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MEMOIRE
Sommaire
:
Le
système
fiscal
français
et
le
système
fiscal
russe
sont
deux
systèmes
ayant
des
idéologies
complétement
opposées.
Dans
cette
étude
nous
avons
voulu
étudier
les
différents
systèmes
d’impositions
qui
existent
actuellement
dans
le
monde,
et
pour
cela,
la
comparaison
entre
les
deux
systèmes
les
plus
répandus
dans
le
monde
était
nécessaire
:
le
système
fiscal
progressif
et
le
système
fiscal
proportionnel.
Nous
avons
donc
choisi
de
comparer
les
systèmes
fiscaux
de
la
France
et
de
la
Fédération
de
Russie.
Le
système
fiscal
français
étant
l’un
des
systèmes
les
plus
progressifs
au
monde,
tandis
que
la
Fédération
de
Russie
est
le
premier
«
grand
»
pays
à
avoir
adopté
une
Flat
Tax
en
ce
qui
concerne
son
impôt
sur
les
revenus.
Après
cette
comparaison,
nous
nous
sommes
intéressés
au
phénomène
récent
de
la
Flat
Tax
qui
est
au
cœur
des
débats
ces
dernières
années
dans
le
monde
de
la
fiscalité.
Nous
avons
donc
tenté
d’expliciter
la
théorie
initiale
concernant
la
Flat
Tax
aujourd’hui,
cette
idée
étant
celle
de
Robert
E.Hall
et
Alvin
Rabushka,
deux
économistes
américains.
Ensuite,
nous
avons
voulu
montrer
l’exemple
spécifique
de
la
Slovaquie
qui
est
le
seul
pays
de
nos
jours
à
avoir
tenté
de
mettre
en
place
une
Flat
Tax
telle
qu’elle
est
présentée
par
ses
précurseurs,
Hall
&
Rabushka.
Pour
finir,
nous
avons
étudié
les
propositions
de
Flat
Tax
proposées
pour
la
France
et
pour
une
réforme,
voire
révolution
fiscale,
dans
le
système
d’imposition
français
qui
suscite
actuellement
beaucoup
de
critiques
et
de
débats.
Remerciements
:
En
premier
lieu,
je
tiens
à
remercier
l’ensemble
de
l’équipe
pédagogiques
de
l’Université
d’économie
russe
«
Plekhanov
»
pour
leur
accueil
chaleureux
ainsi
que
pour
leur
aide
tout
au
long
de
mon
échange
universitaire
ainsi
que
pendant
la
rédaction
de
mon
mémoire.
Ensuite,
je
souhaite
exprimer
ma
gratitude
à
Monsieur
Alain
PIHEN,
mon
enseignant
suiveur
pour
les
apports
théoriques
et
pratiques
qu’il
a
su
me
procurer
au
cours
de
la
rédaction
de
mon
mémoire.
Ces
apports
sans
lesquels,
la
rédaction
de
mon
mémoire
ainsi
que
l’établissement
d’un
plan
cohérant
et
efficace
n’auraient
pas
été
possible.
Enfin,
je
tiens
à
remercier
l’ensemble
de
l’équipe
du
Mastère
Gestion
de
Patrimoine
de
l’IAE
de
Lyon,
plus
précisément
Monsieur
Jean-‐Baptiste
CARTIER,
qui
m’a
permis
d’effectuer
cette
année
d’échange
en
Russie
après
mon
Master
1
au
sein
de
sa
formation.
I. Introduction
Etudiant
en
Master
2
de
gestion
de
patrimoine,
actuellement
en
année
d’échange
en
Russie,
et
après
plusieurs
stages
dans
le
secteur
de
la
gestion
de
patrimoine,
en
cabinet
de
gestion
de
patrimoine
et
en
banque
privée,
je
tiens
tout
d’abord
à
vous
faire
part
de
l’énorme
intérêt
que
suscitent
pour
moi
les
sujets
de
fiscalité
et
d’impôts.
Etant
franco-‐libanais
et
ayant
grandi
au
Liban
pour
ensuite
effectuer
mes
études
universitaires
en
France,
les
différences
entre
les
systèmes
d’imposition
de
ces
deux
pays
m’ont
toujours
intéressé.
Lors
de
mon
année
de
Master
1,
et
plus
précisément
pendant
mon
stage
au
sein
du
cabinet
ATRIA
Patrimoine,
(cabinet
indépendant
de
gestion
de
patrimoine,
membre
du
groupement
FININDEP),
j’ai
dû
pendant
une
période
assez
longue
m’occuper
des
déclarations
d’impôts
des
clients.
Cette
mission
a
été
le
point
de
départ
de
mes
travaux
dédiés
à
la
fiscalité
et
aux
caractéristiques
des
systèmes
d’impositions.
J’ai
donc
effectué
dans
un
premier
temps
ma
note
de
synthèse
du
Master
1
sur
le
sujet
de
la
défiscalisation
et
des
niches
fiscales,
et
dans
un
second
temps
je
rédige
mon
mémoire
de
fin
d’étude
sur
les
les
différents
systèmes
d’imposition
et
plus
précisément
au
phénomène
récent
de
la
Flat
Tax.
Lorsqu’on
parle
d’impôt,
nous
nous
posons
toujours
la
question
concernant
la
fonction
première
de
ce
dernier
:
est-‐ce
qu’il
s’agit
simplement
d’une
contrepartie
du
prix
payé
de
la
vie
en
société
ou
l’expression
d’un
lien
de
solidarité
au
sein
de
la
société
?
Des
réformes
ont
lieu
continuellement
et
changent
fréquemment
les
systèmes
d’imposition.
D’un
pays
à
un
autre
ces
derniers
peuvent
être
très
différents
;
notamment
selon
la
politique
du
gouvernement
en
place.
Néanmoins,
les
deux
systèmes
les
plus
répandus
dans
le
monde
sont
le
système
d’imposition
progressif
et
le
système
d’imposition
proportionnel.
Le
premier
soutient
l’idée
de
la
redistribution
fiscale
et
de
la
solidarité
au
sein
de
la
société,
tandis
que
le
deuxième
argue
que
l’impôt
devrait
être
proportionnel
aux
revenus
et
doit
être
simplement
la
contrepartie
du
prix
payé
de
la
vie
en
société,
sachant
que
chaque
contribuable
paiera
en
proportion
de
ses
revenus.
La
problématique
de
notre
étude
paraît
donc
claire
au
vu
de
nos
questions
récurrentes
sur
le
sujet
des
systèmes
d’imposition,
nous
aimerions
donc,
grâce
à
notre
étude,
obtenir
une
ou
des
réponses
à
la
question
suivante
:
Quel
système
d’imposition
serait
le
plus
pertinent
pour
l’économie
française
dans
les
années
à
venir
?
Pourquoi
parler
de
la
Flat
Tax
pour
répondre
à
la
question
de
l’existence
d’un
système
d’imposition
juste
?
Parce
que
ce
système
d’imposition
commence
à
devenir
de
plus
en
plus
populaire,
et
que
sa
notoriété
ne
cesse
de
grandir
dans
beaucoup
de
pays.
La
Flat
Tax
est
donc
belle
et
bien
établie
désormais.
Avant
l’année
2001,
seulement
8
pays
appliquaient
la
Flat
Tax,
principalement
des
pays
de
petite
taille
:
Hong
Kong,
Jersey,
Guernesey,
Jamaïque,
Tuvalu,
Estonie,
Lituanie,
Grenade
et
la
Lettonie.
Mais
depuis
le
début
des
années
2000,
un
grand
nombre
de
pays
(pour
la
plupart
d’entre
eux
de
l’Europe
de
l’Est)
ont
effectué
des
réformes
fiscales
en
vue
d’adopter
la
Flat
Tax.
La
liste
des
pays
adoptant
une
Flat
Tax
dépasse
aujourd’hui
la
trentaine
de
pays,
par
exemple
:
la
Fédération
de
Russie,
la
Serbie,
la
Slovaquie
(cas
spécial),
l’Ukraine,
la
Géorgie,
la
Roumanie,
l’Albanie,
la
République
Tchèque,
la
Hongrie,
la
Bulgarie
etc.
1
Tout
d’abord
il
faut
savoir
que
la
concurrence
fiscale
est
la
concurrence
que
se
mènent
des
juridictions,
des
entités
publiques
à
l’intérieur
d’une
nation
comme
à
l’extérieur,
c’est-‐à-‐dire
entre
nations.
Mais
pourquoi
donc
s’intéresse-‐t-‐on
de
plus
en
plus
à
la
concurrence
fiscale
internationale
?
Parce
que
que
de
nos
jours
l’économie
internationale
est
mondialisée,
le
monde
est
de
plus
en
plus
ouvert,
et
les
agents
économiques
ont
des
espaces
de
décisions
plus
mobiles.
Le
résultat
de
cette
concurrence
fiscale
est
l’apparition
d’un
grand
nombre
de
réformes
dans
tous
les
pays
afin
de
combattre
cette
concurrence
mais
également
de
survivre.
On
parle
aujourd’hui
d’une
«
course
vers
le
bas
»
des
barèmes
fiscaux,
car
les
entités
publiques
ne
cherchent
plus
à
coopérer
mais
plutôt
à
attirer
les
investisseurs.
Les
réformes
fiscales
sont
donc
au
cœur
du
sujet
de
la
concurrence
fiscale
internationale,
et
la
Flat
Tax
est
peut-‐être
l’une
des
armes
les
plus
utilisées
dans
cette
problématique
de
lutte
fiscale
internationale.
Pour
répondre
à
nos
problématiques,
nous
allons
dans
une
première
partie
aborder
le
sujet
de
la
proportionnalité
et
la
progressivité
de
l’impôt
afin
de
mieux
comprendre
les
différences
entre
les
deux
principaux
systèmes
fiscaux
qui
existants.
Afin
de
comprendre
les
différences
entre
ces
deux
systèmes
fiscaux
ainsi
que
les
caractéristiques
de
chacun,
nous
avons
décidé
de
présenter
rapidement
les
exemples
des
systèmes
fiscaux
français
et
russe.
Pourquoi
ce
choix
?
Parce
que
le
système
fiscal
français
et
l’un
des
systèmes
fiscaux
les
plus
progressifs
du
monde,
possédant
des
taux
d’impositions
élevés
ainsi
qu’un
système
redistributif
très
complexe.
Il
est
donc
pertinent
de
le
comparer
au
système
fiscal
de
la
Fédération
de
Russie,
qui
est
le
premier
«
grand
»
pays
à
avoir
adopté
la
Flat
Tax.
La
Fédération
de
Russie
a
mis
en
place
ce
système
pour
l’impôt
sur
les
revenus
en
2001.
Depuis
ce
changement,
le
pays
a
connu
un
accroissement
des
recettes
fiscales
ainsi
qu’un
grand
soutien
populaire.
D’un
point
de
vue
personnel,
lorsqu’on
parle
de
différences
fiscales
entre
la
France
et
la
Russie,
nous
ne
pouvons
pas
nous
empêcher
de
penser
instantanément
au
fait
divers
impliquant
Gérard
Depardieu.
Ce
dernier
ayant
demandé
et
obtenu
la
nationalité
russe
car
trouvant
qu’il
payait
trop
d’impôts
en
France.
Dans
notre
deuxième
partie,
nous
allons
commencer
par
présenter
l’idée
théorique
de
Hall
&
Rabushka
concernant
la
Flat
Tax.
Puis,
dans
un
deuxième
temps,
nous
allons
aborder
le
cas
spécifique
de
la
Slovaquie
et
de
ses
deux
réformes
distinctes
:
la
première
concernant
la
mise
en
place
d’une
Flat
Tax
complète
incluant
tous
les
impôts
majeurs,
et
la
deuxième
réforme
mise
en
place
pour
changer
quelques
caractéristiques
de
la
précédente
réforme.
Il
faut
savoir
que
le
cas
de
la
Slovaquie
est
unique
car
jusqu’à
maintenant,
il
s’agit
du
le
seul
pays
ayant
souhaité
de
mettre
en
place
une
Flat
Tax
complète
telle
qu’elle
a
été
préconisée
par
Hall
&
Rabushka.
Enfin,
nous
allons
étudier
la
possibilité
de
l’introduction
de
taux
unique
ou
proportionnel
en
France.
Pour
cette
dernière
partie,
notre
travail
s’est
basé
sur
une
étude
de
l’IREF
et
plus
précisément
une
étude
de
Jean-‐Philippe
Delsol
concernant
l’introduction
de
taux
proportionnels
dans
le
système
fiscal
français.
2
II. L’histoire
et
rôle
de
l’impôt
selon
les
idéologies
A. L’évolution
de
l’impôt
et
ses
deux
notions
basiques.
a. Proportionnalité
vs
Progressivité.
De
nos
jours,
la
fonction
de
l’impôt
se
trouve
au
cœur
de
nombreux
débats.
Plusieurs
questions
sur
ce
sujet
ont
toujours
existé
:
Est-‐ce-‐que
l’impôt
doit
proposer
un
lien
de
solidarité
au
sein
de
la
société
?
Est-‐il
uniquement
une
contrepartie
du
prix
à
payer
de
la
vie
en
société
?
On
ne
peut
répondre
à
ces
deux
questions,
sans
présenter
les
notions
complétement
opposées
de
proportionnalité
et
progressivité.
Les
adjectifs
proportionnel
et
proportionnelle
viennent
de
la
base
latin
«
proportionalis
».
Ils
expriment
une
quantité
qui
reste
dans
son
rapport
de
proportion
avec
une
autre.
Par
exemple,
la
somme
gagnée
est
proportionnelle
au
travail.
L’impôt
proportionnel
est
donc
un
impôt
dont
le
taux
est
le
même
pour
tous
les
niveaux
de
revenu.
Il
est
souvent
sujet
de
«
taux
unique
».
Pour
donner
l’exemple
le
plus
simple
:
La
TVA
est
un
impôt
proportionnel.
La
définition
de
l’adjectif
progressif
est
la
suivante
:
ce
qui
se
fait
par
degrés,
de
manière
régulière,
continue,
qui
augmente
et
croît
peu
à
peu.
On
parle
souvent
«
d’amélioration
progressive
».
L’impôt
progressif
possède
un
taux
d’imposition
qui
hausse
au
fur
et
à
mesure
de
l’augmentation
de
la
valeur
de
la
base.
L’impôt
sur
le
revenu
en
France
est
un
exemple
explicite
lorsqu’on
évoque
la
notion
de
progressivité
de
l’impôt.
Derrière
ces
deux
notions
et
ces
deux
définitions
se
cachent
deux
différentes
visions
du
monde
et
de
la
conception
de
la
justice
fiscale.
L’impôt
progressif
est
généralement
perçu
plus
juste
pour
son
côté
redistributif,
par
définition,
un
système
fiscal
progressif
réduit
les
inégalités
en
souhaitant
obtenir
des
écarts
de
revenus
plus
faibles
après
impôts
entre
les
différentes
classes
sociales.
L’impôt
proportionnel
de
son
coté,
n’a
aucun
effet
sur
la
structure
socio-‐
économique.
La
base
idéologique
de
l’impôt
proportionnel
est
que
les
recettes
fiscales
augmentent
par
la
croissance
des
revenus.
C’est
pour
cela
que
l’Etat
doit
permettre
le
développement
de
la
richesse
puisqu’elle
en
reçoit
une
proportion
de
celle-‐ci.
De
l’autre
côté,
l’impôt
progressif
c’est
l’idée
de
justice.
Dans
ce
système,
on
considère
qu’il
est
tout
à
fait
normal
de
contribuer
au
bien
public
dans
une
plus
grande
portion
lorsqu’on
a
des
revenus
plus
élevés.
On
entend
souvent
que
ces
biens
publics
mêmes
sont
à
l’origine
de
notre
richesse
et
c’est
pour
cette
raison
qu’il
faut
plus
contribuer
qu’autrui.
Cette
perspective
idéologique
présente
aussi
le
besoin
d’existence
d’un
corps
social,
qui
doit
corriger
les
inégalités
créées
par
les
familles,
l’histoire,
les
hasards
de
vie,
afin
de
garder
la
cohésion
de
la
société.
Les
idéologies
de
bases
de
ces
deux
notions
sont
toutes
deux
très
intéressantes,
mais
quand
on
regarde
les
applications
de
ces
deux
idéologies,
les
conclusions
sont
assez
éloignées
du
but
premier.
Souvent,
l’impôt
proportionnel
est
peu
contesté,
alors
que
l’impôt
progressif
concentre
toutes
les
rancœurs
malgré
son
efficacité.
Par
exemple,
en
France,
la
CSG
est
un
impôt
proportionnel
dont
le
rendement
ne
cesse
de
croître
alors
que
l’impôt
sur
le
revenu
(IR)
est
un
impôt
progressif
dont
le
rendement
ne
cesse
de
diminuer.
3
Souvent,
les
systèmes
fiscaux
comprennent
des
impôts
proportionnels
ainsi
que
des
impôts
progressifs.
Par
exemple,
en
France,
la
TVA
est
un
impôt
proportionnel
alors
que
l’impôt
sur
le
revenu
(IR)
est
un
impôt
progressif.
Cependant,
le
système
fiscal
français
est
dans
son
ensemble
un
système
fiscal
progressif.
Comment
distinguer
un
système
fiscal
progressif
d’un
système
fiscal
proportionnel
?
Un
système
fiscal
dans
son
ensemble
est
dit
progressif
si
le
taux
global
d’imposition
(tous
prélèvements
confondus)
est
plus
élevé
pour
les
plus
riches
et
moins
élevé
pour
les
plus
modestes.
Un
système
fiscal
dans
son
ensemble
est
dit
proportionnel
si
le
taux
d’imposition
(tous
prélèvements
confondus)
est
le
même
pour
tous
les
niveaux
de
revenu.
L’impôt
proportionnel,
appelé
aussi
l’impôt
à
taux
unique,
est
aussi
le
rêve
des
penseurs
libéraux.
Un
taux
unique,
pour
tous
les
revenus
quels
qu’ils
soient
et
en
augmentant
l’assiette
fiscale,
permettra
d’accroître
les
recettes
de
l’Etat
en
améliorant
l’économie
et
en
réduisant
l’évasion
fiscale.
Pour
les
adversaires
de
cette
pensée,
un
passage
d’un
système
fiscal
progressif
à
un
impôt
proportionnel
ne
fera
que
transmettre
le
poids
de
la
fiscalité
des
plus
riches
aux
personnes
ayant
des
revenus
faibles
ou
moyens.
Pour
eux,
l’impôt
doit
toujours
garder
son
rôle
de
correcteur,
afin
que
le
pourcentage
payé
en
impôt
s’élève
au
fur
et
à
mesure
que
s’élève
le
revenu,
et
cela
pour
garder
l’effet
redistributif
de
l’impôt
et
chercher
le
plus
possible
une
équité
devant
l’impôt
pour
les
différents
contribuables.
Quand
on
défend
une
idéologie,
il
est
toujours
important
de
connaître
la
position
de
nos
adversaires.
D’un
côté,
les
partisans
de
l’impôt
au
taux
unique,
qui
reprochent
au
système
fiscal
progressif
la
pénalisation
des
contribuables
qui
œuvrent
à
la
croissance
du
pays.
De
l’autre,
les
partisans
de
l’impôt
progressif
qui
reprochent
au
système
fiscal
proportionnel
d’avantager
les
riches
et
de
pénaliser
les
pauvres,
en
d’autres
termes,
ils
reprochent
au
système
un
effort
inégal
entre
les
riches
et
le
reste
de
la
population
plus
modeste.
Il
est
important
de
connaitre
les
notions
d’équité
horizontale
et
d’équité
verticale
lorsque
l’on
aborde
le
sujet
de
la
progressivité
et
la
proportionnalité.
Le
principe
d’équité
incarné
par
la
Flat
Tax
est
que
chaque
contribuable
paie
des
impôts
en
proportion
directe
de
son
revenu,
lorsque
son
revenu
double,
triple
ou
décuple,
sa
charge
fiscale
fait
de
même.
C’est
la
norme
de
l’équité
horizontale.
Cette
dernière
inclut
tout
de
même
souvent
une
clause
pour
exempter
les
familles
à
bas
revenus
de
l’impôt.
En
ce
qui
concerne
l’équité
verticale,
cette
dernière
a
vu
le
jour
avec
l’instauration
des
taux
progressifs.
C’est
avec
l’introduction
de
taux
d’imposition
fortement
progressifs,
vu
par
beaucoup
comme
souhaitable
pour
aboutir
à
une
plus
grande
égalité
dans
la
distribution
du
revenu
après
impôts,
que
la
norme
d’équité
verticale
est
venue
remplacer
la
norme
bien
établie
de
l’équité
horizontale.
Ceux
qui
ont
mené
cette
transformation
intellectuelle
et
politique
ont
appelé
cette
nouvelle
norme
«
la
capacité
contributive
».
Plus
une
personne
est
riche,
plus
elle
devrait
contribuer
aux
impôts.
Mais
de
nos
jours,
l’équité
verticale
ne
semble
plus
fonctionner
correctement…
Une
des
raisons
de
ce
non-‐fonctionnement
se
trouve
dans
la
mise
en
place
de
centaines
de
niches
fiscales
dans
les
codes
fiscaux.
Ces
niches
fiscales
permettent
désormais
à
certains
très
riches
de
ne
payer
que
très
peu
d’impôts
sur
le
revenu
et
à
certains
types
de
revenus
de
bénéficier
d’exonération
alors
que
les
salariés
à
bas
ou
moyens
revenus
n’ont
pas
accès
à
ces
avantages.
4
D’après
plusieurs
économistes
et
penseurs,
l’impôt
proportionnel
est
plus
juste
que
l’impôt
progressif,
dans
ce
paragraphe
nous
allons
présenter
quelques
citations
importantes
en
provenance
de
l’anthologie
de
Victor
Fouquet,
dans
son
livre
«
la
pensée
libérale
de
l’impôt
»,
qui
reprend
plusieurs
articles
d’auteurs
très
connus
sur
le
sujet
de
l’impôt
:
-‐ Citation
de
François
Quesnay
dans
son
livre
«
Tableau
économique
»
de
1758
:
o «
L’impôt
doit
donc
être
pris
immédiatement
sur
le
produit
net
des
biens-‐fonds
;
car
de
quelque
manière
qu’il
soit
imposé
dans
un
royaume
qui
tire
ses
richesses
de
son
territoire,
il
est
toujours
payé
par
les
biens
fonds.
Ainsi
la
forme
d’imposition
la
plus
simple,
la
plus
réglée,
la
plus
profitable
à
l’Etat
et
la
moins
onéreuse
aux
contribuables,
est
celle
qui
est
établie
proportionnellement
au
produit
net
et
immédiatement
à
la
source
des
richesses
continuellement
renaissantes.
»
-‐ Citation
d’Adam
Smith
dans
«
Recherches
sur
la
nature
et
les
causes
de
la
richesse
des
nations
»
de
1776
:
o «
Les
qualités
essentielles
que
doit
revêtir
l’impôt
:
1°
être
juste
(c’est-‐à-‐dire
équitablement
réparti),
2°
certain
(son
montant
ne
doit
pas
être
arbitraire),
3°
payé
commodément,
4°
rentable
(son
recouvrement
doit
être
le
moins
onéreux
possible).
Ce
sont
les
quatre
règles
d’or
de
la
fiscalité
selon
Smith.
-‐ Citation
de
Jean-‐Baptiste
Say
dans
«
Traité
d’économie
politique
»
de
1803
o «
Les
cinq
préceptes
qui
doivent
guider
une
fiscalité
d’essence
libérale
sont
:
1°
être
modérée,
2°
administrativement
peu
coûteuse,
3°
équitablement
répartie,
4°
avantager
l’accumulation
de
capital
productif,
5°
privilégier
les
activités
conformes
à
la
morale.
»
-‐ Citation
de
Antoine
Destutt
de
TRACY
dans
«
Traité
d’économie
politique
»
de
1822
o «
Si
la
vente
exclusive
n’est
pas
forcée,
elle
varie
suivant
la
nature
de
la
marchandise.
S’il
s’agit
d’une
denrée
qui
ne
soit
pas
nécessaire,
à
mesure
que
le
prix
monte
la
consommation
diminue
;
car
il
n’y
a
qu’une
certaine
somme
de
moyens
dans
toute
la
société,
qui
soit
destinée,
à
procurer
un
certain
genre
de
jouissance.
Il
peut
même
arriver
qu’en
élevant
peu
le
prix,
le
profit
diminue
beaucoup,
parce
que
beaucoup
de
gens
renoncent
tout
à
fait
à
ce
genre
de
consommation,
ou
même
parviennent
à
le
remplacer
par
un
autre.
Toutefois
l’impôt
est
toujours
payé
effectivement
par
ceux
qui
s’obstinent
à
consommer.
Si
au
contraire,
la
vente
faite
exclusivement
par
l’Etat,
mais
de
gré
à
gré,
porte
sur
une
marchandise
de
première
nécessité,
elle
équivaut
à
la
vente
forcée.
Car
la
consommation
diminue
bien
à
mesure
que
le
prix
s’élève,
c’est-‐à-‐dire
qu’on
souffre
et
qu’on
meurt
;
mais,
comme
enfin
elle
est
nécessaire,
elle
s’élève
toujours
autant
que
le
moyen
de
la
payer,
et
elle
est
payée
par
ceux
qui
consomment
».
-‐ Citation
de
Benjamin
Constant
dans
«
Commentaire
sur
l’ouvrage
de
Filangieri
»
de
1822-‐1824
:
o «
Le
capital
est
pour
tout
individu,
quelle
que
soit
sa
profession,
ce
qu’est
pour
un
agriculteur
sa
charrue.
Or,
si
vous
prenez
à
l’agriculteur
un
sac
de
blé,
qu’il
vient
de
recueillir,
il
se
remet
au
travail
et
en
produit
un
autre
l’année
suivante
:
mais,
si
vous
lui
prenez
sa
charrue,
il
ne
peut
plus
produire
de
blé
»
-‐ Citation
d’Adolphe
Thiers
dans
«
De
la
propriété
»
de
1848
:
5
o «
La
proportionnalité
est
un
principe,
mais
la
progression
n’est
qu’un
odieux
arbitraire
»
Adolphe
Thiers
voit
dans
la
progressivité
une
domination
des
classes
à
rebours
:
à
l’oppression
des
basses
classes
de
l’ancien
régime
succèderait,
en
effet,
l’oppression
des
hautes
classes
par
le
truchement
de
l’impôt
progressif.
o «
C’est
là
ce
qu’on
appelle
l’impôt
progressif
[…]
à
peu
près
comme
ce
marchand,
qui
en
voyant
arriver
un
riche
étranger
à
sa
porte,
se
dit
:
Ce
monsieur
est
riche,
il
payera
plus
cher
–
Quand
il
s’agit
de
frivolités
d’une
faible
valeur,
on
peut
sourire
de
cette
intention
de
faire
payer
différemment
les
mêmes
choses,
d’autant
que
ces
riches
étrangers
traitent
de
gré
à
gré,
et
que
le
mal
étant
volontaire
ne
saurait
aller
bien
loin.
Mais
que
diriez-‐vous
si
ces
acheteurs
étaient
forcés
d’acheter,
et
point
libre
de
dire
non
?
».
-‐ Citation
d’Emile-‐Justin
Menier
dans
«
Théorie
et
application
de
l’impôt
sur
le
capital
»
de
1874
o «
La
théorie
de
l’impôt
progressif
est
un
vestige
de
l’ancien
préjugé
catholique
que
le
riche
doit
son
superflu.
