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Cravate

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Pour l’article homonyme,
voir Cravate (code vestimentaire).

Une cravate mal ajustée au motif


de rayures obliques et dans des tons
de bleu.
Une cravate est une bande
de tissu destinée à être passée autour
du cou, sous le col d'une chemise, et
qui se noue par devant. Elle dissimule
les boutons de fermeture de la
chemise. Elle peut être de différentes
teintes, et présenter des motifs variés.
Il existe différents nœuds de cravate1,
qui peuvent être serrés ou lâches. Il
existe également les cravates
militaires, dites aussi cravates de
sécurité, à clip rapide avec un nœud
permanent. Elle fait surtout partie de
la garde-robe masculine standard.
Peu de femmes en portent une. Le
plus souvent les femmes qui portent
un tailleur ou un chemisier le font
sans cravate. Il existe
plusieurs largeurs de cravates (de
4 cm à 9,5 cm).
L'éventail des prix en est
extrêmement ouvert, en Europe, de
quelques euros à une centaine
d'euros, autant selon le prestige du
fabricant et le mode de
commercialisation qu'à partir du coût
réel de l'étoffe, du coût de la main-
d'œuvre et du design.
C'est un objet n'ayant aucun intérêt
vestimentaire particulier, servant
seulement d'apparat, qui s'est
imposé, durant le XXe siècle, comme
un standard vestimentaire, souvent
associé à la tenue d'un costume, chez
les hommes aisés ou les hommes
ayant un emploi les mettant en
visibilité devant un public.
Le port de la cravate est autant perçu
comme un signe de distinction sociale
que comme une contrainte sociale
quasiment toujours abandonnée hors
de tout contexte professionnel2.

Sommaire
• 1Histoire de la cravate
o 1.1Origine
o 1.2La cravate aujourd’hui
• 2Principes de fabrication
o 2.1L’étoffe d’habillage
2.1.1Les cravates tissées

2.1.2Les cravates imprimées

2.1.3Les cravates teintées


o 2.2Procédés de montage
2.2.1Le procédé d'assemblage

2.2.2La cravate sept plis


• 3Faire un nœud de cravate


• 4Dénombrement des nœuds
• 5Dans les arts
• 6Notes et références
• 7Articles connexes
• 8Liens externes
Histoire de la
cravate[modifier | modifier le code]
Origine[modifier | modifier le code]

En 1944, dans un centre


de démobilisation au Royaume-Uni,
un militaire (à gauche), pour choisir
une cravate qui puisse s'accorder
avec la chemise de sa future tenue
civile, est conseillé par un membre
des Royal Army Ordnance
Corps (en) (à droite).

