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III
Cet ouvrage fait par tie de
Conversion de l’énergie électrique
(Réf. Internet ti301)
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IV
Cet ouvrage fait par tie de
Conversion de l’énergie électrique
(Réf. Internet ti301)
Bruno ALLARD
Professeur des Universités, Département de Génie Électrique de l'INSA de
Lyon, Directeur et chercheur au laboratoire Ampère, CNRS UMR 5005
François COSTA
Agrégé en Génie électrique, Docteur ès Sciences Physiques, Professeur des
universités à l'IUFM de Créteil, Chercheur au SATIE/ENS-Cachan
Éric LABOURÉ
Professeur des Universités (Université Paris Sud - IUT de Cachan)
Thierry LUBIN
Maître de conférences - HDR à l'Université de Lorraine. Chercheur au
laboratoire GREEN de Nancy
Frédéric MAZALEYRAT
Professeur à l'ENS de Cachan, chercheur au SATIE-ENS Cachan (Systèmes et
applications des technologies de l'information et de l'énergie-École normale
supérieure de Cachan)
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V
Les auteurs ayant contribué à cet ouvrage sont :
Yves BERTIN
Pour les articles : D3460 – D3462
Pierre-Emmanuel CAVAREC
Pour les articles : D3412 – D3414
Albert FOGGIA
Pour l’article : D3440
Bernard MULTON
Pour les articles : D3412 – D3414
Bertrand NOGARÈDE
Pour les articles : D3410 – D3411
Jacques SAINT-MICHEL
Pour l’article : D3420
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VI
Généralités sur les machines électriques tournantes
(Réf. Internet 42250)
SOMMAIRE
Réf. Internet page
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VII
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plus de 50 (relais non compris), dont 30 sont affectés aux fonctions de contrôle
du moteur ; avionique ; bureautique ; domotique...]. Ainsi, alors que l’utilisation
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1. Éléments de thermo-
dynamique des systèmes Interaction
électro-
électromécaniques δWelec
magnéto-
mécanique
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■ L’état d’équilibre thermodynamique est atteint lorsque, d’une conséquent, si l’on fait tendre cette vitesse vers zéro, leur travail
part, les paramètres du système ne varient pas avec le temps, ce qui peut être négligé devant celui des autres forces (infiniment petit du
définit un état stationnaire (ou état de régime permanent), et que, second ordre). On pourra ainsi définir dans ce deuxième cas une
d’autre part, il ne subsiste aucun flux d’énergie stationnaire entre- transformation limite réversible.
tenu par une source extérieure quelconque. En vertu du premier
postulat de la thermodynamique, le système isolé passe nécessaire- ■ Soulignons ici que, dans le cadre de l’étude des convertisseurs
ment par un tel état et ne peut le quitter spontanément. Dès lors, d’énergie, les notions de transformations quasi statique, réversible
écarté de sa position d’équilibre puis laissé libre d’évoluer par lui- limite, ou idéale, revêtent une importance considérable (§ 1.3), dans la
même, le système y revient nécessairement au bout d’un temps mesure où elles permettent d’accéder aux valeurs limites maximales
appelé temps de relaxation. des grandeurs caractéristiques de la conversion d’énergie réalisée (tra-
vail fourni, rendement, forces maximales développées…).
Le deuxième postulat de la thermodynamique stipule que, à
l’équilibre thermodynamique, tous les paramètres internes sont En ce qui concerne, enfin, les hypothèses spécifiques aux phéno-
fonction des paramètres externes et de la température. L’état instan- mènes électromagnétiques intervenant dans les systèmes considé-
tané du système peut alors être complètement caractérisé par un rés, ils seront classiquement supposés s’opérer dans le cadre de
nombre minimal de paramètres indépendants appelés paramètres l’approximation des états quasi stationnaires. Ainsi, les phénomè-
d’état. Les paramètres externes étant définis par la position des nes d’induction électromagnétique liés à la loi de Faraday seront
corps extérieurs, les grandeurs d’état associées à l’équilibre thermo- pris en compte tout en négligeant le couplage électromagnétique
dynamique excluent les paramètres de vitesse dont la définition dont résultent les phénomènes de propagation associés. On exclut
repose sur la connaissance de la position du système à deux ins- de ce fait du présent article le cas marginal de dispositifs électromé-
tants différents. Notons ici que la caractérisation de l’état du sys- caniques qui exploiteraient les effets de la pression de radiation
tème en mouvement nécessitera généralement de considérer un jeu électromagnétique !
de variables plus complet définissant conjointement la position et la
vitesse généralisée du système à chaque instant (§ 1.4).
1.2 Expressions élémentaires du travail
■ Lorsqu’une transformation est constituée d’une suite continue
d’états d’équilibre, elle sera dite quasi statique ou équilibrée. Les et de la chaleur
paramètres du système varient alors de manière infiniment lente
par rapport à leur vitesse moyenne de variation lors de la relaxation. Les paramètres externes caractérisent l’action du milieu exté-
Soulignons que les transformations quasi statiques sont nécessai- rieur sur le système ; ils permettent donc de définir les échanges
rement des transformations réversibles, c’est-à-dire des processus d’énergie résultant du travail accompli par les sources extérieures.
constitués d’une suite d’états d’équilibre dont le sens d’évolution Ainsi, si n paramètres externes qj subissent une variation infiniment
peut être renversé à partir d’une action infiniment petite sur les petite dqj, le travail reçu par le système s’exprimera alors de
paramètres externes (§ 1.3.1). En effet, l’état du système étant défini manière générale par (on adopte ici la convention de sommation sur
à chaque instant par la température et les paramètres externes les indices répétés) :
(deuxième postulat), une variation infinitésimale sur ces derniers
δ W = f a j dq j ( j = 1, …, n ) (1)
opérée en sens inverse du sens de la transformation directe permet-
tra de revenir à l’état initial sans modification des corps extérieurs. où faj désigne la force généralisée, paramètre conjugué de la coor-
Le travail et la chaleur échangés prendront alors des valeurs oppo- donnée qj, qu’applique la source extérieure sur le système.
sées à celles obtenues au cours de la transformation directe.
A l’équilibre, ce paramètre externe s’identifie à un paramètre
■ Lorsque le système possède une énergie cinétique macrosco-
interne à caractère généralement intensif correspondant à la force
pique, ce qui est généralement le cas des systèmes électroméca-
généralisée noté fj. Par conséquent, en vertu du deuxième postulat,
niques, les transformations qu’il subit ne peuvent être réversibles
les forces généralisées sont, à l’équilibre ou durant toute transfor-
puisque la notion d’état d’équilibre thermodynamique suppose le
mation quasi statique, fonctions des paramètres externes et de la
repos mécanique. Néanmoins, une décomposition judicieuse du
température. Les relations correspondantes sont alors dénommées
système peut permettre d’isoler des sous-ensembles macrosco-
équations d’état du système.
piques (éventuellement des volumes élémentaires) qui sont chacun
au repos dans un référentiel convenablement choisi et sont, par Exemple : pour la charge d’un condensateur à travers une résis-
conséquent, à même de subir des transformations réversibles tance, le travail élémentaire fourni par le générateur extérieur s’expri-
dans ces référentiels (notion d’état local). De telles transformations me, dans le cas général, par :
seront dites idéales dans la suite de l’article. L’interaction entre un
δ W = va d qC (2)
système de champs magnétiques tournants, stationnaires dans un
référentiel tournant synchrone du champ, pourra ainsi être considé- avec δ W ( J ) travail élémentaire fourni par le générateur,
rée sous certaines conditions comme le fruit d’une transformation
va(V) tension appliquée par le générateur,
idéale ([D 3 411] §1).
