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L’HEXAGONE
Cours pratique de français fondamental
© Editura Fundaţiei România de Mâine, 2008
Editură acreditată de Ministerul Educaţiei şi Cercetării
prin Consiliul Naţional al Cercetării Ştiinţifice
din Învăţământul Superior
616.314(075.8)
GALINA FLOREA
L’HEXAGONE
Cours pratique
de français fondamental
5
6
TABLE DES MATIÈRES
Avant-propos ………………………………………………………….…
Module I: Nature. Cosmique. Terroir
Unité 1: L’Héxagone ………………………………………………….
La France est une personne (J. Michelet) …………………...
Unité 2: Les commencements (J. Anouilh) …………………………...
Les adieux de Jeanne (Charles Péguy) ………………………
Unité 3: Le prix du pain (J. Giono) …………………………………...
L’ardeur de la jeunesse (J. Michelet) ………………………..
Unité 4: Ma cité (J. Sternberg) ………………………………………..
L’Ile-de-France et la région parisienne ……………………...
Unité 5: Au pays de la météo …………………………………………
Sur les montagnes françaises ………………………………..
Unité 6: La mer (J. Michelet) ………………………………………...
Le commandant Cousteau au secours des océans …………...
Unité 7: La Réunion …………………………………………………..
Les France lointaines ………………………………………..
Autoévaluation I …………………………………………………………
Module II: Politique. Enseignement. Culture
Unité 1: Une République sur mesure …………………………………
Vie politique et organisation des pouvoirs …………………..
Unité 2: Vie professionnelle. Enfant ou travail, un dilemme
toujours actuel ……………………………………………….
Les clandestins. Les dispositifs de dissuasion ………………
Unité 3: Enseignement ………………………………………………..
Ecole: difficulté de lecture ………………………………….
Unité 4: Médias: débats et réflexion. Il n’y a plus d’enfants …………
Ondes de choc JMJ ………………………………………….
Unité 5: La plus ancienne des sciences. Relations humaines
entre professeurs et élèves …………………………………...
Cinq pièges tendus à l’éducation ……………………………
Unité 6: Les Chardons de Bărăgan (P. Istrati) ………………………..
Un phénomène étrange (E. Ionesco) ………………………...
Unité 7: Elvire Popesco ……………………………………………….
A travers l’art vers un monde meilleur: George Enescu …….
Autoévaluation II ………………………………………………………...
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Module III: Amour. Couple. Parents. Enfants
Unité 1: Un amour éternel (Chateaubriand) …………………………..
Entre nous. «Seule… suis-je normale?”……………………..
Unité 2: Jubilé des familles …………………………………………...
L’Etat et la Famille ………………………………………….
Unité 3: Une éducation forte (H. Bazin) ……………………………...
Famille Boussardel (Ph. Hériat) ……………………………..
Unité 4: Les grandes vacances du petit Nicolas (Sempé-Goscinny) …
L’autorité paternelle …………………………………………
Unité 5: Désiré (G. Duhamel) ………………………………………...
Le Prince Antiochus Cantémir ………………………………
Unité 6: Ecole et famille. Les débuts d’un professeur (P. Guth) ……..
Une espèce de meurtre (M. Jouhandeau) ……………………
Unité 7: Génération Kangourou ………………………………………
Génération Salade …………………………………………...
Aotoévaluation III ………………………………………………………..
Module IV: Ame. Foi. Vertu. Conscience
Unité 1: Une parole qui fait vivre. Le discours sur la montagne (I) ….
Les béatitudes ………………………………………………..
Unité 2: Le discours sur la montagne (II) …………………………….
Les paraboles du Royaume ………………………………….
Unité 3: Réveil de la conscience (Saint-Augustin) …………………...
Confession (J.-J.Roussesu) ………………………………….
Unité 4: Une autre manière de confesser sa foi: Etienne le Grand (I) ..
Etienne le Grand (II) ………………………………………...
Unité 5: Interview à l’accasion de la fête de Pâques ………………….
Voyage en Crète ……………………………………………..
Unité 6: La foi en famille. Chrétiens dans le monde …………………
Prier avec les petits ………………………………………….
Unité 7: Une chrétienté en marche (G. Bernanos) ……………………
Un voyage au Mont Athos (F. Augiéras) ……………………
Autoévaluation IV ……………………………………………………….
Textes à traduire …………………………………………………………
Texte pentru traduceri ……………………………………………………
Calendrier des fêtes ……………………………………………………...
Canevas historique ……………………………………………………….
Données sur les auteurs des textes littéraires …………………………….
Clef des exercices ………………………………………………………..
Bibliographie sélective …………………………………………………..
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AVANT-PROPOS
L’auteur
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Module I
NATURE. COSMIQUE. TERROIR
Motto
«Trois formes de la nature étendent et grandissent notre âme, la font
sortir d’elle-même et voguer dans l’infini: le variable océan de l’air…, le fixe
océan de la terre… et l’océan des eaux…» (Jules Michelet)
UNITÉ 1
TERRE FRANÇAISE
Texte I
L’Hexagone
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Texte II
La France est une personne
Synonymes (contextuels):
(extrémités) opulentes = fortes, héroiques
(force) résistante = neutralisante
jeter = opposer.
Antonymes (contextuels):
analogie (f.) – opposition
analogues (adj.) – différentes
enflure (f.) – sobriété, réflexion, esprit (m.) disciplinable
faible (adj.) – forte, énergique
(vie) commune – (vie) locale.
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Sur quoi porte le texte ?
Quelle est la première gloire dans la France? Quel est le caractère
des provinces par rapport au centre? Qu’est-ce qu’elles opposent
aux étrangers? Qui sont les voisins des Français? Quels sont les
traits dominants de chaque nation voisine et les traits des Français
habitant ces régions? Quelle est la première impression de celui qui
compare la France aux pays limitrophes du point de vue du bien-
être ? Pourquoi la vie locale est-elle faible en France ? En quoi voit
l’auteur la supériorité de sa nation ? L’aime-t-il ? Apportez des
arguments du texte.
Commentez : «Les grandes hostilités sont entre les parents».
Lisez les données de la page 389 sur l’auteur du texte.
Optique
…Toute ma vie, je me suis faite une certaine idée de la France.
Le sentiment me l’inspire aussi bien que la raison. Ce qu’il y a, en
moi, d’affectif imagine naturellement la France, telle la princesse des
contes ou la Madone aux fresques des murs, comme vouée* à une
destinée éminente et exceptionnelle. J’ai, d’instinct, l’impression que
la Providence l’a créée pour des succès achevés ou des malheurs
exemplaires. S’il advient que la médiocrité marque, pourtant, ses faits
et gestes, j’en éprouve la sensation d’une absurde anomalie, imputable
aux fautes des Français, non au génie de la patrie. Mais aussi, le côté
positif de mon esprit me convainc que la France n’est réellement
elle-même qu’au premier rang ; que, seules, de vastes entreprises sont
sousceptibles de compenser les ferments de dispersion que son peuple
porte en lui-même; que notre pays, tel qu’il est, parmi les autres, tels
qu’ils sont, doit, sous peine de danger mortel, viser haut et se tenir droit.
Bref, à mon sens, la France ne peut être la France sans la grandeur.
Charles de Gaulle, Mémoires de guerre, tom I, L’Appel, éd. Plon
*
prédestinée
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V. Mettez les verbes entre parenthèses au passé composé:
1. L’espace français (être) à géométrie variable. 2. Après la deuxième
guerre mondiale, l’espace français (prendre) la forme d’un hexagone.
3. La France (avoir ) autrefois un empire. 4. Cette position lui (offrir)
de vastes domaines maritimes. 5. Charles de Gaulle (se faire) une
certaine idée de la France.
VI. Mettez les phrases au pluriel sur le modèle: Il aime son enfant –
Ils aiment leurs enfants.
1. J’ai acheté un livre. 2. Il est plus fort que nous. 3. Elle est heureuse.
4. Que veux-tu dire? 5. C’est un écrivain célèbre. 6. J’aime bien la
campagne. 7. Prends ce stylo-ci.
Chamfort: «La plus perdue de toutes les journées est celle où l’on n’a
pas ri (sur soi-même tout d’abord)». «Le rire est le propre de l’homme»,
disairt Rabelais.
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C’est la plaisanterie qui doit faire justice de tous les travers des
hommes et de la société. C’est par elle qu’on évite de se compromettre.
C’est par elle qu’on met tout en place sans sortir de la sienne… C’est
une sorte de duel où il n’y a pas de sang versé et qui rend les hommes
plus mesurés et plus polis. (Chamfort).
Remarque:
Les activités du manuel seront complétées à chaque unité par un
«Sujet à traiter» et deux parties de l’œuvre «Le petit Prince» (du Cahier
d’exercices et de lecture).
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UNITÉ 2
L’AME FRANÇAISE
« L’âme française est plus forte que l’esprit français et Voltaire se brise
à Jeanne d’Arc » (Victor Hugo).
Texte I
Les commencements
(fragment tiré de « L’Allouette », œuvre consacrée à Jeanne D’Arc.
Pendant le procès intenté à Jeanne, on lui donne la parole).
Synonymes
tresse (f) = natte
éblouissante (adj) = aveuglante
agacé (adj) = irrité
épouvantée(adj) = effrayée, terrifiée
rayer = effacer, annuler
badiner (avec) = plaisanter.
Antonymes
commencer – finir
premier, -ière (adj.) – dernier, -ière
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bon, -ne (adj.) – mauvais, -e
fort, -e (adj.) – faible
heureux, -se (adj.) – malheureux, -se
suffisant, -e (adj.) – insuffisant, -e
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Texte II
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Mais il faut se garder bien d’en faire une légende, on doit en
conserver pieusement tous les traits, même les plus humains, en
respecter la réalité touchante et terrible…
Jules Michelet, Jeanne d’Arc, 1937
Que dit Victor Hugo sur l’âme et l’esprit français? Comment a été
éxécutée Jeanne d’Arc ? Que disait le secrétaire du roi d’Angleterre
en revenant de la place de l’exécution? Et l’auteur, qu’est-ce qu’il
affirme? Comment comprenez-vous la dernière phrase? Quelle est la
différence entre une réalité historique et une légende?
Activités lexicales
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V. Mettez les verbes des phrases ci-contre au futur simple:
1. Pour aller à Brasov, il (prendre) le train. 2. Après cette épreuve elle
(admettre, voix passive) à la faculté. 3. Demain il (faire)) froid. 4. Il
doit se dépêcher, autrement il (manquer) son cours. 5. Dimanche nous
(aller) voir nos parents. 6. Paul (devoir) changer d’emploi. 7. Notre
famille (déménager) dans un mois.
VI. Faites attention aux contraintes sur les prépositions associées à des
noms, des verbes ou des adjectifs: fier de toi, bon à rien, avoir confiance
en lui, avoir une passion pour la lecture, se souvenir de cette histoire,
mais se rappeler cette histoire (son synonyme n’a pas de préposition).
La France s’est replié …son espace métropolitain. Son climat est
soumis …trois influences. La France a …toutes ses frontières des
provinces qui mêlent … génie national quelque chose …génie
étranger. Il faut embrasser la France …son ensemble. Elle n’a pas
cette tête forte … industrie, …richesse. En France on ne trouve pas
vingt centres …science comme …Allemagne ou …Italie.
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la Flandre – le Flamand l’Auvergne – l’Auvergnat
la Gascogne – le Gascon le Poitou – le Poitevin
la Picardie – le Picard la Provence – le Provençal
la Lorraine – le Lorrain la Bourgogne – le Bourguignon
la Normandie – le Normand
Habitants de villes:
Paris – Parisien Lyon – Lyonnais
Orléan – Orléanais Marseille – Marseillais
Bordeaux – Bordelais Toulouse – Toulousain
Strasbourg – Strasbourgeois Lille – Lillois
Nantes – Nantais
Françoise Giroud:
– Les Anglais impertinents disent du prince Charles, dont les oreilles
sont légèrement décollées, qu’il ressemble à une Wolkswagen avec les
portières ouvertes.
Texte I
Le prix du pain
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flammes dans les échines. La terre est grise. Le blé est gris. Le soleil
pèse de toute sa force. Les poings se serrent; le pied s’avance. Les
mains ramassent le blé. Les bras font la gerbe. La main prend le lien,
les doigts font le noeud, l’épaule rejette la gerbe, la main prend la
gerbe au lien, le bras la tire, l’épaule la relève, la main la place au
gerberon. La terre est cuite, le blé est gris. Le soleil moud de la craie à
pleine meule. Les seins font mal; les cuisses font mal; les bras font
mal; la tête est lourde, les cheveux pèsent; l’oeil tremble; les dents
mordent; les jupes brûlent les hanches comme du feu.
Jean-le-Bleu, à plat ventre dans l’ombre grise ne bouge plus face
contre terre. Léonard ne bouge plus. Mille ne bouge plus. Du côté des
vernes, du côté des chênes, du côté d’aplomb, il n’y a plus d’hommes,
plus de femmes; il n’y a plus que des mains, des bras, de poings, des
jambes, des pieds, des mollets, des épaules, des doigts, des dents, des
bouches, des reins, des hanches, des seins, des cuisses qui travaillent
la bataille contre le chaud, contre le blé, contre le soleil. Le grand
soleil solitaire écrase sa craie d’été sur le monde.
Jean Giono, L’Eau vive, éd. Gallimard
*
petite ville en Auvergne
Synonymes
vernes (m., pl.) = aulnes
nus (adj.) = déshabillés (sans habits)
se battre (avec) = lutter (contre)
échine (f.) – dos (m.)
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Antonymes
ôter – mettre (ses vêtements)
serrer – lâcher
avancer – reculer
se courber – se redresser
Optique
La moisson est préparée par le labour et les semailles, tâches
pénibles et majesteuses à la fois. Lisez attentivement la poésie ci-contre.
Saisons des semailles. Le soir
…Dans les terres, de nuit baignées,
Je contemple, ému, les haillons
D’un viellard qui jette à poignées
La moisson future aux sillons.
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Sa haute silhouette noire
Domine les profonds labours.
On sent à quel point il doit croire
A la fuite utile des jours.
Il marche dans la plaine immense,
Va, vient, lance la graine au loin,
Rouvre sa main et recommence,
Et je médite, obscur témoin…
C’est le moment crépusculaire.
J’admire, assis sous un portail,
Ce reste du jour dont s’éclaire
La dernière heure du travail.
Victor Hugo, Les Chansons des rues et des bois
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Texte II
L’ardeur de la jeunesse
Synonymes (contextuels)
(contrées) désolées = misérables, vides d’habitants
combattre = (tout) essayer, tenter de s’accrocher
batailleurs (m.,pl.) = travailleurs
mener une lutte acharnée = tout tenter
tenaces (adj.) = endurcis
(mourir de) faim = (mourir de) détresse
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installation du désert = apparition des cailloux
aterrir = (ici) naître
Antonymes
réussir – échouer
ignorance (f.) – instruction
ignorer tout du métier – connaître bien le métier (le maîtriser).
Expressions
se nourrir du l’air du temps = se nourrir de rien
l’argent ne fait pas le bonheur = l’argent n’a rien avec le coeur et
le sentiment
vive l’amour et l’eau fraîche! = expression satirique prenant en dérision
l’amour qui méprise le côté pratique.
Activités lexicales
Les synonymes
Pour éviter la répétition d’un mot dans le même contexte, on
emploie des mots à sens identique ou équivalent, nommés synonymes.
Ils peuvent être neutres (sans connotation) ou stylistiques: maison –
immeuble; voiture – bagnole. Les synonymes parfaits sont rares; la
grande majorité ont un sens voisin.
Le remplacement d’un mot par un autre, ayant à peu près le
même sens, ne doit pas modifier le sens général de la phrase.
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Synonymie et changement de construction
Ces modifications concernent les verbes. Lorsqu’on utilise
un synonyme construisent avec une préposition. Par exemple, le verbe
se rappeler qqch, qui se construit directement, a pour synonyme
la verbe se rappeler de qqch, qui se construit indirectement:
– Je me rappelle bien cette soirée-là. Et toi?
– Oui. Je m’en souviens aussi (je me souviens d’elle).
De même, les verbes synonymes peuvent-ils avoir des prépositions
différentes:
Ils (les maissonneurs) luttent contre le blé.
Ils se battent avec le blé (synonymes contextuels).
I. Observez la construction des couples synonymiques ci-contre:
1. craindre qqch = avoir peur de qqch: – Je crains l’eau froide. E toi?
– J’en peur aussi.
2. habiter qqch = loger dans: – Je loge dans un immeuble du quartier.
Et toi?
– J’habite une maison dans les faubourgs.
3. utiliser qqch = se servir de: – Tu utilise ta voiture tous les jours?
– Non, je m’en sers rarement.
4. contester qqch = s’opposer à: Ils ont contesté cette décision.
Ils s’en sont opposés.
II. Trouvez l’équivalent de chaque mot de la première colonne:
compagnon montrer
peur vertu
qualité camarade
désigner crainte
tenter complètement
drôle satisfait
content étrange
entièrement essayer
assurément paisiblement
tranquillement certainement
III. Parfois, un mot peut avoir plusieurs synonymes qui forment des
classes sémantiques. Un verbe comme répondre (dire à qqn en retour)
a quelques équivalents: riposter (répondre avec vivacité ou impertinence),
répliquer (avec vivacité et violence), rétorquer (en utilisant des
contre-arguments), objecter (en refulant une de ses idées). Essayez de
trouver des contextes pour chacun de ces verbes.
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IV. Ecartez les mots qui ne font pas partie du champ conceptuel
«moisson»: Blé, faux, gerbe, gêne, gerberon, éteule, chaumière, faucher,
paille, chaume.
V. Donnez le pluriel des noms suivants et faites avec eux des phrases:
Ciel, nez, voix, faux, bras, chou, noix, souris, brebis.
VI. Complétez les pointillées par des prépositions pertinentes:
1. Le soleil écrase sa craie d’été … le monde. 2. Les hommes se
battent ... l’herbe. 3. Ils travaillent la bataille … le chaud, … le blé,
…le solei. 4. A plat ventre …l’hombre grise, il ne bouge plus face
…terre. 5. Le soleil tourne … le ciel comme une meule à craie.
VII. Remplacez les mots en italiques par leurs équivalents:
1. Ils ont fui parce qu’ils creuvaient de faim. 2. Les jeunes cherchent à
s’installer dans les contrées les plus désolées. 3. Que s’imaginent-ils?
4. Pourquoi ces pays sont déserts? 4. Ils ont tout essayer pour
s’accrocher. 5. Il faut prévoir le fourrage pour la mauvaise saison.
6. Ils veulent aussi avoir des ruches.
Texte I
Ma cité
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(il pleut) à verse = abondamment
mettre en valeur = (ici) mettre en évidence
faire la loi = commander
sans appel = irrévocable
cocon (m.) = enveloppe que se filent les larves du ver à soie
partis pris (m., pl.) = préjugés
ravalement (m.) = travail qu’on fait à un mur, à une façade
en pure perte = sans résultat
épanouissement (m.) = développement
à tout jamais = pour toujours
c’est vite dit = c’est facile à dire
Synonymes (contextuels)
hideur (f.) = laideur
implacable (adj.) = impitoyable, dur, cruel
autonome (adj.) = particulier
anonyme (adj.) = inconnu
increvable (adj.) = résistant
immuable (adj.) = permanent, constant
cube (m.) = (ici) immeuble, bâtiment
linceuil (m.) = suaire
oublié (adj.) = effacé, rejeté
Antonymes
hideur (f.) – beauté
égayer – attrister, assombrir
il fait beau (temps) – il fait mauvais (temps)
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A quoi est comparé le système administratif de la société
capitaliste? Accepteriez-vous de devenir tout simplement un chiffre?
Un individu complètement dépersonnalisé? Exposez et justifiez votre
point de vue.
Pourrait-on intituler autrement le texte que vous venez de lire?
Lisez attentivement les fragments ci-contre et présentez l’optique
de chaque auteur. Comparez-les ensuite au texte «Ma cité».
Optique
Les mégacités
…Le gigantisme des cités apporte son cortège de troubles,
d’insatisfactions, de contraintes à subir.
Le temps perdu d’abord. Dans les files de voitures immobilisées à
touche-touche que faire d’interressant? C’est un véritable esclavage…
La monotonie et l’ennui ensuite, dus à la répétition des formes
dans la construction des immeubles: d’où une banalisation qui est une
autre forme d’esclavage.
Un des fruits amers du gigantisme c’est la solitude, le rejet. On
est beaucoup plus seul dans une grande cité que dans un de nos plus
petits villages. On se croise dans les rues, par milliers parfois, sans se
rencontrer une seule fois. On peut, si l’on vie sans famille, ce qui est
le cas de beaucoup, être malade, mourir chez soi, sans que personne le
sache. D’où un terrible annonymat dans la vie, dans la souffrance,
dans la mort.
Au village, on est habitué à la présence des vieilles personnes,
elles restent intégrées à la ferme, tandis qu’en ville on cherche à les
parquer. Les vieillards passent donc entre eux la fin de leur existence,
sans participation à l’animation quotidienne. Le gigantisme, inhumain,
rejette les marginaux. Nous devons à toux prix éviter ce cloisennement,
cette forme de «ségrégation» indigne des civilisés…
Leprice-Ringuet, L. L’espoir pour demain?
43
Admiration
…J’aime passionnément Paris, dès que j’y suis arrivée. Bien sûr,
on dit souvent, avec quelque raison, que l’on vit mieux en province,
que la vie y est plus calme, moins artificielle, meilleur marché aussi.
J’admets bien volontiers que les Parisiens sont souvent ridicules,
qu’ils sont arrogants et infatués d’eux-mêmes, que le centralisme à la
française fait de la capitale une hydre à mille têtes qui prospère aux
dépens de la province. Tout cela, je ne le nie pas. Et cependant, pour
rien au monde, je ne quitterais Paris pour la province: c’est une ville
dont la splendeur et l’harmonie restent pour moi incomparables.
Bordeaux est aussi une beauté très grande, c’est vrai. Toulouse a un
charme et une gaieté indéniables, Lyon de la majesté, Marceille de
l’énergie, je ne le conteste pas. Mais aucune de ces villes, aussi
intéressante soit-elle, ne me donne l’impression comme Paris d’être
toujours à découvrir.
Elle, 24 ocrobre 1994
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Texte II
L’Ile-de-France
et la région parisienne
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Ce chassé-croisé est impressionnant par ses dimensions et sa
complexité. Chaque année on compte davantage de passagers sur les
lignes de métro, du RER et de la SNCF banlieue. Si les Parisiens ont
la bougeotte, ce n’est pas par plaisir, mais par obligation. Elle tient à
l’inégalité des offres d’emploi entre les arrondissements. Mais le
mouvement le plus spectaculaire est celui des migrants. Vers Paris
affluent quotidiennement plus d’un million de Franciliens et de
personnes d’autres régions.
Les habitants du Bassin parisien sont devenus d’éternels nomades,
passant de plus en plus de temps en déplacements interminables, soit en
voiture, soit en transport commun. « Comment les migrants peuvent-ils
épanouir une vie sociale, spirituelle, religieuse si leur temps libre est
mangé par d’épuisants déplacements? » – se demandent les membres de
cette commission.
En ce sens, la politique qui consiste à étendre sans cesse le
réseau des transports pour « économiser » du temps et de la fatigue a,
finalement, l’effet inverse. De plus en plus étendue, la mégapole
parisienne « tourne » de plus en plus vite. Mais le coût humain est
aussi de plus en plus lourd.
Le Monde, 6 septembre, 1993
46
Activités lexicales
La polisémie
Les mots peuvent avoir un seul sens ou plusieurs. C’est un trait
caractéristique pour toutes les parties du discours, mais la plus
fréquente est la polisémie nominale: pompe – appareil, pompe – faste,
éclat; rivière – cours d’eau, rivière – colier de diamants.
Faites attention aux lectures du mot «coin». Ayant plusieurs sens, il
peut être employé dans plusieurs contextes:
– angle saillant d’un meuble: Il s’est cogné contre le coin de la table.
– angle formé par deux murs: Le sapin est placé dans un coin du salon.
– coin de la rue: Le café est situé au coin de la rue.
– endroit: Mes parents voudraient aller en vacances dans un coin
paisible et pas cher.
Quel est le sens de ce mot-ci dans le texte précédent (L’ardeur de la
jeunesse)?
I. Mettez dans des contextes adéquats les lectures du mot cité: a) ville;
b) groupe d’immeubles où n’habitent que des étudiants.
III. Faites des phrases avec ces noms qui ne s’emploient qu’au pluriel :
semailles, fiançailles, cheveux, ciseaux, lunettes.
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V. Déterminez les rapports exprimés et dites quels sont les temps
employés. Commencez: 1 – simultanéité (présent – présent); 2 –
antérieurité (présent – passé composé, forme passive)…
1. Les nations qui veulent des protecteurs trouvent des maîtres (amér).
2 . Il est bien connu que toutes les grandes choses ont été faites par les
petites nations (angl).
3. Où commence le mystère finit la justice (angl).
4. Quand on vit au milieu des roses, on en prend malgré soi le parfum
(russe).
5. Si l’on augmente toujours la finesse du tranchant, la lame se brisera
(chin).
6. Les princes qui ont remporté le plus de victoires sont ceux contre
qui personne n’a jamais osé faire la guerre (chin).
7. Le génie commence les beaux ouvrages, mais le travail les achève (fr).
8. On dit que les hommes ont été, sont et seront menés par les
événements (fr).
Sacha Guitry (acteur célèbre), la seule fois de sa vie qu’il prit le métro,
se trouva assis en face d’une jeune fille qui laissait volontairement
voir le haut de ses cuisses. Guitry se pencha vers la jeune fille:
– Cela ne vous gêne pas que je garde mon pantalon?
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Extrait du théâtre de Francis Croisset:
– Je me demande comment la coquetterie ne l’a pas perdue!
– Elle l’a sauvée. Votre fille n’a jamais eu qu’un flirt!
– Son mari, j’espère!
– Son miroir.
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UNITÉ 5
LA MONTAGNE
Texte I
Au pays de la météo
51
leurs neiges sur le massif. Si le vent remonte du sud, les nuages
méditerranéens viennent buter contre ce rempart, s’y amoncellent, et
donnent les plus lourdes précipitations que connaît l’Aigoual. Les
vents d’est renvoient, par un effet de révolution, les nuages de l’ouest
sur cette montagne de tous les excès…
Ici on partage tout: le travail (il y a toujours du bois à couper, à
refendre), la nourriture, le ménage, l’entretien et la tempête. Etonnante
communauté d’hommes que la solitude réunit dans des conditions
ingrates, et qui n’ont d’autres ressources que celles de la mémoire ou
de l’imaginaire, mais qui ignorent l’ennui. Des hommes qui font ce
métier d’abord parce que, à leurs yeux, le véritable spectacle du
monde se trouve dans cette solitude où le moindre incident prend un
relief plus saisissant qu’ailleurs. Ensuite, parce que presque tous sont
natifs du pays et qu’un Cévenol compte toujours parmi ses ancêtres un
martyr qui a payé le prix du sang pour conserver sa liberté de
conscience et son rêve de ne jamais quitter son territoire natal.
Lorsque nous sommes réunis autour de la table d’hôte,
l’atmosphère évoque celle des veillées qui, en Cévennes, ont contribué
à la transmission d’une mémoire collective où l’histoire a laissé les
traces sanglantes que l’on sait. Ces hommes sont des huguenots de pure
souche ce qui ne les empêche pas d’exploiter la verve méridionale
bien connue.
L’Aigoual a survécu à toutes les calamités des archaïsmes et de
la modernité: il en a fait une heureuse combinaison, c’est un musée
vivant. Un musée dont la portée et la signification vont bien au-delà
du folclore un peu fripé de la châtaigne et le pelardon, ce délicieux
petit fromage du chèvre local. Quand on arpente cette longue échine
érodée par les vents et les intempéries, on est propriétaire du monde et
de la vraie vie. Ce sentiment a inspiré aux huguenots l’une des plus
belles philosophies: «Le monde est notre paroisse». L’air qu’on
respire ici est celui du grand large. Les dimensions du paysage qu’on a
toujours sous les yeux permettent au regard de naviguer sur une mer
pétrifiée qui remonte aux premiers âges de la Terre. L’esprit confronté
à cette rude géologie retrouve instinctivement l’humilité essentielle
des Pères du désert, riche de toutes les merveilles et de tous les
enchantements qui ne coûtent pas un centime. Les pires abominations
de l’histoire apparaissent comme des dérisoires crises de nerfs devant
52
cette permanence tellurique. Et si, depuis quelques arpents de terre et
de rocs dépouillés, on a le loisir de contempler le fourmillement de
constellations, on comprend qu’il est inutile de se lancer à la poursuite
des baleines blanches qui obsèdent les esprits affamés d’absolu. Le
monde se trouve tout entier là où l’on est .
GEO, février 1991
Synonymes
se dresser = s’élever
dresser (une carte) = rédiger, élaborer
dépasser = surpasser (ses camarades)
gagner qqch = (ici) arriver (à)
théâtre (m.) = (ici) arène
buter (contre) = se heurter (à).
53
Antonymes
proximité (f.) – éloignement
excès (m.) – modération
repos (m.) – agitation
gifler – caresser
54
Texte II
Sur les montagnes françaises
Activités lexicales
II. Dans les phrases suivantes remplacez les mots soulignés par un des
synonymes indiqués entre parenthèses :
1. Seuls dans le compartiment, les deux amis discutent avec animation
(vivacité, chaleur). 2. Je crois que tu ne dois pas t’inquiéter (émouvoir,
soucier). 3. Ses succès sont dûs à son caractère puissant (fort, marquant,
saillant). 4. La rédaction de Luc est pleine de fautes d’orthographe
(remplie, bourrée). 5. Je ne supportais pas son infatuation (suffisance,
vanité, prétention). 6. J’étais astreint à garder le lit (obligé, contraint).
7. Le maître magnifia (vanta, glorifia) le courage de Jeanne d’Arc.
56
III. Mettez aux temps simples de l’Indicatif (présent, futur simple,
passé simple, imparfait), à la II-ème personne du singulier et du pluriel,
les verbes:
a) aller à la montagne; b) faire son métier.
57
prendre à la légère, que d’être mordu par un de ces reptiles. (Géo,
février 1991).
58
Il s’est réveillé il y a une heure pour parler d’un fait qui continue de ne
pas se réaliser:
Je n’ai pas mangé depuis deux jours.
Il y a deux jours que je n’ai pas mangé.
Cela fait deux jours que je n’ai pas mangé.
59
UNITÉ 6
LA MER
Texte I
La mer
60
Adouci par la famille, par l’innocence de l’enfant, par la tendresse de la
femme, l’homme reprend d’abord intérêt aux choses de l’humanité. On
voit là que les âmes ont des sexes et sentent très diversement. Elle, elle
est plus touchée de la mer, de la poésie de l’infini; mais lui, de l’homme
de mer, de ses dangers, de son drame de chaque jour, de la flottante
destinée de sa famille. Quoique la femme soit tendre aux misères
individuelles, elle ne donne pas aux classes un aussi sérieux intérêt.
Tout homme laborieux qui vient à la côte fixe son attention principale
sur la vie des hommes de travail, pêcheurs, marins, cette vie rude,
hasardeuse, de grand péril, de peu de gain.
Je le vois, pendant que la femme se lève et qu’on habille
l’enfant, se promener sur la grève. Par une froide matinée, après une
nuit de grande pluie, une à une les barques reviennent; tout est trempé,
morfondu; les habits de ces gens degoûtent. Les jeunes enfants aussi
ont passé la nuit en mer. Que rapporte-t-on? Pas grand’chose. On
revient en vie pourtant. Au vent violent de cette nuit, les bateaux
embarquaient des lames. On a vu de près la mort. Grande occasion
pour l’homme qui se plaignait tant hier, de revenir sur lui-même, de
dire: «Mon sort est plus doux »…
Toutes les formes de misères s’y trouvent chez des populations
braves, intelligentes, honnêtes, qui sont incomparablement les meilleures
de notre pays. J’ai beaucoup vécu à la côte. Toute vertu héroïque,
qu’on notterait dans l’intérieur comme chose rare, est la vie commune.
Et, ce qui est curieux, nul orgueil! Tout l’orgueil en France est pour la
vie militaire.
