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PLAN

Historique

* L’arbitrage et la réalité marocaine

Introduction

I- Aperçu globale sur l’arbitrage en droit marocain

- L’arbitrage interne en droit marocain

- L’arbitrage international en droit marocain

Section 1 - L’intérêt du recours à l’arbitrage

Section 2 - Différence entre justice arbitrale et autres modes de règlements


des conflits

Section 3 - Les parties à l’arbitrage

Section 4 - Le déroulement de l’arbitrage

II- Entre la justice étatique et la justice arbitrale :

Section 1 - L’importance de la justice étatique

Section 2 - Les missions du juge étatique

Section 3 - Le système accusatoire

Section 4 - Le lien de rattachement entre l’arbitre et le juge étatique

Conclusion

Bibliographie

1
Historique: L’arbitrage et la réalité marocaine

Bien que depuis très longtemps, la Maroc confie aux tribunaux étatiques la
mission de rendre justice, son droit positif, sa culture et la mentalité de sa
population admettent que certains litiges peuvent être résolus par voie
d’arbitrage.1

Etymologiquement, l’arbitrage est une technique visant à faire donner la


solution d’une question intéressant les rapports entre deux ou plusieurs
personnes par une ou plusieurs autres personnes qui sont l’arbitre ou les arbitres.
Ces personnes tiennent leurs pouvoirs d’une convention privée et statuent sur la
base de cette convention, sans être investis de cette mission par l’Etat.

C’est une institution par laquelle un tiers règle le différend qui oppose deux ou
plusieurs parties, en exerçant la mission juridictionnelle qui lui a été confiée par
celle-ci.2

Le législateur marocain avait fondé de grands espoirs sur l’établissement de


l’institution arbitrale en proclamant un certain nombre d’articles 1. Ces articles
constituaient le régime commun en matière d’arbitrage et n’avaient pas été
retouchés avant le code de 1974 du 28 septembre lequel a consacré à l’arbitrage
une place non négligeable dans ces articles 307 à 327. Toutefois, à coté de ces
articles et bien avant leur adoption en retrouve dans d’autres lois toutes aussi
fondamentales des dispositions afférentes à l’arbitrage. Ainsi, l’article 894 du
code des obligations et contrats, datant lui aussi du 12 aout 1913 et encore
applicable, prescrit que quel que soit l’étendue de ses pouvoirs, le mandataire ne
peut, sans l’autorisation expresse du mandant compromettre ou transiger, sauf
les cas expressément acceptés par la loi. Outre la législation relative à l’arbitrage
interne, actuellement au Maroc, il existe un régime juridique propre relatif à
l’arbitrage commercial international, la spécificité de la pratique arbitrale reste
plus ou moins accentuée selon les systèmes juridiques. Au Maroc, pour des
raisons historiques cette spécificité a été fortement marquée et ce pour deux
fortes raisons.3
_______________
1. Mémoire : philosophie de l'arbitrage commercial international au regard du droit marocain, par: khammal hind UFR ; droit
du commerce international, encadrant : M. Agoumi. p, 17
2. Ch.Jarroson, la notion d’arbitrage, Préf. de B.Oppetit, Paris, LGDJ, 1987, p , 372
3. Article de 527 à 543 de l’ancien code de procédure civil du 12 aout 1913, chapitre 15 du titre IV

D’abord, par l’adoption du projet code d’arbitrage qui édicte un ensemble


d’articles concernant l’arbitrage international. Ensuite, par le régime des
2
capitulations qui remonte au traité franco-marocain du 17 septembre 1931 ; ce
traité prévoyait que les différends concernant les personnes de confession non
musulmane pouvaient être soumis à l’arbitrage.1

L’arbitrage commercial est bien connu des intervenants marocains et il est bien
établi au niveau juridique. Le secteur privé, les juristes et la magistrature s’y
intéressent. De même, le soutien de l’arbitrage commercial peut contribuer à
favoriser le commerce international puisque les investisseurs et les partenaires
étrangers préfèrent généralement recourir à l’arbitrage. Cette méthode de MARC
convient bien aux différends juridiques complexes, car les parties peuvent
désigner des arbitres œuvrant au sein d’une industrie particulière ou dotés de
compétences juridiques. Cependant, en raison de son coût assez élevé et de sa
complexité, l’arbitrage commercial est moins susceptible d’entraîner un impact
sur le système judiciaire, par exemple en réduisant le nombre d’affaires en
instance. L’arbitrage touchera surtout les entreprises d’envergure et les
investisseurs internationaux. Un soutient exclusif de l’arbitrage peut aussi
comporter un autre risque du fait que le succès de ce dernier repose en partie sur
l’efficacité du système judiciaire pour l’exécution des jugements, puisque les
sentences arbitrales, comme un jugement du tribunal et doivent souvent être
exécutes par un tribunal.

On tiendra en compte le risque qu’un ou plusieurs centres d’arbitrage


nouvellement implantés subissent un « mauvais » arbitrage—par exemple une
sentence arbitrale qui précise des dommages excessifs, ou qui parait favoriser
une des parties. Ce risque semble moins significatif en ce qui concerne la
médiation (les parties négocient une solution à l’amiable), un facteur à garder en
tête. 2
Par conséquent, contrairement à d’autres institutions arrivées au Maroc dans les
bagages du protectorat, l’arbitrage est un modèle de solution ancré dans
l’histoire marocaine. De tout temps, les grands souks marocains ont toujours eu
leurs sages. Autrement dénommés Oumanaes, ces derniers sont du reste des
commerçants comme les autres, et sont choisis par les parties pour trancher en
cas de conflits.
_______________
1. Mémoire : philosophie de l'arbitrage commercial international au regard du droit marocain, par: khammal hind UFR ; droit
du commerce international, encadrant : M. Agoumi. p, 17
2. USAID MOROCCO , évaluation et options pour une assistance technique décembre 2006

3
Force est de constater, qu’au Maroc l’arbitrage commercial international s’est
développé sous l’influence des changements historiques et entretient avec la
justice officielle des rapports de complémentarités d’intensité variable.

