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n° 167

photographie la sélectivité
énergétique
en BT

Marc Serpinet Robert Morel

Entre chez Merlin Gerin en 1972, Ingénieur ENSMM Besançon,


et travaille jusqu’en 1975 dans entre chez Merlin Gerin en 1971
les bureaux d’études des et se spécialise dans la
équipements Basse Tension. Il conception de l’appareillage
est alors particulièrement chargé électrique Basse Tension.
de la définition des armoires Il contribue à l’étude du système
électriques suivant les schémas Sellim.
d’installation. Depuis, il conduit En 1980 a en charge le
des essais de recherche et développement de disjoncteurs
développement dans le domaine Compact et d’interrupteurs
des disjoncteurs Basse Tension. Interpact.
Est diplômé ingénieur ENSIEG En 1985 devient responsable du
en 1981. bureau d’étude «coupure Basse
En 1991, après avoir piloté, de la Tension» de la division Basse
pré-étude à l’industrialisation, un Tension de Puissance.
projet pour disjoncteurs
Compact, il prend la
responsabilité du bureau d’étude
«anticipation électromécanique»

CT 167 édition juin 1993


lexique

Ec Calibre Disjoncteur limiteur


Energie que laisse passer le dispositif de Correspond au réglage maximum du Disjoncteur qui, lors de la coupure d’un
protection lors de la coupure, elle est déclencheur. courant de court-circuit, limite le courant à
caractérisée par ∫ i2c . dt ≈ I 2 . t c . une valeur nettement inférieure au courant
Déclencheur instantané
présumé (Ip).
ic à haut seuil (DIN)
Courant de court-circuit traversant Déclencheur instantané utilisé pour limiter la Disjoncteur sélectif
réellement le disjoncteur du fait de la contrainte thermique sur court-circuit. Disjoncteur équipé d’un dispositif de retard
limitation (le courant coupé est plus faible intentionnel (sélectivité chronométrique).
Déclencheur instantané (INS)
que Ip).
Déclencheur qui ne possède aucun Sélectivité partielle
Ip dispositif de retard intentionnel et dont La sélectivité est partielle lorsqu’elle est
Courant de court-circuit présumé qui se l’action intervient à partir de quelques In assurée jusqu’à une certaine valeur du
développerait en l’absence de dispositifs de (protection contre les courts-circuits). courant Ip.
protection (valeur efficace).
Déclencheur long retard (LR) Sélectivité totale
Ir Déclencheur qui possède un dispositif de La sélectivité est totale lorsqu’elle est
Correspond au réglage de la protection retard intentionnel de plusieurs secondes assurée quelle que soit l’intensité du courant
contre les surcharges. (protection contre les surcharges). de défaut présumé.

tc Déclencheur retardé Taille


Temps réel de coupure (extinction de l’arc). ou court-retard (CR) Correspond au découpage de la gamme
Déclencheur qui possède un dispositif de ex. : taille 160 A, 250 A, 630 A, 800 A ...
UT retard intentionnel de quelques
Unité deTraitement électronique.
dizaines à quelques centaines de
Actionneur millisecondes.
Dispositif capable de développer une action Si le retard diminue lorsque Ip augmente, on
mécanique. parle de court-retard dépendant (CRD).

Cahier Technique Merlin Gerin n° 167 / p.2


la sélectivité énergétique en BT L’objet de ce Cahier Technique est de
présenter une nouvelle technique de
sélectivité des déclenchements lors
d’un court-circuit : la sélectivité
énergétique. Plus simple et plus
efficace que les techniques habituelles
de sélectivité, elle est mise en œuvre
sur la gamme des disjoncteurs
Compact NS utilisés dans la distribution
BT de puissance. Pour que la
sélectivité soit assurée quel que soit le
courant de défaut présumé il suffit
sommaire d’avoir des disjoncteurs, amont et aval,
de taille différente (rapport␣≥ 2,5) avec
des calibres dans un rapport ≥ 1,6.
1. La sélectivité en BT Définition p. 4 Après un bref rappel sur les techniques
Contribution à l’objectif de sécurité classiques de sélectivité, les auteurs
et de disponibilité p. 4 examinent sous un angle énergétique
Zones de sélectivité p. 5 le comportement des disjoncteurs et
des divers déclencheurs.
2. Les techniques de sélectivité Sélectivité ampèremétrique p. 6
lors des courts-circuits Ils montrent ensuite que la sélectivité
Sélectivité chronométrique p. 6 totale est possible jusqu’au pouvoir de
Sélectivité «SELLIM» p. 7 coupure des disjoncteurs, sur plusieurs
Sélectivité logique p. 7 étages, et sans utiliser la sélectivité
chronométrique.
Emploi des différents types de
sélectivité p. 7
3. La sélectivité énergétique Cadre de représentation des
énergies p. 8
Caractérisation d’un disjoncteur
Compact NS p. 9
Caractérisation des déclencheurs p. 10
4. Intérêt et mise en œuvre Disjoncteur limiteur équipé d’un
de la sélectivité énergique déclencheur à pression p. 12
La sélectivité avec les
Compact NS p. 13
Association avec le matériel
traditionnel de protection p. 14
5. Conclusion p. 15
6. Annexe : rappel sur la coupure avec limitation p. 16

