise en place d'une taxe mensuelle fixe de 15 DH par compteur ;
• un coût de consommation par compteur calculé sur la base des frais de gestion
mensuels (gasoil, entretien du groupe, ouvriers) divisés par la consommation globale
mensuelle.

Ce système de gestion permet d'avoir un prix du KW qui varie entre 3,5 et 5 DH en


fonction de la consommation. Plus le village consomme et plus le coût baisse.

Le système B
L'association locale opte pour :
• la mise en place d'une taxe mensuelle fixe de 50 DH par compteur pour un maximum
de 10 KW consommés ;
• le coût du KW supplémentaire variant entre 3 et 3,5 DH.

Ce système de gestion est relativement simple mais a un inconvénient pour les habitants
qui ne consomment pas beaucoup de KW.

1 4 Module 3
Outils d’interventions sociale
Le système C
L'association locale opte pour :
• la mise en place d'une taxe mensuelle fixe variant entre 10 et 25 DH par compteur.
• un coût de consommation par compteur calculé sur la base des KW consommés. Le prix
du KW oscillant entre 2 et 6 DH.

Ce système a l'avantage pour les habitants d'être au plus près de leur consommation mais
le coût du KW reste élevé. A titre indicatif, on peut noter une consommation moyenne
de 7,67 KW par compteur sur un village de 84 foyers.

Gestion financière

Afin de garantir un suivi transparent, l'association met en place :


- un registre global détaillant toutes les recettes et dépenses liées à la gestion du projet,
- un registre par foyer pour le suivi des consommations périodiques des habitants,
- un reçu numéroté et portant le cachet de l'association pour chaque paiement opéré,
- la présentation d'un bilan trimestriel (élaboré par le gestionnaire, le trésorier et le
Président) pendant la réunion communautaire,
- si possible, la création d'un compte bancaire spécial pour le projet, et le cas échéant,
un accord sur les modalités d'une caisse généralement gérée par le Trésorier ou par une
personne de confiance,
- la décision, lors de l'Assemblée Générale communautaire, de l'affectation des fonds
accumulés par les bénéfices du projet.

Suivi technique

Responsables des groupes électrogènes


Dans chaque village, deux personnes sont désignées par l'association locale pour être
intégrées à l'équipe de techniciens. Associées à toutes les étapes de la création du réseau
des villages, elles sont formées directement par les techniciens de manière à pouvoir
ensuite assurer l'entretien du groupe électrogène, la mise en route et la surveillance du
réseau.

Cela a permis de créer en moyenne un emploi par village pour une de ces deux personnes
dont le rôle est l'entretien du réseau et plus particulièrement du groupe électrogène, la
gestion au quotidien du groupe, c'est-à-dire sa mise en route et son extinction chaque
soir, la collecte des cotisations de consommation par foyer et la mise en place d'un
calendrier ou tableau de bord pour le suivi et l'entretien des installations du projet
(notamment du groupe électrogène).

Le projet d'électrification mené par l'association Migration & Développement est mis en
place selon un schéma partenarial multi acteurs, où celle-ci joue le rôle de catalyseur et
d'opérateur technique.

Module 3
Outils d’interventions sociale 15
1.6. PARTENAIRES

• Association/opérateur intermédiaire
• Habitants des douars
• Associations locales dans les villages ciblés
• Communes rurales
• ONE

1.7. INFORMATIONS PRATIQUES

Office National de l'Electricité 65, rue Othman Ben Affan


20 000 Casablanca
Tél. : 022 66 80 80
Fax : 022 22 00 38
Courriel : offelec@one.org.ma
site web : www.one.org.ma

Migration & Développement 4, quartier administratif M'haïta


83 000 Taroudant
Tél. : 028 85 49 47
Fax : 028 85 47 37

Outil élaboré par l'association Migrations & Développement.

1 6 Module 3
Outils d’interventions sociale
2. Gestion d'un projet d'eau potable

2.1 CADRAGE

Le programme d'approvisionnement groupé en


eau potable des populations rurales (PAGER),
qui a démarré lui aussi en 1995 dans le cadre
de la stratégie de développement social,
a pour objectif l'amélioration des conditions
de vie des populations rurales en leur
fournissant l'accès à l'eau potable, en raison
des effets bénéfiques multiples de ce
programme, en particulier sur la santé des
populations et sur la scolarisation des jeunes
filles rurales.

Le programme a permis dès la fin 2004 de porter le taux d'accès à 60% et de renforcer
l'installation des petits centres ruraux déjà alimentés. A partir de 2005, le gouvernement
a décidé de confier la généralisation de l'accès à l'eau potable en milieu rural à l'ONEP en tant
qu'opérateur unique. L'Office a prévu un montant d'investissement de l'ordre de 6 milliards
de Dirhams pour :

- faire passer le taux d'accès à plus de 90% à fin 2007 ;

- prendre en charge progressivement la gestion de 150 petits centres ruraux à raison de 50 par an ;

- améliorer progressivement les conditions d'alimentation en favorisant les branchements


individuels, particulièrement dans les petits centres ruraux, les douars regroupés et les
quartiers périphériques des agglomérations urbaines.

A l'instar du PERG et du PNRR, le PAGER a prouvé l'efficacité de la démarche qui consiste à


adopter des normes qui conviennent à la réalité locale dans les infrastructures de base. Il est à
noter que le taux d'accès à l'eau potable en milieu rural marocain a atteint 77% à fin 2006 contre
14% en 1995, date du démarrage du programme PAGER.

Cette contribution, qu'elle soit matérielle ou immatérielle, génère un sentiment bénéfique


d'appropriation et amène les populations locales à considérer l'entretien, la gestion et la
maintenance des installations comme étant de leur propre ressort. Et ceci singulièrement dans
le domaine de l'eau, où, depuis des temps immémoriaux, de multiples formes d'organisation
communautaire ont pris en charge la gestion de ce patrimoine collectif et précieux.

C'est pourquoi tout projet d'adduction d'eau potable doit prendre en compte et impliquer ces
groupements : jmaâ, commune, associations locales, regroupement des usagers d'eau potable,
comité de la mosquée…

Module 3
Outils d’interventions sociale 17
2.2. MÉCANISMES D'INTERVENTION

L'intervention d'une association ou d'un groupement communautaire dans le domaine de


l'adduction en eau potable au profit de la population d'une localité donnée est principalement
influencée par la possibilité technique liée aux potentialités de la région. D'une manière
générale, il est important de faire la distinction entre ces différentes possibilités et systèmes :
adduction par système gravitaire, aménagement d'un puits avec installation d'une pompe
(hydraulique, électrique, manuelle…) ou branchement à un réseau existant (communal, ONEP…).

Avant toute tentative de montage et de réalisation d’un projet d'eau potable, l'association de
gestion d'eau potable doit tout d'abord réfléchir à la démarche à suivre pour identifier le
problème et concevoir une solution appropriée. A ce niveau, deux grands axes prioritaires
devraient être abordés :
- principes de travail
- techniques à utiliser

a. Principes de travail
Participation de la population, élément majeur pour un développement local durable
L'implication des différents groupes de la population (jeunes, femmes, hommes et groupes à
besoins spécifiques) devrait être un souci majeur pour l'association de gestion d'eau potable.
Il est clair que le contexte et la réalité ne sont pas les mêmes dans les différentes régions,
mais l'association de gestion d'eau potable est appelée à être novatrice et à utiliser des outils
et approches appropriés pour assurer cette participation qui est l’un des principes
fondamentaux de l'Initiative Nationale de Développement Humain (INDH). Ce principe une
fois respecté, même s’il nécessite beaucoup d'effort et d'investissement, constituera la plus
grande valeur ajoutée de toute intervention sociale dans ce domaine.

Respect de l'environnement
La survie de l'homme ainsi que d'autres espèces vivantes est tributaire de la sauvegarde de
l'environnement. Les ressources naturelles et leur gestion rationnelle sont des préalables du
développement durable. Dans ce sens, tout projet proposé ou entrepris doit prendre en
considération l'impact sur l'environnement proche naturel.

Respect de la dimension Droits de l'Homme


Les droits socioéconomiques et culturels sont aussi des droits à respecter. L'intervention au
niveau d'un douar doit être inscrite dans cette dimension afin de pouvoir mieux développer
les activités entreprises dans le cadre du projet.

b. Techniques à utiliser
Dans le milieu rural, étant donné que le taux d'analphabétisme est élevé, l'association de
gestion d'eau potable doit utiliser des techniques de présentation du projet basées sur
l'illustration, l'image, la photo pour sensibiliser la population sur l'impact socioéconomique.
Des outils simples de collecte des données, d'analyse et de planification devront être
développés afin d'inviter la population à instaurer des propositions d'alternatives et de
solutions et une prise de conscience et d'appropriation du projet. Ces outils permettront de
définir les composantes majeures du projet :

1 8 Module 3
Outils d’interventions sociale
- le site du projet
- la technique à utiliser (borne fontaine, branchement individuel)
- le mécanisme de gestion et de suivi
- la contribution de la population

Ces éléments seront structurés dans un document de projet qui constituera un outil de travail
pour l'association de gestion d'eau potable ainsi que pour la recherche de fonds si besoin est.

L'assainissement doit accompagner les adductions d'eau potable dans les villages. Si rien
n'est fait en aval de l'utilisation, la nappe phréatique subit une pollution généralisée dans un
délai très court. En effet, dans de nombreux villages, la nappe se trouve à 20 m de
profondeur, facilement accessible aux puits perdus utilisés par les habitants pour les
toilettes. Ces puits perdus se trouvent à 10 m et plus, ce qui fait que dans certains villages,
les puits utilisés pour l'eau potable sont déjà contaminés (Voir outil n° 3, Hygiène de base et
assainissement).

2.3. COMITÉ DE SUIVI

a. Composition
Comme mentionné ci-dessus, le comité local de suivi est composé d'acteurs locaux auxquels
peuvent s'ajouter d'autres services disponibles dans la zone, notamment la Direction de
l'Hydraulique.

b. Responsabilité
• Suivi de la mise en œuvre du projet
• Evaluation périodique des activités
• Planification des activités
• Documentation de l'expérience pour diffusion

c. Fonctionnement
• Réunions périodiques
• Visites de suivi de terrain
• Préparation de l'ordre du jour des réunions
• Préparation des rapports de réunions

2.4. MÉCANISME DE GESTION

Une fois l'infrastructure de base mise en place, notamment la canalisation et le branchement


individuel, l'association de gestion d'eau potable est en mesure de mettre en place les
mécanismes définis avec la population.

Le prix de l'unité de l'eau ainsi que la périodicité de paiement devront être traduits en outils.
Selon l'étude de faisabilité, l'association de gestion d'eau potable recrutera un gestionnaire qui
sera chargé aussi bien de la gestion financière que du suivi technique des installations.

Module 3
Outils d’interventions sociale 19
a. Gestion financière
L'association mettra en place des outils pour une comptabilité claire et transparente :
- un registre global pour enregistrer toutes les recettes et dépenses liées à la gestion de
l'eau potable ;
- un registre par foyer pour le suivi des consommations périodiques des habitants ;
- un système de reçus pour chaque paiement opéré ;
- un compte bancaire spécial pour le projet de gestion si le site le permet ou une caisse en
fixant d'avance les modalités de gestion ;
- la préparation d'un bilan semestriel au comité local de suivi pour approbation et pour
discuter des alternatives en cas de difficultés et d'affectation en cas d'excédent.

b. Suivi technique
• Traitement de l'eau : pour que l'eau soit potable, elle devra être traitée selon les normes
connues. Le gestionnaire qui sera chargé du suivi ainsi qu'un membre de l'association de
gestion d'eau potable devront être formés sur ces questions.
• Le gestionnaire devra prévoir, avec l'appui de l'association de gestion d'eau potable, des
séances d'éducation à l'hygiène liée à l'eau.
• Le gestionnaire mettra en place un calendrier ou tableau de bord pour le suivi de toute
l'infrastructure du projet ainsi que l'élaboration d'un rapport périodique sur l'état technique
du point d'eau et de l'infrastructure.

2.5. PARTENAIRES

En plus des partenaires financiers, les projets d'eau potable nécessitent un appui technique qui
peut être assuré par des partenaires ayant une expertise dans ce domaine :
• Associations
• Collectivités locales
• Office National de l'Eau Potable
• Direction de l'Hydraulique
• Direction de l'Equipement
• Agence de Développement social

2 0 Module 3
Outils d’interventions sociale
L'expérience de l'ONEP en milieu rural
avec les associations d'usagers

Elaboration d'un montage institutionnel et d'un cadre contractuel précis

En attendant l'amendement d'une loi sur les


associations qui leur permettrait de s'octroyer
la capacité juridique pour jouer leur rôle en
tant que partenaire des communes dans le
domaine de l'eau potable et de
l'assainissement, un cadre contractuel a été
adopté, tenant compte du schéma
institutionnel et juridique actuel à travers
l'élaboration d'un modèle de convention
tripartite (commune, ONEP, association
d'usagers) pour la gestion par les associations
du service de l'eau potable.

Cette convention définit d'une manière précise la nature de la relation entre les trois parties
prenantes que sont la commune, l'ONEP et l'association, ainsi que les droits et engagements de
chacune d'elles. C'est ainsi que dans le cadre de cette convention :

• la commune joue son rôle d'autorité délégante du service à la fois à l'ONEP pour la partie
production et à l'association pour la partie distribution ;

• l'ONEP est un fournisseur d'eau à l'association d'usagers. Il a une mission d'assistance et


d'encadrement au profit de l'association ;

• l'association est un délégataire de service vis-à-vis de la commune. Elle a ainsi pour obligation
d'assurer la gestion du service, tout en rendant compte à la commune. Elle a, en contrepartie,
le droit de recevoir l'appui nécessaire de la part de la commune et aussi de l'ONEP.

Adoption d'un tarif national de vente d'eau aux associations

En assimilant les associations à des micro distributeurs en milieu rural, étant donné que la
production d'eau potable est assurée par l'ONEP, un tarif national de vente d'eau aux associations
d'usagers a été adopté fixé à 3,5 DH/m3 (HT). Cette disposition a permis d'homogénéiser le
traitement des associations et par la même de répondre au souci d'équité entre elles. Ce niveau
de tarif a été arrêté en tenant compte à la fois du caractère social des associations, du pouvoir
d'achat de la population rurale (réduction de 50% par rapport au tarif réglementaire qui est le
tarif préférentiel) et de l'équilibre financier de l'Office. Par ailleurs, l'ONEP apporte également
un appui technique institutionnel au profit d'un nombre important d'associations qui s'occupent
de l'intégralité de la gestion du service d'eau potable (production et distribution).

Module 3
Outils d’interventions sociale 21
Rôle de l'ONEP

Pour assumer son nouveau rôle vis-à-vis des associations d'usagers en matière d'assistance et
d'encadrement, l'ONEP a déjà conçu la structure adéquate nécessaire dans le cadre d'une étude
réalisée par un expert international. La mise en place des structures est en cours en commençant
par les régions où le nombre de conventions passées avec des associations est conséquent.
Aussi, et dans le cadre des actions d'encadrement, des programmes de formation en faveur des
associations ont été réalisés pour plus 200 AUEP dans les différentes régions du pays courant
2005 et 2006 ; ces programmes sont réalisés par des formateurs de l'ONEP ou externes. Enfin,
l'ONEP a élaboré un applicatif permettant un suivi facile de la gestion par association et
permettant de constituer une base des principales données sur les associations et les indicateurs
de leur gestion, mais ce système de suivi permettra surtout de capitaliser les expériences des
associations anciennes et les mettre à disposition des nouvelles associations ou de celles en
difficulté.

Informations pratiques

Office National de l'Eau Potable 6 bis, rue Patrice Lumumba


10002 Rabat
Tél. : 037 72 12 81
037 72 12 84
Fax : 037 73 13 55
Courriel : onepbo@mtds.com

Migration & Développement 4, quartier administratif M'haïta


83000 Taroudant
Tél. : 028 85 49 47
Fax : 028 85 47 37

Outil élaboré avec la collaboration de Migrations & Développement et de l'ONEP.

2 2 Module 3
Outils d’interventions sociale
3. Hygiène de base et assainissement

3.1. CADRAGE

L'hygiène de base est l'ensemble des


comportements journaliers et des mesures
préventives visant la protection de l'individu,
la prévention contre les maladies et la
préservation de la santé. Un approvision-
nement suffisant en eau saine et des mesures
d'assainissement sont parmi les composantes
d'hygiène de base les plus importantes pour
les populations.
La problématique de l'hygiène de base et de
l'assainissement est en étroite relation,
quoique non exclusivement, avec la problématique de l'eau. On pourrait définir l'hygiène de
base comme étant l'ensemble des comportements quotidiens et des mesures visant la protection
de l'individu et de l'environnement.

Dans ce cadre, un approvisionnement satisfaisant en eau salubre et des mesures efficaces


d'assainissement liquide et solide constituent les deux composantes majeures de l'hygiène de
base quel que soit l'environnement, citadin ou rural.
On doit cependant porter une attention particulière à la dimension comportementale, quel que
soit le milieu où l'on vit. En effet, des mesures qui se limiteraient à des efforts d'infrastructures,
sans y associer étroitement des mesures d'éducation et de sensibilisation civique à l'hygiène
individuelle et collective et à la préservation de l'environnement, risqueraient d'être
insuffisantes et inefficaces.

3.2. ACTIONS À MENER

Différentes actions sont à entreprendre afin d'améliorer les conditions d'hygiène de base chez
les populations dans le milieu urbain comme dans le milieu rural :

En milieu urbain
• Approvisionner la population en eau de bonne qualité ;
• Renouveler le réseau de distribution de l'eau potable d'une façon régulière et en cas de
nécessité ;
• Assurer un système de contrôle de la qualité d'eau potable par de fréquents prélèvements
d'échantillons pour analyse et traitement ;
• Mettre fin aux lavoirs publics dès que tous les habitants bénéficient du réseau d'eau potable
(prévoir le réseau d'assainissement liquide) ;
• Sensibiliser sur le respect quotidien de l'hygiène alimentaire ;
• Sensibiliser les enfants au niveau des écoles sur l'éducation sanitaire.

Module 3
Outils d’interventions sociale 23
En milieu rural
• Approvisionner les zones rurales en eau de bonne qualité avec système de désinfection
continue ;
• Éviter l'utilisation de l'eau des puits non traités pour la boisson ;
• Organiser des campagnes de sensibilisation sur les risques engendrés par l'utilisation de
l'eau des puits non aménagés (maladies à transmission hydrique) ;
• Respecter des normes d'hygiène pour la conservation et le transport de l'eau ;
• Éviter l'utilisation de l'eau des lavoirs et des eaux usées pour l'irrigation et pour le lavage
du linge ;
• Respecter les normes d'hygiène alimentaire ;
• Sensibiliser les enfants au niveau des écoles sur l'éducation sanitaire.

3.3. HYGIÈNE DE L'EAU

L'eau est une “denrée” alimentaire qui répond à un besoin physiologique de premier ordre. Elle
est aussi indispensable pour le métabolisme de base que pour la propreté et l'hygiène. Il est
évident que ces fonctions ne sont remplies que si l'eau est à la fois saine et disponible en
quantité suffisante. Par contre, si l'eau est insalubre ou contaminée, elle peut être à l'origine
de la transmission de certaines maladies.

Maladies à transport hydrique


L'utilisation de l'eau contaminée ou chargée de microbes, parasites et produits chimiques ou
organiques, peut causer au consommateur des maladies parmi lesquelles on peut citer :
- les diarrhées qui tuent annuellement des millions d'enfants ;
- les fièvres typhoïdes et les salmonelloses ;
- le choléra ;
- la poliomyélite chez l'enfant ;
- les hépatites virales ;
- les dermatoses (comme la gale) ;
- le paludisme ;
- la bilharziose ;
- les maladies et les intoxications dues à l'eau contaminée par les produits chimiques ou
radioactifs.

Préservation de la qualité de l'eau


La préservation de la qualité des eaux, notamment de celles destinées à la boisson, passe
préalablement par une attention particulière à prêter à la propreté de leurs sources, à leurs
modes d'approvisionnement et de transport et aussi aux modes de leur conservation.

Il existe différents types de sources d'eau dont on peut citer entres autres :
• Les bornes fontaines : il faut procéder à l’aménagement de bornes fontaines communales
ou publiques non branchées au réseau de distribution pour éviter l'infiltration des eaux
usées et procéder au contrôle de la qualité de l'eau et sa désinfection.
• Les puits publics : ils doivent avoir un cuvelage sur une hauteur de 3 m, construits en
béton, en maçonnerie, en briques, en pierre ou en éléments préfabriqués et revêtus d'un
enduit étanche pour empêcher les infiltrations. Ils doivent être munis obligatoirement d'un

2 4 Module 3
Outils d’interventions sociale
couvercle de protection, d'une plateforme confectionnée avec des matériaux solides et
étanches protégeant les abords de l'ouverture sur 2 m au moins afin d'éviter toute pollution
extérieure de l'eau.

Propreté, transport et conservation de l'eau : avant sa consommation, l'eau de boisson doit


être soigneusement protégée au cours de son transport et pendant son stockage. Ainsi, il faut
éviter tout contact direct avec la masse d'eau transportée ou stockée ; les récipients
employés doivent être systématiquement lavés après chaque usage et tenus couverts dans
des endroits propres.

Conservation et utilisation de l'eau : les récipients où l'eau sera conservée doivent être en
outre placés dans un lieu approprié de façon à ce que l'eau garde sa fraîcheur et qu'elle ne
soit pas accessible aux enfants et aux animaux.

Désinfection de l'eau : par l'utilisation de l'eau de Javel ou par son ébullition. Il s’agit là
d’une opération obligatoire et recommandée.

Le degré de traitement de l'eau dépend bien entendu de la qualité de l'eau considérée, de


l'usage qu'on voudrait en faire, de l'importance de l'agglomération à approvisionner et des
directives ou normes concernant la qualité de l'eau à fournir au consommateur.

3.4. HYGIÈNE ALIMENTAIRE

Objectifs de l'hygiène alimentaire


• Améliorer les conditions de transport des aliments et leur commercialisation.
• Améliorer les conditions de préparation des aliments et leur conservation.
• Contrôler rigoureusement les produits alimentaires vendus.
• Sensibiliser sur l'importance de la propreté des personnes, du matériel et des produits pour
la préparation des aliments.

Transport, commercialisation et conservation


• Equiper les moyens de transport d’appareils et de systèmes de réfrigération.
• Inciter les manipulateurs des denrées alimentaires à subir régulièrement des examens
médicaux.
• Contrôler rigoureusement les produits alimentaires vendus.
• Sensibiliser les commerçants et les consommateurs sur l'importance de l'hygiène
alimentaire.

Règles d'or pour la propreté des aliments


• Bien laver les légumes et fruits à l'eau propre (avec de l'eau de Javel).
• Bien se laver les mains avec de l'eau propre et du savon avant la préparation des aliments.
• Bien cuire les aliments (surtout le lait...) avant leur utilisation.
• Bien conserver les aliments, de préférence au réfrigérateur.
• Bien protéger les aliments contre les insectes, les rongeurs et les animaux.
• Veiller sur la propreté de la cuisine et de ses ustensiles.

Module 3
Outils d’interventions sociale 25
3.5. HYGIÈNE ET ENVIRONNEMENT

Afin de minimiser les risques et les facteurs d'infection (vecteurs de maladies) et de vivre dans
un environnement sain, il est nécessaire de respecter les conditions suivantes :
- privilégier la propreté des habitations et des locaux,
- éloigner l'élevage des animaux des habitations,
- équiper les rues avec des poubelles réglementaires,
- utiliser des toilettes propres,
- dispenser un cours d'éducation sanitaire, surtout aux enfants,
- évacuer les déchets dans des bennes couvertes,
- éviter de fumer à l'intérieur des habitations.

L'assainissement doit accompagner les adductions d'eau potable dans les villages. Si rien n'est
fait, la nappe phréatique subit une pollution généralisée dans un délai tres court.

Assainissement liquide
Dans les zones où le réseau d'assainissement n'existe pas, il faut procéder à l'aménagement
de fosses septiques et au lagunage avec traitement biologique.

Assainissement solide
Dans les zones inaccessibles aux camions et aux éboueurs, il faut trouver une alternative pour
les charretiers ou les remplacer par un système de collecte des déchets solides, et aussi
essayer d'éradiquer les points noirs dispersés au voisinage des villes en créant une seule
décharge contrôlée et centralisée.

3.6. INFORMATIONS PRATIQUES

Migration & Développement 4, quartier administratif M'haïta


83 000 Taroudant
Tél. : 028 85 49 47
Fax : 028 85 47 37

Outil élaboré par l'association Migrations & Développement.

2 6 Module 3
Outils d’interventions sociale
2.
SERVICES SOCIAUX
DE SANTE
1. Dar Al Oumouma ............................................................... 28

2. Mutuelle communautaire de santé........................................... 32


1. Dar Al Oumouma

1.1. CADRAGE

Les progrès considérables enregistrés dans le


domaine de la santé en particulier et dans le
domaine socioéconomique en général, ont
largement contribué à améliorer la santé de la
population comme en témoignent les
différents indicateurs de santé. C'est ainsi que
l'espérance de vie dépasse aujourd'hui les 70
ans, la mortalité juvénile est réduite à des
niveaux acceptables, certaines maladies ont
été éliminées voire éradiquées, telles que la
poliomyélite, le tétanos néonatal et le
paludisme, enfin d'autres maladies sont maîtrisées comme la tuberculose et les maladies à
caractère hydrique.

