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ET DE L’ESPACE SOUTERRAIN
Recommandations
de l’AFT E S
Tassements liés
au creusement des
ouvrages en souterrain
GT16R1F1
AFTES - GROUPE DE TRAVAIL N° 16
TEXTE PROVISOIRE des RECOMMANDATIONS RELATIVES AUX
Présenté par
Y. LEBLAIS, animateur du groupe de travail n° 16,
avec la collaboration de MM.
D. ANDRE C. CHAPEAU
P. DUBOIS J.P. GIGAN
J. GUILLAUME E. LECA
A. PANTET G. RIONDY
ES
1. OBJET DE LA RECOMMANDATION
ES
est de l’ordre de 1 à 1,5 fois le diamètre et sa largeur est voisi-
ne du diamètre. Deux zones comprimées se développent laté-
ralement suivant la verticale. Lorsque le tunnel est assez profond
(C/D > 2,5), la transmission des effets du creusement vers la sur-
face, au dessus de la zone supérieure, est généralement réduite
[10, 20, 36].
Fig. 3. Rupture au front : schéma de principe en terrain argileux
Le mécanisme secondaire (Fig. 6) peut s’enclencher derrière le
précédent lorsque le tunnel est assez proche de la surface
Dans le cas d’un milieu pulvérulent, la rupture du front de taille (C/D < 2,5) et que le confinement n’est pas suffisant. Il en résulte
s’accompagne de la formation d’une cheminée de largeur ré- la formation d’un bloc de terrain “rigide”, limité par deux
duite au-dessus de l’ouvrage. Ce deuxième type de mécanis- bandes de cisaillement simples ou multiples qui joignent le
me a notamment été mis en évidence sur des essais en centri- tunnel à la surface. Les déplacements en clé de voûte et ceux en
fugeuse réalisés sur du sable sec. surface, au droit de la galerie, sont alors du même ordre.
Il peut résulter de ces phénomènes l’apparition en surface de
déplacements, verticaux et horizontaux, qui accompagnent
l’avancement du creusement ; on parlera ainsi de l’apparition d’une
cuvette de tassements (Fig 7).
FT
Fig. 4. Rupture au front : schéma de principe en terrain pulvérulent sec
ES
est indispensable à l’appréciation de ces paramètres fondamentaux. - C <2 nécessité d’effectuer une analyse détaillée de
On ne peut que rappeler l’absolue nécessité d’une campagne D la stabilité du front de taille
de reconnaissance de sol de qualité - voir à ce propos la
Recommandation AFTES pour “Le choix des paramètres et es- 4 < γD apparition de ruptures localisées au front
sais utiles à la conception, au dimensionnement et à l’exécution cu de taille.
des ouvrages creusés en souterrain” [1]. D’autre part, des précautions particulières devront être prises
Quelques paramètres importants caractérisant la stabilité au creu- si le tunnel n’est soutenu qu’à une certaine distance P derrière
sement des sols, hors écoulement d’eau libre, ont été mis en évi- le front de taille, le rapport P/D intervenant dans la stabilité de
dence à partir de travaux théoriques et expérimentaux consa- ce dernier [48].
crés à la stabilité du front de taille. On se reportera à la figure 8 Les paramètres ci-avant, qui traduisent l’état de stabilité du
pour la définition des diverses données. massif situé au niveau du front de taille, peuvent avoir une inci-
dence sur les tassements induits en surface lorsque le terrain est
sollicité près de sa limite de résistance ; des corrélations ont pu
être établies entre le facteur de charge N et les tassements de
surface [9].
ES
portants des études d’exécution du projet. Il nécessite de réa-
liser un compromis entre les impératifs théoriques du dimen-
sionnement et ceux imposés par les études de méthodes. Il se
traduit par la fixation de deux paramètres :
- la raideur nominale du soutènement qui doit tenir compte de
sa capacité mécanique et de son mode de pose, en particulier
son calage ;
- le délai de pose, celui-ci dépendant notamment de la distance
de pose derrière le front de taille
C’est la combinaison de ces deux paramètres qui définit la ca-
Fig. 9. Influence du soutènement (rigidité, délai de pose) sur la convergence pacité globale du soutènement à s’opposer à la convergence du
terrain (Fig. 9.) et donc à limiter les tassements induits en sur-
face. Une fois définie cette capacité théorique, encore convient-
3. SOURCES DE TASSEMENT LIÉES AUX il de s’assurer que les conditions réelles de mise en œuvre sur
TRAVAUX chantier permettent de l’obtenir.
Avant de proposer des voies d’appréciation des déplacements 3.1.3. Influence du phasage des travaux
FT
dus au creusement d’un souterrain, il est apparu souhaitable d’iden-
tifier, en l’état des connaissances, les diverses sources de tas- Le phasage des travaux peut influer fortement sur les déformations
sement liées aux travaux. La prévention et les remèdes seront du massif :
abordés plus avant (§ 6). - au front, en fonction de la surface de ce dernier ;
De manière générale, les mouvements dans l’axe de l’excava- - en section courante, en fonction de la rapidité de fermeture du
tion commencent à partir d’une certaine distance en avant du front soutènement, liée à la division de la section transversale et au
et se poursuivent jusqu’au blocage du revêtement contre le ter- décousu longitudinal adoptés ;
rain, voire au-delà. De ce fait, on considérera les tassements liés - en section courante encore, selon la distance à laquelle est mis
aux méthodes de travaux au front, puis en arrière du front. en œuvre le revêtement ; en effet, ce dernier est souvent beau-
Compte tenu des évolutions fondamentales apportées par le creu- coup plus raide que le soutènement et sujet à des déformations
sement des ouvrages au tunnelier et de l’extension de ces moindres ; sa mise en œuvre rapide peut contribuer à un
techniques, il a paru nécessaire de distinguer les travaux réa- meilleur report longitudinal des charges et être donc facteur de
lisés en continu au tunnelier de ceux réalisés en creusement sé- limitation des déformations du terrain.
quentiel. Le terme “séquentiel” a été retenu ici de préférence
à “traditionnel”, car ce dernier renvoie à des méthodes mal adap-
tées à la maîtrise des tassements (cintres et bois) et de plus il ne 3.1.4. Influence du revêtement
A
Fig. 10. Evolution des tassements le long d’un tunnelier 3.3. INCIDENCE DE LA PRÉSENCE D’EAU
3.2.1. Tassements en avant et au droit du front L’expérience des travaux souterrains est très riche en difficul-
tés, voire en sinistres, dont la cause majeure fût liée à la présence
Le tassement au front est dû au déplacement du terrain situé en d’eau. On ne rappellera jamais assez que la maîtrise des condi-
avant et au dessus du bouclier vers la chambre d’abattage. Il dé-
ES
tions hydrauliques est une condition nécessaire d’une bonne réa-
pend du confinement dans la chambre, de la nature des terrains lisation d’un ouvrage creusé en souterrain.
et des conditions hydrauliques.
Les tassements liés à la présence d’eau dans le massif peuvent
être grossièrement décomposés en deux catégories, qui ne sont,
3.2.2. Tassements le long du bouclier en réalité, pas indépendantes.
Lorsque la jupe du tunnelier défile au droit d’une section de me- La première catégorie recouvre les tassements qui accompa-
sure, on constate que les mouvements du sol sont rarement sta- gnent quasi immédiatement le creusement.
bilisés. Il existe un temps de réponse du terrain environnant, dé- Un rabattement de la nappe, préalable au creusement (drains),
croissant avec la couverture. Les quelques observations faites ou conséquence du creusement lui-même, peut entraîner des
semblent montrer que la propagation des déplacements depuis tassements immédiats tant dans des horizons, ou des lentilles,
le tunnel vers la surface se fait à vitesse constante pour un ter- de sols compressibles que dans certains massifs rocheux fissurés.
rain donné [36]. L’incidence de ces rabattements est variable selon leur profondeur
Les tassements le long du bouclier peuvent être dus aux prin- et leur rayon d’action :
cipales causes suivantes : - localisés, ils sont souvent générateurs de forts différentiels de
- la surcoupe due aux outils périphériques de la roue de coupe, tassement préjudiciables aux ouvrages avoisinants ;
dont le diamètre d’excavation est, de plus, souvent légèrement - de grande étendue, ils sont en général peu sévères (Station Auber
supérieur à celui de la virole afin de diminuer les frottements et du RER A ; Station St Lazare de EOLE).
