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Le Réseau Intelligent :

1 - ce qui est fait actuellement

Fernando Jorge Bade


Le Réseau Intelligent :
1 - ce qui est fait actuellement (*)

Le Réseau Intelligent (RI) Le titre du forum “Le Réseau Intelligent, L’article commence par un résumé des
est un concept général de la numérisation à l’informatisation des motivations historiques ayant amené
réseaux” est un peu trompeur car il peut l’introduction du RI, suivie d’une partie
d'architecture de commande faire croire que la technique de “Réseau présentant les grands principes du RI,
des réseaux destiné à Intelligent” concerne toutes les évolutions selon l’état de l’art de la normalisation.
permettre l'introduction des réseaux de télécommunications. Ensuite, les parties suivantes traiteront
S’il est vrai que les réseaux deviennent des sujets techniques de manière plus
rapide de nouveaux services de plus en plus complexes, de plus en plus approfondie, traitant respectivement :
en réorganisant de façon intelligents, la technique de “Réseau n du domaine couvert par la “première
centralisée les fonctions Intelligent” ne recouvre en fait que phase” du RI, du point de vue des services,
élémentaires de transport l’architecture des réseaux. Cette technique n de l’architecture fonctionnelle du RI,
ne traite donc pas directement des n des deux types d’interfaces du RI,
de l'information (parole, techniques de transport, des applications l’interface de programmation et l’interface
données, images). de gestion des réseaux, ou des services. de commande des ressources.
Le “Réseau Intelligent” (RI) est un concept A chaque fois, les points qui nécessitent
qui n’a rien à voir avec l’intelligence des compléments d’études seront indiqués.
artificielle ou les réseaux neuronaux. Enfin, la dernière partie traitera des
L’expression “Réseau Intelligent” est en fait évolutions possibles de l’architecture
apparue dans le domaine d’architecture du RI, vers une architecture plus intégrée,
de réseau, et en particulier pour mettant en réseau tout type d’informations
les réseaux téléphoniques commutés [1]. (paroles, données, supervision, gestion...).
Cette expression recouvre un certain L’objectif de cet article est donc d’identifier
nombre de propositions de changement et de récapituler l’ensemble des études
d’architecture qui visent à permettre qui pourraient être menées pour le RI.
une plus grande facilité d’introduction Pour en faciliter la lecture, certaines par-
de nouveaux services, et donc rendant ties plus techniques, qui peuvent aider
le réseau plus sophistiqué, plus “intelligent”. à la compréhension, ont été rajoutées
en petits caractères.
Motivations Manque de flexibilité Mais, très vite, cette approche fut considérée
du RTC comme insuffisante, car il y avait toujours
historiques pour le délai de développement de logiciel dans
Toutes ces raisons ont fait et font toujours
le Réseau Intelligent qu’il est difficile d’introduire dans le réseau les commutateurs qui freinait l’introduction
de nouveaux services comme le “numéro de nouveaux services.
Les concepts du Réseau Intelligent sont vert” (un numéro spécifique permettant Aussi, naturellement, il fut décidé
apparus dans le cadre des études sur d’appeler gratuitement, à la charge de de centraliser la logique des services
le RTC (Réseau Téléphonique Commuté). l’appelé). D’une part, le numéro vert doit grâce à une interface de commande des
être traduit en numéro de destination commutateurs, interface plus ou moins
réelle par le réseau. Pour cela, il faut indépendante des commutateurs. A cette
Le RTC est un système réparti disposer d’informations de traduction interface seraient alors connectés des
“fruste” qu’il faut donc stocker dans tous processeurs contenant à la fois la logique
Le RTC est en effet composé de nœuds les commutateurs, ce qui est difficile et les données du service. C’est ainsi
(les commutateurs) s’échangeant (en général il y en a un millier dans un réseau que sont nés les principes du Réseau
un ensemble minimum d’informations au comme celui de France Télécom ou Intelligent.
moyen de protocoles de communication de British Telecom). De plus, la mise à
rustiques (appelés système de signalisation) jour de ces données sur tous les Ces idées ont été appliquées au départ aux Etats-Unis
commutateurs s’avère difficile pour assurer [2], bien avant le démantèlement d’AT&T (“MaBell”)
basés la plupart du temps sur l’émission qui a eu lieu début 1984. A peu près à ce moment,
de fréquences. L’utilisation de protocoles la synchronisation et la cohérence. le Japon [3] et la France ont commencé à appliquer
de données plus évolués (le protocole D’autre part, pour chaque fournisseur, ces idées avec des réseaux “PréIntelligents”.