J. Michelet, La mer
61
Synonymes
danger (m.) = péril
se mouvoir = s’agiter, être en mouvement;
touché,-e (de qqch) = (ici) attendri,-e;
trempé,-e (adj.) = imbibé,-e;
Antonymes (contextuels)
emporter (avec) – remporter
mobile (adj.) – immobile
fluide(adj.) – solide
prosaïser – poétiser
(vie) héroïque – (vie) commune
(chose) rare – banale
Optique
La soif
…Il souffle ce vent d’Ouest qui sèche l’homme en 19 heures.
Mon œsofage n’est pas fermé encore, mais il est dur et douloureux.
J’y devine quelque chose qui racle. Bientôt commencera cette toux,
que l’on m’a décrite, et que j’attends. Ma langue me gène. Mais le
62
plus grave est que j’aperçois déjà des taches brillantes. Quant elles se
changerons en flammes, je me coucherai.
Nous marchons vite. Nous profitons de la fraîcheur du petit jour.
Nous n’avons pas le droit de transpirer. Ni même celui d’attendre. Ce
vent qui souffle vient du désert. Et, sous cette caresse menteuse et
tendre, notre sang s’évapore. Nous avons mangé un peu de raisin le
premier jour. Depuis trois jours, une demi-aronge et une moitié de
madeleine. Mais je n’éprouve aucune faim, je n’éprouve que la soif. Et
il me semble que désormais, plus que la soif, j’éprouve les effets de la
soif. Cette gorge dure. Cette langue de plâtre. Ce raclement et cet
affreux goût dans la bouche. Ces sensations-là sont nouvelles pour moi.
Nous sommes assis, mais il faut repartir. Nous renonçons aux
longues étapes. Après cinq cent mètres de marche nous croulons de
fatigue. Et j’éprouve une grande joie à m’étendre. Mais il faut repartir…
…Eau, tu n’as ni goût, ni couleur, ni arôme, on ne peut pas te
définir, on te goûte sans te connaître. Tu n’es pas nécessaire à la vie:
tu es la vie.
Antoine de Saint-Exupéry, Terre des Hommes.
63
Texte II
Le commandant Cousteau
au secours des océans
64
des mers, archéologie des épaves, réserves nutritives des océans,
survie des espèces, état général dont, grâce à lui, les hommes ont enfin
compris, que comme on disait des mères autrefois, on n’en a qu’une et
la même pour tous».
Pour ceux qui le connaissent «le Commandant» c’est aussi, sous
un abord abrupt, un homme de coeur qu’émeut la misère des
déshérités.
«Mes voyages», déclare-t-il, «me mettent en contact avec le
tragique dénuement du tiers de la population mondiale et je ressent
une profonde compassion pour cette multitude de mal-lotis à la
détresse poignante».
Dernière mission que s’est assignée Cousteau: le sauvetage de
l’Antarctique menacé par le rechauffement du globe. Le pôle sud
recèle, sous forme de glace de 3 km d’épaisseur, 90% des réserves
d’eau douce de la planète. Elle en aura inévitablement besoin un jour.
Aussi le Commandant a-t-il proposé de transformer l’Antarctique en
réserve naturelle. Une grande idée que le président Miterrand entend
faire accepter à la communauté internationale.
France Informations, N134
*
L’article a été publié en 1990
66
IV. Mettez les séquences verbales éprouver de la soif et ressentir de la
compassion pour qqn à la I-ère personne du singulier et du pluriel des
temps composés de l’Indicatif (passé composé, plus-que-parfait, futur
antérieur, passé antérieur, futur proche, passé récent).
67
passé présent futur
dans le passé, en ce moment, après,
à cette époque-là, maintenant, ensuite,
avant, auparavant, aujourd’hui, puis,
à ce temps-là, actuellement, ultérieurement,
il y a + que + temps il y a + que + temps dans + indication
du passé, du présent, de temps
ça fait …+ temps ça fait…+ temps plus tard, par la suite,
du passé, du présent,
depuis… (avec temps depuis …(avec temps lundi / la semaine /
du passé), du présent), le mois /
l’anneé / le mois / de nos jours / l’année prochain(e)
la semaine /
lundi dernier(ère)
Dire quand:
Le jour: verbe + jour (Je suis arrivée lundi, mercredi, samedi etc.).
Le mois: verbe + en + mois (Je suis née en mars, avril, mai etc.)
L’année: verbe + en + année (Je suis née en 1980).
La saison: verbe + en + automne, été, hiver
verbe + au + printemps (En été il fait très chaud. En hiver
il fait très froid. En automne il pleut beaucoup. Au printemps le temps
est doux).
Dites à un de vos collègue ce que vous avez fait pendant les grandes
vacances et priez-le de vous dire ce qu’il compte faire pendant les
vacances d’hiver.
68
Talleyrand (homme politique), dans une soirée, étant assis entre deux
dames, l’une fort belle (Mme Récamier) et l’autre fort instruite (Mme
de Staël) n’avait des yeux que pour la première.
Madame de Staël lui posa cette question:
– Si nous tombions à l’eau toutes les deux, à laquelle vous
viendriez au secours?
– Madame, vous qui savez tout, vous savez probablement aussi
nager; je viendrais au secours à Mme Récamier.
Un proverbe gaélique:
«Trois espèces d’hommes n’entendent rien aux femmes: les jeunes, les
vieux et ceux d’entre les deux».
69
UNITÉ 7
LA FRANCE D’OUTRE-MER
Texte I
La Réunion
70
sud-ouest de Maurice, l’île la plus proche. Conscients de leur splendide
isolement dans l’immensité marine, les Réunionnais l’expriment à leur
manière. «Avec ses 3000 mètres sous l’eau et ses 3000 mètres
au-dessus, la Réunion est un gros oeuf rond où l’on se sent naufragé
dans l’immensité», explique un insulaire.
En pleine pente de la savanne pierreuse, aux abords de Saint-Leu,
sur la côte ouest, une case a éclaté, varangue et toit soufflés par
l’ouragan, bardeaux en charpie. La Réunion et Maurice sont sur le
traget des cyclones qui, de novembre à avril, rôdent dans l’océan
Indien. Dès l’annonce radio du grand coup de vent, c’est le branle-bas
dans l’île. Partout résonnent les bruits de marteaux qui clouent
madriers et traverses sur les portes branlantes. Consolidation de
misère: grandes cases et petites cases vont vibrer, sonores comme
carènes sous la houle. Aux premières rafales sèches, la peur gagne les
habitants qui luttent parfois toute une nuit pour retenir les bascules des
fenêtres. Pour peu que la meule du cyclone, avec ses vents giratoires
de 300 km à l’heure, broie l‘île de plein fouet, il suffit de trois clous
pourris ou une fissure pour que l’ouragan s’engouffre et emporte la
maison. Souvent baptisés de noms féminins, ces coups de vent
peuvent être si fréquents qu’une année, au cours des trois mois d’été,
leurs initiales épuisèrent tout l’alphabet. Denise en 1966, Gervaise en
1975, Hiacinthe en 1980, Firinga en 1988 laissèrent une île
catastrophée: ponts emportés, cultures détruites…
«Après un coup de vent, la végétation est comme perdue,
raconte un colon des Hauts. Les arbres sont plumés, écorhés vifs, mais
les flamboyants font un retour de sève qui les couvre de fleurs. Et
c’est l’heure du gloire du corce blanc qui ne fleurit qu’après le passage
des cyclones; là-haut, sur le rempart des cirques». La route en
corniche qui relie Saint-Denis à la Possession porte aussi les cicatrices
des assauts furieux de l’océan. Un défi, cette route! La plus chère du
monde (220 millions de francs pour 11 km). Pour retenir les éperons
de basalte qui la surplombent, il a fallu mettre en place des filets. Et
armer le litoral de 60000 tétrapodes: des blocs de béton destinés à
briser les vagues puissantes qui déferlent sur l’asphalte. Malgré les
efforts déployés, la route reste toujours en traveaux et on y slalome, la
nuit, entre les cônes de signalisation balayés par le vent.
71
La Réunion est une île à grands travaux. Pour désengorger la
circulation, un projet de viaduc est à l’étude: l’édifice enjamberait une
partie de la côte ouest. Scandalisés par cet attentat au paysage, les
hommes politiques en font une tribune oratoire, en déclamant à la
télévision les vers de Leconte de Lisle, un enfant du pays qui en chanta
si bien la sauvagerie. Pourtant, la côte ouest opère déjà sa mutation: de
grands complexes hôteliers, éclairés la nuit sous une débauche de
lumières, ont surgi le long de la route qui file doux sous les filaos, près
du lagon de Saint-Gilles. Paradis de surfeurs, des véliplanchistes et des
pêcheurs au gros, ces 30 km de littoral protégé par le récif corallien sont
les seuls qui se prêtent aux plaisirs balnéaires.
La Réunion a une population de 518000 habitants.
Géo, février 1991
72
Synonymes
abord (m.) = (ici) accès;
côte (f.) = rivage;
ancien (adj.) = moderne
métropole (f.): (a) état colonial; (b) capitale de cet état.
Antonymes
surgir – disparaître
imprudent (nom ou adj.) – prudent
sécheresse (f.) – abondance
sous l’eau – au-dessus, à la surface
73
Texte II
Les France lointaines
(les DOM-TOM*)
74
la planète. Elles couvrent 120000 km2 au total et compte 1,5 million
d’habitants. Leur relief est aussi varié que leur climat, allant des
collines glacées des rivages de la terre d’Adélie aux volcans ravinés
par les pluies tropicales de la Réunion, en passant par les paysages
enchanteurs de Polynésie ou inquiétants de la forêt équatoriale
guyannaise.
On peut grouper les départements et territoires d’outre-mer
(DOM-TOM) en quatre ensembles principaux:
– terres d’Amérique tropicale, avec les îles volcaniques antillaises
de la Martinique et de la Guadeloupe et le massif guyanais, qui
jouxte l’Amazone brézilienne (La Guyane seule a une superficie
de 91000 km2);
– îles du Pacifique avec la Nouvelle-Calédonie, les archipels
polynésiens et Wallis et Futuna;
– îles de l’océan Indien avec la Réunion, Mayotte, Europa et
Bassas da India, entre Madagascar et les côtes de l’Afrique;
– terres Australes et antarctiques françaises: îles Kerguelen,
Saint-Paul, Crozet et la nouvelle Amsterdam, auxquelles il
faut ajouter la terre Adélie, sur le continent Antarctique.
Excentré par rapport à tous ces territoires, Saint-Pierre et
Miquelon se trouvent au large du Canada, au sud de Terre-Neuve.
Terres australes ou boréales, glaciales ou chaudes, les départements
et territoires d’outre-mer (les DOM-TOM) assurent à la France un rôle
stratégique et économique non négligeable.
Elles sont autant de points d’appui qui permettent à la France
d’affirmer une présence planétaire (sous toutes les latitudes). Elles
disposent aussi des ressources variées: produits tropicaux traditionnels,
poissons, nickel de Nouvelle-Calédonie, mais aussi de richesses
potentielles que recèle le vaste domaine maritime qui les entoure.
*
départements et territoires d’outre mer
75
d’indépendance qui ont marqué la décolonisation? Nommez les
DOM-TOM et montrez où ils se trouvent (sur la carte).
Lisez le texte supplémentaire «L’ecologie et les béatitudes» (Cahier,
p. 187).
Activités lexicales
76
4. (conjoncture, conjecture) Il ne savait plus que penser et se perdait
en … . Dans l’actuelle … économique, le gouvernement doit trouver
des sollutions pour la chomage.
77
Savoir dire et savoir-vivre
Communication. Premiers contacts
Lorsqu’on aborde quelqu’un qu’on connaît peu ou qu’on ne connaît
pas (dans un groupe), il convient de prendre quelques précautions
oratoires: «Excusez-moi d’intervnir…», «Puis-je me présenter…». En
retour, votre interlocuteur vous adresse généralement un mot agréable:
«Je vous en prie, je vous écoute…», «C’est gentil à vous d’être
venu…», «C’est un plaisir de vous voir…», etc. Le plus souvent on
commence à vous adresser des questions sur votre identité (que vous
pouvez, au besoin, adresser à une autre personne pour mieux la
connaître).
78
Histoires drôles et mots d’esprit
Henry II, d’un caractère faible, était fort influencé par son
connétable, fait qui déplut au peuple. On disait: «Sire, vous n’êtes
plus que cire».
79
Autoévaluation I
VIII. A remplir les espaces par les mots proposés (inlocuire spatii
libere prin cuvinte corespunzatoare)
1. Jeanne d’Arc nait à … et elle meut brulée vive à …
(Orléans, Reims, Domrémy, Rouen).
2. Napoléon Bonaparte naquit à … et mourut dans …(Paris,
Waterloo, Ajaccio, l’île d’Elbe, l’île de Sainte-Hélène).
3. Charles de Gaulle est né à … et il est mort à … ( Marseille,
Lyon, Saint-Gyr, Lille, Colombrey, Vichy).
86
Module 2
UNITÉ 1
SOCIÉTÉ. POLITIQUE.
ENSEIGNEMENT. CULTURE
Texte I
Une République sur mesure
Antonymes
défaite (f.) – victoire
Optique
Il est une constante dans l’histoire de la France: la puissance du
pays, son rayonnement, sa grandeur, en un mot son «rang», ont
toujours été un souci majeur de tous les responsables de valeur qui se
sont succédés à sa tête depuis mille ans. Charles de Gaulle n’est pas
un cas isolé: il en est le dernier avatar, le plus illustre parce que le plus
récent. Son action s’est inscrite dans l’un des contextes historiques les
plus difficiles de l’histoire du pays…
Elle trouve sans doute son fondement dans les conditions
naturelles, humaines, historiques et économiques qui ont été
favorables au développement d’une certaine assurance pour ne pas
dire d’un sentiment de supériorité. Ce souci de grandeur sous-jacent à
toute action de l’Etat à l’extérieur peut sembler présenter un côté
irrationnel, frisant parfois le ridicule. Il a fréquemment irrité, voire
exaspéré les partenaires de la France et continue à provoquer
occasionnellement incompréhension et mauvaise humeur…
Il n’en demeure pas moins une donnée fondamentale du fait
français, de la personnalité française, qu’il faut prendre en compte et
qui surtout explique l’action constante de l’Etat en faveur de tout ce
qui peut, ou pourrait, à tort ou à raison, contribuer à asseoir ou
conforter le poids de la France dans le monde et son rayonnement
international. Existe-t-il un seul homme politique français de quelque
bord que ce soit qui souhaite que la France devienne un pays discret,
effacé, en un mot anonyme, dans le concert des nations, ou qui en
accepte seulement l’idée, même si à ce prix le confort et le bonheur
des habitants s’en trouveraient mieux assurés?
P. Cosaert, La France dans le monde et le monde en France.
Ellipses, 1996.
90
Texte II
La vie politique française
et l’organisation des pouvoirs
91
– l’administration centrale, celle des ministères avec leurs
grandes directions;
– l’administration locale, avec ses préfectures de région, ses
préfectures de département et ses sous-préfectures
d’arrondissement, qui toutes représentent le pouvoir
central, assurent le bon fonctionnement des services et
contrôlent en son nom;
– de grandes directions administratives jouent également un
rôle important au niveau local: direction du Trésor pour les
impôts, académies et rectorats pour l’enseignement etc.
La France est divisée en 22 régions, 96 départements, 325
arrondissements, 3714 cantons, 36000 communes. Elle comprend
aussi 4 départements et 9 territoires d’Outre–Mer.
La vie politique s’organise autour de deux blocs: la droite et la
gauche. A droite, deux tendances dominent: une tendance gaulliste, le
Rassemblement pour la République (RPR) qui se réclame des idées du
général de Gaulle: indépendance nationale, intervention de l’Etat dans
la vie économique, rassemblement de toutes les catégories sociales.
Son leader est l’actuel président de la République, Jacques Chirac.
L’autre rassemblement à droite, l’Union pour la démocratie française
(UDF), regroupe les tendances chrétiennes.
A gauche, on trouve également deux traditions: la tradition
socialiste démocratique (parti socialiste) et la tradition marxiste (parti
communiste). Ce dernier a perdu beaucoup de son influence d’autrefois.
Le parti socialiste, qui doit son renouveau à François Mitterrand,
est actuellement la première force politique du pays. Il regroupe
plusieurs tendances: libérale, planificatrice, européenne. Son leader est
l’actuel Premier ministre, Lionel Jospin.
A côté de ces grands partis, deux forces occupent une place
particulière:
– à l’extrême droite, le Front national (FN) et le mouvement
national pour la France, mouvements hérités du slogan «Famille,
travail, patrie»;
– à gauche, les Verts regroupent un électorat jeune, urbain et
intellectuel, soucieux de cadre de vie, de respect écologique etc. Les
Verts ont formé avec le parti socialiste et le parti communiste le
gouvernement de la gauche plurielle de 1997 à 2002.
92
Les présidents de la V-ème République
Le général Charles de Gaulle quitte le pouvoir en avril 1969 à la
suite des événements de mai 1968 (émeute des jeunes et des ouvriers).
Des questions de société peuvent faire naître des mouvements
qui ont une influence importante sur le comportement politique: ce fut
le cas de SOS Racisme dans les années 1980.
La présidence de Georges Pompidou a durée jusqu’à 1974. La
crise pétrolière de 1974 va obliger les présidents Giscard d’Estaing
(1974-1981) et François Mitterrand (1981– 1995) à une politique de
forte protection sociale, de restructuration de l’économie, d’intégration
européenne afin de créer un espace de développement puissant et protégé.
Depuis 1986, les Français imposent par leur choix aux élections
une nouvelle forme de gouvernement: la cohabitation. Ainsi, un président
de gauche a cohabité avec deux premiers ministres de droite, et
aujourd’hui un président de droite cohabite avec un Premier ministre
de gauche. Comme si les Français refusaient la division entre droite et
gauche que voudraient leur imposer les partis politiques.
La cohabitation:
1986 – 1988: Président de gauche: François Mitterrand
Premier ministre de droite: Jacques Chirac
1993 – 1995: Président de gauche: François Mitterrand
Premier ministre de droite: Edouard Balladur
1997 – 2002: Président de droite: Jacques Chirac
Premier ministre de gauche: Lionel Jospin.
2002 – 2007: Président de droit: Jacques Chirac
2002 – 2005: Premier ministre – Jean Pirre Rafforin,
un conservateur néo-libéral
2005 – 2007: Premier ministre: Dominique de Villepin,
membre de l’Union pour un Mouvement Populaire
2007 – 2012: Président de droite: Nicolas Sarkozy
Premir ministre: Trançois Fillon, membre de l’union pour
un Mouvement Populaire.
Activités lexicales
On sait qu’il existe une étroite liaison formelle et sémantigue entre les
parties du discours principales: nom, adjectif, verbe, adverbe: liberté –
libre – liberer – librement. Mais cette opération complète n’est pas
possible avec chaque mot. La relation la plus étroite existe entre le
verbe et le nom d’une part, et entre l’adjectif et l’adverbe d’autre part.
94
les ennemis, refuser toute forme d’enrichissement, remplacer les
malheurs de la guerre par les œuvres de l’amitié.
III. Compléter les pointillées par des mots et des expressions du premier
texte. Ensuite traduizez tous les énoncés:
1. En 1958, le Général .... voter une autre Constitution.
2. A ... la paix de la servitude!
3. Nous sommes les petits qui ne se laissent pas ... par les grands.
4, Un autre grand dessein ... le Général: la participation des travailleurs
à une formule ... entre le capitalisme et le socialisme.
6. Le Général ... irruption dans la vie des Français un certain
18 juin 1940.
7. « Posséder a peu ... pour moi », disait de Gaulle en puritain qui se ...
de l’argent.
VII. Faites des phrares avec les structures: friser le ridicule, être à la
tête de, provoquer mauvaise humeur, prendre en compte, en faveur de,
concert des nationes, suffrage universel, restructuration de l’économie.
Présentation de quelqu’un
Les présentations constituent un ensemble de règles qu’il est utile de
retenir:
L’étiquette exige que l’on présente toujours un homme à une femme et
les personnes les plus jeunes aux personnes plus âgées. C’est toujours
à la personne en position de supériorité par sa situation (ecclésiastique,
personnage officiel important) ou son âge de tendre la main la
première. Entre amis ou jeunes, c’est la femme qui tend la main la
première. Si elle se contente d’incliner la tête sans tendre la main,
l’homme ne doit pas tendre la sienne.
Lorsqu’on est présenté ou lorsqu’on présente quelqu’un, on ne
doit pas fumer.
Les formules de présentation sont simples: «Permettez-moi de
vous présenter…», «Puis-je vous présenter…». Puis on ajoute (si besoin
est): «… qui est mon meilleur ami», «… qui est ma fiancée», etc. On
nomme ensuite la personne à qui l’on présente: «Le docteur X» et on
précise: «…qui est notre médecin de famille». Lorsqu’il s’agit d’un
couple, on présente d’abord l’homme, puis la femme: «monsieur et
madame Mitran».
Les formules de réponse sont (pour les hommes): «Mes respects,
madame…/ Très heureux (d’avoir fait votre connaissance) / Enchanté
(de faire votre connaissance) ». Les formules de réponse sont (pour les
hommes): «Mes hommages, madame / Mes respects…/ Enchanté /
96
Très heureux », etc. «Bonjour monsieur / madame» peut être employé
en toutes circonstances.
C’est ensuite la personne haute ou plus âgée qui engage la
conversation.
97
UNITÉ 2
REPÈRES SOCIAUX.
TRAVAIL
98
Texte I
Enfant ou travail, un dilemme toujours actuel
Synonymes contextuels
enfants = progéniture (f.)
Hyperomymes
pathologies mentales:
l’anxiété, la dépression, le développement des comportements associaux…
rôle traditionnel (des femmes): génitrices et gardiennes du foyer.
100
• Quel est, selon vous, le rôle essentiel d’une femme?
• Comment consevez-vous votre avenir?
• Vous voyez-vous entouré(e) d’enfants?
• L’enfant, en général, qui est-il en votre opinion?
Optique
101
Texte II
Les clandestins
Infos
Les dispositifs de dissuasion
En 1991, c’est la tendance répressive qui l’emporta, lorsque le
gouvernement dirigé par Edith Cresson annonça un train de mesures
tendant à la «maîtrise de l’immigration»: contrôle renforcé sur les
visas délivrés par les consulats, faculté donnée aux préfets d’annuler
un visa de tourisme s’ils soupçonnent son titulaire d’être venu en
France pour s’y établir, pouvoirs accrus donnés aux maires pour la
délivrance des «certificats d’ébergement» exigés des étrangés venant
en France pour une visite privée, renforcement des peines encourues
en matière de travail clandestin, etc.
Les obstacles mis aux mariages entre Français et étrangers se
sont aussi multipliés, depuis le refus de célébrer le mariage jusqu’à
l’arrestation du conjoint étranger à la mairie.
104
Quant aux demandeurs d’asile, ils se heurtent à la suppression
du droit au travail, à l’obligation de détenir un «visa de transit»
lorsqu’ils veulent débarquer dans un aéroport français et à la
possibilité d’être retenu en «zone d’attente» pendant un délai de vingt
jours, le temps que le ministère de l’intérieur vérifie que leur demande
n’est pas «manifestement infondée».
En 1993, le retour de la droite au pouvoir est accompagné
d’autres mesures qui vont beaucoup plus loin, en restreignant le
regroupement familial et en sanctionnant sévèrement ceux qui font
venir leurs familles irrégulièrement. De nouveaux obstacles sont
opposés au mariage des étrangers avec des Français et au droit de
séjour en France des conjoints de Français, en vertu de la suspicion
systématique qui pèse sur les mariages mixtes.
Tout droit à la sécurité sociale est supprimé aux étrangers en
situation irrégulière et il a été permis à cette fin aux Organismes de
sécurité sociale d’avoir accès aux fichiers informatisés detenus par
l’administration…
D’après L’Etat de la France 94-95.
Editions La Découverte – Credoc.
105
En quelle année a été supprimé le droit au regroupement familial ?
Qu’est-ce qui pèse systématiquement sur les mariages mixtes ?
Lisez les textes supplémentaires «La Pese» et «Comment la
mécanique européenne confisque la souveraineté populaire» (Cahier,
pp. 192-195)
Activités lexicales
I. Trouvez les noms qui ont servi de base pour les dérivés ci-dessssous,
désignant des métiers. Donnez ensuite leur définition: libraire – celui
qui vend des livres; … artisan, agriculteur, fermier, vigneron, chasseur,
forestier, pharmacien, philatéliste, barbier, romancier, boucher,
boulanger, épicier, romancier.
106
modestie cruanté
bonté haine/aversion
pitié hostilité
amour froideur
tendresse violence
affection méchanceté
maîtrise de soi orgueil/vanité
douceur agitation/trourble
Dans les énoncés suivants insérez des mots et des expressions du texte
« Les clandestins »:
1. Les clandestins font ... à la France.
2. Il faut regarder ces hommes en ...
3. Faudrait-il leur dire qu’ils ont eu ... d’essayer?
4. On va les renvoyer chez ...
5. La prison de la ...: bloc B; le quartier haut est un quartier...
6. Cela crée l’impression que la jeunesse d’Afrique s’y est donné.
7. Un clandestin est celui qui n’a pas de ... de séjour.
8. Il ne faut pas se .... prendre.
Savoir-dire
Décrire quelqu’un (parler d’un parent, d’un ami, d’un collègue)
Parler de sa taille, de son aspect physique: il (elle) est petit(e), grand(e),
gros(se), mince, maigre, vieux(vieille), jeune…
Parler de ses caractéristiques (yeux, cheveux, etc.): il (elle) a les yeux
bleus, noirs, verts; les cheveux bruns, blonds, châtains, longs, courts,
frisés…
Parler de ce qu’il porte (vêtements, lunettes): il a un costume gris foncé,
une cravate gris clair, un barbichon, des moustaches, un grand chapeau
etc.; elle porte des lunettes, une robe verte, un chemisier, une jupe
longue, des boucles d’oreilles, un beau sourire, de beaux souliers…
Il (elle) aime beaucoup la pêche, les randonnées à pied…
107
C’est le plus souvent avec lui que je fais des mini-expéditions dans les
alentours pour mieux connaître notre région.
On fait parfois des marches assez longues. Il (elle) est étudiant(e) en
médecine, mais il aime beaucoup la nature et la vie. Il (elle) affirme
souvent que la vie est une merveille…
La société est composée de deux grandes classes: ceux qui ont plus de
dîners que d’appétit, et ceux qui ont plus d’appétit que de dîners.
(Chamfort).
108
UNITÉ 3
ECOLE
Texte I
Enseignement
110
Le système universitaire:
DUT – diplôme de l’Institut Universitaire de Technologie (2 ans).
DEUG – diplôme d’études universitaires générales (2 ans).
Licence – 1 an; Maîtrise – 1 an; DESS / DEA – 2 ans (diplôme
d’études supérieures spécialisées / diplôme d’études approfondies);
Doctorat – 3 ans.
Infos
Démonstration de force des jeunes
500 mille d’étudiants et lycéens ont défilé hier dans toute la
France contre la décision du gouvernement d’introduire des changements
défavorables à la jeunesse dans le contrat première embauche (CPE).
Pour l’archevêque de Dijon Rolland Minerath, le CPE est une «atteinte
aux droits des personnes». (Figaro, 17 mars, 2006).
Jacques Chirac a décidé de promulguer le CPE. Hier soir, le
Conseil constitutionnel a validé sans réserve le CPE qui favorise les
embaucheurs. (Figaro, 31 mars, 2006).
111
Texte II
Dificulté de lecture
115
8. De nombreux élèves échouent dans une discipline parce qu’ils n’ont
pas appris à lire son ... .
9. Arrêtons de faire de mauvais ...à l’école qui fait un travail de plus
en plus ...
IV. Faites entrer dans de petits contextes les lectures du mot « estimer »
(p. 114).
VII. Parlez en qnelqnes dix lignes det vos lectures les plus récentes.
Savoir-dire
«On» dans le langage courant
Dans la langue parlée, à la place de «nous» est utilisé souvent «on».
116
Comme «nous», «on» sert à désigner un groupe d’au moins deux
personnes (comme dans le cas ci-dessus: on = nous: moi et mon ami,
étudiant en médecine). Celui qui parle fait partie de ce groupe: Chez
nous le soir on faisait des lectures (on = nous: membres de ma famille).
Qu’est-ce qu’on va faire dimanche prochain? = Qu’est-ce que nous
allons faire dimanche prochain?
Mais «on» peut aussi désigner une personne inconnue ou une groupe
de personnes où celui qui parle ne se trouve pas: On frappe à la porte
= Quelqu’un frappe à la porte. En France on voyage beaucoup (on =
les gens, les Français).
On dit que… (se spune, se zice ca…).
Il peut même désigner la II-ème personne du singulier ou du pluriel:
– On se promène, petite(s)? (te plimbi / vă plimbaţi…). Quand on est
sûr… (când eşti sigur…). Ce pronom indéfini peut donc substituer, à
la rigueur, n’importe quelle personne, mais le verbe reste toujours à la
III-ème personne du singulier.
118
UNITÉ 4
MÉDIAS
Débats et réflexion
surgir = apparaître
pugilat (m.) = combat, bagarre, rixe à coups de poing
départager = faire cesser un partage en nombre égal de voix en ajoutant
un nouveau suffrage qui permette à une majorité de se dégager
empoisonné, –ée (adj.) = intoxiqué (e) par le poison, ici pollution morale
ivresse (f.) = état d’euphorie, d’excitation; transport
désormais (adv.) = à partir du moment actuel; dorénavant
sautillant, –e (adj.) = qui sautille; qui fait de petits sauts
119
Texte I
Il n’y a plus d’enfants…
C’est une mère de quatre enfants qui vous écrit. La mère d’une
nichée échelonnée de trois à onze ans. Les plus jeunes en savent
maintenant plus que leurs aînés sur les réalités brutales ou très crues
de l’existence. Parce que d’après les nouvelles méthodes de l’éducation,
il est de bon ton de dire aux enfants «la vérité»! Quelle vérité? Quelle
est la vérité des enfants? Est-ce les mettre devant des problèmes
d’adultes avant l’âge et le temps?
Nous autres, nous envisageons les problèmes de l’âge mûr et
ceux du troisième âge, seulement lorsqu’est venu le moment où nous
sommes confrontés avec eux. Nous ne pensons guère à la maison de
retraite qu’après avoir abordé la cinquantaine; nous n’évoquons les
maladies de la vieillesse que le plus tard possible. N’est-ce pas?
Mais on a décrété tout à coup de ne rien épargner aux enfants. Je
suis de l’avis de cette auditrice qui, à la radio, parlant de certains
aspects nouveaux de l’éducation familiale et scolaire, se plaignait
amèrement: on leur vole leur enfance!
Pourquoi les mères ne protestent-elles pas contre cette atteinte à
la miraculeuse innocence de l’enfant?
Pourquoi faut-il que les tout-petits sachent tout, et au plus tôt, de
ce qu’ils n’apprenaient jadis qu’au fur et à mesure des années? La
sexualité, les rapports entre parents, le progrès à mode accéléré, on
veut les mettre en face de toutes ces questions, à l’âge où leurs aînés
jouaient à la poupée et aux trains électriques, sans se soucier de leur
psychologie? Où est la logique dans tout cela?
Certes, je ne dis pas qu’il faut leur raconter éternellement la
légende des roses et des choux, mais est-il indispensable de leur
apprendre à six ans comment se fabriquent les enfants?
J’ai trente-six ans. Je ne suis pas bégueule. Lorsque j’ai attendu
mon petit dernier, j’ai expliqué très simplement à mes autres enfants
qu’un petit frère, ou une petite sœur, allait leur venir, qui mûrissait bien
au chaud, comme un fruit, sur le cœur de leur maman. Ils se sont
contentés de cette vérité, très suffisante, et cela leur à paru tout naturel.
Je ne suis donc pas une mère tellement retardataire et dépassée
par son époque. Mais je ne suis pas d’accord avec cette tendance à
vouloir, tout d’un coup et à tout prix, faire peser sur des enfants très
120
jeunes des connaissances trop lourdes pour eux, ni à les initier à des
réalités que leur jeune cerveau n’est pas à même de comprendre et qui,
donc, ne peuvent leur apporter qu’un trouble bien regrettable.