FT
de faciliter le guidage, notamment dans les courbes planimétriques La présence d’eau au front de taille peut induire des tasse-
de faible rayon ; ments par :
- les difficultés de guidage des tunneliers, en particulier leur ten- - effet de gradient hydraulique induisant une dégradation mé-
dance à labourer. Ainsi, pour maintenir une machine sur sa tra- canique du terrain (débourrage, érosion) au front et sur les pa-
jectoire, il convient, en général, de maintenir en permanence un rements de l’excavation et accroissant ses déformations ;
certain angle d’attaque vers le haut pour éviter qu’elle ne pique - facteur aggravant d’instabilités mécaniques préexistantes
du nez ; c’est le cabrage. De même, le maintien sur la trajectoire (lessivage de karsts, etc.) ;
peut conduire à un godillage horizontal. Il en résulte la décou-
- dégradation des qualités mécaniques des plates-formes induisant,
pe, en section transversale, d’une surface supérieure à la sec-
en méthode de creusement séquentielle en particulier, des en-
tion droite du bouclier et, par conséquent, la création d’un vide
foncements des soutènements et des pertes de confinement des
annulaire ;
radiers.
- la conicité éventuelle de certains boucliers ;
La seconde catégorie est celle des tassements différés, sensibles
- la rugosité de la virole qui peut induire, par frottement et cisaillement surtout dans les terrains fins compressibles. Du fait de l’excavation,
du terrain, des tassements en clé et des entraînements de ter- certaines zones de terrain sont soumises à une augmentation des
rain vers l’avant du tunnelier. contraintes déviatoriques et il s’en suit localement des déve-
loppements de surpressions interstitielles ; un fort confinement
A
3.2.3. Tassements à l’échappée de la queue du bouclier du front peut conduire au même phénomène, mais sur une
plus grande échelle. Du fait de drainages qui se produiront in-
A l’échappée de la queue du bouclier, il se crée un espace entre évitablement durant le creusement et/ou la vie de l’ouvrage, soit
le terrain et l’extrados des voussoirs, résultant du cumul : par des lits plus perméables du sol, soit à travers l’ouvrage lui-
- de l’espace annulaire le long du bouclier ; même, il se déclenchera un phénomène de consolidation qui af-
- de l’épaisseur de la jupe qui varie selon son type (simple ou double) fectera l’ensemble du massif drainé, avec des ampleurs accrues
et selon le diamètre du tunnel ; dans les zones de forte réduction des pressions interstitielles.
- du jeu existant entre l’intrados de la jupe et l’extrados des vous-
soirs pour y loger le joint de queue.
De la bonne maîtrise du comblement de cet espace dépend en 3.4. INCIDENCE DES CONDITIONS DU
très grande partie l’amplitude des tassements en surface. CHANTIER
Les remarques précédentes se rapportent implicitement au
cas de la pose des voussoirs sous la jupe. Le recours à des vous- Cette rubrique recouvre les tassements liés aux conditions gé-
soirs expansés posés directement au terrain est d’usage très li- nérales du chantier et en particulier aux vibrations induites par
mité vis-à-vis de la maîtrise des tassements, du fait du déconfi- les engins de creusement et de marinage, tant en méthode sé-
nement qu’il occasionne. quentielle qu’au tunnelier. Des tassements de ce type ont été consta-
ES
compte et du caractère tridimensionnel de la diffusion des dé- aussi de
placements dans un massif de sol.
Smax = k . λ . λR avec
2 λ : taux de déconfinement ;
En particulier, la résolution d’un tel problème mécanique nécessite
de déterminer au mieux les équations représentatives du com- E R : rayon de l’excavation ;
portement intrinsèque des matériaux (loi rhéologique d’état γ : poids volumique moyen du terrain ;
du sol, du revêtement et éventuellement des produits d’injection). E : module élastique moyen du massif.
En effet, diverses études théoriques ont montré l’influence de la
loi de comportement sur la détermination des déplacements au- Il est clair que cette modélisation globale du terrain est souvent
tour de la galerie et au sein du massif. trop simplificatrice, en effet :
En France, l’étude des convergences du pourtour de l’excava- - elle n’est pas rigoureusement applicable à un ouvrage à faible
tion est traitée par la méthode Convergence-Confinement [35]. profondeur (uniformité des contraintes autour de l’excavation,
On rappellera que, dans cette méthode, le problème tridimen- admise si H ≥ 3 D) ;
sionnel du creusement d’un souterrain est approché en défor- - la profondeur n’intervient pas explicitement ; en effet, l’ac-
mation plane par l’intermédiaire d’une pression de soutènement croissement des déformations dans le massif, lié à l’augmenta-
fictive dépendant du taux de déconfinement λ ; ce dernier in- tion des contraintes avec la profondeur, est compensé par une
tègre le comportement du front de taille, la position du soutènement diminution due à l’éloignement de la surface ;
par rapport au front, la méthode et la qualité d’exécution de l’ou-
vrage. Les développements récents permettent d’intégrer éga- - elle exprime une proportionnalité directe entre le tassement
lement l’influence de la rigidité du soutènement. et le déconfinement dû à l’excavation, ce qui est souvent loin de
FT
la réalité (§ 4.3.3.).
L’équilibre d’un massif de sol perturbé par les travaux d’exca-
vation (assimilé à un milieu continu sollicité par des efforts ex- Elle a toutefois le mérite de bien souligner les paramètres essentiels
térieurs) peut être décrit en utilisant, en fonction de la complexité pour la détermination des tassements :
du cas étudié, deux familles classiques de méthodes de réso- - la section de l’excavation (R2) ;
lution : - la déformabilité du massif (E) ;
- les méthodes analytiques ; - la méthode et la qualité d’exécution (λ) ;
- les méthodes numériques par éléments finis. - la nécessaire part d’expérience (k).
Les méthodes analytiques reposent sur des hypothèses sim-
Dans la pratique, on a recours le plus souvent à des méthodes
plificatrices, à la fois pour la géométrie, la lithologie (unicité de
empiriques, plus ou moins guidées par des approches analytiques
la couche supposée homogène), les lois de comportement et pour
la définition des conditions aux limites et initiales. La littérature ou par des calculs aux éléments finis, et calées sur de nécessaires
scientifique fournit de nombreuses formulations analytiques [9, retours d’expérience. Ces méthodes sont, en général, légères
12, 40, 44, 52]. Le plus souvent les auteurs se sont intéressés à et permettent de nombreuses études paramétriques de l’influence
la définition du nouveau champ de contraintes provoqué par le de l’ouvrage tout au long de son emprise ; elles sont donc fort
creusement ; rares sont ceux qui se sont préoccupés de la dé- utiles lors des phases d’études préliminaires et peuvent même
termination de la distribution du champ de déplacement et des suffire à l’ensemble de l’étude lorsque le site de creusement est
A
effets du temps, à cause de la complexité du calcul. déjà bien connu et les paramètres correctement calés par voie
de conséquence.
Les méthodes numériques du type éléments finis permettent en
revanche la prise en compte d’hétérogénéités de couches, de Cette approche pragmatique, due à Peck [38], s’est développée
lois de comportement plus sophistiquées et de conditions initiales surtout chez les Britanniques, à partir de leurs très nombreuses
et aux limites plus proches des conditions réelles, voire de études sur les ouvrages creusés dans l’horizon homogène de
l’effet du temps. Elles sont en particulier très efficaces dans l’argile de Londres [2, 18, 28, 32, 34].
l’étude des milieux continus, surtout pour des problèmes non li-
néaires et les géométries et phasages complexes ; toutefois les 4.2.2. Les méthodes numériques
calculs tridimensionnels sont encore lourds et le recours à des
représentations bidimensionnelles trop simplificatrices peut Ces méthodes visent à obtenir les déplacements en tout point
parfois réduire cette efficacité. du massif autour de l’excavation et permettent de tenir comp-
te finement des caractéristiques de l’ouvrage et du terrain (géo-
métrie, contraintes initiales, lois de comportement, phasage
d’exécution, etc.). Parmi ces méthodes, l’accent reste mis sur les
4.2. LES MÉTHODES DE DÉTERMINATION DES calculs bidimensionnels, par la méthode des éléments finis,
TASSEMENTS EN SURFACE dans un plan perpendiculaire à l’axe de l’ouvrage, dans la lignée
des approches analytiques et de l’utilisation du concept de
Si l’on exclut les approches par modèles réduits, réservées à la Convergence-Confinement.
ES
- 40 à 50% dus à l’espace annulaire créé le long du bouclier ;
vrais ; finesse des maillages) permettront, à terme, d’améliorer
- 30 à 40% dus à l’échappée du joint de queue.
la modélisation.
Il est clair, au vu des évolutions technologiques et méthodolo-
On retiendra que l’écart est toujours grand entre l’apparente fi-
giques actuelles, et sur la foi des constats faits sur les chantiers
nesse des résultats dus à la puissance de l’outil et la faible pré- récents dans des conditions géométriques et géotechniques dif-
cision des hypothèses introduites, en particulier en terme de dé- ficiles (Prolongement de la ligne D du métro de Lyon vers
formabilité ou de phasage des travaux. De ce fait, il est absolument Vaise ; Ligne 2 du métro du Caire), que:
nécessaire de tester la sensibilité du modèle aux diverses hy-
pothèses introduites, pour éviter des erreurs d’appréciation - la valeur absolue des tassements constatés va vers une nette
diminution (10 à 20 mm) ;
parfois lourdes et ne pas s’égarer dans des discussions byzantines.