Cravate en soie avec des motifs


d'avions Concorde pour Air France.
afficherCette section ne cite pas
suffisamment ses sources (avril
2017).
Les origines de la cravate sont
anciennes. Les soldats de la garde
personnelle de l'empereur Qin Shi
Huangdi (IIIe siècle av. J.-C.) sont
« cravatés » d'un nœud en soie
comme le montre le mausolée de
l'empereur Qin3. Les orateurs et
légionnaires romains portent
le focalium (du latin fauces, la
« gorge »), sorte d'écharpe en laine
ou en soie autour du cou pour se
protéger du froid. Parfois, ils nouent
autour de leur cou une sorte de
mouchoir appelé sudarium4.
La cravate moderne est un attribut
vestimentaire particulier d'un régiment
de hussards croates créé
sous Louis XIII, et dont l'uniforme
comprenait une écharpe blanche dont
la mode gagnera la cour de France.
Ce régiment de cavalerie légère
recevra de Louis XIV, en 1666, le
nom de Royal-Cravates5. Il est
aujourd’hui le 10e régiment de
cuirassiers de l'armée française. Le
mot cravate tire de là son origine, une
déformation du mot croate6.
La mode du port de la cravate en
Europe paraît débuter au XVIIe siècle.
Elle commence alors à remplacer
les jabots de dentelle, qui eux-mêmes
avaient supplanté les fraises, plus
encombrantes et certainement moins
confortables. La cravate est alors
généralement une large bande
de coton ou de lin, décorée de
dentelles. Cette bande est enroulée
autour du cou et nouée sur le devant
en laissant pendre les deux
extrémités.
Sous Louis XIV, on commence à
agrémenter ce nœud
de rubans multicolores. C'est
également le Roi Soleil qui crée la
« fonction » de « cravatier ». Celui-ci
dépend du « Grand Maître de la
Garde Robe » dont la charge a été
créée en 1669. Le cravatier appartient
donc aux services de la chambre du
roi et a le statut d'écuyer. Sa fonction
est alors de choisir et d'ajuster la
cravate du roi, mais également
les boutons de manchette et
les diamants.
Vers la fin du XVIIe siècle, c'est au tour
de la cravate dite Steinkerque de faire
son entrée. Elle apparut lors de
la bataille des Flandres du même
nom. C'est une cravate au nœud
simple dont on passe l'un des pans
dans la boutonnière. Celle-ci disparaît
au début du XVIIIe siècle pour faire
place à de nouvelles modes,
notamment le « stock ». Cette
dernière est modifiée vers la fin
du XVIIIe siècle par l'ajout d'un ruban
noir entourant le cou et maintenant
les cheveux derrière la tête. Cette
cravate est la plus connue de ce
siècle, et on la retrouve d'ailleurs dans
bon nombre de reconstitutions
historiques de l'époque.
Malgré quelques débats houleux sur
la place sociale de cet accessoire,
la Révolution française ne viendra pas
à bout de la cravate, bien au
contraire. Alors que les Français
s'essaient à une cravate très
bouffante, dite à la Garat, du nom du
comédien l'ayant popularisée, les
Britanniques ne jurent que par la
cravate blanche aux nœuds
complexes, à l'instar de Brummell,
grand dandy de son époque. Ce type
de cravate de couleur noire, porté par
Diderot notamment, devient alors à la
mode en France.
Peu de temps après[Quand ?], face à la
difficulté de nouer ce genre
d'accessoires (la plupart étant
d'ailleurs vendus déjà montés),
apparaît la cravate « régate »7 qui est
véritablement l'ancêtre de notre
cravate actuelle. C'est d'ailleurs au
même moment qu'apparaît le nœud
papillon moderne. Le cravatier new-
yorkais Langdorf aura l'idée
en 1924 de la couper en diagonale et
de l'assembler en trois parties pour en
simplifier l'usage. Une invention de
taille qui viendra donner à la cravate
son aspect actuel.
La cravate en tricot apparaît
probablement dans les années 1920
aux États-Unis, de nombreuses
photographies montrant par ailleurs
l'écrivain Francis Scott Fitzgerald en
porter, tout comme par la suite les
acteurs Cary Grant et Paul
Newman ainsi que le président John
Fitzgerald Kennedy. Elle arrive en
Europe dans les années 1950, est
notamment portée par les Beatles.
Lorsqu'elle se termine en pointe, la
matière n'a pas été tricotée mais a été
tissée sur un métier à plat : on parle
alors de grenadine, et d'étamine si le
tissu est très fin8.
La cravate
aujourd’hui[modifier | modifier le
code]
Au fil des siècles, la cravate a évolué
en suivant les codes de la mode. Pour
preuve, entre les années 1960 et le
début des années 1980, la largeur de
la cravate a augmenté de quatorze
centimètres. La cravate extra-large
accessoirisait très bien le pantalon à
pattes d’éléphantet la chemises à col
« pelle à tarte » des années disco.
Pendant la décennie suivante
(années 1980) la cravate fine,
également appelée « slim », la
cravate tricot encore (appelée aussi
cravate en tricot de laine) ou la
cravate en cuir connaissent leurs
heures de gloire.
Accessoire masculin elle s'est par la
suite déclinée en un accessoire
féminin, mais demeure, dans cet
usage, assez marginale.
Aujourd’hui la cravate « standard »
varie entre 7,5 cm et 8,5 cm de
largeur sauf pour la « slim fit » des