Cependant certains indicateurs tels que la mortalité maternelle et la mortalité néonatale


restent encore élevés contrastant avec le niveau de développement que connaît le pays.

C'est ainsi que :


- la mortalité maternelle a été estimée en 2004 à 227 pour 100 000 naissances vivantes, dont
187 en milieu urbain et 267 en milieu rural ;
- la mortalité néonatale, étroitement liée aux conditions de l'accouchement et à l'état de santé
de la mère, est estimée quant à elle à 27 décès pour 1000 naissances vivantes ; 24‰ des décès
surviennent en milieu urbain, tandis que 33‰ de ces décès surviennent en milieu rural ;
- la mortalité des enfants âgés de moins de 1 an manifeste aussi le même décalage entre les
enfants nés en ville et ceux nés à la campagne : 33‰ des enfants “citadins” meurent avant
leur premier anniversaire, tandis que ce taux atteint 55‰ dans le milieu rural.

Notre pays reste en plus tributaire d'une transition épidémiologique complexe où coexistent des
problèmes de santé primaire non encore résolus et des problèmes de maladies dites des pays
riches, plus difficiles à maîtriser.

Plusieurs causes peuvent expliquer ces taux anormalement élevés, dont l'accessibilité physique
et géographique aux soins de santé de base, le statut économique et le pouvoir d'achat de
certains foyers, les contraintes d'ordre culturel liées à l'analphabétisme et au poids de certaines
traditions.

2 8 Module 3
Outils d’interventions sociale
1.2. QU'EST-CE QUE DAR AL OUMOUMA ?

Les problématiques des décès maternels et néonatals restent intimement liées à la grossesse et
aux conditions de l'accouchement. Pour permettre aux femmes d'accoucher dans une structure
de santé assistée par des professionnels de santé formés et expérimentés et capables
d'intervenir rapidement en cas de survenue de complication obstétricale, la mise en place, à
côté de la maison d'accouchement, d'une structure d'accueil des femmes enceintes semble être
une très bonne alternative.

Cette structure, dénommée “maison d'attente” ou “Dar Al Oumouma” (DAO), accueille la


femme enceinte pendant la période de la prénatalité. Par la suite, la femme sera admise, le
moment opportun, au sein de la maison d'accouchement juxtaposant la maison d'attente, pour
être assistée durant son accouchement et transférée en cas de besoin vers une structure
sanitaire adéquate (la DAO dispose d'une ambulance).

Cette solution est adaptée au contexte marocain car elle permet de réduire les délais
nécessaires pour accéder à une structure de santé. La maison d'attente constitue en plus un
espace où la femme bénéficiera de séances d'éducation parentale, afin de guider les futurs
parents en matière de soins de santé, nutrition et développement psychomoteur du jeune
enfant.

La maison d'attente doit se situer à côté de la maison d'accouchement. Pour qu'elle puisse
héberger les femmes vivant au niveau des localités enclavées, elle doit être au centre d'un
territoire comprenant une à sept communes, peuplées d'au moins 50 000 habitants. Le nombre
de naissances attendues au niveau de cet espace devra dépasser les 1 000 par an.

Aujourd'hui, six DAO sont fonctionnelles : Tazarine (province de Zagora), Taznakht (province de
Ouarzazate), Ourika (province d'Al Haouz), Zoumi (province de Chaouen), Agourai (province d'El
Hajeb), Touloukoult (province de Chichaoua).

L'évaluation préliminaire réalisée en 2006 a montré une augmentation très nette du nombre des
accouchements assistés par des professionnels de santé ainsi que des références de qualité des
cas compliqués vers la maternité hospitalière.

1.3. COMMENT CRÉER UNE DAO ?

L'Initiative Nationale de Développement Humain (INDH) est une opportunité idoine pour
implanter les maisons d'attente. Divers acteurs peuvent prendre l'initiative de lancer un projet
de Dar Al Oumouma : des provinces, des communes ou groupements de communes et des
associations. Il convient alors de monter un dossier de projet et de le soumettre au Comité
provincial de l'INDH pour obtenir un financement. Cependant, les crédits de l'INDH ne pouvant
en aucun cas suffire à subventionner l'ensemble de l'opération, de nombreux autres bailleurs de
fonds peuvent être sollicités : Unicef, Fonds des Nations unies pour la Population (UNFPA),
Programme des Nations unies pour le Développement (PNUD), agences de coopération et
fondations étrangères, Agence de Développement Social, mécènes, etc.

Module 3
Outils d’interventions sociale 29
1.4. COMBIEN ÇA COÛTE ?

Le coût d'un projet DAO (acquisition du terrain, construction, équipement, formation) peut être
estimé* (estimation de 2003) entre 1 et 1,2 millions de DH dont :
- achat d'un terrain de 300 m2 au minimum : 50 000 à 100 000 DH. Dans certains cas, le terrain
est offert par le Ministère de la Santé ou par la commune.
- construction, dans un premier temps, d'un bâtiment d'environ 150 m2 : 500 000 à 600 000 DH.
Si la capacité d'accueil devient insuffisante, il convient de construire une extension.
- équipement : 100 000 à 200 000 DH
- ambulance : 330 000 DH
- formation du personnel : 50 000 DH
- campagnes de sensibilisation : 30 000 DH

Budget annuel de fonctionnement : 120 000 à 200 000 DH. Ce budget couvre les frais de
nourriture, les charges diverses et les salaires des membres de l'équipe de DAO. Il varie selon la
contribution des communes en ressources humaines (certaines prennent en charge les salaires
des employés).

Pour faciliter les démarches et la levée des fonds, l'initiateur du projet peut obtenir l'appui du
Ministère de la Santé, du Ministère de l'Intérieur ou de l'Unicef.

1.5. DAR AL OUMOUMA EN ACTION

Une fois le dossier constitué, la DAO est construite et équipée sous la supervision d'un Comité
provincial de coordination composé de représentants de la province, de la Délégation de la santé
et des communes. Ensuite, une association DAO est créée pour assurer la gestion opérationnelle
du projet. Elle peut rassembler, par exemple, des représentants des autorités communales et
des ONG locales. Cette association élit un président, se dote de statuts et élabore un règlement
intérieur. Elle se charge de recruter le personnel et de gérer les activités de Dar Al Oumouma.
Ce sont généralement les communes (en puisant dans le budget d'appui aux associations) et/ou
la province qui couvrent les frais de fonctionnement annuels de la DAO.

Une bonne équipe doit être composée d'une cuisinière femme de ménage, un gardien et au
moins deux animatrices, généralement des jeunes femmes ayant terminé leurs études
secondaires et suivi une formation dans le domaine de la santé publique.

Ces animatrices sont l'âme de la DAO : elles se relayent auprès des femmes, veillent à leur
confort, dispensent une éducation parentale en s'appuyant sur divers supports (notamment
audiovisuels), font le lien avec le centre de santé, tiennent les registres et les comptes. Elles
participent également aux campagnes de sensibilisation de la population.

Dans le cadre d'un comité de suivi, le président de l'association DAO se réunit périodiquement
avec les présidents des communes, le médecin-chef et les représentants du gouverneur pour
faire le point sur les problèmes rencontrés et l'état d'avancement du plan d'action de
l'association.

3 0 Module 3
Outils d’interventions sociale
1.6. LES CONDITIONS DU SUCCÈS

• Sauver la vie des femmes et des enfants nécessite la mobilisation de tous : walis et
gouverneurs au niveau des préfectures et provinces, parlementaires et corps élus,
responsables des départements à caractère social, acteurs du développement et représentants
de la société civile ainsi que tous les citoyens.

• Pour s'approprier le projet, la population doit se sentir impliquée dès sa conception. A cet
effet, il est recommandé de réaliser une enquête préalable afin de cerner les priorités et la
demande locales. Ensuite, tous les relais communautaires (associations de développement et
d'usagers, accoucheuses traditionnelles, fqih des mosquées, pharmaciens, etc.) seront
mobilisés pour informer les futures mamans et leurs maris sur le projet.

• La maison d'attente doit impérativement se trouver à proximité d'une structure de santé


dispensant des soins de qualité, d'une manière continue dans le temps, par un personnel formé
et expérimenté, dotée de l'équipement et des médicaments nécessaires. Elle doit disposer
d'une ambulance et d'un téléphone et être en mesure d'évacuer les femmes enceintes
présentant des complications vers un hôpital en moins d'une heure.

• Aussi confortable et équipée soit-elle, une DAO ne peut pas remplir sa mission si la maison
d'accouchement et la maternité hospitalière n'offrent pas un accueil et des services de qualité.

• L'équipement des centres de santé communaux en échographe est un élément important. Ces
appareils à la fois utiles sur le plan médical et attractifs pour la population permettent
d'augmenter le taux de fréquentation des consultations prénatales, de préciser l'âge de la
grossesse et de dépister les grossesses à risque. Les femmes qui connaissent la date de leur
accouchement peuvent se rendre à DAO en temps opportun.

• Des moyens de transport peu coûteux doivent être mis à la disposition des femmes enceintes
qui habitent les zones enclavées et qui souhaitent se rendre à la maison d'accouchement qui
est à proximité de DAO. Sur ce plan, un système de mutuelle communautaire donnant droit à
l'utilisation gratuite de l'ambulance de la commune est une solution efficace.

1.7. INFORMATIONS PRATIQUES

Ministère de la Santé Direction de la population


Division de la protection de la santé de la mère
Tél. : 037 69 06 94
Fax : 037 69 10 82
Site web : www.sante.gov.ma

UNICEF 1, rue Bani Bouayach, angle avenue Imam Malik


Souissi-Rabat
Tél. : 037 75 97 41/2/5
Fax : 037 75 97 60

Outil élaboré par le Ministère de la Santé (service de la protection de la santé de la mère).

Module 3
Outils d’interventions sociale 31
2. Mutuelle communautaire de santé

2.1. DESCRIPTION DE L'APPROCHE

Les mutuelles communautaires sont des organisations à but non lucratif. Elles sont gérées par la
communauté elle-même en fonction de ses besoins. Les mutuelles communautaires représentent
un mécanisme d'assurance maladie conçu et géré au niveau local.

Les mutuelles communautaires marocaines (MCS) fonctionnent généralement selon le schéma


suivant : les adhérents s'acquittent d'une cotisation comprise entre 150 et 200 DH par an et par
ménage (quel que soit le nombre d'enfants) et bénéficient en contrepartie d'un panier de soins
comprenant généralement l'accès aux médicaments essentiels, aux examens échographiques et
à l'évacuation en ambulance vers les hôpitaux les plus proches en cas de nécessité.

Ce panier de soins est déterminé suite à une étude de faisabilité qui tient compte des besoins
spécifiques de la communauté en question et de la capacité financière de la population. Ainsi,
d'autres prestations peuvent figurer dans ce panier de soins comme les consultations
spécialisées, les examens biologiques de base, les examens radiologiques, etc.

2.2. LOCALISATION

Au Maroc, la première expérience de mutuelle communautaire de santé a été menée à Zoumi,


dans la province de Chefchaouen. Actuellement, les mutuelles communautaires sont déjà
opérationnelles dans les provinces suivantes : Chefchaouen, Al Haouz, Ouarzazate, Azilal,
Chichaoua, El Hajeb, Taounate et El Jadida.
Cette expérience sera notamment étendue aux régions montagneuses et aux zones encore
enclavées. La première expérience a été lancée dans la commune de Zoumi (province de
Chefchaouen) pour améliorer l'accès aux médicaments essentiels.
Le projet a visé également la mise en place d'un système d'évacuation vers les hôpitaux de référence
les plus proches et l'amélioration de la disponibilité, localement, des examens complémentaires tel
l'examen échographique.

Provinces Nbre de communes / site Démarrage


Chefchaouen* 1 commune 2002
Chefchaouen 4 communes 2004
Al Haouz 7 communes 2004
Ouarzazate 5 communes 2005
Azilal 1 commune 2005
Azilal 1 commune 2007
Chichaoua 2 communes 2006
El Hajeb 1 commune 2007
Taounate 2 communes En cours
El Jadida 4 communes En cours
* Commune de Zoumi

3 2 Module 3
Outils d’interventions sociale
2.3. PARTENAIRES

Niveau local : Population, associations locales, structures sanitaires locales,


pharmaciens, communes, autorités locales
Niveau provincial : Délégation du Ministère de la Santé, province administrative
Niveau central : Ministère de la Santé (Direction des hôpitaux et des soins
ambulatoires), Ministère de l'Intérieur, UNICEF, UNFPA, OMS

2.4.JUSTIFICATION

Importance de l'accès aux médicaments, notamment en cas d'urgence relative, pour la


population démunie.

2.5. OBJECTIFS DE L'APPROCHE

Objectifs généraux
• Faciliter l'accès de la population de la ou des commune(s) aux services sanitaires moyennant
une contribution annuelle et ce, grâce à la concrétisation d'une approche participative
• Impliquer la population de la ou des communes(s) dans la prise en charge des dépenses
relatives aux soins de santé de façon organisée (réduction de la charge financière)

Objectifs spécifiques
• Faciliter l'accès de la population aux médicaments essentiels
• Assurer la gratuité des évacuations des cas urgents à l'hôpital de référence
• Faire bénéficier la population des prestations de soins identifiées suite à l'étude de faisabilité

2.6. PROCESSUS DE MISE EN PLACE DE LA MCS

Le processus d'implantation de l'approche MCS se fait selon les étapes suivantes :


- journée d'information des acteurs locaux sur la MCS
- constitution d'un comité local qui a pour attribution la préparation de la phase de mise en
place des premières étapes du projet
- étude de faisabilité (monographie de la commune, enquête sur le terrain selon un
questionnaire préétabli et des focus group)
- création de l'association locale organe de gestion de la MCS
- renforcement des capacités et compétences des membres de l'association et des professionnels
de santé
- établissement de partenariat entre les différents acteurs (association, délégation du Ministère
de la santé, commune, pharmaciens…)
- campagne de sensibilisation de la population sur la MCS
- conception et mise en œuvre des supports et système d'information se rapportant à la MCS
- collecte des cotisations
- mise en œuvre (opérationnalisation) de la MCS
- suivi-évaluation

Module 3
Outils d’interventions sociale 33
2.7. SITUATION ACTUELLE

Après cette phase de démarrage, une évaluation sera entreprise fin 2007 en vue d'adapter le
rythme d'implantation aux besoins des partenaires locaux.

2.8. MODALITÉS DE GESTION ET DE PÉRENNISATION

La gestion de la MCS est assurée par une association locale. Les membres de cette association
bénéficient de formation en gestion administrative et comptable. Il existe des supports d'information
adaptés au projet MCS permettant d'assurer le suivi des activités de la MCS. Les modalités permettant
d'assurer la pérennisation de cette expérience s'articulent autour des principaux axes suivants :
- adhésion de la population au projet par des sorties (sur le terrain) de sensibilisation régulières
et continues afin de pouvoir changer leur comportement (plan de sensibilisation et de
communication global et intégré)
- niveau d'autonomie et de capacitation des associations locales
- niveau de coordination et de collaboration effectives entre les différents partenaires du projet.

2.8. POINTS FORTS

• Création d'une nouvelle dynamique basée sur l'organisation et la mobilisation de la communauté


• Facilitation de l'accessibilité, surtout financière, aux soins
• Amélioration de la qualité des soins offerts aux adhérents (exemple l'achat d'un échographe,
réfection des locaux des structures sanitaires, renforcement des compétences des professionnels
de santé)
• Fédération de plusieurs partenaires autour de ce projet

2.9. CONTRAINTES

• Faible capacitation des associations locales


• Absence de leadership (individuel ou collectif) au niveau local
• Accessibilité géographique difficile
• Instabilité des professionnels de santé

2.10. CONDITIONS DE SUCCÈS (RECOMMANDATIONS)

• Mettre en œuvre un plan de sensibilisation et de communication adapté à chaque contexte


• Développer des partenariats formalisés et effectifs entre les acteurs impliqués
• Renforcer les capacités techniques des associations gestionnaires
• Assurer un suivi régulier et rigoureux, surtout le suivi de proximité

2.11. INFORMATIONS PRATIQUES

Ministère de la Santé Direction des hôpitaux et des soins ambulatoires


335, Avenue Mohamed V
Tél : 037.20.73.85
Fax : 037.20.73.81
Site web : www.sante.gov.ma
Outil élaboré par le Ministère de la Santé (Direction des hôpitaux et des soins ambulatoires).

3 4 Module 3
Outils d’interventions sociale
3.
SERVICES SOCIAUX
D'EDUCATION
1. Lutte contre l'abandon scolaire ............................................. 37

2. Soutien scolaire .................................................................. 41

3. Enseignement préscolaire ..................................................... 44

4. Lutte contre l’analphabétisme ............................................... 47

5. Éducation non formelle ........................................................ 50

6. Transport scolaire ................................................................ 53


Cadrage général

L'éducation et la santé constituent les deux politiques publiques majeures de redistribution et


d'investissement dans le capital humain. L'exclusion de l'une comme de l'autre sont donc les deux
causes majeures de retard en matière de développement humain et de marginalisation sociale,
handicapant ainsi le potentiel global de développement économique et social des pays et des
différents territoires qui le composent.

L'exclusion de l'éducation a des causes bien connues. Il s'agit de la non scolarisation et de la


déscolarisation par abandon ou échec scolaire. Mais il s'agit aussi des performances du système
éducatif public : faible rendement interne du fait des déperditions scolaires. Les effets de ces
causes sont eux aussi bien connus : rechute des déscolarisés dans l'analphabétisme et l'illettrisme,
recul du sens civique et de l'esprit critique, faiblesse des apprentissages fondamentaux (lecture,
écriture, calcul, langues, communication), chômage des analphabètes et des jeunes diplômés de
l'université. En outre, les performances du système éducatif se dégradent au fur et à mesure que
l'on s'éloigne des grandes agglomérations urbaines.

Ces effets délétères accumulés, joints au retard en matière d'alphabétisation, se répercutent


négativement dans tous les domaines de la vie sociale, politique et économique : situation injuste
faite aux femmes, dysfonctionnement de la démocratie, diffusion restreinte des valeurs de
citoyenneté et de progrès, fléau du chômage de masse et faible compétitivité de l'économie,
exclusion sociale et délitement du lien social, tendance au désoeuvrement et à la délinquance…

A partir de 1999, une ambitieuse réforme consensuelle issue de la COSEF vise à rénover et
moderniser le système d'éducation-formation et surtout à améliorer ses performances. Des efforts
vigoureux sont menés aussi en matière de lutte contre l'analphabétisme et d'éducation non
formelle. La formation professionnelle publique et privée connaît un renouveau remarquable.
Cependant, l'école étant un enjeu sociétal au sens propre du terme, ses problèmes concernent la
totalité des citoyens et des familles, d'où la nécessité de compléter l'action des pouvoirs publics
par des actions militantes et solidaires. Le champ de ces actions, ouvert aux acteurs du
développement, à la société civile et au secteur privé comporte :
- La lutte contre l'abandon scolaire
- Le soutien scolaire
- L'enseignement préscolaire
- L'alphabétisation
- L'éducation non formelle
- Le transport scolaire

3 6 Module 3
Outils d’interventions sociale
1. Lutte contre l'abandon scolaire

1.1. CAUSES DE L'ABANDON SCOLAIRE

Il existe deux types de causes d'abandon scolaire :

• Causes extra scolaires

Les causes extra scolaires dépendent souvent des circonstances


individuelles et familiales, qui sont généralement liées à des
problèmes socioéconomiques.
Les causes extra scolaires considérées sont les suivantes :
• Faiblesse du revenu familial
• Travail des enfants
• État de santé de l'élève (comme les déficiences en iode ou en
fer par exemple)
• Problèmes familiaux (séparation des parents, divorce...)
• Analphabétisme ou l'attitude négative des parents vis-à-vis de l'école
• Éloignement de l'école et du collège
• Mariage précoce des filles
• Mouvement des populations (flux migratoires)

• Causes intra scolaires

• Échec scolaire dû à un absentéisme répété de l'élève


• Curriculum non adapté au contexte
• Mauvaises relations enseignant/élèves
• Manque de matériel pédagogique/inadaptation de l'infrastructure
• Démotivation, absentéisme des enseignants
• Manque d'activités para scolaires et ludiques
• Inadéquation du profil du chef d'établissement
• Inadaptation de la formation initiale des enseignants aux besoins de l'école et des élèves

1.2. DÉMARCHE DU SECRÉTARIAT D'ETAT CHARGÉ DE L'ALPHABÉTISATION ET DE L'EDUCATION


NON FORMELLE

Dans ce cadre, le Secrétariat d'Etat chargé de l'Alphabétisation et de l'Education non formelle,


qui a reconnu la gravité et l'ampleur du problème et la nécessité d'une intervention, a lancé
pendant l'année scolaire 2005/2006 un programme pour lutter contre l'abandon scolaire.
Ce programme est fondé sur deux axes principaux :
1. la prévention de l'abandon scolaire à travers le soutien scolaire ;
2. l'appui à la réinsertion scolaire des enfants ayant déjà quitté l'école.

Module 3
Outils d’interventions sociale 37
1. La prévention de l'abandon scolaire

Elle se fait à travers la création dans chaque établissement scolaire d'une cellule de veille
constituée par le directeur de l'école, un inspecteur, un représentant de l'association des
parents d’élèves, un enseignant de la langue arabe et un enseignant de la langue française. Et
cela, afin d'offrir un soutien aux enfants à risque d'abandon scolaire. Le rôle de cette cellule
de veille consiste à :
- réaliser un diagnostic de la situation de l'établissement scolaire en matière d'abandon,
d'échec, d'absence ;
- établir la liste des bénéficiaires du soutien scolaire ;
- établir la liste des enseignants qui vont assurer les cours de soutien scolaire ;
- établir la liste des bénévoles associatifs ;
- réaliser des campagnes de sensibilisation au profit des parents d'élèves ;
- identifier les différentes activités de soutien.

Cette cellule travaille en collaboration avec le Conseil d'administration de l'établissement


scolaire, comme le stipulent les deux circulaires 5/239 et 1/230, datées respectivement du 29
juillet 2005 et du 1er septembre 2005. Elle prépare le programme annuel et l'emploi du temps
des cours de soutien scolaire (60 heures/an) selon les niveaux des élèves du primaire.
Les 60 heures de cours sont réparties comme suit : 20 heures de français, 20 heures d'arabe
et 20 heures de mathématiques. Le nombre d'heures de cours peut être doublé selon les
besoins des élèves.

2. La réinsertion scolaire à travers un programme d'éducation non formelle

Celle-ci est définie comme l'ensemble des activités à l'extérieur du système scolaire formel
pour fournir un apprentissage spécifique à certains groupes de population. L'école non
formelle offre aux enfants ayant quitté prématurément l'école la possibilité de terminer leurs
études primaires. Le Secrétariat d'Etat chargé de l'Alphabétisation et de l'Education non
formelle offre le matériel didactique et assure la formation du formateur. Les projets
d'éducation non formelle sont en général gérés par des associations locales, nationales ou
internationales (pour plus de détails, voir outil n° 5 sur l'éducation non formelle, page 50).
Toute association désireuse de participer à la mise en œuvre du programme du Secrétariat
d'Etat chargé de l'Alphabétisation et de l'Education non formelle doit contacter ce dernier.

1.3. INFORMATIONS PRATIQUES

Secrétariat d'Etat chargé de l'Alphabétisation 31, Angle Avenue El Abtal


et de l'Education non formelle & Rue Oued Fès
Agdal, Rabat
Tél. : 037 77 49 31
Fax : 037 77 05 01
Courriel : alpha@alpha.gov.ma
Site web : www.alpha.gov.ma

Outil élaboré en collaboration avec le Secrétariat d'Etat chargé de l'Alphabétisation


et de l'Education non formelle

3 8 Module 3
Outils d’interventions sociale
L'expérience du Comité de Soutien
à la Scolarisation de la Fille Rurale
en matière de lutte contre l'abandon scolaire

Créé en 1998, le Comité de Soutien à la Scolarisation de la Fille Rurale (CSSF) est une association
à but non lucratif qui oeuvre à l'échelle nationale pour la promotion de la pleine scolarisation
des filles du milieu rural.

Mission

Le CSSF vise à promouvoir l'éducation des jeunes filles rurales


et à renforcer les capacités des ONG locales oeuvrant dans le
domaine de l'éducation. Sa mission est de proposer et de
diffuser, à partir des leçons apprises de l'expérience du projet
“Une bourse pour réussir” des modèles en matière de lutte
contre la déperdition scolaire dans le milieu rural. Cette
mission se base sur une approche intégrée partenariale en vue
de mener des actions de plaidoyer pour :
- promouvoir le modèle “Une bourse pour réussir”
- plaider pour l'augmentation de la capacité des
établissements scolaires
- améliorer la qualité de l'éducation

Vision

Toutes les filles rurales doivent :


- avoir accès à une éducation de qualité
- être conscientes de leur rôle dans la société en tant que citoyennes
- jouir pleinement de leurs droits
- bénéficier de l'égalité des chances

Objectifs

• Soutenir et mener des actions pour améliorer les taux de scolarisation des filles.
• Soutenir et initier des actions visant l'amélioration des conditions de scolarisation dans le rural
• Favoriser l'accès et la rétention des filles dans tous les cycles de l'enseignement.

