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téléphonique sans prétendre à une description exhaustive. Les réseaux téléphoniques sont
spécifiques à chaque pays même si les ressemblances sont nombreuses. Ce chapitre reprend le
vocabulaire et la structure du réseau de l'opérateur historique France Télécom. Le lecteur
intéressé par une description plus détaillée se reportera utilement à des ouvrages spécialisés.
L'évolution de ce réseau vers le RNIS (Réseau Numérique à Intégration de Services) et vers
les réseaux mobiles est prise en compte, une introduction au RNIS large bande est également
proposée.
Le service offert par le Réseau Téléphonique Commuté (RTC) appelé en anglais Public
Switched Telephone Network (PSTN) est de mettre en relation deux postes d'abonnés.
L'échange d'informations nécessaires à l'établissement, au maintien et à la rupture de la
relation s'appelle la signalisation. Le RTC est organisé en trois sous-parties : commutation,
transmission et distribution. La commutation est la partie centrale du réseau. Elle permet de
réaliser la mise en relation temporaire entre les abonnés. Elle est constituée de commutateurs
de circuits comme décrit dans les chapitres suivants.
La transmission désigne l'ensemble des techniques mises en oeuvre pour relier les
commutateurs entre eux. Les supports utilisés peuvent être divers : fibres optiques, faisceaux
hertziens. câbles métalliques. Chaque support peut transporter de multiples communications
simultanément. L'objectif recherché est de les dimensionner pour les utiliser au mieux tout en
offrant une qualité de service suffisante. L'ensemble des commutateurs et des supports de
transmissions entre commutateurs est appelé réseau de transmission ou réseau de transport.
Celui de France Télécom est entièrement numérique depuis 1996.
La distribution désigne l'organisation technique mise en oeuvre pour relier les abonnés au
commutateur le plus proche (appelé commutateur de rattachement). L'ensemble des
dispositifs permettant cette liaison est le réseau de distribution. Le réseau de distribution est
encore en grande partie analogique en 1998. Dans le Réseau Numérique à Intégration de
Service (RNIS), désigné sous le terme commercial de Numéris par France Télécom, le réseau
de distribution est entièrement numérique. L'usager peut donc disposer d'une liaison
complètement numérique entre deux postes d'abonnés reliés au RNIS.
Figure 3.1. Les trois sous-parties du réseau téléphonique
3. 2. La commutation
3. 2. 1. Architecture hiérarchique
De multiples circuits relient les paires de commutateurs. L'ensemble des circuits passant par
un même chemin s'appelle un faisceau. Les différentes techniques de multiplexage permettent
de faire passer plusieurs centaines de circuits sur un même support. La nécessité d'assurer un
bon fonctionnement du réseau même en cas de rupture d'un support conduit à dupliquer les
faisceaux entre les commutateurs même lorsque la charge à écouler ne le justifie pas.
Les CAA sont au bas de la hiérarchie : ils accueillent les abonnés et peuvent établir différents
types de communications : lorsqu'une communication concerne deux abonnés d'un même
CAA, celui-ci gère l'établissement de manière totalement autonome. Dans le cas contraire, il
fait transiter la communication vers d'autres commutateurs, CTS voire CTP.
Lorsque le trafic à écouler entre deux CAA le justifie, ceux-ci sont reliés entre eux par des
faisceaux directs. Une étude de dimensionnement de ces faisceaux fui apparaître qu'au-delà
d'un certain seuil, les circuits qu'on rajoute pour supporter les pointes de charge écoulent en
réalité un trafic très faible : on est donc conduit à les dimensionner pour avoir la meilleure
rentabilité économique et à faire passer le trafic par les CTS ou CTP lorsque les faisceaux
directs sont saturés. Ce trafic est appelé trafic de débordement. Un centre de transit peut
écouler un trafic normal entre CAA non reliés et un trafic de débordement.
Figure 3. 2. Hiérarchie des centraux dans le réseau France Télécom
Dans les zones à faible densité, les abonnés sont rattachés à des Commutateurs Locaux (CL).
Ceux-ci sont reliés à un CAA et n'ont pas d'autonomie d'acheminement : ils servent
principalement de concentrateur de trafic et font transiter toutes les communications par le
CAA. En 1996, il y avait 1325 CAA, plus de 9000 CL, 70 CTS et 8 CTP.
Nous allons dans cette partie décrire les étapes élémentaires de l'établissement d'un appel dans
le cas de postes d'abonnés analogiques. Nous considérerons un abonné a relié à un
commutateur A qui désire appeler un abonné b relié à un commutateur B différent. Nous
supposerons que les deux commutateurs A et B sont directement reliés. Le lecteur pourra
aisément étendre cette description à des cas plus généraux. La description des échanges est
faite pour un cas générique : elle s'applique aussi bien au cas d'une liaison numérique entre
centraux qu'à une liaison analogique.
a. La présélection
L'abonné a décroche tout d'abord son téléphone dans l'intention d'appeler un correspondant.
