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La Guerre Froide prenait place dans un monde bipolaire, où les deux grandes
unités politiques étaient les États Unis et l'Union Soviétique. Au fond, il n'y avait que
trois hypothèques pour un État: soit rallier un des deux camps, soit ne rejoindre aucun
des deux. Les pays qui ont choisis cette solution se sont vite vu affublés du surnom de
«Tiers Monde», qui a une connotation assez négative, car elle rappelle le Tiers État du
Moyen Age. Le fait est que ces pays étaient pour la grande majorité issus de la
décolonisation, et donc assez pauvre.
Chacun des deux blocs principaux voulaient surpasser l'autre. Pour cela, il faillait qu'ils
se développent, qu'ils se structurent. Les deux blocs se faisaient concurrence. Un des
enjeux premiers a été l'arme nucléaire. La crise de Cuba illustre parfaitement cette
idée de l'escalade du nucléaire.
En 1944-1945, la Seconde Guerre Mondiale est gagnée par l'Alliance entre les EU,
la GB, la FR, mais aussi l'Union Soviétique. Il fut un temps où le monde a cru que après
avoir gagné la guerre, ces pays allaient pourvoir également «gagner la paix». Un des
évènements clés qui suit la fin de la guerre et qui va dans ce sens est la création des
Nations Unies. Malheureusement, cette idée a rapidement tourné court, car l'opposition
en le libéralisme et le communisme est vite apparue.
En même temps sur le plan militaire, les rapports de force se déchainent. Dés le
printemps 1945, les Soviétiques commencent à imposer leur contrôle sur les pays
«libérés». Churchill envoie d'ailleurs un télégramme à Truman au sujet du «rideau de
fer» qui s'est abattu sur l'Europe à cause des Soviétiques.
Sur les plans économique, politique, militaire, ces deux blocs vont se consolider.
Sur le plan économique, Truman va lancer en mai 1947 va lancer la «doctrine Truman»,
qui représente la volonté des Américains à s'impliquer sur le continent Européen
notamment sur le plan économique. Le plan Marshall lancé en juin 1947 est l'élément le
plus connu de cette doctrine. Les EU vont aider l'Europe à se relancer sur le plan
économique. Or à cause du refus d'aide de Staline, l'aide américaine n'a profité qu'aux
pays européens occidentaux.
− le coup de Prague en 1948 (la Tchécoslovaquie pense que rien n'est joué pour
elle à cette époque. Son président Bénès est libéraliste et tourné vers l'Ouest.
Les communistes, soutenus par l'URSS, font tout pour prendre le pouvoir. Cela
débouche sur une crise au printemps 1948, avec notamment l'élimination des
opposants politiques, que les communistes gagnent: le pouvoir est à eux).
Sur le plan militaire, il y a eu deux temps à l'Ouest: le premier est celui où les européens
cherchent à s'entendre grâce à un système de coopération militaire. Les Américains à ce
moment là ne sont pas partie prenante. Mais à la suite de la crise de Berlin, on se rend
bien compte de l'ampleur du défi soviétique, et les Américains décident de prendre part
aux organisations de défense européennes. S'ouvre donc le deuxième temps à partir de
1949 avec l'OTAN.
Les Soviétiques quelques années plus tard (mai 1955) décident eux aussi de mettre sur
pieds une organisation militaire: le Pacte de Varsovie. A partir de là, le bloc de l'est va
peser de tout son poids sur l'ouest. Le face à face est clair et net.
Elle démarre en juin 1950. Elle est liée au découpage opéré à la suite de la guerre
avec la Corée du Nord communiste et la Corée du Sud libérale(découpage sur le 38ème
parallèle). En juin 1950, les troupes nord-coréennes franchissent la frontière pour
réunifier la Corée. Ils prétextent des agressions régulières de la part de la Corée du Sud.
Or, la jeune Chine communiste de Mao Zedong déclare soutenir la Corée du Nord.
Les réactions occidentales vont être extrêmement rapides. Les Américains invitent les
membres des Nations Unis à soutenir la Corée du Sud. Le Conseil de Sécurité vote donc
un arrêt qui pousse au soutien de la Corée du Sud. Or, les Soviétiques font parti du
Conseil de Sécurité. Mais à cause de la politique de la chaise vide de cette époque, ils
n'ont pu s'opposer à cette mesure.
Une armée a donc été constituée, dirigée par le Général américain Mac Arthur, et
envoyée en Corée. Rapidement, le front se stabilise au niveau du 38° parallèle. Mais
bientôt la Chine envoie des hommes pour soutenir la Corée du Nord. Mac Arthur propose
alors au Président Truman de se servir de la bombe atomique pour saper les Chinois. Or
ce dernier refuse, et cette décision est primordiale car va déclencher une réflexion
importante sur l'utilisation de la bombe.
En juillet 1951 les négociations s'ouvrent, elles durent très longtemps, et l'armistice est
signé en juillet 1953. Le plus important, c'est que entre temps, Staline est mort.
Avec le mort de Staline en mars 1953 va s'ouvrir une période que l'on va appeler le
«dégel». Elle va susciter l'ombre d'un espoir occidental, mais également dans les pays
communistes. Ces espoirs sont d'autant plus renforcés que se prépare en même temps en
URSS le 20ème Congrès du Parti communiste de l'Union Communiste (PCUS). Le grand
espoir de ce congrès est Nikita Khrouchtchev, qui va prononcé lors de congrès un
véritable discours réquisitoire contre Staline et sa politique.
En réalité, ces espoirs sont quelques peu illusoires car rien ne change vraiment, et deux
exemples peuvent le démontrer:
Section 2: La détente
La première voit cela comme l'ouverture d'une nouvelle période qui éloigne la
menace de la guerre nucléaire entre les deux blocs. Processus de normalisation.
La seconde ne voyait cette détente que comme une apparence, qu'au fond rien
n'avait changé, que bien qu'il y avait moins de tension entre les deux blocs les
communistes conservaient leur appétit de domination.
« la détente c’est la G froide avec d’autre moyens »
On peut séparer cette période en deux temps. Le premier est le fait que pendant
plusieurs années la concertation entre les deux blocs va surmonter la confrontation
passée. Cette première période va jusqu'en 1979. Lors de la seconde période, la
confrontation va reprendre de dessus. *
Sur le plan nucléaire, les deux super puissances de l'époque vont trouver des compromis
importants et vont signer des Traités qui tentent de réguler les problèmes liés au
nucléaire:
• Les américains et les soviétiques se mettent d'accord aussi pour dire qu'on ne
doit pas posséder de système défensif qui aurait pour but d'empêcher les
missiles nucléaires d'entrer sur le territoire. C'est le Traité Anti-missiles
balistique (ABM), signé en 1972 pour une durée illimitée. La même année, ils
signent un accord de limitation des armes stratégiques (SALT).
Au début des années 70, Willy Brandt va inaugurer une nouvelle politique vis à vis de
l'est. Cela va se concrétiser par une série de Traité:
• En aout 1970, la RFA et l'URSS signe un Traité qui consacre un certain nombre
de principes de coopération pacifique.
• En décembre 1970, la RFA et la Pologne signe un Traité de rapprochement
• En décembre 1972, entre la RFA et la RDA
On notera aussi une conférence sur la sécurité en Europe, qui a réunis tous les
principaux pays européens, les EU et le Canada. Elle a lieu de 1973 à aout 1975 à
Helsinki. Elle aboutit à un document politique (Acte Final d'Helsinki).
On instaure aussi mes mesures de confiances, qui sont importantes car elles
permettent d'évoluer dans un climat plus sain (ex sur les manœuvres de
militaires, ils faut les notifier afin de prévenir l’autre partie).
Il y a également des mesures sur les droits de l'homme. On se met d'accord sur
des principes, des déclarations d'intention, favorisant les droits de l'homme. Ces
mesures serviront aux contestataires des régimes communistes comme document
officiel de preuve. Cette conférence fait office d'avènement de la détente.
La Chine communiste depuis 1949 n'avait aucune relation avec les EU, la
confrontation était latente. On note donc une normalisation des relations entre les EU et
la Chine (grâce au sport + visite de Nixon en Chine en 1972). Les années 60 après Cuba
et une partie des années 70, on voie bien que la concertation l’emporte sur la
confrontation.
Un autre événement primordial est la fin de la guerre du Vietnam en 1973, avec les
accords de Paris.
Ce n'est pas parce que la concertation est en marche que tout s'arrange. En effet,
d'autres événements graves se passent dans les deux camps sans que l'autre
n'intervienne:
• Le premier est le Printemps de Prague en 1968. Dubcek a lancé une vague de
réforme (espoir donc pour les habitants), mais comme en 1956 à Budapest, les
chars soviétiques écrase le régime en aout 1968. Et les occidentaux ne
bougeront pas.
• Les EU considéraient l'Amérique Latine comme leur chasse gardée, et y ont
imposé plusieurs fois leur conception des choses sans que le bloc soviétique ne
bouge.
ex : Chilie, avec Salvador Aliende. Puis Pinochet fera un putch et récupèrera le
pouvoir soutenu par les Américains.
En 1975, les Accords d'Helsinki sont signés. Mais en 1977, on s'aperçoit que les
Soviétiques sont en train d'installer des missiles de faible portée à ogives nucléaires
braqués sur l'Europe de l'ouest. L'Allemagne est le premier pays à réagir. Les Américains
de leur coté ne bouge pas, car ils sont engagés dans des négociations pour signer les
accords de SALT 2 (pour renforcer et élargir les accords de SALT 1 : accord de limitation
de l’armement). En juin 1979, les accords SALT 2 sont signés. Une fois que cet accord est
sur le point d'être signé, les occidentaux se mettent d'accord pour riposter contre
l'installation de ces missiles.
Le Traité de Washington, signé fin 1987, met un terme à la crise des euromissiles, en
innovant sur les modalités de règlement de la crise. Ils veulent non seulement retirer les
missiles, mais en plus les détruire. Le Traité prévoit pour la première fois des contrôle
inopinés sur le terrain. Des inspecteurs de l'autre camp viendront vérifier la destruction
des missiles directement sur le terrain. Au lendemain de la signature de ce Traité, un
des quotidien avait pour titre «Détente ou Paix?». C'est une nouvelle de concertation,
beaucoup plus décisive.
Les postures de Gorbatchev vont faire que dans les pays de l'est, des mouvements
extrêmement importants vont apparaitre, et remettre en question l'existence même des
régimes communistes. Ces mouvements vont peu à peu s'intensifier, provoquant la chute
de l'Union Soviétique. En effet, chacune des République populaires va progressivement
se détacher de Moscou. Le plus important, c'est qu'il n'y aura pas de manifestion ni de
réaction soviétique. Il est clair de Gorbatchev ne fera pas intervenir l'Armée Rouge.
La première chose à noter c'est la rapidité avec laquelle les événements s'enchainent.
Gorbatchev est élu en 1985, et déjà en 1986-87, le système s'effondre. Le mouvement
de libéralisation parcourt toute l'Europe de l'est, mais en URSS, Gorbatchev voulait juste
réformer le système. Or dés que les réformes ont commencé, le système a implosé, car
les républiques fédérales constitutives de l'URSS on tous voulus leur indépendance.
Les pays Baltes vont être les premiers réclamer leur indépendance. Gorbatchev ne s'y
opposera pas vraiment. En décembre 1991, il n'y a plus d'Union Soviétique.
Les années 90, qui ont tout de suite suivies la chute du Mur, entament une
nouvelle période. Des années 2000, on retiendra l'arrivée massive du terrorisme (11
septembre 2001) et nouvelles politiques.
Les années 90
Sur les années 90, on pourrait distinguer deux volets. Il y a eu de nombreuses tentatives
pour que le monde retrouve la paix, sans toutefois que plusieurs guerres et ou conflits
très graves éclatent.
Plusieurs éléments «positifs» permettent d'introduire la nouvelle période que sont les
années 90:
A coté de tout cela, les années 90 contiennent des zones d'ombres tragiques. Il y a eu
des événement et des conflits terribles:
Les année 2000, c'est presque l'antithèse des années 90 sur le plan de la paix. Le
symbole de cette nouvelle période sont les attentats commis par Al Qaida le 11
septembre 2001.
Quelques mois plus tôt était arrivé à la Maison Blanche Georges Bush qui avait une vision
des relations internationales très différente de son prédécesseur Bill Clinton. Cette
nouvelle vision aurait largement contribué à ce que ces années 2000 soient
particulièrement difficiles. Cette nouvelle administration se focalise sur quelques idées
simples qui renvoient à ce que l'on pourrait appelé une priorité absolue donnée à
sécurité des EU. L'idée de l'unilatéralisme américaine.
Quelques mois plus tard en mars 2003, l'administration Bush décide d'attaquer l'Irak.
Cette attaque est pour le coup tout à fait illégitime. Toutes les raisons avancées étaient
fausses:
La paix entre Palestiniens et Israéliens s'en est vue perturbée, puis coulée:
• la 2ème Intifada en 2001
• la guerre entre Israël et le Hezbollah en 2003
• l'agression de Israël contre Gaza en 2008 et vient seulement se finir.
