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Cravate en soie avec des motifs d'avions Concorde pour Air France.

afficherCette section ne cite pas suffisamment ses sources (avril 2017).

Les origines de la cravate sont anciennes. Les soldats de la garde personnelle de l'empereur
Qin Shi Huangdi (IIIe siècle av. J.-C.) sont « cravatés » d'un nœud en soie comme le montre
le mausolée de l'empereur Qin3. Les orateurs et légionnaires romains portent le focalium (du
latin fauces, la « gorge »), sorte d'écharpe en laine ou en soie autour du cou pour se protéger
du froid. Parfois, ils nouent autour de leur cou une sorte de mouchoir appelé sudarium4.
La cravate moderne est un attribut vestimentaire particulier d'un régiment
de hussards croates créé sous Louis XIII, et dont l'uniforme comprenait une écharpe blanche
dont la mode gagnera la cour de France. Ce régiment de cavalerie légère recevra
de Louis XIV, en 1666, le nom de Royal-Cravates5. Il est aujourd’hui le 10e régiment de
cuirassiers de l'armée française. Le mot cravate tire de là son origine, une déformation du
mot croate6.
La mode du port de la cravate en Europe paraît débuter au XVIIe siècle. Elle commence alors à
remplacer les jabots de dentelle, qui eux-mêmes avaient supplanté les fraises, plus
encombrantes et certainement moins confortables. La cravate est alors généralement une
large bande de coton ou de lin, décorée de dentelles. Cette bande est enroulée autour du cou
et nouée sur le devant en laissant pendre les deux extrémités.
Sous Louis XIV, on commence à agrémenter ce nœud de rubans multicolores. C'est
également le Roi Soleil qui crée la « fonction » de « cravatier ». Celui-ci dépend du « Grand
Maître de la Garde Robe » dont la charge a été créée en 1669. Le cravatier appartient donc
aux services de la chambre du roi et a le statut d'écuyer. Sa fonction est alors de choisir et
d'ajuster la cravate du roi, mais également les boutons de manchette et les diamants.
Vers la fin du XVIIe siècle, c'est au tour de la cravate dite Steinkerque de faire son entrée. Elle
apparut lors de la bataille des Flandres du même nom. C'est une cravate au nœud simple dont
on passe l'un des pans dans la boutonnière. Celle-ci disparaît au début du XVIIIe siècle pour
faire place à de nouvelles modes, notamment le « stock ». Cette dernière est modifiée vers la
fin du XVIIIe siècle par l'ajout d'un ruban noir entourant le cou et maintenant les cheveux
derrière la tête. Cette cravate est la plus connue de ce siècle, et on la retrouve d'ailleurs dans
bon nombre de reconstitutions historiques de l'époque.
Malgré quelques débats houleux sur la place sociale de cet accessoire, la Révolution
française ne viendra pas à bout de la cravate, bien au contraire. Alors que les Français
s'essaient à une cravate très bouffante, dite à la Garat, du nom du comédien l'ayant
popularisée, les Britanniques ne jurent que par la cravate blanche aux nœuds complexes, à
l'instar de Brummell, grand dandy de son époque. Ce type de cravate de couleur noire, porté
par Diderot notamment, devient alors à la mode en France.
Peu de temps après[Quand ?], face à la difficulté de nouer ce genre d'accessoires (la plupart
étant d'ailleurs vendus déjà montés), apparaît la cravate « régate »7 qui est véritablement
l'ancêtre de notre cravate actuelle. C'est d'ailleurs au même moment qu'apparaît le nœud
papillon moderne. Le cravatier new-yorkais Langdorf aura l'idée en 1924 de la couper en
diagonale et de l'assembler en trois parties pour en simplifier l'usage. Une invention de taille
qui viendra donner à la cravate son aspect actuel.
La cravate en tricot apparaît probablement dans les années 1920 aux États-Unis, de
nombreuses photographies montrant par ailleurs l'écrivain Francis Scott Fitzgerald en porter,
tout comme par la suite les acteurs Cary Grant et Paul Newman ainsi que le président John
Fitzgerald Kennedy. Elle arrive en Europe dans les années 1950, est notamment portée par
les Beatles. Lorsqu'elle se termine en pointe, la matière n'a pas été tricotée mais a été tissée
sur un métier à plat : on parle alors de grenadine, et d'étamine si le tissu est très fin8.
La cravate aujourd’hui[modifier | modifier le code]
Au fil des siècles, la cravate a évolué en suivant les codes de la mode. Pour preuve, entre
les années 1960 et le début des années 1980, la largeur de la cravate a augmenté de
quatorze centimètres. La cravate extra-large accessoirisait très bien le pantalon à pattes
d’éléphantet la chemises à col « pelle à tarte » des années disco. Pendant la décennie
suivante (années 1980) la cravate fine, également appelée « slim », la cravate tricot encore
(appelée aussi cravate en tricot de laine) ou la cravate en cuir connaissent leurs heures de
gloire.
Accessoire masculin elle s'est par la suite déclinée en un accessoire féminin, mais demeure,
dans cet usage, assez marginale.
Aujourd’hui la cravate « standard » varie entre 7,5 cm et 8,5 cm de largeur sauf pour la « slim
fit » des années 1960 qui fait son retour avec une largeur de 5 à 7 cm9 : si dans les années
1960, les Rolling Stones, les Kinks ou les Mods portent la cravate fine et influencent l'époque,
celle-ci est remise au goût du jour quatre décennies plus tard, entre autres par Hedi
Slimane chez Dior10.
Accessoire usuel de la mode, la plupart des maisons de mode masculine en réalisent. Elle
concurrence le nœud papillon comme accessoire du costume pour les grandes occasions et
reste un élément de la tenue habituelle voire de la tenue règlementaire de certaines
professions. Certains la considèrent cependant comme un accessoire trop sérieux, symbole
du conformisme, de bureaucratie, de technocratie et de phallocratie, surtout depuis les années
1980.[réf. nécessaire] Face à ce sentiment, une mode venue des États-Unis, autorise les cadres à
ne pas porter la cravate le vendredi, veille du week-end. C'est le Friday Wear, ou Casual
Friday.

