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CHOIX D’UN MODE DE

FINANCEMENT D’UN
INVESTISSEMENT

ET INCIDENCE SUR LA RENTABILITÉ


DE L’ENTREPRISE

IL EST IMPERATIF D’AVOIR ETUDIE LES FICHES RELATIVES AU CALCUL DE LA VAN,


L’EMPRUNT, LE CREDIT-BAIL, LA CAF.

I. GENERALITES

Lorsque l’entreprise envisage d’investir, elle doit :

- choisir l’investissement le mieux adapté parmi ceux qui s’offrent à elle (sur le plan technique et
en terme de rentabilité). Une entreprise investit pour dégager des résultats positifs ;

- choisir le financement qui lui convient le mieux. Elle peut financer par l’autofinancement, par
emprunt total ou partiel par crédit-bail. L’autofinancement ne s’avère pas toujours le plus
économique.
Quel que soit le moyen retenu par l’entreprise, l’investissement et son mode de financement
auront une incidence sur le résultat de l’entreprise et sur son imposition.

En fonction du mode de financement, la structure financière va évoluer différemment. Ainsi que


la rentabilité du projet.

L’entreprise ayant déterminé l’investissement le plus rentable dans ceux choisis (méthode des
flux nets de trésorerie et VAN), elle doit maintenant déterminer le mode de financement le
mieux adapté.

II. CHOIX

Exemple :

Une entreprise a décidé de mettre en service une nouvelle machine au prix HT DE 24 000 €.

Elle va étudier le financement par autofinancement, l’emprunt à moyen terme au taux de 6 % sur
5 ans et le financement mixte : 50 % en autofinancement et 50 % par emprunt (6 % sur 5 ans) et
le crédit-bail. Les annuités de remboursement de l’emprunt sont constantes.

Les informations suivantes sont à votre disposition :

- recettes supplémentaires : 34 800 €, 36 000 €, 37 200 € et 37 200 € pour les 5 années


prochaines.

- dépenses supplémentaires engendrées par la production : 19 200 € la première année avec


une augmentation de 600 € pour chaque année pour les années suivantes.
- la machine est amortissable sur 5 ans en mode dégressif.

- la valeur du bien en fin de période est de 1000 €.

Le taux d’actualisation retenu est de 5 % et le taux de l’impôt de 33,1/3 %

Elle a calculé un BFRE supplémentaire de 1 200 € récupérable en fin de période

1. L’AUTOFINANCEMENT

Début 1 Fin 1 2 3 4 5

CA sup. 34 800 36 000 37 800 37 200 37 200

Charges sup. - 19 - - 20 - 21 - 21
200 19 800 400 000 600

amortissement - 8 400 - 5 460 - 3 549 - 3 296 - 3 295

Résultat brut 7 200 10 740 13 851 12 904 12 305

I S (1/3) - 2 400 - 3 580 - 4 617 -4 301 - 4 101

Résultat net 4 800 7 160 9 234 8 603 8 203

amortissement 8 400 5 460 3 549 3 296 3 295

Valeur du bien 1 000

BFRE 1 200

Flux net de - 24 000 13 200 12 620 12 783 11 899 13 698


trésorerie
- 1 200
Les trois premières lignes correspondent au compte de résultat et permettent de calculer le
résultat imposable et donc l’impôt sur les bénéfices. Les dotations aux amortissements n’étant
pas des charges décaissables, il faut les rajouter au résultat net pour trouver le flux de
trésorerie.

L’année 1 a été divisée en deux parties : le début qui prévoit de payer le fournisseur et de gérer
le BFRE. La seconde correspond à la fin de l’exercice 1. Cette présentation n’est pas obligatoire
mais permet d’avoir tous les éléments positionnés dès le début des calculs.

Il faut maintenant actualiser tous les flux en les ramenant au début de la première année.

VAN = - 25 200 + 13 200 (1,05) – 1 + 12 620 (1,05) -2 + 12 783 (1,05) -3 + 11 899 (1,05) -4 +13 698
(1,05) -5

VAN = - 25 200 +12 571,42 + 11 446,71 + 11 042,44 + 9 789,34 + 10 732 74 = 30 382 ,65 €

L’investissement financé par autofinancement dégage un surplus de trésorerie de 30 382 € en


tenant compte d’un taux d’actualisation de 5 % choisi par l’entreprise.