A mon humble avis, il faut attendre un certain éveil de l’esprit
enfantin pour lui faire aborder, avec tact et délicatesse, certains sujets
autrefois réputés tabous, dont l’évolution de la vie moderne rend
l’explication indispensable.
Déjà la télévision et ces mondes étranges de violence, de brutalité,
de sexualité et d’exhibitionnisme que le film, l’affiche, les kiosques à
journaux mettent impunément sous les yeux des jeunes constituent une
agression permanente et néfaste pour ceux qui devraient être mis à
l’abri, dans leurs premières années.
Et, ma foi, je comprends les mères qui évoquent avec une grande
nostalgie, nuancée d’attendrissement, les temps où un petit garçon
demandait à sa mère, avec son beau sourire clair et son regard limpide:
– Maman, où tu étais quand j’étais dans mon chou?
D’après L’hebdomadaire de la famille, 1998
nichée (f.) = ensemble des oiseaux d’une même couvée encore au nid;
(fam.) groupe de jeunes enfants d’une même famille
aîné, –ée (adj. et n.) = premier –né dans une fratrie; frère ou sœur née
avant d’autres
cru, –e (adj.) = qui n’est pas arrivé à la maturité
lorsque (conj.) = quand
épargner = ménager
atteinte (f.) = dommage; préjudice moral
jadis (adv.) = autrefois
au fur et à mesure = succèssivement et en même proportion
bégueule (adj. et n.) = (fam.) qui témoigne d’une pruderie excessive
à même (loc. adv.) = directement
éveil (m.) = action d’éveiller, de sensibiliser qqn à qqch
réputé, –ée (adj.) = bien connu (e); qui jouit d’un grand renom
tabou, –e (adj.) = interdit (e)
exhibitionnisme (m.) = tendance à exhiber ses organes génitaux par
trouble psychique
impunément (adv.) = (ici) librement
attendrissement (m.) = fait d’être attendri (e), ému (e)
121
Qui est ce qui parle dans cet article?
De quoi est-elle indignée, cette mère de quatre enfants?
Accepte-t-elle les nouvelles méthodes de l’éducation?
En quoi consistent-elles?
Qu’est-ce qu’elle considère comme une atteinte à la miraculeuse
innocence de l’enfant?
Comment a-t-elle expliqué à ses autres enfants la venue de son
dernier-né?
C’est une personne qui s’y entend en éducation. Qu’est ce qu’elle
propose?
Pourquoi les mères disent, en parlant des nouveaux aspects de
l’éducation, qu’on leur vole leur enfance?
Pourquoi cette mère, condamne-t-elle la télé et les autres médias?
Que cosidère-t-elle être une agression permanente et néfaste pour
les jeunes?
Pourquoi devraient-ils être mis à l’abri?
Et comment?
Quel est votre avis là – dessus?
Optique
La formation spirituelle
«Les programmes diffusés par la S.S.R. doivent défendre et développer
les valeurs culturels du pays et contribuer à la formation spirituelle,
morale, religieuse, critique et artistique. Ils doivent donner une
information aussi objective, étendue et rapide que possible, et
répondre au besoin de divertissement. Les programmes doivent servir
l’intérêt du pays, renforcer l’unité et la concorde nationale et contribuer
à la concorde internationale».
Statut de la Société Suisse de Radiodiffusion, Article 13
122
La pub et l’enfant
De l’enfant-roi à l’enfant-proie
123
Texte II
Onde de choc post JMJ*
Plusieurs sens
Investir:
– charger qqn. d’un pouvoir, d’un droit (investir qqn. de sa confiance);
– encercler une ville, une position militaire pour couper les
communications avec l’extérieur;
– placer des capitaux dans une entreprise;
– mettre toute son énergie dans une action, une activité.
125
Homonymes: plancher (nom et verbe):
– nom: sol d’une pièce d’habitation;
– verbe a) (arg. scol.) faire un exposé;
b) (fam.) travailler sur un texte (plancher sur un rapport).
Transport: a) moyen de locomotion, déplacement ;
b) état d’euphorie.
Activités lexicales
I. Quels verbes support pourraitt–on proposer pour les noms ci–contre:
a) débat(s), réflexions, envie, influence, contestation, souci, rupture
(s), sélection;
b) atteinte, innocence, logique, tendance, connaissances, trouble(s), tact,
agression, nostalgie, sourire.
Insérez les expressions ainsi obtenues dans des phrases.
II. Placez les expressions ci-contre dans de petits contextes: être de bon
ton, au fur et à mesure, être de l’avis de que, mettre qqu en face de
qqch, mettre qqu à l’abri, mettre qqch sous les yeux de qqu.
126
III. Formez des verbes à partir des noms et des adjectifs ci-dessous.
Introduisez-les ensuite dans des phrases:
a) faux, bêche, fourche; faim, soif, peur; genou, siège; confiance,
respect, influence; semence, dimanche, douleur, dommage;
b) brutal, patient, courageux, sage, sensible, regrettable, moderne,
suffisant; gros, épais, faux, jaloux; blanc, bleu, jaune, rouge, vert.
VII. Rédigez (en quelque dix lignes) vos idées sur le problème:
« L’impact de la diffusion médiatique sur le monde enfantin».
Stratégies communicatives
L’amabilité, le sourire et le sens de l’humour sont les meilleures des
stratégies. De même que la politesse et la patience. Mais savoir
nuancer ses propos est aussi une stratégie.
On ne veut (ou on ne peut) pas toujours être trop affirmatif dans ses
propos, soit parce qu’on n’est pas absolument certain de ce que l’on
dit; soit parce qu’on ne veut pas mettre son interlocuteur dans une
situation embarrassante. C’est pourquoi il est souvent préférable de
nuancer ses propos pour ne pas paraître trop autoritaire; de suggérer
plutôt que d’affirmer, pour laisser à l’autre la possibilité de se faire sa
propre opinion.
127
Pour cela on peut utiliser:
– des adverbes: peut-être, sans doute, probablement, etc. (ne pas
confondre: sans doute = probablement; sans aucun doute =
certainement);
– la forme interrogative et la négation (Ne croyez-vous pas que…?)
– le conditionnel (On pourrait /devrait…)
– des expressions + le subjonctif (Il semble / paraît… Il se peut
que…Il est probable / possible que… on peut penser / croire /
souhaiter / craindre que…):
Ca a dû se passer comme ça. Ca s’est passé peut-être comme ça. Il
semble que ça se soit passé comme ça. Il paraîtrait que ça se soit passé
comme ça. C’est probablement ce qui s’est passé.
128
UNITÉ 5
SCIENCE
Texte I
Les relations humaines
entre professeurs et élèves
En lisant le texte qui suit trouvez les réponses aux questions suivantes:
• Pourquoi est-il indispensable de réserver un soin particulier au choix
et à la formation des professeurs?
• Est-ce que le professeur doit être un individu spécialement doué?
• Quelles qualités doit-il posséder?
• Par quoi se manifeste l’impartialité du professeur?
132
Expliquez pourquoi le professeur doit avoir de l’impartialité; a-t-il, selon
vous, le droit de montrer ses sympathies ou antipathies personnelles
envers un élève?
133
Texte II
Cinq pièges tendus à l’éducation
piège (m.) = moyen détourné dont on se sert contre qqn. pour le tromper
défier = provoquer au combat, à la lutte; inciter par la provocation
défi (m) = provocation, attitude absurde (un défi au bon sens)
désidérata (pl.) = (lat.: choses désirées) ce dont on souhaite la réalisation
faire office de = jouer le rôle de
prendre le pas sur = devancer, précéder
survie (f.) = fait de continuer à exister; de survivre
insensé (adj.) = dépourvu de raison, de bon sens.
guilde (f.) = organisation de solidarité regroupant autrefois des
marchands, des artisans et des artistes.
Infos
La punition collective est de retour à l’école
Après le grand retour de la dictée et de la récitation, le ministère
de l’éducation impose celui de la punition collective. Le ministre
François Fillon considère qu’il faut restaurer l’autorité des enseignants
… les équipes du ministères se sont appliquées à rédiger la circulaire
parue au Bulletin officiel, à la fin du mois d’octobre. En préambule,
celle-ci réaffirme «le principe d’individualisation ou de la punition»,
mais ajoute qu’une punition peut être infligée pour sanctionner le
comportement d’un groupe d’élèves.
Le ministre de l’éducation a paufiné son image d’homme de
tradition, défenseur de l’autorité et des «bonnes vieilles méthodes».
(Le Monde, 1 novembre 2004)
III. Trouvez des contextes appropriés pour les significations des lexies
bien et entendre (p.136).
Savoir dire
Stratégies pour l’entretien / débat / discussion
Maintenir le contact / alimenter la discussion
– pour solliciter l’attention:
… n’est-ce pas? / Et vous, qu’en dites vous? / Qu’en pensez-vous? /
Quel est votre avis sur la question? / Vous n’êtes pas d’accord ? de
mon avis?
– pour revenir sur un point oublié, introduire une anecdote…
A propos…, à ce propos…/ Au fait… / (D’ailleurs) ça me fait penser
que…, ça me rappelle que…/ Si vous me permettez, j’aimerais (vous)
dire que…
Gagner du temps pour réfléchir:
– au début d’une prise de parole:
Bon… Eh bien…Voilà… C’est-à-dire que… si j’ai bien compris…
– au milieu d’une prise de parole:
Alors…donc…/ Cela dit…/ Donc, pour nous résumer…
Manifester son ignorance:
(Je suis) désolé, mais …./ Pour le moment / pour l’instant…/ Jene vois
(vraiment) pas …/ Aucune idée, pas la moindre idée…
Revenir à une idée, éclaircir quelque chose:
Permettez-moi de… / Je voudrais préciser ce que je viens de dire
(pour éviter tout équivoque) / Il me semble que je me suis mal
exprimé(e), que je n’ai pas été suffisamment clair(e) / Je ne voulais
pas dire que… mais que…
139
Cherchez dans la liste ci-contre les énoncés qui servent à: a) prendre
la parole; b) couper la parole; c) conserver la parole:
– Bon d’accord, mais il faudrait préciser.
– Désolé(e) de vous interrompre, mais…
– Si je puis me permettre…
– Ecoutez, il faut que je vous dise quelque chose.
– Ah oui, tiens justement, ça me rappelle que…
– Dites, monsieur (madame) X, je voulais vous demander une chose…
– Je peux continuer?
140
UNITÉ 6
BELLES LETTRES
Texte I
Les chardons de Bărăgan
141
n’aime pas et auquel il refuse tout bien-être, sauf celui de se promener
et de hurler. C’est pourquoi on crie partout dans les pays roumains, à
celui qui se permet trop de liberté en public:
– Hé, là ! est-ce tu te crois sur le Bărăgan ?
Car le Bărăgan est solitaire. Sur son dos, pas un arbre ! Et d’un
puits à l’autre on a tout le temps de creuver de soif.
Contre la faim, non plus, ce n’est pas son affaire de vous
défendre. Mais si vous êtes armé contre ces deux calamités de la
bouche et si vous voulez vous trouver seul avec votre Dieu, allez sur
le Bărăgan: c’est le lieu que le Seigneur a octroyé à la Valachie pour
que le Roumain puisse rêver à son aise.
Un oiseau qui vole entre deux chaînes de montagnes, c’est une
chose qui fait pitié. Sur le Bărăgan, le même oiseau emporte dans son
vol la terre et ses lointains horizons. Allongé sur le dos, vous sentez
l’assiette terrestre qui se soulève et monte vers le zénith. C’est la plus
belle des ascensions que puisse faire le pauvre dépourvu.
De là vient que l’habitant de Bărăgan, que nous appelons
Yalomitséan, est une créature plutôt grave. Et quoiqu’il sache rire
joyeusement à l’occasion, il aime mieux encore écouter avec
déférence. C’est que sa vie est dure, et il espère toujours que
quelqu’un viendra lui enseigner la façon de s’y prendre pour tirer un
meilleur parti de son Bărăgan.
Rêve, pensée, ascension et ventre creux, voilà ce qui donne de la
gravité à l’homme né sur le Bărăgan, cette immensité qui cache l’eau
dans les tréfonds de ses entrailles et où rien ne vient, rien, sauf les
chardons…
Les chardons dont il est question ici, apparaissent, dès que fond la
neige, sous forme d’une petite boule, comme un champignon, une
morille. En moins d’une semaine, ils envahissent la terre. C’est tout ce
que le Bărăgan peut supporter sur son dos. Il supporte encore les brebis
qui sont gourmandes de ce chardon et le broutent avidement. Mais plus
elles le broutent, et plus il se développe; il grandit, toujours en boule, et
atteint des dimensions d’une grosse dame-geanne quand s’arrête sa
croissance et quand le bétail lui laisse la paix, car il pique alors
affreusement. Elle sait se défendre, cette mauvaise graine. Tout comme
la canaille humaine: plus elle est inutile, et mieux elle sait se défendre.
Mais quelle certitude avons-nous de l’hutile et de l’inutile ?
142
Aussi longtemps que le Yalomitséan se démène, s’entête à
arracher à son sol une poignée de maïs ou quelques pommes de terre, le
Bărăgan n’est pas intéressant. Il ne faut pas le visiter. C’est une chose
bâtarde, comme une belle femme vêtue de loques, comme une mégère
parée de diamants. La terre n’a pas été donnée à l’homme rien que pour
nourrir son ventre. Il y a des coins qui sont destinés au recueillement.
C’est cela, le Bărăgan.
Il commence à reigner dès que l’homme laborieux rentre chez
lui, dès que les chardons deviennent méchants et que le vent de Russie
se met à souffler. Cela se passe en septembre.
Panaït Istrati, Les Chardons de Bărăgan
Homonymes
bâtard (adj. et n.) = né d’une union illégitime
bâtard (n.) = pain plus court que la baguette, mais qui pèse le même poids
143
Plusieurs sens: inculte
– qui n’est pas cultivé (terrain inculte);
– peu soigné, en désordre (barbe inculte);
– sans culture intellectuelle (esprit inculte).
Optique
Jean Buhler, 1956: «Quand on pense Roumanie en matière
littéraire, un nom jaillit à l’esprit et n’y laisse place pour aucun autre.
Panaït Istrati est plus depuis vingt ans aux cataloques de toutes nos
bibliothèques, seul de sa race. Il n’a rien voulu prouver. Il a su peindre.
Partageant par droit de naissance la vie des humbles, il en a fait les
héros de mille tableaux ruisselants de couleur et gonflés d’âme… ».
(Cahiers Panaït Istrati, N 12, Valence, 1995).
144
Texte II
Un phénomène étrange
[...] Jean: – C’est le front plus précisement qui me fait mal. Je me suis
cogné, sans doute!
Sa voix est encore plus rauque
Bérenger: – Quand vous êtes-vous cogné?
Jean: – Je ne sais pas. Je ne m’en souviens pas.
Bérenger: – Vous auriez eu mal.
Jean: – Je me suis peut-être cogné en dormant.
Bérenger: – Le choc vous aurait réveillé. Vous avez sans doute
simplement rêvé que vous vous êtes cogné.
Jean: – Je ne rêve jamais…
Bérenger (continuant): – Le mal de tête a du vous prendre pendant
votre sommeil, vous avez oublie d’avoir rêvé, ou plutôt vous vous en
souvenez inconsciemment!
Jean: – Moi, inconsciemment? Je suis maître de mes pénsées, je ne me
laisse pas aller à la dérive. Je vais tout droit, je vais toujours tout droit.
Bérenger: – Je le sais. Je ne me suis pas fait comprendre.
Jean: – Soyez plus clair. Ce n’est pas la peine de me dire des choses
désagreables.
Bérenger: – On a souvent l’impression qu’on s’est cogné, quand on a
mal à la tête. (S’approchant de Jean) Si vous vous étiez cogné, vous
devriez avoir une bosse. (Regardant Jean) Si, tiens, vous en avez une
bosse en effet.
Jean: – Une bosse?
Bérenger: – Une toute petite.
Jean: – Où?
145
Bérenger (montrant le front de Jean): – Tenez, elle pointe juste au-
dessus de votre nez.
Jean: – Je n’ai point de bosse. Dans ma famille, on n’en a jamais eu.
Bérenger: – Avez-vous une glace?
Jean: – Ah ça alors! (Se tâtant le front) On dirait bien pourtant. Je vais
voir, dans la salle de bains. (Il se lève brusquement et se dirige vers la
salle de bains. Bérenger le suit du regard. De la salle de bains): –
C’est vrai, j’ai une bosse (Il revient, son teint est devenu plus
verdâtre). Vous voyez bien que je me suis cogné.
Bérenger: – Vous avez mauvaise mine, votre teint est verdâtre.
Jean: – Vous adorez me dire des choses désagréables. Et vous, vous
êtes-vous regardé?
Bérenger: – Excusez-moi, je ne veux pas vous faire de la peine.
Jean (très ennuyé): – On ne le dirait pas.
Bérenger: – Votre respiration est tres bruyante. Avez-vous mal à la
gorge? (Jean va de nouveau s’asseoir sur son lit). C’est peut-être une
angine.
Jean: – Pourquoi aurais-je une angine?
Bérenger: – Ça n’est pas infamant, moi aussi j’ai eu des angines.
Permettez que je prenne votre pouls.
Bérenger se lève, il va prendre le pouls de Jean
Jean (d’une voix encore plus rauque): – Oh! Ça ira.
Bérenger: – Votre pouls bat à un rythme tout a fait régulier. Ne vous
effrayez pas.
Jean: – Je ne suis pas effrayé du tout, pourquoi le serais-je?
Bérenger: – Vous avez raison. Quelques jours de repos et ce sera fine.
Jean: – Je n’ai pas le temps de me reposer. Je dois chercher ma
nourriture.
Bérenger: – Vous n’avez pas grand-chose, puisque vous avez faim.
Cependant, vous devriez quand même vous reposer quelques jours. Ce
sera plus prudent. Avez-vous fait venir le médecin?
Jean: – Je n’ai pas besoin de médecin.
Bérenger: – Si, il faut faire venir le médecin.
Jean: – Vous n’allez pas faire venir le médecin, puisque je ne veux pas
faire venir le médecin. Je me soigne tout seul.
Bérenger: – Vous avez tort de ne pas croire à la médicine.
Jean: – Les médecins inventent des maladies qui n’existent pas.
146
Bérenger: – Cela part d’un bon sentiment. C’est pour le plaisir de
soigner les gens.
Jean: – Ils inventent les maladies, ils inventent les maladies.
Bérenger: – Peut-être les inventent-ils. Mais ils guérissent les maladies
qu’ils inventent.
Jean: – Je n’ai confiance que dans les vétérinaires.
Bérenger qui avait laché le poignet de Jean , le prend de nouveau:
Vos veines ont l’air de se gonfler. Elles sont saillantes.
Jean: – C’est un signe de force.
Bérenger: – Evidemment, c’est un signe de santé et de force.
Cependant…
Il observe de plus près l’avant-bras de Jean, malgré celui-ci,
qui réussit à le retirer violemment.
Jean: – Qu’avez-vous à m’examiner comme une bête curieuse?
Bérenger: – Votre peau…
Jean: – Qu’est-ce qu’elle peut vous faire ma peau? Est-ce que je
m’occupe de votre peau?
Bérenger: – On dirait… oui, on dirait qu’elle change de couleur à vue
d’œil. Elle verdit. (Il veut reprendre la main de Jean ). Elle durcit
aussi.
Jean (retirant de nouveau sa main): Ne me tâter pas comme ça. Qu’est-
ce qu’il vous prend ? Vous m’ennuyez … Les hommes me dégoûtent;
qu’ils ne se mettent pas en travers de ma route, je les écraserais.
Bérenger: – Vous savez bien que je ne serai jamais un obstacle.
Jean: – J’ai un but, moi. Je fonce vers lui.
plusieurs sens:
maître
– personne qui commande, gouverne, exerce une autorité (les serviteurs
obéissent à leur maître);
148
– personne qui enseigne (professeur, instituteur);
– personne qui dirige l’exécution de qqch (maître de l’équipage);
foncer
– mettre un fond à un tonneau;
– creuser verticalement (foncer un puits);
– rendre plus sombre, plus foncé (foncer une teinte);
– se précipiter pour attaquer
• I-ière scène:
– Quelles sont les trasformations physiques qui affectent Jean au long
de cette scène?
Montrez que Jean devient de plus en plus agressif, violent avec
Bérenger, au fur et à mesure que la scène progresse.
Relevez ses gestes et ses attitudes. Jean se rend-il compte de ce qui lui
arrive?
Relevez les mots à double sens, destinés à nous faire rire et que Jean
prononce sans s’apercevoir de leur force comique.
Optique
«…Je me dis une fois de plus, encore, après l’avoir dit tant de fois, on
ne peut rien écrire, on ne peut non plus rien dessiner sans une sincérité
totale, naïve, mais il est bien difficile d’arriver à cette sincérité».
(E. Ionesco, Le Blanc et le Noir).
149
Activités lexicales
I. Dites de quels noms sont formés les adjectifs suivants et faites-les
entrer dans des phrases: miraculeux, ínnocent, délicat, lumineux,
nostalgique, jeune, vif, étrange, permanent, spirituelle (réponse).
II. Remplacez les constituants en italiques par un adjectif:
Une personne qui a un grand âge; un homme qui a des moustaches;
un voyage qui est plein d’aventures; des fruits qui sont propres à une
saison; une carte qui indique les routes; un homme qui possède des
millions; une affaire qui dépend de la chance; une nouvelle qui fait
sensation; une musique exécutée par des instruments; une rue remplie
de boue.
III. Dans les structures suivantes, remplacez le verbe par un adjectif
suffixé en -able ou -ible comme suit: une ecriture qu’on peut déchiffrez
– une écriture déchiffrable.
1. Une lettre qu’on peut lire. 2. Un livre qu’on peut traduire. 3. Un plat
qu’on peut manger. 4. Un dessin qu’on peut reproduire. 5. Une erreur
qu’on peut avouer. 6. Un devoir qui peut être corrigé. 7. Une distance
qu’on peut apprécier. 8. Un sport qu’on peut pratiquer. 9. Un air qu’on
ne peut pas respirer. 10. Une boisson qu’on ne peut pas boire. 11. Un
climat qui nuit à la santé.
IV. Cherchez des contextes appropriés pour les lectures des mots:
inculte, maître, foncer (pp. 149, 150).
V. Identifiez dans les énoncées ci-contre la base dérivationnelle des
adjectifs soulignés:
1. Les vastes pleines incultes de la Valachie danubienne se mettent à
vivre leur existence millénaire.
2. La sigagne, soigneuse depuis quelques jours, braque son oeil rouge
sur le mouscal.
3. Le départ de cet oiseau respecté, attendu, guetté par l’homme de
Bărăgan, met fin à l’empire de l’homme sur la terre de Dieu. Car le
Bărăgan est solitaire.
4. Soyez plus clair. Ne me dîtes pas des choses désagréables!
5. Vous avez mauvaise mine. Votre teint est verdâtre.
6. Vos veines sont saillantes.
7. Jean a une voix rocailleuse.
150
VI. Traduisez les phrases en tenant compte du sens de la préposition
« dans »:
1. Le campagnard enfonce son bonnet sur les oreilles et pénètre dans
sa maison.
2. La cigogne reviendra dans six mois.
3. Sur le Bărăgan, le même oiseau emporte dans son vol la terre et ses
lointains horizons.
4. Ce gâteau coûte dans les trois francs (à peu près, environ).
5. J’attend mon frère dans les jours qui viennent.
6. Dans sa jeunesse, il aimait beaucoup voyager.
7. Enescu n’a jamais aspiré à devenir un compositeur folklorique dans
le sens ordinaire.
Savoir écrire
Correspondance personnelle
C’est pour la première fois qu’Hélène, qui fait ses études à Paris, va
passer le Noël loin de la maison. D’habitude, elle passe les fêtes
d’hiver dans la famille. Mais cette année-ci, elle veut partir en voyage
en Grèce. Elle écrit donc à ses parents pour les féliciter et pour les
prévenir de son absence.
Mes très chers parents,
J’ai réussi (à l’aide d’une collègue de faculté) à me procurer
(à un prix convenable) un billet de voyage en Grèce pour 10 jours.
Je regrette un peu de ne pas pouvoir parer comme d’habitude notre
sapin de Noël, mais vous savez que c’est le voyage de mes rêves.
J’espère avoir de très belles choses à vous raconter à mon retour.
Jusqu’alors je vous embrasse chaleureusement et je vous souhaite de
belles fêtes. Que le Bon Dieu vous garde en bonne santé cette année,
heureux et sans soucis.
A bientôt Hélène
151
Pour la correspondance personnelle:
Formule d’appel Formule finale
Cher / chère + prénom A bientôt
Mon cher / ma chère + prénom Grosses bises
Très cher / très chère + prénom Je te / vous embrasse
Mon amour / mon chéri / ma chérie Bisous. Salut
Prénom seul Très affectueuses pensées
Voeux de nouvel an
Sur cartes (de voeux):
Bonne année. Soyez heureux.
Meilleurs voeux de bonheur.
Souvenirs et voeux affectieux.
Que l’année vous soit douce, légère, heureuse.
Sur carte
Nos vœux les plus affectueux à l’occasion de la Saint-Nicolas.
Bonne et heureuse fête, mon cher. Nos meilleurs souhaits pour
toi et les tiens.
152
Anniversaire d’un parent
Mon cher oncle,
Je vous souhaite un heureux anniversaire. Et que l’année qui
s’annonce soit pleine de réussite, de santé et de satisfaction. Vous
méritez tout cela. Toute la famille désire que soient encore nombreux
les anniversaires à venir. Nous comptons sur vous, mon oncle.
Avec mes meilleures pensées.
153
On voudrais que chaque couple soit comme le vôtre, tendre et
solide, confiant et souriant.
Nous vous embrassons chaleureusement en vous souhaitant
encore beaucoup d’années heureuses ensemble auprès de vos fils et
vos neuveux.
Noces
de bois 5 ans de rubis 40 ans
d’étain 10 ans de platine 45 ans
de cristal 15 ans d’or 50 ans
de porcelaine 20 ans de diamant 60 ans
d’argent 25 ans de vermeil 70 ans
de perle 30 ans de chêne 80 ans
Ingratitude
L’écrivain et critique Villy avait mis le pied à l’étrier à son ex-femme,
Colette. Dès qu’elle connut la célébrité, elle ne cessa de le critiquer, et
avec cruauté. Il devint vieux et plus ou moins oublié. Elle vitupérait
encore:
– Willy, ce vieux c…, qu’est-ce qu’il a fait dans la vie?
Choqué, un critique, Léon Deffoux, la remit à sa place:
– Ce qu’il a fait? Mais, vous, madame.
154
Un jeune poète soutenait que ses poésies seraient lues lorsque Victor
Hugo serait oublié.
– C’est possible, lui dit-on, mais pas avant.
Combien de femmes écrivains souhaiteraient dire à leu éditeur ce que
Louise de Vilmorin dit à Gaston Gallimard:
– Je méditerai, tu m’éditeras.
155
UNITÉ 7
BEAUX ARTS.
THÉÂTRE. MUSIQUE
Texte I
Elvire Popesco
…Dès que l’on parle d’Elvire Popesco, les épithètes les plus
agréables fourmillent. Il est toujours question du respect inconditionnel
pour le public, de beauté éblouissante, de jeunesse éternelle, d’esprit
brillant et toujours en éveil, de rire irrésistible, de charme envoûtant, de
bonté et de générosité inépuisables, de colères homériques et fulgurantes,
enfin de distractions proverbiales.
Une confidence d’Elvire Popesco concernant sa façon d’étudier
ses rôles:
– «J’ai commencé par déterminer minutieusement ce qu’est le
personnage. A partir de là, chaque soir, je me laisse aller à une
improvisation… précise. Il ne faut plus alors que je me contrôle. C’est
pourquoi d’ailleurs je manque d’ordinaire les répétitions générales.
Car la présence des critiques (il suffit, un autre soir, que je sache, dans
la salle, une personne connue) m’amène à réfléchir sur ce que je fais;
j’ai le trac et je ne peux être totalement le personnage. Face au public
anonyme, j’y parviens tout de suite, pleinement».
D’une beauté resplendissante et souveraine, longtemps d’une
jeunesse qui repoussait triomphalement les attaques du temps, la vedette
des théâtres et des écrans ne faisait pas mystère de ses soit-disant
secrets. Quand on lui demandait qu’elles étaient ses méthodes de
conservation de sa fraîcheur de teint ou de sa sveltesse, elle répondait
simplement: «Le travail suffit pour conserver la ligne. Quant au teint, la
seule méthode, c’est l’eau et le savon»; elle ne suivait aucun régime
particulier et disait volontier: «Tant que je suis en bonne santé, je profite
pour manger de tout».
De même, elle n’avait pas de secret particulier en ce qui
concernait son maquillage à la ville et son maquillage profesionnel.
156
Elle prenait seulement quelques précautions à se démaquiller. A une
journaliste qui l’interviewait à ce sujet, elle déclara: «Toutes ces
cauchonneries que l’on met sur la peau, sous forme de maquillage,
l’abîment terriblement. Ce sont les risques du métier. Je me
démaquille avec de l’huile additionnée d’un astringent quelconque.
C’est absolument tout. En fait, le secret de la jeunesse, c’est la
bonne humeur».
Le cœur d’or d’Elvire Popesco est bien connu. On raconte qu’il
lui arrivait souvent d’engager des comédiens alors qu’elle n’avait
aucune distribution à faire. Simplement pour leur faire plaisir, parce
que’ils étaient au chômage ou pour ne pas «laisser échapper un talent».
En décembre 1965, à l’occasion de ses 42 ans de théâtre à Paris et
de la reprise d’une de ses anciennes pièces, elle déclarait à un reporter:
«Je me sens en pleine forme pour reprendre ce rôle tourbillonant de vie,
de chagrin, de rire. Il me va comme un gant, c’est une seconde nature…
Je suis ravie. J’ai tout ce qu’il faut pour être heureuse: une famille
(mari, fille, petite fille), un théâtre magnifique blanc, rouge et or et un
rôle qui fait rire et pleurer les gens. Je suis comblée des dieux ou plutôt
par Dieu, car je suis très pieuse».
Lorsqu’en 1988 nous nous sommes rendus chez Elvire Popesco
en vue de la rédaction de ces pages, elle nous est apparue pomponnée,
fraîche, belle comme naguère avec un charme à peine un peu atténué
par l’âge. La dernière question que nous lui avons adressée est celle-ci:
– Etes-vous allée voir une des représentations actuelles de
«Ma cousine de Warsovie»? (une de ses pièces les plus connues).
Voici la réponse:
– Non, je n’y suis pas allée et je n’irai certainement pas. D’abord
parce que cela ne m’apporterait rien puisque je connais la pièce par
coeur, mais surtout parce que ma présence dans la salle pourrait gêner
et troubler l’interprète actuelle. Or, je ne veux à aucun prix lui être
désagréable.
C’est sur cette réplique, qui la dépeint toute entière, que nous
refermerons ce modeste livre consacré à celle qui fut une grande
comédienne et une grande animatrice et qui reste une grande dame.
Charles Ford, Elvire Popesco – reine de la comédie boulevardière,
éd. France Empire
157
Infos
Que se soit talent, séduction, vitalité, habileté ou expérience, tout
le monde est d’accord pour qualifier Elvire Popesco de prodigieuse
comédienne, de remarquable tragédienne, de grande vedette de la scène.
Elle avait fait une brillante carrière dans le « vodeville » tant au
théâtre qu’au cinéma. On lui a remis un Mollière d’honneur, récompense
qui correspond au théâtre à ce que sont les Oscars pour le cinéma.
En décembre 1970, le ministre André Cornu lui a remis les
insignes d’Officier de la Légion d’Honneur.
Pendant des décennies, Elvira Popescu a été incontestablement
une reine de Paris. Animatrice de théâtre et directrice de tourées, elles a
profondément marqué la scène française teut en étant en même temps
une importante vedette de l’écran (30–40 années). La place ocupée par
cette artiste roumaine dans le monde parisien a été considérable ...
Née à Bucarest le 10 mai 1894, elle fait ses études au
Conservatoire et en 1914 elle est agrée comme pensionnaire au
Théâtre National.
