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Jean Sider

La vie vient d’une


Intelligence Supérieure
L’hypothèse extraterrestre
© JMG éditions 2002
ISBN : 2-912507-74-X
Sommaire

Avant-propos
Des scientifiques qui avaient vu clair
Hypothèse réversible ?
Des entités pernicieuses
Entités dangereuses
Obstacles à la recherche sérieuse

1 - Le mythe de l’évolutionnisme
Introduction
Les bases de l’évolutionnisme
1. La foudre génératrice de vie
2. L’arbre de la vie de Darwin
3. Homologie dans les membres de certains vertébrés
4. Les dessins d’embryons de Haeckel
5. L’archæoptéryx, « chaînon manquant » des oiseaux
6. Les papillons de nuit tachetés
7. Les fringillidés des îles Galápagos
8. Les quatre ailes des mouches du vinaigre
9. Les fossiles de chevaux
10. L’origine simienne de l’Homme
La conclusion qui s’impose

2 - Le mythe de l’évolutionnisme
Introduction
L’évolutionnisme n’est qu’une croyance
Définition de l’évolutionnisme :
Définition du transformisme :
La paléontologie
La génétique
Pas d’origine martienne ?
Méthodes de datation peu sûres
La panspermie dirigée
Que conclure ?

3 - OVNIS : le mystère des enlèvements


Introduction
Des expériences bizarres
La recherche aux États-Unis
La trame de base de l’abduction
Implications multiples
Autres implications
Quelles réalités sont-elles masquées ?
Spéculations diverses
Que pouvons-nous en déduire ?

4 - Abductions et transports au sabbat


Introduction
Des panthéons bien chargés
Analogies avec d’autres phénomènes
Le lien « diabolique »
Similitudes à la pelle

5 - Abductions et transports au sabbat


Introduction
Les « abductionnistes » mystifiés
Origines du sabbat
Ancienneté des entités
Exit les Extraterrestres
6 - Les fées : le mythe et la réalité
Introduction
Origine des fées
Variété dans les apparitions
Un religieux enquêteur de terrain
Le monde magique des fées
Les croyances populaires selon Kirk
Enlèvements dans des tourbillons
Les fées et la sexualité
Autres aspects
Conclusions

7 - Contacts divers avec une intelligence supérieure


Introduction
Deux cas français
L’affaire de Sospel
Contact à connotation religieuse
Les contacts de Jean-Claude Pantel
Les contacts de Barbara Bartholic
Les contacts des channels
Deux témoignages édifiants
Un channel autrichien
Brefs constats

8 - Messages à un contacté
Introduction
Une odeur de soufre voulue
Des « plombiers » à l’écoute de tous
Les entités et leur monde
Les pouvoirs des entités
Autres allégations
Le problème des Ovnis
Les prétendus enlèvements
Autres intervenants
Des « morts » qui interviennent
Données scientifiques
Dieu et les religions
Brève analyse

9 - L’intoxication
Introduction
Mythomanes et « manipulés »
Quelques témoignages parmi d’autres
Exemple flagrant d’intoxication
L’intoxication d’un livre « sensationnel »
Conclusions

10 - Conclusions
Introduction
Cas de figure divers
Médias « anesthésiés »
Des indices dans la Bible
Le dieu du bien… et du mal
L’enseignement à tirer
Avant-propos

Une hypothèse dérangeante

Un nombre surprenant de biologistes, discrètement,


rejettent certaines des assertions les plus importantes
de Darwin sur l’évolutionnisme. Toutefois, ils sont con-
traints de se taire, sinon ils risquent une condamna-
tion, une mise à l’écart, et une éventuelle expulsion de
la communauté scientifique.
Jonathan Wells, biologiste. Icones of Evolution :
Science or Myth ? Washington D. C., Regnery
Puhlishing, 2001, p. 239.

Ouvrons d’abord une parenthèse. Notre dernier livre


comporte une annexe qui a beaucoup plu à plusieurs
lecteurs, à en juger par les réactions positives qui nous
sont parvenues par courrier ou par téléphone. Il s’agit
d’un mini catalogue réunissant soixante observations
d’Ovnis faites par des astronomes professionnels1.
Aussi, nous ne résistons pas au plaisir de signaler un
autre témoignage, officiel celui-là, venu trop tardivement
à notre connaissance pour y être intégré. En 1975,
l’American Astronomical Society a effectué un sondage
auprès de ses 2 611 membres. Un questionnaire relatif

1Jean Sider, Ovnis : La solution du mystère ? éditions Ramuel, Villeselve, 2001.


p. p. 201-219.
aux Ovnis a été expédié à chacun d’eux. Sur ce nombre,
1 356 ont été renvoyés dûment remplis, soit un peu plus
de la moitié. Parmi ceux ayant accepté de répondre, sept
astronomes ont avoué étudier ces étrangetés. De plus,
soixante-deux autres ont admis avoir vu un phénomène
de type Ovni à l’œil nu ou au télescope qu’ils ont été in-
capables de ramener à des causes naturelles 2. Ajoutés
aux soixante cas de notre petite compilation, cela fait en
tout plus de cent vingt observations signalées par des
astronomes. Quand on pense que ces scientifiques, lors-
qu’ils viennent s’exprimer à la télévision, affirment
qu’aucun membre de leur corporation n’a jamais vu
d’Ovni, on mesure mieux toute l’hypocrisie dont ils font
preuve. Fermons la parenthèse.
S’il est vrai que le mythe des Extraterrestres circule
actuellement dans notre culture moderne, il y en a un
autre qui a été élevé depuis plus d’un siècle au rang de
dogme scientifique. Il s’agit de l’évolutionnisme, mythe
scientifique promu quasiment au rang de loi fondamen-
tale immuable.
Depuis plusieurs années, des chercheurs de haut ni-
veau se sont rendu compte que la théorie de
l’évolutionnisme défendue par les mandarins de la
Science, s’avère n’être qu’une falsification. Des preuves
scientifiques existent, ce qui nous a conduits à intro-
duire dans cet ouvrage deux textes particulièrement
bien étayés à partir de travaux émanant de spécialistes
dans leur domaine respectif. Elles démontrent sans au-
cun doute que la vie sur Terre est exogène à notre pla-
nète, et qu’elle y a été importée ou créée vraisemblable-

2Nelson S. Pacheco & Tommy R. Blann, Unmasking the Ennemy, Arlington. VA,
Bendan Press, 1993, p. p. 353-355.
ment par une intelligence supérieure. Ces mises au
point constituent les deux premiers chapitres de cet ou-
vrage.
En conséquence, puisque l’évolutionnisme n’est plus
crédible et que, comme nous le verrons dans ces pages,
la vie aurait été importée ou créée sur Terre par une in-
telligence étrangère à la nôtre.
Quelle pourrait être la nature exacte de celle-ci ? Au
moins trois réponses sont possibles :
1. Une civilisation extra-terrestre hautement tech-
nologique.
2. L’intelligence qui produit les Ovnis de notre
époque et les autres phénomènes paranormaux. Se-
lon notre opinion il s’agirait d’une conscience inor-
ganique née lors de la formation de notre planète.
C’est l’hypothèse Gaïa proposée dans notre dernier
livre.
3. Le Dieu universel.
Il n’existe pas de preuves formelles en faveur d’une de
ces solutions, au détriment des deux autres, même si les
deux premières sont les plus probables. Nous ne dispo-
sons malheureusement que de certaines présomptions.
Néanmoins, nous avons pensé qu’il était utile de rap-
peler qu’il existe d’étonnantes évidences montrant que,
depuis les premières civilisations connues, une intelli-
gence supérieure est à l’œuvre sur notre planète. Bien
entendu, la science, qui a ses propres tabous, rejette
une telle éventualité, d’autant que nous n’avons pas de
preuves scientifiques attestant de l’existence de cette
présence inconnue. Nous disposons seulement de
preuves testimoniales dont certaines sont de nature his-
torique, même si les historiens ne les considèrent pas
comme telles. Les historiens, comme les scientifiques,
ont un univers conceptuel formé en université, limité
par les règles du système dogmatique en place. Rappe-
lons quand même au passage qu’en matière de justice
criminelle, les témoignages sont reconnus comme ayant
valeur de preuve.
Les autres chapitres apportent divers éléments venant
conforter ridée qu’une intelligence étrangère s’active sur
Terre dont nous nous efforcerons de montrer les agis-
sements et d’étudier les motivations. Dans le même
temps, nous proposons certaines évidences suggérant
que cette intelligence ait peut-être quelque chose à voir
avec l’apparition de la vie en général et/ou de l’homme
en particulier. Elle a pu importer ou créer tous les êtres
vivants sur notre planète. Ou alors elle y a trouvé la vie
très développée amenée ou créée sur place par une civi-
lisation supérieure d’origine cosmique ayant ensuite
disparu d’une façon ou d’une autre. Dans ce cas, par
ingénierie génétique elle aurait transformé l’animal
qu’était l’homme en être intelligent. Les bases sur les-
quelles nous nous appuyons pour affirmer qu’il existe
bel et bien une présence étrangère à l’humanité dans
notre environnement planétaire, sont résumées ci-
dessous.
Dans de précédents ouvrages, nous avons montré à
l’aide d’arguments solidement étayés, que les phéno-
mènes Ovnis étaient les produits d’une conscience non
organique pas obligatoirement issue d’un monde diffé-
rent du nôtre. Nous reconnaissons cependant que nous
n’avons pas éliminé définitivement l’HET (hypothèse ex-
traterrestre). Nous l’avons mise simplement de côté pour
nous intéresser à des solutions plus en rapport avec nos
précédents constats. D’ailleurs nous ne sommes pas
seul à être sur la même longueur d’onde dans ce do-
maine. D’autres chercheurs, dont des scientifiques (tel
Jacques Vallée), nous avaient quelque peu devancés, du
moins pour ce qui concerne la nature non physique de
l’intelligence qui produit les phénomènes Ovnis. Pour
résumer les efforts que nous avons consentis, nous
avons pu établir les possibles points suivants :
1. Les Ovnis sont des leurres de vaisseaux spatiaux
destinés à susciter, dans l’esprit du public, une
croyance en l’existence de visiteurs extraterrestres
faits de chair et de sang. C’est une stratégie mali-
cieuse adaptée à nos concepts modernes sur
l’expansion de la vie à l’univers entier. En effet,
l’intelligence qui génère ces phénomènes mystifie
des êtres humains depuis de nombreux siècles à
l’aide de divers artifices. Elle agit de même avec des
discours mensongers lors de contacts auprès des
humains, au moyen de simulacres de créatures aux
identités interchangeables selon les lieux, les
temps, et les individus concernés.
2. Les Ovnis peuvent être considérés comme une
des nombreuses facettes des phénomènes para-
normaux. On peut donc les ranger dans la même
catégorie que les apparitions mariales, les dialogues
avec les esprits désincarnés, les anomalies de han-
tise (poltergeists), les possessions démoniaques,
etc…
3. Le principal comportement des entités qui génè-
rent ces bizarreries est axé sur des actions censées
susciter des émotions fortes chez les personnes qui
ont affaire à elles : peur, angoisse, colère, etc.. Sans
oublier les orgasmes, car la sexualité est dominante
notamment dans les cas de prétendu enlèvement.
(Nous emploierons plutôt le mot abduction, terme
emprunté aux chercheurs américains que nous
conserverons dorénavant tout comme abducté, du
latin abductus. enlevé). Un autre aspect, beaucoup
plus subtil, est lié à la remise en cause de nos ac-
quis spirituels. Par exemple les entités s’emploient
souvent selon le contexte, et selon le psychisme des
individus visés très probablement, à suggérer
qu’elles puissent être des démons, beaucoup plus
rarement des anges. Tantôt, elles prétendent qu’il
n’y a pas de Dieu, tantôt qu’il y en a un. Les per-
sonnes qui prennent conscience du côté sulfureux
de ces contacts développent alors des états d’âme
traumatisants plus ou moins forts qui se répètent
épisodiquement.
4. Nous avons d’ailleurs conclu qu’il se pourrait que
ces êtres se nourrissent d’une énergie libérée par
les émotions qu’elles provoquent chez leurs vic-
times. En conséquence, si c’est vraiment le cas – ce
qui n’est pas prouvé – l’activité des entités qui com-
posent cette intelligence pourrait être de type para-
sitaire. Comme sa nature fonctionne en mode on-
dulatoire elle a accès au cerveau des êtres hu-
mains, ce qui lui permet cette prouesse.

Des scientifiques qui avaient vu clair


Notez-le bien, il ne s’agit que d’hypothèses de travail, et
nous admettons que nous pouvons ne pas être sur la
bonne voie. Dans ce domaine méprisé et ignoré de la
Science, vouloir identifier formellement la nature,
l’origine et les buts de cette intelligence inconnue, la-
quelle manipule une technologie supérieure hors de
notre compréhension, relève d’une véritable gageure.
Pour ce qui concerne les possibilités 1 à 4 citées ci-
dessus, il ne faut pas perdre de vue qu’elles ont été éta-
blies à partir des témoignages de personnes ayant été en
contact avec ces entités. Nous avons également tenu
compte de tous les éléments qui s’y rattachent. Il ne
s’agit donc pas d’idées reçues forgées par des préconcep-
tions et des croyances mythiques diverses.
De même nous n’avons pas fait l’impasse sur les
nombreuses données qui indiquent que la matérialité
des Ovnis et de leurs passagers semble évidente pour de
nombreux témoins et enquêteurs. Toutefois, cette maté-
rialité paraît n’être que provisoire, quand elle n’est pas
fictive, induite dans l’esprit sous forme d’images de réali-
té virtuelle. Quand il y a matérialisation, ce qui est rare,
celle-ci semble relever d’un pouvoir énorme que possé-
derait cette intelligence inconnue sur les particules de la
matière. Ce qui lui permet de façonner temporairement
des objets et des êtres animés qu’elle fait disparaître en-
suite par dématérialisation avec la même facilité.
Rappelons que déjà, à l’âge d’or du spiritisme (en gros
entre 1870 et 1920), des scientifiques avaient pu consta-
ter la matérialisation puis la dématérialisation d’entités
à l’image d’êtres humains. On peut trouver une abon-
dante littérature sur le sujet, comme les livres du physi-
cien Charles Richet, des médecins Gustave Geley et Paul
Gibier, etc… Au reste, en 1911 le grand folkloriste W. Y.
Evans-Wentz écrivait ceci :
« La recherche psychique a fourni des preuves suffi-
santes pour convaincre les scientifiques qualifiés tels
que Sir William Crookes, Sir Oliver Lodge, William
James. M. Camille Flammarion, et bien d’autres,
que des états de conscience existent hors de notre
monde naturel. Ils sont probablement liés à la cons-
cience de créatures humaines incarnées, et ces intel-
ligences peuvent produire des effets sur la matière et
sur la constitution psychique de l’homme. […] Le
pays des fées subsiste dans un état paranormal de
conscience, dans lequel des hommes et des femmes
peuvent entrer temporairement en rêves, transes, ou
toute autre condition extatique. Les fées existent car
elles apparaissent comme étant des forces intelli-
gentes maintenant reconnues par les chercheurs
spécialisés dans le domaine psychique. Ce sont tan-
tôt des unités collectives, tantôt des unités indivi-
duelles pouvant être perçues sous forme
d’apparitions 3 […] ».
Nous reviendrons sur les fées dans un chapitre de cet
ouvrage. Comme quoi il est prouvé que nous ne sommes
pas le premier à émettre une hypothèse relative à la na-
ture fluidique des entités. En effet, elle est pleinement
confirmée ici par des scientifiques qui ignoraient tout
des phénomènes Ovnis, et pour cause puisqu’ils
n’étaient pas encore reconnus comme tels à leur époque.
Nous sommes parvenu à cette conclusion après avoir
longtemps été partisan de l’hypothèse extraterrestre
classique chère à de nombreux chercheurs, surtout à la
suite de l’étude de tous les autres phénomènes para-
normaux, notamment ceux des siècles passés. C’est ain-
si que les abductions modernes à bord d’Ovnis ont de
multiples analogies avec les « transports au sabbat » du

3 W. Y. Evans-Wentz, The Fairy Faith in Celtic Countries, New York, Library of


the Mystic Arts, réédition de 1990, p. p. 489-490.
temps de la sinistre Inquisition. Nous avons démontré ce
point dans nos deux derniers livres, et nous le démon-
trerons encore davantage dans deux chapitres de cet
ouvrage.

Hypothèse réversible ?
À ce propos, notre collègue Gildas Bourdais, un excel-
lent auteur au demeurant, estime qu’une hypothèse
comme la nôtre est réversible. Il écrit notamment ceci :
« Qui nous dit que ce ne sont pas des Aliens (des Ex-
traterrestres – NDA) tout ce qu’il y a de physiques
qui nous jouent la comédie depuis l’aube des temps,
nous faisant croire à ce qu’ils veulent, par exemple
qu’ils sont des démons4 ? ».
Cette éventualité ne résiste pas à l’analyse pour les
raisons suivantes ;
1. Si ces entités sont des Extraterrestres physiques
comme nous, pourquoi auraient-elles menti sur
leur identité pendant près de trois mille ans pour
nous la révéler de nos jours ? De plus, contraire-
ment à ce qu’affirme Gildas Bourdais, les occu-
pants des Ovnis ne prétendent jamais qu’ils sont
des démons. Par contre dans certains contacts té-
lépathiques – pas tous, loin s’en faut – ils suggèrent
cette idée, laissant aux personnes visées le soin de
faire cette découverte elles-mêmes si elles en sont
capables. Ce sont généralement des gens dont les

4Gildas Bourdais, Ovnis : La levée progressive du secret, 2001, Éditions JMG, 8


rue de la Mare, 80290, Agnières, p. p. 346-347.
croyances sont encore très imprégnées des supers-
titions engendrées par les religions.
2. Les Aliens mentent et trompent systématique-
ment les gens qu’ils visent ou qui recherchent leur
contact. Ces entités ont eu ce comportement im-
muable depuis les premières civilisations. Elles
n’ont donc aucune raison de le modifier puisque ce-
la leur permet depuis au moins trois millénaires,
peut-être davantage, de mener à bien leur emprise
sur le genre humain. À noter que les mensonges,
les fausses identités, et les artifices divers qu’elles
utilisent, dissimulent automatiquement d’inavoua-
bles intentions.
3. Il est vraiment difficile d’imaginer des Extrater-
restres passant leur temps depuis plus de trois
mille ans à mystifier de très modestes êtres hu-
mains, sans en tirer le moindre profit apparent. Il
est encore plus difficile de les imaginer occupant le
plus clair de leur temps à suggérer ou provoquer
des rapports sexuels, des viols, des relations inces-
tueuses, et autres dérives ridicules liées à la sexua-
lité. Surtout dans les scènes grotesques et aber-
rantes telles qu’elles ont été rapportées dans les
« possessions démoniaques » d’antan, ainsi que
dans des abductions modernes.
4. Il est pratiquement impossible d’imaginer des Ex-
traterrestres se faisant passer pour des démons du
temps de l’inquisition. D’autant que des « transpor-
tés au sabbat » ont été brûlés ou pendus en place
publique, y compris des femmes et même des en-
fants. Bien qu’aucun chiffre officiel n’ait jamais été
publié, ces victimes doivent représenter plusieurs
centaines de milliers de personnes sur trois siècles
dans toute l’Europe chrétienne, peut-être des mil-
lions. Pour citer un exemple, l’historien alsacien
Rodolphe Reuss, précise ceci ; « Dans une seule
année le petit village de Saspach vit périr comme
sorciers cent vingt-deux de ses habitants 5 ». Mani-
festement, ces entités n’accordent aucune impor-
tance à la vie humaine. Quand elles ont tiré de
leurs « proies » le jus qui leur est nécessaire, elles
peuvent les faire disparaître, les pousser au suicide,
ou les éliminer physiquement d’une manière quel-
conque.
5. D’une façon générale, les entités de nos temps
actuels se font passer pour des Extraterrestres.
Elles vont jusqu’à fournir des noms de planètes et à
donner des informations sur celles-ci, les unes
pouvant être en totale contradiction avec les autres.
Donc, c’est un mensonge de plus, adapté aux
croyances modernes. Si, en filigrane, elles laissent
suggérer parfois qu’elles puissent être des démons,
c’est pour mieux effrayer les personnes contactées,
afin de rendre leur esprit davantage vulnérable à
leur redoutable influence.
6. Tous les chercheurs spécialisés sur les posses-
sions démoniaques, les transports au sabbat, les
contacts avec les fées et les esprits désincarnés,
admettent que les entités qui provoquent ces phé-
nomènes sont des créatures non matérielles, ayant
de puissants pouvoirs sur l’esprit humain et la ma-
tière. Les seules exceptions sont quelques religieux.
De nos jours, il y a de plus en plus d’ufologues (de

5Rodolphe Reuss, La sorcellerie en Alsace aux XVIe et XVIIe siècles, Stein-


brunn-le-Haut, éditions du Rhin, 1987 p. 121.
l’anglais UFO = Ovni) à estimer que les occupants
des Ovnis sont de la même essence.
7. Il existe dans les contacts avec ces entités, un
côté malsain, dangereux, pouvant même être létal
pour les malheureux qui en sont les victimes. C’est
un aspect qui rebute beaucoup de chercheurs. En
effet, cela explique que la plupart préfèrent l’ignorer
sciemment ou inconsciemment, car il vient en op-
position à l’idée qu’ils se sont faite sur la venue
d’Extraterrestres bien intentionnés à notre égard.
Nous reviendrons sur ce sujet par ailleurs, car il
faut surtout ne pas le négliger, d’autant que c’est
un trait important dont il faut tenir compte pour
tenter une approche objective de ce mystère.
Tous ces éléments, et nous aurions pu en citer
d’autres tout aussi révélateurs, indiquent que le pro-
blème des Ovnis n’est pas lié à la présence
d’Extraterrestres bien matériels comme nous dans notre
environnement planétaire. Malheureusement, il reste
beaucoup de gens intéressés par ces phénomènes qui
demeurent encore accrochés à des concepts désuets sur
la façon de traduire ces anomalies. D’une façon géné-
rale, les chercheurs continuent à privilégier l’hypothèse
extraterrestre au premier degré (HET), d’autant que la
croyance qui circule dans l’esprit du public, à un niveau
plus ou moins élevé selon les pays, reste cette option.
Moins nombreux sont les ufologues qui, prisonniers de
tabous religieux, sont convaincus que les apparents oc-
cupants des Ovnis sont des serviteurs de Dieu, pendant
que d’autres estiment que ce sont des suppôts du
Diable. C’est un exemple de plus démontrant la malice
de ces créatures, qui peuvent simuler n’importe quelle
identité, selon les individus concernés.
D’autre part, au risque de nous répéter, nous avons
déjà admis dans nos précédents ouvrages, que nous
pouvons nous tromper dans nos conclusions. Il est
vraiment triste de voir ceux qui nous critiquent faire
l’impasse totale sur ce genre de concession qu’ils se gar-
dent bien de faire eux-mêmes, d’autant que leurs con-
testations s’exercent davantage sur la forme que sur le
fond. En effet, nous n’avons encore jamais vu un cher-
cheur partisan de l’HET écrire noir sur blanc qu’il pou-
vait être induit en erreur par les apparences prises par
les phénomènes qu’il voudrait expliquer.

Des entités pernicieuses


Si tous ces gens avaient pris la peine d’étudier les con-
tacts avec les fées, les cas révélés durant les procès de
sorcellerie, et bien d’autres phénomènes anciens et mo-
dernes très différents des Ovnis, il est vraisemblable
qu’ils penseraient différemment. Ces hypothèses très
diversifiées expliquent les querelles d’écoles qui divisent
la recherche privée, chaque clan défendant farouche-
ment son opinion sans tenir compte des éléments qui
l’invalident.
Cette intelligence inconnue, par l’entremise d’entités
aux identités fort nombreuses, déploie dans ses contacts
avec les êtres humains, un comportement pernicieux qui
échappe très souvent à leurs victimes. Son pouvoir de
persuasion est si élevé que les contactés/abductés sont
véritablement subjugués par ses discours et ses actions
psychiques ou physiques. Certains témoins rejettent
même catégoriquement l’idée d’avoir pu être trompés,
notamment ceux qui ont bénéficié d’une relation posi-
tive. C’est notamment le cas des personnes qui ont eu la
chance d’être soulagées d’un mal tenace, parfois incu-
rable, dont elles souffraient.
Ce sont d’ailleurs ces gens-là qui développent une
tendance bien compréhensible à supposer qu’ils ont été
guéris par des créatures d’essence divine. Toutefois, très
souvent, ces mêmes personnes veulent ignorer certains
inconvénients qui surviennent dans leur vie privée après
leur contact. Par exemple, des phénomènes de polter-
geist peuvent se manifester de temps en temps dans leur
environnement personnel, ce qui provoque sur elles un
stress plus ou moins prononcé pénible à supporter. Il
leur arrive aussi de rompre des liens pourtant solides
avec des membres de leur famille et des amis de longue
date. Résultat, le contact bénéfique initial devient malé-
fique par la suite, pouvant être extrêmement dangereux
pour la santé mentale de l’intéressé (e), et il arrive même
parfois que le mal guéri « miraculeusement » réappa-
raisse.
S’il existe des contactés (et abductés) convaincus
d’avoir eu affaire à des anges ou des démons, de nom-
breuses personnes visées estiment qu’elles ont été con-
frontées à des créatures venues d’une lointaine planète
de notre galaxie. Ce sont donc leurs déclarations diffu-
sées par le canal de divers médias portés sur le sensa-
tionnel, qui façonnent dans l’esprit du public le mythe
moderne des visiteurs issus des espaces cosmiques.
Nous savons aussi combien il est difficile pour les par-
tisans de l’HET de renier cette opinion, et de remettre en
cause tout leur univers conceptuel en matière de
croyance en une vie supérieure venue des espaces in-
terstellaires. L’exemple de notre collègue Gildas Bour-
dais le montre. Certains chercheurs y sont parvenus,
nous en faisons partie, tandis que d’autres continuent à
garder leur opinion initiale envers et contre tout. Ceux-
là possèdent un état d’esprit tellement fasciné par le côté
excitant que peut présenter l’éventuelle venue sur Terre
d’êtres d’origine extraterrestre, qu’ils en perdent tout
sens de discernement.
D’ailleurs, certains chercheurs américains spécialisés
dans les abductions ont un comportement ambigu, pour
ne pas dire incorrect, lorsqu’on lit le résultat de leurs
recherches dans les articles et les livres qu’ils publient.
Il semble qu’ils sont eux-mêmes trompes par les alléga-
tions fallacieuses que les entités font dire aux abductés.
En effet, chacun d’eux obtient un schéma de réponse à
ce mystère qui s’oppose parfois radicalement à celui
cerné par les autres.
Quand on sait que plusieurs de ces « abduction-
nistes » ont avoué avoir été eux-mêmes abductés par ces
entités, on peut facilement en conclure qu’ils doivent
être influencés ou « contrôlés » directement au niveau de
leur psychisme par les « ravisseurs ». De plus, d’autres
ont tendance à faire l’impasse sur tous les éléments qui
invalident leur façon de percevoir ces phénomènes. Ce
qui correspond ni plus ni moins à une forme de men-
songe par omissions délibérées. Par exemple, les aspects
les plus négatifs des contacts (comportement agressif
des entités, viols apparents, etc.) sont souvent passés
sous silence par les partisans des Extraterrestres bien
intentionnés à l’égard de l’humanité.
À contrario, d’autres spécialistes de l’hypnose, moins
nombreux, ne retiennent que les données fournies par
leurs patients qui vont leur permettre d’affirmer que
leurs « ravisseurs » veulent notre perte. Bref, à les en
croire, les entités seraient d’abominables envahisseurs
désireux de substituer à l’espèce humaine une espèce
hybride. C’est notamment l’opinion que s’est forgée le
professeur d’histoire David Jacobs, l’un des chercheurs
américains les plus en vue depuis plusieurs années 6.

Entités dangereuses
Autre carence déplorable : des spécialistes en abduc-
tions ignorent aussi certains incidents très inquiétants
pouvant être associés à l’action de l’intelligence qui gé-
nère les Ovnis. Nous faisons allusion notamment aux
mutilations de bétail aux États-Unis qui ont défrayé la
chronique de bon nombre de journaux américains du-
rant les années 1970 et 1980. Nous avons abondam-
ment traité de ce sujet dans deux de nos livres 7 8 . Il
nous étonnerait beaucoup que cette sinistre boucherie
soit le fait d’entités de nature divine telles que les con-
çoivent les religions et certains chercheurs, ce serait un
comble. C’est ainsi que l’auteur Joe Lewells évoque briè-
vement les mutilations de bétail à partir des recherches
de Mme Linda Moulton-Howe, bien connue pour ses en-
quêtes sur ces incidents, mais il évite d’en parler dans
ses conclusions. Cela s’explique par le fait qu’il identifie
l’intelligence supérieure qui produit les Ovnis à Dieu
tout puissant lui-même9. Dès lors, on comprend mieux

6 David Jacobs, The Threat, New York. Simon & Schuster, 1998.
7Jean Sider, Ultra Top Secret : Ces Ovnis qui font peur. Axis Mundi, Paris,
1990. p. p. 169-289.
8Jean Sider, Ovnis : Le secret des Aliens, Villeselve, éditions Ramuel, p. p. 121-
151.
9Joe Lewells. The God Hypothesis, Mill Spring, NC, Wild Flower Press, p. p.
12,29-31.
pourquoi il fait l’impasse sur ces événements sangui-
naires.
Deux autres chercheurs américains parlent aussi de
mutilations d’êtres humains, et citent même plusieurs
cas. Ils semblent privilégier des rituels de sectes sata-
niques qui immoleraient des individus pour s’attirer la
bienveillance des entités à leur égard. Ils évoquent éga-
lement les nombreuses disparitions de personnes enre-
gistrées aux États-Unis, dont certaines seraient impu-
tables à des assassinats perpétrés par des cultes voués
à Satan10.
De tels éventuels sacrifices humains clandestins
n’expliquent pas les mutilations. Nous avons d’ailleurs
démontré dans le cas des mutilations de bétail, que tous
les éléments rassemblés par des enquêteurs objectifs
écartaient l’idée de coupables humains. Cependant, si
des sacrifices humains sont le fait de sectes sataniques,
nous nous retrouvons confrontés à des pratiques plus
que millénaires. En effet, celles-ci conduisaient les
peuples anciens adeptes du paganisme à honorer leurs
« dieux » avec ce genre d’holocaustes. Du reste, la Bible
fait mention de sacrifices par le sang versé qui étaient
dans les habitudes du peuple hébreu.
Nous n’avons malheureusement pas obtenu de détails
précis et sûrs sur les enquêtes concernant des cas de
mutilations d’êtres humains. En conséquence il nous est
impossible d’affirmer qu’ils sont le fait d’adorateurs de
Satan, des entités elles-mêmes, ou d’individus cher-
chant à camoufler des crimes imputables à des règle-
ments de compte personnels. Par contre, des suicides

10 Nelson S. Pacheco & Tommy R. Blann, op. cit., p. p. 221-222 et 224.


auraient été enregistrés chez des abductés. Ce qui n’a
rien d’étonnant car d’autres cas de médiums qui se sont
donnés la mort sont connus dans le domaine des pos-
sessions démoniaques, des transports au sabbat, des
fées, et du spiritisme.
Par exemple, du temps des procès de sorcellerie, le
juge laïc Henri Boguet, qui avait consulté de nombreux
comptes rendus d’interrogatoires de sorciers, a écrit ceci
en 1602 ; « Satan tue bien souvent les sorciers en prison,
ou bien il leur demande de se tuer eux-mêmes 11 ». De
même, la folkloriste anglaise Katharine Briggs, spécia-
liste des fées, signale dans l’un de ses livres plusieurs
cas de mort violente et de maladie qui ont été imputés à
ces entités12.
Le folkloriste britannique W. Y. Evans-Wentz men-
tionne aussi des cas de folie et de suicides parmi des
médiums chinois possédés par un « démon ». Il se réfère
au livre du Dr J. L. Nevius, Demon possession. Il signale
aussi que les archives criminelles des États-Unis et
d’Europe citent des cas d’assassins condamnés qui ont
confessé avoir agi sous l’influence d’un esprit invisible
qui les aurait poussés à commettre leur forfait. Cet au-
teur précise d’ailleurs qu’il accorde du crédit à cette allé-
gation, car ajoute-t-il :
« Très souvent la vie passée de ces condamnés est
tellement rangée qu’il existe une forte probabilité en

11 Henri Boguet. Discours exécrables des sorciers, Paris, le Sycomore, réédi-


tion de 1980, p. 122.
12 Katharine Briggs, The Vanishing People, New York, Panthéon Books, 1978,
p. 212 (F. 362 et F. 363).
faveur de leurs dires concernant une action sous
l’emprise d’une possession13 ».
Il y a même des chercheurs qui affirment, sans
preuves bien entendu, que les entités suscitent des
guerres, propagent des virus, et sont à l’origine de di-
verses calamités.
Cette situation nous rappelle ce qui est dit d’un ou-
vrage sur le caractère très dangereux que constituerait
sa lecture, plus vraisemblablement par l’utilisation des
formules magiques qu’il contient, pour conjurer les
mauvais esprits ou pour s’attirer leurs bonnes grâces. Il
s’agit du Necronomicon, dont la signification étymolo-
gique est « La loi des morts », mais des morts antédilu-
viens, dont l’existence en tant qu’êtres vivants se perd
dans la nuit des temps. Cet ouvrage aurait été écrit en
l’an 700 après J. C. par un Arabe nommé Aldul-Al-
Hazzared, sous le règne des sultans Omeyades. Le titre
original était en fait Al Azif, ce qui correspond à « La voix
des démons », ce qui est quand même bien différent. Le
changement du titre s’explique par le fait que la pre-
mière traduction en anglais de ce livre a été faite par le
médium John Dee en 1571, en plein cœur de
l’inquisition, le traducteur ayant préféré prendre cer-
taines précautions. Voici ce que notre correspondant
Fabrice Bardeau dit sur ce sulfureux écrit :
« La fameuse malédiction du Necronomicon est fon-
dée, dit-on, sur le fait que tous ceux qui ont été en
contact avec ce livre maudit ou ceux qui s’en servent
ont perdu la raison, ou sont décédés de mort vio-
lente. Dans la préface de Paul R. Michaud, on peut

13 W. Y. Evans-Wentz, op. cit., note 1, p. p. 488-489.


lire que « Tous ceux qui en ont fait usage ont été tués
tragiquement ». De nombreuses personnes sont de-
venues folles ou ont simplement disparu après la lec-
ture du Necronomicon. La lecture et l’utilisation de ce
livre peuvent conférer certains pouvoirs magiques,
mais une chose est certaine, comme le souligne H. P.
Lovecraft, auteur américain père du réalisme fantas-
tique, c’est que son utilisation peut avoir des consé-
quences terribles14 ».
C’est le côté très négatif de ces contacts que les spé-
cialistes du paranormal, notamment ceux du spiritisme
ancien et moderne, appellent « les retours de flammes ».
En l’occurrence, pour une raison inconnue, l’entité s’en
prend violemment à la personne contactée (ou possé-
dée), au point de la faire périr.

Obstacles à la recherche sérieuse


Il est certain que les contacts avec les Ovnis dispensent
souvent une odeur de soufre plus ou moins prononcée…
Il nous paraît que cette particularité est voulue par
l’intelligence qui provoque ces incidents. Nous l’avons
prouvé dans l’un de nos livres, à propos des noms de
démons que se sont donnés les « Extraterrestres » qui
ont contacté plusieurs citoyens américains dans les an-
nées 1950 15 . Dans le même temps, les contacts béné-
fiques constituent un paradoxe énorme, puisque les en-
tités sont alors identifiées comme étant des Extrater-

14 Fabrice Bardeau, scientifique, communication personnelle d’un article dont


il est le rédacteur, août 2001.
15Jean Sider, Ovnis : Les envahisseurs démasqués, Villeselve, éditions Ramuel,
1999, p. p. 74-92.
restres bienveillants à notre égard, plus rarement des
anges.
Satan, le Diable, ou les démons, étaient les identités
perçues par les inquisiteurs d’antan, mais les adeptes de
la sorcellerie traduisaient le phénomène différemment.
Cela peut se prouver avec cette citation de Richard
Kieckhefer, historien des procès de sorcellerie :
« N’oublions pas que le Diable n’est jamais présent
dans les dénonciations populaires, ni dans les pre-
miers « aveux » des accusés, et que c’est toujours le
juge – religieux ou laïc – qui introduit cette figure
dans les interrogatoires16 ».
Ce sont les différentes perceptions de ces phénomènes
qui compliquent la tâche des chercheurs au point même
de les diviser en clans passant leur temps à se critiquer
les uns les autres. Peu d’entre eux sont conscients du
fait que la malice des entités est responsable de cette
confusion. Ainsi, cette diversité des hypothèses émises,
non seulement entretient la zizanie dans les milieux de
l’ufologie, mais surtout elle discrédite aux yeux des mé-
dias et de la Science les efforts accomplis par les cher-
cheurs pondéré. Bref, le temps est encore loin où l’on
prendra au sérieux la recherche privée ufologique qui
étudie ces phénomènes sur des bases objectives.
Il existe aussi un autre aspect non négligeable justi-
fiant le manque d’intérêt apparent que la Science et les
gouvernements des pays industrialisés montrent pour
l’étude de ces anomalies. Un de nos correspondants bien
informé ayant fait carrière comme cadre dans une

16Richard Kieckhefer, European Witch Trials : Their Foundations in Popular


and Learned Culture, Londres, Routledge & Kegan, 1976, préface.
grande administration, croit connaître au moins deux
bonnes raisons expliquant cette prise de position néga-
tive :
Plus de cinquante ans après les premières apparitions
d’Ovnis, les gouvernements ne savent toujours pas ce
que représentent exactement ces phénomènes. Toute-
fois, les militaires tendent à les interpréter comme une
menace potentielle qui plane sur notre planète, ce qui
influence beaucoup l’opinion les dirigeants politiques.
Puisqu’il n’y a pas de réponses sûres à donner au pu-
blic, les mandarins de l’establishment préfèrent se taire
et agir comme si ces phénomènes n’existaient pas. C’est
du moins valable pour la plupart des pays d’Europe.
Toutefois, aux États-Unis il se pourrait que les mili-
taires, qui ont organisé des recherches secrètes très
poussées depuis 1947, aient cerné en gros la nature et
les buts de l’intelligence responsable des observations
d’Ovnis. (Si leur hypothèse est proche de la nôtre, ce qui
ne nous étonnerait nullement, alors le pouvoir américain
a des raisons encore plus justifiées pour ne pas révéler
ce que l’Armée à découvert. Les conséquences d’une di-
vulgation officielle de cette information sur le public
pourraient être désastreuses).
L’intelligence supérieure responsable des Ovnis (et
probablement des autres phénomènes paranormaux),
parce qu’elle possède une technologie assimilable à de la
magie, a des chances d’être associée par les populations,
à l’expression d’une intelligence pouvant être identifiée à
Dieu. Les gouvernements redoutent donc un retour en
force des croyances religieuses, ce qui risquerait de dé-
stabiliser les régimes en place et créer des troubles de
société.
Nous verrons d’ailleurs dans le chapitre IX, que
l’intoxication par les autorités américaines de la re-
cherche ufologique en général, et du crash d’Ovni de
Roswell en particulier, a pris une grande ampleur depuis
plusieurs années.
À noter que divers éléments glanés par des personnes
contactées ou abductées par les entités de ce monde pa-
ranormal, indiquent que ces intelligences non identifiées
formellement prétendent être responsables de la vie sur
Terre. Est-ce encore une affirmation mensongère desti-
née à impressionner leurs « proies » pour mieux les ma-
nipuler ? Quoi qu’il en soit, cette perspective qui peut
paraître fantaisiste de prime abord mérite une attention
particulière, car si elle s’avère exacte, cela remet en
cause bien des acquis, c’est le moins que nous puissions
dire.
Ces intelligences qui en fait n’en seraient qu’une seule
sous différents masques, sont-elles vraiment respon-
sables de la vie sur notre planète. C’est une question à
laquelle nous allons nous efforcer de répondre dans les
pages qui suivront les deux premiers chapitres.
1

Le mythe de l’évolutionnisme

(Première partie)

Apparemment, la version traditionnelle de la théorie


d’une descendance commune (l’évolutionnisme) ne
s’applique pas aux règnes, ni aux phylums (divisions),
ni à de nombreuses classes (d’organismes vivants)
dans les phylums.
Malcolm Gordon, biologiste, in Biology and Philo-
sophy, n° 14, 1999, p. 331.

Introduction
En l’espace de trois mois nous avons été en mesure
d’acquérir deux sources d’informations anglo-saxonnes
inhabituelles à caractère hautement scientifique. La te-
neur de ces informations s’opposant à l’orthodoxie ac-
tuelle de notre science sur l’origine de la vie sur Terre,
elles ne risquent pas d’être reproduites dans les revues
scientifiques de langue française. C’est la raison pour
laquelle nous avons décidé de les résumer dans cet ou-
vrage.
Toutes deux contredisent les mandarins qui
s’obstinent à vouloir soutenir le mythe de l’évolution-
nisme comme étant la seule explication possible à
l’apparition de la vie sur notre planète. Plus grave en-
core, afin de défendre cette théorie créée par le natura-
liste anglais Charles Darwin en 1859. Ils n’hésitent pas
à faire l’impasse sur tous les éléments qui l’invalident.
Pire. Ils sont même allés jusqu’à tolérer la falsification de
certaines illustrations reproduites dans les ouvrages
spécialisés pour démontrer son bien-fondé.
La première de ces deux sources est un livre édité aux
États-Unis, dont le contenu extrêmement bien docu-
menté et référencé mérite amplement que nous lui ac-
cordions une attention toute particulière. Il s’agit d’un
ouvrage écrit par un biologiste américain doublé d’un
embryologiste. M. Jonathan Wells, qui a obtenu un doc-
torat à l’Université de Yale, et un autre à l’Université de
Californie, à Berkeley17 – voir la reproduction de sa lettre
à la page précédente. La seconde sera évoquée dans le
prochain chapitre.
Contacté le 9 juillet 2001 par l’entremise de son édi-
teur, M. Jonathan Wells, dans sa réponse datée du 21
juillet 2001, nous a donné l’autorisation d’utiliser les
données de son livre pour rédiger ce chapitre. Qu’il en
soit vivement remercié.
Dans sa préface, M. J. Wells explique que lorsqu’il
était étudiant à l’université, il croyait à tout ce qui était
écrit dans ses livres d’études. Certes, il s’était bien ren-
du compte que certains textes comportaient quelques

17Jonathan Wells, Icons of Evolution : Science or Myth, Washington D. C., Re-


gnery Publishing, Inc., 2001.
erreurs, mais il avait estimé qu’elles n’étaient pas suffi-
samment significatives pour remettre en cause les en-
seignements qui lui étaient prodigués.
Puis, lorsqu’il a enfin obtenu son doctorat en biologie,
il a constaté que tous ses livres d’études sur la biologie
évolutionniste contenaient des mauvaises interpréta-
tions flagrantes. Par exemple, les dessins censés repré-
senter des embryons de différents vertébrés montrant
des similitudes supposées être la preuve de leur descen-
dance d’un ancêtre commun comportent des exagéra-
tions manifestes. En effet, non seulement ces croquis
représentent des embryons distordus, mais ils omettent
aussi les premières étapes au cours desquelles les em-
bryons apparaissent très différents les uns des autres.
M. J. Wells a d’ailleurs pu voir en 1997 que son constat
se trouvait confirmé par l’article d’un collectif de scienti-
fiques anglais dans Anatomy and Embriology, publica-
tion scientifique faisant autorité dans son domaine.
Parmi les signataires de ce texte, figure l’embryologiste
Michael Richardson, et on y fait une comparaison édi-
fiante entre les dessins d’embryons falsifiés et les cro-
quis des vrais embryons correspondants. Au reste, dans
un autre texte publié dans la fameuse revue américaine
Science, M. Richardson affirme ceci : « Cela ressemble à
ce qui se trouve être le plus célèbre article bidon écrit en
biologie » (p. XI de la préface). Cela paraît incroyable et
pourtant c’est vrai.
Ce qui n’empêche pas tous les ouvrages publiés après
1997 sur la biologie, de continuer de reprendre les des-
sins falsifiés en question. Nous reviendrons sur ce sujet
en temps opportun.
Par la suite, M. J. Wells a découvert bon nombre
d’autres livres d’études comportant des illustrations
dont les distorsions invalident également la théorie de
l’évolution. À première vue, J. Wells a trouvé que c’était
un constat difficile à admettre, car il ne pouvait imaginer
qu’autant d’ouvrages scientifiques puissent comporter
un nombre aussi élevé de mauvaises interprétations.
Toutefois, quand il a pris conscience que d’autres biolo-
gistes avaient effectué les mêmes constats que lui au
point de publier des critiques sur ces anomalies, restées
d’ailleurs ignorées, c’est là qu’il a réalisé que quelque
chose ne tournait pas rond.
Il a donc pu se rendre à l’évidence qu’il ne s’agissait
pas d’erreurs fortuites. Il n’ose pas choisir entre erreurs
inconscientes et erreurs délibérées, probablement par
simple prudence, afin de ne pas passer pour un « héré-
tique » auprès de ses pairs. Peut-être aussi pour ne pas
indisposer sa hiérarchie s’il a un statut de fonctionnaire.
Il se contente de dire que quelle que soit la vérité, le ré-
sultat est le même en ce sens que, précise-t-il : « Les
étudiants et le public sont systématiquement trompés sur
la preuve de la validité de la théorie de l’évolution », pour
reprendre ses propres termes (p. XII de la préface).
Tous les scientifiques cités par M. J. Wells le sont non
pas parce qu’ils contestent l’évolutionnisme de Darwin,
mais uniquement parce qu’ils sont experts dans leur
domaine. Enfin, chose qui doit être signalée, il s’est fait
aider par une vingtaine de scientifiques, tous nommé-
ment cités, afin qu’ils mettent en termes lisibles pour
tous ce qui pouvait être obscur en jargon de spécialistes.
C’est une attention que l’on ne trouve pas souvent, pour
ne pas dire jamais, dans les ouvrages écrits par les
scientifiques français accessibles dans nos librairies.
Afin que les scientifiques susceptibles de lire ce cha-
pitre puissent vérifier les éléments avancés par M. J.
Wells, nous citons certaines des sources qu’il a consul-
tées. Elles figurent dans la liste des références suivies de
la mention suivante : « in J. Wells, op. cit. ».

Les bases de l’évolutionnisme


Afin de défendre cette théorie, l’orthodoxie scientifique
néo-darwinienne s’appuie sur plusieurs arguments, dont
les plus régulièrement cités par ses partisans sont les
dix suivants :
1. Une simulation de l’atmosphère primitive de la
Terre, contenue dans un flacon de laboratoire et
dans laquelle on produit des étincelles électriques,
engendre les « briques » chimiques des cellules vi-
vantes.
2. On connaît l’évolution de « l’arbre de la vie »
grâce à de nombreux fossiles et à des preuves mo-
léculaires.
3. On trouve des structures osseuses similaires
dans les ailes de la chauve-souris, les nageoires du
marsouin, les jambes du cheval, les mains de l’être
humain, ce qui indique leur origine évolutionniste
d’un ancêtre commun.
4. Les dessins des embryons à leurs premiers
stades de développement ont des similitudes qui
montrent que les animaux amphibies, les reptiles,
les oiseaux et les êtres humains, descendent tous
d’une créature proche du poisson.
5. L’archæoptéryx est un oiseau fossile qui possé-
dait des dents dans des mâchoires et des griffes sur
ses ailes. C’est le chaînon manquant entre les an-
ciens reptiles et les oiseaux modernes.
6. Certains papillons de nuit tachetés de type pha-
lène, sur les troncs d’arbre, montrent que le ca-
mouflage et les oiseaux prédateurs ont produit le
plus fameux exemple d’évolution par sélection na-
turelle.
7. Des oiseaux des îles Galápagos, dont treize es-
pèces différentes de la famille des fringillidés, diver-
gent d’une seule espèce, car la sélection naturelle a
produit des différences dans leur bec.
8. Les drosophiles (mouches du vinaigre) avec leur
paire d’ailes supplémentaire, montrent que les mu-
tations génétiques peuvent fournir les matières
premières pour l’évolution.
9. L’étude de l’arbre de la vie des fossiles de che-
vaux réfute la vieille idée que l’évolution a été diri-
gée (allusion au créationnisme – NDA).
10. Les dessins des créatures-singes évoluant en
êtres humains montrent que nous sommes juste
des animaux et que notre existence est simplement
un sous-produit non délibéré issu de causes natu-
relles.
Selon M. J. Wells, tous ces éléments qui sont les fon-
dements soutenant l’évolutionnisme, travestissent la vé-
rité d’une façon ou d’une autre (p. p. 6-7). Ils sont
d’ailleurs tous illustrés de dessins très évocateurs, qu’il
appelle « icônes de l’évolution », ce qui explique le titre
de son livre. Or tous ces « icônes », quasi-images pieuses
faisant l’objet de la « dévotion » des évolutionnistes,
viennent en totale opposition de certains faits scienti-
fiques dont beaucoup ont été dûment établis sur des
bases autrement rigoureuses.
Il affirme d’autre part que la plupart des biologistes ne
sont pas tous conscients de cette tricherie car ils travail-
lent généralement dans des domaines très éloignés de la
biologie évolutionniste. De plus, ayant été formés à la
théorie de l’évolution par les enseignements universi-
taires, les articles des magazines spécialisés et des do-
cumentaires scientifiques télévisés, ces spécialistes pen-
sent que les « icônes » en question sont les preuves de
l’évolution, sans chercher à en contester la validité. Si
certains ont bien noté une ou deux anomalies concer-
nant certains « icônes », ils préfèrent croire que c’est
seulement un problème mineur isolé qui ne remet pas
en cause le dogme évolutionniste en place. Enfin, dans
les milieux scientifiques, notamment chez les biologistes,
il n’est pas bon, surtout pour la carrière, de critiquer
l’évolutionnisme darwinien. D’autant que c’est une théo-
rie élaborée en dogme inébranlable par la science ratio-
naliste pour expliquer l’apparition de la vie et l’existence
de tous les êtres qui la composent.
Pourtant, l’évolutionnisme n’est pas une science mais
une simple spéculation imposée par les mandarins de la
science, peut-être même liée à des impératifs gouverne-
mentaux, donc politiques. Ceci, afin lie masquer une
vérité extrêmement dérangeant pouvant apporter de
l’eau au moulin des créationnistes. À l’époque de
Charles Darwin, il s’agissait surtout de se démarquer
des croyances religieuses qui attribuaient l’apparition de
la vie à Dieu, Adam et Ève étant le premier couple
d’êtres humains façonné par l’être divin.
Nous allons voir maintenant comment M. J. Wells ap-
porte d’authentiques preuves scientifiques révélant la
grande faiblesse de ces dix arguments, qui forment le
« credo » des évolutionnistes. Compte tenu qu’il nous est
très difficile de résumer des explications scientifiques
qui couvrent plus de 300 pages, nous avons limité nos
citations aux éléments les plus importants. Pour plus de
détails, le lecteur qui lit l’anglais doit se reporter à notre
source.

1. La foudre génératrice de vie


C’est en 1953 que le professeur Harold Urey, prix Nobel
de chimie en 1952, et son élève Stanley Miller ont an-
noncé avoir réussi une expérience importante en labora-
toire. Elle prouvait que des éclairs de foudre se produi-
sant dans un milieu gazeux pouvaient créer les
« briques » de la vie. Pour ce faire, ils ont envoyé une
étincelle électrique dans un mélange de gaz estimé être
similaire à celui de l’atmosphère primitive de la Terre. Ce
test a provoqué un énorme engouement dans la com-
munauté scientifique, au point qu’il a été bientôt cité
dans les manuels scolaires et universitaires comme réfé-
rence pour expliquer l’origine de la vie (p. 10).
Le problème, c’est qu’à l’époque, les scientifiques pen-
saient que l’atmosphère primordiale de notre planète
était composée essentiellement d’hydrogène, avec de lé-
gers pourcentages en méthane, en ammoniac et en va-
peur d’eau. Ils se basaient alors sur une théorie émise
dans les années 1920 par le Russe A. I. Oparin et
l’Anglais J. B. S. Haldane. C’est donc à partir d’un tel
mélange préconisé par le postulat en vigueur que le tan-
dem Urey-Miller a réalisé l’expérience, après avoir éva-
cué par pompage la quantité d’air ambiant présente
dans le réceptacle. Puis, une petite quantité d’eau a été
chauffée jusqu’à ébullition. Des électrodes ont produit
ensuite une étincelle dans la vapeur ainsi formée, con-
centrée en milieu isolé, celle-ci redevenant ensuite sous
sa forme liquide originelle à l’aide d’un système de re-
froidissement par circulation d’eau froide. C’est dans
cette vapeur redevenue eau que les expérimentateurs
ont trouvé au bout de quelques jours plusieurs compo-
sants organiques incluant de la glycine et de l’alanine,
c’est-à-dire les deux acides aminés les plus simples que
l’on trouve dans les protéines. Notons toutefois que ces
deux composants organiques ne se produisent pas dans
les organismes vivants, donc qu’ils n’expliquent toujours
pas l’origine de la vie.
Or, à la fin des années 1960, les géochimistes ont
commencé à se douter que l’atmosphère primitive ter-
restre n’était pas du tout celle supposée par MM. Oparin
et Haldane. Déjà, en 1952, le géochimiste Harrison
Brown, de l’Université de Chicago, avait noté que la
quantité de gaz rares dans l’atmosphère de la Terre
(néon, argon, krypton, xénon), était un million de fois
plus basse que la moyenne cosmique. Il en avait conclu
que notre planète devait avoir perdu son atmosphère
originelle très tôt après sa formation, si tant est qu’elle
en ait eu une bien entendu. À peu près à la même
époque, le géochimiste Heinrich Holland et le géophysi-
cien Philip Abelson, indépendamment l’un de l’autre, ont
conclu que l’atmosphère primitive de la Terre n’était pas
dérivée de nuages gazeux interstellaires. Ils ont envisagé
plutôt des gaz consécutifs à l’activité de ses nombreux
volcans, composés de vapeur d’eau, de dioxyde de car-
bone, de nitrogène et de petites quantités d’hydrogène
(comme en produisent les volcans modernes). Étant
donné que l’hydrogène est un gaz très léger, la gravité
terrestre n’aurait pas été capable de le garder, et il se
serait échappé dans l’espace tout comme les gaz rares.
De plus, si le principal élément de l’atmosphère primi-
tive est la vapeur d’eau, cette atmosphère doit avoir aus-
si contenu de l’oxygène. Or, comme les rayons ultravio-
lets issus de la lumière solaire divise par « photodisso-
ciation » les molécules d’eau en hydrogène et en oxygène
dans l’atmosphère supérieure, l’hydrogène a dû
s’échapper dans l’espace laissant l’oxygène seul dans
l’atmosphère. Actuellement, l’oxygène est produit grâce
aux plantes vertes par photosynthèse du dioxyde de
carbone et de l’eau qu’elles contiennent qui se convertis-
sent en matière organique et en oxygène (p. p. 14-15).
Une controverse s’est alors installée, certains scienti-
fiques prétendant que cet oxygène primordial produit
par photodissociation devait exister en quantités in-
fimes, pendant que d’autres soutenaient le contraire,
sans toutefois ébranler le dogme Urey-Miller toujours
considéré comme valable. Néanmoins, il a sérieusement
vacillé à partir des années 1990, lorsque le paléobiolo-
giste Kenneth Towe a annoncé qu’il y avait maintenant
suffisamment d’évidences montrant que l’atmosphère
primitive contenait de l’oxygène non-combiné. Même
dans la très sérieuse revue Science, M. Jon Cohen a écrit
en 1995 que la plupart des spécialistes en origine de la
vie admettent maintenant que la composition de
l’atmosphère primitive n’avait rien à voir avec celle de la
simulation de l’équipe Urey-Miller18. En mars 1998, c’est
le mensuel National Géographie qui publie un article
pour dire la même chose (p. 24). Ce qui n’a pas empêché
l’édition 2000 du livre Biology, de K Miller et J. Levine,
de continuer à défendre la crédibilité de l’expérience du

18Jon Cohen, in Science n° 270,1995, p. p. 1925-1926, article titré «Novel Cen-


ter Seeks to Add Spark to Origins of Life», in J. Wells, op. cit.
tandem Urey-Miller, toujours regardée officiellement
comme une preuve de l’évolutionnisme. D’autres publi-
cations scientifiques ont fait chorus.
Cette tromperie avait d’ailleurs été dénoncée dès 1986
par le chimiste Robert Shapiro de la façon suivante :
« Nous avons atteint une situation voulant que là où
certains acceptent une théorie comme un fait accom-
pli, d’autres s’engagent dans des voies opposées
possibles. C’est de la mythologie plutôt que de la
science19 ».
Le titre de ce chapitre se confirme ici pleinement, et ce
n’est pas terminé.

2. L’arbre de la vie de Darwin


C’est en 1859, dans son livre The Origin of Species, que
Charles Darwin a prétendu que tous les êtres vivants
émanaient d’une même forme primordiale de vie. Il a il-
lustré sa théorie d’un dessin qu’il a appelé « le grand
arbre de la vie », qui montre schématiquement les divers
cycles évolutifs de la vie sous forme de « branches » di-
vergentes. Il s’agit d’un graphique dont la dimension ver-
ticale représente le temps, le plus reculé en bas et le
plus récent en haut, tandis que l’horizontale indique les
degrés de différences parmi les espèces, (p. p. 29-31). À
noter que la plupart des biologistes modernes estiment
qu’il est peu probable que toutes les espèces sur Terre
soient issues d’un ancêtre commun. Cela s’explique par
le fait que les scientifiques ont confirmé récemment que

19Robert Shapiro, Origins : A Skeptic’s Guide to the Création of Life on Earth,


New York, Summit Books, 1986, p. 112, in J. Wells, op. cit.
les informations fournies par les fossiles les plus anciens
mettent l’arbre de la vie « sens dessus dessous », même
si ce n’est pas précisé dans les derniers livres scolaires
et universitaires publiés sur la biologie (p. 31).
Il est maintenant nécessaire de détailler le système de
classification biologique admis par la science, qui a été
établi au XVIIIe siècle par Carl von Linné. Il y a les
règnes, puis successivement, les phylums (ou divisions),
les classes, les ordres, les familles, les genres, et enfin
les espèces. Lorsque Darwin a rédigé son livre cité ci-
dessus, les fossiles les plus anciens connus à l’époque
étaient ceux du Cambrien (de Cambria, ville du Pays de
Galles), première partie de l’ère primaire. Or, les fossiles
du Cambrien ne cadrent pas avec sa théorie. Au lieu de
commencer avec une ou quelques espèces ayant divergé
petit à petit sur des millions d’années en familles, en
ordres, en classes, en phylums, les fossiles du Cambrien
commencent avec l’apparition de nombreux phylums et
classes d’animaux. Autrement dit, les plus hauts ni-
veaux hiérarchiques du prétendu évolutionnisme appa-
raissent carrément dès le début, ce qui explique
l’expression « sens dessus dessous » utilisée plus tôt.
Darwin admet cette anomalie dans son livre, mais il
se tire de cette difficulté en supposant qu’avant la for-
mation des strates les plus basses du Cambrien, de
longues périodes de temps ont dû s’écouler et fourmiller
d’êtres vivants. Il reconnaît même que « plusieurs des
principales divisions du règne animal apparaissent sou-
dainement dans les roches fossilifères les plus anciennes
connues » (p. p. 36-37).
Rappelons les divisions géologiques de la Terre par
ordre croissant d’ancienneté : Le Tertiaire, puis le Se-
condaire composé du Crétacé, du Jurassique et du Trias,
puis le Primaire qui comprend le Permien, le Carbonifère,
le Dévonien, le Silurien, l’Ordovicien et le Cambrien. On
estime l’âge de l’ère primaire entre 200 et 600 millions
d’années. En 1993, le géologue Samuel Bowring a établi
l’âge d’une roche stratifiée du Cambrien à 544 millions
d’années. Toutefois, comme nous le verrons dans le pro-
chain chapitre, les systèmes de datation par le C-14 et la
radioactivité sont sujets à caution.
Depuis l’époque de Darwin, des recherches ont permis
de découvrir des lits fossilifères plus vieux que ceux du
Cambrien. Or, les découvertes faites dans des roches
précambriennes comportant des fossiles invalident da-
vantage la théorie de Darwin au lieu de la crédibiliser. Il
s’agit d’organismes indéterminés unicellulaires (les spé-
cialistes ne sont pas d’accord sur leur nature exacte).
Des géologues ont même trouvé en Afrique et en Austra-
lie des sédiments vieux de plus de trois milliards
d’années qui contenaient des organismes indéterminés
unicellulaires. Dans le sud de l’Australie on a aussi dé-
couvert des organismes multicellulaires légèrement plus
anciens que le Cambrien, puis on en a trouvé dans
d’autres endroits dans le monde. Toutefois, M. J. Wells
précise qu’il existe peu de preuves établissant un lien
entre les animaux du Cambrien et les organismes qui les
ont précédés.
Bref, les informations bien documentées collectées à
notre époque sur les fossiles précambriens, ne fournis-
sent aucun élément pouvant supporter la théorie de
Darwin. D’ailleurs, on sait maintenant que « l’explosion
de vie » du Cambrien a commencé il y a environ 530 mil-
lions d’années et qu’elle a duré entre 5 et 10 millions
d’années. Elle a donné naissance au phylum des ani-
maux vivants actuels ainsi qu’aux espèces maintenant
disparues. Ceci a été confirmé en 1991 par trois paléon-
tologues20.
Au reste, de nombreux paléontologues sont mainte-
nant convaincus que les groupes principaux d’animaux
sont réellement apparus brusquement au début du
Cambrien (p. p. 37-38).
En ce qui concerne les « preuves moléculaires » avan-
cées par certains biologistes évolutionnistes, pour sou-
tenir la théorie d’un ancêtre commun (une cellule mono-
parentale engendrée par des molécules chimiques
inertes), M. J. Wells fournit de nombreuses explications
pour les réfuter, dans une vingtaine de pages impos-
sibles à résumer toutes ici, cela prendrait trop de place.
Nous dirons seulement ceci : il est impossible d’analyser
l’ADN des organismes fossilisés du Cambrien, car ils
sont devenus pierres. Les biologistes moléculaires peu-
vent seulement comparer les séquences d’ADN et de pro-
téine dans les espèces vivantes. Or, tout ce qu’ont pu
avancer les biologistes moléculaires partisans de
l’évolutionnisme – dont les uns contestent les affirma-
tions des autres – ne remet absolument pas en cause
« l’explosion de vie » du Cambrien qui reste un sérieux
paradoxe par rapport à la théorie de l’évolution (p. 48).

3. Homologie dans les membres de certains vertébrés


Le terme anglais homology a été créé en 1840 par
l’anatomiste britannique Richard Owen, afin de le diffé-

20 James Valentine, Stanley Awramik, Philip Signor et Peler Sadier dans la


revue Evolutionnary Biology n° 25, 1991, pp 279 et 281, article titré «The
Biological Explosion at the Precambrian-Cambrian Boundary», in J. Wells, op.
cit.
rencier d’analogy. Dans la classification biologique, une
analogie évoque des adaptations indépendantes des
conditions externes, alors qu’une homologie suggère des
affinités structurales plus profondes.
Tout comme « l’arbre de la vie », l’homologie dans les
membres de certains vertébrés (chauve-souris, mar-
souin, cheval et homme, pour reprendre la séquence de
Darwin) est un argument le plus souvent cité dans les
manuels de biologie. Toutefois l’illustration qui « dé-
montre » cette homologie masque deux défauts impor-
tants :
Si l’homologie est définie comme une similitude due à
un ancêtre commun, alors c’est un raisonnement circu-
laire destiné à être utilisé comme preuve pour une des-
cendance monoparentale.
Les biologistes savent depuis plusieurs dizaines
d’années que des traits caractéristiques homologues ne
sont pas dus à des gènes similaires, aussi le mécanisme
qui les produit reste encore inconnu (p. 62).
De plus, M. J. Wells cite un autre exemple qui
s’oppose formellement à l’homologie. Il démontre fort
bien que chez la souris, le mille-pattes, le papillon,
l’oursin et la chenille, il y a absence totale d’homologie
dans les membres ou appendices de ces créatures (p.
75). Il se réfère à un trio de scientifiques américains 21.
Donc le choix de Darwin est arbitraire. De plus, des
structures similaires chez des espèces bien différentes
comme celles qu’il cite, ne signifient pas du tout qu’elles

21Clifford Tabin, Sean Carroll et Grace Panganiban, American Zoologist, n° 39,


1999, pp. 650-663, article titré «Out on a Limb : Parallels in Vertebrate and in
Invertebrate Limb», in J. Wells, op. cit.
sont issues d’un ancêtre commun. De nos jours,
l’homologie ne peut pas être utilisée comme preuve de
l’évolution, même si les partisans actuels du darwinisme
persistent à vouloir s’y référer sous forme d’un raison-
nement qui n’équivaut qu’au cercle vicieux suivant :
« Nous savons que les traits homologues sont déri-
vés d’un ancêtre commun parce qu’ils sont dérivés
d’un ancêtre commun ».
D’autre part, comme nous le précisons dans le pro-
chain chapitre, du point de vue de la génétique, les
gènes d’une espèce ne peuvent pas créer d’autres es-
pèces. On sait cela depuis longtemps, preuve en est que
déjà en 1971 le généticien Gavin de Beer, affirmait ceci :
« Les caractères héréditaires des structures homo-
logues issues d’un ancêtre commun ne peuvent pas
être attribuées à des gènes identiques 22 ».
L’une des preuves de cette assertion est liée au carti-
lage qui se transforme plus tard en os. Si les membres
« homologues » de vertébrés avaient leur origine dans un
ancêtre commun, on devrait pouvoir observer une an-
cienneté commune au niveau cartilagineux au début du
développement des membres. Or, ne n’est pas absolu-
ment pas le cas selon les zoologistes anglais Richard
Hinchliffe et R J. Griffiths dans un ouvrage collectif,
(Development and Evolution, p. 118).
Pour les évolutionnistes l’homologie est une explica-
tion scientifique alors que ce n’est en réalité qu’un con-
cept qui relève uniquement d’une croyance totalement
mythique. D’ailleurs, en 1999 le biologiste évolutionniste

22 Gavin de Beer, Homology : And Unsolved Problem, Londres, Oxford Univer-


sity Press, pages 15-16, in J. Wells, op. cit.
David Wake a admis que : « L’homologie n’est pas la
preuve de l’évolution23 ».
En voilà un autre qui a choisi l’honnêteté intellec-
tuelle, ce qui n’est hélas pas souvent le cas.

4. Les dessins d’embryons de Haeckel


C’est le biologiste allemand Ernst Haeckel qui a produit
au XIXe siècle les fameux dessins d’embryons qui illus-
trent encore certains livres d’études modernes sur
l’évolution, et qui ont permis à Darwin de renforcer sa
théorie. Il s’agit, selon ce qu’a prétendu M. E. Haeckel,
des trois principales étapes du développement des em-
bryons de huit espèces de vertébrés : le poisson, le tê-
tard de grenouille, la tortue, le poussin, le porc, le veau,
le lapin et l’être humain. Ces croquis montrent que ces
embryons sont presque identiques à leurs supposés
premiers stades de formation, ce qui a conduit le père de
l’évolutionnisme à conclure que l’ancêtre géniteur de ces
espèces était le même.
Pourtant, les biologistes savent depuis longtemps que
Haeckel a truqué ses dessins, car jamais les embryons
de vertébrés cités n’ont la ressemblance qu’il a alléguée.
En réalité, Haeckel a exagéré le graphisme de ses cro-
quis, notamment ceux du prétendu premier stade de
formation des embryons qu’il a représenté. De fait, il
s’agit d’un stade beaucoup plus avancé selon M. J.
Wells, et la ressemblance est sciemment introduite afin

23 David B. Wake, Novartis Symposium n° 222, Homology, Chichester, GB, John


Wiley & Sons, 1999, p. p. 45 et 27, article titré ; «Homology and the Problem of
« sameness » in biology, in J. Wells, op. cit.
qu’ils aient un air de famille très prononcé, même si
cette tricherie n’est pas mentionnée dans les livres
d’études voués à la biologie (p. p. 82-83).
D’ailleurs, M. J. Wells publie page 93 les dessins des
véritables embryons du poisson, du têtard de la gre-
nouille, de la tortue, du poussin et de l’être humain. Ils
sont entièrement différents les uns des autres, et l’on
peut constater que l’embryon de l’être humain à un
stade de développement déjà bien engagé, a servi de
« modèle » à Haeckel pour dessiner les embryons des
autres espèces à leur stade de formation correspondant
en y ajoutant sa touche personnelle.
Au reste, plusieurs spécialistes de l’embryologie ont
indirectement dénoncé cette imposture. M. J. Wells cite
Adam Sedwick en 1894, William Ballard en 1976, Mi-
chael Richardson en 1997, Michael Behe en 1999 etc.
Même la revue Science, en 1997, qui fait autorité aux
États-Unis, a publié un article dans cette intention au
titre très évocateur24. À noter que dans le mensuel Natu-
ral History de mars 2000, Stephen Jay Gould répond
aux critiques de Michael Behe sur les dessins de Haeck-
el. Il reconnaît qu’ils sont le fruit d’un trucage dont il
voudrait minimiser la portée, tout en reprochant aux
auteurs des livres d’études de continuer à les utiliser.
Quand on pense que les dessins de Haeckel, qui da-
tent depuis plus d’un siècle, sont toujours reproduits
dans les livres spécialisés à l’usage des étudiants, on
peut mesurer l’ahurissante mauvaise foi des mandarins
de notre science, acharnés à perpétuer ce qui n’est

24Elizabeth Pennisi, Science, n° 277,1997, p. 1435, article titré «Haeckel’s


Embryos : Fraud Rediscovered», in J. Wells, op. cit.
qu’une interprétation totalement frauduleuse. Elle avait
pourtant été dénoncée dès 1910 dans un article du New
York Times du 27 novembre, mais sans que cela fasse
bouger les choses.

5. L’archæoptéryx, « chaînon manquant » des oiseaux


Darwin prétendait que le nombre d’espèces mutantes
qui avaient dû apparaître entre l’ancêtre commun et les
espèces vivantes de nos jours « devait être tellement
grand qu’il était inconcevable ». Il est vrai qu’à ce mo-
ment-là, en 1859, ces chaînons transitoires n’avaient
pas été trouvés, absence qu’il attribuait « à l’imperfection
des données géologiques ».
Deux ans plus tard, donc en 1861, Herman von Meyer
découvrait le fossile d’une créature intermédiaire entre le
reptile et l’oiseau, qui a été ensuite appelée archæopté-
ryx. Cet animal avait des ailes, des plumes, mais aussi
des dents, ces dernières faisant défaut chez les oiseaux
modernes. En 1877 on a découvert un deuxième spéci-
men plus complet, et six autres ont été trouvés par la
suite dont l’un a été perdu.
On a longtemps cru que c’était l’un des ancêtres mu-
tants des oiseaux actuels, le chaînon manquant entre
les reptiles et les oiseaux. Toutefois, les paléontologues
de notre époque sont d’accord pour admettre que ce
n’est pas du tout le cas, même si l’origine exacte de cet
animal est maintenant sujette à bien des controverses
(p. p. 111-116).
Le problème, c’est qu’il y a trop de différences entre
l’archæoptéryx et les oiseaux tels que nous les connais-
sons. D’ailleurs, en 1985, le paléontologue Larry Martin,
de l’Université du Kansas, écrivait : « L’archæoptéryx
n’est pas l’ancêtre d’un quelconque groupe d’oiseaux mo-
dernes25 ». Puis, en 1996, le paléontologue Mark Norrell,
du Musée américain d’histoire naturelle, a dit de
l’archæoptéryx que c’était « un très important fossile »,
mais il a aussi ajouté : « la plupart des paléontologues
croient maintenant que ce n’est pas l’ancêtre des oiseaux
modernes ». Il a fait publier cette déclaration dans le
Washington Post du 15 novembre 1996. Ce qui n’a eu
aucun effet sur deux livres d’études publiés, l’un en
1998 (Sylvia Mader, Biology), l’autre en 1999 (W. D.
Schraer & H. J. Stoitze, Biology : The Study of Life). En
effet, tous deux présentent l’archæoptéryx comme « un
exemple classique de chaînon manquant ». Pendant ce
temps-là, la recherche de véritables chaînons man-
quants se poursuit, comme si l’archæoptéryx n’avait ja-
mais été découvert (p. p. 134-135).
Les querelles d’écoles des paléontologues se centrali-
sent maintenant essentiellement sur l’origine de
l’archæoptéryx. Certains d’entre eux l’attribuent à tort
ou à raison au dinosaure, mais ceci est une autre his-
toire qui ne nous intéresse guère dans le cadre de ce
chapitre.