Cahier Technique Merlin Gerin n° 167 / p.3


1. la sélectivité en BT

définition
Dans une installation électrique les
récepteurs sont reliés aux générateurs
à travers une succession de dispositifs
de protection, sectionnement et
commande. Ce Cahier Technique traite
essentiellement de la fonction
protection par disjoncteur.
Dans le cadre de la distribution radiale A
D1
(cf. fig. 1) le but de la sélectivité est de
déconnecter du réseau le récepteur ou Id
le départ en défaut, et seulement
celui-ci, dans un but de continuité de
B
service maximale.
D2
Si une étude de sélectivité n’est pas ou
est mal réalisée, un défaut électrique
peut solliciter plusieurs dispositifs de
protection. Ainsi un seul défaut peut
provoquer la mise hors tension d’une D3
partie plus ou moins grande de
l’installation. Il en résulte une perte
anormale de disponibilité de l’énergie
électrique sur les départs sains.
Les surintensités rencontrées dans une
D4
installation sont de différents types :
■ surcharge,
■ court-circuit,
■ pointe de courant d’enclenchement, Id circule à travers D1, D2, D3, D4.
mais aussi :
■ fuite de courant à la terre,
■ courant transitoire dû à un creux ou à fig. 1 : plusieurs disjoncteurs sont concernés par le défaut Id.
une absence momentanée de tension.
Pour garantir une continuité de service dispositifs de protection, ceci sommateur créant ainsi un faux courant
maximale il est nécessaire d’employer normalement ou par effet secondaire. homopolaire.
des dispositifs de protection Exemples Pour un réseau donné l’étude de la
coordonnés entre eux. sélectivité, ou plus généralement le
■ un courant de court-circuit élevé crée
A noter que les creux de tensions un creux de tension et peut solliciter le plan de protection d’une installation,
peuvent provoquer l’ouverture dispositif de protection contre les utilise les caractéristiques des
intempestive de disjoncteurs par baisses de tension. dispositifs de protection publiées par
les déclencheurs à manque de les constructeurs.
■ un défaut d’isolement peut être à la
tension. Cette étude commence par l’analyse
fois perçu comme un défaut
homopolaire par un dispositif de des besoins en dispositifs de protection
contribution à l’objectif protection différentielle et un défaut de spécifiques à chaque type de défaut,
surintensité par le dispositif de suivie de l’analyse de la coordination
de sécurité et de des différentes protections pouvant être
protection contre les courts-circuits,
disponibilité (ceci concerne les schémas des sollicitées. Elle permet d’obtenir la
A chaque type de défaut correspond un liaisons à la terre TN et IT). meilleure continuité de service tout en
dispositif de protection spécifique, ■ un courant de court-circuit élevé peut garantissant la protection des biens et
(protection contre les courants de entraîner le fonctionnement du des personnes.
surcharge, de court-circuit, de défaut à dispositif de protection contre les Dans le chapitre qui suit, nous allons
la terre, ou les manques de tension...), défauts à la terre (dans le cas de nous limiter au problème de sélectivité
mais un défaut peut solliciter schémas de liaisons à la terre TT) dans le cas de surintensité (surcharges
simultanément plusieurs types de suite à des saturations locales du tore et courts-circuits).

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Dans ce cadre la sélectivité entre
disjoncteurs se matérialise très
simplement par l’ouverture ou non de
plusieurs disjoncteurs (cf. fig. 2).
Sélectivité totale
La distribution est dite totalement
sélective si, et seulement si, quelle que
soit la valeur du courant de défaut, seul
D1 D1
le dispositif de protection situé le plus
en aval, parmi ceux sollicités par le
défaut, s’ouvre et reste ouvert.
Sélectivité partielle
La sélectivité est dite partielle si la
D2 D2
condition ci-dessus n’est plus
respectée au delà d’un certain courant
de défaut.

zones de sélectivité a) : ouverture de D1 et D2. b) : ouverture de D2, et D1 reste fermé.


Deux types de défauts de surintensité
⇒ non sélectivité : énergie non disponible ⇒ sélectivité : continuité de service pour les
peuvent être rencontrés dans une
pour les départs sains. départs sains.
installation de distribution électrique :
■ les surcharges, fig. 2 : comportement des disjoncteurs lors d’un défaut.
■ les courts-circuits.
On considère généralement que les
Dans la zone des courts-circuits tc zone de sélectivité
surcharges sont des surintensités
La sélectivité se traite par des surcharges
comprises entre 1,1 et 10 fois l’intensité D2 D1
comparaison des courbes du
de service.
disjoncteur amont et du
Au delà, il s’agit de courts-circuits à disjoncteur aval.
éliminer dans un temps aussi réduit
Les techniques qui permettent
que possible, par intervention des
d’aboutir à la sélectivité sur
déclencheurs instantanés (INS), ou
courts-circuits entre deux
courts-retards (CR) du disjoncteur.
disjoncteurs sont basées sur
L’étude de sélectivité diffère suivant le l’utilisation de disjoncteurs et/ou de
type de défaut. déclencheurs de type ou de réglage
Dans la zone des surcharges différents, afin d’éviter que les
Cette zone se situe à partir du seuil de courbes ne se chevauchent.
surcharges courts-circuits
fonctionnement ILR du dispositif long Ces techniques sont nombreuses, Ip
retard (LR). La courbe de elles sont présentées dans le chapitre
I L R2 I L R1 I i n s2
déclenchement tc = f (Ip) est qui suit.
généralement à temps inverse afin de fig. 3 : sélectivité aux surcharges.
mieux s’adapter à la courbe de
contrainte thermique admissible
par les câbles.
La méthode connue et largement
diffusée consiste à tracer, dans un
système de coordonnées log-log,
les courbes des déclencheurs LR
concernés par le défaut (cf. fig. 3).
Pour une valeur quelconque de la
surintensité, la sélectivité est assurée
en surcharge si le temps de non-
déclenchement du disjoncteur amont
D1 est supérieur au temps maximal de
coupure du disjoncteur D2 (y compris
le temps d’arc). Cette condition est
réalisée en pratique si le rapport
ILR1/ILR2 est > 1,6.

