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Département de Biologie
2010-2011
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SOMMAIRE
INTRODUCTION
Chapitre 21: Gestion écologiquement rationnelle des déchets solides
I. Minimiser les déchets
1. Principes d'action
2. Objectifs
II. Maximaliser la réutilisation et le recyclage écologiquement rationnels des déchets
1. Principes d'action
2 .Objectifs
1. Principes d'action
2. Objectifs
1. Principes d'action
2. Objectifs
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4. Compostage
5. Recyclage
III. Effort menés pour le développement de secteur de déchets solides au Maroc :
1-Compostage
2 - concession dans le secteur des déchets solides au Maroc
3-Inscription de projets dans le cadre du « Mécanisme de Développement Propre
4- Centre national d’élimination des déchets spéciaux (CNEDS)
IV. Insuffisances du secteur de déchets solides
V. Les impacts de cette situation sur l’environnement
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INTRODUCTION
Le Maroc fait face aujourd’hui à une augmentation de la quantité de ses déchets qui ne
cesse de s’accentuer. Cette situation a pour origine non seulement la croissance régulière du
nombre d’habitants, mais également l’amélioration du niveau de vie, et concerne des déchets de
nature très variée tels que les déchets des ménages, des unités industrielles, des commerces, des
activités de soins, du bâtiment, des services de nettoiement, des espaces verts, de l’agriculture,
et finalement le comportement des populations et des acteurs économiques.
La concentration urbaine s’est réalisée à une vitesse telle qu’elle a souvent dépassé la
capacité des communes à gérer cette situation ; et le développement socio-économique du pays
ne s’est pas accompagné de mesures de protection de l’environnement, notamment en ce qui
concerne le secteur de gestion des déchets solides.
Ainsi, un programme national en matière de gestion écologique des déchets solides s'avère
prioritaire, et devra améliorer l'environnement et le cadre de vie des populations urbaines
et cela dans le cadre de la vision globale de développement humain.
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Chapitre 21: Gestion écologiquement rationnelle des déchets
solides
Le Royaume du Maroc montre, depuis de nombreuses années, sa volonté d’intégrer
dans sa politique nationale les fondements du « développement durable».
Le Maroc s’est engagé, dans le cadre des processus de Rio de Janeiro (1992) et de
Johannesburg (2002) et des Conventions internationales, à instaurer un développement
durable, répondant aux besoins des générations actuelles sans compromettre ceux des
générations futures, prenant en compte les dimensions environnementale, économique et
sociale.
En 1992, lors de la Conférence de Rio dite « Sommet de la Terre », la communauté
internationale posa les principes du développement durable et affirma l’intérêt universel
en adoptant un programme dit « Agenda 21 ».
Le domaine de la gestion des déchets solides constitue une composante clé de
l'environnement et du bien être social ; l'Agenda 21 adopté à Rio avait consacré un
chapitre(chapitre 21) réservé à ce sujet. Elle a recommandé que l’action en terme de gestion des
déchets solides s'appuie sur une hiérarchie d'objectifs et soit axée sur les quatre grands
domaines d'activité suivants :
Réduire le plus possible les déchets;
Maximiser la réutilisation et le recyclage des déchets;
Promouvoir le traitement et l'élimination écologiquement rationnels des déchets;
Etendre les services en matière de déchets.
1. Principes d'action
2. Objectifs
a) Stabiliser ou réduire dans des délais convenus la production des déchets destinés à être
définitivement éliminés, en fixant des buts selon le poids, le volume et la composition des
déchets, et encourager la séparation des déchets pour en faciliter le recyclage et la réutilisation;
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engendrer des modifications des modes de production et de consommation allant dans le sens
de ces politiques.
1. Principes d'action
2 .Objectifs
b) Créer un programme de réutilisation et de recyclage internes des déchets pour les flux
de déchets, papier compris, à l'intérieur du système des Nations Unies;
c) Mettre à disposition des informations, des techniques et des moyens d'action appropriés
pour encourager l'adoption et faciliter l'exploitation de systèmes de réutilisation et de recyclage
des déchets.
1. Principes d'action
Même quand les déchets sont réduits au minimum, il en reste encore. Même après
traitement, tous les rejets de déchets ont un impact résiduel sur l'environnement qui les reçoit. Il
y a par conséquent de la place pour des améliorations des pratiques en matière de traitement et
d'élimination des déchets, et l'on pourrait par exemple éviter de déverser des boues résiduaires
en mer. Dans les pays en développement, le problème est plus fondamental : moins de 10 % des
déchets urbains sont traités d'une façon ou d'une autre, et seule une faible partie de ce
traitement est conforme à des normes de qualité acceptables. Le traitement et l'élimination des
matières fécales devraient se voir accorder la priorité qu'ils méritent, étant donné la menace
potentielle que ces matières représentent pour la santé de l'homme.
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2. Objectifs
L'objectif dans ce domaine est de traiter et éliminer sans danger une proportion
progressivement croissante des déchets produits.
1. Principes d'action
2. Objectifs
L'objectif global de ce programme est de fournir à tous, pour protéger leur santé, des
services de collecte et d'élimination des déchets sans danger pour l'environnement.
