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L'Antiquité est la période durant laquelle se sont developpées les plus anciennes civilisations,
l'humanité rompt alors avec le monde animal afin de developper un ensemble de phénomènes
socio-culturel. L'Europe tombe sous l'influence greco-latine, la Gaule est progressivement
intégrée à l'Empire Romain. Celui-ci survit des siècles grâce à sa puissante organisation
politique et militaire. Mais peu à peu, les tribus germaniques s'imposent et parviennent à
effacer les vestiges de la civilisation romaine.
Moyen Âge
La chute de l'Empire romain annonce une période sombre dans toute l'Europe, les tribus
germaniques prennent le contrôle des régions. Rapidement, les Francs vont s'imposer et
aboutir à la formation de l'Empire carolingien véritable pôle d'une renaissance culturel. Au
delà des invasions normandes, la ferveur religieuse entraîne les Croisades et les innombrables
pélerinages. Tandis que les principes de la féodalité aboutiront à un long conflit entre la
France et l'Angleterre qui renforcera le pouvoir royal.
Le système féodal
Contexte historique
La fin d'un monde
Peu après les invasions barbares, le décor urbain de Rome disparût, et laissa place aux
champs, pâturages et forêts. Les principes de la culture urbaine des Romains devaient ainsi
s'adapter à ce nouveau changement. De puissantes tribus germaniques envahirent l'Europe et
s'y installèrent aux IIIe et IVe siècles de l'ère chrétienne. Elles amenèrent de nouvelles règles
de conduite, de nouveaux codes d'éthique et une nouvelle manière d'accumuler et de répartir
les richesses.
La
décadence
de l'Empire
Détail d'un
tableau
représentant
une orgie
romaine,
signe de la
décadence
de l'Empire.
L'organisation féodale
L'administration locale
Sous l'Empire carolingien, l'empereur représentait le cœur de l'organisation administrative.
L'étendue de son territoire l'avait imposé à déléguer ses pouvoirs à des responsables de
régions, contrées ou districts. L'insécurité du territoire était telle que le royaume était délimité
géographiquement de telle sorte que l'on pouvait aller d'un point à un autre en une journée de
cheval. Les rivières ou les forêts délimitaient les régions ainsi formées. La nécessité et la peur
avaient imposé un tel réseau de relations entre le responsable d'une région, appelé vassal et
l'empereur ou le roi auquel il avait promis fidélité. Le vassal prêtait serment au seigneur, il
occupait ainsi un fief, domaine terrien de taille importante. Il devait fournir des soldats au
seigneur et lui assurait des revenus. En retour, le seigneur le protégeait avec son armée.
L'organisation du
fief
Certains champs et
villages dépendent
directement du
vassal qui est
retranché dans le
château fort. Celui-
ci a confié des
hameaux à des
arrière-vassaux qui
protègent à leur
tour des sous-
vassaux qui
s'occupent de
quelques parcelles
et maisons.
(Bibliothèque nationale de France)
Décentralisation du pouvoir
Le système féodal est donc formé d'un ensemble de rapports personnels, fondés sur les aides
réciproques qui organisent la société sur de nouvelles bases. Un certain rapport de force est
caractéristique du système féodal. Le puissant a besoin d'hommes fidèles pour l'aider à
administrer les terres et l'armée. Il y a d'autre part les moins puissants qui demandent aide et
assistance, ils deviennent ainsi serviteurs du plus puissant. Mais ils pourront en outre
promulguer des lois, recruter des soldats... Le système féodal est né de la faiblesse des États et
de l'insécurité qu'elle engendrait. L'État fut par la suite morcelé en un grand nombre d'unités
autonomes et accompagné du déplacement de la vie sociale et économique vers la campagne
ainsi que vers la résidence du seigneur : le château.
La vie au château
L'émergence de la noblesse
A la mort de Charlemagne, le pouvoir impérial s'affaiblit, les délégués du pouvoir prirent de
l'indépendance et de l'importance. Une noblesse émergea et se hiérarchisa respectivement en
barons, vicomtes, comtes, marquis, ducs et princes. Il arrivait même que des vassaux soit plus
riches que leurs seigneurs. Ainsi les ducs de Normandie qui contrôlaient l'Angleterre était plus
puissants que les rois de France. Lorsque les Capétiens montèrent sur le trône leur pouvoir
était très réduit, ils ne contrôlaient pas tout le royaume mais uniquement la région d'île de
France. Il leur fallait aussi assurer leur hérédité, mais peu à peu les Capétiens parvinrent à
restaurer l'autorité royale et à abreuver leur pouvoir. De son coté, l'Église récupéra le
monopole spirituel de l'Occident où la vision manichéenne du Diable et de Dieu n'a jamais été
aussi forte.
Le serment du vassal au seigneur
La hiérarchie de la noblesse
• Prince
• Duc
• Marquis
• Comte
• Vicomte
• Baron
• Chevalier
• Ecuyer
• Les artisans : Ce sont les plus favorisés, ils s'occupaient de travailler le fer, le cuivre,
le bois, la laine... Ils obtenaient un atelier et une maison par un seigneur et devaient lui
fabriquait des outils en contrepartie (des armes en général). Mais ils restaient des
hommes libres.
• Les alleutiers : Parmi les agriculteurs qui cultivaient les champs du seigneur,
nombreux étaient ceux qui étaient également libres. Ce sont les alleutiers qui étaient
propriétaire d'un alleu (terres libres sans le contrôle d'un seigneur). Ils nécessitaient
cependant une protection, et réclamaient ainsi le soutien d'une armée à un seigneur. En
échange, ils fournissaient au suzerain une partie de la récolte et devaient effectuer des
corvées (travaux gratuits) : réparation d'un mur du château, construction d'un pont,
moissons... Ils devaient en outre payer une taxe pour utiliser le four ou le pont
seigneurial. Mais malgré ces charges lourdes, il en résultait d'un accord entre hommes
libres.
• Les serfs : Beaucoup plus modestes que les autres, ils étaient quant à eux attachés à
une terre et à un seigneur, ils n'étaient donc pas libres, mais ils vivaient dans des
conditions beaucoup moins dures qu'on ne le pense. Cette « servitude » leur apportée
une sécurité et une certaine stabilité.
Le travail
de la
terre au
mois
d'octobre
Jean et Herman Les très riches Heures du duc de Berry, le mois d'octobre - par
Paul LIMBOURG (musée Condé, Chantilly)
Le monde rural
La ruralité est le nerf du système, elle constitue la base de la survie économique. Les
industries sont en effet peu présentes, elles se réduisaient à la fabrication des armes, de
forteresses, de cathédrales... Et le commerce interrégional existait à peine. La majorité des
paysans restent des hommes libres chez eux, l'esclavage se limitait à la cour royale et à la
vassalité. Les paysans semaient à la main et utilisaient des bœufs pour cultiver. Chaque année,
des terres étaient laissées en jachère (non cultivées) afin de les rendre fertiles. Mais très vite,
les conditions du paysan se dégradèrent. Le temps devint plus humide et plus froid au XIIIe
siècle, les récoltes furent mauvaises. Bientôt, il n'y avait plus assez de soleil pour extraire le
sel de l'eau de mer, la viande ne se conservait plus. Ainsi, des maladies apparurent : la
typhoïde, la dysenterie et la peste, elles s'ajoutèrent à la famine qui poussait certaines
personnes à manger chiens, chats et même leurs propres enfants.
Les chevaliers
La chevalerie
Rompant avec la tradition franque qui consistait à partager le royaume entre les fils, le
seigneur féodal fit de son fils aîné l'unique héritier du fief. Les autres fils recevaient une
somme d'argent, une armure, un cheval dressé pour le combat, un écuyer et une épée. Nantis
de ce bagage, ils s'aventuraient sur les routes, et avec l'aide de Dieu et de leur épée pouvaient-
ils conquérir un fief. Ce furent les premiers chevaliers. C'est sous l'influence de l'Église que
fut créée la chevalerie, un ordre militaire et presque religieux, difficile à accéder. Ses
membres devaient s'engager à servir le bien, la justice et l'honneur.
Chevalier
au cours
d'un
tournoi
L'initiation du chevalier
Seuls les fils de nobles pouvaient devenir chevaliers. De rares exceptions étaient faites pour «
les chevaliers de l'épée » qui obtenaient ce titre pour leur courage sur le champ de bataille.
Mais le postulant devait suivre un long apprentissage. Dès sept ou huit ans, le jeune cadet
devenait page et servait le seigneur comme un domestique noble. A quatorze ans, il devenait
écuyer, il portait son écu (bouclier représentant les armoiries), il devenait son assistant sur le
champ de combat. Il apprenait dans le même temps, le maniement des armes et à monter le
cheval en portant son bouclier et sa lourde lance. Il s'entraînait à l'esquive des coups avec la
quintaine (mannequin en bois qui pivotait sur un axe). L'instruction durait sept années en
général.
L'investiture du chevalier
La cérémonie d'investiture du chevalier avait traditionnellement lieu le jour de l'Ascension
(quarante jours après Pâques). Le seigneur fournissait le coûteux équipement du chevalier. La
veille de la cérémonie, le postulant portait une chemise blanche et une tunique rouge, couleur
du sang. A la tombée de la nuit, le chevalier passait la nuit agenouillé devant l'autel de la
chapelle à prier. A l'aube, une sonnerie de trompette annonçait le début de la cérémonie.
Durant la messe, le chapelain rappelait les devoirs du chevalier. Après la communion, le
cheval du futur chevalier entrait dans la chapelle. Puis la main tendue au-dessus de l'Évangile,
le jeune homme jurait solennellement de respecter les règles de la chevalerie. Il revêtait alors
son armure (haubert, cuirasse, brassards, jambières). Puis le seigneur frappait du plat de
l'épée, les épaules et la tête du chevalier (adoubement). Le seigneur prononçait alors ces
mots : « Au nom de Dieu, de Saint-Michel et de Saint-Georges, je te fais chevalier. Sois
preux, loyal, généreux. » Le chevalier mettait son casque, saisissait sa lance et sautait à
cheval. Cette chevauchée était le symbole de son errance à travers le monde où il devra faire
respecter la justice, défendre la foi...
La ferveur religieuse
Introduction
Au début du Moyen Âge, la foi religieuse était déjà profonde et bien ancrée chez les chrétiens
européens. Malgré une tendance à générer un certain fanatisme, elle ne s'exalta que rarement
jusqu'à la violence. Les choses changèrent cependant à mesure que grandissait et s'étendait la
menace de l'Islam...
La
sagesse de
Dieu
L'image
de Dieu
en
vieillard
tenant le
globe, se
répand
dans l'art
occidental
au cours
du XIVe
siècle.
Jacques
le
Majeur
Les croisades
Bénie par le pape et conduite par les monarques des royaumes chrétiens, cette aventure devait
représenter tout ce que l'esprit médiéval avait de bon en lui. Huit croisades au total, où
s'impliquèrent tous les états (clergé, noblesse, bourgeoisie et université), toutes castes
confondues. Forgerons, tanneurs et artisans équipèrent les Croisés, les travailleurs de
chantiers navals fournissaient les navires pour traverser la Méditerranée. Les femmes
confectionnaient vêtements, couvertures, et brodaient avec ferveur les bannières, enseignes et
fanions qui devaient arborer les champs de bataille, de nombreuses femmes de la Cour
suivaient la reine qui accompagnait parfois son royal conjoint. Et la hiérarchie du clergé priait
depuis les plus hautes cathédrales aux modestes chapelles. Les multiples campements devant
les cités assiégées étaient en proie à une dévotion particulièrement atroce. Ainsi, après la mise
à sac de la Palestine, Raoul de Caen, chroniqueur de la Première Croisade écrivait : « A
Maarat, les nôtres firent cuire les païens adultes dans des marmites et embrochèrent les
enfants pour les manger rôtis. » Certains prêtres musulmans qui savaient où se cacher la
Sainte croix du Christ furent torturés, des Juifs étaient enfermés dans leur synagogue et y
brûlèrent vifs. Ces entreprises démesurées étaient principalement menés par les Francs qui
perdirent durant les Croisades plus d'hommes que tous les autres pays Chrétiens réunis.
La hiérarchie du clergé
La justice
La justice au Moyen Âge
L'époque médiévale vit la coexistence de deux concepts en matière de justice :
• Le premier se réclamant du droit romain, il s'agit de celui des rois et de l'Eglise, qui,
après la chute de l'Empire et la christianisation des barbares incarnait l'antique prestige
de Rome. Le Droit romain consistait en l'application de la justice en vertu de lois et
décrets écrits : La loi des Douze Tables de l'ère républicaine tout d'abord, puis les lois
plébiscites ou codes, à l'époque de l'Empire. Les Romains avaient adopté la manière
des Athéniens de rendre la justice.
• Le second est celui du peuple et des seigneurs sur leur fief qui désirait établir leur
justice sans rendre de compte, ce mode de justice dérive des principes du droit
germanique Par essence, la justice germanique était très simpliste : le seigneur se
réservait le droit d'infliger des châtiments à ses sujets, en application de vagues
concepts issus d'antiques traditions. Cependant aucune loi n'était rédigée. L'exercice
du droit germanique des seigneurs féodaux était réparti selon trois niveaux :
o La haute justice, qui donnait pouvoir de vie ou de mort et l'octroi de
l'utilisation de la torture ainsi qu'à la saisie des biens.
o La moyenne justice se limitait à punir des délits qui n'impliquaient pas la peine
de mort mais pouvaient conduire à de lourdes condamnations.
o La basse justice était restreinte au châtiment des serviteurs dépendant du
seigneur.
Scène de
torture d'un
homosexuel
au Moyen
Âge
Justice et châtiments
Les concepts de droit romain et de droit germanique se heurtèrent au cours des siècles, de
nombreux châtiments physiques refirent leur apparition en Europe. La principale nouveauté
introduite en Europe fut l' ordalie, il s'agit d'un système visait à démontrer la culpabilité ou
l'innocence de l'accusé. Cette pratique barbare consistait à soumettre l'accusé à une épreuve
difficile qu'il devait surpasser pour prouver son innocence. Parmi les plus courantes : la
bassine d'huile bouillante dans laquelle l'accusé devait plonger une main et la ressortir
indemne ou celle des braises de charbon chauffées qu'il devait se saisir sans se brûler...
Evidemment dans la majorité des cas, l'accusation était suivie par l'exécution capitale.
L'Eglise ne fit rien pour éradiquer ces pratiques brutales, bien au contraire, elle les développa
avec dextérité. Une variante de l'ordalie fut celle du « jugement de Dieu » : l'accusateur
affrontait l'accusé dans un combat mortel. Les femmes et les nobles pouvaient choisir un
champion pour les représenter. Une autre pratique fut celle de l'écartèlement. Le prisonnier,
après avoir été pendu, décapité, lapidé, ou criblé de flèches, était mis en pièces : chacun des «
morceaux » était exposé publiquement.
Le Tribunal d'Inquisition
L'Inquisition était chargée dès le XIIIe siècle de réprimer l'hérésie dans certains États
catholiques. Les premiers inquisiteurs connus, deux moines de l'ordre de Cîteaux lors de
l'hérésie cathare. C'est en 1231 que le pape Grégoire IX créa Le Tribunal d'Inquisition, placé
sous le contrôle de l'ordre des Dominicains. D'abord présentée comme un organisme
judiciaire temporaire, l'Inquisition a été transformée en établissement régulier et permanent
par les conciles du Latran (1215) et de Toulouse (1229). Toute personne pouvait être
poursuivie sur simple dénonciation, l'essentiel pour les juges étant d'obtenir l'aveu des
inculpés, ce qui, à partir de 1252, les amena à utiliser la torture. Par son action brutale, elle fut
aussi utilisée pour combattre d'autres formes d'hérésie, pour réprimer la sorcellerie, pour
persécuter les non-chrétiens ou jugés tels. Au XVe siècle, les progrès de la centralisation
royale firent peu à peu tomber en désuétude les tribunaux d'Inquisition en France.