“numéro 7”) commence à peine. En gros, les systèmes doivent être modifiés dans Ce n’est que vers 1988 que les idées sur le RI ont
le cadre de paliers logiciels dont le contenu pris vraiment corps dans le monde. Aux Etats-Unis,
cela se borne à l’échange d’une dizaine
le phénomène s’est produit à l’instigation de Bellcore,
de chiffres (le numéro téléphonique de est limité par la taille des équipes de
la filiale commune de recherche des sept “Baby Bell”
l’appelé et, pour les réseaux un peu plus développement des fournisseurs. issus du démantèlement d’AT&T. En effet, AT&T s’était
évolués, le numéro de l’appelant). Typiquement, il y a dans le RTC une nouvelle réservé les services de type RI (appel gratuit 800,
L’ensemble des données du réseau doit version logicielle tous les 18 mois/24 mois. appel par carte de crédit...) générateurs de profits
Il n’est souvent pas possible d’incorporer importants (le chiffre d’affaires se chiffre à plusieurs
être géré localement au niveau de chaque
milliards de dollars par service). Les “Baby Bell” étaient
commutateur. La complexité modérée un nouveau service dans le palier logiciel
donc fortement motivés à fournir ces services.
des données permet aux opérateurs de immédiat, étant donné toutes les évolutions De même, et à la même époque en Europe, les pays
maintenir tant bien que mal la cohérence prévues. Il est alors nécessaire de laisser qui n’offraient pas ces services ont considéré le RI
de l’ensemble, notamment au niveau passer un, voire plusieurs paliers logiciels. comme un moyen leur permettant de rattraper
En tenant compte des délais de leur retard.
des tables de routage.
développement, ceci montre que
l’introduction de nouveaux services dans
Le RTC est composé de systèmes un tel cadre nécessite plusieurs années,
hétérogènes ce qui est de moins en moins acceptable
Le RTC est composé de systèmes dans un environnement concurrentiel.
hétérogènes, provenant de fabricants
différents et utilisant des technologies Solution initiale :
différentes (électromécanique, électronique centraliser “l’intelligence”
spatial, électronique numérique de première
Les premières solutions (américaines)
génération, de seconde génération...).
ont été d’introduire des bases de données
Cette coexistence de technologies provient
centralisées. En quelque sorte, ce fut
de la durée de vie de ces systèmes
dans le réseau la première tentative
qui est particulièrement longue, souvent
de définition d’une interface indépendante
de l’ordre d’une vingtaine d’années, voire
des systèmes (mis à part les “systèmes
plus. Ceci est bien plus long que les
de signalisation” mentionnés plus haut).
systèmes informatiques. Ces systèmes
Tous les fournisseurs de systèmes furent
sont en plus coûteux car ils sont très
priés de permettre l’accès aux bases
complexes, impliquant de gros logiciels.
de données.
Principes généraux L’UIT-T décrit les moyens qui permettent Ce champ est tout à fait ambitieux. Pour
“de faciliter l’introduction de nouveaux l’instant, seuls le RTC et (mais de façon
du Réseau Intelligent services” : restreinte) le RNIS bande étroite ont été
n l’architecture doit être indépendante de pris en compte par l’UIT-T. L’application
Ce qui suit fait le point sur l’état de l’art la mise en œuvre des services. Cela veut du RI à d’autres types de réseau de
de la compréhension de ce que recouvre dire que la mise en œuvre de nouveaux télécommunication doit être étudiée, car
le RI. Le contenu est basé sur les services ne doit pas impliquer une une architecture unifiée est importante
recommandations approuvées par l’UIT-T modification de l’architecture, ce qui pour permettre l’interconnexion
(ex CCITT, organisme de normalisation serait alors coûteux ; des réseaux, et offrir des services sur
pour les télécommunications) en 1992 [4]. n l’architecture doit être indépendante plusieurs réseaux (multimédia...).
de la mise en œuvre du réseau. Cela veut
Définition du RI dire que l’architecture ne dépend pas Les principes
de la configuration physique du réseau ni
Le terme Réseau Intelligent (RI) est utilisé des systèmes spécifiques des fournisseurs. d’architecture
pour décrire un concept d’architecture L’objectif est de permettre à un opérateur Le RI comporte deux types d’interface
qui est destiné à être appliqué à tous de réseau de choisir le matériel adéquat (figure 1), parfois appelés interface A et
les réseaux de télécommunications. et de ne pas être obligé de redévelopper interface B. Le premier type d’interface
Le RI a pour objectif de faciliter l’introduction un service en cas de changement de (interface A) concerne des interfaces de
de nouveaux services (des exemples seront configuration du réseau. programmation, qui permettent au réseau
explicités plus loin : les Télécommunications de devenir une sorte de plate-forme
Personnelles Universelles ou TPU, le Le champ d’application indépendante des services. Il est alors
Réseau Privé Virtuel ou RPV, le libre appel...) possible d’introduire des services plus
en se basant sur plus de flexibilités et
du RI
rapidement sans devoir modifier cette
des fonctionnalités nouvelles. En ce qui concerne les types de services plate-forme. Le deuxième type d’interface
Le terme “service” doit être interprété pouvant être mis en œuvre par le RI, concerne des interfaces de commande
dans un sens restrictif : ce sont des l’UIT-T indique que le RI doit permettre de ressources (interface B), qui permettent
services réseau (de télécommunications), une large variété de services utilisant de contrôler les ressources physiques
construits sur des services basiques les moyens de transport existant et à venir de systèmes des divers fournisseurs.
de transport d’informations tels que (par exemple ceux qui sont définis dans L’existence d’interfaces standards de
le transport de la parole, de données ou le contexte du “large bande” qui concerne contrôle des ressources permet de réduire
d’images vidéo. Cela ne couvre donc pas les hauts débits). En fait, il est possible les coûts de développement puisqu’un seul
la mise en œuvre de ressources physiques de distinguer deux types de services : développement commun est nécessaire
pour les services de transport d’information. les services liés au traitement d’appel pour tous les fournisseurs.
