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SOMMAIRE
Dans un article fondateur, Philip Kotler et Gerald Zaltman définissent le marketing social comme :
Karine Gallopel-Morvan, professeur des universités à l’EHESP, précisait dans la Santé en action
en 2011 :
« Le marketing social n’est pas appliqué à un produit commercial mais à une
cause : réduction de la consommation de tabac, de l’alcoolisation excessive
des jeunes, obésité, don du sang, paludisme, conduite en état d’ébriété,
pollution atmosphérique, faim dans le monde, etc. Le point commun entre le
marketing social et le marketing commercial ? Ils utilisent les mêmes outils et
ont pour objectif final de modifier les comportements de la cible visée. »
Kotler P., Zaltman G. Social marketing: an approach to planned social change. Journal of Marketing, 1971, vol.
35, n° 3 : p. 3-12.
Gallopel-Morvan K. « Le marketing social peut être très utile dans un programme de santé publique ». La santé
en action n°412, mars-avril 2011.
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MARKETING SOCIAL : APPLICATIONS
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MARKETING SOCIAL : PRINCIPES
Les « 4 P » du marketing : Les « 5C » du marketing social (d’après K. Gallopel-Morvan) :
• Product • Comportement
• Promotion • Communication
corporate
(d’après G. Hastings) social
responsibility 8
MARKETING SOCIAL : DÉMARCHE
L’étude des cibles (âge, sexe, milieu social…) et la segmentation : un
dispositif adapté à chaque cible, un investissement suffisant pour
atteindre ses cibles
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SOMMAIRE
La lutte contre le tabagisme a fait l’objet de nombreuses campagnes, lesquelles
ont pu bénéficier d’évaluations bien menées. Les revues de littérature permettent
de conclure en faveur de leur efficacité pour modifier les comportements des
fumeurs (principalement : provoquer des tentatives d’arrêt du tabac), notamment
lorsqu’elles sont conduites dans le cadre d’une politique globale de lutte antitabac
(Durkin 2012).
Durkin S and al. Mass media campaigns to promote smoking cessation among adults: an integrative review.
Tobacco Control, 2012.
Wakefield M and al. Effects of mass media campaign exposure intensity and durability on quit attempts in a
population-based cohort study. Health Education Research, 2011.
Durkin SJ, Biener L, Wakefield MA. Effects of different types of antismoking ads on reducing disparities in
smoking cessation among socioeconomic subgroups. American journal of public health. 2009
Dec;;99(12):2217-23. 11
QUELLE EFFICACITÉ ? L’ALCOOL
Babor T. Alcohol: no ordinary commodity: research and public policy. Oxford University Press;; 2010 Feb 25.
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QUELLE EFFICACITÉ ? L’ALCOOL
Des preuves existent dans le domaine de la sécurité routière.
• Revue de littérature de Randy Elder et collègues publiée en 2004 : conclut à
l’efficacité de ces campagnes sur l’incidence des accidents induits par la
consommation d’alcool, lorsque ces campagnes sont bien construites, ont une
puissance d’exposition suffisante, etc.
• Analyse coût-efficacité de 8 types d’intervention visant la réduction des
conséquences négatives associées aux consommations d’alcool à risque
(maladies et traumatismes) publiée par Linda Cobiac et collègues en 2009
(campagnes sur l’alcool au volant, augmentation des taxes, interdiction de la
publicité, augmentation de l’âge légal de conduite, etc) : toutes ces mesures sont
jugées coût efficaces dans le cadre d’une politique globale les combinant entre
elles (sauf le traitement résidentiel).
Elder RW, Shults RA, Sleet DA, Nichols JL, Thompson RS, Rajab W, Task Force on Community Preventive
Services. Effectiveness of mass media campaigns for reducing drinking and driving and alcohol-involved
crashes: a systematic review. American journal of preventive medicine. 2004 Jul 31;;27(1):57-65.
Cobiac L, Vos T, Doran C, Wallace A. Cost-‐effectiveness of interventions to prevent alcohol-‐related disease
and injury in Australia. Addiction. 2009 Oct 1;;104(10):1646-55.
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QUELLE EFFICACITÉ ? L’ALCOOL
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QUELLE EFFICACITÉ ? LES DROGUES ILLICITES
Là encore, peu de preuves en faveur de l’efficacité des campagnes médiatiques.
