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PREMIÈRE PARTIE - Lʼencadrement normatif de lʼactivité

administrative

► Cette première partie du cours comporte deux titres.

4
PREMIÈRE PARTIE - Lʼencadrement normatif de lʼactivité
administrative

TITRE I - Les modalités de l’action administrative

TITRE II - La régularité de l’action administrative

4
PREMIÈRE PARTIE - Lʼencadrement normatif de lʼactivité
administrative

TITRE I - Les modalités de l’action administrative

TITRE II - La régularité de l’action administrative


► Le Titre I nous a permis de répondre à deux questions.

4
PREMIÈRE PARTIE - Lʼencadrement normatif de lʼactivité
administrative

TITRE I - Les modalités de l’action administrative

► Première
TITRE II - La régularité de l’action
question :administrative

Quelles fonctions sociales lʼadministration remplit-elle ?

4
PREMIÈRE PARTIE - Lʼencadrement normatif de lʼactivité
administrative

TITRE I - Les modalités de l’action administrative

► régularité
TITRE II - La de première
Réponse à cette l’actionquestion
administrative
:

Titre I - Chapitre I - Sections I et II

4
PREMIÈRE PARTIE - Lʼencadrement normatif de lʼactivité
administrative

TITRE I - Les modalités de l’action administrative


CHAPITRE I - Les fonctions sociales de lʼadministration
Section I - La fonction de prestation : le service public
Section II - La fonction normative : la police administrative

► Deuxième
TITRE II - La régularité de l’action
question administrative
:

Avec quels moyens lʼadministration remplit-elle ses fonctions


sociales ?

4
PREMIÈRE PARTIE - Lʼencadrement normatif de lʼactivité
administrative

TITRE I - Les modalités de l’action administrative


CHAPITRE I - Les fonctions sociales de lʼadministration
Section I - La fonction de prestation : le service public
Section II - La fonction normative : la police administrative

► régularité
TITRE II - La dedeuxième
Réponse à cette l’actionquestion
administrative
:

Titre I - Chapitre II - Sections I et II

4
PREMIÈRE PARTIE - Lʼencadrement normatif de lʼactivité
administrative

TITRE I - Les modalités de l’action administrative


CHAPITRE I - Les fonctions sociales de lʼadministration
Section I - La fonction de prestation : le service public
Section II - La fonction normative : la police administrative

CHAPITRE II - Les actes administratifs


Section I - Les actes administratifs unilatéraux

Section II - Les contrats administratifs

TITRE II - La régularité de l’action administrative

4
PREMIÈRE PARTIE - Lʼencadrement normatif de lʼactivité
administrative

TITRE I - Les modalités de l’action administrative


CHAPITRE I - Les fonctions sociales de lʼadministration
Section I - La fonction de prestation : le service public
Section II - La fonction normative : la police administrative

►CHAPITRE
Le Titre IIII nous
- Lespermettra
actes administratifs
de répondre à une question majeure.
Section I - Les actes administratifs unilatéraux

Section II - Les contrats administratifs

TITRE II - La régularité de l’action administrative

4
PREMIÈRE PARTIE - Lʼencadrement normatif de lʼactivité
administrative

TITRE I - Les modalités de l’action administrative


CHAPITRE I - Les fonctions sociales de lʼadministration
Section I - La fonction de prestation : le service public
Section II - La fonction normative : la police administrative
► La question majeure du Titre II :
CHAPITRE II - Les actes administratifs
Quels principes lʼadministration est-elle tenue de respecter lorsquʼelle
Section I - Les actes administratifs
remplit unilatéraux
ses fonctions ?
Section II - Les contrats administratifs

TITRE II - La régularité de l’action administrative

4
PREMIÈRE PARTIE - Lʼencadrement normatif de lʼactivité
administrative

TITRE I - Les modalités de l’action administrative


CHAPITRE I - Les fonctions sociales de lʼadministration
Section I - La fonction de prestation : le service public
Section II - La fonction normative : la police administrative
► Réponse à cette question majeure du Titre II :
CHAPITRE II - Les actes administratifs
Titre II - Chapitres I et II
Section I - Les actes administratifs unilatéraux

Section II - Les contrats administratifs

TITRE II - La régularité de l’action administrative

4
PREMIÈRE PARTIE - Lʼencadrement normatif de lʼactivité
administrative

TITRE I - Les modalités de l’action administrative


CHAPITRE I - Les fonctions sociales de lʼadministration
Section I - La fonction de prestation : le service public
Section II - La fonction normative : la police administrative

