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Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur JNGG2010 -Grenoble 7-9 juillet 2010

DETERMINATION DE LA COURBE CHARGE - ENFONCEMENT


DYNAMIQUE EN POINTE PENETROMETRIQUE PAR DECOUPLAGE
ET RECONSTRUCTION D’ONDES
ESTIMATING THE TIP’S DYNAMIC LOAD-PENETRATION CURVE BY WAVES
SEPARATION AND REBUILDING METHODS

Miguel Angel BENZ-NAVARRETE, Roland GOURVES, Younes HADDANI


Sol-Solution Géotechnique Réseaux, 63204 Riom Cedex, France

RÉSUMÉ – On présente un procédé de mesure permettant de déterminer la courbe


charge-enfoncement en pointe pénétrométrique lors du battage. Il s’agit d’enregistrer
et de découpler les ondes créées par l’impact et de calculer la contrainte et la
déformation en pointe. L’exploitation de cette courbe permet d’estimer de nombreux
paramètres complémentaires de résistance et déformation du sol.

ABSTRACT – We present a measurement method for determining the tip’s load-


penetration curve during the penetrometer driving. To make this, it is necessary to
separate the waves linked to the dynamic driving and to determine the stress and
strain at the tip. Through a methodology to interpret this curve, we can obtain the
additional soil parameter of resistance and deformation.

1. Introduction

Du fait de l’hétérogénéité des sols superficiels, le dimensionnement et la


construction des ouvrages les concernant demandent une bonne connaissance de
leur comportement mécanique et de leur variabilité spatiale. Les essais in-situ
constituent ainsi des outils précieux et parmi eux, les plus couramment utilisés dans
le monde, sont les pénétromètres dynamiques. Toutefois, ils ne permettent d’obtenir
que quelques informations sur le sol, plus particulièrement la résistance de pointe
qd, laquelle n’est pas une valeur intrinsèque des sols et sa seule connaissance n’est
pas suffisante pour accéder à la plupart de leurs caractéristiques mécaniques.
Par ailleurs, et au contraire des pénétromètres statiques (CPT, CPTu, SCPTu…)
qui ont connu un grand développement des acquisitions grâce à l’implantation de
multiples capteurs dans la pointe, les pénétromètres dynamiques n’ont pas bien
évolué et demeurent une technique un peu ancienne et leur interprétation reste
encore empirique. En effet, le battage pénétrométrique a été longtemps expliqué par
la théorie des chocs de Newton, bien que l’on sache que ce n’est pas un simple
problème qui peut être résolu avec la seule application de cette théorie. A l’heure
actuelle on sait que le phénomène du battage d’un pénétromètre est mieux
représenté par la théorie de propagation d’ondes, où le transfert d’énergie se fait
sous forme d’une onde de compression qui parcourt le pénétromètre.
Sol-Solution a conçu ainsi le Panda 2® (Benz, 2009), seul pénétromètre équipé
de jauges de déformation permettant de mesurer cette onde de compression et donc
de calculer l’énergie réellement transmise au pénétromètre. Cependant, nous avons
remarqué qu’il est possible d’aller beaucoup plus loin. En effet, l’impact du marteau
engendre une onde de compression qui se propage vers le cône du pénétromètre où
une partie de celle-ci sera utilisée pour déformer le sol et l’autre partie sera réfléchie
vers le haut. Sous certaines simplifications, la connaissance de ces deux ondes

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permet de décrire entièrement le phénomène dynamique en tout point le long du


pénétromètre, notamment à l’interface cône/sol.

