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: COR930 V2
Cinétique électrochimique
Date de publication :
10 juin 2015 dans les systèmes
inorganiques
Mots-clés Résumé Avant d'aborder l'étude de la cinétique d'une réaction électrochimique, il est
Corrosion | équation des essentiel de décrire tout d'abord le système à l'équilibre. Cet article rappelle quelques
courbes courant-potentiel |
électroanalyse | cellules notions de thermodynamique. Ensuite, sont rassemblées les définitions précises des
électrochimiques | grandeurs couramment utilisées en cinétique électrochimique, leur signification physique
électrochimie | cinétique
et les applications principales qui en découlent en électroanalyse, en corrosion et dans les
procédés industriels. Les propos sont illustrés par une série d'exemples et une
compilation de données expérimentales utiles à l'ingénieur. Enfin, sont décrites les
principales techniques électrochimiques disponibles pour les expérimentations.
Keywords Abstract The equilibrium state of an electrochemical system is first described. The
corrosion | equation of kinetics of an electrochemical reaction are then specifically addressed. The definitions of
current-potential |
electroanalysis | quantities commonly used in electrochemical kinetics are then given, together with their
electrochemical cells | physical meaning and their main applications in electroanalysis, corrosion and industrial
electrochemistry | kinetics
processes. The article is illustrated by a series of examples, and gives tables of
experimental data useful for engineers. Lastly, the main experimental electrochemical
techniques are described.
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Cinétique électrochimique
dans les systèmes inorganiques
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Électrodes au calomel
Hg/Hg2Cl2(s)/KCl saturée (ECS) 0,2445 – 0,67
Hg/Hg2Cl2(s)/KCl 1 M Hg 2 Cl2 + 2 e− = 2 Hg + 2 Cl− 0,2813 – 0,29
Hg/Hg2Cl2(s)/KCl 0,1 M 0,3356 – 0,08
Électrodes à oxyde mercurique
Hg/HgO(s)/NaOH 1 M HgO + H2O + 2 e− = Hg + 2 OH− 0,140 –
(1) Les valeurs de potentiel sont données par rapport à l’électrode standard à hydrogène.
(2) Variation de potentiel en fonction de la température autour de 25 oC.
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Selon le modèle de Eyring, la réaction élémentaire fait intervenir En écrivant que E – Eo′ = (E – Eeq) + (Eeq – Eo′), on peut introduire
un état intermédiaire activé. Les constantes de vitesse s’expriment I0 et η dans l’expression de I ; on obtient l’expression générale
alors sous la forme du produit de exp (– ∆G*/RT ) et d’un terme suivante :
constant. L’enthalpie libre d’activation ∆G* est calculée en étudiant
les profils d’énergie libre en fonction de la coordonnée réaction- C F C Ox(x =0) F
nelle. Ceux-ci sont translatés lorsque l’électrode, initialement au I = I0 R(x =0) exp α a η − exp − α c η (5)
potentiel E o′, est portée au potentiel E. Les énergies d’activation CR* RT C O*x RT
des réactions anodique et cathodique sont modifiées : la barrière
correspondant à la réduction s’élève d’une fraction αcF (E – Eo′), L’équation (5) se simplifie lorsque CX(x=0) est peu différente de
avec αc , coefficient de transfert cathodique, tandis que la barrière CX* , condition réalisée pratiquement si peu d’espèces sont
d’oxydation s’abaisse de αaF (E – E o′), avec αa , coefficient de consommées à l’électrode, c’est-à-dire si l’intensité du courant est
transfert anodique. assez faible. Cela revient à dire que l’on considère que le transport
αc et αa , également appelés facteurs de symétrie, sont des gran- de matière n’est pas à prendre en considération et donc que la
deurs adimensionnelles voisines de 0,5 si Ox et Red ont des structu- cinétique de la réaction est régie par le transfert de charge. On
res voisines. Pour une réaction d’échange d’un seul électron, on a : obtient alors la loi de Butler-Volmer :
α c + αa = 1 F F
I = I0 exp α a η − exp − α c η (6)
RT RT
Lorsque E = E o′, k f et k b sont toutes deux égales à la constante
standard de vitesse (intrinsèque) k so qui est indépendante de E o′ : Si la surtension est suffisamment élevée, c’est-à-dire supérieure
à + 50 mV, le deuxième terme exponentiel de l’expression (6) est
négligeable. On retrouve ainsi la loi empirique de Tafel (3) pour la
F
k f (E ) = k so exp [− α c (E − E o ′)] branche anodique :
RT
F F
I ≈ Ia = I0 exp α a η
kb (E ) = k so exp [α a
RT
(E − E o ′)] RT a
2, 3 RT I
d’où : ηa = lg a
Lorsque le potentiel E augmente, kb augmente fortement αaF I0
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tandis que k f diminue fortement. En d’autres termes, on favo- La loi de Butler-Volmer permet donc de retrouver la loi de
rise la réaction d’oxydation au détriment de la réaction de Tafel (3) avec :
réduction. Par ailleurs, comme en cinétique chimique, les
constantes de vitesse des réactions électrochimiques augmen- 2, 3 RT 2, 3 RT
tent avec la température. aa = − lg I0 et ba =
αaF αaF
On définit le courant d’échange I0 : Si les coefficients de transfert sont voisins de 0,5, les pentes de
Tafel anodique et cathodique seront respectivement proches de
+ 120 mV et – 120 mV à 25 oC.
F
I0 = FAk so C Ox* exp − α c (E eq − E o ′) Les systèmes caractérisés par des valeurs élevées de I0 sont
RT appelés systèmes rapides ou réversibles, tandis que ceux avec I0
F petit sont appelés systèmes lents ou irréversibles.