La président Bush décide également de sortir d'un Traité signé en 1972, et extrêmement
important. Il s'agit du Traité ABM, qui interdit presque complètement les moyens de
défense contre les missiles. Bush en sort en 2001, car il veut développer le bouclier anti
missiles. C'est donc une administration très violente, qui change de cap en matière
d'armement, et c'est aussi une administration qui prône l'unilatéralisme et donc qui se
détourne des organisations internationales (intervention de John Bolton aux Nations-
Unies).
D'autre part, des pays qui étaient signataires de non prolifération des armes nucléaires
(Corée du Nord et Iran) ont, dans des conditions très différentes, eu l'intention de se
munir en armes nucléaires. La situation de la Corée du Nord est claire, car elle s'est
retirée du Traité, et à fait un essai nucléaire en 2009. Les Iraniens eux ont caché leurs
activités. Ils prétendent vouloir développer l'arme nucléaire à des fins civiles.
Conclusion
On peut penser que depuis quelques mois nous sortons de cette période difficiles, et ce
très largement grâce à l'administration de Barak Obama. Il es beaucoup trop tôt pour
pouvoir conclure, mais il a le sentiment que l'on renoue avec les années 90. Quelques
exemples concrets:
Entre 1945 et 1962 (crise de Cuba), beaucoup d'évènements dont un symbolique: la mort
de Staline en mars 1953. Toute cette période est marquée par de graves tensions en
Europe et en Asie.
De 1990 à aujourd'hui.
En aout 1945, les EU sont les seuls à posséder l'arme nucléaire, ils sont donc
en position de monopole.
Dans les fondamentaux, on peut dire que le principal est de posséder une bombe nucléaire. Cette
étape passée, il faut savoir comment la transporter. Trois moyens sont possibles:
Les progrès technologiques sont constants, et dans une courses aux armements, c'est une donnée
essentielle. Dans ce domaine, en l'espace d'une trentaine d'années, il y a eu des progrès
considérables. Un des progrès essentiel a aussi été la miniaturisation des charges. Les types d'ogives
ont aussi progressé. Aujourd'hui nous avons des ogives autonomes. Il y a aussi une course aux moyens
d'observation: radars, satellites, etc. et de communication. Le délai de riposte éventuelle est passé
à quelques minutes aujourd'hui, il faut donc des moyens de communication à la pointe. La précision
des frappes aujourd'hui est telle que des points très précis peuvent être frappés sans erreur.
Il existe des moyens d'attaquer, mais existe-t-il aussi des moyens défensifs? Oui, et ces moyens
défensifs, c'est intercepter (des avions, mais aussi des missiles). Aujourd'hui, ces techniques ne sont
pas encore au point.
La course aux armements pose donc des problèmes techniques très précis. De plus, le
développement des défenses entrainera un perfectionnement des moyens d'attaque.
Les négociations en tout genre sur ces sujets sont donc très complexes. Les texte des Traités
n'interdisent pas les progrès, or les progrès réduisent à néant les textes des traités, vite dépassés.
De plus, on peut se dire que les décisions dans ce domaines ne sont jamais tout à fait rationnelles,
car elles prennent en compte des données qui ne sont pas entièrement maitrisables. Qui décide?
C'est d'abord le politique, l'exécutif. Sauf que ce dernier peut être soumis à des pressions
idéologiques très fortes, les décisions sont donc des compromis, pas toujours rationnelles. Les
militaires ensuite ont une idée qu'ils veulent se voir réalisée, chacun suivant leur corps, et cette
idée peut être très différente suivent le corps. Les industries d'armement enfin jouent un grand
rôle, elles pèsent lourd, elles veulent vendre leurs armes. Une course à l'armement est donc à leur
avantage: elles encourage donc cette démarche.
Les perceptions sont forcément inachevées, alors que toutes les décisions reposent sur elles.
La volonté de se doter d'armes devrait être liée au besoin que l'on a de ces armes. Or, on a pu se
rendre compte, en Union Soviétique par exemple, que cette volonté se rattache bien souvent à une
symbolique. Les arsenaux deviennent donc considérables, et sont produits en dehors de toute
rationalité.
Un exemple historique: la crise de Cuba. C'est un risque de conflit entre les soviétiques et les EU.
Quels sont les enseignements tirés de cette crise par ses protagonistes? Finalement, c'est une course
relancée à l'armement, pour les Soviétiques parce qu'ils se sont rendus compte de leur infériorité
nucléaire, pour les Américains parce qu'ils voulaient réaffirmer leur supériorité.
Donc la course aux armements a sa propre logique. Et on ne voit pas comment l'arrêter. On continue
donc toujours d'accumuler les arsenaux, et les moyens, toujours plus sophistiqués, de transporter la
bombe.
Les Soviétiques se focalisent alors sur la question du transport de la bombe. Les EU sur
ce point étaient en net avantage, du fait de leur large flotte aérienne. Staline, à un
moment, à envisagé des vols sans retour, car ses bombardiers n'avaient pas la capacité
de faire l'aller retour jusqu'au EU. Les soviétiques n'auront des bombardiers
suffisamment puissants qu'en 1959. De plus, les EU peuvent se servir de l'Europe en tant
que «base».
Les missiles étaient l'autre enjeux. Les Allemands ont rapidement progressé (les V2
allemands), et les américains comme les soviétiques sont partis, dans leurs recherches,
de ce V2 allemand. Les premiers missiles capables d'aller d'un continent à l'autre
apparaissent dans les années 50. En octobre 57, les Soviétiques lancent les premiers un
satellite, Spoutnik. Les Américains continuent à avoir tout de même une légère
supériorité. Il faut chercher une façon de réduire le poids et la taille des missiles :
miniaturisation.
Les Américains vont également avoir l'avantage sur le troisième enjeu important dans
cette course, qui est les sous-marins à propulsion nucléaire équipés d'ogives nucléaires.
• Bombardiers.
• Missiles intercontinentaux.
• Missiles sur sous-marins à propulsion nucléaire.
Un des points les plus importants est le manque de rationalité des décisions.
La crise de Cuba va encore accélérer cette course. Les Soviétiques, en l'espace de 8 ans
(entre 1962 et 1970), vont rattraper leur retard sur le nombre de missiles
intercontinentaux (1050 chez les Américains, 1150 chez les Soviétiques). Au niveaux des
missiles sous-marins, ils rattrapent également leur retard, ou presque.
En 1970, la possibilité d'une attaque suivie d'une riposte destructive massive n'existe
donc plus.
En revanche les technologies ne sont pas au point du tout pour les systèmes défensifs. Il
y a deux focalisation à ce sujet: les centres névralgiques (pour les décideurs), et une
base de missile pour la riposte. Il n'est pas question de protéger l'ensemble du territoire.
Mac Namara : »l’homme qui dresse un plan stratégique doit etre pessimisste. » il lui faut
envisager le cas le plus mauvais qu’on puisse prevoir.
Les premiers accords pour tenter de réduire cette prolifération seront signés en 1972,
avec les accords SALT, même si finalement leur portée sera presque insignifiante. Ces
accords sont signés parce qu'il y a parité des armements.
Section 2: Que faire de l'arme nucléaire?
Arme d'emploi?
L'arme nucléaire a déjà été utilisée au Japon. Pendant la Guerre Froide, la bombe
n'a pas été utilisée. Mais y a-t-il eu des projets d'utilisation? La réponse est oui.
Le premier rapport s'est posé juste après le bombardement du Japon, pour savoir s'il
n'était pas opportun de faire un bombardement préventif sur l'URSS. Mais il n'y avait pas
encore assez de bombe.
En 1948, les Occidentaux veulent réagir contre l'URSS, et envisagent une attaque
atomique. Un plan a donc été mis au point pour envoyer l'arme nucléaire sur des
dizaines de villes soviétiques.
En 1950, lors de la Guerre de Corée, lorsque la Chine envoie des renforts à la Corée du
Nord, le général Mac Arthur veut utiliser la bombe contre la Chine. Mais le président
Truman refusera.
Le 20 janvier 1953, Eisenhower succède à Truman. Il a été élu sur la promesse de faire
reculer le communisme en utilisant la supériorité nucléaire dont dispose encore les EU.
Mais dans les semaines qui vont suivre son élection, le 3 mars 1953, Staline décède.
Finalement, cette arme ne sera pas utilisée. Ce n'est donc pas une arme d'emploi.
Arme de dissuasion?
Cette question de la dissuasion est en fait assez compliquée. C'est à la base une
doctrine, mais qui s'est finalement imposée. Elle n'a pourtant jamais été formulée, et
les Soviétiques ne l'ont jamais vraiment acceptée. Mais les risques de représailles en cas
d'attaque nucléaire seraient si dévastatrices que l'attaque en elle-même n'aurait plus de
sens.
On est dans un système tel que l'équilibre repose uniquement sur la menace des
représailles. C'est cela qui va faire que la Guerre Froide va rester une «constante
friction» sans combats ouverts.
A un moment donné les Américains vont mettre au point les MIRV (ogives indépendantes
guidées): avec un même lanceur, plusieurs ogives partent et ce pour des destinations
différentes. Cela démultiplie donc les possibilités de frappe.
Il ne peut pas y avoir un maintien de l'équilibre de la terreur sans une course aux
armements. D'où la grande difficulté d'arriver à des accords qui permettraient d'arrêter
cette course. Dans ce schéma de la dissuasion, à chaque moment, chacun des deux
acteurs est dans l'incertitude la plus totale. Il ne sait pas quelles sont les idées de
l'autre. Il faut donc toujours imaginer la pire hypothèse.
Dans le système de la dissuasion, un point est à part: l'aspect défensif. Tant aux EU qu'en
URSS, des défenses ont été imaginées, sans pour autant qu'elles puissent être réalisée de
manière efficace. Or, jusqu'ici, c'est la peur des représailles qui empêchait les attaques.
Mais un système défensif super efficace effacerait cette peur. On aurait donc une
énorme capacité de frappe, mais sans risquer grand chose, car on serait protégé. Donc si
on accepte de ne pas mettre en place de système défensif, cela encourage la dissuasion
et permet de maintenir un certain équilibre.
Chacun des deux super grands avait les moyens de la première frappe et des représailles
et chacun avait la triade dissuasive (bombardiers, missiles intercontinentaux, et sous
marins nucléaires). Il fallait que l'un et l'autre soit persuadé de la détermination à
utiliser l'arme nucléaire en guise de représailles en cas d'attaque. Ce système de
dissuasion s'inscrit finalement dans un ensemble stratégique relativement simple, où
deux super puissances retiennent les autres acteurs. C'est donc un jeu complexe à deux
acteurs, qui sont limités.
2009: Est-ce que la dissuasion qui a fonctionné pendant toute la Guerre Froide peut-elle
encore marcher?
Les négociations des accords SALT, en 69, ont été très délicates. Tout d'abord, les
EU et l'URSS ne se font aucunement confiance. Ensuite, ils vont parler des armes
stratégiques, or c'est très difficile à faire car la structure des arsenaux n'est pas la même
(ils n'ont pas les mêmes armes). De plus, les EU est un continent bordé de deux océans,
donc on ne peut installer de base avancée soviétique près de leurs frontières, alors que
les américains eux sont en Europe et ont des bases avancées proches de l'URSS (avantage
américain extrêmement important).
Une fois ces difficultés passées, ils vont aborder deux questions: celle des armes
défensives et celle des armes offensives.
le principe ici pourrait être exprimé ainsi: «Si l'on attaqué par des bombardiers et
des missiles, le réflexe est la défense». Les soviétiques et les américains ont donc tous
deux lancé des recherches sur des boucliers anti-missiles. Il existait bien quelques
systèmes défensifs, mais ils n'étaient pas vraiment efficaces. Il était (et est toujours)
impensable de protéger tout le territoire. Ils décident donc de se concentrer sur des
bases ciblées (chefs décisionnaires et une base offensive par exemple). Mais là encore ils
échouent.
C'est là qu'intervient le Traité ABM de 1972. Ce Traité veut que chacun puissent protéger
deux sites sur son territoire. Il interdit donc pratiquement les armes défensives. En
1974, cela passera à un seul site.
Ce Traité ABM de 1972 est conclu pour une durée indéterminée. Ce n'est pas un Traité
parmi d'autre, celui là est prépondérant, il sort du lot. Il réduit la course aux armements
et renforce la dissuasion.
Les uns et les autres ont accumulé un stock très important d'armes nucléaires
stratégiques. On parle ici des missiles intercontinentaux, des missiles tirés des sous-
marins en plongée, et des bombardiers. Les soviétiques ont fait des efforts gigantesques
pour rattraper leur retard sur les Américains (voir Crise de Cuba), notamment sur les
missiles intercontinentaux. On va se focaliser ici sur les missiles intercontinentaux et sur
les missiles tirés des sous-marins.
L'idée ici n'est pas de réduire ni de détruire, mais juste de limiter. On va fixer un plafond
pour ces armes (en réalité on plafonne le nombre de lanceurs, donc indirectement celui
de missiles). En 1972 on signe ces accords SALT, qui ont statut un peu particulier. Il n'est
pas considéré comme un Traité, mais plus comme un accord intérimaire, un accord
intermédiaire, en attendant le SALT 2.