Le commutateur détecte le décroché et avertit l'abonné, par une tonalité continue, qu'il est
disponible à recevoir de la signalisation. Pour ce faire, le commutateur doit connecter la ligne
d'abonné à un équipement appelé enregistreur qui peut décoder cette signalisation (cf. figure
3.3). Il y a évidemment moins d'enregistreurs que d'abonnés reliés au commutateur. Ceux-ci
doivent donc être dimensionnés soigneusement. Le choix d'un enregistreur libre et la
connexion de l'abonné à celui-ci s'appelle la présélection.
b. L'enregistrement et la traduction
L'abonné a compose alors le numéro du demandé sur le clavier. Ceci provoque des impulsions
par coupures successives de la ligne ou l'émission de tonalités suivant le type de téléphone
utilisé. L'enregistreur du commutateur A est capable de décoder cette signalisation et de
stocker les numéros correspondants : c'est l'enregistrement. Au fur et à mesure qu'il reçoit les
chiffres, l'organe de commande les analyse pour déterminer si le numéro est complet. Dès que
c'est le cas, il détermine la destination de l'appel. Les premiers chiffres du numéro composé
donnent en général le numéro du commutateur appelé. L'organe de commande peut
déterminer grâce à ses tables de routage vers quel commutateur il faut acheminer l'appel et
quels sont les joncteurs concernés l'étape de traduction est terminée.
c. La sélection conjuguée
Dans les deux derniers cas, le commutateur B renvoie une signalisation indiquant
l'impossibilité d'établir l'appel au commutateur A. Ce dernier génère alors une signalisation
indiquant l'occupation, et libère le joncteur (et par conséquent le circuit) réservé auparavant.
d. La connexion
e. La supervision et la taxation
La communication peut être rompue sur action de l'appelant ou de l'appelé mais dans tous les
cas, c'est le commutateur de l'appelant (commutateur A dans cet exemple) qui prend la
décision de libérer les connexions. Si b raccroche le premier, le commutateur B envoie une
signalisation de raccroché vers A. Ce dernier lance alors une temporisation. Si b décroche à
nouveau avant l'expiration de celle-ci, la communication est maintenue. Dans le cas contraire,
A arrête la taxation, transmet un message de libération vers B, libère la connexion établie et le
joncteur utilisé ; B libère à son tour la connexion. Dans le cas où l'abonné a raccroche le
premier, seule cette phase apparaît (la libération est donc immédiate).
3. 2. 4. Appel international
Lorsque les abonnés ne sont pas sur des centraux directement reliés, l'établissement d'appel
s'effectue pas à pas comme décrit précédemment en passant par un ou plusieurs centraux
intermédiaires. C'est le cas notamment de l'appel international où entrent enjeu des CTI,
Commutateurs de Transit Internationaux.
L'ITU a défini un plan de numérotation international, bien connu des usagers, pour repérer
chaque abonné par un numéro unique [E.164]. Celui-ci comprend un code de pays sur 1, 2 ou
3 chiffres suivant la taille du pays (33 pour la France). Le plan de numérotation est le même
pour le RTCP et le RNIS mais il évolue avec le développement des opérateurs privés,
l'augmentation du nombre d'abonnés et surtout l'internationalisation des télécommunications.
Il est, par exemple, envisagé d'offrir un service de libre appel (appel facturé à l'appelé) au
niveau international.
3. 2. 5. Signalisation sémaphore
Par opposition à la signalisation voie par voie, la signalisation par canal sémaphore est définie
comme une méthode dans laquelle une seule voie, appelée canal sémaphore, achemine la
signalisation se rapportant à une multiplicité de circuits. La signalisation sémaphore peut
également servir à échanger des messages de gestion et de supervision entre commutateurs.
Le principal système de signalisation par canal sémaphore est celui défini par l'ITU dans la
série de recommandations Q700. Il est couramment appelé SS7 (Signalisation Sémaphore 7),
CCITT n°7 (ancien nom de l'ITU) ou CCS7 (Common Channel Signalling System number 7).
Son principal objectif est de définir un standard de signalisation au niveau mondial optimisé
pour les réseaux numériques, fiable et évolutif pour convenir à l'élaboration de services futurs.
Il est particulièrement adapté pour travailler sur des voies à 64 kbit/s. Un canal sémaphore à
64 kbit/s peut commander typiquement 2000 circuits.
Ø une plus grande complexité puisqu'il faut désigner le circuit auquel le message de
signalisation se rattache,
Ø une grande sensibilité aux pannes car l'établissement d'un circuit ne garantit pas que celui-
ci fonctionne réellement ; de plus la rupture d'un canal sémaphore entraîne l'impossibilité
d'établir un ensemble de communications. Il faut donc mettre en place des mécanismes de
défense.
Notons que dans cette partie, nous traitons de la signalisation entre centraux téléphoniques et
non de la signalisation dans le réseau de distribution.
a. Eléments du réseau
L'ensemble des canaux sémaphores d'un réseau téléphonique forme un réseau sémaphore qui
utilise le principe de la commutation par paquets en mode datagramme. Les utilisateurs du
réseau sémaphore sont les centraux téléphoniques qui génèrent et interprètent les messages de
signalisation. Dans ce contexte, ils sont appelés PS (Points Sémaphores) ou SP (Signalling
Point). Pour permettre d'échanger des messages entre deux commutateurs téléphoniques qui
ne sont pas reliés entre eux par un canal sémaphore, on place des commutateurs de paquets
appelés PTS (Points de Transfert Sémaphore) ou STP (Signalling Transfer Point). Comme
tout commutateur de datagrammes, un PTS stocke les messages de signalisation, analyse leur
en-tête pour effectuer le routage et les retransmet au destinataire ou un autre PTS plus proche
du destinataire.
b. Architecture en niveaux
Le réseau sémaphore étant un réseau à commutation par paquets, il est naturel de reprendre
une architecture en couches. Dans le contexte du SS7, on parle plutôt de niveau mais le
concept est le même. Pour les services de téléphonie, le SS7 est structuré en 3 niveaux sur
lesquels est directement placé l'applicatif (cf. figure 3.5). Nous nous trouvons dans un cas où
l'ensemble des 7 couches OSI n'est pas utilisé.
Le service offert par le MTP est utilisé par des entités qui vont dépendre du réseau utilisé
(RNIS, RTCP) et de l'application. Ces entités sont appelées sous systèmes utilisateurs ou user
part. Les sous-systèmes utilisateurs contiennent les mécanismes du traitement d'appel ou de
l'application. Ils ont donc trait à la couche application du modèle OSI. Tous les sous-systèmes
utilisateurs s'appuient sur le MTP.
