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TD Histoire Moderne

La révolte des
esclaves
Saint-Domingue

JUIN Etienne

1791
Exposé du 3 décembre 2008

SOMMAIRE :
SOMMAIRE : ................................................................................................2
INTRODUCTION :.........................................................................................3
I.St Domingue, un soulèvement progressif..................................5
a. …Les idéaux révolutionnaires traversent l’Atlantique.............................5
b. Ogé et la révolte des mulâtres, 1790-15 mai 1791..................................6
c. L’été 1791, le soulèvement des esclaves ..............................................8
II.La Révolution « bourgeoise » et la question coloniale...............9
a. Le problème de la véracité et de l’exactitude des informations...............9
b. Les propriétaires blancs, des révolutionnaires opportunistes................10
c. Le pragmatisme économique.................................................................11
III.Les Révolutions de Paris : le point de vu radical d’un journal
abolitionniste..........................................................................12
a. Une légitimation du soulèvement, un parallèle avec la métropole........12
b. Un règlement pacifique, les commissaires « médiateurs »....................14
c. Pour une assimilation progressive ?.......................................................14
CONCLUSION :...........................................................................................15

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INTRODUCTION :

Vous le savez la Révolution Française débute en 1789, marquant la fin


de la monarchie absolue et de l’Ancien régime. Nous avons tous en tête
des images symboliques fortes de la Révolution :
Le 14 juillet 1789 et la prise de la Bastille ou encore la déclaration des
droits de l’homme et du citoyen.

Le texte que nous allons présenter nous invite à étudier un aspect assez
peu étudier par les Historiens de la Révolution. On dirait que les colonies,
la traite, l’esclavage et la révolte des esclaves noirs, tout cela ne serait
qu’un à côté négligeable en face des grands problèmes français et
européens.

Le document est un extrait d’un article du journal Les Révolutions de


Paris. Un journal publié pour la première fois le 12 juillet 1789 grâce à
l’éditeur Louis Marie Prudhomme. Politiquement ont peut situer ce journal
vraiment à l’extrême gauche étant donner ces prises de position radical
pour l’époque, c’est un journal clairement abolitionniste.

L’auteur du document n’est pas connu, Prudhomme exigent de ses


rédacteurs qu’ils gardent l’anonymat. Vous pouvez ici voir la une d’un
numéro des révolutions de Paris paru au début de l’année 1791. La
tendance politique y est affichée clairement :

Les grands ne nous paraissent grands parce que nous sommes à


genoux… Levons nous !

Dans cet article les révolutions de Paris apportent leur soutien au


soulèvement des esclaves à St Domingue durant l’été 1791. Nous allons
donc étudier les perceptions et les réactions qu’a suscité cet évènement
dans la France Révolutionnaire.

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Une d’un numéro des Révolutions de Paris.

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I. St Domingue, un soulèvement
progressif

Avant d’aborder la révolte en elle-même nous pouvons nous interroger


sur la naissance, l’origine de ce mouvement car nous pouvons le
constater…

a. …Les idéaux révolutionnaires traversent


l’Atlantique

Comment ces idéaux de la révolution et surtout ici la notion de liberté,


sont parvenus jusqu’aux esclaves, ce qui leur a donner l’envie et la
légitimité de se soulever contre la barbarie des blancs ?

L’article ligne 84 nous donne un indice « Parce que l’homme de couleur


n’a pu taire ce mot en passant devant la cabane du nègre » en parlant du
mot liberté. Ou encore, en restant prudent sur l’ampleur du soulèvement
les Révolutions de Paris émettent encore la supposition que le
soulèvement des esclaves s’est fait en partie avec les conseils des
hommes de couleurs. Ligne 90 : « Si l’insurrection a eu véritablement lieu,
si les noirs sont parvenus, aidés sans doute au moins par les hommes de
couleurs »

Il y a plusieurs hypothèses sur la transmission de ces idées qui ont


contribuées à faire naitre chez les esclaves antillais un espoir, l’espoir
qu’un jour ils soient enfin libres ! Les noirs savaient qu’en métropole des
blancs étaient engagés en faveur de l’abolition de l’esclavage, grâce aux
courriers envoyés par les afro-américains vivant en France diffusant les
idées de société comme celle des Amis des Noirs (société qui milite pour
les droits des mulâtres). Aujourd’hui on sait aussi qu’en 1791 la
déclaration des Droits de l’homme et du Citoyen a été lue aux esclaves par

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un mulâtre. Le succès de la Révolution en métropole a sans nul doute


contribué au soulèvement massif des noirs durant l’été 1791.

