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Marché n° Ecart
• Contrôle et audits internes des marchés
Aux termes des dispositions de l’article 86 du décret n°2.98.482 du 30 décembre 1998, les contrôles
et audits sont obligatoires pour les marchés dont les montants excèdent cinq millions de dirhams. Or,
la Cour régionale a constaté que certains marchés, bien qu’ils dépassent ce seuil, n’ont pas fait l’objet
de contrôle. Il s’agit entre autres du marché n° 26 /DT / 2002 d’un montant de 7 985 636,16 DH,
du marché n°21/CUS/2007 d’un montant de 6 752 676,00 DH et du marché n°28/CUS /2007 d’un
montant de 8 071 998, 00 DH.
A cet effet, la Cour régionale note qu’un procès verbal de chantier, établi le 26/08/2008, soit après
le contrôle de matérialité effectué par la Cour régionale, invite l’entreprise à remplacer les tubes en
PVC75 par les PVC 96 prévus dans le cahier des prescriptions spéciales.
La Cour Régionale recommande à la Commune de :
• Réaliser les études techniques préalables au lancement des projets;
• Respecter les procédures d’engagement et d’approbation préalables à l’exécution des
marchés publics;
• Respecter les dispositions du décret n°2-99-1087 du 04 mai 2000 approuvant le CCAGT,
notamment
concernant le lancement des travaux supplémentaires sur ordres de services et la
conclusion d’avenants
pour la fixation des nouveaux prix;
• Assurer la formation continue des ressources humaines chargées de la supervision, du
contrôle, du suivi et
de la surveillance de l’exécution technique, administrative et financière des projets
communaux.
D’autres constructions ont reçu l’avis favorable mais elles ont été entamées ou même achevées en
l’absence d’autorisations de construire. Ces cas concernent le département de l’Enseignement (cinq
projets), le Ministère de la Santé (quatre projets) et la Commune (un projet).
• Construction d’un ensemble immobilier sur le domaine public communal
Dans le cadre du programme « villes sans bidonvilles », un ensemble immobilier Al Sanabil a été
construit par Al Omrane sur le domaine public du lotissement Hay Rahma. La Cour régionale rappelle
que le domaine public communal ne peut être utilisé pour la construction d’un ensemble immobilier
que s’il a été procédé à son déclassement.
Octroi de • dérogations sans le respect des formes et procèdures préscrites pour le
changement des plans d’aménagement
Des dérogations ont été accordées sans le respect des formes et procédures prescrites par l’article 26 de
la loi n° 12-90 relative à l’urbanisme, et sans se conformer aux règlements des plans d’aménagement.
Il convient de rappeler à cet égard que seules les dispositions prévues par le plan d’aménagement en
application des paragraphes 1°, 9° et 11° de l’article 19 de la loi n° 12-90, peuvent faire l’objet d’une
modification particulière à l’occasion d’une demande de création d’un lotissement ou d’un groupe
d’habitations, mais dans les conditions fixées par le plan d’aménagement.
Sur les exercices 2004 à 2008, 20 % des autorisations de lotissement ont été accordées par dérogation
aux prescriptions des plans d’aménagement.
La multiplication des dérogations (14 dérogations en matière de lotissements et 4 en matière de
construction), outre le grief juridique signalé par la Cour régionale, risque de rompre l’équilibre
population- équipements publics souhaité par les plans d’aménagement et même de rendre caduques
les dispositions de ces plans d’aménagement, si ce phénomène gagne en ampleur.
➤➤Changement de l’affectation édictée par le plan d’aménagement
La Cour régionale a noté que plusieurs espaces réservés aux équipements publics ont connu des
changements d’affectation. Ainsi, à la place de deux établissements d’enseignement public, 18 espaces
verts et 12 équipements publics réservés à des services publics, des constructions ont été autorisées ou
même exécutées, parfois par de simples plans de recollement autorisés par l’ex commune de Lamrissa
sur des terrains réservés à l’administration de la sûreté nationale.
2. Non expropriation des terrains privés situés sur les voies d’aménagement
L’exécution des marchés de voirie se fait en l’absence d’études préalables permettant d’identifier
notamment les propriétaires des parcelles de terrains situées sur les voies objets de marchés de voirie
en vue de leur acquisition.
L’absence d’arrêtés d’alignement n’a pas permis à la division du patrimoine de procéder à l’expropriation
de ces parcelles moyennant des prix intéressants pour la Commune. Elle a permis au contraire, aux
propriétaires desdites parcelles d’engager des recours en indemnisation et d’obtenir gain de cause auprès
du tribunal administratif (12.029.400,00 DH d’indemnités prononcées par le tribunal administratif
sans compter les intérêts et les affaires de contentieux en cours).
La Commune se trouve alors astreinte à indemniser des propriétaires alors qu’elle aurait pu acquérir
ces parcelles à des prix intéressants, si les procédures juridiques étaient correctement menées, et elle
aurait pu, en plus, procéder à la perception de la contribution des riverains aux dépenses d’équipement
et d’aménagement.
En outre, le non respect de cette procédure est à l’origine du retard qu’accuse la réalisation de certains
projets de voirie à cause notamment de l’opposition des propriétaires comme le montre le tableau
suivant :
Par ailleurs, la Commune a contracté le marché n° 98/CUS/2006 d’un montant de 565 000,00 DH
pour l’élaboration des études nécessaires à l’établissement des plans d’arrêtés d’alignement de certaines
voies urbaines. L’analyse du marché a permis de relever que la plupart des voies qui y sont désignées
sont situées sur le plan sectoriel Al Mouhit homologué le 16/08/2005. Seule une faible partie des voies
prévues par les plans d’aménagement a été intégrée dans ce marché. La Cour régionale a noté que dix
voies seulement ont fait l’objet d’arrêtés d’alignement contre au moins 57 voies réalisées en l’absence
de ces arrêtés.
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La Cour régionale des comptes attire l’attention de la Commune sur le fait que la réduction
de moitié de la
masse des travaux à la charge de l’exploitant conduit à une réduction des investissements
demandés dans les
mêmes proportions. De même que la capacité d’accueil d’un seul bassin ne peut pas
suffire pour accueillir les
déchets pendant la durée du contrat, fixée à 10 ans.