Réalisations

Parmi les principales activités du CSSF figure le Programme “Une bourse pour réussir”.
Le principal objectif de ce programme est de permettre aux filles du milieu rural de poursuivre

Module 3
Outils d’interventions sociale 39
l'enseignement du premier cycle du secondaire grâce à l'octroi d'une bourse mensuelle de 350 DH
par jeune fille pour une durée de trois ans. Cette bourse permet la prise en charge des jeunes
filles dans des foyers d'accueil situés à proximité des collèges de l'enseignement public. Chaque
foyer accueille une vingtaine de filles placées sous la supervision d'une encadrante diplômée et
d'une gouvernante. La gestion des foyers est assurée par des associations locales. De 1998 à
2007, le programme a permis la prise en charge de 1083 bénéficiaires, réparties sur 31 foyers
situés dans 28 localités et encadrés par 19 associations partenaires.

Une quinzaine de structures bénéficient actuellement de l'appui direct du CSSFR, les autres sont
gérées de manière autonome par les associations partenaires qui ont développé et consolidé leur
propre stratégie de mobilisation des fonds.

Des mécanismes de gestion des bourses ont été mis en place et un manuel des procédures de
gestion interne a été développé à l'occasion de l'audit financier dont a fait l'objet le CSSF en 2005.

Le projet “Une bourse pour réussir” est un projet intégré et multidimensionnel. Il intègre des
cours de soutien scolaire en faveur des bénéficiaires et des activités éducatives, en particulier
l'éducation à la citoyenneté. De même, le CSSF organise des formations au profit des membres
des associations locales partenaires dans le cadre de la composante renforcement des capacités,
l'objectif étant leur autonomisation.

Informations pratiques

Comité de Soutien 66, avenue Fal Ould Oumeir,


à la Scolarisation de la Fille rurale appt 4, Agdal, Rabat - Maroc
Tél. : 212 (0) 37 68 07 54
Fax : 212 (0) 37 68 09 44
Courriel : cssf@mtds.com
Site web : www.comitessf.org

4 0 Module 3
Outils d’interventions sociale
2. Soutien scolaire

Pour lutter contre le fléau de l'abandon scolaire,


plusieurs associations ont lancé des programmes
diversifiés. Voici le programme d'appui et de
renforcement des filles menacées d'abandon
scolaire du projet ADROS.

2.1. OBJECTIFS

• Aider les filles à comprendre les leçons.


• Offrir l'appui essentiel pour améliorer le niveau des filles en classe.
• Aider les filles à accomplir leurs devoirs.
• Aider les filles dans l'organisation et le soin des cahiers et manuels scolaires.

2.2. CATÉGORIES CIBLÉES

Les filles dont l'âge ne dépasse pas 16 ans, issues de familles pauvres et qui rencontrent des
difficultés de compréhension et d'apprentissage.

2.3. MATIÈRES CONCERNÉES

• Arabe
• Français
• Mathématiques
• Autres matières en fonction des besoins des filles ciblées

2.4. DURÉE DES COURS DE RENFORCEMENT

• 20 heures au moins pour chaque matière.


• L'association ou la coopérative peut doubler le nombre d'heures selon les besoins des filles.

2.5. ORGANISATION DES COURS

• Les cours peuvent être répartis de manière égale entre les trois matières : 20 heures d'arabe,
20 heures de français et 20 heures de mathématiques.

Module 3
Outils d’interventions sociale 41
• Il est possible de modifier cette répartition selon les besoins des filles.
• Il est préférable que le nombre de filles dans une classe ne dépasse pas 20 élèves
et que le suivi soit personnalisé pour chaque cas.
• Il est possible d'organiser des cours dans des classes d'un même niveau ou dans des classes de
niveaux différents selon l'effectif des filles élèves.

2.6. INDICATEURS DE SUIVI ET D'ÉVALUATION

• Le nombre des bénéficiaires des cours d'appui et de renforcement.


• Le nombre d'heures des cours de renforcement pour chaque bénéficiaire : la fille est
considérée comme ayant bénéficié de ces cours dès lors qu'elle a suivi 60 heures.
• Il revient aux associations et encadrants de s'assurer de l'amélioration du niveau des
bénéficiaires des cours de renforcement notamment en contrôlant l'évolution des points
obtenus par les élèves en classe.

2.7. FINANCEMENT

Le projet ADROS prend en charge l'équivalent de quarante (40) dollars pour 60 heures de cours de
renforcement pour chaque fille. La première tranche est versée au démarrage des cours et la
deuxième à la fin des 60 heures par rapport à chaque fille.

2.8. MÉCANISMES DE PARTENARIAT

• Les associations ou les coopératives d'éducation et de formation doivent contrôler, de


manière systématique, les notes obtenues par les filles ciblées pour s'assurer de l'amélioration
de leur niveau grâce aux cours de renforcement.
• En cas d'utilisation du financement pour faire bénéficier d'autres catégories d'enfants
menacés (masculins par exemple), il faut fournir au projet la liste de ces bénéficiaires
indirects.
• Il revient aux associations et coopératives, intéressées par l'organisation des programmes
d'appui et de renforcement dans les zones où elles travaillent, de faire parvenir au projet
ADROS une demande à ce sujet en y joignant une liste comprenant les noms des bénéficiaires,
leur âge, les noms des écoles où elles sont inscrites, les adresses de leur famille, les noms des
personnes qui donneront des cours de renforcement, leur niveau scolaire et leur fonction.
• Après réception de la demande, le projet ADROS envoie à l'association ou à la coopérative
les feuilles de présence qu'elle utilisera pour le suivi de l'opération de renforcement ainsi que
des fiches d'identification que l'association ou la coopérative remplira pour chaque bénéficiaire.
• Le projet ADROS et l'association ou la coopérative intéressée signent une convention de
partenariat.

4 2 Module 3
Outils d’interventions sociale
2.9. INFORMATIONS PRATIQUES

ADROS 104, Avenue Fal Oueld Oumeir, Apt. 11,


Agdal - Rabat
Tél. : 037 67 56 44/46
Fax : 037 67 56 41
Courriel: ksalaheddine@mtds.com

Module 3
Outils d’interventions sociale 43
3. Enseignement préscolaire

Le préscolaire, destiné aux enfants âgés de 4 ans


révolus à 6 ans, est considéré comme étant la
première étape du système éducatif. Cependant,
environ 60% des enfants des zones rurales et
périurbaines n'en bénéficient pas encore.
L'impact positif de l'éducation préscolaire sur
l'amélioration de la qualité de l'éducation,
l'inscription, la rétention et la réussite des filles
et des garçons dans le système scolaire n'est plus
à démontrer. A cet effet, plusieurs intervenants
se sont engagés pour mettre en place les
dispositifs nécessaires à sa généralisation au niveau de toutes les régions du royaume.

3.1. OBJECTIF DU PRÉSCOLAIRE

Le préscolaire favorise l'épanouissement, l'autonomie, la socialisation, la créativité et la


curiosité chez l'enfant. Il permet d'habituer au rythme scolaire, aide à préparer à la lecture et
à l'écriture et encourage la scolarisation de la petite fille avant même qu'elle ne puisse jouer
une fonction d'aide au sein de sa famille.

Dans les classes du préscolaire, l'enfant s'exerce à la relation sociale, au plaisir de l'échange et
du partage. Il prend conscience qu'il y a des règles à respecter et des contraintes à accepter.
Cette forme de socialisation est un premier pas vers la citoyenneté.

Le préscolaire est un espace sécurisé où l'enfant n'est plus exposé aux dangers et à l'insalubrité
de l'environnement. Il y acquiert des habitudes d'hygiène et des connaissances sanitaires qui lui
seront utiles tout au long de sa vie. Le préscolaire est aussi un lieu de dépistage précoce des
déficiences sensorielles de l'enfant.

3.2. ENSEIGNEMENT AU PRÉSCOLAIRE

Il est assuré par des éducateurs ayant suivi une formation dans le domaine du préscolaire. Il
existe plusieurs établissements susceptibles de répondre à cette formation :

• Centre de Ressources des Délégations et Académies du Ministère de l'Education Nationale (MEN).


• Centre de Formation régional des instituteurs.
• Centre Al Manar pour la formation d'éducateurs de jeunes enfants à Rabat.
• Association ATFALE à Rabat.
• Certains établissements préscolaires privés et certaines associations qui interviennent dans ce
domaine au niveau local.

4 4 Module 3
Outils d’interventions sociale
L'éducateur doit être capable d'adapter son rythme d'adulte à celui de l'enfant et d'adopter une
pédagogie de projet qui oriente vers une réalisation concrète des apprentissages. L'emploi du
temps est géré avec souplesse par l'éducateur tout en respectant le rythme biologique de l'enfant.

3.3. GÉNÉRALISATION DU PRÉSCOLAIRE

Le préscolaire est devenu une priorité car généralement les enfants qui en ont bénéficié restent
plus longtemps dans le système éducatif et réussissent mieux leurs études, ce qui leur évite de
devenir précocement une source de main-d'œuvre comme c'est souvent le cas dans les familles
économiquement et culturellement défavorisées.

Afin de généraliser le préscolaire, plusieurs conventions sont élaborées entre le MEN et les
secteurs gouvernementaux, les associations, l’Entraide nationale, la Ligue marocaine pour la
Protection de l'Enfance, le secteur privé… A cet effet, dans les zones les plus démunies, des
salles au sein des écoles publiques sont mises à la disposition des partenaires afin d'ouvrir le
maximum de classes de préscolaire.

3.4. AUTORISATION D'OUVERTURE DU PRÉSCOLAIRE

Pour obtenir l'autorisation d'ouverture, les associations et les porteurs de projets doivent
s'adresser à la Délégation ou l'Académie du MEN de leur province. Pour constituer le dossier
administratif, les associations doivent fournir leurs statuts, le nom du président fondateur et
identifier un directeur pédagogique qui deviendra l'interlocuteur des services ministériels.

• Ouverture d'une classe préscolaire au sein d'une école publique

Il faut consulter le Décret n° 101 du 31/07/2003 du Secrétariat Général du Ministère de


l'Education nationale et de la Jeunesse concernant la création de classes préscolaires
dans les établissements primaires en milieu rural et périurbain. Ce décret s'inscrit dans
la stratégie de généralisation du préscolaire et vise le partenariat avec les communes, les
associations et les organismes non gouvernementaux.

• Ouverture d'une institution préscolaire

Il faut consulter :

- La loi 05-00 relative au statut de l'enseignement préscolaire qui précise les conditions
générales d'ouverture d'une institution préscolaire, ses obligations, le profil du
personnel encadrant, les modes de contrôle, les sanctions et les dispositions
transitoires. La connaissance de ce texte est incontournable pour ouvrir un
établissement préscolaire.

- Le Décret n°2.00.1014 note n° 101 du 31/07/2003 du Ministère de l'Education nationale


et de la Jeunesse qui précise les conditions d'ouverture d'une institution préscolaire, les
normes des locaux, le profil de l'éducateur, les modalités de formation au sein de
l'académie, les obligations pédagogiques et les apports potentiels de l'académie.

Module 3
Outils d’interventions sociale 45
- L'Arrêté n°1535-03 du Ministère de l'Education nationale et de la Jeunesse précisant la
loi 05-00 et qui fixe les engagements pédagogiques en fournissant des précisions sur
l'architecture des locaux et leurs équipements ainsi que sur les exigences
administratives à respecter pour le personnel.

- La Circulaire n°86 concernant le cahier de charges pour l'ouverture, l'élargissement ou


la gestion des établissements préscolaires. Elle est en conformité avec la Charte
nationale d'éducation et de formation et avec les textes juridiques en vigueur ; elle
précise les normes à respecter concernant les locaux et l'équipement de l'établissement
ainsi que l'organisation pédagogique, le mode de fonctionnement interne et la
supervision.

3.5. INFORMATIONS PRATIQUES

Ministère de l'Education nationale, Direction de la coopération


de l'Enseignement supérieur et de la promotion
de la Formation des Cadres de l'enseignement scolaire privé
et de la Recherche scientifique Tél. : 037 77 18 22
037 68 72 63
Fax : 037 20 13 85
Courriel : divcom@men.gov.ma

Association AT FALE BP 8001, Rabat-Agdal


Tél. : 037 77 11 81
Courriel : atfale-1@menara.ma
www.refer.org.ma/atfale/atfale.htm

Outil extrait de documents de l'association ATFALE sur l'éducation préscolaire.

4 6 Module 3
Outils d’interventions sociale
4. Lutte contre l'analphabétisme

Au Maroc, en 2006, le taux d'analphabétisme


s'élevait à 38% mesuré en 2006. Ce taux est
particulièrement élevé chez les femmes et la
population rurale. Les conséquences néfastes de
l'analphabétisme sont multiples autant pour les
individus que pour l'ensemble de la société. En
effet, l'analphabétisme est un véritable fléau
qui peut parfois mener à la marginalisation et à
l'exclusion sociale ; il constitue de nos jours un
handicap réel pour l'individu qui en souffre et un
véritable frein au développement du pays.

Les analphabètes vivent une inadaptation au monde moderne. Plusieurs conséquences découlent
de cette inadaptation : ils ont d'importantes difficultés à communiquer, à participer à la vie de
leur groupe social et culturel, à comprendre les processus complexes et diversifiés de la vie
quotidienne et professionnelle, à exercer des fonctions polyvalentes, à transférer un savoir-faire
d'un poste de travail à un autre, à acquérir de nouveaux savoirs et à les mobiliser avec efficacité.

Cette inadaptation les empêche aussi de s'exprimer et de participer pleinement à la vie


quotidienne et culturelle. Les analphabètes sont socialement exclus et beaucoup d'entre eux
tombent dans la pauvreté.

4.1. CAUSES DE L'ANALPHABÉTISME

• Sociales : exclusion, pauvreté, ignorance des parents, genre


• Scolaires : parcours scolaire chaotique (changements fréquents d'école,
absentéisme…) et sentiment de rejet par l'école
• Géographiques : banlieues, zone rurale et éloignement de l'école

Des efforts importants sont entrepris afin de lutter contre l'analphabétisme, un phénomène qui
ne cesse d'être alimenté par des flux de déscolarisation et de non scolarisation.
C'est ainsi que le Secrétariat d'Etat à l'Alphabétisation et à l'Education non formelle a mis en
place une stratégie de lutte contre l'analphabétisme comprenant des programmes adaptés aux
besoins et aux attentes spécifiques des populations analphabètes dont la tranche d'âge varie
entre 15 et 45 ans :
- soutien scolaire
- alphabétisation des adultes
- éducation non formelle
- post alphabétisation

Module 3
Outils d’interventions sociale 47
4.2. LA DÉMARCHE

Le programme de lutte contre l'analphabétisme est mis œuvre par les Académies régionales et
les Délégations provinciales du Ministère de l'Education nationale (MEN) :
- les cours d'alphabétisation commencent le 13 octobre et se terminent le 30 juin de chaque
année
- l'emploi du temps des cours varie selon les spécificités de chaque région
- 200 heures de cours sont dispensées durant tout le cycle scolaire, à raison de 3 fois par
semaine
- le nombre de bénéficiaires par classe varie entre 20 et 30 dans le monde urbain et entre 15 et
30 dans le monde rural
- un test d'évaluation permet d'identifier le niveau scolaire des bénéficiaires
- des contrôles trimestriels permettent d'évaluer les apprentissages et les acquis
- un examen final a lieu à la fin du cycle scolaire

Les manuels scolaires (3 modules) sont les outils pédagogiques élaborés par le Secrétariat d'Etat
à l'Alphabétisation et l'Education non formelle :
- le premier module permet d'acquérir les notions de base de la lecture et de l'écriture (60
heures)
- le deuxième module permet d'enseigner les valeurs de l'éducation civique et l'éducation à la
citoyenneté (80 heures)
- le troisième module permet de consolider les acquis du premier et deuxième module (60
heures)

4.3. PARTENARIAT AVEC LES ASSOCIATIONS

Un partenariat est élaboré avec les associations oeuvrant dans le domaine de la lutte contre
l'analphabétisme dans le cadre de la circulaire du Premier Ministre N° 7/2003 du 27 juin 2003.
Le financement des programmes est pris en charge par le Secrétariat d'Etat à l'Alphabétisation
et à l'Education non formelle.

Toute association désireuse de participer au programme de lutte contre l'analphabétisme doit


prendre contact avec la délégation du Ministère de l'Education nationale de sa province ou
l'Académie de sa région pour pouvoir localiser le site ciblé sur la carte d'analphabétisme.

L'association doit ensuite établir sa demande en déposant deux dossiers à la Délégation


provinciale du Ministère de l'Education nationale ou l'Académie régionale :
- le dossier juridique de l'association,
- la fiche technique de l'association (voir Annexe 1),
- le dossier technique comportant la fiche technique du projet (établie après diagnostic) et la
liste des bénéficiaires.

Les deux dossiers sont ensuite étudiés et validés par le comité d'éligibilité des associations au
niveau de la province. Si la demande est acceptée, une convention de partenariat est conclue
entre la délégation provinciale de l'Education nationale ou l'Académie régionale et l'association.

4 8 Module 3
Outils d’interventions sociale
La première tranche (50%) de la subvention du Secrétariat d'Etat à l'Alphabétisation et à
l'Education non formelle est alors versée à l'association qui doit la consacrer :
- aux salaires des formateurs et des encadrants,
- à la formation des formateurs et des encadrants,
- aux frais de fonctionnement.

Une fois le projet démarré, l'association est tenue d'élaborer :


- un rapport trimestriel,
- un bilan annuel détaillant le nombre de bénéficiaires et d'animateurs, le taux de participation,
le nombre de manuels scolaires distribués, etc.

4.4. PARTENARIAT AVEC LES ENTREPRISES

Ce partenariat vise en priorité à améliorer les notions de base des ouvriers pour permettre la
mise à niveau de l'entreprise marocaine. Les entreprises désirant s'inscrire à ce programme
doivent être affiliées à la CNSS et établir une convention avec l'OFPPT. Dans ce cadre, l'OFPPT
finance 80% et l'entreprise 20% du programme d'alphabétisation, à condition que la formation
soit assurée par un établissement ou une association agréée par l'OFPPT.

4.5. INFORMATIONS PRATIQUES

Secrétariat d'Etat chargé de l'Alphabétisation 31, Angle Avenue El Abtal


et de l'Education non formelle et Rue Oued Fès, Agdal, Rabat
Tél. : 037 77 49 31
Fax : 037 77 05 01
Courriel : alpha@alpha.gov.ma
Site web : www.alpha.gov.ma

OFPPT 231, Bd Ibn Tachfine


20 300 Casablanca
Tél. : 022 61 83 13
Fax : 022 40 36 50
Courriel : ofppt@ofppt.org.ma
Site web : www.ofppt.org.ma

Entraide nationale 44, Avenue Omar Ibn Alkhattab


Agdal, Rabat
Tél. : 037 68 22 83/86/87
Fax : 037 77 76 85
Site web : www.entraide.ma

Module 3
Outils d’interventions sociale 49
5. Education non formelle ou “école de la deuxième chance”

Près de 1 500 000 enfants âgés de 9 à 15 ans sont déscolarisés ou ont abandonné prématurément les
bancs scolaires et ce, pour diverses raisons :
• Raisons économiques : travail précoce des enfants (artisanat, commerce informel, activités
agricoles...) dû à la pauvreté des parents
• Raisons sociales : enfants en situation précaire (enfants des rues, jeunes dans les
prisons...), flux migratoire…
• Raisons géographiques : éloignement des écoles et collège, enclavement de certains villages…
• Raisons culturelles : problème du genre dans le milieu rural, mariage précoce des filles,
attitude négative des parents à l'égard de l'école…

Comme cela a été dit dans la note de cadrage, la déscolarisation a des implications directes sur
la situation socioéconomique du pays, avec un important effet sur la montée du chômage, de la
délinquance et de l'exclusion sociale.
Ainsi, devant l'ampleur du phénomène de l'analphabétisme et de l'abandon scolaire qui touche
aussi bien les adultes que les enfants et les jeunes, le Ministère de l'Education Nationale a élaboré
un programme d'éducation non formelle permettant de :
- s'attaquer en profondeur à l'analphabétisme des jeunes non scolarisés et déscolarisés ;
- revoir les méthodes d'alphabétisation des adultes.

Ce programme repose sur une nouvelle stratégie plus adaptée :


- permettant le dépassement de la situation de marginalité et de travail précoce,
- résolvant une situation paradoxale, celle du pourcentage élevé d'analphabètes et de diplômés
sans emploi,
- impliquant et motivant à la fois la population à alphabétiser, les parents, les personnes
ressources qui contribueront à cette alphabétisation et la société civile en général,
- motivant et retenant les bénéficiaires dans le processus d'éducation.

5.1. LE PROGRAMME DE L'ÉDUCATION NON FORMELLE

Le programme d'éducation non formelle vise en priorité à :


- assurer l'éducation pour tous afin de contribuer à l'éradication progressive de l'analphabétisme
au Maroc,
- réinsérer les jeunes âgés de 9 à 15 ans dans les structures du système formel d'enseignement
ou dans la formation professionnelle ou les préparer à la vie active,
- impliquer et mobiliser les organisations gouvernementales, les organisations non gouverne-
mentales et la société civile en général autour de l'objectif de l'éducation pour tous.

5 0 Module 3
Outils d’interventions sociale
5.2. LA DÉMARCHE À SUIVRE

Pour la mise en œuvre d'un programme d'éducation non formelle, une analyse des besoins de la
population cible est élaborée afin d'assurer sa réussite. Cette analyse permet de s'adapter aux
exigences socioculturelles et socioéconomiques des populations, sources de l'analphabétisme
chez les adultes.
Un partenariat est établi entre le Secrétariat d'Etat chargé de l'Alphabétisation et de l'Education
non formelle et des organisations non gouvernementales, des organismes gouvernementaux et
des organismes internationaux.

5.3. L'ENGAGEMENT DU SECRÉTARIAT D'ETAT À L'ALPHABÉTISATION ET À L'EDUCATION NON


FORMELLE

Après signature de la convention, le Secrétariat d'Etat chargé de l'Alphabétisation et de


l'Education non formelle alloue à l'association partenaire une subvention correspondant aux
indemnités qu'elle verse aux animateurs.

Il prend également en charge la formation des animateurs et de leurs formateurs, l'élaboration


ainsi que l'implantation de curricula et des documents pédagogiques nécessaires, le suivi et
l'évaluation de chaque axe du programme ainsi que l'évaluation de l'ensemble du programme.

5.4. L'ENGAGEMENT DE L'ASSOCIATION

L'association s'engage à trouver les locaux et le matériel nécessaires à la mise en œuvre de ce


programme et à gérer les actions qui se déroulent sous sa responsabilité. Elle favorisera le
recrutement de jeunes diplômés comme animateurs en signant un contrat de travail avec eux
et procédera à l'inscription des bénéficiaires de formations éventuelles.

Les contenus des programmes sont pluriels, ils ne sont pas uniformes comme c'est le cas dans
l'éducation formelle. Ils ne se limitent pas aux connaissances de base en lecture, écriture et
calcul, mais sont élargis à l'éducation à la santé, à l'environnement et à l'éducation civique et
religieuse…
La durée des études dépend des populations cibles et des objectifs à atteindre. A cet effet, les
cours s'échelonnent sur 6 jours par semaine et sur 11 mois par année. Ils se répartissent de la
manière suivante :
- 216 heures de cours par an pour les enfants et jeunes en situation difficile et précaire.
- 432 heures de cours par an pour les enfants des zones rurales.

Les enfants âgés de 9 à 16 ans qui bénéficient de ces heures de cours sont orientés vers la
formation professionnelle.

864 heures de cours par an sont dispensées aux enfants et aux jeunes dont le niveau scolaire
permet la réinsertion dans le cycle normal de l'enseignement formelle, après passation de
l'examen de la 6ème année du primaire. Après réussite de cet examen, ils sont réinsérés
directement au collège.

Module 3
Outils d’interventions sociale 51
5.5. L'EXPÉRIENCE DE LA FONDATION ZAKOURA

Active depuis 1997, la Fondation Zakoura Education s'est fixé comme mission de promouvoir le
développement humain par l'éducation des enfants, l'alphabétisation des adultes et la
qualification des jeunes.

Cible du programme
Enfants âgés de 8 à 16 ans n’ayant pas eu la chance d'être scolarisés ou ayant quitté l'école dès
les premières années du primaire.

Objectifs du programme
• Donner aux enfants bénéficiaires de ce programme un niveau équivalent à celui de la fin de
la 6ème année de l'école publique, et ce à l'issue d'un cursus de formation de 3 ans pour qu'à la
fin du cycle les élèves aient trois alternatives :
- intégrer l'enseignement public,
- suivre une formation professionnelle qualifiante,
- s'engager dans la vie active.
• Développer la créativité et l'ouverture des enfants par diverses disciplines artistiques (chant,
dessin, jeux de rôle...) et civiques (santé, environnement, religion, droit humain et
démocratie).