La version utilisée dans le réseau de France Télécom s'appelle le SSUTR2 [CNET 2600]. Il
repose sur une adaptation de la signalisation classique téléphonique avec un enrichissement
des messages et de leurs possibilités.
Le protocole ISDN User Part ou ISUP permet des services plus étendus. Les principaux
messages sont les suivants:
- le message IAM, Initial Address Message, est le message d'appel téléphonique ; il contient
les numéros de l'appelé et de l'appelant, et des informations complémentaires ;
- le message ACM, Address Complete Message, signifie que le poste du demandé sonne
- le message RLC, ReLease Complete, signifie que les libérations des circuits nécessaires
après le raccroché ont été effectuées.
Le déroulement de l'appel est conforme à la description du paragraphe 3.2.3. Dans les anciens
réseaux téléphoniques, des tonalités étaient échangées entre les centraux téléphoniques pour
indiquer le déroulement de l'appel. Dans les réseaux actuels, des messages ISUP sont
échangés par l'intermédiaire du réseau SS7. La richesse de la signalisation permet de
développer un grand nombre de services supplémentaires (identification de l'appelant, signal
d'appel, renvoi d'appel, etc.).
Au-dessus du protocole TCAP, se trouve le protocole applicatif qui permet de disposer d'un
service spécifique, Le protocole MAP, Mobile Application Part, permet la gestion d'abonnés
mobiles dans un réseau GSM.
d. Réseaux intelligents
Le concept de réseau intelligent ou d'IN pour Intelligent Network consiste à séparer, d'une
part, les fonctions propres à chacune des applications ou services et, d'autre part, les
traitements communs à toutes les applications (détection de décroché, attente de
numérotation). Les centraux téléphoniques ne gèrent alors que cette dernière partie et
deviennent des commutateurs d'accès aux services ou SSP, Service Switching Point. Les
traitements spécifiques aux services sont intégrés dans des SCP, Service Control Point, ou
points de commande de service qui sont des ordinateurs capables d'échanger des messages de
signalisation avec les SSP. Une telle approche permet de regrouper le développement de
nouveaux services sur quelques machines. Alors qu'il y a plus d'un millier de centraux
téléphoniques en France, il est possible d'envisager l'ouverture de services par l'introduction
de quelques SCP seulement. Le concept de réseau Intelligent permet de définir et développer
des services, indépendamment des particularités des différents commutateurs du réseau. La
conception de nouveaux services est plus rapide et moins coûteuse, et peut être confiée à des
sociétés de service spécialisées indépendantes des constructeurs et des opérateurs. L'objectif
est de pouvoir ouvrir en 6 mois un nouveau service sur l'ensemble du réseau.
Lorsque l'usager demande un service de type IN, le SSP et le SCP échangent, en temps réel,
des messages de signalisation non liés à un circuit. Les réseaux intelligents s'appuient donc
naturellement sur le SS7. La pile de protocoles utilisée comprend le MTP, SCCP et TCAP.
Le protocole applicatif défini pour les réseaux intelligents s'appelle INAP, Intelligent Network
Application Part (cf. figure 3.6).
3. 3. Le réseau de transmission
Les commutateurs du réseau sont reliés entre eux (CAA, CTS, CTP, ... ) par des supports de
très grande capacité où de multiples communications sont multiplexées. Le multiplex de base
est, nous l'avons vu, la liaison MIC qui regroupe 30 Voies 64 kbit/s avec un débit global de
2048 Mbit/s. Sa trame est émise toutes les 125 microsecondes et contient 32 intervalles de
temps dont 30 seulement véhiculent des communications.
Une hiérarchie de multiplexage est définie dans le réseau de transmission afin de regrouper un
très grand nombre de voles sur des supports large bande. La première solution est appelée
PDH (Plesiochronous Digital Hierarchy), on lui substitue progressivement une nouvelle
solution baptisée SDH (Synchronous Digital Hierarchy).
La PDH est largement répandue et maîtrisée depuis longtemps. Elle utilise des systèmes de
transmission allant jusqu'à 140 Mbit/s sur des faisceaux hertziens, des câbles coaxiaux, des
fibres optiques, dans des liaisons sous-marines ou par satellite. Elle présente l'inconvénient
d'être liée aux débits entrants et de nécessiter un démultiplexage pour toute opération de
reconfiguration du trafic. Un « brassage » des différents intervalles de temps est nécessaire
pour basculer un ensemble de communications d'un lien physique à un autre.
Cette absence de souplesse a conduit les opérateurs à rechercher une nouvelle solution
susceptible de leur apporter les moyens de gérer automatiquement la qualité de service qu'ils
doivent à leurs clients.
Issue de travaux de Bellcore aux Etats-Unis et connus sous le nom de Sonet (Synchronous
Optical NETwork), la hiérarchie numérique synchrone a pour objectif de remplacer à terme la
PDH. Elle apporte la souplesse et la capacité de gestion automatique qui manquaient à la
PDH. Elle supprime toute notion de resynchronisation d'un multiplex à chaque passage dans
un étage de multiplexage.
La place de l'information utile dans un multiplex n'est plus définie de manière temporelle (i-
ème intervalle de temps après l'intervalle de synchronisation = informations de la voie i) mais
de manière explicite grâce à une technique informatique de pointeurs. Une information utile
commence donc à une certaine place dans l'espace prévu pour la transmission : cette place est
fournie explicitement par une variable pointeur placée devant.
La trame de base, constituée de 2430 octets, est émise toutes les 125 microsecondes, soit un
débit de 155,52 Mbit/s. Elle est baptisée STM-1 (Synchronous Transport Module number 1).
