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Ce cours de droit marocain des affaires (ou droit commercial marocain) a été transmis,
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Préliminaire :
Définition du droit commercial
Comme toute autre branche juridique, le droit commercial est avant tout une partie
du droit objectif de tout pays.
Pour le cas du Maroc, le droit commercial est l'ensemble des règles qui tracent le model
de conduite sociale auquel doivent se conformer à titre obligatoire, les commerçants, et de
façon générale les auteurs d'actes commerciaux. Chaque règle de cette branche du droit est
un dispositif normatif en matière de conduite commerciale. Les commerçants et auteurs
d'actes commerciaux qui ne s'y conforment pas se retrouvent en situation anormale par
rapport à la loi, et encourent des sanctions à cause de cela.
Il importe plus cependant de définir la matière commerciale en tant qu'objet du droit en
question. Il convient aussi d’avoir un aperçu sur les sources du droit en question et sur l’état
de fait de son application.
Chapitre I :
Description du droit commercial
Le droit commercial est reconnu par son objet qui est le commerce.
Il est également reconnu par ses sujets qui sont principalement, le commerçant avec
ses actes et activités de même que ses instruments professionnels et les procédures
auxquelles il peut être soumis.
Au titre des instruments professionnels du commerçant, le droit commercial s’intéresse
aux effets de commerce, aux contrats commerciaux, au fonds de commerce et aux sociétés
commerciales.
Les procédures relatives aux commerçants sont principalement celles dites de
prévention des difficultés financières et de redressement ou de liquidation des entreprises en
difficultés.
Section 1 :
Objet du droit commercial
Certainement que l’objet du droit commercial est une matière économique. Celle-ci
étant l'utilisation intelligente et non pas instinctive, collectivement et individuellement par
l'être humain, des ressources disponibles pour satisfaire les besoins actuels et prévisibles de
façon à résoudre ensemble les problèmes de rareté et d'injustice.
A ce titre, il faut examiner la notion de commerce des points de vues économiste et
juriste.
Sous-section 1 :
Définition économique du commerce.
Les économistes répartissent l’économie en quatre secteurs dits primaire, secondaire,
tertiaire et quaternaire.
Le secteur primaire est celui où l’activité de l’agent économique se limite à cueillir et
extraire les produits de la nature.
Suivant la croyance officielle du Maroc ces produits sont l’œuvre des mains de Dieu.[1]
Ils constituent selon l’interprétation rachidienne de la loi sacrée, une propriété collective
et non pas sultanienne. Le revenu de cette propriété collective dite jibare est collecté par
l’institution bayte al male qui est en fait une banque de tous indépendante du pouvoir public.
Pour traiter ensemble le problème de rareté avec celui d’injustice, la loi sacrée fait
obligation à cette banque de prendre en charge les nécessiteux, les pauvres, et les débiteurs
défaillants, entre autres démunis.
Elle doit leur distribuer des allocations, des prêts sans intérêts et les inciter à créer des
coopératives ouvrières de production.
Rien n’empêche la banque de tous de s’associer aussi avec ceux qui veulent créer des
entreprises commerciales, industrielles et agricoles.
Le secteur secondaire est celui où l’activité du même agent s’étend à la transformation
des produits de la nature.
Suivant l’interprétation rachidienne, l’agent économique acquiert la propriété de ces
produits avec l’autorisation des gérants de la banque de tous. Il doit le faire en ajoutant une
valeur nouvelle auxdits produits. L’ajout de valeur nouvelle est effectivement le fondement du
droit de propriété des produits de la nature.
Transformés, façonnés ou simplement réunis et mis à disposition, ces produits sont,
selon la croyance officielle du Maroc, l’œuvre des mains humaines.[2]
Le secteur tertiaire est celui où l’activité consiste en une prestation de service loin de
toute interaction dans la production naturelle ou humaine des biens. C’est le cas par exemple
des activités de transport, de courtage, de commission, de banque et d’assurance.
Enfin le secteur quaternaire est celui de l’informatique. Il se dit aussi secteur du monde
virtuel que la révolution technologique permet d’exploiter.
Suivant l’interprétation rachidienne de la loi sacrée, les activités des secteurs tertiaire et
quaternaire sont librement exploitables sans besoin d’obtenir l’accord des gérants de la
banque de tous. Elles ne doivent cependant pas donner lieu à l’usure ou la débauche, ni à
l’échange de valeurs inexistantes.
Du point de vue économiste, le commerce est l’ensemble des activités du secteur
tertiaire auxquelles s’ajoutent aussi celles du secteur quaternaire.
1- Qu’est ce que le commerce du point de vue économique ?
Sous-section 2 :
Définition juridique du commerce
Les juristes affirment qu’au regard de la loi, le commerce est plutôt l'une des trois
formes possibles de l'activité économique.
Ces formes étant le service, le travail et le commerce.
En tant que tel, le commerce ne se limite pas aux activités des secteurs tertiaire et
quaternaire ; il s’étend à toute l’économie.
Les juristes expliquent que c’est pour tenir compte du problème d’injustice et non pas
seulement celui de rareté, que la loi tient compte de la différence entre ces trois formes.
Effectivement, la loi considère que l'activité économique sous forme de service consiste
à utiliser les ressources disponibles comme précité mais de façon désintéressée.
C’est le cas du service familial régit par le code la famille, comme des services caritatifs
et publics régit par le droit administratif.
La convoitise du revenu donne cependant à l’activité économique un but intéressé dans
sa forme de travail. Avec cette forme, l’agent économique utilise les ressources disponibles
comme précité non par amour, par charité ou par obligation publique, mais pour être rétribué
de son effort physique ou intellectuel ou des deux à la fois.
Selon la loi, le travail ainsi défini, englobe aussi bien l’activité du travailleur salarié
devant exécuter son travail sous l’autorité et la direction d’un patron, que celle du chef de
micro-entreprise.
De la même façon que le code du travail du 11 septembre 2003 régit le
travail sous l’autorité du patron, le dahir du 28 juillet 1963 régit le travail en
dehors de toute soumission à quelque patron que ce soit.
En effet, l’article 2 du dahir du 28 juillet 1963 qualifie travailleur le chef de
micro-entreprise, qu’il nomme d’ailleurs de façon impropre artisan, en disant que
c’est « le travailleur manuel, professionnellement qualifié, soit par un
apprentissage préalable, soit par un exercice prolongé du métier.
L’artisan exerce son activité pour son compte, seul ou avec le concours des
membres de sa famille, d’associés, d’apprentis ou d’ouvriers dont le nombre ne
dépasse pas dix.
La force motrice éventuellement employée pour ses fabrications ne peut
pas être supérieure à dix chevaux.
Il assure personnellement la production et la commercialisation des
produits qu’il confectionne, et exerce sa profession soit dans un local d’entreprise,
soit à son domicile ».
A la différence du service, l'activité économique consiste dans sa forme commerciale à
utiliser les ressources disponibles comme précité, de façon intéressée ; et à la différence du
travail, elle se fait non pour obtenir la rétribution de l’effort physique ou intellectuel déployé,
mais pour bénéficier du capital investi.
Cette forme d’activité ne se limite certainement pas au secteur tertiaire. Elle s’étend au
secteur primaire et secondaire avec le secteur quaternaire.
Dans tous les secteurs économiques, l’activité commerciale est exploitable par les
personnes physiques comme par les personnes morales sous l’une de ses deux formes
connues qui sont l’entreprise commerciale et les affaires.
Une certaine confusion des statuts professionnels doit être signalée au niveau du
secteur primaire à propos des exploitations faites par les personnes physiques.
Les chefs d’entreprises individuelles de même que les hommes d’affaires de ce secteur
sont dits agriculteurs, ce qui s’applique aussi à leurs activités les excluant ainsi du domaine de
droit commercial selon certains.
Par obligation à une répartition aristocratique des métiers, des rôles et des activités,
certains auteurs continuent de penser que les activités agricoles et artisanales, avec les
professions libérales et les entreprises publiques, doivent être exclues du domaine de droit
commercial.
2- Qu’est ce que le commerce du point de vue juridique ?
Section 2 :
Sujets du droit commercial
Les sujets du droit commercial sont légalement déterminés par le code de commerce
sans y être limités. Par exemple, les sociétés commerciales, les tribunaux de commerce de
même que les chambres de commerce sont des sujets de droit commercial que le code
n’évoque pas.
L’article 1er du code de commerce marocain dit qu’il constitue une loi qui s’applique aux
commerçants et actes de commerce ; mais en fait ses sujets sont beaucoup plus variés.
Pour déterminer le critère de commercialité des actes et des commerçants, le code en
question définit l’activité commerciale. Il distingue par ailleurs entre les catégories d’actes se
produisant dans le cadre de l’activité. Ces actes pouvant être commerciaux par nature, par la
forme, par accessoires ou mixtes.
Certains actes ont retenu l’attention particulière du législateur. Ils font l’objet d’une
réglementation spéciale à titre de contrats commerciaux. Il s’agit des contrats de
nantissement, d’agence commerciale, de courtage, de commission, de crédit-bail, de transport
et des contrats bancaires de façon générale.
Le code de commerce envisage par la même occasion les catégories de commerçants.
Ces derniers pouvant être des personnes physiques ou morales, sachant que les
personnes physiques peuvent faire profession de commerce en qualité de chefs
d’entreprises ou d’hommes d’affaires.
Ils sont tous tenus à certaines obligations professionnelles et comptables sachant que
fiscalement, les personnes morales doivent payer l’impôt sur les sociétés alors que les
hommes d’affaires et les chefs d’entreprises payent l’IGR.