Aussi dans les sources ont trouve trace d’une expédition en 1777 de
Lafayette (membre actif des Amis des Noirs) dont faisaient partis de
nombreux mulâtres, puis une autre expédition en 1779 ou on estime que
entre 600 et 1500 mulâtre et noirs servirent lors du siège de Savannah,
des noirs ce sont donc battus pour l’indépendance des Etats-Unis, ils ont
pue y acquérir une certaine expérience militaire qui a pue leurs servir
ensuite.

Cependant il est vrai que les esclaves n’ont pas attendu la Révolution
Française pour se libérer de leur condition d’esclave, en effet on peut
parler des Nègres Marrons, qui on prit le chemin de la liberté ligne 83 du
texte « Le chemin de la montagne », ou encore de la révolte de Makandal
dans les années 1750’s.

Mais la Révolution ayant quelque peut isoler les colonies et ayant divisé
leur maîtres, ils ont pue voir une opportunité inouïe pour organiser un
soulèvement d’ampleur, le premier grand soulèvement d’esclaves.

Le texte dés la première ligne fait référence à un précédent, en 1790 un


soulèvement des mulâtres de Saint Domingue. C’est pourquoi nous
pouvons parler de transmissions des idéaux : revendications et révolte
des mulâtres puis l’année suivante des esclaves, il n’y a pas de distinction
claire entre les 2 mouvements dans cet article pourtant dans les faits il y’a
bien deux soulèvements distincts…

b. Ogé et la révolte des mulâtres, 1790-15 mai 1791

On peut lire à la première ligne du texte « Brave et malheureux Ogé !


Ton sang n’aura donc point coulé sur l’échafaud en pure perte, ton
supplice atroce n’aura point été perdu pour tes frères ! », qui est cet Ogé
auquel fait référence cet article ?

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Ogé, leader de la révolte des mulâtres

Oger n’est pas un esclave c’est un mulâtre ou homme de couleur de


Saint Domingue qui dés 1789 s’engage ouvertement pour l’égalité. En fait
avant 1791 on se préoccupe uniquement de la question mulâtre en
éclipsant la question de la condition des esclaves. Les mulâtres ou « gens
de couleurs » sont les descendants des enfants que les colons ont eu avec
leurs esclaves. Ils ont souvent été reconnus et affranchis, et selon le code
noir les affranchis ont les mêmes droits que tous les autres hommes libres.

Mais dans les faits les mulâtre sont victimes de nombreuses restrictions,
pas le droit de porter les mêmes vêtements que les blancs ou encore ils
ont l’interdiction d’exercer certains métiers. Alors en 1790 Vincent Ogé
souhaite contraindre les assemblées coloniales à reconnaitre l’égalité des
droits des gens de couleurs libres.

Les assemblées coloniales composées de blancs qui refuse l’application


d’un décret de Mars 1790 dans lequel l’assemblée proclame l’égalité des
mulâtres libres en effet la population mulâtre ne cesse de croitre, en 1789
ils sont 26 000 libres de couleurs contre 35 000 blancs, ce qui inquiète les
blancs qui voient en eux des concurrents économiques. Le 23 octobre
1790 Vincent Ogé débarque au Cap avec des munitions de guerre, il
équipe 250 à 300 hommes pour exiger l’application de ce décret.
Rappelons que nous sommes en 1790 et ce décret ne concerne que les
mulâtre, Ogé se bat pour défendre sa propre condition, là il n’est pas
encore question d’émancipation des esclaves dans le combat d’Ogé !

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Ogé après un premier succès sera obligé de se réfugier dans la partie


espagnole de St Domingue, il sera ensuite livré au français. Le 25 février
1791 Ogé et un de ses complices Chavannes sont supplicié jusqu'à ce que
mort s’en suive, en fait il aurait été écartelés. L’affaire fait grand bruit en
métropole ce qui amène la Constituante à réexaminer la situation des
mulâtres en Mai 1791. Les Révolutions de Paris, s’indigne de la condition
des mulâtres, ligne 56 je cite « On refuse à 30 000 propriétaires parce
qu’ils ne sont pas tout à fait blancs, les droits de citoyens actifs ! », le 15
mai 1791 par décret de l’Assemblée Constituante l’égalité des droits
politiques est accordé aux mulâtres libre de deuxième génération.