Son conteneur peut transporter des données quelconques (voix, images, etc.), ou, par exemple,
une trame de la hiérarchie PDH à 140 Mbit/s. Les deux technologies sont interconnectables
dans ce sens là. Il en est de même de la SDH et de Sonet aux Etats-Unis où les choix sont
différents quant aux débits.
La trame de base est représentée sur la figure 3.8. Elle contient 9 rangées d'octets avec
chacune 9 octets (appartenant au surdébit) et 261 octets (appartenant à l'unité administrative).
La transmission se fait rangée par rangée. La quatrième rangée contient le pointeur relatif à la
place où commence l'information utile dans l'unité administrative. Les autres rangées du
surdébit transportent des canaux de maintenance pour la surveillance des différentes sections
de régénération et de multiplexage ainsi que des canaux de gestion et de signalisation.
Une hiérarchie de multiplexage a été définie et normalisée [G.707], [G.709] avec des débits
supérieurs : on peut constituer une trame STM-N en entrelaçant temporellement N trames
STM-1 dans un intervalle de 125 microsecondes, Les valeurs courantes définies pour N sont
4, soit un débit de 622,08 Mbit/s, et 16, soit un débit de 2,488 Gbit/s.
Grâce aux canaux de signalisation, gestion et maintenance qui sont véhiculés dans le surdébit
de chaque trame, la SDH offre une grande souplesse d'exploitation et permet d'effecteur toutes
les opérations de reconfigurations nécessaires automatiquement depuis un centre de gestion.
Elle améliore la surveillance de toutes les ressources et le maintien d'une excellente
disponibilité. Pour les opérateurs de télécommunications, elle offre une plus grande capacité
à gérer des services de qualité à moyen et haut débit.
3. 4. Le réseau de distribution
3. 4. 1. Principes de câblage
Chaque abonné du réseau dispose d'un poste d'abonné qui est relié par une paire de fils de
cuivre à un commutateur. Cette liaison est appelée ligne d'abonné. Le réseau de distribution
est souvent appelé boucle locale.
Figure 3. 9. : Principe du réseau de distribution
3. 4. 2. Le terminal analogique
Le schéma du poste téléphonique classique est donné dans la figure 3. 10. Celui-ci est
composé d'un dispositif de sonnerie branché en parallèle avec le dispositif microphone-
écouteur. Lorsque le poste est raccroché, un inverseur commute la ligne d'abonné sur le
dispositif de sonnerie. Par l'introduction d'une capacité montée en série dans le dispositif de
sonnerie, celui-ci a une impédance élevée pour le courant continu et faible pour le courant
alternatif. En revanche, l'ensemble micro-écouteur possède une impédance faible (à toutes les
fréquences).
Figure 3. 10. Schéma synoptique du téléphone analogique
Au repos, le central fournit une tension continue d'environ -48 V aux bornes de la ligne : si le
poste est raccroché, aucune intensité ne parcourt le téléphone. Lorsque l'abonné décroche,
l'impédance faible de l'ensemble micro-écouteur provoque une intensité d'environ 60 mA.
Celle-ci est délectable par le commutateur. Lorsque le commutateur veut faire sonner le poste,
il génère une tension alternative d'environ 75 V d'amplitude et de fréquence 50 Hz que la
capacité ne filtre pas. La sonnerie du poste est donc activée.
Dans les postes à fréquence vocale, la composition des numéros provoque en général une
émission de tonalités appelées DTMF (Dual Tone Mode Frequency) ou Q.23 du nom de la
recommandation ITU correspondante [Q.23]. Chaque numéro correspond à deux fréquences
superposées suivant le tableau 3.11.
Le réseau téléphonique avec un accès analogique offre une bande passante de 300 Hz à 3400
Hz.
3. 5. 1. Caractéristiques physiques
La liaison entre le central et l'abonné est faite sur une liaison 2 fils comme pour un accès
analogique. Un circuit d'interface appelé TNR (Terminaison Numérique de Réseau) fourni
par l'opérateur permet à l'abonné de disposer d'un bus possédant des prises S0 normalisées
(Prise RJ45). Ces prises contiennent 8 fils pour la transmission des signaux, l'alimentation et
des signaux de commande. Elles sont similaires aux prises de téléphone classiques utilisées
aux Etats-Unis. Il est possible de connecter plusieurs équipements sur une même ligne
d'abonné. L'usager dispose d'un bus sur lequel il peut brancher divers terminaux de nature
différente : micro-ordinateur, téléphone numérique, etc. Les caractéristiques physiques de la
transmission sont les suivantes transmission en bande de base en synchrone par un code de
type bipolaire (absence de tension pour un 1, tension alternativement positive ou négative
pour un 0).
Ces deux types de canaux sont combinés pour offrir deux types d'accès :
- l'accès de base ou S0 est souvent appelé 2B+D car il fournit deux canaux B et un canal D à
16 kbit/s, soit un débit utile global de 144 kbit/s pour 192 kbit/s transmis (cf. figure 3.14) ;
3. 5. 2. Le plan de signalisation
Un protocole de liaison de données appelé LAP-D est implanté sur le canal D (d'où son nom)
entre le poste d'abonné et la TNR. Il permet de s'assurer que la signalisation est bien
échangée sans erreur, suppression ni duplication entre le central et l'abonné. Ce protocole est
très similaire au protocole LAP-B. Enfin, le canal D étant commun à tous les terminaux de
l'installation, une sous-couche MAC spécifique a été définie pour assurer le partage du canal
D. Le mécanisme utilisé est le CSMA/CR, Carrier Sense Multiple Access with Collision
Resolution, une variante de CSMA ; il offre une solution originale au problème des collisions
en laissant un seul des terminaux émettre entièrement sa trame.