- cette répartition est en cours d’évolution et qu’en particulier les
Ainsi, l’introduction dans l’analyse du comportement méca-
tassements à l’échappée du joint de queue peuvent ne repré-
nique des terrains de paramètres secondaires, tel que la dila-
senter qu’une faible part du tassement total, du fait des amélio-
tance par exemple, doit être envisagée avec beaucoup de rations technologiques apportées (§ 6.6.3).
prudence. En effet, faute d’un mode de détermination courant,
et accepté par tous, et du fait d’une introduction à effet variable
4.3.2. Transmission des déplacements en surface
selon les divers codes de calcul, l’utilisation de tels paramètres
peut avoir des effets pervers en leur donnant une importance ex- Cette deuxième étape consiste à déterminer le volume de la cu-
cessive, car trop directement liée à la précision apparente qui vette de tassement (Vs ) qui sera transmis en surface, ou à une
FT
résulte des puissants outils de calcul utilisés. profondeur donnée.
On notera que ces méthodes permettent, lorsque cela est né- L’hypothèse la plus simple consiste à considérer le terrain
cessaire, de modéliser en interaction le terrain, le souterrain et comme incompressible ; dans ce cas, le volume de la cuvette
le bâti. Signalons enfin que l’utilisation paramétrique de ces de tassement est égal au volume perdu autour de l’excavation.
modèles théoriques comme base de retro-analyse de cas réels Cette hypothèse dépend, en réalité, fortement de la nature des
est très riche, tant pour le calage des paramètres géomécaniques terrains et de la couverture au dessus de l’ouvrage ; elle sera d’au-
et des approches empiriques que pour éclairer les interpréta- tant mieux vérifiée que le terrain est argileux et la couverture faible.
tions faites à partir des mesures in situ. Si les cas d’augmentation du volume des tassements sont rares,
les cas de réduction de ce volume entre l’ouvrage et la surface
sont fréquents. A titre d’exemple, ils peuvent être dus à :
4.3. MÉTHODOLOGIE SIMPLE D’ESTIMATION - une importante couverture au dessus de l’ouvrage, induisant un
DES TASSEMENTS DE SURFACE amortissement des déformations pouvant atteindre 80 % ;
- une couche plus raide surmontant l’horizon de creusement (effet
de dalle) ;
En s’appuyant sur la chronologie d’apparition des phénomènes,
la démarche proposée présente trois étapes principales : - un horizon sus-jacent dilatant (sable dense).
A
(1) évaluation des pertes de volume générées par le creusement Il est clair qu’il y a autant de cas particuliers que d’ouvrages réa-
aux contours de l’ouvrage (Ve ) ; lisés. Il est donc difficile de donner des relations générales
entre le volume de la cuvette de tassement et le volume de ter-
(2) évaluation de la part de ces pertes qui se répercutera en sur- rain perdu autour de l’ouvrage. On se reportera à l’abondante
face (Vs ) ; bibliographie et à titre d’illustration à la figure 11 établie à par-
(3) • choix de la forme de la cuvette de tassement, tir des mesures effectuées sur quelques sites français de creu-
• détermination de sa largeur (2B), sement au tunnelier à front confiné.
Le délai d’apparition et de stabilisation des tassements en sur-
• déduction de la profondeur de la cuvette, c’est-à-dire du
face est très variable selon la configuration du projet. Faute de
tassement maximal (Smax).
synthèse disponible en France à ce jour, il a été jugé préférable,
dans cette première étape de la recommandation de renvoyer
4.3.1. Evaluation des pertes de volume aux contours de l’ouvrage le lecteur à la littérature existant sur les retours d’expérience de
chantier.
La détermination des pertes de volume aux contours de l’excavation
(Ve) est ramenée par la méthode Convergence-Confinement à
4.3.3. Cuvette transversale de tassement et tassement maximal
celle de la convergence de ses parois. Pour un ouvrage circu-
laire creusé dans un milieu homogène et isotrope, il existe des Les nombreux travaux menés aux Etats-Unis et au Royaume-Uni
résolutions analytiques du problème, qui permettent égale- [2, 16, 46] ont montré que la forme de la cuvette transversale de
ES
coefficient d’amortissement Smax/Dclé lisation. En particulier, le choix du paramètre associé au terrain
mérite réflexion car il peut intégrer beaucoup d’autres fac-
Fig. 11. Amortissement des déformations du terrain en fonction de C/D teurs.
Rappelons qu’un autre type d’évaluation directe du tassement
tassement est généralement assez bien approchée par une
en surface peut être effectuée à partir d’un calcul de type pseu-
courbe de Gauss (Fig. 12.).
do-élastique (§ 4.2.1).
B : demi-largeur de cuvette
i : distance du point d’inflexion de la courbe de tas- 4.3.5. Démarche inverse
sement au plan médian du tunnel
Vs : volume de la cuvette Il peut être intéressant de partir de ce qui est admissible en sur-
Smax : tassement maximal en surface face (cf. § 5.) pour remonter à la perte de volume que l’on peut
R : rayon d’excavation accepter au droit de l’excavation. Dans cette démarche inver-
se, on peut notamment envisager différentes cuvettes de tassement
H : profondeur à l’axe de l’ouvrage
satisfaisant aux conditions imposées par les ouvrages de surface.
Dans ce cas, on adoptera une démarche analogue à celle mise
en œuvre pour une analyse en retour.
2R
4.4. DÉPLACEMENTS HORIZONTAUX LIÉS AUX
TASSEMENTS
où les déplacements
verticaux et horizontaux
Dans ce cas, le tassement Sy à la distance y est donné par : sont à peu près égaux
Zone de traction
Sy = Smax .exp (− y22 ) (en particulier, pour y = i Sy ≅ 0,61 Smax) Zone de compression
2.i
légende
Tassement
√
tassement transversal à la surface
Profil d’effort horizontal type
Vs = B.Smax = √2π.i.Smax d’où : Smax = s
2,5.i
Fig. 13. Déformations et déplacements verticaux et horizontaux
Le tassement maximal est ainsi déterminé à partir de deux pa-
ramètres : On retiendra, toujours dans l’hypothèse d’une distribution nor-
- le volume de la cuvette, lui même relié à la perte de volume aux male des tassements, les principales formes de relation suivantes,
contours de l’excavation ; à la profondeur z :
- la distance du point d’inflexion de la cuvette au centre de - déplacement horizontal à la distance y : δhy = k y Sy
cette dernière (ou sa demi-largeur). (H-z)
Bâtiment bas
Quelle que soit la technique de construction employée pour réa-
liser un ouvrage souterrain, il se produit des déplacements au-
tour de l’excavation qui se propagent dans le massif et peuvent bâtiment bas
atteindre la surface. Ces déplacements, selon leur amplitude, leur
extension, leur direction et leur vitesse de propagation peuvent Tunnel
causer des désordres dans le bâti situé dans l’environnement de
l’ouvrage (bâtiments, ouvrages d’art, chaussées, réseaux enterrés, Bâtiment étroit suivant la courbe de tassement
amont et comportant peu de déformations
Inclinaison constatée d’un bâtiment étroit en tant
qu’élément rigide mais avec peu d’affaissements
souterrains, etc.). significatives de type targe et affaissement significatifs ni de déformations de type targage
On retiendra que les mouvements du bâti et du terrain sont en Bâtiment long Bâtiment long
Tunnel Tunnel
ES
CONSTRUCTIONS
Déformation progressive d’un
bâtiment long dans une cuvette targage
de tassement amont affaissement
L’expérience montre que les constructions anciennes en mœl-
bâtiment long
lons ou pierres appareillées se déforment comme le terrain de
Tunnel
fondation. Il en est de même pour la plupart des constructions
fondées sur semelles ou puits isolés.
bâtiment long
En revanche, les structures plus récentes, en béton armé par
exemple, qui sont maintenues latéralement par un chaînage pé-
riphérique, se déforment latéralement moins que le sol d’assi- affaissement targage affaissement
tension.
Les paramètres principaux du mouvement vertical d’une - ∆AD : déflexion relative = déplacement maximum relatif à
construction sont définis sur la figure 15 ci-après, avec : la droite joignant les points A et D
- ∆AD/LAD : taux de déflexion
-L : longueur de la construction (ou d’un élément) dans le Nota : la rotation relative est une mesure de la distorsion de ci-
sens de la cuvette saillement de la structure ; la déflexion relative est souvent cor-
- ρVA : absolu au point A rélée avec les distorsions de flexion.