Le lecteur doit bien se garder de confondre (tels que le parcage d’appel, ou
cette approche restrictive du RI avec les services de traduction d’adresse
le concept plus général lié à l’approche pour l’acheminement des appels) et
“serveur-client”, souvent utilisé en les services de gestion de services RI
informatique. (tels que la personnalisation du service
par un usager qui peut changer son profil
Les objectifs du RI de service par exemple en modifiant son
numéro de transfert d’appel, ou tels que
Les objectifs principaux du RI sont : la fourniture de statistiques, ou encore
n de faciliter l’introduction et la modification tels que la facturation). La première série
de nouveaux services, avec une réduction de recommandations de l’UIT-T a traité
importante des délais de développement en détail les services liés au traitement
associés, d’appel. Beaucoup reste à faire pour
n en même temps, de réduire les coûts les services de gestion.
de développement, De plus, l’ambition est de pouvoir appliquer
n enfin, d’introduire dans le réseau des les principes de l’architecture du RI à Figure 1 - Principes de l’architecture du RI.
fonctions plus sophistiquées, par exemple tout type de réseau. Cela comprend
pour permettre à l’usager de gérer et en particulier : les réseaux téléphoniques
de modifier ses propres données. commutés, les réseaux mobiles, les réseaux [4] UIT-T. - Recommandations des séries Q120x et Q121x,
de données, les réseaux à bande large. - Avril 1992, Genève.
La première phase mais dans la limite des capacités L’architecture
fonctionnelles du terminal et des réseaux
du Réseau Intelligent traversés.
fonctionnelle du
Dans le futur, un voyageur aura un PC Réseau Intelligent
Dans un premier temps, par souci portable intégrant des fonctions de
d’efficacité, l’UIT-T a restreint son champ téléphonie (fax, téléphone). Dès son arrivée
L’architecture fonctionnelle du RI est définie
d’application à une liste de services. Cela dans sa chambre d’hôtel, il sera connecté
très simplement par l’identification d’un
ne veut pas dire que seuls ces services automatiquement par voie radio à sa ligne
certain nombre de fonctions (figure 2),
pourront être fournis sur le RI, mais plutôt téléphonique et à son système informatique
qui peuvent physiquement être mises en
que tout services nécessitant les mêmes habituel. Il pourra alors consulter sa
œuvre sur le même système ou sur des
capacités pourront être fournis. messagerie électronique, travailler
systèmes séparés. Il y a plusieurs types
L’architecture en découlant a été appelée normalement comme au bureau, recevoir
de fonctions :
CS1 (Capability Set 1). Il est important les appels téléphoniques etc...
de mener des études concernant l’évolution Ce service, peut-être le service fondamental n les fonctions de transport temps réel
classiques (terminal, commutateur de
de cette architecture avec un élargissement de communication dans le futur, nécessite
rattachement, commutateur de transit),
du champ d’application vers les étapes des études pour une unification des diverses
ultérieures... A terme, une architecture cible architectures de réseau, comme par n les fonctions temps réel nouvelles
pour le RI (d’une part en adaptant
long terme (LTA ou Long Term Architecture) exemple les réseaux privés, et pour
le commutateur, qui est alors appelé CAS
a aussi été identifiée (voir plus loin, chapitre une interconnexion des réseaux du point
ou Commutateur d’Accès aux Services,
“Evolution du Réseau Intelligent”). de vue du service offert. Pour l’instant,
d’autre part, les nouvelles ressources aussi
Quelques exemples typiques de services : seule une version restreinte du TPU peut
appelées PI ou Périphérique Intelligent),
être offerte par l’architecture CS1 du RI.
n le libre appel (“numéro vert” en France, n les fonctions de commande du RI
“800” aux Etats-Unis) : ce service permet (logique du service, appelée PCS ou Point
Ces définitions ne sont pas standards et montrent
d’inverser la taxation, l’usager qui reçoit simplement le type de services que le RI peut fournir. de Commande de Services, et Base de
les appels acceptant de prendre en charge Chaque service possède d'ailleurs de nombreuses données),
les appels. Ce service permet à un usager variantes et parfois plusieurs définitions différentes
n les fonctions de gestion du RI (gestion
desservi par un tel service d’avoir une ou (la définition du RPV donnée en exemple ne correspond
de la logique et des données, accès par
pas à ce qui est fait en France ; l’UIT-T donne trois
plusieurs installations qui peuvent être les utilisateurs, création des services).
définitions différentes du RVP).
atteintes à partir de la totalité ou d’une partie
du pays, à partir de l’étranger si besoin
est, au moyen d’un numéro spécifique
libre appel (05PQMCDU en France,
1 800 xxxxxxx aux Etats-Unis...) ;
n le Réseau Privé Virtuel (RPV) :
ce service permet de construire un réseau
privé en utilisant les ressources du réseau
public. Les lignes des usagers, connectées
physiquement à différents commutateurs,
sont regroupées pour constituer un PABX
virtuel, avec des fonctionnalités PABX
telles qu’un plan de numérotage privé,
le transfert d’appel, la mise en garde...
n les Télécommunications Personnelles
Universelles (TPU) : c’est un service de
mobilité qui permet à son abonné d’utiliser
les services de communications au moyen
d’un unique numéro personnel. Ce numéro
personnel est indépendant du réseau.