Mais comme c’est écrit ligne 5 ce décret est finalement révoqué en


septembre 1791, « malgré la révocation du décret ». On peut penser que
les revendications des mulâtres ont inspiré les esclaves, et ont agit comme
un élément déclencheur qui a sans nul doute motiver un véritable
mouvement d’ampleur chez les esclaves durant l’été.

c. L’été 1791, le soulèvement des esclaves

Après le soulèvement des mulâtres en 1790, ce sont les esclaves qui


durant l’été 1791 vont se révoltés contre leurs propriétaires. Inspirés par la
Révolution Française et très certainement par le mouvement des mulâtres.
C’est de cette révolte dont il est principalement question dans cet article.
Le décret du 15 mai en plus de statuer sur la condition des mulâtres
confirme également la pratique de l’esclavage. Les divisions politiques,
l’effervescence des esprits commençaient à montrer aux esclaves que
l’occasion était propice pour un soulèvement général. Dans la nuit du 16
au 17 août, l’habitation Chabaud, située dans le nord de l’île est incendiée,
des témoignages révèle que 2 jours plutôt, le 14 août au bois-caïman des
noirs ce seraient réunis pour préparer le plan d’une insurrection. C’est
dans la nuit du 21 au 22 août qu’ont lieu les premiers incendies dans le
quartier de l’Acul. Selon les sources il y aurait eu une trentaine de morts
blancs lors de la première nuit essentiellement des maîtres. En quelques
jours les révoltes se propagent dans les villages voisins, le Limbé, Port-
Margot, le Morne et la plaine du nord, les incendies continue à dévaster les
plantations de cannes, en 8 jours 184 sucreries sont détruites ou
endommagées par les esclaves menés par Boukman puis Biassou et Jean-
François.

C’est une véritable guerre au travail forcé !

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Dans la colonie la panique s’empare des populations blanches, les


troupes du gouverneur sont débordés. Les esclaves tiennent toute la
plaine du nord mais ils ne parviendront pas à prendre la ville du Cap.

Nous pouvons donc parler de transmission de la révolte :

Population Date de la révolte


Population blanche 1789
Mulâtres ou métisses 1790 – 15 mai 1791
Esclaves Eté 1791

C’est juste après l’été, alors que cette révolte n’est pas terminée que
l’article est publié.

II. La Révolution « bourgeoise » et la


question coloniale

a. Le problème de la véracité et de l’exactitude des


informations

L’article des Révolutions de Paris est daté du 29 octobre. Les nouvelles


de la révolte seraient arrivées en métropole que le 22 du même mois, par
un navire Le Triton qui arrive alors au port du Havre. Les nouvelles
annoncent alors 30 000 esclaves révoltés, les premiers au courant avant
même les ministres sont les membres du club Massiac. Ce club est un
véritable lobby voué à faire pression sur l’Assemblée pour l’empêcher de
prendre des mesures entravant les intérêts des colons. Ces membres sont
ouvertement en faveur de l’esclavage par pure intérêt économique.

Ils possèdent notamment des sociétés de correspondances dans les


ports. On peut affirmer que les Révolutions de Paris écrivent cet article
avec une connaissance limitée de la situation réelle sur place. De part le
manques d’informations et par la nature des informateurs, politiquement
le club de Massiac c’est l’opposé des révolutions de Paris, et toutes les

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nouvelles proviennent de colons qui ont intérêt à maquiller la réalité des


faits, à grossir le soulèvement mais surtout a barbariser les esclaves, c’est
pour cela que parfois on peut lire que les esclaves ont massacrés des
femmes ou des enfants.