Principes de fabrication[modifier | modifier le code]


L’étoffe d’habillage[modifier | modifier le code]
Toutes les cravates utilisent une étoffe d'habillage.
L'étoffe d'habillage est une étoffe au moins choisie pour son aspect esthétique, sa première
fonction est en effet de donner les motifs de la cravate : motifs géométriques et figuratifs,
couleurs, reflets.
Au delà des motifs une matière peut être par ailleurs préférée en raison de sa tenue
spécifique, de son caractère précieux ou pour la facilité de son nettoyage.
Les étoffes suivantes sont le plus souvent employées : polyester, laine, lin, soie, ou bien
le cuir.
Il existe trois procédés employés pour obtenir des motifs. Ces procédés peuvent être utilisés
cumulativement pour l'obtention des motifs, c'est alors le dernier procédé employé pour la
fabrication des motifs de l'étoffe qui est généralement déterminant sur les motifs obtenus et qui
donne spécifiquement son nom à la cravate.
Les cravates tissées[modifier | modifier le code]

Cravate de la maison Charvet Place Vendôme à Paris.

Les cravates tissées sont les cravates dont les motifs sont formés lors du tissage par
l'entrelacement de fils préalablement sélectionnés pour leur matière, leur texture et la couleur
dont ils ont été teintés. L'obtention des motifs par tissage est privilégié pour les cravates en
laine et en lin. La méthode de tissage est également employée avec le polyester afin d'obtenir
un effet moiré ; elle permet avec la soie d'en orienter la brillance afin d'obtenir des contrastes
variant avec le mouvement de la cravate et l'exposition à la lumière, voire d'obtenir un effet
métallique spécialité de la maison traditionnelle Charvet Place Vendôme.
Les cravates imprimées[modifier | modifier le code]
Les cravates imprimées sont les cravates dont les motifs sont obtenus par la soumission d'un
tissu, généralement tissé de fils teintés d'une couleur, ou d'une matière à la technique
d'impression des motifs. Cette méthode permet de réaliser des cravates avec des motifs
figuratifs, des motifs plus fins que ceux obtenus par le tissage, ou encore aux couleurs très
diversifiées et complexes. Cette technique donne un rendu généralement mat ou
uniformément brillant. Elle est privilégiée par la grande maison italienne E. Marinella (en).
Les cravates teintées[modifier | modifier le code]
Les cravates teintées sont les cravates dont les motifs sont obtenus par la soumission d'un
tissu ou d'une matière à la technique de la teinture. Essentiellement utilisée pour le cuir, elle
permet par ailleurs d'obtenir un effet de nuages ou brouillard de couleurs.
Procédés de montage[modifier | modifier le code]
Il existe deux grands procédés de montage d'une cravate : l'assemblage et le 7 plis.
Le procédé d'assemblage[modifier | modifier le code]
Les cravates artisanales comme industrielles sont aujourd’hui généralement réalisées par
l'assemblage de trois principales étoffes : une étoffe de matelassage est enveloppée de deux
étoffes ; l'étoffe d'habillage du côté exposé et sur la longueur de la partie destinée à être contre
le corps ; l'étoffe de doublure aux extrémités de la partie destinée à être contre le corps.
L'étoffe du matelassage est une étoffe légère mais relativement épaisse. Sa fonction est de