C'est un accord qui est politiquement important. C'est la première fois que les deux
pays, qui sont quand même divisés sur tous les plans, soumettent leurs arsenaux
nucléaires à une limitation.
Cela dit, quand on regarde les choses de manière un peu objective, il faut bien voir que
ces accords n'ont eu qu'une portée très limitée (voire nulle) car il est trop restrictif, il
ne s'intéresse qu'à deux type de missiles, tout le reste est oublié (par exemple le nombre
d'ogives nucléaires, ou le nombre de bombardiers).
Le SALT 1 est conclu pour 5 ans. En 1977 donc, il faudrait qu'il y ait un SALT 2. Mais les
négociations pour ce SALT 2 sont encore plus compliquées que pour SALT 1, notamment à
cause des innovations technologies (qu'inclure dans les accords?). On a pu aboutir à un
accord qu'en juin 1979, après avoir prorogé SALT 1 pour 2 ans.
Cette fois ci, on ne parle plus d'accords intérimaires, mais bien d'un Traité, qui porte sur
d'avantage d'armes, et qui est encore plus restrictif. Sur le plan quantitatif, cette fois-ci
les bombardiers seront aussi pris en compte, ainsi que le nombre d'ogives nucléaires. On
fixe des plafonds généraux, ainsi que des sous-plafonds par type d'armes. Les systèmes
MIRV sont donc aussi limités.
Mais juin 1979, ce n'est plus 1972: alors qu'en 1972 on était en pleine période de
détente, alors qu'en 1979, on est à nouveau en période de tension, la crise des
euromissiles a déjà commencée par exemple. Donc SALT 2 est signé, mais pas ratifié, car
chacune des parties sent bien que le climat a changé.
A l'époque, seule la limitation est vraiment envisageable, d'autant plus que les tensions,
en 1979, sont de retour.
C'est donc une menace tout à fait considérable pour la sécurité européenne, aussi pour
le rapport de sécurité entre les européens et les américains. Les européens avaient peur
que ces missiles soient un facteur de pression constante sur les pays occidentaux en
Europe, sans que les américains ne les aident à cause de la menace des missiles
intercontinentaux. Il y avait donc une menace de «découplage» entre EU et Europe. La
démarche était donc extrêmement préoccupante.
Les EU ont été longs à réagir, notamment car ils étaient en pleine négociation pour les
accords SALT 2. Ici, c'est l'OTAN qui doit entrer en jeu. Cette organisation va prendre ce
que l'on appelle une double décision le 12 décembre 1979. L'OTAN prévient les
soviétiques qu'elle va déployer en Europe des missiles équivalents en 1983 pour contrer
la menace de ses SS20. Mais l'OTAN propose aussi à l'URSS des négociations, avec pour
but le retrait des SS20 soviétiques et le non déploiement des missiles occidentaux.
Mais quelques jours après cette proposition de l'OTAN, les soviétiques refusent les
négociations et envahissent l'Afghanistan. En même temps en Europe occidentale, de
très nombreux mouvements de protestation pro pacifistes éclatent, pour refuser
l'installation de missiles en Europe pour contrer les fusées soviétiques. L'URSS fera donc
le pari que l'OTAN n'osera jamais déployer ses missiles avec une telle opposition interne.
Mitterrand était solidaire de l'OTAN «Les missiles sont à l'Est, les pacifistes à l'Ouest.
Le temps passe, et 1983 arrive. Et là, malgré les nombreux mouvements de protestations
pacifistes, l'OTAN déploie ses missiles pour contrer les missiles soviétiques. Ici, on est en
plein retour dans la Guerre Froide, il n'y plus aucun dialogue entre soviétiques et
américains.
C'est ce que l'on appelle la IDS, Initiative de Défense Stratégique. En 1983, alors
que les missiles de l'OTAN vont bientôt être déployés, Ronald Regan va en rajouté dans
le bras de fer avec l'URSS en proposant un projet qui, à terme, entrainerait une
véritable rupture dans le domaine nucléaire.
Dans ce discours, il déclare que les EU vont s'engager dans un programme de recherche
pour mettre en place un système de défense stratégique. Il entre donc dans une
nouvelle dimension «Il ne faut plus que nos vies soient vengées, il faut qu'elles soient
sauvées». C'est à dire que l'on essaierait d'arriver à un système dans lequel on serait
protéger. Mais le système dont parle Regan n'existe pas. C'est un projet, un programme
de recherche, qui pourrait être opérationnel peut-être dans 20 ans, peut-être dans 50.
ce système de défense serait très sophistiqué, et installé dans l'espace. On y installerait
des systèmes de détection qui permettraient d'intercepter les missiles aux différents
moments de leur trajectoire. «La Guerre des Étoiles».
En mars 1985, Michael Gorbatchev prend la tête du Kremlin. Il se place dans une
perspective très différentes que ses prédécesseurs, autant sur le plan interne que sur le
plan des relations internationales. Les dossiers entre Américains et Soviétiques se
bloquaient les uns après les autres, les discussions plus que tendues.
Début 1987, le Kremlin accepte que l'on dissocie les problèmes. Les négociations sont
donc simplifiées, et la question des FNI est vite abordée. Pour la première fois, l'idée de
détruire des arsenaux nucléaires est envisagée. En décembre 1987, le Traité de
Washington est signé. Ce Traité prévoit la destruction totale des FNI. Trois ans seront
donnés aux protagonistes pour détruire le millier de missiles installés en Europe. Il
prévoit une destruction physique complète, afin qu'ils ne puissent être reconstitués.
L'autre grande première est la mise en place d'inspections sur place. Ce Traité est un
succès, et les arsenaux sont détruits. Il s'agit donc du Traité de référence en matière de
désarmement. Forcément, les arsenaux détruits ne représentaient que 4 ou 5 % du total
des armes dont disposaient les EU et l'URSS. Mais c'était un début.
Le Traité START 1 est signé en juillet 1991 (Bush père et Gorbatchev).On prend les
arsenaux nucléaires des deux grandes puissance et on cherche à réduire à la fois le
nombre de missiles mais aussi celui des ogives. On va beaucoup plus loin que dans SALT
2. Ce traité est très important, car il est à la fois dans la continuité de SALT 2 et
Washington, tout en marquant une véritable avancée.
En 1993 est signé un START 2. Ce dernier fixe un nouveau plafond pour les lanceurs et
pour les ogives. Les Américains ont aidé les soviétiques a détruire leurs arsenaux.
Les années 90 lance donc un processus de désarment, avec une réduction substantielle
des armements nucléaires.
En 2001 arrive au pouvoir Bush fils. En septembre, les attentats à NYC, légitime la
nouvelle position de l'administration américaine sur les domaines de relations
internationales et de défense nationale.
Georges Bush ne veut plus s'inscrire dans cette logique de START 1 et 2. Il ne veut pas
avoir les mains liées. En face, la Russie voir arriver au pouvoir Vladimir Poutine. Ce
dernier ne rêve à l'époque que d'une chose: redonner à la Russie son ancienne grandeur.
Un Traité («SORT» - Strategic Offensive Reduction Treaty) va tout de même être signé en
mai 2002, qui prend le contre pied des Traités différents. En effet ce Traité n'oblige rien,
il n'a pas de calendrier, et il n'y a pas d'irréversibilité, c'est à dire que les dispositions du
Traité sont indiquées de telle façon que l'on peut revenir en arrière. Plusieurs clauses
permettent de contourner les désarmement. Or, c'était exactement ce que voulaient les
américains et les Russes.
La situation a donc considérablement changée: les Américains entrent dans une logique
de course à la défense (et relancent indirectement une nouvelle course à l'armement),
et sorte de la logique de désarment (et risquent indirectement de fragiliser le processus
de désarmement).
On est donc sans doute dans le démarrage d'une nouvelle période, qui relancerait le
désarmement. Il a fait à Prague en avril 2009 un discours dans lequel il défend sa vision
d'un monde sans armes nucléaires. Il y annonce trois points concrets:
• Des négociations se sont ouvertes avec la Russie, et elles devraient être
abouties fin 2009, dans un objectif de réduction des armes nucléaires.
• La volonté Américaine de ratifier un Traité: le Traité d'Interdiction Complète
des Essais Nucléaires (le TICE).
• Barack Obama veut consolider le Traité de Non Prolifération Nucléaire,
largement fragilisé par la politique de l'administration Bush.
Le 24 septembre 2009, le Conseil de Sécurité (entre chefs d'État) s'est réuni, et Barack
Obama a été le Président de cette session. Une résolution a été adoptée (résolution
1887), et elle reprend la thématique d'aller vers un monde sans armes nucléaires. Les
dispositions de cette résolution:
• elle appelle tous les pays qui n'ont pas signé le TNP et qui ont l'arme nucléaire
à le faire (vise Israël, Pakistan, Inde).
• Il faut entamer des négociations pour réduire les arsenaux nucléaires
• Appelle à la ratification du TICE (voire à la signature pour ceux qui ne l'ont pas
signé, comme l'Inde).
• Les puissances nucléaires ne peuvent attaquer par le nucléaire des pays qui
n'en dispose pas.
Chapitre 2:
La non prolifération des armes de destruction massive
Les puissances nucléaires (EDAN)ne doivent rien faire pour aider les États non nucléaires
(ENDAN) à se fournir l'arme nucléaire (article 1 du Traité). Les États non nucléaires ne
doivent rien faire pour se doter de l'arme (article 2 du Traité). Le Traité contient 11
articles.
Les différentes conditions que les ENDAN posent aux EDAN sont au nombre de :
C'est l'article 6 que Bush a déstabilisé en le mettant de coté, ce qui a fragilisé le TNP.
Ce TNP, en 1968, a été signé par trois des puissances nucléaires: les EU, le RU, et l'URSS.
La France a refusé car elle ne voulait pas se limiter dans ses efforts d'armement
nucléaire dans lesquels elle était engagé à l'époque. Elle rejoindra le TNT en 1991 (la
Chine aussi en 1991). Aujourd'hui, près de 190 États sont signataires du TNP. Mais 3
puissances nucléaires refusent toujours d'entrer dans le NP: l'Inde, le Pakistan et Israël.
Le TNP avait prévu que 25 ans après son entrée en vigueur, il y aurait une
conférence pour décider son avenir. L'enjeu était donc très important. En 1995 donc, la
conjoncture internationale était idéale pour la tenue d'une telle conférence. Elle se
tient à NYC, et elle fut un succès, pour plusieurs raisons:
• un certain nombres de pays (EDAN) avaient fait le choix de se désarmer et de
rejoindre le TNP, comme l'Afrique du Sud.
• Le Traité est désormais établi pour une période indéfinie.
Cette conférence de NYC a par ailleurs posée une série de principes sur les objectifs de
la non prolifération, en énumérant avec précision ce qu'il fallait faire pour avancer sur
cette question. Lors de cette conférence, on insiste également sur l'importance de
signer le TICE pour pouvoir avancer. Et en effet, le TICE a été signé en 1996. Par ailleurs,
il y aura à la suite de cette conférence le renforcement de l'AIEA (agence internationale
de l'énergie atomique). Le TNP a été consolidé, et sa crédibilité était renforcé par la
signature des START en 1991 et 1993. Il est prévu de tenir une conférence tous les 5 ans.
En 2000, la conférence reste mitigée. Quand à celle de 2005, elle a été un échec total
(du fait des positions américaines, des positions iraniennes, du Traité SORT, etc.). Celle
du printemps 2010 est donc en préparation, et on peut penser qu'elle va sans doute
poser des parts importantes dans le désarmement, et qu'elle sera utile.
Il y a ceux qui n'ont pas signé le TNP (donc dans la prolifération mais ne s'étaient
pas engagé à ne pas proliférer) et ceux qui l'ont signé mais qui sont soupçonnés de violer
le Traité en secret.
Le rapport d'un État souverain à un Traité est libre: il choisit ou non de signer le Traité.
Le droit international n'existe que pour ceux qui s'y engagent (parce que essentiellement
issu des Traités). Donc les États qui n'ont pas signé le TNP peuvent avoir l'arme
nucléaire, sans qu'il y ait violation des règles, car pas de signature.
Ces États sont trois:
• Israël
• Inde
• Pakistan
Israël s'est très tôt lancé dans la recherche nucléaire (pays né en 1948 et dés années 50
faisait de très actives recherches). La France notamment a beaucoup Israël a se doter de
l'arme nucléaire. La rupture entre les deux pays sur ce point là va arriver avec le
Général De Gaulle. Centre de recherche dans le désert: Dimona. Les israéliens a eu la
bombe à la fin des années 60. Pas de date précise car les israéliens ont toujours gardé le
secret. En octobre 1973, guerre entre Israël et l'Égypte, les israéliens ont du réfléchir
sur la possibilité d'utilisation de la bombe. Peu à peu, Israël s'est dotée des moyens de
transport pour l'arme (bombardiers, missiles, etc.). Israël occupe en ce moment les
territoires palestiniens. Seul pays a avoir la bombe dans la zone du Moyen Orient.