- ρVmax : tassement absolu maximal Les paramètres principaux du mouvement horizontal d’une
- δρVAB : tassement différentiel entre A et B construction sont définis sur la figure 16 ci-après, avec :
- δpVmax : tassement différentiel maximal
-ω : inclinaison de la construction - ρhA : déplacement horizontal en A
- φBC : rotation du segment BC - ρhB : déplacement horizontal en B
- βBC : rotation relative (ou distorsion angulaire) du segment - εhAB : déformation horizontale entre AB ; (εhAB = ρhB - ρhA )
BC (βBC = φBC - ω) ; LAB
- αC : déformation angulaire en C
ES
- elle concerne sans doute plus les bâtiments classiques en
maçonnerie de briques et mœllons, avec ou sans ossature por-
Classiquement, les dommages aux constructions sont classés en
teuse, que les immeubles récents en béton armé, très rigides ;
trois catégories :
- il faut considérer à part les ouvrages dont la fissuration est très
- les dommages architecturaux qui affectent l’apparence vi- préjudiciable, tels que les réservoirs ou les ouvrages en terrain
suelle ; aquifère, etc. ;
- les dommages fonctionnels qui affectent l’usage ; - l’évolution des dégâts dans les classes 4 et 5 dépend largement
- les dommages structuraux qui affectent la stabilité. de la conception de la structure (les structures métalliques en
Les dommages aux constructions sont dus à la fissuration des ma- treillis sont particulièrement résistantes) ;
tériaux peu résistants à la traction tels que les bétons, les mor- - elle ne tient pas compte des dommages non liés à la fissura-
tiers et a fortiori les plâtres et enduits divers (le cas des maté- tion, tels que, par exemple, les conséquences des déformations
riaux composant les conduites enterrées est analysé à part). La ou des ruptures des canalisations encastrées dans la structure.
ruine des structures porteuses peut intervenir directement à la On admettra, en revanche, qu’elle fournit une bonne apprécia-
suite d’une fissuration excessive ou par report de charge trop tion pour les bâtiments anciens de nos cités qui sont les plus sen-
important dans leurs armatures. A un degré moindre, la fissu- sibles, et qui sont géographiquement les plus concernés par un
ration est préjudiciable à la durabilité des structures, en favorisant tracé de métro ou de voirie souterraine.
par exemple la corrosion des aciers.
FT
L’ouverture des fissures est donc le paramètre important pour
qualifier les dommages. Pour qualifier les dommages, on retiendra,
faute de source française à ce jour, la classification présentée dans 5.3. RELATION ENTRE LES MOUVEMENTS DE LA
le Tableau 1, qui est la transcription des règles adoptées par les CONSTRUCTION ET LA FISSURATION
Britanniques [54].
La classification précédente est fondée sur des constats a pos-
Classe Degré Description Largeur des fissures teriori et elle ne permet pas de créer un lien avec les causes des
de dommages de dommages des dommages (mm) (1) désordres. Ce dernier a été forgé avec l’introduction de l’ex-
0 Dommages négligeables Microfissures < 0.1 tension interne maximale subie par la construction, (ou un élé-
1 Dommages très légers Esthétiques <1 ment de celle-ci), avant l’apparition de fissures visibles, ou
2 Dommages légers Esthétiques, à traiter <5 extension critique : εcrit [55]. Cette extension interne peut être
3 Dommages modérés Fonctionnels 5 à 15, ou plusieurs soit due à une flexion (extension latérale, εl) soit due à un cisaillement
fissures > 3 mm
(extension diagonale, (εd).; une illustration en est donnée sur la
figure 17 (page suivante) en assimilant la construction à une poutre
4 Dommages sérieux Structurels 15 à 25 (2)
épaisse.
5 Dommages très sérieux Structurels > 25 (2)
Des travaux [53] fondés sur cette même modélisation ont per-
Nota (1) la largeur de fissures n’est qu’un aspect des dommages et ne peut mis de définir une relation entre, d’une part, l’extension critique
A
être utilisée comme une mesure directe ; (εcrit) et, d’autre part, la distorsion (β) et l’extension horizontale
(2) le nombre de fissures est également à considérer.
(εh) imposées par les mouvements du terrain. Cette relation se
Tableau 1. Classification des dommages visibles pouvant affecter une
traduit pour les constructions courantes par les valeurs du tableau 2.
construction courante
Classe
de dommages 0 1 2 3 4 et 5
Cette classification est avant tout à usage pratique ; dans ce but,
elle est fondée en partie sur la facilité de réparation : εCRIT (‰) ≤ 0,50 0,50 < ≤ 0,75 0,75 < ≤ 1,50 1,50 < ≤ 3,00 3,00 <
Classe 1 - Les fissures intérieures peuvent être facilement trai- Tableau 2. Relation entre l’extension critique et la fissuration
tées durant un rafraîchissement normal de la décoration ; les rares
fissures extérieures ne sont visibles que par une inspection
approfondie ; Cette extension critique n’est pas directement mesurable ;
Classe 2 - Les fissures intérieures peuvent être facilement bou- aussi aurait il pu être intéressant de donner les plages corres-
chées mais elles nécessitent un ravalement intérieur ; des fissures pondantes des deux autres paramètres de la relation. Compte
tenu du nombre de paramètres en jeu dans le comportement
peuvent être visibles à l’extérieur et nécessiter un rejointoiement
d’une construction soumise à l’action du creusement, il est ap-
des maçonneries pour assurer l’étanchéité ; paru prudent de n’en rien faire pour ne pas donner à des va-
Les portes et fenêtres peuvent frotter légèrement ; leurs particulières une généralité abusive ; pour aller plus
ES
limite très basse.
En première analyse, on se reportera à l’article 2.4.6. - al 7 de
l’EUROCODE 7 - Partie 1 (ENV. 1997-1 : 1994) [56] cité in extenso
ci-après, compte tenu de son caractère récent au moment de la
c : Flexion rédaction de cette recommandation :
- il est peu probable que les rotations relatives maximales admissibles
pour les cadres ouverts, les cadres vides et les murs porteurs ou
les murs en maçonnerie continus soient les mêmes, mais elles se
Fissuration situent vraisemblablement entre environ 0,5 ‰ et environ 3,33 ‰
diagonale
due à la pour empêcher qu’un état limite ne soit atteint dans l’ouvrage. Une
traction rotation relative maximale de 2 ‰ est acceptable pour beaucoup
d’ouvrages. La rotation relative pour laquelle il est probable
qu’un état limite ultime soit atteint est d’environ 6,67 ‰ ;
Cisaillement - pour les ouvrages courants sur fondations isolées, des tassements
totaux atteignant 50 mm et des tassements différentiels de 20 mm
Fig. 17. Analogie de la poutre épaisse entre colonnes adjacentes sont souvent acceptables. De plus
grand tassements totaux et différentiels peuvent être admis si
les rotation relatives restent dans les limites acceptables et si les
FT
avant, il est recommandé de se livrer à une lecture attentive de tassements totaux ne provoquent pas de problèmes aux réseaux
la référence [53]. liés à l’ouvrage, ni de basculement, etc. ;
- les indications données ci-dessus sur les tassements limites
s’appliquent aux ouvrages de routine courants. Il convient de ne
5.4. RELATION ENTRE LES DÉFORMATIONS DE pas les appliquer aux bâtiments ou ouvrages hors du commun ou
LA STRUCTURE ET LES MOUVEMENTS DU pour lesquels l’intensité du chargement a une distribution non uni-
TERRAIN forme très prononcée.
On trouvera de nombreuses indications concernant des construc-
Une construction soumise à l’influence d’une excavation voisi- tions ou ouvrages moins courants dans la bibliographie. Par ailleurs,
ne, réalisée en souterrain ou à ciel ouvert, est plus sensible à l’ap- on rappellera que l’inclinaison (ω) d’une construction élancée
parition de tassements différentiels que si elle n’était soumise qu’à est visible à partir d’une valeur de 4 ‰.
son poids propre. Ceci est dû aux déformations additionnelles Attention : il convient également de ne pas oublier d’examiner
qui lui sont imposées par les mouvements de son terrain d’as- les effets de l’inclinaison du bâti sur la fonctionnalité ; en effet, même
sise. Il est à noter que les fondations profondes trop proches de sans fissuration, un état limite de service peut être dépassé
l’axe de l’excavation souterraine peuvent conduire à aggraver (ascenseur, etc.).
le risque de déformation de la structure. Pour se rattacher aux classes de dommages définies ci-avant,
A
Le comportement d’une construction dépend donc fortement de on pourra traduire les indications de l’EUROCODE et les pratiques
sa position sur la cuvette transversale de tassement (Fig. 14), qui britanniques [59] par le tableau 3.
conditionne l’extension qui lui est imposée, en particulier :
- dans le cas d’un bâtiment situé sur l’axe du tunnel, l’extension
diagonale, εl, est prépondérante sur l’extension longitudinale, εl,
qui est généralement une compression ; dans le cas particulier Annexe 1 - Relation grossière entre les déformatiohs de la construction
d’une structure rigide de faible élancement, sur une cuvette étroi- et les mouvements du terrain
te (fontis), εl à la base peut toutefois être importante ;
- dans le cas d’un bâtiment situé à l’écart du tunnel, εl est pré- Construction de faible élancement de fort élancement
hauteur ≤ longueur hauteur > longueur
pondérante ;
située au voisinage de l’axe tunnel
- si le bâtiment est situé au voisinage du point d’inflexion de la εcrit = 1/3 βmoy εcrit = 1/2 βmoy
(zone de compression)
cuvette de tassement, les déformations sont souvent complexes située au voisinage de l’axe tunnel
et sévères (effet de console). εcrit = βmoy εcrit = 2/3 βmoy
(zone d’extension)
Compte tenu de la difficulté à déterminer en pratique la répar- Les résultats de cette approche simplifiée peuvent apparaître peu réalistes au re-
tition précise des mouvements du terrain en surface et à modéliser gard d’observations faites dans des cas similaires ; dans tous les cas, on demeu-
les caractéristiques mécaniques réelles des structures (cf. § 5.7.4.), rera critique sur les résultats obtenus.