C’est
la
vielle
doctrine
de
la
charité,
doctrine
de
sentiment
qui
arrive
à
la
négation
de
tout
rapport
fixe,
qui
autorise
toutes
les
violations
de
la
justice,
et
est
incompatible
avec
l’organisation
régulière
des
sociétés.
On
considère
la
richesse
comme
un
mal,
comme
une
sorte
de
vol
fait
au
reste
du
pays,
et
on
trouve
qu’il
est
équitable
de
faire
expier
à
l’homme
riche
la
possession
de
sa
fortune
et
ses
plaisirs
».
-‐ Citation
d’Yves
GUYOT
dans
«
la
démocratie
individualiste
»
de
1907
:
o «
L’impôt
ne
doit
pas
être
un
instrument
de
spoliation
des
uns
au
profit
des
autres,
il
ne
doit
pas
être
employé
qu’à
des
services
publics
d’un
caractère
général.
Dés
qu’on
abandonne
le
principe
fixe
de
la
proportionnalité
pour
la
progression,
on
tombe
dans
l’arbitraire
qui
n’a
d’autre
limite
que
la
sagesse
de
ceux
qui
sont
chargés
de
l’appliquer,
et
elle
est
fragile
».
-‐ Citation
de
Maurice
Allais
dans
«
Pour
la
réforme
de
la
fiscalité
:
repenser
les
vérités
établies
»
de
1990
:
o «
L’impôt
sur
le
revenu
ne
pèse
d’ailleurs
que
sur
une
partie
des
populations.
Les
raisons
principales
en
sont
notamment
les
exemptions
de
toutes
sortes
dont
bénéficient
un
grand
nombre
de
catégories
sociales
et
l’évasion
fiscale
de
nombreux
revenus.
[…]
l’évasion
et
l’exemption
fiscale
apparaissent
comme
des
sous-‐produits
d’une
fiscalité
excessive.
En
fait,
la
législation
fiscale
est
éminemment
discriminatoire.
»
o «
Quel
jugement
d’ensemble
peut-‐on
porter
sur
les
législations
fiscales
européennes
d’aujourd’hui
?
sans
doute
un
jugement
voisin
de
celui
qu’appelle
certainement
la
fiscalité
française
:
Excessive,
compliquée,
coûteuse,
et
inefficace
;
-‐
discriminatoire,
injuste,
et
spoliatrice
;-‐
génératrice
de
mauvais
choix
économiques
et
de
fraude
;
-‐
souvent
arbitraire,
contradictoire,
incohérent
et
incompréhensible
;
-‐
démoralisatrice,
abusive,
et
oppressive
;
-‐
antisociale
et
antidémocratique
;
-‐
fondée
sur
des
mythologies
aussi
nocives
qu’irréalisables,
et
dont
la
motivation
profonde
repose
sur
la
démagogie
et
la
préoccupation
de
la
rentabilité
électorale.
Cette
fiscalité
est
un
boulet
que
traîne
la
société
française
»
-‐ Citation
de
Ludwing
von
Mises
dans
«
l’action
Humaine
»
de
1949
6
o «
Les
impôts
sont
nécessaires.
Mais
le
système
de
fiscalité
discriminatoire
universellement
accepté,
sous
le
nom
trompeur
d’impôt
progressif
sur
les
revenus
et
successions,
n’est
pas
un
système
vraiment
fiscal.
C’est
plutôt
un
mode
déguisé
d’expropriation
des
capitalistes
et
entrepreneurs
efficaces.
Quoi
que
prétendent
les
satellites
gouvernementaux,
cela
est
incompatible
avec
le
maintien
d’une
économie
de
marché.
Au
mieux,
peut-‐on
le
considérer
comme
un
moyen
d’instaurer
le
socialisme
».
-‐ Citation
de
Léon
Say
dans
«
Les
solutions
démocratiques
de
la
question
des
impôts
»
de
1886
:
o «
L’égalité
en
matière
d’impôt
ne
signifiait
pas
d’ailleurs
autre
chose
que
l’égalité
des
contribuables
devant
la
loi.
Il
faut,
pour
que
cette
égalité
existe,
que
la
loi
procède
d’une
manière
générale,
qu’elle
ne
soit
pas
inventée
pour
atteindre
une
personne
ou
une
classe
de
personnes
;
car
autrement
il
y
a
abus
».
o «
Pour
ces
écoles
(écoles
socialistes)
[…]
il
faut
que
les
dépenses
publiques
et
le
recouvrement
de
l’impôt
soient
réglés,
en
vue
d’égaliser
les
conditions,
et
de
corriger
ce
qu’il
peut
y
avoir
de
défectueux
dans
la
distribution
de
la
richesse.
L’impôt
et
les
dépenses
publiques
doivent
être
combinés
de
telle
sorte
que
les
citoyens
trop
riches
soient
appauvris,
et
que
les
citoyens
trop
pauvres
soient
enrichis.
[…]
Pour
l’école
libérale
individualiste,
on
peut
dire
que
la
dépense
publique
reste
une
dépense
individuelle,
quoiqu’elle
soit
faite
par
tout
le
monde.
[…]
L’impôt
dans
l’école
libérale
affecte
tous
les
citoyens,
il
oblige
chacun
d’entre
eux
à
subir
une
augmentation
d’efforts
ou
une
diminution
de
jouissance.
[…]
Entre
la
doctrine
économique
et
financière
de
l’école
libérale
et
celle
des
écoles
socialistes,
ce
n’est
donc
pas
seulement
une
différence
qu’il
faut
relever,
c’est
une
contradiction
absolue,
une
contradiction
qui
prend
sa
source
dans
deux
conceptions
différentes
et
contradictoires
de
la
nature
de
l’impôt
et
des
dépenses
publiques,
et
dans
deux
conceptions
différentes
et
contradictoires
des
attributions
de
l’Etat
».
Le
livre
La
pensée
libérale
de
l’impôt,
de
Victor
Fouquet
nous
permet
de
comprendre
les
grandes
différences
entre
l’impôt
progressif
et
l’impôt
proportionnel
ainsi
que
les
avantages
et
les
inconvénients
de
chacun.
Dans
les
dernières
citations,
nous
parlons
d’école
libérale
et
d’école
sociale
(ou
socialiste).
La
différence
de
point
de
vue
entre
les
idéologies
de
ces
deux
écoles
fait
naître
le
débat
entre
les
différents
systèmes
fiscaux
et
sur
lequel
d’entre
eux
semble
le
plus
juste.
Après
avoir
présenté
les
notions
de
progressivité
et
proportionnalité,
nous
allons
essayer
dans
un
second
temps
de
découvrir
leurs
divergences
avec
un
petit
retour
en
arrière
dans
l’histoire.
Ce
rappel
du
passé
va
permettre
une
comparaison
entre
différentes
idéologies
existantes
depuis
longtemps,
ayant
chacune
d’entre
elles
des
points
de
vue
différents,
des
avantages
ainsi
que
des
inconvénients.
b. Communisme
vs
Libéralisme
et
renaissance
de
la
Flat
Tax
Dans
notre
première
partie,
nous
avons
présenté
les
principales
différences
entre
les
deux
types
de
système
fiscal.
Dans
cette
partie,
nous
allons
montrer
les
divergences
entre
ces
deux
idéologies,
l’impôt
proportionnel
qui
est
souvent
soutenu
par
les
libéraux,
et
l’impôt
7
progressif
qui
trouve
son
origine
dans
les
idéologies
du
communisme
et
dans
nombre
de
propositions
des
socialistes.
Lorsque
l’on
parle
des
différences
entre
ces
deux
visions
de
la
fiscalité,
il
est
important
de
signaler
qu’il
y
a
une
vraie
opposition
intellectuelle
entre
libéralisme
et
socialisme.
Ces
différents
choix,
lorsqu’ils
sont
étudiés
distinctement,
peuvent
tous
les
deux
être
compréhensibles
et
logiques.
Dans
le
passé,
le
clergé
et
la
noblesse
avaient
des
privilèges
et
étaient
exemptés
d’impôt,
et
c’est
l’une
des
causes
de
la
Révolution
française.
Ensuite,
l’instauration
d’impôt
proportionnel
a
été
vue
comme
une
amélioration
et
une
égalité
de
tous
devant
la
justice
fiscale.
Après
la
première
guerre
mondiale
et
l’influence
du
communisme,
de
nombreux
pays
ont
remplacé
l’impôt
à
taux
unique
par
un
impôt
progressif.
Même
les
pays
qui
n’étaient
pas
sous
influence
directe
du
communisme,
ont
adoptés
l’impôt
progressif,
pour
financer
la
guerre.
Cet
impôt
a
souvent
été
jugé
injuste
et
confiscatoire,
des
taux
élevés
pour
les
plus
riches
provoque
systématiquement
la
baisse
de
la
collecte
des
recettes
fiscales
et
ont
été
la
cause
du
travail
au
noir,
des
fausses
déclarations
et
surtout
de
l’évasion
fiscale.
Jusqu’au
début
des
années
2000,
l’impôt
à
taux
unique
existait
dans
seulement
8
pays,
mais
depuis
2001
et
l’instauration
d’une
«
Flat
Tax
»
en
Fédération
de
Russie
par
le
président
Vladimir
Poutine.
Après
quoi
de
nombreux
pays
ont
instauré
une
imposition
à
taux
unique.
Principalement
dans
les
pays
de
l’Europe
de
l’Est,
anciennement
communistes.
L’impôt
à
taux
unique
fait
un
retour
sur
scène
principalement
grâce
à
la
réussite
russe
qui
a
inspiré
ses
voisins.
Pour
revenir
sur
la
réforme
fiscale
russe
en
2001.
Cette
réforme
est
considérée
un
des
succès
économiques
du
pays,
et
elle
joue
un
rôle
très
important
dans
«
l’impressionnante
popularité
»
du
président
Monsieur
Vladimir
Poutine.
La
Fédération
de
Russie
est
la
première
grande
puissance
à
adopter
un
système
fiscal
avec
un
impôt
à
taux
unique.
Cette
réforme
a
remplacé
un
système
fiscal
progressif
classique,
au
taux
marginal
de
30%,
par
un
système
fiscal
proportionnel
avec
un
taux
d’imposition
forfaitaire
unique
de
13%.
A
l’inverse
de
ce
qu’on
peut
croire,
la
réaction
des
citoyens
russes
à
cette
réforme
fut
très
positive,
l’instauration
de
cette
nouvelle
réforme
a
eu
l’approbation
de
la
population.
Cette
dernière
a
aussi
changé
les
comportements
et
les
mentalités.
Elle
a
normalisé
et
simplifié
l’acquittement
des
impôts.
Les
gains
fiscaux
de
cette
réforme
ont
été
réalisés
sur
la
base
de
plusieurs
points
forts
:
-‐ La
diminution
de
l’évasion
fiscale
-‐ La
diminution
du
travail
au
noir
-‐ L’implication
nouvelle
des
habitants
-‐ La
simplification
des
déclarations
d’impôts
D’après
Jeffrey
Owens,
Directeur,
centre
de
politique
fiscale
de
l’OCDE,
dans
son
article
«
Les
hauts
et
les
bas
des
impôts
à
taux
unique
»
:
l’année
suivante
à
la
réforme,
les
recettes
d’impôt
ont
fait
un
bond
de
26%
en
termes
réels
et
les
revenus
ont
augmenté
d’un
cinquième
en
8
pourcentage
du
PIB.
D’après
Jeffrey
Owens,
les
principales
raisons
de
ces
chiffres
impressionnants
sont
l’amélioration
de
la
transparence
et
la
baisse
de
l’évasion
fiscale.
Dans
l’article
«
The
Global
Flat
Tax
Revolution
:
Lessons
for
policy
makers
»
de
Daniel
J.
Mitchell
(Fondateur
de
«
Center
for
Freedom
and
Prosperity
»
et
enseignant
aux
universités
de
Géorgie
et
de
George
Mason),
on
peut
voir
dans
un
histogramme,
l’évolution
rapide
par
année
des
revenus
de
l’impôt
avec
ajustement
de
l’inflation
:
Figure
1
:
La
Flat
Tax
de
13%
en
Russie
:
Evolution
de
l’impôt
sur
le
revenu
après
ajustement
de
l’inflation
Lorsqu’on
voit
que
le
pays
moteur
et
incitateur
du
communisme
international,
applique
un
système
fiscal
qui
s’approche
de
la
pensée
libérale
de
l’impôt,
ceci
peut
bouleverser
nos
préjugés
et
nous
oblige
à
nos
interroger.
Pourquoi,
les
pays
développés
occidentaux,
en
principe
libéraux,
appliquent-‐ils
des
systèmes
fiscaux
progressifs
?
Et
pourquoi
les
ex-‐pays
du
bloc
soviétique,
s’orientent
plutôt
vers
des
systèmes
fiscaux
proportionnels
?
Malgré
l’adoption
d’une
imposition
à
un
taux
unique
en
Russie,
le
système
fiscal
Russe
n’est
pas
le
parfait
exemple
de
la
proposition
initiale
de
Flat
Tax
faites
par
Hall
&
Rabushka
(nous
aborderons
cette
question
un
peu
plus
tard
dans
notre
étude),
car
en
Russie
les
taux
d’imposition
peuvent
varier
selon
l’origine
du
revenu,
par
exemple,
l’impôt
sur
les
dividendes
et
de
30%
alors
que
l’impôt
sur
le
revenu
est
de
13%.
Mais
pour
commencer,
nous
avons
voulu
tout
simplement
montrer
les
grandes
différences
entre
les
deux
systèmes
fiscaux.
Pour
cette
raison,
nous
avons
souhaité
comparer
deux
grandes
puissances
économiques
et
historiques
que
sont
la
France
et
la
Fédération
de
Russie.
Pour
que
notre
comparaison
soit
plus
pertinente
il
est
préférable
de
prendre
deux
pays
«
importants
»
en
termes
de
nombre
d’habitants,
PIB
etc.
Une
comparaison
entre
la
France
9
et
un
autre
pays
d’Europe
de
l’Est
tel
que
la
Slovaquie
n’aurait
pas
été
adéquate
si
l’on
examine
ces
deux
pays
d’un
point
de
vue
économique,
financier
ou
encore
au
niveau
de
la
structure
sociale
de
ces
deux
pays.
B. France
vs
Fédération
de
Russie
Dans
cette
partie,
nous
allons
présenter
différents
impôts
existant
en
France
et
dans
la
Fédération
de
Russie.
Il
serait
difficile
voire
impossible
de
présenter
en
détail
chaque
impôt
avec
toutes
les
réductions
et
exceptions
existantes,
cela
serait
fastidieux
et
surtout
nous
nous
éloignerions
de
notre
sujet
principal.
C’est
pourquoi
que
nous
avons
décidé
de
présenter
seulement
les
différentes
familles
d’imposition,
les
différents
taux
et
quelques
réductions
ou
exceptions.
Nous
considérons
ces
thèmes
nécessaires
à
la
compréhension
des
grandes
différences
entre
les
deux
systèmes
d’imposition.
a. L’impôt
en
France
Nous
allons
donc
présenter
les
différents
types
d’impôts
existants
en
France
le
plus
brièvement
possible
car
il
existe
un
grand
nombre
d’impôts
et
et
le
système
français
et
assez
complexe.
Pour
des
raisons
pratiques,
nous
nous
sommes
inspirés
dans
cette
partie
de
la
brochure
pratique
2017
(déclaration
des
revenus
2016)
établi
par
la
direction
générale
des
finances
publiques.
En
effet,
notre
proposition
de
Flat
Tax
pour
la
France
est
une
étude
effectuée
avant
la
loi
de
finance
et
donc
avant
le
prélèvement
à
la
source,
mis
en
place
l’année
suivante.
Dans
cette
brochure,
la
définition
de
l’impôt
est
la
suivante
:
«
les
impôts
sont
des
prestations
pécuniaires
mises
à
la
charge
des
personnes
physiques
et
morales
en
fonction
de
leurs
capacités
contributives
et
sans
contrepartie
déterminée
en
vue
de
la
couverture
des
dépenses
publiques
et
de
la
réalisation
d’objectifs
économiques
et
sociaux
fixés
par
la
puissance
publique.
»
Dans
cette
définition
on
peut
voir
que
dans
ce
système
les
personnes
seront
prélevées
en
fonction
de
leurs
capacités
financières,
sans
que
la
contrepartie
soit
énoncée
au
préalable.
Cette
définition
est
assez
orientée
idéologiquement.
Et
on
peut
directement
comprendre
que
tout
le
monde
n’adhère
pas
automatiquement
à
ce
système,
et
que
ce
dernier
suscite
de
nombreuses
contestations.
Pour
commencer,
il
est
important
de
savoir
qu’en
France,
il
existe
quatre
familles
d’impôts,
chacune
d’entre
elles
comprenant
différents
impôts
:
-‐ Les
impôts
sur
les
revenus
:
o L’impôt
sur
les
sociétés
o L’impôt
sur
le
revenu
o Les
impôts
à
finalité
sociale
o Les
taxes
et
participations
dues
par
les
employeurs
sur
le
montant
global
des
salaires
10
-‐ Les
impôts
sur
la
dépense
:
o La
taxe
sur
la
valeur
ajoutée
o Les
contributions
indirectes
et
réglementations
assimilées
(Accises)
-‐ Les
impôts
sur
le
patrimoine
o Les
droits
d’enregistrement
o Les
droits
de
timbre
et
assimilés
o L’impôt
de
solidarité
sur
la
fortune
(l’impôt
sur
la
fortune
immobilière)
o La
taxe
sur
la
valeur
vénale
des
immeubles
possédés
en
France
par
des
entités
juridiques
(taxe
dite
de
3%)
-‐ Les
impôts
directs
locaux
:
o La
taxe
foncière
sur
les
propriétés
bâties
o La
taxe
foncière
sur
les
propriétés
non
bâties
o La
taxe
d’habitation
o La
contribution
économique
territoriale
o L’imposition
forfaitaire
sur
les
entreprises
de
réseaux
(IFER)
o Les
autres
taxes
locales
:
§ Taxes
additionnelles
§ Taxes
spéciales
d’équipement
Nous
allons
maintenant
présenter
brièvement
chacun
de
ces
impôts,
dans
cette
partie
nous
allons
parler
des
différents
taux
d’imposition,
les
problèmes
que
ces
impôts
peuvent
poser
ainsi
que
leurs
spécificités.
Sachant
que
nous
connaissons
tous
un
minimum
notre
système
fiscal,
nous
n’allons
pas
entrer
dans
le
détail
des
personnes
imposables
et
des
exclusions
et
exonérations
seulement
lorsque
cela
est
pertinent
pour
notre
étude.
1. Les
impôts
sur
les
revenus
:
o L’impôt
sur
les
sociétés
(IS)
:
L’IS
est
un
impôt
annuel,
qui
touche
l’ensemble
des
bénéfices
réalisés
en
France
par
les
sociétés
et
les
personnes
morales.
Les
personnes
morales
peuvent
être
soumises
à
l’IS
soit
:
ü Au
taux
normal
de
331/3%
ü Au
taux
de
28%
pour
:
§ Les
PME
dans
la
limite
de
75
000€
de
bénéfice
§ A
l’ensemble
des
redevables
jusqu'à
500
000€
de
bénéfice
§ A
l’ensemble
des
redevables
sans
limite
de
bénéficie
lorsque
leur
chiffre
d’affaires
n’excède
pas
1
milliards
d’euros.
§ A
l’ensemble
des
redevables
sans
conditions
de
chiffre
d’affaires
et
sans
limite
de
bénéfice
pour
les
exercices
ouverts
à
compter
du
1er
janvier
2020.
ü Au
taux
réduit
de
15%
pour
:
§ Les
PME
sur
la
fraction
des
bénéfices
n’excédant
pas
38
120€/
ces
entreprises
doivent
avoir
réalisées
un
chiffre
d’affaires
hors
taxe
inférieur
à
7
630
000€
au
cours
de
l’exercice
ou
la
période
d’imposition.
ü Au
taux
réduit
particuliers
suivants
:
§ 0%
pour
les
plus-‐values
à
long
terme
provenant
de
la
cession
de
titres
de
participation
détenus
au
moins
deux
ans
11
§ 0%
ou
15%
pour
les
répartitions
d’actifs
ou
les
rachats
de
titres
effectués,
sous
certaines
conditions
par
certains
fonds
et
certaines
sociétés.
§ 15%
pour
les
revenus
de
la
concession
de
licences
d’exploitation
de
brevets,
d’inventions
brevetables
ou
de
perfectionnements.
§ 19%
pour
les
plus-‐values
à
long
terme
provenant
de
la
cession
de
titres
de
sociétés
à
prépondérance
immobilière
(SPI)
cotées
détenus
au
moins
deux
ans
§ 19%
pour
les
plus-‐values
nettes
constatées
à
l’occasion
de
la
cession
de
locaux
à
usage
de
bureaux
ou
à
usage
commercial
ou
industriel,
destinés
à
être
transformés
en
immeubles
d’habitation,
dans
un
délai
de
quatre
ans.
§ 10%,
15%
ou
24%
pour
les
revenus
patrimoniaux
perçus
par
les
organismes
à
but
non
lucratif.
Il
existe
aussi,
dans
l’impôt
sur
les
sociétés,
trois
contributions
additionnelles
:
§ Une
contribution
exceptionnelle
et
temporaire
égale
à
10,7%
de
l’IS
calculé
sur
les
résultats
imposables.
Cette
contribution
est
due
par
les
grandes
entreprises
qui
réalisent
un
chiffre
d’affaires
HT
supérieur
à
250
M€
§ Une
contribution
additionnelle
à
l’IS
de
3%
est
due
au
titre
des
montants
distribués
par
les
sociétés
ou
organismes
français
ou
étrangers
passibles
de
L’IS
en
France,
aux
associés,
actionnaires
ou
porteurs
de
parts.
§ Une
contribution
sociale
égale
à
3,3%
de
leurs
résultats
imposables
au
taux
normal
et
aux
taux
réduit,
diminué
d’un
abattement
qui
ne
peut
excéder
763
000€
par
année
ou
période
de
12
mois.
Les
personnes
concernées
par
cette
contribution
sociale
sont
les
redevables
dont
le
chiffre
d’affaires
hors
taxe
est
supérieur
à
7,63
millions
€
En
présentant
brièvement
l’IS
et
les
différents
taux
selon
les
caractéristiques
et
les
activités
des
entreprises,
nous
réalisons
rapidement
que
cet
impôt
est
assez
complexe
et
qu’il
vaut
mieux
être
bien
informé
pour
pouvoir
être
en
règle
avec
l’administration
fiscale.
Malheureusement,
de
nos
jours
les
entreprises
consacrent
de
plus
en
plus
de
temps
à
chercher
les
failles
dans
notre
système
fiscal
qu’à
produire
de
réels
bénéfices.
o L’impôt
sur
le
revenu
des
personnes
physiques
(IR)
:
L’IR
est
un
impôt
global
établi
sur
la
totalité
des
revenus
dont
disposent
les
personnes
physiques.
Il
comprend
tous
les
revenus,
quel
que
soit
leur
origine,
pour
déterminer
un
revenu
net
global
auquel
s’applique
un
barème
unique
d’imposition.
Ce
barème
se
caractérise
par
une
progressivité
par
tranches
de
revenus.
A
compter
du
1er
janvier
2018,
sera
instauré
un
prélèvement
différent
du
système
actuel
de
la
perception
des
revenus
:
le
prélèvement
à
la
source
de
l’IR.
12
Les
revenus
soumis
à
l’IR
sont
répartis
en
plusieurs
catégories
:
les
bénéficies
industriels
et
commerciaux
;
les
bénéfices
non
commerciaux
;
les
bénéficies
agricoles
;
les
revenus
fonciers
;
les
traitements,
salaires,
pensions
et
rentes
viagères
;
les
revenus
de
capitaux
mobiliers
et
les
gains
en
capital.
Concernant
le
champ
d’application
de
l’IR,
les
personnes
physiques
sont
imposables
à
raison
de
l’ensemble
de
leurs
revenus
de
source
française
ou
étrangère,
dès
lors
qu’elles
sont
domiciliées
en
France.
Les
personnes
non
domiciliées
en
France
ne
sont
imposables
que
sur
leurs
seuls
revenus
de
source
française.
Sont
considérées
comme
ayant
leur
domicile
fiscal
en
France
les
personnes
qui
ont
leur
foyer
en
France,
ou
qui
ont
leur
lieu
de
séjour
principal
en
France,
ou
qui
exercent
en
France
une
activité
professionnelle,
salariée
ou
non,
à
moins
qu’elles
ne
justifient
que
cette
activité
y
est
exercée
à
titre
accessoire,
ou
qui
ont
en
France
le
centre
de
leurs
intérêts
économiques.
En
ce
qui
concerne
le
calcul
de
l’impôt,
voici
le
barème
correspondant
au
revenus
2016
pour
une
personne
(une
part)
:
-‐ Pour
la
fraction
du
revenu
imposable
qui
n’excède
pas
9
710€
:
0%
-‐ Pour
la
fraction
supérieure
à
9
710€
et
inférieur
ou
égale
à
26
818€
:
14%
-‐ Pour
la
fraction
supérieure
à
26
818€
et
inférieure
ou
égale
à
71
898
:
30%
-‐ Pour
la
fraction
supérieure
à
71
898€
et
inférieure
ou
égale
à
152
260€
:
41%
-‐ Pour
la
fraction
supérieure
à
152
260€
:
45%
Il
est
important
de
signaler
qu’en
France,
il
existe
ce
que
l’on
appelle
le
quotient
familial.
Ce
quotient
familial
permet
d’atténuer
les
effets
de
la
progressivité
de
l’impôt
dès
que
lors
le
taux
progressif
est
appliqué
à
un
revenu
partiel.
Ce
processus
consiste
à
diviser
le
revenu
imposable
du
foyer
fiscal
en
un
certain
nombre
de
parts
(par
exemple,
une
part
pour
un
célibataire,
deux
parts
pour
un
couple
marié
ou
pacsé,
une
demi
part
supplémentaire
pour
chacun
des
deux
premiers
enfants
à
charge,
et
une
part
supplémentaire
pour
chaque
enfant
à
charge
à
compter
du
troisième).
Le
barème
progressif
est
ensuite
appliqué
au
revenu
imposable
par
part
ainsi
obtenu.
Cet
avantage
fait
tout
de
fois
l’objet
de
plafonnements,
mais
nous
n’allons
pas
rentrer
plus
dans
les
détails.
Après
avoir
déterminé
l’impôt
brut,
il
faut
procéder
à
l’imputation
des
réductions
d’impôt
puis
des
crédits
d’impôt
dont
peut
bénéficier
le
contribuable
sous
réserve
du
plafonnement
global
des
avantages
fiscaux.
Les
réductions
d’impôt
concernent
par
exemple
les
dons
aux
œuvres
ou
organismes
d’intérêt
général,
les
dépenses
afférentes
à
la
dépendance,
la
souscription
au
capital
de
PME.
Alors
que
les
crédits
d’impôt
correspondent
par
exemple
aux
frais
de
garde
des
jeunes
enfants
comme
les
dépenses
d’assistance
maternelle,
ou
aux
dépenses
d’équipement
en
faveur
du
développement
durable
ou
de
l’aide
aux
personnes.