En 1922 elle fonde le théâtre Mic où on commence à monter des
pièces françaises du Boulevard.
Plusieurs auteurs de passage à Bucarest ont l’occasion de
l’applaudir et de l’encourager. Finalement (en 1924), elle quitte
Bucarest pour Paris.
159
Texte II
Il méditait en lui la concorde du monde
160
conventionnelles de développement symphoniques… Le folklore
comme motif d’inspiration, oui; mais la manière de le traiter doit
être originale».
Eprouvant également le besoin de rendre claire sa position à
l’égard de la grande tradition classique-romantique, il a exprimé, dans
la première période de sa création, la sensibilité nationale spécifique
surtout sur le plan du contenu émotionnel: «Romantique et classique
par instinct, je me suis efforcé de combiner par toutes mes œuvres une
forme d’équilibre ayant une ligne intérieure bien définie».
Abstraction faite du Poème Roumain et des deux Rhapsodies, qui
représentent le point culminant du style interprétatif de quelques-uns de
ses devanciers, tels E. Claudella, C. Dimitrescu, G. Ştefănescu, le
compositeur parvient, au cours de cette étape de sa création, à la note
toute personnelle de son style. Il combine merveillesement des éléments
de langage universel à ceux du «folklore imaginaire» qui s’était nourri
des mélodies populaires roumaines entendues dans son enfance et
restées graveé dans sa mémoire. C’est à cette période qu’appartiennent
trois Symphonies, deux suites pour orchestre, l’Octuor pour instruments
à cordes, le Dixtuor pour instruments à vent, un Quatuor pour piano et
instruments à cordes ainsi que deux cycles de lieds.
Pendant la seconde période de sa création, la majorité des thèmes
«roumains», ainsi que leur développement, acquièrent une nuance
folclorique plus accentuée, sans être, pour autant, une imitation fidèle de
certaines mélodies populaires. «Je n’ai fait qu’essayer de traduire (en
musique) ce que j’entendais jouer au fond de mon coeur».
A un moment du développement de la musique européenne où il
semblait que le poème symphonique avait épuisé ses ressources,
Enescu n’a pas hésité à composer Vox Maris, se proposant de suggérer
l’histoire d’un marin qui, au prix de sa propre vie, sauve des naufragés.
Ce poème symphonique représente un appel à l’amour fraternel adressé
à ses semblables.
George Enescu a contribué de façon substantielle à enrichir la
musique de la première moitié du XX-ième siècle par de nouvelles
expériences et de nouveaux procédés de composition. Son opéra Œdipe
represente une œuvre d’une valeur exceptionnelle. Elle réunit en quatre
actes les deux tragédies de Sophocle, Œdipe-roi et Œdipe à Colonne.
«J’ai mis tout mon âme dans l’opéra Œdipe, jusqu’à m’identifier, à
161
certains moments, à mon héros… Je ne voulais pas faire de mon Œdipe
un dieu, mais un être de chair… J’inventais pour Œdipe un langage très
différent de celui utilisé dans mes symphonies…».
Présentée en première mondiale à Paris (1936) avec un succès
éclatant, Œdipe est cosidéré comme l’un des chefs-d’œuvre de la
musique dramatique du XX-ième siècle. A partir de 1958 Œdipe fait
partie du répertoire permanent de l’Opéra Roumain de Bucarest qui
l’a également joué au cours des tournées en France, Grèce, Allemagne,
Suisse, etc.
Par sa prodigieuse activité, George Enescu a stimulé le
développement de la création musicale et de l’art interprétatif de
Roumanie. Du revenu de ses concerts il a institué un prix de
composition. Il fut le fondateur et le premier président de la Société
des Compositeurs Roumains. Plusieurs institutions roumaines de
culture portent aujourd’hui le nom du grand musicien qui a exprimé
dans sa création, au niveau artistique le plus élevé, la sensibilité et la
spiritualité roumaines.
Le caractère de son œuvre est profondément humain. Il considère
que «la musique a la mission sacrée de rapprocher les cœurs dans une
chaleureuse communion». Ce génie méditait en lui la concorde du
monde.
Il est mort à Paris le 4 mai 1955 sans avoir revu sa terre natale.
Les gouverneurs de l’époque n’ont pas répondu à sa demande de lui
permettre de revenir en Roumanie. Sa tombe se trouve dans le
cimetière Père Lachaise de Paris.
George Enescu, hommage à l’occasion
du centenaire de sa naissance, ed. Meridiane, Bucureşti, 1981
priser = apprécier
trésor (m.) = ce qui est précieux, axcellent
source (f.) = (ici) inspiration
accroître = augmenter
renommée (f.) = réputation
brillant, –e (adj.) = qui fait vive impression; qui se fait remarquer
demeurer = rester
s’enorgueillir (avec) = être fier (de)
étouffer = (ici) encadrer; limiter
162
éprouver qqch = avoir une sensation, un sentiment; ressentir
besoin (m.) = nécessité (f.)
développement (m.) = (mus.) partie centrale d’une suite, d’une fugue,
qui suit l’exposition
devancier (m.) = personne qui devance, précède
acquérir = (ici) prendre
se nourrire = (ici) s’inspirer
(succès) éclatant = remarquable; qui s’impose de façon spectaculaire
Homonymes homographes
toucher – verbe qui signifie: entrer (être) en contact physique avec qqch;
toucher – nom: sens tactile (tissu doux au toucher).
Optique
«Dans Œdipe, tous les accents s’unissent pour former une œuvre
éclatante où une vie entière se trouve résumée, et un si grand nombre
d’entre eux sont les nôtres, véritablement nôtres, même les étrangers
ne peuvent pas deviner d’où ils viennent. C’est de nous que vient la
solennité qui habite héréditairement l’âme de celui qui est né dans les
plaines de l’ancienne Moldavie héroïque, la calme majesté semblable
à celle des voïvodes vainqueurs; de nous la profonde piété de ces
mêmes princes, bâtisseurs de saintes demeures aux profondeurs
d’ombre et de paix, là où flotte le murmure des prières nocturnes; de
nous la tendresse, les plaintes de la flûte qui résonnent dans le
crépuscule d’une divine douceur et de nous, surtout, cette ancestrale
modération, cette façon de réprimer tout ce qui crie, qui hurle… de
refréner tout geste qui dépasserait la limite instinctivement dressée
devant toute manifestation de l’âme laquelle, pour être sincère, ne doit
pas sortir du mystère de l’intimité la plus absolue». (N. Iorga)
«Nous sommes en présence de l’œuvre capitale de l’un des plus
grands maîtres; Œdipe peut soutenir la comparaison avec les sommets
de l’art lyrique. Cette partition est aussi loin des succédanés wagnériens
qu’elle l’est des pastiches debussistes ou pucciniens. Elle possède une
originalité absolue et une force dramatique tout simplement formidable».
(Arthur Honegger).
«Avant même de devenir un magnifique et pathétique représentant
du nouvel humanisme musical…Enescu, grâce à l’ensemble de ses
multiples et prodigieuses qualitées de compositeur, de violoniste, de
pianiste, de chef d’orchestre, grâce à sa vaste culture littéraire et
philosophique, à ses légendaires qualités de bonté et de générosité, est
un homme exceptionnel, dans le sens le plus complet du mot, un esprit
universel…» (A. Goléa).
Activités lexicales
II. Dites de quels adjectifs (ou noms) sont formés les adverbes: poliment,
assidûment, suffisamment, prudemment, savamment, opportunément,
immensément, expressément, diffusément, commodément, conformément,
bêtement, providentiellement, impitoyablement, héroïquement.
Associez un verbe à chaque adverbe sur le modèle: agir bêtement;...
V. Faites entrer chaque lecture du mot toucher dans une phrase propre:
(p. 164)
166
Savoir écrirre
Lettres
Pour une lettre qui demande une réponse, il est indispensable de
préciser l’identité et l’adresse de celui qui écrit. On peut ajouter le
numéro de téléphone.
La date se met en haut et à droite, mais pour une lette officielle on la
place avant la signature. On écrira au choix: 9 mai 2003; le 9 mai 2003;
Bucarest, le 9 mai 2003.
Le style. Votre style s’adaptera à la personne du correspondant. Ecrire,
c’est exposer avec clarté et sincérité. Traitez vos soucis avec humour et
ceux des autres avec sérieux. Ne vous étendez pas sur votre personne,
vos travaux, vos problèmes. N’oubliez pas que votre correspondant a les
siens. Si vous mentionnez une tierce personne, écrivez monsieur…,
madame… sans abréger.
Un mot argotique ou étrangé sera placé entre guillemets.
Evitez les snobismes (hit-parade, planning, star, etc.), les mots des
collégiens (super, génial, débile…) qui sont grotesques dans une lettre.
Evitez aussi les phrases et les mots trop longs. Ne commencez jamais
une lettre par «Je…». Au lieu de «Je reçois votre lettre…» mettre:
«Votre lettre me parvient…».
Il fau rejeter tous les clichés traditionnels qui font sourire, comme:
Je vous écris pour vous dire que…
Je viens par la présente vous annoncer …
Ainsi, à une maison d’édition:
J’ai l’honneur de vous demander de bien vouloir m’envoyer le livre…
sera remplacé par:
Veuillez m’envoyer le livre…
Donc, on abordera directement et franchement l’objet de la lettre sans
s’embarrasser de formules figées. Il faut souvent avoir recours à un
brouillon qui libère de la crainte de mal faire. De ce brouillon finira
par se dégager une phrase simple, la meilleure:
Voici le renseignement que vous m’avez demandé…
Nous avons reçu hier avec plaisir le colis que…
Pour le problème dont vous m’avez parlé, je pense que…
La lettre
– Bon, m’a dit Papa, prends le crayon et écris.
Je me suis assis au bureau et Papa a commencé la dictée:
– Cher monsieur, virgule, à la ligne…C’est avec joie… Non,
efface…Attends…C’est avec plaisir…Oui, c’est ça…C’est avec
plaisir que j’ai eu la grande surprise…Non…Mets l’immence
surprise… Ou non, tiens, il ne faut rien exagérer…Laisse la grande
168
surprise…La grande surprise de recevoir votre beau cadeau…
Non…Là, tu peux mettre votre merveilleux cadeau qui m’a fait tant
plaisir…Ah ! non…On a déjà mis plaisir…Tu effaces plaisir…Et puis
tu mets Respectueusement…Ou plutôt, Mes salutations respectieuses…
Attends…
Et Papa est allé dans la cuisine, j’ai entendu crier et puis il est revenu
tout rouge.
– Bon, il m’a dit, mets : « Avec mes salutations respectueuses »,
et puis tu signes. Voilà.
Et Papa a pris mon papier pour le lire, il a ouvert de grands yeux, il a
regardé le papier de nouveau, il a fait un gros soupir et il a pris un
autre papier pour écrire un nouveau brouillon.
Goscinny, Joachim a des ennuis, éd. Denoël
169
Autoévaluation II
Crăciunul la români
Crăciunul este denumirea populară a sărbătorii naşterii Domnului
Iisus Hristos, celebrată anual la 25 decembrie. Cuvântul este probabil de
origine latină (derivat din creatio-naştere). Ca şi toţi creştinii, românii
sărbătoresc la 25 decembrie cea mai mare minune din viaţa omenirii:
naşterea Fiului lui Dumnezeu, care a luat chip omenesc din Sfânta
Fecioară Maria. Iubirea sa neţărmurită l-a gonit din Cer pe Pământ şi l-a
îndemnat să-şi urzească un trup muritor spre a-l ridica la nemurire pe
cel al omului căzut. Românii au preţuit de veacuri această mare bucurie
pe care a dăruit-o Dumnezeu oamenirii. Indiferent de ce s-ar întâmpla în
cursul anului, înainte de Crăciun românii se pregătesc cum pot mai bine:
fac curat peste tot, pregătesc mâncăruri şi prăjituri, împodobesc bradul,
pregătesc colinde, copiii merg cu steaua, închipuind pe magii închinători.
Prin unele părţi este obiceiul ca în ziua din ajunul Crăciunului, dascălii
tineri bisericeşti să umble cu icoana. Este vorba de o Icoană pe care este
zugrăvită Naşterea lui Iisus Hristos în mijlocul staulului. Un alt obicei,
răspândit mai cu seamă în Moldova, este Sfinţirea Mesei din Ajun.
Această datină de a umbla preotul cu ajunul să sfinţească masa şi să
vestească enoriaşilor Naşterea Domnului este foarte veche. (Metrobus,
20 decembrie 2002).
Observez les deux textes et dites quelle est la différence (du point
de vue de la forme et de l’information) entre un article de dictionnaire
et un article de presse ? Quelle information de plus apporte le
deuxième texte par rapport au premier ? Détaillez-la (titre; sobriquet,
commémoration, enfance, études, début, partenaires, appréciations,
production des films, éloges postumes).
170
Maria Cebotari
10.02.1910 (Kichinev) – 09.06.1949 (Vienne)
Soprano autrichienne d’origine roumaine. Chante à l’école et dans
les chœurs d’église, se joint à une troupe théâtrale ambulante, séjourne
à Moscou. Et à Berlin, avec Oscar Daniel. Débute à Dresde 1931,
Mimi; y demeure en troupe jusqu’en 1936; Berlin, 1934-1944; Vienne,
1946-49; Londre, 1936, 1947. Paris (Théâtre de Champs-Elysées) et
Nice 1947 avec l’Opéra de Vienne, Donna Anna.
Crée Aminta dans « La femme silencieuse » de R. Strauss (1935),
Julia dans « Roméo und Julia » de Sutermeister (1940), Lucille dans
« Mort de Danton » de von Einem (1947), Iseut dans « Le vin herbé »
de F. Martin (1948).
Son vaste répertoire comprenait Mozart (Susanna, Zerlina,
Donna Anna), R. Strauss (de Sophie du « Chevalier à la rose » à
Arabella et Salomé), les héroïnes pucciniennes, Violetta, etc.
Artiste raffinée à la voix fraîche et au physique séduisant.
(Guide de l’Opéra, Fayard, 1995).
172
Viena şi Salsbourg i-au adus un pios omagiu decretând zi de doliu. E
înmormântată în cavoul familiei, la cimitirul „Dobling” din Viena.
Alături de o constelaţie de nume glorioase ale operei mondiale,
numele Mariei Cebotari e înscris cu litere de aur în Teatrul „La Scala”
din Milano, iar pe una din cele mai frumoase străzi ale Romei, italienii
i-au înălţat un monument. In semn de pioasă amintire, numele artistei
dispărute prematur, îl poartă o stradă din Viena şi alta din Chişinău…
Glasul Naţiunii, 6 martie 2003
Exercices électroniques
I. Vrai / Faux
1. Le Fond monétaire international, La Banque mondiale et
l’Organisation mondiale du commerce imposent au monde la
dictature du marché, la prééminence du secteur privé, le culte du
profit.
2. En mai 2002, l’ONU (Organisation des Nations Unies) a reconnu
qu’elle a misérablement échoué a protéger les droits essentiels des
enfants (ci-inclu de ceux à qui on ôte la vie avant de naître, qui
sont des millions).
3. Tentaculaire, étouffante, oppressive, la publicité n’a cessé d’étendre
ses domaines d’intervention.
4. La publicité n’est qu’une propagande, une véritable machine
idéologique au service d’un modèle de société fondée sur le
capital, le marché, le commerce et la consommation.
5. La publicité a pour but de transformer le luxe en nécessité,
de décourager la population aux revenus bas et moyens,
d’entraîner l’individu dans une course aux performances aliénées,
deshumanisées.
6. L’œuvre philosophique « Le petit Prince » a été écrite après
la guerre.
7. Le premier dessin de l’auteur-enfant était un éléphant .
8. Les grandes personnes ont conseillé l’auteur-enfant de continuer
à dessiner.
9. Le petit renard ne voulait pas être apprivoisé.
10. La fleur de sa planète désirait le voir partir.
173
11. Après sa toilette du matin, le petit prince faisait la toilette de la
planète.
12. Le petit prince n’aimait pas les couchers de soleil.
13. Le roi était un monarque raisonnable.
14. Le petit prince a demandé au pilote un piquet pour attacher son
mouton.
II. Indiquez les mots qui ne font pas partie du champ lexical (thème)
donné:
1. Hôpital, pharmacie, diagnostique, prescription, médecin, mélodie,
ordonnance, ordinateur, santé, consultation.
2. Vêtements, manteau, chapeau, troupeau, canadienne, veste, veston,
ouest, blouse, robe.
3. Poids, mesure, peson, compas, balance, tendance, peser, mesurer,
arpenter, tricoter.
4. Bleu, blanc, rouge, vert, jaune, jeune, couleur, couleuvre, violet,
marron.
5. Chiffre, calculer, nombre, nombril, calculette, addition, division,
diminution, soustraction, multiplication.
175
Module III
UNITÉ 1
AMOUR. COUPLE. PARENTS. ENFANTS
Texte I
Un amour éternel
176
– Cymodocée, répondit Eudore, il y a plus longtemps que vous
que je suis chrétien: je pourrais mieux supporter la douleur, laissez-
moi quitter la terre le dernier…
La trompette sonne pour la seconde fois.
On entend gémir la porte de fer de la caverne du tigre: le
gladiateur qui l’avait ouverte s’enfuit effrayé. Eudore place Cymodocée
derrière lui. On le voit debout, uniquement attentif à la prière, les bras
étendus en forme de croix, et les yeux élevés vers le ciel.
La trompette sonne pour la troisième fois.
Les chaînes du tigre tombent et l’animal furieux s’élance en
rugissant dans l’arène: un mouvement involontaire fait tressaillir les
spectateurs. Cymodocée, saisie d’effroi, s’écrie :
« Ah ! Sauvez-moi ! » et elle se jette dans les bras d’Eudore qui
se retourne vers elle. Il la serre contre sa poitrine, il aurait voulu la
cacher dans son cœur.
Le tigre arrive aux deux martyrs. Il se lève debout et, enfonçant
ses ongles dans le flanc du fils de Lasthénès, il déchire avec ses dents
les épaules du confesseur intrépide. Comme Cymodocée, toujours
préssée dans le sein de son époux, ouvrait sur lui des yeux pleins
d’amour et de frayeur, elle aperçut la tête sanglante du tigre auprès de
la tête d’Eudore. A l’instant la chaleur abandonne les membres de la
vierge victorieuse; ses paupières se ferment; elle demeure suspendue
aux bras de son époux ainsi qu’un flocon de neige aux rameaux d’un
pin du Ménale ou du Lycée.
Les Saintes Martyres, Eulalie, Félicité, Perpétue descendent pour
chercher leur compagne: le tigre avait rompu le cou d’ivoire de la fille
d’Homère. L’ange de la mort coupe en souriant le fil des jours de
Cymodocée. Elle exhale son dernier soupir sans effort et sans douleur;
elle rend au ciel un souffle divin, qui semblait tenir à peine à ce corps
formé par les Grâces: elle tombe comme une fleur que la faux du
villageois vient d’abattre sur le gazon.
Eudore la suit un moment après dans les éternelles demeures.
Les époux martyrs avaient à peine réçu la palme que l’on
aperçut au milieu des airs une croix de lumière, semblable à ce
Labarum qui fit triompher Constantin; la foudre gronda sur le Vatican,
colline alors déserte, mais souvent visitée par un esprit inconnu,
177
l’amphithéâtre fut ébranlé jusque dans ses fondements; toutes les
statues des idoles tombèrent et l’on entendit, comme autrefois à
Jérusalem, une voix qui disait:
« Les dieux s’en vont ».
Chateaubriand, Les Martyrs, livre XXIY
Remarques
Le vaste Empire Romain avait à l’époque trois emperereurs: au
nord, au sud et au centre. Ces empereurs païens se croyaient des dieux.
Galérius – empereur romain, gendre de Dioclétien
Ménale, Lycée – montagnes d’Arcadie, patrie de Cymodocée.
La fille d’Homère – Cymodocée est une descendante du grand
poète grec
« Les dieux s’en vont »: la prévision s’était accomplie; les
réalités historiques ont été: mort de Galère (3II), de Maxence (312), et
proclamation de l’édit de Milan (3I3) par l’empereur Constantin qui
mit fin aux persécutions des chrétiens.
178
Synonymes
chrétien = martyr
Note:
La mort de ces deux jeunes gens est présentée dans le dernier
chapitre. Comme eux, des miliers des chrétiens ont accepté de finir
leurs jours dans les supplices, en confessant, dans un monde païen,
leur inébranlable foi en Christ. C’est aussi par leur sang que le
christianisme a vaincu.
La vie de ces confesseurs de la foi chrérienne et spécialement leur
mort tragique ont été présentées dans les Actes des Martyrs et dans les
écrits des Pères et des écrivains ecclésiastiques (Saint Cyprien, Eusèbe,
Tertulien, etc.).
179
Optique
Quand on écrit des femmes, il faut tremper sa plume dans l’arc-
en-ciel et jeter sur sa ligne la pussière des ailes du papillon…(Diderot;
tiré de sa réponse à l’Eloge de la femme composé pour l’académicien
A. Thomas).
Infos
Robe blanche et bruit de cloche
En France deux mariages sur trois sont des mariages religieux,
cela veux dire de vrais mariages. Il est difficile d’imaginer un vrai
mariage sans sa symbolique et son décorum : la robe de mariée, les
bruits des cloches sur les marches de l’église. Ce souhait repose sur un
héritage de religiosité qui demeure. Et, quand ils sont au cœur de
l’événement, les nouveaux conjoints sont souvent assez surpris de
ressentir aussi fortement en eux la cérémonie. Ils ressentent une
intensité qu’ils souhaitaient secrètement. Car elle marque la force et la
sincérité de leur engagement. (Le Figaro, 13 mars 1997).
180
Texte II
Entre nous
par le Père Denis Sonet
«Seule…suis-normale?»
«Pendant les vacances, toutes mes copines de classe sont sorties
avec des garçons. Elles n’arrêtent pas de raconter leurs exploits. Moi,
je n’ai rien à dire, je passe à leurs yeux pour une demeurée…»
Vos copines ont parlé de leurs exploits, mais non de leurs
déceptions. Car, toutes les fois que ces flirts éphémères se sont terminés
par des larmes, de douloureuses séparations ou de rejets humiliants,
elles ne l’ont peut-être pas crié sur les toits. Depuis des décennies que
j’écoute des jeunes, je peux dire que jamais je n’ai vu souffrir autant.
Autrefois, ils piaffaient d’impatience, c’est vrai, désirant connaître les
grandes heures de l’amour. Aujourd’hui, ils se précipitent dans des
relations précoces, se brûlent les ailes, et même s’il n’y a pas de
grossesse (encore que…), ils connaissent les aléas des relations
immatures où l’on s’attache profondément quand l’autre se dérobe.
Et si c’est si formidable que cela, pourquoi autant de déprimes
ou de suicides de jeunes dans une époque où «ils ont tout» pour être
heureux?
Je veux vous rassurer. Est-on normal parce qu’on est «dans le
vent»…comme un fétu de paille? Exercez votre liberté. Le monde a
tant besoin des jeunes qui vont à contre-courant des modes, et ne
bêlent pas avec l’ensemble d’un troupeau téléguidé par des idéologies
douteuses et rampantes.
Seule, vous pourrez difficilement remonter le courant. D’autres
jeunes vivent, comme vous, le même idéal, les mêmes questions, et sans
doute les mêmes souffrances. Ce n’est que dans la mesure où vous
saurez vous réunir (les JMJ l’ont magnifiquement montré) que vous
pourrez suivre une autre voie. Une voie exigeante, mais exaltante. Non
pas en réaction contre le laisser-aller général, mais avec le souci de
rechercher ce qui est le mieux pour vous. Pour découvrir des relations
garçons-filles enrichissantes, épanouissantes.
181
Et puisque, dit-on, il n’y a plus de normes, que chacun est libre
de faire sa norme, avec d’autres amis, «revendiquez» le droit de vivre
un amour qui sait patienter pour être plus fort, un amour qui sait
respecter pour être plus satisfaisant, un amour qui cherche à découvrir
ces lois du coeur (ces normes authentiques!) que le Créateur de
l’amour a instauré pour le plus grand bonheur de ceux qu’ils a faits
précisément à son image.
Je sais combien les normes morales en matière sexuelle ont
évolué. Au point que la fille ou le garçon qui n’a pas de vie sexuelle
avant 17-18 ans, que les fiancés qui ne cohabitent pas avant leur
mariage, font figure de focilles. Ces normes sont d’autant plus
contraignantes qu’elles sont tacites, diffuses. Elles exercent parfois un
véritable terrorisme sur les consciences, et destabilisent les plus
convaincus.
«Bien sûr, que j’ai une vie sexuelle», disait un garçon de 16 ans…
avant d’ajouter, tout bas, en se détournant: «En fait, non, je n’en ai pas,
mais je suis obligé de dire cela, pour ne pas passer pour un débile!».
Progressivement, ces «normes» ont gagné le monde des adultes.
Autrefois, la morale des parents était souvent fondée sur la peur de
l’enfant: on ne laissait pas sortir ses filles de peur d’une grossesse
surprise. Aujourd’hui, on raisonne souvent dans la même optique: du
moment que la fille prend la pilule, rien à craindre, elle peut vivre ce
qu’elle veut (sans penser aux conséquences: cancer, impossibilité
d’avoir des enfants dans le mariage, troubles psychologiques etc.).
Heureusement, il existe encore des parents, et des jeunes, qui
savent que la relation sexualle n’es pas un acte banal, mais un acte
profondément engageant, même si l’enfant est évité.
Assez de souffrir et de faire souffrir!
Famille Chrétienne n° 1192 du 16 novembre 2000
Activités
La première lecture d’un texte ne doit pas être passive; elle doit vous
aider a répondre aux questions suivantes:
• Savez-vous quelque chose sur l’auteur, sur son époque, sur
l’oeuvre lue ?
183
• De quel genre de texte s’agit-il:
− littéraire
− scientifique
− philosophique
− hagiographique
− critique d’art
− article de presse ...
• Quel est le thème principal du texte ? Correspond-il au titre ?
• Quel est le but de l’auteur ?
− d’exposer des faits, des événements
− d’analyser des faits
− de juger
− de critiquer
− de séduire
− de persuader...
• Quel est le ton du texte ?
− comique
− tragique
− ironoque
− polémique
− neutre...
II. Faites entrer chacune des expressions suivantes dans des phrases:
avoir soif du sang, être saisi(e) d’effroi, être un confesseur intrépide,
demander la grâce de quelqu’un, donner le salut à, tirer quelqu’un de
l’embarras, couper le fil des jours de quelqu’un, rendre son (dernier)
souffle, quitter la terre, suivre quelqu’un dans les éternelles demeures.
184
IV. Quelle est la vertu qui se détache des paroles du jeune homme:
– Il y a plus longtemps que je suis chrétien, je pourrais mieux supporter
la douleur.
Pourquoi un chrétien est-il plus résistant à la douleur ?
Détaillez votre réponse.
185
Exprimer une opinion personnelle
On peut l’énoncer directement:
Cet endroit me plaît beaucoup.
Ce livre est passionnant.
Pour renforcer son opinion, on peut se servir des expressions,
telles: «je pense que…, je trouve que…, je crois que…, j’ai l’impression
que…, à mon avis…, d’après moi…, selon moi…»:
Je pense que ce n’est pas la meilleure solution.
J’ai l’impression qu’il va pleuvoir.
Lorsque ces verbes sont employés avec la négation, ils peuvent
être suivis du subjonctif:
Je crois qu’il va pleuvoir
mais
Je ne crois pas qu’il pleuve.
Donner des arguments
J’aime beaucoup cet élève: il est très intelligent. Nuancer son
opinion:
– par une opposition: il est intelligent, mais paresseux.
– en la soumettant à une condition: c’est une excellente idée, à
condition que tout le monde soit d’accord.
– en émétant une restriction: c’est une région magnifique, même
s’il pleut souvent.
Dites le contraire:
Cet appartement est très ensolleillé. J’habite dans un quartier très
calme. Ne va pas voir ce film, c’est complètement nul. Il est fabuleux
ce spectacle. C’est une invention fantastique. C’est une histoire
incroyable. Je crois que ce garçon est tout à fait incompétent. A mon
avis, ce projet est absolument sans intérêt.
Le Coran: «La femme? Un chameau que Dieu nous donne pour traveser
le désert de la vie».
186
Ronsard comparait les femmes à des roses, qui se fanent, daccord,
mais des roses tout de même.
A cette comparaison Jules Levy apporte, lui, cette modification
orthographique: «Femme: rose qui prend parfois deux «s».
Barbey d’Aurevilly se plaisait à dire que toutes les femmes étaient des
femmes descendues du ciel pour le bonheur des hommes.
Une femme au nez camus demanda à l’écrivain:
– Regardez mon nez et osez me dire, à moi aussi, que je suis un ange!
– Oui, je l’ose. Vous êtes un ange, madame, mais tombé des cieux sur
le nez.
187
UNITÉ 2
Texte I
Jubilé des familles: 14-15 octobre 2000
La famille, un grand don de Dieu
Homélie pronocée par Jean-Paul II lors de la célèbration
eucharistique place Saint-Pierre, le dimanche 15 octobre 2000.
«Que nous bénisse le Seigneur, source de vie!»
Très chers frères et sœurs, l’invocation que nous avons répétée
dans le Psaume responsorial synthétise bien la prière quotidienne de
chaque famille chrétienne et, aujourd’hui, en cette célébration
eucharistique jubilaire, elle exprime de façon efficace le sens de notre
rencontre.
Vous vous êtes réunis ici non seulement en tant que personnes,
mais aussi en tant que familles. Vous êtes venus à Rome de toutes les
parties du monde, en apportant avec vous la profonde conviction que
la famille est un grand don de Dieu, un don originel, marqué par sa
bénédiction.
Il en est en effet ainsi. Dès l’aube de la Création, le regard
bénissant de Dieu se posa sur la famille. Dieu créa l’homme et la
femme à son image, et il leur donna une tâche spécifique pour le
développement de la famille humaine: «Soyez féconds, multipliez-
vous, remplissez la Terre» (Gn 1, 28).
Très chères familles, votre Jubilé est un chant de louange pour
cette bénédiction originelle. Elle s’est posée sur vous, époux chrétiens,
lorsque, en célébrant votre mariage, vous vous êtes jurés un amour
éternel devant Dieu. Aujourd’hui la recevrons les huits couples venus
de diverses parties du monde pour célébrer leur mariage dans le cadre
solennel de ce rite jubilaire.
Oui, que vous bénisse le Seigneur, source de la vie!
Ouvrez-vous au flux toujours nouveau de cette bénédiction. Elle
contient en elle une force créatrice, régénératrice, capable d’éliminer
toute lassitude et d’assurer une fraîcheur éternelle à votre don…
188
Accueillez donc avec confiance la grâce jubilaire, qui est
abondamment répandue dans cette Eucharistie. Accueillez-la en
prenant comme modèle la famille de Nazareth qui, bien qu’elle ait été
appelée à une mission incomparable, suivit le même chemin que vous,
entre les joies et les douleurs, entre la prière et le travail, entre les
espoirs et les épreuves angoissantes, toujours enracinée dans l’adhésion
à la volonté de Dieu.
Que vos familles soient toujours d’avantage de véritables «églises
domestiques», d’où s’élève chaque jour une louange à Dieu et rayonne
sur la société un flux d’amour bénéfique et régénérant…
L’être humain n’est pas fait pour la solitude, il possède en lui une
vocation à la communion, à la relation, enracinée dans sa nature
spirituelle elle-même. En vertu de cette vocation, il croît dans la mesure
où il entre en relation avec les autres, en se retrouvant pleinement «dans
le don sincère de soi».
Les rapports purement fonctionnels ne suffisent pas à l’être
humain. Il a besoin de rapports interpersonnels riches d’intériorité, de
gratuité, d’obligation. Parmi ceux-ci, celui qui se déroule dans la famille
est fondamental: dans les relations entre conjoints, ainsi qu’entre ces
derniers et les enfants. Tout le vaste réseau des relations humaines naît
et se régénère sans cesse à partir de cette relation à travers laquelle un
homme et une femme se reconnaissent faits l’un pour l’autre, et
décident d’unir leur existence dans un unique projet de vie.
«Que nous bénisse le Seigneur, source de la vie!»