ES
bâti et des réseaux en fonction de la nature, des fonctions, de la
ont comme caractéristique géométrique générale une grande
valeur, des dimensions, de la conception, de l’âge et de l’état pré-
dimension longitudinale vis-à-vis de leur section transversale de
sent des éléments qui les composent. On y associera si possible
forme grossièrement annulaire.
un découpage en zones homogènes intégrant également les in-
Le comportement des réseaux sollicitées par des mouvements formations géotechniques recueillies lors de l’enquête.
du massif dans lequel ils se trouvent est un problème com-
plexe d’interaction sol-structure. 5.7.3. Phase 3 : Choix des critères de dommages
Les ouvrages de diamètre important (> 2 m) présentent une re-
lative rareté. Ils justifient des études au cas par cas, à l’aide de Il s’agit de préciser les objectifs à atteindre en matière de limi-
modélisations sophistiquées, afin d’évaluer l’impact d’une ex- tation des dommages et de traduire ces objectifs en critères pré-
cavation en souterrain à proximité. La valeur des mouvements cis, utilisables par le concepteur.
admissibles pourra alors être déterminée. Si la campagne d’expertise préalable a fourni des informations
Il en va autrement des canalisations courantes, à la fois nombreuses sur l’état du bâti avant travaux et des constats de fissuration, il
et sensibles. Leur degré de sensibilité aux mouvements du convient de considérer une des valeurs limites de εcrit proposées
terrain (horizontaux ou verticaux) est largement fonction de la comme l’état initial de référence. Dans ce cas, la valeur de
nature de leur revêtement (béton, fonte, acier, fonte ductile, PVC, l’extension admissible lors des travaux sera diminuée de la
PE, etc.) et de leurs joints. A titre de comparaison avec les va- valeur initiale.
leurs données au Tableau 2, les limites de l’extension correspondant, Dans le choix du critère devra être pris en compte la possibi-
respectivement, aux “Etat Limite de Service” et “Etat Limite Ultime” lité matérielle de réaliser des mesures en cours de chantier pour
FT
des canalisations sont égales à 0,3 ‰ et 1 ‰ pour la fonte ou le le vérifier. Sauf cas particulier, il est souvent plus simple de rai-
béton du revêtement, 0,5 ‰ et 1 ‰ pour les aciers, 1 ‰ et sonner sur une pente moyenne de cuvette équivalente, dont la
2 ‰ pour la fonte ductile, 6,7 ‰ et 20 ‰ pour les matériaux plas- géométrie sera déterminée sur site à partir des relevés topo-
tiques. graphiques sur chaussées et bâti.
En fait, la grande longueur relative des conduites, à la fois vis- 5.7.4. Phase 4 : Modélisation
à-vis de leur section et vis-à-vis des dimensions de la cuvette de
tassement, fait que l’extension interne associée aux tassements La modélisation doit permettre de créer un lien entre les mou-
différentiels est relativement faible, de l’ordre de 1/10ème de la pente vements imposés par le terrain au bâti et les déformations de ce
moyenne de la conduite. De plus, la forte rigidité longitudinale dernier.
des revêtements, généralement préfabriqués, associés ou non Les déformations du bâti sont évaluées, le plus souvent, en lui
à des joints souples, fait que les déplacements horizontaux du imposant, via ses fondations, les mouvements du terrain issus de
sol n’engendrent que de faibles déformations additionnelles. On l’excavation, sans tenir compte de l’influence réciproque de la
peut en déduire que, dans la majorité des cas, seules les rigidité de sa structure. Cette approche simplificatrice, et
conduites en matériaux “fragiles”, fonte ou béton, sont à consi- conservatrice, traduit toutefois assez bien la rapidité du dé-
dérer pour la détermination des tassements admissibles. clenchement des tassements à court terme qui ne permet pas
Outre l’étude de la partie courante d’une canalisation, il convien- d’adaptation de la structure.
A
dra d’examiner avec attention les conséquences des déplace- Les études de tassements menées durant la phase de concep-
ments différentiels de la conduite et des structures auxquelles tion doivent permettre au maître d’œuvre et au maître d’ouvrage
elle est raccordée dans la zone d’influence de l’ouvrage souterrain d’apprécier les risques liés au creusement de leur projet. Elles
considéré. devront donc avoir abondamment recours aux études para-
De plus, on retiendra dans l’étude que le coût économique des métriques, tant sur les variables géotechniques que sur les va-
riables du bâti, sans oublier l’incidence de modifications des mé-
travaux de maintenance ou de remplacement ponctuel des ré-
thodes de creusement.
seaux peut être relativement faible, surtout s’ils sont planifiés en
fonction du creusement de l’ouvrage souterrain projeté. Afin de limiter le nombre d’examens de détail, on pourra défi-
nir des critères de graduation dans les modélisations ; à titre in-
dicatif, on pourra opérer comme suit :
- en première étape, on appliquera au bâti les valeurs de tassements
5.7. MÉTHODOLOGIE D’ÉTUDE calculés en terrain vierge. Tous les bâtiments situés sur la zone
où la pente moyenne de la cuvette est inférieure à 2 ‰ et le tas-
La démarche proposée pour étudier l’incidence d’un projet sement inférieur à 10 mm ne seront pas étudiés plus avant, à l’ex-
d’ouvrage souterrain sur les constructions existantes peut se dé- ception de ceux dont l’état zéro est visiblement critique ;
composer en six phases. On supposera traitée par ailleurs la re- - en deuxième étape, les bâtiments non éliminés seront classés
connaissance géotechnique. en fonction de leur état de fissuration prévisionnel sous l’effet du
ES
trer trop contraignant dans la fixation de ce critère. La synthè- au tunnelier.
se prévue en phase 2 est particulièrement importante pour On gardera également en mémoire lors du choix des mé-
aboutir à une bonne adaptation des critères contractuels à la réa- thodes d’exécution que l’amplitude du tassement est souvent liée
lité des constructions à préserver. aux arrêts ou ralentissement de l’avancement du front.
Les valeurs de seuil ne doivent jamais être considérées
comme des invariants ; ce sont avant tout des indicateurs
de vigilance qu’il convient de recaler en continu, en 6.2. AMÉLIORATION DU COMPORTEMENT DES
fonction du comportement réel du bâti durant les travaux TERRAINS
(il serait critiquable de ne pas se fixer une tolérance sur
ces seuils et de valider des solutions au 0,1‰ près !).
L’amélioration du comportement des terrains peut être obtenue
Dans cet esprit, on définira pour chaque projet un seuil d’aler- par modification des caractéristiques mécaniques et/ou hy-
te et un seuil d’arrêt. drauliques des terrains. On ne rappellera ci-après que les don-
nées générales sur des techniques supposées bien connues des
5.7.6. Phase 6 : Analyse en retour et calage des modÈles sur les praticiens.
observations
Il est clair que ces analyses de tassements ne relèvent pas de la 6.2.1. Injections classiques
science exacte. Il est donc nécessaire de prévoir des mesures
L’injection en masse des terrains peut conduire à une aug-
de suivi des travaux et de leur incidence (cf. § 7).
FT
mentation de leur cohésion (injection de consolidation par im-
Il est absolument indispensable d’intégrer dans le processus d’étude prégnation) et à une diminution de leur perméabilité (injection
un bouclage des prévisions faites a priori, par analyse des ré- d’étanchement). Son efficacité est dictée par l’injectabilité des
sultats des observations sur site. terrains (cf. Recommandation AFTES [61]) et les conditions de
mise en œuvre.