CHAPITRE II - Les actes administratifs


Section I - Les actes administratifs unilatéraux

Section II - Les contrats administratifs

TITRE II - La régularité de l’action administrative


CHAPITRE I - Le principe de légalité

CHAPITRE II - Le principe de la responsabilité de lʼadministration

4
PREMIÈRE PARTIE - Lʼencadrement normatif de lʼactivité
administrative

TITRE I - Les modalités de l’action administrative

TITRE II - La régularité de l’action administrative


CHAPITRE I - Le principe de légalité

CHAPITRE II - Le principe de la responsabilité de lʼadministration

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TITRE II - La régularité de l’action administrative
CHAPITRE I - Le principe de légalité

Définition du principe de légalité: principe selon lequel lʼautorité


administrative doit toujours agir dans le respect de certaines règles.

La légalité résulte d'un ensemble de règles hiérarchisées.


Il ne s'agit pas seulement de lois, contrairement à ce que suggère
l'étymologie latine : lex, legis (loi).
On s'interrogera sur le contenu et la portée de ces règles (Sections 2, 3 et 4).
Auparavant, il convient d'identifier les gardiens de la légalité (Section 1).

6
CHAPITRE I - Le principe de légalité

SECTION I - Les juges de l'action administrative

Question n°1: Qu'est-ce que la dualité de juridictions ?

Réponse :
En France, il existe deux ordres de juridictions, c'est-à-dire deux ensembles
hiérarchisés et autonomes de juridictions:
1. l'ordre juridictionnel administratif chapeauté par le Conseil d'État et
réunissant toutes les juridictions administratives : tribunaux administratifs,
cours administratives d'appel, etc.
2. et l'ordre juridictionnel judiciaire avec à sa tête la Cour de cassation.
On appelle dualité de juridictions l'existence de ces deux ordres de
juridictions.

7
CHAPITRE I - Le principe de légalité

SECTION I - Les juges de l'action administrative

Question n°2: Quels sont les juges de l'administration ?

Réponse :
De même que l'administration «  a  deux droits  » (droit administratif et droit
privé), de même l'administration « a deux juges » : le juge administratif et le
juge judiciaire.
En principe,
1. une activité administrative soumise au droit administratif relève du
contrôle du juge administratif,
2. et une activité administrative soumise au droit privé relève du contrôle du
juge judiciaire.
Ce principe comporte des exceptions.

8
CHAPITRE I - Le principe de légalité

SECTION I - Les juges de l'action administrative

Question n°3: Qu'est-ce qu'un conflit de juridictions ?

Réponse :
Un conflit de juridictions est une divergence de vues sur l'identité de
l'ordre juridictionnel compétent pour connaître d'un litige impliquant
l'administration.
Il appartient au Tribunal des conflits de trancher les conflits de juridictions.

9
CHAPITRE I - Le principe de légalité

SECTION I - Les juges de l'action administrative

Question n°4: Existe-t-il des cas où aucun juge ne peut juger


l'administration ?

Réponse :
Il existe des cas où aucun juge ne peut juger l'administration.
Vous connaissez déjà les mesures d'ordre intérieur (circulaires interprétatives,
directives…)  ; elles ne sont, en principe, susceptibles d'aucun recours
juridictionnel.
Sachez qu'il existe une autre catégorie d'actes qui sont eux aussi
insusceptibles de recours juridictionnel : les actes de gouvernement.
Ni le juge administratif, ni le juge judiciaire ne sont compétents pour en
contrôler la légalité.

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SECTION I - Les juges de l'action administrative

I - La typologie des juridictions administratives

A - Les juridictions administratives à compétence spéciale

B - Les juridictions administratives à compétence générale

1 - C - Compétences (au sein de lʼordre juridictionnel administratif)"