D’ailleurs les Révolutions de paris on conscience d’avoir seulement un


aperçu de la situation, ligne 90 il est écrit « Si, l’insurrection a eu
véritablement lieu… », conscience qu’ils sont dépendants des informations
transmis par les propriétaires.

b. Les propriétaires blancs, des révolutionnaires


opportunistes

Nous l’avons vu ce sont les propriétaires blancs de l’île qui fournissent la


plupart des informations envoyés en métropole. Ces propriétaires que
désigne l’article à la ligne 12, « 30 000 blancs gorgés d’or, de vices et de
préjugés ! ».

On sait aujourd’hui que, la distance aidant, les révolutionnaires de Paris,


n’avaient pas tout à fait conscience des véritables motivations des Grands
Blancs de St Domingue en faveur de la Révolution. En fait si ils se sont en
majorité rallier du côté des révolutionnaires c’est qu’ils ont vue là une
opportunité pour se faire plus d’argent. Cela faisait un petit moment que
les planteurs étaient en conflit avec le Roi et ses ministres sur le sujet de
l’exclusif qui empêchaient les propriétaires de St Domingue de commercé
avec les colonies voisines et donc les autres grandes puissances
européennes, comme les anglais ou les espagnols…

Les Grands Blancs de St Domingue sont donc pour la révolution mais


avec modération.

Les Révolutions de Paris dénoncent à plusieurs reprises cette


récupération d’un principe révolutionnaire, ligne 81 « l’infâme égoïste ose
bien en appeler aux droits de la propriété »ou encore Ligne 105 « Mais ces
hommes sont à nous, puisque nous les avons achetés et fort cher ». C’est
en ça que les blancs de l’île sont des révolutionnaires opportunistes, ils en
profitent pour se soustraire à l’autorité royale et profitant des troubles ils
espèrent gagner en autonomie.

Mais là avec cette révolte et les principes de la déclaration des droits de


l’homme, la Révolution va trop loin elle peut devenir néfaste pour leur
commerce. C’est pour cela qu’ils agissent comme un lobby , on peu parler
de lobby des planteurs, qui fait pression sur l’Assemblée, qui contrôle les
nouvelles de la Révolte en barbarisant les esclaves, en grossissant
certainement le nombres de morts blancs. Le but des planteurs est clairs,

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ligne 75 « ils espèrent bien transmettre à leurs neveux ce monstrueux


héritage et que ceux-ci imiteront impunément leurs ancêtres ».

C’est eux qui ont réussi à obtenir la révocation du décret du 15 mai


1791, voyant dans les mulâtres des concurrents directs dans leurs
activités. Les Révolutions de Paris ligne 124 : « Si vous n’aviez pas mis
tout en œuvre pour le faire révoquer… » En parlant du décret. Mais les
planteurs ne sont pas les seuls réfractaires à une amélioration de la
condition des esclaves, en effet même parmi les révolutionnaires les plus
convaincus, le scepticisme et la modération son de mise au sein de
l’Assemblée, à Paris …

c. Le pragmatisme économique

Ligne 9 de l’article on peut lire « Peut-être en coutera-t-il la vie à ces


30 000 créoles et à nous la perte de nos colonies ». Cette phrase note une
tendance forte en métropole. Malgré les idéaux Révolutionnaires et la
déclaration des droits de l’homme, les métropolitains ont conscience du
poids économique des colonies et surtout de l’île de Saint Domingue. C’est
pour cela qu’ils n’accueillent pas la nouvelle de la révolte avec autant
d’enthousiasme que l’on pourrait le penser. En effet à l’époque à ST
Domingue la production de café atteint 43 000T à l’année. La valeur des
exportations de St Domingue vers la métropole atteint prés de 161 millions
de livres tournois.

La nouvelle du soulèvement des esclaves inquiète de nombreux


révolutionnaires qui sont conscient que le commerce colonial français est
viable grâce à l’exploitation de cette main d’œuvre très bon marché que
son les esclaves. Environ 1/6ème du revenu national de la France provient
de l’esclavage.

Cette révolte est une véritable remise en cause du système


d’exploitation des noirs sur lequel repose l’économie française. S’ouvre
alors un débat en métropole, Camille Desmoulins déclare « Périssent les
colonies plutôt qu’un principe » dénonçant l’attitude « timoré » de certains
comme Brissot par exemple porte parole reconnus de la Société des amis
des noirs ou encore de nombreux patriotes comme Marat ou Robespierre.
Depuis 1789 et la Déclaration des droits de l’homme on a sans cesse éviter
le débat. La Constitution de 1791 précise même que la déclaration des
droits de l’homme n’est applicable qu’en métropole. Ce qui montre la
délicatesse de cette question même pour les plus engagés.