Sorcellerie et satanisme
En cachette, on
pratiquait l'envoûtement
et l'exorcisme. On
croyait au pouvoir des
talismans, amulettes, ou
des philtres. La justice
civile et religieuse ne
tarda pas à mener une
lutte féroce contre ces
pratiques. Le satanisme
se réfère à un maître,
Satan ; c'est une religion
qui s'oppose
ouvertement à la
chrétienté. Mais à cette
époque, on ne fit pas de
distinction entre
sorcellerie et satanisme.
Même l'herboristerie
pouvait être considérée
comme une hérésie.
Inquisition Scene, par Francisco GOYA 1816 (Royal Academy of San Fernando, Madrid)
Les ordres
Les ordres de chevalerie
• Les Hospitaliers : L'ordre des Hospitaliers est fondé en 1113 en Palestine pour soigner
et protéger les pèlerins qui s'y rendaient. Gouvernés par un grand maître, les
Hospitaliers faisaient vœu de chasteté, de pauvreté et d'obéissance. Après la perte de la
Terre Sainte avec la prise de Saint Jean d'Acre en 1291, ils s'installent à Chypre et
conquièrent l'île de Rhodes sur les Byzantins en 1309. Charles Quint leur cède l'île de
Malte; ils prennent alors le nom de Chevaliers de Malte. Ils continuent à s'illustrer
contre les Turcs et s'illustrent lors de la bataille de Lépante en 1571. L'ordre demeura à
Malte jusqu'à la prise de l'île par Bonaparte en 1798. L'ordre siège aujourd'hui à Rome
et n'a plus qu'un rôle honorifique.
• Les Templiers : L'Ordre des Chevaliers de la milice du Temple est fondé en 1119,
pour la défense des pèlerins en Terre Sainte. Il s'enrichit, posséda domaines et
forteresses, servit de banque aux pèlerins et, plus tard, aux rois. Après la perte de la
Terre Sainte, l'ordre se retire dans ses possessions européennes. En butte à de
nombreuses hostilités, notamment parce qu'il ne relève que du pape, l'ordre est
persécuté à partir de 1307 par Guillaume de Nogaret et Philippe IV le Bel : arrêtés et
soumis à la question, les Templiers avouent des crimes peu vraisemblables. Le pape
Clément V convoque un concile sous la pression du roi de France. En 1312, Clément
V prononce la dissolution de l'ordre des Templiers. Le grand maître de l'ordre, Jacques
de Molay, est exécuté en 1314, et les biens des Templiers sont transmis aux
Hospitaliers.
• Les Chevaliers Teutonniques : Cet ordre hospitalier et militaire est fondé vers 1128
par les Croisés à Jérusalem, mais exerce son influence surtout en Allemagne. L'ordre
bénéficie bientôt de privilèges et de donations considérables. Les heurts avec les
Hospitaliers les incitent à chercher un établissement en Europe Orientale. Leur
avancée à l'Est est limitée par les Russes (défaite devant Alexandre Nevski en 1242).
Au XIVe siècle, le grand maître des Teutoniques apparaît comme un des souverains
les plus puissants et les plus riches d'Europe. Le XVe siècle voit cependant leur déclin
la défaite de Tannenberg de 1410 face aux Polonais et Lituaniens. Napoléon supprime
l'ordre en 1809, qui se reforme en Autriche en 1840.
Le trésor
des
Templiers
On a
beaucoup
écrit sur ce
fameux
trésor,
nombreux
l'ont
cherchés en
vain.
Pourtant
l'ordre était
infiniment
riche,
lorsque les
sbires de
Philippe le
Bel
investirent
le Temple
de Paris, ils
ne
trouvèrent
rien. Un
cortège de
chariots
recouverts
de paille,
avaient
quitté la
capitale la
veille a-t-on
dit. On dit
que le trésor
fut emmené
au Nord de
la France
pour aller
jusqu'en
Angleterre.
D'autres
sources
affirment
qu'il fût
caché dans
les monts
d'Auvergne.
Mystère...
Diffusé sur www.mythes-et-legendes.net
La
bataille
de
Crécy
(1346)
Tactique militaire
Le plus souvent, une armée était une combinaison de cavaliers et d'hommes à pied, ce qui
aboutissait à un dispositif assez complexe qui était l'œuvre de grands tacticiens comme
Charles le Téméraire par exemple. Il ne faut pas oublier qu'à l'époque, il n'existait pas de
cartes d'état-major. Les commandants en chef n'avait une connaissance du terrain qu'en
employant des espions ou des guides locaux. L'usage des cartes n'apparaît qu'au cours du XVe
siècle pour les opérations terrestres, alors qu'on en employait depuis le XIIIe siècle pour les
expéditions nautiques.
La bataille rangée
Refusée la plupart du temps, la bataille rangée était cependant le point le plus culminant de
toute campagne. Il existe trois types de combattants au cours des batailles :
Le siège
d'Orléans
par
Jeanne
d'Arc
Le château fort
Le château est le lieu de résidence du seigneur, plus il est imposant et doté de moyens de
défense, plus le seigneur affirme sa puissance et sa gloire. Mais c'est aussi un lieu militaire
protégeant les biens et habitants du fief. Les premiers châteaux furent des tours en bois
établies sur des collines que l'on protégeait par plusieurs palissades et fossés. Vulnérables aux
feu et autres armes de jet, la pierre fut utilisée sous l'impulsion de normands. Les premiers
donjons en pierre étaient carrés, par la suite on les faisait arrondis pour réduire les angles
morts. Puis sous l'impulsion de Philippe Auguste en France, les châteaux devinrent de
véritables forteresses. Il devenait alors difficile de s'en emparer. La méthode la plus courante
était le siège, on encerclait le château pour le couper des ressources. En manque
d'approvisionnement, les assiégés finissaient par se rendre. Cependant le château pouvait
contenir une grande quantité de ressources et le siège pouvait durer des années. Il fallait alors
passer à la prise du château.
Voir la description intéractive d'un château fort
Les archers
Pendant le Moyen Âge, il y avait toute sorte d'armes de jet (arc court, arc long, arbalète),
l'avantage des archers était de pouvoir tuer l'ennemi sans engager de combat individuel. Très
pratiqué dans les temps anciens, l'arme de jet s'oublia au début du Moyen Âge où les
chevaliers dominaient les territoires. Le code d'honneur rejetait l'arc, qui est considéré comme
l'arme d'un lâche. Mais les archers demeuraient utiles pour les sièges et batailles, ils furent
déterminant au cours des batailles d'Hastings (1066) et Crécy (1346). Les archers étaient en
formation compacte, leurs flèches pouvaient percer une armure à moins de cent mètres. Les
Anglais utilisèrent beaucoup les archers car ils étaient désavantagés lorsqu'ils se battaient hors
de leur île. Ils développèrent la tactique du tir de barrage, plutôt que de viser une cible
individuelle, ils visaient la zone qu'occupait l'ennemi. Ils pouvaient en outre tirer six flèches à
la minute. Les arbalétriers devinrent incontournables dans les autres armées d'Europe, qui
bénéficient d'une meilleure précision. Vers le XIVe siècle, les premières armes à feu de poing
apparurent aux champs de bataille.
La bataille
d'Hastings
(1066)
Les armures
L'armure du soldat
Très vite, on comprit que se défendre du combat était aussi important que porter un coup à
l'ennemi. Le terme "armure" n'apparaît qu'au XVe siècle pour désigner les protections en
aciers, auparavant on parlait d' harnois ou d' adoubement. Les premières armures étaient faites
en cuir, les Grecs et les Romains utilisèrent le bronze. A la chute de l'empire, l'armure
disparût, les barbares ne portaient qu'un bouclier et un casque. A l'époque carolingienne,
l'armure réapparaît, on plaçait des pièces de métal (écailles, rectangulaires, anneaux) sur une
large étoffe, c'est la broigne, utilisée par les Carolingiens et les Normands. Au XIIe siècle, on
adopta le haubert (cotte de maille), véritable tissu de métal. Un capuchon de maille et des
gants de peaux complétaient parfois l'équipement. Puis, au XIIIe siècle, on complétait la cotte
de maille avec des gantelets et des chausses de mailles, on ajoutait ensuite des pièces de fer,
car le haubert était vulnérable aux armes de choc (masse, marteau). Puis bras, torse, coudes,
jambes furent tour à tour protéger. Au XIVe siècle, il y eut une transition entre la cotte de
mailles et l'armure de plates complètes, avant d'être abandonnée par l'apparition des armes à
feu.
XIIe siècle - XIIIe siècle - Cotte de
XIVe siècle - Gambison XVe siècle - Armure
Haubert de mailles complétée de
et haubert, surcot, de plates complète,
mailles long, chausses et de
cubitières, genouillères gorgerette de mailles
casque conique à gantelets, surcot,
et grèves et bassinet
nasal heaume cylindrique
Le heaume
Le heaume désigne l'armure de tête, le terme fait son apparition au XIIe siècle, l'utilisation du
casque remonte cependant à l'Antiquité. Les améliorations successives du casque consistèrent
à couvrir de plus en plus le visage rendant difficile l'identification de son propriétaire. C'est
peut-être l'origine de l'Héraldique, la science des blasons. Un épisode très célèbre figure dans
la tapisserie de Bayeux, Guillaume le Conquérant enlève son casque pour être reconnu par ses
hommes qui le croyait mort. Au Xe siècle, on utilisait le casque conique à protection nasale
qui fut importé par les Normands. A partir du XIIIème siècle, pour mieux protéger le visage,
on créa un heaume cylindrique enveloppant la tête entière avec des fentes uniquement pour
les yeux. Ces heaumes étaient lourds et rendaient la respiration difficile. L'amélioration des
techniques de travail du fer permit de revenir à une forme conique sur le dessus du heaume
qui protégeait davantage que la forme plate, tout en conservant une protection du visage. Le
bassinet, qui apparut vers le début du XIVe siècle améliora considérablement le confort. Il
était moins lourd et possédait une visière pouvant être relevée. A la fin du XIVème siècle, le
heaume à "tête de crapaud" fait son apparition (utilisé lors des tournois et joutes).
Casque conique
Heaume cylindrique Heaume à "tête de
avec protection Heaume à bassinet
à dessus plat (XIIe crapaud" (XIVe
nasale (XIe (XIIe siècle)
siècle) siècle)
siècle)
L'écu
Le bouclier est la plus courante et ancienne des armes de défense, spontanément, les hommes
utilisaient des pièces de bois pour parer les coups. Puis on y installa des attaches destinés à
maintenir le bouclier d'une seule main, parfois on y ajoutait une sangle pour reposer le
bouclier sur le dos afin de manier des armes lourdes. Les premiers boucliers étaient ronds,
mais ce sont les Romains qui adoptèrent les boucliers à bords droits, beaucoup plus efficaces
contre les projectiles. Mais au Moyen Âge, les Francs et les Vikings utilisaient plutôt des
boucliers ronds recouverts de cuir pour une meilleure rigidité. On appelle écu, le bouclier du
Moyen Âge. Dès le XIe siècle, les Normands adoptèrent le bouclier long, arrondi sur le
dessus, et se prolongeant pour protéger les jambes. L'amélioration des armures et l'utilisation
du cheval contraignit les soldats à employer un bouclier plus petit. A partir du XIIIème siècle,
l'écu porte régulièrement les armoiries de son propriétaire ce qui permet de l'identifier. Au
XIVe siècle, le bouclier de tournoi, plus petit apparût, il possédait une encoche sur le dessus
afin de maintenir la lance. Le pavois fit également son apparition, il s'agissait d'un grand
bouclier ovale porté par les fantassins et les arbalétriers, qui le plantaient dans le sol pour se
protéger lors du rechargement de leurs armes.
Bouclier Vicking
Bouclier Normand Écu en V du
avec l'umbo au
du XIe siècle XIIIe siècle
centre
Les armes
Les armes de corps à corps
• L'épée : C'est l'arme la plus utilisée par l'homme d'arme du Moyen Âge. L'époque
carolingienne voit s'installer l'épée longue (les Romains utilisaient des épées courtes).
Elle devint alors une arme noble et le chevalier lui donnait parfois un nom (Durandal,
l'épée de Roland). A la fin du XIIe siècle, la poignée devient plus longue pour être
portée à deux mains. On distingue deux types d'épées, lames légères et lourdes qui
servent à frapper d'estoc ou de taille (de la pointe ou du tranchant), les chevaliers
possédaient souvent les deux types de lame.
• La lance : C'est une arme très ancienne, on utilise un long bâton équipé d'une pointe en
fer. Au XIe siècle, la lance ne dépassait pas trois mètres, elle servait à charger
l'ennemi. On y ajouta une garde d'acier pour protéger la main du chevalier. Au XIVe
siècle, on utilisait un crochet fixé sur l'armure afin que le chevalier puisse maintenir la
lance sous l'aisselle. La lance fut ainsi plus longue et plus lourde.
• Le fléau : C'est un manche de bois muni d'une chaîne métallique sur laquelle est
accroché une masse de fer, les Français ne l'utilisaient que très peu. Elle était
particulièrement destructrice pour les hauberts, elle fut ensuite rallongée, pour
atteindre les cavaliers. La masse était généralement sphérique et armé de pointes. Une
variante du fléau : le goupillon possédait plusieurs chaînes garnies de boules à pointes
acérés.
• La hache : Les peuplades germaniques furent les premiers à utiliser la hache (outil) au
combat. Les Francs utilisaient la francisque (hache courte à une lame), qu'ils pouvaient
lancer à 3-4 mètres pour ouvrir le combat. Ils utilisèrent plus tard la hache Danoise,
longue (1m50) tenue à deux mains. Au XIVe siècle, des haches nouvelles apparurent
(hallebarde), pouvant frapper de taille et d'estoc (tranchant et pointe).
• La masse : Composée d'un manche et d'une tête garnie de pointes, on l'utilise dès le
XIIe siècle. La masse pouvait briser un crâne ou même casser un membre à travers le
haubert. Plus tard, la masse était formée d'une série de lames, le manche fut fabriqué
en fer pour éviter qu'il se casse.
• L'arc : Arme qui date du néolithique, il s'agit d'un bâton de bois courbé avec une corde
liée aux extrémités. L'arc composite fut une avancée majeure, améliorée au niveau de
la corne et des nerfs. Les flèches devaient avoir une trajectoire stable pour être
efficace, généralement peu coûteuses, elles étaient produites en quantité. La taille des
flèches dépendaient de la difficulté à bander l'arc. L'archer était vêtu légèrement pour
pouvoir se mouvoir plus facilement, pour sa survie, il devait disposer d'une arme
supplémentaire (couteau, épée).
• L'arbalète : Cette arme dérive de l'arc, elle est utilisée dès le Xe siècle. L'arc est posé
sur une pièce en bois qui le maintient ( arbrier) et d'un mécanisme ( noix) qui permet
de maintenir la corde tendue, de lâcher la flèche, et de bander l'arc. L'arbalète est plus
puissante et précise que l'arc mais sa cadence est plus faible. Les flèches courtes
étaient appelés les carreaux (15 à 30 cm). Le pape Innocent II interdit en 1139 l'usage
de cet instrument (qui dit-on fut inventé par le diable), mais elle fut employée contre
les infidèles lors de la IIIe croisade. Les différentes arbalètes se caractérisent par leur
mécanisme :
o L'arbalète à croc : tout en maintenant l'arbalète des deux mains, le soldat
engageait son pied dans un étrier et tendait la corde en poussant l'arme.
o L'arbalète à pied de biche : constituée d'un levier à deux branches, lorsqu'on le
basculait, il ramenait deux crochets vers l'arrière qui bandaient l'arc. Elle était
beaucoup utilisée par les arbalétriers à cheval.
o L'arbalète à moufle : une corde attachée à un treuil était placé à l'aide d'un
crochet sur la ceinture du soldat qui en tirant dessus rabaissé le treuil et bander
l'arc, c'est la plus puissante des arbalètes.
o L'arbalète à cranequin : constitué d'un tambour rotatif qui sous l'effet d'une
manivelle se déplaçait sur une roue dentée à crémaillère. Un stratège chinois
inventa au IIIe siècle une arbalète à répétition qui pouvait tirer dix traits en
quinze secondes.