qC(C) charge électrique traversant le générateur et accumulée
■ Remarquons que les transformations réelles sont toujours irré- dans le condensateur.
versibles en raison de l’existence de phénomènes dissipatifs tels
A l’équilibre, la tension va (force généralisée externe) s’identifie à la
que le frottement, l’effet Joule, l’hystérésis magnétique… qui ren-
tension vC aux bornes du condensateur (force généralisée interne).
dent impossible le renversement de l’échange énergétique corres-
Cette identité reste vraie au cours d’une charge infiniment lente obte-
pondant.
nue en contrôlant le générateur de manière telle que le courant reste
Dans le cas des phénomènes dissipatifs à caractère hystérétique, infiniment petit ; la puissance dissipée par effet Joule, infiniment petit
comme le frottement solide, cette irréversibilité demeure même du second ordre, peut en effet être négligée devant la quantité du pre-
lorsque l’on considère des transformations limites infiniment mier ordre que constitue la puissance fournie par le générateur. La trans-
lentes : les forces dissipatives sont des valeurs non-infiniment peti- formation obtenue correspond alors à une transformation limite
tes qui s’inversent avec la vitesse, de sorte que les travaux corres- réversible que l’on peut également qualifier de processus quasi statique.
pondants (infiniment petits du même ordre que celui des autres Quant à l’équation d’état du système, elle s’écrit classiquement :
forces) ne peuvent changer de signe lorsque l’on inverse le sens de
la transformation. q
v C = -----C-
C
En revanche, dans le cas du frottement visqueux et des phénomè-
nes associés tels que l’effet Joule, les forces de frottement, fonc- avec C (F)capacité du condensateur (éventuellement fonc-tion de la
tions quadratiques des vitesses, s’annulent avec la vitesse. Par charge et de la température).
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ε0
1
: permittivité du vide (= ---------- .10 –9 F/m) 1.3.1 Principes de conservation et d’évolution
36 π
µ0 : perméabilité du vide (= 4π.10 –7 H/m) Les systèmes électromécaniques considérés étant fermés a priori,
Nota : les composantes vectorielles ou tensorielles indiquées ci-dessus se rapportent à l’étude phénoménologique de leur équilibre et de leur évolution
un système d’axes orthonormés (Ox1, Ox2, Ox3). Les termes énergétiques sont écrits en peut être appréhendée de manière générale à partir des deux pre-
adoptant la convention de sommation sur les indices répétés, les indices i, k variant de 1 à 3.
miers principes de la thermodynamique [1]. Un énoncé synthétique
de ces deux principes est rappelé dans le tableau 2.
■ Notons que l’expression différentielle définissant le travail ne Ainsi, tandis que le premier principe consiste en une loi de
constitue pas une forme différentielle totale exacte d’une fonction conservation, englobant, en un seul et même concept, l’énergie, les
des paramètres d’état du système, l’évaluation du travail reçu au notions de travail et de chaleur, l’inégalité définissant la formulation
cours d’une transformation quelconque dépendant du chemin du second principe en fait une loi d’évolution : la production d’entro-
emprunté entre les états initiaux et finaux (et non simplement des pie donne le sens de toute transformation spontanée et indique en
points extrêmes du trajet considéré, comme ce serait le cas pour cela « la flèche du temps ».
l’évaluation de la variation d’une fonction d’état). L’entropie produite pouvant être considérée comme une mesure
Dans le cas des systèmes électromécaniques, les échanges éner- du degré d’irréversibilité de la transformation, les états d’équilibre,
gétiques peuvent a priori être effectués sous forme électromagné- de même que les processus quasi statiques, seront caractérisés par
tique, mécanique ou thermique. Ces échanges peuvent être évalués une production d’entropie nulle :
soit à l’échelle globale du système pris dans son ensemble, soit à
l’échelle locale en isolant une partie élémentaire du milieu supposé δ σp = 0
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Machines tournantes :
principes et constitution
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Considérons la structure magnétique schématisée sur la figure 1, Figure 1 – Structure aimantée bipolaire
constituée d’un aimant de polarisation magnétique J uniforme, à noyau uniformément polarisé
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En introduisant, en outre, la loi constitutive du milieu aimanté, sur H θ s’écrit (en remarquant que la constante ν 2 est nécessaire-
donnée de manière générale par : ment nulle pour assurer le caractère fini de A lorsque r tend vers 0) :
B = µ0H + J (1) Bθ – Jθ
( H θ ) r = a = ------------------ = –k = 0 (3)
et en remarquant, d’autre part, que le rotationnel de J, supposé uni- µ0 r = a
forme, est nul dans tout le volume de l’aimant, l’équation générale
gouvernant la répartition du champ magnétique dans l’ensemble du (en l’absence de courant superficiel de densité k = ku z , u z dési-
domaine considéré (aimant et entrefer compris), s’écrit finalement : gnant le vecteur unitaire orientant l’axe Oz). Soit :
∆A = 0 (2) ∂A
( B θ ) r = a = – ------- = ( Jθ ) = – J sin ( θ – α ) (4)
où ∆ désigne l’opérateur laplacien. ∂r r = a r=a
En vertu des hypothèses formulées au début de ce paragraphe, le ■ Dans le cas où l’on tient compte de l’entrefer mécanique séparant
système peut être considéré comme « invariant par translation » la surface de l’aimant de la culasse de perméabilité infinie, les deux
selon l’axe Oz, si bien que seule la composante selon Oz de A est jeux de constantes associées aux expressions du potentiel vecteur
non nulle (le problème se ramène alors à un calcul du champ B en dans les deux zones formant le domaine d’étude (l’aimant et l’entre-
deux dimensions dans un plan perpendiculaire à l’axe Oz). L’équa- fer) sont identifiés distinctement, grâce aux conditions de passage
tion vectorielle (2) se réduit dans ce cas à une équation scalaire qui relatives aux deux interfaces correspondantes. Il vient dans ce cas :
s’écrit, en coordonnées cylindriques (cf. figure 1) : — dans l’aimant ( 0 < r < a – e ) :
2 2 x
∂ A 1 ∂A 1 ∂ A
---------2- + --- ------- + ----2- ---------2- = 0 A ( r, θ ) = 1 – x e 1 – -----e- rJ sin ( θ – α )
r ∂r r ∂θ 2
∂r
d’où :
où A désigne la composante du potentiel vecteur selon l’axe Oz.
