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Résumé
Il est un fait que la technologie EDI s’impose souvent aux entreprises sans qu’aucune stratégie
n’ait été définie au préalable. Pourtant le management stratégique des TI a toujours été considéré
comme une condition sine qua non pour réussir un investissement en TI. Cet article propose un
modèle d’évaluation des ressources allouées à l’EDI en prenant en considération le management
stratégique, en termes de planification et d’alignement stratégique, permettant d’atteindre une
performance organisationnelle. L’utilisation des méthodes des équations structurelles a permis
d’identifier une structure optimale du modèle conceptuel, et des relations entre les variables des
deux niveaux d’analyse. Ces relations prouvent que la relation entre l’investissement dans l’EDI
et son succès en termes de performance financière et stratégique passe par des pratiques telles que
une planification de qualité et un alignement stratégique.
1. INTRODUCTION
Face aux exigences du nouveau Cyber-monde, les entreprises sont convaincues que
l’amélioration continue du patrimoine informationnel et l’investissement dans les Technologies
de l’Information et de la Communication « TIC » sont des éléments cruciaux pour leur pérennité
et leur succès. Cependant, la généralisation mirobolante des investissements en TIC n’a pas eu à
court et moyen termes les effets escomptés sur la performance organisationnelle des entreprises
(Monnoyer, 2002, Salamon et Joiner, 2005).
Aujourd’hui l’investissement immatériel qui conditionne les capacités d’innovation augmente
plus vite que l’investissement physique. Détenir des capacités d’innovation permet aux
entreprises de dominer les marchés, aux pays d’être plus compétitifs et aux individus d’obtenir
des emplois mieux rémunérés. A l’instar de la révolution industrielle du XIXème siècle, une
« nouvelle économie de l’information» est née et s’est rapidement imposée: sa matière première
est l’information, ses machines sont les microprocesseurs, son moyen de transport est l’Internet.
Cette révolution offre, de l’avis des experts économistes, un énorme potentiel d’opportunités pour
le développement des entreprises en général (Chad et al., 2006; Meddleton et Harper, 2004). En
effet, l'ère révolutionnaire de l'Information qui se met en place avec les TI a pénétré l'ensemble
des domaines économiques. Aucune entreprise ne peut désormais y échapper. Selon Porter et
Millar (1985), la diminution considérable des coûts de la recherche, du traitement et de la
transmission de l’informatique a modifié la vie du monde des affaires. Cette première analyse
permet de dresser deux constats :
• la remarquable évolution des investissements en TI, entre les années 80 et les années 90,
n’est pas due au hasard. Elle est en fait le résultat de multiples changements sur
l’environnement général de l’entreprise (interne et externe);
• l’émergence du rôle stratégique et organisationnel des TI, notamment pour acquérir un
avantage concurrentiel, a fait de l’investissement en TI une obligation et non une option.
De ce fait, l’importance et la croissance constante des investissements en TI mettent plus que
jamais les dirigeants des entreprises devant l’impératif d’optimiser leurs décisions
d’investissement dans les TI et de mettre en place des facteurs qui pourrait permettre d’améliorer
leurs résultats. Ce constat, relatif au fait de mieux gérer les projets par des enjeux (sectoriels
versus intersectoriels, professionnels, métiers,…), justifie l’intérêt d’initier et de mettre en œuvre
des recherches empiriques, comme celle que nous proposons dans cet article, qui permettront
d’utiliser des pratiques managériales différentes d’accompagnement des investissements réalisés
par les entreprises pour se restructurer et s’adapter avec les TIC. En ce sens, cette recherche tente
d'apporter sa contribution pour essayer de combler ce vide et se propose d'examiner la
problématique relative à l’identification des variables stratégiques déterminantes du succès des
investissements en Technologies de l’Information? Tout en s’appuyant sur une démarche d’étude
empirique de type hypothético-déductive, notre étude vise à tester l’effet de deux variables,
l’alignement et la planification stratégiques, comme déterminants du succès des investissements
en EDI.