Cahier Technique Merlin Gerin n° 167 / p.5


2. les techniques de sélectivité lors des courts-circuits

Plusieurs techniques permettent ■ la deuxième s’applique seulement au


d’atteindre l’objectif de la sélectivité sur dernier étage de la distribution et tc zone de sélectivité
D2 D1
court-circuit entre deux appareils : consiste en l’utilisation d’un disjoncteur aux courts-circuits
■ la sélectivité ampèremétrique, limiteur.
■ la sélectivité chronométrique, Emploi de disjoncteurs sélectifs
■ la sélectivité «SELLIM», Le terme sélectif a deux significations :
■ la sélectivité logique, ■ le déclencheur du disjoncteur est
■ la sélectivité énergétique (objet des équipé d’un système de temporisation
chapitres 3 et 4). fixe ou réglable ;
■ l’installation et le disjoncteur sont
sélectivité ampèremétrique capables de supporter le courant de
défaut pendant la durée du retard
Elle résulte de l’écart entre les seuils des
intentionnel (tenue thermique et tenue Ip
déclencheurs instantanés ou court-
électrodynamique).
retard des disjoncteurs successifs. Iins2 Iins1
Un disjoncteur sélectif est normalement limite de sélectivité
Surtout utilisée en distribution terminale, précédé (en amont) d’un autre
elle fait appel à des disjoncteurs rapides, aux courts-circuits
disjoncteur sélectif dont le retard
dépourvus de dispositif de retard intentionnel est plus important. fig. 4 : sélectivité ampèremétrique.
intentionnel au déclenchement.
L’emploi de ce type de disjoncteurs qui
Elle s’applique dans le cas de défauts de correspond à la sélectivité
court-circuit et conduit généralement à tc D2 : rapide
chronométrique conduit, en cas de
une sélectivité partielle. D2 D1 D1 : sélectif à cran
défaut, à des temps totaux de coupure de court-retard 1-2-3
Elle est d’autant plus efficace que les supérieurs à 20 ms (une période),
limite de tenue thermique
courants de défaut sont différents selon pouvant aller jusqu’à quelques centaines de l'installation et/ou du
qu’ils apparaissent en un point ou un de ms (cf. fig. 5). disjoncteur
autre du réseau, ceci du fait de la Lorsque l’installation (et éventuellement
résistance non négligeable des le disjoncteur) n’est pas capable de
conducteurs de faible section (cf. fig. 4). supporter pendant la temporisation un
La zone de sélectivité est d’autant plus fort Icc, il est nécessaire que le 3
disjoncteur D1 soit équipé d’un 2
importante que l’écart entre les seuils 1
des déclencheurs instantanés de D1 et déclencheur instantané à haut seuil Ip
de D2 est important, et que le point de (DIN). Iins1 IDIN1
défaut est éloigné de D2 (Icc faible < Iins Dans ce cas, la zone de sélectivité est
de D1). limitée au seuil du DIN du disjoncteur Nota : l'emploi d'un déclencheur instantané
amont (cf. fig. 5). à haut seuil DIN fixe la limite de sélectivité.
Le rapport minimal entre Iins1 et Iins2
est de 1,5 pour tenir compte de la Emploi de disjoncteurs limiteurs et fig. 5 : sélectivité chronométrique.
précision des seuils. sélectivité «pseudo-chronométrique»
Ces disjoncteurs sont caractérisés par : tc D2 : rapide limiteur
D2 D1
sélectivité chronométrique ■ le fait qu’ils limitent fortement le D1 : rapide
courant de court-circuit grâce à leur
Pour garantir une sélectivité totale les
rapidité d’ouverture et leur tension d’arc
courbes de déclenchement des deux
élevée.
disjoncteurs ne doivent se superposer ■ le fait que plus le courant de
en aucun point quelle que soit la valeur court-circuit présumé est élevé plus
du courant de court-circuit présumé. ils sont rapides.
Pour les courants de défaut importants,
la sélectivité totale est garantie si les Ainsi le choix d’un disjoncteur aval
deux parties horizontales des courbes, limiteur permet d’obtenir une sélectivité
à droite de Iins1, sont distinctes. «pseudo-chronométrique» entre deux Ip
étages de protection. Cette solution, par
Plusieurs solutions sont utilisées pour
son effet de limitation et de rapidité Remarque : l'emploi sur D1 de déclencheurs
atteindre cet objectif :
d’élimination du défaut, permet en outre à court-retard dépendant (pointillé) favorise
■ la plus classique consiste à choisir des de limiter les contraintes thermiques et la sélectivité.
disjoncteurs sélectifs équipés d’un électrodynamiques dans l’installation fig. 6 : sélectivité pseudo chronométrique.
dispositif de retard intentionnel. (cf. fig. 6).

Cahier Technique Merlin Gerin n° 167 / p.6


sélectivité «SELLIM» D1 ne voit qu’une onde de courant et ne fonctionnement envoient un ordre
déclenche pas. Toutefois le courant de d’attente logique à celui qui est juste en
Le système «SELLIM» présente
défaut provoque la répulsion des amont.
plusieurs intérêts :
contacts, ce qui limite le courant et les ■ le déclencheur du disjoncteur situé
■ la sélectivité,
contraintes qui en découlent. Cette immédiatement en amont du court-circuit
■ la filiation,
limitation du courant de défaut permet ne reçoit pas d’ordre d’attente et agit
■ la réduction des contraintes dans
l’emploi en aval de disjoncteurs dont le immédiatement.
l’installation.
pouvoir de coupure est inférieur au Ainsi à tous les étages de la distribution,
Il consiste à installer en amont d’un courant de défaut présumé.
disjoncteur D2 rapide, un disjoncteur D1 les temps d’élimination d’un défaut
Un défaut en A provoque la répulsion restent faibles.
ultra limiteur équipé d’un déclencheur
des contacts du disjoncteur limiteur ce La sélectivité logique s’applique aux
spécifique dont la particularité est
qui entraîne une limitation des disjoncteurs BT sélectifs de forte
de ne pas déclencher lors de la première
contraintes dues au courant de défaut et intensité, elle est surtout utilisée sur
demi-onde de courant de défaut
l’ouverture de D1 après la deuxième les réseaux HT industriels. Pour plus de
(cf. fig. 7).
demi-onde de courant limité. détails, voir le Cahier Technique n° 2
Un défaut conséquent en B sera perçu
par les deux disjoncteurs. «Protection des réseaux par le système
D2 équipé d’un déclencheur instantané sélectivité logique de sélectivité logique».
s’ouvre dès que le courant de défaut est Elle nécessite un transfert d’informations
supérieur à son seuil de déclenchement entre les déclencheurs des disjoncteurs emploi des différents types
et élimine le défaut en moins d’une des différents étages de la distribution de sélectivité
demi-période. radiale.
Les différents types de sélectivité
Son principe est simple (cf. fig. 8) :
présentés ci-avant sont
■ tous les déclencheurs qui voient un
habituellement combinés pour obtenir
courant supérieur à leur seuil de la meilleure disponibilité de l’énergie
défaut en B
électrique ; voir à titre d’exemple la
i1
figure 9.
D1
u1 Les études de sélectivité sont
réalisées, à ce jour, grâce à des
i2 tableaux fournis par les constructeurs.
A D1 relais Ceux-ci donnent les limites de
u2 sélectivité pour chaque combinaison de
logique
D2 disjoncteurs et pour chacun de leurs
déclencheurs.
i3 26 k ordre
B Les coûts résultant d’une non
d'attente
u3
sélectivité éventuelle et du choix de
logique
l’appareillage sont pris en compte.
La sélectivité énergétique présentée
2,5 ms D2 dans le chapitre qui suit est une
relais
logique
innovation qui va considérablement
défaut en A simplifier les études en distribution
BT et permettre d’obtenir, sur plusieurs
i1 étages, la sélectivité totale au moindre
u1
coût.
fig. 8 : sélectivité logique.
i2