Dans le présent titre nous étudierons l’influence des changements historiques sur
la pratique arbitrale entre la culture juridique et judiciaire marocaine, et le
contexte sociologique de l’arbitrage commercial marocain.

La variété des normes juridiques régissant l’arbitrage interne ou qui renvoient à


cette pratique ne peut que nous amener à affirmer péremptoirement l’existence
d’un droit marocain de l’arbitrage interne et international.

Cette affirmation n’est pas surprenante lorsqu’on sait qu’avant le protectorat, au


lieu de s’adresser au juge du makhzen, les parties intéressées s’adressaient
normalement à des personnes connues pour la connaissance de leur métier et
ayant fait preuve de qualités morales. Ils s’agissaient, par exemple, de personnes
dont le savoir découlait de leurs connaissances du chrae ainsi que de leurs
expériences des usages et coutumes professionnelles ou simplement des
coutumes de la société.

Durant cette période, antérieure au protectorat, on s’adressait aussi aux


représentants des tribus désignées d’habitude par les populations pour leurs
qualités éthiques. C’était le système connu sous le nom de la jemâa au sein de
laquelle sont débattues toutes les questions d’intérêt commun et, à l’occasion les
membres de cette jemâa réglaient les litiges qui leurs étaient soumis par voie
d’arbitrage suivant une procédure informelle. Ce n’était qu’exceptionnellement
qu’ils pouvaient saisir le cadi dont la décision était difficilement contestée.

Malheureusement cette situation ne durera pas avec la création des tribunaux


modernes, dits français, à côté des tribunaux makhzen qui comprenaient comme
avant le protectorat, les tribunaux du cadi, les tribunaux rabbiniques, les
tribunaux des caids et des pachas.

Ces différends tribunaux étaient coiffés par le Haut Tribunal Chérifien. Ils
étaient compétents aussi bien en matière civile, commerciale que pénale, quand,
seuls des marocains étaient mis en cause.

L’autorité administrative avait la main mise sur ces juridictions puisque les caids
et les pachas étaient les représentants du pouvoir central. Ainsi, les compétences
et les mœurs en matière de justice avaient changé dans un sens unique car pour
les justiciables les tribunaux étatiques avaient un pouvoir non négligeable en ce
4
sens que la justice officielle couronnait les autres formes de justice et était
considérée par ces derniers comme la seule autorité contraignante.1

Cette situation s’expliquait par la prévalence constante de l’autoritarisme. Il en


résulte que la législation de l’arbitrage durant le protectorat était quasi existante,
de même que la jurisprudence était rarissime. Dès les premières années
d’indépendance, le Maroc a éprouvé une méfiance voir une hostilité à l’égard de
l’arbitrage qu’il soit interne ou international, c’est précisément ce qu’il
expliquait l’absence d’une législation spéciale dans ce domaine.

Le monde a été marqué par des événements historiques et importants ces


dernières décennies, d’où il est certain de constater que les nouveaux outils
juridiques contribueraient efficacement dans sa construction socio-économique.

L’orientation du Maroc vers une option économique plutôt que politique l’a
amené à l’adoption de techniques juridiques plus appropriées. Parmi les
techniques choisies, l’arbitrage s’est révélé habilité à jouer un rôle primordial
dans la coopération économique.

D’ailleurs c’est ce rôle qui lui a valu une haute considération dans les différents
systèmes juridiques internationaux.

Bien que la notion d’arbitrage commercial international soit loin d’être reçue
définitivement au Maroc dans son sens et dans sa portée, certains auteurs ont
essayé de le définir comme une solution particulièrement avantageuse pour les
contractants qui, bien que rencontrant un différend, souhaitent préserver leur
relation commerciale et la confidentialité de cette dernière.

Par ailleurs, les acquis qui se dégagent des mesures de stabilisations


macroéconomiques entreprises et le progrès accompli dans les réformes
structurelles sont autant de facteurs que, s’ils sont mis à profit correctement
permettront de relancer efficacement la croissance.

L’accélération des réformes structurelles passe bien évidement par plusieurs


mesures, dont le code d’arbitrage a permis d’instaurer une démarche qualifiée,
une amélioration continue, répondant ainsi à un besoin de sauvegarde national. 2
_______________
1. Droit judiciaire privé au Maroc. Abdellah Boudahrain, 1999 page 31

2. Mémoire : philosophie de l'arbitrage commercial international au regard du droit marocain, par: khammal hind UFR ; droit
du commerce international, encadrant : M. Agoumi. 19

Introduction :
5
Au côté de la justice officielle, la justice arbitrale connaît un grand essor à
l’époque contemporaine, notamment dans les rapports commerciaux
internationaux, c’est qu’elle a su provoquer des perspectives et, dans l’ensemble,
ne pas décevoir ses admirateurs. Les règles de procédure que sont tenus
d’observer dans tous les pays les tribunaux nationaux sont parfois ressenties
comme une entrave à l’échange des arguments entre les plaideurs dans un climat
de sérénité. Leur utilisation par un plaideur ingénieux peut être source de
manœuvres dilatoires.

Le caractère public des débats heurte la confidentialité souvent recherchée par le


monde des affaires. Par comparaison, la justice arbitrale développe les
séductions d’une procédure obéissant à des règles élaborées ou du moins
choisies par les parties ou les arbitres.