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Situation et évolution de la gestion des déchets solides au
Maroc
les déchets industriels banals collectés séparément des déchets ménagers et assimilés,
mais dont les modalités et les conditions de traitement sont les mêmes que celles des
déchets ménagers et assimilés;
les déchets industriels spéciaux sont constitués de déchets toxiques ou dangereux et
dont les caractéristiques nécessitent des modalités particulières de collecte et de
traitement;
les déchets des chantiers "bâtiment et travaux publics" (déchets de construction,
démolition et réhabilitation remblais, déblais, déchets de terres, pierres,...).
L’industrie marocaine n’a pas atteint le stade du grand développement, et par conséquent,
les déchets industriels ne sont pas censés représenter des volumes considérables : environ 975
000 tonnes par an (déchets dangereux = 120 000 tonnes/an), dont presque la moitié est
produite au niveau de l’axe Casablanca-Mohammédia. Cependant, l’absence quasi totale d’un
traitement de ces déchets, dont la composition et la nature ne sont pas encore bien définis au
Maroc, présente de graves conséquences pour le milieu récepteur. Ainsi, des déchets solides
dangereux, comme par exemple les déchets chargés en métaux lourds, etc., sont éliminés au
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niveau des décharges publiques ou dans les cours d’eau, sans neutralisation, ni traitement
approprié.
3. Déchets hospitaliers :
Les déchets hospitaliers sont produits principalement par les infrastructures hospitalières
publiques et privées. La quantité de déchets hospitaliers produits est de 3 kg/lit/jour (4,5 pour
les hôpitaux de plus de 1000 lits) soit 38 325 tonnes/an, ce qui représente moins de 1% de
l’ensemble des déchets produits au niveau national. Ces déchets se composent de déchets à
risque (5 à 10%) et de déchets spécifiques (25 à 30%), qui représentent les déchets médicaux,
dont la production annuelle a été estimée à environ 12 000 tonnes, et de déchets ménagers ou
assimilables (60 à 65%).
Les déchets hospitaliers, notamment les déchets infectieux (déchets à risque et spécifiques),
sont très mal gérés au Maroc. En effet, l’insuffisance du cadre législatif et réglementaire
adéquat régissant la gestion des déchets en général et des déchets hospitaliers en particulier est
à l’origine d’une gestion hasardeuse qui ne répond à aucune norme en la matière.
Le traitement des déchets hospitaliers est effectué dans quelques rares installations
d’incinération in situ encore en état de marche. Ces installations sont plutôt des fours de
destruction que des incinérateurs, et par conséquent, leur impact sur la qualité de l’air (rejets
atmosphériques non traités) est néfaste. Dans les autres hôpitaux, les incinérateurs sont
généralement inexistants ou en panne depuis longtemps. D’une manière générale, les déchets
hospitaliers finissent de la même manière que les ordures ménagères et les déchets industriels
au niveau des décharges publiques, ce qui pose de sérieux problèmes de santé publique,
notamment pour les récupérateurs au niveau des décharges.
4 .Déchets toxiques en quantités dispersées
Ils sont par définition toxiques, dangereux, non assimilables et non miscibles aux ordures
ménagères banales; ils sont de composition mal connue et de propriétaire anonyme. Vu leur
diversité chimique la méthode d’élimination ne peut être unique. A titre d’exemple, on peut
citer, dans cette catégorie les déchets tels que: solvants, détergents, piles à mercure, résidus
métalliques, flacons souillés, amiante, aérosol, peinture, plomb, …
5 - Déchets nucléaires
A l’instar de l’industrie classique, l’industrie nucléaire génère un certain nombre de déchets
radioactifs de hautes activités. Les combustibles irradiés, qui sont retirés du cœur du réacteur
atomique, sont traités selon deux voies principales. La première consiste en un stockage direct
des combustibles irradiés en milieu géologique : c’est la voie de non-traitement. La seconde
consiste à isoler, au cours du traitement chimique par des solvants, les produits de fission et les
transuraniens de masse atomique supérieure à celle de l’uranium. Un déchet issu de cette étape
est une solution de produits de fission. La stabilisation de ce résidu, assurée par un procédé de
solidification par vitrification, a été mise au point par le Commissariat à l’Energie Atomique
(France). Le déchet final est dans ce cas un verre borosilicaté contenant 13% en masse d’oxyde
de produits de fission et d’oxyde d’actinides.
La gestion de ces déchets radioactifs se fait par étude de la possibilité d’un stockage de verre
massif dans des formations géologiques profondes. La sécurité d’un tel enfouissement repose
sur un concept multi-barrières (verre, barrière ouvragée de voisinage, roche hôte) devant
empêcher une solution de percolation d’arriver au contact du verre et le cas terminer limiter la
migration des radioéléments vers la biosphère.
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II. filières d’élimination, de traitement et de valorisation des déchets solides :
1. Mise en décharge contrôlée :
Afin de faire face à la problématique des décharges sauvages et à leur caractère dominant au
Maroc et dans les pays en développement de manière générale, la mise en décharge contrôlée
demeure manifestement une bonne alternative. Toutefois, cette option est loin d’être
écologiquement durable et particulièrement dans ces pays où les déchets sont très humides et
très riches en matière organique et génèrent de grands volumes de lixiviats et des émissions
quantitativement importantes de méthane. Les incendies qui peuvent survenir dans les
décharges représentent aussi un grand impact environnemental.