Archer Arbalétrier
Héraldique
Généralités
Origine de l'héraldique
A la fin du XIIème siècle, à l'époque des Croisades, des lois précises et jusqu'alors
immuables, règlent les principes auxquels doit obéir la science du blason, appelée «
Héraldique ». On est de nos jours assuré que l'origine des blasons, sous cette forme remonte
au XIème siècle, lorsque les casques à protection nasal étaient utilisés. On ne pouvait alors
reconnaître le soldat. Les chevaliers vont alors peindre sur leurs écus des figures
géométriques, animales ou végétales. La reconnaissance sur les champs de bataille est donc
l'élément qui a contribué à la création de l'héraldique. Pouvoir se rassembler rapidement
auprès des chefs de bataille en pavanant des étendards et autres fanions aux couleurs de
chacun.
La forme de l'écu
L'écu a revêtu différentes formes suivant son origine ou sa destination. Sa surface est divisée
en neuf partitions. Le coté droit de l'écu (dextre) correspond à la gauche de la personne qui le
regarde. Il en est de même pour le coté gauche (senestre). De par sa forme, nous savons si les
armoiries de l'écu a des origines françaises, suisses, allemandes...
Les couleurs
Les couleurs se divisent en deux groupes : les métaux et les émaux. Il existe également un
code schématique (points, lignes...) qui correspond à chaque couleur. On associe également
une planète et une pierre précieuse à chacune des couleurs ainsi qu'une liste de vertus.
Les couleurs ne peuvent pas être employées n'importe comment et leur superposition obéit à
des règles strictes et impératives. On ne peut donc superposer deux couleurs du même groupe,
par exemple si la table de l'écu est de gueules (rouge), le lion qu'elle portera ne pourra être
que or ou argent (métal jaune ou blanc). Si la règle n'est pas appliquée, on dit que les armes
sont "à enquerre".
Les Métaux
Intelligence - grandeur
Or (jaune) Le Soleil - la Topaze
- vertu
Netteté - pureté -
Argent (blanc) La Lune - la Perle
sagesse
Les Émaux
Gueules (rouge) Mars - le Rubis Amour - patriotisme
Les fourrures
Sept sortes de fourrure parmi les éléments constitutifs d'un blason dont la plus connue est
l'hermine qui orne les armes de Bretagne.
Parti Pal
Coupe Fasce
Tranché Bande
Taille Barre
Encartelé Croix
Encartelé en sautoir Sautoir
Pairle Franc-quartier
Gousset Escarre
Bordure Canton
Orle Équipolé
Les rebattements
Les rebattements sont des répétitions des pièces honorables sur l'écu, elles portent parfois un
nom qui rappelle la pièce honorable répétée.
L'écu dit "palé" est divisé par des pals dont le nombre est égal aux intervalles
du champ (quatre pals plus quatre intervalles). Si l'écu est divisé par un trait
Pal
de coupe, il est dit "contre-palé". Si le nombre de pals est égal à cinq ou plus,
le pal prend le nom de vergette et l'écu est dit "vergeté"
L'écu "fascé" est divisé en six ou huit fasces égales d'émaux alternés. Si cet
écu est divisé par un trait de parti, l'écu est dit "contre-fascé". Si le nombre de
Fasce fasces (toujours pair) est supérieur à huit, ces fasces prennent le nom de
burèles et l'écu est dit "burelé". Si les burèles sont regroupées par deux ou
par trois, elles prennent respectivement le nom de jumelles et de tierces.
L'écu "barré" est un écu divisé par un nombre pair de barres ayant de plus la
particularité de présenter une alternance de métal et d'émaux. L'écu peut être
Barre
"coticé en barre", quand il est recouvert, au plus, de dix barres qui prennent
le nom de cotices en barre.
Lorsque l'écu est divisé par des bandes en nombre pair, il est dit "bandé".
Tout comme l'écu barré, il présente une alternance de métal et d'émaux. En
Bande blasonnant (décrivant) l'écu, on doit indiquer le nombre de pièces. L'écu peut
être "coticé en bande", quand il est recouvert, au plus, de dix bandes qui
prennent le nom de cotices en bande.
Autres
Les meubles
Ce sont des pièces de petite dimension qui viennent charger un écu et qui ne sont pas des
pièces honorables. Ces figures sont en très grand nombre et très diverses. Ce sont soit des
figures animales, dans un nombre très limité, végétales ou géométriques. Quant il s'agit de
pièces géométriques, leurs proportions sont strictement définies (losange, anneau, triangle,
étoile...). Pour les figures animales, des conventions de représentations sont mises en place.
Pour les figures végétales, les feuilles et les fruits sont disproportionnés (afin qu'ils soient
visibles et reconnaissables de loin). Les représentations animales sont très stylisées, en
particulier les parties facilement identifiables : tête, griffes... Au XIVème siècle, il apparaît de
nouveaux meubles : objets, armes, bâtiments.
L'ours était auparavant considéré comme le roi des animaux,
il est progressivement remplacé par le lion, cependant l'aigle
lui ravit le titre face aux oiseaux. En tant que meuble, il est
par défaut rampant, qui signifie pour l'époque saisir, attraper.
Le Lion
Mais il existe de nombreuses autres attitudes, sautant,
regardant, couché, assis... Suivant sa posture, le lion
(généralement avec une tête de profil) peut être appelé léopard
si sa tête est de face, mais il s'agit du même animal.
Le blasonnement
On appelle blasonnement la manière de décrire des armoiries selon un langage conventionnel
qui permet, à lui seul, de décrire l'écu sans que l'on ait besoin de le dessiner. Le cas le plus
simple est celui de l'écu qui ne comporte ni partition ni figure, il est alors dit « plain ». Ensuite
pour blasonner un écu, on commence toujours par énoncer le champ de l'écu (par son émail
ou métal) puis on énonce les pièces qui le chargent. Si la table d'attente de l'écu est divisée en
partitions, il faut toujours commencer par citer celle qui se trouve en haut à gauche (ce qui
correspond pour nous à la dextre de l'écu). Viennent ensuite celles de la partie supérieure, puis
celles venant en dessous. Chaque partie doit être intégralement décrite avant de passer à la
suivante.
France
« D'azur, semé de fleurs de lys d'or »
Ancienne
Duché de
« De gueules, à deux léopards d'or »
Normandie
Les
rois
mage
s
La tapisserie de Bayeux
L'Art Gothique
Sous l'affermissement des rois Capétiens ( Louis VII, Philippe Auguste...), cet art nouveau
apparaît en Île-de-France. L'architecte gothique cherche à unir les masses, à fondre les
volumes. L'arc-boutant y joue un rôle tout aussi important que l'ogive. Il crée une dynamique
verticale, il permet aussi de réduire le rôle porteur du mur. Les grandes arcades s'inscrivent
dans une volonté d'amplifier les vides au détriment des pleins. Dès lors, une grande vague de
reconstruction balaye la France, à cause d'incendies ou autres évènements, les églises se
réadaptent à ce genre nouveau qui s'impose très vite. Les vitraux sont beaucoup mieux
utilisés, parfois jusqu'à la démesure (cathédrale de Reims). Par ailleurs, les sculpteurs
affirment leur originalité par un jeu complexe de courbes et de contre-courbes dans les plis,
par des effets d'ombre et de lumière. Dans tous les domaines d'arts, la lumière joue un rôle
dynamique. La sculpture devient servante de l'architecture, cet accord correspond à un grand
bouleversement stylistique. La peinture joue un rôle plus prépondérant, on voit ainsi
apparaître de magnifiques fresques murales. Les objets d'arts se multiplient, notamment à
Limoges. L'art gothique s'impose comme l'art caractéristique du style médiéval. Mais comme
toujours, l'art sert avant tout la religion, ce n'est que bien plus tard, dans les peintures
flamandes et italiennes, que l'on commence à peindre des gens ordinaires, et des scènes du
quotidiens.
Voir la description intéractive d'une cathédrale
Troubadours
- XIIe siècle
Scène
érotique
médiévale
La chanson de geste
La chanson de geste est la première forme de littérature profane écrite en langue française.
C'est la forme médiévale de l'épopée latine, transposée au monde de la guerre, de la poésie
hagiographique, de l'exaltation de la vie des saints. La chanson de geste est une forme
littéraire de l'action comme l'indique clairement le terme de geste (du latin gesta : actions). Le
mot chanson met en évidence le caractère oral de ces textes qui sont, en règle générale,
chantés et récités par les jongleurs. Un seul jour n'était pas suffisant pour réciter les 4 000 vers
de « la Chanson de Roland », la plus célèbre de toutes. Les sources manuscrites sont ainsi très
différentes entre elle compte tenus de ce caractère oral. Ces longs poèmes narratifs célébraient
les prouesses guerrières, les héros, en général des chevaliers français devenus des personnages
légendaires. Les évènements narrés remontent à plusieurs siècles avant la création du poème,
mais sont revus à l'occasion des conflits contemporains. Le thème récurrent de la croisade sert
de prétexte pour exalter la vaillance guerrière et les prouesses des héros sur fond mythique de
combats surhumains et de descriptions fabuleuses. Exprimée à une époque chrétienne, la
chanson de geste véhiculait une profonde charge idéologique, celle de la lutte entre le Bien et
le Mal. La Chrétienté contre les Sarrasins musulmans. La plupart des chansons sont
composées dans le Nord-Ouest de la France (Normandie), mais il se peut que le berceau de
cette forme poétique soit né au Sud de la France. Les chansons les plus célèbres sont celles de
Roland, de Charlemagne, de Guillaume d'Orange et du Cid.
Perceval
au
château
du Graal
• L'école « intérieure » était réservée à ceux qui désiraient approfondir leurs études pour
entrer dans le clergé.
• L'école « extérieure » était une sorte d'école élémentaire ou primaire. Cette dernière
qui était aussi ouverte aux pauvres, joua un rôle décisif dans la diffusion du savoir en
Europe.
Un
moine
copiste
De plus, des pistes caravanières et des routes maritimes rejoignaient l'Inde, le Sud-Est
asiatique et la Chine. Les produits provenant de ces contrées étaient achetés par les Européens
dans les villes du Levant ou à Byzance. En échange, ils y vendaient du bois, du fer, du blé, du
vin, de l'huile, etc.
Caravane espagnole
Le réseau romain
Depuis Rome, comme « centre nerveux », de nombreuses voies et chaussées rayonnaient
suivant des tracés qui pouvaient atteindre n'importe quel point de l'Empire, y compris le plus
éloigné, et au long desquels les voyageurs pouvaient bénéficier d'un remarquable système de
relais pour les chevaux et d'auberges pour se reposer. Lors de la chute de l'Empire romain, le
changement qui s'opéra, s'il ne fut pas brutal, suivit cependant un lent processus de
détérioration et d'abandon qui se prolongera durant plus de deux siècles. Concrètement,
depuis le règne de l'empereur Caracalla, jusqu'au troisième siècle de notre ère, Rome avait
cessé de se préoccuper de l'entretien du réseau secondaire de routes ; seules, les grandes voies
qui partaient de Rome bénéficiaient de ces tâches vitales, les relais fonctionnaient, et les
auberges bien que se raréfiant demeuraient ouvertes. L'immense réseau de voies de
communications élaboré par les Romains, cette œuvre parmi les plus colossales de l'ingénierie
civile de tous les temps, devait malheureusement disparaître avec le collapsus de l'Empire.
Le pont
du Gard,
aqueduc
romain
du Ier
siècle
La « petite Renaissance »
Dans la seconde moitié du VIIIe siècle sur le Vieux Continent se produisit un renouveau de
l'activité commerciale, intellectuelle et religieuse initié par l'empereur Charlemagne,
personnalité dominante du Haut Moyen Âge (période qui s'étend du début du Ve siècle
jusqu'à l'aube du XIIème siècle). L'Empire Carolingien, maintenu par les successeurs de
Charlemagne devait durer presque un siècle et demi au cours duquel il connut une authentique
renaissance qui s'affirma dans la première moitié du IXe siècle. Les routes de l'Europe au
cours de ces longues périodes furent à nouveau fréquentées. Mais c'en était fini des antiques
chaussées romaines ; le temps avait fait son œuvre d'une part, et, après le passage successif
des barbares et des paysans, elles avaient été saccagées et pillés, car le matériau dont ces voies
étaient faites, blocs de pierres d'excellente qualité s'était révélé d'une grande utilité pour la
construction des habitations. De nombreux manoirs furent construits à partir de la pierre
extraite des chaussées romaines. Toutes ces raisons firent qu'il restait bien peu de choses des
larges voies qui traversaient jadis les montagnes et franchissaient les rivières sur des ponts
ingénieux, la plupart détruits. Les chemins et les sentiers de l'Empire carolingien, s'ils
s'inspirèrent de la voie romaine étaient beaucoup plus modestes.
Carte de
l'Europe
de
l'Ouest
• Le Haut Moyen Âge : Elle s'étend du Ve siècle au milieu du XIe. C'est une époque
chaotique où le dépeuplement des villes et des cités va croissant. Période éminemment
rurale au cours duquel le système de commerce est fondé sur le troc.
• Le Bas Moyen Âge : Cette période verra fleurir le commerce et les marchands, ainsi
devait naître une forme de capitalisme qui s'affirmera au fil du temps. Les guildes et
les hanses sont issues de cette deuxième partie du Moyen Âge. A l'origine, il s'agissait
de confréries à caractère religieux, qui fleurirent au cours de l'Empire Carolingien,
lesquelles donnèrent naissance aux corporations.
Rue
marchande
au Moyen
Âge
Procession des corps de métiers. On remarque les emblèmes correspondant aux différentes
confréries.
La fête du Ommeganck à Bruxelles, par Denis van Alsloot (Musée du Prado, Madrid)
Hanses d'Europe
Les guildes avaient vigoureusement contribué au développement du mouvement communal
en suscitant l'esprit de solidarité et la résistance au régime féodal. Mais ces corporations vont
bientôt disparaître pour laisser la place à une politique plus ambitieuse, d'abord régionale puis
européenne : la création des hanses (de l'allemand ancien hansa, troupe, bande). Tout d'abord
regroupement de guildes, les hanses n'échappèrent pas au mouvement et se transformèrent en
ligues de villes marchandes :
Le commerce hanséatique était fondé, d'une part, sur le trafic des fourrures et de la cire,
provenant de Russie et de Prusse, d'autre part, sur celui des draps flamands et anglais et du sel
gemme. A ces produits de base s'ajoutaient le cuivre et le fer de Suède, les vins de France ou
du Rhin, etc. Au XVème siècle, la décadence des guildes et des hanses devint manifeste, à
l'exception de la Hanse Teutonique. Beaucoup d'entre elles firent un retour au concept de
confrérie religieuse, dont les rites allaient se maintenir jusqu'à une époque tardive (au milieu
du XIXe siècle, en Angleterre).