Attention,
le
total
des
avantages
fiscaux
ne
peut
pas
procurer
une
réduction
du
montant
de
l’impôt
dû
supérieur
à
10
000€,
ou
bien
18
000€
si
ces
avantages
sont
majorés
des
avantages
fiscaux
obtenus
au
titre
d’investissements
outre-‐mer
et/ou
de
souscriptions
au
capital
de
«
Sofica
».
Ce
plafonnement
concerne
les
avantages
fiscaux
accordés
en
contrepartie
d’un
investissement
ou
d’une
prestation
dont
bénéficie
le
contribuable
et
exclus
les
avantages
fiscaux
liés
à
la
situation
personnelle
du
contribuable
(déduction
des
pensions
alimentaires,
avantages
liés
à
une
situation
de
dépendance
ou
de
handicap)
ou
à
la
poursuite
d’un
intérêt
générale
sans
contrepartie
(dons
aux
associations,
mécénat
etc.)
13
Il
est
important
de
préciser
qu’il
existe
dans
l’IR,
une
contribution
additionnelle,
dite
contribution
exceptionnelle
sur
les
hauts
revenus.
Cette
contribution
concerne
les
contribuables
les
plus
aisés,
et
elle
est
assise
sur
le
revenu
fiscal
de
référence
(RFR)
des
contribuables
les
plus
aisés.
La
contribution
exceptionnelle
sur
les
hauts
revenus
est
calculée
en
appliquant
un
taux
de
3%
sur
la
fraction
du
RFR
comprise
entre
250
001€
et
500
000€
et
un
taux
de
4%
pour
la
fraction
RFR
supérieur
à
500
001€
pour
un
contribuable
célibataire,
veuf,
séparé
ou
divorcé.
En
ce
qui
concerne
un
contribuable
marié
ou
pacsé,
soumis
à
une
imposition
commune,
il
faut
appliquer
le
taux
de
3%
pour
la
fraction
du
RFR
comprise
entre
500
001€
et
1
000
000€,
et
un
taux
de
4%
pour
la
fraction
du
RFR
supérieur
à
1
000
000€.
o Les
impôts
à
finalité
sociale
:
La
France
se
démarque
de
beaucoup
de
ses
partenaires
européens
par
la
fiscalisation
des
dépenses
sociales.
Il
a
été
ainsi
mis
en
place
la
contribution
sociale
généralisée
(CSG),
la
contribution
pour
le
remboursement
de
la
dette
sociale
(CRDS),
ainsi
que
la
contribution
additionnelle
de
solidarité
pour
l’autonomie
(CASA)
au
taux
de
0,3%.
Il
faut
ajouter
à
ces
contributions
un
prélèvement
social
de
4,5%,
une
contribution
additionnelle
au
prélèvement
social
de
0,3%
ainsi
qu’un
prélèvement
de
solidarité
de
2%.
Le
taux
global
des
contributions
sociales
sur
les
revenus
du
patrimoine
et
de
placement
s’élève
ainsi
à
15,5%.
Une
contribution
sociale
de
3,3%
est
aussi
due
par
les
redevables
de
l’impôt
sur
les
sociétés
les
plus
importantes.
Dans
cette
partie,
nous
allons
présenter
brièvement
les
différentes
contributions
à
vocation
sociale
afin
de
mieux
comprendre
le
système
fiscal
français.
La
CSG
est
un
prélèvement
de
nature
fiscale
mais
dont
l’objet
est
social.
Elle
est
prélevée
sans
contrepartie
directe.
Il
existe
plusieurs
taux
pour
la
CSG
selon
les
différents
types
de
revenus
:
-‐ La
CSG
sur
les
revenus
d’activité
et
de
remplacement
:
o Pour
les
revenus
salariés
et
assimilés
:
le
taux
est
de
7,5%
(Dont
5,1%
sont
déductibles
de
l’assiette
de
l’IR)
o Revenus
non
salariés
:
le
taux
est
là
aussi
de
7,5%
o Revenus
de
remplacement
:
7,5%
(5,1%
déductibles)
ou
6,6%
(4,2%
déductible)
ou
3,8%
(intégralement
déductible)
ou
6,2%
(3,8%
déductible).
-‐ LA
CSG
sur
les
revenus
du
patrimoine
:
avec
un
taux
de
8,2%
ou
de
5,1%
dans
quelques
cas.
-‐ LA
CSG
sur
les
produits
de
placement
:
avec
un
taux
de
8,2%.
La
CRDS
concerne
plus
particulièrement
les
revenus
d’activité
et
de
remplacement,
qui
sont
à
charge,
à
quelque
titre
que
ce
soit,
d’un
régime
obligatoire
d’assurance
maladie
français.
Le
taux
de
la
CRDS
est
fixé
à
0,5%,
son
assiette
est
un
peu
plus
large
que
celle
de
la
CSG
car
certains
revenus
exonérés
de
CSG
tels
que
les
prestations
familiales
ou
les
allocations
de
logement,
sont
soumis
à
la
CRDS.
Il
est
important
de
signaler
que
la
CRDS
n’est
pas
déductible
de
l’assiette
de
l’IR.
Le
prélèvement
de
solidarité
possède
un
taux
de
2%
et
s’applique
aux
revenus
de
patrimoine
et
des
produits
de
placement.
Il
n’est
lui
aussi,
non
déductible
du
revenu
global
soumis
à
14
l’IR.
Le
taux
global
des
prélèvements
sociaux
sur
les
produits
de
placement
et
les
revenus
du
patrimoine
s’élève
à
15,5%.
En
ce
qui
concerne
la
contribution
salariale
sur
les
gains
de
levée
d’options
sur
titres
et
les
gains
d’acquisition
d’actions
gratuites,
le
taux
de
cette
contribution
s’élève
à
10%
et
elle
n’est
pas
déductible
de
l’assiette
de
l’IR.
Enfin,
on
trouve
la
C3S
(contribution
sociale
de
solidarité
des
sociétés)
qui
concerne
les
personnes
morales
exerçant
une
activité
économique
et
ayant
un
chiffre
d’affaires
HT
au
moins
égal
à
19
000
000€.
Le
taux
des
contributions
est
fixé
à
0,16%
(0,13%
au
titre
de
la
contribution
sociale
de
solidarité
des
sociétés
et
0,03%
au
titre
de
contribution
additionnelle)
du
chiffre
d’affaires
minoré
d’éventuelles
déductions.
o Les
taxes
dues
par
les
employeurs
sur
le
montant
global
des
salaires
:
Les
taxes
sur
les
salaires
comprennent
:
la
taxe
sur
les
salaires,
la
taxe
d’apprentissage
et
les
participations
des
employeurs
au
développement
de
la
formation
professionnelle
continue.
La
taxe
sur
les
salaires
concerne
les
employeurs
qui
ne
sont
pas
assujettis
à
la
TVA
ou
qui
ne
l’ont
pas
été
sur
au
moins
90%
de
leur
chiffre
d’affaires
au
titre
de
l’année
civile
précédant
celle
du
paiement
des
rémunérations.
Ces
redevables
sont
ainsi
principalement
les
banques
et
sociétés
d’assurance,
le
secteur
médical
et
paramédical,
les
associations
autres
organismes
à
but
non
lucratif.
Il
existe
pour
cette
taxe
plusieurs
taux
applicables
(4,25%,
8,50%,
13,60%
et
20%)
mais
nous
n’allons
pas
rentrer
dans
l’explication
de
cette
taxe
au
vu
de
sa
complexité.
2. Les
impôts
sur
la
dépense
:
Les
impôts
sur
la
dépense
s’appliquent
logiquement
à
la
consommation
et
les
investissements
des
ménages
ainsi
que
des
entreprises.
o La
Taxe
sur
la
Valeur
Ajoutée
(TVA)
:
La
TVA
est
un
impôt
général
sur
la
consommation
qui
s’applique
aux
livraisons
de
biens
et
prestations
de
services
situées
en
France.
La
TVA
est
supportée
par
le
consommateur
final
puisqu’elle
est
incluse
dans
le
prix
de
vente
des
produits
ou
des
services.
Chaque
intermédiaire
collecte
sur
son
client
la
taxe
prévue
et
la
reverse
au
service
des
impôts,
déduction
faite
de
celle
qu’il
a
payée
en
amont
à
son
propre
fournisseur.
La
taxe
afférente
à
une
opération
est
calculée
en
appliquant
à
la
base
hors
TVA,
quel
que
soit
son
montant,
un
taux
proportionnel
de
TVA.
Pour
déterminer
le
montant
de
la
taxe
brute,
il
faut
multiplier
le
montant
de
la
vente
ou
de
la
prestation
de
services
hors
taxe
par
le
taux
applicable
à
l’opération
en
cause.
Il
existe
quatre
taux
en
France
:
-‐ Le
taux
normal
de
20%
-‐ Le
taux
réduit
de
10%
-‐ Le
taux
réduit
de
5,5%
15
-‐ Le
taux
particulier
de
2,1%
Ces
différents
taux
s’appliquent
sur
des
différents
types
de
produits
et
de
services,
mais
nous
n’allons
pas
rentrer
dans
les
détails
afin
de
se
concentrer
sur
notre
sujet.
o Les
contributions
indirectes
et
réglementations
assimilées
(Accises)
Cette
famille
d’impôts
concerne
les
produits
énergétiques,
les
produits
alcooliques
et
les
tabacs
manufacturés.
ü Imposition
des
alcools
et
des
boissons
alcooliques
:
Au
regard
de
la
législation
fiscale,
sont
considérées
comme
boissons
alcoolisées,
les
boissons
ayant
un
titre
alcoométrique
volumique
supérieur
ou
égale
à
1,2%
par
volume
(0,5%
par
volume
pour
les
bières).
Pour
cet
impôt,
il
s’agit
de
différents
droits
de
consommation
dont
l’assiette
est
constituée
par
le
volume
d’alcool
pur
contenu
dans
les
produits,
exprimé
en
hectolitre
(Hl).
Il
existe
quatre
droits
indirects
qui
s’exerce
selon
la
famille
d’alcool
et
le
pourcentage
d’alcoométrie
existant
dans
les
produits.
Voici
les
chiffres
des
droits
de
consommations
brièvement
:
• 1736,56€/Hl
pour
les
alcools
différents
différents
que
le
vin,
la
bière
et
les
produits
intermédiaires.
• 47,11€/
Hl
et
188,41
€/hl
pour
les
produits
intermédiaires
• 3,77€/hl
et
9,33€hl
et
1,33€/hl
pour
les
vins
tranquilles,
les
vins
mousseaux
et
les
cidres
• 7,41€/hl
et
3,70€/hl
pour
les
différents
types
de
bières.
ü Contributions
sur
les
boissons
contenant
des
sucres
ajoutés
et
contenant
des
édulcorants
:
Le
produit
de
ces
contributions
est
entièrement
reversé
aux
administrations
de
sécurité
sociale,
et
le
montant
de
chacune
des
deux
contributions
est
fixe
à
7,53€
par
hectolitre
en
2017.
ü Taxe
intérieure
de
consommation
sur
les
produits
énergétiques
:
Les
produits
énergétiques
sont
soumis
aux
impôts
indirects
suivants
:
• La
taxe
intérieure
de
consommation
sur
les
produits
énergétiques
(TICPE)
• La
taxe
intérieure
de
consommation
sur
le
gaz
naturel
(TICGN)
• La
taxe
intérieure
de
consommation
sur
les
charbons
(TICC)
• La
taxe
intérieure
sur
la
consommation
finale
d’électricité,
également
appelée
contribution
au
service
public
d’électricité
(CSPE)
Le
tarif
de
l’impôt
fixé
pour
chacun
de
ses
produits
est
de
30,50€
en
2017.
16
ü Fiscalité
des
tabacs
:
Le
droit
de
consommation
pour
les
tabacs
manufacturés
comporte
une
part
proportionnelle
au
prix
de
vente
au
détail
des
produits
et
un
part
spécifique
par
unités
de
produits
ou
de
poids
(1
000
cigarettes
ou
1
000
grammes
pour
les
autres
produits)
ü Droit
spécifique
acquitté
sur
les
métaux
précieux
:
La
garantie
de
l’Etat
sur
le
titre
des
matières
d’or,
d’argent
et
de
platine
est
accordée
par
l’apposition
d’une
marque
en
moyennant
le
paiement
de
droits.
Le
taux
des
droits
varie
selon
la
nature
et
la
teneur
du
métal
précieux
utilisé.
ü Taxe
générale
sur
les
activités
polluantes
(TGAP)
:
La
création
de
cet
impôt
a
pour
objectif
d’inciter
à
la
protection
de
l’environnement,
en
application
du
principe
«
pollueur-‐payeur
».
Il
ressort
de
ce
principe
que
les
dommages
causés
à
l’environnement
doivent
faire
l’objet
d’une
taxation
spécifique,
ayant
pour
effet
de
renchérir
leur
coût,
dans
le
but
de
dissuader
les
pratiques
polluantes.
Les
redevables
de
la
TGAP
sont
tenus
de
procéder
spontanément
à
la
déclaration
du
montant
de
la
taxe
due
sous
la
forme
d’acomptes,
une
régularisation
intervenant
avec
le
dépôt
de
la
déclaration.
3. Les
impôts
sur
le
patrimoine
:
Le
patrimoine
concerne
les
droits
d’enregistrement
lorsqu’il
est
transmis
à
titre
onéreux
ou
gratuit,
il
peut
aussi
faire
l’objet
d’une
imposition
annuelle
au
titre
de
sa
détention,
ici
l’on
parle
de
l’impôt
de
solidarité
sur
la
fortune
(ISF)
dans
le
passé
et
de
l’impôt
sur
la
fortune
immobilière
de
nos
jours
(IFI),
et
finalement
le
patrimoine
peut
être
imposé
sur
les
plus-‐values
tirées
de
sa
cession.
o Les
droits
d’enregistrement
:
L’objet
de
l’enregistrement
est
donc
avant
tout
fiscal
mais
la
formalité
produit
également
des
effets
sur
le
plan
civil
:
elle
donne
date
certaine
aux
actes
et
elle
constitue
dans
certains
cas
une
condition
de
validité
des
actes
juridiques.
La
base
d’imposition
est
constituée
en
principe
par
la
valeur
vénale
des
biens
au
jour
de
l’acte
ou
de
la
mutation,
telle
qu’elle
est
exprimée
dans
l’acte
ou
dans
la
déclaration
estimative
remplie
par
les
parties,
et
soumise
au
contrôle
de
l’administration.
A
noter
que
la
valeur
vénale
d’un
bien
correspond
à
sa
valeur
marchande,
c’est-‐à-‐dire
au
prix
auquel
ce
bien
pourrait
être
vendu
ou
acheté
dans
les
conditions
du
marché.
Les
droits
d’enregistrement
sont
fixes,
proportionnels
ou
progressifs,
suivant
la
nature
des
actes
ou
des
opérations
juridiques
qui
sont
soumis
à
la
formalité.
Les
droits
fixes
sont
invariables
pour
tous
les
actes
classés
dans
une
catégorie
déterminée
ou
qui
ne
sont
pas
passibles
des
droits
proportionnels
ou
progressifs.
Ils
s’appliquent
aux
actes
judiciaires
(ordonnances
pénales,
décisions
de
justice),
aux
actes
extrajudiciaires
(établis
par
les
huissiers
de
justice,
commissaires-‐priseurs,
gendarmes
et
à
certains
actes
soumis
à
un
droit
17
fixe
dont
le
montant
varie
suivant
la
nature
des
opérations
taxables
(actes
innomés,
actes
notariés,
divorces).
Les
droits
proportionnels
quant
à
eux
représentent
un
pourcentage
constant
des
valeurs
qui
font
l’objet
des
actes
ou
des
opérations
juridiques,
ils
s’appliquent
essentiellement
aux
ventes
d’immeubles,
à
certaines
opérations
concernant
les
sociétés
et
aux
contrats
d’assurance.
Les
droits
progressifs
sont
ceux
dont
les
taux
s’élèvent
à
mesure
qu’augmentent
les
valeurs
concernées.
Ils
s’appliquent
notamment
aux
mutations
à
titre
gratuit.
Les
principaux
droits
d’enregistrement
sont
les
suivants
:
les
ventes
d’immeubles,
les
cessions
de
fonds
de
commerce
et
cessions
assimilées,
les
droits
d’enregistrement
applicables
aux
sociétés
et
les
droits
de
succession
et
de
donation.
Dans
cette
partie,
nous
n’allons
pas
présenter
en
détail
chaque
droit
d’enregistrement,
car
il
en
existe
un
trop
grand
nombre
et
chacun
d’entre
eux
concerne
plusieurs
taux.
Mais
il
est
important
de
connaitre
l’existence
et
la
complexité
de
ces
droits
d’enregistrement
pour
la
suite
de
notre
étude.
o Les
droits
de
timbre
et
assimilés
:
Les
droits
de
timbre
sont
perçus
à
l’occasion
de
l’accomplissement
de
certaines
formalités
administratives,
de
la
rédaction
de
certains
écrits
ou
constituent
un
mode
de
paiement
de
la
délivrance
de
certains
documents.
Il
existe
ici
deux
familles,
les
droits
de
timbre
proprement
dit
et
les
droits
de
timbre
relatifs
aux
véhicules.
En
ce
qui
concerne
les
droits
de
timbre
relatifs
aux
véhicules,
il
existe
la
taxe
sur
les
certifications
d’immatriculation
des
véhicules,
le
malus
applicable
aux
véhicules
de
tourisme
les
plus
polluants,
la
taxe
additionnelle
à
la
taxe
sur
les
certificats
d’immatriculation,
la
taxe
forfaitaire
annuelle
(malus
annuel)
et
la
taxe
sur
les
véhicules
des
sociétés.
Là
aussi,
il
existe
nombreux
tarifs
et
taxes
que
nous
n’allons
pas
détailler.
o L’impôt
sur
la
fortune
immobilière
(ISF
auparavant)
:
Avant,
il
existait
un
impôt
nommé
l’impôt
sur
la
solidarité
sur
la
fortune
(ISF).
L’ISF
était
un
impôt
annuel
acquitté
par
les
personnes
physiques
à
raison
de
la
détention
de
leur
patrimoine
lorsque
sa
valeur
nette,
appréciée
au
1er
janvier
de
l’année
d’imposition,
excède
un
certain
montant
(ce
montant
était
de
1,3
million
d’euros).
Les
personnes
qui
sont
domiciliées
en
France
sont
imposables
à
raison
des
biens
détenus
en
France
et
hors
de
France.
La
base
imposable
de
l’ISF
comprenait
l’ensemble
des
biens,
droits
et
valeurs
qui
composent
le
patrimoine
des
personnes
imposables
:
les
immeubles
bâtis
ou
non
bâtis,
les
droits
réels
immobiliers
(usufruit,
droit
d’usage
etc.),
les
entreprises
individuelles,
les
exploitations
agricoles,
les
meubles
meublants,
les
dépôts
de
toute
nature,
les
comptes
courants,
les
créances,
les
avoirs
en
espèces,
les
placements
financiers,
les
véhicules
automobiles,
les
avions,
les
bateaux
de
plaisance
etc.
L’ISF
était
calculé
selon
un
barème
progressif
par
tranches.
Le
seuil
d’imposition
est,
comme
déjà
indiqué,
fixé
à
1,3
M€
mais,
une
fois
ce
seuil
franchi,
le
patrimoine
est
taxable
à
partir
de
800
000€.
18
Le
tarif
applicable
est
le
suivant
:
§ 0%
pour
une
valeur
nette
taxable
du
patrimoine
n’excédant
pas
800
000€
§ 0,5%
pour
une
valeur
nette
taxable
entre
800
000€
et
1
300
000€
(inclus)
§ 0,70%
pour
une
valeur
nette
taxable
entre
1
300
000€
et
2
570
000€
(inclus)
§ 1%
pour
une
valeur
nette
taxable
entre
2
570
000€
et
5
000
000€
(inclus)
§ 1,25%
pour
une
valeur
nette
taxable
supérieur
à
5
000
000€
et
inférieure
ou
égale
à
10
000
000€
§ 1,5%
pour
une
valeur
nette
taxable
supérieure
à
10
000
000€
L’ISF
a
donc
été
supprimé
mais
il
n’a
pas
complètement
disparu,
il
renaît
sous
une
autre
forme,
cette
forme
est
considérée
comme
un
ISF
plus
«
léger
»
qui
s’intitule
:
l’impôt
sur
la
fortune
immobilière
(l’IFI).
Le
barème
de
l’IFI
reste
le
même
que
celui
de
l’ISF
mais
c’est
les
biens
concernés
qui
vont
changer
avec
l’adoption
définitive
de
la
loi
de
finances
pour
2018.
L’IFI
comme
son
nom
l’indique,
se
limitera
aux
actifs
immobiliers
qui
ne
sont
pas
liés
à
l’activité
professionnelle
de
son
propriétaire.
Il
est
important
de
préciser
que
les
sociétés
civiles
de
placement
immobilier
(SCPI)
seront
incluses
dans
l’assiette
de
l’IFI,
de
même
pour
les
foncières
cotées
et
ceci
peu
importe
l’enveloppe
fiscale
dans
laquelle
sont
détenus
les
actifs
immobiliers,
notamment
l’assurance-‐vie.
Avec
l’IFI
comme
auparavant
avec
l’ISF,
il
existe
des
déductions,
quelques
abattements
et
un
plafonnement,
mais
nous
n’allons
pas
aborder
ces
détails
lors
de
notre
étude.
o La
taxe
sur
la
valeur
vénale
des
immeubles
possédés
en
France
par
des
entités
juridiques
(taxe
dite
de
3%)
Les
entités
juridiques
françaises
ou
étrangères
(personnes
morales,
organismes,
fiducies
ou
institutions
comparables)
qui,
directement
ou
indirectement,
possèdent
un
ou
plusieurs
immeubles
situés
en
France
ou
sont
titulaires
de
droits
réels
portant
sur
ces
biens,
sont
redevables
d’une
taxe
annuelle
de
3%
sur
la
valeur
vénale
de
ces
biens
ou
droits.
Il
est
prévu
néanmoins,
que
ces
entités
juridiques
peuvent
s’en
exonérer
sous
certaines
conditions.
4. Les
impôts
directs
locaux
:
Les
impôts
locaux
sont
perçus
par
l’Etat
au
profit
des
collectivités
territoriales
(régions,
départements,
communes)
et
des
établissements
publics
de
coopération
intercommunale.
La
fiscalité
locale
comporte
quatre
impôts
principaux
:
la
taxe
foncière
sur
les
propriétés
bâties
(TFPB),
la
taxe
foncière
sur
les
propriétés
non
bâties
(TFPNB),
la
taxe
d’habitation
et
la
contribution
économique
territoriale
(CET)
composée
d’une
cotisation
foncière
des
entreprises
(CFE)
et
d’une
cotisation
sur
la
valeur
ajoutée
des
entreprises
(CVAE).
S’y
ajoutent
l’imposition
forfaitaire
sur
les
entreprises
de
réseaux
(IFER)
ainsi
que
des
taxes
annexes
ou
assimilées.
o La
taxe
foncière
sur
les
propriétés
bâties
:
Les
propriétés
imposables
à
la
TFPB
sont
constituées
de
toutes
les
constructions
fixées
au
sol
à
perpétuelle
demeure
et
présentant
le
caractère
de
véritables
constructions.
La
base
d’imposition
est
constituée
par
le
revenu
cadastral
égal
à
50%
de
la
valeur
locative
cadastrale,
telle
qu’elle
résulte
des
mises
à
jour
régulières
effectuées
par
l’administration.
Le
montant
de
19
la
taxe
s’obtient
en
multipliant
la
base
d’imposition
par
les
taux
votés
par
chacune
des
collectivités
territoriales
bénéficiaires,
pour
l’année
considérée.
Il
existe
également
pour
cette
taxe,
des
exonérations
ou
des
dégrèvements
sous
certaines
conditions
de
ressources
et
de
cohabitation,
aux
personnes
âgées
ou
handicapées
et
de
condition
modeste.
o La
taxe
foncière
sur
les
propriétés
non
bâties
:
La
base
d’imposition
servant
au
calcul
de
la
TFPNB
est
fixée
à
80%
de
la
valeur
locative
cadastrale
des
propriétés,
telle
qu’elle
résulte
des
évaluations
foncières
mises
à
jour
par
l’administration.
Le
montant
de
cette
taxe
est
obtenu
en
multipliant
le
revenu
cadastral
de
chaque
propriété
par
les
taux
votés
par
chacune
des
collectivités
territoriales
bénéficiaires,
pour
l’année
considérée.
o La
taxe
d’habitation
:
Les
locaux
d’habitation
suffisamment
meublés
et
leurs
dépendances
sont
imposables
à
la
taxe
d’habitation.
La
taxe
est
due
par
toute
personne
qui
dispose
au
1er
janvier
de
l’année
d’imposition
de
locaux
imposables,
à
quelque
titre
que
ce
soit
:
propriétaire,
locataire,
ou
occupant
à
titre
gratuit.
Cette
taxe
est
calculée
d’après
la
valeur
locative
cadastrale
des
locaux
d’habitation
résultant
des
évaluations
foncières
des
propriétés
bâties
mises
à
jour
par
l’administration.
Le
montant
de
la
taxe
est
égal
au
produit
de
la
base
d’imposition
par
les
taux
votés
par
chacune
des
communes
ou
EPCI
bénéficiaires,
pour
l’année
considérée.
o La
contribution
économique
territoriale
:
La
CET
est
composée
d’une
part,
d’une
cotisation
foncière
des
entreprises
(CFE)
et
d’autre
part
d’une
cotisation
sur
la
valeur
ajoutée
des
entreprises
(CVAE).
Dans
cette
partie
nous
n’allons
pas
détailler
ces
deux
cotisations
à
cause
de
leur
complexité.
o L’imposition
forfaitaire
sur
les
entreprises
de
réseaux
(IFER)
:
L’IFER
s’applique
à
neuf
catégories
de
biens
(composantes
de
l’IFER)
:
les
«
éoliennes
terrestres
et
les
hydroliennes
»,
les
installations
de
production
d’électricité
d’origine
nucléaire
ou
thermique
à
flamme,
les
installations
de
production
d’électricité
d’origine
photovoltaïque
ou
hydraulique,
les
transformateurs
électriques
relevant
des
réseaux
publics
de
transport
et
d’électricité,
les
stations
radioélectriques,
le
matériel
roulant
utilisé
sur
le
réseau
ferré
national
pour
des
opérations
de
transport
de
voyageurs,
le
matériel
roulant
utilisé
sur
les
lignes
de
transport
en
commun
de
voyageurs
en
Île-‐de-‐France,
les
répartiteurs
principaux
de
la
boucle
locale
cuivre
et
certains
équipements
de
commutation
téléphonique
ainsi
qu’à
certaines
installations
gazières
et
les
canalisations
de
transport
de
gaz
naturel
et
d’autres
hydrocarbures,
les
canalisations
de
transport
de
produits
chimiques.
Chaque
catégorie
de
biens
fait
l’objet
de
règles
d’assiette
et
de
calcul
de
l’imposition
qui
lui
sont
propres
et
d’une
codification
spécifique
dans
le
CGI.
20
o Les
autres
taxes
locales
:
ü Taxe
d’enlèvement
des
ordures
ménagères
ü Taxes
spéciales
d’équipement
Après
avoir
présenté
l’ensemble
des
impôts
et
taxes
(ou
presque)
existant
en
France,
nous
réalisons
que
notre
système
fiscal
est
très
complexe
et
vaste.