Le code de commerce s’intéresse de façon particulière aux instruments de la profession
commerciale qui sont les effets de commerce, le fonds de commerce et la société. Il n’évoque
cependant que les deux premiers en définissant chacun d’eux et en déterminant leurs régimes
d’utilisation.
Enfin le code de commerce réglemente les procédures applicables aux commerçants
rencontrant des difficultés financières en faisant la distinction entre le cas de difficultés
prévisionnelles et celui de cessation des paiements. Il envisage à ce propos une procédure de
prévention des difficultés et une autre de redressement et de liquidation judiciaires.
Par ailleurs, même si le code ne les évoque pas, les sociétés commerciales doivent être
considérées comme un sujet de ce droit.
L’étude du régime de constitution, de fonctionnement ainsi que du démantèlement des
sociétés commerciales fait effectivement partie du droit commerciale. Il en est de même pour
le régime d’émission et de cessions des actions et des obligations en bourse, ainsi que pour
les opérations de concentration comme la fusion, la scission et l’apport partiel d’actifs.
L’organisation des chambres de commerce et leurs compétences, de même que celles
des tribunaux de commerce font également partie de l’étude du droit commercial.
Section 3 :
Sources du droit commercial.
Les sources du droit commercial sont celles-là même de toutes les règles du droit c’est-
à-dire la loi, le règlement, la coutume, la doctrine, la jurisprudence et la pratique.
La principale loi faisant source du droit commercial est le code de commerce de 1996.
Est également une source du droit commercial le DOC de même que le code de la famille.
Les règles du DOC s’appliquent en matière commerciale au niveau du régime juridique
des contrats, et les règles du code de la famille intéressent la capacité juridique des auteurs
d’actes commerciaux.
Le règlement qui émane du gouvernement dans la forme de décrets et d’arrêtés
ministériels est une source importante en matière commerciale. La coutume l’est également.
Mais ce sont les pratiques dites aussi usages commerciaux qui font la source la plus
importante du droit commercial que ce soit au niveau local à l’intérieur du pays ou au niveau
international.
D’ailleurs, la chambre de commerce international à Paris est très active dans ce
domaine. Elle codifie un très grand nombre d’usages internationaux.
En plus des usages internationaux on constate en matière de commerce international ce
qu’on appelle des INCOTERMS.
Ce sont des règles d’usage internationaux relatives aux contrats commerciaux comme
par exemple c’est le cas d’EXWORKS, et aux droits et obligations des acheteurs et des
vendeurs internationaux de façon générale.
On peut aussi prendre comme exemple d’INCOTERMS le régime du F.O.B qui veut dire
Free On Board. C’est un régime du contrat de vente internationale qui rend le vendeur
responsable de la chose vendue jusqu’à bord du bateau. Ce n’est que lorsque la chose vendue
est placée à bord du bateau que l’acheteur en devient responsable.
3- Qu’elle est la source la plus importante du droit commercial ?
Section 4 :
Etat de fait de la justice commerciale
Malgré l’existence des tribunaux de commerce, qui sont des instances judiciaires de
droit commun spécialisées, c’est plutôt par voie d’arbitrage, en particulier en matière de
commerce international, que les commerçants se fournissent en service de justice.
De façon général, l’arbitrage est le moyen de mettre fin au litige loin du tribunal. Il se
produit à l’initiative des parties qui acceptent la sentence d’un arbitre institutionnel ou ad hoc
qu’ils choisissent et dont ils s’engagent à exécuter la décision.
L’arbitrage institutionnel est l’œuvre de juge de tribunaux sollicités pour agir en qualité
d’amiable compositeur selon l’équité. Le président du tribunal de commerce et les autres juges
de ce même tribunal peuvent effectivement être saisis par les parties en tant qu’arbitres et
non pas des magistrats. Dans ce cas, le juge peut intervenir pour trancher le conflit selon
l’équité sans pour autant être obligé de se conformer à la loi. Il n’a pas besoin de se
conformer à la loi car sa décision n’obéit pas au contrôle d’une autre juridiction.
La sentence arbitrale institutionnelle est rendue en dernier ressort et possède l’autorité
de la chose jugée. Le juge qui rend la sentence arbitrale institutionnelle ordonne son
exécution après la remise d’une copie du jugement à chacune des parties et en conserve
également une copie en minute.
A l’inverse de l’arbitre institutionnel, l’arbitre ad hoc est celui que les parties choisissent
à l’extérieur du tribunal. Il peut être un commerçants ou non. Dans tous les cas, la sentence
arbitrale rendue par un arbitre ad hoc peut être l’objet de recours en justice devant le
tribunal.
L’arbitrage se fait en exécution d’un compromis ou d’une clause compromissoire.
Dans le cas du compromis, les parties décident de recourir à l’arbitrage après la
naissance du litige. Elles conviennent de commun accord de soumettre leur différend à un
arbitre déterminé.
La clause compromissoire est par contre une clause préventive du contrat. Elle envisage
le cas de naissance du litige avant qu’il ne se produise en précisant que le différend sera
exposé au jugement d’un arbitre institutionnel ou ad hoc selon le cas.
4- Traitez de l’état de fait de la justice commerciale ?
Chapitre II :
Etat de fait du droit commercial
Section 1 :
Modèles de droit commercial
Le dynamisme économique n’a pas été sans influence sur le droit commercial ; celui-ci
se diversifia suivant les modèles économiques.
On distingue en effet, entre le droit du commerce libre au marché dans les modèles
libéraux, et le droit du commerce dirigé par l’Etat dans les modèles socialistes.
Traditionnellement on oppose les modèles libéral et socialiste l’un à l’autre sans
évoquer leur différence tous deux avec le model rachidien de l’islam.
Ce dernier est un model économique où le traitement du problème de rareté
ne se fait pas au dépend de celui d’injustice comme en système libérale. Le
problème d’injustice n’est pas non plus traité au dépend de celui de rareté comme
en système socialiste.
Le La loi sacrée traite les deux problèmes de façon équilibrée.
Pour réaliser la justice économique, elle impose à l’Ouma de collecter tous
les revenus des richesses naturelles dites jibare avec l’aumône dite sadaqate dans
une banque de tous qui sert à prendre en charge les personnes en besoin.
En vue de réaliser l’abondance et le confort, la loi sacrée libère par ailleurs
l’initiative privée et autorise la propriété privée des valeurs ajoutées aux produits
de la nature.
L’ajout de quelque valeur nouvelle que ce soit à ces produits doit se faire
avec l’accord des gérants de la banque de tous. Ces derniers sont admis à
soustraire tout bien jibare à la propriété privée quand ils estiment qu’il doit rester
collectif pour le besoin de la justice.
Il s’agit certainement d’un model où l’économie n’est pas celle de l’Etat
comme voulue par les socialistes, ni celle du marché comme voulue aussi par les
libéraux. C’est plutôt l’économie de droit, dans laquelle la loi unanime s’applique à
tous les agents économiques sur pied d’égalité sans distinction ni dispense ou
immunité aucune.
Le droit commercial rachidien constituerait ainsi la branche économique du
droit objectif musulman.
Il s’agit du droit de l’activité économique, sans distinction si elle est
publique, privée, nationale ou multinationale.
Il en résulte que les activités du secteur public comme celles du secteur
privé se trouvent toutes soumises aux mêmes règles quand elles revêtent la forme
commerciale.
L’Etat rachidien n’a pas autrement dit le droit de soustraire ses activités
lucratives au droit commercial pour se donner le privilège de droit public. Il doit se
soumettre aux mêmes règles applicables aux particuliers en matière de
concurrence, de concentration, de fiscalité, de comptabilité, de procédure, et de
compétence judiciaire entre autre.
A la différence du model rachidien, le droit de l’activité économique se
conçoit différemment dans les modèles libéral et socialiste. Les modernistes
ensemble avec les frangistes musulmans qui proposent l’un ou l’autre de ces deux
modèles tiennent à distinguer entre le droit qui s’applique à l’activité économique
suivant la nature de l’agent économique.
Lorsque cet agent est l’Etat, abstraction faite si c’est un Etat démocratique,
totalitaire ou de tutelle sultanienne ou imamite, ils préfèrent parler du droit
économique.
Lorsque l’agent économique est un particulier, ils disent alors que c’est le
droit commercial.
Les modernistes avec les frangistes disent que le droit économique ainsi
conçu est l’ensemble de voies de droit de la mise en application de la politique
économique de l’Etat et des personnes de droit public. Il détermine les pouvoirs
publics compétents pour prendre les décisions économiques, et les moyens de les
exécuter.
Ainsi est-il dans les pays d’économie dirigée, le seul le droit applicable ; le
droit commercial n’y existe pas.
Dans les pays de système hybride, comme ceux des Etats de tutelle
sultanienne ou imamite, le droit économique se limite à réglementer le secteur
public, avec les finances de l’Etat, et les interventions publiques dans le secteur
privé. Il détermine les pouvoirs qui adoptent les plans économiques, le régime
juridique des entreprises publiques, celui des institutions monétaires et
financières, de la fiscalité et de la comptabilité des entreprises, de l’organisation
administrative de la profession commerciale, et le régime d’incitation et de
promotion de l’initiative privée.
En parallèle à cela, le droit commercial s’y occupe des actes et des activités
commerciaux des particuliers. Il regrouperait alors les règles relatives au statut du
commerçant, aux actes commerciaux, et aux instruments commerciaux en
particulier les effets de commerce, les sociétés commerciales et le fonds de
commerce.