donner l'épaisseur, la tenue et de maintenir la forme de la cravate. Cette étoffe est
généralement de la ouate. Les indications sur le tissu employé (100 % soie, 80 % soie et 20 %
lin…), sur les étiquettes des cravates, ne sont que celles de l'étoffe d'habillage.
L'étoffe d'habillage est découpée de façon à simplement envelopper complètement l'étoffe de
matelassage et à être fermée avec des points de couture. L'étoffe de doublure est découpée
de façon à simplement couvrir les extrémités de la cravate, dont l'étoffe de matelassage n'est
pas cachée par l'étoffe d'habillage ; la doublure est cousue à l'habillage.
La cravate sept plis[modifier | modifier le code]

Cravates imprimées de la maison Hermès. Sur la cravate de gauche , le pliage de l’extrémité large
indique une cravate sept plis.

Le nom cravate sept plis désigne des cravates formées avec un seul morceau d'étoffe qui en
constitue l'épaisseur.
L'origine du nom sept plis renvoi au procédé de montage : l'étoffe (soit uniquement d'habillage,
soit d'habillage doublée finement sans matelassage) est découpée en une forme spécifique.
Ce morceau d'étoffe est ensuite replié sept fois sur lui-même de façon à donner la forme,
l'épaisseur et la tenue à la cravate. Le pliage est enveloppé sur lui-même et fermé par des
points de couture.
Il existe aussi des cravates neuf plis sur le même principe.
Il existe enfin de fausses cravates sept plis. L'apparition de ces fausses cravates repose sur le
fait qu'extérieurement, sans démonter la cravate, le moyen de vérifier le procédé de fabrication
sept plis est de constater six (le 7e étant au-delà du point de couture) ou sept des plis aux
extrémités de la cravate. Partant de ce moyen de vérification faillible, certaines entreprises ont
donc eu l'idée de fabriquer et vendre sous le nom « sept plis » des cravates sur lesquelles
elles ont fait des plis à l'extrémité large ou aux deux extrémités, mais, au-delà de ce pliage, en
ayant fabriqué cette cravate par la méthode de l'assemblage décrite ci-dessus : le démontage
de ces cravates révèle alors que les plis s'arrêtent juste au-dessus des points de couture, et
que l'intérieur de la cravate est rempli d'un matelassage. La production d'une cravate sept plis
impliquant une grande quantité de tissu d'habillage, souvent de soie, un prix identique ou
inférieur à des cravates fabriquées par assemblage est un indice d'une fausse cravate sept
plis.
Faire un nœud de cravate[modifier | modifier le code]
Article détaillé : Nœud de cravate.

La galerie ci-dessous donne la méthode pour l'exécution du nœud de cravate Windsor. Les
images donnent l'aperçu du porteur de la cravate (sauf pour la dernière étape).

Enrouler la cravate autour du col. Croiser la bande large au niveau de la couture (voir détail).

Faire le tour du brin. Tendre légèrement.

Passer derrière le petit bout. Maintenir tendu.

Faire le tour en remontant du deuxième brin. Maintenir tendu.


Passer devant le nœud. Cette partie constitue la partie définitive du nœud.

Passer derrière le premier brin.

Passer dans le nœud sous le premier pli.

Ajuster le nœud en tirant sur le petit bout. Glisser le petit bout dans l'étiquette.

Le nœud peut présenter un pli central (photo), ou non.

