Professional Documents
Culture Documents
SOUS LA PRÉSIDENCE DE :
Requérante,
c.
Intimée,
et
Mis-en-cause.
AZ-96021847
JUGEMENT
Les parties ont plaidé par écrit et convenu entre elles d'exclure du débat les éléments
suivants : la fin des travaux et le respect des délais; l'existence d'une plus-value donnée
par les travaux; la dénonciation au propriétaire l'existence, ou non, d'un bail
emphytéotique. L'intimée fait affaires sous le nom de Construction et Rénovation
Paramount, (Paramount, ci-après). Les parties ont aussi convenu de produire certaines
pièces, admettant qu'elles font preuve de leur contenu.
La requérante invoque d'abord que des travaux exécutés en vertu d'un contrat conclu
entre un locataire et un entrepreneur ou un sous-entrepreneur, ne peuvent donner lieu à
une hypothèque légale sur l'immeuble du locateur. En second lieu, il n'y a pas de lien
juridique entre la Ville et Paramount. La désignation de l'immeuble est erronée, et donc
sans droit et irrégulière. Et cet immeuble fait partie du domaine public et ne peut être
l'objet d'une hypothèque légale.
L'intimée soumet que les ententes entre les parties constituent plutôt un contrat
"d'entreprise conjointe" ou "joint venture", et non un bail. En vertu du mandat réciproque
des parties, la Ville devient soumise aux effets juridiques du contrat de construction,
comme si elle avait elle-même commandé les travaux. L'immeuble impliqué n'est pas
du domaine public. Et le fait de grever un immeuble plus vaste que celui sur lequel les
travaux ont porté, ne suffit pas à invalider l'hypothèque sur ce dernier.
La Ville est propriétaire de l'Île Notre-Dame. Elle a confié la gestion de ses biens et
l'animation des activités se déroulant sur l'Île à la "Société de gestion des activités
communautaires de l'Île Notre-Dame", (ci-après appelée la "Société").
Le 22 mai 1992, la Société signait, avec Dinasaurium Productions Inc., (le "Promoteur"),
un document intitulé "entente". On y voit que le Promoteur "désire organiser et réaliser
une exposition de dinausauriens animés", et que la "Société désire accorder l'utilisation
d'un site" sur l'Île. Il s'agit de l'ancien pavillon du Québec et du Théâtre des Îles.
Dans une autre entente signée le 10 juillet 1992, le Promoteur reconnaissait que ce
bâtiment était condamné par la Ville, et devait être l'objet de travaux pour être rendu
conforme aux exigences d'utilisation publique imposées par la réglementation visant la
sécurité, la protection contre les incendies, et cetera. Il convenait d'assumer tous les
coûts à cette fin.
Selon la pièce P-5, le contrat de construction aurait été confié à J.R. Côté Construction
(Canada) Ltée qui émettait un appel d'offres pour la pose de gypse le 11 janvier 1993.
Cet appel mentionne: "le contrat sera signé directement avec "Dinasaurium Productions
Inc.". Une directive de l'entrepreneur le 13 janvier suivant remplaçait le nom de cette
société par "171231 Canada Inc.".
Le 28 avril 1994, Paramount inscrit son hypothèque légale pour 221 292 $, suivie de
l'inscription de son action le 22 septembre suivant.
II.- ANALYSE
Les arguments des parties reposent principalement sur la qualification à donner aux
contrats intervenus entre la Société et Dinasaurium Productions Inc.
La convention des parties n'est pas très limpide à ce sujet. Cet état s'éxplique en partie
du moins, alors que le projet du promoteur n'était pas encore très précis.
Certes, et dans le cadre de son mandat de gestionnaire, la Société a-t-elle imposé d'autres
conditions, obligations et exigences à son co-contractant. Ainsi, certaines ont trait à
l'image et à la réputation de la Ville et de la Société. On lui demande de répondre à la
réglementation applicable à la tenue d'événements du même type; d'avoir des employés
qualifiés en nombre suffisant pour assurer la sécurité let le nettoyage du site. Bien que
responsable de ceux-ci, le Promoteur s'engage à respecter les conventions collectives
liant la Société. De même, sa publicité ne doit pas nuire aux autres activités de la Société
ou de la Ville; et la Société peut utiliser le matériel dans sa propre publicité.