Le droit commercial déterminerait aussi le régime juridique des actes
commerciaux et les procédures commerciales de protêt, de redressement et de
paiement collectif.
Nos rachidiens font observer que le législateur marocain fait du code de
commerce adopté en 1996 une loi relative aux activités économiques sans préciser
qu’il doit s’agir d’activités du secteur privé. Il pourrait alors être présenté comme
le droit de l’activité économique sous forme commerciale abstraction faite de la
nature de son auteur.
Nos modernistes et nos frangistes contestent cependant cela. Ils
prétendent que ce code évoque les activités économiques en tant que professions
commerciales, c’est-à-dire uniquement telles des activités du secteur privé.
Section 2 :
Sous-branches du droit
commercial
Sous-section 1 :
Droit d’entreprise
En tant que sous branche du droit commercial, le droit d’entreprise est l’ensemble des
règles de ce dernier qui s’appliquent aux activités des chefs d’entreprises sans celles des
hommes d’affaires. C’est autrement dit le droit relatif à l’activité économique se produisant
dans un cadre d’entreprise.
L’entreprise elle-même se défini comme une forme d’organisation qui implique la
réunion d’au moins trois éléments, qui sont le travail, la gestion et le capital. Elle se distingue
de la simple activité, laquelle est une organisation qui peut exister sans l’élément du travail.
L’homme d’affaires qui est normalement celui qui exploite une activité et
non pas une entreprise, est par définition un commerçant se contentant d’unir la
gestion à son capital, en se passant de tout salarié pour réaliser ses affaires.
Le chef d’entreprise, doit, cependant, en plus de la gestion de son capital,
être patron d’au moins un travailleur.
Par opposition au droit des affaires, le droit d’entreprise engloberait ainsi
les règles relatives à la création d’entreprises nouvelles, à leur organisation,
cession, redressement et cessation.
Il regrouperait en plus, les règles relatives aux relations des patrons avec
leurs salariés, et des chefs d’entreprises entre
Sous-section 3 :
Section 2 :
Précision législative.
Section 1 :
Origine aristocratique de
la définition subjective.
Sous-section 2 :
Inefficacité de la définition
subjective.
La définition subjective enseigne que le commerce se définit par la qualité de la
personne qui s’en occupe. La commercialité des actes résulterait autrement dit de la
qualité professionnelle de leur auteur : le commerçant(1).
Celui-ci doit en principe obéir à un statut légal déterminant les conditions
spéciales d’accès à la profession et les obligations professionnelles qui en découlent. Il est
aussi soumis à l’occasion des actes qu’il accomplit à un régime juridique
spécial.
L’ensemble du statut et du régime en question constituerait, alors, le droit
commercial.
La critique a mis en évidence l’inefficacité de cette théorie, en démontrant qu’elle
ne permet pas de déterminer avec précision les personnes auxquels le droit commercial
doit s’appliquer(2).
Effectivement, la question demeure posée de savoir comment distinguer le
commerçant de celui qui ne l’est pas.
L’expérience des systèmes protestants démontre qu’il faut recourir à des palliatifs
pour dépasser cette difficulté.
Les juges ont été rendus compétents pour inscrire les commerçants au registre du
commerce. Ils ont été ainsi rendus responsables de décider qui sont commerçants et qui
ne le sont pas.
Les magistrats devaient prendre leurs décisions au cas par cas, sur le fondement
des allégations des requérants, et non pas en application de critères généraux.
La théorie subjective buta alors sur le problème de savoir comment distinguer un
acte dont l’exercice professionnel confère la qualité de commerçant, de l’acte qui ne
permet pas cela(3).
Dans les pays qui appliquent la théorie subjective, les juges continuent d’ailleurs
de décider que l’exercice professionnel des actes relevant de l’agriculture, de l’artisanat
ou des professions libérales, ne donne pas accès à la profession commerciale.
Pourtant, ces mêmes juges ne nient pas que ces actes deviennent commerciaux
lorsqu’ils sont accomplis, à titre d’activité principale, par des sociétés commerciales.
Ils reconnaissent que le changement de la forme d’exploitation individuelle en
exploitation institutionnelle rend l’acte commercial. Au même moment, ils refusent
d’admettre que l’accroissement de l’exploitation agricole en entreprise individuelle puisse
en faire une activité de commerce.
11- Comment jugez-vous la définition subjective de l’acte de commerce ?
Chapitre III : Définition objective
La définition dite objective a été présentée comme une solution aux
inefficacités de la théorie subjective. Ses auteurs n’ont cependant pas pu échapper
à la répartition aristocratique des rôles, des métiers, des professions, des activités
et des actes.
Section 1 : Contexte de la définition objective.
Pour faire face à l’insuffisance de la théorie subjective, le premier législateur laïc dut, en
1807, définir les actes de commerce et les commerçants par des textes généraux et récusa le
critère de l’exercice professionnel(1).
Toutefois, malgré le changement révolutionnaire, le premier législateur laïc ne put se
libérer de la culture aristocratique. Il réglementa le commerce en respectant la répartition des
rôles, des professions, des activités et des actes suivant l’ancien régime.
La culture française est à ce sujet identique à celle d’Allemagne et de Grande
Bretagne.
Les roturiers français qui ont réussi la révolution de 1789 en liquidant physiquement la
noblesse, n’ont pas pu se libérer de l’héritage aristocratique.
Le droit commercial continue jusqu’à présent, d’être selon les auteurs français, un
ensemble de règles applicables aux actes déclarés commerciaux par la loi. Celle-ci tiendrait
compte d’une nature inhérente aux actes commerciaux pour les qualifier ainsi.
Aucune différence n’est constatée en comparaison avec les actes rendus commerciaux
en Allemagne et en Grande Bretagne.
De la même façon que les tribunaux allemands et britanniques, la loi française met
hors du domaine du droit commercial les activités économiques traditionnellement réservées à
la noblesse, en les qualifiant civiles.
L’agriculture, les professions libérales et les entreprises publiques ne font pas partie
du commerce en droit français.
12- Quel a été le contexte de naissance de la définition objective des actes commerciaux ?
Section 2 :
Inefficacité de la définition
objective.
La définition légale du commerce ne serait efficace que si elle met à la disposition du
juge un critère commun qui lui permette d’appliquer la commercialité aux actes inconnus au
moment de sa promulgation.
Ce critère n’est certainement pas dans l’essence des actes considérés. L’expérience
démontre l’impossibilité de cerner une quelconque essence intrinsèque rendant les actes
commerciaux.
Ceux qui prétendent le contraire n’ont pas pu déterminer les actes de commerce
autrement que par leur énumération sur des listes limitatives.
Toutes les listes établies par les législateurs jusqu’à présent, se révèlent insuffisantes.
Les partisans de cette définition ne réussissent pas à déterminer les ingrédients de
cette soi-disant nature. Ils avouent qu’il s’agit d’un mystère dont seul le législateur peut
connaître le secret(2).
D’aucuns ont tout de même essayé de dépasser l’insuffisance de la loi en cette
matière. Ils ont prétendu que la liste légale relative aux actes de commerce n’était pas
limitative, et que les juges et la doctrine peuvent l’élargir par le moyen d’analogie à tous les
autres actes commerciaux inconnus au moment de la rédaction de la loi.
C’est une prétention mise en échec par l’absence de critère commun aux actes
déclarés commerciaux par la loi(3) .
Celle-ci a retenu en même temps le critère de spéculation, de forme d’entreprise et
d’effet de commerce, en plus de l’entremise et la médiation.
Devant cette multiplicité de critères, seule l’analogie avec chacun des cas légaux,
permet d’étendre la commercialité aux actes non cités dans la liste légale.
Plus de deux siècles de cette analogie ont, cependant, démontré que la solution n’est
pas bonne ; le résultat étant très maigre. Les magistrats n’ayant pu intégrer dans le champ
d’application du droit commercial, qu’un nombre réduit d’actes, par rapport à ceux qui doivent
y être normalement.
Par exemple, on a pu soumettre au régime commercial, tous les effets de commerce
par analogie avec le cas de la lettre de change, les assurances terrestres, par analogie avec
les assurances maritimes, le transport aérien avec le transport terrestre, et enfin les
entreprises d’édition avec les entreprises de manufactures.
Les activités immobilières, d’extraction de minerai, de pierres, de sable, et des eaux
minérales ; ainsi que les activités d’élevage, de la pêche, et de l’agriculture industrielles sont
restées en dehors du domaine du droit commercial, faute de moyen d’analogie.
13- Expliquez l’inefficacité de la définition objective de l’acte de commerce ?
Chapitre IV :
Définition formaliste
Nos rachidien peuvent affirmer qu’avec le nouveau code adopté en 1996, le
législateur du Maroc a franchi le pas décisif de rénovation rachidienne du droit commercial
marocain.
Il aurait décidé selon eux d’abandonner la théorie du droit colonial dite objective, et
refuserait en même temps d’appliquer la théorie du droit protestant dite subjective.
Section 1 :
Originalité de définition législative du commerce
Nul doute que les rédacteurs du nouveau code ont considéré que le droit commercial
est un droit des activités commerciales, et non pas d’actes isolés ou de professions. Ils ont
ainsi appliqué une définition formaliste, sachant que la notion d’activité est d’abord une forme.
Elle signifie non pas la profession comme on pourrait le penser, mais l’organisation suivant
laquelle les actes sont accomplis.