Pour retirer la cravate sortir complètement le petit bout.


Claquer le nœud en tirant sur les deux extrémités.


Il existe de nombreux nœuds de cravate dont certains avec des variantes :

• le nœud simple ou « quatre en main » (variante : le nœud italien et le nœud Onassis) ;


• le nœud Victoria ou nœud double simple (variante : le nœud Prince Albert) ;
• le nœud William Thomson ou nœud Kelvin ou nœud double simple inversé (variante : le
nœud de David) ;
• le Windsor ou nœud double ;
• le demi Windsor ;
• le Saint-André ;
• le Plattsburgh ;
• le Cavendish ;
• le Grantchester ;
• le Hanovre ;
• le Balthus.
Il existe également des « variantes » à la cravate :

• la lavallière ;
• la cravalière ;
• l'ascot. La cravate ascot tire son nom du champ de course anglais d’Ascot (Berkshire).
Créée au XIXe siècle, c'est une version simplifiée de la lavallière, composée de deux
larges extrémités plissées ou non et d'un ruban de cou, qui n'ont pas vocation à former un
nœud. Il est possible de lui donner du volume avec une épingle (en or ou en argent,
pouvant être sertie de pierres précieuses, permettant ainsi de montrer son statut social). À
l'origine, elle se porte par-dessus la chemise, complétant la redingote, et est plutôt de
couleur grise ou à pois blancs. Alors qu'on parlait au départ de « cravate ascot », on
évoque davantage ensuite le « foulard ascot », bien qu'il s'agisse du même objet, mais
porté directement autour du cou et placé sous la chemise. Popularisée dans les années
1930 et associée dans les années 1980 à une image m'as-tu-vu, elle a notamment été
portée par Clark Gable ou Fred Astaire. Elle a depuis été interdite au Royal Ascot, étant
considérée comme une cravate désuète11.

Dénombrement des nœuds[modifier | modifier le code]


Dans son Art de mettre sa cravate, publié en 1827 sous le pseudonyme d'Émile de
L'Empésé, Émile Marco de Saint-Hilaire énumère 13 manières « connues et usitées » de
porter la cravate, du « nœud gordien » à la « cravate à la gastronome », et en ajoute 18
autres, « restées jusqu'à ce jour inédites »12. Selon Riccardo Villarosa et Davide Mosconi, il
existe 188 façons de nouer une cravate13. Les mathématiciens américains Thomas Fink et
Yong Mao n'en comptent que 85, dont seulement 13 sont « esthétiques » en termes de forme,
de symétrie et d'équilibre14,15,16. Cette affirmation a été contestée par des mathématiciens
suédois et anglais, inspirés par une scène du film Matrix Reloaded17, qui en décomptent dans
un premier temps 177 14718, puis 266 68219.
Dans les arts[modifier | modifier le code]
La cravate est le titre du premier court métrage réalisé par Alejandro Jodorowsky.
La cravate est aussi le premier roman de Milena Michiko Flasar paru en

Cravate
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Pour l’article homonyme, voir Cravate (code vestimentaire).

Une cravate mal ajustée au motif de rayures obliques et dans des tons de bleu.

Une cravate est une bande de tissu destinée à être passée autour du cou, sous
le col d'une chemise, et qui se noue par devant. Elle dissimule les boutons de fermeture de la
chemise. Elle peut être de différentes teintes, et présenter des motifs variés.
Il existe différents nœuds de cravate1, qui peuvent être serrés ou lâches. Il existe également
les cravates militaires, dites aussi cravates de sécurité, à clip rapide avec un nœud permanent.
Elle fait surtout partie de la garde-robe masculine standard. Peu de femmes en portent une. Le
plus souvent les femmes qui portent un tailleur ou un chemisier le font sans cravate. Il existe
plusieurs largeurs de cravates (de 4 cm à 9,5 cm).
L'éventail des prix en est extrêmement ouvert, en Europe, de quelques euros à une centaine
d'euros, autant selon le prestige du fabricant et le mode de commercialisation qu'à partir du
coût réel de l'étoffe, du coût de la main-d'œuvre et du design.
C'est un objet n'ayant aucun intérêt vestimentaire particulier, servant seulement d'apparat, qui
s'est imposé, durant le XXe siècle, comme un standard vestimentaire, souvent associé à la
tenue d'un costume, chez les hommes aisés ou les hommes ayant un emploi les mettant en
visibilité devant un public.
Le port de la cravate est autant perçu comme un signe de distinction sociale que comme une
contrainte sociale quasiment toujours abandonnée hors de tout contexte professionnel2.