années 1960 qui fait son retour avec
une largeur de 5 à 7 cm9 : si dans les
années 1960, les Rolling Stones,
les Kinks ou les Mods portent la
cravate fine et influencent l'époque,
celle-ci est remise au goût du jour
quatre décennies plus tard, entre
autres par Hedi Slimane chez Dior10.
Accessoire usuel de la mode, la
plupart des maisons de mode
masculine en réalisent. Elle
concurrence le nœud papillon comme
accessoire du costume pour les
grandes occasions et reste un
élément de la tenue habituelle voire
de la tenue règlementaire de
certaines professions. Certains la
considèrent cependant comme un
accessoire trop sérieux, symbole
du conformisme, de bureaucratie,
de technocratie et de phallocratie,
surtout depuis les années
1980.[réf. nécessaire] Face à ce sentiment,
une mode venue des États-Unis,
autorise les cadres à ne pas porter la
cravate le vendredi, veille du week-
end. C'est le Friday Wear, ou Casual
Friday.
Principes de
fabrication[modifier | modifier le code]
L’étoffe
d’habillage[modifier | modifier le
code]
Toutes les cravates utilisent
une étoffe d'habillage.
L'étoffe d'habillage est une étoffe au
moins choisie pour son aspect
esthétique, sa première fonction est
en effet de donner les motifs de la
cravate : motifs géométriques et
figuratifs, couleurs, reflets.
Au delà des motifs une matière peut
être par ailleurs préférée en raison de
sa tenue spécifique, de son caractère
précieux ou pour la facilité de son
nettoyage.
Les étoffes suivantes sont le plus
souvent
employées : polyester, laine, lin, soie,
ou bien le cuir.
Il existe trois procédés employés pour
obtenir des motifs. Ces procédés
peuvent être utilisés cumulativement
pour l'obtention des motifs, c'est alors
le dernier procédé employé pour la
fabrication des motifs de l'étoffe qui
est généralement déterminant sur les
motifs obtenus et qui donne
spécifiquement son nom à la cravate.
Les cravates
tissées[modifier | modifier le code]
Cravate de la maison Charvet Place
Vendôme à Paris.
Les cravates tissées sont les cravates
dont les motifs sont formés lors
du tissage par l'entrelacement de fils
préalablement sélectionnés pour leur
matière, leur texture et la couleur dont
ils ont été teintés. L'obtention des
motifs par tissage est privilégié pour
les cravates en laine et en lin. La
méthode de tissage est également
employée avec le polyester afin
d'obtenir un effet moiré ; elle permet
avec la soie d'en orienter la brillance
afin d'obtenir des contrastes variant
avec le mouvement de la cravate et
l'exposition à la lumière, voire
d'obtenir un effet métallique spécialité
de la maison traditionnelle Charvet
Place Vendôme.
Les cravates
imprimées[modifier | modifier le code]
Les cravates imprimées sont les
cravates dont les motifs sont obtenus
par la soumission d'un tissu,
généralement tissé de fils teintés
d'une couleur, ou d'une matière à
la technique d'impression des motifs.
Cette méthode permet de réaliser des
cravates avec des motifs figuratifs,
des motifs plus fins que ceux obtenus
par le tissage, ou encore aux couleurs
très diversifiées et complexes. Cette
technique donne un rendu
généralement mat ou uniformément
brillant. Elle est privilégiée par la
grande maison italienne E.
Marinella (en).
Les cravates
teintées[modifier | modifier le code]
Les cravates teintées sont les
cravates dont les motifs sont obtenus
par la soumission d'un tissu ou d'une
matière à la technique de la teinture.
Essentiellement utilisée pour le cuir,
elle permet par ailleurs d'obtenir un
effet de nuages ou brouillard de
couleurs.
Procédés de
montage[modifier | modifier le code]
Il existe deux grands procédés de
montage d'une cravate : l'assemblage
et le 7 plis.
Le procédé
d'assemblage[modifier | modifier le
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Les cravates artisanales comme
industrielles sont aujourd’hui
généralement réalisées par
l'assemblage de trois principales
étoffes : une étoffe de matelassage
est enveloppée de deux étoffes ;
l'étoffe d'habillage du côté exposé et
sur la longueur de la partie destinée à
être contre le corps ; l'étoffe de
doublure aux extrémités de la partie
destinée à être contre le corps.
L'étoffe du matelassage est une étoffe
légère mais relativement épaisse. Sa
fonction est de donner l'épaisseur, la
tenue et de maintenir la forme de la
cravate. Cette étoffe est
généralement de la ouate. Les
indications sur le tissu employé
(100 % soie, 80 % soie et 20 % lin…),
sur les étiquettes des cravates, ne
sont que celles de l'étoffe d'habillage.
L'étoffe d'habillage est découpée de
façon à simplement envelopper
complètement l'étoffe de matelassage
et à être fermée avec des points de
couture. L'étoffe de doublure est
découpée de façon à simplement
couvrir les extrémités de la cravate,
dont l'étoffe de matelassage n'est pas
cachée par l'étoffe d'habillage ; la
doublure est cousue à l'habillage.
La cravate sept
plis[modifier | modifier le code]

