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GALINA FLOREA

L’HEXAGONE
Cours pratique de français fondamental
© Editura Fundaţiei România de Mâine, 2008
Editură acreditată de Ministerul Educaţiei şi Cercetării
prin Consiliul Naţional al Cercetării Ştiinţifice
din Învăţământul Superior

Descrierea CIP a Bibliotecii Naţionale a României


FLOREA, GALINA
L’Hexagone. Cours pratique de français fondamental,
Galina Florea – Bucureşti: Editura Fundaţiei România de
Mâine, 2007
Bibliogr.
ISBN 978-973-108-086-4

616.314(075.8)

Reproducerea integrală sau fragmentară, prin orice formă


şi prin orice mijloace tehnice, este strict interzisă
şi se pedepseşte conform legii.

Răspunderea pentru conţinutul şi originalitatea textului


revine exclusiv autorului/autorilor.

Redactor: Cosmin COMARNESCU


Tehnoredactare: Vasilichia IONESCU
Coperta: Cornelia PRODAN
Bun de tipar: 00.00.2008; Coli tipar: 24,5
Format: 16/61 × 86
Editura Fundaţiei România de Mâine
Bulevardul Timişoara, nr.58, Bucureşti, Sector 6
Tel./Fax:021/444 20 91; www.spiruharet.ro
e-mail: contact@edituraromaniademaine.ro
UNIVERSITATEA SPIRU HARET

GALINA FLOREA

L’HEXAGONE
Cours pratique
de français fondamental

EDITURA FUNDAŢIEI ROMÂNIA DE MÂINE


Bucureşti, 2008
À ma famille

5
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TABLE DES MATIÈRES

Avant-propos ………………………………………………………….…
Module I: Nature. Cosmique. Terroir
Unité 1: L’Héxagone ………………………………………………….
La France est une personne (J. Michelet) …………………...
Unité 2: Les commencements (J. Anouilh) …………………………...
Les adieux de Jeanne (Charles Péguy) ………………………
Unité 3: Le prix du pain (J. Giono) …………………………………...
L’ardeur de la jeunesse (J. Michelet) ………………………..
Unité 4: Ma cité (J. Sternberg) ………………………………………..
L’Ile-de-France et la région parisienne ……………………...
Unité 5: Au pays de la météo …………………………………………
Sur les montagnes françaises ………………………………..
Unité 6: La mer (J. Michelet) ………………………………………...
Le commandant Cousteau au secours des océans …………...
Unité 7: La Réunion …………………………………………………..
Les France lointaines ………………………………………..
Autoévaluation I …………………………………………………………
Module II: Politique. Enseignement. Culture
Unité 1: Une République sur mesure …………………………………
Vie politique et organisation des pouvoirs …………………..
Unité 2: Vie professionnelle. Enfant ou travail, un dilemme
toujours actuel ……………………………………………….
Les clandestins. Les dispositifs de dissuasion ………………
Unité 3: Enseignement ………………………………………………..
Ecole: difficulté de lecture ………………………………….
Unité 4: Médias: débats et réflexion. Il n’y a plus d’enfants …………
Ondes de choc JMJ ………………………………………….
Unité 5: La plus ancienne des sciences. Relations humaines
entre professeurs et élèves …………………………………...
Cinq pièges tendus à l’éducation ……………………………
Unité 6: Les Chardons de Bărăgan (P. Istrati) ………………………..
Un phénomène étrange (E. Ionesco) ………………………...
Unité 7: Elvire Popesco ……………………………………………….
A travers l’art vers un monde meilleur: George Enescu …….
Autoévaluation II ………………………………………………………...
7
Module III: Amour. Couple. Parents. Enfants
Unité 1: Un amour éternel (Chateaubriand) …………………………..
Entre nous. «Seule… suis-je normale?”……………………..
Unité 2: Jubilé des familles …………………………………………...
L’Etat et la Famille ………………………………………….
Unité 3: Une éducation forte (H. Bazin) ……………………………...
Famille Boussardel (Ph. Hériat) ……………………………..
Unité 4: Les grandes vacances du petit Nicolas (Sempé-Goscinny) …
L’autorité paternelle …………………………………………
Unité 5: Désiré (G. Duhamel) ………………………………………...
Le Prince Antiochus Cantémir ………………………………
Unité 6: Ecole et famille. Les débuts d’un professeur (P. Guth) ……..
Une espèce de meurtre (M. Jouhandeau) ……………………
Unité 7: Génération Kangourou ………………………………………
Génération Salade …………………………………………...
Aotoévaluation III ………………………………………………………..
Module IV: Ame. Foi. Vertu. Conscience
Unité 1: Une parole qui fait vivre. Le discours sur la montagne (I) ….
Les béatitudes ………………………………………………..
Unité 2: Le discours sur la montagne (II) …………………………….
Les paraboles du Royaume ………………………………….
Unité 3: Réveil de la conscience (Saint-Augustin) …………………...
Confession (J.-J.Roussesu) ………………………………….
Unité 4: Une autre manière de confesser sa foi: Etienne le Grand (I) ..
Etienne le Grand (II) ………………………………………...
Unité 5: Interview à l’accasion de la fête de Pâques ………………….
Voyage en Crète ……………………………………………..
Unité 6: La foi en famille. Chrétiens dans le monde …………………
Prier avec les petits ………………………………………….
Unité 7: Une chrétienté en marche (G. Bernanos) ……………………
Un voyage au Mont Athos (F. Augiéras) ……………………
Autoévaluation IV ……………………………………………………….
Textes à traduire …………………………………………………………
Texte pentru traduceri ……………………………………………………
Calendrier des fêtes ……………………………………………………...
Canevas historique ……………………………………………………….
Données sur les auteurs des textes littéraires …………………………….
Clef des exercices ………………………………………………………..
Bibliographie sélective …………………………………………………..

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AVANT-PROPOS

Pour l’enrichissement du vocabulaire, rien ne remplace la lecture.


Cet ouvrage s’adresse aux étudiants de la première année (langue
française A et B) de niveau intermédiaire et vise entre autres à leur apprendre
à lire, à travailler avec le texe.
Il est composé de quatre modules ayant chacun sept unités avec des
textes de différents types: littéraires, historiques, descriptifs, statistiques,
médiatiques etc.
Les textes proposés constituent un ensemble de repères géographiques,
historiques, économiques, politiques, sociaux, culturels, quotidiens qui relient
passé et présent et donnent une idée de ce qu’est la France et les Français.
L’ouvrage a pour objectif d’informer sur les réalités françaises et de
rendre les étudiants capables de les comprendre, apprécier et interpréter.
Les domaines et les compétences proposées ont pour base le Cadre européen
de référence pour les langues.
Comme lexique, le cours s’en tient au français fondamental (environ
3000 unités significatives). Même les textes les plus «spécialisés» (santé,
musique, etc.) ne contiennent que des termes communs.
Chaque unité comporte deux textes (un texte – support et un texte
complémetaire) suivi de plusieurs activités, et complété par un sujet à traiter
qui n’est pas lié au texte et qui a pour premier objectif de faire exercer la
langue courante (oralement et par écrit).
Le cours offre aux étudiants la possibilité de compléter l’information
du texte pilote et d’approfondir les connaissances (textes supplémentaires,
textes à traduire), ainsi que de vérifier les compétences acquises (tests
d’autoévaluation).
Un livret séparé, sous forme de cahier d’exercices et de lecture,
accompagne et complète ce cours, pour en faire un véritable instrument
d’apprentissage des savoir-faire linguistiques et communicatifs.

L’auteur

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Module I
NATURE. COSMIQUE. TERROIR

Motto
«Trois formes de la nature étendent et grandissent notre âme, la font
sortir d’elle-même et voguer dans l’infini: le variable océan de l’air…, le fixe
océan de la terre… et l’océan des eaux…» (Jules Michelet)

UNITÉ 1
TERRE FRANÇAISE

Texte I
L’Hexagone

La France est née de l’Histoire et son espace a été façonné par


une suite d’événements qui ont dessiné, gommé, agrandi, retouché les
limites du territoire. Après la deuxième guerre mondiale, l’espace
français prend la forme d’un hexagone. Parler d’Hexagone pour
désigner la France est devenu un usage. Au temps où
la France avait un empire, quand l’outre-mer entourait la
métropole de ses immences territoires, on ne songeait pas à réduire le
pays à un petit hexagone. Cette dénomination qui se répend dans les
années soixante résulte d’un constat: celui du répli de la France sur
l’espace métropolitain.
Géographiquement, la France a donc six côtés: trois côtés
maritimes (mer du Nord–Manche, océan Atlantique, mer Méditerrannée)
et trois côtés terrestres (Belgique–Luxembourg, Allemagne–Suisse–Italie,
Espagne).
Cette position lui offre de vastes domaines maritimes que
renforcent les territoires français hors d’Europe. La France est un
carrefour continental et maritime du premier ordre.
Un pays n’est pas une réalité uniforme. Il est fait de la diversité
de ses régions et de leurs habitants. La France est un pays d’une
grande diversité.
11
Diversité des montagnes: vieilles et peu élevées (Massif armoricain,
Massif central, Ardennes, Vosges) ou jeunes et élevées (Jura, Alpes,
Pyrénées). Le sommet le plus haut est le mont Blanc (4807 m) dans
les Alpes.
Diversité des fleuves: les cinq fleuves (Seine, Loire, Garonne,
Rhin, Rhône) sont de dimension moyenne (entre 525 km pour la
Garonne et 1010 km pour la Loire); trois ont leur source hors de France:
le Rhin et le Rhône en Suisse, la Garonne en Espagne; trois seulement
sont navigables; tous traversent de grandes villes: la Seine traverse
Paris; la Loire, Nantes; la Garonne, Toulouse et Bordeaux; le Rhin,
Strasbourg; le Rhône, Lyon.
Le climat de la France est, dans l’ensemble, un climat tempéré.
Il est soumis à trois influences: atlantique, continentale et méditerranéenne.
On distingue donc:
– un climat atlantique, maritime et tempéré, plutôt brumeux,
humide et frais au nord et en Bretagne, mais chaud et
ensoleillé en Aquitaine;
– un climat continental avec des hivers secs et froids et des étés
chauds et secs, mais des printemps et des automnes pluvieux.
Toutefois, le climat montagnard connaît quelques différences:
les étés sont courts et les hivers longs, froids et enneigés; la
température peut y devenir sibérienne et descendre jusqu’à -35°
(Doubs situé non loin de Besançon);
– un climat méditerranéen, avec des étés chauds, ensoleillés et
secs et des hivers doux; ce climat est aussi un climat violent à
cause du vent (mistral et tramontane) et des orages.
Aujourd’hui la France est divisée en 22 régions regroupées en
6 régions plus grandes (le Nord, le Sud, l’Est, l’Ouest, le Centre
et l’Ile-de-France).
Les Régions actuelles regroupant plusieurs départements portent
presque toutes des noms des anciennes provinces bien que les limites
ne coïncident pas toujours parfaitement.
La création des Circonscriptions d’action régionales en 1956
devait faciliter l’élaboration et l’exécution des plans. Chacune devait
compter au moins un million d’habitants. Pourtant de grandes
disparités apparaissent : l’Ile-de-France, malgré sa faible extension,
compte plus de 10 millions d’habitants alors que le Limusin n’en a
que 740000 et la Corse 240000.
12
La France en chiffres:
Superficie: 550000 km².
Population: 61,7 millions d’habitants (son encien empire colonial
avait 10 millions de km² et une population de 50 millions).
Densité: 102 habitants au km2, mais une grande partie de son
territoire est inhabité.
Distance maximale: nord-sud: 973 km; est-ouest: 945 km.
Altitude moyenne: 342 m.
Longueur des frontières: 5670 km, dont 2970 km terrestres et
2700 km maritimes.

ƒ Consultez la carte de la France et répondez aux questions:


Quelles montagnes séparent la France de l’Espagne?
Et la France de l’Italie?
Quel fleuve est le plus long?
Lequel sépare le nord et le sud de la France?
Quel fleuve se jette dans la Méditerrannée?
Lequel constitue une frontière entre la France et l’Allemagne?
Quels sont les fleuves et les montagnes de notre pays?
Quels sont ses pays limitrophes?

13
Texte II
La France est une personne

Dans la France, la première gloire est d’être Français. Les


extrémités sont opulentes, fortes, héroïques, mais souvent elles ont un
intérêt différent de celui national; elles sont moins françaises…
C’est néanmoins une des grandeurs de la France que sur toutes
ses frontières elle ait des provinces qui mêlent au génie national
quelque chose du génie étranger. A l’Allemagne elle oppose une
France allemande; à l’Espagne une France espagnole; à l’Italie une
France italienne. Entre ces provinces et les pays voisins, il y a
analogie et néanmoins opposition. On sait que les nuances diverses
s’accordent souvent moins que les couleurs opposées; les grandes
ostilités sont entre parents. Ainsi la Gascogne ibérienne n’aime pas
l’ibérienne Espagne. Ces provinces analogues et différentes en même
temps, que la France présente à l’étranger, offre tour à tour à ses
attaques une force résistante ou neutralisante. Ce sont des puissances
diverses par quoi la France touche le monde, par où elle a prise sur lui.
Pousse donc, ma belle et forte France, pousse les longs flots de ton
onduleux territoire au Rhin, à la Méditerrannée, à l’Océan. Jette à la
dure Angleterre la dure Bretagne, la tenace Normandie; à la grave et
solennelle Espagne, oppose la dérision gasconne; à l’Italie la fougue
provençale; au massif empire germanique, les solides et profonds
bataillons de l’Alsace et de la Lorraine; à l’enflure, à la colère belge,
la sèche et sanguine colère de la Picardie, la sobriété, la réflexion,
l’esprit disciplinable et civilisable des Ardennes et de la Champagne!
Pour celui qui passe la frontière et compare la France aux pays
qui l’entourent, la première impression n’est pas favorable. Il est peu
de côtés où l’étranger ne semble supérieur. De Mons à Valenciennes,
de Douvres à Calais, la différence est pénible. La Normandie est une
Angleterre, une pâle Angleterre. Que sont pour le commerce et
l’industrie, Rouen, Le Havre, à côté de Manchester et de Liverpool?
L’Alsace est une Allemagne, moins ce qui fait la gloire de
l’Allemagne: l’omniscience, la profondeur philosofique, la naïveté
14
poétique. Mais il ne faut pas prendre ainsi la France pièce par pièce, il
faut l’embrasser dans son ensemble. C’est justement parce que la
centralisation est puissante, la vie commune, forte et énergique, que la
vie locale est faible. Je dirai même que c’est là la beauté de notre pays.
Il n’a pas cette tête de L’Angleterre, monstrueusement forte d’industrie,
de richesse; mais il n’a pas non plus le désert de la haute Ecosse, le
cancer de l’Irlande. Vous n’y trouvez pas comme en Allemagne et en
Italie, vingt centres de science et d’art; il n’en a qu’un, un de vie
sociale. L’Angleterre est un empire, l’Allemagne un pays, une race; la
France est une personne.
J. Michelet, Tableau de France

gloire (f.) = (ici) fierté, orgueil


opulence (f.) = grande richesse, extrême abondance de biens matériels;
génie (m.) = (ici) caractère spécifique
néanmoins (adv.) = pourtant, malgré cela;
pays ibériques: l’Espagne et le Portugal;
toucher = venir en contact avec;
avoir prise (sur) = avoir des moyens d’exercer une action (sur);
pousser = (ici) répandre;
dérision (f.) = moquerie méprisante, dédaigneuse;
fougue (f.) = ardeur, élan, enthousiasme;
enflure (f.) = exagération oratoire, emphase;
omniscience (f.) = science, connaissance universelle;
embrasser = (ici) voir dans son ensemble;

Synonymes (contextuels):
(extrémités) opulentes = fortes, héroiques
(force) résistante = neutralisante
jeter = opposer.

Antonymes (contextuels):
analogie (f.) – opposition
analogues (adj.) – différentes
enflure (f.) – sobriété, réflexion, esprit (m.) disciplinable
faible (adj.) – forte, énergique
(vie) commune – (vie) locale.
15
ƒ Sur quoi porte le texte ?
ƒ Quelle est la première gloire dans la France? Quel est le caractère
des provinces par rapport au centre? Qu’est-ce qu’elles opposent
aux étrangers? Qui sont les voisins des Français? Quels sont les
traits dominants de chaque nation voisine et les traits des Français
habitant ces régions? Quelle est la première impression de celui qui
compare la France aux pays limitrophes du point de vue du bien-
être ? Pourquoi la vie locale est-elle faible en France ? En quoi voit
l’auteur la supériorité de sa nation ? L’aime-t-il ? Apportez des
arguments du texte.
ƒ Commentez : «Les grandes hostilités sont entre les parents».
ƒ Lisez les données de la page 389 sur l’auteur du texte.

Optique
…Toute ma vie, je me suis faite une certaine idée de la France.
Le sentiment me l’inspire aussi bien que la raison. Ce qu’il y a, en
moi, d’affectif imagine naturellement la France, telle la princesse des
contes ou la Madone aux fresques des murs, comme vouée* à une
destinée éminente et exceptionnelle. J’ai, d’instinct, l’impression que
la Providence l’a créée pour des succès achevés ou des malheurs
exemplaires. S’il advient que la médiocrité marque, pourtant, ses faits
et gestes, j’en éprouve la sensation d’une absurde anomalie, imputable
aux fautes des Français, non au génie de la patrie. Mais aussi, le côté
positif de mon esprit me convainc que la France n’est réellement
elle-même qu’au premier rang ; que, seules, de vastes entreprises sont
sousceptibles de compenser les ferments de dispersion que son peuple
porte en lui-même; que notre pays, tel qu’il est, parmi les autres, tels
qu’ils sont, doit, sous peine de danger mortel, viser haut et se tenir droit.
Bref, à mon sens, la France ne peut être la France sans la grandeur.
Charles de Gaulle, Mémoires de guerre, tom I, L’Appel, éd. Plon
*
prédestinée

ƒ Comment voit la France ce grand patriote ? Que dit son coeur ? Et


sa raison ? Quelle est sa conviction ? Faites un parallèle entre les
deux textes. Ont-ils des traits communs ?
ƒ Essayez de faire une traduction orale du dernier texte.
ƒ Lisez le texte supplémentaire sur Charles de Gaulle (Cahier d’exercices
et de lecture, p. 170)
16
Activités lexicales
Les antonymes
Le deuxième texte est très riche en antonymes – mots qui expriment
en sens opposé en général ou dans un contexte donné. Il y a trois types
d’antonymes: a) graduels, qui expriment des qualités et des actions
variables soumises à une gradation (bon – mauvais; grand – petit);
b) contradictoires, qui s’excluent réciproquement: présent – absent (si
l’on est absent, on ne peut pas être présent); c) converses, qui désignent
des relations sociales ou de parenté et supposent un rapport de réciprocité:
médecin – malade; vendre – acheter; enseigner – apprendre, etc.

I. Trouvez l’opposé de chaque mot de la première colonne:


analogue doux
central pauvre
vaillant régional
cruel laid
riche différent
beau debout
célèbre malade
exceptionnel lâche
sain ordinaire
assis ignoré

II. Ecartez le mot qui n’est pas lié au thème du texte.


I texte: hexagone, espace, empire, habitant, pays, métropole, montagne,
fleuve, ravin, climat;
II texte: frontière, province, gloire, opposition, génie, grandeur,
gradation, personne, étranger, centralisation.

III. Ecrivez une quinzaine de couples d’antonymes converses:


père – fils, …

IV. Trouvez un adjectif pertinent pour chacun des noms ci-dessous:


extrémité, intérêt, frontière, pays, territoire, province, centralisation,
industrie, climat, carrefour.

17
V. Mettez les verbes entre parenthèses au passé composé:
1. L’espace français (être) à géométrie variable. 2. Après la deuxième
guerre mondiale, l’espace français (prendre) la forme d’un hexagone.
3. La France (avoir ) autrefois un empire. 4. Cette position lui (offrir)
de vastes domaines maritimes. 5. Charles de Gaulle (se faire) une
certaine idée de la France.

VI. Mettez les phrases au pluriel sur le modèle: Il aime son enfant –
Ils aiment leurs enfants.
1. J’ai acheté un livre. 2. Il est plus fort que nous. 3. Elle est heureuse.
4. Que veux-tu dire? 5. C’est un écrivain célèbre. 6. J’aime bien la
campagne. 7. Prends ce stylo-ci.

VII. Ecrivez le nom de dix pays et leurs habitants sur le modèle:


la Grèce – un Grec, une Grecque.

Traduisez le text «Le labour» (p. 335).


Pour bien vous débrouiller: savoir dire et savoir écrire
Les noms de pays et les prédéterminants
Pour employer correctement les noms de pays il est nécessaire de
connaître leur genre (masculin ou féminin), la forme de l’article et leur
orthographe.
Observez l’emploi de en, à, à l’, au (à+le), aux (à+les); de, de l’,
du (de+le), des (de+les) devant les noms de pays et de villes:
En + nom de pays féminin commençant par une consonne; nom de pays
masculin ou féminin commençant par une voyelle;
À + nom de ville;
Au + nom de pays masculin commençant par une consonne;
Aux + nom de pays au pluriel.
De + nom féminin (de pays ou de ville) commençant par une consonne;
D’ + nom commençant par une voyelle;
Du + nom masculin commençant par une consonne;
Des + nom de pays au pluriel. Exemples avec des verbes tels travailler
habiter, vivre, aller, etc.:
Il va à Paris. Elle habite à Athènes. Ils travaillent en Angleterre. Il vit
au Liban. Elle va au Japon.
18
Etre de, (re)venir de:
Il est de Lyon. Il vient du Guatemala. Ils reviennent des Etats-Unis /
d’Afghanistan.
Les noms de pays masculins commençant par:
a) une consonne: le Burundi, le Cameroun, le Chili, le Danemark,
guatemala, le Honduras (les noms de pays commençant par un «h»
fonctionnent comme s’ils commençaient par une consonne);
le Koweït, le Liban, le Mali, le Maroc, le Mexique, le Mozambique,
le Nigeria, le Paraguay, le Pérou, le Portugal, le Salvador, le Soudan,
le Togo, le Vénézuela, le Viêt-nam, le Zaïre, le Zimbabwe.
b) une voyelle: l’Afghanistan, l’Angola, l’Azerbaïdjan, l’Iran, l’Ouganda,
l’Ouzbékistan, l’Ourouguay.
Les noms de pays féminins commençant par une:
a) voyelle: l’Afrique du Sud, l’Albanie, l’Algérie, l’Allemagne,
l’Angleterre, l’Argentine, l’Autriche, l’Espagne, l’Inde (les Indes),
l’Indonésie, l’Irlande, l’Islande, l’Italie, l’Ucraine;
b) consonne: la Belgique, la Bolivie, la Chine, la Colombie, la Finlande,
la Gambie, la Grèce, la Hollande, la Hongrie, la Jordanie, la Lituanie,
la Mauritanie, la Namibie, la Norvège, la Russie, la Slovaquie,
la Suède, la Sirie, la Tanzanie, la Thaïlande, la Tunisie, la Turquie,
la Zambie.

™ Où se trouvent ces pays et quelle est la capitale de chacun? Faites


des phrases avec des verbes tels travailler, habiter, aller, rentrer à / en
à la forme négative (Il n’est pas de Grenoble, il est de Paris).

Histoires drôles et mots d’esprit

Chamfort: «La plus perdue de toutes les journées est celle où l’on n’a
pas ri (sur soi-même tout d’abord)». «Le rire est le propre de l’homme»,
disairt Rabelais.

Notre époque qui est en proie de la morosité devrait garder en


mémoire une devise de notre grand La Bruyère:
– Il faut rire avant d’être heureux, de peur de mourir sans avoir ri.

19
C’est la plaisanterie qui doit faire justice de tous les travers des
hommes et de la société. C’est par elle qu’on évite de se compromettre.
C’est par elle qu’on met tout en place sans sortir de la sienne… C’est
une sorte de duel où il n’y a pas de sang versé et qui rend les hommes
plus mesurés et plus polis. (Chamfort).

™ Aimez-vous plaisenter? De qui aimez-vous vous moquer, de


vous-même ou des autres? Pourquoi? Savez-vous ce que veut dire
le mot humour?

Ce mot est venu de l’Angleterre au début du XVIII-ème siècle et


présente une adaptation du mot français humeur.
Le plaisant, l’insolite, la gaieté, l’imagination, le comique sont autant
d’éléments qui constituent l’humour français. Il faudrait ajouter à
ceux-ci d’autres tels que: l’ironie, c’est-à-dire la manière de se moquer
de quelqu’un ou de quelque chose; la dérision, c’est-à-dire le mépris
qui incite à rire ou à dénigrer. Complétons la liste avec le persiflage, la
raillerie, la risée, le sarcasme, la moquerie, la malice, la facétie, la
boutade, la pointe, la saillie, la répartie, la réplique ou la riposte et on
aura ainsi une idée de ce que c’est que l’esprit français.

Remarque:
Les activités du manuel seront complétées à chaque unité par un
«Sujet à traiter» et deux parties de l’œuvre «Le petit Prince» (du Cahier
d’exercices et de lecture).

20
UNITÉ 2
L’AME FRANÇAISE

« L’âme française est plus forte que l’esprit français et Voltaire se brise
à Jeanne d’Arc » (Victor Hugo).

Jeanne d’Arc est le symbole de la France. Ellle symbolise la


résistance à l’ennemi, l’indépendance nationale, le courage, l’amour
de la patrie et une foi inébranlable en Dieu.

Texte I
Les commencements
(fragment tiré de « L’Allouette », œuvre consacrée à Jeanne D’Arc.
Pendant le procès intenté à Jeanne, on lui donne la parole).

…Cauchon* se retourne vers Jeanne:


– Jeanne, tu peux commencer.
Jeanne:
Je peux commencer où je veux ?
Cauchon:
– Oui.
Jeanne:
Alors au commencement. C’est toujours ce qu’il y a de plus
beau, les ommencements.
A la maison de mon père quand je suis encore petite. Dans le
champ où je garde le troupeau, la première fois que j’entends les Voix.
C’est après l’Angélus du soir. Je suis toute petite. J’ai encore ma
tresse. Je ne pense à rien. Dieu est bon, qui me garde toute pure et
heureuse près de ma mère, de mon père et de mes frères dans cette
petite enclave épargnée autour de Domrémy, tandis que les sales
godons brûlent, pillent et violent dans le pays. Mon gros chien est
venu mettre son nez contre ma jupe…, tout le monde est bon et fort
autour de moi et me protège. Comme c’est simple d’être une petite
fille heureuse !..
21
Et puis soudain, c’est comme si quelqu’un me touchait l’épaule
derrière moi, et pourtant je sais bien que personne ne m’a touchée…
Je me suis retournée, il y avait une grande et éblouissante lumière
du côté de l’ombre, derrière moi. La voix était douce et grave et je ne la
connaissais pas; elle dit seulement ce jour-là :
– Jeanne, soit bonne et sage enfant, va souvent à l’église.
J’étais bonne et sage et j’allais souvent à l’église, je n’ai pas
compris, j’ai eu très peur et je me suis sauvée en courant.
C’est tout la première fois. Je n’ai rien dit en rentrant chez moi…
Alors il y a eu la seconde fois. C’était l’Angélus de midi.
Une lumière encore, mais en plein soleil et plus forte que le soleil.
Je l’ai vu cette fois !
Cauchon :
– Qui ?
Jeanne :
– Un prud’homme avec une belle robe bien repassée et deux
grandes ailes toutes blanches. Il ne m’a pas dit son nom ce jour-là, mais
plus tard j’ai appris que c’était Monseigneur Saint Michel...
Jeanne, avec la grosse voix de l’Archange :
– Jeanne, vas au secours du roi de France et tu lui rendras le
royaume.
Elle répond:
– Mais, Messire, je ne suis qu’une pauvre fille, je ne saurais
chevaucher, ni conduire des hommes d’armes…
– Tu iras trouver Monsieur de Beaudricourt, capitaine de
Vaucouleurs… Il te donnera des habits d’homme et il te fera mener au
dauphin. Sainte Cathérine et Sainte Marguerite viendront t’assister.
Elle s’écroule soudain sanglotante, épouvantée.
– Pitié ! Pitié, Messire ! Je suis une petite fille, je suis heureuse,
je n’ai rien dont je sois responsable que mes moutons…Le royaume de
France c’est trop pour moi. Il faut considérer que je suis petite et
ignorante et pas forte du tout. C’est trop lourd, Messire, la France !
Il y a des grands capitaines autour du roi qui sont forts et ont
l’habitude… Et puis eux, ça ne les empêche pas de dormir quand ils
perdent une bataille. Ils disent qu’il y a eu une préparation d’artillerie
insuffisante, qu’ils n’ont pas été secondés, qu’ils ont eu la neige ou le
vent contre eux et tous les hommes morts, ils les raient tout
22
simplement sur leurs listes. Moi, je vais y penser tout le temps si je
fais tuer des hommes… Pitié, Messire !..
Elle se redresse et d’un autre ton.
Ah, ouiche! Pas de pitié. Il était déjà parti et moi j’avais la France
sur le dos.
Elle ajoute simplement :
Sans compter le travail à la ferme et mon père qui ne badinait pas…
Jean Anouilh, L’Allouette
*
Pierre Cauchon, prélat français (1371–1442); il collabora avec les
envahisseurs et présida le procès de Jeanne d’Arc.

Angélus = prière récitée ou chantée le matin, à midi et le soir, annoncée


par la cloche;
godons (m., pl.) = nom dépréciatif donné aux envahisseurs;
piller = déposséder des biens (richesses) par violence, en causant des
destructions;
enclave (f.) = terrain entouré complètement par un autre, sans accès
direct à la mer;
prud’homme: nom composé de preux (vaillant) et homme;
dauphin (m.) = le fils aîné du roi de France
chevaucher = être à califourchon sur quelque chose (qqch);
s’écrouler = tomber à terre;
avoir quelque chose sur le dos = en être responsable.

Synonymes
tresse (f) = natte
éblouissante (adj) = aveuglante
agacé (adj) = irrité
épouvantée(adj) = effrayée, terrifiée
rayer = effacer, annuler
badiner (avec) = plaisanter.

Antonymes
commencer – finir
premier, -ière (adj.) – dernier, -ière

23
bon, -ne (adj.) – mauvais, -e
fort, -e (adj.) – faible
heureux, -se (adj.) – malheureux, -se
suffisant, -e (adj.) – insuffisant, -e

ƒ Qui est Jeanne au début du texte?


ƒ Qu’est-ce qu’elle fait?
ƒ Qu’est-ce qui lui arrive un jour?
ƒ Suit-elle le conseil reçu la première fois?
ƒ La deuxième fois reçoit-elle un conseil ou un commandement?
ƒ Pourquoi s’oppose-t-elle?
ƒ Présentez ses raisons.
ƒ Est-elle écoutée et absoue de cette tâche?
ƒ Est-elle obligée de se soumettre?
ƒ Décrivez le monde paisible de son enfance.
ƒ De quoi est-il composé?
ƒ Lisez les textes suplémentaires sur Jeanne d’Arc (cahier, pp. 167-170)
et les notices sur l’auteur de cette oeuvre (p. 389).

24
Texte II

Répondant à l’appel des voix qui lui demandent d’aller sauver


la France, de voir le Dauphin et de le faire couronner roi à Reims,
Jeanne, qui a treize ans, doit d’abord quitter sa maison, son village,
son pays natal parcouru par la Meuse.

Les adieux de Jeanne


Adieu, Meuse endormeuse et douce à mon enfance,
Qui demeures aux prés, où tu coules tout bas.
Meuse adieu : j’ai déjà commencé ma partance
En des pays nouveaux où tu ne coules pas.
Voici que je m’en vais en des pays nouveaux:
Je ferai la bataille et passerai les fleuves;
Je m’en vais m’essayer à de nouveaux travaux,
Je m’en vais commencer là-bas les tâches neuves…
O maison de mon père où j’ai filé la laine,
Où, les longs soirs d’hiver, assise au coin du feu,
J’écoutais les chansons de la vieille Lorraine,
Le temps est arrivé que je vous dise adieu.
Quand pourrai-je le soir filer encore la laine ?
Assise au coin du feu pour les vieilles chansons;
Quand pourrai-je dormir après avoir prié,
Dans la maison fidèle et calme à la prière;
Quand nous reverrons-nous, et nous reverrons-nous ?
O maison de mon père, ô ma maison que j’aime.

Ce deuxième fragment en vers est un extrait du poème de


Charles Péguy, qui reconstitue la vie de Jeanne d’Arc.
Le poème est une suite de tableaux lyriques, que pénètre la
sensibilité et l’émotion de Jeanne. Elle a un sens profond du cosmique
(le sentiment de l’univers comme un ensemble).
Le fragment présente l’adieu de Jeanne au pays natal, un adieu
plein de tendresse et d’amour pour tous les êtres et les choses qu’elle
doit abandonner. Cet adieu oppose:
25
– les certitudes de sa vie paisible (la Meuse, la laine, la maison,
le coin de feu, ceux qu’elle aime, les vieilles chansons) ;
– aux incertitudes du voyage (pays nouveaux, bataille, fleuves,
nouveaux travaux, tâches neuves).
Cependant elle est bien déterninée de partir. Son départ est senti
comme nécessaire, malgré les regrets.
Plus tard, dans les combats, elle va bien prouver son amour
ardent envers sa patrie (petite et grande). A partir du moment où
Jeanne passe à la tête des Français, les Anglais sont toujours vaincus
contre toutes les lois de la stratégie. La défaite des Anglais est due à ce
patriotisme ardent que Jeanne, pareille à une allouette chantant dans le
ciel de France, a insuflé à ses compatriotes, en rendant la petite armée
invincible devant les Anglais. Elle est toujours sûre d’être assistée par
les forces divines invincibles.
Après la grande victoire son drame commence par le refus
d’abjurer devant le tribunal ecclésiastique. Par ce refus, elle dit non aux
ennemis qui avaient envahi la France et à leurs collaborateurs. Optant
pour la mort, Jeanne gagne ainsi son dernier combat; elle repousse la vie
avec ses trahisons et sa médiocrité et choisit définitivement la jeunesse
de la vérité, de la liberté de conscience, de la dignité.

ƒ Dans quelle région actuelle se situe le petit pays de Jeanne ?


Comment fait-elle ses adieux à la maison paternelle et à sa petite
contrée? La Meuse est un afluent. De quelle rivière ? Avez-vous
une rivière dans votre petite contrée? Décrivez-la.
ƒ Lisez ensuite le fragment ci-contre:

[…] Le boureau mit le feu.


Dans les flammes certains ont lu le mot qu’elle répétait:
« Jésus ! ».
Un secrétaire du roi d’Angleterre disait tout haut en revenant :
« Nous sommes perdus ! Nous avons brulé une Sainte ! ».
Cette parole, échappée à un ennemi, n’en est pas moins grave.
Elle restera. L’avenir n’y contredira pas. Oui, selon la Religion, selon
la Patrie, Jeanne d’Arc fut et reste une Sainte !
Quelle légende plus belle que cette incontestable histoire !

26
Mais il faut se garder bien d’en faire une légende, on doit en
conserver pieusement tous les traits, même les plus humains, en
respecter la réalité touchante et terrible…
Jules Michelet, Jeanne d’Arc, 1937

ƒ Que dit Victor Hugo sur l’âme et l’esprit français? Comment a été
éxécutée Jeanne d’Arc ? Que disait le secrétaire du roi d’Angleterre
en revenant de la place de l’exécution? Et l’auteur, qu’est-ce qu’il
affirme? Comment comprenez-vous la dernière phrase? Quelle est la
différence entre une réalité historique et une légende?

Activités lexicales

I. On peut former des contraires à l’aide des préfixes:


in + certitude, im + prudent, mal + heureux, dés + équilibré, dé + nouer,
ill + légal, non + sens.
Insérez tous ces mots dans de courtes propositions.

II. Parmi ces mots-clef il y a un «intrus», repérez-le.


I texte: champ, troupeau, voix, église, prud’homme, dauphin,
bonhomme, bataille, royaume, capitale;
II texte: adieu, maison, enfance, partance, tâche, hiver, laine, chanson,
prière, printemps.

III. Donnez le féminin des noms ci-contre et insérez-les dans de


petites phrases:
secrétaire, saint, ennemi, homme, garçon, frère, père, roi, chien, bélier.

IV. Complétez avec des adjectifs du texte:


1. Dieu est…et me garde…et…près de ma mère. 2. Tout le monde
est…et …autour de moi. 3. Il y avait une…et…lumière de côté de
l’ombre. 4. La voix était…et… . 5. J’étais …et…, et j’allais souvent à
l’église. 6. Je suis…et…, et pas…du tout. 7. Il y a des …capitaines
autour du roi qui sont….

27
V. Mettez les verbes des phrases ci-contre au futur simple:
1. Pour aller à Brasov, il (prendre) le train. 2. Après cette épreuve elle
(admettre, voix passive) à la faculté. 3. Demain il (faire)) froid. 4. Il
doit se dépêcher, autrement il (manquer) son cours. 5. Dimanche nous
(aller) voir nos parents. 6. Paul (devoir) changer d’emploi. 7. Notre
famille (déménager) dans un mois.

VI. Faites attention aux contraintes sur les prépositions associées à des
noms, des verbes ou des adjectifs: fier de toi, bon à rien, avoir confiance
en lui, avoir une passion pour la lecture, se souvenir de cette histoire,
mais se rappeler cette histoire (son synonyme n’a pas de préposition).
La France s’est replié …son espace métropolitain. Son climat est
soumis …trois influences. La France a …toutes ses frontières des
provinces qui mêlent … génie national quelque chose …génie
étranger. Il faut embrasser la France …son ensemble. Elle n’a pas
cette tête forte … industrie, …richesse. En France on ne trouve pas
vingt centres …science comme …Allemagne ou …Italie.

VII. Parlez de vous (en quelsues lignes):


a) situation antérieure (les études au lycée);
b) situation actuelle (les études à la faculté);
c) situation postérieure (projets d’avenir).

Traduisez le texte «L’Ocean pollué» (p.335).


Savoir écrire correctement
Les nationalités
Le nom du peuple s’écrit avec majuscule: les Italiens, les Roumains,
les Français, un Français, etc., mais le peuple français…
Quelques formes féminines: roumain / –e; français / –e; japonais / –e
(nipon / –e); polonais / –e; espagnol / –e; anglais / –e; allemand / –e;
hongrois / –e; chinois / –e; mexicain / –e; italien / –ienne; tunisien / –e;
grec / grecque; turc / turque.
La France est divisée en 22 régions. Un habitant d’Alsace est nommé
Alsacien, de la Champaghe – Champenois, etc. Suivez le tableau:

28
la Flandre – le Flamand l’Auvergne – l’Auvergnat
la Gascogne – le Gascon le Poitou – le Poitevin
la Picardie – le Picard la Provence – le Provençal
la Lorraine – le Lorrain la Bourgogne – le Bourguignon
la Normandie – le Normand

Habitants de villes:
Paris – Parisien Lyon – Lyonnais
Orléan – Orléanais Marseille – Marseillais
Bordeaux – Bordelais Toulouse – Toulousain
Strasbourg – Strasbourgeois Lille – Lillois
Nantes – Nantais

™ Essayez de nommer les habitants d’autres régions et villes de


France en consultant la carte.

Histoires drôles et mots d’esprit

Ce que la course est à la marche, l’esprit, selon Chamfort, l’est à la


pensée. L’intelligence qui consent à la promptitude et à la grâce: c’est
cela l’esprit.

On attribue au navigateur et corsaire Robert Surcouf une fière réponse


au capitaine anglais qui l’avait fait prisonnier.
– Vous autres, Français, vous vous battez pour de l’argent, aurait dit
l’Anglais. Et nous, Anglais, nous nous battons pour l’honneur.
– Chacun se bat pour ce qui lui manque.

Françoise Giroud:
– Les Anglais impertinents disent du prince Charles, dont les oreilles
sont légèrement décollées, qu’il ressemble à une Wolkswagen avec les
portières ouvertes.

™ A quoi est comparé l’esprit par Chamfort? Prouvez que la réponse


du corsaire est fière et blessante à la fois. Que disent les Anglais de leur
prince? Est-ce une raillerie méchante ou une plaisenterie indulgente?
29
UNITÉ 3
LA CAMPAGNE

Pour les visiteurs, la vie à la campagne est charme, rêverie et langueur;


pour les campagnards elle est un rude travail de faiseurs de pain, qui
forge en ce milieu paradisiaque des géants doux et paisibles. Jean
Giono, écrivain du terroir, les connaît bien. Il est né en Auvergne.

Texte I
Le prix du pain

Le soleil tourne dans le ciel comme une meule à craie. Toute la


poussière de la terre est en l’air. Elle reste là, épaisse, sans bouger,
sans flotter. Les arbres sont blancs, l’herbe est blanche. Le blé qui
tombe fume comme s’il était en feu. La poussière monte de lui et
tremble, toute luisante de lumière grise. Le Ferrant* n’a plus de
couleur, le ciel n’a plus de couleur. La terre est grise, le blé est gris. La
chaleur s’écroule sur le monde comme une montagne de cendre.
Simon, Lignières, Boromé, Sansombre, nus jusqu’à la ceinture se
battent avec l’herbe. Quand ils se redressent, ils n’ont que la couleur de
l’oeil, dans l’ombre du chapeau. Le reste, c’est une boue de poussière,
de sueur et de sang. Le sang est là, juste de l’autre côté de la peau.
Tout est gris, tout brûle. Le blé fume. Ceux des vernes sont nus.
Ceux des chênes sont nus. Matelot a ôté sa ceinture, il a lié ses
pantalons avec un lien de gerbes. Les quatorze faux entrent dans le
blé. Les bras se balancent, les bras ramassent le blé, les jambes
avancent, les pieds écrasent l’éteule, les mains tordent les liens, les
mains vont chercher les liens, entourent les gerbes, serrent les gerbes,
placent les gerbes au gerberon. Les poings serrent les manches des
faux, pèsent sur la faux, la retirent, serrent, pèsent, la relancent, le pied
s’avance, les reins se courbent, les poings pèsent, serrent, relancent la
faux; les pieds s’avancent, les reins se courbent. Les hanches font mal;
la tête bourdonne; l’oeil tremble. Les dents mordent. Le nez pompe.
La bouche aspire. La gorge cuit. Une grande douleur darde de longues

30
flammes dans les échines. La terre est grise. Le blé est gris. Le soleil
pèse de toute sa force. Les poings se serrent; le pied s’avance. Les
mains ramassent le blé. Les bras font la gerbe. La main prend le lien,
les doigts font le noeud, l’épaule rejette la gerbe, la main prend la
gerbe au lien, le bras la tire, l’épaule la relève, la main la place au
gerberon. La terre est cuite, le blé est gris. Le soleil moud de la craie à
pleine meule. Les seins font mal; les cuisses font mal; les bras font
mal; la tête est lourde, les cheveux pèsent; l’oeil tremble; les dents
mordent; les jupes brûlent les hanches comme du feu.
Jean-le-Bleu, à plat ventre dans l’ombre grise ne bouge plus face
contre terre. Léonard ne bouge plus. Mille ne bouge plus. Du côté des
vernes, du côté des chênes, du côté d’aplomb, il n’y a plus d’hommes,
plus de femmes; il n’y a plus que des mains, des bras, de poings, des
jambes, des pieds, des mollets, des épaules, des doigts, des dents, des
bouches, des reins, des hanches, des seins, des cuisses qui travaillent
la bataille contre le chaud, contre le blé, contre le soleil. Le grand
soleil solitaire écrase sa craie d’été sur le monde.
Jean Giono, L’Eau vive, éd. Gallimard
*
petite ville en Auvergne

terroir (m.) = petite contrée, région où l’on vit


ne pas confondre avec: terrier (d’un lièvre, d’un renard); terreau (terre
très fertile composée de végétaux qui ont pourri); terrine (plat profond
en terre cuite qui se ferme par un couvercle et qui sert à faire cuire des
pâtés).
meule (f.) = corps solide , rond et plat, qui sert à broyer; meule de
moulin.
darder = (ici) répandre; percer
(terre) cuite = (ici) échauffée
peser = (ici) appuyer fortement (sur qqch)
éteule (f.) = chaume qui reste après la moisson (mirişte);

Synonymes
vernes (m., pl.) = aulnes
nus (adj.) = déshabillés (sans habits)
se battre (avec) = lutter (contre)
échine (f.) – dos (m.)
31
Antonymes
ôter – mettre (ses vêtements)
serrer – lâcher
avancer – reculer
se courber – se redresser

ƒ Lisez attentivement le texte et dites à quoi est comparé le soleil. Et


la chaleur?
ƒ Que veut dire la phrase : «Simon… se battent avec l’herbe»?
ƒ Que signifie ici le mot «herbe»? Et «se battre»?
ƒ Pourquoi l’auteur détache-t-il l’oeil du reste du corps des travailleurs?
ƒ De quoi est composé ce reste?
ƒ Par quoi Matelot a-t-il remplacé sa ceinture?
ƒ Combien y a-t-il de faucheurs?
ƒ Présentez leurs mouvements enchaînés.
ƒ Que font les femmes?
ƒ Pourquoi l’auteur dit qu’il n’y a plus d’hommes, plus de femmes?
ƒ Essayez de détacher du texte les éléments présentant le cadre
naturel immuable (statique), d’un côté, et de l’autre, l’homme dans
son activité fébrile.
Savez-vous quel est le prix du pain? Avez-vous jamais participé à
une moisson?
Trouvez les équivalents roumains des expressions: pain bis [bi];
pain noir; petit pain; pain d’épice; pain plat; pain de munition; pain
de sucre.
Essayez d’insérer les mots: terroir, terreau, terrier, terrine dans de
petits contextes.

Optique
La moisson est préparée par le labour et les semailles, tâches
pénibles et majesteuses à la fois. Lisez attentivement la poésie ci-contre.
Saisons des semailles. Le soir
…Dans les terres, de nuit baignées,
Je contemple, ému, les haillons
D’un viellard qui jette à poignées
La moisson future aux sillons.
32
Sa haute silhouette noire
Domine les profonds labours.
On sent à quel point il doit croire
A la fuite utile des jours.
Il marche dans la plaine immense,
Va, vient, lance la graine au loin,
Rouvre sa main et recommence,
Et je médite, obscur témoin…
C’est le moment crépusculaire.
J’admire, assis sous un portail,
Ce reste du jour dont s’éclaire
La dernière heure du travail.
Victor Hugo, Les Chansons des rues et des bois

ƒ Quelle est l’importance du titre et du premier vers?


Faites attention à la marche progressive de la nuit: c’est une progression
physique qui entraîne une progression morale: la méditation du poète.
C’est une illustre réalisation de la parabole évangélique du semeur,
grand Prophète qui jette à poignée… la moisson dans les âmes.
A la différence des classiques, les romantiques connaissent un cosmique
plus simple, plus heureux. Ils s’élèvent des réalités quotidiennes à un
hymne à Dieu, source de toute fecondité naturelle, de toute puissance de
vie, dans une ambiance de symphonie universelle, d’harmonie heureuse
et quasi-musicale. Ils mettent l’homme à sa place dans un univers qui le
dépasse et l’éblouit, mais qui l’accueille.

33
Texte II
L’ardeur de la jeunesse

… Il est d’abord à noter que les jeunes cherchent tous à


s’installer dans les contrées les plus désolées, les plus misérables, les
plus vidés d’habitants. Cela part d’un bon sentiment et j’aimerais
sincèrement qu’ils réussissent à faire revivre tous ces coins-là. Mais se
sont-ils seulement demandés pourquoi ces pays étaient déserts?
Que s’imaginent-ils? Que les agriculteurs sont partis sans
combattre, sans avoir tout essayé, tout tenté pour s’accrocher? Allons
donc! Si les habitants de toutes ces régions ont dû un jour céder le
terrain – et ils étaient autrement compétents, tenaces, endurcis,
batailleurs et travailleurs que ceux qui prétendent leur succéder! –
c’est parce qu’ils ne pouvaient vraiment plus faire autrement.
Ils ont fui parce qu’ils crevaient de faim et de détresse, et il n’est
pas toujours honnête de présenter leur départ comme consécutif au
prétendu mirage que la ville aurait exercé sur eux. Oui, certains s’y
sont laissés prendre, mais la majorité n’est pas partie le coeur gai, ni
sur un coup de tête, ni par appât d’un gain en usine, mais après des
années et des années de lutte acharnée, après avoir tout tenté. N’est-il
pas franchement prétentieux d’imaginer qu’il est possible de réussir là
où ils ont échoué, et de réussir en ignorant tout du métier?
Car, autre phénomène qui laisse sans voix, tous ces jeunes
amoureux de la terre sont, dans quatre-vingt-dix-neuf cas sur cent,
d’un analphabétisme en matière agricole qui ferait rire aux larmes le
plus ignare des paysans du monde! Ils veulent tous élever des moutons
et des chèvres, mais ils ignorent…que, bien souvent, les chèvres sont
les grandes responsables de l’installation de ces déserts qu’ils veulent
faire revivre; l’herbe a repoussé sur les pas d’Attila*, mais ce sont les
cailloux qui apparaissent derrière les chèvres. Ils veulent élever de la
chèvre, soit, mais ils ignorent superbement son temps de gestation, ses
périodes de chaleur et jusqu’à la façon de traire!
Ils ignorent aussi que chèvres et moutons ne se nourissent pas de
l’air du temps, surtout en hiver, et que s’il est possible de faire des
34
vers en s’accompagnant de la guitare tout en gardant les troupeaux en
été, il faut aussi prévoir le fourrage pour la mauvaise saison.
Ils veulent aussi avoir des ruches, mais beaucoup confondent les
abeilles et les guêpes! Les susnommés se débrouilleront, d’accord,
mais quand même!
Ils disent également mépriser l’argent, ils ont raison, il ne fait
pas le bonheur, mais il est pratique pour faire des courses…
Qu’importe! Ils ne ferons pas de courses, ils vivront en complète
autarcie, vive l’amour et l’eau fraîche!
Et les enfants qui risquent d’atterrir dans cet univers idyllique?
Pas d’enfants. Où alors ils se débrouilleront…
C. Michelet, Cette terre est la vôtre. Ed. Robert Laffont.
*
roi des Huns (434-453). Il envahit l’empire d’Orient en 441, puis la Gaule.
En 452, il pilla l’Italie, en épargnant Rome, à la prière du pape Léon I-ier.
Son empire s’est effondré après lui.

contrée (f.) = région


contrée désolée = désert; contrée inhabitée
crever (de faim) = mourir (de faim)
appât (m) = (ici) attraction, séduction
gain (m) = profit
ignorance (f.) = manque de connaissances
(paysan) ignare = inculte; qui n’a reçu aucune instruction
(ignorer) superbement = (ici) totalement, complètement
abeille (f.) = insecte qui fait le miel et la cire
guêpe (f.) = insecte qui ressemble à l’abeille, mais qui ne fait pas de miel
faire des courses = faire des emplettes, des achats, des provisions
autarcie (f.) = qui se suffit à soi-même

Synonymes (contextuels)
(contrées) désolées = misérables, vides d’habitants
combattre = (tout) essayer, tenter de s’accrocher
batailleurs (m.,pl.) = travailleurs
mener une lutte acharnée = tout tenter
tenaces (adj.) = endurcis
(mourir de) faim = (mourir de) détresse
35
installation du désert = apparition des cailloux
aterrir = (ici) naître

Antonymes
réussir – échouer
ignorance (f.) – instruction
ignorer tout du métier – connaître bien le métier (le maîtriser).

Expressions
se nourrir du l’air du temps = se nourrir de rien
l’argent ne fait pas le bonheur = l’argent n’a rien avec le coeur et
le sentiment
vive l’amour et l’eau fraîche! = expression satirique prenant en dérision
l’amour qui méprise le côté pratique.

ƒ De qui parle l’auteur de ces lignes? De quelles épithètes se sert-il


pour caractériser les anciens habitants des endroits déserts? Où sont-ils
partis? Pourquoi? Ont-ils abandonné leurs terres sans combattre?
Qui sont venus s’installer dans ces endroits? Sont-ils préparer pour
une vie à la campagne? Qu’est-ils ignorent, selon l’auteur? Qu’est-ils
ont pour eux? Que veut dire l’auteur par la phrase: «Vive l’amour et
l’eau fraîche!». (Essayez de construire votre réponse en commençant
par: «A mon sens, l’auteur veut…»).
Où aimeriez-vous vivre, à la ville ou à la campagne? Pour quelles
raisons?
ƒ Lisez le texte supplementaire ,,La campagne francaise’’ (Cahier,
p. 176)

Activités lexicales
Les synonymes
Pour éviter la répétition d’un mot dans le même contexte, on
emploie des mots à sens identique ou équivalent, nommés synonymes.
Ils peuvent être neutres (sans connotation) ou stylistiques: maison –
immeuble; voiture – bagnole. Les synonymes parfaits sont rares; la
grande majorité ont un sens voisin.
Le remplacement d’un mot par un autre, ayant à peu près le
même sens, ne doit pas modifier le sens général de la phrase.
36
Synonymie et changement de construction
Ces modifications concernent les verbes. Lorsqu’on utilise
un synonyme construisent avec une préposition. Par exemple, le verbe
se rappeler qqch, qui se construit directement, a pour synonyme
la verbe se rappeler de qqch, qui se construit indirectement:
– Je me rappelle bien cette soirée-là. Et toi?
– Oui. Je m’en souviens aussi (je me souviens d’elle).
De même, les verbes synonymes peuvent-ils avoir des prépositions
différentes:
Ils (les maissonneurs) luttent contre le blé.
Ils se battent avec le blé (synonymes contextuels).
I. Observez la construction des couples synonymiques ci-contre:
1. craindre qqch = avoir peur de qqch: – Je crains l’eau froide. E toi?
– J’en peur aussi.
2. habiter qqch = loger dans: – Je loge dans un immeuble du quartier.
Et toi?
– J’habite une maison dans les faubourgs.
3. utiliser qqch = se servir de: – Tu utilise ta voiture tous les jours?
– Non, je m’en sers rarement.
4. contester qqch = s’opposer à: Ils ont contesté cette décision.
Ils s’en sont opposés.
II. Trouvez l’équivalent de chaque mot de la première colonne:
compagnon montrer
peur vertu
qualité camarade
désigner crainte
tenter complètement
drôle satisfait
content étrange
entièrement essayer
assurément paisiblement
tranquillement certainement
III. Parfois, un mot peut avoir plusieurs synonymes qui forment des
classes sémantiques. Un verbe comme répondre (dire à qqn en retour)
a quelques équivalents: riposter (répondre avec vivacité ou impertinence),
répliquer (avec vivacité et violence), rétorquer (en utilisant des
contre-arguments), objecter (en refulant une de ses idées). Essayez de
trouver des contextes pour chacun de ces verbes.
37
IV. Ecartez les mots qui ne font pas partie du champ conceptuel
«moisson»: Blé, faux, gerbe, gêne, gerberon, éteule, chaumière, faucher,
paille, chaume.
V. Donnez le pluriel des noms suivants et faites avec eux des phrases:
Ciel, nez, voix, faux, bras, chou, noix, souris, brebis.
VI. Complétez les pointillées par des prépositions pertinentes:
1. Le soleil écrase sa craie d’été … le monde. 2. Les hommes se
battent ... l’herbe. 3. Ils travaillent la bataille … le chaud, … le blé,
…le solei. 4. A plat ventre …l’hombre grise, il ne bouge plus face
…terre. 5. Le soleil tourne … le ciel comme une meule à craie.
VII. Remplacez les mots en italiques par leurs équivalents:
1. Ils ont fui parce qu’ils creuvaient de faim. 2. Les jeunes cherchent à
s’installer dans les contrées les plus désolées. 3. Que s’imaginent-ils?
4. Pourquoi ces pays sont déserts? 4. Ils ont tout essayer pour
s’accrocher. 5. Il faut prévoir le fourrage pour la mauvaise saison.
6. Ils veulent aussi avoir des ruches.

Traduisez la I-ière lettre de C.A.Rosetti (p. 336).

Savoir dire et savoir vivre


Donner / obtenir un itinéraire. Localiser
a) avec précision:
adresse: J’habite 7, place de l’Université, au deuxième étage.
à / au / à la / à l’ : C’est à l’angle de la rue Eminescu et de la rue des
Fleurs.
en face, devant, sur etc. : C’est juste en face du BNR.
b) avec imprecision:
dans les environs: C’est un petit village dans les environs de Pau.
dans le coin: Est-ce qu’il y a une papeterie dans le coin?
du côté de: Elle travaille du côté de la gare.
vers: Le cyclon se dirige vers le sud.
par rapport à une ville: en / dans la banlieue, au centre, dans le
quartier: L’Université est au centre-ville. J’habite en banlieue. C’est
dans le quartier.
dans la ville: dans la rue (Le siège central de cette banque se trouve
dans la rue Coşbuc): la rue en face; la rue à droite, tout près; la rue à
gauche; traverser la place; passer le pont; aller tout droit; marcher
38
jusqu’au sémaphore; tourner au feu rouge; passer devant l’église; aller
jusqu’au fond / bout.

™ Localisez votre maison et votre faculté.

Histoires drôles et mots d’esprit


Visite
M. Laffite est parti rendre visite à un vieil ami. Il pousse le «clédon»
de la cour, mais n’ose avancer d’un pas. Le chien de son ami aboie
furieusement à ses mollets, les crocs menaçants.
– Va donc, va! Lui crie son ami. Tu sais bien qu’un chien qui
aboie ne mord jamais!
– Je le sais, par ma foi! Mais es-tu sûr qu’il le sache aussi, lui ?…
La même initiale
La bonne vieille grand-mère, son nez chaussé de lunettes grossières,
passe son temps assise sous le grand orme à «marquer» le linge de ses
petits enfants. Mais, comme elle ne sut jamais son alphabet, la bonne
vieille, elle brode éternellement la seule lettre dont les contours lui
soient familiers, la première de l’abécédaire: un A. Comme une jeune
voisine paraît s’étonner de cette uniformité:
– Mais oui, dit-elle, tous les prénoms de mes tout petits
commencent par un A: Arnest, Arsule, Adouard… Il n’y a que ce
fripon d’Auguste, le dernier venu qui, pour me faire perdre mon fil,
s’est affublé d’un O.
Pour le faire creuver
La Justine, de Castin, qui venait de se placer à la ville, n’était pas encore
très familiarisée avec la cuisine bourgeoise. Un jour, sa maîtresse lui
commande:
– Allez acheter un kilo de riz. Monsieur l’aime beaucoup, il en
mangera à midi. Demandez du bon: c’est pour le faire creuver!
La Justine part chez l’épicier:
– Donnez-moi, dit-elle un kilo de riz, et du bon s’il vous plaît.
Puis, tout bas, l’air terrifié:
– C’est pour notre monsieur, pôvre! Madame m’a dit comme ça,
que c’était pour le faire creuver!
™ Quelle est la réplique qui fait rire dans la prémière histoire? Pourquoi?
Et la vieille dame, par quoi est-elle amusante? Quel est le sens propre
du mot creuver? Quel sens figuré a-t-il dans le langage populaire?
39
UNITÉ 4
LA VILLE

Texte I
Ma cité

[…] Il pleut à verse.


Chaque fois qu’il pleut, je me demande si c’est bien le ciel gris
qui met le mieux en valeur la hideur de la ville; chaque fois qu’il fait
beau, je crois, au contraire, que c’est la lumière du plein soleil qui
donne à cette cité tout son épanouissement dans la laideur. C’est selon,
quoi. Mais, en réalité, qu’il fasse soleil ou non, la ville reste toujours
aussi laide.
Partout, dans la ville, le carré et la ligne droite font la loi.
L’utilisation de la courbe et de la sphère a toujours été interdite par
une décision sans appel du Centre des Justes Mesures qui veille de
près à ne rien laisser au hasard ou à la gratuité inventive. La plupart
des cubes résidentiels ont six étages, mais il y a beaucoup de cubes
doubles, propriétés exclusives de certaines administrations importantes
comme le Centre de Distribution du Temps, le Fichier Central
d’Identité, l’Office des Ordres et Défenses, les innombrables bureaux
de Contributions et les multiples ministères qui sécrètent dans les
coulisses leur implacable cocon de lois. Chaque entreprise commerciale,
comme chaque immeuble résidentiel, a d'ailleurs ses bureaux de
contrôle, son fichier personnel, sa police de surveillance autonome,
son réseau d’espionnage particulier, et ces différents services occuppat
obligatoirement les rez-de-chaussée, dont tout un barrage de portillons
et de ghichets défend l’accès.
L’ensemble tisse une toile d’araignée dont le véritable centre
nerveux est strictement anonyme, inconnu, inaccessible, creusé on ne
sait où. Et même si elle était coupée à tout jamais de son cerveau
moteur, n’importe quelle cellule du système, même la plus
40
insignifiante, possède sa vie autonome, ses lois immuables, et elle
pourrait parfaitement survivre indépendante, isolée, peut-être, mais
organisée une fois pour toutes, increvable.
Toutes les façades des immeubles administratifs sont
badigeonnées au goudron, celles des immeubles résidentiels sont en
béton sombre et ce parti pris funèbre n’est évidemment pas fait pour
égayer un décor déjà peu attrayant. Cette mesure fut la conséquence
directe de l’opération de nettoyage et de ravalement de toutes les
façades, opération de grand style qui avait occupé des milliers
d’ouvriers dans les années 1980. En pure perte. Un an plus tard,
attaquée par les gaz carboniques, la fumée, la poussière, la crasse, les
microbes citadins et les produits toxiques, la ville giseait de nouveau
sous un linceul de grisaille…
Les intérieurs se ressemblent tous, à un meuble près. Chaque
meuble est d’ailleurs rivé au parquet et toujours aux mêmes
emplacements, dans des pièces toujours disposées de la même façon.
Etre chez soi, c’est être chez n’importe quel habitant de la ville, c’est
être chez tout le monde. On est tous logés à la même enseigne, dans la
même médiocrité générale, faite de morne sobriété, de murs nus et
glaciaux, d’objets réduits à des prototypes dont chaque détail est
conforme aux canons éprouvés de la laideur fonctionnelle. La seule
personnalisation des objets est le numéro qu’ils portent: celui de
matricule qui nous est adjudé en remplacement de notre nom oublié,
effacé, rejeté. Je suis le 456918101492, ce que signifie que je suis né
le 4.5.69, que je suis domicilié au casier 18 de l’immeuble 101 de la
492 rue.
Parfois , je me dit qu’il doit bien y avoir des endroits où la vie
risque d’être plus agréable, plus aérée en tout cas. Mais comment
obtenir du Commissariat des Déplacements l’autorisation de changer
de ville sans prétexte valable? Impossible pour un subalterne. Quand
on pense que je ne peux pas même changer de quartier sans entamer
d’interminables démarches.
Et puis, la vie doit être plus agréable ailleurs, c’est vite dit. Mais
la mort?
J. Sternberg, Futur sans avenir (Nouvelles). Ed. Laffont.

41
(il pleut) à verse = abondamment
mettre en valeur = (ici) mettre en évidence
faire la loi = commander
sans appel = irrévocable
cocon (m.) = enveloppe que se filent les larves du ver à soie
partis pris (m., pl.) = préjugés
ravalement (m.) = travail qu’on fait à un mur, à une façade
en pure perte = sans résultat
épanouissement (m.) = développement
à tout jamais = pour toujours
c’est vite dit = c’est facile à dire

Synonymes (contextuels)
hideur (f.) = laideur
implacable (adj.) = impitoyable, dur, cruel
autonome (adj.) = particulier
anonyme (adj.) = inconnu
increvable (adj.) = résistant
immuable (adj.) = permanent, constant
cube (m.) = (ici) immeuble, bâtiment
linceuil (m.) = suaire
oublié (adj.) = effacé, rejeté

Antonymes
hideur (f.) – beauté
égayer – attrister, assombrir
il fait beau (temps) – il fait mauvais (temps)

ƒ Essayez d’expliquez les syntagmes:


…(son) épanouissement dans la laideur; …(leur) implacable
cocon de lois; linceul de grisaille, … en remplacement de notre nom
oublié, effacé, rejeté.
Relevez les détails qui vous paraissent totalement invraisemblables
et dus à l’imagination pessimiste de l’auteur. Dégagez nettement les
éléments satiriques du texte.

42
A quoi est comparé le système administratif de la société
capitaliste? Accepteriez-vous de devenir tout simplement un chiffre?
Un individu complètement dépersonnalisé? Exposez et justifiez votre
point de vue.
Pourrait-on intituler autrement le texte que vous venez de lire?
ƒ Lisez attentivement les fragments ci-contre et présentez l’optique
de chaque auteur. Comparez-les ensuite au texte «Ma cité».

Optique
Les mégacités
…Le gigantisme des cités apporte son cortège de troubles,
d’insatisfactions, de contraintes à subir.
Le temps perdu d’abord. Dans les files de voitures immobilisées à
touche-touche que faire d’interressant? C’est un véritable esclavage…
La monotonie et l’ennui ensuite, dus à la répétition des formes
dans la construction des immeubles: d’où une banalisation qui est une
autre forme d’esclavage.
Un des fruits amers du gigantisme c’est la solitude, le rejet. On
est beaucoup plus seul dans une grande cité que dans un de nos plus
petits villages. On se croise dans les rues, par milliers parfois, sans se
rencontrer une seule fois. On peut, si l’on vie sans famille, ce qui est
le cas de beaucoup, être malade, mourir chez soi, sans que personne le
sache. D’où un terrible annonymat dans la vie, dans la souffrance,
dans la mort.
Au village, on est habitué à la présence des vieilles personnes,
elles restent intégrées à la ferme, tandis qu’en ville on cherche à les
parquer. Les vieillards passent donc entre eux la fin de leur existence,
sans participation à l’animation quotidienne. Le gigantisme, inhumain,
rejette les marginaux. Nous devons à toux prix éviter ce cloisennement,
cette forme de «ségrégation» indigne des civilisés…
Leprice-Ringuet, L. L’espoir pour demain?

43
Admiration
…J’aime passionnément Paris, dès que j’y suis arrivée. Bien sûr,
on dit souvent, avec quelque raison, que l’on vit mieux en province,
que la vie y est plus calme, moins artificielle, meilleur marché aussi.
J’admets bien volontiers que les Parisiens sont souvent ridicules,
qu’ils sont arrogants et infatués d’eux-mêmes, que le centralisme à la
française fait de la capitale une hydre à mille têtes qui prospère aux
dépens de la province. Tout cela, je ne le nie pas. Et cependant, pour
rien au monde, je ne quitterais Paris pour la province: c’est une ville
dont la splendeur et l’harmonie restent pour moi incomparables.
Bordeaux est aussi une beauté très grande, c’est vrai. Toulouse a un
charme et une gaieté indéniables, Lyon de la majesté, Marceille de
l’énergie, je ne le conteste pas. Mais aucune de ces villes, aussi
intéressante soit-elle, ne me donne l’impression comme Paris d’être
toujours à découvrir.
Elle, 24 ocrobre 1994

ƒ Comparez les deux textes. Par quoi diffèrent-ils ?

44
Texte II
L’Ile-de-France
et la région parisienne

Autour de Paris et de ses vingts arrondissements s’est développé


un immense ensemble qu’on appelle aujourd’hui l’Ile-de-France. Elle
comprend: la banlieue ou petite couronne avec ses trois départements:
la Seine-saint-denis, les Hauts-de-Seine, le Val-de-Marne; la région
parisienne ou la grande couronne avec ses quatre départements:
le Val-d’Oise, les Yvelines, la Seine-et-Marne, et l’Essonne.
L’ensemble de ces départements, Paris compris, constitue la plus
grande agglomération d’Europe avec 10,9 millions d’habitants dont
2,2 millions à Paris.
Malgré la régionalisation, la région parisienne conserve un poids
économique énorme. Elle concentre l’essentiel des pouvoirs de
décision politiques, économiques, bancaires et boursiers. L’Ile de
France est aussi le principal centre intellectuel, culturel et scientifique
du pays: grandes écoles, universités, laboratoires de recherches,
principales institutions culturelles, presse nationale, grands réseaux de
radio publiques et privés, chaînes de télévision y sont tous concentrés.
La région est également au centre d’un réseau de transports à
dimension européenne: réseau d’autoroutes, réseau de TGV (train à
grande vitesse), RER (réseau express régional), aéroport de Roissy
font de la région parisienne un lieu d’interconnexion totale.
Avec ses richesses touristiques historiques (Versailles,
Fontainebleau, Chantilly, Saint-Germain, Compiègne, Chartres, ses
parcs de loisirs (Disneyland, Astérix), ses infrastructures pour
accueillir salons et congrès internationnaux, et bien sûr l’attractivité de
Paris, l’Ile-de-France est la première destination touristique au monde.
Pour le touriste Paris est une cité attractive, mais pour l’homme
travailleur la capitale est une vraie fourmilière. Une comission chargée
d’étudier les conditions de vie des Franciliens a constaté que deux
millions de personnes sillonnent chaque jour la capitale en tous sens.

45
Ce chassé-croisé est impressionnant par ses dimensions et sa
complexité. Chaque année on compte davantage de passagers sur les
lignes de métro, du RER et de la SNCF banlieue. Si les Parisiens ont
la bougeotte, ce n’est pas par plaisir, mais par obligation. Elle tient à
l’inégalité des offres d’emploi entre les arrondissements. Mais le
mouvement le plus spectaculaire est celui des migrants. Vers Paris
affluent quotidiennement plus d’un million de Franciliens et de
personnes d’autres régions.
Les habitants du Bassin parisien sont devenus d’éternels nomades,
passant de plus en plus de temps en déplacements interminables, soit en
voiture, soit en transport commun. « Comment les migrants peuvent-ils
épanouir une vie sociale, spirituelle, religieuse si leur temps libre est
mangé par d’épuisants déplacements? » – se demandent les membres de
cette commission.
En ce sens, la politique qui consiste à étendre sans cesse le
réseau des transports pour « économiser » du temps et de la fatigue a,
finalement, l’effet inverse. De plus en plus étendue, la mégapole
parisienne « tourne » de plus en plus vite. Mais le coût humain est
aussi de plus en plus lourd.
Le Monde, 6 septembre, 1993

ƒ Quels sont les départements qui constituent la petite couronne? Et


ceux qui forment la grande? Pourquoi l’Ile-de-France est-elle la
région la plus urbanisée? Pourquoi peut-on dire que l’Ile-de-France
est la première des 22 régions du pays? La ville de Paris, qu’est-ce
qu’elle présente au touriste? Qu’est-ce qu’elle signifie pour l’homme
travailleur? Combiens de personnes sillonent la ville chaque jour?
Qui sont les migrants? Quel est leur nombre quotidien qui afflue vers
la capitale? Peuvent-ils, à votre sens, avoir une vie culturelle,
spirituelle, religieuse s’ils n’ont pas de temps libre? Quels sont les
aéroports de Bucarest? Est-il lui aussi un noeud de réseaux de
transports (réseau aérien, réseau féroviaire, d’autoroutes)? La ville de
Paris est peu étendue (80 km2, 105 avec les bois); pouvez-vous dire
qu’elle est l’étendue de la ville de Bucarest?
ƒ Lisez le texte supplémentaire ,,Des mots qui battent la campagne’’
(Cahier, p. 179)

46
Activités lexicales
La polisémie
Les mots peuvent avoir un seul sens ou plusieurs. C’est un trait
caractéristique pour toutes les parties du discours, mais la plus
fréquente est la polisémie nominale: pompe – appareil, pompe – faste,
éclat; rivière – cours d’eau, rivière – colier de diamants.
Faites attention aux lectures du mot «coin». Ayant plusieurs sens, il
peut être employé dans plusieurs contextes:
– angle saillant d’un meuble: Il s’est cogné contre le coin de la table.
– angle formé par deux murs: Le sapin est placé dans un coin du salon.
– coin de la rue: Le café est situé au coin de la rue.
– endroit: Mes parents voudraient aller en vacances dans un coin
paisible et pas cher.
Quel est le sens de ce mot-ci dans le texte précédent (L’ardeur de la
jeunesse)?

I. Mettez dans des contextes adéquats les lectures du mot cité: a) ville;
b) groupe d’immeubles où n’habitent que des étudiants.

II. Trouvez les divers équivalents roumains du mot «campagne»:


1. Tout autour s’étendait une campagne monotone, sans un arbre ni un
buisson. 2. Les travaux de la campagne ont commencé. 3. Son grand-père
avait fait plusieurs campagnes. 4. En été j’irai à la campagne. 5. Ce
fabricant a fait une campagne publicitaire. 6. Elle a fait campagne
pour un candidat à cette élection.

III. Faites des phrases avec ces noms qui ne s’emploient qu’au pluriel :
semailles, fiançailles, cheveux, ciseaux, lunettes.

IV. Mettez le sujet au pluriel et faites les transformations requisent par


le sens:
1. Pendant les cours, l’étudiant doit faire des notices. 2. Elle est partie
à la faculté. 3. Il parle de sa fiancée. 4. Sa fille est mariée. 5. Elle a mis
sa robe de soir. 6. Mon enfant va à l’école maternelle. 7. Il doit mettre
sa chambre en ordre.

47
V. Déterminez les rapports exprimés et dites quels sont les temps
employés. Commencez: 1 – simultanéité (présent – présent); 2 –
antérieurité (présent – passé composé, forme passive)…
1. Les nations qui veulent des protecteurs trouvent des maîtres (amér).
2 . Il est bien connu que toutes les grandes choses ont été faites par les
petites nations (angl).
3. Où commence le mystère finit la justice (angl).
4. Quand on vit au milieu des roses, on en prend malgré soi le parfum
(russe).
5. Si l’on augmente toujours la finesse du tranchant, la lame se brisera
(chin).
6. Les princes qui ont remporté le plus de victoires sont ceux contre
qui personne n’a jamais osé faire la guerre (chin).
7. Le génie commence les beaux ouvrages, mais le travail les achève (fr).
8. On dit que les hommes ont été, sont et seront menés par les
événements (fr).

VI. Essayez de trouver des équivalents pour les adjectifs du fragment:


« L’ensemble tisse… une fois pour toutes, increvable » (texte Ma cité).

VII. Recopiez ces phrases en remplaçant le verbe faire par un verbe de


même signification, mais mieux approprié au contexte :
1. Ma mère fait la vesselle. 2. Moi, je fais les souliers. 3. Quant à
Didier, il fait son vélo. 4. Mes parents ont fait des démarches à la
préfecture. 5. C’est un homme qui sait faire de l’argent. 6. Cela vous
fera douze francs. 7. Il fait du ski.

Traduisez la II-ième lettre de C.A.Rosetti (p.337).

Savoir dire et savoir-vivre

Aborder quelqu’un au passage: demander un renseignement


Pour demander une information, pour demander quelque chose, vous
pouvez utiliser:
Une question directe: Où se trouve la gare? Vous avez Le Monde? Vous
avez de la monnaie? A quelle heure part le train pour Clermont-Ferrant?
Qu’est-ce que vous faites, comme travail?
48
Ça marche mieux si vous êtes poli et utilisez des formules de politesse:
s’il vous plaît, pardon, excusez-moi; madame, monsieur, mademoiselle:
S’il vous plaît, madame, où se trouve la gare?
Le conditionnel de politesse:
Je voudrais savoir quand part le train pour Lyon. J’aimerais savoir s’il
y a encore des places. Est-ce que vous pourriez me dire où se trouve la
poste?
Pour exprimer une demande polie à un ami: S’il te plaît, tu peux me
passer le sel? Tu pourrais me donner le numéro de ton frère?
Pour demander le prix de quelque chose:
Je voudrais savoir le prix de…? Quel est le prix de…? Combien ça
coûte? (ça = cela) Cela (ça) coûte combien?
On compte par douzaine ou demi-douzaine: les oeufs, les escargots,
les huîtres.
Le sucre s’achète: en poudre, en morceaux.
Une livre = 500 grammes; une demi-livre =250 grammes; une livre et
demie = 750 gr.
Pour payer quelque chose: Je vous dois combien? Combien est-ce que
je vous dois? Cela (ça) fait combien?
Combien ça fait?
Pour demander de payer dans un café, un restaurant:
L’addition s’il vous plaît! La note s’il vous plaît!
Pour demander un justificatif:
Vous pourriez me faire une facture?
A la poste, lorsque vous envoyez un mandat, une lettre recommandée,
on vous donne un récipissé.
A la banque, si vous versez ou retirez de l’argent, vous obtenez un reçu.

™ Imaginez un dialogue avec un vendeur (vendeuse) d’un grand


magasin ou d’une boutique.

Histoires drôles et mots d’esprit

Sacha Guitry (acteur célèbre), la seule fois de sa vie qu’il prit le métro,
se trouva assis en face d’une jeune fille qui laissait volontairement
voir le haut de ses cuisses. Guitry se pencha vers la jeune fille:
– Cela ne vous gêne pas que je garde mon pantalon?
49
Extrait du théâtre de Francis Croisset:
– Je me demande comment la coquetterie ne l’a pas perdue!
– Elle l’a sauvée. Votre fille n’a jamais eu qu’un flirt!
– Son mari, j’espère!
– Son miroir.

«Dire je t’aime, c’est dire je te mange» a écrit le poète Pierre Emanuel.


Certains humoristes avaient exploité cette idée, tel Maurice Donnay à
qui l’on doit cette échange:
– Je vous aimais tant au début de notre mariage que je vous
aurais volontiers dévorée!
– Et maintenant?
– Maintenant, je regrette de ne pas l’avoir fait.

™ Quel est le sens du mot gêner?


™ Quelle nuance prend-il dans ce contexte?
™ On flirte avec quelqu’un ou avec quelque chose?
™ Quelle est la réplique du mari questionné?

50
UNITÉ 5
LA MONTAGNE

Texte I
Au pays de la météo

Au sud de Cévennes se dresse le mont Aigoual. Situé entre


Atlantique et Méditerrannée il est nommé «mont de la mer et de
l’océan». C’est l’endroit de France où les précipitations sont les plus
élevées (une moyenne qui dépasse 2000 millimètres par an) et les
vents les plus violents: 250 km. Alors que la moyenne annuelle dans
une région «normale» tourne autour de 7 à 9 km à l’heure, on constate
que celle de l’Aigoual dépasse 60 km. En hiver la couche de la neige
peut atteindre 6 –7 mètres, si bien qu’on peut vivre ici une véritable
aventure polaire. Sa modeste altitude (1567 m) et sa proximité de la
Méditerrannée (60 km) laisseraient suposer un caractère de tout repos.
Or, il n’en est rien. Les excès climatiques, dont cette montagne est le
théâtre, sont des plus surprenants. Le climat extrême qui y règne est
étudié minutieusement par une station météo. En hiver le
météorologue de l’observatoire, harnaché comme un Esquimau, doit
affronter la tourmente jour et nuit. Giflé, mordu par les rafales qui
tourbillonnent, sa lampe électrique diffusant un vague halo à travers
les torsades de flocons, il gagne l’abri météo sur le toit de la station,
l’ouvre, le déblaie; il se penche sur les instruments, relève pression
atmosphérique, degré hydrométrique, températures: moins 7° C à 21
heures, moins de 8° C à 0 heure, moins de 7,5°C à 3 heures, moins de
6,5° C à 5 heures…Ils transmettent ces observations au siège de Paris
où, avec les relevés effectués par les autres stations françaises, toutes
les données recueillies permettront de dresser la carte du temps et
d’établir un premier bulletin météo national. C’est un théâtre de
conflits climatiques uniques en France. Quand le vent est à l’ouest,
arrivent de vastes nuées noires et argentées qui essorent leurs pluies ou

51
leurs neiges sur le massif. Si le vent remonte du sud, les nuages
méditerranéens viennent buter contre ce rempart, s’y amoncellent, et
donnent les plus lourdes précipitations que connaît l’Aigoual. Les
vents d’est renvoient, par un effet de révolution, les nuages de l’ouest
sur cette montagne de tous les excès…
Ici on partage tout: le travail (il y a toujours du bois à couper, à
refendre), la nourriture, le ménage, l’entretien et la tempête. Etonnante
communauté d’hommes que la solitude réunit dans des conditions
ingrates, et qui n’ont d’autres ressources que celles de la mémoire ou
de l’imaginaire, mais qui ignorent l’ennui. Des hommes qui font ce
métier d’abord parce que, à leurs yeux, le véritable spectacle du
monde se trouve dans cette solitude où le moindre incident prend un
relief plus saisissant qu’ailleurs. Ensuite, parce que presque tous sont
natifs du pays et qu’un Cévenol compte toujours parmi ses ancêtres un
martyr qui a payé le prix du sang pour conserver sa liberté de
conscience et son rêve de ne jamais quitter son territoire natal.
Lorsque nous sommes réunis autour de la table d’hôte,
l’atmosphère évoque celle des veillées qui, en Cévennes, ont contribué
à la transmission d’une mémoire collective où l’histoire a laissé les
traces sanglantes que l’on sait. Ces hommes sont des huguenots de pure
souche ce qui ne les empêche pas d’exploiter la verve méridionale
bien connue.
L’Aigoual a survécu à toutes les calamités des archaïsmes et de
la modernité: il en a fait une heureuse combinaison, c’est un musée
vivant. Un musée dont la portée et la signification vont bien au-delà
du folclore un peu fripé de la châtaigne et le pelardon, ce délicieux
petit fromage du chèvre local. Quand on arpente cette longue échine
érodée par les vents et les intempéries, on est propriétaire du monde et
de la vraie vie. Ce sentiment a inspiré aux huguenots l’une des plus
belles philosophies: «Le monde est notre paroisse». L’air qu’on
respire ici est celui du grand large. Les dimensions du paysage qu’on a
toujours sous les yeux permettent au regard de naviguer sur une mer
pétrifiée qui remonte aux premiers âges de la Terre. L’esprit confronté
à cette rude géologie retrouve instinctivement l’humilité essentielle
des Pères du désert, riche de toutes les merveilles et de tous les
enchantements qui ne coûtent pas un centime. Les pires abominations
de l’histoire apparaissent comme des dérisoires crises de nerfs devant
52
cette permanence tellurique. Et si, depuis quelques arpents de terre et
de rocs dépouillés, on a le loisir de contempler le fourmillement de
constellations, on comprend qu’il est inutile de se lancer à la poursuite
des baleines blanches qui obsèdent les esprits affamés d’absolu. Le
monde se trouve tout entier là où l’on est .
GEO, février 1991

mont (m.) = grande élévation naturelle au-dessus du terrain environnant;


montagne (f.) = suite de monts qui tiennent l’un à l’autre; région
montagneuse;
(population) montagnarde = population de la montagne;
tourmente (f.) = ouragan qui s’élève dans les montagnes;
tourbillon (m.) = vent très fort, localisé, qui tournoie;
harnaché (adj.) = (ici) muni d’un équipement encombrant;
Esquimau (m.) = habitant des régions arctiques (Groeland, Canada,
Alaska, Sibérie);
halo (m.) = zone circulaire diffuse autour d’une source lumineuse (nimb);
torsade (f.) = frange tordue en hélice, pour orner les rideaux, les
draperies, les écharpes;
débloyer = enlever la neige, débarrasser le lieu;
relever = (ici) noter par écrit;
essorer = débarrasser quelque chose de l’eau dont elle est empreignée;
rempart (m.) = ce qui sert de défense (mur, forteresse etc);
s’amonceler = se réunir en monceaux, en tas; s’entasser;
huguenots = sobriquet (surnom) que les catholiques de France
donnèrent autrefois aux calvinistes;
paroisse (f.) = territoire sur lequel s’exerce le ministère d’un curé,
d’un pasteur.

Synonymes
se dresser = s’élever
dresser (une carte) = rédiger, élaborer
dépasser = surpasser (ses camarades)
gagner qqch = (ici) arriver (à)
théâtre (m.) = (ici) arène
buter (contre) = se heurter (à).

53
Antonymes
proximité (f.) – éloignement
excès (m.) – modération
repos (m.) – agitation
gifler – caresser

ƒ Où est situé le mont Aigoual?


ƒ Pourquoi est-il un théâtre d’excès climatiques?
ƒ Par quoi s’explique la quantité excessive de précipitations?
ƒ Comment peut-on vivre dans ces monts une aventure polaire?
ƒ Quel est l’équipement d’un Esquimau?
ƒ Quelle vie mènent ici les hommes de la station?
ƒ En quoi consistent leurs préoccupations?
ƒ Pouquoi sont-ils satisfaits de ce qu’ils font?
ƒ A quoi se résume leur monde?
ƒ Quel est leur conception de vie?
ƒ Aimeriez-vous mener une vie pareille?
ƒ Comment comprenez-vous la dernière phrase?
ƒ Lisez le texte supplémentaire ,,Sauver la planete’’ (Cahier, p. 181)

54
Texte II
Sur les montagnes françaises

Le relief français varie entre hautes montagnes et grands bassins


et vallées alluviales.
Les hautes montagnes: les Alpes et les Pyrénées
La partie française de la chaîne alpine couvre 35000 km2 pour
une altitude moyenne de 1100 m. en dépit de la vigueur du relief, les
Alpes ne constituent pas une barrière surtout les Alpes nordiques qui
sont les plus aérés et où la circulation est la plus facile.
Les Pyrénées sont une montagne-barrière. Etendues d’Ouest en
Est sur 400 km, la chaîne couvre 18000 km2. L’altitude moyenne est
comparable à celle des Alpes, alors que les sommets ont souvent 1000
m de moins: c’est dire que la chaîne est plus compacte et moins aérée.
Les Alpes culminent à 4807 m au mont Blanc et les Pyrénées
française à 3298 au Vignaumale. Les formes du relief sont
majestueuses: sommets escarpés, lignes de crêtes déchiquetées,
versants abrupts, vallées profondes…
Les moyennes montagnes françaises: Vosges, Jura et Massif central
Le Jura forme, en quelque sorte, un appendice de la chaîne
alpine. Mais par ses altitudes et ses formes, il se rattache aux
moyennes montagnes.
Massif central, Vosges et Jura partagent de nombreux traîts
communs:
– les altitudes sont modérées et restent inférieures à 2000 m;
– les formes lourdes dominent: horizons monotones et sommets
arrondis l’emportent largement.
Ces régions sont pourtant de vraies montagnes: le climat y est
rude; on les franchit par des cols et la circulation hivernale est
malaisée.
En été les montagnes offrent des paysages beaux et variés: forêts
de chênes, de sapins dans les Vosges et les Ardennes; forêts de chênes,
55
de châtaigniers, de pin en Corse et dans les massifs méditerranéens;
maquis en Corse; pâturages des Alpes.

ƒ Trouvez sur la carte toutes ces montagnes avec leurs pics.

Activités lexicales

Dans le texte « Le pays de la météo » l’auteur emploie le pronom « on »


plus de dix fois. Ce pronom indéfini à valeur personnelle peut replacer
tous les autres pronoms personnels et n’importe quel nom en position de
sujet. Cherchez dans le texte des énoncés avec « on » et traduisez-les
oralement.

I. Trouvez dans les phrases ci-contre l’équivalent du pronom « on »


(1 = tout le monde;…):
1. On dit que l’hiver sera dur.
2. On vend au marché plus de peaux d’agneau que de peaux de loup.
3. On fait la guerre quand on veut, on la termine quand on peut.
4. On doit savoir se débrouiller dans les situations difficiles.
5. On frappe à la porte.
6. Lui et moi, on n’a plus rien à se dire.
7. Est-on prêts ?
8. Si l’on réfléchit, c’est un peu risquant.
9. On ne s’est pas vus depuis longtemps.
10. Chez nous le soir on faisait des lectures.
11. On affaiblit toujours ce qu’on exagère.

II. Dans les phrases suivantes remplacez les mots soulignés par un des
synonymes indiqués entre parenthèses :
1. Seuls dans le compartiment, les deux amis discutent avec animation
(vivacité, chaleur). 2. Je crois que tu ne dois pas t’inquiéter (émouvoir,
soucier). 3. Ses succès sont dûs à son caractère puissant (fort, marquant,
saillant). 4. La rédaction de Luc est pleine de fautes d’orthographe
(remplie, bourrée). 5. Je ne supportais pas son infatuation (suffisance,
vanité, prétention). 6. J’étais astreint à garder le lit (obligé, contraint).
7. Le maître magnifia (vanta, glorifia) le courage de Jeanne d’Arc.
56
III. Mettez aux temps simples de l’Indicatif (présent, futur simple,
passé simple, imparfait), à la II-ème personne du singulier et du pluriel,
les verbes:
a) aller à la montagne; b) faire son métier.

IV. Identifiez les adverbes et traduisez les phrases :


1. La façon de donner vaut mieux que ce qu’on donne (fr.).
2. Où force reigne raison n’a lieu (fr.).
3. Tout ce qui a été faible ne peut jamais être absolument fort (fr.).
4. Plusieurs ne savent nuire à leurs ennemis sans faire pire à
eux-mêmes (fr.).
5. Toutes sont des filles parfaites, d’où viennent les méchantes
épouses ? (angl.).

V. Observez les lectures du mot gagner. Essayez de construire des


phrases avec chacune de ses interprétations:
a) gagner de l’argent (en travaillant); b) gagner au loto; c) gagner la
course (sport); d) gagner du temps (économiser); e) gagner l’admiration
de qqn; f) gagner du terrain (avancer); g) gagner la sortie.
Laquelle de ces significations est employée dans la phrase du texte:
Il gagne l’abri météo sur le toit de la station.

VI. Après avoir lu le petit fragment ci-contre, cherchez dans le Petit


Larousse l’explication des mots en italique qui présentent la faune de
cette montagne. Modèle: circaète jean-le-blanc – oiseau rapace (aigle)
qui se nourit principalement des serpents.

… Sur les pentes de l’Aigoual, la forêt abrite et nourrit de nombreuses


espèces animales: sangliers, cerfs, biches, lièvres, écureuils, blaireaux,
renards, auxquelles s’ajoute une faune rapportée par le parc,
mouflons, chevreuils, peut-être bientôt des lynx. Il y a encore quelques
aigles royaux (en voie de disparition), des circaètes jean-le-blanc, des
vautours, des buses, des éperviers… à peu près toute la famille des
rapaces diurnes et nocturnes. Des vipères, aussi, auxquelles la légende
accorde une importance excessive: statistiquement, on a cent fois plus
de risques de mourir foudroyé pendant un orage, qu’il ne faut jamais

57
prendre à la légère, que d’être mordu par un de ces reptiles. (Géo,
février 1991).

VII. Aimez-vous la montagne ? Décrivez en quelques lignes une de


vos excursions.

Traduisez la III-ième lettre de C.A.Rosetti (p.337).