= FAk so CR* exp α a (E eq − E o ′)
RT La courbe B de la figure 1 montre que, pour un système lent, la
représentation de Tafel (courbe C) comporte deux plages de sur-
En remplaçant Eeq par sa valeur en fonction du logarithme du tension pour lesquelles η est une fonction affine de lg (|I|). La ciné-
rapport des concentrations au cœur de la solution, il vient une troi- tique est alors contrôlée par le transfert de charge. Le coefficient
sième expression de I0 qui ne fait plus intervenir explicitement le de transfert se déduit de la pente des droites de Tafel. Par ailleurs,
potentiel : le courant d’échange se détermine grâce à l’intersection de l’extra-
polation des droites de Tafel avec l’axe des ordonnées. Pour des
* )α a (CR*)α c
I0 = FAk so (C Ox surtensions anodique ou cathodique trop élevées, la cinétique est
alors limitée par le transport de matière à l’électrode, et le courant
tend vers une valeur limite.
I0 dépend donc des concentrations au cœur de la solution, au
contraire de la constante de vitesse standard k so . Certains auteurs En revanche, pour un système rapide (figure 1, courbe A), il
introduisent un « courant d’échange absolu » ou « courant n’existe aucune plage de potentiel dans laquelle la loi de Tafel
d’échange standard », que l’on peut noter I0o et qui est la valeur de s’applique car on doit, pour les surtensions peu élevées, tenir
* = CR* = C * = 1 mol ⋅ m−3 :
I0 obtenue pour : C Ox compte des deux contributions antagonistes du courant ; pour des
surtensions plus importantes, la cinétique est limitée par le trans-
port de matière. Pour un système infiniment rapide, la courbe
I0o = FAk so C * intensité-potentiel ne comporterait plus qu’un seul point
d’inflexion (c’est une sigmoïde).
Pour s’affranchir de l’aire A de l’électrode, on définit la densité Il faut retenir de tout cela que la loi de Tafel ne s’applique qu’aux
de courant d’échange j0 = I0/A. systèmes lents.
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I I
IaLim
IaLim
Courbe A Ia
Courbe B
I0
Eeq 0 Eeq
0 E E
– I0
Ic
IcLim
1 2 3 4 5
IcLim
1 5
lg| I |
E potentiel
I intensité du courant
I0 intensité du courant d’échange
IaLim intensité du courant limite de diffusion anodique Courbe C
IcLim intensité du courant limite de diffusion cathodique lg I0
■ Au voisinage du potentiel d’équilibre, la loi de Tafel n’est pas Elle se détermine, en première approximation, à partir de la
vérifiée, que le système soit rapide ou lent, car on doit prendre en pente des courbes I-E au voisinage de Eeq ou, de façon plus rigou-
compte les deux termes exponentiels dans l’expression de l’inten- reuse, par spectroscopie d’impédance (§ 2.3.4). Les systèmes lents
sité du courant. Pour des surtensions inférieures à une dizaine de (I0 faible) sont caractérisés par des valeurs élevées de Rtc .
millivolts, chacun des termes exponentiels de l’équation (6) peut
être développé au premier ordre. Il en résulte que la surtension η
varie alors linéairement en fonction de I : L’appellation « résistance de transfert de charge », sans la
précision « à l’équilibre », désigne une grandeur dynamique,
RT déterminable en tout point de la courbe I-E par mesure
η= I
F I0 d’impédance complexe ; pour un système contrôlé par le
transfert de charge, elle diminue lorsque |η| augmente.
On appelle résistance de transfert de charge à l’équilibre la
pente de cette droite, qui s’exprime en Ω et vaut :
On trouvera dans les tableaux 3 et 4 des données concernant la
RT cinétique de transfert monoélectronique du couple FeIII /FeII qui a
R tc =
F I0 fait l’objet d’un nombre considérable d’études [2].
kso
Électrolyte Électrode c
(en m · s–1)
− − 4−
6 + e = Fe(CN)6
Réaction : Fe(CN)3
− − 4−
3 + e = Fe(C 2 O4 )3
Réaction : Fe(C 2 O4 )3
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On notera qu’alors la somme des coefficients αa et αc peut être Pour un système idéalement réversible, la cinétique de la réaction
différente de 1. Les pentes de Tafel expérimentales peuvent être de transfert peut être considérée comme infiniment grande par rap-
très différentes de +120 ou – 120 mV (se référer aux exemples 1 et port à la cinétique de transport de masse.
2 en fin de § 1.2.4). En pratique, des densités de courant d’échange supérieures à
10 A · m–2 correspondent à des systèmes rapides (réversibles).
■ Lorsque le transport de matière peut être considéré comme infi- C’est le cas du couple Pb2+/Pb sur cathode de mercure pour lequel
niment rapide, on peut écrire la loi de Butler-Volmer de cette I0 > 106 A · m–2, ou du couple H+/H2 sur électrode de platine platiné
manière : (tableaux 5, 6 et 7). Ce dernier couple est extrêmement lent (irré-
versible) sur cathode de mercure, ce qui a d’importantes
F F conséquences en électroanalyse (§ 2.3.2) et en industrie, dans les
I = I0 exp n α a η − exp − n α c η (7)
RT RT cellules à cathode de mercure pour la production de chlore et
d’amalgame de sodium (§ 2.5).
En fait, la façon la plus neutre d’écrire l’équation est celle faisant
intervenir les pentes expérimentales de Tafel :
Tableau 5 – Paramètres cinétiques pour la réaction
électrochimique de dégagement d’hydrogène
ba =
2, 3 RT
et bc = −
2, 3 RT en milieu acide à 25 oC (d’après [2])
α a nF α c nF
Électrode |bc| (2)
Électrolyte lg j0 (1)
On obtient en effet la relation suivante, qui ne fait intervenir que de travail (en V)
des grandeurs expérimentales :
Ag HCl 5 M – 1,3 0,120
Exemple 1
Tableau 6 – Paramètres cinétiques pour la réaction
électrochimique de dégagement d’hydrogène Un mécanisme complexe : le système Cu2+/Cu
en milieu basique à 25 oC ou à température L’étude de la cinétique de dissolution du cuivre en milieu
ambiante (d’après [2]) Cu SO4 + H2SO4 présente un grand intérêt industriel, car le cuivre est
raffiné électrochimiquement dans des électrolyseurs à anode soluble
Électrode |bc| en cuivre.