L'Inde est dans une situation bien particulière, car entourée de deux puissances
nucléaires (Chine et Pakistan). Donc dans les années 70, l'Inde se dote de l'arme
nucléaire, fait notamment des essais souterrains en 1974. L'inde a toujours refusé de
signer le TNP ou tout autre Traité s'inscrivant dans une logique de limitation ou
réduction nucléaire (notamment le TICE en 1996).
Le Pakistan a été en conflit armé contre l'Inde en 1971. Il se dote plus tard de l'arme
nucléaire, et le reconnaît en 1998. Dans cette zone de l'Asie, beaucoup de puissances
nucléaires: Chine Inde Pakistan et Russie.
Ces trois pays ne sont pas en infraction car n'ont par signé le TNP, mais de facto ce sont
des acteurs de la prolifération nucléaire.
L'autre catégorie est celle des États ayant signé le TNP mais que l'on soupçonne, ou que
l'on a soupçonné,de vouloir se doter de l'arme nucléaire:
• l'Irak,
• la Corée du Nord,
• l'Iran.
Irak a signé le TNP en 1969 et a voulu utiliser le nucléaire civil. Le pays a donc fait appel
a d'autre pays pour l'aider. La France notamment a beaucoup aidé à leur donné l'énergie
atomique. Ils ont aidé à la construction du plus gros centre nucléaire en Irak. Israël:
peur de trouver derrière cette volonté légitime: la volonté de Saddam de vouloir l'arme.
Problème de l'enrichissement à l'uranium. Les israéliens décident de bombarder OSIRAK
(le centre de recherche nucléaire construit avec l'aide française). Après la Guerre du
Golf, contrôles de l'AIEA au début des années 91, et on s'est rendu compte que
effectivement Irak avait des sites cachés pour se doter de l'arme nucléaire, mais que
ceux ci n'étaient plus en état après la guerre.
Au début des années 2000 l'administration Bush a au contraire estimé que l'Irak était
reparti de plus belle dans les recherches vers l'arme atomique et dés 2002 2003 affirme
avoir des preuves de cette reprise des recherches, voire que le pays avait déjà des
armes de destruction massive. Les EU décident donc d'attaquer l'Irak (veulent l'accord
des NU, mais les français refusent). En mars 2003, alors que les inspections de l'AIEA (les
Irakiens avaient accepté de se plier à ces inspections) venaient de montré qu'il n'y avait
pas d'armes de destruction massive en construction. Mais les EU n'en ont que faire, et ils
décident d'attaquer l'Irak. L'invasion de l'Irak par les EU est dons restée sans
justification. Aujourd'hui l'Irak n'est en aucun cas un État proliférant.
Récemment, ils ont tiré des missiles de moyenne portée pour montrer leur
détermination. Depuis quelques mois, la Corée du Nord semble accepter à nouveau la
négociation et son chef d'État a déclaré que «les relations hostiles entre la Corée du
nord et les EU doivent se transformer en relations pacifiques». A cette ouverture, Obama
a répondu que son pays était toujours ouvert pour discuter.
→ le cas de l'Iran
Le point de départ de tout cela, c'est 2002 où l'opposition en exil du régime actuel
fait savoir à la communauté internationale qu'il y a en Iran des installations nucléaires
non déclarées. Quand on écoute les Iraniens, ils disent qu'ils veulent l'énergie nucléaire
a titre pacifique, ce à quoi ils ont le droit par le TNP. Ils précisent aussi que leur pétrole
sert, en grande partie, à produire de l'électricité. Or les besoins de l'Iran ne vont cesser
d'augmenter, et les communautés internationales sont effrayés que tout leur pétrole
passe dans production d'électricité. Leur position officielle c'est donc de dire que pour
éviter ça, il faut qu'ils aient l'énergie nucléaire.
Pourquoi alors avoir caché les bases à l'AIEA? Pourquoi avoir commencé l'enrichissement
d'uranium sans prévenir l'AIEA? Pourquoi avoir caché tant de choses? Les explications des
iraniens sont complexes, et la communauté internationale ne peut en savoir plus.
Comment savoir donc? La première source est l'AIEA, et la seconde source sont les
différents services secrets (notamment les services secrets américains).
Les rapports de l'AIEA sur l'Iran sont finalement assez hésitants, car bien qu'il y ait des
zones d'ombres, ils n'ont pas trouvé de preuves de la volonté iranienne de se munir de la
bombe. Au sein même de l'AIEA, cette question divise et provoque des tensions. Cette
première source n'est donc pas très convainquant.
Plusieurs services secrets américains ont décidé de rendre publics leurs conclusions sur
la situation du nucléaire en Iran (en un rapport de synthèse - en décembre 2007).
Pourquoi? Hypothèse: ils ne voulaient que l'administration Bush utilisent à des fins
politiques leurs renseignements. «Nous estimons avec un haut degré de certitude que
Téhéran a interrompu son programme d'armement nucléaire a l'automne 2003 […] Nous
estimons avec un degrés de certitude de moyen à haut que Téhéran continue a laissé
ouverte l'option de développement des armes nucléaires […] Nous estimons, avec un
degré moyen de certitude, que la fin de l'année 2009 est la date la plus approchée à
laquelle l'Iran serait techniquement capable de développer une arme nucléaire. Cette
éventualité est très improbable […] L'ensemble des agences admet la possibilité que
cette capacité ne puisse être atteinte qu'à partir de 2015». Ce qui est clair, c'est que
justement que ce n'est pas clair.
Les responsables n'ont pas le choix: ils doivent toujours considérer la pire hypothèse
imaginable. Ils considèrent donc que ce que veut l'Iran c'est «arriver au seuil». La
considération générale de la communauté internationale est donc celle de voir l'Iran
comme voulant se doter des capacités d'avoir la bombe (sans forcément avoir la bombe).
Il faut souligné le fait que pendant les années 2000, les grandes puissances ont elles
aussi fragilisé le TNP. Les positions de l'administration Bush sur le nucléaire entre autres
a fragilisé le TNP (par exemple en disant qu'ils n'hésiteraient pas à attaquer par l'arme
nucléaire un pays non doté de l'arme nucléaire, ce qui est interdit pas le TNP). La
conférence d'examen de 2005a été un échec total, et ce n'est pas complètement la faute
des Iraniens.
Dés que l'on a su que ces installations étaient réelles, c'est l'AIEA qui a entamé les
négociations. Puis ce sont les Européens qui ont continué les négociations (La France –
Dominique de Villepin, le RU et l'All). Ils ont proposé une collaboration de long terme
(aide à l'installation électrique, l'énergie atomique, etc.) en échange de la cessation des
activités pouvant tendre vers l'arme. L'accord était presque conclu quand est arrivé au
pouvoir le Président radical actuel Mahmoud Ahmadinejad. Les négociations ont alors
presques cessées. Les Américains, qui avaient refusé de négocier aux cotés des
européens, ont commencé a s'intéresser au dossier. Le dossier a été transféré aux NU. A
partir de 2006, il y a eu une politique qui combinait la discussion avec les Iraniens et des
sanctions envers l'Iran. Il y a eu des résolutions en 2006 2007 et 2008, couplées souvent
de sanctions.
Les iraniens de leur coté ont joué la montre, estimant que les sanctions ne pourraient
aller bien loin, car les sanctions nécessitent l'unanimité (or la Russie et la Chine ne sont
pas toujours d'accord avec les autres). La Russie récemment a fait savoir qu'elle
refuseraient toute nouvelle proposition de sanction à l'égard de l'Iran. Barak Obama est
vis-à-vis de l'Iran dans une posture différente que celle de Bush: «politique de la Main
Tendue». Il a fait certains gestes, assez bien accueillis par Téhéran. Il a aussi décidé de
négocier avec les iraniens, amorce d'une ouverture et donc les différents acteurs doivent
se retrouver dans quelques semaines. Futures discussions d'autant plus importantes qu'on
vient de découvrir une nouvelle installation non déclarée.
Les possibilités:
L'hypothèse optimale serait que ces négociations aboutissent, ce qui signifierait que les
occidentaux + Russes + Chinois, acceptent d'aider l'Iran en contre partie de l'arrêt des
activités d'enrichissement d'uranium + contrôle extrêmement strict de l'AIEA. L'autre
hypothèses serait que les négociations continuent à trainer sans mener à rien, que les
sanctions continueraient à tomber (surtout de la part des banques américaines), et que
les Iraniens continuent leurs activités souterraines. La troisième hypothèse serait que
comme ils le souhaitent, les israéliens attaquent l'Iran. L'administration Bush a refusé
cette hypothèse. Obama, refusera très certainement aussi cette hypothèse. Dans cette
dernière hypothèse, le résultat serait que les activités d'enrichissement d'uranium
seraient temporairement stoppées, mais jusqu'à quand?
L'AIEA est une organisation internationale créée en 1957 et son rôle est de vérifier que les États
respectent leur engagement + aider les États sur le plan technique quand ils veulent se doter du
nucléaire sur le plan civil. Elle assure ses missions en fonction de son statut. Son rôle est très lier au
TNP. Son directeur actuel est El Baradei. Elle a obtenu le Prix Nobel de la Paix en 2005. Voir sur le
site de l'agence Internationale de l'énergie Atomique.
Dans le système de NP, ce qui est important, outre le TNP, c'est le fait qu'il y a des zones
exemptent d'armes nucléaires (ZEAN). L'idée est simple: c'est que les États d'une région
du monde se mettent d'accord pour qu'il n'y est pas d'armes nucléaires dans cette région.
On a commencé avec le Traité de l'Antarctique il y a 50 ans (1959). Ensuite en 1967, on a
signé un Traité pour l'espace extra azurite (le ciel) et en 1971 pour l'espace marin.
Différentes négociations ont été menées pour que des zone habités soient exemptes
d'armes nucléaires. Cela a débouché sur un accord en Amérique Latine en 1967, un autre
pour le Pacifique Sud en 1985 (mais la France faisait des essais nucléaires dans le
Pacifique Sud), ensuite un concernant l'Asie du Sud Est (1995) et enfin en Afrique en
1997. → Le grand débat actuel: pour le Moyen Orient (mais Israël ne parait pas du tout
prête à désarmer).
Ces armes ont déjà été utilisées, notamment par exemple lors de la WW1. Ces
armes chimiques sont particulières car elles sont faciles à fabriquer. Elles sont
également particulièrement dévastatrices, aussi bien pour l'homme que pour
l'environnement. Mais en même temps, elles sont très difficiles à utiliser en contexte de
guerre, elles sont donc souvent utilisées contre les populations civiles (par exemple au
Vietnam les Américains ont utilisé des armes chimiques contre les populations ou encore
en Irak contre les Kurdes en 1988 à Alabja).
Pendant très longtemps, le secteur des armes chimiques n'a pas connu de
réglementation. Le premier texte date du lendemain de la WW1, c'est le Protocole de
Genève en 1925. Mais ce protocole n'interdisait que l'emploi de ces armes (sans aborder
la production, la recherche, le stockage, etc.). La définition même des armes chimiques
dans ce texte prêtait à interprétation.
En 1993 a été signé à Paris un Traité sur l'interdiction des armes chimiques (entrée en
vigueur en 1997). A l'époque 106 pays signataires, aujourd'hui environ 180. Ce texte est
très précis, et veut aller jusqu'au désarmement total. Il veut aller jusqu'à la destruction
des armes chimiques déjà existantes. En plus est prévu un système de vérification
extrêmement rigoureux qui couve aussi bien les installations militaires que les industries
chimiques civiles.
En 1997 une organisation internationale est créée pour s'assurer que les objectifs de la
convention de Paris de 1993: l'organisation pour l'interdiction des armes chimiques
(OIAC). L'OIAC a donc un rôle essentiel, elle vérifie et confirme que les armes chimiques
ont bien été détruites, et dans les bonnes conditions (règles très contraignantes pour la
destruction des armes chimiques pour protéger populations et environnement), elle
surveille les activités civiles chimiques, et elle encourage les pays à utiliser la chimie de
façon pacifiques.
Depuis sa création, cette organisation a beaucoup fait, elle a détruit plus de la moitié
(au 30 septembre 2009) des stocks mondiaux déclarés.
Une arme est biologique lorsqu'elle contient, transporte, projette et diffuse des
agents biologiques de guerre. C'est à dire des virus, des bactéries ou des maladies dont
les vaccins ne sont pas ou plus connus voire indisponibles. Les armes biologiques sont
une vieille tradition (lancement de cadavres de pestiférés dans les forts).
Les missiles
Quand on possède des armes, il faut pouvoir les porter. Or les missiles sont un
vecteur décisif dans ce domaine. On parle ici plutôt des missiles de moyenne portée (de
500 km à 2000/2500 km). Le fait est que de plus en plus d'États se sont procurés les
technologies nécessaires pour pouvoir produire ces missiles. L'URSS a beaucoup exporté
de ce type de missiles. Aujourd'hui, une quinzaine d'États les possèdent.
Les missiles permettent aussi d'affirmer la puissance du pays (ex: Corée du Nord, Iran).
Tout ce que l'on peut se dire c'est que si l'on maitrisait vraiment la prolifération du
nucléaire, ce problème serait un peu moins grave, car les missiles alors ne pourraient
porter que des explosifs conventionnels.
