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Cours de

CONSTRUCTION METALLIQUE

Préparé par : M. A. Diakhaté


Année universitaire : 2018-2019

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Chapitre 1 : Généralité sur le matériau acier
L’acier est un matériau constitué essentiellement de fer et d’un peu de carbone, qui sont
extraits des matières premières naturelles tirées du sous-sol. Le carbone n’intervient, dans la
composition de l’acier de construction, que pour une faible part généralement inférieure à 1%.
Outre le fer et le carbone, l’acier peut compter d’autres éléments qui leur sont associés :
Acier = Fer + Carbone + Autres éléments
La teneur en carbone joue un rôle important dans la composition :
Si le % C < 0,050 alors on aura un alliage malléable, qui est le fer ;
Si le % C > 2,10 alors l’élément est fragilisé, et on aura la fonte.
Si maintenant 0,050 ≤ % C ≤ 2,10 on aura plus de résistance. Et plus le pourcentage en C
augmente, plus la résistance mécanique et la dureté de l’alliage augmentent.

• Soit involontairement : phosphore, soufre, … qui sont les impuretés et qui altèrent les
propriétés de l’acier.
• Soit volontairement : ce sont notamment le silicium, le manganèse, le nickel, le
chrome, le tungstène, le vanadium, etc., qui ont pour propriété d’améliorer les
caractéristiques mécaniques des aciers (résistance à la rupture, dureté, limite
d’élastique, ductilité, résilience, soudabilité, …). On parle dans ce cas, d’aciers
alliés.
1. Essais de contrôle des aciers
Les essais de contrôle des aciers sont de deux types :
✓ Les essais destructifs, qui renseignent sur les qualités mécaniques des aciers. Ce sont :
• L’essai de traction, qui permet de mesurer le module d’élasticité longitudinal
E, le coefficient de Poisson, les contraintes limite d’élasticité et de rupture,
l’allongement à rupture.
• L’essai de dureté, qui étudie la pénétration d’une bille ou d’une pointe dans
l’acier, et qui définit des degrés de dureté.
• L’essai de résilience, qui permet de mesurer l’aptitude d’un acier à rompre par
choc
• L’essai de pliage
• L’essai de fatigue, etc.
✓ Les essais non destructifs, qui renseignent sur la composition et la structure des
aciers. Ce sont :
• La macrographie, c'est-à-dire l’examen visuel d’une surface polie traitée à
l’acide.
• La micrographie, c’est l’examen microscope des cristaux, qui permet de
déterminer notamment la teneur en carbone.
• La radiographie, par rayon X en laboratoire ou rayon gamma sur chantier,
permet de déceler les défauts, cavités ou fissures internes des pièces,
notamment des soudures.
• Les ultra-sons
2. Les produits
Les produits sidérurgiques employés en construction métallique sont obtenus par laminage
à chaud. Leurs dimensions et caractéristiques sont normalisées et répertoriées sur
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catalogues.
- Produits longs : IPE, IPN, HE
- Produits plats : Larges plats, Tôles, Bandes et feuillards

3. Caractéristiques des aciers normalisés


Les divers aciers de construction sont réglementés par la norme européenne EN 10 225. La
norme, qui définisse les aciers normalisés, distingue :

• Des nuances d’aciers, établies sur la base de caractéristique mécanique fondamentales,


notamment la limite d’élasticité garantie σe, l’allongement à rupture AR et la fourchette
garantie de la limite de rupture σR.
• Des qualités d’aciers, qui au sein de chaque nuance, présentent des garanties contre le
risque de rupture fragile, en particulier.
Nous nous limitons en construction à trois nuances principales (S235 : fy = 235 MPa est
utilisée pour des constructions courantes privées, S275 : fy = 275 MPa constructions publiques
et S355 : fy = 355 MPa ouvrages spéciaux ouvrages d’art…)
Caractéristiques mécaniques des aciers en Nuances d’aciers
fonction de leur épaisseur t S.235 S.275 S.355
Limite d’élasticité fy (MPa)
t ≤ 16 mm 235 275 355
16 ˂ t ≤ 40 mm 225 265 345
40 ˂ t ≤ 63 mm 215 255 335
Contrainte de rupture en traction fu (MPa)
t ≤ 3 mm 360/510 430/580 510/680
3 ˂ t ≤ 100 mm 340/470 410/560 490/630
Allongement minimal moyen ε
t ≤ 3 mm 12% 15% 15%
3 ˂ t ≤ 150 mm 23% 19% 19%