u2 circuit type de sélectivité type de


concerné logique chronométrique «SELLIM» pseudo- disjoncteur
chronométrique
i3 34 k origine de sélectif
l'installation BT logique
u3 distribution sélectif
de puissance rapide limiteur
3,5 ms SELLIM
12 ms rapide
distribution rapide limiteur
fig. 7 : sélectivité «SELLIM» terminale
(D1 = Compact C250 L SB
D2 = Compact C125 N). fig. 9 : exemple d’emploi des différents types de sélectivité.

Cahier Technique Merlin Gerin n° 167 / p.7


3. la sélectivité énergétique

La sélectivité énergétique est une sélectivité énergétique nécessite la


amélioration et une généralisation caractérisation et l’exploitation de :
de la sélectivité «pseudo- ■ l’onde de courant que laisse passer le
chronométrique» décrite au chapitre disjoncteur lors de la coupure
I2 . t
précédent : la sélectivité est totale si, caractérisée par son intégrale de joule
(A2 . s)
pour tout Ip, l’énergie que laisse ∫ i2 . dt (souvent exprimée par I2 . t),
passer le disjoncteur aval est inférieure
elle correspond à l’énergie de coupure
à l’énergie nécessaire à l’entrée en
Ec.
action du déclencheur du disjoncteur
■ la sensibilité des déclencheurs à
amont.
l’énergie correspondant à l’impulsion de
La mise en œuvre technologique du courant.
principe de la sélectivité énergétique a
Ainsi, tout à fait logiquement ces
fait l’objet d’un brevet déposé par
caractéristiques sont représentées par
Merlin Gerin, puis de la création des
des courbes I 2 . t = f (Ip) à la place de
disjoncteurs Compact NS.
t c = f (Ip), (cf. fig. 10).
Ces disjoncteurs rapides et fortement
limiteurs répondent à l’évolution du Il est à noter que la norme CEI 947-2
besoin : prévoit la caractérisation des
■ augmentation des puissances disjoncteurs par ces types de
installées, ce qui entraîne une courbes.
augmentation des courants de court- Pour des raisons pratiques, la courbe Ip(A)
circuit et donc des pouvoirs de I 2 . t = f (Ip) est représentée dans un
10 In
coupure ; système de coordonnées log-log.
■ souci de minimiser les contraintes Pour l’étude de sélectivité, les limites
dans l’installation et de limiter le du I 2 . t de coupure (Ec des
courant de défaut en intensité et disjoncteurs) se situe entre 104 et 107 t(s)
durée. A2. s pour des courants présumés
Pour raisonner en énergies et variant entre 1 et 100 kA. Trois
comprendre la sélectivité énergétique, décades seront donc prises pour Ec et
le choix du cadre de représentation deux pour le courant.
des courbes de fonctionnement est En considérant que la demi-onde de
un élément important, défini dans le LR
courant coupé est équivalente à une
paragraphe ci-après. demi-sinusoïde qui a la même
Nous examinerons ensuite le pente à l’origine que le courant
comportement énergétique des présumé, l’énergie de coupure Ec peut
disjoncteurs limiteurs et des divers être exprimée en fonction du Ip à partir
déclencheurs. des expressions suivantes (voir annexe
coupure avec limitation) :
cadre de représentation ■ pour t ≥ 10 ms

des énergies (2) ⇒ Ec = Ip2. t


CR1
Les courbes tc = f (Ip) utilisées ■ pour t < 10 ms
habituellement pour les études de CR2
sélectivité sont inexploitables avec (3) ⇒ Ec = 4 . f2. Ip2. tvc3 INS
les disjoncteurs limiteurs lorsque les ou
courants sont supérieurs à 25 In î 3c Ip(A)
(ce qui correspond à des temps de (4) ⇒ Ec =
4 2 . f . Ip 10 In 15 In 30 In
coupure inférieurs à 10 ms à la
fréquence de 50 Hz). En partant de ces équations il est
La sélectivité doit être étudiée à partir possible d’améliorer le système d’axes
I 2 . t /Ip afin de disposer d’informations fig. 10 : courbes t c = f (Ip) et I 2 . t = f (Ip)
des phénomènes transitoires et non
plus à partir des phénomènes supplémentaires : temps virtuel de d’un disjoncteur équipé d’un déclencheur
coupure (tvc) et i crête limité (îc). électronique.
périodiques. La compréhension de la

