DICTIONNAIRE
DE
DROIT CANONIQUE
CONTENANT
TOUS LES TERMES DU DROIT CANONIQUE
avec un Sommaire de I'Histoire et des Institutions et de I’état actuel de la discipline
3 7
PUBL SOUS LA DIRECTION
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R. NAZ
PROVESSEUR A LA VACULEE Linn pH DuOrY DE taLLE
AVEC LE CONCOURS D UN GRAND NOMBRE DE COLLABORATEURS
a
TOME DEUX IEME:
BACCALAURKAT — CATHEDRATICUM
PARIS-VI
LIBRAIRIE LETOUZEY ET ANE
87, Bournvann Raspart, 87
1937
Tous PROFS RuSERVES
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CONSULTE ESTA OBRA SO
BIBLIOTECA, NAO DEVER.
TIRADA. OBRIGADO.
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BONIZO
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avec la tradition rom:
‘par les canonistes contem:
elie fournit de nombreux m
‘es composées cette
nizo avait
concordait davantage
res largement exploitée
porains de Grégoire VII
Epoque. Aussi a-t-on cru tout d'abord que joe
e ‘ou de Deusdedit : mais
Tecuefl d’Anselme de Lucques ou Sas
il est aujourd'hui établi que auteur du Liber les a en
réalité empruntés a des collections grégoriennes, in!
médiaires, aujourd'hui perdues et qu’ont utilisées pré
ment mais 4 un degré moindre, Anselme de Luc-
ques et Deusdedit, aussi bien que Pévéque de Sutri Iul-
méme (cf. Paul Fournier, Les sources canoniques du
Liber de vita christiana, dans Bibliotheque de U Ecole des
Chartes, 1917, t. 1xxvut). i
‘3. Tendances du « Liber s.— Le Liber se ressent & ta
fois des circonstances dans lesquelles il a été composé
et de l'admiration profonde de son auteur pour I'em-
pire de 'antiquité i 4
Bonizo rédigea son Liber, aprés 1089, c'est-a-dire
dans une période de sa vie oit il se croyait abandonné
par ses anciens protecteurs. 1] garda cependant toute
Vardeur des convictions de sa jeunesse : n’ayant rien
appris ni rien oublié, il demeura le partisan zélé des
patarins et dela Réforme. Se croyant faiblement sou-
tenu par le pontife supréme, qui était alors Urbain II,
et par la comtesse Mathilde qu’il aceusait d'une modé-
ration peu conforme sur certains points aux précédents
du régne de Grégoire VII, il donna méme quelques
preuves de son mécontentement dans son Liber. Aussi,
lui qui d’ordinaire, quand il n'est pas en cause person
nellement, est un esprit prudent et avisé, devient-il au
contraire violent et passionné des qu’il se laisse influen-
cer par Je souvenir de ses tribulations et qu'il intervient
directement dans son ouvrage.
Cet ardent partisan des patarins et de la Réforme
devait aller jusqu’a faire profession d’une véritable
admiration pour V'empire, non pas pour l'empire des
Carolingiens et de leurs successeurs mais pour I'em.
pire romain. Sa prédilection se porte vers les rives duu
Bosphore, vers Constantinople, siége de Yempire de la
nouvelle Rome et héritiére des anciens Césars romains,
Bonizo dédaigne Yempire des Carolingiens : il laisse
decchté ces barbares qui ont autrefois asservi’ancienne
‘ome.
Dans quelle mesure ces
cis
: tendances de Véve
Sutri Yont-elles poussé a se montrer partial 4 Tegard
des textes qu’ll a ineorporés dans son Liber?
Bien que défenseur énergique de la Réforme et
Vauteur du Liber
BONNE FO
exacte, dont Il détermine Vauthenticiyg ,
henticité des textes par lui rapportes. ,.!
st apocryphe tout texte que
du Liber, he
nom d'auteur, A ce compte, beuem
parfaitement authentiques de su eotlec.,
[pocryphies parce qu'ils sont donnés conn
ct dautre part beaucoup de textes vraigne!
phes seralent authentiques parce quits porta §?
d'auteur,
Liss
e eritéri
ti
nt de cbt
‘econnaitre que le Liber ¢
Musens pur de ce mot
Fausses Décrétales, quelques fragments
apocryphes des Péres. Encore convient ij
quer, a Ventiére décharge de Bon
Honivo ne fait que partager Verreur commune
époque sur la sincérité de ces textes, Ailleury 9!
traire Vauteur du Liber fait prenve d'un ay
serupule qui lui est tout particulier is
plus souvent de recueils italiens a
€N S'inspirant
ant |
Merieuts (ing
foire VIT et dont ses contemporains, comm yy.
de Ia collection en 74 titres, Anselme de tug
Deusdedit, se sont an contraire la plupast a/v
{lés, Bonizo cite des canons apocryphes i?
conciles (Chalcédoine sur
tinople sur les homicid
apostats, x, 34).
Mais il ne parait pas y avoir des altérations tendon
cleuses. A grand peine on eitera omission de quclquy
mots importants dans le privilege accordé 4 lfijite
romaine par Louis le Débonnaire (sx, 97). Encore re,
terait-il A voir si la faute est imputable & onizn yy 4
Yauteur de la copie de ce texte qu'il avait entre fe
mains. De méme, le remaniement d'un extrait de saint
Cyprien sur les devoirs de Vévéque (Kpist., rv, ¢ 4) a
été fait par Bonizo (11, 9) sans que le sens en ait 14
dénaturé.