Dans la norme EC3 les propriétés mécaniques sont : la limite élastique fy , limite ultime fu , le
module de Young E et le coefficient de poisson 

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• Le module d’élasticité longitudinale E = 210000 MPa ;
• Le module d’élasticité transversale G = E / [2(1+)] = 81000 MPa ;
• Le coefficient de poisson  = 0.3 ;
• Le poids volumique de l’acier ρ = 78.5 KN/m3.
• Coefficient de dilatation linéaire α = 12.10-6/°C.
On peut caractériser les profilés PN ou PRS par :
• A : aire de la section en cm2
• M : masse en Kg/m
• Iy : moment d’inertie par rapport à l’axe Gy en cm4
• Iz : moment d’inertie par rapport à l’axe Gz en cm4
• Wely : module d’inertie élastique en cm3, Wely =Iy/v tel que : v=h/2
• Welz : module d’inertie élastique en cm3, Welz=Iy/w tel que : w=b/2
• Wply : module d’inertie plastique en cm3, Wply=2* moment statique par rapport à
l’axe de flexion Gy
• Wplz : module d’inertie plastique en cm3, Wplz =2* moment statique par rapport à
l’axe de flexion Gz
• Avz : section soumise au cisaillement en cm2

4. Les critères de choix d’un profilé.


HEA HEB HEM

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Utilisation : POTEAUX
Moment d’inertie Iz plus élevé que les profilés en I. HEA, HEB et HEM permettent une
progression de la capacité portante.
IPE IPN

Utilisation : POUTRES et PANNES


Poids unitaire faible

UAP/UPN/UPE

Utilisation : POUTRES, éléments secondaires.


A hauteur de profil égal avec un I, sa masse est
supérieure de 10%

PRS

Utilisation : Création sur mesure selon besoin.


Crée par soudages de profilés I ou H

Poutrelles alvéolaires

Utilisation : POUTRES comprenant réservation.

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5. Classification des sections transversales
L’Eurocode 3 a instauré une classification des sections transversales, en fonction de critères
divers

• Elancement des parois,


• Résistance de calcul,
• Capacité de rotation plastique,
• Risque de voilement local, etc.
Quatre classes de sections ont été définies, allant de la section 1 (la plus performante) à la
section 4 (la plus fragile), soit :
✓ Classe 1 : sections transversales pouvant atteindre leur résistance plastique, sans
risque de voilement local, et possédant une capacité de rotation importante pour
former une rotule plastique (Sections plastiques : celles qui peuvent former une rotule
plastique avec la capacité de rotation suffisante pour autoriser une redistribution des
moments de flexion dans la structure) ;
✓ Classe 2 : sections transversales pouvant atteindre leur résistance plastique, sans
risque de voilement local, mais avec une capacité de rotation limitée (Sections
compactes : celles qui peuvent développer le moment de résistance plastique dans la
section mais pour lesquelles un voilement local limite la rotation sous moment
constant) ;
✓ Classe 3 : sections transversales pouvant atteindre leur résistance élastique en fibre
extrême, mais non leur résistance plastique, du fait des risques de voilement (Sections
semi-compactes : celles pour lesquelles la contrainte dans les fibres extrêmes doit être
limitée à l'atteinte de la limite d’élasticité car un voilement local empêche le
développement du moment de résistance plastique de la section) ;
✓ Classe 4 : Sections transversales pouvant atteindre leur résistance élastique, du fait des
risques de voilement local (Sections élancées : celles dans lesquelles l'atteinte de la
limite d’élasticité dans les fibres extrêmes ne peut pas être atteinte en raison d'un
voilement local prématuré).

