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Manque de concordance
Dans le cas contraire - Figure 5.1b - les appuis sont dits non concordants (les
composantes de réaction ne sont pas toutes nulles).
Le manque de concordance d’un appui est représenté par le déplacement li-
néaire ou angulaire qu’il subit depuis sa position concordante jusqu’à sa position
réelle.
∂W
=0 (5.1)'
∂X i
Le théorème découle de celui de Castigliano (1ère forme). Ce résultat est évi-
dent dans le cas d'une inconnue hyperstatique externe (c'est-à-dire une réaction),
puisque le déplacement est nul dans la direction de la réaction. Nous reviendrons
plus loin sur la signification de ce résultat [(5.1)'] dans le cas d'une inconnue
hyperstatique interne.
Le théorème de Menabrea signifie que les forces hyperstatiques prennent des
valeurs qui rendent minimale l'énergie potentielle interne exprimée en fonction
des sollicitations, dont les forces hyperstatiques, appliquées au système considé-
ré.
Ainsi, pour chaque inconnue hyperstatique Xi le théorème de Menabrea four-
nit une équation (de continuité). La résolution du système d’équations ainsi ob-
tenu permet de trouver les inconnues hyperstatiques et de résoudre le problème
qui devient isostatique.
Dans le cas d’un système linéaire L plan dont les éléments de réduction sont
désignés par M, N et T (Mt=0), l’expression générale de W (voir chapitre 3) est
de la forme :
1 M2 1 N2 1 T2
W=
2 ∫
L
EI
ds +
2 ∫
L
EA
ds +
2 ∫
L
κ
GA
ds
1 M2 N2 T2
∑∫
1
∑∫
1
W=
2 i
EI
ds +
2 i
EA
ds +
2 ∑∫
i
κ
GA
ds
Li Li Li
1 M2
W=
2 ∑∫ i
EI
ds
Li
1 N2
∑∫
1
∑ N ∫ EA 2 dx
W= dx = i
2 i
EA 2 i
Li Li
1 N i2 Li
W=
2 ∑
i
( EA )i
P P X1
X2
(a) (b)
l/2 l/2
Figure 5.2
∂W
∂X = 0
1
(a)
∂W
∂X = 0
2
Le système isostatique obtenu par suppression des liaisons surabondantes
(Figure 5.2b) est désigné par système de base, système fondamental ou encore
système principal.
Une fois l’hyperstaticité levée, c’est-à-dire lorsqu’on a déterminé les incon-
nues hyperstatiques, la construction des diagrammes M, N, T revient à tracer les
diagrammes d’un système isostatique (en l’occurrence le système de base) sou-
mis - simultanément - aux charges données (la sollicitation globale F) et aux
forces calculées (X1, X2, ... Xn). L’application du principe de superposition (voir §
5.4.1) simplifie quelque peu ce travail.
On peut montrer que chacune de ces équations peut se mettre sous la forme
ci-après, connue sous le nom de formule de Müller - Breslau (ou de Bertrand De
Fonviolant),
n
∂W
∂X j
= 0, ⇔ ∑X δ
i =1
i
u
ji + δ jF = 0 j = 1, 2, ...,n (5.2)
δ 11u
X 1 + δ 12u u
X 2 + ...+δ 1n X n + δ 1F = 0
u u u
δ 21 X 1 + δ 22 X 2 + ...+δ 2n X n + δ 2F = 0
(5.3)
.......................................................
δ u X + δ u X + ...+δ u X + δ = 0
n1 1 n2 2 nn n nF
[δ ]{ X } = {−δ
u
F } (5.4)
Les équations du système (5.3) [ou (5.4)] sont appelées équations canoniques
de la méthode des forces.