12
B - Les juridictions administratives à compétence générale

Le Conseil
dʼEtat

8 cours
administratives
dʼappel CAA

CAA

42 tribunaux
administratifs
(TA)
TA
La procédure de principe

3
Pourvoi en
cassation
devant le
Conseil
dʼEtat

2
Appel
devant la
CAA
CAA

1
Recours
devant le
TA TA
Exception n°1

2
Appel
devant le
Conseil
dʼEtat

CAA

1
Recours
devant le
TA TA
Exception n°1

2
Appel
devant le
Conseil
dʼEtat
► Exemples:
1. élections municipales ou cantonales

2. question préjudicielle posée par le juge civil quant à


lʼinterprétation ou à la légalité dʼun acte administratif

CAA

1
Recours
devant le
TA TA
Exception n°2

2
Pourvoi en
cassation
devant le
Conseil
dʼEtat

CAA

1
Recours
devant le
TA TA
Exception n°2

2
Pourvoi en
cassation
devant le
Conseil
dʼEtat
► Exemples:
1. redevance audiovisuelle

2. demandes dʼindemnités inférieures à 8 000 €

CAA

1
Recours
devant le
TA TA
Exception n°3

Recours
direct
devant le
Conseil
dʼEtat

CAA

TA
Exception n°3

Recours
direct
devant le
Conseil
dʼEtat

► Exemples:
Recours pour excès de pouvoir contre

1. les décrets
2. les ordonnances avant leur ratification
3. les actes réglementaires des ministres
CAAcollégiaux compétents sur
4. les décisions des organismes
tout le territoire (jurys de concours nationaux, FFF, FFR..)

TA
SECTION I – I – A – Le partage des compétences avec les juridictions
judiciaires"

On se rappelle le principe de la séparation des autorités administratives et


judiciaires.
Loi des 16-24 août 1790, article 13 : «  Les fonctions judiciaires sont
distinctes et demeureront toujours séparées des fonctions administratives.
Les juges ne pourront, à peine de forfaiture, troubler de quelque manière que
ce soit les opérations des corps administratifs, ni citer devant eux les
administrateurs pour raison de leurs fonctions. »
Décret du 16 fructidor an III, article unique : « Défenses itératives sont faites
aux tribunaux de connaître des actes d'administration de quelque espèce
qu'ils soient, aux peines de droit. »
Malgré ces deux textes, lʼadministration a deux juges.
La question se pose donc souvent de savoir quel est le juge compétent
pour trancher un litige impliquant lʼadministration: juge administratif ou
juge judiciaire ?

18
SECTION I – I – A – Le partage des compétences avec les juridictions
judiciaires"
Tableau n°1

Juge administratif Juge judiciaire


Litiges
? ?
Service public à caractère
administratif 1 OUI 1 NON
Service public à caractère
industriel et commercial 3 NON 2 OUI

Police administrative 3 OUI 3 NON

Police judiciaire 3 NON 3 OUI

Contrat administratif 3 OUI 3 NON

OUI
23 23NON
19
SECTION I – I – A – Le partage des compétences avec les juridictions
judiciaires"
Tableau n°2

Juge administratif Juge judiciaire


Litiges
? ?

Décisions administratives 1 OUI 1 NON

Contrats de droit privé 3 NON 2 OUI

Domaine public 3 OUI 3 NON

Domaine privé 3 NON 3 OUI

OUI
23 23NON
20
SECTION I – I – A – Le partage des compétences avec les juridictions
judiciaires"
Tableau n°3

Juge administratif Juge judiciaire


Litiges
? ?

Emprise irrégulière 1 NON 1 OUI

Emprise régulière 2 OUI 3 NON

Voie de fait Oui et Non 3 OUI

Internement dʼoffice dans les


hôpitaux psychiatriques Oui et Non Oui et Non
état, nationalité, capacité des
personnes Oui et Non Oui et Non

OUI
23 23NON
21
Emprise irrégulière

Définition : lʼemprise, cʼest lʼoccupation ou la dépossession temporaire


ou définitive, partielle ou totale, d'une propriété immobilière privée,
effectuée par une personne publique ou un entrepreneur de travaux
publics.

22
Voie de fait (Suite)

Définition : Il y a voie de fait lorsque l'administration porte gravement


atteinte au droit de propriété ou à une liberté fondamentale soit par
l'exécution forcée, dans des conditions irrégulières, d'une décision,
même régulière, soit par lʼédiction dʼune décision manifestement
insusceptible d'être rattachée à un pouvoir appartenant à l'autorité
administrative.

24
Voie de fait (Suite)

Ainsi donc l'illégalité constitutive dʼune voie de fait peut résulter aussi
bien dʼune décision que des conditions de son exécution.
Il y a deux hypothèses de voie de fait  ; elles ont en commun lʼatteinte
gravée portée au droit de propriété ou à une liberté fondamentale.