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Détermination de la classe de la section transversale :
• La classe de l’âme

• La classe de la semelle

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Les moments de résistance en flexion pour les quatre classes définies ci-dessus sont :
• Pour les Classes 1 et 2 : le moment plastique (Mpl = Wpl.fy)
• Pour la Classe 3 : le moment élastique (Mel = Wel.fy)
• Pour la Classe 4 : le moment de voilement local (Mo  Mel)
Les quatre classes données ci-dessus sont valables pour les sections de poutres fléchies. Pour
les poteaux courts chargés en compression simple, les Classes 1, 2 et 3 en deviennent une
seule, et, en l'absence de flambement généralisé, elles se réfèrent à la Classe « compacte » ;
dans ce cas également, la Classe 4 reste la Classe « élancée ».

6. Facteurs partiels de sécurité


Les résistances de calcul sont affectées d’un facteur partiel de sécurité γM dont les valeurs sont
les suivantes.

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✓ Calcul des sections transversales
• Sections brutes de classe 1, 2 ou 3 : γM0 = 1 (ou 1.1 s’il s’agit d’aciers non
agrées).
• Sections brutes de classe 4 : γM1= 1.1
• Sections nettes au droit des trous : γM2= 1.25

✓ Calcul des pièces à l’instabilité élastique


. Flambement
. Déversement } γM1= 1.1
. Voilement

✓ Calcul des assemblages


• Assemblage par boulons non précontraints
Sollicitations au cisaillement γMB= 1.25
Sollicitation à la traction γMB= 1.5
• Assemblage par boulons précontraints
à l’ELU
Trous à la tolérance normale : γMS= 1.25
Trous oblongs (forme mince et allongée) : γMS= 1.4
à l’ELS
Trous à la tolérance normale : γMS= 1.1
• Assemblage par soudures
. Acier S 235 γMW= 1.25
. Acier S 275 γMW= 1.30
. Acier S 255 γMW= 1.35

7. La protection contre l’incendie


Pour obtenir un degré de stabilité au feu plus ou moins important, on peut utiliser des moyens
de protection thermique. En effet, ceux-ci permettent de modifier la vitesse d’échauffement de
l’acier.
Pour des durées allant de :
• 15 à 30 minutes : pas de protection
• 60 à 120 minutes : protection par projection, plaques ou peintures
intumescentes
• 120 à 140 minutes : protection par des écrans

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Chapitre 2 : Caractéristiques des sections transversales selon EC3
Les sections transversales d’un élément de structure barre ou profilés peuvent être soumises à
des sollicitations simples ou composées.
Nous allons examiner les cas suivants de sollicitations, simples ou multiples selon
l’Eurocode3.
1. Caractéristiques des sections transversales
Section brute : Les caractéristiques de la section brute (Ab) sont déterminées en utilisant les
dimensions nominales sans déduction des trous éventuels.
Aire nette : L’aire nette (Anet) d’une section transversale est égale à son aire brute diminuée
des aires des trous.

Aire efficace Aeff : L’aire efficace est l’aire brute réduite, en partie comprimée, du fait du
voilement local, et concerne les classes 4.
Aire homogénéisée AH : L’aire homogénéisée d’une section hétérogène, constituée de deux
matériaux différents, est obtenue en utilisant un coefficient d’équivalence n égal au rapport
des modules d’élasticités E des matériaux constitutifs. Par exemple en béton armé :
AH = B + nA avec n = EA/EB
2. Résistance des sections transversales
2.1. Effort axial de traction (N)
Dans les éléments sollicités en traction axiale, la valeur de calcul N de l’effort de traction dans
chaque section transversale doit satisfaire à la condition : N≤ NR avec NR la résistance de
calcul de la section à la traction.
NR= min (Npl, Nu, Nnet)

2.2.Effort axial de compression (N)


Pour les éléments sollicités en compression axiale, la valeur de calcul N de l’effort de
compression dans chaque section transversale doit satisfaire à la condition :
N ≤ NR

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2.3. Sous moment fléchissant (M) seul
En absence d’effort tranchant, la valeur de calcul M du moment fléchissant dans chaque
section transversale doit satisfaire à la condition :
M ≤MR

2.4. Sous effort tranchant (V)


La valeur de calcul V de l’effort tranchant dans chaque section transversale doit satisfaire à la
condition :

2.5.Moment fléchissant + effort tranchant (M + V)


Le moment de résistance plastique d’une section transversale est réduit par la présence du
cisaillement.
Si l’effort tranchant est faible V ≤ 0.5 Vpl, cette réduction est négligeable (elle est compensée
par l’écrouissage du matériau).
M ≤ MR