Sommaire

• 1Histoire de la cravate
o 1.1Origine
o 1.2La cravate aujourd’hui
• 2Principes de fabrication
o 2.1L’étoffe d’habillage
▪ 2.1.1Les cravates tissées
▪ 2.1.2Les cravates imprimées
▪ 2.1.3Les cravates teintées
o 2.2Procédés de montage
▪ 2.2.1Le procédé d'assemblage
▪ 2.2.2La cravate sept plis
• 3Faire un nœud de cravate
• 4Dénombrement des nœuds
• 5Dans les arts
• 6Notes et références
• 7Articles connexes
• 8Liens externes

Histoire de la cravate[modifier | modifier le code]


Origine[modifier | modifier le code]

En 1944, dans un centre de démobilisation au Royaume-Uni, un militaire (à gauche), pour choisir une
cravate qui puisse s'accorder avec la chemise de sa future tenue civile, est conseillé par un membre
des Royal Army Ordnance Corps (en) (à droite).

Cravate en soie avec des motifs d'avions Concorde pour Air France.

afficherCette section ne cite pas suffisamment ses sources (avril 2017).

Les origines de la cravate sont anciennes. Les soldats de la garde personnelle de l'empereur
Qin Shi Huangdi (IIIe siècle av. J.-C.) sont « cravatés » d'un nœud en soie comme le montre
le mausolée de l'empereur Qin3. Les orateurs et légionnaires romains portent le focalium (du
latin fauces, la « gorge »), sorte d'écharpe en laine ou en soie autour du cou pour se protéger
du froid. Parfois, ils nouent autour de leur cou une sorte de mouchoir appelé sudarium4.
La cravate moderne est un attribut vestimentaire particulier d'un régiment
de hussards croates créé sous Louis XIII, et dont l'uniforme comprenait une écharpe blanche
dont la mode gagnera la cour de France. Ce régiment de cavalerie légère recevra
de Louis XIV, en 1666, le nom de Royal-Cravates5. Il est aujourd’hui le 10e régiment de
cuirassiers de l'armée française. Le mot cravate tire de là son origine, une déformation du
mot croate6.
La mode du port de la cravate en Europe paraît débuter au XVIIe siècle. Elle commence alors à
remplacer les jabots de dentelle, qui eux-mêmes avaient supplanté les fraises, plus
encombrantes et certainement moins confortables. La cravate est alors généralement une
large bande de coton ou de lin, décorée de dentelles. Cette bande est enroulée autour du cou
et nouée sur le devant en laissant pendre les deux extrémités.
Sous Louis XIV, on commence à agrémenter ce nœud de rubans multicolores. C'est
également le Roi Soleil qui crée la « fonction » de « cravatier ». Celui-ci dépend du « Grand
Maître de la Garde Robe » dont la charge a été créée en 1669. Le cravatier appartient donc
aux services de la chambre du roi et a le statut d'écuyer. Sa fonction est alors de choisir et
d'ajuster la cravate du roi, mais également les boutons de manchette et les diamants.
Vers la fin du XVIIe siècle, c'est au tour de la cravate dite Steinkerque de faire son entrée. Elle
apparut lors de la bataille des Flandres du même nom. C'est une cravate au nœud simple dont
on passe l'un des pans dans la boutonnière. Celle-ci disparaît au début du XVIIIe siècle pour
faire place à de nouvelles modes, notamment le « stock ». Cette dernière est modifiée vers la
fin du XVIIIe siècle par l'ajout d'un ruban noir entourant le cou et maintenant les cheveux
derrière la tête. Cette cravate est la plus connue de ce siècle, et on la retrouve d'ailleurs dans
bon nombre de reconstitutions historiques de l'époque.
Malgré quelques débats houleux sur la place sociale de cet accessoire, la Révolution
française ne viendra pas à bout de la cravate, bien au contraire. Alors que les Français
s'essaient à une cravate très bouffante, dite à la Garat, du nom du comédien l'ayant
popularisée, les Britanniques ne jurent que par la cravate blanche aux nœuds complexes, à
l'instar de Brummell, grand dandy de son époque. Ce type de cravate de couleur noire, porté
par Diderot notamment, devient alors à la mode en France.