Lorsqu’on dépose les déchets organiques dans une décharge, les matières biodégradables
sont biochimiquement converties en méthane au lieu du CO2, produit ultime de la
biodégradation des matières organiques en compostage aérobique. Il est connu que le méthane
(CH4) a un effet en tant que gaz à effet de serre (GES) 21 fois supérieur à celui du CO2.
Actuellement, la mise en décharge des déchets constitue la filière la plus répandue à travers
le monde. Toutefois, les émissions de méthane à partir des décharges représentent une
proportion très significative des émissions totales des GES.
2. Incinération :
Brûler les déchets non recyclables permet d'en réduire le volume et de récupérer l'énergie.
Cette énergie peut ainsi servir à chauffer des logements, à produire de l'électricité et donc à
économiser les combustibles traditionnels. Les lieux de l’incinération et la façon d’incinérer
doivent être maîtrisés. Une réglementation stricte vise à limiter les atteintes à l'environnement.
Les fumées doivent être épurées afin d'éliminer les poussières, les gaz acides et les métaux
lourds.
L’incinération est une option de traitement assez répandue dans les pays à économie
avancée. En plus des investissements initiaux assez lourds, l’incinération requiert des
équipements spéciaux et une surveillance particulière. En outre, le contrôle des gaz et des
cendres est bien réglementé.
Au Maroc, le faible pouvoir calorifique des déchets ménagers qui atteint environ les 1000
Kcal/kg ne permet pas une auto – combustion à cause de la teneur en eau élevée (60 à 75%).
Dans les pays industrialisés, le pouvoir calorifique varie de 1500 à 2500 Kcal/kg.
3. Production de biogaz :
Au Maroc, depuis les années 80 du siècle dernier, on enregistre plus de 350 communes
rurales où les petits systèmes chinois ont été mis à l’essai. Ces systèmes sont très simples où
une cuve constitue le réacteur dans laquelle la matière à traiter est introduite soit de manière
continue soit discontinue. Outre la cuve de fermentation, l’installation comprend une régulation
de température et un dispositif de stockage du gaz. Ces réacteurs de type chinois ont été
construits en plusieurs millions d’exemplaires et ont une productivité de 0,15 à 0,30 m3 de
biogaz /m3 de digesteur / jour.
Ces expériences ont permis de constater plusieurs difficultés qui empêchent le développent
de ce système dont les plus importantes sont les insuffisances en matière d’équipements et
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l’absence de personnel qualifié. De là, résulte une faible production de méthane. Pour cela, il a
été recommandé de remédier à ces limitations et d’opter pour de grands digesteurs produisant
du biogaz avec un système simple de tri central. Ces unités sont susceptibles de produire des
quantités importantes de biogaz pour subvenir aux besoins des villes.
L’expérience proposée pour la ville de Tanger consistait à traiter environ 230 tonnes de
déchets après un tri initial. Ainsi, 65% de cette masse correspondent aux déchets organiques et
au papier et carton. Le reste est mis en décharge sans nuisances.
4. Compostage :
Le compostage consiste à transformer les déchets ménagers en un amendement organique à
travers la décomposition de la fraction organique. Ce processus est accompli par les micro-
organismes (bactéries, levures et champignons.) présents dans la plupart des matières
organiques. Ce processus aboutit à la formation d’un amendement organique stable de type
humus, et d’éléments minéraux assimilables par les plantes.
4-1- Intérêt de compostage :
Le compost stimule l’activité microbienne, apporte aux plantes les éléments nécessaires à
leur croissance et facilite la circulation de l’eau et de l’air dans le sol. Il permet aussi :
- La réduction du processus de l’érosion.
- Le renforcement de l’enracinement des plantes.
- L’apport des matières organiques indispensables à l’activité microbienne.
4-2-Description du procédé de compostage :
Le procédé classique de compostage comprend les phases suivantes :
Le tri des déchets :
Le tri a pour objectif la séparation de la fraction organique composable. Cette opération peut
être effectuée soit à la source (auprès des ménages) soit au sein de l’installation de compostage
par voie manuelle ou mécanique. Le tri à la source des déchets présente un ensemble
d’avantages dont on peut citer :
Toutefois, la mise en place d’un système de tri à la source exige la réorganisation des
circuits de collecte et la mobilisation d’équipements et de matériels spéciaux, ainsi qu’une
participation effective des habitants et un grand effort de sensibilisation.
La préparation mécanique des déchets :
Cette opération comprend le broyage et le criblage. Elle vise l’homogénéisation des déchets
et la réduction de leur granulométrie afin d’accélérer le processus de fermentation aérobie.
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La fermentation :
La fermentation se fait à travers la biodégradation de la fraction organique sous l’effet de
l’action des microorganismes. Les phases de la fermentation sont :
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La chute de la température qui se stabilise autour de 30°C.
Le compostage, du fait de la proportion importante de matière organique dans les déchets,
est considéré comme l’une des options les plus adaptées au Maroc et dans les pays en
développement de manière générale. Le processus de compostage ne permet pas seulement de
réduire la masse de déchets par le phénomène de biodégradation, mais aussi de fournir un
compost indemne d’agents pathogènes. Ce compost est un excellent produit d’amendement
organique des sols.
