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CHAPITRE I

LAFONCTION DE CONSOMMATION

A - Définitions :

La consommation se définit comme l’acquisition et l’absorption de biens et services destinés à


la satisfaction de besoins finaux. On distingue entre la consommation privée, celle effectuée
par les ménages, et la consommation publique, celle réalisée par l’administration publique.
Le revenu disponible des ménages est le revenu qui reste à leur disposition après le
payement des impôts directs. Ce revenu disponible est réparti entre la consommation et
épargne, d’où l’épargne est la partie du revenu disponible non consommé.

C+S = Revenu disponible


Exemples :

2002 PIB Consom. P Invest C/PIB I/PIB


Tunisie 29890 18699 7540 0,626 0,252
Maroc 397780 263980 91142 0,664 0,229
France 1520800 833260 296040 0,548 0,195
Mali 2344800 1554000 476310 0,663 0,203
Mauritanie 263270 207120 82888 0,787 0,315
Source : Banque Mondiale

La consommation C et l’investissement I sont les composantes les plus importantes du PIB.

Yd = C + I + G + X − M
avec Yd = revenu disponible (ci-après assimilé au PIB), C= consommation privée, G =
dépenses publiques, I= investissement privé, X= exportations et M= importations.
C+I+G constitue les dépenses nationales.
I/PIB est le taux d’investissement, S/ Revenu national est le taux d’épargne.

B – Intérêt de l’étude de la fonction de consommation :

Cet intérêt est triple :


1. la consommation privée représente la composante la plus importante de la demande
globale ; toute variation qui la concerne risque de se répercuter de manière sensible sur
l’activité économique et l’emploi. D’ailleurs, dans la théorie keynésienne, la valeur
prise par la propension marginale à consommer (ci-après pmc) est en relation étroite
avec le multiplicateur des dépenses publiques, des investissements ou des
exportations.
1
∆Y = ∆G
1−c
Avec le multiplicateur des dépenses publiques k = 1/(1-c) = 1/s qui mesure
l’augmentation du revenu induite par une augmentation des dépenses publiques d’une
unité.
c = propension marginale à consommer : p.m.c qui mesure l’accroissement de la
consommation dû à l’accroissement unitaire du revenu disponible.
s = propension marginale à épargner (p.m.s).
On démontre que s = 1-c

1
En effet : Y = C+S => ∆Y=∆C+∆S et on divisant les deux membres par ∆Y on
obtient :
∆Y ∆C ∆S
= +
∆Y ∆Y ∆Y

exemple : si c = 0,9 => k = 10 => ∆Y = 10 avec ∆G=1.


si c = 0,8 => k = 5 => ∆Y = 5 avec ∆G=1.

Il est donc important d’avoir une estimation aussi précise que possible des paramètres de la
fonction de consommation et notamment de la p.m.c.
2. Dans le long terme, l’accumulation du capital constitue une source très importante de
la croissance et de l’élévation du niveau de vie de la population. Cette accumulation
peut être financée par les capitaux extérieurs mais principalement par l’épargne
nationale. Si notre objectif est de promouvoir la croissance économique, il devient
alors nécessaire d’agir par des politiques appropriées sur la consommation des
ménages. Le rôle joué par le taux d’intérêt devient alors important dans la décision
d’affecter le revenu entre consommation et épargne.
3. Enfin, les effets de la politique sociale de redistribution des revenus sur l’épargne et la
croissance ne sont pas indépendants des différences de comportement en matière de
consommation et d’épargne des différentes catégories sociales.
En effet, si l’on s’intéresse à l’amélioration de la répartition des revenus entre les
classes aisées et les économiquement faibles, la répercussion sur l’épargne nationale et
donc sur la croissance sera négative si la p.m.c des classes pauvres et plus élevée que
celle des classes riches.
Soient Yp et YR le revenu des classes pauvre et riche respectivement, alors :
Y = Yp + YR et soit une politique de redistribution des revenus qui consiste à diminuer
le revenu des riches pour accroître celui des pauvres ( par l’impôt ou la subvention,
par exemple).
Si ∆Y=0 => ∆Yp = - ∆YR et si sR > sP alors on a :
∆S = ∆SR + ∆SP = sR∆YR + sP∆YP => ∆S = - sR∆YP + sP∆YP = ∆YP(sp – sR)
sR > sP => ∆S < 0.

En d’autres termes, les aides, subventions et autres transferts qui visent à réaliser une
distribution plus égalitaire du revenu national peuvent avoir, au moins dans le court et
moyen terme, un effet négatif sur l’épargne national et donc sur l’investissement, la
production et l’emploi. L’exemple des pays de l’Amérique latine au cours des années
70 – 80 est plus qu’édifiant.
Les économistes ont avancé différentes hypothèses pour expliquer le comportement des
ménages en matière de consommation. On se limitera ici à la théorie du revenu courant de
Keynes et aux deux théories de choix inter temporel qui sont la théorie du cycle de vie et celle
du revenu permanent.

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C – La théorie du Revenu Courant (Keynes 1936)

Soient Yit le revenu disponible de l’individu i à la période t et Cit ses dépenses de


consommation.
Cit = f (Yit) , Yit est le revenu courant et la fonction f est quelconque.

On défini la Propension Moyenne à Consommer (PMC) comme le rapport Ct/Yt qui


est la pente de la sécante en A.
La propension marginale à consommer (p.m.c) est la pente de la tangente en A.
C0 est la consommation autonome ou incompressible, c'est-à-dire la consommation qui
correspond à un revenu nul.
Si la fonction de consommation a une forme linéaire :
C t = C 0 + cY t avec C0 = consommation autonome, c = p.m.c et Yt le revenu
courant. Cette fonction peut être représentée comme suit :

On remarque que lorsque le revenu augmente la PMC diminue et la PMS augmente.

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Pour parvenir à la fonction de consommation macroéconomique agrégée, on procède comme
suit :
n n n
Ct = ∑ Cit = ∑ C 0i + ∑ ci Yit
i =1 i =1 i =1
Par hypothèse, on considère que :
• ci = cj , ∀ i, j
Yit n
Y n

• = α it = α i => ∑ci it .Yt = Yt ∑αi ci


Yt i =1 Yt i =1

Il s’en suit que :

C t = C 0 + cY t

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