Puisse ce Jubilé des familles constituer, pour vous tous qui le
vivez, un grand moment de grâce. Qu’il constitue également pour la
société une invitation à réfléchir sur la signification et la valeur de ce
grand don qu’est la famille, construite selon le cœur de Dieu.
La famille porte la société
«Ces deux réalités ne sont pas dissociables et indépendantes, elles
se nourissent l’une de l’autre. La société cherche à réaliser son unité,
mais c’est dans le «nous» familial qu’elle l’atteint au plus haut degré.
La société d’elle-même ne peut rassembler que des êtres déjà existants.
La famille, elle, offre une unité qui est une source, une source sans
cesse jaillissante d’êtres nouveaux. C’est dans le mystère de la
génération qu’apparaît le mystère de l’unité humaine. Si la société doit
189
garantir la famille, c’est la famille qui perpétue la société: la famille
porte la société encore plus que la société ne porte la famille»…
La peur de l’enfant
«Paradoxalement, c’est dans les pays les plus développés que
mettre des enfants au monde est devenu un choix fait avec grande
perplexité, bien au-delà de la prudence légitimement requise par une
procréation responsable. On dirait parfois que les enfants sont perçus
comme une menace plus que comme un don»…
La venue des enfants, nous dit Zacharie, est une libération, une
rédemption: «Il a fait se lever une force qui nous sauve, salut qui nous
délivre de nos adversaires, des mains de tous nos ennemis».
Rendons grâce à Dieu que nos enfants nous sortent de nos péchés.
Force qui nous sauve, l’enfant est véritablement une libération
de notre égoïsme. Et que fait cet enfant? Il montre à ses parents leur
vocation de serviteurs”…
«Engageons-nous, très chers, de toutes nos forces, à défendre la
valeur de la famille et le respect de la vie humaine, dès la conception.
A vous, chères mamans, qui portez en vous un instinct incoercible
pour la défense de la vie, j’adresse de tout mon coeur cet appel: Soyez
toujours source de vie, jamais de mort !
Je vous dis à vous ensemble, papas et mamans: Vous êtes
appelés à la très haute mission de coopérer avec le Créateur dans la
transmission et le renouvelement de la vie. N’ayez pas peur de la vie!
Proclamez ensemble la valeur de la vie. Sans ces valeurs, il n’y a pas
de futur digne de l’homme!».
Famille Chrétienne, n°1189 du 26 octobre 2000
Plusieurs sens
porter = (ici) soutenir
– produire (arbre qui porte de bons fruits);
– déplacer d’un endroit à l’autre (porter un livre à la bibliothèque);
– avoir pour objet, se rapporter à qqch (leur divergence porte sur un détail);
– porter un sentiment à qqn (elle lui porte une estime profonde);
– avoir sur soi (porter un habit, des lunettes);
– tenir une partie du corps d’une certaine manière (porter la tête haute);
– diriger, mouvoir vers qqn ou qqch (porter ses regards sur).
défense (f.) = (ici) protection
– interdiction de faire qqch (défense de fumer)
– dent longue, pointue, dépassant de la bouche de certains mammifères
(éléphant, morse, sanglier);
Optique
…Le nombre de divorces augmente moins rapidement aujourd’hui.
On se marie après une période de vie informelle, quand on est sûr de
vouloir s’engager pour la vie. Il est vrai, toutefois que l’on continue à
divorcer malgré cet engagement que l’on avait souhaité. Celà montre
combien le coouple est travaillé par une contradiction centrale: on
veut le vivre profondément mais pas à n’importe quel prix. La valeur
déterminante, aujourd’hui, est l’individu. Le jour où il ne se sent plus
à l’aise dans son couple, son insatisfaction lui fait renvoyer au second
plan son engagement.
193
Que cela plaise ou non, il y a désormais dans le secret des cœurs
une attitude de consommateur, le partenaire conjugal peut, en partie,
être assimilé à un produit que l’on choisit.
On pourrait ajouter ici les dits d’un critique et analyste français :
«La société de consommation a engendré une morale à court terme où
l’on ne se soneie pas de savojz siune vie qui a perdu toute finalité
morale et humaine, vant encore d’être vécue, si la jole de vivre a encore
dans ce cas un sens».
Le Figaro, 13 mars 1997
Infos
Catherine Vautrin, ministre délégué à la Cohésion sociale dénonce
le fléau de la violence conjugale. «En moyenne, une femme meurt
tous les quatre jours en France des suites de violences au sein du
couple», a rappelé C. Vautrin.
Lasse de «naviguer à vue», le ministre à demandé hier à la
Comission nationale contre les violences envers les femmes de mettre
en place un groupe d'évaluation censé «effectuer le suivi d'une cohorte
d'hommes violents» et fournir un minimum de données sur le fléau.
(Le Figaro, 22 mars 2006).
Activités
Structure d’un texte
L’organisation générale du texte est: introduction, développement
(contenu), conclusion. On introduit donc le lecteur dans un sujet ou un
problème, on fait ensuite le développement du thème (en apportant des
arguments) et on aboutit à une fermeture conclusive.
De ces trois parties, la II-ième est la plus développée, elle peut avoir
plusieurs parties (paragraphes). Ce sont des étapes du raisonnement de
l’auteur, du déroulement de sa pensée. Chacune de ces étapes est reliée
194
logiquement à ce qui la suit et à ce qui la précède (de manière évidente
ou implicite).
A l’intérieur du paragraphe, de même, toutes les phrases sont liées
entre elles selon une certaine logique. Généralement, la phrase du
début renferme une idée essentielle. Ensuite viennent les arguments
(exemples, citations, données statisques, etc.). La phrase finale constitue
un bilan, une conclusion. Si le paragraphe est plus étendu, il peut
contenir aussi des idées secondaires.
Bien sûr, les auteurs ont toute la liberté de faire l’exposé de leur idées.
Ils peuvent proposer d’aboud des exemples, et d’en dégager ensuite
l’idée essentielle. On de former, disons, un paragraphe uniquement
des questions, d’exemples, d’idées que toutes semblent importantes et
que seule la suite du texte peut éclaircir.
IV. Trouvez des contextes appropriés pour chaque lecture des mots:
porter et défense (p. 191).
VII. Faites un court exposé sur ce que signifie pour vous la famille.
Donner un conseil
Pour donner un conseil, on peut utiliser:
L’impératif:
– Je suis épuisé…
– Va te reposer!
Le Conditionnel avec le verbe devoir:
– J’ai pris trois kilos en cette semaine…
– Tu devrais faire un régime.
«Si» + imparfait:
– Et si tu prenais quelques jours de vacances?
On peut s’impliquer dans le conseil donné et dire ce qu’on fera dans la
même situation:
– Je suis épuisé…
– Si j’étais toi, j’irais pour quelques jours à la montagne.
ou
– Moi, à ta place, j’irais pour quelques jours à la montagne.
L’amour, dit Plutarque, fait taire les autres passions: c’est le dictateur
devant qui tous les autres pouvoirs s’évanouissent.
197
UNITÉ 3
Texte I
Une éducation forte
200
Texte II
Famille Boussardel
Activités lexicales
Autres manières de dégager les idées essentielles et secondaires d’un texte.
Il faut regarder attentivement le titre, le chapeau, les intertitres. Le plus
souvent ils expriment les idées principales du texte directement ou par
l’intermédiaire de termes formellement (nominalisalion, adjectivation,
verbalisation) ou sémantiquement proches (synonymes, etc.).
Un autre procéde ce sont les questions pour repérer un fait, un événement:
Qui ? Quoi ? Où ? Quand ? Pourquoi ? Avec quelles conséquences etc.
A partir d’elles, il faut concentrer l’attention sur les mots « pleins »,
chargés d’information, éliminer les autres (mots imprécis, termes trop
généraux, mots-outils: conjonctions, prépositions, etc.).
Les mots « pleins » qui reviennent le plus souvent sont vraisemblablement
les mots clés du texte. Les mots « pleins » s’opposent aux mots
« creux » (vides), qui alourdissent la phrase sans apporter d’information,
comme le pléonasme, par exemple. C’est le fait d’exprimer plusieurs
fois la même chose: monter en haut, apllaudir des deux mains etc.
202
I. Revenez à la rubrique « Infos » de l’unité précédente. Essayez de
répondre aux questions ci-dessous par des mots de la rubrique. Quels
sont les deux mots « pleins » qui reviennent deux et trois fois dans le
texte ? Qu’est-ce qu’ils reflètent, l’idée ou le thème ?
VI. Quelle phrase du premier texte est liée plus directement au titre ?
Dans quel contexte a-t-elle été prononcée ? Détaillez-le.
204
Histoires drôles et mots d’esprit
Alliage
Maître Ransan, surnommé « l”avocat des oiseaux », se piquait de
littérature, de poésie et de bel esprit.
Un jour, sur le cours d’Etigny, ses familiers s’entretenaient du prochain
mariage de Mlle d’Engachies et de M. d’Ensuin.
− Il paraît qu’il est fort riche ?
− Oui, cousu d’or. Et sa fiancée, dit-on, lui apporte beaucoup d’argent.
− Mais alors, murmura l’avocat des oiseaux, ce n’est plus une alliance:
c’est un alliage!
Du mariage:
− Lui, il est fanatique du mariage. Il est vrai que le sien ne date que
de 15 jours.
− Oui, il est encore tout feu, tout femme.
205
UNITÉ 4
Texte I
Les grandes vacances du petit Nicolas
209
c) (fig.) s’engager dans une voie, une cause; adopter, choisir
(embrasser une carrière);
d) voir dans son ensemble (embrasser du regard);
e) contenir, renfermer dans son étendue; comprendre, englober
(roman qui embrasse un siècle d’histoire).
f) baigner, entourer;
g) aimer plusieurs personnes à la fois.
Antonymes
débarrasser la table – mettre le couvert
210
Texte II
L’autorité paternelle
Activités
Le narrateur
Dans un texte il est très important de savoir qui est le narrateur, qui
parle. Dans un texte scientifique, par exemple, le narrateur est totalment
absent du récit. Dans d’autres textes il intervient par moments (quand il
s’adresse au lecteur, par exemple) ou indirectement (par un jugement,
une appréciation).
Dans les romans et les récits à la première personne, la narrateur est
ouvertement et constamment présent, comme dans les deux derniers
textes « Une éducation forte » et « C’est papa qui décide » où ce sont
les enfants qui parlent. Le premier texte est une narration, à la première
vue, neutre (description d’un épisode de leur enfance), mais à une
lecture plus attentive on peut discerner des jugements, des attitudes
non-neutres (le manière de désigner leur mère, par exemple: papa et
« sa femme », « madame mère », etc.).
I. Cherchez dans le texte « C’est papa qui décide » les indices qui
attestent que le narrateur est un enfant.
213
Faire une proposition (schema possible)
1. S’informer avant de proposer:
– Tu as quelque chose de prévu ce week-end? – Vous êtes libre
jeudi soir?
2. Evoquer l’objet de la proposition:
– J’organise une fête pour mon anniversaire…
3. Proposer:
avec le conditionnel
Tu n’auras pas envie de… + infinitif (faire du ski à Brasov)?
+ nom (un week-end à la mer?)
On pourrait… + infinitif (sortir ce soir).
Qu’est-ce que tu diras de… + infinitif ou + nom (d’une partie d’échecs?)
Ca te dirait de… + infinitif ou + nom (faire / une ballade dans la forêt?)
Tu n’aimerais pas… + infinitif ou + nom (faire un voyage à la campagne?)
Ca te plairait de … + infinitif ou + nom (rencontrer mes parents?)
Tu ne voudrais pas… + infinitif ou + nom (prendre un café?)
Tu ne voudrais pas que… + subjonctif (je vienne avec toi?)
Ca te ferait plaisir… + infinitif ou + nom (un bon film?)
Directement
Proposer + de + infinitif: Je vous propose de commencer la réunion.
On peut / je peux… + infinitif: Je peux vous faire visiter la ville.
Inviter + infinitif ou + nom: Je vous invite à mon mariage.
Emmener + lieu: Je vous emmène à votre foyer?
Tu veux que… + subjonctif: tu veux que je te présente à mes amis?
Avec «si»
Si tu veux… je peux… Si tu veux, je peux te faire à manger.
Si on + imparfait Si on prenait un apéritif?
214
Georges Feydeau constatait avec bon sens: «Le mariage c’est l’art pour
deux personnes de vivre ensemble aussi heureuses qu’elles auraient
vécu chacune de leur côté».
215
UNITÉ 5
Texte I
Désiré
Optique
« …L’enfant qui est là exige notre service. Il n’y a pas de question à
se poser, cela s’impose aux parents. Leur vocation est de servir ».
(Jubilé de Famille, 15 octobre 2000).
219
Texte II
Le Prince Antiochus Cantémir
224
Cinq ans après, on publia à Londres une édition française de ses
Satires avec l’histoire de sa vie, et ce recueil eut l’année suivante une
seconde édition. On le rencontrait fréquemment dans les bibliothèques
publiques…
Ehrhard, M. Un ambassadeur de Russie à la cour de Louis XV:
le Prince Cantémir à Paris (1738-1744).
Paris, Les Belles Lettres, 1838.
*
critique et publiciste russe (1811-1848).
Sur qui porte le texte? Qui a été son père? Qui était sa mère?
Où et quand est-il né?
A quel âge a-t-il été privé de la caresse de sa mère?
A l’aide de qui a-t-il fait ses études? A-t-il fréquenté longtemps l’école?
Par quoi ont été frappé les académiciens russes?
A quel âge a-t-il été nommé ministre de Russie à Londres et à Paris?
A quel âge a-t-il composé sa première satire?
Qu’est-ce qu’il fustigeait dans ses vers?
Etait-il heureux de se trouver à la cour de Louis XV?
Ce Prince était hautement apprécié à l’époque non seulement comme
diplomate et homme de lettres, mais aussi comme pédagogue.
Quelles étaient ses conceptions sur l’éducation?
Etayez vos affirmations par des exemples et des phrases du texte.
Combien de langues parlait-il?
Qu’est-ce qu’il a composé encore sauf ses Satires? Avez-vous lu
quelque chose de ses oeuvres?
Lisez les textes supplémentaires «Les Français et le tabac» et
«Fumer c’est ringard» (Cahier, pp. 220-222).
Activité
Objectivité et subjectivité dans un texte
Beaucoup de textes (de presse, par exemple) prétendent à l’objectivité.
Ils pensent raporter un fait, décrire un comportement, donner une
information sans faire intervenir quelque jugement personnel.
Dans la réalité, l’objectivité est chose rare car il est difficile de
s’abstenir de tout jugement. Malgré lui, le journaliste laisse souvent
transparaître son opinion en ne citant pas ses références, en amputant
les déclarations de quelqu’un ou en ne les restituant pas dans leur
225
contexte ... Il y a mille manières de tomber dans la jubjectivité, à
commencer par les pièges de la langue: un simple adjectif de un
adverbe peuvent laisser passer un jugement de valeur.
Savoir dire
Accepter Refuser
Lorsqu’on refuse ou accepte une proposition, différentes stratégies
peuvent être adoptées:
De façon neutre: De façon catégorique:
D’accord! Il n’en est pas question!
Entendu! Jamais!
Pourquoi pas! Ce n’est pas possible!
En exprimant votre contentement: De façon polie:
Avec plaisir! C’est très gentil de votre part,
C’est une bonne idée! mais c’est impossible.
Volontiers! Je suis désolé(e), mais je ne peux
pas venir…
En demandant des précisions: En ne disant ni oui ni non:
C’est possible. On se retrouve Je vais voir…
à quelle heure? Je vais réfléchir…
Volontiers! Vous voulez Ca demande réflexion…
que j’apporte le dessert? Je ne te promets rien…
En ajoutant une appréciation: En évoquant une excuse, un prétexte:
Pourquoi pas? Il paraît que c’est Non, en ce moment, j’ai trop de
un très bon film. travail…
227
C’est une excellente idée. Désolé, mais demain je dois me
J’ai besoin de me détendre. lever très tôt
Pas ce soir, je suis pris.
En montrant qu’on partage En différant
la même intention: sa réponse:
J’allais vous le proposer! On en reparle la semaine prochaine?
Les grandes esprits se rencontrent! Je ne sais pas si ça va être possible.
On se téléphone?
On vous invite chez des amis et on vous propose un plat que vous
n’aimez pas. Que dites vous?
a) Je suis désolé(e), mais en ce moment je suis en régime. Mais je vais
en prendre un tout petit peu, pour goûter.
b) Non merci, je déteste ça!
c) J’adore ça, mais je n’ai vraiment plus faim. Mais comme ça a l’air
très bon, j’en emporterais bien un petit peu à la maison.
d) Ca se mange, ça? On dirait de la nourriture pour chien!
228
UNITÉ 6
ECOLE ET FAMILLE
Texte I
Les débuts d’un professeur
[...] Durant toute l’année de l’agrégation on nous dispensa à peine, à
la Sorbonne, deux ou troix heures de pédagogie théorique. Nous couvrions
de nos cris la voix du professeur qui nous parlait des essais de jardinage
d’Emile chez Rousseau. Ensuite on nous à soumis au «stage». Dans un
lycée de Paris nous assistâmes, par paquets de cinq, a quelques classes
d’un professeur. Sous les regards sarcastiques des élèves nous admirions
son autoriré… et la fin de l’expérience nous devions nous-mêmes monter
à la chaire. Alors le professeur demerait assis sur le dernier banc pour
encadrer ses soldats et… au dernier moment contenir ses troupes…
Ce matin-là […] ils étaient quarante. Ja leur dictais un message
à l’adresse de leurs parents. Jusque-là un abîme séparait les parents
des élèves du professeur. La maison et la classe se draissaient face-à-face
comme les tours ennemies des Capulets et des Montaigus à Vérone.
Mais moi, j’ouvrais les bras à leurs parents en les invitant à venir me
parler tous les mercredis de quatre à six.
Ensuite je les chargeai d’une autre mission: je les priai de
m’envoyer chaque semaine en échange du carnet des notes méritées
par l’élève en classe, les notes méritées par leur enfant à la maison.
Santé, conduite, travail.
«Ce texte sera signé par vos parents et vous le rapporterez demain!».
J’attendais avec impatience le lendemain pour les réactions des
deux groupes. Je brulai d’envie de prendre immédiatement connaissance
de ce document. Mais comment occuper les élèves pendant ce temps?
«Je vous laisse dix minutes. Déclinez-moi par écrit: bos (le boeuf),
caro (la chair), iter (le chemin), vis (la force)…»
Et je me jetais sur les feuilles… Beaucoup me complimentaient:
«Bravo! Voilà enfin un professeur qui comprend ses devoirs!». Il y
avait d’autres: «Je trouve tout cela très beau, mais je n’aurai pas le
temps de remplir chaque jour le carnet». Enfin certains signaient sans
un mots. Ils étaient la majorité.
D’après P. Guth, Le naïf au 40 enfants
229
agrégation (f.) = concours auquel se présentent en France les candidats
au titre d’agrégé;
agrégé, –e (n. et adj.) = personne reçue à l’agrégation et pouvant de ce
fait exercer les fonctions de professeur titulaire en lycée ainsi que dans
certaines disciplines de l’enseignement supérieur;
dispenser = donner, accorder
chaire (f.) = (lat. cathedra) tribune, estrade d’où un professeur parle à
ses élèves;
encadrer = (ici) entourer, flanquer pour garder
contenir = (ici) empêcher de se répandre, de se manifester
charger de = confier une mission; (ici) donner un devoir
se jeter = (ici) se précipiter
Remarques
Les réunions des parents et des professeurs doivent servir à
développer des liaisons constructives.
En matière d’éducation le premier contact entre parents et
professeur est essentiel: il doit être dépourvu de toute arrière-pensée,
de toute tension ou menace de conflit. Il ne faut pas convoquer les
parents au moment où quelque chose ne va pas, mais avant, tout au
début de l’année scolaire.
Avez-vous déjà de l’expérience dans le domaine ? Présentez-la.
Optique
«L’école laïque n’est pas l’école de l’athéisme. Si donc nous
persistons à défendre l’école publique, ce n’est pas pour qu’elle serait
l’école de l’athéisme ou de la libre pensée…».
«Sauver l’homme, le faire vivre, le développer». Tout humaniste
chrétien ou laïque, est d’accord avec de Gaulle sur ces formules…
Tenir ferme à ses convictions et accepter qu’autrui en ait d’autres,
c’est cela l’esprit laïque.
Toute cité devant d’abord se renouveler corps et âme, ses dirigeants
regarderaient comme leur prémière tâche la formation physique et
morale de ses futurs citoyens. L’homme moderne ne doit pas tomber
dans l’indifférence, l’inaction et la veulerie. Dans l’enseignement le
plus technique, une culture générale humaniste, ne doit être oubliée ni
négligée, non seulement pour prévenir les déformations professionnelles,
mais parce que, là où la formation du spécialiste divise, celle de
l’homme rapproche. Une instruction dispensée à la seule mesure des
valeurs intellectuelles et morales, plaçant chaque homme à sa vraie
place, pourrait bien résoudre la question sociale…”.
Jean Cotereau, Idéal laïque…concorde du monde,
Librairie Fischbacher, Paris, 1963.
Quelles sont vos idés là-dessus ?
Lisez les deux moitiérs du texte supplémentaire «La fabrique de
l’enfant post-moderne» (Cahier, p. 222).
231
Texte II
Regrets tardifs
232
violence, ma violence en exaspération, mon exaspération en fureur ?
Je ne crois certes de ma vie n’avoir fixé sur quelqu’un regard chargé
de plus de reproche, d’une rancune plus noire. C’est qu’il y avait de
mon côté plus que du découragement, une sorte de désespoir et sans
doute du sien un désespoir égal. Ce mutisme et cette immobilité
conjugués venaient de me précipiter hors de moi. Non, jamais non
plus je n’avais rencontré rien de pareil. Jamais je ne m’étais heurté à
un obstacle vivant, invincible à ce point et comme opiniâtre dans son
refus, dont j’avais seulement tort de le tenir pour complice et
responsable et me voilà déchaîné, l’oeil en feu, l’invective aux lèvres
et tremblant de rage.
A mes foudres l’enfant ne répondit pas autrement qu’à mes
caresses : il se contenta de rougir un peu plus et de fermer les yeux,
une larme coulait. Je n’eus pas à la suivre bien loin pour mourir de
honte; et de ces paupières baissées qui ne se relevaient plus, sans
doute de peur de me surprendre encore défiguré par l’injustice. Quelle
bon leçon je recevais de son calme, de son indulgence entière ! Certes,
la grandeur avait changé de camp. Jamais je ne me suis senti plus bas,
plus près de la terre, plus humilié que devant ce petit visage que la
douleur par ma faute auréolait. Le lendemain, la place de X était vide,
le surlendemain il ne reparut pas davantage et comme la semaine
écoulée, la classe me semblait déserte, à constater cette seule absence,
je me risquais à demander: « X ne reviendra sans doute pas au
Pensionnat ? ».
Le cour allait finir: « Comment le ferait-il, Monsieur ? me répondit
le semainier. Il est mort dimanche d’une embolie, et hier nous avons
suivi son enterrement ».
Marcel Jouhandeau, Essais sur moi-même
233
s’obstiner = persévérer, s’entêter
briser = (ici) faire céder
répéter à satiété = jusqu’à la lassitude
invincible (adj.) = qu’on ne peut réprimer, vaincre, surmonter
opiniâtre (adj.) = qui manifeste de la ténacité, persévérance, obstination
invective (f.) = parole violente et injurieuse
semainier (m.) = élève qui est de service durant une semaine
Synonymes contextuels
faute grave = crime = meurtre
découragement (m.) = désespoir
calme (m.) = indulgence
mort (f.) = enterrement
déchainé: l’oeil en feu,l’invective aux lèvres et tremblant de rage
Antonymes contextuels
douceur (f.) – fermeté
patience (f.) – violence
se maîtriser (maîtrise de soi) = se précipiter hors de soi
foudres (m., pl.) = caresses
234
Activités
Les procédés de substitution dans un texte
Pour assurer à un texte une cohésion harmonieuse on substitue les
mots situés plus haut dans le texte par d’autres mots: anaphores. Ces
termes de « reprise » permettent au texte de progresser de phrase en
phrase, de paragraphe en paragraphe, en restant intelligible. Ils sont
essentiels au lecteur pour comprendre au fur et à mesure de la lecture
de qui et de quoi il est question dans le texte.
On distinque des anaphores:
a) grammaticales: pronoms personnels, démonstratifs, relatifs etc. (il, elle,
qui, que, celui-là, cette dernière, etc.). Par exemple, dans la phrase: Jean
est arrivé, il vous attend, le pronom il est l’anaphore de Jean;
b) lexicales (synonymes: demeure pour maison; hypéronyme: moyen
de transport pour voiture etc.
Mais l’anaphore lexicale est parfois plus complexe. Elle peut substituer
un groupe de mots, une phrase, un paragraphe.
Par exemple: Il est tombé malade et n’a pas pu mener à bout ces
investigations. Ce fait a indisposé son chef. Ici, ce fait reprend toute la
phrase précédente.
II. Repérez tous les procédés anaphorique du texte « Les débuts d’un
professeur ».
236
VII. Développez en quelques lignes le sujet: «L’importance de la liaison
entre l’école et la famille».
237
Histoires drôles et mots d’esprit
238
UNITÉ 7
PHÉNOMÈNES NOUVEAUX
Texte I
Génération Kangourou
239
Depuis les années 70, l’âge moyen de fin d’études a progréssé de
5 ans. Les parcours scolaires n’en finissent pas de zigzaguer. La plupart
des parents sont largués dans le labyrinthe éducatif. Mais ils sont prêts à
tout pour soutenir leurs progénitures. Car sans diplôme – ils le savent
bien – ce sera la galère assurée. Un quart des jeunes ouvriers sont
toujours sous le toit familial après leur CAP. Les parents, dernier refuge
quand on trouve toutes les portes closes.
En 1984, le niveau de vie moyen des moins de 30 ans était de
20% inférieur à celui des quinquagénaires. Aujourd’hui l’écart s’est
fortement creusé. En moyenne, les jeunes gagnent moitié moins que
leurs parents. Pas étonnant si les 20-30 ans hésitent à quitter le foyer.
Mais l’allongement des études et la précarité économique ne
suffiusent pas à expliquer cette cohabitation prolongée des jeunes et
de leurs parents. « Ils restent parce que la famille s’est complètement
transformée depuis 20 ans. Il y a eu une totale libération des moeurs »,
analyse un autre sociologue.
Des parents copains qui paient sans juger, qui protègent sans
brider, pourquoi les quitter ? « C’est pratique. On mange bien. On n’est
pas seul. Il n’y a pas de factures. Avoir pu rester aussi longtemps pour
moi c’est une chance », reconnaît Céline, 28 ans, cadre commercial
depuis huit mois, qui grâce à « l’hotel » familial, a pu se payer deux
séjours longue durée à New York et Jérusalem. Si on a parfois
l’impression que les jeunes s’incrustent, pères et mères, le plus souvent
ne font rien pour les pousser dehors. Au contraire. « Il faut que les
parents les aident à franchir cette étape de se lancer hors du cocon
familial, qu’ils les poussent dehors, quitte à les assister financièrement
un certain temps. Cependant, trop soutenir ses enfants matérialement
peut avoir des effets pervers », considère Françoise Sand, conseillère
familiale et conjugale, qui dénonce la famille piédestal.
Expres, 20/03/98
240
pécule (m) = petit capital économisé peu à peu
draguer = (fam.) aborder qqn, tenter de le séduire en vue d’une aventure
ordinateur (m.) = machine automatique de traitement de l’information
(calculator)
être largué = (fam.) être complètement dépassé dans un domaine; être
perdu, ne plus rien comprendre
galère(f.) = situation désagréable, travail pénible
s’incruster = (fam.) imposer sa présence de façon prolongée et importune
cocon (m.) = lieu protecteur et agréable
piédestal (m.) = (ici) support
quitte à = même si l’on doit
241
Texte II
Génération salade
Activités
Faire un raisonnement
Un raisonnement est une suite de pensées qui se suivent et
s’enchaînent logiquement pour arriver à une conclusion. Il se fait donc
en quelques étapes. Comment marquer celles-ci ?
Voici quelques-uns des termes les plus courants:
a) expressions permettant d’introduire le développement: avant d’entrer
dans le sujet, au préalable, avant même d’aborder ce sujet, je voudrais
préciser que ...;
b) le point de départ (premier terme de l’analyse): d’abord, premièrement;
en premier lieu, au début, pour commencer, d’un côté ..., d’une part ...,
etc.
245
c) termes marquant un nouveau stade du raisonnement
– par ajout d’un deuxième élément: passons maintenant à, venons-en à
présent à, en second lieu, en autre, de plus, d’autre part, d’un autre
côté, ensuite, second facteur, il nous faut considérer aussi;
– par comparaison: de même, de la même façon (manière), en même
temps, aussi, également, parallèlement, etc.;
d) termes introduisant le dernier point d’un raosonnement: lee dernier
point concerne, ma dernière remarque portera sur, abordons pour finir,
je voudrais noter pour finir...
e) et pour conclure: au total, finalement, en somme, en bref, pour conclure,
en conclusion, en définitive, il ressort de tout ce qui précède que...; en
résumé on peut dire que ..; en un mot; pour résumer d’un mot: ..., etc.
II. Dites autrement: une chambre sous le toit; au temps des minijupes;
les poches vides; rester scotché chez ses parents; décrocher son premier
job; mettre de côté un pécule; un quinquagenaire; des parents copains;
le cocon familial.
246
VI. Mettez les verbes entre paranthèses au temps requis:
1. Dans les années 70, ceux qui (être) aujourd’hui parents (quitter)
leurs familles très tôt.
2. Pour conquérir sa liberté, on (faire) sa valise et on (décrocher) vite
un job.
3. Je (ne pas obtenir) jamais un emplois stable. Ce (être) inconcient de
partir dans cette incertitude, dit Fabien.
4. L’âge moyen de fin d’études (progresser) de 5 ans.
5. Sans diplômes, ce (être) la galère assurée.
6. Ils restent parce que la famille (se transformer) depuis 20 ans.
7. Le calendrier d’entrée dans la vie adulte (être) totalment (bouleverser).
Traduisez le texte «Când omului i s-au tăiat aripile, i-a fost dată
muzica» (p. 352).
249
Autoévaluation III
Exercices électroniques
II. Indiquez les mots qui ne font pas partie du champ conceptuel
(thème) ci-dessous:
1. Attachement, affection, tendresse, sympathie, bonheur, tristesse,
chagrin, dépression, liberté, changement.
2. Humeur, caprice, angoisse, enthousiasme, admiration, voyage,
peur, crainte, nervosité, pluralité.
3. Tempérament, modération, conversation, caractère, tenue,
attitude, conduite, vertu, vérité, défaut.
4. Maîtrise de soi, sagesse, audace, tenacité, courage, fermeté,
abnégation, addition, assiduité, sentence .
5. Visage, profil, teint, front, joue, cou, sac, sourcil, menton,
manteau.
253
Module 4
AME. FOI. VERTU. CONSCIENCE
UNITÉ 1
Une Parole qui fait vivre
Synonymes
joie = allégresse
reprouver = condamner
Antonymes
amis = ennemis
Activités
Types de textes selon leurs fonctions
Le plus souvent les textes ont plusieurs fonctions, mais en général,
l’une d’elles est dominante.
• Textes à dominante narrative (récits, histoires, souvenirs). Ils racontent
quelque chose, se situent le plus souvent dans le passé et suivent une
certaine chronologie.
259
• Textes à dominante descriptive (il est rare qu’un texte soit purement
descriptif, mais les passages descriptifs sont fréquents dans les textes
narratifs: nouvelles, romains, récits). Le narateur s’efface alors plus ou
moins devant ce qu’il décrit.
• Textes à dominante explicative (textes scientifiques, notices explicatives,
sondages, certaines documents administratifs). Ils ont pour but d’informer
et sont en général très structurés; les diférentes explications sont
présentées d’une manière logique, ordonnée.
• Textes à dominante argumentative (on propose un raisonnement qui
vise à convaincre l’interlocuteur). Ces textes sont forfement structurés
(une introduction, différents arguments introduits par un articulateur
logique de cause, but, concession ..., souvent étayés par des exemples;
(une conclusion). L’auteur est toujours présent, de même que
l’interlocuteur qui est sa « cible ».