Il permet de recevoir des appels de tout Figure 2 - L’architecture fonctionnelle du RI.
type, éventuellement à travers de multiples
réseaux, pour n’importe quel type d’accès
(fixe, privé, portable ou mobile), et ceci
quelque soit la localisation géographique,
Les nouvelles fonctions nécessitent bien
sûr des études complémentaires :
n l’adaptation des nœuds du réseau
(commutateurs) doit pouvoir se faire pour
tout type de transport (données, large
bande...). Seul pour l’instant le cas du RTC
a été étudié ;
n l’introduction de nouveaux types de
ressources (autre que la “commutation”
avec les Périphériques Intelligents),
comme par exemple la reconnaissance
de la parole, la messagerie vocale,
les convertisseurs de protocoles, doit Figure 3
se faire selon les mêmes principes pour L’architecture
fonctionnelle du RI
que la “logique” puisse commander toutes avec les sigles
les ressources. Les principes de commande des Entités
des ressources doivent donc être Fonctionnelles.
approfondis ;
n les fonctions de commande du RI
se rapprochent en fait d’ordinateurs temps
n SSF ou Service Switching Function : cette entité est systématiquement pour tous les appels), le SRF sera
réel commandant les ressources du réseau. toujours associée à un CCF. Elle permet de converser localisé dans le commutateur ;
Le problème essentiel est de définir une avec la logique de service qui va commander n SCEF ou Service Creation Environment Function :
interface de programmation, et de les ressources de commutation. Cette fonction est cette entité est une des plus importantes
s’interconnecter plus facilement aux fondamentale au RI, car elle fournit une interface de l’architecture du RI. Elle permet de spécifier
indépendante des services. Par nature, cette fonction (développer), de tester et de déployer des services
fonctions de gestion ;
est toujours localisée avec le CCF dans un commutateur sur le RI. Elle s’appuie donc sur l’existence d’interfaces
n les fonctions de gestion qui sont appelé CAS (Commutateur d’Accès aux Services) ou de programmation. L’utilisation de cette entité
fonctionnellement les plus complexes, et SSP en anglais (Service Switching Point) ; permet de développer la logique de service,
qui doivent coopérer avec les applications n SCF ou Service Control Function : cette entité les structures des données du service et
informatiques, ce qui est loin d’être évident. fonctionnelle permet d’appeler les fonctions de les informations associées aux critères de
commande du commutateur. C’est cette fonction déclenchement dans le commutateur ;
qui contient les logiques de services. En général, n SMAF ou Service Management Access Function :
L’architecture fonctionnelle du RI a été définie au
elle est localisée séparément du CCF, sur une machine cette entité fournit une interface entre le SMF et
début de la Recommandation Q1214, à l’aide d’entités
séparé appelée PCS (point de commande de service les gestionnaires de service qui peuvent faire partie
fonctionnelles (EFs) selon la méthodologie Q65 de
ou SCP en anglais). Mais, si les contraintes de du personnel d’un opérateur ou être un usager ;
l’UIT-T [5]. Les “EFs” peuvent être allouées sur différents
performance l’impose, cette fonction peut être localisée n SMF ou Service Management Function :
systèmes physiques selon divers scénarios
dans le commutateur pour éviter les délais de cette fonction permet de déployer et d’exploiter
(Recommandation Q1215).
transmission (la transmission se faisant pour le RI du un service sur le RI. En particulier, elle a la
Le modèle fonctionnel du RI comporte les “EFs” RTC sur le réseau sémaphore avec des protocoles responsabilité de déployer les diverses instances
suivantes (figure 3) : numéro sept). Le SCF peut interagir avec d’autres de SCF et de SDF dans le réseau, et de maintenir
n CCAF ou Call Control Agent Function : fournit à “EFs” pour accéder à d’autres logiques ou pour la cohérence globale. A ce titre, le SMF contient
l’usager l’accès au réseau. Cette fonction est obtenir des informations supplémentaires ; en fait la base de données de référence du service.
une fonction de base du traitement d’appel indépendant n SDF ou Service Data Function : cette entité contient Des informations statistiques ou de taxation peuvent
du RI, définie dans les recommandations du livre bleu les données associées à l’usager, ainsi que être reçues des SCF, informations qui pourront être
de l’UIT-T. Elle peut être localisée dans un commutateur des données internes au réseau. Ces données peuvent mises à disposition des gestionnaires de services,
ou dans certains terminaux sophistiqués tels que être accédées en temps réel par le SCF lors de après un traitement éventuel, à travers le SMAF.