Modalités de réalisation
• Création d'une école comprenant deux classes de 25 à 30 élèves chacune et aménagement des
emplois du temps des élèves en fonction des besoins des parents tout en répondant à 3 exigences :
- durée journalière des cours comprise entre 2 h 30 et 3 h,
- 6 jours de cours par semaine,
- 11 mois d'enseignement par an.
• Choix de l'emplacement de l'école au centre du douar ou dans le quartier d'implantation.

Expérience dans cette activité


• 8 ans et demi d'expérience
• Près de 300 écoles ouvertes
• 17 000 élèves scolarisés à travers tout le Maroc.

5.6. INFORMATIONS PRATIQUES

Secrétariat d'Etat chargé 31, Angle Avenue El Abtal et Rue Oued Fès
de l'Alphabétisation Agdal, Rabat
et de l'Education non formelle Tél. : 037 77 49 31
Fax : 037 77 05 01
Courriel : alpha@alpha.gov.ma
Site web : www.alpha.gov.ma

Fondation Zakoura Education 131, Boulevard Anfa, Casablanca


Tél. : 022 26 44 41 / 022 29 73 30
Fax : (212) 022 26 47 77
Site web : zakoura-education.org

5 2 Module 3
Outils d’interventions sociale
6. Transport scolaire

En milieu rural, les distances entre les domiciles et l'école ou le collège sont souvent importantes
et il n'existe aucun moyen de transport scolaire. Selon l'association Al Wifaq pour les œuvres
sociales et l'environnement dans la région de Bouskoura, le constat est le suivant :
- un enfant passe 3 heures par jour pour aller et revenir de l'école,
- conditions sanitaires laissent souvent à désirer (sueur, poussière, yeux altérés),
- dangers sur la route (accidents, morsures de chiens et blessures),,
- maladies causées par les conditions climatiques.

Tous ces phénomènes entraînent :


- des retards aux cours,
- une capacité d'apprentissage amoindrie,
- la fatigue au retour pour faire les devoirs,
- le décrochage et l'abandon de l'école,
- la marginalisation et l'enclavement, surtout pour les filles,
- l'obligation pour les mères d'accompagner les enfants (d'où une perte de temps et de
revenu),
- une gestion du temps catastrophique.

Par conséquent, un certain nombre d'élèves sont parfois contraints d'abandonner les études,
notamment les filles, et plus particulièrement au moment de passer au collège.

Pour pallier ce problème, plusieurs associations ont monté des projets de transport scolaire
adaptés au contexte local : vélo, calèche, autocar scolaire.

L'objectif de l'action est de promouvoir et de soutenir la scolarisation, notamment des filles, qui
habitent dans des communes rurales.

6.1. LE VÉLO

Expérience de la commune rurale Tizi Nisly (Béni Mellal).

- Problème
• Eloignement des douars du chef lieu de la commune où existe le collège
• Taux de déperdition scolaire élevé

- Consistance du projet
• Distribution des vélos au profit des plus nécessiteux

- Bénéficiaires
• 101 élèves

Module 3
Outils d’interventions sociale 53
- Objectif
• Réduction du taux de déperdition scolaire

- Partenaires
• Associations des parents d'élèves et tuteurs des groupes scolaires de Tizi Nisly
• Académie régionale d'éducation et de formation de Béni Mellal
• Commune rurale de Tizi Nisly
• INDH

- Budget global
• 71 400 DH

Informations pratiques

Division de l'Action sociale Béni Mellal


Tél. : 023 48 20 95

Association Anedour & Imi N Tizght BP 28 Tafraout


Tél. : 070 80 36 16
070 08 51 77
Courriel : ambdour1@yahoo.fr

APTE Tizi Nisly Tél. : 071 33 45 45

Ministère du Développement social, 47, avenue Ibn Sina


de la Famille et de la Solidarité Agdal - Rabat
Division de lutte contre la pauvreté et l'exclusion Tél. : 037 68 40 65/78
Fax : 037 67 19 67
Courriel : dlpe.mdsfs@yahoo.fr

5 4 Module 3
Outils d’interventions sociale
6.2. L'AUTOCAR

Justification du projet
• Eloignement du collège et du lycée de
la commune rurale de Ouargui et des
communes avoisinantes
• Coûts élevés de scolarisation par rapport
aux capacités financières des familles
• Risques liés aux déplacements individuels
quotidiens des filles

Consistance du projet
• Transport par 2 autocars
• Démarrage de l'activité en 2002 (convention avec le Ministère de l'Emploi) et renforcement
en 2006 par l'acquisition du deuxième autocar (INDH)

Bénéficiaires
• 120 filles scolarisées de la commune rurale de Ouargui et des communes avoisinantes (30 douars)
• 1 000 enfants par le biais de sorties et d'excursions (pendant les vacances)

Résultats
• Réduction du taux de déperdition scolaire à moins de 5%
• Réalisation d'un taux de réussite de plus de 90%
• Réduction des coûts de scolarisation de 70%

Partenaires
• Association Amal pour le développement/Ouargui
• Ministère de l'Emploi (direction des affaires sociales)
• Commune rurale de Ouargui
• INDH

Informations pratiques

Division de l'Action sociale Kelaa es Sraghna


Tél. : 063 62 00 19
Courriel : myidrissi@yahoo.fr

Association Amal pour le Développement Ouargui Tél. : 061 73 11 54


Courriel : tanmiatouargui@yahoo.fr

Ministère du Développement social, 47, Avenue Ibn Sina


de la Famille et de la Solidarité Agdal - Rabat
Division de la lutte contre la pauvreté et l'exclusion Tél. : 037 68 40 65/78
Fax : 037 67 19 67
Courriel : dlpe.mdsfs@yahoo.fr

Module 3
Outils d’interventions sociale 55
6.3. LA CALÈCHE

L'association Al Wifaq pour les œuvres sociales


et la protection de l'environnement a lancé une
opération innovante de transport scolaire au
moyen de calèches tirées par des chevaux. Ce
moyen de transport respecte les conditions
strictes de sécurité, de confort au même niveau
que les autres transports en termes de
signalisation et de robustesse. Un système
électrique y a même été ajouté pour permettre
de faire fonctionner une radio et même un DVD
et un écran TV afin de pouvoir passer en boucle
des programmes éducatifs.

Budget-type

Description Nombre Coût unitaire (DH) Coût total (DH)


Chevaux 3 15 000 45 000
Construction de la calèche 1 30 000 30 000
Roues 6 200 1 200
Couverture plastique 1 7 000 7 000
Enseigne et signalisation 1 1 000 1 000
Peinture 1 2 000 2 000
Menuiserie 1 20 000 20 000
Total 106 200 DH

Coût de l'opération (logistique et fonctionnement) par mois

Description Nombre Coût unitaire (DH) Coût total (DH)


Salaire du conducteur 20 100 2 000
Nourriture des chevaux 450 500 2 250
Hébergement 30 500
Soins vétérinaires 250
Total 5 000 DH

Association Al Wifaq Douar Dradna, Ouled Haddou


pour les œuvres sociales Bouskoura (province de Nouasser)
et la protection de l'environnement Tél. : 069 28 12 62 / 065 22 55 41
Courriel : hassan.elmansouri@wana.ma

5 6 Module 3
Outils d’interventions sociale
4. STRUCTURES
SOCIALES
DE PROXIMITE
1. Maison du Citoyen (Dar Al Mouwaten) ..................................... 58

2. Maison des Jeunes (Dar Chabab) ............................................ 63

3. Centre de formation par apprentissage .................................. 67

4. Centre de promotion de la femme ........................................ 70

5. Centre de protection de l'enfance.......................................... 72


1. Maison du Citoyen (Dar Al Mouwaten)

1.1. CADRAGE

• Dar Al Mouwaten est un programme national


réalisé par le Ministère du Développement
social, de la Famille et de la Solidarité et
l'Entraide nationale.
• C'est une structure sociale multifonction-
nelle offrant des prestations de service
répondant aux besoins des habitants et
d'aide à la lutte contre l'exclusion sociale et
ses conséquences.
• C'est une institution qui facilite la
réalisation de projets de proximité et la promotion des activités génératrices de revenus.
• C'est aussi un espace de communication associative qui vise l'éducation à la citoyenneté et la
solidarité et accompagne les initiatives locales afin de participer à la mise à niveau du quartier
ou du douar.

1.2. DOMAINES D'ACTIVITÉS

Quatre axes d'intervention :

A. Centre social polyvalent

Trois fonctions essentielles :


• Ecoute, orientation et appui : Mettre à la disposition des citoyens les informations relatives
à la vie administrative qui les concerne, écouter leurs doléances
et leurs besoins, les orienter vers les services administratifs
et sociaux publics (santé, formation, réalisation de
projets…)...
• Education et sensibilisation : M i s e à d i s p o s i t i o n d e c r è c h e s e t j a r d i n s d ' e n f a n t ,
alphabétisation des adultes et éducation non formelle, soutien
scolaire, éducation à la citoyenneté, sensibilisation à la
protection de l'environnement, à l'éducation à la santé, aux
droits de la famille et des enfants, initiation aux nouvelles
technologies de l'information et de la communication…
• Espace d'animation : Ateliers thématiques, expositions, débats, activités culturelles
et sportives…

5 8 Module 3
Outils d’interventions sociale
B. Structure de développement humain

A partir d'un diagnostic social préliminaire des besoins directs exprimés par les populations des
quartiers et douars cibles, après concertation notamment avec les associations, un plan d'action
est élaboré visant à :
- améliorer la qualité des services sociaux,
- intégrer les jeunes et fournir une assistance aux catégories à besoins spécifiques,
- assurer le soutien scolaire et lutter contre l'abandon scolaire,
- lutter contre l'exclusion sociale et favoriser le développement d'activités génératrices de revenus,
- organiser des campagnes de sensibilisation thématiques,
- mettre en œuvre un programme d'animation sociale des quartiers.

C. Espace d'éducation à la citoyenneté et de solidarité

Promouvoir les valeurs de citoyenneté, sensibiliser aux droits et obligations inhérents à la


citoyenneté positive, organiser des campagnes de solidarité nationale, prodiguer l'assistance aux
catégories à besoins spécifiques, organiser des caravanes médicosociales.

D. Espace associatif de communication et d'animation

Accompagner les associations de quartiers et de douars, en leur offrant un espace d'activités et


d'animation, en favorisant le dialogue et la concertation associatifs et en renforçant leurs
capacités d'élaboration et de gestion des projets.

1.3. ORGANISATION

Deux structures souples :

• Un comité mixte : composé de trois représentants du Ministre du Développement social et de


trois représentants de l'Entraide Nationale. Il a pour mission l'élaboration et l'exécution du plan
d'action (choix des sites, lancement des marchés, suivi des travaux…), le suivi et l'évaluation du
plan d'action du Conseil de gestion et la mise en place d'un système de reporting des Dar al
Mouwaten. Il tient le comité de pilotage informé de toutes les opérations entreprises.

• Un conseil de gestion : constitué du Directeur de Dar al Mouwaten, des représentants des


associations partenaires (selon les modalités fixées par le règlement intérieur) et d'autres
partenaires (Direction des Affaires sociales, collectivités locales, secteur privé…).
Le Comité de gestion adopte le plan d'action, détermine les activités annuelles en fonction
des besoins des populations ciblées, mobilise les moyens financiers de fonctionnement
(eau, électricité, moyen de communication, téléinformatique…), approuve les partenaires et élabore
le règlement intérieur ainsi que toutes les modifications qui y seront ultérieurement apportées.

Le Directeur : prépare le plan d'action de DAM, appuie les associations locales en terme de capacités, de
gestion et d'animation, engage les partenariats, lève les fonds et coordonne l'équipe d'animation de DAM.

Module 3
Outils d’interventions sociale 59
Les associations partenaires : située dans un quartier défavorisé et tournée vers la
satisfaction des besoins directs des populations, DAM met à contribution tous les partenaires,
et en particulier les associations de quartiers. Celles-ci participent à l'animation culturelle
et sportive et contribuent à la réalisation de projets générateurs de revenus.

Les partenaires :
• Ministère du Développement social, de la Famille et de la Solidarité
• Entraide nationale
• Préfecture, province ou commune
• Associations de quartiers, nationales, régionales ou locales
• Services extérieurs de l'Etat et établissements publics concernés
• Secteur privé, mécènes, sponsors, donateurs

Le programme DAM est supervisé au niveau central par un coordinateur du ministère qui le
soumet au Ministre du développement social et au Directeur de l'Entraide Nationale.

1.4. FONCTIONNEMENT

Les locaux
Dar Al Mouwaten peut être une création dans des locaux mis à la disposition par une entité publique
déterminée (province ou préfecture, commune, département ministériel) ou par une organisation
privée (fondation, association, mécène, entreprise). Sa superficie minimale doit être de 200 m2.
Elle peut consister en l'extension des activités des structures sociales existantes (centres de
l'Entraide nationale, foyer féminins…).
Le choix des équipements et leur mise en place sont adaptés à chaque type d'activité.
Une signalétique externe et interne, avec une palette de couleurs type, permet aux bénéficiaires
de repérer facilement les salles appropriées aux services et prestations de Dar Al Mouwaten.

Le fonctionnement
Pour assurer le bon fonctionnement de Dar Al Mouwaten, la définition des postes et des tâches doit
être faite, en identifiant les responsabilités et les ressources humaines y opérant. La mise en place
du manuel de procédures de gestion et du manuel des activités (supports didactiques et pédagogiques,
formation continue…) par le conseil de gestion permettra le cadrage du rôle de chaque intervenant.

Le personnel
Le personnel encadrant est sélectionné en fonction de son intérêt pour les questions sociales
et humaines, ainsi que son aptitude à entretenir des relations sereines et la fluidité de la
communication.
a. Le Directeur : il est nommé par le Directeur de l'Entraide Nationale ou par le président de la
collectivité locale du chef lieu de DAM, selon une démarche consensuelle.
b. L'assistant(e) social(e) : son intervention revêt plusieurs formes : écouter, informer,
conseiller, orienter, participer à l'animation sociale des quartiers et à la mise en œuvre des
projets sociaux, aider à l'obtention de micro-crédits et au montage des activités génératrices de
revenus et, enfin, organiser des actions de solidarité.
c. L'éducateur : il veille à la réalisation des activités de soutien scolaire, des cours d'alphabétisation,

6 0 Module 3
Outils d’interventions sociale
de l'éducation non formelle, de l'éducation à la citoyenneté, de l'éducation au préscolaire (si sa
formation le lui permet) et prend en charge des activités dédiées à des publics particuliers (personnes
handicapées, personnes en situation difficile, activités sportives, animation sociale des quartiers…).
d. Les bénévoles et les cadres associatifs : ils interviennent dans toutes les activités
programmées au sein de DAM, selon la spécialisation et le domaine d'activités de l'association et
des personnes impliquées.
e. Le personnel de service : il assure l'entretien et la propreté des locaux, ainsi que
l'accompagnement et le suivi des activités de plein air.

Le partenariat
Il définit les responsabilités, les engagements et le rôle de chaque intervenant (partenaires
associatifs, partenaires des services publics, partenaires du secteur privé…). Grâce au respect
des mécanismes de coordination et de suivi/évaluation, les ressources humaines des DAM
œuvrent pour la bonne application des clauses établies dans les conventions de partenariat.

1.5. FINANCEMENT

La ventilation des frais engagés pour la réalisation et la mise en œuvre des DAM se présente
globalement ainsi :
1. Frais d'aménagement avant installation (peinture, aménagements extérieurs…)
2. Frais d'installation (mobilier de bureau, équipement informatique, fournitures didactiques,
signalétique…)
3. Frais généraux (eau, électricité, téléphone, entretien des locaux…)
4. Frais de gestion (matériel consommable, fournitures de bureau, déplacement…)
5. Imprévus

1.6. LES RÉALISATIONS

14 Dar Al Mouwaten lancées en 2005 ont été ouvertes et opérationnelles en 2006.


Ville Adresse Contact
Casablanca Résidence Al Karam 022 71 04 35
Smara Hay Al Wahda (2ème arrondissement) 028 89 90 52
Laayoune Route de Smara, lotissement Raha 028 89 37 06
Laayoune Marsa Marsa plage 028 89 37 06
Tanger Commune Boukhalef Gzennaya 039 94 06 87
Fès Av Nouwal, Aouinate Al Hajjaj 035 94 42 76
Marrakech Bloc 27, quartier Mhamid 024 44 95 61
Boujdour Quartier industriel 2ème arrondissement 028 89 67 89
Rabat 140, avenue Homman El Fatwaki, Youssoufia 037 70 95 50
Mohammedia Avenue Al Mourabitine, Al Alia 023 28 36 94
Ifrane Hay Al Atlas, 118 (Timidikine) 035 56 61 54
El Hajeb Préfecture d'El Hajeb 035 54 13 40
Khemisset Parc 3 mars 037 55 27 85
Dakhla Avenue El Ouchariate 028 89 70 94

Module 3
Outils d’interventions sociale 61
A la date du 30 décembre 2007, 31 DAM seront ouvertes et opérationnelles :
Ville Adresse Contact
Agdz Centre Agdz, Commune Agdz 024 84 61 52
El Jadida N°84, rue Assafi
Azemmour Lotissement Benchekroun 023 34 24 65
Khemis Zmamra Khemis Zmamra Centre
Kalâa des Sraghna Hay Imlil El Kelâa 024 41 22 19
Tiznit Rue Idawman Agnoun 028 86 23 31
Taza Bab Rih, Taza haut 035 28 23 81
Tiflet Ex pachalik, Tiflet centre 035 55 27 85
Ain Sebâa Al Hizam Al Akhdar, Hay koudia 022 60 06 90
Tan Tan Avenue Mohamed V 028 87 74 49
Fnideq Avenue Mohammed V 039 99 30 38
Meknès N°2, Dhar El Mers 035 52 58 00
Ait Yâazem Commune d'Ait Yâazem 035 54 16 32
Chichaoua Commune rurale Sidi Mokhtar 024 35 33 05
Agadir-Inezgane Rue Entraide Nationale, Inzegane 028 82 72 39
Agadir-Tamsia Commune rurale Tamssia
Figuig Quartier Administratif - Figuig 036 79 81 41
Assa Hay Ihchach, Assa centre 028 70 00 23
Zag Hay El Oued Zag centre
Kenitra Commune de sidi taibi 037 37 28 16
Essaouira N°51, Lot Borj 3 Hay El Menzeh 024 78 47 12
Laayoune Quartier Hagounia Laayoune 028 89 37 28
Safi Commune Joumat Shaim 024 62 12 42
Dakhla Hay Essalam 028 89 70 94
Errachidia Bd Med V, Commune Goulmima 035 57 21 59
Khouribga Hay Ryad, route Fkih Ben Salah 023 56 03 04
Ouarzazate Sidi Daoud 024 88 24 74
Taroudant Centre de Taliouine 028 85 27 49
Guelmim Hay El Grabez 028 87 22 92
Guelmim Hay Ennouder
Salé Hay Essalam Al Idafi 037 80 96 86

1.7. INFORMATIONS PRATIQUES

Ministère du Développement social, 47, Avenue Ibn Sina


de la Famille et de la Solidarité Agdal - Rabat
Division de la lutte contre la pauvreté et l'exclusion Tél. : 037 68 40 65/78
Fax : 037 67 19 67
Courriel : dlpe.mdsfs@yahoo.fr
www.social.gov.ma

Entraide nationale 44, Avenue Omar Ibn Alkhattab,


Agdal - Rabat
Tél. : 037 68 22 83/86/87
Fax : 037 77 76 85
Site web : www.entraide.ma

6 2 Module 3
Outils d’interventions sociale
2. Maison des Jeunes (Dar Chabab)

2.1. CADRAGE

La Maison de Jeunes est définie par le Secrétariat d'Etat de la Jeunesse comme suit :

Il s'agit d'espaces socioéducatifs destinés aux associations de


jeunesse et aux jeunes de quartiers pendant leur temps libre.
Leurs activités visent l'épanouissement de la personnalité du
jeune et son adaptation à la vie moderne en lui donnant les
moyens de s'exprimer et de développer ses connaissances et ses
aptitudes.

Dans ce sens, la Maison de Jeunes est un établissement étatique mis à la disposition des
associations et des jeunes pour son exploitation à des fins nobles. Elle a été, depuis toujours,
un espace d'éducation et un champ d'expérimentation culturelle, artistique, pédagogique,
sociale et politique. Son rôle initial était de prévenir, de guérir et de développer les acquis et
les compétences des jeunes.

2.2. ETAT DES LIEUX

Avant de développer les différents aspects d'organisation de la Maison des Jeunes, il serait
judicieux de faire un état des lieux de l'existant. Le tableau ci-après présente les statistiques
officielles du Ministère de la Jeunesse :

Nombre de Maisons de Jeunes : 303


- Maisons de Jeunes urbaines 198
- Maisons de Jeunes rurales 105
Nombre de cadres qui gèrent les maisons des jeunes 600
Nombre de jeunes qui fréquentent les MJ par an 3.800.000
Nombre de jeunes qui bénéficient des activités permanentes 740.000
Nombre de jeunes qui bénéficient des activités de rayonnement 3.000.000
Les besoins en Maison de Jeunes 570
- Les besoins dans le rural 416
- Les besoins dans l'urbain 154

Module 3
Outils d’interventions sociale 63
2.3. FONCTIONNEMENT ET SERVICES

A. L'organe administratif
L'organe administratif est composé en général d'un Directeur et d'animateurs qui sont des
lauréats des Instituts de formation des cadres gérés par le Secrétariat d'Etat chargé de la
Jeunesse. L'organe administratif de la Maison des Jeunes a un rôle d'administration et
d'animation :
- gestion administrative de la Maison
- sauvegarde des équipements et des archives de la Maison
- sécurité des locaux
- animation des clubs de la Maison (arts, musiques, échecs…)

B. Le Conseil de la Maison des Jeunes


Le conseil de la Maison se constitue de toutes les associations ayant déposé leur dossier à la
Maison des Jeunes et payé leur cotisation. Il a pour rôle d'établir un plan mensuel des activités
de la Maison des Jeunes en prenant en compte les calendriers d'activités de chaque association
adhérente. Il veille ainsi à la répartition des salles selon les besoins de chacune des associations
et peut lui-même programmer des activités, seul ou en partenariat avec une ou plusieurs
associations.

2.4. POPULATION CIBLE

Il est vrai que la Maison des Jeunes a, depuis son instauration dans les années 50, défini sa
population cible à trois tranches de population :
- les enfants
- les adolescents
- les jeunes

2.5. PARTENAIRES

• Associations
• Commune
• Secrétariat d'Etat chargé de la Jeunesse
• Institutions de formations et d'encadrement
• ONG nationales et internationales
• Structures d'encadrement

6 4 Module 3
Outils d’interventions sociale
2.6. TYPES D'INTERVENTION

Les interventions des Maisons des Jeunes peuvent être multiples et sont axées sur les besoins
des associations. Toutefois, il serait pertinent que certains axes soient normalisés.

La formation
La Maison de Jeunes, à travers ses cadres et ses relations de partenariat, peut organiser des
formations autour de la structuration et de l'organisation juridique des associations et autour de
l'Etat de droit, des valeurs de la citoyenneté et de la démocratie et du développement humain
durable. Elle peut aussi organiser des cycles de formation permanents pour les jeunes et les
associations.

L'encadrement
Encadrement des associations :
Les associations sont des structures d'encadrement qui ont besoin de respecter une certaine
éthique pour pouvoir agir dans le bon sens. Ces structures ont besoin d'être encadrées
dans leurs actions et leur structuration. Ainsi la Maison des Jeunes pourra agir de deux
manières :
- appui aux associations dans leur structuration selon les bonnes pratiques de la
structuration et la gestion de la chose sociale,
- planification des actions selon des plans d'action participatifs.

Encadrement des jeunes :


Les jeunes qui fréquentent les Maisons des Jeunes ont besoin d'orientation et d'encadrement
selon des besoins bien précis. Pour cette raison, la Maison des Jeunes peut intervenir de
deux manières :
- création d'une cellule de réception et d'orientation : cette cellule aura pour rôle d'écouter
les jeunes, d'analyser leurs besoins et de leur donner l'information sur les activités
proposées, aussi bien celles organisées par les associations que celles organisées par la
Maison des Jeunes elle-même.
- création et animation des ateliers et des activités que les associations n'ont pas pu créer.
Le rôle de la Maison est de créer, d’animer et d’encadrer les jeunes autour de cette
activité pour qu'ils puissent se l'approprier.

La planification annuelle
La Maison de Jeunes en tant que structure d'intermédiation peut avoir son propre plan d'action.
Il serait judicieux de tracer ce plan selon le plan d'action du Secrétariat d'Etat chargé de la
jeunesse dont l'association de la Maison des Jeunes peut s’inspirer.

Module 3
Outils d’interventions sociale 65
2.7. RESSOURCES FINANCIÈRES

Dans un objectif d'appropriation de la Maison des Jeunes par les associations, il serait très
important que ces dernières pensent à apporter à leur espace des ressources financières. Il
serait judicieux que la Maison des Jeunes soit partie prenante dans les projets développés par
les associations et bénéficie à travers elles des ressources mobilisées par les associations. Les
différentes manières de mobilisation de ressources sont :
- le montage de projets dans lesquels les associations prévoient des ressources pour la Maison
- le partenariat avec les communes et les ministères qui peuvent aider aux équipements
- la mobilisation de fonds privés pour l'équipement des Maisons de Jeunes

2.8. COMMENT S'INSCRIRE À LA MAISON DES JEUNES ?

Chaque association voulant bénéficier des services de la Maison des Jeunes doit déposer un
dossier constitué :
- d'une lettre de demande d'adhésion adressée au Directeur de la Maison des Jeunes
- des statuts de l'association
- de la liste des membres du bureau de l'association
- du PV de l'Assemblée générale
- du récépissé provisoire ou définitif de déclaration de l'association

La lettre de demande d'adhésion doit préciser les séances d'activités fixes et les salles que
l'association veut utiliser ainsi que les moyens et les équipements nécessaires pour réaliser ces
activités. Le Directeur de la Maison des Jeunes pourra alors fixer les plages horaires et les salles
que l'association pourra utiliser.