Bibliographie:
Armes nucléaires G. Le Guelte, 2009
Chapitre 3: Le terrorisme
§1: Définitions...
Avec ce problème, on est dans le champ politique. Et dans ce champ, les hommes
politiques désignent les personnes en fonction de leur situation. La qualification de
terroriste est une manière de disqualifier ces personnes. Ils sont généralement éliminés,
car considérés comme des criminels.
En Algérie, entre 1954 et 1962, c'est la Guerre d'Algérie. Certains des Algériens voulaient
se débarrasser de l'occupation coloniale française. Ces hommes étaient considérés
comme des résistants par le reste de la population algérienne, mais comme des
terroristes par l'armée française. On est toujours dans la situation dans laquelle un
locuteur dominant qualifie un groupe de terroriste, c'est à dire criminel. Ici on est dans
un rapport de force dans lequel on sait que cette qualification de terroriste sert
uniquement à disqualifier.
«Une action violente est dénommée terroriste lorsque ses effets psychologiques
sont hors de proportion avec ses résultats purement physiques».
Ce qui est intéressant, ce sont les exemples qu'il donne: «En ce sens les attentats
indiscriminés des révolutionnaires Algériens sont terroristes, comme l'étaient les
bombardements anglo-américains de zone».
Les révolutionnaires algériens menaient des actions sur des objectifs militaires mais
aussi sur des objectifs civils. Cela faisait des morts, mais l'effet psychologique était
considérable en comparaison. A la fin de la WW2 les anglais et américains bombardaient
les villes allemandes sans arrêt. Son sommes ici dans un domaine où l'on peut supposer
que les victimes sont en bonne partie civiles (et donc innocentes) et où les acteurs qui
sont derrière ces actions sont très différents (le FLN d'un coté, des armées de l'autre).
Dans tous les cas, cela sème la terreur.
Ceux qui perpétuent les actes terroristes le font dans un but qui va leur servir, dans un
but politique. Ce qu'ils cherchent, c'est l'effet psychologique, c'est la terreur. Le simple
fait d'être dans un lieu public devient dangereux.
• acte de violence
• perpétré contre des innocents
• dans un but politique
• recherche de l'effet psychologique
Le terroriste peut être aussi bien un être isolé qu'une armée étatique. Il y a donc
toute une palette de possibilités.
Ce sont des organisations non étatiques en position de conflit face à un État. Par
exemple le FLN en Algérie contre la France. Le FLN voulait obtenir l'indépendance de
l'Algérie. Le FLN avait la caractéristique d'être une organisation qui, à un moment,
portait ses revendications devant les Algériens. Il représentait une grande partie du
peuple algérien, c'est ainsi qu'il fut reconnu sur le plan international (il était présent aux
Nations Unies pour essayer d'obtenir des mesures en faveur de l'Algérie).
Ces mouvements sont liés aux populations, ce ne sont pas des organisations marginales
par rapport aux populations. Ces organisations ont un objectif politique: la quête d'un
État. Le combat qu'ils mènent est conditionné par l'objectif, donc il est négociable. Le
combat s'arrêtera lorsque l'on accède à son objectif. Dés lors que l'on peut négocier avec
ces organisations, c'est que l'on se trouve sur le champ politique. Ces mouvements sont
souvent territorialisés.
Ces mouvements, sur le terrain, mènent des actions armées (ou ont mené). C'est là que
se pose la question des actes terroristes. Sur le plan de la confrontation armée, ils ne
pouvaient pas affronter les armées. Ils se placent donc sur le plan de guérilla, c'est à
dire le harcèlement de ceux qu'ils considèrent comme leur ennemi. La guérilla est donc
un substitue à la guerre.
Il se trouve que dans les deux cas (FLN, OLP), ces mouvements de libération nationale
ont eu comme cible des innocents civils, avec l'idée de faire pression sur le politique. Ils
ont tué des innocents pour déclencher la terreur. Ces actions sont d'une certaine
manière une substitution à la guérilla. Dans ces circonstances, on trouve la distinction
entre un acte de guérilla et un acte terroriste. Confrontés à ces actes, les militaires et
les politiques ne font aucune différence entre guérilla et terrorisme. Pour eux pas de
distinction entre résistance, guérilla et terrorisme.
Dans ces mouvements de libération nationale, les leaders deviennent les responsables
politiques du nouvel État. Les anciens terroristes deviennent donc les nouveaux chefs
d'État: par exemple Ben Bella, qui est devenu le premier président de l'Algérie.
Avec ces sectes là, il n'y a pas à négocier. Leur combat est comme enfermé dans un
discours idéologique, souvent fanatisé. Dans la période contemporaine, un des
archétypes de ces organisations, c'est Al Qaida.
Les États:
• l'État terroriste.
Pour l'État terroriste, on est en plein champ politique. D'autres États accusent un
autre État comme terroriste. Il s'agit d'une <position politique, un État veut marginaliser
un État, le mettre à l'écart de la communauté internationale.
Les EU ont fait beaucoup dans ce domaine, notamment avec la Syrie, car cette dernière
avait une politique qui portait atteinte aux intérêts américains dans cette région. Or,
dés la Guerre d'Irak 1991, les positions ont évolué et la Syrie aujourd'hui n'est plus
qualifiée de pays terroriste.
Cette notion d'État terroriste est une posture politique, que l'État ait ou non soutenu des
actes terroristes.
Ce sont ce que l'on appelle plus souvent des États totalitaires, au sens de l'auteur
Anna Arendt. Pour elle, l'URSS et l'Allemagne nazie étaient tous autant des États
totalitaires, car dans ce type d'État, on ne distingue pas l'ennemi objectif et le suspect
(Le système totalitaire). Le suspect, c'est ceux que le pouvoir d'État réprime, en les
arrêtant et en les tuant. On trouve ici une certaine logique politique. Ici les opposants
sont broyés par un système de répression. L'ennemi objectif, c'est celui contre qui l'État
déploie toute sa force. Par exemple lorsque Staline met en place les plans
quinquennaux, il doit faire face à l'opposition des koulaks, c'est à dire des paysans aisés.
Ils vont tous être déportés (2 millions) car ils sont considérés comme un ennemi objectif
au régime. Dans l'Allemagne nazie, l'ennemi objectif était les Juifs.
Ce sont des organisations de répression qui s'en prennent à des innocents en semant la
terreur pour que plus personne n'ose se rebeller.
• Terrorisme
• Terreur
• Torture
Est ce que la violence perpétrée par une police, une armée, peut être qualifiée de
terroriste?
On peut se dire que oui. Dans certaines situations, il y a une violence d'État qui peut
être qualifiée de terroriste. Mais ici, le terme de terrorisme n'a pas sa place, suivant une
logique sémantique. Ici, l'association de mots est mauvaise: État, terrorisme. Quand il y
a une armée dans un conflit asymétrique, cette armée peut commettre des actes qui
pourraient être qualifiés de terroristes (au sens de la définition – pourraient s'appeler
crimes de guerre), mais les États ne les qualifieront jamais ainsi. On entendra parler de
bavures, de dommages collatéraux, etc.
(Webber) L'idée est que l'État est une institution qui a le monopole de la violence
physique légitime. C'est à dire que sur un territoire donné, l'État est le seul autorisé à
perpétrer de la violence légitimement. Les raisons d'utilisation de la violence étatique
sont supposés toujours bonnes. On ne parle pas de terrorisme.
Mais cette violence légitime ne peut-elle pas être parfois utilisée de façon illégitime?
Si effectivement des civils ont été tués dans le but de semer la terreur, dans un objectif
politique, pourquoi ne parlerait-on pas de terrorisme? On parlera en droit international
de «crimes de guerre». La Cour pénale internationale peut être amenée à juger des
États ou des responsables politiques, pour des actes terroristes, mais qui seront
reformulés selon les termes du droit international.
Au fond, il y a une idée très concrète: «ce qui est arrivé là, à tel endroit, à un certain
nombre de gens, cela peut m'arriver à moi». Cette idée individualise les choses, et c'est
là que se trouve la puissance de l'impact psychologique. Ce genre d'actes, au fond, nous
touche plus que les guerres civiles, les génocides, bref des actes beaucoup plus graves, à
l'autre bout du monde.
Principes dans les objectifs
L'autre aspect important est que les victimes soient des innocents. Cela instrumentalise
les victimes. On peut imaginer distinguer trois objectifs:
• l'affirmation politique
• la déstabilisation politique
• la pression politique
Le premier objectif, c'est l'affirmation. Un acte terroriste, c'est un acte politique qui fait
des victimes civiles, pour affirmer une cause, pour faire connaître la légitimité d'une
cause. Par exemple, aux Jeux Olympiques de Munich en 1972: un groupe de Palestiniens
a prit en otages les athlètes israéliens. Les Palestiniens avaient pensé qu'un acte de ce
calibre (athlètes innocents, événement médiatique, etc.) aurait affirmé leur cause
«nous avons une cause juste à défendre». C'est ici du terrorisme d'affirmation. Était-ce
la bonne méthode? Autre exemple: pendant des années, un groupe d'arméniens voulaient
faire reconnaître le génocide arménien par la Turquie. Ils ont donc mener des actes
terroristes pour affirmer leur cause. Ici, dans ces actes terroristes d'affirmation, les
auteurs le font à visage découvert. On ne peut pas en effet affirmer une cause et se
cacher.
Le troisième objectif, c'est la pression politique. C'est l'idée qui conduit à faire pression
sur un gouvernement pour obtenir de ce gouvernement ce que l'on veut. Exemple: à
Paris dans les années 80 il y a eu des attentats terribles, qui ont fait beaucoup de morts,
et cela se situait très probablement dans un climat de tensions extrêmement fortes
entre la France et l'Iran.
Terrorisme et médias
Les actes terroristes ne seraient rien sans les médias. Terrorisme et médias sont liés.
Exemple: pourquoi avoir choisi Munich en 1972? Parce que c'était un événement
médiatique, que tous les médias y étaient réunis. Exemple: les attentats du 11
septembre - les médias sont arrivés tout de suite, et ont diffusé les images en quelques
minutes, quelques heures.
Issues du débat du 231009. Lorsque le dominant qualifie son opposant de terroriste, il le disqualifie,
il le ramène au niveau de la criminalité.
Général Paul Aussaresses: algérien, ancien tortionnaire?. A écrit trois livres.
Talibans, Hamas. Brigade Rouge en Italie. Malcom X
Ouverture sur la question de la lutte contre le terrorisme. Deux possibilités: conflit armé ou la
négociation.
Un acte terroriste peut-il être proférer pour une cause juste? (contre violence d'État?).
Exemple compliqué de Hiroshima et Nagazaki: sens mécanique oui terrorisme mais exemple unique
(trop exceptionnel) et pas de répétition probable.
Ku Klux Klan: terrorisme? Secte politique? Autre chose? Pas des actions terroristes. Forme de
violence armée. Lié avec Malcom X.
Une secte politique n'a pas d'objectif politique. Seulement des objectifs fanatiques.
Filmographie:
Le train
La Chute
Bibliographie:
Paul Aussaresses: Services spéciaux, Algérie 1955-1957: Mon témoignage sur la torture
Je n'ai pas tout dit. Ultimes révélations au service de la France
Pour la France: Services Spéciaux: 1942-1954
Section 2: Al Qaida
C'est une mouvance islamiste, très complexe donc, car la mouvance islamiste
n'est pas entièrement terroriste. A l'origine, il y a une organisation créée en Egypte en
1920: les Frères Musulmans. Dans cette organisation, il y avait la fraction dominante
mais aussi quelques fractions minoritaires, qui suivaient les préceptes de Sayed Qutb.
Sayed Qutb rejoint les Frères Musulmans assez tard (sous le régime de Nasser – très
répressif avec eux). Qutb va développer une doctrine assez radicale; il écrit ses textes
dans les prisons Nassériennes. Il prône des positions politiques assez radicales, dans
lesquelles ils condamnent tous les gouvernements n'étant pas régis par «la voie de Dieu»
(il faut que la souveraineté de Dieu soit l'axe majeur du pays). Il a été condamné à mort
et pendu en 1966 (il est donc devenu un martyr auprès de certains groupes radicaux).
Sayed Qutb avait tout un discours relative à la violence très litigieux.
Ce personnage n'était pas accepté par l'organisation des Frères Musulmans. Aujourd'hui
encore, ils récusent ses textes (trop radicaux). Mais il y a quand même eu des militants
qui se sont reconnus dans ses écrits, il a donc eu une influence, en particulier sur
Zawahari, intellectuel bourgeois égyptien entré très jeune dans des factions radicales,
notamment celles qui ont assassiné le Président Sadate en 1981. Or, aujourd'hui,
Zawahari est considéré comme le numéro deux, après Bel Laden, de l'organisation Al
Qaida. Pour eux, même un régime musulman peut être rejeté par cette organisation, car
leurs préceptes sont tellement stricts qu'ils sont quasiment impossibles à suivre.
Zawahari n'était donc pas un Frère Musulman, mais il tire ses idées d'un Frère musulman,
Qutb, lui-même très minoritaire dans sa propre organisation.