Mais, lorsque l’effort tranchant V > 0.5 Vpl, il faut prendre en compte son interaction sur le
moment de résistance plastique
M ≤ Mv

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MV : moment résistant plastique réduit du fait de l’effort tranchant, déterminé en utilisant une
limite d’élasticité réduite fred pour l’aire de cisaillement seule, soit :

Pour les sections transversales à semelles égales et fléchies suivant l’axe de forte inertie, on
obtient :

Qui peut se représenter graphiquement comme ci-dessous :

2.6. Moment fléchissant + effort axial (M + N)


Pour les sections de classes 1 et 2, il faut vérifier, en l’absence d’effort tranchant, que le
moment fléchissant M reste inférieur au moment résistant plastique MN réduit du fait de
l’effort axial, soit :
✓ Sections de classe 1 et 2
• Pour un plat :
MN =Mpl [1- ( N/Npl)2 ] ; On doit donc vérifier : M/Mpl +(N/Npl)2 ≤ 1

• Pour une section comportant des semelles : L’aire de l’âme : Aw = A – 2 b tf


Si l’effort normal est faible N ≤ min [0.25 Npl ; 0.5 Aw fy / γM0] alors MN=Mpl
Si l’effort normal est important N > min [0.25 Npl ; 0.5 Aw fy / γM0], les valeurs de
MN sont données au tableau suivant :

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✓ Sections de classe 3 :
Les sections de classes 3 sont considérées comme satisfaisante, si la contrainte normale
maximale σ vérifie la condition :

✓ Sections de classe 4
Les sections de classe 4 sont considérées comme satisfaisante, si la contrainte normale
maximale σ calculée en utilisant les largeurs efficaces des parois comprimées, vérifie la
condition :

e : décalage de l’axe neutre concerné, la section transversale étant supposée soumise à une
compression uniforme (M = 0).
2.7. Section soumise à un moment fléchissant, à un effort axial et à un effort
tranchant (M + N + V)
Si l’effort tranchant est faible V ≤ 0.5 Vpl ; le calcul s’effectue pour une section soumise à un
(M+N).
Mais, lorsque l’effort tranchant V > 0.5 Vpl ; il faut prendre en compte son effet, ainsi que
celui de l’effort axial, pour calculer le moment résistant plastique réduit.
La résistance de calcul de la section transversale aux combinaisons de moment et effort axial
doit être calculée en utilisant une limite d’élasticité réduite fred pour l’aire de cisaillement Av.

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Chapitre 3 : Dimensionnement des poutres fléchies PRS
1. Rappel :
Les poutres fléchies sont sollicitées par un moment fléchissant M et un effort tranchant V.
Le moment fléchissant développe des contraintes dans le matériau, dont la répartition est
bitriangulaires, tant que l’on reste dans le domaine élastique du diagramme contrainte /
déformation.

Les contraintes développées sur les flèches extrêmes, par rapport à l’axe neutre élastique qui
passe par G, sont :
𝑴. 𝒗𝒔 𝑴. 𝒗𝒊
𝝈𝒔 = 𝝈𝒊 =
𝑰 𝑰
𝑴 𝑴
𝝈𝒔 = 𝝈𝒊 =
𝑾𝒆𝒍𝒔 𝑾𝒆𝒍𝒊

Wel étant les modules de résistance élastique de la section considérée.


Un bon dimensionnent a pour but d’optimiser le ratio « inertie / prix »
2. Performance d’une section
La comparons d’une section rectangulaire et une section en I idéale (i.e. présentant une âme
infiniment mince), les deux sections ont la même aire (donc le même poids, et a priori le
même prix) et la même hauteur a montré que la section en I idéale ressort 3 fois plus
performante que la section rectangulaire de référence
3. Rendement d’une section
Le rendement géométrique d’une section se traduit par la relation :
𝑰
𝝆=
𝑨. 𝒗𝑺 . 𝒗𝒊
Quelques rendements usuels :
• Section rectangulaire : 33%
• Section en I : 40%
• Section en T : 35%
Exemple : Calculer le rendement pour un profil laminé IPE 200.
𝑰 𝟏𝟗𝟒𝟑
𝝆= = 𝝆 =68.22%
𝑨. 𝒗𝒔 𝒗𝒊 𝟐𝟖, 𝟒𝟖. 𝟏𝟎. 𝟏𝟎