Cahier Technique Merlin Gerin n° 167 / p.8


Droites des temps (cf. fig. 11)
Un réseau de droites pour des temps
Ι 2. t

40 ms
20 ms
10 ms
de coupure constants, peut, à une

7 ms

5 ms
2
fréquence donnée, être reporté sur le (A . s)
7
canevas log-log. 10
Exemple pour f = 50 Hz, le tracé des
droites pour :
■ t = 20 ms correspond au temps de
coupure le plus couramment rencontré î = 40 kA
lorsque Ip est supérieur au seuil des
instantanés et inférieur au seuil de 2,5 ms
6
répulsion des contacts : 10
(2) ⇒ Ec = Ip2 . 2 . 10-2.
■ t = 10 ms qui est le temps de coupure
au seuil de limitation :
î = 20 kA
(2) ⇒ Ec = Ip2 . 10-2.
■ t = 9 à 4 ms qui traduisent le
comportement du disjoncteur en 10
5
limitation :
(3) ⇒ Ec = Ip2 . tvc3 . 104.
Droites des courants crêtes
î = 10 kA
De même à partir de l’équation (4)
î 3c
Ec = î = 5 kA
4 2 . f . Ip 10
4
Ip (kA)
un réseau de courbes correspondant à 1 3 5 10 30 50 100
des courants crêtes limites, constants, fig. 11 : cadre de représentation des énergies.
peut être reporté sur le tracé de base
(cf. fig. 11).
A noter que ce cadre de représentation Ι 2. t
40 ms
20 ms
10 ms

7 ms

5 ms
2
permet de caractériser les disjoncteurs (A . s)
et les déclencheurs en 50 Hz pour des 7
10
défauts tripolaires, bipolaires ou
unipolaires.

caractérisation d’un
î = 40 kA
disjoncteur Compact NS 2,5 ms
Représentation du I2. t de coupure 10
6
F
La caractéristique du I2. t que laisse A
passer un disjoncteur est issue d’essais (E)
D
de type normalisés ou de simulations C
numériques réalisées à une tension et (B) î = 20 kA
une fréquence données.
Les courbes qui suivent correspondent
5
à des défauts triphasés en 400V/50 Hz. 10
Les mêmes courbes peuvent être
tracées pour d’autres fréquences ou
d’autres tensions.
î = 10 kA
Les valeurs relevées sont les valeurs
maximales obtenues pour différents
angles d’enclenchement (limites î = 5 kA
4
supérieures) (cf. fig. 12). 10 Ip (kA)
1 3 5 10 30 50 100
(10 Ιn)

fig. 12 : courbe de coupure d’un disjoncteur limiteur.

Cahier Technique Merlin Gerin n° 167 / p.9


Interprétation de la courbe ■ PdC (point F) ; 10 fois le courant nominal) puis décroît
Différentes informations apparaissent ■ temps de coupure (tvc) en fonction du rapidement en dessous de 10 ms
sur la courbe de la figure 12 qui courant présumé ; lorsque le courant augmente
correspond à un disjoncteur Compact ■ courant crête limité (îc) en fonction du (cf. fig. 13).
NS de taille 250 A, équipé d’un courant présumé ; ■ déclencheur à haut seuil (DIN)
déclencheur électromécanique à court-
■ courant au-delà duquel tvc < 10 ms Comme indiqué au paragraphe
retard dépendant (CRD) dont le seuil est
(début de limitation). «Sélectivité chronométrique», les DIN
à 10 In.
ont pour rôle, dans le cadre de l’emploi
Elles caractérisent les différentes phases
du comportement en coupure du caractérisation des de la sélectivité chronométrique,
de limiter la contrainte thermique
disjoncteur limiteur selon la valeur du déclencheurs (cf. fig. 5) pour l’installation et l’appareil
courant de court-circuit présumé Ip. Les déclencheurs sont caractérisés par de coupure.
■ point A : lorsque le courant de défaut leur temps de réponse à un courant
atteint le seuil de fonctionnement du donné, (onde, demi-onde ...). Le déclencheur DIN est un déclencheur
déclencheur, le temps de coupure est instantané dont le seuil est de quelques
En faisant varier la durée et la valeur
typiquement de 50 ms pour un dizaines de In.
crête du courant, ce qui correspond à
déclencheur INS ou CRD. différents courants limités par un Il peut être de type électromagnétique ou
■ point B : lorsque le courant de défaut disjoncteur, on obtient par essais électronique.
est supérieur au courant de seuil du successifs une série de points qui ■ déclencheur à temporisation constante
déclencheur, le temps de coupure peuvent être reportés sur le support Il s’agit d’un déclencheur instantané
diminue et se stabilise à 20 ms à partir décrit précédemment afin d’obtenir la équipé d’un système retardateur de type
de 16 In. courbe caractéristique d’un déclencheur. «horlogerie» afin de rendre son
■ point C : lorsque le courant de défaut Déclencheurs magnétiques déclenchement sélectif par rapport au
se situe au niveau du seuil de répulsion ■ déclencheur instantané disjoncteur aval.
des contacts, il se produit un début de Les retards peuvent être compris entre
Composé en général d’un U magnétique
limitation du courant par insertion d’une 10 et 500 ms, ils sont en général
et d’une palette, il assure la protection
tension d’arc dans le circuit. Cette réglables par crans. La figure 13 donne
contre les courts-circuits. Son temps
limitation entraîne la remise en phase de
d’intervention est inférieur à 50 ms à son la courbe (cran 20 ms) correspondant à
la tension et du courant ce qui se traduit
seuil de fonctionnement (situé entre 5 et un court-retard.
par des temps d’élimination du défaut
qui passe de 20 à 10 ms à mesure que
Ip augmente.
■ point D : lorsque le courant de défaut Ι 2. t
40 ms
20 ms
10 ms

7 ms

5 ms

2
est de l’ordre de 1,7 fois le seuil de (A . s)
répulsion, l’énergie de propulsion des 10
7

contacts est suffisante pour qu’ils


s’ouvrent totalement ; le temps de
coupure est alors typiquement de 10 ms.
Cette coupure, de type réflexe,
est autonome et ne nécessite un î = 40 kA
déclencheur que pour confirmer l’état
2,5 ms
déclenché du disjoncteur et éviter que 6
)
ms n

10
(CR

les contacts ne se referment


tio
fixe orisa

intempestivement. n
atio )
oris RD
DIN

■ zone E : lorsque le courant de défaut p


p
20

tem ble (C
tem

évolue au-delà de 2 fois le seuil de r i a


va
répulsion des contacts la limitation du î = 20 kA
(INS)
courant de défaut est de plus en plus instantané
efficace, ce qui se traduit par des temps
de coupure de plus en plus courts. 10
5