Les articles du nouveau code de commerce évoquent la notion d’acte de commerce et
de profession commerciale, uniquement à l’occasion de la détermination du régime juridique
pour le premier, et le statut légal pour la seconde. Quand il s’agit de déterminer les actes et la
profession en eux même, les textes utilisent la notion d’activité.
Ainsi, l’article 6 précité, dit-il clairement que : « …la qualité de commerçant s’acquiert
par l’exercice habituel ou professionnel des activités suivantes :… ».
Il énumère par la suite une longue liste d’activités qui doivent servir d’exemple aux
juges pour définir les actes de commerce comme il le leur permet dans l’article 8 .
En application de l’article 8 précité, les juges ne peuvent plus refuser d’étendre
l’application du droit commercial aux actes nouveau. Ils doivent toutefois s’assurer qu’il s’agit
d’activité commerciale et non pas d’actes isolés.
Les juges n’ont pas besoin de vérifier que l’acte nouveau soit accompli dans
le cadre d’une profession commerciale car non seulement le législateur a-t-il
abandonné la définition objective, mais il a aussi repoussé la définition subjective.
C’est évident que le législateur marocain abandonne la définition objective
de l’acte commercial, dans la mesure où il retient expressément le critère
formaliste de commercialité.
Prétendre l’inverse, serait dire que l’acte commercial et la forme
commerciale d’activité sont une même chose au regard du législateur.
Certainement que dans un but précis, celui-ci emploie le terme « activité »
et non pas celui d’acte dans l’article 6 précité. Il ne peut pas ignorer la différence
entre ces deux termes, car il a lui même fait la distinction entre leur sens dans les
articles 9 et 10 précités.
Le législateur marocain a également refusé d’appliquer la théorie dite
subjective. Dire le contraire, serait prétendre qu’il ne fait pas non plus de
différence entre les notions de profession et d’activité. Cela aurait été trop
maladroit de la part des rédacteurs du code de commerce.
Ils ne peuvent pas utiliser le terme activité pour parler de profession. La
maladresse est plutôt dans le fait de ne pas observer que l’article 6 précité
distingue expressément, et en toute clarté, entre la profession et l’activité.
Effectivement, tous les textes qui évoquent l’activité commerciale, la
présentent comme une réalité distincte de la profession commerciale.
Section 3 :
Différence entre l’activité et la profession.
Sous-titre II :
Catégories d’actes commerciaux.
Chapitre I :
Classification traditionnelle
d’actes de commerce
Traditionnellement, les auteurs ont distingué entre des actes de commerce par
nature, des actes commerciaux par la forme, des actes mixtes et des actes de commerce par
accessoire.
Avec la réforme du code de commerce, il paraît que c’est la théorie des actes formels
qui gagne de l’importance, et que la loi renie même les actes de commerce par nature.
Il convient de distinguer désormais entre les actes principaux de l’activité et les actes
accessoires au lieu des actes de commerce par nature et le reste.
Section 1 :
Les actes commerciaux par nature
Section 2 :
Les actes commerciaux par la forme
Ce sont les actes dont la commercialité résulte non pas d’une valeur
intrinsèque ou par emprunt à la qualité professionnelle de l’auteur, mais de la
forme dans laquelle ils se produisent(1). Le législateur a retenu deux formes
différentes qui confèrent indépendamment de tous autres facteurs, la qualité
commerciale aux actes(2). Il s’agit des formes d’activité et d’effet de commerce.
Sous-section 1 :
La forme d’effet de commerce
Sous-section 2 :
Forme d’activité commerciale
Chapitre II :
Classification nouvelle des actes de commerce
Section 2 :
Les actes de commerce par accessoire
La théorie des actes commerciaux par accessoire fut élaborée jadis par la
doctrine et la jurisprudence sur le fondement du paragraphe 6 de l’article 2 de
l’ancien code.
Celui-ci comptait parmi les actes commerciaux : « -Toutes obligations entre
négociants, marchands et banquiers»(1)
Désormais, c’est l’article 10 du code nouveau qui consacre expressément
cette catégorie d’acte et détermine le principe de leur régime juridique. Il dispose
que : « sont également réputés actes de commerce, les faits et actes accomplis par
le commerçant à l’occasion de son commerce, sauf preuve du contraire ».
En application de cet article, tous ce qui est en rapport avec l’activité du
commerçant doit être considéré comme un acte commercial même si de l’avis
unanime il serait un acte administratif, un acte civil, un quasi-délit ou un quasi
contrat(2).
Ainsi, la demande du passeport, le renouvellement de la carte d’identité
nationale, le changement du nom, de domicile, de voiture, et même le mariage ou
la candidature aux élections professionnelles, municipales ou législatives peuvent
tous être considérés comme des actes de commerce s’ils sont en rapport avec
l’activité de l’intéressé.
Le législateur n’a pas déterminé un degré précis du rapport qui doit exister
entre l’acte et le commerce ; mais par l’utilisation du terme «à l’occasion », il
semble vouloir appliquer la présomption de commercialité à tous les agissements
du commerçant.
On observe un durcissement de la théorie des actes accessoires en
comparaison avec la position de la doctrine et de la jurisprudence sous l’ancien
code.
Les auteurs et les magistrats convenaient que tous les agissements du
commerçant ne devaient pas être soumis à la présomption de commercialité(3).
Les actes et faits relevant du statut personnel, de l’action politique ou associative,
avaient le bénéfice du doute en ce sens qu’il incombait à celui qui prétend qu’ils
sont accessoires à l’activité commerciale, d’établir le lien les unissant à cette
dernière.
Cette règle est inversée par l’article 10 précité, qui précise que sauf preuve
du contraire, les actes accomplis à l’occasion du commerce sont réputés
commerciaux. Sachant que la nature des choses fait qu’on soupçonne toujours les
commerçants de lier tous leurs actes et faits à leur commerce, la présomption
établie par l’article 10 précité, joue en principe contre eux.
C’est au commerçant qu’il incombe, a priori, d’établir la preuve que les
actes de sa vie civile, administrative, et politique n’ont pas de lien avec son
commerce.
Il doit d’abord déclarer sur l’honneur qu’il agit en dehors de ses affaires et
sans rapport avec elles. Cette déclaration ne doit pas être contredite par des
événements qui établiraient un lien direct avec le commerce.
L’application de la théorie des actes accessoires est utile pour permettre
aux partenaires non commerçants d’opposer aux commerçants le régime de droit
commercial. Elle peut être aussi utile dans les procédures de redressement et de
liquidation judiciaire pour déterminer les fautes de gestion commises par le
débiteur failli.
Section 3 :
Les actes mixtes
Chapitre I :
Le régime normal de droit commercial.
Les hommes d’affaires comme les chefs d’entreprises individuelles et les sociétés
commerciales obéissent dans leurs relations entre eux à ce qui constitue le droit commun
du commerce.
C’est un droit opposé à celui du droit commun à tous et qui se constitue des
règles du DOC.
Le régime normal de droit commercial concerne particulièrement les actes
effectués par les commerçants dans leurs relations entre eux, et le paiement collectif des
créanciers du commerçant défaillant.
Section 1 :
Le régime des actes du partenariat commercial
25- Traitez du régime normal de droit commercial pour les actes commerciaux ?
Section 2 :
Le régime du paiement collectif.
A la différence du DOC qui ne prévoit pas de régime pour le paiement collectif des
créanciers du débiteur défaillant, le code de commerce soumet le commerçant en état de
cessation des paiements à ce genre de régime.
Tout homme d’affaires, chef d’entreprise individuelle ou société commerciale qui
se trouve incapable de faire face à son passif exigible par son actif disponible peut être
judiciairement déclarée en état de cessation des paiements.
C’est le tribunal de commerce qui a compétence de déclarer cet état du
commerçant défaillant.
Il lui applique par la même occasion une procédure de redressement par un plan
judiciaire, selon le cas de continuation ou de cession afin d’apurer le passif sans besoin de
liquider de tous ses biens.
Rien n’empêche le tribunal de décider la liquidation de tous les biens du débiteur
dans une procédure de liquidation judiciaire quand les solutions de redressement
s’avèrent impossibles.
Dans toutes ces solutions judiciaires, les créanciers du commerçant sont
collectivement payés.
Ils le sont suivant un plan d’apurement du passif dans les solutions de
continuation et de cession ; et au marc le franc au prorata de leurs créances suivant leurs
rangs, dans la procédure de liquidation judiciaire.
Chapitre II
Le régime composite
Les règles dualistes du régime de preuve résultent des articles 334 du code de
commerce et l’article 443 du code des obligations et des contrats.
L’article 334 précité dispose : « En matière commerciale la preuve est libre.
Toutefois, elle doit être rapportée par écrit quand la loi ou la convention l’exigent ».
L’article 443 précité dispose « Les conventions et autres faits juridiques ayant pour
but de créer, de transférer, de modifier ou d’éteindre des obligations ou des droits, et
excédant la somme ou la valeur de dix mille dirhams ne peuvent être prouvés par témoins. Il
doit en être passé acte authentique ou sous seing privé, éventuellement établi sous forme
électronique ou transmis par voie électronique. »
Ces deux articles contiennent des dispositions contradictoires. Alors que le
premier établit la liberté de preuve pour les commerçants, le second exige l’écriture pour
la preuve des actes civils dont la valeur dépasse une somme déterminée. Sachant qu’en
application de l’article 4 du code de commerce les dispositions de l’article 334 de ce
même code sont inopposables aux personnes pour lesquelles les actes sont civils, la
preuve des actes mixtes obéit forcement à des règles dualistes.