6. Les papillons de nuit tachetés


Cet autre argument darwinien nécessite quelques expli-
cations. La plupart de ces insectes, dont le nom scienti-
fique est biston betularia, une variété des phalènes,
étaient colorés de nuances claires au début du

25 Larry Martin. The Beginnings of Birds, M. K. Hecht & C°, page 182, article
titré The Relationship of Archaeopteryx to Other Birds, pages 177-183, in J.
Wells, op. cit.
XIXe siècle. Puis, ils sont devenus plus sombres quand
l’industrialisation a produit ses rejets polluants dans
l’atmosphère, du moins dans certains secteurs forte-
ment industrialisés. Ce phénomène a été appelé « le mé-
lanisme industriel » (la mélanine est un pigment foncé
de la peau). Du moins, c’est ce que les scientifiques de
l’époque ont pensé sans en être absolument sûrs.
Ce que les ouvrages de référence se gardent bien de
préciser, c’est le fait que les biologistes savent depuis les
années 1980 que cette histoire classique comporte de
sérieux défauts. Le plus important concerne les habi-
tudes du biston betularia en pleine nature, et celle qui
consiste à se poser sur les troncs d’arbres n’en fait pas
partie. Donc, les deux photos illustrant certains livres
spécialisés qui montrent ce type d’insecte dans cette cir-
constance ne sont que le résultat de montages (p. 138).
Ce qu’ils ne disent pas non plus, c’est que le « méla-
nisme » existe bel et bien chez d’autres variétés de papil-
lons de nuit, chez les coccinelles, ainsi que chez cer-
taines espèces d’oiseaux. Il s’agit d’un phénomène qui a
été observé dans de nombreuses zones industrielles
dans le monde, notamment celles qui produisent une
forte pollution atmosphérique. Cette impasse sciemment
voulue vient des partisans du néo-darwinisme qui refu-
sent d’admettre l’hérédité des caractères acquis. Or, le
« mélanisme » cité ci-dessus est bel et bien un exemple
d’adaptation naturelle de plusieurs types d’êtres vivants
confrontés à des modifications de l’environnement dans
lequel ils vivent. Ce qui veut dire que les attributs héré-
ditaires génétiques destinés à leur camouflage ont réagi
aux nouvelles conditions atmosphériques de leur milieu.
Au début du XIXe siècle, quand les cheminées d’usine
ont commencé à cracher leurs énormes volutes de fumée
noire, la plupart des papillons de type biston betularia
étaient de couleurs claires « typiques », avec un petit
pourcentage d’individus de couleurs sombres « méla-
niques ». Puis ce second groupe a vu son nombre gran-
dement augmenter au détriment du premier, en même
temps que les usines polluantes se multipliaient. Résul-
tat, en plein cœur de la révolution industrielle, dans le
secteur de Manchester, Angleterre, le pourcentage des
individus « mélaniques » de couleur sombre a été calculé
à 90 %, tout comme dans d’autres lieux du même type.
Il ne s’agissait donc pas d’un incident isolé (p. 140).
Tôt dans les années 1950, le physicien et biologiste
anglais Bernard Kettlewell, à la suite d’expériences di-
verses, a suggéré que les oiseaux prédateurs mangeaient
les papillons de nuit tachetés de couleur claire domi-
nante lorsque la pollution noircissait le tronc des arbres,
laissant survivre et se reproduire les individus colorés en
sombre (qu’ils ne voyaient pas). Donc le « mélanisme in-
dustriel » en cause, selon M. B. Kettlewell, paraissait
être seulement un cas de sélection naturelle. Ce scienti-
fique a d’ailleurs acquis la célébrité grâce à cette décou-
verte, et la plupart des livres consacrés à la biologie il-
lustrent cet exemple à l’aide de deux photos montrant
les deux variétés de papillons de nuit tachetés. Le pre-
mier représente deux papillons de nuit, l’un « typique »,
l’autre « mélanique », posés sur le tronc noirâtre d’un
chêne planté en zone polluée ; même chose pour le se-
cond, mais il s’agit du tronc d’un chêne couvert de li-
chen poussant en zone non polluée.
M. B. Kettlewell a publié les résultats de ses re-
cherches dans la revue Heredity n° 9 (1955). Plus tard il
a publié un article dans le mensuel Scientific American
de mars 1959. Les explications qu’il a données ont con-
vaincu les partisans de l’évolutionnisme que le « méla-
nisme » était une évidence spectaculaire de la crédibilité
de la théorie darwinienne.
Ce constat a été interprété par certains évolution-
nistes comme étant une preuve formelle d’un processus
évolutionniste manifeste. Ce qui est très loin d’être le cas
comme nous allons le voir ci-dessous.
En effet, les nouvelles législations mises en place dans
certains pays pour lutter contre la pollution industrielle,
ont fait que la tendance s’est inversée au fil des années
entre 1959 et 1962 (du moins pour l’Angleterre). Plus la
pollution atmosphérique des zones concernées dimi-
nuait, plus le pourcentage des papillons de nuit « ty-
piques » augmentait, celui des « mélaniques » se rédui-
sant automatiquement. Là encore, la structure hérédi-
taire dévolue au camouflage des insectes avait réagi
normalement, mais cette fois dans un processus inverse
à la première fois. Autrement dit, si ce que prétend M. B.
Kettlewell est valable, ce n’était pas un mécanisme géné-
tique visant à produire une mutation irréversible de
l’espèce. Au contraire, il s’agissait d’un simple dispositif
héréditaire réversible réservé au camouflage, mis en
branle par les changements de l’environnement concer-
nant quelques groupes isolés. Seule la couleur de
l’insecte a été modifiée au niveau de la nuance, et non la
structure physique. Quant à la réversibilité, elle est tota-
lement contraire au processus préconisé par
l’évolutionnisme.
L’autre problème, avec M. B. Kettlewell, est que cer-
tains biologistes ayant enquêté sur les conditions dans
lesquelles il avait effectué ses expériences, ont noté plu-
sieurs désaccords entre ses explications et la distribu-
tion géographique réelle des papillons « mélaniques ».
Ma source fournit de nombreux détails sur les doutes
qui entourent les expériences de ce scientifiques, mais
les reproduire tous ici prendrait trop de place. Pour citer
un seul exemple, toutes ses expériences ont été faites en
plein jour, sauf une le soir au coucher du soleil au cours
de laquelle M. B. Kettlewell s’est rendu compte des diffi-
cultés encourues dans ces conditions précaires de visibi-
lité et de température. Or les phalènes de type biston
betularia s’activent seulement quand la nuit tombe.
Ceux élevés en cages qu’il a utilisés pour ses expé-
riences, et qu’il a exposés en plein jour en les plaçant
sur des troncs d’arbres, étaient des proies faciles pour
les oiseaux prédateurs. En effet, pendant le jour ces in-
sectes ne se posent pas sur les troncs, mais sous les
hautes branches des arbres, ce qui sera prouvé ci-
dessous.
C’est ainsi que le zoologiste finlandais Kauri Mikkola a
établi en 1984, à partir de ses propres expériences, que
les biston betularia s’abritaient le jour sous de petites
branches plus ou moins horizontales placées très haut
dans les arbres 26 . Certes, il s’agissait d’insectes élevés
en cages, comme les spécimens utilisés par M. B.
Kettlewell. Toutefois, des observations faites par plu-
sieurs autres spécialistes sur la même variété d’insectes
vivant cette fois en milieu naturel, ont confirmé les cons-
tats faits par le scientifique finlandais 27 . Parmi eux fi-

26 Kauri Mikkola, Biological Journal of the Linnean Society, n° 21, 1984. p. p.


409-421, article litre «On the selective forces acting in the industrial melanism
of Biston and Oligia moths, in J. Wells, op. cit.
27 N. D. Murray, J. A. Bishop et M. R. MacNair. Proceedings of the Royal Society
of London, n°B 210, 1980. pp. 277-283, article titré «Melanisme and predation
by birds in the moths Biston betularia and Phigalia pilosauria, in J. Wells, op.
cit.
gure le biologiste italien Giuseppe Sermonti, sur lequel
nous reviendrons dans la seconde partie.
La seule vérité dans les expériences de M. B. Kettle-
well, c’est que deux variétés préexistantes d’insectes de
type biston betularia peuvent subir des modifications
importantes dans certaines proportions plus ou moins
élevées, sous l’influence d’un « mélanisme industriel ».
C’est très loin de constituer une preuve de
l’évolutionnisme, comme déjà expliqué, d’autant que ses
expériences étant trop entachées d’insuffisances et
d’irrégularités, elles ne peuvent en aucun cas servir de
preuve de la crédibilité de l’évolutionnisme.
Ce qui n’a pas empêché les livres d’études de biologie
de continuer à prétendre que cette affaire renforce la
théorie de l’évolution, et à publier les photos truquées
montrant des papillons de nuit sur un tronc d’arbre.
C’est le cas de Biology, de K. Miller & J. Levine, en 2000.
Toutefois, il existe quand même un scientifique évolu-
tionniste qui a eu l’honnêteté d’avouer avoir été « très
embarrassé » quand il a pris connaissance des imperfec-
tions relevées dans les expériences de M. B. Kettlewell. Il
s’agir de M. Jeny Coyne, professeur de biologie à
l’Université de Chicago. Après avoir longtemps défendu
le travail de son collègue anglais, il a reconnu ceci :
« Ma réaction à cette situation a été comme celle
éprouvée lorsque, à l’âge de six ans, j’ai découvert
avec consternation que c’était mon père, et non le
père Noël, qui apportait mes cadeaux de fin
d’année » (p. 157).
Ce genre d’aveu est tellement rare chez les scienti-
fiques que nous nous en serions beaucoup voulu si
nous l’avions passé sous silence.
7. Les fringillidés des îles Galápagos
En 1835, Darwin a eu l’occasion de se rendre aux îles
Galápagos, qui se trouvent à environ un millier de kilo-
mètres de la côte ouest de l’Équateur. Parmi les spéci-
mens de la faune locale qu’il y a collecté, se trouvaient
treize espèces de fringillidés, des oiseaux passériformes
au bec conique et au plumage très coloré, selon les dic-
tionnaires. Ils se différenciaient surtout par la taille et la
forme de leur bec.
De nombreux manuels citent cet exemple comme
étant l’un des éléments clés qui ont permis à Darwin de
formuler sa théorie de révolution. Ils affirment aussi que
des observations faites in situ dans les années 1970 ont
fourni la preuve de la validité de la théorie en montrant
comment la sélection naturelle affecte le bec des oi-
seaux.
L’ennui, pour les évolutionnistes, c’est que les dits
fringillidés des Galápagos n’ont rien à voir avec la théo-
rie de Darwin. En effet, il se trouve en l’occurrence que
Darwin a pris ses désirs pour des réalités, si l’on s’en
remet à deux scientifiques qui ont pris l’excellente initia-
tive de vérifier le travail du célèbre naturaliste anglais en
la matière.
L’un est Frank J. Sulloway qui, en 1982, a publié un
article dans le périodique Journal of the History of Biolo-
gy no 15, pages 1-53 dont le titre est sans équivoque :
« Darwin and His Finches : The Evolution of a Legend ».
L’autre est l’ornithologue anglais John Gould, qui a pu-
blié en 1996, en collaboration avec William T. Keeton un
ouvrage qui abonde dans le même sens28.
Il s’avère qu’en fait, sur les neuf spécimens qui por-
tent son nom parmi les treize collectés. Darwin n’en a
seulement identifié que six comme appartenant à la fa-
mille des fringillidés. À part deux de ces spécimens, il
n’a observé aucune différence dans leur nourriture, et
même dans ces deux exceptions, il n’a pas fait la
moindre relation entre leur nourriture et la forme de leur
bec. D’ailleurs, il a été si peu impressionné par ces frin-
gillidés que durant son séjour aux Galápagos, il n’a fait
aucun effort pour les séparer de leur milieu naturel, ce à
quoi s’est employé John Gould. De plus, il y a de sérieux
doutes concernant huit des quinze lieux qu’indique
Darwin, et la plupart de ces sites ont dû être reconsti-
tués sur la base des souvenirs plus précis de ses com-
pagnons de voyage. Comme l’avait déjà écrit F. Sulloway
en 1982 ; « Rien de tout cela ne pourrait nous faire rap-
procher de la vérité » (p. p. 160-161)29.
En ce qui concerne les variations dans la forme des
becs. Darwin les a seulement signalées dans la deu-
xième édition de son Journal of Researches, en 1845,
lorsqu’il les a interprétés de nouveau pour soutenir sa
nouvelle théorie. Or, nous savons maintenant que la
ressemblance qui existe entre chacun de ses treize spé-
cimens est supérieure à celle de n’importe quels oiseaux
d’Amérique centrale et d’Amérique du sud. Cela indique
qu’ils ont probablement un ancêtre commun qui est ve-

28John Gould & William T. Watson. Biological Science, New York, W. W. Nor-
ton. 1996. p. 500 in J. Wells op. cit.
29 Journal of the History of Biology, n° 15, 1982. p. p. 1-53 in J. Wells, op. cit.
nu peupler les îles Galápagos dans un lointain passé.
Darwin a toujours ignoré cela car il n’a jamais visité ces
deux parties du continent américain, (p. 162).
En réalité, c’est surtout l’ornithologue David Lack qui,
dans son livre publié en 1947 (Darwin’s Finches), a cré-
dibilisé cette affaire de variations dans les becs et lui a
donné une dimension évolutionniste. M. J. Wells affirme
d’autre part que c’est D. Lack qui a popularisé le mythe
voulant que les fringillidés aient été un argument fon-
damental pour former la pensée de Darwin (p. p. 162-
163). Comme l’a bien dit Sulloway, déjà cité :
« On a donné à Darwin de plus en plus de crédit à
partir de 1947 pour des fringillidés qu’il n’a jamais
vus, ainsi que pour des observations et des appré-
ciations qu’il n’a jamais faites » (p. 163).
La différence des becs varie en fonction de critères liés
à la quantité et au type de nourriture qui fluctuent selon
les conditions météorologiques du milieu où vivent ces
oiseaux. C’est un processus réversible, comme dans le
cas des papillons de nuit tachetés évoqués plus tôt dans
ce chapitre. On en a fait le constat aux Galápagos dans
les années 1970, et le processus observé ces années-là
s’est inversé durant l’hiver 1982-1983. Le bec s’allonge
et s’amincit légèrement quand la nourriture se fait rare
durant un long laps de temps, car les oiseaux doivent
chercher leur pitance dans des endroits plus petits et
plus profonds. Il revient à sa taille normale quand les
aliments abondent, même si cela peut prendre plusieurs
décennies pour que ce processus survienne (p. p. 165-
170).
Or, comme déjà dit, une telle réversibilité est incom-
patible avec la théorie de l’évolution, même si dans le
cas des fringillidés de Galápagos, la légère modification
s’est opérée dans la structure physique des animaux,
déclenchée par un mécanisme héréditaire lié à la survie
de l’espèce. Dans la théorie néo-darwinienne, il y a divi-
sion d’une espèce en deux espèces. Dans les fringillidés
de Darwin, c’est le contraire, il y a deux espèces qui fu-
sionnent en une hybridation, et non en une mutation.
Cela équivaut au produit d’un âne et d’une jument, et
un mulet n’est pas le résultat d’une forme d’évolution-
nisme.
À noter que là encore, les livres d’études publiés par
la suite ont déformé les faits pour les interpréter dans le
sens de l’évolutionnisme. Pire, Mark Ridley en 1996,
dans son manuel Evolution, s’il a bien parlé du proces-
sus de modification des becs des années 1970, n’a pas
écrit un seul mot sur le processus inverse de l’hiver
1982-1983. C’est un mensonge par omission, ni plus ni
moins. En 1999, le même tour de passe-passe, dans un
autre style, a été commis dans une brochure publiée par
la National Academy of Sciences de la manière suivante :
« Si la sécheresse survient une fois tous les dix ans
sur les îles, une nouvelle espèce de fringillidés pour-
rait apparaître seulement deux cents ans après » (p.
174).
Comme le dit bien M. J. Wells, c’est comme si un
promoteur d’affaires affirmait qu’une action en bourse
pouvait doubler en valeur après vingt ans parce qu’elle a
augmenté de 5 en 1998, mais sans avouer qu’elle a per-
du 5 % en 1999. En écrivant cela, il a dû être inspiré par
une déclaration du professeur de droit et critique de
Darwin, Phillip E. Johnson qui, sans le Wall Street Jour-
nal, s’est exprimé ainsi :
« Quand nos pontifes de la science ont recours à ce
genre de distorsion qui enverrait un promoteur
d’actions boursières en prison, cela veut dire qu’ils
sont gênés aux entournures » (p. 175).

8. Les quatre ailes des mouches du vinaigre


Cet « icône » est aussi l’un des plus cités par les néo-
darwinistes. Ils le considèrent comme une mutation de
l’ADN qui fournit de la matière première pour une évolu-
tion à grande échelle. Surtout quand la mutation est bé-
néfique, ce qui se produit rarement. Si cette mutation
est biochimique, comme les insectes qui résistent aux
insecticides et les bactéries aux antibiotiques, elle ne
peut pas expliquer les changements à grande échelle
dans les organismes que nous connaissons dans
l’histoire de la vie.
Par contre, dans le cas de la mouche du vinaigre dro-
sophila melanogaster, il s’agit d’un changement béné-
fique puisque cette mouche est dotée de quatre ailes, les
deux supplémentaires se substituant aux deux « balan-
ciers » des mouches ordinaires. Ces « balanciers » sont
de petits appendices situés sur le côté, l’un à droite
l’autre à gauche, entre les ailes et les quatre pattes ar-
rière. Depuis 1978, la mouche du vinaigre à quatre ailes
est devenue une sorte de fer de lance dans les manuels
spécialisés et les débats publics sur l’évolutionnisme.
Le problème, selon M. J. Wells, c’est que ces insectes
ne se reproduisent pas spontanément. Ils doivent être
élevés en laboratoire avec beaucoup de soin à partir de
trois allongements artificiels indispensables exercés sur
le même spécimen pour que la mutation soit réalisée.
D’autre part, il fait remarquer qu’il existe un sérieux dé-
faut : les deux nouvelles ailes n’ont pas de muscles pour
le vol, ce qui fait que le « mutant » est énormément han-
dicapé pour se déplacer dans les airs. En fait, les
mouches du vinaigre à quatre ailes démontrent au
mieux l’habileté des généticiens, mais cela nous aide
aussi à mieux comprendre le rôle des gènes dans le dé-
veloppement des organismes.
En revanche, elles ne fournissent aucune preuve que
les mutations par l’ADN apportent de la matière pre-
mière pour une évolution morphologique car il ne s’agit
que d’un cas de mutation artificielle et non naturelle,
provoquée sciemment par manipulation génétique
d’origine humaine (pp. 177-178). D’ailleurs toutes les
explications sur le processus mis en œuvre pour obtenir
un spécimen de mouche du vinaigre à quatre ailes peu-
vent être trouvées dans plusieurs sources reprenant les
exposés du généticien E. B. Lewis, du California Insti-
tute of Technology30.
Dans le prochain chapitre, nous citerons une informa-
tion récente divulguée par le mensuel Science & Vie, re-
lative à des expériences faites sur la mouche du vi-
naigre, prouvant formellement que la nature s’oppose à
certaines tentatives de mutation faites de main hu-
maine.
Là encore, M. J. Wells signale un ouvrage scientifique
publié en 1999, qui cite cet exemple de mutation pour
soutenir la théorie de révolution. Cela, sans dire qu’il
s’agit du résultat d’une combinaison de trois mutations

30Edward B. Lewis. Nature, n° 276, en 1978, pages 565-570 (pour le premier


article), et Cold Spring Harbor Symposia on Quantitative Biology, n° 50 en
1985. p. p. 155-164 (pour le dernier), in J. Wells, op. cit.
artificielles séparées exercées sur un spécimen, ni sans
préciser que la deuxième paire d’ailes n’est pas fonc-
tionnelle (Peter H. Raven & George B. Johnson, Biology,
Boston, WCB/MacGraw-Hill, 1999). D’autres ouvrages
spécialisés donnent aussi l’impression au lecteur que la
deuxième paire d’ailes est un gain de structures, alors
qu’en réalité l’insecte a perdu les muscles nécessaires
pour les actionner (p. p. 185-186). Effectivement il a
perdu son « balancier » au profit d’une paire d’ailes qui
ne lui est d’aucune utilité. D’autant que le dessin du
« mutant » à quatre ailes que ces livres reproduisent im-
pressionne beaucoup le lecteur qui ignore tout de ce qui
a été précisé ci-dessus. Encore un « icône » qui continue
à tromper bien du monde.
Un comble, M. J. Wells précise aussi que les néo-
darwinistes savent parfaitement que l’exemple des
quatre ailes du drosophila melanogaster n’est pas de la
matière première pour l’évolution (p. 186). De plus, pas
un seul n’a pris l’initiative de le faire savoir publique-
ment, ce qui est un autre mensonge par omission.
Comme l’a dit un biologiste à la conférence Genes and
Development (Bâle, mars 1999), faire un tel aveu rédui-
rait les chances de gagner de l’argent. D’autres redou-
tent qu’on les soupçonne d’être des créationnistes (p.
192). Bref, clamer la vérité, en cette circonstance, équi-
vaut à prendre un risque avec sa carrière, tant le dogme
en place s’est transformé en moyen d’oppression.

9. Les fossiles de chevaux


C’est en 1882 que le paléontologue Othniel Marsh a pu-
blié ses dessins de chevaux fossiles destinés à montrer
que leurs sabots avaient évolué en droite ligne d’un an-
cêtre possédant des pattes à quatre orteils. Par la suite,
en plus des dessins des dents qu’il avait reproduites,
sont venus s’ajouter les croquis des crânes. Toute cette
iconographie a d’ailleurs été reprise dans les manuels
universitaires pendant de nombreuses années pour il-
lustrer l’évolution en plusieurs étapes de l’animal qui est
le cheval actuel.
Toutefois, depuis les années 1950, les paléontologues
partisans de Darwin ont appris que l’origine du cheval
est beaucoup plus compliquée. En effet, ils l’ont établie
comme provenant d’une lignée de type arbre à plusieurs
branches (p. 195). Cela, afin de contrer ceux qui affir-
maient que le lignage rectiligne ne pouvait s’expliquer
que par une évolution dirigée. Ils ont proposé une évolu-
tion issue de forces et de principes vitaux présents dans
les organismes, qu’ils ont appelée « orthogenèse » (page
197).
L’ennui, c’est que ces mécanismes inhérents aux or-
ganismes n’ont jamais été découverts. De plus, ils n’ont
pas produit d’exemples autres que celui de l’évolution
du cheval. Donc, l’orthogenèse ne tenait pas la route,
d’où le souci des évolutionnistes de trouver autre chose.
C’est pourquoi ils ont cherché et proposé une autre pos-
sibilité : l’arbre à plusieurs branches comme dit ci-
dessus.
D’après l’orthogenèse, le cheval est né de la lignée
suivante, en remontant dans le temps :
1. Le protohippus, à trois orteils dont deux ne tou-
chaient pas le sol.
2. Le mesohippus, à trois orteils dont deux tou-
chaient le sol.
3. Le protohippus, à quatre orteils.
4. L’hyracotherium (echippus), à quatre orteils avec
une « jointure » du premier orteil au second.
L’arbre des néo-darwinistes qui a succédé à
l’orthogenèse se compose de plusieurs branches qui se
sont éteintes dès le premier spécimen sauf celle qui
fournit le cheval moderne. Le protohippus est l’une des
branches qui a disparu par extinction, à l’inverse de ce
que préconisait l’orthogenèse, et celle qui a donné le
cheval est désormais fixée. À l’origine, l’hyracotherium,
puis successivement : l’orohippus, l’epihippus, le
mesohippus, le miohippus, le parahippus, le merychip-
pus, le dinohippus et enfin le cheval. C’est encore un li-
gnage linéaire sans branches car toutes les autres
branches ont disparu par extinction dès le premier spé-
cimen. D’autre part, même si l’arbre à branches ne
prouve pas une évolution dirigée, les acquis par les fos-
siles ne la réfutent pas.
D’autant que selon une source que nous citerons plus
amplement dans le prochain chapitre, la discipline
scientifique qu’est la génétique a établi que les gènes
d’une espèce ne pouvaient pas produire une espèce dif-
férente, comme déjà dit plus tôt. Il peut y avoir des diffé-
rences qui fournissent d’autres variétés, en fonction de
critères divers comme les changements climatiques, nu-
tritionnels, etc…, mais pas de nouvelles espèces.
Comme le dit bien M. J. Wells, la doctrine voulant que
l’évolution ne soit pas dirigée, et que l’existence de
l’homme est un simple accident, est enracinée dans la
philosophie matérialiste plutôt que dans la science em-
pirique (p. 206). Au reste, en 1998, le biologiste néo-
darwinien Douglas Futuyma a écrit dans son livre :
« Nous n’avons pas besoin d’invoquer, ni même de
découvrir une preuve, un plan, et un but quelconque
n’importe où dans le monde naturel, sauf dans le
comportement humain » (souligné dans le texte31).
Et voilà comment les étudiants en biologie sont for-
més.

10. L’origine simienne de l’Homme


À son époque. Darwin ne possédait pas les données dis-
ponibles de nos jours obtenues par la découverte de di-
vers fossiles humains dans le monde et qui ont été faites
bien après sa mort. En conséquence, Il n’a pu avancer la
moindre évidence solide pour étayer sa théorie de la sé-
lection naturelle car l’origine des différences était incon-
nue. Même l’homme de Neandertal découvert en 1856,
n’a pas été considéré comme un ancêtre de l’homme,
mais comme un homme dont certains os avaient été
modifiés par la maladie. En dépit de cette sérieuse la-
cune, la théorie darwinienne s’est officialisée avec une
célèbre illustration montrant diverses formes de singes
au cours de leur évolution jusqu’à l’être humain actuel.
Elle s’est répandue très rapidement dans les manuels
scolaires et universitaires, les musées, les magazines,
etc. C’est bien plus tard que le paléontologue français
Marcelin Boule a déclaré que l’homme de Neandertal
n’était pas un être humain ni même un ancêtre de
l’homme, mais le dernier produit d’une branche éteinte
de l’arbre de la vie de l’homme (p. 216).
Par la suite, la découverte de nombreux fossiles hu-
mains au XXe siècle est venue conforter la théorie dar-

31 Douglas Futuyma. Evolutionary Biology, Sunderland, MA. Sinauer Asso-


ciates. 1998. p. 5. in J. Wells, op. cit.
winienne parce qu’ils ont paru être les chaînons de la
lignée conduisant à l’homme moderne. Se basant sur les
expériences menées par M. Kettlewell sur les papillons
de nuit tachetés évoquées ci-dessus, les généticiens ont
pensé qu’ils avaient trouvé la matière première pour
l’évolution dans des mutations de l’ADN. Le problème,
c’est que ces expériences sont ternies par de nombreux
défauts, comme nous l’avons vu plus tôt, tout comme les
prétendues découvertes de Darwin sur les fringillidés
des îles Galápagos. D’une part, même si certaines muta-
tions bénéfiques de l’ADN peuvent se produire à un ni-
veau biochimique, les papillons de nuit de M. Kettlewell
produisent seulement des invalides, et non de la matière
première pour l’évolution. D’autre part, les fringillidés de
Darwin ne produisent pas d’évolution à long terme.
En réalité, les interprétations des fossiles pour
l’évolution humaine sont largement influencées par des
croyances et des préjugés personnels. D’autant que la
paléoanthropologie est un domaine très subjectif où les
querelles d’écoles entre spécialistes abondent, alimen-
tées sans cesse par de nouvelles découvertes. D’ailleurs,
Stephen Jay Gould a avoué ceci à propos de certains
« icônes », dont celui qui suggère que l’homme puisse
descendre du singe : « Il s’agit des incarnations de con-
cepts déguisées en espèces intermédiaires de la na-
ture32 ».
En 1912, le paléontologue amateur Charles Dawson a
annoncé la découverte de « l’homme de Piltdown ». Les
évolutionnistes les plus acharnés de l’époque se sont
alors jetés dessus comme des naufragés sur une bouée

32 Stephen Jay Gould. Wonderfull Life, New York. W. W. Norton. 1989, page 28
in J. Wells, op. cit.
de sauvetage. En effet, l’homme de Piltdown étayait la
théorie voulant que l’homme ait eu un ancêtre au crâne
volumineux et une mâchoire simiesque, ce qui était le
cas en l’occurrence. En 1953, Joseph Weiner, Kenneth
Okley et Wilfrid Le Gros-Clark, ont prouvé que le crâne
de Piltdown appartenait à un homme moderne, et que la
mâchoire était celle d’un orang-outang. La mâchoire
avait été chimiquement traitée pour ressembler à un
fossile, et les dents avaient été délibérément diminuées
pour ressembler à celles d’un être humain. La fraude,
car il s’agissait bien d’une fraude, avait fait les beaux
jours des évolutionnistes durant plus de quarante ans.
Pourtant, entre 1912 et 1953 tous les éléments de la
supercherie étaient là, sous les yeux des spécialistes,
qui ne se sont pas beaucoup pressés pour les dénoncer.
Chose qui ne devrait pas étonner le lecteur, la plupart
des manuels spécialisés ne mentionnent pas cette tri-
cherie. On peut facilement comprendre que leurs rédac-
teurs n’aient pas voulu montrer que des scientifiques
ont pu être mystifiés pendant plus de quatre décennies
par un amateur. Tout comme ils ont tenu à dissimuler le
fait que ces scientifiques n’ont voulu voir dans l’homme
de Piltdown, que ce qu’ils souhaitaient voir pour soute-
nir l’évolutionnisme (p. 217).
Depuis cette triste affaire, le nombre de fossiles a sin-
gulièrement grandi, chaque découverte ne faisant que
compliquer le problème au lieu de le simplifier. Comme
l’ont noté les paléontologues Niles Eldredge et Ian
Tarresall en 1982 dans The Myths of Evolution, pages
126-127 :
« On pouvait raisonnablement espérer que l’histoire
de l’évolution humaine deviendrait plus claire au fur
et à mesure que seraient trouvés des fossiles
d’homidiens en plus grand nombre. Ce n’est pas le
cas, car c’est le contraire qui s’est produit » (p. 218).
M. J. Wells dit bien que la preuve par les fossiles dé-
bouche sur de nombreuses interprétations parce que les
spécimens individuels peuvent être reconstruits de fa-
çons variées, et aussi parce nos connaissances sur les
fossiles ne peuvent pas établir de parentés entre
l’ancêtre et le descendant. Il cite deux exemples édifiants
dont l’un est une expérience faite par le mensuel Natio-
nal Géographie. Il a été demandé à quatre artistes
peintres de reconstituer la silhouette d’un hominien fe-
melle en s’inspirant des restes de sept os fossilisés. Le
résultat a donné quatre dessins différents 33.
L’impossibilité de résoudre le problème de l’origine
humaine en déterminant un lien de parenté à partir des
données que nous possédons sur les fossiles a d’ailleurs
été évoquée par Constance Holden de la manière sui-
vante : « C’est une tâche qu’un anthropologue a compa-
rée à la tentative de reconstitution du roman Guerre et
Paix à l’aide de treize pages choisies au hasard 34.
En 1999, Henry Gee, rédacteur en chef pour les
sciences de la revue Nature, a écrit :
« Aucun fossile n’est enterré avec son certificat de
naissance. Les intervalles de temps qui séparent les
fossiles sont tellement énormes que nous ne pouvons
rien dire de définitif sur leur possible connexion entre
ancêtre et descendant. Prendre un alignement de
fossiles et prétendre qu’ils représentent un lignage
n’est pas une hypothèse scientifique qui peut être

33 National Géographic. n° 197, mars 2000, p. 140, in J. Wells, op. cit.


34 Science, n° 213,1981, pp. 737-740, in J. Wells, op. cit.
testée, mais une assertion qui comporte autant de
validité qu’une histoire que l’on raconte aux enfants
pour les faire dormir35 ».
Il nous est impossible de reprendre ici tous les argu-
ments et toutes les critiques émises par des scientifiques
experts dans leur domaine visant à contester la validité
de la descendance simienne de l’homme. Pour faire
bonne mesure, nous citerons cependant une dernière
opinion, celle de l’anthropologue Geoffrey Clark, de
l’Arizona State University, émise en 1997 :
« Les scientifiques ont tenté pendant plus d’un siècle
de parvenir à un consensus sur les origines de
l’homme moderne. Pourquoi n’y sont-ils pas parve-
nus ? Parce les paléoanthropologues œuvrent en
fonction de différentes opinions, préconceptions et
suppositions. Ainsi, tous les modèles explicatifs de
l’évolution humaine ne sont guère plus que des châ-
teaux de cartes. Enlevez une carte et la structure de
déduction toute entière s’écroule » (p. 225).

La conclusion qui s’impose


Dans cette affaire nous sommes à l’évidence confrontés
à une situation où s’enchevêtrent incertitudes, incohé-
rences, impasses voulues, affirmations péremptoires dé-
nuées de tout fondement, et mauvaise foi. À cela, il faut
ajouter les falsifications des dessins montrant les pré-
tendues différentes étapes de l’évolution de certains or-

35Henry Gee. In Search of Deep Times : Beyond the Fossil Record to a New
History of Life, New York, The Free Press, 1999, p. p. 123,23, et 116-117, in J.
Wells, op. cit.
ganismes, dont celle de l’homme. Comme le dit bien
M. J. Wells, cette iconographie truquée a un pouvoir
évocateur énorme sur le public, pour promouvoir dans
l’esprit du commun des mortels l’idée que l’évolution de
la vie n’est qu’une succession de circonstances heu-
reuses naturelles. Elle agit de la même façon que les
images utilisées par les publicistes, car elle laisse dans
la mémoire visuelle une empreinte pratiquement indélé-
bile qui fausse l’univers conceptuel de ceux qui la reçoi-
vent. C’est pourquoi les revues de vulgarisation scienti-
fique accessibles chez les marchands de journaux les
utilisent régulièrement dans un but d’édification.
Hélas, il s’agit d’une croyance mythique qui repose es-
sentiellement sur la volonté farouche des évolutionnistes
de combattre le créationnisme par tous les moyens, y
compris les plus inavouables. Car le créationnisme im-
plique non seulement l’idée du Dieu créateur des reli-
gions, mais aussi de « dieux » pouvant être interprétés
très facilement de nos jours comme des Extraterrestres.
Ce qui veut dire qu’avouer l’invalidité de l’évolution-
nisme est impossible pour la Science étatique (inféodée
aux gouvernements puisqu’elle vit des budgets qu’ils
leur allouent). En effet, un tel aveu saborderait tous les
acquis scientifiques et philosophiques sur lesquels repo-
sent nos sociétés. De plus cela donnerait du grain à
moudre au monde religieux et à l’hypothèse de la pans-
permie dirigée que nous évoquerons dans le prochain
chapitre. C’est une situation particulièrement intolé-
rable, impossible à envisager dans le contexte scienti-
fique et politique actuel.
Cela signifie que le mythe de l’évolutionnisme a encore
de beaux jours devant lui, et que ses adeptes devront de
plus en plus souvent, avoir recours à divers tours de
passe-passe pour évacuer les découvertes importantes
susceptibles de contrarier davantage le dogme en place.
C’est d’ailleurs une pratique mise en œuvre depuis long-
temps. En effet, selon des informations que nous avons
obtenues de plusieurs sources sérieuses, des éléments
importants trouvés sur des sites archéologiques ont été
mis sous le boisseau parce qu’ils remettent en cause
tout l’échafaudage bâti par la science sur l’histoire de
nos civilisations.
Mais comme l’affirme bien M. J. Wells :
« Ceci n’est pas de la science. Ceci n’est pas la re-
cherche de la vérité. Ceci est du dogmatisme, et on
ne devrait pas lui permettre de dominer la recherche
ni l’enseignement scientifique » (p. 248).
Il est rare que nous approuvions les déclarations des
hommes de science, mais en cette circonstance, nous
sommes totalement en harmonie avec celles de ce biolo-
giste et embryologiste professionnel.
Pour clore ce chapitre, nous citerons un exemple par-
ticulièrement édifiant montrant comment la science « of-
ficielle » a réagi à une découverte impliquant un chan-
gement au dogme en place sur l’ancienneté de l’homme
de Cro-Magnon.
Cela s’est passé en 1966, et concerne une découverte
faite par une archéologue professionnelle, Mme Virgina
Steen-McIntyre, qui œuvrait à l’époque pour le compte
de l’U. S. Geological Survey, au sein d’une équipe placée
sous les auspices de la National Science Foundation. Au
cours de fouilles sur un site archéologique mexicain, des
outils en pierre identiques à ceux attribués à l’homme de
Cro-Magnon sur des sites européens ont été mis au jour.
Des analyses effectuées par les méthodes de datation en
usage à l’époque, ont révélé que l’âge de ces objets re-
montait aux alentours de 250.000 ans. Or, le consensus
qui dominait à ce moment-là chez les archéologues et les
paléontologues situait l’ancienneté de l’homme de Cro-
Magnon à environ 100.000 ans. Donc, la nouvelle dé-
couverte obligeait la science à revoir sa copie, à réécrire
tous les manuels spécialisés, et à reformuler entière-
ment la théorie de Darwin. Que les analyses faites aient
ou n’aient pas été bonnes, cela n’a pas d’importance ici.
Ce qui l’est c’est la réaction de la hiérarchie. Les manda-
rins de la science ont choisi immédiatement de réfuter la
découverte et de discréditer le travail de l’équipe qui
l’avait faite. Comme Mme Steen-McIntyre s’entêtait à vou-
loir persister et signer, elle a été évincée de la commu-
nauté scientifique sans autre forme de procès, et elle n’a
plus été en mesure de retrouver un travail dans sa spé-
cialité36.
Comme c’est « beau » la science pratiquée de cette
manière. Quand on saura que cet exemple n’est pas
unique, qu’il s’est même répété plus souvent que l’on ne
croit dans différentes disciplines scientifiques, comment
ne pas être révolté ?
Maintenant que nous avons prouvé sur de seules
bases scientifiques sûres que l’évolutionnisme ne tenait
pas la route, le champ est largement ouvert pour
d’autres hypothèses. Nous allons démontrer dans la se-
conde partie que ce champ va se rétrécir considérable-
ment, car certaines théories que la Science tient en ré-
serve (après les avoir niées pendant de nombreuses an-
nées), peuvent également être éliminées grâce à des

36Michael A. Cremo & Richard L. Thompson, The Hidden History of the Human
Race, Badger (CA), USA, Govardhan Hill Publishing. 1994. pp. 91-94.
constats faits par des scientifiques. C’est le sujet traité
dans notre chapitre II.
2

Le mythe de l’évolutionnisme

(Deuxième partie)

Les textes classiques sur la paléoanthropologie sont


déterminés davantage par une ossature basée sur des
récits traditionnels que par des preuves matérielles.
Misia Landau, paléoanthropologue, Narratives of
Human Evolution, New Haven, CT, Yale University
Press, 1991, pp. IX-X.

Introduction
Cette seconde partie, tout comme la première, ne com-
porte que des informations à caractère scientifique, nos
références se rapportant à des hommes de science ou
des revues spécialisées. En conséquence, quiconque se-
rait indisposé par ce qu’elles divulguent est invité à en-
voyer ses remarques aux sources qui les ont divulguées.
Le lecteur trouvera ici d’autres données réduisant
l’évolutionnisme à une simple spéculation sans le
moindre fondement véritable. Il découvrira aussi di-
verses précisions rendant précaires certaines méthodes
utilisées par la science, notamment pour la datation des
fossiles et des terrains sédimentaires. Enfin, nous lui
soumettons également des éléments récemment publiés
dans des revues scientifiques françaises, qui tendent
plus ou moins à s’opposer au dogme en place concer-
nant l’origine de la vie.
Que l’on ne vienne pas nous dire que les théories
scientifiques sont immuables. Par exemple, nous lisons
dans un mensuel spécialisé récent, qu’une révolution est
en train de s’opérer pour la physique. À l’en croire, Gali-
lée, Newton et Einstein sont maintenant dépassés. En
effet, des chercheurs australiens ont fait une découverte
fondamentale remettant en cause les quatre forces de la
nature ; la force de gravitation, la force électromagné-
tique, l’interaction faible, et l’interaction forte. Pour plus
de détails il faut se reporter à notre référence37.
Les lecteurs friands de données scientifiques très tra-
pues peuvent aussi consulter le livre de Michael Denton,
biochimiste et généticien, professeur à l’université
d’Otago, Nouvelle-Zélande, qui a été traduit en français.
Ils en auront largement pour leur argent. Voici d’ailleurs
ce qu’il écrit dans sa préface :
« C’est la première fois, je crois, qu’au cours de ces
dernières années l’on tente de donner une interpré-
tation totalement téléologique du phénomène de la
vie sur la Terre, en exposant foutes les raisons de
penser que la vie, l’homme et tout le phénomène de
l’évolution ont été engendrés par quelque processus
orienté vers un but, mystérieusement inscrit dans la
nature des choses depuis l’origine. Le principal ob-
jectif de ces pages est de montrer que l’hypothèse
traditionnelle du dessein, loin d’être la doctrine su-
rannée et obscurantiste décrire par certains, est en-

37 Science & Avenir, no 656, octobre 2001, p. p. 76-84.


tièrement compatible avec les faits connus en
science38 ».
La téléologie est une doctrine selon laquelle le monde
obéit à une finalité. Il existe d’autres ouvrages du même
genre, plus ou moins anciens, dont la plupart ne sont
accessibles qu’en langue anglaise, tels ceux des scienti-
fiques suivants : Laurence J. Henderson professeur de
chimie biologique à l’université d’Harvard (1958) ;
George Wald, professeur de biologie à Harvard, (1952) ;
A. E. Needham, zoologiste à Oxford (1965) ; Carl F. A.
Pantin, professeur de biologie à l’université de Cam-
bridge (1968), etc.
En France, il y a bien eu quelques rares et timides es-
sais se risquant à contrarier l’évolutionnisme. Par
contre, un ouvrage relativement récent du biologiste
bien connu Rémy Chauvin se montre catégorique pour
renvoyer les darwinistes à leurs chères études. Nous le
recommandons chaudement au lecteur non ligoté par
des interdits d’un autre âge. Il est à la portée de tous les
niveaux d’instruction tout en restant très technique, et
s’appuie sur une bibliographie impressionnante. C’est
un régal pour les amateurs de tabous renversés, avec de
l’humour en prime39.
Alors, pourquoi s’évertue-t-on à persister dans l’erreur
qui consiste à défendre l’évolutionnisme, quand des
preuves scientifiques formelles en définissent parfaite-
ment le mal fondé ? Est-ce la peur du retour en force du
créationnisme, autrement dit de Dieu ? Certes, il y a

38 Michael Denton, L’évolution a-t-elle un sens ? Paris, Fayard, 1997, p. p. 7-8.


39Rémy Chauvin, Le darwinisme ou la fin d’un mythe, Paris, éditions du Ro-
cher, 1997.
probablement encore de nombreux chrétiens prati-
quants opposés au darwinisme par pure conviction reli-
gieuse. Par contre, chez les biologistes c’est différent,
comme le dit bien Rémy Chauvin ainsi :
« Il est non moins certain que les biologistes opposés
à Darwin ne sont pas créationnistes ».
40

Nous pensons qu’ils doivent plutôt privilégier


l’hypothèse d’une intelligence extraterrestre originaire
d’une autre planète que la nôtre, même s’ils n’osent pas
le dire ouvertement.
Rémy Chauvin explique aussi à sa manière comment
ses confrères darwinistes ont réagi quand il a osé
s’opposer à leur « credo » lors d’une conférence :
« Je fis connaissance avec un degré de fanatisme
que je n’avais jamais rencontré dans les sciences
/…/ L’injure remplaça les arguments : l’un des con-
férenciers compara ceux qui ne croyaient pas trop au
darwinisme aux partisans de la terre plate auxquels
Hitler s’intéressa, etc… L’un de mes collègues et an-
cien élève m’envoya une lettre furibonde parce que je
lui avais présenté quelques critiques d’un énorme
livre qu’il venait de concocter, sur l’évolution darwi-
nienne bien sûr. Si bien que je me décidai à y regar-
der de plus près41 ».

40 Rémy Chauvin, op. cit., p. 9.


41 Rémy Chauvin, op. cit., pp. 7-8.
L’évolutionnisme n’est qu’une croyance
Actuellement, l’orthodoxie scientifique admet trois théo-
ries différentes, toujours dans le cadre de
l’évolutionnisme et du transformisme, ce qui est déjà
l’indication qu’au moins deux d’entre elles ne sont pas
crédibles.
1. La théorie de la semence extraterrestre.
2. La théorie de la soupe primitive originelle.
3. La théorie des fonds océaniques féconds42.
Dans notre dernier livre nous avons émis l’idée que
l’intelligence supérieure qui crée les phénomènes para-
normaux, dont les Ovnis sont les derniers en date, pour-
rait être responsable de la vie sur notre planète43. Cer-
tains de nos lecteurs ont pu ou dû penser que nous
bousculions beaucoup trop l’ordre établi par les manda-
rins qui régissent notre Science rationaliste. D’évidence,
nos vues de modeste chercheur ne font pas le poids face
aux concepts en vigueur au sein d’un milieu qui regorge
de scientifiques dont bon nombre de prix Nobel.
Toutefois, comme nous l’avons vu dans le chapitre I,
nous avons fourni des données établies formellement
par des scientifiques de haut niveau qui remettent en
cause les notions d’évolutionnisme et de transformisme
sur lesquelles s’appuie encore officiellement la science.
D’autant que ces données nous confortent davantage
dans nos opinions exposées dans notre précédent ou-
vrage cité ci-dessus. Déjà, en 1993, nous avions eu

42 (Science et Avenir, n° 647, janvier 2001, p. 42).


43(Jean Sider, Ovnis : La solution du mystère ? Villeselve, éditions Ramuel,
2001).
l’attention attirée par un excellent dossier faisant état
des polémiques engendrées par l’évolutionnisme au sein
du monde scientifique44.
Mais avant de développer ces nouvelles données, il
faut que le lecteur connaisse le sens exact de ces deux
mots relatifs à des théories que l’on enseigne actuelle-
ment dans les établissements scolaires et universitaires
sur l’origine de la vie. Celui qui les connaît déjà voudra
bien nous pardonner cette initiative, mais il faut penser
à ceux qui ignorent tout dans ce domaine.

Définition de l’évolutionnisme :
Doctrine philosophique et sociologique (Spencer, Teil-
hard de Chardin) fondée sur le transformisme des biolo-
gistes (Lamarck, Darwin), selon le Quid, 1996.

Définition du transformisme :
Théorie de l’évolution des êtres vivants, selon laquelle les
espèces dérivent les unes des autres par transforma-
tions successives, selon le Robert, 1994.
Ainsi, pour le Quid, l’évolutionnisme est une doctrine
philosophique et sociologique, et non une science. C’est
un concept, une croyance qui, nous l’avons vu précé-
demment, n’est qu’un mythe scientifique. D’autant que,
chose à ne pas négliger, plusieurs disciplines scienti-
fiques ont prouvé que les espèces ne sont pas le résultat
de mutations qui se sont produites sur plusieurs mil-
lions d’années, dont les deux suivantes :

44 L’Événement du jeudi, n° 477,23 au 23 décembre 1993, p. p. 66-85.


1. La paléontologie, par l’étude des fossiles d’êtres
vivants.
2. La génétique, par l’étude du noyau des cellules
vivantes.

La paléontologie
C’est la science des êtres vivants (animaux et végétaux)
qui ont peuplé la Terre au cours des temps géologiques,
fondée sur l’étude des fossiles.
La théorie d’une soupe primitive qui aurait donné
naissance à des cellules simples par génération sponta-
née n’est plus recevable depuis que Pasteur, en 1866, a
prouvé que la matière inerte n’engendre pas la vie 45. Il
n’y a donc pas de génération spontanée. Seule la vie en-
gendre la vie.
La vie humaine et animale est apparue sur Terre d’un
seul coup sans aucun lien entre chaque espèce, l’étude
des restes fossilisés le prouve. En effet, si l’on excepte
les espèces disparues, les fossiles retrouvés ne sont pas
différents des êtres qui vivent de nos jours. On n’a ja-
mais trouvé de fossiles de mutants. En conséquence, il
n’y a pas eu mutations d’espèces ayant donné naissance
à des espèces nouvelles, qui elles-mêmes auraient en-
gendré d’autres espèces bien spécifiques. C’est le profes-
seur italien Roberto Fondi, de l’université de Sienne, qui
apporte ces précisions dans une cassette-vidéo que nous
avons acquise alors que le manuscrit de notre livre cité
plus haut était chez l’imprimeur (voir note en fin de cha-
pitre).

45 Science & Vie, n° 966, mars 1998, p. 60.


Une autre source admet que cinquante ans de re-
cherches pour établir l’origine de la vie dans la « soupe
primitive » n’ont donné aucun résultat. Une à une,
toutes les solutions envisagées qui ont pu être testées en
laboratoire, se sont révélées systématiquement faus-
ses 46 . Bien entendu, en théorie ce n’est pas un échec
définitif car les paramètres à considérer, en la matière,
sont nombreux, presque à l’infini. Néanmoins, l’option
de la « soupe primitive » suppose, également l’évolu-
tionnisme et le transformisme, ce qui lui ôte en grande
partie sa validité.
Les espèces disparues peuvent s’expliquer par des
facteurs naturels. Par exemple, l’astéroïde tombé il y a
65 millions d’années au Yucatan (Mexique), a provoqué
« un incendie monumental et projeté dans l’atmosphère
des millions de tonnes de poussière obscurcissant le ciel
pour des années. Résultat : les deux tiers de toutes les
espèces vivantes ont disparu », dont les animaux géants
tels les dinosaures 47 , En effet, la suspension de cette
poussière, par effets mécanique et thermique, a provo-
qué un manque, voire une suppression de l’ensoleil-
lement du sol de la planète durant de longs mois. Les
conséquences engendrées ont été une chute de la tem-
pérature de l’air et une disparition de la photosynthèse
des plantes. D’où la disparition de la végétation, laquelle
a débouché sur la famine et la mort des herbivores puis
des carnivores. Cela a été démontré clairement dans un
ouvrage écrit par deux scientifiques américains 48.

46 Sciences Avenir n° 647, janvier 2001, p. 44.


47 L’Express, n° 2199, 26 août-1er septembre 1993, p. 43.
48 Carl Sagan et Richard Turco, L’hiver nucléaire, Paris. Le Seuil, 1991.
La « soupe primitive » étant éliminée, restent les deux
autres théories. Celle de la semence extraterrestre sous-
entend que la vie serait issue de la présence prouvée
d’acides aminés dans des météorites et micrométéorites
tombées sur Terre il y a 4,5 milliards d’années. Cette
théorie est le choix préféré du chimiste français André
Brack. Enfin, celle de la vie qui se serait formée au fond
des océans – par les volcans sous-marins – a été propo-
sée en 1990 par le biochimiste allemand Gunther Wäch-
tershaüser49.
Malheureusement pour leurs partisans, toutes deux
ne tiennent pas, nous allons voir ci-dessous pour
quelles raisons. Signalons avant ce que Rémy Chauvin
écrit à ce propos :
« La paléontologie est loin de soutenir les thèses du
gradualisme darwinien, et ne permet en aucun cas
d’extrapoler les résultats d’expériences qui ont duré
quelques mois, à l’échelle des millions d’années des
temps géologiques 50 ».

La génétique
Une cellule simple ne peut, en aucun cas, évoluer en
cellule complexe. La théorie voulant que la sélection na-
turelle puisse produire des mutations d’espèces est
fausse. Bien au contraire, la sélection naturelle élimine
les nouveautés entraînées par mutation, car elle a un
effet stabilisant sur la vie. Ce qui revient à dire que la
théorie disant que l’homme provient d’une bactérie pri-

49 Sciences & Avenir, n° 647, janvier 2001, p. 45.


50 Rémy Chauvin, op. p. 17.
mordiale qui a évolué en mutations successives de plu-
sieurs espèces sur plusieurs millions ou milliards
d’années, est absolument fausse. Rémy Chauvin précise
d’ailleurs ceci :
« Quant à la génétique, elle condamne sans appel
l’extrême naïveté qui a consisté pendant tant
d’années, et consiste encore, à attacher un caractère
à un gène déterminé. Il est vain de se dissimuler que
la génétique sur laquelle les darwiniens comptaient
tellement, va les forcer d’ici peu à modifier complè-
tement leurs points de vue sur l’évolution 51 ».
Autre chose, il ne faut pas confondre espèces et races.
Une espèce peut produire plusieurs races, mais elle ne
peut évoluer en une espèce différente (ou mutante). De
même, il ne faut pas considérer les produits d’hybri-
dation, comme le mulet (issu du croisement de l’âne et
de la jument), ou le bardot (né d’une ânesse et d’un che-
val). Les hybrides sont généralement stériles. Plus rares
sont ceux qui peuvent être fertiles, mais lors de la re-
production, la descendance est formée d’individus purs,
donc non hybrides, en proportion croissante jusqu’à une
certaine limite. Autrement dit, les gènes d’une seule es-
pèce non hybride entrent en ligne de compte, ce qui veut
dire que les règles de la nature reprennent le dessus.
Les formes de vie ont toujours été complexes depuis
l’origine. L’étude du noyau des cellules montre que le
système de reproduction des enzymes, sans lesquelles la
synthèse des protéines ne peut se faire, est identique
depuis les bactéries jusqu’à l’homme. Étant donné que
les mêmes plantes et créatures existent de nos jours

51 Rémy Chauvin, op. cit., p. 17.


comme dans un passé très lointain, cela veut dire que le
même mécanisme complexe de la vie a existé depuis
l’origine. Pour les généticiens, c’est la preuve que
l’évolution biochimique n’a jamais eu lieu.
Quand on compare aussi les chromosomes et l’ADN
de l’Homme avec ceux des autres espèces, on peut voir
que l’être humain appartient à une espèce originale. Au-
trement dit, il ne dérive d’aucune autre espèce, car il
n’existe aucune preuve montrant qu’il provient d’un
quelconque autre animal antérieur.
D’autre part, l’hypothèse du Big Bang a été élaborée
pour soutenir l’évolutionnisme, et sans évolutionnisme,
il n’y a plus de Big Bang.
Toutes ces informations émanent de l’italien Giuseppe
Sermonti, généticien et biologiste moléculaire (voir note
en fin de chapitre). À noter que la théorie du Big Bang a
déjà été sérieusement malmenée il y a une dizaine
d’années52.
Un autre scientifique, le professeur M. Giertych, de
l’Académie des Sciences de Pologne, qui enseigne la gé-
nétique des populations à l’université de Torun a dit ce-
ci :
– Aucune mutation positive n’a été observée.
– La nature corrige les erreurs génétiques.
– Il existe des dérives génétiques. Elles ne produi-
sent que des variétés de races différentes, mais pas
de nouvelles espèces.

52 Science & Vie, n° 865, octobre 1989, p. p. 32-33.


– Pour produire de nouvelles espèces, il faudrait de
nouveaux gènes. Or, on ne connaît pas de produc-
tion naturelle de nouveaux gènes.
– Il n’a jamais existé d’organismes simples à
l’origine. Tous les organismes végétaux, animaux et
humains sont nés complexes.
– L’évolutionnisme n’est pas une science mais une
opinion, ou plutôt une spéculation (voir notre réfé-
rence en fin de chapitre).
Cette dernière citation confirme en gros la définition
de l’évolutionnisme donnée par le Quid, citée au début
de ce chapitre. Au reste, une information publiée ré-
cemment dans une revue française pourtant pro évolu-
tionniste à 99 % accrédite les données citées ci-dessus.
En effet, elle résume un rapport publié dans le fa-
meux mensuel américain Nature n° 6823, qui cite un
constat important fait par des scientifiques sur la
mouche drosophile, ou mouche du vinaigre, insecte cité
dans le chapitre précédent. On sait que chaque gène est
porté par deux brins qui sont le miroir l’un de l’autre.
On admettait jusque-là que, lorsqu’un gène devait être
décrypté pour fabriquer la protéine qu’il code, seul l’un
des brins était lu. Des biologistes du laboratoire Mariano
Labrador, à Baltimore (Maryland), ont voulu en avoir le
cœur net et ont introduit deux mutations identiques sur
chaque brin d’un gène de mouche drosophile, bloquant
ainsi la synthèse de la protéine correspondante. Or, ils
ont remarqué ceci : chaque brin d’ADN a été lu, et les
deux lectures ont été comparées et modifiées pour abou-
tir à la bonne version53.

53 Science & Vie, n°1007, août 2001, p. 15.


C’est la preuve incontestable que la nature peut corri-
ger les tentatives de mutations artificielles, ce qui veut
dire que les mutations naturelles d’une espèce en
d’autres espèces ne peuvent se produire.

Pas d’origine martienne ?


En 1996, les premières analyses effectuées sur la météo-
rite martienne ALH 84001, avaient permis aux cher-
cheurs du Johnson Space Center, à Houston (Texas),
d’affirmer y avoir détecté des traces d’une vie rudimen-
taire. Ce qui a eu pour résultat de susciter aussi bien de
nombreux articles élogieux que de critiques sceptiques
dans la presse internationale. Hélas, les analystes au-
teurs de ce « scoop » se sont lourdement trompés. Ce qui
montre encore qu’il faut accueillir avec la plus grande
prudence les verdicts scientifiques de ce genre, surtout
quand ils ne sont pas confirmés par des contre-
analyses.
En effet, la Sud-Africaine Frances Westall, experte
mondiale des bactéries fossiles, a mené une recherche
en profondeur sur cette météorite qu’elle a disséquée à
fond. Avec preuves à l’appui, elle a démoli les « décou-
vertes » de ses collègues américains. Cela a été une ter-
rible désillusion pour ces scientifiques, qui se sont rapi-
dement consolés grâce à une augmentation sensible des
budgets en faveur des programmes d’astrobiologie de la
NASA. On peut même se demander si leur fausse décou-
verte n’a pas été prétendue authentique dans ce seul
but. Étant donné que pour obtenir des crédits destinés à
la recherche scientifique, ce genre de manœuvre se pro-
duit plus souvent qu’on ne le croit, il n’est pas du tout
incongru d’envisager cette explication.
Le fait que Mars est beaucoup plus âgée que la Terre
a pu conforter la théorie selon laquelle la vie terrestre
tirerait son origine de la planète rouge. On voit que cette
théorie a pris du plomb dans l’aile. Toutefois, ses parti-
sans gardent un espoir car deux autres météorites mar-
tiennes, l’une âgée de 1,3 milliards d’années, l’autre de
100 millions d’années, restent encore au centre de bien
des discussions, mais dans l’état actuel des choses c’est
le statu quo.
À noter cependant que la dernière sonde américaine,
Mars Global Surveyor, a pris des photos de la planète
rouge publiées au début de décembre 2000. Elles mon-
trent des traces très nettes de couches de roches sédi-
mentaires, peut-être modelées à la suite d’une érosion
océanique. Elles ont été estimées vieilles de 3,5 milliards
d’années, et Mme Westall pense qu’elles peuvent receler
des fossiles. Il lui faudra cependant attendre 2011 pour
être fixée sur ce point, car c’est l’année prévue pour les
expéditions martiennes devant rapporter des carottes
prélevées dans le sous-sol sédimentaire54.
Ce qui n’a pas empêché la même revue scientifique
d’admettre en août 2001 :
« Les théories classiques sur l’origine de la vie sont
mises à mal […] Notre proche voisine, la planète
Rouge, aurait pu nous céder facilement un peu de
vie. Nous sommes peut-être tous des petits Mar-
tiens55 ! ».
Le rédacteur voulait parler encore des météorites mar-
tiennes tombées sur Terre qui auraient pu nous amener

54 Sciences & Avenir, n° 647, janvier 2001, p. p. 38-41.


55 Sciences & Avenir, n° 654, août 2001, p. p. 40 et 41.
les premières bactéries ayant donné naissance à la vie
sur notre planète. C’est un nouvel intérêt pour la
« panspermie », qui sera évoquée par ailleurs. Cela
montre que les deux autres théories, l’atmosphère primi-
tive et les fonds océaniques (ou volcans des abysses),
n’ont plus la crédibilité que la Science leur avait oc-
troyée, du moins aux yeux de certains journalistes
scientifiques, ce qui est déjà mieux que rien.

Méthodes de datation peu sûres


L’anthropologue Yves Coppens va jusqu’à dire que
l’homme semble « sorti de nulle part », car les scienti-
fiques qui se penchent sur son origine avouent ne pas
posséder de preuves formelles indiquant sa provenance
exacte56.
D’autant que si l’on en croit certains scientifiques
comme, MM. Guy Berthault, spécialiste en sédimentolo-
gie, et le professeur Boudreaux, spécialiste en chimie
physique et organique à l’université de New Orléans
(Louisiane), les méthodes en usage pour dater les fos-
siles sont très loin d’être fiables.
En stratigraphie, par exemple, la plupart des dates
données par la science « officielle » sont faussées car on
a découvert que certains facteurs géologiques spéci-
fiques relatifs à la formation des strates et des couches
sédimentaires les invalident. Déjà, à la fin du
XIXe siècle, l’expert allemand en sédimentologie Jo-
hannes Walter, en creusant verticalement dans la baie
de Naples, avait fait une découverte importante. Mais

56 Sciences & Avenir n° 638, avril 2000, p. 58.


avant d’en parler, il faut que le lecteur connaisse la défi-
nition de trois termes géologiques importants : banc,
strate, et couche.
1. BANC : Couche naturelle, consistante, plus ou
moins régulière et horizontale, de matières miné-
rales superposées.
2. STRATE : Chacune des couches sédimentaires
qui constitue un terrain, en particulier un terrain
sédimentaire.
3. COUCHE : Contrairement aux bancs et aux
strates, on ne voit pas les couches car elles se con-
fondent dans les strates et se divisent en bancs de
manière latérale (voir explications détaillées ci-
dessous).
Donc, M. J. Walter s’est rendu compte que dans la
baie de Naples, de la côte vers la pleine mer, l’ordre était
le même tant pour les bancs horizontaux, que pour les
bancs verticaux. Conclusion : on était dans l’erreur
quand on disait que le banc du fond était plus ancien
que celui du dessus. En fait, ce scientifique a pu consta-
ter que tous les bancs, ceux du dessus, du milieu, et du
dessous, étaient en train de se former de façon latérale.
Ainsi une partie du banc inférieur avait le même âge que
le banc supérieur.
M. J. Walter s’est alors aperçu que la cause de la for-
mation latérale était la suivante : les particules des sé-
diments se déversant dans les mers par le biais des
cours d’eau, des inondations et du vent, se trient selon
leur taille. Les plus grosses particules restent près de la
côte ; les moins lourdes sont entraînées un peu plus
loin ; et les particules les plus fines sont emportées en-
core plus loin par les vases et les courants. De fait, les
couches de sédiments se déposent les unes à côté des
autres, à cause de cette formation latérale des bancs.
Résultat, certaines parties d’un banc inférieur peuvent
être moins âgées que certaines parties supérieures, alors
que l’on considère en principe qu’un banc inférieur doit
être plus âgé que le banc supérieur.
Bien entendu la découverte de M. J. Walter a fait
l’objet de contestations, car elle expliquait seulement la
fondation des roches côtières. Or, dans les années 1970,
plusieurs sédiments prélevés par forage ont été ramenés
des fonds océaniques par le vaisseau Global Challenger.
Leur examen a alors apporté la preuve que le scienti-
fique allemand avait raison Cela signifie que, virtuelle-
ment, toutes les roches sédimentaires ont dû se former
de la même façon. Ainsi des bancs différents peuvent
avoir le même âge.
Là encore, certains mandarins de la Science n’ont pas
accepté cette confirmation. Il a fallu attendre 1980 pour
que M. Guy Berthault, à l’université du Colorado, dé-
montre à partir d’expériences menées en laboratoire, que
la découverte de M. J. Walter était tout à fait fondée.
On sait aussi que des expériences ont montré que les
strates ne donnent aucune indication sur l’âge. Seule la
matière vivante absorbe en permanence du carbone pro-
venant du gaz carbonique de l’atmosphère. (C14 très rare
et radioactif, et ses jumeaux isotopes C12 et C13 stables).
Quand l’organisme meurt, l’échange avec l’atmosphère
cesse, et la radioactivité du carbone 14 décroît de moitié
tous les 5 568 ans (période du C14). Cette méthode est
censée être valable jusqu’à 40000 ans seulement.
Comme les roches n’ont, jamais été en vie elles ne con-
tiennent pas de carbone 14. De plus, les fossiles que l’on
trouve dans les roches stratifiées ne peuvent être datés
par la méthode du carbone 14, car leur matière natu-
relle est devenue pierre. D’ailleurs, le professeur Bou-
dreaux a été catégorique pour affirmer que la datation
par le carbone 14 n’était absolument pas fiable.
D’autre part, la datation par les propriétés nucléaires
de certains éléments des roches (tels l’uranium, le stron-
tium, le thorium, et le rubidium) est également sujette à
caution car leurs sels radioactifs sont solubles dans
l’eau. Comme il y a eu des inondations quasi planétaires
à plusieurs reprises à travers les âges, les fuites dues à
la solubilité des sels fausse la datation. Ce qui confère
aux échantillons analysés un âge plus élevé que celui
qu’ils ont réellement. Ainsi, les dates fort éloignées attri-
buées à certains restes fossilisés sont à revoir à la
baisse.
Pour plus d’explications à caractère scientifique sur
ces points relatifs aux roches sédimentaires et aux data-
tions, se reporter à la cassette vidéo signalée dans notre
note en fin de chapitre. Elle en livre de nombreux par
l’entremise de deux scientifiques, MM. Bertault et Bou-
dreaux, déjà cités, et certaines sont illustrées de sché-
mas animés divers qui permettent de les rendre plus
claires.
Tout récemment, une découverte remettant en cause
la validité de la datation par le C14 a été rendue pu-
blique. Elle est l’œuvre d’un groupe de physiciens améri-
cains dirigés par M. Warren Beck, de l’Université
d’Arizona. Selon eux, entre 45000 et 3300 ans, il y a eu
de très grandes variations de la concentration de C14
dans l’atmosphère. Peut-être est-ce à cause de l’explo-
sion d’une supernova qui aurait irradié la Terre d’un
flux anormalement élevé de rayons cosmiques. Or, si la
concentration du C14 a fortement varié, il devient impos-
sible de dater les fossiles de cette période, car un même
nombre de désintégrations peut correspondre à deux
dates différentes, distantes de plusieurs milliers d’an-
nées57.
Tout ce qui vient d’être exposé ci-dessus signifie im-
plicitement que l’apparition de la vie sur Terre ne serait
pas aussi ancienne que la Science orthodoxe le prétend.

La panspermie dirigée
La panspermie (tout court) est une théorie centenaire
qui a d’abord été défendue par l’Anglais William Thom-
son-Kelvin et le Suédois Svante Arrhenius. Elle se définit
comme suit : germes venus d’autres planètes qui se se-
raient développés sur Terre. Toutefois, cette idée ne pré-
cisait aucunement la nature de ces germes ni leur pro-
venance exacte, ni comment ils auraient pu résister au
froid et au rayonnement pendant la traversée des im-
menses espaces interstellaires (Quid, 1996).
Cette théorie est celle de la semence extraterrestre ci-
tée plus haut. Elle préconise que des germes d’une vie
extraterrestre – des systèmes vivants microscopiques –
auraient évolué vers les premières formes de vie com-
plexes dont nous sommes issus. Ils auraient voyagé « à
l’abri de gigantesques météorites ou à cheval sur des
rayons lumineux ». Toutefois, la même source admet que
« on a maintenant prouvé qu’ils n’auraient pu résister
au froid, au vide et aux rayonnements ultraviolets58 ».

57 Science & Vie, n° 1007, août 2001, p. p. 12-13.


58 Science & Vie, n° 966, mars 1998, p. p. 55-56.
Trois ans plus tard, un son de cloche différent se fai-
sait entendre, et les « preuves » avancées plus tôt se ré-
vélaient inexactes. En effet, des acides aminés ont été
trouvés dans des micrométéorites enfouies au cœur des
glaces polaires, là où elles ont subi peu ou pas
d’altérations chimiques depuis leur arrivée. Elles sont
donc bien conservées. Les chimistes, tel M. André Brack,
déjà cité, ont établi que les acides aminés pouvaient très
bien reste stables, protégés des rayonnements ultravio-
lets par leur gangue minérale. À partir de ces éléments
ils ont également montré qu’il était possible d’assembler
les mini-enzymes (des protéines) qui pourraient bien être
identiques à celles qui ont présidé à l’apparition de la
vie59.
« Qui pourraient », mode conditionnel, exprime seule-
ment une incertitude.
Le problème, c’est que la panspermie implique tou-
jours l’évolutionnisme et le transformisme, théories que
la paléontologie et la génétique ont rendues caduques,
comme démontré plus haut.
Il en va de même avec la théorie des fonds océaniques
féconds qui conclut que la vie doit plutôt être née carré-
ment sur Terre, dans les profondeurs des océans, selon
le géochimiste français Michel Maurette. Ce scientifique
a développé un modèle « faisant intervenir de véritables
petites usines chimiques dans un environnement pré-
servé60 ».

59 Sciences & Avenir, n° 647, janvier 2001, p. p. 42-43.


60 Science & Vie, n° 966, mars 1998, p. p. 63-64.
Ce qui revient à dire que les trois théories admises par
la Science pour expliquer l’apparition de la vie sur Terre
ne sont plus valables.
Les données exposées ci-dessus n’avaient pour objet
que de servir d’introduction à la « panspermie dirigée ».
Elle se définit comme suit ; une autre civilisation douée
d’intelligence et d’une technologie supérieure à la nôtre
a sciemment exporté sur la Terre, il y a environ 4 mil-
liards d’années, les premières cellules vivantes. La très
sérieuse revue américaine Icarus, en 1973, a publié un
texte pour la faire connaître61.
Cette théorie n’est pas du tout née dans le cerveau
d’un passionné d’Ovnis, mais de celui de deux scienti-
fiques de grande réputation. En effet, les promoteurs de
la « panspermie dirigée » sont Leslie Orgel, spécialiste de
chimie prébiotique, et Francis Crick, physicien et bio-
chimiste, prix Nobel de chimie en 1962 pour sa décou-
verte, avec James Watson, de la structure de l’ADN.
Francis Crick a émis sa théorie de la panspermie diri-
gée en 1981 en s’appuyant sur des arguments plus éla-
borés que les modestes allusions d’Icarus. Il a écrit no-
tamment ceci :
« Tous les êtres vivants utilisent le même langage de
quatre lettres pour véhiculer des informations géné-
tiques. Tous utilisent le même langage de vingt
lettres pour construire leurs protéines /…/ Et tous se
servent du même dictionnaire pour traduire un lan-
gage dans un autre62 ».

61 Sciences & Avenir, n° 647, janvier 2001, p. 43.


62 Francis Crick, Life Itself, New York, Simon & Schuster, 1981. p. 47.
Ce qui l’a conduit à se demander comment une telle
uniformité pouvait d’abord surgir, et comment elle pou-
vait être mise en œuvre par la nature pour créer la my-
riade de structures complexes qui constitue la vie sur
notre planète. Si la vie n’était que le résultat de hasards
circonstanciels, comme le prétendent les darwinistes,
alors il est plus probable que de nombreux codes diffé-
rents auraient évolué dans diverses parties du monde,
dans des conditions tout aussi différentes. Se basant
sur des calculs statistiques complexes, F. Crick a dé-
couvert que le hasard ne pouvait pas justifier la vie sur
Terre. C’est ce qui l’a amené à conclure qu’elle venait
d’ailleurs, importée chez nous par une civilisation supé-
rieure. Il a donc émis une hypothèse hardie, au point de
concevoir la Terre comme « une partie du parc cosmique
de la faune et de la flore ». Il envisageait les Ovnis et les
« chariots de Dieu » de la Bible, comme pouvant être les
véhicules d’une civilisation extraterrestre issue d’une
planète gravitant autour d’une étoile proche de notre
système solaire, chargée de nous surveiller discrète-
ment. Il estimait que des créatures disposant d’une très
haute technologie aurait pu réaliser cela très facile-
ment63.
La théorie de la panspermie dirigée a néanmoins un
défaut, elle est invérifiable, tout comme l’est la théorie de
l’évolutionnisme. Ce qui n’a pas empêché l’auteur amé-
ricain Zecharia Sitchin d’écrire une saga en six volumes,
expliquant sur des interprétations archéologiques témé-
raires que cette théorie est tout à fait défendable. Quoi
que l’on dise des spéculations de Sitchin, il faut noter
que les tablettes d’argile sumériennes exhumées racon-

63 Francis Crick, op. cit., p. p. 149 et 158.


tent aussi que des dieux venus du ciel ont créé « à leur
image » une sorte d’esclave qui n’est autre que l’Homo
sapiens. Cette version, quelque peu déformée, s’est re-
trouvée dans la Genèse64.
Nous nous devons aussi de signaler que le célèbre as-
trophysicien anglais Fred Hoyle, décédé le 20 août 2001
à l’âge de 86 ans, était un antiévolutionniste. Depuis les
années 1940, ce scientifique de haut niveau considérait
l’explosion primordiale comme « une théorie naïve et
puérile, digne d’un enfant de huit ans ».
C’est d’ailleurs lui qui, pour s’en moquer, l’avait sur-
nommée « Big Bang » (gros boum). De plus, il était aussi
partisan de la thèse voulant que la vie soit d’origine ex-
traterrestre. C’est peut-être à cause de cette opinion qu’il
s’était forgée, et qu’il a gardé toute sa vie, qu’il a écrit de
nombreux livres de science-fiction65.
Selon un auteur anglais, Fred Hoyle aurait avancé
une chose énorme en 1971 lors d’une conférence de
presse à Londres. Nous citerons les termes qui lui se-
raient attribués :
« Le monde est contrôlé par une puissance qui peut
se manifester sous de nombreuses formes. Elle est
partout, dans le ciel, dans la mer, sous la terre. Elle
contrôle l’humanité par la pensée ».
La même source signale aussi un scientifique « défen-
seur acharné de la théorie darwinienne de l’évolution »
pendant toute sa carrière, mais qui a viré sa cuti. Il
s’agit du Dr David Horn, ancien professeur d’anthropo-

64 The Earth Chronicles, New York, Avon Books.


65 Ciel & Espace, octobre 2001, p. 21.
logie biologique à Fort-Collins (Université d’État du Colo-
rado). Il est maintenant persuadé que l’humanité a été
créée par des Extraterrestres, dont une race continue
encore à contrôler la Terre de nos jours66.
Le lecteur aura sans doute été surpris de ces deux
opinions ahurissantes émanant de scientifiques, en
supposant qu’elles soient authentiques bien entendu.
Cependant, quand il prendra connaissance des éléments
divulgués dans les prochains chapitres, il se rendra
compte qu’elles ne sont pas aussi invraisemblables
qu’elles paraissent être de prime abord.
À noter au passage que François de Sarre, zoologiste
et ichtyologue français, rejette le darwinisme d’une ma-
nière curieuse. À l’en croire, le poisson ne s’est pas mis
à ramper sur le sol pour se muter en serpent, puis en
lézard, etc. C’est le contraire. De même, aussi surpre-
nant que cela puisse paraître, il soutient que c’est le
singe qui descend de l’homme, et non l’inverse, et ainsi
de suite. Il divulgue cette théorie inattendue dans une
revue qui l’est encore davantage, puisqu’elle est dévolue
essentiellement aux mystères du monde paranormal et
aux énigmes scientifiques non élucidées67.
Certes, une théorie nouvelle est toujours mieux que
rien du tout, mais celle qu’il propose est tout aussi illu-
soire, d’autant que F. de Sarre soutient que la vie est
née au fond des océans. Ce qui revient à dire qu’il dé-
fend toujours le même mythe après l’avoir mis à l’envers.
Reste à savoir pour quelle raison il publie ses articles

66 David Icke, Le plus grand secret. St. Zénon. Québec, Louise Courteau. 2001,
p. p. 46 et 45.
67 Le Monde de l’inconnu, n° 293, septembre-octobre 2001, p. p. 36-45.
dans des revues non scientifiques méprisées par
l’orthodoxie scientifique. Aurait-il été censuré par les
médias spécialisés inféodés au sacro-saint dogme évolu-
tionniste ? Cela ne nous étonnerait pas du tout.

Que conclure ?
Il est indéniable que l’évolutionnisme et le transfor-
misme n’ont plus lieu d’être considérés comme valables
puisqu’il est prouvé que ces théories sont invalidées par
au moins deux disciplines scientifiques : la paléontologie
et la génétique. En conséquence, poursuivre leur ensei-
gnement dans les établissements scolaires et universi-
taires pour expliquer comment la vie s’est propagée,
comme cela se pratique toujours, c’est induire les étu-
diants sciemment en erreur.
L’évolutionnisme, on l’a vu plus haut, n’est pas une
science mais une raison philosophique traduisant un
état d’esprit imposé par le dogme scientifique. En prin-
cipe, l’évolutionnisme a été instauré pour s’opposer au
créationnisme. On peut aussi supposer qu’il a été main-
tenu en place pour masquer l’impuissance de la science
à prouver quoi que ce soit sur l’origine de la vie. Dans le
même temps, cela arrange ceux qui redoutent que la
panspermie dirigée par une civilisation extraterrestre
revienne en force. Ce qui aurait pour résultat de re-
mettre en cause tout l’édifice que les scientifiques dar-
winiens et néo-darwiniens ont bâti depuis des décennies
sur l’histoire de notre planète. Une situation qui peut
nuire à l’obtention de budgets que l’on octroie plus ou
moins régulièrement à des équipes de chercheurs, à
condition bien entendu que les résultats espérés qu’elles
pourront produire s’inscrivent dans la continuité du
dogme en place.
Dans le numéro récent d’un mensuel scientifique, on
peut trouver un dossier intéressant sur deux fossiles
d’hominidés trouvés au Kenya en janvier 2001, âgés
respectivement de 5,5 et 6 millions d’années. Un rédac-
teur va jusqu’à écrire ceci :
« Nos ancêtres les plus lointains connus ne sont pas
des singes mais… déjà des hommes ».
Plus loin une rédactrice écrit ceci :
« Mais les paléoanthropologues ne seraient-ils pas
enclins à inscrire un peu trop rapidement leurs dé-
couvertes dans des schémas d’évolution prééta-
blis ? »
Et encore ceci :
« Les débats actuels nous montrent que les prises de
position ne sont pas guidées par les « faits », mais
souvent aussi par des cadres de pensée préexis-
tants ».
Et encore cela :
« Les arbres d’évolution sont dessinés en traçant
des lignées évolutives passant par les différents
candidats ancêtres connus, mais ils le sont aussi en
fonction d’idées préconçues sur la nature du proces-
sus évolutif 68 ».
Cela confirme pleinement ce qui est exprimé dans
l’épigraphe de ce chapitre.

68 La Recherche n° 345, septembre 2001, p. p. 33, 35 et 36).


Cette dame a raison, mais elle a « oublié » de dire que
l’évolutionnisme auquel s’accrochent encore les paléoan-
thropologues français qui œuvrent au Kenya, est lui-
même un schéma d’évolution préétabli, un cadre de
pensée préexistant, et une idée préconçue. Il est vrai
qu’elle est excusable, car dans la conjoncture actuelle de
chômage, quand on a un bon emploi on fait tout pour le
garder. Surtout quand on travaille pour une revue in-
féodée au dogme évolutionniste, même si son éditeur a
l’esprit ouvert.
Nous n’irons pas jusqu’à prétendre que la vie a été
importée de la planète Mars ou d’un autre système so-
laire par des Extraterrestres désireux de créer un monde
à l’image du leur. Car du point de vue scientifique, cette
théorie est invérifiable, comme déjà dit, du moins pour
le moment. Néanmoins, si c’est la bonne solution, elle
devrait pouvoir se vérifier tôt ou tard. Il reste d’ailleurs
encore un espoir avec la planète rouge, en admettant
que les prochaines découvertes martiennes de la NASA
ne soient pas occultées à la communauté scientifique et
au public, comme cela semble se produire dans le do-
maine de l’exploration spatiale. Il y a effectivement en-
core beaucoup de suspicion sur le comportement de
cette agence américaine en matière de recherche sur les
autres corps spatiaux de notre système solaire. Cepen-
dant, nous sommes en parfaite harmonie avec le profes-
seur M. Giertych, lequel a bien dit à la fin de son inter-
view :
« La vie vient d’une intelligence supérieure ».
Après tout, cette option cadre parfaitement avec notre
hypothèse. Comme expliqué dans notre dernier livre,
cette intelligence supérieure pourrait bien ne pas être
extraterrestre mais terrestre, et évoluer sous une forme
non physique dans notre environnement planétaire, de-
puis plusieurs millénaires, pourquoi pas ?
D’autre part, elle va certainement remonter le moral
de ceux qui pensent que des Extraterrestres, voire Dieu
tout puissant lui-même, sont les importateurs pour les
premiers, et le créateur, pour le second, de toutes les
formes de vie sur notre planète. Effectivement, cette op-
tion peut s’adapter à trois choix : l’hypothèse extrater-
restre au premier degré, l’hypothèse divine, et la forme
de l’hypothèse Gaïa développée dans notre dernier livre.
L’avenir nous dira peut-être lequel de ces choix est le
bon… sauf si un quatrième fait surface.
Rémy Chauvin a bien compris aussi qu’une intelli-
gence étrangère à l’homme est pour beaucoup pour la
présence de notre espèce sur Terre. Il va jusqu’à écrire
ceci dans ses conclusions :
« Puisque des formes organiques très compliquées
préexistaient avant l’homme, nous sommes bien for-
cés de conclure qu’il existait, sous quelque forme que
ce soit, quelque intelligence avant l’homme 69 ».
Pour terminer, nous ne résistons pas à la tentation
d’évoquer le cas d’un scientifique américain, M. Frank J.
Tipler. Cet homme est professeur de physique mathéma-
tique à Tulane University, expert en physique des parti-
cules, en cosmologie, et un maître théoricien de la relati-
vité générale. De plus, il était connu jusqu’ici pour son
athéisme. Or, après dix-sept années de recherches dans
ses domaines de prédilection, il est parvenu à la conclu-

69 Rémy Chauvin, op. cit., p. 316.


sion suivante : DIEU EXISTE 70 . Nous ignorons exacte-
ment sur quelles bases scientifiques F. J. Tipler s’est
appuyé pour émettre cette opinion, tout à fait inattendue
pour un scientifique de son niveau. Toutefois, le lecteur
admettra que ce type de revirement est trop rare pour
être passé sous silence.
Le terrain étant maintenant largement déblayé, nous
allons présenter à partir des prochains chapitres diffé-
rentes données que la science rejette parce qu’ils vien-
nent en opposition avec l’idée dogmatique qu’elle a im-
posée pour asseoir son autorité. Il s’agit d’éléments con-
cernant le sulfureux dossier des Ovnis et des autres
phénomènes paranormaux. En conséquence, il nous est
impossible de parler de données scientifiques. Néan-
moins, les personnes ayant collecté ces données sont
généralement des chercheurs connus pour leur sérieux
dans les milieux de cette quête « parallèle ». Parmi elles,
il y a d’authentiques scientifiques, même s’il leur arrive
parfois d’interpréter les informations qu’ils obtiennent de
façon curieuse, pour ne pas dire exagérée.
Dans les chapitres à venir, nous proposerons des dos-
siers démontrant qu’il existe bien dans notre environ-
nement planétaire une intelligence supérieure qui se
livre à des activités ahurissantes, mais que la science
refuse obstinément d’étudier. Il s’agit d’une disquisition,
une recherche d’ordre intellectuel comme en conduisent
les historiens, que nous estimons aussi valable qu’une
investigation de type scientifique.