Le degré du formalisme est minimal mais judicieux, de même qu’il existe une
certaine souplesse dans le déroulement de l’instance arbitrale. Par ailleurs, les
arbitres les plus souvent désignés par les parties, et qui jouissent de leur
confiance, sont censés être familiarisés avec les problèmes à résoudre. Ils sont
par principe disponibles pour consacrer à l’affaire le temps qui lui sera
nécessaire.

On trouve que la justice arbitrale contient une simplicité relative à l’accord


intervenu entre les parties sous forme de clause d’arbitrage ayant de bonnes
chances d’être internationalement reconnue et donc efficace et remarquable.

A l’origine, le concept de l’arbitrage comme mode de résolution de litige était


simple, car la pratique est venue pour ainsi dire naturellement dans les
institutions juridiques primitives.

La position des parties et de leurs arbitres face à un compromis, est radicalement


différente de celle adoptée pour la rédaction d’une clause d’arbitrage figurant
dans un contrat. Tout d’abord, un litige né entre les parties, signifie en général
que leurs relations en sont affectées. L’euphorie qui présidait à la passation du
contrat, lorsque les deux parties espéraient en tirer mutuellement des bénéfices
n’existent plus. Ensuite d’un point de vue technique, les arbitres désignés par les
parties savent devant quel genre de difficultés ils se trouvent. S’ils ont
suffisamment d’expérience, ils seront en mesure d’organiser l’arbitrage de sorte
que l’instruction du litige se déroule aussi efficacement que possible.

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A ce stade, les intérêts des praticiens sont à la fois complémentaires et opposés.
Ils sont complémentaires dans la mesure où les parties souhaitent normalement
régler leurs différends privé et au moindre coût possible. Mais les parties ont
aussi des intérêts opposés dans la mesure où le demandeur veut d’habitude
obtenir une décision tandis que le défendeur considère que le temps est à son
encontre. Comme dans un procès normal, le défendeur a généralement plus à
perdre qu’à gagner et peut trouver plus profitable de différer de manière
intelligente le paiement des sommes qu’il risque d’avoir à payer.

Il ne faut pas oublier cependant que le demandeur peut dans une certaine mesure
obtenir la réparation du préjudice pour le retard qui lui a été causé par le
défendeur. En outre une action dilatoire entraîne le plus souvent des frais
supplémentaires ; par exemple, si elle oblige à statuer sur des questions
préjudicielles. A ce niveau le défendeur qui perdra son procès, peut être
condamné à supporter les frais de l’arbitrage en considérant que son
comportement y a largement contribué.

Les arbitres choisis de chaque côté ne doivent pas de considérer comme les
représentants ou comme les avocats des parties ou indirectement par un centre
d’arbitrage. Chaque arbitre potentiel doit révéler toutes les circonstances qui
peuvent soulever des doutes sérieux sur son impartialité et son indépendance.
Tout arbitre doit être impartial et indépendant, qu’il soit nommé directement par
les parties ou indirectement par un centre d’arbitrage. Chaque arbitre potentiel
doit révéler toutes les circonstances qui peuvent soulever des doutes sérieux sur
son impartialité et son indépendance.

La législation marocaine sur l’arbitrage commercial international se caractérise


par la présence de plusieurs organismes institutionnels dont la fonction est de
trancher le différend opposant les parties contractantes et de donner une solution
logique fondée sur le droit. Ce particularisme proclamé par le projet code diffère
selon que la justice arbitrale est institutionnelle ou ad hoc.

Selon la nouvelle législation marocaine sur l’arbitrage commercial international,


il est indispensable pour le tribunal arbitral de : se prononcer sur la validité ou
l’invalidité de la saisine de la juridiction arbitrale, sur la cause de l’inarbitralité ;
se prononcer sur l’investiture de l’arbitrage ; statuer sur l’objet de la portée de la
clause d’arbitrage ; d’interpréter la définition des termes du litige ; devra
motiver le prononcer de la sentence ; le tribunal arbitral peut prendre des
décisions importantes pour mettre fin à la procédure ou pour poursuivre
7
l’instruction en cas de défaut de coopération ou de manœuvre dilatoire de la part
de l’une des parties à l’arbitrage. Ainsi, au cas où le demandeur ne justifie pas
un empêchement légitime pour sa défaillance, le tribunal arbitral sera en droit de
mettre fin à la procédure arbitrale. Dans le désire d’éviter que le recours à
l’arbitrage n’entraîne de trop lourds retards, le nouveau projet a limité le délai
pendant lequel le tribunal arbitral est dépourvu de ses pouvoirs.

En tant que mode de règlement de litige, l’arbitrage commercial international


offre la possibilité pour les parties de tailler une procédure sur mesure pour les
besoins du litige auquel elles sont confrontées. L’existence de l’arbitrage au
Maroc est actuellement incontestable, de même que le besoin de l’améliorer est
nécessaire pour répondre aux exigences actuelles du commerce international.