L e s r e ssour c e s
a llo u é e s à l'E D I
L a p er for m a n c e
o r g a n is a t io n n e ll e
L 'a lig n e m e n t
s t r a t é g iq u e
L a q u a lité d e la
p la n if ic a t io n
N iv e a u 1 : N iv ea u 2 :
L e s d éter m in a n ts d u L e s r é s u lt a t s
m a n a g e m e n t s t r a té g iq u e ob te n us
Le modèle conceptuel postule à l'existence de liens directs, d’une part, entre les déterminants
stratégiques (1er niveau) et la performance organisationnelle (2ème niveau) et, d’autre part, entre
les investissements dans l’EDI (1ème niveau) et la performance organisationnelle (2ème niveau). La
définition des concepts conduit à approfondir chacun des deux niveaux conceptuels et à justifier
le choix des variables de recherche. Ces concepts contribuent à formuler un cadre normatif
supportant la problématique d’identification des déterminants stratégiques du succès des
investissements dans l'EDI.
Il est un fait que la technologie EDI s’impose souvent aux entreprises, et particulièrement aux
P.M.E., sans qu’aucune stratégie n’ait été définie au préalable (Meddleton et Harper, 2004).
Pourtant la gestion stratégique des TI a toujours été considérée comme une condition sine qua
non pour réussir un investissement en TI. Aussi, la recherche de l’efficacité d’une technologie de
l’information (TI) pourra contribuer à l’amélioration des performances de gestion, dès lors
qu’une stratégie conjointe de mise en œuvre est décidée. La gestion stratégique consiste à intégrer
la planification stratégique aux objectifs stratégiques de l’entreprise, et à explorer les opportunités
offertes par les TI pour gagner un avantage concurrentiel. Elle a pour but de contrôler et
d’évaluer l’utilisation des systèmes d’information et de communication, comme l’EDI ;
d’élaborer des politiques et des normes d’utilisation, d’acquisition et de répartition des ressources
informationnelles et de gérer l’architecture technique (Jouirou et Kalika, 2004; Saint Amant,
1995).
Deux types de concepts utilisés dans cette recherche expriment l’existence et la qualité du
management stratégique dans une entreprise. Il s’agit du concept processus d’alignement de la
stratégie des TI avec celle de l’organisation, et de la qualité de la planification stratégique des TI
dans l’entreprise.
manifeste par une mise en adéquation des besoins aux multiples objectifs. Il est donc exigé des
différents partenaires :
• une coopération interpersonnelle, afin d'assurer l'ajustement entre les différentes
considérations des divers intervenants au sein du projet E.D.I.;
• une coopération entre les auteurs d'un même Réseau à Valeur Ajoutée (RVA) et les
usagers pour permettre un développement temporel du projet et une exploitation
rentable du système;
• un fort degré de négociation, afin de mettre en adéquation les services proposés par
le R.V.A. et les besoins, souvent hétérogènes, des différents usagers;
• une communication permanente pour assurer la dynamique du projet, toujours dans
l'optique d'une exploitation durable.
En résumé, un investissement réussi dans l'EDI demande une planification stratégique alignée sur
les objectifs, les plans et les stratégies de l'organisation (Bergeron et Buteau, 1991). Ceci se
traduit par un développement de l'EDI, prenant en compte les besoins de la firme, et leur
classement selon les différentes opportunités stratégiques offertes. Prendre en compte le concept
de qualité de la planification stratégique dans le modèle de recherche conduit à retenir la variable
de recherche appelée QUPLAN. Cette variable mesure:
Le degré d'accomplissement des objectifs les plus importants de la planification des SI. Les cinq
objectifs suivants déterminent les raisons pour lesquelles une telle activité managériale est mise
en œuvre:
(a) meilleure évaluation des tendances de développement de l'EDI;
(b) meilleure décision d'investissement en TI;
(c) amélioration de la communication avec la Direction générale;
(d) amélioration de la communication avec les utilisateurs des SI;
(e) meilleure planification et un bon contrôle des ressources humaines, matériels et logiciels.
(Mahmood et Mann, 2000; Mahmood, 1993). Ainsi, les investissements attribués aux ressources
allouées aux TI sont de nature financière, humaine et technologique.