5. Recyclage :
Le recyclage est aussi une option qui s’associe parfaitement à la filière compostage qui, elle,
passe nécessairement par l’opération de tri.
Les matières qui se trouvent dans les déchets municipaux et qui sont susceptibles d’être
recyclées sont : papiers et cartons, verre (bouteilles et emballages), matières plastiques, textiles,
et métaux.
Les avantages du recyclage résident essentiellement dans l’économie d’énergie et la
réduction des émissions des GES. Ceci peut être illustré par les exemples suivants :
• Le recyclage du papier et carton à base de cellulose permet une réduction des émissions de
GES et donc une augmentation de la séquestration du carbone ;
• D’après des données relatées par une étude menée en Virginie, le recyclage d’une tonne de
plastique permet d’économiser l’équivalent de 3.85 barils de pétrole (1 barils est équivaut à 159
litres) ;
• Le recyclage des matières à base d’aluminium permet d’économiser 95% de l’énergie utilisée
pour la fabrication de l’aluminium en Virginie ;
• Le recyclage d’une bouteille en verre peut économiser autant d’énergie que consomme une
ampoule de 100 watts par heure.
La figure ci dessous illustre les cycles de vie de fabrication d’un produit et de son
recyclage et montre que le recyclage, contrairement aux autres voies d’élimination, permet de
générer un gain environnemental et énergétique.
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Cycle de vie du produit (A) et de recyclage du produit (B) (adapté de US-EPA)
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A l’exception de l’UTOM de Rabat, aucune unité n’a fonctionné plus de 6 ans ceci est lié à un
ensemble de facteurs dont notamment :
Les contraintes techniques liées à :
• L’inadaptation du procédé technique aux caractéristiques des déchets marocains (forte
humidité) ;
• La défaillance du système de maintenance à cause de la forte mécanisation des procédés
utilisés, et l’indisponibilité des pièces de rechange sur le marché local ;
• La faible qualité de compost produit. Ce dernier contenait certains produits indésirables à
cause de l’absence d’un système de tri des déchets à la source.
Les contraintes économiques et financières liées en particulier à de sérieuses
difficultés de recouvrement des coûts à cause de :
• Coûts d’investissement et de fonctionnement très élevés ;
• Difficulté de commercialisation du compost vu sa mauvaise qualité, et l’absence de
campagnes de vulgarisation et de sensibilisation des agriculteurs.
Les contraintes environnementales, à savoir en particulier :
• L’absence d’un système de traitement du lixiviat ;
• Le dégagement d’odeurs nauséabondes et la prolifération d’insectes et de rongeurs
• Les mauvaises conditions hygiéniques de travail.
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III-1-2- L’optimisation de la filière de compostage :
En tenant compte des difficultés rencontrées pour le développement de ce marché, d’autres
actions ont été mises en œuvre afin de développer une filière de compostage adaptée au
contexte marocain. Les expérimentations menées à ce niveau ont abouti à la conception, par la
DGCL, d’une unité de compostage pour la ville d’Agadir ainsi que la mise en œuvre d’un
programme de développement d’une filière de compostage semi artisanale par l’ONG Enda
Maghreb.
III-1-2.1. L’unité de compostage d’Agadir :
L’unité conçue pour la ville d’Agadir est basée sur un procédé technique simplifié et moins
industriel composé des phases suivantes (Tableau):
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Dans ce cadre, ENDA Maghreb a entrepris et a supervisé trois projets pilotes de tri
compostage des déchets ménagers, à savoir :
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Toutefois, il y’a lieu de noter que la phase de collecte des déchets est assurée dans les villes
marocaines au minimum à 70 % et moyennant quelques efforts d'organisation et d'optimisation
du rendement, les communes peuvent améliorer considérablement ce taux de couverture sans
faire appel au privé. En effet, les coûts relatifs à la concession de la collecte épuisent les
budgets des collectivités locales et ne leur permet pas d’entreprendre des actions pour la
concession de l'élimination des déchets qui nécessite un savoir-faire important qui n'existe pas
chez les techniciens communaux.
III-2-2-Réalisation et exploitation des décharges contrôlée :
Plusieurs villes au Maroc ont réalisé des décharges contrôlées de déchets ménagers et
assimilés à savoir : Essaouira, Fès, Oujda, Berkane, El Jadida-Moulay Abdellah et Kénitra. La
majorité de ces décharges sont exploitées par des sociétés privées.
La mise en place de la décharge contrôlée de Rabat et ses régions (13 collectivités locales) a
été lancée également avec une gestion déléguée au secteur privé sur une période de vingt ans
avec un coût d’environ un milliard de dirhams.
Actuellement, une dizaine d’autres villes sont en phase des études ou de négociation
pour réaliser leurs décharges contrôlées.
III-3-.Inscription de projets dans le cadre du « Mécanisme de Développement
Propre » (MDP) :
Pour une gestion écologiquement rationnelle des déchets solides et dans le cadre du MDP,
plusieurs projets de réhabilitation des décharges, de récupération et de brûlage en torchère
du biogaz ont été programmés, à savoir :
• Le projet de récupération et de brûlage en torchère du méthane généré par la décharge
d’Akrach à Rabat ;
• Le projet de captage et de brûlage en torchère de biogaz de la décharge actuelle de
Marrakech dans le cadre de sa réhabilitation et l’amélioration de sa gestion.