Elle peut être réalisée à partir de la surface, si le site le permet,
6. LIMITATION DES TASSEMENTS ou depuis le tunnel, ce qui diminue alors les cadences d’exécution.
Dans le cas particulier d’un creusement au tunnelier, les dispositions
Il serait évidemment plus satisfaisant de prévoir, avant le démarrage nécessaires doivent être prévues au moment de la fabrication
des travaux, toutes les précautions à prendre pour réduire au de la machine.
minimum les effets du creusement. Toutefois, cet optimum est Cette technique peut induire des risques de soulèvement des
difficile à atteindre, tant techniquement qu’économiquement, du terrains en cas de claquages incontrôlés, surtout pour les tracés
fait des incertitudes qui demeurent lors des études sur le com- urbains à faible profondeur où la contrainte géostatique n’autorise
portement des terrains à l’excavation et sur l’état du bâti. pas des pressions d’injection élevées. Il est curieux de consta-
Le retour d’expérience actuel recommande de prévoir, du- ter que les intervenants sont beaucoup moins sensibles aux sou-
rant les études, non seulement les mesures de prévention rai- lèvements qu’aux tassements, alors que les dégâts provoqués
sont de même nature, et que l’effet des soulèvements se cumule
A
ES
employée, la nature et la consistance du terrain. De manière générale, la réduction du nombre des phases de tra-
Le traitement peut être réalisé à partir de sondages verticaux, vaux est de nature à réduire les tassements. En effet, une divi-
inclinés ou subhorizontaux. Dans ce dernier cas (jet simple), le sion de la section conduit à une diminution de la vitesse globa-
traitement peut être réalisé à partir du front d’un tunnel, mais il le d’avancement, à une augmentation des phases d’appuis
conviendra, dans les terrains fins, d’être vigilant sur les effets per- provisoires, à des reprises en sous-œuvre et enfin à un retard
vers d’une mise en pression intempestive de la poche en cours dans la fermeture de la section ; toutes choses qui peuvent
de découpage (claquage violent et soulèvement important). être plus préjudiciables que l’effet bénéfique tiré de la réduc-
Quand une amélioration du terrain est recherchée, cette tech- tion de l’aire du front. Il convient donc de revenir sur la vieille
nique peut se substituer aux injections lorsque le terrain est trop idée : section divisée horizontalement = tassement réduit.
fin ; elle a prouvé son efficacité, et selon le maillage utilisé elle Les moyens modernes d’excavation et de mise en œuvre du sou-
peut conduire à une substitution totale des terrains en place. tènement permettent cette réduction du nombre de phases et
Toutefois, ses contraintes de mise en œuvre (énergie consom- contribuent à améliorer la rapidité globale et la sûreté de l’avan-
mée ; traitement des matériaux extraits et évacuation ; perte de cement. Cette division horizontale demeure toutefois d’actuali-
portance momentanée avant prise du coulis) nécessitent une ré- té, en particulier lorsque dans le cas où des moyens quasi ma-
flexion approfondie avant usage. nuels sont mis en œuvre (petite section) ; en effet, il convient alors
de mettre en place le soutènement par éléments de poids limité
6.2.4. Congélation et de pouvoir le bloquer au plus vite.
Lorsque des instabilités sont à craindre, l’équilibre du massif peut
FT
Le principe est de réaliser une coque ou une voûte de terrain
gelé à l’extrados de l’excavation. Suivant l’importance du sys- être amélioré en jouant sur la forme de la section. Si nécessai-
tème de mise en froid, la section totale de l’ouvrage peut être re, le front peut également être renforcé en surface, en périphérie
gelée. La technique peut être employée dans pratiquement et/ou dans sa masse. En cas de creusement en milieu aquifère,
tous les terrains présentant des perméabilités inférieures à les dispositions retenues devront être accompagnées des me-
10-3 m/s. sures nécessaires à la maîtrise des gradients hydrauliques.
Que la congélation soit effectuée depuis la surface ou depuis le Ces mesures doivent être prévues dès la conception, ou mises
front de taille, la principale difficulté réside dans la maîtrise en œuvre en cours de travaux si des instabilités imprévues ap-
des déviations des forages pour la mise en place des tubes congé- paraissent. Il est clair que, dans le second cas, l’avancement du
lateurs (dont la portée reste limitée à 50 m) et dans le contrôle chantier sera pénalisé et que des coûts supplémentaires ap-
des circulations d’eau souterraines importantes. paraîtront. Une division de la section d’excavation “à chaud” sera
Si l’amélioration des terrains est radicale vis-à-vis de la stabili- plus dure à gérer et elle pourra conduire à un bouleverse-
té des terrains au creusement, la vigilance s’impose car cette tech- ment de l’économie du projet.
nique peut causer, du fait de la migration d’eau interstitielle vers
la source froide, des soulèvements lors de la mise en froid et des 6.4.1. Soutènement du front
tassements différés après arrêt du traitement, avec altération des
caractéristiques des terrains dégelés. Classiquement, en cas d’apparition d’instabilité en cours de
travaux, la première mesure consiste à laisser au milieu du
A
6.2.5. Drainage front un contrefort stabilisateur non excavé, appelé merlon cen-
tral. Ceci peut être accompagné d’une inclinaison du front,
La maîtrise de gradients déstabilisateurs vers le front peut être assez rare toutefois car elle induit des contraintes géométriques
obtenue par rabattement général depuis la surface ou par drai- importantes pour la pose du soutènement en calotte.
nage depuis le front de taille. Les dispositions prises devront per- La mise en œuvre complémentaire d’une peau en béton projeté,
mettre cette maîtrise le plus possible en avant du front. pouvant être armée, est en revanche recommandée, car elle per-
Dans le cas où les terrains sont susceptibles de tassement de conso- mettra de confiner les instabilités mineures susceptibles de se
lidation ou dans celui où la mise hors d’eau serait un facteur de propager vers l’intérieur du front.
déstabilisation (remplissage karstique), le recours au drainage Dans certains cas plus critiques, un renforcement du front par
doit être précédé de l’établissement d’un bilan des consé- inclusions permettra d’apporter la résistance en grand néces-
quences possibles, avec ou sans drainage. saire pour assurer la stabilité. Il est souhaitable que le système
soit conçu pour disposer en permanence d’un confinement
constant (combinaison d’inclusions de longueurs variables dé-
6.3. AMÉLIORATION DU BATI finies selon le pas d’excavation) (Fig. 18). Les inclusions seront
de préférence destructibles par l’engin d’excavation (boulons
Afin de diminuer la sensibilité du bâti aux mouvements imposés en fibre de verre ou colonne de Jet-Grouting subhorizontales,
par le creusement, il peut être intéressant de renforcer, avant les par exemple).
ES
solution (technique ou économique), il est nécessaire de réali-
ser un pré-soutènement qui sera installé depuis le front, sur une
part ou la totalité du développé, pour être efficace en avant du
front. Diverses méthodes sont employées dans ce but selon la ≥
qualité du terrain, la géométrie de l’excavation (hauteur de la sec-
tion) et les moyens disponibles sur le chantier.
Enfilage en calotte
Cette technique a pour but de limiter les décompressions en ca-
lotte immédiatement en avant de la travée en cours de creuse-
ment. Elle consiste à mettre en place des barres ou des plaques
d’acier longitudinales, à la périphérie du front, le plus souvent
sur le tiers ou le quart supérieur de la circonférence. Ces Fig. 20. Voûte parapluie classique : principe
barres ou ces plaques, souvent associées à un soutènement par
cintres, forment une casquette de faible longueur qui s’appuie La décompression du terrain lors de l’excavation d’une travée
sur le dernier cintre posé immédiatement contre le front (Fig. 19.). est limitée grâce à la création d’un arc longitudinal entre le
front et le dernier cintre calé de la travée antérieurement excavée ;
il est clair que si l’efficacité du dispositif dépend de sa rigidité
FT
longitudinale, la qualité du calage des éléments longitudinaux
est absolument primordiale.
Dans le cas de passage à très faible profondeur sous le bâti, les
solutions doivent être renforcées et finement adaptées aux pa-
ramètres du projet et du site. A titre indicatif, on pourra citer les
techniques suivantes :
- tubes métalliques parallèles de forte inertie (φ 300 à 600 mm)
le plus souvent remplis de béton, parfois jointifs, voire connec-
tés. Ces tubes sont souvent foncés horizontalement sur une
longueur ne dépassant pas 30 à 40 m, à partir d’un bâti de fon-
Fig. 19. Enfilage : principe çage présentant une réaction très rigide pour limiter les déviations.
Ils sont parfois mis en place à l’aide de la technique du forage
dirigé, ce qui permet de s’affranchir du massif de réaction et d’ad-
L’efficacité de la casquette dépend de sa longueur et de son éva- mettre des longueurs plus importantes ;
sement. La longueur de la casquette est fonction de la pénétra-
tion des inclusions dans le terrain et, en général, le recouvrement - galeries tangentes ou sécantes, creusées au microtunneliers
(φ ≤ 1,20 m) ou traditionnellement, et remplies de béton.