70 Chuck Missier, Cosmic Codes, Cœur d’Alene, Idaho, Koimonia House, 1999,
p. 367.
Cette intelligence supérieure serait-elle responsable de
l’apparition de la vie sur notre planète. Quelle que soit la
réponse, les informations qui vont suivre permettront
peut-être au lecteur de se forger sa propre idée sur les
causes exactes de l’apparition de la vie sur la Terre.
Peut-être seront-ils gagnés à nos idées, pourquoi pas,
même si nous admettons volontiers qu’elles peuvent être
erronées. Toutefois, si l’avenir nous dit que nous nous
trompons, nous aurons au moins eu le mérite d’avoir
tenté une approche que nous estimons suffisamment
cohérente pour présenter de l’intérêt.

Note :
Certaines données citées dans ce chapitre ont été em-
pruntées à un document uniquement accessible en cas-
sette-vidéo, titré : Evolution : Fact or Belief. Cette cas-
sette-vidéo a été réalisée initialement en anglais, mais il
existe une version avec traduction simultanée en fran-
çais. Deux adresses sont données pour son obtention :
Télé Vidéo Production, Rochettes 3,2016, Cortail-
lod, Suisse.
C. E. S. H. E., 9 Avenue du Général Leclerc,
59 170, Croix, France.
Nous avons contacté ces deux organismes le 20 mai
2001. Le premier nous a répondu qu’il fallait que nous
nous adressions au producteur, sans que son adresse
exacte soit précisée. Le second n’a jamais donné suite à
notre demande d’informations.
3

OVNIS : le mystère des enlèvements

Le phénomène de l’enlèvement d’êtres humains vers


d’autres dimensions a aussi une longue histoire et ap-
paraît dans presque toutes les cultures.
John Mack, Ph. D., Dossier Extraterrestres, Paris,
Presses de la Cité, 1995, p. 535.

Introduction
Aussi incroyable que cela puisse paraître, il existe bel et
bien au moins une intelligence supérieure restant à
identifier qui s’active depuis de nombreuses années
dans l’environnement de notre planète. Elle a surtout
commencé à attirer l’attention des militaires, notamment
aux États-Unis, en se manifestant sous forme de « ma-
chines volantes » aux performances défiant nos lois éta-
blies en aéronautique dès la Deuxième Guerre mondiale.
Puis, les « équipages » de ces objets volants non identi-
fiés se sont employés à établir des contacts personnali-
sés avec certains individus. Ils ont commencé cette opé-
ration au début des années 1950, pour continuer en-
suite par des « enlèvements » à un rythme de plus en
plus accru à pareil’ des années 1960. Les guillemets en-
cadrant certains mots signifient que leur sens ne doit
pas être pris au premier degré. En effet, il s’agit plus
vraisemblablement de simulacres visant à créer une
croyance mythique en l’existence de voyageurs cos-
miques adaptée à l’élargissement de l’univers conceptuel
de nos sociétés. C’est en tout cas ce que nous avons dé-
duit des recherches exposées dans nos derniers livres.
En fait, cette intelligence supérieure inconnue, sous
d’autres identités tout aussi captieuses, est à l’œuvre
chez nous depuis la nuit des temps, et a été à l’origine
de différents mythes dans toutes les cultures à travers
les âges. Pour cette raison, les pouvoirs qui se sont suc-
cédés au cours des siècles ont cru qu’il s’agissait de su-
perstitions entretenues par des individus mal intention-
nés, afin d’exploiter un filon inépuisable lié à la naïveté
des masses ignares. De là sont nés les prophètes, les
devins, les pythies, et autres aruspices, qui prétendaient
être en contact avec des « dieux » et autres « guides spiri-
tuels ». Certains d’entre eux ont certainement été en re-
lation avec ces formes de conscience, mais beaucoup
d’autres n’ont été que des charlatans. C’est cette intelli-
gence supérieure qui, au cours des siècles passés, a
produit toute une panoplie de phénomènes variés. Ils
comprennent les interventions de fées, les apparitions
religieuses, les possessions démoniaques, les sorties
hors du corps, les vies antérieures, les dialogues avec les
défunts, etc.
Ce chapitre a pour but essentiel de faire en quelques
pages un rappel de ce que représente actuellement le
phénomène lié à de prétendus enlèvements d’individus
par des créatures paraissant représenter une intelli-
gence supérieure étrangère à notre planète. Ces entités,
émanations de cette intelligence inconnue, prétendent
ou suggèrent qu’elles viennent d’un autre monde à bord
de ce qui paraît être des vaisseaux aériens ou spatiaux
que nous désignons par le terme Ovnis. C’est un sujet
d’actualité qui, malheureusement, n’intéresse pas les
médias classiques parce que l’establishment refuse de
lui accorder une existence officielle, certainement plus
par peur d’un bouleversement culturel et scientifique
néfaste à nos sociétés que par manque de preuves.
Bien qu’ayant déjà exposé ce sujet en détail dans nos
précédents ouvrages, cette initiative a été prise pour que
le lecteur qui méconnaîtrait ce sujet puisse posséder
suffisamment de données afin d’être mieux préparé à la
lecture des prochains chapitres. En même temps, il
pourra permettre à celui qui possède déjà quelques no-
tions sur ce dossier de se remettre en mémoire des élé-
ments qu’il a pu oublier et d’en découvrir d’autres qu’il
ignorait.
À toutes fins utiles, nous signalons à l’attention du
lecteur, un excellent ouvrage sur les « enlèvements » pa-
ru en France, dont l’auteur est Marie-Thérèse de
Brosses. Son titre est ; Enquête sur les enlèvements ex-
tra-terrestres, chez les éditions Plon, Paris, en 1995. Il
est d’une très grande richesse d’information, avec une
analyse judicieuse et des réflexions pertinentes.

Des expériences bizarres


Le phénomène lié aux prétendues captures d’êtres hu-
mains par des créatures supposées être des Extrater-
restres est maintenant bien connu des chercheurs spé-
cialisés sur l’étude des observations d’Ovnis et des inci-
dents attribués à leurs apparents occupants. Par contre,
il est presque entièrement ignoré du grand public, bien
qu’un petit pourcentage de la population les connaisse
par le biais de débats télévisés, de livres et d’articles de
valeur inégale, de films modernes de science-fiction, etc.
Il est d’ailleurs symptomatique de remarquer que les ci-
néastes américains tendent, depuis quelques années, à
utiliser les Ovnis et toutes les facettes des phénomènes
paranormaux comme thèmes de base à leurs scénarios,
à l’exemple des fameuses séries Roswell et The X Files.
Il s’agit d’étranges événements qui surviennent dans
la vie d’un certain nombre d’individus, plus générale-
ment des citoyens américains. Leur étrangeté vient du
fait qu’ils ne parviennent pas à être expliqués clairement
avec de sérieux arguments rationnels. L’establishment
les évacue parfois avec diverses explications aberrantes
frisant le grotesque, montrant ainsi son impuissance à
les justifier à l’aide d’arguments crédibles. D’autant que
ces phénomènes remettent en cause les théories qui ser-
vent de supports aux dogmes que l’on enseigne dans les
universités. Comme la science pratique à l’égard de ces
« faits maudits » la politique de l’autruche, il n’existe au-
cune recherche officielle sérieuse sur ces incidents. Tou-
tefois, aux États-Unis les militaires doivent probable-
ment mener des études sur ce phénomène, mais à un
niveau de discrétion qui confine au secret absolu.
Bien entendu, lorsque le sujet est abordé par les mé-
dias inféodés aux dogmes en vigueur, l’affaire est traitée
avec dérision et mépris. Tous les faits allégués par les
témoins sont alors rangés par les journalistes dans la
catégorie des fantasmes, des hallucinations et des canu-
lars. Les scientifiques rationalistes, quant à eux, attri-
buent ces incidents à des causes connues en psychiatrie
(désordres psychopathologiques ou physiologiques), des
confusions, et autres explications naturelles dont cer-
taines donnent carrément dans le ridicule. Toutes ces
versions sont évidemment servies aux masses dans des
communiqués officiels sans que la moindre enquête ait
été faite auprès des témoins.
Nous parlerons d’abductions et d’abductés dans le
contexte de notre recherche, comme déjà précisé dans
notre avant-propos. Cela s’explique par le fait qu’il s’agit
probablement d’autre chose que des enlèvements réali-
sés en corps, sauf quelques exceptions sur lesquelles
nous reviendrons en temps opportun. De même que
nous utiliserons souvent le terme américain Aliens
(étrangers) en parlant des « ravisseurs ». Comme nous
ignorons leur origine et leur nature exactes, il faut bien
leur donner un nom. Pourquoi pas celui-là ?
Notons au passage que la première abduction connue
l’a été en 1966, par le biais d’un petit bulletin américain
spécialisé sur les observations d’Ovni 71. Cet incident a
été vécu dans la nuit du 19 au 20 septembre 1961 par
un couple d’Américains, M. Barney Hill et son épouse
Betty. Nous étions alors en pleine guerre froide, et nous
profitons de l’occasion pour signaler qu’il n’existe aucun
cas d’abduction dans lesquels les ravisseurs sont identi-
fiés à des Soviétiques ou des agents communistes quel-
conques. Pourtant, à l’époque, les médias de l’oncle Sam
évoquaient souvent l’éventualité d’une troisième guerre
mondiale entre les États-Unis et l’URSS. Nous aimerions
que ceux qui nient ces phénomènes en parlant
d’extériorisation de fantasmes obsessionnels, nous ex-
pliquent pourquoi seule la thématique des Aliens est
commune à toutes les abductions sans exception.
D’autant qu’une menace de conflit nucléaire entre les
deux Grands a été présente dans tous les esprits pen-

71 APRO Bulletin, USA, mai-août 1966. p. 4. L’association APRO n’a plus


d’activité depuis une vingtaine d’années).
dant plusieurs dizaines d’années jusqu’à la chute du
communisme soviétique et l’implosion de l’URSS en
1991.
L’affaire des époux Hill, à elle seule, a fait l’objet d’un
livre et même d’un film. Le couple a été mis sous régres-
sion hypnotique la première fois par un psychiatre, le Dr
Benjamin Simon, lequel a fait surgir des détails relatifs à
un enlèvement en corps du couple par des entités sug-
gérant des Extraterrestres 72. À noter que le Dr Simon n’a
pas accordé le moindre crédit aux allégations des té-
moins.
Par la suite, le nombre d’abductions a sensiblement
augmenté, pour atteindre des chiffres vertigineux dans
les années 1980 et 1990. Ceux qui prétendent que c’est
le cas des époux Hill qui a influencé d’autres personnes
prédisposées à ce type de fantasme ont tort. En effet, les
chercheurs ont mis au jour d’autres abductions s’étant
déroulées bien avant celle citée ci-dessus, y compris
avant la Deuxième Guerre mondiale. C’est ainsi qu’en
1954, un grand hebdomadaire parisien a signalé un tel
incident s’étant produit en 1921 73. En 1954 on a bien
observé une vague importante de « soucoupes volantes »
en France, mais aucun témoin n’a signalé le moindre
« enlèvement » par des êtres quelconques, ni même après
cette année-là pendant plus de vingt ans. Pour plus de
détails sur cette vague, se reporter à notre ouvrage en

72Thomas E. Bullard, UFO Abductions : The Measure of a Mystery, Vol. 1,


Bloomington. Indiana. FUFOR. 1987, p. p. 79-93.
73 Paris-Match, n° 291. Paris, 23 octobre 1954. p. 5 – Courrier des lecteurs.
deux volumes qui traite de cette série exceptionnelle
d’événements74.

La recherche aux États-Unis


Bien entendu, les abductions ne se produisent pas
qu’aux États-Unis. Même en France, on connaît un petit
nombre de cas. Malheureusement, seul l’oncle Sam pos-
sède de nombreuses structures d’accueil privées bien
organisées et adaptées à ce genre d’expériences, dirigées
en principe par des scientifiques ou d’autres chercheurs
de formation universitaire. Il y a parmi eux une prépon-
dérance de psychologues habilités à traiter leurs pa-
tients par hypnothérapie, mais on trouve aussi des mé-
decins généralistes et quelques spécialistes, comme le
docteur Bertold E. Schwarz qui est psychiatre.
Donc, un petit nombre de scientifiques américains, à
titre privé, se sont employés à interroger des personnes
ayant gardé le souvenir plus ou moins net d’une abduc-
tion par des créatures inconnues. Celles qui n’ont rien
mémorisé peuvent avoir été alertées par quelques sé-
quelles physiques et psychiques laissant penser qu’un
incident de type abduction a dû se produire.
Au reste, du 13 au 17 juin 1992, une conférence a été
organisée par ces scientifiques au célèbre Massachus-
sets Institute of Technologie (MIT), à Cambridge, MA.
Plusieurs intervenants de formation scientifique et uni-
versitaire, ainsi que des abductés, sont venus débattre
des abductions et échanger leurs points de vue. Les dis-

74Jean Sider, Le Dossier 1954 et l’imposture rationaliste, Villeselve, éditions


Ramuel, 1997, plus un cahier iconographique).
cussions et travaux divers de cette réunion publique ont
été consignés dans un ouvrage de 680 pages qui four-
mille d’informations d’un très grand intérêt75. Voilà une
initiative qui ne risque pas de se produire en France.
Parmi ces scientifiques courageux, figure l’auteur de
la citation en épigraphe de ce chapitre. Nous nous
sommes procurés son deuxième livre, hélas non traduit
en français, dans lequel il confirme l’existence d’un phé-
nomène paranormal qu’il pense avoir identifié. Il a
d’ailleurs failli perdre son poste d’enseignant à
l’université qui l’emploie à cause de ses recherches qui
ont indisposé sa hiérarchie 76 . Les contestataires qui
nient farouchement les récits d’abduction par les occu-
pants des Ovnis vont devoir trouver d’autres arguments
pour battre en brèche la validité des travaux de ce cher-
cheur, cela pour trois raisons essentielles :
1. Leurs explications voulant que les individus vic-
times de ces phénomènes puissent être atteints de
troubles facilement identifiables du point de vue
psychiatrique ne tiennent plus. Ce chercheur qui
explique à sa manière les UFO-abductions, comme
on dit aux États-Unis, n’est autre que M. John
Mack, professeur de psychiatrie enseignant à la
prestigieuse université de Harvard, prix Pullitzer en
1977. Il a plus de quarante ans d’expérience dans
sa spécialité. Or, ce scientifique est formel : les per-
sonnes qui ont vécu ces étranges événements ne

75Collectif, Alien Discussions : Proceedings of the Abduction Study Conference


Held at MIT, Cambrige, MA, collectif d’éditeurs, Cambridge, MA, North Cam-
bridge Press, 1884.
76 John Mack. Ph. D., Passport to the Cosmos, New York, Crown Pub., 1999.
sont pas sujettes à des délires psychopatholo-
giques, ni ne développent les symptômes d’états
connus en psychiatrie. Il écrit d’ailleurs ceci :
« Les examens psychiatriques et les nombreux
tests psychologiques qui ont été pratiqués n’ont
pas réussi à montrer un quelconque dérangement
mental qui pourrait, d’une manière convaincante,
expliquer les phénomènes d’enlèvement 77 ».
Il n’est pas le seul à avoir fait ce constat, puisqu’il
va jusqu’à citer quatorze autres chercheurs qui ont
opéré les mêmes vérifications que lui. Ce qui
montre qu’en dépit des critiques acerbes des ratio-
nalistes et des partisans d’explications « socio psy-
chologiques », il y a suffisamment de gens sérieux
capables de faire la différence entre un témoin cré-
dible et un qui ne l’est pas.
2. Leurs arguments visant à contester la validité
des régressions hypnotiques pour restituer des
souvenirs absents du conscient des « abductés » est
nulle et non avenue dans le cas du Dr Mack. En ef-
fet, la grande majorité de ses patients lui ont narré
spontanément les divers épisodes de leurs ren-
contres avec des Aliens, sans le recours à l’hypnose.
De plus, la thématique de base de tous les récits est
identique chez tous les sujets, même si certains dé-
tails peuvent différer plus ou moins grandement
d’un individu à l’autre. Or, chez les personnes at-
teintes de dérèglements psychiques, c’est la diversi-
té des thèmes qui domine, et surtout pas la simili-
tude.

77 John Mack. Dossier Extraterrestres, Paris, Presses de la Cité, 1995, p. 525.


3. Le Dr Mack, en raison de sa profession, est par-
faitement capable de faire la différence entre un
menteur pathologique et une personne de bonne
foi. En conséquence, ceux qui soutiennent que ses
patients ont inventé leur histoire de toutes pièces
pour flatter leur ego ou pour toute autre raison,
sont priés de revoir leur copie.

La trame de base de l’abduction


Une abduction (ou rencontre du 4e type) comprend en
général une séquence d’épisodes « typiques » identiques
sur le fond, mais pouvant varier quelque peu sur la
forme. Ces épisodes se déroulent la plupart du temps
dans le même ordre, mais pas toujours. Tantôt, il y en a
un ou plusieurs qui manquent ; parfois un ou plusieurs
épisodes « atypiques » les remplacent ou s’intègrent dans
une séquence « typique » complète ou non. D’après le
sociologue du folklore Thomas E. Bullard, qui s’est ap-
puyé sur l’étude d’environ 300 incidents de ce genre,
une abduction classique se déroule en une séquence de
huit épisodes « typiques ». Sur ces 300 cas, 227 déve-
loppent la séquence suivante dans un nombre
d’épisodes pouvant varier selon les cas, et dans un ordre
pas toujours le même. Les voici :
1. Capture du sujet par d’apparentes créatures non
humaines.
2. Son examen au moyen de techniques médicales
généralement sophistiquées.
3. Des informations lui sont données ou un ensei-
gnement lui est prodigué.
4. Il effectue une visite accompagnée de l’Ovni où il
a été amené.
5. On l’emmène faire un voyage dans un lieu in-
connu de la Terre ou d’une autre planète.
6. Il bénéficie d’une théophanie dans l’Ovni où il se
trouve (épisode le moins fréquent).
7. Il est ramené à l’endroit où il a été capturé.
8. Diverses séquelles négatives (plus rarement posi-
tives) l’affectent par la suite pendant un temps plus
ou moins long78.
L’expérience d’une abduction peut se produire alors
que la personne ciblée se trouve dans différentes situa-
tions : à son domicile, à l’hôpital, en voiture, à pied dans
la nature, etc. Cela commence généralement par un état
altéré de conscience à la suite d’un bruit étrange perçu,
parfois accompagné d’une lumière bizarre. Puis survient
une impression de présence proche ou/et d’une vision
d’Ovni, ou même d’entités humanoïdes, en même temps
qu’une vibration est ressentie dans tout le corps. Le su-
jet a pourtant le sentiment de voir des images et
d’entendre des sons en pleine conscience, ce qui l’amène
à se convaincre qu’il ne rêve pas et n’est pas victime
d’une hallucination. À partir de ce moment-là, la réalité
de notre monde lui échappe complètement, et il va vivre
des scènes d’un réalisme tellement puissant qu’il sera
totalement convaincu d’avoir vécu l’expérience en corps
et non différemment.
L’épisode suivant peut varier selon les personnes con-
cernées. Dans le cas de visites en chambre (bedroom vi-

78 Thomas Eddie Bullard. op. cit., p 48.


sits), le sujet peut être « traité » sur place. Il peut être
aussi amené à l’extérieur de son domicile par un « rayon
tracteur » ou, moyen inattendu par rapport au premier
cité, porté par deux Aliens. Tout ce monde peut parfois
traverser un mur, un plafond, ou une fenêtre pourtant
fermée, tel André Bourvil dans le film Le passe-muraille,
d’après un roman de Marcel Aymé. C’est comme si une
compagnie de transport utilisait pour accomplir le même
trajet, tantôt les TGV, tantôt les voitures hippomobiles.
Cette situation aberrante, et elle n’est pas unique par
l’obsolescence qui la caractérise, laisse déjà entrevoir un
dol mental.
Puis, le sujet est introduit dans un supposé vaisseau
spatial censé planer dans le ciel non loin du lieu où il a
été « capturé », ou encore posé dans une clairière à l’abri
des regards indiscrets. Là, il est soumis à diverses pro-
cédures apparentées à un check-up hospitalier parmi
lesquelles figurent des actions pouvant être très diffé-
rentes d’un cas à l’autre. Celle qui revient le plus régu-
lièrement est relative au prélèvement de matériaux géné-
tiques de diverses façons. Cela peut aller de l’extraction
de sperme et d’ovules par des moyens mécaniques, ou
encore par le biais de copulations ahurissantes avec un
ravisseur s’étant mis à l’image d’un proche de la per-
sonne visée. Ce dernier type d’expérience est souvent
associé à une forme extravagante de viol. À ce propos,
les Aliens semblent très intéressés par la sexualité des
êtres humains, agissant comme si leur espèce ne con-
naissait pas cette fonction. Nous reviendrons sur cet as-
pect étonnant dans le chapitre suivant.
Les Aliens communiquent par voie télépathique avec
les « abductés ». Lorsqu’ils les regardent dans les yeux,
ces derniers ont l’impression très forte que leurs pensées
sont lues sans aucun problème. Ce qui veut dire que les
« ravisseurs » savent tout sur les « ravis », et que l’on ne
peut rien leur cacher. Là aussi, cette situation est mani-
festement fallacieuse car les entités, comme nous le ver-
rons plus tard dans un autre chapitre, opèrent à partir
du cerveau de ceux sur lesquels elles ont jeté leur dévo-
lu.
Ces Aliens sont généralement décrits de taille petite,
avec de grands yeux sans pupilles disposés en amande
dans une grosse tête disproportionnée par rapport à un
corps malingre. Ces êtres semblent parfois commandés
par une entité identique mais de taille plus grande. Ce-
pendant, des ravisseurs totalement différents ont été
décrits dont des humanoïdes à peau squameuse comme
celle des reptiles, des créatures « insectoïdes » évoquant
des mantes religieuses, des êtres humains selon nos
standards, des robots, etc. Comme ces Aliens sont ca-
pables de prendre toutes les formes, y compris celle
d’animaux, ce don de polymorphisme peut expliquer
cette diversité des apparences qu’ils se donnent. Il ne
s’agit donc pas de races différentes d’Extraterrestres
comme le croient certains chercheurs, mais des mêmes
entités sous diverses apparences entièrement artifi-
cielles. C’est du moins l’impression que cette particulari-
té nous donne à l’examen de recherches qui ne se sont
pas limitées aux seuls Aliens de notre époque.
Les Aliens peuvent montrer à l’abducté des scènes di-
verses sur une sorte d’écran proche de celui de nos télé-
viseurs, ou projetées dans le ciel. Ce sont généralement
des catastrophes : explosions nucléaires, guerres, raz de
marée, et autres désastres terriblement destructeurs. Ils
prétendent qu’il s’agit d’événements de notre futur, mais
il est arrivé aussi qu’ils aient affirmé qu’il s’agissait
d’images montrant la fin de leur propre monde. Ils peu-
vent aussi montrer des scènes de la vie passée de
l’abducté, comportant des parents et amis, ainsi que
d’autres images pouvant s’apparenter à une sorte de
cours parfois très difficile à comprendre. En d’autres oc-
casions, il leur arrive d’informer les abductés des
risques que les humains font subir à la planète avec les
dommages commis par les divers types de pollution de
notre environnement, etc… Croyez-le ou non, des Aliens
ont donné des avertissements et même proféré parfois
des menaces de représailles, précisant que la Terre est
« le lieu de création et d’affirmation de la vie ». D’autres
ont carrément assuré qu’ils étaient eux-mêmes « les créa-
teurs de toutes les vies sur notre planète ».
L’abducté peut aussi être gratifié d’une visite de
l’appareil dans lequel il croit se trouver, de même qu’il
peut être convaincu d’avoir été transporté dans un lieu
inconnu : base souterraine ou sous-marine, voire su-
blunaire, ou encore sur une autre planète. Plus rare-
ment, il prétend avoir bénéficié à bord de l’Ovni d’une
apparition de type religieux. Ce qui donne encore à pen-
ser que l’idée de scènes réellement physiques est de plus
en plus difficile à retenir, d’autant que l’on conçoit mal
des Extraterrestres mêlant à leurs actions des spectacles
liés à nos acquis spirituels.
Le retour de l’abducté à son point de départ est rare-
ment mémorisé, pour ne pas dire jamais. Généralement,
de l’Ovni où il était censé se trouver, il reprend cons-
cience là où il avait été « capturé ». Toutefois, il existe
quelques cas, beaucoup moins fréquents, dans lesquels
il recouvre ses esprits à une distance plus ou moins
grande de l’endroit où l’expérience a commencé. Ce qui
montre que les Aliens ont le pouvoir de les déplacer en
corps et pas seulement qu’en esprit. Cela s’est prouvé
dans certains cas où la voiture dans laquelle se trouvait
l’abducté a franchi plusieurs centaines de kilomètres
sans avoir consommé de carburant. Nous avons même
cité dans notre premier livre, un incident au cours du-
quel la voiture légère de l’abducté avait été déplacée au
milieu d’un marais dans lequel elle n’aurait pu se rendre
par ses propres moyens79.
Ce qui prouve – et il existe d’autres éléments de
preuves – que les Aliens ont un grand pouvoir non seu-
lement sur l’esprit des êtres humains mais aussi sur la
matière.
Diverses séquelles traumatiques peuvent suivre une
abduction. Elles sont de divers niveaux. Certaines sont
d’ordre physique (cicatrices, brûlures, etc.) ; physiolo-
giques (troubles de la vue, déshydratation, perte
d’appétit, fortes migraines, grande fatigue, etc.) ; et psy-
chologiques (cauchemars, anxiété, phobies diverses, pa-
ranoïa, etc.). Certains auteurs ont aussi signalé des si-
tuations conflictuelles graves entre le témoin et sa fa-
mille, survenues après une abduction. L’un d’eux a
même prétendu que des cas de suicide s’étaient produits
parmi des abductés. Les suites les plus bizarres peuvent
aussi se rapporter à l’observation épisodique de diverses
étrangetés : MIB (Men-in-black, hommes en noir), mysté-
rieux hélicoptères qui viennent tourner autour du domi-
cile, harcèlement par appels téléphoniques anonymes
d’individus bien informés sur l’abducté, phénomènes
paranormaux dits de poltergeist. Parmi ceux-ci figurent
les coups sur les murs, les déplacements de meubles et

79Jean Sider. Ovnis : Dossier secret, Paris, éditions du Rocher. 1993, p. p. 123-
140.
autres objets se mouvant dans la maison en « flottant »,
les pluies de pierres paraissant se matérialiser en l’air,
etc…
Cependant, il n’y a pas que des séquelles négatives.
D’autres, bien au contraire, sont très positives. Des ab-
ductés ont changé de comportement, en bien la plupart
du temps. Plusieurs se consacrent à des organisations
caritatives, à la défense des animaux et de
l’environnement, ou expriment de diverses façons un
altruisme : qu’ils ne se connaissaient pas avant leur ab-
duction. D’autres encore ont abandonné la consomma-
tion d’alcool et du tabac, développent des pouvoirs ex-
tra-sensoriels, et parfois redécouvrent un intérêt pour la
spiritualité. Enfin, il y a ceux qui ont eu l’immense
chance d’être guéris d’un mal tenace chronique, parfois
incurable.

Implications multiples
Le fait que les entités font croire aux abductés qu’elles
peuvent leur faire traverser des solides, implique davan-
tage des leurres de réalité virtuelle que des incidents
physiquement vécus. Dans cette perspective, les « enlè-
vements » et les contacts de type « visites en chambre »
soulèvent bien des questions sur ce qui ressemble beau-
coup plus à des manipulations de la mémoire et du con-
trôle de la conscience, qu’à des rapts en corps. Ce qui
n’empêche pas qu’il existe des incidents dans lesquels le
sujet (parfois avec sa voiture) a été déplacé sur une dis-
tance plus ou moins longue, comme dit ci-dessus, inci-
dents dont il nous faut tenir compte pour rester objectif.
D’autre part, pourquoi certains souvenirs de l’expé-
rience restent-ils bloqués plus ou moins longtemps alors
que d’autres demeurent vivaces dans la conscience.
Pourquoi certaines personnes doivent-elles être mises en
régression hypnotique pour avoir accès aux détails des
épisodes qu’elles sont censées avoir vécu, et d’autres
pas. Quelles sont les limites exactes des pouvoirs im-
menses dont disposent ces entités sur le cerveau hu-
main, au point de mettre en lumière certains aspects de
la nature humaine ? Sans oublier cette question ; quels
sont les moyens employés pour le déplacement corporel
lorsque l’abducté est ramené en un lieu différent de celui
où il a été capturé, même si les souvenirs qu’il a gardés
de l’expérience relèvent de la réalité virtuelle ?
À ces implications, il faut en ajouter d’autres tout
aussi intéressantes, sinon plus. Effectivement, il y a les
implications philosophiques énormes, car les enlève-
ments paraissent destinés à provoquer un changement
dans notre façon de concevoir le monde. Les avertisse-
ments des entités sur les dangers que les abus de notre
civilisation industrialisée font courir à l’équilibre de la
planète, ont engendré la pensée écologique chez de
nombreux abductés. Il en va de même pour d’autres
sentiments nobles liés à l’altruisme et le respect de la vie
sous toutes ses formes. Au fait, dans quelle réalité ces
incidents se produisent-ils exactement. Seraient-ce seu-
lement des images induites dans le cerveau, ou une
sorte de transfert dans un autre univers, voire une autre
conscience ? Serait-ce l’esprit (ou l’âme) qui ferait l’objet
d’un « rapt » et d’un « déplacement » quelque part dans
un « ailleurs » restant à identifier ?
Ce qui nous amène d’évidence aux implications spiri-
tuelles. Certains « abductés » estiment que les expé-
riences auxquelles ils ont été soumis, malgré certains
aspects traumatisants, ont eu un impact positif sur leur
spiritualité. Ils considèrent les séquelles négatives
comme des épreuves pour tester leur foi en Dieu. D’où la
tendance qu’ils ont à considérer les entités comme étant
des créatures d’origine divine, parfois identifiées carré-
ment à des anges.
Mme Leah Haley a ainsi connu des expériences néga-
tives qu’elle détaille dans un livre consacré aux nom-
breuses expériences bizarres qu’elle a vécues. En dépit
de cela elle considère les Aliens comme étant des créa-
tures bien intentionnés. Toutefois, comme elle a vu à
plusieurs reprises des militaires américains en compa-
gnie d’Aliens dans les bases souterraines où elle croit
avoir été amenée, elle raisonne à sa manière. Elle en dé-
duit qu’il y a une entente tacite entre les autorités mili-
taires de son pays et ce qu’elle croit être des Extrater-
restres, et que cela ne peut se produire que dans
l’intérêt de l’humanité80.
Comme quoi il est clair que les entités servent à leurs
victimes des scénarios différents les uns des autres,
peut-être pour introduire la confusion, donc le doute,
puis le rejet.
Les abductions exercent également chez certaines
personnes une nouvelle prise de conscience voulant que
l’univers ne soit plus ce gigantesque espace uniquement
parsemé de-ci de-là de systèmes solaires. Ils le conçoi-
vent plutôt comme un ensemble soutenu par une intelli-
gence supérieure que nos religions considèrent comme
étant le Dieu unique de la Création.

80 Leah Haley, Lost Was the Key, Tuscaloosa, AL. Greenleaf Publications, 1993.
Autres implications
Les phénomènes Ovnis soulèvent également bien
d’autres questions, liées essentiellement à l’attitude de
l’establishment confronté à ces étrangetés. Manifeste-
ment, si l’on en juge par les efforts bien souvent déri-
soires et cousus de fil blanc des pouvoirs visant à bana-
liser les observations d’Ovnis, ces derniers leur posent
bien des tracas. Les implications d’une activité organisée
non humaine dans notre espace aérien sont donc
d’ordre politique, militaire, scientifique, et religieux.
Par exemple, les politiciens et les militaires ont déjà
l’esprit hanté par l’éventualité d’une menace d’invasion
venue de l’espace interstellaire. Preuve en est donnée
par la lecture du rapport de COMETA, association de
soutien à l’IHEDN (Institut des Hautes Études de la Dé-
fense Nationale) révélé au public français en juillet 2000
dans un numéro des Hors-Séries de VSD. Pour plus de
détails, se reporter à notre dernier livre qui résume ce
rapport81.
Aux États-Unis, nous savons qu’il existe au moins un
programme secret dévolu à l’étude des observations
d’Ovnis et à l’exploitation de ce qui a été récupéré en
juillet 1947 par les militaires américains, à la suite du
fameux crash d’Ovni près de Roswell. Il s’agit de Project
Aquarius, dont l’existence a été révélée dans une lettre
de la NSA (National Security Agency) au sénateur Peter
Domenici, à la suite d’une indiscrétion involontaire de la
rédactrice du courrier. Nous avons publié une copie de

81Jean Sider, Ovnis : La solution du mystère ? Villeselve, Éditions Ramuel,


2001, p. p. 15-24.
ce document en 1990 dans notre premier livre 82. Il est
bien évident que le nom de ce programme secret a dû
changer après sa divulgation fortuite, selon les règles
qui existent dans les milieux militaires familiarisés avec
les procédures en vigueur sur le secret.
D’autre part, la vision du monde scientifique actuel,
basée sur le matérialisme développé en Occident, risque
d’être singulièrement remise en cause par la reconnais-
sance d’une présence intelligente étrangère à l’humanité
dans notre environnement planétaire. Imaginez un ins-
tant l’angoisse qui pourrait saisir les scientifiques s’il
s’avérait que l’intelligence qui contrôle les Ovnis et les
abductions a doté l’homo erectus d’une conscience créa-
tive pour en faire l’homo sapiens. Supposons aussi
qu’elle a suscité toutes les grandes religions en manipu-
lant certains prophètes d’antan, et imaginez la panique
qui saisirait le monde religieux. Poussons le bouchon
beaucoup plus loin : songez à ce qui se passerait si l’on
parvenait à prouver que cette intelligence supérieure est
responsable de toutes les formes de vie sur Terre. Les
conséquences d’une telle découverte, laquelle est peut-
être déjà envisagée dans certaines sphères étatiques
américaines, pourraient remettre en cause bien des ac-
quis qui sont les fondements de nos civilisations.
Et que dire des réactions des intégristes des grandes
religions à partir de la même éventualité citée ci-
dessus ? Il n’est que de se reporter aux critiques vio-
lentes de rejet exprimées dans les milieux chrétiens et
israélites, à la suite de l’annonce de l’existence
d’informations codées qui auraient été découvertes dans

Jean Sider, Ultra Top Secret : Ces Ovnis qui font peur, Paris, éditions Axis
82

Mundi. 1993, p. p. 144-145.


le Pentateuque (les cinq premiers livres de la Bible, pré-
tendus dictés à Moïse par Dieu). D’évidence, les trois
mathématiciens israéliens qui les ont mis au jour, ont
jeté là un énorme pavé dans la mare qui a provoqué de
considérables remous chez tous ceux qui se limitent à
une orthodoxie stricte sur le caractère sacré de la Bible.
Tout comme dans les hautes sphères scientifiques,
d’ailleurs, lesquelles ont été jusqu’à créer des commis-
sions scientifiques visant à ridiculiser cette formidable
découverte pourtant prouvée scientifiquement grâce aux
statistiques, qui est une branche des mathématiques.
Voir à ce sujet l’annexe no 4 de notre dernier livre déjà
cité ci-dessus83.
En effet, chez les religieux, c’est la peur d’une intelli-
gence extraterrestre étrangère à Dieu qui prévaut, tandis
que chez les scientifiques, c’est la hantise de l’existence
formellement prouvée d’une intelligence supérieure
ayant créé l’homo sapiens, sinon plus encore. En effet,
les codes sont censés révéler les grands événements de
l’histoire de l’humanité, de sa création jusqu’à sa fin. De
quoi vraiment donner des sueurs froides à bien du
monde, n’en doutons pas.
Enfin, n’oublions pas les implications scientifiques
liées à l’extraordinaire technologie que semblent mani-
puler les Aliens. Rappelons quelques « performances »
les plus marquantes qu’ils peuvent réaliser, parmi bien
d’autres, signalées par le sociologue du folklore Thomas
E. Bullard, déjà cité84.

83 Jean Sider, Ovnis : La solution du mystère ? op. cit., p. p. 249-263.


84 Thomas E. Bullard, op. cit., vol. 1, p. p. II et III.
– Occultation d’un ou de plusieurs des cinq sens et
de la mémoire.
– Lévitation de personnes, d’animaux et d’objets.
– Paralysie des personnes et des animaux ainsi que
le contrôle de leurs mouvements.
– Guérison ou provocation de maux divers.
– Itérations diverses d’ordre physique, physiolo-
gique, et psychologique.
– Contrôle des pensées, des impressions et du com-
portement.
– Arrêt de moteurs, de montres, et de mécanismes
divers.
– Contrôle du courant électrique.
– Contrôle de véhicules et autres machineries.
– Contrôle de la lumière (ils peuvent la courber et la
modeler à volonté).
– Illusions à l’aide d’images de réalité virtuelle in-
duites dans le cerveau, d’un réalisme dont
l’intensité est telle que les personnes ainsi leurrées
croient qu’il s’agit de véritables scènes physiques.
En effet, il y a les sons, les couleurs, on sent le vent
qui souffle, la poussière qui colle à la peau, la
sueur qui coule, etc.
– Attribution de certains pouvoirs limités et tempo-
raires à certains individus.
– Invisibilité des entités.
– Polymorphisme des entités en état de visibilité.
– Dématérialisation et rematérialisation d’êtres vi-
vants et d’objets.
– Distorsion du temps.
Le Dr John Mack a d’ailleurs précisé ce qui suit à pro-
pos du phénomène des abductions :
« Il fait irruption sans ménagement dans notre
monde physique, qu’il appartienne lui-même ou non
à ce monde-ci. Son pouvoir de nous atteindre et
d’altérer notre conscience est, par conséquent, poten-
tiellement immense85 ».
S’il ne s’agit pas d’une intelligence qui nous est vrai-
ment supérieure, alors qu’est-ce qui se passe et de quoi
ou de qui s’agit-il messieurs-dames les scientifiques.

Quelles réalités sont-elles masquées ?


Le problème primordial à résoudre, c’est de tenter de
faire le distinguo entre réalités et fictions. Cette tâche
est d’autant plus difficile qu’il semble maintenant établi
au sein de la recherche privée la plus objective, que
toutes les scènes montrées aux yeux ou à l’esprit des
« abductés » sont des comédies et des parodies. Le fait
que les entités qui captureraient des humains se don-
nent des identités très différentes est déjà l’indication
que quelque chose ne va pas. Thomas E. Bullard, déjà
cité, dit bien que sur les 300 cas qu’il a étudiés, il n’y a
pas deux équipages d’Ovni disant venir du même en-
droit86.

85 John Mack. Dossiers Extraterrestres, op. cit. p. 22.


86 Collectif, Aliens Discussions, op. cit., p. 72.
En effet, dans l’apparent vaisseau spatial où sont
amenés les « abductés », ceux-ci peuvent avoir affaire à
des « Extraterrestres » de provenances diverses. Des
chercheurs avancent qu’il pourrait y avoir plusieurs es-
pèces de voyageurs cosmiques à l’œuvre sur Terre. Le
problème c’est qu’il y a aussi des chrononautes terriens,
autrement dit des habitants de notre planète issus de
notre futur. Nous ne plaisantons pas, un scientifique, le
Dr Bruce Goldberg, médecin hypnothérapeute, qui a
questionné bon nombre d’abductés placés sous régres-
sion hypnotique, a écrit un livre dans lequel il explique
que les ravisseurs de ses patients se sont identifiés
comme étant des voyageurs temporels venus de notre
avenir87.
Il y a aussi les « touristes spatio-temporels non Ter-
riens », autrement dit des Extraterrestres du futur. Tout
comme il y a également les créatures issues de mondes
parallèles ou d’autres dimensions non matérielles
comme la nôtre. Mais la goutte d’eau qui fait déborder le
vase, est le fait que certains abductés ont pu voir dans
l’Ovni où ils avaient été amenés, des parents et des per-
sonnages célèbres pourtant décédés depuis belle lurette.
Mieux : d’autres ont eu le privilège de contempler des
apparitions de Jésus, d’anges, de saints, et même de
démons ! Le livre du professeur d’histoire David
M. Jacobs révèle de telles situations aberrantes, et il
n’est pas le seul88.

87Bruce Goldberg, Time Travellers from Our Future, Liewellyn Publications,


1998.
88 David M. Jacobs, Ph. D., The Threat, New York, Simon & Schuster, p. 45.
On y trouve même des cas de femmes forcées de co-
puler avec une entité à l’image de leur mari ou de leur
concubin pourtant au cimetière depuis longtemps,
comme nous le montrerons plus amplement dans le
prochain chapitre. Voilà de quoi remettre en cause le
degré de crédibilité à accorder aux prétendus dialogues
avec les « esprits désincarnés » du spiritisme et du
channeling, autres facettes des phénomènes paranor-
maux.
Qui sont en réalité ces entités, même si la plupart
prétendent ou suggèrent venir d’autres systèmes so-
laires ? Certains auteurs, imbus de religiosité, voient
dans les Aliens les anges des enseignements de l’Église,
pendant que d’autres encore les identifient à des dé-
mons. Joe Lewells, un universitaire, affirme que ce sont
des créatures aux ordres de Dieu tout puissant lui-
même89. Même le Dr John Mack évoque des êtres œu-
vrant pour le compte d’un « principe créateur », ce qui
est une terminologie comme une autre pour éviter de
parler carrément de Dieu.
Joe Lewells cite même le cas de Mme Rebecca Grant,
44 ans en 1994 au moment de son abduction par des
créatures ressemblant à des mantes religieuses. L’une
d’elles, qui s’est présentée sous le nom de Mu (pronon-
cez « mou »), lui a dit ceci :
« La vie sur Terre n’a pas évolué de façon naturelle.
Sur votre, planète, certaines conditions ont été créées
(par les Extraterrestres NDA), ainsi que les formes de
vie, de façon telle que ces dernières puissent sur-

89Joe Lewels, Ph. D.. The God Hypothesis, Mill Spring, NC, Wild Flower Press.
1997.
vivre dans un environnent approprié. Ce processus a
été répété jusqu’à ce que l’homme soit introduit. Si la
vie sur Terre s’était développée de façon naturelle,
l’homme tel que nous le connaissons n’existerait
même pas 90 ».
Une autre abductée, Mme Rita Peregrino, mise en ré-
gression hypnotique en avril 1995 par le Dr John Car-
penter assisté par une psychiatre, le Dr Roberta Fennig,
a donné d’autres informations étonnantes. À l’en croire,
certaines espèces d’Aliens s’emploient à préserver des
plantes et des animaux pour peupler de nouveaux
mondes 91 . Ce qui autorise à supposer que notre Terre
aurait fait l’objet du même traitement.
Plusieurs des patients de la psychologue médicale
Edith Fiore lui ont rapporté en gros le même discours.
Voici par exemple celui obtenu d’une certaine Diane :
« Les Aliens se désignent eux-mêmes comme étant
les Planteurs. Ils vont dans différents endroits de ce
monde et de beaucoup d’autres pour vérifier leurs…
(actions ?). Ce sont pratiquement nos lointains cou-
sins. Ils nous ont plantés ici il y a des milliers
d’années pour fonder une colonie. Et il y a diffé-
rentes planètes qui ont planté diverses choses ici92 ».
Vérités, semi-vérités, ou quoi d’autre ? Bien que les
trois abductées ci-dessus citées soient des Américaines,
nous connaissons aussi une Anglaise qui a fourni à peu

90 Joe Lewells, op. cit., p. p. 174-176.


91 John Lewells, op. cit., p. 190.
92 Edith Fiore, Encounters, New York, Bantam Doubleday, 1989, p. 283.
près la même donnée. Il s’agit de Mme Maria Ward, qui a
vécu plusieurs expériences de ce type.
Elle affirme que les entités, qu’elle appelle « les
autres », sont impliquées dans le développement de
l’espèce humaine depuis sa création . 93

Il semble que ces indications sont vraies en partie


seulement, car elles suggèrent une « colonisation » de
notre planète quand elle était vierge de vie ou d’êtres
humains, par des Extraterrestres aussi matériels que
nous le sommes.
Mme Rebecca Grant, citée plus tôt, prétend aussi avoir
vu des créatures à peau squameuse et à la tête semi-
reptilienne, avec des mains griffues. Leurs yeux étaient
tellement perçants et pleins de férocité que cela leur
donnait une apparence redoutable. Ils évoquaient plus
des créatures démoniaques que des Extraterrestres94. Ce
qui nous éloigne déjà d’un cousinage éventuel entre
notre espèce et celle-là.
À ce sujet, il nous faut reconnaître, à la décharge de
ceux qui identifient les Aliens à des suppôts du Diable,
que les entités donnent l’impression d’être les démons
de notre folklore religieux. Ceci probablement pour ef-
frayer les personnes contactées, peut-être afin de mettre
à profit cette faiblesse de leur psyché, dans le but, (qui
sait ?) de mieux les subjuguer ou encore de les exploiter.
D’évidence, il y a au cœur même de ces incidents, une
manipulation sous-jacente et malicieuse de nos acquis

93Ann Andrews & Jean Ritchie, Abducted, Londres, Headline Book Publishing,
1988, p. 240.
94 Joe Lewell, op. cit., p. 182-183.
spirituels axée sur la superstition du Diable, toujours
aussi vivace chez certains abductés.
À quelles fins véritables sont destinées ces manipula-
tions déguisées en « enlèvements par des Extrater-
restres » et autres pantomimes du même acabit ? Songez
que parmi les scénarios joués par les entités, il y a cet
incroyable « programme d’hybridation », qui consisterait
à créer une nouvelle race issue d’un mélange de gènes
humains et extraterrestres. Quand on saura qu’il y a des
Aliens qui ressemblent à toutes sortes de créatures sauf
à des êtres humains, on mesurera mieux l’incompa-
tibilité phylogénétique entre notre espèce et celles de ces
ravisseurs pour réaliser ce but démentiel. Et pourtant, le
Dr David Jacobs semble octroyer à ce programme suffi-
samment de crédit, ce qui lui fait écrire ceci :
« Les Aliens préparent les abductés pour de futurs
événements. Par la suite, les hybrides ou les Aliens
eux-mêmes s’intégreront dans les sociétés humaines
pour en assumer le contrôle95 ».
Ici, c’est le mythe des envahisseurs de l’espace qui est
carrément, privilégié.

Spéculations diverses
Cette façon pessimiste d’entrevoir la solution de cette
énigme ne semble pourtant pas émouvoir le D r John
Mack, lequel envisage, a contrario, une hypothèse opti-
miste pour expliquer le « programme hybridation ». Pour
lui, les Aliens s’emploient à atteindre deux buts :

95 David M. Jacobs, The Threat, op. cit., p. 251.


1. Transformer la conscience des êtres humains
pour prévenir la fin de notre civilisation par auto-
destruction de notre planète.
2. Utiliser les gènes de deux espèces pour créer une
nouvelle humanité.
En ce qui concerne le prélèvement de sperme et
d’ovules sur les abductés, de nombreux chercheurs spé-
cialisés sur les abductions admettent que c’est
l’occupation essentielle des ravisseurs. Toutefois, la plu-
part pensent qu’elle est destinée à renouveler les res-
sources génétiques des Aliens. Ils « oublient » pourtant
de dire que cela implique une même relation phylogéné-
tique entre humains et une espèce différente. Ce qui re-
lève d’une haute incompatibilité, la discipline qu’est la
génétique le dit bien.
Cet intéressement à la sexualité des êtres humains,
on la retrouve dans des décors différents lors de cer-
taines « possessions démoniaques » et notamment pen-
dant les « transports au sabbat » du temps des procès de
sorcellerie organisés par l’inquisition. Récemment, nous
avons publié dans la revue Lumières Dans La Nuit, uni-
quement accessible par abonnements, un article dans
lequel sont détaillées vingt situations identiques que l’on
peut trouver tant dans les abductions modernes que
dans les « transports au sabbat » d’antan 96 . Ce texte,
amélioré, fait l’objet des chapitres IV et V.
Le Dr John Mack a bien observé, tout comme nous
bien avant lui, que les Aliens semblent beaucoup attirés
par les émotions les plus sensuelles et les plus chaleu-
reuses des êtres humains. Toutefois il n’évoque pas ou

96 LDLN, n° 359 et 361, 2001, B. P. 3, 86800, Saint-Julien-L’Ars.


peu les émotions créées par la frayeur et la colère des
abductés quand ils constatent que les entités les traitent
comme des animaux de laboratoire. Dans le cas où
comme nous le pensons peut-être à tort – ces êtres non
physiques se sustentent grâce à l’énergie produite par
toutes ces émotions fortes, alors il y aurait là de leur
part, un comportement parasitaire exercé sur certains
êtres humains. Or, le Dr Mack n’envisage pas un seul
instant l’éventualité de cette situation.
Si MM. John Mack et David Jacobs, ainsi que leurs
collègues « abductionnistes », avaient daigné lire ne se-
rait-ce qu’un seul ouvrage consacré aux transports au
sabbat, il est probable qu’ils auraient une opinion tout à
fait différente sur ces phénomènes.

Que pouvons-nous en déduire ?


En fait, il semble qu’à l’aube du troisième millénaire, un
consensus se dégage au sein de la recherche privée, du
moins chez un pourcentage de chercheurs qui prend de
plus en plus d’importance au fil des années. Il se réfère
à des expériences qui relèvent uniquement « d’états pos-
sessifs », suscitées par des entités non physiques, qui
« vampiriseraient » certains êtres humains accessibles
aux contacts avec des intelligences supérieures. Certes,
il y a des déplacements corporels d’abductés, parfois sur
de longues distances. Cependant ils peuvent s’expliquer
par la volonté des entités désireuses de renforcer l’idée
de rapts physiques par des créatures extraterrestres
aussi matérielles que nous le sommes. N’oublions pas
que cette intelligence est très rusée, experte dans l’art de
tromper.
Nous estimons aussi, compte tenu de certaines expé-
riences provoquées par les entités du temps du spiri-
tisme de la Belle Époque, qu’elles ont une maîtrise abso-
lue sur les particules de la matière. Ce pouvoir leur
permettrait de matérialiser temporairement puis de dé-
matérialiser des formes d’êtres animés et des objets,
dont d’apparents vaisseaux spatiaux suggérant une pré-
sence extraterrestre sur Terre. Ce n’est qu’une hypo-
thèse, et non une certitude. Cependant, dans le cas où
ces entités posséderaient ce pouvoir, il leur serait alors
possible de dématérialiser un abducté et de le rematéria-
liser à n’importe quelle distance. Divers constats, expo-
sés dans nos précédents livres, nous autorisent à
émettre cette supposition qui peut paraître énorme de
prime abord.
À ce propos, dans un cas anglais d’abductions mul-
tiples (M. John Day, son épouse Sue, et leurs trois en-
fants), survenu le 27 octobre 1974 près d’Aveley, Essex,
Angleterre, la voiture des témoins a été dématérialisée
par les ravisseurs. Après leur expérience, les membres
de cette famille ont enregistré une activité intense de
phénomènes dits de poltergeist durant plusieurs années,
comprenant des objets qui disparaissaient et réappa-
raissaient. À noter que les Aliens ont dit à M. John Day
qu’ils pouvaient voir par le biais des yeux des humains,
qu’ils ne pouvaient pas se reproduire, et qu’en fait les
êtres humains sont leurs enfants 97.
Les deux premières affirmations des entités impli-
quent des êtres non physiques agissant comme des « es-
prits » pouvant pénétrer le corps des abductés et accéder

97 Thomas E. Bullard, op. cit., vol. 1, pp 144-146.


à leur cerveau, ce qui correspond à notre opinion établie
d’après nos propres recherches. La troisième suggère que
l’humanité ait été créée par ces entités, ce qui est loin
d’être farfelu compte tenu de ce qui a été exposé dans
les deux premiers chapitres. Serait-ce une de ces rares
vérités que ces entités admettent très épisodiquement
aux gens qui font l’objet de leur intérêt ?
Chose intéressante à ne pas négliger, notre corres-
pondante américaine Ann Druffel, qui a elle-même en-
quêté sur de nombreux cas d’abductés, a publié un livre
dans lequel elle décrit dix méthodes qui permettent
d’interrompre le processus d’une abduction en cours98.
Cela signifie que l’expérience n’est pas réalisée en corps,
mais seulement en esprit. À notre sens, c’est une évi-
dence importante démontrant bien le simulacre de
l’enlèvement. Pour l’exemple, nous citerons un cas qui a
fait l’objet d’une enquête du psychologue James Speiser.
Il s’agit d’une dame nommée Lydia qui, dès l’âge de 7
ans, a vécu plusieurs abductions au cours desquelles
elle a pu voir des spectacles fantastiques. Toutefois, elle
s’est rendu compte qu’elle n’était pas enlevée dans son
corps physique. C’est ainsi que lors de sa première expé-
rience, elle n’a pu rien distinguer de son corps physique.
Une autre fois, alors qu’elle était censée être à bord
d’une machine volante alien, par un effort de volonté elle
a voulu repousser les pensées de ses ravisseurs qui sur-
gissaient dans son cerveau. Résultat, en un instant elle
s’est retrouvée dans son lit99.

98Ann Druffel, How ta Defend Yourself Against Alien Abduction, New York,
Three Rivers Press, 1998.
99Nelson Pacheco & Tommy Blann, Unmasking the Enemy, Arlington, VA, USA,
Bendan Press, 1993, p. p. 134 et 133.
Il arrive pourtant que des abductés distinguent bien
leur corps. Cela ne veut pas dire pour autant que
l’enlèvement corporel a été réalisé. En effet, pour accep-
ter cette idée il faut se reporter à un autre type de phé-
nomène paranormal, les « sorties hors du corps », ou
OBE (Out of Body Expériences). Un scientifique, Michael
Talbot, a étudié ces anomalies en profondeur. Il cite plu-
sieurs cas montrant que les « doubles » affectent les
formes les plus diverses. Il précise aussi que lorsque le
« dédoublé » s’inquiète de ne pas voir son corps, celui-ci
peut lui apparaître dans le même instant100.
D’autre part, si les entités sont elles-mêmes non phy-
siques, elles doivent être de nature fluidique, et circuler
sur un mode ondulatoire. Auquel cas, pour transporter
un être humain en corps, elles sont peut-être con-
traintes d’opérer par dématérialisation et rematérialisa-
tion, comme évoqué ci-dessus. Bien sûr, cela semble
s’apparenter à une spéculation d’auteur de science-
fiction, mais que savons-nous sur les moyens exacts
dont dispose cette intelligence inconnue ? Réponse : offi-
cieusement, pas grand-chose ; officiellement, rien. Si-
gnalons qu’il existe apparemment un cas français de
dématérialisation devant témoins et de rematérialisation
à un endroit différent, que nous évoquerons brièvement.
Il s’agit de M. Jean-Claude Pantel, un contacté qui a
vécu des phénomènes ahurissants en très grand
nombre. Parmi eux, figure sa disparition instantanée
devant plusieurs de ses amis, au moment où il allait
monter dans une voiture. Il a repris contact avec notre
monde physique, à environ deux kilomètres du point où

100Michael Talboi, Holography Univers, New York, Harper Perennial, p. p. 235-


247.
il avait disparu, sans témoins cette-fois-ci. Selon toute
probabilité, cet épisode peut correspondre à une déma-
térialisation puis à une rematérialisation 101 . Nous re-
viendrons sur M. Jean-Claude Pantel dans un autre
chapitre.
Quoi que le lecteur puisse penser, ce pouvoir sur les
particules de la matière pourrait expliquer un certain
nombre de faits « fortéens » (de Charles Fort, premier
compilateur du genre), anomalies niées ou non expli-
quées clairement par la science, dont des disparitions et
apparitions subites d’individus. Plusieurs auteurs ont
signalé de tels cas dont Rodney Davies102.
Un dernier mot. Les abductions de plusieurs indivi-
dus en même temps sont plus fréquentes qu’on ne le
croit généralement. Certains auteurs l’affirment, dont
David M. Jacobs, déjà cité. Des abductés se souviennent
de s’être vus mutuellement dans le « vaisseau spatial »
ou encore le « lieu » inconnu où ils affirment avoir été
amenés. Or, on trouve exactement la même situation
dans les « transports au sabbat » : certains « transpor-
tés » s’y sont rencontrés, certains allant jusqu’à se dé-
noncer entre eux lors des interrogatoires plus que mus-
clés menés par les inquisiteurs. Un leurre supplémen-
taire, très certainement.
Voilà qui fait une excellente transition pour les deux
prochains chapitres. Il n’y a peut-être pas de preuves
scientifiques formelles telles qu’en exige la science, mais

101Jean-Claude Pantel, Les visiteurs de l‘espace-temps. Tome I, Villeselve,


éditions Ramuel, 1997, p. 239.
102 Rodney Davies, Supernatural Vanishings, New York, Sterling Publishing
Co., Inc., 1996.
il existe des preuves testimoniales et historiques com-
portant exactement les mêmes éléments sur des inci-
dents séparés par plusieurs siècles d’intervalle. En effet,
nous démontrerons notamment comment il est possible
de comparer ce que rapportent les abductés de notre
époque actuelle aux allégations des « possédés » et des
« transportés au sabbat » qui ont témoigné devant les
juges de l’inquisition.
Que le lecteur ne fasse surtout pas l’impasse sur ces
éléments, car ils méritent amplement le détour.
4

Abductions et transports au sabbat

(Première partie)

De nombreux rapports d’observation d’Ovnis publies


dans la presse populaire décrivent de prétendus inci-
dents qui sont strictement similaires à des possessions
démoniaques.
Lynn E. Catœ, USAF Report on UFOs, in N. S. Pache-
co & T. R. Blann, Unmasking the Enemy, Arlington,
VA, Bendan Press, 1993, p. 37

Introduction
Dans le chapitre précédent nous avons vu que la notion
voulant que la Terre soit visitée par une ou plusieurs
races de voyageurs extraterrestres faits de chair et de
sang, ne paraît plus guère crédible aux yeux de plus en
plus de chercheurs. Toutefois, il y a un noyau dur de
personnes bien connues dans notre milieu, dont
quelques-unes se comportent comme des dictateurs, qui
s’accrochent encore à l’hypothèse extraterrestre au pre-
mier degré avec l’énergie du désespoir. On en trouve
surtout bon nombre parmi les chercheurs américains, y
compris chez ceux de formation universitaire. D’ailleurs,
certains d’entre eux ne cherchent plus depuis longtemps
car ils pensent avoir déjà trouvé. Ils se contentent de
fustiger sévèrement ceux qui ne pensent pas comme
eux, et critiquent leurs écrits davantage sur la forme
plutôt que sur le fond.
Effectivement, situation pratiquement toujours passée
sous silence, il y a des chercheurs qui ont des blocages
conceptuels, des tabous scientifiques ou philosophiques
en général, et religieux en particulier. Cela arrive
d’ailleurs plus souvent que l’on ne croit généralement,
car l’univers mental de chaque être humain est plus ou
moins influencé, voire conditionné, par des facteurs es-
sentiellement imputables aux enseignements des reli-
gions et de la science. Les croyants sont donc dominés
par des facteurs spirituels et les athées par leur forma-
tion universitaire empreinte de rationalisme. C’est ce qui
explique en grande partie les désaccords chez ceux qui
s’intéressent aux phénomènes Ovnis.
Cela veut dire que les disputes qui divisent les cher-
cheurs n’en finissent pas. Certes, dans un domaine aus-
si problématique que tout ce qui est lié aux Ovnis, cha-
cun est libre de se forger sa propre opinion. Le pro-
blème, c’est que certaines personnes, et non des
moindres, persuadées d’avoir raison, refusent de tenir
compte des éléments qui invalident leurs convictions. Ce
qui revient à dire qu’elles ont un comportement qui
s’apparente à celui des rationalistes, mais pour des rai-
sons diamétralement opposées. Autrement dit, les deux
catégories font preuve d’une forme de fanatisme dans
leur façon de défendre leurs idées.
Voyons maintenant quelles sont les principales ques-
tions que se posent les chercheurs :
1. Quelle est la nature réelle de l’intelligence res-
ponsable des phénomènes Ovnis ?
2. Quelle est son origine ?
3. Quelles sont les buts qu’elle poursuit ?
4. Toutefois, il y en a une autre que bien peu son-
gent à se poser :
5. Les autres phénomènes paranormaux lui sont-ils
imputables ?
En effet, beaucoup pensent encore que les Ovnis et les
phénomènes paranormaux ne sont pas à mettre dans le
même panier. Certes, les Ovnis possèdent une nature
réelle qui reste encore problématique. De plus en plus
nombreux sont ceux qui tendent à leur octroyer un état
matériel provisoire. Il s’agirait d’artifices temporaires par
action sur les particules de l’air ou de matières quel-
conques, destinés à suggérer des vaisseaux cosmiques
dans l’esprit des témoins.
D’autre part, le fait que l’on peut interrompre le cours
d’une abduction si on le désire, montre que ce type
d’expérience est un leurre de réalité virtuelle induit dans
le cerveau de ceux qui l’ont vécue. Sur ce dernier point
le livre d’Ann Druffel, comme déjà signalé précédem-
ment, divulgue des éléments particulièrement probants
allant dans ce sens103. En outre, nous avons présenté
d’autres évidences du même genre dans nos derniers
ouvrages.
L’origine extraterrestre des Ovnis est effectivement
beaucoup moins sûre qu’elle ne l’a été. L’étude des noms
que se sont donnés les soi-disant Extraterrestres ren-
contrés par les contactés américains des années 1950 a

103Ann Druffel, How ta Defend Yourself Against Alien Abduction, New York,
The Three Rivers Press, 1998.
démontré que ces patronymes ont leurs racines dans les
panthéons de nos civilisations anciennes. Qui plus est,
ils ont un lien avec nos superstitions religieuses puisque
la plupart de ces noms, parfois à peine déformés, sont
ceux attribués à des démons par les théologiens104. Des
Extraterrestres portant des noms de créatures démo-
niaques ou de dieux païens diabolisés par l’Église, voilà
un comportement peu en rapport avec celui d’éventuels
Extraterrestres. Dès lors, rien que ce simple constat de-
vrait dessiller les yeux des inconditionnels de
l’hypothèse extraterrestre.
Pour ce qui concerne les motivations justifiant les
agissements de l’intelligence qui crée les Ovnis, per-
sonne n’a encore pu les découvrir avec certitude. Nous
avons proposé dans nos derniers livres une forme
d’exploitation des sociétés humaines par une force ex-
terne ondulatoire capable d’agir de façon interne dans
nos cerveaux comme un endoparasite. Bien qu’étant
étayée par certains traits propres aux abductions, il
n’existe toutefois pas de preuves formelles pour soutenir
cette idée.
C’est surtout l’étude des autres phénomènes para-
normaux qui a provoqué une nouvelle prise de cons-
cience dans certains esprits. En effet, il existe des paral-
lèles extraordinaires pouvant être faits entre rencontres
du 4e type avec des Aliens – les « enlèvements » – et les
contacts avec d’autres entités élusives de nos folklores.
Nous avons choisi ici de présenter des comparaisons
entre abductions modernes et « possessions démo-

104Jean Sider, in MUFON UFO Journal, juillet 2000, mon article intitulé «The
Contactees of the Fifties : The Onomastic and the Diabolical connection», avec
une préface d’Ann Druffel.
niaques » en général ainsi que les « transports au sab-
bat » en particulier. Elles démontrent le caractère analo-
gique qui existe entre ces deux sortes de phénomènes
apparemment différents. Dans nos deux derniers ou-
vrages, nous avons déjà effectué un premier travail de ce
genre. Nous avons même proposé des parallèles entre
l’ufologie et le spiritisme, recherche qui n’avait pas en-
core été faite jusque-là, pour autant que nous en sa-
chions105.

Des panthéons bien chargés


Tout d’abord il nous faut rappeler un truisme qui n’est
pourtant pas évident pour tout le monde. Chaque type
de phénomène met en œuvre une manipulation sous-
jacente de nos acquis spirituels, comme précisé dans le
chapitre III. Dans notre monde occidental chrétien, c’est
même un constat criant quand on compare les récits des
« contactés », tant par de soi-disant Extraterrestres que
de prétendus esprits désincarnés. Par contre, en Chine,
où les religions ont été presque totalement étouffées par
le communisme, c’est le contraire, nous reviendrons sur
ce point par ailleurs.
D’autre part, tous les « contactés », du moins beau-
coup d’entre eux, font l’objet de contacts essentiellement
télépathiques. Que ce soit dans le mysticisme, la mario-
logie, le spiritisme, le channeling, l’ufologie, etc…, les
communications des entités aux personnes concernées
se font par messages induits dans le cerveau. Il s’agit

105Jean Sider, Les envahisseurs démasqués, Villeselve, éditions Ramuel, 1999,


page 137 ; – Jean Sider, Ovnis : La solution du mystère ? Villeselve, éditions
Ramuel, 2001.
donc de télépathie même si certains individus visés sont
convaincus qu’un échange verbal a prévalu.
Ce qui veut dire que tous ces phénomènes, quel que
soit leur type, relèvent de la médiumnité plus ou moins
forte des « contactés ». Or, l’auteur Jon Klimo dit bien
ceci :
« L’histoire nous montre que les phénomènes appa-
rentés à la médiumnité sont à la racine de la plupart
des grandes religions du monde 106 ».
En effet. Moïse a reçu de Yahvé, le dieu d’Israël, des
recommandations ainsi que les textes de la Torah (Pen-
tateuque) ; Mahomet a été instruit par l’ange Gabriel
pour écrire le Coran ; Joseph Smith, fondateur de
l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours, a
été convié par l’ange Moroni, à rédiger le Livre de Mor-
mon, etc… Il y a gros à parier pour que toutes ces
grandes figures de nos religions aient été des médiums.
Quand on se reporte aux divers ouvrages citant le
comportement de ces formes d’intelligences inconnues
dans leur domaine respectif, si nous osons dire, on
trouve des identités très diversifiées. Quatre grands
groupes se dégagent :
Groupe 1 – Les êtres surnaturels des religions :
dieux, divinités, déités, démiurges, archanges,
anges, personnages religieux, démons, djinns, etc…
Groupe 2 – Les esprits de la nature : fées, Élémen-
taux, génies, elfes, sylphes, lutins, esprits follets,
etc…

106Jon Klimo, Les médiateurs de l’invisible, Paris, R. Laffont, 1991, pages 324-
325.
Groupe 3 – Les esprits désincarnés ; parents décé-
dés, guides spirituels de « sphères supérieures ».
Esprits élevés du « plan astral », spectres, ecto-
plasmes, égrégores, etc…
Groupe 4 – Les êtres cosmiques, spatio-temporels,
dimensionnels et assimilés : Extraterrestre, hom-
mes en noir (MIB), chrononautes terriens et issus
d’autres systèmes, solaires ou d’univers parallèles,
humanoïdes, bigfoots, robots, créatures mons-
trueuses indéterminées, etc…
D’évidence, ces entités sont beaucoup trop nom-
breuses pour appartenir à des groupes n’ayant rien à
voir les uns avec les autres. De plus, les trois premiers
concernent des entités non matérielles ayant les capaci-
tés d’interférer avec notre monde physique. Ce qui tend
à vouloir dire que le quatrième est de la même essence,
cela se démontre encore dans les lignes qui suivent.
Nous avons vu dans le chapitre précédent, quels
étaient les effets psychiques et physiques qui ont été ob-
servés par les abductés, signalés par le sociologue du
folklore Thomas E. Bullard. Par conséquent il est inutile
de revenir sur ce sujet.

Analogies avec d’autres phénomènes


Autant les « esprits » semblent exister en multitudes
dans des « plans » et « univers » les plus diversifiés, au-
tant les « Extraterrestres » paraissent pulluler dans
notre environnement planétaire. Il y a d’abord eu les Vé-
nusiens, les Martiens, etc…, à l’époque où l’on ne con-
naissait pas grand-chose des planètes de notre système
solaire. Puis, au fur et à mesure que les sondes spatiales
ont transmis des informations précises sur l’absence de
vie intelligente sur ces corps célestes, les identités ont
changé. Elles se sont alors rapportées à des étoiles et
des constellations, les Aliens fournissant les noms que
nous leur donnons : Alpha Centauri, Epsilon Eridani,
Zeta Reticuli, Tau Ceti, Orion, les Pléiades, etc.
Les matérialisations de ces entités sont rares. Celles
du spiritisme, le sont aussi, si l’on excepte les répliques
« ectoplasmiques » plus ou moins imparfaites des mé-
diums à la fin du XIXe siècle et au début du XXe. Les
matérialisations de l’entité Katie King, vérifiées scientifi-
quement par le physicien anglais William Crookes dans
les années 1870, sont les cas les plus probants et les
plus sûrs107.
Il existe des photos de « morts » réalisées par des pho-
tographes ayant des dons de médium, mais ces défuntes
personnes n’ont pu être distinguées à l’œil nu. Or, on
retrouve exactement la même anomalie en ufologie. Des
photos représentant un objet volant non vu par le pho-
tographe ont été publiées dans divers livres spécialisés.
A contrario, un phénomène de ce genre vu par un témoin
peut ne pas apparaître sur une photo pourtant bien ca-
drée.
La revue Lumières Dans La Nuit n° 221-222 a
d’ailleurs fait connaître en novembre 1982, un cas fran-
çais du même genre. Il s’agit d’un adolescent de Pont
Saint-Esprit, Gard, qui, à partir de janvier 1980, était
seul à pouvoir réaliser des clichés de phénomènes lumi-
neux que d’autres personnes ne voyaient pas, à l’aide

107Manfred Lurker, Dictionary of Gods and Goddesses, Devils and Demons,


Londres, Routledge & Kegan Paul Ltd., 1989. page 88.
d’un Kodak K2. Mieux, un photographe professionnel et
un gendarme munis d’appareils photo dotés d’un spec-
trographe, n’ont pas réussi à impressionner leurs pelli-
cules qui sont restées noires. Même en échangeant leurs
appareils, seul l’adolescent réussissait ses clichés pen-
dant que les autres échouaient. Le photographe a éga-
lement tenté, sans succès, de filmer les phénomènes. Le
moteur de son appareil s’est arrêté de fonctionner et les
piles ont été entièrement déchargées. Ce qui prouve bien
que c’est la personnalité du médium (l’adolescent en
l’occurrence), ou plutôt l’entité qui le dominait, qui diri-
geait l’expérience à sa guise.
Les cas de bilocation de vivants, de nos jours encore
plus raies que du temps de l’âge d’or du spiritisme,
prouvent qu’il s’agit bien d’une intelligence supérieure à
la nôtre qui les produit. Il ne s’agit donc pas d’esprits
désincarnés de Terriens comme le pensaient les spirites
du XIXe siècle.
Voici les seize exemples de situations comportant la
même anomalie, observée tant en ufologie qu’en spiri-
tisme, à parfois plus de cent ans d’intervalle, que nous
avons publiés dans l’un de nos deux derniers livres :
– Commotions électriques.
– Solides traversés.
– Boules de lumière à l’intérieur d’habitations.
– Arrêt de mécanismes d’horlogerie.
– Bruits de chaînes.
– Sensation de froid.
– Réaction de chevaux.
– Réaction de chiens et de chats.
– Spectacles privilégiés.
– Photographies anormales (voir ci-dessus).
– Traces de doigts sur le corps de témoins.
– Transports par tourbillons.
– Transports en corps.
– Pouvoir de guérison.
– Dédoublements et bilocations.
Pour illustrer chaque étrangeté, nous avons proposé
un cas ufologique et un cas spirite à titre de comparai-
son.
Si les « morts » peuvent disposer de la même techno-
logie que les Aliens, cela prouve de façon quasi-certaine
que ce sont les mêmes entités ayant choisi un
« masque » différent. Tout comme cela démontre que ces
intelligences ne sont ni des esprits désincarnés, ni des
voyageurs venus d’autres planètes.

Le lien « diabolique »
Comme dit plus haut, le lien « diabolique » transparaît
nettement dans les noms que se sont donnés les pseu-
do-Extraterrestres qui se sont manifestés aux contactés
américains des années 1950. C’est une preuve manifeste
par les formes nominales. Ce n’est donc pas une preuve
scientifique comme nous l’avons écrit par erreur dans
Mufon Lifo Journal n° 387 de juillet 2000 et dans Lu-
mières Dans La Nuit n° 358 de novembre 2000. En effet,
l’onomastique n’est pas une science, mais seulement
l’étude des noms propres. Errare humanum est.
Parmi les autres phénomènes paranormaux pouvant
offrir des comparaisons avec les abductions, il y a les
« possessions démoniaques » et surtout dans le même
registre, les « transports au sabbat » d’antan. En com-
pulsant la littérature vouée à ces sujets, nous avons pu
établir des rapprochements époustouflants entre ces
deux types d’incident. Ils montrent de façon très nette
que le lien « diabolique » existe bel et bien dans les sup-
posés « rapts » modernes. Dans le même temps, ce tra-
vail prouve indéniablement que ces deux phénomènes,
aussi différents l’un de l’autre qu’ils puissent paraître,
ont une causalité identique.
Attention, nous ne cherchons pas à convaincre le lec-
teur que les créatures qui occuperaient les Ovnis et cap-
tureraient des êtres humains sont des démons. Ce n’est
pas notre intention, d’autant que le Diable et ses sup-
pôts relèvent de superstitions élaborées en réalités par
les théologiens des temps anciens, dans l’intérêt de la
foi. En effet, les croyants n’auraient pas admis que Dieu
et les siens puissent être à la fois bons et mauvais. Du
point de vue étymologique, le mot démon vient du grec
daemon ou daimon. Dans la mythologie grecque, le dae-
mon était un génie qui pouvait être bienfaisant ou mal-
faisant sur la destinée du genre humain108. Un de nos
dictionnaires précise même aussi qu’il s’agissait d’un
génie protecteur109. Un autre, plus spécialisé, mentionne
les démons comme ayant d’abord désigné les anges dé-
chus qui se sont révoltés contre Dieu 110 . Il s’agissait

108Manfred Lurker, Dictionary of Gods and Goddesses, Devils and Demons,


Londres, Routledge & Kegan Paul Ltd., 1989. page 88.
109 Dictionnaire Hachette, Paris, Hachette. 1988, page 363.
110 Eloïse Mozzani, Le livre des superstitions, Paris, R. Laffont, 1995, page 580.
donc initialement d’une interprétation arbitraire pure-
ment théologique d’un récit biblique qui est d’ailleurs
emprunté à une légende sumérienne s’il faut s’en re-
mettre à l’auteur Zecharia Sitchin, comme déjà men-
tionné111.
Puis, tous les dieux païens et les esprits de la nature
des traditions populaires ont été considérés comme des
démons. Nous reviendrons plus loin sur ce dernier
point. À noter qu’au deuxième concile de Nicée, en 787,
l’Église a reconnu aux anges et aux démons un corps
subtil de la nature de l’air et du feu. Toutefois, au qua-
trième concile de Latran, en 1215, ces mêmes anges et
démons étaient définis comme étant des créatures pu-
rement spirituelles. Ce qui constitue un désaccord cer-
tain, mais les théologiens ont prouvé à de nombreuses
reprises au cours des siècles, qu’ils n’étaient pas à une
contradiction, et parfois même à un mensonge près.
Durant plusieurs siècles, les religieux de l’inquisition
ont envoyé des dizaines de milliers de victimes expia-
toires au bûcher ou au gibet, sur le seul « crime » de
sorcellerie. Cette pratique impliquait de « faire commerce
avec le Diable », expression pudibonde traduisant des
rapports sexuels avec des démons. Les entités qui « pos-
sédaient » sorciers et sorcières leur faisaient voir et
croire un tas de choses, dont les fameux « transports au
sabbat », que l’on peut comparer à des abductions d’un
type ancien. Les « transportés » étaient emmenés appa-
remment sur le dos d’un démon, d’un animal, ou sur un
balai, dans un lieu isolé en pleine campagne où ils se

111 Zecharia Sitchin, La douzième planète. Paris, Souffles, 1988, chapitre XI.
livraient à des rites grotesques dont des ébats licencieux
en tout genre.

Similitudes à la pelle
Nous proposons ci-dessous vingt exemples de situations
développant le même pattern dans les deux types de
phénomènes qui, nous l’espérons, convaincront les lec-
teurs y compris les plus, sceptiques.