• Textes à dominante prescriptive (recettes, conseils, règlements) qui
« disent de faire quelque chose ». On trouve souvent dans ces textes
des impératifs ou des infinitifs et le destinataire est clairement identifié:
c’est à lui, précisément, que s’adresse l’injonction.
261
Les articulateurs logiques sont des mots qui indiquent les rapports
entre les idées et leur enchaînement. Ils permettent d’articuler et
d’organiser l’expression de la pensée.
On distingue généralement deux types d’articulateurs:
– ceux qui servent à organiser le texte (tout d’abord, ensuite, d’autre
part, enfin, pour conclure etc.);
– ceux qui indiquent un lien logique existant entre deux faits, deux
idées. Ce lien peut exprimer, par exemple, la but (pour, afinde) la
conséquence (donc, il en résulte que ...), la concesion (cependant, mais,
avoir beau) etc. (Ces structures seront étudiées pendant le III-ième
semestre).
1. Les amorces
Ces mots soulignent que ce que l’on dit n’est qu’un moment de la pensée.
Formules d’introduction: commençons par…; d’abord, tout d’abord…;
avant tout, avant toutes choses…;
Premier terme d’une énumération, d’une liste: en premier lieu…, d’une
part…
Préparation d’une opposition: certes…, il se peut que…, il est possible
que…, il est vrai que…
2. Les liaisons
Elles marquent un lien entre deux idées, entre ce qui précède et ce qui suit.
Addition: Et, aussi, ensuite, en outre, puis, également, d’autre part, de
plus, etc.
Insistance: Même, non seulement…, mais (encore), d’ailleurs, d’autant
plus que…
Cause: car (jamais en tête de phrase), en effet (explication), puisque,
parce que, comme, étant donné que, sous prétexte que; grâce à + nom;
à cause de + nom; du fait de + nom; sous prétexte de + nom / infinitif.
Conséquence: donc, aussi, c’est pourquoi, ainsi, par conséquentn de
sorte que, si bien que…;
si s+ adjectif / adverbe + que…; tellement + adjectif / adverbe + que…;
tant / tellement de + nom + que…; d’où + nom.
Opposition: Mais, pourtant, toutefois, cependant, néanmoins, au contraire,
en revanche, en fait /en réalité (correction d’une idée précedente); bien
que + subjonctif, quoique + subjonctif, même si; alors que; malgré +
nom; en dépit de + nom.
3. Les articulateurs de rappel (ils renvoient à ce qui a déjà été
exprimé): par exemple, ainsi, de même.
262
4. Les articulateurs de terminaison (ils marquent le terme d’un
développement, annoncent la fin d’une énumération, amènent la
conclusion): donc, enfin, finalement, en résumé, en définitive, pour
conclure et tous les articulateurs de la conséquence.
Texte I
Le discours sur la montagne (suite)
7. 1. «Ne vous posez pas en juge, afin de n’être pas jugé; car c’est de
la façon dont vous jugez, qu’on vous jugera, et c’est la mesure dont
vous vous servez qui servira de mesure pour vous. 3. Qu’as-tu à
regarder la paille qui est dans l’œil de ton frère? Et la poutre qui est
dans ton œil, tu ne la remarques pas?…5. Homme au jugement
perverti, ôte d’abord la poutre de ton œil….
6. Ne donnez pas aux chiens ce qui est sacré, ne jetez pas vos perles
aux porcs, de peur qu’ils ne les piétinent et que, se retournant, ils ne
vous déchirent.
7. Demandez: on vous donnera; cherchez, vous trouverez; frappez, on
vous ouvrira. 8. En effet, quiconque demande reçoit, qui cherche trouve,
à qui frappe on ouvrira. 9. Ou encore qui d’entre vous, si son fils lui
demande du pain, lui donnera une pierre? 10. Ou s’il demande un
poisson, lui donnera-t-il un serpent? 11. Si donc vous, qui êtes mauvais,
savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus votre Père
qui est aux Cieux, donnera-t-il de bonnes choses à ceux qui le lui
demandent. 12. Ainsi, tout ce que vous voulez que les hommes fassent
pour vous, faites-le vous-même pour eux: c’est là la Loi et les Prophètes.
13. Entrez par la porte étroite. Large est la porte et spacieux le chemin
qui mènent à la perdition. 14. Combien étroite est la porte et resserré
le chemin qui mènent à la vie, et peu nombreux ceux qui le trouvent.
15. Gardez-vous de faux prophètes, qui viennent à vous vêtus en brebis,
mais qui au dedans sont des loups rapaces. 16. C’est à leurs fruits que
vous les reconnaîtrez. Cueille-t-on des raisins sur un buisson d’épines, ou
des figues sur des chardons?. 17. Ainsi tout bon arbre produit de bons
fruits, mais l’arbre malade produit de mauvais fruits. 18. Un bon arbre ne
peut pas porter de mauvais fruits, ni un arbre malade porter de bons fruits.
19. Tout arbre qui ne produit pas un bon fruit, on le coupe et on le jette au
feu. 20. Ainsi donc, c’est à leurs fruits que vous les reconnaîtrez.
21. Il ne suffit pas de me dire: Seigneur, Seigheur! Pour entrer dans le
Royaume des Cieux, il faut faire la volonté de mon Père, qui est aux
Cieux. 22. Beaucoup me diront en ce jours-là: Seigneur, Seigheur!
264
N’est-ce pas en ton nom que nous avons prophétisé? en ton nom que
nous avons chassé les démons, en ton nom que nous avons fait de
nombreux miracles? 23. Alors je leur déclarerai: Je ne vous ai jamais
connus; écartez-vous de moi, vous qui commettez l’iniquité.
24. Ainsi tout homme qui entend les paroles que je viens de dire et les
met en pratique, peut être comparé à un homme avisé qui a bâti sa maison
sur le roc. 25. La pluie est tombée, les torrents sont venus, les vents ont
soufflé; ils se sont précipités contre cette maison et elle ne s’est pas
écroulée, car ses fondations étaient sur le roc. 26. Et tout homme qui
entend les paroles que je viens de dire et ne les met en pratique, peut être
comparé à un homme insensé qui a bâti sa maison sur le sable. 27. La
pluie est tombée, les torrents sont venus, les vents ont soufflé; ils sont
venus battre cette maison, elle s’est écroulée, et grande fut sa ruine».
28. Or, quand Jésus eut achevé ces instructions, les foules restèrent
frappées de son enseignement, car il les enseignait en homme qui a
autorité et non pas comme leurs scribes.
Le Nouveau Testament (préfacé et commenté
par Jean-Luc Vesco). Librairie Générale Française, 1988
Antonymes
étroit, –e (adj.) = large
265
Que signifie „juger les autres”? Est-il permis de le faire?
En quoi consiste l’amour du prochain? Qui est celui-ci?
Que dit-on des perles et de ce qui est sacré?
Comment doit-on comprendre ces mots?
Reformulez le paragraphe 7-14.
Qui sont les faux prophètes et comment peut-on les identifier?
A qui est comparé celui qui entend et met en pratique les enseignement
du Christ?
Er celui qui ne les prend pas en compte?
Que signifie le mot „maison” dans ce contexte: édifice, famille, âme?
Détaillez votre réponse.
Tendre la main à son prochain: „La drogue” (Cahier, p. 232).
Optique
Les paraboles du Royaume
Le Royaume de Dieu-Père que le Fils annonce est une notion
difficile à saisir. Il en parle donc à l’aide des paraboles, c’est-à-dire de
comparaisons, en général très simples et accessibles à tous, à partir
desquelles l’homme peut se faire une idée de la venue et de la réalité de
ce Royaume. Il s’agit de découvrir le mystère de l’action de Dieu, à
l’œuvre dans le monde, en réfléchissant sur des situations communes de
la vie quotidienne. L’image de la semence jetée en terre suggère la
croissance du Royaume et sa manière de fructifier, celle du trésor ou de
la perle évoquent le prix qu’il faut mettre pour y entrer, celles de l’ivraie
et du bon grain invitent à la patience. Mais comprendre les paraboles
exige à la fois de saisir le sens de l’image proposée et de retrouver dans
sa vie la manifestation concrète de l’intervention divine, ce qui suppose
intelligence et accueil personnel.
Parlez d’un de vos proches qui est mort jeune à cause des persécutions
de l’ancien régime (prison, canal, goulag, etc.).
Activités
Argumentation
Argumenter c’est présenter ses idées à l’aide d’exemples, de preuves,
de raisonnements dans l’intention de convaincre son interlocuteur du
bien-fondé d’une thèse.
Le plus souvent, loursqu’un argumente:
− on invoque des données scientifiques ou des faits historiques (les
leçons de l’histoire), qui servent à appuyer ce que l’on affirme;
269
− on invoque une référence prestigieuse, une autorité indiscutable
(sommité scientifique ...) ou le sens commun, le « bon sens », l’avis
général (Il est de notoriété publique que ... Chacun sait bien que ...).
C’est un « argument d’autorité »;
− on présente des données chiffrées (on doit indiquer une source
sérieuse;
− on essaie de démontrer qu’un fait (événement) va nécessairement
entraîner telle ou telle conséquence et que, donc, il faut choisir la
bonne solution;
− on passe en revue avantages et inconvénients (on pèse le pour et le
contre) pour justifier de manière « raisonnée » son choix;
− on concède quelque chose à l’adversaire: on reconnaît qu’il peut avoir
des arguments contraires aux notres, mais on en fait état pour mieux les
combattre (exemple: Bien sûr, on pourra m’objecter que ..., cependant
je reste persuadé que ...);
− on donne des exemples que servent à illustrer nos arguments;
− on implique l’interlocuteur: on fait appel à son sens moral, à ses
sentiments, à ses émotions, à ses intérêts. On sollicite son adhésion.
II. Trouvez des synonymes pour les épithètes des noms suivant:
jugement perverti, bonnes choses, porte étroite, spacieux chemin,
large porte, loups rapaces, bon arbre, nombreux miracles, homme
avisé, homme insensé, grande ruine.
VII. Commentez : « Tout ce que vous voulez que les hommes fassent
pour vous, faites-le vous-même pour eux ».
Texte I
Réveil de conscience
Optique
Une quête spirituelle
Saint-Augustin, haute figure du christianisme, oppose le bien-être
banal de l’homme de chair à la joie extatique du croyant: «Deux amours
ont bâti deux cités. L’amour de soi jusqu’au mépris de Dieu, la cité
terrestre. L’amour de Dieu jusqu’au mépris de soi, la cité celeste».
Cette béatitude divine, les grands mystiques la ressentent parfois dans
leurs vivions et leurs transes atteignant l’extase. Mais pour le commun
des mortels, c’est seulement au paradis que l’on peut être heureux.
Alors que le christianisme s’appuie souvent sur l’ascèse, voire la
mortification, les religions orientales insistent sur l’importance du
bonheur terrestre. L’image du Christ souffrant sur la Croix s’oppose à
celui de Bouddha, replet et satisfait. Au Japon, par exemple, on vénère
couramment sept divinités du bonheur, dont Hotei, idole de la jovialité,
hilare avec un ventre énorme, et Daikoku, dieu de la richesse, debout
sur des sacs de riz.
Le bonheur: aisance matérielle ou état d’esprit? Hasard ou lutte?
But ou récompense? Réalité ou illusion?
Jules Renard: «Le bonheur? Une illusion. Ce n’est que le silence
du malheur».
Léon Bloom: «Une volonté: réaliser adulte ses rêves de
jeunesse. Il est toujours le résultat d’un combat pour les autres ou
contre soi-même».
278
Dans les années 50 et 60, chacun consommait pour tenter
d’oublier les malheurs et les privations de la guerre. Voiture, maison,
frigo, machine à laver, télé: l’idée du bonheur est la même pour tous.
Mais ans vingt après, chacun a pris conscience que le bonheur dépend
beaucoup de la qualité des relations avec les autres.
Mgr Gaillot, évêque d’Evreux: «La grande pauvreté de ce monde,
c’est le manque d’affection. Ce que je souhaite le plus à tous, c’est
d’aimer et d’être aimé. C’est le chemin vers le bonheur».
De fait, on peut être heureux dans des conditions matérielles très
difficiles. Pour trouver le bonheur, l’argent et même la liberté, comptent
moins que l’amour et l’ouverture à l’autrui.
Quelles sont les principales composantes du bonheur? (richesse,
célèbrité, jeunesse, beauté, pouvoir, liberté, mariage, enfants, travail,
amour, santé, etc.?).
Amour, santé, famille: telle est pour les Français, la trilogie du
bonheur (Sondage Ipsos réalisé du 12 au 15 janvier 1996).
Il est donc vain d’espérer de le trouver dans les paradis artificiels
de la drogue ou des pullules euphorisantes!
Autres types de fuite: casser la routine, faire un retour sur soi,
partir en voyage…
Certaines personnes, se sentant très malheureuses, parviennent à
trouver la sérénité en partant loin. Mais dans la plupart des cas
l’angoisse ne disparaît pas en changeant d’air, même si l’herbe est
parfois plus verte ailleurs!
La seule évasion réussie s’opère à l’intérieur de soi-même. Ce
voyage dans l’imaginaire, au-dessus de tout ce qui est terrestre, permet
d’échapper à l’ennui, à la routine, aux pressions. Et parfois même de
trouver une forme de bonheur dans les situations les plus épouvantables.
Alexandre Soljenitsyne, dans L’Archipel du goulag, affirme ainsi avoir
ressenti une impression de planer au-dessus de tout» quand, entouré de
fils de fer barbelés et de mitrailleuses, il parvenait à s’extraire de la
réalité et à se sentir «en même temps libre et heureux» (par la pratique
de sa foi).
Ca m’intéresse, mars 1998
Activités
Reformuler
Reformuler c’est garder intact le contenu du texte, mais utiliser d’autres
termes, exprimer les idées dans son propre style.
Pour cela on dispose de plusieurs techniques:
− remplacer les mots du texte par leurs synonymes;
− remplacer la négation par une affirmation ou inversement;
− remplacer les locutions verbales par de verbes simples équivalents;
− rendre plus claires les expressions imagées ou complexes, pour que
l’idée soit immédiatement compréhensible;
− préciser le sens des verbes à sémantique diffuse (faire, mettre), en
les remplaçant pas des verbes plus précis;
− remplacer le discours direct par le discours rapporté (et l’interrogation
directe par l’interrogation indirecte);
− nuancer l’expresion des idées, etc.
VII. Avez-vous jamais fait des confessions (à vos parents, à vos amis,
à un directeur de conscience) ?
Qu’est-ce que c’est pour vous la conscience ?
283
Histoires drôles et mots d’esprit
284
UNITÉ 4
Texte I
Une autre manière de confesser sa foi:
Etienne le Grand
Optique
Ce n’est pas la fortune qui domine le monde
Voici, en un mot, l’histoire des Romains…
Ils vainquirent tous les peuples par leurs maximes; mais lorsqu’ils
sont parvenus, leur république ne put subsister; il fallut changer; il fallut
changer de gouvernement: et des maximes contraires aux premières,
employées dans ce gouvernement nouveau, firent tomber leur grandeur.
Ce n’est pas la fortune qui domine le monde: on peut le demander
aux Romains, qui eurent une suite continuelle de prospérités quand ils
se gouvernèrent sur un certain plan, et une suite non interrompue de
revers lorsqu’ils se conduisirent sur un autre. Il y a des causes générales,
soit morales, soit physiques qui agissent dans chaque monarchie,
l’élèvent, la maintiennent où la précipitent. Tous les accidents sont
soumis à ces causes. Et, si le hasard d’une bataille, c’est-à-dire une
cause particulière, a ruiné un Etat, il y avait une cause générale qui
faisait que cet Etat devait périr par une seule bataille: en un mot, l’allure
principale entraîne avec elle tous les accidents particuliers…
Les Romains parvinrent à commander à tous les peuples, non
seulement par l’art de la geurre, mais aussi par leur prudence, leur
sagesse, leur constance, leur amour pour la gloire et pour la patrie.
Lorsque sous les empereurs, toutes ces vertus s’évanouirent,
l’art militaire leur resta, avec lequel, malgré la faiblesse et la tyrannie
de leurs princes, ils conservèrent ce qu’ils avaient acquis; mais lorsque
la corruption se mit dans la milice même, ils devinrent la proie de tous
les peuples…
Montesquieu, Considérations, XVIII
Activités
Qu’est-ce qu’un résumé ?
Le résumé de texte, appellé aussi contraction de texte est une version
condensée, mais fidèle, d’un texte donné.
Il suit de près l’ordre logique choisi par l’auteur (l’ordre du
développement). Beaucoup plus court que le texte (un quart ou un
cinquième de son volume), le résumé ne doit pas déformer le texte
initial sans changer le système de l’énonciation et sans prendre de
distance (sans employer des indications telles: l’auteur dit ..., montre
que ...). On doit rédiger un résumé en prenant la place de l’auteur,
mais dans votre propre style.
290
Il est interdit de faire un montage de citations; le résumé n’est pas un
«puzzle», une juxtaposition d’extraits du texte. On n’a pas le droit de
reprendre les mots et les expressions du texte que s’ils sont indispensables
à la clarté et à la compréhension du résumé. On doit exprimer les
assertions du texte dans son propre langage.
IV. Cherchez les équivalents des mots en italiques (p. 294) (II-ième texte).
291
V. Trouvez pour chaque mot de la série A l’explication pertinente
(la périphrase) de la série B.
A: vassal (m), floraison (f), gloriole (f.), mêlée (f), échéance (f), action
de grâces (f), pâtre (m), redressement (m) de l’armée, vant (m.) /
vanterie (f), harceler, sans trêve (loc. adv.);
B: continuellement; apparition simultanée d’un grande nombre de choses;
fatiguer l’ennemi par de petites mais fréquentes attaques; prière de
remerciement pour les bienfaits reçus; combat confus et opiniâtre où
on lutte corps à corps; homme qui fait paître un troupeau; remise en
ordre; vaine gloire tirée de petites choses; vaine louange qu’on se
donne à soi-même; personne liée à un suzerain par l’obligation de foi
et hommage, et qui lui doit des services personnels.
VI. Quelles sont les anaphores (les reprises, les substituts) du texte
« Ce n’est pas la fortune qui domine le monde ?» Et les mots clés ?
Reformulez le contenu de cet extrait par vos propre mots.
VII. Faites un exposé tout ce que vous savez sur Etienne le Grand.
Savoiz dire
L’opposition
Pour développer une idée, une opinion, des arguments on doit mettre
en opposition des faits, des informations, des jugements. On dispose
pour cela d’un certain nombre d’expressions dont voici les principales:
Mais
Pour corriger du négatif au positif ou de positif au négatif une
information, un jugement donnés: C’est petit (négatif), mais très
ensoleillé. C’est un bon commercial (positif), mais il ne parle pas anglais.
Toutefois / cependant / néanmoins
Pour émettre une réserve, se donner ou demander un délai:
Je suis tout à fait favorable à ce projet. J’aimerais toutefois (cependant)
disposer de quelques jours de réflexion.
C’est excellent. Cela manque neanmoins d’un peu de sel.
292
En revanche / par contre
Permet d’offrir une alternative à quelque chose qui ne peut pas se
réaliser:
Je te déconseille de faire ce voyage en Italie. En revanche tu peux
faire une escapade à la montagne.
En revanche permet également de mettre «dans la balance” un argument
positif face à un autre négatif (sens proche de mais):
La cuisine est toute petite. En revanche, la salle de bain est immense.
Par contre:
Les hôtels sont chers. Par contre, la nourriture est très bon marché.
Au contraire
Permet d’évoquer un événement qui se réalise à l’inverse de ce que
l’on avait pensé ou prévu:
− Je ne te dérange pas?
− Au contraire! Je voulais te voir!
Alors que
Permet d’opposer deux informations contradictoires, simultanées dans
le temps:
Il a acheté une voiture, alors qu’il est sans travail depuis plus d’un an.
Tandis que
Sens voisin de alors que:
Le travaille, tandis que vous, vous dormez.
Contrairement à + nom
Contrairement à leurs parents, les jeunes Français sont confrontésau
problème du chômage.
En fait / en réalité
Permet d’évoquer (en se référant à une expérience) quelque chose qui
est totalement différent de ce que l’on attendait:
On m’avait dit que cette région n’était pas très hospitalière. En réalité,
j’ai été très bien accueilli et je me suis fait beaucoup d’amis.
294
Histoires drôles et mots d’esprit
Pour les hommes vraiment honnêtes, et qui ont des principes certains,
les commandements de Dieu ont été mis en abrégé sur le frontispice
de l’abbaye de Thélème: „Fais ce que tu voudras”.
295
UNITÉ 5
Texte I
Interview avec Henri Guillemin
(87 ans), historien et critique littéraire,
à l’occasion de la fête de Pâques (Neuchâtel, Suisse, 1991):
297
Textes II
Voyage en Crète,
(impressions de deux jeunes gens)
Synonymes:
le samedi saint = la veille Pâques;
casser = cogner les œufs colorés;
Infos
L’Espérance ne trompe pas
par Laurent Larcher
Chartres.Le 63-ième pèlerinage des étudiants confirme et prolonge
l’élan des JMJ
Samedi 4 avril, 7 h du matin. Le parvis de Notre-Dame est couvert
d’étudiants aux sacs à dos multicolores sous le ciel gris de Paris.
Répartis en 18 routes, ils investissent en bon ordre la cathédrale.
Ils sont six mille, soit 20% de plus que l’année dernière.
Après la remise des veilleuses à tous les chefs de chapitre par Mgr
Eric Aumonier, évêque accompagnateur de la mission estudiantine
d’Ile-de-France, c’est l’envoi des pélerins sur la route de Chartres. Le
thème de cette année est extrait de l’Epître aux Romains: « L’Espérance
ne trompe pas, car l’amour de Dieu a été répandu en nos cœurs par
l’Esprit Saint qui nous a été donné ». (Rm 5, 5).
299
Parmi tous ces étudiants, un groupe se distingue: «Générosis ».
Il est composé d’une vingtaine de jeunes handicapés physiques, et
d’une quarantaine de jeunes valides. Ils sont intégrés à la route or et
noir, la route n° 2.
«Générosis » est animé par François Diot: «Ce sont les jeunes du
Rosaire qui ont créé ce groupe. L’idée est de permettre à des jeunes
handicapés de participer à des pèlerinages comme celui-ci, aidés par
des jeunes valides. Ils vivent ce temps fort ensemble, en apprenant à
se regarder mutuellement d’abord comme des personnes, puis comme
des croyants ».
C’est la troisième année consécutive que «Générosis» participe à
ce pèlerinage. Je les suis pendant deux jours.
Tous les pèlerins de la route n° 2 se retrouvent pour la
célébration de la messe à Auneau, à 30 kilomètres de Chartres. Ils sont
un peu plus de quatre cents, étudiants de l’université Dauphine, du
Cep-Saint-Germain, de l’Ecole du Louvre, de l’ISG…
Le chef de route, étudiant de l’Ecole du Louvre, présente son
équipe et rappelle les dernières consignes: « Nous sommes là pour que
vous soyez tout à Dieu. Priez, nous nous occupons du reste. Bonne
route !… ».
Famille Chrétienne, n° 1057 du 16 avril 1998
Activités lexicales
Faire un résumé
Ce qu’on apprécie le plus dans un résumé, c’est la compréhension du
texte. Un bon résumé ne doit pas être le résultat d’une opération
mécanique de réduction. Il implique une lecture et une analyse
intelligente. Il transmet, sans le fausser, le contenu du texte initial en
mettant en lumière les articulations de la pensée de l’auteur. Sous une
forme réduite, il restitue dans sa force le sens du texte. Rédiger un
résumé selon les règles mentionnées, cela signifie donc de faire une
lecture et une analyse minutieuse du texte afin de pouvoir le condenser.
300
Ce travail a fait en plusieurs temps:
− analyser les différentes étapes de la pensée de l’auteur (le plan qu’il
suit) et entourer les mots de liaison et ceux qui servent à articuler
logiquement son raisonnement;
− dégager la démarche de l’auteur (est-ce une démonstration, une
critique, un plaidoyer ? ...) et l’idée principale du texte qui est exprimée
le plus souvent dans l’introduction ou dans la conclusion; faire ressortir
les mots clés;
− éliminer les expressions vides de sens, les exemples non significatifs,
les détailes secondaires, les digressions, les énumérations ..., bref, tout
ce qui n’est pas utile à la compréhension du texte;
− rechercher ensuite à l’intérieur de chaque étape du raisonnement
(paragraphe) l’idée essentielle (et secondaire şi c’est le cas);
− reformulez paragraphe par paragraphe en prenant bien garde de ne
pas procéder par « collage » (ne pas mettre bout à bout des phrases
empruntées au texte initial). On doit reformuler le texte par ses propres
mots;
− veiller enfin à la cohérence de l’ensemble du résumé, aux relations
logiques entre ses différentes parties.
I. Faites le résumé du texte « Voyages en Crète » en suivant toutes
étapes.
II. Faites enter dans des phrases les significations du mot bûcher (p. 305).
III. Rendez (en abrégé) le contenu de la rubrique « Infos ».
IV. Imaginez que la troisième question de l’interview avec l’historien
Henri Guillemin est adressée à vous. Essayez de répondre.
V. Reformulez le II-ième paragraphe de ce texte-ci.
VI. Formulez dix questions sur le message pascal de Jean-Paul II (p. 273).
VII. Que signifient les Pâques pour vous personnellement (exposé
d’une vingtaine de lignes).
301
Exposer, prendre la parole
Lorsqu’on prend la parole pour transmettre une information, il est
nécessaire de mettre en pratique un principe d’économie du langage
de façon à être le plus clair, le plus précis, le plus synthétique possible.
Pour cela, on dispose de différents outils:
Les adjectifs
En se servant de la possibilité de cumuler plusieurs adjectifs autour
d’un substantif:
Un magnifique paysage montagneux.
En utilisant des outils de coordination (addition ou opposition):
C’est une belle région variée et pittoresque.
En employant des procédés d’énumération:
C’est un garçon sympatique, intelligent, très compétent et surtout très
disponible.
Les adverbes:
Connu dans le monde entier – mondialement, internationalement connu:
Je vais parler de Mircea Eliade, philosophe internationalement connu.
Les pronoms relatifs: ils servent à organiser une information, en
réunissant plusieurs éléments en une seule phrase.
Je vais citer quelques chiffres.
Ces chiffres illustrent le sujet.
Je vais vous parler de la natalité en Roumanie.
Je vais citer quelques chiffres qui illustrent très bien le sujet dont je
vais vous parler: la natalité en Roumanie.
Le choix du pronom relatif dépend de la construction du nom ou du
verbe auquel il est associé.
Constructions:
Sujet + verbe – qui: j’ai un ami qui travaille à la douane (mon ami
travaille).
Verbe + complément – que: c’est le plat que je préfère (je préfère ce plat).
Verbe + de – dont: c’est l’homme dont je t’ai parlé hier (je t’ai parlé
de cet homme).
Nom + de – dont: tous ceux dont le numéro se termine par 2 ont gagné
(le numéro de ceux…).
Verbe + à – auquel (auxquels, à laquelle, auxquelles): c’est un objet
auquel je tiens beaucoup (je tiens à cet objet); c’est une question à
laquelle je ne m’attendais pas.
302
Ce qui / ce que évoquent une phrase ou une idée qui viennent d’être
énoncées:
82% des Roumains ont voté, ce qui prouve qu’ils se sont passionnés
pour ces éléctions.
Texte I
La foi en famille
Chrétiens dans le monde
304
« Ils s’éloignent de la vérité ceux qui, sachant que nous n’avons
pas ici-bas de cité permanente mais que nous marchons vers la cité
future, croient pouvoir, pour cela, négliger leurs tâches humaines, sans
s’apercevoir que la foi même, compte tenu de la vocation de chacun,
leur en fait un devoir plus pressant » (2).
Un chrétien se sait fils du Père, donc frère de tout homme. « Les
joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des hommes de ce
temps, des pauvres surtout et de tous ceux qui souffrent, sont aussi les
joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des disciples de
Christ et il n’est rien de vraiment humain qui ne trouve écho dans leur
coeur » (3).
C’est pourquoi les problèmes posés par la vie d’aujourd’hui ont
un impact direct sur les familles chrétiennes : ils constituent autant
d’appels à aimer et à servir, concrètement, dans tous les domaines de
la vie sociale, politique et culturelle.
Les familles chrétiennes sont appelées à mettre toute leur
confiance en Dieu : cela ne veut pas dire attendre en se croisant les
bras que Dieu fasse tout le travail à leur place! Vivre en chrétien, c’est
prier mais c’est aussi agir au coeur du monde.
« Et manquant à ses obligations terrestres, le chrétien manque à
ses obligations envers le prochain, bien plus, envers Dieu lui-même, et
il met en danger son salut éternel » (4). La foi ne nous dispense
absolument pas d’acquérir des compétences pour agir efficacement, de
retrousser nos manches pour travailler sur cette terre et de nous engager
dans la vie politique, l’action syndicale, la recherche scientifique etc.
Les chrétiens ne vivent pas des choses différentes, mais ils les
vivent différemment (ou, du moins, ils essaient de le faire!).
La famille chrétienne par excellence, c’est la Sainte Famille. Or
Marie, Joseph et Jésus ont vécu une existence apparemment très
banale, au sein de leur village, comme n’importe quelle famille
d’artisans. Ils ne faisaient rien d’extraordinaire, mais faisait tout avec
un amour extraordinaire : un amour qui n’était pas seulement humain,
un amour surnaturel qui les reliait au Père en toutes choses.
Cet amour surnaturel change tout. Une famille chrétienne ne
se réduit pas à sa dimension verticale, mais cette dimension est
première.
305
Certes, le risque existe de se retrancher du monde ou de vivre
sur son nuage. Mais le risque existe aussi, plus grave encore, de
réduire la vie chrétienne à un ensemble de comportements purement
humains, en oubliant que « les activités humaines, quotidiennement
déviées par l’orgueil de l’homme et l’amour désordonné de soi, ont
besoin d’être purifiées et amenées à leur perfection par la Croix et la
Résurrection du Christ » (5).
sacrement (m.) = acte rituel ayant pour but la santification de celui qui
en est l’objet (L’Eglise catholique et les Eglises orientales reconnaissent
sept sacrements: le baptême, la confirmation, l’eucharistie, la pénitence,
le sacrement des malades (extrême-onction), l’odre et le mariage; trad.:
şapte taine: botezul, mirungerea, spovedania, împărtăşania, sf. Maslu,
cununia, preoţia);
baptême (m.) = don surnaturel que Dieu accorde en vue du salut
dispenser qqn de qqch = autoriser à na pas faire; exempter d’une
obligation
se retrancher de = se mettre à l’abri derrière des défenses (Se retrancher
derrière qqch);
vivre sur un nuage = (fig.) perdre tout contact avec la vie matérielle
Homonymes
salut (m.) = fat d’être sauvé de l’état de péché et d’accéder à la vie
éternelle
salut (m.) = aiction ou manière de saluer
306
Identifiez le thème et dégagez les idées essentielles du premier
paragraphe.
− En quoi consiste la spécificité d’une famille chrétienne?
− Par quoi le chrétien se définit-il tout d’abord?
− Expliquez le troisième paragraphe.
− Qu’est-ce qu’on dit dans le texte du sel et du levain?
− Ces paroles, à quoi invitent-elles les chrétiens?
− Peuvent-ils vivre dans la solitude en négligeant l’amour envers
le prochain?
− Comment doit il vivre, le chrétien, dans la société pour ne pas
péricliter son salut?
− De quels risques parle-t-on dans le dernier paragraphe?
Expliquez-les.
Optique
Le premier novembre toute la France fête la Toussaint.
Toussaint ou Halloween
307
c’est plutôt sympathique. Il en va tout autrement des squelettes
sanguinolents et des cervelles visqueuses: certains trouvent ça drôle,
mais d’autres s’inquiètent très légitimement de cette invasion du
macabre qui va de pair avec les films d’horreur et des jeux vidéo du
même style. Soyens conscients de la puissance séductrice de la culture
de mort. Cette culture, c’est celle du malin, et il est très habile.