Le rayon d’alésage définissant la cavité étant constant (alésage x
sans éléments saillants ou encoches), une solution de cette équa- B r = 1 – x e 1 – -----e- J cos ( θ – α )
2
tion est donnée par :
x
∞
B θ = 1 – x e 1 – -----e- J sin ( θ – α )
2
∑
q –q
A ( r, θ ) = ( ν 1 q r + ν 2 q r ) ( ν 3 q cos qθ + ν 4 q sin qθ ) pour 0< r < a
q=1 — dans l’entrefer ( a – e < r < a )
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■ Dès lors, lorsque l’aimant subit une rotation autour de son axe de
révolution à vitesse constante [ α = Ωt + β 0 ] , le champ tournant qui
Nappe de conducteurs
en résulte se manifeste, dans le cas de la géométrie considérée, par superficiels équivalents
une évolution sinusoïdale, en quadrature de phase, des composantes
radiales et tangentielles de B (ou de H ) en un point d’observation
Têtes de bobine
donné de la cavité. Il sera par conséquent souvent judicieux d’adop-
(représentation partielle) Noyau magnétique intérieur
ter une représentation de ce champ sous forme complexe en posant :
B = ( B r + j B θ ) exp ( jθ ) (5)
a structure classique b structure idéalisée
a à bobinages logés b à bobinages superficiels
Exemple : B = J exp [ j ( Ωt + β 0 ) ] dans le cas où e est négligeable a dans des encoches b (distribution sinusoïdale
devant a. a des conducteurs)
Dans le calcul du champ développé au paragraphe 1.1.1, il est Figure 2 – Structure schématique d’une armature bobinée bipolaire
intéressant de noter que la source magnétique constituée par
l’aimant à polarisation uniforme intervient simplement par le biais avec i ( A ) : courant instantané parcourant le bobinage,
de la condition de passage que satisfait le champ d’excitation au
niveau de l’interface aimant-entrefer. Cette condition traduit ainsi le c (conducteurs.m –1) : fonction de répartition angulaire des
fait que l’aimant considéré est formellement équivalent à une den- conducteurs,
sité de courants superficiels distribués à la surface du cylindre de C (conducteurs.m –1) : valeur maximale de la densité linéique
rayon a – e (l’aimant ayant été remplacé par un milieu de perméa- des conducteurs.
bilité µ 0 ), selon une loi définie par :
Le signe de c rend compte de l’orientation « aller », c > 0, ou
« retour », c < 0, des conducteurs selon Oz.
J
k ( θ, α ) = – -----θ- = K sin ( θ – α ) ● Dans le cas particulier où l’enroulement à distribution sinusoï-
µ0 dale est accolé à l’alésage, le volume de la cavité, de perméabilité
(6)
J µ0, sera donc le siège d’un champ uniforme dont l’intensité a pour
où : K = ------
µ0 valeur instantanée µ 0 Ci ( t ) .
Notons que, α étant constant, la circulation d’un courant alternatif
–1
avec k ( A.m ) : densité linéique de courants superficiels équivalente, dans le bobinage conduit à la production d’un champ de direction
–1
K ( A.m ) : amplitude de la densité linéique de courants fixe dont la polarité s’inverse périodiquement. Ce type de champ est
(charge linéique). ainsi qualifié de champ pulsant. Il est intéressant de constater qu’un
tel champ peut se décomposer en deux champs tournants de même
■ Par conséquent, comme l’illustre la figure 2b, si l’on considère intensité et animés de vitesse de rotation opposées (§ 1.2).
inversement le champ produit par une distribution sinusoïdale de Le courant étant défini par :
conducteurs (répartis au niveau du rayon a – e ), constituant une
bobine d’axe Oy parcourus par un courant donné, le champ magné- i ( t ) = I cos ( ωt + β )
tique produit sera identique, en tout point de la cavité, à celui avec I ( A ) : amplitude du courant,
qu’engendrerait, conformément aux expressions précédemment
établies (§ 1.1), un milieu aimanté de polarisation équivalente J eq ω (rad.s –1) : pulsation,
donnée par : β (rad) : phase à l’origine,
J eq = µ 0 K = µ 0 C i (7) l’expression du champ sous forme complexe se décompose en effet
selon :
le bobinage étant défini par la fonction de répartition des conduc- B = µ 0 Ci exp ( j α )
teurs :
µ0 C I µ0 C I (8)
= ------------- exp [ j ( ωt + α + β ) ] + ------------- exp [ – j ( ωt – α + β ) ]
c ( θ ) = C sin ( θ – α ) 2 2
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D’un point de vue énergétique, convenant de privilégier une que, les gains obtenus demeureront limités par la saturation
expression fonction du courant i (ou, à l’échelle locale, du champ magnétique du noyau ou des éléments ferromagnétiques consti-
d’excitation H), l’équilibre (isotherme) du système est caractérisé tuant la structure (pour les alliages ferreux classiquement utilisés,
par une enthalpie libre généralisée ([D 3 410], § 1.3.2) dont la partie cette limite se situe aux alentours de 1,5 T).
magnétique, étendue au domaine ( 9 c ) de la cavité, s’écrit :
■ Remarquons enfin que, dans la plupart des structures de machi-
H 2
µ0 H 2 nes électriques, l’entrefer est encore réduit grâce à l’implantation
∫∫B ∫ ∫
B
G mag = – ⋅ dH d 9 = – ------------- d9 = – --------- d9 d’encoches au sein desquelles les conducteurs constituant le bobi-
2 2 µ0
9c 0 ( 9c ) ( 9c )
(9) nage sont partiellement noyés, comme l’illustre la figure 2a. Ainsi
découplé de l’épaisseur effective du bobinage, l’entrefer mis en jeu
1 2 2 2
= – --- π a hµ 0 C i se voit alors le plus souvent limité par des considérations d’ordre
2 technologique (tolérances mécaniques).
avec h(m) : longueur de la cavité selon l’axe Oz. Comparée à la situation idéale considérée dans la théorie déve-
L’expression des grandeurs globales caractéristiques de la struc- loppée, cette configuration introduit de sérieuses différences quant
ture, exprimées en fonction des données géométriques du pro- à l’essence même des phénomènes physiques effectivement mis en
blème, s’obtiennent par dérivation du potentiel par rapport à la jeu : les courants logés dans les encoches ne baignent pas directe-
coordonnée généralisée correspondante. Dès lors, le flux magnéti- ment dans le champ magnétique d’entrefer, de sorte que les forces
que est donné par : engendrées s’exercent non pas directement sur les conducteurs
∂ G mag mais sur les dents du circuit ferromagnétique.
ϕ = – ------------------ = , p i (10) Cependant, du point de vue des grandeurs caractéristiques globa-
∂i
les (énergie, couple …), les raisonnements relatifs à la structure de
2 2 bobinage idéalisée permettent d’appréhender avec une bonne
où : , p = π a hµ 0 C
approximation les principaux effets exploités dans les machines
avec ϕ ( Wb ) : flux magnétique embrassé par la bobine, électriques. En outre, la possibilité d’une détermination analytique
, p ( H ) : inductance propre de la bobine. du champ dans la structure offre l’avantage d’aboutir à une modéli-
D’un point de vue quantitatif, avec l’équivalence « aimantation- sation directement paramétrée en fonction des dimensions et carac-
courant » précédemment introduite (en [D 3 410], § 2.2), soulignons téristiques physiques des dispositifs étudiés.
que, si des intensités de champ de l’ordre de 1T sont aujourd’hui
couramment obtenues à l’aide d’aimants permanents (§ 2), l’accès à 1.1.3 Champ produit par un système de bobines
de tels niveaux de champ par le biais de bobines « à air » reste alimentées par des courants polyphasés
inconcevable dans le contexte de dispositifs non supraconducteurs.