2. Le battage pénétrométrique : propagation d’ondes

L’essai au pénétromètre dynamique est certainement l’une des plus anciennes


techniques d’auscultation de sols, dérivant directement de la mise en œuvre des
pilotis en bois. Leur exploitation est effectuée souvent par le biais des formules dites
de battage, qui découlent d’un bilan énergétique. En effet, sous certaines
simplifications, il est possible de relier l’énergie de battage et l’enfoncement à la
résistance à la rupture du sol, dite résistance en pointe qd (Frazer, 1971). Pendant
très longtemps ces résultats ont été les seuls indicateurs permettant d’interpréter le
comportement d’un pénétromètre battu. Néanmoins, actuellement on sait que le
battage d’un pieu ou d’un pénétromètre est mieux représenté par la théorie de
propagation d’ondes (Lowery et Hirsch, 1968).
Dans cette approche, on considère les tiges comme étant des corps élastiques,
de section uniforme et homogène. Le marteau est un corps rigide de masse M qui
heurte le pénétromètre à vitesse vm, entraînant dans celui-ci une onde de
compression u(x,t) se propageant à vitesse ct vers le cône. Lorsque l’onde u(x,t)
arrive au cône, une partie de celle-ci est utilisée pour déformer le sol et une autre
partie est réfléchie vers le haut. De manière générale, la propagation de u(x,t) dans
les tiges est décrite par l’équation (1), dont l’équation (2) est sa solution générale et
représente la superposition de deux ondes élémentaires, ud et ur, descendante et
remontante respectivement. ct étant la célérité de l’onde (ct ≈ 5,2km/s dans l’acier).

∂ 2 u ( x, t ) 2 ∂ u ( x, t )
2
= c t (1)
∂t 2 ∂x 2
u ( x, t ) = u d (t − x / ct ) + u r (t + x / ct ) (2)

La propagation de l’onde u(x,t) entraîne en tout point x le long des tiges des
variations de déformation ε(x,t) et de vitesse particulaire v(x,t). L’équation (4) peut
être exprimée en fonction des ondes de déformation εd et εr (équation (5)).

ε ( x, t ) = ε d (t − x / ct ) + ε r (t + x / ct ) (3)
v( x, t ) = v d (t − x / ct ) + v r (t + x / ct ) (4)
v( x, t ) = ct [− ε d (t − x / ct ) + ε r (t + x / ct )] (5)

La connaissance des ondes εd et εr permet de décrire entièrement le phénomène


dynamique en tout point x le long des tiges. Dans la pratique, cette connaissance
peut se faire à l’aide des jauges de déformation et/ou d’accéléromètres. Cependant,
dans les enregistrements réalisés, ces ondes se trouvent souvent imbriquées les
unes avec les autres et il devient nécessaire de les découpler.

2.1. Découplage d’ondes

Différentes méthodes peuvent être employées pour le découplage des ondes εd et


εr (Park et Zhou, 1999 ;Lundberg et Henchoz, 1977 ; Casem et al., 2003 ; Jung et
Park, 2005). Celles-ci diffèrent dans le type de mesures utilisées (déformation et/ou

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accélération, de laquelle on dérive la vitesse) et la quantité (1…, n), ainsi que par
l’imposition de certaines conditions aux limites. Bien que la méthode proposée par
(Lundberg et Henchoz, 1977) semble très intéressant dans le plan pratique, (Benz,
2009) a montré que la méthode proposée par (Casem et al., 2003 ; Jung et Park,
2005), qui utilise au moins une mesure de déformation ε(t) et une mesure de vitesse
v(t), est celle qui s’adapte le mieux au cas du battage pénétrométrique. Ainsi, et à
partir des enregistrements εA(t) et vA(t) réalisés sur les tiges en un point A au
voisinage de l’enclume, les ondes εd et εr sont découplées selon l’équation (6).

1⎡ v A (t ) ⎤ 1⎡ v A (t ) ⎤
(a) ε d (t ) = ⎢ε A (t ) − ⎥ (b) ε r (t ) = ⎢ε A (t ) + ⎥ (6)
2⎣ ct ⎦ 2⎣ ct ⎦

2.2. Reconstruction des signaux : calcul de la courbe charge-enfoncement

En supposant les efforts externes (frottement latéral) nuls le long de tiges, la


connaissance de εd(t) et εr(t) permet la reconstruction des signaux de déformation
εB(t), de force FB(t), de vitesse vB(t) et de déplacement sB(t) pour tout point B situé en
dessous du point de mesure A. Ainsi, en absence des changements d’impédance
entre A et B, la reconstruction des signaux est relativement simple. Au contraire,
pour le cas où l’impédance n’est pas uniforme, la reconstruction des signaux FD(t) et
vD(t) pour le plan D nécessite la connaissance des signaux FC(t) et vC(t) pour le plan
C, où le changement d’impédance a lieu. La technique consiste ainsi à calculer FC(t)
et vC(t) et ensuite FD(t) et vD(t) selon l’équation générale (7) proposée par (Karlsson
et al. 1989 ; Carlsson et al. 1990).

y D

Figure 1. Train de tiges muni d’une pointe débordante – impédance non uniforme.