1.Dans la première hypothèse de voie de fait, lʼadministration commet une


voie de fait lorsquʼelle procède à lʼexécution forcée irrégulière dʼune
décision, même légale, et porte une atteinte grave au droit de propriété ou à
une liberté fondamentale.
En effet, lʼadministration ne dispose pas normalement du pouvoir dʼexécuter
dʼoffice - par la force - ses décisions.
Par exécution forcée irrégulière il faut entendre ici une exécution forcée qui
nʼest ni autorisée par la loi ni justifiée par lʼurgence.

25
Voie de fait (Suite)

2.Dans la seconde hypothèse de voie de fait, lʼadministration


lʼadministration commet une voie de fait lorsquʼelle prend une décision qui,
dʼune part, porte une atteinte grave au droit de propriété ou à une liberté
fondamentale, et dʼautre part est manifestement insusceptible d'être
rattachée à un pouvoir appartenant à l'autorité administrative.
Ici, l'illégalité a pour conséquence de dénaturer l'acte administratif. Elle en
fait «  une mesure manifestement insusceptible de se rattacher à un pouvoir
appartenant à l'administration ».
Toute illégalité entachant une décision dont lʼexécution porte atteinte à une
liberté fondamentale ou au droit de propriété nʼest donc pas constitutive dʼune
voie de fait.
Il faut que lʼillégalité soit dʼune gravité telle que lʼon puisse affirmer que
lʼadministration est sortie de la sphère de ses attributions.

26
Voie de fait (Suite et fin)

Pour résumer, il y a voie de fait lorsque lʼune ou lʼautre des deux situations
suivantes se présente :
1. lʼadministration procède à lʼexécution forcée irrégulière dʼune décision,
même légale, et porte une atteinte grave au droit de propriété ou à une liberté
fondamentale ;
2. lʼadministration prend une décision qui, dʼune part porte une atteinte
grave au droit de propriété ou à une liberté fondamentale, et dʼautre part est
manifestement insusceptible d'être rattachée à un pouvoir appartenant à
l'autorité administrative.

27
SECTION I – I – A – Le partage des compétences avec les juridictions
judiciaires"
Tableau n°4

Juge administratif Juge judiciaire


Litiges
? ?
Dommage causé par un véhicule
Emprise irrégulière
- loi du 31 décembre 1957 1 NON 1 OUI

OUI
23 NON
23
28
SECTION I – I – A – Le partage des compétences avec les juridictions
judiciaires"
Tableau n°5

Juge civil Juge pénal


Questions incidentes
? ?
Interprétation des actes
administratifs réglementaires 1 OUI 3 OUI
Interprétation des actes
administratifs individuels 3 NON 3 OUI

Appréciation de la légalité des


actes adm. réglementaires
3 NON 3 OUI

Appréciation de la légalité des


actes adm. individuels 3 NON 3 OUI

OUI
23 1
23NON
29
SECTION I – I – A – 3 - Le règlement des conflits

Les critères du partage des compétences entre juges administratifs et juges


judiciaires ne sont pas toujours d'une clarté décisive.
Souvent, trop souvent, des conflits de partage surgissent.
Pour les résoudre ou pour les prévenir, le législateur a institué le Tribunal
des conflits - loi du 24 mai 1872.
Paritaire, sa composition cadre bien avec ses missions. Le Tribunal des
conflits est constitué de 9 membres titulaires :
• le ministre de la justice, président de droit,
• trois conseillers d'État élus par leurs collègues,
• trois conseillers près la Cour de cassation élus par leurs collègues,
• deux autres membres élus par les 7 membres précédents.

30
SECTION I – I – A – 3 - Le règlement des conflits
Les différents conflits de juridictions Tableau n°6

Le juge Le juge
Le préfet
Conflit de juridictions administratif judiciaire
?
? ?
Il pense qu’il a Il estime que le juge
Il n’est pas pas compétence
Le conflit positif judiciaire n’a pas
concerné par le
pour trancher le compétence pour
conflit positif
litige trancher le litige

Il estime qu’il n’a Il estime qu’il n’a


Il n’est pas pas
pas compétence pas compétence
Le conflit négatif concerné par le
pour trancher le pour trancher le conflit négatif
litige litige

Il s’est prononcé Il s’est prononcé


sur le fond et a sur le fond et a
Le conflit de jugements débouté le débouté le Il n’est pas pas
entraînant un déni de requérant, en requérant, en concerné par ce
justice l’incitant à l’incitant à conflit de jugements
s’adresser au juge s’adresser au juge
judiciaire administratif
Tableau n°3
Le conflit positif

Définition: il y a conflit positif lorsque, malgré lʼavis contraire de


lʼadministration, une juridiction judiciaire estime avoir compétence pour
trancher le litige dont elle a été saisie.