D’autres projets de captage et de brûlage en torchère de biogaz issu des décharges ont été
lancés à travers le territoire national, c‘est le cas des anciennes décharges d’Oujda, Fès, Agadir
et Kenitra.
III-4- Centre national d’élimination des déchets spéciaux (CNEDS) :
Dans le cadre de la coopération entre le Royaume du Maroc et le Land de la Rhénanie du
Nord-Westphalie d’Allemagne, une convention a été signée le 9 octobre 2001 entre le
Ministre marocain de l’Aménagement du Territoire, de l’Urbanisme, de l’Habitat et de
l’Environnement et la Ministre allemande de l’Environnement pour appuyer le Maroc dans la
mise en place d’un CNEDS qui permettra d’éliminer plus de 80 % des déchets dangereux.
La 1ère phase de cette convention, à savoir l’étude du choix du site, est en cours d’exécution
par la partie marocaine (Secrétariat d’Etat chargé de l’Environnement) et elle sera suivie par
une seconde phase qui portera sur la réalisation d’une étude de faisabilité qui sera financée par
la partie allemande et qui aboutira à l’élaboration du cahier de charges pour la mise en place du
CNEDS.
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Malgré les efforts menés pour le développement de secteur des déchets solides, il y a des
défaillances au niveau des services de collecte, du transport, du traitement et de l'élimination
qui ont été mises en évidence. Ces défaillances sont d'origine institutionnelle, financière,
technique et/ou éducationnelle.
Contamination des sols par le lixiviat qui peut contenir des produits dangereux
(pesticides, métaux lourds, etc) ;
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CADRE LEGAL ET NOUVELLES APPROCHES DE
GESTION
I. Concept de gestion intégrée et durable des déchets solides municipaux
(GIDDS)
L’assiette de la gestion intégrée et durable des déchets solides (GIDDS) se base sur une
approche intégrant les dimensions environnementale, technique, sociale, socio-culturelle,
politico-légale, économique et institutionnelle et impliquant, à tous les niveaux de la filière, les
acteurs et les institutions directement ou indirectement concernés.
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Composantes et processus d’une gestion intégrée et durable des déchets solide municipaux (Waste, 2001)
La Conférence des Nations-Unies pour l’Environnement qui s’est tenue en 1992 à Rio de
Janeiro a mis en exergue l’importance de la solution intégrée pour la gestion des déchets qui
présente une opportunité de réconciliation entre le développement et la protection de
l’environnement.
À côté du concept de GIDDS, un autre, assez adopté dans des pays développés, réside dans
la Gestion du Cycle de Vie de la matière (Life Cycle Management). En se basant sur une
hiérarchisation des modes de gestion des déchets, ce concept favorise l’approche de prévention
et de réduction des déchets à la source ainsi que les options de recyclage, de réutilisation et de
valorisation.
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Hiérarchie de gestion des déchets adoptée par l’UE (adaptée de Antadze et al., 2004)
Le cadre juridique spécifique aux déchets solides vient d'être renforcé par les
dispositions législatives permettant de faire face à la problématique des déchets solides
ménagers, industriels, médicaux et dangereux. Il s'agit de
Cette loi a défini sept catégories ou types de déchets : déchets ménagers, déchets industriels,
déchets médicaux, déchets agricoles, déchets dangereux, déchets inertes et déchets ultimes.
Les apports les plus importants de cette loi se déclinent comme suit :
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• Il incite à la planification de la gestion des déchets en prévoyant l’établissement
de plans directeurs adaptés au niveau territorial et au plan des catégories de déchets :
Par ailleurs, d'autres dispositions législatives ayant un lien direct avec la gestion les déchets
solides peuvent être relevées notamment dans :
La loi n° 12-03 relative aux études d'impact sur l'environnement constitue un des
instruments modernes permettant de faciliter l'application des mesures préventives visant
la protection de l'environnement et l'intégration des préoccupations environnementales
dans les processus de développement économique et social.
La loi 12-90 sur l’urbanisme : cette loi précise sur le Schéma Directeur d’Aménagement
Urbain qui prévoit notamment « les endroits devant servir de dépôts aux ordures ménagères
doit être, préalablement à son approbation, soumis aux conseils communaux concernés ».
Quant au plan d’aménagement prévu par la même loi, il doit définir des servitudes à établir
dans l’intérêt de l’hygiène, de la sécurité et de la salubrité publique.
La loi n° 10-95 sur l’eau promulguée en 1995, a prévu d’une manière générale la
réglementation des dépôts de déchets. Dans ce sens, elle interdit de déposer ou d’enfouir des
déchets solides dans le domaine public hydraulique. A cet effet, les Agences de Bassin
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Hydrauliques contrôlent et surveillent les risques potentiels que représentent les décharges
publiques pour la qualité de l’eau, les rejets solides dans les cours d’eau. « Les décharges
sauvages sont des sources de pollution des ressources en eau par les lixiviats. »
La loi relative à l'air : Un texte de loi et de décret relatifs à la lutte contre la pollution de
l'atmosphère a été élaboré et promulgué par le Département de l’Environnement du MATEE.