Les densités de courant admissibles dans les dispositifs bobinés En vertu de la linéarité des équations du champ résolues au
sont en effet nécessairement limités par les échauffements internes paragraphe 1.1.2, l’action combinée de deux enroulements à distri-
dus notamment à la dissipation thermique par effet Joule. bution sinusoïdale (E1) et (E2) accolés à la paroi d’une cavité cylindri-
Exemple : dans le cas du bobinage considéré (bien que bénéficiant que remplie d’un milieu homogène et isotrope conduit à un champ
d’une culasse extérieure ferromagnétique), l’obtention d’un champ de résultant uniforme, défini dans le plan complexe par :
1 T dans le volume de la cavité nécessiterait une densité linéique de B = B 1 + B 2 = µC 1 i 1 exp ( j α 1 ) + µC 2 i 2 exp ( j α 2 ) (11)
courant d’amplitude
–1 avec µ(H.m –1) : perméabilité magnétique absolue du
K = Ci = 1 × µ 0 = 796.103 A.m –1, milieu remplissant la cavité,
soit 10 à 20 fois plus que les valeurs de charges linéiques maximales Ck(conducteurs.m –1) : densités linéiques maximales associées
classiquement adoptées dans les machines électriques tournantes. à l’enroulement k ( k ∈ { 1, 2 } ) ,
● Considérant plus précisément le cas de l’alésage cylindrique,
αk(rad) : angle entre l’axe Oxk de la bobine k et
des niveaux de champs significatifs peuvent néanmoins être obte- l’axe de référence Ox,
nus grâce à l’augmentation de la perméabilité magnétique globale ik(A) : courant instantané parcourant la bo-
de la cavité. Pour ce faire, la solution généralement adoptée dans les bine k .
machines électriques tournantes consiste à implanter à l’intérieur Si les axes Ox1 et Ox2 des deux enroulements sont distincts
de l’alésage un noyau cylindrique concentrique de forte perméabi- (exp(jα1) et exp(jα2) jouent alors le rôle d’une « base » dans le plan
lité (culasse intérieure), laissant apparaître un « entrefer » de faible complexe), il apparaît ainsi que le champ résultant peut être
épaisseur au sein duquel le champ est sensiblement augmenté contrôlé, tant en intensité qu’en direction, en jouant sur les courants
(figure 2b). On montre alors, dans le cas d’un noyau central de per- d’alimentation i1 et i2.
méabilité quasi infinie (imposant une condition du type Hθ = 0 pour
r = a – e dans les calculs de champ précédents), que l’enthalpie libre Considérant, en particulier, le cas où les deux enroulements sont
magnétique caractérisant le dispositif est augmentée dans un rap- bobinés de manière identique (C1 = C2 = C) suivant des axes ortho-
π
port d’autant plus grand que l’entrefer relatif xe est petit. Lorsque xe gonaux α 2 = α 1 + --- , et supposant en outre une alimentation par
tend vers 0, ce rapport admet une limite remarquable égale à 1/xe. 2
L’introduction du noyau revient ainsi formellement à multiplier la des courants alternatifs sinusoïdaux équilibrés en quadrature de
perméabilité initiale de la cavité (µ0) par le facteur 1/xe. phase définis par :
Nota : soulignons ici que, au-delà du coefficient remarquable qui affecte les grandeurs
i 1 = I cos ωt
globales, la présence du noyau déforme fortement le champ magnétique dans la cavité, de
sorte que, si la répartition uniforme est conservée à l’intérieur du noyau, le champ dans i 2 = I sin ωt
l’entrefer est réparti de manière essentiellement radiale (les lignes de champ s’échappent
du noyau selon des directions perpendiculaires à sa surface). le champ résultant s’exprime alors par :
Par conséquent, comparés aux grandeurs obtenues sans noyau, B = µC ( i 1 + j i 2 ) exp j α 1 = µC I exp j ( ωt + α 1 ) (12)
les flux et inductances relatifs aux bobinages implantés dans l’entre-
fer seront augmentés dans ce même rapport, de même que l’inten- Par conséquent, la combinaison de deux champs uniformes de
sité maximale du champ magnétique dans l’entrefer. Notons même intensité, pulsants dans des directions perpendiculaires, en
cependant que cette augmentation reste tributaire d’un comporte- quadrature de phase, revient à produire dans la cavité un champ
ment linéaire des matériaux magnétiques utilisés. Ainsi, en prati- tournant uniforme d’amplitude µCI constante. Si l’armature dipha-
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Actionneurs électromagnétiques
Classification topologique
par Pierre-Emmanuel CAVAREC
Ingénieur Supélec
Agrégé de génie électrique, docteur de l’École normale supérieure (ENS) de Cachan
Laboratoire SATIE (UMR CNRS 8029)
et Bernard MULTON
Agrégé de génie électrique, docteur de l’université de Paris-VI
Professeur des universités, ENS de Cachan, antenne de Bretagne
Laboratoire SATIE (UMR CNRS 8029)
Bibliographie ...................................................................................................... — 21
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1. Critères simples d’interface est appelée entrefer. L’une des deux, fixe par rapport au
référentiel choisi, est dite le stator, l’autre est dite le rotor ou le
mobile suivant le type de déplacement généré.
Nota : dans le cas particulier des actionneurs magnétohydrodynamiques (MHD), l’une
des deux parties est fluide. On se situe ici à la limite de la notion d’actionneur électroméca-
1.1 Définition d’un actionneur nique. Cependant, l’analogie de comportement avec les actionneurs, à partie mobile
solide, nous amène à les citer.
électromagnétique
À chaque stade de la conversion, des pertes apparaissent : pertes
électriques, pertes magnétiques et pertes mécaniques.
La conversion électromécanique du point de vue énergétique est
Un actionneur électromagnétique est un système capable de schématisée sur la figure 1.
convertir de l’énergie électrique en énergie mécanique via une
étape intermédiaire magnétique. Cette particularité lui confère Les critères fondamentaux de classification (figure 2) peuvent se
un caractère réversible fondamental, à l’inverse de certains définir à partir de la figure 1. Ces critères sont liés aux sources
actionneurs thermodynamiques ou hydrauliques. magnétiques (de création de champ magnétique), à l’architecture
mécanique et, enfin, à l’alimentation électrique. Nous dégagerons
également des critères composés correspondant à des combinai-
Nota : cette définition exclut les freins à courant de Foucault qui convertissent de l’éner-
sons des critères fondamentaux.
gie mécanique en énergie magnétique puis thermique mais qui sont dissipatifs et non
réversibles.
Dans un actionneur électrique, la conversion d’énergie est fon-
dée, d’une façon générale, sur l’interaction d’au moins deux sources 1.2 Sources d’excitation
de champ magnétique : un bobinage de puissance, car obtenu à par-
tir d’un circuit électrique, véhiculant l’énergie électrique destinée à
la conversion, et une source magnétique d’excitation qui, si toute- Rappelons que la source d’excitation magnétique est le système
fois elle est alimentée, n’absorbe que ses propres pertes. qui permet de créer une variation du flux dans le bobinage de puis-
D’autre part, la conversion électromécanique nécessite d’avoir au sance en fonction de la position mécanique. On peut en dégager les
moins deux parties en mouvement relatif entre lesquelles la zone différentes caractéristiques.
