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La Gestion Actif-Passif
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Introduction
Apparue aux Etats-Unis au cours des années70 sous le nom d’Asset and
Liability Management (ALM), la Gestion Actif-Passif est aujourd'hui reconnue, dans
l'ensemble des entreprises, comme une composante indispensable d'une gestion
financière performante.
Une bonne GAP, suppose d’une part, la validation d’une politique qui fixe des
limites à la composition de l’actif et du passif en établissant régulièrement des
indicateurs de mesure des risques financiers, et d’autre part, une mise en place des
moyens de gestion adéquat en vue de piloter l’équilibre entre les masses du bilan,
tout en respectant un cadre réglementaire. Alors,
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I. Définition et Objectifs de ALM
1. Définition de ALM
De même VINTZEL (2008), souligne que « L’ALM est une méthode globale et
coordonnée permettant à une entreprise, et notamment à une banque, de gérer la
composition et l'adéquation de l'ensemble de ses actifs et passifs et de son hors-
bilan ».
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D’une manière générale, nous pouvons retenir que l’ALM vise particulièrement
une meilleure maîtrise des risques financiers (taux, change et liquidité) de façon
interne à travers les politiques mis en place par l’établissement financier. Nous
partageons l’idée de DAMEL (2003), selon laquelle : « l’ALM vise tout d’abord, à
optimiser les risques en procédant à des opérations de couverture de risques
structurels et de risque de négoce lorsque l’activité de la banque le permet, et
cherche à optimiser les risques ainsi que les performances à travers les choix de
stratégie d’intervention pour stabiliser la marge d’intérêt ».
En termes d’objectifs, les visions divergent quelque peu sur le but final de la
gestion actif passif selon les auteurs.
- d’identifier les risques de marché et leur méthode d’évaluation sous une forme
globale
- d’immuniser le bilan des différents risques de marché en mettant en place une
politique de couverture et de financement adaptée ;
- permet essentiellement d’évaluer et de maitriser les risques de manière
systémique et efficace.
1. Risque de liquidité :
Le risque de liquidité est inhérent à l’activité bancaire dans la mesure où il est issu
du rôle de transformation. En effet, il s’agit du fait d’évaluer les décalages important
entre les entrées et sorties de fonds.
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Dans ce sens, le risque de liquidité représente pour une banque l’éventualité de ne
pas pouvoir faire face à ses engagements résultant d’un manque de liquidité, il
dépend de la situation propre de l’établissement de crédit d’une part, et d’autres
facteurs exogènes d’autre part. Concernant les facteurs liés à la situation propre il
s’agit soit :
Le risque de taux est plus complexe que celui de liquidité pour la simple raison
que le taux d’intérêt évolue de façon remarquable que le coût de la liquidité. Ainsi,
nous pouvons le définir comme étant le risque qui représente pour l’établissement de
crédit l’éventualité de voir sa rentabilité affectée par les fluctuations des taux
d’intérêts.
3. Risque de change :
Le risque de change est plus complexe que les deux autres risques cités ci-
dessus, dans la mesure où les opérations de change font intervenir plusieurs
monnaies alors que les autres sont libellés en une devise donnée. Ce risque provient
de la détention d’actifs et de passifs libellés en devises dont les cours sont fluctuants,
ce qui engendre des gains ou des pertes pour les établissements principalement
ceux dont les activités sont internationales. Le risque de change peut-être :
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qui correspond au niveau es comptes de la maison mère quand il existe à l’actif de
son bilan des titres de filiales ou de participation libellés en devises étrangères.
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Pour AUGROS & QUERUEL (2000 : 15), « la mesure du risque de liquidité
doit permettre d’évaluer l’aptitude de l’établissement à faire face à ses exigibilités, à
différentes échéances étalées dans le temps. Pour ce faire, on compare les
amortissements respectifs de ses emplois et de ses ressources en fonction de leurs
échéanciers contractuels ou probables ».