Cravates imprimées de la maison


Hermès. Sur la cravate de gauche , le
pliage de l’extrémité large indique une
cravate sept plis.
Le nom cravate sept plis désigne des
cravates formées avec un seul
morceau d'étoffe qui en constitue
l'épaisseur.
L'origine du nom sept plis renvoi au
procédé de montage : l'étoffe (soit
uniquement d'habillage, soit
d'habillage doublée finement sans
matelassage) est découpée en une
forme spécifique. Ce morceau d'étoffe
est ensuite replié sept fois sur lui-
même de façon à donner la forme,
l'épaisseur et la tenue à la cravate. Le
pliage est enveloppé sur lui-même et
fermé par des points de couture.
Il existe aussi des cravates neuf plis
sur le même principe.
Il existe enfin de fausses cravates
sept plis. L'apparition de ces fausses
cravates repose sur le fait
qu'extérieurement, sans démonter la
cravate, le moyen de vérifier le
procédé de fabrication sept plis est de
constater six (le 7e étant au-delà du
point de couture) ou sept des plis aux
extrémités de la cravate. Partant de
ce moyen de vérification faillible,
certaines entreprises ont donc eu
l'idée de fabriquer et vendre sous le
nom « sept plis » des cravates sur
lesquelles elles ont fait des plis à
l'extrémité large ou aux deux
extrémités, mais, au-delà de ce
pliage, en ayant fabriqué cette cravate
par la méthode de l'assemblage
décrite ci-dessus : le démontage de
ces cravates révèle alors que les plis
s'arrêtent juste au-dessus des points
de couture, et que l'intérieur de la
cravate est rempli d'un matelassage.
La production d'une cravate sept plis
impliquant une grande quantité de
tissu d'habillage, souvent de soie, un
prix identique ou inférieur à des
cravates fabriquées par assemblage
est un indice d'une fausse cravate
sept plis.
Faire un nœud de
cravate[modifier | modifier le code]
Article détaillé : Nœud de cravate.
La galerie ci-dessous donne la
méthode pour l'exécution du nœud de
cravate Windsor. Les images donnent
l'aperçu du porteur de la cravate (sauf
pour la dernière étape).

Enrouler la cravate autour du col.
Croiser la bande large au niveau de la
couture (voir détail).

Faire le tour du brin. Tendre


légèrement.

Passer derrière le petit bout. Maintenir


tendu.

Faire le tour en remontant du


deuxième brin. Maintenir tendu.

Passer devant le nœud. Cette partie


constitue la partie définitive du nœud.

Passer derrière le premier brin.

Passer dans le nœud sous le premier


pli.


Ajuster le nœud en tirant sur le petit
bout. Glisser le petit bout dans
l'étiquette.

Le nœud peut présenter un pli central


(photo), ou non.

Pour retirer la cravate sortir


complètement le petit bout.

Claquer le nœud en tirant sur les


deux extrémités.
Il existe de nombreux nœuds de
cravate dont certains avec des
variantes :
• le nœud simple ou « quatre en
main » (variante : le nœud italien et
le nœud Onassis) ;
• le nœud Victoria ou nœud double
simple (variante : le nœud Prince
Albert) ;
• le nœud William Thomson ou nœud
Kelvin ou nœud double simple
inversé (variante : le nœud de
David) ;
• le Windsor ou nœud double ;
• le demi Windsor ;
• le Saint-André ;
• le Plattsburgh ;
• le Cavendish ;
• le Grantchester ;
• le Hanovre ;
• le Balthus.
Il existe également des « variantes »
à la cravate :
• la lavallière ;
• la cravalière ;
• l'ascot. La cravate ascot tire son
nom du champ de course anglais
d’Ascot (Berkshire). Créée au
XIXe siècle, c'est une version
simplifiée de la lavallière, composée
de deux larges extrémités plissées
ou non et d'un ruban de cou, qui
n'ont pas vocation à former un
nœud. Il est possible de lui donner
du volume avec une épingle (en or
ou en argent, pouvant être sertie de
pierres précieuses, permettant ainsi
de montrer son statut social). À
l'origine, elle se porte par-dessus la
chemise, complétant la redingote, et
est plutôt de couleur grise ou à pois
blancs. Alors qu'on parlait au départ
de « cravate ascot », on évoque
davantage ensuite le « foulard
ascot », bien qu'il s'agisse du même
objet, mais porté directement autour
du cou et placé sous la chemise.
Popularisée dans les années 1930
et associée dans les années 1980 à
une image m'as-tu-vu, elle a
notamment été portée par Clark
Gable ou Fred Astaire. Elle a depuis
été interdite au Royal Ascot, étant
considérée comme une cravate
désuète11.
Dénombrement des
nœuds[modifier | modifier le code]
Dans son Art de mettre sa cravate,
publié en 1827 sous le pseudonyme
d'Émile de L'Empésé, Émile Marco de
Saint-Hilaire énumère 13
manières « connues et usitées » de
porter la cravate, du « nœud
gordien » à la « cravate à la
gastronome », et en ajoute 18
autres, « restées jusqu'à ce jour
inédites »12. Selon Riccardo Villarosa
et Davide Mosconi, il existe 188
façons de nouer une cravate13. Les
mathématiciens américains Thomas
Fink et Yong Mao n'en comptent que
85, dont seulement 13
sont « esthétiques » en termes de
forme, de symétrie et
d'équilibre14,15,16. Cette affirmation a
été contestée par des mathématiciens
suédois et anglais, inspirés par une
scène du film Matrix Reloaded17, qui
en décomptent dans un premier
temps 177 14718, puis 266 68219.
Dans les arts[modifier | modifier le
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La cravate est le titre du premier court
métrage réalisé par Alejandro
Jodorowsky.
La cravate est aussi le premier roman
de Milena Michiko Flasar paru en

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