Ainsi, le commerçant doit se munir au préalable d’un écrit pour établir les
engagements du non commerçant.
Il doit s’agir d’un écrit au sens du droit civil, c’est à dire un document rédigé au
nom du défendeur, et signé par lui même.
Le document peut être une feuille de papier, ou même un fichier informatique,
dans la mesure où la signature électronique est validée.
Sans papier notarié ou sous seing privé, signé de la main ou de façon
télégraphique ou encore électronique, le commerçant ne peut pas prouver ses droits
contre le non-commerçant par un autre moyen écrit que suivant le régime prévu par
l’article 438 du code des obligations et des contrats.
Celui-ci dispose : « les registres et papiers domestiques, tels que les lettres, notes
et papier volants, écrit de la main de la partie qui les invoque ou signé par elle, ne font
pas foi en faveur de celui qui les a écrits.
Ils font foi contre lui :
1°) Dans tous les cas où ils énoncent formellement un paiement reçu par le créancier ou
un autre mode de libération ;
2°) Lorsqu’ils contiennent la mention expresse que la note a été faite pour suppléer le
défaut de titre en faveur de celui qui y est dénommé ».
La loi envisage aussi le cas où il n’y a pas un acte écrit proprement dit, mais
seulement un commencement de preuve par écrit. A ce sujet l’article 447 dispose : « les
règles ci-dessus reçoivent exception lorsqu’il existe un commencement de preuve par
écrit.
On appelle ainsi tout écrit qui rend vraisemblable le fait allégué, et qui est émane
de celui auquel on l’oppose, de son auteur, ou celui qui le représente. Est réputé émaner
de la partie tout acte dressé à sa requête par un officier public compétent, dans la forme
voulue pour faire foi ainsi que les dires des parties consignés dans un acte ou décision
judiciaire régulier en la forme ».
L’article 448 du même code allège cependant la charge faite au commerçant en
application de l’article 4 du code de commerce et de l’article 443 du code des obligations
et des contrats en permettant la preuve par témoins de façon exceptionnelle. Il dispose :
« - La preuve testimoniale est recevable, par exception aux dispositions ci-dessus :
1°) Toutes les fois que la partie a perdu le titre qui constituait la preuve littérale de
l’obligation ou de la libération en conséquence d’un cas fortuit, d’une force majeure,
d’une soustraction frauduleuse ; le cas des billets de banque et des titres au porteur est
soumis à des règles spéciales ;
2°) Lorsqu’il n’a pas été possible au créancier de se procurer une preuve littérale de
l’obligation ; tel est le cas des obligations provenant des quasi-contrats et des délits et
quasi délits, et celui où il s’agit d’établir une erreur matérielle commise dans la rédaction
de l’acte , ou des faits de violence, simulation, fraude ou vol dont l’acte est entaché, ou
bien, entre commerçants, dans les affaires où il n’est pas d’usage d’exiger des preuves
écrites.
L’appréciation des cas où il n’a pas été possible au créancier de se procurer une preuve
écrite est remise à la prudence du juge ».
A défaut d’écrit, et à moins de bénéficier d’une présomption légale qui en
application de l’article 453 : « dispense de toute preuve celui au profit duquel elle
existe », la partie pour qui l’acte est commercial ne peut établir ses droits, contre celle
pour qui l’acte serait civil, ni par témoins, ni par présomption simple ou par serment,
lorsque la valeur des droits excède dix milles dirhams.
La situation diffère cependant dans la position inverse.
Vu la rédaction de l’article 4 du code de commerce qui parle de
l’inopposabilité uniquement dans le cas où elle se fait en direction de la partie pour
qui l’acte est civil, on peut soutenir que le silence de la loi sur l’opposabilité du
droit civil au commerçant signifie un choix accordé à la partie civile.
Celle-ci peut opter pour l’application du droit civil ou du droit commercial
selon son intérêt, car si le commerçant ne peut pas lui opposer le droit commercial,
il n’a pas le moyen de se soustraire à l’emprise du droit commercial.
On peut considérer que l’inopposabilité prévue par l’article 4 précité est un
avantage fait par la loi à la partie pour qui l’acte est civil est non pas une
obligation pour elle. Elle peut donc l’abandonner pour demander l’application du
droit commercial, si elle le trouve plus avantageux.
L’abandon de cet avantage peut se faire avant la naissance du litige par une
clause contractuelle, comme il peut se produire en cours du procès.
Section 2 :
La solidarité
Section 3 :
La prescription
Section 4 :
La compétence judiciaire
Section 5 :
La mise en demeure
Section 6 :
Le taux d’intérêt moratoire
C’est l’intérêt dû par le débiteur pour cause de retard de paiement provoqué par le
recours à un procès judiciaire afin de l’obliger à exécuter ses engagements.
Il ne s’agit pas de mettre en œuvre une clause pénale, mais c’est un intérêt que la loi
impose pour compenser le créancier victime d’un débiteur récalcitrant et de la lenteur du
service judiciaire.
Le régime de cet intérêt a été connu pour la première fois dans notre droit avec la
rénovation du service judiciaire. Comme la prescription, il peut être rendu légitime sur le
fondement du prétexte du bon fonctionnement de l’appareil judiciaire.
L’intérêt qu’il prescrit en faveur du créancier n’est pas un prix de loyer de la somme
d’argents due, mais il est plutôt un dédommagement fixé par la loi pour compenser le
créancier des pertes que lui provoquerait la lenteur du service judiciaire.
Ainsi qualifié, l’intérêt moratoire ne tombe pas sous le coup de l’interdiction prescrite par
le droit sacré et confirmée par l’article 870 du code des obligations et des contrats.
Le taux de cet intérêt a été fixé à six pour cent par le dahir du 16 juin 1950
sans distinction aucune entre les procès civils et les procès commerciaux.
A l’extérieur du pays, plusieurs législations retiennent des taux différents
en faisant généralement augmenter celui du procès commercial par rapport au
civil.
Section 7 :
La clause compromissoire
C’est la clause par laquelle les parties conviennent d’éloigner du tribunal le litige
éventuel qui naîtrait dans leur relation.
Elles s’engagent en contrepartie cependant à soumettre leur différend à des arbitres.
Le recours aux services des arbitres peut être convenu aussi après la naissance du
litige si le contrat ne le prévoyait pas.
Dans ce cas, la convention constitue un compromis et non pas une clause
compromissoire.
Le compromis et la clause compromissoire sont régis par les articles 306 à 327 du
code de procédure civil qui ne font pas de distinction entre les différends civils et
commerciaux.
L’article 5 in fine du dahir du 8 janvier 1997 confirme d’ailleurs
expressément le caractère unitaire du régime des actes mixtes à propos recours à
l’arbitrage.
Notre droit est ainsi différent de certains systèmes étrangers qui interdisent
les clauses compromissoires dans les contrats civils.
TITRE II :
Le commerçant
Sous-titre I :
Catégories de commerçants
Les commerçants peuvent être répartis en trois catégories selon qu’ils sont des chefs
d’entreprises individuelles, des hommes d’affaires ou des personnes morales.
Chapitre I :
Le chef d’entreprise individuelle.
Le chef d’entreprise individuelle est celui qui exploite seul son activité sans
s’associer avec des tiers et en dehors de toute structure sociale.
A l’opposé de l’homme d’affaires, le chef d’entreprise individuelle est par ailleurs un
commerçant qui exploite son activité dans la forme d’entreprise.
L’entreprise est effectivement une forme d’exploitation de l’activité commerciale qui
nécessite la réunion et l’agencement de trois éléments qui sont le capital, la gestion et le
travail.
Section 1 :
Les éléments d’entreprise
L’organisation d’entreprise nécessite la réunion et l’agencement de trois éléments qui
sont le capital, le travail, et la gestion.
Ces trois éléments doivent être composés de façon à fonctionner ensemble dans un
même but. Celui-ci étant la production de biens ou la prestation de service pour occuper une
part sur le marché à la recherche de bénéfices.
En tant qu’élément d’entreprise, le travail englobe tout effort humain
manuel ou intellectuel contribuant à la production et rétribué indépendamment
des résultats de l’exploitation.
Par cette caractéristique l’élément travail se distingue de la gestion qui est
rétribuée par les résultats d’exploitation.
La gestion proprement dite est l’action menée par le propriétaire
d’entreprise pour faire fonctionner celle-ci, assurer sa continuité et sa croissance,
et la redresser en cas de besoin.
Quand les résultats sont bénéficiaires, il gagne tous les bénéfices après
déduction des impôts et des frais d’exploitation ; mais en cas de déficit, son effort
se trouve perdu à l’inverse des travailleurs qui ont toujours droit à leurs salaires.
Quant au capital qui est le troisième élément de l’entreprise, il inclut l’argent frais
utilisé pour l’exploitation, le mobilier d’équipement, et les installations immobilières.
Section 2 :
Commercialité de l’entreprise.
Section 1 :
Activité de l’homme d’affaires
L’activité commerciale exploitée sans l’élément de travail est par définition celle d’un
homme d’affaires.
Les hommes d’affaires peuvent se passer des salariés pour gagner leur vie
en gérants eux mêmes leurs investissements.
C’est le cas par exemple des négociants, des courtiers, des agents
d’affaires, des commissionnaires, etc.
Un marchand de blé, de tissu ou de fournitures scolaires par exemple peut exploiter
son activité en se contentant de conclure les contrats d’achat, de vente, de transport, de
dépôt en magasin généraux, d’entreprise, de fourniture, et de tous autres contrats
commerciaux sauf ceux de travail.
