You are on page 1of 2

01-Elagage-Part1-Chap9-2013-b-corT-ok_Mise en page 1 02/01/13 09:24 Page161

Secourisme

Syndrome du harnais
Peu connu des utilisateurs de harnais et autres baudriers ainsi que des urgentistes, le syndrome du har-
nais constitue une véritable urgence médicale.
Définition
Le syndrome du harnais (SDH) est la
conséquence physiopathologique d’un Suspension dans un baudrier
et absence de mouvement
corps suspendu dans un baudrier asso- des membres inférieurs
cié à une absence de mouvement des
membres inférieurs. Ce syndrome abou-
tit en quelques minutes à la perte de Accumulation de sang
connaissance, et en l’absence de prise en dans les membres inférieurs
charge, au décès.
Le SDH concerne l’ensemble des indivi- Augmentation de la TA
dus qui évoluent dans des milieux où et de la FC Pseudo-choc hypovolémique
l’utilisation d’un baudrier est indispen-
sable que cela soit pour une utilisation
professionnelle ou ludique. Mécanisme de régulation
Les différentes études réalisées par les
docteurs Amphoux, Therry, Bariod et
Brinckley ont mis en évidence les consé- Perte de connaissance
quences dramatiques d’une suspension
prolongée sur corde et les ont classées en
trois catégories : celles qui surviennent Hypoxie cérébrale Crush syndrome
très rapidement (en quelques minutes),
celles qui surviennent lors de la prise en
charge par les secouristes et celles qui sur- Décès Décès
viennent à court terme.

Conséquence immédiate
La suspension en position verticale prolongée et l’ab-
sence de mouvement des membres inférieurs provo-
quent une diminution du retour veineux et une accu-
mulation de sang dans le système veineux des jambes.
Cet état provoque une tachycardie et une hausse de la
tension artérielle afin de maintenir un débit cérébral suf-
fisant. Ces mécanismes de régulation augmentent l’ac-
cumulation de sang dans les veines, aggravant ainsi le
retour veineux et aboutissant inexorablement à la perte
de connaissance en quelques minutes seulement.

Conséquence lors de la prise en charge


Il semblerait qu’une fois secourue et détachée, la victime
ne doive pas être allongée, même pas en position latérale
de sécurité. Allonger une victime horizontalement pour-
rait lui être fatal du fait d’un arrêt cardiaque consécutif
au retour sanguin brutal. Des cas de décès survenant
juste après le décrochage de la victime ont déjà été
décrits.
Arboriste inconscient.

L’ARBORISTE GRIMPEUR 161


01-Elagage-Part1-Chap9-2013-b-corT-ok_Mise en page 1 02/01/13 09:24 Page162

PARTIE I : SANTÉ ET SÉCURITÉ AU TRAVAIL SUR LES CHANTIERS D’ÉLAGAGE

Conséquences à court terme


Les conséquences à court terme sont en rapport avec les toxines accumulées dans le sang. La physiopa-
thologie est identique à celle du « crush syndrome », bien connu des sauveteurs qui ont à traiter des vic-
times dont certaines parties du corps ont été compressées (tremblements de terre, accident de la route)
comprenant entre autres un risque d’insuffisance rénale aiguë. La mortalité, une fois ces mécanismes de
lésions cellulaires mis en place, est de 10 à 40 %.

En conclusion
Le métier d’arboriste grimpeur est une activité qui réunit les principaux facteurs favorisant la survenue
d’un SDH. Il est donc essentiel, d’une part, d’être informé et de respecter les principes de sécurité et de
santé au travail et, d’autre part, d’être formé à la prise en charge d’une victime en suspension dans un
arbre.

Prise en charge de la victime


Le SDH constitue une urgence absolue. Tout individu suspendu sans mouvement doit être décroché de
toute urgence par ses coéquipiers. Cela suppose donc des différents pratiquants et intervenants la connais-
sance, d’une part, de cette pathologie et de la gravité qui en découle et, d’autre part, des techniques de
décrochage de la victime. Cette action impose aux différents pratiquants une connaissance parfaite du
matériel de progression sur une corde et des techniques de secours en hauteur.

Deux cas de figure


Victime consciente
La victime doit s’efforcer de bouger ses membres inférieurs afin de retarder l’apparition d’un malaise.
Une fois détaché, le blessé doit être descendu au sol et doit rester debout ou tout du moins en position
assise ou accroupie.
La prise en charge ultérieure dans ce cas va dépendre du temps de suspension sur corde et de la présence
ou non des signes de malaise.
En cas d’un délai supérieur à 30 minutes, la victime doit être transportée dans un hôpital doté d’un centre
de dialyse.
Si ce délai est inférieur à 30 minutes et en l’absence de signes évocateurs d’un SDH, il ne semblerait pas
utile de poursuivre une prise en charge particulière.

Victime inconsciente
La prise en charge est dans ce cas très controversée. Le positionnement de la victime est discuté du fait
des risques, d’une part, liés à la perte de connaissance (risque d’inhalation en particulier) et, d’autre
part, à ceux liés à un retour sanguin massif vers le ventricule droit à l’origine pour certains d’un arrêt
cardio-respiratoire. Les recommandations suivantes doivent donc être prises avec circonspection :
• en cas d’arrêt cardio-respiratoire, une réanimation cardio-pulmonaire doit être entreprise sans délai ;
• en présence d’une respiration autonome, la victime doit être descendue au plus vite et placée en PLS ;
• dans tous les cas, l’alerte doit être donnée dans les meilleurs délais.

162 MÉMENTO DE L’ARBORISTE

You might also like