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4. Dimensionnement des poutres en calcul élastique (PRS)
Il s’agit généralement des poutres élancées ou bien des poutres plus massives, dimensionnées
par un calcul de flèche, pour lesquelles donc un calcul en plasticité serait superflu.
Il s’agit donc, pour un moment donné i.e. pour une portée et des conditions de charge bien
définies, de déterminer une section optimale i.e. minimale et modules de résistance
maximaux.
Soit :

Section totale : Ω = As + Ai + d tw
✓ Détermination Position de l’axe neutre élastique :
Ecrivons l’équilibre des moments statiques par rapport à cet axe neutre.
𝟐 𝟐
𝒕𝒇𝒔 (𝒗𝒔 − 𝒕𝒇𝒔 ) 𝒕𝒇𝒊 (𝒗𝒊 − 𝒕𝒇𝒊 )
𝑨𝒔 . (𝒗𝒔 − ) + . 𝒕𝒘 = 𝑨𝒊 . (𝒗𝒊 − ) + . 𝒕𝒘
𝟐 𝟐 𝟐 𝟐
En négligeant tfi et tfs, qui sont faibles en regard de Vs, Vi et h, et en posant Vi = h - Vs, on
obtient :
𝒉 𝒅𝒕𝒘
𝒗𝒔 = (𝑨𝒊 + )
𝜴 𝟐
Ce qui donne la position de G et de l’axe neutre.
✓ Détermination du moment d’inertie par rapport à l’axe neutre

𝒕𝒇𝒔 𝟐 𝒕𝒇𝒊 𝟐 𝒅 𝟐
𝑨𝒔 . 𝒕𝟐𝒇𝒔 + 𝑨𝒊 . 𝒕𝟐𝒇𝒊 + 𝒕𝒘 . 𝒅𝟑
𝑰 = 𝑨𝒔 . (𝒗𝒔 − ) + 𝑨𝒊 . (𝒗𝒊 − ) + 𝒅𝒕𝒘 (𝒗𝒊 − − 𝒕𝒇𝒊 ) +
𝟐 𝟐 𝟐 𝟏𝟐
✓ Détermination de la section des semelles
As et Ai seront minimales lorsque les contraintes sur les fibres extrêmes auront atteint les
limites admissibles.

𝑰 𝑰
𝒗𝒔 = തതത
𝝈 𝒗𝒊 = 𝝈ഥ
𝑴 𝒔 𝑴 𝒊
𝑰 തതതതത
𝒉 = 𝒗𝒔 + 𝒗𝒊 = (𝝈𝒔+ 𝝈ഥ𝒊 )
𝑴

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On déduit :

തതത𝒔
𝒉𝝈
𝒗𝒔 =
തതത+
𝝈𝒔 𝝈ഥ𝒊
On remplace vs dans l’expression de I

𝑴 𝒉𝒕𝒘 തതത
𝝈𝒊 𝑴 𝒉𝒕𝒘 തതത
𝝈𝒔
𝑨𝒔 = തതത
− (𝟐 − തതത ) 𝑨𝒊 = തതത
− (𝟐 − തതത )
𝒉𝝈𝒔 𝟔 𝝈 𝒔 𝒉𝝈𝒊 𝟔 𝝈 𝒊

✓ Cas particulier : section symétrique à semelles égales


• Section totale du profilé

𝑨𝒊 = 𝑨𝒔 = 𝝈𝒔 = 𝝈𝒊 = 𝒇𝒚
𝑴 𝒉. 𝒕𝒘
𝑨𝒔 = 𝑨𝒊 = −
𝒉. 𝒇𝒚 𝟔
𝟐. 𝑴 𝟐
𝜴= + 𝒉. 𝒕𝒘
𝒉. 𝒇𝒚 𝟑

• Section de l’âme

L’effort tranchant doit rester inférieur à l’effort tranchant résistant, soit :