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RP
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dSTQR
1 Bobinage
Pertes
d'excitation 3
2
Source magnétique
d'excitation
3 2
Bobinage Énergie Énergie
de puissance magnétique mécanique 1
Stator à 6 dents
Pertes Pertes Pertes Rotor à 4 dents
électriques magnétiques mécaniques
a structure triphasée 6-4 à réluctance variable à double saillance
–
électromagnétiques
Bobinage
Source
+
–
d'excitation
Bobinage Critères
de puissance composés b moteur à courant continu sans balai à rotor extérieur [27]
Alimentation
électrique
Architecture
mécanique
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RQ
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Nota : on verra au paragraphe 2.1 une classification des différentes sources magnéti-
Couple mécanique
ques d’excitation. de réaction
Les bobinages de puissance représentent l’autre source de champ Couronnes de balai glissant
magnétique. Ils échangent de l’énergie électrique avec l’extérieur du
système.
+ –
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RR
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RS
RT
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Actionneurs électromagnétiques
Performances comparées
par Pierre-Emmanuel CAVAREC
Ingénieur Supélec
Agrégé de génie électrique, docteur de l’École normale supérieure (ENS) de Cachan
Laboratoire SATIE (UMR CNRS 8029)
Hamid BEN AHMED
Ingénieur, docteur de l’université de Paris-VI
Maître de conférences, ENS de Cachan, antenne de Bretagne
Laboratoire SATIE (UMR CNRS 8029)
et Bernard MULTON
Agrégé de génie électrique, docteur de l’université de Paris-VI
Professeur des universités, ENS de Cachan, antenne de Bretagne
Laboratoire SATIE (UMR CNRS 8029)
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RU
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RV
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1. Couple électromagnétique Φ
1.1 Calcul
∆ Wm
Dans les actionneurs électromagnétiques, il est possible d’expri-
mer la force appliquée dans l’entrefer entre les deux parties
mobiles [2] [3] par : nImax
∆W m a courant monodirectionnel : deux cycles par paire de pôles
F = ---------------
- (1)
τ
avec ∆Wm l’énergie électromagnétique convertie à chaque pas τ. Φ
Dans le plan flux/ampères-tours, l’énergie convertie est repré-
sentée par un cycle (figure 1).
On a alors : ∆W m
∆W m = k f ⋅ ∆nI ⋅ ∆ Φ e ⋅ cos ( ϕ ) (2)
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RW
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Figure 3 – Espace bobinable S bob dans un actionneur cylindrique ■ Actionneurs à couplage dentaire : une telle relation entre la
classique à une paire de pôles dimension du bobinage de puissance et le pas τ n’existe pas. Les
dimensions du bobinage de puissance sont indépendantes du pas.
En règle générale, le pas optimal τ , qui maximise l’effort, est direc-
tement proportionnel à l’entrefer :
Dans les actionneurs cylindriques, les ampères-tours maximaux
par pôle sont : τ = ke · e (12)
J cu ⋅ S cu
n I max = ------------------------
- (7) Pour donner un ordre de grandeur, la valeur qui maximise
2p l’effort est ke ≈ 15.
avec S cu la section totale de conducteur (cuivre) dans une coupe
de l’actionneur,
p le nombre de paires de pôles, 1.2.3 Lois de similitude à densité
J cu la densité de courant dans les conducteurs. de courant limitée ou constante
Avec une alimentation symétrique, la variation des ampères- On peut avoir une densité de courant Jcu indépendante des
tours est donnée par l’équation (3) : dimensions dans deux situations typiques : les actionneurs à fonc-
tionnement très impulsionnel et les actionneurs à refroidissement
∆nI ≈ 2 · n I max au cœur du bobinage.
D’où la variation de densité linéique de courant : ■ Actionneurs à fonctionnement très impulsionnel : on n’atteint
jamais le régime permanent. L’échauffement peut être considéré, en
S cu ⋅ J cu
∆A L = ------------------------
- (8) première approximation, comme adiabatique. Les pertes Joule sont
τp « stockées » dans la capacité thermique du bobinage.
On définit alors l’espace bobinable par pôle (cela concerne le On a alors la relation donnant les pertes Joule admissibles dans
bobinage de puissance) comme le montre la figure 3. le conducteur :
On définit k fer-bob comme la proportion de la culasse statorique Pcu = γ cu · V cu · (dT/dt ) = γ cu · Vcu · (∆T/∆t ) (13)
occupée par les encoches :
S bob avec V cu le volume total des conducteurs du bobinage de puis-
k fer-bob = ----------------------------------
- sance,
( R – r ) ⋅ 2πr
∆T l’augmentation de la température admissible dans le
avec R le rayon extérieur de l’actionneur, bobinage,
r le rayon d’entrefer de l’actionneur. ∆t le temps de fonctionnement en régime impulsionnel,
D’autre part, on peut définir k b le coefficient de bobinage des γ cu la capacité thermique volumique du bobinage (produit
encoches : de la chaleur massique par la masse volumique).
S cu Or les pertes Joule peuvent s’exprimer comme suit :
k b = -------------
-
S bob
2
P cu = ρ cu ⋅ J cu ⋅ V cu (14)
On a alors :
k rem = k fer-bob · k b avec ρ cu la résistivité du cuivre (1,8 · 10– 8 Ω · m à 25 °C).
avec k rem le rapport entre la section de conducteur et la section D’où l’expression de la densité de courant :
totale statorique.
On a alors la section totale de conducteur : J cu = ( γ cu / ρ cu ) ⋅ ( ∆T / ∆t ) (15)
Scu = k rem · (R – r ) · 2πr (9) Nota : cette formule ne tient pas compte de la variation de la résistance du conducteur
en fonction de la température. En réalité, pour les matériaux conducteurs conventionnels,
Le coefficient k rem dépend principalement des niveaux d’induc- la résistance augmente avec la température.
tion dans l’entrefer et dans la culasse. Si cette induction est faible, Pour une température maximale et un temps de fonctionnement
k rem est proche de 1. Si cette induction est proche de l’induction donné, la densité de courant est indépendante du volume de
de saturation du matériau magnétique, k rem diminue fortement. conducteur.
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RX
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généralisés par les lecteurs qui le souhaitent à tout autre nombre de phases.
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RY
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Les bobinages décrits ici sont ceux que l’on rencontre au stator des machines
synchrones et asynchrones, ainsi qu’au rotor des machines asynchrones à
bagues. Ils sont destinés à créer, lorsqu’on les alimente par un système de ten-
sions ou de courants triphasés, un champ magnétique tournant. On pourrait
naturellement transposer les mêmes principes à des schémas développés à
plat, pour créer un champ magnétique glissant, utilisable dans des moteurs
linéaires par exemple.
Les aspects qualitatifs, puis quantitatifs, et enfin pratiques sont successivement
abordés. Pour une meilleure compréhension, la plupart des schémas sont
représentés développés, de manière à simplifier la représentation des
connexions frontales. Quant au schéma en coupe, il se présente de manière
générale comme sur la figure A.
