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CNRS et FIEF
Action en bornage— Action judiciaire (action réelle immobilière pétitoire) portant sur la
reconnaissance de la délimitation de la propriété, reposant sur la mise en évidence des preuves
matérielles de la fixation des limites, à ne pas confondre avec l'action en revendication de
propriété (jurisprudence constante sur ce point de la Cour de Cassation). L'action en bornage,
qui est de la compétence du tribunal d'instance, est irrecevable lorsqu'il existe un précédent
bornage. Cependant, les juges du fonds, approuvés par la Cour de Cassation, ont souvent
tendance à tenir compte de limites couvertes par la prescription acquisitive trentenaire, ce qui
crée une interférence entre l'action en bornage et la définition de la propriété.
Article 646 du Code civil — Cet article dit que : « Tout propriétaire peut obliger son voisin
au bornage de leur propriété contiguë. Le bornage se fait à frais communs. » La première
clause est d'ordre public. Mais la seconde non, car il est possible de financer le travail du
géomètre selon un autre partage des frais, soit par convention entre les parties, soit par
décision judiciaire.
Article D 161-13 du Code rural — Cet article précise la procédure de bornage des chemins
ruraux par rapport aux propriétés riveraines. Il rend impératif le procès-verbal de bornage,
mais facultative la pose des bornes, celle-ci n'intervenant qu'à la demande d'une des parties.
Article L 111-5-3 du Code de l'urbanisme — Cet article introduit le mot “bornage” dans le
Code de l'urbanisme, par le biais de la loi SRU de décembre 2000. Cet article impose dans les
ventes de terrain à bâtir de fournir un descriptif du terrain et précise que ce descriptif devra
prendre la forme d’un bornage dans trois cas de figure : un lotissement, une zone
d'aménagement concertée (ZAC) ou un remembrement réalisé par une association foncière
urbaine (AFU). Voici le texte de l'article : « Toute promesse unilatérale de vente ou d'achat,
tout contrat réalisant ou constatant la vente d'un terrain indiquant l'intention de l'acquéreur
de construire un immeuble à usage d'habitation ou à usage mixte d'habitation et
professionnel sur ce terrain mentionne si le descriptif dudit terrain résulte d'un bornage.
Lorsque le terrain est un lot de lotissement, est issu d'une division effectuée à l'intérieur d'une
zone d'aménagement concerté par la personne publique ou privée chargée de l'aménagement
ou est issu d'un remembrement réalisé par une association foncière urbaine, la mention du
descriptif du terrain résultant du bornage est inscrite dans la promesse ou le contrat. Le
bénéficiaire en cas de promesse de vente, le promettant en cas de promesse d'achat ou
l'acquéreur du terrain peut intenter l'action en nullité sur le fondement de l'absence de l'une
ou l'autre mention visée au premier alinéa selon le cas, avant l'expiration du délai d'un mois
à compter de l'acte authentique constatant la réalisation de la vente. La signature de cet acte
authentique comportant ladite mention entraîne la déchéance du droit à engager ou à
poursuivre l'action en nullité de la promesse ou du contrat qui l'a précédé, fondée sur
l'absence de cette mention. » Voir aussi à Bornage.
Article L 215.2 du Code de l'environnement — Cet article fixe la limite séparative des
riverains d'un cours d'eau non domanial à la moitié de son lit.
AURIGE — Base de données lancée en 1996 qui permet la géolocalisaiton des dossiers
fonciers des géomètres, et qui forme la base de l'information de l'actuel portail Géofoncier.
Bornage amiable — Bornage qui dépend du bon vouloir des personnes concernées et donc
des bonnes relations de voisinage. Le géomètre, après examen des titres de propriété, du plan
cadastral, et après s'être rendu sur le terrain, rédige un procès-verbal de bornage. Une fois
signé par les parties, ce procès-verbal vaut titre définitif, tant pour les contenances des
parcelles que pour les limites qu'il leur assigne. Ce bornage s'impose au juge et n'autorise plus
le recours à un bornage par la voie judiciaire. L'un des problèmes posé par le bornage amiable
ancien était que le plan ou croquis annexé au procès-verbal n'était pas géoréférencé et qu'il
n'était pas publié. Selon l’instance ordinale, le bornage amiable doit se réaliser sur place en
présence du propriétaire du fonds objet du bornage ainsi que des propriétaires des fonds
riverains convoqués à cet effet par le géomètre-expert. Le bornage donne ensuite lieu à quatre
opérations : la matérialisation des limites, la signature du procès-verbal d’abornement, la
confection d’un plan de bornage et la publication au fichier national AURIGE, et aujourd'hui
dans la base du portail Géofoncier.