les PABX ; l’exécution d’un service. Le SDF peut être Inversement, les modifications de données demandées
n CCF ou Call Control Function : fonction qui fournit physiquement placé avec le SCF ou placé dans par le SMAF seront répercutées par le SMF vers
les capacités de base pour la connexion du niveau une base de données distante ; les SDF. De plus, le SMF est aussi responsable de la
des services de transport (parole...) (à ne pas n SRF ou Specialized Resource Function : cette entité gestion de tous les éléments du réseau (commutateurs,
confondre avec le niveau transport des 7 couches recouvre tout type de ressources spécialisées autres périphériques intelligents) pour les aspects spécifiques
OSI pour les protocoles). Cette fonction est une fonction que les ressources de connexion qui sont dans du RI. A ce titre, le SMF est en fait relié à tous les
de base à laquelle a été rajoutée la fonction de un commutateur (par exemple : récepteur clavier, “EFs” (sauf le CCAF).
déclenchement qui permet de traiter les critères pour émetteur d’annonces, ponts de conférence...).
savoir si l’appel est du ressort du RI. Cette fonction Le SRF est habituellement localisé sur une machine
est toujours située dans un commutateur soit local, distincte appelée “Périphérique Intelligent” différent
c’est-à-dire comportant des connexions aux usagers, des commutateurs. En effet, il est en général inutile
soit de transit ; de mettre ces ressources au niveau de chaque
commutateur. Dans certains cas cependant
(par exemple les générateurs de tonalité, utilisés [5] UIT-T, I130, Q65, Recommandations du livre bleu.
Cette interface de programmation logique est - User information : permet d’envoyer ou de recevoir,
L’interface de composée des “SIB” (Service Independent Building Block). et plus généralement d’interagir avec un usager.
programmation Ces “SIB” seront utilisés pour le développement
des services, en définissant au-dessus de l’interface de
Ces “SIB” ne concernent pas le domaine de la gestion.
L’identification des “M-SIB” (M comme Management)
programmation la logique de service ou est un point d’étude particulièrement important pour
service logic (SL). Les “SIB” ont été définis selon les le futur, les services de gestion devenant de plus en
L’interface de programmation est
principes suivants : plus complexes.
évidemment nécessaire pour permettre n le réseau est considéré comme un système
un développement rapide des services [6]. virtuel unique. Aussi, la description d’un service à ce Une fois que le GSL a été spécifié, il doit alors être
niveau est appelée Global Service Logic (GSL) ; transformé (mais l’UIT-T ne dit pas comment, par
Les études à mener concernent
n le comportement du réseau est modélisé par exemple au moyen de transformations automatiques)
la définition du contenu des interfaces le BCP (Basic Call Process). Le BCP comporte les POI en logique distribuée, les Distributed Service Logic
de programmation aussi bien pour (Points Of Initiation) qui permettent de choisir à quel ou DSL. Un GSL est traduit en plusieurs DSL,
les services de type traitement d’appel moment du traitement d’appel normal et selon quels un DSL par entité fonctionnelle de l’architecture
critères le réseau doit appeler le GSL. Le GSL va fonctionnelle du RI.
que pour les services de gestion.
alors “commander” le réseau. Le BCP comporte aussi Les “EFs” qui peuvent abriter l’interface de
Pour chacune de ces interfaces, il faut les POR (Points Of Return) qui sont les points où le programmation sont le SCF, le SDF, le SMF et le
aussi définir la forme physique de l’interface GSL peut “rendre la main” au réseau. Bien entendu, SMAF (ce point n’est pas encore tout à fait clair).
(langage...). Enfin, il s’agit de mettre en étant donné que le GSL se substitue au réseau entre Les DSL sont des morceaux de logique ayant
œuvre ces interfaces sur les systèmes le POI et le POR, il est nécessaire que le GSL donne une connaissance de la répartition fonctionnelle
des commandes qui soient en cohérence avec le du réseau. Ensuite les DSL doivent de nouveau être
du réseau. Bien sûr, ces interfaces
déroulement normal du réseau. Par exemple, il n’est traduits en programmes physiques (au moyen de
de programmation ne peuvent être utilisées pas possible de demander des informations à compilations et d’éditions de liens, selon les divers
que si les outils logiciels associés sont un usager alors que le réseau est en train d’établir systèmes physiques impliqués) en tenant compte de
développés. L’UIT-T n’a pas véritablement l’appel vers cet usager. Il faut attendre que la la configuration réelle du réseau.
approfondi ce domaine. Cependant, il a connexion soit établie. On pourrait comparer l’appel
Il faut noter que l’UIT-T a aussi identifié la possibilité
au GSL à un appel distant de procédure (Remote
défini une interface de programmation pour les usagers de “composer à la carte” des
Procedure Call), mais l’appel au GSL n’est pas de
logique de haut niveau, logique dans services à partir d’autres services, appelés alors
même nature car il peut y avoir plusieurs POR pour un
Service Feature. Par exemple le service de filtrage
la mesure où les fonctionnalités de base POI, et il peut y avoir plusieurs interactions ou requêtes
à l’arrivée peut être combiné avec un service
sont décrites, qu’il est possible de décrire réseau/GSL entre le POR et le POI (par exemple pour
de transfert d’appel, permettant ainsi de ne recevoir
leurs combinaisons, mais que ni la forme gérer les divers événements du traitement d’appel) ;
que certains appels et de transférer les autres
n l'hypothèse est que les GSL sont décrits par
réelle de ces fonctionnalités (langage, un enchaînement linéaire de “SIB”, impliquant donc
à sa secrétaire. L’usager a alors l’impression de créer
paramètres, structures de données...) son propre service. Ce type de possibilité n’est pas
une approche algorithmique et interdisant le
destiné à être standardisé, car chaque opérateur
ni leur mise en œuvre n’ont été définies. parallélisme lors d’une instance d’exécution de GSL.