I- I- Aperçu globale sur l’arbitrage en droit marocain

- L’arbitrage interne en droit marocain En application de l’ancien article 306


du code de procédure civile marocain, il n’est pas possible de compromettre sur
les questions intéressant l’ordre public ainsi que les litiges concernant les actes
ou les biens soumis à un régime de droit public, cette interdiction ne s’exerce
plus qu’à l’égard de l’Etat, des collectivités locales et des établissements publics
à caractère administratif, ce que signifie que les établissements publics à
caractère industriel et commercial sont autorisés à compromette. Le texte actuel
interdit quasiment aux personnes morales de droit public de recourir à
l’arbitrage interne. De même l’article 310 dispose : les litiges relatifs aux actes
unilatéraux de l’Etat, des collectivités locales ou autres organismes dotés de
prérogatives de puissance publique ne peuvent faire l’objet d’arbitrage.
L’explication avancée pour justifier cet état de choses réside dans le fait que les
personnes publiques sont investies de diverses prérogatives qu’elles exercent
dans l’intérêt général et qu’elles relèvent de juridictions particulières appliquant
un droit spécial, le droit administratif. 1

______________

1. M.Rousset, l’arbitrage et les personnes publiques au Maroc vers la modernisation du règlement des litiges. op. cit. p22

- L’arbitrage international en droit marocain

8
L’arbitrage international est utilisé au Maroc sur la base de conventions
multilatérales ou de conventions bilatérales notamment en ce qui concerne les
investissements qui comportent une clause d’adhésion au centre international de
règlement des différends relatifs aux investissements (CIRDI). Mais on constate
l’absence d’une réglementation interne concernant la distinction entre arbitrage
interne et international. La loi 08-05 sur l’arbitrage pallie ainsi cette lacune, qui
prévoit dans l’article 327-40 qu’est international un arbitrage qui met en cause
des intérêts du commerce international et dont l’une des parties a au moins son
domicile ou son siège à l’étranger. Donc l’Etat, les collectivités locales et les
établissements publics administratifs le recours à l’arbitrage sera possible pour
les contestations écoulant des rapports internationaux d’ordre économique.1

Section 1 - L’intérêt du recours à l’arbitrage

Avantages et inconvénients de cet arbitrage

Distinction entre justice étatique et arbitrage :

* La neutralité : il permet aux parties de choisir le lieu de règlement du litige,


de choisir les arbitres et la langue du règlement du litige. Ce choix n’existe pas
devant la justice administrative.

* La confidentialité : la justice étatique est publique alors que l’arbitrage est


secret et discret.

* L’efficacité : l’arbitre est choisi selon ses compétences. Il est plus efficace
que le juge qui se voit confronter à un litige. Le fait d’avoir un généraliste (le
juge) et non un spécialiste pourrait avoir des effets néfastes.

* La rapidité : en principe la justice arbitrale est plus rapide car l’arbitre est
souvent un expert dans le domaine. Cette rapidité est également liée à l’attitude
des parties.

* Le coût : la justice arbitrale est moins coûteuse que la justice étatique.

________________
1. Th.Dalfarra, arbitrage international et personnes publiques au Maroc. op. cit, p89

Section 2- Différence entre justice arbitrale et autres modes de règlements


des conflits
9
* Différence entre arbitrage et conciliation : le conciliateur peut être un tiers,
un juge ou une personne ayant un lien avec les parties. La mission du
conciliateur est différente de celle de l’arbitre. L’arbitre tranche le litige (donc
apporte une solution) alors que le conciliateur se borne à aider les parties à
résoudre le litige. On dit que la conciliateur c’est l’œuvre des parties tandis que
l’arbitrage c’est l’œuvre de l’arbitre.

Une autre différence, c’est le résultat. L’arbitre termine par un acte juridictionnel
ou autrement dit une sentence. En revanche, la conciliation se termine par un
procès verbal de conciliation qui a une valeur purement contractuelle.

* Deux critères pour savoir si conciliation ou arbitrage

Il faut regarder si les parties ont eu connaissance ou non du litige avant l’acte
qui marque le règlement du litige.

On est en présence d’une conciliation si les parties en ont connaissance du


procès verbal de conciliation. Sinon, il y a arbitrage.

Il faut vérifier si les parties ont réellement renoncé à recourir à la justice


étatique.

* Différence entre arbitrage et médiation

La médiation est un acte de conciliation, seule différence : c’est le rôle important


du médiateur qui va proposer la solution.

Les critères de différence entre les deux sont les mêmes que ceux entre
l’arbitrage et la conciliation.

* Différence entre arbitrage et transaction :

La principale différence se situe au niveau de l’existence ou non d’un acte


juridictionnel.

La transaction n’est pas un acte juridictionnel, c’est un accord entre deux parties.

L’arbitrage et la transaction sont deux modes de règlement qui impliquent la


renonciation au recours à la justice étatique.

* L’arbitrage se distingue de l’expertise.

La différence c’est dans la mission qui est donnée à l’arbitre ou à l’expert.


L’expert émet et donne un avis, il n’est pas investi de pouvoir juridictionnel.
L’arbitre comme le juge peut nommer un expert.
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Section 3 - Les parties à l’arbitrage

* L’arbitre

Il doit être une personne physique et non morale ou un groupement. Cette


personne physique est investie du pouvoir de juger c’est à dire qu’elle doit avoir
le plein exercice des ses droits civils. L’arbitre doit être majeur et capable.

On peut avoir recours à une institution d’arbitrage qui se force de chercher un


arbitre. Cette institution n’a que le pouvoir d’organiser l’arbitrage et non de
juger.

On distingue ainsi :

L’arbitrage ad hoc

L’arbitrage institutionnel : on a des institutions ayant des compétences locales


ou en fonction de la matière.

* Comment se constitue le tribunal d’arbitrage

Il est en principe en nombre impair d’arbitres : entre 1 et 3 arbitres. Cependant,


les parties peuvent se mettre d’accord pour deux arbitres.

Selon le code civil si le tribunal se compose d’un nombre impair il peut être
rajouté une personne soit, à défaut d’accord de l’arbitre, par le président du TGI
ou accord des parties.

La justice étatique intervient en tant qu’opérateur.