Pour participer à la gestion des différents espaces, notamment ceux partagés avec les autres
associations, l'association devra siéger dans le Conseil de la Maison. Cela est automatique dès
que l'association verse la somme équivalente au droit d'adhésion.

Ainsi, l'association pourra participer à chaque réunion du Conseil de la Maison des Jeunes et
négocier l'utilisation des espaces partagés tels que les grandes salles (salle de conférence) ou
les terrains selon l'importance de l'activité.

2.9. INFORMATIONS PRATIQUES

Secrétariat d'Etat chargé de la Jeunesse Av. Ibn Sina - Agdal - Rabat - Maroc
Tél. : 037 68 00 28 - 037 68 00 45
Site web : www.secj.gov.ma

Outil élaboré par le Secrétariat d'Etat chargé de la Jeunesse.

6 6 Module 3
Outils d’interventions sociale
3. Centre de formation par apprentissage

3.1. CADRAGE

Dans le cadre des dispositions de la Charte


Nationale de l'Education et de la Formation,
l'Entraide Nationale a mis en place un
dispositif de formation par apprentissage qui
est un mode de formation professionnelle se
déroulant principalement en entreprise.

L'apprentissage, institué et organisé par la loi


12-00, publiée au Bulletin Officiel N°4800 du
1er juin 2000, vise l'acquisition d'un savoir-faire
par l'exercice d'une activité professionnelle
permettant aux apprentis d'avoir une qualification favorisant leur insertion dans la vie active.

C'est ainsi que, dans le cadre de la coopération maroco-française, le Greta Nord-Isère a assisté,
depuis 1998 et jusqu'au fin 2001, l'Entraide Nationale à la mise en place et au développement
de ce mode de formation.

L'approche méthodologique adoptée par l'Entraide Nationale consiste à lancer une action pilote
en 1998 dans 4 sites expérimentaux relevant des délégations provinciales d'Oujda, Fès,
Khémisset et Rabat. Cette action a bénéficié à 68 stagiaires dans les filières de la mécanique
automobile, de l'électricité de bâtiment et de la menuiserie bois. A l'issue de cette
expérimentation, 54 stagiaires ont été insérés dans leurs entreprises d'accueil ou dans d'autres
entreprises (soit un taux d'insertion d'environ 80%).

Au vu de ces résultats positifs, l'Entraide Nationale a décidé de généraliser, au titre de la rentrée


99/2000, ce mode de formation à 22 Centres de Formation par Apprentissage (CFA).

3.2. OBJECTIFS DE LA FORMATION PAR APPRENTISSAGE

La formation par apprentissage a pour objectifs de :


- faire acquérir aux jeunes un savoir-faire par l'exercice d'une activité professionnelle leur
permettant d'avoir une qualification favorisant leur insertion dans la vie active.
- contribuer à l'amélioration de l'encadrement du tissu économique des PME/PMI.
- contribuer à la sauvegarde des métiers de l'artisanat.
- assurer aux jeunes ruraux une formation adaptée aux spécificités de leur milieu.

Module 3
Outils d’interventions sociale 67
3.3. POPULATION CIBLE

Les jeunes déscolarisés issus de familles nécessiteuses.

3.4. CONDITIONS D'ADMISSION

• Etre âgé de 15 à 30 ans.


• Avoir le niveau de la 3ème année de l'enseignement collégial pour les métiers sanctionnés par
un diplôme de qualification.
• Avoir le niveau de 6ème année de l'enseignement primaire pour les métiers sanctionnés par un
diplôme de spécialisation.
• Avoir le certificat d'alphabétisation ou un minimum de compétences en matière de lecture et
d'écriture pour les formations qualifiantes.

3.5. SECTEURS DE FORMATION

Les centres de formation par apprentissage relevant de l'Entraide nationale dispensent la


formation dans plusieurs métiers et qualifications, concernant les secteurs suivants :
- artisanat de services
- artisanat de production
- textile
- bâtiment et travaux publics
- hôtellerie et restauration
- informatique
- services aux personnes

3.6. DONNÉES STATISTIQUES

Les centres de formation par apprentissage sont au nombre de 55 en 2006, répartis sur 12
régions du royaume, surtout dans les régions caractérisées par la prédominance de la précarité
comme la région de Tensift-El Haouz (voir Tableau 1).

6 8 Module 3
Outils d’interventions sociale
Tableau 1. Nombre de CFA par région en 2006

Région Nombre des CFA Nombre de bénéficiaires


Doukkala Abda 5 428
Fès Boulemane 3 132
Grand Casablanca 11 934
Marrakech Tensift Al Haouz 8 490
Oriental 3 375
Taza Al Hoceima 1 27
Rabat Salé Zemmour 7 793
Souss Massa Drâa 4 515
Tanger Tétouan 6 504
Chaouia Ouardigha 2 132
El Gharb Chrarda 4 290
Meknès Tafilalet 1 147
Total 55 4767

Le nombre des centres de formation par apprentissage a connu une augmentation notable ces
dernières années, ce qui a permis d'accueillir davantage de jeunes déscolarisés démunis (voir
Tableau 2). Ainsi le nombre des CFA a connu une augmentation pendant la période 2003-2006,
passant de 35 en 2003 à 55 centres en 2006. Le nombre de bénéficiaires des CFA a connu une
augmentation importante passant de 2 394 apprentis en 2003 à 4 767 apprentis en 2006,
enregistrant ainsi un taux de croissance d'environ 100% durant cette période.

Tableau 2. Evolution du nombre des centres de formation par apprentissage et des


bénéficiaires entre l'année 2003 et l'année 2006

2003 2004 2005 2006


Nombre de CFA 35 38 47 55
Effectifs des lauréats 1 251 1 637 1 760 2 500
Effectifs des apprentis 2 394 3 325 3 865 4 767
Nombre d'entreprises d'accueil 1 095 1 902 3 114 3950

3.7. INFORMATIONS PRATIQUES

Entraide nationale 44, Avenue Omar Ibn Alkhattab,


Agdal, Rabat
Tél. : 037 68 22 83/86/87
Fax : 037 77 76 85
Site web : www.entraide.ma

Outil élaboré par l'Entraide nationale.

Module 3
Outils d’interventions sociale 69
4. Centre de promotion de la femme

4.1. CADRAGE

Les centres de promotion de la femme sont


des espaces multifonctionnels régionaux ou
locaux dédiés aux femmes. Ils ont été
initiés dans l’objectif de promouvoir la femme
et d’améliorer la situation des femmes à
travers l’intégration de l’approche genre dans
les politiques de développement local et
régional.

4.2. OBJECTIFS

• Conseil et orientation en matière de santé reproductive


• Conseil et orientation juridique et psychologique
• Appui aux programmes d'alphabétisation, de formation et de formation professionnelle
• Conseil, orientation et appui pour la création de projets générateurs de revenus et de coopératives
• Conseil et orientation dans le domaine du microcrédit
• Organisation d'actions de sensibilisation pour la promotion de la femme
• Encouragement de la scolarisation des petites filles et promotion de l'accès des jeunes filles
aux services de santé, de formation professionnelle, d'emploi et d’auto-emploi

4.3. RÉSULTATS ATTENDUS

Résultat direct : Intégration effective de l'approche genre dans les politiques de développement,
et par conséquent, développement socioéconomique de la situation des femmes.

Résultats indirects :
• Meilleure protection des enfants
• Amélioration du revenu des familles
• Amélioration de la situation socioéconomique dans la région

4.4. PARTENAIRES

• Autorités locales ou régionales


• Conseils régionaux et communes urbaines et rurales
• Ministères concernés : Ministère de l'Education nationale, Secrétariat d'Etat chargé de
l'Alphabétisation, Ministère de l'Emploi, Ministère de l'Intérieur, Ministère de l'Agriculture,

7 0 Module 3
Outils d’interventions sociale
Ministère de la Santé, Centre de Formation professionnelle et de Promotion de l'Emploi,
Entraide nationale, Agence de Développement Social, filiales de l'Organisation des Nations
Unies au Maroc, filiales des Agences de coopération internationales accréditées au Maroc ;
• Associations de développement régional et local.

4.5. CRÉATION D'UN CENTRE

• Etude prévisionnelle
• Intervention auprès des autorités locales, des conseils régionaux et des communes urbaines
pour l'attribution d'un local et mobilisation du tissu associatif et des partenaires
• Aménagement et adaptation du local aux nouvelles fonctions (salle de réunion
multifonctionnelle, salle de formation et de réhabilitation, bibliothèque, salle de santé
reproductive)
• Affectation des ressources humaines (médecin, infirmière, assistante sociale, psychologue,
avocat, éducateurs, secrétaire)
• Équipement de l'espace (médical, bibliothécaire, formation professionnelle, éducatif et
didactique)
• Organisation de campagnes de sensibilisation (création d'un site Internet, élaboration d'un
dépliant et d'une affiche sur l'espace multifonctionnel…)
• Organisation de formations au profit des associations féminines

4.6. GROUPES CIBLES

• Jeunes filles
• Femmes
• Associations de développement régional et local

4.7. ETAT ACTUEL DES PROJETS AU NIVEAU NATIONAL

• Création d'un espace multifonctionnel à Ouarzazate


• En cours : espace multifonctionnel dans le région de Tanger et Tétouan avec des centres
locaux à Tétouan, Chaouen, Larache et Meloussa.

4.8. INFORMATIONS PRATIQUES

Secrétariat d'Etat chargé de la Famille, 31, Avenue Al-Abtal, Agdal, 10 000 Rabat
de l'Enfance et des Personnes handicapées Tél. : 037 77 16 86 / 037 68 30 19
037 68 29 07/05
Fax : 037 77 21 97
Courriel : sefeph@gmail.com
Site web : www.sefeph.gov.ma
Outil élaboré par le Secrétariat d'Etat chargé de la Famille, de l'Enfance et des Personnes handicapées

Module 3
Outils d’interventions sociale 71
5. Centre de protection de l'enfance

5.1. CADRAGE

Suite aux recommandations issues du Plan


d'action national pour l'Enfance et de
l'expérience nationale et internationale dans le
domaine, et se basant sur une approche qui
donne la priorité au placement de l'enfant en
situation de rue dans son environnement
familial, le Secrétariat d'Etat chargé de la
Famille, de l'Enfance et des Personnes
handicapées a mis en place, en partenariat
avec tous les intervenants, le Programme
national IDMAJ pour la réinsertion des enfants
en situation de rue. Les raisons de cette initiative se basent sur plusieurs préalables importants :

- les droits à la protection des enfants contre toute forme de violence et d'exploitation est l'un
des thèmes pris en compte par l'Initiative Nationale du Développement Humain (INDH) et le
Plan d'action national pour l'Enfance,
- l’augmentation croissante du nombre d’enfants en situation de rue sans protection,
- l'amplification du phénomène dans les grandes villes du royaume,
- l'absence d'un système efficace de coordination entre les entités concernées et les ONG
oeuvrant dans le domaine.

5.2. OBJECTIFS DU PROGRAMME

• Lutte contre la prolifération du phénomène


• Réintégration des enfants en situation de rue dans leur famille
• Mise en place d'un système de coordination, de suivi et d'évaluation
• Création de centres d'accueil spécialisés afin de réussir la réadaptation et la réinsertion de
ces enfants dans la société en assurant leur prise en charge médicale et thérapeutique,
scolaire et éducative
• Sensibilisation et conscientisation sur la gravité du phénomène et la lutte contre ce fléau

6.3. BÉNÉFICIAIRES

• Enfants en situation de rue


• Enfants en situation de sortie dans la rue
• Parents et familles des enfants concernés
• Opinion publique locale et nationale

7 2 Module 3
Outils d’interventions sociale
6.4. APPROCHE PRÉCONISÉE

• Approche intégrative qui consiste en la mobilisation des partenaires concernés, collaborant


avec les associations oeuvrant dans le domaine
• Faire de la réintégration des enfants dans leur famille un objectif prioritaire qui prime avant
toute autre alternative

6.5. ACTIVITÉS COMPLÉMENTAIRES

• Formation des agents sociaux travaillant dans ce domaine


• Elaboration d'études et d'enquêtes relatives à ce phénomène
• Elaboration de campagnes d'information et de sensibilisation pour les enfants, les familles
ainsi que tous les citoyens au niveau locale et national

6.6. PARTENAIRES

• Communes urbaines
• Départements ministériels : Secrétariat d'Etat chargé de la Famille, de l'Enfance et des
Personnes handicapées, Ministères de la Santé, de l'Intérieur, de l'Education Nationale, de la
Justice, Secrétariats d'Etat chargés de l'Education non formelle, de la Formation
professionnelle, de la Jeunesse, Entraide nationale, Agence de Développement Social…
• Collectivités locales, Sûreté nationale et Gendarmerie Royale
• Associations locales
• Universités et Instituts de recherche scientifique
• Offices publics et secteur privé
• Médias

6.7. MESURES DE MISE EN ŒUVRE

• Conventions de partenariat entre tous les partenaires


• Commission nationale de suivi et d'évaluation, présidée par le Secrétaire d'Etat chargé de la
famille, de l’Enfance et des Personnes handicapées ou la personne le représentant, et
constituée des différents partenaires
• Commission régionale de suivi et d'exécution, présidée par le wali ou gouverneur, ou personne
les représentant, et constituée des différents partenaires

6.8. VILLES CIBLÉES

• Dans un premier temps : Casablanca, Rabat, Salé, Marrakech, Tétouan, Tanger et Mohammedia.
• Dans un deuxième temps : Fès, Agadir, Meknès, Safi.
• Dans un troisième temps : Oujda, Béni Mellal, Kénitra et El Jadida.

Module 3
Outils d’interventions sociale 73
6.9. CENTRES DE PRISE EN CHARGE

• Centres d'accueil et de transition : pour l'écoute et l'orientation ainsi qu'une prise en charge
médicale et thérapeutique.
• Centres régionaux de désintoxication.
• Centres d'observation : pour la préparation du retour de l'enfant dans son foyer familial.
• Refuge familial : pour les cas difficiles, c'est une maison d'hébergement avec une capacité
d'accueil de 12 enfants qui contribue à la protection de l'enfant et à subvenir à tous ses
besoins. L'enfant peut y suivre un programme de formation professionnelle, d'alphabétisation
et d'éducation non formelle jusqu'à atteindre son autonomie. Par ailleurs, la maison dispose
de chambres pour enfants travailleurs, âgés de 15 ans ou plus.

Sachant que le placement des enfants en institution doit être le dernier recours, priorité est
donnée au placement de l'enfant dans son environnement familial immédiat ou élargi.

6.10. INFORMATIONS PRATIQUES

Secrétariat d'Etat chargé de la Famille, 31, Avenue Al-Abtal, Agdal, 10 000 Rabat
de l'Enfance et des Personnes handicapées Tél. : 037 77 16 86 / 037 68 30 19
037 68 29 07/05
Fax : 037 77 21 97
Courriel : sefeph@gmail.com
Site web : www.sefeph.gov.ma

7 4 Module 3
Outils d’interventions sociale
5.RENFORCEMENT
DU LIEN SOCIAL
1. Réhabilitation sociale des quartiers ........................................ 76

2. Animation sociale des quartiers ............................................. 79


1. Programme de réhabilitation sociale des quartiers

1.1. CADRAGE

Les enjeux de la recherche sociale sont au sens propre du terme de nature sociétale. Il s'agit
d'inclure dans la dynamique urbaine les quartiers exclus. Cette problématique est universelle et
concerne non seulement les villes des pays en développement, mais aussi les villes des pays riches
où les banlieues marginalisées et les ghettos urbains constituent des territoires d'exclusion.

Ces quartiers exclus du reste de la ville sont par eux-mêmes des facteurs d'exclusion individuelle
et de fracture sociale. Les frustrations qu'ils accumulent débouchent sur l'anomie sociale,
l'insécurité, la délinquance, la violence… Ces frustrations sont le plus souvent exploitées par des
organisations de type mafieux ou extrémiste.

C'est pourquoi, au-delà de la réhabilitation et de la modernisation du cadre bâti et du parc de


logements, au-delà des voies de communication intégrant ces quartiers au reste de la ville, au-
delà des actions d'embellissement des espaces collectifs, au-delà du rattrapage du déficit en
services sociaux et en services publics, au-delà de la protection de l'environnement urbain, il est
impératif de construire ou de reconstruire une identité de quartier ; autrement dit, de susciter
la fierté d'appartenir à un quartier qui se prend en charge à travers toutes les actions suscitées.
Il s'agit surtout d'intégrer ces quartiers à la normalité urbaine : nommer des rues, numéroter des
logements individuels, posséder des adresses personnelles suffisent parfois à réduire la
stigmatisation qui découle du fait d'habiter des quartiers mal famés, spécifiquement pour les
jeunes à la recherche d'un emploi.

Il s'agit ni plus ni moins de réinventer le ''savoir vivre ensemble'' ancestral, mais désormais dans
le cadre de villes modernes plus productives et plus incluses.

1.2. MÉTHODOLOGIE ET OBJECTIFS

Le programme a pour objectif d'encourager les initiatives des habitants des quartiers en vue
d'améliorer la qualité de vie et de promouvoir l'exercice de la citoyenneté agissante en milieu urbain.
Il s'inscrit donc clairement dans la vision et la philosophie de l'INDH, notamment dans son volet
consacré à la lutte contre l'exclusion urbaine au profit des populations citadines les plus pauvres.

Outre cet objectif global, le programme a trois objectifs spécifiques :

1. Encourager et appuyer les initiatives des habitants des quartiers et des îlots d'habitat
insalubre en vue d'améliorer leurs conditions de vie : accès à l'eau potable, accès à
l'électricité, évacuation des déchets solides et liquides, accès aux services sociaux (santé,
éducation, formation), accès aux voies de communication et transport, amélioration du bâti
et création d'espaces publics et collectifs, création d'activités génératrices de revenu pour
stimuler l'économie locale.

7 6 Module 3
Outils d’interventions sociale
2. Renforcer les capacités des acteurs locaux dans les quartiers, notamment les jeunes et les
femmes, à travers des actions de formation.

3. Favoriser le partenariat entre associations de quartier, associations de développement,


collectivités locales, secteur privé, milieu universitaire et Etat, visant notamment à renforcer
une gouvernance urbaine locale participative et démocratique.

Ces objectifs spécifiques mettent en relief l'interaction étroite entre trois types d'interventions :
- des interventions sur le cadre bâti et les infrastructures urbaines ;
- des interventions sur le cadre de vie et les facteurs de bien-être en milieu urbain ;
- des interventions de renforcement du lien social et de la cohésion sociale, c'est-à-dire sur les
relations de ''bon voisinage'' et sur le ''savoir vivre ensemble'' (voir page 79, Animation sociale
des quartiers).

Ces interventions pourraient être ensuite généralisées à toutes les communautés urbaines dans
le cadre d'un vaste programme intitulé ''Mieux vivre en ville''. La diversité et la nature complexe
de ces interventions mettent aussi en relief l'importance du partenariat qui doit lier les acteurs
clés de la démarche de renforcement social des quartiers.

1.3. INFORMATIONS PRATIQUES

Ministère du Développement social, 47, Avenue Ibn Sina


de la Famille et de la Solidarité Agdal - Rabat
Division de la mobilisation sociale Tél. : 037 68 40 60
Fax : 037 67 19 67
www.social.gov.ma

Module 3
Outils d’interventions sociale 77
TYPOLOGIE DES ACTEURS DU PROGRAMME
RÉHABILITATION SOCIALE DES QUARTIERS

RÉSEAU DE SOLIDARITÉ LOCALE

- Associations de quartier
- Organisations communautaires de base

- Collectivités locales
ONG de développement
- Institutions Publiques

Secteur privé / entreprises

L'ETAT ET SON ADMINISTRATION

A cette typologie d'action mettant en jeu cinq acteurs principaux


(les acteurs locaux, les ONG de développement à implantation locale,
les collectivités locales, le secteur économique privé, l'Etat et ses services,
il faut ajouter les organismes internationaux et la coopération, fortement concernés
par la problématique du “mal développement” des villes.

7 8 Module 3
Outils d’interventions sociale
2. Animation sociale des quartiers

L'animation sociale des quartiers est un


programme national réalisé par le Ministère du
Développement Social, de la Famille et de la
Solidarité et l'Entraide nationale. C'est un
programme qui vise à améliorer le bien-être
social dans les quartiers défavorisés.
Ce programme d'animation a lieu les samedi
et dimanche, les jours fériés et les vacances
scolaires. Il est appelé à se généraliser aux
quartiers et communes rurales ciblées dans le
cadre de l'Initiative Nationale pour le Dévelop-
pement Humain (INDH).

2.1. OBJECTIFS

• Encourager les groupes sociaux à mieux vivre ensemble, à s'épanouir, à s'écouter, à s'exprimer,
à désirer s'informer et à participer à l'édification d'une société solidaire.
• Favoriser la création, le développement et le renforcement du lien social en vue de consolider
la cohésion sociale.
• Favoriser la liberté d'expression des individus et les encourager à se regrouper selon leur
besoins ou leurs centres d'intérêt.
• Développer les capacités et les compétences de chacun.
• Développer l'esprit d'initiative, l'autonomie, la responsabilité, la créativité et le bien-être social
• Développer la citoyenneté, renforcer la cohésion sociale et la solidarité.

2.2 PROGRAMME D'ACTIVITÉS

Activités d'éveil
Ce sont des activités éducatives qui permettent aux enfants de passer du ludique à l'instructif, à
travers des ateliers d'arts plastiques, des ateliers d'animation scientifique et technique et des
ateliers d'activités manuelles. Ces activités permettent l'apprentissage de nouvelles techniques,
la découverte de jeunes talents et le développement de la créativité.

Activités récréatives et ludiques


A travers des ateliers d'expression corporelle, des animations clown, des ateliers musique et des
matinées récréatives, le divertissement, un passe-temps apprécié des enfants et des jeunes,
devient une activité d'apprentissage qui développe l'imagination et l'esprit d'équipe.

Module 3
Outils d’interventions sociale 79
Animation culturelle
La halka, les contes traditionnels et les soirées folkloriques sont le meilleur moyen pour valoriser
le patrimoine et les coutumes de chaque région. Des campagnes de sensibilisation thématiques
intégrées dans ce programme d'animation sociale favorisent l'éducation à la citoyenneté, à la
santé et à l'environnement.

Animation sportive
Des tournois dans différentes disciplines sportives permettent de promouvoir l'esprit d'équipe, le
divertissement, la lutte contre l'oisiveté, le développement de l'activité sportive et la création
d'équipes de quartiers. Des tournois de jeux de société (échecs, jeu de dames, Monopoly…)
permettent également le divertissement.

Expositions et festivals
Des expositions et des foires solidaires seront organisées afin mettre en valeur les artistes en
herbe, les produits du terroir et les productions des centre d'éducation et de formation de
l'Entraide nationale.

2.3. ORGANISATION

Deux structures souples :


- Un comité de pilotage composé de représentants du Ministre du Développement social et de
l'Entraide nationale.
- Un comité local composé de représentants de l'Entraide nationale, de la Division de l'Action
sociale (DAS), de la collectivité locale et des associations de quartiers.

Les attributions du Comité de pilotage sont le suivi et l'orientation tandis que celles du Comité
local sont :
- le diagnostic des besoins en animation sociale
- la programmation
- la recherche de partenaires du secteur privé
- la signature de convention de partenariat
- l'élaboration de projets à soumettre au financement de l'INDH
- l’exécution du programme

2.4. MISE EN ŒUVRE DU PROGRAMME

• Diagnostic social réalisé par la Division de l'Action sociale (DAS) et les associations partenaires
• Réunions avec les Délégués de l'Entraide Nationale, les Directeurs des Dar Al Mouwaten, la
Division de l'Action sociale et les associations de quartier
• Constitution d'un Comité de pilotage et d'un Comité local
• Planning trimestriel adapté aux événements et aux saisons
• Choix des places publiques

8 0 Module 3
Outils d’interventions sociale
• Système de suivi et d'évaluation

2.5. FINANCEMENT

Différents partenaires contribuent à ce programme :

• Ministère du Développement social


• Entraide nationale
• Collectivités locales
• INDH, à travers des projets portés par les associations des quartiers
• Secteur privé

2.6. INFORMATIONS PRATIQUES

Ministère du Développement social, 47, Avenue Ibn Sina


de la Famille et de la Solidarité Agdal - Rabat
Division de la mobilisation sociale Tél. : 037 68 40 60
Fax : 037 67 19 67
www.social.gov.ma

Entraide nationale 44, Avenue Omar Ibn Alkhattab


Agdal - Rabat
Tél. : 037 68 22 83/86/87
Fax : 037 77 76 85
Site web : www.entraide.ma

Module 3
Outils d’interventions sociale 81
8 2 Module 3
Outils d’interventions sociale
6. INCLUSION
DES JEUNES
PAR L'EMPLOI
1. Programme Intégré d'Alphabétisation,
de Formation et d'Insertion (PIAFI) ......................................... 85

2. Programme Initiative pour la Promotion de l'Emploi


et le Développement (IPED) ................................................. 90

3. Micro entreprises de publiphonie communautaire


(projet Liajlicom) ................................................................ 93
L'inclusion des jeunes par l'emploi constitue une problématique socioéconomique
centrale au Maroc aujourd'hui.