Il peut même se passer de secrétaire et de chauffeur en conduisant lui-même sa
voiture, et en organisant lui-même ses emplois du temps, ses rencontres, et ses contacts.
Comme tout autre commerçant, l’homme d’affaires utilise nécessairement les
instruments de la profession qui sont les effets de commerce et le fonds de commerce.
En tant qu’activité commerciale, les affaires ainsi définies doivent toutefois avoir la
taille de commerce ; il ne doit pas s’agir d’un simple travail.
Section 2 :
Commercialité des affaires
Les affaires ne sont certainement pas toutes commerciales au regard de la loi, dans la
mesure où celle-ci applique la condition de la taille pour distinguer le commerce du travail.
De la même façon que la loi distingue expressément entre le chef d’entreprise et le
travailleur utilisant une micro-entreprise, les tribunaux doivent distinguer les hommes
d’affaires des travailleurs journaliers du commerce.
L’esprit de la loi n’est certainement pas de traiter sur pied d’égalité un marchand de
fournitures scolaires en gros et un marchand de bonbons devant une école.
Les deux font certainement des affaires, mais le premier le fait en qualité d’homme
d’affaires alors que le second le fait en tant que journalier du commerce.
La situation pour cet exemple de marchand de bonbons est identique à celle des
marchand ambulants, des épiciers, des taxieurs, des camionneurs, des télé-boutiquiers, et
somme toutes tous ceux qu’on appelle petits commerçants.
Certes que la loi ne distingue pas expressément entre petits et grands commerçants,
mais elle le fait pour le commerçant et le travailleur.
De la même façon que les chefs de micro-entreprises, en tant que travailleurs
journaliers du commerce, les petits commerçants doivent être exclus de la catégorie de
commerçant.
Il n’est pas effectivement pas logique que la loi exclu le chef de la micro-entreprise de
la catégorie de commerçants sous prétexte qu’il est travailleur sans faire de même pour les
journaliers du commerce.
Même si la loi ne le dit pas, la distinction entre le journalier du commerce et l’homme
d’affaires doit avoir lieu au moyen du chiffre d’affaires.
Afin de faire justice aux journaliers du commerce, le pouvoir exécutif doit procéder à
des études statistiques pour connaître la moyenne du chiffre d’affaires minimum des
entreprises commerciales afin de l’appliquer aux hommes d’affaires.
Ce chiffre minimum doit être égal à la moyenne du chiffre d’affaires réalisé
par les entreprises qui emploient onze salariés et une force motrice de onze
chevaux.
39- Traitez de la commercialité des affaires ?
Chapitre III :
La personne morale
En tant que personnes morales, les sociétés commerciales sont une catégorie de
commerçants à part.
Pour mieux les connaitre, il convient d’exposer la théorie de personnalité morale et
de passer en revu les formes de sociétés commerciales.
Section 1 :
Personnalité morale
A l’inverse de la personne physique, la personne dite morale n’existe
qu’intellectuellement. C’est le groupement de personne qui se détache juridiquement des
membres le composant lorsque ledit groupement dispose d’un moyen commun pour exprimer
sa volonté collective.
A ce propos, les auteurs font souvent l’opposition entre deux théories l’une de la réalité
et l’autre dite de la fiction.
Sous-section 1 :
Théorie de la réalité.
Les auteurs allemands ont été les premiers à soutenir que les personnes morales ne
sont pas simple fiction, mais réalité existante. Ils ont établi qu’à partir du moment où l’on se
trouve en présence d’un organisme possédant des droits, tenu à des obligations, et capable
de les exercer et les exécuter même si c’est par l’intermédiaire d’organes artificiels, le doute
n’est plus permis sur sa réalité.
L’application de cette théorie a été faite pour la première fois en droit public à partir de
l’idée de nation et s’est étendue au droit privé avec l’idée d’institution.
Les spécialistes du droit public allemands ont constaté que l’Allemagne devait être
considérée comme une seule entité possédant la personnalité juridique au regard du droit
international même si elle se divisait en plusieurs Etats et minorités éparpillées au delà des
frontières internationales avec la France, l’Autriche et la Pologne.
Ils ont observé que l’Allemagne est une seule race qui a toujours agi comme un seul
homme. Elle combattit les romains, embrassa le christianisme, se convertit par la suite au
protestantisme et fit la révolution industrielle et le modernisme. L’Allemagne a toujours
possédé la même langue et une volonté collective. Elle a toujours disposé de moyens
d’expression collectifs pour défendre les intérêts communs des allemands. Pour cela, elle est
une personne de droit public international. C’est en son nom que Bismarck et après lui Hitler
d’ailleurs agirent sur la scène internationale.
Au niveau du droit privé, les auteurs allemands ont utilisé l’idée d’institution pour élaborer
leurs arguments sur la réalité de la personne morale. Constatant que l’institution dans le cas
des entreprises individuelles constitue une universalité juridique, et qu’elle forme comme telle
un patrimoine autonome et indépendant pour une seule personne physique ; les auteurs
allemands ont soutenu que pour un groupement de personnes physiques, l’institution doit
dépasser le stade de patrimoine autonome et accéder au statut de personne indépendante.
Avec le groupement de personnes physiques, l’institution acquiert une volonté
indépendante de celle des individus composant le groupement; c’est la volonté collective qui
s’exprime par la voix commune du groupement.
41- Traitez de la théorie de réalité de la personne morale ?
Sous-section 2 :
Théorie de la fiction.
N’étant pas une seule race avec une seule langue, les auteurs français de droit public
n’ont pas pu voir en leur nation une personne réelle. Ils ont été obligés au dix-huitième siècle
de confondre la nation avec l’Etat.
Les philosophes et auteurs français de droit public ne pouvaient pas faire autrement car
la France n’a jamais été une même race avec une seule langue. Ce fut plutôt le même pays
d’au moins une dizaine de peuples unifiés par l’Etat du Roi français. Pour cela ont-ils dit que la
nation n’existe pas en dehors de l’Etat, définissant celui-ci non pas comme une personne
morale mais comme le pouvoir de la nation.
Lorsque le législateur laïc appliqua le régime des organismes publics et des sociétés
commerciales, en les traitant comme des personnes de droit, les auteurs français n’y ont vu
qu’un expédient. Ils ont soutenu que la personnalité juridique est attribuée dans ces cas à des
êtres fictifs et non pas réels. Il n’empêche que la cour de cassation française dut reconnaître
que la personne morale existe là où existe un groupement doté d’une volonté collective et
disposant de moyen commun pour exprimer cette volonté afin de défendre ses intérêts. Il en
résulte une unanimité laïco-protestante pour définir la personne morale.
Les savants juristes laïcs et protestants en sont venus ainsi à dire que c’est un
groupement doté de volonté exprimée par une voix commune. Par l’expression de sa volonté,
le groupement exprime en même temps son intelligence et acquiert ainsi la capacité d’exercer
les droits qui lui sont reconnus. Il réunit autrement dit les conditions nécessaires à l’existence
de la personnalité juridique qui sont le patrimoine et la capacité juridique. Il peut jouir en
conséquence des autres attributs, qui sont le nom et le domicile.
42- Traitez de la théorie de fiction de la personne morale ?
Section 2 :
Formes des sociétés commerciales
D’après les textes légaux, sont commerciales : les personnes morales qui
revêtent la forme de société en nom collectif, à responsabilité limitée, en
commandite simple ou par actions, ou de société anonyme(1).
Sous-section 1 :
La forme de société en nom collectif
La société en nom collectif est commerciale par la forme. Elle est conclue, sans
condition légale de capital minimum, par des associés qui se trouvent à partir de la signature
des statuts solidairement et indéfiniment responsables du passif social à l’égard des tiers.
Entre eux, ils ne sont tenus chacun que proportionnellement à la part d’intérêt qui lui
revient dans la société.
Ces sociétés sont conclues intuitu personae, d’où la nécessité de leur dissolution en
cas de départ d’un associé pour quelque cause que ce soit.
Les droits des associés sont dits parts d’intérêts. Ils ne sont jamais représentés par
des titres négociables. Leur cession nécessite l’accord de tous les associés ce qui donne
nécessairement lieu à la conclusion d’un nouveau contrat de société avec le cessionnaire.
Ce qui caractérise cependant le plus ce genre de société, c’est son effet sur la qualité
professionnelle des associés; ils deviennent tous commerçants du seul fait de l’entrée dans la
société bien même que l’objet de celle-ci n’est pas commercial(1).
43- Qu’est ce qu’une société en nom collectif ?
Sous-section 2 :
La forme de société en commandite
C’est la société conclue par des personnes qui habilitent d’autres
cocontractants à exercer tous les pouvoirs d’associés et d’en assumer toutes
responsabilités, et qui en même temps s’engagent à ne pas s’immiscer dans la
gestion de la société.
Ainsi, les personnes habilitées par les autres sont dans la même situation
que celle des associés en nom collectif. Ils sont déclarés commerçants du seul fait
de la signature des statuts de la société, et sont solidairement et indéfiniment
responsables du passif social. La loi les nomme associés commandités (art .20 du
dahir du 13 février 1997).
Le reste des associés sont nommés commanditaires; ils ne deviennent pas
commerçants par l’effet de l’appartenance à la commandite, et ne sont par ailleurs
responsables du passif social que dans la limite de l’apport qu’ils ont fait à la
société.
Lorsque leurs droits dans la société sont représentés par des actions, on dit
que la société est une commandite par actions. Faute de cela, la commandite est
dite simple(2).