n
N iF + ∑X
j =1
j nij
n
TiF + ∑X
j =1
j t ij
n n n
1
(MiF + ∑
j =1
X jmij )2
1
(NiF + ∑j =1
X jnij )2
1
(TiF + ∑X t )
j =1
j ij
2
W=
2 ∫
L
EI
ds +
2 ∫
L
EA
ds +
2
κ∫
L
GA
ds
∂W
L’équation de continuité relative à la coupure k, c’est-à-dire = 0 , s’écrit:
∂X k
n n n
(MiF + ∑ X j mij )mik (NiF + ∑ X j nij )nik (TiF + ∑X t )t j ij ik
∫
j =1
∫
j =1
∫
j =1
ds + ds + κ ds=0
EI EA GA
L L L
n n
∫ ∫ ∫ ∫ ∫
j =1 j =1
ds + ds + κ iF ik ds+ ds + ds +
EI EA GA EI EA
L L L L L
n
∑X t t j ij ik
∫
j =1
+ κ ds = 0
GA
L
∑X
j=1
u
j δ kj + δ kF = 0
u u
δ 11 X 1 + δ 12 X 2 + δ 1F = 0
δ u21 X 1 + δ u22 X 2 + δ 2F = 0
u
Les coefficients δ 11 et δ u21 sont obtenus en appliquant au système de base la
u
sollicitation unitaire X1=1 tandis que δ 12 et δ u22 s’obtiennent sous l’effet de la
seule sollicitation X2=1. Quant aux déplacements δ1F et δ2F, ils se calculent sous
l’effet des charges extérieures (ici la force P) appliquées au système isostatique
de base. Les diagrammes permettant le calcul de ces coefficients (cas où
l'influence de M est prépondérante) sont montrés à la figure 5.3.
Pl/2
l P
X1=1
X2=1
u a3 u a3 4a 3 Pa 3 29Pa 3
δ11 = δ12 = δ u21 = δ u22 = δ1F = - δ 2F = -
3EI 2EI 3EI 4EI 48EI
La figure 5.4 montre la signification de ces coefficients.
δ 11
u
δ 12
u
P δ1F
δ u21 δ u22
X1=1
X2=1 δ2F
9 22
X1 = P et X 2 = P
56 56
Les diagrammes M, N, T peuvent être construits maintenant (Figure 5.5).
34
6
9
11 22
3 34 9
(a) (b) (c)
X2
q X1 X1
2EI
X3 X2 X3
h EI EI
(a) (b)
l l/2 l/2
Figure 5.6
u 2h3 u l2(12h + l ) h2 u
δ11 = ; δ12 = δu21 = 0 ; δu22 = u
; δ13 = δu31 = − ; δ23 = δu32 = 0 ;
3EI 24EI EI
(4h + l) qh4 qh3l qh3
δu33 = ; δ1F =- ; δ2F = ; δ3F =
2EI 8EI 12EI 6EI
1
X1 X1=1 l/2 X2=1 l/2
X2 X3 X3=1
mi1=m1 mi2=m2 mi3=m3
h h
(a) (b) (c)
qh2/2
En prenant h = l, il vient :
2h3 u 13h3 u h2
δ 11
u
= ; δ 12 = δ 21
u
= δ u23 = δ u32 = 0 ; δ u22 = ; δ 13 = δ u31 = − ;
3 EI 24 EI EI
5h qh4 qh4 qh3
δ u33 = ; δ 1F = − ;δ 2F = ;δ 3F =
2 EI 8 EI 12 EI 6 EI
La résolution du système d’équations donne :
91 2 1
X1 = qh = 0.22 qh ; X 2 = qh = 0.15 qh ; X 3 = − qh 2 = −0.02 qh 2
416 13 48
Le signe moins (–) devant X3, signifie que le sens réel de ce moment est con-
traire au sens choisi arbitrairement.
Le contrôle des résultats peut se faire à trois niveaux : sur les coefficients δiju
et δiF ; sur les diagrammes M, N, T et sur les déplacements.
geable. Soit mit le moment (par unité de force) dans la section courante i du sys-
tème de base sous l’effet de : X1=1, X2=1, ..., Xn=1 ; c’est-à-dire :
mit = mi1 + mi2 + ... + min
Soit :
j =n
mik . mit
∑δ
j =1
u
kj = ∫ EI
ds (5.5)
L
mit mit2
= ∫ EI (m
L
i1 + mi2 +...+min )ds = ∫ EI ds
L
Soit :
k =n j =n
mit2
∑ ∑δ
k =1 j =1
u
kj = ∫ EI
ds (5.6)
L
sera amené à vérifier le calcul des différents coefficients ainsi que les dia-
grammes MiF et mik si on a utilisé la méthode de Verescheaguine.
Exemple
Vérifions les coefficients de la matrice δu du cas traité dans l'exemple 2. Pour
les besoins de l'application numérique on prend h=3 m. Le premier membre de
l'équation (5.6) vaut :
k =n j =n
29 h3 2h2
∑∑δ u 5h 177
kj = − + =
k =1 j =1
24 EI EI 2 EI 8 EI
mit2 1 39 1 1 1 125 1 57
∫
L
EI
ds = ( + +
2 EI 8 3 24
)+ ( + +
EI 24 24 4
)
2.5 1.0
0.5
mit
h=3 m
34P/56