Halloween permettrait aux jeunes et aux enfants d’exorciser
leur peur de la mort: tel est le principal argument avancé pour justifier
cette fête. Mais demandons-nous pourquoi les enfants ont besoin
d’aborder la mort de cette manière. On sait bien que les jeunes qui ont
le moins peur de la mort sont ceux qui ont déjà vu quelqu’un sur sou
lit de mort, qui ont participé à une veillée funèbre au assistéaux
derniers instants d’un proche.
La Toussaint est une bonne occasion de parler de la mort,
justement parce qu’elle n’est pas le Jour des morts, mais des vivantes:
ceuxqui sont passés par la mort pour entrer dans la Vie éternelle.
«Je ne meurs pas, j’entre dans la vie», disait Thérèse de Lisieux.
Les saints nous invitent à porter sur la mort un regard réaliste, sans
limiter le réel à ce qu’on en peut voir: ici-bas: la mort n’est pas une
plaisanterie, ni une partie de plaisir, mais elle n’est qu’un passage.
Quand on est invité dans un magnifique palais, l’essentiel n’est
pas la porte d’entrée, mais ce qu’on trouve apès l’avoir franchie: il en
est de même de la mort.
Famille Chrétienne, octobre 2000
308
Texte II
Prier avec les petits
par Christine Ponsard
Curriculum vitae
De plus en plus, l’habitude se répand, pour les emplois de quelque
importance, de demander un tableau de titres et de la carrière du
candidat à l’emploi; c’est le CV.
Rédiger le CV et la lettre de candidature qui l’accompagne est donc
chose importante.
Le CV doit être parfait, sans rature, sans faute. Comme il ne sera pas
seul sur la table de la personne chargée du choix, il sera donc très
clair, bien présenté, dactilografié.
Un curriculum vitae de débutant n’aura guère que les études et les
dimplômes à exposer, plus les stages peut-être.
Le curriculum vitae de celui qui brigue un autre emploi et a déjà une
carrière entamée peut se présenter de deux manières:
a) à la française, en faisant défiler les études et les emplois dans
l’ordre chronologique, pour finir par le dernier;
b) à l’américaine, en rétrogradant, allant du dernier poste au premier
et finissant par la formation (études et dimplômes).
La première manière est préférable.
On évitera les mentions „date de naissance”, „adresse”, etc. qui sont
inutiles.
La lettre d’accompagnement sera écrite à la main. Certains employeurs
sont sensibles à l’écriture du postulant lors de ce premier contact. Bien
que les graphologues affirment qu’on ne dissimule jamais complètement
son caractère sous l’écriture, on peut cependant observer des règles
simples à ce sujet.
Celui qui veut faire bonne impression aura donc une écriture lisible, ni
trop anguleuse, ni enfantine. On veillera a bien placer les accents, à
bien fermer les o et les a. On éliminera les majuscules pompeuses et
fantaisistes. La lettre se présentera en lignes régulières, horizontales et
aérées. Il est inutile de compléter une signature par un lasso compliqué.
312
Curriculum vitae d’un jeune
Curriculum vitae de Maurice Gaulier,
42, rue Charles de Gaulle
94100 Saint-Maur-des-Fossés
Tél.: (1) 44.63.44.28
314
UNITÉ 7
Texte I
Une chrétienté en marche
316
Texte II
Un voyage au Mont Athos
318
Où se trouve le Mont Athos?
Qui est la narrateur du récit?
Que faisait-il?
Vers quel monastère se dirigeat-il?
Qu’est-ce qu’il a remarqué dans une brousse?
Quel était son bagage?
Qu’est-ce qu’il a entendu soudain sur ses traces?
Qu’est-ce qu’il a fait pour éviter la charge? (l’attaque)
Que fit la bête?
Le voyageur, était-il en sureté là-haut (grimpé sur son arbre)?
Qu’est-ce qu’il a fait après le départ du taureau?
Et l’hêtre, qu’est-ce qu’il a fait?
Comment le voyageur a-t-il éxprimé sa reconnaissance envers l’arbre
pour l’avoir abrité?
Comprenait-il que cette chance-là était un don du Ciel? Argumentez.
Activités
La synthèse est la présentation de deux ou plusieurs documents à la fois.
A partir de l’analyse de chaque document, il faut construire un texte
unique qui rende compte des idées essentielles, en un tiers environ de
la longuer d’ensemble. Elle mêle les différents documents, mais elle
doit être organisée.
Comme pour le résumé, il faut faire une lecture approfondie des
documents, un à un, afin de dégager pour chacun: le plan d’ensemble,
les mots de liaison, les idées principales etc.
Comme pour le compte rendu, on doit introduire son propre texte et
exposer la démarche de chaque auteur. Mais on ne va pas rendre
comprte de chaque document l’un après l’autre.
Il est nécessaire de construire son propre plan selon l’ordre le plus
satisfaisant par rapport au contenu et au caractère des documents (plan
descriptif, analytique, polémique etc.).
319
II. Formulez plusieurs questions sur le texte « Une chrétienté en marché ».
III. Divisez-le en paragraphes et faites-en ressortir les idées les plus
importantes.
IV. Reformulez d’une manière objective, neutre le contenu du texte en
supprimant les modalités appréciatives.
V. Repéreu les anaphores (reprises, substituts) grammaticales et lexicales
du texte « Un voyage au Mont Athos ».
VI. Racontez en raccourci l’aventure du jeune homme.
VII. Parlez d’une de vos propres aventures (si vous n’en avez pas,
présentez l’une de vos amis, parents, collèques, etc.).
Savoir écrire
Monsieur le Directeur,
Par un de vos professeurs, j’ai appris que vous avez un poste
vacant d’enseignant de français. Je viens de terminer mes études de
français et d’allemand. Je n’ai jamais enseigné dans un lycée.
Cependant, j’ai travaillé avec des jeunes dans un camp de vacances en
tant que monitrice. J’ai choisi l’enseignement parce que j’aime
travailler avec les enfants et les adolescents. Pour moi enseigner une
langue c’est également enseigner le pays, la France en l’occurrence. Je
n’enseignerai pas seulement le français, mais également la civilisation
française, la façon de vivre des Français, pour montrer aux élèves
320
qu’au fond nous ne sommes pas tellement différents d’eux. J’aimerai
également organiser un club de français et aider les élèves à porter une
correspondance régulière avec des lycéens français. Je ne suis pas sûre
de réussir tout cela, mais j’aimerai essayer.
Je vous adresse mon courriculum vitae et je me tiens à votre
disposition pour tout autre renseignement que vous voudriez bien me
demander.
Veuillez agréer, Monsieur le Directeur, l’assurance de ma haute
considération.
(Signature)
P.J. : un curriculum vitae
une photo
Madame la Directrice,
Intéressée par le genre d’activité que vous proposez dans (journal)
du (date), je vous adresse mon courriculum vitae et je vous prie de bien
vouloir accepter ma candidature au poste de secrétaire de votre firme.
J’ai une certaine expérience dans le domaine des études qui me
permettent de bien travailler à l’ordinateur.
Je me tiens à votre disposition pour tout autre renseignement
ou pour vous expliquer verbalement les motifs qui ont décidé de
mon choix.
Veuillez agréer, Madame la Directrice, l’expression de mes
sentiments respectueux.
(Signature)
P. J.: un curriculum vitae
une photo
323
Autoévaluation IV
A. Micro-trottoir:
− Qu’est-ce que ça évoque pour vous le mot « eau » ?
− Pour moi l’eau c’est une des principales sources de vie…
(Pour la science, n 223, mai 1996).
Mettez en français:
Figura reprezentativă a marelui Voievod al Moldovei, canonizat de
Biserica Ortodoxă Română în anul 1992, revine în atenţia noastră
pentru că în 1994 pe 2 iulie s-au împlinit 500 de ani de la trecerea sa la
cele veşnice. Pe 2 iulie 2003, întreaga naţiune a declanşat aşa-numitul
an ştefanian.
326
La 2 iulie 2004, anul ştefanian a atins apogeul prin marile manifestări
religioase care au pornit de la Borzeşti, locul naşterii Voievodului
(1433), şi au încheiat cu Putna, locul odihnei Sale (1504). Ele ne
amintesc de vrednicia Voievodulul nostru care a fost un apărător
neînfricat al credinţei şi patriei străbune, mare ctitor de lăcaşuri sfinte.
El a fost cel care cu preţul vieţii sale şi a oştenilor săi, a apărat poarta
Europei creştine de invazia osmanlâilor. Papa Sixte IV l-a numit atlet
al lui Hristos.
Exercices électroniques
330
TEXTES À TRADUIRE
Module 1
Le labour
Je marchais sur la lisière d’un champ que des paysans étaient en
train de préparer pour la semaille prochaine. L’arène était vaste comme
celle du tableau d’Holbein*. Le paysage était aussi vaste et encadrait de
grandes lignes de verdure, un peu rougie aux approches de l’automne,
ce large terrain d’un brun vigoureux où des pluies récentes avaient
laissé, dans quelques sillons, des lignes d’eau que le soleil faisait briller
comme de minces filets d’argent. La journée était claire et tiède, et la
terre, fraîchement ouverte par le tranchant des charrues, exhalait une
vapeur légère. Dans le haut du champ, un vieillard, dont le dos large et
la figure sévère rappellaient celui d’Holbein, mais dont les vêtements
n’annonçaient pas la misère, poussait gravement son areau, de forme
antique, traîné par deux bœufs tranquilles, à la robe d’un jaune pâle,
véritables patriarches de la prairie, hauts de taille, un peu maigres, les
cornes longues et rabattues, de ces vieux travailleurs qu’une longue
habitude à rendu frères…
Georges Sand
*
peintre et dessinateur allemand (1497 – 1543).
patriarches – (ici) animaux vieux
L’océan pollué
La commandant Cousteau a dénoncé pendant 30 ans la
transformation des océans en un gigantesque égoût en réclamant une
action concertée des pays maritimes pour lutter contre leur pollution.
Un scepticisme respectueux avait accueilli le cri d’alarme. Mais
bientôt une actualité dramatique affectant les côtes françaises (naufrages
des deux pétroliers, en 1967 et 1978, entre autres) devait démontrer
combien ces craintes étaient fondées.
Actuellement, on a mis sur pied une législation plus sévère à
l’égard des pollueurs et on a amélioré sensiblement les systèmes de
331
surveillance et les moyens d’intervention. Dès qu’un navire menace de
perdre son pétrole, une flotille navale et héliportée spécialisée l’isole
aussitôt et limite les dégâts au maximum en utilisant des moyens de
pompage sophistiqués. L’épandage de produits dirpersant les nappes
non récupérables s’effectue désormais par télécommande, à partir
d’hélicoptères.
A la vigilance de la Méditerrannée, dont l’équilibre a été si
longtemps menacé par les rejets des déchets et autres «boues rouges»,
sont consacrés aujourd’hui 152 centres de recherche. On y étudie les
moyens propres à préserver la «grande bleue» et sa faune, mais aussi
les autres mers du globe.
Lettres de C.A.Rosetti
Durand plusieurs années d’exil, C.A.Rosetti, illustre homme
politique roumain, écrivait à sa femme des lettres inspirées d’un grand
amour. Maria Rosetti, épouse fidèle et tendre amie, partage son amour
pour la patrie et soutient de loin son époux par des lettres et des
rencontres courtes et rares.
I. «J’ai passé une journée triste, car nous avons eu encore une
réunion hier soir qui m’a fait souffrir; l’amour n’entre pas dans le
coeur de ces hommes, ils oublient que leur patrie est esclave, que le
couteau est sur le coeur de leur mère, pour ne pas se rappeler que leur
propre personne. Même Crezzulesco n’a pas voulu signer un papier à
la Chambre, de peur de ne pas se compromettre, disait-il. Il me disait
qu’il ne peut pas sacrifier les intérêts de sa famille et qu’il doit faire de
son mieux pour retourner dans son pays. Voilà leur patriotisme, et cela
est encore ce qu’il y a de mieux. Alors, j’ai parlé: j’ai fait en quelques
mots le tableau de notre pays et je leur ai dit qu’il est coupable celui
qui ne travaille pas continuellement pour son pays, qu’il est coupable
celui qui n’en sacrifie tout ce qu’il a et même que chaque sou dépensé
inutilement est un anneau de plus à la chaîne de l’esclavage, et que par
conséquent chacun doit immédiatement faire le sacrifice d’une partie de
sa fortune, etc… Ils se sont moqués de moi et nous nous séparâmes…»
Samedi, 20 janvier 1849, Paris
332
II. «…J’espère que malgré tout nous obtiendrons bientôt la
permission de rentrer dans notre pays et nous occuper de l’éducation
et de l’instruction de nos chers petits. Avec un peu de force sur nous-
mêmes, en changeant un peu de conduite l’un vis-à-vis de l’autre, en
te donnant un peu de ma force et en me donnant un peu de ta douceur,
en nous soutenant et en nous éclairant l’un l’autre, je suis sûr que nous
réussirons, que nous nous rendrons heureux, et que nous serons très
utiles non seulement pour nos enfants, mais pour notre pays aussi.
Ecris-moi vite ce que tu fais, comme femme, comme mère, comme
amie et comme citoyenne. Je t’aime et je t’embrasse tendrement».
18 avril 1854, Constantinople
Module II
Texte statistique
La Délégation interministérielle à la Ville à publié une sorte de
radiographie des quartiers français les plus défavorisés. Eloquent.
Dans les 546 quartiers passés au peigne fin, il y a deux foi plus
de chomeurs qu’à la moyenne nationale et le nombre de familles
immigrées y est trois fois supérieur. Près de 8% des ménages
comptent six personnes ou plus, les étrangers constituent 18 % de la
population et le taux de chômage moyen se situe à 20%.
Les sans domicile fixe (SDF). Combien sont-ils?
Aucun chiffre vraiment fiable n’existe sur le nombre de SDF en
France. Les estimations les plus sérieuses varient du simple au double:
ils seraient 200000 selon une enquête commandée par la Caisse des
dépôts et consignations, mais 400000 d’après un rapport d’ATD (Aide
à toute détresse) au Conseil économique et social. A Paris, les
évaluations varient entre 14000 et 60000.
Où dorment-ils?
L’ébergement des SDF en région parisienne est très en deçà des
besoins: environ 1700 places d’urgence dans les asiles de nuit, lieux
335
redoutés en raison des conditions d’accueil très dures, en grands
dortoires… Patrick a 27 ans mais en paraît 40. Il est pieds nus dans
des chaussures qui bâillent et ne sait même plus avouer ce qu’il désire.
Hervé, 23 ans, originaire du Cher, possède un CAP de boulangerie
mais, devenu allergique à la farine, il est venu dans la capitale pour
trouver du travail. Hélas… Des cas semblables, il en a des centaines et
des centaines. Les exclus sont entre 200000 et 400000, dont plus de
30000 en région parisienne. Parmi eux, 200000 au moins sont sans
logement.
Les Clés de l’actualité, n. 69/ 9 / 93
Constantin Brâncuşi
Constantin Brâncuşi est l’un des plus grands sculpteurs du siècle.
C’est l’anti-Rodin. Sa sculpture, qui dans ses débuts évoquait les arts
populaires, est lisse, polie, épurée; les éléments descriptifs y sont à
peine indiqués.
Quand j’étais son voisin, vers les années 1946-1950, – impasse
Ronsin – dans le XV-ième arrondissement, une pittoresque cité
campagnarde d’ateliers en instance de démolition où des poules
picoraient dans les cours, il se tenait fréquemment debout sur le seuil
de sa porte, comme s’il attendait quelqu’un.
L’homme n’était pas grand, il arborait une épaisse et grande
barbe et était vêtu d’une grande blouse blanche genre froc de moine,
sa tête coiffée d’un bonnet blanc. Il avait les yeux vifs, le regard
ironique et malicieux. Un paysan rusé. Sans nervosité ni inquiétude. Il
faisait penser à un vieux sage rustique prenant le frais sa journée
achevée. Après avoir œuvré tout le jour dans son atelier que l’on
devinait, par la porte ouverte, très encombré, il se donnait un peu
de repos; puis il rentrait chez lui où il vivait seul avec son énergie
créatrice.
On ne le voyait plus de la soirée.
338
Il ne sortait guère et n’accueillait que de rares visiteurs.
De temps en temps un conservateur de musée était admis dans l’antre
– Jean Cassou.
Jadis, le vieil homme, en ses années de vie parisienne, avait
pourtant été l’ami de Modigliani et du Douanier Rousseau, puis de Man
Rey, Picabia, Léger et surtout d’Erik Satie et de Marcel Duchamp.
Brâncuşi était né en 1876; il avait donc alors soixante quinze
ans. A son arrivée impasse Ronsin, en 1916, il avait vécu d’abord au
numéro huit, puis au numéro onze et s’était agrandi progressivement
dans des ateliers mitoyens: il avait cinq vastes locaux qu’il avait
aménagés, où il taillait la pierre, polissait l’acier ou le laiton, épurant
de plus en plus ses œuvres afin, disait-il, de « marcher vers le divin ».
Alors qu’à ses débuts il sciait des troncs d’arbres pour en débiter
le bois, Rodin, qu’il admirait, vivait à Meudon ses dernières années,
pétrissant la glaise de ses doigts puissants, fragmantant les corps ou
modelant des visages. Des amies roumaines lui présentèrent le jeune
sculpteur, et Rodin lui proposa de travailler avec lui. «Rien ne pousse à
l’ombre des grands arbres », répondit Brâncuşi. Le patriarche apprécia.
Les ateliers de l’impasse Ronsin étaient occupés par des sculptures
colossales. Les sièges et les meubles que Brâncuşi avait lui-même
taillés dans le bois, ainsi que de grandes tables rondes en plâtres et une
cheminée de pierre, voisinaient avec des œuvres de plus petit format
cachées par des linges, ou sous des housses disposées avec soin.
Le sculpteur circulait avec précaution dans cet ensemble hétéroclite,
comme mis en scène, soulevant de légers nuages de poussière blanche.
Au milieu du plus petit atelier se dressait une forge où il faisait
chauffer ses instruments de travail serrés tout autour, mais dont il ne
se servait plus.
Lorsque Brâncuşi me fit entrer dans la première des cinq pièces
communiquantes de son atelier, je découvris cet univers clos sur une
création de toute une existance, à la fois lieu de travail et de vie,
sanctuaire, laboratoire, galerie et musée, espace de silense et de
solitude aux murs blancs comme la barbe du vieil artiste, sa robe de
moine et son bonnet.
Il faisait sa cuisine dans un coin, près d’un poêle monumental
qu’il avait rédigé lui-même, travaillait dans un autre, tous deux très
bien rangés, dormait dans la soupente où le lit avait été également
sculpté par lui.
339
Il ne dit pas un mot, referma la porte derrière lui, éteignit la
lumière. C’est plus tard qu’il me parla.
Pierre Cabanne, Constantin Brâncuşi, Terrail, Paris, 2002
Module III
Prima dragoste
Ce bine că eşti, ce mirare că sînt …, scria delicatul, regretatul
Nichita Stănescu.
Aceasta este una dintre cele mai frumoase şi mai adânci
declaraţii de dragoste. In ea, cu disctreţie dumnezeiască, asistă însuşi
Dumnezeu, izvorul mirării nesfârşite. „Te voi lăuda că sînt o făptură
atât de minunată”, scrie şi psalmistul.
Ce mirare că sînt, ce mirare că eşti… Ce bine că sîntem!
Această mirare o simte tânărul care păşeşte printre lucruri, atent
să nu se rănească. Această mirare este prilej de bucurie şi de durere, ea
ne uneşte sau ne înstrăinează. Tânărul îşi roteşte capul în mijlocul
lucrurilor, împins afară din copilărie ca un soldat fricos, pe care-l
împinge sergentul la prima lui săritură cu paraşuta. Tânărul se loveşte
cu neândemânare de lucruri, lucrurile îl lovesc în mişcarea lor haotică.
El îşi ascunde durerea, privindu-i cu un zâmbet stânjenit pe străinii
din jur.
Printre aceste lucruri stânjenitoare şi reci, care se mişcă în
scripetele unui timp dezveşnicit, tânărului îi apare chipul minunat al
celuilalt, chipul minunat al femeii: „Ce bine că eşti, ce mirare că sînt”…
Această „tatonare” a lumii începe odată cu înstrăinarea de părinţi,
atunci când tânărul pleacă la studii într-un oraş. Prima zi de şcoală, noii
346
profesori, privirile curioase care o caută pe colega sau colegul visurilor
de-acasă, balul bobocilor, discuţii, pregătiri, prognoze…Aşteptare.
Aşteptarea celei (celui) de care demult aştepţi să te îndrăgosteşti…
O tânără singură îtr-o cameră de cămin, aplecată de-asupra
chiuvetei pline cu vase nespălate, îşi smulge, pătrunsă de învidie,
sprâncenele. De-asupra patului are un poster cu Brad Pitt, o foaie pe
care scrie: «Dacă poţi cu adevărat, vreau ». Are haine ca ale vedetelor,
freză şi pantofi cu tîu. Are şi un prieten, care ştie să stea în lotus şi
ridică piciorul până de-asupra capului, care are şi o brichetă mişto.
Cam acesta este bagajul cu care tânărul modern păşeşte în viaţa
sentimentală. Drama tinerilor de azi este mai mare decât a prede-
cesorilor. Cred că nu a existat nici un timp în istorie în care dragostea
dintre două persoane să fie atât de golită de poezie. Nu zic de virtuţile
creştine ale castităţii sau abstinenţei, ci chiar şi de acea poezie a
grecilor sau romanilor păgâni, care până nu demult a inspirat sen-
timente de admiraţie faţă de femeie. Astăzi, declaraţiile de dragoste au
devenit o ruşine, un preludiu banal şi de prisos. Idealurile noastre au
devenit motocicliştii grăbiţi din filmele americane şi fetele goale cu
cisme lungi, care-i însoţesc. Noi aplicăm în viaţa noastră fanteziile
unor regizori bolnavi despre vizitatori de pe alte planete şi timpuri,
care seduc prin răceala lor.
Dragostea nu înseamnă sexul din filmele de duzină, care nu are
nimic cu sufletul. Dragostea e marea bucurie pe care o simţi în prezenţa
celuilalt, din care-şi iau izvorul cuvintele de dragoste. Acestea nu sunt
vorbele deşuchiate pe care şi le spun amanţii din filme. Vorbele de
dragoste sunt cele care ne unesc cu adevărat, care ne sustrag timpului şi
morţii, care ne ridică de la instincte (Freud) la sentimente cu adevărat
umane, dăinuitoare. Mai în scurt, alungă pofta din inima ta şi atunci
orice cuvânt pe care-l vei rosti va fi un cuvânt de dragoste. Nu li se
poate impune tinerilor de azi, neobişnuiţi cu lecturile, citirea scrierilor
patristice, cu toate că aceste cărţi sunt pline de dinamism şi energie
creatoare, sunt nişte cărţi în excelenţă pentru tineri. Dar cel puţin să nu
asimileze şi să nu imită tot ce văd pe ecrane fără nici un discernământ.
Alexie Baştovoi, Intre Freud şi Hristos, Bucureşti, 1996
Dégagez les idées et les problèmes soulevés par l’auteur. Quel est,
selon vous, son message? Traduisez le dernier paragraphe.
347
Dinu Lipatti
Un alt muzician de excepţie a fost Dinu (Constantin) Lipatti
(Bucureşti, 1917 – Geneva, 1950). Absolvind în mod srălucit Academia
de muzică din Bucureşti la numai 14 ani, a plecat la Paris la Ecole
Normale de musique, unde se aflau cei mai străluciţi profesori de
muzică din Franţa. Lucra, însă, în paralel şi cu alţi maieştri. Paul Dukas,
un strălucit maiestru de compoziţie, spunea: „Este cel mai bun elev al
meu şi un remarcabil pianist virtuoz. Întrevăd în el un al doilea Enescu”.
Pe plan internaţional a început să se afirme la 16 ani. La primul
concurs internaţional de muzica la care a paritcipat (Viena, 1933), nu i
s-a acordat premiul întâi doar din cauza vârstei; a venit cu premiul II.
Prima sa suită simfonică, compusă la 15 ani, a obţinut premiul I
onorific la concursul naţional „George Enescu”, iar la Paris a fost dis-
tinsă cu „Medalia de argint a Republicii Franceze pentru compoziţie”.
Războiul şi sănătatea-i precară, care l-a făcut să plece atât de
timpuriu dintre noi, i-au împiedicat turneele în Europa şi întreaga lume
unde era solicitat cu ardoare.
…Dinu Lipatti a fost un muzician complet. Alături de instru-
mentistul desăvârşit, compozitorul a influienţat hotărâtor calitatea
interpretărilor virtuozului. Iar dacă ar fi avut răgaz să se afirme,
dirijorul Lipatti s-ar fi făcut la fel de cunoscut ca şi pianistul.
Şcoala Normală din Paris a ridicat în cinstea acestui strălucit elev
al său un enorm bust la intarea în holul principal.
Spicuiri din Prietenul meu Dinu Lipatti de Miron Şoarec. Editura
Muzicală, 1981.
349
la Berlin la dezvelirea plăcii memoriale de pe casa unde a locuit Maria
Cebotari. Mai e viu bătrânul care şi-o aminteşte şi care mai păstrează
unele lucruri de-ale ei…Prima dată am aflat câte ceva despre ea prin
’65 când mă aflam în Italia la teatrul „La Scala” (Milano), unde am
citit numele ei scris acolo cu litere de aur. Treptat lumea a început să-şi
amintească de ea şi la noi. Aşa cum s-a întors Eminescu în sufletele
noastre, aşa a revenit acasă şi Maria Cebotari …
În 2000 am avut un turneu prin Europa, consacrat anului Eminescu.
Am început-o din Berlin, apoi am poposit în alte ţări ale Europei, unde
am interpretat cântece pe versurile lui Eminescu: „Mai am un singur
dor”, „Pe lângă plopii fără soţ” … Am avut mare succes! Cântam,
fireşte, şi lucrări clasice. Am fost la Roma, Paris, Bruxelles, Sofia etc.
Lumea manifesta pretutindeni un mare interes pentru Eminescu. Mă
bucuram mult că sântem ai lui…
− Avem un pământ care naşte talente. Nu le putem pierde astăzi
când nu sînt puse în valoare? E minunat că dăruim mapamondului
atâta forţă creatoare, dar cu ce rămâne acest spaţiu?
− Anume cu acest scop organizăm în fiecare an acest concurs
internaţional de muzică aleasă aici, la noi acasă…
Cândva am fost şi eu invitată la Metropolitan Opera (New York).
Am avut un contract de solistă, urma să plec la cea mai mare operă din
lume, să realizez turnee. Eu, o cântăreaţă dintr-o ţară mică, am fost
invitată cu spectacole prin toată America! Era în ’81… La 21 octombrie
am cântat în „Paiaţe” şi am fost acceptată. Aş fi putut să câştig bine, dar
nu m-am dus. Iar să plec cu totul nici nu mi-am imaginat vre-odată. Ţin
prea mult la pământul acesta, la teatrul meu, la mama mea…
− Nu v-a fost uşor, a trebuit să munciţi mult…
− Fireşte! S-o vedeţi pe mama mea, o bătrânică micuţă, puţintică…
Şi, iată, mămica asta m-a născut pe mine într-un mic sătuc, ca de-acolo
să pornesc în lumea mare şi s-ajung prima „Cio-Cio-San” (de Puccini),
la un prim concurs internaţional în Japonia… Am fost apreciată foarte
înalt şi pentru rol, şi pentru voce…Japonezele n-au voci puternice…
− S-au întâmplat multe în aceşti ani – şi rele, şi bune. Dvs cum
le vedeţi?
− Nu mi-am închipuit niciodată că voi ajunge să văd copii
cerşind şi bătrâni cu mâna-ntinsă. Unde s-a mai auzit, în care timpuri:
copiii să-şi alunge părinţii bătrâni de la casă; tinerele mame să-şi
350
părăsească pruncii… Şi n-am mai auzit atâta muzică de prost gust
întreaga mea viaţă. E o avalanşă de pseudo-valoare, de muzică care
profanează. E o forţă care inspiră, îndeamnă la lucruri urâte. E muzica
satanei. Mulţimea care asistă la spectacole de „muzică” nouă nici nu-şi
dă seama câtă energie negativă inspiră.
Sper să ne reuşească ceva frumos în favoarea muzicii adevărate,
a armoniei, a sublimului şi prin publicaţia de faţă.
Univers muzical, N 1, Chişinău, 2002.
Module IV
Paradox
Paradoxul vremurilor noastre în istorie e acesta:
avem clădiri mai mari, dar suflete mai mici,
autostrăzi mai largi, dar minţi mai înguste.
Cheltuim mai mult, dar avem mai puţin,
cumpărăm mai mult, dar ne bucurăm mai puţin.
Avem case mai mari, dar familii mai mici;
avem mai multe accesorii, dar mai puţin timp;
avem mai multe funcţii, dar mai puţină minte,
mai multe cunoştinţe, dar mai puţină judecată;
mai mulţi experţi şi, totuşi, mai multe probleme;
mai multă medicină, dar mai puţină sănătate.
Bem prea mult, fumăm prea mult, ne enervăm prea repede,
cheltuim prea nesăbuit şi râdem prea puţin.
Ne culcăm prea târziu şi ne sculăm prea obosiţi.
Citim prea puţin, ne uităm prea mult la televizor, şi ne rugăm prea rar.
Ne-am multiplicat averile, dar ne-am redus valorile.
Vorbim prea mult, iubim prea rar şi urâm prea des.
Am învăţat cum să ne câştigăm existenţa,
dar nu şi cum să ne facem o viaţă;
am adăugat ani vieţii şi nu viaţă anilor.
Am ajuns la lună şi înapoi, dar avem probleme
când trebuie să traversăm strada, să facem cunoştinţă cu un vecin.
Am cucerit spaţiu, dar nu şi pe cel interior.
Am făcut lucruri mari, dar nu şi bune.
Am curăţat aerul, dar am poluat solul.
Am cucerit atomul, dar nu şi prejudecăţile noastre.
353
Scriem mai mult, dar învăţăm mai puţine.
Am învăţat să ne grăbim, dar nu şi să aşteptăm.
Am inventat mai multe calculatoare să deţină mai multe informaţii
şi laboratoare să producă copii ca niciodată,
dar comunicăm din ce în ce mai puţin.
Acestea sînt vremurile fast-food-urilor şi ale digestiei încete,
ala oamenilor mari şi caracterelor meschine,
profiturilor rapide şi relaţiilor superficiale.
Acestea sînt vremurile în care avem venituri – duble,
dar mai multe divorţuri, case mai frumoase,
dar mai multe cămine destrămate.
Acestea sînt vremurile în care avem excursii rapide,
scutece de unică folosinţă, moralitate de doi bani,
aventuri de o noapte, corpuri supraponderale
şi pastile care îţi pot aduce orice stare… de la bucurie, la linişte… la moarte.
Vremuri în care tehnologia îţi poate aduce momentan
această scrisoare şi poţi decide:
fie să împărtăşeşti acest punct de vedere,
fie să ştergi acest mesaj.
Vremuri în care sînt prea multe în vitrine,
dar nimic în înterior.
Aminteşte-ţi să petreci timp cu persoanele iubite.
Ele nu vor fi lîngă tine o eternitate.
Aminteşte-ţi să spui o vorbă bună copilului care te venerează,
Pentru că acel copil va creşte curând şi va pleca de lângă tine.
Aminteşte-ţi să-l îmbrăţişezi cu dragoste pe cel de lîngă tine;
Acesta este singura comoară pe care o porţi în inimă
şi care nu te costă nimic.
Aminteşte-ţi să spui «Te iubesc” partenerului
şi persoanelor pe care le îndrăgeşti,
dar mai ales s-o spui din inimă.
O sărutare, o îmbrăţişare vor alina durerea cînd sînt sincere.
Aminteşte-ţi să-i ţii pe cei dragi de mînă şi să preţuieşti acel moment
pentru că într-o zi acea persoană nu va mai fi lîngă tine.
Fă-ţi timp să iubeşti, fă-ţi timp să vorbeşti,
să împărtăşeşti gîndurile preţioase pe care le ai.
Tuturor prietenilor, mei vă mulţumesc că existaţi!