L’identification et la mesure de toutes les dépenses liées aux investissements dans l’EDI sont des
tâches délicates. En effet, la détermination des montants des investissements en TI en général et
dans l’EDI en particulier, pose un problème majeur dans la littérature en SI, et ce pour trois
raisons. Un manque de consensus quant à la définition et à la mesure d’un tel type
d’investissement est tout d’abord constatable. Certains chercheurs utilisent des mesures directes
(Loveman, 1994; Mackay, 1996) alors que d’autres se référent à des mesures de substitution c’est
à dire proportionnelles, comme les revenus, les dépenses générales ou le nombre du personnel
(Kivijärvi et Saarinen, 1995). De plus, la collecte de ce type de données se heurte à bien des
difficultés parce que l’entreprise ne les maîtrise pas ou parce que les dirigeants ne veulent pas les
communiquer. Enfin, les résultats des études précédentes ont été peu concluants, vu qu’ils se sont
référés aux mesures traditionnelles des montants d’investissements en TI. Le concept de
ressources allouées à l'EDI donne lieu à une variable de recherche appelée EDINVEST.
Face aux difficultés d'appréciation mentionnées dans le paragraphe précédent, cette recherche se
limite à mesurer les montants d’investissements dans l’EDI sur des échelles d’intervalle de trois
années consécutives, ainsi que les montants annuels alloués à la formation, la maintenance et aux
réseaux de communication.
La variable 'EDINVEST' est définie dans cette recherche comme l'ensemble des ressources
financières, humaines et technologiques allouées à la technologie EDI dans une entreprise
donnée. Il s'agit d'une variable unique dans le modèle de recherche mais multidimensionnelle par
les attributs qui la caractérisent.
Le résultat final de l'investissement dans l'EDI. Elle évalue la contribution d'un tel investissement
dans l'accomplissement du principal objectif des dirigeants de l'entreprise. Cet objectif est
exprimé par des indicateurs qui peuvent être influencés par l'introduction de cette technologie
dans l'entreprise. Ainsi, la perception du répondant (directeur informatique, responsable EDI,…)
des indicateurs globaux de performance tels que (1) le retour sur investissement, (2) le chiffres
d'affaires, (3) la part de marché, (4) la rentabilité de l'entreprise, (5) l'efficience opérationnelle, et,
(6) la croissance de l'entreprise, fournit en conséquence une appréhension multidimensionnelle
cohérente de la contribution des investissements dans l'EDI à la performance organisationnelle.
La description des concepts choisis dans un premier temps, puis l'identification de leurs variables
respectives, ont mis en évidence les orientations qui ont guidé la construction de ce modèle. Il
importe de compléter la présentation du cadre conceptuel en formulant les hypothèses de la
recherche.
Figure 2: Modèle conceptuel des déterminants de succès des investissements dans l'EDI
E D IV E S T
PERFO RG
A L IS T R A T
Q UPLAN
N iv e a u 1 : N iv e a u 2 :
L e s d éte r m in a n ts d u L e s r é su lta ts
m a n a g e m e n t s t r a té g iq u e ob te n u s
Le modèle conceptuel donne lieu, dans un premier temps, à l’hypothèse générale (HG) de cette
recherche qui vise à tester la structure des relations de causalités directes et indirectes entre les
deux niveaux d’évaluation :
HG : Les déterminants du management stratégique des ressources allouées à l’EDI
(investissements dans l’EDI, alignement stratégique, qualité planification stratégique) ont
des effets directs positifs sur la performance organisationnelle.
Les hypothèses sous-jacentes à HG permettent, dans un deuxième temps, de tester l’effet de
chaque déterminant du management stratégique (Niveau 1) sur la performance organisationnelle
(Niveau 2). Trois hypothèses sont émises :
HS1 : La variable 'EDINVEST', mesurant l'ensemble des ressources financières,
humaines et technologiques allouées à l’investissement dans l’EDI, a un effet
direct et positif sur la performance organisationnelle.