Stator
Rotor Entrefer
Pas dentaire
Figure A – Machine
tournante à courant
alternatif : coupe
1. Champ magnétique appelées têtes de bobine ; ces trajets aériens correspondent aux flux
de fuite.
produit par un enroulement Le champ principal qui se développe autour de l’entrefer pré-
sente la même répartition spatiale dans n’importe quelle coupe du
circuit magnétique par un plan perpendiculaire à l’axe, tout au
Considérons le circuit magnétique d’une machine bipolaire, moins hors des parties proches des extrémités. Les lignes d’induc-
ayant, pour fixer les idées, 18 encoches au stator et un rotor lisse. tion traversent l’entrefer radialement lorsque le fer n’est pas
L’entrefer e est supposé très faible devant le pas polaire : saturé, ce que nous supposerons dans un premier temps, étant
entendu, en outre, que les effets perturbateurs des ouvertures
e << π R d’encoche ne sont pas pris en compte. La courbe B (θ ) de l’induc-
tion correspondante est alors de forme pratiquement rectangulaire
R étant le rayon moyen de l’entrefer ; l’ouverture d’encoche, du (figure 1) et, en vertu du théorème d’Ampère, d’amplitude :
même ordre de grandeur que l’entrefer, est faible devant le pas
dentaire de telle sorte que ces ouvertures ne perturbent pas µ0 i
localement le champ. B = ---------- (1)
2e
avec µ0 perméabilité du vide (= 4π · 10–7 H/m).
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SP
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E
α+π
Φ = B(θ) R L dθ
α
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SQ
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c bobinage concentrique à pôles non conséquents d bobinage imbriqué diamétral à pôles non conséquents
Le choix du schéma à utiliser dans une machine peut ainsi être nage, ainsi que des répartitions irrégulières (nombre fractionnaire
lourd de conséquences et il convient de le déterminer en toute d’encoches par pôle et par phase) comme on le verra dans le
connaissance de cause. Certains d’entre eux n’ont été présentés ici paragraphe 5.2.
qu’à titre anecdotique et dans un seul souci didactique car ils ne
sont jamais utilisés ; c’est en particulier le cas de l’imbriqué diamé-
tral, qu’il soit à pôles conséquents (figure 4a ) ou non (figure 4d ), 1.4 Bobinages multipolarités
car il est difficile à mettre en œuvre, comme tous les bobinages
imbriqués, et est fort consommateur de cuivre. Les autres sont Il est tout à fait possible, grâce à un couplage adéquat des
couramment utilisés, encore que le concentrique à pôles connexions de mise en série des groupes de bobines, de changer
conséquents (figure 4b ), fort consommateur de cuivre lui aussi, le nombre de pôles magnétiques produit par un enroulement
doive être dans la mesure du possible évité, bien qu’il se prête très donné.
facilement à l’insertion mécanisée, au profit du concentrique à
pôles non conséquents (figure 4c ). Quant à l’imbriqué raccourci ■ Sur la figure 5b, les deux groupes de bobines sont électrique-
(figure 4 e ), son domaine de prédilection se situe dans les ment en parallèle. Le champ produit est bipolaire. On remarquera
machines à moyenne tension, car il permet de réaliser des bobines que les bobines ont, pour ce champ bipolaire, un pas d’enroulement
toutes identiques avec une répartition parfaitement régulière des raccourci de moitié par rapport au pas diamétral ; cela conduit donc
têtes de bobines. De plus, il autorise n’importe quel pas de bobi- à un « trou » dans la répartition des conducteurs.
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SR
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Axe phase 1
a champ tétrapolaire
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SS
ST
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SU
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Lorsque le trajet des lignes d’induction n’est pas connu, il est indispensable
d’effectuer des hypothèses simplificatrices qui, associées à des essais de valida-
tion en laboratoire, aboutissent à des expressions analytiques empiriques dont
la précision est suffisante pour la plupart des applications pratiques. Dans les
paragraphes qui suivent, on développera l’essentiel de ces méthodes, ce qui fera
l’objet de la première partie de notre article.
Nomenclature
B induction magnétique h dimension d’encoches
D diamètre d’entrefer œe inductance de fuites dans l’encoche
E champ électrique p nombre de paires de pôles
H champ magnétique q nombre de phases
I courant t temps
J densité de courant td pas dentaire
L longueur des conducteurs F flux
N nombre de conducteurs 1+j
b paramètre = -----------
NS nombre de spires par phase d
P puissance active d épaisseur de peau
Q puissance réactive m, m0 perméabilité d’un matériau, du vide
Xm réactance magnétisante r résistivité
a ouverture d’encoche s conductivité
b largeur d’une barre rectangulaire t demi-pas polaire
e entrefer w pulsation de la source
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1. Méthodes analytiques y
de calcul des inductances h3 x
h2 x
de fuites H
M
N
1.1 Généralités +
I
Le calcul des inductances de fuites est toujours difficile à effec-
tuer. En effet, aux problèmes posés par la géométrie complexe de la h1 x
machine vient s’ajouter le comportement non linéaire des matériaux x
0
magnétiques, imposé par les conditions de fonctionnement de la
machine. On peut donc conclure à l’impossibilité d’effectuer un b
calcul analytique. Cependant, malgré toutes ces difficultés et en
adoptant une démarche simplificatrice, on obtient des résultats suf-
fisamment précis pour être utilisés dans un calcul de dimensionne- H
NI
ment de machines électriques. Cette démarche a été adoptée dans
h2 – h1
le passé et de très nombreux articles ont été publiés. Dans les para-
graphes qui suivent, nous exposerons les hypothèses simplificatri-
ces habituelles et nous les appliquerons à des géométries usuelles
de machines.
0 h1 h2 h3 y
Il en résulte alors que les équiflux dans l’encoche sont des seg-
(1)
òH(c)
dœ = bH ( y ) (2)
■ Nous admettons en première approximation que le champ H, ■ Le contour (c) embrasse un courant I qu’il faut calculer. Si l’enco-
dans l’encoche, est parallèle à l’axe des abscisses et qu’il ne dépend che comporte N conducteurs parcourus par un courant I, tout se
que de la seule variable y. Ce sera notre première hypothèse. passe comme si on avait une nappe de courant uniformément répar-
tie le long du faisceau de conducteurs. Ainsi, au point M, le contour
■ Le circuit magnétique a également une influence sur la valeur des (c) entoure un courant égal à :
flux de fuites. Nous admettrons que le circuit magnétique n’est pas
saturé et que sa perméabilité est infinie. Ce sera notre seconde
0 si 0 < y < h1 ü
hypothèse. ï
NI ï
Nous pouvons maintenant calculer les flux et les inductances de ------------------ ( y Ð h 1 ) si h1 < y < h2 ý (3)
fuites correspondantes. h2 Ð h1 ï
NI si h2 < y < h3 ï
þ
1.2.2 Méthodologie de calcul La densité de courant moyenne le long de l’encoche est représen-
tée figure 3.