Électrolyte lg j0 (1)
de travail (en V) La demi-réaction implique un échange de deux électrons :
Pd NaOH 0,1 M – 1,0 0,125 L’étape 1 est un équilibre rapide, de sorte que l’on peut écrire :
F F
Pt NaOH 0,1 M – 0,2 0,114 ka1 exp α a1 E = kc1CCu+(x =0) exp − α c1 E
RT RT
Ir NaOH 0,1 M + 0,75 0,125
d’où l’on déduit la concentration de l’espèce intermédiaire Cu+ :
Ti NaOH 6 M –2 0,140
F
CCu+(x =0) = K1 exp E
RT
(1) Densité de courant jo exprimée en A · m–2
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La première loi de Fick, qui exprime le flux d’une espèce X en Les concentrations étant des grandeurs essentiellement
fonction de son gradient de concentration, s’écrit : positives, on voit que le courant doit nécessairement avoir une
valeur limite en oxydation, notée IaLim , lorsque CR(x=0) tend vers 0,
avec :
NX = − DX grad CX
IaLim = n FAkmR CR*
avec : NX (mol · m–2 · s–1) flux de X,
De même, le courant limite de diffusion cathodique vaut :
DX (m2 · s–1) coefficient de diffusion de X,
CX (mol · m–3) concentration de X.
IcLim = − n FAkmOx C Ox*
La figure 2 montre que le flux des espèces consommées (Red)
est dirigé vers l’électrode. En d’autres termes, la diffusion ramène Les courants limites de diffusion anodique et cathodique sont
à l’électrode des espèces de même nature que celles qui viennent proportionnels à la concentration des espèces Red et Ox (respecti-
d’y être consommées. Inversement, le flux des espèces produites vement) au cœur de la solution. Cette relation simple a des appli-
(Ox) est dirigé vers le cœur de la solution. cations considérables en électrochimie analytique.
On utilise souvent une électrode à disque tournant (EDT), qui
assure une bonne reproductibilité des résultats (§ 2.3.2).
Concentration Quelques valeurs de coefficients de diffusion sont données dans
le tableau 8.
COx (x = 0)
NR
C *R
1.2.6 Équation des courbes E = f (I) en régime
de diffusion convective
Électrode Solution Nous avons dit plus haut que le courant était limité, aux surten-
N Ox
sions élevées, par la cinétique de transport de matière. Nous don-
*
COx nons, ci-dessous, les expressions E = f (I) pour la demi-équation
redox (1) faisant intervenir deux espèces électroactives solubles,
CR (x = 0)
en nous plaçant en régime de diffusion convective (migration
négligeable), c’est-à-dire en présence d’un électrolyte-support. On
distinguera deux cas : celui des systèmes rapides et celui des sys-
0 δ x tèmes lents, aboutissant à l’équation de « la vague réversible » et
Le flux des espèces Red, NR, est dirigé vers l’électrode, de « la vague irréversible » respectivement.
tandis que le flux des espèces Ox, NOx, est dirigé vers
le cœur de la solution.
1.2.6.1 Équation de la vague réversible
Pour les systèmes rapides, le transfert d’électrons est si rapide
Figure 2 – Modèle de la couche de Nernst en régime de diffusion
convective. Profil des concentrations dans le cas d’une réaction que l’on peut considérer qu’il existe un équilibre local à l’interface
d’oxydation à une électrode plane électrode/solution. Cela se traduit par une expression du potentiel
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se trouve à la surface de l’électrode. Par exemple, le couple H+/H2 2.2 Domaine d’électroactivité
est généralement lent sur électrode métallique, mais il est rapide
sur platine platiné ou sur palladium palladié (tableaux 5 et 6 et Lorsque l’on étudie un couple rédox dans un milieu électro-
exemple 2 du § 1.2.4). lytique donné, on ne doit pas être gêné par les réactions parasites
d’oxydation et ou de réduction du solvant, de l’électrolyte-support
ou du matériau d’électrode, qui donnent lieu à des courants très
La préparation d’hydrogène de haute pureté par électrolyse intenses, compte tenu de la grande quantité d’espèces électro-
de l’eau peut être réalisée en milieu acide ou basique. Cette actives disponibles. La plage de potentiel utilisable constitue le
méthode pourrait prendre de l’importance dans le futur, si le domaine d’électroactivité du milieu. Le domaine de stabilité ther-
coût du kWh et le rendement énergétique le permettent, ce modynamique de l’eau étant limité en réduction par le couple
qui exigera la mise au point d’électrodes catalytiques à haute H+/H2 (Eo = 0 V) et en oxydation par le couple O2 /H2O (Eo = 1,23 V),
performance. L’hydrogène ainsi produit, stockable et transpor- on pourrait penser que la largeur du domaine d’électroactivité de
table, peut ensuite être reconverti en énergie électrique sur ce solvant devrait être égale à 1,23 V quel que soit le pH. En fait, la
site ou dans les véhicules à moteur électrique au moyen d’une plage de potentiel utilisable dépend de la cinétique du dégage-
pile à combustible. ment d’oxygène et d’hydrogène, qui est tributaire du matériau
d’électrode ; le domaine d’électroactivité de l’eau est, en pratique,
toujours plus large que 1,23 V (environ 1,7 V sur électrodes de pla-
tine). En jouant sur les facteurs qui déterminent le domaine d’élec-
– les réactions qui font intervenir un transfert électronique simple
troactivité (solvant, électrolyte-support, matériau d’électrode), on
sans rupture de liaisons chimiques sont généralement plus rapides
peut déterminer les conditions opératoires les plus adaptées à
que celles qui nécessitent un réarrangement moléculaire.
l’étude d’un couple rédox particulier (tableau 11).