Figure 3. 15. : Modèle de référence pour le plan de signalisation
a. Protocole LAP-D
Le protocole LAP-D est défini par l'ITU dans les recommandations I.440 pour les aspects
généraux et I.441 pour la spécification de la couche liaison. Son rôle est d'assurer la
transmission d'informations entre entités de réseau à travers l'interface usager-réseau sur le
canal D. Au niveau réseau, dans chaque équipement, il peut y avoir plusieurs entités
demandant chacune des services (éventuellement différents) à la couche liaison de données.
Le protocole LAP-D est donc responsable de la protection de toutes les informations
(informations de signalisation mais aussi données en mode paquet) transmises sur le canal D
dans les deux sens.
Comme tout protocole de communication, un format de trame et des règles de dialogues sont
définis. Le format est donné à la figure 3.16. A titre d'exercice, on peut comparer celui-ci au
format LAPB et constater les grandes similarités.
Une trame LAP-D transportant des données issues de l'entité de signalisation contiendra dans
son champ adresse SAPI = 0 alors qu'une traîne transportant des données issues de l'autre
entité contiendra dans son champ adresse SAPI = 16.
Figure 3. 17. : Utilisation de l'identificatei4r SAPI
Le champ d'adresse des trames LAP-D a une longueur de deux octets (ce qui constitue la
première différence entre LAP-D et HDLC ou LAP-B) et possède deux sous-champs
principaux : SAPI et TEI. L'identificateur de point d'accès au service (SAPI, Service Access
Point Identifier) sur six bits permet d'identifier le service fourni : signalisation, données en
mode paquet, gestion. Les valeurs des SAPI ne sont pas choisies au hasard : le SAPI = 0 est
réservé pour les procédures d'établissement et fermeture de connexion, le SAPI = 16 est
attribué au transfert de données en mode paquet. L'intervalle [32 - 47] est laissé pour chaque
pays avec un usage réglementé au niveau national. Le SAPI = 63 est utilisé pour les
procédures de gestion. Les autres valeurs sont réservées pour des extensions futures.
L'identificateur de l'équipement terminal (TEI, Terminal Endpoint Identifier) est codé sur sept
bits. Un TEI particulier est associé à un équipement terminal dans une connexion de liaison
point à point. Certaines informations peuvent être diffusées à l'ensemble des terminaux : la
TNR utilise, dans ce cas, la valeur TEI = 127 (soit 1111111 en binaire). La diffusion dans une
connexion multipoint est une autre différence entre HDLC et LAP-D. Le protocole LAP-D
permet donc de multiplexer des connexions de liaison, qui correspondent à la vie des
connexions sur les canaux B (signalisation) ou à des connexions propres du canal D. En effet,
comme plusieurs terminaux sont reliés sur le même bus où les canaux B et D sont
multiplexés, il peut y avoir simultanément plusieurs dialogues entre les équipements
terminaux et la TNR : ces dialogues, entrelacés dans le temps, sont gérés indépendamment les
uns des autres par l'entité LAP-D de la TNR. Pour certains des dialogues précédents, un mode
de fonctionnement non connecté existe. Les trames utilisées, dans ce cas, ne sont pas
numérotées : elles peuvent être perdues (sans notification, la reprise se fait par
temporisateur). La trame UI (Unnumbered Information) permet ainsi aux couches supérieures
déchanter des données sans connexion. C'est typiquement le cas de la diffusion d'un appel en
provenance du réseau (cf. figure 3.18) : la TNR envoie directement la trame sans établir de
connexion.
b. Protocole Réseau
Le protocole de niveau réseau, appelé DSS1 (Digital Subscriber Signalling System number 1)
ou Protocole D, est normalisé par l'ITU [Q.931]. Il contient la définition des messages de
signalisation et les logiques de dialogue permettant d'accéder aux services.
Sur un accès analogique, la signalisation est faite par des tonalités ou des modifications
analogiques de caractéristiques de la ligne (cf. 3.2.3). Dans le RNIS, les principales actions
effectuées par l'abonné ou provoquées par le central correspondent à des messages de niveau
3. Nous donnons à titre d'exemple quelques messages dans leur dénomination anglaise :
- SETUP : message d'appel envoyé par le réseau pour faire sonner le téléphone ou par le
téléphone pour indiquer le numéro appelé,
- CALL PROCEEDING : message envoyé par le réseau pour indiquer que l'appel est pris en
compte et en cours d'établissement,
- ALERTING: message envoyé par le réseau pour indiquer que le poste du demandé sonne,
- CONNECT : message de connexion émis par le téléphone lorsque l'usager décroche lors
d'une sonnerie ou par le réseau (vers le téléphone demandeur) lorsque le correspondant
décroche,
L'établissement d'un appel RNIS est donné dans la figure 3.19. Le lecteur pourra, à titre
d'exercice, retrouver les principales phases d'établissement de l'appel décrites au paragraphe
3.2.3.
3. 5. 3. Services du RNIS
Les services RNIS proposés sont classés par l'ITU en trois catégories : les services supports,
les téléservices et les compléments de services.
Les services supports ou bearer services permettent la gestion des capacités de transmission
mises à la disposition des abonnés pour dialoguer entre eux. Ils permettent de paramétrer le
mode d'utilisation des ressources physiques disponibles (canaux B et D), ces paramétrages
pouvant être automatiques notamment pour de la simple téléphonie.
Pour assurer une compatibilité ascendante, les services qui existaient avant le RNIS, tels la
télécopie ou la transmission de données par modem, peuvent bien sûr emprunter le RNIS
moyennant toutefois l'utilisation d'un adaptateur spécifique pour chaque appareil. Mais les
possibilités d'une communication numérique de bout en bout permettent d'autres types
d'échange dits téléservices. Parmi ceux-ci, on petit citer les acheminements de gros volumes
de données informatiques, les télécopies à haute définition permettant de transmettre
rapidement des photographies, les échanges d'images vidéo animées de qualité sommaire et
les télécommunications téléphoniques d'une qualité proche de la haute fidélité si l'on dispose
d'appareils spécialement conçus.