Illustration :
Une juridiction judiciaire s'apprête à statuer sur un litige impliquant une
administration.
Selon celle-ci, la juridiction judiciaire nʼest pas compétente.
Informé par ladite administration, le préfet va s'efforcer de dessaisir le juge
judiciaire.
Il en appelle au Tribunal des conflits. On dit quʼil «élève le conflit».

32
Le conflit positif (Suite et fin)

Procédure:
Le préfet adresse un déclinatoire de compétence au juge judiciaire ; par cet
acte juridique argumenté, il lui demande de se dessaisir du litige, de décliner
sa compétence.
Si le juge judiciaire refuse, le préfet prend un arrêté de conflit.
Le juge judiciaire doit alors immédiatement surseoir à statuer.
Le conflit est élevé, c'est-à-dire porté devant le Tribunal des conflits. Ce
dernier, dans un délai de trois mois, choisit entre deux attitudes :
1.Il peut annuler lʼarrêté de conflit du préfet sʼil estime quʼil est irrégulier ou
que la juridiction judiciaire était bien compétente.
2.Il peut, au contraire, confirmer lʼarrêté de conflit en jugeant que le préfet
avait raison et que le litige ne relève pas de la juridiction judiciaire.

33
Le conflit négatif

Définition: il y a conflit négatif lorsque, successivement saisis du même


litige, le juge administratif et le juge judiciaire déclinent leur
compétence, chacun estimant que le litige ressortit à la compétence de
l'autre ordre juridictionnel.

Explication :
Il sʼagit dʼune double déclaration dʼincompétence.
Or le litige relève bien de l'un des deux ordres ; donc, lʼun des deux juges a
tort.
Solution: le requérant saisit le Tribunal des conflits de cette double
déclaration d'incompétence.
Le Tribunal des conflits annulera le jugement erroné et désignera ipso facto le
juge compétent.

35
Le conflit de jugements
entraînant un déni de
justice

Définition: il y a conflit de jugements lorsque, successivement saisis du


même litige, le juge administratif et le juge judiciaire se prononcent au
fond, en rendant des jugements contradictoires qui déboutent, tous les
deux, le demandeur, et lʼincitent, implicitement, à demander satisfaction
à lʼautre ordre de juridiction.

Solution :
Selon la loi du 20 avril 1932, dans ce cas, le Tribunal des conflits se voir
confier une mission particulière. Saisi par le requérant, il juge lui-même
l'affaire au fond.
Premier cas de ce genre: T.C. 8 mai 1933, Rosay

37
SECTION I – I – B – Les litiges exclus du partage "
1 – Les actes de gouvernement "

Définition: Un acte de gouvernement est un acte qui, bien quʼémanant


dʼune autorité du pouvoir exécutif, est insusceptible de tout recours
juridictionnel direct ou indirect.

► Les actes de gouvernement bénéficient d'une véritable immunité


juridictionnelle. À leur encontre, aucune action contentieuse nʼest possible, ni
devant le juge administratif, ni devant le juge judiciaire.

► On ne peut demander l'annulation d'un acte de gouvernement - recours


pour excès de pouvoir irrecevable.

► On ne peut, en principe, obtenir réparation pour un préjudice causé par un


acte de gouvernement - recours de plein contentieux irrecevable.

38
SECTION I – I – B – Les litiges exclus du partage "
1 – Les actes de gouvernement "

Questions destinées à faire comprendre définitivement les actes de


gouvernement

1. Faut-il dire actes de gouvernement ou actes du Gouvernement ?

1.1 Il faut dire actes de gouvernement si lʼon veut désigner les actes
dont il est question ici, cʼest-à-dire des actes insusceptibles de tout
recours juridictionnel direct ou indirect.