La plus grave critique que l'on puisse vraiment faire
a Vauteur du Liber vise Vexistence de véritables
lacunes et d’erreurs grossiéres dans les inscriptions
placées en téte des textes canoniques pour l'indication
des conciles provineiaux ou locaux. 11 n'en est pas de
méme ordinairement quand il s‘agit des décrétales des
Papes ou des écrits des Peres, Pourtant la encore i
semble que Bonizo péche plutot par négligence. Ayant
perdu la yue, l'auteur du Liber n'a sans doute pas pu
donner & son ceuvre toute la perfection qu'elle com:
Portait : on ne saurait en tout cas accuser Bonizo d'un
dessein systématiquement arrété contre tous Is
conciles qui n’étaient pas des conciles romains.
4. Influence du «Liber», — Elle est certaine mais m
diocre. Tl ne parait pas que le recueil eanonique de
Bonizo ait exereé beaucoup d’influence sur la trans
mission des textes : son ceuvre est trop individuele
Pour jouer le rdle qui fut celui d'autres collections.
Mais influence du Liber par contre se traduit par
sertion de passages qui appartiennent en propre A l'tt-
tour : ainsi la collection en 7 livres, composée en Italie
Centrale au temps de Pascal I1, emprunte l'histoire le
VEglise romaine a 1a premidre moitié du livre 1 4
Liber et divers chapitres sur les devoirs de l'éveque
livre IT du méme ouvrage, Pourtant méme A ce pol
de vue Vinfluence du Liber ne s'est manifestée de
dans le territoire limité de’ Italie centrale : Sutti Pla
ance, les domaines de la comtesse Mathilde som tt
noms géographiques mélés a histoire de la vie W
Bonizo (cf. Paul Fournier, Bonizo de Sutri, Urbait
cl la comtesse Mathilde, Biblioth. de U Ecole des Chats
1915, t. uxxvm), ‘
Jean Péernau-Gav-
BONNE For
Je domaine de 1a loi
de certains actes,
Incestes, 1X, 27; Con,
8, X, 9
+ Nicée sur ies cary
Dans
— I. Notion générale, 1. Dare
pénale, 111, Effets sur la Te
IY, Effets sur Virrdgulatile957 BON
mmande de éertaines f4veurs, V. EMtets aut e re,
demas utatic. V1, Eftets sur la legit:
tion. VU. Dans Ie domaine de la prescription
Notio’ GENERAL La bonne f
ponne inclination de la volonté, Nature
ie s d'innombrable:
nt la dite conformité se vérifie, Néanm
courant on wemplole généralement
pression que pour désigner Yantinomie qui peut ext
et la violation objective de ta lof, soit naturelle, sere
positive, Btre de bonne foi se dit alors de celui gut
croyant are en rigle avec le devoir, se ned
ant coupable d'une violation matérielle de 1a
une
be
Yu
lement la
as ot réelle=
tout ¢
bo ;
Dans Vappréciation morale des actes,
tient une place trés importante, dont Le
discussion se retrouvent en de nombreuses pages de Ia
thcologie morale, Telle est ailleurs Ia portés des gone
quences de la bonne fol, que leur influence n'a pu
limitée au seul domaine du for interne, Aussi le
stique, quia dans ses attributions propres
terne, a-t-il dal en tenir compte. Tant dans la
ion, que dans les doctrines juridiques, une place
depuis longtemps did étre réservée a la sittin
tion créée par les actes faits de bonne foi. Un large
ap d’ application s'est offert.A la détermination des
nices juridiques de ces actes, Nous Vexamine-
abord
DANS LE DOMAINE DE LA Lor PENALE, — La
i proprement dite est prise ici en considéra-
est celle qui découle de T'ignorance non cou.
iu moins non gravement eoupable, duu earac-
élietueux de I'acte. Mais le législateur eeclésias-
Jement pris en considération un état d’es-
constitue, & la vérité, qu'une bonne fot
dite et fragmentaire : cest Pétat de
ut en sachant que Tacte est défendu,
soit existence d’une peine déterminée, soit la
iculiére de Ia peine infligée. Sila bonne foi
xractére délietueux ou mauvais de lacte,
peut etre infligée, C'est ce que statue
{Je can, 2233, § 1, en vertu méme de la
‘ dique du délit (can. 2195, § 1). I con-
Winsister sur la néeessité de la preuve
ignorance; au for externe, elle ne peut
son existenee ne pourrait se déduire de
1 tion de l'intéressé. Considérons main-
ignorance décrit en second Tiew. Sup-
D0 emple, un délinquant qui sait fort bien
Vinjure ou les sévices sont des actes
is qui ignore que ces péchés tombent
une loi pénale déterminée, ou plus sim-
ignore la nature méme de la peine appli-
est Ia conséquence de ce degré d’igno
it ecclésiastique distingue :
s tic peines medieinales dites laa senlen=
‘ ire frappant directement. Ie coupable,
‘aire d’une sentence condamnatoire Ou
ignorance de Ja peine libere de celle-cl,
ianorance est entachée d’une certaine
Cette solution s'applique notamment aux
nications, aux suspenses et aux interdits
Pour mettre a V’abri de telle pein
clle soit sineérement ignorée par le délingua
t oii il commet son acte peeeaminetis: Fe