Effectuer
les
déclarations
d’impôts
devient
de
plus
en
plus
compliqué
et
nécessite
l’aide
d’organismes
spécialisés
dans
la
fiscalité.
Les
contribuables
perdent
de
plus
en
plus
de
temps
pour
à
faire
leurs
déclarations
et
à
rechercher
des
solutions
pour
optimiser
leurs
impositions.
Malgré
l’arrivée
du
prélèvement
à
la
source,
notre
système
fiscal
sollicite
un
grand
nombre
de
contestations
et
d’interrogations.
Dans
la
prochaine
partie,
nous
allons
parler
du
système
fiscal
russe
et
de
l’impact
de
la
modification
du
système
dans
le
début
des
années
2000.
Ensuite,
comme
pour
le
système
français,
il
est
important
de
présenter
les
différents
impôts
existant
en
Russie
pour
comprendre
les
grandes
différences
avec
la
France.
Ces
présentations
nous
permettront
de
comparer
entre
ces
deux
systèmes
et
d’avoir
une
image
globale
de
la
complexité
relative
propre
à
chaque
administration
fiscale.
b. L’impôt
dans
la
Fédération
de
Russie
Dans
cette
partie,
les
informations
sur
les
impôts
dans
la
Fédération
de
Russie
proviennent
d’une
étude
du
groupe
GORISLAVTSEV
&
CO
qui
est
une
entreprise
russe
d’audit
et
de
consulting.
Ces
informations
se
trouvent
dans
leur
étude
«
les
impôts
en
Europe
»
et
précisément
dans
la
rubrique
«
Russie
».
Depuis
la
modification
du
système
de
taxation
Russe
dans
les
années
2000,
le
leitmotiv
de
cette
réforme
est
le
suivant
:
simplicité,
clarté,
efficacité.
Avant
cette
simplification,
il
existait
dans
le
système
fiscal
Russe
plus
de
50
différents
types
d’impôts,
après
2000,
il
n’en
existe
plus
que
14.
Les
raisons
principales
qui
ont
poussé
le
pays
à
l’étude
de
l’instauration
d’un
nouveau
système
fiscal
sont
:
un
niveau
très
bas
de
collecte
des
impôts
entre
les
années
1995
et
1998,
l’augmentation
des
coûts
de
contrôles
provenus
a
cause
d’un
très
grand
nombre
de
travail
au
noir,
d’évasion
fiscale,
etc.
Le
système
actuel
inclus
les
impôts
suivants
:
-‐ 8
impôts
fédéraux
:
o TVA
o Droit
d’accise
o Impôt
sur
le
revenu
o Impôt
sur
les
sociétés
o Impôt
sur
l’extraction
de
ressources
minières
o Impôt
sur
l’eau
o Impôt
Etatique
o Impôt
sur
l’utilisation
des
objets
aquatiques
avec
des
ressources
biologiques
21
-‐ 3
impôts
régionaux
:
o Impôt
sur
le
transport
o Impôt
sur
les
formes
de
gains
de
loterie
et
revenus
similaires
o Impôt
sur
les
propriétés
-‐ 3
impôts
municipaux
:
o Impôt
foncier
o Taxe
foncière
o Frais
de
négociation
Nous
allons
dans
cette
partie
présenter
quelques-‐uns
de
ces
impôts
qui
nous
semblent
les
plus
importants
pour
la
suite
de
notre
étude
afin
de
pouvoir
comparer
entre
le
système
fiscal
français
et
le
système
fiscal
russe.
1. Impôt
sur
les
sociétés
:
Concernant
la
résidence
et
non-‐résidence
des
entreprises
ou
autre
personne
morale,
il
est
important
de
savoir
que
chaque
entreprise
est
considérée
comme
résidente
dans
la
Fédération
de
Russie
si
elle
est
immatriculée
dans
le
pays.
Pour
les
entreprises
étrangères,
elles
sont
considérées
comme
résidentes
dans
le
cas
ou
leur
administration
effective
est
basée
en
Russie
ou
bien
qu’elles
lorsqu’elles
sont
soumises
à
une
double
imposition
entre
leur
pays
d’origine
et
la
fédération
de
Russie.
Par
exemple,
lorsqu’une
entreprise
possède
le
statut
de
résident
dans
la
Fédération
de
Russie,
elle
sera
imposable
sur
l’ensemble
de
son
revenu
mondial
sauf
les
pour
les
revenus
étrangers
qui
seront
exonérés
au
titre
de
l’existence
d’une
convention
de
double
imposition
entre
la
Fédération
de
Russie
et
le
pays
de
provenance
de
ces
revenus.
Les
revenus
imposables
sont
basés
sur
les
bénéfices
obtenus
pendant
l’année
fiscale,
avec
une
déduction
pour
les
amortissements
des
immobilisations,
des
actifs
incorporels
et
les
résultats
de
recherche
et
production
scientifiques.
Généralement,
les
plus-‐values
en
Russie
sont
traitées
comme
un
revenu
commercial.
Il
existe
aussi
un
taux
d’imposition
de
0%
qui
peut
être
appliqué
aux
entreprises
russes,
sur
leurs
profits
reçus
sous
forme
de
dividendes.
Pour
que
ce
taux
soit
appliqué,
il
faut
qu’à
la
date
de
la
décision
de
paiement
des
dividendes,
l’entreprise
qui
reçoit
ces
dividendes
soit
la
détentrice
légale
minimum
de
la
moitié
des
parts
depuis
une
durée
sans
interruption
pendant
un
an.
Ce
même
taux
d’imposition
de
0%
s’applique
aux
entreprises
exerçant
des
activités
fournissant
des
services
médicaux,
ou
bien
aux
entreprises
résidentes
des
zones
économiques
spéciales
dédiées
aux
technologies
innovantes.
Les
producteurs
agricoles
remplissant
des
critères
spécifiques
sont
eux
aussi
imposés
à
ce
taux
réduit
de
0%.
Le
taux
de
base
de
l’impôt
sur
les
sociétés
dans
la
Fédération
de
Russie
est
de
20%,
que
les
bénéfices
soient
distribués
aux
actionnaires
ou
non.
A
noter
que
tous
les
dividendes
issus
d’actions
d’entreprises
morales
russes,
sont
imposés
au
taux
de
15%.
Pour
information,
dans
les
années
90,
il
existait
plusieurs
taux
d’impôts
sur
les
sociétés
variant
entre
32%
et
45%.
22
2. Impôt
sur
le
revenu
:
L’impôt
sur
le
revenu
dans
la
Fédération
de
Russie
s’applique
aux
personnes
qui
sont
résidentes
du
pays
et
aux
personnes
percevant
des
revenus
en
provenance
du
pays.
Le
revenu
total
imposable
du
contribuable
contient
les
revenus
perçus
d’une
activité
à
but
lucratif,
les
revenus
du
patrimoine
mobilier
et
immobilier
ainsi
que
d’autres
sources
de
revenus.
Il
est
important
de
signaler
que
dans
la
Fédération
de
Russie,
les
avantages
en
nature
sont
aussi
pris
en
compte,
contrairement
au
système
fiscal
français.
Il
existe
aussi
dans
la
Fédération
de
Russie
des
cotisations
de
sécurité
sociale,
payées
par
l’employeur
et
l’employé.
Le
lieu
de
résidence
d’une
personne
est,
comme
en
France,
le
lieu
de
son
habitation
principale
(lieu
où
la
personne
réside
plus
de
183
jours
pendant
l’année).
Si
une
personne
a
comme
lieu
de
résidence
un
lieu
situé
en
Russie,
cette
personne
est
donc
résidente
fiscale
de
la
Fédération
de
Russie.
Lorsqu’un
individu
est
considéré
comme
résident
de
la
Fédération
de
Russie,
il
sera
imposable
sur
la
totalité
de
son
revenu
dans
le
monde,
sauf
sur
certains
revenus
qui
peuvent
être
exonérés
selon
les
conventions
de
double
imposition
entre
la
Fédération
de
Russie
et
les
pays
d’origine
de
ces
revenus.
Concernant
les
revenus
imposables,
on
distingue
plusieurs
catégories
:
-‐ Le
revenu
professionnel
(tous
les
revenus
perçus
par
les
individus
possédants
un
contrat
de
travail)
-‐ Revenu
perçu
sous
forme
de
bénéfice
financier
-‐ Revenu
sous
forme
de
dividendes
(dividendes
provenant
de
l’extérieur
et
de
l’intérieur
de
la
Fédération
de
Russie)
Ces
différentes
catégories
de
revenus
sont
toutes
imposées
au
taux
d’imposition
proportionnel
de
13%.
Cependant,
il
existe
d’autres
revenus
imposables,
qui,
en
raison
de
leurs
caractéristiques
et
spécialités,
sont
imposés
au
taux
de
35%
:
-‐ Revenu
sous
forme
de
plus-‐value
-‐ Revenu
sous
forme
de
gains
des
loteries
et
autres
revenus
similaires
Les
revenus
sous
forme
de
salaires
sont
soumis
au
taux
d’imposition
de
13%
pour
les
individus
non
reconnus
comme
résidents
de
la
Fédération
de
Russie.
Les
revenus
versés
sous
forme
de
dividendes
sont
soumis
à
un
taux
d’imposition
de
15%
et
tous
les
autres
revenus
perçus
par
ces
individus
sont
soumis
à
un
taux
d’imposition
de
30%.
Malgré
l’aspect
«
proportionnel
»
du
système
fiscal
proportionnel,
il
est
important
de
préciser
qu’il
existe
tout
de
même
un
grand
nombre
de
déductions
et
de
dépenses
déductibles
qui
sont
pris
en
compte
dans
le
calcul
du
revenu
imposable.
Ces
déductions
sont
souvent
assez
similaires
aux
déductions
qu’on
peut
trouver
dans
le
système
fiscal
français
(déductions
d’ordres
sociales,
familiales,
fonciers,
professionnelles
etc.).
Dans
un
système
fiscal
complétement
proportionnel,
il
n’est
pas
encouragé
de
mettre
en
place
ces
types
de
déductions.
Nous
verrons
plus
tard
dans
notre
étude,
pourquoi
il
est
important
de
supprimer
tout
genre
de
déductions
lorsqu’on
souhaite
mettre
en
place
un
système
fiscal
proportionnel
pour
remplacer
un
système
fiscale
progressif.
23
La
provision
de
retraite,
l’assurance-‐maladie,
la
protection
sociale
(couvrant
maladie
et
maternité),
ainsi
que
l’assurance
accident
sont
des
cotisations
obligatoires
en
Fédération
de
Russie.
Ces
cotisations
sont
versées
par
les
employeurs
selon
les
taux
suivants
:
22%
pour
les
provisions
de
retraite
(ou
10%
du
le
revenu
annuel
brut
de
l’employé
s’il
est
supérieur
à
876
000
roubles)
;
5,1%
pour
l’assurance
maladie,
2,9%
pour
la
protection
sociale,
alors
que
le
taux
de
cotisation
pour
l’assurance
accident
varie
entre
0,2
et
8,5%
du
salaire
brut.
Une
petite
différence
importante
à
préciser
pour
les
pensions
retraites
de
la
Fédération
de
Russie
:
les
retraites
d’Etat
sont
exonérées
d’impôt,
contrairement
en
France.
Pour
information,
avant
la
réforme,
l’impôt
sur
le
revenu
en
Fédération
de
Russie
était
lui
aussi
progressif
avec
les
taux
suivants
:
12%
;
20%,
25%,
30%
et
35%.
3. Impôt
sur
les
successions
et
les
donations
&
impôt
sur
la
fortune
:
En
ce
qui
concerne
ces
deux
impôts,
ces
derniers
n’existent
pas
dans
la
Fédération
de
Russie.
Mais
il
est
important
de
préciser
que
dans
certains
cas,
les
donations
de
biens
immobiliers
et
d’actions
reçues
de
personnes
qui
ne
sont
pas
des
parents
proches
peuvent
être
soumises
à
l’impôt
sur
le
revenu
ordinaire,
c’est-‐à-‐dire
au
taux
d’imposition
de
13%.
4. Taxe
sur
la
valeur
ajoutée
:
La
taxe
sur
valeur
ajoutée
s’applique
à
la
fourniture
de
biens
ou
de
services
sur
le
territoire
de
la
Fédération
de
Russie
ainsi
qu’à
l’importation
de
marchandises.
La
date
d’imposition
est
la
date
la
plus
antérieure
entre
la
date
de
livraison
des
marchandises
ou
de
prestation
des
services
et
la
date
de
versement
de
l’acompte
par
rapport
à
la
livraison.
Le
taux
normal
d’imposition
est
de
18%.
Il
existe
aussi
un
taux
réduit
de
TVA
de
10%
qui
s’applique
à
un
nombre
considérable
de
fournitures.
Ces
fournitures
sont
les
suivantes
:
-‐ Livres,
journaux,
magazines.
-‐ Légumes,
fruits,
céréales,
végétaux,
poissons,
viande,
animaux
de
reproduction,
animaux
vivants
et
nourriture
pour
animaux
-‐ Biens
destinés
aux
enfants
-‐ Médicaments
et
produis
médicaux
qui
ne
sont
pas
exonérés
complètement
de
TVA.
-‐ Aliments
et
boissons
vendus
pour
consommation.
Pour
les
marchandises
exportées
à
l’étranger,
il
existe
un
taux
réduit
de
0%
à
condition
de
présenter
l’ensemble
des
documents
approuvés
par
l’autorité
fiscale,
y
compris
l’autorisation
des
douanes
d’une
fourniture
d’exportation.
Pour
information,
la
taxe
sur
la
valeur
ajoutée
avant
la
réforme
représentait
un
taux
de
28%
avant
1993
et
de
20%
de
1993
jusqu’à
la
réforme
des
années
2000.
24
5. Autres
taxes
:
En
ce
qui
concerne
l’impôt
foncier,
il
existe
trois
impôts
fonciers
dans
la
Fédération
de
Russie
:
la
taxe
foncière,
l’impôt
foncier
et
la
taxe
de
transport.
La
taxe
foncière
s’applique
aux
propriétaires
légaux
de
terrains,
les
utilisateurs
légaux
de
terrains
et
les
détenteurs
du
droit
d’usufruit
du
terrain.
(La
taxe
foncière
s’applique
à
ces
derniers
qu’ils
soient
des
personnes
morales
ou
bien
physiques).
La
taxe
foncière
est
annuelle
et
le
montant
est
déterminé
par
l’évaluation
cadastrale
d’un
terrain
multiplié
par
0,3%
pour
les
terrains
agricoles,
fonds
alloués
au
logement
et
parcelles
privées,
et
par
1,5%
pour
les
parcelles
d’autres
types.
L’impôt
foncier
imputable
aux
personnes
morales
russes
concerne
les
biens
immobiliers
et
autres
propriétés
considérées
comme
des
immobilisations.
Cet
impôt
est
aussi
imputable
aux
sociétés
étrangères
dont
les
bureaux
des
représentants
enregistrés
se
trouvent
en
Fédération
de
Russie
concerne
les
biens
immobiliers
et
autres
propriétés
considérées
eux
aussi
comme
des
immobilisations.
L’impôt
foncier
représente
la
valeur
totale
moyenne
historique
et
annuelle
des
immobilisations
déduction
des
amortissements.
Le
montant
de
l’impôt
dépend
de
la
législation
régionale
et
ne
doit
pas
dépasser
2,2%.
La
taxe
de
transport
est
imputable
aux
personnes
morales
et
physiques
enregistrées
comme
les
propriétaires
légaux
des
biens
imposables.
Le
taux
de
la
taxe
de
transport
est
déterminé
par
la
puissance
du
moteur
en
chevaux
ou
par
la
capacité
brute
en
tonnes
ou
par
la
charge,
multiplié
par
un
certain
taux
déterminé
dans
le
code
des
impôts
de
la
Fédération
de
Russie.
Une
des
principales
sources
de
revenus
Fédération
de
Russie
provient
de
l’imposition
de
l’extraction
de
ressources
minières.
Les
contribuables
concernés
sont
toutes
les
personnes
morales
et
entrepreneurs
individuels
reconnus
comme
étant
utilisateurs
de
ressources
minières.
La
base
imposable
et
les
taux
appliqués
sont
calculés
en
fonction
des
règles
fournies
dans
le
code
des
impôts
et
les
instructions
du
gouvernement.
Il
existe
aussi
dans
la
Fédération
de
Russie
un
droit
d’accise
qui
est
imputables
à
toutes
les
personnes
morales
exerçant
des
activités
impliquant
des
produits
d’accise
:
alcool,
tabac,
voitures
particulières,
carburant
moteur.
Ces
droits
d’accise
sont
dus
sur
une
base
mensuelle.
Concernant
les
revenus
étrangers,
sous
réserve
de
conventions
de
double
imposition,
tous
les
revenus
sont
imposables.
Si
les
revenus
tirés
d’activités
exercées
à
l’étranger,
d’établissements
permanents
et
de
biens
immobiliers
situés
à
l’étranger
sont
exonérés,
ils
sont
pris
en
compte
dans
la
définition
du
taux
imposable.
Lorsqu’un
allègement
est
possible
en
raison
d’une
double
imposition,
il
est
généralement
accordé
sous
forme
de
crédit
d’impôt.
Après
avoir
présenté
les
deux
systèmes
fiscaux,
il
est
clair
que
le
grand
nombre
de
taxes,
d’impôts,
de
contributions,
de
déductions
ainsi
que
d’exonérations
compliquent
la
compréhension
du
système
fiscal
français.
Il
est
très
difficile
d’effectuer
soit
même
les
déclarations
d’impôts,
souvent
les
contribuables
ont
recours
à
des
spécialistes
et
des
fiscalistes.
L’administration
fiscale
française
alloue
d’ailleurs
un
budget
très
élevé
pour
le
25
contrôle
des
redevables
et
de
leurs
déclarations.
Dans
un
système
proportionnel
en
revanche,
ce
budget
est
moins
important
et
peut
être
affecté
à
d’autres
missions
plus
importantes.
Dans
le
système
russe,
la
réforme
des
années
2000
a
simplifié
le
système
fiscal
et
les
procédures
de
déclarations
d’impôts.
Même
si
ce
système
fiscal
n’est
pas
complétement
(Flat
Tax)
comme
proposé
par
ses
précurseurs
Robert
E.Hall
et
Alvin
Rabushka.
Nous
avons
donc
parlé
de
la
progressivité
et
la
proportionnalité
de
l’impôt.
Pour
cela,
nous
avons
comparé
le
système
fiscal
français
avec
un
impôt
sur
le
revenu
progressif,
et
le
système
fiscal
russe
avec
un
impôt
sur
le
revenu
proportionnel.
Mais
qu’est-‐ce
la
vraie
définition
d’un
système
fiscal
proportionnel
?
Qu’est-‐ce
la
flat
Tax
?
Quelle
est
le
réel
objectif
de
la
mise
en
place
d’une
telle
réforme
?
Nous
allons
aborder
ces
questions
en
profondeur
dans
la
partie
suivante.
26
allons
donc
aborder
ensemble
ces
sujets
mais
en
les
adaptant
à
notre
étude
qui
se
concentre
uniquement
sur
les
systèmes
fiscaux
français
et
russe.
1. L’impôt
fédéral
sur
le
revenu
:
Les
auteurs
Hall
&
Rabushka
ont
voulu
montrer
les
limites
de
l’impôt
fédéral
sur
le
revenu
et
sa
complexité.
Dans
cette
partie
nous
allons
reprendre
quelques
explications
de
ces
auteurs,
sachant
que
ces
explications
sont
applicables
et
transposables
au
système
d’impôt
sur
le
revenu
en
France.
Pour
Hall
&
Rabushka,
l’impôt
fédéral
est
inefficace,
inéquitable,
complexe
et
incompréhensible,
de
ce
fait,
il
décourage
le
travail
et
la
production
du
capital,
encourage
l’évitement
fiscal
et
la
fraude.
Cet
impôt
possède
un
coût
budgétaire
énorme
et
de
plus
il
coûte
des
milliards
d’euros
à
l’économie
en
production
de
biens
et
services
perdus
car
les
contribuables
investissent
de
nos
jours
plus
pour
des
raisons
fiscales
afin
d’obtenir
des
avantages
fiscaux
au
lieu
de
raisons
purement
économiques.
C’est
également
le
cas
lorsque
l’on
parle
de
l’IR
:
beaucoup
de
contribuables
font
appel
à
des
spécialistes
en
gestion
de
patrimoine,
à
des
fiscalistes,
ou
encore
à
des
spécialistes
en
défiscalisation
afin
de
diminuer
leurs
revenus
imposables.
Pour
aborder
le
thème
des
coûts
de
l’impôt
fédéral
sur
le
revenu,
ce
dernier
provoque
deux
coûts
énormes
:
-‐ Les
coûts
de
conformité
directs
:
o Tenue
des
comptes
o Information
sur
les
conditions
fiscales
o Préparations,
copies,
envoi
de
formulaires
o Audits
et
correspondances
o Erreurs
de
traitement
et
litiges
o Application
des
lois
et
perceptions
des
impôts
-‐ Les
pertes
économiques
indirectes
dues
aux
désincitations
o Entreprises
non
créées
pour
cause
de
taux
d’impôt
élevés
o Entreprises
qui
n’ont
pas
étendu
leurs
activités
à
cause
de
la
fiscalité
o Baisse
des
investissements
productifs
Les
coûts
de
conformité
directs
peuvent
être
calculés
et
montrent
des
chiffres
impressionnants
dans
l’étude
de
Hall
&
Rabushka
sur
l’impôt
fédéral
sur
le
revenu,
les
pertes
économiques
indirectes
ne
peuvent
pas
être
estimées
facilement.
Mais
nous
considérons,
là
aussi,
ces
pertes,
d’une
valeur
très
importante
et
en
défaveur
de
l’économie
et
son
développement.
Ces
coûts
existent
aussi
de
façon
conséquente
dans
le
système
français
et
dans
l’impôt
sur
le
revenu.
Hall
&
Rabushka
indiquent
que
le
fait
de
ne
pas
payer
d’impôts
sur
des
activités
légales
constitue
environ
90%
des
impôts
non
payés
et
que
les
sources
principales
de
fraude
sont
les
suivantes
:
la
sous-‐déclaration
du
revenu,
l’exagération
des
déductions,
le
non-‐paiement
et
la
non-‐déclaration.
Ces
fraudes
existent
dans
des
systèmes
d’imposition
complexes
comme
par
exemple
le
système
fiscal
américain
et
le
système
fiscal
français.
27
La
complexité
des
déclarations
d’impôts
ainsi
que
les
taux
très
élevés
d’imposition
incitent
les
contribuables
à
la
fraude
fiscale.
Pour
Hall
&
Rabushka,
une
réforme
du
système
fiscal
et
une
mise
en
place
d’une
Flat
Tax,
provoquerait
la
diminution
de
la
fraude
fiscale.
Au
sujet
de
l’évitement
fiscal,
il
est
important
de
définir
les
termes
tels
que
niches
fiscales,
dépenses
fiscales,
crédits
d’impôts,
exemptions
d’impôts,
déductions,
abattements,
etc.
Il
existe
dans
le
code
fiscal
américain
ainsi
que
dans
le
code
fiscal
français
un
grand
nombre
de
possibilités
d’optimiser
son
impôt.
Et
paradoxalement
lorsqu’on
est
riche,
il
est
possible
et
plus
facile
d’utiliser
toutes
ces
«
failles
»
pour
payer
beaucoup
moins
voire
pas
d’impôts.
Pour
Hall
&
Rabushka,
la
meilleure
façon
pour
réduire
ou
éliminer
l’évitement
fiscal
est
de
réduire
les
taux
d’imposition
ce
qui
encourage
les
contribuables
à
se
focaliser
sur
du
travail
ou
de
l’investissement
productif
plutôt
que
sur
des
mesures
de
réductions
d’impôts.
Dans
la
proposition
de
Flat
Tax
de
nos
auteurs,
l’élimination
de
l’évitement
fiscal
vient
aussi
par
la
suppression
des
réductions,
des
déductions,
des
exonérations
et
des
crédits
d’impôts.
Dans
le
système
adoptant
la
Flat
Tax
tous
ces
moyens
d’évitement
fiscal
seront
supprimés.
Nous
avons
donc
présenté
les
inconvénients
de
l’impôt
fédéral
sur
le
revenu
aux
Etats-‐Unis
et
ces
inconvénients
sont
largement
transposables
au
système
fiscal
en
France.
L’administration
fiscale
en
France
dépense
des
sommes
énormes
d’argent
pour
essayer
de
combattre
la
fraude
fiscale
et
l’évitement
fiscal.
Cependant,
il
est
important
de
préciser
que
dans
un
système
de
Flat
Tax,
ces
dépenses
seront
éliminées
et
pourront
être
affectées
à
d’autres
activités
plus
essentielles.
2. L’impôt
équitable
:
Les
adversaires
de
la
Flat
Tax
ne
contestent
que
très
rarement
la
simplicité
ou
l’efficacité
de
la
Flat
Tax,
car
ce
système
est
clairement
plus
simple.
L’argument
avancé
est
que
ce
nouveau
système
serait
un
cadeau
pour
les
riches
et
qu’il
serait
injuste
pour
les
pauvres
et
la
classe
moyenne.
Pour
les
opposants,
l’impôt
progressif
est
équitable
et
plus
juste
que
son
concurrent.
Mais
comment
décrire
cet
impôt
comme
équitable
s’il
est
incompréhensible
?
Qu’il
est
coûteux
et
qu’il
requiert
l’aide
de
professionnels
pour
les
déclarations
fiscales
?
Car
finalement,
on
peut
dire
que
le
système
actuel
traite
les
contribuables
avec
des
revenus
similaires
de
façon
différente
en
fonction
des
moyens
d’évitement
fiscaux
dont
ils
disposent.
Hall
&
Rabushka
répondent
à
la
problématique
«
qu’est-‐ce
que
l’équité
?
»
de
la
façon
suivante
:
«
Equitable
implique
la
notion
de
justice
dictée
par
la
raison,
la
conscience
et
un
sens
naturel
de
ce
qui
est
correct
pour
toutes
les
parties
concernées,
en
d’autres
termes,
absence
de
favoritisme,
détachement
qui
permet
un
jugement
impersonnel,
libre
de
toute
émotion
forte
».
L’idée
de
base
de
cette
définition
est
que
tout
le
monde
devrait
être
traité
de
la
même
façon
devant
l’impôt,
et
que
rien
ne
montre
que
le
taux
d’imposition
fixe
soit
inéquitable
ou
que
le
taux
d’imposition
progressif
soit
plus
équitable
que
le
taux
unique.
Etre
traité
de
la
même
manière,
de
façon
juste
et
égale,
s’applique
bien
mieux
à
un
taux
d’imposition
fixe
qu’à
un
système
contenant
des
taux
multiples,
car
ce
dernier
discrimine
forcement
une
ou
des
classes
de
contribuables
en
comparaison
avec
les
autres
classes.
Le
système
de
la
flat
Tax
propose
que
chaque
contribuable
paie
des
impôts
en
proportion
directe
de
son
revenu,
lorsque
son
revenu
double,
triple
ou
décuple,
sa
charge
fiscale
double,
28
triple
ou
décuple.