39
SECTION I – I – B – Les litiges exclus du partage "
1 – Les actes de gouvernement "

Questions destinées à faire comprendre définitivement les actes de


gouvernement

2. Le gouvernement peut-il prendre des actes de gouvernement ?

2.1 Non, le gouvernement ne peut pas prendre des actes de


gouvernement.

2.1.1 Dʼailleurs, juridiquement, le gouvernement ne peut prendre aucun


acte, que ce soit un simple acte administratif ou un acte de
gouvernement.

2.1.1 Les actes que lʼon attribue au gouvernement ont en fait pour auteur
le Premier ministre. Le Gouvernement nʼest pas une autorité
administrative, il ne peut donc pas prendre de décisions administratives.

40
SECTION I – I – B – Les litiges exclus du partage "
1 – Les actes de gouvernement "

Questions destinées à faire comprendre définitivement les actes de


gouvernement

3. Le Président de la République peut- il prendre des actes de


gouvernement ?

3.1 Oui.

41
SECTION I – I – B – Les litiges exclus du partage "
1 – Les actes de gouvernement "

Questions destinées à faire comprendre définitivement les actes de


gouvernement

4. Le Premier ministre peut- il prendre des actes de gouvernement ?

4.1 Oui.

42
SECTION I – I – B – Les litiges exclus du partage "
1 – Les actes de gouvernement "

Questions destinées à faire comprendre définitivement les actes de


gouvernement

5. Les ministres peuvent- ils prendre des actes de gouvernement ?

5.1 Oui.

43
SECTION I – I – B – Les litiges exclus du partage "
1 – Les actes de gouvernement "

Questions destinées à faire comprendre définitivement les actes de


gouvernement

6. Un préfet peut-il prendre des actes de gouvernement ?

6.1 Non. Seuls le Président de la République, le Premier ministre et les


ministres peuvent prendre des actes de gouvernement.

6.2 Rappel de la définition: Un acte de gouvernement est un acte qui, bien


quʼémanant dʼune autorité du pouvoir exécutif, est insusceptible de tout
recours juridictionnel direct ou indirect.

44
SECTION I – I – B – Les litiges exclus du partage "
1 – Les actes de gouvernement "

Questions destinées à faire comprendre définitivement les actes de


gouvernement

7. Un acte de gouvernement porte-t-il le nom de décret ou dʼarrêté ?

7.1 Décret sʼil émane du Président de la République ou du Premier


ministre.

7.2 Arrêté sʼil émane dʼun ministre.

7.3 En fait, le nom importe peu. On a même vu un acte de gouvernement


intitulé «lettre».

45
SECTION I – I – B – Les litiges exclus du partage "
1 – Les actes de gouvernement "

Questions destinées à faire comprendre définitivement les actes de


gouvernement

8. Tous les actes du Président de la République, du Premier ministre et


des ministres sont-ils des actes de gouvernement ?

8.1 Non, bien sûr.

9. Tous les actes de gouvernement sont-ils des actes du Président de la


République, du Premier ministre ou de ministres ?

9.1 Oui, bien sûr.

46
SECTION I – I – B – Les litiges exclus du partage "
1 – Les actes de gouvernement "

Tous les actes du Président de la République, du Premier ministre et


des ministres ne sont pas des actes de gouvernement.
Ces autorités peuvent prendre...

...des actes de gouvernement ...et des actes administratifs


Leurs noms: décrets ou ordinaires
arrêtés selon les cas Leurs noms: décrets ou
arrêtés selon les cas
Actes insusceptibles
Actes susceptibles de
de recours
recours

48
SECTION I – I – B – Les litiges exclus du partage "
1 – Les actes de gouvernement "

Tous les actes de gouvernement sont des actes du Président de la


République, du Premier ministre ou de ministres

Actes de gouvernement Actes de gouvernement


pris par le Président pris par le Premier
de la République ministre
Actes de gouvernement
pris par des ministres

47
SECTION I – I – B – Les litiges exclus du partage "
1 – Les actes de gouvernement "

Questions destinées à faire comprendre définitivement les actes de


gouvernement

10. Y a-t-il un critère permettant de dire quʼun acte est un acte de


gouvernement ?

10.1 Non, on se contente dʼénumérer les actes de gouvernement et de


les classer en se fondant sur leur reconnaissance par le juge
administratif ou judiciaire.