Ce texte de loi vise l’interdiction d’émettre, de déposer, de dégager ou de rejeter dans
atmosphère des polluants au-delà des normes fixées par voie réglementaire. Les polluants visés
sont les poussières, les substances inorganiques essentiellement sous forme de poussières, les
substances inorganiques sous forme de gaz ou de vapeurs, les substances organiques sous
forme de gaz, de vapeurs ou de particules et les substances cancérigènes. « Les déchets de par
leur combustion sauvage génèrent des nuisances olfactives et la dissémination des gaz de
combustion comme gaz carbonique et e méthane. »
2. Cadre institutionnel :
Les différents ministères qui interviennent dans le domaine des déchets solides sont :
Le MS est l'autorité compétente pour la gestion des hôpitaux et des centres de soins sur tout
le territoire national. Il contrôle aussi la qualité de l'eau potable en faisant des analyses dans ses
laboratoires décentralisés. Le MSP gère directement ces déchets solides (déchets hospitaliers).
Par rapport aux ministères gestionnaires et malgré son engagement dans différents milieux
et secteurs d’activités, c’est un département de mission et non de gestion. Il s'occupe
principalement de la coordination, de la collecte des données, des études, de l'élaboration des
lois, de la réglementation et des normes et directives ayant trait à l'environnement.
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II-2-4-Ministère de l’industrie et du commerce
Le plan de gestion comprendra d’abord les données actuelles sur la gestion des déchets dans
une commune, une agglomération ou une ville. Il comprendra également des investigations
futures pour la gestion économique et optimale des déchets, notamment leur traitement avec ou
sans leur recyclage préalable. C’est un document qui sera amené à être mis à jour et réorientée
au fil du temps mais dont l’utilité immédiate comme outil d’aide à la décision est indéniable.
Les grandes lignes de la méthodologie suivie pour l’élaboration du plan de gestion des déchets
sont :
Présentation générale
Cadres juridique et institutionnel en lien avec la gestion des déchets ;
Cadre socioéconomique ;
Le bilan de la situation actuelle
• Collecte des données de base actuelles en matière de la gestion des déchets solides;
• Projection des quantités des déchets selon leur nature et leur origine ;
L’analyse de la situation actuelle a permis d’avoir une vue complète et par la suite de relever
les problèmes et les contraintes de la gestion des déchets solides :
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Après avoir formulé les besoins et les contraintes, des solutions sont proposées pour
optimiser la situation actuelle ainsi qu’une chaîne de traitement pour la gestion des déchets
solides de manière écologique et rationnelle:
Optimisation de la situation actuelle avec des précisions sur les résultats obtenus et
le coût de leurs mises en place.
• Les objectifs réglementaires
• Moyens humains et techniques ainsi que les installations nécessaires pour une gestion
rationalisée des déchets solides
• Chaînes de traitement retenues préférentiellement pour la gestion de l’ensemble des
déchets solides produits
Les objectifs à atteindre dans ce secteur doivent répondre aux soucis de protection de la
santé publique, des ressources hydriques et de l’environnement en général, d'amélioration du
bien-être de la population, de la salubrité de l'espace urbain et de l'arrière-pays des
agglomérations, tout en contribuant à la professionnalisation du secteur.
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Il s'agit jusqu’ a 2020 de :
• Réaliser des décharges contrôlées des déchets ménagers et assimilés au profit de toutes les
communes (100 %) ;
En parallèle, La Banque fournira aussi son appui au Maroc pour le développement et la mise
en œuvre d’un projet programmatique Mécanisme pour un Développement Propre (MDP) dans
le secteur des déchets solides.
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• Gouvernance du secteur en améliorant la coordination institutionnelle, en renforçant la
transparence et en encourageant le partenariat avec le secteur privé,
• Soutenabilité et durabilité des services mis en place tenant compte des capacités techniques
et financières,
Mettre à niveau le système d’étude d’impact pour répondre aux besoins du PNDM ;
Améliorer la performance environnementale du secteur de la gestion des déchets ;
Contribuer à la résorption des activités informelles par la création d’emplois adéquats
pour les récupérateurs.
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Cette méthode permet de déterminer les zones et les surfaces qui, en raison de différents
critères, ne conviennent absolument pas, celles qui conviennent mais avec certaines restrictions,
et celles qui conviennent à l'aménagement d'une décharge. En premier lieu, les critères suivants
sont évalués :
• Critères géologiques.
La réponse à toutes ces questions jumelées aux critères d'éliminations successives permettra de
dégager les surfaces libres et de passer à l'étape suivante.
Cette étape est consacrée aux investigations sur le terrain en vue de la mise à jour des
informations cartographiées d'une part et l'évaluation des "surfaces libres" et de leur aptitude
provisoire à servir comme site de décharge d'ordures.
L'analyse de l'information recueillie sur le terrain (deuxième étape) permet une première
évaluation des "surfaces libres" et les sites pouvant être déclarés.
• Peu approprié
• Provisoirement approprié
• Non approprié.