1. Déplacements en esprit
Tous les spécialistes des abductions admettent que
certaines personnes peuvent être abductées à partir de
leur lit pour s’y retrouver après l’abduction. Certains,
tels David Jacob et John Mack, citent des cas de gens
abductés à partir de leur domicile qui traversent des so-
lides (porte, vitres, mur, plafond) au cours d’une sorte de
« lévitation ». Jacobs précise même « qu’il est fréquent
pour les abductés de se référer à des expériences hors du
corps qu’ils ont enregistrées ». Plus loin, il admet
qu’aucun témoin n’a pu assister à pareilles scènes, et il
explique cette carence par le fait que les corps seraient
rendus invisibles. Au reste il reconnaît aussi que cer-
tains abductés n’ont pas distingué leur corps au cours
du déplacement112.
La chercheuse Donna Higbee affirme qu’il y a de plus
en plus d’abductés qui soutiennent avoir eu affaire à des

112David M. Jacobs, Secret Life, New York, Simon & Schuster, 1991 pages 50-
52 ; John Mack, Dossier Extraterrestres. Paris, Presses de la Cité, 1995. page
150.
entités spirituelles, non physiques. Elle estime aussi que
toutes les scènes mémorisées par les abductés sont arti-
ficielles sous forme de visions induites dans le cer-
veau113.
Tous les historiens des procès de sorcellerie précisent
que la plupart des gens « transportés au sabbat » vi-
vaient leur expérience sans quitter leur logis. C’est ainsi
que l’un d’eux, Rodolphe Reuss, écrit la phrase sui-
vante :
« Les livres de démonologie répètent souvent que
telle ou telle sorcière s’endormait en présence de ses
gardiens, restait sous leur surveillance continue et
cependant déclarait, en se réveillant, qu’elle arrivait
directement du sabbat114.
Le juge Pierre de Lancre, en 1610, est en partie
d’accord sur ce point :
« Car je confesse que plusieurs sorcières croient
avoir été et vu au sabbat plusieurs choses, bien
qu’elles n’aient bougé d’une place, et que ce ne soit
qu’illusion ».
Mais, comme nous le verrons par ailleurs, des sorciers
ont été retrouvés plus ou moins dénudés en des lieux
très éloignés de leur domicile. Probablement pour justi-
fier ces incidents, P. de Lancre ajoute ceci :
« Le Diable par la permission (le Dieu, les transporte
quelquefois réellement en corps et en âme » ; puis
cela : « Quand les sorcières veulent être transportées

113 Donna Higbee, in Flying Saucer Review, vol. 41, n° 1, 1996, page 19.
114Rodolphe Reuss, La sorcellerie en Alsace au XVIe et XVIIe siècles, Stein-
brunn-le-Haut, Éditions du Rhin, 1987, page 135.
corporellement elles s’oignent de certain onguent fait
de la graisse de petit enfant […] ».
P. de Lancre pensait que les transports en esprit
étaient destinés à faire croire qu’il n’y avait pas de
transport en corps. À notre sens, c’est l’inverse, car les
démons d’antan (tout comme les Aliens de notre époque)
faisaient tout pour convaincre leurs victimes qu’elles
avaient vécu un transport matériellement réalisé. Du
reste, les cas anciens et modernes de véritable transport
en corps sont en très petit nombre par rapport à celui,
très supérieur, d’expériences vécues seulement en es-
prit. À noter que P. de Lancre, tout comme bien d’autres
juges de l’inquisition, s’est empêtré dans toutes sortes
d’explications parfois contradictoires pour essayer le
démontrer le bien-fondé des transports en corps. C’est
ainsi qu’il va jusqu’à imaginer que le Diable, pour réali-
ser un rapt physique, substituait un corps fictif de sa
fabrication (un changeling, comme disent les Anglo-
Saxons) à la ressemblance de ses victimes. Ceci afin de
faire croire à ses proches qu’elles n’avaient pas quitté le
domicile familial115. Tout laisse penser que la victime ne
quittait pas son lit pendant que son esprit était sous
l’influence de l’entité.
Certains chercheurs estiment aussi qu’il pourrait
s’agir de l’abduction de l’âme, ou de l’enveloppe psy-
chique de l’être humain. Le problème, c’est que ce genre
d’explication est très hypothétique car ces termes ont été
créés par les religieux pour le premier, et les spirites
pour le second, pour désigner des concepts que rejettent

115Pierre de Lancre. Tableau de l’inconstance des mauvais anges et démons,


Paris, éditions Aubier Montaigne, réédition de 1982, p. 111, 112 et 124,
d’après celle de 1610, Paris, chez A. L’Angelier.
les scientifiques. En fait, tout s’allie pour indiquer que
ces prétendus rapts ne sont que des leurres de réalité
virtuelle (voir également les exemples n° 15 et n° 20, qui
découlent de celui-ci et renforcent davantage celte im-
pression).

2. Déplacements corporels sans modus operandi connu


Un cas moderne impressionnant ayant fait l’objet de
recherches sérieuses s’est produit en ex-Rhodésie dans
la nuit du 30 au 31 mai 1974. Il concerne un couple Pe-
ter et Frances X, l’enquêteur étant un scientifique, le
docteur Carl van Vlierden. Les deux témoins semblent
avoir été capturés avec leur voiture, laquelle aurait ac-
compli environ 175 miles pratiquement sans consommer
de carburant116. Les cas de ce genre abondent, le plus
célèbre étant celui des époux Hill en 1961, première ab-
duction venue à la connaissance des chercheurs, qui a
été évoqué dans le chapitre précédent. On ne sait pas
exactement comment le déplacement s’est produit (télé-
portation, dématérialisation puis rematérialisation ? Ou
un autre moyen, mais lequel ?).
Les transports au sabbat comportent aussi ce qui res-
semble fort à des « téléportations » d’individus. L’histo-
rien François Ribadeau-Dumas rapporte quatre affaires
dans lesquelles, après un sabbat interrompu brusque-
ment, les victimes se sont retrouvées en un lieu plus ou
moins distant de leur domicile, parfois complètement
nues 117 . D’autres auteurs ont signalé le même type

116 Flying Saucer Review, Vol. 21. n° 1, juin 1975, pages 18-20.
117F. Ribadeau-Dunias. Dossiers secrets de la sorcellerie et de la magie noire,
Paris, Belfond, pages 50-51.
d’incident, et il semble bien que certains soient authen-
tiques, même si un petit nombre suscitent le doute,
peut-être inventés par la mentalité fourbe de quelques
inquisiteurs partisans du déplacement corporel.
À noter que ce type d’anomalie semble lié à une autre
étrangeté qui sera évoquée plus loin ; la possibilité
d’interrompre le déroulement d’un sabbat. On ne sait
pas exactement comment les « transportés » étaient dé-
placés, même si certains ont affirmé avoir voyagé en flot-
tant dans les airs. La notion de téléportation n’est pas
formelle. Il peut aussi s’agir d’une autre technique, plus
sophistiquée comme dit plus haut, l’impression de vol
aérien pouvant n’être qu’un autre type de leurre.

3. Déplacements sur le dos d’entités


Autrefois, les sorciers et sorcières étaient « transpor-
tés au sabbat » sur le dos d’un démon, d’un bouc, d’un
autre animal, ou sur un bâton, du moins en apparence.
Tous les historiens spécialisés sont d’accord sur ce
point, même si là aussi ils sont unanimes pour dire qu’il
devait s’agir de visions dans l’esprit provoquées par des
causes naturelles118.
De nos jours, ce type de déplacement corporel est
inexistant en Europe et en Amérique, mais la Chine a
enregistré quelques cas de ce genre, survenus dans les
années 1970 et 1980. En effet, l’auteur chinois Shi Bo
en signale plusieurs dans son dernier livre. Les abductés
prétendent se rappeler consciemment avoir voyagé sur le

118Rossell Hope Robbins, The Encyclopedia of Witchcraft et Demonology, New


York, Crown Publishers, 1959, pages 461-468.}
dos d’un humanoïde, l’un d’eux ayant été d’abord vu
descendre d’un Ovni posé au sol. Dans l’un de ces inci-
dents il a été prouvé par les autorités locales, après en-
quête, qu’une victime avait parcouru environ mille kilo-
mètres en une demi-heure119.
Nous tenons à signaler que les cas modernes
d’abduction en Chine ne comportent pas de manipula-
tion religieuse sous-jacente. Les entités qui s’adressent
par télépathie aux abductés ne donnent pas leur nom,
donc il n’y a pas de preuve par les formes nominales
comme dans le cas des contactés des années 1950 aux
États-Unis. De plus, les religions ayant été supplantées
en grande partie par l’idéologie communiste, les con-
cepts des Chinois sont peu imprégnés de superstitions
ni d’enseignements religieux. Néanmoins, des rapports
sexuels entre abductés mâles et entités à l’image de
femmes ont été rapportés. Ce qui montre bien que ces
parodies de relations charnelles ne sont pas liées à la
notion de démons telle qu’elle est perçue dans le monde
chrétien.
Il y aurait donc deux types d’incident : les abductions
purement mentales, les plus nombreuses, et les dépla-
cements corporels, beaucoup plus rares.

4. Rapports charnels avec les entités


Les chercheurs américains sont unanimes, à quelques
exceptions près, pour déclarer que les abductés, no-
tamment les femmes, expérimentent de prétendus rap-

119 Shi Bo. Ovni : Nouveaux dossiers chinois, éditions Aldane, 1999, pages 23
et 91 (Adresse ; Case Postale 100, 1216, Cointrin, Suisse).
ports sexuels avec les Miens. Même le professeur de psy-
chiatrie John Mack reconnaît que certaines de ses pa-
tientes ont enregistré ce genre d’épisode libidineux120.
Autrefois, les « sabbats » réunissaient, également en
apparence, des adeptes de la sorcellerie des deux sexes.
Beaucoup d’entre eux ont avoué aux inquisiteurs avoir
copulé avec un démon incube pour les femmes, et un
démon succube pour les hommes. Ulric Molitor, méde-
cin du duc de Clèves, a écrit en 1489 que le Diable, sous
une forme humaine, pouvait avoir des rapports charnels
avec des femmes. Il cite aussi saint Augustin, au livre
XV de la Cité de Dieu, qui s’exprimait ainsi :
« Une opinion très répandue, dont beaucoup ont fait
l’expérience ou ont eu confirmation par d’autres ins-
truits de ces faits, veuf qu’il y ait eu des sylvains et
des faunes appelés incubes par le vulgaire, lesquels
poursuivaient les femmes de leurs assiduités jusqu’à
leur possession121 ».
Rappelons que saint Augustin est né en 354 et est
mort en 430. Le juge Jean Bodin soutient qu’en 1475,
l’inquisition a fait périr de nombreuses sorcières « & que
toutes généralement sans exception, confessaient que le
Diable avait copulation charnelle avec elles 122 ». Jean
Wier, en 1579, cite aussi deux cas de prêtres qui ont
confessé avoir eu des relations charnelles avec un dé-

120John Mack. Passport to the Cosmos, New York. Crown Publishers, pages
251-258.
121Ulric Molitor, Des sorcières et des devineresses, 1489. Réédition chez Ti-
quetonne Éditions, Paris, année inconnue, pages 99.
122Jean Bodin. De la démonomanie des sorciers, Paris. Gutemberg Reprints,
1979, p. 117.
mon à l’image d’une femme, et ce durant près de qua-
rante ans. L’un des deux ecclésiastiques a été exécuté
par l’inquisition123.

5. Rapports charnels entre humains


David Jacobs signale des cas d’abductés qui ont été
obligés d’avoir un rapport sexuel avec d’autres abductés.
Il ajoute que certains ufologues spécialisés ont signalé ce
type d’incident pendant des années, et il avoue ne pas
comprendre pourquoi les Aliens se comportent ainsi124.
Les sabbats réunissaient sorciers et sorcières qui se
livraient aux plaisirs sexuels avec le Diable ou un dé-
mon, et même entre eux. D’ailleurs voici ce qu’écrit
Pierre de Lancre au début du XVIIe siècle :
« Jeannette d’Abadie, de Siboro, âgée de seize ans,
dépose qu’il y a près de quatre ans elle fut transpor-
tée au Sabbat […] Dit avoir été accouplée avec le
Diable, et cent fois avec d’autres hommes audit Sab-
bat, et hors d’celui jamais, chose qui confirme mer-
veilleusement la réalité du Sabbat125 ».
Ladite « confirmation » n’est qu’une forme affichée de
conviction qui pouvait varier d’un juge à un autre, selon
l’opinion que les magistrats s’étaient forgée sur le sab-
bat, les uns croyant en sa réalité, les autres la réfutant.

123Jean Wier, Histoires, disputes et discours, tome I Paris, Delahaye-


Lecrosnier, réédition de 1888, pp. 446-447. Première édition en 1 579.
124 David M. Jacobs, The Threat, New York, Simon & Schuster, 1998, page 76.
125 Pierre de Lancre, op. cit., p. 117.
Pour sa part, P. de Lancre, estimait qu’il pouvait être
« tantôt en corps, tantôt en esprit »,

6. Rapports charnels incestueux


David Jacobs rapporte le cas d’une certaine « Carole »
qui aurait été contrainte de s’accoupler avec son cousin,
lequel avait été abducté en même temps qu’elle 126.
On peut trouver dans le livre de P. de Lancre, déjà ci-
té, la mention suivante :
« La femme se joue en présence de son mari sans
soupçon ni jalousie, voire il en est le proxénète ; le
père dépucelle la fille sans vergogne ; la mère ar-
rache le pucelage du fils sans crainte : le frère de la
sœur127 ».

7. Rapports charnels avec des faux conjoints vivants


David Jacobs cite Mme Karen Morgan, une abductée
qui refusait d’avoir un rapport sexuel avec un Alien.
Pour parvenir à ses fins, l’entité s’est transformée à
l’image du concubin de sa victime. Puis, après le coït,
elle a repris son apparence initiale, celle d’un Alien.
Dans d’autres cas du même type, des abductées ont pu
voir le visage de leur pseudo-mari se « déphaser » par
instants au cours de la copulation, laissant apparaître
de façon fugace le visage d’un de leurs « ravisseurs128 ».

126 David M. Jacobs, The Threat. op. cit., page 79.


127 Pierre de Lancre, op. cit., p. 152.
128 David M. Jacobs, Secret Life, op. cit., pages 149-150 et 218.
Jean Wier affirmait déjà en 1579, que le démon peut,
par une illusion, se mettre à l’image d’un mari ou d’un
fiancé, d’une épouse ou d’une promise. Il donne comme
exemple un cas que lui a révélé Jean Lithodius, le méde-
cin du « ministre de Wittemberg ». Il s’agissait d’une
femme qui, en l’absence de son mari, a été visitée par un
démon s’étant donné les traits de son époux. Après un
rapport sexuel qui aurait prévalu, l’entité s’est transfor-
mée en pie et s’est moquée, de sa victime129. Rodolphe
Reuss confirme cette transformation de type poly-
morphe :
« Le Malin emprunte les dehors d’une personne con-
nue d’un apprenti (? – NDA) ou d’un amant et […] il
va jusqu’à prendre la figure d’un époux […].
Il donne en exemple le cas d’Anne Freyburger, de
Fülleren, Alsace, en 1589. Le Diable lui est apparu sous
les traits d’un voisin, Jean Kempff, avec lequel elle avait
déjà eu des relations coupables130.

8. Rapports charnels avec des faux conjoints décédés


Les entités ne se limitent pas seulement à ajuster leur
forme à celle des vivants. En effet, elles choisissent aussi
d’imiter celle les morts, surtout pour abuser leurs
veuves.
La regrettée chercheuse Karla Turner, dans un livre
consacré au médium Ted Rice, signale un incident de ce
type. Lorsqu’il était très jeune, Ted Rice était souvent

129 Jean Wier, op. cit., tome 1, page 436.


130 Rodolphe Reuss, op. cit., p, 15.
confié à la garde de sa grand-mère. Un jour, tous deux
ont été abductés et amenés à bord d’une très hypothé-
tique machine volante. Là, un humanoïde à peau squa-
meuse a sollicité un rapport sexuel avec la dame. Horri-
fiée, celle-ci s’est empressée de refuser. Un instant plus
tard, Ted a vu entrer dans la pièce un individu qu’il a
reconnu comme étant son grand-père, pourtant décédé
depuis quelque temps. L’entité a alors copulé avec la
grand-mère, et après le coït sa forme est redevenue celle
de l’être reptilien du premier épisode131.
Le juge Henri Boguet rapporte ce qui suit :
« Quelquefois, le diable utilise le corps d’un homme
récemment pendu pour avoir une relation sexuelle
avec une femme ». 132

En 1698, le professeur de droit Johann Klein, de


l’université de Rostock, Allemagne, rapportait devant un
tribunal le cas d’une femme qui avait prétendu avoir été
mise enceinte par son mari, lequel était mort depuis
longtemps. Une créature à l’image de feu son époux était
apparue une nuit dans sa chambre, et elle n’avait pu
résister à ses avances. Il ajoutait aussi que beaucoup
d’autres victimes de ces démons incubes disaient qu’ils
leur étaient apparus sous la forme d’une personne ai-
mée pourtant décédée133.

131Karla Turner, Masquerade of Angels, Roland, AR, Kell Works, 1994, pages
234-235.
132 Henri Boguet, Discours exécrable des sorciers, Paris, Le sycomore, 1980, p.
p. 30 et 41. Édition originale entre 1602 et 1610.
133Gregory L. Little, Grand Illusions, Memphis, TE, White Buffalo Books, 1994,
page 58.
9. Traces résiduelles après un rapport charnel
David Jacobs livre les détails suivants, observés juste
après une abduction :
« Quelquefois, les femmes se réveillent avec une
substance gluante claire, issue du vagin, qui coule
sur les jambes et sèche rapidement, qu’elles ne par-
viennent pas à s’expliquer. D’autres hommes et
femmes ont découvert des souillures anormales sur
leurs vêtements de nuit134 ».
Le psychologue médical Richard Boylan cite le témoi-
gnage d’une abductée nommée Connie qui lui a dit ceci :
« Le souvenir le plus troublant de cette affaire bi-
zarre que j’ai gardé en mémoire, est le fait qu’il y a
deux ans je me suis réveillée un matin avec une
substance gélatineuse et gluante entre les jambes 135.
L’inquisiteur Alphonse de Spina, en 1467, écrivait à
propos des incubes et des succubes :
« Les nonnes sont particulièrement sujettes à ces
diables. Lorsqu’elles se réveillent au petit matin,
elles découvrent qu’elles sont souillées comme si
elles avaient dormi avec un homme 136 ».

134 David M. Jacobs, Secret Life, op. cit., page 218.


135Richard J. &. Lee K. Boylan., Close Extraterrestrial Encounters, Tigard, OR,
Wild Flower Press, 1994, page 103.
136 Alphonse de Spina, 1467. Cité par R. H. Robbins, op. cit., page 127.
10. Prélèvement de fœtus et enlèvement de bébés
David Jacobs semble être le chercheur qui a été le
premier à signaler que certaines femmes enceintes ab-
ductées, avaient été « délestées » d’un fœtus, qui aurait
été initialement implanté dans leur utérus sous forme
d’embryon. Dans l’un de ses livres, il signale plusieurs
cas de ce genre, dont ceux de mesdames Lynn Miller,
Anita Davis et Tracy Knapp137.
Il n’y a pas qu’aux États-Unis que pareille étrangeté
est survenue. La chercheuse finlandaise Rauni-Leena
Luukanen-Kilde indique que The Finnish Médical Journal
a publié un cas de grossesse certifié par des examens
médicaux (battements de cœur d’un fœtus, élargisse-
ment de l’utérus, etc.). Puis, le fœtus a disparu. Un mé-
decin a alors prétendu qu’il s’agissait d’une fausse gros-
sesse, et l’éditeur de la revue, questionné, a répondu
qu’une erreur de diagnostic s’était produite 138 . On ne
voit pas comment une fausse grossesse peut provoquer
les battements d’un cœur censé ne pas exister, mais les
revues scientifiques n’hésitent à arranger les faits pour
les rendre conformes aux dogmes en vigueur.
D’autant que ce genre d’épisode est loin d’être une
nouveauté. En effet, en 1698, Johann Klein, déjà cité,
écrivait ce qui suit :
« Une femme avait été fertilisée par un incube et
donné naissance à deux bébés, un garçon et une

137 David Jacobs, Secret Life, op. cit., pages 114-122.


138Collectif, Alien Discussions : Proceedings of the Abduction Study Confe-
rence held at MIT, Cambridge. MA, Cambridge, MA. North Cambridge Press,
1994, page 270.
fille, mais tous deux avaient été enlevés par le dé-
mon. Alors qu’elle était en prison, elle a confessé que
le démon continuait à la poursuivre de ses assidui-
tés dans sa cellule, au point d’être encore enceinte
de ses œuvres, mais l’enfant a été encore pris par
l’incube. Bien que d’abondants résidus liquides aient
souillé les vêtements de la femme et le sol, toute
trace de l’enfant avait disparu139 ».
Jean Wier rapporte la mésaventure survenue à la
belle-fille d’un haut dignitaire des Flandres, Antoine
Sucquet. Tourmentée par un démon qui aurait eu des
rapports charnels avec elle – devant des témoins de ses
possessions qui n’ont rien vu d’autre que ses mouve-
ments agités – elle s’est retrouvée enceinte. À terme, une
sage-femme est venue l’assister mais au moment de
l’accouchement, aucun bébé n’est venu. Le lendemain,
la jeune femme a découvert un bébé dans son lit, et lui a
donné le sein, puis l’enfant a disparait on ne sait com-
ment. Jean Wier tient cette histoire curieuse du mari, le
fils du dignitaire Antoine Sucquet140.

11. « Immaculées conceptions »


Tout comme David Jacobs, Budd Hopkins est un
chercheur bien connu pour ses enquêtes sur les abduc-
tions. Dans son premier livre, il décrit un incident de
type bedroom visitor, au cours duquel une certaine An-
dréa, âgée de treize ans, aurait eu affaire à un homme
chauve bizarre surgi dans sa chambre elle ne sait com-

139 Johann Klein, 1698. Cité par R. H. Robbins, op. cit., page 465.
140 Jean Wier, op. cit., p. 450-451.
ment. L’être l’aurait obligée à avoir un rapport sexuel
avec lui, et elle s’est retrouvée enceinte de ses œuvres.
Elle était sûre de n’avoir pas copulé avec un jeune gar-
çon de sa connaissance, et d’ailleurs à l’époque elle ne
savait pas grand-chose concernant la sexualité. Mise au
courant, sa mère l’a fait examiner par un gynécologue,
lequel a confirmé son état gravidique. Toutefois, ce mé-
decin spécialiste a pu constater que l’hymen de
l’adolescente était encore intact. Donc, du point de vue
obstétrical, elle était encore vierge. Ses parents ont alors
décidé de la faire avorter. Aucune trace d’examen du fœ-
tus n’a pu être trouvée dans les dossiers médicaux de
l’établissement où l’avortement a été pratiqué, ce qui n’a
rien d’étonnant. Budd Hopkins cite deux autres cas du
même genre141.
David Jacobs signale dans l’un de ses livres :
« Des femmes abductées ont rapporté être devenues
enceintes sous « d’impossibles conditions » : elles
n’ont eu aucune relation sexuelle avec personne et
ont pourtant développé une grossesse. À terme, elles
ont mis au monde un bébé normal en bonne santé
[…] Certaines de ces « immaculées conceptions »
sont probablement le résultat d’erreurs de temps, car
les Extraterrestres sont des êtres vivants, donc ils
sont sensibles et commettent des fautes 142 ».
Les Aliens feraient-ils des gaffes ? Pas dans cette cir-
constance en tout cas, car les « immaculées concep-
tions » font partie de leurs nombreuses capacités,

141 Budd Hopkins, Intruders, New York, Random House, 1987, page 126-128.
142 David Jacobs, The Threat, op. cit., page 79.
d’autant qu’elles étaient déjà connues autrefois, ce qui
sera prouvé ci-dessous.
Roland Villeneuve écrit ceci sur le même sujet :
« Au XVIIe siècle, le bénédictin Valladier, confesseur
de Marie de Médicis, affirmait déjà – preuves à
l’appui – qu’une fille peut rester vierge après la visite
d’un incube. Satan, en effet, pourra « par son agilité
émerveillante, et sans rien rompre, porter (la se-
mence) dans l’utérus de la vierge, où par la vertu
formative elle sera retenue et fomentée sans même
qu’elle s’en soit aperçue143 ».

12. Progénitures hybrides


Les insertions d’embryons puis les prélèvements de
fœtus chez certaines femmes abductées débouchent
bien entendu sur la notion de bébés hybrides. David Ja-
cobs en a fait son fer de lance pour défendre son hypo-
thèse axée sur la production d’une nouvelle race issue
d’un croisement entre humains et Aliens. Il s’agirait
pour ceux-ci de créer une espèce « métisse » destinée,
selon lui, à être substituée à la nôtre. Ses livres rappor-
tent divers récits obtenus sous régression hypnotique,
faisant état de telles créatures vues dans un supposé
Ovni. Par exemple, certains abductés disent avoir obser-
vé à bord de ce qu’ils croient être un vaisseau spatial,
une salle contenant des incubateurs dans lesquels des
dizaines ou peut-être des centaines de fœtus étaient en
gestation. David Jacobs affirme que James Austino, ab-
ducté à l’âge de quatorze ans, avait été amené dans une

143 Roland Villeneuve, L’univers diabolique, Paris, Albin Michel, 1972. page 65.
pièce de ce genre. Cette situation a conduit le chercheur
américain à écrire ceci :
« En théorie, les Extraterrestres ont produit des cen-
taines de milliers de bébés, si ce n’est des mil-
lions144 ».
Autrefois, les inquisiteurs étaient partagés en ce qui
concerne les bébés censés être nés d’une relation
sexuelle avec un démon incube. Certains niaient cette
possibilité pendant que d’autres l’admettaient volontiers.
Même le pape Benedict XIV a évoqué cette divergence
d’opinions. Jean Bodin évoque des progénitures mons-
trueuses et prétend qu’en Allemagne, les produits de
telles unions étaient appelés Wechfelkind (enfants diffé-
rents). Johann Klein, encore lui, dans une communica-
tion publiée en 1731, discute de la possibilité de progé-
nitures nées de coïts entre sorcières et démons. Des
femmes accusées d’êtres des sorcières ont prétendu que
leurs enfants avaient le Diable pour père. C’est
l’historien de la sorcellerie et de la démonologie Rossel
Hope Robbins qui rapporte ces informations145.

Mieux (ou pire, au choix), des religieuses ont fait le


même type d’aveu en 1613, telles celles-ci :
- Marie de Sains, du couvent Sainte-Brigitte à Lille,
a affirmé avoir été mise enceinte par le « Prince du
Sabbat ». Avant, elle avait déjà eu deux enfants qui
allaient au sabbat et étaient élevés par des démons.

144David M. Jacobs, Secret Life, op. cit., page 122 et 152 ; The Threat, op. cit.,
page 69.
145 Jean Bodin, op. cit., p. 118 ; et R. H. Robbins, op. cit., pages 461, 464 et 465.
- Simone Dourdet, du même établissement, a avoué
aller chaque nuit au sabbat, et avoir eu de nom-
breux enfants qui étaient élevés par les démons.
C’est un médecin psychiatre, Louis-Florentin
Calmel, qui signale ces faits en 1845, mais il les at-
tribue à une maladie mentale146.
Il est toujours aisé, presque trois siècles après les
événements, de les interpréter en terme de psychiatrie,
solution de facilité qui ne nécessite aucun effort céré-
bral. Le problème, c’est que les abductées modernes qui
racontent le même type d’incident, dans un autre habil-
lage, ne sont pas folles du tout. Les chercheurs améri-
cains l’admettent d’ailleurs volontiers, et parmi eux il y a
les docteurs en psychiatrie John Mack et Berthold
Schwarz.
À noter, d’une part, que ces religieuses n’ont pas été
torturées par l’inquisition, donc leurs déclarations ont
été obtenues sans contrainte. D’autre part, en ces temps
reculés plusieurs couvents de nonnes ont été des cibles
idéales pour les « démons ».

13. Traces corporelles


La plupart des chercheurs qui se consacrent aux ab-
ductions ont signalé que les personnes qu’ils ont mises
en régression hypnotique ont relevé des traces corpo-
relles diverses peu après l’expérience vécue. Ces
marques n’existaient pas avant. David Jacobs note
d’ailleurs ceci sur ce sujet : ne pouvais pas ignorer […],

146Louis Florentin Calineil, De la folie, tome 1, 1845. Réédition chez Laffitte-


Reprints, Marseille, 1982, pages 519 et 521.
l’évidence physique de cicatrices anormales et d’autres
marques sur le corps des abductés juste après avoir en-
duré leur mésaventure147 ».
Richard Boylan, déjà cité, décrit plusieurs autres
sortes de traces : évidements cicatrisés de tissus, cou-
pures en ligne droite refermées, trous de piqûres,
marques de contusions en forme de doigts 148. David Ja-
cobs parle aussi de cicatrices, de marques bleu-noir et
d’éruptions cutanées diverses149.
Dans l’un de nos derniers livres, nous avons publié
un chapitre spécialement consacré aux stigmata diaboli
(marques du Diable) ou sigillum diaboli (sceau du
diable). Ces terminologies ont été utilisées par les inqui-
siteurs pour désigner des traces corporelles telles que
celles-ci : cicatrices, griffures, marques bleues ou bleu-
noir, traces rouges comme des piqûres de moustiques,
etc150…
On ne connaissait pas encore les aiguilles hypoder-
miques en ces temps anciens, mais, d’une façon géné-
rale, « abductionnistes » et inquisiteurs sont en gros
d’accord sur l’apparence de ces traces corporelles, même
si elles sont diversifiées.

147 David M. Jacobs, Secret Life, op. cit., page 25.


148 Richard J. & Lee K. Boylan, op. cil, pages 33-34.
149 David M. Jacobs, Secret Life, op. cit., pages 25 et 218.
150 Jean Sider, Les envahisseurs démasqués, op. cit., pages 130-133.
14. Collecte de matériaux génétiques et hybridation
Pour David Jacobs, il semble probable que la plupart
des rapports sexuels entre humains à bord d’un Ovni
indiquent que les créatures s’emploient à collecter du
sperme et pas nécessairement à découvrir nos diverses
façons d’exprimer notre sexualité 151 . D’après le même
chercheur, cette collecte de matériaux génétiques, faite
aussi chez les femmes, est destinée à la reproduction de
bébés hybrides152.
Déjà, au XIIIe siècle, Thomas d’Aquin écrivait ce qui
suit :
« Les diables collectent en effet la semence humaine
à l’aide de moyens capables de produire des effets
sur le corps […] Ils peuvent transférer la semence
qu’ils ont collectée, et l’injecter dans d’autres corps
[…] Cependant, s’il arrive parfois que des enfants
naissent à la suite de l’action des démons, ce n’est
pas à l’aide de leur semence, ni de celle des corps
dont ils ont assumé la forme. Ces enfants naissent
de la semence prise sur un homme quelconque par
un démon succube qui agit ensuite comme incube
pour la transmettre à une femme153 ».
Thomas d’Aquin soutenait que les démons n’avaient
pas de sexe, donc pas de sperme. Les inquisiteurs, pour
leur part, estimaient que ces enfants étaient bien
d’essence diabolique. Ce qui revient à dire qu’ils les con-

151 David M. Jacobs, The Threat, op. cit., page 77.


152 David M. Jacobs. op. cit.. page 61.
153 R. H. Robbins. op. cit., page 255.
sidéraient pratiquement comme mi-hommes mi-démons,
donc comme des hybrides.

15. « Interpénétration de la matière »


Cette particularité n’est probablement qu’une autre
apparence trompeuse, mais elle a été observée par de
nombreux abductés. Il s’agit d’entités qui, une fois in-
troduites on ne sait comment dans la chambre de leurs
victimes, les font flotter dans les airs pour leur faire
franchir une porte verrouillée, une fenêtre fermée, un
mur ou un plafond. Cette opération suggère que les enti-
tés puissent ainsi faire traverser des matières par
d’autres matières, y compris des êtres vivants 154 . D.
Scott Rogo dépeint un épisode de ce type, dans le cha-
pitre qu’il a consacré au cas de Mme Sandra Larson. Il
écrit notamment ceci :
« Deux entités identiques à celles que Sandra avait
vues en août se tenaient de chaque côté de son lit. Il
semblait y avoir un champ magnétique entre elles.
Sandra s’est ensuite mise à flotter avec les deux en-
tités et toutes trois ont traversé le mur. Elle a main-
tenu et elle maintient encore qu’elle a fait cela avec
son corps physique et elle ne pense pas qu’il s’agit
d’une expérience de type « sortie astrale155 » ».
Carlo Ginzburg, du département Histoire de la fa-
meuse UCLA (University of California at Los Angeles),
indique ceci :

154 David M. Jacobs, Secret Life. op. cit., page 47.


155 D. Scott Rogo. UFO Abductions, New York, Signet Book, 1980, page 152.
« On disait, des sectateurs de dame Habonde, qu’ils
tombaient en catalepsie avant d’entreprendre leurs
voyages en esprit, en franchissant portes et murs ».
Plus loin, il cite quelques phrases de l’évêque Bur-
chard, de Worms (Allemagne), extraites de son Corrector
sive medicus, rédigé au XIe siècle :
« Des femmes ont dit avoir été contraintes, certaines
nuits, d’accompagner une bande de démons […]
D’autres ont affirmé sortir par les portes fermées
dans le silence de la nuit, en laissant derrière elles
leurs maris endormis, et avoir parcouru des espaces
infinis avec d’autres femmes victimes de la même er-
reur156 […].
Il nous paraît évident que madame Sandra Larson
(comme les sorcières d’antan) a été leurrée par un arti-
fice de réalité virtuelle tellement réaliste qu’elle croit sin-
cèrement avoir vécu une expérience physique.

16. Intérêt pour les petites filles


Les régressions hypnotiques montrent que les Aliens
s’intéressent aux fillettes. Beaucoup d’abductées ont été
enlevées dès leur âge le plus tendre. David Jacobs pré-
tend que les ravisseurs sont surtout attirés par l’activité
sexuelle des humains, spécialement celle des adoles-
centes. Il précise aussi que Melissa Bucknell a été ab-
ductée à l’âge de six ans dans un Ovni et qu’un implant
a été placé dans son ovaire gauche après un « sondage »

156Carlo Ginzburg. Le sabbat des sorcières. Paris. Gallimard, 1992, pages 98,
111-112.
de ses organes génitaux. Jill Pinzarro a été abductée à
neuf ans et Lynn Miller à douze ans157.
Johannes Henricus Pott fait cas, en 1689, d’une petite
fille de 9 ou 10 ans qui avait été « séduite par un
diable ». Johann Diefenbach, en 1886, rapporte des cas
identiques de fillettes de huit, onze et douze ans158.

17. Interruption de l’expérience


Ann Druffel, comme indiqué par ailleurs, dénombre
plusieurs méthodes pour interrompre une abduction en
cours. Elle cite notamment celle consistant à réciter une
prière pour invoquer l’aide de Dieu ou d’un personnage
divin de notre folklore religieux. Elle va jusqu’à détailler
plusieurs exemples de telles sollicitations, tout comme
par le biais d’autres techniques, et à chaque fois le pro-
cessus de l’abduction a pris fin, les personnes concer-
nées se retrouvant dans leur lit159.
En 1587, le juge Jean Bodin a rapporté dans son livre
plusieurs cas d’interruption brutale de sabbat. Il s’agit
des mêmes incidents cités plus haut qui ont vu les per-
sonnes concernées se retrouver déplacées corporelle-
ment à des distances plus ou moins grandes de leur
domicile. Dans chacun de ces cas, les « transportés » ont
été tellement effrayés par le spectacle offert à leurs yeux
(ou leur esprit) qu’ils ont supplié Dieu de venir à leur
aide. Ce magistrat cite d’ailleurs l’exemple suivant :

157 David M. Jacobs. Secret Life. op. cit., pages 205, 23-24, 80, 26.
158 R. H. Robbins. op. cit., pages 462-463.
159 Ann Druffel. op. cit.. pages 147-163.
« Un homme se voyant en la compagnie d’un grand
nombre de sorcières et de sorciers inconnus, et de
Diables hideux à voir en figure humaine, commença
à dire, « Mon Dieu, où sommes-nous ? Aussitôt la
compagnie disparut, et il se trouva tout nu, errant
tout seul dans les champs jusqu’au matin […] »
Pierre de Lancre traduit son accord sur ce point de la
façon suivante :
« Plusieurs sorciers menés au sabbat, ayant par
merveilles proféré le nom de Jésus ont été gravement
battus, et sont demeurés seuls (toute l’assemblée
ayant disparu) en un lieu fort sauvage et éloigné de
leur maison160 ».
Le même auteur cite plusieurs exemples du même
genre, tout comme bien d’autres juges laïcs ou religieux.
Il est possible que ces déplacements corporels d’antan
aient été décidés par les entités afin de donner
l’impression aux personnes concernées que le Diable les
avait punies pour avoir osé quémander le secours de
Dieu. On peut également supposer que de telles actions
étaient aussi destinées à renforcer la notion de sabbat
réellement physique, comme suggéré dans la situation
n° 1.

18. Personnages des croyances religieuses non sollici-


tés
David Jacobs écrit ceci :

160Jean Bodin. op. cit., p. 89b. Fac-similé de l’édition de 1587 { Paris chez
Jacques du Puy ; et Pierre de Lancre, op. cit., p. 113.
« Des abductés se rappellent souvent s’être réveillés
et avoir vu des silhouettes se tenant debout au che-
vet de leur lit. Mais, au lieu d’être en présence
d’Extraterrestres, ils ont été confrontés à des parents
ou des amis décédés ou encore des personnages re-
ligieux […] Les Extraterrestres peuvent montrer aux
abductés des représentations de Jésus, Marie, et
autres figures bien connues de nos religions161 ».
Richard Boylan mentionne aussi un incident ressem-
blant à une RR3, mais de l’Ovni atterri, descend un hu-
manoïde à l’image de Jésus. La dame qui a été témoin de
cette scène atypique s’est confiée au psychologue qui l’a
mise en régression hypnotique. Ce qui a eu pour effet de
révéler une abduction et un être qui n’était pas du tout
Jésus, mais un humanoïde aux grands yeux noirs sans
pupilles162.
Jules Baissac cite le cas d’une religieuse, Madeleine
de la Croix qui, en 1546, a avoué être possédée par deux
démons ; Balban et Python. Au début de sa possession,
les entités étaient apparues à ses yeux (ou son esprit)
sous la forme de Jésus, de saint Jérôme, de saint Domi-
nique, de saint François d’Assise, de saint Antoine, et
même de la sainte Trinité (on ne dit pas sous quelle ap-
parence). Quand elle était transportée à de grandes dis-
tances par Balban, Python se mettait à l’image de la reli-
gieuse afin que l’on ne s’inquiétât pas de son absence.
L’Inquisition a mis ces faits sur le compte du Diable,
mais Jules Baissac précise que la vie de Madeleine de la
Croix, à travers les multiples expériences qu’elle a vé-

161 David M. Jacobs, The Threat, op. cit., page 45.


162 Richard J. & Lee K. Boylan, op. cit.. page 17.
cues, ne diffère en rien de celles enregistrées par
d’autres mystiques 163 . Là encore, cette religieuse n’a
peut-être jamais été déplacée en corps, son esprit étant
sous le contrôle de l’entité. Quant au « double », il peut
s’agir d’une autre entité à l’image de sa victime, ou d’un
leurre dans le cerveau des témoins qui croient le voir.
Voici ce qu’écrivait le cardinal Bona en 1701 :
« Non seulement les démons se transfigurent en
anges de lumière, mais ils ont l’audace de se trans-
former en la personne de Jésus-Christ, de sa sainte
Mère et des saints ; et ils le font avec tant d’adresse
et de ruses qu’ils ont diverses fois jeté dans l’erreur
des personnes d’une vertu éprouvée, comme les
Pères de l’Église nous en assurent, et comme des
expériences, dont on ne saurait douter le confir-
ment164 ».

19. Faux parents et amis intimes


Des abductés ont signalé avoir pu distinguer dans le
supposé Ovni où ils avaient été amenés, des membres de
leur famille ou des relations personnelles. Ces scènes
sont tellement réalistes qu’ils croient qu’elles sont réel-
lement physiques. Toutefois, après plusieurs régressions
hypnotiques, les prétendus parents et amis se sont avé-
rés n’être que des Aliens. David Jacobs rapporte plu-
sieurs cas de ce genre. Karen Morgan avait « vu » un de
ses amis dans un semblant de machine volante, mais il
s’agissait en fait d’un petit Alien qui s’était mis à l’image

163 Jules Baissac, op. cit., pages 84-93.


164 Roland Villeneuve, L’univers diabolique. Paris, Albin Michel, 1972, page 37.
de cette personne dans l’esprit de l’abductée. Patti Layne
a prétendu avoir vu à bord de l’Ovni où elle avait été
amenée, le patron de son mari, connu pour être un
homme méchant. Charles Petrie, au volant de sa voiture,
a cru avoir écrasé un enfant. Quand il a voulu porter
secours à la victime, celle-ci s’est avérée être un huma-
noïde de type Alien. Puis l’homme a été abducté et le
sentiment de culpabilité qu’il a développé a été l’objet de
l’intérêt de ses ravisseurs165.
De nombreux « transportés au sabbat » ont prétendu
avoir vu des parents, des amis, et même diverses per-
sonnalités religieuses et civiles, qui participaient à cette
manifestation. Le terrible inquisiteur espagnol A. de
Torquemada rapporte le récit d’un homme qui s’est re-
trouvé déplacé corporellement très loin de son domicile
après avoir invoqué Dieu ; si loin qu’il aurait mis trois
ans pour rentrer chez lui. Interrogé par l’inquisition :
« Il donna à connaître ce qui s’était passé, et décou-
vrit plusieurs personnes qu’il avait connues en cette
assemblée, desquelles justice fut faite166 ».
Autrement dit, sur cette simple affirmation, les per-
sonnes désignées ont péri sur le bûcher ou au gibet.
Jules Baissac affirme aussi que des enfants ont té-
moigné contre leurs parents, des parents contre leurs
enfants, le mari contre la femme, la femme contre le ma-
ri 167 . Le lecteur trouvera ci-dessous dans l’exemple

165 David M. Jacobs. Secret Life, op. cit., pages 143 et 150.
166 Roland Villeneuve. Sabbats et sortilèges. Paris, J’ai Lu, 1973, page 112.
167 Jules Baissac, op. cit., page 148.
n° 20, une autre donnée de Jean Wier, qui aurait pu
être citée dans le n° 19.

20. Capacité à illusionner


David Jacobs, qui croit en la réalité physique des ab-
ductions, ne semble pas s’être rendu compte qu’il a mis
au jour divers éléments qui vont à rencontre de cette
conviction. Pour citer l’un d’eux, il admet ceci :
« Les abductés ne contrôlent plus leurs pensées. Les
Extraterrestres peuvent exercer un pouvoir absolu
sur les esprits et les corps de leurs victimes. Ils peu-
vent leur faire penser, croire et voir n’importe quoi, et
ce à volonté » ; et cela : « Les Extraterrestres peu-
vent faire voir et même faire revivre aux abductés
des événements ayant jalonné leur vie ou encore ils
peuvent recréer des scènes entièrement nou-
velles168 ».
Si Jacobs lui-même reconnaît cette capacité aux enti-
tés, cela tend à vouloir dire que toutes les scènes mémo-
risées par les abductés ne sont que des dois de réalité
virtuelle induits dans leur esprit.
Jean Wier écrivait ceci au XVIe siècle :
« On peut fixer les sorciers avec des liens, les en-
chaîner à leurs lits, ils n’en répètent pas moins qu’ils
dansent avec les esprits, qu’ils viennent de
s’accoupler avec des succubes. Ceux qu’ils préten-
dent avoir assisté à leurs sabbats, ont été aperçus
par ailleurs, dans le même moment, par des témoins

168 David M. Jacobs, The Threat, op. cit. page 86-87 et 92.
dignes de foi […] Ce qu’ils rapportent de leur com-
merce avec les diables ne leur semble pas suscep-
tible d’être contesté ; car ils ont éprouvé tout éveil-
lés, pendant le transport extatique ou pendant leur
sommeil, des sensations de la vue, de l’ouïe, du goût
et du toucher, propres à les persuader qu’ils ne peu-
vent pas se faire illusion à cet égard169.
Ulric Molitor, autre érudit cité plus haut, qui vivait en
gros à la même époque, était de cet avis, qu’on en juge :
« Le Diable est capable d’abuser narre esprit en
suscitant à nos yeux des fantasmagories et autres
choses semblables, en vertu de fausses apparences
qui s’exercent sur les organes de nos sens extérieurs
[…] Tantôt pendant le sommeil, tantôt à l’état de
veille, il peut présenter des choses si vives que
l’homme croit les voir ou les faire en réalité […] Ces
apparitions par images ou représentations sont opé-
rées par l’artifice du Diable, et c’est ainsi que les
hommes s’imaginent et croient que leurs sens corpo-
rels ont été les témoins d’une présence réelle […]
Ceux et celles qui vont au sabbat sont le jouet de
songes et de quelque illusion puissante que le Diable
a imprimée dans leur cerveau170 ».
Comme on l’a vu dans cette première partie, c’est la
sexualité et la peur qui dominent dans ces situations, et
ce à plusieurs siècles d’intervalle, tout comme dans la
vie de nos sociétés. Le grand médium Robert A. Monrœ,
spécialiste des « sorties astrales », a d’ailleurs bien dit
ceci à ce sujet :

169 L. F. Calmeil. op. cit.. pages 185-186.


170 Ulric Molitor, op. cit., pages 130.132, 136.
« Tout au long de l’histoire de l’humanité, la peur et
la sexualité ont été les motivations majeures et les
caractéristiques de contrôle de toutes les formes
d’organisation sociales171. ».
C’est une réflexion tout à fait juste, qui montre à quel
point les entités connaissent remarquablement notre
espèce, au point de savoir comment la manipuler.
Nous nous sommes limités à ces vingt exemples parce
que ce nombre est rond et qu’il nous a paru suffisant
dans le cadre de ce que nous avons tenu à démontrer.
Nous aurions pu rallonger la sauce avec une bonne dou-
zaine d’autres situations comportant également une
étonnante similitude, mais cela nous aurait entraînés
beaucoup trop loin. D’autant que nous avons été con-
traints de diviser le sujet traité ici en deux parties
puisqu’il nécessite de nombreux autres développements
et considérations que le lecteur trouvera dans le cha-
pitre V.

171 Robert A Monrœ, Le Voyage hors du corps. Paris, éditions du Rocher, 1986,
p. 195.
5

Abductions et transports au sabbat

(Deuxième partie)

Les démons sont seulement des diversions. Ce sont des


leurres qui nous envoient dans des culs-de-sac où nous
nous trouvons confrontés à un mystère.
Patrick Harpur, Daimonic Reality, Londres, Pen-
guin Books, 1994, p. 141.

Introduction
Comme précisé dans la première partie, nous aurions pu
citer, avec exemples à l’appui, d’autres anomalies déve-
loppant la même affinité entre abductions modernes et
transports au sabbat d’antan. Parmi elles figurent celles-
ci : propension de ces entités à se transformer en ani-
maux, à apparaître puis à disparaître brusquement, à
provoquer des amnésies, à paralyser les témoins, à lire
dans les pensées, à produire des distorsions tempo-
relles, et autres phénomènes réels ou illusoires très di-
versifiés. Cependant les vingt que nous avons choisi de
présenter au lecteur sont amplement suffisantes pour
démontrer qu’Aliens et démons sont des entités de la
même essence et de la même origine.
À propos des anomalies temporelles, nous ne résis-
tons pas au plaisir de citer ce qui est précisé sur ce
point dans le livre du juge Henri Boguet :
« Le Diable produit des effets de miracle » […] parce
qu’il peut créer des accélérations dans la marche
habituelle de la nature, et faire survenir en quelques
secondes un phénomène dont le développement
normal aurait pris des semaines172 ».
Le professeur de philosophie David Jacobs, tout
comme ses confrères « abductionnistes », cite de nom-
breuses autres situations dans lesquelles il y a intrica-
tion d’entités appartenant aussi bien à l’ufologie, au spi-
ritisme et à la phénoménologie religieuse. De même, il
rapporte en détail certains épisodes aussi bizarres
qu’invraisemblables si on les considère dans un contexte
de visite d’Extraterrestres. En voici une liste non ex-
haustive :
– Des faux souvenirs d’animal tué ont été induits
dans l’esprit de quelques abductés.
– Un début d’abduction s’est produit pendant que
la victime conversait au téléphone avec David Ja-
cobs. Sous hypnose, il s’est avéré que l’abduction
est survenue dès que le combiné a été raccroché.
– Il a été démontré que dans plusieurs cas de « vi-
sites en chambre », certains abductés disparais-
saient physiquement temporairement, tandis que
d’autres vivaient les mêmes épisodes sans quitter
leur lit.

172 Henri Boguet, Discours exécrable des sorciers. Paris, Le Sycomore, p. VIII.
– Des souvenirs de viols dans l’enfance peuvent ca-
cher une abduction impliquant des relations
sexuelles entre abductés et entités.
– Un abducté a pu voir une apparition d’Abraham
Lincoln coiffé d’un chapeau haut-de-forme.
D’autres ont cru distinguer des hommes coiffés
d’un chapeau mou évoquant les agents fédéraux,
ainsi que divers animaux.
– Des entités hybrides adultes ont été vues portant
des uniformes quasi-militaires.
– Beaucoup d’abductés ont vécu de multiples expé-
riences durant leur vie, dont les premières ont
commencé depuis leur tendre enfance.
– Des familles entières ont été abductées, y compris
sur plusieurs générations.
– Des caméras vidéo ont été installées pour tenter
de filmer une abduction lors d’une « visite en
chambre », mais les pellicules n’ont jamais rien en-
registré même si une abduction s’est produite qui
aurait dû normalement impressionner la pellicule.
Cela rappelle l’affaire de Pont Saint-Esprit au début
des années 1980, citée dans le chapitre IV, et
prouve qu’un leurre psychique a prévalu.
– Il n’y a pas deux abductions identiques. Toutes se
distinguent par des détails différents même si la
trame de base est analogue dans chaque cas. En
fait il y a autant de modèles d’abductions qu’il y a
d’abductés. Nous avons fait le même constat à pro-
pos de la vague de rencontres du 3e type durant la
vague de « soucoupes volantes » de 1954 en France.
Nous avons d’ailleurs produit un catalogue de 101
cas d’observations d’entités généralement observées
à proximité d’une machine volante de type totale-
ment étranger à nos appareils aériens de
l’époque173.

Les « abductionnistes » mystifiés


David Jacobs ne voit que de redoutables Extraterrestres
qui préparent l’invasion de notre planète. Il faut noter
que ce pessimisme outrancier est loin d’être partagé par
ses collègues. En effet, d’autres spécialistes des abduc-
tions ont obtenu des résultats totalement différents des
siens.
Ann Druffel, par exemple, n’envisage que des leurres
induits dans l’esprit par des entités non physiques. Tou-
tefois, elle se ménage une porte de sortie car elle pense
que de vrais Extraterrestres sont aussi à l’œuvre et pra-
tiquent des enlèvements physiques, mais seulement
dans un très petit nombre de cas, R. Léo Sprinkle estime
que les abductions sont destinées à élever le psychisme
des êtres humains pour en faire des « citoyens à cons-
cience cosmique ». Le professeur de psychiatrie John
Mack, évoqué dans la première partie, laisse penser que
c’est Dieu tout puissant qui génère les abductions.
L’ingénieur en électronique Marc Davenport, à l’instar
du Dr Bruce Goldberg, soutient que les ravisseurs sont
des chrononautes terriens du futur 174 . Selon ces deux
derniers, les entités tenteraient d’enrayer ou de dimi-

173Jean Sider, Le dossier 1954 et l’imposture rationaliste, Villeselve, Ramuel,


1997.
174Marc Davemporl, Visitors from Time, Tigard, OR, USA, Wild Flower Press,
1992.
nuer certaines tares créées par les abus de nos sociétés
industrialisées. Sans oublier d’autres théories plus ou
moins farfelues dont celles qui envisagent des « forces
noires » nuisibles au genre humain, quand ce n’est pas
le Diable et ses démons qui préparent l’arrivée de
l’Antéchrist.
À notre avis, tous ces chercheurs se fourvoient, leur-
rés par la malice de ces entités. Nous avons l’impression
que lors des régressions hypnotiques, il se passe
quelque chose qui échappe totalement à la conscience
de ceux qui dirigent les séances. En effet, aucun d’entre
eux n’imagine un seul instant qu’il a pu lui-même être
influencé par le phénomène. Si les entités sont de na-
ture fluidique, comme nous le supposons, elles opèrent
à partir du cerveau des personnes ciblées. En consé-
quence, quand celui ou celle qui supervise les régres-
sions pose ses questions, les entités doivent inciter les
abductés à répondre dans un sens précis. Cela, proba-
blement pour conforter l’enquêteur dans ses convictions
sur l’idée qu’il a de la nature du phénomène. Cette éven-
tualité nous amène à penser, ipso facto, que les « abduc-
tionnistes » peuvent être aussi manipulés directement
par les entités. Comme elles ont accès à tout ce que con-
tient l’esprit des humains (on ne peut rien leur cacher),
il leur est facile de pénétrer dans le cerveau de
l’enquêteur-hypnotiseur.
Il n’est que de se reporter aux ouvrages sur les pos-
sessions démoniaques et les exorcismes pour com-
prendre comment ces forces ondulatoires opèrent. Par
exemple, il est déjà arrivé que le « démon » passe dans le
corps de celui chargé d’exorciser le « possédé ». C’est ce
qui est arrivé notamment au jésuite Jean-Joseph Surin,
en décembre 1634, qui avait reçu pour mission de déli-
vrer les religieuses de Loudun du « démon » qui les
tourmentait. À noter que ce religieux, à la suite de sa
propre « possession », a été incapable d’écrire pendant
presque vingt ans et a dû résister durant sept ans à la
tentation de se suicider175.
Au reste, il existe un élément important, peut-être
unique en son genre, qui nous conforte dans cette voie.
Il s’agit d’une déclaration faite sous hypnose par le poli-
cier Herbert Schirmer, abducté en 1967. Alors qu’il ve-
nait de révéler de nombreuses informations sur ses ra-
visseurs, l’hypnotiseur lui a posé la question suivante :
« Mais comment pouvez-vous savoir toutes ces
choses ? ». Schirmer a alors répondu ceci : « Je ne
sais pas, c’est juste quelque chose dans mon es-
prit… Il dit pendant que nous parlons qu’ils mettent
aussi des choses dans mon esprit sur eux. Il dit
qu’ils font ça avec tous ceux qu’ils contactent176 ».
Nous avons traduit très exactement ce qui est exprimé
en anglais dans notre source, en dépit d’une certaine
confusion qui peut s’expliquer ainsi :
– « Il dit » se rapporte à « quelque chose » ou plutôt
quelqu’un. Il s’agit d’une entité qui, en aparté, se
démarque des « ravisseurs ».
– « qu’ils mettent » et « qu’ils font ça », désigne les
« ravisseurs ».

175 Jean-Joseph Surin, Triomphe de l’amour divin sur les puissances de l’Enfer,
Grenoble, Jérôme Millon, 1990, p. p. 173 et 183. Pages rédigées en partie par
l’auteur en 1663.
176Eric Norman, Gods, Demons and Space Chariots, New York, Lancer Books,
1970, p. 192.
Il arrive en effet parfois qu’une entité ne paraissant
pas associée aux « ravisseurs » intervienne dans le scé-
nario d’une abduction. C’est un leurre dans le leurre,
que des personnes imprégnées de superstitions reli-
gieuses interpréteront comme ceci : un « ange gardien »
dénonçant les actions perpétrées par des « démons ».
Cette précision révélée à ce policier est peut-être une
de ces rarissimes vérités que les entités ont laissé entre-
voir à l’occasion de cette affaire, et apparemment elle n’a
pas retenu l’attention des chercheurs américains. À no-
ter au passage que H. Schirmer a été gratifié de très
nombreuses fausses informations sur les « Extrater-
restres », dont certaines se contredisent.
Déjà, à son époque, le juge Pierre de Lancre écrivait
ceci :
« Le Diable imite, déforme la création divine, mêlant
toujours à la vérité quelque mensonge, exhibant ses
fictions pour jeter le trouble dans le système ordonné
et hiérarchisé du monde naturel 177 ».
Comme indiqué dans la première partie, il arrive que
des abductés soient soustraits du lieu où ils se tenaient
avant l’abduction. Toutefois ce n’est pas toujours le cas.
David Jacobs cite un cas d’enfant qui aurait ainsi dispa-
ru du berceau où il dormait. La mère l’a cherché dans
toutes les pièces de la maison, puis est sortie pour aler-
ter un voisin. En revenant à son domicile, elle a retrouvé
son rejeton endormi dans sa couche habituelle. David
Jacobs estime que l’enfant avait été physiquement enle-
vé puis remis là où il avait été pris pendant que sa mère

177Pierre de Lancre, Tableau de l’inconstance des mauvais anges et démons,


Paris, Aubier, 1982, p. 31.
était absente. Il a peut-être raison, mais il a peut-être
tort. En effet, s’il avait lu des ouvrages consacrés aux
possessions, au mysticisme, aux fées, et aux apparitions
religieuses, il saurait que les entités peuvent occulter
aux yeux de certains témoins un spectacle bien visible
pour d’autres personnes qui se trouvent en leur compa-
gnie. Par exemple, le 5 novembre 1990, vers 19 h 00,
une vague de phénomènes célestes a produit plusieurs
cas entrant dans ce pattern. C’est ainsi qu’à Suresnes,
un homme et son fils ont pu observer une énorme masse
se déplaçant à faible hauteur au-dessus des toits (entre
120 et 200 m). Alors qu’à 19h00 les rues étaient pleines
de monde, ce sont les deux seuls témoins dans cette
ville de 40000 habitants178.
Nous connaissons un autre exemple beaucoup plus
évident. Le 29 avril 1968, à Zeïtoun, près du Caire, en
Égypte, un cas remarquable s’est produit. Il s’inscrit
dans le cadre des apparitions mariales qui avaient débu-
té en ce lieu au début de ce mois-là. Une musulmane,
Mme Zeïnab Talier, a eu l’occasion d’observer une appari-
tion sur l’église copte orthodoxe de Zeïtoun. Au moment
du phénomène, un prêtre copte se trouvait à côté d’elle.
Comme madame Talier s’exclamait en scrutant la Vierge,
le religieux lui a demandé ce qu’elle voyait. Elle lui a fait
une description du phénomène, et le prêtre lui a alors
répondu ceci : « Quelle chance. Quel bonheur vous avez
madame ». Comme la dame s’étonnait, il a ajouté :

178Jean Sider, Le secret des Aliens, Villeselve, éditions Ramuel, 1998, p. p. 90-
91. Lettre du témoin à Frank Marie, auteur de Ovni Contact, Éditions SRES, BP.
41, 92 224 Bagneux, Cedex. Enquête de Joël Mesnard dans Lumières Dans La
Nuit, n° 313, pp. 13-14.
« Non, je n’ai pas vu la Vierge, je n’ai pas eu le bonheur
que vous avez eu179 ».
David Jacobs, pourtant très sérieux dans son ap-
proche, est convaincu que les « implants » posés sur les
abductés par les Aliens, leur permettent de diriger les
pensées de leurs victimes. Il semble ignorer que la lec-
ture par les entités de tout ce que contient le cerveau
des êtres humains ne nécessite aucunement le moindre
implant, car leur nature fluidique se passe de tout sup-
port matériel. Il est vrai que David Jacobs n’envisage
que des Extraterrestres aussi physiques que nous le
sommes, ceci expliquant cela. Les « implants » représen-
tent très probablement un type de leurre supplémentaire
pour renforcer l’idée de ravisseurs extraterrestres appar-
tenant à un monde matériel comme le nôtre.
Ce chercheur admet aussi que les Aliens sont ca-
pables de fabriquer de faux souvenirs qu’ils impriment
dans la mémoire des abductés afin, soutient-il, de dis-
simuler les vrais. Comme les entités sont capables de
bloquer la mémoire de leurs victimes à volonté, cette af-
firmation ne tient pas. Apparemment l’idée ne lui est
même pas venue que tous les épisodes restitués peuvent
être des faux souvenirs, tous sans exception, destinés à
susciter une croyance mythique, mais aussi pour en-
voyer les chercheurs dans des voies sans issue. Les enti-
tés, depuis l’aube de l’humanité, appliquent la « loi de
Babel », autrement dit, elles créent la zizanie au sein des
sociétés humaines en donnant naissance à des mythes
aussi différents les uns des autres. Ainsi, les historiens
et les enquêteurs spécialisés sont envoyés systémati-

179Michel Nil, Les apparitions de la Vierge en Égypte : 1968-1969, Paris, Té-


qui, 1980, pp. 52-55.
quement dans des impasses. Bref, elles divisent pour
mieux régner. D’où des querelles incessantes qui nui-
sent à l’image de ces domaines marginalisés que sont les
phénomènes paranormaux en général et l’ufologie en
particulier.
Devant une telle situation, on comprend mieux pour-
quoi la grande presse et la science étatique n’accordent
pas à ces chercheurs la moindre once de crédibilité.

Origines du sabbat
Chez les historiens spécialisés, les avis divergent sur
l’origine du sabbat. Certains n’ont fait pratiquement au-
cune recherche digne de ce nom. D’autres sont affligés
de blocages conceptuels, tant sur les phénomènes reli-
gieux de la chrétienté que sur ceux liés au paganisme.
Très rares sont ceux, plus soucieux d’exactitude, qui
voient dans le sabbat la poursuite d’une tradition sécu-
laire préchrétienne (ou d’un mythe), axée sur le culte de
la fertilité et de la fécondité, et par extension de la
sexualité, qui était répandue dans toute l’Europe.
Carlo Ginzburg, érudit de grande réputation, précise
bien qu’il s’agissait de prétendus déplacements dans les
airs à nuit tombée, auxquels certaines femmes disaient
avoir participé en état extatique. Elles prétendaient se
joindre à la suite d’une mystérieuse divinité appelée, se-
lon les lieux. Percha, Solda, Diane, Ahimdia (ou Habonde
– NDA). C. Ginzburg insiste bien sur le fait que ce phé-
nomène survient uniquement lors d’extases, et il ajoute
que dans certains procès de sorcellerie en Italie, des
hommes (dont les fameux benandanti du Frioul) ont
bien dit : « sortir la nuit de manière invisible, en esprit,
en laissant leur corps inanimé180 ».
Ce sont les « chasses-galleries » des Anciens, chasses
infernales qu’ils appelaient ainsi selon les régions ;
Chasse à Bader (Berry) ; Chasse Galopine (Poitou) ;
Chasse Macabre (Orléanais) ; Chasse d’Oliferme
(Franche-Comté) ; Chasse Proserpine (Normandie) ; Cha-
riot volant (Bretagne) ; Bourrasque des morts (Corse) ;
Chasse du Piqueur Noir (Nivernais) ; Chasse Sauvage
(Alsace), etc181.
Ces rassemblements « aériens » de sorcières représen-
taient la survivance des « mystères nocturnes » de
l’antiquité. Les cultes rendus nuitamment aux dieux
Thor, Pan, Dionysos, Cernunnos, Ammon, Baal, et aux
déesses Eleusis, Cérès, Isis. Hora (ou Hera), Hérodiade,
etc., étaient dominés essentiellement par des rituels
paillards. Les appétits sexuels y trouvaient l’occasion de
se satisfaire, à l’exemple des Saturnales et des Baccha-
nales romaines. Il suffit de lire les écrits de Pétrone et
d’Apulée pour s’en convaincre. Horace aussi, en particu-
lier, parle dans ses œuvres (Odes et Épîtres) ; « des in-
fâmes manœuvres auxquelles se livraient les sorcières à
la pâle clarté de la lune, et des chœurs mystérieux des
nymphes et des satyres ». Les Grecs Proclus, Porphyre,
ainsi que Jamblique, ont souvent évoqué, eux aussi, ces
manifestations182. Dans l’Europe du Moyen Age, ces tra-
ditions ou mythes érotiques se retrouvent dans la nuit

180 Carlo Ginzburg, Le sabbat des sorcières, Paris, Gallimard, p. p. 14 et 19.


181 Claude Seignolles, Les évangiles du Diable, Paris, R. Laffont, 1998, p. 10.
182 Docteur Cabanès, Le sabbat a-t-il existé ? Paris Albin Michel, 1935, p. 19.
de la Sainte Walpurge (ou Walpurgis), la nuit de la
Saint-Martin, etc…
Il faut noter aussi que ces femmes et ces hommes qui
participaient à ces « transports aériens », en esprit
comme il était généralement admis, se retrouvaient dans
leur lit avec les contusions et balafres reçues durant
leurs expériences. Gervais de Tilbury, au XIe siècle, écri-
vait d’ailleurs ceci à ce propos :
« C’est une chose connue que les sorcières qui voya-
gent la nuit sous la forme de chats, portent sur leurs
corps les traces de blessures qu’elles ont reçues de
leurs excursions nocturnes 183 ».
On retrouve là cette particularité liée aux marques
corporelles enregistrées par certains abductés et « pos-
sédés », effet secondaire qui ne date pas de notre
époque, loin s’en faut. Était-ce pour convaincre de la ré-
alité physique de ces « transports » ? Nous pensons que
cette possibilité peut être envisagée.
C’est probablement la perpétuation de manipulations
ancestrales, entreprises par ces entités inconnues, dont
la signification originelle a été plus ou moins oubliée et
déformée avec le temps, qui est à la source du sabbat.
L’image même du sabbat est la reprise d’un stéréotype
négatif plus que millénaire fondé sur l’orgie sexuelle et
l’adoration d’une divinité. La coloration « diabolique »,
comme déjà dit, vient surtout des obsessions religieuses
cristallisées par les théologiens du Moyen Âge. Les enti-
tés se sont alors calquées sur ces croyances, si tant est
qu’elles ne les aient pas suscitées, selon une habitude

183Johann-Joseph von Gorres, La mystique divine, naturelle et diabolique,


Grenoble, Jérôme Millon, réédition de 1992, p. 256.
qui leur est chère. L’état extatique mis en exergue ci-
dessus indique qu’il s’agissait de réalité virtuelle en es-
prit pendant le sommeil.
Pour leur part, les historiens spécialisés se limitent à
nier les phénomènes pour les attribuer à des causes na-
turelles ; les hallucinogènes, la monomanie, l’hystérie, la
mythomanie, etc. Le nombre de versions données, à
l’image de celles voulant expliquer les Ovnis, est
l’indication évidente de la mauvaise foi de ceux qui les
ont émises. Les anthropologues, pour leur part, utilisent
des expressions traduisant leur mépris : « bizarreries et
superstitions », « troubles de nature psychopathique »,
« chimères et billevesées », « idées absurdes nées de la
crédulité », etc…
Il faut aussi noter que le sabbat était lié à La pratique
de la sorcellerie, et la sorcellerie était liée à la magie. Or,
la magie est aussi ancienne que l’humanité. De plus, la
magie (la vraie, pas l’illusionnisme) découle générale-
ment d’un contact avec une force restant encore à iden-
tifier. La magie purement humaine relève de la prestidi-
gitation. La vraie magie se rapporte à des capacités sur-
humaines temporaires que peuvent extérioriser les per-
sonnes ayant des dispositions à la médiumnité, ce qui
est le cas des contactés et des abductés sincères. On dit
alors qu’ils ont des dons paranormaux, et beaucoup
d’abductés sont dans ce cas, selon l’analyste des abduc-
tions Thomas Bullard. En effet, ce chercheur stipule
bien ceci :
« Il est arrivé que des abductés attirent certains
phénomènes paranormaux comme les poltergeists,
les MIB, et autres apparitions, qui perturbent les
personnes concernées. Quelquefois celles-ci dévelop-
pent des pouvoirs psychiques après leur abduc-
tion184 ».
Autrefois, ces personnes seraient peut-être devenues
des adeptes de la sorcellerie et auraient été accusées
d’accointances avec le Diable.

Ancienneté des entités


De plus, les « esprits lubriques » ou esprits follets, ainsi
que les abductions, ont toujours existé. Il n’est que de se
reporter aux ouvrages de certains folkloristes pour s’en
convaincre. Nancy Arrowsmith, par exemple, cite de
nombreux noms de fées connues pour leur salacité 185.
Katharine Briggs, dans l’un de ses livres, fait quelques
timides allusions en termes voilés mais riches
d’enseignements. Il est vrai qu’à son époque les tabous
sur le sexe imposaient une prudence excessive dans la
phraséologie consacrée à ce sujet. Notons au passage
que Katharine Briggs fait plusieurs allusions à des fées
hybrides et surtout à des enfants hybrides de fées, ce
qui rappellera sûrement quelque chose au lecteur186.
Nous reviendrons plus en détail sur ces deux spécia-
listes féminins dans le prochain chapitre. À noter que,
dans un précédent livre, nous avions déjà eu
l’opportunité d’évoquer ces entités très portées sur le

184Thomas Eddie Bullard, One Stolen Time : A Summary of a Comparison


Study of the UFO Abduction Mystery, Bloomington, Indiana, 1987, p. p. 8-9.
Nancy Arrowsmith & George Moorse, A field Guide to the Little People,
185

New York, Pocket Book, 1978.


186Katharine Briggs, An Encyclopedia of Fairies, New York, Panthéon Books,
1976, p. p. 156 et 298.
sexe qui pullulaient autrefois dans les campagnes de
toute l’Europe187.
Il est vraiment dommage que David Jacobs et ses col-
lègues « abductionnistes » n’aient pas lu ces histoires de
fées et de transports au sabbat, qui ressemblent éton-
namment, avec une coloration différente, à celles qu’ils
ont obtenues de leurs patientes.
Une chose est sûre : les inquisiteurs ont commis
beaucoup d’abus pour effrayer les masses populaires
dans l’intérêt du dogme chrétien. À l’aide de la torture,
ils obtenaient des accusés tout ce qu’ils souhaitaient
savoir, et pour éviter les souffrances, les mensonges fu-
saient. Certains auteurs, à l’instar de Roland Villeneuve,
soutiennent que ce sont les religieux de l’inquisition qui
ont façonné le modèle du sabbat, à partir du début de la
seconde moitié du XIVe siècle. C’est vrai en partie seu-
lement, du moins pour ce qui est de l’obtention de cer-
tains aveux concernant notamment la présence au sab-
bat de personnes connues de l’accusé. Pour les descrip-
tions du sabbat lui-même, tous les récits convergent au
sujet de l’ossature de base, dans tous les pays euro-
péens, même si certains détails diffèrent. Toutefois, des
récits de « voyages dans l’espace », de « sabbat » et de
visions privilégiées extraordinaires des siècles passés,
nous sont venus sans contrainte de la part de personnes
n’ayant ni subi la torture, ni eu maille à partir avec
l’inquisition. C’est notamment le cas de certaines reli-
gieuses « possédées » et exorcisées. En gros, ces récits
confirment ceux obtenus sous la torture188.

187 Jean Sider, Ovnis : Les envahisseurs démasqués, op. cit., p. 101.
188 Johann-Joseph von Gorres, op. cit., p. p. 392-397.
Aussi loin que l’on peut remonter le temps, on trouve
la première trace d’un démon succube nommé Kiskill-
Lilla, dans la mythologie de la civilisation sumérienne
qui s’épanouit de 3500 à 2000 avant J. C. Cette entité
était censée venir la nuit hanter les donneurs de rêves
lascifs (Lilu = nuit). Les mythes Sumériens ont influencé
ensuite les Assyriens et les Babyloniens. C’est pourquoi
on retrouve à Babylone une entité nommée Lilith, qui
avait la même réputation que Kiskill-Lilla189. Elle est à
l’origine de la Lilith palestinienne citée dans la Bible
(Isafe, 34 ; 14), la Reine de la Nuit, dont le culte s’est
étendu jusqu’en Grèce où on l’a appelée Hécate, déesse
des arts magiques et associée avec des démons190.
Les Grecs connaissaient aussi les Empuses et les La-
mies (appelées Lilim en Palestine – enfants de Lilith).
Elles faisaient partie de la suite d’Hécate191. Ces entités
étaient des séductrices hors pair. Elles pouvaient se tra-
vestir en forme de jeune fille d’une grande beauté, et
avoir des relations amoureuses avec les hommes,
« pompant leurs forces vitales jusqu’à les faire périr 192 ».
Ici, il y a une nette notion de vampirisme qui transpa-
raît, concernant une énergie corporelle, et un auteur
spécialisé signale même que les Lamies, dans la
croyance populaire des Grecs anciens (et modernes),
sont effectivement des vampires. Ils sont censés enlever

189 Roland Villeneuve, Loups-garous et vampires, Paris, J’ai Lu. 1970, p. p. 87


et 89.
190Fred Gettings, Dictionary of Demons, North Pomphret, Vermont, Trafalgar
Square Publishing. 1988. p. 130.
191 Manfred Lurker. Gods and Goddesses, Devils and Demons. Londres, Rou-
tledge, p. p. 42 et 202.
192 Robert Graves. The Greek Myths, New York, Braziller, 1957, p. p. 189-190.
les enfants et sucer le sang des gens. La même source
précise que les Romains connaissaient des entités simi-
laires ; les Lémures193.
Comme on peut le voir, les parallèles entre l’épais
dossier des abductions à bord d’Ovnis et la très volumi-
neuse littérature sur les « possessions démoniaques »,
dont les « transports au sabbat », sont évidents et nous
aurions pu en citer d’autres. Il en va de même entre
l’ufologie et le spiritisme. Tout comme ils existent aussi
entre le spiritisme et la démonologie. Chaque discipline
du paranormal, passée au peigne fin sans a priori, laisse
d’ailleurs s’exhaler une odeur plus ou moins forte de
soufre, c’est le moins que nous puissions dire, mais
aussi un relent de mort.
Effectivement, le spiritisme est lié à « l’Au-delà », donc
à la mort, et la mort évoque l’enfer et ses démons. Le
Livre des Morts des anciens Égyptiens énumère
d’ailleurs de nombreuses formules magiques pour se
débarrasser des « mauvais esprits194 ». La même source
cite de nombreux peuples anciens non européens et non
christianisés, qui véhiculaient dans leurs traditions la
notion d’entités polymorphes qui enlevaient des gens
pour les emmener à de grandes distances. Les entités se
mettant à l’image de personnes décédées ont également
lui lien évident avec la mort. Dans les récits d’abduction
par les fées on peut trouver des épisodes identiques,
dans lesquels les abductés rencontrent à Fairyland, le
pays des fées, des membres de leur famille ou des voi-
sins qui se trouvaient pourtant au cimetière depuis belle

193 Manfred Lurker. op. cit., page 202.


194 James George Frazer, Le Rameau d’Or. vol. 3, Paris, R. Laffont, 1983. p. 485.
lurette. Le fameux folkloriste W. Y. Evans-Wentz détaille
plusieurs histoires dans lesquelles des personnes « enle-
vées » au royaume des fées, y ont vu des parents et des
amis pourtant décédés de mort naturelle depuis long-
temps, ou enlevés définitivement par les entités. Il cite
aussi cette phrase, écrite en 1911 :
« De nos jours, là où le saint a vu des démons et
des anges, les autochtones n’ont distingué que des
fantômes et des Gentils (des personnes décédées et
des fées – NDA)195 ».
Cette récurrence du lien avec la mort ne manque pas
d’inquiéter, mais peut-être est-elle voulue par les entités.
De fait, elles se plaisent à suggérer des situations trau-
matisantes, constat que plusieurs « abductionnistes »
ont fait, sans toutefois lui accorder d’importance, ce qui
est une erreur à notre humble avis. Il semble en effet
établi que le comportement commun à tous les Aliens
qui domine dans les abductions, a pour objet d’effrayer
et même d’épouvanter leurs victimes au point de les dé-
stabiliser.
Comme déjà précisé plus tôt, loin de nous l’idée de
prétendre que les entités sont des démons dont le chef
est le Diable ou Satan. D’ailleurs Satan est une inven-
tion des théologiens juifs. En effet, avant l’exil des Hé-
breux à Babylone, ce mot (shaïtan) n’apparaissait pas
comme nom propre dans les textes qui constituent de
nos jours l’Ancien Testament, mais seulement comme
adjectif. Il signifiait « adversaire », « opposant ». Au re-
tour de Babylone, il est devenu un nom propre et

195 W. Y. Evans-Wentz. The Fairy Faith in Celtic Countries. New York. Library
of the Mystic Arts, réédition de 1990, p. p. 55.56, 68, 72. et 7.
l’adversaire de Yahvé, le Dieu d’Israël196. Selon toute ap-
parence, ce sont nos croyances et nos superstitions qui
servent de substrat aux leurres dispensés par ces enti-
tés.
Quant aux « possessions », elles remontent à plu-
sieurs siècles, pour ne pas dire plusieurs millénaires, et
sont universelles. Le Nouveau Testament cite plusieurs
exemples de possession démoniaque (Marc, V, 2-10 :
Luc, III, 23-37 ; Matthieu, XVII, 14-21). Cependant, con-
trairement à une idée reçue qui perdure encore dans
certains milieux, elles ne sont pas nées avec le christia-
nisme puisque les civilisations préchrétiennes les con-
naissaient. C’est ainsi que des textes inscrits dans des
textes babyloniens nous enseignent que les démons de
la nuit sollicitaient déjà sexuellement les humains197.
Les Assyriens semblaient aussi vivre dans un monde
rempli de démons, les tablettes en caractères cunéi-
formes découvertes par les archéologues en témoignent
avec de nombreux textes concernant l’exorcisation des
possédés. De plus, il semble établi que ces peuples an-
ciens ont aussi emprunté leurs croyances aux Sumé-
riens. Sumer a donc déteint sur Babylone, Babylone a
influencé le Tanakh (ou Bible hébraïque), et le Tanakh a
engendré l’Ancien Testament. Tout compte fait, il semble
bien que la Mésopotamie soit le berceau des démons, et
il en est de même pour les anges198. D’ailleurs, du point
de vue onomastique, la parenté entre la sumérienne
Kiskill-Lilla, la babylonienne Lilitu, et la palestinienne

196 Roland Villeneuve, L’univers diabolique, op. cit., p. p. 12.


197 Roland Villeneuve, L’univers diabolique, op. cit., p. p. 51.
198 T. K. Œsterreich, Les possédés, Paris, Payot, 1927. p. p. 187-188.
Lilith est évidente. La même source mentionne des cas
de possessions dans l’ancienne Égypte, ainsi que dans
des pays dominés par l’islam, l’hindouisme, le boud-
dhisme, etc., y compris à des époques très reculées.
Carlo Ginzburg observe que c’est la ressemblance pro-
fonde qui lie les mythes qui ont conflué par la suite dans
le sabbat. Ce noyau narratif élémentaire, ajoute-t-il, a
accompagné l’humanité pendant des millénaires 199. Et il
continue de se perpétuer dans les histoires modernes
d’abduction par des grossières imitations d’Extrater-
restres qui suggèrent, mais de manière sous-jacente,
qu’ils peuvent être des démons.