A
ES
6.4.3. Soutènement de la voûte Dans le cas d’un soutènement avec boulonnage, la limitation des
déplacements aux contours de l’excavation, et donc des dé-
Que le terrain ait nécessité ou non une amélioration ou un ren- formations du massif, est fortement liée au choix de la lon-
forcement avant le creusement de l’excavation souterraine, gueur des boulons (fonction du rayon plastique) et à leur bon
l’expérience montre qu’en méthode de creusement séquentielle scellement, qui sont donc la garantie d’un bon confinement du
une grande part des tassements peut provenir des mauvaises massif.
conditions de mise en œuvre du soutènement. Sans prétendre Pour une meilleure limitation des tassements, il est fortement re-
être exhaustif, ni reprendre des considérations déjà dévelop- commandé d’associer au boulonnage la mise en œuvre immédiate
pées (cf. § 3.1.), on insistera ci-après sur quelques cas où la vi- d’une coque en béton projeté.
gilance est nécessaire.
Béton projeté
Soutènement avec cintres profilés
L’évolution actuelle conduit à un recours plus fréquent au béton
Ce mode de soutènement est encore très fréquent dans les pro- projeté renforcé avec des fibres. Ceci est favorable à la dimi-
jets réalisés en France, sans doute par continuité des pratiques nution des tassements car il est fait l’économie du temps de pose
des années d’après guerre, elles-mêmes héritières de la mine. du treillis soudé.
En partie pour les raisons développées plus avant et grâce
aux évolutions en cours (béton projeté, cintres treillis et boulons), Voûte active
il devrait perdre sa prédominance dans les années à venir. Pour réduire la décompression du terrain, il peut être intéres-
FT
Dans le cas de soutènement avec cintres profilés, les sources prin- sant d’installer la voûte définitive de l’ouvrage au plus près du
cipales de tassements sont liées au calage des cintres au terrain. front, en effet :
Il est clair qu’un cintre posé au front mais mal calé ne li- - il peut se développer plus aisément un arc de décharge lon-
mite en rien le déconfinement du terrain ; dans ce cas, il gitudinal entre le front et la voûte ;
y a illusion tant vis-à-vis de la maîtrise des tassements que de la - du fait de sa raideur, la voûe contribue à la limitation du dé-
sécurité des hommes. Le calage doit, par ailleurs, être effectif confinement.
tant sur le pourtour du cintre que sous ses pieds.
Toutefois, couler la voûte en place au plus près du front est très
La qualité du calage bois croît avec la densité linéaire de cales contraignant et les impératifs de chantier conduisent souvent à
sur le pourtour, mais également avec la compressibilité de une distance élevée entre le front et le plus proche anneau dé-
ces dernières. Un mauvais calage conduira à des déforma- coffré résistant. Une solution peut être apportée par le recours
tions du terrain qui tend à occuper le “vide” qui lui est offert, mais à la “voûte active” qui est constituée d’un assemblage d’arcs ad-
également à des déformations mal contenues du cintre dont la jacents, réalisés chacun en voussoirs préfabriqués en béton armé
rigidité en flexion est très faible s’il n’est pas uniformément (Fig. 22). Ces arcs sont assemblés à une distance du front variant
bloqué au terrain. entre une et deux fois leur largeur (2 x 0,8 à 1,2 m) ; leur clavage
Si le cintre est mal calé en pied, soit par insuffisance de surfa- est complété par une mise en précontrainte par vérins plats, le
A
ce d’appui, soit par compressibilité des cales de pied, la char- plus souvent situés à la clé de voûte.
ge qu’il transmet conduira à un poinçonnement du terrain d’as-
sise. Il s’en suivra un tassement d’ensemble, d’ampleur liée à cette
charge et d’autant plus fort que le calage de pourtour aura été
inefficace.
Les performances d’un soutènement à base de cintres profilés
sont également liées à la nature du remplissage entre les cintres.
Il existe une distinction importante entre les simples blindages,
bois ou tôles, et les coques en béton projeté.
Un blindage par planches de bois n’assure pas de confine-
ment propre du terrain. Dans une telle combinaison, le terrain
s’appuie par effet de voûte sur les cintres successifs et le blin-
dage n’est là que pour reprendre le poids ou la poussée du ter-
rain mort situé sous l’arc de décharge. L’efficacité globale est
donc directement liée au calage des cintres (cf. supra) avec des
déconfinements locaux très défavorables à la maîtrise des tas-
Fig. 22. Voûte active : principe
sements.
ES
Selon la nature des terrains et la structure à reprendre, la reprise choix techniques et de la disposition sur le chantier d’une équi-
en sous-œuvre (Fig. 22) pourra se faire par micropieux ou par pe d’hommes expérimentés et recouvrant toutes les disciplines
colonnes de Jet-Grouting [70], plus rarement par puits. mises en jeu dans le fonctionnement complexe d’un tunnelier.
Tout ceci a certes un coût élevé, mais au moment du choix de
l’entreprise, il conviendra de ne jamais oublier que c’est le
prix à payer pour éviter des coûts autrement difficiles à gérer
en cas d’incidents graves en cours de creusement.
ES
seaux enterrés.
La détermination des tassements différentiels entre points se fait
7. AUSCULTATION par différence entre les mesures absolues au droit des points
considérés. Pour les raisons évoquées en amont, la détermination
des tassements différentiels entre appuis des structures nécessite
La définition détaillée de l’auscultation à mettre en œuvre pour un suivi lourd, souvent difficile, voire impossible, à mettre en œuvre
suivre les tassements n’est pas traitée ici. Seuls sont abordés les au droit de tous les appuis de chaque structure concernée.
grands principes qui doivent régir la définition d’une telle ins-
trumentation. L’efficacité du système de mesure mis en place passe par la pos-
sibilité de répéter souvent les mesures lors des phases délicates
du chantier. Il conviendra donc de sélectionner soigneusement
les supports de points de mesure représentatifs. En cas d’im-
7.1. OBJET DE L’AUSCULTATION possibilité de mesure directe sur les appuis, il conviendra de conce-
voir au moins un dispositif adapté au suivi de la cuvette de tas-
sement dans la zone d’influence des travaux.
L’auscultation doit permettre un suivi des déformations et dé-
placements du terrain et des avoisinants, y compris les chaus- Le suivi direct de l’inclinaison, ou de la rotation, de certaines struc-
sées et autres terre-pleins, pendant les travaux, mais également tures particulières, ou de parties de structure (fenêtres, lin-
avant et après. teaux, ...), se fera par mise en place sur ces structures de dis-
positifs de mesures directes, tels qu’inclinomètres verticaux le
Avant les travaux, il est essentiel de pouvoir disposer d’un état
FT
long des éléments porteurs, ou nivelles horizontales à bulle en
zéro des mouvements des avoisinants de l’ouvrage souterrain tête d’éléments porteurs. On notera le fort développement, en
à construire ; cet état vient compléter les enquêtes prélimi- Grande Bretagne, des mesures de rotation locale par capteurs
naires sur le bâti et ses mouvements antérieurs. Cette information clinométriques électroniques.
est nécessaire à tout calage des mesures réalisées pendant le
chantier. De plus, dans le cas de bâti de qualité médiocre et/ou 7.2.2. Mesures dans le terrain
de terrains d’assise de faible capacité portante, elle permet au
maître d’ouvrage de connaître les évolutions éventuelles du bâti Les déformations du terrain entre l’excavation et la surface se-
sous poids propre hors toute influence des travaux futurs. ront suivies au moyen d’inclinomètres et d’extensomètres à
Après la fin des travaux, les mesures réalisées permettent de s’as- points multiples en forage.
surer de l’éventualité de mouvements différés ou du retour à la L’interprétation correcte des inclinomètres nécessite qu’ils aient
situation antérieure. un point fixe de référence ; les appareils situés de part et d’autre
Pendant les travaux, l’auscultation permet de caler les mouve- de l’excavation seront ancrés largement sous le niveau du ra-
ments induits par le creusement en fonction des seuils retenus dier (environ un diamètre), les appareils situés à son aplomb de-
au marché (§ 8.1). vront être suivis en tête dans les trois directions. Les têtes des
extensomètres ou tassomètres profonds seront suivies en ni-
vellement au moins aussi souvent que les points topographiques
A
courants.
7.2. CHOIX DE L’INSTRUMENTATION
De tels appareils sont coûteux tant en fourniture qu’en mise en
place et suivi, et délicats à mettre en œuvre. Il convient donc de
Le dispositif d’auscultation doit être conçu dans ses détails lors déterminer leurs emplacements avec soin. Mais il est impéra-
des études de l’ouvrage. En effet il doit répondre à des objec- tif de ne pas faire de fausses économies sur cette instrumenta-
tifs précis résultant des études de conception, et il ne doit pas tion qui demeure modeste vis-à-vis du coût de l’ouvrage et en-
s’avérer impossible à mettre en œuvre [72]. core plus en regard des coûts d’arrêt des travaux.