Bien que l'on puisse ne pas retrouver de telles clauses dans des baux commerciaux, en
général, on retrouve tout de même assez souvent des conditions analogues dans de tels
AZ-96021847
baux. Ainsi on voit fréquemment des clauses restreignant l'affichage et les enseignes;
ou encore portant sur la publicité conjointe; et sur l'entretien et la propreté des lieux.
Il en est de même lorsque le locataire doit apporter aux lieux loués des transformations
pour l'exploitation d'un commerce. Il doit faire approuver les plans et les travaux par le
locateur. Et à la fin du bail, les travaux et améliorations sont acquis à ce dernier, même
s'ils ont été effectués par le locataire.
Les parties n'ont pas employé le terme de "loyer" pour décrire la contrepartie payable
par le Promoteur. On lit cependant:
Encore ici, il n'est pas inusité qu'un loyer minimum soit majoré, selon les ventes
réalisées par un locataire commercial, avec certains moyens de contrôle pour le locateur.
Par ailleurs, il est clairement stipulé que "tous les autres travaux ou améliorations relatifs
au site seront exécutés par le Promoteur, à ses frais, et ils devront être préalablement
approuvés par écrit par la Société avant leur exécution".
À l'entente du 10 juillet 1992, il est clairement et davantage stipulé que les travaux, qui
y sont précisés, seront effectués aux seuls frais et coûts du Promoteur, qui "s'engage à
assumer seul l'opération, la mise en ordre, l'entretien et les réparations de toute nature
relatifs au Bâtiment et à son contenu..."
L'intimée cite au soutien de ses arguments "La compagnie au Québec", (Martel, "Les
aspects juridiques", vol. I, p. 668)
Bien que les deux parties puissent avoir en vue des objets précis, il manque ici plusieurs
éléments requis pour qu'on puisse conclure à un "joint venture". Essentiellement, et
AZ-96021847
surtout, l'intention de former une société particulière, même pour un temps plus ou
moins long et dans un but précis. Comme le soulignent Martel et Martel (cités plus haut)
: "Encore faut-il qu'il découle clairement des clauses utilisées dans la convention que le
projet est défini, et que sa durée est limitée, ou à tout le moins déterminée".
Pour sa part, Me Cossette (cité plus haut), estime que le groupement momentané
d'entreprises, en droit québécois, peut être formé soit par la création d'une troisième
société distincte par deux ou plusieurs sociétés, ou par un contrat de groupement "sui
generis". Dans le premier cas, on doit d'abord retrouver la notion "d'affectio societatis",
avec mise commune et participation aux projets et pertes. On ne retrouve pas dans le
contrat qui nous concerne, les attributs d'une telle société. Il y manque l'intention
évidente de la créer; l'obligation réciproque de rendre compte; les éléments relatifs aux
apports précis de chacun; la forme de participation et les droits et obligations des parties.
Et surtout, on ne peut pas concevoir comment la Société puisse être appelée à contribuer
aux coûts de réalisation du projet ou de la construction; et non plus comment elle
pourrait être responsable des pertes.
De même, on ne retrouve pas les éléments requis pour conclure à la formation d'un
contrat "sui generis". Il y manque les mentions d'éléments précis indiquant une telle
intention : création momentanée et limitée dans le temps d'une entreprise commune, avec
dissolution prévue. Le fait de faire varier la rétribution de la Société en fonction du
nombre de visiteurs n'est pas ici déterminant.
Sous diverses formes de contrat, on retrouve des éléments communs aux parties; cela ne
suffit pas à les transformer en contrat de société. Dans le cas qui nous concerne, la
Société réalise son objectif d'animation culturelle en fournissant un immeuble au
Promoteur; ce dernier obtient un immeuble pour réaliser son projet commercial. Cela ne
crée pas une société pour autant.
