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La chimie et l’alimentation

4.1. Les défis techniques


de la toxicologie alimentaire
Dans une étude de toxico-
logie alimentaire, la quantifi-
cation d’une substance n’est
pas nécessairement l’étape
la plus complexe, c’est en
premier lieu l’extraction des
composés toxiques. Si l’on
prend l’exemple d’un steak
grillé, extraire les composés
de cet aliment puis repérer les
substances toxiques est une
tâche bien plus difficile que
l’étape de leur analyse, qui
ne représente que quelques
pourcents du travail de chimie
Figure 14 décision qui permettront, sur analytique (Figure 15).
la base des données caracté-
Grâce aux modélisations ristiques de la parcelle et des Un autre défi est de détecter
informatiques, on peut optimiser informations météo locales, les substances à des doses de
les traitements des parcelles par plus en plus faibles. Depuis
de déclencher le traitement
les produits phytosanitaires, le but vingt ans, les techniques
étant d’avoir la meilleure efficacité au bon moment, à la bonne
analytiques ont considérable-
et la moindre contamination de dose, uniquement si cela est
ment progressé : non seule-
l’environnement. nécessaire (Figure 14).
ment elles sont de plus en
plus répandues et accessibles
La toxicologie
4 alimentaire
aux laboratoires, mais leurs
limites de détection ont globa-
(Jean-Pierre Cravedi, Sylvie lement progressé d’un facteur
Chevolleau, Cécile Canlet de 1 000 à 5 000 (Figure 16).
et Laurent Debrauwer) Il y a vingt ans, il était impos-
Les études de toxicologie sont sible de détecter les dioxines
indispensables pour l’évalua- aux concentrations auxquelles
tion du risque alimentaire, elles se trouvent dans nos
réalisée par des agences aliments ; on sait aujourd’hui
publiques comme l’Afssa, les doser et les quantifier,
ou par l’industrie agroali- même si les analyses coûtent
mentaire. Ces évaluations cher car plus les appareils
doivent permettre de déter- sont performants, plus ils
miner la probabilité pour que sont coûteux et exigent du
le consommateur ne coure personnel qualifié.
aucun danger en absorbant tel Une autre difficulté s’ajoute :
ou tel aliment, c’est ce qu’on celle de détecter simultané-
appelle le risque sanitaire. ment un grand nombre de
Il faut identifier le danger composés dans un aliment.
potentiel, puis le caractériser. En effet, le risque en matière
C’est une démarche difficile, de sécurité sanitaire des
longue et complexe dans aliments ne résulte pas
laquelle la chimie analytique seulement de la présence
est un allié incontournable, d’une substance ou d’un petit
34 mais elle n’est pas le seul... nombre de substances, mais
Bienfaits et risques : la recherche de l’équilibre
Traitement d’échantillon
avant analyse :
opération complexe.
= 60 % du temps
de mise en œuvre d’une
méthodologie analytique

Traitement de Traitement
l’échantillon des données
61 % 27 %

Analyse
6%
Échantillonnage
6%

Figure 15
Extraction, identification et analyse
de composés à partir d’un steak
Figure 16 grillé : un ensemble d’opérations
longues à mettre en œuvre.
Le défi des faibles doses : le gain en
matière de limites de détection au
cours de ces vingt dernières années
est considérable.
GC-MS = Gas Chromatography-
Mass Spectroscopy ; LC-MS = Liquid
Chromatography-Mass Spectroscopy.

1980-1990
GC-MS
LC-MS peu répandue dans les laboratoires d’analyse
Interfaces DLI, moving belt, thermospray, particle beam, CF-FAB
Quadripôles

Limites de détection 1-5 ng


Masse exacte / haute résolution non

Sensibilité / sélectivité

2000-2010
LC-MS = technique de routine
ESI, APCI (APPI)
(triple) quadripôles, pièges 2D/3D, hybrides (Q-q-LIT, Q-q-ToF, Orbitrap)