Donc
le
fantasme
disant
que
dans
un
système
proportionnel,
les
riches
paieront
les
mêmes
montants
d’imposition
que
les
pauvres
et
totalement
faux.
Avec
la
Flat
Tax,
plus
on
est
riche,
plus
on
paye
l’impôt,
mais
proportionnellement
à
nos
revenus.
Pour
comprendre
l’impôt,
il
est
important
d’expliquer
les
deux
notions
que
sont
:
le
taux
moyen
ou
effectif
et
le
taux
marginal.
D’après
nos
deux
auteurs,
le
taux
d’imposition
moyen
d’un
contribuable
est
la
part
de
son
revenu
qu’il
paie
en
impôts.
Pour
le
calculer,
il
suffit
de
diviser
le
montant
d’impôts
payés
par
le
revenu.
Par
exemple,
1000
euros
payés
en
impôts
sur
le
revenu
de
10
000
euros
nous
donne
un
taux
d’imposition
moyen
de
10%.
Le
taux
d’imposition
marginal
s’applique
lui
au
dernier
euro
gagné.
Si
la
personne
gagnant
10
000
euros
gagne
maintenant
11
000
euros
et
doit
alors
payer
1200
euros
en
impôts,
l’impôt
sur
les
1000
euros
supplémentaires
est
de
200
euros.
Le
taux
d’imposition
marginal
est
donc
de
20%,
alors
que
le
taux
moyen
dans
cet
exemple
est
de
10,9%.
La
charge
fiscale
de
cette
personne
monte
à
10,9%
mais
elle
fait
face
à
un
taux
d’imposition
marginal
de
20%
sur
la
dernière
tranche
de
revenu.
Il
est
important
de
savoir
que
selon
Hall
&
Rabushka,
c’est
le
taux
marginal
qui
définit
les
incitations
du
contribuable.
Ce
taux
détermine
si
le
contribuable
décide
ou
non
d’effectuer
des
heures
supplémentaires
de
travail,
va
chercher
ou
non
des
moyens
d’échapper
aux
impôts,
tricher
sur
ses
impôts
ou
effectuer
plus
de
loisirs
et
moins
de
travail.
Il
est
important
de
préciser
que
pour
qu’un
système
fiscal
soit
progressif,
il
n’est
pas
nécessaire
d’avoir
des
taux
progressifs
par
tranche
de
revenus.
La
proposition
d’une
Flat
Tax
peut-‐elle
même
être
un
système
progressif
si
elle
est
couplée
avec
un
abattement
pour
les
contribuables
aux
faibles
revenus
et
d’imposer
les
revenus
aux
delà
de
cet
abattement
à
un
taux
unique.
Le
système
progressif
français
peut
en
réalité,
ressembler
à
un
système
dégressif,
et
ceci
car
il
offre
aux
contribuables
à
haut
revenu
de
nombreuses
opportunités
pour
profiter
des
déductions,
des
réductions
et
des
exonérations
pour
réduire
leurs
taux
d’imposition
moyens
en
dessous
de
ceux
des
familles
à
bas/moyens
revenus
qui
n’ont
pas
accès
à
ces
réductions.
Dans
la
proposition
de
Hall
&
Rabushka,
on
parle
de
l’impôt
sur
la
consommation,
qui
est
un
impôt
sur
la
dépense
plutôt
que
sur
le
revenu.
Cet
impôt
exempte
l’investissement
et
l’épargne
des
impôts,
ce
qui
encouragerait
l’épargne
et
stimulerait
l’accumulation
de
capital.
La
justification
de
cet
impôt
se
trouve
dans
son
incitation
à
épargner
et
investir,
car
déduire
l’investissement
de
l’assiette
fiscale
revient
donc
à
exempter
l’épargne.
3. La
déclaration
carte
postale
:
Dans
cette
partie,
nous
allons
présenter
le
plan
du
système
fiscal
proposé
par
Hall
&
Rabushka.
Ce
système
imposerait
le
revenu
à
un
taux
incroyablement
bas
:
19%.
Les
auteurs
pensent
que
ce
taux
bas,
suffirait
à
prélever
les
mêmes
recettes
fiscales
que
le
système
actuel
et
ceci
surtout
car
l’assiette
fiscale
sera
élargie.
Cet
impôt
sera
équitable
grâce
à
ce
taux
proportionnel,
et
il
sera
aussi
progressif
car
les
bas
revenus
seront
épargnés
par
l’impôt.
Les
auteurs
insistent
en
disant
que
ce
système
sera
simple
et
compréhensible,
et
il
fonctionnera
selon
le
principe
d’un
impôt
sur
la
consommation,
c’est-‐à-‐dire
que
les
familles
seraient
imposées
sur
ceux
qu’elles
sortent
du
circuit
économique
et
non
sur
ce
qu’elles
y
font
entrer.
29
La
Flat
tax
proposée
par
nos
auteurs
s’applique
tant
aux
entreprises
qu’aux
individus,
mais
le
système
prévoit
deux
formulaires
fiscaux
séparés
:
un
pour
les
revenus
professionnels
et
un
pour
les
revenus
salariaux.
Premièrement,
l’impôt
sur
les
revenus
professionnels
remplacera
l’actuel
impôt
sur
les
revenus
des
sociétés
mais
il
s’appliquera
à
toutes
les
entreprises
et
non
uniquement
aux
sociétés.
Il
couvrira
également
le
revenu
sous
forme
d’intérêts,
qui
relève
actuellement
de
l’impôt
sur
le
revenu
des
particuliers.
Deuxièmement,
l’impôt
sur
les
revenus
salariaux
concernera
chaque
famille,
elle
paiera
19%
de
ses
salaires
et
retraites
au-‐delà
d’un
abattement
familial.
Cet
abattement
rendra
le
système
plus
progressif.
Cet
impôt
sur
les
revenus
salariaux
ne
s’appliquera
qu’aux
salaires
et
retraites
privées
alors
que
l’actuel
impôt
sur
le
revenu
des
particuliers
inclut
le
revenu
des
entreprises
non-‐incorporées,
les
dividendes,
les
intérêts,
les
loyers
et
de
nombreux
autres
types
de
revenus
qui
seront
imposés
en
tant
que
revenu
professionnel.
Le
changement
rendra
la
collecte
plus
efficace
puisqu’on
va
imposer
le
revenu
professionnel
à
son
origine,
plutôt
que
d’espérer
le
capturer
à
sa
destination.
C’est
pourquoi
l’impôt
sur
les
revenus
professionnels
devrait
rapporter
tant
de
recettes
supplémentaires
par
rapport
à
l’actuel
impôt
sur
les
sociétés.
Pour
information,
les
deux
formulaires
fiscaux
du
système
proposé
seront
de
la
taille
«
d’une
carte
postale
».
En
ce
qui
concerne
l’abattement
familial,
Hall
&
Rabushka
proposent
un
abattement
de
22
500
$
pour
une
famille
de
4
personnes
pour
l’année
1995
et
pour
l’impôt
fédéral
américain.
De
nos
jours
cet
abattement
sera
évidemment
un
peu
supérieur
et
différent
si
l’on
souhaite
appliquer
la
Flat
Tax
en
France.
Pour
le
formulaire
de
l’impôt
sur
les
revenus
salariaux,
le
contribuable
devrait
déclarer
le
total
de
ses
salaires
et
retraites,
calculer
l’abattement
en
fonction
du
nombre
de
personnes
à
charge
et
de
l’Etat
civil,
le
soustraire
au
revenu,
puis
multiplier
le
revenu
imposable
par
le
taux
de
19%
afin
d’obtenir
le
montant
d’impôt
à
payer.
Pour
les
caractéristiques
de
l’impôt
actuel,
un
grand
nombre
de
déductions
disparaîtraient,
y
compris
les
déductions
pour
les
œuvres
de
bienfaisance,
les
déductions
des
intérêts
hypothécaires,
les
impôts
sur
les
gains
en
capital,
les
impôts
sur
les
dividendes
et
les
impôts
sur
les
intérêts.
Pour
l’impôt
sur
les
revenus
professionnels,
cet
impôt
sera
prélevé
sur
tous
les
revenus
provenant
d’une
entreprise
mais
pas
sur
des
revenus
qui
ont
d’autres
entreprises
pour
origine
ou
sur
les
salaires
ou
retraites
payées
aux
employés.
C’est
l’impôt
que
les
propriétaires
des
entreprises
doivent
sur
le
revenu
produit
par
l’entreprise.
Prélever
cet
impôt
à
la
source
évite
l’une
des
principales
causes
de
pertes
fiscales
dans
le
système
actuel
:
des
intérêts
peuvent
passer
par
de
nombreux
niveaux
où
ils
sont
invariablement
déduits
lorsqu’ils
sont
versés
mais
souvent
non
déclarés
en
tant
que
revenus.
Dans
ce
nouveau
système,
les
auteurs
souhaitent
mettre
fin
aux
complexités
des
déductions
des
amortissements
mais
ces
derniers
seront
remplacés
par
une
mesure
de
plus
favorable
à
l’accumulation
de
capital
:
la
déduction
immédiate
de
100%
de
toutes
dépenses
d’investissement
la
première
année.
En
ce
qui
concerne
les
avantages
en
nature,
ils
sont
complétement
exclus
du
système
actuel,
car
leurs
coûts
sont
déductibles
par
les
entreprises
et
les
employés
ne
sont
pas
imposés
sur
leur
valeur.
Ces
derniers
seront
inclus
dans
le
nouveau
système
fiscal
car
il
est
important
de
ramener
tous
les
types
de
revenu
dans
le
système
fiscal
pour
avoir
des
taux
faibles.
30
Vous
trouverez
en
annexes
1
et
2
respectivement
le
formulaire
pour
l’impôt
sur
les
revenus
salariaux
et
le
formulaire
pour
l’impôt
sur
les
revenus
professionnels
tels
qu’ils
ont
été
conçus
par
Hall
&
Rabushka
dans
leur
ouvrage.
4. La
Flat
tax
et
l’économie
:
Une
réforme
fiscale
pour
installer
la
Flat
Tax
telle
que
proposée
par
Hall
&
Rabushka
affecterait
l’économie
de
différentes
manières.
En
résumé,
la
Flat
Tax
sera
un
stimulant
de
croissance,
elle
provoquera
une
augmentation
de
l’effort
du
travail,
elle
favorisera
la
formation
de
capital
et
les
incitations
et
effort
entrepreneurial.
La
Flat
Tax
un
stimulant
de
croissance
?
Il
est
logique
qu’avec
un
taux
faible
et
uniforme
de
19%,
il
y
ait
plus
d’incitations
au
travail
car
les
salaires
nets
seront
plus
élevés
et
ceci
stimulera
l’effort
de
travail
et
augmentera
la
production
totale.
Même
le
niveau
global
d’investissement
augmentera
et
se
tournera
vers
les
secteurs
les
plus
productifs
et
non
vers
les
secteurs
souhaités
par
les
gouvernements.
En
ce
qui
concerne
l’effort
de
travail,
Hall
&
Rabushka
ont
présenté
le
simple
exemple
des
incitations
à
travailler
d’une
femme
mariée
à
un
homme
avec
une
bonne
rémunération.
Ces
incitations
sont
fortement
réduites
dans
le
système
actuel
avec
les
impôts
élevés.
Et
cela
vaut
aussi
pour
le
mari
lui
même,
car
on
prend
en
compte
la
part
d’un
euro
supplémentaire
de
revenu
qu’ils
pourront
conserver
après
impôts.
Avec
l’impôt
sur
le
revenu
américain
ou
l’impôt
sur
le
revenu
français
et
les
déclarations
communes,
le
revenu
marginal
après-‐impôts
de
la
femme
ou
du
mari
sera
toujours
le
même,
quelle
que
soit
la
façon
dont
les
revenus
sont
partagés
entre
eux.
On
en
déduit
simplement
qu’avec
des
taux
d’imposition
marginaux
plus
faibles,
les
femmes
mariées
qui
ne
travaillent
pas
souhaiteraient
plus
accéder
au
marché
du
travail,
dans
le
même
temps,
leur
conjoint
fera
plus
d’efforts
de
travail
afin
d’augmenter
leurs
revenus.
On
peut
également
prendre
l’exemple
des
personnes
qui
prennent
une
retraite
anticipée
à
cause
des
taux
d’imposition
élevés.
Avec
le
nouveau
système,
ces
derniers
seront
intéressés
à
continuer
de
travailler
et
non
l’inverse.
L’augmentation
de
l’effort
de
travail
provoquera
surement
l’augmentation
de
l’assiette
fiscale.
Pour
la
formation
du
capital,
il
est
important
de
signaler
que
l’un
des
plus
grands
défauts
du
système
actuel
se
trouve
dans
la
double
imposition
des
revenus
professionnels
gagnés
dans
les
entreprises
et
versés
aux
actionnaires.
Cette
double
imposition
réduit
l’incitation
à
créer
de
nouvelles
entreprises
dans
les
secteurs
à
risque
où
le
financement
par
endettement
n’est
pas
disponible.
Inversement,
le
système
actuel
n’impose
pas
les
investissements
qui
peuvent
être
financés
par
endettement.
Le
résultat
est
une
distorsion
énorme
des
incitations
en
défaveur
des
activités
entrepreneuriales
et
en
faveur
d’activités
peu
risquées,
financées
par
l’endettement.
La
Flat
Tax
mettra
fin
à
ce
problème,
car
elle
contient
une
incitation
unique
pour
tous
les
types
d’investissements
quel
soit
le
risque
de
ces
investissements.
Le
nouveau
système
permettra
une
déduction
immédiate
des
investissements
et
ceci
représente
un
grand
encouragement
à
l’investissement.
Lors
de
leurs
études,
Hall
&
Rabushka
ont
appuyé
leurs
analyses
avec
des
chiffres
et
des
projections.
Pour
notre
part,
nous
n’allons
pas
trop
rentrer
dans
les
détails
surtout
car
nous
31
étudions
le
système
français
et
non
le
système
américain,
mais
aussi
car
ces
études
datent
de
la
fin
des
années
1990.
Dans
notre
étude
on
présentera
simplement
la
proposition
de
Hall
&
Rabushka
avec
leurs
idées
et
leurs
plans,
afin
de
comprendre
au
mieux
l’idée
de
Flat
Tax
ainsi
que
son
impact
probable
sur
l’économie.
Dans
notre
prochaine
partie,
nous
allons
présenter
les
nombreux
avantages
de
la
Flat
Tax
ainsi
que
les
quelques
inconvénients
et
craintes
d’une
réforme
de
cette
ampleur.
b. Avantages
et
inconvénients
de
la
théorie
de
Hall
&
Rabushka
Dans
cette
partie,
nous
allons
d’abord
présenter
les
avantages
de
la
proposition
de
Hall
&
Rabushka,
nous
allons
parler
non
seulement
les
avantages
cités
par
ces
auteurs,
mais
aussi
d’autres
conséquences
positives
qui
peuvent
s’ajouter
à
la
proposition.
Ensuite,
nous
allons
discuter
des
inconvénients
de
cette
proposition,
inconvénients
ou
plutôt
craintes,
qui
viennent
surtout
des
personnes
qui
doutent
de
la
réussite
d’un
tel
projet,
précisément
au
tout
début
de
la
réforme
et
de
l’installation
de
la
Flat
Tax.
1. Avantages
de
la
Flat
Tax
:
-‐ L’impôt
progressif
réduit
l’investissement
et
le
travail
avec
ses
taux
élevés,
ce
qui
est
payé
à
l’Etat
ne
peut
être
investi
par
les
contribuables.
Ce
système
fait
fuir
les
individus
et
les
entreprises
vers
l’étranger,
et
une
économie
nationale
sans
ses
meilleurs
investisseurs
ne
dure
pas.
La
Flat
Tax
et
son
taux
réduit
ainsi
que
sa
simplification
de
la
fiscalité,
augmentent
les
incitations
au
travail,
les
investissements
et
les
créations
d’entreprises.
La
Flat
Tax
permet
de
garder
les
meilleurs
investisseurs
dans
le
pays.
En
guise
d’exemple,
il
suffit
de
regarder
le
nombre
de
sociétés
françaises
qui
s’intéressent
de
plus
en
plus
à
produire
ou
même
déplacer
leurs
usines
et
entreprises
dans
des
pays
fiscalement
avantageux,
comme
par
exemple
les
grandes
entreprises
qui
se
sont
installées
en
Slovaquie
après
la
réforme
fiscale
de
2004,
on
verra
plus
en
détail
le
cas
de
la
Slovaquie
dans
notre
prochaine
partie.
-‐ Les
gains
économiques
dans
un
système
basé
sur
la
Flat
Tax
peuvent
provenir
de
plusieurs
sources
:
le
passage
de
l’assiette
fiscale
du
revenu
à
la
consommation,
une
assiette
fiscale
plus
globale,
des
coûts
de
mise
en
conformité
réduits
et
la
réduction
des
incitants
à
l’évasion
ou
la
fraude
fiscale.
-‐ La
Flat
Tax
réduit
la
capacité
et
la
possibilité
des
gouvernements
de
manipuler
la
fiscalité
et
changer
les
reflexes
initiaux
des
investisseurs.
La
Flat
Tax
empêche
le
gouvernement
de
s’interférer
dans
tous
les
secteurs
de
la
vie
économique
et
sociale.
Le
nouveau
système
annulera
les
réductions
fiscales
pour
les
«
bonnes
causes
»,
ces
«
bonnes
causes
»
qui
changent
toutes
les
années
et
à
chaque
fois
qu’un
nouveau
gouvernement
passe
au
pouvoir.
Le
nouveau
système
supprimera
aussi
les
exemptions
et
les
crédits
d’impôts
prévus
pour
certains
groupes
sociaux,
il
supprimera
aussi
les
charges
fiscales
atténuées
pour
encourager
des
investissements
spéciaux
et
aussi
les
charges
fiscales
accrues
pour
décourager
certains
types
d’investissements.
Dans
le
nouveau
système,
l’Etat
ne
peut
plus
changer
les
règles
du
jeu
et
le
gouvernement
perdra
son
statut
d’interventionniste.
32
Il
suffit
de
voir
en
France
le
nombre
impressionnant
de
solution
de
défiscalisations
existantes.
Ces
dernières
représentent
une
façon
légale
pour
que
les
contribuables
payent
moins
d’impôts
afin
de
financer
des
secteurs
soutenus
par
l’Etat.
On
pense
par
exemple
à
la
loi
Girardin
et
les
investissements
Outre-‐Mer.
Dans
le
nouveau
système
ce
type
de
réforme
n’existera
plus
et
l’économie
fonctionnera
sans
tutelle
selon
l’offre
et
la
demande
des
investisseurs
et
du
marché
et
non
selon
des
avantages
fiscaux
fixés
par
les
gouvernements
successifs.
-‐ La
Flat
Tax
permettra
une
plus
grande
transparence
du
système
fiscal,
tous
les
mécanismes
onéreux,
qui
visaient
à
identifier
les
niches
fiscales
et
les
failles
fiscales
du
système,
perdront
leur
raison
d’être.
Sans
l’existence
de
ces
niches
et
failles
fiscales,
tous
les
contribuables,
quels
que
soient
leurs
revenus,
se
trouveront
à
égalité
devant
la
fiscalité.
Dans
ce
nouveau
système,
tous
les
efforts
visant
à
contourner
l’impôt,
disparaîtront,
et
un
gain
de
temps
considérable
sera
réalisé.
Par
exemple,
un
spécialiste
en
gestion
de
patrimoine,
qui
effectue
à
un
moment
de
l’année
les
déclarations
d’impôts
de
leurs
clients,
avec
le
nouveau
système,
les
déclarations
d’impôts
seront
beaucoup
plus
simples
à
réaliser.
Ces
gestionnaires
de
patrimoine
ne
consacreront
plus
un
grand
nombre
d’heures
pour
les
déclarations
d’impôts
et
pourront
ainsi
consacrer
ce
temps
là
à
d’autres
activités
plus
utiles
pour
l’économie,
comme
par
exemple
les
investissements
sur
les
marchés
financiers,
les
investissements
immobiliers
etc.
-‐ L’administration
fiscale
coûte
très
cher,
le
combat
contre
la
fraude
fiscale
et
les
mauvaises
déclarations
etc.
Avec
La
Flat
tax,
et
grâce
à
la
simplification
du
système,
l’administration
fiscale
n’aura
plus
besoin
d’un
grand
nombre
d’employés
et
de
beaucoup
de
ressources
financières
afin
d’effectuer
son
travail.
Ainsi,
les
effectifs
de
cette
administration
pourront
être
redéployés
vers
les
secteurs
productifs
de
l’économie.
Dans
notre
système
actuel
il
y
a
un
grand
nombre
de
fonctionnaires
dans
le
ministère
des
Finances,
répartis
dans
plusieurs
administrations
:
l’administration
de
la
fiscalité,
l’administration
des
douanes
et
accises,
l’administration
de
la
perception
et
du
recouvrement
(collecte
d’impôt),
l’administration
de
la
lutte
contre
la
fraude,
l’administration
de
la
documentation
patrimoniale
et
l’administration
de
la
trésorerie.
Dans
notre
nouveau
système,
ce
nombre
de
fonctionnaires
pourrait
être
grandement
réduit,
et
ces
fonctionnaires
du
service
public
pourraient
être
redéployés
vers
d’autres
services
publics
qui
nécessitent
plus
de
fonctionnaires.
-‐ La
question
récurrente
lorsque
l’on
discute
de
la
Flat
Tax
est
la
suivante
:
Est-‐ce
que
la
mise
en
place
d’une
telle
réforme
réduira
le
revenu
fiscal
de
l’Etat
?
Au
vu
des
recettes
fiscales,
la
baisse
des
taux
est
compensée
par
l’accroissement
de
l’assiette
et
la
suppression
de
déductions,
de
réductions
et
de
crédits
d’impôts.
La
simplification
et
la
baisse
des
impôts
signifient
que
le
travail
deviendra
plus
attrayant,
et
qu’il
y
aura
une
relance
au
niveau
de
l’innovation
et
de
l’investissement,
une
baisse
du
marché
illégal
et
du
marché
noir.
Le
nouveau
système
fiscal
collectera
surement
des
recettes
fiscales
33
proches
de
celles
du
système
actuel,
mais
il
permettra
aussi
la
relance
de
l’économie
et
du
travail.
Dans
notre
système
actuel,
il
existe
une
grande
perte
fiscale
due
à
cause
des
déductions,
des
exonérations,
des
crédits
d’impôts
mais
aussi
de
la
défiscalisation.
Ces
avantages
bénéficient
souvent
aux
plus
riches
car
ces
derniers
profitent
de
l’aide
de
spécialistes
lors
de
leurs
déclarations
d’impôts.
Dans
le
nouveau
système,
en
annulant
tous
ces
avantages,
les
recettes
fiscales
augmenteront
évidemment.
Ces
dernières
augmenteront
aussi
car
l’assiette
fiscale
sera
élargie.
-‐ Si
l’on
prend
l’exemple
des
pays
qui
ont
adoptés
une
Flat
Tax
:
Hong
Kong,
la
Lituanie,
l’Estonie,
la
Slovaquie,
la
Roumanie,
et
évidemment
la
Russie.
On
peut
voir
que
ces
pays
ont
tous
profité
d’une
meilleure
santé
économique
après
l’installation
d’un
système
avec
une
Flat
Tax.
Cela
s’est
traduit
dans
quasi
tous
ces
pays
par
une
baisse
du
taux
de
chômage,
une
augmentation
du
PIB,
une
augmentation
de
la
croissance
et
de
nombreuses
retombées
économiques
positives.
Le
fait
qu’aucun
de
ces
pays
ne
soit
revenu
vers
un
système
d’imposition
progressif
est
suffisamment
révélateur
des
retombées
économiques
positives
de
la
mise
en
place
d’une
Flat
Tax
(l’exemple
de
la
Slovaquie
et
sa
deuxième
réforme
sera
présenté
plus
tard
dans
notre
étude).
L’adoption
d’un
tel
système
permet
au
pays
d’avoir
un
avantage
fiscal
très
important
par
rapport
aux
pays
concurrents
qui
ont
une
pression
fiscale
plus
forte
en
général.
2. Inconvénient
et
craintes
liées
à
la
Flat
Tax
:
-‐ Dans
l’étude
de
Hall
&
Rabushka,
il
est
démontré
que
les
contribuables
deviennent
plus
honnêtes
avec
la
Flat
Tax,
mais
est-‐ce
que
cela
s’appliquera
toujours
de
nos
jours
?
Beaucoup
de
personnes
ne
font
plus
confiance
à
l’Etat,
et
pourront
voir
dans
cette
réforme
des
nouveaux
inconvénients
et
critiques.
Il
serait
important
de
voir
si
les
fraudes
fiscales
baisseront
vraiment
avec
une
réforme
pareille,
car
à
mon
sens,
sans
confiance,
la
fraude
existera
toujours
et
ne
diminuera
pas.
-‐ Le
lien
entre
les
réformes
fiscales
et
la
croissance
économique
est
toujours
compliqué
à
établir,
et
les
estimations
resteront
toujours
des
estimations.
Il
est
toujours
difficile
d’affirmer
quelles
sont
les
raisons
principales
de
la
croissance
économique.
-‐ Le
principe
d’équité
incarné
par
le
Flat
Tax
est
que
chaque
contribuable
paie
des
impôts
en
proportion
directe
de
son
revenu.
On
parle
d’équité
horizontale.
De
nos
jours,
la
majorité
des
systèmes
fiscaux
défendent
l’impôt
progressif
en
parlant
d’une
nouvelle
norme
d’équité,
l’équité
verticale.
L’équité
verticale
préconise
la
capacité
contributive,
c’est-‐à-‐dire
que
chaque
contribuable,
plus
ses
revenus
augmentent,
plus
il
doit
payer
des
impôts,
c’est
l’idée
initiale
de
l’impôt
progressif.
Dans
les
esprits
de
ceux
qui
ont
introduit
cette
nouvelle
norme
d’équité
dans
la
société,
il
serait
très
compliqué
d’accepter
un
retour
en
arrière
des
choses,
ces
personnes
défendront
toujours
l’impôt
progressif
pour
de
simples
raisons
d’opinions.
Pour
la
gauche
et
les
partisans
du
système
d’imposition
progressif,
il
est
nécessaire
que
les
plus
riches
payent
plus
d’impôts
que
les
pauvres,
cette
idée
est
essentielle
dans
leur
idéologie
mais
n’entre
pas
forcément
dans
le
détail
du
système
fiscal.
34
-‐ Qu’en
est-‐il
de
la
question
sur
le
favoritisme
des
riches
avec
ce
nouveau
système
?
Si
l’on
compare
à
un
impôt
fortement
progressif,
la
réponse
est
oui
cet
impôt
favorise
les
hauts
revenus.
Bien
que
cette
réforme
permette
la
relance
de
la
machine
économique,
la
création
d’emplois
et
accroisse
les
recettes
fiscales,
il
y
aura
toujours
des
opposants
car
les
riches
paieront
moins
d’impôts.
Malheureusement,
la
société
préfère
pointer
du
doigt
les
riches,
en
se
plaignant
de
la
réussite
d’autrui,
au
lieu
de
se
concentrer
sur
soi-‐même,
d’augmenter
sa
charge
personnelle
de
travail,
afin
d’atteindre
les
objectifs
financiers
souhaités.
Une
réforme
fiscale
ne
peut
pas
changer
les
idéologies
du
jour
au
lendemain.