Le calcul des flux et des inductances de fuites d’encoche s’effec-
tue en appliquant le théorème d’Ampère pour obtenir le champ ■ Le théorème d’Ampère conduit alors à écrire
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SW
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h2
N I y Ð h1 N
h1
F1 =
ò h1
m 0 -------- ------------------ L d y ------------------ ( y Ð h 1 )
b h2 Ð h1 h2 Ð h1
soit :
0
(c)
N2 I
Figure 2 – Calcul du champ magnétique au point M F 1 = m 0 ----------- ( h 2 Ð h 1 ) L (7)
3b
F = F 1 + F2
y
0 h1 h2 h3 soit :
N I h2 Ð h1 2
Figure 3 – Variation de la densité de courant et du champ F = m 0 ----------- æè ------------------
- + ( h 3 Ð h 2 )ö L
ø
(9)
magnétique le long de l’encoche b 3
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SY
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Notations et symboles
Symbole Unité Définition Symbole Unité Définition
a m2.s–1 diffusivité thermique ri m rayon intérieur
c J.kg–1.K–1 capacité thermique massique rm m rayon logarithmique moyen
cp J.kg–1.K–1 capacité thermique massique R K.W–1 résistance thermique
à pression constante
Dh m diamètre hydraulique Ra nombre de Rayleigh
e m épaisseur de l’ailette ou largeur Re nombre de Reynolds
de l’entrefer (suivant le contexte)
f rapport de forme de la section Ro nombre de Rossby
F coefficient de frottement S m2 section du canal ou de l’ailette
(suivant le contexte)
Fg facteur géométrique de l’espace annulaire Si , S j m2 aire des surfaces i et j
Fij facteur de forme entre i et j t s temps
g m2.s–1 accélération de la pesanteur T K température
G W.K–1 conductance thermique Ta nombre de Taylor
Gr nombre de Grashof Tm K température moyenne de mélange
du fluide
h W.m–2.K–1 coefficient de transfert de chaleur V m.s–1 vitesse
par convection
H m excentricité du canal α facteur d’absorption de la surface
< m hauteur ou diamètre géométrique β K–1 coefficient d’expansion thermique
L m longueur de l’ailette ε facteur d’émission de la surface
Lm m longueur d’établissement dynamique γ proportion volumique des constituants
du bobinage
Lth m longueur d’établissement thermique ϕ W.m–2 flux surfacique
n normale à la surface λ W.m–1.K–1 conductivité thermique
N tr.mn–1 vitesse de rotation µ Pa.s viscosité dynamique
Nu nombre de Nusselt ν m2.s–1 viscosité cinématique
p W.m–3 production volumique de chaleur ρ kg.m–3 masse volumique ou facteur de réflexion
(suivant le contexte)
P m périmètre mouillé ou de la section ρc J.m–3.K–1 capacité thermique volumique
de l’ailette (suivant le contexte)
P Pa pression σ W.m–2.K–4 constante de Stefan-Boltzmann ;
σ = 5,67032.10–8 W.m–2.K–4
Pr nombre de Prandtl ω rad.s–1 vitesse angulaire
Q J quantité de chaleur Φ W flux de chaleur
re m rayon extérieur
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TP
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TQ
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Boîte à bornes
Carcasse
Cage rotorique Tête de bobine
Stator
Ventilateur
Rotor
Arbre
Palier
Carcasse
Stator
Arbre
Évents de ventilation
Palier
Air chaud
Figure 3 – Circuit de ventilation
Air froid
d’un moteur ouvert
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TR
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Plus simplement, si le milieu est homogène et n’est pas le siège Tp dans le solide s = Tp dans le fluide f
de production de chaleur, on obtient :
∂T ∂T
ϕ p = h ( T p – Tm ) = λ s ------- = λ f -------
1 ∂T ∂n ∂n
--- ------- = ∆ T (5)
a ∂t
avec λs , λf conductivité thermique du solide et du fluide
où a (m2.s–1) diffusivité thermique est définie par : respectivement.
La valeur du coefficient de transfert convectif dépend de la confi-
λ guration et de la nature du régime de l’écoulement, de la vitesse et
a = ------
ρc des propriétés thermophysiques du fluide et indirectement de la
température (§ 3).
Souvent, seule l’analyse du comportement thermique en régime
permanent d’une machine est nécessaire. Il s’agit de résoudre
alors :
p
∆ T + --- = 0 (6) 1.3 Transmission de la chaleur
λ par rayonnement
L’équation générale de la chaleur doit satisfaire aux conditions sur
les frontières du domaine considéré. Ces conditions sont liées aux Ce mode de transfert induit le plus souvent des conséquences
caractéristiques de la liaison aux milieux environnants (contact avec mineures voire négligeables à l’intérieur des machines électriques
un solide, fluide en présence, échange radiatif...). En outre, sa réso- tournantes. Par contre, sa contribution ne peut pas être négligée au
lution nécessite la connaissance de la répartition des températures premier abord, quand les surfaces en vis-à-vis du rotor et du stator
dans l’ensemble du système étudié au moment initial de l’analyse. dans la région de l’entrefer d’une machine sont portées à des
niveaux de température assez différents (différence de 100 °C, par
exemple). Par ailleurs, les parois externes du système peuvent
contribuer également au refroidissement de la machine par voie
1.2 Transmission de la chaleur radiative.
par convection Quelques remarques et des relations applicables dans le contexte
des machines électriques tournantes peuvent être rappelées ici.
Pour plus de détails, le lecteur pourra se reporter à l’article spécia-
lisé [A 1 520].
Afin d’assurer le refroidissement d’une machine tournante, on
dispose du fluide proche de la machine, de l’air en général qui, Une fraction de l’énergie radiative reçue par une paroi d’une
s’échauffant au contact des parois du carter, des flasques, de machine est absorbée ; la fraction restante est réfléchie, ici en
l’arbre..., va voir sa masse volumique varier. Cette variation sous général de manière diffuse. Les surfaces des parois des différents
l’effet des différences de température induit un mouvement à organes d’une machine peuvent être considérées comme grises,
vitesse modérée. Il s’agit là de convection naturelle [A 1 540]. Si, au diffuses et opaques. Le facteur d’émission ε et le facteur d’absorp-
contraire, on impose une vitesse de déplacement au fluide pour tion α sont alors égaux et indépendants de la longueur d’onde et de
assurer une circulation d’air, d’eau, d’hydrogène, par exemple dans la direction d’émission ou d’incidence. Le facteur de réflexion ρ est
des canaux internes de la machine, il s’agit de convection forcée. le complément à l’unité du facteur d’émission.
Quand les conséquences mécaniques d’une vitesse imposée et de la ε=α=1–ρ (8)
variation de la masse volumique sont comparables, on parle alors
de convection mixte. Examinons trois cas simples où on effectue le bilan de flux radiatif
échangé entre des surfaces.
Un calcul exact des transferts de chaleur par convection néces-
site, a priori, la résolution d’équations aux dérivées partielles non 1er cas : flux surfacique ϕ, perdu par une surface grise à la tempé-
linéaires et couplées. Cette approche n’est pas encore envisageable rature Ts vers un environnement de grande dimension considéré
à l’échelle d’une machine tournante complète à cause notamment comme un corps noir dont les parois sont à la température Te . Il
des ressources informatiques nécessaires et n’est pas non plus peut s’agir, par exemple, de la surface externe du carter peint. La
toujours indispensable. On préfère généralement modéliser les relation propre à décrire ce flux surfacique s’établit en effectuant le
transferts de chaleur par convection par l’intermédiaire d’une rela- bilan entre le flux de chaleur émis par la surface et le flux, en prove-
tion linéaire entre flux et température qui s’écrit : nance des parois de l’environnement, incident et absorbé par celle-
ci. Dans le contexte des machines électriques, les plages de tempé-
ϕp = h ( T p – T m ) (7) rature rencontrées sont peu étendues et l’on peut considérer que le
facteur d’émission des matériaux utilisés en est indépendant. Ainsi,
avec h (W.m–2.K–1) coefficient de transfert de chaleur par on peut écrire :
convection,
ϕ = εσ ( T s4 – T e4 ) (9)
p indice désignant la paroi,
Tm (K) température unique globalisant la répar- avec ε facteur d’émission de surface,
tition de température dans l’ensemble du
volume de fluide considéré dans les σ constante de Stefan-Boltzmann
situations d’écoulement interne. Elle est (5,67032.10–8 W.m–2.K–4),
alors appelée température moyenne de T température exprimée en kelvins.