De là vont suivre des attentats, notamment en 1998 avec des voitures piégées à Nairobi
devant l'ambassade Américaine, ou encore le 11 septembre 2001 (environ 3000 morts).
Cette organisation n'a plus de base depuis plusieurs années, et lors des attentats du 11
septembre, leur base se trouvait en Afghanistan. C'est pourquoi les Américains ont
ensuite envahis le pays et tenter de renverser les talibans. Ben Laden et Zawahari se
sont échappés, et aujourd'hui encore on ignore où ils sont.
Cette organisation est née d'un contexte très particulier, qui renvoie à la première
guerre d'Afghanistan, qui trouve ses origines en Égypte, dans les préceptes de Sayed
Qutb.
C'est une organisation qui n'a aucune «épaisseur sociale». Cela signifie dans ce cas
que Al Qaida n'a pas d'ancrage populaire, elle n'a pas de population qui se reconnaît en
elle. Son implantation en Afghanistan était uniquement fonctionnelle, les Talibans les
toléraient seulement, pas de prise entre Al Qaida et les populations Afghanes. Donc pour
Al Qaida, le terme de secte politique s'applique parfaitement, car pas d'implantation. De
plus, affaiblissement supposé depuis quelques temps.
De plus, le nombre d'activistes pour Al Qaida est faible (pour les attentats en Occidents
ces dernières années: 300 à 400 militants, dont la grande majorité a grandi en
Occident). Au total, les spécialistes parlent de quelques milliers de militants.
Enfin, à la différence du Hamas, il n'y a aucune négociation possible avec Al Qaida. Avec
une doctrine comme la leur, il n'y a rien à discuter. La Hamas, il y a quelque chose à
négocier: il veulent un État Palestinien. Al Qaida, elle, ne désire que le massacre
d'autres peuples. Cela la rapproche à nouveau de la secte politique.
En ce moment, le Hamas fait tout pour critiquer Al Qaida, il ne veut pas être comparé
ou rapproché de ce mouvement; alors que le Hamas trouve lui aussi ses origines dans les
Frères Musulmans installés en Palestine sous l'occupation israélienne.
Chapitre 4: Les replis identitaires
Section 1: Le nationalisme
Nationalisme et État
On ne peut définir l'État sans assoir la notion de frontières – principe territorial, fondamental - sur
cet espace, l'État est l'organisation qui détient le monopole de la violence physique légitime.
La nationalisme, c'est donc l'idée qu'à un moment un groupe national veut avoir son
État. Le nationalisme, c'est une quête d'État. Or, peu d'espace entre quête et conquête.
La décolonisation nous offre un bon exemple de mouvements nationaux (FLN en Algérie
par exemple, réclamait un État, un «toit politique» (Gellner)).
Est-ce les nations qui créé le nationalisme ou est-ce la nationalisme qui créé les nations?
Réponse de Gellner: «C'est le nationalisme qui crée les nations, et non pas l'inverse».
Cela signifie que en fait, c'est le résultat d'un processus politique qui cristallise le
nationalisme en État. Si on prend l'exemple de l'Algérie des années 30, la phrase
«L'Algérie c'est la France» était une évidence. Or il y avait à cette époque, au sein de
l'élite algérienne, des débats sur la nation algérienne. Ferhat Abbas (laïc): «J'ai cherché
la nation Algérienne, je ne l'ai pas trouvée». Ben Badis (religieux): «J'ai cherché la
nation Algérienne, et je l'ai trouvée». Dans la Palestine des années 20, pas de
nationalisme non plus.
La nationalisme né souvent des élites littéraires, qui ont une conscience politique. On a
donc un noyau constitué d'hommes et de femmes convaincus qu'ils doivent diffuser une
certaine idée de nation. Le nationalisme crée ce sentiment d'identité.
«L'invention du nationalisme»
Pour Gellner, c'est dans le passage de la société agraire à la société industrielle que se
trouve la naissance du nationalisme. Lors de ce passage, la société agraire est remise en
question, l'ordre social est remis en question, le rapport au travail change (donc la
division du travail change). A ce moment là, dans cette nouvelle division du travail, il y a
pour Gellner des phénomènes identitaires qui peuvent se produire, et qui donne
naissance à ce nationalisme, qui est donc ensuite la revendication d'un toit politique.
Gellner imagine un empire purement fictif: «l'Empire de la Mégalomanie», et il explique que cet
empire est structuré par une élite, qui parle une langue spécifique. Nous sommes donc dans la
première fracture sociale. Avec l'émergence de la société industrielle et donc cette nouvelle division
du travail, nait pour lui au sein de l'empire le groupe des «Ruritaniens», qui a terme vont demander
leur propre toit politique. La nation Ruritanienne demande son État, l'obtient, et au sein de l'État
Ruritanien, il y a bien congruence entre territoire et identité.
Il existe d'autres théories, dont certaines qui mettent l'accent sur la communication
élémentaire. Comment le nous peut-il, à un moment donné, commencer à exister? Pour
dépasser la perspective clanique ou tribale, la communication est fondamentale,
centrale.
Après seulement se pose la question de la conquête d'un État. Ce processus peut très
bien ne pas aboutir. Les Palestiniens ont réussi le processus, mais pour autant n'ont
toujours pas d'État. Le discours re-fabrique souvent l'histoire, on se sert d'éléments
importants que l'on peut remanier pour servir notre cause. Il s'agit en général de donner
à l'histoire une fonction mobilisante, fédératrice.
Ces nationalismes là se sont forgés contre. Contre l'autre. Par exemple enn1925-30, la
Palestine est sous mandat Britannique. Mais dans le même temps, la GB a promis au
mouvement sioniste qu'il pourrait installer un État juif en Palestine. Or, la Palestine était
un pays constitué, et arabe.
Quand on dit que le nationalisme crée la nation, il faut préciser que c'est la conception
de la nation qui est véhiculée. Or, il y a deux grandes conceptions de la nation dans ces
mouvements:
Dans l'exemple de l'Empire de Mégalomanie de Gellner, les paysans qui avaient des traits ruritaniens
ne se percevaient pas comme Ruritaniens, mais comme oppressés par les futurs Ruritaniens. Grâce
au nationalisme, ils se sont reconnus comme Ruritaniens, et ont souhaité l'indépendance.
Le problème, c'est que le nationalisme ce n'est pas que ça. C'est aussi un rapport à
l'autre. Et là, puisque la conception de la nation véhiculée est souvent fermée dans les
mouvements nationalistes, le nationalisme est souvent la cause de drames et de guerres.
Avant la guerre qui a éclaté en Bosnie, les différentes communautés vivaient en bonne intelligence
sans qu'il y ait de mélange. Il y avait une sorte de code au sein de ces population, qui s'appelait le
Komsiluk ==> http://www.irenees.net/fr/fiches/notions/fiche-notions-106.html. Lorsque la
guerre a commencé, les militants nationalistes ont pris immédiatement pour cible ce Komsiluk pour
le broyer. Pour se faire, ils ont organisé des «crimes intimes» ==> http://www.revues-
plurielles.org/_uploads/pdf/9_13_10.pdf
Bibliographie:
Gellner: Nations et nationalisme
Cette conception est donc une conception politique, au sens large du terme. Ici on a un
groupe qui veut changer la société égyptienne. Ici on est face à des hommes qui ont
franchi une ligne, leurs aspirations dépassent le cadre privé. Ils estiment que c'est la
société qui doit être transformée par cette volonté politique pour que l'on revienne aux
sources. Ce sont donc des mouvements politiques avant toute chose. Tous les
mouvements islamistes se trouvent à ce niveau: ils s'inspirent du Coran et de la Sharia
pour transformer la société et la rendre plus égalitaire.
Est-ce que les Frères Musulmans étaient dans une démarche de violence politique? Si on
s'en tient à la doctrine, au discours, la violence politique pour prendre le pouvoir est
écartée (dans la doctrine dominante). Dans les doctrines minoritaires, on peut trouver
des doctrines parallèles (par exemple celle de Sayed Qutb) qui développent des postures
radicales ou la violence est centrale.
Les Frères Musulmans étaient dans une posture très difficile. Hassan Al-Banna organise
des groupes paramilitaires (dont il ne s'est jamais servi), sauf lorsque Nasser a pris le
pouvoir. Nasser a utilisé les Frères Musulmans pour prendre le pouvoir, puis les a réprimé
(Hassan Al-Banna sera assassiné, Qutb pendu).
L'organisation dépasse bientôt les frontières Égyptiennes, et à partir des années 60 70,
des mouvements islamistes se sont implantés partout, mais leur combats restent assez
particuliers.
Ces acteurs politiques, ces mouvements islamistes, assument des fonctions que les
autres acteurs n'assument pas, que l'État surtout n'assume pas, ou mal.
Quatre fonctions:
• Fonction de soutien à ceux qui sont dans des situations sociales difficiles. Aide
aux défavorisés. Ils ont un présence dans la société, au près de ceux qui en ont
le plus besoin, extrêmement importante.
• Fonction sécurisante parce qu'ils défendent des valeurs éthiques (et politiques)
qui sont familière aux gens de ces sociétés, car elles reposent sur l'Islam. Ce
sont des valeurs qui appartiennent à la culture du pays. Par exemple pour le
voile, l'écart entre le fait de vouloir le porter et le fait d'être obligée de le
porter est fondamental.
• Fonction tribunitienne (on parle au nom du peuple). Au Moyen Orient, société
clientéliste, fonctionne beaucoup à la corruption. Ceux qui n'ont pas accès à
ces avantages veulent abattre ce système.
• Fonction de production d'illusions parce qu'ils réussissent à rassembler des
militants, dont beaucoup de jeunes. Pourquoi la jeunesse est elle autant
séduite par ces mouvements? Parce qu'ils produisent de l'illusion, ils donnent à
croire que le message que ces organisations porte va changer leur vie.
CCL: les gouvernements européens n'acceptent pas ces mouvements politiques, qu'ils
estiment très souvent comme étant à «vocation totalitaire». Et les régimes politiques
dans lesquels ils se trouvent sont souvent des régimes autoritaires (Syrie, Algérie,
Palestine, etc.) qui ne laissent pas ou très peu à l'opposition, et notamment à
l'opposition islamiste.
Les gouvernements européens dans leur majorité, estiment que les islamistes sont un
danger pour la démocratie + terroristes pour certains mouvements (Hamas). Or, pour
éviter que les islamistes prennent le pouvoir, ils soutiennent des régimes autoritaires.
Or, on ne peut pas soutenir la démocratie et soutenir des totalitaires. On ne peut pas
demander des élections et refuser les résultats par qu'ils ne nous plaisent pas.
Régime autoritaire: régime qui confisque une bonne partie des libertés publiques mais qui
globalement laissent vivre les gens tranquillement tant qu'ils ne s'intéressent pas à la politique.
Régime totalitaire: régime qui fait une violente intrusion dans votre vie privée et peut vous
détruire alors même que vous n'avez rien fait (Allemagne nazie, URSS, Iran dans les premières
années, etc.).
Mais quand cela est possible, ces élections disputées ne vont pas jusqu'au bout. Ex1: en
Algérie, après premier tour et future victoire des islamistes, coup d'État, arrêt des
élections. Ex2: Palestine, quand le Hamas a gagné les élections, le Fatah a refusé de
jouer le jeu et de reconnaître la légitimité du Hamas.
De plus, bien souvent, quand ils se décident à se manifester, ils sont très durement
réprimés (ex: en Syrie dans les années 80, en Tunisie). Ici on est dans la confrontation.
Jamais de véritable détente. En Égypte par exemple, les opposants ont pu s'exprimer,
mais sous le contrôle de l'État.
Remarque: avec les monarchies, cela se passe plutôt bien. Que ce soit avec la monarchie
marocaine ou la monarchie jordanienne, ces mouvements ont des relations avec le
pouvoir monarchique certes compliquées, mais assez équilibrées.
L'islamisme politique est pensé en terme d'Islam, donc catégorie particulière dans le
nationalisme, car pas de recherche pure de territoire. Malgré tout, il faut séparer tous
les islamistes par pays. Donc certains parlent de «islamo-nationalisme».
L'idée est que l'on a tendance à voir les États un peu comme on voit notre État en
France (institutions fortes, administration efficace, etc.) c'est à dire un système qui
exclu autant que faire se peut une personnalisation. Alors que en réalité, il faut
distinguer plusieurs types d'États. Peut-être même notre forme d'État n'est pas la forme
dominante.
L'État bureaucratique
(M. Webber): c'est ce que nous connaissons. C'est l'idée que l'administration et les
institutions qui structurent l'État sont liées à des règles juridiques précises et
impersonnelles. Pour entrer dans l'administration, il faut répondre à des compétences
spécifiques, qu'il faut donc acquérir (pas liées à la naissance ou aux relations sociales).
Dans système administratif, hiérarchie. Plusieurs fonctions, liées aux expérience et aux
compétences que les acteurs peuvent avoir.
L'État patrimonial
Ici plus de distinction entre deniers publics et deniers privés du prince. C'est un modèle
d'État assez large (monarchie absolue mais pas seulement – exemple des coups d'État
militaires).