C’est
pour
cela
qu’une
réforme
de
cette
ampleur
peut
provoquer
un
choc
dans
le
pays.
-‐ Pour
une
réforme
de
cette
taille,
le
pays
aura
besoin
d’une
période
de
transition,
qui
peut
aller
jusqu'à
plusieurs
années.
Pour
la
simple
raison
de
l’existence
de
contrat
avec
avantages
fiscaux
qui
ne
pourront
pas
être
annulés
du
jour
en
lendemain.
Le
contribuable
qui
a
signé
un
contrat
Girardin
qui
lui
permet
de
diminuer
ces
impôts
sur
plusieurs
années
ne
va
pas
accepter
que
ces
avantages
soient
supprimés.
Le
risque
serait
une
défiance
générale
vis-‐à-‐vis
de
l’Etat
et
la
création
d’une
instabilité
politique.
Cette
période
de
transition
peut
ne
pas
montrer
les
bienfaits
de
la
Flat
Tax
à
court
terme.
Dans
un
système
fiscal
complexe
comme
celui
existant
en
France
de
nos
jours,
cette
période
de
transition
sera
longue
et
déformera
l’objectif
initial
de
la
Flat
Tax.
-‐ Un
des
reproches
des
opposants
à
la
Flat
Tax
est
que
le
nouveau
système
fiscal
transfèrera
la
plus
grande
charge
fiscale
des
riches
vers
la
classe
moyenne,
car
le
système
fiscal
devra
tout
de
même
garder
sa
capacité
redistributive.
Mais
là
aussi,
il
est
important
de
se
souvenir
que
dans
le
nouveau
système,
ni
le
contribuable
riche,
ni
le
contribuable
de
classe
moyenne
ne
pourrait
profiter
d’avantages
fiscaux
afin
d’alléger
sa
charge
fiscale,
la
loi
s’appliquera
à
tout
le
monde
d’une
façon
équitable.
-‐ Il
est
important
de
préciser,
qu’une
réforme
fiscale,
aussi
réussite
qu’elle
soit,
ne
pourra
pas
à
elle
seule
remédier
à
tous
les
problèmes
de
la
société
et
de
l’économie.
La
réussite
d’une
réforme
fiscale
ne
peut
avoir
lieu
dans
le
cas
de
crise
économique
ou
de
crise
nationale
dans
un
pays.
La
réussite
d’une
réforme
fiscale
s’accompagne
forcément
de
plusieurs
facteurs
économiques.
C’est
pour
cela
qu’à
ce
jour,
nous
ne
pouvons
pas
simplement
attribuer
tous
les
crédits
à
la
réforme
et
ne
pas
prendre
en
considération
l’état
du
marché
et
de
l’économie.
C’était
le
cas
par
exemple
de
la
réforme
russe
dans
les
années
2000
où
tous
les
économistes
ne
cessent
de
répéter
que
la
croissance
de
l’économie
a
elle
aussi
joué
un
rôle
très
important
dans
la
réussite
de
la
réforme
fiscale.
Après
avoir
présenté
les
avantages
et
les
inconvénients
les
plus
importants,
nous
allons
dans
notre
prochaine
partie
parler
du
cas
spécifique
de
la
Slovaquie
et
son
système
fiscal.
Pourquoi
avoir
choisi
la
Slovaquie
?
Pour
la
simple
raison
que
la
réforme
du
système
fiscal
Slovaque
est
celle
qui
se
rapproche
le
plus
de
la
proposition
théorique
de
Hall
&
Rabushka.
Voyons
donc
ce
qui
s’est
passé
en
Slovaquie
après
l’adoption
d’une
telle
réforme.
35
B. L’exemple
de
la
Slovaquie
et
ses
réformes
L’idée
de
base
de
la
flat
Tax
de
Hall
&
Rabushka
était
de
remplacer
l’impôt
sur
le
revenu
par
une
forme
d’impôt
sur
la
consommation,
c’est-‐à-‐dire
par
une
taxe
sur
le
«
cash
flow
»
de
l’économie.
L’impôt
sur
le
revenu
dans
nos
systèmes
fiscaux
actuels
frappe
l’épargne
deux
fois,
une
fois
lorsque
l’argent
est
gagné
et
une
fois
lorsqu’il
rapporte
des
intérêts.
Dans
la
Flat
Tax,
l’argent
ne
sera
frappé
que
lorsque
les
fonds
sont
consommés
ou
bien
perçus
pour
la
première
fois.
Le
système
de
la
Flat
Tax
touche
donc
tous
les
revenus
à
un
taux
proportionnel
et
bas.
Il
est
important
de
savoir
que
le
taux
unique
dans
le
système
de
la
Flat
Tax
n’est
pas
la
seule
caractéristique
de
ce
système.
Comme
nous
l’avions
expliqué
dans
la
précédente
partie
:
la
définition
de
l’assiette
fiscale,
la
suppression
des
déductions,
la
suppression
des
subventions
et
incitant
fiscaux,
la
suppression
de
la
double
imposition
des
revenus
issus
de
l’épargne,
sont
des
éléments
complémentaires.
Dans
cette
partie,
nous
allons
parler
de
la
Slovaquie.
Il
s’agit
de
l’unique
pays
qui,
à
ce
jour,
a
tenté
de
mettre
en
place
une
Flat
Tax
généralisée
qui
concerne
tous
les
impôts
du
pays,
que
ce
soit
les
impôts
directs
ou
les
impôts
indirects.
C’est
encore
un
tout
autre
exemple
que
celui
de
la
Fédération
de
Russie,
car
dans
la
réforme
du
système
fiscale
russe,
il
y
a
eu
une
uniformisation
de
l’impôt
sur
le
revenu
et
non
une
mise
en
place
d’un
Flat
Tax
généralisée
qui
touche
tous
les
impôts.
L’exemple
de
la
Slovaquie
est
donc
celui
qui
se
rapproche
le
plus
de
l’idée
théorique
de
la
Flat
Tax
telle
qu’elle
a
été
proposée
par
Hall
&
Rabushka.
Même
si
la
Slovaquie
possède
le
régime
fiscal
qui
se
rapproche
le
plus
du
modèle
théorique
de
Hall
&
Rabushka,
il
faut
tout
de
même
savoir
que
le
régime
fiscal
Slovaque
ne
correspond
pas
parfaitement
au
modèle
original.
D’une
part,
le
système
n’est
pas
basé
sur
l’imposition
sur
le
revenu
par
une
taxe
sur
la
liquidité
de
l’économie
ou
de
la
consommation.
D’une
autre
part,
la
TVA
continue
à
exister
avec
les
impôts
personnels,
ce
qui
n’est
pas
le
cas
dans
le
modèle
original.
Il
y
a
eu
deux
réformes
en
Slovaquie,
une
en
2004,
et
une
en
2012.
Malgré
l’instauration
de
la
Flat
Tax
et
le
succès
économique
que
cette
dernière
a
connu
dans
les
premières
années,
une
deuxième
réforme
a
été
mise
en
place
en
2012.
Nous
allons
développer
tout
cela
un
peu
plus
en
détail
dans
cette
partie.
a. Première
réforme
L’objectif
de
la
première
réforme
slovaque
se
trouve
grandement
inspiré
des
grands
principes
du
modèle
de
la
Flat
Tax
proposé
par
Hall
&
Rabushka.
La
première
réforme
slovaque
a
déplacé
la
charge
fiscale
globale
de
l’impôt
sur
le
revenu
vers
l’impôt
sur
la
consommation.
Ceci
en
supprimant
plus
ou
moins
la
double
imposition
des
revenus
et
de
l’épargne
plus
exactement.
La
volonté
des
autorités
slovaques
était
de
renforcer
les
initiatives
personnelles,
de
créer
un
environnement
attractif
pour
les
entreprises
européennes
plus
propice
à
l’investissement.
Mais
également
de
taxer
tous
types
de
revenus
de
manière
équitable
et
à
un
taux
unique,
quelles
que
soient
leurs
caractéristiques
et
leurs
montants.
36
Malgré
tout,
la
première
réforme
du
régime
fiscal
slovaque
ne
correspond
pas
parfaitement
au
régime
linéaire
théorique,
plusieurs
éléments
de
cette
réforme
coïncident
plus
ou
moins
à
l’approche
théorique,
ces
principaux
éléments
sont
les
suivants
:
-‐ Le
taux
linéaire
proposé
par
la
réforme
Slovaque
est
de
19%,
c’est
exactement
le
même
taux
proposé
par
Hall
&
Rabushka
dans
leurs
études.
Ce
taux
s’appliquera
à
tous
les
types
de
revenus,
revenus
personnels,
revenus
des
sociétés
et
même
la
TVA
et
les
intérêts.
-‐ Le
système
des
déductions
inclus
dans
l’impôt
sur
le
revenu
est
supprimé,
seule
une
exonération
annuelle
par
contribuable
ainsi
que
des
abattements
pour
enfants
à
charge
sont
maintenus.
Toutes
autres
déductions,
exonérations
et
crédits
d’impôts
sont
supprimés.
L’exonération
annuelle
par
contribuable
permet
d’avoir
une
certaine
progressivité
dans
le
régime,
par
l’intermédiaire
de
l’exonération
d’impôts
pour
les
personnes
à
très
bas
revenus.
Cette
exonération
était
fixée
dans
cette
réforme
à
19,2
fois
le
seuil
minimal
de
survie
annoncé
au
1er
janvier
de
chaque
exercice
d’imposition
de
chaque
année.
-‐ Pour
l’impôt
sur
les
sociétés,
ici
aussi
tous
les
avantages
fiscaux
sont
supprimés
pour
faciliter
les
déclarations
d’impôts
aux
entreprises
ainsi
que
pour
augmenter
la
transparence
entre
les
entreprises
et
l’administration
fiscale.
Concernant
les
incitants
fiscaux
déjà
octroyés
aux
entreprises
dans
le
passé,
ces
derniers
continueront
à
s’appliquer
en
gardant
comme
objectif
premier
leurs
éliminations
dans
les
prochaines
années
et
le
plus
rapidement
possible.
Les
déductions
avec
la
nouvelle
réforme
seront
limitées
aux
amortissements
des
actifs
corporels
et
incorporels,
à
certains
coûts
liés
à
la
publicité
et
au
respect
des
conditions
environnementales.
-‐ Les
dividendes
distribués
par
les
entreprises
et
les
gains
en
capital
seront
exonérés
au
niveau
de
l’impôt
sur
le
revenu
pour
respecter
le
principe
qui
consiste
à
ne
taxer
qu’une
fois
les
revenus
des
investissements.
-‐ Les
taxes
sur
les
mutations
foncières,
les
donations
et
les
héritages
seront
supprimés,
pour
là
aussi,
respecter
le
principe
qui
consiste
à
ne
taxer
qu’une
fois
les
revenus
des
investissements.
Une
fois
la
réforme
mise
en
place,
le
pays
a
rapidement
attiré
un
grand
nombre
d’investisseurs
étrangers
et
européens,
notamment
dans
les
secteurs
de
l’automobile
et
de
l’électronique.
En
ce
qui
concerne
l’automobile,
des
sociétés
comme
Volkswagen,
PSA
Peugeot
Citroën,
KIA
et
d’autres
ont
grandement
investi
en
Slovaquie
et
implanté
des
entreprises
ainsi
que
des
usines
sur
le
sol
Slovaque.
Et
en
ce
qui
concerne
l’électronique,
des
sociétés
comme
Samsung
et
Foxconn
ont
eux
aussi
grandement
investi
en
Slovaquie.
Avec
cette
réforme,
la
Slovaquie
est
devenue
le
premier
pays
de
l’OCDE
à
mettre
en
place
un
impôt
proportionnel
pour
les
revenus
des
personnes
physiques.
Les
autorités
slovaques
s’attendaient
à
voir
un
effet
nettement
positif
sur
l’économie,
et
ceci
a
été
confirmé
:
les
incitations
au
travail
ont
augmenté,
beaucoup
de
personnes
se
sont
mis
à
rechercher
du
travail
sachant
qu’ils
seront
moins
imposés
qu’auparavant.
Les
modifications
de
l’impôt
sur
les
sociétés
qui
se
sont
traduites
par
une
baisse
du
taux
de
25%
à
19%
et
la
suppression
des
déductions
ont
permis
d’obtenir
des
niveaux
assez
faibles
en
ce
qui
concerne
les
taux
d’impositions
des
investissements,
surtout
si
l’on
compare
ces
taux
à
ceux
des
autres
pays
de
l’OCDE
mais
aussi
aux
pays
voisins
de
la
Slovaquie.
Ce
signal
assez
fort
pour
les
investisseurs
internationaux
a
permis
l’implantation
d’entreprises
internationales
sur
le
sol
slovaque
et
la
37
croissance
des
entreprises
déjà
en
place.
L’attraction
des
sociétés
étrangères
n’est
pas
due
uniquement
à
la
mise
en
place
du
taux
uniforme
généralisée,
mais
aussi
grâce
à
des
incitations
financières
qui
ont
été
offertes
en
faveur
des
grands
projets
d’investissement
direct
étranger
en
Slovaquie.
Avec
cette
réforme
et
ces
incitations
financières,
la
Slovaquie
a
réussi
à
devenir
l’une
des
économies
européennes
les
plus
ouvertes
et
favorables
aux
entreprises
étrangères.
Dans
l’introduction
de
Jean-‐Philippe
Delsol
et
Pierre
Garello
du
livre
«
La
Flat
Tax,
la
révolution
fiscale
»
qui
est
l’introduction
en
français
de
la
dernière
version
de
«
La
Flat
Tax
»
de
Robert
E.Hall
et
Alvin
Rabushka,
Ivan
Miklos,
ministre
des
Finances
de
la
Slovaquie
de
l’époque,
indique
dans
son
épilogue
que
l’impôt
proportionnel
en
Slovaquie
fonctionne
et
que
cette
réforme
fiscale
a
aussi
fait
partie
d’un
programme
de
réforme
plus
large
par
le
gouvernement
de
Mikulás
Dzurinda.
Ce
programme
contenait
des
réformes
des
finances
publiques,
du
système
social,
des
retraites,
du
marché
du
travail,
de
la
santé
publique
et
de
l’administration.
Dans
ce
livre,
on
peut
voir
des
chiffres
expliquant
la
réussite
de
cette
réforme
et
de
la
politique
des
autorités
de
la
Slovaquie
afin
d’améliorer
la
fiscalité
ainsi
que
l’économie
du
pays.
Nous
allons
donc
présenter
quelques-‐uns
de
ces
chiffres
afin
de
mieux
comprendre
la
réussite
de
la
réforme.
Nous
allons
d’abord
présenter
la
part
des
revenus
fiscaux
en
pourcentage
du
produit
national
brut.
Figure
2
:
Part
des
revenus
fiscaux
du
produit
national
brut.
Dans
la
figure
2,
nous
voyons
qu’un
seul
changement
significatif
a
eu
lieu
:
c’est
la
baisse
de
la
part
de
l’impôt
sur
le
revenu
des
personnes
physiques.
Il
est
important
de
montrer
ces
chiffres,
car
malgré
une
réforme
si
importante,
il
n’y
a
pas
eu
de
problème
flagrant
dans
la
collecte
des
recettes
fiscales.
Les
écarts
entre
les
collectes
avant
la
réforme
et
ceux
après
la
réforme
ne
sont
pas
si
grands,
le
point
principal
de
la
réforme
est
le
changement
des
caractéristiques
du
système
fiscal
et
l’élargissement
de
l’assiette
fiscale
afin
de
compenser
la
baisse
des
taux
d’imposition.
38
Ces
chiffres
et
pourcentages
nous
permettent
de
contredire
l’argument
avancé
par
la
majorité
de
la
population
et
qui
reprend
la
théorie
suivante
:
«
Plus
on
hausse
les
taux
d’imposition
et
plus
on
récoltera
des
impôts,
ou
bien
inversement,
une
baisse
des
taux
d’imposition
provoquera
la
baisse
des
recettes
fiscales
».
Ces
chiffres
nous
permettent
de
comprendre
qu’une
baisse
des
taux
peut
permettre
d’obtenir
les
mêmes
recettes
fiscales
que
dans
le
passé
surtout
en
supprimant
les
avantages
fiscaux
du
système
précédent
et
en
élargissant
l’assiette
fiscale
mais
pas
seulement,
la
baisse
de
la
fraude
et
de
l’évasion
fiscale
ainsi
que
la
croissance
économique
et
la
baisse
du
chômage
sont
eux
aussi
responsables
de
la
récolte
importante
des
recettes
fiscales
dans
le
nouveau
système.
Dans
cet
épilogue
de
Ivan
Miklos,
on
retrouve
des
chiffres
concernant
la
dynamique
de
la
croissance
économique.
Il
est
précisé
que
la
croissance
économique
était
de
4,2%
en
2003
et
puis
de
10,4%
en
2007.
D’année
en
année,
cette
croissance
devenait
de
plus
en
plus
forte.
En
ce
qui
concerne
le
taux
de
chômage,
ce
dernier
a
baissé
de
18,2%
en
2003
jusqu’à
11,1%
en
2007.
Cette
baisse
du
taux
montre
bien
que
la
réforme
fiscale
est
une
solution
pour
la
baisse
du
chômage
et
pour
l’incitation
au
travail
dans
le
pays.
Pour
les
revenus
fiscaux,
ils
ont
augmenté
entre
2004
et
2007
de
44,8%
en
prix
courants
et
de
28%
en
prix
fixes.
Dans
cette
augmentation,
c’est
la
croissance
des
recettes
de
l’impôt
sur
le
revenu
qui
fut
la
plus
importante,
en
spécialement
l’impôt
sur
le
revenu
des
personnes
morales
avec
une
croissance
de
70,9%
en
prix
courants
et
de
54,1%
en
prix
fixes.
Malgré
la
baisse
du
taux
d’impôt
des
sociétés
de
25%
à
19%,
cet
impôt
a
rapporté
plus
de
recettes
au
cours
de
la
première
année
de
la
réforme
que
durant
l’année
précédant
la
réforme.
Les
chiffres
donnés
dans
cet
épilogue
sont
les
suivants
:
en
2003,
et
au
taux
de
25%,
cet
impôt
avait
rapporté
32,02
milliards
de
couronnes
slovaques,
alors
qu’en
2004,
et
au
taux
de
19%,
il
a
rapporté
33,16
milliards.
Ivan
Miklos
a
aussi
poussé
son
étude
jusqu'à
la
comparaison
des
taux
de
l’impôt
sur
le
revenu
et
de
leur
part
par
rapport
au
produit
national
brut
dans
plusieurs
pays
en
2004
:
Figure
3
:
Taux
et
recettes
de
l’impôt
sur
le
revenu
des
entreprises
en
Allemagne,
Slovaquie
&
Irlande
39
Dans
ce
graphique,
nous
remarquons
que
plus
les
taux
sont
élevés,
plus
les
prélèvements
effectifs
sont
faibles.
Là
aussi
on
voit
bien
que
pour
augmenter
les
recettes
fiscales,
il
n’est
pas
toujours
nécessaire
d’augmenter
les
taux
d’imposition.
En
réalité
c’est
plutôt
le
contraire
qui
permet
d’obtenir
plus
de
recettes
fiscales,
sans
pour
autant
se
mettre
l’opinion
à
dos
et
provoquer
des
problèmes
sociaux
et
politiques,
car
une
hausse
des
taux
est
toujours
critiquée
et
n’est
pas
acceptée
facilement.
Après
avoir
comparé
le
taux
et
les
recettes
de
l’impôt
sur
le
revenu
des
entreprises
entre
la
Slovaquie
et
l’Allemagne
et
l’Irlande,
Ivan
Miklos
va
plus
loin
dans
son
étude
et
compare
ce
taux
et
ces
recettes
en
Slovaquie
mais
sur
plusieurs
années,
avant
et
après
la
réforme.
Figure
4
:
Taux
et
recettes
de
l’impôt
sur
le
revenu
des
entreprises
en
Slovaquie
Dans
la
figure
4,
cette
comparaison
des
recettes
en
fonction
du
taux
d’imposition
sur
le
revenu
des
entreprises
en
Slovaquie
avant
et
après
la
réforme,
nous
remarquons
une
fois
de
plus
que
:
plus
les
taux
sont
faibles,
plus
les
recettes
sont
élevées.
Après
avoir
présenté
des
graphiques
très
explicites
sur
l’impôt
sur
le
revenu
des
entreprises,
nous
allons
présenter
un
tableau
comprenant
tous
les
revenus
des
différents
impôts
slovaques
de
2000
jusqu’en
2009.
Ce
tableau
a
comme
source
le
ministère
des
finances
en
Slovaquie,
ces
chiffres
étaient
proposés
en
anglais
donc
nous
avons
traduit
simplement
le
tableau
en
français
:
40
Année
Revenus
totaux
Impôt
sur
les
Impôt
sur
les
TVA
des
impôts
revenus
des
revenus
des
personnes
entreprises
2000
6
286
617
1
056
692
874
681
2
332
833
2001
6
023
627
1
149
047
719
586
2
432
996
2002
6
871
208
1
231
738
987
661
2
723
243
2003
7
259
030
1
310
086
1
014
437
2
764
827
2004
7
649
105
1
112
129
1
055
774
3
290
946
2005
9
087
235
1
325
215
1
393
055
4
051
948
2006
9
604
771
1
355
680
1
564
807
4
245
448
2007
10
523
104
1
538
858
1
736
710
4
494
765
2008
11
245
493
1
819
293
2
115
673
4
614
313
Figure
5
:
Revenus
des
différents
impôts
slovaques
pour
la
période
2000-‐2007
(en
milliers
d’euros)
Dans
ce
tableau
nous
remarquons
que
depuis
la
réforme
fiscale,
les
recettes
pour
chaque
famille
d’impôt
n’ont
fait
qu’augmenter
d’année
en
année,
ces
chiffres
sont
la
plus
grande
preuve
que
le
passage
à
un
taux
proportionnel
pour
toutes
les
familles
d’impôts
n’a
pas
fait
baisser
les
recettes.
Malgré
tout,
il
faut
ces
augmentations
n’ont
pas
uniquement
pour
raison
le
passage
à
un
impôt
proportionnel
mais
aussi
les
autres
réformes
économiques
et
fiscales
et
l’environnement
économique.
Dans
cet
épilogue,
Ivan
Miklos
parle
aussi
de
la
concurrence
fiscale.
Pour
lui,
la
concurrence
fiscale
ne
doit
pas
être
considérée
comme
nuisible
et
c’est
plutôt
les
efforts
de
certains
pays
qui
visent
à
harmoniser
les
taux
d’imposition
qui
doivent
être
considérés
comme
nocifs.
Pour
Ivan
Miklos,
la
concurrence
fiscale
favorise
les
réformes
nécessaires,
la
relance
des
marchés,
l’efficacité
de
l’administration
publique
et
pousse
à
la
réalisation
de
réformes
structurelles
indispensables.
C’est
bien
là
que
réside
la
base
des
problèmes
des
pays
de
l’Europe
occidentale
:
la
concurrence
fiscale
de
ces
nouveaux
pays
membres
de
l’union
européennes
met
face
à
leurs
inaptitudes
à
affronter
une
concurrence
globale
toujours
plus
intensive.
Pour
conclure,
Ivan
Miklos
présente
l’exemple
Slovaque
comme
spécial
et
instructif
et
voici
les
conclusions
de
l’auteur
de
à-‐propos
de
l’épilogue
:
-‐ Une
réforme
fiscale
ne
consiste
pas
uniquement
à
introduire
de
l’impôt
proportionnel,
cette
introduction
est
utilisée
pour
simplifier
le
système
fiscal
et
améliorer
sa
transparence.
Toutefois,
pour
compléter
cette
réforme
il
faut
bien
éliminer
toutes
les
exemptions,
les
taux
et
régimes
spéciaux,
les
sommes
déductibles,
la
double
imposition,
l’impôt
sur
les
dividendes,
l’impôt
sur
l’héritage,
l’impôt
sur
les
donations
etc.
-‐ La
condition
de
l’introduction
de
la
réforme
fiscale
était
la
neutralité
fiscale
:
à
l’époque
de
la
décision
sur
la
réforme
fiscale
et
de
sa
mise
en
place,
la
Slovaquie
avait
un
déficit
excessif
et
le
gouvernement
jugeait
essentiel
de
réduire
ce
déficit.
La
grande
réussite
de
la
réforme
Slovaque
de
2004
c’est
la
neutralité
des
recettes
fiscales.
Car
la
position
négative
du
FMI
était
principalement
due
au
risque
de
perte
de
recettes
fiscales,
mais
41
elle
n’a
pas
eu
lieu
et
le
nouveau
système
fiscal
a
même
généré
plus
de
recettes
fiscales
qu’avant
réforme.
-‐ Finalement,
malgré
beaucoup
d’opposition
et
de
crainte,
la
réforme
fiscale
s’est
avérée
politiquement
très
stable
après
son
instauration.
Nonobstant
un
nouveau
gouvernement
élu
au
milieu
de
2006,
et
composé
des
partis
politiques
qui
avaient
critiqué
la
réforme
fiscale
et
qui
promettaient
sa
suppression,
la
réforme
est
restée
intacte.
Robert
Fico,
chef
du
gouvernement
slovaque
en
2006,
qui
voulait
une
Slovaquie
«
plus
sociale
»,
n’a
pas
abandonné
la
Flat
Tax
en
quatre
ans
de
mandat.
Car
la
réforme
de
2004
a
profité
à
toutes
les
classes
de
revenu
et
a
été
extrêmement
populaire.
-‐ La
Slovaquie
a
été
le
premier
Etat
membre
de
l’OCDE
à
avoir
introduit
l’impôt
proportionnel
et
il
fonctionne
dans
le
premier
pays
de
la
zone
euro
à
partir
de
2009.
Cette
information
est
très
importante
car
les
critiques
de
l’impôt
proportionnel
arguent
qu’il
ne
peut
fonctionner
que
dans
les
économies
peu
développées
ou
dans
des
économies
de
transition.
L’expérience
slovaque
a
démontré
que
l’impôt
proportionnel
(avec
d’autres
réformes)
a
considérablement
contribué
à
aider
la
Slovaquie
à
devenir
le
deuxième
pays
postcommuniste
capable
d’adopter
l’euro.
Ivan
Miklos
ajoute
aussi
que
ce
furent
principalement
ces
réformes,
qui
ont
permis
à
l’économie
slovaque
d’atteindre
le
niveau
nécessaire
pour
le
respect
durable
des
critères
de
Maastricht.
Pour
donner
quelques
chiffres
parlant
sans
pour
autant
juste
suivre
les
études
et
les
statistiques
de
Ivan
Miklos
:
dans
un
l’article
«
Les
socialistes
qui
refusent
de
supprimer
la
Flat
tax
»
publié
chez
Liberal
Institute
par
Emmanuel
Garessus
le
3
Mars
2010,
nous
obtenons
encore
plus
de
preuves
du
succès
de
la
réforme
de
2004.
En
effet,
dans
cet
article
il
est
précisé
que
la
Slovaquie
a
affiché
la
plus
forte
croissance
de
l’OCDE
en
2006
(+8,5%)
et
2007
(+10,6%).
Cette
croissance
a
même
permis
à
la
Slovaquie
de
réduire
en
10
ans
l’écart
de
PIB
par
habitant
avec
la
moyenne
européenne
de
56%
à
40%
selon
l’OCDE.