L’arbitre doit être indépendant autrement dit n’avoir aucun lien avec les parties.
Sinon la nomination de l’arbitre pourra être annulée.

Les parties peuvent s’opposer à l’annulation de l’arbitre.

En la matière il existe une procédure de récusation. Il s’agit d’une procédure


grave qui ne peut être entamée que si les parties n’ont eu connaissance du risque
d’impartialité de l’arbitre qu’après sa désignation.

* Les missions de l’arbitre

Ce sont les parties au litige né ou à naître qui déterminent la mission de l’arbitre.


Cette mission peut être confiée à l’arbitre soit avant ou après la naissance du
litige.

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Si les parties s’engagent avant la naissance de tout litige, elles devront prévoir
une clause compromissoire. Cette clause doit être écrite ; elle peut figurer dans
le contrat ou y être annexée. En l’absence d’écrit cette clause est réputée nulle.

En droit interne c’est une clause qui est accessoire au contrat principal. Par
conséquent, si le contrat principal est nul la clause compromissoire le sera
d’office ; mais l’inverse n’est pas vrai.

En l’absence de clause compromissoire, si les parties décident de recourir à


l’arbitrage après la naissance d’un litige elles établissent une convention appelée
compromis d’arbitrage.

Les parties peuvent recourir à l’arbitrage sans demander à l’arbitre de trancher le


litige. L’arbitre est dit amiable compositeur s’il tranche suivant des règles
d’équité et non plus en fonction d’une règle de droit.

Les parties doivent verser des honoraires à l’arbitre.

* Les personnes pouvant recourir à l’arbitrage ou habilitées à


compromettre

Toute personne peut compromettre sur les droits dont elles ont la libre
disposition, sauf les personnes publiques.

Ceci concerne les litiges de nature civile, administrative ou commerciale.

Il y a des dérogations : en matière de marché public, une loi autorise l’État,


après autorisation par un décret du conseil des ministres, et les départements et
communes de recourir à l’arbitrage pour les litiges déjà nés concernant les
liquidations de leurs dépenses de travaux publics. Cela ne concerne que les
litiges déjà nés.

Section 4 - Le déroulement de l’arbitrage

1) l’instance arbitrale

Elle met en évidence de la double nature de l’arbitrage : conventionnelle et


juridictionnelle. Les parties elles mêmes peuvent donner toute liberté à l’arbitre.
Il ne peut pas s’affranchir de certains principes directeurs du procès pour
trancher le litige.

Elle débute dés que les arbitres ont reçu un acte de mission délivré par les
parties lorsque ces derniers ont convenu d’une clause d’arbitrage, incluse dans
un contrat principal, et que l’une d’elles prend l’initiative de s’adresser à un
12
centre d’arbitrage. Elle se termine par le prononcé de la décision. Durant
l’instance arbitrale les parties peuvent être présentées seuls, devant les arbitres
comme elles peuvent être désignées par un mandataire pour les représenter, les
assister ou les défendre. Ce mandataire doit être muni d’un pouvoir spécial à ce
sujet. Il peut arriver que les arbitres soient amenés à rendre leur décision avant le
délai prescrit au cas où l’une des parties a d’emblée refusé catégoriquement de
leur communiquer ses moyens de défense. Cela n’empêchera pas que l’arbitre
d’attendre la fin du délai de trois mois, sauf si les parties ont prévu un délai plus
court. La rigueur du formalisme n’est pas évidente en matière d’arbitrage ; c’est
la souplesse qui prévaut en égard à la volonté des parties et à la particularité du
litige. C’est d’ailleurs la nature du différend qui commande parfois, sinon
souvent, le recours à des investigations plus approfondies tant par les arbitres
que par des tiers dont le service s’avère nécessaire. 1

* Le temps de l’instance : la durée

Elle couvre la période comprise entre le moment où le tribunal arbitral est


constitué et le moment où la sentence est rendue.Souvent elle est soit réduite,
soit suspendue.

Elle peut être empêchée, peut être révoquée quand les deux parties décident de
mettre fin à sa mission. En outre l’arbitre peut être récusé à la demande d’une
seule partie.

* Le délai

L’arbitre doit respecter sa mission dans le délai que lui ont imposé les parties. Si
aucun délai n’a été spécifié, la mission ne peut pas dépasser 6 mois à compter du
jour où le dernier arbitre a accepté sa mission. Ce délai peut être prolongé
conventionnellement ou à la demande d’une des partie ou à la demande de
l’arbitre ou par le président du tribunal. Cette prérogative peut être faite
plusieurs fois.
______________
1. Arbitrage commercial interne et international au regard du droit marocain. Abdellah Boudahrain.

* Le rôle de l’arbitre :

Le déroulement de l’instance est soumis à la responsabilité de l’arbitre à moins


que les parties aient prévu le déroulement de l’instance.

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Le ou les arbitres disposent de pouvoirs qui ressemblent à ceux du juge étatique
pour trancher. Mais il ne peut pas recourir à la force publique car ce n’est pas
étatique, ni enjoindre à un tiers de faire quelque chose.

L’arbitre doit suivre certaines règles fondamentales établies par les tribunaux et
que l’on appelle les principes directeurs du procès. L’arbitre doit se prononcer
sur ce qui lui est demandé, ni plus, ni moins.

Le rôle de l’arbitre peut être bloqué en cas de remise en cause du pouvoir


juridictionnel de l’arbitre. L’arbitre est habilité à statuer lui même sur sa propre
compétence, on parle de « compétence - compétence ».

Les parties peuvent également remettre en cause certains documents qui ont été
versés au débat, c’est l’incident de vérification d’écriture ou de faux ; Le juge
étatique doit donc se prononcer sur ces documents.