Limites de détection < 0,1 pg


Masse exacte / haute résolution oui
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La chimie et l’alimentation

il est associé à des familles présente un risque potentiel


de composés extrêmement élevé pour l’homme.
variés (voir la Figure 19 du Une des difficultés majeures
Chapitre de M.-J. Amiot- de l’analyse du risque lié à
Carlin). Aussi, recherche-t-on la présence de l’acrylamide
aujourd’hui des techniques dans l’aliment est qu’on est
permettant de doser en même incapable de le détecter dans
temps plusieurs centaines de le sang. Il faut passer par l’in-
composés n’appartenant pas termédiaire de l’analyse de
à la même catégorie. Le déve- « biomarqueurs » d’exposi-
loppement de ces techniques tion (cette notion est déve-
est un vrai défi en matière de loppée dans le Chapitre de
toxicologie. M.-J. Amiot-Carlin), c’est-à-
dire qu’on essaye de détecter
4.2. Toxicologie et de quantifier des composés
et biologie : deux disciplines révélateurs de la présence de
indissociables l’acrylamide, qui eux perdu-
rent dans l’organisme. En l’oc-
Pour illustrer la difficulté currence, on sait maintenant
de détecter des traces de que l’acrylamide a la capacité
composés toxiques dans les de se fixer à l’hémoglobine
aliments, prenons l’exemple contenue dans nos globules
de l’analyse de l’acrylamide, rouges, et c’est précisément
une molécule néoformée cette propriété qui est utilisée
que l’on retrouve notam- pour détecter des résidus
ment dans des aliments d’acrylamide chez l’homme
frits tels que les frites ou les (Figure 17).
chips, et qui a des propriétés
Figure 17 toxiques très importantes Ainsi, dès qu’on s’intéresse
(neurotoxique, reprotoxique, à la toxicologie, la biologie et
Le recours aux biomarqueurs substance probablement le développement analytique
est un moyen pour détecter des sont très liés.
cancérigène pour l’homme).
traces de toxiques alimentaires
tels que l’acrylamide, présent dans Cette molécule est trouvée en Une fois qu’un composé
les frites et les chips. (pmoles = concentration extrêmement présent dans un aliment a
picomoles = 10-12 moles). variable selon les aliments et été caractérisé, quantifié et

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Bienfaits et risques : la recherche de l’équilibre
identifié comme étant poten- sanitaires (comme nous
tiellement toxique pour l’avons vu précédemment
l’homme, il faut ensuite évaluer avec l’exemple des pesti-
le risque sanitaire réel pour le cides, paragraphe 2), car dans
consommateur. le domaine alimentaire, les
composés étudiés n’ont pas
4.3. La difficulté d’évaluer été conçus pour un effet biolo-
un risque sanitaire gique particulier.
alimentaire Prenons l’exemple des addi-
(Gérard Pascal) tifs alimentaires, uniquement
Pour évaluer le risque conçus pour leur intérêt tech-
sanitaire d’un composant nologique, et pour lesquels
alimentaire ou d’un aliment, il faut évaluer le risque sani-
taire de molécules telles que
il faut en déterminer la dose
le BHT (ou hydroxytoluène
journalière admissible (voir
butylé, Figure 18), un additif
l’encart « La dose journalière
alimentaire de synthèse
admissible »). Il est donc
utilisé pour lutter contre l’oxy-
nécessaire de disposer d’une
dation des matières grasses.
méthodologie d’évaluation
toxicologique dans le domaine Cet additif a été testé sur des
de l’alimentation. animaux de laboratoire, tels
que des rats, auxquels ont
4.3.1. Évaluation du risque été administrées des doses
sanitaire pour un composant variant de 10 à 100, voire
alimentaire même 300 mg/kg/jour, ce qui
La mise au point d’une telle représente 200 à 2 000 fois
méthodologie fut un véri- l’exposition humaine maxi- Figure 18
table défi pour le toxicologue, male. Au bout de 90 jours,
qui, jusqu’aux années 1950, voire deux ans, c’est-à-dire Si l’on peut évaluer le risque
sanitaire d’un composant
n’étudiait que la toxicité de les deux tiers de l’espérance
alimentaire (le BHT), il n’est en
composés biologiquement de vie moyenne du rat, il est revanche pas évident d’évaluer
actifs tels que les médica- possible de détecter quelques celui d’un aliment (par exemple
ments ou les produits phyto- effets considérés comme un maïs OGM).