Foire
marchande
La navigation
Progrès techniques dans la navigation
Le grand commerce médiéval bénéficia des progrès réalisés dans la construction des navires
et dans l'apparition de nouveaux instruments de navigation. L'innovation la plus importante
fut la diffusion de la boussole. Son origine reste incertaine : si les Chinois la connaissaient
depuis longtemps, ce sont peut-être les Arabes qui l'introduisirent en Europe, à moins qu'elle
n'est été redécouverte par des marins ou des astronomes occidentaux. L'aiguille magnétique
qui flottait simplement, au début, sur l'eau ou sur l'huile fut, par la suite, fixée sur un pivot
permettant de tourner la boussole dans toutes les directions. Les marins pouvaient désormais
affronter la haute mer sans craindre de se tromper de cap. Outre la boussole, on commença à
utiliser deux instruments arabes, l' astrolabe et le sextant, qui permettaient de mesurer la
hauteur des astres au-dessus de l'horizon. En calculant exactement le temps passé à naviguer,
on pouvait déterminer avec précision la distance que le navire avait parcourue vers le nord ou
le sud (latitude), vers l'est ou l'ouest (longitude). Profitant de ces améliorations, les Génois
furent les premiers à la fin du XIIIe siècle, à relier par voie maritime l'Italie aux Flandre et à
l'Angleterre. A cette époque le navire type était la galéasse. Cette galère se déplaçait
principalement à la voile. L'apparition de la voile latine triangulaire, qui pouvait être orientée
dans toutes les directions permettait au navire de naviguer par vent de travers et même contre
le vent. Le gouvernail de poupe, fixé par des charnières au milieu du pont arrière du navire
(gouvernail d'étambot), remplaça les rames latérales, longues et pesantes, les manœuvres en
furent améliorées. La vergue (support en croix de la voile) tournante permit d'orienter au vent
de côté les voiles carrées. Sur certains voiliers, un second mât à l'avant commençait à faire
son apparition.
La galéasse
La technique et la science
Introduction
Pendant longtemps, le Moyen Âge fut considéré comme une époque morte du point de vue du
développement scientifique et du progrès technique. Aujourd'hui, on reconnaît au contraire
que les quatre ou cinq siècles qui séparent l'an Mille de l'invention de l'imprimerie apportèrent
de profondes transformations. Certes, il y eut peu de découvertes ou d'inventions
spectaculaires, de celles qui ouvrent de nouveaux horizons à l'humanité, comme l'invention,
au XVIIIe siècle, de la machine à vapeur ou de l'électricité. Les conquêtes de la technique
médiévale étaient plus humbles, davantage liées aux besoins de la vie quotidienne et aux
travaux familiers de la ville et des champs. Mais c'est justement pour ces raisons qu'elles se
révélèrent, à la longue, d'une portée fondamentale.
Techniques agricoles
Des innovations en agriculture
Nous savons qu'après l'an Mille, l'Europe connût un formidable essor économique. Un facteur
essentiel de la reprise économique fut la capacité des agriculteurs à produire plus que ce qu'ils
avaient besoin pour leur subsistance. Les biens excédentaires pouvaient alors être vendus ou
échangés sur les places des marchés ou encore dans les grandes foires commerciales. Cet
afflux de marchandises redonna vie au commerce, et, en contrecoup, à l'artisanat et à
l'industrie. Certaines innovations, ou applications pratiques de découvertes faites par des
savants, furent apportées à la technique de l'agriculture. Elles jouèrent un rôle peut-être décisif
dans cet essor général, car elles permirent d'augmenter considérablement les rendements.
Serfs de la
glèbe
travaillant
la culture
fourragère
Le moulin
La redécouverte du moulin à eau
Le monde industrialisé actuel est aux prises avec un grave problème : celui de l'énergie. Il y a
encore quelques années, le pétrole semblait suffisant à satisfaire des besoins en augmentation
constante. On a depuis pris conscience de l'épuisement des ressources. Un problème analogue
se posa au cours du XIe siècle. En effet, l'essentiel de l'énergie disposé par l'Homme était
fourni par l'animal. La relance de l'activité économique créa un besoin urgent en énergies
nouvelles. Dans l'Antiquité, les grands empires disposaient d'une masse énorme d'esclaves, de
ce fait la question de l'énergie ne se posa jamais de façon cruciale. Mais le déclin de
l'esclavage dans le monde médiéval, poussa les hommes à redécouvrir et répandre une
invention très ancienne : le moulin à eau. On pense que les premiers moulins à eau étaient
connus, dans les pays d'Orient, en Grèce et dans l'Empire romain dès le Ier siècle avant J-C.
Vers le IXe siècle, les moulins se répandirent rapidement en France. Le principe du moulin à
eau est relativement simple. La force de l'eau qui s'écoule ou tombe du haut met en
mouvement une grande roue. Des engrenages transmettent ce mouvement à une meule de
pierre qui, en se mouvant sur une pierre fixe, broie les céréales jusqu'à en faire de la farine. A
partir de ce principe de base, d'ingénieux dispositifs permirent d'actionner des mécanismes
beaucoup plus complexes.
Les applications de la roue hydraulique
Un moyeu de la roue hydraulique
relié à un tourniquet pourvu de seaux,
permettait de faire remonter à la
surface l'eau des puits ou mines
inondées. Ainsi, on pouvait irriguer
des terrains secs improductifs et de
remettre en activité des mines
inexploitées.
Ceci est une application beaucoup
plus compliquée du système
hydraulique. Un ouvrier fabrique du
fil de fer. Le métal grossièrement
travaillé est passé en force dans de
petits trous. Assis sur une balançoire,
l'ouvrier saisit le fil qui sort du trou
avec de grosses pinces. La balançoire
est reliée à une manivelle actionnée
par la roue hydraulique, l'ouvrier est
porté vers l'avant puis vers l'arrière
selon l'axe de la manivelle. Lors du
mouvement arrière, il lui suffit de
tenir le fil avec les pinces pour le tirer
de force. Cet exemple témoigne d'un
progrès technique important, puisqu'il
y a transformation du mouvement
circulaire de la roue en un
mouvement de va-et-vient.
Un autre progrès décisif pour
l'utilisation artisanale et industrielle
de l'énergie hydraulique intervint
lorsqu'on inventa une façon de
transformer le mouvement circulaire
de la roue en un mouvement
rectiligne dans le sens vertical. Il
s'agit de l'arbre à cames : des coins en
saillie sur l'arbre relié à la roue, en
tournant régulièrement, font monter et
descendre l'outil qui accomplit le
travail.
• Dans le premier exemple, de
gros et lourds pilons, en
retombant, brisaient le minerai
nécessaire à la fonderie.
• Dans le second exemple,
l'arbre à cames actionne un
très lourd marteau-pilon qui
forme la masse spongieuse du
fer fondu et, le débarrassant
des scories (résidus), le
transforme en acier.
Le moulin du meunier
• Le moulin seigneurial : Le plus ancien et le plus répandu des moulins était celui du
meunier, où les paysans venaient faire moudre le blé et d'autres céréales. Les seigneurs
obligeait leurs serfs à moudre le grain, contre paiement, dans le moulin seigneurial (ou
moulin banal), et punirent ceux qui utilisaient les meules à main. L'usage du moulin se
répandit et la maison du meunier devint un des principaux lieux de rencontre de la vie
villageoise.
• Le moulin à vent : A cette époque, les moulins du meunier sont encore hydrauliques.
Mais le Moyen Âge eut recours à une autre source d'énergie : le vent. L'utilisation du
moulin à vent s'imposa dans les milieux arides et battues par les vents. Il est connu
depuis fort longtemps, notamment en Asie. Le principe de son fonctionnement et ses
applications sont pratiquement les mêmes que ceux du moulin à eau. La force motrice
est produite par le vent, qui fait tourner des ailes reliées à l'arbre central. L'avancée
technique la plus importante se produisit lorsqu'on plaça la partie supérieure du moulin
sur une plate-forme tournante. De cette façon on orientait les ailes en fonction de la
direction du vent.
Paysans
labourant un
champ
On voit, ci-
contre, les
différentes
techniques
utilisées en
agriculture, la
herse, la
charrue,
l'utilisation du
cheval, et au
fond, on
aperçoit un
moulin à vent.
Autres domaines
Progrès techniques dans la navigation
Le grand commerce médiéval bénéficia des progrès réalisés dans la construction des navires
et dans l'apparition de nouveaux instruments de navigation. L'innovation la plus importante
fut la diffusion de la boussole. Son origine reste incertaine : si les Chinois la connaissaient
depuis longtemps, ce sont peut-être les Arabes qui l'introduisirent en Europe, à moins qu'elle
n'est été redécouverte par des marins ou des astronomes occidentaux. L'aiguille magnétique
qui flottait simplement, au début, sur l'eau ou sur l'huile fut, par la suite, fixée sur un pivot
permettant de tourner la boussole dans toutes les directions. Les marins pouvaient désormais
affronter la haute mer sans craindre de se tromper de cap. Outre la boussole, on commença à
utiliser l' astrolabe (instrument arabe), qui permettait de mesurer la hauteur des astres au-
dessus de l'horizon. En calculant exactement le temps passé à naviguer, on pouvait déterminer
avec précision la distance que le navire avait parcourue vers le nord ou le sud (latitude), vers
l'est ou l'ouest (longitude). Profitant de ces améliorations, les Génois furent les premiers à la
fin du XIIIe siècle, à relier par voie maritime l'Italie aux Flandre et à l'Angleterre. A cette
époque le navire type était la galéasse. Cette galère se déplaçait principalement à la voile.
L'apparition de la voile latine triangulaire, qui pouvait être orientée dans toutes les directions
permettait au navire de naviguer par vent de travers et même contre le vent. Le gouvernail de
poupe, fixé par des charnières au milieu du pont arrière du navire (gouvernail d'étambot),
remplaça les rames latérales, longues et pesantes, les manoeuvres en furent améliorées. La
vergue (support en croix de la voile) tournante permit d'orienter au vent de côté les voiles
carrées. Sur certains voiliers, un second mât à l'avant commençait à faire son apparition.
La galéasse
Un
cardinal
copiste
munit
de ses
besicles
La naissance de la chimie
Les alchimistes du Moyen Âge cherchaient la substance, ou pierre philosophale, qui aurait
changé en or n'importe quel matériau ordinaire. Nous savons aujourd'hui que cela est possible
en théorie, grâce à la physique atomique, mais impossible en pratique. Les alchimistes
médiévaux effectuèrent cependant des milliers d'expériences, dans un but souvent plus
mystique, que scientifique, avec les matières les plus disparates, enregistrant ensuite
soigneusement les résultats de leurs observations. S'ils ne découvrirent pas la pierre
philosophale, ils purent connaître, par l'expérience, les réactions de presque toutes les
substances et jetèrent ainsi les bases de la chimie.
L'alchimiste Nicolas Flamel
L'héritage extérieur
Une règle
particulière
fut établie
dans
certaines
communes,
notamment
Bologne.
Elle
consistait à
acheter la
liberté d'un
esclave s'il
se réfugiait
un an et un
jour dans
une
commune.
Les
citoyens ne
désirés
aucun serf
ou esclave
sur son
territoire.
• A
gau
che,
la
ville
mar
cha
nde,
la
plus
ani
mée
.
• Au
cent
re,
sur
l'île,
on a
les
fonc
tion
s
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gieu
ses
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tiqu
es
• A
droi
te,
le
quar
tier
intel
lect
uel
de
la
ville
,
ave
c
son
univ
ersit
é et
ses
artis
ans
spéc
ialis
és
dan
s le
livr
e.
La vie rurale
Campagne et ville
Les paysans représentent près de 95% de la population médiévale, ils représentèrent la base
matérielle, et le fondement de l'activité économique de la civilisation européenne. Le
dynamisme des marchands et artisans fit la prospérité des cités, mais ce sont les paysans qui
nourrissaient les citadins. Le travail de la terre était pénible et laborieux, mais il s'améliora, et
permit à l'Europe de prospérer. Au Moyen Âge, la séparation entre ville et campagne était
moins nette qu'aujourd'hui. Autour des remparts de la cité s'étendaient champs et prés. Mais le
développement technique avec l'essor du commerce, de l'artisanat et des travaux intellectuels
en ville, et de la culture et de l'élevage en campagne, entraîna une séparation plus marquée. La
vie des paysans épousait le rythme des saisons, les mêmes travaux se répétaient d'une année à
l'autre. Les transformations à la campagne étaient moins nombreuses et moins rapides qu'en
ville. La vie citadine, au contraire, favorisait le contact entre les individus, la diffusion des
connaissances techniques et intellectuelles. L'habitant des cités apparaissait moins soumis aux
contraintes de la nature.
La
représentation
du temps
Au Moyen Âge,
les paysans
avaient une
conception du
temps très
différente de la
nôtre; ils se le
représentaient
comme quelque
chose qui se
répéter sans
cesse et qui
revenait toujours
à son point de
départ, à l'instar
des aiguilles
d'une horloge.
Le temps était
pour eux à
l'image des
saisons qui se
succéder. Ainsi
le calendrier des
paysans épousait
étroitement la
succession des
activités
agricoles
(labours,
semailles,
récoltes...). Les
mois de l'année
sont un motif
fréquemment
représenté au
Moyen Âge,
chaque mois est
symbolisé par
les activités
agricoles de la
saison.
Deux catégories de paysans
• Les serfs de la glèbe : Les paysans, ou serfs de la glèbe (c'est-à-dire de la terre, au sens
de sol cultivé) faisaient partie du domaine. Lorsque le terrain était vendu, ils passaient
d'un maître à l'autre, de la même manière que les animaux de la ferme. Les fils de
paysans devenaient paysans comme leurs ancêtres, et comme leur futur descendance.
Mais le servage n'était pas à proprement parler l'esclavage, même si la condition des
serfs était proche des esclaves de l'Antiquité. Dès la fin de l'Empire romain,
l'esclavage avait reculé sous l'influence de la nouvelle organisation économique et
sociale, qui s'était formée autour du domaine, et qui suppléait l'État en pleine
décomposition. De plus l'Église condamnait l'esclavage. Les serfs avaient beaucoup
d'obligations mais aussi des droits. Ils étaient pleinement considérés comme des
personnes, et théoriquement, ils pouvaient quitter le domaine à tout moment, aucune
loi ne les obligeait à rester liés à la terre.
• Manants et alleutiers : Le phénomène de servage se généralisa en Europe du Nord. En
témoignent les nombreux vocables européens. Du latin manere (resider), dérivèrent les
mots mansus ou manse, c'est-à-dire les champs et la maison des paysans. En français,
le paysan fut appelé manant, celui qui reste sur la terre. L'habitation de la ferme fut
appelée maison. En Angleterre, les seigneurs appelèrent manor, manoir, le petit
château destiné à surveiller et protéger les champs. A côté des serfs subsistaient des
paysans libres ou alleux. Les alleutiers (ou vilains), comme on les appelait en France,
étaient fort nombreux dans l'Europe du Sud.
Serfs de la
glèbe
travaillant
la culture
fourragère
La répartition du territoire
Au début du Moyen Âge, l'Europe était une étendue inculte et sauvage, appauvrie par le
passage des tribus barbares. La transformation de ce continent est le résultat du labeur
ininterrompu commencé à l'époque médiévale, et en particulier des grands défrichements des
forêts (par le feu ou la hache). La terre appartenant au seigneur était divisée en deux parties :
L'évolution du servage
En échange de la terre et de la protection militaire, le serf avait quelques devoirs envers son
seigneur. Il devait remettre une partie de la récolte à son suzerain et de payer des taxes. Il
devait également participer gratuitement à des travaux appelés corvées. Ces tâches pouvaient
être labours, récoltes ou sarclages sur les terres du seigneur. Mais ils étaient également
appelés à la réparation d'un pont, creusement d'un puits ou réparation des murs du château.
Mais au fil des ans, les besoins en argent des seigneurs s'accrurent, en partie à cause de
l'enrichissement général. Le paysan quant à lui obtenait des revenus en vendant au marché les
produits qu'il ne consommait pas. Cela modifia la condition du serf qui pouvait ainsi
s'affranchir des corvées et réquisitions militaires en échange d'une somme d'argent au
seigneur. On passa ainsi du servage au fermage, le propriétaire louait la terre au paysan qui
l'exploitait à son compte. La production agricole augmenta considérablement car le paysan
travaillait à son compte et se devait d'obtenir de quoi payer le loyer et de quoi nourrir sa
famille.