■ point F : la fin de la courbe représente


la limite du pouvoir de coupure du
disjoncteur.
î = 10 kA
La courbe ainsi tracée est très riche en
informations :
■ seuil du déclencheur (I seuil ; î = 5 kA
point A) ; 10
4
Ip (kA)
■ I2 . t de coupure en fonction du courant 1 3 5 10 30 50 100
présumé ; (10 In)
■ courant de début de répulsion fig. 13 : courbes de différents déclencheurs magnétiques.
(Ir ; point C) ;

Cahier Technique Merlin Gerin n° 167 / p.10


Si la contrainte thermique (I2. t) du fait Déclencheur à pression ■ pour assurer l’autoprotection d’un
d’un retard important, doit être limitée, le Dans un disjoncteur la pression qui disjoncteur sélectif (comme le détecteur
DIN intervient (cf. fig. 13). apparaît dans la chambre de coupure est d’arc),
■ déclencheur à temporisation variable une conséquence de l’énergie ■ pour améliorer le comportement en
en fonction de Ip (court-retard développée par l’arc. coupure et la sûreté de fonctionnement
dépendant : CRD). Cette pression peut, à partir d’un certain d’un disjoncteur rapide limiteur.
La temporisation est réalisée par l’inertie niveau de courant de défaut, devenir un Si à chaque disjoncteur est associé un
d’une masse, cette temporisation moyen de détection et de déclencheur à pression bien calibré, la
est ainsi inversement proportionnelle déclenchement. sélectivité entre les disjoncteurs de taille
à Ip (cf. fig. 13). Ceci est obtenu en canalisant différente est assurée pour toute
l’expansion des gaz dans l’enceinte de surintensité supérieure à 20 In.
Déclencheur électronique
Les instantanés des déclencheurs coupure vers un piston dédié à la C’est ce déclencheur à comportement
électroniques sont sensibles à la valeur commande du système d’ouverture du énergétique (I2 . t constant) qui est à la
efficace (RMS) ou à la valeur crête du disjoncteur (cf. fig. 15). base de la sélectivité énergétique mise
courant. Leur caractéristique I2. t est, Le déclencheur à pression peut être en œuvre avec les disjoncteurs limiteurs
pour les forts courants de défaut, utilisé : Compact NS.
théoriquement sur une droite
îc = constante.
En réalité ceci est vrai pour des durées Ι . t
2

40 ms
20 ms
10 ms

7 ms

5 ms
d’impulsion de courant supérieures au 2
(A . s)
temps de réaction de la partie actionneur 10
7
du déclencheur (typiquement 4 ms), en
dessous de cette valeur l’inertie de la
partie mécanique du déclencheur fait

)
(CR
que l’on retrouve, pour des forts Ip, une

ms
caractéristique du type déclencheur 40 î = 40 kA
électromécanique instantané.
risé

ms
2,5 ms
Il devient alors nécessaire de 6
10
po

caractériser le déclencheur par sa 10


tem

risé

courbe Ec = f (Ip) en effectuant des


po

essais identiques à ceux effectués avec


tem

les déclencheurs magnétiques.


(INS) î = 20 kA
Ces déclencheurs peuvent être du type
instantané ou du type retardé.
Il est possible d’associer plusieurs types
5
de déclencheurs électroniques, par 10
exemple :
■ 10 à 15 In CR (40 ms),
■ 15 à 30 In CR (10 ms),
■ > à 30 In INS î = 10 kA

La figure 14 illustre cet exemple,


les courbes de cette association î = 5 kA
sont à rapprocher de celles de la 10
4
Ip (kA)
figure 10 pour l’énergie de coupure 1 3 5 10 30 50 100
du disjoncteur. (10 In)
Déclencheurs avec détection d’arc fig. 14 : exemples d'association de courbes de déclencheurs électroniques.
Généralement associés à des
déclencheurs électroniques, les
détecteurs d’arc peuvent être utilisés P1 P2 P3 enceintes de coupure
pour assurer la protection :
■ d’une cellule : si un arc apparaît
dans une cellule, le détecteur d’arc
commande l’ouverture du disjoncteur
d’arrivée,
clapets
■ d’un disjoncteur sélectif : le détecteur
d’arc, placé dans la chambre de
coupure, provoque, via le déclencheur
électronique, le déclenchement phase 1 en défaut
instantané du disjoncteur. pression P1 pression P2 et P3
piston
L’autoprotection de l’appareil est ainsi
réalisée et permet son emploi jusqu’à la fig. 15 : principe du déclencheur à pression.
limite de sa tenue électrodynamique.

Cahier Technique Merlin Gerin n° 167 / p.11


4. intérêt et mise en œuvre de la sélectivité énergétique

Rappelons que le système Sûreté de fonctionnement Leur ouverture intempestive, suite à


déclencheur d’un disjoncteur, Le déclencheur à pression fait un creux de tension provoqué par un
qu’il soit électromécanique, partie du mécanisme d’ouverture sur court-circuit, entraîne une perte de
électronique ou mixte, doit être le court-circuit et dépend donc de la taille continuité de service.
meilleur possible au niveau des du disjoncteur. C’est pourquoi, une étude de
critères suivants : Le déclencheur CRD, réglable sélectivité doit aussi concerner la
■ contraintes minimales pour (calibre), qu’il soit de type tenue des contacteurs et des
l’installation (limiter î et I2. t), électromécanique (cf. fig. 13) ou déclencheurs à manque de tension
■ sûreté du déclenchement électronique (cf. fig. 14) est face aux creux de tension.
(sécurité), physiquement indépendant du Le creux de tension sur le réseau
■ perturbation minimale de la partie déclencheur à pression. dure jusqu’à ce que la tension
saine de l’installation (creux de Cette séparation physique d’arc qui vient s’opposer à la
tension), améliore la sûreté de tension de la source permette
■ facilité des études de sélectivité. fonctionnement. l’extinction du courant ; le creux de
Creux de tension tension est donc fonction du type de
disjoncteur limiteur équipé Dans une installation, les creux disjoncteur et/ou de déclencheur
d’un déclencheur à de tension sollicitent les déclencheurs à utilisé :
manque ou minimum de tension des ■ avec les disjoncteurs non limiteurs,
pression disjoncteurs ainsi que les contacteurs. le creux de tension est important et sa
Le déclencheur à pression, associé à
un déclencheur CRD,
électromagnétique ou électronique à
double court-retard permet de
répondre de façon optimale aux Ι 2. t
40 ms
20 ms
10 ms