mélange (pour la situation d’écoulement 2e cas : flux surfacique ϕ, perdu par une surface grise i au profit
externe, c’est la température du fluide en d’une surface grise j voisine l’entourant totalement. Il s’agit, par
amont de la configuration traitée qui est exemple, des parois du stator et du rotor dans l’entrefer. Si le
généralement considérée). facteur de réflexion d’une des surfaces est notable (ρ > 0,1), il est
Deux hypothèses viennent compléter cette loi au voisinage de la nécessaire de considérer les réflexions multiples du rayonnement
paroi. Elles portent sur la continuité de la température et du flux de qui opèrent entre les parois. Le tableau 1 fournit des valeurs appro-
chaleur à la paroi. chées pour les propriétés radiatives de quelques matériaux et
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© Techniques de l’Ingénieur, traité Génie électrique D 3 460 − 5
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1. Calcul et optimisation
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Notations et Symboles
Symbole Unité Définition thermique par voie
c (J ⋅ kg–1 ⋅ K–1) Capacité thermique massique de modélisation numérique
cp (J ⋅ kg–1 ⋅ K–1) Capacité thermique massique
à pression constante
G (W ⋅ K–1) Conductance thermique Calculer la distribution de température, mettre en évidence les
paramètres qui gouvernent celle de zones critiques et, éventuelle-
h (W ⋅ m–2 ⋅ K–1) Coefficient de transfert
de chaleur par convection ment, optimiser le circuit de refroidissement pour respecter les
contraintes et les normes imposées n’est pas envisageable analyti-
kg ⋅ s–1
·
m Débit-masse quement même si des réseaux analogues très simplifiés peuvent
N (tr ⋅ min–1) Vitesse de rotation dégager de bons ordres de grandeur en première approche. De
Q (m3 ⋅ h–1) Débit-volume manière générale, une description complète du système électrique
étudié, de son environnement proche et des sources et des trans-
P (W) Pertes
ferts de chaleur dont il est le siège, passe par une approche de
p mm eau Pression modélisation numérique [6]. Les logiciels de calcul de champ font
R (K ⋅ W–1) Résistance thermique aujourd’hui partie de la panoplie de l’ingénieur de conception et
Ro Nombre de Rossby sont, de ce fait, assez couramment utilisés en bureau d’études.
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Canaux
2.1.1 Propriétés thermophysiques
rotoriques
Entrefer Rotor Les empilages de tôles sont considérés macroscopiquement ani-
sotropes. Le bobinage de fils est également simplifié dans sa
Stator représentation ; il est globalisé, homogénéisé pour être décrit finale-
ment par seulement deux valeurs de conductivités thermiques,
l’une suivant l’axe des fils, l’autre se rapportant à la direction radiale.
Ces deux valeurs sont tirées des courbes exposées dans le dossier
Figure 1 – Coupe radiale du moteur [D 3 460]. Le tableau 1 résume les valeurs adoptées ici ainsi que
celles se rapportant aux matériaux homogènes.
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Les résistances de contact existant entre les différents organes 2.1.3 Caractéristiques de la boucle
associés, respectivement entre le stator et le carter, entre l’empilage de refroidissement
du rotor et la cage d’écureuil et entre ce même empilage et l’arbre
du moteur, sont identifiées par recalage de modèles numériques
Ce moteur est ouvert. L’appréhension de la boucle interne de
dédiés et à partir de mesures de températures effectuées au voisi- convection est donc primordiale. Ce moteur est équipé d’un ventila-
nage de ces interfaces sur le moteur considéré [10]. Les valeurs des teur en bout d’arbre qui provoque un écoulement d’air frais à l’inté-
conductances surfaciques issues de cette étape sont rappelées dans rieur de trois principaux canaux parallèles :
l’encadré 1. On peut noter une valeur relativement faible de la
— les canaux de section quasi rectangulaire situés entre le stator
conductance entre le stator et le carter, quasiment équivalente à
et le carter ;
celle qu’occasionnerait une lame d’air d’épaisseur voisine de
0,1 mm dans les mêmes conditions de température. Pour des — l’entrefer – espace annulaire ;
machines de plus petite taille et pour lesquelles l’assemblage est — les canaux cylindriques traversant l’empilage de tôles du rotor.
automatisé, on peut obtenir des valeurs de conductances nettement
plus élevées. De plus, l’air qui circule dans ces canaux baigne les chignons et
peut passer entre les espaces existant entre ces faisceaux de
conducteurs sortant du stator ; il baigne également les couronnes
Encadré 1 – Valeurs des conductances surfaciques court-circuit du rotor lesquelles sont munies d’ailettes. Finalement,
l’air est guidé à l’extérieur par un capot pour contribuer finalement
● Contact entre l’empilement de tôles du stator et le carter : au refroidissement du carter. Dans une modélisation qui passe par
une représentation nodale, la convection intervient par l’intermé-
Gcontact ≅ 400 W ⋅ m–2 ⋅ K–1 diaire de condition limite dite mixte où le coefficient d’échange
● Contact entre l’empilement de tôles du rotor et la cage convectif est renseigné par l’application de corrélations spécifiques.
d’écureuil en alliage d’aluminium : Le calcul de l’échauffement progressif de l’air est effectué grâce à la
Gcontact ≅ 3 400 W ⋅ m–2 ⋅ K–1 description de son parcours au moyen d’un réseau fluidique détaillé
[10]. Aucune résolution fine de la mécanique du fluide dans le
● Contact entre la feuille d’isolant de bobinage et l’empile- moteur n’est effectuée ici, mais le débit global et séparé dans cha-
ment de tôles du stator : cun des canaux a été mesuré précisément pour cette machine [9]
Gcontact ≅ 1 100 W ⋅ m–2 ⋅ K–1 pour pouvoir installer dans le modèle numérique un réseau fluidi-
que précis. Afin de situer quelques ordres de grandeurs, l’encadré 2
précise ces débits à la vitesse de rotation nominale et aux conditions
Par ailleurs, l’élément névralgique du moteur, l’isolant de bobi- normales.
nage, est à la fois en contact imparfait avec les tôles du stator et avec
les fils du bobinage. Par voie expérimentale également, cette inter- Encadré 2 – Valeurs des principaux débits
face – contacts et isolant – a été caractérisée globalement. On peut dans le cadre de notre exemple
retenir en première approche que le contact imparfait induit une
résistance thermique de l’ordre de grandeur de celle occasionnée ● Débit-volume total = 1 146 m3 ⋅ h–1
par l’isolant lui-même. ● Débit-volume (canaux statoriques) = 760 m3 ⋅ h–1
(Vitesse moyenne = 15 m ⋅ s–1)
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● Débit-volume (entrefer) = 56 m ⋅ h
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