FN (t ) =
1
2
[ ]
Z
[
FN −1 (t + Δt n −( n −1) ) + FN −1 (t − Δt n −( n−1) ) + n v N −1 (t + Δt n −( n −1) ) − v N −1 (t − Δt n −( n −1) )
2
]
(7)
1
[ ] Z
[
v N (t ) = v N −1 (t + Δt n −( n −1) ) + v N −1 (t − Δt n −( n −1) ) + n FN −1 (t + Δt n −( n −1) ) − FN −1 (t − Δt n−( n−1) )
2 2
]
Avec Δtn-(n-1) = (xn-1-xn)/cn, et Zn=EnAn/cn l’impédance mécanique de la section n
définie par son module de Young En, sa section An et la célérité de l’onde cn. En
disposant ainsi des enregistrements de FA(t) et vA(t) dans un point A proche de
l’enclume il est tout à fait possible de calculer les signaux Fp(t), vp(t) et sp(t) pour la
pointe du pénétromètre. Cette technique est très utilisée pour la détermination de la
capacité portante de pieux (Goble et al., 1975) et se révèle intéressante, car elle est
susceptible de donner des résultats analogues à ceux de l’essai de chargement
statique (Héritier et Paquet, 1986). Cependant, l’analyse des signaux enregistrés lors
du battage d’un pieu est loin d’être simple. En effet, les pieux sont caractérisés par
des variations d’impédance importantes (rétrécissement de sections, hétérogénéité

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du matériau…) mais surtout par l’ampleur d’efforts appliqués le long du fût. Au


contraire, pour le cas d’un pénétromètre, le problème est moins compliqué,
principalement car les tiges sont souvent en acier et leur section est uniforme, mais
aussi parce qu’il est possible de s’affranchir du frottement latéral.

3. Application expérimentale – développement du Panda 3

Le principe de l’essai est simple : au cours du battage on vient mesurer dans les
tiges, au voisinage de l’enclume, la variation de déformation ε(t) et d’accélération a(t)
entraînée par l’onde créée par l’impact. Pour chaque coup de marteau fourni, et sous
condition de découpler les ondes εd et εr, on calcule l’enfoncement sp(t) et la force
résultante Fp(t) pour la pointe. En assimilant la pointe à une petite plaque circulaire
rigide encastrée à une profondeur z, il est possible de tracer la courbe charge
enfoncement dynamique pour chaque impact fourni

Figure 2. Le dispositif de mesure (à gauche), principe de l’essai Panda 3 (à droite).

3.1. Le premier prototype (Benz, 2009)

Le prototype a été réalisé à partir du pénétromètre dynamique Panda® (Gourvès


et Barjot, 1995). Une tige de 14mm de diamètre et 500mm de longueur a été
équipée avec deux jauges de déformation et d’un accéléromètre miniature. Les
signaux des capteurs sont mis en forme dans un boîtier amplificateur relié à un PC
permettant d’afficher et d’enregistrer les mesures en temps réel.
Pour s’affranchir du frottement latéral on utilise un dispositif de tubage et des
pointes débordantes. Les tubes de 20mm de diamètre sont enfoncés à la main tous
les 50mm de pénétration. Quant aux pointes, elles sont constituées d’un cône
cylindrique de 22,5mm de diamètre avec un angle au sommet de 90°. Pour assurer
la continuité du système, les pointes sont vissées aux tiges.
De nombreux essais ont été réalisés en laboratoire et en cuve pour valider la
faisabilité d’un tel essai (Benz, 2009). On expose l’ensemble de courbes obtenues
au laboratoire sur un sable d’Allier compacté dans un moule à densité presque
constante. On peut remarquer la bonne correspondance entre les courbes. En outre,
elles mettent en évidence un comportement plastique de type hyperbolique. De
même, il est intéressant de remarquer que la résistance ultime du sable est presque

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indépendante de la vitesse d’enfoncement. En effet, la résistance ultime développée


varie peu, alors que les enfoncements obtenus varient du simple au double.