La troisième étape consiste à faire subir aux sites provisoirement appropriés une analyse
multicritère qui permettra en tenant compte de plusieurs objectifs de faire une classification des
sites choisis (nombre total de points attribués à chaque site).
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Le choix d'un terrain convenable à l'implantation d'un centre de stockage doit tenir
compte de différents paramètres :
Les eaux contenues dans les déchets et celles qui les traversent (les eaux pluviales) se chargent
en polluants divers. C'est ce qu’on appelle les lixiviats. Il est indispensable de prévoir
l'implantation de la décharge sur un site relativement étanche, éloigné des sources, des captages
d'eau et des nappes phréatiques. Bien évidemment, cette précaution n'exclut pas le fait qu'il
faille collecter puis traiter les lixiviats.
L’accessibilité du site
Le site de la décharge ne doit pas être éloigné des zones de production des déchets afin de
minimiser les frais de collecte et de transport. Une distance de 15km est souvent considérée
comme un maximum. Néanmoins lorsqu'un centre de transit est exploité, elle peut être
repoussée à 50km. Mais par ailleurs, le site doit être suffisamment éloigné des habitations pour
ne pas gêner les habitants lors de l'exploitation.
Ce souci devrait être présent à tout moment dans l’esprit des décideurs : Lors de
l'aménagement (réalisation de plantations ou de buttes de terre), lors de l'exploitation et lors de
la réhabilitation. Le devenir ultérieur (promenade, par exemple) du site doit être défini dès la
conception du projet.
La flore et la faune (présence d'espèces protégées ou rares), les monuments classés, etc.
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C’est le type de décharge qui s'est le plus développé ces dernières années, notamment en
raison de l'accroissement du volume et des tonnages de déchets produits et de la difficulté de
trouver des sites disponibles. Des engins spéciaux, munis à la place des roues de cylindres
comportant des dents ou des couteaux sillonnent la décharge en déchirant et compactant les
déchets sous leur passage. La capacité de la décharge compact est de 0,8 à 7 t/ m3 .
La décharge compactée avec une mise en œuvre correcte pourrait supprimer des nuisances à
savoir :
Les déchets arrivant sur le site sont préalablement broyés avant d'être répandus. Cette
technique s'est développée dans les années soixante-dix. Elle consiste à broyer les ordures avant
de les mettre en décharge, la matière étant divisée en petite élément, la masse plus homogène
ne comporte pas de vide important. Le risque d’incendie est limité du fait la division des
matières et l’absence de vide pouvant former une cheminée. Le broyage réduit le volume
d’environ 50 % et le tassement dû à la fermentation de 25 %. Au total la réduction de volume
peut atteindre 75 %.La capacité de la décharge compactée est de 1 t/ m3 .
4-Mise en balle
C’est en Grande-Bretagne, à Glasgow plus précisément, que cette technique vit le jour, le
16 juillet1976. Le principe est simple. Il s'agit de compacter des déchets de faible densité et
d'en faire des balles de 1m² environ, d'une densité de1à1,1 ( on utilise une presse hydraulique
de type chambre de compression). Compte tenu de la pression, l'eau et l'air contenus dans les
déchets sont évacués. Les balles sont ensuite cerclées puis transportées sur le site et
entreposées. Le premier avantage, le plus évident, est un gain de place qui se traduit, bien
évidemment, par une durée de vie plus longue du site. En outre, l’exploitation du site sera plus
rationnelle, la mise en place des balles s'effectuant à l'aide d'un engin à fourche sans
pratiquement de limite de hauteur.
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Néanmoins, tous les trois mètres environ, on assurera le nivellement du terrain par une
couverture de terre de 10cm. Cette gestion offre de meilleures garanties d'esthétique et de
propreté .De plus, si la mise en balle se fait dans une station de transit, il est possible de faire de
réelles économies de transport en chargeant sur un camion jusqu'à 24 tonnes de balles, ce qui
représente l'équivalent du ramassage de six camions-bennes.
Cette technique n'a pour l'instant pas intéressé les Français. Les exemples connus de ce
système sont autrichiens, britanniques, japonais et américains. Ces derniers, qui ne sont pas à
court d'idées, ont déjà imaginé des destinations diverses pour ces balles, Comme la délimitation
de terrains ou des barrières antibruit en bordure d'autoroute.
Enfin, si l'on soulève l’aspect financier, nous pourrions prendre l'exemple d'une usine
britannique construite dans un quartier d'Edimbourg. En 1990 son coût d'exploitation incluant
le fonctionnement de l'usine à balles, les amortissements, le transport des balles et la mise en
décharge, s’élevaient à 135 Dh la tonne.
Classe I : Site imperméable qui assurent un confinement convenable des déchets et des
lixiviats et qui peuvent accueillir certains déchets spéciaux.
Classe II : Les sites semi-perméables qui assurent une migration lente de lixiviat à travers une
zone non saturée d’épaisseur suffisante et qui pourront recevoir des déchets industriels
assimilables aux ordures ménagères.
Classes III : Les sites perméables qui permettant une migration rapide du lixiviat. Des sites
peuvent convenir que pour des déchets inertes.
Elle consiste à découper le site en aires de forme rectangulaire de 3000 m2 à plus d’un
hectare qui constituent de petites décharges indépendantes.