Exit les Extraterrestres


Les intrications de personnages différents dans les af-
faires d’abduction : Extraterrestres, apparitions reli-
gieuses, entités à l’image de parents vivants ou décédés,
personnages terriens divers, etc…, sont des situations
montrant que l’origine extraterrestre n’est plus guère
défendable. Du moins pour ce qui concerne des Extra-
terrestres aussi matériels que nous le sommes. D’autant
que ces diverses immixtions se produisaient déjà en des
temps reculés dans les affaires de possessions dites
« démoniaques », comme nous l’avons vu, les démons
étant autrefois les manipulateurs comme le sont les
Aliens de nos jours.
De plus, dans les cas de « transports au sabbat », il
n’y a jamais eu la moindre description de machine vo-
lante comme de nos jours. Cela s’explique par le fait que

199 Carlo Ginzburg. op. cit., p. 284.


les concepts de vaisseaux aériens et, a fortiori, de créa-
tures extraterrestres, étaient inexistants dans l’esprit
des populations de l’époque. Donc, montrer d’apparents
navires spatiaux aux « transportés » et aux « possédés »
était inutile. De nos jours, c’est l’inverse. La notion de la
pluralité des mondes habités est bien présente dans la
conscience collective de l’humanité, ce qui a conduit les
entités à s’identifier comme des Extraterrestres.
Les cas de déplacement corporel pourraient
s’expliquer par le fait que les entités tiendraient à don-
ner l’impression de preuves matérielles de l’abduction
(de nos jours) et du transport au sabbat (autrefois). En
effet, les manipulateurs peuvent avoir prévu que les
chercheurs et les historiens interpréteraient ces scéna-
rios comme étant des leurres de réalité virtuelle dans le
cerveau (de nos jours) et des visions dans l’esprit (autre-
fois). Les matérialisations de machines volantes seraient
réalisées dans le même but. En laissant des traces sur le
sol (avec effets secondaires), des échos sur les écrans
des radars, et des images sur les pellicules et les films,
l’impression d’un corps bien matériel est très forte sur
les esprits. Le crash d’Ovni de Roswell serait l’exception
qui confirme la règle, un apport matérialisé définitif (ou
à plus ou moins long terme), comme expliqué dans nos
derniers livres.
Dans le spiritisme et le mysticisme, on connaît des
cas d’apports tels ceux-ci : mèches de cheveux, mor-
ceaux de tissu, fleurs, grains, médaillons, objets du
culte, etc… À propos de Roswell, selon M. Frank Kauf-
mann, témoin de première main, le « vaisseau spatial »
récupéré était démuni extérieurement comme intérieu-
rement de mode de propulsion et de système de naviga-
tion. Une simple coque sur laquelle les Américains sem-
blent s’être cassés les dents, soit un leurre qui ne
semble pas avoir permis à l’industrie aérospatiale de
l’oncle Sam de faire une spectaculaire percée. Plus de
cinquante ans après les Américains ont encore employé
leurs vieux bombardiers B-52 en Afghanistan, n’en dé-
plaise à ceux qui croient que l’U.S. Air Force possède ses
propres « soucoupes volantes ». Toutefois, d’autres do-
maines techniques en auraient profité, selon plusieurs
sources d’apparence crédible citées nommément dans
nos précédents ouvrages200.
Au fait, que dire de certains épisodes totalement aber-
rants ? Pour récolter des matériaux génétiques sur des
abductés, les Aliens emploient tantôt des appareils so-
phistiqués, tantôt de la main d’œuvre humaine, si l’on
nous permet cette expression pudique, ou encore des
rapports sexuels extravagants comme on l’a vu plus tôt.
Mieux, David Jacobs cite un cas dans lequel un huma-
noïde a provoqué l’orgasme d’une abductée par simple
suggestion mentale201. Si vraiment un des buts des ra-
visseurs était de prélever des matériaux génétiques,
comme le croit ce chercheur américain, ils n’utiliseraient
pas des moyens grotesques mêlés à des techniques ro-
botiques. D’autant qu’ils sont capables de réaliser cette
même opération par manipulation sur l’esprit. Nous
n’arrivons pas à comprendre pourquoi David Jacobs n’a
pas remarqué le ridicule de cette situation.
De même, il estime que les cicatrices et autres traces
corporelles sont des preuves de la nature physique des
ravisseurs. Il doit tout ignorer de certains mystiques

200 Jean Sider, Ovnis : Les envahisseurs démasqués, op. cit., p. p. 208-211.
201 David Jacobs, The Threat. New York. Simon & Schuster. 1998, p. 83.
telle Maria Rosa Andriani, qui arrachait des os tout
chauds de sa poitrine, les plaies qui en résultaient gué-
rissant instantanément. De plus, ces dommages ne lais-
saient subsister aucune cicatrice, s’il faut s’en remettre
au livre du docteur Imbert-Goubeyre 202. Cette dernière
anomalie n’est pas citée par toutes les sources qui font
mention de ce cas, à l’exemple de l’ouvrage du docteur
René Biot, lequel se réfère pourtant au livre du docteur
Imbert-Goubeyre203. Oubli ? Ou forme affichée de ratio-
nalisme ?
Si ces entités sont capables de faire disparaître toute
trace de cicatrisation sur un corps humain, cela veut
dire que les traces qui persistent sur les abductés sont
sciemment voulues. Cela, précisément pour tromper
leurs victimes et les chercheurs qui en feront le constat.
Résultat, la croyance en des êtres extraterrestres faits de
chair et de sang s’en trouve confortée.
Les Ovnis comme les êtres qu’ils semblent transporter
sont des entités, ni anges, ni démons, ni dieux, ni Extra-
terrestres, etc. Ils appartiennent à une forme de vie in-
telligente inclassable et non identifiable en des termes
de notre vocabulaire. Quand la science découvre un
nouvel animal, poisson, ou insecte, elle lui donne un
nom précis et le classe dans un groupe connu. Les enti-
tés qui nous intéressent ici n’étant pas reconnues de la
science, elles ne portent aucun nom « officiel ». Seuls les
folkloristes, les religieux, et les ufologues, les désignent
par des appellations arbitraires bâties sur des préjugés
ne correspondant pas à leur véritable identité. Ils com-

202 A. Imbert-Goubeyre, Les Stigmatisés. Paris, Palmé, 1873, p. 567.


203 René Biot, L’énigme des stigmatisés, Paris, Fayard, 1955, p. 70.
mettent l’erreur de se baser uniquement sur leurs appa-
rences diverses, lesquelles ne sont que des dois psy-
chiques circonstanciels personnalisés. Les leurres maté-
rialisés sont rares, comme déjà précisé, mais l’aptitude
des entités au polymorphisme leur permet cette perfor-
mance, don qui leur est reconnu dans les folklores de
nombreux peuples anciens.
En conséquence, si l’on se base sur ce qui vient d’être
exposé ci-dessus, un Ovni ne peut être un vaisseau spa-
tial venu d’une autre planète. C’est plus probablement
une entité non physique qui s’est matérialisée pour
quelques instants à l’image d’une machine volante par
action sur les particules de fluides ou de matières quel-
conques puisées dans notre environnement. Tout
comme les « passagers » de ces « appareils » sont aussi
des leurres, au mieux des extensions matérialisées de
l’entité, qui a aussi le pouvoir de se subdiviser par scis-
siparité et de se reconstituer ensuite par phagocytage.
En réalité, ces entités n’ont pas de formes physiques
propres, car elles sont probablement constituées de par-
ticules énergétiques évoluant en mode ondulatoire. De-
puis la préhistoire, très probablement, elles produisent
une récurrence de phénomènes adaptés aux lieux et aux
temps concernés par leurs activités, selon des critères
qui nous échappent mais vraisemblablement ajustés à
l’univers conceptuel des ethnies visées. Elles ne sont pas
chez nous pour jouer, ni pour le bien ni pour le mal de
nos sociétés, mais plutôt pour leurs propres besoins.
Même Budd Hopkins évoque brièvement cette idée
comme suit :
« Les occupants des Ovnis prennent-ils quelque
chose à ceux qu’ils capturent ? […] Peut-être possé-
dons-nous effectivement quelque chose – une res-
source naturelle, un élément, une structure génétique
– qu’une culture étrangère à la nôtre pourrait vouloir
mettre à profit, par exemple en tant que matière
première expérimentale204 ».
Toutes les entités classées en quatre groupes au dé-
but de la première partie ont le même comportement et
utilisent les mêmes techniques « magiques » pour illu-
sionner les êtres humains. Ce qui tend à indiquer
qu’elles ont une nature identique et qu’elles sont pro-
duites par la même intelligence supérieure.
Il n’y a rien de gratuit en ce monde. Tout se paie. Mais
nous ne saurons peut-être jamais quel prix nous acquit-
tons à ces entités pour avoir un droit à l’existence.
Pour terminer, nous reprendrons deux citations, l’une
extraite du dernier livre du professeur de psychiatrie
John Mack, l’autre de l’ouvrage d’un excellent auteur
anglais peu connu, Patrick Harpur. Le lecteur est prié de
les garder impérativement en mémoire car elles résu-
ment à elles seules tous les obstacles qui empêchent les
ufologues de dégager un consensus pouvant donner à
leur recherche une certaine forme de crédibilité, en ren-
dant la « loi de Babel » caduque.
La première s’insère au sein d’un paragraphe dans le-
quel l’auteur fait allusion aux querelles qui opposent
ceux qui affirment que tels ou tels éléments sont des
preuves à ceux qui les considèrent comme des données
fallacieuses ou manquant de solidité. Alors le doute
s’installe dans les esprits et l’affaire entière tend à être
regardée comme le résultat d’hallucinations ou

204Budd Hopkins, Missing Time, New York, Richard Marek Publications, p. p.


218-219.
d’illusions dont sont victimes des gens qui ne deman-
dent qu’à croire ce qui n’est que le produit de leur ima-
gination. Il ajoute donc ceci :
« C’est comme si l’agent ou l’intelligence qui se
trouve ici à l’œuvre, parodiait, daubait, mystifiait et
roulait les enquêteurs, en leur fournissant juste as-
sez de preuves physiques pour convaincre ceux qui
sont disposés à croire en la réalité du phénomène,
mais pas suffisamment pour persuader les scep-
tiques205 ».
La seconde figure dans un chapitre dans lequel
l’auteur tente avec succès de découvrir des parallèles
entre récits de fées et contacts avec des Extraterrestres.
Ce qui l’amène à s’étonner de la manière suivante :
« Il est curieux de constater que même les ufologues
qui ne sont pas partisans de l’hypothèse extrater-
restre semblent n’avoir jamais mené des recherches
sur les folklores locaux dans les pays où des obser-
vations d’Ovnis ont été signalées 206 ».
Ce qui, là encore, fera une bonne transition pour
aborder la suite de notre ouvrage. En effet, après les
démons, il est indispensable de s’intéresser aux fées,
autre type d’identité fallacieuse prise par cette intelli-
gence supérieure. C’est le sujet du prochain chapitre.

205 John Mack, Passport to the Cosmos. New York, Crown Publishers, p. 10.
206 Patrick Harpur, Daimonic Realitv, Londres, Viking Arcana, 1994, p. 27.
6

Les fées : le mythe et la réalité

La croyance moderne globale dans les soucoupes vo-


lantes et leurs occupants est identique à la croyance
ancienne dans les fées […] Les mécanismes qui ont fait
naître ces différentes croyances sont les mêmes.
Jacques Vallée, Chronique des apparitions extra-
terrestres, Paris, J’ai lu, 1977, pp. 88 et 218.

Introduction
Les fées qui s’n’immisçaient dans la vie des ethnies ru-
rales d’antan, représentent également une forme
d’expression de cette intelligence supérieure ajustée à
l’esprit du temps. Tous les pays d’Europe véhiculent
dans leurs folklores la croyance ancienne en ces entités.
Toutefois, beaucoup de gens confondent les histoires
de fées et de nains des traditions populaires avec les
contes de fées et les légendes du cycle arthurien. Bien
peu savent que ces êtres constituent les bases des récits
des romanciers, lesquels ont trouvé leur inspiration
dans les témoignages recueillis par les folkloristes et les
voyageurs lettrés. D’ailleurs, Chrétien de Troyes entre
1170 et 1181 a été le premier à introduire les nains
dans son œuvre, car ses prédécesseurs n’en parlent pas,
à l’image de Geoffroy de Monmouth, pour citer l’un
d’eux.
L’historien de la littérature Claude Lecouteux, pour ci-
ter un spécialiste moderne, confirme en effet ce point
important de la façon suivante :
« Tout indique que les nains nus en scène dans les
épopées et les romans préexistent à l’écrit, relèvent
de traditions vivantes auxquelles les empruntent les
poètes. Mais en même temps que ces créatures pas-
sent dans la littérature, elles subissent une profonde
métamorphose : elles sont traitées à la manière du
temps, mises au goût du jour, rationalisées et pour
ainsi dire dépersonnalisées. Les nains ne conservent
que quelques traits mythiques, ils quittent le do-
maine des croyances pour devenir des poncifs litté-
raires, des éléments du décor destinés à satisfaire le
goût du public qui, dès 1130-1150, est de plus en
plus friand de merveilleux207 ».
Ce qu’ignore bien souvent le commun des mortels qui
considère les fées comme des chimères, c’est le fait que
voir de telles créatures consistait en observations rela-
tives à l’existence de petits personnages élusifs évoluant
essentiellement dans nos campagnes. Ces êtres sem-
blent avoir disparu à l’avènement de l’ère industrielle
dans la première moitié du XIXe siècle, mais nous ver-
rons plus loin qu’en fait, ils ont changé d’identité et
d’apparence.
Pour avoir accès aux témoignages crédibles relatifs à
ces entités, il faut consulter des ouvrages spécialisés da-
tant généralement d’une autre époque, d’autant que peu
ont été réédités, notamment en France. Par contre, dans

207Claude Lecouteux, Les nains et les elfes au Moyen Age, Paris, Imago, 1988,
pages 42 et 14.
les pays anglo-saxons, les rééditions de ce genre de
livres sont très courantes, ce qui nous a permis d’en ac-
quérir un certain nombre. Au reste, Claude Lecouteux,
déjà cité, précisait en 1988 qu’il n’existe aucune étude
récente fiable208.
Nombreux sont également les gens qui pensent que
les histoires de fées étaient autrefois le produit de
l’imagination fertile d’individus désireux de distraire
leurs proches durant les longues soirées d’hiver passées
devant l’âtre du domicile familial. Là aussi rares sont
ceux qui admettent que des « voyants » (ayant la « se-
conde vue »), étaient les seuls observateurs de bonne foi
à avoir pu « voir » les fées et même à entretenir des rap-
ports avec elles. En fait, pour « remarquer » ces entités,
il fallait avoir des dispositions plus ou moins fortes à la
perception extra-sensorielle, autrement dit, à la mé-
diumnité. Ce qui revient à dire que « distinguer » des
fées, ne relevait pas forcément de la vue de formes maté-
rielles comme le sont nos corps. Il s’agissait le plus sou-
vent de visions induites dans l’esprit des « voyants », et
que, plus rarement, les entités avaient la capacité de se
matérialiser temporairement en une forme humanoïde
palpable, voire animale ou autre. Rien qu’à partir de ce
constat, on est en droit de supposer que les fées, en rai-
son de leur nature spécifique, étaient des êtres apparte-
nant à une forme de vie intelligente totalement différente
de la nôtre. L’idée qui vient à l’esprit voudrait qu’elles
aient été d’essence inorganique, mais capables de se
donner une apparence matérielle provisoire dans cer-
tains cas. Nous retrouvons donc là les caractéristiques

208 Claude Lecouteux. op. cit.. page 14.


propres aux Aliens des prétendus enlèvements mo-
dernes à bord d’Ovnis.
Autre idée reçue qui s’avère fausse : les fées n’étaient
pas du tout de fort jolies femmes vêtues d’atours et agi-
tant une baguette magique, comme elles sont souvent
décrites dans les contes pour enfants. Il s’agit là d’une
image stéréotypée créée par des écrivains et leurs illus-
trateurs pour conférer aux fées une représentation mer-
veilleuse et sympathique aux yeux de leurs lecteurs. En
effet, les fées des contes sont essentiellement bienveil-
lantes, s’opposant parfois aux actions commises par des
méchantes sorcières ou autres personnages mal inten-
tionnés, qu’elles finissent toujours par vaincre. Les
mauvaises fées sont rarement citées, Carabosse étant
l’une des exceptions qui confirment la règle. Au reste, les
conteurs ont toujours voulu sauvegarder la morale de
leurs récits, le bien triomphant toujours du mal.
En réalité, le terme fées englobe quantité de petites
créatures aussi bien masculines que féminines, que les
populations rurales considéraient comme des « esprits
de la nature ». Les historiens du folklore les ont
d’ailleurs rangées dans différentes catégories dont les
principales sont celles-ci : elfes, faunes, follets, génies,
gnomes, ondins, sylphes, etc… Ils ont aussi voulu les
classer par catégories : les fées des bois, des montagnes,
des champs, des cours d’eau, des rochers, des airs,
etc…
De plus, chaque région possédait deux ou trois caté-
gories de fées typiquement locales, comme si le compor-
tement des entités s’adaptait à l’inconscient collectif de
chaque ethnie concernée. Ces « ÉLÉMENTAUX » pou-
vaient être tantôt bienfaisants, tantôt malfaisants, et
étaient désignés différemment selon les lieux. En
France, par exemple, on leur donnait souvent des noms
masculins. L’Argonne connaissait les Hannequets, la
Bretagne les Korrigans, la Lorraine les Sotrés, la Nor-
mandie les Gobelins, le Poitou les Fadeis, la Savoie les
Seivants, la Vendée les Farfadets, etc… Cependant on
les appelait aussi par des noms féminins. La Bourgogne
avait les Dames blanches, la Franche-Comté les Dames
vertes, la Gascogne les Blanquettes, le Limousin les
Fannertes, la Picardie les Sœurettes, etc209. Cette diversi-
té dans les appellations, tout comme dans les descrip-
tions, indique que les fées adaptaient les formes sous
lesquelles elles se montraient aux « voyants » en fonction
de critères qui leur étaient propres. Ceux-ci devaient
vraisemblablement être liés en fonction de la personnali-
té des individus visés, comme dit ci-dessus.
Pour les autres pays européens, on retrouve aussi une
multitude de termes différents pour les désigner. Nous
citerons quelques noms génériques de fées européennes
dans leurs langues vernaculaires : les Korreds des pays
celles, les Brownies et les Knockers d’Écosse et du pays
de Galles, les Erdluitles de Suisse, les Pixies d’Angle-
terre, les Kobolds des pays de langue allemande, les Le-
prechaums d’Irlande, les Foletti d’Italie, les Trolls des
pays scandinaves, les Duendes de la péninsule ibérique,
etc210.

209Paul Sébillot, La Terre et le monde souterrain, Paris, Imago, 1983 (Édition


originale, Paris, Guirnollo, 1904-1906).
Nancy Arrowsmith, A Field Guide to the Little People, New York, Pocket
210

Books, 1978.
Origine des fées
Le mot fée vient du latin fatum (sort, destin). Les Fata
(ou Parcœ), chez les Romains, étaient trois déesses que
l’on représentait filant les destinées humaines, celles du
passé, du présent, et de l’avenir. Les Fora étaient consi-
dérées au même titre que les nymphes, les sylvains, les
faunes et autres divinités qu’il était important d’honorer
pour s’attirer leur bienveillance. Pour ce faire il fallait
dresser en pleine nature des autels couverts d’inscrip-
tions propriatoires, et une prêtresse ou une druidesse
dirigeait des cérémonies rituelles, qui se transformaient
bien vite en orgies. Au reste, selon J. A. S. Collin de
Plancy, les nymphes, tout comme les sylvains et les
faunes, étaient des entités dont le principal intérêt pour
les humains se focalisait sur la sexualité. Elles copu-
laient même avec eux sous des formes aguichantes, du
moins en apparence, nous reviendrons sur ce point par
ailleurs 211 . Ainsi, la « parenté » avec les Aliens et des
« démons » se confirme ici pleinement.
Fata est donc la racine du terme seulement. Pour ce
qui concerne l’origine des entités elles-mêmes, les avis
sont plutôt partagés selon les auteurs qui se sont inté-
ressés à ce sujet, même si la plupart leur accordent une
très grande ancienneté.
Edouard Brasey prétend qu’une légende anglaise re-
montant au XIe siècle affirme que tous les esprits de la
nature, que l’on désigne communément par le mot fées,
sont issus des Géants qui auraient vécu sur Terre bien
longtemps avant l’homo sapiens. Pour s’être révoltés, les

211Jacques Albin Simon Collin de Plancy, Dictionnaire infernal. Verviers, Ma-


rabout, 1973 (Edition originale, Paris, 1818).
Géants ont été vaincus par d’autres dieux qui étaient
leurs voisins. Par la suite, les survivants auraient perdu
petit à petit leurs attributs de gigantisme lesquels au-
raient évolué vers le nanisme212.
Il est certain qu’au Moyen Âge l’influence de la religion
chrétienne sur la croyance aux fées s’est considérable-
ment axée sur la volonté des religieux de les faire passer
pour des démons aux yeux des populations. Au reste,
tous les dieux païens qui pouvaient encore faire l’objet
de cultes en Europe à cette époque ont été diabolisés par
l’Église. Cette politique de la « diabolisation » des entités
du paganisme a même atteint son paroxysme lorsqu’à la
fin du XVe siècle, l’inquisition a été chargée par le pape
d’éradiquer toutes les pratiques rituelles non reconnues
par l’Église au profit de celles relevant du christianisme.
Les prêtres et les moines se sont alors employés à con-
vaincre leurs paroissiens que les fées ou les esprits de la
nature étaient des créatures aux ordres de Satan. Dès
lors, les entités semblent avoir adapté leur comporte-
ment et leurs apparences à cette croyance nouvelle, si
tant est qu’elles ne l’aient pas suscitée elles-mêmes.
Cette situation a marqué le début des autodafés ordon-
nés dans les procès de sorcellerie.
Alfred Maury, au XIXe siècle, estimait aussi que les
fées avaient pour origine les Parques et les Déesses-
Mères, ces divinités préchrétiennes à la base du drui-
disme, mais qu’il s’agissait du produit de l’imagination
des gens. De plus, il affirmait que le druidisme n’avait
pas détruit les cultes l’ayant précédé pour imposer les
siens, mais qu’il avait combiné ses nouvelles croyances

212Edouard Brasey, Eniquête sur l’existence des fées. Paris, Filipacchi, 1996,
page 31.
avec les anciennes venues d’Orient. Puis, avec les con-
quêtes romaines, certains noms de divinités ont été lati-
nisés ou carrément empruntés au vaste panthéon ro-
main, notamment en Gaule et dans les pays germa-
niques213.
Cependant, comme le fait observer Alfred Maury lui-
même, les Parques ou Fata ne sont que les copies de di-
vinités grecques (les Moires). S’il était remonté encore
plus loin dans le temps, il se serait aperçu que les Grecs
ont emprunté une grande partie de leur panthéon à
d’autres cultures antérieures, notamment à la civilisa-
tion babylonienne. Or, cette dernière s’est surtout déve-
loppée grâce à l’apport des créations sumériennes,
comme précisé dans un autre chapitre. N’oublions pas
que les Sumériens sont apparus au IVe millénaire avant
Jésus-Christ. Ce peuple avait aussi des croyances en
diverses divinités, parmi lesquelles il y en avait de très
malfaisantes.
Ce qui veut dire que les fées, sous d’autres identités,
ont une origine qui remonte au moins à la civilisation
sumérienne, et il est fort probable qu’elles aient aussi
existé bien avant. Malheureusement, on perd leur trace
avant Sumer, car l’écriture ayant été inventée par les
Sumériens, aucun document écrit n’existe avant eux.
Bien entendu, on ne peut écarter l’idée d’écrits plus an-
ciens que Sumer, mais disparus aujourd’hui avec les
civilisations qui les auraient produits. Cependant, nous
sommes contraints de nous fier aux ouvrages des histo-
riens.

213 F. Allreil Maury, Les fées du Moyen Age, Bruxelles. Savoir pour être, 1994.
Les ésotéristes, pour leur part, se livrent à des spécu-
lations qu’ils ne peuvent malheureusement pas prouver
comme correspondant à la réalité. Par exemple, l’Argen-
tin George Livraga écrit ceci :
« Selon les enseignements ésotériques, la présence
des Élémentaux est plus ancienne que celle de
l’Homme sur la Terre. Ceux-ci (habitants, gardiens et
consubstantiels de ces entités) existent sous une
forme manifestée depuis que le monde existe. Quand
celui-ci n’était qu’une masse de gaz radioactifs et de
matière incandescente, les Élémentaux du Feu veillè-
rent sur elle au moment de l’apparition des gaz de
composition chimique stable, et à l’époque des
grands vents, les Élémentaux de l’Air veillèrent à ce
que l’évolution de ces gaz naissants et leur stratifica-
tion sur la croûte terrestre récemment consolidée,
devienne chaque fois plus apte à recevoir les formes
de vie physique qui étaient planifiées […]. Dans
l’Univers, toute chose a un Esprit Gardien. La Pla-
nète aussi en a un et les hiérarchies d’Esprits de la
Nature lui obéissaient quand commencèrent les jours
et les nuits. Elle l’a encore et l’aura jusqu’à sa dispa-
rition. C’est le Dyan-Choan du livre tibétain de
Dzian, l’Âme resplendissante qui gouverne la Terre
ou l’Anima Mundi des latins (car elle « anime » et
mobilise) et il ne faut pas la confondre avec l’Esprit
ou Ego Planétaire dont la terre physique serait le
corps. Cette connaissance est millénaire et nous ne
savons pas quand elle a commencé ».
La page suivante, il consent quand même à recon-
naître ce que nous disions plus haut à propos de
l’origine des entités dont on ne peut prouver l’existence
au-delà de Sumer :
« L’Histoire de l’Humanité est pleine de récits sur les
Génies, les Gnomes, les Ondines, les Elfes et la
gamme étendue des Élémentaux, si bien que sans
eux, son déroulement et son récit ne seraient pas pa-
reils ; nous pouvons le vérifier depuis le mythe
d’Enkidou et de Gilgamesh, en passant par
l’Odyssée d’Homère, les Sagas d’Arthur et de Mer-
lin214 […] ».
Le tronçon de phrase mis en exergue par nos soins
évoque en effet des mythes sumériens, mais l’abondance
des majuscules dans les citations sont de George Livra-
ga. Oui, nous pouvons vérifier effectivement l’existence
des entités depuis Sumer, mais pas à des époques plus
reculées dans le temps. Ce qui ramène toutes les spécu-
lations des ésotéristes sur une origine encore plus an-
cienne (quand il ne s’agit pas d’affirmations péremp-
toires) à des discours ne reposant que sur des supposi-
tions sans aucun fondement véritable. Par exemple, le
lecteur pourra se demander quel témoin a pu voir les
entités à l’œuvre quand la Terre n’était « qu’une masse
de gaz radioactifs et de matière incandescente », alors
qu’aucune vie n’existait encore sur notre planète. Appa-
remment, George Livraga ne semble pas avoir noté la
fragilité de cette allégation qu’il énonce comme un fait
établi ne souffrant aucune contestation.
Diverses autres théories ont été avancées sur l’origine
des fées, notamment aux XVIIe et XVIIIe siècles. Cer-
tains érudits ont associé les fées à l’esprit ou à l’âme des
morts, car des « personnes décédées » ont été vues au

214George Livraga, Les Esprits de la Nature, Paris, Nouvelle Acropole, 1986.


pages 37 et 38.
royaume des fées par des individus qui ont dit avoir été
capturés par ces entités. Au reste, il est de fait que
beaucoup de récits témoignent d’un lien relationnel exis-
tant entre les nains des traditions populaires et le tré-
pas. Nous avons déjà évoqué cette singularité dans le
chapitre précédent. En Bretagne, par exemple, c’est
dans l’Au-delà, l’empire des morts, que les nains (les
fées) ont leur habitat. Les gens du pays ont même cru
pendant longtemps que les nains (les fées) étaient les
esprits des trépassés. D’ailleurs, les Bretons n’ont pas
été les seuls à penser ainsi. D’autres chercheurs relient
ces entités à des croyances préhistoriques, à des créa-
tures astrales intermédiaires entre Dieu et les hommes,
à des âmes « bloquées » entre le monde des vivants et
celui des morts, etc…

Variété dans les apparitions


En fait, les fées avaient plusieurs identités interchan-
geables, selon les circonstances, les lieux, les temps, et
les ethnies qui avaient des contacts avec elles. De dames
blanches, elles pouvaient se transformer en hommes en
noir, en loup-garou, en nains malicieux, en diables, en
créatures monstrueuses, en animaux, en objets, prendre
l’aspect de petites boules de lumière ou revêtir l’image
d’êtres humains normalement constitués, y compris de
personnes décédées. Donc, apparemment, elles étaient
polymorphes tout comme les Aliens identifiés de nos
jours à des Extraterrestres.
Si l’on écarte les témoignages douteux dus à des fan-
tasmes ou des fictions, ceux obtenus apparemment de
bonne foi montrent que ce sont les superstitions et les
croyances mythiques des groupes ethniques qui ont ser-
vi de substrat aux fées pour s’identifier à ceux qui les
percevaient. En effet, si les traditions populaires oc-
troient aux fées le pouvoir de polymorphisme, les maté-
rialisations physiques dans notre espace-temps, dont il
ne faut pas nier la possibilité, devaient être extrêmement
rares. De plus amples explications sur ce point seront
données dans les conclusions de ce chapitre.
D’évidence, il semble que le comportement de ces en-
tités pouvait varier d’une extrême à l’autre en fonction
de la mentalité (ou de l’âme) développée par les per-
sonnes sur lesquelles elles avaient jeté leur dévolu.
Certains ésotéristes se sont encore livrés à diverses
spéculations sur le monde des fées et leurs pouvoirs. Là
aussi, il s’agit généralement d’interprétations arbitraires
essentiellement philosophiques qui ne sont que l’expres-
sion d’idées préconçues suscitées par leur esprit impré-
gné de mystères occultes, où la part de l’imagination
joue un grand rôle. Nous respectons l’ésotérisme, mais
beaucoup de ses adeptes ont commis divers abus en
voulant expliquer à leur manière ce qui est difficilement
explicable parce qu’il n’existe pas de preuves formelles
de ce qu’ils avancent. Certains ont d’ailleurs interprété
au premier degré le discours des témoins d’apparitions,
quelle que soit leur type. Or, de nombreux chercheurs
sont unanimes pour admettre de nos jours que les enti-
tés mystifient systématiquement les êtres humains sur
leur identité comme sur leurs intentions.
Cela explique mieux que des ésotéristes, et non des
moindres, se sont occupés à classer ces créatures, les
divisant en « sphères » ou hiérarchies, se situant entre
l’homme et Dieu. Et il ne faut pas trop s’étonner de
constater qu’il y a presque autant de types de « sphères »
que d’ésotéristes ayant voulu les dénombrer par ordre
d’importance. En réalité, l’étude de toutes les classes
d’entités, des « dieux » de la plus haute antiquité aux
« Extraterrestres » de notre époque, indique qu’il n’y en a
qu’une seule à l’œuvre, qui se pare de masques les plus
divers selon les circonstances. D’évidence, la variété
dans les apparitions semble avoir pour objet de duper
les témoins et de semer la confusion dans l’esprit de
ceux qui prennent connaissance de leurs observations.
D’une façon générale les fées des traditions populaires
étaient décrites plus souvent petites que grandes, laides
plutôt que belles, âgées et très rarement jeunes, habil-
lées comme les populations locales, difformes et même
souvent anormalement bâties au point d’en paraître gro-
tesques. Si l’on se reporte aux ouvrages des folkloristes,
tous sont d’accord pour dire que l’aspect physique et les
vêtements des fées variaient d’une région à l’autre. Or, si
l’on se base sur l’étude relative à un autre type d’entités,
les « Extraterrestres » qui apparaissent depuis la fin de
la Seconde Guerre mondiale à certains témoins privilé-
giés, il y a autant d’espèces et de tenues qu’il y a de té-
moins. Nous en avons fait le constat notamment quand
nous avons passé au peigne fin la vague de « soucoupes
volantes » qui s’est abattue sur la France en automne
1934. Cette série d’incidents a en effet produit une cen-
taine de rencontres du 3e type (atterrissages avec vue
d’occupants). Le lecteur intéressé peut encore se procu-
rer notre livre (en deux volumes) consacré à ce phéno-
mène de grande ampleur, pour la moitié du prix initial, à
l’adresse indiquée en référence215. En fait, les « Extrater-

215Jean Sider, Le Dossier 1954 et l’imposture rationaliste, Villeselve, Ramuel,


1997. Adresse : Éditions Ramuel, 225 rue des Princelles, 60640, Villeselve.
restres » d’aujourd’hui, ne sont finalement que les fées
du Moyen Âge, les démons des théologiens, et les dieux
de l’antiquité.
On est donc bien loin des jeunes et jolies femmes ri-
chement vêtues et pleines de mansuétude à l’égard des
êtres humains qui pullulent dans les récits des con-
teurs, utilisant leur baguette magique comme nous ma-
nions la commande à distance d’un téléviseur. Il n’y a
donc rien de commun entre les fées d’antan de nos
campagnes, et celles, totalement imaginaires, immortali-
sées par les contes, puis les cinéastes.

Un religieux enquêteur de terrain


Les folkloristes et ceux qui enquêtent sur ces entités ont
eu leur martyr, semble-t-il, un certain Robert Kirk. Cet
homme se distingue de ses collègues par le fait qu’il était
pasteur de l’Église anglicane en Ecosse. De plus, il était
allé jusqu’à produire, véritable sacrilège pour l’époque,
un petit livre sur les fées, ce qui lui a valu les foudres de
sa hiérarchie216. L’ouvrage qui nous a servi de référence
donne deux périodes différentes pour situer le temps de
vie de Kirk, 1644-1697 ou 1641-1692. Aucune explica-
tion n’est donnée sur cette anomalie.
Son père était également pasteur, et d’ailleurs le fils a
succédé à son géniteur dans la petite ville écossaise

Prix de vente 50 % du prix initial pour les deux volumes, soit 249.00 FF : 2 =
124,50 FF + 20,00 FF de port = 144,50 FF.
216Robert Kirk, The Secret Commonwealth of Elfes, Fauns and Fairies, 1690.
Réédition en totalité dans le livre de Robert J. Stewan. Robert Kirk, Walker
Between Worlds, Longmead, Shaftesbury, Dorset, GB, Element Books, 1990.
d’Aberfoyle. C’est en 1690 qu’il a écrit The Secret Com-
monwealth, un texte véritablement surprenant de cin-
quante pages sur ce monde fascinant que les Britan-
niques appellent Fairyland, le pays des fées. N’ayant pu
trouver un éditeur, il a été contraint d’en rédiger plu-
sieurs copies manuscrites, et ce n’est que longtemps
après sa mort que le grand Walter Scott imprime une
première édition de ce petit chef-d’œuvre folklorique en
1815. Il faut attendre ensuite 1893 pour voir une deu-
xième édition paraître sous les auspices du célèbre his-
torien et savant écossais Andrew Lang. Puis, en 1976, la
Folklore Society diffuse un troisième tirage grâce à
l’initiative de Stewart Sanderson.
Il n’existe pas de traduction en français accessible
sauf quelques extraits reproduits dans le livre de
Jacques Vallée cité dans l’épigraphe. C’est donc grâce à
la quatrième édition intégrée dans l’ouvrage de Robert J.
Stewart en 1990, que nous avons pu connaître en totali-
té les enquêtes du révérend Robert Kirk sur les fées.
Nous avons alors découvert que ce religieux avait été un
authentique enquêteur de terrain, allant frapper aux
portes des seers d’Ecosse (les « voyants », autrement dit :
des médiums) afin de collecter des témoignages de pre-
mière main. En effet, toutes les informations réunies
dans son petit ouvrage ont été recueillies exclusivement
dans les milieux ruraux du nord de l’Ecosse, auprès de
personnes affirmant avoir eu des contacts avec des fées.
Il s’agissait de régions à faible densité d’habitants, où les
superstitions locales étaient encore solidement implan-
tées en cette fin de XVIIe siècle. Du fait de la rareté des
communications avec les centres urbains à cause des
routes précaires tracées en terrain très accidenté, les
traditions vernaculaires faisaient encore état de
croyances très vivaces en l’existence des fées. En fait,
ces dernières « côtoyaient » les populations autochtones
pratiquement en permanence.
Robert Kirk, avons-nous dit plus tôt, est peut-être un
martyr des fées. En effet, il est décédé dans des condi-
tions que l’on peut qualifier de mystérieuses. Son corps
a été découvert sans vie sur le flanc d’une colline comme
pour servir d’habitat aux entités composant le peuple-
fées. La population locale a été convaincue que le pas-
teur avait été enlevé par les fées et que le corps retrouvé
n’était qu’un changeling, un produit de substitution
pour faire croire à sa mort. En effet, les autochtones ont
pensé qu’il était toujours en vie quelque part à
Fairyland, ce monde inaccessible et indéfinissable qui
nous intéresse ici au premier chef. C’est très probable-
ment fantaisiste, mais Kirk pourrait avoir été victime de
la colère des fées car nous savons que les « démons » et
les « Extraterrestres » se sont rendus aussi coupables de
la mort d’individus.
Kirk, en tant que pasteur respecté et enfant du pays,
inspirait confiance chez ses compatriotes auprès des-
quels il sollicitait des témoignages. De plus, c’était un
homme très cultivé, imprégné de spiritualité, et d’une
exceptionnelle ouverture d’esprit. Toutes ces qualités
réunies expliquent pourquoi il a pu sans trop de difficul-
tés obtenir nombre de récits fort détaillés d’expériences
qu’il n’était pas bon de raconter aux religieux à cette
époque. D’autant que le magistère considérait les fées
comme des entités diaboliques. À cet égard, son travail
de prospection sur les contacts avec les fées reste, du
moins pour l’époque, le plus riche et le plus sûr dans le
genre, car il est contemporain de ses sources. Donc, ses
informateurs ne sont pas des témoins de troisième ou de
quatrième main rapportant des histoires plus ou moins
altérées ou embellies par la transmission orale. Au con-
traire, ce sont les seers eux-mêmes qui apportent des
témoignages de première main, complétés par quelques
récits de deuxième main obtenus auprès de proches pa-
rents de quelques « voyants » décédés.

Le monde magique des fées


Voici la synthèse des principaux éléments obtenus par le
pasteur Robert Kirk auprès des seers écossais sur le
Fairy people, comme on dit chez les Britanniques. Nous
les ferons suivre de quelques commentaires et de mises
au point, car depuis le XVIIe siècle, certains progrès ont
été faits sur ce qu’il faut penser du monde paranormal.
1. Il existe un autre lieu de la Terre, ou une autre
dimension, situé dans les entrailles de la Terre. Cet
endroit est le reflet de notre monde. Comme une
image dans un miroir, il est l’inverse de notre habi-
tat de surface à tous les niveaux d’énergies et
d’événements.
2. Les habitants de ce monde sont des créatures ré-
elles, et ils possèdent des pouvoirs puissants.
3. Certains individus, essentiellement des hommes,
ont le don de voir ces créatures. Les gens des cam-
pagnes les appellent seers.
4. Les créatures de ce monde souterrain sont ca-
pables, par le biais de signes, du mimétisme, ou
d’actions dramatiques, de montrer aux « voyants »
ce qui se passera dans le futur de l’humanité. Tou-
tefois, c’est aux seers de développer les moyens
d’interpréter ce qui est offert à leur vue.
5. Les êtres humains peuvent être transportés phy-
siquement au royaume souterrain des fées.
6. Les gens de ce royaume souterrain sont liés aux
pays de la surface, chaque région ayant sa contre-
partie dans le monde d’en dessous. Par certains cô-
tés ces êtres sont les génies tutélaires de l’antiquité.
7. Les esprits des morts et des ancêtres se trouvent
aussi dans ce monde souterrain, bien qu’ils soient
distincts de la race des fées.
8. Les gens d’en dessous et les « voyants » qui peu-
vent les apercevoir entretiennent des rapports rap-
pelant la pratique des religions et des traditions
philosophiques anciennes, lesquelles viennent sou-
vent en opposition aux acquis religieux et scienti-
fiques de l’époque actuelle.
9. Il existe des guérisseurs spirituels ou psy-
chiques, parmi les êtres humains, qui agissent se-
lon des méthodes perpétuées par les traditions.
Certains se servent de prières corrompues et
d’incantations pour accompagner les cérémonies de
guérison. Ces « voyants » ne semblent pas recevoir
l’aide des fées.
Il s’agit là de la perception personnelle et très contes-
table d’un érudit de la fin du XVIIe siècle, ce qui ex-
plique certaines interprétations qui peuvent paraître
simplistes de nos jours. Par exemple la notion d’un
monde souterrain matériel qui serait l’image inverse du
nôtre, est une opinion qui paraît ridicule de nos jours.
C’est l’hypothèse de la Terre creuse, un mythe qui devait
revenir à la mode au XIXe siècle, mais sous une autre
forme de perception. Il s’agit d’une traduction au pre-
mier degré de ce que suggèrent le comportement et les
apparences des entités, alors que l’esprit des popula-
tions rurales n’était pas encore imprégné de concepts
tels ceux de notre époque. D’autre part, les chercheur
ont maintenant compris que ces entités, quelle que soit
l’identité qu’elles se donnent ou laissent deviner, ne sont
pas ce qu’elles sont censées être aux yeux (ou à l’esprit)
des personnes qu’elles contactent. C’est ce que nous
avons démontré dans nos derniers livres, même s’il y a
encore de nombreuses questions qui restent sans ré-
ponses217.
À noter que les femmes, tout comme les hommes,
peuvent produire des médiums. Il est même arrivé, du
temps des procès de sorcellerie, que l’on conduise au
bûcher ou au gibet, plus de « sorcières » que de « sor-
ciers ». En conséquence, le fait pour Kirk de prétendre
que les seers d’Écosse étaient essentiellement des
hommes, pourrait s’expliquer par le fait qu’en ce temps-
là la gent masculine était plus encline que la gent fémi-
nine à faire confiance à ce religieux.

Les croyances populaires selon Kirk


Voici maintenant le détail des convictions sur les fées
qu’entretenaient les « voyants » écossais. Les citations en
gras seront expliquées après l’énumération :
1. Les autochtones appellent ces êtres sluagmaith
ou good people (Les « braves gens » ou les « Gen-
tils », par crainte de ces entités – NDA). Les Irlan-

217Jean Sider, Ovnis : Les envahisseurs démasqués, 1999 et Ovnis : La solution


du mystère ? 2001, chez le même éditeur, Ramuel, Villeselve (adresse, voir
référence n° 7).
dais estiment qu’il s’agit de créatures se situant
entre les hommes et les anges, comme les daemons
des temps anciens.
2. Ce sont des esprits intelligents, possédant des
corps légers variables, pareils à ceux des « créa-
tures astrales », dont la nature est proche du nuage
condensé. Ils se distinguent mieux au crépuscule.
3. Leur corps est tellement assujetti à la volonté
subtile de l’esprit qui les meut qu’ils peuvent le
faire apparaître ou disparaître selon leur bon plai-
sir. Certains « ont des corps ou des véhicules spon-
gieux » si délicats et si fragiles qu’ils doivent se
nourrir essentiellement de liqueurs spirituelles ou
d’essences supposées être pures comme l’air ou
l’huile. D’autres se nourrissent de façon plus
simple, sur la base d’extraits ou de quintessences
de liquides, voire de blé, que les fées volent à la sur-
face de la terre.
4. Leur corps d’air congelé peut parfois s’élever
dans les airs, tandis que d’autres peuvent prendre
différentes formes, et entrer dans les fissures de la
terre où l’air pénètre, comme s’il s’agissait de leurs
abris naturels. On suppose que ces créatures habi-
tent les grottes et les cavernes qui truffent les sous-
sols.
5. Certains sont très vieux et vivaient déjà avant
que les Évangiles ne fassent disparaître le paga-
nisme.
6. Ils ont introduit les humains en grand nombre
partout sur Terre afin qu’ils travaillent aussi bien
pour eux que pour les hommes.
7. Ils volent surtout du bétail et du blé pour se
nourrir. C’est du moins la croyance qui persiste
dans les régions rurales d’Écosse.
8. Ils sont répartis en tribus et en ordres. Ils ont
des enfants, des nourrices, des mariages, des
morts, des funérailles, comme chez nous, du moins
en apparence. Mais ce ne sont que des scénarios
montés pour se moquer des humains ou des visions
d’événements qui doivent survenir dans leur vie
(présages, visions du futur).
9. Il est recommandé de ne pas absorber la nourri-
ture offerte par les fées, car elle est dangereuse et
même mortelle pour les humains.
10. Certains « voyants » affirment avoir vu des
hommes doubles, c’est-à-dire les mêmes personnes
à deux endroits différents. Ces doubles sont issus
de l’autre monde et sont identiques aux vraies per-
sonnes, mais un bon seer peut les différencier à
certaines marques et particularités.
11. Ces créatures peuvent se montrer aux yeux des
humains sous différents aspects, dont certains ont
une ressemblance avec nos animaux. Cet étal de
fait a conduit l’Église catholique romaine à emprun-
ter les mauvais génies du paganisme (daimons) et à
déformer leur origine pour les adapter à son dogme.
Elle en a fait les démons de l’univers diabolique.
12. Les maisons des fées sont grandes et belles,
éclairées en permanence par des lampes et des feux
qui ont été souvent vus en train de brûler sans
huile pour les sustenter.
13. Des femmes ont raconté avoir été enlevées alors
qu’elles pouponnaient afin de servir de nourrice à
des bébés de fées. Ceux-ci étaient des êtres mala-
difs et voraces à l’image de leurs propres progéni-
tures dont elles avaient été séparées contre leur
gré. Il s’agissait d’esprits insatiables dans un corps
de circonstance, qui faisaient semblant de manger
de la nourriture, puis s’en débarrassaient sournoi-
sement pour quitter ensuite le corps lorsque celui-
ci expirait de mort supposée naturelle.
14. L’enfant des fées, la nourriture, les lumières, et
d’autres choses, sont visibles aux yeux de la nour-
rice dès qu’elle entre dans la maison de ces créa-
tures, mais elle ne distingue jamais de voies
d’accès.
15. Lorsque l’enfant des fées est sevré, ou bien la
nourrice meurt, ou bien elle est ramenée chez elle,
ou encore elle choisit de rester dans l’autre monde.
16. Les vêtements et le langage de ces êtres sont les
mêmes que ceux des gens sous les pays desquels
ils vivent. Dans les Highlands d’Écosse, par
exemple, ils portent des plaids et des habits locaux
variés, et en Irlande ils mettent des tartans. Ils par-
lent peu et s’expriment par sifflements. Les plus
malfaisants parlent la langue des autochtones, et
ils la pratiquent même mieux qu’eux, selon les cir-
constances.
17. Ils se déplacent beaucoup et parcourent de
longues distances. Ils passent leur temps à prévoir
les événements du futur ou les parodient, notam-
ment les plus calamiteux et les plus meurtriers. Ils
commettent aussi de mauvaises actions et sont à
l’origine de certains maux et même de certains dé-
cès.
18. Ils vivent plus longtemps que les humains,
meurent ou s’évanouissent, et abandonnent l’état
sous lequel ils se montrent à nos yeux, ou le corps
dans lequel ils vivent.
19. Ils ont des règles et des lois, mais aucune reli-
gion connue, ni dévotion envers Dieu ou toute autre
divinité. Ils disparaissent dès qu’on invoque Dieu
ou Jésus en leur présence.
20. Ils sont toujours enclins à transmettre aux hu-
mains des mauvaises nouvelles ou à leur annoncer
des événements catastrophiques, et plus rarement
des bonnes nouvelles. Tout comme leurs actions
sont essentiellement axées sur le mal, peu l’étant
sur le bien.
21. Ils se montrent principalement à des personnes
ayant des dons de « seers », et le font toujours avec
la volonté de surprendre, et même de faire peur.
Les scènes que certains voyants ont pu voir chez les
fées sont difficiles à supporter (torture d’individus,
batailles sanguinaires, et autres spectacles de vio-
lence)
22. Ils ne causent pas tous du tort aux humains,
mais ils ont tous le pouvoir d’en faire. Ils
n’extériorisent pas leurs sentiments comme nous,
et leur visage reste toujours indéfinissable.
23. Ils sont invulnérables à nos propres armes. Ils
sont meilleurs médecins que nous et guérissent
très vite les blessures ainsi que les maladies. Ils ré-
sistent d’ailleurs à tous nos maux qui n’ont aucun
effet sur eux. Toutefois, à un moment de leur exis-
tence, leur corps dépérit.
24. Avec leurs armes, ils tuent les vaches et
d’autres animaux, pour en extraire la quintessence
qui leur sert à se sustenter. On dit qu’il s’agit des
parties éthériques, les plus spirituelles de la ma-
tière, celles qui prolongent la vie, et ils laissent les
parties matérielles derrière eux.
25. Ils transgressent les lois humaines, enlèvent les
nourrices pour élever leurs propres enfants, et vo-
lent aussi les enfants d’humains qui sont emmenés
définitivement dans les royaumes invisibles qu’elles
habitent. Beaucoup d’atrocités sexuelles et de
crimes abominables leur sont attribués. On sait
aussi qu’ils mentent fréquemment, car ils sont hy-
pocrites et ont encore bien d’autres défauts.
Ce qu’il y a d’extraordinaire dans cette énumération,
c’est que le comportement des fées est, à certains
égards, identique à celui des prétendus Extraterrestres
qui occupent les Ovnis et « enlèvent » temporairement
des individus des deux sexes, y compris des enfants.
Toutes les phrases et tronçons de phrases en gras dans
cette liste, concernent des actions que commettent aussi
les Aliens de nos jours. Les autres traits non mis en
exergue ne sont que des spéculations gratuites pour ex-
pliquer le comportement des fées et leur monde en fonc-
tion de l’univers conceptuel qui prévalait chez les seers
écossais de la fin du XVIIe siècle. De plus, l’attitude des
fées évoque davantage des êtres portés sur le mal que
sur le bien, ce qui correspond au comportement des dé-
mons.
Enlèvements dans des tourbillons
De nos jours, les prétendus « Extraterrestres » enlèvent
des gens et les emmènent bien souvent dans un appa-
rent vaisseau spatial, plus rarement sur une « autre
planète », ou encore dans une « base souterraine ». Au-
trefois, les fées emmenaient les captifs dans leur « pays »
sans modus operandi connu, et surtout sans utiliser de
machine volante. La plupart des personnes abductées
étaient incapables de fournir la moindre explication sur
le processus mis en œuvre pour leur capture. Très rares
étaient celles qui se sont rappelées vaguement avoir eu
l’impression d’avoir été emportées dans une sorte de
tourbillon éolien puis avoir perdu conscience. En Écosse
on appelait ces phénomènes oiteag sluaigh. Il s’agissait
de petits tourbillons de vent qui pouvaient se former par
temps calme. Ils étaient soupçonnés par les anciens ha-
bitants des pays celtes, mais aussi les pays germa-
niques, d’être des fées qui choisissaient cette apparence
pour enlever des individus et les introduire dans leurs
mystérieuses demeures 218 . Quelques auteurs parlent
aussi de petites nappes subites et compactes de brouil-
lard dans lesquelles les victimes auraient pénétré avant
de se retrouver au pays des fées, mais ils n’en disent
guère plus. C’est notamment le cas de George Hender-
son qui cite des cas de fées qui se transforment en
nuages de brouillard épais 219 . Or, brouillards, fumées,
nuages et tourbillons étranges, sont parfois cités dans

218G. F. Black, Folklore Society Country Publication, Vol. III. Orkney and
Shettlands Islands, Northcote W. Thomas, 1901, pages 51 et 26-27.
219Lewis Spence, The Fairy Tradition in Britain, Londres, Rider & Co, 1948,
pages. 255, 232, 268, 152, 269-270.
les récits modernes d’Ovnis, car certains de ces « objets »
volants ont été vus y pénétrer ou en jaillir.
Il n’y a pas que dans les traditions européennes que
l’on retrouve cette notion de tourbillons et de brouillards
qui auraient servi aux fées de milieu, ou de camouflage,
pour faciliter les rapts supposés d’êtres humains. E. C.
Parsons fait mention de croyances amérindiennes sur
les tourbillons de vent et de poussière qui étaient sup-
posés être des mauvais esprits. Ceux qui étaient saisis
par ces phénomènes pouvaient tomber malades, et une
légende rapporte l’enlèvement d’une jeune fille par un
« homme-tourbillon » chez les indiens Pueblo 220 . Même
dans les traditions arabes, il est dit que les Djinns se
déplacent dans des tourbillons. Au Japon, les petits
tourbillons étaient autrefois considérés comme le milieu
des mauvais esprits. Les Grecs anciens, quant à eux,
avaient aussi la même croyance pour les petits tourbil-
lons de poussière221. On peut donc constater que cette
conviction était largement répandue chez des ethnies
anciennes qui n’avaient pourtant pas de contacts entre
elles.
Selon Lewis Spence, les nourrices étaient enlevées
pour allaiter les enfants de fées, car les fées femelles
n’ont pas de lait. Ces entités enlevaient aussi des Jeunes
gens, notamment ceux ayant des talents d’artistes (mu-
siciens, chanteuses, etc.). Parfois, lorsqu’un captif était
restitué à son monde naturel, c’était pour constater qu’il
était considéré comme mort depuis de nombreuses an-

220E. C. Parsons, Pueblo Indian Religion, Chicago, 1938, vol. 2, page 178 plus la
note.
221John C, Lawson, Modem Greek Folklore and Ancient Greek Religion Cam-
bridge, 1910, page 140.
nées, et que les conditions du milieu local avaient consi-
dérablement changé. Beaucoup de ceux qui revenaient
avec ce décalage de temps souvent énorme, ne suppor-
taient plus de vivre dans leur nouvel environnement, et
se sentaient dans l’obligation de regagner le lieu d’où ils
étaient revenus222. Cette dernière allégation paraît exa-
gérée car on ne comprend pas comment les personnes
impliquées auraient pu avoir l’envie de regagner le gîte
des fées ni surtout comment elles s’y seraient prises
pour ce faire. De nos jours, les anomalies temporelles
sont aussi connues dans les cas d’abduction par des
Aliens, mais elles ne concernent que quelques heures en
général, plus rarement quelques jours, alors qu’autrefois
on parlait de plusieurs années.
Lady Gregory confirme l’enlèvement définitif de jeunes
gens doués pour la musique, le chant, ou la danse, pour
distraire les fées. C’est cette situation, paraît-il, qui au-
rait été à l’origine du dicton suivant ; « Les gens que
Dieu aime meurent jeunes223 ». La raison donnée de leur
capture nous semble sans fondement, car aucune de ces
victimes n’a eu la chance de revenir pour confirmer ce
qui relève d’une simple supposition. Si ces incidents se
sont réellement déroulés, alors c’est pour un tout autre
but qu’il nous est impossible de déterminer, mais qui ne
manque pas d’inquiéter.
D’une façon générale, rares étaient les « ravis » qui re-
venaient au pays avec des souvenirs conscients de leur
séjour chez les fées. Ils étaient même surpris, voire ef-

222Lady Gregory, Visions and Beliefs in the West of Ireland, 1920. Réédition
chez Gerrards Cross, Buckinghamshire, GB. Colin Smythe Ltd. 1970, page 149.
George Henderson, Survivals in Beliefs Among the Celt, Glasgow, J.
223

MacLehose, 1911, page 124.


frayés, en réalisant qu’un temps parfois très grand
s’était passé alors que pour eux il ne s’était pas écoulé
plus d’un jour ou deux. A. C. Haddon cite plusieurs cas
d’enlèvement avec restitution, mais les victimes de ces
incidents n’ont pas été en mesure de raconter ce qui
leur était arrivé. D’ailleurs, il précise bien ceci à propos
de ces personnes :
« Nous savons que les gens du pays des fées met-
tent quelque chose dans leur bouche pour les empê-
cher de parler224 ».
Il s’agit plus vraisemblablement d’une amnésie, com-
me en ont enregistré de nos jours des gens « enlevés par
des Extraterrestres ». C’est un obstacle que l’on peut
contourner grâce à la régression hypnotique, du moins
en apparence, car se sont probablement les entités qui
produisent des leurres de réalité virtuelle grimés en sou-
venirs.

Les fées et la sexualité


L’un des principaux intérêts des fées envers les êtres
humains est sans aucun doute tout ce qui a trait à leur
sexualité. Ce n’est certes pas perceptible à travers les
récits collectés par les folkloristes et les historiens spé-
cialisés. En effet, il ne faut pas perdre de vue que les ta-
bous d’antan sur la sexualité étaient extrêmement ri-
gides. À cause de cela ils ont empêché les personnes qui
avaient des contacts avec les fées de révéler la réalité
d’une situation ahurissante et même traumatisante.

224A. C. Haddon. «Folklore Miscellanea», in Folk-Lore. vol IV, Londres, 1893,


page 353.
C’est ce qui explique que les historiens, sciemment ou
inconsciemment, font l’impasse sur un aspect pratique-
ment méconnu du public, y compris de nos jours.
Jacques Vallée, qui a été le premier chercheur à avoir
fait des rapprochements entre les fées et les occupants
des Ovnis, avait d’ailleurs noté cet intérêt des entités
pour la sexualité. Il en fait mention dans son livre cité
dans l’épigraphe de ce chapitre, de la manière suivante,
page 172 :
« Sans le contexte sexuel – sans les histoires
d’échanges de sages-femmes humaines, de mariage
croisé avec les Gentils (les fées – NDA), dont nous
n’entendons jamais parler dans les contes de fées
modernes – il est douteux que la tradition concernant
les fées eût survécu à travers les âges ».
La seule évocation de cet aspect libidineux chez les
fées dans les écrits anciens, nous l’avons notée dans un
chapitre de Claude Lecouteux, qui indique ceci :
« La littérature allemande du Moyen Age reconnaît
aux nains (aux fées – NDA) une certaine sexualité. Ils
enlèvent les mortelles ou tentent de les violer 225 ».
C’est peu, mais c’est très significatif. Au reste, le mot
lutin donné en France à ces entités, a fourni le verbe lu-
tiner, dont l’un des sens est celui-ci : harceler de fami-
liarités galantes.
Nous avons réalisé cette face cachée des fées en étu-
diant d’abord à fond les prétendus enlèvements mo-
dernes par d’apparents Extraterrestres, et ensuite les
« possessions » et les « transports au sabbat », par de

225 Claude Lecouteux, op. cit., pages 114-115.


non moins apparents démons. Notre intention était de
trouver des rapports analogiques entre ces deux types
de phénomène, et nos constats sont allés au-delà de nos
espérances comme nous l’avons vu par ailleurs. Du
reste, dans Lumières Dans La Nuit, nous avions publié
un article qui est une version moins détaillée de nos
deux précédents chapitres 226 . Or, comme nous l’avons
établi, les parallèles les plus saisissants sont liés à la
sexualité des êtres humains.
Certains auteurs anglo-saxons font quand même de
brèves allusions à cet intérêt des fées pour la sexualité,
même s’ils utilisent pour ce faire une phraséologie pudi-
bonde soucieuse de ne pas choquer leurs lecteurs. Par
exemple Katharine Briggs, dont l’adolescence a été mar-
quée par le puritanisme de son époque, fait quelques
brèves et timides allusions enrobées de pudeur qui, à la
lumière de ce qui a été dit ci-dessus, deviennent beau-
coup plus significatives.
C’est ainsi qu’elle écrit ces phrases, riches de sous-
entendus :
« Le rapt de jeunes et jolies femmes pour être ma-
riées à des rois ou des princes de fées était une pra-
tique aussi courante que celle des nourrices. Il
semble d’ailleurs que ces captives ont été souvent
assistées par les sages-femmes que les fées sollici-
taient […] On a attribué diverses raisons à la capture
de mortels par les fées : l’acquisition d’esclaves,
d’amoureux, de musiciens talentueux, de lait humain

226Lumières Dans La Nuit (BP 3, 86 800 St. Julien-l’Ars). n° 358, novembre


2000, page 33, «Les contactés américains des années 1950»-, n° 359 et n° 360,
2001, «Extraterrestres et démons».
pour les bébés de fées. Mais peut-être que le but ma-
jeur était d’injecter dans les ressources génétiques
déficientes des fées, du sang frais et de la vigueur
humaine […] On suppose que les enfants censés vo-
lés par les fées représentent un tribut payé au Diable
ou bien pour renforcer la lignée de ces créatures, ou
bien par passion pour leur beauté227 ».
« Mariées à des fées » et « assistées par des sages-
femmes » sont des expressions qui impliquent des rap-
ports sexuels et des accouchements, donc de bébés ;
« amoureux » se passe de commentaires ; quant à « sang
frais et vigueur humaine », et « renforcer la lignée des
fées », ces terminologies peuvent être ramenées à la col-
lecte de matériaux génétiques. Le lecteur aura noté que
les personnes abductées de nos jours par des Aliens ré-
vèlent les mêmes situations en termes dénués de toute
ambiguïté et de pudibonderie, comme nous l’avons vu
dans la première partie du dossier précédent.
La retenue de Katharine Briggs s’est davantage ex-
primée lorsqu’elle a évoqué les Lamies des Romains et
les Empuses des Grecs. Elle ne les présente pas sous
leur véritable réputation, bien qu’elle admette en termes
très mesurés qu’Apollonius de Tyane a été en butte aux
tentations d’une de ces entités 228. Or les Lamies et les
Empuses sont considérées comme des démons suc-
cubes, c’est-à-dire des esprits portés sur la luxure, qui
se travestissaient en jolies femmes pour avoir des rap-
ports sexuels avec des hommes.

227Katharine Briggs, An Encyclopedia of Fairies, New York, Panthéon Books,


pages 65, 66 et 71.
228 Katharine Briggs. op. cit., page 261-262.
Ce qui nous fera une excellente transition pour citer
des fées très portées sur le sexe, que cite Nancy Ar-
rowsmith, folkloriste contemporaine apparemment non
obsédée par des tabous d’un autre âge. Sous le terme
Night-Elfes, elle regroupe de nombreuses « espèces » de
fées lubriques portant les noms suivants : Alp,
Calccatràpole, Cinciut, Marantuile, Marui, Nachtmännle,
Nachtmart, Painajainem, Pandafeche, Quaeldrytterinde,
Rudge-Pula, Schrätteli, Schrecksele, Shishimora, Stendel,
Toggeli, Waallriiter. La France avait ses nombreux Follets
et l’Italie regorgeait de Folletti, tous bien connus pour
être de « chauds lapins ». Nancy Arrowsmith n’hésite
d’ailleurs pas à comparer les Folletti aux incubes (ver-
sion mâle des succubes), car ils avaient un comporte-
ment identique axé essentiellement sur les rapports
sexuels avec des femmes229.
Chose intéressante à signaler, le même auteur indique
que les Night-Elfes paralysaient leurs proies, lesquelles
ne pouvaient même pas crier. Toutefois, si ces dernières
parvenaient à bouger une quelconque partie de leur
corps, le charme était rompu et la victime était sauve,
débarrassée de son tourmenteur. Douze méthodes diffé-
rentes sont ainsi détaillées qui pouvaient interrompre le
processus du contact avec l’entité230. Rappelons que la
chercheuse américaine Ann Druffel, à propos des abduc-
tions modernes perpétrées par des Aliens, dénombre dix
méthodes pour interrompre le cours d’un tel incident,

Nancy Arrowsmith & George Moorse, A Field Guide ta the Little People.
229

New York, Pocket Books. 1978, page 124.


230 Nancy Arrowsmith, op. cit.. page 123.
dont plusieurs sont identiques à celles de Nancy Ar-
rowsmith231. Là encore, l’analogie est très significative.

Autres aspects
Nous citerons encore brièvement d’autres particularités
propres aux fées, afin de permettre au lecteur d’avoir
une idée plus large sur tout ce qui a trait à leur compor-
tement :
– Les fées étaient bipolaires, comme l’étaient d’ail-
leurs les daimons des Grecs anciens, c’est-à-dire
que leur comportement reposait sur une forme de
dualisme. Donc elles pouvaient se montrer sous un
jour favorable ou défavorable selon « le cas. Néan-
moins, beaucoup d’actions malfaisantes leur ont
été imputées.
– Elles accomplissaient les actes les plus absurdes,
obligeant des gens à respecter des tabous ridicules
qu’il ne fallait pas rompre sous peine d’une puni-
tion. Il ne fallait pas dire ou faire quelque chose
d’interdit, sinon une sanction tombait pouvant aller
jusqu’à la mort d’un animal appartenant à la vic-
time, ou de celle-ci elle-même ! De même elles
avaient tendance à s’immiscer dans la vie privée de
certains individus, s’intéressant à des futilités et se
livrant à des actes aberrants.
– Les traditions ont davantage véhiculé leur côté
négatif que leur côté positif, ainsi que leur habitude
systématique à vouloir tromper les êtres humains et

231Ann Druffel. How to Defend Yourself Against Alien Abduction, New York,
Three Rivers Press, 1998.
à leur jouer des mauvais tours. Les conseils et les
avertissements qu’elles leur prodiguaient se trans-
formaient souvent en menaces, et les prophéties ca-
lamiteuses sur l’avenir qui leur était réservé abon-
daient. Toutefois, les actions bienfaisantes sont
aussi signalées, notamment leur pouvoir de guérir
les maladies (tout comme celui de les provoquer).
– D’une façon générale, on a beaucoup exagéré les
actions des fées, leur attribuant des faits et des mé-
faits n’ayant que des causes naturelles ou encore
inventés par de fertiles imaginations. Par exemple
on les a accusées de susciter des intempéries ayant
détruit des récoltes et fait périr des animaux en les
rendant malades ; tout comme certains rapts défi-
nitifs d’enfants et de jeunes filles commis par des
bohémiens ou des nobles, pratique courante à ces
époques reculées. C’est ainsi que le vol d’enfants au
berceau a donné naissance à la légende des change-
lings, substituts faits de bois et de chiffons trans-
formés en « bébés de fées ». De telles actions sem-
blent davantage d’origine humaine plutôt que
« surhumaine », la transmission orale ayant rajouté
des fictions.
– Toutefois, des phénomènes de hantise (polter-
geists), ont été imputés aux lutins espiègles dès le
XIIe siècle, s’il faut s’en remettre à Claude Lecou-
teux, lequel se réfère à un écrit de Hugues de
Mous 232 . Dans les pays germaniques et Scandi-
naves, ces esprits-fées sont appelés aussi Polters-
prites, nom qui a la même parenté que poltergeist.

232 Claude Lecouteux, op. cit., pages 185-186.


L’ouvrage le plus fourni en nombreux détails sur le
comportement des fées et leurs pouvoirs, que nous
avons pu acquérir, est celui de l’anthropologue Walter
Yeeling Evans-Wentz, qui n’a malheureusement pas été
traduit en français 233 . Il couvre les fées de Grande-
Bretagne et d’Irlande, avec quelques allusions aux fées
de notre Bretagne. Pour la France, l’œuvre de Paul Sébil-
lot, rééditée en huit volumes en 1982, nous paraît l’une
des plus remarquables234. Malheureusement, le purita-
nisme étant ce qu’il était à l’époque de ces deux auteurs,
les tabous sur la sexualité qu’il imposait ne leur ont pas
permis de mettre au jour la face cachée du comporte-
ment des entités. D’évidence, les actions commises par
les fées s’apparentent très fortement à celles des démons
dévoilées lors des procès de sorcellerie, et à celles des
« Extraterrestres » de nos jours révélées par les régres-
sions hypnotiques.

Conclusions
Comme déjà précisé, pour se faire une idée plus proche
de la réalité sur ce qu’étaient les fées, il est indispen-
sable d’étudier aussi les « démons » d’hier et les « Extra-
terrestres » d’aujourd’hui. Sans cette précaution,
l’approche risque d’être grandement faussée par les
idées reçues de l’orthodoxie rationaliste que respectent
les historiens. C’est ce que nous avons fait, ce qui nous
a permis d’entrevoir une image bien différente de celle
des folkloristes et des anthropologues, mais aussi des

W. Y. Evans-Wentz, The Fairy Faith in Celtic Countries, 1911. Réédition à


233

New York, Library of the Mystic Arts, 1990.


234 Paul Sébillot. Le Folklore de la France, Paris. Imago, 1982.
ésotéristes traditionnels. D’ailleurs, Claude Lecouteux,
qui n’a probablement pas étudié les « démons », et en-
core moins les « Extraterrestres », avoue ceci : « Qui
tente de savoir ce que sont les nains (les fées – NDA)
reste sur sa faim, et sa perplexité ne disparaît point235 ».
Il n’existe d’ailleurs aucun historien du folklore qui ac-
ceptera d’étudier les trois types d’entités pour tenter
d’en dégager les similitudes qui permettent de tirer un
enseignement substantiel non conformiste. Le dogme
sacro-saint du rationalisme et une presse « bien-
pensante » servile, ne permettent pas à des universi-
taires de faire un tel travail sans risquer des retours de
flamme préjudiciables pour leur carrière.
Si ces universitaires avaient consenti à violer les ta-
bous de l’establishment, ils auraient pu, tout comme
nous, entrevoir un nouvel aspect discerné en étudiant
ces trois types d’entités d’apparences différentes. Leur
comportement, tout comme les pouvoirs dont ils sem-
blent disposer sont absolument identiques. Toute la
« magie » déployée par les fées se retrouve chez les « dé-
mons » comme chez les Aliens, ce qui veut dire que ce
sont les mêmes entités sous des apparences différentes
totalement fallacieuses.
En outre, cette « magie » repose essentiellement sur
des leurres psychiques induits dans l’esprit des per-
sonnes ciblées. Il n’y a jamais eu de « pays des fées », ni
de « sabbats », tout comme il n’y a pas de « vaisseaux
spatiaux » ni de « bases souterraines extraterrestres ».
Toutes les images « vues » et mémorisées par les témoins

235 Claude Lecouteux, op. cit., page 14.


ne sont que des scénarios de réalité virtuelle créés à par-
tir du cerveau des personnes ciblées.
Ces entités ne possèdent pas une nature physique
comme la nôtre. Elles sont vraisemblablement d’une
d’essence fluidique, comme déjà précisé par ailleurs. Ce
qui explique qu’elles peuvent pénétrer nos matières, y
compris le cerveau humain, ce qui leur permet de le
conditionner comme elles le désirent.
Elles ont aussi un certain pouvoir sur l’air ambiant et
sur toutes les matières puisqu’elles peuvent les pénétrer,
agissant sur les particules élémentaires qui les consti-
tuent afin de modeler des formes physiques temporaires.
Ces actions sont peu courantes, et probablement mises
en œuvre uniquement lorsque la nécessité s’impose. Par
exemple, autrefois les fées laissaient des empreintes de
leurs pieds, ou plutôt de leurs apparentes chaussures.
De nos jours, les « Extraterrestres » matérialisent des
« machines volantes » qui laissent des traces au sol lors-
qu’elles atterrissent, des images sur des pellicules et des
films, ainsi que des échos sur les écrans des radars. Ces
dols auraient pour finalité de convaincre les populations
que ces êtres sont aussi matériels que nous le sommes.
Ainsi, le nouveau mythe élaboré avec ces artifices peut
se développer et s’implanter solidement dans l’esprit du
public.
Le mythe moderne des Extraterrestres, extrêmement
bien documenté depuis la fin de la Seconde Guerre
mondiale, tout comme le mythe ancien des démons mis
au jour lors des procès de sorcellerie, nous permettent
aujourd’hui de mieux saisir la valeur que l’on peut ac-
corder aux témoignages sur les fées. Quand un mythe
est à bout de souffle et en voie d’extinction, un autre lui
est substitué. Il arrive aussi qu’ils se chevauchent du
fait de glissements, de superpositions, voire d’amalga-
mes, et que plusieurs types d’entités cohabitent en-
semble. C’est ce qui permet aux « morts » de côtoyer les
fées, les « démons » et les Aliens, même si ce sont en fait
les entités elles-mêmes qui se mettent à leur image. Tout
comme des apparitions de personnages divins comme
Jésus et les archanges peuvent aussi se mêler à ces co-
médies, ce ne sont pas les exemples qui manquent, no-
tamment dans les abductions par de pseudo-Extrater-
restres.
Les mythes sont une affaire d’univers conceptuel. Ils
sont temporaires, car les esprits évoluent avec le temps,
donc ils naissent et meurent comme ceux qui s’y accro-
chent. Mais ce sont les mêmes entités qui les créent et
s’en servent pour nous mystifier, ce qui leur permet de
tirer du genre humain le profit qui leur est indispensable
pour, qui sait ? peut-être survivre.
Les rationalistes ont toujours affirmé que les récits de
fées n’étaient que des élucubrations de mythomanes,
des divagations de grands-mères séniles, et autres ex-
pressions traduisant leur mépris du sujet. Ils en ont dit
autant des « possessions démoniaques » et des « trans-
port au sabbat », incidents étiquetés différemment selon
les opinions en vigueur chez ces gens-là236.
Or, on se rend compte maintenant que le mythe des
fées prend une nouvelle dimension. Il fait partie d’une
longue suite de croyances en des formes intelligentes
malicieuses qui ont jalonné l’histoire de nos civilisations

236 Carlo Ginzburgh. Le Sabbat des sorcières, Paris, Éditions Gallimard, page 9.
au minimum depuis Sumer, là où a été inventée
l’écriture, ce qui a permis d’en consigner l’existence 237.
La similitude du comportement et des pouvoirs de ces
créatures élusives, quelle que soit leur identité du mo-
ment, est la preuve la plus solide de leur existence. Le
mythe moderne des Extraterrestres en fournit une autre.
En effet, quelque chose qui n’existe pas peut-il laisser
des traces physiques comme des empreintes sur le sol,
des images sur pellicules et des échos sur les radars,
censés appartenir à des machines volantes inconnues ?
Mieux ; crée-t-on des commissions spéciales militaires
pour enquêter sur un mythe, comme cela a été fait aux
États-Unis pendant vingt ans pour les Ovnis, et de la
façon la plus officielle qui soit ? En conséquence,
l’hypothèse liée à des superstitions ou des fantasmes de
société est à éliminer définitivement.
On doit maintenant considérer de subtiles manipula-
tions mentales perpétrées par une intelligence inconnue
inorganique capable d’opérer comme un endoparasite et
de se sustenter à partir de quelque chose qui émane des
êtres humains. Dans nos derniers livres nous avons
émis cette possibilité, tablant sur le fait que les entités
doivent agir probablement plus pour leurs propres inté-
rêts que pour les nôtres. On ne peut pas prouver une
telle hypothèse, mais divers éléments mis bout à bout
lui octroient un certain crédit. Il n’y a rien de gratuit en
ce bas monde, et les entités ne sont sûrement pas sur
Terre depuis l’aube de nos civilisations pour jouer avec
nous ni pour nous faire des cadeaux.

237Manfred Lurker, Dictionary ofGods, Goddesses, Devils and Démons.