49
SECTION I – I – B – Les litiges exclus du partage "
1 – Les actes de gouvernement "

Classification des actes de gouvernement figurant dans le cours

1. Les actes concernant les rapports entre les pouvoirs publics


constitutionnels
1.1 Les actes s'inscrivant dans les rapports du Président de la
République avec le Gouvernement
1.2 Les actes s'inscrivant dans les rapports entre le pouvoir exécutif et
le pouvoir législatif 

50
SECTION I – I – B – Les litiges exclus du partage "
1 – Les actes de gouvernement "

Classification des actes de gouvernement figurant dans le cours

1. Les actes concernant les rapports entre les pouvoirs publics


constitutionnels
1.1 Les actes s'inscrivant dans les rapports du Président de la
République avec le Gouvernement
1.2 Les actes s'inscrivant dans les rapports entre le pouvoir exécutif et
le pouvoir législatif 

2 Les actes s'inscrivant dans la conduite des relations internationales

50
SECTION I – I – B – Les litiges exclus du partage "
1 – Les actes de gouvernement "

Exemples dʼactes de gouvernement figurant dans le cours

1. Les actes concernant les rapports entre les pouvoirs publics


constitutionnels

1.1 Les actes s'inscrivant dans les rapports du Président de la


République avec le Gouvernement

51
SECTION I – I – B – Les litiges exclus du partage "
1 – Les actes de gouvernement "

Exemples dʼactes de gouvernement figurant dans le cours

1. Les actes concernant les rapports entre les pouvoirs publics


constitutionnels

1.1 Les actes s'inscrivant dans les rapports du Président de la


République avec le Gouvernement

Exemples:
• le décret de nomination du Premier ministre
• et le décret relatif à la composition du gouvernement : CE, 16 septembre
2005, M. X…,requête n°282171

51
SECTION I – I – B – Les litiges exclus du partage "
1 – Les actes de gouvernement "

Exemples dʼactes de gouvernement figurant dans le cours

1. Les actes concernant les rapports entre les pouvoirs publics


constitutionnels

1.2 Les actes s'inscrivant dans les rapports entre le pouvoir exécutif et le
pouvoir législatif 

52
SECTION I – I – B – Les litiges exclus du partage "
1 – Les actes de gouvernement "

Exemples dʼactes de gouvernement figurant dans le cours

1. Les actes concernant les rapports entre les pouvoirs publics


constitutionnels

1.2 Les actes s'inscrivant dans les rapports entre le pouvoir exécutif et le
pouvoir législatif 

Exemples:
• la décision ou le refus de déposer ou de retirer un projet de loi : C.E., 29
novembre 1968, Tallagrand
• le décret de promulgation d'une loi : C.E., 3 novembre 1933, Desreumraux
• la décision ou le refus de déférer une loi au Conseil constitutionnel,
• la décision de faire usage de l'article 16 : C.E., Ass., 2 mars 1962, Rubin
de Servens et autres

52
SECTION I – I – B – Les litiges exclus du partage "
1 – Les actes de gouvernement "

Exemples dʼactes de gouvernement figurant dans le cours

2 Les actes s'inscrivant dans la conduite des relations internationales

Exemples:
• les actes se rattachant à la négociation, à la ratification, à lʼapprobation ou
à la dénonciation des traités internationaux : CE, Sect., 13 juillet 1979,
Coparex ;
• les conventions internationales elles-mêmes ; 
• la décision de brouiller les émissions de Radio Andorre: TC, 2 février 1950,
Société Radio Andorre, req. n°01243 ;
• la décision des autorités françaises dʼautoriser les avions militaires
américains et britanniques qui accomplissent des missions en Irak à
emprunter lʼespace aérien français  : CE, 10 décembre 2003, Comité
contre la guerre en Irak et autres, req. n°255904

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IV – Lʼexercice des attributions contentieuses des juridictions
administratives

A – Lʼémergence doctrinale de la structure du contentieux administratif

B – Les distinctions structurelles admises par la jurisprudence

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B – Les distinctions structurelles admises par la jurisprudence

La classification des recours juridictionnels

1 - Le contentieux
de lʼexcès de 3 - Le contentieux
pouvoir de la répression

2 - Le contentieux
de pleine juridiction
Le recours pour Le recours en
excès de appréciation de
pouvoir légalité

Le contentieux
de la
Le recours en Le contentieux responsabilité,
déclaration contractuel etc.
dʼinexistence

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