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urbaine
Guichard Jean-Paul. Urbanisation, structures foncières et mutations sociales dans le pays niçois. In: Les Annales de la
recherche urbaine, N°10-11, 1981. Territoires. Sociétés locales. Paysages. La question foncière et l'espace rurale. pp. 109-
123;
doi : https://doi.org/10.3406/aru.1981.1006
https://www.persee.fr/doc/aru_0180-930x_1981_num_10_1_1006
et mutations sociales
estDans
développement
mations
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profondément
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« mise en valeur mobilière » de l'espace
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mal desservies par ces réseaux, ou bien, ce qui revient au même, par des terres abandon¬
nées par la paysannerie et qui étaient précisément les moins bonnes.
2. En dépit des apparences, il ne s'agit pas ici d'une thèse d'inspiration néo-classiquot
(où le prix du sol résulterait de sa rareté). L'accroissement des prix des sols peut résulter :
a) du fait que la viabilisation des nouveaux terrains se fait de plus en plus coûteuse ;
b) ou bien du fait que les dernières exploitations agricoles à devoir céder la place à
l'urbanisation sont aussi celles qui étaient les plus rentables : le coût de leur éviction est
donc de plus en plus élevé.
111
urbanisation dans le pays niçois
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112
« mise en valeur mobilière # de l'espace
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113
urbanisation dans le pays niçois
concours fort utiles4 que peut lui apporter un milieu social plus structuré.
Réciproquement, lorsque ce milieu conserve encore un artisanat du bâtiment
et une paysannerie relativement forts, la grande promotion immobilière doit
marquer le pas et attendre que ce milieu social local soit suffisamment trans¬
formé — par l'exercice même des activités immobilières locales — pour pouvoir
alors intervenir.
constitué
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114
« mise en valeur mobilière » et politiques locales
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2. La vente. Les parcelles ainsi viabilisées prennent la valeur d'un capital que
le propriétaire peut réaliser à tout moment suivant sa condition économique
(ou ses besoins). Transmises par succession depuis plusieurs générations, elles
sortent d'un patrimoine familial local par le moyen de ventes s'effectuant sur
la base du prix de terrain à bâtir. Ainsi, le propriétaire autochtone touche,
dans ce schéma, la quasi-totalité de la rente foncière. La relation avec l'ache¬
teur est le plus souvent réalisée grâce à cet intermédiaire spécialisé qu'est l'agent
immobilier. Issu du milieu local, celui-ci connaît parfaitement les familles
locales et les propriétés qu'elles possèdent ; réciproquement, sa connaissance
du marché foncier, des règlements d'urbanisme, ses relations professionnelles
sont appréciées et lui permettent d'obtenir un portefeuille foncier intéressant.
C'est également l'agent immobilier qui est le mieux placé pour assurer la mise
en valeur de parcelles d'une certaine importance. Les possibilités de détache¬
ment de parcelles étant également limitées, la valorisation des grandes parcelles
ne peut se faire que sous forme de lotissement ou d'opération immobilière.
rieures.
en7.
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115
urbanisation dans le pays niçois
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« mise en valeur mobilière » et politiques locales
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« mise en valeur mobilière » et politiques locales
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« mise en valeur mobilière » et politiques locales
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17. C'est-à-dire issus du système urbain et rattachés à lui.
121
urbanisation dans le pays niçois
pour développer leurs actions qui, de toute façon, se réfèrent à une idéologie
« urbaine ». Depuis la banale association des parents d'élèves jusqu'à l'asso¬
ciation de défense des sites, ces associations influent le plus souvent sur la prise
de décision communale sur des questions d'équipement ou d'aménagement du
territoire. C'est en leur sein également que sont recrutés les futurs élus commu¬
naux. Elles constituent ainsi des foyers locaux d'animation urbaine à partir
desquels vont se développer les actions tendant à diffuser les conceptions
« urbaines » de l'aménagement du territoire dans le milieu local. En particulier,
les associations de défense des sites ou de l'environnement, qui se sont multi¬
pliées ces dernières années, constituent des groupes de pression de plus en plus
puissants. Elles recrutent 18 très largement dans les clientèles constituées par
les propriétaires de résidences individuelles, qu'elles soient principales ou
secondaires. Ayant acheté un mode et un cadre de vie, ces résidents entendent
préserver celui-ci, ce qui les amène à s'intéresser aux questions de l'aménage¬
ment et à être très réceptifs aux formes de développement urbain susceptibles
de leur garantir, au moins à court terme, ce cadre de vie. Soutenant une poli¬
tique de protection de l'environnement, ils sont donc plutôt favorables aux
opérations de constructions groupées et constituent une force d'opposition
interne au système local d'autant plus importante que le développement rési¬
dentiel a été rapide et que le site sur lequel il s'est développé est sensible 1S>.
La sanction électorale constitue l'aboutissement logique de cet affrontement
entre « urbains » et « ruraux ». L'importance grandissante de l'électorat
« urbain » permet à ses représentants de revendiquer des responsabilités de plus
en plus larges dans la conduite des affaires municipales 20. Les nouvelles orien¬
tations qu'ils voudront imprimer rencontreront d'autant moins d'oppositions
que le déclin des activités rurales est accentué. En effet, la désagrégation de
la solidarité socio-économique locale accompagne ce déclin, et les intérêts
locaux subsistants ne trouvent plus d'appuis et sont de moins en moins consi¬
dérés. Les activités économiques locales trouvent de plus en plus difficilement
les conditions nécessaires à leur maintien du fait de la proximité de l'espace
urbain littoral. Les commerçants locaux n'ont guère profité de la clientèle
résidentielle qui fréquente plutôt les centres d'achats urbains, même pour les
thisants.
18. Entendu dans un sens large : ce peut être aussi bien des sociétaires que des sympa¬
19. Il s'agira d'un «beau quartier» ou d'un «secteur hautement résidentiel».
20. Cette description est volontairement schématique et élimine les interférences poli¬
tiques qui viennent dans la réalité s'y greffer : les « ruraux » comme les « urbains » ne
sont pas politiquement et, bien entendu, économiquement des ensembles homogènes, si
communes.
bien que des alliances s'effectuent le plus souvent entre sous-groupes autour d'idées
122
mise en valeur mobilière » et politiques locales
21. Il est bien connu que la «grande surface» a un rayon d'attraction important et
ration. attire une clientèle non négligeable située à l'extérieur du périmètre d'agglomé¬
qu'elle
22. En plus de la garantie d'entrepreneur, l'acquéreur n'a même pas besoin de recourir
à un professionnel de l'architecture, aussi bien en ce qui concerne le permis de construire
que le suivi des travaux.
23. L'offre de salaires plus élevés ne semble pas pouvoir constituer un palliatif : elle
se heurterait, du fait de son incidence sur le coût de la construction, aux lois du marché
(concurrence des autres producteurs de logements, état de la demande solvable de maisons
individuelles). Au niveau du marché du travail, les agriculteurs locaux éprouvent égale¬
ment de sérieuses difficultés. Pour pouvoir se maintenir, vu les conditions de la concur¬
rence, il leur est nécessaire de pratiquer une culture intensive (le plus souvent sous
serres) qui exige, outre d'importants investissements, une main-d'œuvre nombreuse et bon
marché. La main-d'œuvre locale se raréfiant, il devient nécessaire de recourir à de la
main-d'œuvre extérieure (immigrés en particulier). Cependant, le développement de cette
pratique bute sur la question du logement : cette main-d'œuvre immigrée trouve difficile¬
mentfixedesdifficilement
se conditions dans
de logement
ce moyenen pays.
rapport avec ses possibilités et, par conséquent,