Par exemple, le système Fe(III)/Fe(II) est rapide dans les La surtension de dégagement d’hydrogène est très importante
conditions décrites dans les tableaux 3 et 4, lorsque les ions du fer sur cathode de mercure en milieu aqueux. Dépendant du pH, elle
sont complexés par les ions cyanures ou le cyclopentadiène. On est particulièrement élevée avec les électrolytes neutres. L’élargis-
notera que le couple ferricinium/ferrocène est rapide sur électrode sement du domaine d’électroactivité vers les potentiels négatifs
de platine dans la plupart des solvants non aqueux, ce qui a per- permet l’étude quantitative de nombreuses vagues cathodiques
mis de proposer ce système pour mettre au point une électrode de par polarographie (§ 2.3.2). On notera toutefois qu’avec cette
référence « absolue ». Le potentiel standard de ce couple est pris méthode le domaine d’électroactivité est vite limité du côté
égal à 0,400 V dans tous les solvants. anodique par l’oxydation du mercure (tableau 11).
On trouvera des données concernant le domaine d’électroacti- analytique. Elle peut devenir très importante en voltammétrie
vité de quelques milieux non aqueux dans l’ouvrage de Bard [1]. cyclique lorsque l’on impose des vitesses de balayage en potentiel
dE
v= très élevées, pouvant atteindre 106 V · s–1.
dt
2.3 Méthodes expérimentales d’étude Le potentiel effectif Eeff de l’électrode T est en fait différent de
Dans ce paragraphe, nous donnons quelques précisions celui que l’on pense appliquer à l’aide du potentiostat, Eapp , car on
concernant le tracé proprement dit des courbes I-E, mais égale- doit tenir compte de la résistance Re de l’électrolyte situé entre les
ment des indications quant à leur exploitation. deux électrodes T et Ref, qui induit une chute ohmique Re I :
E eff = E app − R e I
2.3.1 Dispositifs expérimentaux
Les courbes I-E tracées sans précautions particulières sont donc
L’électrochimiste utilise non pas un générateur de tension régu- déformées, mais il est possible de compenser la chute ohmique
lée mais un potentiostat, qui permet d’imposer une valeur de grâce au potentiostat. Quoi qu’il en soit, il est souhaitable de dis-
potentiel parfaitement définie à l’électrode de travail T. Le poten- poser les électrodes T et Ref très proches l’une de l’autre afin de
tiostat régule la différence de potentiel entre T et une électrode de minimiser la valeur de Re . On notera que la détermination expéri-
référence Ref, dans laquelle il ne doit s’écouler aucun courant mentale de Re est possible par spectroscopie d’impédance
notable. Le courant I s’écoule dans le circuit entre T et une troi- (§ 2.3.4).
sième électrode appelée contre-électrode CE ou parfois électrode
auxiliaire. Enfin, si la réponse en courant apparaît bruitée, on pourra utile-
ment placer la cellule électrochimique dans une cage de Faraday.
Une cellule électrochimique classique de laboratoire comporte
donc trois électrodes. On doit faire en sorte que l’aire AT de T soit
petite, de façon à éviter de consommer beaucoup d’espèces élec- 2.3.2 Tracé des courbes I-E stationnaires
troactives. En revanche, l’aire ACE de CE doit être très grande par
rapport à AT , afin que cette électrode soit le siège d’une faible Les équations développées au paragraphe 1.2 ne concernaient
densité de courant. Pour obtenir des résultats reproductibles, il est que des courbes I-E obtenues à l’état stationnaire. En pratique, on
très important de contrôler l’état de surface des électrodes de tra- trace des courbes quasi-stationnaires en faisant varier très lente-
vail solides au moyen d’un polissage soigné. ment le potentiel de l’électrode de travail (vitesse de balayage en
potentiel de l’ordre de 1 mV · s–1). Ensuite, on exploite ces courbes
Grâce au potentiostat, on peut appliquer à T un potentiel selon la méthode de Tafel, en traçant lg (I) = f (E). Cette méthode
constant auquel on superpose un signal sinusoïdal (spectroscopie
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très simple permet d’avoir accès, pour les systèmes lents seule-
d’impédance) (§ 2.3.4). On peut aussi imposer un potentiel variant ment, aux coefficients de transfert de charge et au courant
en fonction du temps selon une rampe ou un escalier de potentiel d’échange.
(voltammétrie cyclique) (§ 2.3.3).
Par ailleurs, pour des systèmes dans lesquels la cinétique est
Lorsque l’une des dimensions de la surface des électrodes de régie par le transfert de charge, en effectuant un balayage lent au
travail est comprise entre 1 mm et 25 µm, on parle de microélec- voisinage du potentiel d’équilibre, on obtient une courbe I-E
trodes. Si cette dimension est inférieure à 25 µm, on a affaire à des quasi-linéaire dont l’inverse de la pente est égale à la résistance de
ultramicroélectrodes. Ces dernières permettent, par exemple, de transfert de charge à l’équilibre, ce qui permet d’accéder au cou-
détecter quelques femtomoles de composés électroactifs (NO, rant d’échange.