Savoir dire et savoir-vivre

Demander / dire l’heure


Pour demander: Pour répondre:
– Vous avez l’heure, s’il vous plaît? – Oui. Il est neuf heures.
– Il est quelle heure? – Il est six heures.
– C’est quelle heure? (courant) – C’est sept heures moins quart.
– Quelle heure est-il? (plus rare) – Il est midi (12 heures). Il est
minuit (24 heures).
Dans le passé ou dans l’avenir, l’heure doit être précisée (du matin, de
l’après-midi, du soir):
– Il arrive à quelle heure? – A six heures du soir.
L’heure officielle: L’heure courante:
1 h: une heure une heure (du matin)
13 h: treize heures une heure (de l’après-midi)
23 h: vingt-trois heures onze heures (du soir)
16 h 45 seize heures quarante-cinq cinq heures moins le quart
17 h 30 dix-sept heures trente cinq heures et demie
12 h 15 douze heures quinze midi et quart
Pour exprimer
a) un fait qui dure:
Il dort depuis onze heures.
Ça fait une heure qu’il dort.
Il y a une heure qu’il dort.
b) un événement terminé:
Il s’est réveillé à sept heures.

58
Il s’est réveillé il y a une heure pour parler d’un fait qui continue de ne
pas se réaliser:
Je n’ai pas mangé depuis deux jours.
Il y a deux jours que je n’ai pas mangé.
Cela fait deux jours que je n’ai pas mangé.

™ Rédigez votre emploi du temps.

Histoires drôles et mots d’esprit

En apprenant à connaître les maux de la nature, on méprise la mort; en


apprenant à connaître ceux de la société, on méprise la vie (Chamfort).

On est plus heureux dans la solitude que dans le monde. Cela ne


viendrait-il pas de ce que dans la solitude on pense aux choses, et que
dans le monde on est forcé de penser aux hommes? (Chamfort).

On s’est trop moqué de ceux qui parlaient avec enthousiasme de l’état


sauvage (libre) en opposition avec l’état social. Cependant je voudrais
savoir ce qu’on peut répondre à ces trois objections: il est sans
exemple que, chez les sauvages, on ait vu: a) un fou; b) un suicide;
c) un sauvage qui ait voulu embrasser la vie sociale; tandis qu’un
grand nombre d’Européens, tant au Cap que dans les deux Amériques,
après avoir vécu chez les sauvages, se trouvant ramenés chez leurs
compatriotes, sont retournés dans les bois. Qu’on réplique à cela sans
verbiage, sans sophisme. (Chamfort).

Comment comprenez-vous la première affirmation de Chamfort?


Pourquoi est-on plus heureux dans la solitude que dans le monde?
Quels sont les maux de la société selon ce grand philosophe?
Qu’est-ce que vous préférez, la compagnie ou la solitude?

59
UNITÉ 6
LA MER

Texte I
La mer

[…] Bien avant de voir la mer, on entend et on devine la


redoutable personne. D’abord, c’est un bruit lointain, sourd et
uniforme. Et peu à peu tous les bruits lui cèdent et en sont couverts.
On en remarque bientôt la solennelle alternative, le retour invariable
de la même note, forte et basse, qui de plus en plus roule, gronde.
Moins régulière l’oscillation du pendule qui nous mesure l’heure!
Mais ici le balancier n’a pas la monotonie des choses mécaniques. On
y sent, on croit y sentir la vibrante intonation de la vie. En effet, au
moment du flux, quand la vague monte sur la vague, immense,
électrique, il se mêle au roulement orageux des eaux le bruit des
coquilles et de mille êtres divers qu’elle apporte avec elle. Le reflux
vient-il, un bruissement fait comprendre qu’avec les sables elle
remporte ce monde de tribus fidèles, et le recueille dans son sein…
Qu’un monde prodigieux de vie, de guerre et d’amour, de
productions de toute sorte, s’y meuve, on le devine bien et déjà on le
sait un peu. Mais à peine nous y entrons, nous avons hâte de sortir de
cet élément étranger. Si nous avons besoin de lui, lui, il n’a pas besoin
de nous. Il se passe de l’homme à merveille. La nature semble tenir
peu à avoir un tel témoin. Dieu est là tout seul chez lui.
L’élément que nous appelons fluide, mobile, capricieux, ne
change pas réellement, il est la régularité même. Ce qui change
constamment c’est l’homme. En présence de grandes puissances de la
nature il n’a que trop raison de rêver…
La mer, très distinctement, dans ses voix que l’on croit confuses,
articule ses graves paroles. Mais l’homme n’entend pas aisément quand
il arrive au rivage assourdi par les bruits vulgaires, las, surmené,
prosaïsé. Le sens de la haute vie, même chez le meilleur, a baissé…

60
Adouci par la famille, par l’innocence de l’enfant, par la tendresse de la
femme, l’homme reprend d’abord intérêt aux choses de l’humanité. On
voit là que les âmes ont des sexes et sentent très diversement. Elle, elle
est plus touchée de la mer, de la poésie de l’infini; mais lui, de l’homme
de mer, de ses dangers, de son drame de chaque jour, de la flottante
destinée de sa famille. Quoique la femme soit tendre aux misères
individuelles, elle ne donne pas aux classes un aussi sérieux intérêt.
Tout homme laborieux qui vient à la côte fixe son attention principale
sur la vie des hommes de travail, pêcheurs, marins, cette vie rude,
hasardeuse, de grand péril, de peu de gain.
Je le vois, pendant que la femme se lève et qu’on habille
l’enfant, se promener sur la grève. Par une froide matinée, après une
nuit de grande pluie, une à une les barques reviennent; tout est trempé,
morfondu; les habits de ces gens degoûtent. Les jeunes enfants aussi
ont passé la nuit en mer. Que rapporte-t-on? Pas grand’chose. On
revient en vie pourtant. Au vent violent de cette nuit, les bateaux
embarquaient des lames. On a vu de près la mort. Grande occasion
pour l’homme qui se plaignait tant hier, de revenir sur lui-même, de
dire: «Mon sort est plus doux »…
Toutes les formes de misères s’y trouvent chez des populations
braves, intelligentes, honnêtes, qui sont incomparablement les meilleures
de notre pays. J’ai beaucoup vécu à la côte. Toute vertu héroïque,
qu’on notterait dans l’intérieur comme chose rare, est la vie commune.
Et, ce qui est curieux, nul orgueil! Tout l’orgueil en France est pour la
vie militaire.
J. Michelet, La mer

redoutable (adj.) = qui est à craindre;


à merveille = très bien, parfaitement;
témoin (m.) = personne qui a vu ou entendu quelque chose et peut
éventuellement le rapporter, le certifier;
gain (m.) = ce que l’on gagne;
morfondu,–e (adj.) = pénétré,–e par la pluie, le froid;
vertu (f.) = (ici) qualité particulière; sens moral: ferme disposition
de l’âme à faire le bien et à fuir le mal;

61
Synonymes
danger (m.) = péril
se mouvoir = s’agiter, être en mouvement;
touché,-e (de qqch) = (ici) attendri,-e;
trempé,-e (adj.) = imbibé,-e;

Antonymes (contextuels)
emporter (avec) – remporter
mobile (adj.) – immobile
fluide(adj.) – solide
prosaïser – poétiser
(vie) héroïque – (vie) commune
(chose) rare – banale

Sur quoi porte le texte ?


Qu’est-ce qui se passe pendant le flux ?
Et pendant le reflux ?
L’homme, a-t-il besoin de la mer et de la nature en généreal ?
Et la nature, a-t-elle besoin de l’homme ?
Qui est-ce qui change constamment ?
Comment se sent-il devant les grandes puissances de la nature ?
L’homme et la femme, sont-ils touchés par les mêmes choses en venant
à la mer ?
A quoi l’homme fixe-t-il son attention principale ?
Comment est la vie des habitants de la côte et de leurs enfants ?
Comment sont ces populations par comparaison à celles de l’intérieur
du pays ?
Sont – elles orgueilleuses de leur vie héroique ?

Optique
La soif
…Il souffle ce vent d’Ouest qui sèche l’homme en 19 heures.
Mon œsofage n’est pas fermé encore, mais il est dur et douloureux.
J’y devine quelque chose qui racle. Bientôt commencera cette toux,
que l’on m’a décrite, et que j’attends. Ma langue me gène. Mais le
62
plus grave est que j’aperçois déjà des taches brillantes. Quant elles se
changerons en flammes, je me coucherai.
Nous marchons vite. Nous profitons de la fraîcheur du petit jour.
Nous n’avons pas le droit de transpirer. Ni même celui d’attendre. Ce
vent qui souffle vient du désert. Et, sous cette caresse menteuse et
tendre, notre sang s’évapore. Nous avons mangé un peu de raisin le
premier jour. Depuis trois jours, une demi-aronge et une moitié de
madeleine. Mais je n’éprouve aucune faim, je n’éprouve que la soif. Et
il me semble que désormais, plus que la soif, j’éprouve les effets de la
soif. Cette gorge dure. Cette langue de plâtre. Ce raclement et cet
affreux goût dans la bouche. Ces sensations-là sont nouvelles pour moi.
Nous sommes assis, mais il faut repartir. Nous renonçons aux
longues étapes. Après cinq cent mètres de marche nous croulons de
fatigue. Et j’éprouve une grande joie à m’étendre. Mais il faut repartir…
…Eau, tu n’as ni goût, ni couleur, ni arôme, on ne peut pas te
définir, on te goûte sans te connaître. Tu n’es pas nécessaire à la vie:
tu es la vie.
Antoine de Saint-Exupéry, Terre des Hommes.

ƒ Ce sont deux pilotes (l’auteur et son collègue), tombés en panne


dans le désert. Ils ont découvert là-bas le vrai prix de l’eau.
L’habitude nous fait l’oublier. Quels sont les effets de la soif, du
manque de l’eau dans le corps humain?

63
Texte II
Le commandant Cousteau
au secours des océans

«C’est en apprenant les hommes à aimer la mer que j’ai appris à


aimer les hommes»
C’est, dit-on, le Français le plus populaire du monde. Homme de
science, technicien de génie, «JYC», comme l’appelle ses proches,
nous a révélé les secrets et les beautés de l’univers marin. Avec cinq
grands films, dont «Le monde du silence», auxquels s’ajoutent une
centaine de réalisations pour la télévision.
Sorti de l’Ecole Navale en 1933, il s’est senti très tôt «poussé
par le vent du large et les courants marins vers de fuyantes
Atlantides». Sa vie est un superbe roman d’aventures auquel il n’a pas
mis le point final. A 80 ans, ce petit homme à la silhouette d’échassier,
tout en nez et en os, qui émerveille ses proches en plongeant par 40 m
de fond, nourrit d’innombrables projets.*
L’aventure, elle commence dans le sud de la France, en 1942,
sous l’occupation allemande. Officier de renseignement, il arrache, en
le saoûlant, à un capitaine de la Kriegs-marine, la preuve qu’Hitler
veut s’emparer de la flotte française. Puis il vole le code secret de la
Comission d’armistice italienne. Surtout, il met au point le scaphandre
autonome qui, en permettant la plongée libre, va ouvrir les portes du
rêve vers les profondeurs.
Désormais, à bord de la Calypso, ancien dragueur de mines
transformé en navire océanographique, les mers seront le théâtre de
ses exploits.
En accueillant Cousteau à l’Académie française, en juin dernier,
le président a évoqué la richesse de son oeuvre: «Un demi-siècle de
trouvailles en cascades: les caméras étanches, les propulseurs sous-
marins, la soucoupe plongeante, la tourbovoile, les 50 expéditions
autours du globe, le saut dans un ensemble de disciplines voisines:
physiologie de la plongée, moeurs des poissons, santé des fleuves et

64
des mers, archéologie des épaves, réserves nutritives des océans,
survie des espèces, état général dont, grâce à lui, les hommes ont enfin
compris, que comme on disait des mères autrefois, on n’en a qu’une et
la même pour tous».
Pour ceux qui le connaissent «le Commandant» c’est aussi, sous
un abord abrupt, un homme de coeur qu’émeut la misère des
déshérités.
«Mes voyages», déclare-t-il, «me mettent en contact avec le
tragique dénuement du tiers de la population mondiale et je ressent
une profonde compassion pour cette multitude de mal-lotis à la
détresse poignante».
Dernière mission que s’est assignée Cousteau: le sauvetage de
l’Antarctique menacé par le rechauffement du globe. Le pôle sud
recèle, sous forme de glace de 3 km d’épaisseur, 90% des réserves
d’eau douce de la planète. Elle en aura inévitablement besoin un jour.
Aussi le Commandant a-t-il proposé de transformer l’Antarctique en
réserve naturelle. Une grande idée que le président Miterrand entend
faire accepter à la communauté internationale.
France Informations, N134
*
L’article a été publié en 1990

JYC: Jacques-Yves Cousteau


échassier (m) = oiseau carnivore des côtes ou des marécages aux très
longues pattes, tel que la grue, la bécasse, le flamant, le marabout etc.
échasse (f) = bâton garni d’un étrier auquel on attache le pied pour
marcher dans les terres marécageuses ou sablonneuses;
abord abrupt = esprit tranchant; sévérité; dureté.

ƒ Qui a été le commandant Cousteau? Comment a-t-il commencé sa


carrière? Qu’est-ce qu’il a fait toute sa vie? Quelle est son oeuvre?
A quoi compare-t-il la planète Terre? Quelle était son attitude
envers les déshérités de la Terre? Qu’est-ce que cela prouve? Quels
autres dessins majeurs avait le Commandant? Qu’est-ce que vous
connaissez sur son expédition dans le Delta du Danube où il a été
accompagné par l’ethnologue roumain Radu Anton?
ƒ Licez le texte supplémentaire „L’Axe du Mall” (Cahier, p. 184).
65
Activités lexicales
Tout mot est perçu d’abord comme une forme sonore. Cette forme
sonore est représentée dans l’écriture par une suite de lettres
(l’orthographe). Certains noms ont la même forme sonore: moi –
mois; sur – sûr; heurt – heure; don – dont; mont – mon; mer – mère –
maire ; voie – voix – voit (on) etc. Ce sont des homonymes (homo –
pareil). Ces homonymes homophones sont nombreux dans le français
moderne et ils ont généralement des orthographes distinctes pour ne
pas les confondre à l’écrit. Mais il y a aussi des homonymes qui
s’écrivent de la même manière: air – air (muz.); pêche – pêche (fruit),
guide – guide (livre), mémoire – mémoire (étude). Ces derniers sont
des emplois polysémiques. Dans la pratique on les traitent
d’homonymes homophones et homographes.

I. Repérez le mot mémoire dans le troixième et le quatrième


paragraphe du texte précédent. Expliquez son emploi.

II. Montrez la différence entre ces noms homonymes en les employant


chacun dans une phrase: foi – fois – foie; dessin – dessein; pin – pain;
mettre – mètre; air – ère; entre – antre; laid – lait; fond – fonds; poids
– pois – poix; ballet – ballai; toit – toi; hôte – haute, (se) taire – terre;
prix – pris; (on) boit – bois; sot – seau – sceau; compte – conte –
comte etc.

III. Identifiez les adjectifs et leurs degrés de comparaison :


1. La vertu est la route la plus courte vers la gloire (grec).
2. L’homme habile est supérieur à l’homme fort (grec).
3. Le silence est le plus beau bijou d’une femme, mais elle le porte
rarement (anglais).
4. L’homme est plus fragile que l’œuf et plus dur que le roc (grec).
5. L’ami est quelquefois plus proche qu’un frère (Bible).
6. L’homme n’est qu’un roseau, le plus faible de la nature, mais c’est
un roseau pensant (Pascal).
7. Il n’y a rien de mieux que ce que les Français font bien, et rien de
pire que ce qu’ils font mal.

66
IV. Mettez les séquences verbales éprouver de la soif et ressentir de la
compassion pour qqn à la I-ère personne du singulier et du pluriel des
temps composés de l’Indicatif (passé composé, plus-que-parfait, futur
antérieur, passé antérieur, futur proche, passé récent).

V. Complétez par des mots du texte:


1. Cest un bruit …, … et… . 2. Ce qui change…, c’est l’homme. 3. Il
arrive au rivage … par les bruits…, …, …, … . 4. Le sens de la … vie,
même chez le …, a baissé. 5. Adouci par la …, par … de l’enfant, par
la … de la femme, il reprend intérêt aux choses de l’humanité. 6. Ce
sont des populations …, …, … qui sont … les meilleures du pays.
7. Toute vertu …, qu’on notterait dans l’intérieur comme chose …, est
ici la vie … .

VI. Observez l’évolution du sens du mot grève:


grève (f.) = terrain uni et sabloneux le long de la mer ou d’une grande
rivière;
La Grève = place de Paris sur le bord de la Seine;
faire grève = se tenir sur la place de Grève, en attendant de l’ouvrage;
se mettre en grève = refus de travailler en réclamant la satisfaction de
certaines conditions (extension du sens).
Trouvez de petits contextes pour chaque sens du mot indiqué.

VII. Aimez-vos la mer? Parlez d’un de vos séjours à la mer (en


quelques lignes).

Traduisez la dernière (IV-ième) lettre de C.A. Rosetti (p. 337)

Savoir dire et savoir écrire

Situer un fait, une action


Pour situer une action dans le temps on dispose de plusieurs moyens:
a) les temps verbaux: présent; passé composé et imparfait; futur.
b) adverbes de temps (et autres mots) qui complètent les indications
des verbes et qui servent à préciser la succession des actions:

67
passé présent futur
dans le passé, en ce moment, après,
à cette époque-là, maintenant, ensuite,
avant, auparavant, aujourd’hui, puis,
à ce temps-là, actuellement, ultérieurement,
il y a + que + temps il y a + que + temps dans + indication
du passé, du présent, de temps
ça fait …+ temps ça fait…+ temps plus tard, par la suite,
du passé, du présent,
depuis… (avec temps depuis …(avec temps lundi / la semaine /
du passé), du présent), le mois /
l’anneé / le mois / de nos jours / l’année prochain(e)
la semaine /
lundi dernier(ère)

Dire quand:
Le jour: verbe + jour (Je suis arrivée lundi, mercredi, samedi etc.).
Le mois: verbe + en + mois (Je suis née en mars, avril, mai etc.)
L’année: verbe + en + année (Je suis née en 1980).
La saison: verbe + en + automne, été, hiver
verbe + au + printemps (En été il fait très chaud. En hiver
il fait très froid. En automne il pleut beaucoup. Au printemps le temps
est doux).

™ Dites à un de vos collègue ce que vous avez fait pendant les grandes
vacances et priez-le de vous dire ce qu’il compte faire pendant les
vacances d’hiver.

Histoires drôles et mots d’esprit

Extrait du théâtre de Courteline:


– Les bains de mer! Se baigner avec un tas de gens qu’on ne
connaît pas! Dans la même eau!
– On ne peut tout de même pas vous donner une mer par
personne!

68
Talleyrand (homme politique), dans une soirée, étant assis entre deux
dames, l’une fort belle (Mme Récamier) et l’autre fort instruite (Mme
de Staël) n’avait des yeux que pour la première.
Madame de Staël lui posa cette question:
– Si nous tombions à l’eau toutes les deux, à laquelle vous
viendriez au secours?
– Madame, vous qui savez tout, vous savez probablement aussi
nager; je viendrais au secours à Mme Récamier.

Un proverbe gaélique:
«Trois espèces d’hommes n’entendent rien aux femmes: les jeunes, les
vieux et ceux d’entre les deux».

™ La façon de raisonner de la personne qui parle de la mer est peu


commune. Quelle réplique reçoit-ellle? Prouvez que l’homme de la
deuxième histoire a de l’esprit. Commentez le proverbe gaélique.

69
UNITÉ 7
LA FRANCE D’OUTRE-MER

Texte I
La Réunion

Piton volcanique surgi des eaux non loin de Madagascar, l’île de


la Réunion, ex-île Bourbons que les anciens navigateurs comparèrent
au jardin d’Eden, est demeurée la «petite France de l’océan Indien» en
passant en 1946 du statut de colonie à celui de département d’outre-mer.
Sur la route des migrations, à la croisée des peuples venus d’Europe,
d’Afrique et d’Asie, elle a développé sur un minuscule territoire, situé
à 10000 km de la métropole, une société dont le métissage s’exprime
aussi bien dans les pratiques religieuses ou le mode de vie qu’à travers
le savoureux parlé créole.
Entre l’Ouest et l’Est, cent vingt microclimats
Au sud, vers Etang-Salé, l’océan, frappant de plein fouet les
criques déchiquétées, jaillit en geyser dans des souffleurs de basalte où
périrent noyés bien des imprudents. Protégée des pluies torentielles,
cette partie sous le vent souffre de la sécheresse. La région de Saint-Leu
n’est qu’une terre à cabris, où se dressent les squelettes des cocotiers
défeullés par les oiseaux tisserands qui y accrochent leurs nids.
En revanche, la côte, très humide, croule sous les grands
bosquets ondoyants de bambous. Entre ces deux extrêmes, l’humidité
et le sec, La Réunion compte près de cent vingt microclimats. Quand
il «pleut farine» (bruine) à Saint-Louis, il peut tomber des cordes à
Takamaka qui détient un record de pluviométrie impressionnant.
Parfois, l’île rit et pleure en même temps, extasiée de lumières sous
l’orage noir qui gonfle le ciel.
Sauvage, secrète, La Réunion n’est pas d’un abord facile.
Océanique par sa géographie, métissée par sa population, française et
européenne par ses institutions, cette île est un tissu de contradictions.
Sur le mappemonde, elle a la taille d’une puce (2512 kilomètres carrés)
perdue dans l’océan, à 800 km à l’est de Madagascar et 200 km au

70
sud-ouest de Maurice, l’île la plus proche. Conscients de leur splendide
isolement dans l’immensité marine, les Réunionnais l’expriment à leur
manière. «Avec ses 3000 mètres sous l’eau et ses 3000 mètres
au-dessus, la Réunion est un gros oeuf rond où l’on se sent naufragé
dans l’immensité», explique un insulaire.
En pleine pente de la savanne pierreuse, aux abords de Saint-Leu,
sur la côte ouest, une case a éclaté, varangue et toit soufflés par
l’ouragan, bardeaux en charpie. La Réunion et Maurice sont sur le
traget des cyclones qui, de novembre à avril, rôdent dans l’océan
Indien. Dès l’annonce radio du grand coup de vent, c’est le branle-bas
dans l’île. Partout résonnent les bruits de marteaux qui clouent
madriers et traverses sur les portes branlantes. Consolidation de
misère: grandes cases et petites cases vont vibrer, sonores comme
carènes sous la houle. Aux premières rafales sèches, la peur gagne les
habitants qui luttent parfois toute une nuit pour retenir les bascules des
fenêtres. Pour peu que la meule du cyclone, avec ses vents giratoires
de 300 km à l’heure, broie l‘île de plein fouet, il suffit de trois clous
pourris ou une fissure pour que l’ouragan s’engouffre et emporte la
maison. Souvent baptisés de noms féminins, ces coups de vent
peuvent être si fréquents qu’une année, au cours des trois mois d’été,
leurs initiales épuisèrent tout l’alphabet. Denise en 1966, Gervaise en
1975, Hiacinthe en 1980, Firinga en 1988 laissèrent une île
catastrophée: ponts emportés, cultures détruites…
«Après un coup de vent, la végétation est comme perdue,
raconte un colon des Hauts. Les arbres sont plumés, écorhés vifs, mais
les flamboyants font un retour de sève qui les couvre de fleurs. Et
c’est l’heure du gloire du corce blanc qui ne fleurit qu’après le passage
des cyclones; là-haut, sur le rempart des cirques». La route en
corniche qui relie Saint-Denis à la Possession porte aussi les cicatrices
des assauts furieux de l’océan. Un défi, cette route! La plus chère du
monde (220 millions de francs pour 11 km). Pour retenir les éperons
de basalte qui la surplombent, il a fallu mettre en place des filets. Et
armer le litoral de 60000 tétrapodes: des blocs de béton destinés à
briser les vagues puissantes qui déferlent sur l’asphalte. Malgré les
efforts déployés, la route reste toujours en traveaux et on y slalome, la
nuit, entre les cônes de signalisation balayés par le vent.

71
La Réunion est une île à grands travaux. Pour désengorger la
circulation, un projet de viaduc est à l’étude: l’édifice enjamberait une
partie de la côte ouest. Scandalisés par cet attentat au paysage, les
hommes politiques en font une tribune oratoire, en déclamant à la
télévision les vers de Leconte de Lisle, un enfant du pays qui en chanta
si bien la sauvagerie. Pourtant, la côte ouest opère déjà sa mutation: de
grands complexes hôteliers, éclairés la nuit sous une débauche de
lumières, ont surgi le long de la route qui file doux sous les filaos, près
du lagon de Saint-Gilles. Paradis de surfeurs, des véliplanchistes et des
pêcheurs au gros, ces 30 km de littoral protégé par le récif corallien sont
les seuls qui se prêtent aux plaisirs balnéaires.
La Réunion a une population de 518000 habitants.
Géo, février 1991

piton (m.) = pointe d’une montagne élevée;


croisée (f.) = point où deux (ou plusieurs) choses se croisent;
métissage (m.) = union entre hommes et femmes présentant des
groupes humains différents;
créole (m.) = parler né à l’occasion de la traite des esclaves noirs
(XVI – XIX s.) et devenu la langue maternelle des descendants de ces
esclaves. (Il existe des créoles à base de français, d’anglais, de
portugais etc.);
fouet (m.) = (ici) coup de vent violent;
geyser (m.) = phénomène volcanique; source d’eau chaude ou de
vapeur;
oiseau tisserand = passereau, qui construit un nid suspendu, très
élaboré, doté d’un tunnel d’accès vertical;
insulaire (m.) = habitant d’une île;
en charpie = en menus morceaux;
bardeau (m.) = planchette en forme de tuile pour couvrir une toiture
(draniţă; şindrilă);
houle (f.) = mouvement d’ondulation de la mer, sans déferlement des
vagues; désengorger = déboucher ce qui est engorger; (ici) rendre
possible la circulation;
surfeur (m.) = personne qui pratique le surf (sœrf);
véliplanchiste (m.) = personne qui pratique le vol à voile.

72
Synonymes
abord (m.) = (ici) accès;
côte (f.) = rivage;
ancien (adj.) = moderne
métropole (f.): (a) état colonial; (b) capitale de cet état.

Antonymes
surgir – disparaître
imprudent (nom ou adj.) – prudent
sécheresse (f.) – abondance
sous l’eau – au-dessus, à la surface

ƒ A quelle distance de la métrapole est située l’île de la Réunion ?


ƒ A quoi était–elle comparée par les anciens navigateurs ?
ƒ Quand a-t-elle changé de statut ?
ƒ Qu’est-elle devence ?
ƒ Par quoi se caractérise la societé de cette île ?
ƒ Et son climant ?
ƒ Quelle est sa superficie ?
ƒ Quelle est l’île la plus proche de la Réunion ?
ƒ A quoi ressemble-t-elle avec ses 3000 m sous l’eau et 3000 m
au dessus ?
ƒ Quelle est la période des cyclons dans l’océan Indien ?
ƒ Quelles sont les conséquences d’un ouragan pour la végétation et
les demeures ?
ƒ Qui a chanté en vers la sauvagerie de l’île ?
ƒ De nos jours, est-elle toujours aussi sauvage ?
ƒ Quelles dimensions a la portion du littoral protégé qui se prête aux
plaisirs balnéaires ?
ƒ Aimeriez-vous vivre sur une telle île ?

73
Texte II
Les France lointaines
(les DOM-TOM*)

L’espace français était autrefois très étendu. Après la défaite de


1870 (la guerre franco-prussienne), a commencé l’expansion coloniale
de la France. La construction d’un empire colonial a pour objectif de
rendre sa puissance à la France, de lui procurer les matières premières
qui lui manquaient, d’assurer pour sa production de nouveaux marchés,
de constituer un réseau de bases navales dans le monde entier pour le
contrôle des itinéraires essentiels à son essor.
L’Afrique du Nord, l’Afrique subsaharienne, le Moyen-Orient,
l’océan Indien, l’Extrême-Orient formaient un empire de 10 millions km2
peuplés de 50 millions d’habitants. Avec cet empire, la France était
la deuxième puissance coloniale du monde après le Royaume-Uni.
Elle défendait ses intérêts en prenant le prétexte d’une mission
civilisatrice, «porter partout sa langue, ses moeurs, son drapeau ses
armes et son génie».
Les volontés d’indépendance dans les colonies après la seconde
guerre mondiale a obligé la France à renoncer à cet empire soit de
manière pacifique, soit après des guerres d’indépendance (Indochine
et Algérie).
«Nous n’avons pas su les assimiler, ni permettre leur
épanouissement», disait le général de Gaulle.
De Gaulle a réussi a convaincre son pays que la décolonisation
signifiait mutation et non défaite. Les territoires soumis à sa loi composait
une mosaïque de peuples troublés par le vent de l’indépendance. Il a
fallu changé de politique.
La politique d’investissement, la coopération politique et militaire,
le dialogue Nord-Sud, l’organisation de la Francophonie sont les
nouvelles formes de l’action internationale de la France.
De son passé colonial et des découvertes de ses explorateurs, la
France moderne a gardé des terres dispersées dans quelques régions de

74
la planète. Elles couvrent 120000 km2 au total et compte 1,5 million
d’habitants. Leur relief est aussi varié que leur climat, allant des
collines glacées des rivages de la terre d’Adélie aux volcans ravinés
par les pluies tropicales de la Réunion, en passant par les paysages
enchanteurs de Polynésie ou inquiétants de la forêt équatoriale
guyannaise.
On peut grouper les départements et territoires d’outre-mer
(DOM-TOM) en quatre ensembles principaux:
– terres d’Amérique tropicale, avec les îles volcaniques antillaises
de la Martinique et de la Guadeloupe et le massif guyanais, qui
jouxte l’Amazone brézilienne (La Guyane seule a une superficie
de 91000 km2);
– îles du Pacifique avec la Nouvelle-Calédonie, les archipels
polynésiens et Wallis et Futuna;
– îles de l’océan Indien avec la Réunion, Mayotte, Europa et
Bassas da India, entre Madagascar et les côtes de l’Afrique;
– terres Australes et antarctiques françaises: îles Kerguelen,
Saint-Paul, Crozet et la nouvelle Amsterdam, auxquelles il
faut ajouter la terre Adélie, sur le continent Antarctique.
Excentré par rapport à tous ces territoires, Saint-Pierre et
Miquelon se trouvent au large du Canada, au sud de Terre-Neuve.
Terres australes ou boréales, glaciales ou chaudes, les départements
et territoires d’outre-mer (les DOM-TOM) assurent à la France un rôle
stratégique et économique non négligeable.
Elles sont autant de points d’appui qui permettent à la France
d’affirmer une présence planétaire (sous toutes les latitudes). Elles
disposent aussi des ressources variées: produits tropicaux traditionnels,
poissons, nickel de Nouvelle-Calédonie, mais aussi de richesses
potentielles que recèle le vaste domaine maritime qui les entoure.
*
départements et territoires d’outre mer

ƒ Quand a commencé l’expansion coloniale de la France? Quels


étaient ses objectifs? Et les prétextes? Dans quelles régions du
monde la France a-t-elle fait des colonies? Quand a-t-elle accordé
l’indépendance à ses colonies? Où ont eu lieu les deux guerres

75
d’indépendance qui ont marqué la décolonisation? Nommez les
DOM-TOM et montrez où ils se trouvent (sur la carte).
ƒ Lisez le texte supplémentaire «L’ecologie et les béatitudes» (Cahier,
p. 187).

Activités lexicales

Les paronymes (du para – «presque»)


On a vu que les homonymes ont une forme sonore identique, les
paronymes en diffère partiellement:
préposition – proposition; emporter – importer; attitude – altitude etc.

1. Insérez dans de petits contextes ces couples qui diffèrent profondément


par leur sens:
différent = dissemblable;
différand = débat, contestation;
éminent = remarquable, d’un niveau très élevé;
imminent = proche, près de se produire;
désaffection = perte progressive de l’affection que l’on porte à qqn;
désaffectation = changement de destination (d’un édifice publique);
éthique = qui concerne les principes de la morale;
étique = adjectif qui signifie très maigre;

II. A vous de continuer.


Dites quelle est la différence entre: compliment – complément;
précepteur – percepteur; provenir – prévenir; éventaite – inventaire;
épigraphe – épitaphe.

III. Choisissez pour chaque phrase le mot approprié:


1. (soigné, soigneux) Ton travail n’est pas assez … . Tu devras être
plus … dans ton travail.
2. (événement, avènement) La visite du président sera … de la
semaine. A … de Louis IV, le pays était dans la misère.
3. (désinfecter, désaffecter) La plaie a été … par de l’alcool. Ce studio
de cinéma a été aménagé dans une usine … .

76
4. (conjoncture, conjecture) Il ne savait plus que penser et se perdait
en … . Dans l’actuelle … économique, le gouvernement doit trouver
des sollutions pour la chomage.

IV. Là où il est possible dites le nom remplacé par le pronom souligné:


1. Le sage se contente de peu.
2. Il ne suffit pas de louer la vertu, il faut surtout la pratiquer.
3. La force est ce qui agit par soi-même.
4. Les bons vins fortifient, mais il ne faut pas en abuser.
5. L’homme heureux est celui qui commande à ses passions.
6. Rien n’est plus rare qu’un caractère auquel toutes les parties soient
dans un accord parfait.
7. L’égoïste n’aime personne.
8. On n’instruit pas les facultés de l’âme, on les réveille.
9. Les hommes ne sentent jamais assez combien ils ont besoin les uns
des autres.
10. Qui veut faire quelque chose trouve un moyen ; qui ne veut rien
faire trouve une excuse.
11. Celui qui est un grand homme, c’est celui qui n’a pas perdu la
candeur de son enfance.

V. Remplacez les mots soulignés par un des équivalents indiqués


entre parenthèses:
1. Elle avait une attitude pleine d’abandon (détachement, naturel).
2. Il la remercia pour son sage conseil (sensé, judicieux). 3. Son succès
est sans doute la suite d’un travail acharné (conséquence, résultat).
4. J’éprouve une certaine appréhension avant les examens (inquiétude,
anxiété). 5. Il faut toujours surveiller son langage (style, vocabulaire).
6. Toute l’équipe avait fourni un travail assidu (soutenu, régulier,
constant). 7. Les années assagissent les passions (diminuent, tempèrent).

VI. Ecrivez en lettres tout les chiffres du texte « La Réunion ».

VII. Formulez une quinzaine de questions sur le contenu du premier


texte.

Traduisez le texte «L’âme sans frontière de la Moldavie» (p. 338)

77
Savoir dire et savoir-vivre
Communication. Premiers contacts
Lorsqu’on aborde quelqu’un qu’on connaît peu ou qu’on ne connaît
pas (dans un groupe), il convient de prendre quelques précautions
oratoires: «Excusez-moi d’intervnir…», «Puis-je me présenter…». En
retour, votre interlocuteur vous adresse généralement un mot agréable:
«Je vous en prie, je vous écoute…», «C’est gentil à vous d’être
venu…», «C’est un plaisir de vous voir…», etc. Le plus souvent on
commence à vous adresser des questions sur votre identité (que vous
pouvez, au besoin, adresser à une autre personne pour mieux la
connaître).

Pour demander… Pour dire…


Nom: – Comment est-ce que vous – Mitran, André Mitran
vous appelez?
– Vous vous appelez comment? – André Mitran
– Votre nom? – Je m’appelle André Mitran
Age: – Vous avez quel âge? – 20 ans / j’ai 20 ans.
– Vôtre date de naissance? – (le) 5 mai 1983.
– Vous êtes né(e) en quelle année? – En 1983.
Adresse: – Où est-ce que vous habitez? – J’habite Bucarest,
– Vous habitez où? 9, rue des Fleurs.
– Votre adresse / votre domicile? – 9, rue des Fleurs, à Bucarest.
Situation – Vous êtes marié? – Non, je suis célibataire.
de famille: – Non, pas encore, j’ai une
fiancée.
Profession: – Quelle est votre – Je n’ai pas encore terminé
profession? mes études.
– Qu’est-ce que vous faites? – Je suis étudiant à la Faculté
de Géographie.
Goûts: – Qu’est-ce vous aimez faire? – J’aime les bonnes lectures
et les voyages.
– Vous aimez les romans? – Oui, surtout, s’ils ont
un rapport à la géo.

™ Rédigez vous-même un petit texte de présentation.

78
Histoires drôles et mots d’esprit

Au cours d’une réception, Louis XV (le Roi Soleil) fut surpris de


l’arrogance d’un gentilhomme qui le dévisageait de façon peu
commune:
– Vous me regardez bien attentivement, Monsieur. Qui donc
êtes-vous? Comment vous appelle-t-on?
– Sire, je me nomme Laigle. Votre Majesté n’ignore pas que
l’aigle seul peut fixer le soleil.

Henry II, d’un caractère faible, était fort influencé par son
connétable, fait qui déplut au peuple. On disait: «Sire, vous n’êtes
plus que cire».

Le roi Louis XVI s’intéressa aux expériences tentées par le marquis


d’Arlandes qui, l’un des premiers, se risqua à s’élever à bord d’un
ballon gonflé d’air chaud. Le roi lui reprocha amicalement de prendre
des risques qui pouvaient nuire à sa carrière.
– Votre Majesté daignera me pardonner, expliqua l’officier avec
amertume, mais son ministre de la Guerre m’a fait tant de promesses
en l’air, que j’ai pris la résolution de les y aller chercher.

™ En quoi consiste l’esprit du M. Laigle?


™ Quels sont les homonymes de la deuxième histoire?
™ Expliquez leur sens.
™ Quel est les sens de l’expression en itallique de la dernière histoire?

79
Autoévaluation I

En lisant le texte ci-dessous, complétez les pointillés par des


prédéterminatifs (articles ou adjectifs prédéterminatifs) qui manquent:
aux, la, le, ces…
La Roumanie
La position géographique et … milieu naturel ont assuré à …
Roumanie des conditions favorables à sa population (23 millions) à partir
des temps les plus anciens. Le territoire de la Roumanie (237000 km2)
offre … unité d’ensemble remarquable due aux conditions naturelles,
… ressourses et au caractère fonctionnel en dépit de leur diversité. Les
montagnes, … collines et … plaines sont ordonnées en amphithéâtre, et
l’arc carpatique, par … position centrale, peut être comparé à une cité
naturelle. Le relief de la Roumanie est compris entre 2.544 m (le massif
de Moldoveanu dans les monts Făgăraş) et la Mer Noire, disposée en
trois marches bien délimitées. Les montagnes, respectivement l’arc
carpatique (y compris les Monts Apuseni), forment un bastion central
aux altitudes de 800 à 2500m, en occupant 28% de la surface du pays.
Le Plateau transilvain, entouré de montagnes, auquel viennent s’ajouter
les collines et … plateaux de l’extérieur des Carpates, constitue la
seconde marche de relief, de 200 à 800 m d’altitude, dont le poids
représente 42% de … superficie totale. Les plaines au-dessous de 200 m,
situées du côté sud et sud ouest, représentent 30% du territoire de …
pays. Les Carpates, loin de constituer un arc montagneux redoutable,
sont coupées par de nombreuses dépressions et de larges vallées,
longitudinales ou transversales, comme celles des eaux de l’Olt, du Jiu,
du Mureş, du Someş et du Danube, qui ont favorisé l’habitat depuis les
temps les plus reculés.
Les rivières de la Roumanie appartiennent pour la plupart …
bassin du Danube (le Delta du Danube a été déclaré Réserve de la
Biosphère). Seul le côté Est de la Dobroudja est drainé par de petites
rivières qui se dirigent directement vers … mer. Les rivières de
Transylvanie (excepté l’Olt), de Maramureş et de Crişana se dirigent
vers l’Ouest, pour se jeter dans la Tisa. Toutes les …, la majorité en
80
direction générale nord-sud ou nord-ouest (Jiu, Olt, Argeş, Siret, Prut),
rejoignent le Danube. Fleuve navigable, le Danube gagne en
importance dans le trafic fluvial européen par … canaux Danube-Rhin
et Danube-Mer Noire, permettant ainsi une liaison directe entre les
ports de Rotterdam et Constanţa. Le secteur de Brăila-Soulina assure
depuis longtemps (1870) le trafic maritime de marchandises, étant
dôté d’aménagements pour … vaisseaux de fort tonnage. Ces
dernières décennies, … réseau hydrographique de la Roumanie a été
élargi par plusieurs lacs de retenue, en vue de mettre en valeur
l’énergie hydroélectrique et pour l’alimentation en eau industrielle,
dont les plus importants sont ceux … Danube (aux Portes de Fer et à
Ostrovu Mare) et dans les Carpates, sur Bistriţa, Lotru, Argeş etc.
L’organisation administrative-territoriale de la Roumanie a subi
… modifications pendant les différentes périodes historiques, en
relation avec le développement socio-économique et politique. L’unité
administrative de base de la Roumanie est … judeţ (département),
forme ancienne d’organisation administrative sur le territoire de notre
pays, ayant à son origine … terme latin de judicium (siège d’un tribunal).
Actuellement, la Roumanie comporte au point de vue administratif
41 départements et le municipe de Bucarest, la capitale … pays.
Comme unités administratives de base dans le cadre des départements il
y a les villes et … communes, formées à leur tour par un ou plusieurs
villages, en fonction du développement économique et … voies d’accès.
Le village est … plus ancienne forme d’organisation de la population
sur le territoire de la Roumanie, le noyau de formation du réseau
d’établissements qui inclut actuellement 262 villes (dont 80 sont des
municipes) et 2.686 communes avec plus de 13.000 villages.
La ville de Bucarest a plus de 2 millions d’habitants. 24 villes ont
plus de 100.000 dont 7 ont dépassé 300.000 (Constanţa, Iaşi, Timişoara,
Cluj-Napoca, Galaţi, Braşov et Craiova).
Un réseau routier et féroviaire suffisamment dense assure les
liaisons économiques entre localités. La répartition ordonnée des
unités de relief et les nombreuses vallées impriment au réseau de
communication une forme d’anneaux concentriques, liés par de
nombreuses ramifications convergeant vers le centre … pays, dont une
partie est intégrée…grandes artères à trafic européen, reliant l’Ouest et
l’Est … continent à la Péninsule Balcanique.
81
ƒ Complétez la carte d’identité de la Roumanie:
Superficie:
Population (Roumains):
Capitale:
Départements:
Communes:
Nombres d’habitants de la capitale (Bucarest):
Nombre de villes-municipes:
Langue:
Monnaie:

ƒ Les jeunes français aiment beaucoup voyager. Imaginer l’accueil


d’un ami français chez vous. Faites un itinéraire et présentez-lui
votre localité et ses alentours.

Exercices électroniques (types)


I. Vrai / Faux (Adevarat / Fals)
1. Une grande partie du territoire de la France est inhabité.
2. Un pays n’est pas une réalité uniforme; il est fait de la diversité
de ses régions et de leurs habitants.
3. Les régions françaises actuelles regroupent plusieurs départements
et ne portent pas de noms des anciennes provinces.

II. Choix multiples (un singur răspuns corect)


1. La Sainte geanne d’Arc est née à
a) Orléans
b) Domrémy
c) Reims
2. La France a une superficie de
a) 530.000 km2
b) 550.000 km2
c) 570.000 km2
3. La ville de Paris a
a) 2,5 millions d’habitants
b) 2,3 millions d’habitants
c) 2,2 millions d’habitants
82
III. Plusieurs réponses correctes (mai multe variante de răspuns)
1. La Région du Nord comprend
a) la Bretagne
b) la Normandie
c) le Pas-de-Calais
d) la Picardie
e) la région Champagne-Ardenne
2. La région parisienne est constituée par ces quatre départements:
a) le val-de-Marne
b) l’Ile-de-France
c) l’Essonne
d) la Seine-et-Marne
e) le Val-d’Oise
f) les Yvelines
3. Le Grand Sud comprend les régions
a) Franche-Comté
b) Languedoc
c) Provence
d) Région lyonnaise
e) Cote d’Azur
f) Corse

IV. Trouvez le mot qui manque (completare cu cuvântul potrivit)


1. Il est calme dans toutes les circonstances, il a des …d’acier.
2. Il sait maintenir son autorité, il a une … de fer.
3. Son écriture est lisible, il a une … main.

V. A compléter par les mots pertinents (completare spaţii libere)


1. Honore ton… et ta…; comme tu traites tes parents, tes…te
traiteront.
2. Trois choses donnent la mesure de l’homme : …, … et … .
3. Les … vont en bandes, les… par couples, et les … tous seuls.

VI. A remettre en ordre les réponses (ordonarea variantelor de răspuns)


1. Mettez en ordre les planètes visitées par le Petit Prince
a) la planète du géographe
b) la planète du buveur
83
c) la planète du businessman
d) la planète du vaniteux
e) la planète du roi
f) la Terre
g) la planète de l’allumeur de rèverbères

2. Mettez en ordre chronologique les événements de la vie de


Charles de Gaulle, en indiquant l’année de chacun :
a) sa naissance
b) sa mort
c) sa captivité
d) son entrée à l’école militaire de Saint-Gyr
e) sa première démission
f) le rappel au pouvoir
g) son fameux appel à la résistance
h) la libération de Paris
i) le commencement de la II-ème guerre mondiale
j) le commencement de la première guerre mondiale
k) il devient chef du gouvernement
l) la retraite de sa fonction
m) l’élection comme Président de la V-ième République
n) son entrée à « l’école des maréchaux »

VII. Association des questions et des réponses (potrivire de întrebări şi


răspunsuri)
I. Associez chaque mot à sa définition (figures de mots et de pensée):
1. Une figure… 2. Les tropes… 3. Les figures de construction…
4. Les figures de pensée… 5. L’hyperbole… 6. La litote…
a) dit moins en faisant entendre plus (un peu forte pour trop
grasse).
b) exagère les choses que la raison réduit aisément à leur juste
valeur.
c) est une acception particulière et détournée que l’on donne
aux mots pour rendre les idées avec plus d’originalité.
d) sont des figures de mots qui consistent à détourner les mots
de leur sens propre (métaphore, métonimie, etc.).
84
e) consistent à intervertir l’ordre de constructions grammaticales
(inversion, répétition, etc.).
f) ne modifient ni le sens des mots, ni la construction de la
phrase. Elles ont pour cause l’état d’âme du narrateur qui
peut, par exemple, diminuer ou exagérer les choses.

II. A qui appartiennent les propos ?


a) la fleur b) le buveur c) le vaniteux d) le roi e) le petit prince
f) le serpent g) le renard h) le businessman i) le géographe j) la fleur
du désert
1. – Tu te jugeras donc toi-meme. C’est le plus difficile. Il est bien
plus difficile de se juger soi-meme que de juger autrui.
2. – S’il vous plait… Dessine-moi un mouton !
3. – On ne voit bien qu’avec le coeur !
4. – Ah ! Voilà la visite d’un admirateur !
5. – Je bois… pour oublier… que j’ai honte… de boire.
6. – Je suis sérieux, moi, je suis précis.
7. – Ils peuvent venir, les tigres, avec leurs griffes !
8. – Je suis plus puissant que le doigt d’un roi !
9. – Les hommes ?… On ne sait jamais où les trouver. Le vent les
promène. Ils manquent de racines. Ca les gêne beaucoup.
10. – C’est un savant qui connait où se trouvent les mers, les fleuves,
les villes, les montagnes et les déserts.

VIII. A remplir les espaces par les mots proposés (inlocuire spatii
libere prin cuvinte corespunzatoare)
1. Jeanne d’Arc nait à … et elle meut brulée vive à …
(Orléans, Reims, Domrémy, Rouen).
2. Napoléon Bonaparte naquit à … et mourut dans …(Paris,
Waterloo, Ajaccio, l’île d’Elbe, l’île de Sainte-Hélène).
3. Charles de Gaulle est né à … et il est mort à … ( Marseille,
Lyon, Saint-Gyr, Lille, Colombrey, Vichy).

IX. Question à formuler (formulare intrebare)


1. Plus de 211 millions d’enfants âgés entre 5 et 14 ans sont
contraint de travailler.
85
2. Les entreprises internationales ne sont pas les dernières à
profiter de cette exploitation des mineurs.
3. Le sort des petites filles est particulièrement lamentable.

X. Remettez en ordre les actions des personnages présentées dans la


deuxième partie:
a) Le pilote a dessiné une caisse.
b) Le petit prince a demandé de lui dessiner un mouton.
c) Le pilote tombe en panne dans le désert du Sahara.
d) Le premier soir le pilote s’est endormi sur le sable à mille
milles de toute terre habitée.
e) Le pilote a refait son premier dessin, le boa fermé.
f) Le pilote a dessiné un mouton que le petit prince a jugé
trop vieux.
g) Le pilote a dessiné un bélier.
h) Le pilote a dessiné un mouton que le petit prince a trouvé
malade.
i) Au léver du jour, le pilote a entendu une drole de voix qui
le priait de dessiner un mouton.
j) Le pilote a sauté sur ses pieds comme frappé par la foudre.

86
Module 2

UNITÉ 1
SOCIÉTÉ. POLITIQUE.
ENSEIGNEMENT. CULTURE

Texte I
Une République sur mesure

Charles de Gaulle – fondateur de la France moderne

La défaite de juin 1940 illustre une France qui n’a pas su


maîtriser les conséquences de sa victoire de 1918. De 1940 à 1945 elle
va connaître une des plus grandes crises de son histoire: la défaite,
l’occupation, l’humiliation, la misère, le pillage de ses ressources, la
collaboration (le maréchal Pétain et le gouvernement de Vichy) et la
division. Le général Charles de Gaulle, la résistance intérieure et
extérieure la sauveront de la catastrophe et permettront sa reconstruction.
Mais libérer le pays de sous le joug allemand ne suffisait pas. Le
général de Gaulle devait encore moderniser les institutions, réussir la
décolonisation, rendre à la France «le rang» auquel elle pouvait
prétendre.
La transformation économique de la société commence, en
décembre 1944, avec la nationalisation des sources de production et
du crédit. La création des «Comités d’entreprise» donne à l’Etat et aux
salariés un certain contrôle des rouages économiques et financiers. Le
Général crée l’Ecole Nationale d’Administration, le Commissariat
général au plan, le Commissariat à l’énergie atomique.
En 1958 , le Général fait voter une autre Constitution. Il fonde la
V-ème République dont il est élu président. L’article 2 de cette
Constitution dit:
«La France est une République indivisible, laïque, démocratique
et sociale. Elle assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans
distinction d’origine, de race ou de religion. L’emblème national est le
87
drapeau tricolore, bleu, blanc, rouge. L’hymne national est la Marseillaise.
La devise de la République est: liberté, égalité, fraternité. Son principe
est: gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple».
Dans les années qui suivent le Général dote le pays de l’arme
nucléaire qui, seule, peut garantir sa sécurité et son indépendance.
Dotée de l’arme suprême, la France peut se retirer de l’Organisation
Atlantique (OTAN) dans laquelle elle était intégrée – mais sans que
l’alliance avec celle-ci soit rompue (1960). «A bas la paix de la
servitude!. Un état qui s’allie à plus fort que lui voit son pouvoir
politique investi par le pouvoir de l’autre. Mon seul rival c’est Tintin*,
disait le Général. Nous sommes les petits qui ne se laissent pas avoir
par les grands».
En politique internationale le Général concourt au succès du
triptique «détente – entente – coopération». Il comprend que «l’Europe
des patries» n’a d’avenir que si elle repose sur un solide socle
franco-allemand. La réconciliation des ennemis d’hier est menée, elle
aussi, de main de maître. En 1958, il invite chez lui, à Colombrey (son
village natal), le chancelier Adenauer pour une «explication historique».
Naît entre les deux hommes une profonde amitié. «Le plus grand
mariage d’Europe», écrit la presse anglo-saxone. On les voit unir leurs
prières à Reims pour que «des deux côtés du Rhin les oeuvres de
l’amitié remplacent les malheurs de la guerre».
Un autre grand dessein habitait le Général: la «participation» des
travailleurs à la marche des entreprises aux profits de laquelle ils
seraient directement associés. Il croyait à une formule intermédiaire
entre le capitalisme et le socialisme. Entre la jungle de la compétition
sauvage et la bureaucratie tentaculaire, il envisageait une autre voie
qui aurait mis fin à la guerre des classes.
Le Général aime également les paysans et connaît bien leurs
problèmes. Il est lui-même exploitant agricole. Sa «ferme secrète» de
26 hectares, située près de Calais, dans le Nord, appartient en fait à sa
femme. C’est un neveu qui l’expoite, mais il en surveille la gestion.
Cela l’amuse.
Plus tard, lorsque le Général quitte les affaires, il se retire à
Colombrey refusant toute forme d’enrichissement et n’acceptant rien
d’autre que sa retraite de simple général de brigade. «Posséder a peu
d’importance pour moi», disait de Gaulle en puritain qui se défie de
88
l’argent. La «gloire de servir» n’a que faire des biens matériels! ».
Il refuse aussi la médaille militaire que le pouvoir entend lui décerner
ainsi qu’à Churchill, Roosevelt et Staline: «L’Etat ne se décore pas
lui-même».
La légende d’un dessin humoristique résume ce qu’aura signifié
l’oeuvre de l’homme qui fit irruption dans la vie des Français un
certain 18 juin 1940: une petite Marianne**, dans les jambes d’un très
grand monsieur (le Général avait 1,94m), confie: «Quoi qu’il arrive,
quoi que je fasse, quel que soit mon destin, je suis sûre qu’après
l’avoir connu, je ne serai plus jamais la même».
Et lui pourra dire: «Ce que j’ai fait sera, tôt ou tard, une source
d’ardeurs nouvelles après que j’aurai disparu».
France Informations, N 138
*
fameux personnage d’une bande dessinée.
**
symbol de la République (v. Symboles, emblêmes, institutions dans le
«Canevas historique»).

piller = dépouiller des biens, des richesses


collaboration (f.) = (ici) trahison
rouage (m.) = élément d’un organisme, d’un tout
doter = équiper, pourvoir
concourrir (à) = aider
dessein (m.) = projet (m.), intention (f.)
habiter qqn = (ici) préoccuper qqn

Antonymes
défaite (f.) – victoire

ƒ Comment de Gaulle a-t-il édifié le pays ravagé par la guerre?


ƒ Quelles institutions a-t-il constitué?
ƒ Pourquoi a-t-il quitté l’OTAN?
ƒ Lisez la phrase qui exprime la raison capitale.
ƒ Quelle était la nature du nouvel régime qu’il voulait instituer dans
son pays?
ƒ Pourquoi n’agréait-il ni le capitalisme, ni le communisme?
ƒ En avait-il raison? Argumentez votre réponse par des mots du texte.
89
ƒ Commentez la phrase: «L’Etat ne se décore pas lui-même».
ƒ Lisez le texte supplémentaire «La France dans l’Europe et dans le
monde (Cahier, 190)»

Optique
Il est une constante dans l’histoire de la France: la puissance du
pays, son rayonnement, sa grandeur, en un mot son «rang», ont
toujours été un souci majeur de tous les responsables de valeur qui se
sont succédés à sa tête depuis mille ans. Charles de Gaulle n’est pas
un cas isolé: il en est le dernier avatar, le plus illustre parce que le plus
récent. Son action s’est inscrite dans l’un des contextes historiques les
plus difficiles de l’histoire du pays…
Elle trouve sans doute son fondement dans les conditions
naturelles, humaines, historiques et économiques qui ont été
favorables au développement d’une certaine assurance pour ne pas
dire d’un sentiment de supériorité. Ce souci de grandeur sous-jacent à
toute action de l’Etat à l’extérieur peut sembler présenter un côté
irrationnel, frisant parfois le ridicule. Il a fréquemment irrité, voire
exaspéré les partenaires de la France et continue à provoquer
occasionnellement incompréhension et mauvaise humeur…
Il n’en demeure pas moins une donnée fondamentale du fait
français, de la personnalité française, qu’il faut prendre en compte et
qui surtout explique l’action constante de l’Etat en faveur de tout ce
qui peut, ou pourrait, à tort ou à raison, contribuer à asseoir ou
conforter le poids de la France dans le monde et son rayonnement
international. Existe-t-il un seul homme politique français de quelque
bord que ce soit qui souhaite que la France devienne un pays discret,
effacé, en un mot anonyme, dans le concert des nations, ou qui en
accepte seulement l’idée, même si à ce prix le confort et le bonheur
des habitants s’en trouveraient mieux assurés?
P. Cosaert, La France dans le monde et le monde en France.
Ellipses, 1996.

ƒ Refoumulez pour vos propres mots le contenu du texte.

90
Texte II
La vie politique française
et l’organisation des pouvoirs

La Constitution de 1958, modifiée en 1962 et puis en 2000, règle


l’organisation des pouvoirs sous la V-ème République. Elle a instauré
un régime à caractère présidentiel. Le président de la République est
le chef de l’Etat. Il est élu tous les cinq ans par suffrage universel. Il
réside au palais de l’Elysée. Il veille au fonctionnement régulier de
l’Etat, au respect de l’indépendance nationale et des traités. Il nomme
le premier ministre, préside le Conseil des ministres et peut dissoudre
l’Assemblée nationale. Il est le chef des armées, conduit la politique
extérieure et, en cas de crise grave, peut disposer de pleins pouvoirs.
Le gouvernement – c’est-à-dire l’ensemble des ministres – avec
à sa tête le Premier ministre conduit la politique de la nation. Il a sous
son autorité l’administration*, la police et l’armée. Il est responsable
devant le Parlement. Il réside à l’hôtel Matignon.
Le Parlement comprend deux assemblées, l’Assemblée nationale
qui siège au Palais-Bourbons et le Sénat qui siège au palais du
Luxembourg. Ainsi, 557 députés et 321 sénateurs discutent et votent les
lois. Les députés sont élus au suffrage universel direct pour cinq ans, les
sénateurs au suffrage indirect pour neuf ans. Il n’y a qu’une seule
session du Parlement: elle commence en octobre et se termine fin juin.
Les autres institutions de la vie politique sont:
9 Le Conseil constitutionnel (9 membres), qui veille à la
constitutionnalité des lois;
9 Le Conseil économique et social (230 membres), qui est consulté
sur les projets de loi et sur les problèmes économiques et sociaux;
9 Le Conseil d’Etat, qui examine les textes de loi pendant leur
rédaction et conseille le gouvernement; il dit aussi le droit quand il y a
conflit entre un citoyen et une administration. Il faut distinguer
plusieurs administrations:

91
– l’administration centrale, celle des ministères avec leurs
grandes directions;
– l’administration locale, avec ses préfectures de région, ses
préfectures de département et ses sous-préfectures
d’arrondissement, qui toutes représentent le pouvoir
central, assurent le bon fonctionnement des services et
contrôlent en son nom;
– de grandes directions administratives jouent également un
rôle important au niveau local: direction du Trésor pour les
impôts, académies et rectorats pour l’enseignement etc.
La France est divisée en 22 régions, 96 départements, 325
arrondissements, 3714 cantons, 36000 communes. Elle comprend
aussi 4 départements et 9 territoires d’Outre–Mer.
La vie politique s’organise autour de deux blocs: la droite et la
gauche. A droite, deux tendances dominent: une tendance gaulliste, le
Rassemblement pour la République (RPR) qui se réclame des idées du
général de Gaulle: indépendance nationale, intervention de l’Etat dans
la vie économique, rassemblement de toutes les catégories sociales.
Son leader est l’actuel président de la République, Jacques Chirac.
L’autre rassemblement à droite, l’Union pour la démocratie française
(UDF), regroupe les tendances chrétiennes.
A gauche, on trouve également deux traditions: la tradition
socialiste démocratique (parti socialiste) et la tradition marxiste (parti
communiste). Ce dernier a perdu beaucoup de son influence d’autrefois.
Le parti socialiste, qui doit son renouveau à François Mitterrand,
est actuellement la première force politique du pays. Il regroupe
plusieurs tendances: libérale, planificatrice, européenne. Son leader est
l’actuel Premier ministre, Lionel Jospin.
A côté de ces grands partis, deux forces occupent une place
particulière:
– à l’extrême droite, le Front national (FN) et le mouvement
national pour la France, mouvements hérités du slogan «Famille,
travail, patrie»;
– à gauche, les Verts regroupent un électorat jeune, urbain et
intellectuel, soucieux de cadre de vie, de respect écologique etc. Les
Verts ont formé avec le parti socialiste et le parti communiste le
gouvernement de la gauche plurielle de 1997 à 2002.
92
Les présidents de la V-ème République
Le général Charles de Gaulle quitte le pouvoir en avril 1969 à la
suite des événements de mai 1968 (émeute des jeunes et des ouvriers).
Des questions de société peuvent faire naître des mouvements
qui ont une influence importante sur le comportement politique: ce fut
le cas de SOS Racisme dans les années 1980.
La présidence de Georges Pompidou a durée jusqu’à 1974. La
crise pétrolière de 1974 va obliger les présidents Giscard d’Estaing
(1974-1981) et François Mitterrand (1981– 1995) à une politique de
forte protection sociale, de restructuration de l’économie, d’intégration
européenne afin de créer un espace de développement puissant et protégé.
Depuis 1986, les Français imposent par leur choix aux élections
une nouvelle forme de gouvernement: la cohabitation. Ainsi, un président
de gauche a cohabité avec deux premiers ministres de droite, et
aujourd’hui un président de droite cohabite avec un Premier ministre
de gauche. Comme si les Français refusaient la division entre droite et
gauche que voudraient leur imposer les partis politiques.
La cohabitation:
1986 – 1988: Président de gauche: François Mitterrand
Premier ministre de droite: Jacques Chirac
1993 – 1995: Président de gauche: François Mitterrand
Premier ministre de droite: Edouard Balladur
1997 – 2002: Président de droite: Jacques Chirac
Premier ministre de gauche: Lionel Jospin.
2002 – 2007: Président de droit: Jacques Chirac
2002 – 2005: Premier ministre – Jean Pirre Rafforin,
un conservateur néo-libéral
2005 – 2007: Premier ministre: Dominique de Villepin,
membre de l’Union pour un Mouvement Populaire
2007 – 2012: Président de droite: Nicolas Sarkozy
Premir ministre: Trançois Fillon, membre de l’union pour
un Mouvement Populaire.

ƒ Nommez les institutions de la V-ème République (voiz aussi le


schéma ci-dessous). Comment est élu le président de la République
est-il élu? Pour combien d’années? Comment devient-on Premier
93
ministre? Et député? Quel est le rôle du Conseil économique et
social? Et du Conseil constitutionnel? Et du Conseil d’Etat? Comparer
les institutions de France avec celles de la Roumanie.
ƒ Quels sont les blocs autours desquels s’organise la vie politique
française? Quels sont les deux principaux partis politiques de droite?
Quels sont les partis qui constituent la gauche? Dans notre pays, la
vie politique s’organise-t-elle toujours autour de deux blocs, comme
en France? Détaillez votre réponse.

Activités lexicales

On sait qu’il existe une étroite liaison formelle et sémantigue entre les
parties du discours principales: nom, adjectif, verbe, adverbe: liberté –
libre – liberer – librement. Mais cette opération complète n’est pas
possible avec chaque mot. La relation la plus étroite existe entre le
verbe et le nom d’une part, et entre l’adjectif et l’adverbe d’autre part.

I. Dites de quels verbes proviennent les noms suivants: puissance,


rayonnement, souci, doute, fondement, développement, assurance,
illustration, connaissance, occupation, humiliation, pillage, collaboration,
poids, libération, décolonisation, réussite, vote, gouvernement,
compréhension.

II. Nominalisez les structures en suivant le modéle: lire un livre – la


lecture d’un livre; … décerner une médaille, maîtriser les conséquences,
surveiller les affaires, unir les prières, doter une institution, réconcilier

94
les ennemis, refuser toute forme d’enrichissement, remplacer les
malheurs de la guerre par les œuvres de l’amitié.

III. Compléter les pointillées par des mots et des expressions du premier
texte. Ensuite traduizez tous les énoncés:
1. En 1958, le Général .... voter une autre Constitution.
2. A ... la paix de la servitude!
3. Nous sommes les petits qui ne se laissent pas ... par les grands.
4, Un autre grand dessein ... le Général: la participation des travailleurs
à une formule ... entre le capitalisme et le socialisme.
6. Le Général ... irruption dans la vie des Français un certain
18 juin 1940.
7. « Posséder a peu ... pour moi », disait de Gaulle en puritain qui se ...
de l’argent.

IV. Faites attention au sens de la préposition « sur ». Traduisez


les phrases:
1. Le Général comprend que « l’Europe des patries » n’a d’avenir que
şi elle repose sur un solide socle franco-allemand.
2. Sur ce bulevard il y a beaucoup de boutiques.
3. Sabine a jeté la faute sur son frère.
4. Ce soir-là toute la compagnie s’est divertie sur le compte de Jean.
5. Ils ont fait les comptes sur place.
6. Je vous crois sur parole.
7. Un étudiant sur dix ont des résultats excellents.
8. La voiture s’est rabattue sur la droite.
9. C’est sur cette réplique que nous refermerons ce modeste livre.

V. Dans les phrases ci-contre faites la distinction entre l’emploi verbal


et l’emploi nominal de la lexie « pouvoir »:
1. Je voudrais pouvoir t’aider.
2. Dans ce pays, l’armée a pris le pouvoir.
3. Le président a beaucoup de pouvoir.
4. Vouloir c’est pouvoir.
5. Le pouvoir d’achat de cette monnaie a augmenté.
6. Pouvoir aller en vacances, c’est notre grand désir.
7. Jean croit pouvoir se débrouiller.
8. On lui a donné plein pouvoir.
95
VI. Insérez dans de petits contextes les noms ci-dessons : grandeur,
rang, défaite, dessein, sécurité, indépendance, chancelier, compétition,
burocratie, guerre des classes.

VII. Faites des phrares avec les structures: friser le ridicule, être à la
tête de, provoquer mauvaise humeur, prendre en compte, en faveur de,
concert des nationes, suffrage universel, restructuration de l’économie.

Traduisez le texte «Anniversaire de Charles de Gaulle» (p. 339).

Savoir dire et savoir-vivre

Présentation de quelqu’un
Les présentations constituent un ensemble de règles qu’il est utile de
retenir:
L’étiquette exige que l’on présente toujours un homme à une femme et
les personnes les plus jeunes aux personnes plus âgées. C’est toujours
à la personne en position de supériorité par sa situation (ecclésiastique,
personnage officiel important) ou son âge de tendre la main la
première. Entre amis ou jeunes, c’est la femme qui tend la main la
première. Si elle se contente d’incliner la tête sans tendre la main,
l’homme ne doit pas tendre la sienne.
Lorsqu’on est présenté ou lorsqu’on présente quelqu’un, on ne
doit pas fumer.
Les formules de présentation sont simples: «Permettez-moi de
vous présenter…», «Puis-je vous présenter…». Puis on ajoute (si besoin
est): «… qui est mon meilleur ami», «… qui est ma fiancée», etc. On
nomme ensuite la personne à qui l’on présente: «Le docteur X» et on
précise: «…qui est notre médecin de famille». Lorsqu’il s’agit d’un
couple, on présente d’abord l’homme, puis la femme: «monsieur et
madame Mitran».
Les formules de réponse sont (pour les hommes): «Mes respects,
madame…/ Très heureux (d’avoir fait votre connaissance) / Enchanté
(de faire votre connaissance) ». Les formules de réponse sont (pour les
hommes): «Mes hommages, madame / Mes respects…/ Enchanté /

96
Très heureux », etc. «Bonjour monsieur / madame» peut être employé
en toutes circonstances.
C’est ensuite la personne haute ou plus âgée qui engage la
conversation.

™ Imaginez une situation où vous allez présenter quelqu’un et où vous


serez présenté(e) à votre tour. Ecrivez les formules employées.

Histoires drôles et mots d’esprit


Et comment va la France, Général? demandait une jolie femme à de
Gaulle.
– Très bien, Madame; elle nous enterrera tous.
Charles de Gaulle était imposant par sa taille et par le halo de sa
fameuse légitimité. Il rencontra pourtant des hommes qui le dépassaient
de quelques centimètres. L’un d’eux le lui fit remarquer:
– Mon Général, je suis plus grand que vous.
– Non pas plus grand, simplement plus long.
De Gaulle pensait lancer un emprunt et demanda à Giscard, alors
ministre de Finances, de réfléchir au problème. Rendant compte de ses
réflexions, Giscard d’Estaing suggéra que, selon la coutume, on donne
à cet emprunt le nom de celui qui l’avait conçu, c’est-à-dire le sien. De
Gaulle qui connaissait les conditions dans lesquelles le père de son
ministre avait acheté le titre «d’Estaing», asquiesça ainsi:
– Vous avez raison, Giscard, ça fera un joli nom d’emprunt.

™ Prouvez que le mot enterrer suggère l’idée de longévité (pour


la France).
™ Quelle est la différence entre grand et long?
™ La réplique du Général, à quoi fait-elle allusion dans la dernière
pointe?

97
UNITÉ 2
REPÈRES SOCIAUX.
TRAVAIL

Vie professionnelle en France

Un Français sur trois travaille (25 millions d’actifs). Les autres


ce sont les enfants, les étudiants, les adultes qui ne travaillent pas, les
chômeurs et les retraités.
Aujourd’hui on entre de plus en plus tard (25 –29 ans) dans la
vie active et on en sort plus tôt (55 – 59 ans).
Ceux qui travaillent sont agriculteurs (3%), artisans ou chefs
d’entreprise (7%), cadres d’entreprise ou professions libérales (12%),
contremaîtres, agents de maîtrise, enseignants (20%), employés,
policiers, militaires (30%), ouvriers (27%). Avec le procès rapide de
desindustrialisation on constate aujourd’hui une nette baisse du
nombre d’ouvriers. Les employés sont désormais le groupe dominant:
en effet, deux emplois sur trois concernent les services, nombreux
surtout dans le tourisme.
Cependant le chomage reste un phénomène majeur dans la vie
professionnelle des Français.
Il a changé le rapport des Français au travail, il est à l’origine
d’un emploi précaire, d’une baisse de confiance dans les diplômes
comme moyen d’accès à l’emploi. Une nouvelle génération est née qui
a grandi avec le chômage, elle a une autre culture et ses maîtres mots
sont flexibilité et adaptibilité, émulation et dépassement de soi. Elle
bouleverse hiérarchies, rôles, carrières et ambitions; elle exige hiérarchies
plates, processus de décision rapide et participation. Elle a un mot
d’ordre: réussir vite, et un atout: la maîtrise des technologies de
l’information et de la communication.

98
Texte I
Enfant ou travail, un dilemme toujours actuel

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, la conciliation entre


vie familiale et vie professionnelle demeure un dilemme entier pour
les femmes en âge de procréer en Europe occidentale. Selon une étude
de l’Organisation de coopération et de développement économiques,
leur participation au marché du travail dépend directement de leurs
responsabilités familiales. Dans les pays où l’Etat investit peu dans
l’accueil des jeunes enfants, la maternité reste un obstacle à l’entrée
ou au maintien sur ce marché pour les femmes âgées entre 24 et 49 ans.
En réduisant les dépenses publiques dans ce domaine, les
gouvernements français de droite et de gauche montrent qu’ils rêvent
d’un retour des femmes à la maison. En 1985, le gouvernement de
M. Laurent Fabius crée un salaire maternel, l’allocation parentale
d’éducation (APE), qui permet aux femmes ayant un troisième enfant
de retrouver leur emploi après un arrêt pouvant aller jusqu’à trois ans.
En 1994, le gouvernement de M. Alain Juppé étend l’APE aux
familles de deux enfants, dont l’un a moins de trois ans.
Ces mesures s’appuient sur l’idée de la toute-puissance maternelle
dans la relation avec l’enfant, que l’on ne saurait donc confier à des
étrangers. Selon certaines théories sur l’éducation, la privation maternelle
entraînerait chez le jeune enfant des pathologies mentales telles que
l’anxiété, la dépression ou le développement des comportements
associaux…
Dans beaucoup d’autres pays (Allemagne, Suisse, Pays-Bas*,
Royaume-Uni**, etc.), les femmes sont, avant tout, valorisées pour leur
rôle traditionnel de génitrices et de gardiennes du foyer. Au Royaume-Uni,
le rapport Beveridge (1942), qui est à la base du système social de
l’après-guerre, considère que les femmes peuvent travailler avant la
naissance des enfants, mais que leur responsabilité principale consiste
ensuite de s’occuper de leur progéniture.
Le Monde diplomatique, novembre 2004
*
Etat (royaume) d’Europe sur la Mer du Nord: Nederland (en néerlandais).
**
Etat du nord-ouest de l’Europe constitué par l’Angleterre, le Pays de Galles,
l’Ecosse et l’Irlande du Nord. Capitale: Londres
99
demeurer = (ici) rester
procréer = donner la vie, donner naossance; engendrer
accueil (m.) = garde des enfants (crèches, maternelles)
toute-puissance (f.) = puissance sans borne, autorité absolue
savoir = être capable d’une activité dont on a acquis la pratique (savoir
l’anglais).
APE = allocation parentale d’éducation
entraîner = (ici) produire, provoquer
géniteur, -trice = (par plais.) père ou mère

Synonymes contextuels
enfants = progéniture (f.)

Hyperomymes
pathologies mentales:
l’anxiété, la dépression, le développement des comportements associaux…
rôle traditionnel (des femmes): génitrices et gardiennes du foyer.

• Quelles catégories socio-professionnelles trouve-t-on en France


aujourd’hui?
• Pourquoi le secteur de services emploie-t-il plus d’actifs que le
secteur industriel?
• Quelles catégories sont en baisse? Pourquoi?
• Quelles sont les nouvelles inégalités créées par le chômage?
• Quels sont les problèmes socio-professionnels de la Roumanie?
• Quelle est l’attitude des gouvernements français à l’égard du
problème discuté?
• Qu’est-ce qui prouve qu’ils rêvent d’un retour de la femme à la
maison?
• Qu’affirment les théories actuelles sur l’éducation ?
• Quelle est la situation dans les pays indiqués dans le texte?
• Pour quoi sont valorisées les femmes dans ces pays?
• Et en Roumanie?

100
• Quel est, selon vous, le rôle essentiel d’une femme?
• Comment consevez-vous votre avenir?
• Vous voyez-vous entouré(e) d’enfants?
• L’enfant, en général, qui est-il en votre opinion?

Optique

[....] Au temps où huit femmes sur dix étaient des paysannes, la


maternité était le centre, la source de toute la culture féminine.
Féconde et nourcière, la mère mettait au monde de nombreux
enfants, les nourrissait de son lait, les élevait comme elle le voulait et
le pouvait jusqu’à six ou sept ans. Tout son travail entretenait son
existence: ou potager, ou verger, à la basse-cour, à l’étable, elle
produisait des aliments; à la cuisine, elle allumait et conservait le feu,
elle cuisait la soupe et le pain; elle filait, tissait, cousait tricotait des
vêtements; elle soignait les vieillards et les malades, pensait les plaies,
cueillait les plantes salvatrices; elle connaissait les Saints à invoquer,
les prières appropriées; elle allait en pèlerinage, offrait des ex-voto;
elle inventait des chansons, des jeux, des contes; à ses filles elle
communiquait son savoir et son savoir–faire; avec les autres femmes,
elle formait des communautés d’entraide.
Assurément, la mère était un des piliers de la société rurale, mais
au prix de quelle fatigues, de quelles privations, de quelles angoisses !
(Histoire des mères, Ed. Montalla, 1977).

• Comparez les ocupations de la vie rurale des femmes modernes à


celles de jadis.

101
Texte II
Les clandestins

Voici ce qui fait peur à la France: les immigrés clandestins.


Venus d’Afrique sans papiers, on les a pris un soir de contrôle, et les
voilà en prison. On pourrait commencer par les regarder ces invisibles.
Du coup, on verrait bien la tête qu’ils ont: ce sont des hommes.
La plupart sont en prison pour rien. Un détail, un papier vert qui
permet de travailler. On va les renvoyer chez eux. A la misère. C’est
prévu. Il y a tant de chômage ici qu’on finit par ne plus rien dire. Pas de
place pour tout le monde. Nous vivons vraiment des années sans pitié.
Reste la honte: qui peut regarder ces hommes en face, et leur
dire qu’ils ont eu tort d’essayer? Qu’ils doivent accepter leur destin.
Qu’ils feraient mieux de ne pas exister du tout.
Puis cette autre question, la dernière: et si cela nous arrivait à
nous? Si nous devions partir? Aurions-nous leur courage? Que
penserions-nous des habitants du pays qui veut tout garder pour lui?
Chaque année ils sont plus de 6000 à séjourner en prison pour
être entrés en France sans autorisation. A la prison des Baumettes, à
Marseille. A la Santé, en plein Paris. C’est là qu’on les retrouve. Ces
six mille-là, dans les statistiques, on les fait entrer dans la colonne
«délinquance». Mais le plus souvent, ils n’ont rien fait. Ils étaient
seulement là, parmi nous, en passagers clandestins. Ils se sont fait
arrêter un soir, un jour sans chance. Ce jour-là, c’est d’abord le dépôt.
Suivent la prison et l’expulsion. Le retour à tout ce qu’on a fui.
L’assignation à la misère.
En prison, ils sont encore des clandestins. A peine à leur place
dans le système. Ce sont les plus démunis des prisonniers. Sans timbres,
sans savon, sans papier WC, parce que sans argent, quelquefois sans
nom. Ils attendent dans les prisons de la République, au fond des
cellules qui ressemblent à des caves. Bruit de cerrure, porte qui grince,
café, promenade, déjeuner, extinction des feux et ainsi de suite chaque
jour. Deux douches par semaine, pas de visiteurs (clandestins, les amis
doivent aussi se cacher).
102
La prison de la Santé: bloc B. Le quartier haut est un quartier noir.
A croire que la jeunesse d’Afrique s’y est donné rendez-vous. On a la
vue sur Paris, quand même. Le métro aérien qui passe régulièrement,
une crèche en bas dans la rue, le soleil plutôt pâlot d’avril.
La première fois qu’on se fait prendre, c’est trois mois, suivi
d’un ordre de passer la frontière dans 8 jours. Seul recours: disparaître.
La seconde fois, c’est le double, six mois. La troisième, on double
encore la mise. Douze mois de prison. Un an entier, avec des familles
au loin qui attendent un mandat pour continuer à vivre. Tout cela pour
un petit papier qu’on n’a pas, la précieuse carte de séjour.
Etre clandestin n’est pas seulement un enfer (la peur constante,
l’absence totale des droits sociaux), c’est payer vraiment très cher le
simple fait d’exister. On reparle d’expulsions. Comment croire que la
prison, la reconduite à la frontière peuvent briser le rêve de «s’en sortir»
et d’être libre?…
En Afrique, une famille se réunit pour payer le voyage à un de
ses enfants. C’est un effort inimaginable. Quand il sera arrivé, il
remboursera chacun, puis enverra de l’argent chaque mois, pour aider
à vivre, payer d’autres voyages, aider le village.
Délinquant ici, manœvre* à la journée, et déjà presque héros la-
bas. Le clandestin est un survivant. Quoi qu’on en dise, cela se respecte.
Le Jour, n. 27, 1995
*
salarié affecté à des travaux ne nécessitant pas de connaissances professionnelles
spéciales et qui est à la base de la hiérarchie des salaires; homme de peine, de
corvée; journalier.

faire peur (à) = effrayer


sans pitié = durement
avoir tort = soutenir une chose fausse
dépôt (m.) = lieu relevant de la Préfecture de police, à Paris, où sont
détenues les personnes en attente d’être présentées aux autorités
judiciaires
assignation (f.) = citation à comparaître en justice
extinction (des feux) = action d’éteindre ce qui était allumé
pâlot, -otte (adj.) = un peu pâle
inimaginable (adv.) = qui dépasse tout ce qu’on pourrait imaginer;
incroyable
103
Synonymes contextuels
clandestin (m.) = délinquant = prisonnier = survivant

ƒ De quoi, ce texte, traite-t-il ?


ƒ Quelle est la situation des clandestins en France ?
ƒ D’où viennent-ils ?
ƒ Pour quelles raisons sont-ils emprisonnés ?
ƒ Sous quel prétexte ?
ƒ Comment figurent-ils dans les statistiques ?
ƒ Comment pracède-t-on avec eux, s’ils se font prendre: la I – ième,
la II – ième, III – ième fois ?
ƒ Combien sont-ils chaque année à séjourner en prison ?
ƒ Sont-ils âgés ou jeunes ?
ƒ A quoi ressemblent-elles, cellules de la prison ?
ƒ Quelle est leur vie dans la prison ?
ƒ Pourquoi être clandestin est un enfer ?
ƒ Peut-on regarder ces hommes en face après un tel traitement ?
ƒ Quelle est la situation de leurs familles en Afrique ?
ƒ Pourquoi un clandestin mérite-t-il le respect ?
ƒ Avez-vous des proches partis à l’étranger pour travailler ? De quels
droits jouissent-ils là-bas ?

Infos
Les dispositifs de dissuasion
En 1991, c’est la tendance répressive qui l’emporta, lorsque le
gouvernement dirigé par Edith Cresson annonça un train de mesures
tendant à la «maîtrise de l’immigration»: contrôle renforcé sur les
visas délivrés par les consulats, faculté donnée aux préfets d’annuler
un visa de tourisme s’ils soupçonnent son titulaire d’être venu en
France pour s’y établir, pouvoirs accrus donnés aux maires pour la
délivrance des «certificats d’ébergement» exigés des étrangés venant
en France pour une visite privée, renforcement des peines encourues
en matière de travail clandestin, etc.
Les obstacles mis aux mariages entre Français et étrangers se
sont aussi multipliés, depuis le refus de célébrer le mariage jusqu’à
l’arrestation du conjoint étranger à la mairie.
104
Quant aux demandeurs d’asile, ils se heurtent à la suppression
du droit au travail, à l’obligation de détenir un «visa de transit»
lorsqu’ils veulent débarquer dans un aéroport français et à la
possibilité d’être retenu en «zone d’attente» pendant un délai de vingt
jours, le temps que le ministère de l’intérieur vérifie que leur demande
n’est pas «manifestement infondée».
En 1993, le retour de la droite au pouvoir est accompagné
d’autres mesures qui vont beaucoup plus loin, en restreignant le
regroupement familial et en sanctionnant sévèrement ceux qui font
venir leurs familles irrégulièrement. De nouveaux obstacles sont
opposés au mariage des étrangers avec des Français et au droit de
séjour en France des conjoints de Français, en vertu de la suspicion
systématique qui pèse sur les mariages mixtes.
Tout droit à la sécurité sociale est supprimé aux étrangers en
situation irrégulière et il a été permis à cette fin aux Organismes de
sécurité sociale d’avoir accès aux fichiers informatisés detenus par
l’administration…
D’après L’Etat de la France 94-95.
Editions La Découverte – Credoc.

dissuader = détourner qqn. d’une résolution (ant. persuader)


dissuasion = action de dissuader
l’emporter sur = avoir la supériorité sur
hébergement (m.) = action d’héberger, loger provisoirement
délai (m.) = temps accordé pour faire qqch
restreindre = réduire à des limites plus étroites
regroupement familial = rassemblement, mise ensemble des membres
d’une famille
conjoints (m., pl.) = époux
à cette fin = en ce but

ƒ Quelles mesures a pris le gouvernement en vue de matriser la


situation ?
ƒ Quels sont les obstacles mis aux mariages entre Français et
étrangers ?
ƒ A quoi se heurtent les demandeurs d’asile ?

105
ƒ En quelle année a été supprimé le droit au regroupement familial ?
ƒ Qu’est-ce qui pèse systématiquement sur les mariages mixtes ?
ƒ Lisez les textes supplémentaires «La Pese» et «Comment la
mécanique européenne confisque la souveraineté populaire» (Cahier,
pp. 192-195)

Activités lexicales

I. Trouvez les noms qui ont servi de base pour les dérivés ci-dessssous,
désignant des métiers. Donnez ensuite leur définition: libraire – celui
qui vend des livres; … artisan, agriculteur, fermier, vigneron, chasseur,
forestier, pharmacien, philatéliste, barbier, romancier, boucher,
boulanger, épicier, romancier.

II. Formez vous-même(s) des noms d’agent à partir des vocables:


chômage, retraite, emploi, demande, mariage, diplôme, industrie, garde,
clandestinité, jour, prison, survie, délinguence immigration.
Construisez des phrases avec les mots dérivés.

III. Nommez le lieu ou la fonction du: recteur, secrétaire, commissaire,


(éléve) interne, protecteur, professeur, docteur. Paraphrasez les dérivés
sur le modèle: rectorat – le siège du recteur;....

IV. Traduisez les phrases en faisant attention aux explications entres


paranthèses:
1. L’objet que tu cherches est sous la table.
2. Nous avons dormi sous la tente (à l’intérieur).
3. Elle s’est évanouie sous le choc (à cause de lui).
4. Il est mort sous le bistouri (pendant l’opération).
5. Elle est partie sous le prétexte qu’on l’attend (en motivant que)
6. Il a vécu toute sa vie sous un faux nom (il a dissimulé son identité).
7. Nous travaillons sous la direction du maître (en lui obéissant).
8. Cette histoire s’est passée sous Napoléon (au temps où Napoléon
régnait).

V. Trouvez des contextes appropriés pour les antonymes des noms de


la colonne droite:

106
modestie cruanté
bonté haine/aversion
pitié hostilité
amour froideur
tendresse violence
affection méchanceté
maîtrise de soi orgueil/vanité
douceur agitation/trourble

Dans les énoncés suivants insérez des mots et des expressions du texte
« Les clandestins »:
1. Les clandestins font ... à la France.
2. Il faut regarder ces hommes en ...
3. Faudrait-il leur dire qu’ils ont eu ... d’essayer?
4. On va les renvoyer chez ...
5. La prison de la ...: bloc B; le quartier haut est un quartier...
6. Cela crée l’impression que la jeunesse d’Afrique s’y est donné.
7. Un clandestin est celui qui n’a pas de ... de séjour.
8. Il ne faut pas se .... prendre.

VII. Parlez de vos proches et de leur métier (activité).

Traduisez le texte Statistique de la page 339.

Savoir-dire
Décrire quelqu’un (parler d’un parent, d’un ami, d’un collègue)
Parler de sa taille, de son aspect physique: il (elle) est petit(e), grand(e),
gros(se), mince, maigre, vieux(vieille), jeune…
Parler de ses caractéristiques (yeux, cheveux, etc.): il (elle) a les yeux
bleus, noirs, verts; les cheveux bruns, blonds, châtains, longs, courts,
frisés…
Parler de ce qu’il porte (vêtements, lunettes): il a un costume gris foncé,
une cravate gris clair, un barbichon, des moustaches, un grand chapeau
etc.; elle porte des lunettes, une robe verte, un chemisier, une jupe
longue, des boucles d’oreilles, un beau sourire, de beaux souliers…
Il (elle) aime beaucoup la pêche, les randonnées à pied…
107
C’est le plus souvent avec lui que je fais des mini-expéditions dans les
alentours pour mieux connaître notre région.
On fait parfois des marches assez longues. Il (elle) est étudiant(e) en
médecine, mais il aime beaucoup la nature et la vie. Il (elle) affirme
souvent que la vie est une merveille…

™ Faites le portrait de votre meilleur(e) ami(e).

Histoires drôles et mots d’esprit

D’Allembert: «La politique c’est l’art de tromper les hommes en leur


laissant croire que l’on travaille à leur bonheur».

«La démocratie? Des coups de bâton donnés au peuple par le peuple et


pour le peuple», dit Oscar Wilde.

La société est composée de deux grandes classes: ceux qui ont plus de
dîners que d’appétit, et ceux qui ont plus d’appétit que de dîners.
(Chamfort).

La statue de Louis XV, inaugurée et dévoilée en juin 1763, représentait


le souverain à cheval, vêtu à la romaine, avec aux quatre angles du
piédestal quatre statues représentant la Force, la Justice, la Prudence et
la Paix. Louis le Bien-Aimé, à cette époque, ne régnait plus sur les
cœurs… Quelques jours après l’inauguration, une pancarte se balançait
à l’encolure du cheval avec cette inscription:
Oh! La belle statue! Oh! Le beau piédestal!
Les Vertus sont à pied, le Vice est à cheval!

™ Commentez les deux premières citations. La société est composée


de deux grandes classes (selon Chamfort): … et … Mettez à la
place des points seulement deux mots.
™ Trouvez et expliquez l’antithèse de la dernière histoire.

108
UNITÉ 3
ECOLE

Texte I
Enseignement

En France les études sont obligatoires jusqu’à 16 ans; l’école est


gratuite de la maternelle à l’université (les droits universitaires étant
très peu élevés); c’est un service public qui comprend des écoles
publiques et des écoles privées sous contrat avec l’Etat. Pour les
Français, l’école doit permettre d’abord de trouver un travail; mais son
rôle est aussi de donner une culture générale, de former la réflexion et
l’esprit critique.
Le système éducatif français est un système fort centralisé. Les
programmes, les diplômes sont nationaux. L’Education nationale
représente le cinquième du budget de l’Etat; ses fonctionnaires (900000)
forment le corps le plus important (28% de la population active); et les
élèves constituent à peu près le quart de la population du pays.
Le système éducatif se compose de trois degrés qui scolarisent
environ 14 millions d’élèves; 6,4 millions au premier degré, 5,5 millions
au second degré et 2,2 millions d’étudiants dans le supérieur.
Le premier degré se compose de l’école maternelle qui n’est pas
obligatoire (de 2 à 5 ans) et de l’école primaire obligatoire à partir de
6 ans, dont le rôle est d’apprendre à lire, écrire et compter à tous les
enfants.
Le second degré distingue l’enseignement général et l’enseignement
professionnel, le premier cycle (de la sixième à la troisième) et le
second cycle (de la seconde à la terminale).
Le I cycle conduit au brevet des collèges pour l’enseignement
général, au CAP (certificat d’aptitude professionnelle) ou au BEP (brevet
d’études profesionnelles) pour l’enseignement professionnel court.
Le second cycle mène au baccalauréat général ou professionnel
ou au brevet de technicien. 75% des élèves arrivent au niveau du bac
et 65% environ le réussissent.
L’examen du baccalauréat en juin est le grand moment de l’année
scolaire: toute la France passe le bac et médite sur les sujets reçus.
109
Le coût total de la scolarité obligatoire est estimé à 76000 euros
par enfant: l’Etat finance 65%, les communes ou régions 20%, les
entreprises 6 %, les parents 7 %.
L’enseignement supérieur comprend les universités et les grandes
écoles. L’accès à l’université est automatique avec le baccalauréat; pour
accéder aux grandes écoles, il faut passer un concours d’entrée très
difficile (après une préparation de 2 années). Les grandes écoles sont les
plus recherchées parce qu’elles forment les cadres supérieurs de l’Etat
et de l’économie. Tous les grands secteurs d’activités ont leurs écoles:
l’administration de l’Etat, l’ENA (Ecole nationale d’administration); les
finances, HEC (Ecole des hautes études commerciales); l’élite scientifique,
l’Ecole polytechnique; l’éducation, les Ecoles normales supérieures; les
travaux publiques, l’Ecole nationale des ponts et chaussées; l’industrie,
l’Ecole des mines; l’agriculture, l’Institut national d’agronomie …

110
Le système universitaire:
DUT – diplôme de l’Institut Universitaire de Technologie (2 ans).
DEUG – diplôme d’études universitaires générales (2 ans).
Licence – 1 an; Maîtrise – 1 an; DESS / DEA – 2 ans (diplôme
d’études supérieures spécialisées / diplôme d’études approfondies);
Doctorat – 3 ans.