Pour
les
personnes
qui
croient
que
l’impôt
proportionnel
accroît
les
inégalités
sociales
:
dans
cet
article,
Emmanuel
Garessus
écrit
que
le
risque
de
pauvreté
est
de
11%
en
Slovaquie
contre
17%
en
moyenne
européenne
en
2010,
et
que
ce
risque
à
diminuer
depuis
l’introduction
de
la
flat
Tax
en
2004
tandis
qu’il
ne
cesse
d’augmenter
dans
l’Union
Européenne.
Depuis
la
réforme,
la
Slovaquie
est
devenue
un
pays
plus
égalitaire.
Par
exemple,
les
revenus
des
20%
les
plus
riches
sont
3,4
fois
supérieurs
à
ceux
des
20%
les
plus
pauvres.
Avec
La
République
Tchèque,
la
Suède
et
la
Slovénie,
c’est
l’un
des
plus
modestes
écarts,
sachant
que
l’écart
moyen
européen
est
de
5
fois.
Vous
pouvez
lire
plus
d’informations
concernant
cet
article
dans
l’annexe
numéro
3.
Malgré
la
réussite
de
la
réforme
Slovaque,
quelques
années
plus
tard
le
système
fiscal
a
été
abandonné
après
l’arrivée
des
socio-‐démocrates
au
gouvernement
en
2012.
Nous
allons
voir
dans
la
prochaine
partie
les
raisons
de
cet
abandon.
42
b. Deuxième
réforme
Après
la
première
réforme,
malgré
une
collecte
des
impôts
dans
les
premières
années
très
importante
et
même
supérieure
aux
attentes
des
autorités
fiscales,
une
partie
de
la
population
slovaque
a
commencé
à
se
plaindre
du
nouveau
système
fiscal.
Pour
une
partie
de
la
population,
les
effets
redistributifs
de
la
nouvelle
réforme
sont
peu
efficaces
et
ces
personnes
se
plaignent
de
payer
plus
d’impôt
qu’auparavant.
Malgré
la
présentation
des
chiffres
et
preuves
des
bienfaits
de
la
Flat
Tax,
l’OCDE
a
toujours
eu
des
inquiétudes
sur
la
viabilité
budgétaire
de
la
Slovaquie
à
long
terme
et
sur
les
inégalités
au
sein
de
la
société.
Dans
notre
première
partie,
nous
avons
parlé
de
Robert
Fico,
chef
du
gouvernement
slovaque
en
2006
et
membre
du
parti
de
la
gauche
démocratique
(SDL)
et
qui
n’a
pas
abandonné
la
Flat
Tax
lors
de
son
mandat.
En
revanche
en
2013,
avec
l’arrivée
des
sociaux-‐démocrates
au
gouvernement,
l’abandon
de
la
flat
Tax
a
bel
et
bien
eu
lieu.
Nous
allons
expliquer
dans
cette
partie
les
raisons
de
cet
abandon
et
ce
qui
s’est
passé
après
cette
deuxième
réforme.
Dans
cette
partie,
nous
allons
utiliser
des
données
provenant
d’une
étude
de
l’OECD
:
«
Moving
beyound
the
Flat
Tax-‐
Tax
policy
reform
in
the
Slovak
Républic
»
par
Jan
Remeta,
Sarah
Perret,
Martin
Jares
et
Bert
Brys.
(OECD
taxation
working
papers
No.22)
Pour
ce
nouveau
gouvernement,
la
réforme
de
2004
fait
face
à
plusieurs
problèmes.
Il
a
fallu
effectuer
des
changements
dans
le
système
fiscal
en
instaurant
une
nouvelle
réforme
en
2013
et
2014.
Les
changements
les
plus
marquants
dans
cette
réforme
sont
:
l’augmentation
du
taux
d’imposition
de
l’impôt
sur
les
entreprises,
ainsi
que
l’introduction
d’un
nouveau
taux
d’imposition
dans
le
système
de
l’impôt
sur
le
revenu
personnel.
Le
but
était
d’augmenter
la
progressivité
de
cet
impôt.
Cette
réforme
avait
pour
but
d’augmenter
les
revenus
fiscaux.
Premièrement,
en
ce
qui
concerne
l’impôt
sur
les
revenus
des
entreprises,
le
taux
d’imposition
a
augmenté
de
19%
jusqu’à
23%
en
janvier
2013.
Ensuite,
en
2014,
ce
taux
a
été
revu
à
la
baisse
jusqu'à
22%
à
cause
des
nombreuses
critiques
des
entrepreneurs
du
pays.
En
plus
de
l’augmentation
de
ce
taux,
une
taxe
minimum
d’imposition
fut
introduite
dans
l’imposition
des
sociétés,
cette
taxe
d’un
montant
de
480
euros,
960
euros
ou
encore
2
880
euros,
en
fonction
de
la
taille
de
l’entreprise,
de
son
activité
ainsi
que
son
enregistrement
ou
non
au
système
de
TVA.
Deuxièmement,
pour
l’impôt
sur
le
revenu
personnel,
un
deuxième
taux
de
25%
a
été
introduit
en
janvier
2013.
Ce
taux
serait
applicable
pour
les
revenus
supérieurs
à
34
401.74€/an
pour
l’année
2013.
Pour
les
revenus
inférieurs
à
ce
montant
annuel,
ils
seront
chargés
à
19%
comme
auparavant.
En
2013,
les
conditions
pour
se
voir
attribuer
des
allocations
pour
les
époux
sont
devenus
plus
strictes.
Ces
allocations
furent
limitées
aux
époux
qui
prennent
en
charge
un
enfant
âgé
maximum
de
3
ans
ou
6
ans
s’il
est
en
situation
d’handicap,
ou
pour
les
époux
s’ils
sont
sans
travail
ou
eux-‐mêmes
en
situation
d’handicap.
Dans
cette
deuxième
réforme,
la
possibilité
de
déduire
40%
des
dépenses
sans
preuves
pour
n’importe
quelle
personne
travaillant
à
son
compte
a
été
limitée
à
5
040
euros/an
ou
420
euros/mois.
43
Troisièmement,
en
janvier
2013,
la
base
de
calcul
pour
les
contributions
de
sécurité
sociale
pour
les
employés
à
leurs
comptes
a
été
augmentée.
Tout
le
système
basique
de
calcul
est
en
train
d’augmenter
en
baissant
le
coefficient
qui
permettait
de
diminuer
la
base
de
calcul.
Dans
cette
même
période,
des
contributions
de
sécurité
sociale
furent
introduites
aux
employés
temporaires
pour
suivre
les
contributions
de
sécurité
sociale
des
employés
réguliers.
En
novembre
2013,
les
exemptions
de
contributions
de
sécurité
sociale
furent
introduites
pour
les
personnes
ayant
peu
de
revenus
ou
qui
étaient
au
chômage
auparavant
(pour
les
premiers
12
mois
après
l’embauche).
En
janvier
2014,
le
taux
de
contribution
pour
la
santé
pour
les
revenus
de
dividendes
est
passé
de
10%
à
14%.
Finalement,
concernant
la
TVA,
des
mesures
d’anti-‐fraude
ont
été
mis
en
place
dans
le
plan
de
lutte
entre
2012
et
2016.
Dans
ce
plan,
les
principales
missions
sont
:
la
lutte
contre
les
fraudes
majeures
dans
le
système
fiscal
et
principalement
dans
la
TVA,
assurer
une
meilleure
collecte
des
impôts,
avoir
et
une
centralisation
des
informations
et
introduire
un
système
électronique
pour
les
entités
non
concernées
dans
le
passé.
Avant
cette
réforme,
et
malgré
la
crise
financière
de
2008,
la
Slovaquie
fut
l’un
des
pays
de
l’OECD
avec
le
plus
rapide
redressement
malgré
une
chute
du
PIB
assez
importante
en
2009.
Après
la
baisse
de
5,3%
du
PIB
en
2009,
en
2010
ce
même
taux
s’est
redressé
de
4,8%
et
a
une
croissance
lente
mais
régulière
entre
2010
et
2013.
Mais
depuis
la
deuxième
réforme
du
système
fiscal
slovaque,
le
pays
fait
face
à
de
nombreux
challenges
économiques
:
la
Slovaquie
doit
renforcer
la
production
nationale,
maintenir
les
consolidations
fiscales
de
la
première
réforme,
encourager
le
travail
et
l’intégration
des
jeunes
diplômés
dans
le
système,
éviter
l’augmentation
de
l’inégalité
avec
la
nouvelle
réforme.
En
plus
de
ces
challenges
économiques,
la
Slovaquie
souffre
aussi
d’un
vieillissement
de
la
population,
d’un
taux
de
chômage
élevés
depuis
la
deuxième
réforme,
d’un
manque
de
cadre
et
à
cause
des
IDE.
Il
est
important
de
reparler
ici
de
la
première
réforme
en
Slovaquie
et
ces
effets
sur
l’économie.
Beaucoup
d’économistes
considèrent
que
la
baisse
de
tous
les
taux
dans
la
réforme
de
2004
a
eu
un
impact
positif
sur
les
revenus
et
sur
la
collecte
des
recettes
fiscales…
mais
pour
ces
économistes,
ces
effets
sont
à
court-‐terme,
et
la
baisse
du
ratio
de
l’impôt
au
PIB
est
due
en
grande
partie
à
cette
réforme.
Mais
ces
prédictions
restent
très
compliquées
à
prouver
car
les
baisses
dans
le
ratio
de
l’impôt
au
PIB
ont
commencé
à
apparaître
à
partir
de
2009-‐2010,
donc
après
la
crise
financière.
Cela
témoigne
donc
qu’il
est
impossible
d’affirmer
que
ces
baisses
ont
eu
lieu
à
cause
de
la
baisse
des
taux
d’imposition
ou
à
cause
d’autres
facteurs
exogènes.
Nous
allons
tout
de
même
présenter
quelques
chiffres
pour
mieux
comprendre
le
problème
de
la
Slovaquie
depuis
2010
:
44
Figure
6
:
ratios
de
l’impôt
au
PIB
pour
les
pays
de
L’OECD
en
2013
(Source
:
OECD
statistiques
des
revenues)
Selon
l’étude
de
l’OECD,
le
ratio
de
l’impôt
au
PIB
en
Slovaquie
est
passé
de
39,6%
à
28.1%
entre
1995
et
2012.
Cette
baisse
s’explique
par
plusieurs
raisons
mais
l’une
des
raisons
principales
est
la
baisse
des
taux
d’impositions
depuis
la
réforme
de
2004.
Comme
nous
avons
déjà
expliqué
plus
haut,
nous
ne
pouvons
pas
prouver
la
raison
de
cette
baisse
facilement,
surtout
lorsque
cette
étude
a
été
réalisée
quelques
années
après
la
crise
financière.
Beaucoup
d’économistes
disaient
dans
le
passé
que
les
bons
résultats
de
la
réforme
fiscale
de
2004
ont
eu
lieu
non
pas
pour
des
raisons
fiscales,
mais
pour
des
raisons
économiques
comme
par
exemple
l’adhésion
de
la
Slovaquie
à
l’Union
Européenne.
Ici
aussi,
dans
ce
cas
de
figure,
nous
ne
pouvons
pas
dire
que
la
baisse
du
ratio
de
l’impôt
au
PIB
est
seulement
la
cause
de
la
réforme
fiscale
de
2004,
mais
nous
pouvons
aussi
introduire
le
contexte
de
crise
financière
généralisée.
Le
fait
que
la
réforme
fiscale
pour
l’introduction
de
l’impôt
unique
ait
eu
lieu
l’année
de
l’adhésion
de
la
Slovaquie
à
l’Union
européenne
avait
augmenté
les
incertitudes
autour
de
cette
réforme,
car
il
n’était
pas
possible
de
prévoir
précisément
les
conséquences
de
l’adhésion
dans
l’Union
Européenne.
De
plus,
il
eut
des
réactions
négatives
d’hommes
politiques
de
l’Europe
occidentale
sur
fond
de
concurrence
fiscale
déloyale,
même
le
fonds
monétaire
international
avait
recommandé
d’introduire
la
réforme
fiscale
progressivement.
Le
gouvernement
Slovaque
a
tout
de
même
décidé
de
mettre
en
place
cette
réforme
malgré
l’environnement
politique
instable,
et
ce
choix
s’est
avéré
être
une
réussite
à
court-‐terme.
La
mise
en
place
d’un
référendum
de
la
part
de
l’opposition
de
l’époque
pour
la
destitution
du
gouvernement
n’a
pas
été
un
succès
populaire
et
n’a
pas
influé
sur
la
réforme.
Pour
conclure
avec
cette
partie,
depuis
la
nouvelle
réforme
de
2012-‐2013,
les
désillusions
se
multiplient,
un
grand
nombre
d’entreprises
a
décidé
de
délocaliser
à
nouveau,
ces
derniers
45
qui
étant
venus
en
Slovaquie
pour
ces
raisons
fiscales
avantageuses.
Et
la
fraude
et
l’évasion
fiscales
ont
recommencé
à
augmenter.
C’est
un
vrai
problème
pour
le
pays
car
depuis
la
réforme
de
2004,
les
fraudes
et
évasions
fiscales
avaient
énormément
baissé.
La
croissance
et
l’emploi
font
eux
aussi
grise
mine,
le
niveau
de
chômage
ne
cesse
d’augmenter
et
la
croissance
fait
l’inverse
depuis
la
dernière
réforme.
Est-‐ce-‐que
l’abandon
de
la
Flat
Tax
est
la
raison
principale
des
problèmes
actuels
de
la
Slovaquie
?
Nous
ne
pouvons
pas
le
prouver…
mais
pourquoi
avoir
abandonné
un
système
fiscal
qui
avait
prouvé
son
efficacité
et
sa
simplicité
?
Pour
plus
de
«
justice
sociale
»
?
Parce
qu’il
faut
toujours
prendre
l’argent
où
il
est
pour
le
donner
à
ceux
qui
n’en
ont
pas
?
Ou
est-‐
ce
à
cause
de
la
pression
politique
des
autres
membres
de
l’Union
Européenne
ou
de
l’OECD
?
Malheureusement
nous
ne
pouvons
pas
obtenir
des
réponses
claires
à
ces
épineuses
questions.
Dans
notre
étude,
et
d’un
point
de
vue
personnel,
la
Flat
Tax
propose
un
grand
nombre
de
solutions
aux
problèmes
de
nos
systèmes
fiscaux
actuels.
C’est
pour
cela
que
dans
la
prochaine
partie,
nous
allons
effectuer
des
propositions
de
Flat
Tax
en
France.
Nous
n’allons
certainement
pas
approfondir
la
proposition
jusqu’à
ce
qu’elle
devienne
officielle
et
sérieuse
pour
notre
gouvernement…
mais
nous
aimerions
aborder
ce
sujet
même
rapidement
afin
de
montrer
qu’une
réforme
fiscale
de
ce
poids
peut
s’avérer
intéressante
et
simple
à
mettre
en
place.
C. Proposition
de
flat
Tax
en
France
Nous
allons
donc
montrer
avec
des
exemples,
que
la
mise
en
place
de
la
Flat
Tax
est
possible
en
France.
Même
si
à
l’heure
actuelle
ce
sujet
n’est
même
pas
d’actualité,
de
nombreuses
études
commencent
à
voir
le
jour.
On
décèle
aussi
un
important
nombre
de
politiques
français
qui
ne
se
cachent
plus
et
partagent
cette
idéologie
en
proposant
une
réforme
fiscale.
Ils
sont
en
faveur
d’un
changement
radical
et
pour
la
mise
en
place
de
l’impôt
proportionnel.
Ces
changements
sont
probablement
dus
à
la
pression
fiscale
très
élevé
en
France.
Dans
cette
partie,
nous
allons
utiliser
comme
exemple,
l’étude
de
Jean-‐Philippe
Delsol
de
janvier
2016
:
«
Vers
une
Flat
Tax
à
deux
taux
(2
et
15%),
les
gains
pour
l’économie
française
».
Cette
étude
est
une
publication
de
l’IREF
(Institut
de
recherches
économiques
et
Fiscales).
Cet
article
de
Jean-‐Philippe
Delsol
concerne
le
sujet
de
l’impôt
sur
le
revenu
qui
est
d’ailleurs
fortement
progressif
en
France.
Nous
allons
donc
voir
que
même
une
réforme
qui
vise
simplement
l’IR
peut
s’avérer
très
intéressante
pour
répondre
aux
problèmes
que
pose
le
système
fiscal
français
actuel.
Certes
une
proposition
complète
de
Flat
Tax
telle
qu’elle
a
été
démontrée
par
Hall
&
Rabushka
nécessiterait
une
étude
plus
approfondie
et
plus
longue,
mais
nous
avons
voulu
rapidement
prouver
qu’une
réforme
fiscale
en
France
pouvait
être
envisageable.
46
a. La
proposition
de
Jean-‐Philippe
Delsol
(ajustée
avec
les
chiffres
d’aujourd’hui)
Le
31
janvier
2016,
l’IREF
a
publié
l’article
de
Jean-‐Philippe
Delsol
nommé
«
Vers
une
Flat
Tax
à
deux
taux
»
(2
et
15%),
les
gains
pour
l’économie
française.
Cet
article
est
divisé
en
trois
parties
:
une
première
partie
qui
explique
la
situation
actuelle
avec
l’IR
progressif,
une
deuxième
partie
qui
présente
les
hausses
massives
des
niches
dans
cet
impôt
et
une
dernière
partie
qui
présente
la
proposition
de
Flat
Tax
de
Jean-‐Philippe
Delsol
avec
un
comparatif
des
barèmes
actuels
et
ceux
proposés
et
les
recettes
nettes
d’une
Flat
Tax
à
deux
taux.
Dans
la
première
partie,
il
est
important
de
rappeler
que
dans
notre
système
actuel,
les
10%
des
foyers
fiscaux
les
plus
riches
acquittent
70%
de
l’IR,
tandis
que
leurs
revenus
représentent
34%
de
la
masse
de
revenu
imposable
(ces
chiffres
proviennent
des
données
définitives
relatives
à
l’imposition
2012).
Ces
statistiques
montrent
bien
que
l’IR
en
France
est
l’un
des
impôts
les
plus
progressifs
du
monde.
Les
données
provisoires
de
l’imposition
2014
sur
les
revenus
de
2013
montrent
eux
que
les
foyers
fiscaux
taxés
à
30%,
41%
ou
45%
acquittent
plus
de
75%
du
montant
total
de
l’IR.
La
prévision
pour
2016
en
ce
qui
concerne
le
rendement
de
l’IR
est
de
76
milliards
d’euros.
Il
ne
faut
pas
oublier
que
l’IR
est
un
impôt
encombré
de
niches
fiscales.
Ces
niches
proviennent
de
dérogations
qui
ont
pour
but
d’alléger
la
charge
fiscale
de
certaines
catégories
de
contribuables.
Il
existe
également
les
atténuations
de
recettes
qui
ne
sont
pas
considérées
comme
des
dépenses
fiscales.
Nous
pouvons
ici
citer
comme
exemple
l’abattement
de
10%
pour
frais
professionnels
dont
bénéficient
les
salariés
qui
n’optent
pas
pour
la
déclaration
des
frais
professionnels
réels
ou
par
exemple
l’application
du
quotient
conjugal
ou
familial
qui
permettent
une
atténuation
de
recettes
mais
ne
sont
pas
considérées
comme
des
niches
ou
dépenses
fiscales.
D’autres
mesures
prennent
place
dans
les
modalités
particulières
du
calcul
de
l’IR,
comme
par
exemple
les
mécanismes
de
décote,
les
exonérations,
les
déductions,
les
reports
etc.
Dans
cette
partie,
il
est
très
simple
de
comprendre
que
le
système
actuel
est
très
compliqué
et
est
truffé
d’exceptions
en
tous
genres.
Dans
la
deuxième
partie
de
cette
étude,
Jean-‐Philippe
Delsol
propose
l’introduction
d’une
Flat
Tax
qui
représentera
un
véritable
choc
de
simplification
et
qui
renforcera
l’égalité
horizontale
entre
les
contribuables.
Pour
éviter
l’imposition
forte
des
foyers
fiscaux
qui
de
nos
jours
ne
payent
aucun
impôt
sur
le
revenu,
la
proposition
dans
cette
étude
de
l’IREF
souhaite
mettre
en
place
deux
tranches
d’impôts.
Une
première,
très
faible,
pour
les
foyers
n’acquittant
pas
l’impôt
sur
le
revenu
dans
le
système
actuel
;
puis
une
seconde
tranche
pour
les
revenus
plus
élevés.
La
mise
en
place
de
ces
deux
tranches
a
pour
objectif
de
conserver
une
certaine
progressivité.
Le
barème
retenu
dans
cette
proposition
est
le
suivant
:
un
taux
de
2%
pour
tous
les
revenus
jusqu’à
8000
euros
par
an
(et
par
part
dans
le
cadre
d’un
calcul
opéré
selon
le
système
du
quotient
familial
et
conjugal
actuel)
et
un
taux
de
15%
au-‐delà.
47
Figure
7
:
Comparatif
des
barèmes
actuel
et
proposé
(Etude
de
l’IREF)
Pour
pouvoir
prouver
la
viabilité
de
leur
proposition,
l’IREF
et
Jean-‐Philippe
Delsol
ont
pris
pour
exemple
les
revenus
imposables
de
l’IR
en
2012
et
leurs
répartitions
par
décile,
ces
informations
proviennent
de
la
direction
de
la
législation
fiscale
(fichier
échantillon
définitif
des
revenus
de
2011)
:
48
Figure
8
:
Répartition
par
décile
de
revenu
imposable
de
l’IR
en
2012
Pour
information,
le
seuil
d’imposabilité
à
l’IR,
c’est-‐à-‐dire
le
seuil
à
partir
duquel
un
contribuable
devient
redevable
de
l’IR
se
situe
aux
alentours
du
cinquième
décile
de
revenu
imposable.
Les
foyers
fiscaux
situés
dans
les
quatre
premiers
déciles,
c’est-‐à-‐dire
dont
le
revenu
imposable
était
inférieur
ou
égal
à
14
303
euros,
sont
quant
à
eux
non
imposables
à
l’IR
en
2012.
Nous
allons
donc
présenter
l’évaluation
de
l’IREF
des
recettes
attendues
par
une
réforme,
cette
évaluation
est
fondée
sur
les
données
fournies
par
les
rapports
publics
:
-‐ Concernant
les
5
premiers
déciles
:
leur
contribution
actuelle
étant
négative,
il
est
clair
que
leurs
revenus
imposables
n’excèdent
pas
8000
euros
par
an.
Par
ailleurs,
le
49
premier
décile
bénéficie
de
la
franchise
de
66
euros.
En
conséquence,
seuls
les
revenus
observés
pour
les
déciles
2
à
5
seront
imposés
à
2%.
Par
exemple,
pour
le
deuxième
décile
(gagnant
entre
3
303
euros
et
8
153
euros),
le
revenu
imposable
est
de
21,6
milliards
majorés
des
10%
de
la
décote
actuelle,
ainsi,
l’impôt
de
2%
générera
475
millions
pour
ce
deuxième
décile.
-‐ Concernant
les
déciles
supérieurs
:
un
taux
de
2%
est
appliqué
jusqu’à
8000
euros
puis
un
taux
de
15%
au-‐delà.
Afin
d’évaluer
les
recettes,
il
faut
dans
un
premier
temps
calculer
le
montant
de
revenu
qui
sera
imposé
à
2%.
Ici,
il
est
alors
nécessaire
d’introduire
le
quotient
conjugal
car
un
couple
paiera
2%
jusqu’à
16
000
et
non
8000
euros
o Dans
l’étude
de
l’IREF,
il
est
précisé
qu’il
n’existe
aucune
étude
permettant
de
déterminer
avec
certitude
la
part
des
couples
pour
chaque
décile
de
revenu.
Pour
autant,
selon
les
derniers
chiffres
du
gouvernement,
les
couples
représentent
approximativement
50%
des
foyers
fiscaux
acquittant
l’impôt.
En
conséquence,
l’évaluation
qui
suit
considère
que,
dans
chaque
tranche,
les
foyers
fiscaux
ainsi
que
leurs
revenus
se
répartissent
de
façon
homogène
entre
les
couples
et
les
célibataires.
o Comme
expliqué
précédemment
seuls
les
5
derniers
déciles
acquittent
réellement
l’impôt.
Il
faut
donc
se
concentrer
uniquement
sur
ces
derniers
pour
évaluer
les
recettes.
Le
calcul
des
recettes
de
l’impôt
pour
les
5
derniers
déciles
est
alors
le
suivant
:
IR=
2%
x
(9
059
351
x
16
000
+
9
059
351
x
8000)
+
15
x
(revenu
total
des
5
dernier
déciles
–
(9
059
351
x
16
000
+
9
059
351
x
8000))
Jean-‐Philippe
Delsol
précise
dans
son
étude
que
le
revenu
des
foyers
fiscaux
est
majoré
de
10%
afin
de
tenir
compte
de
la
décote
actuelle.
Le
résultat
fournit
alors
la
recette
brute
à
laquelle
il
convient
d’intégrer
le
quotient
familial.
Selon
le
PLF
2016,
celui-‐ci
représente
un
coût
de
11,57
milliards
d’euros.
Par
ailleurs,
une
niche
est
tout
de
même
conservée
:
le
don
aux
associations
qui
représente
une
dépense
de
«
bien
commun
»
s’agissant
de
dépenses
faites
par
les
particuliers
à
la
place
de
l’Etat.
Cette
dernière
s’élève
à
1,26
milliard
d’euros
qu’il
convient
donc
de
déduire
des
recettes
brutes.
L’auteur
précise
aussi
que
selon
le
PLF
2016,
le
revenu
net
de
l’impôt
sur
le
revenu
est
évalué
à
72,3
milliards
d’euros
(soit
un
impôt
brut
de
76,687
milliards
d’euros
moins
les
remboursements
et
dégrèvements
de
4,385
milliards
d’euros).
Comme
le
montre
les
résultats
de
la
simulation
et
l’évaluation
de
la
réforme
proposée
par
l’IREF,
les
recettes
générées
par
la
Flat
Tax
sont
très
proches
et
mêmes
relativement
plus
élevées,
s’élevant
à
78.66
milliards
d’euros.
Selon
cette
étude,
la
réforme
de
l’IR
permettrait
donc
de
conserver
des
recettes
substantielles
tout
en
éliminant
la
complexité
du
système
actuel
résultant
du
grand
nombre
de
niches
fiscales.
Comme
nous
le
savons,
et
comme
nous
l’avons
dit
précédemment,
les
niches
fiscales
sont
bénéfiques
pour
les
contribuables
les
mieux
informés
et
souvent
les
plus
riches,
cette
réforme
de
l’IR
renforcera
l’égalité
horizontale
et
simplifiera
le
système.
Lorsque
l’on
parle
de
simplification
de
système,
on
parle
aussi
de
la
baisse
des
coûts
administratifs
liés
aux
traitements
de
l’impôt.
Il
est
évident
qu’une
simplification
du
barème
de
l’impôt
conjugué
à
50
la
suppression
de
la
majorité
des
niches
fiscales
permettrait
de
réduire
les
coûts
administratifs
du
traitement
de
l’impôt.