Les pouvoirs publics ont pris la mesure de cet enjeu et ont entrepris d'utiliser toute la
panoplie des instruments de la politique économique et toute la panoplie des mesures
actives incitatives pour l'emploi des jeunes. A cet égard, il faut mentionner les
différentes exonérations socio-fiscales incitatives à l'emploi des jeunes diplômés, le
programme Moukawalati, le programme Taahil, les incitations à l'auto-emploi par
l'accès au crédit et à l'encadrement.

Pour autant, les efforts collectifs en faveur de l'emploi ne peuvent pas se limiter aux
jeunes qualifiés ou en cours de requalification pour améliorer leur employabilité.
Ces efforts doivent aussi viser l'inclusion des jeunes sans qualification.

C'est surtout dans ce dernier volet que s'inscrit la démarche de la “'boîte à outils du
développement social”', en vue de proposer des formules tendant à compléter l'action
de l'Etat et des institutions par des actions de formation, d'encadrement et de création
d'emplois-jeunes par des mesures de proximité.

8 4 Module 3
Outils d’interventions sociale
1. Programme Intégré d'Alphabétisation, de Formation
et d'Insertion (PIAFI)

1.1. CADRAGE

Les stratégies de développement basées sur


le seul développement économique et le
maintien des équilibres financiers sont en
partie responsables du grand déficit social
enregistré actuellement, qui a engendré à
son tour l'exclusion sociale des catégories de
population les plus vulnérables, notamment
les jeunes. L'exclusion sociale des jeunes est
liée à plusieurs facteurs, principalement
d'ordre socioéconomique, comme :

- la pauvreté et l’analphabétisme des parents


- la sous scolarisation et l’abandon scolaire
- la faible création d'emplois
- la faiblesse des mécanismes d'aide à la création d'entreprises
- l’insuffisance des programmes de formation et d'assistance à l'insertion professionnelle
- des infrastructures sociales, sportives et culturelles peu développées
- le manque de mécanismes d'écoute et d'orientation
- le manque de qualification professionnelle

La lutte contre l'exclusion sociale constitue actuellement pour le gouvernement marocain l'une
des priorités. Toutefois cette tâche revêt une grande difficulté en raison de la complexité du
problème d'une part, et de la multitude des intervenants dans le champ du social, d'autre part.
L'intégration des projets à caractère social menés par les différents départements ministériels
ou ONG dans l'espace et le temps représente l'un des moyens les plus adaptés permettant
d'assurer une meilleure synergie des efforts menés et d'avoir un impact significatif.

1.2. OBJECTIFS DU PIAFI

Objectif global

Lutter contre l'exclusion sociale des jeunes dans les quartiers défavorisés à travers une intervention
globale, intégrée et concertée de l'ensemble des départements gouvernementaux concernés, des
acteurs locaux de développement, des autorités locales et territoriales et du secteur privé.

Module 3
Outils d’interventions sociale 85
Objectifs opérationnels

• Faire bénéficier les jeunes déscolarisés d'un parcours cohérent d'orientation, de formation et
d'insertion professionnelle.
• Intervenir en amont pour la prévention des facteurs de risque : sous scolarisation, faible
soutien familial, manque d'infrastructures d'animation socioculturelle.
• Renforcer les programmes d'éducation pour adultes.

1.3. DÉMARCHE

Une Commission technique est mise en place. Elle est coordonnée par le directeur de l'Académie
régionale de l'Education et de la Formation et composée de représentants du Ministère du
Développement social, de la Famille et de la Solidarité, du Secrétariat d'Etat chargé de la
Formation professionnelle (SEFP), du Secrétariat d'Etat chargé de l'Alphabétisation et de
l'Education non formelle (SEAEF), des préfectures, des délégations provinciales de l'Education
nationale concernées et de l'Entraide nationale.

Par la suite, l'établissement du diagnostic socioéconomique de la région ciblée est nécessaire afin
de recueillir des données concernant la proportion des jeunes, la situation de la scolarisation,
l'analphabétisme, le chômage, le tissu économique et les infrastructures socioéducatives.

Il est clair que la participation des populations et des ONG locales à l'identification des besoins est
plus qu'indispensable pour les sensibiliser et réaliser la synergie nécessaire aux efforts établis.

1.4. APPROCHE

• Une démarche territoriale concertée dans le cadre d'un contrat-programme de 3 ans,


définissant l'engagement et les modalités d'intervention de chaque partenaire.
• Des programmes sectoriels intégrés et complémentaires offrant aux bénéficiaires des parcours
cohérents d'insertion socioprofessionnelle.
• Des actions, à la fois curatives et préventives, des facteurs de risque et des causes de
l'exclusion sociale.
• Une implication de l'ensemble des partenaires institutionnels, associatifs et privés.

1.5. AXES D'INTERVENTION

• Renforcement des programmes d'éducation non formelle.


• Renforcement des programmes d'alphabétisation.
• Renforcement de la formation par apprentissage.
• Appui à l'insertion professionnelle et à l'auto emploi des jeunes.
• Création d'infrastructures socioculturelles.
• Prévention de la déscolarisation.

8 6 Module 3
Outils d’interventions sociale
1.6. ACTIVITÉS

Education non formelle

Malgré les efforts déployés par le département de l'Education Nationale pour la généralisation
de l'enseignement, des îlots de non scolarisation subsistent pour différentes raisons (surtout
dans les quartiers à risque, notamment la pauvreté, la migration et l'inactivité des parents).
L'enquête menée dans le cadre de ce programme a révélé les besoins exprimés, par la
population cible, en matière d’éducation non formelle dans les quartiers concernés. Le degré et
l'importance de cette demande diffèrent d'un site à un autre.

Une opération préliminaire de sensibilisation et de mobilisation des intervenants locaux doit être
initiée. Et ce, afin d'orienter leur action en priorité vers les quartiers cibles (première réunion).

Par la suite, une deuxième réunion doit être tenue au sein de la délégation de l'Education
Nationale associant les responsables locaux de l'éducation non formelle et les représentants des
ONG pour programmer les objectifs annuels à atteindre.

Alphabétisation

Le Secrétariat d'Etat chargé de l'Alphabétisation et de l'Education non formelle, en collaboration


avec les préfectures, identifie les personnes susceptibles de suivre le programme
d'alphabétisation (priorité donnée aux jeunes de moins de 30 ans) en effectuant une enquête
auprès des ménages relevant des quartiers ciblés.
Des conventions sont ensuite conclues conjointement par le Secrétariat d’État et les opérateurs.
Ces derniers concrétisent alors les programmes sous la supervision du Secrétariat d'Etat chargé
de la Formation Professionnelle.

Formation par apprentissage

L'Académie régionale de l'Education et de la Formation et les préfectures sont chargées


d'identifier les jeunes susceptibles de suivre le programme de formation par apprentissage,
suivant une démarche en trois étapes :

- recueil, auprès des délégations du Ministère de l'Education nationale, des listes des
déscolarisés âgés de 16 ans et plus ;
- diffusion de dépliants informant les jeunes et leur expliquant le mode de formation par
apprentissage ainsi que de formulaires de candidature à ce programme ; cette opération se
limite aux jeunes des quartiers sélectionnés ;
- analyse et traitement des formulaires de candidature.

Le Secrétariat d'Etat chargé de la Formation professionnelle et les opérateurs préparent ensuite


les programmes de formation et envisagent la conclusion des conventions. Les opérateurs, sous
la supervision du Secrétariat d'Etat chargé de la Formation professionnelle, réalisent ensuite ces
programmes de formation. Quant au Ministère du Développement social, il prend en charge les
frais de transport des jeunes apprentis pour leur déplacement entre leur lieu de résidence, le
CFA et l'entreprise d'accueil.

Module 3
Outils d’interventions sociale 87
En plus des comités de suivi technique de chacune des conventions, un comité plus large,
regroupant des représentants du Secrétariat d'Etat chargé de la Formation Professionnelle et tous
les opérateurs concernés ainsi que des représentants des préfectures et du Ministère du
Développement social, sera constitué pour assurer la coordination et la cohérence entre les
programmes. Ce comité, qui sera présidé par le délégué de la Formation professionnelle, devra se
réunir à la demande de son Président, au moins deux fois par an et chaque fois que nécessaire.

Assistance à l'insertion professionnelle

Il s'agit d'organiser des cours parallèles à la formation par apprentissage pour informer sur les
mesures en matière d'insertion et d'auto emploi, d'assurer des fonctions permanentes d'accueil,
d'orientation et d'accompagnement à travers des centres tels que Dar Al Mouwaten (Voir outil
Maison du Citoyen p 58). Il faut aussi inciter les associations de micro crédit à mettre en place
des programmes d'appui aux jeunes bénéficiant de la formation par apprentissage, ce qui
permettra d'informer ces jeunes sur les modalités de création et de financement de micro
projets.

En d'autres termes, l'information sur ces modalités sera assurée pour l'ensemble des jeunes qui
suivent la formation par apprentissage. Cette information sera dispensée sous forme de réunions
de groupes animés par des personnes ressources désignées par le Ministère du Développement
social, de la Famille et de la Solidarité et aura lieu parallèlement à la formation par apprentissage.
Les jeunes qui présentent des projets éligibles au micro crédit bénéficieront d'un
accompagnement pour le montage de leur micro entreprise.

Prévention de la déscolarisation

Il s'agit tout d'abord de mettre au point un programme d'aide à la généralisation du préscolaire ;


et ce, en concluant des conventions avec l'Académie régionale de l'Education et de la Formation
(AREF) et les associations oeuvrant en la matière. Parmi les activités, on citera notamment
l'inscription aux cours de soutien scolaire des jeunes bénéficiaires.

Enfin, le Ministère du Développement social, l'AREF, les ONG et les préfectures développent et
encouragent la solidarité avec les écoliers nécessiteux.

Amélioration de l'accès aux activités socioculturelles et sportives

Afin de renforcer le lien social dans les quartiers ciblés, le Ministère du Développement social
et les préfectures d'arrondissements ont créé Dar Al Mouwaten (Maison du Citoyen).

Des conventions sont conclues avec les ONG impliquées pour réaliser les activités
socioéducatives. En outre, le Ministère du Développement social, le Secrétariat d'Etat chargé de
la Jeunesse, les préfectures d'arrondissement et les ONG créent les infrastructures sportives de
proximité (terrains omnisport) à raison d'une unité par commune.

8 8 Module 3
Outils d’interventions sociale
1.7. MÉCANISME DE SUIVI ET D'ÉVALUATION

Le Comité de pilotage préfectoral est composé de représentants des départements concernés et


a comme missions :
- la préparation des plans d'action annuels et trimestriels
- le suivi de la réalisation des projets
- l’élaboration des rapports d'évaluation

1.8. PARTENAIRES

• Ministère de l'Education nationale


• Ministère du Développement social, de la Famille et de la Solidarité
• Secrétariat d'Etat chargé de la Formation professionnelle
• Secrétariat d'Etat chargé de l'Alphabétisation et de l'Education non formelle
• Secrétariat d'Etat chargé de la Jeunesse
• Préfectures et provinces
• Conseils communaux
• Chambres professionnelles
• Associations de micro crédit
• Associations locales

1.9. INFORMATIONS PRATIQUES

Ministère du Développement social, 47, Avenue Ibn Sina


de la Famille et de la Solidarité Agdal - Rabat
Division de lutte contre la pauvreté et l'exclusion Tél. : 037 68 40 65/78
Fax : 037 67 19 67
Courriel : dlpe.mdsfs@yahoo.fr
www.social.gov.ma

Module 3
Outils d’interventions sociale 89
2. Programme Initiative pour la Promotion de l'Emploi
et le Développement (IPED)

Le programme “Initiative pour la Promotion de l'Emploi et le Développement” (IPED) est développé


par l'Agence pour la Promotion et le Développement économique et social des préfectures et
provinces du Sud du Royaume, en partenariat avec le Programme des Nations unies pour le
Développement (PNUD), le Ministère du Développement social, de la Famille et de la Solidarité et
les régions de Guelmim Smara et de Laâyoune Boujdour Sakia Hamra.

Ce programme vise principalement l'amélioration du niveau de développement humain des


populations, au moyen de l'élargissement des opportunités de choix qui leur sont offerts en matière
de source de revenu et ce à travers la mise en œuvre, dans le cadre d'un processus global et
intégré, d'outils opérationnels visant l'appui et la promotion de trois volets stratégiques suivants :

• activités génératrices de revenu et d'emploi


• Initiative privée
• renforcement des capacités locales

2.1. QU'EST CE QUE L'IPED ?

• Une déclinaison territoriale des politiques nationales en matière de promotion d'emploi et de


développement
• Un programme fédérateur des actions entreprises et à entreprendre en matière d'emploi et de
développement
• Un programme fondé sur le concept du guichet unique : la Maison de l'Initiative

2.2. OBJECTIFS DE L'IPED

Elargissement des opportunités de choix en matière de source de revenu :


- insertion professionnelle des exclus de l'emploi : femmes, jeunes, chômeurs de longue durée,
handicapés…
- qualification de la main d'œuvre locale
- concrétisation de l'initiative privée des jeunes
- multiplication des success stories afin d'accroître la crédibilité de l'initiative privée
- création et développement de PME
- appui aux autorités, élus, associations, services déconcentrés par des moyens techniques et humains
- constitution d'une expertise locale
- développement de la culture de solidarité, du partenariat, de la participation et de la
mutualisation des moyens

9 0 Module 3
Outils d’interventions sociale
2.2. MÉCANISMES D'APPUI

Moukawalati

Ce dispositif offre deux avantages aux porteurs de projets diplômés :

• une avance en quasi fonds propres :


- égale à 10% du coût du projet, plafonnée à 15 000 DH
- non productive d'intérêts
- remboursable en 6 ans, avec un différé de 3 ans

• un crédit :
- pouvant atteindre 90% du montant investi
- au taux d'intérêt du marché (7,7%)
- remboursable en 6 ans avec un différé d'amortissement sur les 2 premières années

Moussanada

La contribution de l'IPED est destinée à financer en totalité ou en partie l'apport en fonds


propres des porteurs de projets remplissant les critères d'éligibilité. Elle comprend une partie
fixe et une partie variable :

- la partie fixe de la contribution est destinée à couvrir les frais de premier établissement ; son
montant est de 10 000 DH au maximum,
- la partie variable de la contribution est fixée à 10% du montant de l'investissement. Elle est
plafonnée à 15 000 DH par promoteur et à 30 000 DH dans le cas des projets portés par 2 promoteurs.

La Maison de l'Initiative

Espace création des entreprises

• Orientation
• Clarification du projet personnel
• Bilan des compétences
• Aide à la formulation de projet
• Business plan (plan d’entreprise)
• Formation
• Montage de dossier de financement
• Étude de marché
• Accompagnement dans la mise en œuvre
• Mise en place d'un essaimage en entreprise locale ou nationale
• Suivi technique et financier

Module 3
Outils d’interventions sociale 91
Espace de veille stratégique

• Développer un diagnostic territorial dynamique à travers l'évaluation du marché du travail


• Analyse prévisionnelle des besoins en compétences et des ressources humaines
• Analyse prévisionnelle des potentialités et entraves au développement

Espace conseil en emploi

• Établissement du bilan des compétences


• Information sur les métiers et les offres d'emploi
• Appui pour l'identification de l'orientation, des atouts des bénéficiaires
• Aide pour la rédaction des CV et lettres de candidature
• Préparation aux entretiens d'embauche
• Stages d'insertion
• Appui pour bénéficier du système de formation
• Évaluation à mi-parcours
• Suivi technique

2.3. INFORMATIONS PRATIQUES

Coordination nationale de l'IPED 14, Rue Tunis, résidence Tunis,


apt. 2, Rabat
Tél. : 037 70 96 54/71
Courriel : ipedcn@yahoo.fr

Maison de l'Initiative de Tantan Tél. : 028 76 59 78


Courriel : mysidati@yahoo.fr

Maison de l'Initiative de Tata Tél. : 028 80 23 31


Courriel : mahha2005@gmail.com

Maison de l'Initiative de Guelmim Tél. : 028 77 02 76


Fax : 028 77 02 81
Courriel : ablakhal2004@yahoo.fr

Maison de l'Initiative de Assa Tél. : 028 70 06 78


Fax : 028 70 06 76
E-mail : mahha2005@gmail.com

Maison de l'Initiative de Tarfaya Tél. : 028 99 56 46


Courriel : iped07@yahoo.fr

Outil élaboré par la coordination nationale du programme IPED.

9 2 Module 3
Outils d’interventions sociale
3. Micro entreprises de publiphonie communautaire
(projet Liajlicom)

Pour favoriser l'insertion des jeunes et des


handicapés sans qualification, le Ministère du
Développement social, de la Famille et de la
Solidarité, la Fondation Telefonica Maroc et
la société Ilaicom ont lancé en septembre
2006 le projet LiajliCom. Ayant pour objectif
la création de 5 000 micro entreprises de
publiphonie communautaire à travers le
Royaume, Liajlicom contribue à l'effort
national de lutte contre la précarité et
l'exclusion sociale en visant en priorité les 403
communes rurales et les 264 quartiers urbains les plus pauvres identifiés dans le cadre de
l'Initiative Nationale pour le Développement Humain (INDH).

LiajliCom vise à stimuler l'auto emploi et permet de lutter contre la précarité et l’enclavement
du monde rural. Il s'agit d'un programme générateur de revenu qui aide à favoriser l'insertion
sociale des populations marginalisées (personnes handicapées, personnes sans revenus…) et des
jeunes sans qualification et sans emploi. C'est ainsi qu'un réseau de 2 500 micro entreprises a
déjà vu le jour à travers le territoire national depuis la signature de la convention en juin 2006,
couvrant ainsi 25% des communes rurales sus citées.

LiajliCom va bien au-delà de la création de micro entreprises. Il contribue fortement au


désenclavement du monde rural en connectant des milliers de douars enclavés aux services de
communication de base. Pour des milliers de personnes démunies, chômeurs, handicapés
moteurs, ruraux, le projet de publiphonie communautaire LiajliCom représente une opportunité
réelle de mobilité et d'insertion sociale en leur procurant un outil de production à bas coût
générant un revenu stable. Le profil des candidats recherchés est celui de micro entrepreneurs
sans source de revenu ou ayant déjà une activité mais générant des revenus instables et
insuffisants pour sortir de la précarité.

Le concept proposé est un concept clé en main permettant aux micro entrepreneurs
sélectionnés de bénéficier d'un revenu stable sur le long terme et représente un levier de
développement durable important, notamment pour les régions enclavées du Royaume. Ce
concept novateur a déjà fait ses preuves en Afrique, avec plus de 200 000 publiphones
communautaires installés et des dizaines de milliers d'emplois créés, et a été adapté au Maroc.
Différentes solutions sont proposées aux bénéficiaires :

- vélo ou motocycle (taxiphonie fixée à l'arrière du cycle) ;


- opérateur à pied (système sur harnais de portage “sac à dos”) ;
- tricycle pour handicapés moteurs (taxiphonie fixée sur l'arrière du tricycle).

Module 3
Outils d’interventions sociale 93
Dans le cadre du projet Liajlicom, les micro entrepreneurs n'ayant pas de locaux pourront
également opérer leur publiphone communautaire à pied, à vélo, sur une moto, ou même sur
un fauteuil roulant. Les micro entrepreneurs pourront ainsi suivre leurs clients là où ils se
trouvent et notamment dans les douars aux habitations éclatées ou dans des lieux de
rassemblement ponctuels (souks et moussems notamment) dépourvus en moyens de
communication de base. La solution proposée par LiajliCom est légère, facile d'installation et
d'utilisation fonctionnelle en quelques minutes seulement.

INFORMATIONS PRATIQUES

Ministère du Développement social, 47, Avenue Ibn Sina


de la Famille et de la Solidarité Agdal - Rabat
Division du partenariat Tél. : 037 68 40 65/78
Fax : 037 67 19 67
Courriel : dlpe.mdsfs@yahoo.fr
www.social.gov.ma

Société ILAÏCOM 11, Lotissement Attaoufik,


Sidi Maârouf, Casablanca
Courriel : info@mifatelecom.ma
Tél. : 069 25 25 25
063 79 97 87
022 43 67 67

9 4 Module 3
Outils d’interventions sociale
7. LUTTE CONTRE
LA PRÉCARITE
1. Les établissements de protection
sociale (loi 14/05) ............................................................... 96
2. Stratégie de lutte contre la mendicité ................................... 100
3. Enfants en situation de rue
La démarche de l'association Bayti ....................................... 103
4. Enfants en situation d’handicap mental ................................. 108
5. Centre de rééducation fonctionnelle pour personnes
en situation d'handicap ....................................................... 110
6. Centre de réadaptation à base communautaire (RBC) ............... 112
7. Bibliothèques sonores .......................................................... 115
8. Centre pour personnes du troisième âge
(Club de jour pour les personnes âgées) ................................ 117
9. Centre d'écoute pour les femmes victimes de violence ............ 119
10. Programme IRCHADE.COM
L'information socialement utile ........................................... 121
1. Les établissements de protection sociale (loi 14/05)

1.1. INTRODUCTION

Les établissements de protection sociale (EPS) ont pour objet la prise en charge de toutes les
personnes, de sexe masculin ou féminin, qui sont en situation difficile ou instable ou en
situation de besoin. Par prise en charge, on entend l'accueil, l'hébergement, la restauration, les
traitements paramédicaux et le suivi social et éducatif. Cette prise en charge peut être
permanente ou temporaire, totale ou partielle.

Parmi les établissements de protection sociale, on compte :


- la Maison des enfants abandonnés
- la Maison de l'enfant
- la Maison de l'étudiant(e) ou Dar Talib(a)
- la Maison pour les personnes âgées
- l'Etablissement pour personnes handicapées
- le Centre social pour la lutte contre la mendicité
- l'Etablissement pour la réinsertion des personnes en situation difficile.

Ces établissements, dont le nombre est d'environ 1 400, relèvent de plusieurs organismes :
- Entraide nationale
- Secrétariat chargé de la Famille, de l'Enfance et des Personnes handicapées
- Secrétariat d'Etat chargé de la Jeunesse
- Secteur privé
- Etablissements créés par des personnes physiques et des fondations

La loi 14.05 relative aux conditions d'ouverture et de gestion des établissements de protection
sociale a été promulguée par le dahir n°1.06.154 du 30 chaoual 1427 (22 novembre 2006), pour
combler un vide juridique dans le domaine de la prise en charge des personnes en situation
difficile, précaire ou d'abandon, dans le respect de leur dignité et la préservation de leurs droits
humains. A cet égard, elle fixe les conditions présidant à la création des établissements de
protection sociale, à leur procédure de gestion et au contrôle de l'Etat sur leurs activités.

Cette loi est entrée en application le 19 juillet 2007, date de publication du décret n°2.07.809 du
3 juillet 2007, pris pour son application. Elle soumet la création et la gestion d'un établissement
de protection sociale à l'autorisation préalable de l'autorité de tutelle. Elle exige des personnes
physiques ou morales en charge de l'établissement les compétences requises en la matière. Elle
fixe enfin les normes techniques, pédagogiques et de gestion minima devant habiliter à créer et
gérer ce genre d'institutions. C'est en ce sens que le contrôle régulier et à tout moment desdits
établissements est devenu une prérogative expresse de l'autorité désignée à cet effet.

9 6 Module 3
Outils d’interventions sociale
1.2. OUVERTURE ET GESTION DES ÉTABLISSEMENTS DE PROTECTION SOCIALE

Aux termes de la loi n°14.05 (Dahir n°1.06.154 du 30 chaoual 1427 du 22 novembre 2006) et de
son décret d'application, est autorisée à ouvrir et à gérer un établissement de protection sociale
toute personne physique ou morale qui présente un dossier complet, respecte les conditions
générales et particulières du cahier de charges, et reçoit l'autorisation de l'autorité
gouvernementale chargée du développement social, de la famille et de la solidarité.

Circuit administratif d'obtention de l'autorisation d'ouverture


et de gestion d'un établissement de protection sociale

1 5 4

Notification Ministère du Développement Social,


Fondateur(s) Gouverneur
de la Famille et de la Solidarité
(Comité technique)

Délai maximum : 90 jours

3
2 Autorité provinciale
(Commission provinciale)
Autorité admistrative locale Article 19

Dossier de demande d'autorisation

Ce dossier se compose d'une demande assortie d'un dossier administratif et d'un dossier
socioéducatif.

Le dossier administratif comporte les pièces relatives :


- au fondateur, personne physique ou morale, notamment celles relatives aux moyens à mettre
en œuvre pour assurer la pérennité du fonctionnement de l'établissement ;
- à l'établissement, particulièrement une étude de faisabilité du projet, l'engagement de
respecter le cahier des charges, le plan du bâtiment et le certificat administratif de
conformité ;
- au candidat au poste de directeur de l'établissement ;
- au personnel de l'établissement.