2. EMPRUNT TOTAL

L’entreprise finance l’investissement par un emprunt de 24 000 € remboursable en 5 ans et aux


taux de 6 % - annuité constante.

Montant de l’annuité : 5 698 €


Année Capital dû Intérêt amortissement annuité Restant dû

1 24 000 1 440 4 258 5 698 19 742

2 19 742 1 185 4 513 5 698 15 230

3 15 230 914 4 784 5 698 10 446

4 10 446 627 5 071 5 698 5 375

5 5 375 323 5 375 5 698 0

Début 1 Fin 1 2 3 4 5

CA sup. 34 800 36 000 37 800 37 200 37 200

charges sup. - 19 - - 20 - 21 - 21
200 19 800 400 000 600

amortissement - 8 400 - 5 460 - 3 549 - 3 296 - 3 295

Intérêts -1 440 - 1 185 - 914 - 627 - 323


emprunt

Résultat brut 5 760 9 555 12 937 12 277 11 982

I S (1/3) - 1 920 - 3 185 - 4 312 - 4 092 - 3 994

Résultat net 3 840 6 370 8 625 8 185 7 988

amortissement 8 400 5 460 3 549 3 296 3 295

Rembt. - 4 258 - 4 513 - 4 784 - 5 071 - 5 375


emprunt

Valeur du bien 1 000

BFRE 1 200
Flux net de - 7 982 7 317 7 390 6 410 8 108
trésorerie 24 000

- 1 200

+ 24
000

Remboursement d’emprunt : ne pas y inclure les intérêts car ceux-ci sont déjà déduits dans la
line « intérêts d’emprunt ».

VAN = - 1 200 + 7 601,9 + 6 636,73 + 6 383,76 + 5 273,52 + 6 347,35 = 31 043,26 €

Surplus de trésorerie dégagé : 31 043 €

3. FINANCEMENT MIXTE

moitié autofinancement, moitié emprunt

Emprunt : 12 000 € à 6 % et annuités constantes sur 5 ans – annuité 2 849 €

Année Capital dû Intérêt amortissement annuité Restant dû

1 12 000 720 2 129 2 849 9 871

2 9 871 592 2 256 2 849 7 615

3 7 615 457 2 392 2 849 5 223

4 5 223 313 2 535 2 849 2 688

5 2 688 161 2 688 2 849 0


Début 1 Fin 1 2 3 4 5

CA sup. 34 800 36 000 37 800 37 200 37 200

charges sup. - 19 - - 20 - 21 - 21
200 19 800 400 000 600

amortissement - 8 400 - 5 460 - 3 549 - 3 296 - 3 295

Intérêts -720 - 592 - 457 - 313 - 161


emprunt

Résultat brut 6 480 10 148 13 394 12 591 12 143

I S (1/3) - 2 160 - 3 383 - 4 465 - 4 197 - 4 048

Résultat net 4 320 6 765 8 929 8 394 8 095

amortissement 8 400 5 460 3 549 3 296 3 295

Rembt. - 2 129 - 2 256 - 2 392 - 2 535 - 2 688


emprunt

Valeur du bien 1 000

BFRE 1 200

Flux net de - 10 591 9 969 10 086 9 155 10 902


trésorerie 24 000

- 1 200

+ 12
000
VAN = - 13 000 + 10 591 (1,05) – 1 + 9 969 (1,05) -2 + 10 086 (1,05) -3 + 9 155 (1,05) -4 + 10902
(1,05) -5

VAN = - 13 000 +10 087 + 9 042 + 8 713 + 7 532 + 7 907 = 30 281 €

Surplus de trésorerie : 30 281 €

4. FINANCEMENT PAR CREDIT-BAIL

L’entreprise ne devient propriétaire que si elle lève l’option d’achat en fin de contrat.

Conditions : dépôt de garantie égal au prix d’un loyer annuel de 6 300 € pendant 4 ans.

Prix de l’option d’achat : 1 200 € amortis sur l’année.