H2O2) relargués par des cellules vivantes en situation de
stress [11]. Avec des microdisques, on a affaire à de la diffusion On distingue les systèmes réversibles (rapides) pour lesquels le
hémisphérique, ce qui conduit à un fort accroissement du trans- transport de matière limite la vitesse de réaction et les systèmes
port de matière. irréversibles (lents) pour lesquels le transfert de charge impose la
vitesse. Les cas intermédiaires correspondent aux systèmes
L’électrolyte doit être choisi pour que son domaine d’électroacti- quasi-réversibles.
vité soit compatible avec les études à réaliser. Les solutions
aqueuses devront être soigneusement dégazées une quinzaine de En électrochimie analytique, les courbes I-E doivent être obte-
minutes par bullage d’argon ou d’azote purifié afin d’éliminer nues en régime de diffusion convective, le plus souvent au moyen
l’oxygène dissous (0,1 à 2,5 × 10–3 mol · L–1) qui engendre un cou- d’une électrode à disque tournant (EDT) ou avec une électrode à
rant de réduction perturbant les expériences. Le bullage doit ces- goutte de mercure (polarographie). Ces deux techniques sont
ser pendant la mesure du courant, sous peine de perturber détaillées ci-dessous.
gravement le système par convection. ■ Électrode à disque tournant
Le courant qui s’écoule dans le circuit comporte une L’électrode de travail en contact avec l’électrolyte se présente
composante faradique, liée à l’échange d’électrons au cours des sous la forme d’un disque conducteur (platine, carbone vitreux...)
réactions aux interfaces, mais également une composante capaci- enchâssé dans un manchon cylindrique isolant (PTFE) animé d’un
tive Ic , due à la charge de la double couche électrochimique. En mouvement de rotation de vitesse angulaire Ω = 2πf (f est la fré-
effet, à l’interface, l’accumulation de charges de signe opposé quence, en Hz). On peut ainsi travailler dans des conditions hydro-
entre l’électrode métallique (conducteur électronique) et les ions dynamiques parfaitement contrôlées (flux laminaire). On parle
en solution constitue un condensateur dont une seule électrode est alors de voltammétrie hydrodynamique.
métallique. Le courant capacitif est proportionnel à la capacité de
double couche Cdc : L’épaisseur de la couche de diffusion a pour expression :
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Application numérique
Dans l’eau, à 25 oC, on prend souvent υ = 10–6 m2 · s–1 et les coef-
ficients de diffusion ont des valeurs voisines de 10–9 m2 · s–1 I
(tableau 8). Ainsi, lorsque Ω varie de 10 à 1 000 rad · s–1, δ passe de Ipa
50 × 10–6 m à 5 × 10–6 m respectivement.
Si la concentration des espèces électroactives est C* = 10–3 M
(soit 1 mol · m–3), l’intensité limite ILim passe de 6 × 10–6 à
60 × 10–6 A [12].
57 57 60
Ipa dépend de v1/2 Epa indépendant de v Epa − Epa/ 2 = mV Ipa / Ipc = 1 ∆Ep = Epa − Epc = à mV (1)
n n n
n FDR v
Ipa = 0, 446 nFACR* = (2, 69 × 105 ) A n 3 /2 CR* DR v
RT
48
Ipa dépend de v1/2 Epa dépend de lg (k so /v 1/ 2 ) E pa − E pa/ 2 = mV Pas de pic retour Pas de pic retour
αa
α a FDR v
Ipa = 0, 496 FACR* = (2, 99 × 105 ) A CR* α a DR v
RT
Partant d’une solution contenant l’espèce Red, à un potentiel initial Ei tel que I = 0, on explore les potentiels anodiques jusqu’à Ef , puis on effectue un
balayage-retour jusqu’à Ei .
Pour la signification des grandeurs, se référer à la légende de la figure 3.
(1) La valeur de ∆Ep dépend de Ef.
des générateurs d’escaliers de potentiel. Les expérimentateurs Le module de Z, noté |Z |, exprimé en ohm, a pour expression :
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– Im(Z)
0
→
w
Cdc
+ + + +
+ +
wmax + +
+
+ +
+
+
w→
+
∞→
+
Re ++
0
+
+
++
0 Re Rp
Rtc ZW Rtc Re(Z)
Re résistance de l’électrolyte En régime de diffusion plane semi-infinie, ZW donne une droite inclinée à 45o
Rtc résistance de transfert de charge (le tracé sur la courbe).
Pour une couche de diffusion d’épaisseur finie, ZW donne un quart de lemniscate
Cdc capacité de double couche (le tracé + sur la courbe).
ZW impédance de Warburg
Re(Z) partie réelle de l’impédance
Im(Z) partie imaginaire de l’impédance
Rp résistance de polarisation
w pulsation du signal sinusoïdal
wmax pulsation du signal sinusoïdal au sommet du demi-cercle (wmax = 2 π fmax)
Au potentiel d’équilibre, le paramètre σ a une expression Pour ces deux types de cellules, la différence de potentiel totale
simplifiée : aux bornes ∆Ut , lorsqu’il s’écoule le courant d’intensité I, dépend
de trois types de contributions :
RT 1 1
σ= + – la tension réversible de cellule ∆U0 = Eeq2 – Eeq1. C’est une
n 2 F2 A 2 DOx C Ox
* DR CR* grandeur thermodynamique liée à la variation d’enthalpie libre ∆rG
de la réaction associée : ∆rG = – nF∆U0 pour un générateur et
Si l’on travaille avec une électrode tournante, l’épaisseur de la ∆rG = + nF∆U0 pour un électrolyseur, n étant le nombre d’électrons
couche de diffusion a alors une valeur finie δ, et la droite de échangés dans la réaction bilan ;
Warburg est remplacée par un quart de lemniscate, dont l’extrapo- – les surtensions anodique ηa et cathodique ηc , grandeurs
lation à fréquence nulle coupe l’axe des abscisses à la valeur Rp cinétiques correspondant aux demi-réactions dont les électrodes
(résistance de polarisation). Plus la vitesse de rotation Ω aug- sont le siège. Comme ηa est une grandeur toujours positive et ηc
mente, plus δ diminue et plus la valeur de Rp diminue. une grandeur toujours négative, nous n’utiliserons que la valeur
absolue de ηc dans les équations qui suivent pour éviter les
confusions ;
2.4 Différence de potentiel aux bornes – le terme ΣRiI correspondant à la chute ohmique totale dans la
cellule, comportant les contributions des amenées de courant, des
d’une cellule électrochimique électrodes, de l’électrolyte et éventuellement du séparateur.