Le dossier socioéducatif comprend :


- le règlement intérieur de l'établissement ;
- la liste des services socioéducatifs que l'établissement entend fournir, ainsi que le programme
détaillé de toute activité sociale, la nature de l'encadrement socioéducatif et institutionnel et
le champ d'accompagnement socioéducatif ;
- l'emploi du temps quotidien, hebdomadaire et annuel de l'établissement.

Module 3
Outils d’interventions sociale 97
Cahier des charges type

Le cahier des charges type fixe les conditions générales et particulières d'ouverture et de gestion
des établissements de protection sociale et établit des critères, des normes et des règles à
caractère national, prévus pour la première fois, relatifs aux établissements de protection
sociale, constituant un cadre de référence unificateur des différents établissements et prévoit
les différents mécanismes permettant l'application de la loi 14.05. A cet effet, le cahier de
charges type fixe :
- les normes techniques minimales, les critères d'équipement de l'établissement, les conditions
que doivent satisfaire les blocs affectés à l'hébergement, au magasinage, à la restauration, aux
premiers soins, aux espaces socioéducatifs et aux loisirs ;
- les conditions d'hygiène, de prévention et de sécurité ;
- les critères d'encadrement selon le type d'établissements de protection sociale, ainsi que les
qualifications à satisfaire par le personnel travaillant dans les domaines administratif,
socioéducatif et professionnel ;
- les règles à observer en matière de gestion administrative et financière, notamment celles
relatives au comité de gestion, aux dispositions financières et au règlement intérieur, ainsi
qu'aux manuels de procédures.

1.2. RÈGLEMENT INTÉRIEUR DES EPS

Il doit comprendre :
- les objectifs de l'établissement ;
- la composition et les missions du comité de gestion de l'établissement qui est composé de :
. représentants du fondateur, lorsqu'il s'agit d'une personne morale, dont l'un d'entre eux
assure la présidence du comité
. fondateur ou son représentant lorsqu'il s'agit d'une personne physique
. directeur de l'établissement
. représentants du corps de gestion administrative, socioéducative et professionnelle
. représentants des tuteurs des bénéficiaires
. médecin de l'établissement
. représentant du conseil communal
- la fixation des fonctions et attributions du personnel de l'établissement ;
- l'ordre général de l'établissement ;
- les dispositions relatives aux bénéficiaires.

1.3. GESTION DE L'ÉTABLISSEMENT

L'administration de l'établissement est assurée par un directeur ; sa gestion par un comité. La


composition du comité est définie, selon la nature de l'établissement, au niveau du règlement
intérieur.

En application de l'article 13 de la loi, un registre concernant les bénéficiaires doit être tenu
sous la responsabilité du directeur de l'établissement. Les pages du registre doivent être

9 8 Module 3
Outils d’interventions sociale
obligatoirement numérotées, visées et cachetées par l'autorité provinciale et par la délégation
provinciale de l'Entraide nationale du ressort territorial où se situe l'établissement.

La forme du registre est fixée selon la nature de l'établissement de protection sociale, par arrêté
de l'autorité gouvernementale chargée du développement social, de la famille et de la
solidarité, sur proposition du directeur de l'Entraide nationale. Le registre doit comprendre des
renseignements concernant et le bénéficiaire et sa famille.

La gestion de l'établissement est soumise au contrôle de l'administration conformément à la loi


14.05 et des textes pris pour son application.

Etapes de mise à niveau des EPS conformément à la loi 14/05

Etape 1 Etape 2 Etape 3

Déclaration
d'existence Réalisation
Diagnostic et redressement
Mise en place
Points en conformité des organes prévus Accompagnement
avec les normes
Présentation des Evaluation
cahiers de charges

Délai réglementaire pour la mise à niveau : 2 ans

Délivrance du certificat de régularisation/de conformité

Module 3
Outils d’interventions sociale 99
2. Stratégie de lutte contre la mendicité

2.1. CONSTAT

La progression alarmante de la mendicité


professionnelle en fait aujourd'hui un
inquiétant phénomène de société qui heurte
de front les fondements et objectifs de l'INDH,
nuit à l'image du pays et à la dignité des
citoyens, réduit, sinon annule, les efforts de
mise à niveau sociale entrepris par les
différents départements en charge du social.

Ce phénomène est caractérisé par :


- la diversification :
. mendicité professionnelle
. mendicité exploitant autrui (enfants, personnes handicapées)
. mendicité de nécessité
- l'organisation par le biais de réseaux :
. Rabat : 40% des mendiants viennent des villes avoisinantes selon une enquête menée en
février-mars 2006.
. Casablanca : une personne dirige 27 équipes dans 6 villes différentes.

2.2. STRATÉGIE DE LUTTE CONTRE LA MENDICITÉ

La stratégie de lutte contre la mendicité est une approche globale intégrée basée sur 3 composantes :

1. L'approche sociale
• Prise en charge institutionnelle réservée aux mendiants sans ressources et familles
• Insertion familiale
• Insertion socioéconomique pour les mendiants qui déclarent pratiquer la mendicité par
nécessité ; ce volet est assuré par des associations qui apportent leur soutien à ces personnes
en les aidant à élaborer et à financer leurs projets

2. L'approche judiciaire
• Application de la loi pour les mendiants exploitant autrui et les récidivistes
• Les réseaux

3. La communication
• Sensibilisation de la population
• Information des mendiants

100 Module 3
Outils d’interventions sociale
2.3. PARTENAIRES

• Ministère du Développement social, de la Famille et de la Solidarité


• Ministère de l'Intérieur
• Ministère de la Justice
• Entraide nationale
• Comités régionaux de Développement Humain (INDH)
• Autorités locales
• Associations

2.4. MISE EN ŒUVRE DE LA STRATÉGIE

Cette mise en œuvre obéit à une démarche progressive et permanente, et cible la mendicité
professionnelle, surtout celle exploitant les enfants et les personnes handicapées ou âgées.

Nomination et formation du personnel


Le staff du programme est constitué de cadres de la sûreté nationale et des forces auxiliaires
en plus d'assistants sociaux. Ce personnel doit bénéficier d'un programme de formation lui
permettant de mener à bien cette opération, depuis le ramassage jusqu'à l'intégration.

Logistique
Les équipes de ramassage doivent être dotées de moyens logistiques dédiés à l'opération, il s'agit
en l'occurrence de voitures de 12 à 15 places leur permettant de faire le ramassage des
mendiants appréhendés.

Centre d'accueil
L'existence d'un centre d'accueil est obligatoire : c'est le lieu où sont transférés les mendiants
appréhendés et où l'assistant(e) doit mener une enquête sociale approfondie qui permettra de
définir les modalités d'intégration.

Déroulement de l'opération
L'opération se déroule selon le schéma suivant :

Ramassage

Centre social
- Hébergement
- Traitement

Mendiants démunis Mendiants professionnels


Mendiants par nécessité
sans famille exploitant des enfants

Prise en charge Insertion familiale • Libération sous condition


institutionnelle Insertion économique • Application de la loi en cas
(Centre social) Soutien de récidive

Module 3
Outils d’interventions sociale 101
2.5. INFORMATIONS PRATIQUES

Ministère du Développement social, 47, Avenue Ibn Sina


de la Famille et de la Solidarité Agdal - Rabat
Division de lutte contre la pauvreté et l'exclusion Tél. : 037 68 40 65/78
Fax : 037 67 19 67
Courriel : dlpe.mdsfs@yahoo.fr
www.social.gov.ma

Entraide nationale 44, Avenue Omar Ibn Alkhattab


Agdal - Rabat
Tél. : 037 68 22 83/86/87
Fax : 037 77 76 85
Site web : www.entraide.ma

102 Module 3
Outils d’interventions sociale
3. Enfants en situation de rue (démarche de l'association Bayti)

3.1. CADRAGE

Au Maroc, le nombre d'enfants des rues ne


cesse de croître. C'est notamment le cas à
Casablanca, la capitale économique, où l'on
estime que plus de 10 000 enfants vivent et
travaillent dans la rue.

Ces jeunes garçons et filles survivent tant bien


que mal grâce à des emplois occasionnels,
trouvant parfois du travail dans les garages, la
métallurgie ou les petits métiers : vente de
mouchoirs, sachets en plastique, etc., ou bien
comme employés de maison (petites bonnes), lorsqu'ils ne se livrent pas à la prostitution et à la
mendicité.

Certains ont encore une famille et rentrent de temps en temps chez eux, mais beaucoup ont été
abandonnés ou rejetés, à moins qu'ils ne soient orphelins ou n'aient fui un foyer où ils étaient
maltraités ou voués à la misère. Ils dorment dans les jardins publics, dans l'entrée des
immeubles, sous les ponts ou dans des bâtiments désaffectés, inhalent certains solvants bon
marché qu'ils peuvent se procurer aisément, comme la colle. Ces substances provoquent à long
terme des lésions cérébrales irréversibles et des troubles physiologiques.

Bon nombre d'entre eux sont pris en charge par des ONG, certains sont placés soit en détention,
soit dans des centres étatiques qui n'offrent pas toutes les conditions requises (cadre inadéquat,
insuffisance en RH, programmes inadaptés ou inexistants).

3.2. OBJECTIFS

• Prévention
• Protection
• Réhabilitation
• Réintégration sociale : scolaire, familiale, professionnelle

3.3. MÉTHODOLOGIE

La méthodologie est basée sur l'approche Droits de l'enfant, respectant les 4 principes
fondateurs de la Convention des Droits de l'Enfant, à savoir :
- intérêt supérieur de l'enfant
- droit à la survie, la vie et au développement physique, mental, spirituel et culturel de l'enfant

Module 3
Outils d’interventions sociale 103
- non discrimination
- respect et prise en compte de l'opinion de l'enfant

Elle est séquencée en 4 étapes :


- Etape 1 : approche-enfant + analyse systémique de situation
- Etape 2 : élaboration participative du projet de vie individualisé
- Etape 3 : mise en œuvre du projet de vie
- Etape 4 : consolidation et suivi du projet de vie.
Tous les acquis et objectifs réalisés seront consignés par les équipes encadrantes en présence du
mineur‚ dans un dossier Projet de vie‚ qui suivra le mineur tout au long de son parcours.

1ère Etape : Approche - enfant + analyse


systématique de situation

Approche jeune Famille Communauté

• Diagnostic de la
Renforcement des compétences problématique familiale
sur 3 dimensions : • Région : rurale ou urbaine
des jeunes (résilience)
- affective • Spécificités : niveau
- éducative économique, éducatif ...
- socioéconomique

S
2ème Etape : Elaboration du projet de vie
U
I Approche psychosociale individualisée
V Accueil
I
Renforcement des compétences Traitement psychotérapeutique
des jeunes (résilience) troubles de comportement
C
O Renouement des liens familiaux
N
T 3ème Etape : Mise en œuvre du projet de vie
I
N Communauté
U Famille Jeune

• Problème éducatif : • Projet de dévelop- • Scolarisation


éducation parentale
pement durable • Formation
• Problème affectif : • Sensibilisation • Intégration
conseil familial, accompagnement
• Implication • Emploi
• Problème économiques :
micro projet, orientation économique

Projet de vie consolidé


Réinsertion familiale, scolaire, socioprofessionnelle
Autonomisation & citoyen responsable

104 Module 3
Outils d’interventions sociale
3.4. AXES STRATÉGIQUES

Axe 1 : Recherche-action

Cette étape est capitale et déterminante dans le processus de prise en charge car elle permet
d'une part :
- d'identifier les différentes typologies des enfants en situation de rue
- de connaître leur nombre
- d'analyser les facteurs déterminants
- de retrouver les familles et d'identifier la problématique familiale
- d'appréhender leur mode de vie‚ localiser lieux de regroupement‚ leurs squats
- d'élaborer une cartographie (lieux de regroupement‚ mobilité)

Et d'autre part :
- d'extraire progressivement les enfants de la rue
- de protéger les enfants contre toutes formes de violence
- d'amorcer l'étape de réhabilitation
- de détecter précocement les nouveaux cas
- de débuter la désintoxication
- de renouer les liens familiaux quand cela est possible

Cette recherche-action est menée par des éducateurs formés à l'approche psychosociale des
enfants et à l'analyse systémique de situation‚ constitués en équipes mobiles qui sillonnent les
rues de jour et de nuit. Des relais assurent la continuité du travail d'approche amorcé par les
équipes mobiles :

- des antennes jour‚ dans les principaux lieux de regroupement : local servant de point focal
pour les enfants nécessitant écoute‚ orientation ‚ protection‚ soins de base…

- Centre d'accueil d'urgence : ce Centre fonctionnant 24H/24H se veut un espace de transition


entre la rue et les foyers d'accueil ou la famille‚ ayant pour objectifs de :
. créer une alternative à la rue pour les enfants en phase de réhabilitation
. créer un lieu de repère permettant aux enfants en situation de rue de s'y rendre facilement
en cas de besoin
. extraire progressivement les enfants de la rue
. créer un lien de transition pour les enfants en situation de rue en attendant la réintégration
en famille ou au foyer
. protéger et extraire de la rue les nouveaux venus

Ce centre d'urgence est destiné aux :


- enfants et jeunes adressés par les éducateurs-rue‚
- enfants en détresse nécessitant une protection
- enfants en attente de placement dans les foyers
- enfants récemment arrivés dans la rue‚ en vue de préparer leur retour familial
- enfants en situation de rue agressés‚ blessés ou malades nécessitant une prise en charge
médicale.

Module 3
Outils d’interventions sociale 105
Cette structure fournira les prestations suivantes :
- les besoins primaires de bases (dortoir‚ réfectoire‚ douches)
- les soins de base
- la désintoxication
- des activités pédago-éducatives
- le renouement des liens familiaux
- l'assistance juridique et administrative

L'encadrement pédago-éducatif individualisé est assuré par une équipe pluridisciplinaire


(éducateurs‚ assistantes sociales‚ médecin‚ psychologue). Un règlement intérieur régit le Centre.

La capacité d'accueil du Centre ne doit pas excéder 20 enfants. Par la suite‚ le nombre de ces
centres d'accueil évoluera en fonction de la demande et de l'expérience acquise.

Axe 2 : Réhabilitation et réinsertion des enfants (élaboration et mise en œuvre du projet de vie)

Une fois l'enfant extrait de la rue‚ mis en confiance‚ stabilisé‚ on peut appréhender le
projet réinsertionnel de l'enfant qui est alors placé dans une structure d'accueil adapte à
son profil. Cette étape consiste à élaborer le projet de vie adapté à chaque enfant‚ tenant
compte de son âge‚ de son parcours, de son environnement familial‚ de ses acquis et de ses
difficultés.

Ce projet de vie fait avec le mineur repose sur la mise en adéquation des attentes‚ des
compétences de l'enfant avec les opportunités existantes. Le projet de vie sera décliné en
objectifs clairs‚ réalistes et réalisables. Chaque objectif s'inscrit dans le renforcement des
compétences du mineur en vue de mener à bien son projet de vie :
- réinsertion familiale
- éducation‚ scolarisation
- apprentissage
- formation professionnelle

La réinsertion familiale reste l'objectif prioritaire. Une fois la famille identifiée et sa


problématique analysée‚ le processus de médiation et d'accompagnement familial doit être
initié‚ en vue de renouer et de consolider les liens parents-enfant‚ de responsabiliser les parents
dans l'élaboration et la mise en œuvre du projet de vie de leur enfant.

4.4. INFORMATIONS PRATIQUES

Association Bayti Km 12,5 - ancienne route de Rabat,


Sidi Bernoussi, Casablanca
Tél. : 022 75 69 65
022 75 86 20
Fax : 022 75 69 66
Courriel : bayti@casanet.net.ma

106 Module 3
Outils d’interventions sociale
Secrétariat d'Etat chargé de la Famille, 31, Avenue Al-Abtal, Agdal,
de l'Enfance et des Personnes handicapées 10 000 Rabat
Tél. : 037 77 16 86
037 68 30 19
037 68 29 07/05
Fax : 037 77 21 97
Courriel : sefeph@gmail.com
Site web : www.sefeph.gov.ma

Outil élaboré par l'association Bayti.

Module 3
Outils d’interventions sociale 107
4. Enfants en situation d’handicap mental

Les projets de création des centres pour enfants en situation d'handicap mental visent à assurer
une intégration sociale des enfants handicapés.

4.1. OBJECTIFS

• Répondre aux besoins des personnes en situation d’handicap, de leur famille et des
associations oeuvrant dans le domaine du handicap mental.
• Aider les jeunes handicapés à développer leurs capacités d'autonomie.
• Permettre à un grand nombre de personnes handicapées de bénéficier des prestations offertes
en assurant un accueil périodique ou temporaire.
• Offrir des prestations en matière de réadaptation et d’intégration scolaire : éducation
spécialisée, formation professionnelle, guidance parentale, rééducation fonctionnelle et
orthophonie.
• Garantir la qualité des services offerts tout en prenant en considération les besoins exprimés
par les bénéficiaires.

4.2. BÉNÉFICIAIRES

• Enfants handicapés mentaux dépendants âgés de 3 à 18 ans ayant un handicap moyen ou


sévère tel que l'infirmité cérébrale, le retard mental...
• Familles des enfants handicapés pouvant aussi bénéficier des prestations de ce centre, surtout
en matière de guidance parentale.
• Associations et personnes handicapées bénéficiant de conseil et d'orientation et des activités
de loisirs et de sports.

4.3. ACTIVITÉS DU CENTRE

• Éducation précoce, préscolaire et scolaire


• Formation professionnelle
• Thérapie
• Conseil et orientation des parents et familles des personnes handicapées et de leurs
associations
• Activités liées aux loisirs et sports

108 Module 3
Outils d’interventions sociale
4.4. COMPOSANTES DU CENTRE

• Espace accueil
• Espace thérapie
• Espace éducation précoce et préscolaire
• Espace formation professionnelle
• Espace administration
• Espace réfectoire

4.5. PARTENAIRES

• Secrétariat d'Etat chargé de la Famille, de l'Enfance et des Personnes handicapées


• Associations
• Wilaya ou préfecture
• Conseil municipal
• Ministère de la Santé
• Ministère de l'Education nationale
• Entraide nationale
• OFPPT

4.6. INFORMATIONS PRATIQUES

Secrétariat d'Etat chargé de la Famille, 31, Avenue Al-Abtal, Agdal,


de l'Enfance et des Personnes handicapées 10 000 Rabat
Tél. : 037 77 16 86
037 68 30 19
037 68 29 07/05
Fax : 037 77 21 97
Courriel : sefeph@gmail.com
Site web : www.sefeph.gov.ma

Outil élaboré par le Secrétariat d'Etat chargé de la Famille, de l'Enfance et des Personnes handicapées

Module 3
Outils d’interventions sociale 109
5. Centre de rééducation fonctionnelle pour personnes
en situation d'handicap

5.1. OBJECTIFS

• Répondre aux besoins des personnes en situation d’handicap et des associations oeuvrant dans
le domaine du handicap
• Impliquer les collectivités locales dans le processus d'intégration des personnes handicapées
• Offrir un certain nombre de prestations en matière de réadaptation et de rééducation
fonctionnelle
• Améliorer l'autonomie physique des personnes handicapées

5.2. BÉNÉFICIAIRES

• Personnes en situation d'handicap moteur et leurs familles

5.3. MODALITÉS DE MISE EN ŒUVRE

• Elaborer une convention de partenariat


• Trouver un local
• Intervenir auprès du Ministère de la Santé pour affecter des kinésithérapeutes et des aides
soignants
• Trouver un partenaire qui sera chargé de la gestion quotidienne de centre (soit une association
oeuvrant dans le domaine de l’handicap ou la collectivité locale)
• Acquérir le matériel

5.4. BESOINS

• Local composé des espaces suivants :


- une salle d'attente
- 2 boxes de rééducation (kinésithérapie)
- un boxe d'audiométrie
- un espace d'administration
• Matériel nécessaire
• Equipe de spécialistes en rééducation et soins de santé
• Equipe administrative

110 Module 3
Outils d’interventions sociale
5.5. PARTENAIRES

• Secrétariat d'Etat chargé de la Famille, de l'Enfant et des Personnes handicapées


• Ministère de la Santé
• Autorités locales
• Collectivités locales
• ONG

5.6. INFORMATIONS PRATIQUES

Secrétariat d'Etat chargé de la Famille, 31, Avenue Al-Abtal, Agdal,


de l'Enfance et des Personnes handicapées 10 000 Rabat
Tél. : 037 77 16 86
037 68 30 19
037 68 29 07/05
Fax : 037 77 21 97
Courriel : sefeph@gmail.com
Site web : www.sefeph.gov.ma

Outil élaboré par le Secrétariat d'Etat chargé de la Famille, de l'Enfance et des Personnes handicapées

Module 3
Outils d’interventions sociale 111
6. Centre de réadaptation à base communautaire (RBC)

6.1. CADRAGE

Les initiatives de mise en place et de gestion des centres pour handicapés s'inscrivent dans le
cadre d'une stratégie globale de réadaptation à base communautaire (RBC), visant le
développement communautaire pour la réadaptation, l'égalisation des chances et l'intégration
sociale de toutes les personnes en situation d'handicap. Leur objectif global est de contribuer à
la pleine intégration des personnes en situation d’handicap, en luttant contre toute forme
d'exclusion ou de marginalisation et en assurant une démarche participative de tous les
intervenants dans la prise en charge des personnes handicapées.

Cette démarche RBC est une approche, locale, territoriale et multi sectorielle qui prend en
compte l'ensemble des besoins des personnes en situation d'handicaps : médicaux, éducatifs,
sociaux et professionnels. Elle met l'accent sur le renforcement du potentiel des personnes
handicapées pour accroître leur autonomie et leur permettre de participer pleinement au
développement de leur communauté.

6.2. OBJECTIFS

• Développer les aptitudes physiques, mentales et sensorielles des personnes handicapées et


leur faciliter l'accès aux différents services au niveau local et dans un milieu ordinaire.
• Mobiliser la communauté pour élaborer et réaliser des programmes en faveur des personnes
handicapées.
• Créer une dynamique locale autour du thème central de la RBC ''Intégration des personnes
handicapées et le respect de leurs droits''.
• Optimiser la participation active des personnes handicapées.
• Changer les attitudes et les comportements de la communauté à l'égard de la personne
handicapée.
• Encourager les associations de personnes handicapées à participer au développement du
programme RBC.

6.3. BÉNÉFICIAIRES

• Les personnes handicapées (tous type de handicap et tous les âges).


• D'une manière indirecte, les familles de ces personnes ainsi que leur entourage.

112 Module 3
Outils d’interventions sociale
6.4. PARTENAIRES LOCAUX

• Autorités locales des sites RBC


• Conseils communaux
• Associations de personnes en situation d'handicap
• Associations de développement local
• Groupes professionnels des secteurs de l'éducation, de la santé, de la formation
professionnelle, de l'emploi, des transports, de l'Agence urbaine, de la culture et des loisirs
• Secteur privé

6.5. DOMAINES D'INTERVENTION

• La santé, les appareillages et les aides techniques : assurer la prévention, le dépistage


précoce, la prise en charge et le suivi des besoins médicaux en rééducation fonctionnelle,
appareillage et aides techniques des personnes handicapées dans les sites RBC.
• L'éducation : favoriser l'éducation intégrée des enfants aux besoins spécifiques, depuis la
phase préscolaire jusqu'à la fin de l'enseignement secondaire, en mettant en place le modèle
de l'école inclusive et créer des équipes d'appui pour chaque site RBC, composées d'éducateurs
et d'instituteurs en vue d'apporter aux écoles l'appui nécessaire pour répondre aux besoins
spécifiques de leurs élèves.
• La formation professionnelle et l'emploi : au niveau des centres de formation, tout en
apportant les modifications nécessaires aux structures de formation pour les rendre
accessibles aux personnes handicapées en favorisant l'insertion professionnelle de ces
dernières par l'accès à un emploi salarié ou à une activité génératrice de revenu.
• L’accessibilité : rendre accessibles les établissements publics afin de permettre aux personnes
handicapées de jouir du droit à l'égalité des chances, de circuler de façon autonome et de
s'insérer dans l'espace public.
• Les activité culturelles et sportives : en permettant aux personnes handicapées de jouir de
leur droit à la distraction et à l'épanouissement culturel et sportif.

6.6. CONTRIBUTION DU SECRÉTARIAT D'ETAT CHARGÉ DE LA FAMILLE, DE L'ENFANCE ET DES


PERSONNES HANDICAPÉES

• Accompagnement des acteurs locaux dans la mise en place du programme.


• Mise en place de l’expertise à la disposition des acteurs locaux dans le domaine de la
formation des agents RBC.
• Contribution à l'organisation et à l'animation des ateliers de sensibilisation au niveau local.
• Contribution au financement des projets présentés par les associations de soutien au
programme RBC.

Module 3
Outils d’interventions sociale 113
6.7. CONTRIBUTION DES COLLECTIVITÉS LOCALES

• Mettre un local, accessible et équipé, à la disposition du programme pour les réunions du


comité local et de l'association de soutien et pour l'organisation des activités d'orientation et
de sensibilisation des personnes handicapées et de leur famille.
• Mettre deux fonctionnaires à la disposition du programme.
• Identifier une ligne budgétaire dans le budget de la commune pour appuyer les activités de
l'association de soutien.