D’après
l’étude
de
l’IREF,
voici
les
recettes
nettes
d’une
«
Flat
Tax
»
à
2
taux
:
Figure
9
:
Recettes
nettes
d’une
Flat
Tax
à
2
taux
(2%
et
15%)
Dans
cette
étude,
Jean-‐Philippe
Delsol
précise
que
les
niches
fiscales
de
l’IR
s’élèvent
à
38
milliards
d’euros
(34
milliards
au
titre
des
dépenses
fiscales
et
16
milliards
au
titre
des
dépenses
non
fiscales
dont
il
faut
déduire
les
11,57
milliards
issus
du
quotient
familial).
Avec
une
réforme
qui
comprend
la
suppression
des
niches
fiscales
de
l’IR,
ceci
fournira
d’importantes
marges
de
manœuvres
au
gouvernement,
comme
par
exemple
réaffecter
ces
dépenses
afin
de
réduire
d’autres
impôts
et
cotisations
sans
amputer
les
recettes
fiscales
globales.
Dans
l’étude
de
l’IREF,
Jean-‐Philippe
Delsol
considère
que
la
masse
rendue
disponible
par
la
suppression
des
niches
fiscale
permettrait
plusieurs
réductions
d’autres
impôts
par
exemple,
voici
les
propositions
de
l’auteur
dans
son
étude
:
-‐ Cette
masse
permettrait
de
réduire
la
cotisation
patronale
d’allocation
familiale,
qui
est
aujourd’hui
déplafonnée
et
soumise
à
un
taux
de
3,45%
ou
de
5,25%.
-‐ D’augmenter
de
1%
ou
de
2%
les
retraites
de
base
de
sécurité
sociale
dans
le
but
de
compenser
la
hausse
d’impôt
de
2%
pour
les
plus
démunis.
-‐ Le
solde
disponible,
de
l’ordre
de
10
milliards
d’euros,
pourrait
être
affecté
à
la
suppression
de
l’ISF
(IFI
actuellement)
et
à
la
suppression
des
impôts
sur
le
capital
s’ajoutant
à
la
CSG
pour
4,5%
au
titre
du
prélèvement
social,
0,3%
pour
la
contribution
additionnelle
et
enfin
de
2%
au
titre
du
prélèvement
de
solidarité
(ce
qui
fait
que
la
CSG
et
ses
taxes
annexes
représentent
15,5%
sur
les
revenus
du
capital
quand
elle
est
de
7,5%
sur
la
plus
grande
partie
des
revenus
du
travail)
Dans
cette
étude,
l’IREF
à
déduit
que
:
-‐ Les
recettes
nettes
d’une
«
flat
Tax
»
à
deux
taux,
2%
et
15%,
s’élèveraient
à
78.66
Milliards
d’euros,
plus
que
les
recettes
de
l’IR
progressif.
-‐ Les
économies
dégagées
par
la
suppression
des
niches
permettraient
de
simplifier
la
fiscalité
et
de
supprimer
de
nombreux
impôts,
notamment
l’ISF
dont
le
rendement
est
de
l’ordre
de
5
milliards
(l’ISF
est
devenu
l’IFI
aujourd’hui),
mais
dont
les
coûts
et
charges
indirects
sont
considérables
et
pour
le
budget
et
pour
l’économie
-‐ Les
charges
additionnelles
à
la
CSG
sur
les
revenus
du
capital
pourraient
être
supprimés
de
façon
à
égaliser
les
conditions
de
taxation
du
travail
et
du
capital
aujourd’hui
surtaxé
51
-‐ L’impôt
serait
simple
et
moins
couteux
à
prélever
et
à
contrôler.
Les
gains
financiers
et
économiques
y
afférents,
non
chiffrés
à
ce
jour,
sont
sans
doute
loin
d’être
négligeables.
-‐ Grâce
à
la
flat
Tax
et
à
la
suppression
des
niches,
certains
contribuables
aisés
capables
de
réduire
leur
fiscalité
par
une
utilisation
judicieuse
et
excessive
des
niches
et
de
complexité
de
l’impôt
ne
pourraient
plus
poursuivre
de
telles
pratiques.
-‐ Le
débat
actuel
sur
le
quotient
conjugal
n’aurait
plus
guère
lieu
d’être
du
fait
de
la
suppression
de
la
progressivité
-‐ Le
cas
échéant,
la
fusion
de
l’impôt
sur
le
revenu
et
de
la
CSG
serait
facilitée,
surtout
si
l’assiette
de
l’impôt
sur
le
revenu
est
la
même
que
celle
de
la
CSG.
-‐ Plus
généralement,
l’impôt
serait
mieux
accepté
et
la
proportionnalité
serait
plus
incitatrice
à
l’initiative
entrepreneuriale
et
au
travail
-‐ Cet
impôt
serait
plus
démocratique
par
la
participation
de
tous.
Il
serait
souhaitable
à
cet
égard
que
les
deux
taux
de
2
et
15%
soient
liés
et
que
la
baisse
ou
la
hausse
de
l’un
des
taux
ne
puisse
pas
être
votée
sans
que
la
même
baisse
ou
la
même
hausse
s’applique
à
l’autre
taux
de
façon
notamment
à
éviter
de
succomber
à
toute
tentation
démagogique.
Pour
conclure
Jean-‐Philippe
Delsol
a
écrit
dans
sa
synthèse
le
paragraphe
suivant
:
«
Toutes
ces
raisons
concourent
à
montrer
que
la
Flat
Tax
serait
un
impôt
plus
juste.
Il
serait
plus
juste
parce
que
tous
paieraient
l’impôt,
tous
participeraient
à
la
chose
publique
à
proportion
de
leur
revenu.
Cet
impôt
serait
ainsi
conforme
à
la
constitution
dont
le
préambule
reprend
l’article
13
de
la
Déclaration
des
Droit
de
l’Homme
et
du
Citoyen
de
1789
:
«
pour
l’entretien
de
la
force
publique,
et
pour
les
dépenses
d’administration,
une
contribution
commune
est
indispensable
:
elle
doit
être
également
répartie
entre
tous
les
citoyens,
en
raison
de
leurs
facultés
».
En
raison
veut
dire
à
l’époque
«
à
proportion
».
La
proportionnalité
évite
l’arbitraire
de
la
progressivité
qui
pénalise
les
uns
ou
favorise
les
autres
au
gré
de
majorités
changeantes
et
sans
qu’un
taux
puisse
être
plus
juste
qu’un
autre
alors
qu’en
décidant
(presque)
d’un
même
taux
pour
tous,
la
justice
est
rétablie.
»
Il
est
important
de
préciser
que
cette
étude
ne
prend
pas
en
compte
la
réaction
des
citoyens
ainsi
que
de
l’économie
sur
une
telle
réforme.
Les
calculs
sont
effectués
sur
les
collectes
fiscales
précédentes.
Ce
qui
rend
donc
cette
étude
limitée,
mais
comme
nous
l’avons
démontré
dans
nos
précédentes
parties,
que
ce
soit
avec
l’exemple
russe,
ou
l’exemple
slovaque
:
pour
chaque
introduction
d’une
Flat
Tax,
il
y
a
eu
une
augmentation
de
la
croissance
et
du
travail
et
une
multitude
de
signes
positifs
qui
ne
sont
pas
forcément
décelables.
Cette
étude
est
seulement
basée
sur
une
réforme
impliquant
l’IR,
mais
ceci
donne
déjà
une
première
idée
des
avantages
de
l’introduction
de
la
Flat
Tax.
Dans
la
prochaine
partie,
nous
allons
simplement
ajouter
des
propositions
qui
pourront
par
exemple
remplacer
cette
proposition
de
l’IREF,
ou
venir
la
compléter.
Ces
propositions
sont
simplement
des
idées
que
nous
avons
développées
au
fur
et
à
mesure
de
notre
étude,
sans
pour
autant
avoir
la
possibilité
et
les
moyens
de
les
prouver.
52
Nous
avons
joint
en
annexe
un
grand
nombre
d’articles
de
l’IREF
concernant
le
sujet
de
la
Flat
Tax,
que
ce
soit
un
article
sur
la
fiscalité
en
de
la
France
ou
sur
la
fiscalité
internationale
(Voir
les
annexes
4-‐5-‐6-‐7-‐8-‐9-‐10-‐11-‐12)
b. D’autres
propositions
pour
une
réforme
avec
Flat
Tax
Dans
cette
partie,
nous
allons
donner
des
idées
à
ajouter
sur
l’étude
de
l’IREF
ou
bien
des
autres
propositions
à
appliquer
simplement.
-‐ Pour
commencer,
concernant
l’étude
de
l’IREF,
nous
avons
pensé
que
l’idée
de
passer
des
taux
du
système
actuel
(0%,
14%,
30%,
41%
et
45%)
à
deux
taux
de
2%
et
15%
seraient
une
baisse
énorme
du
poids
de
l’impôt
dans
les
esprits
de
la
population.
Nous
pensons
que
nous
pouvons
effectuer
une
réforme
en
augmentant
soit
uniquement
le
taux
de
15%
jusqu’à
19%
et
supprimer
le
taux
de
2%,
pour
que
les
personnes
ne
payant
pas
d’impôt
dans
le
système
actuel
restent
non
imposables
avec
la
réforme.
Ou
augmenter
les
deux
taux
jusqu’à
3%
et
17%.
Avec
ces
nouveaux
taux,
l’impact
positif
de
la
réforme
existera
toujours,
et
la
collecte
des
recettes
fiscales
provenant
de
l’IR
sera
supérieure
à
la
collecte
de
l’impôt
progressif
actuellement.
-‐ Nous
pensons
que
s’il
y
a
une
baisse
de
l’impôt
sur
le
revenu,
il
n’est
pas
possible
de
garder
des
taux
beaucoup
plus
supérieurs
pour
l’impôt
sur
les
sociétés,
qui
est
actuellement
en
France
de
331/3,
28%
ou
15%.
Si
nous
allons
mettre
en
place
une
réforme
de
l’IR
et
des
taux
de
2%
et
15%,
il
faudra
diminuer
l’impôt
sur
les
sociétés.
Avec,
un
taux
plein
et
un
taux
réduit,
25%
et
15%
par
exemple,
ou
bien
23%
pour
le
taux
plein
et
13%
pour
le
taux
réduit.
La
réduction
de
l’impôt
sur
les
sociétés
dans
cette
même
réforme
est
facilement
explicable
:
si
les
revenus
normaux
sont
imposés
à
2%
et
15%,
alors
que
l’impôt
sur
les
sociétés
est
imposable
à
331/3%,
28%
et
15%,
les
investisseurs
et
les
entrepreneurs
ne
vont
plus
être
encouragés
à
investir
dans
des
entreprises
ou
à
créer
de
nouvelles
entreprises.
Le
constat
ici
est
simple,
s’il
y
a
moins
d’entreprises
et
moins
de
travail
dans
les
entreprises,
ceci
se
traduit
par
moins
d’emplois
et
moins
d’employés
dans
l’économie.
C’est
pour
cette
simple
raison
qu’une
baisse
des
taux
de
l’IR
doit
s’accompagner
d’une
baisse
des
taux
de
l’IS
ainsi
que
d’autres
impôts.
Pour
information,
dans
le
programme
électoral
du
président
Emmanuel
Macron,
une
des
mesures
phares
était
la
baisse
de
l’IS
de
33,3%
à
25%
d’ici
2022
afin
que
la
France
rejoigne
la
moyenne
européenne
et
ceci
pour
développer
l’attractivité
de
la
France
et
soulager
les
entreprises
françaises
qui
font
face
à
des
difficultés
concernant
les
prélèvements
obligatoires.
Cette
proposition
dans
le
programme
électoral
du
président
prévoit
une
baisse
progressive
chaque
année
jusqu’à
atteindre
25%
en
2022.
D’après
l’article
:
«
Baisse
de
l’impôt
sur
les
sociétés
»
par
la
fondation
Ifrap
publié
le
17/01/2018
dans
le
figaro,
cette
baisse
de
l’impôt
sur
les
sociétés
devrait
permettre
une
augmentation
du
PIB
progressivement
chaque
année,
et
cette
augmentation
du
PIB
sera
réparti
entre
une
augmentation
du
commerce
extérieur,
une
augmentation
de
la
consommation
des
ménages
mais
aussi
une
importante
augmentation
des
investissements.
Concrètement,
le
taux
d’IS
normal
passera
selon
le
projet
53
gouvernemental
de
33,33%
à
31%
en
2019,
puis
à
28%
en
2020,
26,5%
en
2021
et
25%
en
2022.
Figure
10
:
Impact
de
la
baisse
de
l’impôt
sur
les
sociétés
sur
le
PIB
d’ici
2022
(Source
Ifrap)
D’après
la
figure
10,
on
peut
voir
qu’une
baisse
des
taux
d’imposition
des
impôts
sur
les
sociétés,
peut
aussi
permettre
une
croissance
économique
importante.
Il
serait
donc
nécessaire
de
prévoir
dans
la
réforme
de
l’IR,
une
réforme
de
l’IS
complémentaire
afin
de
mettre
en
place
un
système
fiscal
efficace,
attractif
et
surtout
complet.
-‐ L’IFI
(anciennement
ISF),
est
une
mise
en
place
du
système
progressif
et
de
la
progressivité
des
taux.
Pour
baisser
la
progressivité
de
l’impôt
ou
la
supprimer
carrément,
il
serait
primordial
de
supprimer
l’IFI.
Cette
proposition
a
été
faite
dans
l’étude
de
l’IREF
mais
nous
pensons
que
celle-‐ci
est
nécessaire
dans
la
réforme
et
la
mise
en
place
d’une
Flat
Tax.
-‐ La
fiscalité
concernant
les
capitaux
d’entreprises
est
beaucoup
moins
avantageuse
pour
les
résidents
que
pour
les
non-‐résidents.
C’est
aussi
un
point
très
important
et
à
améliorer
afin
de
limiter
la
détention
des
capitaux
des
entreprises
françaises
par
les
non-‐résidents.
C’est
pour
cela
qu’il
y
a
eu
une
diminution
de
l’impôt
sur
le
capital
avec
la
nouvelle
loi
de
Finances.
Mais
cela
doit
continuer
afin
d’encourager
les
résidents
français
à
investir
dans
les
sociétés
françaises.
Cette
affirmation
était
valide
avant
la
réforme
concernant
la
fiscalité
du
patrimoine,
car
depuis,
il
y
a
eu
la
mise
en
place
d’un
prélèvement
forfaitaire
unique
de
30%
sur
les
revenus
financiers.
Même
insuffisante,
il
s’agit
d’une
baisse
de
l’imposition
du
capital
pour
un
grand
nombre
d’investisseurs
et
de
contribuables
français.
-‐ Mise
en
place
d’un
système
fiscal
basé
sur
la
proposition
de
Flat
Tax
de
Hall
&
Rabushka.
Dans
le
cas
de
la
France,
le
système
fiscal
est
si
compliqué
et
possède
une
54
multitude
d’impôts
et
de
taxes,
ce
qui
complique
la
tâche
pour
la
mise
en
place
de
Flat
Tax
à
19%
pour
tous
les
impôts.
L’étude
de
cette
proposition
s’avère
elle-‐même
très
compliqué
à
cause
de
l’existence
d’un
grand
nombre
d’impôts.
Il
est
cependant
vrai,
que
la
suppression
de
toutes
les
niches
fiscales,
les
exonérations,
les
déductions
et
les
crédits
d’impôts
simplifiera
énormément
le
système
et
diminuera
grandement
les
coûts
de
l’administration
fiscale.
De
plus
nous
pensons
qu’il
est
important
de
faciliter
la
tâche
des
déclarations
d’impôts
pour
les
contribuables
car
il
devient
de
plus
en
plus
compliqué
de
déclarer
ses
impôts
ou
bien
encore
d’étudier
les
différentes
manières
d’éviter
au
maximum
certaines
impositions.
Voici
quelques
préconisations
pour
l’amélioration
de
la
réforme
proposée
par
Jean-‐Philippe
Delsol
et
par
l’IREF
mais
aussi
d’autres
propositions
de
réformes
qui
peuvent
sembler
logiques
et
utiles
lorsqu’on
connait
toutes
les
informations
présentées
dans
notre
étude
sur
les
différents
types
d’impositions
du
système
fiscal
français.
55
IV. Conclusion
Pour
répondre
à
notre
problématique,
je
commencerais
par
dire
qu’il
existait
auparavant
beaucoup
plus
de
pays
ayant
adoptant
des
systèmes
fiscaux
progressifs.
Depuis
le
début
des
années
2000
cette
statistique
est
en
train
de
changer
:
le
système
d’imposition
proportionnel
ou
uniquement
des
taux
proportionnels,
spécialement
pour
leurs
impôts
sur
le
revenu
commencent
à
devenir
populaires
auprès
des
classes
dirigeantes.
Nous
pensons
que
ces
chiffres
vont
encore
évoluer
dans
un
futur
proche
pour
les
raisons
suivantes
:
efficacité
des
impôts
proportionnels,
simplicités
ainsi
que
leurs
coûts
administratifs
qui
sont
beaucoup
moins
importants
que
les
coûts
des
systèmes
progressifs.
En
ce
qui
concerne
la
Flat
Tax,
nous
avons
donc
présenté
la
proposition
initiale
de
ses
précurseurs,
Hall
&
Rabushka.
Même
si
cette
proposition
n’est
pas
souvent
appliquée
dans
son
intégralité,
elle
est
quand
même
à
l’origine
de
beaucoup
de
réformes
fiscales
partout
dans
le
monde.
Pour
son
application,
il
est
important
de
toujours
rappeler
qu’il
existe
plusieurs
formes
de
Flat
Tax
:
et
que
dans
sa
forme
la
plus
simple
on
peut
dire
qu’une
Flat
Tax
est
applicable
en
France
(si
on
remplace
l’IR
par
une
Flat
Tax
à
19%
par
exemple).
Mais
il
sera
plus
compliqué
d’adopter
une
réforme
qui
touchera
l’ensemble
du
système.
Mais
quant
à
l’application
de
sa
forme
la
plus
complète…
elle
sera
plus
difficile
à
mettre
en
place.
L’exemple
Slovaque
avec
sa
première
réforme
est
l’exemple
qui
se
rapprochait
le
plus
de
cette
forme
complète
(même
si
ce
n’était
pas
le
cas
à
100%),
s’est
soldée
par
un
échec.
Pour
conclure
notre
étude,
il
y
a
quelques
points
importants
à
préciser
:
la
présentation
du
système
fiscal
russe
fut
très
intéressante
surtout
car
on
a
pu
voir
les
bienfaits
de
la
flat
Tax
et
de
l’impôt
proportionnel
du
revenu
avec
la
réforme
de
2001.
Il
est
toutefois
important
de
souligner
que
le
système
fiscal
russe
possède
beaucoup
de
désavantages
et
ne
présente
pas
une
application
idéale
de
la
Flat
Tax…
et
ceci
principalement
à
cause
du
grand
nombre
d’exonérations,
de
déductions
qui
sont
toujours
applicables
en
Fédération
de
Russie.
En
ce
qui
concerne
la
Flat
Tax,
malgré
les
bienfaits
qu’elle
démontre,
il
ne
faut
pas
oublier
que
cette
dernière
a
toujours
montré
des
limites
sur
le
long
terme
(exemple
de
la
Slovaquie).
Mais
cela
ne
suffit
pas
à
prouver
l’inefficacité
de
la
Flat
Tax.
Ce
petit
échec
nous
permet
de
comprendre
que
la
Flat
Tax
n’est
pas
une
solution
unique
à
tous
les
problèmes
économiques
et
financiers
du
pays.
Une
Flat
Tax
peut
améliorer
la
croissance,
le
travail,
booster
l’économie
du
pays,
etc.
En
revanche,
pour
des
meilleurs
résultats
il
faut
que
la
réforme
fiscale
soit
accompagnée
d’autres
réformes
et
décisions
financières.
À
elle
seule,
la
Flat
Tax
ne
peut
pas
résoudre
tous
les
problèmes
économiques
d’un
pays.
Après
notre
étude,
nous
pensons
tout
de
même
que
l’application
d’une
Flat
Tax
dans
un
pays
tel
que
la
France
aurait
des
résultats
positifs
ce,
malgré
les
réticences
qui
seront
certainement
grandes
au
début.
Si
l’application
de
la
Flat
Tax
fut
une
réussite
dans
un
pays
comme
la
Russie,
où
le
pouvoir
politique
ainsi
que
le
système
fiscal
et
financier
sont
grandement
corrompus,
nous
pouvons
espérer
que
l’application
de
la
Flat
Tax
en
France
puisse
procurer
des
résultats
encore
plus
intéressants
et
positifs
pour
l’économie
du
pays.
56
Nous
savons
que
la
France
se
trouve
dans
la
liste
des
pays
possédant
des
taux
de
prélèvements
obligatoires
parmi
les
plus
élevés
rapportés
au
PIB.
La
France
fait
aussi
partie
des
pays
de
l’OCDE
où
la
pression
fiscale
a
augmenté
le
plus
vite
en
fonction
de
son
PIB
sur
les
dernières
années.
Nous
pensons
donc
simplement
qu’il
est
nécessaire
d’étudier
sérieusement
le
dossier
de
l’introduction
de
la
Flat
Tax
en
France.
Pour
les
opposants
à
cette
réforme,
nous
aimerions
simplement
rappeler
que
la
France
est
l’un
des
pays
les
plus
égalitaires
du
monde.
S’il
fallait
diminuer
très
marginalement
cette
égalité
au
détriment
de
la
relance
de
la
croissance,
de
l’emploi
ainsi
que
la
baisse
du
chômage
et
l’augmentation
des
recettes
fiscales,
un
effort
global
devrait
être
envisagé.
Cela
ne
devrait
pas
être
vu
comme
une
réforme
pour
favoriser
uniquement
les
riches
mais
pour
le
bien-‐être
commun.
Nous
avons
par
ailleurs
démontré
les
bienfaits
globaux
de
la
Flat
Tax
sur
les
économies
concernées.
Dans
un
environnement
similaire
à
celui
d’aujourd’hui,
nous
pensons
que
la
Flat
Tax
permettra
à
la
France
de
répondre
aux
attentes
de
ces
citoyens,
mais
aussi
aux
investisseurs
étrangers
en
ce
qui
concerne
le
sujet
de
la
concurrence
fiscale
internationale.
Ce
sujet
prend
chaque
jour
un
peu
plus
d’ampleur,
surtout
lorsqu’une
concurrence
fiscale
apparait
entre
des
pays
qui
sont
membres
de
l’Union
Européenne,
l’un
possédant
une
Flat
Tax,
et
l’autre
possédant
un
système
progressif.
Nous
pensons
que
la
concurrence
fiscale
est
la
raison
principale
de
l’apparition
de
plus
en
plus
de
réformes
fiscales
afin
de
permettre
au
pays
de
rester
compétitifs
et
attractifs.
Une
solution
sur
le
long
terme
serait
peut-‐être
une
harmonisation
de
la
fiscalité
afin
de
mettre
fin
a
la
concurrence
fiscale
internationale
«
déloyale
»,
mais
ceci
reste
pour
l’instant
une
utopie.
Mais
le
point
que
nous
aimerions
mettre
en
valeur
est
que
la
concurrence
fiscale
déloyale
entre
les
pays
de
l’Union
Européenne
est
évidente.
Lorsque
cette
dernière
octroie
les
mêmes
droits
et
avantages
à
deux
pays
mais
que
ces
derniers
mettent
en
place
des
systèmes
fiscaux
complétement
opposés,
il
est
logique
qu’un
de
ces
deux
pays
cherche
à
se
différencier
pour
profiter
du
marché
commun
tout
en
gardant
un
avantage
concurrentiel.
Le
futur
de
la
fiscalité
se
trouve-‐t-‐il
donc
dans
l’harmonisation
de
la
fiscalité
à
l’international
?
Les
décisions
fiscales
seront-‐elles
toujours
politiques
ou
bien
deviendront-‐elles
un
jour
simplement
économiques
?
Quel
futur
pour
la
fiscalité
de
l’union
européenne
?
Quel
futur
pour
la
fiscalité
mondiale
?
Ce
sont
des
problématiques
très
intéressantes
qui
requières
d’autres
études
afin
d’obtenir
des
réponses
plus
claires.
57
V. Bibliographie
:
-‐ Anna
Ivanova,
Michael
Keen
&
Alexander
Klemm.
(2005),
The
Russian
Flat
Tax
Reform,
IMF
Working
Paper
(WP/05/16)
(48
Pages)
-‐ Anne
Marie
Brook
&
Willi
Leibfritz.
(2005),
Slovakia’s
introduction
of
a
flat
tax
as
part
of
wider
economic
reforms
–
Economic
department
working
papers
No.448.
OECD
(29
pages)
-‐ Carola Maggiulli, Matthias Mors « Quelques éléments d'analyse de la flat tax », Reflets
et perspectives de la vie économique 2006/3 (Tome XLV), p. 53-62.
DOI
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_imp_F4ts__E0_taux_unique.html
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-‐ http://www.libres.org/actualite/3631-‐nouvelle-‐preuve-‐des-‐bienfaits-‐de-‐la-‐flat-‐
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-‐ https://fr.irefeurope.org/Publications/Articles/La-‐Flat-‐Tax-‐en-‐Roumanie-‐un-‐bilan-‐
58
revelateur
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-‐ https://sorbonneco.hypotheses.org/1927
-‐ https://www.agoravox.fr/tribune-‐libre/article/la-‐flat-‐rate-‐tax-‐russe-‐cette-‐128427
-‐ https://www.cairn.info/revue-‐reflets-‐et-‐perspectives-‐de-‐la-‐vie-‐economique-‐2006-‐3-‐
page-‐53.htm
59
VI. Annexes
Annexe
1
:
Formulaire
pour
l’impôt
sur
les
revenus
salariaux
(Déclarations
carte
postale
de
Hall
&
Rabushka)
:
60
Annexe
2
:
Formulaire
pour
l’impôt
sur
les
revenus
professionnels
(Déclarations
carte
postale
de
Hall
&
Rabushka)
:
61
Annexe
3
:
Les
socialistes
qui
refusent
de
supprimer
la
Flat
Tax,
par
Emmanuel
Garessus
:
Liberal Institute - Les socialistes qui refusent de supprimer la flat tax 11/08/2018 15:39
62
63
64
Annexe
4
:
La
Flat
Tax
:
Une
solution
pour
la
France.
Par
Jean-‐Philippe
Delsol
et
Pierre
Garello
65
66
67
68
69
70
71
72
73
74
Annexe
5
:
Pourquoi
l’impôt
doit
être
neutre
(2016)
:
75
76
Annexe
6
:
180
niches
fiscales
supprimés
et
50
Mds
d’euros
d’économie
par
l’IREF
(2016)
77
Annexe
7
:
La
proposition
fiscale
de
l’IREF
plébiscitée
à
droite
(2016)
:
78
Annexe
8
:
Nouvelle
preuve
des
bienfaits
de
la
Flat
Tax
par
Jacques
Garello
(2015)
–
IREF
:
79
80
Annexe
9
:
les
politiques
jouent
à
la
Bourse
par
Nicolars
Lecaussin
(2012)
–
IREF
:
81
82
Annexe
10
:
un
impôt
à
taux
unique
à
15%
par
Nicolas
Lecaussin
(2015)
–
IREF
:
83
84
Annexe
11
:
La
concurrence
fiscale
profitable
par
Thierry
Afschrift
(2010)
-‐
IREF
:
85
86
87
88
Annexe
12
:
Eclairages
sur
les
niches
fiscales
par
Jean-‐Philippe
Delsol
(2009)
-‐
IREF
89
90