Dans une cellule électrochimique, a lieu une réaction rédox-bilan Pour un générateur électrochimique (pile ou accumulateur en
qui résulte de la superposition de deux demi-réactions ayant lieu à décharge) :
chacune des deux électodes : oxydation à l’anode et réduction à la
cathode. Dans un générateur électrochimique, la réaction est spon- ∆U t = ∆U0 − (ηa + ηc ) − ΣRi I
tanée car la variation d’enthalpie libre associée ∆rG est négative.
En revanche, dans un récepteur, la réaction rédox-bilan est carac- Pour un récepteur électrochimique (électrolyseur ou accumulateur
térisée par une valeur positive de ∆rG. Elle ne peut avoir lieu que en charge) :
grâce à l’apport d’énergie électrique au système via une source de
courant extérieure. ∆U t = ∆U0 + (ηa + ηc ) + ΣRi I
I I (A)
2 1
ηa R 2I
0,2
R2I
H2O 1/2 O2
0 0,1
Eeq2 E2 E
I ∆U0
R1I
R 1I
ηc –2 –1
0
∆Ut 0 1 2 3
E (V/ECS)
1/2 H2 H+
∆Ut ddp totale aux bornes
∆U0 tension réversible de cellule
Na (Hg) Na+
ηa (ηc) surtension anodique (cathodique)
4 3
R1I et R2I chutes ohmiques
– 0,1
Sur la figure 5, nous avons schématisé la décomposition de la NaNO3 2M + NaCl 0,1 M cathode : fer 3
différence de potentiel (ddp) totale ∆Ut = E2 – E1 aux bornes d’une NaNO3 2M + NaCl 0,1 M cathode : mercure 4
cellule d’électrolyse dans laquelle s’écoule le courant d’intensité I.
Les électrodes 1 et 2 jouent le rôle de cathode et d’anode respecti-
vement. Pour fixer les idées, la chute ohmique totale a été arbitrai- Figure 6 – Courbes courant-potentiel réalisées avec une cellule
rement scindée en deux contributions R1I et R2I. d’électrolyse de laboratoire à 25 oC
On trouvera des données numériques correspondant à deux
types de cellules industrielles d’électrolyse chlore/soude au
d’une couche en TiO2-RuO2 électrocatalytique vis-à-vis du dégage-
paragraphe 2.5.
ment de chlore (tableau 10).
Cl2 + 2 e− = 2 Cl− avec E 2o = 1, 36 V ■ Pour les anciennes cellules à cathode en mercure et anodes en
graphite, fonctionnant sous une densité de courant j = 104 A · m–2,
Un calcul rapide (sans tenir compte des coefficients d’activité) on a [7] :
du potentiel d’équilibre d’une électrode plongeant dans une solu-
tion de chlorure de sodium 0,1 M à pH = 7 donne : Eeq1 = 0,81 V et
E eq2 = 1, 34 V/ESH (réaction anodique : 2 Cl− → Cl2 )
Eeq2 = 1,42 V. Ces valeurs thermodynamiques laissent prévoir un
dégagement d’oxygène et non pas de chlore lors de l’électrolyse E eq1 = − 1, 76 V/ESH (réaction cathodique : Na+ → Na, nHg (amalgame))
de cette solution car E eq1 E eq2 . Toutefois, ainsi que le montrent
les courbes intensité-potentiel présentées sur la figure 6, la surten-
sion anodique de dégagement de l’oxygène est si importante sur ∆U 0 = 3,10 V
anode de graphite que le dégagement de chlore a lieu préférentiel- ηa = 1, 50 V
lement. Cette propriété est mise à profit dans la préparation indus-
trielle du chlore par électrolyse des solutions aqueuses de NaCl. ηc = 0, 06 V
Notons que les anodes de graphite sont aujourd’hui remplacées ΣRi I = 0, 49 V
par des électrodes plus performantes, de type DSA (Dimensionally
Stable Anodes), constituées d’un substrat en titane recouvert ∆U t = 5,15 V
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■ Dans les cellules à cathode de mercure actuelles, comportant 2.5.3 Revêtements métalliques
des anodes de type DSA, la surtension anodique est considérable-
ment abaissée, ce qui permet de diminuer de plus d’un volt la ddp Notons tout d’abord que, le potentiel thermodynamique de
totale ∆Ut . On notera que, dans des électrolyseurs de ce type, des dégagement de l’hydrogène étant moins négatif que le potentiel
courants de l’ordre de 400 000 A peuvent s’écouler, en régime per- de réduction des ions métalliques usuels, cette réduction des
manent, sous des ddp de l’ordre de 5 V. Seules les cellules de pro- cations métalliques ne devrait pas être observable en solution
duction d’aluminium les plus modernes parviennent à atteindre aqueuse. Cependant, on produit industriellement du zinc
des valeurs d’intensité de courant aussi élevées. (Eo (Zn2+/Zn) = – 0,76 V) par électrolyse en milieu aqueux. Ces
D’autres cellules industrielles possèdent une cathode en fer, sur dépôts métalliques [16] sont rendus possibles par le fait que la
laquelle a lieu un dégagement d’hydrogène. Des ions HO– sont cinétique de réduction de Zn2+ sur électrode de zinc est extrême-
générés simultanément. On produit donc dans ces cellules du ment rapide, contrairement à la cinétique de dégagement de
chlore (à l’anode), de la soude et de l’hydrogène (à la cathode). l’hydrogène sur ce métal. Les châssis des véhicules automobiles
Comme le chlore se dismute en milieu alcalin pour engendrer des sont en acier électro-zingué.