L'État prédateur
Ce type d'État est à géométrie variable dans la mesure où dans certaines situations, cela
peut aller jusqu'à des «systèmes cleptomanes». Ces derniers renvoient à des groupes
(souvent de militaires) qui prennent le pouvoir uniquement pour les richesses (avec
développement d'un système clientéliste). Ici on est à la limite même de l'existence d'un
État. Certains auteurs les appellent même les «quasi-États».
Intérêt de la classification
Pour comprendre le fonctionnement d'un État, il faut se demander quel est son type.
Cette classification aide donc à mieux comprendre. Elle tend à éviter les
rapprochements abusifs à l'État bureaucratique.
Dans la réalité, un État peut participer à un ou plusieurs type d'État. Ex: France = État
bureaucratique, mais de temps en temps corruption. Ex: Tunisie = État patrimonial
autour d'une seule figure depuis 22 ans (1987) et qui gère le pays en faveur de son clan.
Mais en même temps, on trouve en Tunisie une administration bien construite et
efficace, donc éléments bureaucratiques. Ex: le Zaïre de Mobutu était un État
prédateur.
Quand on institutionnalise quelque chose, c'est que l'on veut l'inscrire dans la durée.
L'inverse de l'institutionnalisation, c'est la personnification. Mais un personnage peut
mettre sa marque dans les institutions même dans institutionnalisation (ex de De
Gaulle).
Section 2: La territorialité
Paradoxe:
«La population peut être relativement homogène.
La population est toujours tout sauf homogène.»
On a tendance à penser que sur un même territoire s'est construite une nation. L'idée
est que finalement il y a adéquation étroite entre la nation, le territoire et le pouvoir
politique étatique qui en exprime les intérêts. On appelle cela souvent un «État-nation».
Cette idée d'État-nation est compliquée et trompeuse, parce que dans la réalité
politique et historique, cette adéquation est loin d'être universelle. Dans beaucoup de
pays il y a pluralité de nations sur un même territoire. Cette adéquation est finalement
très particulière, elle est le fait d'un processus historique qui a fait que la construction
nationale s'est ancrée sur un territoire. Si l'on prend le cas de la France, le processus de
nationalisation a été très lent, et centré autour de la personne du roi.
En France, nous avons une conception ouverte de la nation: c'était le sol qui était le
paramètre fondamental. Au contraire la conception fermée ne prend pas en compte le
territoire, puisqu'elle ne considère que le sang. Les logiques du rapport entre la
population et le territoire peut donc être fluide lorsque la conception est large. Dans ces
cas précis, on peut parler d'État-nation.
Mais il est faux de penser que tout le monde est constituer d'État-nations. Dans la
majorité des pays, cette question se pose en réalité en termes très compliqués. Des
populations très différentes ont été obligées de vivre ensemble.
Il y a des peuples qui ont un rapport spécifique à une terre. Ex: Tibétains, Juifs,
Arméniens, etc. Parfois, terre et territoire veut dire la même chose. Le lien à la terre
n'est pas toujours politique, alors que le lien au territoire l'est toujours. Il y a aussi des
peuples qui sont attachées à leur terre, tout en refusant la notion de territoire au sens
contemporain (avec frontières). Ex: les sociétés nomades en proche orient.
Très vite, la notion contemporaine de territoire (notion politique) s'est imposée dans le
monde. Le principe de territorialité s'est imposé. On structure une organisation sociale
et politique sur un territoire délimité par des frontières et sur lequel il y a un pouvoir
politique (toutes les personnes vivant sur ce territoire sont soumises à ce pouvoir).
Foucher: «Une frontière est une discontinuité géopolitique à fonction de marquage réel,
symbolique et imaginaire». Plus on s'éloigne dans le temps, plus ces marquages sont de
nature différente. Donc si le mot est ancien, la notion contemporaine est récente. Avant
la chute du Mur, 226000 km de frontières sur la planète. Aujourd'hui beaucoup plus
(notamment du fait de l'explosion du territoire de l'URSS).
L'État français s'est construit avec cette dialectique «territoire – identité nationale».
Plusieurs États, dont la France, se sont construis au fil du temps, leurs frontières
résultant d'un très lent processus. Or, il y a d'autres États, aujourd'hui majoritaires, dont
les frontières ont été volontairement dessinées, résultent d'une décision exclusivement
politique.
Ex: Conférence de la Paix à Paris en 1919. Conférence qui réunie les vainqueurs de la
WW1 (EU, UK, Fr, It) qui se trouvent en position de domination sur les territoires des
vaincus. Question qu'ils se sont posés: «Que faire de ces territoires?». Ils vont décider
d'en faire des États, donc découpage politique arbitraire. Plusieurs des peuples qui
vivaient sur ces territoires ont envoyé des délégations pour réclamer un territoire au
sens contemporain (Sionistes, Kurdes, Arabes iraniens, Arabes syriens, etc.). Les
Arméniens par exemple, qui venaient de subir un génocide par les Turcs, sont venus
réclamer un territoire. Les Kurdes aussi. Mais les vainqueurs n'ont pas accédé à leurs
requêtes (la question s'est quand même posée).
Dans cet exemple, ce qui est intéressant, c'est qui va décider, et en fonction de quoi. Ici
les maitres du jeu sont les puissances coloniales, c'est à dire les Français et les Anglais.
Et ces deux puissances, avant même la conférence, se sont partagés les territoires
«gagnés», puis ensuite ont créé des États dessus. Par exemple la France a créé le Liban
(1920) en ne tenant compte que des intérêts français. Les Anglais, par exemple, font la
promesse à la tendance sioniste de faire de la Palestine un État Juif (à cette époque
seulement 10% de Juifs en Palestine, contre 80% d'arabes). Les Arabes ont rejeté
l'immigration massive de Juifs en Palestine, et aujourd'hui conflit toujours pas réglé. De
plus dans ces régions, ont a plaqué des systèmes politiques qui étaient totalement
étrangers aux populations. Donc rejet, et aujourd'hui encore conflits au Proche Orient.
Dans de telles situations, le principe de territorialité (quand il est imposé de l'extérieur)
introduit un déséquilibre structurel. Par ailleurs, dans ces circonstances ce principe
installe des rapports de domination entre les communautés différentes, forcées de vivre
ensemble. Or bien souvent qui dit domination dit oppression, et donc le principe de
territorialité provoque pour une part de la population un fort sentiment d'insécurité.
Cette définition démarre par une donnée démographique. Cela suggère qu'ils sont
dominés. Ensuite idées des caractéristiques + solidarité. Ici le verbe important c'est
préserver. En Palestine, situation «simple»: population juive et arabe (pour une grande
part), et les arabes sont en minorité. Au Liban, il y a des communautés de même
importance, donc existe-t-il vraiment des minorités?
Droit international
Déjà à l'époque, on avait bien conscience des risques encourues par les minorités. Mais
ce système a globalement échoué, faute de risque de sanction (SDN impuissante). Ex: la
Yougoslavie s'appelait «le royaume des Serbes, des Croates et des Slovènes», alors que
domination Serbe, et grande tensions entre serbes et croates. Les nationalisme et
rapport de domination ont été beaucoup plus fort que les Traités signés.
En 1945, on a posé le problème autrement. Il y a aussi un restructuration des frontières,
sauf que cette fois, on n'a pas hésité à faire des transferts forcés de population, des
expulsions. Or, une fois cela fait (conséquences terribles d'ailleurs), le droit
international ne s'est plus préoccupé de ce problème, notamment à cause du principe de
«non-ingérence» voulu par les Nations Unies. La Guerre Froide aussi a stoppé tout
intérêt éventuel pour ces populations.
A la fin de la Guerre Froide, un Charte est signée en Europe par 34 États européens.
Cette Charte pose des principes importants (essentiellement politiques) pour ces
minorités. Mais problème pas réglé pour autant, car c'est dans cette même période
(années 90) que ce sont produit les conflits les plus graves et les plus violents entre
minorités et populations (Ex: Yougoslavie qui a implosé – Serbes/Croates/Bosniaques).
Apparition des processus «d'épuration ethnique», c'est à dire que l'on veut physiquement
supprimé cette minorité (Ex: la ville musulmane de Srebrenica en Bosnie). Le droit
international reste donc limité.
Droit constitutionnel
Ex: l'Irak contemporain s'est doté d'une C° en 2005, qui est fondée sur cette idée
fédéraliste. En effet l'Irak est formée de deux communautés + une (Chiites au Sud,
Sunnites au centre, + Kurdes au Nord). Quelles sont les compétences de ces régions?
Enjeu important: le partage des richesses. «Fédéralisation» des richesses? Pendant toute
l'époque de Saddam Hussein (régime essentiellement sunnite), les Kurdes ont été
massacrés (ex: armes chimiques – aujourd'hui président irakien est kurde).
Ex1: Yougoslavie de Tito. Son objectif: faire vivre ensemble les slaves du Sud. Il y avait
plusieurs républiques, éléments constitutifs de la République Yougoslave, formées en
fonction des communautés. A l'époque, la Yougoslavie de Tito faisait office de modèle,
et on a vraiment cru ce système réussirait à dépasser les clivages ethniques. Or, après la
mort de Tito en 81, la Yougoslavie a connue la réaffirmation des nationalistes.
==> implosion du pays.
Ex2: La Tchécoslovaquie (Tchèques et Slovaques). Ici la séparation a été «soft», les deux
communautés vivant séparément les choses ont été facilitées. La réunion des deux
communautés s'est simplement divisée en deux États.
Ex3: l'URSS se présentait comme une République Fédérale Soviétique. En réalité, fausse
fédération, et domination des communistes, régime centralisé.
Ex4: la Belgique est un État fédéral, Wallons et Flamands (exception de Bruxelles) sont
deux identités très fortes... et séparées. En effet, l'État fédéral belge n'a presque pas de
pouvoir, monarchie joue le symbole de l'unité, mais en réalité le système marche tel
deux États séparés.
Le système institutionnel: on peut prendre l'exemple du Liban, qui est un des «États
tracé» après la WW1. Plusieurs communautés sur son sol. A l'époque du partage, les
maronites étaient dominants. Donc le président de la République est forcément
maronite. Le Premier ministre, Sunnite. Le président de la Chambre, chiite. Toute
l'administration est fondée sur ce principe de répartition en fonction des origines
communautaires, il y a des quotas pour tout, pour tous les postes.
Ce système institutionnel est fondé sur les rapports de force démographiques de 1932.
Or, depuis, on n'a plus osé faire un recensement, car cela signifierait reconnaitre que
aujourd'hui, la communauté sunnite est dominante, et donc tout le système devrait être
réorganisé. Ce système n'est pas stable, toute l'administration est instable. Plus encore,
cela n'a pas empêcher le Liban de sombrer dans une sanglante guerre civile il y a 20 ans.
Il y a eu des élections au Liban au mois de juin 2009, mais le gouvernement n'a été
formé qu'en novembre, du fait de ces tensions internes de représentation des minorités.
La peur de sombrer à nouveau dans une guerre civile y est très présente. L'éducation est
sous la responsabilité des communautés, la tenue de l'état civil aussi. Or ces deux
éléments sont primordiaux pour la création d'une identité nationale. Il n'en existe pas au
Liban, il n'y a rien qu'un groupement d'identités communautaires.
L'idée de départ est que la souveraineté est substantielle pour un État. C'est la
capacité de décider de tout, d'être maitre chez soi (on retrouve ici le principe de non-
ingérence). Il y a encore quelques temps, être souverain, cela avait encore du sens, cela
signifiait que l'on pouvait décider de tout sur son territoire (monnaie, sécurité,
économie, politiques, etc.). Ces données théoriques générales et abstraites pourraient
évidemment être nuancées, il y a forcément des limites à la souveraineté dans la
réalité. Or, depuis 20 ou 30 ans, on peut dire que la souveraineté n'est plus ce qu'elle
était. Les choses ont changé, la souveraineté a été remise en question.
Ex des manuels de relations des années 80, section des acteurs des relations
internationales, il n'y avait que les États et les ONG. Or aujourd'hui, de nombreux autres
acteurs se sont développés, comme les multinationales. Depuis les années 80, les
multinationales ont des capacités d'action considérables, facilitées par les technologies
modernes de communication. Certaines d'entre elles sont même plus puissantes que
beaucoup d'États.
Autres nouveaux acteurs: les collectivités territoriales (= CT). Les pouvoirs des
collectivités territoriales varient en fonction de la forme de l'État auxquelles elles
appartiennent (fédéral ou centralisé). La France a accepté en 1992 que les CT peuvent
conclure les accords avec des CT étrangères (Marseille et Alger par exemple). On a
inventé il y a quelques années le terme de coopération décentralisée, c'est une manière
de lier des collectivités territoriales dans des logiques S/S, ou N/N, voire N/S.
Sur le plan politique: Important!!! les acteurs, porteurs de l’idéologie libérale se sont
imposés et ont fait des choix qui ont eu des conséquences considérables. Ce changement
eut lieu au début des années 80, avec deux personnages importants: Ronald Regan et
Margaret Tatcher. Ils ont voulu la dérégulation et ont pris des mesures politiques pour
que le marché l’emporte. On va ouvrir la libre circulation des capitaux (ex: LONDRES).