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A l’image de Desmoulins, le journal Les Révolutions de Paris, préfère


défendre le principe de liberté, plutôt que faire prévaloir le profit et la
question économique. Les rédacteurs ont conscience du poids économique
des colonies et surtout de Saint Domingue, ils ont conscience que c’est le
système esclavagiste qui a permis de rentabiliser l’activité coloniale, mais
le principe de liberté passe avant.

Les Révolutions de Paris, diffuse des idées radicales sur la question de


l’es, clairement pro-abolitionniste, pour ses rédacteurs ils n’y a pas de
concessions à faire…

III. Les Révolutions de Paris : le point


de vu radical d’un journal
abolitionniste

a. Une légitimation du soulèvement, un parallèle


avec la métropole

C’est clair dans l’article, Les Révolutions de Paris accueil avec


enthousiasme la nouvelle de la révolte des noirs et espère profondément
qu’elle va mener à leur libération même si il y a un risque pour l’économie
du pays. Pour justifier auprès de leur lectorat le soulèvement, pour le
légitimer, les Révolutions de Paris font ouvertement un parallèle entre le
combat des révolutionnaires en métropole et les revendications des
esclaves noirs : ligne 53 « Ce que nous avons fait pour le continent, les
insulaires de couleur se proposent aujourd’hui de le tenter, et ils doivent
réussir ! » ou plus loin dans le texte, ligne 93 « est-ce à nous autres
français, insurgés depuis 25 mois, à trouver coupable ce mouvement
naturel à tous les hommes ».

De la ligne 25 à 54 l’article rappel les causes du soulèvement en


métropole contre le pouvoir monarchique et pour les rédacteurs ligne 30 :
« les mêmes causes doivent donner les mêmes résultats ». Les

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Révolutions de Paris dénoncent aussi le fait qu’on parle de révolte pour


désigner le soulèvement des esclaves et que la Révolution des blancs en
France est qualifiée d’Insurrection. Une révolte dans le dictionnaire c’est
une simple rébellion, une forme d’indignation alors que le terme
insurrection est plus fort c’est l’action de se soulever contre un pouvoir
établi. Ligne 148 « On n’est point rebelle, quand on se trouve 500 000
noirs pour la même cause ; et quelle cause plus belle que la liberté ! », là
encore, parallèle avec la Révolution Française, c’est le soulèvement d’une
majorité face a une minorité gouvernante qui détient tous les pouvoirs.
Pour donnez un ordre d’idée voici la part approximative de chaque
population de l’île de Saint-Domingue et donc de chaque partie dans la
révolte :

L’article justifie auprès des métropolitains ce soulèvement en faisant


un parallèle entre la condition du peuple français et celle des esclaves des
colonies. Pourquoi nous et pas eux ? Ce mouvement trouve aussi sa
légitimité dans la déclaration des droits de l’homme de 1789 qui est une
matérialisation des idées de la Révolution.

Le numéro 122 des révolutions de Paris réaffirme cet engagement on


peut y lire je cite, « A Paris, nous autres patriotes, nous sommes pour la
cour ce que les noirs sont pour les hommes blancs du cap ! ».

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b. Un règlement pacifique, les commissaires


« médiateurs »

Face à l’annonce de la révolte, la première réaction à Paris est la


décision d’envoyer des soldats pour mater les esclaves insurgés. On peut
lire ligne 85, « Il faut que toute la France armée passe vite les mers pour
fusiller des hommes nus, sans défense, exténués de besoin, et à qui il
reste à peine assez de force pour dire tout bas à l’oreille l’un de l’autre : et
nous aussi, nous sommes nés pour être libre ! ».Cet envoi de troupe est
notamment une revendication du club Massiac, qui demande en octobre
l’envoi immédiat de 2 vaisseaux et de 2 frégates transportant prés de
6000 hommes de troupes et des munitions. Autre exigence, que ces
troupes soit dirigées par un officier ayant des terres et donc des intérêts à
protéger dans la colonie. Face à ce projet les Révolutions de Paris
proposent l’envoi de médiateur, ligne 99, « Faisons passer des troupes de
ligne à St Domingue, mais qu’elles soient accompagnées de
commissaires ».