HS2 : La variable 'ALISTRAT', mesurant la cohérence entre les objectifs poursuivis en
matière de l’EDI et ceux plus généraux de l’entreprise, a un effet direct et positif
sur la performance organisationnelle.
HS3 : La variable 'QUPLAN', mesurant le degré d'accomplissement des objectifs les
plus importants de la planification des SI, a un effet direct et positif sur la
performance organisationnelle.
Avant de présenter les résultats des tests de ces hypothèses, il convient d’exposer l’ensemble des
démarches méthodologiques permettant de quantifier et de mesurer les variables de la recherche.
Il importe aussi de présenter le terrain de la recherche ainsi que les méthodes d’analyses
statistiques qui rendent possible l’étude de la nature et du sens des relations qui lient ces
variables.
5. LA METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE
Une démarche de type positiviste contribue à l'étude du modèle hypothético-déductif de cette
recherche. La méthodologie retenue satisfait au caractère exploratoire et à la visée explicative de
la problématique ainsi qu'aux différents objectifs de la recherche. L’ensemble de ces éléments
conduit à opter pour une méthodologie quantitative. Il importe d'exposer, dans un premier temps,
la mesure des variables et l'outil de recueil des données, de présenter, dans second temps, le
terrain de la recherche, et d'énoncer, enfin, les méthodes retenues pour analyser les données.
Une certaine dynamique a été respectée afin de faciliter au maximum la tâche du répondant.
Ainsi, le recours aux questions fermées a été privilégié. La gestion du fichier d'entreprise a fait
l'objet d'une attention rigoureuse pour augmenter le taux de réponse. La construction du
questionnaire conduit à élaborer des échelles de mesure multidimensionnelles destinées à évaluer
les attitudes, à connaître les opinions, à identifier les comportements et à apprécier des situations.
Ces informations nécessitent une validation empirique pour augmenter leur crédibilité et limiter
les risques inhérents à l’utilisation du questionnaire.
1996). La technologie EDI est considérée comme une condition préalable à ce processus
d'externalisation en offrant une capacité de fournir des échanges d'information rapides, fréquents
et fiables (Golhar et Stamm, 1991). Elle correspond aussi à un enrichissement de la relation
clients-fournisseurs, bien au-delà des techniques de communication électronique. L'évaluation de
l'impact de cette technologie sur les relations commerciales entre les constructeurs et leurs
fournisseurs permet, d'une part, d'identifier l'ampleur des changements organisationnels et
structurels qui interviennent actuellement dans l'industrie automobile française, et de mesurer,
d'autre part, les retombées financières et stratégiques qui peuvent être attribuées à l'utilisation de
l'EDI.
En effet, le secteur de l'industrie automobile offre, de par ses spécificités et son expérience,
l'opportunité de conduire une étude sur l’identification des déterminants stratégiques du succès
des investissements dans l'EDI. Ce secteur regroupe dans la communauté GALIA et celle de
GOLDA plus de 600 sociétés utilisatrices de messages EDI à la norme EDIFACT, dont 150 ont
été retenues pour constituer l'échantillon nécessaire à la conduite de cette étude. Cet échantillon a
été déterminé avec un souci de représentativité et d’homogénéité de l’ensemble du secteur des
équipementiers de l’automobile en France. Cette homogénéité est liée à trois critères : un montant
annuel d’investissement supérieur à 35 KE durant les trois dernières années, un effectif supérieur
à 100 employés et l’utilisation effective de l'EDI depuis plus de six mois. La collecte des données
a permis de recueillir un échantillon de 90 entreprises répondant au questionnaire, 80 cas ont
été validés pour les traitements et les analyses quantitatifs de données, soit un taux de réponse
effectif de 53,33%. Les résultats de l'analyse transversale des critères de définition et de
représentativité de l'échantillon montrent que la majorité des répondants sont des responsables
EDI ou des directeurs informatiques. Les entreprises dans l'échantillon sont pour la plupart des
sociétés anonymes appartenant à un groupe qui utilisent l'EDI depuis plus de 5 ans. Les
répondants considèrent les investissements dans cette technologie comme très importants et
utilisent le retour sur investissement (ROI) comme méthode d'évaluation de leur projet en SI.