𝑽 √𝟑
𝑨𝒘 ≥ 𝜸
𝒇𝒚 𝑴𝟎
• Hauteur de la poutre
Compte tenu que les élancements admissibles courants des poutres sont :
𝟏 𝒉 𝟏
≤ ≤
𝟐𝟓 𝒍 𝟐𝟎
• Epaisseur de l’âme
La hauteur h est fixée en fonction de la portée l, d’où l’on tire aussitôt l’épaisseur d’âme tw :
𝑨𝒘
𝒕𝒘 =
𝒉
• Remarque : Les calculs de dimensionnement et de résistance précédents ont été
conduits à l’ELU.
✓ Vérification de la flèche
Il convient de vérifier maintenant, à l’ELS, que les déformations restent admissibles, et
notamment que la flèche de la poutre reste inférieure à L / 200, L / 400…
Selon que la poutre appartient à une toiture, à un plancher recevant ou non des poteaux, etc.

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Chapitre 4 : Les phénomènes d’instabilité élastique
Le calcul d’une structure exige que, sous toutes les combinaisons d’actions possibles, définies
réglementairement, la stabilité statique soit assurée.
• Tant globalement, au niveau de la structure
• Qu’individuellement au niveau de chaque élément.
Dans une pièce, les actions développent diverses sollicitations, qui génèrent des contraintes au
sein du matériau et des déformations des éléments.
Il s’agit donc, afin de garantir le degré de sécurité souhaité ou souhaitable, de vérifier que les
contraintes et les déformations restent en deçà des limites admissibles.
Deux cas de figure se présentent :
• Le cas des petites déformations
Tant que l’on reste dans le domaine des petites déformations, on admet que les
sollicitations ne varient pas (ou peu) sous l’effet des déformations, ce qui conduit
simplement à vérifier que les contraintes restent inférieures à la contrainte de ruine.
• Le cas de grandes déformations
Dans ce cas, les déformations modifient considérablement les sollicitations qui les ont
initiées et nécessitent des calculs spécifiques.
L’étude des phénomènes d’instabilités élastiques est particulièrement importante en
construction métallique, car ils sont très fréquents du fait de l’utilisation d’éléments minces et
de grand élancement.
1. Flambement
Le flambement simple est une déformation de flexion latérale due à la géométrie de la barre :
la longueur est importante devant l’une des dimensions de la section. La déformée de
flambement s’inscrit dans le plan de flambement qui est orthogonal à l’axe d’inertie la plus
faible.
Il serait indispensable de déterminer la charge critique de flambement dans ces cas de
chargement. La charge critique dépend du matériau, de l’élancement de la pièce, des
conditions de liaisons aux extrémités. En effet, Euler a étudié le flambement des barres
élancées et il a montré qu’il y’a plusieurs modes de flambement.

La force critique à partir de laquelle apparaît le phénomène de flambement a été définie par
Euler par l’expression suivante :

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𝝅𝟐 𝑬𝑰
𝑵𝒄𝒓 =
𝑳²𝒇
Ncr : force critique qui produit l’instabilité.
E : module d'élasticité longitudinale, caractéristique du matériau.
I : moment d’inertie minimal de la section de la pièce.
Lf : longueur libre de flambement dépendant de la longueur réelle de la pièce et du mode de
fixation des extrémités. C’est la longueur sur laquelle se produit le flambement.

A la force critique d’Euler, Ncr, correspond une contrainte critique σcr = Ncr / A, où A étant la
section droite de poutre, qui s’écrit encore :
𝝅𝟐 𝑬 𝝅𝟐 𝑬
𝑵𝒄𝒓 𝝅𝟐 𝑬𝑰 𝑳²𝒇 𝑳²𝒇 𝝅𝟐 𝑬 𝟐 𝟐 𝒊𝟐𝒎𝒊𝒏 𝝅𝟐 𝑬
𝝈𝒄𝒓 = = = = = . 𝒊𝒎𝒊𝒏 = 𝝅 𝑬. == 𝟐
𝑨 𝑨. 𝑳²𝒇 𝑨 𝟏 𝑳²𝒇 𝑳²𝒇 𝝀
𝑰𝒎𝒊𝒏 𝒊𝒎𝒊𝒏
𝟐

Ou imin représente le rayon de giration minimal :