3.2. Interprétation de la courbe charge enfoncement

3.2.1. Paramètres de résistance.


Pour l’interprétation de la courbe on propose une méthodologie analytique,
appuyée sur les travaux de (Smith, 1962). On suppose que la contrainte en pointe
qd(t) est la résultante d’une partie statique Rs (qui obéit à une loi élastoplastique
parfaite) et d’une partie dynamique Rd(t) (proportionnelle à la vitesse vp(t)).

qd (t ) = Rs + Rd (t ) (8)

On détermine la valeur de Rs en admettant que lorsque la vitesse d’enfoncement


vp(t) est nulle, ce qui correspond à l’enfoncement maximal de la pointe, la
composante dynamique Rd(t) s’annule. Ainsi qd=Rs (Middendorp et al., 1992).

Figure 3. Courbes calculées en pointe. Figure 4. Interprétation de la courbe


Essais réalisés dans un sable d’Allier. expérimentale.

La composante dynamique Rd(t) et le coefficient d’amortissement Js sont


déterminés dans l’intervalle d’enfoncement [se ; smax], avec se l’enfoncement
élastique et smax l’enfoncement maximal. L’intérêt de déterminer la valeur de Js est
d’obtenir un paramètre lié à la nature du sol permettant de le caractériser.

3.2.2. Paramètres de déformation.


Pour la détermination de modules dits pénétrométriques nous avons retenu
l’approche employée par (Arbaoui et al., 1996). En assimilant la pointe à une petite
plaque encastrée à l’intérieur d’un massif élastique semi-infini non pesant, on peut
appliquer la formule de Boussinesq tel que proposée dans l’équation (9).

Δqd π dp 2 1
E = (1 −ν )2
(9)
Δsp 4 kM

Deux modules sécants sont définis : le module de déchargement EdP3


(proportionnelle à la pente de la droite AB) et le module de rechargement ErP3
(proportionnelle à la pente de la droite BC). Par ailleurs, et bien que ce point ne soit

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pas abordé dans cette communication, nous avons proposé la détermination de la


célérité de l’onde cs dans le sol par le biais des polaires de choc (Aussedat, 1970).

4. Essais in-situ

Le développement d’une nouvelle technique ou d’un essai comprend non


seulement la conception et le montage de l’appareil, mais aussi des études
préalables d’opportunité et de faisabilité, des propositions de modes opératoires, des
validations au laboratoire mais surtout in-situ... Nous avons entrepris la mise en
oeuvre du prototype d’essai en vrai grandeur. Le terrain est une formation argilo-
calcaire de bas versant sur une épaisseur supérieure à 4m, le substratum est
représenté soit par les marnes, soit par les formations argilo-calcaires et sableuses.
La zone testée est un remblai de 1,5m de hauteur composé principalement
d’argiles sableuses. Trois essais ont été ainsi réalisés, dont la profondeur moyenne
attendue a été de 2,50m où le toit du substratum de marne affleure.
14

12
Resistance en pointe, qd(t) [MPa]

10

0
0 1 2 3 4 5
-2

-4 Enfoncement, s(t) [mm]

Figure 5. Essai Panda 3 in-situ – Site de Figure 6. Exemple des courbes obtenues
Riom (Benz, 2009). lors de l’essai.

Quant aux mesures dynamiques, elles ont été réalisées par paliers de 0,30m et
pour chacun nous avons enregistré en moyenne quatre impacts. Chaque
enregistrement est composé d’une mesure de déformation εA(t) et d’une mesure
d’accélération aA(t). De même, lors du sondage, le pénétromètre Panda 2® a
fonctionné en mode normal, nous permettant d’obtenir le profil pénétrométrique
montré. On présente, sous forme de pénétrogramme, les principaux résultats
obtenus à partir de l’exploitation des diverses courbes pour le cas d’un des essais
réalisés. Une synthèse de ces résultats est présentée pour chacun des paliers
mesurés dans le tableau 1. De manière générale, il est possible de remarquer la
faible dispersion des estimations effectuées, la valeur du coefficient de variation
restant faible dans la plupart des cas (tableau 1). On peut également noter la bonne
correspondance entre le pénétrogramme obtenu à l’aide du Panda 2 (dont qd a été
calculé avec la formule des Hollandais) et celui obtenu par l’exploitation directe des
courbes charge-enfoncement calculées. Le profil du module pénétrométrique sécant
EdP3 montre la bonne reproductivité des résultats issus des deux essais. En effet,
dans la plupart des cas, le coefficient de variation reste faible (cv < 0,30).

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Figure 7. Résultats – essais in-situ – site de Riom.