1
utilise un certain nombre d’indices statistiques dont ceux proposés par Jöreskog et Sörbom (2000), du χ ²/ddl , du GFI
(Goodness of Fit Index), du AGFI (Adjusted Goodness of Fit Index), ou du PGFI (Parsimony Goodness of Fit Index) de Mulaik et
al (1989), et du RMR (Root Mean Square Residual). Le ratio (χ ²/ddl) ne saurait être supérieur à 5, pour qu’un modèle soit jugé
« fiable ». Les autres indices sont à rapprocher de 1, par similitude au critère de la « variance expliquée » (Evrard et al., 1993)
aussi l’objet d’un test de détermination de sa variance (R²) expliquée. Les poids standardisés de
ces effets sont fournis par les états de sortie du logiciel AMOS.
2
Il s’agit d’un mode de rotation oblique. Ce mode de rotation est préféré aux rotations orthogonales (VARIMAX),
car rien ne permet, dans cette analyse exploratoire (et non confirmatoire) d’arguer en une structure simple : certains
facteurs extraits, bien que distincts, pourraient être reliés à un même concept [Evrard et al., 93, p. 374]. De ce fait, les
facteurs extraits sont corrélés entre eux. Les projections de chaque observation sur chaque facteur extrait (facteurs
scores) sont utilisées, pour tester l’hypothèse générale (HG) – la distribution normale de chacun d’eux permettant de
réduire certains biais statistiques.
• le second est celui des investissements dans l’EDI (19.312 % de variance expliquée) :
cette dimension est restituée par les quatre items du construit original, avec une
contribution positive élevée de chacun d’eux (>.569) ;
• le troisième est celui d’alignement stratégique (8.789 % de variance expliquée) : cette
dimension est restituée par les trois items du construit original, avec une contribution
élevée positive (>.544).
Tableau 2 : Validité discriminante des construits des variables des déterminants du management stratégique des
investissements dans l’EDI (Matrice de structure des construits– AFCP/promax avec normalisation de Kaiser)
Facteurs
1 2 3
Investissements EDI 95 .163 .812 .067
Investissements EDI 96 .174 .930 .214
Investissements EDI 97 .073 .862 .193
Importance Mts investis
EDI .153 .569 .358
QUPLA1 .686 .266 .535
QUPLA2 .657 .152 .479
QUPLA3 .713 .079 .248
QUPLA4 .783 .175 .350
QUPLA5 .731 .000 .096
ALISTRAT1 .464 .289 .800
ALISTRAT2 .414 .215 .544
ALISTRAT3 .258 .091 .799
Ces résultats confortent les prémisses de validité discriminante de l’échelle des déterminants du
management stratégique des investissements dans l’EDI.
Les résultats de l’AFCP (Tableau 3), avec rotation VARIMAX, des corrélations entre items de
chaque construit identifié au niveau 1, montrent la nature unidimensionnelle des trois variables
EDINVEST, ALISTRAT et QUPLAN avec une variance totale restituée satisfaisante (>50%).
Ces résultats répondent aux critères d’usage d’extraction des valeurs propres des facteurs
supérieurs à l’unité.
Le troisième test, celui de la fiabilité (reliability) conduit à des valeurs du (α) de Cronbach
satisfaisantes pour les deux variables EDINVEST et QUPLAN (> .70) et acceptable (.062) pour
la variable ALISTRAT dont la métrique a été conçue spécifiquement pour cette recherche
empirique. Ce test de fiabilité conforte ainsi le niveau de précision attendue de la mesure des trois
V a r i a b le s d e l a V a l i d i té
V a l i d i té I n te r n e
rech erch e C ode C o n v e r g e n t e (% d e
(α d e C r on b a c h )
(c a d re c o n c e p tu e l) v a r ia n c e e x p liq u é e )
L e s r e ssour c e s
E D IV E S T 6 6 .2 % (1 .9 8 6 ) 0 .8 6
a llo u é e s à l'E D I
L ' a li g n e m e n t
A L IS T R A T 5 7 . 2 5 % ( 1 .7 1 8 ) 0 .6 2
s t r a t é g i q u e d e l 'E D I
L a q u a lité d e la
Q U PLA N 5 3 . 3 1 % ( 2 .6 6 5 ) 0 .7 8
p l a n i f ic a t i o n
Les données normalisées (facteurs scores) relatives aux trois variables explicatives (codées
EDINVEST, ALISTRAT et QUPLAN) seront utilisées pour valider le modèle témoin. La
signification des corrélations entre ces variables (Annexe B) fait état d’une structure de liens qui
sera prise en compte par l’étude des causalités directes et indirectes des déterminants du
management stratégique des investissements dans l’EDI, dans le modèle de recherche.