ƒ Les études françaises s’organisent autour de trois niveaux.


ƒ Quels sont ces niveaux?
ƒ Quelles sont les distinctions à l’intérieur de chaque niveau?
ƒ Quels sont les diplômes offerts aux élèves et aux étudiants français?
ƒ Présentez les différences entre le système éducatif français et le
système de l’enseignement roumain.
ƒ Comparez les coûts de la scolarité en France avec ceux de notre
pays.
ƒ Lisez le texe supplémentaire «L’école: ne pas oublier les finalités»
(Cahier, p. 195)

Infos
Démonstration de force des jeunes
500 mille d’étudiants et lycéens ont défilé hier dans toute la
France contre la décision du gouvernement d’introduire des changements
défavorables à la jeunesse dans le contrat première embauche (CPE).
Pour l’archevêque de Dijon Rolland Minerath, le CPE est une «atteinte
aux droits des personnes». (Figaro, 17 mars, 2006).
Jacques Chirac a décidé de promulguer le CPE. Hier soir, le
Conseil constitutionnel a validé sans réserve le CPE qui favorise les
embaucheurs. (Figaro, 31 mars, 2006).

• Rendez le contenu de ces quelques phrases par vos propres mots.

111
Texte II
Dificulté de lecture

Alain Bentolila spécialiste de l’illétrisme a remis à Jacques


Chirac un rapport sur l’illétrisme.

1. L’illétrisme ne cesse d’augmenter en France. Tout le monde


l’affirme. Que faut-il en penser?
Que c’est faux. Le mot «illétrisme» n’existait pas il y a vingt ans
et le phénomène n’est sérieusement mesuré que depuis sept ans au
plus. Il touche aujourd’hui de 6 à 8 % de nos jeunes adultes: c’est bien
assez préoccupant pour qu’on évite de tomber dans le catastrophisme.
L’illétrisme, lui, recouvre différents degrés de difficulté de lecture.
2. Peut-on se fier aux chiffres que vous publiez vous-même dans
le rapport remis au président de la République?
Ces données résultent de tests étalonnés pendant plusieurs
années et administrés à des dizaines de milliers d’élèves. On estime
qu’entre 12 et 15% d’élèves entrant au collège ne peuvent pas aller au
bout d’un texte d’une page. Ils distinguent des mots, lisent des phrases
simples et tirent des informations fragmentaires mais ne saisissent pas
le sens de cette page. Il semble, d’autre part, qu’il y est entre 6 et 8 %
des jeunes adultes de 18 à 25 ans qui ne peuvent lire que des phrases
simples de trois mots.
3. La faute à l’école?
Arrêtons de faire de mauvais procès à l’école, qui effectue un
travail de plus en plus difficile. Pour la lecture, l’enjeu est tout autre que
celui d’hier: il faut apprendre à tous les enfants à lire, en faire des
lecteurs polyvalents, autonomes et flexibles. Or ces enfants sont de plus
en plus dissuadés de lire! La télé, pour ne parler que d’elle, les met en
effet dans une situation permanente de prévisibilité: ils savent quand et
où les choses se passent et qui sont les personnages. Cette habitude
d’avoir pratiquement compris avant même d’avoir tout vu est à l’opposé
de la démarche de la lecture, labeur solitaire, plein de risques et
d’inconnu, souvent générateur d’anxiété au départ. Cela dit, l’effort
accru des maîtres au cours des dernières années est visible, mais inégal:
112
il a surtout porté sur les premières classes de l’école élémentaire et
l’acquisition des mécanismes fondamentaux de la lecture, et ne s’est pas
poursuivi au-delà, se qui ce traduit par une diminution des très mauvais
lecteurs mais aussi par une stagnation de très bons.
4. Que faut-il faire?
Ne plus croire qu’on apprend à lire au début d’école primaire et
qu’ensuite, c’est terminé. Il faut perfectionner ensuite cet apprentissage
au travers de l’enseignement des différentes disciplines jusque dans
les deux premières années de collège. Faisons de l’histoire ou des
math, mais veillons toujours à finir d’apprendre à lire au moyen d’un
énoncé, d’un résumé, d’un schéma ou d’une carte. Plus important,
l’école doit prendre conscience de ce qui rate et changer ses méthodes.
Il y a sans doute des techniques à mieux utiliser, mais je crois pour ma
part davantage à une prise de conscience de l’ordre de l’éthique.
Qu’est-ce qui cloche le plus chez les jeunes illettrés aujourd’hui?
Sont-ils des déchiffreurs ânonnants? Non. Trois fois sur quatre, ils
glanent quelques mots et élaborent à partir de ces mots une histoire
qui n’a pas grand-chose à voir avec le texte qu’ils ont lu. Les maîtres
doivent leur apprendre le respect d’un texte, rétablir une valeur
d’exigence. La lecture, aussi, suppose une morale.
5. Qu’entendez-vous par là? (par la morale de la lecture).
Il n’y a pas, d’un côté ceux qui savent lire, et de l’autre ceux qui ne
savent pas. Nos capacités en lecture varient suivant les circonstances.
Rares sont ceux qui ne sont jamais en difficulté devant une forme
d’écrit. Les intellectuels ne savent pas toujours lire le langage des notices
ou des documents techniques. De nombreux élèves échouent dans une
discipline parce qu’ils n’ont pas appris à lire son langage spécifique: de
nombreux blocages en math relèvent tout simplement d’une non-maîtrise
du langage mathématique, qui s’apprend! D’où l’extrême variabilité des
tests, et la difficulté de les interpréter…
6. Pourtant, les chiffres ne cessent d’augmenter: Le président du
Conseil national des Programmes, Luc Ferry, a récemment signé un
article, qui annonce que «40% d’enfants ne savent pas lire».
Luc Ferry dit des bêtises. Il fait comme des tas de gens savants et
d’hommes politiques qui croient que parce qu’ils savent bien lire, ils
peuvent s’ériger en experts de la langue et de la lecture. Il pousse à bout
les chiffres et les interprète sans nuances, comme tous ceux qui ont
113
intérêt à se positionner sur un terrain qui ameute les foules. L’illétrisme
est un sujet qui se nourrit de la suspicion du public à l’égard de l’école,
de la peur des parents devant l’avenir de leurs enfants, et d’angoisse
d’être dans une société productrice d’ignares et de «barbares». Mais il
ne faut pas exagérer. Il n’y a pas 40% d’enfants «qui ne savent pas lire»
dans nos écoles et, à catégorie sociale égale, les enfants d’origine
étrangère ne connaissent pas plus de difficultés de lecture que les autres.
«Ne pas savoir lire» ne veut d’ailleurs rien dire.
Le Nouvel Observateur, octobre 1997

faire de mauvais procès à = accuser


aller au bout de qqch = finir, terminer
labeur (m.) = travail pénible et prolongé
anxiété (f.) = vive inquiétude née de l’incertitude d’une situation
rater = ne pas réussir ce qu’on entreprend, manquer un but
davantage (adv.) = plus, encore plus
clocher = présenter un défaut, aller de travers
ânonnant, –e = lire, parler réciter avec peine et en hésitant
glaner = (fig.) recueillir ça et là des éléments épars (glaner des idées,
des renseignements)
ameuter = rassembler en faisant du bruit, du scandale

Plusieurs sens: estimer


– évaluer: il estime cette voiture à 3000 F;
– juger, trouver: estimer inutile de faire qqch;
– apprécier, admirer: ils estiment leurs professeurs.

ƒ Sur qui porte l’article?


ƒ Que veut dire le mot „illétrisme” en général et dans ce contexte-ci?
ƒ De quelles données s’agit-il dans ce rapport remis au président?
ƒ Comment est définie ici la lecture?
ƒ Quelle lecture doit former l’école moderne?
ƒ Par quoi les enfants sont-ils dissuadés de lire?
ƒ Où et quand se fait l’acquisition des mécanismes de la lecture?
ƒ Doit-on ensuite continuer à lire?
Reformulez et commentez le IV-ème paragraphe.
114
Activités lexicales

I. Quelle est la qualité de celui qui est:


a) sage, ferme, honnéte, sincère, patient, sensible, franc, bienveillant,
dévoué, pondéré, courageux, altruiste;
b) lâche, malhonnête, hypocrite, ignorant, dissimulé, instable, impatient,
égoïste, insensible, déséchilibré, indifférent, malveillant.
A partir des dérivés nominaux de ces deux groupes de mots, faites des
couples d’antonymes comme suit: franchise – hypocrisie; ...

II. Observez l’emploi de la préposition « par ». Traduisez les phrases:


1. Le président est élu tous les cinq ans par suffrage universel (manière).
2. L’enfant regarde par la fenêtre (lieu).
3. Il est couché par terre (à terre).
4. Elle est partie par une belle matinée de printemps (pendant).
5. Il doit administrer des médicaments à ses malades deux fois par jour
(fréquence).
6. Cela coûtera deux cents lei par personne (distribution).
7. Elle a expédié sa lettre par avion (manière).
8. Il aime voyager par le train (moyen).
9. L’enfant a été interrogé par son maître (voix passive).
10. Le coût total de la scolarité obligatoire en France est estimé à
76.000 euros par enfant.

III. Complétez les phrases par des mots du II-ième texte:


1. Les enfants sont de plus en plus ... de lire.
2. La lecture est un ... solitaire, plein de ... et d’inconnu.
3. L’acquisition des mécanismes ... de la lecture se fait dans les
premières classes de l’école ... .
4. Il faut perfectionner ensuite cet ... de la lecture.
5. Ce qui cloche chez les jeunes illetrés aujourd’hui est le non-respect
du ... .
6. La lecture, aussi, suppose une ... .
7. L’illétrisme est un sujet qui se nourrit de la ... des parents à l’égard
de l’école.

115
8. De nombreux élèves échouent dans une discipline parce qu’ils n’ont
pas appris à lire son ... .
9. Arrêtons de faire de mauvais ...à l’école qui fait un travail de plus
en plus ...

IV. Faites entrer dans de petits contextes les lectures du mot « estimer »
(p. 114).

V. Dans les phrases qui suivent mettez le verbe être au singulier ou au


pluriel selon le cas:
1. Je te présente André, ce (être) mon cousin.
2. Ce (être) mes auteurs préférés.
3. Ce (être) toi le premier.
4. Ce (être) vous les plus intéressés.
5. Ce (être) eux les responsables.
6. Ce (être) nous les derniers.
7. Ce (être) toi qui ouvriras la réunion.
8. Ce (être) pour eux que je travaille.

VI. Trouvez la bonne définition pour chaque abbréviation:


DEUG Ecole Normale supérieure
DUT Ecole Nationale d,administration
DEA Ecole de hautes études commerciales
DESS Diplôme d’études universitaires générales
ENA Diplôme universitaire de technologie
HEC Diplôme d’études approfondies
ENS Diplôme d’études supérieures spécialisées

VII. Parlez en qnelqnes dix lignes det vos lectures les plus récentes.

Traduisez le texte «Les fêtes et les congés» (p. 340).

Savoir-dire
«On» dans le langage courant
Dans la langue parlée, à la place de «nous» est utilisé souvent «on».

116
Comme «nous», «on» sert à désigner un groupe d’au moins deux
personnes (comme dans le cas ci-dessus: on = nous: moi et mon ami,
étudiant en médecine). Celui qui parle fait partie de ce groupe: Chez
nous le soir on faisait des lectures (on = nous: membres de ma famille).
Qu’est-ce qu’on va faire dimanche prochain? = Qu’est-ce que nous
allons faire dimanche prochain?
Mais «on» peut aussi désigner une personne inconnue ou une groupe
de personnes où celui qui parle ne se trouve pas: On frappe à la porte
= Quelqu’un frappe à la porte. En France on voyage beaucoup (on =
les gens, les Français).
On dit que… (se spune, se zice ca…).
Il peut même désigner la II-ème personne du singulier ou du pluriel:
– On se promène, petite(s)? (te plimbi / vă plimbaţi…). Quand on est
sûr… (când eşti sigur…). Ce pronom indéfini peut donc substituer, à
la rigueur, n’importe quelle personne, mais le verbe reste toujours à la
III-ème personne du singulier.

™ Dans les phrases ci-contre identifiez le mot substitué par «on» et


traduisez-les:
Pour aller à Braşov, on peut prendre le train ou le car. En France,
on mange beaucoup de fromages. Ce sont de petits gâteaux que l’on
mange avec du beurre. Pardon, monsieur, on arrive à quelle heure à
Mamaia? On sait qu’en Egypte il fait très chaud. Pour bien skier on
doit beaucoup s’entraîner. Avec Jean, cet été, on va faire le tour du
pays en vélo. A l’aéroport avant d’embarquer, on doit faire enregistrer
ses bagages. On dit qu’on doit se dépêcher lentement.

Histoires drôles et mots d’esprit

Un philosophe me disait qu’après avoir étudié l’ordre civil et politique


des sociétés, il n’étudiait plus que les sauvages, dans les livres de
voyageurs, et les enfants dans la vie ordinaire. (Chamfort).

L’éducation doit porter sur deux bases, la morale et la prudence; la


morale pour appuyer la vertu; la prudence pour vous défendre contre
les vices d’autrui. (Chamfort).
117
Tristan Bernard (homme de lettres) avait un faible pour l’aîné de ses
petits-fils, d’une grande vivacité d’esprit. Un jour, en classe, le
professeur de mathématiques proposait aux élèves ce problème: « Un
monsieur prêtent 20.000 francs aux intérêts de 3% l’an. On le rembourse
au bout de 167 jours. Quelle somme d’intérêt touche-t-il ? ».
Tous les élèves se mirent à compter, sauf le fils de Jean-Jacques
Bernard, qui restait le nez en l’air.
– Et alors? dit le professeur. Qu’est-ce que vous attendez?
– Un problème plus intéressant, monsieur; trois pour cent, ce n’est
pas une affaire pour moi…

ƒ Qu’est-ce qu’on peut trouver de commun dans le comportement des


enfants et des sauvages ?
ƒ Comment sont les comportements sociaux ?
ƒ Sur quoi doit porter l’éducation ?
ƒ Pourquoi ?
ƒ Quelle est la réplique qui prouve que le petit de la dernière histoire
a un esprit vif ?

118
UNITÉ 4
MÉDIAS

Débats et réflexion

Parmi les débats nouveaux surgis au cours des dix dernières


années, il faut enfin ranger celui qui touche aux médias. Ce débat-là
ne se ramène plus à un pugilat entre les universitaires et les journalistes.
Un pugilat assez simpliste, une contestation quasi territoriale, empoisonnée
par des envies réciproques bien difficile à départager: respectabilité du
savoir contre ivresse de l’influence, dignité du concept contre puissance
du spectacle, souci de sauver son âme contre envie de vendre ses livres,
etc. On n’en est plus là. C’est désormais de réflexion qu’il s’agit. La
prévalence de l’image, de l’émotion, du spectacle; l’irruption du temps
réel et de l’intantané; la substitution des médias aux structures sociales
traditionnelles, tout celà introduit des ruptures ou des dérives dans le
fonctionnement de la démocratie elle-même. C’est sur ce terrain-là plus
politique en définitive que strictement médiatique, que se situe la
réflexion. Et le débat. «Nous vivons, souligne Paul Ricœur, dans
l’actualité des signes passagers et très vite remplacés. Notre attention est
sotillante, superficielle, alors qu’il faudrait non seulement opérer une
sélection, mais surtout référer ce dont nous sommes témoins à de grands
repères de notre mémoire». Des gens comme Paul Virilio, Régis
Débray, Jacques Derrida, Pierre Bourdieu consacre une part importante
de leur travail à une réflexion critique sur les médias…
(Le Nouvel Observateur, février, 1992).

surgir = apparaître
pugilat (m.) = combat, bagarre, rixe à coups de poing
départager = faire cesser un partage en nombre égal de voix en ajoutant
un nouveau suffrage qui permette à une majorité de se dégager
empoisonné, –ée (adj.) = intoxiqué (e) par le poison, ici pollution morale
ivresse (f.) = état d’euphorie, d’excitation; transport
désormais (adv.) = à partir du moment actuel; dorénavant
sautillant, –e (adj.) = qui sautille; qui fait de petits sauts
119
Texte I
Il n’y a plus d’enfants…

C’est une mère de quatre enfants qui vous écrit. La mère d’une
nichée échelonnée de trois à onze ans. Les plus jeunes en savent
maintenant plus que leurs aînés sur les réalités brutales ou très crues
de l’existence. Parce que d’après les nouvelles méthodes de l’éducation,
il est de bon ton de dire aux enfants «la vérité»! Quelle vérité? Quelle
est la vérité des enfants? Est-ce les mettre devant des problèmes
d’adultes avant l’âge et le temps?
Nous autres, nous envisageons les problèmes de l’âge mûr et
ceux du troisième âge, seulement lorsqu’est venu le moment où nous
sommes confrontés avec eux. Nous ne pensons guère à la maison de
retraite qu’après avoir abordé la cinquantaine; nous n’évoquons les
maladies de la vieillesse que le plus tard possible. N’est-ce pas?
Mais on a décrété tout à coup de ne rien épargner aux enfants. Je
suis de l’avis de cette auditrice qui, à la radio, parlant de certains
aspects nouveaux de l’éducation familiale et scolaire, se plaignait
amèrement: on leur vole leur enfance!
Pourquoi les mères ne protestent-elles pas contre cette atteinte à
la miraculeuse innocence de l’enfant?
Pourquoi faut-il que les tout-petits sachent tout, et au plus tôt, de
ce qu’ils n’apprenaient jadis qu’au fur et à mesure des années? La
sexualité, les rapports entre parents, le progrès à mode accéléré, on
veut les mettre en face de toutes ces questions, à l’âge où leurs aînés
jouaient à la poupée et aux trains électriques, sans se soucier de leur
psychologie? Où est la logique dans tout cela?
Certes, je ne dis pas qu’il faut leur raconter éternellement la
légende des roses et des choux, mais est-il indispensable de leur
apprendre à six ans comment se fabriquent les enfants?
J’ai trente-six ans. Je ne suis pas bégueule. Lorsque j’ai attendu
mon petit dernier, j’ai expliqué très simplement à mes autres enfants
qu’un petit frère, ou une petite sœur, allait leur venir, qui mûrissait bien
au chaud, comme un fruit, sur le cœur de leur maman. Ils se sont
contentés de cette vérité, très suffisante, et cela leur à paru tout naturel.
Je ne suis donc pas une mère tellement retardataire et dépassée
par son époque. Mais je ne suis pas d’accord avec cette tendance à
vouloir, tout d’un coup et à tout prix, faire peser sur des enfants très
120
jeunes des connaissances trop lourdes pour eux, ni à les initier à des
réalités que leur jeune cerveau n’est pas à même de comprendre et qui,
donc, ne peuvent leur apporter qu’un trouble bien regrettable.
A mon humble avis, il faut attendre un certain éveil de l’esprit
enfantin pour lui faire aborder, avec tact et délicatesse, certains sujets
autrefois réputés tabous, dont l’évolution de la vie moderne rend
l’explication indispensable.
Déjà la télévision et ces mondes étranges de violence, de brutalité,
de sexualité et d’exhibitionnisme que le film, l’affiche, les kiosques à
journaux mettent impunément sous les yeux des jeunes constituent une
agression permanente et néfaste pour ceux qui devraient être mis à
l’abri, dans leurs premières années.
Et, ma foi, je comprends les mères qui évoquent avec une grande
nostalgie, nuancée d’attendrissement, les temps où un petit garçon
demandait à sa mère, avec son beau sourire clair et son regard limpide:
– Maman, où tu étais quand j’étais dans mon chou?
D’après L’hebdomadaire de la famille, 1998

nichée (f.) = ensemble des oiseaux d’une même couvée encore au nid;
(fam.) groupe de jeunes enfants d’une même famille
aîné, –ée (adj. et n.) = premier –né dans une fratrie; frère ou sœur née
avant d’autres
cru, –e (adj.) = qui n’est pas arrivé à la maturité
lorsque (conj.) = quand
épargner = ménager
atteinte (f.) = dommage; préjudice moral
jadis (adv.) = autrefois
au fur et à mesure = succèssivement et en même proportion
bégueule (adj. et n.) = (fam.) qui témoigne d’une pruderie excessive
à même (loc. adv.) = directement
éveil (m.) = action d’éveiller, de sensibiliser qqn à qqch
réputé, –ée (adj.) = bien connu (e); qui jouit d’un grand renom
tabou, –e (adj.) = interdit (e)
exhibitionnisme (m.) = tendance à exhiber ses organes génitaux par
trouble psychique
impunément (adv.) = (ici) librement
attendrissement (m.) = fait d’être attendri (e), ému (e)
121
ƒ Qui est ce qui parle dans cet article?
ƒ De quoi est-elle indignée, cette mère de quatre enfants?
ƒ Accepte-t-elle les nouvelles méthodes de l’éducation?
ƒ En quoi consistent-elles?
ƒ Qu’est-ce qu’elle considère comme une atteinte à la miraculeuse
innocence de l’enfant?
ƒ Comment a-t-elle expliqué à ses autres enfants la venue de son
dernier-né?
ƒ C’est une personne qui s’y entend en éducation. Qu’est ce qu’elle
propose?
ƒ Pourquoi les mères disent, en parlant des nouveaux aspects de
l’éducation, qu’on leur vole leur enfance?
ƒ Pourquoi cette mère, condamne-t-elle la télé et les autres médias?
ƒ Que cosidère-t-elle être une agression permanente et néfaste pour
les jeunes?
ƒ Pourquoi devraient-ils être mis à l’abri?
ƒ Et comment?
ƒ Quel est votre avis là – dessus?

Optique
™ La formation spirituelle
«Les programmes diffusés par la S.S.R. doivent défendre et développer
les valeurs culturels du pays et contribuer à la formation spirituelle,
morale, religieuse, critique et artistique. Ils doivent donner une
information aussi objective, étendue et rapide que possible, et
répondre au besoin de divertissement. Les programmes doivent servir
l’intérêt du pays, renforcer l’unité et la concorde nationale et contribuer
à la concorde internationale».
Statut de la Société Suisse de Radiodiffusion, Article 13

ƒ Comment entend la S.S.R. servir son pays ? Détailler la première


phrase.

122
™ La pub et l’enfant

De l’enfant-roi à l’enfant-proie

En Suède, la pub à destination des enfants est strictement


encadrée et même totalement interdite à la télévision. Le gouvernement
entend, avec l’appui de l’opinion publique, protéger les jeunes des
pressions commerciales. Toutefois, il demeure isolé en Europe où la
Comission tente de limiter le poids des législations nationales. Les
autorités suédoises constatent que les chères têtes blondes ne
distinguent pas bien les «pubs» des autres émissions et vont jusqu’à
«vouloir consommer les produits présentés», ce qui engendre des
conflits familiaux.
Même la Fédération suédoise de la pub concède qu’il ne faut pas
succiter, chez les enfants, «inconscients de ce qui est résonnable de
souhaiter», des envies qu’ils ne peuvent assouvir qu’en harcelant leurs
parents. (Le Monde diplomatique, septembre 2004).

ƒ Expliquez le titre de l’article.


ƒ Lisez le texte supplémentaire «La Pieuvne publicitaie» (Cahier,
p. 199).

123
Texte II
Onde de choc post JMJ*

Les jeunes de Nantes ont investi les ondes de la radio chrétienne


des Pays de Loire pour annoncer leur foi à ceux qui s’en éloignent.
«Accélère, Etienne! » Il est 18 h passées, et Michel doit arriver à
temps pour annoncer en direct aux actualités de 18h 15, sur Radio
Fidélité, leur émission de 21h: «Bigophone».
Pas de panique… il n’en sont pas à leur coup d’essai en matière
de médias. Michel, qui fait son service national en assurant la
communication d’une association, entre ses deuxième et troisième
années d’école de commerce, animait l’émission «Fil aux jeunes», l’an
dernier. Etienne, en BTS de communication, a déjà à son actif
l’exploit d’avoir conçu, réalisé chaque nuit, et sorti chaque jour, des
JMJ Bronzez catho!, journal pour l’évangélisation en temps réel de ces
mémorables journées.
Alliant leur talent et le désir de transmettre à leur génération la
lumière de la foi, ils ont planché, sitôt revenus des JMJ, pour
renouveler le format de «Fil aux jeunes». Ils ont studieusement
appliqué les principes de leurs cours de communication et porté avec
ferveur le projet dans leurs prières. Il en est sorti «Bigophone».
Sitôt annoncé le thème du soir, «Le suicide des jeunes», aux
actualités, il faut préparer le «faux direct» avec Père Daniel-Ange.
Interrogé à 19h, il s’insérera à la perfection dans l’émission, à 21h 45…
comme s’il y était. Sa lumineuse méditation sur la prière pour les
personnes qui sont en enfer sera même providentiellement synchronisée
avec la question d’un auditeur demandant si les suicidés vont en enfer
… comme s’il lui répondait!
Entre-temps, Violette, Agnès et Albéric sont arrivés. Ils entament
un petit remue-méninges pour trouver les questions qu’ils adresseront
au Dr.Pommereau, l’invité du soir.
20h: les bureaux déserts de la radio, qui tourne presque entièrement
grâce à ces bénévoles, sont transformés en une ruche bourdonnante.
124
Les bénévoles sont plus d’une vingtaine. Moyenne d’âge: 20 ans. On
déguste pizzas, coca et petits suisses, assis sur les tables. Certains
viennent pour soutenir les autres ou pour le plaisir de la rencontre.
Michel et Etienne, en fins «managers», puisent dans ce vivier les
talents potentiels pour les valoriser. Et répartissent les rôles pour que
chacun trouve sa place. D’une quinzaine à l’autre, il y a toujours des
micro-trottoirs à réaliser, des petits chroniques à concevoir, la minute
humoristique, etc.
Marie est préposée à la prière, qu’elle compose chaque fois en
fonction du thème, et qui constitue certainement la clef de voûte de
l’émission. Isabelle et Bénédicte s’apprêttent à reprendre leur délicate
mission de répondre aux appels des auditeurs. Il faut de l’écoute, de la
répartie, de la délicatesse…Et là encore, on est trop pro! On s’efforce
d’avoir les coordonnées de l’auditeur…
Famille chrétienne, 16/ 4/2000
*
post radiophonique des jeunes pour les jeunes

bigophone (m.) = (fam.) téléphone


être à son coup d’essai = être au début d’une activité
entamer = se metre à faire; entreprendre
remue-méninges (m.) = recherche d’idées originales dans un groupe
sur un sujet donné;
puiser (de puits) = emprunter, se procurer dans une réserve
vivier (m.) = (fig.) lieu où est formé en grand nombre une catégorie
particulière de personnes (école qui est un vivier d’ingénieurs);
clef de voûte = ce don’t dépend l’équilibre d’un système, d’un
raisonnement
écoute (f.) = action d’écouter
répartie (f.) = réponse vive et spirituelle

Plusieurs sens
Investir:
– charger qqn. d’un pouvoir, d’un droit (investir qqn. de sa confiance);
– encercler une ville, une position militaire pour couper les
communications avec l’extérieur;
– placer des capitaux dans une entreprise;
– mettre toute son énergie dans une action, une activité.
125
Homonymes: plancher (nom et verbe):
– nom: sol d’une pièce d’habitation;
– verbe a) (arg. scol.) faire un exposé;
b) (fam.) travailler sur un texte (plancher sur un rapport).
Transport: a) moyen de locomotion, déplacement ;
b) état d’euphorie.

ƒ De quoi s’agit-il dans cet article ?


ƒ Qui est Etienne ?
ƒ Qui est Michel ?
ƒ Quelle est leur formation ?
ƒ En quoi ont-il transformé l’ancienne émission ?
ƒ Quel est leur ardent désir ?
ƒ Le thème proposé pour ce soir-là, est-il, à votre sens, actuel ?
ƒ Qu’est-ce qu’ils désignent par le „faux direct”?
ƒ Ont-ils parfois des invités pour leurs émissions ?
ƒ Que signifie „faire des micro-trottoirs”?
ƒ Qu’est-ce qui constitue la clef de voûte de chacune de leurs émissions ?
ƒ En quoi consiste la délicate emission de Bénédicte et d’Isabelle ?
ƒ Qu’est-ce qu’il faut avoir pour en faire face ?
ƒ Vous voyez-vous organisateur (-trice) d’une pareille émission ?
ƒ Avez-vous à communiquer à votre génération des choses importantes ?
ƒ Et si on vous donnait le micro ... ?

Activités lexicales
I. Quels verbes support pourraitt–on proposer pour les noms ci–contre:
a) débat(s), réflexions, envie, influence, contestation, souci, rupture
(s), sélection;
b) atteinte, innocence, logique, tendance, connaissances, trouble(s), tact,
agression, nostalgie, sourire.
Insérez les expressions ainsi obtenues dans des phrases.

II. Placez les expressions ci-contre dans de petits contextes: être de bon
ton, au fur et à mesure, être de l’avis de que, mettre qqu en face de
qqch, mettre qqu à l’abri, mettre qqch sous les yeux de qqu.
126
III. Formez des verbes à partir des noms et des adjectifs ci-dessous.
Introduisez-les ensuite dans des phrases:
a) faux, bêche, fourche; faim, soif, peur; genou, siège; confiance,
respect, influence; semence, dimanche, douleur, dommage;
b) brutal, patient, courageux, sage, sensible, regrettable, moderne,
suffisant; gros, épais, faux, jaloux; blanc, bleu, jaune, rouge, vert.

IV. Quels sont les verbes signifiant:


rendre beau, rendre laid, rendre hardi, rendre dur, rendre riche, rendre
noble, rendre simple, rendre clair, rendre ému, rendre utile, rendre
sage, rendre maigre, rendre fou, rendre pauvre, rendre jeune.

Faites entrez les verbes dans des propositions.

V. Cherchez des contextes appropriés pour les significations du verbe


« investir » (p. 125).

VI. Placez les homonymes « plancher » et « transport » dans leurs


contextes (p. 126).

VII. Rédigez (en quelque dix lignes) vos idées sur le problème:
« L’impact de la diffusion médiatique sur le monde enfantin».

Traduisez le texte «La Sorbonne » (p. 341).

Savoir dire et savoir-vivre

Stratégies communicatives
L’amabilité, le sourire et le sens de l’humour sont les meilleures des
stratégies. De même que la politesse et la patience. Mais savoir
nuancer ses propos est aussi une stratégie.
On ne veut (ou on ne peut) pas toujours être trop affirmatif dans ses
propos, soit parce qu’on n’est pas absolument certain de ce que l’on
dit; soit parce qu’on ne veut pas mettre son interlocuteur dans une
situation embarrassante. C’est pourquoi il est souvent préférable de
nuancer ses propos pour ne pas paraître trop autoritaire; de suggérer
plutôt que d’affirmer, pour laisser à l’autre la possibilité de se faire sa
propre opinion.
127
Pour cela on peut utiliser:
– des adverbes: peut-être, sans doute, probablement, etc. (ne pas
confondre: sans doute = probablement; sans aucun doute =
certainement);
– la forme interrogative et la négation (Ne croyez-vous pas que…?)
– le conditionnel (On pourrait /devrait…)
– des expressions + le subjonctif (Il semble / paraît… Il se peut
que…Il est probable / possible que… on peut penser / croire /
souhaiter / craindre que…):
Ca a dû se passer comme ça. Ca s’est passé peut-être comme ça. Il
semble que ça se soit passé comme ça. Il paraîtrait que ça se soit passé
comme ça. C’est probablement ce qui s’est passé.

™ Rendez les phrases suivantes moins catégoriques: Tu as tort! C’est


de ta faute. Fais donc attention! Ce que tu as écrit ne vaut rien!
(Exemple: Termine ton travail! Tu devrais / tu pourrais (peut-être)
terminer ton travail. Tu ne veux pas terminer ton travail? J’aimerais
que tu termines ton travail).

Histoires drôles et mots d’esprit


Paul Valéry discutait avec un feuilletoniste:
– Après tout, pour un écrivain, l’important c’est d’être lu!
– Non, relu!
Le journaliste américain Henry Youngman, ne craint pas de ridiculiser
l’embonpoint de son épouse: « Ma femme est au régime: noix de coco
et bananes. Elle n’a pas perdu un gramme, mais elle peut déjà grimper
aux arbres».
Un journaliste du «Temps» épousa sur le tard une jeune femme. Peu
après le mariage, le journaliste confia à son directeur:
– Je me sens fatigué ces jours-ci.
– Cela ne viendrait-il pas du surménage?

™ Pouquoi le verbe relire a une signification particulière pour un


écrivain? Argumentez que les dits du journaliste américain ne sont
qu’une raillerie bienveillante. Le mot surménage s’avère être un
mot composé dans le contexte donné. Expliquez son sens et son
orthographe..

128
UNITÉ 5
SCIENCE

La plus ancienne des sciences

La pédagogie est à coup sûr la plus ancienne des sciences;


chacun en fait sans le savoir, à tout moment de la journée et par ses
moindres paroles comme M. Jourdin faisait de la prose. Elle est à la
base de l’édifice social puisque d’après les méthodes qu’elle
préconise, se forment le coeur et l’esprit des enfants sur qui se fonde
l’espoir d’une nation, l’espoir de l’humanité. De ses progrès ou de ses
reculs dépendent le relèvement ou la déchéance au point de vue
matériel, intellectuel et moral de plusieurs générations. Mais avec le
temps naissent de nouveaux besoins et par suite de nouvelles théories;
c’est pourquoi, toute vieille qu’elle soit, la pédagogie semble être
comme un enfant qui en est à ses premiers pas, elle va toujours à
tâtons; nous abandonnons un système pour en essayer un autre que
nous remplacerons au plus vite....
Mais une méthode ne vaut que pour le général, pour l’abstrait,
non pour le particulier; tout système scientifique demande une
vérification expérimentale, mais en pédagogie, le contrôle de
l’expérience est difficile et parfois arrive trop tard. Ce qui est vrai dans
un cas ne l’est plus dans l’autre, il y a une science pédagogique, mais
non un système pédagogique, ou plutôt l’éducateur doit avoir autant
de systèmes qu’il a d’élèves. On lui demande moins de savoir que
d’habileté, moins de connaissances que de talent, de finesse et de
souplesse. Ces qualités ne s’aprennent pas dans les livres, elles
s’acquièrent par de nombreux et pénibles efforts, parfois au prix de
durs mécomptes et des regrets amers pour les faux-pas. Tout
professeur est destiné à rester élève longtemps encore avant d’arriver à
l’art suprême de l’éducation, il lui faut un mentor pour le guider. Ses
prédécesseurs, ses aînés, seront naturellement ses conseillers sages et
avisés. Leur expérience pratique, si modeste qu’elle soit, vaut mieux,
quand elle n’est pas routine, que les discours les plus étudiés, les
129
ouvrages dogmatiques les plus savants; seuls, ils pourrons nous faire
profiter de résultats acquis au cours d’un labeur de plusieurs années,
nous enseigner des procédés mis à l’épreuve souvent et avec des
élèves de natures diverses.
D’après Edmond Parisot, Un éducateur moderne

à coup sûr = sûrement, certainement


relèvement (m.) = redressement
déchéance (f.) = état de dégradation, d’abaissement
aller à tâtons (loc. adv.) = en tâtonnant; sans vraie méthode, de manière
empirique
acquérir = arriver à avoir, obtenir grâce à un effort
mécompte (m.) = espérance trompée, déception, désillusion
faux-pas (m.) = erreur (f.), impair (m.)
mentor (m.) = guide attentif, conseiller avisé, expérimenté
avisé (adj.) = sage, habile
mettre à l’épreuve = éprouver, tester

ƒ Reformulez le II-ème paragraphe. Commentez: «Toutè professeur


est destiné à rester élêve long-temps encore avant d’arriver à l’art
supreme de l’éducation ...»

Texte I
Les relations humaines
entre professeurs et élèves

En lisant le texte qui suit trouvez les réponses aux questions suivantes:
• Pourquoi est-il indispensable de réserver un soin particulier au choix
et à la formation des professeurs?
• Est-ce que le professeur doit être un individu spécialement doué?
• Quelles qualités doit-il posséder?
• Par quoi se manifeste l’impartialité du professeur?

Les élèves, en majorité, ont inconsciemment tendance à imiter


leurs éducateurs, que se soient les parents ou les professeurs. Cela seule
justifierait déjà le soin particulier que l’on doit réserver au choix et à
130
la formation du corps enseignant. Il y a plus encore: les élèves sont
extrêmement sensibles à l’état émotionnel de leur professeur.
C’est à celui-ci de savoir créer une ambiance qui favorise le
rendement des classes.
On va énumérer quelques unes des qualités indispensables à
l’exercice de l’enseignement et qui sont favorables à l’établissement
de bons rapports entre professeur et élève:
1. Intérêt profond pour les personnes, spécialement pour les enfants,
adolescents et adultes (selon le type d’élève).
2. Intérêt pour la biologie et, plus particulièrement, plaisir à faire
croître et voir se développer des êtres vivants sous ses propres
soins. De même que le jardinier aime à voir pousser ses plantes,
le bon éducateur sera très satisfait de constater le progrès de
ses élèves.
3. Aptitude de se mettre à la place des autres, comprendre et
même prévoir leurs réactions dans des situations données. Le
professeur a besoin, par exemple, de sentir que tel enfant
n’arrive pas à résoudre son problème de mathématiques parce
qu’il est préoccupé par quelque motif d’ordre personnel ou
familial.
4. Intelligence pour assimiler les connaissances de sa spécialité:
soit matières enseignées, soit pédagogie. Il n’a pas besoin
d’être un individu spécialement doué.
5. Bonnes connaissances des disciplines qu’il enseigne. Si cette
connaissance est nécessaire, il est cependant plus important de
savoir faire assimiler aux élèves cette connaissance elle-même.
Les meilleurs mathématiciens, philologues ou musiciens ne
sont pas toujours les meilleurs professeurs. On peut être
sommité en histoire et avoir cependant de très mauvaises
relations humaines avec les élèves.
6. Equilibre émotoinnel: c’est certainement la qualité la plus
importante. Un professeur doit être une personne calme,
surtout capable de dominer ses réactions émotionnelles.
Quand un élève ne comprend pas quelque chose ou manifeste
des attitudes d’instabilité et d’indiscipline, il est indispensable
de conserver le contrôle de soi-même pour penser à la meilleure
attitude à prendre. En d’autres, il faut avoir de la patience.
131
7. Impartialité et esprit de justice: le professeur doit lutter contre
une série d’impulsions qui font qu’il préfère certains élèves à
d’autres. Il est indispensable de ne pas le montrer par des
actes de protectionnisme, tels que l’octroi de meilleures notes
aux élèves préférés.
En plus des qualités énumérées, il revient au professeur d’avoir
des attitudes qui provoquent chez l’élève le désir d’apprendre, car toutes
ne sont pas bonnes.
D’après P.Weil, Relations humaines entre les enfants,
leurs parents et leurs maîtres.

inconsciement (adv.) = de façon inconsciente


corps enseignant = corps didactique
rendement (m.) = efficacité (f.)
classe (f.) = enseignement donné dans les écoles, collèges et lycées;
cours
établissement (m.) = édifice, ensemble de locaux où se donne un
enseignement
enseigner = instruire, faire assimiler, faire acquérir la connaissance ou
la pratique d’une science;
certainement (adv.) = sans aucun doute, assurément
patience (f.) = qualité qui fait attendre longtemps sans irritation ni
lassitude
octroyer = accorder à titre de faveur

I. Exercez l’emploi des mots nouveaux dans les situations:


– demandez à votre ami quelle matière il voudrait connaître à fond;
– dites s’il vous est jamais arrivé de vous mettre à la place des autres;
– discutez avec vos compagnons d’études le problème du rendement
des cours;
– dites si vous savez dominer vos réactions; argumentez;
– demandez à quelqu’un de vos collègues s’il sait conserver le contrôle
de soi-même;
– et vous-même, avez-vous une bonne maîtrise de soi?

132
Expliquez pourquoi le professeur doit avoir de l’impartialité; a-t-il, selon
vous, le droit de montrer ses sympathies ou antipathies personnelles
envers un élève?

II. Imaginez une situation quand un élève a manifesté des attitudes


d’indiscipline. Qu’est-ce que vous allez faire?
– mettre l’élève à la porte sans vous occuper des motifs de cette
indiscipline;
– faire venir ses parents;
– essayer de comprendre les motifs de ses actes;
– faire semblant que rien ne s’était passé.
Détaillez votre réponse et la variante choisie.

III. Commentez la phrase: «Toute vieille qu’elle soit, la pédagogie


semble être comme un enfant qui en est à ses premiers pas, elle va
toujours à tâtons».
• Engagez une discussion sur le sujet:
• «La pédagogie est un art dont les résultats dépendent exclusivement
de la personnalité du maître».
• Développez le sujet: tous les enfants ont des capacités; le maître doit
savoir les exploiter.
• Lisez le texte supplémentaire «Un homo scientificas arrivé sur
l’Ollympe» (Cahier, p. 201). Quelle était la relation entre l’élève
Coşeriu et son maître?

133
Texte II
Cinq pièges tendus à l’éducation

Dans les différents pays, l’éducation est confrontée aux mutations


de l’économie et du mode de vie centrée sur l’hyperconsommation et la
marchandisation…
Sommée de relever à elle seule le défi de la promotion sociale,
l’école est progressivement discréditée et soumise aux désidérata du
marché du travail.
Dans la «société de la connaissance» – où la promotion de
nouvelles technologies fait office de pensée – l’éducation n’est plus
que l’instrument de légitimation d’une division sociale inégalitaire.
Cette vision réductrice oublie que l’école est avant tout le lieu où se
construit le lien social, où doit s’élaborer la «démocratie de la vie».
La sphère éducative est confrontée à cinq pièges majeurs, résultant
des mutations politiques, sociales et économiques de ces dernières
années qui ont vu le mode de vie se centrer sur l’hyperconsommation et
la marchandisation généralisée de tout bien et service, l’explosion des
nouvelles technologies et la mondialisation libérale.
Le premier de ces pièges est l’instrumentation croissante de
l’éducation au service de la formation de la «ressource humaine».
Cette fonction prenant le pas sur l’éducation pour et par la personne. Il
trouve son origine dans la réduction du travail et du travailleur à une
«ressource» organisée, déclassée, récyclée, et le cas échéant,
abandonnée en fonction de son utilité pour l’entreprise et l’intérêt
financier de son girant (patron). Comme toute autre ressource
matérielle et immatérielle, la ressource humaine est considérée comme
une marchandise économique qui doit être disponible partout. Elle ne
connaît ni droits civiques ni autres droits, qu’ils soient politiques,
sociaux ou culturels, les seules limites à son exploitation étant de
nature financière (les coûts). Son droit à l’existence et au revenu
dépend de sa performance, de sa rentabilité. Elle doit démontrer
qu’elle est employable d’où la substitution du «droit au travail» par
134
une obligation nouvelle: démontrer son employabilité. Ce que certains
dirigeants appellent «une politique sociale active du travail». Pour
eux, si l’éducation doit jouer son rôle majeur, c’est principalement par
rapport à cette obligation «d’employabilité». Et c’est tout au long de la
vie, grâce à la formation continue dont la fonction est de maintenir
utilisables et rentables les ressources humaines du pays. Dès lors, le
travailleur a cessé d’être un sujet social. (Il est temps d’élaborer une
critique serrée du concept et des pratiques de la «ressource humaine»
et d’abandonner l’utilisation de ce terme dans les sociétés qui se disent
fondées sur les droits humains).
Le deuxième piège est le passage de l’éducation du champ du
non-marchand à celui du marchand. Dès lors qu’on lui assigne pour
tâche principale de former les ressources humaines au service de
l’entreprise, il n’est pas étonnant que la logique marchande et financière
du capital privé entend lui imposer la définition de ses finalités et ses
priorités. L’éducation est de plus en plus traitée comme un marché. En
Amérique du Nord on parle de plus en plus de «marché de l’éducation»,
de «business de l’éducation», de «marché de produits et des services
pédagogiques», de «marché de professeurs et des élèves»…
Troisième piège: l’éducation est présentée comme instrument-clé
de la survie de chaque individu, en même temps que de chaque pays à
l’ère de la compétitivité mondiale. Ainsi, la sphère éducative tend à se
transformer en un «lieu» où l’on apprend une culture de guerre (chacun
pour soi, réussir mieux que les autres et à leur place), plutôt qu’une
culture de vie (vivre ensemble avec les autres, dans l'intérêt général)…
Quatrième piège: la subordination de l’éducation à la technologie.
Pour la très grande majorité des dirigeants, la mondialisation actuelle est
fille de la technologie. S’y opposer est insensé. Le rôle principal de
l’éducation serait donc de donner aux nouvelles générations la capacité
de comprendre les changements en cours et les outils pour s’y adapter.
Cinquième piège: l’utilisation du système éducatif comme moyen
de légitimation de nouvelles formes de division sociale. A en croire le
discours dominant, les économies et les sociétés des pays dévellopés
seraient passées de l’ère industrielle fondée sur des ressourses matérielles
et des capitaux physiques (la terre, l’énergie, l’acier, le béton, les rails),
à l’ère de la connaissance, fondée principalement sur des ressources et
des capitaux immatériels (les savoirs, l’information, la communication,
135
la logistique). C’est ainsi qu’une nouvelle division sociale s’instaure,
partout dans le monde, entre les «qualifiés» (ceux qui ont accès à la
connaissance qui compte) et les «non-qualifiés» (ceux qui sont exclus
d’un tel accès ou ne parviennent pas à la préserver). Cette division vient
aggraver celles qui précèdent, entre autres, des inégalités d’accès à
l’alphabétisation de base. La connaissance devient le principal matériau
de construction d’un nouveau mur (le «mur de la connaissance») entre
les ressources humaines nobles (organisées dans les nouvelles guildes
professionnelles planétaires) et les ressources humaines du peuple,
nouveau prolétariat du capital mondial.
Monde diplomatique, octobre 2000

piège (m.) = moyen détourné dont on se sert contre qqn. pour le tromper
défier = provoquer au combat, à la lutte; inciter par la provocation
défi (m) = provocation, attitude absurde (un défi au bon sens)
désidérata (pl.) = (lat.: choses désirées) ce dont on souhaite la réalisation
faire office de = jouer le rôle de
prendre le pas sur = devancer, précéder
survie (f.) = fait de continuer à exister; de survivre
insensé (adj.) = dépourvu de raison, de bon sens.
guilde (f.) = organisation de solidarité regroupant autrefois des
marchands, des artisans et des artistes.

Plusieurs sens: bien


– adverbe: a) de manière satisfaisante ou excellente (travailler bien);
b) assurément, réellement (elle habite bien ici);
– adjectif invariable: a) satisfaisant, correct (c’est bien, très bien);
b) distingué (des gens bien);
c) en forme, en bonne santé (il n’est pas bien);
– nom (m.): a) ce qui est conforme à un idéal, à la morale, à la justice
(faire le bien);
b) (pl.) ce qu’on possède (biens meubles et immeubles).
entendre
a) percevoir par l’ouïe (entendre la pluie tomber);
b) connaître (elle n’entend rien à la mécanique);
c) avoir l’intention, la volonté de; exiger (il entend imposer ses principes
de vie aux autres).
136
ƒ Sur quoi porte l’article ?
ƒ A quoi est confrontée actuellement l’éducation ?
ƒ Qua fait office de pensée dans la „société de la connaissance” ?
ƒ Qu’est-ce quelle oublie, cette vision réductrice sur l’école et
l’éducation ?
ƒ Sur quoi s’est centré le mode de vie du dernier temps ?
ƒ Quel est le premier piège qu’on tend actuellement à l’éducation ?
ƒ A quoi est réduit le travail et le travailleur dans ce nouveau mode
de vie ?
ƒ Comment est considérée la „ressource humaine”?
ƒ Connaît-elle des droits quelconques ?
ƒ Par quelle obligation nouvelle est substitué le „droit au travail”?
ƒ Quel rôle doit jouer l’éducation selon certains dirigeants ?
ƒ En quoi consiste la „formation continue” et quelle est sa fonction ?
ƒ De quel autre piège parle-t-on ensuite ?
ƒ Que devient l’éducation dans ce type de société ?
ƒ Qu’est-ce qu’on lui assigne pour tâche principale ?
ƒ En quoi tend à se transformer la sphère éducative ?
ƒ Que constitue le quatrième piège ?
ƒ Refoumulez le dernier paragraphe par vos propres mots.

Infos
La punition collective est de retour à l’école
Après le grand retour de la dictée et de la récitation, le ministère
de l’éducation impose celui de la punition collective. Le ministre
François Fillon considère qu’il faut restaurer l’autorité des enseignants
… les équipes du ministères se sont appliquées à rédiger la circulaire
parue au Bulletin officiel, à la fin du mois d’octobre. En préambule,
celle-ci réaffirme «le principe d’individualisation ou de la punition»,
mais ajoute qu’une punition peut être infligée pour sanctionner le
comportement d’un groupe d’élèves.
Le ministre de l’éducation a paufiné son image d’homme de
tradition, défenseur de l’autorité et des «bonnes vieilles méthodes».
(Le Monde, 1 novembre 2004)

ƒ Aimez-vouz faire des dictées ? Comment travaillez-vouz votre écrit ?


137
Activités lexicales

I. A partir des verbes suivants et des prefixes placés entre parenthèses


formez des lexies nouvelles. Dites ensuite quelle est les différence de
sens entre le verbe de départ et le verbe d’arrivée: courir (a-, dis-, en-,
se-); venir (ad-, de-, re-, con-, pro-, pré-, se-, sou-); battre (com-, dé-);
mettre (re-, pro-); poser (pré-, dis-, com-, re-); partager (dé-); tester
(at-, con-, dé-, pro-); lire (é-, re-); écrire (dé-, ré-).

II. Faites correspondre les mots à leurs définitions:


1. employabilité (f.) a) qui peut être employé;
2. employable (adv.) b) faire usage de qqch; faire travailler pour
son compte (occuper).
3. employeur, –euse (n.) c) utilisation de qqch; travail, fonction;
4. employé, –e (n.) d) formation, qualité exigée pour pouvoir
être engagé;
5. emploi (m) e) personne qui emploie du personnel
salarié;
6. employer f) personne salariée;

III. Trouvez des contextes appropriés pour les significations des lexies
bien et entendre (p.136).

IV. Insérez le mot qui manque:


Action Agent Patient
embaucher l’embaucheur un ...
... l’employeur un employé
recruter le ... un recruté

V. Traduisez les phrases en faisant attention au sens du mot aborder:


1. Le vent empêche le bateau d’aborder. 2. Dans la brune, leur bateau
a abordé un chalutier. 3. Robinson aborda dans une Île déserte.
4. Pierre aborda un poussant pour lui demander la bonne direction.
5. Elle a abordé la cinquantaine. 6. Il a abordé un sujet difficile.
7. Paul abordé cette année l’étude de l’anglais.
138
VI. Cherchez des synonymes pour les mots soulignés:
1. On doit réserver un soin particulier à la formation du corps enseignent.
2. Celui-ci doit savoir créer une ambiance favorable à l’apprentissage.
3. Les élèves sont extrêmement sensibles à l’état émotionnel de leur
professeur. 4. Aujourd’hui l’éducation est confrontée aux mutations de
l’économie centrée sur l’hyperconsommation. 5. L’école est discréditée
et saumise aux désiderata du marché du travail. 6. La « ressource
humaine » doit démontrer qu’elle est employable. 7. La logique
marchande et financière du capital privé entend imposer à l’éducation la
définition de ses finalités et ses priorités.

VII. Faites en quelques lignes le portrait moral d’un professeur idéal.

Traduisez le texte «Renforcer les liens école-élèves-parents» (p. 341).

Savoir dire
Stratégies pour l’entretien / débat / discussion
Maintenir le contact / alimenter la discussion
– pour solliciter l’attention:
… n’est-ce pas? / Et vous, qu’en dites vous? / Qu’en pensez-vous? /
Quel est votre avis sur la question? / Vous n’êtes pas d’accord ? de
mon avis?
– pour revenir sur un point oublié, introduire une anecdote…
A propos…, à ce propos…/ Au fait… / (D’ailleurs) ça me fait penser
que…, ça me rappelle que…/ Si vous me permettez, j’aimerais (vous)
dire que…
Gagner du temps pour réfléchir:
– au début d’une prise de parole:
Bon… Eh bien…Voilà… C’est-à-dire que… si j’ai bien compris…
– au milieu d’une prise de parole:
Alors…donc…/ Cela dit…/ Donc, pour nous résumer…
Manifester son ignorance:
(Je suis) désolé, mais …./ Pour le moment / pour l’instant…/ Jene vois
(vraiment) pas …/ Aucune idée, pas la moindre idée…
Revenir à une idée, éclaircir quelque chose:
Permettez-moi de… / Je voudrais préciser ce que je viens de dire
(pour éviter tout équivoque) / Il me semble que je me suis mal
exprimé(e), que je n’ai pas été suffisamment clair(e) / Je ne voulais
pas dire que… mais que…
139
™ Cherchez dans la liste ci-contre les énoncés qui servent à: a) prendre
la parole; b) couper la parole; c) conserver la parole:
– Bon d’accord, mais il faudrait préciser.
– Désolé(e) de vous interrompre, mais…
– Si je puis me permettre…
– Ecoutez, il faut que je vous dise quelque chose.
– Ah oui, tiens justement, ça me rappelle que…
– Dites, monsieur (madame) X, je voulais vous demander une chose…
– Je peux continuer?

Histoires drôles et mots d’esprit


Un savant atomique était très inquiet du détournement militaire de la
science. On le questionna sur l’armement du futur.
– Quelles armes utiliseront les hommes au cours de la troisième
guerre mondiale?
– Je l’ignore, mais je sais celles qu’ils utiliseront pour la quatrième:
les massues.
Le biologiste Jean Rostand se montra toujours un pacifiste convaincu.
Un général lui reprocha, lors d’un débat sur l’arme atomique, de se
mêler d’un problème qu’il ignorait. Le militaire le toisait avec mépris
en lui conseillant:
– Occupez-vous de ce qui vous concerne!
– C’est vrai, dit Rostand, les armes nucléaires ne sont pas de mon
domaine, malheureusement, moi, je suis de leur.
– Que pensez-vous, Frédéric Dard, du langage des hommes
politiques?
– Ecoutez! Pour faire chanter juste, on fait chanter bas. Plus les
hommes parlent haut, plus ils parlent faux.

ƒ Pourquoi les guerres éclatent-elles sur la terre?


ƒ Qu’est-ce qu’on pense de la quatrième?
ƒ Argumentez que la réplique du biologiste a trait à chacun de nous.
ƒ Qu’est-ce qu’on dit du langage des hommes politiques?
ƒ Commentez l’affirmation du M. Rostand: «La santé c’est d’avoir
mal tous les jours à un endroit différent».

140
UNITÉ 6
BELLES LETTRES

Texte I
Les chardons de Bărăgan

[...] Quand arrive septembre, les vastes plaines incultes de la


Valachie danubienne se mettent à vivre, pendant un mois, leur existence
millénaire.
Cela commence exactement le jour de Saint-Pantélimon. Ce jour-là,
le vent de Russie, que nous appelons le mouscal ou le crivătz, balaie de
son souffle de glace les immences étendues, mais comme la terre brule
encore à la façon d'un four, le mouscal s'y brise un peu les dents.
N’empêche: la sigogne, soigneuse depuis quelques jours, braque son
oeil rouge sur celui qui la caresse à rebrousse-poil, et la voilà partie vers
des contrées plus clémentes, car elle n’aime pas le moscovite.
Le départ de cet oiseau respecté,… attendu, guetté par le
Yalomitséan ou le Brăïlois, met fin à l’empire de l’homme sur la terre
de Dieu. Après avoir suivi à l’infini le vol de la sigogne, le campagnard
enfonce son bonnet sur ses oreilles, tousse légèrement par habitude et,
chassant d’un coup de pied le chien qui se fourre entre ses jambes, il
pénètre dans sa maison:
– Que les enfants commencent à ramasser des uscături ! (tout ce
qui est sec et peut brûler).
A ces paroles sombres, femme et marmaille toussotent et frémissent
à leur tour par habitude:
– Partie la sigogne ?
– Partie…
Alors le Bărăgan prend le commandement !
Il le fait, d’abord, passivement, comme un homme qui se coucherait
face au sol, et ne vaudrait plus se lever ni mourir. C’est un géant !
Etendu, depuis l’éternité, sur toutes les terres que le soleil grille
entre la dolente Yalomitsa et le Danube grognon, le Bărăgan est, durant
le printemps et l’été, en guerre sournoise avec l’homme laborieux qu’il

141
n’aime pas et auquel il refuse tout bien-être, sauf celui de se promener
et de hurler. C’est pourquoi on crie partout dans les pays roumains, à
celui qui se permet trop de liberté en public:
– Hé, là ! est-ce tu te crois sur le Bărăgan ?
Car le Bărăgan est solitaire. Sur son dos, pas un arbre ! Et d’un
puits à l’autre on a tout le temps de creuver de soif.
Contre la faim, non plus, ce n’est pas son affaire de vous
défendre. Mais si vous êtes armé contre ces deux calamités de la
bouche et si vous voulez vous trouver seul avec votre Dieu, allez sur
le Bărăgan: c’est le lieu que le Seigneur a octroyé à la Valachie pour
que le Roumain puisse rêver à son aise.
Un oiseau qui vole entre deux chaînes de montagnes, c’est une
chose qui fait pitié. Sur le Bărăgan, le même oiseau emporte dans son
vol la terre et ses lointains horizons. Allongé sur le dos, vous sentez
l’assiette terrestre qui se soulève et monte vers le zénith. C’est la plus
belle des ascensions que puisse faire le pauvre dépourvu.
De là vient que l’habitant de Bărăgan, que nous appelons
Yalomitséan, est une créature plutôt grave. Et quoiqu’il sache rire
joyeusement à l’occasion, il aime mieux encore écouter avec
déférence. C’est que sa vie est dure, et il espère toujours que
quelqu’un viendra lui enseigner la façon de s’y prendre pour tirer un
meilleur parti de son Bărăgan.
Rêve, pensée, ascension et ventre creux, voilà ce qui donne de la
gravité à l’homme né sur le Bărăgan, cette immensité qui cache l’eau
dans les tréfonds de ses entrailles et où rien ne vient, rien, sauf les
chardons…
Les chardons dont il est question ici, apparaissent, dès que fond la
neige, sous forme d’une petite boule, comme un champignon, une
morille. En moins d’une semaine, ils envahissent la terre. C’est tout ce
que le Bărăgan peut supporter sur son dos. Il supporte encore les brebis
qui sont gourmandes de ce chardon et le broutent avidement. Mais plus
elles le broutent, et plus il se développe; il grandit, toujours en boule, et
atteint des dimensions d’une grosse dame-geanne quand s’arrête sa
croissance et quand le bétail lui laisse la paix, car il pique alors
affreusement. Elle sait se défendre, cette mauvaise graine. Tout comme
la canaille humaine: plus elle est inutile, et mieux elle sait se défendre.
Mais quelle certitude avons-nous de l’hutile et de l’inutile ?
142
Aussi longtemps que le Yalomitséan se démène, s’entête à
arracher à son sol une poignée de maïs ou quelques pommes de terre, le
Bărăgan n’est pas intéressant. Il ne faut pas le visiter. C’est une chose
bâtarde, comme une belle femme vêtue de loques, comme une mégère
parée de diamants. La terre n’a pas été donnée à l’homme rien que pour
nourrir son ventre. Il y a des coins qui sont destinés au recueillement.
C’est cela, le Bărăgan.
Il commence à reigner dès que l’homme laborieux rentre chez
lui, dès que les chardons deviennent méchants et que le vent de Russie
se met à souffler. Cela se passe en septembre.
Panaït Istrati, Les Chardons de Bărăgan

braquer son œil sur = fixer son regard sur


à rebrousse-poil = dans le sens opposé à la direction des poils
clément, –e (adj.) = doux (douce); peu rigoureux (hiver doux)
guetté, –e (adj.) = attendu (e) avec impatience
marmaille (m) = (fam.) bande, troupe désordonnée et bruyante de tout
jeunes enfants
dolent, –e (adj.) = (lat. dolere, souffrir) qui est dans un état de souffrance
pénible
grognon (adj.) = qui grogne; qui est de mauvaise humeur
sournois, –e (adj. et n.) = dissimulé(e); qui agit sans se montrer
bien-être (m.) = aisance matérielle
dépourvu, –e (adj.) = privé (e); dénué (e)
déférence (f.) = considération respectueuse
tréfonds (m., pl.) = ce qui est au-dessous du sol
entrailles (f., pl.) = régions profondes ; centre (de la Terre)
se démener = (fam.) se donner beaucoup de mal pour obtenir qqch
s’entêter = (de tête) faire preuve d’obstination tenace
loques (f., pl.) = vêtement vieux, très abîmé
se recueillir = se plonger dans une méditation religieuse
recueillement (m.) = fait de ce recueillir

Homonymes
bâtard (adj. et n.) = né d’une union illégitime
bâtard (n.) = pain plus court que la baguette, mais qui pèse le même poids

143
Plusieurs sens: inculte
– qui n’est pas cultivé (terrain inculte);
– peu soigné, en désordre (barbe inculte);
– sans culture intellectuelle (esprit inculte).

ƒ Qui est l’auteur du texte ?


ƒ Quelles autres ouvres connaissez-vous de lui ? (lizez les données de
la p. 389)
ƒ Quelle région de notre pays décrit-il dans le fragment que vous
venez de lire ?
ƒ Quelle période de l’année est présentée ou début du texte ?
ƒ Quel est le rôle de la cigogne dans la vie du campagnard et
pourquoi part-elle ?
ƒ Par quoi chauffait-on jadis les poêles ?
ƒ Où est situé le Bărăgan, contrée natale de l’auteur ?
ƒ Cette terre, est-elle favorable à l’homme laborieux ?
ƒ Pourquoi est-il grave, l’habitant de ce terroir-là ?
ƒ Qu’est-ce qui pousse abondamment sur le dos du Bărăgan ?
ƒ Commentez le dernier paragraphe. Expliquez les comparaisons
qu’il renferme.

Optique
Jean Buhler, 1956: «Quand on pense Roumanie en matière
littéraire, un nom jaillit à l’esprit et n’y laisse place pour aucun autre.
Panaït Istrati est plus depuis vingt ans aux cataloques de toutes nos
bibliothèques, seul de sa race. Il n’a rien voulu prouver. Il a su peindre.
Partageant par droit de naissance la vie des humbles, il en a fait les
héros de mille tableaux ruisselants de couleur et gonflés d’âme… ».
(Cahiers Panaït Istrati, N 12, Valence, 1995).

ƒ Lisez les poésies de M.Eminescu «Les oiseaux endormi» et les


«Retrouvailles» (pp. 205-208).

144
Texte II
Un phénomène étrange

Un pnhénomène étrange apparaît dans un cite; les uns après les


autres, tous les gens deviennent rhinocéros, tous se métamorphosent:
leur peau verdit, durcit; une corne leur pousse; ils barrissent au lieu
de parler, foncent au lieu de raisonner…
Le héros de la pièce, Bérenger, rend visite à son ami Jean qui
présente des symptômes inquiétants…

[...] Jean: – C’est le front plus précisement qui me fait mal. Je me suis
cogné, sans doute!
Sa voix est encore plus rauque
Bérenger: – Quand vous êtes-vous cogné?
Jean: – Je ne sais pas. Je ne m’en souviens pas.
Bérenger: – Vous auriez eu mal.
Jean: – Je me suis peut-être cogné en dormant.
Bérenger: – Le choc vous aurait réveillé. Vous avez sans doute
simplement rêvé que vous vous êtes cogné.
Jean: – Je ne rêve jamais…
Bérenger (continuant): – Le mal de tête a du vous prendre pendant
votre sommeil, vous avez oublie d’avoir rêvé, ou plutôt vous vous en
souvenez inconsciemment!
Jean: – Moi, inconsciemment? Je suis maître de mes pénsées, je ne me
laisse pas aller à la dérive. Je vais tout droit, je vais toujours tout droit.
Bérenger: – Je le sais. Je ne me suis pas fait comprendre.
Jean: – Soyez plus clair. Ce n’est pas la peine de me dire des choses
désagreables.
Bérenger: – On a souvent l’impression qu’on s’est cogné, quand on a
mal à la tête. (S’approchant de Jean) Si vous vous étiez cogné, vous
devriez avoir une bosse. (Regardant Jean) Si, tiens, vous en avez une
bosse en effet.
Jean: – Une bosse?
Bérenger: – Une toute petite.
Jean: – Où?
145
Bérenger (montrant le front de Jean): – Tenez, elle pointe juste au-
dessus de votre nez.
Jean: – Je n’ai point de bosse. Dans ma famille, on n’en a jamais eu.
Bérenger: – Avez-vous une glace?
Jean: – Ah ça alors! (Se tâtant le front) On dirait bien pourtant. Je vais
voir, dans la salle de bains. (Il se lève brusquement et se dirige vers la
salle de bains. Bérenger le suit du regard. De la salle de bains): –
C’est vrai, j’ai une bosse (Il revient, son teint est devenu plus
verdâtre). Vous voyez bien que je me suis cogné.
Bérenger: – Vous avez mauvaise mine, votre teint est verdâtre.
Jean: – Vous adorez me dire des choses désagréables. Et vous, vous
êtes-vous regardé?
Bérenger: – Excusez-moi, je ne veux pas vous faire de la peine.
Jean (très ennuyé): – On ne le dirait pas.
Bérenger: – Votre respiration est tres bruyante. Avez-vous mal à la
gorge? (Jean va de nouveau s’asseoir sur son lit). C’est peut-être une
angine.
Jean: – Pourquoi aurais-je une angine?
Bérenger: – Ça n’est pas infamant, moi aussi j’ai eu des angines.
Permettez que je prenne votre pouls.
Bérenger se lève, il va prendre le pouls de Jean
Jean (d’une voix encore plus rauque): – Oh! Ça ira.
Bérenger: – Votre pouls bat à un rythme tout a fait régulier. Ne vous
effrayez pas.
Jean: – Je ne suis pas effrayé du tout, pourquoi le serais-je?
Bérenger: – Vous avez raison. Quelques jours de repos et ce sera fine.
Jean: – Je n’ai pas le temps de me reposer. Je dois chercher ma
nourriture.
Bérenger: – Vous n’avez pas grand-chose, puisque vous avez faim.
Cependant, vous devriez quand même vous reposer quelques jours. Ce
sera plus prudent. Avez-vous fait venir le médecin?
Jean: – Je n’ai pas besoin de médecin.
Bérenger: – Si, il faut faire venir le médecin.
Jean: – Vous n’allez pas faire venir le médecin, puisque je ne veux pas
faire venir le médecin. Je me soigne tout seul.
Bérenger: – Vous avez tort de ne pas croire à la médicine.
Jean: – Les médecins inventent des maladies qui n’existent pas.
146
Bérenger: – Cela part d’un bon sentiment. C’est pour le plaisir de
soigner les gens.
Jean: – Ils inventent les maladies, ils inventent les maladies.
Bérenger: – Peut-être les inventent-ils. Mais ils guérissent les maladies
qu’ils inventent.
Jean: – Je n’ai confiance que dans les vétérinaires.
Bérenger qui avait laché le poignet de Jean , le prend de nouveau:
Vos veines ont l’air de se gonfler. Elles sont saillantes.
Jean: – C’est un signe de force.
Bérenger: – Evidemment, c’est un signe de santé et de force.
Cependant…
Il observe de plus près l’avant-bras de Jean, malgré celui-ci,
qui réussit à le retirer violemment.
Jean: – Qu’avez-vous à m’examiner comme une bête curieuse?
Bérenger: – Votre peau…
Jean: – Qu’est-ce qu’elle peut vous faire ma peau? Est-ce que je
m’occupe de votre peau?
Bérenger: – On dirait… oui, on dirait qu’elle change de couleur à vue
d’œil. Elle verdit. (Il veut reprendre la main de Jean ). Elle durcit
aussi.
Jean (retirant de nouveau sa main): Ne me tâter pas comme ça. Qu’est-
ce qu’il vous prend ? Vous m’ennuyez … Les hommes me dégoûtent;
qu’ils ne se mettent pas en travers de ma route, je les écraserais.
Bérenger: – Vous savez bien que je ne serai jamais un obstacle.
Jean: – J’ai un but, moi. Je fonce vers lui.

C’est fait! La ville entière n’est plus qu’une horde de rhinocéros…


seuls demeurent encore intacts Bérenger et Daisy, son amie .

Bérenger: – Ecoute, Daisy, nous pouvons faire quelque chose. Nous


aurons des enfants, nos enfants en auront d’autres, cela mettra du
temps, mais à nous deux nous pourrons regénérer l’humanité.
Daisy: – Regénérer l’humanité?
Bérenger: – Cela s’est déjà fait.
Daisy: – Dans le temps. Adam et Eve… Ils avaient beaucoup de courage.
Bérenger: – Nous aussi, nous pouvons avoir du courage. Il n’en faut pas
tellement d’ailleurs. Cela se fait tout seul, avec du temps, de la patience.
147
Daisy: – A quoi bon?
Bérenger: – Si, si, un peu de courage, un tout petit peu.
Daisy: – Je ne veux pas avoir d’enfants. Ça m’ennuie.
Bérenger: – Comment veux-tu sauver le monde alors?
Daisy: – Pourquoi le sauver?
Bérenger: – Quelle question! Fais ça pour moi, Daisy. Sauvons le
Monde.
Daisy: – Après tout, c’est peut-être nous qui avons besoin d’être
sauvés. C’est nous, peut-être, les anormaux.
Bérenger: – Tu divagues, Daisy, tu as de la fièvre.
Daisy: – En vois-tu d’autres de notre espèce?
Bérenger: – Daisy, je ne veux pas t’entendre dire cela!
Daisy: – Regarde de tous les côtés, vers tous les rhinocéros dont on
voit les têtes sur les murs, à la porte du palier, et aussi apparaissant sur
le bord de la rampe…
Eugène Ionesco, Rhinocéros. Ed. Gallimard

étrange (adj.) = qui sort de l’ordinaire; singulier, bizarre


se cogner = se heurter à qqch
roque (adj.) = se dit d’une voix rude et comme enrouée
bosse (f.) = gonflement qui apparaît à la suite d’un coup
bruyant, –e (adj.) = qui fait beaucoup de bruit
infamant, –e (adj.) = qui déshonore, nuit à la réputation de qqn
se soigner = s’occuper de sa santé
saillant, –e (adj.) = qui avance, dépasse, fait saillie
regarder qqn comme une bête curieuse = de façon insistante et indiscrète
à vue d’œil = très rapidement; autant qu’on en peu juger par la seule vue
se mettre en colère (contre) = s’emporter (contre)
misanthrope (m.) = qui aime la solitude; qui fuit ses semblables;
bourru, insociable
en vouloir à qqn = lui garder de la rancune; lui reprocher qqch
divaguer = tenir des propos incohérents, délirer, déraisonner

plusieurs sens:
maître
– personne qui commande, gouverne, exerce une autorité (les serviteurs
obéissent à leur maître);
148
– personne qui enseigne (professeur, instituteur);
– personne qui dirige l’exécution de qqch (maître de l’équipage);
foncer
– mettre un fond à un tonneau;
– creuser verticalement (foncer un puits);
– rendre plus sombre, plus foncé (foncer une teinte);
– se précipiter pour attaquer

• I-ière scène:
– Quelles sont les trasformations physiques qui affectent Jean au long
de cette scène?
Montrez que Jean devient de plus en plus agressif, violent avec
Bérenger, au fur et à mesure que la scène progresse.
Relevez ses gestes et ses attitudes. Jean se rend-il compte de ce qui lui
arrive?
Relevez les mots à double sens, destinés à nous faire rire et que Jean
prononce sans s’apercevoir de leur force comique.

• II-ième scène: Bérenger – Daisy


Bérenger est un individu convaincu d’être dans le bon chemin.
Quels sont les deux arguments qu’il apporte afin de prouver à Daisy
qu’il a raison? Réussit-il à convaincre son amie?
Elle est incapable de vivre la différence. Elle succombe.
Il est évident que ces personnages se trouvent dans la difficulté ou
l’impossibilité de résister à un courant d’opinion, de s’opposer à un
mouvement de masse. En connaissez-vous des exemples dans l’Histoire,
ou dans votre vie personnelle?

Commentez les vers ci-contre:


…N-aş mai fi cu mintea-ntreagă mamă de n-aş vrea să fiu, lemn
nevrednic de sicriu pomul care rod nu leagă. (Nichifor Crainic).

Optique
«…Je me dis une fois de plus, encore, après l’avoir dit tant de fois, on
ne peut rien écrire, on ne peut non plus rien dessiner sans une sincérité
totale, naïve, mais il est bien difficile d’arriver à cette sincérité».
(E. Ionesco, Le Blanc et le Noir).
149
Activités lexicales
I. Dites de quels noms sont formés les adjectifs suivants et faites-les
entrer dans des phrases: miraculeux, ínnocent, délicat, lumineux,
nostalgique, jeune, vif, étrange, permanent, spirituelle (réponse).
II. Remplacez les constituants en italiques par un adjectif:
Une personne qui a un grand âge; un homme qui a des moustaches;
un voyage qui est plein d’aventures; des fruits qui sont propres à une
saison; une carte qui indique les routes; un homme qui possède des
millions; une affaire qui dépend de la chance; une nouvelle qui fait
sensation; une musique exécutée par des instruments; une rue remplie
de boue.
III. Dans les structures suivantes, remplacez le verbe par un adjectif
suffixé en -able ou -ible comme suit: une ecriture qu’on peut déchiffrez
– une écriture déchiffrable.
1. Une lettre qu’on peut lire. 2. Un livre qu’on peut traduire. 3. Un plat
qu’on peut manger. 4. Un dessin qu’on peut reproduire. 5. Une erreur
qu’on peut avouer. 6. Un devoir qui peut être corrigé. 7. Une distance
qu’on peut apprécier. 8. Un sport qu’on peut pratiquer. 9. Un air qu’on
ne peut pas respirer. 10. Une boisson qu’on ne peut pas boire. 11. Un
climat qui nuit à la santé.
IV. Cherchez des contextes appropriés pour les lectures des mots:
inculte, maître, foncer (pp. 149, 150).
V. Identifiez dans les énoncées ci-contre la base dérivationnelle des
adjectifs soulignés:
1. Les vastes pleines incultes de la Valachie danubienne se mettent à
vivre leur existence millénaire.
2. La sigagne, soigneuse depuis quelques jours, braque son oeil rouge
sur le mouscal.
3. Le départ de cet oiseau respecté, attendu, guetté par l’homme de
Bărăgan, met fin à l’empire de l’homme sur la terre de Dieu. Car le
Bărăgan est solitaire.
4. Soyez plus clair. Ne me dîtes pas des choses désagréables!
5. Vous avez mauvaise mine. Votre teint est verdâtre.
6. Vos veines sont saillantes.
7. Jean a une voix rocailleuse.
150
VI. Traduisez les phrases en tenant compte du sens de la préposition
« dans »:
1. Le campagnard enfonce son bonnet sur les oreilles et pénètre dans
sa maison.
2. La cigogne reviendra dans six mois.
3. Sur le Bărăgan, le même oiseau emporte dans son vol la terre et ses
lointains horizons.
4. Ce gâteau coûte dans les trois francs (à peu près, environ).
5. J’attend mon frère dans les jours qui viennent.
6. Dans sa jeunesse, il aimait beaucoup voyager.
7. Enescu n’a jamais aspiré à devenir un compositeur folklorique dans
le sens ordinaire.

VII. Faites la description des alentours de votre localité de naissance.

Traduisez le texte sur Constantin Bârncuşi (p. 342).

Savoir écrire
Correspondance personnelle
C’est pour la première fois qu’Hélène, qui fait ses études à Paris, va
passer le Noël loin de la maison. D’habitude, elle passe les fêtes
d’hiver dans la famille. Mais cette année-ci, elle veut partir en voyage
en Grèce. Elle écrit donc à ses parents pour les féliciter et pour les
prévenir de son absence.
Mes très chers parents,
J’ai réussi (à l’aide d’une collègue de faculté) à me procurer
(à un prix convenable) un billet de voyage en Grèce pour 10 jours.
Je regrette un peu de ne pas pouvoir parer comme d’habitude notre
sapin de Noël, mais vous savez que c’est le voyage de mes rêves.
J’espère avoir de très belles choses à vous raconter à mon retour.
Jusqu’alors je vous embrasse chaleureusement et je vous souhaite de
belles fêtes. Que le Bon Dieu vous garde en bonne santé cette année,
heureux et sans soucis.
A bientôt Hélène

151
Pour la correspondance personnelle:
Formule d’appel Formule finale
Cher / chère + prénom A bientôt
Mon cher / ma chère + prénom Grosses bises
Très cher / très chère + prénom Je te / vous embrasse
Mon amour / mon chéri / ma chérie Bisous. Salut
Prénom seul Très affectueuses pensées

Voeux de nouvel an
Sur cartes (de voeux):
Bonne année. Soyez heureux.
Meilleurs voeux de bonheur.
Souvenirs et voeux affectieux.
Que l’année vous soit douce, légère, heureuse.

A une jeune fille sympathique


Que l’année nouvelle vous apporte bonheur et succès;
voilà ce que souhaite de tout coeur
Patrice Paulet
en vous assurant de son meilleur souvenir.

À un ami (pour sa fête)


Mon cher Nicolas,
Nous ne t’oublions pas, moi et ma famille, et t’assurons, en ce
jour de fête, de nos souhaits les meilleurs et de nos pensées les plus
affectueuses.
Nous esperons que tout va ien de ton côté tant en affaires
qu’en santé.
Quand nous voyons-nous?
A toi, très cordialement
Serge

Sur carte
Nos vœux les plus affectueux à l’occasion de la Saint-Nicolas.
Bonne et heureuse fête, mon cher. Nos meilleurs souhaits pour
toi et les tiens.
152
Anniversaire d’un parent
Mon cher oncle,
Je vous souhaite un heureux anniversaire. Et que l’année qui
s’annonce soit pleine de réussite, de santé et de satisfaction. Vous
méritez tout cela. Toute la famille désire que soient encore nombreux
les anniversaires à venir. Nous comptons sur vous, mon oncle.
Avec mes meilleures pensées.

Rappelons que les félicitations, les compliments, les voeux, les


sentiments peuvent être:
respectieux meilleurs aimables
déférents vifs amicaux
empressés fidèles afectueux
dévoués cordiaux tendres
sincères chaleureux reconnaissants

Fête des Mères


Maman chérie,
Cette année, je ne pourrai pas être près de toi pour t’embrasser au
jour de la fête des Mères. Je le regrette beaucoup; je n’oublie pas que
c’est auprès de toi que j’ai touvé mes consolations quand j’étais enfant,
les conseils quand j’ai grandi, et que je peux compter sur ton affection.
Je sais que tous n’ont pas la même chance que moi. Merci maman.
Espérant vous voir bientôt, papa et toi, je t’envoie mes meilleurs
voeux et je t’embrasse de tout mon coeur.

A l’occasion de noces d’argent


Nos chers parents et grands-parents,
Vous avez traversé ce quart de siècle avec une sérénité qui est
pour nous tous un exemple à suivre. Il semble que la jeunesse qui
présidait à votre mariage s’est maintenue, que votre affection n’a pas
faibli. Nous savons bien que vous avez eu votre part d’épreuves, de
difficultés, mais on vous a vu et on vous voit stables, toujours attentifs
à nous rendre et à vous rendre heureux mutuellement.

153
On voudrais que chaque couple soit comme le vôtre, tendre et
solide, confiant et souriant.
Nous vous embrassons chaleureusement en vous souhaitant
encore beaucoup d’années heureuses ensemble auprès de vos fils et
vos neuveux.
Noces
de bois 5 ans de rubis 40 ans
d’étain 10 ans de platine 45 ans
de cristal 15 ans d’or 50 ans
de porcelaine 20 ans de diamant 60 ans
d’argent 25 ans de vermeil 70 ans
de perle 30 ans de chêne 80 ans

Histoires drôles et mots d’esprit

Louis XIV questiona Boileau au sujet de quelques vers qu’il avait


composés:
– Qu’en pensez-vous, cher poète?
– Rien d’impossible à Votre Majesté! Elle a voulu faire de
mauvais vers et elle a réussi.

Après la libération de 1944, un débutant demanda au poète Vincent


Muselli son avis sur un recueil de sonnets de son cru. A son envoi il
avait joint sa carte avec la référence: «Trois ans de résistance».
«Puisque vous résistez si bien, répondit Muselli, résistez donc à la
tentation d’écrire».

Ingratitude
L’écrivain et critique Villy avait mis le pied à l’étrier à son ex-femme,
Colette. Dès qu’elle connut la célébrité, elle ne cessa de le critiquer, et
avec cruauté. Il devint vieux et plus ou moins oublié. Elle vitupérait
encore:
– Willy, ce vieux c…, qu’est-ce qu’il a fait dans la vie?
Choqué, un critique, Léon Deffoux, la remit à sa place:
– Ce qu’il a fait? Mais, vous, madame.
154
Un jeune poète soutenait que ses poésies seraient lues lorsque Victor
Hugo serait oublié.
– C’est possible, lui dit-on, mais pas avant.
Combien de femmes écrivains souhaiteraient dire à leu éditeur ce que
Louise de Vilmorin dit à Gaston Gallimard:
– Je méditerai, tu m’éditeras.

ƒ Prouvez que Boileau, tout en gardant l’étiquette, a su dire une


vérité blessante.
ƒ Quelle est la signification politique du mot «résistance»?
ƒ Quelle signification lui donne le poète?
ƒ Mettez l’expression mettre le pied à l’étrier dans un autre contexte.

155
UNITÉ 7
BEAUX ARTS.
THÉÂTRE. MUSIQUE

Texte I
Elvire Popesco

…Dès que l’on parle d’Elvire Popesco, les épithètes les plus
agréables fourmillent. Il est toujours question du respect inconditionnel
pour le public, de beauté éblouissante, de jeunesse éternelle, d’esprit
brillant et toujours en éveil, de rire irrésistible, de charme envoûtant, de
bonté et de générosité inépuisables, de colères homériques et fulgurantes,
enfin de distractions proverbiales.
Une confidence d’Elvire Popesco concernant sa façon d’étudier
ses rôles:
– «J’ai commencé par déterminer minutieusement ce qu’est le
personnage. A partir de là, chaque soir, je me laisse aller à une
improvisation… précise. Il ne faut plus alors que je me contrôle. C’est
pourquoi d’ailleurs je manque d’ordinaire les répétitions générales.
Car la présence des critiques (il suffit, un autre soir, que je sache, dans
la salle, une personne connue) m’amène à réfléchir sur ce que je fais;
j’ai le trac et je ne peux être totalement le personnage. Face au public
anonyme, j’y parviens tout de suite, pleinement».
D’une beauté resplendissante et souveraine, longtemps d’une
jeunesse qui repoussait triomphalement les attaques du temps, la vedette
des théâtres et des écrans ne faisait pas mystère de ses soit-disant
secrets. Quand on lui demandait qu’elles étaient ses méthodes de
conservation de sa fraîcheur de teint ou de sa sveltesse, elle répondait
simplement: «Le travail suffit pour conserver la ligne. Quant au teint, la
seule méthode, c’est l’eau et le savon»; elle ne suivait aucun régime
particulier et disait volontier: «Tant que je suis en bonne santé, je profite
pour manger de tout».
De même, elle n’avait pas de secret particulier en ce qui
concernait son maquillage à la ville et son maquillage profesionnel.

156
Elle prenait seulement quelques précautions à se démaquiller. A une
journaliste qui l’interviewait à ce sujet, elle déclara: «Toutes ces
cauchonneries que l’on met sur la peau, sous forme de maquillage,
l’abîment terriblement. Ce sont les risques du métier. Je me
démaquille avec de l’huile additionnée d’un astringent quelconque.
C’est absolument tout. En fait, le secret de la jeunesse, c’est la
bonne humeur».
Le cœur d’or d’Elvire Popesco est bien connu. On raconte qu’il
lui arrivait souvent d’engager des comédiens alors qu’elle n’avait
aucune distribution à faire. Simplement pour leur faire plaisir, parce
que’ils étaient au chômage ou pour ne pas «laisser échapper un talent».
En décembre 1965, à l’occasion de ses 42 ans de théâtre à Paris et
de la reprise d’une de ses anciennes pièces, elle déclarait à un reporter:
«Je me sens en pleine forme pour reprendre ce rôle tourbillonant de vie,
de chagrin, de rire. Il me va comme un gant, c’est une seconde nature…
Je suis ravie. J’ai tout ce qu’il faut pour être heureuse: une famille
(mari, fille, petite fille), un théâtre magnifique blanc, rouge et or et un
rôle qui fait rire et pleurer les gens. Je suis comblée des dieux ou plutôt
par Dieu, car je suis très pieuse».
Lorsqu’en 1988 nous nous sommes rendus chez Elvire Popesco
en vue de la rédaction de ces pages, elle nous est apparue pomponnée,
fraîche, belle comme naguère avec un charme à peine un peu atténué
par l’âge. La dernière question que nous lui avons adressée est celle-ci:
– Etes-vous allée voir une des représentations actuelles de
«Ma cousine de Warsovie»? (une de ses pièces les plus connues).
Voici la réponse:
– Non, je n’y suis pas allée et je n’irai certainement pas. D’abord
parce que cela ne m’apporterait rien puisque je connais la pièce par
coeur, mais surtout parce que ma présence dans la salle pourrait gêner
et troubler l’interprète actuelle. Or, je ne veux à aucun prix lui être
désagréable.
C’est sur cette réplique, qui la dépeint toute entière, que nous
refermerons ce modeste livre consacré à celle qui fut une grande
comédienne et une grande animatrice et qui reste une grande dame.
Charles Ford, Elvire Popesco – reine de la comédie boulevardière,
éd. France Empire
157
Infos
Que se soit talent, séduction, vitalité, habileté ou expérience, tout
le monde est d’accord pour qualifier Elvire Popesco de prodigieuse
comédienne, de remarquable tragédienne, de grande vedette de la scène.
Elle avait fait une brillante carrière dans le « vodeville » tant au
théâtre qu’au cinéma. On lui a remis un Mollière d’honneur, récompense
qui correspond au théâtre à ce que sont les Oscars pour le cinéma.
En décembre 1970, le ministre André Cornu lui a remis les
insignes d’Officier de la Légion d’Honneur.
Pendant des décennies, Elvira Popescu a été incontestablement
une reine de Paris. Animatrice de théâtre et directrice de tourées, elles a
profondément marqué la scène française teut en étant en même temps
une importante vedette de l’écran (30–40 années). La place ocupée par
cette artiste roumaine dans le monde parisien a été considérable ...
Née à Bucarest le 10 mai 1894, elle fait ses études au
Conservatoire et en 1914 elle est agrée comme pensionnaire au
Théâtre National.
En 1922 elle fonde le théâtre Mic où on commence à monter des
pièces françaises du Boulevard.
Plusieurs auteurs de passage à Bucarest ont l’occasion de
l’applaudir et de l’encourager. Finalement (en 1924), elle quitte
Bucarest pour Paris.

fourmiller = se trouver en grand nombre; abonder, pulluler


éblouissant, –e (adj.) = qui frappe par sa beauté, son éclat, ses qualités;
merveilleux, fascinant
envoûter = (fig.) séduire comme par magie; exercer un attrait irrésistible
sur qqn; subjuguer
homérique (adj.) = bruyant et inextinguible; qu’on ne peut apaiser, arrêter
fulgurant, –e (adj.) = qui jette une lumière rapide et aveuglante
trac (m.) = peur, angoisse irraisonnée éprouvée au moment de paraître
en public
parvenir (à) = (ici) réussir (à)
resplandissant, -e (adj.) = qui brille d’un vif éclat
souverain, –e (adj.) = qui exerce un pouvoir suprême
teint (m.) = coloris et aspect de la peau du visage
158
avoir, garder, conserver la ligne = être svelte
abîmer = (ici) ternir; nuire à; détruire
aller comme un gant (loc. adv.) = parfaitement
en vue de = dans l’intention de
frais, fraîche (adj.) = qui a conservé son éclat (teint frais)
naguère (adv.) = autrefois
pomponner = arranger sa toilette avec beaucoup d’attention, de soin;
parer

Mots à plusieurs sens:


manquer
– faire défaut, être insuffisant (l’argent manque)
– être absent de son lieu de travail, d’études (il est absent aujourd’hui)
– se soustraire, se dérober à une obligation morale (manquer à son
devoir, à sa parole);
– ne pas réussir qqch (manquer son coup);
– laisser échaper, rater (manquer une belle occasion);
– arriver en retard (manquer son train).

ƒ Sur qui porte le texte?


ƒ Qui est Elvire Popesco?
ƒ Par quelles épithètes est-elle caractérisée ?
ƒ Comment étudiait–elle ses rôles ?
ƒ Aimait–elle les répétitions générales ?
ƒ Avait–elle des méthodes particulières pour la conservation de sa
fraîcheur de teint et de sa sveltesse ?
ƒ Suivait–elle un régine particulier ?
ƒ Que disait–elle du maquillage ?
ƒ Quel est le secret de la jeunesse, selon l’avis de cette vedette de
théâtre et de cinéma ?
ƒ Qu’a-t-elle déclaré à l’auteur de ces pages en 1988 ?
ƒ Qu’est-ce qu’on lui a remis pour sa brillante carrière ?