Paysans
labourant
un champ
• Les foires : C'est à partir du IXe siècle et sous l'essor des croisades qu'une ferveur
religieuse redonne de la vigueur à la vie sociale. Les grandes foires européennes du
Moyen Âge eurent à cette époque leur premier moment d'authentique splendeur. Les
foires apparurent comme la conséquence de la nécessité pour les commerçants de
s'approvisionner en marchandises de toutes sortes. La France fut un acteur de premier
ordre dans le développement des grandes foires médiévales, parmi lesquelles se
détachent celles de la Champagne et la foire parisienne du Lendit. Au XIIe siècle
apparurent d'autres foires et d'autres produits, notamment la foire de Beaucaire en
Languedoc. Mais avec le temps, les foires méridionales françaises furent éclipsées par
celles organisés quatre fois l'an, deux semaines durant, dans la ville de Lyon, depuis
1420. La situation privilégiée de Lyon, à un croisement où confluent les courants du
trafic international provenant des quatre points cardinaux, en fit une ville de foire par
excellence.
• Les spectacles : Le Bas Moyen Âge fut une époque où l'industrie et le commerce
eurent un essor qui ne sera dépassé qu'à l'aube de la Révolution industrielle du XVIIIe
siècle. Les gens se déplaçaient alors partout, sur mer comme sur terre. Des spectacles
itinérants se produisaient de foire en foire et sur les plus modestes marchés régionaux.
Saltimbanques, funambules, lanceurs de couteaux, ventriloques, conteurs, bouffons,
pitres, mimes... passaient de palais en châteaux, sans négliger les plus petites cours
royales. Parfois, d'authentiques œuvres théâtrales étaient montées. Les œuvres
représentées par ces compagnies ambulantes étaient rudimentaires, car peu de gens
pouvait lire et écrire. Les dialogues pouvaient ainsi être livrés à l'improvisation des
interprètes, qui pouvaient être des étudiants en vacances ou des religieux.
Foire marchande
Les tournois
Seuls les chevaliers pouvaient participer aux joutes et aux tournois. Ces compétitions étaient
le spectacle le plus apprécié du public durant tout le Moyen Âge. Le tournoi était
solennellement ouvert par un héraut (officier chargés de faire des proclamations solennelles),
qui annonçait sur les places publiques l'intention du roi ou d'un grand seigneur de rassembler
pour cette fête les chevaliers les plus réputés du pays. Autour d'une vaste esplanade, appelée
lice, les participants avaient élevés leurs riches tentes ou pavillons. Au sommet de la lance
plantée à l'entrée était suspendu le bouclier avec les armoiries du seigneur. Le tournoi durait
habituellement plusieurs jours. Les épreuves étaient variées et dotées d'un riche prix. Les
adversaires s'affrontaient avec des armes dites « courtoises », c'est-à-dire rendues inoffensives
ou presque (les accidents étaient fréquents) : les lances étaient épointées et les épées privées
de leur tranchant. Alors que la joute voyait s'affronter deux cavaliers séparés par une barrière
ou une corde, la « mêlée » consistait en une véritable bataille rangée entre deux groupes de
cavaliers égaux en nombre. La mêlée se déroulait en champ libre, et bien qu'il existât
quelques règles comme celle de ne pas frapper d'estoc, elle était très violente ! Il n'était pas
rare de sortir des morts du terrain d'affrontement. Au XVe siècle, se formèrent des
compagnies de chevaliers dont l'unique but était de favoriser des tournois. Pour les jeunes fils
cadets d'aristocrates, le tournoi devenait une véritable profession. A en croire les
chroniqueurs, les combats devinrent de plus en plus spectaculaire. Il y avait parfois d'autres
compétitions comme la lutte libre, le tir à l'arc, à l'arbalète ou à la fronde.
La joute
L'épreuve la plus spectaculaire était la joute, au cours de laquelle deux adversaires
s'affrontaient directement, à pied et à cheval. Le chevalier défiait son rival en touchant de la
pointe de l'épée le bouclier suspendu à son pavillon. Le défi devait alors être relevé. Descendu
dans la lice, le chevalier parait son armure resplendissante, manifestant ses sentiments envers
sa dame, à qui l'on dédiait le combat : le chevalier portait au bras, sur la lance, ou autour du
cou, un voile ou un mouchoir aux couleurs de celle-ci. Puis la joute commençait. Au signal
des juges, les concurrents s'élançaient au galop l'un contre l'autre; le choc des lances contre les
boucliers ou l'armure était terrible. Si aucun des deux adversaires n'était désarçonné, un
nouvel engagement succédait au premier. Au contraire, si l'un tombait, l'autre mettait pied à
terre et le duel continuait à l'épée ou à la masse. Le perdant devait reconnaître loyalement sa
défaite, sinon les juges le déclaraient « hors de combat ». Le vainqueur recevait non
seulement le prix mis en compétition, mais aussi les armes, les chevaux et la personne même
du vaincu : celui-ci était considéré comme prisonnier et recouvrait la liberté sous une rançon.
Le dernier tournoi
Les fêtes
Au Moyen Âge, près d'une journée sur trois est chômée, il y a beaucoup de vacances. La
majorité des fêtes sont catholiques, mais la tradition a conservé quelques rites d'origine
païenne :
Costumes et habillement
Le vêtement possède au Moyen Âge une signification sociale : selon le rang et les fonctions
occupés, on ne s'habillera pas de la même façon. Au XVe siècle, la plupart des hommes ont
adopté le port d'un vêtement de dessus très court, mais certains, par décence, continuent de
porter des robes et manteaux longs : les prêtres, les notables, les doctes. Parmi ceux-ci,
médecins et juristes partagent le privilège de porter le même costume rouge doublé de
fourrure blanche. Les vêtements proprement dits sont complétés par de nombreux accessoires
du costume. La ceinture, le plus souvent une simple lanière de cuir, est parfois cloutée. Celle
des femmes peut être orfévrée et constituer un véritable bijou. Nombreux sont les hommes à
accrocher à leur ceinture une bourse ou une sacoche. Accessoire indispensable du costume,
les aiguillettes sont des lacets accrochant l'un à l'autre deux vêtements ou deux pièces d'un
même vêtement.
Cycle de la
Passion du
Christ :
Reniement
de saint
Pierre
Les coiffures
Les gens du Moyen Âge ne conçoivent pas de vivre tête nue, la variété des couvre-chefs, tant
masculins que féminins, est flagrante. Les femmes de plus haut rang portent des coiffes à
cornes cachant complètement leurs cheveux tirés en arrière. Ces coiffes sont recouvertes de
tissu façonné et parfois d'une résille. Certaines portent un simple voile blanc tombant sur leurs
épaules. Quand elles sont vieilles, les femmes s'entourent toute la tête, y compris le menton,
dans des linges blancs appelés touailles. La touaille est une pièce de tissu étroite et très
allongée qui fait partie du trousseau de la mariée et sert à tout dans la maison : torchon,
serviette, essuie-mains, maillot, bandage, tablier... Diversité et hiérarchie apparaissent
également dans les coiffures masculines. Travailleurs manuels et hommes de peine portent un
simple calot. Apprêter son chaperon demande une certaine dextérité : cette longue pièce de
drap est enroulée au sommet de la tête. L'un, court, retombe sur le côté, l'autre plus long,
drape souplement les épaules ; en cas de mauvais temps il peut aussi serrer davantage le cou
et les oreilles pour les protéger du froid.
Les repas
La table est généralement recouverte d'une nappe blanche, au centre de la table, dans une
grande coupe sur pied se trouve le plat principal. Les aliments ne sont pas posés sur des
assiettes mais sur des « tailloirs », larges tranches de miches de pain, qui absorbent le jus.
D'autres petits pains, façonnés en boules détachables les unes des autres, sont à la disposition
des convives. Les gens mangent avec leurs doigts et partagent quelques verres et quelques
couteaux, la cuiller est réservée au service du plat central, la fourchette n'existe pas à cette
époque. La nourriture est hachée (on a de mauvaises dents) et très épicée (elle se conserve
mal). Les carafes, pour l'eau et pour le vin, et différentes sortes de cruches et de pichets sont
utilisés dans chaque maison.
Cycle de
la
Passion
du
Christ :
Dernière
Cène
Clovis Ier
Introduction
Terrible époque que celle-ci, le grand Empire Romain s'émiette pour disparaître, les grands
empereurs ont perdu leur panache. Les tribus germaniques se sont étendues, elles ont reculé
les frontières de l'Empire. Les légions romaines ont perdu leur efficacité face à la ferveur
barbare. Cette période est sombre et énigmatique, le monde entre progressivement dans le
Moyen Âge.
Le contexte de l'époque
L'héritage des Francs
Barbares civilisés les tribus franques se mirent en mouvement en même temps que les
Germains. Les plus actifs d'entre eux sont les Francs Ripuaires et Saliens. Les Ripuaires (ou
Rhénans) s'étendaient sur la vallée Rhénane à la droite du Rhin. Les Saliens sont originaires
du territoire hollandais, ils se déplacèrent vers le sud-ouest et investirent le nord de la Gaule.
Comme les autres peuples barbares, les Francs reconnaissaient l'autorité d'un roi. Les premiers
souverains des Francs Saliens sont des rois légendaires tel que Clodion le chevelu et Mérovée
(qui donna son nom à la dynastie mérovingienne). Ces derniers avaient aidés les Romains
d'Aetius à chasser Attila de Gaule, une gigantesque bataille avait eu lieu aux Champs
Catalauniques où les Huns furent battus. Childéric Ier succéda à Mérovée, la parenté n'est
cependant pas prouvée. Il mena tout d'abord une vie de débauche et fut chassé de son
royaume. Rétabli quelques années plus tard, il aida les Romains d'Aegidius à chasser les
Wisigoths. (ndlr : un article sur les Francs sera l'objet d'une étude plus approfondie).
Le tombeau de Childéric
Ainsi la Gaule représentait une mosaïque de cultures et un enjeu principal pour le nouveau roi
des Saliens : Clovis, fils de Childéric.
Le prénom Clovis
Clovis s'appelait en réalité Chlodowech (illustre à la guerre), les historiens le déformèrent en
Clovis. Le prénom a évolué sous les Carolingiens : Chlodowichus puis Lodovicus avant de
devenir Ludovicus puis Ludovic de nos jours. En France occidentale, le prénom devient
Lodoïs puis Louis. Clovis peut ainsi être considéré comme Louis Ier !
Le règne de Clovis
La conquête du royaume de Syagrius
A 15 ans, Clovis est encore un jeune garçon imberbe lorsqu'il est hissé sur le pavois (bouclier)
pour être proclamé roi des Francs à Tournai en 481. Le royaume est maigre et d'autres saliens
contrôlent les régions voisines mais Clovis bénéficie de l'œuvre de son père Childéric. Très
vite le jeune roi veut s'affirmer et refuse de partager son pouvoir comme son père l'avait fait.
Il réunit les petites tribus avoisinantes et s'allie avec deux autres rois saliens (Ragnacaire et
Chararic) afin de s'emparer du royaume de Syagrius ainsi que sa ville : Soissons. La guerre
déclarée en 486, Clovis et ses troupes triomphent sur les Romains aux portes de Soissons.
Syagrius vient alors se réfugier chez le chef des Wisigoths : Alaric, mais par peur de
représailles, Alaric livre le chef romain à Clovis qui l'égorgea. Grâce aux rançons obtenues
pour la libération de riches notables et au butin amassé lors de la conquête, il put former une
armée permanente. Poursuivant sa marche victorieuse, il étendit le royaume des Francs
jusqu'à la Bretagne et la Loire.
Le vase de Soissons
L'influence de Clotilde
Pendant ce temps, Théodoric le Grand chef des Ostrogoths s'est imposé un grand royaume en
Italie, il se maria avec l'une des sœurs de Clovis. Voulant échapper au pouvoir des Goths,
Clovis chercha une alliance auprès des Burgondes. Ainsi un mariage fut arrangé entre Clovis
et Clotilde la fille du chef des Burgondes. Ayant reçu une éducation catholique, Clotilde
s'employa à convertir son mari dont le peuple pratique le culte païen. Mais à l'Est, les
Alamans agressent les frontières, menaçant les Burgondes, les Saliens et les Ripuaires. Un
affrontement a lieu à Tolbiac en 496, la bataille part à l'avantage des Alamans, après avoir
invoqué les dieux païens, Clovis s'en retourne vers le dieu de Clotilde et lui jure de se
convertir s'il gagne la bataille. Par miracle, le chef Alamans et tué, bientôt ses soldats fuient et
sont en déroute. Il restait alors au chef franc de respecter son vœu.
La fleur de lys
Les Wisigoths
Vers l'an 500, Clovis intervient dans une querelle familiale des Burgondes. Chilpéric, le père
de Clotilde est assassiné par son frère Gondebaud. Après avoir affronté Gondebaud pour
venger sa femme, Clovis se résout à signer un traité d'alliance avec celui-ci en 502. Cette
nouvelle alliance inquiéta de plus en plus Alaric le chef des Ostrogoths qui en fit part à
Théodoric des Wisigoths. Clovis entraîna ses tribus franques ainsi que les Burgondes à
Vouillé près de Poitiers pour affronter les Wisigoths, ennemis des Francs de longue date.
Alaric II fut vaincu et tué par les propres mains de Clovis. L'armée de Théodoric fut quant à
elle contenu par les Byzantins de l'empereur Anastase, qui a signé une alliance avec les
Francs. Clovis s'empara alors de Toulouse, capitale des Ostrogoths, ainsi que du légendaire
trésor d'Alaric.
Le trésor d'Alaric
Par la suite pour mieux comprendre les querelles fratricides, il est conseillé d'avoir sous les
yeux la généalogie des Mérovingiens
Les fils de Clovis (Thierry Ier, Clodomir, Childebert Ier, Clotaire Ier)
Le premier des fils de Clovis, Thierry avait hérité des territoires les plus exposés aux
invasions extérieures, aussi son expérience devait lui permettre d'y faire face. Il n'était pas le
fils de Clotilde mais d'une princesse rhénane, il était donc plus distant avec ses trois demi-
frères Clodomir, Childebert et Clotaire qui agissaient ensemble. Ces derniers raniment les
hostilités avec les Burgondes pour venger leur mère Clotilde ( Clovis s'était résolu à signer la
paix avec les Burgondes), cet affrontement aboutit à la mort de Clodomir. Childebert et
Clotaire assassinent alors les fils de Clodomir afin de se partager le territoire de leur frère.
N'ayant eu aucun héritier mâle, Childebert cède à sa mort son royaume à Clotaire qui devient
ainsi maître de tout le royaume franc, Thierry et ses descendants étant tous morts. Un
deuxième partage a lieu en 561 entre ses quatre fils : Caribert Ier, Gontran, Sigebert Ier et
Chilpéric Ier.
Le second partage
Les fils de Clotaire (Caribert Ier, Gontran, Sigebert Ier, Chilpéric Ier)
Caribert meurt prématurément, ses trois frères se partagent son royaume. Une querelle
familiale va plonger les trois autres frères dans une guerre impitoyable. En compagnie de sa
maîtresse Frédégonde, Chilpéric étouffe sa propre femme pendant son sommeil. Seulement, la
femme de Chilpéric est la sœur de Brunehaut, l'épouse de Sigebert. Une lutte sans merci va
alors s'engager entre :
Au centre, Gontran prend d'abord le parti de Sigebert et ensemble ils parviennent à prendre
l'avantage. Mais après s'être brouillé avec ce dernier, Gontran s'allie maintenant avec
Chilpéric. Sigebert est assassiné par deux sbires de Frédégonde (femme de Chilpéric), son fils
Childebert II passe sous la tutelle de Gontran puis le quitte pour Chilpéric. Mais très vite, la
lutte reprend entre les deux derniers frêres : Chilpéric, toujours plus arrogant, et Gontran. La
mort de Chilpéric, assassiné par un inconnu ne calme pas les hostilités. Les deux reines
d'Austrasie et de Neustrie : Brunehaut et Frédégonde perpétuent la lutte des deux royaumes en
orchestrant assassinats et jeux d'alliances. Malgré cela, Childebert II et son oncle Gontran se
rapprochent de nouveau, ils scellent une alliance qui permet à Childebert de récupérer le
royaume de Gontran à la mort de ce dernier.