Londres, Routledge, 1987, pages 192, 207 et 208.
Est-ce cette situation, subodorée par certains de nos
Anciens, tel Porphyre (234-305) et d’autres l’ayant pré-
cédé, qui aurait été à l’origine de l’ésotérisme et de
l’occultisme, ainsi que de leurs dérives ? S’agirait-il d’un
secret qui se serait transmis de maîtres à disciples sur
une base acroamatique uniquement, comme disaient les
Grecs anciens de la transmission orale, au sein de « col-
lèges invisibles », de « fraternités » et autres « sociétés
secrètes » à caractère spirituel ? Dans ce cas, ce secret
aurait-il été sciemment travesti en « pierre philosophale »
dans le but de rester obscur à ceux n’ayant pas un « be-
soin de savoir » et afin d’égarer les esprits âpres au
gain ? Ce secret a-t-il été symbolisé ensuite dans la litté-
rature du Moyen Age, matérialisé et christianisé sous
forme d’objets tel le graal, au moment où les croisades
en Terre Sainte monopolisaient la foi et les énergies ?
Autant de questions auxquelles il est difficile de ré-
pondre, car le faire obligerait à fournir des preuves, et
dans un domaine où les incertitudes prennent le pas sur
les certitudes, il est impossible de trancher définiti-
vement. Notons toutefois que l’on trouve une indication
très ancienne d’une école de pensée axée sur le mystère
de la création. Elle figure sur une tablette d’argile trou-
vée en 1903 à 300 km au nord de Bagdad sur le site ar-
chéologique d’Assour, capitale des Assyriens (800 avant
J. C.). En effet, un texte y figure sur trois colonnes, la
première en sumérien, la deuxième en akkadien, et la
troisième en un langage inconnu non encore déchiffré de
nos jours238. Ceci indique que ceux qui ont gravé cette
tablette utilisaient peut-être une forme d’écriture secrète

238Alan F. Alford, When the Gods Came Down, Londres, Hodder & Stoughton.
2000, page 2.
incompréhensible des non-initiés. Le texte en sumérien
prouve que ce mystère de la création a été « importé » à
Assour avec les croyances sumériennes. Ce qui a permis
à l’auteur Zecharia Sitchin d’écrire toute une série de
livres de spéculations très engagées sur l’origine de
l’homme. Par exemple, dès son premier litre, il prétend
que les tablettes sumériennes exhumées par les archéo-
logues indiquent que l’être humain a été « façonné » par
des « dieux » extraterrestres. Ceux-ci auraient exercé des
manipulations génétiques sur l’homo erectus, dont
l’espèce existait déjà avant l’arrivée sur Terre de ces
étrangers. Même s’il interprète à sa manière une légende
pour l’adapter aux récits d’observations d’Ovnis mo-
dernes, il semble avoir parfaitement compris que
l’intelligence a été donnée à l’humanité pour servir les
intérêts d’une forme de vie supérieure. En effet, il af-
firme que l’homo sapiens a été créé pour devenir un es-
clave au service de maîtres sans scrupules attirés par
les richesses minières de notre planète239.
Le problème, avec Zecharia Sitchin, c’est que son hy-
pothèse ne justifie pas le comportement des entités vis-
à-vis du genre humain, depuis plusieurs millénaires. Le
bénéfice qu’elles tirent de l’exploitation de l’humanité a
peu de chance d’être aussi bassement matériel, en sup-
posant qu’il l’ait été il y a plusieurs milliers d’années. En
effet, d’évidence il ne l’est plus depuis très longtemps, et
ne l’a probablement jamais été.
On peut aussi trouver d’autres traces de l’existence de
« Mystères » dans l’antiquité, supposés receler des se-
crets sur l’origine de l’humanité. Par exemple, certains

239 Zecharia Sitchin, The Twelth Planet, New York, Stein and Day, 1976, cha-
pitre XII.
auteurs anciens citent les « mystères gnostiques chré-
tiens », liés à la connaissance ultime de Dieu, des dieux
et de leur création du genre humain. Tout comme ils
mentionnent les « mystères orphiques », dont le « secret
des secrets » concernait la connaissance du « vrai Dieu ».
On peut penser que d’autres « Mystères » antiques de-
vaient également être focalisés sur la même sorte de
connaissance secrète, à l’image des « Mystères
d’Eleusis », des « Mystères de Demeter », des « Mystères
de Dyonisos », etc240. D’ailleurs, Mircea Eliade, qui a été
professeur d’histoire des religions à Chicago, écrivait à
ce sujet en 1978 :
« On connaît peu de choses sur les Mystères
d’Eleusis et les manifestations d’orphisme antécé-
dentes ; encore que la fascination qu’ils ont exercée
sur les meilleurs esprits d’Europe durent plus de
vingt siècles constitue un fait religieux hautement si-
gnificatif et dont les conséquences n’ont pas encore
été totalement comprises 241 ».
Quoi qu’il en soit, les activités de ces entités (ou être
multiple) qui opèrent un peu comme le fait un essaim
d’abeilles, c’est-à-dire en intelligence collective, font in-
déniablement peur à nos gouvernants. À notre époque il
n’est que de se reporter aux multiples manœuvres de
désinformation bien souvent grotesques des pouvoirs
politiques, scientifiques et militaires, visant à dénigrer
les observations d’Ovnis, pour se rendre compte à quel
point ces phénomènes sont particulièrement redoutés.

240 Alan F. Alford, op. cit., pages 15 et 16.


241Mircea Eliade, Histoire des croyances et des idées religieuses, Paris, Payot,
1978, p. XIV.
Effectivement, les défenseurs du rationalisme, cette « po-
lice de la raison », sont toujours là pour veiller au grain.
Le dernier exemple connu dans ce genre est la critique
défavorable publiée dans Le Figaro du 1er août 2000 à
propos du livre de l’ancien astronaute Gordon Cooper.
Or, cet ouvrage n’était pas encore traduit en français à
ce moment-là puisqu’il ne l’a été qu’en 2001 242. On peut
donc se demander pour quelle raison ce quotidien a
éprouvé le besoin de brocarder un livre uniquement ac-
cessible en langue anglaise, qui plus est édité aux États-
Unis243 . Cela s’explique par le fait que Gordon Cooper
cautionne l’existence des Ovnis car il en a vu lui-même.
Mieux : il confirme l’incident relatif au fameux crash
d’Ovni de Roswell, qui s’est produit au Nouveau-Mexique
au début de juillet 1947. Dès lors, l’ancien officier de
l’US Air Force est ramené au même niveau que celui des
ufologues dénoncés comme étant des « conspiration-
nistes paranoïaques ». Quelle pusillanimité.
La lâcheté des rationalistes n’a aucune limite. Pierre
Riffard, et ce sera là notre dernier mot, a d’ailleurs défini
le rationalisme comme suit :
« La répression attaque l’ésotérisme de front, le dé-
nigrement de côté, le travestissement de dos. La ré-
pression vient surtout des autorités, du pouvoir ; le
dénigrement, des individus et du peuple ; le traves-
tissement, des intellectuels 244 ».
Une citation qui se passe de tout commentaire.

242Gordon Cooper, Nous ne sommes pas seuls dans l’espace, Paris, Presses du
Châtelet, 2001.
243 Gordon Cooper, Leap of Faith, New York, Harper & Collins, 2000.
244 Pierre A. Riffard, L’ésotérisme, Paris, R. Laffont, 1990, page 22.
Après avoir évoqué les contacts d’antan avec une in-
telligence supérieure, nous allons nous intéresser à di-
vers types de contacts modernes dont certains pour-
raient masquer des abductions. C’est le sujet de notre
prochain chapitre.
7

Contacts divers avec une


intelligence supérieure

Je crois que la plupart des chercheurs et des théra-


peutes spécialisés dans le domaine des abductions,
sont eux-mêmes des contactés ou des abductés.
Edith Fiore, Ph. D„ Encounters, New York, Bantam
Doubleday, 1989, p. 324.

Introduction
Il existe des milliers de livres et de revues dont beau-
coup ont disparu de nos jours, qui rapportent des té-
moignages de bonne foi relatifs à des situations suggé-
rant très fortement la présence sur Terre d’une intelli-
gence inconnue. Bien évidemment, les pouvoirs ont tou-
jours nié ce problème, et ils sont même allés jusqu’à le
rejeter publiquement avec mépris. Pire, certains d’entre
eux ont mis sur pied des programmes ou des services
prétendus chargés de faire des recherches, mais dont le
but réel était d’expliquer l’inexplicable en termes de ba-
nalisation. C’est ainsi que l’US Air Force pour les États-
Unis a créé de tels rideaux de fumée afin, notamment,
d’évacuer les observations d’Ovnis.
Ces témoignages, dont les plus significatifs sont de
première main, constituent la matière première dont se
servent les chercheurs privés pour tenter de démêler cet
écheveau de mystères. Cela leur permet de tenter une
approche plus ou moins objective de cette énigme, mais
ils n’ont que ces éléments à soumettre à leur sagacité.
Ils ne disposent donc que de preuves testimoniales tan-
dis que, malheureusement, les preuves scientifiques font
défaut.
Les revues et les livres consacrés aux observations
d’Ovni et de leurs occupants, essentiellement aux États-
Unis, regorgent d’incidents en tout genre. Certains sont
crédibles, d’autres le sont moins, et on en trouve même
qui dégagent un fort relent de mystification. Le premier
obstacle à franchir est donc d’essayer de faire le tri pour
écarter le faux du vrai, chose qui n’est pas toujours fa-
cile car chaque chercheur se base sur ses propres cri-
tères de sélection. Toutefois, même quand un choix a été
opéré sur des bases très rigoureuses, un deuxième
écueil surgit. Il concerne les apparences prises par
l’incident décrit. Peu de chercheurs conçoivent que les
souvenirs restitués par les témoins peuvent s’apparenter
à des parodies. Il arrive donc que beaucoup d’entre eux
se font piéger tant par le contenu des descriptions que
par leurs propres idées aprioristes.
Ce n’est pas tout. Il existe d’autres achoppements.
Parmi eux figure celui-ci : un scénario peut en cacher
un autre, ce dernier pouvant lui aussi masquer une
troisième fiction. Par exemple, d’une façon générale, les
chercheurs n’ont pas vraiment pris conscience qu’une
rencontre du 1er, 2e ou 3e type, peut dissimuler une
abduction, même si la personne concernée n’en a gardé
aucun souvenir. Or, nous l’avons vu plus tôt, une ab-
duction n’est généralement qu’un simulacre
d’enlèvement physique, hormis de rares exceptions qui
confirment la règle. Et que cache exactement une ab-
duction ? Nul ne le sait avec certitude. En fait, il semble
que les dols créés par cette intelligence supérieure se
superposent comme des poupées gigognes, chaque co-
médie dissimulant une autre mise en scène. En consé-
quence, nous ne saurons jamais combien il y a de
leurres, ni même s’il existe un souvenir de la réalité. Il
est même probable que les entités aient bloqué la mé-
moire consciente et inconsciente des personnes visées
sur ce qui s’est vraiment passé. Donc, tout ce que ces
dernières prétendent avoir perçu ne correspondrait qu’à
des fictions.
La chercheuse Edith Fiore, citée dans l’épigraphe de
ce chapitre, s’est parfaitement rendu compte que de
nombreuses personnes pouvaient avoir vécu une abduc-
tion sans pour autant le savoir. Elle écrit notamment
ceci dans l’un de ses livres :
« Afin de vous aider à découvrir si vous avez vécu
une rencontre avec des Extraterrestres, je vais dé-
crire les signes et les symptômes qui vous fourniront
des indications. Il n’est pas nécessaire de les avoir
enregistrés tous […] Souvent, un seul d’entre eux
peut être le côté visible de l’Iceberg 245 ».
À noter que cette psychologue médicale, quelque
temps après avoir rédigé son livre cité en référence, s’est
aperçue qu’elle avait été elle-même victime d’une abduc-
tion. Ce qui donne à penser que d’autres « abduction-
nistes », pour ne pas dire tous, sans le savoir ou le sa-
chant mais ne voulant pas l’admettre, sont eux-mêmes
des abductés.

245Edith Fiore, Ph. D., Encounters, New York, Bantam Doubleday, 1989, p..
124.
Deux cas français
Nous avons évoqué ci-dessus la possibilité que des con-
tacts classiques de type 1 à 3 puissent camoufler une
abduction. On parle beaucoup de ces incidents qui se
multiplient aux États-Unis, et on néglige à tort les cas
potentiels enregistrés en France. Citons deux incidents
s’étant produits chez nous.
Le premier date du 18 octobre 1954 et entre dans
cette catégorie, compte rendu succinct repris ci-après
émane d’une enquête de M. et Mme Ameil publiée dans la
revue Lumières Dans La Nuit. Il figure aussi en plus con-
densé dans notre livre consacré à la vague de 1954 en
France246. Le voici restitué dans ses grandes lignes :
« M. Gaston Bachelard, garde champêtre à Gelles,
Puy-de-Dôme, roule en voiture vers 17 h 30 sur la
D. 52. Peu avant le lieu-dit Champille, il aperçoit un
gros objet en forme de cigare ou de citerne de couleur
marron posé à quelques mètres de la route. Ses deux
extrémités sont en forme de pointe. Sa taille est es-
timée à 10 m de long et de 2,5 m de haut. Le moteur
de son véhicule a des ratés et se met à tousser. Puis,
le témoin se sent à demi-paralysé ou hypnotisé.
Il a l’impression de n’être plus maître de sa voiture et
il se retrouve à Coheix, au sud de Mazaye, sans sa-
voir pourquoi ni comment, car cette localité ne figure
pas sur le trajet qu’il doit emprunter. Des témoins
l’ont vu arriver blême et très choqué. Coheix se
trouve sur la D. 558. Une heure plus tard, en compa-

Jean Sider, Le Dossier 1954 et l’imposture rationaliste, Villeselve, éditions


246

Ramuel, 1997, p. 260.


gnie de plusieurs agriculteurs, le témoin revient là où
il avait vu la « citerne », mais elle a disparu247 ».
À l’époque, on ne parlait pas d’enlèvements et encore
moins d’abductions, et le premier cas du genre, celui des
époux Hill ne s’est déroulé qu’en 1961. Donc les enquê-
teurs, qui ont œuvré sur cette affaire en 1968, ne pou-
vaient pas soupçonner autre chose qu’un incident cu-
rieux, mais sans plus. On ne saura jamais si
M. Bachelard a enregistré un missing time, ni s’il a été
soulevé avec sa voiture de la D. 52 pour être déposé sur
la D. 558, ni s’il y a conduit lui-même le véhicule, son
esprit étant sous le contrôle d’une intelligence étrangère
à la sienne.
Voici le deuxième cas enregistré également dans
l’Hexagone.
Deux ans après le cas Bachelard, soit en 1956, une
autre rencontre atypique pour l’époque s’est produite
dans le sud-est de notre pays. Nous tenons tous les dé-
tails de l’enquête depuis novembre 1992 grâce à notre
correspondant Robert David, lequel a bien connu l’une
des deux personnes qui ont fait l’enquête auprès du té-
moin principal. À notre connaissance, cette affaire n’a
jamais été publiée jusqu’ici, et ne le serait pas encore si
nous ne l’avions pas retrouvée par hasard en recher-
chant un autre témoignage.
Nous résumerons le compte rendu rédigé par Robert
David pour le limiter à ses éléments les plus intéres-
sants.

247 Lumières Dans La Nuit, n° 97, décembre 1968, p. 11.


En avril 1970, M. Muller, chef du personnel de l’hôtel
Carlton à Cannes, apprend à notre correspondant que le
père d’un de ses employés avait assisté à un spectacle
insolite impliquant une « soucoupe volante ». M. Muller,
qui connaît l’intérêt que Robert David porte aux phéno-
mènes Ovnis, lui propose de faire une enquête auprès
du témoin en compagnie de M. July, chirurgien-dentiste
à Vallauris. Les trois hommes décident donc de se
rendre au domicile de l’observateur à La Napoule, Alpes
Maritimes, le dimanche 12 avril 1970. Au moment où il
a été rencontré, le témoin, M. L… (anonymat demandé),
était âgé d’une cinquantaine d’années et travaillait
comme mécanicien dans une carrière locale.
En 1956 (date exacte non connue), M. L… habitait
Mandelieu, même département. Deux soirs de suite, vers
20h00, alors qu’il rentrait chez lui à bicyclette sur la
route de Cannes à Mandelieu, il a pu voir un spectacle
anormal dans le ciel. Il s’agissait d’un disque brillant
d’une lumière rouge et violette aveuglante qui faisait en-
core mal aux yeux un long moment après avoir été ob-
servé. Il semblait y avoir une coupole sur le dessus mais
ses contours n’étaient pas nets. Le phénomène laissait
derrière lui une traînée lumineuse plus brillante que
l’objet lui-même.
Puis, M. L… a vécu ensuite une expérience ahuris-
sante qu’il n’a accepté de raconter qu’avec beaucoup de
réticence et après s’être longuement fait prier. Voici son
récit :
« Un autre soir, alors que je dormais au premier
étage de ma maison dans une chambre où se trou-
vaient également ma femme et mon fils Bernard, je
me suis réveillé et redressé sur le lit en rejetant les
couvertures, sentant une présence bizarre. Grâce
aux lumières des lampadaires de la R. N. 7 qui pas-
se près de mon domicile, j’ai pu apercevoir, penchés
sur moi, trois individus qui me contemplaient attenti-
vement. J’ai essayé de crier, mais les mots se sont
bloqués dans ma gorge et tous mes membres sont
restés paralysés. Mon épouse, pourtant nerveuse au
point se s’éveiller cm moindre bruit, restait pourtant
inerte, de même que mon fils.
« Sur un signe du personnage placé au pied de mon
lit, l’individu situé à ma gauche m’a saisi le bras et
m’a fait une sorte de clé, me tordant les articulations
et me faisant très mal. J’ai voulu hurler mais là en-
core je ne n’ai pu articuler le moindre son. Puis les
trois êtres sont repartis par la porte-fenêtre que
j’avais laissée entrebâillée avec les volets ouverts. Je
me trouvais alors dans un état semi-léthargique,
mais j’ai pu voir ensuite une lumière intense qui
éclairait l’embrasure de la fenêtre, et j’ai pu distin-
guer un engin passant rapidement, identique à ceux
vus précédemment. Il devait être entre 1h00 et 2h00
du matin.
« Quelques heures plus tard, quand j’ai voulu me le-
ver pour aller à mon travail, je n’ai pas pu y arriver.
J’ai ressenti des douleurs dans tous les membres
ainsi qu’une crispation au plexus solaire. De plus, je
me sentais « vidé » mentalement. Quand j’ai pu aller
voir un médecin, celui-ci n’a pas pu trouver l’origine
de mon mal, mais il m ‘a donné un arrêt de travail de
cinq jours.
« Les individus auxquels j’ai eu affaire portaient une
combinaison ajustée transparente qui semblait très
souple, laissant voir en dessous des vêtements dont
je n’ai pu remarquer la couleur. Ils devaient être faits
d’une seule pièce car je n’ai vu ni boutons, ni ferme-
ture Éclair. Ces êtres ressemblaient à des hommes,
mais ils étaient assez petits, entre 1,40 m et 1.60 m.
Ils portaient comme une cloche transparente sur la
tête, probablement en matière souple, qui reposait
sur les épaules. J’ai pu bien scruter le visage de ce-
lui qui était a ma gauche, éclairé par les lumières de
la RN7. Son teint n’était ni jaune ni vert mais
sombre, grisâtre comme un escargot ; le nez était
mince et droit ; la bouche était normale, non lippue,
mais elle ne bougeait pas ; les yeux étaient un peu
comme ceux des Japonais, mais placés plus sur les
côtés de la figure ; les cheveux étaient sombres,
noirs, courts comme coupés en brosse. Il n’avait ni
barbe, ni moustache ; la main qui m’a saisi le bras
était nue, sans griffes, avec des doigts un peu plus
longs que les nôtres, mais il s’agissait de doigts hu-
mains et d’une main humaine. Je n’ai pas pu voir
leurs pieds, ni leurs jambes, car ces parties de leur
corps ne se trouvaient pas dans l’éclairage des lam-
padaires de la RN7 ».
M. L… a ajouté qu’il n’avait pas fait d’autres observa-
tions depuis cet incident de 1956, et il cherche plutôt à
oublier ce qu’il a vécu. Lorsqu’il a voulu raconter sa mé-
saventure à ses proches, on s’est moqué de lui.
L’histoire s’étant ébruitée, elle s’est vite répandue dans
la localité et quand le témoin passait dans la rue, il était
l’objet de la risée du voisinage. Il était devenu « le fada
qui a vu des Martiens ». Ce qui explique qu’il s’est vite
replié sur lui-même, allant jusqu’à faire une dépression
nerveuse. D’après son épouse, M. L… avait beaucoup
changé depuis l’incident. Le témoin n’a jamais varié
dans la description de l’expérience qu’il a vécue, cela a
été vérifié auprès des membres de sa famille et de ses
quelques amis qui en avaient eu connaissance248.
Il s’agit ici d’un cas de bedroom-visit, et comme dans
le cas Bachelard il anticipe un type de contact qui ne
sera connu seulement qu’à partir des années 1980, es-
sentiellement aux États-Unis. Comme les gens qui les
ont expérimentés ont révélé sous régression hypnotique
avoir été « enlevés », M. L… a pu ou dû vivre une abduc-
tion dont il n’a pas gardé le souvenir au niveau du cons-
cient. À moins qu’une action quelconque bien réelle ait
été effectuée sur son corps ou son esprit, mais sur la-
quelle nous ne saurons hélas jamais rien.

L’affaire de Sospel
Nous évoquerons maintenant un autre incident de be-
droom visit, qui s’est déroulé en France. Il s’agit d’une
rencontre du 3e type dont les détails ont été révélés
dans la revue Lumière Dans La Nuit, mais sans les suites
vécues par le témoin que nous divulguerons ci-
dessous249. Les tenants et aboutissants de cette affaire
étant fort longs, là encore nous avons été contraints de
la réduire à ses lignes essentielles.
Le témoin unique de ce cas est anonyme dans l’article
de LDLN, mais son nom nous a été fourni par notre in-
formateur. Il s’agit de Mme Ilona Ghisbain, 65 ans au

248Robert David, rapport transmis { l’auteur dans un courrier daté du 11 no-


vembre 1992.
249Lumières Dans La Nuit, n° 299, octobre 1989, page 28, enquête de Marc
Tolosano et de J. C. Dulbur.
moment des faits, d’origine hongroise. À l’époque, elle
était domiciliée à Sospel, Alpes Maritimes. La date de
l’incident se situe dans la nuit du 29 au 30 avril 1983,
et l’enquête initiale a d’abord été faite par J. C. Dufour le
3 mai 1983 chez le témoin lui-même.
Mme Ghisbain a prétendu qu’au cours de cette nuit-là,
alors qu’elle dormait avec son mari dans une chambre
du rez-de-chaussée de sa maison, a été réveillée « par
une petite lumière rouge se trouvant dans la pièce ». Elle
pense qu’il devait être environ 1hOO du matin. Elle a
alors tenté, en vain, de réveiller son mari. La lumière
rouge s’est mise à grossir jusqu’à devenir une sphère de
même teinte, au point que toute la chambre s’est trou-
vée baignée de cette lumière qui a viré au blanc. Plu-
sieurs êtres sont apparus dans cette lumière, se tenant
dans la pièce, occupés uniquement à la regarder. Leur
nombre a été estimé entre huit et dix. Ils étaient d’une
taille normale d’environ 1,70 m, de stature mince, vêtus
d’une combinaison moulante d’une couleur qui n’a pas
été mémorisée. Ils étaient « de type hindou », mais avec
des cheveux blonds courts et des yeux bleus très
grands.
Puis, un message lui aurait été délivré, sous forme de
mots qui se formaient dans sa tête :
« Nous venons de très loin et nous n’avons aucune
intention belliqueuse. Nous hésitons à nous montrer
par peur de provoquer des paniques. Nous connais-
sons la Terre depuis très longtemps et savons tout
sur elle et sur vous ».
L’un des êtres qui semblait être le chef lui a demandé
ensuite de sortir de sa maison « afin que l’on vous
montre le passé de la Terre car tout est enregistré », a-t-il
précisé sur le même mode de communication.
Mme Ghisbain a obtempéré et s’est retrouvée dehors sur
la plate-forme en bois dominant le ravin et le maquis
alentours. On lui a demandé de regarder le ciel au-
dessus de la crête montagneuse sise de l’autre côté du
ravin de Merlansson. En obtempérant, elle a remarqué
qu’une partie de la voûte céleste se transformait pour
ressembler à un gigantesque écran de télévision ou’ de
cinéma, en devenant tout clair. Puis des scènes du pas-
sé ont commencé à apparaître avec un relief impres-
sionnant. Certaines montraient des animaux préhisto-
riques, d’autres des événements plus récents de notre
histoire, dont des scènes de guerre. Comme elle se plai-
gnait de ces épisodes de carnages qui lui étaient diffici-
lement supportables, « pour lui faire plaisir » elles ont
été remplacées par des vues de la vie du Christ. Elles
étaient « telles qu’on se les représente dans les livres et
les films religieux » selon les propres mots de
Mme Ghisbain.
Après ce spectacle privilégié, elle s’est retrouvée dans
sa chambre où son mari dormait toujours, se retournant
de temps en temps en poussant des grognements. La
lumière blanche illuminait toujours la pièce et les quatre
chiens des époux gémissaient, cachés sous les meubles.
L’un des êtres a saisi un pan de la chemise de nuit de la
dame, pendant qu’un autre la rassurait en lui disant
« Calmez-vous, il ne connaît pas cette matière et il désire
seulement la palper ».
Puis, Mme Ghisbain a posé les questions suivantes :
« Qui êtes-vous ? D’où venez-vous ? On lui a répondu :
« Nous sommes des Extraterrestres. Nous venons de
très loin. Nous ne sommes pas ici pour vous nuire,
bien au contraire ».
S’étonnant de ne voir que des créatures masculines
parmi cet étrange équipage, elle s’est entendue ré-
pondre :
« Nous évitons d’amener des femmes, car c’est dan-
gereux. Mais la prochaine fois, lorsque nous revien-
drons dans un délai de six mois, nous en emmène-
rons afin que vous puissiez les voir et leur parler.
Elle ignore comment ces êtres ont disparu de sa
chambre, mais tout s’est éteint dans la pièce. En se pré-
cipitant sur le balcon dominant le Merlansson, elle a
alors remarqué un « objet lenticulaire semblant flotter
dans le ravin, puis plus rien, ça s’est évanoui sur
place », selon ses propres termes.
J. C. Dufour a pu cerner la personnalité de
M Ghisbain. Il a d’ailleurs utilisé un stratagème, en
me

demandant à son père de s’arranger pour rencontrer le


témoin sous le prétexte d’être intéressé par les maisons
anciennes de la région. M. Dufour père, aujourd’hui dé-
cédé, était à l’époque officier retraité de la prévôté. Il a
pris soin de ne pas lui parler d’Ovnis ni d’Extraterrestres
et cette dame ne l’a pas informée de son expérience. Il a
pu ainsi bavarder avec le témoin durant de longs ins-
tants et l’impression qu’il a retirée de son face-à-face est
que Mme Ghisbain n’est pas du tout une personne extra-
vagante, ni mythomane, ni mystique. C’est aussi le sen-
timent de J. C. Dufour, qui l’a trouvée très posée et tout
à fait équilibrée.
L’article de LDLN donne d’autres informations, re-
cueillies par Marc Tolosano quelques semaines après J.
C, Dufour. Il semble que Mme Ghisbain n’a pas tout dit
lors de la première enquête, ou encore que certains dé-
tails lui sont revenus après sa visite, qu’elle aurait servi
à son collègue. Il existe aussi plusieurs différences dans
les deux versions données, qu’il est difficile d’imputer
aux enquêteurs. Viennent-elles réellement du témoin ?
Ou encore d’une manipulation subtile de sa mémoire
par les entités ? En dépit de ces carences, il faut noter
que si J. C. Dufour a eu connaissance de cette affaire,
c’est grâce à l’indiscrétion d’une amie de Mme Ghisbain à
qui elle s’était confiée, laquelle connaissait l’enquêteur.
Le témoin, par peur de passer pour une déséquilibrée,
n’avait raconté son expérience qu’à son mari et à cette
amie intime.
En ce qui concerne la promesse d’une autre visite six
mois plus tard, il n’y a eu rien de tel, ni par la suite.
Toutefois, pendant tout ce temps, Mme Ghisbain n’a ces-
sé de développer une angoisse grandissante au fur et à
mesure que la date fatidique approchait. Or, à la suite
d’une seconde visite faite la même année, J. C. Dufour a
appris que quelques jours avant l’échéance des phéno-
mènes de poltergeist de plus en plus étranges se sont
produits dans la maison. Il y a eu des coups dans les
meubles, des déplacements d’objets, etc… Un soir, un
énorme buffet où se trouvaient des pots de confiture,
s’est mis à basculer lentement avant d’envoyer valser sa
cargaison à travers la pièce. Ces phénomènes se sont
estompés après la date prévue pour le « rendez-vous250 ».
Cette affaire est également atypique, car dans le cas
de visites en chambre, les entités n’ont nul besoin de
faire sortir le contacté sur le pas de la porte de son do-
micile pour lui faire voir les scènes quelles qu’elles
soient. Ou bien cela se passe chez lui, ou bien à bord

250J. C. Dufour, correspondances avec l’auteur du 24 avril 1990 et du 21 juillet


2001.
d’un supposé vaisseau spatial. Le lecteur aura noté que
des phénomènes de poltergeist, évoqués dans un cha-
pitre précédent, peuvent se produire après une abduc-
tion. Il aura aussi remarqué que, comme dans le cas cité
avant, le conjoint du témoin est resté endormi ou plutôt
neutralisé. Cette situation, par contre, est typique des
visites en chambre qui viendront à la connaissance des
chercheurs bien plus tard.
D’autre part, une fois de plus, on ne comprend pas la
finalité de ce contact d’apparence inutile et absurde. À
moins que le psychisme du témoin se soit prêté idéale-
ment à ce type de manipulation, qui correspondrait à
une sorte de conditionnement mental pour l’exploiter à
on ne sait trop quel niveau. Nous ne parvenons pas à
entrevoir une autre explication cohérente justifiant le
déploiement de tous les artifices utilisés, de la boule lu-
mière rouge aux poltergeists.
À noter que l’auteur chinois Shi bo signale dans son
premier livre, une affaire qui possède un épisode iden-
tique à l’un de ceux cités dans le contact de Sospel. Il
s’agit d’une rencontre du 3e type s’étant produite le 2
mai 1981 dans la province de Shaansi. Le témoin prin-
cipal, invité à venir à bord d’un Ovni atterri, a été lui
aussi gratifié d’un spectacle qui est apparu sur un
écran. Ainsi il a pu voir « défiler une série d’images re-
traçant les diverses époques de la Chine antique 251 ».
Ce qui démontre que ces situations phénoménales
sont universelles.

251Shi Bo, La Chine et les Extraterrestres, Paris, Mercure de France, 1983, p.


238.
Contact à connotation religieuse
Ce cas nous a été aimablement communiqué par Jean-
Marie Bigorne, enquêteur pour la revue Lumières Dans
la Nuit, l’enquête initiale ayant été faite par Patrick
Valembois, de Lens.
Le samedi 5 avril 1974 vers 22 h 30, Mme Vve Briquet,
de Bully-les-Mines, Pas-de-Calais, est accoudée sur le
bord de sa fenêtre, occupée à prier. C’est une femme très
pieuse, et elle espère ainsi obtenir du « ciel » un signe ou
un geste quelconque, pour compenser les malheurs
qu’elle a enregistrés dans sa vie.
Soudain, elle aperçoit au-dessus de l’église Saint-
Macloud, à une centaine de mètres de son domicile, une
énorme forme de feu ovale, de couleur orange, aussi vo-
lumineuse que le clocher. Mme Briquet est très émue, au
bord des larmes, mais elle se sent comme paralysée. Elle
appelle ses deux petits-fils et son fils, mais ceux-ci ne
parviennent pas tout de suite à sauter de leur lit, étant
eux-mêmes incapables de bouger. Finalement l’un des
petits-fils parvient à vaincre la paralysie, et à venir à la
fenêtre pour voir le phénomène descendre et disparaître
derrière un bouquet d’arbres. L’horizon a alors paru
s’embraser comme si un incendie avait éclaté, puis tout
est redevenu normal.
Voici maintenant les suites bizarres enregistrées après
cet incident :
– Mme Briquet n’a plus enregistré les maux de cœur
qu’elle avait avant et a retrouvé une « nouvelle san-
té ».
– Deuxième observation le 1er mai 1974 : évolution
de 2 Ovnis lenticulaires qui montaient jusqu’aux
nuages et descendaient à proximité du sol, et ce à
plusieurs reprises.
– Deux ans plus tard, une nuit, M me Briquet a senti
une présence dans sa chambre. Elle a eu
l’impression que quelqu’un la saisissait aux poi-
gnets, et ce à plusieurs reprises, sans que cela
l’effraie. Elle pense qu’il s’agissait de son mari dé-
cédé qui s’est manifesté à elle, et elle en a ressenti
un grand bonheur.
– Apparition de la Vierge Marie grandeur nature sur
le bord de la cheminée de la chambre de
Mme Briquet. Le témoin pense maintenant que les
Ovnis sont « très proches du phénomène religieux ».
– Un ami de Mme Briquet, professeur d’un de ses
petits-fils, qui s’intéressait aux Ovnis, a vécu une
mésaventure ahurissante. Il avait été lui-même té-
moin de plusieurs observations de ces étrangetés.
Par la suite, des phénomènes de poltergeist se sont
déclenchés chez lui. Des ombres passant par les fe-
nêtres sont entrées dans sa maison. Des présences
immatérielles se sont manifestées la nuit pour le
harceler. Il a tellement été marqué par ces événe-
ments qu’il a failli perdre la raison. Un jour, il a
brûlé et détruit toute sa documentation, ses en-
quêtes, ses livres sur les Ovnis et les phénomènes
paranormaux. Plus tard il a regretté ce geste et ne
comprend toujours pas ce qui l’a poussé à agir de la
sorte.
Dans cette affaire, le lien religieux est directement lié
à la personnalité de Mme Briquet, une personne très
croyante, pratiquante qui plus est. Il tend à démontrer
que quel que soit le type de phénomène qui est montré
aux yeux ou à l’esprit des témoins, ils émanent tous de
la même intelligence supérieure252.
Nous aurions pu citer d’autres contacts de ce genre,
où le côté religieux figure en bonne place avec des phé-
nomènes faisant intervenir des Ovnis et des poltergeists.
Toutefois, nous avons jugé qu’il était inutile d’en citer
d’autres, étant donné leur caractère répétitif qui aurait
pu lasser le lecteur.

Les contacts de Jean-Claude Pantel


À propos de poltergeists, nous signalons qu’un auteur
français, lui-même contacté, a produit un ouvrage en
deux tomes sur les nombreux phénomènes de ce type
qu’il a expérimentés au cours de sa vie. Son cas est cer-
tainement le plus impressionnant venu à notre connais-
sance en plusieurs dizaines d’années d’intéressement
pour ces anomalies. Il s’appelle Jean-Claude Pantel, et
la lecture de ses aventures et mésaventures ne peut
laisser personne indifférent.
Curieusement, dans le cas de cet homme, ce sont
d’abord les phénomènes de poltergeist qui se sont dé-
clenchés dans son environnement, bien avant qu’il
n’enregistre sa première rencontre avec des entités à
l’image d’êtres humains. De plus, de nombreuses per-
sonnes de sa famille et de ses relations, tous nommé-
ment cités, ont pu témoigner de leur réalité. C’est en
1967 que J. C. Pantel a commencé à subir les multiples

252 Enquête de M. Patrick Valembois, datant de décembre 1976, obtenue par


l’auteur grâce { la courtoisie de M. Jean-Marie Bigorne, enquêteur pour la
revue Lumières Dans La Nuit).
tracasseries et inconvénients de ces étranges manifesta-
tions, en plein cœur de Marseille, là où il résidait à
l’époque.
Voici une liste non exhaustive des anomalies consta-
tées par celui qui les a vécues, et des informations qu’il
a appris des entités qui l’ont manipulé :
– Chutes de projectiles très proches de lui : cail-
loux, billes d’acier, boules de pétanque, lames de
rasoir qui se fichent dans des troncs d’arbres et des
boiseries, etc…
– Ampoules électriques qui explosent à son pas-
sage.
– Portes qui s’ouvrent inopinément sans cause ap-
parente.
– Objets divers se déplaçant tout seul.
– Portes et fenêtres qui sortent de leurs gonds.
– Anomalies de déplacement du contacté.
– Anomalies de déplacement d’une voiture.
– Anomalies de déplacement d’un ascenseur.
– Plaques d’égout qui voltigent au passage du con-
tacté.
– Massacre annoncé d’animaux au zoo de Marseille,
qui se réalise, apparemment perpétré par les enti-
tés.
– Phénomènes de lévitation et de téléportation
d’objets et du contacté.
– Trous en alvéoles dans des vitres de magasins
causés par des projections de billes.
– Dégâts divers devant témoins comme produits par
un homme invisible.
– Déboires avec l’employeur et les logeurs à cause
des phénomènes.
– Dématérialisation/rematérialisation d’objets dont
des portes de meubles.
– Dématérialisation du contacté en présence de té-
moins et rematérialisation dans un autre lieu.
– Invisibilité du contacté et l’un de ses proches avec
anomalie spatio-temporelle.
– Vêtements quittant le corps du contacté, et ce en
pleine rue, devant témoins.
– Perte de contrôle des mouvements de personnes.
– Vision d’un événement futur qui se réalise.
– Rencontres avec des personnages bizarres dont le
comportement est anormal.
– Des entités invisibles s’exprimant vocalement an-
noncent à l’avance qu’ils vont changer le cours d’un
grand événement sportif. Elles prévoient aussi des
accidents mortels qui se réalisent ou qu’elles ont
provoqués.
– Elles laissent penser aussi qu’elles sont à l’origine
de diverses calamités, dont des chutes d’avions et
des disparitions de personnes aux quatre coins du
monde.
– Diversité de provenances et d’espèces chez ces en-
tités.
– Mort violente fortuite ou provoquée de 4 amis
chers du contacté.
Nous laissons le soin au lecteur de découvrir dans
l’ouvrage de cet auteur, comment le contacté a réagi à
ces situations véritablement invraisemblables, et surtout
comment il les a « gérées ». Nous ne parlerons pas des
enseignements qu’il a reçus de plusieurs entités qui se
sont manifestées par des voix sous des patronymes à
consonance terrienne. Les channels américains nous ont
déjà habitués à ces discours qui ne brillent que par
leurs contradictions quand on les compare les uns par
rapport aux autres. L’enquête de John Klimo sur les
médiums le démontre sans conteste. Voici d’ailleurs ce
qu’il en dit :
« Beaucoup de gens trouvent ces messages relati-
vement inutiles ; du bla-bla-bla psychologique vague
et facile, des permutations et une paraphrase
d’idées stéréotypées du domaine public 253 ».
Il est sûr que lorsque les entités parlent d’écologie, de
paix dans le monde, d’altruisme et autres sentiments
nobles, le contacté va accepter ces discours sans se po-
ser de questions. Puis il va « oublier » tous les tourments
qu’il a pu endurer et les informations traumatisantes
avouées ou suggérées par les entités, car il va les consi-
dérer comme des épreuves pour tester ses facultés de
résistance. C’est ce qui est arrivé à J. C. Pantel et bien
d’autres avant lui.
Certes, il existe des abductés et des contactés qui pré-
tendent que leur vie a radicalement changé, en bien gé-
néralement. Mais combien de vicissitudes ayant gâché
leur vie dissimulent-ils sciemment ou inconsciemment ?
Par contre, nous savons qu’il y a aussi les malchanceux
qui ont sombré dans la folie, ou qui se sont livrés à
l’alcool et la drogue. D’autres ont enregistré tellement de
malheurs qu’ils se sont suicidés, ou sont décédés de

253 John Klimo, Les médiateurs de l’invisible, Paris, R. Laffont, 1991, p. 147.
mort violente suspecte. Quoi qu’il en soit, nous avons le
très net sentiment que J. C. Pantel a, été totalement
mystifié par ces formes d’intelligence. En effet, elles lui
ont servi des hâbleries et des spectacles qui l’ont totale-
ment « conditionné » à une forme de croyance bien parti-
culière. Manifestement, le comportement invraisem-
blable et absurde des entités ne l’a pas tellement désar-
çonné. Apparemment, lui aussi paraît avoir avalé l’appât
sans avoir pris conscience de l’hameçon. Ce qui
n’empêche pas que les deux tomes qu’il a écrits sont très
riches en informations, mais avant de les lire, il est re-
commandé de boucler solidement sa ceinture254.
Au fait, que penser de cette suggestion selon laquelle
les entités pourraient provoquer des tragédies en tout
genre ? Est-ce un mensonge ou la vérité ? Compte tenu
des pouvoirs énormes qu’elles semblent posséder sur
l’esprit et la matière, on peut envisager cette possibilité,
mais là encore comment prouver son bien-fondé ?

Les contacts de Barbara Bartholic


Barbara Bartholic est une chercheuse américaine qui a
vécu depuis son enfance des contacts extraordinaires
avec des entités appartenant à une intelligence supé-
rieure. Elle est ensuite devenue, à partir de 1977, une
« abductionniste » très performante. Elle prétend avoir
mené des recherches sur plusieurs centaines
d’abductés, et elle a d’ailleurs été une collaboratrice du
chercheur français Jacques Vallée, lui fournissant bon
nombre de ses enquêtes originales.

Jean-Claude Pantel, Les visiteurs de l’espace-temps. Villeselve, éditions


254

Ramuel, Tome I, 1997 ; tome II ; 1998.


En 1988, elle pensait encore que la Terre était à la
veille d’une invasion de créatures venues de l’espace.
Puis, à la lumière de ses propres investigations incluant
des régressions hypnotiques sur des abductés, elle croit
prendre conscience d’une autre réalité. Depuis quelques
années elle estime maintenant que le phénomène des
abductions a été une partie intégrante majeure du fonc-
tionnement de nos sociétés depuis leurs origines. Toutes
ces entités, quelles que soient leurs apparences et leurs
prétendues provenances, représentent pour elle une
« direction suprême » qui domine notre planète. Elle croit
aussi que cette « direction suprême » a dirigé les événe-
ments de l’histoire de l’humanité à partir des temps pré-
historiques, et qu’elle domine notre monde « depuis des
éternités ».
À l’en croire, ces entités orchestrent les bains de sang
périodiques auxquels personne ne semble capable de
mettre un terme, bien que tout le monde dise vouloir la
paix. Elle va jusqu’à citer en exemple les massacres du
Rwanda et de Bosnie. C’est, de manière très tranchée et
à un niveau plus élevé, ce qui est suggéré dans les allé-
gations de J. C. Pantel. Notons au passage que certains
occultistes de la fin du XIXe siècle, tel Stanislas de
Guaïta, en ont dit autant du Yahvé de la Bible 255.
Il est quand même intéressant d’observer que diffé-
rents chercheurs, à des époques séparées de plusieurs
décennies, sont parvenus à cette même conclusion, qui
reste cependant impossible à prouver. Nous reviendrons
sur le dieu d’Israël dans nos conclusions.

255Stanislas de Guaïta, La clé de la magie noire, Paris, éditions Guy Trédaniel,


réimpression de l’édition de 1897, p. p. 316 et 317.
Autre coïncidence, tout comme S. de Guaïta et nous,
Barbara Bartholic est convaincue que les entités se re-
paissent de nos émotions. À ce sujet, elle va jusqu’à su-
bodorer que, pour les besoins des entités, l’espèce hu-
maine pourrait être une de leurs créations par ingénierie
génétique. Cela, « afin de vivre par procuration à travers
nous les expériences de la vie que nous appréhendons
de première main ».
Elle va aussi jusqu’à affirmer ceci :
« J’ai fourni à maintes reprises des exemples pour
démontrer comment cette faction travaille à diminuer
et à détériorer l’intégrité personnelle des humains.
La façon la plus efficace de saboter notre recherche
de la conscience totale, c’est de nous faire douter de
notre propre intégrité. Au point que je n’exclus même
pas l’hypothèse selon laquelle le mode de fonction-
nement conscient et le mode de fonctionnement in-
conscient de notre cerveau n’aient été rigoureuse-
ment séparés. Cela aurait pour objet de nous couper
hermétiquement de toute prise de conscience concer-
nant les entités, et de nous maintenir dans
l’ignorance absolue sur la façon dont elles interagis-
sent avec nous ».
C’est énorme, et toujours aussi indémontrable de fa-
çon catégorique.
Nous citerons encore quelques éléments faisant partie
de l’hypothèse que s’est forgée cette chercheuse. Que le
lecteur soit prévenu : ils sont très engagés, aussi nous
lui conseillons de ne pas les prendre au premier degré.
Comme expliqué dans le précédent chapitre, chaque
spécialiste des abductions semble lui-même manipulé
au niveau de ses propres convictions, de façon telle qu’il
opte pour des conclusions différentes de celles de ses
confrères. Ces éléments, parmi beaucoup d’autres, sont
les suivants :
– Le bien et le mal sont des constructions artifi-
cielles installées sur Terre pour mettre en scène des
conflits.
– Bien des caractéristiques attribuées aux Aliens se
retrouvent chez les démons.
– Ces entités se sont toujours sustentées à nos dé-
pens à partir des décharges émotionnelles intenses
que nous émettons à certains moments critiques.
– Elles utilisent les êtres humains comme des pions
totalement ignorants.
– Elles nous manipulent à partir d’un niveau dont
nous ne sommes pas conscients. Les humains
obéissent aux ordres sans savoir ce qu’ils font ni
réaliser qu’ils sont manipulés.
– À chaque vague d’Ovnis, il y a une augmentation
brutale de la criminalité et de la violence. Il n’existe
aucune recherche officielle sur les effets secon-
daires des vagues d’Ovnis qui se baserait sur les
statistiques de criminologie, les admissions dans
les hôpitaux et les établissements psychiatriques.
– Tout témoin d’une apparition d’Ovni devrait avoir
beaucoup de choses à dire, mais les entités ont la
capacité de les gommer de leur mémoire. Ceux qui
arrivent à se souvenir vaguement de faits bizarres
ne peuvent pas s’adresser à la police ni à des méde-
cins car on les prend pour des malades mentaux ou
des imposteurs.
– Grâce à leurs marionnettes humaines, les entités
utilisent la télévision pour programmer l’esprit des
gens et les anesthésier. Le procédé qu’elles em-
ploient est connu : les médias évacuent le problème
des enlèvements en l’expliquant par un syndrome
de mémoire artificielle, soutenus en cela par la
communauté scientifique.
– Elles suscitent des situations qui nous forcent à
exercer des contrôles stricts au point de transfor-
mer le gouvernement démocratique (des États-Unis
– NDA) en dictature.
– Elles sont au cœur de l’action et elles prennent
des directives communiquées ensuite aux diri-
geants politiques.
– Elles se servent des humains pour manipuler cer-
tains événements. Elles agissent de façon telle que
la violence s’exacerbe jusqu’à devenir incontrôlable.
– L’apparition du SIDA est un événement manipulé
par la « direction suprême » de ces entités. Tout
comme certaines disparitions d’êtres humains, dont
des enfants, leur sont imputables.
– Ce sont les structures énergétiques composant
nos émotions qui servent d’aliment aux entités, et
elles s’intéressent surtout aux obsessions, dont
celles relatives au sexe. Elles récoltent des énergies
subtiles et font moisson de nos souffrances.
– Les entités sont capables d’implanter des illusions
comme faux souvenirs dans la mémoire des hu-
mains et d’effacer les vrais.
– Elles ont été en interaction avec nous et se sont
nourries de toutes-nos souffrances depuis l’aube de
l’histoire. Ce sont des entités prédatrices, et aussi
parasites.
– Elles ont toujours dominé les hiérarchies de pou-
voir depuis la plus lointaine antiquité et les domi-
nent encore aujourd’hui sous des masques divers.
– Dans certains cas de contact avec ces entités, cela
peut aboutir au suicide du contacté, ou celui-ci
sombre dans l’alcoolisme et la drogue.
– Le contraste est immense entre la réalité et ce que
nous croyons qu’il arrive.
Le lecteur aura noté quelques incohérences. Par
exemple, si les entités sont capables de gommer tous les
vrais souvenirs et de les remplacer par des faux, com-
ment Barbara Bartholic peut-elle tirer l’enseignement
cité brièvement ci-dessus ? En effet, si tous les souve-
nirs des abductés sont faux, comme nous le pensons,
tous les épisodes restitués sont des leurres, et il est im-
possible de construire du vrai à partir du faux. On ne
peut que faire des suppositions.
Toutefois, l’activité de ces entités étant largement dé-
montrée, les implications de leur présence sur Terre ne
doivent pas être écartées d’un revers de manche sous
prétexte qu’il n’existe pas de preuves telles qu’elles sont
conçues par la science.
Il y a un autre problème avec Barbara Bartholic : elle
croit fermement que les entités sont des Extraterrestres
matériels comme nous, qui plus est de diverses espèces,
dont l’une collaborerait avec certains groupes militaires
américains à on ne sait trop quels projets inavouables.
Elle croit aussi qu’il existe des anges et autres person-
nages supposés d’essence divine et elle espère qu’ils dé-
barqueront bientôt pour nous aider à sortir du guêpier
dans lequel l’humanité est tombée. Dès lors, on peut se
convaincre que les entités ont dû lui fournir tous les
éléments qui lui ont permis de se forger une hypothèse
très personnelle, mais aussi très pessimiste, sur le rôle
qu’elles jouent sur Terre. Si certaines de ses assertions
sont possibles, par contre d’autres relèvent de la
science-fiction.
Ce qui veut dire que Barbara Bartholic a basculé dans
une forme de paranoïa en prenant pour argent comptant
toutes les allégations que nous venons de citer ci-
dessus. Le fait qu’elle ait été elle-même une abductée
depuis sa tendre enfance n’est sûrement pas étranger à
sa façon de concevoir le problème qui nous intéresse ici.
D’ailleurs, elle affirme qu’un chercheur important de
la côte Est des États-Unis – qu’elle ne nomme pas mais
il doit s’agir de Budd Hopkins qui réside à New York –
est « tombé entre les griffes des Aliens ». Elle en dit au-
tant « d’un professeur d’une grande université de la côte
Est », qu’elle laisse dans l’anonymat mais on comprend
qu’il s’agit du Dr John Mack, qui demeure à Boston…
Apparemment elle n’a pas réalisé qu’elle est exactement
dans la même situation qu’eux256.

Les contacts des channels


Le channeling est une autre facette du spiritisme, et il
connaît une grande vogue aux États-Unis, en gros de-
puis les années 1960-1970. C’est un aspect moderne de

256Synthèse de conversations entre Barbara Bartholic et George Andrews


tenues à Tulsa, Oklahoma, du 25 avril au 12 mai 1994, traduction en français
par « J. F. Gille et Dominique», document fourni { l’auteur par J. F. Gille en
1995.
la médiumnité qui fait intervenir des entités dont
l’identité est toujours différente selon le channel (mé-
dium), mais qui sont censées être immatérielles et évo-
luer dans une réalité différente de la nôtre. Il s’agit de
supposées sources désincarnées – guides spirituels ter-
riens, extraterrestres, ou divins issues d’un « plan supé-
rieur » ou d’une « autre dimension ». Les terminologies
employées varient presque à l’infini pour désigner des
entités du même type que les Aliens des abductions. Au-
trement dit, il y a autant d’esprits désincarnés que
d’individus qui prétendent recevoir leurs messages,
avertissements, et enseignements.
En d’autres termes, le channeling est encore une
autre technique de manipulation des entités exercée par
télépathie sur certains individus pour des intentions qui
ont peu de chance d’être honnêtes, comme nous l’avons
déjà vu ci-dessus. Bien entendu, il y aura toujours des
inconditionnels pour vous dire que certains channels
sont en contact avec des entités bien intentionnées en-
vers les êtres humains. Il est vrai que l’on trouve parmi
ces gens-là des personnes qui reçoivent des entités avec
qui elles « dialoguent », un matériel digeste et fort bien
tourné, dans lequel figurent des réflexions très justes
sur les travers de nos sociétés. Certaines transmissions
peuvent même être d’une haute élévation de pensée et
de spiritualité. Le problème, c’est que ces entités, qui
peuvent lire dans l’esprit des humains, ne font que ré-
pondre à l’attente de leurs « proies ». Pendant ce temps-
là, ces experts en mensonges et en hypocrisie profitent
probablement du contact pour « charger leurs batteries »
au détriment de celles des personnes ciblées. En effet, le
trait commun de ces expériences implique très souvent,
pour ne pas dire toujours, une grande fatigue enregis-
trée par les channels après chaque contact. Tous, à des
degrés divers, ont eu l’impression d’avoir été ponction-
nés de leur énergie. Nous avons déjà amplement démon-
tré ce point important dans nos précédents ouvrages.
Récemment nous avons acquis au début de 2001, un
livre de Joe Fisher, auteur et journaliste américain. Cet
homme a publié plusieurs ouvrages sur divers phéno-
mènes paranormaux, et dans le dernier, très autobio-
graphique, il dénonce sa propre descente aux enfers, car
il a été lui-même embarqué dans le spiritisme durant
plusieurs années par l’intermédiaire de channels.
Joe Fisher a donc dialogué avec les « Esprits », et dans
le matériel qu’ils lui ont donné, il a cru trouver
l’essentiel de ses aspirations. L’une des entités, par
exemple, affirmait avoir été sa fiancée dans une autre
vie, dans le nord de la Grèce. La « morte » a décrit leurs
aventures amoureuses avec bon nombre de détails,
l’environnement, leur expulsion du village où ils vi-
vaient, le conflit avec les Turcs. Bref, il s’agissait de
données plausibles.
Dans le même temps, il s’est trouvé en contact avec
un autre « Esprit » prétendant avoir été du temps de son
incarnation, pilote dans l’aviation britannique. Il a don-
né son nom et affirmé avoir été tué lors de la seconde
guerre mondiale.
Afin d’en avoir le cœur net, Joe Fisher décide
d’effectuer des recherches pour voir si cette fiancée
grecque et cet aviateur anglais avaient bien existé. Le
voyage qui l’amène en Grèce est décevant. La jeune fille
et la situation alléguées auraient pu exister, mais il n’a
pas été en mesure de découvrir la moindre preuve.
Quant au pilote britannique, il a bel et bien eu une exis-
tence réelle, mais les entités ont habilement utilisé des
faits réels mélangés à d’autres éléments authentiques
n’ayant aucun rapport avec l’aviateur disparu et son
unité.
C’est à partir de ce moment-là que Joe Ficher s’est
rendu compte qu’il avait été mené en bateau. Les autres
données de son livre sont plutôt anecdotiques car
l’auteur se perd dans une foule de détails qui
n’apportent pas grand-chose à la compréhension du su-
jet, pour ne pas dire rien. Toutefois, à la fin du livre, se
trouve un élément fort intéressant qui sera cité ci-
dessous.

Deux témoignages édifiants


Il s’agit d’une lettre reçue par Joe Ficher, rédigée par
une de ses lectrices. En agissant ainsi, nous espérons
que les amateurs de tables tournantes et autres fana-
tiques des dialogues avec les « esprits désincarnés » ré-
fléchiront plusieurs fois avant de se lancer dans de pa-
reilles expériences.
« En lisant votre livre, le dernier reste de croyance
dans le spiritisme que je pouvais avoir a disparu. En
même temps, c’est une sensation de soulagement
que je ressens d’apprendre que je ne suis pas seule
à être arrivée aux mêmes conclusions. J’ai pensé
qu’il fallait que je vous écrive afin d’apporter, moi
aussi, ma contribution. Le monde avait besoin de vos
ouvrages pour comprendre quelle est l’image
d’horreur véritable qui se dissimule derrière une fa-
çade d’amour et de spiritualité. Je me suis moi-même
dite spirite pendant plus de dix ans, en travaillant
comme médium et consultante psychique. Je croyais
sincèrement en ce que je faisais. J’ai vu des gens qui
pleuraient de joie devant les preuves, ou plutôt sup-
posées preuves de survie, que je leur donnais. Ils di-
saient : « Vous avez un don ». Et je les croyais,
mais maintenant je sais que c’est une malédiction.
« Je suis née médium, et cela ne m’a jamais été d’un
grand secours. J’ai été inévitablement aspirée dans
le spiritisme dès mon plus jeune âge. Au début je
croyais que c’était finalement une aide que d’être
avec des gens qui allaient comprendre mes capacités
et les accepter. J’ai été entraînée dans un cercle de
développement afin de mieux maîtriser mes talents
de communication avec les Esprits, pour établir des
relations avec mes Guides. Lorsque je suis parvenue
à ce but, c’était une sorte de pays enchanté, avec
des merveilles qui se renouvelaient sans trêve. En
fait, je venais d’ouvrir la Boîte de Pandore des hor-
reurs.
« Mes Guides se manifestaient, comme ils le font au-
près de tous les médiums qui pratiquent le channe-
ling, en montrant une grande sagesse et le désir
d’aider l’humanité. Je suis sûre que vous pouvez ap-
précier la sensation d’amour, de bien-être, que vous
recevez pendant ces contacts directs d’esprit à es-
prit. En réalité, c’est un bourrage de crâne qui vous
accapare complètement.
« Dès le début, mes Guides semblaient vouloir me
faire progresser pour accomplir un grand projet, un
travail important pour lequel j’étais née, selon eux,
afin d’œuvrer en compagnie d’un Maître Spirituel. Où
que j’aille, j’étais assaillie, subissant un lavage de
cerveau avec cette idée. Bon nombre de médiums in-
dépendants m’avaient donné le même message, en-
core et encore. Il est bien certain que, dans ces condi-
tions, je pouvais me tenir face à un auditoire, pen-
dant qu’un torrent de philosophie inspirée coulait de
mes lèvres. Mes Guides étaient des voyants, et leurs
prédictions des événements à venir étaient flam-
boyantes, magnifiques, extraordinairement détail-
lées. Comment n’aurais-je pu avoir foi en ces créa-
tures fantastiques qui ne se trompaient jamais ?
« Ensuite cela a commencé, doucement, insidieuse-
ment. Je veux parler de la manipulation mentale.
Vos amis Sanford et Aviva ont eu de la chance
d’avoir pu s’échapper à temps. Je n’ai pas eu cette
veine-là. Ma vie a été dévastée par ces Guides. Le
détail de mon existence est trop long pour être com-
muniqué ici. Néanmoins je dois vous dire que je n’ai
pas encore rencontré une seule personne qui ait au-
tant souffert une tragédie. Environ 95 % de cela est
le pourcentage qui peut être attribué aux Guides et à
leur influence sur ma personne.
« À travers un lavage de cerveau bien mené, j’ai été
manœuvrée pour contracter deux mariages. Non pas
dans les cieux, comme le disaient les messages,
mais vraiment en enfer ! Mes deux maris ont été des
spirites profondément influencés par leurs propres
Guides. L’un était sadique et violent ; l’autre une
espèce de menteur psychopathe et compulsif qui m’a
totalement démolie, ainsi que mes enfants. Ce sont
deux exemples de désastres dans ma vie que l’on
peut relier aux Esprits. Il y en a eu bien d’autres.
« Au passage, je voudrais mentionner que vos expé-
riences tendent à corroborer mes propres constats ;
que la plupart des manipulations de ces entités tour-
nent autour des relations personnelles, spécialement
celles concernant le sexe. C’est peut-être en partie
parce que ce sont nos points vulnérables, des choses
qui nous touchent au plus près. Là aussi il semble
qu’ils ont un grand intérêt pour le sexe lui-même, et
ils sont apparemment toujours présents dans les
moments les plus intimes. Ce qu’ils nous demandent
le plus, c’est d’être un peu les voyeurs de créatures
terrestres.
« Après avoir compris combien j’étais manipulée par
ces Guides, je dois vous dire que je me considère
pourtant comme une personne solide, difficilement
influençable. Cela tendrait à témoigner en faveur de
leurs talents extraordinaires en matière de guerre
psychologique. Ce serait à quoi nous sommes con-
frontés.
« Incidemment j’ai parlé à de nombreux spirites qui
ont eu aussi leur vie gâchée comme la mienne. En-
core qu’ils se refusent à admettre ce qui saute aux
yeux. Aucun d’entre ces gens-là ne paraît avoir eu la
force que j’ai dû acquérir, au point de l’admettre eux-
mêmes. Croyez-moi, j’ai dû avoir une force inimagi-
nable pour surmonter tes horreurs qui m’ont été
adressées, consécutives à l’implication de ces
Guides.
« Ce sont des Maîtres de la tromperie, des Maîtres
de l’illusion. Ils sont éloquents et ont de vastes con-
naissances philosophiques à leur disposition qu’ils
fabriquent ou qu’ils puisent ailleurs. Ils sont ca-
pables de coopérer, de s’entendre les uns les autres
pour mettre en place une stratégie contre nous afin
de maintenir la continuité de l’information qui nous
est donnée, ils possèdent apparemment une puis-
sance illimitée de la connaissance du futur et ont ac-
cès à n’importe quelle information qu’ils choisissent,
dans le passé, le présent et le futur. Ce qui leur per-
met, entre autres choses, de personnifier qui que ce
soit avec facilité. Ce qui n’est pas ma conception
d’une pauvre âme perdue errant dans les ténèbres !
« Ils sont brillants, même très brillants. Toute âme
« perdue » aussi intelligente, aussi brillante, aurait
sûrement la possibilité d’accéder à des plans de spi-
ritualité supérieurs. Si ces supposées âmes sont trop
mauvaises pour le faire et, partant de là, n’ont au-
cune connaissance des niveaux supérieurs. Où ob-
tiennent-elles ces vastes connaissances philoso-
phiques ? Probablement pas en vivant dans un
néant obscur, bloquées entre deux mondes !
« Je pense que la réponse à cela, si tant est qu’une
réponse soit possible, réside dans l’étude de
l’histoire de notre espèce humaine. Un fait établi est
que l’humanité est environnée de phénomènes bi-
zarres, surnaturels, depuis l’aube des temps. Ces
phénomènes changent pour s’adapter à l’évolution
des systèmes de croyances et à nos attentes. Autre-
ment dit, si vous viviez au Moyen Age vous seriez en
contact avec des fées : si vous étiez parmi les pre-
miers Chrétiens, ce serait des anges (même si des
Chrétiens l’affirment encore de nos jours !).
« À notre époque, avec l’avènement de la conquête
spatiale, des milliers de gens ont subi de supposés
enlèvements par des prétendus Aliens venus
d’autres planètes. Tous ces gens qui ont ces expé-
riences ne sont ni fous ni hallucinés ; ce sont des
victimes, comme vous et comme moi. Il faut noter
que, là aussi, la composante sexuelle citée ci-dessus
apparaît dans beaucoup d’expériences de ce genre.
Considérez les anciens récits d’incubes et de suc-
cubes. Ces éléments-clés apparaissent dans toutes
les zones des expériences surnaturelles. Je pense
que c’est la même chose qui se manifeste de diffé-
rentes manières. Si vous croyez en la vie après la
mort, le phénomène vous fournira les preuves que
vous attendez.
« La façade qu’ils présentent n’est qu’illusion. Ce
que je dis, et je ne suis pas la seule à le dire, a des
implications très sérieuses et vraiment sinistres. Si
nous acceptons l’idée que ces entités sont présentes
parmi l’espèce humaine aussi loin qu’il y a des
traces écrites de leurs activités, nous devons prendre
connaissance de faits abominables. Notre espèce a
été directement façonnée par ces êtres et absolument
pas dans un but bénéfique. La manipulation que
vous avez expérimentée, tout comme moi, n’est rien
comparée à la manipulation infligée à la civilisation
d’une manière massive. Pratiquement chaque reli-
gion établie dans le monde a été fondée à partir de
manifestations psychiques : visions sur les mon-
tagnes, images de dieux se montrant aux prophètes,
voix dans l’esprit, tout cela exactement comme ac-
tuellement dans le cas des médiums qui perçoivent
des voix et ont des visions. Ces êtres, sous différents
déguisements, ont fondé directement nos religions.
Quiconque a étudié l’histoire des religions établies ne
peut que reconnaître qu’elles sont responsables des
plus grandes destructions que n’importe quoi
d’autre.
« J’aimerais me tromper dans mes conclusions qui
rejoignent les vôtres, mais je crains que ça ne soit
pas le cas257 ».
Dans un autre registre, une certaine Barbara Schutte,
qui a été une passionnée d’Ovnis et une grande parti-
sane de l’hypothèse extraterrestre, raconte sa mésaven-
ture que nous résumerons dans ses grandes lignes.
En compagnie de son frère et de sa sœur elle a vu un
jour trois Ovnis traverser le ciel. Elle a signalé cette ob-
servation à une association de chercheurs privés, et est
rapidement devenue une enquêtrice sur ce type
d’étrangeté. Puis, très vite, elle a commencé à rencontrer
d’autres passionnés d’Ovnis dans le monde entier. Pen-
dant tout ce temps-là, elle a été totalement inconsciente
de sa situation financière qui se dégradait. Tout comme
elle ne s’est pas aperçue de la vie dissolue qu’elle me-
nait, tant son esprit était accaparé par les Ovnis et ses
convictions dans la venue d’Extraterrestres sur Terre.
Lors d’une conférence sur les Ovnis, en compagnie de
son frère elle a rencontré un spécialiste de la régression
hypnotique. Mis au courant de l’observation faite
quelques années plus tôt, cet « abductionniste » a propo-
sé au frère de Barbara de le mettre sous hypnose. Ainsi
conditionné, l’intéressé s’est mis à parler dans une
langue bizarre. Barbara Schutte en a été très choquée
au point de commencer à être envahie par le doute sur
la vraie nature de ce phénomène. Quelques jours plus
tard, elle a été victime d’un harcèlement de type sata-
nique. Il s’agissait d’une apparition à l’image du cher-

257Joe Ficher, The Sirent Cal of Hongrie Ghosts : A Riveting Investigation Into
Channeling and Spirit Guides, New York, Paraview Press, 2001, p. 303.
cheur ayant mis son frère sous hypnose, vêtu d’une robe
noire. L’entité lui a demandé « d’oublier la vérité » et « de
continuer à raconter des histoires d’Ovnis », sinon sa
sœur cadette « périrait de ses mains ».
Barbara Schutte en a été malade de frayeur. Elle a
commencé à soupçonner d’avoir été elle-même abductée
par l’occupant d’un Ovni. D’autant qu’elle s’est mise à
manifester des dons psychiques et à fréquenter d’autres
abductés. Puis elle est devenue médium, des entités
s’exprimant par le truchement de sa bouche pour parler
de tout et de n’importe quoi. Ce nouveau type
d’intrusion dans sa vie l’a tellement perturbée qu’elle en
a perdu son emploi, sa maison, sa santé, sa famille et
ses amis. La malchance l’a suivie à la trace partout où
elle allait. Un jour, un ami l’a convaincue de tourner son
esprit vers Dieu, ce qu’elle a fait. Maintenant elle se croit
sauvée et estime que les Ovnis et leurs occupants ne
représentent que des forces sataniques déguisées en Ex-
traterrestres pour mieux tromper les humains258.
Que pouvons-nous dire de plus ? D’une façon géné-
rale, ce qu’avancent ces deux dames est cohérent, et
correspond en gros à ce que certains chercheurs ont
cerné sur la singulière réalité à laquelle l’humanité est
confrontée.

Un channel autrichien
Une certaine Mirabelle Coudris, résidant à Linz, Au-
triche, qui a des dons indéniables de médium, avait

Nelson S. Pacheco & Tommy Blann, Unmasking the Ennemy, Arlington, VA,
258

USA, Bendam Press, 1993, p. p. 168-169.


l’habitude de dialoguer avec une entité se faisant passer
pour l’esprit du fameux psychiatre suisse Carl Jung. En
1995, à l’instigation de son époux René (lui-même mé-
dium), elle a tenté une expérience inhabituelle. S’étant
mise en état de transe, elle a demandé d’entrer en com-
munication avec les esprits désincarnés des passagers
de l’0vni récupéré près de Roswell en 1947. Pourquoi
pas ? Après tout, puisque le spiritisme est une facette
des phénomènes paranormaux comme l’ufologie, c’était
une occasion de voir si un lien direct pouvait être fait
entre ces deux domaines.
Le lecteur l’aura deviné sans peine, deux entités ont
répondu à son attente. L’une, masculine, a dit s’appeler
Bax. L’autre, féminine, a donné un nom très suggestif,
Lilit. Oui, car la suggestivité est liée au fait que Lilith,
comme signalé dans un chapitre précédent, est un dé-
mon-succube de l’ancienne Palestine, dont l’origine re-
monte aux-superstitions sumériennes. C’est, semble-t-il,
une « signature diabolique » comme les entités aiment
fournir de temps en temps aux contactés. Notre source
étant un livre paru initialement en Autriche en 1996,
puis aux États-Unis en 1997, ce n’est donc pas un em-
prunt à une petite découverte de notre pait. En effet,
c’est en 1999 que nous avons publié un ouvrage dans
lequel nous révélons la parente sulfureuse entre certains
noms que se donnent les « Extraterrestres » et les créa-
tures diaboliques de nos folklores259. Puis, c’est en l’an
2000 que nous avons publié un texte sur le même sujet,
dans une revue américaine260.

Jean Sider, Ovnis : Les envahisseurs démasqués, Villeselve, éditions Ram-


259

muel, 1999, p. p. 72-88.


260 Mufon Ufo Journal, juillet 2000, n° 387, p. p. 5-10.
En conséquence, l’auteur de l’ouvrage nous ayant ser-
vi de référence ne pouvait pas connaître cette particula-
rité onomastique. Donc, on ne peut pas l’accuser d’avoir
inventé le nom Lilit pour « authentifier » des contacts qui
n’auraient été dus qu’à son imagination.
Nous ne nous attarderons pas sur le détail des « révé-
lations » faites à Mme Mira Coudris. Elles sont sans inté-
rêt car elles s’adaptent comme par hasard à tout ce qui
a été révélé sur l’incident de Roswell, avec les men-
songes en prime. Contentons-nous de noter que les enti-
tés ont affirmé venir de notre futur, mais lors d’un autre
contact on apprend qu’elles ont une origine « vénu-
sienne ». Ce qui représente déjà une première contradic-
tion évidente. Rappelons que les contactés américains
des années 1950, ont eu affaire essentiellement à des
« Vénusiens » portant des noms de « démons », et que
Vénus est, pour les ésotéristes, une planète « lucifé-
rienne ».
Ajoutons aussi que les entités ont affirmé que les « en-
lèvements » sont le fait d’une autre race que la leur, ce
qui n’a rien d’étonnant. Chaque fois que sont évoquées
leurs actions les plus spectaculaires, mais aussi les plus
traumatisantes, elles les attribuent à des créatures ri-
vales. Le problème, c’est qu’il y a d’autres allégations qui
viennent en totale contradiction avec celle-là. Par
exemple, certaines sont calquées étroitement sur les tra-
vaux publiés par divers « abductionnistes ». C’est ainsi
que Lilit, lorsqu’il lui a été demandé comment son es-
pèce se reproduisait, a répondu ceci : « Aucun d’entre
nous n’a de parents. Nous sommes reproduits en labora-
toires, dans des tubes ». C’est exactement ce que plu-
sieurs abductés ont rapporté avoir vu dans le « vaisseau
spatial » où ils croient avoir été amenés. Donc Lilit et les
« ravisseurs » appartiennent à la même compagnie.
Signalons également une allégation absurde, autre
« spécialité » des entités. À les en croire, le soleil possède
une lune habitée au centre de sa partie interne.
L’absurdité est un type de « signature » que l’on retrouve
aussi très souvent, pour ne pas dire toujours, dans ce
genre de communications.
Par la suite. Mirabelle Coudris a entrepris de contac-
ter son « correspondant » habituel de l’Au-delà, « Carl
Jung », pour lui demander son avis sur les passagers de
l’Ovni accidenté près de Roswell. Voici quelques extraits
des réponses obtenues :
« De telles découvertes correspondent à un arché-
type de créatures extraterrestres tel que les êtres
humains l’imaginent […] Il pourrait y avoir une ma-
chination à l’origine de cette affaire […] L’année
américaine elle-même ne sait pas comment faire face
à la situation créée par cet incident ni ce qu’il faut en
penser261 ».
Ce sont encore des contradictions par rapport aux al-
légations de l’entité Lilit. De plus, même les messages de
« Carl Jung » en contiennent un certain nombre concer-
nant d’autres sujets, ce qui ôte toute crédibilité à ses
assertions.
René Coudris, auteur du livre où sont détaillées les
expériences de son épouse, ne dit strictement rien sur
les avatars que le couple a pu endurer. Comme l’a bien
dit la correspondante de Joe Fisher, citée plus tôt, rares

261 René Coudris, The Rowell Message, Bath, GB, Gateway Books. 1997.
sont les médiums qui acceptent de révéler les effets né-
gatifs engendrés par leurs contacts avec les « Esprits ».

Brefs constats
Tout ce qui a été exposé dans ce chapitre va dans un
seul sens. Un témoin d’observation d’Ovni ou d’un autre
type de phénomène paranormal doit avoir des aptitudes
plus ou moins fortes à la perception extra-sensorielle.
Donc il possède incontestablement des prédispositions à
la médiumnité. Ce qui fait de lui une proie potentielle
pour les entités. Les personnes qui ne voient rien ne les
intéressent pas. Celles qui voient quelque chose ne sont
pas des « élus » ni aucunement des personnes privilé-
giées. Ce sont davantage des victimes, même si elles ont
bénéficié de certains contacts positifs.
Très peu d’entre ces personnes ne sauront jamais
quelle ampleur exacte la manipulation de leur esprit a
atteint, ni quel est le prix exact qu’elles ont payé. C’est
encore pire pour celles qui « bénéficient » de contacts de
type religieux. Il n’y en a pas une seule capable de réali-
ser que les souffrances et les malheurs endurés qui les
envoient parfois au cimetière plus vite que prévu ont
une origine totalement différente de celle à laquelle elles
s’accrochent. Il n’est que de se reporter à l’histoire des
grands mystiques, pour se rendre compte de l’immense
pouvoir des entités sur certains esprits fragilisés par des
idées reçues et une trop grande crédulité.
Terminons-en avec ce sujet en reprenant une phrase
de Jacques Vallée, rédigée à la fin des années 1960. En
comparant les contacts avec les fées et récits de ren-
contres avec des « Extraterrestres, il avait déjà subodoré
autre chose que l’intrusion de visiteurs cosmiques,
qu’on en juge :
« Par nos observations des objets volants qui ne sont
pas encore identifiés, nous nous intéressons à une
organisation que nos ancêtres connaissaient bien et
considéraient avec terreur : nous espionnons les af-
faires de l’Organisation Secrète 262 ».
Parmi les channels, il y a aussi des personnes qui re-
çoivent des messages par écriture automatique de cette
« Organisation Secrète ». Or, il se trouve que notre cor-
respondant Robert David entre dans cette catégorie.
C’est l’occasion à saisir pour analyser les messages qu’il
reçoit, ce à quoi nous nous employons dans le prochain
chapitre.

262Jacques Vallée. Chroniques des apparitions extraterrestres, Paris, J’ai, Lu.


1977. p. 88.
8

Messages à un contacté

Quand les esprits commencent à parler avec l’homme,


celui-ci doit rester prudent pour ne pas croire
n’importe quoi ; car ils disent presque tout. Ils fabri-
quent les choses elles-mêmes et ils mentent.
Emmanuel Swedenborg, in Les médiums de l’invi-
sible, Paris, R. Laffont, 1991, p. 99.

Introduction
Emmanuel Swedenborg, cité dans l’épigraphe, est un
célèbre médium du XVIIIe siècle. C’est aussi l’un des
plus grands précurseurs du spiritisme, une des disci-
plines des phénomènes paranormaux qui devait
s’épanouir bien après sa mort. En fait, cet homme était
un abducté, car il affirmait avoir été enlevé par un
« ange ». Comme tous les médiums qui lui ont succédé
dans ce type d’expérience, il a lui-même été mystifié par
quelque chose qui l’a dépassé. Quand le lecteur saura
que l’entité l’aurait emmené voir les habitants de Jupi-
ter, de Mercure, de Saturne, de Vénus, et de la Lune
(dans son corps spirituel, ce qu’il admet lui-même), il
devrait être d’accord avec nous. Il a aussi reçu des mes-
sages dans lesquels figure un enseignement. Sous la
dictée des « anges », il a écrit les milliers de pages sur le
monde spirituel.
E. Swedenborg a reçu les messages des « anges » Ro-
bert David, pour sa part, a obtenu ceux des « démons ».
Les guillemets, le lecteur l’aura deviné, indiquent qu’il
ne faut pas prendre ces deux termes dans leur sens reli-
gieux, puisque ce sont des identités fictives adaptées
aux superstitions humaines, des masques parmi
d’autres dont se parent des intelligences surhumaines.
Rappelons que Robert David est l’un de nos correspon-
dants dont nous avons décrit dans un précédent ou-
vrage les étranges expériences vécues au cours de sa
vie263.
C’est en 1979 que notre correspondant a commencé à
recevoir des messages émanant d’entités inconnues, si
l’on excepte la période durant laquelle il lui a été trans-
mis des poèmes. Il réceptionne ces communications sur
sa machine à écrire, en état de conscience total, sur une
impulsion indépendante de sa volonté. Cela se passe gé-
néralement le soir vers 21h00, à des dates irrégulières,
au point qu’il est impossible de prévoir quand le pro-
chain contact aura lieu. À la fin de décembre 2000, R.
David avait reçu plus de trois mille messages. Nous le
citerons par la suite sous les initiales R. D. pour simpli-
fier.
Disons que ces communications ne sont absolument
pas dans la lignée de celles obtenues par Swedenborg, ni
de celles des spirites qui lui ont succédé. Pas plus
qu’elles ne s’apparentent à l’abondante somme
d’informations et d’enseignements engrangée par les
channels américains de la fin du XXe siècle. De même,
elles ne se comparent pas, ou très peu, aux messages

Jean Sider, Ovnis : Les envahisseurs démasqués, Villeselve, éditions Ra-


263

muel. p. p. 184-206).
reçus par les médiums européens modernes attirés par
les contacts avec les « esprits désincarnés ».

Une odeur de soufre voulue


Le channeling est une activité qui se pratique essentiel-
lement aux États-Unis, comme les abductions, ce qui
n’est pas un hasard puisque ce pays est dans le collima-
teur des entités. De plus, les Américains concernés sont
à majorité de confession protestante, ce qui veut dire
que le milieu socioculturel touché est très différent de
celui de R. D. En effet, notre correspondant est français,
catholique non pratiquant, ayant reçu dans son enfance
renseignement du catéchisme.
Le contact de R. D. est donc ajusté au folklore catho-
lique, dont on connaît la richesse en superstitions et en
tabous, ce qui explique en partie qu’il a une coloration
démoniaque. De plus, les messages ne contiennent au-
cun enseignement de nature purement spirituelle, et
sont plus personnalisés. Les channels américains, quant
à eux, doivent subir une sorte de lavage de cerveau à
l’aide de discours philosophico-religieux qui ont lancé le
mouvement du New Age, en grande vogue chez l’oncle
Sam.
Dans le cas de R. D, il ne s’agit pas d’esprits désin-
carnés, mais d’entités qui se disent les Envoyés d’un
Prince du Serpent, lui-même le « bras armé » d’un Prince
de l’Univers. Nul besoin d’avoir été formé en séminaire
pour comprendre que ces appellations suggèrent des
démons et le Diable. Nous pensons que l’éducation reli-
gieuse de R. D. a pu laisser dans son subconscient une
empreinte indélébile sur laquelle les entités se sont cal-
quées. D’ailleurs, pour rassurer le lecteur, nous lui pro-
posons ce que disent les entités elles-mêmes à ce sujet
dans un message reçu en décembre 1993 :
« Notre domaine est vaste et couvre plusieurs amas
stellaires. Ce qui domine ces amas stellaires est ap-
pelé Prince de l’Univers ; encore une fois il s’agit
d’une appellation en fonction de vos pensées mémo-
rielles. Les noms n’existent pas chez nous car nous
sommes à la fois l’unicité et la multiplicité. Aussi,
devons-nous utiliser des concepts qui vous sont fami-
liers ou auxquels vous puissiez vous raccrocher ».
Il a fallu que R. D. patiente quinze ans pour obtenir
cette admission du leurre des noms et des titres que
s’attribuent les entités dans les messages. Comme dit le
proverbe ; mieux vaut tard que jamais. L’allusion aux
amas stellaires est un probable mensonge, mais celle de
cette nature qui serait à la fois l’unicité et la multiplicité
évoque fort bien une entité à conscience unique pouvant
se subdiviser en une multitude d’extensions indivi-
duelles. Chaque unité constituerait une entité en con-
tact avec la matrice pouvant la réintégrer sans problème,
ou en contact permanent avec elle.