Peu de temps après[Quand ?], face à la difficulté de nouer ce genre d'accessoires (la plupart
étant d'ailleurs vendus déjà montés), apparaît la cravate « régate »7 qui est véritablement
l'ancêtre de notre cravate actuelle. C'est d'ailleurs au même moment qu'apparaît le nœud
papillon moderne. Le cravatier new-yorkais Langdorf aura l'idée en 1924 de la couper en
diagonale et de l'assembler en trois parties pour en simplifier l'usage. Une invention de taille
qui viendra donner à la cravate son aspect actuel.
La cravate en tricot apparaît probablement dans les années 1920 aux États-Unis, de
nombreuses photographies montrant par ailleurs l'écrivain Francis Scott Fitzgerald en porter,
tout comme par la suite les acteurs Cary Grant et Paul Newman ainsi que le président John
Fitzgerald Kennedy. Elle arrive en Europe dans les années 1950, est notamment portée par
les Beatles. Lorsqu'elle se termine en pointe, la matière n'a pas été tricotée mais a été tissée
sur un métier à plat : on parle alors de grenadine, et d'étamine si le tissu est très fin8.
La cravate aujourd’hui[modifier | modifier le code]
Au fil des siècles, la cravate a évolué en suivant les codes de la mode. Pour preuve, entre
les années 1960 et le début des années 1980, la largeur de la cravate a augmenté de
quatorze centimètres. La cravate extra-large accessoirisait très bien le pantalon à pattes
d’éléphantet la chemises à col « pelle à tarte » des années disco. Pendant la décennie
suivante (années 1980) la cravate fine, également appelée « slim », la cravate tricot encore
(appelée aussi cravate en tricot de laine) ou la cravate en cuir connaissent leurs heures de
gloire.
Accessoire masculin elle s'est par la suite déclinée en un accessoire féminin, mais demeure,
dans cet usage, assez marginale.
Aujourd’hui la cravate « standard » varie entre 7,5 cm et 8,5 cm de largeur sauf pour la « slim
fit » des années 1960 qui fait son retour avec une largeur de 5 à 7 cm9 : si dans les années
1960, les Rolling Stones, les Kinks ou les Mods portent la cravate fine et influencent l'époque,
celle-ci est remise au goût du jour quatre décennies plus tard, entre autres par Hedi
Slimane chez Dior10.
Accessoire usuel de la mode, la plupart des maisons de mode masculine en réalisent. Elle
concurrence le nœud papillon comme accessoire du costume pour les grandes occasions et
reste un élément de la tenue habituelle voire de la tenue règlementaire de certaines
professions. Certains la considèrent cependant comme un accessoire trop sérieux, symbole
du conformisme, de bureaucratie, de technocratie et de phallocratie, surtout depuis les années
1980.[réf. nécessaire] Face à ce sentiment, une mode venue des États-Unis, autorise les cadres à
ne pas porter la cravate le vendredi, veille du week-end. C'est le Friday Wear, ou Casual
Friday.

Principes de fabrication[modifier | modifier le code]


L’étoffe d’habillage[modifier | modifier le code]
Toutes les cravates utilisent une étoffe d'habillage.
L'étoffe d'habillage est une étoffe au moins choisie pour son aspect esthétique, sa première
fonction est en effet de donner les motifs de la cravate : motifs géométriques et figuratifs,
couleurs, reflets.
Au delà des motifs une matière peut être par ailleurs préférée en raison de sa tenue
spécifique, de son caractère précieux ou pour la facilité de son nettoyage.
Les étoffes suivantes sont le plus souvent employées : polyester, laine, lin, soie, ou bien
le cuir.
Il existe trois procédés employés pour obtenir des motifs. Ces procédés peuvent être utilisés
cumulativement pour l'obtention des motifs, c'est alors le dernier procédé employé pour la
fabrication des motifs de l'étoffe qui est généralement déterminant sur les motifs obtenus et qui
donne spécifiquement son nom à la cravate.
Les cravates tissées[modifier | modifier le code]
Cravate de la maison Charvet Place Vendôme à Paris.