Bornage d'un lotissement — Le bornage d'un lotissement pose problème par rapport à
l'article 646 du Code Civil, en ce sens que le lotisseur étant seul propriétaire du terrain à
diviser, ne peut souscrire aux procédures prévues par cet article, qu'il s'agisse d'un bornage
amiable ou d'un bornage judiciaire contradictoire. Le bornage d'un lotissement par le
propriétaire aux fins de vente des lots est donc une espèce de “bornage préventif”. Différents
auteurs qui se sont penchés sur cette difficulté juridique ont suggéré que la notion de bornage
à laquelle fait allusion l'article L 111-5-3 du code de l'urbanisme en cas de lotissement, ne
pouvait se référer au bornage tel qu'envisagé dans le Code Civil, mais qu'elle devrait se
référer à un plan de délimitation interne au lotissement réalisé par un géomètre-expert,
lequel n'existe pas encore de manière légale.
Bornage sur bornage ne vaut — Adage juridique qui indique qu'on ne peut multiplier les
bornages d'une même parcelle et que, lorsqu'existe un bornage ancien, on ne peut au mieux
que préciser les limites (reconnaissance de limite), par exemple lorsqu'elles ont été effacées.
Borne à puce électronique — Borne intégrant une puce électronique qui permettra au
professionnel muni d'un lecteur spécifique de retrouver facilement la borne en question, et de
savoir immédiatement si elle a été déplacée. Elle donnera aussi des informations sur le
géomètre qui l'a posée, à quelle date et son géoréférencement. Ce qui reste à établir, c'est,
techniquement, la durée de vie de la puce.
Cadastre — Inventaire descriptif et évaluatif des parcelles de terrain et des immeubles bâtis.
Il s'agit d'un document à caractère fiscal qui a vocation à définir l'assiette des impôts fonciers
et qui ne peut valoir titre de propriété. Voir à Plan cadastral.
Cadastre.gouv.fr — Nom du portail mis en ligne par la Direction Générale des Finances
Publiques (DGFIP) en 2008 et qui permet à tout citoyen de consulter les plans cadastraux
(voir à cette expression) de l'ensemble du territoire français.
Chaîne numérique du foncier — Concept défendu par l'OGE et qui a pour but de simplifier
les procédures d'échange des documents entre professionnels et administrations. Il est à
l'origine de la réflexion sur la notion de guichet unique du foncier et donc du portail
Géofoncier.
Contiguïté des fonds — Pour que le bornage soit recevable, il faut notamment que les fonds
ou terrains soient contigus, c'est-à-dire qu'ils ne soient pas séparés par un chemin, un cours
d'eau, une voie publique.
Garantie de contenance — Elle n'est pas d'ordre public, puisqu'un vendeur peut s'y
soustraire en mentionnant dans l'acte de mutation une clause de “non-garantie”.
Garantie de limite — Elle est d'ordre public. De nombreuses propriétés ne bénéficient pas
d'une garantie de leurs limites et donc n'ont pas non plus la garantie de leur contenance.
Une page professionnelle du portail Géofoncier : dossier foncier d'un Cabinet choisi comme exemple.
Georéférencement — Positionnement tridimensionnel d'un point ou d'un objet spatial
(borne, repère, objet géographique) par rapport à un système légal de référence (ex : Système
Lambert).
Ligne divisoire entre deux fonds — Façon de nommer la limite entre deux fonds.
Ligne périmétrale — Ligne qui englobe l'ensemble d'un terrain. Si le terrain doit faire l'objet
d'un lotissement, la ligne ou limite périmétrale peut renfermer et se distinguer des lignes
divisoires internes, issues du lotissement.
Localisant — Logo OGE porté sur le portail Géofoncier et désignant les lieux d'intervention
des géomètres-experts pour lesquels ils ont publié un dossier foncier sur le portail.
Nul ne peut se constituer seul son propre titre — Adage. Voir à Conditions de réalisation
d'un bornage.
Ordre des Géomètres-Experts (OGE) —Structure créée en 1946 pour gérer et contrôler la
profession de géomètre-expert, laquelle est une profession libérale, dans le cadre d'une
délégation de mission de service public en matière de délimitation foncière. L'Ordre a décidé
de moderniser cette mission en matière de bornage par la mise en place du Procès-verbal
normalisé (voir à cette expression) en vigueur depuis le 1er juillet 2010, qui applique la
même méthodologie, quel que soit le point du territoire.
Partenariat IGN-OGE pour le portail Géofoncier — Le choix, par l'OGE, d'utiliser les
données du Géoportail de l'IGN comme base d'information géographique a soulevé différents
problèmes : intégration et retraitement de données ; mises à jour du Géoportail ; temps de
chargement des données “à la volée” à chaque connexion. Partenaire « pivot » de la
profession, l’IGN a su apporter en 2008 la solution à ce problème. Soumis également à la
directive INSPIRE, l’IGN a engagé le développement d’une API (Application Programming
Interface) de consultation des données qu'il produit. L’intérêt pour l’OGE est triple : les
différentes couches de données sont intégrées en natif sur l’ensemble du territoire, les mises à
jours sont rendues complètement transparentes pour l’OGE et les technologies de tuilage des
données mises en œuvre offrent des temps de réponse incomparables. Alors que l'IGN a pu
afficher son API en 2009, l’OGE fit le choix en 2010 de l’utiliser comme « squelette » pour
son portail. Le développement informatique du portail Géofoncier repose ainsi sur l'utilisation
des bibliothèques JavaScript OpenLayers et Ext-JS associées à l’API de l’IGN. Le moteur
cartographique MapServer intervient en complément pour le rendu et l’affichage des données
émanant de l’OGE.