Des « plombiers » à l’écoute de tous


L’évaluation du contenu des messages est rendue ardue
pour plusieurs raisons. La principale vient du fait que
nous savons déjà qu’il s’agit d’un dol mental. En outre,
les informations données ne sont guère exploitables du
fait des carences suivantes :
1. Le discours est redondant, prétentieux, parfois
discourtois envers l’espèce humaine. Il est aussi ar-
rivé qu’il soit offensant à l’égard des religions et de
ceux qui les servent.
2. Le style employé est destiné à bouleverser la sen-
sibilité, à choquer, à provoquer des réactions de
peur et de colère. D’autant que les entités laissent
penser qu’elles sont des démons, même si elles af-
firment ne pas appartenir à cette catégorie quand
R. D. leur pose la question.
3. Les prédictions qui sont faites sont relatives,
pour la plupart, à des événements catastrophiques,
de prochains décès de personnalités (souvent ano-
nymes), des menaces de guerres imminentes dans
divers pays, de futurs bouleversements politiques
importants, etc. Il y a aussi un certain nombre
d’annonces d’apparitions d’Ovnis, dont beaucoup
dans les cieux de France. La plupart de ces prédic-
tions ne se sont pas réalisées, mais les rares qui
l’ont été permettent de croire que les autres pour-
ront se concrétiser. C’est encore une malice sup-
plémentaire pour induire des sentiments d’angoisse
chez ceux qui lisent ces messages.
4. Il y a trop de contradictions, ce qui jette le dis-
crédit sur les éléments révélés. Toutefois, là aussi il
ne faut pas se fier aux apparences, car cela paraît
intentionnel afin que la portée des quelques vérités
avouées ne touchent que certaines personnes ci-
blées.
Ce qui vient d’être exposé indique déjà qu’il ne faut
pas considérer le contenu des messages au premier de-
gré. Il doit cacher autre chose qu’une simple volonté de
« guider » une poignée d’individus – les proches de R. D.
– que les entités désignent par des noms curieux et
qu’elles prétendent être leurs « programmés ». Ces com-
munications doivent masquer une réalité inavouable,
peut-être une forme d’exploitation comme nous le sup-
posons. Le lecteur peut donc sans problème faire tota-
lement abstraction de la coloration sulfureuse prise par
ces entités pour se faire passer pour ce qu’elles ne sont
pas. Ce qui lui permettra de mieux comprendre ce qui se
dégage de notre recherche.
Il semble manifeste que la teneur des messages est
liée aux préoccupations du médium et aux informations
qu’il a mémorisées de différentes sources : livres, mé-
dias, courriers, conversations, souvenirs personnels, etc.
Cela implique les personnes avec lesquelles il est en re-
lation, nous le prouverons plus loin. C’est donc le conte-
nu du bloc mémoriel du médium et de ses proches qui
sert de substrat aux entités pour accommoder leurs dis-
cours selon une méthode qui leur est propre et des cri-
tères qui nous échappent.
À plusieurs reprises, il a été affirmé ceci :
« Nous disons toujours la vérité » (1979).
« Nous ne mentons jamais » (1983).
Lorsque nous avons commencé à étudier les copies
des quelques trois cents messages que nous a aimable-
ment transmis R. D., nous lui avons fait part des nom-
breux propos fallacieux et autres lapsus grossiers que
nous avons relevés. Quelques jours plus tard, notre cor-
respondant recevait un message étonnant car très inha-
bituel. Il y était dit que « l’Envoyé » ayant l’habitude de
dialoguer le plus souvent avec lui depuis 1979 avait été
exilé et remplacé à cause de ses nombreuses erreurs et
« qu’il avait commercé avec les forces délétères à la solde
des puissances infernales maudites par Jésus-Christ lui-
même ».
Avant cette « sanction », nous avions déjà constaté
que nos lettres à R. D, et nos conversations télépho-
niques, étaient quelquefois utilisées pour servir
d’ossature à certains paragraphes des messages. L’un de
ceux-ci, un jour, a d’ailleurs fait une allusion précise à
une discussion que nous avions eue quelques jours plus
tôt avec une personne inconnue du médium puisque
celui-ci en ignorait totalement l’existence. De plus, non
seulement le sujet qui avait été débattu était sans rap-
port avec le lien qui nous unit à R. D., mais ce dernier
n’avait pas été informé de cette conversation. Enfin, en-
viron 700 km nous séparait du médium à ce moment-là.
C’est la preuve que les entités ont la possibilité de savoir
tout sur n’importe qui, en particulier sur les gens en
rapport avec une personne ayant des facultés médium-
niques puissantes. Cela suppose aussi une « ramifica-
tion » ou un « réseau », dont l’étendue se situe à un ni-
veau insoupçonné, composé d’entités inorganiques en
liaison permanente les unes avec les autres.
Comme le lecteur l’aura constaté, ces intelligences
supérieures sont nettement plus performantes que les
« plombiers » du Watergate.
Ceci explique comment se pratiquent les « sciences di-
vinatoires » chez les voyantes et voyants de bonne foi.
C’est l’entité dont ils sont tributaires qui leur fournit les
informations exactes sur leurs clients, qu’ils sont bien
incapables d’obtenir par des moyens naturels.
Les entités et leur monde
Dire avec exactitude ce que sont ces créatures et d’où
elles proviennent à partir des informations qu’elles don-
nent relève de l’utopie. En 1979, lors de la transmission
du premier message, l’entité s’est d’abord présentée
comme étant un Extraterrestre. En fait, elle avait adapté
son identité à l’attente de R. D., lequel s’intéressait aux
Ovnis à l’époque, qu’il croyait être des vaisseaux spa-
tiaux venus d’une autre planète. Puis, invitée à expli-
quer comment elle se déplaçait dans l’espace, l’entité a
répondu ceci : « Je ne voyage pas. Je suis là, puis ail-
leurs ».
Cet « ailleurs » n’est jamais défini avec précision. En
1983, il a été indiqué que cette terminologie désignait un
autre univers inconnu de notre science, ce qui est vague
mais pas forcément un mensonge. En 1984, il est dit
qu’il s’agit « d’un lieu qui n’est pas un lieu, et est indes-
criptible ». Ce qui clôt toute discussion. En fait, on
n’apprend strictement rien sur ce monde singulier, mais
la phraséologie employée, ajoutée aux constats faits par
les spécialistes des phénomènes paranormaux depuis de
nombreuses années, écarte catégoriquement l’hypothèse
extraterrestre au premier degré, sinon plus.
C’est en gros le même problème pour ce qui est de
l’identité de ces intelligences. La versatilité de leurs ré-
ponses, lorsqu’elles sont questionnées sur ce point, ne
permet pas de cerner la forme de vie à laquelle elles ap-
partiennent. D’autant qu’elles emploient souvent des
expressions amphibologiques, floues ou carrément her-
métiques. Toutefois, là aussi nous devons rapprocher
certaines de leurs assertions des constats que les cher-
cheurs ont faits, quel que soit le type de phénomène
étudié, pour élaborer un modèle approximatif sur leur
nature. L’image qui apparaît en filigrane les désigne
comme étant des êtres immatériels, composés de parti-
cules énergétiques, sans aucun équivalent dans notre
monde tel que la science l’a répertorié.
Nous citerons maintenant quelques éléments éma-
nant des messages de ces entités qui nous ont paru in-
téressants. Le lecteur constatera que pris dans leur en-
semble, ils s’apparentent aux conclusions auxquelles
certains chercheurs sont parvenus.
« Je suis l’esprit multiple » (1979).
« Nous ne pouvons communiquer avec vous que par
radiations psychiques » (1979).
« Nous sommes le même esprit, avec des aspects
multiples » (1979).
« J’utilise les concepts que je puise dans ton esprit,
afin que tu comprennes clairement » (1979).
« Notre monde est structurellement différent du
vôtre, et nous n’y évoluons pas de la même ma-
nière » (1979).
« Nous sommes les propriétaires des espèces vi-
vantes de cette sphère planétaire. Nous existions de
toute éternité alors que cette planète n’était encore
qu’une sphère étincelante recouverte d’un océan
igné » (1982).
« Nous sommes l’Origine. Avant nous il n’y avait
rien. Donc, nous sommes antérieurs chronologique-
ment à tout ce qui existe maintenant dans votre Uni-
vers, et dans les autres qui lui sont corrélatifs »
(1983).
« La source des phénomènes est en vous, et ne la
cherchez nulle part ailleurs ; elle jaillit aussi dans
tout ce qui existe, y compris ce que vous appelez la
matière inerte » (1983).
Cette dernière phrase constitue à elle seule une clé
importante pour saisir le processus utilisé pour la ma-
nipulation des esprits des personnes ciblées (médiums,
contactés, abductés, etc.). C’est en effet d’évidence à
partir du cerveau humain, que ces entités opèrent. Elles
s’y introduisent très facilement puisque leur nature est
fluidique, ce qui leur permet de pénétrer tous les corps.
Que le lecteur retienne aussi cette autre information :
« Nous sommes tout à fait à l’origine de vos diverses
divisions : ethnies, langues, frontières, religions »
(1993).
Bien entendu, comme les entités mentent souvent, il
faut beaucoup se méfier de ce qu’elles affirment. Cepen-
dant, le lecteur constatera que les citations que nous
avons sélectionnées ci-dessus correspondent à ce que
d’autres chercheurs cités en d’autres chapitres ont éta-
bli à partir de données différentes.

Les pouvoirs des entités


Nous indiquons ci-dessous toutes les capacités alléguées
par les-entités dans les messages, dont certaines ont été
confirmées par des enquêtes auprès des personnes
ayant été confrontées à des phénomènes impliquant une
intelligence supérieure inconnue. Là aussi, le lecteur
n’est pas tenu de nous suivre dans notre jugement, et
peut se contenter de s’en remettre au sien.
Connaissance de nos pensées et de nos conversations.
C’est confirmé par notre propre cas cité plus tôt dans
ce chapitre.
Contrôle sur l’esprit à tout moment. En 1985, les enti-
tés ont précisé que le contrôle des esprits a pour ob-
jet d’améliorer notre espèce comme nous améliorons
le bétail par croisements successifs et ingénierie gé-
nétique. C’est confirmé dans le cas des médiums,
mais la raison invoquée ne l’est pas, d’autant qu’elle
semble improbable.
Incitation à des actions non souhaitées. Il s’agit d’un
aspect lié au contrôle des esprits. Confirmé dans le
cas de certaines personnes, tel J. C. Pantel, cité en
de précédentes pages, et « Marisa », une relation de
R. D., dont le cas a été détaillé dans un précédent
ouvrage264.
Connaissance du passé et du futur. Confirmé à l’étude
des différentes facettes des phénomènes paranor-
maux. Certaines prédictions faites à R. D. se sont
réalisées. En fin de chapitre, nous citons le plus re-
marquable, un événement de portée planétaire. Bien
que, dans le cas où les entités pourraient provoquer
elles-mêmes la réalisation de l’événement annoncé,
cela facilite grandement son annonce à l’avance.
Pouvoir sur la matière. Confirmé par les « apports »
du spiritisme et du mysticisme. Il existe aussi des
dématérialisations et des rematérialisations d’objets
dans les phénomènes de hantise, les ouvrages de J.

264 Jean Sider. Ovnis : Les envahisseurs démasqués, op. cit., p. 193-197.
C. Pantel, cités dans un autre chapitre, rapportent
des exemples de ce genre.
Production de « miracles ». Il est lié étroitement au
pouvoir sur la matière. Confirmé dans la phénoméno-
logie religieuse. Toutefois, nous avons amplement
évoqué des guérisons faites par les Aliens dans l’un
de nos derniers livres 265. Donc, cette capacité n’est
pas liée à la foi en Dieu ou à un personnage du fol-
klore religieux.
Pouvoir de polymorphisme. Découle en principe du
pouvoir sur la matière. À ne pas confondre avec les
visions et autres réalités virtuelles induites dans le
cerveau, qui relèvent du pouvoir sur l’esprit. Les ap-
paritions matérielles sont rares, mais celles témoi-
gnées par J. C. Pantel et ses amis, sont des
exemples crédibles. De même que l’homme-en-noir
rencontré par R. D. en 1972 peut également justifier
cette capacité, car d’autres témoins l’ont vu au cours
d’une réunion publique266.
Pouvoir sur le temps. Confirmé en partie par certains
récits d’abduction, dans lesquels il existe des ano-
malies temporelles de quelques heures, mais il s’agit
peut-être d’une manipulation de l’esprit du témoin
pour lui faire croire en une telle possibilité. Toutefois
les récits de contacts avec les fées comportent de
telles anomalies impliquant parfois plusieurs di-

265Jean Sider. Ovnis : La solution du Mystère, Villeselve, éditions Ramuel.


2001. p. 113-128.
266 Jean Sider. Ovnis. Les envahisseurs démasqués, op. cit.. p. 190 ; plus amples
détails dans un ouvrage antérieur : Jean Sider, Contacts Supra-Terrestres, Vol.
I, Piétralba, Corse, Axis Mundi, 1994, p. 202-205).
zaines d’années. Une autre possible explication sera
donnée par ailleurs.
Pouvoir sur l’espace. Des abductés ont décrit des
« vaisseaux spatiaux » plus volumineux, vus de
l’intérieur, que ne le laissait supposer leur apparence
extérieure. Le cas Carl Higdon, cité en détail dans un
précédent ouvrage, peut servir d’exemple 267. Il s’agit
aussi d’une probable distorsion résultant d’images
de réalité virtuelle induites dans l’esprit des témoins.
Production de phénomènes divers. Confirmé par cer-
tains exemples cités dans les chapitres précédents.
Cela va des « possessions » aux apparitions reli-
gieuses, en passant par les anomalies de hantise
(poltergeists), les contacts avec les fées et les « Es-
prits », etc., jusqu’aux observations d’Ovnis et les
rencontres avec des « Extraterrestres ». Toutefois,
pour se convaincre que les apparitions religieuses
émanent de ces entités, il faut que le lecteur puisse
se débarrasser des tabous d’un autre âge. Une per-
formance qui n’est pas à la portée de tout de monde.
Modification du comportement de certains individus.
Découle du pouvoir sur l’esprit. Confirmé par les aveux
de certains abductés américains, de J. C. Pantel, et de
R. D. Il s’agit généralement de changements en bien,
plus rarement en mal, parfois temporaires. Le spiritisme
ancien et moderne peut fournir des exemples, la revue
Parasciences et Transcommunication a fourni de nom-
breux témoignages de première main de gens ayant bé-
néficié d’une telle amélioration dans leur vie. Du fait de

267Jean Sider. Ovitis : Dossier secret, Paris, Éditions du Rocher, 1994. p. p.


126-140.
cette conséquence positive, les personnes concernées
ont une tendance bien compréhensible les incitant à se
vouer corps et âme aux entités, mais c’est là que se situe
le danger. En effet, les heureux bénéficiaires peuvent
rapidement devenir des poires bien juteuses, leur poten-
tiel énergétique psychique pouvant être sérieusement
malmené au point de détruire leur vie, comme on l’a vu
dans le chapitre précédent. Nous renouvelons nos con-
seils de prudence aux amateurs de tels contacts, dis-
pensés déjà dans l’un de nos livres268.

Autres allégations
Nous citerons quelques autres affirmations des entités,
dont certaines peuvent s’insérer dans le type d’hypo-
thèse que nous nous sommes forgées. Au lecteur d’en
prendre et d’en laisser en fonction de sa propre façon de
concevoir ce mystère.
Elles éliminent radicalement les personnes qui
s’opposent à leurs plans, ou encore qui se moquent de
certains médiums qui transmettent leurs messages,
avertissements, prédictions, etc… Nous avons été infor-
més de deux cas, l’un français, l’autre suisse, dans les-
quels quatre personnes dans le premier, et deux dans le
second, ont perdu la vie. Dans le cas suisse, les victimes
avaient été avisées par l’entité, via le médium, de leur
triste destin dans un accident mortel devant survenir
très prochainement, et c’est ce qui s’est produit. Leur
voiture est passée par-dessus un parapet et s’est écrasée
dans un ravin. Deux témoins français au-dessus de tout

268 Jean Sider. Ovnis : Les envahisseurs démasqués, op. cit.. p. p. 256-258.
soupçon, que nous avons rencontré à Paris en 1991, ont
entendu la menace de l’entité par la bouche du médium.
L’autre cas s’est produit en Corse et nous a été rapporté
par R. D. lui-même. Les quatre victimes, toutes des
jeunes gens, ont péri dans l’année qui a suivi leur fâ-
cheuse rencontre, de causes en principe naturelles (ac-
cident, maladie). Le spiritisme et l’ufologie comportent
aussi des morts bizarres.
Toutes les capacités « psi » des humains viennent
d’elles. Ce qui n’a rien d’étonnant, car ces facultés n’ont
pas grand-chose à voir avec des dons naturels. C’est
d’ailleurs précisément parce qu’ils sont surnaturels que
la Science préfère les nier.
Elles ont envoyé des messages à de nombreux hu-
mains à travers les siècles, adaptés chaque fois aux us
et coutumes et aux concepts du moment. Confirmé par
l’histoire des contacts avec ces entités à travers les âges,
dans les traditions et folklores de toutes les ethnies.
Elles introduisent sciemment des éléments aléatoires
au sein des civilisations afin de les amener à toujours
chercher à se perfectionner. Elles prétendent que sans
nourriture spirituelle ou intellectuelle, toute espèce in-
telligente décroît et meurt. Non confirmé pour la pre-
mière allégation, mais vraisemblable. Confirmé pour la
seconde. En effet, plusieurs groupes ethniques primitifs
ont disparu parce qu’ils avaient perdu foi en leurs dieux
et en eux-mêmes.
Elles sont inattaquables et indestructibles. Non con-
firmé, mais si leur nature est bien inorganique, elles
sont en effet hors de nos atteintes. C’est donc vraisem-
blable.
Elles observent la Terre depuis longtemps et ont vu
l’émergence de notre espèce. C’est ce que prétendait
aussi le grand médium américain Robert Monrœ, le
« père » des OBE (Ouf of Box Expériences – sorties hors
du corps). À l’entendre, l’homme ferait partie d’une expé-
rience menée par ces entités (qu’il appelle Inspecs, con-
traction d’Intelligent Species), et « Elles ont formé tous les
cerveaux humains sur la Terre ». Il prétendait aussi que
notre planète a été aménagée par ces Inspecs afin de
fournir aux entités une énergie, qu’il appelle loosh, que
produirait le cerveau de l’homme. Il s’agirait d’un fluide
énergétique qui serait vital pour la survie des entités269.
Ce qui rejoint nos propres conclusions faites à partir de
données différentes.

Le problème des Ovnis


Les entités affirment contrôler les Ovnis, ce qui ne nous
a absolument pas surpris, le contraire nous aurait sem-
blé surprenant, suspect même. Les expériences vécues
par R. D., détaillées dans un précédent livre comme déjà
précisé, démontrent qu’elles peuvent parfaitement les
générer, sous formes d’hologrammes, de matérialisations
temporaires dans l’espace, ou d’images de réalité vir-
tuelle. Remarquons cependant que ce qu’elles en disent
est loin d’être clair et souvent ambigu, pour ne pas dire
contradictoire.
En 1979, elles ont commencé par dire qu’elles ne ve-
naient pas d’une autre planète, à l’époque où les men-
songes ne foisonnaient pas encore. Puis, à partir de

269Robert A Monrœ. Fantastiques expériences de voyage astral, Paris, R. Laf-


font, 1990, p. p. 79 et 188-197.
1983, d’autres informations ont commencé à apparaître,
même s’il a été encore spécifié que ces phénomènes
n’étaient pas des vaisseaux spatiaux. Ce qui n’empêche
pas un message délivré la même année de prétendre que
les Ovnis sont constitués de molécules qui n’existent pas
dans notre matière. En 1984, il est question de « bulles
temporelles non pilotées ni habitées », et il est précisé en
même temps que « Tout est fait pour faire croire le con-
traire ».
C’est pratiquement l’aveu du leurre extraterrestre.
C’est en 1989 que l’on note les premières mentions
manifestement fantaisistes sur l’existence de formes de
vie intelligentes qui nous rendraient visite dans leurs
machines extragalactiques et extra-dimensionnelles. Un
comble : certaines de ces civilisations seraient non con-
trôlées par les entités, voire leurs ennemies, alors qu’il
avait été indiqué quelques années plus tôt que toutes les
planètes habitées des univers connus et inconnus de
nous sont sous leur coupe. À les en croire, il semblerait
que les peuples de toutes les galaxies et de tous les uni-
vers se soient passés le mot pour venir nous voir,
comme si la Terre était un zoo.
Là encore, nous avons remarqué qu’au milieu de ce
déluge de fausses informations, se glissaient parfois des
perlés d’une fort belle eau. En voici une particulièrement
remarquable car elle correspond à peu de chose près à
ce que certains chercheurs pensent à propos des ovnis :
« Parfois, certains humains voient nos vaisseaux,
alors que d’autres non loin du même endroit, ne
voient strictement rien. Seuls certains humains pos-
sédant des capacités particulières peuvent les voir,
mais en fait ils ne les voient point avec leurs yeux,
mais avec leur esprit. Donc des humains n’ayant pas
ces possibilités ne voient rien. Ceci nous permet éga-
lement, par divers artifices, de détecter les humains
qui nous intéressent car ils ont ces possibilités ».
(1992).
C’est la seule allégation de ce genre que R. D. a obte-
nue, du moins aussi révélatrice, sur cette autre nature
du leurre des Ovnis. Pourtant, dix ans avant une pre-
mière indication avait été lâchée :
« La pensée-force de notre Maître arrive à produire
ce que vous appelez Ovnis […] Nous contrôlons les
Ovnis, et ils sont issus de la pensée créatrice de
notre Maître ».
« Nos vaisseaux que vous appelez à tort Ovnis, sont
bien créés par la pensée de notre Maître, tout en
étant positivement matériels à un moment donné. En
fait, nos vaisseaux n’ont aucune réalité par rapport à
votre monde ». (1983)
En dépit d’une petite ambiguïté dans la dernière
phrase, toutes deux vont dans le même sens que celle,
plus claire, donnée en 1992. C’est l’admission des
leurres psychiques, ni plus ni moins, ce que confirme
l’abondant dossier collecté sur les Ovnis depuis plus de
cinquante ans par les chercheurs privés. Par exemple, la
vague de phénomènes célestes du 5 novembre 1991 en
France, comporte beaucoup de témoignages de per-
sonnes seules, alors qu’elles se trouvaient en des lieux
plus ou moins populeux qui auraient dû fournir une plé-
thore d’observateurs. Cela indique que ces personnes
étaient bel et bien ciblées, à cause de dispositions cervi-
cales spécifiques, telles que semblent les rechercher les
entités. Les observations pourraient être programmées
pour localiser des proies potentielles et non pour épater
les témoins. Au reste, un autre message reçu peu après
celui de 1992, va aussi dans ce sens :
« Beaucoup de vos frères humains, sinon la quasi-
totalité, ne sont point destinés à voir nos nefs cé-
lestes. Nous n’en voyons nullement la nécessité, ni
même l’intérêt au point de vue des Plans tracés de
toute éternité… » (1993).
Ces maigres données, ensevelies dans une masse
énorme de propos décousus, amphigouriques et quel-
quefois vulgaires, sont donc parfaitement en harmonie
avec l’image que nous avons dégagée sur ce phénomène.

Les prétendus enlèvements


À propos des supposées captures d’individus par des
Aliens, nous avons retenu une indication intéressante.
Elle a été donnée lorsque R. D. a commencé à recevoir
des messages non encore chargés de mensonges évi-
dents. C’est la réponse à une question posée par le mé-
dium. Il voulait savoir si le Français Frank Fontaine, ab-
ducté à Cergy-Pontoise en 1978, avait menti. Voici la
réponse reçue :
« Non, il ne ment pas. Mais c’est lui qui croit avoir été
enlevé, pas nous. Il a subi une procédure différente,
et comme il ne peut pas la comprendre, il pense avoir
été emmené sur une autre planète très loin. Son
corps a été dématérialisé entièrement et maintenu
ainsi durant son absence, tandis que son esprit était
sous manipulation. Mais nous n’y sommes pour rien.
Il y en a d’autres qui agissent sur Terre. Faites at-
tention à qui vous contacte » (1979).
Si cette information est crédible, du moins pour ce qui
serait arrivé à Frank Fontaine, elle peut expliquer cer-
taines anomalies constatées dans plusieurs cas
d’abduction. Si des corps sont dématérialisés durant un
temps plus ou moins long, cela pourrait expliquer aussi
les anomalies temporelles d’autrefois, qui pouvaient at-
teindre plusieurs dizaines d’années. Les gens, rendus à
leur environnement sans avoir vieilli, seraient demeurés
en état de dématérialisation durant leur longue absence.
Ainsi, le processus de vieillissement de leur corps aurait
été arrêté. Pour quelle raison ? Nous n’avons aucune
réponse à proposer.
L’affaire de Cergy-Pontoise, considérée comme une
mystification, doit être reconsidérée à son juste niveau.
En effet, en compagnie de deux amis, nous avons ren-
contré Frank Fontaine le 3 novembre 1992, soit qua-
torze ans après son expérience. Il a maintenu son témoi-
gnage initial, imputant certains abus à ses deux amis
dont l’un avait une forte influence sur ses dix-huit ans à
l’époque. Il nous a paru sincère à tous trois, et a su évi-
ter les pièges que nous lui avons tendus.
Hélas, certains individus qui se prétendent cher-
cheurs, et ne font que critiquer autrui, ne retiennent de
cette affaire que les éléments empreints de suspicion. Ils
n’ont pas encore réalisé que le phénomène s’emploie
parfois à renier sa propre existence, ce qui, veut dire que
la vérité peut se trouver masquée par des éléments né-
gatifs sciemment introduits dans l’expérience.
À noter que les entités, lorsqu’elles admettent la réali-
té de certains phénomènes dont elles se disent non res-
ponsables, les attribuent systématiquement à d’autres
manipulateurs présentés comme étant dangereux ;
forces démoniaques, créatures venant de « la Ténèbre »,
ou autres sinistres puissances non clairement définies.
Les entités bienfaisantes, ce sont évidemment celles qui
dialoguent avec les médiums, les « autres », celles qui
capturent les humains notamment, sont considérées
comme étant de la racaille. Citons un autre exemple :
« Des forces rampantes issues de l’obscurité des
outre univers essayent parfois de s’infiltrer en votre
monde afin de prendre possession de certains de vos
frères humains » (1986).
Toutefois, la contradiction étant l’un des points forts
des entités, voici deux explications diamétralement op-
posées sur les auteurs des abductions, obtenues à neuf
mois d’intervalle :
« Ce que vous appelez par erreur soucoupes volantes
correspond à des intrusions en votre gradient radia-
tif de formes énergies issues d’un autre Univers et
grâce auxquelles d’autres entités viennent vous ob-
server ou procéder à des expériences. Certains parmi
vos frères humains ont pu être enlevés puis reposés
sur votre planète après avoir été munis de systèmes
hautement sophistiqués de communications avec ces
entités. Vos moyens technologiques présents ou fu-
turs ne peuvent vous permettre de détecter ces im-
plants qui sont en fait des bio-processeurs à l’échelle
de la cellule vivante. En réalité soucoupes volantes
ne sont pas des engins mais des intrusions trans-
temporelles et trans-universelles » (février 1989).
« De nombreux parmi nos vaisseaux interspatiaux
croisent non loin de ce monde, et certains descen-
dent pour entrer physiquement en contact avec des
Terriens et des Terriennes. Ceux-ci sont programmés
pour exécuter des tâches que nous leur ordonnons.
Un peu comme vos machines exécutent les pro-
grammes que vous leur faites ingérer » (novembre
1989).
Et voilà comment la nature des Ovnis peut évoluer se-
lon les messages, ainsi que les auteurs des abductions
qui, de « forces rampantes issues des outre univers », se
transforment en « nous ». Autrement dit, c’est la culpabi-
lité des auteurs des messages admise par eux-mêmes. À
noter que c’est à la fin des années 1980 que l’on a com-
mencé, chez les spécialistes des abductions, à parler
d’implants. Ce qui a incité les entités à adapter leurs
communications en fonction de l’évolution de la re-
cherche ufologique que suivait R. D. Il semble d’ailleurs
que les supposés implants retrouvés sur le corps de cer-
tains abductés n’aient pratiquement rien révélé de bien
mystérieux. Certains sont des corps organiques natu-
rels, tandis que d’autres peuvent être des leurres créés
par les entités pour égarer et effrayer les chercheurs.
Comme déjà expliqué, ces entités se passent de tout
support matériel pour manipuler les humains,
puisqu’elles opèrent à partir de leur cerveau. Si elles
font partie de l’intelligence humaine, elles peuvent même
s’y tenir en permanence.
Dans cette éventualité, il n’est pas inutile de rappeler
la théorie de l’ingénieur en informatique Kurt Johmann.
Elle préconise que l’intelligence de l’homme puisse être
manipulée par un réseau que cette intelligence supé-
rieure aurait tissé sur notre planète. Chaque cerveau
humain contiendrait une extension de cette intelligence
supérieure, composée de deux sortes de particules, le
bion (du grec bios, vie et oti, suffixe désignant une parti-
cule) et le soliton (du latin soins, seul, et on, même suf-
fixe). Le bion serait associé aux cellules du cerveau des
humains. Chaque cellule serait occupée et contrôlée par
un bion. Le soliton représenterait la partie intelligente
directrice de l’ensemble bions-soliton. Ainsi, sur un ordre
précis du soliton, les bions pourraient œuvrer de façon à
produire le leurre adapté à la manipulation choisie.
Chaque soliton agirait comme un microprocesseur très
performant, et il serait en contact perpétuel avec le cer-
veau-matrice. Pour plus de détails sur la théorie de K.
Johmann, le lecteur doit se reporter à notre source270.
Apparemment, la théorie de K. Johmann s’applique en
gros à ce qui est dit dans le message de février 1989. Il
s’agirait d’un système à base de « bio processeurs », et
s’il fait partie intégrante des cellules, sa taille hyper mi-
croscopique et peut-être aussi sa nature énergétique ne
sont pas détectables, en effet, et ne le seront pratique-
ment jamais.

Autres intervenants
Comme dit au début de ce chapitre, les entités ont
d’abord prétendu en 1979 qu’elles ne portaient pus de
noms. Puis, en 1983, elles ont affirmé être douze « En-
voyés sur la Terre », dont une liste nominative a été
donnée. C’est un exemple de contradiction parmi bien
d’autres.
D’autre part, une autre incohérence apparaîtra au fur
et à mesure que le temps passe. En effet, au fil du
temps, d’autres entités, différentes des douze citées plus
tôt, s’identifient régulièrement comme étant les auteurs

270 Kun Johmann, The Computer Inside You, Gainesville, FL, USA, Vantex Pu-
blishing, 1993.
des messages. Elles se désignent par des titres et des
termes pleins de prétention et de fantaisie. En voici un
échantillonnage : Ange de l’Étoile, Grand Amiral de la
Flotte Galactique, Knights of the Universe, Impératrice de
la Nuit étoilée. Chevaliers du Glaive, Ange de Lumière,
Reine de la Nuit. Reine de l’Univers, etc…
Les entités veulent nous persuader qu’elles sont su-
bordonnées selon un mode qui avait permis aux pro-
phètes hébreux d’établir les hiérarchies des anges et des
démons. Dans le cas des messages à R. D., elles tien-
nent beaucoup à insinuer, bien que sans l’avouer ouver-
tement, qu’elles appartiennent à la cohorte des suppôts
du Diable, Les noms propres dont elles se parent ont
une construction d’origine sémitique indéniable, dans
laquelle le suffixe « El » apparaît très souvent, exacte-
ment comme il figure dans certains noms d’anges et de
démons. Qui dit anges, dit anges déchus, et qui dit
anges déchus dit démons. Dans le Livre d’Enoch, un
texte apocryphe, on peut en trouver plusieurs qui se
rapprochent singulièrement de ceux portés par les enti-
tés des messages. Ce qui indique que l’emprunt à notre
folklore religieux est manifeste.
« El », rappelons-le, est l’un des noms sous lequel les
Hébreux désignaient Dieu. C’est un élément supplémen-
taire pour que l’odeur de soufre monte un peu plus aux
narines du médium et de ses amis.
L’entité qui intervient le plus souvent est la Reine de
la Nuit, ou Reine de l’Univers, ou encore la Vierge Reine
de l’Univers, qui demande que l’on prie pour obtenir la
protection de son fils Jésus. Ici, la connotation religieuse
n’est même pas déguisée. En outre, cette entité recom-
mande d’adresser une courte supplique à sa personne,
si tant est qu’elle en soit une, dont elle donne les termes
précis. Puis, elle indique qu’il faut opérer un petit rituel
puéril tout en récitant deux Ave Maria et trois Notre
Père, en latin de préférence. Dans un autre message, elle
conseille même d’écouter la parole de Jésus-Christ et
d’étudier les Très Saintes Écritures, car le bras du
Prince de l’Univers s’alourdit chaque jour un peu plus,
et au bout de ce bras il y a l’épée flamboyante purifica-
trice, etc.
Le style employé est totalement différent de celui des
entités habituelles, plus digeste pourrions-nous dire, et
pouvant être rapproché de certains messages reçus par
des « voyants » dans le cadre d’apparitions mariales.
Du reste, en 1984, un message a été délivré par une
entité qui s’est présentée sous l’appellation suivante,
Vierge Marie Resplendissante. Elle annonçait que :
« Les temps sont proches. Un signe particulier sera
donné au Très Saint-Père. Car les légions infernales
sont prêtes à donner l’assaut sur votre monde ».
À noter qu’en 1993, il est dit que cette « invasion »
s’est déjà produite depuis très longtemps, ce dont le lec-
teur se sera douté.
La douche écossaise, c’est une spécialité de ces enti-
tés.
Ce n’est pas tout. Il y a aussi un intervenant particu-
lier, qui soutient être une entité biocybernétique nom-
mée Oxmyx. Elle a surgi dans quelques messages
comme un cheveu sur la soupe à partir de 1991. Ce
« robot » est, paraît-il, un intermédiaire entre le Prince
du Serpent et ceux des humains qui sont admis dans le
cercle de ses « initiés ». Il se tiendrait non loin de notre
monde et retransmettrait leurs pensées. Chose amu-
sante, cet Oxmyx était une entité « ordinaire » en 1991,
et par la suite elle s’est transformée en une sorte de sa-
tellite-relais. Ce qui est étonnant, dans son cas, c’est
qu’elle prétend que les enseignements du Christ sont les
seuls valables. Il s’agit là d’une allégation rarissime pour
un supposé « démon ».
Les identités des intervenants ont encore changé à
partir de 1994. Il y a eu des « frères croyants de
l’espace » qui ont fait irruption dans les messages sans
crier gare, une sorte de théologiens cosmiques si l’on
peut dire. Puis, ils ont été « chassés » par des Extrater-
restres qui prétendaient émettre leurs messages télépa-
thiques à partir d’un vaisseau spatial caché derrière la
Lune. La raison de cette dissimulation n’est pas donnée.
Ils ont affirmé venir d’une galaxie située « à plusieurs
centaines de millions d’années-lumière ». Le lecteur ne
sera pas étonné d’apprendre que, comme leurs « prédé-
cesseurs », ces nouveaux venus ont réclamé des prières
à adresser à ce même Prince de l’Univers des premiers
intervenants.
Quelques semaines plus tard, toujours en 1994, les
« frères croyants de l’espace » sont de retour et repren-
nent à leur compte la manipulation par messages inter-
posés. Ils en profitent pour vitupérer ceux qui les
avaient « chassés », les traitant de « véreux prévarica-
teurs ». On n’est jamais si mal traité que par soi-même.
C’est aussi l’occasion inespérée pour invectiver les « pro-
grammés » qui s’étaient réjouis de l’arrivée des Extrater-
restres, lesquels leur avaient promis de les emmener
faire un tour dans leur vaisseau spatial. Et comme les
menaces de punition sont monnaie courante pour les
entités, elles ont annoncé leur intention de provoquer un
désastre sur la France en représailles.
Des « morts » qui interviennent
Nous avons constaté également que de temps en temps,
il arrive que de soi-disant « morts » interviennent dans
les communications, sans avoir été sollicités le moins du
monde, et sans le plus petit avertissement des entités.
Leur discours apparaît brusquement, interrompant celui
d’une entité « classique ». La plupart de ces « esprits dé-
sincarnés » donnent un nom, quelquefois accompagné
d’une adresse bien souvent incomplète. Néanmoins, tous
semblent avoir vécu à des époques plus ou moins éloi-
gnées de la nôtre, mais aucune année n’est précisée.
Ce qu’ils disent est d’une pauvreté désespérante car
ils ne sont pas en mesure d’expliquer où ils se trouvent.
Ils dispensent tous une logorrhée de laquelle rien de
concret ne peut être tiré. En dépit de ces carences, nous
avons pu établir que ces prétendus « défunts » ne cor-
respondaient qu’à un autre type de leurres. Du reste,
c’est à partir de certaines données contenues dans les
messages que nous avons pu déterminer ce point. En
effet, quand on effectue des comparaisons entre certains
éléments livrés séparément dans les messages, on peut
se rendre compte que les entités admettent indirecte-
ment que « la vie après la mort » n’existe pas. Faisons-en
la démonstration par les exemples :
1983 : un « mort » prétend qu’on le garde comme des
conserves, qu’on se sert de sa mémoire pour faire
quelque chose ; qu’on utilise ses pensées, mais qu’il ne
comprend rien à tout cela.
1986 : R. D. dialogue avec un « mort », lequel lui dit
que l’esprit peut se déplacer instantanément n’importe
où, voir et décrire ce que font les vivants séparés du mé-
dium par de grandes distances, et même rapporter ce
qu’ils disent. Sollicité par R. D. pour prouver la justesse
de ces allégations, il décrit ce que font certains des amis
du médium auxquels ce dernier a pensé. R. D. a pu, par
la suite, vérifier auprès des personnes concernées
l’exactitude de la situation décrite par le « mort » : une
conversation à la terrasse d’un café dans une ville très
éloignée du médium.
1992 : Les entités déclarent :
« Il se peut que nos messages soient perturbés par
des paroles émanant de vos disparus, même si vous
ne les connaissez point. Ainsi, il arrive que des hu-
mains, ou encore d’autres créatures, qui sont parties
dans l’Ailleurs Incertain (qui sont décédés – NDA),
cherchent à vous dire des choses. Écoutez-les, mais
pas trop. Souvent, ce sont des goules, des larves,
des entités rampantes qui vous contactent pour se
donner de l’importance ».
Ceci tend à vouloir dire que les souvenirs de certaines
personnes décédées sont « stockés », et que les entités
elles-mêmes se font passer pour les « morts ». À noter la
phrase en caractères gras, très proche de celle qui a été
servie au policier américain Herbert Schirmer, abducté
par des Aliens en 1967 : « Vous devez nous croire un
peu, mais pas trop271 ».
Des menteurs qui reconnaissent leurs propres men-
songes.

271Eric Norman. Gods, dénions and Space Chariots. New York, Lancer Books,
1970. p. 189.
Données scientifiques
Les rares éléments à caractère scientifique qui figurent
dans les messages sont inexploitables, tout comme le
sont aussi de nombreuses autres « révélations ». Elles
sont vagues, parfois incompréhensibles, et il arrive aussi
que les unes viennent en totale contradiction avec les
autres.
Malgré ces lacunes, nous trouvons parfois, perdues
dans des flots de phrases constituées d’un sabir hermé-
tique à toute compréhension, quelques bribes d’informa-
tions en langage clair pouvant à la rigueur être considé-
rées comme vraisemblables. En voici un exemple, pou-
vant entrer dans ces exceptions :
« Certaines particules ne sont pas situées dans votre
continuum spatio-temporel. Il y a des dimensions qui
vous échappent pour appréhender totalement ce qui
se passe ».
Ceci peut être rapproché du nouveau modèle de
l’atome défini par le physicien théoricien Jean Charron.
Selon ce scientifique, chaque atome peut posséder une
« tête » plongée dans une autre dimension. Ce serait, à
l’en croire, le chaînon manquant qui relie la matière au
Grand Tout, à l’Esprit, ou à Dieu (ad libitum). Cette
« tête », Jean Charron l’appelle éon. Pour plus de détails
sur cette théorie, se reporter à son livre qui nous a servi
de référence272.
S’il faut s’en remettre aux entités, notre notion de
l’univers et du temps est fausse. Le problème, c’est que
les indications qu’elles fournissent sur leur façon

272 Jean Charron. L’esprit cet inconnu, Paris, Albin Michel, 1990.
d’interpréter ces deux concepts, relèvent d’un salmigon-
dis d’expressions creuses, confuses, et même totalement
obscures. Une chose revient régulièrement à propos du
temps : il n’existe pas pour les entités, ce qui ne les em-
pêche pas d’ajouter que voyager dans le futur et le passé
est une performance qui fait partie de leurs capacités. À
les en croire, le temps serait tridimensionnel, car il se-
rait converti en espace par rapport à la texture de leur
univers. Enfin, comme elles doivent quand même se
rendre compte que ce qu’elles révèlent sur ce sujet n’est
qu’un jargon aussi clair que le contenu d’un fut de gou-
dron, elles s’en tirent en arguant du fait que nos con-
cepts sont trop étroits pour comprendre leurs explica-
tions.
Les entités adaptent aussi ce qu’elles divulguent en
fonction de notre actualité scientifique. Par exemple, en
août 1993, une sonde américaine destinée à prendre des
photos de Mars a cessé brusquement de fonctionner,
constituant un échec cinglant pour le programme spatial
de la NASA. Dans un message reçu quelques jours après
l’annonce de cette nouvelle, il était dit que les entités
« qui dirigent les triangles noirs » – et qui sont leurs en-
nemies – avaient récupéré la sonde pour l’examiner.
Et que pouvons-nous retenir de ce qu’elles avancent
au sujet de la matière qui disparaît dans les « trous
noirs » pour se transformer en temps ?

Dieu et les religions


C’est un domaine où l’on trouve de tout, comme dans
une grande surface, ou encore au marché aux Puces de
Saint-Ouen, ce qui serait plus approprié. Étant donné la
place que prennent les mythes et les superstitions dans
la religion catholique (qui est celle de R. D.), et que les
entités se donnent des airs démoniaques, interpréter les
messages au premier degré serait pure folie.
Pour tenter de démêler cet écheveau, il faut avant tout
faire totalement abstraction des superstitions d’un autre
âge que cultivent encore certains croyants. Dans un
précédent ouvrage, nous avons démontré, preuves histo-
riques à l’appui, que le Diable (ou Satan) et les démons
ne sont que des personnages imaginaires. Ils ont été
empruntés à différents cultes païens de Mésopotamie,
notamment durant l’exil des Hébreux à Babylone, de
587 à 538 avant J. C.273. Nous n’avons rien découvert
sur cette question, d’autres ont œuvré dans le même
sens bien avant nous. Cela n’a cependant pas empêché
les brebis du troupeau chrétien d’avaler ces niaiseries.
Comme déjà dit, les entités s’ingénient à suggérer
qu’elles sont des démons tout en réfutant cette identité
lorsque le médium ou quelqu’un de son entourage leur
en fait le reproche. Or, de temps à autre, éparpillées
dans la somme abondante de discours discourtois et
vexatoires à l’égard des religions en général et des reli-
gieux en particulier, se dissimulent certaines indications
venant étayer notre hypothèse, telle celle-ci :
« Les diables sont créés par la pensée de ceux qui
les croient, et ils s’en nourrissent tout comme l’abeille
se nourrit du suc des plantes ».
Encastrée dans un pathos débile et offensant sur les
ecclésiastiques, cette citation peut effectivement passer
inaperçue. Surtout si celui qui lit le message où elle se

273 Jean Sider. Ovnis : La Solution du Mystère, op. cit., p. p. 130-133.


trouve enfouie interrompt sa lecture, importuné par la
violence verbale de certaines phrases.
À noter que cette allusion aux diables ne représente ni
plus ni moins que l’aveu du leurre des démons. En
même temps, elle suggère une sorte de vampirisme spiri-
tuel, que l’on peut facilement associer au prélèvement
d’une énergie spécifique produite par le cerveau des per-
sonnes sujettes à une infestation d’éventuelles entités
parasitaires.
Cette opinion est renforcée par une autre information,
d’apparence anodine et folklorique, obtenue dans un
message reçu en 1993 :
« En confiant vos pensées à Notre Seigneur et au
Prince de l’Univers, par l’intercession des Envoyés,
alors vous vous garantissez contre l’iniquité et les
ruses des Démons, tout comme de la malignité des
diables pervers qui ne songent qu’à vous mener en
erreur ».
C’est la vérité toute nue sortant de la pensée des men-
teurs. Bien entendu, les entités ne se désignent pas,
elles ne sont pas folles à ce point-là. Les démons et les
diables qui induisent en erreur les humains, ce ne sont
pas elles, mais les « autres », leurs « ennemis ». Ce sont
les « forces de la Ténèbre », les « forces rampantes des
outre univers », etc.. En réalité elles ne font que se dé-
peindre elles-mêmes en faisant croire qu’il s’agit
d’entités rivales portées sur le mal.
Des accusations sont souvent lancées contre les Pères
de l’Église à propos des Écritures qui auraient été modi-
fiées, altérées, sciemment ou non. Leurs enseignements
auraient été donnés par le maître des entités (le Prince
de l’Univers), étalés sur huit cents ans, mais l’Église,
ainsi que d’autres religions non identifiées dans le mes-
sage, les auraient dénaturés.
Les entités prétendent aussi que notre système de da-
tation, basé sur l’année de naissance de Jésus-Christ
est faux. Ce qui est exact, car la preuve historique et
cette assertion existe. En effet, ce n’est qu’en l’an 532
qu’a été choisie la date de naissance de Jésus sur des
recherches d’un théologien, Denys le Petit. Toutefois, il a
commis au moins une erreur de quatre ans, peut-être
même de sept au plus. Hélas, quand on s’en est rendu
compte il était trop tard pour changer quoi que ce soit.
Normalement, nous devrions avoir un calendrier portant
quatre ou sept années supplémentaires.
Pour ce qui est de Dieu, au début des contacts, quand
les mensonges ne coulaient pas encore à flots, il a été dit
ceci :
« Ce que vous appelez Dieu est en réalité l’Esprit
emplissant la totalité des Univers ».
Cette conception n’est pas du tout outrancière envers
les religions, loin s’en faut. Elle traduit même un con-
cept que bien des croyants acceptent.
Jésus, pour ce qui le concerne, est d’abord présenté
comme un grand prophète. Puis les diverses allusions
qui sont faites sur lui subissent des fluctuations, selon
une humeur imprévisible et insaisissable que l’on trouve
souvent dans ce type de contacts. Au moment où il de-
venait un petit prophète, il est réhabilité, si nous pou-
vons dire, par l’entité Oxmyx, déjà citée, tout comme la
Vierge Marie. Dans l’ensemble Jésus n’est pas trop
malmené, contrairement aux ecclésiastiques qui sont
« voués aux enfers ». On devine facilement que ces dé-
préciations épisodiques concernant le Christ sont essen-
tiellement émises pour provoquer des réactions émo-
tionnelles chez le médium et ceux qui prennent connais-
sance de la teneur des messages. Nous ne voyons tou-
jours pas pour quelle autre raison les entités se compor-
tent ainsi.
Des revirements spectaculaires peuvent aussi se pro-
duire. Par exemple, il est arrivé aux entités, sous le
masque des « Envoyés du Prince de l’Univers », de re-
commander d’adresser des prières à Jésus et à la Vierge
Marie pour atténuer les futurs désastres qu’elles annon-
cent avec une régularité de métronome. Notons au pas-
sage que cette même « technique » est employée lors
d’apparitions mariales dans le contexte religieux. Les
menaces pleuvent aussi à torrents, tant sur les « pro-
grammés » auxquels s’adressent les messages, que sur
certains pays. De même que la « fin des temps » (ou du
monde) est très souvent annoncée comme proche, mais
si l’on prie ou si l’on invoque les entités, voire Jésus-
Christ et la Vierge Marie, ses effets seront atténués, ou
elle sera différée.
Ensuite, un autre virage à 180°s’est opéré. Une autre
dérive a pris le relais : le Christ n’est plus mort sur la
croix. C’est un autre condamné à mort qui lui a été
substitué et le vrai Jésus est mort au Tibet à l’âge de 85
ans. Il y a même un message dans lequel il est affirmé
qu’il a été emmené en soucoupe volante pour prêcher la
bonne parole sur d’autres planètes.

Brève analyse
Tout cela peut sembler démentiel, absurde, ridicule
même. Si les entités voulaient nous faire croire qu’elles
sont vraiment des entités démoniaques à la solde du
Diable, elles ne s’y prendraient pas autrement.
Ne commettons pas l’erreur de croire que ce type de
discours a pour objet de nous tourner en dérision. Le
but recherché paraît bien différent même s’il est totale-
ment occulté. Il pourrait s’agir, pour les entités, de faire
fonctionner la pompe à émotions, productrices d’une
énergie psychique subtile dont elles se nourriraient.
Nous n’avons rien inventé, les fameux occultistes
Gueorguï Gurdjieff et Stanislas de Guaïta ont défendu
cette idée en leur temps.
Le dossier des abductions ne nous fournit guère
d’informations sur ce sujet, et pourtant nous avons eu
connaissance d’un cas qui a fait l’objet d’une enquête de
la psychologue médicale Edith Fiore, déjà citée dans le
chapitre III. Il s’agit d’une certaine Diane qui, sous ré-
gression hypnotique, a dit ceci :
« Les Aliens entrent et sortent de mon corps pendant
que je suis là. Ensuite ils entrent et tirent des choses
hors de mon corps. Ils soutirent des énergies. Ils ex-
ploitent des énergies en moi. Ils extraient des éner-
gies rajeunissantes de mon corps274 ».
Est-ce vraiment la raison des abductions ou une
autre fiction ?
L’examen que nous avons effectué sur environ trois
cents messages sur trois mille et plus reçus par R. D. en
vingt ans, nous a permis de faire les constats suivants
sur les entités qui en sont les auteurs :
– Elles mentent dans 95 % de leurs allégations.

274 Edith Fiore, Encounters, New York, Bantam Doubleday, 1989, p. 205.
– Elles veulent se faire passer pour ce qu’elles ne
sont pas, ou font semblant d’agir ainsi, leur trop
nombreuses identités, très diversifiées comme on l’a
vu, le montrent.
– Elles se comportent comme si elles cherchaient à
exacerber la sensibilité, à provoquer des états
d’âme axés sur la peur et la colère, et autres senti-
ments générateurs d’émotions fortes.
– Elles modèlent le contenu de leurs messages se-
lon des critères complexes difficiles à cerner. Ils
semblent impliquer au moins l’intellect du médium,
son univers conceptuel, ses connaissances des
phénomènes paranormaux, ses croyances et ses
superstitions, les hantises de son subconscient, les
points faibles de sa psyché, ses liens avec d’autres
personnes de ses relations ayant des facultés extra-
sensorielles ou intéressées par les phénomènes
« psi », etc…
– Elles utilisent toutes les astuces d’une dynamique
de la tromperie pour mener à bien leurs manipula-
tions de l’esprit des personnes concernées par les
messages.
D’ailleurs, les entités admettent qu’elles manipulent
les êtres humains, et nous n’avons pas noté la moindre
contradiction à ce niveau d’information. En effet, nous
avons dénombré quarante-trois messages dans lesquels
il est fait allusion à cette mainmise psychique, avec des
nuances, certaines nous paraissant même exagérées,
voire fantaisistes. Toutefois, en dépit de quelques abus
pour situer l’importance des manipulations, peut-être
afin de susciter des sentiments d’angoisse chez les
« programmés » qui lisent les messages, ce qu’elles avan-
cent parfois reste dans le domaine du possible.
Par exemple, nous avons démontré dans un autre ou-
vrage que les États-Unis représentent une cible de prédi-
lection pour les entités, avec citation du rapport de la
Roper Organization, organisme professionnel spécialisé
dans les sondages d’opinion publique. Il s’agit d’une sta-
tistique qui montre que de nombreux citoyens améri-
cains ont vécu certaines anomalies paranormales pou-
vant masquer une possible abduction. Elle a été établie
sur un, échantillonnage de 6000 individus de toutes les
classes sociales, répartis au hasard sur l’ensemble du
territoire américain. Les enquêteurs de la Roper Organi-
zation se sont présentés à leur domicile après un pre-
mier contact téléphonique pour obtenir leur accord. Ce
sondage a nécessité plusieurs mois de travail, car
chaque sélectionné a dû répondre à une foule de ques-
tions touchant divers sujets. Si l’on se base sur les ré-
sultats obtenus élevés à la dimension de la population
des États-Unis, environ 3 600 000 Américains auraient
enregistré quelques anomalies de type paranormal sug-
gérant qu’ils auraient pu expérimenter une abduction275.
Cela cadre tout à fait avec un message reçu en 1984,
qui énonce ce qui suit :
« Vous pouvez vous demander pourquoi nous met-
tons si souvent l’accent sur ce qui se passe dans la
nation appelée États-Unis, ou USA. Cette nation est
appelée à jouer plus tard un rôle essentiel dans le

275Collectif. Alien Discussions ; Proceedings of the Abduction Study Confé-


rence Held at MIT, Cambridge, MA, Cambridge. MA, USA, North Cambridge
Press, 1994. p. p. 215-231).
renouvellement des modes de pensée du monde, en
accord avec les nations asiatiques, en particulier
avec celle que vous appelez la Chine ».
Cette prédiction n’a strictement rien de fantaisiste,
car la Chine s’éveille doucement mais sûrement à
l’économie de marché, et représente un énorme client
pour les producteurs américains.
D’autre part, dans un autre domaine, si l’on considère
l’attention dont les États-Unis sont l’objet de la part des
entités, depuis au moins juin 1947 (Ovnis, channeling,
abductions, mutilations de bétail et autres phéno-
mènes), on peut dire sans grand risque de se tromper
que le mouton de tête est particulièrement soigné pour
qu’il entraîne le troupeau des autres nations derrière lui.
À noter la phrase qui suit immédiatement celle du
message de 1984 que nous venons de citer :
« La nation dénommée URSS ou Soviet Union est ap-
pelée à disparaître en tant que telle. Subsistera alors
une fédération de nations libres et indépendantes
qui se rapprochera de vos pays d’Europe occiden-
tale ».
La date exacte de cette prédiction est le 17 novembre
1984. Voyons maintenant la réalité.
11 mars 1985 : arrivée de Mikaïl Gorbatchev au pou-
voir en URSS.
24 septembre 1990 ; traité de l’Union des Républiques
(prémices de l’implosion de l’URSS).
8 décembre 1991 : création de la CEI, Communauté
d’États Indépendants.
25 décembre 1991 : fin officielle de l’URSS.
27 décembre 1991 : création de la Fédération de Rus-
sie.
31 mars 1992 : traité de la Fédération de Russie, si-
gné par dix-huit Républiques souveraines.
Le lecteur reconnaîtra volontiers qu’en cette circons-
tance, la prédiction en question s’est remarquablement
bien réalisée dans tous ses détails. Bien sûr, comme dé-
jà dit en d’autres pages, si les événements sont provo-
qués par les manipulations des entités sur certains indi-
vidus, prévoir qu’ils se réaliseront à plus ou moins court
terme est beaucoup plus facile.
À noter que depuis août 2001, Robert David reçoit des
messages dont la coloration démoniaque semble avoir
totalement disparu. Ce qui est encore un élément de
plus prouvant que les entités sont très versatiles dans
leur comportement, au point de modifier radicalement le
style de leurs communications en fonction de critères
qui ne sont guère évidents.
Saviez-vous que Robert Louis Stevenson, auteur du
roman bien connu L’île au trésor, a reçu de la littérature
en écriture automatique ? Voici ce qu’il a avoué à ce su-
jet : « Toutes mes œuvres de fiction publiées devraient
être reconnues comme la production d’un collaborateur
invisible ». Il disait être en communication avec le « petit
peuple », qu’il appelait « mes lutins ». Il a même préten-
du que le sujet de son livre L’étrange cas du Dr Jekyll et
de M. Hyde, lui avait été donné en rêve par ces enti-
tés 276 . Notre source cite d’autres exemples d’écrivains,
de compositeurs, etc., qui affirment avoir été dans le
même cas de R. L. Stevenson. Nul ne saura certaine-

276 Jon Klimo, Les médiateurs de l’invisible, Paris, R. Laffont, 1991. p. 296.
ment jamais combien d’autres personnes douées pour
un art quelconque, ont « bénéficié » de ce genre de « ca-
deau ». De même, on ne saura pas non plus quel prix
elles ont dû payer en échange de cette « générosité ».
Ceci montre que ces intelligences supérieures peuvent
œuvrer dans différents registres, et que la manipulation
des êtres humains se situe probablement à d’autres ni-
veaux insoupçonnés que nous ignorerons toujours.
Dans les six derniers chapitres, nous avons démontré
à l’aide de preuves testimoniales, qu’une intelligence su-
périeure est à l’œuvre de nos jours sur notre Terre. En
fait, elle est chez nous depuis les premières civilisations
connues. Ses activités anciennes ont été considérées par
les pouvoirs comme étant des croyances mythiques nées
dans les esprits incultes des populations. Maintenant, il
en va tout autrement. Officiellement, l’establishment ne
s’intéresse pas à la question, mais officieusement il s’en
préoccupe. Afin de dissimuler cet intérêt, les pouvoirs
nient et banalisent les phénomènes Ovnis depuis 1947.
Dans cette perspective, une autre forme insidieuse de
campagne de démolition a commencé il y a une ving-
taine d’années : l’intoxication de la recherche privée.
Dans le prochain chapitre le lecteur découvrira la der-
nière manœuvre de ce genre, dont a été victime un cher-
cheur américain pas suffisamment lucide pour se rendre
compte qu’il a été attiré dans un traquenard.
9

L’intoxication

Il est clair que notre gouvernement a commencé dès


les années 40 à étouffer toute information sur les Ov-
nis.
Gordon Cooper, ancien astronaute, Nous ne
sommes pas seuls dans l’espace, Paris, Presses du
Châtelet, 2001, p. 110.

Introduction
Dans tous les établissements scolaires et universitaires,
on apprend systématiquement aux jeunes générations
que la Terre est unique en son genre dans le cosmos.
Certes, on leur concède qu’il existe bien des milliards
d’étoiles, et que certaines peuvent comporter un cortège
de planètes. Ce qui n’empêche pas que l’on tienne beau-
coup à leur mettre dans le crâne que notre monde est le
seul corps spatial qui porte la vie telle qu’elle existe chez
nous. En conséquence, si cette vie n’existe pas ailleurs,
ajoute-t-on, c’est qu’elle est née ici, sur notre vieille
boule. C. Q. F. D. Ainsi raisonnent nos mandarins de la
science. Ce qui est une façon pour eux de
s’autoproclamer les plus hautes intelligences existant
dans l’univers puisqu’ils se situent eux-mêmes très au-
dessus du commun des mortels.
Quand on pense que ceux qui prodiguent cet ensei-
gnement « oublient » de préciser que l’univers en ques-
tion n’a même pas encore été exploré par les Terriens,
on mesure toute l’hypocrisie et l’absurdité de la situa-
tion.
Notre univers n’a pas encore été visité par nos explo-
rateurs cosmiques, certes, mais s’il faut en croire cer-
tains Américains bien informés, tel Gordon Cooper cité
dans l’épigraphe, il y a des explorateurs extraterrestres
chez nous. Ce qui constitue un singulier paradoxe avec
la « voix officielle », le lecteur l’admettra volontiers. Gor-
don Cooper n’est pas la seule personnalité à avoir tenu
de tels propos. En effet, s’il faut s’en remettre au D r Ste-
ven M. Greer, chercheur privé, de nombreuses per-
sonnes ayant été impliquées dans le secret étatique sur
les Ovnis lui ont fait des confidences allant dans le
même sens.
Dans notre dernier livre, nous avons consacré un
chapitre entier à ce qu’a divulgué ce médecin américain
dans son premier livre sur le secret sur les Ovnis imposé
par le gouvernement des États-Unis277. Dans un second
et récent ouvrage, il tient la promesse qu’il avait faite de
divulguer tous les noms et les témoignages de ses infor-
mateurs278.
Disons que le travail du Dr Greer impressionnera très
certainement les inconditionnels des Ovnis « tôles et
boulons » et de l’hypothèse extraterrestre au premier de-

277Jean Sider, Ovnis : La solution du mystère ? Villeselve, éditions Ramuel,


2001, p. p. 147-160.
278Steven M. Greer, M. D., Disclosure, Crozel, VA, USA, Crossing Point Inc.,
2001.
gré. Ce qui n’est pas notre cas. Par contre, il va tout
aussi certainement permettre aux « sociopsychologues »
et autres debunkers spécialisés dans la démolition des
témoignages, d’exprimer une fois de plus tous les travers
de leur esprit borné.
Nous aurons l’honnêteté d’avouer que Steven Greer a
fait preuve de beaucoup de naïveté pour accepter de re-
produire bon nombre d’allégations obtenues de ses rap-
porteurs. D’évidence, il semble que certains d’entre eux,
pour ne pas dire presque tous, lui ont servi des choses
vraisemblables mêlées à des chimères. Les debunkers
vont donc s’appuyer sur ces révélations très douteuses
pour faire l’amalgame et affirmer véhémentement que
ces révélations ne sont qu’un ramassis d’élucubrations
de mythomanes. L’auteur Gildas Bourdais nous a
d’ailleurs signalé que sur certains sites d’Internet la con-
troverse a fait rage dès que le livre du Dr Greer a été ac-
cessible aux États-Unis.

Mythomanes et « manipulés »
À notre avis il est indéniable que parmi ces sources con-
fidentielles il y en a effectivement une forte quantité très
sujette à caution. Certaines sont même tellement fantas-
tiques qu’elles paraissant empruntées à des romans de
science-fiction. Toutefois, étant donné ce nombre impor-
tant de témoignages problématiques quand ils ne sont
pas carrément fantaisistes, ils peuvent mieux s’expliquer
si l’on envisage une manœuvre d’intoxication. C’est
d’autant plus possible que certaines des personnes
ayant accepté de lâcher ce genre de lest ont parfois oc-
cupé un rang élevé chez les militaires ou même dans
l’administration civile. Plusieurs autres prétendent aussi
avoir émargé à des agences de sécurité d’État comme la
DIA (Defense Intelligence Agency), la NSA (National Intel-
ligence Agency), etc…
Pratiquement tous ceux et celles qui témoignent sont
des personnes âgées à la retraite depuis des années. Dès
lors, on comprend mal que tous ces gens-là aient pu ac-
cepter de contrevenir au devoir de réserve auquel ils
étaient nécessairement astreints en matière de secret
d’État. Un tel constat nous permet donc de supposer
une intention délibérée de discréditer le milieu de la re-
cherche privée sur les Ovnis en mêlant le faux au vrai.
C’est d’ailleurs une tactique couramment employée dans
les agences d’État chargées de protéger les sujets hau-
tement classifiés lorsque qu’il y a eu des fuites.
Bien entendu, on peut opposer à cela le fait que les
révélations du colonel Corso en 1997, puis celles de
l’ancien astronaute Gordon Cooper en 2000, ont pu inci-
ter certaines langues à se délier. Le problème, c’est que
si ces deux anciens officiers ont été eux aussi « manipu-
lés » pour faire de l’intoxication, cela voudrait dire qu’il y
aurait une manœuvre orchestrée pour ridiculiser les di-
vulgations faites de bonne foi.
Par exemple un témoignage est d’évidence inventé de
toutes pièces par un mythomane, celui d’un certain Dan
Morris. Quand le lecteur saura que cet ancien sergent-
chef prétend avoir eu un clearance (degré de sécurité) 38
fois au-dessus de top secret, il sera d’accord avec nous.
Il ajoute que même les présidents des États-Unis qui se
sont succédé depuis Harry Truman, n’avaient pas un
accès au secret aussi élevé. D’autre part, M. Dan Morris
révèle des faits correspondant à des canulars établis
comme tels depuis plusieurs années. Le plus révélateur
est le pseudo-crash d’Ovni du désert de Kalahari, Bots-
wana, en mai 1989, qui n’est qu’une mystification à but
lucratif279.
Il y a aussi ce que rapporte l’ex-major George A. Piller,
qui possède une rubrique permanente dans le mensuel
ufologique Mufon Ufo Journal, pourtant d’excellente ré-
putation. Il va jusqu’à cautionner l’affaire de l’Alien qui
aurait été tué par une sentinelle sur le tarmac de
MacGuire AFB, New Jersey, à la fin des années 1970.
Or, il s’agit d’un fait issu de l’imagination d’un agent de
l’AFOSI, Richard Doty, que nous avons dénoncé en
temps opportun. Il a œuvré ainsi pour discréditer feu
Léonard Stringfield, qui s’était spécialisé dès 1978 dans
la divulgation de témoignages relatifs à des crashes
d’Ovnis.
Certaines autres révélations à caractère extraordinaire
peuvent en effet relever d’une opération d’intoxication.
En écrivant cela, nous pensons par exemple à la dou-
zaine de crashes d’Ovnis différents qui figurent dans
l’ensemble des témoignages. C’est une manifeste opéra-
tion menée pour ridiculiser les chercheurs privés en gé-
néral, mais surtout pour « tuer » le véritable crash
d’Ovni de Roswell en particulier.
Ouvrons une parenthèse à propos de l’affaire de Ros-
well, car un élément important a fait surface récemment.
Il s’agit du témoignage de Mme Jennie Zeidmann, qui a
été la confidente et la secrétaire de l’astronome Joseph
Allen Hynek lorsqu’il dirigeait le groupe privé CUFOS.
Mme Zeidmann a confirmé dans un reportage télévisé
que J. A. Hynek, ancien conseiller de l’U. S. Air Force en

279Kevin D. Randle, A History of UFO crashes, New York, Avon Books, p. p.


211-212.
matière d’Ovnis, avait été mis au courant du crash
d’Ovni de Roswell dans les années 1960 par l’armée de
l’air. Les corps des passagers, à l’en croire, ont été
acheminés à Holloman AFB, base militaire d’Alamo-
gordo, Nouveau Mexique. Le documentaire télévisé en
question s’intitule Ovnis, le secret américain, de Vincent
Gielly, 2001. Il est passé sur la chaîne France 2, le di-
manche 9 septembre 2001 à 22h35. Ceci confirme donc
ce que nous avions déjà divulgué sur le témoignage de
Mme Jennie Zeidmann dans un précédent ouvrage. Fer-
mons la parenthèse.
De toute façon, les défauts que nous avons signalés
n’enlèvent rien au mérite de Steven Greer, car il a fallu
qu’il dépense bien du temps, de l’énergie et de l’argent,
pour collecter les éléments qu’il publie. C’est du reste
une performance qu’il est le premier à accomplir dans ce
genre, d’autant qu’il a pris de gros risques avec sa répu-
tation et sa carrière. Dommage pour lui, comme pour
nous, qu’il se soit laissé piéger, parfois même de façon
plutôt grossière.
Ceci étant dit, le fait que cet ouvrage puisse comporter
des assertions sciemment faussées pour en ôter toute
valeur, indique déjà que le sujet qu’il aborde touche un
point sensible des secrets d’État. Il doit donc y en avoir
un certain nombre suffisamment crédibles qui méritent
le détour. En effet, en la circonstance, la volonté
d’introduire la fiction prouve l’intention de torpiller la
réalité.
Le « pavé » de 570 pages produit par le docteur Greer,
qui est médecin dans le service des urgences d’un hôpi-
tal, se divise en six parties :
1. Implications de la situation créée par les Ovnis
pour notre environnement.
2. Observations classées top secret faites par des
pilotes et des radaristes.
3. Observations classées top secret de personnels
ayant œuvré dans des bases du Stratégie Air Com-
mand et de missiles Nukes.
4. Révélations de fonctionnaires et militaires ayant
lu des rapports top secret sur les Ovnis.
5. Révélations de scientifiques sur des armes et des
découvertes scientifiques à caractère top secret,
dont certaines dépendraient d’un « transfert de
technologies extraterrestres ».
6. Les conclusions et les recommandations.
Nous passerons sur les observations signalées dans la
deuxième et la troisième partie. Elles n’apportent rien de
plus à ce que nous ne sachions déjà, d’autant que nous
avons largement dépassé ce stade-là pour nous intéres-
ser à d’autres aspects de ce mystère. Nous éviterons
aussi le piège des découvertes faramineuses sur les
technologies nouvelles, comme celle impliquant la pro-
pulsion à l’aide d’un « moteur antigravitation » silencieux
et non polluant. Même si une telle invention existe – pré-
tendument née de l’étude d’une épave d’Ovni, ce qui
nous étonnerait beaucoup – elle ne doit pas arranger les
affaires de ceux qui vivent du pétrole.
Voici donc les quelques témoignages dont la plupart
nous ont paru être crédibles, même s’ils sont parfois lé-
gèrement entachés d’intoxication, d’où qu’elle puisse ve-
nir. Le lecteur ne doit pas perdre de vue que dans ce
domaine si controversé où les chausse-trappes abon-
dent, il n’est pas toujours facile de différencier la bonne
foi du mensonge. En conséquence, il doit constamment
garder à l’esprit que même notre jugement peut avoir été
faussé.