Les cravates tissées sont les cravates dont les motifs sont formés lors du tissage par
l'entrelacement de fils préalablement sélectionnés pour leur matière, leur texture et la couleur
dont ils ont été teintés. L'obtention des motifs par tissage est privilégié pour les cravates en
laine et en lin. La méthode de tissage est également employée avec le polyester afin d'obtenir
un effet moiré ; elle permet avec la soie d'en orienter la brillance afin d'obtenir des contrastes
variant avec le mouvement de la cravate et l'exposition à la lumière, voire d'obtenir un effet
métallique spécialité de la maison traditionnelle Charvet Place Vendôme.
Les cravates imprimées[modifier | modifier le code]
Les cravates imprimées sont les cravates dont les motifs sont obtenus par la soumission d'un
tissu, généralement tissé de fils teintés d'une couleur, ou d'une matière à la technique
d'impression des motifs. Cette méthode permet de réaliser des cravates avec des motifs
figuratifs, des motifs plus fins que ceux obtenus par le tissage, ou encore aux couleurs très
diversifiées et complexes. Cette technique donne un rendu généralement mat ou
uniformément brillant. Elle est privilégiée par la grande maison italienne E. Marinella (en).
Les cravates teintées[modifier | modifier le code]
Les cravates teintées sont les cravates dont les motifs sont obtenus par la soumission d'un
tissu ou d'une matière à la technique de la teinture. Essentiellement utilisée pour le cuir, elle
permet par ailleurs d'obtenir un effet de nuages ou brouillard de couleurs.
Procédés de montage[modifier | modifier le code]
Il existe deux grands procédés de montage d'une cravate : l'assemblage et le 7 plis.
Le procédé d'assemblage[modifier | modifier le code]
Les cravates artisanales comme industrielles sont aujourd’hui généralement réalisées par
l'assemblage de trois principales étoffes : une étoffe de matelassage est enveloppée de deux
étoffes ; l'étoffe d'habillage du côté exposé et sur la longueur de la partie destinée à être contre
le corps ; l'étoffe de doublure aux extrémités de la partie destinée à être contre le corps.
L'étoffe du matelassage est une étoffe légère mais relativement épaisse. Sa fonction est de
donner l'épaisseur, la tenue et de maintenir la forme de la cravate. Cette étoffe est
généralement de la ouate. Les indications sur le tissu employé (100 % soie, 80 % soie et 20 %
lin…), sur les étiquettes des cravates, ne sont que celles de l'étoffe d'habillage.
L'étoffe d'habillage est découpée de façon à simplement envelopper complètement l'étoffe de
matelassage et à être fermée avec des points de couture. L'étoffe de doublure est découpée
de façon à simplement couvrir les extrémités de la cravate, dont l'étoffe de matelassage n'est
pas cachée par l'étoffe d'habillage ; la doublure est cousue à l'habillage.
La cravate sept plis[modifier | modifier le code]

Cravates imprimées de la maison Hermès. Sur la cravate de gauche , le pliage de l’extrémité large
indique une cravate sept plis.

Le nom cravate sept plis désigne des cravates formées avec un seul morceau d'étoffe qui en
constitue l'épaisseur.
L'origine du nom sept plis renvoi au procédé de montage : l'étoffe (soit uniquement d'habillage,
soit d'habillage doublée finement sans matelassage) est découpée en une forme spécifique.
Ce morceau d'étoffe est ensuite replié sept fois sur lui-même de façon à donner la forme,
l'épaisseur et la tenue à la cravate. Le pliage est enveloppé sur lui-même et fermé par des
points de couture.
Il existe aussi des cravates neuf plis sur le même principe.
Il existe enfin de fausses cravates sept plis. L'apparition de ces fausses cravates repose sur le
fait qu'extérieurement, sans démonter la cravate, le moyen de vérifier le procédé de fabrication
sept plis est de constater six (le 7e étant au-delà du point de couture) ou sept des plis aux
extrémités de la cravate. Partant de ce moyen de vérification faillible, certaines entreprises ont
donc eu l'idée de fabriquer et vendre sous le nom « sept plis » des cravates sur lesquelles
elles ont fait des plis à l'extrémité large ou aux deux extrémités, mais, au-delà de ce pliage, en
ayant fabriqué cette cravate par la méthode de l'assemblage décrite ci-dessus : le démontage
de ces cravates révèle alors que les plis s'arrêtent juste au-dessus des points de couture, et
que l'intérieur de la cravate est rempli d'un matelassage. La production d'une cravate sept plis
impliquant une grande quantité de tissu d'habillage, souvent de soie, un prix identique ou
inférieur à des cravates fabriquées par assemblage est un indice d'une fausse cravate sept
plis.

