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(Este es un trabajo en construcción. Se puede sugerir modificaciones)
2 - Tu répondras à une question posée, rien qu'à la question, à toute la
question, en l’acceptant telle qu’elle est, sans tenter de la changer, de la noyer
ou de la dévoyer, dans la mesure où c’est une véritable question et qu’il n’est
pas impossible d’y répondre. La question est une invitation au dialogue et un
défi que te propose ton interlocuteur : s'il te la pose, c'est qu'il s'intéresse à toi
et à la manière dont tu penses. De la même manière, à ton tour, tu
questionneras aussi, quand bien même cela s’avère difficile.
2b – Tu accepteras n´importe quelle question, peu importe d´où elle
vient ou la direction qu´elle signale. Sortir de ton rail est une
expérience nécessaire.
3 - Tu feras confiance à ton interlocuteur, sans craindre quelque plan malicieux,
car tu n’as rien à perdre. Nous sommes ensemble pour travailler l’exercice de la
pensée, confronter les perspectives, non pour piéger autrui, le convaincre ou
prendre le pouvoir les uns sur les autres.
3b- Même si tu ne vois pas ni la p
ertinence ni la cohérence de ses
questions tu feras l´expérience de t´abandonner à autrui. Tu
reviendras à toi renouvelé.
4 - Le sens commun sera notre arbitre. Tu peux aller contre lui en conscience et
en raison, mais tu ne peux pas l'ignorer en imposant l’évidence de ta propre
subjectivité.
4b – Si tu veux t´imposer sur le sens commun n´oublie pas d´être un
génie.
5 - Tu ne craindras ni les jugements que l’on fera sur toi, ni ceux que tu feras
sur autrui, car le jugement représente un outil crucial de la raison qu’il s’agit
d’assumer et de travailler. Souviens-toi que les jugements sont assujettis aux
arguments sur lesquels ils s’appuient.
5b – Ne confonds pas le jugement avec u ne condamnation. Si
condamnation il y a, elle est antérieure au jugement.
6 - Connais-toi toi-même. Tu accepteras les questions qui interpellent ta
personne, même si la réflexion ne porte pas sur toi au premier abord et que
cela est inconfortable. Tout discours s'incarne dans celui qui le porte et tu
devras rendre compte de toi-même en même temps que de ton discours.
6b – N´aie aucune allergie envers l´argumentum ad personam, seul les
ordinateurs pensent sans corps.
7 - Tu ne renieras pas ce que tu a dit : ce qui est dit est dit. Tu te révèles par
ce que tu dis plus encore que par ce que tu veux dire ou aurais voulu dire.
Accepter sa propre parole, faire confiance à son propre discours, c’est accepter
la finitude et la détermination de son être.
7b – Accepte qui tu es, avant même de savoir qui tu es.
8 - Tu ne chercheras pas à avoir raison, à imposer ton opinion ni à te défendre
: personne n'est là pour t'attaquer. Le dialogue est une réflexion en commun ou
chacun se révèle et se construit, pas une compétition.
8b – Si jamais quelqu´un t´attaque dans un atelier de pratique
philosophique c´est son problème, le tien c´est d´en faire quelque
chose d´intelligent avec.
9 - Tu ne t'excuseras point de ce que tu auras dit, ni le regretteras. Tout ce que
tu énonces porte du sens et exprime l’être, aussi ténu ou puissant, faillible ou
accompli soit ce discours. Il s’agit simplement de voir ce qui est, de le
comprendre et d’en prendre conscience dans la mesure du possible.
9b – Laisse la place à la meilleure école de simplicité : la conscience.
10 - Tu mettras momentanément de côté ta sincérité afin d’être plus distant de
toi-même et plus authentique. Tu ne t’attacheras pas à tes opinions. Tu ne
mettras pas en avant tes émotions ou tes besoins comme un argument. Tu
soumettras ton être à l’épreuve critique en cherchant ses limites et ses failles.
10b – Arrête d´être toi-même.
Je viens de voir d´où je sortais ce que je te disais ce matin :
2 Tu répondras à la question, rien qu'à la question et à toute la question, en
l’acceptant telle qu’elle est. La question est l'exigence que pose sur toi l e
praticien : s'il te la pose c'est qu'il s'intéresse à toi et à la manière dont tu
penses.
En tout cas et en prévision de n´importe quel malentendu dans le sens de vouloir « sauver »
l´intention du praticien coute que coute, dans mon interpretation de chaque point (que je t´ai
envoyé) j´avais fait une interpretation de ce point dans un autre sens, celui de l´autoexigence :
2b – Tu accepteras n´importe quelle question, peu importe d´où elle vient ou la
direction qu´elle signale. Sortir de ton rail est une expérience nécessaire.
Je reconnais que c´est une expression trop pousseé, même violente, ce qui n´est pas l´objectif
de cette charte.
Je pense que la rédaction de ces dix points sont le résultat de nombreuses heures d´expérience
dans la pratique philosophique, et je me demande quelle expérience pourrait être épargnée
aux apprentis pour arriver à les assumer en toute conscience. En même temps je pense que ca
tombe bien parce que ce n´est pas fou de penser que ces points peuvent être compris dès le
premier jour et que le travail n´est que le moyen de les accomplir.
Je suis divisée parce que mon expérience a été de nager dans des eaux turbulentes et pas très
claires en ce qui concerne les « règles » et que le travail pour les éclaircir a été fait avec effort
et beaucoup de faux pas, ce qui par contraste fait briller le moment de compréhension. Je suis
consciente que cette démarche a demandé des fois des tonnes de pacience de ta part. C´est
cette réalité qui m´a fait penser que peut être la charte arrive pour toi dans un moment de
fatigue, et pour Jérôme pour compenser sa paresse.