Le RNIS met aussi en oeuvre de nouveaux services qui complètent ceux de la ligne
téléphonique existante : ce sont les compléments de services appelés aussi services
supplémentaires, supplementary services. Ils se traduisent tous par plus de souplesse
d'utilisation pour l'abonné : possibilité pour l'abonné de connaître le coût d'une
communication en cours ou à l'issue de celle-ci, double appel, identification de l'appelant,
renvoi d'appel.
3. 6. Les réseaux radiomobiles
3. 6. 1. Le sous-réseau fixe
Le réseau doit connaître de façon approximative la localisation des abonnés. On place des
bases de données de localisation appelées HLR, Home Location Register, qui contiennent
également le profil de chaque abonné (services souscrits et données nécessaires à son
authentifications. Les équipements HLR sont limités en capacité , il y a plusieurs HLR dans
un réseau mais un abonné donné est toujours géré par le même HLR quel que soit l'endroit où
il se trouve.
Afin de réduire les échanges de signalisation entre MSC et HLR, on associe une base de
données VLR, Visitor Location Register, à chaque MSC. Le VLR contient les profils de tous
les abonnés qui sont dans la zone gérée par le MSC à un instant donné, Un abonné qui se
déplace sur une grande distance est pris en compte par différents MSC successifs et donc
différents VLR. Certains constructeurs intègrent les fonctions MSC et VLR dans un seul
équipement. Dans cet ouvrage, nous considérons MSC et VLR comme une seule entité,
Un réseau GSM comprend également d'autres équipements regroupés dans l'OSS, Operation
Support System, permettant son administration par l'opérateur : déclaration des nouveaux
abonnés, relevés des communications effectuées, facturation, détection des équipements en
panne, etc.
3. 6. 2. Le réseau d'accès
On pourrait imaginer de relier directement les BTS aux MSC pour assurer les
communications avec les mobiles. Dans les réseaux GSM, un équipement intermédiaire est
placé entre BTS et MSC : c'est le BSC, Base Station Controller. Il commande un ensemble de
BTS et contrôle la gestion de la ressource radio. Il a pour fonction de masquer, autant que
possible, les spécificités radio de la liaison entre le terminal et le réseau : en simplifiant, un
terminal GSM est vu du MSC comme un terminal RNIS fixe. La présence d'un BSC permet
aussi de réduire les coûts d'exploitation des liaisons par rapport à des liaisons directes BTS-
MSC.
3. 6. 3. Le concept cellulaire
Figure 3. 21. : Principales caractéristiques de l'interface radio GSM
Le support de transmission utilisé entre le terminal et la BTS est le spectre hertzien. Pour
communiquer en duplex, il est nécessaire de disposer d'une voie de communication de la BTS
vers le mobile (appelé sens descendant ou downlink) et d'une voie du mobile vers la BTS
(appelé sens montant ou uptink). On sépare, dans GSM, la bande en 2 sous-bandes, chacune
réservée à un sens de transmission. En 900 MHz, la bande 890-915 MHz est réservée au sens
montant tandis que la bande 935-960 MHz est utilisée pour le sens descendant (voir figure
21). Le spectre est découpé en fréquences appelées porteuses. A chaque porteuse sur le sens
descendant correspond une porteuse sur le sens montant car l'écart entre les deux fréquences
est gardé constant (45 MHz en 900 MHz) -, cet écart est appelé écart duplex. Sur chaque
porteuse, 8 voles de communications sont multiplexées en temps (TDMA, Time Division
Multiple Access). Pour écouler une communication, on alloue un intervalle de temps sur une
fréquence de la voie montante et un intervalle de temps sur la fréquence descendante
correspondante.
Figure 3. 22. Exemple de couverture cellulaire
L'opérateur doit affecter à chaque BTS (ou de manière équivalente à chaque cellule) une ou
plusieurs paires de fréquences suivant le nombre moyen de communications à écouler. Or, il
dispose d'un jeu de fréquences limité, largement inférieur au nombre de BTS de son réseau. Il
doit réutiliser les mêmes fréquences sur des cellules différentes. Considérons un mobile MS1
en communication avec la station de base la plus proche. Il reçoit un signal utile C de sa
station de base sur une, fréquence, par exemple f1. Si la même fréquence est utilisée par une
autre station de base gérant des communications, elle émet également sur la fréquence f1 pour
un mobile de sa cellule. La propagation des ondes n'étant pas guidée, ce signal va interférer
sur le signal utile reçu par le mobile MS1. Soit I l'ensemble interférences créées par les BTS
transmettant sur f1, et N le bruit de fond du récepteur ; la qualité du signal reçue MS1 est
fonction du rapport signal/bruit reçu, exprimé ici en C/(I+N).
Les BTS sont supposées être au centre des hexagones. Les chiffres indiqués dans les cellules
désignent les paires de fréquences (une fréquence montante et une fréquence descendante). La
distance de réutilisation obtenue avec un motif à 4 est supérieure à celle obtenue avec un
motif à 3, le C/I est donc plus élevé. En revanche l'opérateur, qui a 9 paires de fréquences, ne
peut disposer que de 9/4=2 paires de fréquences au lieu de 3 pour un motif à 3.
Figure 3. 24. : Planification cellulaire sur un modèle hexagonal
Soit D la plus petite distance entre deux cellules utilisant la même fréquence. Plus D, appelé
distance de réutilisation, est faible, plus l'interférence est importante. Très souvent,
l'interférence est prépondérante devant le bruit N. On a alors C/(I+N) » C/I. L'information
émise est correctement restituée si le signal reçu présente un C/I supérieur à un seuil donné.