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La chimie et l’alimentation

délétères, uniquement (OGM) réclament l’application


parce que l’on a forcé la dose de l’ensemble de la pano-
(Figure 18A). plie des tests toxicologiques,
autant pour les aliments que
Cette méthodologie, déve-
pour les matières premières
loppée dans les années 1950,
agricoles à partir desquelles
a depuis été affinée et permet
ils sont extraits.
aujourd’hui d’assurer large-
ment la sécurité du consom- Mais les méthodes de la toxico-
mateur. Une réglementation a logie traditionnelle ne peuvent
été établie pour le BHT, dont pas vraiment s’appliquer à
la dose maximale journalière l’évaluation sanitaire d’un
admissible a été évaluée à aliment. Par exemple, suppo-
0,5 mg/kg/jour, dose qui est sons qu’on veuille évaluer un
généralement bien respectée maïs génétiquement modifié
par les usages industriels, et qu’on essaye de construire
d’après les nombreuses un protocole d’expérimenta-
études d’évaluation de l’expo- tion animale modèle de l’ex-
sition des consommateurs à position humaine. Prenons
cette molécule. Il n’y a pas de l’exemple extrême d’un mexi-
démonstration scientifique- cain dont la ration alimentaire
ment validée d’effets néga- est composée pour une part
tifs de l’utilisation d’additifs importante de maïs (30 %).
alimentaires dans le respect Si pour modéliser on décide
de cette réglementation. de donner 100 % de maïs à
des rats, cela ne représente
4.3.2. Évaluation du risque qu’un facteur de sécurité de
sanitaire d’un aliment 3,3 par rapport à l’exposi-
Qu’en est-il du risque sani- tion humaine, comparé aux
taire d’un aliment ? La facteurs de sécurité de 200 à
méthodologie précédente 2 000 pris pour une molécule
reste-t-elle applicable ? Il chimiquement définie telle que
peut paraître étonnant que nous l’avons vue précédem-
parmi ce que nous consom- ment dans le cas du BTH. Or,
mons, tout n’ait pas été évalué le rat ne pourra pas supporter
sous l’angle de la sécurité l’alimentation à base de maïs
sanitaire, sauf dans le cas des seul, car il souffrira dans ce
aliments refusés par la quasi- cas d’un déséquilibre nutri-
totalité des consommateurs, tionnel (Figure 18B). Cette
à savoir les aliments irradiés. expérience ne permettra donc
Quelques essais ont été faits pas de conclure sur la toxicité
sur des produits alimentaires du maïs OGM. Pourtant, ce qui
réchauffés ou cuits dans nous intéresse, c’est de mettre
des fours à micro-ondes, en évidence des effets discrets
mais des millions de fours à qui vont se manifester à long
micro-ondes ont été mis sur terme et qui peuvent avoir une
le marché sans qu’aucune influence certaine sur la santé
étude préalable des risques des consommateurs.
sanitaires potentiels de cette En conclusion, les protocoles
nouvelle technologie n’ait été de toxicologie classique dont
effectuée. Aujourd’hui, les nous disposons aujourd’hui
adversaires des organismes sont mal adaptés aux ques-
38 génétiquement modifiés tions qui nous sont posées :
Bienfaits et risques : la recherche de l’équilibre
quels sont les effets des et différentes par rapport à
différents types d’aliments ? celles des cinquante rats.
Quels sont les effets des Prenons l’exemple des
très faibles doses de conta- courbes dose-réponse carac-
minants, de polluants en térisant l’effet cancérigène
mélange ? Que deviennent les de certaines substances : la
effets discrets quand on les Figure 19 étudie la réponse
considère sur le long terme ? (en nombre de tumeurs déve-
Il faut donc imaginer de loppées par animal) en fonc-
nouvelles approches, et ce tion de la dose croissante.
sont la chimie et la physico- Pour des molécules sans effet
chimie qui seront les plus à génotoxique4, il y aurait un
même d’aider à répondre à seuil (une dose) en dessous
ces interrogations. duquel il n’y a pas d’effet
(courbe a de la Figure 19).
4.4. L’évaluation des relations Pour les cancérogènes géno-
dose-réponse : les effets toxiques (courbe b), l’expo-
des faibles doses sition à une seule molécule
Les outils pour évaluer les pourrait en théorie conduire
additifs alimentaires sont à un cancer, ce qui est une
relativement satisfaisants ; aberration sur le plan biolo-
Figure 19
ils le sont moins pour des gique, puisque chaque jour,
substances biologiquement des dizaines de milliers de Courbes dose-réponse en ce qui
actives, et en particulier pour concerne l’effet cancérigène de
4. Une substance est dite diverses substances.
les contaminants. Les courbes en J et U (courbe c)
génotoxique quand elle peut
Si on revient sur les études compromettre l’intégrité de caractérisent un mécanisme
réalisées avec une forte l’ensemble de nos gènes par action hormétique, selon lequel certaines
exposition sur des animaux sur l’ADN, pouvant conduire à des doses faibles auraient un effet
mutations, parfois cancéreuses. bénéfique sur l’organisme.
de laboratoire, on peut se
demander si on a le droit d’ex-
trapoler les effets des fortes 15 a
doses sur l’animal aux faibles
10
doses chez l’homme, et quelle
5
est la relation dose-réponse.
En effet, il faut mentionner les 2.5