Dans Royal Bank of Canada c. Cam Meyers, ([1989] R.J.Q. 514), les faits établissent
clairement l'existence d'une co-participation de deux entités constituant une troisième,
AZ-96021847
donnant lieu à l'application de certains articles du titre de la société. Le cas sous étude
n'en révèle pas autant.
L'intimée plaide qu'on doit appliquer ici les règles du mandat, puisque "la responsabilité
des associés à raison des actes les uns des autres est sujette aux règles contenues au titre
du mandat, lorsqu'elle n'est pas réglée par quelqu'article du présent titre", selon l'article
1856 C.c.B.-C. Et "les associés sont censés s'être donné réciproquement le pouvoir
d'administrer l'un pour l'autre". Ainsi, le contrat donné par Dinasaurium Productions Inc.
à Paramount était nécessaire à la réalisation du but commun, (soit une exposition). La
Société et la Ville requérante "sont soumises aux effets juridiques d'un tel contrat,
comme si elles avaient elles-mêmes commandé les travaux, rendant ainsi l'hypothèque
légale publiée par l'intimée tout à fait valide", soumet l'intimée.
D'une part, (et on l'a vu plus haut), il n'a existé entre les parties aucune société ou "joint
venture". Et de l'autre, les termes mêmes du contrat établissent clairement que tous les
travaux sont à la charge et aux frais de Dinasaurium Productions Inc. On ne saurait donc
induire que la Société a donné mandat à Dinasaurium de construire ou d'aménager un
édifice.
Ceci étant, force est de constater que l'intimée Paramount n'est pas un entrepreneur ou
un sous-entrepreneur qui a fourni des travaux demandés par le propriétaire de
l'immeuble, au sens de l'article 2726 C.c.Q.
Tant sous l'ancien que sous le nouveau droit, il y a lieu d'appliquer le jugement de la
Cour Suprême dans l'affaire de Kolomeir c. Les Industries Providair Inc., ([1988] 1
S.R.C. 1132).
...
Citant cette cause, Me Denise Pratte ("Priorités et hypothèques", p. 168) note que "les
travaux demandés par le locataire d'un immeuble ne sauraient donner droit à une
hypothèque légale. Me Louis Payette, ("La réforme du Code civil", vol. 3 p. 201) est
aussi de cet avis.
À raison, la requérante invoque aussi que la Société ne peut se joindre à une autre
entreprise dans un groupement momentané selon l'interprétation restrictive à apporter
aux articles 528, 4) et 528 d) de la Charte de la Ville. De tels pouvoirs ne lui sont pas
délégués. La Ville ne peut agir à l'encontre de la loi sur l'interdiction de subventions
municipales, (ch. I-15).
AZ-96021847
Ces éléments suffisent au maintien la requête, l'hypothèque étant inscrite sans droit.
La requérante invoque aussi que Paramount a signé un contrat avec 171231 Canada Inc.,
faisant aussi affaires sous le nom de Dinasaurium Productions International Inc.
Cependant, c'est avec Dinasaurium Productions Inc. que la Société a signé son contrat;
(voir P-5, P-6 et P-2). L'intimée n'a pas démontré ou expliqué comment ce dernier
contrat pouvait donner naissance au privilège issu d'un contrat avec une autre entité, soit
171231 Canada. L'intimée réplique qu'il est allégué à son action que Dinasaurium
International est mandataire de Dinasaurium Productions, cette dernière étant mandataire
de la Ville de Montréal. Et au stade de la présente requête, on doit prendre les allégués
à leur face même comme véridiques et qu'elle n'a pas à faire cette démonstration.
Les règles concernant les privilèges sont de droit strict; (voir 2753-0732 Québec Inc. c.