159
Texte II
Il méditait en lui la concorde du monde

A travers l’art vers un monde meilleur

George Enescu est le plus grand des musiciens roumains, l’une


des personnalités artistiques de génie du XX-ième siècle. «Dans le
monde de la musique, disait-il, je suis, à moi seul: compositeur, chef
d’orchestre, violoniste, pianiste et professeur. Je prise avant tout le
don de composer et nul mortel ne peut jouir d’un bonheur plus grand».
Enfant-prodige, Enescu n’a que 4 ans lorsqu’il commence à
jouer du violon, reproduisant les mélodies que chantaient les gens du
village où il a passé une partie de son enfance. Il est né le 19 août 1881
à Liveni-Vîrnav (Dorohoi). A 7 ans il est reçu au Conservatoire de
Vienne. Il y achève ses études à l’âge de 13 ans avec la plus haute
distinction. Vient ensuite le Conservatoire de Paris. Ses premières
compositions datent de ses années d’études et la source de son
inspiration se trouve dans les trésors mélodiques de la musique
populaire roumaine. Le Poème Roumain composé à l’âge de 16 ans et
interprété à Paris par l’orchestre Colonne, obtint un grand succès, le
jeune compositeur s’imposant dès le début à l’attention des cercles
musicaux de la capitale française. Les compositions suivantes, en style
roumain, les deux Rhapsodies, qui datent de 1901-1902, ont très vite
connu une large diffusion et une célébrité mondiale. L’expressivité
vigoureuse, le pittoresque des mélodies de source folklorique,
souligné par une brillante orchestration, ont accru la renommée du
jeune compositeur. Mais, malgré le succès de ses œuvres, Enescu n’a
jamais aspiré à devenir un compositeur «folklorique» dans le sens
ordinaire. Il demeurait convaincu que: «Ce qui caractérise la musique
populaire, c’est le sens des proportions…Telle qu’elle est, cette
musique représente un des trésors avec lequel la Roumanie peut
s’enorgueillir. Nous avons un folklore admirable, mais celui qui veut y
toucher doit le faire avec beaucoup de précaution afin de ne pas lui
enlever son parfum très particulier en l’étouffant dans des formules

160
conventionnelles de développement symphoniques… Le folklore
comme motif d’inspiration, oui; mais la manière de le traiter doit
être originale».
Eprouvant également le besoin de rendre claire sa position à
l’égard de la grande tradition classique-romantique, il a exprimé, dans
la première période de sa création, la sensibilité nationale spécifique
surtout sur le plan du contenu émotionnel: «Romantique et classique
par instinct, je me suis efforcé de combiner par toutes mes œuvres une
forme d’équilibre ayant une ligne intérieure bien définie».
Abstraction faite du Poème Roumain et des deux Rhapsodies, qui
représentent le point culminant du style interprétatif de quelques-uns de
ses devanciers, tels E. Claudella, C. Dimitrescu, G. Ştefănescu, le
compositeur parvient, au cours de cette étape de sa création, à la note
toute personnelle de son style. Il combine merveillesement des éléments
de langage universel à ceux du «folklore imaginaire» qui s’était nourri
des mélodies populaires roumaines entendues dans son enfance et
restées graveé dans sa mémoire. C’est à cette période qu’appartiennent
trois Symphonies, deux suites pour orchestre, l’Octuor pour instruments
à cordes, le Dixtuor pour instruments à vent, un Quatuor pour piano et
instruments à cordes ainsi que deux cycles de lieds.
Pendant la seconde période de sa création, la majorité des thèmes
«roumains», ainsi que leur développement, acquièrent une nuance
folclorique plus accentuée, sans être, pour autant, une imitation fidèle de
certaines mélodies populaires. «Je n’ai fait qu’essayer de traduire (en
musique) ce que j’entendais jouer au fond de mon coeur».
A un moment du développement de la musique européenne où il
semblait que le poème symphonique avait épuisé ses ressources,
Enescu n’a pas hésité à composer Vox Maris, se proposant de suggérer
l’histoire d’un marin qui, au prix de sa propre vie, sauve des naufragés.
Ce poème symphonique représente un appel à l’amour fraternel adressé
à ses semblables.
George Enescu a contribué de façon substantielle à enrichir la
musique de la première moitié du XX-ième siècle par de nouvelles
expériences et de nouveaux procédés de composition. Son opéra Œdipe
represente une œuvre d’une valeur exceptionnelle. Elle réunit en quatre
actes les deux tragédies de Sophocle, Œdipe-roi et Œdipe à Colonne.
«J’ai mis tout mon âme dans l’opéra Œdipe, jusqu’à m’identifier, à
161
certains moments, à mon héros… Je ne voulais pas faire de mon Œdipe
un dieu, mais un être de chair… J’inventais pour Œdipe un langage très
différent de celui utilisé dans mes symphonies…».
Présentée en première mondiale à Paris (1936) avec un succès
éclatant, Œdipe est cosidéré comme l’un des chefs-d’œuvre de la
musique dramatique du XX-ième siècle. A partir de 1958 Œdipe fait
partie du répertoire permanent de l’Opéra Roumain de Bucarest qui
l’a également joué au cours des tournées en France, Grèce, Allemagne,
Suisse, etc.
Par sa prodigieuse activité, George Enescu a stimulé le
développement de la création musicale et de l’art interprétatif de
Roumanie. Du revenu de ses concerts il a institué un prix de
composition. Il fut le fondateur et le premier président de la Société
des Compositeurs Roumains. Plusieurs institutions roumaines de
culture portent aujourd’hui le nom du grand musicien qui a exprimé
dans sa création, au niveau artistique le plus élevé, la sensibilité et la
spiritualité roumaines.
Le caractère de son œuvre est profondément humain. Il considère
que «la musique a la mission sacrée de rapprocher les cœurs dans une
chaleureuse communion». Ce génie méditait en lui la concorde du
monde.
Il est mort à Paris le 4 mai 1955 sans avoir revu sa terre natale.
Les gouverneurs de l’époque n’ont pas répondu à sa demande de lui
permettre de revenir en Roumanie. Sa tombe se trouve dans le
cimetière Père Lachaise de Paris.
George Enescu, hommage à l’occasion
du centenaire de sa naissance, ed. Meridiane, Bucureşti, 1981

priser = apprécier
trésor (m.) = ce qui est précieux, axcellent
source (f.) = (ici) inspiration
accroître = augmenter
renommée (f.) = réputation
brillant, –e (adj.) = qui fait vive impression; qui se fait remarquer
demeurer = rester
s’enorgueillir (avec) = être fier (de)
étouffer = (ici) encadrer; limiter
162
éprouver qqch = avoir une sensation, un sentiment; ressentir
besoin (m.) = nécessité (f.)
développement (m.) = (mus.) partie centrale d’une suite, d’une fugue,
qui suit l’exposition
devancier (m.) = personne qui devance, précède
acquérir = (ici) prendre
se nourrire = (ici) s’inspirer
(succès) éclatant = remarquable; qui s’impose de façon spectaculaire

Mots à plusieurs sens. Toucher:


– mettre la main, palper (toucher un tissu);
– être contigu à (ma maison touche la sienne);
– recevoir qqch qui est dû (toucher son salaire);
– affecter, concerner (le chômage touche de nombreux jeunes);
– faire impression sur qqn, émouvoir, remuer (son geste m’a beaucoup
touché);
– venir en contact en faisant des modifications (toucher au folklore).

Homonymes homographes
toucher – verbe qui signifie: entrer (être) en contact physique avec qqch;
toucher – nom: sens tactile (tissu doux au toucher).

ƒ De qui parle-t-on dans ce texte?


ƒ Que disait ce remarquable musicien de soi-même?
ƒ Quand et où est-il né?
ƒ A quel âge a-t-il commencé à jouer du violon?
ƒ A quel âge est-il reçu au Conservatoire de Vienne?
ƒ Comment a-t-il achevé ses études là-bas?
ƒ Où a-t-il écrit ses premières compositions?
ƒ Quelle orchestre a interpreté son Poème Roumain, composé à 16
ans au Conservatoire de Paris?
ƒ Quelle est la source d’inspiration de ses compositions?
ƒ Est-il devenu un compositeur folklorique?
ƒ Quelle était sa position à l’égard du folklore?
ƒ Qu’est-ce qu’il disait du folklore roumain?
ƒ Que disait le grand musicien de son oeuvre Œdipe?
163
ƒ Quand et où a eu lieu la première mondiale de cette oeuvre ?
ƒ En quoi voyait-il la mission de la musique?
ƒ Aimez-vous la musique classique?
ƒ Allez-vous souvent l’Opéra? Détaillez votre réponse.

Optique
«Dans Œdipe, tous les accents s’unissent pour former une œuvre
éclatante où une vie entière se trouve résumée, et un si grand nombre
d’entre eux sont les nôtres, véritablement nôtres, même les étrangers
ne peuvent pas deviner d’où ils viennent. C’est de nous que vient la
solennité qui habite héréditairement l’âme de celui qui est né dans les
plaines de l’ancienne Moldavie héroïque, la calme majesté semblable
à celle des voïvodes vainqueurs; de nous la profonde piété de ces
mêmes princes, bâtisseurs de saintes demeures aux profondeurs
d’ombre et de paix, là où flotte le murmure des prières nocturnes; de
nous la tendresse, les plaintes de la flûte qui résonnent dans le
crépuscule d’une divine douceur et de nous, surtout, cette ancestrale
modération, cette façon de réprimer tout ce qui crie, qui hurle… de
refréner tout geste qui dépasserait la limite instinctivement dressée
devant toute manifestation de l’âme laquelle, pour être sincère, ne doit
pas sortir du mystère de l’intimité la plus absolue». (N. Iorga)
«Nous sommes en présence de l’œuvre capitale de l’un des plus
grands maîtres; Œdipe peut soutenir la comparaison avec les sommets
de l’art lyrique. Cette partition est aussi loin des succédanés wagnériens
qu’elle l’est des pastiches debussistes ou pucciniens. Elle possède une
originalité absolue et une force dramatique tout simplement formidable».
(Arthur Honegger).
«Avant même de devenir un magnifique et pathétique représentant
du nouvel humanisme musical…Enescu, grâce à l’ensemble de ses
multiples et prodigieuses qualitées de compositeur, de violoniste, de
pianiste, de chef d’orchestre, grâce à sa vaste culture littéraire et
philosophique, à ses légendaires qualités de bonté et de générosité, est
un homme exceptionnel, dans le sens le plus complet du mot, un esprit
universel…» (A. Goléa).

ƒ Faites un petit commentaire à chacune des citations ci-dessus.


164
Infos
Veşnica «redescoperire» a creaţiei enesciene
Prin festivalul din Bucureşti cât şi prin alte festivaluri interna-
ţionale (cel din Edinburgh, de exemplu), muzica lui Enescu începe să
reîntre încet în circuitul firesc al valorilor lumii. Opera sa «Œdipe» a
fost prezentată nu demult în premieră britanică (premiera mondială a
avut loc la Opera Mare din Paris în 1936).
În 2007 a fost organizată ediţia a XVIII-a (festivalul are loc o
dată la doi ani) la care au participat mai mult de 200 de concurenţi din
36 de ţări.

ƒ Mettez en français le contem de la rubrigue. Ajoutez à cette information


d’autres données, si vous en avez.
ƒ Lisez le texte supplémentaire «Noël» (Cahier, pp. 209-210).

Activités lexicales

I. Formez des adverbes de manière à partir des asdjectifs suivants: lent,


long, doux, nouveau, vrai, gai, absolu, grand, confus, énorme, évident,
véritable.
Construisez des phrases avec ces nouvelles lexies.

II. Dites de quels adjectifs (ou noms) sont formés les adverbes: poliment,
assidûment, suffisamment, prudemment, savamment, opportunément,
immensément, expressément, diffusément, commodément, conformément,
bêtement, providentiellement, impitoyablement, héroïquement.
Associez un verbe à chaque adverbe sur le modèle: agir bêtement;...

III. Complétez les points de suspension par des adverbes du texte:


1. Elvire Popesco commençait par déterminer... ce qu’est le personnage.
2. S’il y a des critiques dans la salle, l’actrice a le trac, elle ne peut
être... la personnage.
3. Face an public anonyme, elle parvenait...
4. Sa jeunesse repoussait... les attaques du temps.
5. Le maquillage abîme la peau...
6. Elle prenait... quelques précautions à se démaquiller.
165
7. Elle se démaquillait avec de l’huile et d’un astrigent quelconque.
C’est... tout.
8. Il lui arrivait d’engager des comédiens … pour leur faire plaisir.

IV. Observez le sens contextuel du verbe « manquer ». Actualisez-le


dans d’autres phrases: (p. 159)

V. Faites entrer chaque lecture du mot toucher dans une phrase propre:
(p. 164)

VI. Traduisez les phrases ci-dessous construites avec la préposition


«pour»:
1. Il est toujours question du respect inconditionnel pour le public.
2. Que doit-on penser d’un pays qui veut tout garder pour lui ?
3. Chaque année ils sont plus de six mille à séjourner en prison pour
être entrés en France sans autorisation.
4. Il doit envoyer de l’argent pour aider à vivre.
5. Pour ma part, je crois davantage à une prise de conscience de
l’ordere de l’éthique.
6. En pédagogie, ou abandonne un système pour en essayer un autre,
qu’on va remplacer au plus vite.
7. L’éducation doit se faire pour et par la personne.
8. Ce sont des projets pour les vacances.
9. Ils ont tous voté pour lui.
10. On l’a félicité pour son succès.
11. Nadine est trop jeune pour voir a film.
12. L’élève a dit un mot pour un autre.
13. Il a acheté ce livre pour dix francs.
14. Ce train part pour Suceava.
15. Pour toute vaisselle, il y avait là-bas trois assiettes ébréetées

VII. Parlez d’une soirée à l’Opéra. Décrivez les costumes des


protagonistes.

Traduisez le texte «La messe ? Une nécessité vitale» et le commentaire


du discourssur la montagne (p. 345).

166
Savoir écrirre
Lettres
Pour une lettre qui demande une réponse, il est indispensable de
préciser l’identité et l’adresse de celui qui écrit. On peut ajouter le
numéro de téléphone.
La date se met en haut et à droite, mais pour une lette officielle on la
place avant la signature. On écrira au choix: 9 mai 2003; le 9 mai 2003;
Bucarest, le 9 mai 2003.
Le style. Votre style s’adaptera à la personne du correspondant. Ecrire,
c’est exposer avec clarté et sincérité. Traitez vos soucis avec humour et
ceux des autres avec sérieux. Ne vous étendez pas sur votre personne,
vos travaux, vos problèmes. N’oubliez pas que votre correspondant a les
siens. Si vous mentionnez une tierce personne, écrivez monsieur…,
madame… sans abréger.
Un mot argotique ou étrangé sera placé entre guillemets.
Evitez les snobismes (hit-parade, planning, star, etc.), les mots des
collégiens (super, génial, débile…) qui sont grotesques dans une lettre.
Evitez aussi les phrases et les mots trop longs. Ne commencez jamais
une lettre par «Je…». Au lieu de «Je reçois votre lettre…» mettre:
«Votre lettre me parvient…».
Il fau rejeter tous les clichés traditionnels qui font sourire, comme:
Je vous écris pour vous dire que…
Je viens par la présente vous annoncer …
Ainsi, à une maison d’édition:
J’ai l’honneur de vous demander de bien vouloir m’envoyer le livre…
sera remplacé par:
Veuillez m’envoyer le livre…
Donc, on abordera directement et franchement l’objet de la lettre sans
s’embarrasser de formules figées. Il faut souvent avoir recours à un
brouillon qui libère de la crainte de mal faire. De ce brouillon finira
par se dégager une phrase simple, la meilleure:
Voici le renseignement que vous m’avez demandé…
Nous avons reçu hier avec plaisir le colis que…
Pour le problème dont vous m’avez parlé, je pense que…

Formules de politesse finales:


Recevez, chers amis, mes pensées les plus affectieuses.
167
Croyez à notre cordial souvenir.
Acceptez, chers amis, nos souvenirs les plus amicaux.
Je vous prie d’agréer, Madame, mes respectieux hommages (écrite par
un homme).
Je vous prie d’agréer, Madame, l’expression de mes respectueux
sentiments (par une femme).
Veuillez croire, cher Monsieur, à mes sentiments les plus sincères, et
présentez à Madame Dubois mes hommages respectieux. Veuillez me
rappeler au bon souvenir de Martine (écrite par un homme).
Croyez, chère amie, à mes meilleures pensées et présentez à Monsieur
Dubois mon bon souvenir. N’oubliez pas d’embrasser Martine pour
moi (par une femme).
Veuillez agréer, Monsieur le Professeur (le Doyen, le Recteur)
l’assurance de ma haute considération (ou: l’assurance de mes
sentiments respectueux).

Histoires drôles et mots d’esprit

La comédienne Elvire Popesco, en fin d’une brillante et longue


carrière, se plaignit à son photographe:
– Vous ne me faites plus de bonnes photos.
– Madame, c’est parce que j’ai vieilli…

Un truc de Greta Garbo (désarçonner toujours son interlocuteur):


Au journaliste qui lui demandait:
– Pourquoi avez-vous laisser tomber le cinéma?
Elle répondit:
– J’avais fait assez de grimaces.

La lettre
– Bon, m’a dit Papa, prends le crayon et écris.
Je me suis assis au bureau et Papa a commencé la dictée:
– Cher monsieur, virgule, à la ligne…C’est avec joie… Non,
efface…Attends…C’est avec plaisir…Oui, c’est ça…C’est avec
plaisir que j’ai eu la grande surprise…Non…Mets l’immence
surprise… Ou non, tiens, il ne faut rien exagérer…Laisse la grande
168
surprise…La grande surprise de recevoir votre beau cadeau…
Non…Là, tu peux mettre votre merveilleux cadeau qui m’a fait tant
plaisir…Ah ! non…On a déjà mis plaisir…Tu effaces plaisir…Et puis
tu mets Respectueusement…Ou plutôt, Mes salutations respectieuses…
Attends…
Et Papa est allé dans la cuisine, j’ai entendu crier et puis il est revenu
tout rouge.
– Bon, il m’a dit, mets : « Avec mes salutations respectueuses »,
et puis tu signes. Voilà.
Et Papa a pris mon papier pour le lire, il a ouvert de grands yeux, il a
regardé le papier de nouveau, il a fait un gros soupir et il a pris un
autre papier pour écrire un nouveau brouillon.
Goscinny, Joachim a des ennuis, éd. Denoël

ƒ Prouvez que la réplique du vieux photographe atteste une fine


intelligence.
ƒ Que dénote la réplique de Gréta Garbo?
ƒ Vous souvenez-vous de votre première lettre?
ƒ Comment l’avez-vous rédigée?

169
Autoévaluation II

Faites la traduction du texte ci-dessous :

Crăciunul la români
Crăciunul este denumirea populară a sărbătorii naşterii Domnului
Iisus Hristos, celebrată anual la 25 decembrie. Cuvântul este probabil de
origine latină (derivat din creatio-naştere). Ca şi toţi creştinii, românii
sărbătoresc la 25 decembrie cea mai mare minune din viaţa omenirii:
naşterea Fiului lui Dumnezeu, care a luat chip omenesc din Sfânta
Fecioară Maria. Iubirea sa neţărmurită l-a gonit din Cer pe Pământ şi l-a
îndemnat să-şi urzească un trup muritor spre a-l ridica la nemurire pe
cel al omului căzut. Românii au preţuit de veacuri această mare bucurie
pe care a dăruit-o Dumnezeu oamenirii. Indiferent de ce s-ar întâmpla în
cursul anului, înainte de Crăciun românii se pregătesc cum pot mai bine:
fac curat peste tot, pregătesc mâncăruri şi prăjituri, împodobesc bradul,
pregătesc colinde, copiii merg cu steaua, închipuind pe magii închinători.
Prin unele părţi este obiceiul ca în ziua din ajunul Crăciunului, dascălii
tineri bisericeşti să umble cu icoana. Este vorba de o Icoană pe care este
zugrăvită Naşterea lui Iisus Hristos în mijlocul staulului. Un alt obicei,
răspândit mai cu seamă în Moldova, este Sfinţirea Mesei din Ajun.
Această datină de a umbla preotul cu ajunul să sfinţească masa şi să
vestească enoriaşilor Naşterea Domnului este foarte veche. (Metrobus,
20 decembrie 2002).

Observez les deux textes et dites quelle est la différence (du point
de vue de la forme et de l’information) entre un article de dictionnaire
et un article de presse ? Quelle information de plus apporte le
deuxième texte par rapport au premier ? Détaillez-la (titre; sobriquet,
commémoration, enfance, études, début, partenaires, appréciations,
production des films, éloges postumes).

170
Maria Cebotari
10.02.1910 (Kichinev) – 09.06.1949 (Vienne)
Soprano autrichienne d’origine roumaine. Chante à l’école et dans
les chœurs d’église, se joint à une troupe théâtrale ambulante, séjourne
à Moscou. Et à Berlin, avec Oscar Daniel. Débute à Dresde 1931,
Mimi; y demeure en troupe jusqu’en 1936; Berlin, 1934-1944; Vienne,
1946-49; Londre, 1936, 1947. Paris (Théâtre de Champs-Elysées) et
Nice 1947 avec l’Opéra de Vienne, Donna Anna.
Crée Aminta dans « La femme silencieuse » de R. Strauss (1935),
Julia dans « Roméo und Julia » de Sutermeister (1940), Lucille dans
« Mort de Danton » de von Einem (1947), Iseut dans « Le vin herbé »
de F. Martin (1948).
Son vaste répertoire comprenait Mozart (Susanna, Zerlina,
Donna Anna), R. Strauss (de Sophie du « Chevalier à la rose » à
Arabella et Salomé), les héroïnes pucciniennes, Violetta, etc.
Artiste raffinée à la voix fraîche et au physique séduisant.
(Guide de l’Opéra, Fayard, 1995).

Din negura uitării


Atât de frumoasă, atât de talentată şi mereu tînără
La 10 februarie 2000, Maria Cebotari – cântăreaţa zburătoare –
ar fi împlinit 90 de ani. In iunie ’99 a avut loc comemorarea unui
semicentenar de la stingerea fulgerătoare a celei care a fost o adevărată
stea în lumea operei.
Nu se mai păstrează nici o urmă din căsuţa de lângă biserica Sf.
Vineri din Chisinau, unde a văzut lumina zilei Maria, fiica Ilenei şi a lui
Ion Cebotari, cel care i-a fost şi primul învăţător de muzică. A urmat
apoi experienţa corului bisericesc unde a fost chemată la vârsta de 8 ani.
Mai târziu, când a descoperit-o muzicianul M.Berezovschi, îi zicea
mereu: „Tu trebuie să înveţi, să studiezi muzica. Ai har dumnezeiesc, un
talent ca al tău nu are dreptul să rămână nerealizat”… La îndemnul
acestuia participă la concursul pentru cântăreţi începători anunţat de
Conservatorul particular „Unirea”. Intră cu brio, fapt care a scutit-o de
taxe, ba i s-a oferit şi bursă.
La 19 ani pleacă cu o trupă de operă la Bucureşti, iar de aici – în
Franţa. Apariţiile pe scenă au impus-o excelent în faţa publicului.
171
M. Titulescu, pe atunci ministru de externe, i-a oferit din partea
ministerului o bursă de studii la Conservatorul din Paris.
La 15 aprilie 1931 are loc debutul său pe scena faimoasei Opere
din Dresda cu rolul lui Mimi din Boema, avându-l ca partener pe
Benjamino Gigli. Succesul a fost uluitor. Ziarele timpului scriau:
«Maria Cebotari e unul din miracolele lumii… E posesoarea unei voci
de o extraordinară căldură cu nuanţe fermecătoare. Ea te răpeşte şi te
duce pe aripile ei”… „Pe orizontul muzical al Germaniei s-a aprins o
nouă stea”…. „In istoria unui teatru un astfel de eveniment poate fi
înregistrat doar a dată la 100 de ani…”.
Dirijorul de la Opera din Viena, Bruno Walter, îi prezice un
viitor strălucit.
Devenind primadona Operei din Dresden, interpretează timp de
trei ani peste 20 de roluri. Evoluează apoi în teatrele din Amsterdam,
Paris, Londra, Stockholm, Praga, Viena. Pentru prima dată apare în
aceste capitale şi ca interpretă a muzicii de cameră. Devine apoi, timp
de 10 ani, primadona Operei din Berlin. Se produce şi în câteva filme,
inclusiv în „Maria Malibran”, turnat la Roma, unde a evoluat pe scena
teatrului liric. Creează strălucit pe peliculă chipul Mariei Malibran,
vestită cântăreaţă din secolul XIX, care s-a stins din viaţă la numai
29 ani… Filmul a avut un succes nemaipomenit, mai ales în Italia şi în
America.
Din 1947 devine primadona Operei din Viena. Apare, însă, şi pe
scena Operei din Salsburg, în „Moartea lui Danton”, rol ce a provocat
admiraţia întregii Europe, opera având un succes senzaţional. În
noiembrie 1947 – martie 1948 continuă turneele: Palermo, Milano,
Roma, Nisa, Paris, Londra, Zurich. Spre sfârşitul anului 1948 pleacă
într-un turneu în Italia, cântând la Teatrul „La Scala” din Milano. La
9 martie 1949 cântă în spectacolul „Turandot” de G.Puccini. Cu rolul
Laurei din opera „Studentul cerşetor” de Carl Millöcker (rol ce l-a
pregătit fiind deja grav bolnavă) şi-a încheiat cariera în seara de
31 martie 1949.
La 9 iunie, fiind în floarea vârstei şi în plină putere de creaţie,
elogiată de critică şi adorată de public, cea care a fost „privighetoarea
Moldovei”, „prima interpretă a lui Puccini” şi „ultima cântăreaţă a
Vienei” – Maria Cebotari se stinge din viaţă. În ziua morţii sale oraşele

172
Viena şi Salsbourg i-au adus un pios omagiu decretând zi de doliu. E
înmormântată în cavoul familiei, la cimitirul „Dobling” din Viena.
Alături de o constelaţie de nume glorioase ale operei mondiale,
numele Mariei Cebotari e înscris cu litere de aur în Teatrul „La Scala”
din Milano, iar pe una din cele mai frumoase străzi ale Romei, italienii
i-au înălţat un monument. In semn de pioasă amintire, numele artistei
dispărute prematur, îl poartă o stradă din Viena şi alta din Chişinău…
Glasul Naţiunii, 6 martie 2003

Exercices électroniques

I. Vrai / Faux
1. Le Fond monétaire international, La Banque mondiale et
l’Organisation mondiale du commerce imposent au monde la
dictature du marché, la prééminence du secteur privé, le culte du
profit.
2. En mai 2002, l’ONU (Organisation des Nations Unies) a reconnu
qu’elle a misérablement échoué a protéger les droits essentiels des
enfants (ci-inclu de ceux à qui on ôte la vie avant de naître, qui
sont des millions).
3. Tentaculaire, étouffante, oppressive, la publicité n’a cessé d’étendre
ses domaines d’intervention.
4. La publicité n’est qu’une propagande, une véritable machine
idéologique au service d’un modèle de société fondée sur le
capital, le marché, le commerce et la consommation.
5. La publicité a pour but de transformer le luxe en nécessité,
de décourager la population aux revenus bas et moyens,
d’entraîner l’individu dans une course aux performances aliénées,
deshumanisées.
6. L’œuvre philosophique « Le petit Prince » a été écrite après
la guerre.
7. Le premier dessin de l’auteur-enfant était un éléphant .
8. Les grandes personnes ont conseillé l’auteur-enfant de continuer
à dessiner.
9. Le petit renard ne voulait pas être apprivoisé.
10. La fleur de sa planète désirait le voir partir.

173
11. Après sa toilette du matin, le petit prince faisait la toilette de la
planète.
12. Le petit prince n’aimait pas les couchers de soleil.
13. Le roi était un monarque raisonnable.
14. Le petit prince a demandé au pilote un piquet pour attacher son
mouton.

II. Indiquez les mots qui ne font pas partie du champ lexical (thème)
donné:
1. Hôpital, pharmacie, diagnostique, prescription, médecin, mélodie,
ordonnance, ordinateur, santé, consultation.
2. Vêtements, manteau, chapeau, troupeau, canadienne, veste, veston,
ouest, blouse, robe.
3. Poids, mesure, peson, compas, balance, tendance, peser, mesurer,
arpenter, tricoter.
4. Bleu, blanc, rouge, vert, jaune, jeune, couleur, couleuvre, violet,
marron.
5. Chiffre, calculer, nombre, nombril, calculette, addition, division,
diminution, soustraction, multiplication.

III. Choisissez la bonne réponse:


1. George Enescu est né à Liveni-Vîrnav (Dorohoi)
a) 19 août 1881
b) le 15 mai 1883
2. George Enescu commence à jouer du vilon à l’âge de
a) sept ans
b) quatre ans
3. George Enescu est reçu au Conservatoire de Vienne à l’âge de
a) neuf ans
b) sept ans
4. Georges Enescou achève ses études au Conservatoire de
Vienne avec la plus haute distinction à l’âge de
a) treize ans
b) quatorze ans
5. Ayant achevé ses études au Conservatoire de Vienne,
Georges Enescou entre au Conservatoire
a) de Bucarest
b) de Paris
174
6. Le Poème Roumain qui obtint un grand succès à Paris est
composé à l’âge de
a) quatorze ans
b) de seize ans
7. Les deux Rhapsodies, qui ont très vite connu une large
diffusion et une célébrité mondiale, datent de
a) 1901-1902
b) 1903-1904
8. La première mondiale de l’œuvre Œdip a eu lieu en 1936
a) à Vienne
b) à Paris
9. Cette année le Festival et le Concours international «George
Enescu» sont à leur
a) XVII-ième édition
b) XVIII-ième édition
10. George Enescu est mort le quatre mai mille neuf cent
cinquante cinq
a) à Bucarest
b) à Paris
11. En décembre 1965 Elvire Popesco avait
a) 33 ans de théâtre à Paris
b) 42 ans de théâtre à Paris

175
Module III

UNITÉ 1
AMOUR. COUPLE. PARENTS. ENFANTS

Texte I
Un amour éternel

Eudore, jeune Grec chrétien, s’éprend d’une jeune fille noble,


Cymodocée qui se convertit pour l’épouser. Mais lors de la grande
persécution de l’empereur Dioclitien (303), les deux jeunes gens
subiront le martyre à Rome.

[…] Lorsque l’empereur parut, les spectateurs se levèrent et lui


donnèrent le salut accoutumé.
Eudore s’incline respectueusement devant César. Cymodocée
s’avance sous le balcon pour demander à l’Empereur la grâce
d’Eudore, et s’offrir elle-même en sacrifice. La foule tira Galérius de
l’embarras de ce montrer miséricordieux ou cruel: depuis longtemps
elle attend le combat; la soif du sang avait redoublé à la vue des
victimes. On crie de toutes parts :
« Les bêtes ! Qu’on lâche les bêtes ! Les impies aux bêtes ! »
Eudore veut parler au peuple en faveur de Cymodocée; mille voix
étouffent sa voix :
« Qu’on donne le signal ! Les bêtes ! Les chrétiens aux bêtes ! »
Le son de la trompette se fait entendre: c’est l’annonce de
l’apparition des bêtes féroces. Le chef des rétiaires traverse l’arène, et
vient ouvrir la cage d’un tigre connu par sa férocité.
Alors s’élève entre Eudore et Cymodocée une contestation à
jamais mémorable: chacun des deux époux voulait mourir le dernier.
– Eudore, disait Cymodocée, si vous n’étiez pas blessé, je vous
demanderais de combattre la première; mais à présent, j’ai plus de
force que vous et je puis vous voir mourir.

176
– Cymodocée, répondit Eudore, il y a plus longtemps que vous
que je suis chrétien: je pourrais mieux supporter la douleur, laissez-
moi quitter la terre le dernier…
La trompette sonne pour la seconde fois.
On entend gémir la porte de fer de la caverne du tigre: le
gladiateur qui l’avait ouverte s’enfuit effrayé. Eudore place Cymodocée
derrière lui. On le voit debout, uniquement attentif à la prière, les bras
étendus en forme de croix, et les yeux élevés vers le ciel.
La trompette sonne pour la troisième fois.
Les chaînes du tigre tombent et l’animal furieux s’élance en
rugissant dans l’arène: un mouvement involontaire fait tressaillir les
spectateurs. Cymodocée, saisie d’effroi, s’écrie :
« Ah ! Sauvez-moi ! » et elle se jette dans les bras d’Eudore qui
se retourne vers elle. Il la serre contre sa poitrine, il aurait voulu la
cacher dans son cœur.
Le tigre arrive aux deux martyrs. Il se lève debout et, enfonçant
ses ongles dans le flanc du fils de Lasthénès, il déchire avec ses dents
les épaules du confesseur intrépide. Comme Cymodocée, toujours
préssée dans le sein de son époux, ouvrait sur lui des yeux pleins
d’amour et de frayeur, elle aperçut la tête sanglante du tigre auprès de
la tête d’Eudore. A l’instant la chaleur abandonne les membres de la
vierge victorieuse; ses paupières se ferment; elle demeure suspendue
aux bras de son époux ainsi qu’un flocon de neige aux rameaux d’un
pin du Ménale ou du Lycée.
Les Saintes Martyres, Eulalie, Félicité, Perpétue descendent pour
chercher leur compagne: le tigre avait rompu le cou d’ivoire de la fille
d’Homère. L’ange de la mort coupe en souriant le fil des jours de
Cymodocée. Elle exhale son dernier soupir sans effort et sans douleur;
elle rend au ciel un souffle divin, qui semblait tenir à peine à ce corps
formé par les Grâces: elle tombe comme une fleur que la faux du
villageois vient d’abattre sur le gazon.
Eudore la suit un moment après dans les éternelles demeures.
Les époux martyrs avaient à peine réçu la palme que l’on
aperçut au milieu des airs une croix de lumière, semblable à ce
Labarum qui fit triompher Constantin; la foudre gronda sur le Vatican,
colline alors déserte, mais souvent visitée par un esprit inconnu,
177
l’amphithéâtre fut ébranlé jusque dans ses fondements; toutes les
statues des idoles tombèrent et l’on entendit, comme autrefois à
Jérusalem, une voix qui disait:
« Les dieux s’en vont ».
Chateaubriand, Les Martyrs, livre XXIY

Remarques
Le vaste Empire Romain avait à l’époque trois emperereurs: au
nord, au sud et au centre. Ces empereurs païens se croyaient des dieux.
Galérius – empereur romain, gendre de Dioclétien
Ménale, Lycée – montagnes d’Arcadie, patrie de Cymodocée.
La fille d’Homère – Cymodocée est une descendante du grand
poète grec
« Les dieux s’en vont »: la prévision s’était accomplie; les
réalités historiques ont été: mort de Galère (3II), de Maxence (312), et
proclamation de l’édit de Milan (3I3) par l’empereur Constantin qui
mit fin aux persécutions des chrétiens.

martyre (m) = souffrances ou mort pour la défense de la foi


martyr (m) = personne qui souffre ou qui meurt pour défendre sa foi
demander grâce = demander à être épargné
embarras (m) = situation difficile ou pénible (tirer qqn d’embarras)
miséricordieux (adj.) = enclin au pardon, à la miséricorde
combat (m) = rencontre opposant deux ou plusieurs adversaires
soif (f.) = (ici) désir ardent, impatient, passionné de qqch
étouffer = (ici) rendre moins sonore; assourdir, amortir
rétiaire (m) = gladiateur armé d’un trident et d’un filet
contestation (f.) = discussion, désaccord sur le bien-fondé d’un fait,
d’un droit
s’enfuire = s’en aller à la hâte; se sauver, disparaître
effrayé, –ée (de effroi) = rempli (e) de frayeur
intrepide (adj. ou n.) = qui ne craint pas le danger
ivoire (m) = substance osseuse, dure, blanche
ébranlé, –ée (adj.) = secoué (e)
grâces (f. pl.) = charme particulier, beauté

178
Synonymes
chrétien = martyr

Note:
La mort de ces deux jeunes gens est présentée dans le dernier
chapitre. Comme eux, des miliers des chrétiens ont accepté de finir
leurs jours dans les supplices, en confessant, dans un monde païen,
leur inébranlable foi en Christ. C’est aussi par leur sang que le
christianisme a vaincu.
La vie de ces confesseurs de la foi chrérienne et spécialement leur
mort tragique ont été présentées dans les Actes des Martyrs et dans les
écrits des Pères et des écrivains ecclésiastiques (Saint Cyprien, Eusèbe,
Tertulien, etc.).

ƒ Décrivez le spectacle grandiose et terrifiant évoqué par ce fragment.


ƒ Relevez la signification du dialogue entre deux époux.
ƒ Sur quoi porte le texte?
ƒ Qui est Eudore ?
ƒ Qui est Cymodocée?
ƒ Qù se trouvent-ils?
ƒ Quelle décision prend l’empereur soos la pression de la foule?
ƒ Que font les païons?
ƒ Qù sont jetés les chrétiens?
ƒ Identifiez les éléments du merveilleux et la signification de celui-ci
dans le récit.
ƒ Quelles réminiscences historiques y a-t-il dans ce texte?
ƒ Connaissez-vous d’autres empereurs romains qui ont ordonné à
persécuter les chrétiens?
ƒ Les tombeaux des martyrs étaient (et restent encore de nos jours) le
lieu de pèlerinage des chrétiens. Aimez-vous les pèlerinages?
ƒ Décrivez la vie d’un saint ou un pèlerinage que vous ou vos amis
ont jamais fait.

179
Optique
Quand on écrit des femmes, il faut tremper sa plume dans l’arc-
en-ciel et jeter sur sa ligne la pussière des ailes du papillon…(Diderot;
tiré de sa réponse à l’Eloge de la femme composé pour l’académicien
A. Thomas).

Infos
Robe blanche et bruit de cloche
En France deux mariages sur trois sont des mariages religieux,
cela veux dire de vrais mariages. Il est difficile d’imaginer un vrai
mariage sans sa symbolique et son décorum : la robe de mariée, les
bruits des cloches sur les marches de l’église. Ce souhait repose sur un
héritage de religiosité qui demeure. Et, quand ils sont au cœur de
l’événement, les nouveaux conjoints sont souvent assez surpris de
ressentir aussi fortement en eux la cérémonie. Ils ressentent une
intensité qu’ils souhaitaient secrètement. Car elle marque la force et la
sincérité de leur engagement. (Le Figaro, 13 mars 1997).

ƒ Quelle est le rêve de chaque mariée, d’après vous?

180
Texte II
Entre nous
par le Père Denis Sonet

«Seule…suis-normale?»
«Pendant les vacances, toutes mes copines de classe sont sorties
avec des garçons. Elles n’arrêtent pas de raconter leurs exploits. Moi,
je n’ai rien à dire, je passe à leurs yeux pour une demeurée…»
Vos copines ont parlé de leurs exploits, mais non de leurs
déceptions. Car, toutes les fois que ces flirts éphémères se sont terminés
par des larmes, de douloureuses séparations ou de rejets humiliants,
elles ne l’ont peut-être pas crié sur les toits. Depuis des décennies que
j’écoute des jeunes, je peux dire que jamais je n’ai vu souffrir autant.
Autrefois, ils piaffaient d’impatience, c’est vrai, désirant connaître les
grandes heures de l’amour. Aujourd’hui, ils se précipitent dans des
relations précoces, se brûlent les ailes, et même s’il n’y a pas de
grossesse (encore que…), ils connaissent les aléas des relations
immatures où l’on s’attache profondément quand l’autre se dérobe.
Et si c’est si formidable que cela, pourquoi autant de déprimes
ou de suicides de jeunes dans une époque où «ils ont tout» pour être
heureux?
Je veux vous rassurer. Est-on normal parce qu’on est «dans le
vent»…comme un fétu de paille? Exercez votre liberté. Le monde a
tant besoin des jeunes qui vont à contre-courant des modes, et ne
bêlent pas avec l’ensemble d’un troupeau téléguidé par des idéologies
douteuses et rampantes.
Seule, vous pourrez difficilement remonter le courant. D’autres
jeunes vivent, comme vous, le même idéal, les mêmes questions, et sans
doute les mêmes souffrances. Ce n’est que dans la mesure où vous
saurez vous réunir (les JMJ l’ont magnifiquement montré) que vous
pourrez suivre une autre voie. Une voie exigeante, mais exaltante. Non
pas en réaction contre le laisser-aller général, mais avec le souci de
rechercher ce qui est le mieux pour vous. Pour découvrir des relations
garçons-filles enrichissantes, épanouissantes.
181
Et puisque, dit-on, il n’y a plus de normes, que chacun est libre
de faire sa norme, avec d’autres amis, «revendiquez» le droit de vivre
un amour qui sait patienter pour être plus fort, un amour qui sait
respecter pour être plus satisfaisant, un amour qui cherche à découvrir
ces lois du coeur (ces normes authentiques!) que le Créateur de
l’amour a instauré pour le plus grand bonheur de ceux qu’ils a faits
précisément à son image.
Je sais combien les normes morales en matière sexuelle ont
évolué. Au point que la fille ou le garçon qui n’a pas de vie sexuelle
avant 17-18 ans, que les fiancés qui ne cohabitent pas avant leur
mariage, font figure de focilles. Ces normes sont d’autant plus
contraignantes qu’elles sont tacites, diffuses. Elles exercent parfois un
véritable terrorisme sur les consciences, et destabilisent les plus
convaincus.
«Bien sûr, que j’ai une vie sexuelle», disait un garçon de 16 ans…
avant d’ajouter, tout bas, en se détournant: «En fait, non, je n’en ai pas,
mais je suis obligé de dire cela, pour ne pas passer pour un débile!».
Progressivement, ces «normes» ont gagné le monde des adultes.
Autrefois, la morale des parents était souvent fondée sur la peur de
l’enfant: on ne laissait pas sortir ses filles de peur d’une grossesse
surprise. Aujourd’hui, on raisonne souvent dans la même optique: du
moment que la fille prend la pilule, rien à craindre, elle peut vivre ce
qu’elle veut (sans penser aux conséquences: cancer, impossibilité
d’avoir des enfants dans le mariage, troubles psychologiques etc.).
Heureusement, il existe encore des parents, et des jeunes, qui
savent que la relation sexualle n’es pas un acte banal, mais un acte
profondément engageant, même si l’enfant est évité.
Assez de souffrir et de faire souffrir!
Famille Chrétienne n° 1192 du 16 novembre 2000

exploit (m) = action mémorable


demeuré, –ée (adj. et n.) = attardé (e); qui n’a pas une intelligence très
développée
impatience (f.) = manque de patience; incapacité à se contraindre ou
à attendre
piaffer d’impatience = s’agiter, trépigner sous l’effet de l’impatience
182
(les) aléas (m., pl.) = risque d’incidents défavorables, d’inconvénients
se dérober = éviter d’affronter qqch, s’y soustraire
rassurer = rendre la confiance à qqn; rassurer la tranquilité à qqn,
dissiper ses craintes
fétu (m.) = brin de paille
rampant, –e (adj.) = bassement soumis à un pouvoir (ici: de la mode)
laisser-aller (m.) = négligence dans la tenue, manières ou mœurs
enrichissant, –e (adj.) = qui enrichit l’esprit
épanouissant, –e (adj.) = métier, activité qui s’épanouit
faire figure de focilles = (ici: être fort démodé)
contraignant, –e (adj.) = qui contraint, qui astreint à qqch de pénible
clignotant, –e (adj.) = qui clignote

ƒ De quoi traite l’article? C’est la réponse sage avisée à la question


d’une adolescente. Quelle est cette question?
ƒ Commentez le titre de l’article.
ƒ Quels sont les trois paragraphes qui répondent directement à la
question?
ƒ Indiquez-en les indices (pronoms, verbes, etc.)
ƒ Donnez une explication détaillée de chacun de ces trois paragraphes.
ƒ Qu’est-ce qui exerce un véritable terrorisme sur la conseience des
jeunes?
ƒ Qu’est-ce que vous savez sur la vertu de la chasteté qui est la
première des vertus des jeunes?
ƒ Auquel des dix commandements correspond-elle?
ƒ Faites une conclusion à ce que vous venez de lire et de discuter.
ƒ Lisez le texte supplémentaire «En France, un million d’enfants
vivent sous le seuil de la pauvrete» (Cahier, p. 211).

Activités
La première lecture d’un texte ne doit pas être passive; elle doit vous
aider a répondre aux questions suivantes:
• Savez-vous quelque chose sur l’auteur, sur son époque, sur
l’oeuvre lue ?
183
• De quel genre de texte s’agit-il:
− littéraire
− scientifique
− philosophique
− hagiographique
− critique d’art
− article de presse ...
• Quel est le thème principal du texte ? Correspond-il au titre ?
• Quel est le but de l’auteur ?
− d’exposer des faits, des événements
− d’analyser des faits
− de juger
− de critiquer
− de séduire
− de persuader...
• Quel est le ton du texte ?
− comique
− tragique
− ironoque
− polémique
− neutre...

I. Trouvez des réponses pour ces questions à partir du premier texte.

II. Faites entrer chacune des expressions suivantes dans des phrases:
avoir soif du sang, être saisi(e) d’effroi, être un confesseur intrépide,
demander la grâce de quelqu’un, donner le salut à, tirer quelqu’un de
l’embarras, couper le fil des jours de quelqu’un, rendre son (dernier)
souffle, quitter la terre, suivre quelqu’un dans les éternelles demeures.

III. Lisez attentivement la III-ième phrase. Quelle vertu de la jeune fille


est présentée ici ? Argumentez votre réponse. Cherchez ensuite les deux
comparaisons qui la concernent. Qu’est-ce qu’elle montrent ?

184
IV. Quelle est la vertu qui se détache des paroles du jeune homme:
– Il y a plus longtemps que je suis chrétien, je pourrais mieux supporter
la douleur.
Pourquoi un chrétien est-il plus résistant à la douleur ?
Détaillez votre réponse.

V. Commentez le fragment désignant le moment compris entre le


II-ième signal de la trompette. De quelles vertus de ces deux jeunes
amoureux parle-t-il ?
Faites leur portrait moral et physique en vous appuyant sur le texte.

VI. Présentez en quelques lignes (avec des arguments du texte) l’amour


de ces deux jeunnes gens (n’oubliez pas le côté « éternité »).

VII. Cherchez le contexte pertinent pour chaque lecture (sens) du verbe


rendre:

a) s’en apercevoir 1. La caissière rend la monnaie.


b) aller 2. Le soleil rend l’enfant gai et vif.
c) capituler 3. Sur le bateau, Louis avait envie de rendre.
d) mourir 4. Les fraises ont bien rendu son dernier souffle.
e) raporter 5. La jeune fille a rendu son dernier souffle.
f) vomir 6. Elle mange trop, elle va se rendre malade.
g) faire devenir 7. Il a rendu compte à son directeur de la réunion
d’hier.
h) nuire à la santé 8. Elle doit se rendre à Paris.
i) produire 9. Je n’ai pas à te rendre des comptes.
j) restituer 10. Il se rend compte qu’il s’est trompé.
l) explique 11. Le régiment ennemi s’est rendu.
m) traduire 12. Le traducteur a mal rendu ce passage.

Traduisez le texte « Violenţa pe micul ecran » (p. 346).

185
Exprimer une opinion personnelle
On peut l’énoncer directement:
Cet endroit me plaît beaucoup.
Ce livre est passionnant.
Pour renforcer son opinion, on peut se servir des expressions,
telles: «je pense que…, je trouve que…, je crois que…, j’ai l’impression
que…, à mon avis…, d’après moi…, selon moi…»:
Je pense que ce n’est pas la meilleure solution.
J’ai l’impression qu’il va pleuvoir.
Lorsque ces verbes sont employés avec la négation, ils peuvent
être suivis du subjonctif:
Je crois qu’il va pleuvoir
mais
Je ne crois pas qu’il pleuve.
Donner des arguments
J’aime beaucoup cet élève: il est très intelligent. Nuancer son
opinion:
– par une opposition: il est intelligent, mais paresseux.
– en la soumettant à une condition: c’est une excellente idée, à
condition que tout le monde soit d’accord.
– en émétant une restriction: c’est une région magnifique, même
s’il pleut souvent.

™ Dites le contraire:
Cet appartement est très ensolleillé. J’habite dans un quartier très
calme. Ne va pas voir ce film, c’est complètement nul. Il est fabuleux
ce spectacle. C’est une invention fantastique. C’est une histoire
incroyable. Je crois que ce garçon est tout à fait incompétent. A mon
avis, ce projet est absolument sans intérêt.

Histoires drôles et mots d’esprit

Le Coran: «La femme? Un chameau que Dieu nous donne pour traveser
le désert de la vie».

186
Ronsard comparait les femmes à des roses, qui se fanent, daccord,
mais des roses tout de même.
A cette comparaison Jules Levy apporte, lui, cette modification
orthographique: «Femme: rose qui prend parfois deux «s».

Barbey d’Aurevilly se plaisait à dire que toutes les femmes étaient des
femmes descendues du ciel pour le bonheur des hommes.
Une femme au nez camus demanda à l’écrivain:
– Regardez mon nez et osez me dire, à moi aussi, que je suis un ange!
– Oui, je l’ose. Vous êtes un ange, madame, mais tombé des cieux sur
le nez.

Un conseil pour toutes les femmes:


«Sois charmante et tais-toi!» (Beaudelaire).
Le silence est la seule chose en or que les femmes détestent.

ƒ Que dit-on dans le Coran?


ƒ Pourquoi?
ƒ Quelle signification acquiert le mot rose s’il prend deux «s»?
ƒ Prouvez que l’écrivain Barbey d’Aurevilly a trouvé une réponse
spirituelle.
ƒ Avez-vous jamais connu des femmes taciturnes?

187
UNITÉ 2

Texte I
Jubilé des familles: 14-15 octobre 2000
La famille, un grand don de Dieu
Homélie pronocée par Jean-Paul II lors de la célèbration
eucharistique place Saint-Pierre, le dimanche 15 octobre 2000.
«Que nous bénisse le Seigneur, source de vie!»
Très chers frères et sœurs, l’invocation que nous avons répétée
dans le Psaume responsorial synthétise bien la prière quotidienne de
chaque famille chrétienne et, aujourd’hui, en cette célébration
eucharistique jubilaire, elle exprime de façon efficace le sens de notre
rencontre.
Vous vous êtes réunis ici non seulement en tant que personnes,
mais aussi en tant que familles. Vous êtes venus à Rome de toutes les
parties du monde, en apportant avec vous la profonde conviction que
la famille est un grand don de Dieu, un don originel, marqué par sa
bénédiction.
Il en est en effet ainsi. Dès l’aube de la Création, le regard
bénissant de Dieu se posa sur la famille. Dieu créa l’homme et la
femme à son image, et il leur donna une tâche spécifique pour le
développement de la famille humaine: «Soyez féconds, multipliez-
vous, remplissez la Terre» (Gn 1, 28).
Très chères familles, votre Jubilé est un chant de louange pour
cette bénédiction originelle. Elle s’est posée sur vous, époux chrétiens,
lorsque, en célébrant votre mariage, vous vous êtes jurés un amour
éternel devant Dieu. Aujourd’hui la recevrons les huits couples venus
de diverses parties du monde pour célébrer leur mariage dans le cadre
solennel de ce rite jubilaire.
Oui, que vous bénisse le Seigneur, source de la vie!
Ouvrez-vous au flux toujours nouveau de cette bénédiction. Elle
contient en elle une force créatrice, régénératrice, capable d’éliminer
toute lassitude et d’assurer une fraîcheur éternelle à votre don…
188
Accueillez donc avec confiance la grâce jubilaire, qui est
abondamment répandue dans cette Eucharistie. Accueillez-la en
prenant comme modèle la famille de Nazareth qui, bien qu’elle ait été
appelée à une mission incomparable, suivit le même chemin que vous,
entre les joies et les douleurs, entre la prière et le travail, entre les
espoirs et les épreuves angoissantes, toujours enracinée dans l’adhésion
à la volonté de Dieu.
Que vos familles soient toujours d’avantage de véritables «églises
domestiques», d’où s’élève chaque jour une louange à Dieu et rayonne
sur la société un flux d’amour bénéfique et régénérant…
L’être humain n’est pas fait pour la solitude, il possède en lui une
vocation à la communion, à la relation, enracinée dans sa nature
spirituelle elle-même. En vertu de cette vocation, il croît dans la mesure
où il entre en relation avec les autres, en se retrouvant pleinement «dans
le don sincère de soi».
Les rapports purement fonctionnels ne suffisent pas à l’être
humain. Il a besoin de rapports interpersonnels riches d’intériorité, de
gratuité, d’obligation. Parmi ceux-ci, celui qui se déroule dans la famille
est fondamental: dans les relations entre conjoints, ainsi qu’entre ces
derniers et les enfants. Tout le vaste réseau des relations humaines naît
et se régénère sans cesse à partir de cette relation à travers laquelle un
homme et une femme se reconnaissent faits l’un pour l’autre, et
décident d’unir leur existence dans un unique projet de vie.
«Que nous bénisse le Seigneur, source de la vie!»
Puisse ce Jubilé des familles constituer, pour vous tous qui le
vivez, un grand moment de grâce. Qu’il constitue également pour la
société une invitation à réfléchir sur la signification et la valeur de ce
grand don qu’est la famille, construite selon le cœur de Dieu.
La famille porte la société
«Ces deux réalités ne sont pas dissociables et indépendantes, elles
se nourissent l’une de l’autre. La société cherche à réaliser son unité,
mais c’est dans le «nous» familial qu’elle l’atteint au plus haut degré.
La société d’elle-même ne peut rassembler que des êtres déjà existants.
La famille, elle, offre une unité qui est une source, une source sans
cesse jaillissante d’êtres nouveaux. C’est dans le mystère de la
génération qu’apparaît le mystère de l’unité humaine. Si la société doit
189
garantir la famille, c’est la famille qui perpétue la société: la famille
porte la société encore plus que la société ne porte la famille»…
La peur de l’enfant
«Paradoxalement, c’est dans les pays les plus développés que
mettre des enfants au monde est devenu un choix fait avec grande
perplexité, bien au-delà de la prudence légitimement requise par une
procréation responsable. On dirait parfois que les enfants sont perçus
comme une menace plus que comme un don»…
La venue des enfants, nous dit Zacharie, est une libération, une
rédemption: «Il a fait se lever une force qui nous sauve, salut qui nous
délivre de nos adversaires, des mains de tous nos ennemis».
Rendons grâce à Dieu que nos enfants nous sortent de nos péchés.
Force qui nous sauve, l’enfant est véritablement une libération
de notre égoïsme. Et que fait cet enfant? Il montre à ses parents leur
vocation de serviteurs”…
«Engageons-nous, très chers, de toutes nos forces, à défendre la
valeur de la famille et le respect de la vie humaine, dès la conception.
A vous, chères mamans, qui portez en vous un instinct incoercible
pour la défense de la vie, j’adresse de tout mon coeur cet appel: Soyez
toujours source de vie, jamais de mort !
Je vous dis à vous ensemble, papas et mamans: Vous êtes
appelés à la très haute mission de coopérer avec le Créateur dans la
transmission et le renouvelement de la vie. N’ayez pas peur de la vie!
Proclamez ensemble la valeur de la vie. Sans ces valeurs, il n’y a pas
de futur digne de l’homme!».
Famille Chrétienne, n°1189 du 26 octobre 2000

Eucharistie (f.) = (gr. eukharistia) action de grâce


homélie (f.) = a) sacrement institué par Jésus-Christ lors de la Cène
qui actualise le mystère de sa mort et de sa Résurrection;
b) instruction familière sur l’Evangile au cours de l’office (messe);
psaume (m.) =air joué sur le psaltérion; chant constitué d’une suite
variable de versets
conviction (f.) = sentiment de qqn qui croit fermement en ce qu’il
pense, dit ou fait
bénédiction (f.) = prière, cérémonie par laquelle un religieux bénit qqn
ou qqch
190
aube (f.) = première lumière du jour; (ici) au commencement de l’humanité
louange (f.) = action de louer qqn; (pl.) paroles par lesquelles on fait
l’éloge de qqn, de qqch
grâce (f.) = (ici) don surnaturel que Dieu accorde en vue du salut
gratuité (f.) = caractère de ce qui est gratuit, qui ne coûte rien
rendre grâce à qqn = le remercier
incoercible (adj.) = qu’on ne peut réprimer, contenir (rire incoercible)

Plusieurs sens
porter = (ici) soutenir
– produire (arbre qui porte de bons fruits);
– déplacer d’un endroit à l’autre (porter un livre à la bibliothèque);
– avoir pour objet, se rapporter à qqch (leur divergence porte sur un détail);
– porter un sentiment à qqn (elle lui porte une estime profonde);
– avoir sur soi (porter un habit, des lunettes);
– tenir une partie du corps d’une certaine manière (porter la tête haute);
– diriger, mouvoir vers qqn ou qqch (porter ses regards sur).
défense (f.) = (ici) protection
– interdiction de faire qqch (défense de fumer)
– dent longue, pointue, dépassant de la bouche de certains mammifères
(éléphant, morse, sanglier);

ƒ Quand et par qui a été prononcée cette homélie? A quelle occasion?


ƒ Où a eu lieu la célébration du jubilé des familles?
ƒ Comment est considérée la famille par le pape Jean-Paul II?
ƒ Quelle a été la bénédiction originelle de la famille ?
ƒ Pour quoi est-il crée, l’être humain?
ƒ Qu’est-ce qu’il possède en lui? De quels rapports a-t-il besoin?
ƒ Expliquez le rôle de la famille et de la société.
ƒ Comment la famille porte-t-elle la société?
ƒ Pourquoi dans les pays riches a-t-on peur de mettre au monde des
enfants ? Qu’est-ce que cela peut-il signifier? Commodité? Vogue?
Influence des formes perverses de conviviaslités ?
ƒ Que signifie, en fait, la venue des enfants?
ƒ De quoi nous libèrent-ils?
ƒ A quel engagement, le pape, appelle-t-il les hommes et le femmes?
ƒ Exposez plus en détail ce dernier passage («La peur de l’enfant»).
191
Texte II
L’Etat et la famille

La famille a longtemps été le bien aimé de la politique française.


Face à une France qui vieillisait et se dépeuplait, l’Etat à mis en place
une politique volontariste, d’où une nette augmenation de naissances:
c’est ce qu’on a appelé le «baby boom”: en 2001 la France a été
championne d’Europe des bébés.
Cette politique a d’abord un aspect financier: les allocations
familiales sont une aide directe de l’Etat à partir du deuxième enfant.
L’Etat accorde également des réductions d’impôts importantes pour
les couples avec enfants. Ces familles peuvent aussi bénéficier de
réductions dans les transports en commun ou pour des activités
culturelles. Elles ont accès aux bourses d’études pour les enfants si
leurs salaires sont insuffisants.
Sur le plan social l’Etat a souhaité que les maternités ne soient
pas un handicap professionnel pour les femmes: elles ne perdent ni
leur salaire ni leur emploi pendant leur congé de maternité de six
mois. A partir du deuxième enfant, elles peuvent bénéficier d’un
congé parental d’un an, rémunéré, pour élever leurs enfants Elever un
enfant étant un métier, les femmes qui ont élevé trois enfants et qui
n’ont pas pu avoir une activité professionnelle autre ont droit à une
retraite. Dans le cadre de l’égalité hommes-femmes, les hommes
peuvent aussi bénéficier d’un congé de paternité de deux semaines.
Les communes qui veulent faciliter la vie des couples avec
enfants ont mis en place des crèches qui accueuillent les enfants toute
la journée. L’accueil à l’école maternelle est aussi une manière de
concilier vie professionnelle et vie familiale.
Enfin, la vie familiale a ses symboles: la fête des Mères et la fête
des Pères, et bien sûr la fête de Noël qui est la fête de tous les enfants.
La famille française est une famille chrétienne: 75% des Français
se disent catholiques. Ils se marient à l’église et baptisent leurs enfants.
Les autres croyants de la France sont des protestants (800000), des
mosaïques (600000), des musulmans (4000 000), des bouddhistes et
autres croyances des habitants de ses anciennes colonies.
192
bien-aimé (m.) = très aimé, chéri
augmentation (f.) = quantité, somme qui vient s’ajouter à une autre
aide (f.) = soutien matériel; allocation, prestation assurée aux familles
nombreuses
souhaiter = désirer l’accomplissement de qqch
handicap (m.) = (ici) obstacle
métier (m.) = (lat. ministerium, service) activité dont on tire des moyens
d’existence
retraite (f.) = prestation sociale servie à qqn qui a pris sa retraite
homme (m.) = (ici) père, époux
accueillir (de accueil) = recevoir, garder les enfants (crèches, maternelles).

ƒ Détaillez les affirmations:


La famille contemporaine se constitue hors du mariage.
La famille est un groupe de personnes ayant plaisir de vivre ensemble.
Le bonheur du couple est plus important que celui de la famille.
Le bonheur de la famille est le père et la mère mariés pour la vie
avec plusieurs enfants.
ƒ C’est quoi une famille ?
ƒ Qu’est-ce qu’elle représente pour vous?
ƒ Dites votre avis sur les informations véhiculées par les médias dans
le but de justifier les formes anormales de convivialité (homosexualité,
lesbianisme, PACS – pacte civil de solidarité, etc.).
ƒ Lisez le texte «Le coupe médical et la vie» (Cahier, p. 214).

Optique
…Le nombre de divorces augmente moins rapidement aujourd’hui.
On se marie après une période de vie informelle, quand on est sûr de
vouloir s’engager pour la vie. Il est vrai, toutefois que l’on continue à
divorcer malgré cet engagement que l’on avait souhaité. Celà montre
combien le coouple est travaillé par une contradiction centrale: on
veut le vivre profondément mais pas à n’importe quel prix. La valeur
déterminante, aujourd’hui, est l’individu. Le jour où il ne se sent plus
à l’aise dans son couple, son insatisfaction lui fait renvoyer au second
plan son engagement.
193
Que cela plaise ou non, il y a désormais dans le secret des cœurs
une attitude de consommateur, le partenaire conjugal peut, en partie,
être assimilé à un produit que l’on choisit.
On pourrait ajouter ici les dits d’un critique et analyste français :
«La société de consommation a engendré une morale à court terme où
l’on ne se soneie pas de savojz siune vie qui a perdu toute finalité
morale et humaine, vant encore d’être vécue, si la jole de vivre a encore
dans ce cas un sens».
Le Figaro, 13 mars 1997

ƒ Commentez le dicton : „Unde nu e dăruire nu e dăinuire”.

Infos
Catherine Vautrin, ministre délégué à la Cohésion sociale dénonce
le fléau de la violence conjugale. «En moyenne, une femme meurt
tous les quatre jours en France des suites de violences au sein du
couple», a rappelé C. Vautrin.
Lasse de «naviguer à vue», le ministre à demandé hier à la
Comission nationale contre les violences envers les femmes de mettre
en place un groupe d'évaluation censé «effectuer le suivi d'une cohorte
d'hommes violents» et fournir un minimum de données sur le fléau.
(Le Figaro, 22 mars 2006).

ƒ Qu’en pensez-vous: quelles sont les causes de la violence en famille ?

Activités
Structure d’un texte
L’organisation générale du texte est: introduction, développement
(contenu), conclusion. On introduit donc le lecteur dans un sujet ou un
problème, on fait ensuite le développement du thème (en apportant des
arguments) et on aboutit à une fermeture conclusive.
De ces trois parties, la II-ième est la plus développée, elle peut avoir
plusieurs parties (paragraphes). Ce sont des étapes du raisonnement de
l’auteur, du déroulement de sa pensée. Chacune de ces étapes est reliée
194
logiquement à ce qui la suit et à ce qui la précède (de manière évidente
ou implicite).
A l’intérieur du paragraphe, de même, toutes les phrases sont liées
entre elles selon une certaine logique. Généralement, la phrase du
début renferme une idée essentielle. Ensuite viennent les arguments
(exemples, citations, données statisques, etc.). La phrase finale constitue
un bilan, une conclusion. Si le paragraphe est plus étendu, il peut
contenir aussi des idées secondaires.
Bien sûr, les auteurs ont toute la liberté de faire l’exposé de leur idées.
Ils peuvent proposer d’aboud des exemples, et d’en dégager ensuite
l’idée essentielle. On de former, disons, un paragraphe uniquement
des questions, d’exemples, d’idées que toutes semblent importantes et
que seule la suite du texte peut éclaircir.

I. Présentez la structure générale du premier texte. Combien d’alinéas


a-t-il ? Quels sont ses sous-titres ? Expliquez-les.

II. De manière générale, chaque paragraphe renferme une idée


(essentielle ou accessoire). Faites ressoutir les idées de chaque
paragraphe du premier texte.

III. Commentez la phrase : « Que vos familles soient toujours davantage


de véritables « églises domestiques », d’où s’élève chaque jour une
louange à Dieu et rayonne sur la societé un flux d’amour bénéfique et
régénérant ».

IV. Trouvez des contextes appropriés pour chaque lecture des mots:
porter et défense (p. 191).

V. Complétez par des verbes du texte :


1. Que nous ... le Seigneur, source de vie !
2. Vous êtes ...à Rome de toutes les parties du monde.
3. Dieu ... l’homme et la femme à son image.
4. Les rapport purement fonctionnels ne ... pas à l’être humain.
5. Tout le vaste réseau des relations humaines... et...
6. Dans un mariage, l’homme et la femme ... faits l’un pour l’autre, et
décident d’...leur existence dans un unique projet de vie.
195
7. Si la sociéte doit ... la famille, c’est la famille qui .. la société.
8. Ce jubilé doit constituer pour la société une invitation à ... sur la
valeur de ce grand don qu’ ... la famille.
9. Il faut s’engager à .. la valeur de la famille et le respect de la vie
humaine dès la conception.
10. – Rendones grâce à Dieu que nos enfants nous ... de nos péchés.

VI. Remplacez tous les verbes de l’exercice V par des synonymes ou


des paraphrases. Exemple: bénir qqu demander à Dieu de le protéger.

VII. Faites un court exposé sur ce que signifie pour vous la famille.

Traduisez le texte «Împăraţia cerurilor şi Impărăţia softurilor»


(p. 346)

Donner un conseil
Pour donner un conseil, on peut utiliser:
L’impératif:
– Je suis épuisé…
– Va te reposer!
Le Conditionnel avec le verbe devoir:
– J’ai pris trois kilos en cette semaine…
– Tu devrais faire un régime.
«Si» + imparfait:
– Et si tu prenais quelques jours de vacances?
On peut s’impliquer dans le conseil donné et dire ce qu’on fera dans la
même situation:
– Je suis épuisé…
– Si j’étais toi, j’irais pour quelques jours à la montagne.
ou
– Moi, à ta place, j’irais pour quelques jours à la montagne.

™ Donnez des conseils à ces personnes qui ont des problèmes:


Marie a pris du poids. (Faire du sport)
Cet enfant a de mauvaise notes. (Travailler plus).
196
Lucie à mal à la tête. (Aller chez le médecin).
Hélène n’a pas d’argent. (Demander de l’argent à ses parents).

Histoires drôles et mots d’esprit

En fait de sentiments, ce que peut être évalué n’a pas de valeur.


(Chamfort).

L’amour, dit Plutarque, fait taire les autres passions: c’est le dictateur
devant qui tous les autres pouvoirs s’évanouissent.

On dit communément: «La plus belle femme du monde ne peut donner


que ce qu’elle a», ce qui est très faux: elle donne précisément ce qu’on
croit recevoir, puisque en ce genre de relations c’est l’imagination qui
fait le prix de ce qu’on reçoit. (Chamfort).

ƒ Faites un petit commentaire des deux premières citations.


ƒ Quel est, selon vous, le rôle de l’imagination dans l’amour?
ƒ Qu’en pensez-vous d’une affirmation de Chamfort sur l’amour de
son époque: «L’amour, tel qu’il existe dans la société, n’est que
l’échange de deux fantaisies et le contact de deux épidermes»?
ƒ Comment trouvez-vous l’amour dans la société actuelle?
ƒ Est-il devenu un sentiment plus profond?

197
UNITÉ 3

Texte I
Une éducation forte

[…] Dans la salle à manger, l’aréopage était au complet. Papa


occupait le centre. Notre mère tenait sa droite et le révérend fumait sa
pipe, à sa gauche. Au bas bout de la table était plantée, toute raide,
Mlle Lion. A l’autre, Alphonsine.
Papa étendit une main solennelle et commença à débiter sa leçon:
– Mes enfants, nous vous avons réunis pour vous faire connaître
nos décisions en ce qui concerne l’organisation et l’horaire de vos
études. La période d’installation est terminée. Nous exigeons maintenant
de l’ordre.
Il reprit son souffle, ce dont sa femme profita immédiatement
pour lancer à l’adresse de nos silences en retentissant:
– Et tâcher de vous taire!
– Vous vous leverez tous les matins à cinq heures, reprenait mon
père. Vous ferez aussitôt votre lit, vous vous laverez, puis vous vous
rendriez à la chapelle pour entendre la messe du père Trubel, que vous
servirez à tour de rôle. Après votre action de grâces, vous irez apprendre
vos leçons dans l’ex-chambre de ma sœur Gabrielle, transformée en
salle d’études, parce qu’elle est contiguë à celle du père, qui aura ainsi
toutes facilités pour vous surveiller. A huit heures vous déjeunerez…
– Après le petit déjeuner, une demi-heure de récréation…
– En silence! coupa Mme Reseau.
– Votre mère veut dire: sans trop de bruit, pour ne pas la
réveiller, soupira M. Reseau.
Vous reprendrez le travail à neuf heures. Récitations, cours,
devoirs, avec un quart d’heure d’entracte aux alentours de dix heures,
cela vous amènera jusqu’au déjeuner. Au premier son de la cloche,
vous allez vous laver les mains. Au second coup, vous entrez dans la
salle à manger.
– Nous vous accordons, après le déjeuner, une heure de récréation,
qui pourra être supprimée, par punition. Vous devrez obligatoirement
jouer dehors, sauf s’il pleut.
198
– Mais s’il fait froid? hasarda Mademoiselle.
– Rien de meilleur pour les aguerrir, rétorqua madame mère. Je suis
pour une éducation forte. Alphonsine est de mon avis, j’en suis sûre.
A tout hasard, la sourde et muette, reconnaissant son nom sur les
lèvres de sa patronne, fit un geste de dénégation.
– Vous voyez, elle ne veut pas non plus qu’on élève les enfants
dans les boîtes à coton.
Papa s’impatientait.
– Nous n’en finirons jamais, Paule, si tout le monde m’interrompt.
– Je disais donc…Qh ! oui, je disais que, sur le coup d’une heure
et demie vous reprendiez le collier. Goûter à quatre heures. Je laisse
au père Trubel le soin d’organiser votre emploi du temps avant et
après la tartine. A la cloche du souper, mêmes formalités au lavabo, je
vous prie. Le soir, en mangeant, nous ne parlerons que l’anglais. Il ne
sera répondu à aucune demande de pain ou de vin…
– D’eau, Jacques!
– … Il ne sera répondu à aucune demande si elle n’est pas
exprimée dans la langue de Disraeli, telle est la meilleure méthode pour
contraindre les enfants à s’intéresser aux langue étrangères. De mon
temps, l’abbé Faire, mon précepteur, avait imposé le latin. Je modernise
le procédé. Aussitôt après les grâces, prière du soir, en commun, à la
chapelle. Tout le monde doit être couché à neuf heures et demie.
– Notre mère continuait:
– Je dois ajouter aux décisions de votre père diverses dispositions
que je prends moi-même en tant que maîtresse de maison. En premier
lieu, je supprime les poêles dans vos chambres: je n’ai pas envie de
vous retrouver asphyxiés, un beau matin. Je supprime, également, les
oreillers: ils donnent le dos rond. Les édredons suiverons les oreillers.
Une couverture en été, deux en hivers suffisent largement. A table,
j’entends que personne ne parle sans être interrogé. Vous vous tiendriez
correctement, les coudes au corps, les mains posées de chaque côté de
votre assiette, la tête droite. Défense de vous appuyer au dossier de
votre chaise.
En ce qui concerne vos chambres, vous les entretiendrez
vous-mêmes. Je passerai l’inspection régulièrement, et gare à vous si
je trouve une toile d’araignée!
D’après Hervé Bazin, Vipère au poing
199
aréopage (m.) = assemblée de personnes choisies, particulièrement
compétantes, savantes;
être au complet = sans rien qui manque
révérend (m.) = titre d’honneur donné à un religieux
raid, – e (adj.) = sans souplesse, sans grâce
débiter = (péjor.) raconter, répandre
action de grâces = prière de remerciement après le repas
contiguë (adj.) = située à côté d’une autre; qui touche une autre
aguerrir = développer des résistances
rétorquer = répondre vivement; répliquer
(éducation) forte = qui recourt à la contrainte et à des mesures d’autorité
dénégation (f.) = action de nier, de dénier
reprendre le collier = se remettre au travail après une période de repos
contraindre = obliger qqn à faire qqch
édredon (m.) = duvet d’eider

Homonymes homographes. Poêle [pwal] :


– (m.) appareil de chauffage au bois, au charbon, au gaz ou au mazout;
– (f.) un ustansile de cuisine à long manche, en métal, peu profond,
pour frire.

ƒ Qui est le narrateur ? Qù se passe d’action ?


ƒ De quel événement s’agit-il notamment ?
ƒ Que veut dire l’expression «élever les enfants dans des boîtes à
coton» ?
ƒ Relisez le paragraphe 3 et trouvez le fait justifiant que Mme Rezeau
n’est pas exigeante envers elle même.
ƒ Relisez le paragraphe 4 et dites en quoi consiste la méthode de
M. Rezeau pour contraindre les enfants à s’intéresser aux langues
étrangères.
ƒ Relisez le paragraphe 5 et dites si Mme Rezeau est une mère
aimante. Faites attention à ces mots : « … et gare à vous si je trouve
une toile d’araignée !».
ƒ Reconstituez l’emploi du temps des enfants Rezeau.

200
Texte II
Famille Boussardel

Mme Boussardel adorait ses enfants, mais sans aveuglement,


sans faiblesse. Dure et exigeante envers elle-même, elle se montrait
telle avec les autres. Ses enfants disaient d’elle: «Maman est sévère».
Elle tenait en effet pour l’éducation ferme, estimant que acela trempe
le caractère et lui donne un moule excellent. Elle était pleine de
tendresse pour ses enfants, mais ne la leur exprimait que par son
dévouement, sa vigilance, ses vertus fortes; sa nature, tout intérieure,
la détournait des démonstrations de sensibilité. Quant à les comprendre,
elle les comprenait parfaitement; leurs dispositions se manifestaient
déjà, au moins celles des deux aînés.
Théodore, doué comme son père pour les exercices physiques ne
rêvait que chevaux et chasse; cet été-là, puisqu’il atteignait sept ans,
l’âge de raison, on venait de lui mettre aux mains une petite carabine
d’enfant et de lui apprendre à tirer.
Emma, au contraire, attentive, sédentaire montrait du goût pour la
conversation des grandes personnes et aussi de la malignité; son grand
plaisir était de prendre les autres en défaut; quand son frère ou l’un de
ses cousins faisait une bévue, renversait quelque chose sur la nappe, elle
éclatait de rire, enchantée de cette faute, enchantée de la souligner.
Les sentiments d’Amélie pour sa fille ne se trouvaient pas affectés
par ces défauts d’Emma qu’elle voyait mais que l’éducation, se disait-elle,
ne manquerait pas de faire disparaître. Madame Boussardel n’était pas
de ces mères qui n’aiment leurs enfants que parce qu’ils sont beaux, ou
doués, ou affectieux; elle aimait les siens pour une raison autrement
profonde et constante: parce qu’ils étaient ses enfants.
D’après Philippe Hériat, Famille Boussardel

sans aveuglement = avec lucidité


tremper (le caractère) = (ici) faire disparaître les trats négatifs
dévouement (m.) = disposition à servir
détourner = écarter qqn de ce qui l’occupe; éloigner, détacher
malignité (f.) = méchanceté meschine, tendance à faire le mal
201
prendre en défaut = surprendre qqn. en faisant une erreur
bévue (f.) = erreur grossière
défaut (m.) = manque, insuffisance de ce qu’on juge nécessaire, souhaitable

ƒ Mme Boussardel, pour quelle éducation tenait-elle?


ƒ En quoi consistait cette éducation?
ƒ Quels étaient les défauts d’Emma?
ƒ Est-ce que Mme Boussardel était une bonne mère?
ƒ Traduisez le paragraphe qui porte, selon vous, l’idée maîtresse du texte.
ƒ Madame Boussardel n’exprimait sa tendresse pour ses enfants que
par son dévouement. Avait-elle raison? Argumentez votre réponse.
ƒ Croyez-vous qu’il soit indispensable de comprendre les enfants
pour les éduquer?
ƒ Comparez les formes d’éducation de Mme Boussardel à celles des
parents Rezeau. Pour lesquelles tenez-vous ? Détaillez votre réponse.
ƒ Faites un parallèle entre les deux mères: Mme Reseau et Mme
Boussardel.
ƒ Développez le sujet: Rien n’est plus dangereux que le trop-plein de
l’amour maternel qui engendre un enfant égoïste.
ƒ Lisez le texte supplémentaire «Enfants exploités» (Cahier, p. 216).

Activités lexicales
Autres manières de dégager les idées essentielles et secondaires d’un texte.
Il faut regarder attentivement le titre, le chapeau, les intertitres. Le plus
souvent ils expriment les idées principales du texte directement ou par
l’intermédiaire de termes formellement (nominalisalion, adjectivation,
verbalisation) ou sémantiquement proches (synonymes, etc.).
Un autre procéde ce sont les questions pour repérer un fait, un événement:
Qui ? Quoi ? Où ? Quand ? Pourquoi ? Avec quelles conséquences etc.
A partir d’elles, il faut concentrer l’attention sur les mots « pleins »,
chargés d’information, éliminer les autres (mots imprécis, termes trop
généraux, mots-outils: conjonctions, prépositions, etc.).
Les mots « pleins » qui reviennent le plus souvent sont vraisemblablement
les mots clés du texte. Les mots « pleins » s’opposent aux mots
« creux » (vides), qui alourdissent la phrase sans apporter d’information,
comme le pléonasme, par exemple. C’est le fait d’exprimer plusieurs
fois la même chose: monter en haut, apllaudir des deux mains etc.
202
I. Revenez à la rubrique « Infos » de l’unité précédente. Essayez de
répondre aux questions ci-dessous par des mots de la rubrique. Quels
sont les deux mots « pleins » qui reviennent deux et trois fois dans le
texte ? Qu’est-ce qu’ils reflètent, l’idée ou le thème ?

II. Reformulez le contenu de la rubrique par vos propres mots.

III. Actualisez les homonymes poêle (actualiser = introduire dans un


contexte).

IV. Eliminez les mots « creux » des phrases ci-dessous; réécrivez-les


sons forme allégée:
1. S’il continue à agir ainsi, à tort et à travers, cela finira finalement
par faire des du tort à sa réputation.
2. Il ne comprenait rien et elle était très agacée car, comme tu le sais,
elle déteste devoir repéter deux foix la même chose.
3. Il m’a proposé de partir quelques jours à Vichy mais personnellement,
quant à moi, j’aurais préféré Lyon.

V. Traduisez les phrases avec la préposition « sans » :


1. – A table, j’entends que personne ne parle sans être interrogé.
2. Nombreux sont ceux qui séjournent en prison pour être entrés en
France sans autorisation.
3. Ce sont les plus démunis des prisonniers. Sans timbre, sans savon,
sans papier WC, parce que sans argent, quelquefois sans nom.
4. – Si tu ne veux pas m’accompagner, j’irai sans toi.
5. Entrez sans frapper.
6. Jean a rangé sa chambre sans qu’on le lui dise.
7. De parents copains qui paient sans juger, qui protègent sans brider,
pourquoi les quitter ?

VI. Quelle phrase du premier texte est liée plus directement au titre ?
Dans quel contexte a-t-elle été prononcée ? Détaillez-le.

VII. Comment élevez-vous (éleverais-vous) vos enfants ? (exposé


d’une quinzaine de lignes).

Traduisez le texte «Mâna chirurgului, şoapta Îngerului » (p. 348).


203
Dire à quelqu’un de faire quelque chose
On peut le demander d’une façon très polie:
− S’il vous plaît, est-ce que vous pourriez me prêter votre stylo?
− Pourriez-vous terminer ce travail pour ce soir? (emploi du
conditionnel, le vouvoiement).
− S’il te plaît, Paul, tu peux m’aider à résoudre ce problème?
(emploi du verbe pouvoir)
− Passe-moi ce livre, s’il te plaît! Dépêche-toi, tu vas être en retard
(du mode impératif).
De façon indirecte:
– Tu as vu l’heure? (= dépêche-toi!)
– J’ai une faim de loup (= allons manger) etc.

● Reformulez les phrases suivantes de façon très polie:


Aidez-moi! Ouvrez la fenêtre! Parlez doucement! Télépnonez-moi
avant 18 heure!
Attendez-moi! Dis-moi ce que ne va pas… Un kilo de riz!
Taisez-vous! Prête-moi dix mille lei, je n’ai plus un sou.

Parfois, on dit à quelqu’un de faire quelque chose en se servant du


subjonctif: Il faut qu’il aille chez le médecin. Il n’est pas indispensable
que vous dépensiez une fortune pour être belle.
Les verbes et les expressions les pus fréquentes qui demandent
l’emploi du subjonctif: les verbes de volonté, de sentiment (v. le cours
de grammaire); penser / croire à la forme négative; les expressions
impersonnelles: il est possible que; il est normal que; il faut que; il est
indispensable que etc.

™ Complétez les phrases suivantes en mettant les verbes entre


parenthèses au subjonctif:
Je ne pense pas qu’ils (venir) avant plusieurs jours. Je m’attends à ce
qu’il (se mettre) en colère quand il apprendra la nouvelle. Tu veux que
je te (rappeler) demain matin? Ecoute, Marie, si tu veux avoir de
meilleurs notes, il faut que tu (apprendre) mieux tes leçons. Nous
sommes très heureux que vous (faire) partie de notre équipe. J’aimerais
bien que tu me (répondre) assez vite. D’accord?

204
Histoires drôles et mots d’esprit

Henry IV, entiché de Mlle d’Entragues, lui demanda :


− Par où faut-il que je passe pour aller dans votre chambre ?
− Sire, par l’église.

Alliage
Maître Ransan, surnommé « l”avocat des oiseaux », se piquait de
littérature, de poésie et de bel esprit.
Un jour, sur le cours d’Etigny, ses familiers s’entretenaient du prochain
mariage de Mlle d’Engachies et de M. d’Ensuin.
− Il paraît qu’il est fort riche ?
− Oui, cousu d’or. Et sa fiancée, dit-on, lui apporte beaucoup d’argent.
− Mais alors, murmura l’avocat des oiseaux, ce n’est plus une alliance:
c’est un alliage!

Du mariage:
− Lui, il est fanatique du mariage. Il est vrai que le sien ne date que
de 15 jours.
− Oui, il est encore tout feu, tout femme.

ƒ Comment trouvez-vous la réponse de Mlle d’Entragues?


ƒ Quel sens du mot argent a mené le maître Ransan à l’idée l’alliage ?
ƒ Expliquez l’approchement entre le mot flamme (de l’expression
qu’on sous-entend) et le mot femme.

205
UNITÉ 4

Texte I
Les grandes vacances du petit Nicolas

L’année scolaire s’est terminée. Les livres et les cahiers sont


rangés. C’est aux vacances qu’il s’agit de penser maintenant.
Et chez Nicolas, le choix de l’endroit où l’on va passer ces
vacances n’est pas un problème, car…
C’est papa qui décide
[....] Tous les ans, c’est-à-dire le dernier et l’autre, parce
qu’avant c’est trop vieux et je ne me rappelle pas, Papa et Maman se
disputent beaucoup pour savoir où aller en vacances, et puis Maman
se met à pleurer et elle dit qu’elle va aller chez sa maman, et moi je
pleure aussi parce que j’aime bien Mémé, mais chez elle il n’y a pas
de plage, et à la fin on va où veut Maman et ce n’est pas chez Mémé.
Hier après le dîner, Papa nous a regardé, l’air fâché et il a dit:
– Écoutez-moi bien ! Cette année, je ne veux pas de discussions,
c’est moi qui décide ! Nous irons dans le Midi. J’ai l’adresse d’une villa
à louer à Plage-les-Pins. Trois pièces, eau courante, électricité. Je ne
veux rien savoir pour aller à l’hôtel et manger de la nourriture minable.
– Eh bien, mon chéri, a dit Maman, ça me paraît une très bonne
idée.
– Chic ! j’ai dit et je me suis mis à courir autour de la table parce
que quand on est content, c’est dur de rester assis.
Papa, il a ouvert des grands yeux, comme il fait quand il est
étonné, et il a dit: «Ah ? Bon».
Pendant que Maman débarrassait la table, Papa est allé chercher
son masque de pêche sous-marine dans le placard.
– Tu vas voir, Nicolas, m’a dit Papa, nous allons faire des parties
de pêche terribles, tous les deux.
Moi, ça m’a fait un peu peur, parce que je ne sais pas encore très
bien nager; si on me met bien sur l’eau je fais la planche, mais Papa m’a
dit de ne pas m’inquiéter, qu’il allait m’apprendre à nager et qu’il avait
206
été champion interrégional de nage libre quand il était plus jeune, et
qu’il pourrait encore battre des records s’il avait le temps de s’entraîner.
– Papa va m’apprendre à faire de la pêche sous-marine ! j’ai dit
à Maman quand elle est revenue de la cuisine.
– C’est très bien, mon chéri, m’a répondu Maman, bien qu’en
Méditerranée il paraît qu’il n’y a plus beaucoup de poissons. Il y a trop
de pêcheurs.
– C’est pas vrai ! a dit Papa; mais Maman lui a demandé de ne
pas la contredire devant le petit et que si elle disait ça, c’est parce
qu’elle l’avait lu dans un journal; et puis elle s’est mise à son tricot, un
tricot qu’elle a commencé ça fait des tas de jours.
– Mais alors, j’ai dit à Papa, on va voir l’air de deux guignols
sous l’eau, s’il n’y a pas de poissons !
Moi, j’ai demandé si l’Atlantique c’était loin de là où nous allions,
mais Papa m’a dit que si j’étudiais un peu mieux à l’école, je ne
poserais pas de questions comme ça et ce n’est pas très juste, parce qu’à
l’école on n’a pas de classes de pêche sous-marine; mais je n’ai rien dit,
j’ai vu que Papa n’avait pas trop envie de parler.
– Il faudra faire la liste des choses à emporter, a dit Maman.
– Ah ! non ! a crié Papa. Cette année, nous n’allons pas partir
déguisés en camion de déménagement. Des slips de bain, des shorts,
des vêtements simples, quelques lainages…
– Et puis des casseroles, la cafetière électrique, la couverture
rouge et un peu de vaisselle, a dit Maman.
Papa, il s’est levé d’un coup, tout fâché, il a ouvert la bouche,
mais il n’a pas pu parler, parce que Maman l’a fait à sa place.
– Tu sais bien, a dit Maman, ce que nous ont raconté les Blédurt
quand ils ont loué une villa l’année dernière. Pour toute vaisselle, il y
avait trois assiettes ébréchées et à la cuisine deux petites casseroles
dont une avait un trou au fond. Ils ont dû acheter sur place à prix d’or
ce dont ils avaient besoin.
– Blédurt ne sait pas se débrouiller, a dit Papa. Et il s’est rassis.
– Possible, a dit Maman, mais si tu veux une soupe de poisson,
je ne peux pas la faire dans une casserole trouée, même si on arrive à
se procurer du poisson.
Alors, moi je me suis mis à pleurer, parce que c’est vrai ça, c’est
pas drôle d’aller à une mer où il n’y a pas de poissons, alors que pas
207
loin il y a les Atlantiques où c’en est plein. Maman a laissé son tricot,
elle m’a pris dans ses bras et elle m’a dit qu’il ne fallait pas être triste
à cause des vilains poissons et que je serai bien content tous les matins
quand je verrai la mer de la fenêtre de ma jolie chambre.
– C’est-à-dire, a expliqué Papa, que la mer on ne la voit pas de
la villa. Mais elle n’est pas très loin, à deux kilomètres. C’est la
dernière villa qui restait à louer à Plage-les-Pins.
– Mais bien sûr, mon chéri, a dit Maman. Et puis elle m’a
embrassé et je suis allé jouer sur le tapis avec les deux billes que j’ai
gagnées à Eudes* à l’école.
– Et la plage, c’est des galets ? a demandé Maman.
– Non, madame ! Pas du tout ! a crié Papa tout content. C’est
une plage de sable ! De sable très fin ! On ne trouve pas un seul galet
sur cette plage !
– Tant mieux, a dit Maman; comme ça, Nicolas ne passera pas
son temps à faire ricocher des galets sur l’eau. Depuis que tu lui as
appris à faire ça, c’est une veritable passion chez lui.
Et moi j’ai recommencé à pleurer, parce que c’est vrai que c’est
chouette de faire ricocher des galets sur l’eau; j’arrive à les faire sauter
jusqu’à quatre fois, et ce n’est pas juste, à la fin, d’aller dans cette
vieille villa avec des casseroles trouées, loin de la mer, là où il n’y a ni
galets ni poissons.
– Je vais chez Mémé ! j’ai crié, et j’ai donné un coup de pied à
une des billes d’Eudes.
Maman m’a pris de nouveau dans ses bras et elle m’a dit de ne
pas pleurer, que Papa était celui qui avait le plus besoin de vacances
dans la famille et que même si c’était moche là où il voulait aller, il
fallait y aller en faisant semblant d’être contents.
– Mais, mais, mais…, a dit Papa.
– Moi je veux faire des ricochets ! j’ai crié.
– Tu en feras peut-être l’année prochaine, m’a dit Maman, si
Papa décide de nous emmener à Bains-les-Mers.
– Où ça ? a demandé Papa, qui est resté avec la bouche ouverte.
– A Bains-les-Mers, a dit Maman, en Bretagne, là où il y a
l’Atlantique, beaucoup de poissons et un gentil petit hôtel qui donne
sur une plage de sable et de galets.
– Moi je veux aller à Bains-les-Mers ! j’ai crié. Moi je veux aller
à Bains-les-Mers !
208
– Mais, mon chéri, a dit Maman, il faut être raisonnable, c’est
Papa qui décide.
Papa s’est passé la main sur la figure, il a poussé un gros soupir
et il a dit:
– Bon, ça va ! j’ai compris. Il s’appelle comment ton hôtel ?
– Beau-Rivage, mon chéri, a dit Maman.
Papa a dit que bon, qu’il allait écrire pour voir s’il restait encore
des chambres.
– Ce n’est pas la peine, mon chéri, a dit Maman, c’est déjà fait.
Nous avons la chambre 29, face à la mer, avec salle de bains.
Et Maman a demandé à Papa de ne pas bouger parce qu’elle
voulait voir si la longueur du pull-over qu’elle tricotait était bien. Il
paraît que les nuits en Bretagne sont un peu fraîches.
Sempé-Goscinny, Les vacances du petit Nicolas, Éd. Denoël
*
un de ses camarades de classe

minable (adj.) = d’une médiocrité, d’une pauvreté pitoyable (résultats


minables);
placard (m.) = assemblage de menuiserie occupant une encoignure
(placard à balais);
guignol (m.) = (de Ghignol, nom pr.) théâtre de marionnettes
déménagement (m.) = action de déménager des meubles
ébréché, –e (adj.) = qui a une brèche
galet (m.) = caillou poli et arrondi par l’action de la mer, des torrents
et des rivières
chouette (adj.) = sympathique, agréable
moche (adj.) = désagréable, pénible
homonymes homographes
louer = (lat. laudare) vanter les mérites ou les qualités de qqn ou qqch
louer = (lat. locare) donner à bail (cu contract de închiriere);

Plusieurs lectures du même mot. Embrasser:


a) prendre, serrer dans ses bras;
b) donner un, des baisers;

209
c) (fig.) s’engager dans une voie, une cause; adopter, choisir
(embrasser une carrière);
d) voir dans son ensemble (embrasser du regard);
e) contenir, renfermer dans son étendue; comprendre, englober
(roman qui embrasse un siècle d’histoire).
f) baigner, entourer;
g) aimer plusieurs personnes à la fois.