𝑰𝒎𝒊𝒏
𝒊𝒎𝒊𝒏 = √
𝑨
Et  l’élancement maximal est défini par :
𝐿𝑓
𝜆=
𝑖𝑚𝑖𝑛
L’expérimentation en laboratoire, effectuée sur des poutrelles laminées courantes, soumises à
des efforts de compression progressivement croissants, montre que la ruine des pièces se
manifeste de deux façons différentes, selon l’élancement des pièces.
• Pour les pièces de faible élancement (forte section, faible hauteur, λ ˂ 20), la ruine se
manifeste pour l’affaissement des membrures, sous la contrainte σe
approximativement.
• Pour les pièces de grand élancement (λ ˃ 100), la ruine intervient pour une contrainte
d’affaissement σs (inférieure à la limite élastique σe et à la contrainte d’Euler σk), pour

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laquelle on observe une augmentation brutale des déformations, avec l’apparition de
zones plastifiées, suivie d’un effondrement. En outre, la courbe contrainte/déformation
n’est pas linéaire.

✓ Flexion simple
La théorie d’Euler, établie pour des structures idéales, est très insuffisante, en regard des
imperfections de centrage, de rectitude, de verticalité et de la présence de contraintes
résiduelles. Il est donc nécessaire de prendre en compte ces imperfections ou leurs effets. Les
règlements ont notamment défini un facteur d’imperfection .
Le risque de flambement n’est à considérer que si :

En ce cas, la sollicitation N de compression simple doit satisfaire à :

βA = 1 pour les sections transversales de classe 1, 2 ou 3


βA = Aeff / A pour les sections transversales de classe 4.
Et χ est le coefficient de réduction pour le mode de flambement à considérer.
Pour les éléments à section transversales constante, sollicités en compression axiale constante,
la valeur de χ pour l’élancement réduit, peut être déterminée par la formule :

α est un facteur d’imperfection :


Le facteur d’imperfection  correspondant à la courbe appropriée du flambement envisagé.
Dans le tableau donné ci-après définit la courbe à retenir (a ou b, c, d) selon le type de la
section et l’axe de flambement et il vaut :
Courbe de flambement a b c d
Facteur d’imperfection  0.21 0.34 0.49 0.76

L’élancement réduit est défini par :

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Les courbes de flambement sont les courbes donnant le coefficient de réduction χ en fonction
de l’élancement réduit.

Plus simplement et plus rapidement, χ peut être obtenu en fonction de l’élancement réduit, au
moyen du tableau suivant :

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Détermination des courbes de flambement :

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✓ Flambement flexion
Les éléments sollicités simultanément en flexion et en compression axiale, doivent satisfaire à
diverses conditions, selon la classe de leur section transversale :

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• Sections de classe 1 et 2
Pour la flexion dans le plan et pour les sections de classe 1 et 2 nous aurons à vérifier :

Pour la flexion hors du plan et pour les sections de classe 1 et 2 nous aurons à vérifier :

Pour la flexion biaxiale et pour les sections de classe 1 et 2 :


Pour la flexion biaxiale nous aurons deux moments. En effet La projection de la charge dans
le plan xy produit un moment hors du plan Mz par contre la projection de q dans le plan xz
produit un moment dans le plan My.

χmin est la plus petite des valeurs de χy et χz.


Les coefficients d’amplification de la flexion ky ou kz dû à l’effort normal appliqué qui produit
une déformée latérale de flexion valent

 My et  Mz : sont les facteurs de moment uniforme équivalent pour le flambement par flexion.
De plus et si le déversement représente un mode potentiel de ruine, il faut également vérifier :

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βMLT : facteur de moment uniforme équivalent pour le déversement (tableau ci-après).

• Sections de classe 3
Nous considérons les moments calculés avec l’hypothèse du comportement élastique du
matériau Mel.
Pour la flexion dans le plan et pour les sections de classe 3 nous aurons à vérifier :

Pour la flexion hors du plan et pour les sections de classe 3 nous aurons à vérifier :

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Pour la flexion biaxiale et pour les sections de classe 3 nous aurons à vérifier :

• Sections de classe 4
Pour les barres avec âmes très élancées (sujet au voilement local) et soumises à la flexion
biaxiale et à un effort normal. La section efficace et les modules d’inerties efficaces sont
introduits pour tenir compte du voilement local et nous aurons à vérifier :

De plus et si le déversement représente un mode potentiel de ruine, il faut également vérifier :

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