Début 1 Fin 1 2 3 4 5

CA sup. 34 800 36 000 37 800 37 200 37 200

charges sup. - 19 - - 20 - 21 - 21
200 19 800 400 000 600

amortissement - 1 200

loyer - 6 300 - 6 300 - 6 300 - 6 300

Résultat brut 9 300 9 900 11 100 9 900 14 400

I S (1/3) - 3 100 - 3 300 - 3 700 - 3 300 - 4 800


Résultat net 6 200 6 600 7 400 6 600 9 600

amortissement 1 200

Valeur du bien - 1 200

BFRE -1 200 1 200

Dépôt de - 6 300 6 300


garantie

Flux net de - 7500 6 200 6 600 7 400 11 700 12 000


trésorerie

VAN = - 7 500 + 6 200 (1,05) – 1 + 6 600 (1,05) -2 + 7 400 (1,05) -3 + 11 700 (1,05) -4 + 12 000
(1,05) -5

VAN = 29 811 €

Surplus monétaire : 29 811 €

III. COMPARAISON ENTRE LES MODES DE


FINANCEMENT

Mode de financement VAN

autofinancement 30 382 €

Emprunt total 31 043 €

Financement mixte 30 281 €

Crédit-bail 29 811 €
Emprunter la totalité des 24 000 € permet de dégager le maximum de trésorerie
supplémentaire à un taux d’actualisation de 5 % et à un taux d’emprunt de 6 %

IV. INCIDENCE DES CHOIX SUR LA RENTABILITE

Lorsqu’une entreprise investit, elle mesure la rentabilité des projets qu’elle réalise.

La rentabilité permet à l’entreprise de mesurer ses performances financières.

Résultats obtenus

Taux de rentabilité = ----------------------------

Capitaux investis

Les capitaux investis ont deux origines :

- les capitaux propres ;

- les capitaux étrangers : ceux prêtés par des tiers extérieurs à l’entreprise

Résultats net

Taux de rentabilité financière = ----------------------------

Capitaux propres
Un bon taux de rentabilité financière incite les investisseurs à étudier les projets
d’investissement.

Résultat comptable

Taux de rentabilité économique = ----------------------------

Capitaux investis

Effet de levier = augmentation de la rentabilité financière due au financement des


investissements par emprunts.

Autrement dit : le fait d’emprunter améliore-t-il la rentabilité financière ?

Exemple :

Une entreprise engage un investissement de 20 000 € pour lequel elle espère un taux de
rentabilité de 10 %.

Elle envisage l’autofinancement, un emprunt à hauteur de 50 %, un emprunt à hauteur de 75 %


avec des taux pouvant varier de 4 % à 6 %.

Auto- Emprunt à hauteur de Emprunt à hauteur


de 75 %
financement 50 %

Taux 4 Taux 6 % Taux 4 % Taux 6


% %

investissement 20 000 20 000 20 000 20 000 20 000

emprunt 10 000 10 000 15 000 15 000

intérêts 400 600 600 900

Résultat avant intérêts


d’emprunt
2 000 2000 2 000 2 000 2 000

Résultat après intérêts

D’emprunt 2 000 1 600 1 400 1 400 1 100

Capitaux propres
investis
20 000 10 000 10 000 5 000 5 000

Rentabilité financière 10 % 16 % 14 % 28 % 22 %

Résultat avant intérêts des emprunts = investissement x taux de rentabilité espérée :

20 000 x 10 % = 2 000 €

Rentabilité financière = 1 100 / 5 000 = 0,22 soit 22 %

La rentabilité financière augmente lorsque l’entreprise emprunte.

L’effet de levier devient plus important avec l’augmentation du niveau d’endettement.

A un taux donné, la rentabilité est plus importante quand la partie de l’emprunt augmente.

Au taux de 4 %, la rentabilité est plus forte pour un emprunt représentant 75 % de


l’investissement que pour 50 %.
Pour un niveau d’endettement de 50 %, l’effet de levier augmente lorsque le taux d’intérêt
baisse. Le taux d’intérêt de 6 % permet une rentabilité financière de 14 %, alors que le taux de 4
% donc 2 % de baisse accroit la rentabilité. Elle passe de 14 % à 16 %.

Pour un emprunt de 75 % du coût de l’investissement, la baisse de taux de 2 % permet


d’améliorer la rentabilité financière de 6 %.

Une entreprise souhaitant améliorer sa rentabilité financière a tout intérêt à emprunter pour
financer ses investissements et ce, tant que le taux d’intérêt est inférieur au taux de rentabilité
des investissements réalisés grâce à ces fonds.

