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L’Evangile au cœur
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Elle répondait à un journaliste qui lui demandait quels étaient les problèmes dans l’Eglise.
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Les 72 ont accompagné les 12 apôtres dans leur mission et ont été laissés sur place pour fonder des églises
locales. Ils ont à leur tour pu former et ordonner plusieurs successeurs. Si les textes écrits manquent dans un
contexte de persécution, les grottes d’enseignement dont la tradition a souvent conservé le nom de son
fondateur, constituent un indice de cette vitalité. Il n’y a par exemple pas moins de trois grottes de formation
d’évêques bien identifiées sur le trajet de Thomas vers la Chine : une en Irak au-dessus de Ninive, une en Inde à
Méliapouram, une en Chine à Hai Zhou. En recherchant sur les parcours d’apôtres on doit noter la présence d’au
moins une dizaine d’autres grottes, indiquant une rapide progression des évêchés de mission. La formation des
évêques dans ces grottes de formation vient en parallèle de la formation des catéchumènes en maison, par
l’apprentissage par cœur de la Parole, ce qui permet une croissance aussi rapide qu’homogène du peuple chrétien
et de la hiérarchie ecclésiale, et qui garantit un contenu de la foi stable, conforme à la foi des apôtres. Rien qu’en
Provence, Lazare était un des 72. Lazare et Maximin étaient très probablement évêques. Chaque évêque avait
souvent avec lui une mère de mémoire qui assurait la formation de mémorisation exacte de l’Evangile. A la Sainte
Baume, Marie Madeleine assurait - dans une grotte - la formation de mères de mémoire. Saint Nazaire et Saint
Celse ont également évangélisé le Languedoc, et ont évidemment laissé une succession apostolique locale.
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Que ce soit en grec, en latin ou en araméen, les codex sur parchemin les plus anciens dont on dispose datent
sensiblement tous du 5eme siècle, du fait de l’évolution des procédés de tannage des peaux permettant d’obtenir
des parchemins imputrescibles. Quelques papyrus d’Evangile en grec datant de 230 ont été retrouvés, mais ils
n’ont été conservés que grâce à des conditions exceptionnelles. On ne dispose que de fragments du début du
second siècle, toutefois leur nombre dépasse déjà de loin ce que l’on a comme trace des textes classiques. Ainsi,
du fait des techniques antérieures au 5eme siècle, il est donc normal que l’on ne dispose d’aucun parchemin
complet plus ancien … mais cela ne veut pas dire qu’ils n’ont pas existé. Les codex orientaux de la Phsytta,
l’Evangile en Araméen, portent la mention de leur origine en page de garde. D’après ces indications, ils
proviennent tous d’un Evangéliaire rapporté à Ninive par Mari, un des 72, juste avant le premier sac de Jérusalem
par les Romains en 70.
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Grâce en fait au réseau commercial immense de l’Empire Parthe, dont les comptoirs avaient été repeuplés par
la déportation des 9 tribus d’Israël de Galilée-Samarie en -722, dont la langue était l’araméen.
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De l’ordre de 5 fois plus de locuteurs que le grec à l’époque du Christ, où l’hébreu n’était plus que la langue
Mettre en son cœur l’Evangile comme l’on fait les premiers chrétiens,
ça change la vie !
L’Évangile au Cœur a ainsi été fondé en 2013 par un petit groupe de laïcs partant de l’intuition suivante :
si ces éléments étaient, selon le Plan Divin, les plus aptes à diffuser l’Evangile aux premiers siècles,
pourquoi ne seraient-ils pas pertinents aujourd’hui pour la nouvelle Evangélisation, conformément à
liturgique du Temple. Quand le Christ cite le Psaume 21 en disant : « Eli, Eli, lamma sabachtani », il parle araméen.
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Le chinois a une écriture qui relève des mêmes mécanismes : ils combinent des signes « racines » qui forment
le sens du mot par un jeu d’analogies. Deux chinois des deux extrémités de l’Empire Chinois se comprennent en
écrivant. Deux commerçants des deux extrémités du réseau commercial de l’Empire Parthe se comprennent en
se parlant et en gestuant.
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Une perle, c’est une unité cohérente de texte oral. Ce que nous appelons une péricope. Les perles sont
organisées en ensembles appelés « colliers » : les colliers permettent la récitation d’un ensemble de perles dans
l’ordre et sans oubli. Notre chapelet est aussi un collier de récitation.
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Voir le livre Thomas fonde l’Eglise en Chine, Pierre Perrier – Xavier Walter, Editions du Jubilé
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Voir la perle correspondante dans cet ouvrage.
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Au-delà de finesses de traduction inaccessibles autrement, le premier intérêt de repartir de l’Evangile en
Araméen est de récupérer un texte dans toute sa force d’oralité et de comprendre pourquoi Jésus l’a voulu ainsi.