ions hypochlorite et des ions chlorure, il est nécessaire d’éviter D’autre part, la composition des bains électrolytiques destinés à
tout contact entre les ions HO– et le chlore en plaçant un sépara- l’obtention de revêtements métalliques à grains fins et possédant
teur (diaphragme ou membrane) dans ces électrolyseurs. un « pouvoir de pénétration » élevé (recouvrement homogène, y
Pour une cellule à cathode en acier et anode DSA expansée, à compris des parties en creux) est étudiée de telle sorte que la ciné-
diaphragme en polymère modifié, fonctionnant sous une densité tique d’échange d’électrons ne soit pas trop rapide. En effet,
de courant j = 25 A · dm–2, on a [15] : lorsque le transfert électronique correspondant à la réduction d’un
cation métallique est très rapide, le dépôt se produit à un potentiel
très voisin du potentiel thermodynamique, en sorte que la moindre
∆U 0′ = 2,15 V variation locale du terme de chute ohmique provoque une varia-
ηa + ηc = 0, 33 V tion importante de la densité de courant locale ; il s’ensuit des
dépôts constitués de gros cristaux à croissance dendritique. Au
IRélectrolyte = 0, 27 V
contraire, en présence d’inhibiteurs, l’obtention d’un dépôt exige
IRdiaphragme = 0, 46 V une surtension importante, ce qui favorise la génération d’une
multitude de germes de petites dimensions et atténue les effets
IRcircuit = 0, 27 V
des variations locales de chute ohmique. Ainsi, les dépôts électro-
∆U t′ = 3, 48 V lytiques de métaux précieux tels que l’argent et le platine sont réa-
lisés industriellement à partir de « bains » contenant l’ion
Pour cette deuxième cellule, ∆U0′ est inférieure à ∆U0 car la métallique complexé. Par exemple, la réduction de l’espèce
demi-réaction dont la cathode est le siège est différente. Les complexe Ag (CN) −2 permet l’obtention de dépôts d’argent d’excel-
cellules à cathodes en fer nécessitent la présence d’un séparateur. lente qualité, ce qui ne permet pas la réduction de Ag+, qui génère
Notre exemple concerne une cellule à diaphragme, mais il existe des dépôts dendritiques. Dans le cas du platine, il existe une
aussi des cellules à membranes cationiques. grande variété de « bains de platinage » qui comportent dans leur
formulation un complexe de Pt(II) ou de Pt(IV).
Sur la figure 7 sont représentées les deux courbes I-E corres- 2.7.1 Généralités
pondant aux deux couples rédox 1 et 2 mis en jeu.
La corrosion d’un métal M est le phénomène spontané d’oxyda-
L’expression du courant est obtenue en toute rigueur en consi- tion de ce métal, sous l’influence d’un agent oxydant présent dans
dérant les courants d’oxydation et de réduction relatifs aux deux son environnement. L’équation-bilan (14) s’applique, dans laquelle
couples, soit quatre termes. En pratique, deux d’entre eux sont le couple Ox1 /Red1 est identifié à Mn+/M.
négligeables, et on ne considère que la branche anodique relative
au couple 1 et la branche cathodique relative au couple 2, matéria- Dans le cas de l’oxydation « par voie sèche », le couple Ox2 /Red2
lisées par un trait épais. On considérera ci-dessous que la cinéti- s’identifie au couple O2 /O2– ; un oxyde solide se forme uniformé-
que est limitée par le transfert de charge, de sorte qu’une loi de ment à la surface de l’échantillon.
type Butler-Volmer s’applique. L’expression simplifiée de I est
alors la suivante : Nous nous intéressons dans ce paragraphe à la corrosion électro-
chimique dans le cas où le métal est placé en contact avec un électro-
lyte, le plus souvent une solution aqueuse. Le deuxième couple
F F Ox2 /Red2 s’identifie alors à O2(dissous) /H2O (corrosion en milieu neutre
I = I01 exp n1 α a1η1 − I02 exp − n2 α c2 η2 (13)
RT RT aéré) ou à H+/H2 (corrosion en milieu acide). On peut alors observer
une oxydation très localisée, dangereuse pour la pièce métallique.
Le premier terme ne fait intervenir que la contribution anodique En fait, dans le phénomène spontané de corrosion électrochimi-
liée au premier couple rédox tandis que le deuxième terme met en que, tout se passe comme si on avait un générateur électrochimique
jeu la contribution cathodique liée au deuxième couple. Chacun (pile), dans lequel on aurait court-circuité les deux électrodes, les
des couples est caractérisé par des paramètres caractéristiques dif- amenant ainsi au même potentiel (le potentiel de corrosion Ecor)
férents (courant d’échange, nombre global d’électrons échangés, (§ 2.7.2). Or, l’oxydation du métal (la corrosion) n’intervient que sur
coefficients de transfert de charge) et il faut de surcroît définir la partie de la pièce qui joue le rôle d’anode de la pile court-circui-
deux surtensions distinctes ηi = E – Eeqi . tée. Le reste de la pièce métallique joue le rôle de cathode sur
laquelle a lieu la réduction de l’espèce Ox présente dans le milieu.
Le potentiel de repos Er se calcule en écrivant que la somme des Sur un échantillon homogène, chaque partie de l’électrode peut être
contributions au courant est nulle. L’expression obtenue se simplifie alternativement site anodique ou site cathodique, ce qui aboutit à
pour le cas de deux réactions lentes monoélectroniques possédant une corrosion relativement uniforme. Lorsqu’il existe une dis-
chacune un coefficient de transfert égal à 0,5 : symétrie dans le système (non-homogénéité du métal, de l’électro-
lyte ou des conditions physico-chimiques telles que la température),
RT la corrosion est localisée. C’est le cas pour la pile d’Evans, décrite
Er = 1/2 (E eq1 + E eq2 ) + ln (I02 / I01) dans l’exemple 3. Il s’agit alors d’une concentration non homogène
F
de l’agent oxydant en solution. De même, un métal impur résiste en
général moins bien en milieu acide qu’un métal très pur, si les impu-
Dans le cas d’une électrode en présence d’un seul couple rédox retés constituent des sites cathodiques sur lesquels la réaction de
et placée au potentiel d’équilibre Eeq , le courant global qui réduction des ions H+ en dihydrogène est rapide.
s’écoule est nul et la concentration des espèces Ox et Red n’évolue
pas au cours du temps. Au contraire, pour une électrode en pré- Cette localisation de la corrosion sur les seuls sites anodiques
sence de deux couples rédox et placée au potentiel de repos Er , le est mise à profit dans la lutte contre la corrosion par anode galva-
système évolue bien que le courant global soit nul car, au cours du nique (§ 2.7.3.2).