7 ms

5 ms
critères ci-dessus. 2
(A . s)
7
La figure 16 montre la «sensibilité 10
énergétique» de cette association.
Plus le courant de court-circuit
présumé est important, plus le temps
de réaction est réduit, ce qui conduit
à un déclenchement à énergie I2. t î = 40 kA
quasiment constante. 2,5 ms
6
L’énergie que laisse passer le 10
disjoncteur limiteur, lors de la coupure,
suit la même loi avec un léger
décalage. déclencheur
à pression
Contraintes pour l’installation î = 20 kA
ms

Elles sont réduites par rapport à


ms
40

celles observées avec les


10
CR

5
CR

disjoncteurs limiteurs de la 10
génération précédente. Si l’on
reprend l’exemple de la figure 16,
pour un disjoncteur Compact
NS 250 A, et un Ip de 40 kA : î = 10 kA
■ le temps de coupure est de 4ms,
■ le courant crête est de 20 kA, î = 5 kA
■ le I2. t est de 8 .105 . A2 . s 4
10 Ip (kA)
1 3 5 10 30 50 100

fig .16 : courbes d’association de déclencheurs (électromagnétique et pression ou électronique


et pression).

Cahier Technique Merlin Gerin n° 167 / p.12


durée est de l’ordre de 10 à 15 ms Sélectivité sur trois étages avec des
(cf. fig. 17), L’énergie que laisse passer le disjoncteurs de taille 100 - 250 -
■ avec les disjoncteurs limiteurs, disjoncteur qui coupe étant fortement 630 A équipés de divers
l’apparition rapide d’une tension d’arc limitée, elle est insuffisante pour déclencheurs.
significative permet de minimiser le solliciter le déclencheur du disjoncteur Avec les disjoncteurs Compact NS
creux de tension en durée et en amont qui reste fermé. cette sélectivité est totale jusqu'à
amplitude (cf. fig. 17). 150 kA.
Le creux de tension est de l’ordre la sélectivité avec les Pour qu’il y ait sélectivité totale,
de 5 ms et de 50 % de la tension il suffit que l’énergie que laisse
nominale pour des courants Compact NS passer un disjoncteur soit inférieure
proches du courant de répulsion des La gamme Compact NS, qui comprend à l’énergie nécessaire au
contacts. les tailles 100 - 160 - 250 - 400 - fonctionnement du déclencheur du
Le creux de tension est de l’ordre de 630 A permet par application disjoncteur amont.
30 % de la tension nominale pour des de la sélectivité énergétique, et
ceci selon le rapport des tailles et Règle pratique
courants plus élevés mais avec des
durées de l’ordre de 3 à 4 ms. Plus le calibres des disjoncteurs mis en La sélectivité est totale et sans
Icc est élevé plus le creux de tension œuvre, soit la sélectivité partielle, réserve si :
est de faible durée. soit la sélectivité totale jusqu’au ■ les tailles des disjoncteurs
pouvoir de coupure. successifs sont dans un
Les déclencheurs à minimum de
tension éventuellement associés aux Sélectivité totale rapport ≥ à 2,5
disjoncteurs ne sont pas affectés par La figure 18 donne un exemple ■ et si les calibres sont dans un
de tels creux de tension. de sélectivité totale jusqu’à 100 kA rapport supérieur à 1,6.

Ι 2. t
40 ms
20 ms
10 ms
ur

7 ms

5 ms
2
(A . s)
7
10
i
magnetique

ua
ST 400
ST 500
ST 630
100 A

630 A coupure
î = 40 kA
ST 160
ST 200
ST 250

a) disjoncteur non limiteur 630 A non déclenchement


2,5 ms
U, I 6 2,5 ms
10
250 A coupure
i
t (ms) 250 A non déclenchement

10 20 î = 20 kA
ua
i coupure
100 A
ur 5
10
non déclenchement
100 A
b) disjoncteur fortement limiteur
U, I
î = 10 kA

ua î = 5 kA
ic 4
ur 10 Ip (kA)
t (ms) 1 3 5 10 30 50 100
5 10 20
Nota :
ST 160 - ST 200 et ST 250 : déclencheurs électroniques équipant des disjoncteurs
de taille 250 A.
ST 400 - ST 500 et ST 630 : déclencheurs électroniques équipant des disjoncteurs
de taille 630 A.
fig. 17 : le creux de tension sur le réseau
dépend du type de disjoncteur employé. fig. 18 : sélectivité totale entre les disjoncteurs Compact NS de tailles 100, 250 et 630 A .

Cahier Technique Merlin Gerin n° 167 / p.13


Sélectivité partielle
Si la règle pratique énoncée ci-avant
Ι 2. t

40 ms
20 ms
10 ms
n’est pas respectée, la sélectivité devient

7 ms

5 ms
2
partielle. La figure19 montre que, entre (A . s)
7
un disjoncteur de taille 160 A et un 10
disjoncteur de taille 250 A équipé d’un
déclencheur de calibre 250 A, la
sélectivité est assurée jusqu’à un

(10 In)
( 8 In)
160 A

250 A
courant de court-circuit présumé de
4 800 A. Cette limite est plus élevée î = 40 kA
que celle obtenue, dans le même cas
2,5 ms
de figure, avec les Compact standard. 6
10
Filiation avec les Compact NS
Rappelons que la filiation, dont l’emploi coupure 160 A
est prévu par la norme NF C 15-100 non déclenchement 250A
permet au disjoncteur amont d’aider le
disjoncteur aval à couper les forts î = 20 kA
courants de court-circuit ; ceci, il faut
bien le préciser, au détriment de la limite de selectivité
sélectivité (sauf avec le système 10
5
«SELLIM»).
Pour les Compact NS la filiation ne
modifie en rien les sélectivités totale et
partielle, évoquées ci-avant. î = 10 kA
Par contre un Compact NS peut toujours
aider un disjoncteur aval, de type
î = 5 kA
différent dont le pouvoir de coupure est 4
insuffisant. 10 Ip (kA)
1 3 5 10 30 50 100

association avec le matériel fig. 19 : sélectivité partielle entre disjoncteurs Compact NS, 250 A et 160 A.
traditionnel de protection
Disjoncteurs standard Ι 2. t
40 ms
20 ms
10 ms