nombreuses différences qui


Quantité de tumeurs par animal

Courbes décrivant :
existent entre la modélisation 15 b
(a) seuil
expérimentale et la réalité :
(b) linéaire sans seuil, 10
les groupes de rats sont
et 5
génétiquement homogènes
(c) modèle hormétique
et l’effectif de ces groupes 2.5
de dose-réponse
est au maximum de l’ordre de
cinquante ; on est donc assez 15 c
loin des conditions de l’expo- Hormésis: courbes
sition humaine, caractérisée en J ou en U 10

par un polymorphisme géné- 5

tique extrêmement impor- 2.5


tant (de grandes variabilités D'après E.J. Calabrese and L.A.Baldwin,
Nature, 421, 691-692 (2003)
des caractères génétiques 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Doses de cancérogènes
entre les individus) et donc
des sensibilités très variables 39
La chimie et l’alimentation

nos cellules mutent, et nous Prenons l’exemple d’un


disposons heureusement de cancérogène, le 3-méthyl-
systèmes de réparation. cholanthrène, pour lequel on
a expérimentalement mis en
À la fin du XIXe siècle, on a mis
en évidence, pour des produits évidence ce type de courbe
radioactifs, une relation dose- en J. Quelle peut en être l’ex-
réponse en forme de J ou de plication et le mécanisme ?
U (courbe c), qui traduit le fait Pour se défendre contre des
que, de temps en temps, l’ex- produits chimiques poten-
position à de faibles doses a tiellement toxiques, nos
des effets bénéfiques, alors systèmes de défense sont
que l’exposition à la même des systèmes enzymatiques
substance à fortes doses a qui doivent être « induits »
des effets toxiques. Depuis, de pour fonctionner : si nous ne
nombreuses études ont mis en sommes pas en permanence
évidence, pour un faible pour- exposés à de petites doses de
centage de substances, ce certains produits chimiques,
phénomène que l’on appelle expositions qui assurent leur
« hormesis ». Son mécanisme fonctionnement à un niveau
est de plus en plus étudié, et de base, ces systèmes devront
de nombreux résultats ont être réactivés en cas d’exposi-
notamment été observés tions à une forte dose, rédui-
dans les mitochondries, ces sant par là même la capacité
structures présentes dans de réaction de l’organisme et
nos cellules qui assurent la ses possibilités de régulation
production d’énergie à partir physiologique (Figure 20) et
de l’oxygène. Dans ces mito- conduisant à l’apparition des
chondries, des oxydations effets toxiques.
radicalaires peuvent avoir
Figure 20 lieu, conduisant à la forma- 4.5. Analyse chimique
tion de radicaux libres, consi- et toxicologie alimentaire
Effet bénéfique de l’exposition à dérés comme toxiques. Mais
des faibles doses avec l’exemple
à faibles doses, ces radicaux On dispose aujourd’hui de
d’un cancérogène : moyens d’analyse extrême-
le 3-méthylcholanthrène. semblent avoir des effets
plutôt bénéfiques ! ment puissants qui permet-
tent par exemple de mettre
en évidence le fait que lorsque
nous consommons un pain
3-Méthylcholanthrène et tumeurs pulmonaires chez la réalisé avec une farine
souris femelle (E.J. Calabrese and L.A. Baldwin,
Annu. Rev. Pharmacol. Toxicol., 2003, 43)
complète, notre métabo-
lisme (évalué au travers du
Incidence des tumeurs (% du témoin)