2) La sentence arbitrale

Elle constitue les actes des arbitres qui tranchent de manière définitive, en tout
ou en partie, le litige qui leur a été soumis, que ce soit sur le fond, sur la
compétence ou sur un moyen de procédure qui les conduit à mettre fin à
l’instance. Le délai et le prononcé de la sentence rendue par le tribunal arbitral
sont les mêmes qu’il s’agisse d’un arbitrage institutionnel ou d’un arbitrage ad
hoc. Les parties restent libres d’imposer aux arbitres un délai précis pour rendre
leurs sentences.

La discrétion restera de tout temps un avantage incontestable de la pratique


arbitrale dans la mesure où elle constitue un point fort aux yeux de ceux qui ne
veulent pas que les détails de leurs disputes accompagnées presque
inévitablement d’attaque sur leurs compétences ou leur bonne foi soient
divulgués sur la place publique avec la possibilité ultérieure dans une revue. Les
parties désirant à l’arbitrage restent libres de choisir leur propre juge alors
qu’ordinairement ce n’est pas possible dans un procès judiciaire.

Le principe de continuité joue un rôle primordial car il permet au tribunal


arbitral de faire connaissance avec les parties, de leurs conseils, et de l’affaire au
fur et à mesure que l’on se dirige vers les plaidoiries. 1

Dans une procédure d’arbitrage il est possible d’adapter les règles de procédures
en faveur d’une affaire particulière. Par exemple les parties, peuvent se mettre
d’accord pour limiter le délai de production de pièces ou, pour adopter d’autres
mesures qui permettront d’épargner le temps et l’argent.
14
De ce fait, Elle marque la fin de l’instance arbitrale. C’est la décision rendue par
l’arbitre ou le tribunal arbitral. C’est un acte juridictionnel. Par conséquent, pour
qu’elle soit valable elle doit être précédée d’un délibéré.

* Le délibéré

On discute sur les arguments présentés par les parties et l’arbitre décide de la
solution à apporter au litige. Le délibéré est secret ce qui signifie qu’aucun tiers
ne peut y assister.

Le délibéré doit permettre de préserver le droit de la défense.

* La forme de la sentence

Elle doit être écrite. Il doit y avoir le nom du ou des arbitres ayant rendu la
sentence, la date de la sentence, lieu où est rendue la sentence, les noms,
prénoms ou dénominations des parties et leur domicile ou siège social et le nom
des avocats ou de toute personne ayant représenté ou assisté les parties et la
signature des arbitres.

La sentence doit être motivée.

* La force juridique de la sentence

Elle a l’autorité de la chose jugée. Elle a donc une force obligatoire mais elle n’a
pas de force exécutoire. L’arbitre ne peut pas recourir à la force publique qui a le
pouvoir d’ordonner l’exécution provisoire de la sentence qui acquiert la force de
la chose jugée à l’expiration du délai de recours sans qu’aucune des parties n’ait
usé de cette faculté.

_______________
1. Droit et pratique de l’arbitrage commercial international. Hunter Alain.

Elle a force probante, elle fait foi jusqu’à preuve du contraire.

* Les conséquences de la sentence

Elle a des effets obligatoires et éventuels.

* Les effets obligatoires

Deux effets : a la fin de la sentence, les parties doivent saisir la juridiction


étatique afin de rendre la sentence exécutoire.

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La sentence doit faire l’objet d’une ordonnance d’exequatur. Le juge étatique va
vérifier le pouvoir de l’arbitre. On va regarder s’il n’avait pas dépassé ma
mission puis va imposer une mention au bas de la sentence ou en marge,
attestant que l’exequatur est accordé. L’ordonnance refusant l’exequatur doit être
motivée.

Le dessaisissement de l’arbitre : dès que la sentence est rendue, il est dessaisi du


litige. Il ne peut pas revenir sur sa solution, mais il peut l’interpréter, réparer les
erreurs ou omissions matérielles. Il peut compléter la sentence s’il a omis de
statuer sur un point particulier

* Les effets facultatifs

Si une partie remet en cause la sentence elle pourra recourir devant la justice
étatique dès que ladite sentence a été rendue.

A cet égard il existe deux types de recours : l’appel et le recours en annulation.

- L’appel

Tout dépend de la mission qui a été confiée à l’arbitre. Si le tribunal a statué


comme amiable compositeur, la sentence ne peut pas faire l’objet d’un appel
sauf si les parties l’ont expressément prévu dans la convention d’arbitrage.

Si un appel est autorisé, il pourra entraîner l’annulation ou la reformation de la


sentence arbitrale.

- Le recours en annulation : Si un appel est exclu, les parties peuvent toujours


introduire un recours en annulation. Il s’agit d’une voie irréductible, on ne peut
y déroger. On ne peut pas demander la réformation mais juste l’annulation car
on ne statue pas à nouveau sur le fond.

Si l’arbitre n’a pas respecté sa mission ou sa nomination a été régulière, la


sentence pourrait être annulée. En outre on peut aboutir à l’annulation si les
mentions obligatoires font entièrement défaut ou si l’arbitre omet au respect du
principe du contradictoire et la violation de l’ordre public.

- Le recours en révisions : Cette voix de recours permet la contestation d’une


sentence devenue définitive et revêtue de l’autorité de la chose jugée quand il
apparaît qu’elle est rendue sur la base de faits inexacts.