Antonymes
débarrasser la table – mettre le couvert

ƒ Relevez les phrases que la femme adresse à son mari. Le contredit-


elle ? Par quel mot commence-t-elle presque toujours ?
ƒ Soulignez toutes les indications concernant:
– les gestes et attitudes des personnages (Papa s’est levé tout à coup).
– le ton sur lequel ils parlent (il dit, il crie).
– les mimiques (il a ouvert de grands yeux).
ƒ L’intérêt du récit est moins de ce qui va se passer que dans
le comment va tout se passer. Il dévoile une stratégie très adroite.
Trouvez les détailes qui prouvent que la femme était sûre de
gagner. Quel rôle a joué l’enfant dans cette scène ? Commentez le
fragment : «Maman m’a pris de nouveau, dans ses bras ... en faisant
semblant d’être contents».

210
Texte II
L’autorité paternelle

Sans aucune hésitation possible, le partage de l’autorité entre les


deux parents: comment est-il concevable pour l’enfant que la mère
pardonne et excuse tout et que le père se montre infiniment plus
rigoureux? Il y a là une absence de logique que l’enfant, quel que soit
son âge, ressent très fortement.
Il est d’autre part assez choquant que le père s’expose seul à
susciter l’animosité de son enfant en le reprimandant, alors que la
mère apparaît comme un ange de douceur et la consolatrice.
Cette attitude différente de deux parents, est – à mon sens –
absolument anti-éducative et permicieuse pour l’enfant. Celui-ci
s’habitue très vite à jouer sur les différences de comportement et à
opposer les parents l’un à l’autre. Agir de la sorte, c’est méconnaître la
fragilité de la personnalité enfantine en voie de formation. L’enfant a
besoin de trouver en face de lui une autorité sur laquelle s’appuyer,
mais aussi à laquele s’opposer le cas échéant.
Un enfant doit s’opposer, c’est dans la nature même de son
développement. Certes, les conséquences ne sont pas toujours
agréables pour les parents! Mais personne ne peut soutenir que le
métier de parents soit de tout repos.
L’enfant, pour s’épanouir et progresser, a besoin de la liberté
d’explorer, de découvrir, de regarder, de toucher, de faire ses propres
expériences, en fonction de ses capacités.
Mais il n’a pas moins besoin de sentir que cette liberté a des
limites, qu’il y a des choses dangereuses, nuisibles. L’autorité des
parents est un facteur de sécurité. Naturellement, cette autorité doit
s’exercer avec descernement, et il ne faut pas confondre manquements
bénins aux règles instituées et faute plus grave. Avec un enfant déjà
grand, il suffit de rappeler avec calme, sérieux (de façon à ce que
l’enfant sente votre mécontentement) le fait incriminé. La colère est
mauvaise conseillère. Le sang-froid et le calme sont plus efficaces et
211
impressionnent davantage un enfant. De même, il n’est pas sûr qu’une
punition doive sanctionner l’attitude d’un enfant. Un explication
approfondie peut être préférable et suffisante. A vous, parents, de juger.

ƒ Expliquez comment vous comprenez le dicton: «La colère est


mauvaise conseillère».
ƒ Exprimez votre attitude envers les châtiments corporels. Argumentez
vos pour et contre.
ƒ Commentez la thèse de Pestalozzi: «Toute l’éducation ne vaudrait
pas un denier si elle devait faire perdre le courage et la gaîeté.»
ƒ Engagez une discussion sur le problème: Les parents, doivent-ils
considérer les enfants comme leurs égaux?
ƒ Lisez le texte supplémentaire «La fain: un fléau d’aujourd’hui »
(Cahier, p. 219).

Activités
Le narrateur
Dans un texte il est très important de savoir qui est le narrateur, qui
parle. Dans un texte scientifique, par exemple, le narrateur est totalment
absent du récit. Dans d’autres textes il intervient par moments (quand il
s’adresse au lecteur, par exemple) ou indirectement (par un jugement,
une appréciation).
Dans les romans et les récits à la première personne, la narrateur est
ouvertement et constamment présent, comme dans les deux derniers
textes « Une éducation forte » et « C’est papa qui décide » où ce sont
les enfants qui parlent. Le premier texte est une narration, à la première
vue, neutre (description d’un épisode de leur enfance), mais à une
lecture plus attentive on peut discerner des jugements, des attitudes
non-neutres (le manière de désigner leur mère, par exemple: papa et
« sa femme », « madame mère », etc.).

I. Cherchez dans le texte « C’est papa qui décide » les indices qui
attestent que le narrateur est un enfant.

II. Nominalisez le titre et faites un autre chapeau au texte lu.

III. Intitulez les paragraphes. Trouvez des intertitres.


212
IV. Faites correspondre chaque lecture du mot « embrasser » à son
contexte (p.210). Indiquez à la fin de chaque phrase la lettre dèsignant
le sens. Par exemple: – Et puis maman m’a embrassé et je suis allé jouer
sur le tapis... 1. Le roman embrasse un siècle d’histoire. 2. Mon frère
veut embrasser la carrière de médecin. 3. L’océan embrasse toute cette
terre. 4. Qui trop embrasse, mal étreint. 5. Elle embrassa sa mère avec
effusion. 6. Du haut de la colline, il embrassa du regard toute la vallée.
Traduisez les phrases.

V. Mettez en roumain les phrases construites avec la préposition


« entre »:
1. Son bureau se trouve entre la cheminée et la bibliothèque.
2. Une dispute apparaît entre les parents de Nicolas, chaque fois qu’il
faut aller en vacances.
3. Nous arriverons entre trois et quatre heures.
4. Il y a une grande ressemblance entre ces deux frères.
5. J’hésite entre un croissant et une brioche.
6. Et qui d’entre vous peut, par son inquiétude, prolonger tant soit peu
son existence?

VI. Remplacez les mots soulignés par des synonymes:


1. A l’hôtel on sert une nourriture minable.
2. Quand on est content c’est dur pour un enfant de rester assis.
3. Ça me fait un peu peur.
4. Et puis elle s’est mise à sont tricot, un tricot qu’elle a commencé ça
fait des tas de jours.
5. C’est une véritable passion chez lui.
6. C’est chouette de faire ricocher des galets sur l’eau.
7. Il a paussé un grand soupir et il a dit: « Bon, ça va! J’ai compris ».
8. Ce n’est pas la peine, mon chéri, c’est déjà fait.

VII. Dites (en quelques lignes) comment procédez/procéderiez-vous


pour obtenir de votre époux-se ce que vous voulez?

Traduisez le texte « Drogurile » (p. 349).

213
Faire une proposition (schema possible)
1. S’informer avant de proposer:
– Tu as quelque chose de prévu ce week-end? – Vous êtes libre
jeudi soir?
2. Evoquer l’objet de la proposition:
– J’organise une fête pour mon anniversaire…
3. Proposer:
avec le conditionnel
Tu n’auras pas envie de… + infinitif (faire du ski à Brasov)?
+ nom (un week-end à la mer?)
On pourrait… + infinitif (sortir ce soir).
Qu’est-ce que tu diras de… + infinitif ou + nom (d’une partie d’échecs?)
Ca te dirait de… + infinitif ou + nom (faire / une ballade dans la forêt?)
Tu n’aimerais pas… + infinitif ou + nom (faire un voyage à la campagne?)
Ca te plairait de … + infinitif ou + nom (rencontrer mes parents?)
Tu ne voudrais pas… + infinitif ou + nom (prendre un café?)
Tu ne voudrais pas que… + subjonctif (je vienne avec toi?)
Ca te ferait plaisir… + infinitif ou + nom (un bon film?)
Directement
Proposer + de + infinitif: Je vous propose de commencer la réunion.
On peut / je peux… + infinitif: Je peux vous faire visiter la ville.
Inviter + infinitif ou + nom: Je vous invite à mon mariage.
Emmener + lieu: Je vous emmène à votre foyer?
Tu veux que… + subjonctif: tu veux que je te présente à mes amis?
Avec «si»
Si tu veux… je peux… Si tu veux, je peux te faire à manger.
Si on + imparfait Si on prenait un apéritif?

™ Faites dix propositions à vos amis et à vos proches.

Histoires drôles et mots d’esprit

Monsieur…, vieux célibataire, disait plaisemment que le mariage est


un état trop parfait pour l’imperfection de l’homme. (Chamfort).

214
Georges Feydeau constatait avec bon sens: «Le mariage c’est l’art pour
deux personnes de vivre ensemble aussi heureuses qu’elles auraient
vécu chacune de leur côté».

Pierre Véron dans ses «Marionettes de Paris: Un mois avant le mariage,


il parle, elle écoute. Un mois après le mariage, elle parle, il écoute.
Dix ans après le mariage, ils parlent en même temps et les voisins
écoutent».

En amour, il suffit de se plaire par ses qualités aimables et par ses


agréments. Mais en mariage, pour être heureux, il faut s’aimer, ou du
moins, se convertir par ses défauts.
Simone Signoret (vedette de ciné) affirmait:
– Le secret du bonheur en amour, ce n’est pas d’être aveugle,
mais de savoir fermer les yeux quand il faut.

ƒ Commentez la première citation.


ƒ Qu’est-ce que c’est que le mariage, selon vous?
ƒ Etez-vous marié(e)?
ƒ Apportez des arguments en faveur de l’affirmation que le mariage
serait un art.
ƒ Comment les époux doivent-ils parler?
ƒ Faut-il être aveugle en amour?

215
UNITÉ 5

Texte I
Désiré

[...] Non, que je ne sois pas ingrat ! Nous allions à la dérive,


souvent dépourvus et désemparés; mais nous avions toujours de
grands projets, nous cultivions de beaux espoirs, et nos parents nous
aimaient. J’inventais , à ce sujet, chaque soir, des actions de grâce et
pensais avec douleur à Désiré. Son père, irrité de maintes mésavantures,
de maints échecs, affronts et faux pas, s’était avisé de chercher du
soulagement en battant son pluse jeuns fils. Oh ! non plus par caprice,
mais avec régularité, deux ou trois fois par semaine, dans une intimité
farouche, toutes portes closes et Mme Wasselin préalablement
refoulée sur le palier.
Désiré faisait souvent, pour rester muet, un effort courageux.
Parfois, il succombait aux larmes. Alors nous entendions tout. Papa se
levait, un peu pâle, sa moustache en hérisson. Il allait frapper à la
muraille ou même à la porte et criait d’une voix altérée: « Arrêtez tout
de suite, monsieur, ou je vais chercher la police. A moins que je ne
vous corrige de mes propres mains, monsieur ».
Désiré, le lendemain, me disait avec un sourire :
– Laurent, ce n’est rien du tout. Dis à ton père que ce n’est rien
du tout. Papa voulait s’amuser. Il ne m’a rien fait, je t’assure. Il a
seulement des ennuis. Il a dû reprendre un emploi, un emploi qui ne
lui plaît pas. Chez nous, il n’y a pas d’histoire du Havre, pas d’héritage,
rien, rien, que ce que gagne papa. Et il a bien du mal.
Si petit que je fusse alors, j’étais touché d’émotion: Désiré, battu,
méprisé, injurié chaque jour, adorait ce père horrible.
Lorsque son père me rencontrait dans l’escalier, il m’appelait
« jeune Eliacin », ce qui ne me faisait ni chaud, ni froid. En revanche,
il ne s’adressait au pauvre Désiré que sur le ton de la plus féroce
raillerie. Il l’appelait «enfant déchu »: « Vas me chercher du tabac,
enfant déchu… Remonte une bouteille de bière, enfant déchu… »
Et il ajoutait aussitôt des injures mystérieuses: «avorton…
dégénéré…phénomène…sous-produit …».
216
Madame Wasselin prenait alors la défense de l’enfant:
– C’est ton fils, s’exclamait-elle. C’est toi qui l’a fait, misérable.
Et on ne le croirait pas, car il est cent fois meilleur que toi.
– Je n’en rougis pas, j’en souffre. Il est idiot. Soit ! Ce sera ma
croix. Toute famille a son idiot… Et tout à coup, on entendait un fracas
de vaisselle ou de meuble. Désiré commençait de supplier et de gémir.
Papa nous disait à nous qui, le soir, travaillions sur nos devoirs:
– De telles vulgarités disparaîtrons quand les hommes seront
plus instruits. La cause de toute cette bassesse c’est l’ignorance. Donc,
travaillez, travaillez.
– Mais, papa, dit un jour mon frère aîné, M Wasselin n’est pas
un ignorant, je t’assure. Il est même très instruit. Il a son baccalauréat
et encore un autre diplôme.
Papa fit, de la tête, un mouvement mécontent et ne répondit rien.
Cette remarque l’offensait. Il était vraiment un homme du XIX siècle
qui n’a pas voulu douté du savoir souverain, de ce siècle qui a fait
la sourde oreille aux avertissements de Schopenhauer et s’est plu
tenacement à confondre science et sagesse. ..
Aux approches d’un jour de fête, des policiers ont entouré la
maison, et quelques hommes ont sonné à la porte des Wasselins. Ils
ont dit à la femme que son mari était en prison pour un vol de deux
mille francs. Ils comptaient les trouver dans la maison. Il ont mis la
demeure sens dessus-dessous et ils sont partis. La voisine criait comme
une tragédienne. Maman est allée l’aider à remettre de l’ordre. Elle est
revenue toute pâle:
– C’est triste à voir, dit-elle. Ils ont tout bouleversé, dans l’idée
de retrouver l’argent. Ça ne peut pas se raconter. Ils ont même
décroché les gravures et la suspension de la salle à manger. Pourquoi ?
on se le demande. Ils n’ont rien trouvé, cela va sans dire. Ces deux
malheureux mille francs, il a dû les laisser sur les champs de courses.
Ou quoi ? mon Dieu ! quoi donc ?
– Et Mme Wasselin ?
– Elle est à plaindre. Elle ne savait rien, c’est sûr. On l’a traité
comme une voleuse. Les grands enfants ne sont pas là. Le fils est un
garçon perdu. La fille ne vaut guère mieux. C’est une famille en cendres.
– Et Désiré ? fis-je à voix basse.
– Désiré pleure, derrière le lit. Ni sa mère, ni moi-même nous
n’avons pu le tirer de là. Pauvre Désiré !
217
Maman retourna chez les Wasselins et deux grandes heures
passèrent. De temps en temps, papa se levait et sortait respirer sur le
balcon. Il avait l’air irrité. Il ne disait pas un mot. Il tirait sur sa
moustache et regardait le ciel épais, sourcilleux, chargé de foudre.
Il était plus de six heures et l’après-midi se mourait quand nous
entendîmes sonner à la porte des Wasselin. Une voix lourde, lente, disait:
– Je veux voir Mme Wasselin.
C’était le propriétaire de notre immeuble qui était venu leur
demander de quitter la maison. Il ne voulait pas avoir affaire à la police
et aux voleurs. Mon père défendait la pauvre famille. Moi, je suis sorti
aussi sur le palier. Après le départ du patron, ma mère m’a dit, en
m’apercevant : «Qu’est-ce que tu fais ici ? Va voir ton pauvre Désiré!».
Le jour mourait. Le ciel était bas et noir. Je me glissai comme
une ombre dans le logement des Wasselin. Je préfère ne pas raconter
ce que je vis en pénétrant dans leur salle à manger…
Quand, au bout d’une petite heure, je repris connaissance, entre
les bras de ma mère, j’entendis que l’on disait, à voix basse autour de
moi: « C’est un grand malheur ! Quel malheur épouvantable ! ». Alors
l’esprit me revint et je revis, devant mes yeux, tel je le revois encore
en rêvant, les soirs d’orage, Désiré Wasselin, pendu par le cou, à
l’anneau de la suspension.
Non ! Pas un mot ! Pas un mot !…
Georges Duhamel, Chronique des Pasquier

ingrat, –e (adj.) = qui méconnaît les bienfaits reçus


dépourvu, –e (adj.) = qui ne possède pas qqch; privé, dénué
s’aviser = (ici) se mettre en tête l’idée de
soulagement (m.) = diminution d’une charge, d’une douleur physique
ou morale
farouche (adj.) = violent(e)
clos, –e (adj.) = fermé(e)
refoulé, –e (adj.) = (ici) chassé(e)
rester muet = se taire
succomber à = ne pas résister; céder à
altéré, –e (adj.) = dénaturé(e)
corriger qqn = infliger une correction à
avoir du mal à = éprouver de la difficulté à
cela ne me fait ni chaud ni froid = cela m’est indifférent
218
railler = tourner en ridicule; se moquer
déchu, –e (adj.) = qui a perdu son rang, sa réputation, sa dignité
prendre la défense de = protéger
supplier = demander avec insistance et humilité
faire sourde oreille = faire semblant de ne pas entendre
sens dessus dessous = grand désordre; grand trouble
se glisser = se faufiler , pénétrer discrètement
malheur (m.) = événement fâcheux, funeste
épouvantable (adj.) = qui est atroce, qui cause de la épouvante

ƒ Qui est le narrateur du récit?


ƒ Qu’est-ce qu’il faisait chaque soir?
ƒ Pourquoi? A qui pensait-il? Qui était Désiré?
ƒ Que faisait le père de cet enfant-là?
ƒ Que disait le garçon le lendemain?
ƒ Par quoi, le petit Pasquier, était-il touché?
ƒ Comment ce père horrible nommait-il son enfant?
ƒ Qui prenait la défense de l’enfant?
ƒ Comment expliquait M. Pasquier à ses enfants la cause d’une telle
bassesse?
ƒ Avait-il raison de confondre science et sagesse?
ƒ Qu’est-ce qu’ils ont fait, les policiers?
ƒ Qu’a-t-il commencé à faire, le garçon, après leur départ?
ƒ Où s’était-il blotti?
ƒ Pourquoi s’est-il pendu, le pauvre enfant?
ƒ Parce qu’il a vu l’anneau de la suspension libre?
ƒ Il pouvait bien jouir d’une telle situation où il n’allait plus être battu.
Il ne l’a pas fait dans le supplice et il l’a fait en liberté.
ƒ Quell en fut la cause?
ƒ Réfléchissez bien et argumentez votre réponse.

Optique
« …L’enfant qui est là exige notre service. Il n’y a pas de question à
se poser, cela s’impose aux parents. Leur vocation est de servir ».
(Jubilé de Famille, 15 octobre 2000).

ƒ Ce père, connaissait-il sa vocation ?

219
Texte II
Le Prince Antiochus Cantémir

Ce Prince provient d’une princière famille moldave qui a joué


un rôle considérable dans l’histoire de l’Europe orientale.
Il est né en 1708 à Constantinople pendant la période où son père
se trouvait otage à la cour du sultan turque. Son père est le célèbre
écrivain Démétruis Cantémir. Sa mère Cassandre est descendante d’une
famille régale bizantine – les Cantacouzins. Elle était une femme érudite
et une mère sensible qui s’occupait elle-même de l’éducation de ses six
enfants.
Après la défaite de l’armée moldo-russe en 1711 (dans la guerre
russo-turque), la famille régale est contrainte de quitter la patrie et de
s’établir en Russie. Peu de temps après, la mère est morte et le petit
prince Antiochus est privé de sa caresse à l’âge de quatre ans. Il fait
ses études en famille à l’aide de son père et de sa sœur aînée – la
princesse Marie. Il les continue un peu de temps à une école privée et
puis, jusqu'à l'entrée en qualité d’étudiant à l’Académie impériale, il
s’instruit tout seul.
Les académiciens étaient étonnés de ses vastes et excellentes
capacités et l’ont reçu dans leurs rangs dans l’espérance de l’avoir plus
tard à leur tête (comme chef). Mais les essais littéraires progressistes
du jeune savant déplaisent à la monarchie ce qui le met en lumière
défavorable à l’Académie.
Son œuvre de fond est constitué de ses neuf Satires. Les premiers
œuvres du Prince était des poésies d’amour qui dataient des années
1726-28 et qui se sont perdues.
A 23 ans il a été nommé ministre de Russie à Londres et à Paris.
Jusqu’à son départ pour Paris (en 1731) il écrivit quatre satires
qui n’ont pas été publiées en Russie que 18 ans plus tard.
Il avait une imagination féconde, un coup d’œil observateur, il a
su intéresser le lecteur par des couleurs locales et peindre avec tout le
charme de la vérité les moeurs et les préjujés de son temps. Il composa
sa première satire n’ayant pas encore 20 ans.
220
Homme d’une vaste culture, il ne comprenait pas l’attitude
dédaigneuse, même hostile, de ses contemporains envers les Beaux-Arts
et les Sciences. Sa première satire est intitulée: « A mon esprit contre
les ennemis de la science »:
« Esprit trop jeune, fruit de trop courtes études,
Tranquilise-toi, ne me force pas de prendre la plume.
Ne peut-on pas sans écrire de passer les jours qui s’envolent
Et faut-il être auteur pour acquérir de la gloire ?
Beaucoup de chemins faciles conduisent en ce siècle à l’honneur;
Les pieds hardis y marchent sans broncher.
Le plus glissant de tous est celui que nous ont ouvert les neuf
soeurs aux pieds nus.
Beaucoup y ont consumé leurs forces avant d’atteindre le but.
Il faut prodiguer la sueur et la fatigue.
Et après tant de travaux on vous fuit comme la peste, on vous
raille, on vous dédaigne.
Un savant toujours courbé sur sa table, les yeux écarquillés sur
ses livres,
N’acquerra jamais de somptueux palais ni de jardins ornés de
marbre.
Il n’ajoutera pas une brebis au troupeau paternel… ».

Les autres Satires le Prince les écrivit à l’étranger (en France).


Heureux de se trouver au centre de la civilisation, de la politesse et du
goût rafiné, il attira chez lui tous les hommes de Lettres qui ont honoré
les beaux jours du siècle de Louis XV.
Nouvel habitant d’une ville où les plaisirs les plus vifs et les plus
variés s’offrent avec toutes leurs séductions aux étrangers opulents,
l’ambassadeur conserva son goût pour l’étude. Son esprit flexible se
pliait aux conceptions algébriques comme aux productions gracieuses
de la poésie.
Le prince Cantémir était hautement apprécié à l’époque non
seulement comme diplomate et homme de lettres mais aissi comme
pégagogue. Les conceptions progressistes du jeune écrivain en ce
qui concerne les problèmes de l’éducation méritent une attention
à part. A ce thème l’auteur consacre la VII-ième Satire intitulée
«De l’éducation ».
221
Le Prince considère qu’il faut cultiver aux enfants de leur âge le
plus bas, l’amour pour le travail, la modestie, l’application, l’honnêteté,
l’amour pour les sciences, la justice, la fermeté, l’estime et l’amour
envers leurs parents, la fidélité et l’amour envers la patrie. Il a fustigé
les mœurs de la noblesse qui voyaient le but de leur vie dans
l’accumulation des richesses, des biens matériaux et ne s’occupaient
guère de l’éducation et de l’instruction de leurs enfants, qui voyaient
leur propre noblesse dans « leurs titres de noblesse ».
Cantémir considérait que l’éducation est un fait de grande
responsabilité face à la société et d’une grande importance pour l’Etat.
Il estimait que l’homme doit se faire nécessaire à la société. Il optait
pour l’instruction du peuple, pour l’augmentation de sa culture, pour
la création des écoles publiques.
Ces idées progressistes devançaient de beaucoup celles des
écrivains de son époque traitant de l’éducation (comme J.-J. Rousseau,
par exemple, qui prêchait une pédagogie romantique, une éducation
passive au sein de la nature).
On devrait être une personne d’une probité civique exceptionnelle,
un homme vraiment érudit et progressiste, dôté d’un œil de fin
observateur et d’un courage extraordinaire pour oser afficher de
visions pareilles au sein d’une noblesse (russe) aussi insensible à la
culture universelle, aux sciences et à l’instruction.
Il recommandait aux adultes de considérer l’enfant tout d’abord
comme une personnalité, de voir en lui premièrement l’homme, de
mettre en valeur et de tenir compte tout d’abord de ses particularités
individuelles et surtout de développer les particularités positives;
d’élever les enfants par l’exemple (des adultes), par des actions
concrètes et non seulement par des conseils, puisque l’exemple des
parents est le plus fort dans l’éducation.
Cf.: « Le premier fruit d”une bonne éducation
est de purger l’âme des passions corrompues :
c’est de la fixer inviolablement dans les principe
du Bien et de l’Honnête :
par là votre fils se rendra utile à la Patrie,
se fera aimé et recherché par tous les honnêtes gens.
Voilà l’unique but où toutes les sciences doivent viser,
où l’expérience doit conduire…
222
Inspirez donc de bonne heure la vertu à la jeunesse
en sorte qu’elle puisse jeuter de profondes racines;
cultivez ensuite l’esprit par les sciences utiles et agréables.
En rendant ainsi vos enfants propres à toutes les entreprises,
vous ferez un présent précieux à la Patrie…
L’exemple l’emporte sur toute autre instruction…
Les passions rencontrent de toutes parts
des occasions de se glisser dans l’âme:
tout ce qui environne un jeune homme contribue à former son
naturel.
La semence seule ne suffit pas pour produire de bons fruits:
il faut de plus qu’elle soit exposée à un air tempéré,
à l’abri de fortes gelées, des ardeurs d’un soleil brillant
et des vents impétieux;
il faut encore qu’elle soit jetée dans un terrain fertile…
et préparé par des pluies douces et modérées
sans quoi cette semence trompera l’attente du Laboureur…
Sylvie ne se fait aucun scrupule de paraître en public
avec une gorge ondoyante toute découverte;…
Sylvie n’est pas révêche; elle semble craindre de rébuter si
elle refuse:
Sylvie est le portrait au naturel de ce qu’était sa mère à son âge.
La première fleur de la pureté d’un Enfant se flétrit le plus
souvent
entre les mains des femmes qui l’élèvent…
Vous ne pouvez être homme de bien: tâchez au moins
que vos vices ne soient pas contagieux aux autres;
il serait sans doute plus beau d’éviter d’y tomber,
mais si vous n’en avez pas la force, cachez-les au moins à vos
enfants…
Vous ennuyerez en leur faisant sans cesse des leçons austères,
et vous étouferez en eux tout amour de la Gloire,
si vous les reprenez souvent en présence d’autrui.
Accordez-leur un temps convenable pour se délaisser.
Vous vous trompez si vous croyez les avancer en les poussant
trop vite.
Corrigez-les en particulier;
la douceur fera plus en une heure que la sévérité en un an.
Si vous contraignez trop un enfant, vous le rendrez trop timide.
223
Heureux qui fait encourager un jeune homme
par l’espérance de la Gloire.
L’exemple est ici d’un grand secours.
L’oeil plus prompt que l’oreille agira puissamment sur le cœur.
L’exemple l’emporte sur toute autre instruction.
Il apprend les bêtes à suivre leurs pères:
les aiglons s’accoutument de bonne heure à voler dans les airs…
Si l’écrevisse s’avisait de reprocher à ses petits qu’ils marchent
à reculons:
Allez droit vous-même, lui diront-ils, et nous vous suivrons… ».

« Cette satire contient tant de notions saines, humaines sur


l’éducation qu’elle mérite d’être écrite en lettres d’or », écrivait
V. Biélinski.*
De nos jours encore, elle n’a rien perdu de son actualité.
Quant à l’audace de la propagation de ses conceptons, on doit
supposer qu’il l’avait empruntée à son père qui, tout en étant vasal de
la Porte, osa unir ses armées à celles d’un chrétien pour libérer son
peuple du jug osmanlien. C’était un courage inouï pour son époque.
Le Prince a passé le reste de sa vie à l’étranger où il a été hautement
apprécié et souvent fréquenté par les hommes les plus progressistes de
l’époque: Maupertius, Montesquieu, l’abbé Gouasco, etc.
Le Prince caractérisé par Octavian Gouasco: «Il était d’une
complexion délicate; il avait une physionomie spirituelle et agréable,
quoiqu’il ne fusse pas beau. Il parlait russe, roumain, français, latin,
grecque et comprenait l’élin, l’espagnol, le slavon, l’anglais et adorait
l’italien » (1).
A. Cantémir a composé, sauf ses Satires, des odes, des fables, un
poème de la Pétréïde (non terminé) et traduit beaucoup d’ouvrages. Il
écrivit aussi la Symphonie (ou la Concordance) aux Psaumes du roi et
du prophète David.
On peut s’étonner que dans une carrière aussi bornée le Prince ait
pu se livrer à d’aussi grands travaux. Il avait surement, beaucoup
d’autres grands et odacieux desseins. Mais une mort prématurée l’avait
arraché à ses préoccupations, à sa famille et à ses amis.
Ce Prince si distingué par sa piété, son érudition, sa profonde
connaissance des hommes, succomba à ses longues souffrances,
à l’âge de 34 ans…

224
Cinq ans après, on publia à Londres une édition française de ses
Satires avec l’histoire de sa vie, et ce recueil eut l’année suivante une
seconde édition. On le rencontrait fréquemment dans les bibliothèques
publiques…
Ehrhard, M. Un ambassadeur de Russie à la cour de Louis XV:
le Prince Cantémir à Paris (1738-1744).
Paris, Les Belles Lettres, 1838.
*
critique et publiciste russe (1811-1848).

ƒ Sur qui porte le texte? Qui a été son père? Qui était sa mère?
ƒ Où et quand est-il né?
ƒ A quel âge a-t-il été privé de la caresse de sa mère?
ƒ A l’aide de qui a-t-il fait ses études? A-t-il fréquenté longtemps l’école?
ƒ Par quoi ont été frappé les académiciens russes?
ƒ A quel âge a-t-il été nommé ministre de Russie à Londres et à Paris?
ƒ A quel âge a-t-il composé sa première satire?
ƒ Qu’est-ce qu’il fustigeait dans ses vers?
ƒ Etait-il heureux de se trouver à la cour de Louis XV?
ƒ Ce Prince était hautement apprécié à l’époque non seulement comme
diplomate et homme de lettres, mais aussi comme pédagogue.
Quelles étaient ses conceptions sur l’éducation?
ƒ Etayez vos affirmations par des exemples et des phrases du texte.
Combien de langues parlait-il?
ƒ Qu’est-ce qu’il a composé encore sauf ses Satires? Avez-vous lu
quelque chose de ses oeuvres?
ƒ Lisez les textes supplémentaires «Les Français et le tabac» et
«Fumer c’est ringard» (Cahier, pp. 220-222).

Activité
Objectivité et subjectivité dans un texte
Beaucoup de textes (de presse, par exemple) prétendent à l’objectivité.
Ils pensent raporter un fait, décrire un comportement, donner une
information sans faire intervenir quelque jugement personnel.
Dans la réalité, l’objectivité est chose rare car il est difficile de
s’abstenir de tout jugement. Malgré lui, le journaliste laisse souvent
transparaître son opinion en ne citant pas ses références, en amputant
les déclarations de quelqu’un ou en ne les restituant pas dans leur
225
contexte ... Il y a mille manières de tomber dans la jubjectivité, à
commencer par les pièges de la langue: un simple adjectif de un
adverbe peuvent laisser passer un jugement de valeur.

I. Reportez-vous à la rubrique Infos de l’unité trois. Essayez de repérer


tous les indices de subjectivité (d’opinion personnelle du journaliste) du
minitexte « La punition collective est de retour à l’école ».

II. Trouvez la paraphrase (ou le synonyme) des noms suivants.


a) mésaventure (f.) 1. désagrément fâcheux; souci, problème
b) affront (m.) 2. ensemble cohérent de connaissances
c) faux-pas (m.) 3. qualité de qqn qui fait preuve d’un jugement
droit, sûr averti dans ses actions
d) ennui (m.) 4. luminaire suspendu au plafond
e) fracas (m.) 5. offense, injure
f) bassesse (f.) 6. manque d’instruction
g) ignorance (f.) 7.aventure désagréable, fâcheuse; déboires
h) science (f.) 8. manque d’élévation morale
i) sagesse (f.) 9. erreur, impair (gafă, stângăcie)
j) suspension (f.) 10. bruit violent de qqch qui se brise

III. Donnez un autre titre au texte « Désiré » et reformulez chaque


paragraphe en faisant ressortir les idées et les problèmes.

IV. Caractérisez le père et l’enfant par des mots du texte.

V. Dans le fragment présenté (tiré de la Satire VII), repérez des lignes


qui puissent correspondre à celles de l’extrait ci-dessous.
Antioh Kantemir, Satira a VII-a, Despre educaţie
… Cu ce obraz putea-vei pre fiul tău să-frunţi,
Când tu prin bune pilde nu-l povăţuieşti ?
Cănd el la tine vede fapte de ocară,
Şi nu găseşte-acele pre care i le lauzi ?
Un rac pre fiu defaimă că merge îndărăt,
Iar el răspunde : – Tată ! arată-mi cum să merg.
Nu poţi fi bun cum trebui, dar nu-ţi sminti copiii,
Mai bine ar fi, insă, să te fereşti de patimi
Sau, cel puţin, de ochiul prunciei să le-ascunzi…
226
VI. Remplacez la locution prépositive (complément de lieu) par son
antonyme:
1. Nous sommes allés nous promener au-delà de la forêt.
2. Le centre du bourg se trouvait derrière les maisons du port.
3. En bas de la piste de sky il a un chalet.
4. L’autobus s’arrêta cent mètres devant nous.
5. En contre-haut de la route il y a une petit maison.
6. L’enfant est passé par-dessous la clôture.
7. Les invités sont restés en haut.
8. Il a laissé ses bagages dehors.
9. Il faut enlever ces papiers de-dessous la table.

VII. Racontez votre enfance (en une quinzaine de lignes).

Traduisez le texte «Prima dragoste » (p. 350).

Savoir dire
Accepter Refuser
Lorsqu’on refuse ou accepte une proposition, différentes stratégies
peuvent être adoptées:
De façon neutre: De façon catégorique:
D’accord! Il n’en est pas question!
Entendu! Jamais!
Pourquoi pas! Ce n’est pas possible!
En exprimant votre contentement: De façon polie:
Avec plaisir! C’est très gentil de votre part,
C’est une bonne idée! mais c’est impossible.
Volontiers! Je suis désolé(e), mais je ne peux
pas venir…
En demandant des précisions: En ne disant ni oui ni non:
C’est possible. On se retrouve Je vais voir…
à quelle heure? Je vais réfléchir…
Volontiers! Vous voulez Ca demande réflexion…
que j’apporte le dessert? Je ne te promets rien…
En ajoutant une appréciation: En évoquant une excuse, un prétexte:
Pourquoi pas? Il paraît que c’est Non, en ce moment, j’ai trop de
un très bon film. travail…
227
C’est une excellente idée. Désolé, mais demain je dois me
J’ai besoin de me détendre. lever très tôt
Pas ce soir, je suis pris.
En montrant qu’on partage En différant
la même intention: sa réponse:
J’allais vous le proposer! On en reparle la semaine prochaine?
Les grandes esprits se rencontrent! Je ne sais pas si ça va être possible.
On se téléphone?

™ On vous invite chez des amis et on vous propose un plat que vous
n’aimez pas. Que dites vous?
a) Je suis désolé(e), mais en ce moment je suis en régime. Mais je vais
en prendre un tout petit peu, pour goûter.
b) Non merci, je déteste ça!
c) J’adore ça, mais je n’ai vraiment plus faim. Mais comme ça a l’air
très bon, j’en emporterais bien un petit peu à la maison.
d) Ca se mange, ça? On dirait de la nourriture pour chien!

Histoires drôles et mots d’esprit


On demanda à Marcel Jouhandeau, l’auteur des «Chroniques conjugales»
– Que faisiez-vous avant de vous marier?
– Avant, je faisais ce que je voulais.
Alexandre Breffort commandait à un chauffeur de taxi, à Paris:
– Rue des hommes mariés.
Comme le chauffeur ne comprenait pas, il lui expliqua avec un
profond soupir:
– On voit bien que vous êtes célibataire! Je vais rue des Martyrs!
On demandait à Mme de Staël si elle aurait aimé être un homme.
– Je suis heureuse de ne pas être un homme, car si cela était, je
serais obligée d’épouser une femme.

™ Argumentez que la réplique de Marcel Jouhandeau est équivalente à


la privation de sa liberté? Quelles raisons, selon vous, ont déterminé
Alexandre Breffort de faire ce rapprochement entre martyrs et hommes
mariés? Comment trouvez-vous la réponse de Mme de Staël?

228
UNITÉ 6
ECOLE ET FAMILLE
Texte I
Les débuts d’un professeur
[...] Durant toute l’année de l’agrégation on nous dispensa à peine, à
la Sorbonne, deux ou troix heures de pédagogie théorique. Nous couvrions
de nos cris la voix du professeur qui nous parlait des essais de jardinage
d’Emile chez Rousseau. Ensuite on nous à soumis au «stage». Dans un
lycée de Paris nous assistâmes, par paquets de cinq, a quelques classes
d’un professeur. Sous les regards sarcastiques des élèves nous admirions
son autoriré… et la fin de l’expérience nous devions nous-mêmes monter
à la chaire. Alors le professeur demerait assis sur le dernier banc pour
encadrer ses soldats et… au dernier moment contenir ses troupes…
Ce matin-là […] ils étaient quarante. Ja leur dictais un message
à l’adresse de leurs parents. Jusque-là un abîme séparait les parents
des élèves du professeur. La maison et la classe se draissaient face-à-face
comme les tours ennemies des Capulets et des Montaigus à Vérone.
Mais moi, j’ouvrais les bras à leurs parents en les invitant à venir me
parler tous les mercredis de quatre à six.
Ensuite je les chargeai d’une autre mission: je les priai de
m’envoyer chaque semaine en échange du carnet des notes méritées
par l’élève en classe, les notes méritées par leur enfant à la maison.
Santé, conduite, travail.
«Ce texte sera signé par vos parents et vous le rapporterez demain!».
J’attendais avec impatience le lendemain pour les réactions des
deux groupes. Je brulai d’envie de prendre immédiatement connaissance
de ce document. Mais comment occuper les élèves pendant ce temps?
«Je vous laisse dix minutes. Déclinez-moi par écrit: bos (le boeuf),
caro (la chair), iter (le chemin), vis (la force)…»
Et je me jetais sur les feuilles… Beaucoup me complimentaient:
«Bravo! Voilà enfin un professeur qui comprend ses devoirs!». Il y
avait d’autres: «Je trouve tout cela très beau, mais je n’aurai pas le
temps de remplir chaque jour le carnet». Enfin certains signaient sans
un mots. Ils étaient la majorité.
D’après P. Guth, Le naïf au 40 enfants
229
agrégation (f.) = concours auquel se présentent en France les candidats
au titre d’agrégé;
agrégé, –e (n. et adj.) = personne reçue à l’agrégation et pouvant de ce
fait exercer les fonctions de professeur titulaire en lycée ainsi que dans
certaines disciplines de l’enseignement supérieur;
dispenser = donner, accorder
chaire (f.) = (lat. cathedra) tribune, estrade d’où un professeur parle à
ses élèves;
encadrer = (ici) entourer, flanquer pour garder
contenir = (ici) empêcher de se répandre, de se manifester
charger de = confier une mission; (ici) donner un devoir
se jeter = (ici) se précipiter

ƒ Lisez le titre et la première proposition du texte ci-dessus et essayez


de déterminer le thème du récit.
ƒ Lisez le premier paragraphe et dites où se passe l’action et qui est
le personnage principal.
ƒ Est-ce qu’on prêtait beaucoup d’attention à la pédagogie théorique
à la Sorbonne?
ƒ Quelles étaient les relations entre le professeur et les parents des élèves?
ƒ Quelles méthodes a employé le stagiaire pour établir un contact
avec les parents de ses élèves?
ƒ Quelle était la réaction des parents?
ƒ Trouvez les propositions-clefs de chaque paragraphe? (généralement,
c’est la première proposition qui contient l’information-clé du
paragraphe; les propositions suivantes servent à la développer).
ƒ Trouvez les propositions détaillant l’idée maîtresse de chaque
paragraphe.
ƒ Commentez la phrase du texte: «La maison et la classe se dressaient
face-à-face comme les tours ennemies des Capulets et des Montaigus
à Vérone».
ƒ Etes-vous d’accord avec les méthodes appliquées par ce jeune
professeur? Pourriez-vous proposer quelque chose de plus efficace?
ƒ Imaginez une situation où certains parents de vos élèves ne
s’intéressent pas aux résultats de leurs études et ne fréquentent pas
les réunions de parents. Qu’est-ce que vous allez faire:
– téléphoner à la maison et les inviter à venir vous parler;
– visiter les logements des élèves;
– écrire un message à leur place de travail…
230
ƒ Développez le sujet „La liaison de l’école avec la famille”
ƒ Engagez une discussion sur le problème: Une bonne éducation – la
clé de l’avenir de nos enfants. Le rôle des parents y est aussi grand
que celui de l’école.

Remarques
Les réunions des parents et des professeurs doivent servir à
développer des liaisons constructives.
En matière d’éducation le premier contact entre parents et
professeur est essentiel: il doit être dépourvu de toute arrière-pensée,
de toute tension ou menace de conflit. Il ne faut pas convoquer les
parents au moment où quelque chose ne va pas, mais avant, tout au
début de l’année scolaire.
ƒ Avez-vous déjà de l’expérience dans le domaine ? Présentez-la.

Optique
«L’école laïque n’est pas l’école de l’athéisme. Si donc nous
persistons à défendre l’école publique, ce n’est pas pour qu’elle serait
l’école de l’athéisme ou de la libre pensée…».
«Sauver l’homme, le faire vivre, le développer». Tout humaniste
chrétien ou laïque, est d’accord avec de Gaulle sur ces formules…
Tenir ferme à ses convictions et accepter qu’autrui en ait d’autres,
c’est cela l’esprit laïque.
Toute cité devant d’abord se renouveler corps et âme, ses dirigeants
regarderaient comme leur prémière tâche la formation physique et
morale de ses futurs citoyens. L’homme moderne ne doit pas tomber
dans l’indifférence, l’inaction et la veulerie. Dans l’enseignement le
plus technique, une culture générale humaniste, ne doit être oubliée ni
négligée, non seulement pour prévenir les déformations professionnelles,
mais parce que, là où la formation du spécialiste divise, celle de
l’homme rapproche. Une instruction dispensée à la seule mesure des
valeurs intellectuelles et morales, plaçant chaque homme à sa vraie
place, pourrait bien résoudre la question sociale…”.
Jean Cotereau, Idéal laïque…concorde du monde,
Librairie Fischbacher, Paris, 1963.
ƒ Quelles sont vos idés là-dessus ?
ƒ Lisez les deux moitiérs du texte supplémentaire «La fabrique de
l’enfant post-moderne» (Cahier, p. 222).
231
Texte II
Regrets tardifs

[…] Je crois n’avoir commis dans toute ma carrière de professeur


qu’une faute grave, mais cette faute est un crime, une espèce de
meurtre. Ma victime fut un enfant et mon arme la colère. De cela il y a
bien une vaingtaine d’années, les faits me sont toujours présents,
comme actuels et même si Dieu me pardonne, à cause de l’ombre de X.
qui me le cache, jamais je ne verrai tout à fait le Paradis, à moins que
ce ne soit lui qui m’en ouvre la porte et qui m’y prenne par la main
gentiment.
Nous venions de faire connaissance à la rentrée, un gamin de
treize ans, bien fait, grand, mince, un peu pâle, distingué, qui me
regardait avec des yeux si avides, si ardents à s’instruire que je l’avais
d’emblée adopté, installé devant moi et toujours je m’adressais à lui,
sans m’en rendre compte, comme s’il avait été seul avec moi en leçon
particulière, mais je m’aperçus bien vite que c’était peine inutile. Pas
un mot de sa bouche je ne tirais à longueur de journée, ses devoirs
nuls. Un muet. Un soliveau. Les zéros s’additionnaient. A la fin, n’y
tenant plus, à cause de cette attention passionnée qui me fascinait,
je décidai d’obtenir, coûte que coûte, quelque chose de lui. Je
l’entreprenais, je le pris à parti avec douceur d’abord, avec fermeté
ensuite, convaincu de mon pouvoir, du pouvoir que j’avais de le faire
sortir de lui lentement, avec son assentiment et bientôt, s’il le fallait,
par attaques brusquées, malgré lui. A force de le presser de toutes
parts, je m’y obstinais, je briserais bien cette fragile tête, apparemment
si bien faite et j’y porterais l’étincelle qui l’animerait, qui nous
permettrait de nous entendre, qui donnerait tout son sens à son extase,
qui lui permettrait de me faire savoir qu’il avait compris enfin
quelqu’une de ces choses si peu mystérieuses que je répétais à satiété
pour lui et qu’il écoutait avec une ardeur si rare et si vaine. Hélas ! je
ne me tins que trop fidèlement parole, mais comment, après tant
d’efforts, ma patience se changea-t-elle, tout d’un coup lassée, en

232
violence, ma violence en exaspération, mon exaspération en fureur ?
Je ne crois certes de ma vie n’avoir fixé sur quelqu’un regard chargé
de plus de reproche, d’une rancune plus noire. C’est qu’il y avait de
mon côté plus que du découragement, une sorte de désespoir et sans
doute du sien un désespoir égal. Ce mutisme et cette immobilité
conjugués venaient de me précipiter hors de moi. Non, jamais non
plus je n’avais rencontré rien de pareil. Jamais je ne m’étais heurté à
un obstacle vivant, invincible à ce point et comme opiniâtre dans son
refus, dont j’avais seulement tort de le tenir pour complice et
responsable et me voilà déchaîné, l’oeil en feu, l’invective aux lèvres
et tremblant de rage.
A mes foudres l’enfant ne répondit pas autrement qu’à mes
caresses : il se contenta de rougir un peu plus et de fermer les yeux,
une larme coulait. Je n’eus pas à la suivre bien loin pour mourir de
honte; et de ces paupières baissées qui ne se relevaient plus, sans
doute de peur de me surprendre encore défiguré par l’injustice. Quelle
bon leçon je recevais de son calme, de son indulgence entière ! Certes,
la grandeur avait changé de camp. Jamais je ne me suis senti plus bas,
plus près de la terre, plus humilié que devant ce petit visage que la
douleur par ma faute auréolait. Le lendemain, la place de X était vide,
le surlendemain il ne reparut pas davantage et comme la semaine
écoulée, la classe me semblait déserte, à constater cette seule absence,
je me risquais à demander: « X ne reviendra sans doute pas au
Pensionnat ? ».
Le cour allait finir: « Comment le ferait-il, Monsieur ? me répondit
le semainier. Il est mort dimanche d’une embolie, et hier nous avons
suivi son enterrement ».
Marcel Jouhandeau, Essais sur moi-même

rentrée (f.) = reprise des activités àprès une période de vacances


(la rentrée des classes).
d’emblée (adv.) = du premier coup; aussitôt, immédiatement
peine inutile = effort en vain
prendre à parti = séparément
assentiment (m.) = consentement, accord

233
s’obstiner = persévérer, s’entêter
briser = (ici) faire céder
répéter à satiété = jusqu’à la lassitude
invincible (adj.) = qu’on ne peut réprimer, vaincre, surmonter
opiniâtre (adj.) = qui manifeste de la ténacité, persévérance, obstination
invective (f.) = parole violente et injurieuse
semainier (m.) = élève qui est de service durant une semaine

Synonymes contextuels
faute grave = crime = meurtre
découragement (m.) = désespoir
calme (m.) = indulgence
mort (f.) = enterrement
déchainé: l’oeil en feu,l’invective aux lèvres et tremblant de rage

Antonymes contextuels
douceur (f.) – fermeté
patience (f.) – violence
se maîtriser (maîtrise de soi) = se précipiter hors de soi
foudres (m., pl.) = caresses

ƒ Qui est-ce qui est le narrateur? Qu’est ce qu’il dit de sa carrière de


professeur? Quand a eu lieu l’événement qu’il relate? Comment
était son élève à leur première connaissance? Où l’avait-il installé?
De quoi s’était-il vite aperçu? Qu’est-ce qu’il a décidé de faire?
Quelles méthodes a-t-il essayé? Ont-elles donné des résultats?
ƒ Commentez: „Quelle bonne leçon je recevais de son calme, de son
indulgence entière! Certes, la grandeur avait changé de camp...”.
ƒ Pourquoi le professeur porte-t-il dans son âme, vingt ans après,
des regrets sur ce fait irrémédiable? A-t-il raison de le faire?
Argumentez.
ƒ Quelles sont les phrases qui montrent les types de relations entre le
maître et son élève: sympathie, déception, zèle pédagogique,
exaspération, humiliation, consternation.

234
Activités
Les procédés de substitution dans un texte
Pour assurer à un texte une cohésion harmonieuse on substitue les
mots situés plus haut dans le texte par d’autres mots: anaphores. Ces
termes de « reprise » permettent au texte de progresser de phrase en
phrase, de paragraphe en paragraphe, en restant intelligible. Ils sont
essentiels au lecteur pour comprendre au fur et à mesure de la lecture
de qui et de quoi il est question dans le texte.
On distinque des anaphores:
a) grammaticales: pronoms personnels, démonstratifs, relatifs etc. (il, elle,
qui, que, celui-là, cette dernière, etc.). Par exemple, dans la phrase: Jean
est arrivé, il vous attend, le pronom il est l’anaphore de Jean;
b) lexicales (synonymes: demeure pour maison; hypéronyme: moyen
de transport pour voiture etc.
Mais l’anaphore lexicale est parfois plus complexe. Elle peut substituer
un groupe de mots, une phrase, un paragraphe.
Par exemple: Il est tombé malade et n’a pas pu mener à bout ces
investigations. Ce fait a indisposé son chef. Ici, ce fait reprend toute la
phrase précédente.

I. Observez le texte suivant et dites que remplacent les anaphores


soulignées: [...] Une belle femme est un spectacle frappant, mais
peu pensé, comme si la fascination qu’elle provoque était une
compréhension suffisante. Pourtant, à ce niveau déjà, elle est l’objet
de deux formes différentes de désir: celui d’être (femmes) et celui
d’avoir (hommes).
Trouvez autre beau, belle, exprimer sa préférence, cela est aussi un
risque à prendre, une sorte de dévoilement. Cette préférence dit
quelque chose sur qui choisit et livre une part de sa vérité identitaire:
il sera jugé sur son jugement. (Communications. École des hautes
études en sciences sociales).

II. Repérez tous les procédés anaphorique du texte « Les débuts d’un
professeur ».

III. Trouvez les proporsitions-clefs de chaque paragraphe.


235
IV. Classez les propositions ci-dessous de la sorte qu’elles puissent
servir de l’exposé du texte lu (p. 231).
1. Les professeurs étaient soumis ensuite au stage dans un lycée de
Paris. 2. Un stagiaire a commencé sa carrière au lycée par établir un
contact avec les parents de ses élèves. 3. La réaction de parents était
diverse: les uns approuvaient cette inovation, mais la majoritée s’est
montrée fort indifférente. 4. Durant toute l’année de l’agrégation on ne
dispensait aux professeurs que quelques cours de pédagogie théorique.
5. Il les a invités à venir lui parler une fois par semaine. 6. Ils assistaient
à quelques classes d’un professeur et à la fin de l’expérience ils devaient
eux-mêmes enseigner au lycée. 7. Jusque là un abîme séparait la maison
et la classe. 8. Il les a priés aussi d’envoyer chaque semaine les notes
méritées par les enfants à la maison.

V. Observez les contextes du mot « dresser » :


1. La maison et la classe se dressaient face-à-face comme les tours
ennemies des Capulets et des Montaigues à Vêrone.
2. Ce monument a été dressé il y a un siècle.
3. Les touristes ont dressé leur camp dans une clairière.
4. La même a dressé la table pour le dîner.
5. Il s’est dressé sur la pointe des pieds pour toucher le plafond.
6. À la gendarmerie, on leur a dressé un procès verbal.
7. Ce film me fait dresser les cheuveux sur la tête.
8. A ce bruit étrange, le chien a dressé l’oreille.

VI. Transformez les adjectifs placés entre paranthèses en adverbes:


1. Ils sont préparés en pédagogie (théorique), ils n’ont pas d’expérience.
2. Vous n’avez pas (suffisant) affranchi votre lettre.
3. Il lui faut beaucoup d’argent, (énorme) d’argent.
4. Il nous a reçu sans nous faire attendre (exagéré).
5. Ils sont (partiel) d’accord.
6. Il est (complet) fou.
7. Je vous suis (infini) reconnaissant.
8. Il ne travaille pas (suffisant).
9. Elle est (drôle) bien.
10. Ni le réel n’est (entier) rationnel, ni le rationnel tout a fait réel.

236
VII. Développez en quelques lignes le sujet: «L’importance de la liaison
entre l’école et la famille».

Traduisez le texte sur Dinu Lipatti (p. 352).

Emploi du Conditionnel (récapitulation):


Conditionnel
− de politesse: Je voudrais un aller-retour Iassy-Bucarest.
− de suggestion: On pourrait peut-être sortir ce soir?
− de proposition: Ca te dirait de passer quelques jours à la campagne?
− de conseil: Vous devriez arrêter de fumer.
− de reproche: Tu pourrais faire attention!
− d’ordre (poli): Il faudrait que vous terminiez ce travail avant mercredi.
Emplois du futur à valeur d’impératif:
− ordre: Mademoiselle, vous me réserverez une place sur le vol
Bucarest-Paris de demain matin.
− demande: Tu me prêteras tes notices sur ce cours la semaine prochaine?
− conseil: Tu feras attention sur la route: il y a du verglas.
Une autre façon de dire de faire: impératif + double pronom
Prête ton vélo à ta soeur. Prête-le lui!

™ Réécrivez les phrases en employant les pronoms personnels qui


conviennent:
Rappelez-moi ce rendez-vous! Ressers-moi du gâteau! Dis à ta copine
que tu l’aimes! Rens le dictionnaire à ton collègue! Montre ton travail
au professeur! Offre des fleurs à ta mère! Laisse les clés de ton
appartement à ta voisine! Parle de tes ennuis à tes parents!

™ Dites ce que signifie chacune ces phrases suivantes:


Tu as perdu ta langue? Allez! Encore un petit effort! On ne s’entend
plus ici! On n’entend que toi! Tu ne te fatigues pas beaucoup! Votre
attention, s’il vous plaît!

237
Histoires drôles et mots d’esprit

L’empereur Napoléon considérait les femmes comme du menu


fretin: « Il faut que les femmes ne soient rien à ma cour, dit-il à Mme
de Rémusat ; elles ne m’aimeront point, mais j’y gagnerai du repos »,
et à la reine Hortense il déclare: « Ces jeunes femmes (de sa cour) sont
plus difficile à mener qu’un régiment ». Pour lui elles n’étaient bonnes
qu’à devenir mères de famille: « La femme est donnée à l’homme
pour qu’elle fasse des enfants », déclara-t-il à Germaine de Staël.
Ou encore: « En France, les femmes sont trop considérées; elles ne
doivent pas être considérées comme les égales des hommes. Il vaut
mieux que les femmes travaillent de l”aiguille que de la langue ».

Extrait de la correspondance de Montesquieu : « Il y a un vice radical


en France dans cette partie (l’éducation), et ce vice est inextirpable
parce qu’il vient des femmes; elles qui se mêlent de tout, elles qui à la
longue gâtent tout, détruisent tout. Un enfant se corromp bientôt entre
leurs mains, depuis deux ans jusqu’à six ».

Jacques Chirac (propos tenu en 1978): « Pour moi, la femme idéale,


c’est la femme corrézienne, celle de l’ancien temps, dure à la peine, qui
sert les hommes à table, ne s”assied jamais avec eux et ne parle pas ».

™ Qui est-ce qui a donné le droit de vote aux femmes françaises ?


™ Comment voyait Napoléon les femmes ?
™ Comparez les dits de Napoléon à ceux de Jacques Chirac.
™ Et Montesquieu, qu’est-ce qu’il prétend ?
™ En êtes-vous d’accord ?

238
UNITÉ 7
PHÉNOMÈNES NOUVEAUX

Texte I
Génération Kangourou

On trouve encore souvent sur leurs étagères une peluche adorée


ou une vieille maquette. Ils dorment dans leur lit d’enfant, mais ils
n’ont plus 20 ans, parfois depuis longtemps. Génération Kangourou. Au
chaud chez papa-maman, à l’âge où Rimbaud avait achevé son
œuvre… Selon une enquête de l’institut Louis Harris (novembre 1997),
un jeune sur deux entre 21 et 24 ans, un sur 5 entre 25 et 29 ans reste
toujours scotché chez ses parents.
Le calendrier d’entrée dans la vie adulte a été totalement
bouleversé. Dans les années 60 et 70, ceux qui sont aujourd’hui
parents quittaient leur famille très tôt. Chambre sous les toits et
amours contestataires. Au temps des minijupes, on faisait ses valises
pour conquérir sa liberté. Et, très vite, on décrochait son premier job.
« Les grands enfants » d’aujourd’hui accumulent les diplômes,
collectionnent les jobs sans lendemain, les amours à l’essai, et restent
sous le toit familial. Si confortable quand il fait froid dehors.
« Je n’ai jamais obtenu d”emploi stable. Ce serait inconscient de
partir dans cette incertitude », explique Fabien, 26 ans. « J’attends
d’avoir mis de côté un pécule. Je ne veux pas quitter ma famille les
poches vides. Ils sont prêts à m’aider », se justifie Luc, 26 ans, licence
d’échanges culturels européens et vendeur par intérim depuis un an.
« C’est un changement socio-démographique majeur », analyse
Nicolas Herpin, sociologue. Une nouvelle classe d’âge est née, celle des
« post-adolescents ». Physiquement adultes depuis longtemps, ils flirtent
et draguent depuis leurs 14 ans. Ils ont souvent ordinateur et téléphone
portable, bénéficient d’une large liberté, mais, mineurs au long cours, ils
sont tenus radicalement en marge de l’activité économique.

239
Depuis les années 70, l’âge moyen de fin d’études a progréssé de
5 ans. Les parcours scolaires n’en finissent pas de zigzaguer. La plupart
des parents sont largués dans le labyrinthe éducatif. Mais ils sont prêts à
tout pour soutenir leurs progénitures. Car sans diplôme – ils le savent
bien – ce sera la galère assurée. Un quart des jeunes ouvriers sont
toujours sous le toit familial après leur CAP. Les parents, dernier refuge
quand on trouve toutes les portes closes.
En 1984, le niveau de vie moyen des moins de 30 ans était de
20% inférieur à celui des quinquagénaires. Aujourd’hui l’écart s’est
fortement creusé. En moyenne, les jeunes gagnent moitié moins que
leurs parents. Pas étonnant si les 20-30 ans hésitent à quitter le foyer.
Mais l’allongement des études et la précarité économique ne
suffiusent pas à expliquer cette cohabitation prolongée des jeunes et
de leurs parents. « Ils restent parce que la famille s’est complètement
transformée depuis 20 ans. Il y a eu une totale libération des moeurs »,
analyse un autre sociologue.
Des parents copains qui paient sans juger, qui protègent sans
brider, pourquoi les quitter ? « C’est pratique. On mange bien. On n’est
pas seul. Il n’y a pas de factures. Avoir pu rester aussi longtemps pour
moi c’est une chance », reconnaît Céline, 28 ans, cadre commercial
depuis huit mois, qui grâce à « l’hotel » familial, a pu se payer deux
séjours longue durée à New York et Jérusalem. Si on a parfois
l’impression que les jeunes s’incrustent, pères et mères, le plus souvent
ne font rien pour les pousser dehors. Au contraire. « Il faut que les
parents les aident à franchir cette étape de se lancer hors du cocon
familial, qu’ils les poussent dehors, quitte à les assister financièrement
un certain temps. Cependant, trop soutenir ses enfants matérialement
peut avoir des effets pervers », considère Françoise Sand, conseillère
familiale et conjugale, qui dénonce la famille piédestal.
Expres, 20/03/98

peluche (f.) = jouet en peluche


scotché, –e (adj.) = collé(e)
contestataire (adj.) = qui manifeste un esprit de contestation, de remise
en cause de l’ordre social
essai (m.) = action d’essayer, de tester les qualités de; éprouver

240
pécule (m) = petit capital économisé peu à peu
draguer = (fam.) aborder qqn, tenter de le séduire en vue d’une aventure
ordinateur (m.) = machine automatique de traitement de l’information
(calculator)
être largué = (fam.) être complètement dépassé dans un domaine; être
perdu, ne plus rien comprendre
galère(f.) = situation désagréable, travail pénible
s’incruster = (fam.) imposer sa présence de façon prolongée et importune
cocon (m.) = lieu protecteur et agréable
piédestal (m.) = (ici) support
quitte à = même si l’on doit

ƒ Comment expliquez-vous le titre du texte ?


ƒ Relevez les raisons invoquées par les jeunes en faveur de leur
séjour prolongé dans le nid familial.
ƒ Retrouvez dans le texte l’expression des idées suivantes:
− aujourd’hui les études s’allongent;
− les parents gagnent plus que leurs enfants;
− les parents ont changé d’attitude envers leurs enfants.
ƒ Tâchez d’examiner ce phénomène dans notre pays.
ƒ Pourrait-on affirmer que la génération Kangourou existe seulement
en France? Argumentez votre réponse.
ƒ A quel âge, selon vous, les jeunes devraient-ils quitter le nid
familial ?

241
Texte II
Génération salade

En France, l’espèce Homo végétarius progresse sans bruit. Elle


ne s’embarasse pas d’idéologie: elle veut juste manger sain et léger.
«Maman, on sort du cimetière!» et le préados, indigné, d’entraîner
sa mère loin du rayon boucherie en lançant un singlant: «J’en ai ras le
bol des cadavres!» Qu’il soit pur et dur, version intégriste – sans viande,
sans oeuf, sans volaille, sans poisson, sans lait – ou plus tolérant, le
végétarien en herbe est une espèce en pleine expansion, surtout chez les
moins de vingt cinq ans.
Comme toujours, la vague est venue des pays anglo-saxons: 12%
de la population s’y est déjà convertie au régime sans viande. Aux
Etats-Unis, la corn generation est soutenue par de nombreux lobbys et
associations qui se battent pour la défense des animaux et donnent, avec
force conviction, séminaires, colloques et conseils culinaires: les partisans
de la fibre verte se répendent sur Internet pour balancer d’effrayantes et
dissuasives recettes de cadavres pimentés: «Lapin mort, sauce au
poivre… ». Avis au méchants consommateurs de viande.
En France, la génération salade progresse sans bruit, mais ellle
progresse. L’espèce Homo végétarius comporte chez nous différentes
races qui cohabitent pacifiquement: frugivores, végétariens, macrobiotes,
crudivores. Contrairement à leurs prédécesseurs, les adeptes du muesli à
toute heure qui sévissaient dans les années 70, ils developpent leur
propre tendance, sans heurts ni revendications particulières: la race des
végétariens geis, la majorité de l’espèce.
Les autres, qui forme la tribu des irréductibles façon Brigitte
Bardot, sont moins silencieux, mais moins nombreux : ils s’imposent
difficilement dans le PAF (paysage alimentaire français), avec 3, voire
5% de partisans seulement, selon les calculs les plus optimistes.
Une éthique religieuse
Si le végétarisme à la française est dans son ensemble plus doux
que l’anglo-saxon, se serait, disent les spécialistes, une affaire de
242
tradition culinaire, mais aussi d’éthique religieuse: «Le protestant est
responsable de son esprit et de son corps, ici et maintenant, alors que
le catholique a le loisir de s’accomoder plus tard avec le Ciel ».
Ces végétariens doux transforment au gré de leurs repas, les
garnitures en plats, sautent sur les menus verts proposés dans un
nombre croissant de restaurants, adorent les ersatz, comme ces pavés
surgelés pompeusement baptisés « crêpes de légumes ». Et se lèchent
les babines à la vision d’une scarole aux croûtons ou d’une terrine de
courgettes à basilic.
Pour justifier leurs nouvelles habitudes, les Français ne vont pas
chercher une idéologie ou un engagemant, comme leurs frères
anglo-saxons. En France on évoque simplement le plaisir de manger
sain et léger. Les femmes qui sont les plus nombreuses à sombrer dans
le tout-vert, parlent, elles d’une recherche d’équilibre et d’hygiène de
vie: le même souci les avaient déjà incitées a acheter des « aliments
santé » comme les yaourts au bidifus. Rassurées par les propos de
nutrissionnistes du sport, qui n’hésitent plus à ériger les pâtes au rang
de superaliment (le marathon de New York ne démarre jamais sans sa
spaghetti-party), elle s’écartent facilement des rayons du boucher,
surtout si celui-ci arbore un tablier rouge de sang. « La viande a
tujours été un aliment viril. Mais aujourd’hui qui a besoin d’être fort
comme un boeuf? Un Français dépense trois fois moins d’énergie
qu’au début du siècle», juge Claude Fischler, le grand spécialiste de
la question.
Express 9 / 11/ 95

préados (m.) = (abrév.) préadolescent


indigné (adj.) = qui manifeste de l’indignation; qui marque la révolte
avoir ras le bol = ne plus supporter qqch; être excédé
vague (f.) = (fig.) phénomène subit qui apparaît en masse et se propage
dissuasif, -ve (adj.) = qui dissuade qqn de faire qqch
au gré de = selon la convenance, les goûts de qqn
pavé (m.) = bifteck très épais et tendre (pavé aux herbes)
crêpe (f.) = fine galette faite avec de la farine, des œufs, du lait ou de l’eau
scarole (f.) = chicorée à larges feuilles que l’on consomme en salade
croûton (m.) = extrémité d’un pain, comportant plus de croûte que de mie
243
courgette (f.) = légume volumineux (dovlecel)
babines (f., pl.) = lèvres
se lécher les babines = se réjouir à la pensée de qqch de délicieux
sombrer = se perdre dans
tout-vert (m.) = complètement, totalement vert
ériger = elever au rang de

Plusieurs lectures du même mot: pâte (f.)


− préparation à base de farine délayée (à l’eau, au lait) et destinée à
être cuite sous forme de pain ou de gâteau;
− constitution, tempérament d’une personne (il est d’une pâte à vivre
cent ans);
− pâtes alimentaires ou pâtes: produits prêts à l’emploi culinaire
(vermicelles, nouilles, macaroni);
− préparation de composition variable, de consistance intermédiaire
entre le liquide et le solide (pâte de fruits; pâte dentifrice);
− mastic de colle forte (pâte céramique, pâte à bois, etc.).

Où achetez-vous le plus souvent les produits d’alimentation?


(dans une épicerie de quartier? au marché? au supermarché? dans une
grande surface?). Expliquez votre choix en indiquant l’importance que
vous accordez aux prix, à la qualité des produits, à leur fraîcheur, à la
distance de chez vous.
Est-ce que vous aimez faire des courses? Quel genre de courses?
Est-ce que vous préférer grouper vos achats en une seule journée?
Pourquoi? Aimez-vous la viande?
ƒ Ayant lu le fragment ci-dessous, faites la description de la journée
d’un forain (marchand de fruits et de légumes).

Un si joli petit marché


Si les maraîchers perpétuent une tradition et apportent le charme et
la couleur de la campagne dans nos villes, les forains, eux, ont la vie dure.
Ils se font rares, les vrais maraîchers qui vendent directement
leurs produits sur les marchés parisiens. La tâche de les apporter et de
les étaler revient aux forains. Les horaires du forain? Invraisemblables.
«Dix heures de boulot pour deux heures et demie d’activité payante»,
244
constat Paul, qui travaille sur dix marchers par semaine. Pour recevoir
les produits frais, il se lève à 3 h 30. A 5 h son équipe installe les
tréteaux. Il remont à Rungis et revient vers 7 h 30. A 13 h 30 le marché
est terminé. Ces «nomades du petit commerce» sont soumis aux mêmes
incertitudes que leurs frères sédentaires, auxquels s’ajoutent les
intempéries. Une bonne averse? La fréquentation des étalages baisse
aussitôt de 25%. Le travail des femmes, l’habitude de grouper les achats
en une seule journée: autant de handicaps.

Rungis = ville près de Paris où se trouve le grand marché de la région


parisienne pour la vente en gros des produits alimentaires;
maraîcher (m) – personne qui cultive des légumes; potager
forain (m.) = marchand ambulant (qui n’a pas de magasin); qui vend
sur les foires er les marchés;
horaire (m.) = emploi du temps
tréteau (m.) = longue planche de bois posée sur quatre pieds qui
constitue une sorte de table;
boulot (m.) = (fam.) travail (métro – boulot – dodo !)
leurs frères sédentaires = les petits commerçants qui ont un magasin
d’alimentation

ƒ Décrivez le marché où vous faites d’habitude vos provisions.

Activités
Faire un raisonnement
Un raisonnement est une suite de pensées qui se suivent et
s’enchaînent logiquement pour arriver à une conclusion. Il se fait donc
en quelques étapes. Comment marquer celles-ci ?
Voici quelques-uns des termes les plus courants:
a) expressions permettant d’introduire le développement: avant d’entrer
dans le sujet, au préalable, avant même d’aborder ce sujet, je voudrais
préciser que ...;
b) le point de départ (premier terme de l’analyse): d’abord, premièrement;
en premier lieu, au début, pour commencer, d’un côté ..., d’une part ...,
etc.
245
c) termes marquant un nouveau stade du raisonnement
– par ajout d’un deuxième élément: passons maintenant à, venons-en à
présent à, en second lieu, en autre, de plus, d’autre part, d’un autre
côté, ensuite, second facteur, il nous faut considérer aussi;
– par comparaison: de même, de la même façon (manière), en même
temps, aussi, également, parallèlement, etc.;
d) termes introduisant le dernier point d’un raosonnement: lee dernier
point concerne, ma dernière remarque portera sur, abordons pour finir,
je voudrais noter pour finir...
e) et pour conclure: au total, finalement, en somme, en bref, pour conclure,
en conclusion, en définitive, il ressort de tout ce qui précède que...; en
résumé on peut dire que ..; en un mot; pour résumer d’un mot: ..., etc.

I. Raisonnez sur le sujet: « La génération actuelle est une génération


Kangourou ».

II. Dites autrement: une chambre sous le toit; au temps des minijupes;
les poches vides; rester scotché chez ses parents; décrocher son premier
job; mettre de côté un pécule; un quinquagenaire; des parents copains;
le cocon familial.

III. Faites entrer dans des phrases les expressions ci-dessous:


précarité économique, changement socio-démographique, parcours
scolaires, pusser dehors, rester scotchés (chez), s’incruster, entrer dans
la vie adulte, trouver les poutes closes.

IV. Mettez en roumain ces phrases avec le mot soutenir :


1. Les parents soutiennent financièrement leurs enfants.
2. Le toit est soutenu par des poutres.
3. Le malade est soutenu par une infirmière.
4. Il faut soutenir ses amis dans la peine.
5. Dans cette discussion, Paul m’a soutenu contre Luc.
6. Je soutiens que vous l’accusez injustement.
7. Cet écrivain sait soutenir l’intérêt de ces lecteurs.

V. Observez les lectures du mot pâte (p. 247).

246
VI. Mettez les verbes entre paranthèses au temps requis:
1. Dans les années 70, ceux qui (être) aujourd’hui parents (quitter)
leurs familles très tôt.
2. Pour conquérir sa liberté, on (faire) sa valise et on (décrocher) vite
un job.
3. Je (ne pas obtenir) jamais un emplois stable. Ce (être) inconcient de
partir dans cette incertitude, dit Fabien.
4. L’âge moyen de fin d’études (progresser) de 5 ans.
5. Sans diplômes, ce (être) la galère assurée.
6. Ils restent parce que la famille (se transformer) depuis 20 ans.
7. Le calendrier d’entrée dans la vie adulte (être) totalment (bouleverser).

VII. Caractérisez la génération actuelle par des expressions du textes.


Vous sentez-vous comme faire partie de cette génération ? Etes-vous
un(e) « incrusté(e) » peut-être ?

Traduisez le texte «Când omului i s-au tăiat aripile, i-a fost dată
muzica» (p. 352).

Rapporter les paroles de quelqu’un


Ce qui a été dit est Ce qui est rapporté est
au présent à l’imparfait
Ja travaille beaucoup. Elle m’a dit qu’elle travaillait beaucoup.
au futur au conditionnel
Je la rappellerai plus tard. Elle m’a dit qu’elle la rappellerait plus tard.
au futur «proche” à l’imparfait
Je vais déménager. Il m’a dit qu’il allait déménager.
à l’imparfait à l’imparfait
Je pensais à vous écrire. Il m’a dit qu’il pensait à m’écrire.
au passé composé au plus-que-parfait
J’ai rencontré Marie. Elle m’a dit qu’elle avait rencontré Marie.
au conditionnel au conditionnel
J’aimerais collaborer avec Il m’a dit qu’il aimerait collaborer avec
vous. nous.

Lorsqu’on rapporte des paroles au moment où elles sont prononcées, il


n’y a pas de changements à faire. C’est souvent le cas lorsqu’on
rapporte les paroles de quelqu’un avec qui on est en train de parler au
téléphone:
247
− Qu’est-ce qu’elle dit?
− Elle dit que tout va bien. Qu’elle a passé de bonnes vacances et
qu’elle rentrera demain.

Les verbes du discours rapporté (indirect):


Dire (pour rapporter une affirmation): «Je peux vous aider».
– Il m’a dit qu’il pouvait m’aider.
Dire de (pour rapporter un ordre, une demande, une instruction):
«Faites-moi une proposition par écrit!».
– Il m’a dit de lui faire une proposition par écrit.
Proposer de (pour rapporter une proposition, une suggestion): «Si
vous voulez, nous pouvons voyager ensemble».
– Il m’a proposé de voyager avec lui.
Répondre que (pour rapporter une réponse à une question): «Vous
pouvez m’aider?» «Ce n’est pas possible».
– Je lui ai répondu que ce n’était pas possible.
Demander si (pour rapporter une question): «Parlez-vous couramment
français?»
– Il m’a demandé si je parlais français couramment.
Demander de (pour rapporter une demande, un ordre, une instruction
sous forme de question):
«Vous pourriez contacter monsieur le doyen?»
– Il m’a demandé de contacter monsieur le doyen.
Demander + mot interrogatif (quand? pourquoi? où?, etc.):
«Quand désirez-vous commencer?»
– Il m’a demandé quand je désirais commencer.

™ Faites correspondre l’élément du discours direct à celui du


discours rapporté:
Je trouve que votre intervention Il nous ordonne de rester.
est excellente! Il nous a recommandé
Je ne vous autorise pas de partir. la prudence.
Soyez attentifs à la prévention Il a apprécié notre action.
des accidents. Il s’est refusé à toute
Je vous recommande Duroy. déclaration.
Je ne parlerai qu’en présence Il est intervenu en faveur
de mon avocat. de quelqu’un.
248
Histoires drôles et mots d’esprit

Sacha Guitry (acteur célèbre):


«Je conviendrais bien volontiers que les femmes nous sont supérieures
si cela pouvait les dissuader de se prétendre nos égales».

Restif de la Bretonne dans son «Paysan perverti ou les Dangers de la


ville»: «Le sexe féminin est fait pour être assujetti; et je prédis aux
peuples de l’Europe qu’ils n’auront de mœurs et de tranquilité que
lorsqu’ils l’auront mis à sa place».

Honoré de Balzac: «Emanciper les femmes, c’est les corrompre».

Quant à la femme prêtre, elle «dévaluerait à la fois le saquerdoce et


la féminité», assure l’académicien Jean Guitton.

™ Que veut dire M. Guitry par cette affirmation controversée?


™ Quel est la place de la femme dans la conception de Restif de la
Bretonne?
™ Commentez les dits de Balzac.
™ Pourquoi l’académicien Jean Guitton parle-t-il de la femme prêtre?

249
Autoévaluation III

Faites la traduction du texte:


La femme. En général elle est bien moins forte que l’homme,
moins grande, moins capable de longs travaux; son sang est plus
aqueux, sa chair moins compacte, ses cheveux plus longs, ses
membres plus arrondis, les bras moins musculeux, la bouche plus
petite,, les fesses plus relevées, les hanches plus écartées, le ventre
plus large. Ces caractères distinguent les femmes dans toute la terre,
chez toutes les espèces…
Il n’est pas étonnant qu’en tout pays l’homme se soit rendu
maître de la femme, tout étant fondé sur la force. Il a d’ordinaire
beaucoup de supériorité par celle du corps et même de l’esprit.
On a vu des femmes très-savantes comme il en fut de guerrières;
mais il n’y en a jamais eu d’inventrices.
L’esprit de société et d’agrément est communément leur partage.
Il semble, généralement parlant, qu’elles soient faites pour adoucir les
moeurs des hommes.
Dans aucune république elles n’eurent jamais la moindre part au
gouvernement; elles n’ont jamais régné dans les empires purement
électifs; mais elles règnent dans presque tous les royaumes héréditaires
de l’Europe, en Espagne, à Naples, en Angleterre, dans plusieurs Etats
du Nord, dans plusiuers grands fiefs qu’on appelle féminins.
Voltaire, Dictionnaire philosophique, III

™ Formulez dix questions sur l’article que vous venez de traduire.

Exercices électroniques

I. Faites des familles de mots à partir des vocables présentées ci-


dessous. Indiquez entre parenthèses l’espèce (la partie du discours) de
chaque mot dérivé:
1. Vivre
2. Conseiller
250
3. Dessiner
4. Juger
5. Régner
6. Pilote
7. Prince
8. Fleur
9. Volcan
10. Montagne

II. Indiquez les mots qui ne font pas partie du champ conceptuel
(thème) ci-dessous:
1. Attachement, affection, tendresse, sympathie, bonheur, tristesse,
chagrin, dépression, liberté, changement.
2. Humeur, caprice, angoisse, enthousiasme, admiration, voyage,
peur, crainte, nervosité, pluralité.
3. Tempérament, modération, conversation, caractère, tenue,
attitude, conduite, vertu, vérité, défaut.
4. Maîtrise de soi, sagesse, audace, tenacité, courage, fermeté,
abnégation, addition, assiduité, sentence .
5. Visage, profil, teint, front, joue, cou, sac, sourcil, menton,
manteau.

III. Vrai ou Faux


1. Les gouvernements français de droite et de gauche rêvent d’un
retour des femmes à la maison.
2. Les mesures qui soutiennent la famille s’appuient sur l’idée de
la toute-puissance maternelle dans la relation avec l’enfant, qui n’aime
pas être confié à des étrangers.
3. Selon certaines théories sur l’éducation, la privation maternelle
entraîne chez le jeune enfant des pathologies mentales telles que
l’anxiété, la dépression ou le développement des comportements
associaux…
4. Dans beaucoup de pays (Allemagne, Suisse, Pays-Bas,
Royaume-Uni, etc.), les femmes sont, avant tout, valorisées pour leur
rôle traditionnel de génitrices et de gardiennes du foyer.
5. Au Royaume-Uni, le gouvernement considère que les femmes
peuvent travailler avant la naissance des enfants, mais que leur
251
responsabilité principale consiste ensuite de s’occuper de leur
progéniture.
6. Chaque année une femme sur six meurt de violence en France.

IV. Complétez les pointillées par le mot qui manque:


1. Le … du dimanche n’enrichit pas (italien).
2. En … maison, la part de Dieu est grande (français).
3. L’homme qui se confie à Dieu est un … qui ne cesse pas de
porter du fruit (Bible).
4. Celui … ne craint pas Dieu, craint-le (latin).
5. L’univers est une espèce de livre dont la première … est ton
pays (français).
6. Les voyages améliorent les … et empirent les sots (anglais).
7. Qui veut … loin, ménage sa monture (fr.).
8. Une … est une conversation écrite.

V. Chercher le contexte pertinent pour chaque lecture (signification)


du mot charge:
1. Poids (m) a. Elle doit assumer de lourdes charges à ce
nouveau poste.
2. Electricité (f) b. Ce camion a une charge de trois tonnes.
3. Caricature (f) c. Ces troupes ont eu une charge à la baïonette.
4. Culpabilité (f) d. Ce peintre a fait une charge très réussie d’un
de ses collègues.
5. Attaque (f) e. Cet accumulateur doit être chargé.
6. Responsabilité (f) f. Ce mensonge constitue une nouvelle charge
contre lui.

VI. Essayez d’établir l’ordre grandissant (du mépris au respect) des


titres d’une série d’articles sur Napoléon, retournant d’Elbe à Paris:
1. L’agre de Corrse vient de débarquer au golfe Juan.
2. Napoléon sera demain sur nos remparts.
3. Evasion de l’île d’Elbe, marche foudrayante sur Paris.
4. L’empereur est arrivée à Fontainbleau.
5. L’antropophage est sorti de son repaire.
6. Sa Majesté Impériale a fait son entrée hier à Paris.
7. Bonaparte avance a grands pas.
252
8. Le tigre est arrivé à Gap.
9. L’usurpateur a été vu à 60 lieu de la capitale.
10. Le tyran a traversé Lyon.
11. Le monstre a couché à Grenoble.

VII. Repérez les éléments humoristiques de chaque histoire ci-dessous.


Montrez en quoi ce sont-ils écartés du sens ordinaire (neutre):
1. Robert de Montesquieu (grand dandy), croisait une dame qu’il
n’avait guère envie de saluer, crut bon d’abréger:
– Comment allez-vous?
– Très vite.
2. On demanda à M. de Fontenelle mourrant: „Comment cela va-t-il?
– Cela ne va pas, dit-il; cela s’en va”.
3. Charlotte Lysès disait à Sacha Guitry:
– Je t’aime, Sacha, et toi?
– Mais, moi aussi, je m’aime! répondit-il.
4. Ambassadeur à Rome, Gaston Palewski se fit remarquer par sa
galanterie, sa très grande galanterie...
Les Romains le surnommèrent: „Monsieur l’Ambrassadeur”.
5. On reprochait à Satie, grande personnalité, de ne rien faire pour
suivre la mode:
– Vous ne faites rien pour être à la page!
– Bah! Une page est si vite tournée!
6. La chansonnière Anne-Marie Carrière essayait des chaussures
et se pleignait qu’on ne lui proposât que des modèles très étroits.
– Mais, Madame, ces chaussures sont étroites parce que la mode
l’exige cette année!
– Je ne dis pas le contraire, mais moi, j’ai toujours mes pieds
de l’année dernière!

253
Module 4
AME. FOI. VERTU. CONSCIENCE

UNITÉ 1
Une Parole qui fait vivre

Mottto: CELUI qui règne dans les CIEUX…


Celui qui règne dans les Cieux, et de qui relèvent tous les empires, à qui
seul appartient la gloire, la magesté et l’indépendance, est aussi le seul qui se
glorifie de faire la loi au rois, et de leur donner, quand il lui plaît, de grandes et
de terribles leçons… En leur donnant sa puissance, il leur commande d’en user
comme il fait lui-même, pour le bien du monde…
Bossuet, Oraisons funèbres

Dieu est amour


La Bible raconte l’histoire d’amour qui se déroule entre Dieu et
humanité. La venue de Jésus en constitue le sommet. Dieu a tant aimé le
monde qu’il lui a donné son Fils unique. Ce Fils vient révéler le Père et
apprendre aux hommes que Dieu est Amour. Il les aime jusqu’au bout,
c’est-à-dire en donnant sa vie pour eux. Aimer consiste donc à imiter
Dieu. L’amour de Dieu et l’amour du prochain demeurent indissociables.
Aimer le frère ou la soeur que l’on voit est le signe de l’amour que l’on
porte à Dieu qui demeure invisible. Il faut les aimer comme le Christ les
a aimés. L’amour est don et il est communion. Il faut s’efforcer d’être
bons, de tout pardonner aux amis comme aux ennemis, autrement on
n’entrera pas dans la Vie. Le Fils appelle les hommes à changer de vie
et d’attitude envers leurs semblables.

L’Evangile (La Bonne Nouvelle)


Le discours sur la montagne
Mathieu 5, 6
5. 1.A la vue des foules, Jésus monta dans la montagne. Il s’assit, et
ses disciples s’approchèrenr de lui.
254
2. Et, prenant la parole, il les enseignait:
3. «Heureux les pauvres de cœur: le Royaume des Cieux est à eux.
4. Heureux les doux: ils aurons la terre en partage.
5. Heureux ceux qui pleurent: ils serons consolés.
6. Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice: ils serons rassasiés.
7. Heureux les miséricordieux: il leur sera fait miséricorde.
8. Heureux les cœurs purs: ils verront Dieu.
9. Heureux ceux qui font œuvre de paix: ils seront appelés fils de Dieu.
10. Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice: le Royaume des
Cieux est à eux.
11. Heureux êtes-vous lorsque l’on vous insulte, que l’on vous persécute
et que l’on dit faussement contre vous toute sorte de mal à cause de moi.
12. Soyez dans la joie et l’allégresse, car votre récompense est grande
dans les Cieux; c’est ainsi en effet qu’on a persécuté les prophètes qui
vous ont pécédés.
13. Vous êtes le sel de la terre. Si le sel perd sa saveur, comment
redeviendra-t-il du sel? Il ne vaut plus rien; on le jette dehors et il est
foulé aux pieds par les hommes.
14. Vous êtes la lumière du monde. Une ville située sur une hauteur ne
peut être cachée.
15. Quand on allume une lampe, ce n’est pas pour la mettre sous le
boisseau, mais sur son support et elle brille pour tous ceux qui sont
dans la maison.
16. De même, que votre lumière brille aux yeux des hommes, pour
qu’en voyant vos bonnes actions ils rendent gloire à votre Père qui est
aux Cieux.
17. N’allez pas croire que je suis venu abroger la Loi ou les Prophètes;
je ne suis pas venu abroger, mais accomplir.
18. Car, en vérité je vous le déclare, avant que ne passent le ciel et la terre,
pas un i, pas un point sur l’i ne passera de la Loi que tout ne sera arrivé.
19. Dès lors, celui qui transgressera un seul de ces plus petits
commandements et enseignera aux hommes à faire de même sera
déclaré le plus petit dans le Royaume des Cieux; au contraire, celui
qui les mettra en pratique et les enseignera , celui-là sera déclaré grand
dans le Royaume des Cieux.
20. Car je vous le dit: si votre justice ne dépasse pas celle des scribes et
des phariciens, non, vous n’entrerez pas dans le Royaume des Cieux …».
255
6. Gardez-vous de pratiquer votre religion devant les hommes pour
attirer leurs regards; sinon, pas de récompense pour vous auprès de
votre Père qui est aux Cieux...
7. Quand vous priez, ne rabâchez pas comme les païens; ils s’imaginent
que c’est à force de parole qu’ils se feront exaucer.
8. Ne leur ressemblez donc pas, car votre Père sait dont vous avez
besoin, avant que vous ne le lui demandiez. Vous donc priez ainsi:
9. Notre Père céleste,
fais-toi reconnaître comme Dieu,
10. fais venir ton règne,
fais se réaliser ta volonté
sur la terre à l’image du Ciel.
11. Donne-nous aujourd’hui le pain
dont nous avons besoin,
12. pardonne-nous nos torts envers toi,
comme nous-mêmes nous avons pardonné
à ceux qui avaient des torts envers nous,
13. et ne nous expose pas à la tentation, mais délivre-nous du tentateur.
14. En effet, si vous pardonnez aux hommes leurs fautes, votre Père
céleste vous pardonnera à vous aussi.
15. Mais si vous ne pardonnez pas aux hommes, votre Père non plus
ne vous pardonnera pas vos fautes…
19. Ne vous ammassez pas de trésors sur la terre, où les mites et les
vers font tout disparaître, où les voleurs percent les murs* et dérobent.
20. Mais ammassez-vous des trésors dans le Ciel où ni les mites et ni
les vers ne font de ravages, où les voleurs ne percent ni ne dérobent.
21. Car où est ton trésor, là aussi sera ton cœur.
22. La lampe du corps c’est l’oeil. Si donc ton oeil est sain, ton corps
tout entier sera dans la lumière.
23. Mais si ton œil est malade, ton corps tout entier sera dans les
ténèbres. Si donc la lumière qui est en toi est ténèbres, quelles ténèbres!
24. Nul ne peut servir deux maîtres: ou bien il haïra l’un et aimera
l’autre, ou bien il s’attachera à l’un et méprisera l’autre. Vous ne
pouvez servir Dieu et l’Argent (l’idole).
25. Voilà pourquoi je vous dis: ne vous inquiétez pas pour votre vie de
ce que vous mangerez, ni pour votre corps de quoi vous le vêtirez. La
vie n’est-elle pas plus que la nourriture, et le corps plus que le
vêtement?
256
26. Regardez les oiseaux du ciel: ils ne sèment, ni ne moisonnent, ils
n’ammassent point dans des greniers; et votre Père céleste les nourrit!
Ne valez-vous pas beaucoup plus qu’eux?
27. Et qui d’entre vous peut, par son inquiétude, prolonger tant soit
peu son existence?
28. Et du vêtement pourquoi vous inquéter? Observez les lis des champs,
comme ils croissent: ils ne peinent ni ne filent, et je vous le dis:
29. Salomon lui-même, dans toute sa gloire, n’a jamais été vêtu comme
l’un d’eux.
30. Si Dieu habille ainsi l’herbe des champs, qui est là aujourd’hui et
qui demain sera jeté au feu, ne fera-t-il pas bien plus pour vous, gens
de peu de foi!…
33. Cherchez d’abord le Royaume et la justice de Dieu, et tout cela
vous sera donné par surcroît.
34. Ne vous inquiétez donc pas pour le lendemain: le lendemain
s’inquiétera de lui-même. A chaque jour suffit sa peine».
Le Nouveau Testament (préfacé et commenté
par Jean-Luc Vesco). Librairie Générale Française, 1988
*
Les maisons palestiniennes étaient bâties en torchis, amalgame d’argile et
de pailles.

sommet (m.) = haut (m.), pic


bout (m.) = fin (f.)
demeurer = se trouver, rester
avoir qqch en partage = hériter (de)
(les) pauvres (humbles) de cœur = (les) humiliés; dévots, pieux
fouler aux pieds = piétiner
abroger = annuler, abolir
accomplir = achever, parachever, parfaire
rendre gloire à = glorifier qqn
transgresser = ne pas obéir à un ordre, à une loi; enfreindre, violer
pharicien (m.) = membre d’une secte juive qui prétendait observer
rigoureusement la loi de Moïse, mais qui, dans l’Evangile, est accusée
de formalisme et d’hypocrisie
rabâcher = redire sans cesse la même chose
exaucer = satisfaire qqn en lui accordant ce qu’il demande
tentateur, -trice = qui tente, cherche à séduire
sain, –e (adj.) = en bonne santé
257
moissonner = cueillir, faire la moisson des céréales
amasser = accumuler, entasser
par surcroît = en plus
justice – (ici) fidélité, conformité à la volonté de Dieu

Synonymes
joie = allégresse
reprouver = condamner

Antonymes
amis = ennemis

Plusieurs lectures d’un même mot – œuvre:


− travail, tâche, activité (se mettre à l’œuvre);
− ce qui résulte d’un travail (cette décoration est l’œuvre de toute la
classe);
− production artistique ou littéraire (une œuvre d’art);
− organisation à but religieux, humanitaire ou philantropique (faire un
don à une œuvre);
− actions humaines jugées du point de vue moral ou religieux (la foi et
les œuvres).