On est dans une période où deux puissances économiques ouvrent l’économie (de
grandes batailles ont eu lieu à ce sujet).
On est dans les années 86, 87, 88 et 89 (c’est la chute du mur). Cela veut dire que le
pôle opposé à la libéralisation implose!!! (le Parti Communiste). Et le libéralisme prend
plus d’ampleur. La Chine qui reste un pays communiste est devenue capitaliste. La Chine
aujourd’hui est un grand acteur du libéralisme politique. L’histoire a fait que les pôles
socialistes ont sauté. C’est pourquoi on peut dire que les années 80 sont le basculement
vers la mondialisation.
Sur le plan technologique: nous sommes entrés depuis des années dans une révolution
technologique autour de la communication, de l’informatique, qui font qu’aujourd’hui
on n'appréhende plus le monde de la même façon. Ces instruments qui aujourd'hui sont
naturels, sont une véritable révolution pour les PDG, les entrepreneurs, les gestionnaires
(les capitaux peuvent se déplacer librement d’un simple clic). Les États peuvent
contrôler ces flux dans une moindre mesure. C’est le rapport espace-temps qui est
modifié (dans une moindre mesure, on n'est pas encore Harry Potter!!!).
Aujourd’hui, on se rend compte qu’on a été trop vite et que la mondialisation est remise
en cause. «La mondialisation a été très vite», mais c’est la mondialisation économique
qui va vite, et non la mondialisation polit
L’accélération non maitrisée de l’économie est face à la tentative de gouvernance
mondiale qui elle, est à l'état embryonnaire. On essaye ensemble de réguler. Cette
distorsion entre mondialisation économique et la gouvernance mondiale pose pb.
La mondialisation prend des formes concrètes dans deux directions:
- la production
- les flux commerciaux.
La production
Les firmes multinationales: «ce sont des firmes généralement de grande taille dont
l’organisation et la gestion sont le plus souvent centralisées et qui développent leur
activité productive grâce à des filiales implantées dans plusieurs pays».
L’idée d’«activité productive» est importante, c’est l'idée d’unité de production sur
plusieurs pays différents et cette activité est faite en fonction de paramètres multiples.
Cette filiale peut imposer ses conditions (ex: exemption d’impôts). On a une
contradiction entre un État qui cherche un intérêt et la puissance de cette
multinationale qui peut s’imposer.
Leurs stratégies: ces multinationales sont pour une centaine très puissantes et plus
puissantes que certains pays. Le nerf de la guerre c’est le profit, l’argent. On a une
mauvaise idée des multinationales surtout à cause des scandales (comme Nestlé qui
disent n’allaitaient plus). Ces multinationales sont en même temps incontournables,
elles sont au cœur de la mondialisation.
Elles sont d’autant plus incontournables qu’elles sont productrice de richesse, elles
apportent des investissements directs à l’étranger, cela conduit aussi à la création
d’emploi.
Ce sont des acteurs importants dans le domaine de la technologie. Cela permet à des
pays pauvres d’être présents sur les marchés internationaux. Il faut avoir à l’esprit que
ces multinationales sont encrées en Occident.
Ø Le commerce international
Au fond, il s'agit de se dire que nous sommes dans la mondialisation, donc qu'est-
ce qu'elle apporte et quelles sont les difficultés qu'elle soulève ? Les libéraux ont
toujours pensé que cette mondialisation est une bonne chose ; c'est le marché qui
l'emporte sur l'État.
Il est évident que cette mondialisation a complètement remis en cause les cadres dans
lesquels nous étions. Dans des pays comme la France, c'est encore plus net car nous
étions dans dans un système où l'État avait su construire un système économique et
social qui protégeait assez bien ses citoyens.
En 1981, on avait une majorité pour l'État (politique de nationalisation) à l'époque où la
mondialisation s'installait aux États-Unis et au Royaume-Uni, un système dans lequel le
marché prévalait sur l'État. Tout devient concurrentiel, y compris le travail. Les
multinationales sont évidemment les acteurs principaux de cette transformation, mais
quelque soit la taille, une entreprise sera forcément mise en concurrence.
On est passé d'un système relativement maîtrisé à un système au contraire très ouvert.
Dualisation : il y a ceux qui rentreront dans le bon bateau, et les autres. Reich met
l'accent sur les laissés pour compte dans les pays riches.
Un prix Nobel d'économie, libéral, Solow : « Le danger existe de créer deux nations au
sein d'un même pays avec d'un côté les privilégiés et de l'autre une masse de délaissés »
Cette réalité d'une dualisation est incontestable.
Sur les sociétés industrialisées, l'idée est que la mondialisation est un apport sur tous les
plans. Nous sommes, dans les pays industrialisés, dans un contexte de mondialisation,
confrontés à trois possibilités. Dans nos pays riches, il y a beaucoup de laissés pour
compte.
Prix Nobel d'économie (libéral) Solow. Réalité d'une dualisation incontestable. S'il y a des
pôles de développement et de richesses, il y a tout autour des pôles de pauvreté du fait
de la mondialisation.
==> Sur les société industrialisée, l'idée est que l'apport de la mondialisation est grande,
mais elle a des implications lourdes. Beaucoup (trop?) de laissés pour compte.
L'entrée dans la mondialisation est complexe pour eux, mais incontournable, voire pour
certains indispensable. C'était une nécessité, et on pourrait dire une nécessité
dangereuse. Il est clair que le choc de la mondialisation, pour nombre de pays, a été
considérable. Si on prend l'OMC, le fait d'entrer à l'OMC a été évidemment pour eux de
tenter de bénéficier des flux, mais aussi de participer aux négociations pour éviter
l'asphyxie. Leur économie était souvent fragile, donc danger dans entrée dans la
mondialisation.
Mais en même temps, si l'on est exclu de ces flux, on est en dehors du jeu mondial. Or il
vaut mieux être en difficulté que exclu. Un pays exclu est laissé à lui-même et à peut
prés sur de dépérir. On est passé de l'exploitation de l'homme par l'homme à l'exclusion.
L'exclusion de la mondialisation n'est-elle pas pire?
Circuits mondialisation:
• Circuit de Pn
• Circuit de commerce
• Circuit de finances
CCL: La mondialisation est inévitable, donc cela ne sert à rien d'être contre. Ce qu'il
faut, c'est prendre conscience que le marché ne peut pas être laissé seul. Autorégulation
impossible, il faut donc que l'État puisse intervenir pour réguler.
Il faut donc une intervention de l'État. Or, on a vu que celui-ci était remis en question
aujourd'hui. Il n'a plus les moyens d'agir comme il le voudrait. La régulation ne peut se
faire uniquement par l'État. Il faut imaginer d'autres niveaux de régulation. En fait,
mondialisation économique a été beaucoup plus rapide que la mondialisation politique.
La mondialisation économique a été rapide car d'autres acteurs (uniquement
économiques) que les États y ont joué un rôle. Régulation politique: on commence
seulement. Donc on est face à un problème très contemporain: relatif consensus sur
l'idée qu'il faut une relative régulation mais question est «comment faire?».
Autre exemple: celui des investissements. Ces investissements ne sont soumis au fond à
aucune règle, malgré plusieurs tentatives de régulation. La dernière était l'Accord
multilatéral sur les investissements en 1998 (AMI) dans le cadre de l'OCDE. Ici, les pays
riches se mis d'accord sur la façon dont ils pouvaient placer leur argent partout dans le
monde. Accord n'était qu'a leur bénéfice. Principes de libéralisme. Mais les pays en
développement n'étaient pas du tout pour (car ce n'était rien d'autre que la gouvernance
mondiale des riches) et l'ont bloqué via OMC. De façon purement théorique, il faudrait
que les règles prises respectent les intérêts privés des investisseurs + respectent l'intérêt
des travailleurs qui sont dans l'usine achetée + respectent intérêt de l'État d'accueil de
ces investissements. Il serait très difficile de pouvoir se mettre d'accord.
Comment réguler au niveau mondial à la fois la mondialisation mais aussi ces grands
domaines que l'on vient d'évoquer?
Dimension politique:
Système politique autoritaire bien souvent, en tout cas non démocratique. Schéma dans
lequel le peuple n'a guère de possibilité de véritablement s'exprimer. Système très
souvent fermé sur lui-même. Système qui est là juste pour s'enrichir. Dans ces
conditions, la corruption est omniprésente. Il arrive que la corruption soit même
consubstantielle du système politique: les dirigeants sont les premiers à s'y adonner. Au
sujet de la corruption, chiffre donné pour 2005: dette des pays du Sud 220 000 milliards
d'euros et 100 000 milliards pour les pots de vin.
Exemple de l'Irak. Dans les années 70, le régime était totalitaire, donc avec des
dépenses militaires considérables, or pays riche car pétrole + deux fleuves. On pensait
que dans les années 2000, l'Irak serait un pays au moins émergent. Or système de
corruption considérable dans les années 90, puis guerre contre l'Iran, puis attaque du
Koweit (91), etc. Irak est un pays symbole de ces pays dirigés vers le désastre à cause de
ses dirigeants alors qu'il avait les moyens de se développer sans problème. Dons
dimensions politiques sont primordiales. Voir aussi l'exemple de l'ex Zaïre.
Dimension économique:
Face à cela, les moyens financiers pour investir, donc l'épargne, sont faibles voire
inexistants. Le fonctionnement de l'État et les dépenses militaires représentent souvent
la plus grande partie du budget. L'expérience prouve que les capitaux détenus par l'élite
bourgeoise de ces pays sont placés à l'étranger, donc le pays ne peut pas s'appuyer sur
l'épargne des ménages. Dans ces pays l'exportation industrielle est presque nulle, donc
ils exportent leurs matières premières (pétrole et gaz pour les plus chanceux, sinon café
cacao coton etc.).
Deuxième condition: il faut de l'aide, il faut trouver de l'aide à l'extérieur. Aide publique
au développement (APD). L'APD est en fait un levier théoriquement très important qui
permet à des pays de trouver le chemin du développement. Le principe de l'APD est
simple: on va aider (les riches) un pays (le pauvre) de façon à ce qu'il devienne lui aussi
un jour un acteur économique majeur. On retrouve l'idée du plan Marshall. Un pays est
aidé par un autre.
Quand manque de fonds: emprunt. Les États empruntent --> grand endettement.
Emprunter peut-être effectivement un moyen efficace pour trouver les fonds pour
démarrer un décollage économique. Le pb, c'est qu'il est difficile de bien gérer sa dette.
Qu'il s'agisse d'emprunt pour des investissements productifs directement ou
indirectement, vous devrez rembourser des intérêts. De plus, la monnaie internationale
est le dollar. Or, le dollar peut varier, et il a y eu des périodes empruntaient à des hauts
taux d'intérêt à la base + conjoncture économique qui fait doubler ces taux et
surévaluation du dollar en même temps.
«Le pourcentage des IDE qui va vers des pays en développement n'a cessé d'augmenter
depuis 2000». En fait, quand on dit cela, cela cache le fait que la plus grosse partie de
ces IDE va dans quelques pays spécialement. La Chine récupère presque un quart de ces
investissements à elle seule, le Brésil aussi une belle part, le Mexique, l'Inde, etc. En
fait on a une dizaine de pays qui bénéficient vraiment de ces IDE. En terme de
démographie, cela représente une bonne part de l'humanité.
Ces IDE, qui provenaient uniquement des pays industrialisés dans les années 90,
commencent à provenir aussi des pays en développement. Investissements Sud-Sud en
85: 2 milliards - en 2006: 60 milliards.
--> De plus en plus d'IDE dans les pays en développement, et de plus en plus de flux d'IDE
du Sud vers le Sud. Ces pays deviennent des grands investisseurs (et on retrouve ici les
pays émergents).
Ce qui frappe, c'est que ces changements économiques (notamment avec les
investissements), on les retrouvent dans les capacités productives, financières et
commerciales et ces pays. Mais ces métamorphoses économiques ont forcément des
prolongements politiques. On entre dans une nouvelle ère: le Sud arrive, il s'affirme.
On les retrouve dans les débats politiques, on les retrouve à l'OMC, on les retrouve au
FMI. Donc rapport Nord Sud en remis en jeu dans beaucoup de domaines.
Exemple: la conférence actuelle à Copenhague qui porte sur le climat. C'est là une
synthèse politique, économique et environnementale. Affrontement Nord Sud y très
présente. En deux mots: si le réchauffement de la planète continue comme ça (80% dû à
activité de l'homme) dans x temps, les conséquences seraient de plus en plus
dramatiques pour la planète. Enjeu planétaire, au risque inégalement distribué.
Qui est responsable? Ce sont les pays riches. Ils ont signé un protocole à Kyoto en 97.
Mais les pays du Sud sont de grands pollueurs aussi aujourd'hui (la Chine). Donc on est
dans une négociation globale où tout le monde a conscience de devoir limiter le
réchauffement de la planète à 1.5° ou max 2°.
Le Sud est d'accord sur le principe, mais revendiquent le droit de développer leur
économie. Les EU refusent de s'engager.