Assassinat
de
Sigebert
Ier
La réunification de Clotaire II
Désormais, il n'y a que deux royaumes :
Les Pipinnides
Introduction
Plusieurs années après la conquête de la Gaule par Clovis et ses descendants, le royaume
franc est en proie à des guerres fratricides. La richesse des Mérovingiens a cessé de croître à
cause de la cupidité des fonctionnaires en charge de la levée d'impôts ainsi que par l'absence
de victoires militaires qui priva le royaume de ses butins et tributs. Ainsi les derniers
Mérovingiens étaient contraints de dilapider leur fortune pour acheter la fidélité de leurs
hommes. Privé de ses richesses, le pouvoir royal s'affaiblit considérablement au profit d'une
riche famille aristocrate de la Meuse : Les Pipinnides ancêtre des Carolingiens.
La célèbre
comptine
concernant
Dagobert date en
réalité de 1787, il
s'agissait alors de
ridiculiser la
royauté. Pour éviter
la censure, les
auteurs se sont
inspirés d'un roi
très ancien, ils y
ont d'ailleurs
rajouté le
personnage de
Saint Éloi pour se
rendre plus
crédible. Dagobert
avait en effet une
vie dissolue, et
avait plusieurs
épouses à la fois.
Saint-Eloi orfèvre, par Pertrus CHRISTUS
Charles Martel
L'avènement de Charles Martel
Peu avant sa mort, afin d'éviter des querelles pour sa succession comme Maire du Palais,
Pépin de Herstal désigne son fils illégitime Charles Martel comme unique successeur. Mais à
la mort de Pépin, sa femme Pléctrude emprisonne le jeune Charles afin de faire élire ses deux
fils. Bientôt, la Neustrie se soulève et en 715, à la mort de Dagobert III, les Neustriens libèrent
un jeune clerc d'un monastère qui prétend être le fils de Childéric II, qu'ils font couronner. La
régence de Pléctrude a donc aboutit à la destruction de l'œuvre de Pépin de Herstal.
Cependant, le jeune Charles Martel parvient à s'échapper de sa prison, déterminé, il rassemble
derrière lui des partisans d'Austrasie. A la mort de Pléctrude, il parvient à s'emparer de la
mairie d'Austrasie. Ambitieux, il signe une trêve avec les Frisons (peuple germanique) et se
met en guerre contre les Neustriens et ses alliés d'Aquitaine. En 717, à Vincy il inflige une
cuisante défaite à ses ennemis et peut faire son entrée triomphale à Paris.
Charles Martel
La réunification du royaume
Charles Martel est désormais unique maire du palais des royaumes d'Austrasie, de Neustrie et
de Burgondie réunis. Il gouverne le royaume en lieu et place du mérovingien Thierry IV, un
enfant de 10 ans. Il décide alors de restaurer l'unité des Francs. Il s'appuie alors sur les
familles aristocratiques qui lui doivent sa fortune, il s'assure le soutien de l'Église en évinçant
les évêques qui lui sont hostiles et en se rapprochant de la papauté de Rome. A la tête d'une
puissante armée, il écrase les Frisons et les Saxons et soumet la Thuringe et la Bavière.
Charles Martel entame une politique de laïcisation des biens de l'Église, afin de disposer de
nouvelles terres pour des riches aristocrates, à la tête d'une puissante cavalerie. Ayant acheté
leur fidélité par des terres, Charles Martel contribue ainsi à la naissance du régime féodal.
La menace islamique
Moins d'un siècle après la mort de Mahomet, les guerriers musulmans avaient envahi
l'Espagne. Au début du VIIIe siècle, ils franchissent les Pyrénées et investissent le Languedoc,
la chrétienté n'a jamais été aussi menacée. Le duc d'Aquitaine, Eudes, était parvenu à freiner
la poussée islamique près de Toulouse en 721. Le duc Eudes s'était allié avec un gouverneur
berbère de Septimanie, qui de religion musulmane était en révolte contre ses coreligionnaires.
Seulement le gouverneur d'Espagne, Abd al-Rahman, avait canalisé la révolte et se lançait
maintenant à une expédition punitive contre les Aquitains. Devant un tel danger, Eudes fit
appel à son voisin Charles Martel qui contrôle tout le Nord de la Loire. Celui-ci fait avancer
son armée venue de toutes les parties du royaume franc. La bataille s'engage près de Poitiers
contre les troupes d'Abd al Rahman. Charles Martel équipe chacun de ses soldats d'une épée,
d'un haubert ainsi que d'une longue lance. Après sept jours durant lesquels les troupes se sont
livrées seulement quelques escarmouches, les Arabes se décident enfin à attaquer, mais ils se
heurtent inutilement aux défenses franques. Abd al-Rahman est tué au cours de la bataille, et
les Arabes s'enfuient au cours de la nuit. La légende raconte que ce sont 375 000 Arabes qui
auraient péri. Fort de ce succès, Charles Martel investi l'Aquitaine et chasse les chefs
musulmans qui y sont installés. Le chef franc apparaît alors comme le sauveur de la
chrétienté, et le maître incontesté du royaume franc.
La bataille
de Poitiers
Charles
tient son
nom de
Martel «
celui qui
frappe
comme un
marteau »
grâce à son
incroyable
énergie qui
lui a permis
d'écraser les
musulmans.
Pépin le Bref
La bataille pour la succession
Un peu avant sa mort survenue en 741, Charles Martel avait réparti le royaume entre ses deux
fils : Carloman et Pépin. Seulement le testament de Charles avait fait des mécontents
inassouvis, notamment Hunald, le fils du duc Eudes d'Aquitaine. Celui-ci pouvait trouver
l'appui du duc de Bavière et de Griffon, un des fils de Charles né d'une autre union. Pépin et
Carloman se font alors solidaires afin de lutter contre ces révoltes qui torpillent les quatre
coins du royaume. Les deux frères commencent par écraser les Aquitains, puis se repartissent
le duché. Puis Carloman soumet les Alémans, à l'Est après une répression sévère et cruelle.
Pépin quant à lui, habile diplomate, parvient à ménager la Bavière. Resté alors Griffon, le
demi-frère jaloux qui s'est laissé persuader par sa mère qu'il a obtenu de vastes territoires de la
part de Charles. Griffon est capturé et emprisonné à Neufchâteau, il parvient cependant à
s'évader grâce à la complicité de sa sœur. Réfugié en Aquitaine, il ranime la révolte aux cotés
du duc Hunald. Mais les troupes sont vaincues de nouveau en 745, Hunald se retire alors
d'Aquitaine. Mais Griffon parvient à rejoindre les Saxons qu'il pousse à la révolte. Pépin
prend alors les armes et défait la rébellion, et, pour calmer les ardeurs de son jeune demi-frère,
Pépin nomme Griffon duc du Mans en lui octroyant 12 comtés.
Par la suite, en
754, le pape
Etienne II
octroya, par un
second sacre, à
la royauté de
Pépin le
caractère
religieux
indispensable.
Une nouvelle
légitimité était
créée et était
inaugurée par
l'alliance de la
famille avec la
papauté.
Sacre de Pépin le Bref par le pape Etienne II à Saint-Denis le 28 juillet 754, par
François DUBOIS 1837 (Châteaux de Versailles et de Trianon)
Un grand règne
Dès 756, après avoir tenté de mater les Saxons et les Bavarois, Pépin prépara la conquête
définitive de l'Aquitaine, toujours en révolte, mais ce n'est qu'en 768 qu'il parvient à ses fins.
Il expulse également les Arabes de Septimanie. Parallèlement, le roi des Francs jeta les bases
d'une administration solide dans son royaume et amorça la « renaissance carolingienne ». A
l'extérieur, plusieurs tentatives de rapprochement furent effectuées avec les Byzantins et les
Arabes, préparant la vision impériale de son royaume. A l'intérieur, sa plus grande tâche fut
d'effacer le clivage Neustrie-Austrasie qui divisait la Gaule depuis le VIe siècle. Lorsque
Pépin tomba malade en 768 et se fit conduire à Saint-Denis pour y mourir, il partagea son
royaume entre ses deux fils, Charles et Carloman. L'œuvre accompli par ce souverain était
immense, et sous l'impulsion de son fils Charles, les Pipinnides allaient désormais se faire
appeler les Carolingiens.
Pépin
le Bref
et
Berthe
au
Grand
Pied
Charlemagne, empereur d'Occident
(768 - 814)
Histoire
Charlemagne
Introduction
Avec la bénédiction du pape, les maires du palais ont usurpé le trône aux derniers
Mérovingiens, « les rois fainéants ». Pépin le Bref devenu roi des Francs en 751, parvient à
restaurer l'unité du royaume. Avec la reine Bertrade « Berthe au grand pied », la fille du
comte de Laon, un puissant seigneur de l'époque, Pépin a deux fils : Charles et Carloman.
Très vite l'aîné Charles s'impose et annonce son style, il se fera appelé « le Grand », et
deviendra l'un des plus grand souverain de France qui marqua toute la période du Haut Moyen
Âge.
De grandes conquêtes
La lutte des deux frères
A la mort du roi franc en 768, les premières difficultés apparaissent, les deux frères, Carloman
et Charles ne s'entendent guère, le partage était dès lors prometteur de discorde. Selon les
vœux de Pépin :
En 769, l'Aquitaine se révolte, Charles demande l'aide de son frère, qui lui refuse. Charles
prend alors la poursuite du duc d'Aquitaine et parvient à rétablir l'ordre en menaçant les
Gascons (Basques) qui lui livre finalement le duc rebelle. Mais en 770, c'est la Lombardie qui
apparaît plus menaçante, la veuve de Pépin, Bertrade organise un mariage entre Charles et
Désirée la fille du roi des Lombards. Mais les deux frères ne s'entendent toujours pas, et c'est
finalement la mort de Carloman en 771 qui va tout changer. Charles destitue l'héritage de ses
neveux qui s'enfuient avec Gerberge, la femme de Carloman vers la cour lombarde ( Gerberge
est la fille du roi lombard). Charles est désormais roi unique des Francs.
Charlemagne
La conquête de la Lombardie
Les relations entre Didier, le roi des Lombards et le jeune roi franc se dégradèrent très vite,
Charles avait répudié Désirée qui était très laide. Le pape Adrien Ier se réjouissait de cette
opportunité, comme l'avait fait son prédécesseur, il demanda de l'aide auprès du roi franc.
Charles avait un grand intérêt à soumettre les Lombards, menace constante, d'autant que leur
roi Didier voulait réhabiliter les fils de Carloman, réfugiés à sa cour, sur le royaume franc.
Charles traversa alors les alpes avec son armée, défit les Lombards qui se réfugièrent dans la
ville de Pavie, capitale du royaume. En 774, la ville tombe et Charles prit le titre de « roi des
Francs et des Lombards », il fit alors son entrée triomphale dans la capitale coiffé de la
célèbre couronne de fer, dont le fermoir, selon la légende, a été forgé avec un clou de la Vraie
Croix du Christ.
• Le soulèvement des Saxons encouragea par ailleurs le duc de Bavière, Tassilon III qui,
en 779, refusa de reconnaître la souveraineté franque et fut sur le point de semer le
trouble dans toute la partie Sud de la Germanie occupée par les Francs. Mais
abandonné par ses sujets, Tassilon est finalement battu et emprisonné. La Bavière est
ainsi intégrée au royaume en 788. Charlemagne confisqua les biens immenses de
Tassilon, qui était considéré comme « l'homme le plus riche de l'Empire », plus que
Charlemagne lui-même qui de surcroît, n'a jamais eu de fortune personnelle et fut un
des premiers rois de l'époque médiévale à distinguer le Trésor Royal et ses biens
propres.
• Puis, après la Bavière, Charles affronta les Avars, une peuplade belliqueuse d'origine
mongole, comme les Huns, qui était établie en Pannonie (actuelle Hongrie). La guerre
contre les Avars fut sans pitié. Charlemagne répondit à la férocité de l'ennemi par une
férocité égale. L'affrontement se termina par la prise du camp royal avar par Pépin, le
fils de Charlemagne. Leurs terres furent placées sous le contrôle des Francs, puis
christianisés. Un traitement analogue fut réservé aux Slaves de Bohème. A la suite de
ces conquêtes, les territoires de Germanie, de Hongrie, de Bohème et d'une partie de la
Yougoslavie furent arrachés à l'emprise barbare.
Empereur
Le sacre de Charlemagne
Les relations entre Charlemagne et le pape Adrien Ier n'était pas si exemplaire, la Toscane et
toute l'Italie du Sud était promise au pape, mais le souverain franc préférait imposer sa propre
domination sur l'Italie. L'indépendance des États du pape était de plus en plus fictive. Malgré
tout, Charles est soucieux de sa construction politique, et il sait que le facteur religieux est
essentiel. Aussi, lorsque le nouveau pape Léon III est emprisonné en 799 et roué de coups part
des nobles qui l'accusent d'immoralité, Charlemagne intervient et assure le retour du pape à
Rome sous bonne escorte. En remerciement de service rendu, notamment contre les
Lombards, Charlemagne prend le titre inédit d'« Empereur des Romains ». La cérémonie se
déroule à la basilique Saint-Pierre de Rome le 25 décembre 800. Il se présente de façon
symbolique en continuateur lointain de l'empire romain d'Occident. C'est ainsi qu'il arbore
comme emblème l'aigle monosépale.
Le sacre de
Charlemagne
La conquête de la Germanie
La tâche la plus ardue pour Charlemagne était de soumettre définitivement les Saxons afin de
rattacher la Germanie à l'Empire, et de la pacifier. En 785, le chef barbare, Widukind, tombe
malade, il fut alors obliger de céder son commandement. Dès lors les campagnes saxonnes ne
furent plus aussi dures ni aussi laborieuses pour les Francs qui finirent par gagner en 799.
Mais guérillas, répressions et déportations en masse reprirent et ne s'achevèrent qu'en 804.
cette année-là, Charlemagne eut recours aux grands moyens, en décidant que « tout Saxon
non baptisé et qui refusera de l'être serait puni de la peine de mort ». De plus, il déporta toute
la population saxonne résidant entre les deux fleuves de l'Elbe et de la Weser. A mesure
qu'elle était pacifiée, la Germanie fut divisée en marches (zones de défense) dirigées par des
chefs francs.
L'organisation de l'Empire
L'Empire carolingien
Au début du IXe siècle, l'État franc représentait déjà un vaste Empire et ses frontières étaient
fortement consolidées. Après le couronnement de Charlemagne, le centre de gravité de
l'Empire se déplaça vers l'Est, c'est-à-dire au détriment de la France et au bénéfice de
l'Allemagne. La capitale fut instaurée à Aachen, ville germanique connu sous le nom de «
Aix-la-Chapelle ». Charlemagne appréciait les eaux thermales de cette ville, qui lui
permettaient de soigner sa goutte et ses rhumatismes. L'annonce du couronnement ne pouvait
plaire à Constantinople qui vit en Charlemagne un usurpateur. L'Empire byzantin, devant la
démonstration de puissance affichée, s'orienta vers des transactions entre les deux empires, et
celles-ci se mirent en place. Pendant un moment, on pensa marier l'Empereur d'Occident, à
Irène, l'impératrice souveraine d'Orient, le plan ne pût aboutir. A cette époque, il y a trois
empires rivaux : l'empire carolingien, l'empire byzantin et l'empire arabe. Ce nouveau monde,
en raison de l'antagonisme religieux ne pouvait tirait profit des relations maritimes entre
l'Orient et l'Occident, contrairement au monde romain. D'où la restructuration de l'empire
franc qui s'orienta vers une activité économique située entre le Rhin et la Meuse, favorisant la
future Allemagne.