ƒ Pourquoi doit-on répondre au mal par le bien?


ƒ Pourquoi doit-on aimer ses amis comme ses ennemis?
ƒ Pourquoi le Christ compare-t-il ses disciples au sel de la terre et à la
lumière?
ƒ Quelle est l’importance du sel dans la préparation des plats?
ƒ Pourquoi ne doit-on pas ammasser des trésors sur la terre? Que font le
coeur et l’âme pendant que l’homme ammasse des richesses terrestres?
ƒ Que dit-on de l’oeil? Que fait-il s’il est sain? Et s’il est malade?
ƒ Peut-on servir deux maîtres? En quoi consiste cette impossibilité?
Qui sont ces maîtres?
ƒ Par quels exemples le Fils de Dieu cherche à convaincre les hommes
à renoncer à la quette continuelle de tout ce qui est terrestre, de „la
nourriture et du vêtement”?
ƒ Comment comprenez-vous: „A chaque jour suffit sa peine?” (ne
détachez pas ces dits de leur contexte).
ƒ Commentez la prière „Notre Père”. Connaissez-vous d’autres prières
encore?
258
Texte II
Les béatitudes

Ce discours de Jésus définit l’esprit qui doit animer ceux qui


souhaitent accueillir le Royaume et trouver le bonheur éternel.
− Au milieu des épreuves matérielles et spirituelles, s’appuyer
sur Dieu (pauvreté de coeur);
− Etre plein de patience à l’égard du prochain (douceur);
− Savoir qu’un bonheur définitif attend l’homme et le délivrera
de toute affliction (pleurs et consolation);
− Avoir soif de perfection dans les rapports des hommes entre
eux et avec Dieu (faim et soif de justice);
− Prendre sur soi la misère d’autrui, pardonner et s’abstenir de
juger (miséricorde);
− Etre parfaitement sincère à l’égard de Dieu (pureté);
− Restaurer la paix quand elle a été perdue (œuvre de paix);
− Etre persécuté parce qu’on se comporte en chrétien authentique
(persécution pour la justice).
Les béatitudes brossent excellement le portrait spirituel de celui
qui veut devenir un disciple de Jésus.

ƒ Que signifient pour vous les trois vertus théologales; amour,


espérance, foi?
ƒ En quoi consiste chacune des quatre vertus: charité, justice, prudence,
tempérance?
ƒ Lisez le texte supplémentaire «Tous appelés à la sainteté» (Cahier,
p. 229).

Activités
Types de textes selon leurs fonctions
Le plus souvent les textes ont plusieurs fonctions, mais en général,
l’une d’elles est dominante.
• Textes à dominante narrative (récits, histoires, souvenirs). Ils racontent
quelque chose, se situent le plus souvent dans le passé et suivent une
certaine chronologie.
259
• Textes à dominante descriptive (il est rare qu’un texte soit purement
descriptif, mais les passages descriptifs sont fréquents dans les textes
narratifs: nouvelles, romains, récits). Le narateur s’efface alors plus ou
moins devant ce qu’il décrit.
• Textes à dominante explicative (textes scientifiques, notices explicatives,
sondages, certaines documents administratifs). Ils ont pour but d’informer
et sont en général très structurés; les diférentes explications sont
présentées d’une manière logique, ordonnée.
• Textes à dominante argumentative (on propose un raisonnement qui
vise à convaincre l’interlocuteur). Ces textes sont forfement structurés
(une introduction, différents arguments introduits par un articulateur
logique de cause, but, concession ..., souvent étayés par des exemples;
(une conclusion). L’auteur est toujours présent, de même que
l’interlocuteur qui est sa « cible ».
• Textes à dominante prescriptive (recettes, conseils, règlements) qui
« disent de faire quelque chose ». On trouve souvent dans ces textes
des impératifs ou des infinitifs et le destinataire est clairement identifié:
c’est à lui, précisément, que s’adresse l’injonction.

I. Déterminez (selon des indices précis) le type et le caractère des


textes de cette unité.

II. Repérez les idées essentielles du texte « Dieu est amour ».

III. Reliez chaque mot à sa définition.


a) commandement (m.) 1. prochain (m.)
b) scribe (m.) 2. adepte d’une religion polythéiste ou
fétichiste; impie, mécréant
c) semblable (m.) 3. partie d’un bâtiment destinée à conserver
les grains, le foin (trad. hambar)
d) grenier (m.) 4. compassion, charité
e) boisseau (m.) 5. docteur juif, interprète officiel des Saintes
Ecritures
f) tentation (f.) 6. loi morale émanant de Dieu
g) miséricorde (f.) 7. attrait vers qqch de défendu par une loi
morale ou religieuse
h) païen (m.) 8. récipient pour mesurer les grains (trad.
obroc)
260
IV. Cherchez des contextes pertinents pour les significations du mot
« œuvre » (p. 261).

V. Presentez pour chaque mot une béatitude:


1. pureté (...).
2. miséricorde (...).
3. oeuvre de paix (...).
4. pleure et consolation (...).
5. pouevreté de coeur (...).
6. douceur (...).
7. faim et soif de justice (...).
8. persécution pour la justice (...).
9. joie et allégresse (...).

VI. Choisissez la lexie appropriée pour compléter chaque phrase:


oeil, terre, hauteur, idole, vie, ennemis, boisseau, monde, amour,
prochain, Dieu.
1. L’amour de Dieu et l’amour du ... demeurent indissociables.
2. Le Fils vient révérer le Pèle et apprendre aux hommes que Dieu est ...
3. Dieu a tant aimer le ..., qu’il lui a donné son Fils unique.
4. Aimer consiste à imiter ...
5. Il faut s’efforcer d’être bons, de tout pardonner, aux amis comme
aux ...
6. Le Fils appelle les hommes à changer de ...
7. Quand on allume une lampe ce n’est pas pour la mettre sous le ...
8. Une ville située sur une ... ne peut être cachée.
9. Ne vous amasser pas de trésors sur la ...
10. La lampe du corps c’est l’...
11. Vous ne pouvez servir Dieu et ...

VII. Commentez en un dizaine de lignes : « Où est ton trésor, là aussi


sera ton cœur ».

Traduisez le texte «Un mesaj de dragoste şi solidaritate către lume»


(p. 355).

261
Les articulateurs logiques sont des mots qui indiquent les rapports
entre les idées et leur enchaînement. Ils permettent d’articuler et
d’organiser l’expression de la pensée.
On distingue généralement deux types d’articulateurs:
– ceux qui servent à organiser le texte (tout d’abord, ensuite, d’autre
part, enfin, pour conclure etc.);
– ceux qui indiquent un lien logique existant entre deux faits, deux
idées. Ce lien peut exprimer, par exemple, la but (pour, afinde) la
conséquence (donc, il en résulte que ...), la concesion (cependant, mais,
avoir beau) etc. (Ces structures seront étudiées pendant le III-ième
semestre).
1. Les amorces
Ces mots soulignent que ce que l’on dit n’est qu’un moment de la pensée.
Formules d’introduction: commençons par…; d’abord, tout d’abord…;
avant tout, avant toutes choses…;
Premier terme d’une énumération, d’une liste: en premier lieu…, d’une
part…
Préparation d’une opposition: certes…, il se peut que…, il est possible
que…, il est vrai que…
2. Les liaisons
Elles marquent un lien entre deux idées, entre ce qui précède et ce qui suit.
Addition: Et, aussi, ensuite, en outre, puis, également, d’autre part, de
plus, etc.
Insistance: Même, non seulement…, mais (encore), d’ailleurs, d’autant
plus que…
Cause: car (jamais en tête de phrase), en effet (explication), puisque,
parce que, comme, étant donné que, sous prétexte que; grâce à + nom;
à cause de + nom; du fait de + nom; sous prétexte de + nom / infinitif.
Conséquence: donc, aussi, c’est pourquoi, ainsi, par conséquentn de
sorte que, si bien que…;
si s+ adjectif / adverbe + que…; tellement + adjectif / adverbe + que…;
tant / tellement de + nom + que…; d’où + nom.
Opposition: Mais, pourtant, toutefois, cependant, néanmoins, au contraire,
en revanche, en fait /en réalité (correction d’une idée précedente); bien
que + subjonctif, quoique + subjonctif, même si; alors que; malgré +
nom; en dépit de + nom.
3. Les articulateurs de rappel (ils renvoient à ce qui a déjà été
exprimé): par exemple, ainsi, de même.

262
4. Les articulateurs de terminaison (ils marquent le terme d’un
développement, annoncent la fin d’une énumération, amènent la
conclusion): donc, enfin, finalement, en résumé, en définitive, pour
conclure et tous les articulateurs de la conséquence.

™ Complétez les phrases suivantes en utilisant les articulateurs


logiques qui conviennent:
Paul est vraiment sympatique: … il m’a prêté de l’argent pour acheter
mon billet de train, … il m’a conduit à la gare en voiture. Je suis allé à
un concert hier soir: il y avait …de monde … on se faisait écraser les
pieds. Je ne viendrai pas chez toi jeudi… j’ai trop de travail…, si tu
veux, je pourrai venir te voir samedi matin. … il ait sans doute raison,
personne ne veut l’écouter. Il faut aujourd’hui accorder toute leur
importance aux problèmes écologiques: … parce que cela concerne
l’avenir de nos enfants et de notre pays,… parce que c’est notre santé
qui est en jeu, … parce que la protection de la nature est une réalité
économique d’aujourd’hui. … il faut défendre l’environnement.

Histoires drôles et mots d’esprit

Une dame questionnait d’un ton suffisant Victor Hugo:


− Monsieur Hugo, croyez-vous à l’immortalité de l’âme?
− Madame, si je ne croyais pas à l’âme immortelle, je ne serais
pas Victor Hugo.

Fréderic II (le roi de Prusse) professait un athéïsme virulent. Lors


d’une discussion entre intellectuels, il s’en prit à Arnold Baculard qui
soutenait la croyance en Dieu.
− Comment, vous tenez encore à ces vieilleries?
− Oui, sire, j’ai besoin de croire qu’il est un Etre au-dessus des rois.

Il faut que l’homme à imagination, comme le poète, croie en Dieu…


(Chamfort).

™ Que veut dire «croire à l’immortalité de l’âme»?


™ Qu’est-ce que cela suppose?
™ Quelle réponse a reçu le roi de Prusse à sa question?
™ Comment comprenez-vous l’affirmation de Chamfort?
263
UNITÉ 2

Texte I
Le discours sur la montagne (suite)

7. 1. «Ne vous posez pas en juge, afin de n’être pas jugé; car c’est de
la façon dont vous jugez, qu’on vous jugera, et c’est la mesure dont
vous vous servez qui servira de mesure pour vous. 3. Qu’as-tu à
regarder la paille qui est dans l’œil de ton frère? Et la poutre qui est
dans ton œil, tu ne la remarques pas?…5. Homme au jugement
perverti, ôte d’abord la poutre de ton œil….
6. Ne donnez pas aux chiens ce qui est sacré, ne jetez pas vos perles
aux porcs, de peur qu’ils ne les piétinent et que, se retournant, ils ne
vous déchirent.
7. Demandez: on vous donnera; cherchez, vous trouverez; frappez, on
vous ouvrira. 8. En effet, quiconque demande reçoit, qui cherche trouve,
à qui frappe on ouvrira. 9. Ou encore qui d’entre vous, si son fils lui
demande du pain, lui donnera une pierre? 10. Ou s’il demande un
poisson, lui donnera-t-il un serpent? 11. Si donc vous, qui êtes mauvais,
savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus votre Père
qui est aux Cieux, donnera-t-il de bonnes choses à ceux qui le lui
demandent. 12. Ainsi, tout ce que vous voulez que les hommes fassent
pour vous, faites-le vous-même pour eux: c’est là la Loi et les Prophètes.
13. Entrez par la porte étroite. Large est la porte et spacieux le chemin
qui mènent à la perdition. 14. Combien étroite est la porte et resserré
le chemin qui mènent à la vie, et peu nombreux ceux qui le trouvent.
15. Gardez-vous de faux prophètes, qui viennent à vous vêtus en brebis,
mais qui au dedans sont des loups rapaces. 16. C’est à leurs fruits que
vous les reconnaîtrez. Cueille-t-on des raisins sur un buisson d’épines, ou
des figues sur des chardons?. 17. Ainsi tout bon arbre produit de bons
fruits, mais l’arbre malade produit de mauvais fruits. 18. Un bon arbre ne
peut pas porter de mauvais fruits, ni un arbre malade porter de bons fruits.
19. Tout arbre qui ne produit pas un bon fruit, on le coupe et on le jette au
feu. 20. Ainsi donc, c’est à leurs fruits que vous les reconnaîtrez.
21. Il ne suffit pas de me dire: Seigneur, Seigheur! Pour entrer dans le
Royaume des Cieux, il faut faire la volonté de mon Père, qui est aux
Cieux. 22. Beaucoup me diront en ce jours-là: Seigneur, Seigheur!
264
N’est-ce pas en ton nom que nous avons prophétisé? en ton nom que
nous avons chassé les démons, en ton nom que nous avons fait de
nombreux miracles? 23. Alors je leur déclarerai: Je ne vous ai jamais
connus; écartez-vous de moi, vous qui commettez l’iniquité.
24. Ainsi tout homme qui entend les paroles que je viens de dire et les
met en pratique, peut être comparé à un homme avisé qui a bâti sa maison
sur le roc. 25. La pluie est tombée, les torrents sont venus, les vents ont
soufflé; ils se sont précipités contre cette maison et elle ne s’est pas
écroulée, car ses fondations étaient sur le roc. 26. Et tout homme qui
entend les paroles que je viens de dire et ne les met en pratique, peut être
comparé à un homme insensé qui a bâti sa maison sur le sable. 27. La
pluie est tombée, les torrents sont venus, les vents ont soufflé; ils sont
venus battre cette maison, elle s’est écroulée, et grande fut sa ruine».
28. Or, quand Jésus eut achevé ces instructions, les foules restèrent
frappées de son enseignement, car il les enseignait en homme qui a
autorité et non pas comme leurs scribes.
Le Nouveau Testament (préfacé et commenté
par Jean-Luc Vesco). Librairie Générale Française, 1988

se poser en juge = juger sans être autorisé


poutre (f.) = pièce de forme allongée en bois servant d’élément de
charpente; (trad. context. bârnă);
ôter = enlever une chose de l’endroit où elle est; retirer
perdition (f.) = état de péché menant à la ruine de l’âme; ruine morale
(Lieu de perdition);
buisson (m.) = touffe d’arbrisseaux sauvages et rameux
brebis (f.) = mouton (m.)
s’écarter (de) = s’éloigner (de)
iniquité (f.) = injustice grave
avisé, –e (adj.) = qui a un jugement réfléchi et agit avec prudence et
sagacité; sage, habile (un conseiller sage);
insensé, –e (adj.) = dépourvu(e) de raison, de bon sens (individu,
propos, projet insensé);
bâtir = édifier, construire
s’écrouler = s’effondrer

Antonymes
étroit, –e (adj.) = large

265
ƒ Que signifie „juger les autres”? Est-il permis de le faire?
ƒ En quoi consiste l’amour du prochain? Qui est celui-ci?
ƒ Que dit-on des perles et de ce qui est sacré?
ƒ Comment doit-on comprendre ces mots?
ƒ Reformulez le paragraphe 7-14.
ƒ Qui sont les faux prophètes et comment peut-on les identifier?
ƒ A qui est comparé celui qui entend et met en pratique les enseignement
du Christ?
ƒ Er celui qui ne les prend pas en compte?
ƒ Que signifie le mot „maison” dans ce contexte: édifice, famille, âme?
Détaillez votre réponse.
ƒ Tendre la main à son prochain: „La drogue” (Cahier, p. 232).

Optique
Les paraboles du Royaume
Le Royaume de Dieu-Père que le Fils annonce est une notion
difficile à saisir. Il en parle donc à l’aide des paraboles, c’est-à-dire de
comparaisons, en général très simples et accessibles à tous, à partir
desquelles l’homme peut se faire une idée de la venue et de la réalité de
ce Royaume. Il s’agit de découvrir le mystère de l’action de Dieu, à
l’œuvre dans le monde, en réfléchissant sur des situations communes de
la vie quotidienne. L’image de la semence jetée en terre suggère la
croissance du Royaume et sa manière de fructifier, celle du trésor ou de
la perle évoquent le prix qu’il faut mettre pour y entrer, celles de l’ivraie
et du bon grain invitent à la patience. Mais comprendre les paraboles
exige à la fois de saisir le sens de l’image proposée et de retrouver dans
sa vie la manifestation concrète de l’intervention divine, ce qui suppose
intelligence et accueil personnel.

Mathieu 13, 3-11; 18-23


3. Il leur dit beaucoup de choses en paraboles. „Voici que le semeur
est sorti pour semer. 4. Comme il semait, des grains sont tombés au
bord du chemin; et les oiseaux du ciel sont venus et ont tout mangé. 5.
D’autres sont tombés dans des endroits pierreux, où ils n’avaient pas
beaucoup de terre; ils ont aussitôt levé parce qu’ils n’avaient pas de
terre en profondeur. 6. Le soleil étant monté, ils ont été brûlés et, faute
de racines, ils ont séché. 7. D’autres sont tombés dans les épines; les
épines ont monté et les ont étouffés. 8. D’autres sont tombés dans la
266
bonne terre et ont donné du fruit, l’un cent, l’autre soixante, l’autre
trente. 9. Entende qui a des orielles!”.
10. Les disciples s’approchèrent et lui dirent: „Pourquoi leur parles-tu en
paraboles?” 11. Il répondit: „Parce qu’à vous il est donné de connaître les
mystères du Royaume des Cieux, tandis qu’à ceux-là ce n’est pas
donné… 18. Vous donc écoutez la parabole du semeur. 19. Quand
l’homme entend la parole du Royaume et ne comprend pas, c’est que le
malin vient et s’empare de ce qui a été semé dans son cœur; tel est celui
qui a été ensemencé au bord du chemin. 20. Celui qui a été ensemencé en
des endroits pierreux, c’est celui qui, entendant la Parole, la reçoit aussitôt
avec joie. 21. Mais il n’a pas en lui de racine, il est l’homme d’un
moment: dès que vient la détresse ou la persécution à cause de la Parole,
il tombe. 22. Celui qui a été ensemensé dans les épines, c’est celui qui
entend la Parole, mais le souci du monde et la séduction des richesses
étouffent la Parole, et il reste sans fruit. 23. Celui qui a été ensemencé
dans la bonne terre, c’est celui qui entend la Parole et comprend: alors, il
porte du fruit et produit l’un cent, l’autre soixante, l’autre trente”.

saisir = (ici) comprendre


mystère (m.) = ce qui est caché aux yeux de l’homme (trad. taină);
l’action de Dieu à l’œuvre = la transfiguration continuelle du monde
sous son pouvoir suprême de Vie;
ivraie (f.) = graminée à grains toxiques (trad. neghină); Séparer le bon
grain de l’ivraie: séparer le bien du mal; les bons des méchants;
le bon grain = le blé
accueil (m.) = (ici) ouverture de l’âme; disposition à accomplir
étouffer = gêner la croissance
s’emparer de = prendre la possession de qqch de manière violente
détresse (f.) = sentiment d’abandon, de solitude profonde, désarroi;
situation critique, dangereuse;
parabole (f.) – (du grec: comparaison) court récit allégorique chargé
d’un enseignement moral ou religieux;
péricope (f.) – passage, extrait d’un texte évangélique.
Synonymes
lever = croître = monter
mâlin (m.) = tentateur
ƒ Expliquez une parabole que vous connaissez le mieux (outre celle
du Semeur).
267
Texte II
Message pascal de Jean-Paul II:
L’Eglise de l’Histoire, des Martyrs, des Béatitudes, des vrais droits de
l’homme, des sources bibliques.
Eglise de l’Histoire
„Aujourd’hui les témoins parlent. Ils parlent, les témoins
oculaires, présents aux événements du Vendredi Saint, ceux qui ont
éprouvé la peur devant le Sanhédrin, ceux qui le troisième jour ont
trouvé le tombeau vide.”
L’Eglise, à l’origine, a été fondée sur le témoignage de ceux qui
ont „vu” et qui ont „cru.” Parmi ces témoins, la place des femmes est
signifiante, ce sont elles qui „informèrent” les apôtres.
Aujourd’hui, quand l’idéologie prend le pas sur l’Histoire, il est
très important à signaler ce premier et fondamental repère.
Eglise des Martyrs
„Oui, en ce jour, les témoins prennent la parole: non seulement
les premiers, les témoins oculaires, mais aussi ceux qui ont rendu
témoignage jusqu’à l’effusion de leur sang et, grâce à eux, l’Eglise a
continué à marcher.”
Au cours de son histoire l’Eglise a été ensemencée par le sang
des martyrs. Il ne faut pas oublier ceux de notre siècle, morts dans les
camps de concentration et dans le goulag, dans la terreur déchaînée
par la haine aveugle. S’il a eu l’Holocauste, il y a eu des holocaustes.
Nous n’avons pas le droit de faire silence sur nos frères chrétiens
morts en témoignage de leur foi.
Eglise des Béatitudes
„Aujourd’hui, nous aussi, nous sommes témoins du Christ
ressuscité et nous renouvelons notre message de paix à toute
l’humanité. Ce message de paix est pour tous ceux qui vivent un
calvaire apparemment sans fin, déçus dans leur aspiration au respect
de la dignité de la personne.”
L’Eglise à notre époque doit redevenir l’Eglise du pardon et de
la charité, celle qui donne et „par-donne”. Il faut se rapeller que la foi
vivante s’inspire des Béatitudes, l’enseignement sur la Montagne.
268
Ils sont bénis de Dieu, donc „heureux” les pauvres, les purs, les
miséricordieux, les constructeurs de paix.
Eglise des droits de l’homme
„L’Eglise doit servir l’homme, si elle veut servir Dieu. Les
droits de l’homme sont aussi les droits de Dieu. C’est pourquoi les
chrétiens doivenent élever la voix au nom du Christ pour défendre la
dignité de l’homme qui prime sur toute structure sociale”.
L’Eglise dans ses activités doit prendre la tête du combat pour la
justice et la charité. Le combat pour la promotion de la justice fait
partie intégrante de l’évangélisation.
Eglise de Jérusalem
„Le Moyen-Orient, Jérusalem où la paix est mise en danger par
des options politiques risquées. Que ce message rend courage à ceux
qui ont cru et qui croient toujours au dialogue”.
L’Eglise, dans sa pérégrination, ne doit pas oublier que
Jérusalem reste l’Eglise des sources. Aucun disciple du Christ ne peut
se détacher de la Ville où il est mort et ressuscité, ni des frères dans la
foi qui y vivent.
Ne nous faut-il pas lever le voile sur la Ville dont chacun peut
dire: „En Jérusalem, je suis né”...
Remarque
Jean-Paul II tenait ce discours le Mardi Saint 7 avril (1998)
devant quelque quatre mille étudiants et enseignants participant à un
congrès organisé par l’Opus Dei.

ƒ Parlez d’un de vos proches qui est mort jeune à cause des persécutions
de l’ancien régime (prison, canal, goulag, etc.).

Activités
Argumentation
Argumenter c’est présenter ses idées à l’aide d’exemples, de preuves,
de raisonnements dans l’intention de convaincre son interlocuteur du
bien-fondé d’une thèse.
Le plus souvent, loursqu’un argumente:
− on invoque des données scientifiques ou des faits historiques (les
leçons de l’histoire), qui servent à appuyer ce que l’on affirme;
269
− on invoque une référence prestigieuse, une autorité indiscutable
(sommité scientifique ...) ou le sens commun, le « bon sens », l’avis
général (Il est de notoriété publique que ... Chacun sait bien que ...).
C’est un « argument d’autorité »;
− on présente des données chiffrées (on doit indiquer une source
sérieuse;
− on essaie de démontrer qu’un fait (événement) va nécessairement
entraîner telle ou telle conséquence et que, donc, il faut choisir la
bonne solution;
− on passe en revue avantages et inconvénients (on pèse le pour et le
contre) pour justifier de manière « raisonnée » son choix;
− on concède quelque chose à l’adversaire: on reconnaît qu’il peut avoir
des arguments contraires aux notres, mais on en fait état pour mieux les
combattre (exemple: Bien sûr, on pourra m’objecter que ..., cependant
je reste persuadé que ...);
− on donne des exemples que servent à illustrer nos arguments;
− on implique l’interlocuteur: on fait appel à son sens moral, à ses
sentiments, à ses émotions, à ses intérêts. On sollicite son adhésion.

I. Essayez de convaincre un « tabagiste » (parent, ami, colleègue) de


ne plus fumer. Apportez lui des arguments qui le fassent mener une
vie saine.

II. Trouvez des synonymes pour les épithètes des noms suivant:
jugement perverti, bonnes choses, porte étroite, spacieux chemin,
large porte, loups rapaces, bon arbre, nombreux miracles, homme
avisé, homme insensé, grande ruine.

III. Observez les contextes du verbe entendre. Traduisez les phrases :


1. Entende qui a des oreilles !
2. Ils sont allés entendre un pianiste célèbre.
3. Celui qui a été ensemensé dans les épines, c’est celui qui entend la
Parole, mais le souci du monde et la séduction des richesses étouffent
la Parole, et il reste sans fruit.
4. Ces deux collègues s’entendent bien.
5. Ils se sont entendus pour nous faire une farce.
6. Elle n’entend rien en politique.
270
7. Jean s’y entend en mécanique (il s’y connaît).
8. Elle est têtue, impossible de lui faire entendre raison (de lui faire
comprendre ce qui est raisonnable).
9. Le directeur entend que l’on soit à l’heure (il le veut absolument).

IV. Quelle est la signification que ces expressions renferment : bâtir sa


maison sur le roc, porter de bons fruits, séparer le bon grain de l’ivraie,
bâtir sa maison sur le sable, ôter la poutre de son oeil, se porter en juge.

V. Faites un exposé (oral) de toutes les idées essentielles du premier


texte en le divisant préalablement en paragraphes.

VI. Rendez le contenu de la parabole du Semeur.

VII. Commentez : « Tout ce que vous voulez que les hommes fassent
pour vous, faites-le vous-même pour eux ».

Traduisez le texte «Viu este Dumnezeu» (p. 356).

Parler d’une action réalisée par quelqu’un en se servant du passif


Quand on utilise le passif, on met en valeur l’action et celui qui la
subit plutôt que la personne qui l’a réalisée. A la forme active, l’ordre
des informations données est le suivant:
Quelqu’un fait quelque chose.
Avec le passif, l’ordre est le suivant:
Quelque chose est faite par quelqu’un.
Le passif se construit avec le verbe „être” et le participe passé du verbe
(suivi eventuellement de „par” ou „de” + nom, si l’on veut indiquer qui
fait l’action):
Passif présent:
présent de être + participe passe Je suis invité(e)
Passif imparfait:
imparfait de être + participe passé J’étais invité(e)
Passif passé composé:
passé composé de être + part. passé J’ai été invité(e)
Passif plus-que-parfait:
plus-que-parfait de être + part. passé J’avais été invité(e)
271
Passif futur
futur de être + participe passé Je serai invité(e)
Passif futur antérieur
futur antérieur de être + part. passé J’aurai été invité(e)
Passif subjonctif
subjonctif de être + participe passé Que je sois invité(e)
Passif passé simple
passé simple de être + participe passé Je fus invité(e)

™ Reformulez les phrases en précisant qui est l’auteur de l’action:


L’Amérique a été découverte en 1492. La Tour Eiffel a été construite
entre 1887 et 1889. Cet enfant a été bien élevé. Ce livre est très lu.
Pendant le procès il a été interrogé. Le malfaiteur a été réclamé. La
Résistance a été bien organisée. Le pays a été libéré.

Histoires drôles et mots d’esprit

L’abbé Mugnier parlait religion avec la poétesse Anna de Noailles:


− Ah! cher monsieur l’abbé, Dieu vous parle, à vous… A moi, il
ne dit jamais rien.
− Madame, c’est parce que vous ne lui laisser pas placer un mot!

Au cours d’une promenade, Hugo rencontra Leconte de Lisle:


− Vous ne devinerez jamais à quoi je pense?
− A quelque œuvre nouvelle, maître…
− Non, je songe à ce que je pourrai dire à Dieu quand je me
trouverai en sa présence…
− Vous lui direz: «Mon cher confrère…».

Quelqu’un parlait avec l’abbé Mugnier de Forain, le dessinateur corrosif,


capable, dans la vie, des pires rosseries verbales.
− Comment, mon père, Forain peut-il être chrétien et si méchant?
− Il a dû être baptisé avec du vinaigre.

™ Comment doit-on parler à Dieu pour être entendu?


™ Le poète Victor Hugo, de quoi étatit-il préoccupé?
™ Comment est le vinaigre?
™ Peut-on faire un parallèle entre ce dernier et le mot «méchant»?
272
UNITÉ 3

Texte I
Réveil de conscience

[…] Je veux me remettre en mémoire les souillures de mon


passé et les infections charnelles de mon âme non pas que je les aime,
mais pour t’aimer, mon Dieu. L’amour de ton amour me fait retracer
en l’amertume de mon souvenir mes voies scélérates, afin de sentir ta
douceur, ô douceur non décevante, ô douceur heureuse et sûre, que
rassemble les lambeaux épars de mon être déchiré et, en se détournant
de Toi, l’unité, fondu dans le multiple.
Je brûlai en effet de me rassasier une bonne fois des choses d’en
bas pendant l’adolescence et j’eus l’audace de laisser pulluler toutes
sortes d’amours ténébreuses, et ma beauté fut flétrie et j’ai, me
complaisant et cherchant à complaire aux yeux des hommes, pourri à
tes yeux.
Et qu’était-ce, au fond, qui m’agréait, sinon d’aimer et être aimé?
Mais je n’observais pas la règle qui fixe de l’âme à l’âme le sentier
lumineux de l’amitié; mais le limon de la convoitise et le jaillissement
de la puberté exhalaient un brouillard qui noircissait et obscurcissait
mon cœur: pas moyen de distinguer la sereine clarté de la dilection des
troubles vapeurs de la passion. L’une et l’autre fermentaient mêlées;
elles emportaient la faiblesse de mon âge par les escarpements des
convoitises et la plongeaient au gouffre des vices. Ta colère avait grandi
sur moi et je n’en savais rien.
Le grincement de la chaîne qui me liait à la mortalité m’avait
rendu sourd: orgueil, châtiment de mon âme! et je m’éloignais de Toi
et Tu laissais faire… O joie qui trop tard fut mienne! Tu te taisais
alors et je m’éloignais de Toi en de stériles et toujours plus nombreuses
semailles de douleur par orgueilleux abattement et lassitude sans
repos…
Ta toute-puissance en effet n’est pas loin de nous, quand même
nous sommes loin de Toi. Si, du moins j’avais porté une attention plus
vigilante aux tonnerres de tes Ecritures!*
273
Mais, malheureux, je fus emporté à la violence du courant et j’ai
transgressé tes prescriptions, sans échapper – qui le pourrait d’entre les
mortels – à tes corrections. Car Tu étais toujours là, miséricordieusement
cruel, aspergeant des plus amers désagréments toutes mes joussances
illicites, si bien que, cherchant ainsi à jouir sans désagréments et
cherchant un endroit pour cela, je ne trouvais que Toi, Seigneur, rien
que Toi, qui ajustes la peine au précepte et qui frappe afin de guérir et
qui nous tues pour nous éviter de mourir hors de Toi. Où étais-je, dans
quel exil, si loin des délices de ta maison, etn cette seizième année de
ma chair, quand, courbé sous son sceptre, je m’engageais pieds et
poings liés à une folle passion? L’infamie des hommes lui donnait
licence,** mais ta loi la faisait illicite.
Les miens n’eurent pas souci d’ouvrir à mon emportement l’abri
du mariage; ils n’eurent qu’un souci: m’apprendre à parler dans la
perfection et à persuader par le discours…
Je bayais après les honneurs, les gains, le mariage, et Toi, Tu te
riais de moi. J’endurais en ces convoitises les plus fâcheux embarras:
effet de ta bienveillance d’autant plus active que Tu me mettais moins
de douceur dans ce qui n’était pas moi.
Seigneur qui voulus de moi devant Toi ces souvenirs, ces
confessions, vois mon coeur…
Pour qui ce récit? Non certes pour Toi, mon Dieu, mais pour ma
race, pour la petite portion de la race humaine, oui, si petite qu’elle
soit, qui tombera peut-être sur mon présent livre. Et à quel dessein?
Afin que moi-même et que mon lecteur, quel qu’il soit, nous
concevions de quelle profondeur il faut crier vers Toi. Mais qu’y a-t-il
de plus proche de tes oreilles que le témoignage du cœur et qu’une vie
issue de la foi?
Qh! qu’elle était malheureuse ma vie alors! Toi cependant, Tu
poignais sa blessure, afin que, laissant toutes choses, elle se retourna
vers Toi qui seul es dessus toutes choses et sans qui toutes ne seraient
rien. Oui, qu’elle se retournât vers Toi et qu’elle guérît. Ah! que j’étais
donc malheureux et comme Tu t’y es pris pour me faire sentir ma
misère, ce certain jour où je me préparais à prononcer l’éloge de
l’empereur***: un tissu de mensonges que le public, pourtant informé,
applaudirait! L’âme en souci, haletant, rongé, brûlé de pensers fiévrieux,
je passais par un quartier de Milan, quand je remarquoi (sans doute
274
avait-il déjà son compte!) un pauvre mendiant à l’allure joviale et
gaillerette. Je soupirai. «Que de souffrances dans nos folies, dis-je aux
amis qui m’accompagnaient. Tous nos efforts! Les miens maintenant!
Sous l’aiguillon des convoitises je traîne mon paquetage d’infortune,
que, traînant, je grossis. Nous ne voulons rien, sinon aboutir à la joie
tranquille. Ce mendiant déjà nous y a devancés; et nous, peut-être, n’y
parviendront jamais!» Ce que lui, en effet, avait, au prix de quelques
petites piécettes mendiées, acquis déjà, savoir un moment de gaieté
heureuse, moi, pour y atteindre, je m’épuisais à tourner en rond par biais
et circuits. Qu’il n’eût pas la joie véritable, d’accord! Mais moi, avec
ces façons de tourner en rond, j’en cherchais un bien plus faux. Et lui,
certes, il était gai, moi, anxieux; lui tranquille, moi agité…
Telles furent sur ce thème les idées que je développai alors à
mes chers amis. Souvent j’examinais ainsi mon état et je constatais
que j’allais mal. J’en souffrais et je redoublais du coup mon mal. La
chance pouvait me sourire, je n’avais pas de goût à m’emparer d’elle,
car, à peine saisie, elle s’envolait. Nous en gémissions entre amis, mes
compagnons de vie et moi jusqu’à la découverte de ta miséricorde….
Saint Augustin, Confessions
*
Il est né dans une famille de païens. Sa mère, quoique chrétienne, n’eut pas
beaucoup d’influence sur son fils. C’était le père qui s’occupait de sa
formation.
**
moralité païenne
***
il était un bon rétheur dès sa première jeunesse.

souilloure (f.) = tache morale (La souilloure du péché);


ressentiment mêlé de tristesse et de déception (Paroles pleines
d’amertume);
décevant, –e (adj.) = qui déçoit, qui cause une désillusion
déchiré (m.) = mis en pièces, en morceaux
licence (f.) = liberté excessive qui tend au dérèglement moral; caractère
de ce qui est licencieux, contraire à la décence (Licence des mœurs)
se rassasier = appaiser la faim de
pulluler = être plein de; être en très grand nombre, fourmiller, grouiller
flétri, –e (adj.) = qui a perdu de son éclat; qui s’est fané(e). Visage flétri,
ridé.
275
pourrir = (fig.) corrompre moralement (La fortune l’avait pourri);
limon (m.) = partie rampente d’un escalier dans laquelles s’essemblent
les marches et les contremarches;
jaillissement (m.) = action, fait de jaillir
dilection (f.) = amour pur et pénétré de tendresse spirituelle
trouble (m.) = état d’inquiétude, d’agitation, de confusion ou d’émotion
dans lequel se trouve qqn; desarroi, embarras (Elle ne put cacher son
trouble);
gouffre (m.) = (fig.) niveau le plus bas du malheur (Etre au fond du
gouffre);
vice (m.) disposition naturelle à faire le mal, à agir contre la morale;
penchant, défaut dont on ne peut se débarraser (jeu, boisson, drogue etc.);
châtiment (m.) = action de châtier; peine, sanction sévère (Infliger un
châtiment);
correction (f.) = châtiment corporel; volée de coups (Infliger, recevoir
une correction);
concevoir = former, élaborer dans son esprit, son imagination
témoignage (m.) = action de témoigner
persuader = amener qqn à croire, vouloir, à faire qqch; convaincre
bayer (après) = regarder niaisement en l’air bouche-bée; rêvasser
pieds et poings liés = lié solidement, ligoté, garrotté; (ici) subjugué par
la passion;
Homonymes
vertu (f.) = disposition constante qui porte à faire le bien et à éviter le
mal; bonne gualité portée à un haut degré; courage, énergie morale,
force d’âme.
Vertus (pl.) = dans la Tradition chrétienne second chœur de la deuxième
hiérarchie des Anges;

Synonymes: noircir = obscurcir; abattement = lassitude;


Antonymes: vice – vertu

Plusieurs lectures du même mot:


brûler
− détruire par le feu (Brûler de vieux papiers);
− causer une sensation de brûlure, de forte chaleur (La fumée brûle les
yeux);
276
− tuer par le supplice du feu (Brûler la cervelle de qqn, le tuer d’un
coup de feu tiré à la tête et de près);
− dépasser un signal d’arrêt sans s’arrêter (Brûler un feu rouge);
− aller trop vite dans une action, un raisonnement (Brûler les étapes);
− se consumet en éclairant (Laisser brûler l’électricité).
plonger:
− faire entrer qqch dans l’eau (Plonger un bâton);
− enfoncer vivement; introduire (Plonger la main dans son sac);
− s’enfoncer entièrement dans l’eau (Sous-marin qui plonge);
− sauter dans l’eau, la tête et les bras en avant (Effectuer un plongeon);
− aller du haut en bas, descendre brusquement vers qqch, piquer dessus
(Rapace qui plonge sur sa proie);
− regarder de haut en bas ou de façon insistante (Plonger son regard
sur qqch);
− se trouver dans un certain état physique ou moral (Etre plongé dans
le sommeil, dans une rêverie).
se plonger: se livrer entièrement à une activité, s’y absorber (Se plonger
dans la lecture);

ƒ Quelle est l’importance de la première phrase pour le reste du


texte? L’auteur, a-t-il toujours seize ans ou un âge plus avancée?
Qu’est-ce qu’il faisait pendant son adolescence? Connaissait-il
Dieu à l’époque?
ƒ Quel rapport y a-t-il entre la „séreine clarté de la dilection” et les
„troubles vapeurs de la passion”?
ƒ Que veut dire „plonger la faiblesse de l’âge au gonffre de vices”?
En quoi consiste cette faiblesse? Quand on est jeune, on se croit
fort. Comment comprendre la phrase: „Je fus emporté à la violence
du courant”?
ƒ Observez la pédagogie divine présentée dans les phrases:
... Je m’éloignais de Toi et Toi laissais faire...;
... J’ai transgressé tes prescriptions sans échapper à corrections. Car
Tu étais toujours là, miséricordieurement cruel, aspergeant des plus
amers, désagréments toutes mes jouissances illicites... Cherchant à
jouir sans désagréments je ne trouvais que Toi, Seigneur, rien que
Toi, qui ajuste la peine au précepte et frappe afin de guérir...;
277
.... Quelle malheureuse était ma vie alors! Toi cependant, Tu
poignais sa blessure, afin que, laissant toutes choses, elle se
retourna vers Toi qui seul es dessus toutes choses et sans qui
toutes ne seraient rien.
... Ah, que j’étais donc malheureux et comme Tu t’y es pris pour
me faire sentir ma misère ce certain jour...
ƒ De quel jour s’agit-il? Que voulait faire le jeune homme ce jour-là?
Qui a-t-il vu? Qu’est-ce qu’il a dit à ses amis?
ƒ Présentez le passage par vos propres mots, sans regarder le texte
(livres fermées).

Optique
Une quête spirituelle
Saint-Augustin, haute figure du christianisme, oppose le bien-être
banal de l’homme de chair à la joie extatique du croyant: «Deux amours
ont bâti deux cités. L’amour de soi jusqu’au mépris de Dieu, la cité
terrestre. L’amour de Dieu jusqu’au mépris de soi, la cité celeste».
Cette béatitude divine, les grands mystiques la ressentent parfois dans
leurs vivions et leurs transes atteignant l’extase. Mais pour le commun
des mortels, c’est seulement au paradis que l’on peut être heureux.
Alors que le christianisme s’appuie souvent sur l’ascèse, voire la
mortification, les religions orientales insistent sur l’importance du
bonheur terrestre. L’image du Christ souffrant sur la Croix s’oppose à
celui de Bouddha, replet et satisfait. Au Japon, par exemple, on vénère
couramment sept divinités du bonheur, dont Hotei, idole de la jovialité,
hilare avec un ventre énorme, et Daikoku, dieu de la richesse, debout
sur des sacs de riz.
Le bonheur: aisance matérielle ou état d’esprit? Hasard ou lutte?
But ou récompense? Réalité ou illusion?
Jules Renard: «Le bonheur? Une illusion. Ce n’est que le silence
du malheur».
Léon Bloom: «Une volonté: réaliser adulte ses rêves de
jeunesse. Il est toujours le résultat d’un combat pour les autres ou
contre soi-même».

278
Dans les années 50 et 60, chacun consommait pour tenter
d’oublier les malheurs et les privations de la guerre. Voiture, maison,
frigo, machine à laver, télé: l’idée du bonheur est la même pour tous.
Mais ans vingt après, chacun a pris conscience que le bonheur dépend
beaucoup de la qualité des relations avec les autres.
Mgr Gaillot, évêque d’Evreux: «La grande pauvreté de ce monde,
c’est le manque d’affection. Ce que je souhaite le plus à tous, c’est
d’aimer et d’être aimé. C’est le chemin vers le bonheur».
De fait, on peut être heureux dans des conditions matérielles très
difficiles. Pour trouver le bonheur, l’argent et même la liberté, comptent
moins que l’amour et l’ouverture à l’autrui.
Quelles sont les principales composantes du bonheur? (richesse,
célèbrité, jeunesse, beauté, pouvoir, liberté, mariage, enfants, travail,
amour, santé, etc.?).
Amour, santé, famille: telle est pour les Français, la trilogie du
bonheur (Sondage Ipsos réalisé du 12 au 15 janvier 1996).
Il est donc vain d’espérer de le trouver dans les paradis artificiels
de la drogue ou des pullules euphorisantes!
Autres types de fuite: casser la routine, faire un retour sur soi,
partir en voyage…
Certaines personnes, se sentant très malheureuses, parviennent à
trouver la sérénité en partant loin. Mais dans la plupart des cas
l’angoisse ne disparaît pas en changeant d’air, même si l’herbe est
parfois plus verte ailleurs!
La seule évasion réussie s’opère à l’intérieur de soi-même. Ce
voyage dans l’imaginaire, au-dessus de tout ce qui est terrestre, permet
d’échapper à l’ennui, à la routine, aux pressions. Et parfois même de
trouver une forme de bonheur dans les situations les plus épouvantables.
Alexandre Soljenitsyne, dans L’Archipel du goulag, affirme ainsi avoir
ressenti une impression de planer au-dessus de tout» quand, entouré de
fils de fer barbelés et de mitrailleuses, il parvenait à s’extraire de la
réalité et à se sentir «en même temps libre et heureux» (par la pratique
de sa foi).
Ca m’intéresse, mars 1998

ƒ Quelles sont, à l’avis de l’auteur, les composantes du bonheur?


Argumentez.
ƒ Et selon vous?
279
Texte II
Confession

[…] «Je forme une entreprise qui n’eut jamais d’exemple. Je


veux montrer à mes semblables un homme dans toute la vérité de la
nature; et cet homme ce sera moi. Moi seul. Je sens mon cœur et je
connais les hommes. Je ne suis fait comme aucun de ceux que j’ai vus;
j’ose croire n’être fait comme aucun de ceux qui existent. Si je ne
vaux pas mieux, au moins je suis autre. Si la nature a bien ou mal fait
de briser le moule dans lequel elle m’a jeté, c’est ce dont on ne peut
juger qu’après m’avoir lu.
Que la trompette du jugement dernier sonne quand elle voudra; je
viendrai ce livre à la main me présenter devant le souverain Juge. Je
dirai hautement: voilà ce que j’ai fait, ce que j’ai pensé, ce que je fus.
J’ai dit le bien et le mal avec la même franchise. Je n’ai rien tu de
mauvais, rien ajouté de bon… Je me suis montré tel que je fus,
méprisable et vil quand le l’ai été; bon, généreux, sublime, quand je l’ai
été: j’ai dévoilé mon intérieur tel que Tu l’a vu Toi-même. Etre éternel,
rassemble autours de moi l’innombrable foule de mes semblables: qu’ils
écoutent mes confessions, qu’ils gémissent de mes indignités, qu’ils
rougissent de mes misères. Que chacun d’eux découvre à son tour son
cœur aux pieds de Ton trône avec la même sincérité; et puis qu’un seul
Te dise, si l’ose: je fus meilleur que cet homme-là».
Jean-Jacques Rousseau, Confessions

ƒ Les «Confessions» représentent l’histoire d’une âme dans toute son


originalité. Cette singularité possède pour Rousseau une valeur
exemplaire et universelle.

entreprise (f.) = ce que qqn entreprend; œuvre, opération


moule (m.) = modèle, type selon lequel on construit, on façonne qqch
la tropette du jugement dernier = de la résurrection des morts
franchise (f.) = sincérité, droiture (Répondre avec franchise);
vil, (e (adj.) = méprisable
280
indignité (f.) = action indigne, vile, méprisable
avoir raison (f.) = être dans le vrai
rendre justice à qqn (f.) = reconnaître ses mérites

ƒ Qu’est-ce la conscience, d’après vous ?


ƒ Quel est son rôle dans la vie de l’homme?
ƒ Lisez la poésie de V. Hugo «La Conscience» (p. 235).

Activités
Reformuler
Reformuler c’est garder intact le contenu du texte, mais utiliser d’autres
termes, exprimer les idées dans son propre style.
Pour cela on dispose de plusieurs techniques:
− remplacer les mots du texte par leurs synonymes;
− remplacer la négation par une affirmation ou inversement;
− remplacer les locutions verbales par de verbes simples équivalents;
− rendre plus claires les expressions imagées ou complexes, pour que
l’idée soit immédiatement compréhensible;
− préciser le sens des verbes à sémantique diffuse (faire, mettre), en
les remplaçant pas des verbes plus précis;
− remplacer le discours direct par le discours rapporté (et l’interrogation
directe par l’interrogation indirecte);
− nuancer l’expresion des idées, etc.

I. Reformulez le contenu des deux paragraphes du texte Confession.


Dites de quels procédés vous êtes-vous servi.

II. Liez chaque mot à sa définition.


a) lambeau (m.) 1. intention
b) audace (f.) 2. vif accès de colère
c) convoitise (f.) 3. (fig.) lien créant un état de dépendance
d) escarpement (m.) 4. ce que l’on gagne
e) chaîne (f.) 5. désir immodéré de possession; avidité, cupidité
f) emportement (m.) 6. grand courage; hardiesse
g) gain (m.) 7. smorceau d’un tout déchiré, détaché, arraché
h) dessein (m.) 8. versant en pente abrupte d’une montagne
281
III. Faites entrer dans des phrases le mot brûler avec toutes ces lectures
(p. 282).

IV. Même consigne pour le verbe plonger (p. 282).

V. Donnez des équivalents aux déterminants des noms suivants:


souillures charnelles, voies scélérates, douceur non décevante, être
déchiré, amours ténébreuses, beauté flétrie, stériles semailles, attention
vigilante, jouissances illicites, folle passion, fâcheux embarras, vie
malheureuse, pensers fiévreux, allure joviale, joie tranquille, joie
véritable.

VI. Apportez des arguments pour l’une ou l’autre espèce d’amour


consignées par Saint-Augustin: « Deux amours ont bâtui deux cités,
L’amour de soi jusqu’au mépris de Dieu, la cité terrestre. L’amour de
Dieu jusqu’au mépris de soi, la cité céleste »
Rappel:
Le plus souvent argumenter ce fait en trois étapes:
− on présente sa thèse, son point de vue;
− on prend en compte les points de vue différents (voire opposés) pour
les confronter aux nôtres;
− on cherche à convaincre le lecteur/interlocuteur de la supériorité de
nos arguments.

VII. Avez-vous jamais fait des confessions (à vos parents, à vos amis,
à un directeur de conscience) ?
Qu’est-ce que c’est pour vous la conscience ?

Traduisez la poésie «Paradox» (p. 357).

Exprimer une relation de cause / conséquence


Lorsqu’on met en rapports deux éléments, deux informations, deux
faits, il est fréquent qu’ils soient liés par une relation de cause /
conséquence, l’un des deux éléments étant la cause, l’autre la
conséquence. Il exite différents moyens de formuler une relation de
cause et de conséquence:
282
En juxtaposant deux informations:
Un incendie s’est déclaré hier, rue de la Bataille (cause).Un immeuble
a été complètement détruit (conséquence).
A l’aide d’un verbe, d’une locution verbale: provoquer, causer, être à
l’origine de, être dû à…
Les orages (cause) ont provoqué de nombreuses inondations dans le
sud de la France.
A cause de / grâce à
A cause de annonce une conséquence négative:
Le match a été annulé à cause de la neige.
Grâce à annonce une conséquence positive:
La coupe du monde de ski s’est déroulée dans de bonnes conditions
grâce à une neige abondante.
Suite à / en raison de…
Le match a été reporté en raison du mauvais temps.
Parce que est employée pour répondre à une demande d’explication:
− Pourquoi est-ce que tu es parti si vite?
− Parce que je me sentais mal.
Comme / puisque
La première sert à formuler une explication complète; la dernière
évoque une cause évidente pour tout le monde:
Comme il n’était pas là, nous avons annulé la réunion.
Puisqu’il n’est pas là, nous annulons la réunion.
Alors met l’accent sur la conséquence:
Tout le monde est là? Alors on commence la réunion.
Si bien que met l’accent sur la conséquence:
J’ai étté dérangé sans arrêt, si bien que je n’ai pas pu terminer mon
travail.

™ Essayez de donner une explication simple à un petit enfant:


Pourquoi il pleut?
Pourquoi le vent?
Pourquoi le jour et la nuit?

283
Histoires drôles et mots d’esprit

Il ne faut point s’étonner du goût de Jean-Jacques Rousseau pour la


retraite: de pareilles âmes sont exposées à se voir seules, à vivre
isolées, comme l’aigle; mais, comme lui, l’étendue de leurs regards, et
la hauteur de leur vol est le charme de leur solitude. (Chamfort).

Une vieille coquette, convertie sur le tard, interrogeait l’abbé de


Ratisbonne, au XIX-ième siècle:
− Mon père, commet-on un péché quand on prend plaisir à entendre
les hommes dire qu’on est jolie?
− Certainement! Il ne faut jamais encourager le mensonge!

Le père Riquet, connu pour ses prédications à Notre-Dame de Paris,


restait insensible, dans une soirée, aux provocations d’une jeune
écervelée. Se piquant d’esprit, elle voulut le mettre mal à l’aise:
− Je suis bien sûre, mon père, que vous ne souscrivez à la fameuse
formule: «La femme est le chef-d’œuvre de Dieu!».
− Mais si, madame, je le crois, je suis prêt à le proclamer: la femme
est le chef-d’œuvre de Dieu… quand elle n’a pas le diable au corps.

™ A quoi est comparée une âme solitaire, pareille à celle de Rousseau?


™ Justifiez l’emploi du mot mensonge dans la réplique de l’abbé
de Ratisbonne.
™ Qu’avez-vous à dire de la répartie du père Riquet?

284
UNITÉ 4

Texte I
Une autre manière de confesser sa foi:
Etienne le Grand

[....] Violent et dévot, bon diplomate et bon guerrier, prince


sévère, mais équitable et bon pour son peuple, servi par une vive
intelligence et une activité prodigieuse, tel était l’homme qui, pendant
quarante sept anneés, allait faire vivre la Moldavie dans un perpétuel
frisson de gloire et d’héroïsme, l’homme qui a donné à ce pays ses
titres de noblesse en lui faisant accomplir sans faiblesse sa mission
historique, et qui a reculé à l’extrême limite des forces humaines
l’échéance de la domination turcque.
Son arrivée au trône eut pour premier effet de mettre fin à
l’anarchie qui désolait la principauté depuis la mort d’Alexandre le Bon.
Ses fils se disputèrent le trône les armes à la main, jusqu’à ce qu’un
d’entre eux, bien hautement doué, Bogdan, se fût emparé du rang
suprême et eut rétabli l’ordre à l’intérieur et à l’extérieur, le respect des
armes moldaves. Il fût malheureusement massacré, à Reusseni, dans la
nuit de 15 au 16 octobre 1451, et son assassin, Pierre Aron, sut se
maintenir quelque temps sur le trône, mais dut pour cela se déclarer
successivement vassal des Hongrois, des Polonais et des Turcs.
C’est alors que parut l’homme (1457) qui allait affranchir la
Moldavie, pour un demi-siècle encore, et lui fait vivre les années les
plus intéressantes de son histoire et de sa civilisation. On ne peut
contempler sans émotion l’activité et la confiance qui se manifeste
partout pendant cette période héroïque. L’Empire ottoman part à la
conquête de l’Europe, et la Moldavie semble devoir être la première
submergée sous le flot qui gronde: c’est à ce moment précis que les
convois des marchands sillonnent avec le plus d’ardeur son territoire,
que l’on multiple entrepôts et citadelles, et que naît du sol moldave
cette délicieuse floraison d’églises que nous admirons encore aujourd’hui,
et qui paraissent parler de paix et d’espérance, alors qu’elles ne
représentent qu’une courte accalmie dans le tracas des batailles. Et
pourtant, comment n’eussent-elles pas parlé d’espérance? La fortune
285
n’avait-elle pas presque constamment souri aux armes moldaves? Le
fils de Bogdan n’était-il pas manifestement conduit par des puissances
célestes, comme, en particulier, en ce fameux jour où à la bataille de
Râmnic, toute l’armée avait vu les Saints Procope et Démétrius se
jeter pour lui dans la mêlée?
Mainte église qu’il a construite est une action de grâces pour une
victoire, en même temps qu’une recommandation à la protection
divine pour l’avenir. Politiquement, ces constructions soulignaient la
faveur céleste accordée au trône moldave et en perpétuait le souvenir.
C’est un geste bien caractéristique que celui de Saint-Georges, sur la
fresque votive de Voroneţ, entourant de son bras droit les épaules
d’Etienne pour le présenter au Christ. Moralement, elles étaient
l’offrande de la reconnaissante piété du prince qui, très religieux
comme tout son peuple, s’en remettait, une fois prises toutes les
précautions humaines, à la Providence. Il s’acquittait constamment de
ses devoirs de chrétien fervent.
Après la bataille de Vaslui (1475) Nicolas Costin nous dit que
pendant quatre jours il ne prit aucune nourriture, si ce n’est du pain et
de l’eau. Etienne avait considéré que cette victoire lui avait été donnée
par Dieu seul.
Cette brillante victoire est une éclatante justification de sa
politique. Par elle, la Moldavie a définitivement conquis son droit de
cité dans l’histoire ; elle a sa page d’héroïsme dans le grand livre du
duel gigantesque entre l’Europe et les Ottomans. Les Bulgares et les
Serbes, après une admirable défence, sont tombés tour à tour; le
Croissant domine la coupole de Sainte-Sophie; l’Europe centrale est
directement menacée; il reste cependant une terre modeste de pâtres et
de laboureurs, qui n’a jamais fais partie de l’Empire grec, mais qui lui
doit sa civilisation et sa religion: cette fille éloignée, posthume,
pourrait-on dire, de l’Empire d’Orient va, avant de succomber à son
tour, en encarner vaillement l’esprit et le rôle historique. Etienne, qui
vient d’épouser la Byzantine Marie de Mangop, peut légitimement
prétendre avoir relevé l’épée de Byzance…
Henry, P. Le règne et les constructions d’Etienne le Grand,
prince de Moldavie (1457-1504), Paris, Leroux, 1930.

ƒ Qui est Etienne le Grand? Quand vient-il au trône de la Moldavie?


Que fait l’Empire ottoman à cette période? Qu’est-ce qui se passe
286
pendant la bataille de Râmnic? Que fait le voïvode après la bataille
de Vaslui? Dites ce qu’on apprend en lisant le dernier paragraphe.
ƒ Relevez tous les adjectifs masculins du premier paragraphe et
mettez-les au féminin.
ƒ Comment est nommé l’homme qui a une foi inébranlable? Et celui
qui a de la piété? De la vaillance? Du courage? De la gloire? De la
modestie? De l’honneur? De l’espérance? De la clairvoyance?
ƒ Cherchez des antonymes contextuels.

Optique
Ce n’est pas la fortune qui domine le monde
Voici, en un mot, l’histoire des Romains…
Ils vainquirent tous les peuples par leurs maximes; mais lorsqu’ils
sont parvenus, leur république ne put subsister; il fallut changer; il fallut
changer de gouvernement: et des maximes contraires aux premières,
employées dans ce gouvernement nouveau, firent tomber leur grandeur.
Ce n’est pas la fortune qui domine le monde: on peut le demander
aux Romains, qui eurent une suite continuelle de prospérités quand ils
se gouvernèrent sur un certain plan, et une suite non interrompue de
revers lorsqu’ils se conduisirent sur un autre. Il y a des causes générales,
soit morales, soit physiques qui agissent dans chaque monarchie,
l’élèvent, la maintiennent où la précipitent. Tous les accidents sont
soumis à ces causes. Et, si le hasard d’une bataille, c’est-à-dire une
cause particulière, a ruiné un Etat, il y avait une cause générale qui
faisait que cet Etat devait périr par une seule bataille: en un mot, l’allure
principale entraîne avec elle tous les accidents particuliers…
Les Romains parvinrent à commander à tous les peuples, non
seulement par l’art de la geurre, mais aussi par leur prudence, leur
sagesse, leur constance, leur amour pour la gloire et pour la patrie.
Lorsque sous les empereurs, toutes ces vertus s’évanouirent,
l’art militaire leur resta, avec lequel, malgré la faiblesse et la tyrannie
de leurs princes, ils conservèrent ce qu’ils avaient acquis; mais lorsque
la corruption se mit dans la milice même, ils devinrent la proie de tous
les peuples…
Montesquieu, Considérations, XVIII

ƒ Expliquz le titre (en vous appuyant sur le texte).


ƒ Lisez ensuite le texte «L’anxiété et le stress» (Cahier, p. 238).
287
Texte II
Etienne le Grand (suite)

…L’importance de sa victoire n’échappe pas à Etienne. Il


s’empresse d’en communiquer la nouvelle aux Polonais, aux Hongrois,
au Pape, à Venise, à d’autres cours encore. Mais ce n’est pas par
gloriole; il a l’esprit beaucoup trop pratique pour perdre du temps à ce
vant. Ce à quoi il songe, c’est qu’évidemment les Turcs ne vont pas en
rester là; Mahomed II va vouloir châtier, peut-être en personne , ces
paysans qui on osé battre son meilleur général; en quoi Etienne voit
juste, car dans les mois qui suivent, le sultan ne laisse aucun doute sur
ses visées de conquête; sa flote, le 6 mai, s’empare par surprise de
Caffa, continuant la conquête de la mer Noire; elle échoue en été
devant Cetatea Albă, mais Chilia n’évite de devenir turque que par la
destruction ; en décembre, c’est Mangop qui tombe à son tour. Aussi
Etienne presse-t-il l’Europe de faire diversion: sa victoire est une
preuve qu’on peut agir. Etienne demande de l’aide, soit; mais il sait
que le moment est favorable, et qu’au fond c’est au secours d’elle-
même qu’il appelle l’Europe.
Au vrai, les belles paroles ne lui manquent pas. Le pape Sixte IV
lui envoie une lettre toute à fait élogieuse, les Vénitiens le couvrent de
fleurs et veillent bien à entretenir son enthousiasme, Matthias Corvin
reçoit une subside de pape.. Mais, en somme, l’Europe ne bouge pas.
La Moldavie reste isolée…
…L’attaque prévue se produit en 1476; l’armée d’Etienne est
décimée à Războieni. Mais le redressement de l’armée moldave après le
désastre est remarquable. Elle a donné lieu à plusieurs légendes, entre
autres, à celle avec le refus de sa mère d’abriter un fils qui a perdu la
bataille et à qui elle dit d’aller rejoindre son armée et de libérer le pays.
La vérité est plus simple; mais elle est toute à l’honneur du
prince et de son pays. Vaincu, Etienne ne songe qu’à refaire son
armée. Sa stratégie est toute moderne. Loin de s’enfermer dans une
citadelle, il ne conçoit que la défense active, avec les forteresses
comme points d’appui seulement. Il les laisse se défendre toutes seules
288
ce qu’elles font d’ailleurs magnifiquement. Neamţ, Suceava, Hotin
résistent à tous les assauts. Pendant ce temps, les paysans d’Etienne
sont venus le rejoindre dans la montagne où il se refait: malgré la
douloureuse défaite, nul n’hésite, nul ne manque à l’appel. Et bientôt,
lorsque les Turcs fatiqués, malades de coléra, menacés par les
Magyars qui s’approchent des Carpathes, se décident à faire retraite,
Etienne est de nouveau là, les harcèle sans trêve, et, le moment où ils
passent le Danube, il prend sur eux une éclatante revanche. Les
montagnards moldaves ont battu le vainqueur de Constantinople…

dévot, –e (adj.) = qui manifeste un zèle extrême pour la religion


guerrier (m.) = (ici) qui a du génie militaire
échéance (f.) = moment où qqch doit arriver et qui marque la fin d’un
délai, d’une période;
désoler = causer de la contrariété
submergé, –eé (adj.) = envahi(e) complètement
entrepôt (m.) = lieu, bâtiment, hangar
se remettre à (la Providence) = se confier à
fervent, –e (adj.) = qui manifeste de la ferveur religieuse; ardent
succomber = perdre un combat; être vaincu
s’empresser = se hâter, se précipiter
vaillament (adv.) = avec vaillance
faire diversion = opération visant à détourner l’attention de l’adversaire
visée (f.) = ce que l’on cherche à atteindre
conquête (f.) = action de conquérir, d’occuper
agir = entrer en action
abriter = mertte à l’abri, protéger d’un danger
défaite (f.) = perte d’une bataille, d’un combat, d’une guerre
défense (f.) = action de se défendre, de riposter

Plusieurs lectures du même mot:


affranchir
− donner la liberté à un esclave, à un serf;
− rendre libre, indépendant (Affranchir de la domination, de la misère,
de la crainte);
− exempter d’une charge, d’une hypothèque, d’une taxe;
− affranchir une lettere, un paquet, en acquitter le port;
289
− renseigner, informer d’un secret;
s’affranchir (de): se rendre libre, se défaire (de), se débarraser (S’affranchir
de sa timidité).
Fortune (f.)
− ensemble de biens matériels, de richesses que possède qqn (Faire
fortune, devenir riche);
− chance heureuse ou malheureuse; hasard (Les coups de la fortune);
− sort heureux ou malheureux réservé à qqch (La fortune d’un livre,
d’une pièce de théâtre);
chercher fortune = partir à l’aventure dans l’epoir de commencer une
vie, une carrière;
a la fortune du pot: en prenant l’invitation, le repas tel qu’il se présente,
en toute simplicité; à la bonne franquette;
de fortune = improvisé, provisoire (Réparation de fortune).

ƒ Que fait Etienne le Grand après l’éclatante victoire de Vaslui?


ƒ Quelles sont les manœuvres des Turcs?
ƒ L’Europe, s’empresse-t-elle de faire diversion, de forcer l’ennemi
à se détourner?
ƒ Qu’est-ce qui se passse à Războieni?
ƒ Comment les Moldaves prennent-ils leur revanche?
ƒ Commentez la dernière phrase.

Activités
Qu’est-ce qu’un résumé ?
Le résumé de texte, appellé aussi contraction de texte est une version
condensée, mais fidèle, d’un texte donné.
Il suit de près l’ordre logique choisi par l’auteur (l’ordre du
développement). Beaucoup plus court que le texte (un quart ou un
cinquième de son volume), le résumé ne doit pas déformer le texte
initial sans changer le système de l’énonciation et sans prendre de
distance (sans employer des indications telles: l’auteur dit ..., montre
que ...). On doit rédiger un résumé en prenant la place de l’auteur,
mais dans votre propre style.

290
Il est interdit de faire un montage de citations; le résumé n’est pas un
«puzzle», une juxtaposition d’extraits du texte. On n’a pas le droit de
reprendre les mots et les expressions du texte que s’ils sont indispensables
à la clarté et à la compréhension du résumé. On doit exprimer les
assertions du texte dans son propre langage.

I. Condensez le texte ci-dessous:


Pourquoi le capitalisme est malade ?
Alors que les scandales financiers se multiplient aux Etats-Unis et
que les marchés boursiers sont destabilisés par une crise de confiance
sans précédent, de nombreuses réflexions sont engagées, d’un côte et
l’autre de l’Atlantique, en vue de parvenir à une meilleure régulation du
système économique. C’est crise complexe de type nouveau, une crise
triple: financière, crise de confiance (qui demande de rétablir une éthique
des affaires), crise de la régulation.
Les turbulences actuelles présentent des particularités – et une gravité –
qui méritent qu’on s’y arrête, car elles ont des effets lourds sur la
marche des entreprises, petites et grandes, sur les équilibres économiques
et sociaux de différents pays concernés. Banquiers, financiers ou
industriels, syndicalistes ou grands patrons, économistes ou responsables
politiques, français ou étrangers: experts et dirigeants de sensibilités
diverses doivent s’exprimer sur les nombreuses facettes de cette
véritables crise mondiale du capitalisme.
Ecartez tout ce qui n’est pas lié directement à l’information de base:
« Le système économique et financier du capitalisme sont en crise, fait
qui met an alerte certains spécialistées ». Quel synonyme pourriez-vous
proposer pour l’adjectif du titre ?

II. Donnez un contexte appropié à chaque signification du mot affranchiz


(p. 295).

III. Même condition pour le mot fortune (p. 296).

IV. Cherchez les équivalents des mots en italiques (p. 294) (II-ième texte).

291
V. Trouvez pour chaque mot de la série A l’explication pertinente
(la périphrase) de la série B.
A: vassal (m), floraison (f), gloriole (f.), mêlée (f), échéance (f), action
de grâces (f), pâtre (m), redressement (m) de l’armée, vant (m.) /
vanterie (f), harceler, sans trêve (loc. adv.);
B: continuellement; apparition simultanée d’un grande nombre de choses;
fatiguer l’ennemi par de petites mais fréquentes attaques; prière de
remerciement pour les bienfaits reçus; combat confus et opiniâtre où
on lutte corps à corps; homme qui fait paître un troupeau; remise en
ordre; vaine gloire tirée de petites choses; vaine louange qu’on se
donne à soi-même; personne liée à un suzerain par l’obligation de foi
et hommage, et qui lui doit des services personnels.

VI. Quelles sont les anaphores (les reprises, les substituts) du texte
« Ce n’est pas la fortune qui domine le monde ?» Et les mots clés ?
Reformulez le contenu de cet extrait par vos propre mots.

VII. Faites un exposé tout ce que vous savez sur Etienne le Grand.

Traduisez le texte «Dumnezeu şi creaţia în Confessions de Sfântul


Augustin» (p. 359).

Savoiz dire
L’opposition
Pour développer une idée, une opinion, des arguments on doit mettre
en opposition des faits, des informations, des jugements. On dispose
pour cela d’un certain nombre d’expressions dont voici les principales:
Mais
Pour corriger du négatif au positif ou de positif au négatif une
information, un jugement donnés: C’est petit (négatif), mais très
ensoleillé. C’est un bon commercial (positif), mais il ne parle pas anglais.
Toutefois / cependant / néanmoins
Pour émettre une réserve, se donner ou demander un délai:
Je suis tout à fait favorable à ce projet. J’aimerais toutefois (cependant)
disposer de quelques jours de réflexion.
C’est excellent. Cela manque neanmoins d’un peu de sel.
292
En revanche / par contre
Permet d’offrir une alternative à quelque chose qui ne peut pas se
réaliser:
Je te déconseille de faire ce voyage en Italie. En revanche tu peux
faire une escapade à la montagne.
En revanche permet également de mettre «dans la balance” un argument
positif face à un autre négatif (sens proche de mais):
La cuisine est toute petite. En revanche, la salle de bain est immense.
Par contre:
Les hôtels sont chers. Par contre, la nourriture est très bon marché.
Au contraire
Permet d’évoquer un événement qui se réalise à l’inverse de ce que
l’on avait pensé ou prévu:
− Je ne te dérange pas?
− Au contraire! Je voulais te voir!
Alors que
Permet d’opposer deux informations contradictoires, simultanées dans
le temps:
Il a acheté une voiture, alors qu’il est sans travail depuis plus d’un an.
Tandis que
Sens voisin de alors que:
Le travaille, tandis que vous, vous dormez.
Contrairement à + nom
Contrairement à leurs parents, les jeunes Français sont confrontésau
problème du chômage.
En fait / en réalité
Permet d’évoquer (en se référant à une expérience) quelque chose qui
est totalement différent de ce que l’on attendait:
On m’avait dit que cette région n’était pas très hospitalière. En réalité,
j’ai été très bien accueilli et je me suis fait beaucoup d’amis.

Lorsque des faits, des informations, des jugements sont opposés


entre eux, les expressions suivantes permettent de préciser la nature
de cette opposition.
Bien que + subjonctif présent ou passé
Permet d’émettre une remarque (négative ou ositive), qui ne modifie
pas l’information principale:
293
J’ai terminé dans les délais, bien que personne ne m’ait aidé.
Bien que peut se construire sans verbe:
Bien que très compétente, elle n’arrive pas à trouver du travail.
Malgré + nom (sens voisin de bien que):
Il travaille encore malgré son grand âge.
En dépit de + nom (sens voisin de malgré). Indique que quelqu’un a
fait l’inverse de ce qu’il aurait dû faire: Il a agi en dépit de mes conseils.
Et pourtant
Pour évoquer un résultat inverse du résultat logique ou prévisible:
Je suis malade et pourtant je travaille.
Même si + verbe à l’indicatif
Permet d’évoquer une réserve, un obstacle qui ne met pas en cause
l’information principale:
C’est un excellent film (information principale) même si la fin est un
peu décévante.
Quoi que + subjonctif
L’action évoquée avec quoi que n’a aucune influence sur l’information
principale:
Il ne m’écoute pas, quoi que je dise.
Quoique (sens et emploi voisin de bien que) + adjectif ou verbe au
subjonctif:
Quoique très riche, il a gardé des goûts simples.
Quoiqu’il soit devenu très riche, il a gardé des goûts simples.

™ Complétez en choisissant l’expresion qui convient:


La météo avait annoncé la pluie pour le week-end. … c’est le soleil
qui a dominé sur toute la Roumnie. Il a échoué au BAC, …ses
excellents résultats pendant l’année scolaire. Ici, il fait très chaud, …
qu’il pleuve. C’était lui le plus fort, … il a perdu. Il n’acceptera
jamais, … si c’est moi qui le lui demande. Je ne peux pas vous
recevoir demain matin,…, je suis libre l’après-midi. Je croyais qu’il
allait se fâcher et… il m’a félicité pour mon travail. Il a gagné… tout
le monde le donnait perdant.

294
Histoires drôles et mots d’esprit

Pour les hommes vraiment honnêtes, et qui ont des principes certains,
les commandements de Dieu ont été mis en abrégé sur le frontispice
de l’abbaye de Thélème: „Fais ce que tu voudras”.

Dans une église, le cardinal de Richelieu avait écouté avec ravissement


le prêche d’un curé nullement ému par sa présence. Après l’avoir
complimenté, il lui demanda le secret de cette assurance et reçut cette
explication:
– C’est que j’ai appris mon sermon devant un carré de choux,
Monseigneur. Au milieu des choux verts, il y en avait un rouge: cela
m’a accoutumé à parler devant vous.

C’est à cause de notre amour-propre que l’amour nous séduit. Hé!


Comment résister à un sentiment qui embéllit à nos yeux ce que nous
avons, nous rend ce que nous avons perdu et nous donne ce que nous
n’avons pas? Otez l’amour-propre de l’amour, il en reste trop peu de
chose; une fois purgé de vanité, c’est un convalescent affaibli, qui peut
à peine se traîner. (Chamfort).

™ Dans quelles conditions l’homme peut-il faire la volonté de Dieu?


™ Comment le jeune curé s’est-il accoutumé à parler devant le
cardinal?
™ Par quoi l’amour nous séduit-il?

295
UNITÉ 5

Texte I
Interview avec Henri Guillemin
(87 ans), historien et critique littéraire,
à l’occasion de la fête de Pâques (Neuchâtel, Suisse, 1991):

− Pour vous que représente Pâques?


− Pour moi qui suis chrétien, Pâques, c’est la Résurrection de
Jésus. Lui qui était mort sur une croix, s’est montré vivant à ses
disciples. Je considère que c’est l’un des événements les plus importants
de l’histoire de l’humanité. C’est une lumière et une espérance!
− Est-ce seulement que vous avez la foi, que vous croyez que
Jésus est ressuscité en Palestine, il y a près de 2000 ans?
− Comme je suis historien, j’aime les faits exacts. C’est une
personnalité historique qui a réellement vécu 33 ans sur ces terres, fait
confirmé par les chroniqueurs du César de la vieille Rome: le procès
de Pyllate, lettres de dénonciation de ses disciples etc. Alors, là,
réfléchisons un peu: le soir de l’exécution de Jésus, ses disciples étaient
complètement découragés. Eux qui lui avaient fait tellement confiance
se disaient: „Si cet homme avaient été vraiment un Envoyé de Dieu, il
se serait détaché lui-même de sa croix. Nous nous sommes trompés!”.
Peu de temps après, les voilà complètement transfigurés et
illuminés. Prêts à risquer leur vie, ils vont silloner la Méditerrannée,
pour annoncer partout le message d’amour universel de Jésus.
Pourquoi ce retournement stupéfiant? Parce que, comme ces gens
l’ont affirmé, ils ont vu Jésus vivant.
− Quel est votre plus beau souvenir de Pâques?
− C’était en 1974 à Taizé, en Bourgogne. Là-bas quarante mille
garçons et filles, venus de soixante-dix pays, s’étaient rassemblés pour
une grande rencontre qui s’appelait „le concile des jeunes”… Le
dimanche de Pâques, ils participaient à la messe. Pendant les moments
de méditation, tout le monde se taisait: il y avait une qualité de silence
et de recueillement extraordinaire. Et puis, ces jeunes s’intéressaient à la
296
fois à la prière et à la lutte contre les injustices. Pour moi, ce sont deux
choses extraordinaires. Elles peuvent donner un vrai sens à la vie.
− Au fond, que change cette résurrection de Jésus?
− Tout! Si Jésus n’était pas ressuscité, rien ne serait pareil. Jésus
serait un personnage intéressant, mais pas bouleversant. Et l’Europe
ne serait pas chrétienne.
− Quelle est la parole de Jésus qui vous touche le plus?
− C’est sans doute cette phrase de la prière de Notre Père:
„Pardonnez-nous nos offences, comme nous pardonnons à ceux qui
nous ont offensés”. C’est très important. Pour moi cela veut dire: „Sachez
pardonner profondément. Ne vous vengez pas. Que votre pardon soit si
vrai, que vous puissiez même oublier que vous avez pardonné”.
(Pour en savoir plus, lisez L’affaire Jésus, d’Henri Guillemin,
collection Plons).
Okapi, avril 1991

Résurrection (f.) = (lat. resurgere, se relever); retourner de la mort à la


vie (La résurrection de Lazare); Résurrection, celle du Christ; la fête
qu’elle représente;
bouleverser = mettre en complet désordre; provoquer une émotion
violente
toucher = émouvoir, bouleverser

ƒ Que représente Pâques pour cet historien?


ƒ Qu’est-ce qu’il considère être l’événement le plus important de
l’histoire de l’humanité?
ƒ Qu’est-ce qu’il dit comme historien sur la Résurection de Jésus?
ƒ Quelle est la cause de la transfiguration des Apôtres?
ƒ Qu’est-ce qu’ils vont faire ensuite (après l’Ascension)?
ƒ De quoi se souvient-il, cet historien?
ƒ Quelle est la parole qui le touche le plus?
ƒ Et vous, pouvez-vous mentionner quelques paroles de Dieu que
vous chérissez le plus?

297
Textes II
Voyage en Crète,
(impressions de deux jeunes gens)

…Il ne dépend que de nous de quitter les espaces fréquentés. Il


ne dépend que de nous de partir dans les montagnes, à la rencontre du
berger toujours prêt à rompre sa solitude, à la déciouverte de minuscules
églises orthodoxes et des surprises au détour du chemin. Meiveilleuse
Crète alors!
Puissiez-vous avoir la chance d’être en Crète au moment de la
Pâque orthodoxe!
Le samedi saint, la veille Pâques, vous verrez les gents tuer
„l’agneau pascal” dans les cours de leurs maisons. Vous verrez les
jeunes des villages ramasser et traîner des grandes branches d’arbres,
pour préparer le bûcher qui illuminera la nuit de la Résurrection.
Bûcher sur lequel on brûlera joyeusement la marionnette de Judas, le
traître, qui représente l’homme ancien avec ses mensonges et ses
lâchetés, celui qu’il faut détruire pour que se lève l’homme neuf,
ressuscité, remis debout.
Matin de Pâques en Crète…
Cloches des églises perdues dans les oliviers qu’argente le vent de
la mer. Senteurs puissantes des orangers en fleurs. C’est le printemps.
Le paysage n’est pas encore accablé par le soleil sans pitié. Sur le bord
de la route, les hommes tournent, sans se lasser, la broche de l’agneau
de Pâques. Partout, vous êtes invité à manger et à boire. Ce jour-là, tout
étranger est un hôte. Et, si les mots sont impuissants, qu’importe! Plus
fort, universel: le sourire. On trinque, on partage, on casse les œufs
colorés, on échange le souhait «Bonnes Pâques, belles Pâques!”.
Okapi, avril, 1991

détour (m.) = endroit où le chemin tourne


veille (f.) = journée qui précède celle dont on parle (La veille de Pâques);
traître (m.) = qui trahit
298
accablé, -e (adj.) = comblé, -e
trinquer = choquer les verrres les uns contre les autres en signe
d’allégresse
partager = donner une part de ce dont on dispose

Synonymes:
le samedi saint = la veille Pâques;
casser = cogner les œufs colorés;

Antonymes: étranger – hôte


l’homme ancien (avec ses mensonges et ses lâchetés) – l’homme neuf
(ressuscité, remis debout);

Plusieurs lectures du même mot: bûcher


− abattre des arbres
− (fam.) travailler sans relâche; étudier avec ardeur (Bûcher les maths);
− lieu où l’on empile le bois à brûler
− amas de bois sur lequel on brûlait les condamnés au supplice du feu;
ce supplice

Infos
L’Espérance ne trompe pas
par Laurent Larcher
Chartres.Le 63-ième pèlerinage des étudiants confirme et prolonge
l’élan des JMJ
Samedi 4 avril, 7 h du matin. Le parvis de Notre-Dame est couvert
d’étudiants aux sacs à dos multicolores sous le ciel gris de Paris.
Répartis en 18 routes, ils investissent en bon ordre la cathédrale.
Ils sont six mille, soit 20% de plus que l’année dernière.
Après la remise des veilleuses à tous les chefs de chapitre par Mgr
Eric Aumonier, évêque accompagnateur de la mission estudiantine
d’Ile-de-France, c’est l’envoi des pélerins sur la route de Chartres. Le
thème de cette année est extrait de l’Epître aux Romains: « L’Espérance
ne trompe pas, car l’amour de Dieu a été répandu en nos cœurs par
l’Esprit Saint qui nous a été donné ». (Rm 5, 5).

299
Parmi tous ces étudiants, un groupe se distingue: «Générosis ».
Il est composé d’une vingtaine de jeunes handicapés physiques, et
d’une quarantaine de jeunes valides. Ils sont intégrés à la route or et
noir, la route n° 2.
«Générosis » est animé par François Diot: «Ce sont les jeunes du
Rosaire qui ont créé ce groupe. L’idée est de permettre à des jeunes
handicapés de participer à des pèlerinages comme celui-ci, aidés par
des jeunes valides. Ils vivent ce temps fort ensemble, en apprenant à
se regarder mutuellement d’abord comme des personnes, puis comme
des croyants ».
C’est la troisième année consécutive que «Générosis» participe à
ce pèlerinage. Je les suis pendant deux jours.
Tous les pèlerins de la route n° 2 se retrouvent pour la
célébration de la messe à Auneau, à 30 kilomètres de Chartres. Ils sont
un peu plus de quatre cents, étudiants de l’université Dauphine, du
Cep-Saint-Germain, de l’Ecole du Louvre, de l’ISG…
Le chef de route, étudiant de l’Ecole du Louvre, présente son
équipe et rappelle les dernières consignes: « Nous sommes là pour que
vous soyez tout à Dieu. Priez, nous nous occupons du reste. Bonne
route !… ».
Famille Chrétienne, n° 1057 du 16 avril 1998

investir = (ici) encercler, entourer


veilleuse (f.) = (ici) chandelle

ƒ Vondriez-vous participer à de tels pèlerinages ? Décrivez celui-ci.


ƒ Lecture supplémentaire: le classage humain (Cahier, pp. 240-244).

Activités lexicales
Faire un résumé
Ce qu’on apprécie le plus dans un résumé, c’est la compréhension du
texte. Un bon résumé ne doit pas être le résultat d’une opération
mécanique de réduction. Il implique une lecture et une analyse
intelligente. Il transmet, sans le fausser, le contenu du texte initial en
mettant en lumière les articulations de la pensée de l’auteur. Sous une
forme réduite, il restitue dans sa force le sens du texte. Rédiger un
résumé selon les règles mentionnées, cela signifie donc de faire une
lecture et une analyse minutieuse du texte afin de pouvoir le condenser.
300
Ce travail a fait en plusieurs temps:
− analyser les différentes étapes de la pensée de l’auteur (le plan qu’il
suit) et entourer les mots de liaison et ceux qui servent à articuler
logiquement son raisonnement;
− dégager la démarche de l’auteur (est-ce une démonstration, une
critique, un plaidoyer ? ...) et l’idée principale du texte qui est exprimée
le plus souvent dans l’introduction ou dans la conclusion; faire ressortir
les mots clés;
− éliminer les expressions vides de sens, les exemples non significatifs,
les détailes secondaires, les digressions, les énumérations ..., bref, tout
ce qui n’est pas utile à la compréhension du texte;
− rechercher ensuite à l’intérieur de chaque étape du raisonnement
(paragraphe) l’idée essentielle (et secondaire şi c’est le cas);
− reformulez paragraphe par paragraphe en prenant bien garde de ne
pas procéder par « collage » (ne pas mettre bout à bout des phrases
empruntées au texte initial). On doit reformuler le texte par ses propres
mots;
− veiller enfin à la cohérence de l’ensemble du résumé, aux relations
logiques entre ses différentes parties.
I. Faites le résumé du texte « Voyages en Crète » en suivant toutes
étapes.
II. Faites enter dans des phrases les significations du mot bûcher (p. 305).
III. Rendez (en abrégé) le contenu de la rubrique « Infos ».
IV. Imaginez que la troisième question de l’interview avec l’historien
Henri Guillemin est adressée à vous. Essayez de répondre.
V. Reformulez le II-ième paragraphe de ce texte-ci.
VI. Formulez dix questions sur le message pascal de Jean-Paul II (p. 273).
VII. Que signifient les Pâques pour vous personnellement (exposé
d’une vingtaine de lignes).

Traduisez le texte «Frăsinei sau Athosul României» (p. 360).

301
Exposer, prendre la parole
Lorsqu’on prend la parole pour transmettre une information, il est
nécessaire de mettre en pratique un principe d’économie du langage
de façon à être le plus clair, le plus précis, le plus synthétique possible.
Pour cela, on dispose de différents outils:
Les adjectifs
En se servant de la possibilité de cumuler plusieurs adjectifs autour
d’un substantif:
Un magnifique paysage montagneux.
En utilisant des outils de coordination (addition ou opposition):
C’est une belle région variée et pittoresque.
En employant des procédés d’énumération:
C’est un garçon sympatique, intelligent, très compétent et surtout très
disponible.
Les adverbes:
Connu dans le monde entier – mondialement, internationalement connu:
Je vais parler de Mircea Eliade, philosophe internationalement connu.
Les pronoms relatifs: ils servent à organiser une information, en
réunissant plusieurs éléments en une seule phrase.
Je vais citer quelques chiffres.
Ces chiffres illustrent le sujet.
Je vais vous parler de la natalité en Roumanie.
Je vais citer quelques chiffres qui illustrent très bien le sujet dont je
vais vous parler: la natalité en Roumanie.
Le choix du pronom relatif dépend de la construction du nom ou du
verbe auquel il est associé.
Constructions:
Sujet + verbe – qui: j’ai un ami qui travaille à la douane (mon ami
travaille).
Verbe + complément – que: c’est le plat que je préfère (je préfère ce plat).
Verbe + de – dont: c’est l’homme dont je t’ai parlé hier (je t’ai parlé
de cet homme).
Nom + de – dont: tous ceux dont le numéro se termine par 2 ont gagné
(le numéro de ceux…).
Verbe + à – auquel (auxquels, à laquelle, auxquelles): c’est un objet
auquel je tiens beaucoup (je tiens à cet objet); c’est une question à
laquelle je ne m’attendais pas.
302
Ce qui / ce que évoquent une phrase ou une idée qui viennent d’être
énoncées:
82% des Roumains ont voté, ce qui prouve qu’ils se sont passionnés
pour ces éléctions.

™ Complétez en utilisant le pronom relatif qui convient:


Je devine qui est la personne … vous pensez. La seule chose … sûr,
c’est que je ne suis sûr de rien. Qui sont les personnes … vous avez
fait allusion? Le sujet … je vous entretiendrai aujourd’hui est au coeur
des interrogations de notre siècle.

Histoires drôles et mots d’esprit

Le maréchal de Bassompièrre, qui avait comploté contre Richelieu,


moisissait depuis douze ans à la Bastille. Le gouverneur, entrant à
l’improviste dans sa cellule, vit qu’il lisait la Bible.
− Que cherchez-vous dans ce livre?
− Un passage pour sortir d’ici.

On parlait avec Aurélien Scholl de la résurrection de Lazare d’entre


les morts. L’interlocuteur de l’humoriste dit:
− Ce n’est pas de nos jours qu’on verrait des morts se relever
comme cela de leur tombeau!
− Oh non, la médecine a fait trop de progrès!

Pour la présentation du film à grand spectacle „Les Dix Commandements”,


Otto Kahn, riche mécène, donna un grand banquet. Il s’empressa auprès
d’une petite figurante qui faisait grise mine.
− N’avez-vous pas apprécié ce film?
Elle, maussade:
− Si, il y a de bonnes choses, la mort de Christ est excellente.
− Comme c’est la deuxième fois que vous le tuez, vous autres juifs,
vous devez savoir vous y prendre.

™ Présentez les acceptions du mot passage et désignez celle du


contexte donné.
™ Quelle est l’opinion de l’humoriste sur „les progrès” de la médecine?
™ Placez l’expression faire grise mine dans un autre contexte.
303
UNITÉ 6

Texte I
La foi en famille
Chrétiens dans le monde

A propos de l’article intitulé « Qu’est-ce qu’une famille


chrétienne ? », un lecteur nous fait part de son étonnement:
« Une famille chrétienne, écrit-il, ne peut pas se définir
seulement verticalement, par le fait qu’elle est don de Dieu,
nourrie des sacrements, etc. Une famille tout court – et donc
aussi une famille chrétienne – a des responsabilités dans la
société. Elle doit avoir des dimensions sociales, politiques
culturelles, etc… A vous lire, je me demande où vit la famille
chrétienne ? Dans quel monde ? Quel est l’impact, pour elle,
des problèmes posés par la vie d’aujourd’hui?».

Une famille chrétienne ne peut pas se définir seulement


verticalement, mais ce qui fait sa spécificité, c’est sa dimension
verticale. Le chrétien ne se définit pas d’abord par ses responsabilités
sociales ou politiques, mais par son baptême; c’est la grâce du
baptême qui nous fait membres du Christ.
Etre chrétien, c’est d’abord avoir reçu ce cadeau extraordinaire
qu’est le baptême, « le plus beau et le plus magnifique des dons de
Dieu » (1). Le chrétien se sait créé par Dieu, sauvé par la mort et la
Résurrection du Christ, citoyen d’un Royaume qui n’est pas de ce
monde: cette dimension verticale oriente toute son existence, jusque
dans ses choix les plus matériels.
Cela dit, une famille chrétienne ne saurait rester isolée sur un
nuage ou derrière les murs d’une église. « Voue êtes le sel de la
terre », dit Jésus. Si le sel refuse de s’enfouir dans la terre, comment
peut-il lui donner sa saveur ? Si le levain ne disparaît pas dans la pâte,
comment peut-il la faire lever ?

304
« Ils s’éloignent de la vérité ceux qui, sachant que nous n’avons
pas ici-bas de cité permanente mais que nous marchons vers la cité
future, croient pouvoir, pour cela, négliger leurs tâches humaines, sans
s’apercevoir que la foi même, compte tenu de la vocation de chacun,
leur en fait un devoir plus pressant » (2).
Un chrétien se sait fils du Père, donc frère de tout homme. « Les
joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des hommes de ce
temps, des pauvres surtout et de tous ceux qui souffrent, sont aussi les
joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des disciples de
Christ et il n’est rien de vraiment humain qui ne trouve écho dans leur
coeur » (3).
C’est pourquoi les problèmes posés par la vie d’aujourd’hui ont
un impact direct sur les familles chrétiennes : ils constituent autant
d’appels à aimer et à servir, concrètement, dans tous les domaines de
la vie sociale, politique et culturelle.
Les familles chrétiennes sont appelées à mettre toute leur
confiance en Dieu : cela ne veut pas dire attendre en se croisant les
bras que Dieu fasse tout le travail à leur place! Vivre en chrétien, c’est
prier mais c’est aussi agir au coeur du monde.
« Et manquant à ses obligations terrestres, le chrétien manque à
ses obligations envers le prochain, bien plus, envers Dieu lui-même, et
il met en danger son salut éternel » (4). La foi ne nous dispense
absolument pas d’acquérir des compétences pour agir efficacement, de
retrousser nos manches pour travailler sur cette terre et de nous engager
dans la vie politique, l’action syndicale, la recherche scientifique etc.
Les chrétiens ne vivent pas des choses différentes, mais ils les
vivent différemment (ou, du moins, ils essaient de le faire!).
La famille chrétienne par excellence, c’est la Sainte Famille. Or
Marie, Joseph et Jésus ont vécu une existence apparemment très
banale, au sein de leur village, comme n’importe quelle famille
d’artisans. Ils ne faisaient rien d’extraordinaire, mais faisait tout avec
un amour extraordinaire : un amour qui n’était pas seulement humain,
un amour surnaturel qui les reliait au Père en toutes choses.
Cet amour surnaturel change tout. Une famille chrétienne ne
se réduit pas à sa dimension verticale, mais cette dimension est
première.