de réseau pourra offrir des variantes. En fait,
Il est donc essentiel que cette l’interface Une approche différente telle que l’approche objet
l’usager a choisit un sous-ensemble de l’ensemble
aurait pu être utilisée, mais ceci fut considéré comme
de programmation soit étudiée pour tous des Service Features qui ont été développés
relevant de l’architecture à plus long terme.
les aspects liés à l’introduction ou à la normalement avec l’interface de programmation et
des GSL. L’usager n’a pas définis un GSL, mais
modification des services. En particulier,
Exemples de “SIB” son profil de service qui est en fait des données.
les fonctions de gestion, qui prennent une - Charge : cette brique définit les procédures de taxation Cette procédure est souvent appelée “personnalisation”.
complexité de plus en plus grande, devraient d’un appel en sus ou à la place de la taxation normale
avoir une interface de programmation. du réseau.
- Compare : donne trois résultats possibles (plus grand,
plus petit, égal).
- Limit : limite le nombre d’appels à un service (ce “SIB”
a donc un contrôle global sur toutes les instances
du GSL).
- Log Call Information : permet de stocker des
informations sur l’appel en cours.
- Queue : permet de parquer l’appel en attendant que
l’appelé soit libre.
- Screen : permet de vérifier la présence d’un identifiant
dans une liste.
- Service Data Management : permet de lire, de créer,
de rajouter ou de supprimer des données (nota : ceci
peut d’ailleurs être temps réel).
- Status notification : permet de connaître l’état ou le
changement d’état de certaines ressources du réseau.
- Translate : traduit des données en entrée selon
des critères applicatifs.
[6] “Créer des services pour le Réseau Intelligent”,
G. Brégant, P. Razol, B. Rommel, congrès DNAC 1992.
n Problèmes identifiés : l’interface de commande En particulier, la définition des états de l’automate
L’interface des ressources concerne les relations entre a fait l’objet d’âpres discussions, car chaque
de commande des le SCF et le SSF, le SCF et le SRF. La spécification
des interfaces associées n’a pas été une tâche
constructeur devait veiller à ce que son système
puisse émuler ces états. Ce premier modèle
ressources évidente pour plusieurs raisons :
- d'une part, il s’agit d’un problème technique difficile
concerne le CCF et montre les modifications à faire
dans les logiciels actuels des commutateurs.
puisqu’il faut définir une interface générique utilisable Ensuite, il a fallu modéliser le logiciel supplémentaire
Les études sur l’interface de commande pour tous les services de CS1. Il ne faut surtout pas (le SSF en fait), pour montrer que le SSF peut aussi
que l’introduction d’un service RI implique la modification être mis en œuvre. Ceci a aussi été fait avec un seul
des ressources concernent les interfaces de cette interface. En effet, une telle modification automate à états finis. Des études sont encore
physiques entre “l’intelligence” du réseau doit se faire dans la logique des paliers logiciels nécessaires à ce niveau, car il a été montré que
(la logique et les données du réseau) et des commutateurs et est donc très longue à mettre plusieurs automates étaient nécessaires, au moins
les ressources (commutateurs et nouveau en œuvre ; un par usager impliqué dans l’appel, pour permettre
- d’autre part, il s’agit de montrer un modèle de mise une sorte de parallélisme dans l’exécution du SSF.
type de ressources). Le point essentiel est
en œuvre de la fonction SSF, pour démontrer que
d’assurer une certaine stabilité dans cette n Exemples d’interactions entre le SSF et le SCF,
la réalisation d’une telle fonction est possible. Cette
et le SRF et le SCF : pour plus de détails, le lecteur
interface : l’introduction d’un nouveau démonstration doit prendre en compte le fait que
pourra lire la dernière section de la Recommandation
service ne devrait pas modifier cette le réseau est hétérogène, et que différents systèmes
Q1214. La Recommandation Q1218 donne une
interface, sinon il faudrait modifier peuvent mettre en oeuvre la fonction SSF.
description plus formelle de l’interface entre le SSF et
les commutateurs ce qui serait très lourd. n Principes du travail de spécification : un travail le SCF en ASN1. Enfin, la Recommandation Q1219
de modélisation des ressources et en particulier donne des conseils d’utilisation de cette interface.
Du point de vue des études, il faut donc
du commutateur a donc été nécessaire, à la fois pour
bien définir une vision sur les ressources bien identifier comment les ressources pouvaient être Quelques exemples :
qui seront susceptibles d’être introduites utilisées (et donc définir une interface générique - Initial Request Instructions : le SSF commence
dans le réseau, et faire un exercice de commande de ressources), et pour montrer que un dialogue de supervision avec le SCF. Le SSF est
important de modélisation pour garantir le SSF peut être mis en œuvre. alors sous la commande du SCF.