Quelques témoignages parmi d’autres


Gordon Cooper, astronaute : Il a vu des Ovnis en 1951
alors qu’il était affecté en Allemagne. Plus tard, à Ed-
wards AFB, deux hommes de son service occupés à fil-
mer et photographier l’atterrissage d’un nouvel avion,
ont vu une « soucoupe volante » atterrir non loin d’eux.
Des photos de l’intrus ont été réalisées et une séquence
de film a été tournée. Celle-ci montre l’engin qui décolle,
replie son tripode d’atterrissage et s’éloigne dans le ciel.
Gordon Cooper a pu voir les tirages des photos mais pas
le film, car tous ces documents ont dû être envoyés au
Pentagone de toute urgence. De plus, il affirme qu’à
Roswell, il est tombé autre chose qu’un ballon-sonde.
À noter que dans son livre, traduit en français,
l’ancien astronaute confirme bien le crash d’Ovni de
Roswell avec occupants récupérés. Il dit tenir cette in-
formation d’un major de ses amis qui se trouvait affecté
à la base aérienne de Roswell au moment où cette affaire
est survenue280.
Général de brigade Stephen Lovekin : En 1959, il a été
affecté au Pentagone dans un service appelé White
House Army Signaling Agency. Il a servi sous le mandat
du président Eisenhower, puis du président Kennedy,

280Gordon Cooper, Nous ne sommes pas seuls dans l’espace, Paris, Presses du
Châtelet, 2001, p. 103.
avec un clearance au-dessus de top secret. Il était en
étroite relation avec le Project Blue Book, dévolu aux ob-
servations d’Ovnis. Il a vu de nombreuses photos
d’Ovnis et d’écrans radar montrant des bogeys (terme
militaire pour désigner les Ovnis). Tous ces documents
avaient été réalisés par du personnel militaire. Il affirme
avoir pu voir aussi une pièce métallique qui provenait
d’un crash d’Ovni au Nouveau Mexique. Elle lui a été
montrée par un colonel Holomon dans le bureau de la
technique des fréquences radio, lors d’un cours sur le
décryptage de codes qui rassemblait plusieurs officiers.
Ce débris ressemblait à un yard-étalon de huit à dix
pouces de long (20 à 25 cm) et fait d’une matière évo-
quant le métal d’une sorte de feuillard métallique de
couleur grise. Il comportait des inscriptions sur l’une de
ses faces, qui évoquaient des hiéroglyphes, car certaines
étaient des formes animales stylisées. Le colonel Holo-
mon aurait prétendu que ces inscriptions étaient des
instructions sous forme de symboles, et qu’elles étaient
suffisamment importantes pour que les militaires tra-
vaillent dessus de façon continue.
Il a appris par la même occasion qu’il y avait eu aussi
des corps de « trois ou cinq » passagers récupérés, dont
l’un était « partiellement vivant » au moment où il a été
découvert. Il ignore ce qu’il est advenu de cette créature
par la suite.
Le crash en question est évidemment celui de Roswell,
comme le pense d’ailleurs le Dr Greer. La pièce dotée
d’inscriptions rappelle celle décrite par un autre témoin
de première main, M. Jesse Marcel Jr., mais il semble
qu’elle ne comportait pas les mêmes symboles. Se repor-
ter à l’un de nos ouvrages pour plus de détails 281 .
L’allusion à un être encore en vie nous semble suspecte,
même si la personnalité de l’informateur paraît au-
dessus de tout soupçon. Est-ce un ajout dû à une tenta-
tive d’intoxication ? Ou un bobard du colonel Holomon ?
M. Lovekin affirme aussi qu’en 1959 il n’y avait aucun
clearance spécial pour les affaires liées aux Ovnis. Seul,
tout ce qui était lié à l’armement atomique était doté
d’un clearance Q. Cependant il admet que cela a pu
changer par la suite.
Lt-colonel Charles Drown : Après la fin de la Seconde
Guerre mondiale, il a été affecté à l’AFOSI (Air Force Of-
fice of Spécial Investigations) à la base de Wright-Field,
Dayton, Ohio, qui est devenue Wright Patterson AFB
plus tard. Il a œuvré au sein du Project Grudge, qui a
précédé le Project Blue Book sur les observations
d’Ovnis. Il confirme que ce programme n’a été qu’un ri-
deau de fumée pour banaliser les phénomènes Ovnis et
mystifier le public. Les explications les plus absurdes
ont été utilisées pour discréditer certains incidents pos-
sédant un haut facteur d’étrangeté. Il affirme aussi avoir
vu des photos de phénomènes lumineux et d’écrans ra-
dar montrant des bogeys, qui ont été observés au-
dessus de la Maison Blanche.
Dr Carol Rosin ; Elle a été la première femme directrice
de la société Fairchild Industries, et porte-parole de
l’ingénieur Werner von Braun dans les dernières années
de la vie de ce savant. C’est de celui-ci qu’elle tient tout
ce qu’elle a divulgué à Steven Greer. Rappelons que

281Jean Sider, Contacts supra-terrestres : Leurres et manipulations, tome 1,


Piétralba, Axis Mundi, 1994, p. 47.
Werner von Braun, qui a d’abord travaillé sur les V-l et
V-2 de l’Allemagne nazie, est devenu plus tard le patron
des programmes spatiaux américains.
La politique du gouvernement américain pour mani-
puler le public a été axée sur la stratégie de la peur. À
son intention plusieurs « ennemis » ont été inventés.
Pour contrer ces ennemis, un armement approprié
sophistiqué a été mis en orbite terrestre.
Le premier « ennemi » a été l’URSS, le deuxième les
astéroïdes, le troisième les Aliens. Il s’agissait en fait
d’un bluff monumental entrant dans le cadre de cette
stratégie de la peur « basée sur le mensonge et la cupidi-
té », pour servir certains intérêts économiques du pays.
En 1977, certains stratèges avaient déjà échafaudé
des plans pour la guerre du Golfe qui ne devait com-
mencer qu’en janvier 1991. Ceci confirme ce que nous
avons dit dans le chapitre précédent sur les « prédic-
tions » que les entités peuvent faire sur certains événe-
ments déjà « programmés », soit par l’homme, soit par
elles-mêmes (ou par l’homme « manipulé » par elles).
Mme Rosin a tenté plusieurs fois de dénoncer cette
énorme mystification secrète, qui consiste à faire croire
que les Extraterrestres et leurs Ovnis constituaient une
menace pour la Terre. Elle prétend qu’elle est même in-
tervenue auprès de certains membres du Congrès U. S.,
en pure perte. Personne ne l’a écoutée.
Ce que Mme Rosin dit des armes satellisées pour con-
trer des astéroïdes n’est pas lié directement aux Ovnis,
mais indirectement. En effet, ils suggèrent des lasers
hyper-puissants, nés d’un « transfert de technologie
alien selon le colonel P. J. Corso282. Une autre personna-
lité confirme cela, citée par ailleurs. Rappelons que la
menace des astéroïdes vagabonds n’est pas une inven-
tion, plusieurs revues scientifiques françaises en ont
parlé, comme Science & Avenir en août 1997, pour en
citer une parmi bien d’autres.
Nick Pope, du ministère de la Défense de la Grande-
Bretagne : Ce fonctionnaire a écrit un livre fort intéres-
sant qui a obtenu un grand succès dans les pays de
langue anglaise283. De 1991 à 1994, il a œuvré au sein
du personnel du secrétariat à l’air, dans une équipe
chargée d’enquêter sur les témoignages de personnes
ayant vu des Ovnis. Dans ses déclarations à Steven
Greer, il prétend avoir reçu entre deux cents et trois
cents rapports par an durant tout ce temps. Son travail
consistait à les analyser afin de déterminer si les phé-
nomènes remarqués pouvaient constituer une menace
pour son pays. Bien entendu, une grande partie de ces
comptes rendus pouvaient s’expliquer par des confu-
sions avec des choses naturelles. Toutefois, les témoi-
gnages les plus sûrs émanaient de personnels militaires,
d’autant que certains étaient accompagnés de photos et
d’observations couplées par des enregistrements sur
écran-radar.
À plusieurs reprises, de gigantesques engins de forme
triangulaire ont été observés, impliquant des tentatives
d’approche par des chasseurs à réaction. Les 30 et 31
mars 1993, deux bases militaires de la Royal Air Force –

282Philip J. Corso, The Day After Roswell, New York, Pocket Books, 1997, p. p.
115-117.
283 Nick Pope, Open Skies. Closed Minds, Londres, Pocket Books, 1996.
Cosford et Shorebury – ont été survolées par des appa-
reils de ce type. Ces observations n’avaient rien à voir
avec des prototypes de nouveaux avions, car les vols
d’essai de ces appareils sont minutieusement program-
més, et on sait exactement quand et où ils s’opèrent.
D’autant que l’on n’envoie jamais des jets pour intercep-
ter des prototypes en vol d’essai.
Il confirme l’incident de Rendlesham Forest, de dé-
cembre 1980, qui se trouve entre deux bases aériennes,
Bentwaters et Woodbnidge, dans le Suffolk. Il faut noter
qu’à l’époque, Bentwaters était une base de l’U. S. Air
Force, et Woodbridge, de la Royal Air Force. Il s’agit de
l’atterrissage d’un appareil inconnu avec traces au sol,
impliquant un niveau de radioactivité dix fois plus élevé
qu’en temps normal. De plus, cet Ovni a été suivi sur les
radars de la base de Watten. Nick Pope a eu accès à ce
dossier, et à son avis, les rapports établis par les mili-
taires témoins de l’incident, dont le Lt-colonel Charles
Halt, écartent toute idée de confusion avec un appareil
conventionnel.
Il affirme que de nombreux films ont été réalisés par
des chasseurs à réaction munis de caméras. Ils mon-
trent des Ovnis aux performances très supérieures aux
jets les plus rapides que possèdent les grands pays in-
dustrialisés. Malheureusement, ces documents n’ont
jamais été mis à sa disposition car ils ne se trouvent
plus dans le service où il était affecté.
Nick Pope estime que les gouvernements ne peuvent
pas reconnaître ces phénomènes publiquement parce
qu’ils ne peuvent pas dire qu’ils ne représentent pas une
menace pour la sécurité des nations tout en gardant le
secret sur leurs activités. Ou bien on admet cette me-
nace, ou bien on nie ces étrangetés. Par prudence, les
gouvernements ont choisi de nier, ce qui évite tout pro-
blème.
Amiral Hill-Norton. Il a été ministre de la Défense pour
la Grande-Bretagne. Il confirme aussi l’incident de
Bentwaters cité ci-dessus. Il affirme que le Lt-colonel
Charles Halt a photographié l’Ovni atterri. Il estime que
pour le public, les phénomènes doivent constituer un
intérêt pour le ministère de la Défense, mais officielle-
ment, ce n’est pas le cas. Pourtant, officieusement ça
l’est, l’incident de Bentwaters le prouve. Le problème
vient du fait que les gouvernements ne tiennent pas à
officialiser les Ovnis, pour des raisons dont certaines
sont faciles à comprendre, pour ne pas créer des pa-
niques au sein des populations par exemple. D’où un
cover-up qui a été instauré, qui dure encore, et durera
tant que cela sera nécessaire.
Il estime que la Terre est visitée depuis très longtemps
par d’autres civilisations établies dans le cosmos. Il nous
appartient donc de découvrir qui elles sont, d’où elles
viennent, et ce qu’elles désirent.
Il a certifié à Steven Greer que lui-même avait été in-
duit en erreur sur ce sujet, à cause du secret imposé sur
tout ce qui concerne les Ovnis.
Général de division Vasily Alexeyev. A été longtemps
affecté au Centre des Communications Spatiales à Mos-
cou. Il est convaincu que des civilisations extraterrestres
très avancées rendent visite à la Terre. Il a pu avoir ac-
cès à de nombreux rapports d’observations d’Ovnis vus
au-dessus de l’ex-URSS. La plupart des témoins étaient
des militaires ou des civils travaillant pour l’Armée. De
nombreuses bases militaires stratégiques soviétiques ont
été survolées par ces objets inconnus, ceci expliquant
cela.
Il cite un cas d’atterrissage d’Ovni dans la grande
banlieue de Moscou, témoignée par deux adjudants. Ces
deux hommes ont même eu un contact télépathique
avec les occupants de l’engin. Il leur a été proposé de
visiter l’appareil, mais étant donné leur grand état de
frayeur, ils n’ont pas été en mesure d’accepter.
Dans son témoignage, cet officier supérieur russe dé-
veloppe un extraordinaire état d’esprit porté sur le paci-
fisme, ce qui contraste singulièrement avec le militaire
qu’il a été. Il va jusqu’à admettre que nos civilisations,
depuis les temps les plus anciens, se sont surtout em-
ployées à se détruire mutuellement. Il redoute que ce
comportement suicidaire indispose fortement ces créa-
tures d’outre espace qui nous observent. Il ne peut
qu’espérer que « la très haute intelligence qui a conçu
les plans de nos civilisations », a prévu pour nous autre
chose qu’une autodestruction. En filigrane, on com-
prend qu’il associe les Ovnis au (x) créateur (s) de
l’humanité.
Mme Doua Hare : C’est une ancienne employée de la
NASA. Durant les années 1970 et 1971, elle a travaillé
dans l’immeuble n° 8 de la NASA pour la firme Philco
Ford, qui avait un contrat avec cette agence spatiale.
Un jour, elle est entrée dans le laboratoire de la firme,
car elle avait un clearance top secret. Il s’agissait d’un
laboratoire équipé pour développer les photos et les films
réalisés par les missions spatiales de la NASA. Le res-
ponsable de ce service était aussi chargé de « lessiver »
les photos qui devaient être mises à la disposition du
public. Par « lessiver », il faut comprendre le travail sui-
vant ; faire disparaître des photos tout ce que le public
ne devait pas voir Parmi les choses qui devaient être
« lessivées », il y avait des Ovnis.
Elle prétend également avoir pu bavarder avec un
homme qui faisait partie d’une équipe chargée de mettre
les astronautes en « quarantaine », après chaque mis-
sion. Selon les confidences qu’il lui aurait faites, certains
de ces pionniers de l’espace ont signalé avoir vu des Ov-
nis suivre leur capsule en orbite terrestre. De plus, l’un
des équipages s’étant posés sur la Lune aurait vu trois
Ovnis sur le sol de notre satellite. Ceux qui auraient été
témoins de ces faits auraient été incités à ne pas parler
de ce qu’ils avaient vu et ont dû même signer des décla-
rations certifiant qu’ils s’engageaient à ne pas les divul-
guer en public.
M. Phillip Corso Jr : C’est le fils du colonel Phillip J.
Corso, cité ci-dessus. Son père est décédé en juillet
1998, quelques semaines après sa participation à la
conférence de San Marino sur les Ovnis.
La suspicion qui s’est de plus en plus élevée sur les
allégations du colonel Corso, n’a pas empêché le fils de
prendre la défense du père. D’après ce qu’il a affirmé à
Steven Greer, le colonel Corso n’aurait pas tout révélé de
ce qu’il savait. Le problème, c’est qu’il rapporte encore
des informations plus sujettes à caution que celles de
son géniteur. Nous citerons les deux principales :
Le colonel Corso aurait vécu un contact du 3e type en
1957 avec une entité inconnue, alors qu’il visitait une
grotte près de Red Canyon, Nouveau Mexique.
Les Extraterrestres récupérés lors du crash de Ros-
well en 1947 faisaient partie intégrante de l’Ovni acci-
denté, et représentaient le système de propulsion. Au-
cune science ne peut définir comment l’appareil fonc-
tionnait exactement d’autant que le « vaisseau » et ses
« occupants » formaient un tout, une entité vivante.
Lorsque l’entité est morte, la couleur bleue de l’Ovni est
passée au brun. Le colonel Corso aurait eu connais-
sance de cela en lisant un rapport quand il était affecté
au Pentagone au début des années 1960.
Cette dernière assertion, si elle correspond à un té-
moignage de bonne foi, pourrait être l’aveu implicite
d’une forme de leurre matérialisé, comme nous le sup-
posons. Dans ce cas, l’entité ne serait pas morte, mais,
comme elle est inorganique, elle aurait quitté le leurre
matérialisé, qui serait devenu un objet inerte, un apport
plus sophistiqué que ceux connus dans le spiritisme et
le mysticisme. Que cette « épave » ait ou n’ait pas existé,
et qu’elle ait livré ou non des secrets sur de nouvelles
technologies est une autre histoire, d’autant qu’il est
impossible d’en démontrer le bien-fondé.

Exemple flagrant d’intoxication


M. Don Phillips : Cet ingénieur a travaillé pour la
Locked Shunkworks, qui fabrique des avions spéciaux
pour le compte du gouvernement américain. Un jour, en
1965, alors qu’il testait un appareil en compagnie
d’adjoints, il a pu suivre les évolutions d’une formation
d’Ovnis énormes qui a effectué une véritable « exhibi-
tion » sous les yeux de tout l’équipage. Cela impliquait
toutes sortes de performances que les avions classiques
sont bien incapables d’accomplir, y compris en l’an
2000. De l’avis de tous les témoins, il ne s’agissait pas
d’appareils de conception humaine. À son retour à terre,
il a appris par un de ses amis, chef d’une équipe de ra-
daristes, que ces intrus avaient été repérés sur les ra-
dars de la base d’essais où il était affecté. Il a alors com-
pris que son observation était relative à des objets bien
matériels et non consécutive à une illusion quelconque,
ce dont il se doutait déjà. Toutefois, la confirmation des
radars l’a convaincu définitivement que les Ovnis étaient
bien réels, probablement les produits d’une intelligence
supérieure.
Plus tard, comme il avait un clearance avec accès aux
documents top secret, il a eu l’opportunité de consulter
des copies de rapports faisant état des mêmes objets in-
connus observés par d’autres membres du personnel de
sa firme. Tous les premiers exemplaires avaient été
adressés au Pentagone. Il a aussi appris qu’un Ovni
avait été capturé en 1947 près de Roswell, et que son
étude avait permis de donner un sérieux coup de pouce
à certains domaines technologiques. Cependant, cela a
pris un temps assez long aux scientifiques mandatés
pour comprendre ce à quoi ils avaient affaire, et la façon
d’utiliser les découvertes faites. Certaines de ces percées
ont été mises à la disposition des industries privées. Il
n’a pas vu la carcasse de l’objet récupéré ni les corps de
ses passagers, mais il a pu parler avec des collègues
plus anciens que lui, qui avaient eu cette chance-là.
Malheureusement tous sont décédés depuis.
M. Don Phillips pense que ce « transfert de technolo-
gies » a concerné le microprocesseur, le laser, la vision
nocturne, le gilet pare-balles, ainsi que d’autres avan-
cées technologiques. Ceci rejoint en partie les allégations
très controversées du colonel Corso.
Il estime que les Aliens, qu’il considère comme des Ex-
traterrestres, ne nous sont pas hostiles. Si c’était le cas,
ajoute-t-il, avec leur armement très supérieur au nôtre,
ils nous auraient balayés depuis longtemps. Ce n’est pas
stupide en soi, mais à notre sens, l’affaire ne doit pas
être interprétée de cette façon.
Tout cela peut sembler cohérent de prime abord.
L’ennui, c’est qu’après ces révélations, les autres bascu-
lent dans le grotesque, ce qui rend son témoignage sus-
pect. En effet, M. Don Philipps prétend avoir lu un rap-
port ahurissant. Ce document indiquait, à l’en croire,
que des Extraterrestres ont rencontré plusieurs hauts
personnages du gouvernement américain en 1954, dont
le président Eisenhower.
Il s’agit en fait d’une légende née dans l’imagination
d’un certain Gerald Light, qui a été reprise épisodique-
ment par des personnes peu scrupuleuses, nantie
d’ajouts introduits par les différents rapporteurs. Cet
individu raconte dans une lettre à feu le chercheur
Meade Layne, comment il a pu, grâce à l’amabilité des
« Ethériens », visiter durant deux jours trois Ovnis qui
s’étaient posés à la base de Muroc, en Californie. Cette
base s’appelle maintenant Edwards AFB. Il y indique
aussi que le président Eisenhower « s’est évaporé » un
soir de Palm Springs où il se trouvait en visite, pour se
retrouver à Muroc (pour rencontrer les « visiteurs »).
Cette lettre non datée a été reçue le 16 avril 1954,
comme l’indique une mention du destinataire et a été
reproduite sous sa forme manuscrite originale dans une
revue spécialisée anglaise284.
D’autres rapporteurs ont commis l’erreur de dater
cette rencontre improbable le 20 février 1954, ce qui est
déjà une gaffe par rapport à la lettre de Meade Layne.
Parmi ces personnes, il y a Milton William Cooper, un
mythomane de la lunatic fringe de l’ufologie, comme di-
sent les Américains, grand colporteur de bobards les

284 Flying Saucer Review, Angleterre, vol. 44, n° 3, automne 1999, p. p. 4-10.
plus insensés. Il va jusqu’à affirmer que le président Ei-
senhower a signé un traité avec les Aliens. Il s’agissait
d’un échange qu’auraient proposé les Aliens à Ike.
Contre de la technologie extraterrestre, les Américains
devaient autoriser les Aliens à enlever des humains pour
mieux les étudier, à condition qu’ils soient restitués
sains et saufs.
George Andrews, auteur qui accorde beaucoup de
crédit à des gens qui n’en méritent guère, a signalé éga-
lement cette rencontre imaginaire du Président Eisen-
hower. Malheureusement, il a commis une bourde. En
effet il parle carrément d’Edwards AFB, alors qu’en
1954, cette base s’appelait Muroc AFB. En plus, il di-
vulgue une autre version, peut-être empruntée à une
autre source non potable. La voici : les Aliens auraient
demandé que les Terriens abandonnent – leur course
suicidaire aux armes nucléaires. Ils auraient proposé en
échange de nous donner un système pour produire une
énergie non polluante destinée à se substituer au pé-
trole. Le problème, c’est que cette présentation de
l’affaire contredit celle M. W. Cooper, d’autant qu’elle
implique que le Président Eisenhower aurait refusé
d’accepter ce marché. De plus, G. Andrews ne fait pas la
moindre allusion à l’autorisation pour les enlèvements.
La source qui divulgue ces deux informations sur
M. W. Cooper et G. Andrews est la même que celle citée
en référence n° 8.
Il semble que, en l’occurrence, chaque auteur se réfé-
rant à ce canular lancé en 1954 par Gerald Light, est
amené à le modifier et l’amplifier pour l’adapter à sa fa-
çon personnelle de concevoir cet incident. Ce qui con-
duit tous ces gens, ou bien à inventer eux-mêmes les
ajouts et les changements, ou bien à répéter ce que
d’autres mythomanes leur ont dit, et Dieu sait si ces in-
dividus abondent aux États-Unis.
M. Don Phillips déclare aussi que l’astronaute Neil
Armstrong, durant sa mission sur le sol lunaire, a signa-
lé avoir vu des Ovnis survoler son module. D’après ce
qu’il en a déduit, les Aliens ne voulaient pas voir les
Américains poursuivre leurs programmes d’exploration
de notre satellite. Pareille déduction ne se justifie pas
dans un tel contexte. Cela a aussi débouché sur une lé-
gende qui a circulé dans les milieux de la recherche pri-
vée pour expliquer l’interruption inattendue des mis-
sions Apollo de la NASA.
À noter au passage qu’un certain Karl Wolfe, ancien
sergent de l’U. S. Air Force, a fait des déclarations très
suspectes sur la Lune, lors d’un entretien avec Steven
Greer. Lorsqu’il travaillait à Langley AFB, en Virginie, il
prétend avoir vu des photos prises par la sonde Lunar
Orbiter, qui montreraient une base extraterrestre sur la
face cachée de notre satellite. Il affirme avoir pu y re-
marquer des tours, des immeubles sphériques, ainsi que
de gigantesques structures discoïdes ressemblant à des
antennes de radar. Le problème, c’est que les circons-
tances dans lesquelles il a été amené à voir ces docu-
ments, telles qu’il les présente, relèvent d’une très haute
improbabilité.

L’intoxication d’un livre « sensationnel »


Au moment où nous terminions la révision de ce livre,
nous avons eu vent d’un ouvrage en deux volumes de
l’auteur anglais David Icke 285. Selon les dires de notre
collègue Gildas Bourdais « il s’est vendu comme des pe-
tits pains ». Nous l’avons acquis et nous pouvons dire
que son contenu est encore plus, délirant que les diva-
gations des nombreux mythomanes de l’ufologie améri-
caine.
Ce livre est censé « révéler le plus grand secret et
transformer le monde », selon ses titre et sous-titre, ce
qui n’est pas une expression à citer comme exemple de
modestie. En fait, nous pensons plutôt qu’il révèle da-
vantage le mythe des Extraterrestres méchants et san-
guinaires, et que la seule chose qu’il risque de transfor-
mer, c’est la situation financière de l’auteur puisque
c’est un succès de librairie, semble-t-il.
Sur la quatrième de couverture, il est indiqué que ce
travail « s’appuie sur des documents réputés sérieux ».
C’est possible pour quelques références à des travaux
d’historiens et de scientifiques. Malheureusement, dès
les deux premiers chapitres du tome I, on note que cette
déclaration de l’éditrice est très nettement injustifiée.
En effet, il est difficile d’imaginer que les œuvres de
Charles Berlitz. Brian Desborough, Jason Bishop III. Ca-
thie O’Brien & Mark Phillips, Hunter S. Thompson, Alex
Christopher, Valdamar Valerian (auteur des abomi-
nables « pavés » Matrix), et John Rhodes, puissent être
considérées comme des documents sérieux. Tous ces
auteurs ont le même profil psychologique extrêmement
bas. Ils avancent des faits et des explications qui relè-
vent de calembredaines. Même l’érudit Zecharia Sitchin,

285David Icke, Le plus grand secret, St-Zénon, Québec, Canada, Louise Cour-
teau, 2001.
souvent cité, bien que se voulant sérieux dans sa dé-
marche, se livre à des interprétations très libres, pour ne
pas dire outrancières, à propos des mythes sumériens.
Tous ces messieurs-dames sont, à des degrés divers, des
personnes dotées incontestablement d’une imagination
particulièrement fertile.
L’auteur affirme avec force que l’humanité est contrô-
lée par des Extraterrestres de type reptilien camouflés
en humains. Pire encore, ils occuperaient la plupart des
postes clés des rouages administratifs de la politique, de
l’industrie, de la finance, et des religions de tous les
principaux pays. Il reproduit notamment le témoignage
d’une dame ayant des dons de médium qui prétend avoir
vu le président George Bush (le père) se transformer en
humanoïde à tête de lézard. À en croire David Icke, il
paraît que d’autres personnes de sa connaissance ont
assisté au même « spectacle », sans qu’un seul de leurs
noms soit cité, le médium, c’est Cathie O’Brien, laquelle
a écrit un livre dans lequel elle publie ses visions. Si elle
est de bonne foi, tout ce qui peut être dit la concernant
est qu’elle a dû être, au mieux si l’on peut dire, leurrée
par l’entité qui la « possède ».
En fait, David Icke utilise trois sortes de sources dans
ses deux premiers chapitres. Celles citées ci-dessus qui
s’apparentent à des écrivains de science-fiction. Celles
concernant des gens que l’auteur prétend connaître,
mais dont l’anonymat est quasi-systématique. « Un ami
m’a dit », « un homme m’a certifié », « une voyante a dé-
claré », « on dit que », sont des expressions qui
s’appliquent à des informateurs non identifiés, donc
peut-être imaginaires, qui sait ? Enfin, la troisième est
relative à quelques auteurs engagés moins excentriques
que les précédents, dont les diverses spéculations sont
reprises comme s’il s’agissait de paroles d’évangile.
D’autre part, il procède par affirmations péremptoires
ne souffrant d’aucune contestation. « J’en suis certain »,
« je n’ai aucun doute », « j’en suis sûr », etc…, sont des
exemples traduisant une conviction absolue dans ce
qu’il assure avoir découvert, mais que d’autres ont plus
ou moins divulgué avant lui.
Ses deux premiers chapitres sont remplis de naïvetés,
d’affirmations ridicules voire monstrueuses, de contra-
dictions, et surtout d’allégations extravagantes quand
elles ne sont pas inventées de toutes pièces. C’est vrai-
ment dommage pour la crédibilité de l’auteur, car il a
quand même réalisé que l’humanité est effectivement
« contrôlée » par une intelligence supérieure. Hélas,
comme il prend toutes les assertions de ses sources au
premier degré, il bascule très vite dans un récit fantas-
matique ou les abus d’écriture apparaissent pratique-
ment dans chaque phrase.
La suite n’est qu’une succession ininterrompue
d’interprétations suspectes, de déformations d’événe-
ments historiques, d’erreurs grossières, d’exagérations
manifestes, et de déductions très sujettes à caution. Les
sujets les plus diversifiée mis en exergue par des occul-
tistes et des ésotéristes sont étroitement mélangés pour
former un margouillis dans lequel le lecteur a bien du
mal à s’y retrouver. D’autant que bien souvent, certains
« faits » sont puisés dans divers ouvrages peu regardants
sur le type d’information donné. Parmi eux figurent ceux
de MM. Raymond Bernard, Andrew Collins, Milton Wil-
liam Cooper (déjà cité à propos de la rencontre
d’Eisenhower de 1954), Michael Drosnin, Aleister Cro-
wley, Laurance Gardner, Richard Hoagiand, Jim Keith,
Alec MacLellan, Jim Marrs, Fritz Springmeier, etc. Ces
gens-là ne sont certainement pas connus pour la haute
crédibilité de leurs recherches, il s’en faut de loin. Cer-
tains d’entre ceux sont d’ailleurs considérés comme des
farfelus, des « conspirationnistes », des paranoïaques ou
des mythomanes.
Nous pensons honnêtement que certains acheteurs de
ces deux tomes ne pourront pas lire jusqu’au bout ce
qui n’est qu’un salmigondis de suppositions gratuites
particulièrement indigestes, surtout démoralisantes et
pessimistes à l’excès. Quant aux autres, certains d’entre
eux risquent d’avoir des cauchemars pendant plusieurs
années.
Est-ce une action d’intoxication sciemment voulue ou
fortuite ? Quoi qu’il en soit, nous redoutons que cet ou-
vrage, traduit en français qui plus est, donne malheu-
reusement de l’ufologie une image particulièrement dé-
favorable.

Conclusions
Il est incontestable qu’à l’analyse, la plupart des témoi-
gnages collectés par le Dr Greer semblent appartenir à
une sorte de coup monté visant à ridiculiser la re-
cherche privée sur les phénomènes Ovnis.
Si l’on se réfère à l’histoire chronologique des efforts
déployés par les ufologues pour chercher à percer le
mystère des Ovnis, on peut noter une chose intéres-
sante. C’est à partir de 1978, année où l’affaire de Ros-
well a été exhumée de sa tombe, que différentes actions
d’intoxication insidieuses ont été entreprises pour tour-
ner en dérision ce crash d’Ovni de juillet 1947.
Cela a commencé avec les histoires très suspectes de
chutes de vaisseaux extraterrestres fournies à Léonard
Stringfield. Tous ses informateurs à peu s’en faut, sont
comme par hasard d’anciens militaires ou des civils
ayant travaillé pour l’Armée. C’est d’ailleurs dans une
communication de Stringfield qu’apparaît pour la pre-
mière fois le témoignage du major Jesse Marcel, le té-
moin qui a été à l’origine de la découverte de l’incident
de Roswell286.
C’est aussi à partir des premières enquêtes de William
Moore sur ce cas, publiées en 1980, que l’intoxication a
pris une dimension supérieure 287 . Alors que les
debunkers se limitaient à deux ou trois personnages
bornés tels que Phillip Klass et James Oberg, leur
nombre s’est singulièrement accru quand le crash de
Roswell est tombé dans le domaine public. Dans le
même temps, des individus irresponsables ou mal inten-
tionnés ont fait surface, et se sont employés à colporter
les rumeurs les plus folles. La plupart se disaient aussi
anciens militaires ayant eu accès à des documents top
secret et bien au-dessus, mais ce qu’ils ont avancé ne
représente que des billevesées.
Tous ces gens-là ont-ils été « manipulés » pour faire
partie de la première vague de cette « opération intox »,
dont la deuxième serait les témoignages livrés à Steven
Greer ? Si oui, par qui exactement ? Quoi qu’il en soit, il
est fort probable que les informateurs de ce médecin

286Léonard Stringfield, Retrievals of the Third Kind : a Case Study of Alleged


UFOs and Occupants in Military Custody, in Prodeedings of the MUFON Sym-
posium, USA, juillet 1978.
287William Moore & Charles Berlitz, The Roswell Incident, New York, Grosset
& Dunlop, 1980.
puissent avoir été manipulés, peut-être par un service
de sécurité militaire. En faisant appel à leur sens du pa-
triotisme et en invoquant l’intérêt de l’État, ils ont pu
être facilement influencés. En effet, le nombre de canu-
lars prouvés, crashes d’Ovnis en surnombre, et autres
allégations mensongères que leurs assertions contien-
nent ne peut s’expliquer que par une mise en scène
sciemment organisée. Le lecteur envisagera peut-être
une solution plus simple, ou plus engagée.
Même William Moore, cité ci-dessus, a été manipulé
par l’AFOSI, service de sécurité de l’Air Force, il l’a re-
connu lui-même. On le soupçonne aussi d’avoir été im-
pliqué dans l’élaboration des premiers documents frau-
duleux relatifs au fameux Majestic-12, prétendu groupe
de douze hautes personnalités chargées de contrôler le
secret sur les Ovnis.
À propos du groupe Majesfic-12, que certains cher-
cheurs croient encore authentique, nous signalons que
nous avons découvert la preuve formelle qu’il s’agissait
d’une mystification. En effet, d’après ces documents, le
Majestic-12 aurait été fondé le 24 septembre 1947 très
exactement, à la suite du crash d’Ovni de Roswell. Or le
terme Majestic est un nom de code qui a déjà été utilisé
par les Américains pendant la guerre contre le Japon
pour être substitué au nom de code Olympic. On peut
trouver cette indication dans la copie d’un message daté
du 7 août 1946, déclassifié le 29 février 1997, et publié
dans une brochure récente consacrée aux « fusées-
fantômes » de 1946 sur les pays Scandinaves288. D’autre

288Jan L. Aldrich, The Ghost Rocket File, Mount Rainier, MD, USA, FUFOR,
2000, p. 20.
part, une lectrice de la revue Mufon Ufo Journal a précisé
ce qui suit :
« Le livre World War II Superfacts, de Don McCombs
et Fred Worth indique que l’Opération Majestic a été
utilisée pour un plan des Alliés visant à la prise de
l’île de Kyushu, Japon289 ».
C’est la preuve indiscutable de la forfaiture, comme
nous allons le constater ci-dessous.
En effet, il existe une règle qui ne souffre d’aucune
exception en matière de noms de code. Nous la connais-
sons plutôt bien puisque nous avons été chiffreur dans
l’armée française. Quand un nom de code a été utilisé,
ou a été divulgué par hasard, il n’est plus jamais rem-
ployé. C’est la même chose chez les militaires améri-
cains, le chercheur d’outre-Atlantique Paul B. Thompson
l’écrit noir sur blanc dans un mensuel spécialisé 290.
Le lecteur chagriné par notre opinion sur le livre du Dr
Greer, pourra toutefois se consoler. En effet, il n’y a ja-
mais de fumée sans feu. Si vraiment une manœuvre
d’intoxication a prévalu, et en l’occurrence cela ne fait
aucun doute dans notre esprit, c’est qu’il y avait péril en
la demeure. Autrement dit, les Ovnis représentent un
problème réel pour les autorités américaines, et surtout
le crash d’Ovni de Roswell s’est bien produit. Ce sont
notamment les enquêtes de MM. Kevin Randle et Donald
Schmitt qui les ont conduits à avoir recours à toutes

289 Mufon Ufo Journal, USA, n° 395, mars 2001, p. 11.


290 Mufon UFO Journal, USA, n° 393, janvier 2001, p. p. 3-4.
sortes de machinations pour réduire à néant le travail de
ces chercheurs particulièrement performants 291.

291Kevin Randle & Don Schmitt, Ufo Crash at Roswell New York, Avon Books,
1991.
10

Conclusions

Il y a au tréfonds de chaque être humain une connais-


sance ancestrale, viscérale, de l’existence de préda-
teurs.
Carlos Castaneda, Le voyage définitif, Paris, le Ro-
cher, 1998, p. 268

Introduction
Dans les deux premiers chapitres, nous avons apporté
les preuves scientifiques sanctionnant l’évolutionnisme
pour le ramener à sa dimension véritable. Il s’agit en fait
d’un mythe créé de toutes pièces par la science à partir
d’éléments brillant surtout par leurs falsifications et
leurs inexactitudes. De plus, les découvertes faites no-
tamment en paléontologie et en génétique montrent que
les organismes vivants sont apparus brusquement dans
toute leur complexité actuelle, ce sont des scientifiques
qui l’affirment. Donc, ce n’est pas la résultante de muta-
tions et de transformations successives sur des millions
d’années à partir d’un micro-organisme simple originel,
comme on l’enseigne encore dans les universités.
Puisqu’il est impossible que ces organismes complexes
soient apparus ainsi d’un seul coup de façon naturelle,
la conclusion qui s’impose est qu’ils ont été introduits
ou créés sur Terre par une intelligence supérieure.
Depuis plusieurs années, des hommes de science, aux
États-Unis comme dans d’autres pays industrialisés, se
sont aperçus que le dogme de l’évolutionnisme ne valait
plus strictement rien. Malheureusement, ceux qui ont
eu le courage de dénoncer publiquement cette masca-
rade scientifique n’ont été que des voix criant dans le
désert. Il est vrai qu’un mythe établi de façon officielle
en principe fondamental ne peut être ébranlé par
quelques protestataires ne représentant qu’eux-mêmes.
C’est pourquoi les étudiants continueront encore pen-
dant longtemps à être instruits sur l’origine de la vie à
l’aide des mensonges les plus gros travestis en vérités
inamovibles. Il faudrait une révolution culturelle et
scientifique d’une portée exceptionnelle au sein de nos
sociétés pour que cette situation puisse changer.
Les chapitres suivants tendent à apporter des preuves
testimoniales et historiques sur l’existence réelle d’une
intelligence supérieure présente actuellement dans notre
environnement planétaire, et ce depuis les premières
civilisations. Peut-on en conclure qu’il s’agit de celle qui
a introduit ou créé la vie sur Terre ? Bien qu’il n’existe
aucune preuve formelle, nous pensons que c’est une
éventualité que l’on peut envisager pour les raisons ex-
posées ci-dessous.
En effet, des individus de toutes les couches sociales,
depuis plusieurs siècles, ont été en relation avec cette
intelligence supérieure par l’entremise d’entités qui la
composent ou qui lui sont subordonnées. Ces créatures,
généralement par voie télépathique et visions en esprit,
tout comme sous des apparences et des identités falla-
cieuses les plus diverses, leur ont fait certaines révéla-
tions. Qu’elles soient vraies ou fausses est une autre af-
faire. Parmi elles, figurent des affirmations et des sug-
gestions liées au fait que cette intelligence inconnue au-
rait créé les conditions nécessaires à l’éclosion de la vie
sur Terre et qu’elle y a apporté tous les organismes vi-
vants. Pour citer un exemple ancien, même contestable,
c’est ce que la Bible énonce dans un texte qui aurait été
dicté par Dieu à Moïse comme ceci : « Dieu dit « Que la
terre fasse sortir les êtres vivants selon leur espèce, bes-
tiaux, reptiles, bêtes sauvages292… » ». Puis comme ce-
la : « Dieu dit « Faisons l’homme à notre image 293 » ».
Rappelons un exemple moderne. Mme Betty Andreas-
son-Luca est une abductée qui a vécu de multiples expé-
riences avec les Aliens, rapportées en détail dans plu-
sieurs livres de l’auteur Raymond Fowler, lui-même ab-
ducté. Les « ravisseurs » de cette dame lui ont dit qu’ils
ont toujours coexisté avec l’homme. Ils lui ont également
affirmé qu’ils consacrent toutes leurs activités à con-
duire à long terme des programmes génétiques pour pro-
longer et améliorer la vie sur notre planète294.
Ce qui implique qu’ils ont fait l’homme à leur image,
comme le prétend la Bible, mais il faut plutôt traduire
cette indication’ différemment du sens habituel qu’on lui
accorde. En fait, elle signifie davantage que les entités
auraient donné à l’homme une intelligence pareille à la
leur. L’erreur de beaucoup de chercheurs, tel Raymond
Fowler cité ci-dessus, est d’avoir cru qu’il s’agissait du
corps de l’homme qui avait été conçu par Dieu comme
étant pareil au sien. Un dieu qui n’aurait été qu’une
autorité extraterrestre quelconque faite de chair et de

292 Bible Osty. Genèse, I ; 24. Paris, Seuil, 1980, p. 37.


293 Bible Osty, op. cit.. Genèse, I ; 26. p. 37.
294 Raymond Fowler, The Watchers. New York. Bantam Books, 1990, p. 349.
sang, en la circonstance. Ce qui n’est guère probable car
les entités sont de nature inorganique, comme déjà dit et
démontré en d’autres pages. Ainsi l’homme serait pareil
à son créateur uniquement par son intelligence et non
par sa nature corporelle. D’autre part, nous avions déjà
indiqué dans notre dernier livre que cette intelligence
donnée à l’homme, pourrait très bien être celle des enti-
tés elles-mêmes, s’il faut s’en remettre à l’auteur Carlos
Castaneda, sur lequel nous reviendrons par ailleurs295.
Cette intelligence supérieure non matérielle semble
être de type fluidique, évoluant en mode ondulatoire sur
des fréquences spécifiques. Certains chercheurs privés
sont d’accord sur ce point, même s’ils le sont moins sur
son origine et ses intentions. Il semble que cette pré-
sence inconnue sur Terre peut s’expliquer par le fait
qu’elle exploiterait le genre humain d’une façon ou d’une
autre. Il pourrait donc s’agir d’une forme de parasitisme.
En effet, diverses données collectées par plusieurs ufo-
logues et autres spécialistes du monde paranormal, in-
diquent que les émotions humaines les plus fortes géné-
reraient un potentiel énergétique indispensable aux enti-
tés. Celles-ci auraient pu, par conséquent, aménager
notre planète comme une gigantesque réserve en fonc-
tion de leurs besoins. Ce qui leur permettrait de se sus-
tenter d’une façon ou d’une autre, tout en manipulant
nos concepts pour nous faire croire que nous sommes
maîtres de notre destin. Là aussi, aucune preuve ne
peut être avancée de ce qui n’est qu’une spéculation,
même si elle se base sur certains éléments troublants.

295Jean Sider, Ovnis : La solution du mystère ? Villeselve. éditions Ramuel,


2001, p. 184
C’est ainsi que l’informateur de Carlos Castaneda, un
chaman indien Yaqui du Mexique, nommé don Juan
Maltus, est parvenu aux mêmes conclusions par un
chemin totalement étranger au nôtre. Voici d’ailleurs ce
qu’il prétend à propos de ces êtres inorganiques :
« Les sorciers mexicains d’autrefois […] ont fait un
incroyable constat. Ils ont découvert que nous ne
sommes pas seuls. Venu des profondeurs du cos-
mos, un prédateur est là, qui toute notre vie nous
maintient sous son emprise. Les êtres humains sont
prisonniers et ce prédateur est notre seigneur et
maître. Il a su nous rendre faibles et dociles. Il
étouffe toute velléité de protestation ou
d’indépendance et nous empêche d’agir librement ».
Don Juan Maltus affirme aussi que ces prédateurs
sont de nature non matérielle. Ils ont besoin de nous
pour se nourrir, car ils se sustentent à partir d’une
énergie que l’homme porte autour de son corps, qu’il
appelle « couche brillante de conscience ». Cette « couche
de conscience » recouvrirait le cocon d’énergie invisible
qui entourerait chaque être humain dès sa naissance et
que seuls les chamans peuvent distinguer à sa lumino-
sité, grâce à leur « seconde vue ». S’il s’agit ici d’une ex-
plication différente de la nôtre, elle traduit néanmoins
exactement la même idée.
Ce n’est pas tout. Don Juan Maltus soutient égale-
ment que ce sont les prédateurs qui nous ont imposé
nos systèmes de croyance, nos idées sur le bien et le
mal, et nos mœurs sociales. Il affirme aussi qu’ils insuf-
flent dans notre esprit toutes sortes de tares pour le
rendre prétentieux et égocentrique. De même, ils susci-
tent nos rêves et nos espérances. Pour ce faire, soutient
le chaman, ils ont doté notre cerveau de leur propre es-
prit296. Cela correspond ni plus ni moins à la transfor-
mation de l’homo erectus en homo sapiens, même si ce
n’est pas exprimé sous cette forme.
Il n’est pas seul à penser ainsi puisque d’autres cher-
cheurs sont parvenus en gros à la même conclusion,
dont Barbara Bartholic, évoquée dans un autre chapitre.
À noter que les déclarations de certaines personnes qui
parlent de prédateurs se nourrissant du sang ou de la
chair des êtres humains ne nous semblent pas sérieuses
puisque la nature des entités est davantage inorganique
qu’organique.
Si don Juan Maltus est dans le vrai, cela pourrait ex-
pliquer le phénomène des « morts » qui « dialoguent »
avec les vivants. Quand un humain meurt, son esprit –
qui serait une partie de l’intelligence de cette entité mul-
tiple – regagnerait la conscience-matrice (Cette dernière
serait tapie dans la « graine » cristalline de la Terre, se-
lon ce que nous supposons, mais rien n’est moins sûr).
Si c’est vraiment le cas, les souvenirs des défunts se-
raient exploités par cette intelligence supérieure pour
divers leurres, dont celui des dialogues avec les « esprits
désincarnés ».
Dans cette perspective, il faut noter que la plupart des
peuples imbus de religiosité estiment que l’esprit (ou
l’âme, la psyché, la conscience) est éternel. Après la mort
physique du corps il retourne là d’où il serait venu, à
une source supérieure, bien souvent identifiée à Dieu ou
à un « principe créateur ». C’est peut-être le souvenir
déformé d’une connaissance ancienne, une trace indélé-

296Calos Castaneda. Le voyage Définitif. Paris, éditions du Rocher, p. p. 266-


271.
bile laissée dans la mémoire de l’humanité par cette in-
telligence supérieure lorsqu’elle aurait doté notre espèce
de son propre esprit, ou d’un esprit pareil voire inférieur
au sien.
On peut aussi imaginer que les entités peuvent
« moissonner » les esprits humains qui les intéressent au
premier chef, comme un apiculteur exploite ses abeilles.
Ainsi on pourrait mieux expliquer les abductions, qui ne
concerneraient que l’enlèvement ou la neutralisation de
l’esprit pour les besoins des entités. Les déplacements
en corps ne seraient qu’un leurre de plus, pour renforcer
le mythe des ravisseurs extraterrestres.
À travers les âges, des formes intelligentes se sont
présentées à certains humains sous diverses identités :
dieux, « Esprits » et créatures diverses. Toutes les figures
fantastiques de nos superstitions et de nos croyances
populaires ont été empruntées – ou ont été créées – par
ces entités selon les lieux et les temps. De nos jours,
elles se font passer pour des Extraterrestres ou autres
voyageurs spatiotemporels, ou encore en provenance
d’hypothétiques autres dimensions matérielles ou non. Il
y a aussi les « guides spirituels » et les « esprits désin-
carnés » de parents décédés qui peuvent se manifester
auprès des personnes qui sont convaincues du maintien
de la vie de l’esprit après la mort du corps. Toutes ces
représentations ne sont que des comédies, pour « exploi-
ter » les partisans de l’existence d’autres mondes, maté-
riels ou spirituels.

Cas de figure divers


À la lumière de ce qui a été exposé dans les chapitres de
cet ouvrage, on peut émettre d’autres idées, lesquelles
bien entendu restent impossibles à prouver de façon ca-
tégorique. Dans ce domaine, on peut seulement émettre
des hypothèses, aussi le lecteur est invité à ne pas les
prendre systématiquement pour argent comptant, car il
se pourrait que nous fassions fausse route. Bis repetita,
dira-t-on, mais il y a des choses qui doivent être rappe-
lées, notamment à ceux qui ont tendance à « oublier ».
Néanmoins, si nous envisageons l’éventualité d’une
exploitation du potentiel émotionnel du genre humain
qui fournirait des énergies indispensables aux entités,
on peut essayer d’aller plus loin dans le raisonnement.
Par exemple, quel genre d’actions les entités pourraient-
elles mener visant à susciter cette production, voire à
l’accélérer si la nécessité l’exige. Là aussi, il existe un
certain nombre d’éléments qui peuvent rendre compte
d’agissements allant dans ce sens.
C’est ainsi que les entités pourraient favoriser
l’éclosion de groupes dissidents tels ceux-ci : factions
intégristes, sectes fanatiques, mouvements extrémistes
et séparatistes, idéologies dictatoriales, sociétés secrètes
aux activités factieuses, fraternités faussement idéalistes
comportant des rituels, etc. Au sein de ce terreau où se
cultivent l’intransigeance, l’absolutisme et le radica-
lisme, la violence et parfois le terrorisme peuvent éclore
très facilement. Si c’est le cas, les entités pourraient
manipuler les individus les plus mentalement malléables
de ces groupes pour les inciter à se livrer à des actions
criminelles les plus sanguinaires.
Claire Sterling est l’auteur d’un livre qui parle des ra-
mifications qui existent entre certains groupes terro-
ristes très actifs bénéficiant d’un soutien financier oc-
culte d’organisations politiques ou religieuses portées
sur l’intolérance et la tyrannie, mais restant dans
l’ombre. Elle démontre que ces groupes existent dans le
monde entier et qu’ils ont pour objectif de maintenir
« une révolution permanente » sous toutes les formes de
violence, et qui n’a jamais de fin. Le résultat est que les
peuples vivent constamment des situations doulou-
reuses plus ou moins élevées selon les pays et les
époques, et que ces états quasi-permanents entretien-
nent la zizanie entre idéologies, religions, et ethnies dif-
férentes 297 . Cela peut paraître complètement fou, et
pourtant, quand on introduit dans ce scénario la res-
ponsabilité de manipulations par les entités, cela devient
parfaitement cohérent.
Nous savons maintenant que ces entités suscitent la
peur, la frayeur, l’angoisse, tout comme d’autres émo-
tions. Cela implique qu’elles pourraient agir de même à
différents niveaux de nos sociétés, en produisant des
conditions génératrices d’effets de déstabilisation, de fa-
çon à créer diverses formes de violences locales, natio-
nales, voire internationales.
Il leur arrive aussi de faire certaines prophéties
d’événements qui peuvent se réaliser à plus ou moins
court terme. Cela ne veut pas dire forcément qu’elles ont
une connaissance de notre futur. Il y a une réponse plus
simple et beaucoup plus probable : elles peuvent
s’arranger pour créer elles-mêmes les situations prévues
en manipulant les individus qui sont à l’origine des évé-
nements annoncés. Certaines informations figurant
dans l’ouvrage de J. C. Pantel, évoquées dans le chapitre
VI, indiquent que cette éventualité est tout à fait envisa-
geable.

297Claire Sterling. The Terror Network. The Secret War of International Ter-
rorism, New York, Berkley Books, 1981.
Médias « anesthésiés »
Nous savons aussi, à travers les multiples exemples ci-
tés dans les chapitres précédents, que ces entités ont un
grand pouvoir sur l’esprit humain. Dans cette perspec-
tive on peut penser que, afin de juguler les tentatives
susceptibles d’être faites par certains personnages im-
portants visant à révéler la présence et les actions de ces
entités sur Terre, ces dernières auraient pu prévoir des
parades. Par exemple, comme préconisé par le chaman
don Juan Maltus, elles auraient pu susciter la création
de systèmes de croyances rigides et impitoyables pour
masquer leurs activités : diktats politiques, tabous reli-
gieux, dogmes scientifiques, doctrines philosophiques,
éthiques morales, etc. Au cours de notre histoire elles
ont pu manipuler toutes sortes d’individus. Prophètes,
augures, vaticinateurs, mystiques, prédicateurs, fonda-
teurs, innovateurs, réformateurs, gouvernants, et autres
figures influentes de nos cultures passées et présentes,
pourraient avoir été influencés. Ce qui signifie qu’elles
seraient à l’origine de nos systèmes de pensée actuels.
On peut aller plus loin encore. C’est ainsi qu’en
échangeant des courriers et des coups de téléphone avec
des correspondants, nous avons noté que beaucoup
d’entre eux s’offusquent de la façon utilisée par les mé-
dias pour traiter les informations, comme si leur per-
sonnel était « anesthésié ». Ils ont surtout observé une
certaine inertie particulièrement chez les journalistes de
télévision. Ils citent diverses carences remarquées, dont
celles-ci : absence d’états d’âmes lorsqu’ils rendent
comptes de massacres d’innocents, comme s’ils étaient
indifférents à ces horribles forfaits ; journaux d’informa-
tions focalisés sur les attentats et les images de vio-
lence ; publicité pour les groupes terroristes avec les in-
terviews de leurs chefs ou de leurs sympathisants ; pu-
blication intégrale et systématique des communiqués
des mouvements terroristes revendiquant des attentats ;
temps de parole donnés à ceux qui défendent les au-
teurs d’homicides, etc… Sans oublier la violence de plus
en plus forte que l’on introduit dans de nombreux films,
qui influence sensiblement de façon négative le compor-
tement des jeunes générations.
Par exemple, en 1995 la chaîne LCI a cessé ses émis-
sions d’informations continues pour passer en direct le
détournement d’un avion d’Air France venu d’Alger qui
s’était posé à Marseille. Cette tragédie a été télévisée en
direct jusqu’à son dénouement.
Autre cas plus récent : les monstrueux actes de terro-
risme exercés sur les États-Unis le 11 septembre 2001
ont été exploités à un niveau particulièrement odieux,
au point que toutes les autres nouvelles ont été escamo-
tées pendant plusieurs jours sur toutes les chaînes. Les
mêmes séquences d’horreur ont été proposées en boucle
aux téléspectateurs pendant plusieurs semaines. Nous
avons aussi entendu les commentaires d’un reporter de
radio qui s’était rendu à la prison où est incarcéré le ter-
roriste vénézuélien Carlos. Il lui a demandé son opinion
sur ces attentats de New York, et sa réaction de satisfac-
tion a été rapportée sur les antennes de sa station sur le
même ton détaché et dénué de tout sentiment de révolte.
Pire, le 19 septembre 2001, sur TF1, aux informations
de 20h00, un documentaire sur les Talibans
d’Afghanistan a été programmé, transformant un direct
de match de football de la Ligue des Champions en diffé-
ré. Cela, pour permettre aux téléspectateurs d’assister à
l’exécution officielle d’une pauvre femme, assassinée
d’une balle dans la nuque pour un motif futile. Nos
journalistes de TV seraient-ils devenus des adeptes de
l’ignominie ?
Ce qui compte, pour les journalistes, ce ne sont pas
les victimes, mais les coupables. Donc, ce qui les inté-
resse au premier chef, c’est le terrorisme et ceux qui le
servent. Ils ne se focalisent que sur les causes, et non
sur les conséquences, interprétant les faits et l’histoire
en fonction de la chapelle idéologique à laquelle ils ap-
partiennent. Ce qui a conduit certains d’entre eux à cul-
pabiliser plus ou moins les autorités américaines, inver-
sant ainsi la responsabilité des violences pour l’imputer
à ceux qui les ont subies. Bref, en filigrane, ils ont agi
comme s’ils approuvaient l’action des terroristes.
L’article publié par l’académicien Jean-François Revel
dans un hebdomadaire, a rappelé, à ces tristes person-
nages certaines vérités qu’ils semblent avoir « ou-
bliées298 ».
Comme le lecteur peut le constater, le cauchemar
n’existe pas seulement dans les actes de terrorisme. Il
est aussi entretenu par des gens de presse sans scru-
pule, ou embrigadés dans le système « anesthésique »
qui est notable surtout chez les gens du petit écran. Ce
qui revient à dire que cette « anesthésie » ne correspond
ni plus ni moins qu’à une campagne de conditionnement
des niasses pour instiller la peur dans les esprits.
Si une autorité étatique quelconque avait obligé ces
chaînes de TV à agir ainsi uniquement pour effrayer les
gens et perturber leur mental de manière aussi outra-
geante, elle n’aurait pas agi autrement. Dès lors, nous

298 Le Point n° 1514, 21 septembre 2001. p. 35.


avons du mal à imaginer une pareille éventualité
sciemment orchestrée par l’establishment, car on ne
comprend pas son utilité. D’autant qu’une telle initiative
ne correspond qu’à une entreprise de déstabilisation des
sociétés humaines. Cela peut même pousser certaines
personnes plus sensibles que les autres à avoir des réac-
tions négatives conséquentes pour elles et autrui.
Alors ? Y aurait-il une autre explication ?

Des indices dans la Bible


Selon certains auteurs, cette explication pourrait se
trouver dans les Écritures.
C’est ainsi que William Bramley, dans son analyse du
comportement de Yahvé, le dieu d’Israël de la Bible et de
ses « anges », admet ceci :
« Ces entités sont les instigateurs de violents conflits
entre êtres humains. De cette manière, le réseau
d’organisations de type Fraternités est devenu le
premier canal à travers lequel les guerres entre êtres
humains pouvaient être secrètement et continuelle-
ment générées par la Société des Gardiens 299 ».
Autrement dit, les « Gardiens » (anges et autres enti-
tés), soucieux de rester dans les coulisses à tirer les fi-
celles, auraient été à l’instigation d’associations secrètes
(le réseau de « Fraternités »). En manipulant les person-
nalités les plus marquantes de ces groupes occultes,
elles les inciteraient à œuvrer dans le sens qu’elles sou-
haitent. Cela, pour générer des conflits de toutes sortes

299William Bramley. The Gods of Eden. San José, CA. Dahlin Family Press,
1989, p. 95.
entre les peuples, de façon telle à ce que la violence n’ait
jamais de fin.
William Bramley semble identifier Yahvé et ses Elohim
à des humains disposant d’une technologie supérieure,
qu’il appelle la « Société des Gardiens », et non à des
êtres considérés comme surnaturels. Pour parvenir à
cette déduction, il s’appuie sur divers passages de la
Bible, dont celui du fameux « char céleste » décrit par le
prophète Ezéchiel. Il affirme que cette Société des Gar-
diens a mené ses opérations épisodiquement, étalées sur
plusieurs générations humaines.
Cet auteur s’inquiète aussi du nombre élevé d’enfants
qui disparaissent chaque année aux États-Unis. Même
si certains sont retrouvés, d’autres s’évanouissent défi-
nitivement. Il va jusqu’à comparer cette situation aux
rapts d’enfants commis par les fées d’autrefois, et pose
la question de savoir si les Aliens sont eux aussi respon-
sables de certaines de ces disparitions300.
Nous aurions pu citer d’autres chercheurs ayant mis
l’accent sur cet étrange et sinistre comportement des
entités citées dans la Bible, tant les massacres
d’innocents abondent dans ses pages, très souvent pour
des raisons futiles.
Il n’est que de se reporter d’abord aux rituels des sa-
crifices imposés par Yahvé aux Hébreux. Le sang des
bêtes immolées lors des holocaustes coule à flots pour la
moindre offrande au dieu ou pour réparer une faute301.

300 William Bramley, op. cit., p. 489.


301Bible Chouraki, Lévitique. 1 à 10. Paris. Desclée de Brouwer, 1989. p. p.
196-213.
Citons maintenant quelques exemples de tueries
d’êtres humains ordonnées ou commises par Yahvé :
– Yahvé fait pleuvoir sur Sodome et Gomorrhe du
soufre et du feu, pour punir le « crime
d’homosexualité » d’une poignée de leurs citoyens.
Les deux villes sont anéanties ainsi que les envi-
rons, et tous les habitants périssent302.
– Moïse, sur ordre de Yahvé, exécute environ trois
mille hommes de sa propre tribu parce qu’ils ont
adoré un veau d’or303.
– Le dieu lui-même, de son souffle meurtrier, grille
tout vifs Nadab et Abiou, les deux fils d’Aaron,
parce qu’ils avaient brûlé des parfums dans des
cassolettes sans l’autorisation de Yahvé304.
– Le même genre d’autodafé divin est pratiqué sur
un nombre non précisé de mécontents de la tribu
de Moïse, qui protestaient parce qu’ils n’avaient que
de la manne à manger305.
– Un peu plus tard, Yahvé fait tomber des cailles
pour remplacer la manne. Il commet une atrocité
pareille à celle citée ci-dessus parce certains Hé-
breux mangent des cailles sans les avoir préalable-
ment égorgées306.

302 Bible Chouraki, Genèse, de 18 ; 16 à 19 ; 25, op. cit., p. p. 68 à 70.


303 Bible Chouraki. Exode, 32 ; 27-28, op. cit., p. 177.
304 Bible Chouraki, Lévitique, 10 ; 1 & et 2. p. 212.
305 Bible Chouraki, Nombres, op. cit., 11 ; 1. p. 211.
306 Bible Chouraki, Nombres, 11 ; 32-33, op. cit., p. 280.
– Qorah (ou Coré) et ses 250 partisans ayant émis
des plaintes contre Yahvé, l’entité engloutit leurs
familles dans un tremblement de terre 307 . Puis il
brûle vivants Coré et sa troupe de son souffle dé-
vastateur. Quatorze mille sept cents personnes
meurent308.
– Une campagne de génocide est entreprise par Jo-
sué pendant sept ans, toujours à l’instigation de
Yahvé. Les habitants de Jéricho, Aï, Maqqeda,
Libna, Lakish, Guézer, Églôn, Hébron, Debir, etc. –
en tout trente-deux villes – sont passés au fil de
l’épée, comprenant « hommes et femmes, enfants et
vieillards, jusqu’aux bœufs, au menu bétail et aux
ânes309 ».
– Quand Samuel, sur ordre de Yahvé, veut châtier
la ville d’Amaleq et son roi Agag, Yahvé lui dit :
« Maintenant va, tu frapperas Amaleq et tu le voue-
ras à l’anathème avec tout ce qui est à lui ; tu ne
l’épargneras pas, tu feras mourir hommes et
femmes, enfants et nourrissons, bœufs et menu bé-
tail, chameaux et ânes310 ».
– Les armées de Senachérib, roi d’Assour, assié-
geaient Jérusalem et ; « L’ange de Yahvé sortit et
frappa dans le camp des Assyriens cent quatre-
vingt-cinq mille hommes ; et quand on se leva le

307 Bible Chouraki. Nombres, 16 ; 29-35, op. cit., p. 290.


308 Bible Chouraki, Nombres, 17 ; 15, op. cit., p. 291.
309 Bible Osty, op. cit., Josué, 6 ; 21.
310 Bible Osty, 1 Samuel. 15 ; 3. Paris, éditions du Seuil, 1973, p. 576.
matin, voilà que tous étaient des cadavres, des
morts311 ».
Ce dernier exemple fait curieusement intervenir un
« ange », lequel se conduit plutôt comme une créature
terriblement dangereuse et destructrice. En fait le mot
« ange » aurait dû être traduit par « messager » ou
« émissaire » (en hébreu : Malakh), ce qui peut être in-
terprété comme « démon » puisque Yahvé, comme on le
verra bientôt, avait un « esprit mauvais ». Toutefois, c’est
peut-être une exagération due à l’auteur du texte, mais
comme le Livre d’où cette citation provient est considéré
par les Israélites comme un écrit « inspiré », c’est peut-
être Yahvé qui a insufflé la citation au rédacteur. Un peu
comme les médiums reçoivent des communications télé-
pathiques, ou encore en écriture automatique, de
« guides spirituels », à l’exemple de Robert David qui a
été évoqué dans le chapitre VIII.
On peut ainsi imaginer toutes sortes de techniques de
manipulation mises en œuvre par ces entités. Cela pour-
rait mieux expliquer, par exemple, la répétition systéma-
tique des conflits amies, des guerres fratricides ou non,
et autres formes polémologiques, qui se perpétuent dans
toutes les régions du globe depuis l’aube des civilisa-
tions. Certes, ce mal est généralement imputé à l’un des
défauts majeurs de l’homme. Cependant, si l’espèce
humaine a été dotée d’une intelligence par le biais du
génie génétique d’une technologie supérieure, c’est cette
dernière qui est responsable de la propension de
l’homme à vouloir assouvir ses instincts guerriers.

311 Bible Osty, 2 Rois, 19 ; 35, op. cit., p, 744.


Ce que nous avons énoncé à propos des entités qui se
sont fait passer pour Dieu dans le passé ou à des
époques plus récentes, notamment dans les phéno-
mènes des apparitions mariales, ne doit pas être com-
pris par le lecteur croyant comme une manifestation
d’athéisme de notre part. Nous faisons le distinguo entre
ces entités qui manipulent le genre humain, et le Dieu
universel tel qu’il est enseigné par le Christianisme et
d’autres religions. Par contre, tout semble indiquer que
ces intelligences inconnues inorganiques ne sont ni
Dieu, ni d’essence divine, comme on l’entend habituel-
lement.
Après tout, sommes-nous Dieu par rapport aux
abeilles dont nous prenons le miel ? Sommes-nous Dieu
pour le bétail que nous envoyons aux abattoirs ? Ces
intelligences inconnues appartiennent à une classe
d’êtres supérieurs qui échappera encore longtemps,
pour ne pas dire toujours, à la compréhension de notre
science. Cela ne veut pas dire pour autant que leur ma-
lice soit le reflet de la Pensée créatrice de l’univers, de la
Transcendance que beaucoup de philosophes appellent
Dieu en dehors de toute religion.
Que le lecteur ne perde pas de vue que le trait com-
mun à toutes ces entités est le mensonge, quelle que soit
l’identité sous laquelle elles se manifestent ou inspirent
aux personnes qu’elles contactent. Toutes leurs actions
et tous leurs discours sont axés sur la tromperie. Par
conséquent, si elles mystifient les êtres humains ce n’est
certainement pas parce qu’elles recherchent leur bien ou
leur mal, mais plutôt parce qu’elles exercent sur eux
une emprise dont la finalité doit leur être dissimulée. Ce
qui n’empêche pas qu’en se livrant à des activités néga-
tives et même violentes, celles-ci peuvent avoir une fina-
lité positive. Il s’agirait alors de maux nécessaires.

Le dieu du bien… et du mal


On reste effaré devant ces exécutions sommaires com-
mises la plupart du temps pour des raisons ineptes, et
ce mépris de la vie humaine et animale affiché par le
Yahvé de la Bible. Au fait, ces horribles événements se
sont-ils réellement produits ? Ne serait-ce pas plutôt des
fictions imaginées pour impressionner, effrayer et domi-
ner les masses ignares ? Et dans ce cas, par qui ont-
elles été introduites dans les Écritures ? Par la volonté
des massorètes hébreux eux-mêmes ? ou par l’influence
des entités sur les rédacteurs ? Signalons que dans le
Livre I de Samuel, on trouve plusieurs citations intéres-
santes qui disent carrément que Yahvé avait « un esprit
mauvais », qu’on en juge :
– « L’esprit de Yahvé se retira auprès de Saül, et nu
esprit mauvais venant de Yahvé se mit à
l’épouvanter312 ».
– « Or, le lendemain, un esprit mauvais de Dieu fon-
dit vers Saül, et celui-ci se mit à délirer au milieu de
la maison313 ».
– « Or, il y eut sur Saül un esprit mauvais de Yahvé
[…] Saül chercha à clouer David au mur avec sa
lance314… ».

312 Bible Osty, 1 Samuel, 16 ; 14, op. cit., p. 579.


313 Bible Osty, 1 Samuel, 18,10, op. cit., p. 582.
314 Bible Osty, 1 Samuel, 19 ; 9 el 10, op. cit.. p. 584.
Les exégètes ne peuvent pas s’en tirer en avançant
une interprétation relevant de la rhétorique théologique
dont ils sont coutumiers, car les deux exemples cités ci-
dessous écartent toute discussion possible sur ce point.
– « L’esprit de Dieu fut sur les émissaires de Saül,
qui furent pris de délire aussi315 ».
– « Il (Saül) partit de là pour Nayôt en Rama, et
l’esprit de Dieu fut sur lui aussi, et il marcha en déli-
rant jusqu’à son arrivée à Nayôt en Rama316 ».
L’adjectif « mauvais » a disparu, mais « l’esprit de
Dieu » provoque quand même le délire. Selon ces
phrases, il n’a pas d’échappatoire possible, c’est bien le
dieu d’Israël qui cause le délire, comme l’avait fait avant
« l’esprit mauvais » issu de l’entité. Donc les deux ne font
qu’un, ce qui explique que Yahvé opérait sur une base
de dualisme, mais que le côté négatif s’extériorisait plus
souvent que le côté positif. Les massacres signalés dans
les citations énoncées plus tôt, s’ils sont vrais, étaient-ils
aussi des maux nécessaires ?
Comme évoqué ci-dessus, on peut effectivement pen-
ser que les massacres décrits dans le Pentateuque sont
fictifs, si l’on considère que les cinq Livres qui le compo-
sent ont été dictés à Moïse par Yahvé. D’autre part, ces
citations montrent aussi, en supposant qu’elles corres-
pondent à des événements réels bien entendu, que le
dieu d’Israël pouvait contrôler l’esprit des humains,
comme le font les entités de nos jours sur les contactés
et les abductés.

315 Bible Osty, 1 Samuel, 19 ; 20, op. cit., p, 584.


316 Bible Osty, 1 Sanuiel, 18 ; 23, op. cit.. p. 585.
Yahvé, on l’a vu plus tôt, pouvait même provoquer des
séismes – du moins, si ce n’est pas une invention. À par-
tir de là, on peut aussi se poser bien des questions sur
les causes véritables des secousses sismiques meur-
trières qui frappent de plus en plus souvent notre globe.
C’est ainsi que deux auteurs américains ont fait ce rap-
prochement, et sont allés jusqu’à publier une statistique
illustrée d’un graphique. Selon eux, depuis l’utilisation
des sismographes, on enregistre de plus en plus de
tremblements de terre d’une magnitude se situant entre
1 et 5 sur l’échelle de Richter. Ce sont les moins vio-
lents, mais en dix ans, de 1981 à 1991, ils ont prati-
quement doublé. Même constat, en gros, pour les plus
violents, de plus en plus meurtriers. C’est la même
chose pour les ouragans, cyclones, tornades, inonda-
tions, etc… Ils sont de plus en plus fréquents et occa-
sionnent un nombre de dégâts et de victimes de plus en
plus grand317.
Certes, les scientifiques imputent ces catastrophes au
réchauffement de l’atmosphère. Pour les séismes, il pro-
duirait des phénomènes de pressions dans les plaques
tectoniques. Le problème, c’est qu’il n’y a pas que ces
désastres qui sont en augmentation. C’est aussi le cas
pour la mort violente sous toutes ses formes qui atteint
chaque année des chiffres de plus en plus élevés. On ne
peut tout de même pas imputer les actes de terrorisme,
les conflits armés, les guérillas urbaines, les assassi-
nats, etc., à des dérèglements climatiques.
Si l’on considère les carnages inter-ethniques perpé-
trés par d’autres peuplades anciennes comme les Az-

317Nelson S. Pacheco & Tommy Blann, Unmasking the Ennemy, Arlinglon, VA,
Bendan Press, 1993, p. p. 344-348.
tèques, les Incas, et bien d’autres civilisations disparues,
on s’aperçoit que le « culte du sang répandu » d’animaux
et d’humains était pratiquement universel. Il l’a toujours
été après la disparition de ces peuplades, et il l’est hélas
encore à notre époque sous d’autres formes tout aussi
sanguinaires, sinon plus encore.
On peut aussi penser que ces entités ont laissé
sciemment des traces, tout au long de l’histoire des so-
ciétés humaines, visant à donner du grain à moudre aux
amateurs d’Extraterrestres en chair et en os de notre
époque. Elles auraient ainsi prévu à l’avance que les
modifications successives de nos concepts sur leur ori-
gine allaient se produire au cours des siècles. Peut-être
même qu’elles les ont suscitées elles-mêmes. À cette fin,
elles auraient créé des leurres de phénomènes suggérant
des machines volantes extraterrestres à travers les âges,
en s’assurant qu’ils seraient consignés dans des écrits
qui parviendraient jusqu’à l’ère de la conquête spatiale.
Parmi ces traces, on peut citer les suivantes :
– La venue sur Terre de « dieux descendus du ciel »,
dans diverses mythologies, qui auraient été les
créateurs de l’homo sapiens au minimum, ou de
toute la vie au maximum. Par exemple, le dieu su-
mérien Enki est venu des deux dans un « navire »
pour fertiliser la Terre en y apportant les eaux. À
noter que ce sont les Sumériens qui, les premiers,
ont introduit la notion « d’esprit mauvais », avec
Azag (Zu), démon Titan né du dieu Anu, ou An, (le
Ciel) et de la déesse Ki (la Terre 318). Les Babyloniens

318Alan F. Alford, When the Gods Came Down, Londres, Hodder & Stoughton,
2000, p. 49.
se sont emparés de cette croyance, mais au lieu
d’un seul rejeton, la mère aurait mis au monde sept
entités, les Sebitti ou Sebettu (les sept), groupe de
démons, certains favorables, d’autres malfai-
sants319. Le mot hébreu Shabbat, repos du samedi,
donc le septième jour de la semaine, trouve ses ra-
cines dans Sebettu. Il a donné les mots français
sabbat et… samedi.
– Les Élohim de la Bible qui engrossent les filles des
hommes lesquelles leur donnent des enfants (les
Nephilim, les Titans des Grecs). C’est également un
emprunt à la mythologie babylonienne, elle-même
héritée des Sumériens. N’oublions pas que les Hé-
breux, dirigés par Abraham, sont venus d’Ur (Mé-
sopotamie) vers la Terre de Canaan entre 2000 et
1700 avant J. C. D’autres emprunts sont évidents,
tel Enki qui a anéanti Ur et Nippur à l’aide d’une
arme incendiaire ; ou encore Ulligarra et Zagarra
qui ont « fait l’humanité, à leur propre image » à
Nippur, etc320….
– La vision d’Ézéchiel dans la Bible qui dépeint de
façon pittoresque l’atterrissage d’une « nuée cé-
leste » et ses occupants humains ou humanoïdes
que beaucoup de chercheurs identifient à des Ex-
traterrestres.
– Les observations de phénomènes aériens évo-
quant des machines volantes, faites tout au long de

319 Manfred Lurker, Gods and Goddesses, Devils and Demons, Londres, Rou-
tledge, 1989, p. 313-314.
320 Alan F. Alford, op. cit., p. 38.
notre histoire, et rapportés par les chroniqueurs
des époques concernées.
– Les Ovnis observés après Seconde Guerre mon-
diale.
Tous ces mythes et observations de phénomènes cé-
lestes des temps reculés semblent avoir été créés par les
entités, pour fortifier le mythe moderne des Extrater-
restres. Ce qui indique que, depuis plusieurs millé-
naires, elles ont mis en œuvre un plan parfaitement au
point pour que l’homme s’accroche éternellement à des
concepts chimériques.
À propos des Sumériens, voici ce que le fameux astro-
physicien Carl Sagan écrivait en 1966 :
« Nous ne savons pas d’où viennent les Sumériens.
Leur langue est étrange. Elle n’a aucun lien de pa-
renté avec les langues indo-européennes, sémitiques,
ou autres ».
Puis, il rappelle les légendes sumériennes qui racon-
tent comment ces peuplades auraient été contactées et
civilisées par des créateurs non terrestres321.

L’enseignement à tirer
Quoi qu’il en soit, trois hypothèses restent en lice au
choix du lecteur, pour expliquer l’origine de cette intelli-
gence supérieure :

321Carl Sagan & I. S. Shklovski, Intelligent Life in the Universe, San Francisco.
CA, Holden Day, 1966, p. 456.
1. L’hypothèse extraterrestre ou extra-dimension-
nelle, bien que les entités ne soient pas de nature
physique comme la nôtre, mais plus certainement
inorganique. Il n’est pas interdit non plus d’imagi-
ner qu’elles pourraient constituer un système hau-
tement sophistiqué de gérance, de surveillance, et
d’exploitation des activités humaines, mis en place
par une civilisation extraterrestre il y a plusieurs
milliers d’années. Ses représentants, physiques
comme nous, ou bien ne sont plus dans notre envi-
ronnement planétaire, ou bien ont disparu pour
une raison ignorée. Il y a aussi l’option voulant que
les éventuels exploiteurs aient chassé ou éliminé les
créateurs ou les importateurs de la vie.
2. L’hypothèse terrestre, variante de l’hypothèse
Gaïa, laquelle suppose que la Terre puisse être une
forme de vie disposant d’une conscience, sorte
d’entité multiple inorganique capable de se diviser
par scissiparité et de se reconstituer par phagocy-
tage. Ces divisions seraient donc des extensions de
cette conscience, circulant en mode ondulatoire,
pouvant pénétrer la matière et agir sur les parti-
cules qui la composent. Peut-être même qu’elles oc-
cuperaient un très grand nombre de cerveaux hu-
mains, pour ne pas dire tous, s’il faut s’en remettre
au chaman don Juan Maltus. Nous avons détaillé
cette variante dans notre dernier livre 322.
3. L’hypothèse divine. On devrait plutôt parler de
l’hypothèse « Yahviste », de Yahvé, qui serait le
créateur de la vie sur Terre mais pas forcément le

322 Jean Sider, op. cit.


Dieu universel. Faisons toutefois remarquer que
l’hypothèse divine (ou yahviste) peut être
l’interprétation religieuse des deux autres options.
En effet, les croyants objectifs admettront que la
notion d’un Dieu unique, basée sur le Yahvé de la
Bible, représente un concept d’un autre âge. En ef-
fet, à ces époques très reculées les populations
étaient ignares et d’un niveau élevé de crédulité et
de candeur.
Notons au passage qu’à notre époque, les entités se
font très rarement passer pour Dieu, des dieux ou des
anges, même si la connotation sous-jacente religieuse
perdure dans certains phénomènes, liés probablement à
la spiritualité des personnes’ concernées. Par exemple,
dans les cas d’abduction, c’est généralement l’abducté
qui interprète à sa manière l’identité des entités alors
que celles-ci ne lui ont rien dit sur ce point.
Nous avons une préférence pour le choix n° 2, mais le
lecteur n’est pas tenu de nous suivre dans la même voie.
L’erreur étant humaine, nous sommes conscients de
pouvoir faire fausse route.
Si l’on se base sur les écrits de l’Ancien Testament,
qu’en est-il de Yahvé exactement ? Son implication dans
les vicissitudes qu’a connu le peuple hébreu le désigne
davantage comme une puissance inorganique locale, ja-
louse et violente, la même que celle qui a influencé les
Sumériens. Yahvé semble davantage se comporter
comme le démiurge de Platon, que le philosophe grec
considérait comme « l’ordonnateur du cosmos », différent
du Dieu universel, du moins tel qu’il est enseigné par les
religions. Démiurge vient du grec demiurgos, « celui qui
crée ». Un démiurge est donc un créateur, et il dispose de
ses créatures comme il l’entend.
Yahvé, ses messagers (anges), et son « esprit mau-
vais », cachent-ils en fait les entités que nous appelons
de différents noms de nos jours : Extraterrestres, Aliens,
apparitions religieuses, guides spirituels, âmes désin-
carnées, esprits possessifs, etc. Si c’est le cas, ces enti-
tés tirent-elles un profit quelconque des êtres humains.
Dans cette éventualité, est-ce une énergie libérée par
nos émotions, ou autre chose mais quoi ? Autant de
questions auxquelles il est difficile de répondre de façon
certaine dans un domaine où les chausse-trappes sont
en nombre trop élevé pour émettre des réponses sûres.
Comme ces entités nous trompent continuellement
avec des allégations captieuses et des artifices de di-
verses natures, il est impossible de tirer un enseigne-
ment définitif sur le mystère représenté par leur pré-
sence sur Terre.
Que nos contestataires daignent bien se souvenir de
cela avant de nous blâmer.
Cependant, plusieurs points importants ont été éta-
blis à partir de preuves testimoniales et historiques. En
effet, l’étude de toutes les facettes des phénomènes pa-
ranormaux qui semblent émaner de ces intelligences in-
connues a permis au moins de tirer les conclusions sui-
vantes sur ces entités :
– Elles sont présentes sur Terre depuis les pre-
mières civilisations connues.
– Elles ont de puissants pouvoirs, sur l’esprit com-
me sur la matière.
– Elles n’ont aucun respect pour la vie humaine.
– Pour des raisons qui leur sont propres, elles s’im-
miscent dans les activités humaines.
– Elles sont à l’origine des religions, de certains
mythes anciens et modernes, ainsi que d’autres
systèmes de croyance en l’existence de créatures
fictives pas toujours nées de l’imagination des êtres
humains.
– Elles pratiquent les mensonges et les leurres
qu’elles dispensent aux personnes qu’elles contac-
tent. Ce comportement suppose des intentions
malhonnêtes plutôt qu’honnêtes à l’égard des hu-
mains, et qu’elles s’activent davantage pour leur
profit que pour celui de notre espèce.
Dans notre livre publié en 2001, nous avons émis
l’hypothèse voulant que ces entités, ou cette intelligence
multiple, soit basée dans le centre de la Terre. Cette
« graine », comme disent les scientifiques, serait formée
d’une sphère de cristal de 1220 km de diamètre selon la
dernière théorie scientifique en vigueur. Or, dans les
mythes sumériens, grecs, et égyptiens, « Les dieux qui
sont descendus du ciel sur la Terre, ont ensuite gagné le
monde souterrain323 ». Est-ce seulement une coïncidence
ou le souvenir d’une connaissance ancienne authentique
oubliée ?
D’autre part, parmi les rouleaux trouvés à Qumram,
près de la Mer Morte, figure Le Livre des Géants. Dans
cet écrit, au chapitre VI, il est dit que les Géants de la
Genèse étaient invisibles, immortels, avaient des ailes, et
étaient capables de se déplacer de lieu en lieu avec la
vitesse du vent324.

323 Alan F. Alford, op. cit., p. 23.


324 Alan F. Alford, op. cit., p. 30.
« Avaient des ailes », pour des créatures censées être
invisibles, indique plutôt que les dits Géants se dépla-
çaient dans les airs. « Plus vite que le vent », doit corres-
pondre à « instantanément ». Ce sont deux particularités
attribuées à d’autres types d’entités, des Aliens aux fées,
en passant par les démons et les Esprits.
Bref, les « Géants » en question étaient comme les
Aliens de notre époque, des entités inorganiques, et non
des êtres faits de chair et de sang.
Ce qui nous amène à penser que certains auteurs se
trompent quand ils affirment que tous ces personnages
divins ou démoniaques de l’Ancien Testament ne sont
que des symboles, des allégories, et autres métaphores.
En effet, ces entités associées à Dieu et ses serviteurs
possèdent exactement les mêmes pouvoirs que les Aliens
de nos temps modernes.
À cause de ces étonnants parallèles, nous pensons
que l’intelligence supérieure qui a apporté la vie sur
Terre peut fort bien être celle qui a manipulé les popula-
tions les plus anciennes. Nous estimons également que
c’est cette même intelligence qui continue à exercer sa
mainmise sur nos sociétés actuelles, nous imposant des
« maux nécessaires ».
On pourra toujours se dire que si ces entités exploi-
tent notre espèce, elles ont grandement intérêt à ce
qu’elle ne disparaisse pas. Puisque nos sociétés perdu-
rent quand même dans pareille situation, peut-être que
sans ces « maux nécessaires » elles finiraient par péricli-
ter et disparaître, qui sait ?
Après tout ne dit-on pas : « À quelque chose malheur
est bon » ?
Imprimé par JMG éditions
8, rue de la mare
80290 AGNIÈRES
Dépôt légal juin 2002
Quatrième de couverture
Pour Jean Sider, l’homme ne descend pas du singe ! Il n’y a pas eu
mutations d’espèces en d’autres espèces chez tous les êtres vi-
vants.
Jean Sider le démontre preuves { l’appui : la vie sur Terre a été
importée ou créée par une intelligence supérieure, en d’autres
termes, par des extraterrestres.
Selon lui, il existe une forme de conscience inconnue qui s’active
dans notre environnement planétaire depuis l’aube des civilisa-
tions. Des preuves testimoniales et historiques de sa présence
sur notre planète l’indiquent sans aucun doute possible.
De nombreux individus, au cours de notre histoire, ont vécu des
contacts avec cette intelligence supérieure qui s’est présentée
sous diverses identités. Des dieux d’antan aux extraterrestres de
notre ère spatiale, en passant par les fées, les démons, et les « Es-
prits », ce ne sont que des stratagèmes qu’elle a utilisés pour
tromper les êtres humains.
Ce livre bouscule les idées reçues de l’orthodoxie scientifique. Il
s’appuie sur des arguments cohérents et solides pour laisser en-
trevoir de fantastiques perspectives sur la finalité du genre hu-
main.
Il indisposera les partisans d’un rationalisme dur et impur, mais
il conviendra aux amateurs d’idées révolutionnaires sur nos ori-
gines et leur lien avec le monde paranormal.

L’auteur : Jean Sider est un auteur réputé auprès de tous ceux qui
se passionnent pour l’ufologie.
Il a déjà publié de nombreux ouvrages sur ce sujet. Entre autres :
« Ultra top secret : Ces Ovnis qui font peur » aux éditions Axis-
Mundi en 1990.
« Ovnis : Dossier secret ». Aux éditions du Rocher en 1994.

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