305
Certes, le risque existe de se retrancher du monde ou de vivre
sur son nuage. Mais le risque existe aussi, plus grave encore, de
réduire la vie chrétienne à un ensemble de comportements purement
humains, en oubliant que « les activités humaines, quotidiennement
déviées par l’orgueil de l’homme et l’amour désordonné de soi, ont
besoin d’être purifiées et amenées à leur perfection par la Croix et la
Résurrection du Christ » (5).

1. Cathéchisme de l’Eglise catholique, § 1216.


2. Idem, 43, § 1.
3. Vatican II, Constitution pastorale sur l’Eglise dans le monde de ce
temps Gaudium et Spes 1.
4. Idem, 43, § 1.
5. Idem, 37, § 4.
Famille Chrétienne, N 1018, juillet 1997

sacrement (m.) = acte rituel ayant pour but la santification de celui qui
en est l’objet (L’Eglise catholique et les Eglises orientales reconnaissent
sept sacrements: le baptême, la confirmation, l’eucharistie, la pénitence,
le sacrement des malades (extrême-onction), l’odre et le mariage; trad.:
şapte taine: botezul, mirungerea, spovedania, împărtăşania, sf. Maslu,
cununia, preoţia);
baptême (m.) = don surnaturel que Dieu accorde en vue du salut
dispenser qqn de qqch = autoriser à na pas faire; exempter d’une
obligation
se retrancher de = se mettre à l’abri derrière des défenses (Se retrancher
derrière qqch);
vivre sur un nuage = (fig.) perdre tout contact avec la vie matérielle

Homonymes
salut (m.) = fat d’être sauvé de l’état de péché et d’accéder à la vie
éternelle
salut (m.) = aiction ou manière de saluer

306
ƒ Identifiez le thème et dégagez les idées essentielles du premier
paragraphe.
− En quoi consiste la spécificité d’une famille chrétienne?
− Par quoi le chrétien se définit-il tout d’abord?
− Expliquez le troisième paragraphe.
− Qu’est-ce qu’on dit dans le texte du sel et du levain?
− Ces paroles, à quoi invitent-elles les chrétiens?
− Peuvent-ils vivre dans la solitude en négligeant l’amour envers
le prochain?
− Comment doit il vivre, le chrétien, dans la société pour ne pas
péricliter son salut?
− De quels risques parle-t-on dans le dernier paragraphe?
ƒ Expliquez-les.

Optique
Le premier novembre toute la France fête la Toussaint.

Toussaint ou Halloween

Le folklore d’Halloween est-il en train d’éclipser la Toussaint?


Comparons ce qui est comparable: même si Halloween* n’est pas sans
lien avec la Toussaint, il est important de noter qu’en France, le ........
– très relatif – d’Halloween relève surtout de la stratégie commerciale.
C’est un bon moyen d’attirer le chaland, avant que le Père Noël ne
prenne le relais.
Certes, dans notre monde déchristianisé, les messages publicitaires
bén éficient d’une audience nettement plus large que l’annonee de
l’Evangile. Mais ils se situent sur deux registres fort différentes.
Apprenons aux enfants à ne pas se laisser piéger par la publicité,
expliquons-leur qu’on cherche à les manipuler pour leur faine acheter
plein de choses inutiles ... et racontons-leur des vies de saints. Remettons
les citrouilles à leur place, avec humour et cérénité.
Il n’y a pas que les citrouilles, et c’est bien là que le bât blesse.
Les citrouilles, ça peut être agaçant quand on en voit partout, mais

307
c’est plutôt sympathique. Il en va tout autrement des squelettes
sanguinolents et des cervelles visqueuses: certains trouvent ça drôle,
mais d’autres s’inquiètent très légitimement de cette invasion du
macabre qui va de pair avec les films d’horreur et des jeux vidéo du
même style. Soyens conscients de la puissance séductrice de la culture
de mort. Cette culture, c’est celle du malin, et il est très habile.
Halloween permettrait aux jeunes et aux enfants d’exorciser
leur peur de la mort: tel est le principal argument avancé pour justifier
cette fête. Mais demandons-nous pourquoi les enfants ont besoin
d’aborder la mort de cette manière. On sait bien que les jeunes qui ont
le moins peur de la mort sont ceux qui ont déjà vu quelqu’un sur sou
lit de mort, qui ont participé à une veillée funèbre au assistéaux
derniers instants d’un proche.
La Toussaint est une bonne occasion de parler de la mort,
justement parce qu’elle n’est pas le Jour des morts, mais des vivantes:
ceuxqui sont passés par la mort pour entrer dans la Vie éternelle.
«Je ne meurs pas, j’entre dans la vie», disait Thérèse de Lisieux.
Les saints nous invitent à porter sur la mort un regard réaliste, sans
limiter le réel à ce qu’on en peut voir: ici-bas: la mort n’est pas une
plaisanterie, ni une partie de plaisir, mais elle n’est qu’un passage.
Quand on est invité dans un magnifique palais, l’essentiel n’est
pas la porte d’entrée, mais ce qu’on trouve apès l’avoir franchie: il en
est de même de la mort.
Famille Chrétienne, octobre 2000

*Halloween signifierait «veillée des saints» (Hallow-evèn).

308
Texte II
Prier avec les petits
par Christine Ponsard

Jeunes parents, vous ne demanderiez pas mieux que de prier


avec vos enfants. Mais concrètement, comment faire? Et à quel âge
commencer?
Prier c’est entrer en relation avec Dieu: Lui parler, L’écouter.
C’est donc très simple… aussi simple que de parler avec un ami,
d’autant plus que L’ami en question est toujours disponible et qu’Il
nous écoute avec une attention extrême et un amour infini. Mais, c’est
en même temps assez difficile, parce que nous ne Le voyons pas avec
nos yeux et que nous ne l’entendons pas avec nos oreilles. Et pourtant,
Il est là. Dans notre prière, il y a ce que nous faisons (notre silence,
nos paroles, nos gestes, nos distractions ou notre ferveur) et ce que
Dieu fait. Or, c’est cela le plus important: ce que Dieu fait.
A partir de quel âge un enfant est-il capable de prier?
On peut poser la question autrement: à partir de quel âge un
bébé commence-t-il à entrer en relation avec ceux qui l’aiment? Dès
sa naissance ou même avant. Si la prière était une question de savoir-
faire, on pourrair fixer un âge minimum: celui de l’acquisition de la
parole, par exemple, ou celui de l’entrée au catéchisme. Mais la
prière, nous l’avons dit, est une relation d’amour.
Vous n’attendez pas que l’enfant soit capable de parler pour lui
dire votre amour: eh, bien! Dieu non plus. Le problème, c’est que nous
avons tendance à envisager la prière comme quelque chose d’abstrait
ou comme une démarche à sens unique, où seul compte ce que fait
l’homme. Quand vous priez avec votre bébé (ou devant lui), Dieu agit
réellement: Il regarde votre enfant, Il l’aime, Il se communique à lui.
Puisque l’enfant ne peut pas voir Dieu, comment va-t-il prendre
conscience de sa présence? En vous voyant et en vous entendant prier.
Témoin de votre prière, il découvrira tout naturellement que
Quelqu’un est là, à qui vous parlez et que vous écoutez en silence.
Alors l’image de l’icône prendra vie.
309
C’est un peu comme lorsque vous telephonez devant lui: avant
même de savoir se servir du téléphone, il comprendra qu’il y a
quelqu’un à l’autre bout du fil et que vous ne parlez pas dans le vide.
C’est là que se situe la première approche de la prière, et la plus
importante, bien avant que l’enfant soit capable de parler ou de faire
un signe de croix.
Nos paroles et nos attitudes ont cependant leur importance.
Puisque se sont elles qui vont nous aider à nous tenir en présence de
Dieu: pour cette raison, l’apprentissage de la prière passe aussi par
l’acquisition de mots et de gestes. Mais il en va du langage de la prière
comme de la langue maternelle: il s’apprend par imitation, en écoutant
et en répétant, d’abord maladroitement, sans toujours comprendre,
puis d’une manière de plus en plus élaborée et réfléchie.
Le petit qui vous entendra tous les soirs réciter le Notre Père le
Je vous salue Marie n’aura jamais à apprendre ces prières: elles seront
inscrites dans son coeur depuis toujours.
Famille Chrétienne n° 1192 du 16 novembre 2000

ne demander mieux (que de) = consentir volontiers à qqch


ferveur (f.) = zèle, ardeur, enthousiasme
acquisition (f.) = action d’acquérir (L’acquisition du langage);
catéchisme (m.) = enseignement de la foi et de la morale chrétiennes
démarche (f.) = manière de penser, de raisonner (Démarche intellectuelle);
témoin (m.) = personne qui a vu ou entendu qqch et peut éventuellement
le certifier
découvrir = trouver ce qui était caché, inconnu, ignoré
prendre vie = naître; commencer à vivre
approche (f.) = manière d’aborder un sujet
apprentissage (m.) = fait d’acquérir la connaissance, la pratique (de)
maladroitement (adv.) = d’une manière maladroite; qui manque
d’expérience, d’adresse, d’aisance

ƒ Faites un petit commentaire de la dernière phrase du texte (en


quelque dix lignes).
ƒ Lisez ensuite le texte supplémentaire «La liberté religieuse» (Cahier,
p. 245).
310
Activités lexicales
Le compte rendu d’un texte
A la différence du résumé, le compte rendu prévoit une introduction et
met en évidence nettement l’idée principale. Il permet d’introduire
l’auteur dans l’exposé (il montre / affirme / dénonce / critique...) et de
ne pas suivre l’ordre linéaire du texte.
L’approche méthodologique est identique à celle du résumé:
– savoir lire un texte;
– savoir faire la rédaction, qui exige les mêmes qualités pour reformuler
le texte, éliminer le superflu, enchaîner les idées, condenser et préciser
l’expression.
Cependent, il diffère de celui-ci par le fait qu’il concentre le texte en
mettant en relief l’idée principale et les rapports qu’entretiennent avec
elle les idées secondaires (argumentation, illustration etc.). Il demande
donc d’effectuer un classement des idées secondaires en faisant
apparaître leur rôle dans la démarche de l’auteur: s’agit-il de soutenir
ou de refuter une thèse, de l’illustrer par des exemples ou de
l’athénuer ... ? Par conséquent, le compte rendu est plus long que le
résumé: le texte est condensé au tiers environ de sa longueur.
I. Dégagez l’idée essentielle et les mots clés du texte « Prier avec les
petits ».
II. Reformulez chaque paragraphe du texte en faisant ressortir l’idée
(les idées) qu’il renferme.
III. Balayez le texte en écartant ce qui n’est pas essentiel à l’information.
IV. Formulez une dizaine de questions sur son contenu.
V. Faites un inventaire des idées secondaires du texte.
VI. Mettez les idées secondaires en rapport avec l’idée principale pour
illustrer la démarche de l’auteur.
VII. Rédigez le compte rendu du texte.

Traduisez le texte «Document pentru o lume nouă» I-ière moitié


(p. 361). A voir qu’il faut traduire à la fin du texte.
311
Savoir écrire
Bien que le téléphone soit très utilisé, il est des cas où l’on préfère la
lettre: embauche, inscription à un établissement d’enseignement,
demande de renseignements, correspondance entre établissements ou
entreprises, etc. Il est donc indispensable de savoir rédiger une lettre,
un CV, un télégramme, un avis dans la presse, etc.

Curriculum vitae
De plus en plus, l’habitude se répand, pour les emplois de quelque
importance, de demander un tableau de titres et de la carrière du
candidat à l’emploi; c’est le CV.
Rédiger le CV et la lettre de candidature qui l’accompagne est donc
chose importante.
Le CV doit être parfait, sans rature, sans faute. Comme il ne sera pas
seul sur la table de la personne chargée du choix, il sera donc très
clair, bien présenté, dactilografié.
Un curriculum vitae de débutant n’aura guère que les études et les
dimplômes à exposer, plus les stages peut-être.
Le curriculum vitae de celui qui brigue un autre emploi et a déjà une
carrière entamée peut se présenter de deux manières:
a) à la française, en faisant défiler les études et les emplois dans
l’ordre chronologique, pour finir par le dernier;
b) à l’américaine, en rétrogradant, allant du dernier poste au premier
et finissant par la formation (études et dimplômes).
La première manière est préférable.
On évitera les mentions „date de naissance”, „adresse”, etc. qui sont
inutiles.
La lettre d’accompagnement sera écrite à la main. Certains employeurs
sont sensibles à l’écriture du postulant lors de ce premier contact. Bien
que les graphologues affirment qu’on ne dissimule jamais complètement
son caractère sous l’écriture, on peut cependant observer des règles
simples à ce sujet.
Celui qui veut faire bonne impression aura donc une écriture lisible, ni
trop anguleuse, ni enfantine. On veillera a bien placer les accents, à
bien fermer les o et les a. On éliminera les majuscules pompeuses et
fantaisistes. La lettre se présentera en lignes régulières, horizontales et
aérées. Il est inutile de compléter une signature par un lasso compliqué.
312
Curriculum vitae d’un jeune
Curriculum vitae de Maurice Gaulier,
42, rue Charles de Gaulle
94100 Saint-Maur-des-Fossés
Tél.: (1) 44.63.44.28

− Né le 20 juin 1980 à Grenoble (22 ans)


− Célibataire
− Libéré des obligations militaires
Formation
− Etudes secondaires
− Baccalauréat B
− Ecole supérieure du commerce de Lyon ( 1998 – 2001)
− Stage de 6 mois aux Magasins Europa en qualité d’assistant du
directeur des ventes
− Séjours de 6 mois en Grande-Bretagne
Langues
Anglais: bonne connaissance; conversation courante
Espagnol: des notions
Voeux
J’aimerais faire carrière dans l’organisation des ventes et des études
du marché.
Aime les contacts humains.
Accepterais de faire des déplacements.
Salaire souhaité: 3000000 F mensuel

™ Rédigez votre propre CV.

Histoires drôles et mots d’esprit

Il paraît qu’il y a dans le cerveau des femmes une case de moins, et


dans leur cœur une fibre de plus, que chez les hommes. Il fallait une
organisation particulière, pour les rendre capables de supporter,
soigner, caresser des enfants. (Chamfort).
313
C’est à l’amour maternel que Dieu a confié la conservation de tous les
êtres; et pour assurer aux mères leur recompense, Dieu l’a mise dans
les plaisirs, et même dans les peines attachées à ce délicieux sentiment.
(Chamfort).

Laver, cuisiner, repasser, nettoyer… cet enchaînement d’occupations


charmantes fait dire à Beverly Jones :
– Aujourd’hui, comme toujours, le robot ménager le plus automatisé
des ménages est la mère.

™ Qu’est-ce qu’elle suppose avoir, cette organisation particulière,


pour rendre les femmes capables de soigner les enfants ?
™ De quelles recompenses parle-t-on dans l’amour maternel ?
™ Qui est le robot ménager le plus automatisé, aujourd’hui comme
autrefois ?
™ D’où vient chez lui cet esprit de sacrifice ?

314
UNITÉ 7

Texte I
Une chrétienté en marche

Nous sommes une chrétienté en marche, et voilà ce que le monde


ne veut pas admettre parce qu’il court plus vite que nous, seulement ce
n’est pas vers le même but. Nous sommes une chrétienté en marche, et
nous savons très bien, en dépit de ce que nous disent les flatteurs et de
nos propres vantardises, que ce n’est pas du tout une marche
triomphale, derrière la fanfare. Pourquoi ne nous juge-t-on pas sur notre
histoire ? Notre histoire est une longue patience, aucun peuple n’a fait
plus patiemment son destin, rassemblé plus patiemment la terre,
réparé plus patiemment ses erreurs ou ses folies. Nous sommes une race
paysanne, une race ouvrière, qui travaillent à pleins bras les six jours de
la semaine, mais on ne nous regarde que le septième, lorsque, en habit
eu dimanche, le verre plein et le coeur content, nous faisons danser les
filles. Nous sommes une chrétienté en marche vers le royaume de Dieu,
mais qui ne s’en va pas là-bas les mains vides. Nous n’aurions pas
inventé d’aller si loin alors qu’on a tant déjà à faire chez soi, mais
puisqu’il paraît que le bon Dieu nous a choisi pour apporter la liberté,
l’égalité, la fraternité à tous ces peuples dont nous ne savons même pas
exactement la place sur l’atlas, eh bien, nous allons nous mettre à
l’ouvrage, nous allons sauver le monde, à condition, bien entendu, de
sauver avec lui nos champs, nos maisons, nos bestiaux, et la petite rente
aussi que nous avons chez le notaire. Nous sommes une chrétienté en
marche vers un royaume d’égalité, de liberté, de fraternité auquel nous
avons parfois du mal à croire, parce que nous ne croyons volontiers
qu’à ce que nous voyons, et nous ne l’avons jamais vu. Alors, mon
Dieu, nous n’allons pas trop vite, rien ne presse, il faut ménager ses
souliers, les ressemelages coûtent si cher !… Oh ! sans doute, il y a
parmi nous de hardis garçons qui galopent le long de la colonne, rient
aux filles et, toujours riant, se cassent le cou. Nous les aimons bien,
nous en sommes fiers, nous reconnaissons en eux bien de traits de notre
nature, une part de nous-mêmes qui se réveille chaque fois que nous
315
avons bu un verre de trop; mais, s’ils montent bien à cheval, ils
n’arrivent pas à l’étape avant nous, et ils ont fait au cours des siècles
mille bêtises éclatantes que nous avons dû réparer obscurément, jour
après jour. C’est eux qui se sont fait battre à Azincourt,* à Crécy,** c’est
eux qui ont dépensé jadis beaucoup de notre argent pour conquérir le
royaume de Naples,*** parce que les filles de ce pays leur semblaient
belles ; et ils ne nous ont rapporté de là-bas que des dettes… Ils courent
très vite à l’ennemi, seulement il leur arrive de revenir aussi vite qu’ils
étaient partis. A cause d’eux, notre histoire paraît frivole, et il n’en est
pas pourtant de plus grave, et de plus tendre, de plus humaine. A cause
d’eux, de leurs caracolades en avant ou en arrière, on s’imagine que
nous n’avançons pas, et quand ils accourent vers nous en désordre, on
se figure que nous avons reculé. C’est vrai que nous marchons
lentement, mais si nous nous arrêtions tout à coup, le monde s’en
apercevrait sûrement, le cœur du monde fléchirait.
Geogres Bernanos, Lettre aux Anglais (1942), éd. Gallimard
*
victoire des Anglais sur les chevaliers français (1415).
**
autre défaite française dans la même guerre de Cent Ans (1346).
***
allusion à la conquête du royaume de Naples par Charles VIII en 1495.
Caracolades – mouvements qu’un chevalier fait exécuter à son cheval pour
manifester sa maîtrise, son brio.

en dépit de = malgré, sans tenir compte de


flatteur, –se (n. et adj.) = qui flatte, qui loue avec exagération
vantardise (f.) = action de se vanter; attitude, propos de vantard
bestiaux (m.,pl.) = animaux domestiques; bétail
ressemelage (m.) = mise d’une semelle neuve à une chaussure
ménager = employer, se servir de qqch avec économie, soin, prudence
se casser (se rompre) le cou = se tuer
obscurément (adv.) = de manière obscure, confuse
dette (f.) = somme d’argent due à qqn
frivol, –e (adj.) = qui a peu de sérieux ou d’importance, léger (Occupation
frivole).

ƒ Expliquez le titre du texte et la démarche de l’auteur.

316
Texte II
Un voyage au Mont Athos

Un jeune homme en quête du beau et du divin qui va du couvent


en couvent rencontre dans son chemin un danger de mort.

[....] Dans une brousse claire, une vingtaine de taureaux, dont je


ne voyais que les échines noires et les comes, cherchaient l’ombre
maigre de quelques arbres épineux. Ils paraissaient très tranquilles. Je
hâtais le pas cependant. Mon sentier devenait un large couloir, une
sorte de tranchée creusée profondément dans la terre sèche et rouge.
Une abondante frondaison maintenant le couvrait; il descendait
comme un tonnel de verdure en direction de vallons très sauvages. De
moment en moment, je m’attendais à voir les premiers toits de
Zografos, quand j’entendis sur mes traces le lourd galop d’un taureau.
La hauteur des tallus ne me permettait pas de me mettre à l’écart d’une
charge; je pressai le pas, la bête aussi. Les dures sabots frappaient le
sol en cadence, des pierres croulaient sous le poids de la bête. Elle se
rapprochait, je la vis soudain venant sur moi, cornes basses. Le
feillage formait une voûte au-dessus de ma tête; lâchant mon sac, je
bondis vers une branche, y grimpai, et m’établis sur un arbre qui
s’avançait comme un pont au-dessus du ravin. La bête en rut passa
sous moi, en m’effleurant de ses cornes! Faisant immédiatement volte-
face, elle revint à l’attaque, mugissant, les yeux fous, la bave au
muffle. Un animal de quatre ans, lourd et puissant, noir, le nez busqué,
les cornes claires; il vit mon sac, le piétina et l’encorna en soufflant
bruyamment. J’étais hors de portée de ses coups, mais peu rassuré
quant à la solidité de l’arbre auquel je devais mon salut; un vieux hêtre
déraciné par le vent, couché sur de plus jeunes arbres qui l’avait retenu
dans sa chute. Des craquements m’inquiétaient; il pouvait s’effondrer,
me précipitant sur la bête en chaleur qui, pour l’instant, labourait le
ravin de ses sabots, en soulevant un nuage de poussière rouge. Je ne
bougeais pas de ma branche; la terre sèche résonnait sous le poids du
317
taureau qui revenait à mon sac et le frappait avec de lugubres
beuglements. Le choc des sabots, les violents mouvements de la bête,
son soufle haletant, mon sac rempli de casseroles et de boîtes
métalliques, traîné, maltraité, foulé et lancé contre les tallus,
provoquait un sauvage tumulte assourdi par l’épesseur du feuillage. La
bête, soudain, se calma, demeura comme stupide, la langue pendante
devant mon sac, les flancs en sueur, rouge de poussière. Elle urina
brutalement; un vrai ruissau coula sur le sol. Puis, m’ayant totalement
oublié, le taureau s’éloigna, remonta tranquilement le ravin, et s’en
retourna vers les siens.
Quand il fut loin, je descendis de ma branche, en remerciant le
Ciel et le vieil arbre de sa bonté pour moi. Je lui devais la vie! Depuis
des années, avait-il attendu de m’avoir sauvé de la charge d’un taureau
pour mourir à jamais dans la jungle? A peine avais-je touché terre,
qu’il s’effondra avec fracas, barrant le ravin de son tronc vénérable, et
d’un monceau de branches mortes! Je ramassai mon sac mis à mal par
le taureau dont la puissante odeur persistait; des traînées de bave
maculaient les talus creusés de profondes empreintes, l’air sentait la
bête fauve et la poussière. J’allais partir; je m’approchai de l’arbre,
j’appuyai mes lèvres contre sa vieille écorse grise. Je lui donnai le
baiser d’amour, de reconnaissance et d’éternelle paix avant de
l’abandonner au mystère des forêts de l’Athos.
François Augiéras, Un voyage au Mont Athos,
éd. Flammarion

maigre (adj.) = (ici) petite, non étendue


frondaison (f.) = feuillage; les feuilles des arbres
à l’écart = éloigné (Se tenir à l’écart)
encorner = percer, blesser à coups de cornes
sabot (m.) = ongle des mammiphères (cheval, bœuf, porc etc.); chaussure
à semelle de bois;
labourer = (ici) piétiner, fouler aux pieds
s’effondrer = s’écrouler
fracas (m.) = bruit violent de qqch qui se brise
monceau (m.) = petit mont; grande quantité de choses (Des monceaux
d’erreurs).

318
ƒ Où se trouve le Mont Athos?
ƒ Qui est la narrateur du récit?
ƒ Que faisait-il?
ƒ Vers quel monastère se dirigeat-il?
ƒ Qu’est-ce qu’il a remarqué dans une brousse?
ƒ Quel était son bagage?
ƒ Qu’est-ce qu’il a entendu soudain sur ses traces?
ƒ Qu’est-ce qu’il a fait pour éviter la charge? (l’attaque)
ƒ Que fit la bête?
ƒ Le voyageur, était-il en sureté là-haut (grimpé sur son arbre)?
ƒ Qu’est-ce qu’il a fait après le départ du taureau?
ƒ Et l’hêtre, qu’est-ce qu’il a fait?
ƒ Comment le voyageur a-t-il éxprimé sa reconnaissance envers l’arbre
pour l’avoir abrité?
ƒ Comprenait-il que cette chance-là était un don du Ciel? Argumentez.

Activités
La synthèse est la présentation de deux ou plusieurs documents à la fois.
A partir de l’analyse de chaque document, il faut construire un texte
unique qui rende compte des idées essentielles, en un tiers environ de
la longuer d’ensemble. Elle mêle les différents documents, mais elle
doit être organisée.
Comme pour le résumé, il faut faire une lecture approfondie des
documents, un à un, afin de dégager pour chacun: le plan d’ensemble,
les mots de liaison, les idées principales etc.
Comme pour le compte rendu, on doit introduire son propre texte et
exposer la démarche de chaque auteur. Mais on ne va pas rendre
comprte de chaque document l’un après l’autre.
Il est nécessaire de construire son propre plan selon l’ordre le plus
satisfaisant par rapport au contenu et au caractère des documents (plan
descriptif, analytique, polémique etc.).

I. Reportez-vous aux textes sur le tabagisme (Chaier d’exercices et de


lecture, p. 220-222). Essayez d’en faire une synthèse.

319
II. Formulez plusieurs questions sur le texte « Une chrétienté en marché ».
III. Divisez-le en paragraphes et faites-en ressortir les idées les plus
importantes.
IV. Reformulez d’une manière objective, neutre le contenu du texte en
supprimant les modalités appréciatives.
V. Repéreu les anaphores (reprises, substituts) grammaticales et lexicales
du texte « Un voyage au Mont Athos ».
VI. Racontez en raccourci l’aventure du jeune homme.
VII. Parlez d’une de vos propres aventures (si vous n’en avez pas,
présentez l’une de vos amis, parents, collèques, etc.).

Traduisez le texte «Document pentru o lume nouă» (II-ième moitié).


A voir qu’il faut traduire à la page 368.

Savoir écrire

Lettre accompagnant un curriculum vitae


(lettre de motivation)

Bucarest, le 10 août 2007


à Monsieur le Directeur
du lycée «Victor Hugo»

Monsieur le Directeur,
Par un de vos professeurs, j’ai appris que vous avez un poste
vacant d’enseignant de français. Je viens de terminer mes études de
français et d’allemand. Je n’ai jamais enseigné dans un lycée.
Cependant, j’ai travaillé avec des jeunes dans un camp de vacances en
tant que monitrice. J’ai choisi l’enseignement parce que j’aime
travailler avec les enfants et les adolescents. Pour moi enseigner une
langue c’est également enseigner le pays, la France en l’occurrence. Je
n’enseignerai pas seulement le français, mais également la civilisation
française, la façon de vivre des Français, pour montrer aux élèves
320
qu’au fond nous ne sommes pas tellement différents d’eux. J’aimerai
également organiser un club de français et aider les élèves à porter une
correspondance régulière avec des lycéens français. Je ne suis pas sûre
de réussir tout cela, mais j’aimerai essayer.
Je vous adresse mon courriculum vitae et je me tiens à votre
disposition pour tout autre renseignement que vous voudriez bien me
demander.
Veuillez agréer, Monsieur le Directeur, l’assurance de ma haute
considération.
(Signature)
P.J. : un curriculum vitae
une photo

Pour écrire une lettre administrative


Én haut, à gauche, le nom et l’adresse de l’expéditeur.
En haut, à droite, le lieu et la date.
Quelques lignes en dessous de la date, l’adresse du destinataire.
Formules d’appel:
Monsieur / Madame / Messieurs,
Monsieur le Directeur,
Madame la Présidente,
Docteur, / Maître,
Pour demander:
Je vous serais reconnaissant(e) de bien vouloir…
Veuillez, s’il vous plaît,…
Pourriez-vous, s’il vous plaît,…
Je vous demande de bien vouloir…
Je vous prie de…
Je vous prie de bien vouloir…
Je demande / je sollicite…
Formules finales:
Recevez.. / Veuillez agréer…
Je vous prie d’agréer mes salutations distinguées / l’expression de mes
sentiments distingués.
Nom, signature et pièces jointes, s’il y en a (CV, photo):
321
Bucarest, le 15 septembre 2007
à Madame la Directrice de la firme Elza

Madame la Directrice,
Intéressée par le genre d’activité que vous proposez dans (journal)
du (date), je vous adresse mon courriculum vitae et je vous prie de bien
vouloir accepter ma candidature au poste de secrétaire de votre firme.
J’ai une certaine expérience dans le domaine des études qui me
permettent de bien travailler à l’ordinateur.
Je me tiens à votre disposition pour tout autre renseignement
ou pour vous expliquer verbalement les motifs qui ont décidé de
mon choix.
Veuillez agréer, Madame la Directrice, l’expression de mes
sentiments respectueux.
(Signature)
P. J.: un curriculum vitae
une photo

Note: Pour s’adresser au chef d’établissement français:


Une école maternelle est dirigée par une directrice,
Une école primaire par un directeur ou une directrice,
Un collège par un principal ou une directrice,
Un lycée par un proviseur,
Une école technique par un directeur ou une directrice.

™ Essayez de rédiger un lettre de motivation.

Histoires drôles et mots d’esprit

Un surnom qui colla à un homme d’Etat ce fut celui de


„l’homme qui éteint les étoiles” attaché à René Viviani, plusieurs fois
ministre et sénateur. Orateur socialiste, il s’était écrié le 7 novembre
1907, à propos de la loi sur la séparation de l’Eglise et de l’Etat:
„Nous avons dit à l’homme qui s’arrête au déclin du jour, écrasé par
son labeur quotidien, et pleurant sur sa misère, nous lui avons dit qu’il
n’y avait derrière le nuage que poursuit son regard douloureux que des
322
chimères célestes; et d’un geste magnifique, nous avons éteint dans le
ciel des lumières qu’on ne rallumera plus”.
Par la suite, il se trouva que cet ancien ministre socialiste,
accompagnant Briand en Bretagne au cours d’un été, se porta
acquéreur d’un petit manoir sur les bords de l’Ellé. Informée de ses
intentions, la propriétaire répondit à sa demande par une lettre rédigée
à peu près dans ces termes: „Monsieur, je suis une vielle Bretonne
demeurée fidèle aux croyances et aux traditions de mon pays. Quand
les nuits sont claires, je m’attarde pendant des heures à contempler les
étoiles, et c’est une de mes douces joies. Vous ne serez donc pas
surpris si je ne puis me résoudre à donner l’hospitalité à un homme
qui a prétendu me priver de cette joie en éteignant ces belles étoiles
dans mon ciel”.
Cette lettre ateignit son but car Viviani entra dans une colère
effroyable, et impuissante.

™ Qui sont les protagonistes de cette histoire?


™ Où se passe l’action?
™ Caractérisez la propriétaire du petit manoir.

323
Autoévaluation IV

Rappelez-vous les types de textes étudiés


A. selon la forme:
littéraire (prose, poésie, biographie d’un auteur), scientifique, médiatique
(article, interview, annonce), évang élique (épitre, parabole, prière,
commentaire), articles de dictionnaires (linquistique, scientifique, de
personnalités), présentation d’un livre, lettres (personnelle, administrative),
carte postale.
B. selon le contenu:
narratif, descriptif, argumentatif, problématique, etc.

Indiquez le type de textes ci-dessous (selon la forme):


1: Épître; 2: prière; 3: parabole; 4: article de dictionnaire; 5: dédicace;
6: interview;

A. Micro-trottoir:
− Qu’est-ce que ça évoque pour vous le mot « eau » ?
− Pour moi l’eau c’est une des principales sources de vie…
(Pour la science, n 223, mai 1996).

B. A Léon Werth, quand il était petit garçon

C. Le Royaume de Cieux est comparable à un trésor qui était caché


dans un champ et qu’un homme a découvert: il le cache à nouveau et,
dans sa joie, il s’en va, met en vente tout ce qu’il a, et il achète ce
champ. Le Royaume de Cieux est encore comparable à un marchand
qui cherchait des perles fines. Ayant trouvé une perle de grand prix, il
s’en est allé vendre tout ce qu’il avait, et il l’a achetée.

D. Paul et Thimothée, serviteurs de Jésus Christ, à tous les saints en


Jésus Christ qui sont à Philippes, avec leurs épiscopes et leurs diacres:
324
à vous grâce et paix de la part de Dieu notre Père et du Seigneur
Jésus Christ.
Je rend grâce à mon Dieu chaque fois que j’évoque votre souvenir…
Et voici ma prière: que votre amour abonde encore et, de plus en plus,
en clairvoyance et en vraie sensibilité, pour discerner ce qui convient
le mieux. Ainsi serez-vous purs et irréprochables pour le jour du Christ,
comblés du fruits de justice qui nous vient par Jésus Christ, à la gloire
et à la louange de Dieu…

E. Yehudi Menuhin, baron (New-York, 1916 – Angleterre, 1999), élève


et disciple de George Enescu.
Violinoste et chef d’orchestre d’origine russe, il possédait la double
nationalité américaine et britannique. L’un des plus grands violonistes
du XX-ième siècle, il a fondé en Grande-Bretagne La Yehudi Menuhin
Music Scool (1964). Il a présidé le Conseil International de la musique
à l’Unesco (1969-1975).

F. Ô Sainte Famille de Nazareth,


communauté d’amour de Jésus, Marie et Joseph,
modèle et idéal de toute famille chrétienne,
à toi nous confions nos familles.
Ouvre le coeur de chaque foyer à la Foi,
à l’accueil de la parole de Dieu, au thémoignage chrétien,
pour qu’il devienne une source de nouvelles et saintes vocations.
Dispose l’esprit des parents, afin que, avec une prompte charité,
une sagesse dévouée et une tendre piété,
ils soient pour leurs enfants des guides sûrs
vers les biens spirituels et éternels.
Suscite dans l’âme des jeunes une conscience droite
et une volonté libre, pour que,
croissant „en sagesse, en âge et en grâce”,
ils accueillent généreusement le don de la vocation divine.
Fais que nous tous, contemplant et imitant la prière assidue,
l’obéissance généreuse, la pauvreté digne
et la pureté virginale vécues en ton sein,
nous nous disposions à accomplir la volonté de Dieu.
Jean-Paul II, le 14 octobre 2000
325
Trouvez l’équivalent roumain de chaque béatitude:
1. Heureux les pauvres de cœur: le Royaume des Cieux est à eux.
2. Heureux les doux: ils aurons la terre en partage.
3. Heureux ceux qui pleurent: ils serons consolés.
4. Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice: ils serons
rassasiés.
5. Heureux les miséricordieux: il leur sera fait miséricorde.
6. Heureux les cœurs purs: ils verront Dieu.
7. Heureux ceux qui font œuvre de paix: ils seront appelés fils
de Dieu.
8. Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice: le Royaume
des Cieux est à eux.
9. Heureux êtes-vous lorsque l’on vous insulte, que l’on vous
persécute et que l’on dit faussement contre vous toute sorte de mal à
cause de moi.

a) Fericiţi făcătorii de pace, că aceia fiii lui Dumnezeu se vor


chema.
b) Fericiţi cei ce flămânzesc şi însetoşează de dreptate, că aceia
se vor sătura.
c) Fericiţi veţi fi când vă vor ocărî pre voi şi vă vor prigoni, şi
vor zice tot cuvântul rău împotriva voiastră, minţind pentru Mine.
Bucuraţi-vă şi vă veseliţi, că plata voastră multă este în ceruri.
d) Fericiţi cei săraci cu duhul*, că a lor este Împărăţia Cerurilor
*
( cei săraci de duhul mândriei, cei smeriţi) .
e) Fericiţi cei ce plâng, că aceia se vor mângâia.
f) Fericiţi cei curaţi cu inima, că aceia vor vedea pe Dumnezeu.
g) Fericiţi cei blânzi, că aceia vor moşteni pământul.
h) Fericiţi cei milostivi, că aceia se vor milui.
i) Fericiţi cei prigoniţi pentru dreptate, că a lor este Împărăţia
Cerurilor.

Mettez en français:
Figura reprezentativă a marelui Voievod al Moldovei, canonizat de
Biserica Ortodoxă Română în anul 1992, revine în atenţia noastră
pentru că în 1994 pe 2 iulie s-au împlinit 500 de ani de la trecerea sa la
cele veşnice. Pe 2 iulie 2003, întreaga naţiune a declanşat aşa-numitul
an ştefanian.
326
La 2 iulie 2004, anul ştefanian a atins apogeul prin marile manifestări
religioase care au pornit de la Borzeşti, locul naşterii Voievodului
(1433), şi au încheiat cu Putna, locul odihnei Sale (1504). Ele ne
amintesc de vrednicia Voievodulul nostru care a fost un apărător
neînfricat al credinţei şi patriei străbune, mare ctitor de lăcaşuri sfinte.
El a fost cel care cu preţul vieţii sale şi a oştenilor săi, a apărat poarta
Europei creştine de invazia osmanlâilor. Papa Sixte IV l-a numit atlet
al lui Hristos.

Savantul George Emil Palade, primul român laureat al Premiului


Nobel. El este unul dintre creatorii noii ştiinţe, morfologia subcelulară,
care a realizat un proces imens pentru omenire în desluşirea proceselor
vieţii. Acest cercetător a descoperit că, dincolo de membrană, citoplasmă
şi nucleu există organe mici, microscopice, structuri de o mare fineţe
şi complexitate. Cu ajutorul acestora celula respiră, se hrăneşte, se
construieşte, ne construieşte, ne reglează biochimia, trăieşte, se înmul-
ţeşte şi arde… (Opinia naţională, 17 martie 2003).

Tranziţia In ultimele două secole România a cunoscut trei sisteme


economico-sociale şi trei perioade de tranziţie. Prima tranziţie la
economia de piaţă a început după evenimentele din 1848 şi a durat
până după al doilea război mondial. Democraţia economică a fost
consacrată prin Constituţia din 1923, fapt care a marcat sfărşitul
tranziţiei la sistemul economico-social modern. Actuala (re)tranziţie,
cu reforme neadecvate şi incoerente, a aruncat ţara înapoi cu zeci de
ani, făcând-o dependentă de resurse materiale şi financiare străine, ca
ţările slab dezvoltate de pe alte continente. Costurile actualei tranzişii
depăşesc pierderile suferite de România în cele două războaie mondiale.
(Opinia naţională, 17 martie 2003).

Exercices électroniques

I. Faites des familles de mots à partir des vocables présentées ci-dessous.


Indiquez entre parenthèses l’espèce (la partie du discours) de chaque
mot dérivé:
1. courageux; 2. raisonnable; 3: bizarre; 4: choquant;
5: seul; 6: partiellement; 7: véritablement;
8: doucement; 9: heureusement; 10: gravement;
327
II. Choisissez la bonne réponse:
1. Le prince Bogdan a été massacré à Reusseni
a) en octobre 1451
b) en novembre 1450
2. Le fils de Bogdan, Etienne, vient au trône
a) en 1456
b) en 1457
3. La bataille de Vaslui a eu lieu
a) en 1477
b) en 1475
4. Les années du règne d’Etienne le Grand sont:
c) 1457-1504
d) 1458-1502
5. Une éducation forte suppose
a) des méthodes dures
b) des méthodes libérales
6. En France, l’allocation parentale d’éducation (APE) est créé en
a) 1985
b) 1975

III. Complétez les pointillées par le mot qui manque:


1) Dans le gouvernement comme dans le corps humain, les
maladies les plus graves viennent de la….
2) Il faut, quand on gouverne, voir les … tels qu’ils sont et les
choses telles qu’elles doivent être.
3) Le gouvernement est une réunion d’hommes qui fait … au reste
des hommes.
4) La monarchie dégénère en tyrannie, l’aristocratie en olygarchie
et la …en anarchie.
5) Le pire des états, c’est l’…. populaire.
6) Il y a plus de chance de rencontrer un … souverain par
l’hérédité que par l’élection.
7) Le souverain est le … serviteur de l’état.
8) Oublier ses ancêtres, c’est être un ruisseau sans… , un arbre
sans racines.
9) Il faut avoir beaucoup étudié pour … peu.
10) La vraie richesse est celle de l’….
11) Qui ne connaît pas de langues étrangères ne … pas la sienne
(Goethe).
328
IV. Cochez la traduction correcte:
1. parler comme un livre:
a) a vorbi ca o carte
b) vorbi ca din carte
2. traduire à livre ouvert
a) a traduce liber
b) a traduce cu cartea deschisă
3. la république des lettres
a) republica scrisorilor
b) lumea scriitorilor
4. avoir des lettres
a) a avea scrisori
b) a cunoaşte bine literatura
5. des gens d’une agréable littérature
a) oameni cu o literatură agreabilă
b) oameni citiţim cultivaţi
6. être réglé comme un papier de musique
a) a fi foarte punctual
b) a fi extrem de meticulos
7. c’est une autre musique
a) e o altă mâncare de peşte
b) e un alt fel de muzică
8. en dire de toutes les couleurs
a) a spune verzi şi uscate
b) a bate câmpii
9. conter fleurette
a) a spune vorbe multe
b) a spune vorbe dulci
10. aussitôt dit, aussitôt fait
a) a zice şi a face îndată
b) zis şi făcut
11. la première éducation
a) cei şapte ani de-acasă
b) prima educaţie
12. faire école buissonnière
a) a chiuli
b) a face şcoală bună
329
13. acheter quelque chose à bon marché
a) a cumpăra scump
b) a cumpăra ieftin
14. avoir des arrière-pensées
a) a avea gânduri ascunse
b) a avea gânduri negre
15. avoir mal du pays
a) a fi departe de ţară
b) a-i fi dor de ţară
16. avoir air de dimanche
a) a fi mândru
b) a fi vesel
17. un jour férié
a) zi de lucru
b) zi de sărbătoare
18. faire le grand voyage
a) a deceda
b) a face o călătorie
19. avoir une belle main
a) a avea mână frumoasă
b) a avea un scris frumos
20. faire un billet doux
a) a scrie un bileţel de dragoste
b) a face cuiva o scrisorică

330
TEXTES À TRADUIRE

Module 1

Le labour
Je marchais sur la lisière d’un champ que des paysans étaient en
train de préparer pour la semaille prochaine. L’arène était vaste comme
celle du tableau d’Holbein*. Le paysage était aussi vaste et encadrait de
grandes lignes de verdure, un peu rougie aux approches de l’automne,
ce large terrain d’un brun vigoureux où des pluies récentes avaient
laissé, dans quelques sillons, des lignes d’eau que le soleil faisait briller
comme de minces filets d’argent. La journée était claire et tiède, et la
terre, fraîchement ouverte par le tranchant des charrues, exhalait une
vapeur légère. Dans le haut du champ, un vieillard, dont le dos large et
la figure sévère rappellaient celui d’Holbein, mais dont les vêtements
n’annonçaient pas la misère, poussait gravement son areau, de forme
antique, traîné par deux bœufs tranquilles, à la robe d’un jaune pâle,
véritables patriarches de la prairie, hauts de taille, un peu maigres, les
cornes longues et rabattues, de ces vieux travailleurs qu’une longue
habitude à rendu frères…
Georges Sand
*
peintre et dessinateur allemand (1497 – 1543).
patriarches – (ici) animaux vieux

L’océan pollué
La commandant Cousteau a dénoncé pendant 30 ans la
transformation des océans en un gigantesque égoût en réclamant une
action concertée des pays maritimes pour lutter contre leur pollution.
Un scepticisme respectueux avait accueilli le cri d’alarme. Mais
bientôt une actualité dramatique affectant les côtes françaises (naufrages
des deux pétroliers, en 1967 et 1978, entre autres) devait démontrer
combien ces craintes étaient fondées.
Actuellement, on a mis sur pied une législation plus sévère à
l’égard des pollueurs et on a amélioré sensiblement les systèmes de
331
surveillance et les moyens d’intervention. Dès qu’un navire menace de
perdre son pétrole, une flotille navale et héliportée spécialisée l’isole
aussitôt et limite les dégâts au maximum en utilisant des moyens de
pompage sophistiqués. L’épandage de produits dirpersant les nappes
non récupérables s’effectue désormais par télécommande, à partir
d’hélicoptères.
A la vigilance de la Méditerrannée, dont l’équilibre a été si
longtemps menacé par les rejets des déchets et autres «boues rouges»,
sont consacrés aujourd’hui 152 centres de recherche. On y étudie les
moyens propres à préserver la «grande bleue» et sa faune, mais aussi
les autres mers du globe.

Lettres de C.A.Rosetti
Durand plusieurs années d’exil, C.A.Rosetti, illustre homme
politique roumain, écrivait à sa femme des lettres inspirées d’un grand
amour. Maria Rosetti, épouse fidèle et tendre amie, partage son amour
pour la patrie et soutient de loin son époux par des lettres et des
rencontres courtes et rares.

I. «J’ai passé une journée triste, car nous avons eu encore une
réunion hier soir qui m’a fait souffrir; l’amour n’entre pas dans le
coeur de ces hommes, ils oublient que leur patrie est esclave, que le
couteau est sur le coeur de leur mère, pour ne pas se rappeler que leur
propre personne. Même Crezzulesco n’a pas voulu signer un papier à
la Chambre, de peur de ne pas se compromettre, disait-il. Il me disait
qu’il ne peut pas sacrifier les intérêts de sa famille et qu’il doit faire de
son mieux pour retourner dans son pays. Voilà leur patriotisme, et cela
est encore ce qu’il y a de mieux. Alors, j’ai parlé: j’ai fait en quelques
mots le tableau de notre pays et je leur ai dit qu’il est coupable celui
qui ne travaille pas continuellement pour son pays, qu’il est coupable
celui qui n’en sacrifie tout ce qu’il a et même que chaque sou dépensé
inutilement est un anneau de plus à la chaîne de l’esclavage, et que par
conséquent chacun doit immédiatement faire le sacrifice d’une partie de
sa fortune, etc… Ils se sont moqués de moi et nous nous séparâmes…»
Samedi, 20 janvier 1849, Paris

332
II. «…J’espère que malgré tout nous obtiendrons bientôt la
permission de rentrer dans notre pays et nous occuper de l’éducation
et de l’instruction de nos chers petits. Avec un peu de force sur nous-
mêmes, en changeant un peu de conduite l’un vis-à-vis de l’autre, en
te donnant un peu de ma force et en me donnant un peu de ta douceur,
en nous soutenant et en nous éclairant l’un l’autre, je suis sûr que nous
réussirons, que nous nous rendrons heureux, et que nous serons très
utiles non seulement pour nos enfants, mais pour notre pays aussi.
Ecris-moi vite ce que tu fais, comme femme, comme mère, comme
amie et comme citoyenne. Je t’aime et je t’embrasse tendrement».
18 avril 1854, Constantinople

III. «Que je serai heureux, ce premier jour, ce premier moment,


quand je reposerai mon pied, mon cœur sur le sol natal! Mais ne sois
pas jalouse, car je suis sûr que, même dans ce moment-là, ma première
pensée, mon premier soupir sera pour toi. D’ailleurs pourquoi serais-tu
jalouse? Tu dis que je l’aime plus que toi. Et si je te répétais ce que tu
m’as dit il y a sept ans! Le devoir. Dans le vrai, le devoir, la vie et
l’amour c’est tout un; devoir et droit c’est la même chose. Ainsi mon
devoir est de tâcher de faire quelque chose pour sauver mon pays de
l’esclavage, mais ce devoir est un droit, car ce pays-là souffre. Ce
pays-là est la terre, la mère et la nourrice de mes enfants. Et puis,
quelle est la femme qui m’aimerait, quel est l’enfant qui me respecterait
en voyant que je passe ma vie à jouir de mon bonheur intérieur sans
m’occuper, sans rien faire, rien sacrifier pour mes frères malheureux!
Non, chère amie! Je ne l’aime pas plus que toi; d’abord qu’Elle, je
l’aime comme un fils et toi comme un amant. Ensuite, si je fais
quelque chose pour elle c’est peut-être sans m’en douter, pour être
mieux aimé de toi. Nous nous aimons, je le sais! Mais crois-tu que
notre amour n’a pas besoin d’être alimenté? Et pour nourrir cet amour,
j’aime à faire quelque chose de beau, de grand, de digne de lui».
Jeudi, 19 janvier 1854, Belgrade

IV. «Ah! chère amie, douce divinité de mon cœur, quelles


lettres, quel amour, et quelle sublime et étrange destinée que la nôtre!
C’est vraiment étrange de lire des lettres écrites pour moi, toujours
douze ans après et toujours loin de toi, toujours exilé, toujours
pleurant, mais heureux comme jamais autre ne fut sur la terre!»
333
Je t’ai aimée; oui, je t’aimais même alors quand je le devinais,
mais je ne savais pas que j’étais vraiment aimé. Eh! T’ai-je jamais
aimé d’une manière digne de toi! Non, car cela est impossible. Aimer
comme toi, il n’y a eu sur la terre de capable que ma mère. Mais je
sais t’apprécier, je l’ai toujours su, et si je vis, je saurais, à l’avenir du
moins te le prouver.
Oui, tu es ma mère – c’est le nom le plus doux et le plus sacré
que je puis te donner.
Rousciouc, 29 juin 1857

ƒ Faites voir les sentiments qui animent ces lettres

L’âme sans frontière de la Moldavie


Durant les années noires du stalinisme, c’est à l’ombre des
monastères orthodoxes que la Moldavie d’un côté et de l’autre de la
rivière Prut a préservé son identité. Aux heures les plus glorieuses de
son histoire, au XV-ième siècle, cette principauté fut l’un des remparts
de la chrétienté face à l’islam turc. Le plus illustre défenseur de la foi
fut Ştefan cel Mare, Ştefan le Grand. Ce prince lutta toute sa vie
contre les Turcs qui investissaient l’Europe. Après lui, Turcs, Russes,
Autrichiens ont tour à tour dépecé sa Moldavie. Le Nord, La Bucovine,
tomba en 1775 dans l’escarcelle de Vienne. En 1812, le tsar s’empara
de la partie orientale de la Moldavie, l’anciene Bessarabie. Quant à la
partie occidentale, elle forma avec la Valachiele royaume de Roumanie
lors de son unification en 1859. Plus tard, et après d’autres péripéties
de l’histoire, la Bucovine fut intégtrée à l’Ucraine… Très disputés
également parce qu’ils contrôlaient le delta du Danube, les trois judets
(districts) de Bolgrad, Kagul et Izmail ont été repris par les Russes en
1878, bien qu’ils aient jadis fait partie de Bessarabie.
Aujourd’hui, c’est de nouveau autour des clochers que renaît
l’espoir d’une nation moldave, et ses plus ardents partisans veulent
arracher la République de Moldavie à l’autorité de Moscou pour la
réunir à la province soeur de Roumanie.
Sur un teritoire de 33700 kilomètres carrés, les Moldaves
représentent 64%de la population de cette République (4200000
habitants), largement majoritaires devant les Ukrainiens (14%),
334
les Russes (13%), les Gagaouzs (3,5%), les Bulgares (2%) et les
Juifs (2%).
Une double histoire pour un peuple (GEO, 144 / février 1991)

Investir – (ici) envelopper de troupes, environner de gardes pour fermer les


issues.

Module II

Anniversaire de Charles de Gaulle


Le jour du 24 anniversaire de la disparition de «l’homme du
18 juin», Alain Delon a lu son texte-hommage devant les 248 membres
du Sénat. C’est Christian Poncelet lui-même qui a demandé à l’acteur
de participer à cet hommage solennel. «Il m’a semblé que vous étiez le
mieux à même de prêter votre voix à ce géant que vous avez beaucoup
admiré et toujours soutenu», lui a-t-il écrit. La réponse positive en
retour a été immédiate. «Pour le gaulliste de toujours que je demeure,
je considère cette proposition comme un immense honneur», explique
Delon. (Le Figaro, 6 novembre 2004).

Texte statistique
La Délégation interministérielle à la Ville à publié une sorte de
radiographie des quartiers français les plus défavorisés. Eloquent.
Dans les 546 quartiers passés au peigne fin, il y a deux foi plus
de chomeurs qu’à la moyenne nationale et le nombre de familles
immigrées y est trois fois supérieur. Près de 8% des ménages
comptent six personnes ou plus, les étrangers constituent 18 % de la
population et le taux de chômage moyen se situe à 20%.
Les sans domicile fixe (SDF). Combien sont-ils?
Aucun chiffre vraiment fiable n’existe sur le nombre de SDF en
France. Les estimations les plus sérieuses varient du simple au double:
ils seraient 200000 selon une enquête commandée par la Caisse des
dépôts et consignations, mais 400000 d’après un rapport d’ATD (Aide
à toute détresse) au Conseil économique et social. A Paris, les
évaluations varient entre 14000 et 60000.
Où dorment-ils?
L’ébergement des SDF en région parisienne est très en deçà des
besoins: environ 1700 places d’urgence dans les asiles de nuit, lieux
335
redoutés en raison des conditions d’accueil très dures, en grands
dortoires… Patrick a 27 ans mais en paraît 40. Il est pieds nus dans
des chaussures qui bâillent et ne sait même plus avouer ce qu’il désire.
Hervé, 23 ans, originaire du Cher, possède un CAP de boulangerie
mais, devenu allergique à la farine, il est venu dans la capitale pour
trouver du travail. Hélas… Des cas semblables, il en a des centaines et
des centaines. Les exclus sont entre 200000 et 400000, dont plus de
30000 en région parisienne. Parmi eux, 200000 au moins sont sans
logement.
Les Clés de l’actualité, n. 69/ 9 / 93

Les fêtes et les congés


Les Français travaillent environ 1650 heures par an. Depuis
1982 ils ont cinq semaines de congés auxquelles s’ajoutent les dix
jours fériés répartis dans l’année (jour de l’An, Pâques, 1 mai, 8 mai,
Ascension*, Pentecôte, 14 juillet, 15 août, 11 novembre, Noël ).
Le catholicisme a donné son rythme au calendrier des Français.
Noël, Pâques, Toussaint (1 novembre), Fête de la Vierge sont des
repères forts de la pratique religieuse et de la vie sociale: moments de
retrouvailles familiales autour du sapin et des cadeaux à Noël;
souvenir des morts pour la Toussaint (c’est l’occasion de fleurir les
tombes le plus souvent avec des chrysanthèmes).
Pâques et Pentecôte ont déjà on goût de vacances et de soleil:
c’est le temps de petits voyages. L’Ascension et le 15 août sont
l’occasion de week-ends prolongés: le 15 août, Fête de la Vierge ou
Assomption, correspond au moment où le plus grand nombre de
Français sont en vacances. De nombreuses fêtes de village sont
organisées durant cette période.
La France républicaine imprime, elle aussi, sa marque sur le
temps et sur la vie sociale.
Le I mai (fête du travail) est l’occasion d’offrir du muguet
«porte-bonheur».
8 mai (fête de la Victoire 1939-1945), 14 juillet (Fête nationale),
11 novembre (armistice 1914-1918) sont les temps forts à la célébration
de la mémoire nationale.
*
la signification des fêtes est à la page …
336
™ Comparez les jours de congé en France et dans notre pays.
Expliquez les différences. A la célébration de quelles fêtes sont
associés: le sapin? le muguet? les oeufs rouges? le réveillon?
la visite des cimetières? les souvenirs des soldats morts pour la
France? les origines démocratiques de la vie nationale?
™ Choisissez une ou plusieurs fêtes et décrivez les traditions (de chez
nous) qui y sont associées.

La Sorbonne, vieille de sept siècles, a été fondée en 1253


par Robert de Sorbon pour enseigner la théologie aux étudiants
peu fortunés.
Aujourd’hui c’est un vaste ensemble de facultés, de centres de
recherche, d’écoles. Les cours y sont libres et forment le plus clair de
l’enseignement. En entrant à l’Université, l’étudiant verse un droit
d’inscription qui lui permet de fréquenter n’importe quel cours de
n’importe quelle faculté. A la fin de l’année, il verse également un
droit pour passer ses examens. Chaque professeur a son programme
qui lui est particulier et il choisit lui-même le matériel nécessaire. Il
arrive souvent que les cours d’un professeur diffèrent nettement de
ceux de son collègue. Les conférenciers s’abstiennent généralement de
tirer de conclusions. Ils estiment que leur tâche consiste à exposer les
faits, que les étudiants doivent faire les déductions eux-mêmes. Les
manuels officiels font défaut, chaque professeur recommande aux
étudiants les ouvrages de son choix.

Renforcer les liens école-élèves-parents


L’Union nationale des parents de l’Enseignement libre (l’Unapel)
lance une série d’initiatives pour favoriser le dialogue entre enseignants,
élèves et parents.
Considérant qu’une des richesses de l’Enseignement est la
proximité avec les familles, l’Unapel souhaite renforcer ces liens. Elle
publiera (début décembre) un ouvrage contenant plus de cinquante
propositions (200 pages environ), destinées à favoriser cette collaboration.
L’ouvrage est le fruit d’une centaine d’ateliers rassemblés à l’occasion
du congrès des parents d’élèves à Lyon, qui avait manifesté un souci
d’une plus grande implication des familles.
337
L’Unapel lance aussi une série d’initiatives, dont la prémière
concerne l’éducation affective et sexuelle. Celle-ci, précise le président
Eric de Labarre «est devenue désormais, compte tenu du contexte
culturel, une problématique centrale pour le formation et l’éducation des
personnes». C’est pourquoi l’organisation des parents a décidé une
opération intitulée «Apprendre à aimer», en partenariat entre son journal
Famille et Education, la revue Croire aujourd’hui jeunes chrétiens, et
le Secrétariat général de l’Enseignement catholique. Un dossier de
Famille et Education et un numéro spécial de Croire aujourd’hui ont
été mis au point pour cette entrée-ci.
L’Unapel propose à ses organisations locales et aux établissements
scolaires d’utiliser ces instruments comme points de départ pour des
rencontres entre lycéens et adultes, pour des tables rondes entre parents
et enseignants, avec éventuellement des intervenants extérieurs.
Famille Chrétienne, N 1191, novembre 2000

Constantin Brâncuşi
Constantin Brâncuşi est l’un des plus grands sculpteurs du siècle.
C’est l’anti-Rodin. Sa sculpture, qui dans ses débuts évoquait les arts
populaires, est lisse, polie, épurée; les éléments descriptifs y sont à
peine indiqués.
Quand j’étais son voisin, vers les années 1946-1950, – impasse
Ronsin – dans le XV-ième arrondissement, une pittoresque cité
campagnarde d’ateliers en instance de démolition où des poules
picoraient dans les cours, il se tenait fréquemment debout sur le seuil
de sa porte, comme s’il attendait quelqu’un.
L’homme n’était pas grand, il arborait une épaisse et grande
barbe et était vêtu d’une grande blouse blanche genre froc de moine,
sa tête coiffée d’un bonnet blanc. Il avait les yeux vifs, le regard
ironique et malicieux. Un paysan rusé. Sans nervosité ni inquiétude. Il
faisait penser à un vieux sage rustique prenant le frais sa journée
achevée. Après avoir œuvré tout le jour dans son atelier que l’on
devinait, par la porte ouverte, très encombré, il se donnait un peu
de repos; puis il rentrait chez lui où il vivait seul avec son énergie
créatrice.
On ne le voyait plus de la soirée.
338
Il ne sortait guère et n’accueillait que de rares visiteurs.
De temps en temps un conservateur de musée était admis dans l’antre
– Jean Cassou.
Jadis, le vieil homme, en ses années de vie parisienne, avait
pourtant été l’ami de Modigliani et du Douanier Rousseau, puis de Man
Rey, Picabia, Léger et surtout d’Erik Satie et de Marcel Duchamp.
Brâncuşi était né en 1876; il avait donc alors soixante quinze
ans. A son arrivée impasse Ronsin, en 1916, il avait vécu d’abord au
numéro huit, puis au numéro onze et s’était agrandi progressivement
dans des ateliers mitoyens: il avait cinq vastes locaux qu’il avait
aménagés, où il taillait la pierre, polissait l’acier ou le laiton, épurant
de plus en plus ses œuvres afin, disait-il, de « marcher vers le divin ».
Alors qu’à ses débuts il sciait des troncs d’arbres pour en débiter
le bois, Rodin, qu’il admirait, vivait à Meudon ses dernières années,
pétrissant la glaise de ses doigts puissants, fragmantant les corps ou
modelant des visages. Des amies roumaines lui présentèrent le jeune
sculpteur, et Rodin lui proposa de travailler avec lui. «Rien ne pousse à
l’ombre des grands arbres », répondit Brâncuşi. Le patriarche apprécia.
Les ateliers de l’impasse Ronsin étaient occupés par des sculptures
colossales. Les sièges et les meubles que Brâncuşi avait lui-même
taillés dans le bois, ainsi que de grandes tables rondes en plâtres et une
cheminée de pierre, voisinaient avec des œuvres de plus petit format
cachées par des linges, ou sous des housses disposées avec soin.
Le sculpteur circulait avec précaution dans cet ensemble hétéroclite,
comme mis en scène, soulevant de légers nuages de poussière blanche.
Au milieu du plus petit atelier se dressait une forge où il faisait
chauffer ses instruments de travail serrés tout autour, mais dont il ne
se servait plus.
Lorsque Brâncuşi me fit entrer dans la première des cinq pièces
communiquantes de son atelier, je découvris cet univers clos sur une
création de toute une existance, à la fois lieu de travail et de vie,
sanctuaire, laboratoire, galerie et musée, espace de silense et de
solitude aux murs blancs comme la barbe du vieil artiste, sa robe de
moine et son bonnet.
Il faisait sa cuisine dans un coin, près d’un poêle monumental
qu’il avait rédigé lui-même, travaillait dans un autre, tous deux très
bien rangés, dormait dans la soupente où le lit avait été également
sculpté par lui.
339
Il ne dit pas un mot, referma la porte derrière lui, éteignit la
lumière. C’est plus tard qu’il me parla.
Pierre Cabanne, Constantin Brâncuşi, Terrail, Paris, 2002

impasse (f.) = rue, ruelle sans issue


en instance de = en attente de
picorer = piquer du bec; becqueter
froc (m) = habit de moine
prendre le frais = respirer l’air frais
encombré, -e (adj.) = rempli (e) par accumulation excessive
se donner un peu de repos = se reposer
mitoyen, -enne (adj.) = de moitié
laiton (m) = alliage de cuivre et de zinc, ductile et maléable
glaise (f.) = terre grasse et compacte, argileuse, don’t on fait des
sculptures, des tuiles, des briques, de la poterie
scier = couper, diviser avec une scie
hétéroclite (adj.) = fait d’éléments disparates
soupente (f.) = réduit pratiqué dans la partie haute d’une pièce coupée
en deux par un plancher
Mots à plusieurs sens
antre (m.):
− grotte servant d’abri à un animal sauvage;
− lieu mystérieux et inquiétant.
arborer:
− dresser, déployer un drapeau, une bannière;
− porter avec ostentation (arborer une insigne à sa boutonnière);
− montrer ouvertement, afficher (un sourire, ses opinions).

Texte affiché dans le hall de l’Institut français (2006)


Constantin Brâncuşi, sculpteur français d’origine roumaine (1876-
1957).
Pierre Cabanne, historien d’art:
« Fils de paysan pauvre et autodidacte il est apprenti ébéniste à
Bucarest puis élève aux Beaux-Arts. Il voyage en Europe. A Paris il
subit l’influence de Rodin, qui lui demanda de devenir son aide.
Brâncuşi refuse préférant fréquenter Appolinaire, Picasso, Léger…
Son originalité fait de lui le Grand initiateur de la Sculpture
moderne ».
340
Présentation du discours sur la montagne (commentaire)
Mathieu et Luc nous présentent la charte des exigences du Christ
qui appelle les hommes à mener une existence nouvelle. L’Evangile
est à la fois l’annonce de la Bonne Nouvelle du Règne de Dieu, qui est
là, et l’invitation à changer de vie pour l’accueillir. Jésus proclame le
bonheur à tous ceux qui ont des dispositions requises pour entrer dans
le Royaume qu’il apporte. Il révèle ensuite qu’il vient proposer une loi
nouvelle qui intériorise l’ancienne. Il ne s’agit plus seulement de
respecter la lettre de la Loi, mais de vivre selon l’esprit qui l’inspire.
Non seulement il ne faut pas tuer, mais il faut se réconcilier avec celui
qui a quelque chose contre nous. Non seulement il ne faut pas
commettre l’adultère, mais il faut se garder de tout mauvais désir. Non
seulement il ne faut pas se venger, mais il fait aimer son ennemi. Il ne
faut pas répondre à un mal par un autre mal. L’aumône, la prière et le
jeûne doivent se pratiquer sans aucune ostentation. On ne peut en
même temps adorer le Dieu et l’argent.

La messe? Une nécessité vitale!


Votre article «Les ados et la messe» (Famille Chrétienne n°
1185) est plein
de réflexions et de conseils judicieux. Le vieux grand-père qui
vous écrit (92 ans) a été ado dans les années 20, où ne pas assister à la
messe était un péché mortel!
Grâce à Dieu, la participation à la messe dominicale ne relève
plus, comme vous l’écrivez, «d’une réglementation arbitraire, mais
d’une nécessité vitale».
Mon expérience m’a fait réaliser ceci: comme un repas quotidien
est une nécessité vitale pour la vie matérielle et ne nourrit pas le corps
pour toute une semaine, ainsi pour la vie spirituelle une messe par
semaine est totalement insuffisante. Les jeunes de 15 à 25 ans à qui on
n’a pas su donner une vraie vie spirituelle n’éprouvent pas cette faim,
cette nécessité de la messe et de l’Eucharistie. Si, étant enfants, ils
avaient vu leur père et leur mère avoir un besoin vital de la messe
quasi quotidienne, ils réaliseraient, peut-être, à 18 ans, qu’une vie sans
Dieu est une vie factice, et la mese du dimanche deviendrait, pour eux
aussi, une nécessité vitale.
Jean Rougevin, Versailles (Yvelines),
Famille Chrétienne, n° 1191, novembre 2000
341
TEXTE PENTRU TRADUCERI

Module III

Violenţa pe micul ecran


Violenţa din programele televiziunulor autohtone nu este singurul
exces, singura noxă a unei oferte mass-media, marcată de confuzie şi
neprofesionalism. Vulgaritatea împinsă până la trivial şi obscen,
sexualitatea tansformată în obsesie, violentarea bunului simţ şi a
normelor etice, violenţa de limbaj pătrunsă chiar şi în emisiunile
pentru copii, stridenţele şi grosierismele de tot felul provoacă, toate la
un loc, un rău social actual incomensurabul, care în perspectivă poate
deveni catastrofal…
Activitatea mass-media se impune a fi reglementată prin lege.
«Nimeni nu e mai presus de lege», glăsuieşte principiul fundamental
al oricărei societăţi civilizate şi, mai ales, al orcărei democraţii
autentice. Acum independenţa editorială există, dar competenţa lipseşte.
Incompetenţa reporterilor, îmbinată cu aviditatea de violenţă şi
scandal a conducătorilor de redacţii, a făcut ca oglinda actualităţii
româneşti să fie dominată de anormal. Medaliaţii olimpiadelor şcolare
naţionale şi internaţionale, creatorii din ştiinţă şi artă, « oamenii –
locomotivă » ai ţării: profesorii excepţionali, medicii eminenţi, gospo-
darii de frunte ai localităţilor, managerii de excepţie, într-un cuvânt
valorile, modelele autentice « nu mai au loc în cadru ».
Opinia naţională, 25 februarie 2002

™ Notez le thème et les problèmes soulevés par l’article. Faites ensuite


sa traduction.

Împărăţia Cerurilor versus Împărăţia softurilor


Sunt unul dintre acei care îşi petrec nedorit de mult timp în faţa
calculatorului. Apreciez computerele şi tot ceea ce ţine de ele şi nu
cred că prezenţa lumii digitale înseamnă un mare pericol câtă vreme
342
omul rămâne suveran. Întrebarea este, însă, una simplă: mai este omul
cu adevărat suveran?
Nu ştiu cam câţi dintre noi cunosc faptul, că unul dintre cele mai
în vogă jocuri colective pe computer oferă o a doua viaţă, într-o realitate
virtuală perfectă, în care cel care joacă îşi poate alege cine să fie, ce
meserie, ce casă, ce maşini, ce fel de soţie vrea, ce copii etc. În această a
doua viaţă jucătorul intră în contact cu alţi jucători cu identitate
schimbată virtual, trăieşte o viaţă socială nouă într-o altă lume, digitală,
croită după gustul jucătorului în care acesta îşi permite cam tot ceea ce
nu-şi poate permite în viaţa reală. Există bani, relaţii comerciale, de
afaceri, relaţii sentimentale şi chiar sexuale, alcătuite cu atâta acuitate,
încât jucătorul poate savura cu un effort minim de imaginaţie, tot ceea
ce nu-i oferă realitatea. În anumite versiuni ale vieţii secunde sunt
prevăzute şi plăceri interzise, de la perversiunile sexuale la crimă.
Sună tentant şi chiar este tentant, câtă vreme realitatea propriu-
zisă este solicitantă, frustrantă şi cenuşie pentru cea mai mare parte a
umanităţii. Astfel că refugiul unei lumi în care totul devine posibil şi
totul este permis, reprezintă o oportunitate de nerefuzat pentru mulţi,
şi mai ales pentru cei tineri, pentru care calculatorul este adesea cel
mai periculos prieten.
Creatorii de softuri de vârf îşi pot permite să vândă lumii
debusolate soluţii pe cât de tentante, pe atât de perfide şi de distru-
gătoarem dar care se pliază perfect pe dreptul omului de a visa, de a-şi
dori şi de căuta o viaţă mai bună. Or aceste posibilităţi infinite nu sunt
la fel şi de inofensive. Împărăţia softurilor, ale cărei produse nu sunt
din lumea aceasta, nu e nici pe departe le fel de benefică, pe cât este
Împărăţia Cerurilor, nici ea din lumea aceasta, după cum spune
Hristos însuşi. Problema este că pentru sufletul bietului om modern se
bat două mari oferte: Împărăţia Cerurilor şi Împărăţia virtuală a
Softurilor… Afirm cu certitudinea unuia care a studiat şi a palpat
sufleteşte lucrarea lui Dumnezeu în lume, că lumea nevăzută a
Împărăţiei Cereşti este indubitabil mai bună decât lumea falsă a acelor
aplicaţii virtuale care schimbă identitatea omului, îl schizofrenizează
şi îl amăgesc cu ceea ce nu există decât sub formă de zero şi unu. Şi ca
să nu fiu înţeles greşit repet: nu am nimic împotriva computerelor şi a
aplicaţiilor lor, atâta vreme cât omul rămâne nealterat şi suveran.
Lumea credinţei, aprilie 2007
343
™ Après avoir lu l’article, dites de quels royaumes il s’agit. Que signifie
pour l’homme moderne d’être souverain? La réalité virtuelle,
qu’est-ce qu’elle offre au joueur? En quoi consiste l’effet nuisible
des jeux électroniques? Traduisez le dernier paragraphe.

Mâna chirurgului, şoapta Îngerului


de Pr. Gheorghe Calciu-Dumitreasca (Washington d. c. – S.U.A.)
Părintele Mihai Lupu din Canada ne trimite o fotografie cu un text
tulburător, referitor la viaţa şi cunoaşterea la care ajung copii înainte de
a se naşte. Fotografia este a unui copil de 21 de săptămâini, Samuel
Alexander Amas, care a suportat o intervenţie chirurgicală fiind încă în
pântecele mamei sale. Chirurgul a scos uterul în afara abdomenului şi a
făcut o incizie care să-i permită accesul la făt. Atunci s-a întâmplat un
fapt uimitor: prin incizia făcută, micul Samuel a scos mânuţa sa fragilă,
dar deplin dezvoltată şi a apucat cu fermitate degetul medicului. Aparatul
fotografic a prins acest moment cu o claritate perfectă. Mama copilului
a plâns zile la rând când a văzut fotografia.
Oricui îi vine să plângă privind această fotografie. Ascuns în
uterul mamei ca un cocon de mătase în gogoaşă, copilul a simţit că o
mână providenţială vine spre vindecarea sa şi a prins degetul chirurgului
ca şi cum i-ar fi spus:”Aici sunt. Ai grijă cum procedezi!”. Un bun venit
şi o prevenire.
Într-o vineri seara, la Acatist, după slujbă le-am citit celor
prezenţi, în majoritate tineri, cele scrise de părintele Mihai. Atunci o
tânără doamnă cu o fetiţă de doi ani mi-a relatat cazul ei, care
confirmă că fiii noştri, încă din pântecele mamei, ne sunt părtaşi la
toate întâmplările vieţii şi înţeleg ce vorbim noi, ne pricep intenţiile,
ştiu mult mai multe decât bănuim noi că ştiu.
„Într-o seară (în perioda sarcinii) eram singură acasă. Era o
linişte adâncă, soţul meu încă nu venise de la serviciu. Pregăteam
masa. De-odată am scăpat pe lespezile de ceramică ale bucătăriei un
castron metalic. Zgomotul a sunat parcă asurzitor în tăcerea casei.
Fetiţa a tresărit sub pieptul meu şi, multă vreme după aceea, a fost
neliniştită . Eu cred că pruncii noştri ştiu foarte multe lucruri, nu prin
cuvinte, nici prin învăţare, ci printr-o cunoaştere ca a Îngerilor. Ei ştiu
multe de la Înger care le vorbeşte în grai ceresc. După ce se nasc şi
344
întră în lumea aceasta, complet diferită de a lor, sunt obligaţi să se
acomodeze lumii şi nouă, uită treptat limbajul ceresc şi-l învaţă pe cel
lumesc, greu, cu eforturi şi şocuri, pentru că lumea noastră nu este
bună – şi ei ştiu asta de la început”.
Sunt ferm convins că lucrurile stau anume aşa. Dintr-o feierie
cerească cu Îngeri, copilul intră brusc într-o lume iritată, brutală, cu voci
repezite, chiar şi acolo unde părinţii sunt blânzi, pentru că nu există nici
măcar acolo linişte desăvârşită. Pruncul suferă şi nu se poate sustrage
noii lumi, începe treptat s-o uite pe cea de sus şi să creadă că numai
aceasta este lumea cea adevărată. Numai prin somn îl mai bântuie
amintirile angelice şi-l fac să zâmbească dulce, aşa cum nu ştie s-o facă
atunci când este treaz. Este sigur că vocile noastre repezite îl sperie, că
strigătele mânioase îl rănesc şi că se obişnuieşte greu cu brutalitatea
mângâierilor noastre. Am citit într-o revistă medicală că o sonogramă
este atât de zgomotoasă pentru un copil încât îl marchează pentru multă
vreme. Naşterile programate, care au devenit aproape o industrie
(medicul mamoş programând câte zece femei să nască în acceeaşi zi,
pentru comoditatea lui pecuniară – indiferent cu câte zile înainte de
termenul natural) trebuie să fie un mare şoc pentru pruncul smuls cu
brutalitate din culcuşul cald şi aruncat în lumea zgomotoasă de afară,
înainte ca Îngerul să-l fi pregătit pentru ceea ce va urma…

™ Dégagez les idées essentielles et secondaires de cet article.


Commentez-les. Faites la traduction du dernier paragraphe.

Drogurile din zilele noastre, indiferent dacă vorbim de alcool,


tutun, medicamente sau alte substanţe, nu fac decât să ne distrugă
sănătatea. Fenomenul numit toxicomanie are la bază diferite cauze:
psihologice, sociale, economice, culturale etc. Unii cercetători susţin
că factorii arătaţi mai sus reprezintă doar condiţii favorizante ale
principalei cauze – drogul propriu-zis.
Statele Unite ale Americii deţin locul fruntaş perntru cel mai
mare număr de consumatori de droguri, dar sunt şi în Franţa foarte
mulţi. In urma unei anchete realizate asupra a 5000 de toxicomani, s-a
constatat că în funcţie de criteriul vârstei, 10% dintre aceştia au între
15-19 ani, 39% între 20-24 ani, 29% între 25-29 ani şi 15% peste
345
30 ani. Rămâne determinant fenomenul de grup care se manifestă din
plin în mediul şcolar şi universitar şi care are la bază imitaţia. In
Franţa a început să se afirme că o influienţă mare asupra etiologiei
dependenţei o are şomajul, mai ales dacă se află în combinaţie cu un
teren familial minat (neînţelegeri între membrii acesteia, despărţirea,
divorţul părinţilor, care crează la copii adevărate psihoze). Acelaşi
studiu relevă că 30% dintre subiecţi nu erau încadraţi într-o unitate
productivă, 43% erau copii de funcţionari, mici comercianţi sau mese-
riaşi, 41% aveau părinţi muncitori, 16% erau odrasle de funcţionari,
cadre administrative superioare, pe când cei proveniţi din mediul
agricol nu reprezentau decât 1%.
Monitorul de Bucureşti, 6 iulie 2003

™ Notez la question abordée dans l’article et faites son résumé.

Prima dragoste
Ce bine că eşti, ce mirare că sînt …, scria delicatul, regretatul
Nichita Stănescu.
Aceasta este una dintre cele mai frumoase şi mai adânci
declaraţii de dragoste. In ea, cu disctreţie dumnezeiască, asistă însuşi
Dumnezeu, izvorul mirării nesfârşite. „Te voi lăuda că sînt o făptură
atât de minunată”, scrie şi psalmistul.
Ce mirare că sînt, ce mirare că eşti… Ce bine că sîntem!
Această mirare o simte tânărul care păşeşte printre lucruri, atent
să nu se rănească. Această mirare este prilej de bucurie şi de durere, ea
ne uneşte sau ne înstrăinează. Tânărul îşi roteşte capul în mijlocul
lucrurilor, împins afară din copilărie ca un soldat fricos, pe care-l
împinge sergentul la prima lui săritură cu paraşuta. Tânărul se loveşte
cu neândemânare de lucruri, lucrurile îl lovesc în mişcarea lor haotică.
El îşi ascunde durerea, privindu-i cu un zâmbet stânjenit pe străinii
din jur.
Printre aceste lucruri stânjenitoare şi reci, care se mişcă în
scripetele unui timp dezveşnicit, tânărului îi apare chipul minunat al
celuilalt, chipul minunat al femeii: „Ce bine că eşti, ce mirare că sînt”…
Această „tatonare” a lumii începe odată cu înstrăinarea de părinţi,
atunci când tânărul pleacă la studii într-un oraş. Prima zi de şcoală, noii
346
profesori, privirile curioase care o caută pe colega sau colegul visurilor
de-acasă, balul bobocilor, discuţii, pregătiri, prognoze…Aşteptare.
Aşteptarea celei (celui) de care demult aştepţi să te îndrăgosteşti…
O tânără singură îtr-o cameră de cămin, aplecată de-asupra
chiuvetei pline cu vase nespălate, îşi smulge, pătrunsă de învidie,
sprâncenele. De-asupra patului are un poster cu Brad Pitt, o foaie pe
care scrie: «Dacă poţi cu adevărat, vreau ». Are haine ca ale vedetelor,
freză şi pantofi cu tîu. Are şi un prieten, care ştie să stea în lotus şi
ridică piciorul până de-asupra capului, care are şi o brichetă mişto.
Cam acesta este bagajul cu care tânărul modern păşeşte în viaţa
sentimentală. Drama tinerilor de azi este mai mare decât a prede-
cesorilor. Cred că nu a existat nici un timp în istorie în care dragostea
dintre două persoane să fie atât de golită de poezie. Nu zic de virtuţile
creştine ale castităţii sau abstinenţei, ci chiar şi de acea poezie a
grecilor sau romanilor păgâni, care până nu demult a inspirat sen-
timente de admiraţie faţă de femeie. Astăzi, declaraţiile de dragoste au
devenit o ruşine, un preludiu banal şi de prisos. Idealurile noastre au
devenit motocicliştii grăbiţi din filmele americane şi fetele goale cu
cisme lungi, care-i însoţesc. Noi aplicăm în viaţa noastră fanteziile
unor regizori bolnavi despre vizitatori de pe alte planete şi timpuri,
care seduc prin răceala lor.
Dragostea nu înseamnă sexul din filmele de duzină, care nu are
nimic cu sufletul. Dragostea e marea bucurie pe care o simţi în prezenţa
celuilalt, din care-şi iau izvorul cuvintele de dragoste. Acestea nu sunt
vorbele deşuchiate pe care şi le spun amanţii din filme. Vorbele de
dragoste sunt cele care ne unesc cu adevărat, care ne sustrag timpului şi
morţii, care ne ridică de la instincte (Freud) la sentimente cu adevărat
umane, dăinuitoare. Mai în scurt, alungă pofta din inima ta şi atunci
orice cuvânt pe care-l vei rosti va fi un cuvânt de dragoste. Nu li se
poate impune tinerilor de azi, neobişnuiţi cu lecturile, citirea scrierilor
patristice, cu toate că aceste cărţi sunt pline de dinamism şi energie
creatoare, sunt nişte cărţi în excelenţă pentru tineri. Dar cel puţin să nu
asimileze şi să nu imită tot ce văd pe ecrane fără nici un discernământ.
Alexie Baştovoi, Intre Freud şi Hristos, Bucureşti, 1996

™ Dégagez les idées et les problèmes soulevés par l’auteur. Quel est,
selon vous, son message? Traduisez le dernier paragraphe.
347
Dinu Lipatti
Un alt muzician de excepţie a fost Dinu (Constantin) Lipatti
(Bucureşti, 1917 – Geneva, 1950). Absolvind în mod srălucit Academia
de muzică din Bucureşti la numai 14 ani, a plecat la Paris la Ecole
Normale de musique, unde se aflau cei mai străluciţi profesori de
muzică din Franţa. Lucra, însă, în paralel şi cu alţi maieştri. Paul Dukas,
un strălucit maiestru de compoziţie, spunea: „Este cel mai bun elev al
meu şi un remarcabil pianist virtuoz. Întrevăd în el un al doilea Enescu”.
Pe plan internaţional a început să se afirme la 16 ani. La primul
concurs internaţional de muzica la care a paritcipat (Viena, 1933), nu i
s-a acordat premiul întâi doar din cauza vârstei; a venit cu premiul II.
Prima sa suită simfonică, compusă la 15 ani, a obţinut premiul I
onorific la concursul naţional „George Enescu”, iar la Paris a fost dis-
tinsă cu „Medalia de argint a Republicii Franceze pentru compoziţie”.
Războiul şi sănătatea-i precară, care l-a făcut să plece atât de
timpuriu dintre noi, i-au împiedicat turneele în Europa şi întreaga lume
unde era solicitat cu ardoare.
…Dinu Lipatti a fost un muzician complet. Alături de instru-
mentistul desăvârşit, compozitorul a influienţat hotărâtor calitatea
interpretărilor virtuozului. Iar dacă ar fi avut răgaz să se afirme,
dirijorul Lipatti s-ar fi făcut la fel de cunoscut ca şi pianistul.
Şcoala Normală din Paris a ridicat în cinstea acestui strălucit elev
al său un enorm bust la intarea în holul principal.
Spicuiri din Prietenul meu Dinu Lipatti de Miron Şoarec. Editura
Muzicală, 1981.

™ Formulez sept questions sur ce texte et faites la traduction du


premier alinéa.

Când omului i s-au tăiat aripile, i-a fost dată muzica


(interviu cu marea cântăreaţă de operă Maria Bieşu)
− Doamnă Maria Bieşu, vă invit să incercăm a modela un
univers al muzicii, prin intermediul revistei intitulată sugestiv „Univers
muzical”. De unde ar fi bine să începem ?
− De la ceea ce este frumos şi veşnic, de la muzica adevărată, fie
ea clasică, fie populară, dar care rămâne mai modernă decât ceea ce se
348
consideră azi a fi la modă… Ceva ce se încadrează în formula pe care o
văd eu: cântecul reţinut de memorie, fredonat fie şi în gând, dar care
înaripează sufletul. Căci pe mine personal, mă sperie muzica străzii, cu
un singur cuvânt repetat la nesfârşit sau cu fraze fără noimă. O muzică
ce-ţi sparge timpanele nu crează un univers armonios. Nu e muzică !
− Ce înseamnă în opinia Dvs fenomenul muzică ?
− Prin anii 1800 , adică cu două veacuri în urmă, se scria muzică
cu adevărat frumoasă. Să ne amintim de compozitorii noştri:
Porumbescu, Enescu, Muzicescu… sau de cei ai lumii: Verdi, Puccini,
Belinni, Ceaicovski, Rahmaninov …Toţi scriau muzică pentru suflet !
După ce era ascultată la operă, era fredonată pe străzi, pentru că se
memora. Astăzi opera nu se prea ascultă. E de mirare, pentru că şi în
timpurile trecute erau greutăţi, lumea suferea din cauza războaielor,
foametei, dar muzica frumoasă nu era dată uitării. Astăzi nici chiar
televiziunea şi radioul nu se ocupă decât tot de propagarea unor non
valori. Nu ai unde asculta o muzică bună. Pe toate canalele e doar
muzică de estradă cu maimuţăreli şi zgomot infernal, filme de tot
soiul… Personal, nu am unde urmări ce se face în lumea muzicii. Nu
pot urmări un canal cu muzică adevărată, decât atunci când mă aflu
peste hotare.
− Ştiu că vă face o mare plăcere să cântaţi în corul bisericii. Vă
bucură reînvierea credinţei străbune?
− Mă bucur cu adevărat mai ales când vâd venind tineri, care se
roagă, stau în genunchi. Dar nu vin toţi. Se vede că-i atrag mai mult
discotecile, şi e păcat!
− Neamul omenesc este marcat de numele MARIA. Prin Sfânta
Fecioară, prin menirea ei. Şi pe tărâmul muzicii s-au remarcat multe,
şi în neamul nostru şi în lume…
− Da, Maria Cebotari, Maria Tănase, Maria Lătăreţu, Maria
Drăgan, Maria Ciobanu, Maria Sarabaş, Maria Iliuţ… Mai avem şi
multe Marii tinere. Iar în lume e binecunoscută Maria Callas – o cântă-
reaţă irepetabilă, apoi Maria Malibran, care impresiona printr-un
temperament impulsiv, prin flexibilitatea şi dramatismul interpretării…
De Maria Cebotari, pe care a admirat-o o lume-treagă şi o cunoaşte
bine toată Europa, eu nu ştiam decât că avea o voce extraordinară şi că
a cântat în corul bisericii Sf. Vineri. Dar am avut fericirea să mă aflu

349
la Berlin la dezvelirea plăcii memoriale de pe casa unde a locuit Maria
Cebotari. Mai e viu bătrânul care şi-o aminteşte şi care mai păstrează
unele lucruri de-ale ei…Prima dată am aflat câte ceva despre ea prin
’65 când mă aflam în Italia la teatrul „La Scala” (Milano), unde am
citit numele ei scris acolo cu litere de aur. Treptat lumea a început să-şi
amintească de ea şi la noi. Aşa cum s-a întors Eminescu în sufletele
noastre, aşa a revenit acasă şi Maria Cebotari …
În 2000 am avut un turneu prin Europa, consacrat anului Eminescu.
Am început-o din Berlin, apoi am poposit în alte ţări ale Europei, unde
am interpretat cântece pe versurile lui Eminescu: „Mai am un singur
dor”, „Pe lângă plopii fără soţ” … Am avut mare succes! Cântam,
fireşte, şi lucrări clasice. Am fost la Roma, Paris, Bruxelles, Sofia etc.
Lumea manifesta pretutindeni un mare interes pentru Eminescu. Mă
bucuram mult că sântem ai lui…
− Avem un pământ care naşte talente. Nu le putem pierde astăzi
când nu sînt puse în valoare? E minunat că dăruim mapamondului
atâta forţă creatoare, dar cu ce rămâne acest spaţiu?
− Anume cu acest scop organizăm în fiecare an acest concurs
internaţional de muzică aleasă aici, la noi acasă…
Cândva am fost şi eu invitată la Metropolitan Opera (New York).
Am avut un contract de solistă, urma să plec la cea mai mare operă din
lume, să realizez turnee. Eu, o cântăreaţă dintr-o ţară mică, am fost
invitată cu spectacole prin toată America! Era în ’81… La 21 octombrie
am cântat în „Paiaţe” şi am fost acceptată. Aş fi putut să câştig bine, dar
nu m-am dus. Iar să plec cu totul nici nu mi-am imaginat vre-odată. Ţin
prea mult la pământul acesta, la teatrul meu, la mama mea…
− Nu v-a fost uşor, a trebuit să munciţi mult…
− Fireşte! S-o vedeţi pe mama mea, o bătrânică micuţă, puţintică…
Şi, iată, mămica asta m-a născut pe mine într-un mic sătuc, ca de-acolo
să pornesc în lumea mare şi s-ajung prima „Cio-Cio-San” (de Puccini),
la un prim concurs internaţional în Japonia… Am fost apreciată foarte
înalt şi pentru rol, şi pentru voce…Japonezele n-au voci puternice…
− S-au întâmplat multe în aceşti ani – şi rele, şi bune. Dvs cum
le vedeţi?
− Nu mi-am închipuit niciodată că voi ajunge să văd copii
cerşind şi bătrâni cu mâna-ntinsă. Unde s-a mai auzit, în care timpuri:
copiii să-şi alunge părinţii bătrâni de la casă; tinerele mame să-şi
350
părăsească pruncii… Şi n-am mai auzit atâta muzică de prost gust
întreaga mea viaţă. E o avalanşă de pseudo-valoare, de muzică care
profanează. E o forţă care inspiră, îndeamnă la lucruri urâte. E muzica
satanei. Mulţimea care asistă la spectacole de „muzică” nouă nici nu-şi
dă seama câtă energie negativă inspiră.
Sper să ne reuşească ceva frumos în favoarea muzicii adevărate,
a armoniei, a sublimului şi prin publicaţia de faţă.
Univers muzical, N 1, Chişinău, 2002.

™ Notez les thèmes abordés et les idées essentielles. Formulez dix


questions sur le contenu de ces lignes. Traduisez le fragment: „In
2000 am avut un turneu prin Europa… Ţin prea mult la pământul
acesta, la teatrul meu, la mama mea…”.