44- Qu’est ce qu’une société en commandite simple ?
45- Qu’est ce qu’une société en commandite par actions ?
Section 3 :
La forme de société à responsabilité limitée
C’est la société qui peut être conclue entre cinquante personnes au plus avec un
capital minimum de cent milles dirhams.
Les associés reçoivent en contrepartie de l’apport des parts sociales qui ne peuvent
pas être représentées par des titres négociables.
Elles ne peuvent être cédées à des tiers qu’avec le consentement de la majorité des associés
représentant au moins les trois quarts des parts sociales.
Par ces conditions, la S.A.R.L ne peut être pratiquement conclue qu’entre personnes
qui se connaissent et qui se font mutuellement confiance.
Pourtant, les associés ne sont responsables dans cette société que dans la limite de
l’apport qu’ils lui font. En plus, la société ne les couvre point de la qualité de commerçants.
Section 4 :
La forme de société anonyme
C’est une société commerciale par la forme qui doit être conclue par cinq associés au
moins, sans limite du nombre maximum, mais avec un capital d’au moins trois cent milles
dirhams, et si la société fait publiquement appel à l’épargne ce chiffre est relevé à trois millions
de dirhams(2).
La S.A peut être conclue entre personnes qui ne se connaissent pas; les droits des
associés étant représentés par des titres négociables dits actions.
Les actionnaires peuvent en principe céder librement leurs titres aux tiers sans besoin
d’obtenir l’accord d’autres actionnaires. Chacun d’eux n’étant en effet responsable que dans la
limite de l’apport représenté par l’action qu’il détient.
Enfin, comme dans la S.A.R.L, les actionnaires ne sont pas commerçants du seul fait
de la détention d’actions(3).
Sous-titre II :
Les voies d’accès à la profession commerciale
L’accès à la profession de commerçant passe par les conditions exigées aux articles 6,
7 et 11 du code de commerce pour les personnes physiques.
Le dahir du 13 février 1997 relatif aux sociétés commerciales fixe des conditions
différentes pour les personnes morales.
Chapitre I :
L’exercice professionnel
Section 2 :
L’exercice professionnel effectif
Chapitre II :
L’exercice habituel
Section 2 :
Notion d’exercice habituel
Sous-titre III :
Les empêchements de la profession commerciale
Avant de passer l’âge de dix huit ans, les Marocaines et marocains sont
frappés de minorité légale. La loi ne leur reconnaît pas la pleine capacité juridique.
Celle-ci étant l’aptitude de recevoir les droits et de les exercer.(2)
L’aptitude de recevoir les droits est dite capacité de jouissance. Elle est
reconnue à toute personne juridique même en gestation, et même pour les
personnes morales. Elle demeure acquise jusqu’au décès pour les premières et la
dissolution pour les secondes.
L’aptitude d’exercer les droits est dite capacité d’exercice. Cette capacité
est acquise pour les personnes morales à partir de leur formation.
La capacité d’exercice des personnes physiques passe cependant par
plusieurs phases avant de devenir parfaite.
Dans un premier temps, elle fait totalement défaut; c’est la phase du non
discernement ou de l’enfance qui s’étend entre la naissance et l’âge de douze ans.
A partir de douze ans, les personnes atteignent l’âge de discernement qui
en deçà de l’âge de quinze ans ne confère que la capacité d’exercice des actes de
conservation.
Dès l’âge de quinze ans le mineur peut exercer des actes d’administration et
des actes de disposition mais avec l’autorisation du représentant légal, et
l’autorisation du tribunal dans certains cas.
L’autorisation du représentant légal ou du tribunal demeure exigée sans
distinction entre les actes civils et les actes de commerce jusqu’à l’âge de majorité
légale.
Toutefois, le mineur peut être libéré de cette autorisation avant la majorité
s’il est émancipé.
L’émancipation peut avoir lieu par une décision du tribunal homologuant la
décision d’émancipation rendue par le conseil de famille, par le représentant légal
ou par le tuteur(1).
Le dépassement de l’âge de dix huit ans, pas plus que l’émancipation ne
sont pas de nature à rendre la personne pleinement capable de conclure des actes
juridique quand elle souffre de tares mentales.
Les personnes sans raison de même que les retardés demeurent incapables
tant qu’elles ne guérissent pas.
Toutefois, ceux et celles qui seraient déclarés fous, sont soumis au régime de tutelle.
La totalité de leurs actes doivent être accomplis par leurs tuteurs.
Par contre, les retardés sont déclarés prodigue ce qui les soumet au régime de
curatelle.
Dans ce dernier, le ou la prodigue ont le pouvoir de conclure tout contrat, sauf qu’ils
doivent le faire avec l’accord du curateur.
Exception faite des actes de la vie courante, comme l’achat de légumes au marché,
des commissions dans une épicerie et le journal au kiosk, les actes du prodigue ne sont
valables que par l’entérinement du curateur.
Section 2 :
L’aptitude à la profession
Section 2 :
Nature de la fonction publique en droit marocain
55- Quelle doit être la nature de la fonction de chef d’Etat par rapport au droit commercial ?
Section 3 :
Régime de l’interdiction
Chapitre III :
L’extranéité
La condition des étrangers au Maroc est régit en matière commerciale par le dahir du
15 septembre 1993 qui appliquât la démarocanisation.
Avec la mondialisation de droit du commerce marocain en application des conventions
adoptées dans le cadre de l’OMC, et aussi la mondialisation de fait par la possibilité pour tous
d’exploiter les activités électroniques du secteur quaternaire, la relation des étrangers avec le
droit commercial marocain se trouve remise sous l’empire du dahir du Dahir du 9 ramadan
1331 sur la condition civile des étrangers.
Section 1 :
Démarocanisation du commerce
Section 2 :
Mondialisation du commerce
marocain
Etant conçu pour fonctionner dans un champ universel en application du protocole IP,
l’internet prête certainement sa nature internationale au commerce électronique.
Toute transaction par voie d’internet est effectivement sensée se produire au monde
virtuel, lequel ne connait pas de frontières, ni champ limitée d’application territoriale de la loi.
La question de connaitre la loi applicable à ce commerce se pose alors avec acuité, car
tout contact ayant lieu par voie d’internet se produit au Maroc et au même moment en dehors
du Maroc même lorsque tous les éléments le concernant sont marocains.
Deux marocain qui au Maroc traitent une affaire par voie d’internet, le font
certainement de la même façon que deux étrangers qui traitent leur affaire à l’extérieur du
Maroc.
Pour les uns et les autres, le lieu de conclusion du contrat n’est pas seulement le lieu
physique de conclusion du contrat mais c’est aussi le monde virtuel tout entier. A travers ce
monde les marocains qui agissent au Maroc le font en même temps à l’extérieur du pays, et
les étranger le font en même temps au Maroc.
On sait que le dahir du 9 ramadan 1331 sur la condition civile des étrangers complété
par le dahir de démarocanisation du 15 septembre 1993 donne aux étrangers presque les
mêmes droits que pour les marocains en matière de profession commerciale.
Toutefois, la liberté de commerce au Maroc que ce soit par voie directe ou par internet,
de l’intérieur ou de l’extérieur du pays, et de la part de marocains ou d’étranger, n’est pas
absolue.
Elle a pour limite l’ordre public marocain et les règles de police interne.
Par ordre public marocain, on entend les règles impératives qui font échec au dispositif
des lois étrangères et des conventions internationales.
Effectivement, le commerce électronique ne peut conduire à l’application d’une loi qui
méconnaît certains droits ou qui accorde plus de droits qu’il n’est permis au Maroc.
Serait jugée contraire à l’ordre public, et par voie de conséquence interdite au Maroc
toute activité commerciale électronique d’un étranger si elle choque les bonnes mœurs ou la
sûreté de l’Etat, ou si elle s’oppose aux règles impératives de police.
Ainsi, le commerce électronique d’armes, de stupéfiant, de boissons spiritueuse, de
substances vénéneuses, de même que les activités de proxénétisme, de jeu de hasard, de
publication pornographique, diffamatoire des personnes etc. sont tous interdits au Maroc par
application de l’ordre public.
Est également interdite, par application des règles de police, toute exploitation
commerciale en forme de click and mortar des activités sujettes à autorisation administratives
comme la banque et l’assurance, ou à la possession de diplôme comme la pharmacie.
Section 2 :
La contribution fiscale.
Chapitre II :
Les obligations d’ordre financier et comptable.
Pour des raisons de police monétaire et fiscale, la plupart des pays obligent
les commerçants à utiliser le service bancaire pour tenir leurs caisses notamment.
Ainsi, certains pays obligent les commerçants, sous la menace d’amendes fiscales,
d’effectuer les paiements supérieurs à certaines sommes au moyens de chèques ou par
virements bancaires.
Les commerçants au Maroc sont désormais tenus de cette obligation en application de
l’article 18 du nouveau code de commerce.
Section 2 :
L’obligation comptable
En application de l’article 5 du dahir précité, le commerçant doit au moins une fois par
an, à la fin de l’exercice, établir l’inventaire des éléments actifs et passifs de l’entreprise.
L’inventaire ainsi effectué est enregistré année après année sur un livre dit
d’inventaire.
Sous-section 3 :
Le livre des copies de lettres.
Sous-section 4 :
Les états de synthèse.
A : Le bilan
C’est un état comptable qui récapitule les produits et les charges de l’exercice, sans
qu’il soit tenu compte de leur date d’encaissement ou de paiement.