II- Entre la justice étatique et la justice arbitrale :

16
La différence fondamentale de nature entre l'arbitre, juge privé, et le juge
étatique, organe d'un État, n'est pas suffisante pour masquer l'identité de
fonctions entre ces deux entités, à savoir : dire le droit. Il est en revanche certain
que cette différence de nature soulève de sérieuses difficultés théoriques et
pratiques. En effet, tant sur le terrain de la légitimité du combat à mener que sur
celui des armes juridiques à la disposition de l'arbitre et du juge, il est prudent de
ne pas faire preuve d'un trop grand angélisme et de plaider sans retenue pour une
meilleure collaboration entre ces deux entités, à la recherche d'un même idéal de
justice.1

Section 1 - L’importance de la justice étatique

L’État de droit et la justice sont dans une relation d’inter conditionnement


permanent. La justice n’aurait pas de légitimité si elle n’était pas reconnue à
travers des normes générales et obligatoires par la communauté sociale assise
sur un territoire déterminé et qui admet le rapport de souveraineté de l’État,
souveraineté qui ne peut être comprise qu’en tant que caractéristique du pouvoir
de l’État. Aussi, la statuassions des normes regardant la sauvegarde de l’ordre de
droit serait pratiquement caractérisée par l’inertie et l’inefficacité dans l’absence
des organes d’application de ces normes.
Quant à la notion de justice, une doctrine a été exprimée qui dit que celle-ci est
apparue en même temps que l’humanité, et d’autres considèrent qu’elle est
contemporaine avec la naissance de l’État. Bien sur, le thème présente un intérêt
majeur quand le sujet des contradictions serait la justice étatique ou privée.2

______________
1. Arbitre (l'), le juge et les pratiques illicites du commerce international, Coll. "Thèses" Auteurs : Alexandre COURT DE
FONTMICHEL,12 octobre 2009, URL : http://www.u-paris2.fr/1178805456965/0/fiche___document/&RH=1193151102702
2. L’arbitrage expression de la justice privé par rapport à la justice étatique , Gabriel NIŢĂ

Section 2 : Les missions du juge étatique

Sur le plan juridique parce que « le juge, dans ses fonctions juridictionnelles,
doit jouer le rôle d'arbitre neutre et "paraître tel aux yeux de tous" ». Sur le plan
matériel, « sa double tâche est extrêmement lourde ». 1

Le juge étatique ne peut relever d’office son incompétence. C’est la une des
manifestations les plus pures de l’autonomie de la volonté en matière
d’arbitrage : le fait de s’en remettre au juge étatique entraîne la renonciation à
l’arbitrage. Ce qui n’est pas du tout une remise en cause de la possibilité donnée
aux arbitres de statuer sur leur propre investiture.2
17
Le juge étatique est amené à intervenir à tous les stades de la phase arbitrale, et
intervient après le prononcé de la sentence. Il est compétent pour la récusation
des arbitres, il récuse l’arbitre va désigner d’autorité un nouvel arbitre. De
même, le juge étatique est compétent pour les mesures conservatoires et
provisoires, il statue sur demande de mesures provisoires ou conservatoire à titre
gracieux ou contentieux.

Après la sentence, le juge étatique peut intervenir en annulation de la sentence


internationale ou en reconnaissance et exécution des sentences. Et seul le juge
étatique qui peut ouvrir une procédure collective.

Dans un système accusatoire, le juge est uniquement un arbitre, les faits étant,
pour ceux à charge, présentés par l'accusation, pour ceux à décharge, par la
défense. C'est une différence fondamentale qui saute aux yeux lorsque l'on
assiste à des procès dans les pays de l'un ou l'autre des systèmes.3

_______________
1. Assemblée-nationale.fr, N° 2659, ASSEMBLÉE NATIONALE, CONSTITUTION DU 4 OCTOBRE 1958, DOUZIÈME
LÉGISLATURE, Enregistré à la Présidence de l'Assemblée nationale le 9 novembre 2005. PROPOSITION DE LOI, portant
suppression du juge d'instruction et instituant le juge de l'enquête, URL : http://www.assemblee-
nationale.fr/12/propositions/pion2659.asp
2. ACTE UNIFORME SUR L’ARBITRAGE, Abdoulaye SAKHO, Agrégé des Facultés de Droit, Maître de conférences à
l’UCAD-Dakar, Membre du Comité de Gestion du Centre d’Arbitrage, Membre du Comité des Experts de l’UNIDA
3. Journal d'un avocat, Instantanés de la justice et du droit, la création du juge d'instruction, Par Paxatagore le
Vendredi 16 janvier 2009 à 10:52, URL : http://www.maitre-eolas.fr/post/2009/01/16/1280-une-page-d-histoire-
la-creation-du-juge-d-instruction

Section 3 : Le système accusatoire

Dans un système accusatoire, le juge est uniquement un arbitre, les faits étant,
pour ceux à charge, présentés par l'accusation, pour ceux à décharge, par la
défense. C'est une différence fondamentale qui saute aux yeux lorsque l'on
assiste à des procès dans les pays de l'un ou l'autre des systèmes. 1

Section 4 - Le lien de rattachement entre l’arbitre et le juge étatique

Sur le premier point, l'accent doit être mis selon nous, toujours et encore, sur la
différence fondamentale des rôles du juge étatique et de l'arbitre. Cela en dépit
d'une tendance, dépourvue de réalisme comme d'humilité, à l'assimilation.