QCM
1 – reprendre l’énoncé si dessus en tenant compte des informations suivantes :
Le taux de rentabilité souhaité est de 7 % et les taux d’intérêts sont de 5 % et 7 %

Quel est le tau de rentabilité financière le plus intéressant ? :

A 13 %

B 10 %

c 15 %

2 – il correspond à :

A A un emprunt de 75 % de l’investissement au taux de 7 %

B A un emprunt de 75 % de l’investissement au taux de 5 %

c A l’autofinancement

3 – l’entreprise a-t-elle plusieurs choix si elle voulait limiter sa rentabilité financière à 7 % ?

A Autofinancement, emprunt de 50 % à 7 %, emprunt de 75 % à 7 %

B Autofinancement et emprunt de 50 % à 7 %

c Autofinancement et emprunt de 50 % à 5 %

4 – l’entreprise a-elle – intérêt à emprunter 75 % de la somme à 5 % ?

Les taux de rentabilité étant de 7 %, 9 %, 7 %, 13 % et 7 %.


A Oui de toute façon

B Oui si ses capacités d’endettement le permettent

c Non car il vaut mieux de ne pas avoir de dettes

5 – une entreprise souhaitant investir se pose la question de savoir comment elle va financer
son projet sachant qu’elle va recevoir une subvention d’investissement représentant 1/10 du
coût total du projet. Doit-elle tenir compte de cette somme dans ses calculs de mode de
financement ?

A Oui car c’est une entrée de trésorerie

B Oui car c’est une entrée de trésorerie doit qui être reprise dans le temps par
imputation au compte de résultat

c Oui car cette somme est acquise par l’entreprise pour cet investissement

6 – l’entreprise a-t-elle intérêt à investir si la VAN est négative ?

A La VAN négative indique que le projet n’est pas rentable, mais cela n’est pas
définitif, donc oui

B Une entreprise n’investit pas pour perdre de l’argent (du moins en prévisions),
donc non

c Je ne sais pas
7 – certains tableaux de choix de modes de financement présentent les calculs de la CAF, à quoi
correspond-elle dan la présentation étudiée dans cette fiche ?

A Résultat net + amortissement

B Résultat net - amortissement

c Résultat net + l’IS

8 – la VAN est-elle égale à la somme de tous les flux de trésorerie ?

A Oui si ces flux sont actualisés

B Oui mais seulement pour les flux actualisés positifs

c Non car les d’impôts de garantie, BFRE à couvrir n’en font pas partie

9 - dans le cas de l’emprunt, la VAN est de 31 043 € pour un projet de 24 000 €

VAN = - 1 200 + 7 601,9 + 6 636,73 + 6 383,76 + 5 273,52 + 6 347,35 = 31 043,26 €

Surplus de trésorerie dégagé : 31 043 €

Le retour sur investissement est situé :

A Au cours de la quatrième année, VAN cumulée à fin 3 = 19 420 et VAN


cumulée à fin 4 = 24 693
B A la fin de la quatrième année

c Au début de la cinquième année

10 – si l’on considère les mois de 30 jours, la VAN est atteinte (calculs intermédiaires arrondis) :

A Le 5ème jour du 10ème mois de l’année 4

B Le 5ème jour de l’année 5

c Le 5ème jour du 3ème mois de l’année 4

RÉPONSE :
1–a

2–b

3–a
4–b

5–b

6–b

7-a

8-a

9-a

10 –a

Une des manières de trouver la date de retour sur investissement :

Procéder aux cumuls par période.

Vérifier les bornes entre lesquelles se situe la somme recherchée ; Ici nous cherchons à situer la
somme de 24 000 € d’investissement. Cette somme se situe entre fin année 3 à 19 420 € et fin
d’année 4 à 24 693 €.

Calculer la différence entre 24 000 € et la somme atteinte en fin d’année 3 = 24 000 – 19 420 =
4 580 €

Calculer la différence entre les deux bornes : 24 693 – 19 420 = 5 273 €. Donc courant l’année
4, l’entreprise engrange 5 273 € de trésorerie supplémentaire. Elle engrange en 1 jour : 5 273 /
360 = 15 €. Pour engranger 4 580 €, il faut 4 580 / 15 = 305 jours

soit 305j /30j = 10,16 mois soit 10 mois + 0,16 d’un mois

Il y a 30 jours dans 1 mois, donc 0,16 mois est égal à 0,16 x 30 = 4,8 jours soit 5 jours.

Le retour sur investissement se fera en quatrième année, le 5ème jour du 11ème mois.

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