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Et combien d’hommes, de pères de famille, peuvent aussi être des « Marthe »
Cela ne sert à rien de pleurer, force est de constater que les méthodes « classiques » de transmission
de la Foi sont plus ou moins en panne, ou à tout le moins, ont de sérieuses difficultés ! Il ne nous reste
plus que le cœur à cœur.
La lecture est de moins en moins courante et facile chez les jeunes ? L’apprentissage oral ne nécessite
pas de savoir lire.
Les enfants de ceux qui ont fait « 68 », refusent les concepts et sont écœurés des idéologies du 20 ème
siècle ? Les perles évangéliques sont une Parole vivante et concrète, à vivre au quotidien, qui enseigne
par analogies. La traduction issue de l’araméen permet de s’appuyer sur une langue sans concepts,
toujours fondée sur le concret. Et la tradition Chaldéenne nous garde des « cérébralisations », des
choses trop intellectuelles pour toucher le cœur.
L’internet a remplacé la vraie communication ? L’Evangile s’apprend et se transmet en petits groupes,
de personne à personne. Les groupes ont la taille d’une famille. Il s’y crée des rapports personnels bien
plus profonds que des rapports virtuels par internet. Mais le principe viral d’internet fait ses preuves :
j’ai six amis, avec lesquels j’apprends puis un jour, six autres amis auxquels je transmets, et les amis de
mes amis sont mes amis !
Je ne sais pas comment évangéliser et je suis peu doué(e) pour les sermons ? C’est normal, car la
vocation prophétique du baptisé n’est pas de parler par lui-même mais de transmettre la parole et les
gestes de Notre Seigneur. Et voilà une méthode concrète où ce n’est plus moi qui parle, c’est
l’enseignement même du Christ que je transmets. Et cet enseignement est si puissant que, pour peu
que nous le laissions prendre racine, il fera son chemin en nous, comme la graine de moutarde toute
petite qui devient un véritable arbre, et les fruits vont un jour en déborder du cœur et parler par ma
bouche.
Et pour ceux qui ont en eux les premières perles, ils rencontreront bien vite telle ou telle situation de
cœur à cœur où, poussés par l’impulsion du Saint Esprit, ils donneront à un prochain qui avait faim ou
soif, une perle pour éclairer sa route.
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A ne pas confondre avec l’association amie « l’Evangile du Cœur, qui reprend quelques-uns de ces éléments.
Elle propose un apprentissage à partir de la traduction liturgique AELF, dans l’ordre des évangiles écrits (donc
sans repartir des colliers oraux) et sans gestes.
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L’Église Chaldéenne a conservé la langue araméenne, celle du Christ et des apôtres, autant pour ses textes
(Ancien et Nouveau Testament) que pour sa liturgie, ainsi que la tradition de l’apprentissage par cœur, en
transmission directe depuis les premières communautés judéo-chrétiennes essaimées dès avant 70.
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Au rythme d’une séance de mémorisation tous les 15 jours.
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Karozoutha est le mot araméen pour désigner une annonce orale de l’Evangile. Il signifie ‘annonce à plusieurs
voix’. La Karozoutha source est le texte source, premier collier composé par les apôtres et qui a été reconstitué
par Pierre Perrier dans le cadre de ses travaux sur la composition orale précoce des évangiles. Ce texte source,
un collier de 5 pendentifs de 10 perles chacun, comprend l’essentiel du contenu de la Foi, quand la « source Q »,
qui découle de l’hypothèse d’une composition écrite progressive, n’a lui, pas de réel contenu dogmatique. (Note
de Pierre Perrier)
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Le livre « l’Evangile de la Miséricorde avec les chrétiens d’Orient » de Pierre Perrier, permet d’écouter la voix
de Michael Lonsdale via Internet. On peut aussi les écouter sur le site http://la-misericorde.tumblr.com/ mais ce
ne sera pas la voix de Michael Lonsdale.
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L’Ancien Testament en araméen existe depuis plusieurs siècles avant Jésus Christ et est utilisée en Galilée-
Samarie, comme dans toute la diaspora, et même en Judée. La Bible des Septantes traduite à Alexandrie sous
domination hellénistique a les même variantes par rapport à l’Ancien Testament hébreu que le texte en araméen
d’empire, mais elles sont moins précises, ce qui laisse penser que la Septante est postérieure à la version
araméenne de l’AT. De plus le texte hébraïque source du texte araméen apparaît un peu différent et antérieur aux
textes de Qumran. En tout cas, la cohérence entre l’Ancien Testament et ses citations ou échos dans le Nouveau
Testament est excellente en araméen, ce qui explique son usage coordonné exceptionnellement précis par les
Pères de l’Orient. (Note de Pierre Perrier)
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A l’été 2015, la plage d’âge des « mémorisants » s’étend de 17 ans à 77 ans, sans compter les mères et grands-
mères qui font mémoriser des perles à leurs enfants et petits-enfants, où les expérimentations en patronage ou
au catéchisme.
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La plupart des responsables de groupe sont des femmes, retrouvant là par l’expérimentation, une réalité
anthropologique qui a été aussi celle de l’enseignement de base dans l’Eglise primitive.