Ce seuil, Généralement exprimé en dB, dépend de la modulation et du codage utilisés pour la
transmission radio. C'est une caractéristique essentielle du réseau radiomobile. Il est de 9 dB
dans GSM. Plus le seuil est bas, plus le système tolère des interférences et plus on peut
réutiliser les fréquences sur des cellules proches en gardant une qualité acceptable.
Considérons un réseau régulier avec des cellules de même taille. Si la propagation est
régulière, une cellule est un disque dont le rayon R dépend de la puissance émise. Pour paver
le plan, on approxime la cellule à l'hexagone inscrit dans ce disque. Soit un opérateur qui
dispose de F paires de fréquences. Dans le cas d'école que nous considérons, il affecte toutes
les fréquences à un Croupe compact de cellules qui forment alors un motif. La taille K du
motif est le nombre de cellules comportant des fréquences toutes différentes. Chaque cellule
a donc F/K paires de fréquences. L'opérateur répète ensuite le motif sur l'ensemble des
cellules du réseau ; plusieurs cellules vont donc utiliser les mêmes fréquences. La distance de
réutilisation croît avec la taille du motif (cf. figure 3.24). Pour une taille de motif donné, on
peut montrer que le C/I subi par un mobile dépend du rapport D/R et non pas spécifiquement
de D.
Pour augmenter le nombre de communications simultanées possibles par km2, l'opérateur est
donc conduit à réduire la taille des cellules. En zone rurale, les cellules ont un rayon de
l'ordre de quelques kilomètres à quelques dizaines de kilomètres. En zone urbaine, le rayon
de cellule peut descendre à quelques centaines de mètres.
a. Localisation de l'abonné
Un mobile sous tension est susceptible de se trouver dans une cellule quelconque du système
et doit rester appelable par un usager du réseau téléphonique. Deux méthodes permettent de
résoudre ce problème :
- soit l'infrastructure émet les appels sur toutes les cellules du système, procédé appelé paging,
- soit elle connaît à tout moment la localisation du mobile grâce à une procédure dite
d'inscription. Les termes anglais utilisés sont 'location upclating procedure' ou registration.
L'inscription consiste pour le mobile à émettre un message d'identification lorsqu'il entre dans
une nouvelle cellule. L'infrastructure connaît alors la localisation du mobile et lui renvoie une
autorisation ou une interdiction de communiquer suivant ses droits d'accès. En cas
d'acquittement positif, le mobile sait qu'il est bien pris en compte par le système.
En général on utilise une combinaison des deux méthodes : plusieurs cellules sont regroupées
dans une même zone de localisation (location area). Un mobile s'inscrit lorsqu'il change de
zone de localisation. En revanche, s'il change de cellule en restant dans la même zone de
localisation, il ne se réinscrit pas. Une zone de localisation comprend des cellules dépendant
du même MSC/VLR. Le VLR mémorise à tout moment la zone de localisation du mobile.
Afin de réduire les échanges de signalisation, le HLR est informé d'une modification de
localisation seulement lorsque le mobile entre dans une zone dépendant d'un nouveau VLR.
La mise à jour de localisation se fait lorsque le terminal est sous tension et que l'usager se
déplace même en l'absence de communication. Elle peut durer quelques secondes et génère
plusieurs messages de signalisation dans le sous-réseau fixe. Grâce à l'utilisation du réseau
SS7, aucun circuit n'est réservé pendant cette durée. La commutation de paquet utilisée dans
le réseau SS7 permet de consommer les ressources seulement pour la transmission réelle des
messages.
La capacité pour un mobile de fonctionner sur plusieurs cellules est appelée dans la littérature
le roaming ou l'« itinérance ». La capacité pour un abonné d'utiliser le réseau d'un pays
étranger pour lequel il n'a pas d'abonnement s'appelle le roaming international ou l'itinérance
internationale. Par abus de langage, l'aspect international est fréquemment sous-entendu
lorsqu'on parle d'itinérance.
b. Transfert intercellulaire
Un mobile peut changer de cellule au cours d'une communication. Le réseau doit être capable
de déterminer la BTS (ou éventuellement les BTS) vers laquelle transférer la communication.
Pour aider le réseau, tout mobile GSM en communication fait en permanence des mesures sur
le signal reçu et écoute également les voies balises des cellules voisines. Il mesure le niveau
de puissance avec lequel il reçoit ces voies balises et transmet les mesures au réseau. Celui-ci
a ainsi les éléments pour déterminer le moment opportun où déclencher le transfert et la
meilleure cellule cible. On parle souvent de Mobile Assisted Handover.
Le transfert intercellulaire est une des fonctions les plus complexes à assurer dans un réseau
cellulaire : il faut s'assurer qu'un canal radio est disponible sur la nouvelle cellule et il faut
déclencher le transfert ni trop tôt, ni trop tard, sans quoi la communication est interrompue
soit sur la nouvelle, soit sur l'ancienne cellule. De nombreuses coupures inexpliquées pour
l'usager sur les réseaux GSM sont dues à l'échec d'un transfert intercellulaire.
3. 6. 5. Etablissement d'appel
Lorsqu'un usager appelle un correspondant à partir de son terminal, celui-ci envoie un court
message sur la fréquence montante de la voie balise. Ce message est reçu par la BTS et
retransmis vers le BSC. Il s'ensuit alors un échange de signalisation entre le mobile et le
MSC/VLR pour vérifier que l'abonné est autorisé à utiliser le réseau et à disposer du service
demandé. Une voie de communication est ensuite allouée au mobile et la connexion est
établie lorsque le correspondant demandé fixe décroche.
Les messages 3 et 4 sont des messages du protocole MAP (non liés à un circuit).