Pour préparer les casiers on creuse un tranché de 25 m de largeur sur 100 m de longueur et 4 à
6 m de hauteur. La terre extraite est déposée à proximité du dépôt, elle servira à réaliser la
couverture des déchets. Le casier ainsi préparé est rempli par des couches d’ordures successives
d’épaisseur (0,5 à 1m) recouvertes quotidiennement par des matériaux inertes.
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Afin d’effectuer une exploitation continue, il est nécessaire de préparer un deuxième casier tout
en utilisant le premier réalisé, et ainsi de suite.
Le casier rempli est couvert par de la terre végétale et équipé d’un système de dégazage de
biogaz.
La couverture ne doit pas comporter de vides, doit être faite avec des matériaux
suffisamment fins, son épaisseur doit être entre 10 et 30 cm suivant la cohésion des matériaux
et le soin apporter à son tassement.
La couverture se fait au fur et à mesure de l’exécution des couches des déchets, et doit être
effectuer dans le délai de 48 h ou mieux le jour même.
Fossés et drains
Pour éviter le mélange des eaux pluviales avec les déchets stockés à la décharge, il faut mettre
en place une ceinture de fossé naturelle aux alentours de la décharge pour recueillir les eaux de
ruissellement, celles-ci peuvent être évacuées en aval vers un exécutoire naturel.
La collecte de ces lixiviats est généralement assurée par un réseau de drainage placé au fond du
site qu'une membrane rend étanche (géomembrane) par :
• Composition de lixiviats :
Les lixiviats prélevés de la partie aval de la décharge présentant souvent une contamination en
éléments moyens. Tels les chlorures, les sulfates, les nitrates, l’ammoniaque, le Fer, le
manganèse et les métaux lourds.
• Traitement de lixiviats:
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Le traitement des lixiviats est directement inspiré des stations d'épuration (il est également
possible d'installer un système de lagunage). En tout état de cause, ces eaux ne pourront être
rejetées dans le milieu naturel qu'après une série d'analyse, garantissant le respect des normes
environnementales définies par La loi n° 11-03 du 12 mai 2003 relative à la protection et la
mise en valeur de l'environnement.
Le gaz biologique :
La collecte de Biogaz
Le dispositif de récupération du biogaz est constitué de puits de captage verticaux reliés entre
eux par un réseau de collecte horizontal. Le rayon d’action et en général 40 à 50 m, ce qui
correspond à un écartement de 80 à 100 m. Les puits de captage traversent toute l’épaisseur des
déchets en place. Le gaz est drainé par des tubes en PHED (polyéthylène à haute densité)
perforés et de diamètres variables.
Dégagement de biogaz :
Les ordures ménagères déposées en décharge sont le siège d’une activité microbienne intense,
dont l’une des conséquences et dans les couches supérieures d’une décharge, la transformation
biologique s’effectue par voie aérobie. Puis, au fur et à mesure de l’enfouissement des déchets
en profondeur. Les conditions anaérobies se développent.
• Fermentation aérobie
La formation aérobie se caractérise par une très forte augmentation de la température des
déchets (de l’ordre de 60°C) après quelques jours de mise en dépôt et par la formation d’un
mélange gazeux composé de CO2, NH3 , et H2O.
(Fermentation aérobie (air) --> gaz carbonique (C02) + ammoniac (NH3) + eau)
• Fermentation anaérobie
En absence complète de l’air, en anaérobiose, une classe des micro-organismes est capable, par
un jeu combiné de réaction d’oxydoréduction, d’oxyder une partie de la matière organique en
gaz carbonique et de réduire une autre en méthane.
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(Fermentation anaérobie (eau) --> gaz carbonique (C02) +méthane (CH4) + ammoniac
(NH3) + acides organiques (odeurs nauséabondes)).
V-Réaménagement du site
Il s'agit de remettre en végétation le site de la décharge en fonction de sa destination finale
(espace vert-en gazonnement-, aménagement paysager et reboisement, espace de loisirs –
terrain de sport ou parc public...). Mais avant de planter, l'exploitant doit préparer le terrain,
c'est-à-dire donner une forme de dôme à la dernière couche de déchets pour faciliter
l'écoulement des eaux de pluie, mettre en place une couche imperméable (naturelle ou
artificielle) pour limiter les infiltrations, un système de drainage des eaux de ruissellement et
enfin, une couche de terre végétale qui sera plantée. Les espèces choisies ne devront pas avoir
de racines trop profondes parce qu’elles risqueraient de traverser la couche imperméable.
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Une fois l'aménagement terminé, l'exploitant devra surveiller le site et entretenir les
équipements. La surveillance de l’exploitation implique un certain nombre de contrôle et en
particulier le contrôle permanent de la protection de la qualité des eaux.
RECOMMANDATOIN
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Promouvoir les techniques de mise en décharge contrôlée, réhabiliter les
décharges existantes et exiger l’étude d’impact pour le choix de nouveaux sites ;
Associer le citoyen ainsi que les secteurs productifs aux stratégies relatives à la
gestion des déchets;
BIBLIOGRAPHIE
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Document: Guide de présélection de site de décharge contrôlée des déchets
ménagers par Mohamed EZZOUAQ et Hassan CHOUAOUTA.
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