7 ms

5 ms

2
Dans une installation existante, les (A . s)
7
disjoncteurs fortement limiteurs 10
magnétique 630 A

Compact NS peuvent être utilisés, pour


extension d’une installation existante ou H
en remplacement d’un disjoncteur C 250
existant, sans perturber la limite de
sélectivité atteinte initialement. En effet, N
î = 40 kA
si le nouveau disjoncteur est :
■ en position aval, le fort pouvoir limiteur C 250 L 2,5 ms
6 non déclenchement
du nouvel appareil ne peut qu’améliorer 10
la limite de sélectivité qui peut même NS 250
devenir totale (cf. fig. 20).
■ en position amont, la limite de
sélectivité est au moins égale à î = 20 kA
l’ancienne valeur, et le fort pouvoir de
limitation du disjoncteur Compact NS
renforce éventuellement la filiation. 5
10
Fusibles
Les courbes I2. t = f (Ip) (fournies par les
constructeurs de fusibles) concernent :
■ l’énergie nécessaire à la î = 10 kA
fusion (préarc),
■ l’énergie qui traverse le fusible lors de
la coupure. î = 5 kA
4
Pour qu’il y ait sélectivité, entre un 10 Ip (kA)
disjoncteur placé en amont et un fusible, 1 3 5 10 30 50 100
le déclencheur de ce disjoncteur ne doit fig. 20 : le remplacement d’un disjoncteur Compact C250 N, H ou L par un Compact NS 250
pas être sensible à la somme de ces donne une meilleure sélectivité. Sur cet exemple, elle devient totale.
énergies.

Cahier Technique Merlin Gerin n° 167 / p.14


5. conclusion

Les disjoncteurs fortement limiteurs, et


d’autant plus rapides que le courant de
défaut présumé est important,
permettent moyennant le respect de
règles simples d’obtenir une sélectivité
totale sur plusieurs étages. Ceci avant
de faire éventuellement appel à la
sélectivité chronométrique.
C’est une innovation technique
importante qui permet de :
■ simplifier considérablement les
études de sélectivité,
■ minimiser les efforts
électrodynamiques, les contraintes
thermiques ainsi que les creux de
tension consécutifs aux courts-circuits.
Ce nouveau principe de sélectivité, dite
énergétique, mis au point grâce à la
parfaite maîtrise de l’énergie que
laissent passer les disjoncteurs lors de
la coupure, ainsi que de la sensibilité
des déclencheurs à cette même
énergie, contribue à l’amélioration de la
disponibilité de l’énergie électrique.

Cahier Technique Merlin Gerin n° 167 / p.15


6. annexe : rappel sur la coupure avec limitation

La figure 21 montre l’évolution des


courants et tensions correspondant au U,i
phénomène de limitation sur une demie Ua
période.
La loi qui régit l’évolution du courant de di/dto
Ur
court-circuit (ic) est :
di di
Ur − Ua = r .i + L . ≈ L.
dt dt
■ à l’origine du court-circuit, Ua est ip
nulle, ic et ip sont égaux et ont la même
pente.
îc
■ lorsque Ua est égale à Ur , ic passe ic
par son maximum (îc) car sa dérivée
est nulle. ir
■ lorsque Ua est supérieure à Ur, ic t
décroît et s’annule au temps tc. 0 tr ta ^
t tvc tc T/2
Il est constaté que l’onde de ^
Ua : tension d'arc t : instant de îc
courant coupé est équivalente à une
Ur : tension du réseau ta : instant de l'apparition de l'arc
demi-sinusoïde de période égale à ip : courant présumé tc : temps de coupure
deux fois le temps virtuel de coupure ic : courant coupé (limité) tr : instant de répulsion des contacts
(tvc). îc : courant maximal coupé tvc : temps virtuel de coupure
Avec ces informations, il devient aisé ir : courant de répulsion des contacts ω : pulsation de l'onde coupée
de déterminer l’énergie dissipée dans fig. 21 : coupure avec limitation.
les impédances du circuit concerné.
L’expression réduite de cette énergie,
■ tvc < 10 ms on obtient :
appelée «énergie de coupure» est :
Le disjoncteur limite le courant de 2.Ec
Ec = ∫ 0tvc i2c .dt défaut. = (t vc . 2. f . Ip. 2 )2
t vc
ic et ip ont la même pente à l’origine,
ic étant une fonction sinusoïdale donc : d’où :
1 2
Ec = . î . t vc (1). di Ec = 4. f 2 . Ip 2 . t vc 3 (3).
2 c = ω. Ip . 2 = ω ' . î c
dt
π Toujours à partir de (1), mais en
Il est intéressant d’exprimer Ec en avec ω' =
fonction de Ip et de la durée (tvc) de la t vc s’intéressant à îc
coupure : t vc . ω. Ip . 2 = π. îc 2.Ec îc
■ tvc ≥ 10 ms
t vc = =
d’où : î 2c 2. f . Ip . 2
Cette durée signifie que le î c = t vc . 2. f . Ip . 2
courant de défaut est faible, donc les on obtient :
contacts du disjoncteur ne répulsent (4)
ou
pas, il n’y a pas de tension d’arc donc : îc î 3c
t vc = Ec =
ic = ip et î c = 2 . Ip ; 2. f . Ip. 2 4 2 . f . Ip
l’expression (1) devient : Si de l’expression (1) on extrait :
Les expressions (3) et (4)
2.Ec permettent de tracer les droites
î 2c =
Ec = Ip 2 . t (2). t vc des temps et des courants crête.

Réal. : ERI Lyon


Cahier Technique Merlin Gerin n° 167 / p.16 DTE - 06-93 - 3 500 - Imprimeur : Léostic

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