6.8. OUTILS DE MISE EN PLACE

• Manifestation d'intérêt au niveau local (conseil municipal et/ou préfecture…).


• Sensibilisation des différents intervenants sur l'approche RBC.
• Conclusion d'une convention entre le SEFEPH et la collectivité locale.
• Mise en place des structures locales de gestion du programme : le comité local et l'association
de soutien au programme RBC.
• Réalisation d'une étude sur la situation des personnes handicapées et leurs besoins.
• Elaboration d'un plan de travail sur la base des besoins exprimés.

6.9. INFORMATIONS PRATIQUES

Secrétariat d'Etat chargé de la Famille, 31, Avenue Al Abtal, Agdal,


de l'Enfance et des Personnes handicapées 10 000 Rabat
Tél. : 037 77 16 86
037 68 30 19
037 68 29 07/05
Fax : 037 77 21 97
Courriel : sefeph@gmail.com
Site web : www.sefeph.gov.ma

Outil élaboré par le Secrétariat d'Etat chargé de la Famille, de l'Enfance et des Personnes handicapées

114 Module 3
Outils d’interventions sociale
7. Bibliothèques sonores

Les projets de mise en place des bibliothèques sonores représentent des initiatives d'encadrement
et d'accompagnement social qui visent l'intégration des personnes mal voyantes ou non voyantes
en leur permettant d’accéder à l'information et à la documentation.

7.1. OBJECTIFS

• Rendre l'information et la documentation accessibles en livres sonores aux non voyants et mal
voyants
• Mettre à la disposition des utilisateurs des documents en braille sur papier ou informatisés
• Permettre aux personnes handicapées d'améliorer leurs connaissances

7.2. MESURES MISES EN PLACE

• Signature de la convention de partenariat


• Local adéquat
• Aménagement du local
• Equipement du local
• Affectation et formation du personnel

7.3. RESPONSABLES DE L'EXÉCUTION DU PROJET

• Secrétariat d'Etat chargé de la Famille, de l'Enfance et des Personnes handicapées


• Organisation Alaouite pour la Protection des Aveugles au Maroc (OAPAM)
• Préfecture
• Conseil municipal

7.4. CONTRIBUTION DU SECRÉTARIAT D'ETAT CHARGÉ DE LA FAMILLE, DE L'ENFANCE ET DES


PERSONNES HANDICAPÉES

• Équipement du centre en matériel nécessaire


• Formation des cadres de la bibliothèque sonore
• Assistance technique pour l'aménagement du local

Module 3
Outils d’interventions sociale 115
7.5. BESOINS

Pour la réalisation de la bibliothèque sonore, il faut mettre en place un local ou espace


contenant les composantes suivantes :
- une salle pour l'enregistrement des livres sonores (studio), équipée d’un matériel
d'enregistrement adéquat ;
- une salle pour l'écoute des livres enregistrés (salle d'audition) équipée en matériel audio,
d’une capacité d'accueil de 15 personnes ; les murs doivent être couverts d’un revêtement
acoustique et le sol du gerflexe antistatique ;
- un espace pour le classement des cassettes audio ;
- un bureau pour l'administration.

Aménagement : les salles doivent être aménagées tout en tenant compte des données
spécifiques à ce type de bibliothèque.

Equipement : les équipements utilisés pour l'enregistrement des livres sont les mêmes
que ceux utilisés par les antennes de radio.

7.6. INFORMATIONS PRATIQUES

OAPA M 8, Rue Hussein 1er - Rabat


Tél. : 212 37 731724
Fax : 212 37 707435
Courriel : oapam@menara.ma

Secrétariat d'Etat chargé de la Famille, 31, Avenue Al-Abtal, Agdal,


de l'Enfance et des Personnes handicapées 10 000 Rabat
Tél. : 037 77 16 86
037 68 30 19
037 68 29 07/05
Fax : 037 77 21 97
Courriel : sefeph@gmail.com
Site web : www.sefeph.gov.ma

Outil élaboré par le Secrétariat d'Etat chargé de la Famille, de l'Enfance et des Personnes handicapées

116 Module 3
Outils d’interventions sociale
8. Centre pour personnes du troisième âge
(Club de jour pour les personnes âgées)

8.1. JUSTIFICATION

• Augmantation du nombre des personnes âgées au Maroc


• Création d'un cadre convenable pour la protection sociale des personnes âgées

8.2. OBJECTIFS

• Protection des personnes âgées


• Participation des personnes âgées à l'élaboration des stratégies et programmes les concernant
• Espace pour exprimer les préoccupations des personnes âgées

8.3. RÉSULTATS ESCOMPTÉS

• Orientation sociale, sanitaire et administrative


• Existence d'un espace d'intégration sociale et de distraction

8.4. LOCALISATION

Au sein de chaque commune, dans un lieu accessible.

8.5. PARTENAIRES

• Collectivités locales
• Ministère de la Santé
• Entraide nationale
• Secrétariat d'Etat chargé de la Famille, de l'Enfance et des Personnes handicapées
• Ministère de la Culture
• Agence de Développement Social
• Caisse Marocaine des Retraites
• Sociétés d'assurance
• Instituts et organisations de sécurité sociale
• Associations intéressées et associations de personnes âgées

Module 3
Outils d’interventions sociale 117
8.6. MODALITÉS DE GESTION

Le Club est géré par la collectivité locale avec les autres partenaires. Il est dirigé par un
responsable administratif nommé par la collectivité en collaboration avec un Comité administratif,
constitué de représentants du Secrétariat d'Etat chargé de la Famille, de l'Enfance et des
Personnes handicapées, de la délégation du Ministère de la Santé, de l'Entraide nationale, des
membres du Club des personnes âgées, des représentants des associations oeuvrant dans le
domaine social et de loisirs, d’un représentant de la Caisse marocaine de retraite. Par ailleurs,
tout institut public ou privé peut contribuer au service du Club.

8.7. ACTIONS À RÉALISER

• Equiper un local disposant obligatoirement d'un espace ouvert sur un jardin et d'autres
structures, parmi lesquelles :
- bureau administratif pour conseil et orientation
- salle audio-visuelle multifonctionnelle
- salle de prière
- buvette
- salle des soins
- structure sanitaire
• Affecter des cadres permanents et vacataires (cadres médicaux et sociaux) :
- cadre administratif permanent
- agents permanents
- animateur social permanent
- infirmier permanent
- animateur sportif visiteur
- médecin visiteur

6.8. FINANCEMENT

• Collectivité locale (local, équipement, personnel)


• Contributions des partenaires du projet
• Dons et aides
• Revenus du Club

6.9. INFORMATIONS PRATIQUES

Secrétariat d'Etat chargé de la Famille, 31, Avenue Al-Abtal, Agdal,


de l'Enfance et des Personnes handicapées 10 000 Rabat
Tél. : 037 77 16 86/037 68 30 19
037 68 29 07/05
Fax : 037 77 21 97
Courriel : sefeph@gmail.com
Site web : www.sefeph.gov.ma
Outil élaboré par le Secrétariat d'Etat chargé de la Famille, de l'Enfance et des Personnes handicapées

118 Module 3
Outils d’interventions sociale
9. Centre d'écoute pour les femmes victimes de violence

Les centres d'écoute pour les femmes victimes de violence


représentent des espaces initiés et gérés par des associations
au niveau local en vue de contribuer à l'approche de proximité
par des services et des conseils d'orientation juridique et de
sensibilisation des femmes victimes de violence ou en
situation précaire.

9.1. OBJECTIFS

• Accueil et écoute, afin d'aider et de rassurer les femmes


victimes de violence.
• Information : c'est le relais naturel de l'accueil, basé sur
des données juridiques et administratives selon chaque
cas, ce qui aide la femme ou la jeune fille en situation
précaire à prendre une décision consciente fondée sur une
connaissance des procédures, des lois, des droits.
• Orientation : permet à la femme de définir les diverses démarches et initiatives et de bien
connaître les structures et les services spécialisés.
• Documentation : documents, ressources et références nécessaires pour orienter les femmes.
• Consultation : propositions données par le centre après consultation des spécialistes, selon
les cas.

9.2. ACTIONS À RÉALISER

• Affectation des compétences humaines selon les services offerts :


- Secrétaire
- Assistante sociale spécialisée en écoute et accueil
- Psychologue pour le soutien moral
- Avocat
• Allocation des moyens financiers du centre :
- structures d'accueil (local, structures d'hébergement temporaire en attendant les procédures
adéquates)
- équipement de gestion (ordinateur, imprimante, photocopieur, matériel de bureau…)
- équipement de communication (téléphone, Internet…)
- base de données au niveau de tous les services socioéconomiques, sanitaires…
• Gestion des ressources financières du Centre (factures de téléphone, salaires des employés,
dépenses d'équipement du bureau).

Module 3
Outils d’interventions sociale 119
9.3. GROUPES CIBLES

Toutes les femmes et les filles dont celles victimes de violence. Cependant, les gérantes du
centre peuvent élargir leurs interventions qui engloberont les hommes dans un cadre de
réconciliation et de résolution des problèmes selon les moyens humains et financiers disponibles
dans chaque centre.

9.4. PARTENAIRES

• Secrétariat d'Etat chargé de la Famille, de l'Enfance et des Personnes handicapées


• Associations locales
• Autorités locales
• Services externes de divers départements : santé, justice, éducation, police, gendarmerie,
Entraide nationale…

Informations pratiques

Secrétariat d'Etat chargé de la Famille, 31, Avenue Al-Abtal, Agdal,


de l'Enfance et des Personnes handicapées 10 000 Rabat
Tél. : 037 77 16 86
037 68 30 19
037 68 29 07/05
Fax : 037 77 21 97
Courriel : sefeph@gmail.com
Site web : www.sefeph.gov.ma

Outil élaboré par le Secrétariat d'Etat chargé de la Famille, de l'Enfance et des Personnes handicapées

120 Module 3
Outils d’interventions sociale
10. Programme Irchade.com
L'information socialement utile

Afin de comprendre l'utilité et le bien-fondé du programme Irchade.com lancé par le Ministère du


Développement social, de la Famille et de la Solidarité et l'Entraide nationale, il est nécessaire de
rappeler la dynamique impressionnante de développement humain et social dans lequel il s'inscrit.
En effet, depuis une décennie le Maroc a changé de cadence, de rythme et d'ampleur en matière
de développement et notamment dans le champ social.

Deux faits majeurs en témoignent :


• Tout d'abord et avant tout, l'avènement de l'INDH qui vient accélérer ce processus en
manifestant un volontarisme politique au plus haut niveau de l'Etat d'en finir rapidement avec
les inégalités sociales résiduelles les plus inacceptables.
• Ensuite, l'élan de solidarité qui caractérise aujourd'hui la collectivité nationale et qui est illustré
par le dynamisme et l'implication de la société civile dans le champ du développement. Cette
dynamique démocratique de développement attestée par ces deux faits majeurs, entre autres
remarquables avancées aux plans économique, social et sociétal, associe des politiques
publiques plus vigoureuses et plus volontaristes à une aspiration authentique et globalement
partagée de construire une société plus active et plus solidaire.

Pour autant, malgré ces grands efforts nationaux entrepris dans les domaines sociaux et malgré le
foisonnement des initiatives généreuses et altruistes entreprises au niveau local, il demeure souvent
difficile pour une personne isolée ou pour un acteur engagé dans l'action sociale de s'orienter, ou
d'orienter les personnes en situation difficile ou précaire, vers le choix d'un dispositif ou d'une
structure appropriés à la spécifié de leur situation ou de leurs difficultés chroniques ou passagères.
Cette lacune, bien compréhensible eu égard à la complexité des problèmes sociaux et à leur
immense diversité, n'est pas, loin s'en faut, spécifique à notre système de régulation sociale car de
nombreux pays la partagent. Elle illustre tout simplement la difficulté de mener des politiques
sociales de proximité et de répondre à l'infinie variété des situations familiales ou individuelles.
D'où la nécessité, par ailleurs universellement expérimentée et vérifiée, de créer un système
d'information à l'intention du public et des acteurs sociaux pour leur permettre de trouver plus
facilement des repères dans le dédale du dispositif public, privé et civil d'action sociale qui a
tendance à se complexifier au fur et à mesure qu'il se développe.
Le programme Irchade.com, partant de ce constat, constitue ainsi une première étape d'une
démarche tendant à partager et à mettre à disposition l'information socialement utile.

10.1. QUEL EST LE CONTENU CONCRET DU PROGRAMME IRCHADE.COM ?

Irchade.com est un service destiné en priorité à deux catégories d'usagers : d'abord les ménages
ou les individus en difficulté eux-mêmes, ensuite les acteurs civils et sociaux qui manifestent la
volonté de leur venir en aide.
De ce fait, Irchade.com consiste essentiellement en une base de données recensant un ensemble de
prestations sociales dispensées par des institutions et des acteurs publics, privés ou civils, et notamment :

Module 3
Outils d’interventions sociale 121
- les organismes publics de protection sociale et d'aide sociale ;
- les institutions regroupées autour du Ministère du Développement social, de la Famille et de
la Solidarité, du Secrétariat d'Etat chargé de la Famille, de l'Enfance et des Personnes
handicapées, de l’Entraide nationale, de l’Agence de Développement Social ;
- les établissements publics et privés œuvrant dans l'action sociale et l'aide sociale : centres
d'hébergement, centres sociaux spécialisés (enfants, femmes, personnes âgées, handicapés,
centres de formation et d'apprentissage, Dar Al Mouwaten, institutions de bienfaisance,
Maisons de Jeunes, Dar Talib(a), Maisons de la Culture, conservatoires, centres sportifs,
crèches, colonies de vacances, scoutisme, etc.) ;
- les diverses associations éligibles à l'action sociale et l'aide sociale, selon le domaine
d'intervention, la région et la localité.

10.2. QUELS SONT LES OBJECTIFS DU PROGRAMME IRCHADE.COM ?

• Permettre l'information et l'orientation aux ménages et aux personnes en situation difficile,


vulnérable ou précaire
• Faciliter une perception cohérente du dispositif d'action sociale et du dispositif d'aide sociale,
qu'ils soient centralisés ou décentralisés
• Conseiller et orienter les demandes d'assistance sur les structures appropriées
• Conseiller et orienter les porteurs de projets d'action sociale et d'aide sociale
• Développer l'intermédiation sociale et l'accompagnement social
• Avoir une vision globale et en permanence actualisée des structures œuvrant dans l'action
sociale et l'aide sociale
• Aider à concevoir de nouveaux dispositifs d'action sociale et d'aide sociale par l'analyse des
demandes insatisfaites
• Permettre, grâce au feedback de l'information, une meilleure coordination des structures et
des acteurs sociaux

10.3. INFORMATIONS PRATIQUES

Ministère du Développement social, 47, Avenue Ibn Sina


de la Famille et de la Solidarité Agdal - Rabat
Division de la lutte contre la pauvreté et l'exclusion Tél. : 037 68 40 65/78
Fax : 037 67 19 67
Courriel : dlpe.mdsfs@yahoo.fr
www.social.gov.ma

Entraide nationale 44, Avenue Omar Ibn Alkhattab


Agdal - Rabat
Tél. : 037 68 22 83/86/87
Fax : 037 77 76 85
Site web : www.entraide.ma

122 Module 3
Outils d’interventions sociale
8. RENFORCEMENT
DES CAPACITES DU
TISSU ASSOCIATIF
1. Charte éthique des associations ............................................ 124

2. Qualification des associations ............................................... 125

3. Mise en réseau des associations ............................................ 128


1. Charte éthique des associations

L'adhésion à la Charte éthique constitue un préalable pour s'inscrire dans le processus de


qualification des associations.

Toute association désireuse de signer cette Charte peut le faire directement en ligne sur le site du
Ministère du Développement social, de la Famille et de la Solidarité :

www.social.gov.ma

124 Module 3
Outils d’interventions sociale
2. Qualification des associations

2.1. CADRAGE

Conscient du rôle et de la contribution des associations au processus de développement engagé


par le Maroc, le Ministère du Développement social, de la Famille et de la Solidarité, en
partenariat avec les acteurs associatifs, a initié, dans le cadre d'un comité de suivi, un processus
de concertation autour de la question de la qualification et du renforcement des capacités des
associations. Cette concertation traduit en elle-même la volonté de construire ensemble une
vision commune ayant pour objectif l'amélioration qualitative de l'action associative.

Le travail mené au sein de ce comité a permis de recentrer la question de la qualification du


tissu associatif et de l'inscrire dans un cadre plus global qui vise essentiellement
l'accompagnement, l'habilitation et le renforcement des performances des associations pour une
contribution efficace au développement.

Un certain nombre de documents ont été élaborés et ont fait l'objet d'une concertation élargie
à un grand nombre d'associations des différentes régions du Maroc lors des ateliers régionaux,
couronnés par la rencontre nationale du 29 mai 2007.

1. La Charte éthique des associations adoptée et signée lors de la rencontre nationale.

2. Le lancement d'une étude sur le secteur associatif ayant pour principaux objectifs de :
- disposer d'une étude approfondie permettant de mieux connaître le secteur associatif (et
servant d'outil pour le mouvement associatif lui-même) et permettant d'apprécier ses forces
et ses faiblesses, de pallier les insuffisances et contraintes dont il souffre et de déterminer les
voies à suivre pour une meilleure participation au développement du pays. Cette étude
permettra aux différents partenaires publics et bailleurs de fonds de définir les types et
modalités de collaboration avec les associations sur des bases solides assurant les meilleures
chances de réussite des projets et programmes mis en place dans un cadre partenarial.
- se doter d'un outil permettant de mieux affiner la stratégie de renforcement des capacités
et de qualification du tissu associatif.

3. L'élaboration des critères de qualification des associations ainsi que ceux relatifs à l'instance
qui doit se charger de mener ce travail.

4. L'initiation d'un débat sur le projet de mise en place d'une instance nationale de la vie
associative.

5. La discussion et la concertation autour d'une note rappelant les aspects essentiels du cadre
juridique régissant l'action associative et qui nécessite une amélioration, notamment en ce
qui concerne les questions relatives à la fiscalité et à la comptabilité.

6. La mise en place des dispositions nécessaires pour le statut du travailleur social.

Module 3
Outils d’interventions sociale 125
2.2. QU'EST-CE QUE LA QUALIFICATION ?

La qualification constitue un levier pour renforcer les capacités des associations, c'est une
démarche qui vise :
- la reconnaissance de l'importance que revêt le rôle des associations ;
- la valorisation de l'action associative fondée sur les valeurs et les principes de la bonne
gouvernance ;
- l'amélioration des interventions associatives en se fondant sur le principe de la confiance,
corollaire de la qualité ;
- l'expression d'un acte volontaire de la part des associations qui vise à ériger la responsabilité
comme principe fondamental vis-à-vis du public ciblé par leurs actions ;
- l'adoption du principe de l'auto-évaluation dans une optique constructive visant à améliorer
son savoir-faire vers davantage de professionnalisme ;
- la traduction de la volonté de se faire reconnaître sur les questions relatives à la transparence
et la bonne gestion.

2.3. DÉMARCHE

La mise en œuvre du processus de qualification comporte les étapes suivantes :

1. La signature de la Charte éthique à travers le site du Ministère : www.social.gov.ma par les


associations désirant adhérer à ce processus et bénéficier de la qualification ;

2. La formulation et présentation par les associations d'une demande de qualification qui fera
l'objet d'un examen préalable ayant pour objectif de vérifier la situation juridique de
l'association ;

3. L'évaluation des associations à travers un diagnostic organisationnel sur la base des critères
de qualification qui concernent essentiellement les aspects suivants :
- organes de gouvernance
- management
- gestion de projets
- partenariat

Les résultats du diagnostic permettront de classer les différentes catégories d'associations selon
leur degré de performance, à savoir :
1. Les associations qualifiées
2. Les associations en cours de qualification
3. Les associations candidates à la qualification

Les résultats du diagnostic et de la classification seront accompagnés d'un certain nombre de


recommandations auxquelles s'attellera le comité national de qualification pour permettre aux
associations de formuler des demandes de renforcement de leurs capacités.

126 Module 3
Outils d’interventions sociale
2.4. INFORMATIONS PRATIQUES

Ministère du Développement social, 47, Avenue Ibn Sina


de la Famille et de la Solidarité Agdal - Rabat
Division du partenariat Tél. : 037 68 40 65/78
Fax : 037 67 19 67
Courriel : l.bouhsini@social.gov.ma
Site web : www.social.gov.ma

Module 3
Outils d’interventions sociale 127
3. Mise en réseau des associations

La mise en réseau des associations initiée par le


Ministère du Développement social, de la Famille
et de la Solidarité est l'une des composantes de sa
stratégie d'appui et de renforcement des
capacités du tissu associatif. Par l'incitation des
associations à se constituer en réseau, le Ministère
vise à renforcer l'autonomie des territoires en
matière de développement et à permettre au
maximum d'associations de bénéficier des
différents dispositifs et programmes de
renforcement de leurs capacités ainsi que ceux
qui concernent l'appui institutionnel.
A cet effet, le Ministère, en capitalisant sur son expérience en matière de partenariat avec les
associations, a fait de la mise en réseau un choix stratégique d'intervention territoriale.

Un certain nombre de questions relatives à la mise en réseau des associations méritent d'être clarifiées :
- qu'entendons-nous par mise en réseau ?
- quels sont les avantages de la mise en réseau ?
- quelles sont les caractéristiques d'un réseau d'associations ?
- quelles sont les conditions de la mise en réseau ?
- quelle est la démarche à suivre pour la mise en réseau ?
- quel appui apporte le Ministère ?

3.1. QU'EST-CE QUE LA MISE EN RÉSEAU ?

Un réseau se crée et vit autour d'un but commun, un système de valeurs, des partenaires, un
projet et une gestion dans le temps. L'animation du réseau constitue une nécessité et une source
d'efficacité pour mener à bien des projets de développement local intégré.

3.2. AVANTAGES DE LA MISE EN RÉSEAU

La mise en réseau permet aux associations de bénéficier de plusieurs avantages :


- la création de synergies entre les différents intervenants.
- la mobilisation de tous ceux qui disposent d'une part d'information, d'imagination ou de
compétence.
- la mutualisation des ressources et des énergies.
- le partage et le renforcement des réflexions et des projets afin qu'ils soient portés par tous et
deviennent l'affaire de tous.

128 Module 3
Outils d’interventions sociale
- le renforcement des capacités en matière de plaidoyer, de négociation et de mobilisation des
ressources.
- le développement de partenariats stratégiques pour devenir un véritable acteur de
développement territorial.

3.3. CARACTÉRISTIQUES D'UN RÉSEAU

Bien que le réseau soit un ensemble d'associations, il dispose d'un certain nombre de
caractéristiques qui lui sont propres :
- c'est un ensemble de membres reliés par des relations, animés par les mêmes finalités et
partageant la même philosophie
- c'est un ensemble de mécanismes ou de modes de fonctionnement reposant sur un certain
nombre de valeurs et principes partagés par l'ensemble de ses membres
- c'est un lieu d'échange, de débat, d'information et de communication
- c'est une structure dynamique appelée à évoluer avec son environnement

3.4. CONDITIONS DE CRÉATION

La constitution d'un réseau est conditionnée par un certain nombre de préalables dont les plus
importants sont :
- l'existence d'un nombre minimum d'associations désireuses de travailler ensemble et de mener
communément des projets de développement
- l'engagement des autorités locales pour faciliter et offrir les conditions nécessaires permettant
au réseau de fonctionner de manière efficace
- l'engagement du réseau d'adhérer à la dynamique de développement territorial
- la signature d'une convention de partenariat entre le Ministère et le réseau sur la base d'un
cahier de charges que les parties prenantes sont appelées à respecter

3.5. ORGANISATION INTERNE

Pour être efficace et atteindre ses objectifs, le réseau doit disposer d'outils organisationnels :
- une mission et une vision claires et partagées par tous les membres
- des buts et des objectifs
- un plan d'action
- un manuel de procédures
- un processus décisionnel
- une structure organisationnelle
- un plan de communication
- un budget prévisionnel

Module 3
Outils d’interventions sociale 129
3.6. NATURE DE L'APPUI DU MINISTÈRE

• Financier : subvention pendant trois ans réservée exclusivement au fonctionnement du


réseau et calculée sur la base du nombre d'associations constituant le réseau.

• Technique : accompagnement du réseau pendant la phase d'élaboration et de mise en œuvre


de son plan d'action.

3.7. INFORMATIONS PRATIQUES

Ministère du Développement social, 47, Avenue Ibn Sina


de la Famille et de la Solidarité Agdal - Rabat
Division de la lutte contre la pauvreté Tél. : 037 68 40 65/78
Fax : 037 67 19 67
Courriel : dlpe.mdsfs@yahoo.fra
Site web : www.social.gov.ma

130 Module 3
Outils d’interventions sociale
Module 3
Outils d’interventions sociale 131
Outils d’intervention
sociale
Module 3
ISBN : 9954-0-9662-0
Dépôt légal : 2007/2626

Crédit photos : Ministère du Développement social, de la Famille et de la Solidarité,


Agence de Développement Social
Conception : Napalm
Flashage : Hiéroglyphe
Impression : Okad El Jadida
Rabat - Septembre 2007
Couv module 3 V 19/10/07 18:13 Page 1

Module

You might also like