Caslelco Construction Inc., [1992] R.D.I. 535; 2841-4761 Québec Inc. c. Fondations
André Lemaire Inc., (J.E. 95-1723)). Dans les circonstances présentes, alors qu'il
apparaît que le contrat de construction est signé avec Dinasaurium Productions ou
171231 Canada, à la face même des procédures et pièces, il aurait été nécessaire de
démontrer autrement que par l'allégation simple d'un autre mandat, en vertu de quel lien
ce contrat peut lier Dinasaurium Productions. Cet argument, subordonné au précédent,
n'est pas déterminant. Il n'en révèle pas moins l'absence d'un lien permettant de conclure
au "joint venture" invoqué.
La requérante soulève de plus que l'hypothèque légale est inscrite sur le lot 306 du
cadastre de la Paroisse de St-Antoine de Longueuil, division d'enregistrement de
Chambly. Or ce lot désignait au moment de sa cession par l'autorité fédérale à la Ville
une île alors connue sous les nom de Île Moffat ou à la Pierre; et c'est à partir de celle-ci
qu'on a constitué ce qui allait devenir l'Île Notre-Dame. Par contre, le pavillon du
Québec fut érigé dans le Fleuve St-Laurent et n'avait pas alors été cadastré. En vertu d'un
acte entre la Ville de Montréal et Casiloc Inc., (filiale de la Société des loteries du
Québec), le 2 novembre 1995, la Ville s'engage à fournir une description cadastrale au
plus tard le 1er mars 1996.
AZ-96021847
L'hypothèque légale porte donc sur l'Île Notre-Dame et non sur la portion non cadastrée
sur laquelle la structure du pavillon est érigée. Une telle hypothèque est inopposable et
doit être radiée, ne respectant pas les dispositions de l'article 2168 C.c.B.-C. et 3032
C.c.Q. À cet effet, la requérante cite :
Dans le premier cas, on voit qu'un privilège inscrit sur les parties non subdivisées des
lots originaires n'est pas opposable parce qu'il ne l'a pas été "sur les numéros de lots
officiels mais sur des numéros qui n'existent pas". Dans le cas qui nous concerne, le lot
306 est l'Île Notre-Dame, qui ne comprend pas la portion où est érigé le "Pavillon du
Québec". Le fait qu'on ajoute "avec bâtisse dessus érigée, sans adresse connue, et
reconnue comme étant le Pavillon du Québec" ne suffit pas. L'article 3032 C.c.Q.
indique que "dès le jour de l'entrée en vigueur du plan cadastral, le numéro donné à un
lot est sa seule désignation et suffit dans tout document qui y fait référence".
Il faut convenir que la description technique n'est pas ici la désignation du lot. Le
privilège est inscrit selon la description technique annexé au contrat entre la Société et
Paramount, qui elle mentionne, entre autres, le lot 306 qui fait partie du cadastre de la
Paroisse St-Antoine-deLongueuil, division d'enregistrement de Chambly.
L'intimée cite Georges-M. Giroux, ("Le privilège ouvrier", p. 167) où cet auteur estime
que le privilège porte sur l'exploitation. "L'exploitation, c'est toute l'étendue du terrain,
avec ses constructions et ses accessoires, que le propriétaire utilise pour une même fin
et qui forme une entité complète". Par contre, l'auteur note bien que cette théorie n'est
pas admise par tous. La jurisprudence a depuis évolué à ce sujet.
Par ailleurs, l'article 2976 C.c.Q. prévoit un registre pour un territoire non cadastré.
Ainsi, dit l'intimée, l'hypothèque apparaît à l'index aux noms, comme la mention de
AZ-96021847
l'action. À tout événement, il est permis de radier les inscriptions affectant les lots autres
que celui du pavillon du Québec, ce dernier devant demeurer affecté. Elle produit
d'ailleurs un plan et description technique réalisé par un arpenteur, à sa demande, et qui
délimite ce lot. De plus, l'article 3036 C.c.Q. prévoit que, dans un territoire non cadastré,
un immeuble doit être désigné par ses tenants et aboutissants.