L'Empire de Charlemagne
Les missi
dominici se
présentant
devant
Charlemagn
e
Comtes et marquis
Suivant en cela l'usage des Francs, Charlemagne divisa l'empire en comtés (il y en a plus de
200 dans l'Empire) ; aux frontières, il créa des marches ou régions tampons destinés à
protéger les invasions extérieures. Comtés et marches, vivant en relative autonomie, furent
confiés aux plus fidèles de ses compagnons (comtes et marquis). L'empereur leur rendait
périodiquement visite ; il recevait alors les représentants de la population et les chefs du
clergé, contrôlait les comptes, décidait des travaux à entreprendre. Dans chaque comté se
tenaient régulièrement des assemblées provinciales ou plaids (du latin platicium, convention),
qui tenaient lieu de cours de justice. Les juges ou échevins, réglaient les affaires ordinaires.
Mais les jugements les plus importants étaient prononcés par le comte ou par le tribunal royal.
En prêtant à
l'empereur une
barbe alors qu'il
était
vraisemblablement
imberbe, les
représentations du
souverain veulent
souligner son
autorité virile.
Quand au
qualificatif de
fleurie, il s'agit d'une
mauvaise traduction
de « flori », qui
signifie blanc en
vieux français.
La société carolingienne
Une société belliciste
Dans l'Empire carolingien, la guerre avait une importance primordiale : elle était tenue pour
une activité normale, presque une nécessité. Durant le règne de Charlemagne, les années où il
n'y eut pas de campagne militaire peuvent même se compter sur les doigts d'une seule main.
La période des combats était située entre mai et octobre. Les buts poursuivis étaient divers :
remettre à sa place un comte récalcitrant ou traître, amasser un butin par des raids au delà des
frontières et, bien sûr, conquérir des territoires et christianiser les infidèles. De toutes les
régions de l'Empire arrivaient des armées entières avec armes et bagages, conduites par un
comte ou marquis. L'empereur lui-même passait en revue l'armée franque. Le Champ de Mai
était ainsi non seulement une assemblée de chefs, où se décidaient les opérations militaires à
venir, ami aussi une occasion de réaffirmer avec éclat l'unité de l'Empire autour du souverain
et de son armée.
La société carolingienne
• Les serfs, moteur économique : L'économie au temps des carolingiens était fondée sur
le travail des serfs. Ceux-ci n'étaient pas à proprement parler des esclaves, mais des
personnes soumises à un maître, qui devaient accomplir la tâche qu'on leur ordonnait
et qui restaient attachées à un domaine. Les villae étaient l'objet d'un attention
particulière : domaine agricole vivant en autarcie, c'est-à-dire produisant tout ce qui
est nécessaire à la vie de ses habitants, la villa formait l'unité économique de base de
l'Empire.
• Le clergé, ciment des peuples : Charlemagne s'appuya tout au long de son règne, sur
l'Église. Le christianisme formait le ciment unissant les peuples de l'Empire, qui
n'avaient en commun ni la langue ni les mœurs. Même s'il surveilla toujours de très
près les affaires religieuses, l'empereur donna une place de premier rang aux
dignitaires de l'Église.
Charlemagne
et les
évêques
La Renaissance carolingienne
Éginhard apprit à
Charlemagne à
signer de cette
façon : une croix
comprenant les
lettres de Karolus,
les consonnes sont
aux extrémités, les
voyelles situées
dans le losange
centrale.
La mort du souverain
La mort du souverain
Après la soumission des Saxons en 804, Charlemagne entreprend ses dernières campagnes
militaires : contre les Arabes d'Espagne, les Avars ou les Bretons, mais aussi les Slaves, les
Sarrasins, les Grecs et les Danois. En 812, l'empereur romain d'Orient Michel Ier reconnaît
Charlemagne comme empereur romain d'Occident. Charles pense alors à sa succession :
• De tous ses fils, l'un Pépin le Bossu avait tenté de le renverser, il fut enfermé dans un
monastère.
• Charles le Jeune, qui avait reçu l'onction du pape lors du sacre est destiné à la
succession mais il meurt en 811.
• Le second fils de Charlemagne, Pépin était roi d'Italie, il se distingua en capturant le
trésor des Avars, « le Ring », il meurt en 810.
• C'est alors Louis (le Pieux ou le Débonnaire) qui succédera à Charlemagne, il est sacré
en 813, du vivant de son père.
Charles était fort et robuste, il ne fut malade que durant les quatre dernières années de sa vie,
il se mit à boiter et à souffrir de la fièvre. En 814, il meurt de pleurésie, il est inhumé à la
basilique d'Aix-la-Chapelle. L'unité de l'Empire qui était déjà difficile à maintenir à cause de
l'immensité d'un territoire s'étendant de la Baltique à l'Adriatique et à cause du système des
comtés et des marches, source de morcellement, put être sauvegardée aussi longtemps que
Charlemagne fut en vie, mais ne devait guère survivre à la disparition du « ciment » que
représentait son autorité et son prestige.
La Francie Carolingienne
Introduction
Peu après la mort de Charlemagne, trois événements majeurs marquent l'Empire carolingien :
• Des troubles de successions entraînent la dislocation de l'Empire, désormais la partie
germanique est définitivement séparée de la partie romane. Ce sont les premiers
visages de la France et de l'Allemagne qui apparaissent.
• L'Europe est en proie à de nouvelles invasions (Sarrasins, Hongrois, Normands ...).
Les Vikings constituent cependant la menace la plus importante. Leur intrusion dans la
« Francie » va bouleverser à jamais le pays.
• Les Robertiens (de Robert le Fort, ancêtre des Capétiens) vont très vite s'imposer face
aux Carolingiens régnants. Pendant un siècle, les deux familles vont se disputer la
couronne avant qu'elle ne soit définitivement attribuée aux Robertiens.
La division de l'Empire
La mort de l'Empereur
C'est en tant que dernier fils survivant de Charlemagne que Louis Ier le Pieux (ou le
Débonnaire) obtient le titre d'empereur d'Occident en 814. L'empire ne sera donc pas découpé,
comme il était coutume de le faire à l'époque. Pendant quelques temps encore, la machine
crée par Charlemagne va continuer de fonctionner. Mais Louis Ier qui se fait appelé « le
Débonnaire » en raison de sa faiblesse de caractère n'est pas l'homme apte à conserver l'unité.
Jusqu'à sa mort, il va lutter contre ses trois premiers fils ( Pépin, Louis, Lothaire), jaloux de
leur demi-frère, Charles, fils de sa seconde femme Judith de Bavière. Par ailleurs, le pape
Etienne IV gagne de l'indépendance et le lien entre Rome et l'Empire semble rompu. Après la
naissance de Charles, un nouveau partage est décidé, celui-ci ne plaît pas aux trois frères qui
déposent leur père en 833. Pépin et Louis, regrettant d'avoir donné tous les pouvoirs à
Lothaire (l'aîné qui avait obtenu la plus grosse part du pouvoir), restaurent leur père déchu en
835. En 840, Louis le Pieux meurt, laissant derrière lui une succession qui s'annonce délicate.
Les frères tentent alors de mener une politique plus fraternelle, en tentant de se consulter.
Parallèlement à ses querelles fratricides, les premières escarmouches normandes apparaissent
sur les côtes de la Manche et de l'Atlantique.
Le partage de Verdun
Les Normands
Les premières incursions normandes
En 793, les Vikings (guerriers de la Mer) font leur première incursion sur une île anglaise,
pillant et saccageant un monastère. Leur réputation arrive même jusqu'à la cour de
Charlemagne suscitant l'épouvante. Il faut dire qu'ils ne font pas les choses à moitié, arrivant
sur leur proie par surprise, les mutilant de toute part, et incendiant tout sur leur passage.
Réputés invincibles, ces guerriers barbares appartiennent à une civilisation très ancienne. Ils
étaient originaires des pays scandinaves (Danemark, Finlande, Norvège). Leurs villages
étaient situés au fond des fjords, là où de maigres terres permettaient la culture et l'élevage.
C'est probablement la surpopulation ainsi que l'incapacité de ces terres peu fertiles à nourrir
tous leurs habitants qui poussèrent les clans à chercher fortune ailleurs. Plus tard lorsqu'ils se
rendirent compte que les frontières de l'empire carolingien n'étaient plus protégées, c'est la
population de régions entières qui participa aux expéditions militaires, modifiant ainsi le
destin de plusieurs pays. Leur expansion se fit dans deux directions :
Navigateurs
infatigables, dont la
technique maritime
était supérieure à tous
les autres peuples de
l'époque, les Normands
utilisaient le knorr. Bas
sur l'eau, fuselé, souple,
il était surnommé « le
destrier des ondes »,
mais ceux qui le voyait
apparaître à l'horizon le
nommait le drakkar,
c'est à dire dragon, car
sa proue était souvent
surmontée par une tête
de cet animal
fantastique.
En échange du territoire de la
Normandie, Rollon doit se convertir. Il
se fait baptiser sous le nom de Robert à
Rouen.
(Bibliothèque Nationale de France)
(987 - 1137)
Histoire
Robert II est le
premier roi
thaumaturge.
Depuis, tous les
rois Capétiens
auront le don de
guérir les
écrouelles
(tuberculose
ganglionnaire).
Ainsi, après qu'un
roi avait touché un
malade, une
guérison spontanée
pouvait être liée au
geste royal
considéré comme
une intervention
divine.
La conquête normande
Le duché de Normandie
Après le traité de Saint-Clair sur Epte en 911, la Normandie (terre des Normands) est
attribuée à Rollon, un chef viking. Le roi Charles II s'assurait alors de la paix avec les
envahisseurs scandinaves. Les Normands s'étaient convertis et ils étaient désormais des
vassaux du roi de France. Les successeurs de Rollon prirent le titre de comtes de Normandie
jusqu'à Richard II où ils devinrent des ducs. La Normandie n'échappa pas au processus
d'émancipation des princes territoriaux. Les ducs rendent la justice, frappent leur monnaie,
lèvent l'impôt... Mais à la différence des autres princes territoriaux, les ducs normands évitent
de laisser des pouvoirs trop importants à leurs vassaux. Le duché est l'un des plus grands et
des plus riches du royaume. L'aristocratie franque se mélangeait à une partie d'hommes
d'origine scandinave. Le duché s'agrandit au fil des années notamment grâce à Guillaume
Longue Epée, fils de Rollon. En 1028, Robert le Magnifique (ou le Diable) devient duc à la
mort de son frère. Celui-ci aide le roi Henri Ier à lutter contre sa mère et ses frères rebelles. Il
meurt subitement à Nicée au retour d'un pèlerinage à Jérusalem.
Guillaume
le
Conquérant
Guillaume « le Bâtard »
Avant de partir pour Jérusalem, Robert le Diable désigna l'un de ses fils, Guillaume pour lui
succéder. La tradition normande voulait qu'un homme ait plusieurs épouses et qu'il puisse
choisir l'un de ses fils pour l'hériter. Arlette, la mère de Guillaume était la fille d'un tanneur,
son origine modeste fit valoir à Guillaume le surnom de « Bâtard ». Durant la minorité de
Guillaume, les désordres se multiplièrent en Normandie. Guillaume était encore jeune et très
souvent livré à lui-même face aux barons normands qui essayaient de s'emparer du pouvoir.
Avec l'aide du roi Henri Ier, il mata la révolte des barons à Vals les Dunes. En 1050, il épouse
sa cousine Mathilde de Flandres, contrairement à son père, il restera monogame et fidèle à son
épouse. Les années suivantes sont marquées par des conflits féodaux, Guillaume se révélant
un formidable homme de guerre. Il bat même les troupes royales d' Henri Ier. En 1066,
Guillaume de Normandie est devenu l'un des plus puissants hommes du royaume. Il fonde la
ville de Caen, en bâtissant son château et deux abbayes (l'Abbaye aux hommes dédiée à Saint
Étienne et l'Abbaye aux dames dédiée à la sainte Trinité).
La conquête de l'Angleterre
En 1066, le roi d'Angleterre, Édouard le Confesseur meurt sans héritier. Le demi-frère
d'Edouard, Harold monte sur le trône oubliant une promesse faite quelques années plus tôt qui
faisait de Guillaume le successeur de son cousin Edouard. Guillaume prépare alors l'invasion
de l'Angleterre. Il obtient d'abord l'excommunication d'Harold par le pape, car il avait reconnu
le choix d'Edouard sur des reliques sacrées. Sous l'étendard papale, Guillaume préparait alors
l'attaque de l'Angleterre. Des chevaliers de toute la France se joignirent à lui. Après avoir
traversé la Manche, il débarque dans le Wessex. Le choc des armées a lieu à Hastings.
Victorieux, Guillaume le Conquérant se fait sacrer roi d'Angleterre, le jour de Noël 1066.
Cette date est fondamentale dans la monarchie anglaise. C'est la fin de la domination saxonne
sur l'île. La conquête d'Angleterre est racontée par la tapisserie de Bayeux, l'un des chefs
d'œuvre artistique du Moyen Âge (70 mètres de long). L'origine de la tapisserie reste
énigmatique, la légende l'attribue à la reine Mathilde. Devenu roi, Guillaume accomplit une
œuvre immense, construisant de nombreux monuments, notamment la Tour de Londres. En
1085, il commanda ce qu'on peut appeler un recensement au sens moderne, le « Livre du
Jugement Dernier » ou Domesday's Book, qui faisait l'inventaire des hommes et richesses du
royaume. Guillaume reste cependant le vassal du faible roi de France. Et cela va causer de
véritables conflits entre les deux pays en raison des possessions anglaises sur le territoire
français. Les Normands se sont également établis en Sicile, où Robert Guiscard s'établit en
1059, délivrant le pape assiégé à Rome. Plusieurs dynasties normandes se sont ainsi installer
en Europe. En Angleterre, le français est la langue de la Cour, l'anglais est en fait un
amalgame entre le saxon et le français qui représente environ 60% de son vocabulaire.
La bataille d'Hastings
Couronnement de
Louis VI le Gros, roi
de France
Le premier texte
faisant référence au
mot France remonte à
1119. Sur une lettre
adressée au pape
Calixte II, Louis VI
se déclare roi de
France, non plus des
Francs, et fils
particulier de l'Église
romaine.
Le temps des Croisades
(1095 - 1270)
Les croisades
Introduction
Bénie par le pape et conduite par les monarques des royaumes chrétiens de la vieille Europe,
cette aventure devait représenter tout ce que l'esprit médiéval avait de bon en lui. Malgré
l'échec militaire manifeste des croisades (à l'exception de la première), la Chrétienté en sortit
grandie au niveau économique et culturel. Le choc des cultures fut nettement favorable à
l'Europe, moins avancée que le Moyen Orient qui rentre alors en déclin. Les croisades
permirent également au niveau géopolitique la création des Etats Latins d'Orient (comté
d'Edesse et de Tripoli, principauté d'Antioche, royaume de Jérusalem) et l'essor des
républiques maritimes italiennes (Amalfi, Gênes, Pise et Venise).
Les Etats
latins et les
républiques
maritimes
italiennes
Guillaume
de Tyr
écrivant sa
chronique
des
croisades
Un croisé en prière
La prédominance française
Cependant avec notre regard d'aujourd'hui, les Croisades, ces entreprises démesurées,
absurdes dans un certain sens, se révélèrent d'un haut degré d'imperfection et, par dessus tout,
chaotiques et irrationnelles. Ce mot de « Frany » nous fait prendre conscience du fait que les
Croisés provenaient de toutes les régions d'Europe, depuis le Portugal jusqu'à la Lituanie,
mais elles étaient principalement et essentiellement une entreprise française. Grâce à cette
prépondérance, la France était à chaque fois le centre et l'axe de la politique européenne :
l'Etat le plus puissant et le plus influent du continent. Mais la France sortit cependant
exsangue des Croisades, y perdant plus de vies humaines que tous les autres pays de la
chrétienté réunis. Selon l'avis de plusieurs historiens, les Croisades furent le prologue de la
guerre de cent Ans au cours de laquelle la France affronta l'Angleterre dans des conditions
désavantageuses dès le début.
