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26/11/2018 Quels pays de l’Otan pourraient abriter les missiles nucléaires états-uniens ?

, par Valentin Vasilescu

Réseau Voltaire

Quels pays de l’Otan pourraient
abriter les missiles nucléaires états­
uniens ?
par Valentin Vasilescu

L’Otan, qui dispose déjà d’un dispositif nucléaire en Méditerranée


avec des dépôts en Italie et en Turquie —bien qu’ils violent le Traité
de non-prolifération—, prépare un déploiement identique dans
l’Arctique. Valentin Vasilescu analyse comment l’Alliance devrait
exploiter les faiblesses actuelles de la Russie.

RÉSEAU VOLTAIRE | BRUXELLES (BELGIQUE) | 26 NOVEMBRE 2018

L
Les bases russes de l’Arctique

es exercices Trident Junction 2018 de l’Otan, qui ont eu lieu


en Norvège à la fin octobre et début novembre, ont été les
plus importants exercices occidentaux depuis 1980. Leur
première planification, dans les conditions hivernales dans la zone
arctique, porte sur l’intention des États‑Unis de se retirer du traité
INF.
Il est probable qu’en plus de la région balte, l’Otan voudrait
ouvrir un deuxième front contre la Russie dans l’Arctique. Le but
de ce corridor balistique arctique est de faciliter l’offensive navale
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et aéroterrestre contre Moscou. Ainsi, une fois retirés du traité INF,


les États‑Unis pourraient placer des missiles balistiques nucléaires,
à moyenne portée et de portée intermédiaire, sur le territoire de
certains États membres de l’Otan dans l’Arctique, tirant ainsi parti
d’un nombre moins élevé des systèmes de détection à la frontière
nord de la Russie.
Dans le nord de la Norvège, pays membre de l’Otan, la distance
est de 1  500  km avec Moscou, et de 1  000  km avec Saint‑
Pétersbourg. La distance entre l’archipel du Svalbard, administré
par la Norvège, et Moscou est de 2  000  km. Le Groenland qui
appartient au Danemark, autre pays membre de l’Otan, se situe à
une distance de 1 500 km de la frontière russe et à 3 000 km de
Moscou. Le nord du Canada, encore un pays membre de l’Otan, est
distant de 2 300 km de la côte arctique russe, et de 3 900 km de
Moscou avec des trajectoires passant par le Pôle Nord. Rappelons
que le traité INF, signé en 1987, interdit la fabrication de systèmes
de missiles balistiques au sol d’une portée comprise entre 1 000 et
5 500 km.
Tout cela a conduit la Russie à adopter des mesures pour
protéger l’Arctique.
1 – Les brigades motorisées indépendantes 80 et 200
appartenant au 14ème Corps d’Armée‑Arctique de la Russie en
coopération avec la Flotte du Nord et la VIème Armée de l’air ont
pour mission de défendre les régions de Mourmansk, Arkhangelsk
et Nenets. Elles ont été dotées de chars T‑80, de BTR‑82A blindés,
d’obusiers automoteurs 2S19 Msta, et de véhicules amphibies
Trekol‑39294 qui sont équipés de grands pneus tubeless spéciaux
qui permettent de se déplacer sur du sable, la glace, la neige et les
marécages, sans s’enliser ou s’embourber.
Les véhicules de transport de troupes ont été remplacés par des
véhicules DT‑30 Vityaz articulés à chenilles et avec remorque,
pouvant atteindre une vitesse de 60 km/h. Ces véhicules DT‑10 et
30 sont des plates‑formes pour les systèmes AA mobiles, adaptés
aux conditions arctiques, de type Tor‑M2DT, Pantsir‑S1 (photo), et
les systèmes antichars 9K114‑Shturm. Les unités de
reconnaissance et des opérations spéciales des deux brigades
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opèrent sur des motoneiges disposant de climatiseurs dans


l’habitacle, des appareils GPS de type TTM‑1901 et As‑1. Les
motoneiges peuvent être transportées dans la soute d’un
l’hélicoptère Mi‑8/17.

2 – L’Armée de l’Air russe a commencé la restauration et la


modernisation de sept terrains d’aviation près du cercle polaire
arctique, abandonnés après 1990. Cinq escadrons de chasse
équipés principalement de MiG‑31l y ont été redéployés.
3 – Les radars antibalistiques Voronej‑DM et M de Dunayevka
(enclave de Kaliningrad) et Lekhtusi (Saint‑Pétersbourg) ont été
réactualisés pour compenser la désactivation du radar de Skrunda
(Lettonie). Ces radars russes ont un rayon d’action de 6 000 km.
Le radar antibalistique de la Volga a également été modernisé,
ainsi que celui d’Hantsavitchy (Bélarus), qui a une portée de
2 000 km. Un autre radar russe antibalistique Voronezh‑VP opère
à Olenegorsk, sur la péninsule de Kola (limitrophe de la Finlande).
Un autre radar de nouvelle génération de type Daryal a été placé à
Pechora dans le cercle polaire arctique. Enfin, en 2018, un radar a
été rendu opérationnel dans l’île de Nouvelle‑Zemble.

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Tous ces radars fonctionnent au sein d’un réseau d’alerte (code


590), contrôlé par le 29B6‑Container situé à Nijni Novgorod
(250 km à l’est de Moscou). Bien que sa portée de détection ne soit
que de 3  000 km, il dispose d’installations de mémoire de
stockage et de serveurs dédiés, avec une puissance de traitement
de la dernière génération, utilisant des microprocesseurs et des
équipements de communication par satellite. Tous ces radars
antibalistiques sont de type OTHR (Over The Horizon Radar) et,
pour les détections sur de très grandes distances, ils utilisent la
réflexion ionosphérique des ondes électromagnétiques.
Valentin Vasilescu
Traduction
Avic
Réseau International

Source : « Quels pays de l’Otan pourraient abriter les missiles nucléaires états‑
uniens ? », par Valentin Vasilescu, Traduction Avic, Réseau Voltaire, 26 novembre
2018, www.voltairenet.org/article204112.html

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