Faire un nœud de cravate[modifier | modifier le code]


Article détaillé : Nœud de cravate.

La galerie ci-dessous donne la méthode pour l'exécution du nœud de cravate Windsor. Les
images donnent l'aperçu du porteur de la cravate (sauf pour la dernière étape).

Enrouler la cravate autour du col. Croiser la bande large au niveau de la couture (voir détail).

Faire le tour du brin. Tendre légèrement.

Passer derrière le petit bout. Maintenir tendu.

Faire le tour en remontant du deuxième brin. Maintenir tendu.

Passer devant le nœud. Cette partie constitue la partie définitive du nœud.


Passer derrière le premier brin.

Passer dans le nœud sous le premier pli.

Ajuster le nœud en tirant sur le petit bout. Glisser le petit bout dans l'étiquette.

Le nœud peut présenter un pli central (photo), ou non.

Pour retirer la cravate sortir complètement le petit bout.


Claquer le nœud en tirant sur les deux extrémités.


Il existe de nombreux nœuds de cravate dont certains avec des variantes :

• le nœud simple ou « quatre en main » (variante : le nœud italien et le nœud Onassis) ;


• le nœud Victoria ou nœud double simple (variante : le nœud Prince Albert) ;
• le nœud William Thomson ou nœud Kelvin ou nœud double simple inversé (variante : le
nœud de David) ;
• le Windsor ou nœud double ;
• le demi Windsor ;
• le Saint-André ;
• le Plattsburgh ;
• le Cavendish ;
• le Grantchester ;
• le Hanovre ;
• le Balthus.
Il existe également des « variantes » à la cravate :

• la lavallière ;
• la cravalière ;
• l'ascot. La cravate ascot tire son nom du champ de course anglais d’Ascot (Berkshire).
Créée au XIXe siècle, c'est une version simplifiée de la lavallière, composée de deux
larges extrémités plissées ou non et d'un ruban de cou, qui n'ont pas vocation à former un
nœud. Il est possible de lui donner du volume avec une épingle (en or ou en argent,
pouvant être sertie de pierres précieuses, permettant ainsi de montrer son statut social). À
l'origine, elle se porte par-dessus la chemise, complétant la redingote, et est plutôt de
couleur grise ou à pois blancs. Alors qu'on parlait au départ de « cravate ascot », on
évoque davantage ensuite le « foulard ascot », bien qu'il s'agisse du même objet, mais
porté directement autour du cou et placé sous la chemise. Popularisée dans les années
1930 et associée dans les années 1980 à une image m'as-tu-vu, elle a notamment été
portée par Clark Gable ou Fred Astaire. Elle a depuis été interdite au Royal Ascot, étant
considérée comme une cravate désuète11.

Dénombrement des nœuds[modifier | modifier le code]


Dans son Art de mettre sa cravate, publié en 1827 sous le pseudonyme d'Émile de
L'Empésé, Émile Marco de Saint-Hilaire énumère 13 manières « connues et usitées » de
porter la cravate, du « nœud gordien » à la « cravate à la gastronome », et en ajoute 18
autres, « restées jusqu'à ce jour inédites »12. Selon Riccardo Villarosa et Davide Mosconi, il
existe 188 façons de nouer une cravate13. Les mathématiciens américains Thomas Fink et
Yong Mao n'en comptent que 85, dont seulement 13 sont « esthétiques » en termes de forme,
de symétrie et d'équilibre14,15,16. Cette affirmation a été contestée par des mathématiciens
suédois et anglais, inspirés par une scène du film Matrix Reloaded17, qui en décomptent dans
un premier temps 177 14718, puis 266 68219.
Dans les arts[modifier | modifier le code]
La cravate est le titre du premier court métrage réalisé par Alejandro Jodorowsky.
La cravate est aussi le premier roman de Milena Michiko Flasar paru en

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