Les Croisades
Les Croisades
La première croisade (1095 - 1099)
Voir l'article consacré à la Première Croisade
Etonnant
succès de cet
empereur
germanique
qui récupère
Jérusalem
sans avoir
versé une
goutte de
sang.
Malgré
l'échec de la
croisade,
Saint Louis
gagna le
respect et la
considération
du pape.
La Première Croisade
Introduction
En ce jour de novembre 1095, malgré le froid et la neige tombée sur la montagne entourant
Clermont, capitale de l'Auvergne, une grande foule s'était rassemblée pour la venue du pape
Urbain II. Quand celui-ci prit la parole du haut d'une simple tribune en bois, il se fit un grand
silence. Tout le monde devinait que le pape allait parler des nouvelles qui s'étaient répandues
dans toute l'Europe à propos de la Terre Sainte. Et ces nouvelles étaient désastreuses pour la
chrétienté.
Les enjeux
L'appel du pape
Urbain s'adressa à la foule en français : « Ô peuple des Francs ! Peuple aimé et élu de Dieu !
De Jérusalem et de Constantinople s'est répandue la grave nouvelle qu'une race maudite,
totalement étrangère à Dieu, a envahi les terres chrétiennes, les dépeuplant par le fer et le
feu. Les envahisseurs ont fait des prisonniers : ils en prennent une partie comme esclaves sur
leurs terres, les autres sont mis à mort après de cruelles tortures. Ils ont détruits les autels
après les avoir profanés. Cessez de vous haïr ! Mettez fin à vos querelles Prenez le chemin du
Saint Sépulcre, arrachez cette terre à une race maligne, soumettez-là ! Jérusalem est une
terre fertile, un paradis de délices. Cette cité royale, au centre de la terre, vous implore de
venir à son aide. Partez promptement, et vous obtiendrez le pardon de vos fautes ! Souvenez-
vous aussi que vous recevrai pour cela des honneurs et la gloire éternelle au royaume des
cieux. » Un frémissement, des murmures, des cris d'indignation étouffés parcoururent alors la
foule. Un célèbre moine prédicateur qui participait au concile de Clermont, Pierre d'Amiens,
dit Pierre l'Ermite, poussa ce cri : « Dieu le veut ! ». La foule le reprit comme un grondement
de tonnerre : « Dieu le veut ! ». C'est ainsi que commença la Première Croisade.
Le concile de
Clermont
La présence du
pape français
Urbain II au
concile de
Clermont attira
une telle foule
que la réunion
dut se tenir en
plein air
(contrairement
à la miniature
ci-contre), sur
une place
entourée par
les tentes des
participants,
accourus de
plusieurs pays.
Livre des Passages d'Outre-mer, XVe siècle, BN, MS Fr. 5594, f.
9
Libres de
toute attache,
les pauvres
répondent à
l'appel de la
croisade avec
plus de
ferveur que
les autres
classes
sociales.
Sensibles aux
récompenses
célestes
promises, ils
cousent sur
leurs
vêtements
une croix en
tissu, d'où
leur nom de "
croisés " qui
leur sera
attribué.
XIIIe siècle, BL MS Royal 2A XXII f. 220
Enthousiasme général
L'enthousiasme pour la croisade fut énorme : des dizaines de milliers de personnes, y compris
les femmes, les vieillards, les enfants, se déclarèrent prêtes à partir libérer le Saint-Sépulcre. Il
est hors de doute que la ferveur religieuse fut le moteur principal de cet immense élan. Mais
d'autres facteurs alimentaient aussi cet enthousiasme. Le pape délia serviteurs et vassaux de
leur serment de fidélité envers leurs seigneurs durant toute la période de la croisade. C'était
une aubaine pour des centaines de petits vassaux, mais encore plus pour des milliers de
paysans et de serfs, pour lesquelles la croisade était l'occasion inespérée de sortir de leur
condition et de devenir riches. L'indulgence plénière, c'est-à-dire le pardon de tous les péchés
qu'ils avaient commis, était en outre accordé aux croisés. De plus, ceux-ci ne pouvaient être
jugés, s'ils commettaient quelque crime, que par des tribunaux ecclésiastiques, qui étaient
disposés à fermer les yeux sur les fautes commises pour la cause sacrée. L'appel du pape
tombé à pic, en effet, depuis l'an Mille, la chrétienté vit un renouveau : les guerriers codifient
leurs combats et les paysans, bénéficiant d'une meilleur sécurité, améliorent leurs conditions
de vie. La population se met à croître rapidement, et l'Europe connaît un réel essor
économique. Le monde a quitté l'âge sombre pour entrer dans le Bas Moyen-Âge.
Pierre
l'ermite
haranguant
les troupes
croisés
Les Turcs
massacrant
les pèlerins
en 1096
Afin de semer
l'effroi sur les
assiégés, les Francs
catapultèrent des
têtes de morts par
dessus les remparts
de Nicée.
La prise d'Antioche
Antioche, assiégée par les croisés, résistait depuis huit mois. C'est alors que les croisés
apprirent l'arrivée, en renfort des assiégés, d'une forte armée turque. Cette nouvelle suscita un
tel mouvement de crainte et de désespoir qu'ils redoublèrent leurs assauts et prirent Antioche
en une semaine. La ville fut livrée au pillage. L'audacieux Bohémond conduisit ensuite les
troupes croisés contre l'armée turque, qui fut vaincue. Six mois passèrent pendant lesquels les
croisés reprirent des forces et se réorganisèrent. Mais entre temps, les croisés se laissèrent
griser par le pouvoir. Les seigneurs ne résistèrent pas à la tentation de s'offrir une province,
malgré la promesse faite à l'empereur byzantin qui devait récupérer les territoires pris aux
Turcs. Ainsi, Bohémond avait convaincu les Byzantins qui l'accompagnaient de s'enfuir. Les
Byzantins l'avaient abandonné et il put se libérer de son serment de vassalité avec l'empereur.
Bohémond se proclama ainsi prince d'Antioche. Quant à Baudouin de Boulogne, il attaqua
Edesse pour son propre compte. De tous les grands croisés, seul Raymond IV ne s'était pas
corrompu. Il partit seul pour Jérusalem bientôt rejoint par Godefroi de Bouillon.
Le siège
d'Antioche
Un jour, un
pauvre pèlerin
raconta son rêve
où il avait vu
Saint André qui
lui révéla
l'endroit où était
cachée la Saint
Lance (la lance
du centurion qui
aurait percé le
flanc du Christ).
La Lance était
enterré dans le
sol de l'église
Saint Pierre
d'Antioche. On
souleva les
dalles puis l'on
creusa une
fosse, la Sainte
Lance fut
retrouvée
quelques jours
plus tard. Par la
suite on accusa
Raymond de
Saint-Gilles
d'avoir imaginé
le subterfuge de
la lance pour
fanatiser ses
compagnons.
La prise de Jérusalem
Le 7 juin 1099, trois ans après leur départ d'Occident, 12 000 soldats du Christ, déguenillés,
tombèrent à genoux en pleurant lorsqu'ils aperçurent au loin les remparts puissants et élevés
de Jérusalem, la Ville Sainte ! Les Croisés bénéficièrent des rivalités entre musulmans.
Pendant que les Turcs étaient à Antioche, les Egyptiens fatimides avaient pris la ville de
Jérusalem. Godefroi de Bouillon fit dresser les tentes autour de la ville et installer les
machines de sièges, les tours pour l'escalade des remparts, construites par les charpentiers
génois, les catapultes et tous les engins conçus par les techniciens militaires. La garnison de la
place, qui ne dépassait pas le millier, observa tous ces travaux avec étonnement et quelque
crainte. Le calife égyptien envoya ses ambassadeurs auprès des chefs croisés : il promettait,
comme autrefois, toute liberté aux pèlerins chrétiens pour séjourner dans la ville et visiter les
lieux saints. Les chefs de la croisade tinrent conseil. Allait-on abandonner, si près du but,
l'objectif principal de l'expédition et s'interdire de former des royaumes latins en Orient, alors
même que certains chevaliers s'étaient déjà taillé quelques fiefs dans les territoires conquis ?
Aussi exigèrent-ils une reddition sans conditions. Les musulmans refusèrent. Le siège de la
ville commença. Durant quarante jours, les mille défenseurs résistèrent aux douze mille
croisés qui les assiégeaient. Le 15 juillet, Godefroi, Tancrède et leurs hommes réussirent à
escalader les remparts de la ville. A coups de hache, ils atteignirent les portes, qu'ils ouvrirent
toutes grandes. Les soldats se ruèrent dans la cité. Exaspérés par es privations, exaltés par les
harangues des prédicateurs, affamés, ils ne pensèrent plus qu'à se venger et à rançonner la
population, comme ils l'avaient fait à Antioche. Ce fut une page peu glorieuse de la chrétienté.
Le pillage de
Jérusalem
Un témoin oculaire,
Raymond d'Agiles,
raconta : « On vit alors
des choses jamais
vues. De nombreux
infidèles furent
décapités, tués par les
archers ou contraints
de sauter du haut des
tours. D'autres encore
furent torturés puis
jetés dans les flammes.
On pouvait voir dans
les rues des monceaux
de têtes, de mains et de
pieds. On chevauchait
partout sur des
cadavres. Ce fut un tel
massacre dans la ville
que les nôtres
marchaient dans le
sang jusqu'aux
chevilles. Les croisés
pillaient à satiété : ils
parcouraient les rues,
entraient dans les
maisons, raflaient or,
argent, chevaux, tout
ce qu'ils trouvaient... »
Les croisés à l'assaut de Jérusalem en 1099, par Guillaume de Tyr
(Histoire d'Outremer, Bibliothèque municipale, Lyon)
Les cathares
Introduction
Entre le Xe et XIIe siècle, une mystérieuse « hérésie » fait son apparition dans le Midi de la
France. Bientôt son expansion et sa menace est telle que l'Eglise catholique est contrainte de
mener une guerre à l'éradication de cette religion. Deux croisades seront menées par le
royaume de France, il s'agit surtout pour le roi de France de dominer tout le Languedoc et
l'Aquitaine. La lutte contre les cathares s'achèvera par la chute de la forteresse de Montségur
en 1244.
Le contexte
La civilisation occitane
Au XIIe siècle, le sud-ouest de la France est une région bien différente de celle du nord de la
Loire. On y parle une langue distincte (langue d'oc et non d'oïl) et une civilisation brillante et
raffinée s'y épanouie. Se déplaçant de château en château, les troubadours, poètes et
musiciens, chantent l'amour, mais aussi l'honneur et la négation du droit du plus fort. Ces
idées et ces valeurs sont très présentes dans une région où les gens cultivés, surtout dans les
villes, ont gardé vivant les souvenir de la civilisation romaine. Des règles, des lois et des
codes limitent le pouvoir des grands et régissent les rapports qui les unissent à leurs vassaux
et à leurs sujets. Tandis qu'en Île de France, le roi se bat à cheval et s'impose de diverses
manières à ses vassaux récalcitrants, dans les villes du Midi languedocien et aquitain, les
habitants élisent des consuls ou des capitouls qui gouvernent et parlent d'égal à égal avec les
seigneurs dont ils dépendent. Plus libres, les villes du Midi sont aussi les plus accueillantes
aux idées étrangères : leur importante activité commerciale (Toulouse est la troisième ville
d'Europe) les met en relation avec de nombreux pays. Les commerçants qui y échangent des
denrées et des biens, y puisent des idées qu'ils propagent ensuite vers l'Occitanie.
Les Cathares
chassés de la
ville de
Carcassonne
Bataille de
Muret
La bataille de
Muret, le 12
septembre
1213 fut un
tournant dans
la lutte pour le
Midi occitan, à
l'avantage de
l'armée royale.
Après la chute de Montségur, de nombreux cathares émigrèrent en Italie. C'est là qu'ils ont
sans doute transférer leur trésor. Il s'agit peut être du vieux trésor wisigoth d'Alaric, caché
dans les environs de Carcassonne. Cependant, au début du XXe siècle, près de Rennes-le-
Château, l'abbé Béranger Saunière fait des dépenses exubérantes sans que l'on sache d'où
venait sa fortune. Une chose est sûr ce curé a trouvé un trésor. Pourrait-il s'agir du trésor des
cathares ? N'oublions pas que lors du siège de Montségur, une poignée d'assiégés s'enfuirent
du château pour une destination mystérieuse.
La menace Plantagenêt
(1137 - 1223)
Louis
VII le
Jeune
Aliénor d'Aquitaine
Une des dernières mesures décidées par Louis VI le Gros, quinze jours avant sa mort, en
1137, fut de marier son fils avec l'héritière du riche duché d'Aquitaine, la belle Aliénor. En
devenant la femme de Louis VII, elle permettait au roi de France de pénétrer dans une région
où l'autorité royale était restée jusque-là purement théorique. A peine la dépouille de son père
avait-elle été conduite à Saint-Denis que Louis VII se rendait à Poitiers pour se faire
couronner duc d'Aquitaine. Ce mariage était un véritable coup de maître de la diplomatie de
Suger. La dot de la jeune mariée permit de tripler le domaine royal, il y avait alors une partie
du Midi et de l'Ouest de la France, soit 19 des départements actuels. La nouvelle reine
apportait en héritage non seulement le duché de son père, mais aussi un peu de cette
civilisation de la Guyenne, plus raffinée et plus brillante que celle du nord de la France. Ainsi,
Aliénor aimait la musique, les fêtes et les chansons des troubadours, ces chanteurs-poètes qui
allaient de château en château en célébrant la beauté des gentes dames. A l'inverse, Louis VII
était timide, réservé et très pieux, ce qui s'accordait mal avec le caractère fort et sensuel d'
Aliénor. Cette différence de caractère, de culture, s'ajoutant au fait qu'Aliénor ne parvenait pas
à donner au roi l'héritier qu'il espérait. Cependant les dix premières années semblent se passer
sans réelle mésentente.
Aliénor d'Aquitaine
Philippe II Auguste
L'avènement de Philippe II Auguste
Après la répudiation d' Aliénor, Louis VII épousa successivement Constance de Castille et
Adèle de Champagne. Cette dernière lui donne un unique héritier mâle : Philippe. En 1179, il
le fait sacrer roi à Reims, et épuisé par la maladie, lui abandonne le pouvoir. Louis meurt en
1180 juste après avoir signé le traité de Gisors avec Henri II d'Angleterre. Philippe II n'est
alors âgé que de 15 ans. Il était alors marié avec Isabelle de Hainaut, une descendante de
Charlemagne. La dynastie carolingienne, si elle a cessé de régner est encore présente dans le
cœur des Français qui l'appelle "la race des grands rois". Les cinq premières années de son
règne, Philippe réussit à triompher de ses encombrants protecteurs, les comtes de Flandre et
de Champagne, et à agrandir le domaine royal. Mais la grande affaire du règne fut bien sûr la
lutte avec les Plantagenets. Louis VII, conscient de ses faiblesses militaires et de la puissance
de son adversaire avait préféré la ruse au combat ouvert. Il avait soutenu la Bretagne et le
Poitou contre le roi anglais, et surtout, il avait aidé les fils d'Henri qui réclamaient une part
d'héritage du vivant même de leur père. Ainsi Louis VII réussit-il peu à peu à user la force de
son rival. Son fils, Philippe, choisira une voie différente, en cherchant l'affrontement sur le
champ de bataille. Mais lorsque le grand Richard Cœur de Lion succéda à son père en 1189,
Philippe se trouva face à un redoutable adversaire. Il accepta cependant de prendre avec lui la
tête d'une croisade en Palestine.
Le sacre de
Philippe II
Philippe
Auguste est le
premier roi à
se donner
officiellement
le titre de roi
de France.
La prise de Château-Gaillard
La
bataille
de
Bouvine
s