Le tribunal est d'avis que ce débat demeure "académique", dans les circonstances. D'une
part, vu les conclusions énoncées plus haut, il y a lieu à la radiation demandée. D'autre
part, l'article 2731 C.c.Q. permet au tribunal de déterminer le bien que l'hypothèque
pourra grever. Cette demande est faite par le propriétaire; on peut cependant se
demander si elle n'est pas maintenant le recours approprié. Me Louis Payette, ("La
réforme du code civil", vol. 3, p. 214), écrit: "Il fait maintenant partie des
caractéristiques de l'hypothèque légale que de pouvoir être modifiée, restreinte, déplacée
ou remplacée par le tribunal".
Dans ce contexte, il ne serait pas juste de radier cette hypothèque au seul motif qu'elle
est inscrite sur un immeuble qui n'est pas immatriculé et qui n'a pas de numéro de lot.
Par contre, il ne serait pas davantage approprié de permettre la vente de toute l'Île Notre-
Dame, suite à des travaux effectués sur un autre immeuble. Le tribunal n'est pas saisi de
ces questions et la radiation n'est pas ordonnée pour ces motifs.
Dans un jugement rendu le 13 mai 1996 (présentement en appel), l'honorable juge André
Denis refuse l'application de la notion de "l'exploitation immobilière" et radie un
privilège global inscrit sur dix (10) maisons attachées. Il écrit: "En enregistrant une seule
hypothèque légale sur tout le bloc de dix (10) maisons, Bonneville rend chaque
propriétaire responsable d'une somme de plus de 40 000 $ de portes et fenêtres installées
chez le voisin. Il y a là une incongruité que la loi n'a pas voulue... Les dix (10) maisons
visées par ... l'hypothèque légale de Bonneville constituaient dix (10) unités
AZ-96021847
Comme dernier motif, la requérante soulève que cet immeuble est du domaine public et
ne peut être affecté d'une hypothèque légale. À l'appui, elle invoque que l'article 528, 4)
de sa charte qui ne lui permet que d'exploiter elle-même les Îles ou céder par bail
emphytéotique ou droit de superficie; ou encore par cession à une société sans but
lucratif. L'Île est donc inaliénable, et la Société ne peut modifier cet état. En fait, ce n'est
que le 22 juin 1995 que la charte a été modifiée par loi pour autoriser la vente pour fins
d'un casino. Lorsque l'hypothèque légale fut inscrite, l'immeuble était hors commerce.
Il est acquis que la dualité domaniale subsiste dans le nouveau Code civil. L'article 916
stipule que "nul ne peut s'approprier les biens des personnes morales de droit public qui
sont affectés à l'utilité publique". Il est permis de retenir que certains biens des
municipalités sont du domaine public et d'autres, du domaine privé. Divers arrêts, cités
par l'intimée, restreignent ceux de la première catégorie à ce qui est fourni comme
essentiel aux citoyens d'une municipalité. Le fait de confier à une entreprise privée un
immeuble servant à une exposition commerciale de dinosaures qualifie fort bien la
destination que la Ville a donné à son immeuble. Cette activité n'a rien de conforme aux
objets essentiels d'une municipalité, propose l'intimée.
Cette thèse paraît attrayante, à première vue. Il faut cependant, de l'avis du tribunal,
distinguer le cas où la municipalité elle-même entreprend une affaire qui n'a rien à voir
avec ses objets publics, et celui qui nous concerne. Les cas de la seconde espèce sont
illustrés par les arrêts de J. Serrentino Construction Co. Ltd. v. Laval-sur-le-Lac, ([1966]
C.S. 425); et Concordia Concrete Floors Ltd. c. Louis Laflamme Construction Inc.,
([1980] R.P. 251). Dans ces affaires, les municipalités elles-mêmes avaient fait
construire un "curling" et un chalet pour les baigneurs.
Le tribunal retient donc que l'immeuble impliqué est du domaine public. Cette
conclusion s'impose aussi face à l'inaliénabilité de cet immeuble, comprise à la loi
constitutive de la requérante. Il a fallu l'intervention subséquente du législateur pour en
permettre l'aliénation. Encore ici, toutefois, ce motif devient secondaire, vu la première
détermination.
AVEC DÉPENS.