Les rédacteurs privilégient un règlement du conflit plus pacifique, par


l’envoi de commissaires-médiateurs représentant l’Assemblée. L’idée est
d’aller d’abord discuter avec les 2 partis sur place c’est ce qu’illustre le
dialogue fictif de la ligne 100 à la fin du texte, ligne 100 « Que ces
médiateurs, choisis au sein de l’Assemblée nationale, marchent doit aux
créoles, et demandent à connaitre leurs véritables intentions. »

Cette proposition à de l’avenir, car en effet l’Assemblée va envoyer plus


tard des commissaires dans la colonie. Le 4 avril 1792 la législative
accorde la pleine citoyenneté à tous les libres de couleurs. Pour imposer
cette loi controversée et rétablir l’autorité de la France, elle décide
d’envoyer sur place des commissaires civils. L’un d’eux, Léger-Félicité
Sonthonax est un ancien rédacteur des Révolutions de Paris. Le dialogue
développé dans l’article, entre un commissaire et un créole en fait un
propriétaire blanc, nous laisse une impression de modération de la part
des rédacteurs, ils soumettent l’idée d’une assimilation progressive.

c. Pour une assimilation progressive ?

Les commissaires de l’assemblée vont à la rencontre d’un propriétaire


blanc et engage la conversation. Ils expliquent au colon les erreurs qu’il a

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pu commettre en s’opposant par exemple au décret du 15 mai 1791, pour


les révolutions de paris, ligne 125 « Les hommes de couleur,(si ils avaient
été) citoyens actifs comme vous, vous auraient servi de médiateurs entre
vous et vos nègres ». Les révolutions de paris pensent que si les blancs
avaient été des meilleurs maîtres envers leurs esclaves, il n’y aurait jamais
eu de révolte sanglante comme celle qui débute en aout 1791. Peut-être
même que, je cite ligne 131 « vos esclaves seraient devenus des
serviteurs attachés à leurs patrons », la suite du développement vise à
expliquer au blanc qu’une assimilation progressive aurait pu être possible,
que petit a petit les noirs auraient pu devenir libre et même propriétaire de
petites parcelles. Une solution qui ne remet pas en cause l’esclavage dans
l’immédiat, mais qui permet de maintenir les colonies et l’économie stable.
On lit ligne 136 « Et avant un siècle, cette colonie fortunée n’eût offert que
des hommes égaux, libres et heureux. »

Ce discours tranche avec la radicalité des propos tenus dans la première


partie du document. En fait ici, nous n’avons pas l’article en entier, dans la
suite, on peut lire la rencontre entre les commissaires et les esclaves. Le
discours est plus direct, plus radical, peut être est-ce du a
l’incompréhension et au refus catégorique des blancs de reconnaitre les
noirs comme leurs semblables.

Dans la partie qui nous manque les commissaires proposent ainsi


ouvertement l’alliance militaire avec les esclaves, je cite, « On vous à
peut-être avertis que nous venions à vous avec du canon, des
bâillonnâtes, et des soldats ; mais ces canons et ces soldats sont pour
vous, si l’artillerie des créoles est contre vous ! ».

CONCLUSION :

Par rapport aux idéaux diffusés par la Révolution, la révolte des esclaves
nous parait plus que légitime en 1791.

Nous l’avons vu, il est probable que les noirs se soient inspirés du
soulèvement des mulâtres, et qu’ils aient eu accès a un moment aux
nouveaux principes prônés par la Révolution, surtout le principe de liberté
à travers notamment la déclaration des droits de l’homme.

Si les Révolution de Paris affiche sans complexe leur opinion sur la


question de l’esclavage nous avons pue constater que la plus part des
français de la révolution restaient des hommes de leur temps, qui on eu
comme première réaction la crainte de la chute d’un système sur lequel
l’économie de la France s’appuyait depuis plus d’un siècle.

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On peut ajouter qu’ici nous nous sommes intéressés seulement au


début de cette révolte qui va se poursuivre jusqu'à l’indépendance en
1804 d’Haïti, on peut également préciser que la première abolition de
l’esclavage sera votée en février 1794.

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