Le maître d’œuvre s’attachera à ne pas limiter son analyse à la En sus des sections particulières de mesures liées à des struc-
recherche du système le plus économique en terme de fourni- tures existantes sensibles, connues au moment du projet ou avé-
ture, mais à l’étendre au coût de main d’œuvre de réalisation ; rées durant les travaux, il est absolument nécessaire de prévoir
en effet, il peut s’avérer beaucoup plus coûteux pour le projet des sections courantes équipées de tels appareillages, surtout
de réaliser très souvent des mesures simples (topographie, lorsque l’ouvrage est linéaire.
par exemple) que d’avoir payé cher la mise en place initiale d’un
On prévoira au moins une section de mesure par configuration
système d’acquisition automatique.
significative de terrains. Ces sections seront placées, si possible,
Le quantitatif correspondant dans les documents de la consul- en amont du tracé, en tenant compte de la longueur de rodage
tation doit être documenté afin de contribuer à l’appréciation du des travaux, afin de disposer au plus vite d’informations exploitables
risque par les entreprises répondant à la consultation. pour améliorer les méthodes sur le reste du tracé.
ES
treprise.
7.3. RÉALISATION DES MESURES En revanche, il est rarement précisé un seuil d’alerte, à partir du-
quel une analyse des conditions des travaux doit être faite pour
Le plan d’auscultation doit préciser le type, l’organisation et la éventuellement modifier les méthodes employées, et un seuil d’arrêt
fréquence des mesures, ainsi que leur objet. Ces dispositions des travaux.
doivent être clairement explicitées dans les documents de la consul- On soulignera enfin la complexité du problème de responsabilité
tation et il appartient à l’entreprise de les adapter à ses propres lorsque plusieurs entreprises se succèdent sur le chantier.
méthodes, sous le contrôle du maître d’œuvre. C’est le cas, par exemple, lorsque des travaux préparatoires par
Il devra être précisé en particulier pour chaque phase de tra- galeries sont entrepris avant le chantier principal.
vaux, si des mesures doivent être réalisées en continu. Ce
point est très important car il conditionne le choix du système d’ins-
trumentation.
8.2. LA POSITION DES DIFFÉRENTS ACTEURS
ou critères “alibi” ; gêne peut survenir avant les travaux de l’ouvrage à réaliser, par
- soit des règles contractuelles de partage de responsabilités sont la mise en œuvre de mesures préventives éventuelles, et pen-
appliquées. dant la réalisation de l’ouvrage, par les travaux de construction
proprement dit et par les travaux de confortement des existants.
Lors du processus d’élaboration du projet, il peut être délicat,
pour le maître d’ouvrage, de faire figurer dans un dossier la pos-
8.1. LES CLAUSES CONTRACTUELLES sibilité de générer des tassements d’amplitude significative
HABITUELLES devant des interlocuteurs peu au fait des impératifs de la tech-
nique et très sensibles, en site urbanisé, à la réaction des rive-
Il est d’usage de prévoir en France dans les marchés de travaux rains.
souterrains en site urbain des clauses précisant les mouve- Tenu par ses engagements pris lors du déroulement des pro-
ments de sol maximaux admissibles par l’environnement de l’ou- cédures administratives préalables à la déclaration d’utilité pu-
vrage à réaliser. Ceci a pour but de fixer les responsabilités res- blique, à un stade où une grande incertitude règne encore sur
pectives des contractants vis à vis des désordres susceptibles l’état exact du bâti, faute d’autorisation d’accès, et soucieux du
d’être engendrés. principe de partage des responsabilités, le maître d’ouvrage peut
Il en résulte que les frais de réparation des dommages éventuels ètre tenté de fixer a priori des limites contractuelles très ri-
dus à des mouvements inférieurs aux valeurs contractuelles se- goureuses.
ES
Deux démarches sont possibles qui se déduisent de la philosophie
en déduire leur capacité à subir des mouvements et par là limiter
adoptée par le maître d’ouvrage. Elles consistent :
les contestations futures ;
- soit à adopter a priori les critères qui conviennent au maître d’ou- - fasse réaliser les études les plus complètes et par des intervenants
vrage et ensuite adapter les méthodes d’exécution pour parvenir compétents en géotechnique et structures ;
au respect des critères, tout en résistant aux pressions liées à l’éco-
nomie du projet ; - fixe des limites de tassements cohérentes avec l’analyse de la
situation. Il revient au maître d’œuvre de définir des critères ap-
- soit à concevoir une méthode d’exécution réaliste, en dédui- plicables, d’une part, à chaque phase majeure de travaux et, d’autre
re les mouvements qui seront générés, s’assurer que les exis- part, à l’ensemble des phases de construction ;
tants les supporteront, et si ce n’est pas le cas, définir les travaux
- fournisse lors de la consultation l’ensemble des données dont
préalables à effectuer pour les préserver.
il dispose, y compris les résultats de ses études préalables ; ces
Dans son analyse des tassements, le maître d’œuvre ne doit pas informations pourraient être rassemblées dans un Mémoire de
omettre d’intégrer des éléments d’origines très diverses tels synthèse sur l’environnement du projet, à l’image du mé-
que : moire de synthèse géologique, géotechnique et hydrogéologique
- les variations possibles dans l’application des méthodes de défini par le fascicule 69 du CCTG ;
construction ; - apporte, lorsque les études montrent que les travaux ne pour-
- l’anticipation sur les variantes pouvant être proposées par ront se faire sans dommage pour les constructions existantes, toutes
les entreprises ; les améliorations nécessaires préalablement aux travaux d’ex-
FT
cavation.
- les effets différés pouvant se poursuivre, ou apparaître, après
la fin des travaux ; L’Entrepreneur doit apporter sa contribution tout au long des tra-
vaux. Au-delà de la mise en œuvre des moyens nécessaires à
- les conséquences de l’organisation des travaux avec notam- la bonne exécution de sa mission, tant en études qu’en tra-
ment la prise en compte des phases d’interventions successives, vaux, il doit assurer une sensibilisation de tout son personnel pour
avec parfois des entreprises et des marchés différents. qu’il soit à même, au front de taille, d’apprécier immédiatement
l’incidence sur les tassements de toute modification dans l’exé-
8.2.3. L’entrepreneur cution des travaux initialement définis pour limiter au mieux les
tassements.
L’entrepreneur a une approche fondée sur son expérience des
Les Compagnies d’assurances peuvent apporter trois contributions,
travaux similaires et sur une maîtrise des moyens à mettre en œuvre.
dont les deux premières concernent également les Bureaux de
Il n’est pas porté, lors de l’établissement de son offre, à prendre contrôle :
en considération d’autres précautions que celles prévues par le
- une plus grande clarté technique lors de la défense de leurs
maître d’œuvre. En effet, il n’a pas le temps de faire toutes les intérêts, en ayant plus souvent recours à des experts spéciali-
études nécessaires durant la période qui lui est allouée pour ré- sés dans le domaine des travaux souterrains et de l’interaction
pondre à la consultation. Par ailleurs, l’introduction de précau- sol-structure ;
tions supplémentaires conduirait à un renchérissement de son
A
offre, lui laissant peu de chance d’être retenu comme attributaire - une analyse technique du risque préalablement à la signatu-
des travaux, du moins tant que le critère du mieux disant ne sera re de leurs engagements ;
pas clairement défini lors de la consultation, voire entré dans les - une accélération de l’analyse des situations contentieuses ; en
usages. effet trop d’analyses de sinistres tardent à démarrer puis traînent
en longueur, ne permettant ni une clarification des causes ob-
Cela posé, l’entrepreneur ne peut ignorer les problèmes de tas- jectives sinon des responsabilités, ni une limitation des travaux
sements et perdre de vue que son savoir faire pèse fortement supplémentaires bien souvent gonflés en s’abritant trop large-
sur l’éventualité de l’apparition des désordres. Il ne doit pas faire ment derrière la notion de sécurité.
le pari de sous estimer le coût des précautions à prendre, tablant
Il est à noter que les propositions ci-dessus sont conformes à l’es-
sur leur réduction au cours des travaux. Cela est particulière-
prit des recommandations relatives au partage contractuel des
ment vrai lorsqu’il présente une variante d’exécution.
risques, formulées par l’Association Internationale des Travaux
Rappelons qu’en cas de litige, il est toujours très difficile d’ap- en Souterrains.
précier la responsabilité exacte des intervenants et qu’une part En dernier lieu, il est nécessaire qu’à l’issue de chaque chan-
du jeu des plaideurs consiste, selon les intérêts qu’ils représentent, tier un bilan soit dressé des mouvements et des éventuels dé-
à déterminer si les tassements observés sont normaux ou résultent gâts constatés en regard des conditions du projet et des méthodes
d’une mauvaise exécution. Au bout du compte, l’expérience montre utilisées. Ce bilan doit être mis à disposition de la collectivité des
que ce flou n’est guère bénéfique aux acteurs concernés. travaux souterrains pour faire progresser la connaissance de tous
ES
boration d’une doctrine française.
L’espoir des auteurs est que la première révision de cette re- [18] Kimura T; and Mair R.J., (1981), Cenrifugal testing of model
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ES
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