Dès le départ, la question de l’utilisation d’une - Play Announcement : le SCF demande au SRF
la stabilité de l’interface de commande approche objet pour la modélisation s’est posée. d’émettre des annonces vers l’usager.
des ressources. Mais, peut-être par manque de familiarité avec une - Prompt and Collect : le SCF demande au SRF de
telle technique chez les constructeurs, il a été décidé collecter des informations de l’usager au moyen
de prendre une approche classique. On ne peut pas d’un guidage adéquat.
donc dire que le RI soit basé sur une approche objet. - Connect : le SCF demande au SSF de connecter
Cependant, lors du travail de modélisation, l’usager demandeur vers une destination que le SCF
l’identification de certains objets importants a pu être donne en paramètre dans la commande.
faite. Par exemple, il a été possible d’identifier - ApplyCharging : le SCF demande au SSF d’appliquer
les “legs” qui représentent un demi-appel (la partie certaines règles de taxation pour cet appel.
du chemin de parole du commutateur vers un usager) - Monitor : le SCF demande au SSF de superviser
et les “Call” qui représentent la connexion entre 2 ou certains événements et de lui signaler quand un
plusieurs usagers. Un “call” est donc en fait constitué des événements survient.
d’au moins deux “legs” qui ont été connectés - Event Notification : le SSF signale au SCF qu’un
préalablement. Les opérations sur ces objets ont certain événement s’est produit.
même été définies en Europe [7]. Mais, cette approche
n’a pas été adoptée au niveau de l’UIT-T. Cependant,
cette approche sera vraisemblablement adoptée
dans le cadre d’une architecture à plus long terme.
Le principe a donc été de modéliser le comportement
des commutateurs actuels lors du traitement d’appel
basique par un automate à états finis, appelé BCSM
(Basic Call State Machine). Chaque transition, avant
d’être effectuée, fait alors l’objet d’un traitement
supplémentaire pour vérifier s’il ne faut pas interrompre
le traitement et demander des instructions au SCF.
Pour cela, le commutateur possède des informations
(la table de déclenchement) sur les critères
qui peuvent par exemple concerner le contexte
de l’appel (le demandé est occupé...) ou des valeurs
de paramètres (c’est un numéro vert commençant
par 05). Dès qu’un critère est vérifié, il faut interrompre
le traitement d’appel et accéder au PCS indiqué par
la table de déclenchement. Ce modèle a été l’objet
de beaucoup de discussions pour qu’il soit accepté
par tous les constructeurs de commutateurs.

[7] ETSI draft technical report, “Intelligent network:


framework”, ETSI DIR/NA-6001, September 90.
Evolution du de priorité). Le lecteur pourra se référer L’approche orientée objet est une
à [8] pour plus d’informations. des voies prometteuses qui est explorée
Réseau Intelligent actuellement. D’autre part, il est important
L’évolution vers de définir les mécanismes associés
Une première version du RI, CS1, a donc de gestion de données, car les données
été définie. Le travail sur le RI est loin
une architecture cible imposent des contraintes sur les dialogues
d’être achevé. Par exemple nous avons à plus long terme entre applications (il faut bien s’échanger
déjà vu que la gestion du RI demande des informations), et car il faut assurer
Nous avons vu que le travail d’architecture une cohérence globale au niveau
à être approfondie sérieusement,
est tout à fait incomplet, puisque du réseau. Le Projet-CNET “SERENITE” a
notamment en liaison avec les travaux
les aspects gestion n’ont pas vraiment été d’ailleurs exploré cette voie (voir l’article
sur le RGT (Réseau de Gestion de
approfondis. Une architecture plus globale suivant de Jean-Bernard Stéfani [10])
Télécommunications ou TMN). Mais, il est
est donc nécessaire pour traiter des
possible de distinguer deux domaines Naturellement, il est nécessaire d’aboutir
aspects gestion du RI, et aussi de l’inter-
particulièrement importants dans le RI où à des résultats normalisés pour ce type
connexion aux applications informatiques
il faut mener des études supplémentaires : de travaux, afin de faciliter le travail des
des opérateurs (telles que la facturation
n l’interaction entre services, problème ou l’affectation des ressources). Il faut constructeurs. Ceci a donc été inscrit
crucial à résoudre pour que les services dans le programme d’études de l’UIT-T
aussi permettre l’interconnexion de plusieurs
fonctionnent correctement, (LTA, Long Term Architecture).
réseaux. Un besoin essentiel est d’abord
n l’architecture à plus long terme, pour de faciliter l’interconnexion des applications
tenir compte à la fois des aspects temps Pour mieux comprendre les besoins, le lecteur
(de gestion, informatique...). Par exemple,
réel, gestion et applications informatiques pourra lire l’article [9]. Cette architecture cible,
il faut toujours s’interconnecter à souvent appelée TINA (Telecommunication Information
associées dans un réseau.
une application de facturation ou à Networking Architecture), fait l’objet de nombreuses
une application de supervision du trafic études actuellement. Le lecteur pourra se référer
L’interaction du réseau. aux articles publiés dans les trois colloques TINA
(en 1990 au Lake Mohonk, Etats-Unis, en 1991
entre services D’autre part, il faut assurer une flexibilité à Chantilly, France, et en 1992 à Narita, Japon, ou
de modification ou d’introduction de en 1992 à ISS92 ,Yokohama, Japon.