C : L’état des soldes de gestion
TITRE III :
Le fonds de commerce
La notion de fonds de commerce est née à l’ère moderne par suite à la révolution
industrielle. Elle a été adoptée en droit musulman par les codes sultaniens Ottoman, Alaouite
et autres.
Les rachidiens ne s’y opposent pas.
La loi dit que le fonds de commerce est un bien meuble incorporel utilisé par le
commerçant en vue de constituer une clientèle nécessaire à une exploitation commerciale ou
industrielle.
Contrairement à ce qu’il en était sous l’empire de l’ancien code, la loi parle désormais
du fonds de commerce; elle le définit et en fixe la composition.
Les textes relatifs au fonds de commerce reconnaissent la variété des éléments le
composant. Ils font notamment la différence entre des éléments corporels et d’autres
incorporels (art 80 du C.C.).
La jurisprudence et la doctrine avait déjà sous l’ancien code conclu que la réunion
des éléments précités constitue un bien incorporel, et forme une universalité.
En tant que tel, le fonds de commerce peut faire l’objet de plusieurs opérations
juridiques comme la cession, la vente, la location-gérance, le nantissement et l’apport en
société.
Chapitre I :
Elément du fonds de commerce.
Les entreprises de services, ainsi que celles de distribution, utilisent le plus souvent, à
côté d’éléments incorporels, des meubles qui leur servent dans l’activité sans qu’on puisse les
qualifier de marchandises ou de matériel et outillage. Ce sont des équipements qui facilitent
l’accueil des clients, la présentation des marchandises, et le travail du personnel. Ceci
s’applique normalement aux chaises, bureaux, rayons d’exposition, vitrines mobiles, appareil
de téléphone,
etc.
2 - Le matériel et outillage
Il s’agit des équipements sans lesquels la production des biens ou la prestation des
services ne peut avoir lieu. A ce niveau la distinction se fait avec les installations. Ces
dernières comprennent les immeubles et les meubles définitivement fixés ou rattachés aux
immeubles (1). Par exemple on qualifie d’outillage et matériel : Les véhicules d’un transporteur,
le mobilier d’un hôtel, les machines d’un industriel, les ordinateurs du banquier etc.
3 - Les marchandises
Ce sont tous les objets destinés à être vendus y compris les stocks de
matières premières destinés à être travaillés(2).
Parmi les moyens utilisés par le commerçant pour exploiter son commerce
ou son industrie il y a les éléments incorporels. Ce sont des valeurs qui n’ont pas
une consistance tangible quoiqu’elles puissent être matérialisées par des chiffres,
des certificats, et des images. IL s’agit de la clientèle, l’achalandage, le nom,
l’enseigne, le droit au bail et les droits de propriété industrielle, commerciale et
artistique.
1 - Clientèle et achalandage
2 - Le nom commercial
3 - L’enseigne
4 - Le droit au bail
Chapitre II :
Opérations juridiques sur le fonds de commerce
En tant que bien meuble incorporel le fonds de commerce peut être l’objet
de plusieurs opérations juridiques dont l’apport en société, la location gérance, la
vente et la cession.
Section 1 :
Apport du fonds de commerce en société.
Section 2 :
Location-gérance du fonds de commerce
Sous-section 1 :
Définition de location-gérance
Sous-section 2 :
Régime juridique de location-gérance
Section 3 :
La vente du fonds de commerce
Sous-section 1 :
Régime de vente du fonds
Pour être valable dans les rapports des parties et dans les relations avec les
tiers, la vente du fonds de commerce doit réunir certes les conditions de droit
commun, mais aussi elle doit être conforme aux dispositions des articles 81 à 103
du nouveau code de commerce. Ces règles s’appliquent à la forme du contrat, et
exigent la rédaction d’un écrit qui doit être publié.
a : L’acte écrit
En application de l’article 81 du code de commerce, le vendeur est tenu de rédiger
l’acte de vente du fonds de commerce. La rédaction pouvant être faite sous seings privés ou
par un notaire.
Elle doit énoncer la date de la vente, les noms, prénom, et domicile de
l’acheteur et du vendeur, la nature et le siège du fonds, l’indication des succursales
et leurs sièges le cas échéant, et enfin le prix de vente.
L’acte de vente doit mentionner également l’état des inscriptions des
privilèges et nantissements pris sur le fond, et s’il y a lieu, le bail, sa date, sa
durée, le montant du loyer actuel, le nom et l’adresse du bailleur et enfin l’origine
de la propriété du fonds de commerce.
Le prix doit être ventilé, c’est-à-dire réparti sur les différents éléments du
fonds de commerce. La ventilation étant nécessaire pour fixer l’assiette du
privilège du vendeur sur tous les éléments du fonds.
En effet, lorsque l’acte de vente énumère les éléments du fonds et la cote
part de chacun d’eux dans le prix d’ensemble, le vendeur est en droit, en cas de
défaillance de l’acheteur à son obligation de payer le prix, d’exécuter sa créance
sur tous les éléments du fonds par préférence à tous les autres créanciers de
l’acheteur.
A défaut de ventilation du prix, la vente est valable, mais le privilège du
vendeur ne porte que sur le nom et l’enseigne commerciale, et sur le droit au bail
et l’achalandage.
On doit observer que lorsque le fonds comprend des brevets d’inventions,
des marques de fabriques ou des dessins et modèles qui on été déposes, le
vendeur doit rédiger un écrit de leur vente indépendamment de l’écrit de vente des
autres éléments du fonds (article 90 du C.C).
Il faut observer aussi que lorsque aucun écrit n’a été dressé, la vente du
fonds de commerce reste tout de même valable dans les rapports du vendeur avec
l’acheteur, en tant qu’acte commercial, et elle peut être, établie par tous les
moyens.
Cependant, elle ne peut être d’aucune manière opposée aux créanciers du
vendeur; ce dernier ne peut pas non plus prétendre à un quelconque privilège sur
le fonds en cas de défaillance de l’acheteur.
b : Publicité de la vente
A : Obligations du vendeur
77- Quels sont les effets de la vente du fonds de commerce à l’égard du vendeur ?
[1] ( أو لم يروا أنا خلقنا لهم مما عملت أيدينا أنعاما فهم لها مالكون70 )سورة ياسين اآلية.
[2] ( لياكلوا من ثمره و مما عملته أيديهم أفال يشكرون34 )سورة ياسين اآلية اآلية.
(1) - G.Ripert par R.Roblot, Traite élémentaire de droit commercial, T.1 ? 11°ed., LGDJ, 1984,p.48 et 49 ; G.L-
Caen : Contribution à la recherche d’une définition du droit commercial, RDC, 1949, p.577.
(2) - Ch.A.Soubaï, traité de droit commercial marocain, T1, p.301 et s.
(3) - Yves Reinhard : Droit commercial, 3°ed. Litec, Paris 1993, p.3.
(1) - G.Ripert, par R.Roblot op.cit, p.5 et 6.
(
2) -A.Jauffret : Actes de commerce, in Répertoire Dalloz, Encyclopédie de droit commercial.
(3)- G.Ripert par R .Roblot, op.cit p.107 et s ; J.C-Auloy : Grandeur et décadence de l’article 632 du code de
commerce, in études de droit commercial à la mémoire de H.Cabrillac, Litec, 1968, p.37 et s.
(4) - Alain Viandier, Jocelyne Vallansan :Droit commercial, ed.PUF.1986, p.61 et s ;Y. Reinhard, op.cit, p.124 et s.
(1) - Ch. A.soubaï, op.cit T1, p.459 et s ;A.Porivano : l’ambiguïté des actes de commerce par la forme, Revue
Dalloz,1976,Chronique, p.249.
(2) - Yves Reinard : Droit commercial,3°ed. Litec, 1993, p.140 et 141.
(3) - Ch. A.soubaï, op.cit, T.2 Les effets de commerce en droit marocain et comparé, 2°ed. 1989p.5 et s ;Joseph
Hamel, Gaston Lagarde et Alfred Jauffret : Traite de droit commercial, T.2 Ed. Dalloz 1966, p.327 et s.
(1) - Ch.A.Soubaï, op.cit , T3, p.216 et s.
(1) - Ch. A. Soubaï, op.cit, p.216 et s ; G.Ripert par R.Roblot, op.cit T.1, p.135.
(1) - Dahir du 13 février 1997; dahir du 30 Août 1996 ; G.Ripert par R.Roblot, op.cit T1, p184.
(1)- CH. A. soubaï, op.cit, TV, p 188 et s; P. Decroux, les sociétés en droit marocain, la porte 1985, p 104
et s .
(4) – Ch.A. Soubaï, op.cit, T3. p65 et s ; Mohamed Akhiyad, op.cit , p.137 et s.
(5) - Yves Chartier : Droit des affaires, T1,4°ed. PUF, 1993,p.126 et s.
(3) - M. Bakir assadr, Iktissadona, 20ème ed, Dar Attaàrof, 1987, p657 et s .
(4)-Youssouf AL KARDAOUI, Kiquh azzakat, 6ème ed, Arissala, 1981,p 964 et s.
(1) - Ch. A. Soubaï , op.cit, T3 , p.402 et s.
(3) - Ibid.
(4) - Ahmed Acem, la protection légale du bail commercial, édition en arabe 1988, p 17 et s .
(1) - Ahmed Acem, la protection légale du bail commercial, édition en arabe 1988, p 17 et s .
(2) - Ali Hassan Younes : Le fonds de commerce, ed.Dar Alfikr alarabi, 1974, p.24 et s.
(1) - Jean Guyénot - op.cit - p.314.