Lorsqu'un abonné d'un réseau fixe appelle un abonné mobile, l'appel est systématiquement
transféré au MSC le plus proche du demandeur fixe (cf. figure 3.25). Celui-ci interroge le
HLR de l'abonné mobile demandé pour déterminer sa localisation et vérifier qu'il est autorisé
sur le réseau. L'appel est ensuite routé vers le MSC/VLR où se trouve l'abonné mobile. Le
MSC/VLR recherche la zone de localisation où est le mobile, puis diffuse un message de
paging sur les cellules de cette zone de localisation. Le mobile, en réponse, transmet un
message dans la cellule où il se trouve. L'appel se poursuit par l'échange de signalisation
entre le mobile et le MSC/VLR puis par l'établissement de la connexion lorsque l'abonné
mobile décroche.
3. 7. 1. Généralités
Le RNIS, tel que nous l'avons vu au paragraphe précédent, est dit bande étroite car les débits
qu'il offre à l'usager sont encore limités et ne permettent guère les vidéocommunications. Les
chercheurs ont réfléchi à une nouvelle technique de commutation qui permettrait l'intégration
de tous les services (voix, données et images) et donc supporterait des débits élevés (plusieurs
centaines de Mbit/s, ce qui signifie une large bande passante) [PRY 93] [KOG 96]. Le RNIS
large bande ou B-ISDN (Broadband ISDN) repose sur la commutation de cellules, appelée
aussi ATM (Asynchronous Transfer Mode), L'objectif de l'ATM est d'offrir un niveau
d'intégration élevé en proposant une infrastructure commune aux différents types
d'applications, de manière à transporter indifféremment de la voix, de l'image ou des données,
et ceci même avec un débit variable [I. 150].
Le RNIS large bande est destiné à interconnecter aussi bien des équipements terminaux que
des réseaux privés. Il est constitué de commutateurs de cellules ou commutateurs ATM. On
distingue deux types d'interfaces :
- les interfaces internes au réseau de l'opérateur, de type Network to Network Interface (NNI),
L'ATM suppose que les données sont transmises dans les cellules en mode connecté. L'en-
tête de la cellule porte l'identification de la vole de communication. Plusieurs voies de
communication sont entrelacées dans le temps, une voie pouvant occuper n'importe quelle
position. Les mécanismes de multiplexage et de commutation sont polyvalents, et
indépendants du débit des voies (multiplexage statistique). Cette indépendance temporelle
entre applications et réseau convient donc à la notion d'un réseau intégré.
VPI : Virtual Path Identifier VCI : Virtual Circuit Identifier
Le protocole mis en oeuvre doit être capable de traiter des débits importants et de satisfaire un
fonctionnement en temps réel tout en restant indépendant du type d'application envisagé. De
ce fait, l'en-tête de la cellule ne contient que des informations propres à l'acheminement : les
protocoles applicatifs sont placés dans le champ information de la cellule. Le mode
d'acheminement retenu est l'acheminement par voie logique. Un identificateur de voie
virtuelle (VCI, Virtual Channel Identifier) est placé dans l'en-tête de la cellule, ainsi qu'un
identificateur de conduit virtuel (VPI, Virtual Path Identifier) qui englobe plusieurs voies
virtuelles.
Lors d'une demande de connexion, un chemin est déterminé (cf. cas de X25). Chaque
commutateur contient une table de correspondance associant un couple VPI/VCI d'un lien
entrant à un couple VPI/VCI d'un lien sortant, Lorsque la communication est achevée, les
ressources allouées à la connexion sont libérées.
3. 7. 2. Modèle de référence
Dans le modèle de référence RNIS-LB (cf. figure 3.28), on voit apparaître, comme pour le
RNIS bande étroite, une séparation plan de commande (pour la signalisation) et plan d'usager
(pour les protocoles applicatifs de l'usager). Enfin, un plan de gestion définit toutes les
opérations nécessaires à l'administration du réseau et de ses différents protocoles.
- la couche d'adaptation à l'ATM (AAL, ATM Adaptation Layer) qui assure la liaison avec les
couches applicatives, composée d'une sous-couche, chargée de la segmentation en cellules et
du réassemblage, et d'une sous-couche dite de convergence.
La couche AAL établit un lien entre la couche ATM et les couches applicatives. Elle s'efforce
de satisfaire les contraintes imposées par les applications en complétant les services de la
couche ATM. Son implémentation se situe aux accès aux terminaux ou dans les terminaux
eux-mêmes. Elle s'apparente donc à une couche transport (cf. figure 3.29).
3. 7. 3. Applications
Le RNIS large bande intègre des services de type parole ou émulation de circuit (débit
constant, mode connecté. contraintes temps réel), de type images (débit constant ou variable à
cause de la compression, mode connecté, contraintes temps réel) et de type données (débit
quelconque, mode connecté ou non, pas de contraintes temporelles strictes).
Chaque type d'application fait appel à des entités AAL spécifiques. L'ITU a défini quatre
classes de services AAL résumées dans le tableau de la figure 3.30. Une classe supplémentaire
est définie pour la signalisation usager-réseau.
3. 8. Synthèse
Les principaux réseaux radio mobiles en Europe sont conformes à la norme GSM. Ils
comprennent des stations de bases réparties sur le territoire qui réalisent un couverture
cellulaire, des commutateurs MSC pourvus de fonctions de gestions de la mobilité et des
bases de données HLR et VLR. Un réseau mobile permet l'itinérance et gère le handover,
c'est-à-dire le transfert de la communication d'une cellule à l'autre lorsque l'usager se déplace.
Dans le futur RNIS large bande, une nouvelle technique de commutation ATM est utilisée.
Son déploiement est envisagé à long terme, compte tenu des investissements mis enjeu.