- les classes d’échéances sont plus fines pour les maturités proches, car c’est le
risque de liquidité immédiate qui est mesuré ;
- les actifs et passifs sans stipulation de terme comme les dépôts à vue, les
fonds propres ou les immobilisations corporelles font l’objet d’un traitement
adapté. C’est pourquoi, la commission bancaire propose dans l’un de ses
modes de traitement des dépôts à vue l’échéancier suivant : 20% à moins d’un
mois, 20% d’un mois à trois mois, 10% de trois à six mois, 10% de six mois à
un an et 40% de un à cinq ans ;
- les actifs et passifs à échéance juridique différent de leur échéance pratique
sont difficiles à positionner : certains comme les découverts ont une maturité
courte mais étant régulièrement renouvelés ils engagent les banques autant
que des crédits à maturité plus longue ; d’autres crédits comportent des clauses
de remboursement anticipé ; de même, la commission répartit ainsi les comptes
ordinaires débiteurs de la clientèle : 10% seront remboursés entre un mois et
trois mois, 15% entre trois et six mois 20% entre six mois et un an et 55% entre
un an et cinq ans ;
- les engagements de hors bilan sont subordonnés à la survenance d’un
évènement futur et souvent incertain. Il est néanmoins nécessaire d’estimer les
flux découlant de ces opérations à partir d’estimations sur la base des
constations passées (historiques) ;
- le profil d’échéances doit être mis à jour régulièrement.
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Une impasse positive représente un excédent de ressources c'est-à-dire que la
banque est en «sur-liquidée » ;
une impasse négative représente un déficit, une position nette « illiquide ».
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2ème possibilité : « méthode des stocks »
Egalement, l’impasse en liquidité représente la différence entre les encours
de passifs et d’actifs pour toutes les dates futures, telles qu’on peut les projeter à un
moment donné soit aujourd’hui.
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Moins d’un an 27600 21200 6400
Moins de 2ans 28600 24600 4000
Moins de 5ans 30000 27500 2500
Source : COUSSERGUES (2007 :188)
SARDI (2002 : 302), met l’accent sur la difficulté liée à la construction des
échéanciers en soulignant : « la construction de cet échéancier va poser des
difficultés liées à la date de remboursement de certaines créances et de dette :
dépôts à vue de la clientèle, découverts, compte d’épargne, etc. La problématique
des options cachées va s’ajouter : remboursement anticipés des crédits et dépôts à
terme. Il convient d’émettre des hypothèses clairement définies et de mettre en place
différents scénarios ».
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liquidité égal à :
3. Le surplus de base
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L’actif liquide comprend tous les actifs ayant une échéance imminente ou
pouvant être transformés en cash sans générer des moins-values intolérables. On
peut citer comme exemple: les encaisses, les instruments du marché monétaire
venant à échéance dans moins d’un mois, les excédents de réserves. Le passif
exigible ou journalier comprend les dettes à très court terme, telles que: les emprunts
à 24 heures, les mises en pension, les emprunts à la Banque Centrale et les dépôts
à échéance inférieure à un mois.
Un surplus de base positif : signifie qu’une partie des actifs liquides est financée
par des ressources à long terme. La banque dispose donc d’un surplus de liquidité.
Un surplus de base négatif : signifie que la banque finance une partie de ses actifs
à terme par des passifs courts. Le surplus de base est un instrument de gestion de
liquidité journalière.
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les petites banques non adossées à des groupes financiers doivent être plus
attentives au risque de liquidité et doivent détenir dans leurs bilans des actifs
facilement transformables en liquidité.
Cash flow matching : une méthode qui consiste à coupler à chaque flux du
passif un instrument de l’actif
Par la pratique, les obligations les plus utilisées sont les zéro-coupons, notant
que:
- Les zéro-coupons sont moins liquides que les obligations à coupons, ce qui
implique une détérioration du prix, car la différence entre l'offre et la demande est
plus large et l'acquisition se fait au regard du paiement d'une prime de liquidité.
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- Par contre, les obligations à coupons intermédiaires sont plus liquides, on ne
voit pas cette détérioration du prix, mais ne sont pas les instruments les plus
adéquats pour une telle opération comme les coupons intermédiaires déforment
l'adéquation actif-passif comme leur existence augmentera la valeur de l'actif. On
prendra en compte ce point en application.
Le Cash Flow matching est un moyen de couverture qui pourra être efficace à
court terme, mais ne donne pas des résultats satisfaisants à long terme vue que les
flux de l’Actif et du Passif sont eux-mêmes dépendants des taux d’intérêts.