• Le deuxième facteur, expliquant 18% de la variance totale, est corrélé aux items mesurant
respectivement (le retour sur investissement, la rentabilité et l’efficience opérationnelle).
Ce facteur désigne la « performance financière » (PERFIN) recherchée avec l’utilisation
de l’EDI.
Sur la base de ces résultats de validité convergente, toutes les hypothèses sous-jacentes à HG se
décomposent en deux sous-hypothèses postulant l’impact respectif des trois variables explicatives
du modèle sur les deux facteurs de performance extraits de l’AFCP.
Les coefficients alpha de Cronbach des deux facteurs PERSTRAT et PERFIN sont satisfaisants et
supérieurs à 0.70 (tableau 3). Ceci confirme la forte cohérence interne des échelles composant
chacun des facteurs extraits de l’AFCP. Les données normalisées (facteurs scores) relatives aux
deux variables PERSTRAT et PERFIN sont utilisées pour valider le modèle témoin.
,97
edinvest -,14
e1
1
,05
,37 -,07
perstrat
,16
alistrat ,74
,35 e2
1
,10
,27
,59
perfin
quplan ,29
Ce modèle montre l’existence de relations de dépendance non significatives entre les variables
exogènes et endogènes du modèle3. Les résultats du test de ce modèle sont fournis avec un
diagramme résumant seulement les causalités significatives au seuil α< 5% (Annexe C), et un
résumé des indices caractéristiques. L’analyse de ces indices de précision montre que :
- l’hypothèse nulle de l’existence des relations de causalité supposées est vérifiée par la
valeur du (χ²/ddl) égale à 0.561, très inférieure à 5.
- Le fit absolu du modèle est vérifié par le GFI (0.992) et le RMR (0.031).
- Le fit parcimonieux du modèle est vérifié par la valeur des indices AGFI (0.958), et le
fit incrémental par celles du RFI (0.926) et du NFI (0.978), tout à fait acceptables.
Enfin,
- La valeur du RMSEA (0.000) vérifie pour ce modèle une faible erreur de l’estimation.
L’élimination des relations de dépendances non significatives (α<.05) permet d’aboutir à un
modèle conceptuel optimal représentant le diagramme des causalités entre les variables exogènes
et les variables endogènes (Figure 4).
3
Les causalités non significatives (α>.05) concernent, d’abord, le lien entre la variable exogène 'EDINVEST' et les
deux variables endogènes 'PERSTRAT' (-0.14) et 'PERFIN' (0.05). Ensuite, le lien entre 'QUPLAN' et
'PERSTRAT' (0.10). Même si le lien entre 'ALISTRAT' et 'PERSTRAT' est faible (0.16), il contribue
énormément dans l’amélioration du fit global du modèle.