L’Opéra de la capitale moldave aceuille chaque anuée (début septembre)


des chanteurs d’opéra pour le concours international: „Invită Maria
Bieşu”. Eu septembre 2007 a eu lieu la XV-ième édition du concours.

Module IV

Un mesaj de dragoste şi solidaritate către lume


În urmă cu mai bine de 60 ani Taizé nu era decât un punct
oarecare pe harta Franţei. Astăzi, începând cu prima săptămână a
primăverii şi până toamna târziu, sosesc aici sute de autocare aducând
tineri de pe toate continentele lumii. Sosiţi din peste 70 de ţări, se
adună aici săptămânal între 4000 şi 6000 de tineri, de apartenenţe
naţionale, rasiale şi confesionale diferite. Mai mult, la sfârşitul fiecărui
an (26 decembrie – 2 ianuarie) are loc o întâlnire care adună mii de
tineri într-unul din marile oraşe ale Europei. Cu prilejul acestei
întâlniri, fratele Roger (fondatorul centrului) înmânează celor prezenţi
„Scrisoarea din Taizé”.
„Dumnezeu nu poate decât să iubească”. Acesta este mesajul
scrisorii fratelui Roger pentru întâlnirea de la Paris a tinerilor din acest
an, mesaj tradus în 58 de limbi. Ea va fi reluată şi se va medita la
conţinutul ei în cadrul tuturor întâlnirilor, săptămână de săptămână, fie
la Taizé, fie în alte părţi ale lumii.
351
„Unul din chipurile cele mai luminoase ale iubirii lui Dumnezeu
este iertarea. Când noi iertăm, la rândul nostru, viaţa noastră începe a
se schimba. Aflând în iertare o bucurie nouă, vedem cum se topesc
gândurile aspre nutrite despre ceilalţi, şi ceea ce e mai important, e că
acestea fac loc unei bunătăţi neţărmurite. Această bucurie vindecă
rănile ascunse ale sufletului”…
Credinţa, n° 3, 2003

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contenu. Traduisez le dernier alinéa.

„Viu este Dumnezeu”

Prefaţă de Părintele Galeriu:


„Pe acest Catehism ortodox pentru familie îl putem considera ca
pe un dar oferit dreptcredincioşilor români din partea fraţilor noştri
ortodocşi din Franţa… Bucuria noastră are şi un caracter mai special
prin aportul parohului ortodocşilor greci din Marsilia în elaborarea
acestei cărţi.
Vechiul oraş creştin al Marsiliei are privilegiul de a fi loc sfinţit
de un străbun al neamului şi pământului nostru. Este vorba de Sf. Ioan
Casian, originar din Dobrogea, născut pe la anul 360. După ce a călă-
torit la locurile sfinte (Betleem, Ierusalim), a plecat la Constantinopol,
unde a fost hirotonit diacon de către Sf. Ioan Gură de Aur. Din
Constantinopol a plecat la Roma, apoi către anul 415 a plecat la
Marsilia*, unde a întemeiat două mănăstiri: una de călugări cu numele
Sf. Victor şi alta de maici pusă sub ocrotirea Mântuitorului.
Acest sfânt bărbat, adevărat stâlp al monahismului creştin
universal, şi-a săvârşit călătoria pământească către anul 435. Cinstitele
sale moaşte sfinţesc mănăstirea Sf. Victor şi cetatea Marsiliei până în
ziua de astăzi.
Se cuvine deci, să ne bucurăm, că noi, dăruind Marsiliei pe Sf.
Ioan Casian şi operele lui, primim acum în schimb o carte atât de
ziditoare în acest veac înstrăinat de Dumnezeu”.
Catehism ortodox (traducere din limba franceză).
Editura Harisma, Bucureşti, 1992.
352
*
dans la Gaule unifiée (par les Romains) le christianisme orthodoxe croît et se
répand sans trêve; en 497 a lieu le baptème de Clovis – roi des Francs qui
occupent la Gaule (v. le Canevas historique de la p. ).
L’Eglise n’est pas encore divisée: le grand divorce a lieu en 1054. La partie
séparée se nomme „catholique” (du grec catolicos – celui qui est au–dessus
des tous).

™ Quelle information apporte ce texte? Faites la traduction du deuxième


alinéa (pour la traduction, consultez le lexique proposé à la p. ?)

Paradox
Paradoxul vremurilor noastre în istorie e acesta:
avem clădiri mai mari, dar suflete mai mici,
autostrăzi mai largi, dar minţi mai înguste.
Cheltuim mai mult, dar avem mai puţin,
cumpărăm mai mult, dar ne bucurăm mai puţin.
Avem case mai mari, dar familii mai mici;
avem mai multe accesorii, dar mai puţin timp;
avem mai multe funcţii, dar mai puţină minte,
mai multe cunoştinţe, dar mai puţină judecată;
mai mulţi experţi şi, totuşi, mai multe probleme;
mai multă medicină, dar mai puţină sănătate.
Bem prea mult, fumăm prea mult, ne enervăm prea repede,
cheltuim prea nesăbuit şi râdem prea puţin.
Ne culcăm prea târziu şi ne sculăm prea obosiţi.
Citim prea puţin, ne uităm prea mult la televizor, şi ne rugăm prea rar.
Ne-am multiplicat averile, dar ne-am redus valorile.
Vorbim prea mult, iubim prea rar şi urâm prea des.
Am învăţat cum să ne câştigăm existenţa,
dar nu şi cum să ne facem o viaţă;
am adăugat ani vieţii şi nu viaţă anilor.
Am ajuns la lună şi înapoi, dar avem probleme
când trebuie să traversăm strada, să facem cunoştinţă cu un vecin.
Am cucerit spaţiu, dar nu şi pe cel interior.
Am făcut lucruri mari, dar nu şi bune.
Am curăţat aerul, dar am poluat solul.
Am cucerit atomul, dar nu şi prejudecăţile noastre.
353
Scriem mai mult, dar învăţăm mai puţine.
Am învăţat să ne grăbim, dar nu şi să aşteptăm.
Am inventat mai multe calculatoare să deţină mai multe informaţii
şi laboratoare să producă copii ca niciodată,
dar comunicăm din ce în ce mai puţin.
Acestea sînt vremurile fast-food-urilor şi ale digestiei încete,
ala oamenilor mari şi caracterelor meschine,
profiturilor rapide şi relaţiilor superficiale.
Acestea sînt vremurile în care avem venituri – duble,
dar mai multe divorţuri, case mai frumoase,
dar mai multe cămine destrămate.
Acestea sînt vremurile în care avem excursii rapide,
scutece de unică folosinţă, moralitate de doi bani,
aventuri de o noapte, corpuri supraponderale
şi pastile care îţi pot aduce orice stare… de la bucurie, la linişte… la moarte.
Vremuri în care tehnologia îţi poate aduce momentan
această scrisoare şi poţi decide:
fie să împărtăşeşti acest punct de vedere,
fie să ştergi acest mesaj.
Vremuri în care sînt prea multe în vitrine,
dar nimic în înterior.
Aminteşte-ţi să petreci timp cu persoanele iubite.
Ele nu vor fi lîngă tine o eternitate.
Aminteşte-ţi să spui o vorbă bună copilului care te venerează,
Pentru că acel copil va creşte curând şi va pleca de lângă tine.
Aminteşte-ţi să-l îmbrăţişezi cu dragoste pe cel de lîngă tine;
Acesta este singura comoară pe care o porţi în inimă
şi care nu te costă nimic.
Aminteşte-ţi să spui «Te iubesc” partenerului
şi persoanelor pe care le îndrăgeşti,
dar mai ales s-o spui din inimă.
O sărutare, o îmbrăţişare vor alina durerea cînd sînt sincere.
Aminteşte-ţi să-i ţii pe cei dragi de mînă şi să preţuieşti acel moment
pentru că într-o zi acea persoană nu va mai fi lîngă tine.
Fă-ţi timp să iubeşti, fă-ţi timp să vorbeşti,
să împărtăşeşti gîndurile preţioase pe care le ai.
Tuturor prietenilor, mei vă mulţumesc că existaţi!
Ernesto Sabato, prozator argentinian (Internet)
354
™ Repérez dans chaque ligne les mots et les groupes de mots à sens
contraires et traduisez-les en français. Modèle : immeubles plus
grands, âmes plus petites; …

Dumnezeu şi creaţia în Confessions de Sf. Augustin


În ciuda domniilor glorioase ale unor împăraţi luminaţi ca
Hadrian, Antonius Pius, Marcus Aurelius, domnii bogate în idei mari,
în reforme liberale, în care s-a înfăpruit visul lui Platon ca filosofia să
guverneze lumea, spre sfârşitul sec.al II-lea (în. de Hr.), tradiţia latină
propriu-zisă nu mai găseşte resurse pentru supravieţuire, iar literatura
latină intră, în chip paradoxal, în agonie. Suetonius şi Iuvenal au
sentimentul că sunt ultimii romani clasici; operele lor poartă toate
scăderile, dar şi întreaga grandoare a unui sfârşit.
Pentru ca literatura latină să renască era nevoie de noi idei şi
emoţii, de o inspiraţie care să fie pentru ea un impuls cel puţin la fel
de puternic precum elenismul la începuturi. Acest fond înnoitor nu a
întârziat să apară şi el se numeşte creştinism. Aşa cum în Biserica
Orientală Sf. Vasile cel Mare, Grigorie de Nazianz, Ioan Gură-de-Aur
aveau să apere patrimoniul clasic împotriva vandalismelor de tot felul,
Părinţii Bisericii Occidentale vor deveni autorii unor opere ce vor
putea suporta comparaţia cu cele clasice, cărora le sunt inferioare doar
ca limbă şi stil, dar egale prin profunzimea ideilor şi adesea chiar
superioare prin sinceritatea pasiunii. In acest lanţ al literaturii latine
creştine, care a început cu Tertulianus şi Minucius Felix şi s-a încheiat
cu Toma d’Aquino, un loc aparte îl ocupă figura şi opera Sf. Augustin.
Pentru a urmări măsura în care Sf. Augustin îşi pune cultura
enciclopedică în slujba adevărului relevat, sunt sufuciente două titluri:
Civitas Dei, în care demonstrează acţiunea lui Dumnezeu în istoria
lumii şi Confessiones, prin care reliefează lucrarea lui Dumnezeu în
sufletul omului.
Izvorâtă dintr-o necesitate lăuntrică de reculegere şi rugăciune,
Confessiones se constitue ca un lung dialog cu Dumnezeu, în aparenţă
un monolog, căci autorul singur vorbeşte, povesteşte, întreabă, răspunde;
însă pretutindeni şi permanent este prezent un interlocutor invizibil, un
personaj misterios: Raţiunea, Adevărul, Dumnezeu însuşi. Este un
dialog al spiritului uman cu Duhul lui Dumnezeu. Sub această lumină
355
imaterială, în acest climat de dialogare cu Creatorul Însuşi, existenţa
personală a Sf. Augustin dobândeşte valoare universală. Retrăită în faţa
lui Dumnezeu şi la Lumina Lui, experienţa sa devine nu numai mărturie
personală ci şi apostolică, deoarece doreşte să-i trezească cititorului
gustul pentru înţelepciunea desăvârşită şi neliniştile religioase pe care el
le-a cunoncut…
Secunda verba, Edit press Mihaela S.R.L, Bucureşti, 1999

™ Traduisez les deux derniers paragraphes et faites le résumé du texte.

Frăsinei sau Athosul României


de Răzvan Bucuroiu
Cele mai multe mănăstiri au fost zidite pe râuri în sus căutând
parcă puritatea Creaţiei tocmai la obârşiile apelor. Cu 2 km înainte de
mănăstirea propriu-zisă, acolo unde strânsoarea muntelui se lărgeşte
puţin, apare silueta albă a unei bisericuţe înconjurată de construcţii
văruite. Este ceea ce se cheamă „biserica femeilor”, adică punctul cel
mai de sus până unde pot urca credincioasele. Un avertisment scris
chiar de Sf. Calinic, ctitorul mănăstirii, le întâmpină chiar de la intrare.
Reguli stricte, ca la muntele Athos
Părăsind „biserica femeilor” începem urcuşul spre mănăstire.
Încă de pe drum suntem avertizaţi că este una dintre puţinele vetre
monahale în care se respectă întru totul rânduiala Sfântului Munte
Athos, pecetluită în veac de fondatorul ei, Sfântul Ierarh Calinic de la
Cernica (prăznuit pe 11 aprilie). Această pravilă constă în faptul că
accesul femeilor este total interzis, mâncarea nu conţine niciodată
carne, ci cel mult peşte (numai la dezlegări şi la marile sărbători), iar
slujbele se ţin neîntrerupt, înclusiv noaptea. Obştea monahală este
formată din 70 de călugări păstoriţi cu multă înţepciune de iscusitul lor
stareţ Neonil Ştefan. În ultimul timp au venit aici foarte mulţi tineri
atraşi de faima ascetică a locului.
Trai călugăresc
Spre seară, un clopot bate scurt pentru masă. Trapeza este o sală
lungă cu mese şi bănci de lemn. Călugării servesc mămăliga pe tăvi
mari din scânduri tocite. Stareţul mănâncă la un loc cu obştea şi cu
pelerinii. Masa începe cu a scurtă rugăciune după care se păstrează
regula tăcerii desăvârşite. Numai într-un colţ acoperit de icoane şi
356
candele un frate citeşte din Vieţile Sfinţilor biografia exemplară a zilei.
Un clopoţel sună atunci când stareţul a terminat şi se ridică grăbit de la
masă. Sătul sau nu, te ridici odată cu el, oricine ai fi, şi, însoţit de
călugări, părăseşti în linişte trapeza. Atmosfera milităroasă prinde
foarte bine aici, toată suflarea mişcându-se ordonat şi precis, ca nişte
vrednici oşteni ai dreptei credinţe…
La Frăsinei, senzaţia de ordine divină a firii te copleşeşte mai ales
în prag de noapte. Cerul la îndemână, care se sprijină pe un miros
puternic de fân, puzderia de licurici, lătratul îndepărtat al vreunui câine,
candelele troiţelor pâlpâind în întuneric…
Undeva, peste pădure, se roteşte ritmic, ca un aparat radar, o
pasăre cu ţipăt ascuţit. Se numeşte gai şi un călugăr ne spune că, de
când Adam a muşcat din mărul oprit, această pasăre nu-şi mai găseşte
odihna. Aşa am înţeles că tot universul Frăsineilor (denumire venită de
la frasin) este o împletire de poveste şi evlavie şi că aceşti călugări ştiu
mai multe decât ar vrea să spună, prezenţa lor în singurătăţile muntelui
refăcând ordinea dintâi a firii, cea lăsată de Dumnezeu. În sfârşit am
mai înţeles, că mănăstirile acestea cu trai aspru sunt centura de siguranţă
sau, dacă vreţi, cofrajul unei lumi dezorientate, care s-a abătut de la
calea cea dreaptă…
Credinţa, n° 1 martie 2003

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les deux derniers paragraphes.

Saints Martyrs et Confesseurs de nos jours

„Nu eroul, nici geniul, ci sfântul este cel care a atins culmea
desăvârşirii omeneşti” (M. Eminescu)

Document pentru o lume nouă


… În 1941 a început războiul germano-sovietic cu participarea
românilor. A fost dată o lege severă care condamna orice activitate
„subversivă”. Au început arestările.
Între tinerii aduşi la Aiud din toate oraşele ţării, se distingea cu
deosebire unul: înalt, frumos, cu ochi adânci, albaştri ca cerul. Îl chema
357
Valeriu Gafencu. Se născuse în Basarabia, în Ajun de Crăciun, la
24 ianuarie 1921. În 1940 s-a înscris la Facultatea de Drept din Iaşi şi a
aderat la Frăţiile de Cruce. Această organizaţie de tineret îşi propunea
să facă educaţie morală şi naţională. Fiecare tindea a se modela pe sine
însuşi spre realizarea tipului de erou român – iar român se confundă cu
creştin. Pluteau într-o oarecare confuzie, căci s-au format în vremuri
tulburi, fără a avea îndrumători, fără a avea literatură, ci numai un ideal
sublim, către care năzuiau sincer şi înaripaţi sufleteşte. Pe Valerie elevii
îl iubeau mult. Reuşise să realizeze o comuniune sufletească cu ei, deşi
nici el nu era decît un tânăr student. Vibrau însă înlăuntrul lui nece-
sitatea curăţiei, imperativul adevărului, o imensă capacitate de dragoste
şi visul unei lumi ideale.
Îl infiora abisul materialismului bolşevic din Rusia dar şi
concepţia burgheziei egoiste, exploatatoare, afaceriste, moral
indiferentiste.
El a fost arestat împreună cu un grup de tineri elevi din Iaşi şi
condamnat la 25 de ani de muncă silnică. La penitenciarul din Aiud a
fost adus cu lanţuri la mâini şi la picioare pentru a executa nemiloasa
condamnare. S-a făcut mai apoi o cernere a arestaţilor. Cei ce erau
elevi au fost trimişi la Târgşor, cei ce-şi terminaseră studiile au rămas
la Aiud, iar studenţii au fost duşi la Piteşti.
Adunaseră acolo câteva mii de tineri studenţi. Erau din toată
ţara, şi numai români.
Toţi erau plini de vise, de elan, de generozitate şi dinamism.
Vibra acolo sufletul milenar al unui neam, şi acesta trebuia distrus.
Nimeni nu ne-a luat apărarea. Nici o forţă din ţară sau din lume nu
ne-a sprijinit.
Mărturisitorul
Între aceşti tineri de elită ai Ţării, Valeriu continua să se impună
prin exemplu şi cuvânt. Bine ancorat în cea mai autentică spiritualitate
ortodoxă, el îşi dăruise viaţa şi sufletul lui Hristos, prin hotărârea de a
se călugări după eliberare. Se simţea un mărturisitor al credinţei într-o
lume ostilă şi atee.
Ajunsese la o deplină cunoaştere şi stăpânire de sine. Ordinea lui
interioară se răsfrângea asupra întregii sale fiinţe şi se exprima în
ţinuta şi gândirea lui creştină. Trăia frumos şi lua aminte clipă de clipă
la adâncurile cele mai tainice ale sufletului şi vieţii sale. Se ruga mult
358
şi ajunsese la rugăciunea neîncetată. Post deosebit nu ţinea, căci acolo
se postea mult.
În repetate rânduri a fost anchetat de către organele politico-
administrative şi a declarat senin că este creştin şi că nu există
mântuire fără Hristos. Le spunea:
– Dumnezeu nu poate fi smuls din sufletele oamenilor. Omul
fără Dumnezeu cade, cu Dumnezeu se desăvârşeşte. Dumnezeu este
realitate imediată pentru cei ce-şi trăiesc viaţa în duh. Lumea trebuie să
crească din sufletele oamenilor, căci dacă vine din afară este strivitoare.
Nu mă angajez politic, nu doresc să devin om politic, dar nu accept
limitarea libertăţii mele sufleteşti. Problemele mele de conştiinţă le
rezolv în comunicarea sufletului meu cu Dumnezeu. Dacă toţi oamenii
şi-ar face un sever şi autentic proces de conştiinţă, stând responsabili în
faţa lui Dumnezeu, n-ar mai fi nevoie de justiţia oamenilor. Cine are
sufletul curat se comportă conform legii morale din el care este la un
nivel superior tuturor legilor omeneşti. Întregindu-le şi desăvârşindu-le
pe acestea din urmă, credinţa deci nu vine în conflict cu ordinea
politică. Ea este un mijloc superior de cunoaştere, o atitudine ideală a
omului în societate. Căci nu poate fi dăunător societăţii cel ce iubeşte
oamenii şi se jertfeşte pentru fericirea lor. Avem deci datoria să-l
mărturisim pe Hristos, pentru a restabili demnitatea creştinismului şi a
restaura adevărata ierarhie a valorilor.
Politrucii se uitau la el pe jumătate buimăciţi, pe jumătate plini
de sarcasm:
– Eşti un retrograd mistic şi bigot! Unii ca tine au frânat
progresul în lume. Eşti depăşit de istorie şi de ştiinţă. Viitorul este al
nostru şi nu al vostru. Biserica va pieri sub loviturile de ciocan ale
ştiinţei. De fapt, sub masca misticii, eşti un contra-revoluţionar. Aici
este sfârşitul vostru!
Cu toate riscurile, Valeriu n-a încetat până la sfârşit să-l
mărturisească pe Hristos. Credinţa sa a fost sprijinită de o inteligenţă
sclipitoare şi amândouă s-au topit în focul dragostei de Hristos şi de
aproapele ce mistuia cele mai adânci fibre ale sufletului său.
Atras în mod structural de curăţie şi desăvârşire, a tins cu totul
spre Hristos şi, luminat de harul dumnezeiesc, s-a dăruit fără şovăire.
Ajunsese bărbat desăvârşit şi, cu multă înţelepciune, dar şi cu marea
putere lăuntrică ce izvora din el, făcea apostolat. Cugetul său era
smerit în faţa lui Dumnezeu atunci când vorbea cu putere oamenilor…
359
În celule nu se dădea voie să se facă program organizat de
discuţii. Se vorbea în şoaptă. Timp de şaptesprezece ore pe zi eram
obligaţi să veghem, fără dreptul de a aţipi sau de a ne lungi pe paturi.
Într-o celulă de 2m / 4m erau comasaţi de la şapte la doisprezece
deţinuţi, încât cel izolat înnebunea de izolare, iar cei înghesuiţi se
sufocau între ei. Nu exista nici hârtie, nici creion, nici carte. Toate
contactele cu lumea au încetat, toate legăturile cu familiile au fost
întrerupte.
Foamea făcuse din toţi acei tineri schelete. Raţia zilnică de
mâncare nu atingea 800 de calorii. Se dădeau ciorbe cu 20-30 boabe
de arpacaş, cu 10-15 boabe de fasole, cu 7-8 foi de varză, iar uneori cu
apă chioră peste care pluteau 2-3 steluţe de ulei. Pâinea era de 250 de
grame. Dimineaţa se dădea apă fiartă cu miros de zahăr ars. Toţi
deţinuţii erau distrofici, dar în ochii lor ardea puternic lumina unor
suflete tari.

II
Sfânta scriptură
Valeriu reuşise să salveze de la primele percheziţii o Biblie. A
desfăcut-o în fascicole şi pe căi riscante a reuşit s-o transmită la alte
celule. Atunci au fost memorate părţi din Biblie, cu deosebire capitolul
13 din Epistola către Corinteni, Predica de pe munte din Evanghelia lui
Matei, Evanghelia după Ioan, Psalmul 50 şi Psalmii Utreniei.
Fascicolele au fost colportate prin toată temniţa, fiind urmărite
cu asiduitate de către temniceri. Dar când au dispărut toate era prea
târziu căci fuseseră deja memorate. Au continuat să se răspândească
mai departe în mod verbal ori prin metode stil temniţă: scrisul pe
săpun (cu un lemn ascuţit), scrisul pe pereţii celulelor, expedierea de
message prin alfabetul Morse. În acelaşi mod se răspândeau, pe lângă
texte evanghelice, rugăciuni, acatiste, poezii, cugetări, întâmplări din
Vieţile Sfinţilor sau scurte cuvinte de folos.
Prin aceleaşi metode se învăţau la Piteşti limbi străine, muzică şi
matematică.
Isihasmul* sau Mica Filocalie
În această perioadă Valeriu reuşise să statornicească o legătură
sufletească strânsă între cei din celulă. Se rugau împreună, năzuiau
360
împreună, îşi ţineau sufletele deschise şi se mărturiseau unii altora.
Totul le era de obşte. În ciuda tuturor ispitelor, dragostea şi bunele
intenţii nu au dispărut niciodată dintre noi. Învăţam practica spi-
ritualitătii creştine cu asiduitate, căci pedagogia şi îndrumarea
duhovnicească sunt o artă, ori dacă vreţi o ştiinţă.
Se iscau uneori tensiuni din nimic, dintr-un gând rău. Şi am
înţeles că nu orice gând rău este păcat, ci doar cel care este acceptat de
conştiinţă şi devine patimă. Se poate ca un gând rău să dureze ca ispită
mai mult timp, dar să nu fie niciodată acceptat, şi deci acesta nu e
păcat şi nu trebuie mărturisit, decât dacă uşurează războiul nevăzut cu
duhurile întunericului. Căci precum trupul este legat prin multe
tentacule de lumea materială, aşa şi mintea vine în contact cu duhurile
nevăzute (dacă nu se îngrădeşte mereu cu rugăciunea), care se
străduiesc să strecoare în mintea noastră diferite sugestii dăunătoare
zidirii sufleteşti. Ele vin fără voia noastră. Ca o nadă. Omul le poate
primi sau respinge. Dar acest război nu e nici simplu şi nici scurt, ci
angajează sufletul într-o luptă complexă şi de durată.
Un gând primit devine poftă şi hrăneşte imaginaţia şi simţurile,
apoi se transformă într-un plan, o dorinţă, o tendinţă gata de a se
înfăptui. Până aici este războiul nevăzut. De aici se trece la fapte.
Păcatul cel mai greu este cel cu fapta, iar vindecarea lui este cu atât
mai uşoară cu cât a fost învins de la primele momeli ale ispitei.
Lăcomia a fost una dintre ispite – dar nu cea mai greu de învins
– şi împotriva ei a funcţionat bine spovedania comună. Lenea şi
comoditatea au tulburat liniştea uneori, dar când s-a tras semnalul de
alarmă au dispărut ca prin minune.
Am învăţat că dacă nu laşi mintea să râvnească pofta trupului,
atunci trupul se supune duhului. Şi un trup înfrânat ajută mult în
sporirea duhobnicească.
Dacă în general se observă influienţa trupului asupra sufletului,
la oamenii duhovniceşti este evidentă influienţa sufletului asupra
trupului. Dacă de exemplu eşti înfometat, dar eşti convins că trebuie să
posteşti, atunci în faţa unor mâncăruri gustoase sucurile gastrice nu se
vor secreta.
Mica noastră comunitate era o şcoală a desăvârşirii. Am învăţat
că fiecare patimă poate fi înlocuită cu o virtute, prin care Dumnezeu
este activ în om…
361
Valeriu continua să fie preocupat de viaţa sa lăuntrică. Un subiect
la care cugeta îndelung era conştiinţa păcatului. Spunea adesea:
– Îi este foarte greu omului să-şi recunoască păcatul, dar este
evident că suntem cu toţii păcătoşi. Iar setea noastră de curăţie nu
poate fi potolită decăt prin zdrobirea păcatului. Viaţa veşnică începe
aici pe pământ, în sufletele smulse păcatului. Cine crede cu adevărat în
Dumnezeu va ajunge până la urmă la conştiinţa păcatului şi la
cunoaşterea de sine, iar cine nu crede va rămâne prizonier eul-ui său,
orgoliului şi păcatului. Prin eul meu, eu îmi sunt cel mai mare
duşman. Dacă eul nu moare, nu ne putem naşte din nou în Hristos şi
rămânem în păcatul mândriei şi al neascultării. Mândria l-a făcut pe
om să se vrea Dumnezeu, împotriva evidentei sale nedesăvârşiri şi mai
cu seamă împotriva faptului că este muritor. Un astfel de dumnezeu
(nedesăvârşit şi supus morţii) este fals. Conştiinţa păcatului nu este
bigotism sau obscurantism, ci luciditate şi înţelepciune. Întreaga
educaţie a omului depinde de felul în care funcţionează conştiinţa
păcatului. Numai omul care trăieşte în faţa lui Dumnezeu are
adevărata măsură a sa, a lumii şi a lui Dumnezeu.
Umilinţa şi pocăinţa nu sunt scopuri ale creştinismului, ci
mijloace. Nu sunt nici esenţa vieţii creştine, căci a fi creştin înseamnă
a avea însufleţirea doririlor sfinte şi bucuria de a trăi. De asemenea,
lepădarea de sine nu este depersonalizare, abandonare şi resemnare, ci
este pasul necesar naşterii în viaţa cea adevărată, în duh. Nu ne
caracterizaeză negaţia, ci afirmarea. Căci viaţa veşnică nu se dă celor
învinşi, resemnaţi şi fricoşi, ci celor puternici şi curajoşi. Nu vor birui
cei căldicei, ci cei ce vor învinge fiara apocaliptică…
Conştiinţa păcatului nu se reduce la desfrânare, lăcomie, ago-
nisire, ucidere sau alte fapte asemănătoare, mai mult, nu este nici
restabilirea orânduirii lăuntrice a omului, ci este lupta împotriva
începătotiilor şi stăpâniilor întunericului, care ţin în beznă şi robie
neamurile lumii întregi. Cu alte cuvinte, lupta fiecăruia trebuie să
contribuie la realizarea unei autentice orânduiri creştine a lumii.
Nu eşti creştin doar că ai fost botezat, dar te ghidezi de
principiile imorale, egoiste, materialiste ale societăţii în care trăieşti.
Trebuie să devii creştin în toate aspectele vieţii tale de zi cu zi şi prin
aceasta să încreştinezi şi lumea din jurul tău. Dar nu se poate ajunge
aici prin studii intelectuale, ci prin trăirea în duh, prin lupta de fiecare
362
clipă cu păcatul făcut, apoi cu cel vorbit, apoi cu cel gândit. Înainte
deci de a ne lupta cu păcatele lumii, trebuie să le dezrădăcinăm pe ale
noastre. Apoi, iubind omul, să ne învăţăm a urâ păcatul, prostia,
suficienţa şi nepăsarea de mântuire, căci tocmai adormirea conştiinţei
creştine a dat frâu liber impertinenţei ateiste şi materialiste…
Suferinţele pe care le-am îndurat ulterior ne-au maturizat, am
găsit răspunsurile cuvenite, ne-am definit conştiinţa creştină. Mai
târziu vom înţelege şi fenomenul politic, dar îl vom părăsi, întrucât ne
vom dedica religiosului.
Un dram de nebinie sfântă a rămas în noi şi astăzi, căci Hristos
este în continuare prigonit, defăimat, batjocorit** şi rău înşeles, iar
forţele anticreştine din lume sunt uriaşe.
Valeriu şi-a dat sufletul în mâinile lui Hristos la penitenciarul
din Târgu-Ocna în ziua de 18 februarie 1952. Dar cu bunăvoinţa lui
Dumnezeu, a rămas prezent în lume, ca prin rugăciunile şi iubirea sa
să ducă, împreună cu noi, crucea mântuirii neamului omenesc.
Ioan Ianolide, Întoarcerea la Hristos, Christiana, Bucureşti, 2006
*
aplicarea, trăirea credinţei isihasmul pentru creştinism este ceea ce este de
exemplu yoga pentru brahmanism
**
propagarea cărţii Codul lui Da Vinci, „descoperirea” rămăşiţelor pământeşti ale
lui Iisus Hristos şi ale familiei sale, expuse în noul muzeu din New-York etc.

„Vorbim din plinul vieţii în Hristos, din adâncul celei mai


cumplite prigoniri, din experienţa dăruirii până la jertfă.
Am cunoscut oameni care au realizat plinul uman: sfinţenia,
mucenicia – dar printr-o cernere cruntă…
Am tăria să mărturisesc că sunt fericit, întrucât am văzut un om
în care via, gândea, zâmbea, trăia şi biruia Hristos: Valeriu Gafencu
– Sfântul închisorilor.
Pe Hristos, pe Hristos cel Viu în Valeriu, pe Hristos cel
Răstignit în secolul XX, pe Acela Îl mărturisim!
Am trăit pentru Hristos, am trăit cu Hristos, am trăit în Hristos.
Strig deci din adâncuri: Hristos este Mântuitorul!
Hristos lipseşte lumii! Deci toţi, oricare aţi fi: întoarceţi-vă
la Hristos!
Ioan Ianolide, Bucureşti, 1982
363
™ Formulez dix questions sur la première partie du texte. Faites
ensuite la traduction du fragment: „În repetate rânduri a fost
anchetat de către organele politico-administrative… şi a restaura
adevărata ierarhie a valorilor”.
™ L’hésychasme est l’application de la foi. Comment ces étudiants
appliquaient-ils les principes de la foi dans la prison? Formulez
vous-même dix questions sur cette deuxième partie et faites la
traduction du dernier alinéa.
Rédigez un commentaire d’une quinzaine de lignes en reprenant
l’essentiel des idées et des informations de ces deux parties du texte
«Document pour un monde nouveau”.
(Pour les vertus de la foi vous pouvez consulter le site
www.ierodiacon visarion.ro).

™ Apres avoir lu le texte ci-dessous, dégagez ses ideés essentielles;


traduisez ensuite le II et le III alinéas.
Sistemul şi ierarhia valorilor
Folosindu-ne de raţionament mai curând decât de sentiment,
vom considera că speciile de valori nu se ierarhizează prin însăşi
esenţa lor, toate având un conţinut la fel de general şi de profund.
…Deşi este alcătuit din trup şi suflet, din materie şi spirit, omul
se defineşte prin suflet şi, mai profund, prin spirit. Vom conchide deci,
că valorile spirituale sunt superioare celor materiale.
Şi sentimental resimţim, că este mai important şi pentru noi şi
pentru comunitate, să ne cunoaştem, să ne îndeplinim datoria unul faţă
de celălalt, să ne elevăm spiritual, decât să ne limităm la actele
instinctuale de a mânca, a bea etc.
Noi resimţim activităţile biologice nu ca pe nişte scopuri în sine,
ci ca pe nişte mijloace în vederea atingerii unor scopuri mult mai înalte,
spirituale. In cadrul valorilor inferioare, materiale, cele ale agreabilului
sunt mai joase decât cele vitale, resimţite ca fiind mai înalte.
În schimb, nici sentimental şi nici raţional nu sesizăm existenţa
vreunei ordini ierarhice a valorilor spirituale. Nu înţelegem de ce
adevărul, frumosul, binele sau sacrul s-ar superioriza sau inferioriza în
raporturile dintre ele, de ce omul de ştiinţă, artistul, binefăcătorul sau
sfântul ar desfăşura o activitate mai nobilă sau mai puţin nobilă unul
faţă de celălalt…
Opinia naţională, 22 aprilie 2002
364
CALENDRIER DES FÊTES

Fêtes du Seigneur
La Nativité selon la chair de notre Seigneur Jésus-Christ – Naşterea
după trup a Domnului nostru Iisus Hristos.
Les Saintes Théophanies de notre Segneur, Dieu et Sauveur, Jésus-
Christ – Botezul Domnului şi Mântuitorului nostru Iisus Hristos.
La Rencontre au Temple de notre Seigneur Jésus-Christ – Întâmpinarea
Domnului.
Le Dimanche des Rameaux – Duminica Floriilor.
La Résurrection du Segneur (Les Pâques) – Învierea Domnului (Sfintele
Paşti).
L’Ascension (40 jours après Pâques) – Înălţarea Domnului.
La Pentecôte (le 7-ième dimanche après Pâques) – Pogorârea Sântului
Duh şi întemeierea Bisericii.
La Sainte Trinité – Prea Sfânta Treime
La Transfiguration – Schimbarea la faţă a Domnului.
L’Exaltation de la Sainte Croix (JNRJ: Jesus Nazarenum Rex Judeorum
– Jésus de Nazareth, Roi des Juifs) – Înălţarea Sintei Cruci.

Fêtes de la Mère de Dieu


La Nativité de la Mère de Dieu – Naşterea Maicii Domnului.
Psésentation au Temple de la Très Sainte Mère de Dieu – Intrarea
Preasfintei Născătoare Dumnezeu în Biserică.
L’Annonciation – Bunavestire.
La Dormition (chez les catholiques l’Assomption) de la Mère de Dieu
– Adormirea Maicii Domnului.

Quelques fêtes commémorant des Prophètes, Apôtres et Saints


L’illustre Prophète et Précurseur Jean-Baptiste (naissance et décollation
de sa vénérable tête) – Marele Prooroc, Înainte Mergător şi Botezător
Ioan (naşterea şi tăierea sfântului său cap).
Le Saint glorieux Prophète Elie le Thesbite – Sfântul mare Prooroc
Ilie Tesviteanul.
Les illustres Apôtres et premiers coryphées Pierre et Paul – Sfinţii şi
întru tot lăudaţii Apostoli Petru şi Pavel.
365
Les Princes de la milice céleste Michel et Gabriel et les autres Puissances
incorporelles – Sfinţii Arhangheli Mihail şi Gavriil, Voievozii celor
fără de trup Puteri.

Les fêtes nationales de l’Eglise Othodoxe Roumaine


L’Ascension et la Fête des Héros (juin).
La Fête des Saints Roumains (juillet).
La Fête du Saint Apôtre André, le Protecteur de la Roumanie (novembre).

Saints Orthodoxes (martyrs, confesseurs, défenseurs) les plus connus


Alexandre, André, Anne, Antoine le Grand, Anthime, Basile le Grand,
Callinique (ses reliques se trouvent à Cernica – un des monastères
fondés par lui,), Cathérine (Patronne de l’Eglise des etudiants de la
Faculté de Théologie de Bucarest), Constantin et Hélène (grands rois
égaux aux Apôtres), Cosme et Damien (thaumaturges et anargyres),
Ciprien, Daniel l’Ermite, Etienne (l’archidiacre), Démétrios le
Myrhoblite, Démétrios de Bassarab, le Patron de la capitale (ses
reliques sont exposées dans la cathédrale patriarchale), Galini (martyre,
fille de l’empereur Constantin), Georges le Triomphateur, Gregoire de
Palamas (Patron de l’Eglise des étudiants de la Faculté Polytechnique
de Bucarest), Irénée, Jean Chrysostome, Jean Climatique (qui a écrit
l’Echelle spirituelle), Joachim, Joseph, Luc, Longin le Centurion,
Marie Madeleine (la myrrophore), Marine, Marthe, Matthieu, Maxime
le Confesseur, Nicolas (Protecteur de l’Eglise de tous les étudiants),
Parascève, Paul, Pierre, Pantéléimon, Philippe, Syméon le Nouveau
Théologien, Théoctiste, Théodore Tiron, Véronique, Xénie, Zacharie etc.

Repères lexicaux
Acatist (acathiste); altar (sanctuaire); anafură (antidoron); apocrif
(apocryphe); apoftegmă, maximă a Sfinţilor din Pateric (apophtegme);
apologet (apologiste); apostazie (apostzyie); apostol (apôtre); arhanghel
(archange); arhimandrit (archimandrite); ascet (ascète); asceză (ascèse);
(muntele) Atos (la montagne) Athos; atonit (athonite).
Binecuvântare (bénédiction); biserică (église); botez (baptême);
Bunavectire (Annonciation).
Calendar (calendrier); catolic (catholique); cădelniţă (encensoir);
călugăr (moine; religieux); călugăriţă, maică (nonne, religieuse);
ceaslov (horologion); ceară (cire); ceasurile (les heures); chilie (cellule);
chip şi asemănare (image et ressemblance); (Sfânta) Cină (La Sainte
366
Cène); clopot (cloche); clopotniţă (campanile); colinde (noëls,
cantiques); colindător (chanteur de noëls); colivă (colybe); Copie
(sainte Lance); Crăciunul (Le Noël); credinţă (foi); creştin (chrétien);
Crezul (le Credo); Cruce (Croix); cult (culte); Cuvânt (Verbe, Logos);
Decalog (décalogue); dezlegare de păcate, iertarea păcatelor
(absolution, rémission, pardon); diacon (diacre); (Sfinţi) doctori fără
de arginţi (Saints Anargyres); doxologie (doxologie); duhovnic (père
spirituel, directeur de conscience, confesseur); Duhul Sfânt (le Saint
Esprit); duminică (dimanche);
Evanghelie (Evangile);
Fecioara Maria (La Vierge Marie); Fericirile (les Béatitudes);
Fiat, Fie mie (Fiat); Fiul Omului ( Le Fils de l’Homme);
Gheenă (Géhenne); giulgiu (saint suaire);
Hagiograf (hagiographe); Har (Grâce); Heruvimi (Chérubins);
a hirotoni (sacrer);
iad (enfer); icoană (icône); iconostas (iconostase); idol (idole);
ierarh (hiérarque); ieromonah (hiéromoine); Ierusalim (Jérusalem);
neprihănita zămislire (L’Immaculée Conception); isihasm (hésychasme);
Împărăţia lui Dumnezeu (Le Royaume de Dieu); Împărăţia
Cerurilor (Le Royaume Céleste); Împărtăşanie, cuminecătură (Sainte
Communion, Eucharistie); Înălţarea (L’Ascention); Înălţarea Sintei
Cruci (L’Exaltation de la Sainte Croix); Îndumnezeire (Déification);
îndurare, milostivire, milă (miséricorde); înger (ange); Întrupare
(Incarnation); Înviere (Résurrection); jertfă (oblation, sacrifice); jude-
cata finală (lejugement dernier);
Legământ (alliance); (Sfântă) Liturghie (Sainte Liturgie);
Mag (mage); (sfânta) mahramă (le saint voile); Maica Domnului
(La Mère de Dieu); (Duhul Sfânt) Mângâietor (Le Consolateur);
Mântuire (Salut, Rédemption); mare mucenic (mégalomartyr); martiriu
(martyre); (sfânta) masă a altarului (l’autel); Maslu (office, sacrement
de l’huile sainte); mănăstire (monastère, couvent, cloître); mărturisire
(confession); mătănii (rosaire); a bate mătănii (faire des génuflexions);
Messia (Messie); mielul pascal (l’agneau); minune (miracle, merveille);
mir (myrrhe); (femeile) mironisiţe (les myrrophores); mister (mystère);
mistique (mystique); moaşte (reliques – ce qui reste du corps d‘un
martyr, d’un saint personnage); monahism (monachisme); mănăstire
(couvent, monastère); mucenic, muceniţă (martyr, -e); Naşterea
Domnului nostru Iisus Hristos (La Nativité du Christ); Născătoarea de
Dumnezeu (La Mère de Dieu);
367
Omelii, predici, cuvinte de învăţătură (homélies); orthodox
(orthodoxe); (a face) ouă roşii (colorer; peindre des oeufs);
Parohie (paroisse); (Sfintele) Paşti (les Pâques); pască (grande
brioche au fromage); pavecerniţa (les complies); păcat (péché);
Pământul Făgăduinţei (la Terre Promise); (Sfinţii) Părinţi ai Bisericii
(les Pères de l’Eglise); Patimile / Pătimirea Domnului nostru Iisus
Hristos (la Sainte Passion); pocăinţă (repentir, penitence); Pogorârea
Sfântului Duh ( La Pentecôte); Poruncile (les Commandements); post
(jeûne); (perioadă de timp) post (carême); potir (calice); potop (déluge);
Preoţie (Sacerdoce); preot (prêtre, curé); priveghere (vigile); priveghere
de toată noaptea (agrypine); profet (prophète); Pronie (Providence);
psalm (psaume); pustnic, sihastru (hermite, anachorète, ascète);
Rai (paradis); Răstignire (Crucification); revelaţie (révélation);
rugăciune (prière); rugăciune de mulţumire (action de grâce); rugă-
ciunea inimii (prière du coeur); rugul aprins (le buisson ardent);
Rusaliile (La Pentecôte);
(Domnul) Sabaot (Sabaoth); săptămâna luminată (la semaine
pascale); sărbătoare (fête); Schimbarea la Faţă (La Transfiguration);
schit (skite); semnul Crucii (le signe de la Croix); a-şi face semnul
Crucii (se signer); Sfânt (Saint); Sfânt izvorâtor de mir (un Myroblite);
Sfântul Duh (le Saint Esprit); Sfântul Mir (le Saint Chrème); Sfintele
Daruri (les Saints Dons, les Saintes Espèces); sfinţenie (sainteté);
sfinţire (sanctification); (Crezul) Simbolul credinţei (le Credo, le
Symbole de Foi); sinod (synode, concile); slujbă (messe); slujire
(ministère); slujitor (ministre); spovedanie (confession des péchés);
stareţ (staretz);
Taină (mystère, sacrement); Tatăl Nostru (Notre Père); tau-
maturg (thaumaturge); teologie (théologie); Noul / Vechiul Testament
(le Nouveau / l’Ancien Testament); tipic (typique); trăire mistică
(expérience mystique); Sfânta Treime (La Sainte Trinité);
Utrenie (Matines); Vecernie (Vêpres); Venirea lui Iisus Hristos
în lume (l’Avènement); a doua venire a lui Iisus Hristos (la Parousie);
Vestea cea bună (la Bonne Nouvelle); viaţa de dincolo (l’au-delà).
(Cărţi) Ziditoare de suflet (littérature édiffiante).

Explication de quelques notions


Absolution – le pardon des péchés confessés par le fidèle, pardon
accompagné d’une formule d’absolution dite par le prêtre. Mais c’est
le Christ qui absout, invisiblement présent pour recevoir la confession,
368
le prêtre n’étant que le témoin qui, invocant le Saint – Esprit, pardonne
au nom du Segneur Dieu.
Amen signifie ainsi soit-il.
Ange – créature spirituelle, messager de Dieu, intercesseur (mij-
locitor) et gardien de l’être humain. Les anges louent perpétuellement
le Bon Dieu à cause de sa justice. Ils sont innombrables et se
répartissent selon une hiérarchie mystérieuse: séraphins, chérubins,
trônes; dominations, vertus, puissances; principautés, archanges et
anges. Ils sont divisés en „milices” et „choeurs”. Les archanges Michel
et Gabriel sont les chefs de ces milices, „les chefs des Armées”.
Apologiste – écrivain ou philosophe qui confesse la foi chrétienne
et défend le christianisme.
Ascension. Quarante jours après la Résurrection, Jésus «est
monté aux cieux et est assis à la droite du Père” (St. Luc 24, 50-52).
L’Ascension parachève l’oeuvre du Fils inaugurée par l’Incarnation.
Elle est la glorification du Christ humilié lors de la Passion et la
glorification de notre propre nature, jadis tombée, et établie sur le
Trône divin d’une manière qui dépasse toute intelligence.
Ascèse signifie exercice, combat. Pour le chrétien il s’agit du
combat mené dans le but de faire briller de nouveau en nous l’image
de Dieu. C’est un élément constitutif de la spiritualité chrétienne qui
tend à l’affranchissement de l’esprit par l’acquisition des vertus, car
les vices et les passions ne sont pas propres à la nature humaine.
La Sainte Cène – le dernier repas du Seigneur avec ses disciples
au cours duquel Il a institué l’Eucharistie.
Communion eucharistique – moment essentiel de la divine
liturgie, l’aboutissement, l’accomplissement, la raison d’être de toute
la célébration: les invités au Festin de noces, au Banquet célèste, à la
Cène mystique, approche «avec crainte de Dieu, avec foi, avec amour”
de la Table sainte. Par la communion du Corps et du Sang du
Ressuscité, ils sont tous unis dans l’unité de son Corps, ils boivent
tous à la Source de la Vie. L’Assemblée est devenue Eglise et le Bon
Dieu est au milieu de son peuple.
Déification. L’acte de faire participer l’être humain à la nature
divine. L’homme est appelé à vivre en Dieu, à partager Sa gloire, à
être uni à Lui, à devenir par la Grâce ce que Dieu est par nature. La
déification est un don de Dieu et une demande de coopération de la
part de l’homme, qui devient ainsi „fils adoptif „de Dieu, «héritier”,
„fils de la lumière”, „participant de la nature divine” (Ga 4, 7).
369
Déluge. Par l’eau du déluge, Dieu noya les pêchés et détrusit le
mal., n’épargnant que l’Arche de Noé, la future Eglise du Christ.
Fils de l’Homme. Jésus-Christ renonce à l’appellation de Fils de
la Vierge en faveur de Son obéisance à Dieu.
Fiat. C’est la réponse libre de Marie à l’ange, son „oui” pour
devenir la Mère de Dieu. Sans cet accord libre Dieu n’aurait pas pu
s’incarner, devenir homme pour notre salut. En latin fiat signifie „Que
çela advienne”.
Foi. „La foi est une manière de posséder déjà ce que l’on espère,
un moyen de connaitre des réalités qu’on ne voit pas” (He 11, 1).
Expérience mystique – le vécu de la foi (trăirea credinţei).
Signification des fêtes
Commémorant la Résurrection de Jésus-Christ, les Pâques est la
fête annuelle de l’Eglise chrétienne, „fête des fêtes, solennité des
solennités”.
La fête de Pâques a été fixée par le concile de Nicée (325) au
premier dimanche après la pleine lune, après l’équinoxe de printemps.
Les Eglises orthodoxes suivent l’ancien calendrier pour fixer la date
de Pâques.
La Pentecôte célèbre la descente du Saint-Esprit sur les Apôtres
et la création de l’Eglise.

Prie et travaille! (du latin: Ora et labora)

Toute la vie doit être un temps de prière (Sermo Asceticus).

Prières initiales

Gloire à Toi, notre Dieu, gloire à Toi.

Roi du Ciel, Consolateur,


Esprit de Vérité, partout présent et remplissant tout,
Trésor de grâces et donateur de vie,
Viens et demeure en nous,
Purifie– nous de toute souillure
Et sauve nos âmes, Toi qui es bon.

Dieu Saint, Saint Fort, Saint Immortel, aie pitie de nous. (trois fois)
370
Gloire au Père et au Fils et au Saint-Esprit,
Maintenant et toujours et dans les siècles des siècles. Amen.

Trinité Toute Sainte, aie pitié de nous;


Seigneur, purifie-nous de nos péchés;
Maître, pardonne nos iniquités;
Saint, visite-nous et guéris nos infirmités, à cause de ton Nom.
Seigneur, aie pitié; Seigneur, aie pitié; Seigneur, aie pitié;
Gloire au Père et au Fils et au Saint-Esprit,
Maintenant et toujours et dans les siècles des siècles. Amen.

Notre Père
Notre Père qui es aux cieux,
que ton Nom soit sanctifié,
que ton règne vienne,
que ta volonté soit faite,
sur la terre comme au ciel;
donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour.
Pardonne-nous nos offenses
comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés.
Et ne nous soumets pas à la tentation,
mais délivre-nous du malin.
Car à Toi appartiennent le règne, la puissance et la gloire,
Père, Fils et Saint-Esprit,
Maintenant et toujours et dans les siècles des siècles. Amen.

Le Crédo (le Symbole de Foi)


Je crois en un seul Dieu, Père tout-puissant,
Créateur du ciel et de la terre,
de toutes les choses visibles et invisibles.
Et en un seul Seigneur Jésus-Christ,
Fils unique de Dieu, engendré du Père avant tous les siècles.
Limière de lumière, vrai Dieu du vrai Dieu,
engendré, non créé, consubstantiel au Père,
et par qui tout a été fait.
Qui, pour nous, hommes, et pour notre salut
Est descendu du ciel et a pris chair
Du Saint-Esprit et de la Vierge Marie,
et s’est fait homme.
371
Qui a été crucifié pour nous sous Ponce Pilate,
a souffert et a été enseveli.
Qui est ressuscité le troisième jour, selon les Ecritures.
Qui est monté aux cieux et est assis à la droite du Père.
Et qui reviendra avec gloire, juger les vivants et les morts
et dont le règne n’aura pas de fin.
Et en l’Esprit-Saint,
Seigneur, donateur de vie, qui procède du Père,
qui est adoré et glorifié avec le Père et le Fils
et qui a parlé par les Prophètes.
En l’Eglise une, sainte, catholique et apostolique.
Je confesse un seul baptême por la rémission des péchés.
J’attends la résurrection des morts
Et la vie du siècle à venir. Amen.

Prière de Jésus
Seigneur Jésus-Christ, aie pitié de moi, pécheur.

Prières à la Très Sainte Vierge


Mère de Dieu et Vierge, rejouis-toi, pleine de grâce:
le Seigneur est avec toi.
Tu es bénie entre toutes les femmes et le fruit de tes entrailles est béni,
car tu a enfanté le Seigneur de nos âmes.
Il est digne en vérité de te célébrer,
o Mère de Dieu, bienheureuse et très pure Mère de notre Dieu.
Toi, plus vénérable que les Chérubins
et plus glorieuse incomparablement que les Séraphins,
qui, sans tache, enfantas Dieu le Verbe,
toi, véritablement Mère de Dieu, nous te magnifions!

ƒ Ecrivez toutes ces prières en roumain.

372
CANEVAS HISTORIQUE

La Gaule
V-ième – III-ième siècle avant Jésus-Christ.: Etablissement des Celtes
en Gaule.
II-ième siècle avant Jésus–Christ: Conquête de la Gaule par les Romains.
52 av. J.-C.: Victoire de Jules César sur Vercingétorix.
Au Néolithique (9000 ans av. J.-C.), les hommes dressent
d’énormes pierres (menhirs) ou les disposent en forme de gigantesques
tables (dolmens), comme on voit à Carnac, le site le plus célèbre. La foi
déplaçait les montagnes. Vers l’an 1000, les Celtes, apportant avec eux
la métallurgie du fer, s’installent sur le territoire qui deviendra la Gaule.
Considérés comme un peuple des barbares par les Romains, les Gaulois
subissent à Alésia, en 52 avant J.-C., la défaite qui marquera la fin de la
guerre des Gaules et de l’indépendance de ce peuple belliqueux. Sur le
plateau d’Alésia, la statue de Vercingétorix rend hommage au courage
du chef gaulois qui s’était rendu à César pour sauver son peuple.

De la civilisation gallo-romaine aux invasions barbares


I-ier – II-ième siècles: Unification de la Gaule par les Romains.
II-ième siècle: Propagation du christianisme. Début des invasions barbares.
395: Division de l’Empire Romain.
476: Fin de l’Empire romain d’Occident.
La guerre finie, Rome accorde aux peuples gaulois une large
autonomie, mais réorganise le territoire: la Provence devient la
Narbonnaise et la Gaule est divisée en trois parties: la Lyonnaise, la
Belgique et l’Aquitaine. Les trois Gaules sont modernisées par un
important réseau routier qui part du Lugdunum (Lyon), devenue leur
capitale. Narbo Martius (Narbonne), elle, est restée capitale de la
Narbonnaise. De nombreux monuments publiques sont édifiés:
thermes, théâtres, amphithéâtres. Au IV-ième et au V-ième siècles, les
Huns, les Bourgondes, les Vandales, les Ostrogoths et les Wisigoths
envahissent la Gaule.
373
Le Moyen Age
V-ième – VI-ième siècles: Conquête de la Gaule par les Francs.
497: Baptême de Clovis.
511: Mort de Clovis et partage du royaume.
751: Fondation de la dynastie carolingienne par Pépin le Bref.
800: Sacre de Charlemagne.
843: Eclatement de l’Empire carolingien.
987: Fondation de la dynastie des Capétiens par Hugues Capet.
1096 – 1099: Première croisade.
1180 – 1223: Règne de Fillipe Auguste. Renforcement du pouvoir royal.
1270: Huitième et dernière croisade.
1337 – 1453: Guerre de Cent Ans entre la France et l’Angleterre.
1431: Jeanne d’Arc est brûlée à Rouen.
Après la chute de l’Empire romain d’Occident, la Gaule romaine
est envahie par les Francs. Clovis et ses fils étendent leur domination à
l’ensemble de la Gaule. Le baptême de Clovis, en 497, est un
événement qui fait de la France « la fille aînée de l’Eglise ».
C’est Pépin le Bref qui détrône le dernier mérovingien, Childéric III,
et se fait élire roi des francs en 751 à Soissons, avec le soutien du
pape. Il est le premier roi sacré (en 752) et le premier de la dynastie
carolingienne.
Charlemagne, qui prend le titre d’empereur en 800, est entré
dans la légende dès le Moyen Age. La « Chanson de Rolland » chante
des efforts pour repousser les musulmans. Il gouverne à partir de sa
capitale, Aix-la-Chapelle, ralance des études et ordonne aux évêques
et aux monastères de créer des écoles dans chaque diocèse. Cette
renaissance s’accompagne de nombreux efforts pour multiplier les
livres (ornés de miniatures) et chaque monastère a son moine copiste.
Ce sont les rois de Fance qui ont dessiné les contours du pays. Les
Capétiens Philippe Auguste et Saint Louis font de Paris la capitale.
La vie économique renaît dans les villes et les campagnes, et
s’accompagne d’un élan artistique et religieux qui permet la
construction des grandes cathédrales, chefs-d’oevre de l’art roman et
de l’art gothique.
Le Moyen Age est le temps de la féodalité: suzerains et vassaux,
chevaliers et paysans forment une société hiérarchisée. Au XI-ième
siècle, les seigneurs font construire des châteaux forts pour assurer
374
la défense de leur domaine contre les invasions normandes, hongroises
et sarrasines.
Les croisades (XI-ième – XIII-ième siècles) et les contacts avec
la civilisation de l’islam adoucissent peu à peu les mœurs des
chevaliers. Trouvères et troubadours chantent l’amour de la femme:
c’est le temps de l’amour courtois.
Au début du XIV-ième siècle, la guerre de Cent Ans entre la
France et l’Angleterre, et la peste noire, ravagent le pays. Jeanne
d’Arc, personnage héroïque, délivre Orléans assiégée par les Anglais.

La Renaissance
1515: Accession de François I-er au trône.
1539: Ordonnance de Villers-Coterêts.
1598: Edit de Nantes.
Au cours de la seconde moitié du XV-ième siècle des états
puissants, modernes par leurs structures, se constituent en France où
Charles VII et Louis XI triomphent de la féodalité, en Angleterre
autour de la dynastie des Tudor, en Espagne où Isabelle et Ferdinand,
après avoir chassé les Maures, font l’union de l’Aragon et de la
Castille. Cette paix retrouvée coïncide avec une vigoureuse reprise
économique et un mouvement culturel et artistique qui ira s’intensifiant
tout le XVI-ième siècle.
La redécouverte de l’antiquité gréco-romaine, la diffusion des
œuvres grâce à la découverte de l’imprimeurie, le développement de
l’esprit critique, la multiplication des écrits en langue vulgaire donnent
naissance à l’Humanisme (du latin humanus qui signifie « cultivé »).
Dans le même temps, les arts, en particulier les arts plastiques,
connaissent un renouveau, la Renaissance. On découvre à nouveau la
perspective, la couleur, le corps humain… Ce même corps humain que
les recherches médicales d’un Ambroise Paré, par exemple, aident à
connaître, à soulager.
Par ailleurs, l’horizon des hommes s’élargit: des découvertes
techniques (comme la boussole) permettent d’entreprendre des voyages
océaniques lointains: Christophe Colomb découvre l’Amérique en
1492; de 1519 à 1522 Magellan accomplit le premier tour du monde
apportant ainsi la preuve de la rotondité de la terre. (P. Restellini et
I.Yannakakis, Histoire de France, Foma – 5 Coninents, 1982).
375
La Monarchie absolue
1614 – 1648: Guerre de 30 ans
1624: Richelieu Premier ministre
1648 – 49: Fronde du parlement contre le roi
1661 – 1715: Règne de Louis XIV.
Triomphe du classicisme, le XVII-ième siècle voit la Monarchie
absolue s’affermir sous le règne de Louis XIII et atteindre son apogée
sous Louis XIV. Celui-ci fait bâtir à Versaille un château de sa gloire
et de son emblème, le soleil. Il agrandit son royaume que protègent
des places fortes édifiées par Vauban. Derrière cette politique de
grandeur se cache la misère des paysans.
La situation financière est souvant critique et provoque des
emeutes de la faim, des révoltes contre l’impôt et même des révoltes
politiques comme la Fronde.
Les guerres, qu’elles soient européennes, comme la guerre de
Trente Ans ou purement française, sont longues et dures, et les armées
de plus en plus nombreuses sont soumises à des guerres de sièges
épuisantes. C’est à cette «époque que l’art français », en particulier la
peinture, affirme sa prépondérance en Europe. (Op. cit., p.15).

Du siècle des Lumières à la Révolution


1743: Avènement de Louis XV.
1774: Avènement de Louis XVI.
14 juillet 1789: Prise de la Bastille.
21janvier 1793: Louis XVI est décapité.
Siècle de progrès scientifiques, marqué par le renouvellement de
la vision de l’univers par Copernic, par des découvertes et des applications
prometteuses, et l’essor économique montré par l’agrandissement des
principaux ports, le XVIII-ième siècle est, dans le domaine des arts,
teinté de maniérisme, les Lettres connaissent une diffusion remarquable
grâce aux salons littéraires, mais le peuple souffre.
Influencés par l’Angleterre, Montesquieu et Voltaire réclament
une monarchie constitutionnelle. Seul, Rousseau va plus loin en traçant
dans son «Contrat social” l’esquisse d’un état démocratique fondé sur
l’égalité de tous.
Cette philosophie répond aux désirs d’une bourgeoisie de plus
en plus riche et puissante mais qui est tenue à l’écart du pouvoir et
376
aspire à jouer un rôle dans l’Etat et dans la société. Elle incite le
peuple à la révolte.
La Révolution de 1789 bouleversa les structures sociales, politiques,
juridiques et religieuses du pays. L’exécution de Louis XVI marque le
début de la dictature révolutionnaire qui s’imposa par la Terreur.
La réunion des Etats Généraux aboutit à la Déclaration des Droits
de l’homme et du citoyen. Adoptée le 26 août 1789 par les députés,
cette Déclaration est l’acte du décès de l’Ancien Régime. Elle proclame
que tous les hommes sont égaux, elle accorde toute liberté d’opinion et
fait entrer les juifs et les protestants dans la communauté française.
Robespierre avait souhaité y ajouter l’abolition de la peine de
mort, mais il faudra attendre 1981 pour que celle-ci soit supprimée.
La chute de Robespierre consacra le retour à une république
bourgeoise jusqu’au coup d’Etat du 18 Brumaire où Napoléon devient
consul (9 novembre 1799).

Le Premier Empire
9 novembre 1799: Coup d’Etat dit du 18 Brumaire de l’an VIII.
Napoléon consul.
2 décembre 1804: Napoléon est sacré empereur par le pape.
Avril 1814: Abdication de Napoléon.
Juin 1815: Défaite de Waterloo. Deuxième abdication de Napoléon.
Le Premier Empire, c’est le règne de Napoléon Bonaparte. Il a le
mérite de rétablir l’ordre en consolidant les conquêtes de la Révolution.
Il fait rédiger le Code civil qui établit l’égalité de tous devant la loi et
règle le droit de propriété. Il met en place des institutions qui existent
encore aujourd’hui: les lycées et l’Université, la banque de France,
l’administration des départements. Il favorise la paix religieuse en
signant un contrat avec la papauté.

De la Restauration à la Commune
1815: Restauration. Début du règne de Louis XVIII.
1825: Début du règne de Charles X.
1830: Révolution de juillet. Avènement de Louis-Philippe.
1848: Révolution de février.
2 décembre 1851: Coup d’Etat de Louis-Napoléon Bonaparte.
2 décembre 1852: Avènement de Napoléon III. Début du Second Empire.
1870 – 1871: Guerre franco-allemande. La Commune.
377
Le vif élan pris par la pensée scientifique au XVIII siècle va
aboutir à un mouvement d’une incroyable puissance: l’ère des machines
et de l’industrialisation. La diversité et la coplexité des découvertes
obligent les savants à se spécialiser. Cette division du travail permet,
dans tous les domaines, des progrès très rapides. Mais ce sont les
applications pratiques des grandes découvertes qui vont bouleverser les
structures du pays: par exemple, la machine à vapeur qui remplace un
peu partout la main d’œvre humaine et travaille plus vite, mieux et
moins cher que l’homme. En 1848, il existe déjà plus de cinq mille
machines à vapeur en France. L’industrie, en se développant, crée des
miliers d’emplois.
L’agriculture se modernise aussi et, du coup, les paysans se
révèlent être trop nombreux: c’est l’exode rural vers les villes.
Les transports publics passent de la diligence aux trains.
Les postes, grâce à l’invention des timbres, deviennent un grand
service public. Les mouvements artistiques foisonnent, du romantisme
au néoclassicisme, du réalisme à l’impressionnisme.
Les idées sociales de réforme se répandent parmi la population.
Tout indique que le pays est en train de changer.
La XIX siècle est, sur un plan strictement natonal, une période de
progrès, scandée par des révolutions et convulsions cycliques dont Paris
est le théâtre. Dans l’ensemble, ce siècle est l’amorce, le début de la
transformation de la France en grande puissance industrielle et coloniale.
En 1827, la France inaugure sa première ligne de chemin de fer:
Andrézieux – Saint-Etienne. Il s’agit alors d’acheminer le charbon entre
les mines de charbon et les rives de la Loire. Des chevaux tirent des
convois et les passagers doivent se contenter des vagons à charbons.

La III-ième République
1871: La Commune.
1875: Début de la III-ième République.
1914 – 1918: I-ière guerre mondiale.
1936: Le Front populaire.
1939: Début de la II-ième guerre mondiale.
A côté des formes de travail traditionnelles (production familiale,
artisants, ateliers), le XIX siècle voit la naissance du monde des
fabriques et des usines. L’atelier fait donc place à l’usine, et les villes,
parfois nées de l’industrie, se hérissent des cheminées fumantes.
378
On a pris l’habitude d’organiser des expositions universelles
destinées à vanter les réalisations industrielles scientifiques ou
artistiques. Brillant témoin des possibillités de l’architectre métallique,
la tour Eiffel est un souvenir de l’Exposition universelle de 1889.
En 1814, de la mer du Nord à la Suisse, des centaines de kilomètres de
tranchées entaillent le territoire. Là, les soldats vont vivre et périr
pendant quatre ans. Au terme du conflit: 1,4 millions de morts, des
campagnes ravagées, des villes entières détruites.
C’est à la III-ième république que l’on doit la législation des
retraites ouvrières et la création des assurances sociales. Au moment du
Front populaire, différents droits sont reconnus aux travailleurs: congé
payé (15 jours), réduction du temps de travail, la semaine de 40 heures.
C’est à cette époque que s’est mis en place le système scolaire
actuel: l’enseignement primaire est devenu gratuit et obligatoire jusqu’à
13 (puis 16) ans; les enseignants sont payés par l’Etat.

L’époque moderne
Lors de la seconde guerre mondiale, des centaines de milliers
d’hommes sont morts pour la liberté. De cette guerre plus atroce et plus
dévastatrice que la précédante, la France sort ruinée, son prestige
entamé. Elle relève ses ruines et mène simultanément autres guerres,
des guerres coloniales en Indochine, en Algérie, qui provoquent des
tensions sociales et politiques: la IV-ième République périt des remous
provoqués par la guerre d’Algérie.
Avec le général de Gaulle, la France retrouve ses forces et
achève la décolonisation. Créateur de la Constitution de 1958, premier
président de la V-ième République, il a du régler aussi la question
algérienne. Sous son impulsion, la France a connu un prestige
international incontestable, mais accompagné de difficultés sociales qui
ont abouti à sa démission en 1969, après les événements de Mai 1968
(orientation des ouvriers et d’une partie de la jeunesse vers la gauche).
Le général de Gaulle est resté pour la postérité celui qui a lancé
de Londres « l’appel de 18 juin 1940 », incitant à continuer la guerre
contre l’Allemagne qui occupait une grande partie de la France. C’est
lui qui organisa les Forces françaises libres et coordonna les efforts de
la Résistance. Bien qu’il se soit imposé comme chef politique il est
resté à l’écart de la vie institutionnelle jusqu’à 1958.
379
La crise économique de 1973, due initialement au renchérissement
du pétrole, montre la fragilité de l’économie mondiale et nationale et
provoque le chomage de millions de personnes.
Le 10 mai 1981, l’éléction de François Mitterrand à la présidence
de la République marque le retour de la gauche au pouvoir, après 45 ans
d’absence. François Mitterrand est le premier président de la V-ième
République qui ait accompli jusqu’au bout deux septennats. En mai 1995,
il passe le pouvoir à Jacques Chirac, candidat de la droite, dans une
atmosphère politique relativement calme.

Les Républiques
I-ière République: 1792-1799;
II-ième République: 1848 – 51;
III-ième République: 1870 – 1914;
IV-ième République: 1918 – 1958;

Présidents de la V-ième République:


Charles de Gaulle (1958-69);
Georges Pompidou (1969-74);
Giscard d’Estaing (1974-81);
François Miterrand (1981-95);
Jacques Chirac (1995-2007);
Nicolas Sarkozy (2007-2012).

Symboles, emblèmes, institutions


Sans être réellement un emblème national, l’image du coq
gaulois est souvent liée à celle de la France. Ce sont les Romains qui
ont les premiers associé le coq et la Gaule, puisque le mot „gallus”
désigne en latin, et le coq et le Gaulois. Utilisée à la fin du XII-ième
siècle pour ridiculiser le roi de France, la comparaison est resteé
péjorative. Vaniteux, batailleur, sot, sensible à la flatérie, le coq n’est
pas un animal glorieux. Mais, peu à peu, devenu au contraire, symbole
du courage et de la victoire, cet emblème a été assumé par les Français
eux-mêmes. Ainsi à la cour de François I-ier, le coq figurera à côté de
la fleur du lys, de la couronne et de la salamandre. Le Révolution
française lui accordera une place privilégiée. Il figurera sur différentes
380
monnaies de la II-ième et de la III-ième Républiques. On le trouve
aujourd’hui sur la grille du palais de l’Elysée, résidence du président
de la République et sur les clochers des églises.
La République est représentée par un personnage allégorique:
une femme portant un bonnet phrygien, une tunique et une pique et
c’est le nom de Marianne qui la désigne. On trouve son buste dans
toutes les mairies de France. Elle a pris de nombreuses apparences.
Cuirassée ou le sein nu, cheveux tressés ou dénués, coiffée du bonnet
rouge ou couronnée de l’auriers, Marianne a de multiples visages qui
reflètent l’histoire tourmentée de la République française. En 1969, le
sculpteur Aslan s’amuse à sculpter le buste de femme à bonnet
phrygien, avec les traits biens reconnaissables de Brigitte Bardot.
Il reste à ce jour le plus connu. En 1985, les maires sont nombreux
à adopter le buste à l’effigie de Catherine Deneuve.
La Marseillaise est l’hymne national dont les paroles, écrites par
Rouget de Lisle, sont parfois jugées bien belliqueuses de nos jours.
D’après La France aux cent visages d’Annie Monnerie.
Paris, Didier, 1996

381
DONNÉES SUR LES AUTEURS
DES TEXTES LITTÉRAIRES

Annouilh, Jean (1910 –1987), acteur et auteur de plusieurs pièces.


Son théâtre va de la fantésie et de l’humour (Le Bal des Voleurs,
La Répétition ou l’Amour puni) à la satire (Pauvre Bitos ou Le Dîner
de têtes, Le Nombril) et au pessimisme (Antigone). Mais il traite aussi
des thèmes historiques et patriotiques (L’Allouette).

Augiéras, François, écrivain français. Né en 1925, il a mené une vie


vagabonde en France, en Afrique du Nord, en Grèce. Il est mort dans
l’oubli et la misère à l’hospice de Domme (en Dordogne) en 1971,
après un destin à la Rimbaud. Auteur de Le Vieillard et l’Enfant (1954),
Le Voyage des morts (1958), L’Apprenti-sorcier (1962), Un voyage au
Mont Athos 1970), il a fait de chacun de ses livres à la fois un récit
initiatique et une sorte de grand poème en prose, d’une sensualité
intense et d’une justesse de langue parfaite.
Un voyage au Mont Athos retrace le voyage du narrateur, un jeune
homme, de monastère en monastère, mêlant les plaisirs du voyage et les
charmes mystiques jusqu’à l’approche d’une mort solitaire sur les
pentes de la Montagne Sainte. Une des meilleurs œuvres de ce temps
(1970), elle a été heureusement rééditée en 1988.

Augustin, Saint (354-430), écrivain, théologien, philosophe, moraliste.


Romain d’Afrique, né d’un père païen et d’une mère chrétienne, Sainte
Monique, il resta longtemps étranger à l’Eglise. Professeur d’éloquence,
il se convertit (387) sous l’influence de Saint Ambroise et devint évêque
d’Hippone (396). „Docteur de la grâce”, il s’opposa au manichéisme, au
donatisme et au pélagianisme. Outre ses Lettres qui sont parfois de
véritables traités, ses principaux ouvrages sont La Cité de Dieu et les
Confessions. Il a exercé une influence capitale sur la théologie
occidentale. Ecrivain, il a donné au latin chrétien ses lettres de noblesse.
382
Bazin, Jean-Pierre dit Hervé (1911-1996), écrivain français. Ses romans
tracent une satire viroulante des oppressions familiales et sociales
(Vipère au poing, 1948).

Bernanos, Georges (1888 –1948), une des plus grandes voix que la
Résistance française ait fait entendre pendant l’occupation. Avant la
guerre il s’était signalé comme un pamphlétaire redoutable et inspiré.
Catholique, mais impitoyable pourfendeur des « bien-pensants » de
toute espèce, il a exprimé avec force la nostalgie d’une foi militante.
Bernanos a su montrer dans sa célèbre Lettre aux Anglais, écrite
pendant la dernière guerre, que l’histoire de France révèle, à côté
d’apparentes faiblesses, de plus réelles et plus profondes vertus.

Chateaubriand, François-René, vicomte de (1768 – 1848), écrivain


français. Dernier-né d’un hobereau breton, sous-lieutenant attiré par
les hommes de lettres, il assiste aux débuts de la Révolution. Blessé
dans l’armée des émigrés, exilé en Angleterre où il connaît la misère,
il rentre en France pour contribuer à la fois à l’annonce du «mal du
siècle» (Atala, 1801; René) et à la restauration de l’ordre moral (Génie
du christianisme, 1802). Il rompt avec Bonaparte après l’assassinat
du duc d’Enghien et illustre sa conception de l’épopée chrétienne
(Les Martyrs, 1809). Déçu par la Restauration (qui l’a fait ambassadeur
à Londre et ministre des affaires étrangères) mais légitimiste par
fidélité, il groupe autour de lui la jeunesse romantique et libérale,
avant de se consacrer au poème nostalgique de sa vie et de son temps
(Mémoires d’outre-tombe, 1848-1850).

Diderot, Denis (1713–1784), écrivain et philosophe français. Considéré


par son époque comme „le philosophe par excellence”, il manifeste un
génie multiple, créant la critique d’art (Salons, 1759 –1781), une
nouvelle forme romanesque (Jacques le Fataliste), brossant le portrait
tumultieux de sa vie et de son art (le Neveu de Rameau). Mais il doit sa
gloire à l’Encyclopédie, qu’il anima pendant vingt ans.

Duhamel, Georges (1884-1966), écrivain français. Dans ses cycles


romanesques (Vie et aventures de Salavin, Chronique des Pasquier) et
ses essais, il s’est montré intéressé par les transformations et les
souffrances de la société moderne.
383
Pourvu d’une sensibilité vive et profonde, l’auteur à pris une
position de philosophe en protestant avec véhémence contre les excès
du progrès industriel (Scène de la vie future) et leurs horribles
conséquences en temps de guerre (Vie des Martyres). A ses yeux, la
civilisation ne réside point dans le perfectionnement du machinisme,
mais dans la sauvegarde des grands sentiments humains.

Fromentin, Eugène (1820-1876), peintre et écrivain français. Orientaliste,


il a représenté des scènes et des paysages observés en Afrique du Nord.
Ses Maîtres d’autrefois (1876) sont une importante étude sur la peinture
flamande et hollandaise. Son Dominique (1873) est un chef-d’œuvre
du roman psychologique.

Gamarra, Pierre (1919 – ?), écrivain, poète et publiciste français. Il a


décrit la vie difficile des campagnards et des professeurs français de la
région de Languedoc pendant la guerre et l’occupation: Essais pour
une malédiction (1944), La Maison du feu (1947), Les enfants au pain
noir (1950), Le Maître d’école (1961), La Femme de Simon (1961).
Après cette période, il a commencé a écrire des romans et des récits
pour les jeunes et les enfants. Pendant quelques années il a été rédacteur
en chef de la revue Europe.

Giono, Jean (1895 – 1970), écrivain français. Romancier de la haute


Provence (Colline, 1929; Regain, 1930), apôtre d’un idéal de vie
naturelle et rustique (Le Chant du monde, 1934; Que ma joie demeure,
1935; l’Eau vive, 1943), il évolua vers une philosophie et un art plus
classiques (Le Hussard sur le toit, 1951; Le Bonheur fou, 1957; l’Iris
de Suse, 1970).
Sous la plume de écrivain du terroir, la moisson en Provence:
incendie de poussière, de soleil, de sang battant communiant avec la
terre (L’Eau vive, éd. Gallimard).

Goscinny, René (1926-1977), desssinateur et scénariste français de


bandés dessinées. Maître du scénario d’humour avec Lucky Luke
(à partir de 1955), le Petit Nicolas (1956, dessin de Sempé), Astérix
(1959), il a renouvelé en profondeur la bande dessinée. Les aventures
umoristiques de ce dernier personnage (un petit guerrier gaulois, luttant
384
avec son ami Obélix contre les occupants romains) mettent en scène
les stéréotypes nationaux.
Quant au petit Nicolas, il est un garçon de six ou sept ans,
adorable et turbulent comme tous les enfants de son âge. Il raconte les
grands et les petits événements de sa vie cotidienne dans de courts
récits, vivants et colorés, écrits dans le langage parlé des enfants avec
un luxe étonnant de précisions et de remarques judicieuses. Accueilli
dès son apparition par un succès enthousiaste, le petit Nicolas est
devenu pour toute une génération le symbole de l’enfant « craquant ».

Hugo, Victor (1802-1885), écrivain français. Fils d’un général de


l’Empire, il est d’abord un poète classique et monarchiste (Odes,
1822). Mais la publication de la Préface de son drame historique
Cromwell (1827) et des Orientales (1829), puis la représentation
d’Hernani font de lui la meilleure incarnation du romantisme en
poésie (Les feilles d’automne, 1831; Les Chants du crépuscules, 1835;
Les Voix intérieures, 1837; Les Rayons et les Ombres, 1840), au théâtre
(Marion de Lorme, 1831; Le Roi s’amuse, 1832; Marie Tudor, 1833;
Ruy Blas, 1838) et dans ses romans historiques (Notre-Dame de Paris,
1831). Il est pair de France en 1845 et, à sa mort, ses sendres sont
transférées au Panthéon.

Ionesco, Eugène (Slatina 1912 – Paris 1994), écrivain roumain de


langue française.
Son théâtre dénonce l’absurdité de l’existence et des rapports
sociaux à travers un univers parodique et symbolique.
En plein millieu du XXe siècle Ionesco (et quelques autres dont
Samuel Beckett, Adamov ou Audiberti…) fait éclater les structures
traditionnelles du théâtre et du langage, qu’il va remettre en question –
ce qui est remettre en question toutes les idées confortables, familières,
les formules stéréotypées, le conformisme endormeur de la pensée.
Ionesco secoue, dérange… En 1950 avec La Cantatrice chauve, en 1951
avec La Leçon commence un succès fabuleux… En 1960 J.-L. Barrault
monte Rhinocéros: retentissement mondial! La pièce dénonce l’horreur
du nazisme mais – au-delà – clame le caractère sacré des droits de
l’homme, bafoués, écrasés par les totalitarismes de tous bords; elle dit la
peur panique de l’auteur devant toutes les hystéries collectives.
385
Istrati, Panaït (Brăila 1884 – Bucarest 1935), écrivain roumain
d’expression française. Sa mère est une paysanne roumaine, son père
un contrebandier grec. Il grandit dans le port de Brăila, survivant
misérablement de petits métiers. Autodidacte, ardent défenseur des
causes sociales, il devient, à l’ âge de 20 ans, rédacteur du journal
progressiste « La Roumanie ouvrière ».
En 1921 il fait connaissance de Romain Rolland, qui lui conseille
d’écrire. Le premier roman de Panaït Istrati, « Kyra Kyralina » paraît en
1924, augmenté d’une préface de Romain Rolland.
Le livre connaît un grand succès. L’ «Oncle Anghel » et
«Présentation des Haïdoucs » complètent en 1925 et 1926, la trilogie
des récits d’Andrien Zograffi. Jusqu’à sa mort, Panaït Istrati publiera
une dizaine de récits parmi lesquels: « Codine » (1926), « Nerrantsoula »
(1927), « Les Chardons du Baragan » (1928) et «Vers l’autre flamme »
(1929) où, au retour d’un voyage en URSS, cet ancien militant raconte
les cruelles déceptions qu’il a connues en découvrant les réalités du
communisme soviétique…
Les « Chardons du Bărăgan » est sans doute l’œuvre qui illustre
le plus parfaitement, tant par les thèmes que par l’écriture, ce que
Panaït Istrati a apporté d’unique à la littérature française (dans un
français dépoullé de toute réthorique, qui fait lever des images pleines
de couleur et de relief).
Panaït Istrati, mêlant le lyrisme et le réalisme, révèle, jusqu’à
l’âme, un monde de dénuement et de sauvagerie hanté par de
splendides légendes. C’est une sorte de roman picaresque et exotique
d’une étonnante puissance.

Jouhandeau, Marcel (1888-1979), écrivain français. Ses romans


(Monsieur Godeau intime), ses essais et ses récits autobiographiques
(Journaliers) offrent une vision critique des mœurs provinciales et de
la vie conjugale.

Michelet, Jules (1798 – 1874), historien français. Il écrit sa monumentale


Histoire de France (1833 – 1846) et son Histoire de la Révolution
française (1847 – 1853). Il complète son œuvre historique par des
ouvrages consacrés aux mystères de la nature et de l’âme humaine
(L’Insecte, 1857; La Sorcière, 1862, etc.).
386
Montesquieu, Charles de Secondat, baron de La Brède et de (1689-
1755), écrivain français. Grand libéral, esprit rigoureux, il est l’auteur
des Lettres persanes, des Considérations sur les causes de la grandeur
des Romains et de leur décadence (1734) et de L’esprit des lois.

Péguy, Charles (1873 – 1914), poète et écrivain français né à Orléans.


Pour une courte période de sa première jeunesse il est attiré par des
idées socialistes, qu’il abandonne. Il revient ensuite à la foi catholique
de son enfance. Il a mis son énergie et son talent de polémiste au
service de ses idéaux catholiques qu’il associe à ses idéaux patriotiques.
Presque ignoré de son vivant, il est à présent reconnu comme un des
plus grands poètes du début du siècle. Il écrivit le poème Jeanne d’Arc
en 1897 et fonda les Cahiers de la Quizaine (1900-1914). Profondément
mystique, il a fait, de 1912 à 1914, plusieurs pèlerinages à Notre-Dame
de Chartres. Ses Mystères (le Mystère de la charité de Jeanne d’Arc,
1910), sa poésie invocatoire et épique (Eve, 1913) et sa prose méditative
ou polémique (Notre jeunesse, 1910; l’Argent, 1913) sont remarquables
de puissance. Il fut tué sur le front au début de la Première Guerre
mondiale.

Rousseau, Jean-Jacques (1712-1778), écrivain et philosophe de langue


française né à Genève. Orphelin de mère, abandonné à dix ans par son
père, il poursuit son éducation en autodidacte. Accueilli par Mme de
Warens, précepteur chez M. de Mably, il souffre néanmoins de solitude
et se sent rejeté et calomnié. Sur cette expérience – celle d’un sujet à
l’écoute de sa conscience intérieure – repose sa philosophie. Il poursuit
dès lors dans la quête de soi-même et le secret d’un bonheur „naturel” et
de la compréhension entre les hommes. Les maux dont ceux-ci sont
atteints relèvent, selon lui, des formes de leur communication et de leur
organisation politique (Essai sur l’origine des langues). A partir de là, il
procède par une critique des fondements d’une société corruptrice
(Discours sur les sciences et les arts; Discours sur l’origine et les
fondements de l’inégalité parmi les hommes; Lettre à d’Alembert sur les
spectacles, 1758) et expose ses principes éthiques sur la vie publique et
privée dans des œuvres philosophiques (Du contrat social, Emile),
romanesques (Julie ou La Nouvelle Héloïse) et autobiographiques
(Rêveries du promeneur solitaire, 1782; Confessions, 1782-1789).
387
Sand, Aurore Dupin, baronne Dudevant, dite George (1804-1876),
femme de lettres française. Sa vie et son œuvre évoluèrent au gré de
ses passions et de ses convictions humanitaires. Auteur de romans
d’inspiration sentimentale (Indiana, 1832; Lélia, 1833), sociale
(Le Compagnon du tour de France, 1840; Consuelo, 1842-1843),
et rustique (François le Champi, 1847-1848; La Petite Fadette, 1849).
Elle a laissé une importante autobiographie (Histoire de ma vie, 1854-
1955) et une immense Correspondance.

Saint-Exupéry, Antoine de (1900-1944), écrivain français, né à Lyon.


Avec l’ingénieur Latécoère, les pilotes Mermoz et Guillaumet, il fut
l’un des créateurs de l’Aéropostale (poste aérienne). Ils ouvrirent la
ligne Toulouse-Barcelone-Dakar-Amérique du Sud. Tous les romans de
Saint-Exupéry racontent l’épopée de l’aviation, les exploits, les drames,
la camaraderie qui unissait ces hommes courageux: Courrier Sud, Vol
de nuit, Terre des hommes, Pilote de guerre… L’avion de Saint-Exupéry
a disparu au-dessus de la Méditerrannée, lors d’une mission de guerre,
en 1944.

Sempé, Jean-Jacques (1932), dessinateur d’humour français. Son œuvre


scrute avec acuité, mais aussi tendresse, notre mode de vie absurde et
compliqué.

Voltaire, dit François Marie Arouet (1694 – 1778), écrivain français.


Admirateur du XVII-ième siècle, il cherche à égaler les écrivains
classiques dans l’épopée (la Henriade, 1728) ou la tragédie (Zaïre,
1732). Mais il est surtout pour l’Europe un prince de l’esprit et des idées
philosophiques qu’il diffuse par ses poèmes (Poème sur le désastre de
Lisbonne, 1756), ses contes (Zadig, Candide), ses essais historiques
(Le Siècle de Louis XIV, 1751), son Dictionnaire philisophique (1764).

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CLEF DES EXERCICES

Autoévaluation I

I: 1 – Vrai, 2 – Vrai, 3 – Faux.


II: 1 – b, 2 – b, 3 – c
III: 1: c+d+e; 2: c+d+e+f; 3: b+c+d+e+f
IV: 1 – nerfs; 2 – main; 3 – belle.
V: 1 – mère, père, enfants; 2 – richesse, pouvoir, adversité; 3 – enfants,
adultes, vieux.
VI (I): e, d, b , c, g, a, f.
VI (II): a 1890, d 1910, j 1914, c 1916, n 1924, i 1939, g 1940, h 1944,
e 1946, f 1958, m 1958, l 1969, b 1970.
VII (I): 1c, 2d, 3e, 4f, 5b, 6a.
VII (II): a 7, b 5, c 4, d 1, e 2, f 8, g 3, h 6, i10, j 9.
VIII: 1. Domrémy, Rouen; 2. Ajaccio, Sainte-Hélène; 3. Lille, Colombrey.
IX: 1. combien ? quoi ? quel ? qu’est-ce que ?
2. quelles ? de quoi ? qu’est-ce que ?
3. de qui ? comment ? qu’est-ce que ?
X: c, d, i, j, b, e, h, g, f, a.

Autoévaluation II

I.
1 vrai; 2 vrai; 3 vrai; 4 vrai; 5 vrai; 6 faux; 7 faux; 8 faux; 9 faux;
10 faux; 11 vrai; 12 faux; 13 faux; 14 faux.
II.
1: mélodie, ordinateur; 2: troupeau, ouest; 3: tendance, tricoter; 4: jeune,
couleuvre; 5: nombril, diminution.
III.
1a, 2b, 3b, 4a, 5b, 6b, 7a, 8b, 9b, 10b, 11b.
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Autoévaluation III

I.
1: vie (nom); vivant, vivante (adjectif et nom); vivifier (verbe); vivacité
(nom); vivement (adverbe);
2: conseil (nom); conseiller (nom); conseillé, conseillée (adjectifs);
3: dessin (nom); dessiné, dessinée (adjectifs); dessinateur (nom);
dessinatrice (nom);
4: jugement (nom); juge (nom); jugé, jugée (adjectifs); judiciaire (adjectif);
5: roi, reine (noms); royaume (nom); royauté (nom); royal, royale
(adjectifs); royalement (adverbe); roayaliste (nom);
6: piloter (verbe); pilotage (nom); piloté, pilotée (adjectifs);
7: princesse (nom); princier, princière (adjectifs); principauté (nom);
8: fleurir (verbe); fleuriste (nom);
9: volcanique (adjectif); volcanologue (nom); volcanologie (nom);
10: montagneux, montagneuse (adjectifs); montagnard, montagnarde
noms).

II.
1: liberté, changement; 2: voyage, pluralité; 3: conversation, vérité;
4: addition, sentence; 5: sac, manteau.

III.
1 vrai; 2 vrai; 3 vrai; 4 vrai; 5 vrai; 6 vrai.

Autoévaluation IV

Indiquez le type de textes:


Rezolvare: 1D, 2F, 3C, 4E, 5B, 6A

Exercices
I
1: courage (nom); encourager (verbe); courageusement (adverbe);
2: raisonner (verbe); raisonnement (nom); raison (nom);
3: bizarrerie (nom), bizarrement (adverbe);
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4: choquer (verbe); choc (nom).
5: solitude (nom); solitaire (adjectij);
6: partie (nom); partager (verbe); partagé, partagée (adjectifs); partiel,
partielle (adjectifs);
7: vérité (nom); véritable (adjectif); vrai, vraie (adjectifs), véritable
(adjectif);
8: douceur (nom); doux, douce (adjectifs);
9: bonheur (nom); heureux, heureuse (adjectifs);
10: grave (adjectif); gravité (nom).

II.
1a, 2b, 3b, 4a, 5a, 6a

III.
1: tête; 2: hommes; 3: violence; 4: démocratie; 5: état; 6: bon; 7: premier;
8: source; 9: savoir; 10: esprit; 11: connaît.

IV.
1b; 2 a; 3 b; 4 b; 5 b; 6 b; 7 a; 8 a; 9 b; 10 b; 11a; 12 a; 13 b; 14 a; 15 b;
16 b; 17 b; 18 a; 19 b; 20 a.

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BIBLIOGRAPHIE SÉLECTIVE

Adam, Jean-Michel; Revaz, Françoise, L’analyse des récits, Paris, Seuil, 1996.
Castelbajac, Bernadette de, Les mots les plus drôles de l’Histoire, Librairie
Académique Perrin, Paris, 1988.
Castelbajac, Bernadette de, Les mots les plus méchants de l’Histoire, Librairie
Académique Perrin, Paris, 1998.
Chamfort, Maximes, pensées, caractères, Flammarion, 1968.
Communications. Ecole de hautes etudes en sciences sociales, Paris, Seuil,
1995.
Cotentin-Rey, Ghislaine, Le résumé, le compte-rendu, la syntèse, CLE
International, 1995.
Jouette, André, Le savoir-écrire, Editions Solar, 1989.
Kokelberg, Jean, Les techniques du style, Nathan, 1991.
Leeb, Michel, Le meilleur de l’humour français, Le cheche midi éditeur, 1992.
Nicoïdski, Clarisse, La bible de l’humour féminin, Ramsay, Paris, 1996.

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