Application
- Choisir une obligation à taux fixe dont l’échéance coïncide avec la date la
plus éloignée de sortie de fonds ;
- Investir dans cette obligation un montant tel que le flux généré par cette
obligation à son échéance soit égal aux flux généré par le Passif ;
La couverture est effectuée par l'utilisation des obligations émises par l’Etat
Libanais. La couverture s’étendra jusqu’à l’année 2026.
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Comme on remarque, il existe une inadéquation qui sera constatée dans deux
ans, les surplus commencent à devenir de plus en plus déficitaires après la 3ème
année de projection. Par la suite, les flux qui doivent être couverts sont les déficits.
Alors l’application effectuée porte sur les mêmes étapes décrites ci-dessous
mais en couvrant les séries de flux déficitaires à chaque date t notés Pt ’ tout au long
de 14 ans. Par la suite notre portefeuille de couverture portera sur 13 lignes
obligataires émises par le l’Etat Libanais (à taux fixe), cherchant à couvrir 13 flux
annuels probables. Les 13 lignes obligataires sont les suivantes :
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Ces obligations ayant un nominal de 100,000 USD, on génère les flux produits
par ces obligations choisies et on procède au calcul suivant : Les sorties de fonds P’
à couvrir sont fin année 2014 jusqu’au 2026. Le portefeuille obligataire considéré est
formé de 13 obligations in fine à taux fixe. Soit :
On commence par la sortie de fonds la plus éloignée ce qui veut dire pour la maturité
Le graphe suivant illustre les flux projetés après Cash flow matching :
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Inconvénients et limites de l’application effectuée :
D’autre part, il est important de souligner que les fonds à couvrir en question
sont des flux probables. Ce qui implique que la structure du portefeuille obligataire
déduite du cash flow matching dépend fortement des hypothèses et des prévisions
faites pour la projection du Passif. Par la suite une importante variante des sorties de
fonds autour des prévisions faites peut donc rendre inefficace la stratégie du cash
flow matching.
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Exemple
La banque dispose d’un actif de 900 M € et d’un passif de 900 M € dont 100
M € ne constituent pas des engagements. Les capitaux propres représentent la
différence entre l’actif et les engagements de la banque ALPHA. La direction de la
banque estime que celle-ci est vulnérable aux variations des taux d’intérêt et qu’il
s’impose d’adopter une stratégie de couverture contre le risque des variations des
taux. La duration de l’actif peut être calculée en pondérant la valeur relative de
chaque actif par sa duration et en faisant la somme comme suit :
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engagements représentent uniquement 800 M €. Pour que la société soit
parfaitement immunisée contre le risque des variations des taux d’intérêt, la relation
suivante doit être vérifiée :
soit :
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Conclusion
Comme toute méthode, la gestion actif-passif présente des limites étant donné
qu'elle s'appuie sur des hypothèses qui prolongent le plus souvent les tendances
observées. Les erreurs commises par la Gestion Actif-Passif proviennent :
À ces limites attachées à la mise en œuvre des modèles ALM doivent être
ajoutées des objections de principe. Depuis la fin des années 1990 a émergé un
nouveau paradigme, la gestion passifs-actifs ("LDM, Liabilities Driven
Management"). La LDM donne la priorité aux contraintes de gestion issues des
passifs en termes d'échéances, de rendement et de risques.
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Bibliographie :
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Table des matières
Introduction ..................................................................................................................................... 2
I. Définition et Objectifs de ALM ................................................................................................ 3
1. Définition de ALM.................................................................................................................... 3
2. Les objectifs de l’ALM .............................................................................................................. 4
II. La mesure du risque de liquidité ............................................................................................ 6
1. La méthode des impasses ....................................................................................................... 7
2. La méthode des nombres ou l’indice de transformation ...................................................... 10
3. Le surplus de base ................................................................................................................. 11
III. Couverture de risque du taux d’intérêt par un cadre de gestion Actif-Passif ................... 13
1. Cash flow Matching ............................................................................................................... 13
2. Immunisation par la duration ................................................................................................ 17
Conclusion ..................................................................................................................................... 20
Bibliographie :...................................................................................................................................... 21
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