,59
perfin
,30
quplan
HS2a La variable 'ALISTRAT' a un effet direct et positif sur la performance stratégique. Acceptée
HS2b La variable 'ALISTRAT' a un effet direct et positif sur la performance financière. Acceptée
HS3a La variable 'QUPLAN' a un effet direct et positif sur la performance stratégique. Rejetée
HS3b La variable 'QUPLAN' a un effet direct et positif sur la performance financière. Acceptée
7. CONCLUSION
Sur la plan pratique cette recherche vise à améliorer l’existant des équipementiers de
l’automobile en matière de gestion des investissements dans l’EDI. Au delà d’une utilisation
technique routinières de cette technologie, il convient de souligner l’intérêt, pour les dirigeants de
ces entreprises, d’avoir la possibilité d’appréhender de manière non comptable les opportunités
de tels investissements. Cette recherche a établi, en ce sens, une procédure de diagnostic. Ce
diagnostic des pratiques actuelles de l’EDI dans les réseaux existants; l’évaluation des effets et
des enjeux économiques de son utilisation, et de ses implications stratégiques, semble désormais
nécessaire pour conduire une véritable politique de soutien aux plus petites entreprises qui ne
bénéficient pas de l’accès au réseau et qui n’utilisent que très rarement l’EDI. La procédure de
diagnostic est, enfin, prépondérante pour deux types d’équipementiers. Les premiers sont ceux
qui ont déjà investi. Elle leurs permettra de confirmer leurs décisions d’investissements dans
l’EDI et d’entamer des actions correctives pour réaliser les résultats espérés. Les seconds sont
ceux qui se préparent à entrer dans le réseaux d’affaires. La procédure leurs facilitera la tâche
puisqu’elle leurs indique les facilitateurs à la réussite de leurs premiers investissements dans
l’EDI.
Sur le plan méthodologique, cette recherche présente des limites à trois niveaux de la démarche
méthodologique suivie. Tout d’abord, l’échantillon est constitué de 90 entreprises. Bien qu’il soit
représentatif du secteur des équipementiers de l’automobile en France, les résultats obtenus ne
peuvent en aucun cas être transposés sans adaptation à d’autres secteurs, comme par exemple
celui de la grande distribution, des assurances et des transports. Une étude multi-sectorielle
pourrait pallier à cette limite.
Ensuite, l’étude empirique est de nature transversale. Le recueil des données est en effet effectué
sur une période bien déterminée de la vie d’une entreprise. L’acceptation définitive des résultats
obtenus nécessiterait une validation empirique par des données longitudinale dans le secteur des
équipementiers. Enfin, le choix des échelles de mesure de chaque variable retenue n’est pas sans
influence sur l’interprétation des résultats, ce qui limite la généralisation des résultats et les
possibilités de leurs comparaison.
En outre, le modèle conceptuel de cette recherche ne prend pas en considération des dimensions
inter-organisationnelles et technologique propres à la technologies EDI. Les insuffisances
théoriques dans le domaine de l‘évaluation des investissements dans l’EDI constituent un
obstacle à l’analyse des processus organisationnels, qu’ils soient d’ailleurs stratégiques ou
tactiques. En outre, la prise ne compte de l’influence de l’évolution de cette technologie avec
l’émergence du Web-EDI n’a pas été souligné dans cette recherche.
Prendre en considération l’ensemble de ces limites, nous conduit dans une dernière étape à
proposer plusieurs pistes de recherche complémentaires . Il serait intéressant de reconcevoir
notre modèle pour étudier les effets des deux variables, alignement stratégique et planification
stratégique, comme étant des variables intermédiaires entre les ressources allouées et la
performance organisationnelle. Pour cela, il convient d’utiliser la méthode PLS (Partial Least
Square Regression) qui semble plus adaptée compte tenu de la taille de notre échantillon et de la
nature de certaines échelles de mesure.
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4) La performance organisationnelle
-Le retour sur investissement.
-Le chiffre d’affaires.
-La part du marché.
-La rentabilité de l’entreprise.
-L’efficience opérationnelle.
-La croissance de l’entreprise.
A listra t 0 .3 5 8 1 .0 0 0
.0 0 1
Q u p lan 0 .3 0 5 0 .5 7 7 1 .0 0 0
.0 0 5 .0 0 0
P e r str a t -0 .0 4 0 0 .1 7 0 0 .1 4 6 1 .0 0 0
.7 2 1 .1 2 4 .1 8 9
P e r fin 0 .2 3 7 0 .4 5 2 0 .4 6 2 0 .0 0 0 1 .0 0 0
.0 3 1 .0 0 0 .0 0 0 1 .0 0 0
1 ère
lig n e : V ale u r d e " r".
2 è m e lig n e : S ig n ifica tio n d e r.