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Les ions OH– etFe2+, créés respectivement sur les sites catho- F F
I = Icor exp (n1α a1 η′ − exp − n2 α c2 η′ (15)
dique et anodique, diffusent en solution, entrent en contact et
RT RT
engendrent un précipité d’hydroxyde de fer à mi-hauteur ; la colora-
tion rouille est attribuée à une oxydation partielle in situ des espèces
Fe(II) par l’oxygène dissous, qui diffuse également du haut vers le bas Cette expression ressemble à la loi de Butler-Volmer (7) (§ 1.2.4).
dans le récipient.
Pour la branche anodique (A) de la courbe, η′ peut s’écrire en
Les deux parties A et C de la tige constituent l’anode et la cathode fonction du logarithme du courant :
d’une pile court-circuitée ; la corrosion du métal est ici localisée sur la
zone A en contact avec la partie peu oxygénée de la solution.
η′ = aa1 + ba1 lg I
D’une façon générale, plus la zone anodique a une faible surface,
plus la densité locale de courant est élevée ; l’attaque localisée peut
alors engendrer de la piqûration, et/ou de la corrosion fissurante.
lg | I |
Tige de fer
(C) (C)
1/2 O2 + H2O
lg Icor
Coloration rose 2 OH– (A)
avec les coefficients de Tafel suivants : La vitesse globale de dissolution du fer ne dépend que de
l’étape lente 2 :
2, 3 RT 2, 3 RT
aa1 = − lg Icor et ba1 =
n1α a1F n1α a1F
F
v a = Ia /2 FA = k a2 θFeOH exp α a2 E
En ce qui concerne la branche cathodique (C) : RT
F
= k a2 K 1C OH− (x =0) exp (1+ α a2 ) E
η′ = a c2 + b c2 lg I RT
avec :
Comme αa2 est voisin de 0,5 (étape élémentaire monoélectroni-
2, 3 RT 2, 3 RT que), cela donne bien une pente de Tafel :
ac 2 = lg Icor et bc2 = −
n2 α c2 F n2 α c2 F
2, 3 RT
Il existe des dispositifs informatisés qui permettent le tracé auto- ba = = 40 mV
matique des courbes I-E quasi stationnaires, ainsi que l’estimation (1+ α a2 ) F
des pentes de Tafel et de l’intensité du courant de corrosion.
Cependant, la précision des résultats est faible, en raison notam- Il existe d’autres mécanismes plus complexes tels que le méca-
ment de la variation de l’état de surface des électrodes (par exem- nisme d’Heusler, dans lequel l’étape 1 est la même que dans le
ple dans le cas d’une passivation (§ 2.7.3.4). C’est pourquoi la mécanisme de Bockris, mais on fait intervenir (exceptionnel-
plupart des dispositifs expérimentaux appelés corrosimètres sont lement) une étape élémentaire 4 avec un échange de deux élec-
basés sur la détermination de la résistance de polarisation Rp , trons. Ce mécanisme rend compte d’expériences dans lesquelles la
définie comme l’inverse de la pente de la portion linéaire de la pente de Tafel ba est voisine de 30 mV.
courbe I-E quasi-stationnaire au voisinage du potentiel de corro-
sion. Elle s’exprime en fonction des coefficients de Tafel et du cou- Enfin, signalons que si l’on s’intéresse à la corrosion en milieu
rant de corrosion : neutre aéré (en présence d’oxygène dissous), l’équation donnant
l’expression du courant de réduction est différente car la cinétique
ba1 b c2 de réduction de l’oxygène est régie par le transport de matière.
Rp =
2, 3 (ba1 + b c2 ) I cor L’équation (15) ne s’applique plus.
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Fe e– e–
e– e– Fe
a fer galvanisé : le zinc se corrode, le fer est protégé b dépôt d’un métal « plus noble » sur le fer (nickel) :
malgré la mise à nu le fer se corrode, une piqûre se forme
(A) anode où a lieu une réaction d’oxydation (C) cathode où a lieu une réaction de réduction
Dans les deux exemples, la pièce est immergée dans une solution aqueuse
3. Conclusion 4. Glossaire
La cinétique électrochimique est une discipline en plein essor car chronoampérométrie ; chronoamperometry
le stockage de l’électricité au moyen d’accumulateurs performants
est une préoccupation sociétale majeure. Dans le domaine de l’élec- Technique électrochimique qui consiste à appliquer un potentiel
trolyse, des procédés électrochimiques de valorisation du dioxyde constant à une électrode de travail et à mesurer, en fonction du
de carbone sont envisagés ; de plus, la production électrolytique à temps, la variation de courant qui en résulte.
moindre coût énergétique est nécessaire. Pour ce faire, il convient
chronopotentiométrie ; chronopotentiometry
de mettre au point de nouveaux procédés ou d’améliorer les procé-
dés existants. Quelques perspectives prometteuses peuvent être Technique électrochimique qui consiste à appliquer un courant
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f Hz fréquence sans
zk charge d’un ion k
dimension
mol · L–1 force ionique d’une solution
sans
α coefficient de transfert de charge
I A intensité du courant faradique dimension
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P
O
U
Cinétique électrochimique R
dans les systèmes inorganiques
E
par Didier DEVILLIERS N
Professeur à l’université Pierre et Marie Curie (UPMC-Sorbonne Universités), Paris
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