Mais celles-ci sont peu nombreuses et peu évaluées.
Pour le Pr William Crano, certaines ont été mal conçues, ce qui explique leur
inefficacité.
Exemple de la campagne américaine National Youth Anti-Drug Media Campaign.
Campagne dotée de 1,4 milliards $ (1999-2004)
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QUELLE EFFICACITÉ ? LES DROGUES ILLICITES
Une évaluation conduite par Robert Hornik et collègues a montré que l’exposition
aux vagues successives de la campagne était associée non pas à une diminution
de la consommation de cannabis, mais à une évolution des attitudes en
faveur de la consommation. La campagne aurait fait évoluer les normes
sociales perçues en faveur de l’idée que « tout le monde consomme du
cannabis ».
“Main outcomes were self-reported lifetime, past-year, and past-30-day marijuana
use and related cognitions. Most analyses showed no effects from the campaign. At
one round, however, more ad exposure predicted less intention to avoid marijuana
use (gamma = -0.07;; 95% confidence interval [CI] = -0.13, -0.01) and weaker
antidrug social norms (gamma = -0.05;; 95% CI = -0.08, -0.02) at the subsequent
round. Exposure at round 3 predicted marijuana initiation at round 4 (gamma = 0.11;;
95% CI = 0.00, 0.22). Through June 2004, the campaign is unlikely to have had
favorable effects on youths and may have had delayed unfavorable effects. The
evaluation challenges the usefulness of the campaign.”
Hornik R, Jacobsohn L, Orwin R, Piesse A, Kalton G. Effects of the national youth anti-drug media campaign on
youths. American Journal of Public Health. 2008 Dec;;98(12):2229-36.
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AMÉLIORER L’EFFICACITÉ DES DISPOSITIFS
Certains chercheurs comme le Pr William Crano (professeur de psychologie à
l’université de Claremont) proposent des pistes pour promouvoir des campagnes
mieux conçues :
- Travailler avec des experts de la théorie de la persuasion (« la créativité ne suffit
pas ! »)
- Prendre en compte les résistances et les freins, et développer des contre
arguments
- Ne pas faire de promesses qui ne seront pas tenues
- bien doser le niveau de « menace »
- poser une question et proposer une solution
- évaluer, évaluer et…. évaluer !
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SOMMAIRE
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RÔLE DU MARKETING SOCIAL
1. Au niveau individuel :
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RÔLE DU MARKETING SOCIAL
2. Au niveau des perceptions sociales : influencer les normes sociales en faveur
du comportement d’arrêt du tabac
Ex : le dispositif Moi(s) sans tabac coordonné par Santé publique France et ses partenaires. Jouer
sur la contagion sociale. Impliquer entourage et professionnels relais dans un défi collectif
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RÔLE DU MARKETING SOCIAL
Ex : 2001 puis 2004-2005 : dispositifs de sensibilisation au tabagisme passif afin d’accompagner
l’interdiction de fumer dans les lieux publics de 2007-2008
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DES EFFORTS CONJUGUÉS QUI ONT PERMIS UNE
DIMINUTION DU TABAGISME DEPUIS LES ANNÉES 70
Évolution du tabagisme actuel en France entre 1975 et 2014
parmi les 18-75 ans
70%
60%
50%
39,0%
40%
30% 34,3%
29,8%
20%
10%
0%
1973 1975 1977 1979 1981 1983 1985 1987 1989 1991 1993 1995 1997 1999 2001 2003 2005 2007 2009 2011 2013
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EN CONCLUSION…
Le marketing social fait partie de la palette des outils qui peuvent contribuer
efficacement à la prévention des conduites addictives : prévention primaire (prévenir
l’entrée dans les consommations) et secondaire (favoriser la sortie des
consommations).
Il s’agit d’une démarche faite d’étapes, plus que d’un livrable en soi : bien choisir le
comportement promu, étudier la cible, tester le dispositif, travailler avec des partenaires
prescripteurs et relais, eux-mêmes cibles et effecteurs du dispositif, et évaluer en
permanence le processus comme les effets.
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Gerard Hastings, professeur en marketing social à l’Université de Stirling défend la
double approche suivante :
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Merci pour votre attention !
Des questions ?
viet.nguyen-thanh@santepubliquefrance.fr
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