18
La conscience de cette différence essentielle n'exclut en rien ni ne diminue
l'intérêt que, mérite l'examen des analogies existant entre l'une et l'autre activité.2

Ainsi, dans les deux cas, le décideur cherche, ou devrait chercher, par la clarté et
l excellence de sa motivation, à faire accepter sa décision, en particulier par la
partie perdante, pour en obtenir l'exécution volontaire. Encore que, à l'évidence,
ce souci soit souvent fort atténué voire absent chez celui qui ((tranche)) au nom
de l'Etat et sait disposer et du prestige de l'officialité et de la force publique.3
Lors d'un récent colloque international, Lord Mustill, juge et arbitre renommé,
comparant les deux fonctions, soulignait à la surprise de certains et de très
instructive manège que le juge étatique était comptable envers l'opinion publique
de ses décisions et de leurs motivations (en particulier du fait qu'il est un
personnage public et aussi du fait qu'il contribue directement à' la création de la
jurisprudence et à l'évolution du droit.
A l'opposé se situe - semble-t-il au moins prima fade -la position des arbitres,
personnages privés, dont les décisions ne sont pas censées créer une
jurisprudence et qui n'ont pour but de persuader que les seules parties au litige.4

________________
1. Journal d'un avocat, Par Paxatagore, 16 janvier 2009, URL : http://www.maitre-eolas.fr/post/2009/01/16/1280-
une-page-d-histoire-la-creation-du-juge-d-instruction
2. PIERRE LALIVE D'EPINAY, De la diplomatie arbitrale, 395
3. Ibid., p, 396
4. Cf. Lazareff S., L'arbitre est-il un juge?, in Liber Amicorum Claude Reymond, Paris, 2004, p. 173.

Conclusion

La stipulation d'une clause d'arbitrage interdit au juge étatique de statuer sur le


litige. Lorsque le litige est né la convention d'arbitrage prend la forme d'un
compromis.

L’arbitrage peut être considéré comme une vraie justice étatique à caractère
privé, l’arbitre étant a son tour un juge privé, mais qui ne dispose pas
d’imperium, c’est-à-dire de la force de contrainte de l’État.

Finalement, décider de recourir à la justice arbitrale, c’est donc avant tout


décider de recourir à une justice autrement organisée que la justice rendue par
19
les tribunaux de l’Etat, mais un lien fort uni la justice arbitrale et celle étatique,
on peut même dire que la justice arbitrale reste souvent dépendante de celle
étatique.

Bibliographie

Ouvrages généraux :

Arbitrage commercial interne et international au regard du droit marocain.


Abdellah Boudahrain.

Droit judiciaire privé au Maroc. Abdellah Boudahrain, 1999

Traité de l’arbitrage commercial international, P. Fouchard, E. Gaillard, B.


Goldman, Litec, Paris, 1996.
Jean Robert, L’arbitrage. Droit interne et droit international privé, 6ème édition,
Dalloz, Paris, 1993.

Ouvrages spéciaux :
20
Ch.Jarroson, la notion d’arbitrage, Préf. de B.Oppetit, Paris, LGDJ, 1987

I. Deleanu, S. Deleanu,, L’arbitrage interne et international, éd. Rosetti,


Bucarest, 2005

M.Rousset, l’arbitrage et les personnes publiques au Maroc vers la


modernisation du règlement des litiges.

Th.Dalfarra, arbitrage international et personnes publiques au Maroc.

Mémoires et thèse :

L'arbitrage et le contrat de consommation: Le point sur l'état du droit par Rithy


Chey Université Lumière Lyon 2 - Master 2 recherche Droit européen et
international des contrats

L’arbitrage international et l’ordre public, par Najim El Haddouti, encadré par :


Dr. Boulaich. UFR : Droit du commerce international.

La philosophie de l'arbitrage commercial international au regard du droit


marocain, par: khammal hind UFR ; droit du commerce
international,encadrant : M. Agoumi

Arbitre (l'), le juge et les pratiques illicites du commerce international, Coll.


"Thèses" Auteurs : Alexandre COURT DE FONTMICHEL, préface Hélène
Gaudemet-Tallon, Université Panthéon-Assas, 12 octobre 2009,
URL :http://www.uparis2.fr/1178805456965/0/fiche___document/&RH=11
93151102702

Documents et bulletin :

ACTE UNIFORME SUR L’ARBITRAGE, Abdoulaye SAKHO, Agrégé des


Facultés de Droit, Maître de conférences à l’UCAD-Dakar, Membre du Comité
de Gestion du Centre d’Arbitrage, Membre du Comité des Experts de l’UNIDA

Assemblée-nationale.fr, N° 2659, ASSEMBLÉE NATIONALE,


CONSTITUTION DU 4 OCTOBRE 1958, DOUZIÈME LÉGISLATURE,
Enregistré à la Présidence de l'Assemblée nationale le 9 novembre 2005.
PROPOSITION DE LOI, portant suppression du juge d'instruction et
instituant le juge de l'enquête, URL : http://www.assemblee-
nationale.fr/12/propositions/pion2659.asp

Bulletin officiel n° 3011 du 5-7-1970

21
Cf. Lazareff S., L'arbitre est-il un juge?, in Liber Amicorum Claude Reymond,
Paris, 2004

F. Magureanu, Quelques considérations concernant les particularités de


l’arbitrage par rapport à la justice de l’État, dans la Revue de Droit Commercial,
no. 5/2001.

Journal d'un avocat, Instantanés de la justice et du droit, la création du juge


d'instruction, Par Paxatagore le Vendredi 16 janvier 2009 à 10:52, URL :
http://www.maitre-eolas.fr/post/2009/01/16/1280-une-page-d-histoire-la-
creation-du-juge-d-instruction

Gabriel NIŢĂ, L’ARBITRAGE, EXPRESSION DE LA JUSTICE PRIVÉE


PAR RAPORT A LA JUSTE ETATIQUE

PIERRE LALIVE D'EPINAY, De la diplomatie arbitrale

USAID MOROCCO, évaluation et options pour une assistance technique


décembre 2006

22

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