Tableau 1. Synthèse des résultats obtenus in-situ. Site de Riom.

Résistance Module en Coefficient Célérité


Statique déchargement d’amortissement longitudinale
Rs (MPa) EdP3 (MPa) Js(s/m) cs (m/s)
z qd (*) σ σ σ σ
(m)
Rs cv E Pd 3 cv Js cv cs cv
(MPa)
0,3 1,1 0,7 0,1 0,19 11 0,8 0,07 0,5 0,09 0,19
272 128 0,47
0,6 2,3 1,7 0,2 0,09 24 6,4 0,27 0,4 0,02 0,05
887 451 0,51
0,9 2,4 1,7 0,1 0,05 26 2,9 0,11 0,4 0,20 0,47
621 76 0,12
1,2 3,2 2,6 0,4 0,14 31 4,1 0,13 0,4 0,10 0,17
866 439 0,51
141
1,5 7,6 6,0 0,4 0,07 71 10,7 0,15 0,3 0,10 0,16 117 0,08
7
1,8 5,9 6,2 0,6 0,10 69 8,8 0,13 0,3 0,10 0,30 932 204 0,22
127
2,4 6,3 6,2 0,5 0,09 82 14,7 0,18 0,4 0,10 0,14 454 0,36
0
180
2,6 18,2 12 0,5 0,04 133 12,6 0,09 0,3 0,06 0,05 107 0,06
4
(*) Obtenue avec le Panda 2® par le biais de la formule des hollandais (Benz, 2009)

Quant au profil du coefficient d’amortissement Js, la dispersion des résultats reste


importante. Une des causes principales de cet effet est la non-linéarité de la relation
entre résistance dynamique et la vitesse d’enfoncement proposée par (Smith, 1962).
Bien que les résultats obtenus n’aient pas pu être validés par des essais
complémentaires, ces premiers résultats semblent très encourageants. Dans la
plupart des cas, la faible dispersion des résultats obtenus permet de valider la
méthodologie d’essai. Toutefois, les travaux doivent être poursuivis. L’obtention de la
courbe et l’interprétation des résultats ne sont pas simples. En effet, il s’agit d’un
effet transitoire et les signaux contiennent de très nombreuses informations non
seulement liées au sol mais aussi propres à la chaîne d’acquisition (bruit parasite).
Ainsi des études complémentaires permettant d’étudier l’évolution de ce paramètre
en fonction de la nature du sol s’avèrent intéressantes. Pour cela, le mieux serait de
travailler au laboratoire sur des éprouvettes de sol ayant un comportement très

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différent vis-à-vis des sollicitations rapides et protégé du parasitage des bruits


externes.

5. Conclusions

Bien que le pénétromètre Panda 2® ait été conçu pour fournir la résistance en
pointe du sol qd, il nous a semblé intéressant d’explorer dans quelle mesure, à partir
d’un tel appareil, nous pouvions obtenir des renseignements in-situ sur les
paramètres complémentaires gouvernant la réponse mécanique du sol lors de
l’enfoncement. Nous avons montré ainsi qu’il est possible, sous certaines
hypothèses, de calculer la courbe charge-enfoncement dynamique en pointe si les
ondes élémentaires (descendantes et remontantes) sont découplées. Une
méthodologie analytique d’exploitation des courbes obtenues, basée sur les
techniques des essais dynamiques de battage de pieux, a été proposée. De manière
générale, pour chaque coup de marteau, on détermine des paramètres à la rupture
(résistance statique Rs et dynamique Rd(t)) et des paramètres de déformation
(modules sécants pénétrométriques EdP3 et ErP3). Néanmoins, l’exploitation et
l’interprétation de cette courbe n’est pas simple. En effet, on ne doit pas oublier
qu’un tel essai est non-homogène et que le chargement du sol se passe dans des
conditions non drainées ce qui rend l’interprétation des signaux un peu plus
compliquée, les travaux doivent être ainsi poursuivis.
Enfin, les résultats obtenus mettent en évidence la faisabilité d’un tel essai et
ouvrent la voie à l’utilisation du pénétromètre dynamique pour la détermination de
divers paramètres du sol que l’on pourra injecter dans des codes de calcul.

6. Références bibliographiques
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essai de chargement statique d’une pointe pénétromètrique. Canadian geotechnical journal, vol. 43, pp. 355-
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