Ernesto Sabato, prozator argentinian (Internet)
354
Repérez dans chaque ligne les mots et les groupes de mots à sens
contraires et traduisez-les en français. Modèle : immeubles plus
grands, âmes plus petites; …
„Nu eroul, nici geniul, ci sfântul este cel care a atins culmea
desăvârşirii omeneşti” (M. Eminescu)
II
Sfânta scriptură
Valeriu reuşise să salveze de la primele percheziţii o Biblie. A
desfăcut-o în fascicole şi pe căi riscante a reuşit s-o transmită la alte
celule. Atunci au fost memorate părţi din Biblie, cu deosebire capitolul
13 din Epistola către Corinteni, Predica de pe munte din Evanghelia lui
Matei, Evanghelia după Ioan, Psalmul 50 şi Psalmii Utreniei.
Fascicolele au fost colportate prin toată temniţa, fiind urmărite
cu asiduitate de către temniceri. Dar când au dispărut toate era prea
târziu căci fuseseră deja memorate. Au continuat să se răspândească
mai departe în mod verbal ori prin metode stil temniţă: scrisul pe
săpun (cu un lemn ascuţit), scrisul pe pereţii celulelor, expedierea de
message prin alfabetul Morse. În acelaşi mod se răspândeau, pe lângă
texte evanghelice, rugăciuni, acatiste, poezii, cugetări, întâmplări din
Vieţile Sfinţilor sau scurte cuvinte de folos.
Prin aceleaşi metode se învăţau la Piteşti limbi străine, muzică şi
matematică.
Isihasmul* sau Mica Filocalie
În această perioadă Valeriu reuşise să statornicească o legătură
sufletească strânsă între cei din celulă. Se rugau împreună, năzuiau
360
împreună, îşi ţineau sufletele deschise şi se mărturiseau unii altora.
Totul le era de obşte. În ciuda tuturor ispitelor, dragostea şi bunele
intenţii nu au dispărut niciodată dintre noi. Învăţam practica spi-
ritualitătii creştine cu asiduitate, căci pedagogia şi îndrumarea
duhovnicească sunt o artă, ori dacă vreţi o ştiinţă.
Se iscau uneori tensiuni din nimic, dintr-un gând rău. Şi am
înţeles că nu orice gând rău este păcat, ci doar cel care este acceptat de
conştiinţă şi devine patimă. Se poate ca un gând rău să dureze ca ispită
mai mult timp, dar să nu fie niciodată acceptat, şi deci acesta nu e
păcat şi nu trebuie mărturisit, decât dacă uşurează războiul nevăzut cu
duhurile întunericului. Căci precum trupul este legat prin multe
tentacule de lumea materială, aşa şi mintea vine în contact cu duhurile
nevăzute (dacă nu se îngrădeşte mereu cu rugăciunea), care se
străduiesc să strecoare în mintea noastră diferite sugestii dăunătoare
zidirii sufleteşti. Ele vin fără voia noastră. Ca o nadă. Omul le poate
primi sau respinge. Dar acest război nu e nici simplu şi nici scurt, ci
angajează sufletul într-o luptă complexă şi de durată.
Un gând primit devine poftă şi hrăneşte imaginaţia şi simţurile,
apoi se transformă într-un plan, o dorinţă, o tendinţă gata de a se
înfăptui. Până aici este războiul nevăzut. De aici se trece la fapte.
Păcatul cel mai greu este cel cu fapta, iar vindecarea lui este cu atât
mai uşoară cu cât a fost învins de la primele momeli ale ispitei.
Lăcomia a fost una dintre ispite – dar nu cea mai greu de învins
– şi împotriva ei a funcţionat bine spovedania comună. Lenea şi
comoditatea au tulburat liniştea uneori, dar când s-a tras semnalul de
alarmă au dispărut ca prin minune.
Am învăţat că dacă nu laşi mintea să râvnească pofta trupului,
atunci trupul se supune duhului. Şi un trup înfrânat ajută mult în
sporirea duhobnicească.
Dacă în general se observă influienţa trupului asupra sufletului,
la oamenii duhovniceşti este evidentă influienţa sufletului asupra
trupului. Dacă de exemplu eşti înfometat, dar eşti convins că trebuie să
posteşti, atunci în faţa unor mâncăruri gustoase sucurile gastrice nu se
vor secreta.
Mica noastră comunitate era o şcoală a desăvârşirii. Am învăţat
că fiecare patimă poate fi înlocuită cu o virtute, prin care Dumnezeu
este activ în om…
361
Valeriu continua să fie preocupat de viaţa sa lăuntrică. Un subiect
la care cugeta îndelung era conştiinţa păcatului. Spunea adesea:
– Îi este foarte greu omului să-şi recunoască păcatul, dar este
evident că suntem cu toţii păcătoşi. Iar setea noastră de curăţie nu
poate fi potolită decăt prin zdrobirea păcatului. Viaţa veşnică începe
aici pe pământ, în sufletele smulse păcatului. Cine crede cu adevărat în
Dumnezeu va ajunge până la urmă la conştiinţa păcatului şi la
cunoaşterea de sine, iar cine nu crede va rămâne prizonier eul-ui său,
orgoliului şi păcatului. Prin eul meu, eu îmi sunt cel mai mare
duşman. Dacă eul nu moare, nu ne putem naşte din nou în Hristos şi
rămânem în păcatul mândriei şi al neascultării. Mândria l-a făcut pe
om să se vrea Dumnezeu, împotriva evidentei sale nedesăvârşiri şi mai
cu seamă împotriva faptului că este muritor. Un astfel de dumnezeu
(nedesăvârşit şi supus morţii) este fals. Conştiinţa păcatului nu este
bigotism sau obscurantism, ci luciditate şi înţelepciune. Întreaga
educaţie a omului depinde de felul în care funcţionează conştiinţa
păcatului. Numai omul care trăieşte în faţa lui Dumnezeu are
adevărata măsură a sa, a lumii şi a lui Dumnezeu.
Umilinţa şi pocăinţa nu sunt scopuri ale creştinismului, ci
mijloace. Nu sunt nici esenţa vieţii creştine, căci a fi creştin înseamnă
a avea însufleţirea doririlor sfinte şi bucuria de a trăi. De asemenea,
lepădarea de sine nu este depersonalizare, abandonare şi resemnare, ci
este pasul necesar naşterii în viaţa cea adevărată, în duh. Nu ne
caracterizaeză negaţia, ci afirmarea. Căci viaţa veşnică nu se dă celor
învinşi, resemnaţi şi fricoşi, ci celor puternici şi curajoşi. Nu vor birui
cei căldicei, ci cei ce vor învinge fiara apocaliptică…
Conştiinţa păcatului nu se reduce la desfrânare, lăcomie, ago-
nisire, ucidere sau alte fapte asemănătoare, mai mult, nu este nici
restabilirea orânduirii lăuntrice a omului, ci este lupta împotriva
începătotiilor şi stăpâniilor întunericului, care ţin în beznă şi robie
neamurile lumii întregi. Cu alte cuvinte, lupta fiecăruia trebuie să
contribuie la realizarea unei autentice orânduiri creştine a lumii.
Nu eşti creştin doar că ai fost botezat, dar te ghidezi de
principiile imorale, egoiste, materialiste ale societăţii în care trăieşti.
Trebuie să devii creştin în toate aspectele vieţii tale de zi cu zi şi prin
aceasta să încreştinezi şi lumea din jurul tău. Dar nu se poate ajunge
aici prin studii intelectuale, ci prin trăirea în duh, prin lupta de fiecare
362
clipă cu păcatul făcut, apoi cu cel vorbit, apoi cu cel gândit. Înainte
deci de a ne lupta cu păcatele lumii, trebuie să le dezrădăcinăm pe ale
noastre. Apoi, iubind omul, să ne învăţăm a urâ păcatul, prostia,
suficienţa şi nepăsarea de mântuire, căci tocmai adormirea conştiinţei
creştine a dat frâu liber impertinenţei ateiste şi materialiste…
Suferinţele pe care le-am îndurat ulterior ne-au maturizat, am
găsit răspunsurile cuvenite, ne-am definit conştiinţa creştină. Mai
târziu vom înţelege şi fenomenul politic, dar îl vom părăsi, întrucât ne
vom dedica religiosului.
Un dram de nebinie sfântă a rămas în noi şi astăzi, căci Hristos
este în continuare prigonit, defăimat, batjocorit** şi rău înşeles, iar
forţele anticreştine din lume sunt uriaşe.
Valeriu şi-a dat sufletul în mâinile lui Hristos la penitenciarul
din Târgu-Ocna în ziua de 18 februarie 1952. Dar cu bunăvoinţa lui
Dumnezeu, a rămas prezent în lume, ca prin rugăciunile şi iubirea sa
să ducă, împreună cu noi, crucea mântuirii neamului omenesc.
Ioan Ianolide, Întoarcerea la Hristos, Christiana, Bucureşti, 2006
*
aplicarea, trăirea credinţei isihasmul pentru creştinism este ceea ce este de
exemplu yoga pentru brahmanism
**
propagarea cărţii Codul lui Da Vinci, „descoperirea” rămăşiţelor pământeşti ale
lui Iisus Hristos şi ale familiei sale, expuse în noul muzeu din New-York etc.
Fêtes du Seigneur
La Nativité selon la chair de notre Seigneur Jésus-Christ – Naşterea
după trup a Domnului nostru Iisus Hristos.
Les Saintes Théophanies de notre Segneur, Dieu et Sauveur, Jésus-
Christ – Botezul Domnului şi Mântuitorului nostru Iisus Hristos.
La Rencontre au Temple de notre Seigneur Jésus-Christ – Întâmpinarea
Domnului.
Le Dimanche des Rameaux – Duminica Floriilor.
La Résurrection du Segneur (Les Pâques) – Învierea Domnului (Sfintele
Paşti).
L’Ascension (40 jours après Pâques) – Înălţarea Domnului.
La Pentecôte (le 7-ième dimanche après Pâques) – Pogorârea Sântului
Duh şi întemeierea Bisericii.
La Sainte Trinité – Prea Sfânta Treime
La Transfiguration – Schimbarea la faţă a Domnului.
L’Exaltation de la Sainte Croix (JNRJ: Jesus Nazarenum Rex Judeorum
– Jésus de Nazareth, Roi des Juifs) – Înălţarea Sintei Cruci.
Repères lexicaux
Acatist (acathiste); altar (sanctuaire); anafură (antidoron); apocrif
(apocryphe); apoftegmă, maximă a Sfinţilor din Pateric (apophtegme);
apologet (apologiste); apostazie (apostzyie); apostol (apôtre); arhanghel
(archange); arhimandrit (archimandrite); ascet (ascète); asceză (ascèse);
(muntele) Atos (la montagne) Athos; atonit (athonite).
Binecuvântare (bénédiction); biserică (église); botez (baptême);
Bunavectire (Annonciation).
Calendar (calendrier); catolic (catholique); cădelniţă (encensoir);
călugăr (moine; religieux); călugăriţă, maică (nonne, religieuse);
ceaslov (horologion); ceară (cire); ceasurile (les heures); chilie (cellule);
chip şi asemănare (image et ressemblance); (Sfânta) Cină (La Sainte
366
Cène); clopot (cloche); clopotniţă (campanile); colinde (noëls,
cantiques); colindător (chanteur de noëls); colivă (colybe); Copie
(sainte Lance); Crăciunul (Le Noël); credinţă (foi); creştin (chrétien);
Crezul (le Credo); Cruce (Croix); cult (culte); Cuvânt (Verbe, Logos);
Decalog (décalogue); dezlegare de păcate, iertarea păcatelor
(absolution, rémission, pardon); diacon (diacre); (Sfinţi) doctori fără
de arginţi (Saints Anargyres); doxologie (doxologie); duhovnic (père
spirituel, directeur de conscience, confesseur); Duhul Sfânt (le Saint
Esprit); duminică (dimanche);
Evanghelie (Evangile);
Fecioara Maria (La Vierge Marie); Fericirile (les Béatitudes);
Fiat, Fie mie (Fiat); Fiul Omului ( Le Fils de l’Homme);
Gheenă (Géhenne); giulgiu (saint suaire);
Hagiograf (hagiographe); Har (Grâce); Heruvimi (Chérubins);
a hirotoni (sacrer);
iad (enfer); icoană (icône); iconostas (iconostase); idol (idole);
ierarh (hiérarque); ieromonah (hiéromoine); Ierusalim (Jérusalem);
neprihănita zămislire (L’Immaculée Conception); isihasm (hésychasme);
Împărăţia lui Dumnezeu (Le Royaume de Dieu); Împărăţia
Cerurilor (Le Royaume Céleste); Împărtăşanie, cuminecătură (Sainte
Communion, Eucharistie); Înălţarea (L’Ascention); Înălţarea Sintei
Cruci (L’Exaltation de la Sainte Croix); Îndumnezeire (Déification);
îndurare, milostivire, milă (miséricorde); înger (ange); Întrupare
(Incarnation); Înviere (Résurrection); jertfă (oblation, sacrifice); jude-
cata finală (lejugement dernier);
Legământ (alliance); (Sfântă) Liturghie (Sainte Liturgie);
Mag (mage); (sfânta) mahramă (le saint voile); Maica Domnului
(La Mère de Dieu); (Duhul Sfânt) Mângâietor (Le Consolateur);
Mântuire (Salut, Rédemption); mare mucenic (mégalomartyr); martiriu
(martyre); (sfânta) masă a altarului (l’autel); Maslu (office, sacrement
de l’huile sainte); mănăstire (monastère, couvent, cloître); mărturisire
(confession); mătănii (rosaire); a bate mătănii (faire des génuflexions);
Messia (Messie); mielul pascal (l’agneau); minune (miracle, merveille);
mir (myrrhe); (femeile) mironisiţe (les myrrophores); mister (mystère);
mistique (mystique); moaşte (reliques – ce qui reste du corps d‘un
martyr, d’un saint personnage); monahism (monachisme); mănăstire
(couvent, monastère); mucenic, muceniţă (martyr, -e); Naşterea
Domnului nostru Iisus Hristos (La Nativité du Christ); Născătoarea de
Dumnezeu (La Mère de Dieu);
367
Omelii, predici, cuvinte de învăţătură (homélies); orthodox
(orthodoxe); (a face) ouă roşii (colorer; peindre des oeufs);
Parohie (paroisse); (Sfintele) Paşti (les Pâques); pască (grande
brioche au fromage); pavecerniţa (les complies); păcat (péché);
Pământul Făgăduinţei (la Terre Promise); (Sfinţii) Părinţi ai Bisericii
(les Pères de l’Eglise); Patimile / Pătimirea Domnului nostru Iisus
Hristos (la Sainte Passion); pocăinţă (repentir, penitence); Pogorârea
Sfântului Duh ( La Pentecôte); Poruncile (les Commandements); post
(jeûne); (perioadă de timp) post (carême); potir (calice); potop (déluge);
Preoţie (Sacerdoce); preot (prêtre, curé); priveghere (vigile); priveghere
de toată noaptea (agrypine); profet (prophète); Pronie (Providence);
psalm (psaume); pustnic, sihastru (hermite, anachorète, ascète);
Rai (paradis); Răstignire (Crucification); revelaţie (révélation);
rugăciune (prière); rugăciune de mulţumire (action de grâce); rugă-
ciunea inimii (prière du coeur); rugul aprins (le buisson ardent);
Rusaliile (La Pentecôte);
(Domnul) Sabaot (Sabaoth); săptămâna luminată (la semaine
pascale); sărbătoare (fête); Schimbarea la Faţă (La Transfiguration);
schit (skite); semnul Crucii (le signe de la Croix); a-şi face semnul
Crucii (se signer); Sfânt (Saint); Sfânt izvorâtor de mir (un Myroblite);
Sfântul Duh (le Saint Esprit); Sfântul Mir (le Saint Chrème); Sfintele
Daruri (les Saints Dons, les Saintes Espèces); sfinţenie (sainteté);
sfinţire (sanctification); (Crezul) Simbolul credinţei (le Credo, le
Symbole de Foi); sinod (synode, concile); slujbă (messe); slujire
(ministère); slujitor (ministre); spovedanie (confession des péchés);
stareţ (staretz);
Taină (mystère, sacrement); Tatăl Nostru (Notre Père); tau-
maturg (thaumaturge); teologie (théologie); Noul / Vechiul Testament
(le Nouveau / l’Ancien Testament); tipic (typique); trăire mistică
(expérience mystique); Sfânta Treime (La Sainte Trinité);
Utrenie (Matines); Vecernie (Vêpres); Venirea lui Iisus Hristos
în lume (l’Avènement); a doua venire a lui Iisus Hristos (la Parousie);
Vestea cea bună (la Bonne Nouvelle); viaţa de dincolo (l’au-delà).
(Cărţi) Ziditoare de suflet (littérature édiffiante).
Prières initiales
Dieu Saint, Saint Fort, Saint Immortel, aie pitie de nous. (trois fois)
370
Gloire au Père et au Fils et au Saint-Esprit,
Maintenant et toujours et dans les siècles des siècles. Amen.
Notre Père
Notre Père qui es aux cieux,
que ton Nom soit sanctifié,
que ton règne vienne,
que ta volonté soit faite,
sur la terre comme au ciel;
donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour.
Pardonne-nous nos offenses
comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés.
Et ne nous soumets pas à la tentation,
mais délivre-nous du malin.
Car à Toi appartiennent le règne, la puissance et la gloire,
Père, Fils et Saint-Esprit,
Maintenant et toujours et dans les siècles des siècles. Amen.
Prière de Jésus
Seigneur Jésus-Christ, aie pitié de moi, pécheur.
372
CANEVAS HISTORIQUE
La Gaule
V-ième – III-ième siècle avant Jésus-Christ.: Etablissement des Celtes
en Gaule.
II-ième siècle avant Jésus–Christ: Conquête de la Gaule par les Romains.
52 av. J.-C.: Victoire de Jules César sur Vercingétorix.
Au Néolithique (9000 ans av. J.-C.), les hommes dressent
d’énormes pierres (menhirs) ou les disposent en forme de gigantesques
tables (dolmens), comme on voit à Carnac, le site le plus célèbre. La foi
déplaçait les montagnes. Vers l’an 1000, les Celtes, apportant avec eux
la métallurgie du fer, s’installent sur le territoire qui deviendra la Gaule.
Considérés comme un peuple des barbares par les Romains, les Gaulois
subissent à Alésia, en 52 avant J.-C., la défaite qui marquera la fin de la
guerre des Gaules et de l’indépendance de ce peuple belliqueux. Sur le
plateau d’Alésia, la statue de Vercingétorix rend hommage au courage
du chef gaulois qui s’était rendu à César pour sauver son peuple.
La Renaissance
1515: Accession de François I-er au trône.
1539: Ordonnance de Villers-Coterêts.
1598: Edit de Nantes.
Au cours de la seconde moitié du XV-ième siècle des états
puissants, modernes par leurs structures, se constituent en France où
Charles VII et Louis XI triomphent de la féodalité, en Angleterre
autour de la dynastie des Tudor, en Espagne où Isabelle et Ferdinand,
après avoir chassé les Maures, font l’union de l’Aragon et de la
Castille. Cette paix retrouvée coïncide avec une vigoureuse reprise
économique et un mouvement culturel et artistique qui ira s’intensifiant
tout le XVI-ième siècle.
La redécouverte de l’antiquité gréco-romaine, la diffusion des
œuvres grâce à la découverte de l’imprimeurie, le développement de
l’esprit critique, la multiplication des écrits en langue vulgaire donnent
naissance à l’Humanisme (du latin humanus qui signifie « cultivé »).
Dans le même temps, les arts, en particulier les arts plastiques,
connaissent un renouveau, la Renaissance. On découvre à nouveau la
perspective, la couleur, le corps humain… Ce même corps humain que
les recherches médicales d’un Ambroise Paré, par exemple, aident à
connaître, à soulager.
Par ailleurs, l’horizon des hommes s’élargit: des découvertes
techniques (comme la boussole) permettent d’entreprendre des voyages
océaniques lointains: Christophe Colomb découvre l’Amérique en
1492; de 1519 à 1522 Magellan accomplit le premier tour du monde
apportant ainsi la preuve de la rotondité de la terre. (P. Restellini et
I.Yannakakis, Histoire de France, Foma – 5 Coninents, 1982).
375
La Monarchie absolue
1614 – 1648: Guerre de 30 ans
1624: Richelieu Premier ministre
1648 – 49: Fronde du parlement contre le roi
1661 – 1715: Règne de Louis XIV.
Triomphe du classicisme, le XVII-ième siècle voit la Monarchie
absolue s’affermir sous le règne de Louis XIII et atteindre son apogée
sous Louis XIV. Celui-ci fait bâtir à Versaille un château de sa gloire
et de son emblème, le soleil. Il agrandit son royaume que protègent
des places fortes édifiées par Vauban. Derrière cette politique de
grandeur se cache la misère des paysans.
La situation financière est souvant critique et provoque des
emeutes de la faim, des révoltes contre l’impôt et même des révoltes
politiques comme la Fronde.
Les guerres, qu’elles soient européennes, comme la guerre de
Trente Ans ou purement française, sont longues et dures, et les armées
de plus en plus nombreuses sont soumises à des guerres de sièges
épuisantes. C’est à cette «époque que l’art français », en particulier la
peinture, affirme sa prépondérance en Europe. (Op. cit., p.15).
Le Premier Empire
9 novembre 1799: Coup d’Etat dit du 18 Brumaire de l’an VIII.
Napoléon consul.
2 décembre 1804: Napoléon est sacré empereur par le pape.
Avril 1814: Abdication de Napoléon.
Juin 1815: Défaite de Waterloo. Deuxième abdication de Napoléon.
Le Premier Empire, c’est le règne de Napoléon Bonaparte. Il a le
mérite de rétablir l’ordre en consolidant les conquêtes de la Révolution.
Il fait rédiger le Code civil qui établit l’égalité de tous devant la loi et
règle le droit de propriété. Il met en place des institutions qui existent
encore aujourd’hui: les lycées et l’Université, la banque de France,
l’administration des départements. Il favorise la paix religieuse en
signant un contrat avec la papauté.
De la Restauration à la Commune
1815: Restauration. Début du règne de Louis XVIII.
1825: Début du règne de Charles X.
1830: Révolution de juillet. Avènement de Louis-Philippe.
1848: Révolution de février.
2 décembre 1851: Coup d’Etat de Louis-Napoléon Bonaparte.
2 décembre 1852: Avènement de Napoléon III. Début du Second Empire.
1870 – 1871: Guerre franco-allemande. La Commune.
377
Le vif élan pris par la pensée scientifique au XVIII siècle va
aboutir à un mouvement d’une incroyable puissance: l’ère des machines
et de l’industrialisation. La diversité et la coplexité des découvertes
obligent les savants à se spécialiser. Cette division du travail permet,
dans tous les domaines, des progrès très rapides. Mais ce sont les
applications pratiques des grandes découvertes qui vont bouleverser les
structures du pays: par exemple, la machine à vapeur qui remplace un
peu partout la main d’œvre humaine et travaille plus vite, mieux et
moins cher que l’homme. En 1848, il existe déjà plus de cinq mille
machines à vapeur en France. L’industrie, en se développant, crée des
miliers d’emplois.
L’agriculture se modernise aussi et, du coup, les paysans se
révèlent être trop nombreux: c’est l’exode rural vers les villes.
Les transports publics passent de la diligence aux trains.
Les postes, grâce à l’invention des timbres, deviennent un grand
service public. Les mouvements artistiques foisonnent, du romantisme
au néoclassicisme, du réalisme à l’impressionnisme.
Les idées sociales de réforme se répandent parmi la population.
Tout indique que le pays est en train de changer.
La XIX siècle est, sur un plan strictement natonal, une période de
progrès, scandée par des révolutions et convulsions cycliques dont Paris
est le théâtre. Dans l’ensemble, ce siècle est l’amorce, le début de la
transformation de la France en grande puissance industrielle et coloniale.
En 1827, la France inaugure sa première ligne de chemin de fer:
Andrézieux – Saint-Etienne. Il s’agit alors d’acheminer le charbon entre
les mines de charbon et les rives de la Loire. Des chevaux tirent des
convois et les passagers doivent se contenter des vagons à charbons.
La III-ième République
1871: La Commune.
1875: Début de la III-ième République.
1914 – 1918: I-ière guerre mondiale.
1936: Le Front populaire.
1939: Début de la II-ième guerre mondiale.
A côté des formes de travail traditionnelles (production familiale,
artisants, ateliers), le XIX siècle voit la naissance du monde des
fabriques et des usines. L’atelier fait donc place à l’usine, et les villes,
parfois nées de l’industrie, se hérissent des cheminées fumantes.
378
On a pris l’habitude d’organiser des expositions universelles
destinées à vanter les réalisations industrielles scientifiques ou
artistiques. Brillant témoin des possibillités de l’architectre métallique,
la tour Eiffel est un souvenir de l’Exposition universelle de 1889.
En 1814, de la mer du Nord à la Suisse, des centaines de kilomètres de
tranchées entaillent le territoire. Là, les soldats vont vivre et périr
pendant quatre ans. Au terme du conflit: 1,4 millions de morts, des
campagnes ravagées, des villes entières détruites.
C’est à la III-ième république que l’on doit la législation des
retraites ouvrières et la création des assurances sociales. Au moment du
Front populaire, différents droits sont reconnus aux travailleurs: congé
payé (15 jours), réduction du temps de travail, la semaine de 40 heures.
C’est à cette époque que s’est mis en place le système scolaire
actuel: l’enseignement primaire est devenu gratuit et obligatoire jusqu’à
13 (puis 16) ans; les enseignants sont payés par l’Etat.
L’époque moderne
Lors de la seconde guerre mondiale, des centaines de milliers
d’hommes sont morts pour la liberté. De cette guerre plus atroce et plus
dévastatrice que la précédante, la France sort ruinée, son prestige
entamé. Elle relève ses ruines et mène simultanément autres guerres,
des guerres coloniales en Indochine, en Algérie, qui provoquent des
tensions sociales et politiques: la IV-ième République périt des remous
provoqués par la guerre d’Algérie.
Avec le général de Gaulle, la France retrouve ses forces et
achève la décolonisation. Créateur de la Constitution de 1958, premier
président de la V-ième République, il a du régler aussi la question
algérienne. Sous son impulsion, la France a connu un prestige
international incontestable, mais accompagné de difficultés sociales qui
ont abouti à sa démission en 1969, après les événements de Mai 1968
(orientation des ouvriers et d’une partie de la jeunesse vers la gauche).
Le général de Gaulle est resté pour la postérité celui qui a lancé
de Londres « l’appel de 18 juin 1940 », incitant à continuer la guerre
contre l’Allemagne qui occupait une grande partie de la France. C’est
lui qui organisa les Forces françaises libres et coordonna les efforts de
la Résistance. Bien qu’il se soit imposé comme chef politique il est
resté à l’écart de la vie institutionnelle jusqu’à 1958.
379
La crise économique de 1973, due initialement au renchérissement
du pétrole, montre la fragilité de l’économie mondiale et nationale et
provoque le chomage de millions de personnes.
Le 10 mai 1981, l’éléction de François Mitterrand à la présidence
de la République marque le retour de la gauche au pouvoir, après 45 ans
d’absence. François Mitterrand est le premier président de la V-ième
République qui ait accompli jusqu’au bout deux septennats. En mai 1995,
il passe le pouvoir à Jacques Chirac, candidat de la droite, dans une
atmosphère politique relativement calme.
Les Républiques
I-ière République: 1792-1799;
II-ième République: 1848 – 51;
III-ième République: 1870 – 1914;
IV-ième République: 1918 – 1958;
381
DONNÉES SUR LES AUTEURS
DES TEXTES LITTÉRAIRES
Bernanos, Georges (1888 –1948), une des plus grandes voix que la
Résistance française ait fait entendre pendant l’occupation. Avant la
guerre il s’était signalé comme un pamphlétaire redoutable et inspiré.
Catholique, mais impitoyable pourfendeur des « bien-pensants » de
toute espèce, il a exprimé avec force la nostalgie d’une foi militante.
Bernanos a su montrer dans sa célèbre Lettre aux Anglais, écrite
pendant la dernière guerre, que l’histoire de France révèle, à côté
d’apparentes faiblesses, de plus réelles et plus profondes vertus.
388
CLEF DES EXERCICES
Autoévaluation I
Autoévaluation II
I.
1 vrai; 2 vrai; 3 vrai; 4 vrai; 5 vrai; 6 faux; 7 faux; 8 faux; 9 faux;
10 faux; 11 vrai; 12 faux; 13 faux; 14 faux.
II.
1: mélodie, ordinateur; 2: troupeau, ouest; 3: tendance, tricoter; 4: jeune,
couleuvre; 5: nombril, diminution.
III.
1a, 2b, 3b, 4a, 5b, 6b, 7a, 8b, 9b, 10b, 11b.
389
Autoévaluation III
I.
1: vie (nom); vivant, vivante (adjectif et nom); vivifier (verbe); vivacité
(nom); vivement (adverbe);
2: conseil (nom); conseiller (nom); conseillé, conseillée (adjectifs);
3: dessin (nom); dessiné, dessinée (adjectifs); dessinateur (nom);
dessinatrice (nom);
4: jugement (nom); juge (nom); jugé, jugée (adjectifs); judiciaire (adjectif);
5: roi, reine (noms); royaume (nom); royauté (nom); royal, royale
(adjectifs); royalement (adverbe); roayaliste (nom);
6: piloter (verbe); pilotage (nom); piloté, pilotée (adjectifs);
7: princesse (nom); princier, princière (adjectifs); principauté (nom);
8: fleurir (verbe); fleuriste (nom);
9: volcanique (adjectif); volcanologue (nom); volcanologie (nom);
10: montagneux, montagneuse (adjectifs); montagnard, montagnarde
noms).
II.
1: liberté, changement; 2: voyage, pluralité; 3: conversation, vérité;
4: addition, sentence; 5: sac, manteau.
III.
1 vrai; 2 vrai; 3 vrai; 4 vrai; 5 vrai; 6 vrai.
Autoévaluation IV
Exercices
I
1: courage (nom); encourager (verbe); courageusement (adverbe);
2: raisonner (verbe); raisonnement (nom); raison (nom);
3: bizarrerie (nom), bizarrement (adverbe);
390
4: choquer (verbe); choc (nom).
5: solitude (nom); solitaire (adjectij);
6: partie (nom); partager (verbe); partagé, partagée (adjectifs); partiel,
partielle (adjectifs);
7: vérité (nom); véritable (adjectif); vrai, vraie (adjectifs), véritable
(adjectif);
8: douceur (nom); doux, douce (adjectifs);
9: bonheur (nom); heureux, heureuse (adjectifs);
10: grave (adjectif); gravité (nom).
II.
1a, 2b, 3b, 4a, 5a, 6a
III.
1: tête; 2: hommes; 3: violence; 4: démocratie; 5: état; 6: bon; 7: premier;
8: source; 9: savoir; 10: esprit; 11: connaît.
IV.
1b; 2 a; 3 b; 4 b; 5 b; 6 b; 7 a; 8 a; 9 b; 10 b; 11a; 12 a; 13 b; 14 a; 15 b;
16 b; 17 b; 18 a; 19 b; 20 a.
391
BIBLIOGRAPHIE SÉLECTIVE
Adam, Jean-Michel; Revaz, Françoise, L’analyse des récits, Paris, Seuil, 1996.
Castelbajac, Bernadette de, Les mots les plus drôles de l’Histoire, Librairie
Académique Perrin, Paris, 1988.
Castelbajac, Bernadette de, Les mots les plus méchants de l’Histoire, Librairie
Académique Perrin, Paris, 1998.
Chamfort, Maximes, pensées, caractères, Flammarion, 1968.
Communications. Ecole de hautes etudes en sciences sociales, Paris, Seuil,
1995.
Cotentin-Rey, Ghislaine, Le résumé, le compte-rendu, la syntèse, CLE
International, 1995.
Jouette, André, Le savoir-écrire, Editions Solar, 1989.
Kokelberg, Jean, Les techniques du style, Nathan, 1991.
Leeb, Michel, Le meilleur de l’humour français, Le cheche midi éditeur, 1992.
Nicoïdski, Clarisse, La bible de l’humour féminin, Ramsay, Paris, 1996.
392