Il s’agit d’un problème crucial à résoudre nouvelles applications, à tous les niveaux,
lors de la création de services. En effet, - que ce soit au niveau temps réel,
les services ne peuvent pas être définis par exemple pour introduire une nouvelle
indépendamment les uns des autres. En technologie de transport (par exemple,
fait, il faut toujours spécifier comment un le large bande),
service donné peut être couplé avec tous - que ce soit au niveau de la commande
les autres services existants. du réseau, par exemple pour introduire
Par exemple, un appel libre-appel peut la mobilité,
interagir avec le service de transfert - que ce soit au niveau de la gestion,
d’appel. En effet, supposons que l’usager par exemple pour permettre à un usager
soit à la fois abonné aux deux services. de modifier certaines données de son
Il est donc possible de l’appeler par service,
un numéro vert. Mais si l’usager a activé - que ce soit au niveau des applications
un transfert d’appel pour les appels informatiques, par exemple pour facturer
qui lui arrivent, faut-il transférer les appels un nouveau service,
numéro vert ? Dans l’affirmative, il faut - que ce soit enfin au niveau des terminaux,
décider qui va prendre en charge la partie par exemple pour “présenter” à un client,
transférée. Il est donc essentiel que avec de la valeur ajoutée, les informations
le créateur de service spécifie comment fournies par le réseau (statistiques...).
son service interagit avec les autres
services existants, à l’aide d’outils logiciels [8] “Some requirements and techniques for
service interaction in an IN”, J. Muller, P. Razol,
adéquats. E. Bac, TINA, Chantilly 1991.
D’autre part, l’architecture doit posséder [9] “The Intelligent Network in France”, P. Collet,
un certain nombre de mécanismes R. Kung, IEEE communications magazine, février
de résolution d’interaction entre services 1992.
(pour résoudre les cas éventuels de [10] “Le Réseau Intelligent : vers l’architecture long
blocage, par exemple avec des algorithmes terme SERENITE”, J.B. Stéfani, Forum RI, octobre 1993.
Conclusion n la compréhension et la résolution
des problèmes d’interaction entre services.
Ce problème peut être un des grands
Cet article a décrit le Réseau Intelligent, obstacles du RI car, au fur et à mesure
domaine d’études de plus en plus important que le nombre de services augmente,
pour les télécommunications. Les travaux il devient de plus en plus difficile d’introduire
ne font que commencer, et l’évolution un nouveau service, du fait de l’interaction
dépendra des résultats de recherche sur du nouveau service avec tous les services
l’évolution de l’architecture des réseaux. existants. Il s’agit de bien analyser le type
Les points importants d’études qui ont été de service à introduire avec le RI (travail
identifiés sont les suivants : par exemple sur la typologie des services),
n la définition de l’évolution de la première et de trouver des solutions ad hoc pour
phase du RI : ce travail court terme doit résoudre les problèmes d’interaction ;
essentiellement tenir compte de la n l’architecture long terme du RI, dont
stratégie d’évolution du réseau ; l’objectif est d’offrir une flexibilité à tous
n la modélisation des ressources les niveaux (temps réel, gestion du réseau,
du réseau : ce travail est important pour applications informatiques et terminaux).
que les nouvelles ressources physiques L’approche orientée objet, associée à
(les “périphériques intelligents”) du réseau des études sur la gestion de données,
se conforment à certains principes, est l’une des voies étudiées. Le succès
qui permettent à l’intelligence du réseau d’une telle approche n’est possible
de les commander. L’idée est de ne pas que s’il y a accord au niveau mondial
modifier (ou au minimum) les ressources (normalisation...).
de réseau quand un nouveau service Les quatre premiers points doivent être
est introduit ; résolus (partiellement) pour le court terme,
n l’interface de programmation tandis que tous les points, sauf le premier,
du réseau, notamment pour la gestion concernent le long terme.
du réseau : ce travail est nécessaire pour
faciliter l’introduction des services ; Pour en savoir plus, le lecteur pourra, en plus
n le RI et la gestion du réseau : des articles du présent congrès et des références
la gestion a toujours été étudiée “après déjà citées, consulter les articles des congrès
ISS 90 (Stockholm), ISS 92 (Yokohama), ICIN 89 et
coup”. Or la gestion est de plus en plus 92 (Bordeaux), les numéros spéciaux RI de l’IEEE
complexe, et la valeur ajoutée se situe Communication Magazine de décembre 1988,
de plus en plus au niveau des fonctions février 1992 et mars 1993.
de gestion offertes au client ;
n l’application du RI à d’autres types
de réseau que le RTC, particulièrement
important pour un service comme le TPU
(Télécommunications Personnelles
Universelles) : ce service qui sera
probablement le service du début
du 21e siècle, devra fonctionner sur le RI.
Il s’agit donc d’assurer la prise en compte
des besoins du TPU dans le RI ;

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