« métabolome » = ensemble
des métabolites de l’orga-
nisme) n’est pas le même
que lorsque nous consom-
L'exposition aux faibles doses
entretient un niveau de base de mons du pain blanc. Quant à
fonctionnement des systèmes de en tirer des conclusions en
défense qui permettent d'éviter
l'apparition des effets toxiques termes de risque ou de supé-
riorité d’un pain par rapport
à l’autre, il faudrait beaucoup
3-Méthylcholanthrène (μg) plus de données pour pouvoir
40 conclure. Dans le cadre des
Bienfaits et risques : la recherche de l’équilibre
produits chimiques, c’est de manière mesurable notre
exactement la même chose. métabolisme et a-t-on les
Aujourd’hui, connaître la signi- outils pour appréhender ces
fication toxicologique exacte effets ?
des modifications observées Certaines recherches s’in-
(par exemple du métabolome) téressent aux « empreintes
en réponse à l’exposition à un
métaboliques », basées sur
composé chimique ou à un
des « biomarqueurs », qui
constituant alimentaire est un
sont des substances que l’on
réel défi pour le nutritionniste
peut mesurer par analyse d’un
et le toxicologue.
tissu, de l’urine, ou du sang, et
Vers qui seraient révélatrices du
5 la compréhension
des effets alimentaires
métabolisme qui a lieu dans
l’organisme. Ces biomar-
sur l’organisme queurs peuvent permettre de
(Jean-Pierre Cravedi, Sylvie mesurer, voire de prédire le
Chevolleau, Cécile Canlet passage d’une molécule, et les
et Laurent Debrauwer) conséquences biologiques et
fonctionnelles de ce passage
La notion d’exposition est un
dans l’organisme. La première
facteur important dans l’étude
étape consiste en une analyse
du risque alimentaire et les
chimique. Celle-ci fournit des
outils de la chimie analytique
signaux qui sont analysés par
sont souvent bien adaptés à
des méthodes statistiques
la mesure des traces d’une
multitude de contaminants. et bio-informatiques (faisant
appel à une double compé-
Au-delà du domaine de la tence en informatique et en
toxicologie, certains labora-
biologie) (Figure 21).
toires sont aujourd’hui égale-
ment dotés d’outils d’analyse Pour certains contaminants
permettant de mesurer les tels que les perturbateurs
effets produits par des consti- endocriniens, il existe une
tuants alimentaires : effet controverse sur la relation
nutritionnel, effet sensoriel... entre dose et effet. Des études
Ces analyses sont effectuées ont été réalisées pour déter-
selon différentes approches miner si ces substances, à
possibles, parmi lesquelles des doses comparables à
on peut citer les approches celles auxquelles l’homme est
globales récemment déve- exposé, sont capables ou non
loppées, qui sont basées d’avoir un impact sur le méta-
sur la nouvelle science des bolisme de certains organes
« omiques » : génomique (Figure 21). Les effets ont été
(étude des gènes), transcripto- recherchés non pas sur les
mique (étude de l’ARN), protéo- souris traitées, mais sur leur
mique (étude des protéines de descendance. En fonction
l’organisme), métabolomique de la dose qui a été injectée,
(étude des métabolites : sucres, les biomarqueurs reflé-
acides aminés, lipides, etc.). tant les voies métaboliques
Une question se pose : ont permis de distinguer
Certaines substances sont- plusieurs groupes et de déter-
elles capables de modifier miner les cibles (foie, cerveau) 41
La chimie et l’alimentation

Crédits
photographiques
– Fig 4, 6, 9, 10 et 11 : Afssa – Fig 17 : Chips et frites :
– Fig 8A : Licence CC-BY-SA, Licence CC-BY-SA, Rainer
Rude Zenz

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