Portail géographique, géoportail — Nom générique des sites Web permettant l'accès à des
services de recherche et de visualisation de données géographiques ou géolocalisées. Il s'agit
principalement de montrer en ligne des mosaïques de cartes et/ou de photographies aériennes
ou de satellite. Exemples : Géoportail IGN français ; Geoportal.Bund allemand ; GeoFinland
finlandais ; Portale Cartografico Nazionale italien ; geo.admin.ch suisse ; Google Earth et
Google Maps, Bing Maps américains.
Procès-verbal normalisé — Ce document est obligatoire depuis le 1er juillet 2010, par
décision ordinale. Il se compose de trois éléments : une partie normalisée (État civil des
parties, titres de propriétés, identification des parcelles) ; une partie non normalisée
(description des opérations, définition de la limite, rapport de la mission d'expert) ; enfin un
document graphique, plan ou croquis de bornage. En outre des dispositions de garantie sont
ajoutées, comme l'obligation de convoquer (et non pas d'inviter) par écrit les parties
prenantes.
Référentiel foncier unifié (RFU) — Infrastructure qui a pour objectif d'unifier, à terme, les
données spatiales foncières : réseaux de desserte d'une parcelle, références cadastrales,
bornage, règlements d'urbanisme, risques divers, projets d'aménagement. Le concept a été
présenté à Saint-Malo en 2006, lors du 38e Congrès des Géomètres-Experts. Dans les faits,
cette version du RFU n'a pas encore d'existence, et pour l'instant, le RFU comprend deux
couches de données complémentaires, une couche “limites” décrivant les limites foncières
nouvelles définies par les interventions sur le terrain des géomètres-experts ; une couche
“sommets” décrivant les points de définition des limites foncières nouvelles définies par les
professionnels. Mais le RFU est un projet de l'OGE qui progresse et dont la réalisation du
portail Géofoncier constitue une étape importante. Le RFU est une couche de données
gémétriquement exacte et juridiquement fiable.
Réseau GNSS Teria — Teria est un projet professionnel de géoréférencement qui a été lancé
par l'Ordre des Géomètres-Experts et en partenariat avec l'IGN. C'est un réseau de cent balises
Réseau légal de référence — Réseau matérialisant le référentiel légal défini par décret
n°2000-1276 du 26 décembre 2000 (journal officiel du 28 décembre 2000) portant application
de l'article 89 de la loi n°95-115 du 4 février 1995, soit sous forme de repères physiquement
accessibles, soit sous forme de données issues de stations permanentes de mesures de
géodésie spatiale et des données auxiliaires nécessaires pour calculer la position d'un
récepteur sur un point inconnu.
RGF93 — Système géodésique à définition spatiale qui doit être utilisé dans l'ensemble de la
sphère publique, par décision du 10 mars 2006. Les plans fonciers sont systématiquement
géoréférencés selon ce système géodésique légal. Concrètement, lorsque les opérations de
terrain sont achevées, le géomètre-expert procède à la rédaction du plan DAO géoréférencé,
puis il génère un fichier GML (Géographic Markup Language, adaptation du format XML
permettant la gestion d'objets géographiques : fichier texte balisé) qu’il doit ensuite charger
sur Géofoncier pour compléter la couche de données RFU.
Types de bornes — On distingue plusieurs types de bornes : borne courante, borne à puce,
pierre, piquet, clou ou broche. D'autre part, peuvent également servir de bornes d'autres
éléments : angle de bâtiment, angle de mur, angle de clôture, pylône, etc.
GC octobre 2011
Bibliographie
Stéphanie LAPORTE, Pour une modernisation du bornage, CLGE, texte disponible sur :
http://www.clge.eu/documents/events/2/18_m_6.pdf
François MAZUYER, Les chemins sinueux de la garantie du terrain, dans Etudes foncières,
n°93, sept.-, p. 25 et s., oct. 2001.
J.-M. PARDESSUS, Traité des servitudes, T . 1, 10e édition, , Bruxelles, Wahlen et Cie, 1841.
Le jeu des cent mille bornes, dans IGN Magazine, janvier-mars 2011, n° 61, p. 18-21.
Disponible sur : http://www.ign.fr/DISPLAY/000/530/150/5301503/IGN_Magazine_61.pdf
Sites consultés
http://www.geofoncier.fr/
http://www.reseau-teria.com/index.aspx
http://www2.geometre-expert.fr/index.php
http://www2.geometre-expert.fr/index.php?option=com_content&view=article&id=108:portail-geofoncier-mis-
en-service-1er-juillet&catid=1:actualites&Itemid=68